La Chambre reprend l'étude de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
[Le député s'exprime en langue autochtone et fournit le texte suivant:]
Neegan ninaskomon Nohtwaynan anoch, Tansi Niwakakakanak, Maskekosihk Ochi Okimaw Natokipoi nitseekason. Representative Amiskwaciy waskigan Keewatinok paksimotahk.
[Le député fournit un texte en anglais dont voici la traduction:]
Tout d'abord, je tiens à rendre hommage à notre Créateur et je salue tous mes proches. Je suis le chef « Sacred Rider » Billy Morin, de la nation crie d'Enoch, et je suis maintenant le député d'Edmonton-Nord-Ouest.
[Traduction]
J'ai déjà pris la parole à la Chambre pour de brèves interventions, mais maintenant que je dispose de plus de temps, j'aimerais rendre hommage aux personnes qui m'ont aidé à me rendre ici, soit ma famille, nikâwiy Charlene, nohtâwiy William, et toute ma famille élargie et ma communauté de la nation crie d'Enoch. Je remercie aussi mes ancêtres dans le territoire des Pieds-Noirs, le territoire des Kainais, le territoire du Traité n o 7 et le Sud de l'Alberta, et ma famille métisse. Je remercie mon épouse Felecia et nos enfants, William, Wilton, Walker et Ashtrid, ainsi que mes nombreux grands-parents, nimosumak et nokumak. Bien entendu, je remercie les gens formidables d'Edmonton-Nord-Ouest, notamment notre équipe de campagne locale.
Depuis des temps immémoriaux, les Premières Nations sont venues habiter à Edmonton‑Nord‑Ouest pour vivre à Amiskwaciwâskahikan, ou Beaver Hills House, le nom cri de la région. C'était un lieu de paix où se concluaient des traités pour résoudre les conflits, un lieu important pour les cérémonies traditionnelles, la subsistance et la communauté. C'était un lieu où la rivière Saskatchewan Nord coulait à flots et où les bisons et autres gibiers étaient abondants.
En plein milieu de ma circonscription se trouve l'autoroute Anthony Henday. Anthony Henday est reconnu comme l'un des premiers explorateurs à venir à Edmonton. Au cours des siècles qui ont suivi Anthony Henday, d'autres sont venus. Beaucoup venaient d'Europe au départ et, à cette époque, nos ancêtres collectifs ont conclu des traités de nation à nation, qui sont maintenus par la Constitution canadienne. Ces traités permettent à tous les peuples et à tous les Canadiens de vivre en harmonie aussi longtemps que le soleil brille, que l'herbe pousse et que la rivière coule.
À cette époque, bon nombre des nouveaux venus étaient motivés par la faim et l'espoir. Ils sont venus de tous les continents pour fuir la persécution, pour trouver un endroit où s'établir, un endroit où le travail acharné porte ses fruits, un endroit où gagner leur vie, fonder une famille et construire leur avenir. Aujourd'hui, nous comptons beaucoup d'habitants originaires du Moyen‑Orient, des Philippines, de l'Asie de l'Est, de l'Inde, de l'Europe de l'Est, de l'Amérique hispanique, de l'Afrique, de l'Amérique du Sud, et j'en passe.
Les gens viennent encore en grand nombre — 60 000 par année, en moyenne, au cours des trois dernières années. Pourquoi viennent-ils? Pourquoi est-ce le cas depuis des centaines d'années? Pourquoi restent-ils? C'est simple: ils viennent pour l'abordabilité, les débouchés, les emplois, l'énergie et la sécurité. L'identité d'Edmonton est bâtie autour de cela.
Toutes les grandes villes canadiennes ont leur identité. Il m'est arrivé de prendre part à des discussions où certains avaient du mal à cerner l'âme d'Edmonton et à définir son identité. À mon avis, le mieux qu'une personne puisse faire à Edmonton, c'est de travailler fort, d'acheter une maison, d'élever une famille et de faire partie de la collectivité. Edmonton est une grande ville peuplée de gens venant de petites villes.
Cependant, cette identité est menacée, et l'une des causes profondes de cette menace réside dans la négligence du gouvernement fédéral. Les logements deviennent de plus en plus inabordables, et il ne s'agit pas seulement d'un argument de campagne électorale. J'ai rencontré de nombreux jeunes qui, avec humilité, ont pris le temps de me dire qu'ils n'avaient pas les moyens d'acheter une maison. Ils m'ont dit qu'il leur était impossible de fonder une famille ou d'agrandir leur famille.
Dans ma circonscription, de plus en plus de jeunes Canadiens estiment qu'il est impossible d'accéder à la propriété et de fonder une famille. Le prix des denrées alimentaires augmente, les files d'attente devant les banques alimentaires s'allongent et les frais liés au transport des familles deviennent de plus en plus élevés. Les impôts élevés que paient les personnes âgées les obligent à quitter leur propre maison, l'endroit où elles sont censées passer du temps avec leurs petits-enfants.
Bien qu'il alimente ce pays depuis des décennies, notre secteur énergétique est diabolisé. Le cœur industriel de l'Alberta et du Canada se trouve dans ma ville natale, Edmonton, en Alberta. L'égalité en matière de soins de santé se détériore systématiquement. La criminalité est hors de contrôle. Le nombre de personnes aux prises avec des problèmes de dépendance et de santé mentale augmente. Il y a de moins en moins d'emplois pour les jeunes. Bien que je comprenne que des gens viennent s'installer sur le territoire traditionnel de mon peuple à Edmonton‑Nord‑Ouest, la mauvaise gestion de l'immigration par le gouvernement fédéral met à rude épreuve tous les systèmes.
J'ai toujours été fier d'être Canadien. J'ai grandi en chantant l'hymne national à mon école, dans la nation crie d'Enoch. J'ai grandi en sachant qu'aucun pays au monde n'avait autant de potentiel. Aujourd'hui, je compatis avec les Canadiens qui sont venus s'établir ici il y a une génération. En les écoutant parler, je sais qu'ils veulent ressentir le même sentiment de fierté et avoir la certitude que s'ils respectent les règles, travaillent fort et apprennent ce que c'est que d'être Canadiens, ils pourraient eux aussi exploiter ce potentiel et avoir de l'espoir. Cependant, au cours de la dernière décennie, dans un pays que certains ont qualifié d'État postnational, les Canadiens semblent avoir perdu quelque peu ce sentiment de fierté.
Le gouvernement a fait de la mosaïque canadienne un facteur de division plutôt que d'unité. Il a dressé les Canadiens les uns contre les autres. Il a rendu la vie inabordable pour les familles, s'attaquant ainsi à un besoin fondamental et universel. Malgré ces attaques contre les habitants d'Edmonton et d'Edmonton‑Nord‑Ouest, il y a encore des gens qui viennent s'installer ici. Pourquoi? C’est parce que ceux qui viennent y vivre sont des gens résilients.
Dans ma langue, nous disons âhkamêyimok, ou « n'abandonne jamais ». Nous savons que même si le gouvernement fédéral s'en prend à l'Ouest, le meilleur reste à venir. Nous n'arrêterons jamais de nous battre pour faire valoir l'esprit d'entreprise de notre région et sa culture axée sur l'énergie du cœur industriel de l'Alberta, du Canada et d'Edmonton. Nous nous appuierons sur les établissements d'enseignement. Les nouveaux arrivants apprennent rapidement, avec l'aide des autres Edmontoniens, à faire face aux temps durs, au froid et au sentiment d'exclusion.
Edmonton reste la ville la plus prometteuse du pays. Elle peut encore devenir la ville la plus libre au monde. Elle peut être un gros village soudé. Edmonton reste la ville des champions, non seulement en raison de ses succès dans le domaine sportif, mais aussi parce que ses habitants savent travailler dur et rendre à leur prochain. Ils savent qu'ils ne manqueront jamais de se battre pour des collectivités sans danger et des logements à prix raisonnable.
Pendant des milliers d'années, mes ancêtres ont su que ce territoire était spécial. Ils savaient que cette eau était spéciale. Ils connaissaient l'air et ils connaissaient le foyer que sont Edmonton et Edmonton‑Nord‑Ouest. Avant que je vienne à la Chambre, mes aînés m'ont confié la tâche de continuer de bâtir des ponts entre tous les peuples. Ils m'ont demandé de partager ces valeurs et de favoriser, au nom d'Edmonton‑Nord‑Ouest, une approche gagnant-gagnant auprès de tous les peuples.
Tout repose sur les discussions et les propos qui seront tenus à la Chambre, aujourd'hui et au cours de cette législature, au sujet de l'accessibilité financière. Je suis ici pour travailler au nom des personnes qui m'ont élu et pour honorer notre passé en investissant dans notre avenir dès aujourd'hui, car elles m'ont personnellement dit que le fait d'acheter un logement, de fonder une famille et de contribuer à la vie communautaire sont ce qu'il y a de plus typique de la vie à Edmonton...
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Monsieur le Président, c'est un grand honneur que de prendre la parole aujourd'hui pour prononcer mon premier discours à titre de député élu dans la circonscription de Souris—Moose Mountain.
J'aimerais partager quelques réflexions sur mes origines, sur les personnes que je sers et sur les responsabilités qui incombent à tous les députés. C'est avec beaucoup d'humilité que je représente une région caractérisée par le travail acharné, la résilience et un esprit communautaire inébranlable.
Tout d'abord, je tiens à remercier les concitoyens de ma circonscription. Je suis ici grâce à eux. Ils m'ont chargé d'être leur voix à la Chambre, et je m'efforcerai chaque jour d'être digne de leur confiance.
Je tiens aussi à remercier ceux qui m'ont précédé. Ed Komarnicki et Robert Kitchen ont servi cette région avec conviction, intégrité et discernement. Leur exemple a placé la barre bien haut.
Je ne serais pas ici aujourd'hui sans l'appui de ma famille. Mon épouse, Candace, est ma partenaire par excellence et ma plus grande source de force. Quels qu'aient été les défis, les sacrifices et la longueur du chemin, son soutien et sa grâce ne m'ont jamais fait défaut. Elle n'a jamais douté de moi, et je serai éternellement reconnaissant de son amour, de sa perspicacité et de sa patience. Ma fille, Emma, me rappelle chaque jour ce qui compte vraiment. Elle fait preuve d'un discernement, d'un courage et d'une sagesse hors du commun pour son âge. Ses encouragements discrets ont constitué une des forces les plus stabilisatrices dans mon parcours jusqu'ici. Je salue aussi mes parents, qui m'ont enseigné non seulement à travailler dur, mais aussi à le faire avec détermination. Ils m'ont insufflé l'importance de la force de caractère, de l'intégrité et de la persévérance. Leur exemple a été mon phare.
Je remercie aussi les nombreux bénévoles dont le dévouement et les sacrifices ont contribué à rendre ce parcours possible. Leur foi en notre cause et leurs efforts infatigables me rappellent humblement que servir la population n'est jamais le travail d'une seule personne.
Aucun autre candidat n'a obtenu un pourcentage des voix plus élevé que le mien lors de cette élection. C'est pour moi un grand honneur, mais je tiens à être clair: il ne s'agit pas de moi, car c'est plutôt un hommage à la population de Souris—Moose Mountain et à leur foi en notre message, qui repose sur un principe, soit le respect du travail acharné, de la mise en valeur des ressources, de la liberté et d'un gouvernement limité, mais responsable.
J'ai grandi dans une ferme en Saskatchewan, où j'ai très tôt appris qu'on n'avance pas beaucoup en se plaignant. Si quelque chose ne fonctionne pas, on le répare. Si quelque chose est important, on prend la parole pour le souligner. La vie à la campagne nous enseigne la patience, la persévérance et l'humilité. Elle nous enseigne également que, lorsque nous faisons une promesse, nous devons la tenir, car notre parole est souvent la seule chose que nous possédons. Je n'ai jamais oublié ces leçons.
Je me souviens d'un problème fédéral qui avait des répercussions sur le prix du bétail quand j'étais adolescent. Mon père m'a dit: « Si le problème est assez important pour en parler, il est assez important pour qu'on fasse quelque chose pour le régler. » Alors, j'ai écrit une lettre à notre député. Ce simple geste d'engagement a été une première étape qui m'a fait comprendre que la démocratie ne fonctionne que lorsque les citoyens y participent. Cela m'a appris que le gouvernement, de façon optimale, doit être accessible et réceptif, et non distant et condescendant.
Des années plus tard, j'ai habité et travaillé en Europe de l'Est postsoviétique pendant près d'une décennie, au cœur de pays qui faisaient encore face aux conséquences d'un régime autoritaire. J'ai œuvré dans le domaine du commerce international et du développement économique, en collaboration avec des entreprises et des gouvernements qui cherchaient à reconstruire leur économie et à rétablir les normes démocratiques après des générations de contrôle étatique. Ce dont j'ai été témoin m'a inspiré et m'a donné à réfléchir.
Bon nombre de ces pays avaient connu des périodes où la vie privée n'existait pas. L'information était synonyme de pouvoir, dont on abusait trop souvent. La surveillance servait à faire taire les dissidents. La confiance dans les institutions publiques avait été profondément ébranlée, et, même si la démocratie avait été instaurée, les séquelles de son absence persistaient. Dans certains endroits, les gens avaient encore peur de s'exprimer librement, et ils hésitaient encore à croire que le changement était permanent. C'est en discutant avec des propriétaires de petites entreprises, de jeunes réformateurs et des fonctionnaires prudents que j'ai pris conscience du véritable coût de la perte de la confiance du public. Une fois que la confiance est perdue, il faut des générations pour la retrouver.
À mon retour au Canada, j'ai mis ces leçons en pratique dans mon entreprise, dans ma collectivité et, par la suite, dans la fonction publique. J'ai ensuite eu l'honneur d'occuper le poste de ministre au sein du gouvernement de la Saskatchewan, où j'étais responsable des portefeuilles de l'économie, du commerce et de l'innovation. Cette expérience a renforcé ma conviction que lorsqu'un gouvernement fonctionne bien, il crée des opportunités, et non des obstacles, pour que les gens puissent s'épanouir, apporter leur contribution et réussir.
Je réfléchis à tout cela quand j'examine la partie 4 du projet de loi , qui porte sur la façon dont les lois sur la protection de la vie privée s'appliquent aux partis politiques fédéraux. À première vue, cette disposition semble très ciblée. Elle affirmerait rétroactivement que les lois provinciales sur la protection de la vie privée ne s'appliquent pas aux partis politiques fédéraux, ce qui renforcerait la compétence fédérale exclusive. Cependant, derrière ce libellé technique se cache la question plus profonde de la relation entre les citoyens et leurs institutions démocratiques.
Quand les Canadiens fournissent leurs renseignements personnels aux partis politiques, que ce soit en s'inscrivant à un bulletin d'information, en participant à une assemblée publique ou simplement en exprimant leur soutien, ils nous font confiance. Ils s'attendent à ce que ces renseignements soient traités avec soin, confidentialité et respect. Quand cette attente n'est pas respectée, il y a préjudice non seulement sur le plan juridique ou administratif, mais aussi sur le plan démocratique.
Le projet de loi précise peut-être la compétence fédérale, mais il exclut les commissaires provinciaux à la protection de la vie privée. Pourtant, leurs bureaux ont mis en place des systèmes robustes et efficaces pour traiter les plaintes et demander des comptes aux organisations. Si nous éliminons ce niveau de surveillance, nous risquons d'affaiblir la transparence et la confiance auxquelles les Canadiens sont en droit de s'attendre.
Nous risquons également de renforcer le cynisme. Quand les gens constatent qu'un projet de loi franchit trop rapidement les étapes au Parlement, surtout dans le cadre d'un projet de loi omnibus, ils peuvent avoir l'impression qu'on aborde leurs préoccupations de façon superficielle, sans tenter de les résoudre. Lorsqu'ils apprennent que leurs données personnelles, qui ont été recueillies à des fins politiques, échappent à la surveillance à laquelle sont soumises la plupart des autres entités privées au Canada, ils se rendent compte qu'il y a deux poids, deux mesures, et ils trouvent cela inquiétant. Nous devrions nous demander quel exemple nous donnons à titre de figures politiques fédérales. Si nous nous attendons à ce que les entreprises, les organismes de bienfaisance et les gouvernements provinciaux respectent le droit à la vie privée, ne devrions-nous pas au moins nous soumettre à la même norme?
Je crois que nous pouvons faire mieux. Au lieu de nous contenter de faire respecter notre compétence, nous devrions profiter de l'occasion pour élaborer un cadre de protection de la vie privée clair, fondé sur des principes, applicable et adapté au contexte politique, un cadre qui respecte les limites constitutionnelles, mais qui ne sacrifie pas la reddition de comptes. Les Canadiens ne devraient pas avoir à choisir entre la clarté fédérale et la transparence démocratique. Ils méritent les deux. Nous avons une occasion en or de prêcher par l'exemple.
En tant que législateurs fédéraux, nous pouvons adopter une approche proactive. Nous pouvons établir des normes minimales en matière de protection de la vie privée pour les partis politiques, des normes qui garantissent que les Canadiens savent exactement comment leurs données sont recueillies, stockées et utilisées, de sorte que la publication d'une politique de protection de la vie privée devienne plus qu'une simple case à cocher symboliquement. Nous devons rétablir la confiance et la crédibilité, et nous devons renforcer notre démocratie de l'intérieur. Bien que ce projet de loi comble un certain vide sur le plan des compétences, il ne faut pas le voir comme une solution globale.
La véritable solution consiste à montrer que les partis politiques sont prêts à respecter les mêmes règles que tout le monde, que nous ne cherchons pas à obtenir des exemptions, mais à favoriser la transparence. Nous avons l'occasion de bien faire les choses, non seulement pour aujourd'hui, mais aussi pour la prochaine génération d'électeurs, dont beaucoup sont déjà profondément sceptiques à l'égard des institutions politiques. Donnons-leur une raison de croire que nous sommes à l'écoute et que nous sommes prêts à nous soumettre à la même norme que celle à laquelle nous nous attendons des autres, une norme qui respecte les limites constitutionnelles, mais qui ne sacrifie pas la reddition de comptes.
Les Canadiens ne devraient pas être obligés de choisir entre la clarté du gouvernement fédéral et la transparence démocratique. Ils méritent les deux. C'est pourquoi, lorsque nous débattons d'une loi comme celle‑là, nous devons nous demander non seulement si elle est conforme à la Constitution, mais aussi si elle renforce la confiance du public, si elle améliore la façon dont nous servons les citoyens et si elle rapproche ces derniers des institutions qui les représentent.
En Europe de l'Est, j'ai vu ce qui se passe lorsque les gouvernements cessent d'écouter, lorsque les citoyens cessent de faire confiance aux institutions qui sont censées les servir. Je peux affirmer sans hésitation que rétablir la confiance est beaucoup plus difficile que de la préserver. Les Canadiens méritent la transparence et la clarté, et ils méritent d'être assurés que les personnes qu'ils élisent sont soumises à des règles et qu'elles ne sont pas au-dessus des lois.
Je ne suis pas venu à Ottawa pour être applaudi. Je suis venu ici pour travailler, pour défendre ceux qui se sentent ignorés, pour promouvoir le bon sens dans les politiques publiques et pour servir avec humilité. Les habitants de Souris—Moose Mountain ne veulent pas entendre de lieux communs. Ils veulent des dirigeants qui comprennent la valeur du travail et le poids de leurs préoccupations. Ils méritent de savoir que leur vie privée, leur voix et leurs valeurs sont prises en considération.
Je prononce mon premier discours à la Chambre non pas en tant que politicien, mais plutôt en tant que fier Canadien qui a été façonné par ses racines dans les Prairies, qui a été enrichi par son expérience internationale et qui a été guidé par la conviction que le gouvernement existe pour servir, et non pour contrôler. Je reviendrai à cette image de moi-même à l'adolescence, écrivant cette première lettre, guidé par les paroles de mon père. Si quelque chose mérite d'être dénoncé, cela mérite qu'on agisse. J'ai l'intention d'agir, non seulement aujourd'hui, mais chaque jour où j'aurai l'honneur de siéger à la Chambre.
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Monsieur le Président, j'aimerais vous informer que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Le 28 avril dernier, les Canadiens se sont unis pour confier à notre nouveau gouvernement libéral un mandat fort et historique. C'est sur la base de l'engagement de bâtir une économie forte qui profite à tous que nous avons été élus. Au cours des dernières semaines, notre gouvernement a pris des mesures concrètes pour mettre en œuvre notre plan visant à rendre la vie plus abordable pour les familles canadiennes.
Le projet de loi donne suite à trois des premières annonces du gouvernement, soit une réduction d'impôt pour la classe moyenne, l'élimination de la TPS sur les maisons neuves pour les acheteurs d'une première maison, et l'élimination de la loi sur le prix du carbone pour les consommateurs.
Cela fait plusieurs fois à la Chambre que je fais allusion à la réduction d'impôt, parce que c'est une excellente nouvelle. Cette mesure va faire passer le taux d'imposition de la première tranche de revenu de 15 % à 14 %. C'est un changement qui va profiter à plus de 22 millions de personnes partout au pays. Les particuliers vont pouvoir économiser jusqu'à 420 $ par année et les familles qui ont deux revenus pourront économiser jusqu'à 840 $ par année. C'est une action concrète pour remettre de l'argent dans les poches des citoyens.
Durant la campagne électorale, lors du porte-à-porte ou lors de nos appels téléphoniques, nous avons entendu dire que l'accès à la propriété était un défi, en particulier chez la jeune génération. C'est pourquoi nous voulons instaurer le remboursement de la TPS pour les acheteurs d'une première habitation. L'objectif est à la fois d'aider les particuliers faisant leur entrée dans le marché du logement pour la première fois et d'encourager les promoteurs immobiliers à augmenter l'offre de logement. Le remboursement accordera un allégement intégral de la TPS sur les nouvelles maisons dont le prix d'achat est inférieur ou égal à 1 million de dollars. Concrètement, cela veut dire un allégement maximal de 50 000 $ sur l'achat d'une nouvelle habitation par un nouvel acheteur.
Nous sommes un gouvernement à l'écoute de la population. De nombreux Canadiens ont demandé une politique climatique qui transcende les divisions politiques, et nous les avons écoutés. Dès le premier jour de son entrée en fonction, notre nouveau gouvernement a éliminé la tarification du carbone à la consommation. Nous en voyons déjà les effets. Cela a entraîné une baisse du prix du carburant. Il s'agit d'une autre action concrète qui vient en aide aux familles canadiennes. Le projet de loi vient abroger les dispositions relatives à la tarification du carbone pour les consommateurs.
Les trois mesures proposées dans le projet de loi C‑4 s'inscrivent dans un effort plus large pour soutenir les familles devant l'augmentation du coût de la vie. Il est bien important de le comprendre. La meilleure façon de rendre la vie plus abordable pour les Canadiens est de se mettre au travail pour construire une économie forte. Cela tombe bien parce que notre gouvernement a un plan pour bâtir l'économie la plus forte du G7, notamment en investissant dans la productivité et l'innovation, en intégrant davantage de Canadiens au marché du travail et en éliminant les barrières commerciales interprovinciales. Avoir une économie forte nous permettra d'assurer la pérennité de programmes qui contribuent à rendre la vie plus abordable pour la population canadienne et qui permettent aux familles d'économiser des milliers de dollars par année.
Au cours des prochaines minutes, je vais donner quelques exemples des mesures et des programmes auxquels je fais allusion.
Bien sûr, il y a notamment l'Allocation canadienne pour enfants qui, depuis bientôt neuf ans, aide les familles à faible revenu et à moyen revenu à s'acquitter des dépenses associées à l'éducation d'un enfant. Ce sont des paiements mensuels non imposables qui sont versés aux parents et, depuis son introduction, cette allocation a permis de sortir près de 650 000 enfants de la pauvreté partout au pays. Dans Madawaska—Restigouche, ma circonscription, ce sont plus de 40 millions de dollars par année qui sont versés aux parents de chez nous pour les aider à subvenir aux besoins de leurs enfants.
Je fais aussi allusion à notre programme de places en garderie abordables. Depuis son lancement en 2021, ce programme est devenu une pierre angulaire de l'infrastructure sociale au Canada. Ce sont plus de 900 000 enfants qui bénéficient des services de garde de qualité. Des familles de partout au pays économisent des milliers de dollars par année, payant en moyenne le tiers de ce qu'elles payaient en 2021. Durant la campagne électorale, nous avons pris un engagement pour protéger et renforcer ce programme tellement important. Nous comprenons que notre population active est plus forte parce que les parents, et principalement les mères, n'ont plus à choisir entre le prix d'une garderie et leur carrière. Quand les familles sont fortes, l'économie est forte et nous renforçons le Canada.
Je pense aussi au Programme national d'alimentation scolaire du Canada, une mesure concrète pour rendre la vie plus abordable. Ce programme est un investissement direct dans la classe moyenne. Il facilite la vie des familles qui travaillent fort. C'est aussi un filet de sécurité pour les enfants qui n'ont pas toujours assez à manger à la maison. Aucun enfant ne devrait aller à l'école avec le ventre vide, parce que quand on a faim, c'est beaucoup plus difficile de se concentrer. Nous avons conclu des accords sur la restauration scolaire avec l'ensemble des provinces et des territoires. Cela veut dire que le Programme national d'alimentation scolaire du Canada est pleinement opérationnel. Dans le cadre de l'entente conclue avec ma province, le Nouveau‑Brunswick, le gouvernement du Canada va investir environ 11,2 millions de dollars au cours des trois prochaines années pour élargir et améliorer l'accès au Programme national d'alimentation scolaire du Canada dans les écoles de la province. Concrètement, cela veut dire qu'on va pouvoir financer des programmes de déjeuner dans 160 écoles supplémentaires d'un bout à l'autre du Nouveau‑Brunswick. En tout, plus de 57 000 enfants néo-brunswickois pourront profiter de ces programmes pendant l'année scolaire en cours.
J'aimerais aussi mentionner le Régime canadien de soins dentaires. C'est un programme très important dans nos efforts pour aider les familles à faire face au coût de la vie. En mai, nous avons élargi l'admissibilité à ce programme à tous les groupes d'âge. Le programme est désormais accessible à environ 8 millions de Canadiennes et de Canadiens et leur permet d'économiser environ 800 $ par année pour obtenir les soins dentaires abordables dont ils ont besoin. C'est une mesure importante parce que, durant la campagne électorale, lorsque je faisais du porte-à-porte et que je passais des appels, des gens m'ont parlé de l'importance de ce programme à bien des reprises. J'ai en tête l'exemple d'un citoyen de ma circonscription qui m'a dit qu'il avait des douleurs aux dents depuis des années et qu'il n'avait pas les moyens de payer des soins dentaires. Désormais, grâce à l'élargissement du programme que nous avons annoncé en mai dernier, cette personne va pouvoir avoir accès aux soins dont elle a besoin. C'est extrêmement important et ça fait une différence dans la vie des gens que nous représentons.
Le mois dernier, les gens de ma circonscription et d'ailleurs au pays ont exprimé le souhait de voir le coût de la vie diminuer. Nous les avons entendus. Grâce aux mesures prévues dans le projet de loi , notre gouvernement apporte des changements pour réduire les impôts, diminuer les coûts et remettre de l'argent dans les poches des Canadiens. Ces progrès viennent s'ajouter aux efforts de notre gouvernement pour construire une économie forte et pour assurer la pérennité de programmes qui permettent déjà aux familles d'économiser des milliers de dollars par année.
Je suis fier de mon gouvernement. Ce gouvernement comprend l'importance d'une économie forte pour rendre la vie plus abordable et il est guidé par la conviction selon laquelle l'économie ne peut être vigoureuse que si elle est au service de tous. J'ai hâte de voter en faveur du projet de loi C‑4 pour rendre plus abordable la vie des Canadiennes et des Canadiens, y compris les gens de ma circonscription, Madawaska—Restigouche.
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Monsieur le Président, c'est un véritable honneur pour moi de prendre la parole aujourd'hui pour prononcer mon premier discours de la 45
e législature. Je le fais avec beaucoup d'humilité et une immense gratitude envers les habitants de Vancouver Kingsway, qui m'ont une fois de plus accordé leur confiance pour les représenter. Je tiens à saluer toutes les personnes qui ont présenté leur candidature lors des dernières élections. Leur engagement envers le service public et notre processus démocratique est essentiel à la force et à la résilience de notre pays.
C'est pour moi un immense privilège d'être réélu au Parlement, et je ne serais pas ici sans le soutien indéfectible de mon équipe de campagne, dont le travail acharné, la passion et la foi inébranlable en notre vision commune nous ont aidés à surmonter toutes les difficultés. Je les remercie du fond du cœur. Je remercie également les habitants de Vancouver Kingsway de m'avoir permis une fois de plus de faire entendre leur voix, leurs idées, leurs rêves et leurs aspirations à Ottawa. Je travaillerai chaque jour sans relâche pour honorer cette confiance et contribuer à bâtir un avenir meilleur pour notre collectivité et pour tous les Canadiens.
Je tiens également à remercier sincèrement mes collègues du Nouveau Parti démocratique du grand honneur qu'ils m'ont fait en me confiant la direction de notre parti pendant une période provisoire. C'est une responsabilité que j'assume avec un profond sens du devoir envers notre pays, nos valeurs et les gens que nous servons. Enfin, il y a ma famille. Comme nous le savons tous ici, aucun d'entre nous ne pourrait s'acquitter de ses fonctions sans l'amour, le soutien et la compréhension de ses proches.
Le Nouveau Parti démocratique a été fondé par et pour les travailleurs, afin de lutter pour l'équité, la dignité et l'égalité des chances pour tous. En tant que chef du parti, je m'efforcerai de faire en sorte que le NPD reste le parti qui place les travailleurs et leurs familles au cœur de toutes ses actions, car aujourd'hui plus que jamais, les travailleurs ont besoin d'un ardent défenseur au Parlement, un porte-parole qui défendra avec force et efficacité leurs droits, leurs moyens de subsistance et leur avenir.
Il est clair que le Canada se trouve à la croisée des chemins. De nombreux Canadiens éprouvent des difficultés et sont inquiets pour leur avenir et celui de leur famille. Nous affrontons plusieurs crises qui se chevauchent et qui exigent la prise immédiate de mesures décisives. La moitié des Canadiens vivent d'un chèque de paie à l'autre, et un parent sur quatre réduit sa propre consommation alimentaire pour s'assurer que ses enfants ont suffisamment à manger.
Quatre-vingts pour cent des Canadiens pensent aujourd'hui que l'accès à la propriété est réservé aux riches. Parmi ceux qui ne sont pas propriétaires, 70 % ont renoncé à le devenir un jour. Les loyers ont plus que doublé depuis 2015. Dans les grandes villes canadiennes, les locataires consacrent régulièrement plus de 50 % de leur revenu au logement, ce qui représente une charge écrasante et insoutenable.
Le système de santé canadien est soumis à de fortes pressions. Il y a de longs temps d'attente. L'accès aux services essentiels est déficient et les travailleurs de la santé sont au bord de l'épuisement. Des millions de Canadiens n'ont pas de médecin de famille, une condition essentielle pour accéder au système de santé. Partout au Canada, les familles de travailleurs subissent de fortes pressions. Les gouvernements de droite s'attaquent aux services publics, sapent les négociations collectives et préconisent la privatisation.
Nous sommes désormais confrontés à des menaces externes sans précédent. L'administration Trump a lancé une guerre commerciale irresponsable contre le Canada, imposant une profusion de droits de douane sur nos exportations et ciblant des secteurs clés de notre économie. Plus inquiétantes encore sont les remarques incendiaires et profondément irrespectueuses qui laissent entendre que le Canada devrait être annexé en tant que 51e État, ce qui constitue un affront à notre souveraineté et à notre identité, c'est‑à‑dire celle d'une nation indépendante et fière.
Alors que les Canadiens sont déjà aux prises avec l'incertitude économique, ces menaces ne font que renforcer notre détermination. Nous ne nous laisserons pas intimider. Nous allons être unis en tant que Canadiens pour défendre notre démocratie, nos valeurs et notre avenir.
Cela m'amène au projet de loi , Loi visant à rendre la vie plus abordable pour les Canadiens. Bien qu'il ne soit pas parfait, ce projet de loi obtiendra l'appui des néo-démocrates à l'étape de la deuxième lecture, car il contient des mesures qui apportent une aide immédiate aux Canadiens en difficulté.
La réduction du taux d'imposition marginal de la première tranche de revenu des particuliers — taux qui passerait de 15 à 14,5 % cette année et à 14 % en 2026 — serait un pas dans la bonne direction pour alléger le fardeau financier de millions de Canadiens.
Le nouveau congé de TPS pour les acheteurs d'une première propriété, soit l'élimination complète de la TPS à l'achat d'un logement neuf de valeur égale ou inférieure à 1 million de dollars et une réduction partielle de la TPS à l'achat d'un logement neuf dont la valeur est située entre 1 million de dollars et 1,5 million de dollars, est une mesure qui sera bien accueillie par de nombreuses familles qui tentent de pénétrer un marché de l'habitation de plus en plus inaccessible. L'élimination de la taxe sur le carbone pour les consommateurs donne l'occasion de créer un mécanisme plus efficace de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de lutte contre les changements climatiques, l'ultime enjeu de notre planète et de notre époque, selon moi.
Cela dit, soyons clairs: ce projet de loi, quoiqu'utile, peut et doit être amélioré. Les personnes les plus avantagées par la réduction d'impôt seraient celles qui ont le revenu le plus élevé. Selon David Macdonald, économiste principal du Centre canadien de politiques alternatives, 98 % des personnes dont le revenu est supérieur à 129 000 $ en bénéficieraient, tandis que seulement 14 % des personnes vivant dans la pauvreté verraient un quelconque avantage. En fait, l'avantage pour les personnes vivant dans la pauvreté serait de seulement 11 $ par année. Pour les 30 % des Canadiens de la classe moyenne, l'avantage moyen serait de 151 $ par année, mais pour les plus riches, il atteindrait les 310 $ par année. En fin de compte, seul 1 % de ceux qui produisent une déclaration de revenus récolteraient le plein avantage hypothétique de 412 $ par personne que les libéraux vantaient lorsqu'ils ont proposé cette réduction d'impôt aux dernières élections.
Les conséquences imprévues de cette mesure fiscale sont encore plus préoccupantes: elle réduirait la valeur de crédits fiscaux essentiels. En effet, de nombreux crédits d'impôt non remboursables, comme le crédit canadien pour aidant naturel, le montant en raison de l'âge et le crédit d'impôt pour personnes handicapées, sont calculés à titre de pourcentage du taux d'imposition fédéral le plus bas. Quand ce taux est réduit, la valeur en dollars de ces crédits diminue elle aussi. Il ne s'agit pas seulement d'une erreur technique; cette mesure nuirait à la sécurité financière de certaines des personnes les plus vulnérables du pays.
Le Réseau national pour les personnes ayant un handicap a tiré la sonnette d'alarme, et a averti que plus de 900 000 Canadiens qui dépendent du crédit d'impôt pour personnes handicapées et du crédit d'impôt pour frais médicaux pourraient en subir les répercussions. Pour de nombreuses personnes handicapées à faible revenu ou à revenu modeste, cette réduction d'impôt pourrait en réalité se traduire par une augmentation de l'impôt. Ces personnes assument déjà des coûts quotidiens plus élevés en raison de leur handicap, et ces coûts ne sont pas facultatifs. La réduction de leurs crédits d'impôt ou l'augmentation de leur charge fiscale globale ne constitue pas un allégement fiscal, mais bien un recul. C'est inacceptable, et j'invite mes collègues à collaborer avec les néo‑démocrates pour rectifier la situation.
Les néo‑démocrates s'efforceront de remédier à ces failles. Nous proposerons des amendements en comité afin de garantir que personne, en particulier les personnes handicapées, ne soit laissé pour compte. Nous nous efforcerons de protéger la valeur de ces crédits essentiels, afin que les mesures visant à améliorer l'abordabilité profitent aux personnes qui en ont le plus besoin.
Des concitoyens me disent également qu'ils ne seront pas admissibles au remboursement de la TPS pour l'achat de leur nouvelle maison simplement en raison de la date de clôture de leur transaction. Les néo-démocrates proposeront également des amendements pour remédier à cette lacune.
J'espère que mes collègues de tous les partis à la Chambre examineront ces failles du projet de loi et, s'ils en reconnaissent l'existence, j'espère qu'ils se joindront à moi et à mes collègues néo-démocrates pour adopter ces amendements constructifs afin d'améliorer le projet de loi et, selon moi, afin de s'attaquer à son véritable objectif: donner un répit à tous les Canadiens, alors que bon nombre d'entre eux traversent une période fort difficile.
Les Canadiens s'attendent à ce que le Parlement fasse preuve de leadership. Ils veulent des signes d'unité. Ils veulent des mesures qui correspondent à l'ampleur des défis auxquels ils font face. Le projet de loi est un début, mais ce n'est pas suffisant. Les néo-démocrates appuieront ce projet de loi à l'étape de la deuxième lecture, car les Canadiens ont besoin d'aide dans l'immédiat, mais nous ne nous arrêterons pas là — nous ne devrions pas et nous ne pouvons pas nous arrêter là. Nous ferons pression pour que des améliorations soient apportées non seulement à ce projet de loi, mais aussi à tous les autres aspects de la vie, de sorte à rendre la vie plus abordable pour les Canadiens. Qu'il s'agisse d'aide en raison du prix des aliments, du prix des services publics ou du prix des maisons, les Canadiens d'un bout à l'autre de notre grand pays, peu importe la collectivité, la province ou le territoire où ils vivent, ont désespérément besoin de cette aide.
Travaillons ensemble afin de lutter pour l'équité et d'améliorer le niveau de vie de tous les Canadiens. Nous continuerons, en tant que néo-démocrates, à travailler avec nos collègues et à défendre les travailleurs de tous les coins du pays pour qu'ils puissent réaliser leurs rêves.
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Monsieur le Président, je signale que je partagerai mon temps de parole.
C'est avec la plus grande humilité et le plus grand honneur que je prends la parole à la Chambre aujourd'hui pour livrer pour mon premier discours en tant que député de Yellowhead. Ce fut un privilège d'assister au discours du Trône prononcé au Sénat par Sa Majesté le roi Charles III.
Toutefois, un discours du Trône ne se résume pas à la personne qui en fait la lecture. Il s'agissait dans ce cas de la promesse faite par le gouvernement libéral aux Canadiens. La promesse de rendre la vie plus abordable pour les Canadiens doit être notre priorité immédiate. C'était la principale préoccupation de mes concitoyens, celle dont ils m'ont fait part lors de la dernière campagne électorale.
La suppression de la taxe sur le carbone pour les consommateurs a été la première mesure prise pour remédier au désastre économique qu'a causé le gouvernement libéral au cours de cette dernière décennie, cette décennie perdue. La taxe sur le carbone pour les industries doit également être supprimée. Les millénariaux et les personnes de la génération Z n'ont pas les moyens d'accéder à la propriété.
Le timide projet de loi tente d'amadouer les Canadiens en affirmant que les libéraux vont supprimer la TPS pour les acheteurs d'une première maison neuve, mais cela touchera une si petite partie du marché que les changements proposés n'auront aucun effet réel. La mesure proposée aidera un moins grand nombre de Canadiens que celui que notre parti avait promis d'aider lors de la dernière campagne électorale. En fait, les libéraux veulent en limiter l'application à six ans, alors que nous l'aurions rendue permanente.
Le gouvernement libéral a copié les politiques conservatrices, mais en se contentant de demi-mesures. Par exemple, la réduction de l'impôt sur le revenu des particuliers est moins importante; le remboursement de la TPS proposé pour les maisons neuves est moins élevé et le projet de loi ne prévoit pas suffisamment de mesures pour répondre aux besoins actuels des Canadiens en matière d'accessibilité financière.
C'est un honneur de représenter les milliers d'habitants de Yellowhead, et je suis déterminé à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour rendre la vie plus abordable pour mes concitoyens. Comme je suis père, je tiens à ce que les générations futures puissent continuer de considérer Yellowhead comme le meilleur endroit où vivre, travailler et élever une famille.
Je peux affirmer avec certitude que nous vivons dans la plus belle circonscription du pays. Avec une superficie de plus de 83 600 kilomètres carrés, la circonscription de Yellowhead est plus grande que le Nouveau-Brunswick et l'Irlande. Elle suit les Rocheuses le long de la Cowboy Trail et s'étend de la région de Willmore Wilderness et de Grande Cache, au nord, à la région de Kananaskis, au sud, en englobant tout ce qui se trouve entre les deux, y compris les joyaux du Canada que sont le parc national Banff et le parc national Jasper.
Ma circonscription compte de nombreuses collectivités d'Albertains qui travaillent dur, notamment Springbank, le comté de Rocky View, Banff, Canmore, Exshaw, Dead Man's Flats et la vallée de Bow. Au nord, sur la route Cowboy Trail, il y a Waiparous, Cremona et Sundre. À cela s'ajoute un joyau caché, soit la région de David Thompson, qui comprend le comté de Clearwater, le district municipal de Bighorn, Caroline, Rocky Mountain House et Nordegg. Plus au nord, il y a le comté de Yellowhead, qui porte le nom de ma circonscription. Il y a aussi Edson, Hinton, Jasper, Grande Cache et les régions du district municipal de Greenview. Enfin, et surtout, il y a les comtés de Mountain View, de Rocky View, de Carstairs et de Crossfield, où ma tendre épouse Bev et moi avons élevé nos deux filles incroyables sur notre ferme, près du hameau de Madden.
C'est à Madden que se trouve mon club Lions local, dont je suis membre depuis plus de 20 ans, et je tiens d'ailleurs à féliciter ses membres pour leur excellent travail. J'ai des racines profondes dans cette région, puisque ma famille s'est établie près de Crossfield dans les années 1880.
Yellowhead est également située sur les terres visées par les traités nos 6, 7 et 8, et on y trouve les Premières Nations de Bearspaw, Chiniki, Goodstoney, O'Chiese et Sunchild, ainsi que la nation métisse de l'Alberta.
Ces collectivités de Yellowhead font de l'Alberta et du Canada un endroit formidable où il fait bon vivre, travailler et se divertir. Chaque année, des millions de personnes viennent du monde entier pour admirer la nature à couper le souffle de notre région. Notre circonscription est une puissance économique. On y trouve des entreprises de toutes tailles qui emploient des milliers de personnes dans les secteurs de l'agriculture, de la foresterie, de l'exploitation minière, de l'énergie et du tourisme.
Je tiens à remercier sincèrement toutes les personnes qui m'ont aidé à être élu, depuis celles qui ont travaillé dans les coulisses de la campagne jusqu'aux bénévoles qui ont fait du porte‑à‑porte et installé des affiches.
Je tiens à remercier Kalee, Linda, Sadiq, Leigh, Paul, Colleen, Roland, Ralph, Bruce, Jeff, Gordon, Glen, Dino, Judy, Barry, Angela, Patti, Barb, Peggy, Carole, Bob, Jim, Nancy, Rob, Curtis, Tony, Dale, Doug, Wally, Sue et tant d'autres. Leur travail acharné et leur dévouement ne sont pas passés inaperçus, et je les remercie sincèrement de tout ce qu'ils ont fait et continuent de faire.
Bien sûr, je tiens tout particulièrement à remercier ma famille, mes filles Ashley et Emily, mes parents Mary, Mike, Ross et Margaret, ainsi que mes neveux. Je les remercie de leur soutien indéfectible. Ils sont la véritable source de ma motivation à exercer cette fonction. Je n'aurais pas pu y arriver sans eux, et je leur suis infiniment reconnaissant de leur patience et de leur appui.
Je tiens tout particulièrement à remercier ma femme Bev. Nous nous sommes rencontrés pour la première fois à Crossfield, lors d'un rassemblement politique organisé par ma députée provinciale, Carol Haley, rassemblement lors duquel Stockwell Day, alors trésorier de l'Alberta, était notre conférencier invité. Depuis ce premier jour, Bev a été à ma compagne de tous les instants tout au long de ces 26 années. Je n'aurais pas pu me rendre ici sans son amour et son soutien. Je tiens à l'en remercier.
Je tiens également à saluer mes prédécesseurs qui ont représenté les habitants de Yellowhead et des collectivités qui font partie des nouvelles limites de la circonscription. Le très honorable Joe Clark a été le premier député de Yellowhead, en 1979. Il a également été élu premier ministre. Depuis, de nombreux députés ont servi ma circonscription avec dévouement et intégrité, notamment Jim Eglinski, l'honorable Rob Merrifield, Gerald Soroka et Cliff Breitkreuz. Je suis également fier de servir de nombreuses collectivités qui ont été auparavant représentées par Louise Feltham, Earl Dreeschen et feu Myron Thompson.
Je m'en voudrais de ne pas mentionner mes collègues actuels qui ont représenté des régions de la nouvelle circonscription de Yellowhead au cours des législatures précédentes, notamment le député de et le député d'. J'ai hâte de travailler en étroite collaboration avec eux.
En tant que comptable professionnel agréé, j'ai hâte de m'appuyer sur mes 26 années d'expérience auprès du public, au cours desquelles je me suis occupé des déclarations de revenus de particuliers et de petites entreprises, pour aider à façonner la réforme du régime fiscal. Il faut veiller à ce que le régime fiscal du Canada fonctionne pour les Canadiens ordinaires, et non contre eux. En tant que fier conservateur, je défends les principes qui guident notre parti depuis longtemps: la libre entreprise, la liberté individuelle et la primauté du droit. Je crois en un petit appareil gouvernemental au service de la population, et non en un appareil gouvernemental qui prend de l'expansion à ses dépens. Les Canadiens méritent un fardeau fiscal léger, une responsabilité financière et la protection inébranlable de leurs droits et libertés, y compris les droits de propriété.
Dans Yellowhead, nous comprenons la valeur du travail acharné. Nos collectivités ont été bâties par des agriculteurs, des éleveurs, des travailleurs du secteur de l'énergie, des amateurs de plein air, des travailleurs forestiers, des propriétaires de petites entreprises et des exploitants d'entreprises touristiques. Nous comprenons ce qu'une véritable intendance de nos ressources naturelles signifie pour l'exploitation responsable des ressources et la conservation de nos magnifiques terres et de la faune. Pourtant, trop souvent, on fait fi des habitants des régions rurales, et on élabore des politiques sans tenir compte de leurs répercussions sur le mode de vie de ces gens. Cette situation doit changer.
Mes priorités consistent à défendre les droits de l'Alberta et des provinces, à développer le secteur de l'exploitation des ressources, à m'opposer à tout règlement ou fardeau fiscal qui nuirait aux Canadiens des régions rurales et à soutenir le secteur agricole, qui est confronté à une hausse des coûts et à l'ingérence excessive du gouvernement fédéral. Je défendrai les intérêts des anciens combattants en leur accordant le respect et le soutien qu'ils méritent après avoir consacré leur vie à notre pays, et je protégerai les droits des propriétaires d'armes à feu, des chasseurs et des tireurs sportifs responsables en m'opposant aux restrictions excessives et irréalistes qui leur ont été imposées au cours de la dernière décennie.
En tant que propriétaire d'armes à feu responsable, tireur sportif et chasseur, je tiens à souligner le travail des six champs de tir de Yellowhead et à dire à quel point je suis fier des efforts qu'ils déploient de façon continue pour que les propriétaires d'armes à feu responsables aient un endroit bien à eux. Les armes à feu font partie de notre patrimoine. Elles aident des gens comme moi à se nourrir et sont l'élément central de nombreux événements sportifs de renommée internationale.
Je tiens à rassurer les habitants de Yellowhead, ainsi que tous les Albertains et les Canadiens, que je continuerai à défendre les droits des propriétaires d'armes à feu. Je travaillerai avec des groupes comme la Coalition canadienne pour le droit aux armes à feu et l'Association des sports de tir du Canada pour veiller à ce que ces droits continuent d'être respectés. Les propriétaires d'armes à feu responsables ont subi une pression incroyable et beaucoup d'incertitude sous le gouvernement libéral, qui a continué, au cours de la dernière décennie — une décennie perdue —, à imposer des restrictions scandaleuses qui ne font rien pour améliorer la sécurité publique.
Je prends place à la Chambre avec la ferme intention d'accorder la priorité aux Canadiens, de défendre leurs valeurs, de bâtir notre pays et de veiller à ce que Yellowhead soit bien représentée dans les décisions qui façonneront l'avenir du Canada, afin de faire de notre pays le meilleur endroit où vivre, travailler et élever une famille.
Que Dieu bénisse Yellowhead. Que Dieu bénisse l'Alberta. Que Dieu bénisse le Canada.
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Monsieur le Président, le projet de loi est présenté aux Canadiens comme étant une solution, une voie vers l'abordabilité et le répit alors que les gens vivent une période vraiment difficile, mais quand on y regarde de plus près, on se rend malheureusement vite compte que ce projet de loi n'est pas un plan audacieux, mais une stratégie politique. C'est un ramassis de demi-mesures inspirées du programme des conservateurs, édulcorées puis reformulées par un gouvernement qui a passé les 10 dernières années à engendrer les problèmes qu'il essaie maintenant de résoudre.
Les Canadiens sont intelligents. Ils savent faire la différence entre les beaux discours et les solutions concrètes et ils savent que tous ces problèmes — le coût de la vie, la crise du logement, les dommages causés par la taxe sur le carbone — ne sont pas tombés du ciel. Ils ont été causés par les mêmes personnes qui prétendent aujourd'hui vouloir les régler.
Examinons le contenu actuel du projet de loi . Parlons de la suppression de la taxe sur le carbone pour les consommateurs. Ce projet de loi prouve ce que les conservateurs ont toujours soutenu, à savoir que la taxe sur le carbone entraîne des hausses du coût de la vie. Les libéraux ont pratiquement tiré ce point de vue du programme électoral des conservateurs, en admettant enfin ce qu'ils ont nié pendant des années, à savoir que la taxe sur le carbone nuit aux Canadiens. Elle hausse le coût de la vie des Canadiens, en particulier de ceux qui ont le moins les moyens de payer ces coûts supplémentaires.
Les libéraux n'ont pas soudainement changé d'avis; ce sont les sondages qui ont changé. Les Canadiens en avaient assez et, en toute honnêteté, c'est Pierre Poilievre qui a fait de cet enjeu un combat national. C'est cette pression qui a contraint les libéraux à agir, et non leurs principes. Mais voici le problème. Ils n'ont pas aboli la taxe; ils ont simplement fait disparaître la partie visible de cette taxe. C'est tout. Ils suppriment la partie qui figure sur le reçu, en espérant que si les gens ne voient pas la taxe, ils ne remarqueront pas qu'elle est toujours cachée dans les prix de tout le reste. La vérité, c'est que la taxe existe toujours. Du fermier qui cultive les aliments au camion qui les livre, en passant par les rayons des supermarchés, chaque étape est toujours touchée par la taxe, et ce sont les Canadiens qui en paient les conséquences.
Ce n'est pas un allégement fiscal; c'est de la poudre aux yeux. Il s'agissait d'une année électorale, et il s'agit d'un subterfuge déguisé en politique. Après avoir puni les travailleurs canadiens pendant des années, les libéraux veulent maintenant s'attribuer le mérite d'avoir copié notre plan, tout en laissant le côté douloureux de la taxe en place. Comment peut-on considérer cela comme autre chose qu'une gifle?
Le projet de loi prévoit une réduction d'impôt qui, malheureusement pour les Canadiens, n'est que de la poudre aux yeux. J'ai parlé à beaucoup de familles qui joignent à peine les deux bouts, et les libéraux veulent maintenant faire croire aux gens que cette réduction d'impôt réglera leurs problèmes. Soyons honnêtes: c'est une piètre copie de la réduction d'impôt que les conservateurs avaient promise dans leur plateforme, sans compter qu'elle n'entrera pas en vigueur avant le milieu de l'année. Par conséquent, la réduction ne sera que de 0,5 % en 2025. La plupart des gens récupéreront environ 420 $. Cette somme n'aide personne: elle suffit à peine à se payer un café par jour.
Parallèlement, les libéraux continuent de dépenser sans compter. Ils engloutissent des milliards de dollars dans des contrats de consultation, alors même que la vérificatrice générale vient de révéler que, pour bon nombre de ces contrats, il est impossible de prouver que nous en avons pour notre argent. Alors que les Canadiens se font presser comme des citrons et que le gouvernement n'accorde que des miettes aux familles de travailleurs, lui continue de gaver des entreprises bien branchées.
En fait, quand on additionne tout cela, y compris les milliards de dollars que le gouvernement prévoit dépenser pour les services de consultants cinq étoiles, ce qui coûtera environ 1 400 $ à chaque famille, on constate que les Canadiens perdront des plumes. En effet, tout en récupérant 420 $, ils paient plus du triple pour financer le gaspillage des libéraux. Il ne s'agit pas d'un allégement fiscal, mais d'une mauvaise blague. Cette réduction d'impôt ne vise pas à aider la population canadienne. Les libéraux n'ont pas choisi cette mesure parce qu'elle est efficace, mais bien parce qu'ils étaient en train de perdre des appuis au sein de la population et qu'ils espéraient que les Canadiens ne s'en rendraient pas compte. Heureusement, nos concitoyens ne sont pas dupes. Ils voient clair dans leur jeu.
Parlons maintenant du remboursement de la TPS. Cela semble bien beau, mais cette mesure n'aide presque personne. Les libéraux affirment donner un coup de pouce aux acheteurs d'une première habitation en leur accordant un nouveau remboursement de la TPS, mais la vérité, c'est que cette mesure n'aidera pas la plupart des gens. Selon le directeur parlementaire du budget, le programme coûtera 1,9 milliard de dollars sur six ans. Cela peut sembler être énorme, sauf qu'à peine 5 % des nouveaux logements environ seront admissibles. Concrètement, cela signifie que plus de neuf Canadiens sur dix ne recevront absolument aucune aide.
De plus, il ne s'applique qu'aux acheteurs d'une première habitation, ce qui signifie que si une famille s'agrandit et qu'elle a besoin d'une plus grande maison, c'est tant pis pour elle. Si quelqu'un a besoin de repartir à neuf après un divorce, je suis désolée, mais ce n'est pas pour elle. Ce n'est pas juste. Ce n'est pas vraiment de l'aide.
C'est la même chose en ce qui concerne les nouveaux arrivants au Canada: s'ils sont citoyens canadiens ou résidents permanents et qu'ils n'ont jamais été propriétaires ou qu'ils n'ont jamais vécu dans une maison, où que ce soit dans le monde, au cours des cinq dernières années, ils sont admissibles, mais s'ils attendent toujours d'obtenir leur statut de résident permanent, même s'ils n'ont jamais été propriétaires, c'est tant pis pour eux. Même quand on est admissible, le remboursement ne s'applique qu'aux habitations flambant neuves, et non à celles qui sont sur le marché de la revente ni aux vieilles maisons, parfois moins chères dans certains cas. Les gens qui espèrent louer une chambre pour payer plus facilement leur prêt hypothécaire n'y ont pas droit non plus.
Ce remboursement équivaut à offrir un gilet de sauvetage à une poignée de personnes en laissant les autres surnager dans un océan de prix en hausse où l'espoir s'évapore. J'ai parlé à des familles de ma circonscription qui font tout ce qu'il faut. Elles travaillent fort et elles économisent ce qu'elles peuvent, mais ils ont quand même l'impression que leur rêve d'accéder à la propriété est de plus en plus inaccessible. Le plan ne réglera pas ce problème. Il essaie à peine de le faire.
C'est évident. Les libéraux ont copié nos devoirs, mais ils n'ont pas pris les bonnes réponses. Les Canadiens méritent mieux que ce remboursement mal ficelé. Ils sont épuisés. Ils travaillent plus fort que jamais, mais ils s'en sortent de moins en moins. Au lieu de mesures audacieuses, le projet de loi leur offre un train de demi-mesures qui imitent les idées des conservateurs sans conviction et sans intention de passer à l'action. On parle d'une taxe sur le carbone à moitié éliminée, une réduction d'impôt qui permet à peine de se payer un café quotidien et un remboursement pour une nouvelle habitation qui aide 1 Canadien sur 20. En fait de vision, on repassera. Le gouvernement se contente de limiter les dégâts. Il a passé 10 ans à provoquer une crise liée au coût de la vie, et il veut maintenant s'attribuer le mérite de mettre en place quelques solutions de fortune. Les Canadiens ne veulent pas de slogans: ils veulent des solutions, et ce sont les conservateurs qui les leur apporteront.
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Monsieur le Président, je suis heureuse d'avoir l'occasion de prendre la parole au sujet du projet de loi . Tout d'abord, je tiens à soulever quelques observations au sujet du projet de loi présenté à la Chambre par le nouveau gouvernement.
Je suis déconcertée. C'est peut-être un problème gérable, et peut-être que je suis la seule à remarquer que presque tous les projets de loi dont nous sommes saisis sont des projets de loi de type omnibus. Autrement dit, ce sont des projets de loi qui en contiennent plusieurs. Quand des questions sont liées les unes aux autres, il est légitime de recourir à un projet de loi omnibus, mais ce n'est pas le cas pour d'autres projets de loi omnibus, qui semblent avoir été conçus ainsi pour des raisons de commodité, pour faire gagner du temps au gouvernement. Par exemple, le projet de loi , Loi visant une sécurité rigoureuse à la frontière, englobe des dispositions qui n'ont rien à voir avec les frontières, ce qui inquiète fortement les spécialistes du droit des réfugiés et Amnistie internationale.
Nous examinons le projet de loi ce soir, et je vais en parler plus en détail, mais j'aimerais dire brièvement que le projet de loi aurait dû être divisé en deux projets de loi distincts. La partie 1 porte sur les obstacles interprovinciaux à la mobilité de la main-d'œuvre et sur les différents types de restrictions qui visent le transport des biens. La partie 2, qui vise à édicter la Loi visant à bâtir le Canada, est tout à fait différente. La partie 1 a attiré l'attention de la Société canadienne du cancer, qui craint que le projet de loi entraîne un affaiblissement des normes dans tout le pays. Quant à la partie 2, elle doit être étudiée en profondeur, et elle semble, du moins à mon avis, accorder un pouvoir discrétionnaire absolu et sans précédent au Cabinet et avoir une portée qui est aussi sans précédent.
En ce qui concerne le projet de loi , avant de passer à la partie sur l'abordabilité, permettez-moi de souligner l'inclusion anormale d'une modification de la Loi électorale du Canada. La Loi électorale du Canada et les préoccupations en matière de protection de la vie privée des citoyens canadiens dans le contexte de la Loi électorale n'ont aucun lien avec l'abordabilité. Cependant, voilà que la partie 4 contient une modification de la Loi électorale du Canada comparable à ce que nous avons vu au cours de la législature précédente dans le projet de loi , que j'aurais aimé voir adopté avant les dernières élections, car ces dispositions auraient certainement accéléré la collecte de signatures pour les candidats et augmenté la probabilité que les candidats désignés soient inscrits sur les bulletins de vote.
Les dispositions qui nous occupent ont une moindre portée, mais elles ont un certain lien avec ce que l'on a vu dans le projet de loi en ce qui concerne les restrictions à la capacité des partis politiques d'enregistrer des renseignements et de ne pas respecter la vie privée des Canadiens. Elles n'ont pas du tout leur place dans une loi sur l'abordabilité. Ce soir, nous avons entendu au moins un autre député, le député de , dire que nous voulons protéger les renseignements personnels et que les lois sur la protection des renseignements personnels devraient s'appliquer aux partis politiques.
Fait inhabituel, dans le projet de loi , le nouveau paragraphe 446.4(1) affirmerait la capacité de la loi fédérale d'annuler les lois provinciales sur la protection de la vie privée et ce que celles-ci prévoient au sujet des partis politiques fédéraux. Cela est pour le moins discutable. En outre, je trouve qu'il est quelque peu choquant, voire très choquant, que l'article 49 de la partie 4 du projet de loi traite de la date d'entrée en vigueur.
Les députés chevronnés qui s'intéressent à l'interprétation des lois, comme c'est notre cas — et j'espère que nous lisons tous attentivement les lois et les projets de loi —, savent très bien que l'entrée en vigueur est généralement une date future. Un projet de loi est adopté par la Chambre, puis par le Sénat, avant d'entrer en vigueur, parfois à une date précise. J'ai une assez bonne mémoire. J'ai peut-être oublié qu'il y a déjà eu un projet de loi comme celui-ci, mais dans la mesure où je me souviens de tout ce que j'ai lu dans les textes législatifs, je ne pense pas avoir déjà vu un projet de loi qui prévoit une entrée en vigueur 25 ans avant la date à laquelle il est adopté.
Aux députés qui entendent cela pour la première fois, je signale que s'ils consultent l'article 49 du projet de loi , ils constateront que le projet de loi dont nous discutons aujourd'hui, le 11 juin 2025, entrerait en vigueur le 31 mai 2000. Cela exempterait les partis politiques fédéraux de toute infraction qu'ils auraient pu commettre en ne respectant pas les lois provinciales auxquelles nous étions assujettis, en remontant loin en arrière, en remettant le compteur à zéro, au 31 mai 2000.
À la Chambre, on aime voyager dans le temps; soyons réalistes. On aime bien dire qu'il est minuit quand il n'est pas minuit, et on peut le faire à la Chambre. On peut dire: « J'aimerais bien qu'il soit minuit, parce que je voudrais rentrer chez moi. Convenons tous de dire qu'il est minuit. »
Je ne sais pas si on a déjà essayé de dire qu'on était revenus en arrière de 25 ans. Je suis inquiète et je ne sais pas si nous en aurons le temps, mais j'espère que nous étudierons convenablement le projet de loi en comité. Peut-être que nous pourrons persuader le gouvernement que la partie 4 doit être dissociée pour l'étudier séparément du reste du projet de loi.
Le reste du projet de loi est constitué de mesures fiscales. Or, il n'y a qu'une partie des mesures fiscales dont je voudrais parler à ce stade-ci, et je sais que le temps file. Je sais que nous arrivons à un point où je devrais conclure mon intervention pour éviter d'être interrompue, mais je n'ai rien contre les interruptions, en particulier pour les motions de consentement unanime, car je pense que nous sommes unanimes à cet égard.
Cependant, disons simplement que je suis probablement la seule personne à la Chambre qui continuera de soutenir que la tarification du carbone pour les consommateurs était une bonne idée. Il est honteux de voir autant de lâcheté des deux côtés de la Chambre, de la part de partis qui appuyaient autrefois le recours aux mécanismes de marché — un outil de la droite inventé, soit dit en passant, par les républicains à Washington, D.C.— pour réduire les émissions, quelles qu'elles soient. On a utilisé ces mécanismes, entre autres, pour s'attaquer aux polluants atmosphériques dans la région de Los Angeles. C'était l'une des premières utilisations de cet outil.
Les économistes du monde entier savent que la tarification du carbone possède une plus grande efficience économique et réduit les coûts transactionnels associés à la mise en œuvre de l’approche réglementaire. Généralement, les gens de droite sont allergiques aux règlements. Or, c'est un choix qui nous est offert: si nous voulons réduire les émissions de gaz à effet de serre, nous pourrions adopter une approche réglementaire. Nous pourrions utiliser la partie 4 de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement — un outil existant — et mettre en place des plafonds réglementaires obligatoires sur les émissions de tout polluant, ce qui les réduirait considérablement sans que l'on ait à recourir à des mesures de tarification plus complexes.
Je préférerais que la tarification du carbone à la consommation soit mise en œuvre sur le modèle que l'on appelle, dans les ouvrages spécialisés, les redevances et les dividendes sur le carbone. Autrement dit, la taxation de la pollution resterait neutre du point de vue des recettes. Une caractéristique essentielle d'une bonne tarification du carbone, c'est que le gouvernement ne doit pas vivre de la pollution comme source de revenus. Nous voulons nous assurer que tout ce que nous percevons au titre de la tarification du carbone soit remis de la manière la plus efficace possible à ceux qui l'ont payée.
Pour répondre à l'argument selon lequel ce modèle n'est pas souhaitable, j'ajoute que, selon le commissaire à l'environnement et au développement durable...