propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
--Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui afin de proposer la deuxième lecture du projet de loi visant à donner la confirmation législative à l'Agence de gestion des ressources humaines de la fonction publique du Canada, créée par décret à la suite de la réorganisation du gouvernement le 12 décembre dernier.
Le 12 décembre 2003, comme vous le savez, le premier ministre a apporté des changements majeurs à la structure et à l'organisation du gouvernement. Cette réorganisation visait d'abord à mettre de l'avant les priorités des Canadiens en améliorant les services et leur prestation ainsi qu'en veillant à ce que le gouvernement détienne les outils nécessaires pour rebâtir la confiance des Canadiens dans la saine gestion financière de la fonction publique, dans l'allocation judicieuse de ses ressources et, surtout, dans sa plus grande rigueur sur le plan de l'éthique, de l'ouverture, de la transparence, de la responsabilité et de la reddition de comptes au Parlement.
Ces objectifs ne peuvent être atteints sans une fonction publique moderne, professionnelle, responsable, dévouée à l'intérêt public, représentative de la population canadienne et offrant avec excellence les services aux Canadiens dans la langue officielle de leur choix.
Pour atteindre ces objectifs, nous avons également besoin d'employés guidés et appuyés de manière efficace, conformément aux plus hautes normes éthiques d'un milieu de travail efficient qui soit habilitant, sain et respectueux des droits linguistiques des employés.
Autrement dit, nous avons besoin d'une main d'oeuvre exceptionnelle et d'un milieu de travail guidé et soutenu par une gestion des ressources humaines responsable dans l'ensemble de la fonction publique, le genre de gestion qui reflète les meilleures pratiques du domaine.
C'est pourquoi le gouvernement a créé l’Agence de gestion des ressources humaines de la fonction publique du Canada dans le cadre de sa réorganisation du 12 décembre 2003.
Créée par décret, avec la délégation de certaines fonctions du Secrétariat du Conseil du Trésor et de la Commission de la fonction publique, l'agence a assumé les fonctions dont elle a besoin pour moderniser la gestion des ressources humaines et le leadership dans l'ensemble de la fonction publique et y susciter la poursuite de l'excellence.
Par exemple, exerçant des fonctions qui lui ont été déléguées, l'agence surveillera la mise en oeuvre effective de la Loi sur la modernisation de la fonction publique, qui a obtenu la sanction royale au mois de novembre 2003.
Elle travaillera également à l'établissement de systèmes intégrés pour la planification des ressources humaines ainsi que pour les activités de surveillance et de responsabilisation dans l'ensemble de la fonction publique.
Elle favorisera la formation de leaders hautement qualifiés se guidant sur les normes éthiques et comptables les plus strictes et étant évalués par rapport à ces mêmes normes.
Enfin, elle continuera d'apporter des améliorations ciblées dans le domaine de l'équité en matière d'emploi et de faire la promotion de la dualité linguistique, tout en mettant sur pied de meilleurs systèmes de suivi et de déclaration qui rendront les résultats plus accessibles et transparents pour les Canadiens.
L'agence pourra ainsi accorder l'attention, l'orientation et le soutien voulus pour faire la promotion et assurer le maintien, dans l'ensemble de la fonction publique, d'une gestion des ressources humaines qui soit exemplaire et d'un leadership qui soit constamment renouvelé, rendu plus efficace et axé sur les résultats.
Bref, elle suscitera les conditions dont les fonctionnaires ont besoin pour fournir aux Canadiens des services efficients et de qualité, tout en faisant la promotion des normes les plus élevées en matière d'intégrité, de transparence et d'obligation de rendre compte.
Nous sommes à un tournant de l'histoire de la gestion de la fonction publique qui, pour la première fois, disposera d'une agence entièrement vouée à la gestion des ressources humaines.
Le travail accompli dans la fonction publique est d'une grande valeur pour le gouvernement et les Canadiens. Une fonction publique hautement efficace contribue au bien-être social, économique et culturel des Canadiens, aussi bien qu'à leur santé et à leur sécurité. Elle confère aussi au Canada un avantage concurrentiel dans l'économie mondiale. Une telle fonction publique se compose d'hommes et de femmes qui consacrent leur vie au service de l'intérêt public et des Canadiens, et qui font la promotion de l'équité, de la justice, de la santé et de la vitalité démocratique.
La meilleure façon de reconnaître l'apport des fonctionnaires, qui devra être d'autant plus considérable que nous visons l'excellence, consiste à doter la nouvelle agence d'un fondement législatif. C'est la raison pour laquelle je présente le projet de loi aujourd'hui. Il vise simplement à confirmer l'existence de l'agence par une loi.
Soyons bien clairs, cependant. La mesure ne vient en rien modifier les pouvoirs ou les fonctions déjà conférés à l'agence par décret. Le projet de loi ne fait que confirmer par une loi ce qui existe déjà dans les faits.
Son effet est essentiellement le suivant. Il crée dans la Loi sur la gestion des finances publiques le poste de président de l'agence, tout comme sont déjà définis dans cette loi ceux du secrétaire du Conseil du Trésor et du contrôleur général du Canada.
En deuxième lieu, le projet de loi définit la nature des pouvoirs et des fonctions que peut déléguer le Conseil du Trésor au président de l'agence, tout comme cela est précisé dans la loi dans le cas du secrétaire du Conseil du Trésor et du contrôleur général du Canada.
Troisièmement, il détermine que le Président du Conseil du Trésor est responsable de la coordination des activités du secrétaire du Conseil du Trésor, du président de l'agence, et du contrôleur général du Canada.
Bien qu'il s'agisse d'ajouts relativement mineurs à la Loi sur la gestion des finances publiques, ce sont des modifications critiques pour l'administration de la fonction publique. Le projet de loi donne à l'agence le fondement législatif qui énonce plus clairement et de façon plus visible, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la fonction publique, son rôle ainsi que ses rapports avec le portefeuille du Conseil du Trésor et avec le Conseil du Trésor en sa qualité d'employeur.
L'ajout du poste de président de l'agence par le truchement de la Loi sur la gestion des finances publiques entraîne deux modifications corrélatives, à savoir la modification de la Loi sur l’École de la fonction publique du Canada de manière à nommer d'office le président de l'agence comme membre du conseil des gouverneurs de l' école, en remplacement du président de la Commission de la fonction publique, et la modification de la Loi sur les langues officielles de manière à stipuler que c'est le président de l'agence, plutôt que le secrétaire du Conseil du Trésor, qui fournissent au commissaire aux langues officielles tout rapport d'évaluation préparé sous la responsabilité du Conseil du Trésor.
Je souligne le fait que ce projet de loi, en plus de montrer l'importance qu'attache le gouvernement à la gestion des ressources humaines, permettrait également: premièrement, de clarifier le rôle perçu de l'agence au sein du système, y compris par les syndicats, et, en particulier, ses relations à l'intérieur du portefeuille du Conseil du Trésor et avec celui-ci dans son rôle d'employeur; deuxièmement, de mieux intégrer les activités afférentes à la gestion des ressources humaines dans le portefeuille du Conseil du Trésor; et, troisièmement, de donner une meilleure visibilité à l'agence, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de la fonction publique, et de faciliter ainsi la mise en oeuvre de ses politiques, de ses programmes et de ses services.
Je rappelle à la Chambre que le projet de loi concerne la ressource la plus précieuse du gouvernement, à savoir ses employés, ceux qui oeuvrent au service des Canadiens.
Je lui rappelle aussi que, pendant que nous avançons dans le XXIe siècle, mettre sur pied une véritable Agence de gestion des ressourceshumaines de la fonction publique, qui se trouve être également le plus gros employeur au Canada, envoie à tous les gestionnaires, à tous les fonctionnaires et à tous les représentants syndicaux le signal sans équivoque qu'une saine gestion des ressources humaines est une priorité pour le gouvernement canadien.
Monsieur le Président, vous vous souviendrez, comme député, du débat qui a marqué le projet de loi originel, le C-25, Loi sur la modernisationde la fonction publique. Le député à ma gauche avait pris une part très active à ces discussions.
Nous avons recherché ce que nous croyons être un changement fondamental dans la façon dont nous organisons les services que nous fournissons à nos employés. J'ai souvent dit que toutes les organisations perdent au change lorsqu'elles ne prêtent pas attention à leur personnel, qu'une saine gestion de leurs ressources humaines n'est pas seulement une question d'embauche équilibrée, comme cela avait été le cas lors de la création de la première Commission de la fonction publique, mais que, à notre époque moderne, elle consiste à mettre en place les instruments d'une bonne planification des ressources ainsi qu'à aider les employés à planifier leur propre carrière et à satisfaire à leurs besoins en éducation.
À la Chambre, nous parlons souvent du besoin d'une amélioration continue et d'un apprentissage tout au long de la vie. Au gouvernement, nous devons nous concentrer sur ces services, nous avons besoin d'une organisation qui consacre son temps à travailler avec nos employés, avec le gouvernement, avec les agences et avec les ministères à répondre aux besoins de nos employés et à rechercher constamment à l'avance la façon dont nous pouvons améliorer les services que nous rendons aux Canadiens.
Ce faisant, la Chambre se trouve toujours à assumer un double rôle, celui de promouvoir une prestation de services de qualité aux Canadiens et aussi à assurer un degré de surveillance garantissant à la population canadienne que nous veillons adéquatement aux ressources mises à notre disposition, que nous ne dilapidons pas le trésor public et que nous assurons la gestion la plus efficiente et la plus efficace que nous pouvons fournir.
Il s'agit d'un sujet qui a été abordé lors de l'étude du projet de loi C-11, à savoir l'évolution du rôle de la Commission de la fonction publique. Dans le cadre des discussions sur les mesures législatives qui mettent en place les mécanismes pour faciliter la dénonciation, nous avons beaucoup parlé de l'évolution du rôle de la Commission de la fonction publique, qui traditionnellement agissait en tant qu'entité responsable de l'embauche pour le gouvernement, et de ses autres fonctions au sein du gouvernement. Il s'agit là d'un autre élément de cette structure.
Après avoir eu recours à la même structure pendant 32 ans, le gouvernement a consacré deux années à l'étudier, à consulter des spécialistes de tout le pays, à examiner de près sa façon de gérer ses ressources humaines, avant de décider qu'il séparerait les fonctions de la commission et qu'il créerait une agence qui se concentrerait sur nos employés et qui veillerait à ce que ces derniers reçoivent la meilleure formation possible, les meilleurs services possible et le meilleur soutien possible pour accomplir leur travail.
J'estime que les fonctionnaires qui dirigent l'agence à l'heure actuelle et qui ont commencé à concrétiser cette vision ont fait un travail remarquable dans une très courte période de temps pour réunir les ressources nécessaires pour mettre en oeuvre cette vision. Il faudra attendre un an ou deux je crois avant que l'agence fonctionne à plein régime, comme nous l'avons envisagé. Cela est prévu dans la mesure législative. Puis nous reviendrons à la Chambre et demanderons aux députés s'il y a une disposition pour revoir ces décisions à la fin de cette période.
Ce qui est d'une importance fondamentale dans tout cela, c'est qu'il s'agit de changements qui se font attendre depuis très longtemps. Nous consacrons trop de temps à étudier les problèmes, et avec raison. Nous devons chercher qu'est-ce qui cause les problèmes. Nous devons nous pencher sur les questions où il y a toujours place à l'amélioration. Nous consacrons trop peu de temps à célébrer les 450 000 Canadiens qui font de l'excellent travail au nom des citoyens de ce pays et qui méritent notre appui et nos encouragements au quotidien.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de commenter brièvement aujourd'hui le projet de loi C-8, qui a pour objet de créer le poste de président de l’Agence de gestion des ressources humaines de la fonction publique et d'en déterminer les attributions.
Comme l'a dit le président du Conseil du Trésor, cette agence a été créée l'an dernier par la Loi sur la modernisation de la fonction publique. Le projet de loi C-8 est, pour l'essentiel, un projet de loi d'ordre administratif. Il s'inscrit dans le cadre de l'action gouvernementale visant la mise en oeuvre des réformes de la fonction publique présentées en détail dans la Loi sur la modernisation de la fonction publique. Je ne doute pas que la présidence me pardonnera si je passe une grande partie de mon temps à discuter de cette loi et de la nécessité de la réforme de la fonction publique en général.
Comme la Chambre le sait, j'ai été fonctionnaire pendant 22 ans. J'ai agi à titre de président d'une section syndicale et j'ai été gestionnaire de quatre bureaux du gouvernement fédéral à Ottawa, un à Sudbury et un à Cornwall. Lorsque j'étudie des projets de loi comme le C-8 ou le C-11, qui porte sur la divulgation d'actes répréhensibles, je suis à même de le faire du point de vue d'un fonctionnaire. Ce point de vue semble souvent absent des considérations du gouvernement lorsqu'il rédige un projet de loi.
Bien que je reconnaisse la nécessité d'une structure plus rationnelle et plus fonctionnelle pour la fonction publique, je suis quelque peu sceptique lorsque j'entends parler de la modernisation de la fonction publique. Plusieurs pas positifs ont été faits dans la Loi sur la modernisation de la fonction publique adoptée l'an dernier et dont le projet C-8 serait complémentaire. Bon nombre des changements sont des améliorations attendues depuis fort longtemps de la fonction publique du pays. S'ils sont mis en oeuvre comme il convient, ils pourraient avoir pour effet que la fonction publique soit beaucoup plus heureuse, moins encline à faire grève et plus productive. Comme je l'ai dit, je suis très sceptique.
Au moment du dépôt de la Loi sur la modernisation de la fonction publique, le gouvernement a claironné que cette mesure était la première grande restructuration de la fonction publique en 35 ans. Le gouvernement est plus qu'un peu naïf s'il croit qu'on peut rattraper 35 ans de négligence d'un seul coup.
En vérité, il s'est fait d'autres tentatives en vue de moderniser la fonction publique. Je faisais partie de la fonction publique au moment de ces nombreuses tentatives de modernisation. J'en ai vu le début et la fin. J'ai appris que le gouvernement se situe habituellement un ou deux pas derrière les pressions et les exigences de la fonction publique. Pour une raison que j'ignore, le gouvernement ne semble pas capable de suivre le rythme de la fonction publique. Nous ne devons jamais tomber dans le piège consistant à supposer que notre travail est fait et qu'une simple loi votée par le Parlement peut instantanément inverser le désenchantement dans la fonction publique à propos de questions non résolues depuis longtemps.
J'ai demandé au président du Conseil du Trésor en comité la semaine dernière pourquoi il ne créerait pas un organisme externe indépendant pour recevoir les dénonciations d'actes répréhensibles et faire enquête ainsi que protéger les fonctionnaires dont il a dit tant de bien, c'est-à-dire les auteurs des dénonciations. Il a répondu que la Commission de la fonction publique changerait et qu'elle deviendrait plus indépendante et plus respectée des fonctionnaires.
C'est bien de confier cette responsabilité à la Commission de la fonction publique. Il est toujours dangereux de présumer que la culture de la fonction publique changera de façon aussi rapide et spectaculaire parce que le gouvernement apporte quelques changements organisationnels. Comme je l'ai dit, j'ai moi-même fait partie de cette fonction publique pendant 22 ans. Elle ne change pas aussi facilement.
La Loi sur la modernisation de la fonction publique et, par ricochet, le projet de loi dont nous sommes saisis font quelques pas dans la bonne direction, et je suis ravi de signaler ces étapes importantes.
De l'aveu même du gouvernement, au cours des dernières décennies, la fonction publique est restée structurellement et fonctionnellement une organisation hiérarchique descendante avec trop de voies de communication et de reddition de comptes isolées. La Loi sur la modernisation de la fonction publique crée plus de souplesse pour la dotation en personnel et la gestion des employés. Elle privilégie également la collaboration dans les relations patronales-syndicales, et c'est un changement auquel je souscris entièrement et qui aurait dû être apporté il y a longtemps.
Les employés qui fournissent les produits et services sont ceux qui sont les mieux placés pour savoir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Ils doivent avoir davantage leur mot à dire dans la gestion du milieu de travail. Si le but de la Loi sur la modernisation de la fonction publique se concrétise, il en résultera un milieu de travail fédéral plus harmonieux.
La Loi apporte également des changements majeurs à la formation et au perfectionnement du personnel et délimite avec plus de précision les rôles des joueurs clés dans le domaine des ressources humaines, au Conseil du Trésor, à la Commission de la fonction publique ainsi que dans les divers cabinets des sous-ministres et leurs équivalents. C'est sur ce plan que la Loi sur la modernisation de la fonction publique rejoint le projet deloi C-8.
Le projet de loi C-8 permettra au Conseil du Trésor de déléguer ses pouvoirs liés à la gestion des ressources humaines, aux langues officielles, à l'équité en matière d'emploi et à l'éthique et aux valeurs au président de l'Agence de gestion des ressources humaines de la fonction publique.
En vertu du projet de loi C-8, le président de l'Agence de gestion des ressources humaines de la fonction publique du Canada remplacera le président de la Commission de la fonction publique, un gouverneur d'office de l'École de la fonction publique du Canada, et remplacera le secrétaire du Conseil du Trésor en tant que responsable de la présentation au commissaire aux langues officielles des rapports sur la surveillance et la vérification des institutions fédérales en ce qui a trait à leur conformité aux règlements sur les langues officielles.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, il est très difficile et dangereux de tenter de prévoir les incidences d'une telle réorganisation. Il faut l'aborder sous un angle plus large; dans ce cas ci, dans le contexte de la Loi sur la modernisation de la fonction publique, qui est fort complexe. En fin de compte, l'étape la plus importante de tout processus de réorganisation bureaucratique est d'écouter les employés de première ligne dont l'efficacité est en jeu.
Si des problèmes sérieux surviennent, les fonctionnaires nous le feront savoir, mais seulement si nous sommes prêts à les écouter. Malheureusement, le dossier du gouvernement à cet égard n'est pas très reluisant.
[Français]
Un exemple démontrant que le gouvernement a échoué quant à la façon dont il écoute les membres du secteur public est la manière dont il traite ces derniers lorsqu'ils exposent des méfaits. Le projet de loi C-11 est censé aborder ce problème. Cependant, ce ne sera pas le cas s'il n'est pas modifié, car le gouvernement n'a pas écouté les points de vue des membres de la fonction publique concernant le fonctionnement et les procédés.
Mon opinion est que tous les changements mécaniques du monde ne vaudront rien, à moins que le gouvernement n'écoute et ne respecte les employés. Ce sera seulement s'il démontre du respect qu'il pourra gagner le respect de ses employés. C'est seulement s'il a une relation basée sur le respect mutuel qu'un gouvernement peut avoir un service public moderne, adaptable et efficace.
[Traduction]
En conclusion, j'appuie le projet de loi C-8 et j'encourage mes collègues de caucus à faire de même. Cependant, mon appui s'accompagne d'une mise en garde destinée au gouvernement. Ne faites pas l'erreur de croire que des changements structuraux vont régler tous les problèmes de la fonction publique du Canada d'un seul coup. Le gouvernement doit s'engager à travailler de façon respectueuse et à long terme avec les fonctionnaires. Il a beaucoup de chemin à faire s'il veut redorer son blason terni par la dernière décennie.
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Monsieur le Président, il me fait plaisir de prendre la parole sur le projet de loi C-8, lequel vise à corriger et à mettre en place des corrections législatives pour assurer un état de fait avec la création de l'Agence de gestion des ressources humaines de la fonction publique, qui a eu lieu en décembre dernier, si je ne m'abuse. Le projet de loi C-8 vise principalement à faire concorder trois lois, soit la Loi sur la gestion des finances publiques, la Loi sur l'École de la fonction publique ainsi que la Loi sur les langues officielles.
D'entrée de jeu, je vais vous dire que même si le Bloc québécois est plus ou moins satisfait de certains aspects du projet de loi, nous allons, pour le principe, appuyer le projet de loi C-8. Je pense qu'il est important de le dire dès le début pour ceux et celles qui nous écoutent, surtout les fonctionnaires du Conseil du Trésor qui doivent se poser la question. Maintenant ils le savent. Ils vont pouvoir, soit continuer, soit effectuer d'autres tâches.
Cela dit, les précisions que nous aimerions voir apportées au projet de loi C-8 vont porter sur ce que je vais vous dire maintenant. Par exemple, on peut lire à la page 3 du projet de loi C-8, et je cite:
b) l'article 6 est modifié par adjonction, après le paragraphe (4), de ce qui suit:
(4.1) Le Conseil du Trésor peut, aux conditions et selon les modalités qu’il fixe, déléguer au président de l’Agence de gestion des ressources humaines de la fonction publique du Canada:
a) telles des attributions touchant la gestion des ressources humaines, les langues officielles[... ]
Vous allez voir que pour nous, dans ce projet de loi, tout ce qui a trait aux langues officielles mériterait d'être précisé.
Ceci concerne la Loi sur la gestion des finances publiques. Concernant la Loi sur les langues officielles, on nous dit:
3. L’article 47 de la Loi sur les langues officielles est remplacé par ce qui suit:
47. Le président de l’Agence de gestion des ressources humaines de la fonction publique du Canada fait parvenir au commissaire tous rapports établis au titre de l’alinéa 46(2)d).
C'est-à-dire que, selon l'article 47, le président de l'agence concernée remplace le président du Conseil du Trésor qui, jusqu'à maintenant, était celui qui devait faire rapport annuellement.
Avant de continuer, il faudrait expliquer un peu ce qu'est l'Agence de gestion des ressources humaines de la fonction publique et comment cette agence doit s'assurer de la modernisation et de tout ce que le président du Conseil du Trésor a dit, mais aussi de l'application de la Loi sur les langues officielles.
Il serait prétentieux de dire que j'ai été sur Internet, mais mon adjoint a été sur Internet pour trouver des informations sur l'agence dont il est question dans le projet de loi. Je vais vous lire quelques extraits de ce qu'on retrouve concernant cette agence, à la partie II, et je vais les commenter en les lisant. Vous allez voir que, même si c'est un gouvernement minoritaire, il n'a pas été affecté par l'humilité. Les libéraux ne sont pas humbles.
La première raison d'être de l'Agence de la fonction publique se lit comme suit, inscrite dans un bel encadré:
Notre raison d'être est de moderniser et de favoriser de façon continue l'excellence dans la gestion des ressources humaines et le leadership à travers toute la fonction publique.
On n'a pas de problème avec cela. Cela commence avec la deuxième:
Ainsi, l'Agence servira les Canadiens en s'efforçant de mettre en place...
Vous avez sûrement déjà entendu cette expression: « la plus meilleure fonction publique au monde ». En effet, quand on fait quelque chose au Canada, on le fait « plus meilleur » que tout le monde. Nous ne faisons rien à moitié. Donc, je vous répète, j'ai rajouté quelques mots, mais cela se dit officiellement comme ceci:
[...] la meilleure fonction publique du monde [...] un effectif et un milieu de travail hors pair.
Vous voyez donc que l'humilité ne fait pas partie de ce document, ni non plus de ce gouvernement. Ils vont apprendre, tranquillement, pas vite, en passant d'un gouvernement majoritaire à un gouvernement minoritaire, en partant de x députés moins tous ceux qui ont été défaits.
Ce que nous voulons, c'est une fonction publique efficace, efficiente et surtout respectée. Je pense que ceux et celles qui travaillent dans la fonction publique ne méritent pas cela. Je faisais une blague en disant « la plus meilleure » fonction publique au monde. Ce ne sont pas les fonctionnaires dans nos circonscriptions respectives qui se targueraient d'écrire de telles choses, ils ont beaucoup trop de respect pour leur travail, et moi aussi, j'en ai beaucoup trop.
Je pense que ce n'est pas dans le projet de loi, c'est dans la page web du Conseil du Trésor, mais ils pourraient peut-être corriger certains aspects.
Plus loin dans le document du Conseil du Trésor, on peut lire:
Notre résultat stratégique est une fonction publique moderne et professionnelle, vouée à l'intérêt public et supportant les ministres dans un cadre de gouvernance démocratique, représentative de la population canadienne et servant les Canadiens avec excellence, dans la langue officielle de leur choix, avec des employés dirigés efficacement et conformément à l'éthique dans un milieu de travail de grande qualité qui respecte leurs droits linguistiques.
Je reviendrai un peu plus tard sur les langues officielles. En ce qui a trait à l'éthique, on oublie quelques noms dont Guité et Tremblay, ceux qui étaient impliqués dans le scandale des commandites. Néanmoins, c'est ce qu'on retrouve sur le site du Conseil du Trésor en ce qui concerne cette agence.
Plus loin, à la partie III intitulée « Vue d'ensemble de la planification », on peut lire ceci:
Alors que le [Secrétariat du Conseil du Trésor] continue de mettre l'accent sur la rémunération, les relations de travail et les pensions et avantages sociaux, la CFP s'occupe de la dotation, et l'École de la fonction publique du Canada (ÉFPC), des services d'apprentissage et de formation. Dans ce contexte, l'Agence collabore étroitement avec chacun de ces partenaires [...]
On met donc en place des groupes qui mettront en application ce qui doit être fait. Le Secrétariat du Conseil du Trésor était celui qui devait s'assurer que tout se passait bien. On délègue maintenant cela à l'agence. C'est une autre patente qui nous permettra de compliquer la reddition de comptes et l'imputabilité dans ce gouvernement, mais ce ne sera pas la première fois. Je suis sûr qu'il n'y avait pas de mauvaise intention et que le président ou la présidente du Conseil du Trésor à l'époque ne voulait pas diluer de l'information en créant l'agence. C'est la même chose avec les fondations.
Plus loin, à la page 15 du document, on peut lire, sous le titre « Respecter et maintenir les engagements au titre des langues officielles »:
Depuis la restructuration du gouvernement le 12 décembre 2003, l'Agence est chargée de diriger et de coordonner les politiques et les programmes de langues officielles pour les 196 institutions assujetties à la Loi sur les langues officielles.
Par l'intermédiaire de sa Direction des langues officielles, l'Agence continuera de surveiller [...]
J'y reviendrai plus tard. Si elle surveille comme le faisait le Secrétariat du Conseil du Trésor, elle ne continuera pas de surveiller bien fort.
[...] et de promouvoir l'établissement d'un climat efficace pour aider chaque institution à intégrer les langues officielles au milieu de travail [...]
C'est comme il se doit dans ce pays. Il est important de souligner que ce n'est pas un discours écrit par le Bloc; je prends des citations du site du Secrétariat du Conseil du Trésor, sous la rubrique « Agence de gestion des ressources humaines de la fonction publique du Canada ». Un peu plus loin, sous le titre « Une fonction publique représentative et accessible », on peut lire ce qui suit:
Les progrès en matière d'équité en emploi et visant une fonction publique plus bilingue doivent continuer afin que le gouvernement puisse respecter ses engagements pour la prestation efficace de services de qualité aux Canadiens et pour la création d'un milieu de travail qui respecte la diversité et la dualité linguistique.
Les deux dernières citations sont de petites perles. Je pense qu'elles devront demeurer dans les annales de la Chambre. Sur le site, on dit ceci concernant les langues officielles:
Des progrès considérables ont été accomplis sur les deux fronts au fil des ans, mais ces réalisations demeurent fragiles et stagnantes, et il reste encore des améliorations à apporter.
Selon le Secrétariat du Conseil du Trésor, « des progrès considérables ont été accomplis ». La dernière citation se trouve sous le titre « Priorités et résultats clés pour les Canadiens »:
L'Agence continuera d'apporter des améliorations ciblées en matière d'équité en emploi [...]
Cela est aussi vrai en matière de langues officielles.
Lorsqu'il est écrit que l'Agence des ressources humaines de la fonction publique du Canada continuera à appliquer et à se réjouir des bons résultats et des progrès accomplis dans les langues officielles, c'est ce qui inquiète le Bloc québécois et ce qui m'inquiète personnellement. Au même moment, j'ai déposé quatre plaintes auprès du Secrétariat du Conseil du Trésor, et les quatre ont été jugées recevables. Grosso modo, les quatre plaintes que j'ai déposées il y a un an disent que le Secrétariat du Conseil du Trésor ne respecte pas la Loi sur les langues officielles.
Les plaintes disent aussi que le Secrétariat du Conseil du Trésor ne rend pas compte de façon imputable et sérieuse de ses obligations relatives à l'application de la Loi sur les langues officielles dans les différents ministères. Le Secrétariat du Conseil du Trésor fait fi de plusieurs règlements qu'il a lui-même mis en place. De plus, le Secrétariat du Conseil du Trésor—la secrétaire parlementaire nous écoute et sûrement qu'elle corroborera mes dires, sinon elle interviendra lors des questions et commentaires pour dire le contraire—ne fait pas preuve de l'imputabilité requise concernant la Loi sur les langues officielles.
Dans une des plaintes que j'ai déposées, on peut lire, et je cite:
Concernant les décrets d'exclusion, s'il y a des postes affichés bilingues dans la fonction publique, ce poste ou la personne qui accomplit cette tâche peut se voir exclue de l'obligation linguistique, considérant certaines exclusions ou certaines caractéristiques d'exclusion, entre autres celles du service continu.
Qu'est-ce qu'une exclusion par suite d'un attribut de la personne au service continu, dans le jargon fédéral? C'est un décret qui prévoit qu'une personne qui avait, avant le 6 avril 1966, accumulé au moins 10 années de service continu et qui, depuis cette date, est restée en service continu, est exclue de satisfaire aux exigences linguistiques. Pour rencontrer les exigences de ce cas précis—et c'est toujours en vigueur—, il faut que la personne ait accompli, en avril 2004, 48 années de services dans la fonction publique. Si vous pouvez m'en trouver deux ou trois, monsieur le Président—et je suis sûr que vous n'êtes pas de ceux-là—, cela doit être le maximum.
Toutefois, la Commission de la fonction publique surveillait les dispositions de la Loi sur les langues officielles, et le Secrétariat du Conseil du Trésor s'assurait du respect de la Loi sur les langues officielles. Voici un exemple où on fait vraiment fi des droits linguistiques des communautés francophones. Je ne vous parle pas du nombre de dossiers incomplets, soit 2 521 dossiers—ce n'est pas beaucoup. Le rapport annuel du Conseil du Trésor dit que dans la fonction publique, 2 521 personnes occupent un poste désigné bilingue. Toutefois, on ne sait pas si elles respectent leurs critères d'embauche, parce qu'on n'a pas les dossiers complets de ces personnes. Probablement que c'est Groupaction qui préparait les dossiers de ces personnes. C'est pour cela qu'ils ne sont pas complets.
Après cela, j'ai déposé une autre plainte. Elle se résumait au fait que le Conseil du Trésor s'acquitte mal de ses responsabilités quant à la surveillance de ses obligations et elle a été jugée recevable.
Quant à la dotation des postes bilingues, c'est une autre chose. J'ai été critique en matière de langues officielles, un dossier que je trouvais très intéressant et très important. Je peux donc dire que pour être embauché maintenant dans la fonction publique, comme la population des francophones est à peu près de 25 p. 100, il y a à peu près 25 p. 100 des postes qui sont désignés bilingues. Il me semble que ce soit tout à fait normal. Pour occuper un poste bilingue—vous me direz que c'est évident—, l'un des critères est le bilinguisme. Jusque-là, cela va bien.
Par exemple, dans l'armée canadienne, savez-vous que plus de 60 p. 100 des postes désignés bilingues sont occupés par des personnes unilingues? C'est une autre plainte qui a été jugée recevable. Ce n'est pas 2 p. 100 ni 3 p. 100. C'est 60 p. 100 des postes désignés bilingues qui sont occupés par des personnes unilingues. Dans l'ensemble de la fonction publique, plus ou moins 16 p. 100 des postes désignés bilingues sont occupés par des personnes unilingues. Je ne vous dirai pas de quelle langue il s'agit, je vous laisse deviner, c'est un petit jeu de devinette.
Ce que je me plaisais à demander à la précédente présidente du Conseil du Trésor—je pourrais poser la question à l'actuel président du Conseil du Trésor—, c'est la question suivante: combien y a-t-il d'avocats au ministère de la Justice qui ne sont pas avocats? Combien y a-t-il de fiscalistes au ministère des Finances qui ne sont pas fiscalistes? Il n'y en a pas.
Cependant, pourquoi dans les postes désignés bilingues, on dit à la personne que même si elle est unilingue, on va l'embaucher à condition qu'un jour, ultérieurement, elle suive une formation linguistique. C'est encore le cas, n'est-ce pas Mme la secrétaire parlementaire?
Pourquoi n'embauche-t-on pas des travailleurs sociaux pour faire le travail des avocats en leur disant d'aller suivre éventuellement un cours pour devenir avocat? Pourquoi n'embauche-t-on pas des mécaniciens pour faire le travail des fiscalistes en leur disant qu'un jour, ils suivront un cours de fiscalistes? Les postes sont désignés comme tels parce qu'ils sont importants.
Si c'est important pour un comptable, pour un fiscaliste et pour un avocat, pourquoi cela ne l'est-il pas pour un francophone? J'aimerais qu'on réponde à cette question un jour.
En effet, dans le projet de loi C-8, si le président du Conseil du Trésor avait donné des pouvoirs contraignants à l'agence, un rôle d'imputabilité réel, peut-être aurait-on commencé, après 35 ans, à respecter et à appliquer la Loi sur les langues officielles. Mais non. Comme je l'ai cité plus tôt, selon le site Internet du Secrétariat du Conseil du Trésor, on va continuer à se satisfaire des progrès accomplis.
Soixante pour cent des postes désignés bilingues dans l'armée sont occupés par des unilingues. Seize pour cent des postes désignés bilingues dans la fonction publique en général sont occupés par des unilingues et on continue à se péter les bretelles. Quand on change une législation, on devrait porter attention à cela.
Plus spécifiquement, dans le projet de loi C-8, on aurait pu porter une attention particulière au respect de la Loi sur les langues officielles. Non. On biffe le nom du président du Conseil du Trésor et on inscrit le nom du président de l'agence qui va continuer à faire la même chose. Ils écrivent même qu'ils sont satisfaits de leur inaction; ils sont satisfaits quand ils reçoivent des plaintes.
Les plaintes que j'ai déposées ne concernaient pas quelqu'un qui ne m'avait pas servi dans ma langue, dans tel poste de travail à Saskatoon. Les plaintes étaient contre le Secrétariat du Conseil du Trésor en entier. Ce sont des plaintes contre la Défense nationale en entier. Ce n'est pas pour le curé de Bagotville, au Lac-Saint-Jean, qui n'a pu aller travailler à Moose Jaw, si je ne m'abuse, parce qu'on refusait qu'il parle français sur une base militaire supposément bilingue.
Ce n'est pas le cas d'une personne qui ne respectait pas la loi dans un endroit. Cela concerne l'ensemble de l'administration qui fait fi de la Loi sur les langues officielles. Au même moment, les conservateurs nous disent que la Loi sur les langues officielle est trop contraignante pour les unilingues. C'est la position des conservateurs.
J'ai hâte au jour où on verra dans un ministère plus de francophones occuper des postes désignés bilingues. Trouvez même un poste unilingue anglais occupé par un francophone et vous allez voir qu'il va devoir changer de job assez rapidement. Ce n'est pas ce qui existe aujourd'hui.
On va faire la concordance législative qui doit être faite au projet de loi C-8, pour que cela s'applique, puisque cela a été créé en 2000. Il y a peut-être d'autres améliorations qui pourraient être apportées.
Avant de terminer, je m'en voudrais de ne pas rendre hommage à ma collègue de Terrebonne—Blainville. J'aurais pu en parler plus longtemps, mais dans ce projet de loi, on doit faire une mention directe à tout ce qui a trait au projet de loi sur les dénonciateurs, au projet de loi C-25 concernant la modernisation de la fonction publique, ce que je n'ai pas fait.
Donc, comme je le disais, tout cela peut permettre à ma collègue de Terrebonne—Blainville de se faire entendre au sujet du projet de loi C-451 qu'elle a déposé lors de la précédente législature et qui concerne le harcèlement au travail. J'ai parlé longuement des langues officielles mais je peux parler de cela aussi. Le harcèlement au travail touche un fonctionnaire sur cinq, selon un sondage réalisé en 2002 auprès de 95 000 fonctionnaires.
C'est pour cela que ma collègue de Terrebonne—Blainville a déposé un projet de loi pour protéger les victimes de harcèlement psychologique ou autres harcèlements. Dans un premier temps, le texte définit le harcèlement psychologique et l'abus de pouvoir, puis oblige l'administration publique fédérale à offrir aux fonctionnaires un milieu de travail qui en soit exempt.
Je crois que si on protège les fonctionnaires du harcèlement psychologique, si on permet aux fonctionnaires, par le biais du projet de loi C-11, de dénoncer les abus qui se passent dans leur ministère et leur milieu de travail, et si à l'occasion on se permettait de respecter la Loi sur les langues officielles, le projet de loi C-8 moderniserait de façon positive la fonction publique et l'appareil gouvernemental.