La Chambre reprend l'étude de la motion portant qu'une adresse soit présentée à Son Excellence la Gouverneure générale en réponse au discours qu'elle a prononcé à l'ouverture de la session, ainsi que de l'amendement et du sous-amendement.
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Monsieur le Président, il y a un sujet qui n'a pas été mentionné dans le discours du Trône et qui mériterait un sérieux rajustement. Il s'agit des certificats de sécurité, qui sont annulés et infirmés par les tribunaux.
Le plus récent événement du genre s'est produit le 14 décembre dernier, lorsque le juge Richard Mosley, de la Cour fédérale du Canada, a infirmé le certificat de sécurité émis contre Hassan Almrei. M. Almrei était détenu depuis 2001 en tant que terroriste présumé en vertu d'un certificat de sécurité émis dans le cadre de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés.
Le certificat le plus récent a été émis en février 2008 et signé par le et le , qui était alors ministre de la Sécurité publique. Cela fait huit années en prison sans jamais avoir été accusé de quoi que ce soit, avoir subi un procès ou avoir été reconnu coupable d'un crime. Il est encore difficile de croire qu'une telle chose soit possible au Canada.
En infirmant le certificat émis contre M. Almrei, le juge Mosley a indiqué que celui-ci n'était pas membre d'une organisation dont il y avait des motifs raisonnables de croire qu'elle s'était livrée à du terrorisme. C'est une très importante conclusion.
Un autre aspect de la décision du juge Mosley est très important. Il a en effet également déterminé que le et l'ancien ministre de la Sécurité publique n'avaient pas respecté leur obligation de franchise à l'égard du tribunal, notant qu'ils avaient omis de fournir au tribunal toutes les données sur l'affaire et qu'ils n'avaient pas entièrement examiné tous les renseignements disponibles sur l'affaire lorsqu'ils ont signé le certificat de sécurité contre M. Almrei en 2008.
C'est extrêmement troublant compte tenu des circonstances extraordinaires entourant les certificats de sécurité, qui suspendent le cours normal de la justice au Canada. Le certificat de sécurité permet la détention indéterminée sans accusation, procès ni déclaration de culpabilité. Il permet de ne pas divulguer certains éléments de preuve à l'accusé et à son avocat. Il empêche même les avocats spéciaux qui parviennent à examiner tous les éléments de preuve de communiquer avec l'accusé au sujet de détails ou d'allégations spécifiques. Tout se déroule à huis clos, en secret.
Compte tenu des circonstances exceptionnelles dans lesquelles on a généralement recours à un certificat de sécurité, le juge Mosley précise que le gouvernement, le SCRS et les ministres qui signent un tel certificat doivent présenter toutes les preuves dont ils disposent, même celles qui ne servent pas leur cause. Il souligne que, dans le cas à l'étude, le certificat:
[...] réunissait des renseignements qui ne pouvaient être considérés que défavorables à Almrei, les responsables n'ayant pas réellement tenté d'inclure des renseignements allant dans le sens contraire ou de mettre leur évaluation à jour.
Le juge a déterminé que les ministres avaient manqué à leur obligation de franchise à l'égard des tribunaux. Il convient de souligner qu'il a également déterminé que le SCRS avait manqué à ses obligations.
Les néo-démocrates affirment depuis longtemps que tout le processus des certificats de sécurité devrait être supprimé. Nous craignions exactement ce qui s'est produit, c'est-à-dire que le processus soit utilisé de façon inopportune, que l'on fasse fi de la diligence nécessaire et que l'on abuse de ces pouvoirs extraordinaires. Le gouvernement doit réagir à ce jugement et à cette situation. Personnellement, je crois que cette question est tellement grave que les deux ministres en cause devraient être relevés de leurs fonctions et que le recours aux certificats de sécurité devrait être suspendu par suite du cafouillage de ces ministres.
Le gouvernement a parlé de « rajustement » pour justifier la prorogation. Dans le cas actuel qui met en cause le recours abusif aux certificats de sécurité, il faut absolument procéder à des rajustements et adopter des mesures de reddition de comptes.
Le discours du Trône ne prévoit aucun rajustement. C'est du pareil au même. On n'y trouve pas de vision cohérente sur la façon de protéger ou de créer des emplois pour les Canadiens. Le gouvernement aurait pu faire des choix pour s'assurer que tous les Canadiens puissent profiter d'une reprise économique, mais il ne l'a pas fait.
Il n'y a aucune mesure en vue de mettre un terme aux faveurs fiscales consenties aux sociétés, lesquelles coûtent des milliards de dollars qui pourraient autrement servir à sortir des aînés de la pauvreté ou à venir en aide à des femmes et des enfants. On donnera 6 milliards de dollars de plus aux sociétés rentables, aux grandes banques et aux grandes pétrolières, ce qui est particulièrement paradoxal puisque les banques enregistrent des profits records.
Il n'y a aucun engagement tangible dans le dossier des changements climatiques. Le gouvernement a affirmé que les changements climatiques présentaient l'un des défis les plus importants à l'heure actuelle, mais il n'a proposé aucun plan en vue d'y trouver des solutions, si ce n'est de déréglementer, d'accélérer l'exploitation des sables bitumineux et de mettre un terme au rôle de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale.
Il n'y a aucun engagement à l'égard du transport en commun. Le gouvernement aurait pu choisir de verser aux transports en commun un montant équivalent à 1 ¢ de la taxe qu'il perçoit sur le litre d'essence. Il n'y a pas de programme national du logement et aucun nouvel engagement à l'égard du logement abordable et de l'itinérance. Rien pour les soins de santé. Rien d'important pour la garde d'enfants. Rien sur l'équité salariale et aucun engagement envers le commerce équitable. Par contre, la première chose qui est remise au programme est cette odieuse entente de libre-échange avec la Colombie.
Malheureusement, c'est là un autre programme décevant qui est présenté par le gouvernement.
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Monsieur le Président, je suis heureux de partager mon temps de parole avec mon ami et collègue, le député de , dont la circonscription est sans égal.
Tout d'abord, j'aimerais féliciter nos athlètes de leurs performances exceptionnelles à Vancouver. Il était très touchant de voir l'ensemble des Canadiens éprouver beaucoup de fierté en regardant ces hommes et femmes exceptionnels, tous en quête d'excellence. Ce fut un grand moment de notre histoire, grâce autant aux exploits de nos athlètes qu'à nos succès en tant que pays hôte de ces Jeux olympiques d'hiver. Nos athlètes paralympiques qui se mesurent ces jours-ci aux autres athlètes du monde nous inspirent, eux aussi, beaucoup de fierté. Nous les encourageons pendant qu'ils s'efforcent de monter sur la plus haute marche du podium.
Je suis heureux de pouvoir intervenir en réponse au discours du Trône parce que je crois, comme beaucoup de Canadiens et de gens de ma circonscription, Davenport, que le gouvernement a raté l'occasion d'aborder des questions importantes pour les Canadiens, notamment l'itinérance, les transports en commun, les garderies, l'environnement, la création d'emplois verts, les arts et les préoccupations des aînés.
Le discours du Trône a montré très clairement que le gouvernement n'a pu profiter de la dernière prorogation pour rajuster son tir, il a simplement raté de belles occasions. Selon un proverbe latin, « l'histoire se répète », mais non les occasions.
Pendant la prorogation, un certain nombre d'événements importants ont eu lieu sur la scène internationale et les Canadiens auraient préféré que leurs parlementaires soient au travail pour faire face à cette période difficile. Le 12 janvier, Haïti a été secoué par un terrible tremblement de terre qui a détruit des villes entières et de nouveau retardé le développement d'une société qui était déjà en difficulté. Nous avons tous suivi attentivement le déroulement des opérations de secours. Nous ne saisissons pas encore toute l'ampleur de la dévastation dont Haïti a été victime avant notre intervention là-bas.
Nos soldats et travailleurs ont répondu de façon remarquable. Résolus et déterminés, les Canadiens ont uni leurs efforts pour contribuer aux opérations de secours en ouvrant leur coeur, leur maison et leur porte-feuille. Haïti est confronté à beaucoup de défis et j'espère que nous pourrons collaborer avec le gouvernement et le peuple haïtiens afin de les aider à se relever.
Quoi qu'il en soit, je ne peux m'empêcher de penser que nous aurions pu en faire beaucoup plus si les parlementaires avaient été à leur poste à Ottawa et avaient travaillé ensemble, indépendamment de leur allégeance, pour accélérer le processus et chercher d'autres moyens encore plus efficaces pour veiller à ce que l'aide se rende en Haïti.
Entre autres, nous aurions pu nommer une personnalité importante au poste d'envoyé canadien à Haïti. Nos avons raté une bonne occasion d'envoyer un champion représentant le Canada. Nous avons raté une bonne occasion de trouver quelqu'un dont le prestige aurait mobilisé les organisations privées et non gouvernementales dans le but d'apporter une contribution concrète et durable aux efforts de reconstruction en Haïti.
Les États-Unis et le Brésil, les deux autres principaux contributeurs aux efforts d'aide, ont nommé des envoyés spéciaux auprès d'Haïti pour affronter la crise. Les États-Unis ont demandé à deux anciens présidents, Bill Clinton et George W. Bush, de mener la charge. Cette décision a été prise sans égard à l'affiliation politique. C'était une décision humanitaire. Ces deux Américains, malgré leurs différentes allégeances, ont établi un partenariat efficace et durable avec la communauté haïtienne.
Il y a beaucoup d'anciens hommes d'État auxquels on aurait pu faire appel au Canada. Pourquoi n'avons-nous pas demandé à un ancien premier ministre comme Paul Martin, Jean Chrétien, Kim Campbell, Joe Clark ou encore Brian Mulroney d'occuper ce poste?
Le 20 février, des eaux de crue ont déferlé sur l'île portugaise de Madère, faisant 42 morts et des centaines de blessés et causant des milliards de dollars de dégâts. Cette catastrophe-là a également eu lieu pendant la prorogation.
J'ai eu la chance de parler à un bon nombre de membres de la communauté portugaise au Canada, à qui j'ai exprimé mes sincères condoléances. Nous avons raté la chance, en cette vénérable enceinte, d'exprimer nos sincères condoléances au nom de la nation entière; qui plus est, nous n'avons pas pu discuter de l'aide que nous aurions pu apporter, en tant que chefs de file internationaux, en ces moments difficiles.
Malheureusement, le Chili a lui aussi été le théâtre d'une tragédie avant la reprise des travaux du Parlement. C'est le coeur lourd que nous avons été témoins de la destruction de bon nombre de collectivités par une terrible catastrophe naturelle.
La semaine dernière, j'ai assisté à Queen's Park, à Toronto, à une veille où la communauté chilienne demandait au gouvernement de verser une contribution égale aux dons recueillis, comme il l'a fait dans le cas des dons pour Haïti. J'invite le gouvernement à donner suite à la demande.
Le Canada est un chef de file dans le monde et c'est pourquoi des gens de partout se tournent vers le Canada en cas de besoin pour obtenir des conseils et de l'aide. Le Parlement du Canada est la première institution de notre pays et, lorsqu'il n'y a personne pour répondre, pour apporter son soutien ou pour s'adresser au monde, nous perdons notre rôle de leader.
Afin de ne plus laisser passer des occasions, notre priorité devrait être de réformer nos institutions. Le Parlement est une institution vénérable. Nous avons beaucoup fait ici, que ce soit pour les soins de santé universels ou les Régime de pensions du Canada et tout ce qu'il y a entre les deux.
Notre parti a demandé que le donne un préavis écrit de 10 jours et précise ses motifs lorsqu'il a l'intention de demander une prorogation. Cela donnerait au Parlement la possibilité de débattre des mérites de la prorogation. Nous avons également proposé que le Parlement ne soit jamais prorogé moins d'un an après un discours du Trône, à moins que le Parlement n'y consente. La prorogation ne devrait pas être utilisée comme moyen d'éviter un examen ni pour éviter un vote de défiance ou faire cesser les travaux d'un comité.
Avec la motion d'hier, nous avons fait un grand pas en avant en exigeant que le demande l'autorisation du Parlement avant de proroger le Parlement pendant plus de sept jours. Je demande au premier ministre de respecter la volonté de la Chambre.
Le discours du Trône n'abordait pas vraiment la situation actuelle des personnes âgées. Une journée des aînés constituerait une reconnaissance positive de ce que les personnes âgées ont fait pour nous, mais n'améliorera pas leur sort, ce qui ne fait de cette journée qu'une journée de sensibilisation de plus. Que peut bien vouloir dire une telle journée pour les personnes âgées à faible revenu qui consacrent plus de 55 p. 100 de leurs revenus à leur logement et à leur nourriture? Lorsqu'on tient compte des dépenses en soins de santé, en habillement et en transport, on voit que la situation devient de plus en plus difficile pour nos aînés. Il est d'autant plus urgent d'agir que l'on sait que le pourcentage de Canadiens de plus de 65 ans doublera probablement d'ici 30 ans.
Au Canada, les personnes âgées sont inquiètes et un très fort pourcentage ne croit pas que le gouvernement s'occupe de leurs intérêts. Lors d'une table ronde, notre caucus a notamment suggéré la mise sur pied d'un régime de pensions supplémentaire pour permettre aux Canadiens d'investir davantage en vue de leur retraite. Les électeurs de ma circonscription, Davenport, m'ont dit qu'ils appuyaient ces mesures, aussi je ne vois pas pourquoi le gouvernement a rejeté le plan proposé.
Le discours du Trône est muet sur les emplois. Où sont les emplois verts? Les emplois verts sont les emplois de l'avenir. Ils représentent pour nous la seule façon, la façon la plus viable d'investir dans l'avenir. Plus que jamais, particulièrement au moment où nous émergeons de la crise économique, nous devons commencer à préparer le terrain pour les emplois dont nous aurons besoin dans l'avenir. Nous devons nous décider à emboîter le pas aux pays qui le font déjà.
Des pays comme le Brésil ont pris les devants. Ils ont émergé de la récession et ils axent leurs politiques publiques et la création d'emplois sur des enjeux écologiques en misant sur le développement hydroélectrique.
Dans Davenport, ma circonscription, le gouvernement a une occasion en or à saisir: l'électrification et l'expansion du système ferroviaire, qu'on attend depuis fort longtemps.
Notre caucus a proposé des solutions pour la création d'emplois. Nous avons reconnu l'existence d'un problème de taille: le taux de chômage chez les jeunes est deux fois plus élevé que le taux de chômage général. Les jeunes Canadiens se tournent vers nous pour que nous les aidions à gagner de l'argent pour payer leurs études et à acquérir davantage d'expérience dans leurs domaines de formation. Bientôt, ces jeunes seront les leaders de notre pays et les capitaines de nos industries.
Les entrepreneurs canadiens se tournent vers nous pour que les aidions à innover. En appuyant les petits entrepreneurs nous les aiderons à créer les emplois dont nous aurons besoin dans l'avenir. Ce faisant, nous façonnerons une image de marque indélébile pour le Canada. Nous connaissons les besoins. Il nous reste à prendre les mesures qui nous permettront d'aller de l'avant, ce qui nous évitera un problème plus grand dans l'avenir.
Il ne faut pas laisser passer l'occasion de continuer d'être un chef de file dans le domaine des droits de la personne. Le Canada a une longue et fière tradition au chapitre de l'avancement des droits de la personne, ce qui lui vaut d'être un symbole dans le monde à cet égard. Le discours du Trône ne dit mot sur les droits de la personne, mais il est primordial que nous renouvelions notre engagement à l'égard de la protection des droits de la personne ici, au Canada, de même que dans notre approche en matière de relations internationales. Nous ne saurions nous contenter de dire que nous défendrons ce qui est juste. Nous devons montrer au monde entier que c'est ce que nous faisons chez nous.
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Monsieur le Président, si le discours du Trône était un véritable exercice de propagande, il n'offrait pas grand-chose en matière de substance. Le a demandé à la Gouverneure générale de proroger le Parlement et de lui donner trois mois de congé parce qu'il avait besoin de temps pour rajuster le tir. Pourtant, à notre retour à la Chambre, lorsque Son Excellence a lu le discours, nous avons constaté que le gouvernement n'avait fait que remâcher les mêmes vieilles idées.
Le discours du Trône manque de vision. J'ai notamment été frappé par l'absence d'investissement dans la classe moyenne et par le fait que le gouvernement ne propose pas de plan pour la création d'emplois. En fait, le gouvernement impose plutôt, dans le budget, une charge sociale de 13 milliards de dollars qui fera disparaître des emplois. Cette mesure aura des effets dévastateurs pour l'ensemble des Canadiens, particulièrement dans ma circonscription, .
Dans sa réponse au discours du Trône, Ie Parti libéral a proposé un amendement pour que, à l'avenir, Son Excellence ne reçoive pas une quantité excessive de demandes de prorogation. J'ose espérer que le gouvernement prendra notre demande en considération.
J'aimerais également expliquer un peu comment nous en sommes arrivés à cette situation. Comment en sommes-nous arrivés à avoir quatre discours du Trône en quatre ans? Le gouvernement et le ont demandé trois mois d'interruption des travaux pour rajuster le tir, mais, à notre retour à la Chambre, on nous a proposé uniquement une modification de la version anglaise de l'hymne national et, pour le reste, essentiellement le statu quo.
En décembre 2009, le gouvernement était aux prises avec la controverse entourant le traitement des prisonniers afghans. Il cherchait désespérément à se soustraire à la reddition de comptes. Confronté à de graves allégations, le a décidé d'avoir recours à son remède miracle: il a fermé boutique. Encore une fois, en situation de crise, comme il s'est rendu compte qu'il était en difficulté, il a demandé à la Gouverneure générale de proroger la Chambre des communes.
L'ancien chef de cabinet du premier ministre, Tom Flanagan, a confirmé cette explication dans les termes suivants:
Les arguments du gouvernement n'ont pas une grande crédibilité. Tout le monde sait que le Parlement a été prorogé pour faire cesser l'enquête sur l'Afghanistan. Le gouvernement ne veut pas expliquer pourquoi c'était nécessaire.
On a tenu des manifestations contre la prorogation aux quatre coins du Canada. Des Canadiens de partout au pays, notamment des électeurs de ma circonscription, ont exprimé leur mécontentement sans égard à leur allégeance politique; ils ont signé des pétitions et se sont prononcés sur la question pour montrer clairement au gouvernement que cette façon de faire était carrément inacceptable.
Il y a quelques jours à peine, je me suis rendu compte que le aimait particulièrement les médias sociaux. Il était sur YouTube. J'espère qu'il a également eu l'occasion d'aller sur le réseau Facebook et d'y prendre connaissance des observations et du point de vue des quelque 220 000 Canadiens qui ont dénoncé la prorogation.
Le 25 janvier, alors que nous aurions dû être à la Chambre des communes, mes collègues, le et moi-même étions ici, à Ottawa, où nous faisions ce que nous aurions dû faire, c'est-à-dire représenter les intérêts de nos électeurs et des Canadiens. Avant comme après les Olympiques, nous avons organisé plus d'une trentaine de tables rondes, où nous avons pu discuter des enjeux qui comptent le plus pour les Canadiens. Et avant même que le discours du Trône soit prononcé et que le budget soit rendu public, nous avons proposé des idées et des solutions concrètes afin de montrer à la population que nous étions au travail et que, surtout, nous avions des idées concrètes pour faire évoluer notre pays.
Tout le monde sait qu'il y a un gouvernement minoritaire à la Chambre des communes. Dans ce cas, tout le monde croirait également que le gouvernement aurait tendance à prendre nos idées en considération et à les intégrer à son budget et à son discours du Trône, n'est-ce pas? Eh bien non, il a décidé de faire fi de la volonté de la Chambre, dont la majorité est composée de partis de l'opposition.
Comme je viens de le dire, nous avons eu droit à quatre discours du Trône en autant d'années. À mon avis, s'il en est ainsi, c'est parce que le gouvernement ne prend pas ses responsabilités. Il s'esquive à la moindre occasion. Malheureusement, c'est un scénario que les Canadiens commencent à trop bien connaître. Voici quelques exemples qui illustrent ce que je veux dire lorsque j'affirme que le gouvernement ne prend pas ses responsabilités.
Le gouvernement a congédié celle qui a sonné l'alerte à propos du réacteur nucléaire de Chalk River, Linda Keen. Alors qu'elle ne faisait que son boulot de présidente d'un organisme quasi judiciaire, c'est-à-dire qu'elle veillait aux intérêts des Canadiens et faisait passer la sécurité avant tout, elle a été remerciée de ses services parce qu'elle s'est montrée trop honnête et trop critique à l'endroit du gouvernement.
Le gouvernement a également refusé de renouveler le contrat de Paul Kennedy, le commissaire des plaintes du public contre la GRC, après que ce dernier eut critiqué le gouvernement. Ce n'est qu'un autre exemple d'une personne que le gouvernement a refusé d'entendre ou qu'il a finalement tassée. Le gouvernement a également mis fin aux activités de la Commission d'examen des plaintes concernant la police militaire avant que Richard Colvin ne puisse y témoigner, et il n'a pas renouvelé le contrat du commissaire, Peter Tinsley.
Malheureusement, j'ai constaté que le gouvernement avait rédigé ce qu'on a appelé le guide de la petite obstruction sur la façon de contrecarrer les travaux des comités. C'est ce que j'ai constaté au sein du comité auquel je siège lorsque le gouvernement s'est livré à de petits jeux pour éviter d'avoir à rendre des comptes.
Le gouvernement a également caché de l'information au commissaire aux élections. Il a fallu une descente de police dans les locaux du Parti conservateur pour obtenir cette information.
Le gouvernement a aussi refusé d'allouer suffisamment de fonds pour assurer la neutralité du directeur parlementaire du budget. Il est évident que ce dernier fait son travail et, bien sûr, ses calculs ont à maintes reprises contredit ceux du gouvernement. De plus, le directeur parlementaire du budget a remis en question la crédibilité des chiffres avancés par le gouvernement en matière de comptabilité et de prévisions. Encore une fois, le gouvernement a marginalisé le directeur et son bureau.
Le gouvernement s'en est également pris au fonctionnaire Richard Colvin, parce qu'il a fait son devoir public en répondant honnêtement aux questions des parlementaires.
Je m'éloigne un peu du sujet, mais le gouvernement a très clairement rompu une autre de ses promesses concernant la Chambre haute, le Sénat. Il a promis de ne nommer que des sénateurs élus, mais les nominations des dernières semaines nous montrent que le réajustement annoncé n'était qu'un prétexte pour nommer de nouveaux sénateurs.
Le gouvernement a promis de ne jamais hausser les impôts. Je donnerai à titre d'exemple la hausse des cotisations à l'assurance-emploi, une mesure très nuisible pour l'emploi. De plus, le gouvernement a rompu sa promesse concernant les fiducies de revenu, et il a augmenté les impôts des particuliers dès qu'il a été porté au pouvoir.
Ainsi, ce gouvernement manque systématiquement à son obligation de responsabilité. C'est vraiment la principale raison derrière le dernier discours du Trône. Comme je l'ai dit, il s'agissait du quatrième discours du Trône en quatre ans.
Je pourrais citer encore de nombreux exemples, mais le gouvernement a une aversion pathologique à l'égard de la responsabilité. Il fait entrave à nos institutions et tente systématiquement d'affaiblir l'autorité publique tout en augmentant les pouvoirs et le contrôle du cabinet du premier ministre, déjà centralisé à outrance. Pas tonnant qu'il ait présenté un discours du Trône qui n'offre rien à la classe moyenne et qui ne contient aucune mesure de création d'emplois.
Que manque-t-il dans le discours du Trône? Quels éléments fondamentaux auraient dû y figurer? Malgré sa longueur inhabituelle, on n'y propose aucune mesure précise pour créer des emplois et venir en aide à la classe moyenne, comme je l'ai dit précédemment. On n'annonce aucun investissement concret dans la recherche et le développement et on ne propose rien de nouveau dans le dossier de l'énergie propre.
Bien évidemment, le gouvernement continuera d'investir dans l'énergie propre, mais il a annulé le programme écoÉNERGIE et fait en sorte que nous prenions du retard par rapport à d'autres pays en matière d'investissement dans ce secteur. En effet, la Chine investit beaucoup plus dans les technologies vertes et dans la création d'emplois verts que le Canada.
Il n'y a rien sur les pensions. C'est censé être une priorité, mais le gouvernement a dit qu'il voulait consulter les Canadiens. Encore une fois, il évite la question et traîne les pieds.
Pour notre part, nous avons formulé des propositions concrètes dans le domaine. Nous les avons présentées très clairement dans la lettre que nous avons envoyée avant la présentation du budget et la lecture du discours du Trône. Cette question inquiète beaucoup de Canadiens. Elle revient souvent mais elle ne figure pas dans le discours du Trône.
La culture est un autre sujet qui n'y figure pas. Imaginez un peu un discours du Trône qui ne parle ni de culture, ni de traitement du trouble de stress post-traumatique chez les anciens combattants.
Avant tout, j'estime que le gouvernement devrait s'attaquer à la question la plus importante: l'économie. Les charges sociales de 13 milliards de dollars vont à l'encontre de la création d'emplois. En effet, de nombreuses sources indépendantes comme la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante ont indiqué que cette mesure ferait disparaître plus de 200 000 emplois.
J'aimerais citer un passage d'un article du National Post qui résume parfaitement ma position à l'égard du discours du Trône. On y disait ce qui suit:
[...] le gouvernement [du premier ministre] a utilisé 740 mots l'année dernière afin de préparer le terrain pour un déficit de 56 milliards de dollars. Hier, il a eu besoin de plus de 6 000 mots pour nous préparer en vue de la prochaine étape. Pourtant, nous n'avons toujours pas la moindre idée des mesures précises qui seront prises pour rétablir l'équilibre économique au Canada.
Le discours du Trône est un ramassis de paroles creuses, d'informations manipulées et de subterfuges. Le gouvernement manque à son obligation de rendre des comptes. J'ai toute une liste d'exemples illustrant ce fait. Malheureusement, le gouvernement a fait bien peu pour venir en aide à mes électeurs et à la classe moyenne et pour créer des emplois.
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Madame la Présidente, c’est pour moi un plaisir de parler aujourd’hui du discours du Trône, qui a été lu par Son Excellence la Gouverneure générale. Je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Le discours du Trône a parlé de « climat de grande incertitude et de grand optimisme à la fois ». Là où il y a des incertitudes, il doit forcément y avoir aussi des occasions à saisir, ce qui est également un motif d’optimisme.
Chose certaine, la crise financière mondiale a freiné l’enthousiasme de notre pays et il y a eu une période sombre, mais les Canadiens, fidèles à ce qui fait leur identité, ont montré qu’ils étaient forts et pouvaient résister devant les turbulences. Le nuage noir de la récession mondiale n’est pas encore complètement dissipé, mais les Canadiens savent que nous avons su affronter la tempête, et nous avons lieu d’être fiers de nos réalisations à ce jour. Jamais nous n’avons oublié certaines des valeurs fondamentales qui font de nous des Canadiens. Nous continuons d’accueillir des nouveaux venus en terre canadienne et de favoriser la croissance de la génération montante.
Nous sommes un pays formé d’immigrants. Dans le discours du Trône, la gouverneure générale a dit: « Être Canadien signifie montrer au monde entier qu’il est possible pour les personnes de toutes les nationalités de vivre en harmonie. »
Richmond est une belle illustration de cette description. J’ai eu récemment l’occasion d’assister à un forum sur la paix et l’harmonie au cours duquel des enfants et des jeunes adultes ont chanté et récité des passages de la Bible, des chapitres du Coran, des citations de Confucius et d’autres grands penseurs, et des vers de poètes célèbres. Voilà la mosaïque que nous sommes fiers de présenter au monde.
Je représente une circonscription caractérisée par cette grande diversité. Richmond est une belle ville où vivent et travaillent des personnes dont les origines ethniques sont très diverses. La diversité du Canada est l’une de nos forces. Je ne peux penser à aucun autre pays au monde qui soit aussi conciliant et aussi généreux à l’égard de ceux qui veulent faire de notre beau pays leur nouvelle patrie. Des milliers de personnes arrivent chez-nous chaque année pour bâtir une vie meilleure pour eux-mêmes et leur famille.
Le gouvernement reconnaît assurément l’importance des nouveaux immigrants pour le Canada. Nous tenons à appliquer un système qui offrira les meilleures possibilités de réussite aux nouveaux venus tout en protégeant l’intérêt de tous les citoyens canadiens. Le Cadre pancanadien pour l'évaluation et la reconnaissance des titres de compétences étrangers fait partie de la stratégie gouvernementale dont l’objectif est de faire venir sur le marché canadien de l’emploi les meilleurs travailleurs que le monde peut offrir.
Depuis 2009, le gouvernement a engagé plus de 50 millions de dollars sur deux ans, par le biais du Plan d’action économique du Canada, afin d’élaborer ce cadre. Le gouvernement continuera maintenant de travailler avec les provinces et les territoires afin de renforcer le dispositif de reconnaissance des titres de compétence étrangers, grâce à ce cadre, pour aider les travailleurs et professionnels qui ont reçu leur formation à l’étranger à mettre en pratique leur formation et leurs connaissances le plus rapidement possible au Canada.
Par contre, le gouvernement est aussi conscient de la gravité du problème que posent les consultants en immigration peu scrupuleux et de leur effet sur notre système d’immigration. En mars 2009, le a annoncé une campagne d’information publique pour combattre la fraude en matière d’immigration et mettre le grand public en garde contre les consultants peu scrupuleux.
Après une année de travail acharné, le ministre a annoncé en février dernier que le gouvernement lancerait un train de mesures afin de réglementer l’action des consultants en immigration, mesures qui comprendront des sanctions sévères contre ceux qui commettent des fraudes. Il est clair que le gouvernement s’est engagé dans la bonne voie pour protéger l’intégrité de notre système d’immigration et le bien-être de tous les Canadiens.
Le Plan d’action économique du Canada fonctionne. La protection des emplois existants et la création de nouveaux sont nos plus grandes priorités. C’est la raison pour laquelle nous avons continué à affronter la crise économique à l’aide de ce plan d’action. Il a donné des résultats probants à Richmond. Les fonds publics sont prudemment investis dans des projets qui profiteront au public, comme l’expansion de la voie réservée aux autobus, qui accélérera le transport sur l’autoroute 99 ou le maintien des excellentes normes régissant nos réseaux d’aqueducs et d’égout qui nous assurent un bassin hydrographique urbain parmi les plus propres du pays.
La population de Richmond et des alentours continuera aussi à profiter d’une meilleure qualité de vie découlant d’autres projets, notamment l’amélioration des centres et des piscines communautaires, la voie verte de la digue et la bibliothèque de l'Université Kwantlen Polytechnic. À part le secteur public, l’industrie et les entreprises sont en train d’embaucher. Des emplois sont créés, et les nombres ne cessent de croître.
Je ne peux pas m’empêcher de parler des Jeux olympique et paralympiques de 2010. Richmond a été l’une des villes hôtes. C’est là que se trouve l’anneau olympique où se sont déroulées les épreuves de patinage de vitesse sur longue piste. Nous avons accueilli le monde et nous enorgueillissons de la Canada Line. L’aéroport de Vancouver, qui est d’un calibre mondial, est aussi l’un des plus accessibles du monde.
Le Canada ait été témoin de l’excellence athlétique. Nos athlètes nous ont inspirés par leur détermination et leur talent. L’équipe paralympique canadienne de curling est dirigée par Jim Armstrong, auquel s’est joint un autre résident de Richmond, Darryl Neighbour. Il faut également dire que Richmond est la ville de Rick Hansen et Alexa Loo.
Nous ne pouvons cependant pas nous reposer sur nos lauriers. Nous devons continuer à développer nos capacités pour les compétitions futures. Je ne parle pas seulement de compétitions sportives. Il faut également penser à la concurrence qui s’exerce dans le domaine professionnel et intellectuel.
Je voudrais maintenant aborder la question de la création d’emplois et de la préparation de la prochaine génération de travailleurs canadiens. Dans le discours du Trône, la Gouverneure générale a dit avec beaucoup d’à-propos: « La prospérité de l’économie canadienne repose sur un effectif compétent et instruit. » Pour avoir une économie de calibre mondial, nous devons avoir l’éducation et la formation nécessaires. Dans l’économie d’aujourd’hui, être compétitif, c’est avoir les capacités et la formation voulues pour s’adapter à un marché mondial dynamique.
Le gouvernement croit qu’il faut favoriser un environnement dans lequel nos gens pourront exceller chez eux. Il est aussi évident qu’il sait joindre le geste à la parole. Il n’a jamais cessé d’investir dans la croissance de nos travailleurs en accordant des subventions, des crédits d’impôt et des bourses d’apprentissage et en appuyant les programmes de formation pour que les Canadiens puissent acquérir les capacités dont ils ont besoin pour atteindre leurs objectifs et réaliser leurs aspirations. Grâce au Plan d’action économique du Canada, le gouvernement a affecté 1,9 milliard de dollars pour favoriser la formation à court et à long terme ainsi que l’amélioration des capacités des travailleurs dans tous les domaines.
Le gouvernement reconnaît aussi la nécessité de donner aux jeunes un coup de main pour faciliter la transition entre les études et le marché du travail. Surtout dans cette étape de reprise économique, la transition peut être difficile pour de nombreux jeunes Canadiens. D’après Statistique Canada, le chômage des jeunes se situe à 15,1 p. 100, soit le taux le plus élevé de tous les groupes d’âge.
À cause de la récession, les jeunes ont de la difficulté à trouver du travail pour payer leurs études ou pour gagner leur vie après avoir fini l’école. Notre gouvernement a mis en places plusieurs programmes pour faciliter l’entrée des jeunes sur le marché du travail.
Par exemple, le programme Objectif Carrière offre des subventions salariales pouvant atteindre 15 000 $ aux entreprises et aux organismes sans but lucratif qui engagent des diplômés du secondaire. Il y a aussi le financement ciblé de 20 millions de dollars sur deux ans, accordé dans le cadre du programme Emplois d’été Canada pour encourager les employeurs à engager des étudiants pendant l’été.
Les Jeux ont galvanisé les Canadiens et renforcé la fierté nationale. Ce qu'il nous reste à faire, c’est continuer à faire du Canada le meilleur pays du monde pour tous ceux qui y vivent.
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Madame la Présidente, je remercie la d’avoir bien voulu partager son temps de parole avec moi. Elle accomplit pour le gouvernement un travail exceptionnel. Sa circonscription se trouve en Colombie-Britannique, mais ses déplacements, dans son travail sur le multiculturalisme, l’ont menée aux quatre coins du Canada. Je la félicite du travail exceptionnel qu’elle accomplit pour le gouvernement, elle qui a été élue il y a à peine plus d’un an.
La réponse que le a donnée au discours du Trône le 11 mars a mis l’accent sur ce que le gouvernement doit faire et sur ce à quoi le Parlement doit s’intéresser, les emplois et la croissance économique restant au premier rang de nos priorités. Trois éléments ont été soulignés, aussi bien dans le discours du Trône que dans la réponse du premier ministre, comme moyens de créer des emplois et de stimuler la croissance économique.
Il y a d’abord les réductions d’impôt et l’amélioration des prestations d’assurance-emploi, qui aideront directement les Canadiens. N’oublions pas que le succès de notre stratégie économique à long terme repose sur une stimulation à court terme. Il repose également sur des réductions de l’impôt des sociétés et des particuliers, afin que nous devenions plus concurrentiels, tant du point de vue des entreprises que pour les particuliers. Les contribuables auront plus d’argent dans leurs poches, et ils pourront le dépenser comme bon leur semble.
Ceux qui sont réduits au chômage, pour une courte période espérons-le, auront droit à des prestations d’assurance-emploi bonifiées. Ces prestations constitueront un soutien direct pour des chômeurs d’un peu partout au Canada.
Deuxièmement, le a parlé des programmes d’infrastructure appliqués en partenariat avec les provinces, les territoires et les municipalités de tout le Canada. On compte 12 000 projets en cours de réalisation. Ces projets constituent une injection directe de capitaux dans les collectivités et ils donnent du travail tout en jetant les bases de notre prospérité.
Au plan local, il suffit de considérer l’Institut de santé appliquée, dans le campus de Welland du Collège Niagara, dans une circonscription qui n’est pas représentée par un député de notre parti. L’établissement se trouve dans une circonscription détenue par un député néo-démocrate, député qui a voté contre les budgets de 2009 et de 2010. Le gouvernement fédéral, le gouvernement provincial et le Collège Niagara ont investi chacun 20 millions de dollars dans cet institut.
Le , le et moi avons eu l’occasion de visiter l’institut cette année. Nous avons fait la tournée des lieux de construction. L’institut va transformer le visage du collège pour longtemps. Il transformera aussi la collectivité de Niagara, simplement à cause de l’orientation à long terme de l’institut de santé.
À l’Université Brock, la construction de l’établissement de biorecherche va bon train. Il s’agit d’un établissement de 110 000 pieds carrés qui sera consacré à la recherche et qui servira d’incubateur. Des emplois durables qui contribueront à la réussite de la région de Niagara seront ainsi créés.
Troisièmement, le premier ministre a parlé de croissance économique. Nous devons nous assurer de recouvrer notre santé économique parmi les pays du G20 et du G7. Les entreprises ont recommencé à engager des travailleurs. Au cours du seul mois dernier, 20 000 emplois ont été créés au Canada. Au cours des huit derniers mois, le gain net atteint presque les 160 000 emplois.
Voilà qui augure très bien pour l’avenir de notre stratégie et pour les résultats que vise le budget présenté récemment à la Chambre.
Nous préparons la reprise. Nous allons abolir progressivement notre plan de stimulation d’ici le 31 mars 2011. N’oublions pas la raison d’être des fonds de stimulation étalés sur deux ans. Ce plan a injecté 19 milliards de dollars dans l’économie canadienne. Il visait des fins très précises. Il s’agissait d’une approche à court terme qui visait à redonner du travail aux Canadiens pendant la récession. Pour être responsables, toutefois, il nous faut veiller à ce que ces projets soient achevés à temps et sans dépassement de coûts. Nous devons nous assurer qu’ils nous feront passer d’un programme de stimulation vers une situation où seront rétablis non seulement l’économie, mais aussi l’état de nos finances.
Nous voulons aussi restreindre les dépenses fédérales. Il importe de comprendre que, comme l'annonçait le discours du Trône, le budget de 2010 vise à nous assurer le plein contrôle financier du budget fédéral et des dépenses fédérales. Nous ne procéderons toutefois pas comme le gouvernement libéral précédent l'a fait dans les années 1990.
Nous n'allons pas réduire les paiements de transfert en éducation. En fait, au cours des cinq derniers budgets, le gouvernement fédéral a investi à chaque année dans l'éducation.
Nous n'allons pas réduire les paiements de transfert en matière de soins de santé vers les provinces et les territoires, comme cela s'est produit sous le gouvernement précédent dans les années 1990. Il incombe aux provinces d'assurer la prestation des soins de santé et au gouvernement fédéral d'aider à en supporter les coûts.
Les partis d'opposition et le gouvernement ont beaucoup parlé des pensions. Nous n'allons pas les réduire. Nous allons nous assurer qu'il existe des fonds suffisants pour couvrir les coûts des pensions dont le gouvernement fédéral est responsable.
Enfin, et c'est le plus important, nous allons nous concentrer sur la croissance continue de notre économie. Nous devons créer les emplois et les industries de demain. Nous reconnaissons que, afin d'assurer une croissance à long terme, le secteur privé doit croître et que les entreprises doivent pour cela être concurrentielles. C'est pourquoi, en 2015, notre taux d'imposition des sociétés sera le plus faible des pays du G7, ce qui nous rendra encore plus concurrentiels. Le siège social de Tim Horton n'est qu'un exemple de ces entreprises qui reviennent au Canada en reconnaissant qu'elles font un investissement sage et solide et qu'elles prennent une décision d'affaires sage et solide.
Voilà pourquoi nous continuerons à invertir dans les ponts, les édifices, les routes et les égouts de notre pays, bref dans ses infrastructures. Partout où nous avons des responsabilités à assumer, que ce soit en partenariat avec les provinces, les territoires ou les municipalités, nous prendrons toutes les mesures pour être prêts, pour que la croissance demeure la priorité et pour faire en sorte que nos infrastructures résistent à l'épreuve du temps, comme il se doit. C'est à partir de ces grands principes que les citoyens prennent les décisions qui touchent leur vie et la direction qu'ils veulent lui donner ainsi que l'endroit où ils veulent élever leurs enfants et la manière dont ils entendent le faire. C'est également l'occasion, pour les sociétés et les entreprises, de comprendre que nous habitons dans un pays qui, en matière d'infrastructures, est prêt à s'associer avec elles pour contribuer à leur croissance.
C'est donc pour créer des conditions favorables à la croissance économique que nous avons décidé de baisser les impôts et de stabiliser le climat d'investissement. Nous avons le meilleur système bancaire du monde. C'est notre économie qui est sortie la plus forte de la récession. Nous prenons les décisions difficiles qui s'imposent pour que le Canada, une fois que l'économie aura recommencé à tourner à plein régime, demeure loin devant les autres, comme lors des Olympiques, où il a obtenu le plus grand nombre de médailles d'or.
Le a également fait ressortir trois autres enjeux dans sa réponse au discours du Trône.
Nous allons d'abord faire du Canada un lieu privilégié pour les familles. Nous les appuierons, elles et les collectivités où elles vivent, en assurant la sécurité de nos rues, en continuant de durcir le ton à l'endroit des criminels et en punissant plus sévèrement les crimes qu'ils commettent.
Nous allons ensuite, dans une perspective nationale, assurer la sécurité du pays. Nous allons défendre ceux et celles qui ont aidé à bâtir le Canada, car les Canadiens estiment que les sacrifices et le dévouement méritent d'être reconnus. Désireux de créer un avenir encore meilleur pour nos familles et nos collectivités, notre gouvernement défendra ceux et celles qui ont bâti et protégé notre pays.
Il était clairement dit, dans le discours du Trône, que la mission militaire du Canada en Afghanistan prendrait fin en 2011. On y apprenait également que nos efforts se concentreront désormais sur l'aide humanitaire et le développement.
Finalement, nous allons renforcer un Canada uni dans un monde en évolution. Nous allons en protéger la nature et sa beauté inégalée. Nous allons affirmer notre souveraineté dans le Nord. Nous allons célébrer notre patrimoine autochtone. Nous allons continuer de défendre ce qui est juste.
Le discours du Trône soulignait l'importance de notre économie, des familles de notre pays et du rôle que nous pouvons jouer dans le monde. Je suis fier de dire que le dernier discours du Trône constitue une base solide sur laquelle le gouvernement pourra faire fond tout au long des mois et des années à venir.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps avec le député de .
Je vais parler aujourd'hui d'un sujet d'une importance peut-être pas incommensurable mais très grande, puisqu'il s'agit de la volonté du gouvernement exprimée dans le discours du Trône d'abolir le registre des armes à feu, du moins pour ce qui est des armes d'épaule.
Cette volonté du gouvernement a mobilisé beaucoup de gens dans ma circonscription. J'ai rencontré plusieurs organismes de prévention de la criminalité, puisque c'est un outil de prévention qui est aligné parfaitement sur la philosophie québécoise sur la criminalité. La philosophie conservatrice, quant à elle, est axée uniquement sur la répression.
J'ai aussi rencontré des organismes de femmes. C'est une question qui les concerne très particulièrement puisque malheureusement, la plupart des victimes de violence conjugale sont des femmes.
J'ai rencontré les maires et les chefs de police de mon arrondissement. Tout le monde a convenu qu'il fallait mettre un frein à la volonté du gouvernement d'abolir un outil qui est très utilisé par les policiers.
Je suis ensuite parti voir les gens dans ma circonscription. J'ai fréquenté beaucoup les métros. Ma circonscription urbaine a huit stations de métro, et on peut y rencontrer beaucoup de citoyens. On a fait circuler une pétition que j'ai déposée à la Chambre; on a recueilli 1 500 noms en quelques jours.
Il faut mettre ce chiffre en perspective: on a recueilli ces noms uniquement dans ma circonscription et en quelques jours. C'est énorme; l'enthousiasme était grand. C'était incroyable, les gens faisaient la file dans le métro pour pouvoir signer la pétition. On voit qu'ils tiennent au registre des armes à feu. Cette question est viscérale au Québec parce qu'elle origine de la malheureuse tragédie de l'École Polytechnique.
J'ai déposé ladite pétition à la Chambre le 8 mars dernier, la Journée internationale de la femme. C'est bel et bien une question qui préoccupe et touche particulièrement les femmes. Le registre des armes à feu a surtout été utile en ce qui concerne les drames conjugaux et les meurtres qui ont été commis avec des armes d'épaule, élément dont le gouvernement conservateur veut se débarrasser.
L'autre raison pour laquelle les femmes québécoises et les Québécois féministes se préoccupent beaucoup du maintien du registre des armes à feu est, bien sûr, l'événement qui est à son origine: la malheureuse tragédie de l'École Polytechnique de Montréal. Cette tragédie est le summum de la misogynie et de la lâcheté, où un individu, tenant les femmes pour responsables de tous ses malheurs et de sa propre médiocrité, probablement, a assassiné lâchement 14 jeunes femmes avec une arme à feu.
Ces femmes dans la fleur de l'âge ont été assassinées avec une arme que les conservateurs veulent retirer du registre des armes à feu: la Ruger Mini-14. C'est ajouter l'insulte à l'injure pour toutes ces femmes qui en ont fait le combat de leur vie et qui ont décidé d'utiliser cet événement malheureux et d'en faire quelque chose.
Le registre des armes à feu, c'est l'héritage des victimes, des survivantes et des parents des victimes qui se sont battus pour que le Canada, comme la plupart des pays du monde, se dote d'un registre des armes à feu. Il faut aborder ce débat de façon honnête et en donnant les vrais chiffres.
Je suis souvent étonné de voir les adversaires, et les conservateurs en particulier, faire dévier le débat complètement. C'est un peu comme un flibustier qui prend en otage un bateau. Voilà que les conservateurs se comportent comme des pirates en prenant le débat en otage et en disant n'importe quoi et son contraire.
J'en prends pour preuve la réplique qu'on entend souvent des conservateurs. Ils disent que de toute manière, la plupart des crimes, des meurtres et des homicides ne sont pas commis avec des armes d'épaule, mais avec des armes de poing.
Ils n'ont pas complètement tort d'un point de vue statistique. En 2007, 67 p. 100 des homicides ont été commis avec des armes de poing, contre seulement 17 p. 100 avec des carabines ou des fusils de chasse. Ce qu'ils omettent de dire, c'est qu'en 1997, au début du registre des armes à feu, la proportion était passablement différente: 50 p. 100 des meurtres étaient commis avec des armes de poing, alors que 39,9 p. 100, donc plus du double du chiffre de 1997, étaient commis avec des carabines ou des fusils de chasse.
Là où le registre des armes à feu a été le plus utile et où il a eu le plus d'impact, c'est précisément pour les carabines et les fusils de chasse. Les chiffres démontrent que c'est précisément pour ces armes que le registre a eu le plus d'impact, alors qu'il en a eu moins pour les armes de poing.
Or, le gouvernement nous propose d'abolir la partie la plus utile et la plus efficace du registre, celle qui a donné le plus de résultats du point de vue statistique.
On fait encore de la désinformation en invoquant constamment des arguments pour faire peur. On se croirait à l'Halloween, mais sans citrouille; il n'y a vraiment rien de drôle. On fait peur aux chasseurs en leur disant que s'ils se font prendre dans le bois sans certificat d'enregistrement, ils seront traités comme des criminels, ils auront un dossier criminel et ils ne pourront plus voyager. C'est complètement ridicule.
Ce n'est pas du tout le cas. Si un individu a une arme sur lui qui n'est pas enregistrée, elle lui sera confisquée et il disposera de quelques jours pour aller la récupérer en présentant un certificat d'enregistrement. C'est un peu gênant, mais il faut tout de même qu'il y ait des conséquences, quand on ne se conforme pas à la loi. De toute façon, c'est beaucoup moins exigeant que lorsqu'on oublie l'enregistrement de son véhicule, qui nous vaut une amende fort salée, ma foi!
Il faut bloquer la route aux conservateurs. Ils ne changeront pas d'avis, car ils sont bornés par rapport à cette question. Deux hommes peuvent leur barrer la route et on doit les convaincre de le faire. Il s'agit du et de celui du NPD.
Par chef de l'opposition, j'entends le chef du Parti libéral. Le Bloc québécois a voté unanimement contre ce projet de loi. La semaine dernière, ma collègue d' a posé une question au chef du NPD, qui a essayé de se débarrasser de la question un peu comme on essaie de se débarrasser d'un chien qui nous joue dans les tibias. Cela n'impressionne personne. Je ne compare pas ma collègue à un chien, bien sûr. J'ai fait cette analogie pour expliquer ce que cette question représente pour le NPD et les libéraux. Mes collègues l'auront bien compris.
Ces deux chefs doivent cesser leur double discours, avoir le courage de leurs convictions et prendre des mesures pour barrer la route aux conservateurs.
Je conclurai en parlant de la pertinence du registre des armes à feu. Pendant les 10 minutes qu'a duré mon discours, le registre a été consulté par les policiers à peu près 70 fois. Ils n'ont pas consulté le registre des armes à feu parce qu'ils n'avaient rien d'autre à faire. S'ils ont pris la peine de le consulter 70 fois depuis le début de mon discours, c'est parce qu'il est utile.
Comme parlementaires, nous devons faire confiance aux policiers, respecter la mémoire des victimes de l'École Polytechnique et de tous ceux qui se sont battus, depuis cet événement, pour mettre en place un registre des armes à feu. Il faut faire preuve de courage politique et voter contre le projet de loi du gouvernement et le discours du Trône, qui veulent s'attaquer au registre des armes à feu.
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Madame la Présidente, je voudrais d'abord remercier mon collègue de d'avoir partagé son temps avec moi. Il est d'une grande générosité.
Si quelques députés ont invoqué le Règlement aujourd'hui, c'est parce qu'il y a un problème fondamental. C'est comme si on discutait du menu après avoir pris le repas. On discute aujourd'hui du discours du Trône, mais le budget a déjà été adopté en collaboration avec les députés libéraux qui ont pris la peine de ne pas voter.
Je ne répéterai jamais assez que, dans le contexte d'un discours du Trône ou d'un budget, le Bloc québécois fait son travail. Encore une fois, il l'a fait. Le Bloc a mené des consultations pour bien identifier les besoins et les aspirations des Québécois et des Québécoises.
On s'aperçoit, tant dans le discours du Trône que dans le budget, qu'il y a deux catégories de très grands oubliés: des oubliés démunis et des oubliés riches. Certains oubliés ont des besoins spécifiques, que ce soit sur le plan du logement social ou de l'assurance-emploi — ceux qui n'y ont pas droit et ceux dont les prestations pourraient être bonifiées ou plus accessibles. Les oubliés comprennent aussi les travailleurs âgés qui ont des besoins spécifiques ainsi que les personnes âgées aux prises avec un Supplément de revenu garanti qui les place tout juste ou même sous le seuil de la pauvreté. Une multitude de besoins ne sont pas comblés.
Pendant ce temps, certains oubliés sont plus riches. On a oublié les pétrolières, qui bénéficient d'énormes exemptions et qui devraient participer davantage sur le plan social. Il y a aussi les oubliés qui bénéficient d'abris fiscaux. On laisse des milliards de dollars aller ailleurs que dans nos économies canadienne et québécoise. Les salariés ont aussi été oubliés, puisqu'ils ne sont pas imposés dans une juste mesure.
Aujourd'hui, j'espère avoir le temps d'aborder quelques sujets bien précis. J'aimerais discuter du Programme des industries canadiennes du textile et du vêtement, du financement de la Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l'atmosphère, du Programme d'accès communautaire, des technologies d'accès à large bande et des télécommunications.
Commençons par parler du Programme des industries canadiennes du textile et du vêtement, ce qu'on appelait autrefois CANtex. Une entreprise de ma circonscription a eu l'occasion de se faire connaître davantage, comme on a pu le lire dans le journal Les Affaires de la semaine du 13 au 19 mars. FilSpec a réussi, et ce malgré la situation vécue depuis des années par l'industrie du vêtement et du textile.
À mon arrivée à la Chambre, on savait très bien que des industries avaient des problèmes importants et fondamentaux qu'il fallait régler. Ni les libéraux ni les conservateurs n'ont été à la hauteur. On se souviendra qu'en ce qui a trait aux vêtements et aux textiles, on parlait à l'époque de garanties de prêts. On en a discuté, tout comme on avait discuté de la recherche et du développement, et d'investir plus d'argent dans le programme CANtex. Heureusement qu'au moins un peu d'argent avait été investi. Quand je dis « un peu », ce n'est pas peu dire.
En analysant le budget et les dépenses du Budget principal des dépenses de 2009-2010, on s'aperçoit que la contribution du gouvernement, en vertu du Programme des industries canadiennes du textile et du vêtement, était de 4,513 millions de dollars. On me dira que c'est peu et, en effet, c'est très peu. À l'époque, on demandait que ce montant soit augmenté, mais le gouvernement n'a pas fait son travail. On est au fait de ce qui est arrivé dans l'industrie du vêtement et du textile. D'innombrables pertes d'emploi ont touché des circonscriptions comme la mienne et celle de ma collègue de , où il y en a eu plusieurs.
Le gouvernement aurait fortement intérêt à revenir à un financement adéquat.
Je vais parler brièvement de ce que disait le journal Les Affaires du 13 au 19 mars 2010, dont je parlais tout à l'heure. Il nous disait que la concurrence des pays émergents dans le domaine du textile menaçait la survie de FilSpec. Le résultat est que l'entreprise s'est spécialisée dans la production de fil de haute technologie pour des applications très ciblées. D'ailleurs, la survie de ces industries dites molles dépend de l'innovation, donc de la recherche et du développement, pour pouvoir se situer dans des créneaux bien précis. Ainsi, même si elles ne produisent pas nécessairement à une hauteur inestimable, elles se trouvent dans un créneau spécifique avec une demande internationale.
Malheureusement, à certaines périodes, le dollar canadien a augmenté terriblement ce qui fait que les exportations aussi ont été difficiles. Des programmes comme CANtex aidaient les entreprises à exporter aussi.
Pour démontrer la capacité de cette entreprise, le journaliste demandait si l'on parviendrait un jour à créer un tissu qui, telle la cape magique de Harry Potter, rendrait invisible la personne qui le porterait. Eh bien le président, M. Ronald Audet, n'a pas répondu non à cette question. Son entreprise a d'ailleurs presque relevé le défi car, pour l'armée canadienne, l'usine a développé un fil qui permet de fabriquer des vêtements impossibles à détecter aux rayons infrarouge. Il y a aussi les fils antimicrobiens pour le secteur de la santé, et les fils ininflammables pour les pompiers. L'usine est située à Sherbrooke et se spécialise dans les fils de haut potentiel technologique.
Je vais arrêter de me référer au journal, mais je voulais montrer l'importance de l'innovation. D'ailleurs le gouvernement le dit, mais ne va pas aussi loin qu'il le dit: tout est dans la recherche et le développement, et l'avenir appartient à l'innovation.
Rien ne se crée, rien ne se perd. Il y a des équations bien simples. Il y a autant d'exportations mondiales que d'importations mondiales. C'est une vérité absolue. Donc, un jour ou l'autre, la seule chose qui démarquera les économies, non pas seulement en allant exploiter des travailleurs mal payés à l'étranger, ou en allant exploiter les aspects environnementaux ou sociaux d'autres pays, mais quand les règles du jeu finiront par s'équilibrer, ce sera l'innovation.
Le gouvernement investit dans certains secteurs, mais il investit plus ou moins dans d'autres secteurs, qui sont capitaux. L'industrie manufacturière est une source d'emplois qu'il ne faut pas abandonner car c'est là qu'on peut aller chercher le plus d'emplois, donc des manufacturiers à haute technologie et des manufacturiers innovateurs.
Je me souviens que mon collègue de , il n'y a pas tellement longtemps — c'était en 2009 — avait posé une question sur CANtex à la Chambre. Il soulignait l'importance de poursuivre le programme pour ainsi permettre à l'industrie textile d'améliorer sa compétitivité et le développement de ses marchés. Malheureusement, à cette question, le ministre d’État (Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec) lui avait répondu de façon plutôt vague, ne rassurant en rien les membres de l'industrie dont FilSpec fait partie.
Sur le plan de l'innovation, le gouvernement essaie d'éliminer le plus de paperasse possible. Il demande donc aux citoyens de fonctionner avec Internet. Malheureusement, à toutes fins pratiques, on n'entend pas parler du Programme d'accès communautaire. Il sera donc probablement annulé. Or on en a besoin. Même le gouvernement, dans ses objectifs visant à réduire la paperasse, devrait le maintenir car tous les ministères nous demandent de fonctionner avec Internet et de se procurer des formulaires sur Internet.
Aussi, il faudrait investir davantage pour rendre l'accès à la large bande encore plus...
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Madame la Présidente, je voudrais d'abord dire que je vais partager le temps dont je dispose avec mon ami le député de .
[Traduction]
Je suis ravi d'intervenir aujourd'hui à la Chambre en réponse au discours du Trône. Comme il s'agit de la première occasion qui m'est offerte de prendre la parole au cours de la troisième session, je tiens d'abord à remercier les habitants de de me faire le très grand honneur de les représenter ici et dans ma circonscription à titre de député.
Depuis que j'ai été élu pour la première fois, il y a plus de quatre ans, il ne s'est pas passé une semaine sans que je m'émerveille de la générosité et de la persévérance dont font preuve les gens de ma circonscription. Ce qu'ils vivent, leur histoire, leurs aspirations et leurs luttes, c'est ce qui me motive à me lever très tôt le matin et à aller travailler pour eux.
Il y a un grand nombre de personnes que je pourrais nommer. Je pense par exemple à un électeur du canton de Ramara, Ken Szijarto, qui s'emploie à enrichir le discours politique au pays. Cet homme, père d'une jeune famille, a de grandes attendes envers les élus qui le représentent. En fait, il exige d'eux le meilleur. Pourquoi ne le ferait-il pas? Les gens comme Ken nous pressent chaque jour d'agir en ce qui concerne le contrôle des dépenses, la reddition de comptes, le fait de limiter les impôts. Que ferions-nous sans des électeurs comme lui?
Un autre électeur de ma circonscription a perdu une jambe dans un accident de moto il y a quelques années seulement et, lorsqu'il a réalisé qu'il devait reprendre sa vie en main et surmonter cette épreuve, faisant fi de son handicap, il s'est mis à la course à pied. En seulement trois ans, il a établi trois records du monde. Il lui faut à peine plus de trois heures pour compléter le marathon. Nous avons accueilli Rick Ball lorsqu'il a apporté la flamme paralympique sur la scène ici sur la Colline du Parlement il y a quelques semaines pour donner le coup d'envoi au Relais de la flamme olympique le mois dernier.
[Français]
Par son exemple, la communauté francophone de Lafontaine, de Penetanguishene et du canton de Tiny m'a inspiré et soutenu lors de mon apprentissage de la langue française au cours des dernières années.
[Traduction]
En janvier et en février, j'ai profité de la situation pour tenir une série d'assemblées publiques à propos du budget, bien entendu, mais aussi d'autres sujets du ressort fédéral. Je remercie les personnes qui ont pris le temps de venir me faire part de leurs préoccupations et me poser des questions. Je remercie Mme Danielle Prince, professeur d'histoire et de politique à l'école secondaire Midland, d'avoir donné pour devoir à sa classe de politique de 12e année d'assister à l'une de mes assemblées publiques. Ces assemblées m'ont donné une idée plus juste des attentes de mes électeurs en ce début de période post-récession.
En résumé, ce que j'ai entendu, c'est que le fardeau fiscal ne peut guère être alourdi, que le Régime de pensions du Canada doit être fiable, que les investissements dans l'éducation et dans l'innovation assureront notre prospérité et celle de la génération qui nous suit et que les gens veulent pouvoir afficher leur fierté d'être canadiens. Ils veulent être fiers de la place qu'occupe le Canada dans le monde.
Rien de tout cela, j'en suis certain, ne nous surprendra les parlementaires que nous sommes, mais il est rafraîchissant de voir la voie à suivre éclairée par un optimisme sincère et des suggestions réfléchies.
Je répète ce que me disent les gens de . En passant, Simcoe-Nord est en plein centre de l'Ontario, juste au sud de la baie Georgienne et à l'ouest du lac Simcoe.
[Français]
Notre région, comme la plupart des régions du Canada, revient à des taux d'emploi plus élevés et à un optimisme face à l'avenir.
Le discours du Trône a souligné l'importance et l'urgence de compléter notre Plan d'action économique.
Nous commençons à remonter la pente raide du déclin de la fin de 2008. Nos mesures gouvernementales de l'année dernière ont pavé le chemin à une économie plus forte.
[Traduction]
L'emploi est en hausse, 159 000 emplois ayant été créés depuis juillet. Comme je l'ai déjà dit, les ventes des manufacturiers, qui forment l'épine dorsale de l'économie de l'Ontario, ont augmenté de 2,4 p.100 rien qu'en janvier. C'était le cinquième mois de suite qu'il y avait une augmentation et ces ventes ont atteint leur plus haut niveau depuis novembre 2008.
La productivité a augmenté de 1,4 p. 100 au cours du dernier trimestre de 2009, ce qui était la première augmentation depuis le troisième trimestre de 2008. Le Conference Board of Canada a déclaré que notre plan de relance avait permis de sauver ou de créer environ 70 000 emplois en Ontario l'an dernier et permettrait d'en créer encore 40 000 cette année.
Les mesures que nous prenons dans notre budget pour l'emploi et la croissance permettront de renforcer la reprise économique. En plus d'un engagement à mener à terme notre plan d'action, qui en est à sa deuxième année, le discours du Trône annonce un plan de retour à l'équilibre budgétaire.
Les Canadiens savent et acceptent que le budget déficitaire était nécessaire, mais ils sont convaincus que nous devons revenir à un équilibre dans un délai raisonnable. Ils le savent en raison de l'expérience qu'ils ont acquise dans leur ménage et dans leur entreprise. Contracter un emprunt temporaire pour faire face à des pressions financières inattendues est acceptable à la condition de revenir à l'équilibre une fois l'urgence passée. C'est ce que fait le gouvernement.
[Français]
En gardant le courage de ses convictions dans les années à venir, le Canada va émerger de la pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale aussi fort que tous les pays développés de la planète. De plus, nous faisons cela sans augmenter les taxes et sans couper les transferts pour l'éducation et la santé, ou pour les pensions.
[Traduction]
La limitation des dépenses doit faire partie du plan et c'est le cas. Le gouvernement réduira ses dépenses de 17,6 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années et le plan de relance prendra fin comme prévu.
Cependant, gérer les deniers publics avec compétence n'est pas notre seul objectif. Éliminer le déficit, équilibrer le budget et recommencer à rembourser la dette nationale dans un avenir pas trop lointain ne constituent pas une fin en soi. Ce sont des moyens de renforcer le Canada.
Nous sommes fiers de ce que nous avons accompli, mais nous sommes conscients qu'il y a beaucoup plus à faire. Le discours du Trône décrit le genre de Canada auquel nous aspirons, soit un Canada qui crée les emplois et les entreprises de demain, qui rassemble les meilleurs cerveaux, technologies et ressources afin de créer des emplois, de susciter la croissance et d'élargir nos perspectives, de soutenir notre stratégie des sciences et des technologies afin de profiter pleinement de l'économie numérique et d'ouvrir de nouveaux marchés à nos producteurs, nos manufacturiers et nos entreprises de services et de renforcer les échanges avec notre plus grand partenaire commercial, les États-Unis. Nous améliorons la manière de faire des affaires au profit de nos producteurs d'énergie et de minerai tout en protégeant notre environnement et en trouvant des moyens innovateurs et améliorés qui permettront à nos agriculteurs, pêcheurs et producteurs de produits forestiers de bâtir leurs entreprises, d'investir et de réussir dans la meilleure économie du monde.
C'est un Canada qui accorde la priorité aux familles en protégeant la santé publique ainsi que la salubrité des aliments et des produits de consommation, en prévenant les accidents qui blessent nos enfants et nos jeunes ainsi qu'en assurant la sécurité de nos collectivités grâce au renforcement des lois et à la répression de la criminalité.
C'est un Canada dont le peuple plonge ses racines dans son histoire et ses institutions, comme le souligne le discours. Et les Autochtones, les premiers occupants de ce territoire, font partie de notre histoire.
J'ai le très grand honneur de siéger au Comité permanent des affaires autochtones et du développement du Grand Nord. J'ai eu l'occasion d'écouter attentivement les espoirs et les combats des peuples autochtones du Canada. Le Canada que nous imaginons dans le discours du Trône reconnaît la contribution des Autochtones dans la construction du pays que nous partageons. Les jeunes Autochtones au Canada, qui sont proportionnellement plus nombreux que leurs homologues non autochtones, seront tout particulièrement une grande source d'inspiration et de prospérité pour leurs familles et leurs collectivités dans les années à venir.
Nous avons de quoi être fiers de la façon dont le Canada saura ressortir encore plus fort de la pire crise économique depuis la Seconde Guerre mondiale. Nous devrions bien entendu célébrer notre réussite, mais nous devons regarder ce qu'elle signifie pour la population.
Dans ma circonscription, les gens retournent au travail. Les taux d'inscription à l'université dépassent les 30 p. 100. La population manifeste un optimisme débordant, suscité uniquement par le sentiment de fierté nationale qui a envahi nos athlètes, les visiteurs et les partisans aux Jeux olympiques et paralympiques qu'ont accueillis Vancouver et Whistler.
Les Canadiens s'attendent à ce que le gouvernement manifeste le même renouveau de civisme, d'espoir et d'optimisme qu'eux envers le Canada. Pratiquement tous les Canadiens sont tout à fait prêts et tout à fait aptes à faire les sacrifices qu'il faut dans leurs vies personnelle et professionnelle, mais ils veulent avoir l'assurance que nous, au Parlement, nous leur donnons tout notre appui et travaillons tout aussi fort qu'eux.
Je suis heureux d'appuyer le discours du Trône. Nous sommes sur la bonne voie. J'encourage tous les députés à l'appuyer aussi lorsqu'ils auront l'occasion de le faire.
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Madame la Présidente, je suis heureux d'être à la Chambre aujourd'hui. Je crois sincèrement que le discours du Trône et le budget de 2010 tiennent compte du Québec, comme de toutes les provinces et de tous les territoires de ce grand pays.
Le discours du Trône établit les grandes priorités du gouvernement — des priorités fidèles aux valeurs canadiennes et privilégiant ce qu'il y a de plus important pour les Canadiens.
Le budget envoie un message très clair: le Canada enregistre à nouveau une croissance économique après avoir traversé la pire récession depuis les années 1930. Ce budget vise à soutenir cette reprise et à conserver l'avantage économique du Canada. Pour ce faire, le budget prévoit des mesures dans trois grands secteurs. Je me permets de vous les rappeler, car il est utile de les répéter.
Premièrement, en vertu de la deuxième année du Plan économique du Canada, ce budget prévoit des mesures de stimulation fédérales atteignant 19 milliards de dollars, majorées de 6 milliards de dollars de la part des provinces, des territoires, des municipalités et d'autres partenaires.
Deuxièmement, ce budget prévoit investir dans un petit nombre de nouvelles initiatives bien ciblées, qui permettront de créer des emplois et de stimuler la croissance économique de demain. Le budget mise sur l'innovation et fait du Canada une destination privilégiée pour les entreprises désirant faire de nouveaux investissements. Tout cela aura des effets tangibles sur tout le Canada, y compris le Québec.
Troisièmement, le budget de 2010 prévoit un plan en trois points qui permettra de rétablir l'équilibre budgétaire après la reprise économique.
Les priorités de ce gouvernement ne visent pas seulement chaque province et chaque territoire, mais chaque Canadien. Cela est particulièrement vrai en matière d'environnement, dans les domaines qui préoccupent les Canadiens, tels que la pollution des eaux, la protection de la faune et de la flore et, bien sûr, les changements climatiques.
La position du gouvernement en matière d'environnement est très claire: nous allons trouver un équilibre entre les priorités économiques et les priorités environnementales. Nous allons être proactifs dans l'intendance de nos spectaculaires trésors naturels, et nous les préserverons pour les donner en héritage aux générations à venir.
Le budget de 2010 prévoit de nouvelles mesures s'élevant à plus de 190 millions de dollars pour appuyer un environnement plus propre et plus durable, et pour continuer à atteindre les objectifs du Canada en matière de changements climatiques.
Au nombre de ces mesures, signalons celles qui suivent:
Un investissement de 100 millions de dollars réparti sur quatre ans pour appuyer la production d'énergie propre dans le secteur forestier du Canada, par l'intermédiaire de l'initiative sur les énergies renouvelables de prochaine génération. Cet investissement contribuera à réduire les émissions de gaz à effet de serre au moyen du développement, de la commercialisation et de la mise en oeuvre de nouvelles techniques d'énergie écologique dans le secteur forestier, ce qui comprend les biocombustibles, l'énergie électrique renouvelable et les produits chimiques de la biomasse forestière.
L'admissibilité aux déductions pour amortissement accéléré accordées pour le matériel de production d'énergie propre sera élargie pour y inclure le matériel de récupération de la chaleur et le matériel de distribution.
La somme de 16 millions de dollars répartie sur deux ans pour continuer à mettre en oeuvre un plan d'action du gouvernement en vue de protéger les Grands Lacs par l'assainissement des secteurs où l'environnement a subi la dégradation la plus marquée.
La somme de 38 millions de dollars répartie sur deux ans en faveur de la Stratégie nationale sur les espèces exotiques envahissantes, qui vise à réduire le risque de voir des espèces animales et végétales envahissantes proliférer au Canada.
Jusqu'à 11,4 millions de dollars répartis sur deux ans pour offrir des services de météorologie et de navigation dans le Nord, afin d'honorer les engagements du Canada envers l'Organisation maritime internationale.
La somme de 8 millions de dollars répartie sur deux ans pour appuyer les activités communautaires de surveillance environnementale, la production de rapports et la collecte de données dans le Nord.
La somme de 18,4 millions de dollars répartie sur deux ans pour la préparation des rapports annuels du gouvernement sur des indicateurs environnementaux clés, tels que la propreté de l'air et de l'eau et les émissions de gaz à effet de serre.
Ces nouvelles ressources misent sur les investissements continus ayant débuté dans le cadre du Plan d'action économique du Canada en vue de rendre notre économie plus viable et de consolider la position du Canada au titre de superpuissance en matière d'énergie propre. Ces investissements comprennent ce qui suit.
Un milliard de dollars réparti sur cinq ans consacré au Fonds pour l'énergie propre. Ce fonds appuie la recherche et le développement de systèmes d'énergie propre et de projets de démonstration, notamment des initiatives de capture et de stockage de dioxyde de carbone.
Un milliard de dollars réparti sur plus de cinq ans, en faveur du Fonds pour l'infrastructure verte. Ce fonds est destiné à appuyer des priorités comme la production et le transport d'énergie durable, et les infrastructures de transport et de stockage de dioxyde de carbone.
La somme de 380 millions de dollars allouée exclusivement au programme écoÉNERGIE Rénovation — Maisons, qui encourage les Canadiens à rendre leur maison plus écoénergétique.
En 2009, le gouvernement a également versé 1 milliard de dollars réparti sur trois ans au Programme d'écologisation des pâtes et papiers. Ce programme prévoit des mesures incitatives pour les usines de pâtes et papiers afin qu'elles réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre et deviennent des chefs de file de la production d'énergie renouvelable à partir de la biomasse.
Nous comprenons très bien que l'exploitation croissante de nos ressources exige que nous fassions des choix environnementaux plus éclairés que jamais. Nous sommes donc résolus à prendre des mesures internationales efficaces pour lutter contre les changements climatiques.
Ainsi, l'Accord de Copenhague a permis de faire un grand pas en avant. Il a permis de poser les fondements nécessaires pour que tous les grands émetteurs de gaz à effet de serre agissent en vue de réduire leurs émissions.
L'Accord de Copenhague représente un point tournant pour le Canada et pour les autres pays qui se sont engagés à le mettre en oeuvre efficacement. Il s'agit du premier accord mondial détaillé traitant des changements climatiques. Il s'agit du premier accord mondial en vertu duquel les principaux pays émettant des gaz à effet de serre ont chiffré leur engagement à réduire leurs émissions. Parmi ces pays, il y a les États-Unis, la Chine et l'Inde.
Nous devons travailler pour que ces engagements politiques se concrétisent par un traité ayant force obligatoire. Cette question sera au centre des négociations cette année. Pour faire progresser ces négociations, le Canada va poursuivre le dialogue actif et constructif qu'il a engagé avec ses partenaires nationaux, continentaux et internationaux.
D'ailleurs, comme il a été souligné dans le discours du Trône, nous allons également honorer les engagements financiers que nous avons pris en vertu de cet accord. Le Canada va débloquer des fonds pour aider les économies en développement à réduire leurs émissions et à s'adapter aux changements climatiques. Le du Canada mène des pourparlers avec nos partenaires internationaux pour déterminer le niveau de la contribution qui sera accordée par chaque pays.
Notre volonté d'harmoniser notre politique en matière de changements climatiques à celle des États-Unis va bien au-delà des cibles de réduction des gaz à effet de serre. Nous devons pousser davantage l'exercice visant à coordonner nos réglementations respectives. Jusqu'à présent, grâce à une étroite collaboration, nous avons enregistré d'excellents progrès dans les secteurs de l'automobile, de la marine, de l'aviation et du biocarburant. Toutefois, nous devons aller encore plus loin.
Notre approche relative aux changements climatiques s'appuie sur une démarche scientifique rigoureuse. Or, comme on le sait, cette année est l'Année internationale de la biodiversité, un moment propice pour réfléchir à la richesse de notre patrimoine naturel et à notre devoir de le préserver. J'aurais manqué à ma tâche si j'avais omis de le mentionner. Le Canada est un chef de file sur la scène internationale en matière de biodiversité. Nous avons été le premier pays industrialisé à ratifier la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique.
Notre gouvernement a fait d'importants investissements appuyant la biodiversité. De Darkwoods en Colombie-Britannique, en passant par l'écosystème de la grande région de Nahanni dans les Territoires du Nord-Ouest, jusqu'à Deep Cove en Nouvelle-Écosse, et dans bien d'autres endroits au Canada, le gouvernement a pris des mesures pour protéger plus de 100 millions d'hectares de terres — presque 10 p. 100 de la masse terrestre du Canada — et trois millions d'hectares d'océan.
Nous avons consacré la somme de 275 millions de dollars, répartie sur cinq ans, à des mesures liées aux espèces en péril. Nous avons également investi 225 millions de dollars dans des programmes de conservation des aires naturelles, ce qui a joué un rôle de premier plan dans l'acquisition de 122 000 hectares réservés à la protection de l'habitat de 79 espèces en péril. Nous avons investi 5 millions de dollars pour travailler avec des partenaires provinciaux et fédéraux afin de trouver des solutions à la prolifération d'espèces exotiques envahissantes qui menacent la faune et la flore autochtones.
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Madame la Présidente, je partagerai le temps qui m'est alloué avec le député de .
J'ai l'insigne honneur d'intervenir à la Chambre aujourd'hui pour rendre hommage à mes concitoyens d'Etobicoke-Nord et pour répondre au discours du Trône, le discours qui énonce la vision que le gouvernement a pour le Canada et qui décrit les buts généraux qu'il vise, de même que l'orientation et les programmes qu'il adoptera pour les atteindre.
Le discours du Trône devrait puiser dans l'histoire du Canada, bâtir sur la vivacité de notre pays, sur les valeurs que nous chérissons et que nous défendons, des valeurs qui définissent notre identité, et réitérer notre dessein intemporel, transmis de génération en génération; il devrait imprimer une orientation pour un avenir meilleur.
Le discours du Trône devrait offrir des possibilités aux familles: celle d'une éducation de très grande qualité et d'un excellent système de soins de santé, un système accessible lorsqu'on en a le plus besoin, celle d'occuper des emplois enrichissants, sans parler de la possibilité de contribuer à la société. Il devrait offrir des services aux plus vulnérables: les enfants, les personnes qui sont atteintes de maladies neurodégénératives telles que la sclérose latérale amyotrophique, la sclérose en plaques ou la démence, et nos concitoyens autochtones. Nous devons nous engager à combler l'écart générationnel.
Créer des possibilités d'emploi pour tous les Canadiens, faire plus que de l'administration, voilà ce que gouverner veut dire. Où est passée la fière détermination du gouvernement à faire le nécessaire pour que le rêve d'avenir des Canadiens deviennent réalité et soit à leur hauteur tout en prenant les décisions difficiles qui s'imposent à l'égard du déficit qui se creuse, du réchauffement climatique et de l'avenir de notre système de soins de santé, autant d'enjeux qui auront des effets sur les générations futures?
Qu'en est-il de l'évidence selon laquelle l'avenir du Canada, au chapitre de la lutte contre le réchauffement climatique, par exemple, ne saurait être assuré par une seule action, un truc technologique ou un miracle inespéré? Un véritable plan d'action nécessitera des efforts incessants dans une direction: l'efficacité énergétique, des changements dans le secteur des transports, la responsabilité individuelle et une volonté plus grande.
Permettez-moi de parler d'une personne qui a une vision et qui propose une politique inspirante afin de susciter le progrès. Pendant quelques minutes je vais vous décrire la vision de Sa Majesté le roi Abdallah d'Arabie saoudite qui a si bien modernisé le système d'éducation et le contexte d'affaires dans son pays que celui-ci est maintenant l'un des dix pays les plus concurrentiels sur la planète. Bien sûr, je reconnais que notre société et notre économie sont différentes, mais c'est la vision de ce roi que je trouve inspirante.
Lors de la création du royaume en 1932, bien peu de gens avaient accès à l'éducation, la plupart d'entre eux étant des enfants de familles riches qui vivaient dans les villes les plus importantes. Toutefois, le royaume compte aujourd'hui 25 000 écoles, 11 universités et, fait étonnant, 22 autres universités sont actuellement en cours de construction. Les étudiantes comptent pour un peu plus de la moitié des quelques cinq millions d'étudiants saoudiens qui fréquentent les écoles et les universités.
Plus récemment, en 2009, près de 3 000 dignitaires du monde entier ont assisté à l'inauguration officielle de l'Université des Sciences et Technologies du Roi Abdallah, aussi appelée KAUST. Elle dispose d'une dotation de 10 milliards de dollars et souhaite devenir l'un des grands établissements de recherche du monde. Elle a conclu des partenariats avec 27 universités, dont Caltech, Harvard et Stanford, aux États-Unis, et Oxford, Cambridge et le Imperial College, au Royaume-Uni.
Les ministères gouvernementaux, les entreprises privées, les investisseurs et le public saoudien scandent tous le mantra de la vision parfaite. Par conséquent, l'Arabie Saoudite a connu une hausse importante dans le classement des rapports « Doing Business » de la Banque mondiale au cours des cinq dernières années, passant de la 67e position en 2004 à la 38e en 2006, puis à la 16e en 2007 et à la 13e en 2009, devant des pays qui ont des économies développées comme la France, l'Allemagne, le Japon et la Suisse.
Le rendement et la participation exceptionnels du royaume dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce ont été motivés par la vision de Sa Majesté.
En 2006, un forum mondial sur la concurrence a été créé. Il s'agit d'une réunion annuelle qui regroupe d'importants dirigeants d'entreprises, des leaders politiques du monde entier ainsi que des intellectuels et des journalistes triés sur le volet. C'est le principal événement sur le chemin qui mène au Forum économique mondial, à Davos.
Le royaume a encouragé activement les investissements locaux et étrangers dans le pays, a créé de nouveaux ministères et le centre national de la concurrence, a institué l’autorité générale saoudienne d’investissement et a privatisé des entreprises.
Le Canada doit rêver et il doit rêver grand. Dans le passé, les Canadiens ont bâti un réseau ferroviaire d'un océan à l'autre, ils ont participé à la Première et à la Seconde Guerre mondiale et ils sont allés dans l'espace. Qui plus est, les pays alliés ont donné 2 p. 100 de leur PIB pour rebâtir l'Europe.
Nous devons négocier pour nos enfants qui ne sont pas ici. Nous devons accepter une responsabilité morale. Chaque fois qu'il faut prendre une décision difficile, il faut se demander si nos enfants en seraient fiers.
Comme j'ai enseigné dans une école de commerce, je comprends que nous devons venir à bout du plus gros déficit de toute l'histoire du Canada, qui se chiffre à 56 milliards de dollars. Nous devons faire face à cette dure réalité tout en demeurant fermement convaincus que nous nous tirerons d'affaire.
Toutefois, nous ne pouvons combler le déficit en anéantissant ce qui fait de nous des Canadiens et qui, dans certains cas, nous rend uniques. Permettez-moi de donner l'exemple du système de soins de santé. Dans le monde entier, on voit actuellement un mouvement de balancier entre le financement public et le financement privé des soins de santé. Les pays dont le système est financé à même les deniers publics cherchent à savoir ce que peut leur offrir le secteur privé. Quant aux pays dont le système de santé est privé, notamment l'Australie et les États-Unis, ils se tournent actuellement vers le secteur public pour obtenir certains avantages.
Aujourd'hui, le système de soins de santé du Canada arrive à une croisée des chemins. Nous devons remanier ce système qui nous a si bien servis pendant de nombreuses années. Nous ne pouvons le laisser disparaître.
Heureusement, il n'est pas absolument nécessaire d'augmenter les dépenses pour faire des améliorations. Si on jette un coup d'oeil aux dépenses hospitalières dans dix pays membres de l'OCDE, on constate qu'il y a d'importantes variations. Si les coûts unitaires pouvaient être ramenés au niveau des coûts enregistrés dans les pays affichant le meilleur rendement, il serait possible de réduire les coûts moyens de 5 à 48 p. 100.
Pour réduire les coûts, il est entre autres possible d'accorder davantage d'importance à la médecine préventive et aux déterminants sociaux de la santé, en mettant par exemple l'accent sur les visites de détection précoce et les mammographies. On sait qu'il coûte moins cher de traiter les maladies lorsqu'elles sont détectées à un stade précoce.
Il est également possible de faire une meilleure coordination. Des problèmes peuvent survenir dans les systèmes de santé, mais plus particulièrement à la limite entre les soins primaires, spécialisés, intensifs et de longue durée. On reconnaît évidemment que nous avons un système fédéral-provincial.
Il est également possible de réduire les dépenses au titre des médicaments. À l'heure actuelle, dans les pays de l'OCDE, les dépenses pour les médicaments augmentent annuellement de 5,7 p. 100, dépassant la croissance d'autres types de soins de santé et celle du PIB.
Au moment où nous nous employons à relever cet énorme défi, un virage profond est en train de se produire dans le monde médical. Pour le patient moyen, ce changement est subtil, mais il finira par modifier entièrement le paysage du système de soins de santé.
La génomique permettra aux médecins de demain de prédire dès la grossesse ou la naissance quelles maladies graves une personne est susceptible de développer au cours de sa vie. Des vaccins seront élaborés spécialement pour traiter le cancer d'une personne en particulier. Les cellules souches serviront à régénérer des tissus détériorés par une maladie ou un traumatisme. J'ai vu des cellules cardiaques battre dans une boîte de Pétri. Ces cellules serviront à réparer le coeur après une crise cardiaque.
Je sais que l'idée des cellules souches fait peur à certains, mais il doivent comprendre qu'on peut prélever des cellules souches sur des adultes. En tant qu'adulte, je peux demander que les cellules souches adultes soient prélevées dans l'os de la hanche.
Les données médicales seront numérisées et accessibles instantanément. La médecine sera alors plus sûre.
J'ai quitté un emploi que j'aimais afin de briguer une charge élective parce que je croyais, et je le crois toujours aujourd'hui, que c'est au gouvernement qu'il incombe d'améliorer la qualité de vie des Canadiens aujourd'hui et d'avoir une vision pour un avenir meilleur.
Je souhaitais que le discours du Trône nous propose une véritable perspective d'avenir. Il n'en proposait pas. Je souhaitais qu'il reconnaisse les incroyables défis que nous avons à relever, comme le vieillissement de nos baby-boomers et, en parallèle, leur forte demande en soins de santé, ce qui est un phénomène mondialement reconnu.
Un Canadien sur trois, soit 10 millions de Canadiens, sera atteint de troubles neurologiques ou psychiatriques ou sera victime d'une blessure à un moment ou un autre de sa vie. Les troubles neurologiques et les dommages au cerveau deviendront la principale cause de maladies au cours des 20 prochaines années.
Je souhaite que les difficultés auxquelles nous nous heurtons et celles à venir soient présentées honnêtement et sans ambiguïté, accompagnées d'un plan prévoyant des mesures à court terme et à long terme.
Avant tout, je souhaitais que le gouvernement donne aux Canadiens l'espoir d'un avenir meilleur en prenant dès maintenant les mesures qui s'imposent. Cela signifie non seulement réduire le déficit, mais aussi construire le filet de sécurité sociale aujourd'hui et demain, comme nous, de ce côté-ci de la Chambre, avons été capables de le faire dans les années 1990.