La procédure et les usages de la Chambre des communes
Sous la direction de Robert Marleau et Camille Montpetit
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Structure et mandat des comités

Mis à part les comités pléniers, étudiés en détail au chapitre 19, on distingue plusieurs types de comités : permanents, législatifs, spéciaux, mixtes et sous-comités. Tous sont des comités « restreints », en ce sens que la Chambre a choisi pour chacun d’eux, parmi tous les députés, un nombre limité de membres [52]. Les comités permanents sont prévus par le Règlement; les changements permanents dans la liste des comités ne peuvent se faire que par modification du Règlement. Les comités législatifs et spéciaux sont nommés au gré des besoins par une motion afin de se charger de tâches particulières, et ils cessent d’exister dès qu’ils ont déposé leur rapport final. Les comités mixtes, permanents ou spéciaux, se composent de députés et de sénateurs. Les sous-comités sont créés par les comités eux-mêmes pour des raisons diverses. Ils peuvent exister aussi longtemps que le comité principal, ou disparaître dès que leur tâche précise est achevée.

Comités permanents

Les comités permanents sont des comités établis par le Règlement de façon durable [53] . Ils sont chargés par la Chambre de surveiller un ou plusieurs ministères ou d’examiner certains domaines de la politique fédérale, ou bien ils assument des responsabilités de l’ordre de la procédure et de l’administration concernant le Parlement. Certains comités peuvent être chargés à la fois d’un ministère et d’un domaine de la politique. Outre les mandats permanents prévus par le Règlement pour les comités permanents, d’autres questions sont régulièrement renvoyées à ces comités pour examen : projets de loi [54] , Budget des dépenses [55] , nominations par décret [56] , documents déposés à la Chambre en vertu d’une loi [57]  et questions particulières que la Chambre souhaite faire étudier [58] . La Chambre renvoie des études particulières aux comités en adoptant une motion à cet effet. La motion adoptée devient un ordre de la Chambre au comité (ordre de renvoi). Outre l’énoncé de la question à étudier, l’ordre de renvoi peut aussi préciser des conditions auxquelles il doit se plier pour s’acquitter de sa tâche ou lui accorder des pouvoirs supplémentaires dont le comité peut avoir besoin pour accomplir son travail.

La majorité des comités permanents ont pour rôle de surveiller un ou plusieurs ministères [59] . Ces comités doivent étudier les textes législatifs pertinents, les activités et les dépenses du ministère et voir si ses politiques et programmes sont efficaces [60] . La Chambre modifie le nombre et les responsabilités des comités permanents chargés de ministères à la lumière des changements dans la structure de l’administration publique.

Le Règlement prévoit qu’un certain nombre de comités ont soit des responsabilités à l’égard d’une politique qui s’applique dans toute l’administration fédérale [61] , soit la responsabilité de questions qui se rattachent aux procédures et à l’administration de la Chambre et de ses comités [62] . Ces comités peuvent être également chargés de surveiller un ministère donné. Les mandats actuels sont les suivants :

  • Le mandat du Comité permanent du patrimoine canadien comprend la surveillance de la politique fédérale de multiculturalisme dans l’ensemble du gouvernement du Canada afin de contribuer à préserver et à favoriser le patrimoine multiculturel du Canada et d’encourager les ministères et organismes fédéraux à refléter ce patrimoine [63] 
  • Le mandat du Comité permanent des finances comprend l’étude, pour en faire rapport, des propositions concernant la politique budgétaire du gouvernement [64] .
  • Le mandat du Comité permanent du développement des ressources humaines et de la condition des personnes handicapées comprend la formulation, la promotion, le contrôle et l’évaluation des initiatives visant l’intégration sociale des personnes handicapées [65] .
  • Le mandat du Comité permanent de la justice et des droits de la personne comprend l’étude des rapports de la Commission canadienne des droits de la personne [66] .
  • Le mandat du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre [67]  comprend l’étude de l’administration de la Chambre et des services et installations destinés aux députés ainsi que des services relevant de l’administration des deux chambres. Il s’occupe aussi de l’étude du Règlement, des procédures et des pratiques de la Chambre, de tout ce qui concerne l’élection des députés, de la télédiffusion des délibérations et du choix des Affaires émanant des députés pouvant faire l’objet d’un vote [68] . C’est d’habitude à ce comité que la Chambre renvoie les questions relatives au privilège parlementaire. Le Comité doit nommer les membres des comités de la Chambre, ainsi que les députés faisant partie des comités mixtes permanents, et dresser la liste des membres associés [69] . En outre, le Comité est expressément chargé d’établir les priorités dans l’utilisation des salles de réunion des comités [70] .
  • Le mandat du Comité permanent des comptes publics comprend l’étude, pour en faire rapport, des Comptes publics du Canada et de tous les rapports du vérificateur général du Canada [71] .

Pouvoirs

Autrefois, le Règlement ne contenait aucune disposition sur les pouvoirs des comités permanents. Les pouvoirs étaient accordés dans la motion établissant le comité en question [72]  ou, après l’ajout d’une liste des comités permanents dans le Règlement, par une motion distincte. Parmi les pouvoirs habituellement accordés, figuraient le pouvoir d’étudier toute question que pouvait lui renvoyer la Chambre, celui de faire rapport périodiquement et celui d’« envoyer quérir personnes, papiers et documents » [73] . En 1965, le Règlement a été modifié pour donner des pouvoirs permanents à ces comités. Outre les pouvoirs énumérés plus haut, on a ajouté celui de faire imprimer au jour le jour les documents et les témoignages dont ils peuvent ordonner l’impression [74] . Par la suite, la liste s’est encore allongée pour englober le pouvoir de siéger pendant les séances de la Chambre ou ses ajournements, de déléguer des pouvoirs aux sous-comités (sauf celui de faire rapport directement à la Chambre) [75] , de tenir des séances communes avec d’autres comités de la Chambre et de joindre en annexe aux rapports les opinions dissidentes ou complémentaires [76] . Les comités permanents sont aussi autorisés à télédiffuser leurs délibérations conformément aux lignes directrices établies par le Comité de la procédure et des affaires de la Chambre [77] . Ils peuvent retenir les services de spécialistes et d’un personnel professionnel, technique et de soutien [78] . Le Bureau de régie interne leur accorde un pouvoir de dépenser provisoire [79] . Enfin, les comités permanents peuvent se réunir sans quorum pour entendre des témoignages et en autoriser la publication, mais ils ne peuvent alors voter, adopter des résolutions ni prendre d’autres décisions [80] .

Si un comité permanent a besoin de pouvoirs supplémentaires pour faire une étude particulière, ces pouvoirs supplémentaires peuvent être conférés par la Chambre soit par l’adoption d’un rapport du comité contenant la demande des pouvoirs [81] , soit par l’adoption d’une motion conférant le pouvoir souhaité [82] . Il incombe à chaque comité permanent de décider dans quelle mesure il exercera les pouvoirs que la Chambre lui accorde.

Comité de liaison

Le Comité de liaison est un comité établi en vertu du Règlement et dont l’existence est permanente, mais il ne s’agit pas d’un comité permanent. Il est composé d’office des présidents de tous les comités permanents et des députés qui coprésident les comités permanents mixtes. Il incombe au Comité de liaison de répartir entre les comités permanents les fonds prévus à cette fin par le Bureau de régie interne [83] . Il se réunit à huis clos pour discuter des questions administratives concernant le système des comités permanents. Son quorum est fixé à sept membres [84] . Il a le pouvoir de faire périodiquement rapport à la Chambre, et il a déjà réalisé des études sur l’efficacité des comités de la Chambre [85] .

Le Président du Comité de liaison a le pouvoir de demander au Comité de la procédure et des affaires de la Chambre de dresser une liste de membres associés pour le Comité de liaison et de la présenter à la Chambre [86] . Ces membres associés sont considérés comme des membres du Comité de liaison pour la formation de sous-comités [87] . Ces membres associés du Comité de liaison ne sont pas des présidents de comité et il peut se trouver parmi eux des membres de tous les partis [88] . D’habitude, le Comité de liaison met sur pied un sous-comité du budget qui est chargé de répartir les fonds accordés par le Bureau de régie interne pour les divers comités permanents.

Comités législatifs

Les comités législatifs sont un type à part de comités, expressément chargés d’étudier des mesures législatives. Ils ont été créés en 1985 par modification du Règlement pour donner suite aux recommandations des Comités Lefebvre et McGrath [89] . On estimait à l’époque que les comités permanents, à cause de leur mandat élargi leur permettant d’entreprendre des études sans renvoi exprès de la Chambre, ne pourraient pas se charger facilement de l’étude des projets de loi. La solution proposée a été la création de comités législatifs nommés uniquement pour étudier des projets de loi [90]. Ils sont nommés par la Chambre selon les besoins [91] , pour étudier certains projets de loi, et ils cessent d’exister dès que leur rapport est présenté à la Chambre.

Les comités législatifs doivent être formés une fois qu’a débuté le débat sur la deuxième lecture des projets de loi qui doivent être renvoyés à ces comités, ou une fois qu’a commencé le débat sur une motion portant création d’un comité législatif. Le Comité de la procédure et des affaires de la Chambre doit présenter un rapport contenant une liste de membres dans les cinq jours de séance suivant le début du débat [92] . Le rapport est réputé adopté dès son dépôt à la Chambre. Le Président nomme alors un président, choisi parmi les membres du comité des présidents [93] . Le comité législatif se réunit pour organiser ses travaux une fois que la Chambre lui a renvoyé le projet de loi. Cette séance d’organisation doit avoir lieu dans les deux jours suivant la nomination du président et l’adoption de la motion renvoyant le projet de loi au comité ou nommant le comité [94] .

Pouvoirs

Un comité législatif est autorisé à examiner un projet de loi qui lui a été renvoyé [95]  et à en faire rapport avec ou sans propositions d’amendement. Il n’a pas le pouvoir de présenter un rapport contenant des recommandations de fond au sujet du projet de loi [96] . Il est également possible de charger un comité législatif d’élaborer et de déposer un projet de loi [97] . Pour étudier un projet de loi, le comité peut convoquer des fonctionnaires ou représentants de ministères ou organismes gouvernementaux ou de sociétés d’État ainsi que des personnes compétentes en matière technique [98] . Il peut également exiger la production de documents et de dossiers, siéger pendant les séances de la Chambre [99]  et pendant les ajournements de la Chambre [100]  et faire imprimer des documents et des témoignages [101] . Un comité législatif peut également déléguer à un sous-comité du programme et de la procédure le pouvoir d’établir le calendrier des séances, de convoquer des témoins et d’exiger la production de documents et de dossiers, sous réserve de l’approbation de l’ensemble du comité [102] . Le Bureau de régie interne peut accorder aux comités législatifs un pouvoir de dépenser [103] , et ils peuvent retenir les services des spécialistes et du personnel professionnel, technique et de soutien jugés nécessaires [104] .

Si un comité législatif a besoin de pouvoirs supplémentaires, il ne peut les obtenir que par adoption d’une motion à cet effet à la Chambre [105] .

Comités spéciaux

Les comités spéciaux sont chargés par la Chambre d’enquêtes, d’études ou d’autres tâches particulières auxquelles elle attache une importance spéciale [106] . Chaque comité spécial est créé par une motion de la Chambre (ou des deux chambres, dans le cas des comités mixtes spéciaux [107] ). Cette motion définit le mandat du comité et comprend habituellement d’autres dispositions sur ses pouvoirs, sa composition et le délai de présentation du rapport final. La teneur de la motion varie d’un cas à l’autre selon la tâche particulière confiée au comité par la Chambre.

Les comités spéciaux cessent d’exister lorsqu’ils présentent leur rapport final [108] . Si un comité spécial n’a pas terminé son travail à la fin d’une session, il cesse d’exister au moment de la prorogation, mais il peut être reconstitué à la session suivante [109] .

Pouvoirs

Les comités spéciaux ne possèdent que les pouvoirs qui leurs sont attribués par la Chambre dans l’ordre de renvoi qui les établit [110]  ou dans une motion subséquente. Selon que le mandat porte sur un sujet particulier ou sur l’étude d’un projet de loi, le comité spécial peut obtenir les pouvoirs d’un comité permanent [111]  ou législatif [112] . La Chambre peut accorder aux comités spéciaux des pouvoirs supplémentaires comme celui de se déplacer [113] , des pouvoirs spéciaux de télédiffusion [114]  ou tout autre pouvoir exceptionnel jugé nécessaire [115] . Le Bureau de régie interne peut accorder aux comités spéciaux un pouvoir de dépenser [116] . Lorsqu’un comité spécial a besoin de pouvoirs supplémentaires pour mener à bien une étude, il peut, lorsqu’il a obtenu le pouvoir de présenter des rapports périodiques, demander ces pouvoirs en déposant un rapport à la Chambre. La Chambre accorde les pouvoirs demandés en approuvant le rapport du comité [117] . Elle peut aussi simplement adopter une motion pour conférer au comité les pouvoirs dont il a besoin [118] .

Comités mixtes

Les comités mixtes, qui peuvent être permanents ou spéciaux, sont composés de députés et de sénateurs. Les comités mixtes permanents sont établis en vertu du Règlement de la Chambre des communes et du Règlement du Sénat [119] . Ils s’occupent soit de questions administratives intéressant les deux chambres, soit de domaines qui concernent toute la sphère fédérale.

Les comités mixtes spéciaux sont mis sur pied par une motion des deux chambres pour étudier des questions d’intérêt public d’une grande importance. La chambre qui souhaite prendre l’initiative d’un comité mixte spécial adopte une motion tendant à établir ce comité et y joint une disposition invitant l’autre chambre à participer aux travaux du comité proposé [120] . Outre l’objet de l’étude, la motion comprend toutes les indications que la chambre d’où émane la motion peut décider de donner au comité, et la liste des pouvoirs qui lui sont délégués. Elle peut également nommer les membres du comité ou préciser les modalités du choix des membres. Les décisions de la première chambre au sujet de la composition, du mandat et des pouvoirs du comité mixte proposé sont communiquées par message à l’autre chambre. Bien que chacune des chambres conserve le contrôle à l’égard de ses propres membres au sein du comité, toutes deux doivent s’entendre sur le mandat et les pouvoirs du comité pour que celui-ci puisse entamer ses travaux. Une fois reçue la demande de participer à un comité mixte, l’autre chambre adopte, si elle le souhaite, une motion tendant à établir le comité et y ajoute une disposition à renvoyer à la chambre d’origine signifiant qu’elle accède à la demande. Une fois la première chambre informée de l’accord de la deuxième chambre, le comité peut être organisé. Un comité mixte spécial cesse d’exister lorsqu’il a présenté son rapport final aux deux chambres ou lorsqu’il y a prorogation.

Mandat

Comités mixtes permanents

Le Règlement prévoit trois comités mixtes permanents : Bibliothèque du Parlement, langues officielles et examen de la réglementation [121] . Il incombe au Comité mixte permanent de la Bibliothèque du Parlement d’examiner l’efficacité, l’administration et le fonctionnement de la Bibliothèque du Parlement, qui est au service de la Chambre des Communes et du Sénat [122] . Le mandat de ce comité découle d’une disposition législative qui fait relever la Bibliothèque du Parlement de l’autorité des Présidents de la Chambre et du Sénat, précisant qu’ils doivent se faire assister par un comité mixte [123] .

Le Comité mixte permanent des langues officielles est chargé d’étudier, pour en faire rapport, les politiques et les programmes de langues officielles, y compris les rapports annuels du commissaire aux langues officielles, qui sont renvoyés d’office au Comité dès leur dépôt à la Chambre [124] . Le mandat de ce comité découle d’une disposition législative exigeant qu’un comité d’une des deux chambres ou des deux soit chargé spécialement de suivre l’application de la Loi sur les langues officielles et la mise en œuvre des rapports présentés en vertu de cette loi [125] .

Le Comité mixte permanent d’examen de la réglementation [126] a pour mandat l’étude et l’examen des textes réglementaires [127] . Ce mandat est énoncé en partie dans le Règlement [128]  et en partie dans la Loi sur la révision des lois et la Loi sur les textes réglementaires [129] . Au début de chaque session, le Comité présente un rapport sur l’étude du processus de réglementation, proposant un mandat plus détaillé. Lorsque le rapport est approuvé, le mandat ainsi proposé devient un ordre de renvoi au Comité pour le reste de la session [130] .

Comités mixtes spéciaux

Le mandat d’un comité mixte spécial est contenu dans l’ordre de renvoi qui établit le comité. Ces dernières années, les comités mixtes spéciaux ont été mis sur pied pour étudier des questions comme la garde des enfants [131] , la défense [132]  et la politique étrangère [133] , un code de conduite pour les députés et sénateurs [134]  et la réforme du Sénat [135] . Des questions constitutionnelles ont souvent été confiées à des comités mixtes spéciaux [136] . Il est arrivé aussi qu’on charge des comités mixtes spéciaux d’étudier des mesures législatives, soit en les autorisant à élaborer un projet de loi [137] , soit en leur renvoyant un projet de loi après la deuxième lecture [138] .

Pouvoirs

Comme un comité mixte n’existe qu’en vertu d’un ordre des deux chambres, les pouvoirs conférés par la Chambre des communes à un comité ne peuvent être exercés que si des pouvoirs semblables sont accordés par le Sénat [139] . Chacune des chambres accorde certains pouvoirs à ses comités selon les règles qu’elle s’est données; si des pouvoirs supplémentaires sont nécessaires, ils doivent être accordés par ordre spécial. Les motions donnant ces pouvoirs à un comité mixte peuvent varier dans leur libellé, étant donné les différences entre les règlements des deux chambres, mais, pour qu’un comité mixte puisse exercer un pouvoir, il doit avoir reçu le pouvoir d’ordres émanant des deux chambres. Ainsi, le Règlement du Sénat interdit aux comités de siéger pendant les séances du Sénat [140] . Si l’on veut qu’un comité mixte puisse siéger à tout moment (comme la Chambre le permet), le Sénat doit adopter un ordre spécial [141] .

Comités mixtes permanents

Les pouvoirs accordés par la Chambre aux comités mixtes permanents sont identiques à ceux consentis aux autres comités permanents de la Chambre :

  • Étudier toutes les questions que la Chambre peut leur renvoyer et faire enquête à cet égard;
  • Faire rapport périodiquement;
  • Convoquer des témoins et exiger la production de documents et dossiers;
  • Siéger lorsque la Chambre siège et pendant ses ajournements;
  • Tenir des séances communes avec d’autres comités de la Chambre;
  • Faire imprimer des documents et des témoignages;
  • Déléguer à des sous-comités tous ses pouvoirs sauf celui de faire rapport directement à la Chambre [142] .

En outre, le Règlement accorde aux comités mixtes permanents une autorisation de dépenser limitée [143]  et le pouvoir de télédiffuser ses délibérations [144] , de retenir les services de spécialistes et de personnel professionnel, technique et de soutien [145] , de fixer un quorum réduit [146]  pour l’audition de témoignages [147]  et de demander au gouvernement de donner une réponse globale à tout rapport remis à la Chambre [148] .

Comités mixtes spéciaux

Les comités mixtes spéciaux ont seulement les pouvoirs prévus dans l’ordre de renvoi qui les établit. Les pouvoirs accordés à ces comités dépendent du mandat qui leur est donné. Ils peuvent se voir accorder des pouvoirs semblables à ceux que le Règlement confère aux comités mixtes permanents [149] . On leur accorde souvent des pouvoirs supplémentaires en ce qui concerne les déplacements [150]  et la télédiffusion de leurs délibérations [151] .

Sous-comités

Les sous-comités sont aux comités ce que ceux-ci sont à la Chambre; l’entité principale est soulagée d’une partie de sa charge de travail en déléguant une partie de son mandat ou une tâche particulière à un petit groupe. Les comités ne peuvent établir des sous-comités que si ce pouvoir leur a été accordé. Il est arrivé à l’occasion que la Chambre établisse directement un sous-comité ou ordonne qu’une étude soit effectuée par un sous-comité [152] . Les délibérations des sous-comités ont un caractère collégial et sont dépourvues de toute formalité. Souvent, leur composition n’est pas à l’image de la représentation des partis au sein du comité principal, et il est arrivé que des membres n’appartenant pas au parti ministériel les président.

Les comités permanents (y compris, en ce qui concerne la Chambre, les comités mixtes permanents) ont le pouvoir d’établir des sous-comités [153] . Pour constituer des sous-comités, les comités permanents peuvent faire appel non seulement aux membres en titre, mais aussi aux membres associés [154] . Les comités spéciaux peuvent établir des sous-comités seulement s’ils y sont autorisés par leur ordre de renvoi. Le Comité de liaison est autorisé, malgré son mandat limité, à créer des sous-comités en faisant appel aux membres du comité et aux députés qui figurent sur la liste des membres associés [155] .

Les comités législatifs ne peuvent mettre sur pied qu’un sous-comité du programme et de la procédure, auquel ils peuvent déléguer le pouvoir d’établir le calendrier des séances, de convoquer des fonctionnaires du gouvernement et des témoins experts et de faire produire des documents et dossiers, sous réserve de l’approbation du comité principal [156] . Comme les comités législatifs ont un mandat très précis (soit l’étude d’un projet de loi), ils n’ont pas besoin de sous-comités, sinon pour assurer la planification. Dépendant de la charge de travail, les comités législatifs n’ont pas toujours estimé nécessaire d’établir un sous-comité.

La plupart des comités permanents et spéciaux jugent également commode d’établir un sous-comité du programme et de la procédure, aussi appelé comité de direction ou comité directeur, pour planifier les travaux [157] . Les décisions prises par le sous-comité du programme et de la procédure doivent être ratifiées par le comité dans son ensemble, ce qui se fait par adoption d’un rapport du sous-comité contenant ses recommandations sur l’organisation des travaux du comité [158] .

Mandat

Les sous-comités tiennent leur mandat de l’ordre de renvoi adopté par le comité principal. Dans les faits, certains sous-comités sont créés à chaque session et demeurent actifs jusqu’à la fin de la session, tels le sous-comité du programme et de la procédure [159]  et les sous-comités chargés d’un aspect particulier du mandat global du comité [160] . Des sous-comités peuvent également être formés pour se charger d’une étude précise [161] ; ces sous-comités cessent d’exister dès qu’ils ont remis leur rapport final au comité principal. Si leur travail est interrompu par la prorogation, le comité principal peut décider de les reconstituer au cours de la session suivante [162] .

Pouvoirs

Les sous-comités ne possèdent que les pouvoirs qui leur sont conférés par le comité principal. Habituellement, les sous-comités auxquels a été déléguée une partie du mandat permanent du comité ou ceux qui effectuent des études spéciales reçoivent l’ensemble des pouvoirs du comité principal [163] . Lorsque la Chambre accorde des pouvoirs supplémentaires à un comité permanent par ordre spécial, le comité peut accorder ces pouvoirs à ses sous-comités. Les comités spéciaux peuvent déléguer à un sous-comité tout pouvoir qui leur est accordé par leur ordre de renvoi, y compris celui de se déplacer et des pouvoirs spéciaux de télédiffusion [164] . Les sous-comités ne peuvent toutefois pas faire rapport directement à la Chambre [165] .

Dépendant de sa vocation, un sous-comité peut avoir une liste de pouvoirs plus restreinte que celle du comité principal [166] . D’ordinaire, comme leur fonction est uniquement de préparer les travaux du comité principal, les sous-comités du programme et de la procédure n’ont pas le pouvoir de convoquer des témoins ni d’exiger la production de documents.

Lorsqu’un sous-comité a besoin de pouvoirs supplémentaires, il peut présenter sa demande sous la forme d’un rapport au comité principal. Si les pouvoirs demandés vont au-delà de ce que le comité principal peut déléguer, ce dernier peut les demander en adressant un rapport à la Chambre, ou celle-ci peut adopter une motion pour les accorder directement [167] .


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