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TRAN Rapport du Comité

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Opinion dissidente du
Parti progressiste-conservateur du Canada

Introduction

Le Parti progressiste-conservateur du Canada a décidé de rédiger un rapport dissident pour exposer les réserves que lui inspirent certains points du rapport du Comité. Malgré notre dissidence, nous tenons à souligner le travail acharné du Comité pour produire son rapport et nous reconnaissons l'énorme complexité et la difficulté des questions entourant les services ferroviaires voyageurs au Canada.

I Un service voyageurs transcontinental

Bien que le rapport garantisse un service voyageurs d'un océan à l'autre au Canada, il n'est pas certain qu'un tel service sera offert toute l'année. Nous reconnaissons que, dans certaines régions, des services touristiques saisonniers comme le Montagnard des Rocheuses ont réussi à transformer des parcours déficitaires en entreprises lucratives, mais le Parti progressiste-conservateur s'oppose à un service saisonnier sur quelque section que ce soit de la ligne transcontinentale. Cette ligne est la principale voie de communication entre le reste du pays et le Canada atlantique, une région qui se sent de plus en plus marginalisée; il faut donc que le service y soit assuré à longueur d'année.

II Ligne à grande vitesse - La proposition Lynx

La somme de 7,5 milliards de dollars que le gouvernement devra investir selon la proposition Lynx est 44 fois supérieure à celle que le gouvernement fédéral investit annuellement en ce moment dans l'exploitation de tout le réseau ferroviaire voyageurs au Canada, qui comprend un service transcontinental assuré toute l'année.

La très brève comparution du groupe Lynx devant le Comité a soulevé plus de questions qu'elle n'a apporté de réponses. Non seulement l'engagement financier du gouvernement n'a pas été clairement expliqué, mais l'incidence sur le réseau ferroviaire voyageurs actuel n'a même pas été étudiée. La première recommandation du rapport de 1992 du Comité permanent des transports, intitulé «Étude sur les lignes à grande vitesse : la version canadienne» se lisait comme suit :

1. Que le gouvernement fédéral ne prenne aucun engagement financier envers l'aménagement d'une ligne à grande vitesse dans le corridor pour l'instant, mais envisage de financer un tel projet seulement lorsqu'il aura été clairement établi qu'un tel projet de transport offrira des avantages socio-économiques importants et tangibles, dans l'intérêt public.

Il n'a pas été clairement démontré jusqu'à présent que ces conditions étaient réunies pour que le gouvernement fédéral investisse dans un réseau ferroviaire à grande vitesse. En outre, il faut se poser la question suivante : quelle incidence ce train à grande vitesse aura-t-il sur VIA Rail? Une réponse s'impose avant que des fonds publics soient versés à un service concurrent.

Puisque le gouvernement fédéral refuse de verser aux provinces un financement essentiel dont elles ont désespérément besoin pour rendre notre réseau routier national conforme à des normes minimales, nous croyons qu'il ne devrait pas investir 7,5 milliards de dollars dans une ligne à grande vitesse tout à fait facultative. Il faut souligner que la ligne à grande vitesse proposée n'aurait que 854 km de long et relierait Québec et Toronto, c'est-à-dire deux provinces seulement.

Le Canada s'est bâti autour de notre réseau ferroviaire national et il semble inacceptable qu'on puisse laisser huit provinces en plan pour desservir deux provinces. Dans le Canada atlantique, seulement deux provinces ont encore un service voyageurs et, dans l'Ouest, le service périclite depuis quelques années, ce qui prouve que nous devons être vigilants et prévenir toute nouvelle érosion de notre réseau ferroviaire voyageurs.

Conclusion

Le Parti progressiste-conservateur du Canada croit à la revitalisation d'un grand service ferroviaire au Canada. Il croit aussi que le service devrait être offert dans tout le Canada et douze mois par année. De surcroît, le transport ferroviaire voyageurs au Canada peut et doit être revitalisé, parce que c'est un élément essentiel de ce qui fait du Canada un si grand pays.