Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait immédiatement mettre en place un ensemble de mesures pour venir en aide aux secteurs manufacturier et forestier durement frappés par la hausse du dollar et la montée de la concurrence des nouveaux joueurs dans le domaine de la fabrication de masse à bas prix, dont notamment un programme de soutien des entreprises qui désirent renouveler leur appareil de production, une série d’investissements et de mesures fiscales pour soutenir la recherche et le développement dans l’industrie, la remise en place d’un programme de diversification économique des régions forestières inspiré de celui que le gouvernement conservateur a aboli, une révision des lois commerciales pour mieux protéger nos entreprises contre la concurrence déloyale et un meilleur soutien financier des travailleurs frappés par la crise du secteur manufacturier.
— Monsieur le Président, je partagerai mon temps avec le député de .
La crise que vivent les secteurs forestier et manufacturier est une situation sans précédent. Cette crise est sans contredit la plus grave et la plus profonde de notre histoire. Tous les intervenants du milieu l'affirment. Il faut agir. Tous s'entendent pour dire que la situation ne peut perdurer ainsi — tous, sauf le gouvernement conservateur. Ce gouvernement fait cavalier seul sur le cheval du laisser-faire. Il se borne à donner des baisses d'impôt aux riches pétrolières de l'Ouest, alors que les secteurs manufacturier et forestier du Québec sont en crise.
Voici quelques constats: depuis le 31 décembre 2002, 135 000 emplois manufacturiers ont été perdus au Québec, soit l'équivalant d'un travailleur sur cinq, dont 65 000 depuis l'arrivée des conservateurs au pouvoir en 2006. Le Québec a ainsi représenté environ la moitié des 275 000 emplois perdus au Canada pendant cette période. Chaque hausse de 1 ¢ du dollar canadien par rapport au dollar américain menace 19 000 emplois manufacturiers.
Parlons maintenant du secteur forestier. Entre mai 2002 et avril 2005, les pertes dans les scieries et les papetières ont totalisé 10 000 emplois. Dans le secteur forestier, c'est près de 100 000 emplois dans 240 villes et villages au Québec qui sont aujourd'hui menacés de dévitalisation. On voit l'urgence d'intervenir. Chaque hausse de 1 ¢ représente des pertes en revenu de 500 millions de dollars pour l'industrie forestière du Canada. Le Conseil de l’industrie forestière évalue cette perte à 150 millions de dollars pour le Québec. Je le répète: la situation est grave. Elle menace la base industrielle de notre économie. C'est pourquoi le Bloc québécois utilise cette journée d'opposition pour rappeler au gouvernement conservateur l'urgence d'agir.
On sait que la situation est problématique. Le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie a étudié pendant près d'un an différentes recommandations. Il a fait un rapport en février 2007. Après toutes ces audiences, 22 recommandations ont été établies par le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie. De ces 22 recommandations, le gouvernement conservateur n'a concédé que l'amortissement accéléré qui, vraiment, aide les industries de l'Alberta et nuit à l'économie du Québec. Par conséquent, en proposant cette motion, le Bloc veut que des dispositions soient prises immédiatement.
Nous avons des solutions. Nous avons des propositions. La première proposition pour régler cette crise consiste en la mise en place d'un programme de soutien des entreprises qui désirent renouveler leur appareil de production. Il faut en effet mettre en place un programme de prêts et de garanties de prêts pour aider les entreprises à se moderniser. On sait que les entreprises sont en mauvaise santé financière. On connaît la difficulté qu'elles éprouvent à emprunter sur les marchés, ce qui fait qu'elles ont à payer une prime de risque et, donc, qu'elles voient augmenter les intérêts qu'elles paient. Le gouvernement doit aider les entreprises. Il doit alors garantir aux entreprises des prêts qui leur permettront de renouveler leur appareil de production, de se moderniser, et ainsi de faire face à la crise actuelle.
Nous proposons aussi une série d'investissements et de mesures fiscales pour soutenir la recherche et le développement. Le gouvernement doit améliorer le soutien fiscal à la recherche et au développement, et à l'innovation en entreprise. Il doit augmenter le type de dépenses admissibles, par exemple en incluant les coûts d'obtention des brevets ou les coûts de la formation du personnel appelé à oeuvrer dans les projets innovateurs. Le gouvernement doit rendre remboursable le crédit d'impôt en recherche et développement. Il est certain que de donner des crédits d'impôt à des entreprises qui ne font pas de profits, ce n'est pas utile. Cependant, accorder des crédits d'impôt remboursables aux entreprises qui investissent en recherche et développement, c'est une grande part de la solution.
Le gouvernement fédéral doit appuyer la recherche, doit annuler les coupes qu'il a imposées au programme de Partenariat technologique Canada et doit plutôt augmenter son financement et remettre en vigueur tous les secteurs de pointe que les conservateurs ont abandonnés . Les secteurs de pointe comme la pharmaceutique, les technologies de l'environnement, les nouveaux matériaux ou les technologies de production sont laissés à eux-mêmes. Contrairement à ce que prétend le gouvernement, la baisse d'impôt n'est pas la solution à tous les maux.
Une autre solution est la remise en place d'un programme de diversification économique des régions forestières, un programme inspiré de celui que le gouvernement conservateur a aboli.
Étant moi-même députée d'une région ressource, je suis à même de comprendre les difficultés que peut traverser une région qui voit sa principale activité économique péricliter. Le Bloc propose donc d'accorder une attention particulière aux régions ressources qui sont touchées par la crise forestière actuelle et qui ont désespérément besoin de diversifier leur base industrielle pour contrer cette crise.
On doit remettre en place un programme de soutien et de diversification des économies régionales frappées par la crise forestière. On doit offrir une fiscalité avantageuse aux entreprises qui sont présentes dans les régions ressources. Entre autres, on doit les encourager lorsqu'elles permettent à des travailleurs qualifiés de s'établir en région. De plus, on doit mettre en place un programme de soutien et de production d'énergie et d'éthanol par l'utilisation des résidus forestiers.
Le a mis fin au programme spécifique déstiné aux régions touchées par la crise forestière. C'est la politique du laisser-faire adoptée par ce gouvernement. Il n'y a rien dans le discours du Trône, ni dans l'Énoncé économique du à cet égard. Il est urgent d'agir.
Nous devons aussi revoir les lois commerciales pour mieux protéger nos entreprises contre la concurrence déloyale. En effet, les lois antidumping canadiennes datent de l'époque de la guerre froide et sont complètement dépassées par le contexte actuel, particulièrement face aux économies émergentes et face à la Chine. Il est urgent de mettre les lois commerciales canadiennes au même niveau que celles des autres pays industrialisés, notamment les États-Unis et les pays de l'Union européenne. C'est ce que propose la députée de dans le projet de loi . Nous y reviendrons.
Les conservateurs ont décidé de ne pas appliquer les lois commerciales qui permettent de protéger temporairement nos entreprises ainsi que de leur donner le temps de s'ajuster au nouveau contexte et de se moderniser. Nous rêvons d'un gouvernement qui aurait de la vision et qui permettrait de protéger nos emplois dans nos comtés.
Par ailleurs, un dernier élément est le soutien financier aux travailleurs frappés par la crise du secteur manufacturier. C'est l'hécatombe en ce qui concerne des emplois dans ce secteur. Cent trente-cinq mille emplois manufacturiers ont été perdus au Québec, soit l'équivalent d'un travailleur sur cinq, depuis le 31 décembre 2002. Le Québec est particulièrement touché par cette crise et l'arrivée des conservateurs n'a fait qu'amplifier les choses. Rappelons que 65 000 emplois manufacturiers ont été perdus depuis janvier 2006.
La situation oblige donc le gouvernement à revoir ses positions concernant la bonification du programme d'assurance-emploi. Le Bloc propose depuis des années que l'on bonifie vraiment ce régime d'assurance-emploi et que, notamment, on augmente de cinq semaines la période d'accessibilité pour toutes les régions, sans égard au taux de chômage. On doit hausser les prestations de 55 à 60 p. 100 avec un calcul fondé sur les 12 meilleures semaines. On doit éliminer le délai de carence et diminuer à 360 heures le minimum d'heures assurables pour avoir droit à ces prestations.
L'assurance-emploi est un droit, ce n'est pas un privilège. Les travailleurs et les entreprises paient pour l'assurance-emploi. Ensemble, ils se créent des mesures pour répondre aux besoins en cas de difficultés. Les difficultés sont présentes, mais le programme d'assurance-emploi n'est pas au rendez-vous. De plus, que penser de l'inexistence d'un programme pour les travailleurs âgés victimes d'un licenciement massif? Mes collègues y reviendront. Il s'agit d'un élément important à soutenir.
Le Bloc québécois est bien intégré dans son milieu. Le Bloc québécois est solidaire de la population québécoise qui cherche des solutions et une résolution à cette crise majeure pour le Québec. Nous devons donc, par cette journée de l'opposition, convaincre le gouvernement qu'il est urgent d'agir. Le devenir de nos collectivités est en jeu.
Il est donc très urgent d'agir et je convie tous les collègues en cette Chambre à voter en faveur de cette motion.
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Monsieur le Président, j'aimerais tout d'abord dénoncer l'incapacité de ce gouvernement à gérer ce pays. C'est un gouvernement inutile, un gouvernement du laisser-faire. J'en aurais pour les 10 prochaines minutes à employer d'autres termes pour décrire ce gouvernement conservateur qui gère le pays. Qu'est-ce que cela peut bien donner aux citoyens canadiens et québécois d'avoir un gouvernement guidé par le laisser-aller et qui ne gère rien?
C'est certain qu'il est facile pour un gouvernement de gérer le pays en présence d'un surplus budgétaire de 20 milliards de dollars. Il est facile de prendre cet argent, de le saupoudrer, de le distribuer d'un bord et de l'autre pour se gagner des avantages politiques. C'est facile, n'importe qui peut le faire.
Cependant, quand vient le temps de s'occuper d'une situation comme celle que vit l'industrie, de proposer des solutions concrètes pour sauver cette industrie ou d'épargner les travailleurs de pertes d'emplois, que fait le gouvernement? Absolument rien. Qu'a-t-il fait dernièrement et au cours des dernières années? Il a fait perdre 135 000 emplois, dont 65 000 au Québec. Voilà ce que fait un gouvernement conservateur: rien.
Il a réduit la TPS de 1 p. 100. Qu'est-ce que cela signifie? Cela signifie qu'on diminue le prix de tous les produits, y compris ceux provenant de la Chine, toutes ces exportations faites par un pays tiers qui vient faire du dumping chez nous et qui vient nous encombrer de toutes sortes de produits que nous ne pouvons concurrencer. De fait, nous ne pouvons pas spécifier de prix pour ces produits, parce que les contraintes imposées font en sorte qu'on ne peut évaluer le prix véritable.
On a donc réduit le prix des produits de la Chine de 1 p. 100. Or on a trouvé que ce n'était pas suffisant, alors qu'a-t-on fait? On a encore réduit la TPS de 1 p. 100. Toutes les fois qu'on réduit la TPS de 1 p. 100, on diminue le prix des produits. Cela ne favorise pas les poches du consommateur, mais directement celles des producteurs. Et ces producteurs, au Québec comme ailleurs, produisent en plus grande proportion des produits chinois. Il faut faire attention, quand on y pense.
À quoi les conservateurs ont-ils pensé lorsqu'ils ont décidé de réduire la TPS? À une seule chose: les consommateurs trouveront intéressant d'avoir 1 p. 100 de plus dans leurs poches. Cependant, les conservateurs ne pensent pas plus loin que le bout de leur nez. Car telle n'est pas l'influence de cette réduction de la taxe. Le montant suffisant pour se payer chacun un café à la fin du mois? Je ne pense pas que ce soit un tel montant d'argent que les conservateurs veulent avoir dans leurs poches.
Quelle est la deuxième chose que les conservateurs ont faite? Ils ont admis que l'industrie allait mal et ils ont consenti à former un comité pour étudier le secteur manufacturier pendant presque un an. Comme ma collègue l'a dit plus tôt, 22 recommandations ont été émises. J'ai entendu d'autres députés dire qu'ils ont tenu compte d'une de ces 22 recommandations. Cependant, ils oublient de dire qu'il ne s'agit pas d'une recommandation complète, mais d'une demi-recommandation. En effet, on avait demandé un amortissement accéléré sur cinq ans, mais le gouvernement l'a étalé sur deux ans. Il n'écoute rien ni personne. Il demande qu'on mène des études, mais une fois ces études achevées, il se permet de les prendre et de les mettre à la poubelle, sans rien écouter. Il gère à la pièce, mais il n'examine même pas les pièces non plus.
Je me demande parfois si le a deux cerveaux: un qui avantage l'Alberta et un autre qui tient compte du reste du Canada, dont fait partie le Québec. D'autres fois, je me demande si un de ses cerveaux n'est pas perdu et l'autre, à sa recherche.
En outre, il est question d'accorder des baisses d'impôt aux compagnies. Il faut le faire! Qui ce gouvernement essaie-t-il d'acheter? À qui essaie-t-il de plaire? De toute évidence, ce n'est pas aux compagnies en difficulté, parce que celles-ci ne paient pas d'impôt. À qui cela profite-t-il? Cela profite encore aux belles pétrolières et aux grosses compagnies qui font de l'argent. À mon avis, les compagnies qui font de l'argent n'ont pas besoin de baisses d'impôt; elles en font, de l'argent. Lorsqu'on dit vouloir aider des entreprises, ce devrait être celles qui sont en difficulté. Le gouvernement ne l'a pas encore compris. De toute façon, il ne comprend pas grand-chose.
Depuis le temps qu'on observe des pertes d'emplois ici et là toutes les semaines, il me semble qu'il devrait comprendre! Dernièrement, dans le fief de l'ex-ministre de l'Industrie, on a vu un accroissement des plaintes venant des gens du milieu: ceux-ci se sont plaints de l'inertie de ce gouvernement. D'un bout à l'autre du Canada, on entend les gens se demander où sont ces députés du gouvernement conservateur. Ils ont des bouchons dans les oreilles. Je comprends mal qu'ils ne fassent absolument rien.
Ensuite, lorsqu'ils parlent de baisses d'impôt pour aider les consommateurs, qu'essaient-ils de faire? Ils essaient d'acheter des votes. C'est ce qu'ils essaient de faire: acheter des votes avec un surplus de 20 milliards de dollars. Ce n'est pas là aider l'économie. Ils n'aident pas l'économie. Il faut que cette baisse d'impôt puisse paraître non seulement dans les poches des consommateurs, mais également dans l'économie canadienne et québécoise. Voilà où cela devrait paraître.
Pourquoi vous dis-je cela? D'une part, on baisse les impôts, certes. D'autre part, le dollar canadien fluctue tandis que le dollar américain reste stable ou diminue. On lit dans les journaux que les gens qui réaliseront une économie d'impôt utiliseront cet argent pour aller magasiner aux États-Unis.
À quoi ce gouvernement a-t-il pensé? Je ne le sais pas. Je ne comprends pas, car l'économie qu'on doit encourager doit être la nôtre. Or on baisse présentement les impôts pour encourager l'économie américaine. Cela n'a aucun bon sens. Quelle est la logique de ce gouvernement? Je ne sais pas. Où a-t-il pris cette idée? Je ne sais pas non plus, mais il devrait changer de conseiller. Car aucun argument ne pourrait me convaincre qu'il s'agit d'une des meilleures choses qu'il a faites pour relancer l'économie. Il ne la relance pas; il ne fait que l'empirer. Il n'y a rien de bon.
Que fait ce gouvernement? Chaque fois qu'il fait quelque chose, c'est pour s'attirer de la sympathie afin d'avoir des votes lors de la prochaine élection. Ce n'est pas ce qu'on doit faire. On perd des emplois et il est temps de travailler pour les garder. Pourtant, le gouvernement ne fait toujours rien. J'ai hâte qu'il se prenne en main à un moment donné et qu'il décide de faire quelque chose d'intelligent. Toutefois, je ne pense pas que cela viendra. Je suis découragé. Il faut user d'une journée de l'opposition ici pour essayer de sensibiliser les députés d'un gouvernement qui dit promouvoir la bonne gouvernance. Permettez-moi d'y penser deux minutes. À mon avis, la bonne gouvernance, ce gouvernement la promeut, mais seulement pour lui-même et pour son lobby.
De plus, comme je vous le disais plus tôt, les baisses d'impôt profitent aux industries. Je crois que, de mémoire, pour l'ensemble des sociétés pétrolières canadiennes, il s'agit d'un rabais d'impôt de 40 millions de dollars. Voyons donc! Et on leur fait déjà un cadeau de 250 millions de dollars, à ces sociétés pétrolières. Quand arrêtera-t-on? Lorsqu'il n'y aura plus d'industries au Québec? L'industrie du Québec est importante. Il s'agit du secteur économique qui fait vivre à peu près tout le monde au Québec. Pourtant, que fait-on à cet égard? Rien.
D'après ce que je peux voir, on est en train de nous vendre aux États-Unis. Si nous transférons notre argent aux États-Unis en allant y magasiner, il n'y aura plus d'économie chez nous. Il faut que le gouvernement arrête de penser que cela se fait tout seul, puisque cela ne se fait pas tout seul.
Il y a autre chose. Toujours selon les données, j'ai entendu dire à un certain moment que le gouvernement conservateur avait donné 37 millions de dollars à l'industrie canadienne. Il s'agit de 37 millions de dollars sur 20 milliards de dollars! Ce gouvernement pense-t-il sauver l'industrie avec cela? Les députés de ce gouvernement sont inconscients. Ils ne voient rien. Ils n'ont pas d'avenir politique. Il n'y a pas d'avenir industriel. Je ne sais pas ce qu'on fera. Néanmoins, il va falloir que le gouvernement se prenne en main, sinon, ce sont des emplois et des industries qu'on va perdre au Québec. Si rien n'est fait pour sauver la situation des industries, on va continuer dans le même sens. Or, rien n'est fait pour sauver la situation des industrie — absolument rien! Je n'arrête pas de le dire, car j'en suis convaincu. Que voulez-vous que je vous dise, monsieur le Président?
On dit qu'il y a des pistes. On n'est pas ici seulement pour chialer.
On est là pour présenter des recommandations, pour dire aux conservateurs ce qu'ils ont à faire puisqu'ils ne sont pas capables de le trouver par eux-mêmes.
Les recommandations sont des prêts et des garanties de prêts pour favoriser l'investissement, la modernisation des entreprises et le renouvellement des appareils de production. Il me semble que c'est clair. Nul besoin d'être bien brillant pour comprendre cela. S'ils ne l'ont pas compris, il faut croire qu'on en tirera notre propre conclusion.
Il y a eu des coupes dans les programmes. Combien de programmes le gouvernement conservateur a-t-il coupés? Après cela, il s'aperçoit qu'il n'a pas coupé le bon programme et qu'il faudrait le remettre en place. Il le redémarre donc sous un autre nom. C'est le genre de parti qui fait faillite pour ensuite redémarrer sous un autre nom pour se donner bonne conscience. Personnellement, j'en reviens bien des gens qui ne pensent à rien.
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Monsieur le Président, on voit bien qu'ils ne comprennent absolument rien. On a dit qu'il y avait une recommandation, mais il est rendu à 21 recommandations. Ce parti politique essaie d'induire en erreur la population canadienne en disant n'importe quoi juste pour essayer de faire bonne figure.
Je ne vois pas la chose extraordinaire que ces gens ont accomplie. Cela peut-il aider de faire partie d'un gouvernement conservateur? Dans un comté conservateur de la région de Québec, 60 travailleurs de l'entreprise Prévost Car ont été mis à pied. Or, le gouvernement canadien a décidé de faire construire 30 autobus en Allemagne. Expliquez-moi quelle en est la raison? Il s'agit d'un député conservateur qui parle à son , mais il n'est pas capable de faire octroyer un contrat chez lui, car ce contrat est envoyé en Allemagne. C'est encore pire.
Aujourd'hui, on constate également que dans le comté de l'ancien ministre de l'Industrie, des industries vieilles de 60 ans ferment, mais personne en cette Chambre ne se lève. Or, sa communauté se lève debout pour dire à ce gouvernement qu'on a un sérieux problème. Il ne faudrait pas que ce député, qui fait aussi partie du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie, perde cela de vue.
Pendant un an, on a dit que la valeur du dollar était trop élevée. Lorsque la valeur du dollar est trop basse, ça va bien, mais lorsque la valeur du dollar grimpe et que le prix de l'essence est trop élevé, ça ne va pas bien pour l'industrie. A-t-il perdu cela de vue?
En fin de semaine, j'ai payé 1,12 $ le litre d'essence. Je ne crois pas que de payer 1,12 $ le litre d'essence aidera les gens de l'industrie. De plus, lorsque notre dollar vaut 1,08 $ ou 1,10 $ par rapport au dollar américain, cela n'aide pas. Cela n'incite pas les industries à venir acheter chez nous.
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Monsieur le Président, c'est avec plaisir que je saisis l'occasion de répondre à la question de la députée de concernant l'industrie forestière et les mesures que prend le gouvernement pour venir en aide à cette industrie.
Comme on l'a vu dans le récent discours du Trône, le gouvernement défendra les industries traditionnelles du Canada, qui sont actuellement confrontées à de grands défis. Notre gouvernement prend des mesures pour soutenir les travailleurs pendant que ces industries s’adaptent au contexte mondial et il continuera dans ce sens.
Monsieur le Président, je partagerai le temps qui m'est alloué avec le député de .
La députée de a raison de signaler que l'industrie forestière fait face à un grand nombre de difficultés. C'est la réalité. Ces problèmes sont, entre autres, les coûts élevés des fibres, le recul de la demande américaine, l'appréciation du dollar canadien ainsi que l'augmentation des coûts de l'énergie et de production.
Je rappelle à mes collègues que le gouvernement du Canada a annoncé, dans le budget de 2006, un investissement de 400 millions de dollars sur deux ans afin de renforcer la compétitivité à long terme du secteur forestier, un secteur clé, et de favoriser l'adaptation des travailleurs, entre autres choses; on pourrait difficilement dire qu'il laisse faire.
Je saisis aussi l'occasion de rappeler encore une fois à mes collègues les vastes retombées qu'a eues sur le secteur forestier du Québec l'entente sur le bois d'oeuvre conclue en 2006, une entente fort bien accueillie que les provinces et l'industrie continuent d'appuyer.
Grâce aux efforts de notre gouvernement, on a conclu une entente avec les États-Unis. Le Québec et les principales provinces productrices de bois d'oeuvre au Canada ont exprimé leur appui à cette entente qui a également joui du soutien d'une vaste majorité des intervenants de l'industrie.
Lors des négociations avec les États-Unis, nous n'avons ménagé aucun effort et nous avons travaillé en étroite collaboration avec le Québec ainsi qu'avec les autres provinces et l'industrie forestière de manière à prendre leurs intérêts en compte. L'entente reflète clairement cet esprit de collaboration.
En deuxième lieu, il importe de signaler que l'entente comprenait un mécanisme de remboursement des droits perçus par les États-Unis et mettait fin à tout litige. À ce propos, je signale que le Québec a touché plus de 1 milliard de dollars des 5 milliards de dollars remboursés à l'industrie canadienne.
La restitution de ces droits constitue une importante injection de capital dans l'industrie, ce qui a bénéficié par ricochet aux travailleurs et aux collectivités aux quatre coins du Canada. Cela a aidé l'industrie à traverser cette période difficile marquée en particulier par un marché du logement chancelant aux États-Unis.
L'accord, en plus de permettre au Québec de conserver la gestion de ses forêts, stabilise pour au moins sept ans l'industrie du bois d'oeuvre. De plus, l'accord prévoit que les mesures à la frontière ne s'appliqueront pas au bois d'oeuvre importé aux États-Unis en provenance de 32 pays, y compris de toutes les scieries frontalières du Québec.
L'accord empêche aussi les États-Unis d'appliquer des recours commerciaux pendant toute sa durée, protégeant ainsi nos exportateurs contre les mesures imprévisibles et paralysantes appliquées par les États-Unis, comme la hausse des droits de douane à 27 p. 100, comme cela s'est déjà fait.
Le gouvernement n'agit pas seul dans ce dossier. Il continue de collaborer de près avec les représentants de l'industrie et des provinces. Les fonctionnaires fédéraux continuent de tenir des rencontres individuelles et sectorielles avec des entreprises forestières pour s'assurer de comprendre leurs besoins et leurs préoccupations. De plus, les fonctionnaires fédéraux et provinciaux se rencontrent régulièrement pour discuter de la mise en oeuvre de l'accord et de la situation de l'industrie.
Le résultat de cette proche collaboration entre les intervenants au sujet de l'accord sur le bois d'oeuvre était et demeure la meilleure façon d'assurer le succès de cette industrie et des centaines de milliers de Canadiens des collectivités qui en dépendent chaque jour.
Je puis aussi rassurer ma collègue, la députée de : le gouvernement du Canada a continué de travailler avec rigueur sur ce dossier bien après que l'accord soit entré en vigueur l'an dernier. L'accord sur le bois d'oeuvre établit un cadre institutionnel officiel permettant aux gouvernements canadien et américain de gérer le dossier du bois d'oeuvre et de régler les situations qui pourraient survenir tout au long de la durée de vie de l'accord.
L'accord prévoit l'établissement d'un comité du bois d'oeuvre chargé de superviser la mise en oeuvre de l'accord, ses améliorations futures et les groupes de travail mis sur pied aux termes de l'accord et d'étudier toute autre question qui affecter son fonctionnement.
Dans l'exercice de ses fonctions, le comité doit établir et déléguer des responsabilités à des groupes de travail ou à des groupes d'experts et obtenir des conseils d'experts au besoin. Lors de sa réunion inaugurale de 2007, le comité du bois d'oeuvre a constitué cinq groupes de travail chargés de sujets techniques tels que les données et les rapprochements, des questions liées aux permis, aux douanes et à la portée de l'accord, ainsi que des questions stratégiques à long terme comme les dérogations régionales, le bois d'oeuvre produit à partir de billes provenant de terres privées et les restrictions à l'exportation des billes.
Le comité s'est déjà réuni deux fois, le plus récemment il y a deux semaines, à Ottawa. Il veille à ce que la mise en oeuvre et l'administration de l'accord se fassent de façon efficace et harmonieuse, de manière à ce que l'industrie en bénéficie comme il se doit.
De plus, comme le sait très certainement la députée de , l'accord sur le bois d'oeuvre a également établi des mécanismes permettant à l'industrie du bois d'oeuvre de profiter du fort degré d'intégration de l'économie nord-américaine. À titre d'exemple de tels mécanismes, on peut citer le Conseil binational du bois d'oeuvre résineux, composé de 12 représentants de l'industrie provenant de part et d'autre de la frontière dont la tâche consiste principalement à accroître la collaboration entre les États-Unis et le Canada au sein de l'industrie du bois d'oeuvre.
L'un des principaux objectifs du Conseil binational du bois d'oeuvre résineux consiste à renforcer et à élargir le marché des produits du bois d'oeuvre pour rendre l'industrie nord-américaine du bois d'oeuvre plus concurrentielle à long terme.
Un autre objectif important du Conseil consiste à renforcer les partenariats entre producteurs des deux pays et à créer un climat de confiance à tous les paliers de l'industrie. Ce n'est pas tant la concurrence qui nous anime mais la volonté de bâtir ensemble dans nos deux pays. Ce sont là des aspects critiques pour toute industrie qui s'efforce de réussir dans une économie mondiale fortement intégrée.
Nous comprenons que le secteur forestier traverse une période difficile. De fait, le marché du bois d'oeuvre nord-américain est caractérisé par une forte interdépendance. Sa faiblesse actuelle est attribuable à une baisse du marché du logement aux États-Unis, de l'ordre de 30 p. 100 d'une année à l'autre, qui a entraîné une réduction de la demande des produits du bois.
Comme je l'ai dit d'entrée de jeu, nous devons composer avec la hausse de la valeur du dollar canadien et avec une plus forte concurrence des économies émergentes où le coût de production de la fibre est moindre. Ces facteurs auraient eu une incidence beaucoup plus néfaste sur l'industrie du bois d'oeuvre en l'absence d'un accord sur le bois d'oeuvre. Le remboursement de 5 milliards de dollars aide les entreprises à composer avec les difficultés actuelles.
Le gouvernement continue d'être à l'écoute des besoins de nos collectivités forestières. Nous travaillons ensemble pour trouver des solutions aux problèmes auxquels elles sont confrontées.
Comme nous l'avons toujours dit, le Canada aussi bien que les États-Unis ont avantage à ce que l'accord fonctionne rondement et les responsables des deux pays vont continuer à travailler de près avec les intervenants du secteur forestier dans cette optique. Nous ne devons jamais perdre de vue que nous sommes, l'un pour l'autre, le partenaire commercial le plus important. Il suffit de penser que la valeur quotidienne de nos échanges commerciaux est de l'ordre de 1,7 milliard de dollars. Le fait que pratiquement tous ces échanges donnent lieu à très peu de différends est en soi un exploit.
Par l'entremise du Service des délégués commerciaux du Canada et de nos ambassades à l'étranger, le gouvernement collabore avec les responsables de l'industrie forestière canadienne afin de tenter de trouver de nouveaux débouchés commerciaux sur les marchés étrangers. Nos délégués commerciaux trouvent chaque jour de nouveaux acheteurs et concluent de nouvelles ententes commerciales pour les entreprises canadiennes de la foresterie et de la transformation du bois.
De plus, le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international a offert un soutien financier à ce secteur pour l'aider dans ses diverses initiatives de développement du commerce international, par l'entremise du programme de développement des marchés d'exportation à l'intention des associations commerciales.
Comme je viens de le souligner, des mécanismes ont été établis dans le cadre de cet accord pour venir en aide à l' industrie du bois de sciage, grâce aux travaux du Conseil binational du bois d'oeuvre . Il est important que les intervenants de l'industrie des deux côtés de la frontière travaillent en collaboration afin de mettre au point des méthodes nouvelles et novatrices pour aider cette industrie à faire face aux nombreux défis qu'elle doit relever. Cet accord ainsi que le travail du Conseil binational du bois d'oeuvre facilitent le dialogue, ce qui aide à créer un environnement permettant au secteur du bois d'oeuvre de prospérer. C'est un secteur qui revêt une grande importance pour bon nombre de travailleurs, de collectivités et de familles au pays.
L'accord sur le bois d'oeuvre est un excellent rappel de ce que le Canada et les États-Unis peuvent faire lorsqu'ils collaborent pour surmonter leurs propres obstacles nationaux et pour rendre l'industrie du bois d'oeuvre de l'Amérique du Nord plus concurrentielle et trouver de nouveaux débouchés pour le bois d'oeuvre nord-américain sur les marchés internationaux. L'accord a été et continue d'être un facteur positif pour l'industrie forestière du Québec et pour les collectivités qui en vivent.
Nous reconnaissons que le secteur forestier fait toujours face à de grands défis, mais il ne fait aucune doute que cette entente a été bénéfique pour les provinces et pour tous les intervenants de ce secteur en offrant un remboursement des droits de douane aux producteurs de bois, en mettant un terme à un litige qui s'éternisait et en procurant une prévisibilité et une stabilité dont ce secteur était privé depuis bien trop longtemps.
Je concluerai en disant que le gouvernement continuera de maintenir le dialogue avec le secteur forestier et avec les provinces afin de garantir un accord prospère et durable dont tous les intervenants du secteur forestier québécois et canadien pourront profiter.
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Monsieur le Président, c'est un privilège pour moi que de discuter aujourd'hui de ce que le gouvernement a fait et fait encore pour soutenir le secteur canadien des produits forestiers.
Le secteur des produits forestiers contribue de manière dynamique à l'économie canadienne et génère environ 80 milliards de dollars annuellement. Il compte également pour 3 p. 100 du produit intérieur brut. Le Canada est le plus grand exportateur de produits forestiers au monde, et le plus efficace. Ce secteur est aussi l'un des plus importants employeurs du Canada. Il fournit près de 900 000 emplois directs et indirects dans 300 petites localités et communautés rurales de Terre-Neuve-et-Labrador à l'île de Vancouver. Ce sont des emplois bien rémunérés, caractérisés par la haute technologie et la forte productivité.
Pourtant, les députés des deux côtés de la Chambre savent que ce secteur éprouve de graves difficultés. Le marché mondial des produits forestiers fluctue, tout comme la demande. Le secteur est en proie à des pressions considérables à cause de l'augmentation de la valeur du dollar canadien, des coûts élevés de l'énergie, de l'infestation du dendroctone du pin dans l'Ouest canadien et de la concurrence des producteurs à bas salaires d'Asie et d'Amérique du Sud.
Le secteur et le gouvernement doivent collaborer pour faire en sorte que les producteurs canadiens restent compétitifs. Pour sa part, le secteur a intégré de nouvelles technologies, accéléré la croissance de la productivité, adopté des pratiques environnementales de niveau international, ouvert de nouveaux marchés et créé de nouveaux produits. Il sait que pour rester en tête de liste, il doit être au moins aussi efficace que tous ses concurrents aux quatre coins du monde en ce qui concerne l'adoption de nouvelles idées et technologies.
Quant au gouvernement, en favorisant la concurrence, l'innovation et la réussite, il est en train de créer un environnement commercial sain pour toutes les industries, dont celle des produits forestiers.
Nous réalisons cela dans le cadre d'Avantage Canada, notre plan économique stratégique directement axé sur les défis auxquels sont confrontés tous les secteurs. En continuant à réduire les taxes et les formalités, en construisant des infrastructures modernes et en favorisant une main-d'oeuvre plus compétente et éduquée, nous jetons les bases de la croissance de l'économie, des débouchés et des choix, pour les personnes comme pour les entreprises.
Dans le sillage d'Avantage Canada, notre gouvernement a récemment lancé des consultations sur les moyens de rendre le programme d'encouragements fiscaux à la recherche scientifique et au développement expérimental plus efficace pour les entreprises canadiennes, et de lui permettre de jouer un rôle encore plus important dans la promotion d'une économie plus concurrentielle et prospère.
Nous sommes en train de rationaliser l'examen des grands projets d'exploitation des ressources naturelles et de réduire les formalités et le fardeau de la réglementation pour les entreprises. Nous investissons dans les effectifs, les compétences et la formation pour que les fabricants aient accès à la main-d'oeuvre la plus instruite, la plus compétente et la plus souple au monde. Nous investissons dans nos infrastructures pour que les fabricants puissent profiter des possibilités économiques au Canada et à l'étranger.
Le budget de 2006 a donné un élan économique aux fabricants et à tous les Canadiens. Le budget de 2007 continue dans cette voie. Nous avons éliminé l'impôt fédéral sur le capital, réduit le taux d'imposition des petites entreprises et amélioré la déduction pour amortissement, dont un montant déductible pendant deux ans pour la machinerie et l'équipement, et ce, pour stimuler les liquidités et les investissements. Nous n'en sommes pas restés là. Ce gouvernement vient juste de soutenir les fabricants et transformateurs canadiens avec un allégement fiscal de 2,6 milliards de dollars dans l'Énoncé économique.
Grâce à notre nouvelle initiative de réduction des impôts, parmi les pays du G7, le Canada aura le plus faible taux d'imposition général sur les nouveaux investissements des entreprises d'ici à 2011 et le plus faible taux d'imposition prévu par la loi d'ici à 2012. Cela accroîtra la productivité, stimulera l'emploi et améliorera la prospérité.
C'est clair que ce gouvernement travaille en vue de créer un environnement favorable pour toutes les industries. Nous faisons la même chose pour le secteur des produits forestiers. Nous avons pris des mesures particulières destinées à le soutenir.
Pendant l'automne 2006, le Canada et les États-Unis ont éliminé l'un des plus importants obstacles auquel ce secteur ait jamais été confronté — le différend sur le bois d'oeuvre. Moins de neuf mois après avoir pris le pouvoir, ce gouvernement a tenu sa promesse en réglant ce différend qui durait depuis longtemps.
L'entente sur le bois d'oeuvre a mis fin à des années de contentieux onéreux et apporté la certitude économique aux entreprises, aux communautés et aux travailleurs du Canada. Elle a permis à nos producteurs de bois d'oeuvre de récupérer plus de 5 milliards de dollars canadiens versés en dépôt — une injection considérable de capitaux dans le secteur.
Le règlement du différend sur le bois d'oeuvre témoigne clairement de l'engagement de notre gouvernement à l'égard du secteur.
Les Canadiens ont demandé à notre gouvernement de négocier un règlement qui assure la stabilité du secteur et protège le gagne-pain des travailleurs, des communautés et des familles au Québec et au Canada.
Outre le règlement de ce différend qui a duré plusieurs décennies, ce gouvernement a annoncé, dans le budget de 2006, un investissement de 400 millions de dollars pour favoriser la compétitivité à long terme du secteur forestier, pour lutter contre l'infestation du dendroctone du pin dans l'Ouest canadien et pour faciliter le réaménagement des effectifs.
Nous respectons aussi les engagements suivants. L'automne dernier, soit en octobre 2006, le gouvernement a annoncé le lancement d'un nouveau programme à frais partagés avec les provinces et les territoires: l'Initiative ciblée pour les travailleurs âgés. Ce programme de deux ans vise à aider jusqu'à 10 000 travailleurs âgés qui ont perdu leur emploi dans des communautés où l'économie locale est touchée par le chômage chronique ou dont les industries, telles que la foresterie, sont touchées par des réductions d'effectifs et des fermetures.
Cette année, notre gouvernement a annoncé des mesures axées sur la lutte contre l'infestation du dendroctone du pin et ses répercussions sur les forêts et les communautés de la Colombie-Britannique. Élaborée en collaboration avec le gouvernement de la Colombie-Britannique, la stratégie globale de lutte contre cette infestation comporte des mesures visant à en enrayer l'expansion vers l'est et à aider les communautés touchées à développer de nouveaux produits forestiers, marchés, secteurs et services en vue d'assurer leur bien-être économique à long terme.
Nous avons aussi annoncé un financement de 127,5 millions de dollars destiné à renforcer la compétitivité à long terme du secteur forestier. Les initiatives — promotion de l'innovation et de l'investissement, expansion des débouchés, élaboration d'une nouvelle Stratégie nationale de lutte contre les ravageurs forestiers et création d'un conseil des ressources humaines dans le secteur forestier — aideront à créer l'environnement qui permettra à notre secteur forestier de soutenir la concurrence internationale.
Notre gouvernement a soutenu et continuera à soutenir le secteur forestier du Canada. Le discours du Trône a mis en lumière l'engagement continu de notre gouvernement à l'égard du soutien aux principales industries traditionnelles du Canada, y compris le secteur forestier et ceux de la fabrication, de la pêche et du tourisme.
Comme je l'ai indiqué, nous avons soutenu les travailleurs dans ces secteurs tout au long de l'exercice de notre mandat et nous continuerons à le faire. Les mesures que nous avons prises et que nous continuons à prendre en témoignent clairement. Cela est clair pour les Canadiens et cela devrait l'être aussi pour les députés d'en face. Les actes résonnent plus fort que les paroles.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
C'est avec plaisir que je prends la parole au sujet de cette motion extrêmement importante concernant une question qui l'est tout autant. Les secteurs manufacturier et forestier connaissent d'immenses difficultés. L'envolée rapide du dollar canadien ou peut-être la dépréciation du dollar américain et la rapidité de son déclin ont contribué à ces difficultés. Toutefois, le secteur industriel dans son ensemble doit aussi faire face à des problèmes durables de compétitivité et de productivité extrêmement graves.
Je vais axer une partie de mes observations sur les difficultés de l'industrie du bois d'oeuvre des Maritimes, ma région. Manifestement, celle-ci est aux prises avec des difficultés. Le marché est inondé de bois d'oeuvre à bas prix provenant de la Colombie-Britannique. Cette situation découle en partie des coupes à blanc qui ont lieu en Colombie-Britannique en raison du dendroctone du pin. Ce qui était au départ une catastrophe naturelle est devenue une catastrophe économique pour d'autres régions du pays. Le déclin du marché de l'habitation aux États-Unis a une incidence sur les exportations de bois d'oeuvre canadien, sans compter les effets de l'appréciation du dollar et de la hausse des prix de l'énergie. Nos coûts de production ont augmenté et la compétitivité de notre produit diminue.
Selon des producteurs de ma circonscription, le prix qu'ils réussissent à obtenir pour leur produit fini est, dans certains cas, plus bas que le prix qu'ils paient pour acheter des billes de bois, leur matière première. D'ailleurs, les producteurs américains de bois d'oeuvre du Maine exportent leur produit au Canada atlantique.
Sur les 92 usines de l'Île-du-Prince-Édouard, du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse, 22 n'ont pas produit de bois d'oeuvre depuis janvier 2007 et 18 autres ont annoncé des fermetures permanentes, indéfinies ou temporaires. Seulement 16 usines fonctionnent presque à plein rendement et il s'agit surtout de petits producteurs qui desservent des marchés locaux. Le reste des usines réduisent leur production. À ce jour, 1 249 employés ont été mis à pied dans l'industrie du bois d'oeuvre des Maritimes. Ces renseignements sont mis à jour régulièrement. D'ailleurs, le nombre de fermetures a augmenté depuis le mois dernier. Si la tendance se maintient, d'ici le 31 décembre 2008, l'industrie fonctionnera à 50 p. 100 du rendement de 2006.
Ce n'est pas réconfortant que le gouvernement dise que l'accord sur le bois d'oeuvre qu'il a signé avec les États-Unis au début de son mandat est en quelque sorte une panacée qui réglera tous les problèmes auxquels se heurte l'industrie canadienne du bois d'oeuvre. L'accord conclu avec le gouvernement des États-Unis consistait davantage en une série de séances de photos pour le gouvernement conservateur qu'en une mesure pour d'obtenir des résultats véritables à long terme pour le secteur canadien du bois d'oeuvre.
Il faut vraiment reconnaître l'importance d'appuyer les collectivités touchées par le déclin de l'industrie du bois d'oeuvre. La première chose à faire est de rétablir le programme de diversification économique pour les régions forestières. En 2005, dans le cadre de sa stratégie forestière, le gouvernement libéral avait prévu 1,5 milliard de dollars pour soutenir l'industrie. Cet investissement comprenait des subventions pour permettre aux entreprises d'investir dans la recherche et le développement et un fonds national d'adaptation des collectivités forestières, réparti sur cinq ans et destiné à la diversification de l'économie des collectivités forestières en déclin.
Le gouvernement conservateur qui prône le laissez-faire et une idéologie rigide plutôt que l'aide aux collectivités canadiennes a sabré ces programmes. C'est le même gouvernement qui a supprimé les ententes relatives au marché du travail conclues avec nombre de provinces. Ces ententes avaient pour but d'aider les travailleurs du secteur forestier ou manufacturier qui font face au déclin de leur industrie ou à une transition dans celle-ci. Ces ententes leur étaient favorables, mais le gouvernement les a supprimées à un moment critique.
Dans les Maritimes, compte tenu de la structure de propriété des terres et des régions boisées, les défis qui se posent à l'industrie du bois d'oeuvre diffèrent de ceux des autres régions du pays. Néanmoins, il est vraiment important que les députés se rendent compte que si certaines conditions diffèrent dans les Maritimes, l'industrie du bois d'oeuvre des provinces atlantiques est tout de même confrontée à de graves difficultés. Le gouvernement conservateur fait abstraction de l'industrie du bois d'oeuvre du Canada atlantique et en a aussi piètrement défendu les intérêts que ceux de l'industrie forestière québécoise et des autres régions canadiennes.
Pour ce qui est du secteur manufacturier, il est clair que la déduction pour amortissement accéléré qu'offre le gouvernement, qui s'applique actuellement sur deux ans, doit être répartie sur cinq ans. Voilà ce que demande Manufacturiers et Exportateurs du Canada. L'association soutient que ce n'est pas du jour au lendemain que les entreprises décident d'acheter de l'équipement pour améliorer la production à long terme. Pour qu'une déduction pour amortissement accéléré fasse vraiment une différence, il faut qu'elle s'applique sur une période de cinq ans, non de deux ans. Nous avons pressé le gouvernement à maintes reprises de répartir cette déduction sur cinq ans pour renforcer le partenariat avec les manufacturiers canadiens et les aider à faire les investissements qui s'imposent pour accroître leur productivité.
Par surcroît, au chapitre de la recherche et du développement et des activités de commercialisation susceptibles d'aider les manufacturiers canadiens à soutenir la concurrence et à tirer leur épingle du jeu dans un contexte de forte concurrence, le gouvernement doit remanier son programme de crédits d'impôt à la recherche scientifique et au développement expérimental. Cette initiative a aidé des entreprises et des manufacturiers canadiens qui font ce genre d'investissement dans des industries aussi différentes que la biotechnologie ou les technologies propres.
Pour élargir et renforcer le programme de crédits d'impôt à la recherche scientifique et au développement expérimental, on pourrait augmenter la limite annuelle des dépenses liées à la recherche et au développement, qui a été établie en 1985, avant l'ALENA. On pourrait ainsi faire passer cette limite de 2 millions de dollars à 10 millions de dollars, et le seuil du capital imposable de 10 millions de dollars à 50 millions de dollars. Cela ferait une énorme différence pour les manufacturiers et les autres entreprises du Canada qui font de la recherche, du développement et de la commercialisation.
Un autre changement possible serait de supprimer la restriction actuelle des SPCC sur les crédits remboursables en vertu du programme de crédits d'impôt à la recherche scientifique et au développement expérimental, tout en maintenant les critères d'admissibilité. Cela ferait une différence sur le plan du revenu imposable et des seuils de capital imposable.
Il est essentiel d'investir dans l'infrastructure, surtout en ce qui a trait aux transports. Le gouvernement libéral dont je faisais partie a investi énormément dans la porte d'entrée du Pacifique. Le gouvernement conservateur a continué à investir, mais dans une moindre mesure que ce que notre gouvernement avait fait. La porte d'entrée du Pacifique en fait partie.
En ce qui a trait à la porte d'entrée de l'Atlantique, le gouvernement a récemment annoncé un échange de lettres ou de protocoles d'entente, mais ce n'est pas suffisant. Le gouvernement devrait agir plus rapidement pour établir et renforcer les voies de commerce maritime le long de la côte Est et dans le Canada atlantique.
Le gouvernement se doit d'affecter davantage de ressources à l'infrastructure vieillissante de l'Ontario, surtout au passage frontalier Windsor-Detroit, qui doit être traité en priorité. J'ai lu aujourd'hui dans un article du Toronto Star que le PDG de Chrysler réclame un nouveau passage frontalier à Windsor. Tous les intervenants doivent jouer un rôle actif. Le gouvernement doit agir et affecter les ressources nécessaires.
Selon le Conseil des affaires canadiennes-américaines, l'infrastructure déficiente et les coûts de la bureaucratie nuisent à la compétitivité des entreprises des deux côtés de la frontière. Compte tenu de l'importance du transport rapide des pièces et des matériaux pour le secteur manufacturier, il est absolument essentiel que les autorités frontalières du Canada et des États-Unis soient efficaces et efficientes. Le gouvernement doit faire ce genre d'investissements, qui seraient beaucoup plus utiles et efficaces qu'une réduction de la TPS qui n'améliore pas la productivité, qui ne rend pas nos entreprises manufacturières plus concurrentielles et qui ne crée pas d'emplois pour les travailleurs canadiens.
:
Monsieur le Président, l'idée générale, c'est que le gouvernement fait l'autruche quand on parle des répercussions du dollar fort sur les emplois, dans les industries touristique, manufacturière et forestière. Des mises à pied ont déjà eu lieu. Il y a à peine deux semaines, on a annoncé la suppression de 1 100 emplois chez Chrysler. Je crois que c'est la semaine dernière que 800 emplois ont été coupés dans l'industrie forestière. Et ce n'est là que la pointe de l'iceberg.
Si la devise est longtemps maintenue à une valeur égale ou supérieure à celle du dollar américain, nous serons témoins de centaines de milliers de congédiements.
Le gouvernement est bloqué et aveuglé par sa propre idéologie sur cette question. Il ne voit pas le rôle que le gouvernement pourrait jouer pour éviter cette crise imminente qui serait attribuable à la valeur du dollar.
Le se concentre peut-être sur Calgary, où tout va bien puisque c'est l'industrie pétrolière qui est à l'origine de la valeur élevée du dollar. Toutefois, en Ontario, au Québec et dans tout le pays, des centaines de milliers d'emplois sont menacés par la force du dollar. Le gouvernement ne se contente pas de ne rien faire pour des raisons idéologiques, il va jusqu'à faire du tort à ces industries essentielles alors qu'elles battent déjà de l'aile.
[Français]
Dans la motion du Bloc, on dit qu'on devrait remettre en place un programme de diversification économique des régions forestières inspiré de celui que le gouvernement conservateur a aboli. C'est une autre manière de dire qu'il veut un programme pareil à celui qu'avait introduit le gouvernement libéral et que le gouvernement conservateur a aboli.
[Traduction]
Je dirai tout à l'heure quelques mots au sujet de ce programme que le bloc veut voir rétabli, comme le NPD, d'ailleurs, j'en suis sûr, si ce n'était du fait que le NPD a décidé de faire tomber le gouvernement en 2006. Les conservateurs ont fait du tort à l'industrie forestière en abolissant ce programme.
Les conservateurs ont fait du tort au secteur de l'automobile avec leur programme de remise ridicule et insensé qui nuit à notre industrie et à nos emplois. Ils lui font du tort avec l'accord de libre-échange avec la Corée. Dans sa forme actuelle, cet accord ne ferait rien pour lever les barrières non tarifaires et nuirait davantage à l'industrie canadienne. Les conservateurs n'ont pas investi un sou dans le secteur de l'automobile au Canada, alors que le précédent gouvernement libéral y avait investi quelque 300 millions de dollars.
Les conservateurs ont frappé l'industrie forestière, qui était déjà mal en point. Ils ont aussi frappé le secteur de l'automobile et l'industrie touristique, qui étaient aussi mal en point.
L'industrie touristique est dans un piteux état, parce que les Américains ne viennent plus en raison de la force du dollar. Qu'ont fait les conservateurs? Il ont aboli le programme de remboursement de la TPS aux visiteurs au moment où l'industrie en avait le plus besoin.
Étant donné la destruction totale de nos relations avec la Chine, la Chine n'a pas accordé au Canada le statut de destination approuvée. Elle l'a accordé à 80 autres pays. Ce n'est donc pas une mesure appliquée avec beaucoup de parcimonie. Mais les relations entre le Canada et la Chine sont dans un tel état que ce statut nous est refusé. Ainsi, des centaines de milliers de touristes chinois qui auraient voulu voyager au Canada ne peuvent pas venir.
En plus de ne rien faire, les conservateurs ont regardé ces secteurs clés en difficulté, qu'il s'agisse du secteur forestier, de l'industrie automobile ou du tourisme, et ils leur ont asséné d'autres coups. C'est inconcevable, ils n'ont rien fait et ils n'ont rien proposé pour aider ces industries.
Les conservateurs ont refusé, par exemple, de mettre en oeuvre la période de cinq ans que tous préconisent, y compris le Comité de l'industrie, dans le cadre du programme d'amortissement accéléré pour les secteurs de la fabrication et de la transformation. Le rapport du Comité de l'industrie contenait, je crois, 22 recommandations qui faisaient l'unanimité chez les partis. Il s'agit d'un excellent rapport et les conservateurs n'ont mis en oeuvre qu'une petite partie d'une des recommandations. Ils n'ont pas donné suite aux 21 autres.
Permettez-moi de dire quelques mots au sujet du programme libéral à l'intention de l'industrie forestière, un programme que le Bloc vante indirectement dans sa motion. Je dirai aux députés ce que ce programme aurait fait. Je demanderai ensuite aux députés du Bloc et du NPD s'ils auraient aimé ce programme.
Lorsque le NPD a fait tomber le gouvernement en 2006, nous avons perdu non seulement le programme de garderie et l'accord de Kelowna qui visait les Autochtones, mais aussi le programme de 1,3 milliard de dollars qui aurait grandement aidé le secteur forestier, un secteur qui a actuellement désespérément besoin de cette aide. Examinons les faits.
[Français]
Premièrement, on avait 150 millions de dollars pour appuyer les travailleurs et les collectivités. N'est-ce pas précisément ce que demande maintenant le Bloc?
[Traduction]
Que dire des 150 millions de dollars pour appuyer les travailleurs et les collectivités? Le NPD n'aurait-il pas aimé cette mesure? Voilà ce que nous proposions avant que le gouvernement vienne tout sabrer et nous ne pouvons guère compter sur le gouvernement pour qu'il rétablisse un tel programme.
[Français]
Deuxièmement, il y a le programme de technologie transformatrice de 215 millions de dollars. N'est-ce pas de cela qu'a besoin l'industrie forestière au Québec et ailleurs au Canada?
[Traduction]
Le NPD n'aime-t-il pas l'idée d'investir 215 millions de dollars dans un programme de technologies transformatrices qui fournirait une aide matérielle à l'industrie forestière et à tous les travailleurs de ce secteur qui risquent actuellement d'être mis à pied? Une telle mesure redonnerait espoir aux collectivités, à l'industrie, aux travailleurs, un espoir qui est réduit à néant par le politique de laissez-faire extrême du gouvernement, avec l'appui et l'encouragement du NPD.
[Français]
Troisièmement, pour l'innovation forestière et les produits à valeur ajoutée, c'est un total de 90 millions de dollars.
[Traduction]
La croissance des marchés du bois n'est-elle pas importante? N'avons-nous pas besoin de nouveaux marchés pour écouler notre bois, la Chine notamment, mais nos chances y sont maintenant minces, compte tenu du gouvernement actuel.
Le gouvernement libéral précédent s'était engagé à verser 66 millions de dollars pour développer les marchés du bois, 10 millions de dollars pour rehausser le niveau des compétences et 50 millions de dollars pour appuyer la bioénergie, exactement ce dont a aujourd'hui besoin l'industrie forestière.
[Français]
Toutes ces choses que demande maintenant le Bloc québécois étaient là, mais cela a été annulé en raison du comportement du Bloc québécois et du NPD en 2006.
[Traduction]
Pour terminer, je vais simplement soulever un point fondamental. Si notre dollar se maintient au niveau actuel, nous sommes à la veille d'une crise de l'emploi. Les récentes mises à pied ne sont en fait que la pointe de l'iceberg. Et il ne s'agit pas seulement de chiffres. Ces statistiques touchent en fait des parents et des amis de Canadiens habitant dans toutes les régions du pays.
Le gouvernement, fidèle à son extraordinaire attitude de laissez-faire, n'a pas daigné faire quoi que ce soit pour régler ce problème. Et comme si cela ne suffisait pas, il s'en est pris à ces industries au moment où elles étaient le plus vulnérables. C'est au NPD et au Bloc que revient en bonne partie la responsabilité de la crise de l'industrie forestière. En renversant le gouvernement libéral précédent, ils ont causé l'annulation d'investissements de quelque 1,3 milliard de dollars qui auraient aujourd'hui été injectés dans l'industrie forestière et qui assureraient le soutien des collectivités, de la population et des emplois qui sont en grande partie tributaire de l'industrie forestière.
:
Monsieur le Président, j'aimerais répondre à mon collègue, le député de Markham. Nous avons, lui et moi, débattu cette question à plusieurs reprises et voici une autre occasion de le faire.
Premièrement, j'aimerais lui poser deux questions simples. L'une d'entre elles concerne la déduction pour amortissement.
Mon collègue de Markham, qui a été banquier, sait bien que pour qu'une entreprise puisse profiter de la déduction pour amortissement, elle doit faire des bénéfices. Pour faire des bénéfices, il faut qu'il y ait un climat propice aux affaires, et c'est ce qui semble manquer dans le secteur forestier depuis plusieurs années.
C'est le gouvernement libéral qui a entamé les négociations avec la Corée, en 2005, je crois. Il pourrait peut-être en parler. Ces négociations viennent d'aboutir.
En ce qui a trait au programme des libéraux en faveur de l'industrie forestière, ses chiffres sont erronés. Il a dit qu'il s'agissait d'un programme de 1,3 milliard de dollars. En fait, il s'agissait plutôt de 1,4 milliard, dont 800 millions auraient été versés aux entreprises du secteur du bois d'oeuvre dans l'ensemble du pays.
Comme nous le savons, 5 milliards de dollars étaient en dépôt aux États-Unis. Comme ancien banquier, mon collègue sait que les banques aiment que leurs clients aient de quoi payer leurs obligations. La plupart de ces entreprises étaient au bord du gouffre financièrement parce qu'elles devaient payer un droit sur le bois d'oeuvre et étaient à court de liquidités.
De cette somme de 1,4 milliard, 800 millions devaient être versés aux entreprises du secteur du bois d'oeuvre dans l'ensemble du pays, ce qui les aurait aidées à rester à flot. Les 600 millions restant devaient être versés aux agences de développement économique, soit l'Agence de promotion économique du Canada atlantique, l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec, dont il est question aujourd'hui, l'Initiative fédérale de développement économique pour le Nord de l'Ontario et la Diversification de l'économie de l'Ouest. Cela aurait surtout permis d'aider les entreprises dans les secteurs dont il est question aujourd'hui.
Les libéraux ne l'ont pas mis en oeuvre. Ils auraient pu le faire. Mon collègue pourrait-il me dire pourquoi ils ne l'ont pas fait? C'est ce qui a obligé le gouvernement actuel a présenté le projet de loi dont le a saisi la Chambre dès l'arrivée au pouvoir des conservateurs.
:
Monsieur le Président, je partagerai le temps qui m'est alloué avec le député d'.
J'appuie cette importante motion sur le secteur manufacturier et les répercussions qu'a l'appréciation du dollar canadien sur ce secteur. Le secteur manufacturier canadien traverse une crise grave. Au cours des dix dernières années, le Canada est passé d'un excédent commercial de 12 milliards de dollars à un déficit commercial de 16 milliards de dollars. Nous avons été témoins de la perte de centaines de milliers d'emplois dans le secteur manufacturier. Ce secteur en perd des centaines d'autres chaque jour.
La part que représente le secteur manufacturierde dans l'ensemble de notre économie a reculé de quelque 25 p. 100 au cours des dix dernières années. Pourtant, notre économie dépend largement du secteur manufacturier qui fournit un emploi sur huit et qui donne du travail à plus de 2,4 millions de Canadiens. C'est un secteur clé de notre économie.
Pensons à notre histoire. Les Canadiens étaient perçus comme des scieurs de bois et des porteurs d'eau. Il a fallu de valeureux efforts et une volonté collective pour que nous décidions que nous pouvions en faire davantage. Certes, notre pays avait des ressources naturelles abondantes qui jouaient un rôle clé dans notre économie, mais il était dans l'intérêt de tous les Canadiens d'ajouter de la valeur à ces ressources naturelles. Aussi, en plus de pêcher du poisson, nous allions le transformer; en plus d'extraire les minerais du sol, nous allions les transformer. Non seulement allions-nous cultiver des produits agricoles, mais nous allions les transformer pour les consommer au pays ou les exporter à l'étranger.
Ce qui est plus important encore, nous allions ajouter de la valeur dans le secteur manufacturier, qui deviendrait l'un des principaux fournisseurs de certains produits clés dans le monde. Comme nous l'avons vu dans de nombreux secteurs de l'économie, le Canada a excellé. Notre succès n'est pas arrivé par accident. Nos parents et nos grands-parents ont travaillé pour créer un secteur manufacturier dynamique au Canada.
Nous assistons dernièrement, à cause de divers facteurs dont je parlerai dans un instant, à l'érosion du secteur manufacturier. Comment pourrons-nous soutenir une économie prospère et l'assiette fiscale nécessaire pour financer nos programmes sociaux, notre infrastructure et tout ce à quoi nous tenons, si nous perdons notre secteur manufacturier qui est à la fois précieux, dynamique et lucratif? C'est très préoccupant.
Je citerai d'autres statistiques concernant les pertes d'emploi dans ce secteur. Examinons différents domaines. Nous avons perdu 40 p. 100 des secteurs du textile et du vêtement. Nous avons perdu 16 p. 100 du secteur aérospatial, 32 p. 100 du secteur de la construction navale, 13 p. 100 du secteur des aliments et des boissons, 13 p. 100 de l'industrie de première transformation des métaux, 9 p. 100 du secteur du papier, 8 p. 100 des produits forestiers et 7 p. 100 de notre industrie automobile. Ces statistiques se traduisent par d'énormes pertes d'emploi et une grande insécurité pour un grand nombre de familles.
Ces pertes sont réparties à l'échelle du pays. Le secteur manufacturier a connu une baisse de 20 p. 100 en Nouvelle-Écosse et de 25 p. 100 dans la région de Kootenay, en Colombie-Britannique. La Colombie-Britannique a perdu 13 700 emplois. Les pertes sont énormes partout au pays dans le secteur manufacturier. Je sais que Toronto, ma ville, a perdu plus de 100 000 emplois dans ce secteur, ce qui a eu une énorme incidence sur de nombreuses familles de la région.
Jetons un coup d'oeil aux causes. Cette motion fait état de la vigueur du dollar. De toute évidence, la vigueur de notre devise entraîne des pertes d'emploi et constitue une source de stress pour tous les secteurs de l'économie qui exportent ou qui dépendent des investissements étrangers, notamment le tourisme et le secteur culturel. La hausse du dollar canadien a une énorme incidence sur l'économie.
Comme la députée l'a indiqué dans la motion, je réitère que le libre-échange et les accords commerciaux mal négociés constituent un des problèmes. Le gouvernement précédent a entamé nombre d'accords de libre-échange. Il a notamment amorcé un accord avec la Corée, dont l'actuel gouvernement poursuit la négociation, alors que nous accusons déjà un énorme déficit commercial. Dans le secteur de l'automobile, par exemple, le déficit commercial du Canada se chiffre aujourd'hui à 1,7 milliard de dollars et le Canada perd actuellement des milliers d'emplois précisément à cause de ce déficit commercial avec la Corée. Pourtant, le gouvernement précédent a cru et le gouvernement actuel croit lui aussi qu'il faut simplement continuer à exporter des emplois à l'étranger, notamment en Corée, sans exiger l'équilibre commercial ici-même au Canada.
Nous avons également vu le gouvernement précédent et l'actuel gouvernement donner carte blanche aux entreprises en leur accordant des réductions d'impôt, sans y assortir de conditions et sans exiger que ces impôts soient réinvestis dans la collectivité pour la création d'emploi et la recherche et le développement. Le gouvernement fait purement et simplement des cadeaux aux entreprises dont certaines, comme les banques et les sociétés pétrolières et gazières, enregistrent à l'heure actuelle des profits phénoménaux et n'ont certainement pas besoin d'allégements fiscaux qui ne feront qu'accentuer la flambée du dollar. Cette politique financière nuit aussi au secteur manufacturier canadien.
Le gouvernement actuel continue de réduire les impôts et ne semble pas être conscient de la crise dans le secteur manufacturier canadien, ni de ce que cela signifie pour les travailleurs qui perdent leurs emplois et pour les familles.
Quand je parle de cela pendant la période des questions, on me répond qu'il y a plein d'emplois créés partout au Canada. Or, si on se penche sur la situation des gens qui perdent leur emploi dans le secteur manufacturier, des emplois bien rémunérés et qui offrent des avantages sociaux qui aident les travailleurs à subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille, on constate qu'ils se retrouvent avec des emplois à faible rémunération et sans sécurité d'emploi dans le secteur tertiaire. Ce ne sont pas des emplois qui permettent aux travailleur de vivre au-dessus du seuil de la pauvreté. C'est une des raisons pour lesquelles j'ai présenté un projet de loi qui vise à établir le salaire minimum national à 10 $ l'heure.
Un autre facteur néfaste pour les travailleurs du secteur manufacturier qui perdent leur emploi est l'érosion de notre programme d'assurance-emploi. L'ancien gouvernement s'est approprié des milliards de dollars payées par les travailleurs et les employeurs sous forme de cotisations, des sommes qui auraient dû être remises aux travailleurs sous forme de prestations en cas de perte d'emploi. Ce ne fut pas le cas.
Aujourd'hui, à Toronto, environ 20 p. 100 seulement des travailleurs sans emploi reçoivent des prestations d'assurance-emploi. Cela signifie que 80 p. 100 des travailleurs cotisent à un programme, mais ne peuvent pas recevoir les prestations quand ils en ont besoin.
Le secteur manufacturier canadien est en crise. Cette crise ne touche pas seulement les travailleurs de ce secteur, mais bien tous les Canadiens. Il s'agit d'un secteur de haute technologie et à forte valeur ajoutée qui est d'une importance capitale pour notre économie. Aucun autre pays n'ouvre toutes grandes les portes en disant « laissons le marché décider ». Les autres pays défendent leur secteur manufacturier. Ils veulent plus d'investissements. Ils veulent renforcer leur secteur manufacturier pour le bien de leur population.
Par conséquent, j'appuie la motion et j'exhorte les députés à l'adopter.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre part à ce débat sur ce problème des fermetures de manufactures au Canada, que ce soit dans le domaine forestier ou dans celui du textile.
Le Parti conservateur aime se vanter en disant que le taux de chômage est le plus bas depuis les 30 dernières années. Cependant, il y a un problème. Le taux de chômage est peut-être le plus bas, mais il ne dit pas que des gens sont obligés d'avoir trois emplois afin de gagner assez d'argent pour nourrir leur famille. Ils sont obligés de travailler dans un restaurant le jour, dans un autre restaurant le soir et dans un autre la fin de semaine. Ce parti ne parle pas du fait que les familles ont perdu des bons emplois pour se retrouver dans des emplois qui les paient au salaire minimum.
Ce serait drôle de faire une étude. Le gouvernement a les moyens de la faire puisqu'il a eu 14 milliards de dollars de surplus cette dernière année. Il devrait faire une étude pour savoir où les emplois sont allés. Je suis certain qu'ils ne sont pas tous allés en Alberta, à Fort McMurray ou à « Fort MakeMoney », comme on l'appelle. Ils se sont plutôt transformés en des emplois où les salaires sont minimes, de sorte que les gens sont obligés d'en avoir deux ou trois. On peut effectivement dire que le taux de chômage a baissé, mais il faut aussi tenir compte des revenus qui reviennent aux familles.
Ces dernières années — cela a commencé lorsque le Parti libéral formait le gouvernement —, on a eu le problème du bois d'oeuvre. Pendant des années, jusqu'à ce qu'on le règle avec les États-Unis, ce problème a handicapé les compagnies forestières et leur a fait du mal. Lorsque les conservateurs sont arrivés au pouvoir, ils ont décidé que 4 milliards de dollars feraient l'affaire, même si les Américains nous devaient 5 milliards de dollars. On a alors perdu 1 milliard de dollars au profit des Américains. C'est bien beau, car on a de l'argent en masse au Canada et on nage dans les surplus. Plutôt que d'investir cet argent dans les infrastructures des villes et des villages, le gouvernement conservateur le donne aux Américains à raison de 1 milliard de dollars, sans problème. Et il pense ensuite qu'il a réglé le problème. Il ne l'a toutefois pas réglé, car après cela, les compagnies ont été touchées.
Par exemple, chez nous, en octobre 2005, lorsque la compagnie Smurfit-Stone a fermé ses portes à Bathurst — comme c'est arrivé à New Richmond —, des emplois ont été perdus et cela a vraiment fait mal aux communautés. Il s'agissait d'emplois dans un moulin à papier qui existait à Bathurst depuis au moins 100 ans. Anciennement, il s'agissait de la Consolidated-Bathurst. Cela existait depuis plusieurs années.
Un problème entre autres est survenu. Le Canada et les gouvernements n'ont pas été vigilants dans le passé quant au libre choix de la vente de nos compagnies aux entreprises étrangères. Par exemple, on a vendu une compagnie à une entreprise américaine, la Stone, qui a ensuite été achetée par la Smurfit, qui est finalement devenue la Smurfit-Stone. Tout d'un coup, une bonne journée, à New York, dans leurs bureaux administratifs, les dirigeants de cette compagnie se sont dit qu'ils avaient assez de production et, en regardant sur la carte géographique, qu'ils allaient fermer les moulins à papier de Bathurst et de New Richmond, point à la ligne. C'est fini, on a fait maison nette.
On transfère la coupe de bois en forêt à une autre compagnie qui appartient à l'étranger. Prenons par exemple la UPM qui a acheté la compagnie de Miramichi. La coupe de bois va à Miramichi. C'est alors que l'usine UPM décide de fermer ses portes de 9 à 12 mois. Six cents employés sont mis à la porte pour 9 à 12 mois. Maintenant, on apprend que la coupe de bois est embarquée sur des bateaux à Belledune et envoyée en Finlande parce que la Russie refuse de fournir le bois à la Finlande. Et c'est nous qui en payons le prix. On peut voir pourquoi les compagnies canadiennes ont fermé: les compagnies étrangères s'occupent de leur pays en premier.
J'ai personnellement écrit une lettre au du Canada et au leur demandant ce que notre collègue libéral du a demandé plus tôt: ne devrait-il pas y avoir un sommet pour discuter de la situation? J'ai aussi écrit une lettre au premier ministre du Nouveau-Brunswick, Shawn Graham, un libéral, pour demander la même chose: pourquoi ne réunissez-vous pas tous les joueurs autour d'une même table, soit l'industrie, les syndicats, les gouvernements et les personnes de la région? Je leur ai suggéré de réunir ces gens autour d'une table pour qu'ils puissent discuter de cet important problème.
Je n'étais pas trop fier de la réponse du premier ministre du Nouveau-Brunswick. Il a répondu tout simplement qu'on est chanceux d'avoir ces compagnies parce que sinon ce serait pire. Fermer l'usine, prendre le bois et l'envoyer en Finlande, ce serait pire que ça? Il est honteux et scandaleux que nous ayons perdu nos emplois.
De plus, on perd nos ressources qui sont envoyées dans des pays étrangers. Ce n'est pas assez qu'ils viennent fermer nos compagnies, en plus, ils disent que si nous voulons acheter leurs compagnies, il ne faut pas compétitionner avec eux. Comment une compagnie de papier ne peut-elle pas faire compétition à une autre compagnie de papier? Ils viennent nous dire qu'elle est fermée et de les oublier. C'est ce qu'ils nous ont dit.
Ce n'est pas seulement en Finlande qu'ils envoient le bois du Nouveau-Brunswick, mais aussi à Chicago. Lors de ma tournée, j'ai été à Hearst et à Kapuskasing, en Ontario, où le même problème existe. Ils ferment les moulins à scie, le bois va aux États-Unis et ils perdent leur bois. Je suis certain qu'il se passe la même chose au Québec et que le bois s'en va ailleurs.
Le gouvernement n'est pas proactif. Il ne fait absolument rien pour arrêter cela. La seule chose qu'il nous dit est que cela pourrait être pire.
La semaine dernière, on apprenait ceci au sujet d'une compagnie de textile au Nouveau-Brunswick. Il s'agit de Fils Fins Atlantique de Pokemouche dans la circonscription d' et dans la région de Restigouche, à Atholville. Elle emploie environ 300 personnes. Cette compagnie fait affaire avec l'Amérique du Sud. Cette dernière impose une taxe de 15 p. 100. Avec le taux de l'argent qui est maintenant élevé et cette taxe de 15 p. 100, elle ne peut pas arriver. L'industrie et les syndicats demandent une entente pour enlever ces 15 p. 100 et avoir une entente bilatérale qui est déjà négociée depuis quelque temps mais qui n'a pas été signée pour aider ces compagnies à avoir de nouveaux emplois. Combien de compagnies de textile ont également fermé au Québec? Elles ferment partout.
Le gouvernement conservateur a le front de se vanter devant nous en disant que l'économie va bien au Canada. Je peux dire que l'économie ne va pas si bien que cela dans les régions rurales et dans les régions où, comme chez nous, il n'y a quasiment plus de pêche. C'est aussi le cas dans la Péninsule acadienne que dans le sud-est du Nouveau-Brunswick ou en Nouvelle-Écosse. Le secteur forestier est en train de fermer en raison des compagnies étrangères qui achètent nos compagnies, qui ferment leurs portes et qui repartent ou envoient notre bois chez eux.
Le gouvernement fédéral ne fait absolument rien. Le gouvernement libéral, qui a été au pouvoir 13 ans, ne peut pas non plus se vanter. Cette histoire voulant qu'il ne soit pas au pouvoir parce que le NPD l'a fait tomber est de l'histoire ancienne. Vous n'êtes pas au pouvoir parce que les Canadiens vous ont mis à la porte. Vous avez fait des scandales, vous avez volé l'argent des citoyens et c'est pour cette raison que vous avez été mis à la porte. Ce sont les citoyens qui l'ont fait et non le NPD. On a donné la chance aux citoyens de voter et ils vous ont mis à la porte. Vous avez eu 13 ans pour régler nos problèmes dans nos régions.
Les conservateurs n'ont à se vanter de rien. Depuis qu'ils sont au pouvoir, des moulins à scie, des moulins de papier et des industries du textile de partout dans les régions rurales ferment tous les jours. De plus, il n'est pas vrai que les gens de chez nous veulent tous aller en Alberta, même si beaucoup vont y travailler. Beaucoup vont dans l'Ouest, en Saskatchewan et dans les Territoires du Nord-Ouest. En même temps, toutefois, ils veulent aussi vivre chez eux. Ils ont des familles et ils voudraient pouvoir travailler chez eux. Ils le méritent aussi.
Je demande au gouvernement de mettre les joueurs ensemble, de mettre sur pied une stratégie et de ne pas le faire l'année prochaine. Comment arrêter le fléau de la fermeture et de la vente de nos compagnies canadiennes? On pourrait peut-être les donner à des gens de chez nous? On devrait peut-être commencer à créer des coopératives et les donner aux gens des régions capables de mener leur propre production. On devrait être capables de créer des emplois chez nous, plutôt que d'avoir des fermetures comme on en a à gauche et à droite. Les gouvernements essaient de se vanter d'avoir un bon record, mais sur le terrain, il y a des endroits où cela ne fonctionne pas. Dans certains endroits au Canada, les régions rurales ont été oubliées.
Il est à souhaiter qu'il y aura des mesures qui seront prises pour aider les travailleurs et les travailleuses qui ont perdu leur emploi, que ce soit à la compagnie Fils Fins, dans l'industrie forestière ou ailleurs.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de Chambly-Borduas.
Pourquoi, aujourd'hui, sommes-nous tenus de débattre de cette motion sur le secteur manufacturier? C'est parce que le Bloc québécois a décidé qu'on ne pouvait pas accepter que l'Énoncé économique du ministre des Finances n'ait tenu aucunement compte de la réalité de la crise manufacturière et forestière au Canada. Ce n'est pas une nouvelle d'hier matin.
Il y a un an à peu près, en février 2007, le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie a produit un rapport unanime intitulé « Le secteur manufacturier: Des défis qui nous forcent à agir ». Le président du comité, qui est un député conservateur, le député d', et tous les députés membres du comité, tous partis confondus, ont jugé que ce rapport méritait d'être appuyé par le gouvernement.
En voici un extrait — c'était en février 2007, il y a près d'un an:
Alors que le reste de l'économie est généralement très dynamique, beaucoup d'industries manufacturières ont du mal à demeurer concurrentielles dans le contexte, notamment, de l'appréciation de plus de 40 % du dollar canadien par rapport au dollar américain en à peine quatre ans, de la montée et de la volatilité des coûts de l'énergie, de l'intensification de la concurrence mondiale, surtout celle de la Chine et de l'Inde, et d'une réglementation excessive et inefficiente.
On disait aussi:
Le Comité estime que le gouvernement du Canada doit se fixer comme objectif national de préserver la compétitivité du secteur manufacturier et devrait rapidement donner suite aux recommandations présentées ici, compte tenu de la gravité des difficultés que vit le secteur.
Les députés du Bloc québécois membres du comité, dont j'étais, ont de bonne foi appuyé ce rapport parce qu'on y retrouvait l'ensemble d'une stratégie industrielle nécessaire au Canada pour donner une chance à l'industrie manufacturière. Maintenant, en novembre 2007, près d'une année plus tard, et, surtout, après l'Énoncé économique dans lequel le gouvernement a fait fi de toutes les recommandations du comité, la moitié d'une recommandation sur l'amortissement accéléré a suivi dans le dernier budget. Il en reste donc vingt-et-une et demie à mettre en place, et d'aucune façon l'attitude actuelle du gouvernement nous donne bon espoir à cet égard.
Le gouvernement fait comme si l'économie allait bien. Il nous répète à satiété que le taux de chômage a baissé. Dans ma circonscription, quand on passe systématiquement d'emplois de 15, 18, 20 ou 22 $ de l'heure à des emplois de 8, 10 ou 12 $ de l'heure, on ne trouve pas cela intéressant. Il y a eu dans ma circonscription, seulement depuis l'élection de 2006, la fermeture de Bermatex dans le domaine du textile, de Consoltex, de Baronet en Beauce et aussi d'une scierie dans ma circonscription, à Saint-Juste-de-Bretenière. Il y a aussi eu la fermeture de Whirlpool avant cette période de 2006. Des centaines d'emplois ont disparu. Le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie a fait un rapport unanime sur ce sujet — avec l'appui de tous les partis —, mais le gouvernement est toujours incapable d'y donner suite. On pourrait se demander comment il se fait qu'il a fait cela. Peut-être que ce sont seulement les conservateurs actuellement au gouvernement qui pensent qu'il ne faut pas agir.
Voici un extrait d'un commentaire de M. Poloz, premier vice-président, Affaires générales, et économiste en chef à EDC, Exportation et développement Canada: « Les entreprises exportatrices canadiennes traversent une période difficile, leur croissance ayant été minime depuis quatre ans. » Minime depuis quatre ans! Les conservateurs ont poussé l'odieux jusqu'à mettre, à la page 30 de l'Énoncé économique du ministre des Finances, un tableau qui s'intitule « Croissance du PIB manufacturier réel par secteur depuis décembre 2005 ». Il y a un seul secteur positif quant à la croissance, et c'est celui du pétrole. Tous les autres secteurs, machines, papier et impression, plastique, caoutchouc et produits métalliques, aliments et boissons, première transformation des métaux, textiles, vêtements et cuirs, bois, meubles et produits minéraux non métalliques, véhicules automobiles et pièces, tous ces secteurs sont négatifs, et c'est de pis en pis du premier jusqu'au dernier.
À la page 29 de l'Énoncé économique, c'est écrit:
Le secteur manufacturier a été le plus durement touché ces deux dernières années: depuis décembre 2005, sa production réelle a diminuée de plus de 3 p. 100, et au-delà de 130 000 emplois ont été perdus.
Comment un gouvernement élu, qui dit qu'il est capable de gérer l'économie correctement, évite-t-il toutes mesures? Il ne s'agit pas d'un problème qui est né hier matin; c'est un problème qui existe depuis plusieurs années et qui a été signalé unanimement par le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie, par des députés de tous les partis, incluant des députés conservateurs, dont le président du comité lui-même qui faisait les constats que j'ai énoncés plus tôt.
Ce n'est pas tout. Dernièrement, le premier ministre du Québec et celui de l'Ontario ont dit la même chose, à savoir qu'il fallait que le gouvernement fédéral fasse sa part. Dans un éditorial du journal Le Soleil intitulé « L'insensible Harper », Mme Breton dit:
Il serait temps que [le premier ministre] voie les lézardes dans l'économie canadienne et agisse. Comment le premier ministre peut-il affirmer que l'économie du pays est solide comme le Bouclier canadien lorsque des milliers d'emplois ont été perdus dans les secteurs manufacturiers et forestiers et que d'autres sont menacés par la montée vertigineuse du huard? Certes, le premier ministre n'a pas à s'immiscer dans les responsabilités qui incombent à la Banque du Canada. C'est un fait, il n'appartient pas aux politiciens mais bien à la Banque du Canada de déterminer la politique monétaire et les taux d'intérêt.
Il peut utiliser une multitude de moyens. Il y a l'ensemble du rapport du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie. Il est là, il n'avait qu'à le mettre en place. Il n'avait qu'à faire dire, par son ministre des Finances, en toute logique suivant la page 30 de l'Énoncé économique, que pour faire face à ces problèmes, pour les conjurer et pour trouver des solutions, il allait mettre en place un certain nombre des recommandations adoptées à l'unanimité par des députés de cette Chambre. Cependant, il n'en a pas eu le courage.
On doit chercher la raison propre à cette situation. Je n'en vois qu'une: le gouvernement conservateur ne s'aligne que sur la promotion des sociétés pétrolières. En effet, ça va très bien pour elles actuellement sur le plan économique. Il y a une économie à deux vitesses complètement différentes au Canada, actuellement. Il y en a une dans l'Ouest, où les sociétés pétrolières croissent très rapidement; et l'autre est dans l'Est, au Québec et en Ontario, où l'on vit une situation très difficile sur le plan de l'emploi manufacturier. C'est très étonnant et très choquant que le gouvernement conservateur n'ait vu aucune mesure à prendre parmi toutes celles qui lui a recommandées le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie. J'y reviens encore, parce que cela m'apparaît vraiment important qu'on le fasse.
Je poursuis dans la continuité des oppositions. M. Jean-Paul Gagné, éditorialiste du journal Les Affaires, dans une lettre au ministre des Finances du Canada, écrivait ceci: Permettez-moi toutefois de vous redire que ces baisses de taxes sont mal adaptées. Monsieur le premier ministre, qui a une maîtrise en économie, et vous-même avez dû apprendre à l'université qu'une baisse de TPS encourage la consommation qui porte en grande partie sur des produits importés, activité qui contribue peu à la croissance économique du Canada.
Les gens se sont rendu compte que la conséquence de la baisse d'un point de pourcentage de la TPS est un transfert d'argent directement vers la Chine. Cela n'a d'aucune façon donné à notre industrie manufacturière la chance de concurrencer, de produire à des coûts compétitifs les biens qui pourront être achetés. D'aucune façon l'attitude du gouvernement conservateur n'a été en ce sens. Cela a été le libre marché total, de sorte qu'on offre quasiment des subventions à l'emploi à l'étranger, ce qui m'apparaît tout à fait inacceptable.
Je reviens à ce que disait M. Gagné, et qui s'adresse au : Vous avez placé l'intérêt électoraliste avant la gouvernance économique et le fédéralisme de coopération. L'avenir de plusieurs provinces et même du pays est menacé, parce que les pouvoirs publics n'investissent pas assez dans l'éducation et l'innovation.
On constate qu'il y a ici une réprobation générale de la part du Comité de l'industrie, des sciences et de la technologie, du premier ministre du Québec, du premier ministre de l'Ontario, de l'éditorialiste en question et surtout des gens qui vivent des situations difficiles dans chacune des entreprises qu'on a rencontrées.
La semaine dernière, pendant la semaine de relâche, partout on a entendu des nouvelles, à savoir que cela allait très mal dans les scieries, que notre industrie forestière avait besoin que le gouvernement fédéral bouge. En ce qui concerne l'industrie manufacturière, il y a eu des messages semblables, et d'aucune façon on n'a vu le gouvernement aller de l'avant en ce sens.
C'est pourquoi, aujourd'hui, le Bloc québécois a saisi la Chambre de cette motion. Nous espérons que nous aurons l'appui d'une vaste majorité de députés en cette Chambre, des libéraux, des néo-démocrates et des conservateurs qui vivent aussi cette réalité dans leurs circonscriptions. Car il y a des conservateurs, des gens du Québec, des gens qui vivent de l'industrie forestière, des gens de l'industrie manufacturière qui veulent qu'on dise au gouvernement fédéral de refaire ses devoirs, que c'est important. Ils veulent qu'on lui dise que l'Énoncé économique ne traite pas des vrais problèmes, qu'il y a des problèmes profonds et qu'il a la marge financière pour y faire face. De fait, il a les milliards de dollars nécessaires pour y faire face, il a la stratégie industrielle proposée par le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie. L'ensemble du gouvernement détient cette mesure. Il faut que le premier ministre et le ministre des Finances refassent leurs devoirs pour s'assurer que demain, on ne sera pas devant une hécatombe qui sera la conséquence de l'inaction du gouvernement conservateur.
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Monsieur le Président, je veux d'abord féliciter et remercier mon collègue de de son intervention, de son discours et également, bien sûr, du travail extraordinaire qu'il a fait au moment où il était porte-parole de notre parti en matière de ressources humaines et de développement social, comme il le fait maintenant en matière de finances.
Comme pour le reste en cette Chambre, nous tentons toujours d'être disciplinés par respect pour nos collègues qui sont ici. J'apprécierais que nos collègues en fassent autant aujourd'hui par respect pour cette Chambre.
Précédemment, mon collègue a bien indiqué qu'il y a là un choix politique évident du Parti conservateur qui repose sur les mêmes piliers que ceux du gouvernement Bush, aux États-Unis. C'est donc dire que l'économie doit prendre sa force sur toute l'industrie militaire et l'industrie pétrolière. Mon collègue l'a bien illustré. Ce qui dope présentement l'économie à l'EPO, c'est l'EPO du pétrole. C'est actuellement le seul secteur qui donne de l'énergie à l'économie canadienne, puisque tous les autres secteurs sont en difficulté, plus particulièrement le secteur manufacturier et le secteur forestier.
Je dirais à nos collègue du Québec du Parti conservateur — et je dirais la même chose aux libéraux — que lorsque nous, du Bloc québécois, nous présentons dans des assemblées et des réunions quelconque, les gens nous disent tout le temps que nous avons l'air de travailler très fort. Je leur dit toujours qu'au Bloc québécois, nous sommes obligés de travailler fort parce que nous travaillons pour 75 députés, alors que nous ne sommes que 49 députés. Pourquoi? C'est parce qu'il y a des députés des partis fédéralistes qui travaillent carrément contre les intérêts de la population, se souciant d'abord des intérêts des puissants, particulièrement des pétrolières. C'est évident. Ce n'est pas seulement au niveau du discours.
Mon collègue l'a indiqué tantôt. Allons voir à la page 30 de l'Énoncé économique. Tous les secteurs d'activité sont là. Présentement, le seul qui obtient le soutien financier constant du gouvernement canadien, c'est l'industrie pétrolière, ceux que j'appellerais les barons du pétrole.
Pendant ce temps, au Québec, notre économie est basée particulièrement sur l'industrie manufacturière. Le secteur manufacturier est tellement crucial qu'il y a au Québec trois fois plus de revenus qui proviennent du secteur manufacturier que ce que l'Alberta, par exemple, peut dégager avec le secteur pétrolier, soit 536 000 emplois pour une masse salariale de 22 milliards de dollars.
C'est donc dire l'impact économique que le secteur manufacturier a au Québec, un secteur qui représente 90 p. 100 des exportations internationales. Ainsi, des 69 milliards de dollars d'exportation, 63 milliards de dollars proviennent du secteur manufacturier.
La production de biens génèrent le plus de richesses au Québec. Or, qu'on n'accepte pas de mesures pour dynamiser à nouveau le secteur manufacturier, il s'agit en soi de politiques qui viennent carrément à l'encontre des intérêts du Québec.
Pour illustrer mon propos, je rappellerai que 135 000 emplois manufacturiers ont été perdus au Québec, soit l'équivalent de 1 travailleur sur 5, et ce, depuis le 31 décembre 2002. C'est 65 000 emplois perdus depuis l'arrivée de conservateur.
Ce matin, nos collègues nous énuméraient les mesures pour venir en aide au secteur manufacturier. Ils auraient été bien mieux de ne pas en mettre en place parce que j'ai l'impression que les mesures qu'ils ont établies ont davantage nui au secteur manufacturier qu'elles ont pu lui aider.
Un collègue disait: « Ne nous dites pas ce qui s'est passé, dites-nous ce que vous allez faire ». Vous vous êtes engagés — et vous le faites encore aujourd'hui — à venir en aide au secteur manufacturier, mais vous n'annoncez rien.
La motion du Bloc, proposée aujourd'hui, a l'avantage d'amener chacun des partis à prendre position pour obtenir des mesures concrètes en vue de venir en aide au secteur manufacturier. Au Québec, environ 275 000 emplois ont été perdus strictement dans le secteur manufacturier.
Parlons maintenant de la crise forestière. Entre mai 2002 et avril 2005, les pertes dans les scieries et les papetières ont totalisé 10 000 emplois. C'était avant 2005. Depuis avril 2005, 21 000 emplois de plus ont été perdus. Ce sont les conservateurs. Les derniers députés qui ont été élus lors des élections partielles sont des députés conservateurs. J'y reviens souvent, parce que c'est important que les citoyennes et les citoyens se rendent compte qu'il y a des gens en cette Chambre qui se sont fait élire par le truchement de plates-formes qui faussent carrément la vérité. Le député de s'est fait élire en disant à l'industrie forestière qu'il leur viendrait en aide, et en lui demandant de le placer au pouvoir dans ce gouvernement. Son premier discours en Chambre était un discours d'idolâtrie envers son chef. Il parlait d'« un certain Albertain ». Il a utilisé à peu près tous les qualificatifs pour le glorifier, mais il n'a jamais utilisé de qualificatifs pour dire les mesures devant être prises et pour donner de la dignité aux gens qu'il représente dans son comté. La seule façon de donner de la dignité, c'est d'apporter des mesures concrètes à l'industrie forestière.
Ces mesures concrètes, on les retrouve dans la motion. Voici les solutions: un meilleur soutien fiscal à la recherche et au développement, une attention particulière aux régions-ressources, un investissement dans le développement de nouveaux produits. On aurait pu en remplir des pages, mais on a résumé cela dans une seule motion. Voteront-ils pour cela aujourd'hui? C'est la journée de vérité pour les gens qui se sont fait élire en disant qu'ils viendraient en aide à ces travailleurs et à ces entrepreneurs.
Plus tôt, un collègue a parlé de l'assurance-emploi. On vient d'indiquer les mesures concrètes pour venir en aide à l'industrie. Toutefois, lorsque la fatalité rattrape les travailleurs par des pertes d'emplois. Ceux-ci sont d'accord pour retourner au travail. Ce sont des gens vaillants qui veulent travailler. Ils vont donc suivre des cours et assister à des sessions de réintégration au travail, lorsqu'il y a de l'emploi. Que se passe-t-il lorsqu'il n'y a pas d'emplois?
Deux malheurs se sont abattus sur eux. D'abord, ils se sont retrouvés avec un gouvernement libéral qui a massacré le programme d'assurance-emploi. Ensuite, le gouvernement conservateur, lui, a trahi ses engagements, à savoir qu'il restaurerait le programme d'assurance-emploi, notamment en mettant sur pied une caisse autonome d'assurance-emploi de sorte que le gouvernement cesse de tripoter dans la caisse et s'en serve à d'autres fins. Pourtant, il y a des travailleurs âgés qui n'ont plus aucun revenu, qui se retrouvent prestataires de l'aide sociale, alors qu'ils ont contribué à l'assurance-emploi toute leur vie. Le gouvernement libéral a éliminé le PATA, et les conservateurs s'étaient engagés à le remettre sur pied. Pourtant, ils maintiennent la position du gouvernement libéral.
C'est la même chose en ce qui concerne l'assurance-emploi. Il y aura, à la fin de ce mois-ci, la deuxième heure du débat en troisième lecture du projet de loi . Ce projet de loi vise à restaurer le régime d'assurance-emploi afin de donner des prestations aux gens qui ont contribué à la caisse et qui sont les seuls, avec leurs employeurs, à y avoir contribué. Et il y a toutes les sommes d'argent nécessaires pour ce faire. De fait, il y a encore 3 300 000 000$ de surplus cette année, soit ce qu'il faut pour pouvoir répondre aux obligations du projet de loi . Pourtant, le gouvernement continue à imposer des mesures contraignantes aux travailleurs qui perdent leur emploi.
J'invite à mon tour mes collègues à voter pour la présente motion, afin d'amener ce gouvernement à prendre des mesures concrètes pour aider les deux secteurs d'activité, soit les secteurs manufacturier et forestier, à se sortir du pétrin.
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Monsieur le Président, je suis heureux de parler de l'économie canadienne et de la grande utilité des politiques et des initiatives du gouvernement conservateur pour les fabricants canadiens et les membres de notre industrie forestière.
Il y a moins de deux ans, les Canadiens ont voté pour du changement. Ils ont voté pour un gouvernement ayant des priorités claires. Ils ont voté pour du leadership, pour un comportement responsable et pour de l'action. C'est exactement ce que le gouvernement conservateur leur a donné. Le gouvernement s'est attelé à la tâche, il a assumé ses responsabilités et il obtient des résultats.
Grâce au leadership de notre , l'économie du Canada ne s'est jamais si bien portée. Contrairement à ce que les beaux discours des partis d'opposition laissent entendre, l'économie canadienne est d'une solidité à toute épreuve. Nous n'avons qu'à faire la comparaison avec la plupart de nos partenaires commerciaux les plus près. Ils sont en butte à de l'incertitude économique et la récession les guette.
Le Canada affiche maintenant le taux de chômage le plus faible en 33 ans, soit 5,8 p. 100. Le Québec connaît lui aussi le taux de chômage le plus bas depuis des années. Cette année seulement, le nombre d'emplois au Canada a augmenté de près de 350 000; la plupart sont des emplois à temps plein, de qualité et qui payent bien. L'investissement des entreprises connaît un essor et la période d'expansion économique actuelle est la deuxième en durée de l'histoire du Canada.
Nous sommes le seul pays du G7 à dégager de manière continue des excédents budgétaires et à diminuer le fardeau de sa dette. Le gouvernement continue de rembourser la dette, et les économies d'intérêts ainsi réalisées seront remises aux Canadiens qui travaillent fort sous forme de réductions d'impôts, semblables aux réductions de 60 milliards de dollars annoncées par le il y a tout juste deux semaines. Soit dit en passant, le Bloc hypocrite a voté contre.
Notre économie continue de croître à un bon rythme. Durant le deuxième trimestre de 2007, l'économie canadienne a connu une croissance de 3,4 p. 100. La croissance durant le premier trimestre avait été de 3,1 p. 100. Les prévisionnistes du secteur privé s'attendent à une croissance solide soutenue au cours des 5 prochaines années. Le monde mise sur le Canada, et avec raison.
Qui est responsable de cette réussite? La réponse est fort simple. Il s'agit des Canadiens de tous les milieux et de partout, ceux qui, chaque jour, développent nos secteurs primaires et y ajoutent de la valeur, ceux qui travaillent dans le secteur manufacturier, ceux qui innovent et font de le recherche-développement dans nos écoles et nos universités, ceux qui entretiennent notre infrastructure essentielle, ceux qui oeuvrent dans l'industrie de la construction, et tous ces autres Canadiens qui fournissent les biens et services qui caractérisent notre pays à l'heure actuelle.
C'est grâce à ces Canadiens que nous pouvons dire avec fierté que les citoyens d'un océan à l'autre bâtissent un Canada meilleur, plus sûr et plus fort.
Quel a été le rôle du Bloc québécois dans l'atteinte de ces réussites économiques? La réponse, c'est qu'il a été et sera toujours un simple témoin. Le Bloc sera toujours relégué aux banquettes de l'opposition et ne pourra jamais faire quoi que ce soit de concret pour la belle province.
Contrairement au parti qui sera toujours d'une opposition proverbiale, le gouvernement comprend le rôle vital que joue le secteur manufacturier. Nous avons reconnu les défis qu'il devait relever et nous avons agi de manière à assurer des résultats.
Le secteur de la fabrication donne du travail à plus de deux millions de personnes dans nos villes et nos localités rurales, dans des petites entreprises et des grandes sociétés. Ce secteur représente, directement, un sixième de notre économie. Les retombées économiques de ce secteur important se répercutent sur l'ensemble de l'économie. Il n'y a aucun doute qu'il est essentiel d'avoir un secteur de la fabrication solide pour nous assurer d'une économie nationale dynamique.
Si le Bloc avait vérifié la question, il aurait constaté que des solutions ont déjà été proposées pour presque tous les éléments de sa motion, soit dans le rapport sur la fabrication du Comité de l'industrie, soit lors d'importantes annonces du gouvernement conservateur touchant des questions économiques ou proposant des innovations.
Le Comité de l'industrie, des sciences et de la technologie, qui comptait deux membres bloquistes, a entendu des témoins raconter combien ce secteur vital a connu de difficultés au cours des dernières années, en raison notamment des prix des denrées plus élevés et moins stables, d'une intense compétition internationale et d'un ralentissement de l'économie des États-Unis. Les industriels canadiens ont dû en outre composer avec une hausse rapide du dollar canadien.
En février dernier, mon bon ami et collègue, le député d', qui est aussi président du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie de la Chambre des communes, a présenté les conclusions de l'étude de notre comité sur les défis qui attendent le secteur de la fabrication au Canada. Le comité a entendu plus de 100 témoins. Grâce au travail acharné du député d'Edmonton—Leduc, le comité a présenté 22 recommandations unanimes au gouvernement. Ces recommandations portent sur la fiscalité, l'énergie, la main-d'oeuvre, le commerce et la protection du droit à la propriété intellectuelle, ainsi que sur les politiques relatives à la réglementation, à l'infrastructure, à la R et D et à la commercialisation.
Quelle a été la réponse du gouvernement conservateur? Dans le budget de 2007, nous avons réussi à mettre en oeuvre 21 des 22 recommandations, ce qui explique pourquoi beaucoup jugent ce budget le plus favorable au secteur manufacturier jamais présenté. Bien avant que le Bloc québécois ne songe à ses stratagèmes pour se faire du capital politique avec ce secteur crucial, notre gouvernement avait pris des mesures qui donnaient des résultats réels.
Notre réponse, Le secteur manufacturier: Des défis qui nous forcent à agir, était un rapport complet et extrêmement positif qui démontrait notre attachement envers les entreprises manufacturières, leurs employés et les collectivités où elles se trouvent. Notre réponse traduit notre leadership et notre volonté d'agir d'urgence à une époque où les entreprises manufacturières en ont le plus besoin.
La réponse du gouvernement a été rapide et décisive et était tout à fait adaptée aux besoins des entreprises manufacturières. Notre réponse offrait des allégements fiscaux immédiats. Elle confirmait la place du Canada dans le peloton de tête de la production et de l'utilisation de sources d'énergie propre et renouvelable grâce à des investissements bien pensés. Elle mettait en oeuvre de nouvelles initiatives et apportait des améliorations aux programmes existants afin de faire en sorte que les entreprises manufacturières canadiennes aient accès à une main-d'oeuvre très qualifiée et instruite.
En novembre dernier, le gouvernement a lancé son plan économique à long terme afin de nous procurer cinq avantages qui amélioreront notre qualité de vie et nous permettront de réussir dans le monde: premièrement, un avantage fiscal sous forme d'une réduction des impôts de tous les Canadiens afin d'instaurer le taux d'imposition le plus faible du G7 sur les nouveaux investissements des entreprises; deuxièmement, un avantage financier qui élimine la dette nette de l'ensemble des administrations publiques en moins d'une génération; troisièmement, un avantage entrepreneurial par la réduction de la réglementation inutile et des tracasseries administratives et l'établissement d'un climat des affaires plus concurrentiel; quatrièmement, un avantage du savoir pour créer la main-d'oeuvre la plus scolarisée, la plus compétente et la plus souple au monde; cinquièmement, un avantage infrastructurel pour créer l'infrastructure la plus moderne dont nous avons besoin; et sixièmement, pour avoir l'avantage fiscal, le budget de 2007 comblait directement des besoins des entreprises manufacturières canadiennes en introduisant des mesures fiscales et des initiatives qui leur sont profitables.
D'abord et avant tout, le gouvernement conservateur a provoqué une poussée d'adrénaline parmi les entreprises manufacturières en donnant suite à la principale recommandation du rapport du Comité de l'industrie en accordant aux fabricants et aux exportateurs canadiens une déduction pour amortissement accéléré qui leur permet d'amortir sur deux ans l'achat de machinerie et de matériel. Nous avons fait passer de 4 à 10 p. 100 le taux de la réduction pour amortissements des immeubles utilisés pour la fabrication et la transformation et même que pour d'autres actifs. Ces mesures permettront à nos entreprises manufacturières d'investir dans les immeubles, la machinerie et le matériel qui les aideront à demeurer innovatrices, productives et concurrentielles.
Le budget de 2007 devance également de deux ans l'élimination de l'impôt fédéral sur le capital et prévoit la suppression de la surtaxe pour toutes les sociétés. Encore une fois, c'est le présent gouvernement conservateur qui a pris ces mesures tandis que le Bloc ne sera toujours qu'un joueur en réserve.
Il y a deux semaines, dans son énoncé économique, le a annoncé que notre gouvernement allait stimuler le secteur manufacturier et le secteur de la transformation grâce à de nouvelles réductions de l'impôt des sociétés représentant un allégement fiscal de 2,6 milliards de dollars. Il s'agit là d'une mesure fiscale audacieuse applaudie par les fabricants et les exportateurs canadiens et, là encore, une mesure que le Bloc ne pourra jamais prendre parce qu'il sera toujours dans l'opposition.
Notre nouvelle mesure audacieuse de réduction fiscale fera passer le taux général d'imposition du revenu des sociétés de 22,1 à 15 p. 100 d'ici 2012. Grâce à ces réductions fiscales, c'est le Canada qui aura le plus faible taux d'imposition général des nouveaux investissements des entreprises parmi les pays du G7 d'ici 2011 et le plus faible taux d'imposition du revenu des sociétés prévu par la loi, parmi les pays du G7, d'ici 2012. Ces mesures ont été bien accueillies par le milieu des affaires et les fabricants, qui considèrent qu'il s'agit d'un pas extrêmement important pour accroître la capacité du Canada de faire face à la concurrence sur la scène internationale et d'attirer de nouveaux investissements commerciaux.
L'engagement à éliminer la dette nette du Canada en moins d'une génération permettra d'autres allégements fiscaux dans l'avenir. Notre gouvernement conservateur s'est engagé à rendre directement aux Canadiens toutes les économies réalisées sur les intérêts grâce à la réduction de la dette, sous forme de réductions d'impôts.
Il est impératif de souligner le degré d'hypocrisie du Bloc à ce stade-ci. Même si le gouvernement conservateur a réduit les impôts des sociétés, des entreprises et des particuliers, il y a deux semaines, les bloquistes ont voté contre chacune des mesures qui aideront considérablement les fabricants, au moment où ils en ont le plus besoin.
Le présent gouvernement a pris un grand nombre d'autres mesures et initiatives qui stimulent l'économie du Canada et aident les fabricants.
Un élément majeur de notre plan visant à instaurer un avantage entrepreneurial consiste à soulager les entreprises du fardeau des formalités administratives imposées par les bureaucrates. C'est pourquoi nous réduisons la paperasserie pour les petites et moyennes entreprises, dont les coûts liés à la réglementation sont souvent, toutes proportions gardées, plus élevés que ceux des grandes entreprises.
Le mois dernier, mes collègues, le et la ont fait un autre pas de géant afin de réduire la bureaucratie pour les entreprises en éliminant 80 000 exigences et obligations dans 13 ministères et agences de réglementation clés. Notre objectif est de réduire de 20 p. 100 la paperasserie fédérale à l'intention des entreprises d'ici novembre 2008. Il s'agit une fois de plus d'une mesure que le Bloc ne pourra jamais offrir aux fabricants québécois.
Une autre initiative importante du gouvernement a été l'annonce de la création, en juillet dernier, d'un groupe d'étude sur les politiques en matière de concurrence, tel que promis dans le budget de 2007. Voilà qui démontre une fois de plus à quel point ce gouvernement prend au sérieux la place qu'occupe le Canada dans l'économie mondiale et qui nous rappelle tristement l'inutilité du Bloc.
La semaine dernière, le groupe d'étude sur les politiques en matière de concurrence a publié son document de consultation intitulé « Investir dans la position concurrentielle du Canada ». Ce groupe écoutera les Canadiens et fera des recommandations sur les façons de mettre en place les conditions encourageant le développement d'entreprises multinationales ayant leur siège social au Canada afin que notre pays devienne une destination internationale pour le talent, les capitaux et l'innovation.
De nos jours, pour être concurrentiels sur le marché mondial, les fabricants doivent être innovateurs et pouvoir embaucher des employés hautement qualifiés. Le gouvernement conservateur crée un environnement où les entreprises canadiennes peuvent mettre à profit la connaissance, commercialiser la recherche et offrir des produits et des services innovateurs.
La compétitivité à long terme du Canada et notre niveau de vie dépendent de la recherche et du développement d'idées nouvelles. Ce n'est donc pas par hasard que le Harper a annoncé la Stratégie nationale des sciences et de la technologie...
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Monsieur le Président, en mai dernier, le a lancé la Stratégie nationale des sciences et de la technologie à Waterloo, un haut lieu de l'innovation.
Réaliser le potentiel des sciences et de la technologie au profit du Canada, notre stratégie en matière de S et T vise à stimuler les investissements du secteur privé dans la recherche et développement et à multiplier les inscriptions dans les programmes universitaires en sciences et en génie.
Notre stratégie vise à promouvoir une excellence de classe internationale, à concentrer les efforts sur les priorités et à soutenir les partenariats, y compris les collaborations entre le milieu des affaires, le milieu universitaire et le secteur public. Elle est axée sur quatre secteurs importants pour les manufacturiers canadiens: les ressources naturelles, l'environnement, la santé et la technologie de l'information.
Le gouvernement favorisera un environnement d'affaires concurrentiel et dynamique, encouragera les partenariats publics-privés en recherche et en commercialisation et augmentera l’impact de ses programmes d’aide à la recherche et développement destinés aux entreprises. Nous allons de l'avant pour donner suite à ces engagements.
Afin de donner suite aux recommandations unanimes sur les allégements fiscaux ciblés que le Comité de l'industrie a formulées dans son rapport, recommandations appuyées par le Bloc, le et le ont récemment lancé de vastes consultations sur la question de savoir comment on pourrait rendre plus efficace pour les entreprises canadiennes, y compris celles du secteur manufacturier, le crédit d'impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental, le crédit d'impôt RS&DE.
Le crédit d'impôt RS&DE est l'un des plus généreux de ce type dans le monde entier. Pourtant, les manufacturiers n'en tirent pas pleinement profit. Nous trouverons une solution en l'améliorant de manière à le rendre plus pertinent et plus accessible aux entreprises, y compris à celles du secteur manufacturier.
Voilà un autre exemple qui prouve que le Bloc n'a qu'un pouvoir de recommandation, mais qu'en fin de compte, il ne peut obtenir de résultats concrets pour le Québec.
Le gouvernement conservateur ne s'est pas arrêté là. Il y a quatre semaines à peine, le et le ont annoncé le versement d'une somme de 105 millions de dollars à sept centres d'excellence chargés de se pencher sur des questions prioritaires en matière de recherche et de commercialisation pour le Canada. Cet argent permettra au Canada d'être un leader mondial dans des secteurs stratégiques qui présentent des possibilités scientifiques et un avantage concurrentiel. Je suis persuadé que la grande majorité des travaux effectués par ces centres profiteront aux fabricants.
Les mesures progressistes prises par le gouvernement conservateur se poursuivent.
Le 18 octobre, le a annoncé la nomination de 17 membres au nouveau Conseil des sciences, de la technologie et de l'innovation. Ce conseil jouera un rôle essentiel en fournissant des conseils en matière de sciences et de technologie sur des questions soulevées par le gouvernement qui sont très importantes pour le développement économique et le bien-être du Canada. Bon nombre de ces gens ont travaillé dans le secteur manufacturier au Canada et ils comprennent les besoins des fabricants.
J'aimerais vanter l'une de nos réussites en matière de partenariats public-privé. Le a visité récemment le Laboratoire David Florida de l'Agence spatiale canadienne pour voir le satellite commercial de seconde génération RADARSAT-2. Cette technologie de pointe montre bien ce que les investissements dans le domaine des sciences et de la technologie peuvent réaliser. Ce satellite est un produit de l'extraordinaire partenariat public-privé et il est fabriqué ici au Canada. C'est un bon exemple de ce que nous pouvons faire dans notre pays, dans notre industrie de pointe et grâce à nos spécialistes canadiens de haut niveau.
Le gouvernement a adopté des mesures qui permettent aux fabricants de s'adapter et de faire preuve d'innovation, des mesures que le Bloc ne sera jamais en mesure de prendre.
Enfin, afin de pouvoir offrir un avantage infrastructurel, le gouvernement conservateur compte promouvoir la réussite des fabricants en investissant dans les infrastructures essentielles au Canada.
Récemment, soit le 6 novembre, le , son homologue britanno-colombien Gordon Campbell et le ont signé un accord historique entre le Canada et la Colombie-Britannique pour lancer le programme Chantiers Canada. Ce plan historique d'infrastructure de 33 milliards de dollars permettra d'édifier un Canada plus fort, plus sûr et meilleur. En comparaison avec les initiatives fédérales précédentes en matière d'infrastructure, Chantiers Canada assurera un financement plus substantiel sur une période plus longue, soit de 2007 à 2014. Ce plan prévoit notamment des investissements de 1 milliard de dollars pour l'initiative de la porte d'entrée et du corridor de l'Asie-Pacifique et de 2,1 milliards de dollars au titre du Fonds pour les portes d'entrée et les passages frontaliers. Ces investissements permettront d'améliorer la circulation des marchandises entre le Canada et le reste du monde, élément essentiel pour les manufacturiers et les exportateurs canadiens.
L'annonce prévoit également un investissement de 400 millions de dollars pour le passage frontalier entre Windsor et Detroit et la route d'accès à celui-ci, en réponse à une autre recommandation du Comité de l'industrie.
Au moment où un nombre croissant de manufacturiers canadiens s'intègrent aux chaînes d'approvisionnement locales, nationales et mondiales, ils doivent pouvoir compter sur une infrastructure fiable, sûre et solide.
Contrairement aux députés du Bloc québécois qui ne pourront jamais rien faire d'autre que de réchauffer les banquettes, qui font de la politicaillerie avec l'un des éléments les plus cruciaux de l'économie canadienne et qui n'obtiendront jamais de résultats pour les manufacturiers du Québec, le gouvernement conservateur a obtenu de véritables résultats pour les manufacturiers et pour les travailleurs et il continuera de le faire. Nous continuerons de collaborer avec l'industrie pour instaurer le climat voulu afin que les manufacturiers canadiens fassent bonne figure dans l'économie mondiale, ce qui assurera aux Canadiens et aux Québécois de bons emplois bien rémunérés.
Le gouvernement fournit l'appui que les Canadiens attendent, il sert les collectivités et il respecte ses engagements. Nous nous attaquons directement aux défis auxquels sont confrontés les manufacturiers et les travailleurs et nous continuerons à faire preuve de véritable leadership pour l'ensemble des Canadiens.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps avec le député de .
Il est de mon devoir de prendre la parole aujourd'hui sur la situation des secteurs manufacturier et forestier. Dans mon pays, le Québec, ces secteurs subissent une grave crise. Dans ma région et dans ma circonscription, soit , en Outaouais, nous ressentons fortement sa douleur.
Présentement, l'usine de Domtar, en Outaouais, dans la ville de Gatineau, n'a plus que 70 ouvriers actifs afin de fournir les services d'électricité, de vapeur d'eau et d'assainissement des eaux usées à sa voisine, l'usine de Kruger. À la fin d'octobre dernier, Domtar a vu 180 de ses 250 ouvriers perdre leur emploi. Ils produisaient du papier couché pour des revues.
Le syndicat et le comité de relance continuent de travailler d'arrache-pied pour que le gouvernement fédéral actuel aide l'usine à maintenir la machinerie fonctionnelle, pour qu'un acheteur potentiel puisse reprendre le tout en main, redémarrer la production et ainsi redonner des emplois au papetiers qui ont été fauchés le mois dernier. Ils demandent que le gouvernement fédéral les aide, comme il a aidé l'usine de fabrication navale Davie, à Lauzon près de Québec, au début des années 2000, en maintenant la machinerie à niveau. Là-bas, ce fut un succès. Le Chantier maritime Davie a repris vie. On en souhaite autant à Domtar à Gatineau.
D'ailleurs, le recevra aujourd'hui les représentants syndicaux de l'usine, MM. Gene Hartley et Gérard Carrière, ainsi que moi-même. Nous tenterons d'obtenir l'appui du gouvernement actuel dans cette démarche, tout comme les travailleurs de Davie, à Lauzon, l'avaient obtenu. Cependant, je n'ose pas croire que l'usine Domtar de Gatineau fermera complètement ses portes. Les 400 ouvriers de Kruger, également de Gatineau, qui dépendent des trois services que Domtar lui fournit toujours, pourraient se retrouver également victimes de l'actuelle crise chez les papetières.
De plus, je pense à l'usine de Bowater, directement implantée dans ma circonscription. Cette papetière comptait 1 450 ouvriers en 1991. On en dénombre aujourd'hui 425. En mars dernier, 171 papetiers y ont perdu leur emploi. Comme le soulignait le représentant syndical, président du local 142 du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier, M. Gaston Carrière, en février 2007 la multinationale a annoncé aux employés de la machine no 3 qu'il y aurait une fermeture temporaire de 30 jours. Une semaine avant la réouverture, Bowater a annoncé que la machine no 3 serait fermée définitivement.
Lors d'une conférence de presse au mois de juin dernier, M. Carrière a dit avoir vu pleurer des employés qui avaient 25 ans et 30 ans de servicer. Dans cette situation, le programme du gouvernement conservateur pour les travailleurs âgés n'a déboursé aucun sou pour ces derniers. C'est un programme fantoche dont les critères sont si pointus qu'il faudrait vivre sur Saturne pour y avoir accès.
C'est cela, la crise manufacturière et forestière actuellement. Elle est extrêmement dure pour les travailleurs touchés, leur famille et leur communauté. Le Bloc québécois est partie prenante pour la relance de ces secteurs industriels. C'est la raison pour laquelle j'appuie cette motion de ma collègue et porte-parole en matière d'industrie, la députée du Bloc québécois de :
— Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait immédiatement mettre en place un ensemble de mesures pour venir en aide aux secteurs manufacturier et forestier durement frappés par la hausse du dollar et la montée de la concurrence des nouveaux joueurs dans le domaine de la fabrication de masse à bas prix, dont notamment un programme de soutien des entreprises qui désirent renouveler leur appareil de production, une série d’investissements et de mesures fiscales pour soutenir la recherche et le développement dans l’industrie, la remise en place d’un programme de diversification économique des régions forestières inspiré de celui que le gouvernement conservateur a aboli, une révision des lois commerciales pour mieux protéger nos entreprises contre la concurrence déloyale et un meilleur soutien financier des travailleurs frappés par la crise du secteur manufacturier.
Tout comme le Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie, le Bloc québécois estime qu'à rester sans agir, le gouvernement conservateur fait partie du problème et non de la solution.
Voici quelques pistes de solutions qu'apporte le Bloc québécois pour diminuer la crise: soutenir les travailleurs frappés par la crise; créer un programme de soutien au revenu pour les travailleurs âgés — ce programme permettrait aux travailleurs âgés de 55 à 64 ans non reclassables et victimes de licenciements massifs d'avoir un revenu leur permettant de faire le pont entre l'assurance-emploi et le fonds de pension —; bonifier substantiellement le régime d'assurance-emploi, notamment en augmentant de cinq semaines la période d'accessibilité pour toutes les régions, sans égard au taux de chômage; hausser le taux de prestation de 55 p. 100 à 60 p. 100, avec un calcul fondé sur les 12 meilleures semaines; éliminer le délai de carence et de diminuer à 360 heures le minimum d'heures assurables pour avoir droit à des prestations; créer des outils financiers pour favoriser l'investissement et la modernisation des entreprises, soit mettre en place un programme de prêts et de garanties de prêts pour aider les entreprises à se moderniser. Ces prêts, offerts aux entreprises au taux du marché pour les sociétés en bonne santé financière, seraient particulièrement utiles à celles qui sont en mauvaise santé et qui ont de la difficulté à emprunter sur les marchés privés ou qui doivent payer une prime de risque qui fait augmenter les intérêts qu'elles paient.
La mise en place de ce programme permettrait de diminuer le taux d'intérêt payé par les entreprises qui investissent. Alors que le dollar élevé devrait permettre aux entreprises de renouveler à faible coût leurs appareils de production, elles n'ont tout simplement pas les liquidités nécessaires pour investir.
Également, il faut améliorer le soutien fiscal à la recherche, au développement et à l'innovation en entreprise. Il faut augmenter le type de dépenses admissibles, par exemple en incluant les coûts d'obtention de brevets ou les coûts de formation du personnel appelé à oeuvrer sur des projets innovateurs.
Il faut rendre remboursable le crédit d'impôt à la recherche et au développement pour que les entreprises puissent en bénéficier même si elles sont à l'étape du développement et qu'elles ne font pas encore de profit.
Il faut mettre en place un programme de soutien au développement des activités de production d'énergie et d'éthanol par l'utilisation des résidus forestiers. Cette mesure, en plus de contribuer à diminuer les gaz à effet de serre, permettrait aux entreprises forestières de jouir d'un revenu supplémentaire provenant de la vente d'énergie et de diminuer leurs coûts de pétrole.
Il faut imposer rapidement des cibles absolues de réduction des gaz à effet de serre pour permettre l'établissement d'un marché d'échange des crédits de carbone. Soulignons que les alumineries et les entreprises forestières ont fait des efforts importants pour réduire leurs émissions.
Pensons également à moderniser les lois commerciales pour mieux protéger les entreprises contre la concurrence déloyale. Les lois antidumping canadiennes datent de l'époque de la guerre froide et sont complètement dépassées dans le contexte actuel, particulièrement face à la Chine. Il urge de mettre les lois commerciales canadiennes au même niveau que celles des autres pays industrialisés, notamment les États-Unis et les pays de l'Union européenne. C'est d'ailleurs pour le bénéfice de l'ensemble des Québécois et des Canadiens que la députée de a déposé le projet de loi .
Voilà ce que le Bloc québécois apporte. Il apporte des solutions à des problèmes majeurs. Tout ce qui manque maintenant, c'est de la volonté politique. De notre côté, nous l'avons. Nous apportons ces dossiers et faisons en sorte de rencontrer les citoyens et citoyennes qui souffrent des crises comme celles que nous vivons présentement, entre autres dans les secteurs forestier et manufacturier.