La Chambre reprend l'étude de la motion portant que la Chambre approuve la politique budgétaire générale du gouvernement, ainsi que de l'amendement.
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Brampton, comme bien d'autres villes canadiennes, a eu la chance de profiter des retombées directes du Plan d'action économique. Des milliers d'emplois ont été créés dans la ville, et les taux de chômage ont chuté.
Le partenariat entre le gouvernement du Canada et la ville de Brampton a entraîné la revitalisation du parc Chinguacousy, l'élaboration du projet d'installations intermodales de transport de Mount Pleasant et la rénovation de neuf centres récréatifs. Ces projets ont permis aux habitants de Brampton de constater les retombées du Plan d'action économique dans leur propre milieu. Malgré les mesures qui sont bien accueillies et le soutien croissant, la reprise économique demeure très fragile. Trop de vaillants Canadiens cherchent encore un emploi.
Le gouvernement du Canada continue de concentrer son action dans plusieurs secteurs importants afin d'aider les Canadiens et leur famille et de stimuler l'économie. Le plan qui consiste à réduire les impôts pour favoriser la création d'emploi et la croissance économique sera utile aux villes comme Brampton.
À titre d'exemple, le secteur manufacturier est une part importante de l'économie de Brampton. Le budget dont nous sommes saisis prolonge l'application de la déduction pour amortissement accéléré, qui aidera les manufacturiers à investir dans la nouvelle machinerie et le nouvel équipement.
La circonscription de Brampton—Springdale accueille bon nombre de petites et moyennes entreprises, qui contribuent à l'économie locale. Grâce aux nombreuses initiatives prévues dans le nouveau budget, ces entreprises pourront garder des employés et accroître les possibilités d'emploi de la région.
En outre, le budget prévoit un crédit ponctuel pouvant atteindre 1 000 $ pour encourager l’embauche et inciter les entreprises à multiplier les perspectives d’emploi. Nos gens de métier et nos étudiants profiteront également de la décision de maintenir l’allègement d’impôt au titre des examens d’accréditation et de doubler le montant du revenu en cours d’études qui sera exonéré. Un plus grand nombre de jeunes Bramptoniens pourront fréquenter l'école, payer leurs frais de scolarité et recevoir leurs attestations plus rapidement.
Le budget met l’accent sur les entreprises, mais également sur nos jeunes qui entreprennent des études qui les prépareront à occuper des emplois bien rémunérés dans l’avenir.
La ville de Brampton a retiré d’énormes avantages du Fonds de la taxe sur l’essence pour les municipalités. La municipalité a reçu des millions de dollars dans le cadre de ce programme. L’argent a été investi et affecté aux initiatives de transport en commun. Notre budget inscrit dans la loi l’investissement annuel permanent de deux milliards de dollars au titre du Fonds de la taxe sur l’essence à l’intention des villes et des municipalités pour le soutien des infrastructures prioritaires.
Les aînés d’un bout à l’autre du Canada ont été placés dans une situation difficile pendant la récession. J’ai discuté avec de nombreux groupes d’aînés de ma circonscription. Ils m’ont confié qu’ils ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Heureusement, le budget du gouvernement contribue à fournir l’allégement fiscal si nécessaire que ces Canadiens laborieux méritent.
Les aînés à faible revenu de Brampton—Springdale qui sont admissibles au programme recevront une prestation annuelle supplémentaire qui pourra atteindre 600 $ pour un aîné célibataire et 840 $ pour les couples. Les aînés bramptoniens à faible revenu recevront l’aide nécessaire pour vivre dans la dignité, à l'abri des tracas financiers.
Plusieurs options d’allègement fiscal seront offertes aux familles de Brampton—Springdale. Le nouveau crédit d'impôt pour les activités artistiques des enfants s'applique à un montant maximal de 500 $ de dépenses admissibles au titre de programmes d'activités artistiques, culturelles, récréatives et d'activités d'épanouissement. Il y a de plus en plus de jeunes dans Brampton—Springdale. Ce crédit d’impôt permettra à un plus grand nombre de familles d’inscrire leurs enfants aux activités.
Ces initiatives énergiques en matière d’allègement fiscal s’inspirent de nombreuses mesures de soutien des familles prises par le gouvernement depuis 2006. Ces mesures permettront à la famille moyenne de Brampton d’économiser environ 3 000 $ par année.
Le gouvernement du Canada investira 20 millions de dollars pour promouvoir des programmes visant à aider les jeunes à résister à l'attrait des gangs ou à en sortir. Au fil des ans, les activités des gangs et la violence chez les jeunes ont augmenté de façon spectaculaire à Brampton. Cet investissement aidera les collectivités comme la nôtre à mettre au point des programmes de partenariat dynamiques qui offriront aux jeunes Canadiens des options autres que les gangs. Ces mesures seront extrêmement bénéfiques pour nos familles et nos enfants tout en favorisant la sécurité dans la collectivité, ce dont nous pourrons tous profiter.
De nombreux néo-Canadiens choisissent de s'installer dans ma circonscription. Toutefois, de nombreux immigrants ont de la difficulté à faire reconnaître leurs compétences. Heureusement, à la grande satisfaction des néo-Canadiens de Brampton—Springdale, le gouvernement instaurera un système d'immigration simplifié. Ce système répondra davantage aux besoins du marché du travail et permettra de développer une approche concertée visant à faciliter la reconnaissance des titres de compétences étrangers.
De plus, RHDCC et Citoyenneté et Immigration Canada feront l'essai de méthodes pour aider les travailleurs formés à l'étranger à couvrir les coûts. Les néo-Canadiens bénéficieront ainsi de meilleures perspectives d'avenir.
Je suis également très heureux d'annoncer que la mairesse de Brampton, Susan Fennell, s'est réjouie d'un avantage dont a profité Brampton grâce au Plan d'action économique. Elle est impatiente de collaborer étroitement avec le gouvernement, qui a un plan clair pour s'attaquer au déficit sur le plan de l'infrastructure et pour donner aux villes les ressources dont elles ont besoin afin d'offrir les programmes et les services auxquels les résidants s'attendent.
Les villes sont le moteur économique du pays. Au fur et à mesure que notre économie prend du mieux, le Canada a besoin de villes fortes et dynamiques, dotées d'infrastructures de qualité pour créer des emplois afin de faire face à la concurrence internationale. La mairesse de Brampton est reconnaissante au gouvernement d'avoir perçu ces priorités.
En tant que député de Brampton—Springdale, je suis fier d'appuyer la prochaine étape du Plan d'action économique du Canada. Les familles, les enfants, les aînés, les néo-Canadiens et les entreprises de ma collectivité en bénéficient directement.
J'ai hâte de collaborer avec les résidants de Brampton à titre de député d'un gouvernement axé sur la création d'emplois, l'atténuation des contraintes financières et la prestation d'aide aux Canadiens qui travaillent fort.
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Monsieur le Président, je commence en vous félicitant pour votre élection comme Président de la Chambre. Je tiens aussi à féliciter tous les députés, tant ceux qui viennent d'être élus que ceux qui ont été réélus.
Je remercie très sincèrement la population de . C'est un honneur de la représenter ici, à Ottawa, et de pouvoir la servir dans la circonscription. Elle m'a donné un mandat très solide. Personnellement, j'ai obtenu 76 p. 100 des votes dans ma circonscription et je remercie la population de de ce soutien.
Je remercie aussi les bénévoles, parce qu'une victoire comme celle-là n'aurait pas pu être obtenue sans les bénévoles remarquables qui m'ont aidée. Je remercie tout particulièrement mon agent officiel, Scott Beattie, qui a fait un travail incroyable. Je remercie aussi mon personnel qui travaille extrêmement fort depuis plusieurs année: Victoria Bendle, Teresa Friesen, Brittany Saunders, Laura Moran et Colleen Kyle. Je les remercie tous pour leur aide et leur soutien.
Enfin, je remercie ma famille, particulièrement mes enfants. Nous le savons tous, ce sont souvent nos familles qui font les plus grands sacrifices. Je remercie mes enfants, Lukas, Delaney et Parker pour leur amour et leur soutien. Je tiens à souhaiter un bon anniversaire à Delaney, qui eu 17 ans hier.
Je suis heureuse de prendre quelques minutes pour parler de la prochaine phase du Plan d'action économique du Canada, le budget de 2011, un plan d'impôts bas pour stimuler la croissance et l’emploi.
Nous le savons, en 2008, une grave récession nous a tous frappés et pratiquement aucun pays n'y a échappé. C'était une récession qui pouvait détruire des pays et il y a d'ailleurs des pays qui ressentent encore les effets de la récession de 2008 et qui essaient encore de s'en sortir.
Cependant, nous pouvons être fiers et reconnaissants que le Canada soit devenu une référence. Le Canada est devenu un rayon d'espoir et une lumière. C'est parce que le Canada avait un gouvernement, qu'il a encore, qui a refusé de faire passer la politique devant les intérêts de la population. Nous sommes également sortis de la récession parce que la population canadienne a gardé la tête haute, est restée fière, a travaillé fort et a été tenace. Pour ces raisons, nous avons pu sortir de la récession de 2008 encore plus forts que jamais.
En 2008, le gouvernement a présenté le Plan d'action économique du Canada, un plan prévoyant des dépenses, à une époque où il en fallait pour créer des emplois, et des restrictions là où c’était nécessaire. Le Plan d'action économique a fonctionné et fonctionne encore.
En fait, comme je l’ai déjà dit, mes notes précisent que 540 000 emplois ont été créés, mais j’ai dû les modifier, car c'est 560 000 emplois qui ont été créés depuis juillet 2009.
Le marché immobilier est stable, notre dollar est fort et l’avenir inspire de l’espoir aux Canadiens.
Le 2 mai, les Canadiens ont donné un mandat fort et solide au gouvernement conservateur, afin qu’il aille de l’avant avec la prochaine phase du Plan d'action économique, et c'est exactement ce que fait le budget de 2011. C'est le genre de gestion financière prudente que les Canadiens attendent du gouvernement conservateur. C'est un plan qui nous ramène à l’essentiel pour garder l’économie canadienne dans la bonne voie et assurer une démarche disciplinée dans nos efforts pour équilibrer le budget d’ici 2015.
Je suis très reconnaissant envers les maires, les sous-préfets, les agriculteurs, les producteurs, les gens d’affaires, les pères, les mères et tous les gens ordinaires de ma circonscription et de l'ensemble du pays qui ont participé aux assemblées publiques et que j’ai pu rencontrer dans des cafés. Ces gens venaient nous faire part de leurs idées, à moi ou au gouvernement, concernant le Plan d'action économique.
Il y a beaucoup d’éléments extraordinaires dans ce budget, mais je me contenterai de parler de quelques-uns qui sont particulièrement bénéfiques et importants pour ma circonscription.
L’un de ces éléments est l’agriculture. Dans , nos récoltes comptent parmi les meilleures au monde. Nos légumes sont parmi les meilleurs au monde, et la même chose est vraie pour notre bétail, notre grain, nos haricots et nos oléagineux. L’agriculture tient une place très importante dans ma circonscription, comme dans le reste du Canada, bien sûr.
Le budget de 2011 reconnaît que, pour maintenir la compétitivité du secteur agricole du Canada sur la scène mondiale, nous devons constamment chercher les occasions de croissance et d’innovation, et nous adapter quand il le faut. Pour que les producteurs canadiens tirent le maximum de la technologie de pointe, le budget annonce une initiative d’innovation agricole de deux ans dotée d’un financement de 50 millions de dollars pour soutenir l’acquisition et le transfert de connaissances et augmenter la commercialisation des innovations agricoles. Cette initiative aura des retombées positives pour les producteurs de tout le Canada, et surtout dans ma région, au Manitoba.
Les Producteurs de grains du Canada, organisme à l'égard duquel j'ai beaucoup de respect et de reconnaissance pour le travail qu'il effectue au nom des producteurs, a déclaré:
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Les Producteurs de grains du Canada se réjouissent de l'annonce d'un fonds de 50 millions de dollars pour la recherche et l'innovation. [...] Les agriculteurs de l'ensemble du Canada ont pressé avec insistance le gouvernement d'investir dans ce domaine, et celui-ci nous a écouté. |
Voilà effectivement ce que fait le gouvernement conservateur: il écoute. Nous écoutons nos électeurs. Nous avons écouté les agriculteurs et leur avons donné ce qu'ils réclamaient pour améliorer leurs affaires.
Je suis également très satisfaite que le gouvernement ait précisé que nous donnerons le choix aux agriculteurs pour la commercialisation de leurs céréales. Cela devrait permettre une situation qui fait l'affaire de tous. Je crois que les personnes sont libres d'appuyer la Commission canadienne du blé, mais il faut aussi tenir compte des agriculteurs de l'Ouest qui veulent avoir le choix et devraient avoir cette possibilité. Plutôt que de faire de cette question une monnaie d'échange ou un enjeu politique, comme c'était le cas jusqu'à présent, j'invite toutes les parties, les partisans de la Commission canadienne du blé et les partisans du libre choix, à collaborer. Le monopole cessera, mais la Commission canadienne du blé ne doit pas pour autant cesser d'exister. Voilà une solution en laquelle je crois, en laquelle le gouvernement croit et que les agriculteurs de l'Ouest appuient.
Une autre question dont mes électeurs m'ont beaucoup parlé est la réduction du déficit et les coupures dans le gras prévues par le gouvernement. L'une des raisons pour lesquelles les Canadiens ont confié un mandat clair au gouvernement conservateur est que nous comprenons que chaque dollar dépensé sort des poches des contribuables et que leur argent doit être respecté et utilisé judicieusement. Le retour à un budget équilibré est la pierre angulaire du budget de 2011. Une partie du plan consiste à effectuer un examen stratégique du fonctionnement afin d'éliminer les inefficacités et d'améliorer la productivité.
J'ai visité de nombreuses entreprises dans ma circonscription et c'est ce qu'elles font constamment, certaines au quotidien. Elles passent en revue leur fonctionnement pour trouver des possibilités d'améliorer leur efficacité et prennent toutes les mesures voulues, aussi menues soient-elles, pour éliminer le gaspillage. Si nous demandons aux entreprises et aux familles de se soumettre à un tel exercice, le gouvernement doit en faire autant. Nous devons repérer le gras et le gaspillage dans l'appareil gouvernemental, les éliminer et trouver des façons de mener les affaires fédérales aussi efficacement que possible.
Cela m'amène au point suivant, soit notre engagement à mettre fin aux subventions destinées aux partis politiques. Ces subventions représentent un poids énorme pour le système. Je suis heureuse de constater que le gouvernement conservateur passe à l'action et qu'il éliminera graduellement les subventions qui sont versées aux partis politiques en fonction du nombre de voix récoltées aux élections. Nous nous sommes toujours opposés au fait de forcer les contribuables à appuyer des partis politiques dans lesquels ils ne croient pas forcément. Les partis politiques n'ont aucune excuse: ils doivent recueillir eux-mêmes les fonds dont ils ont besoin, au lieu de contraindre les contribuables à payer leurs factures. J'ai peut-être tort — et si c'est le cas, j'espère bien qu'on va me le démontrer —, mais on dirait que les députés de l'opposition sont allergiques à l'idée d'aller sur le terrain pour rencontrer leurs électeurs, pour parler aux gens qui les appuient et pour recueillir des fonds.
J'ai été organisatrice politique et j'ai très souvent parlé à des gens qui appuyaient les initiatives conservatrices, et ce, même avant que je sois élue députée. Je puis vous dire que ma plus grande satisfaction, c'est lorsque des gens viennent me voir pour me dire que, comme ils appuient nos politiques et ce que nous faisons, ils sont prêts à nous donner un chèque de 25 $ pour nous aider à poursuivre notre bon travail. C'est extrêmement gratifiant, et nous savons gré à ces personnes d'être aussi généreuses. Cependant, il ne faudrait pas obliger les contribuables à appuyer un parti politique contre leur gré.
Je pense que les partis politiques qui, aujourd'hui, ne croient pas au bien-fondé de cette mesure — c'est-à-dire l'opposition — nous remercieront probablement un jour. Cette décision les forcera à se rapprocher de leurs électeurs et à élaborer des politiques auxquelles la population pourra adhérer. Il s'agit d'une bonne politique; elle est bonne pour la démocratie et pour l'ensemble des Canadiens.
Je pourrais parler de tant d'autres choses, mais je vois que je n'ai presque plus de temps. Nous appuyons les familles, les aînés et les pompiers volontaires. J'ai entendu beaucoup de choses de la part des pompiers partout dans ma circonscription, laquelle couvre une superficie énorme de 14 000 kilomètres carrés. Nous sommes chanceux de pouvoir compter sur des pompiers volontaires qui sont remarquablement professionnels. Les gens des localités rurales de Portage—Lisgar peuvent bénéficier de services d'incendie comparables à ceux qu'on trouve en milieu urbain. Il s'agit d'une autre initiative fantastique.
J'encourage tous les députés à appuyer le budget. C'est un bon plan d'action économique. Travaillons ensemble pour assurer le bien-être de tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps avec la députée de .
Je suis très heureuse aujourd'hui d'enfin prendre le temps de remercier convenablement les électeurs d'Honoré-Mercier et ma famille. J'aimerais surtout les féliciter pour leur courage et expliquer aux députés de cette Chambre ce que j'entends par courage.
Il est vrai qu'une vague d'espoir et d'enthousiasme a traversé le Québec et le Canada pendant l'élection, un profond désir de changement qui aura avantagé les candidats du Nouveau Parti démocratique, porteurs d'idées et de solutions modernes, équitables et efficaces.
Il est aussi vrai que cette vague a été créée par le travail acharné de notre chef, des militants et des députés qui, depuis maintenant 50 ans, ont bâti la réputation du NPD. Cette vague a été nourrie par le travail de terrain des militants, des candidats et des supporteurs qui se sont affichés avec de plus en plus de vigueur au cours de l'élection.
Mais pour moi, cette élection porte une signification additionnelle. Le fait que je me tienne ici devant vous aujourd'hui en dit beaucoup sur l'évolution de la société canadienne. Alors qu'ailleurs dans le monde on se questionne encore sur le droit de certains de voter, ici, de nombreuses femmes issues des minorités visibles ont été élues sous la bannière du NPD.
Lorsque les électeurs d'Honoré-Mercier ont inscrit leur décision sur le bulletin de vote et qu'ils ont choisi le nom de Paulina Ayala, ils savaient bien qu'ils votaient pour une femme latino-américaine. Je salue leur courage, car ils n'ont pas eu peur. C'est là où en est la société canadienne, une société qui n'a plus peur d'accueillir la différence, de choisir ses représentants parmi les minorités et de partager équitablement les bienfaits de la démocratie canadienne.
La peur aurait pu être suffisante pour arrêter la vague ou en atténuer la portée. Certains comptaient, bien sûr, sur cette crainte du changement qui, à la dernière minute, paralyse l'imaginaire collectif et admet le statu quo. Mais la peur n'a pas eu prise sur les électeurs québécois. Au contraire, les tentatives pour effrayer la population ont créé un ressac. Les électeurs se sont unis dans leur refus d'une politique qui bafoue la modernité de la société canadienne, une société complexe, diversifiée et unique qui ne peut se contenter d'imiter ses voisins ou de s'isoler d'une part du monde.
C'est donc pour ce courage que je remercie et félicite les électeurs d'Honoré-Mercier. Ils ont surmonté l'intimidation, les préjugés et les tactiques. Ils ont ainsi contribué à l'élection de jeunes, de femmes, d'immigrants et d'Autochtones qui enrichiront grandement la démocratie canadienne. Je suis fière d'avoir été portée par cette vague de modernité.
J'aimerais aussi profiter de cette occasion pour saluer mes très chers étudiants de l'école secondaire Henri-Bourassa, dans Montréal-Nord. Ils m'ont toujours inspirée avec leur curiosité et leurs questions pertinentes et parfois incisives, leur capacité à débattre et à exprimer leurs opinions souvent éclairées.
J'ai vécu mon expérience de professeure en histoire avec beaucoup de passion, car c'est pour eux, les élèves, autant au Chili qu'ici au Canada, que je me suis dédiée à cette nouvelle vocation. En enseignant l'histoire aux jeunes, je voulais leur faire comprendre que le passé éclaire le présent. Cela leur permet de s'approprier leur avenir et de prendre leur place dans la société de demain. Cet avenir, les jeunes le perçoivent avec enthousiasme. Ils sont conscients des défis concernant l'environnement, l'égalité sociale, la protection de la démocratie, le respect de la diversité et la promotion même de la différence. Ils veulent relever ces défis avec nous, pourvu que nous les écoutions.
J'ai souvent et longuement discuté de ces sujets avec eux. Ils m'ont inspirée à être la meilleure professeure possible. Ils m'ont aussi inspirée à faire le saut en politique. Ils ont été parmi les premiers à croire en moi. À force de leur répéter l'importance de s'impliquer dans leur société, ce sont eux qui m'ont interpellée: « Madame, vous nous parlez de démocratie et d'implication sociale. Nous sommes d'accord, mais vous devez aussi vous impliquer. Vous devez vous présenter en politique. » Je leur ai alors répondu que voilà, j'étais candidate. La fierté que j'ai alors ressentie en étant à la hauteur de leurs attentes et de leurs ambitions m'a portée durant toute la campagne.
Les jeunes s'attendent à ce que nous prenions des décisions judicieuses en leur nom. Je tiens à assumer cette charge. Tel est le réel mandat qui m'incombe. Je dis à tous mes collègues que les choix que nous faisons aujourd'hui auront des conséquences principalement pour eux, les jeunes qui, bien assez vite, jugeront nos actions.
En tant que première femme chilienne élue au Parlement canadien, je me sens un devoir de rappeler quelques faits historiques et de souligner la relation privilégiée qui unit le Chili et le Canada.
J'aimerais profiter de cette occasion pour remercier tous ces Canadiens qui ont appuyé la reconstruction de la démocratie dans mon pays, sans usage de la force, sans intervention militaire. En appuyant les organisations civiles, ces Canadiens ont permis à mon peuple de se tenir debout par lui-même, de prendre en charge le processus de démocratisation, de s'organiser nationalement et internationalement et, finalement, d'atteindre son objectif. C'est ainsi, dans la fierté du travail accompli, que s'est construit le Chili d'aujourd'hui. Sans ce soutien international, respectueux des valeurs et intentions du peuple, le Chili serait peut-être encore aujourd'hui une dictature.
La politique internationale du Canada doit s'inspirer de ce genre d'exemple lorsqu'il choisit son champ d'action et ses méthodes d'intervention. Le soutien de la société civile plutôt que la force d'intervention militaire, voilà un gage de succès pour la démocratie et la paix internationales.
Les combats que j'ai menés dans mon pays me permettent d'apprécier la pleine valeur de la démocratie et du respect des droits humains. Je ferai tout pour protéger ces valeurs fondamentales pour tous les Canadiens, et pour rappeler à tous que la torture est indigne, que la paix ne s'impose pas par les armes et que c'est le soutien et l'accompagnement de la société civile qui permettent au pays d'évoluer.
D'autre part, je voudrais souligner que le continent américain est un ensemble de 51 pays, en incluant les Antilles, plus de 800 millions de citoyens, d'innombrables cultures et langues, qui partagent une histoire autant qu'un territoire. Cette réalité territoriale lie les destinées des peuples qui l'habitent. Un continent comme le nôtre ne peut se développer uniquement par les échanges commerciaux et la circulation des biens et services. Cette stratégie est de courte vue. Les idées et les ambitions doivent aussi circuler librement. Les individus doivent circuler dans le respect et l'accueil de leurs voisins.
Ainsi, ceux qui proposent de contribuer à l'évolution de notre culture canadienne doivent être les bienvenus. Malheureusement, dans les faits, les demandeurs de visa temporaire sont souvent perçus comme des profiteurs, des menteurs qui se présentent sous prétexte de vouloir nous visiter mais portés par des intentions cachées, par un désir de s'installer au Canada, sans en satisfaire les critères d'admissibilité. Ainsi, les Canadiens voyagent, visitent et découvrent, tandis que les Latino-Américains doivent faire la preuve de leur attachement à leur pays d'origine. Ils doivent payer pour leur demande de visa, souvent refusée et jamais remboursée.
S'il est vrai que les structures compliquent les processus d'obtention de visas, ce qui pose d'abord problème est une certaine culture du doute, qui, pour les demandeurs, se vit comme du mépris. Cette culture blesse les gens, leur inflige l'incertitude et, trop souvent, le rejet. Pour tout individu fier et bien intentionné, cette expérience ternit l'image qu'ils ont du Canada.
Dès lors que le gouvernement détermine que la situation du demandeur de visa n'est pas techniquement plus avantageuse dans son pays d'origine, un fonctionnaire peut décider que la demande de visa est une tromperie, un cheval de Troie visant à infiltrer la société canadienne et à profiter des avantages qu'elle offre.
Je cite l'exemple récent de la troupe de ballet-théâtre une saison d'Haïti, un groupe d'artistes qui demandaient un visa afin d'effectuer une tournée au Québec et au Canada. Non seulement s'agissait-il d'une belle opportunité de partage entre cultures, mais cette initiative se voulait un projet culturel de levée de fonds pour Haïti. Parce que les membres de cette troupe, comme tant d'artistes, ne présentaient pas un profil économique jugé satisfaisant, leurs visas ont été refusés. Des exemples comme celui-ci, il y en a beaucoup.
Il est temps que ça change. Il est temps de construire des relations fondées sur le respect et la confiance. Il est temps de bâtir une Amérique, du nord au sud. Il est temps de vivre à la hauteur de notre société de droit. Il est temps de présumer de la bonne foi des gens, surtout de celle de nos voisins.
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Monsieur le Président, en agissant ainsi, il est certain qu'on va augmenter le fardeau des contribuables, exigeant davantage des provinces et surtout des municipalités, qui peinent déjà à répondre aux besoins de la population. Ce n'est pas là le rôle que doit jouer le gouvernement fédéral. Ce qu'on lui demande est bien simple, et c'est de combler les lacunes et non de les approfondir. Investir davantage dans les infrastructures des collectivités permettra à la fois de créer des emplois et d'améliorer la vie des citoyens. Au lieu de cela, les conservateurs ont préféré donner 15 milliards de dollars en cadeaux fiscaux aux entreprises qui, elles, n'en avaient pas besoin.
Pourquoi est-ce que, d'un côté, les grandes entreprises et les pétrolières devraient tirer profit de cette récession économique et que, de l'autre côté, la classe moyenne devrait s'endetter davantage? Est-ce pour payer les écarts de conduite du gouvernement et sa mauvaise gestion? À qui profite réellement ce budget? Il ne profite pas aux familles de la classe moyenne ni aux moins nantis, ça c'est clair!
Comment croire aux prévisions budgétaires de ce gouvernement qui, lorsque les premiers signes de la récession économique se faisaient sentir, nous promettait que le Canada ne sombrerait pas dans le rouge, pour finalement enregistrer le pire déficit de l'histoire de ce pays? Chaque fois, il nous promet de revenir à un équilibre budgétaire, et au final, il continue d'ajouter des milliards de dollars à la dette nationale. Nous avons raison d'être inquiets devant ce budget, et encore plus lorsqu'on analyse sa logique.
Le avait dit, qu'il n'y aurait pas de récession ni de déficit. Il s'est trompé dans les deux cas. Il y a fort à parier, en fait, que ce sera « jamais deux sans trois » s'il persiste dans la même voie. Je dis oui à une relance économique, mais de grâce, à une relance économique durable. Et pour ce faire, il faut penser autrement. Il ne faut plus attendre de créer de la richesse avant de la distribuer.
Le sociologue Paul Bernard disait: « Il faut redistribuer la richesse pour la créer ». Cela est vrai, car voici où nous en sommes plus de 50 ans après un système public d'éducation et de santé accessible à tous. Cela n'aurait pas été possible si nous n'avions pas fait ces investissements.
On me permettra de citer Camil Bouchard de Québec Science, qui indiquait vendredi dernier que les études de l'OCDE sont claires à ce sujet:
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[...] ce n’est pas tant quand l’emploi va bien que la pauvreté diminue, mais plutôt lorsque les pays investissent une bonne partie de leur produit intérieur brut dans les politiques ou les programmes sociaux. |
À titre d'exemple, alors que les États-Unis et la Norvège enregistrent des taux très élevés de participation au travail, le premier investit deux fois moins de son PIB que le second dans les programmes sociaux. Résultat: la pauvreté est cinq fois plus élevée aux États-Unis qu'en Norvège. Et ce n'est qu'un exemple.
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Le suivi sur de très nombreuses années d’enfants pauvres démontre que la fréquentation de services de garde éducatifs de qualité en fait des citoyens plus instruits, en meilleure santé, mieux intégrés dans leur communauté, plus actifs sur le marché du travail et demandant moins de services de soutien onéreux pour l’État. La productivité de l’économie s’en trouve renforcée et les revenus de l’État, augmentés. Dans un contexte où la perspective d’un rapetissement de l’État est l’objet d’une ferveur sans précédent, il n’est peut-être pas inutile de le rappeler. |
Enfin, je ne pourrais passer sous silence les coupes de 57 millions de dollars faites aux centres de recherche et de sauvetage maritime qui toucheront directement le Centre de coordination de sauvetage de Québec. Encore là, la stratégie conservatrice derrière ce projet fait fausse route. En voulant fermer les points de service et ainsi diminuer les coûts de gestion, le gouvernement va en revanche augmenter considérablement les coûts d'opération, car chaque intervention deviendra de plus en plus coûteuse. Or le but est de maximiser le temps d'intervention pour sauver des vies. Il est donc certain que non seulement on ne sauvera pas d'argent avec ces coupes, mais qu'en plus, on mettra des vies en danger.
En plus d'être responsable de la pire dette économique de ce pays, ce gouvernement nous lègue aussi la pire dette sociale et environnementale de l'histoire de ce pays.
Je demande donc à qui profitera ce budget?
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Monsieur le Président, je suis très heureux d'intervenir dans le débat sur le budget. Je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Puisque ce n'est que la deuxième fois que je prends la parole à la Chambre depuis que j'ai été élu, j'aimerais en profiter pour remercier les électeurs de de leur soutien massif lors des dernières élections. J'ai obtenu 80 p. 100 des suffrages dans ma circonscription et j'en suis vraiment très touché. C'est notamment grâce à ma circonscription que le Parti conservateur a pu former un gouvernement stable, et je suis ravi d'en faire parti.
J'aimerais également remercier les nombreux bénévoles — ils étaient plus de 300 — qui m'ont soutenu et qui ont joué un rôle très actif dans le processus électoral. Bon nombre de bénévoles travaillent sans relâche, non seulement durant les campagnes électorales, mais mois après mois, année après année, pour appuyer une cause qui leur est chère. Dans mon cas, c'est la cause conservatrice qu'ils ont appuyée, comme tant d'autres partout au pays l'ont fait, et il en résulte un gouvernement majoritaire très fort. Je les remercie sincèrement de leurs efforts.
Je veux parler un peu d'agriculture dans le contexte de ce budget. Évidemment, ce budget comporte des mesures sur l'agriculture. Par exemple, de l'argent a été prévu pour tenir des consultations et élaborer un nouveau cadre stratégique Cultivons l’avenir 2 pour remplacer le programme actuel. Cela permettra aux agriculteurs, au secteur agricole et aux personnes intéressées partout au pays d'aider à élaborer les prochains programmes de stabilisation des revenus.
L'ensemble de programmes dont nous disposons a très bien fonctionné et constituera une base solide pour la prochaine version du cadre stratégique Cultivons l’avenir. Toutefois, il y a toujours place à l'amélioration et nous obtiendrons les meilleurs résultats si nous parvenons à faire en sorte que les personnes qui ont un intérêt dans l'agriculture participent à ce processus de consultation. J'encourage quiconque désire voir des changements à prendre part au processus qui débutera incessamment. Je suis impatient de connaître les points de vue qui seront exprimés dans le cadre de ce processus.
De même, le budget de 2011 soutient l'innovation comme façon de rentabiliser l'agriculture. Je pense qu'il s'agit d'une façon très sage de dépenser l'argent des contribuables et nous avons vu d'excellents résultats à ce chapitre au cours des dernières années. L'utilisation de l'argent des contribuables comme levier, souvent avec une très grande majorité des fonds provenant du secteur privé, a donné des résultats. Cela permet aux agriculteurs canadiens de faire concurrence de manière très favorable au reste du monde.
Mieux que cela, dans de nombreux cas, des entreprises canadiennes, des agriculteurs canadiens et d'autres ont exporté ces nouvelles idées et ces nouveaux produits à l'étranger. C'est une partie importante de l'innovation. Non seulement les produits agricoles sont produits d'une manière plus efficiente en raison de l'innovation, mais en plus, l'exportation de l'innovation à l'étranger est certainement un facteur favorable à l'agriculture au Canada.
Une bonne partie de ce que notre gouvernement fera dans le domaine de l'agriculture au cours de l'année qui vient ne figure pas dans le présent budget, mais cela ne signifie pas que c'est moins important pour autant. En fait, s'il existe un dossier sur lequel se penche le gouvernement et qui est plus important que tout autre pour les agriculteurs, il ne fait aucun doute dans mon esprit que c'est celui de l'accroissement du commerce des produits agricoles à l'étranger.
Le , le et le ont adopté une approche très pratique et active pour aider à développer de nouveaux marchés pour nos produits agricoles, et ils ont obtenu des résultats remarquables. Les accords ont été signés, mais l'adoption de certains de ces accords commerciaux par le Parlement a malheureusement été retardée par l'opposition, surtout par le NPD, en fait.
J'incite donc fortement les députés du NPD, s'ils se soucient réellement des agriculteurs et de l'agriculture, à collaborer avec le gouvernement à partir d'aujourd'hui et à faire en sorte que le Parlement adopte ces accords commerciaux, afin que les agriculteurs puissent en profiter le plus rapidement possible. C'est une perspective qui m'enchante, je dois l'admettre. De tout ce que le gouvernement a fait pour l'agriculture, rien n'est plus important que le développement de nouveaux marchés internationaux.
Les avantages que nous pouvons en retirer sont nombreux. Nous envisageons de négocier de vastes accords avec l'Union européenne, ce qui n'est pas rien. Nous cherchons toujours des moyens d'accéder plus facilement aux marchés chinois et indien, pour ne nommer que ceux-là. Ces accords bilatéraux vont demeurer importants. Je dirais même qu'ils risquent de gagner en importance au fil des ans. Il s'agit d'un aspect extrêmement important.
Il y a d'autres aspects du commerce que celui de l'exportation des produits canadiens vers d'autres pays. Il ne faudrait pas oublier l'importation des biens dont les agriculteurs ont besoin pour cultiver leurs champs, élever leur bétail, bref, faire leur travail. Grâce à cette mesure, ces biens pourraient entrer plus facilement au Canada et être vendus à moindre prix, ce qui voudrait dire que nous aurions accès aux nouvelles technologies et aux nouveaux herbicides, pesticides et produits vétérinaires en même temps que nos concurrents américains, européens ou australiens. Il s'agit d'un autre aspect du commerce international qu'il faut absolument améliorer.
On n'en parle peut-être pas beaucoup, mais le programme d'importation pour usage personnel a ses bons côtés, car en permettant aux agriculteurs d'importer des herbicides, des pesticides et des produits vétérinaires des États-Unis, il leur a permis d'économiser des sommes non négligeables sur leurs coûts d'exploitation, que l'on parle de production animale ou végétale. Il a eu des retombées aussi concrètes que substantielles. Et il y a certainement moyen de lui faire prendre de l'expansion. Là aussi, tout est une question de coordination. On y travaille depuis de nombreuses années, mais il reste encore beaucoup à faire pour coordonner le processus d'approbation des nouveaux pesticides, herbicides et produits vétérinaires.
Or, en coordonnant notre processus d'approbation avec les États-Unis, l'Europe et les autres pays disposant déjà de processus de bonne qualité, les agriculteurs d'ici pourront avoir accès à tous ces produits qui leur seraient on ne peut plus utiles. Et beaucoup plus rapidement. C'est avec plaisir que je suivrai les efforts du gouvernement en la matière.
Ce n'est pas tout. Le budget contient d'autres mesures qui, sans être destinées exclusivement aux agriculteurs, leur viendront très certainement en aide.
Par exemple, notre programme visant à annuler les prêts d'études, jusqu'à concurrence de 40 000 $, pour les médecins qui pratiquent en région rurale permettra d'améliorer considérablement l'accès des agriculteurs à des médecins de famille plus près de chez eux. Il s'agit d'un grave problème auquel nous sommes maintenant confrontés. Nous avons beaucoup travaillé dans le domaine de l'immigration. Le a pris des mesures vraiment efficaces pour aider à accélérer le processus d'admission de médecins au Canada. Bon nombre de ces médecins s'installent dans des régions rurales, mais il arrive trop souvent qu'au bout de quelques années, ils finissent par s'établir dans des villes. Nous devons essayer d'attirer des médecins formés au Canada vers les régions rurales en les aidant à rembourser leurs prêts. Nous rembourserons également les prêts d'études pour le personnel infirmier, jusqu'à concurrence de 20 000 $.
Dans la minute qui me reste, j'aimerais faire savoir aux agriculteurs que ce n'est pas le temps maintenant de se croiser les bras et de se dissocier du processus politique. Le moment n'a jamais été aussi propice pour participer aux activités du gouvernement, par l'entremise de leurs députés des régions rurales. En fait, la plupart des députés représentant des circonscriptions rurales au pays font partie de notre caucus. J'invite donc les agriculteurs à travailler avec leurs députés ruraux pour aider à faire avancer certains de ces dossiers. Ensemble, nous pouvons vraiment faire beaucoup pour améliorer le sort des agriculteurs et du secteur agricole. J'ai hâte de relever ce défi au cours des quatre prochaines années et demie. C'est le mandat garanti du gouvernement.
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Monsieur le Président, comme c'est la toute première fois que je prends la parole devant la Chambre, je voudrais remercier les bonnes gens de Brant de m'avoir réélu.
Lorsque nous arrivons dans cette enceinte, nous éprouvons un sentiment de respect et d'admiration en songeant à l'histoire dont nous sommes les héritiers. Nous avons le devoir de guider le pays de manière à assurer la prospérité de l'ensemble des Canadiens.
Aujourd'hui, je compte parler de certaines réalités économiques à l'échelle mondiale et à l'échelle locale.
Le Canada est un pays phare qui représente l'espoir et offre de bonnes perspectives d'avenir dans un monde où règne l'incertitude. Au cours des deux ou trois dernières années, nos banques ne se sont pas effondrées. Actuellement, nos finances sont saines. Notre économie a crû au cours des sept derniers trimestres.
La semaine dernière, nous avons appris d'autres bonnes nouvelles. En mai, 22 000 emplois ont été créés, ce qui fait un total de 560 000 emplois depuis juillet 2009. Malgré tout, notre gouvernement est parfaitement conscient de la présence de nombreux dangers dans l'économie mondiale. Nous savons que la reprise économique est très fragile au Canada.
Nous savons qu'en allégeant le fardeau fiscal des entreprises, celles-ci peuvent créer des emplois bien rémunérés par leurs investissements et leur expansion. C'est le cas dans ma circonscription. Les réductions de l'impôt des sociétés produiront de la croissance et des revenus pour l'État. Lorsqu'on sème en abondance, on récolte en abondance. C'est un principe simple. En stimulant la croissance de notre économie avec de nouvelles industries et de nouveaux emplois, le pays sera plus prospère, davantage de gens paieront des impôts et l'État aura de meilleurs revenus. Nous savons qu'en réalité, les entreprises ne paient pas d'impôts. Elles les refilent aux consommateurs.
J'ai été moi-même propriétaire d'une petite entreprise, avant d'être élu député. J'ai aussi été membre d'une chambre de commerce et j'ai connu beaucoup de gens d'affaires. Je sais donc que les entreprises ont des frais fixes. Ces frais fixes sont inclus dans le prix des produits et des services qu'elles fournissent. C'est pourquoi, en réalité, lorsque le fardeau fiscal est élevé, les consommateurs finissent par payer plus cher les produits et les services qu'ils achètent.
La mise en oeuvre de la prochaine étape du Plan d'action économique du Canada fera de notre pays un endroit invitant pour les entreprises. Pour illustrer ce que je disais, prenez l'exemple de l'épicier qui paie au fisc 40 p. 100 de son chiffre d'affaires. Lorsque les consommateurs passent à la caisse, ce sont eux qui paient ce 40 p. 100. Si l'épicier n'a que 25 p. 100 à payer, ce sont les familles canadiennes qui économisent et les travailleurs canadiens qui en profitent.
J'invite les députés à revoir leur position à l'égard de ces impôts et à se joindre à nous pour créer ce que beaucoup considèrent comme un véritable tsunami d'investissements et d'occasions qui déferlera sur le Canada.
J'ai vu dans ma collectivité, dans la ville de Brantford, les avantages des impôts peu élevés pour la création d'emplois. Une entreprise, Brant Screen Craft, a fait parvenir une lettre à un journal local afin d'expliquer pourquoi elle a décidé de rester au Canada après avoir exploré de nombreux autres endroits, en particulier l'État du Michigan. Le vice-président de l'entreprise a affirmé que ce sont les plans et les programmes du gouvernement conservateur en matière de réduction des impôts, ceux que nous avions déjà mis en place et sur lesquels tablait l'entreprise dans son plan d'affaires, qui ont incité cette entreprise à rester dans la collectivité de Brantford. Ces mesures ont aidé l'entreprise à déménager dans de nouvelles installations plus vastes et à embaucher 50 nouveaux employés. C'était l'an dernier. Voilà une histoire qui démontre comment notre plan visant à réduire les impôts a fonctionné et comment il continuera de fonctionner pour faire de l'économie canadienne la destination la plus intéressante pour les créateurs d'emplois.
Notre budget contient d'autres mesures extrêmement avantageuses, surtout pour les petites entreprises. On pense au crédit d'impôt à l'embauche de 1 000 $ pour une petite entreprise. Pour un entrepreneur qui embauche et donne du travail à 20 à 30 employés, 1 000 $ pour embaucher un nouvel employé, c'est quelque chose d'important, et ce le sera pour beaucoup de personnes qui travaillent dans de petites entreprises.
J'ai aussi entendu ce qu'avaient à dire des électeurs qui sont propriétaires d'entreprises. Ils ont dit que la déduction pour amortissement accéléré est une mesure importante pour eux parce qu'ils doivent investir dans de nouveaux équipements, de nouveaux outils et de nouvelles machines pour amener leur entreprise à un niveau supérieur, pour aller chercher de nouveaux clients, pour créer plus d'emplois et pour faire croître leur entreprise.
Le Programme de travail partagé a également été une mesure importante. Plus de 48 entreprises locales ont dit participer au dernier volet du Programme de travail partagé. Je ne parle pas de quelques emplois ici, mais de milliers d'emplois. Notre budget prolonge ce programme de manière à ce que les entreprises puissent non seulement survivre, mais également se remettre en selle pour croître et prospérer davantage.
Ce budget traite de l'inefficacité liée au fait d'avoir à surmonter les formalités administratives gouvernementales et les facteurs qui ralentissent les gens dans les entreprises, qui voient leurs frais généraux augmenter en raison des politiques et des règlements que les petites entreprises doivent respecter.
Le crédit d'impôt pour les activités artistiques des enfants, un nouveau crédit d'impôt pour les aidants familiaux, le prolongement du programme écoÉNERGIE et la bonification du Supplément de revenu garanti pour aider les personnes âgées constituent autant de mesures qui sont présentées dans notre budget et qui aident les familles canadiennes partout au pays.
Je veux parler un peu d'un ami personnel qui est chef des pompiers du comté de Brant, Paul Boissonneault. Il a été un ardent promoteur du crédit d'impôt pour les pompiers volontaires. Aujourd'hui, nous pouvons leur donner, à lui et à ses collègues, les hommes et les femmes courageux qui risquent leur vie pour en sauver d'autres et assurer notre sécurité, ce qu'ils réclamaient. Nous nous sommes occupés des pompiers volontaires.
Nous avons déjà investi plus de 10 milliards de dollars dans l'éducation et la formation, y compris 3 milliards de dollars sous forme de transferts aux provinces pour l'enseignement postsecondaire et plus de 7 milliards de dollars pour soutenir les étudiants et leurs familles. Nous poursuivons avec un crédit d'impôt sur les manuels. Nous continuons de bâtir des établissements d'enseignement postsecondaire dans des collectivités comme la nôtre, où l'établissement présent a un campus satellite, croît par bonds et a besoin d'aide afin d'accroître le nombre des inscriptions et de s'ouvrir davantage pour accueillir plus d'étudiants.
Il est aussi question dans le budget de l'exonération du revenu en cours d'études, qui passera de 50 $ à 100 $ par semaine. Cela aidera 100 000 étudiants. C'est pourquoi l'Association des universités et collèges appuie notre budget. Je la cite:
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Ce budget représente un extraordinaire progrès pour le secteur universitaire: un financement accru pour les organismes subventionnaires de recherche, des mesures pour promouvoir le marketing international de l'éducation, une aide financière accrue pour les étudiants, et toute une gamme de mesures visant à favoriser l'innovation et la recherche. |
Avec le budget, le gouvernement maintient l'avantage financier du Canada. Aujourd'hui, le Canada a le rapport dette-PIB le plus bas, et de loin, des pays du G7. Au cours de la prochaine phase du Plan d'action économique du Canada, nous resterons concentrés sur l'atteinte de l'équilibre budgétaire. Nous dégageons des économies de nos examens stratégiques de 2010, bouchons des échappatoires et amorçons un examen stratégique et opérationnel d'une durée d'un an dans l'ensemble du gouvernement.
Je l'ai dit, l'économie du Canada fait de plus en plus l'envie du monde entier, et le gouvernement conservateur entend continuer de progresser. Notre plan a aidé efficacement le Canada à sortir de la récession mondiale et il a soutenu l'économie de ma circonscription.
J'invite les entrepreneurs du monde entier à me téléphoner. Je leur ferai personnellement visiter les magnifiques parcs industriels de Brant, où nous avons beaucoup de terrains équipés, accès aux services publics et aux voies de transports, sans compter une population active zélée et prête à travailler.
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Monsieur le Président, je vous informe que je partagerai mon temps avec mon honorable collègue de .
Je tiens d'abord à vous féliciter, aujourd'hui, pour votre élection en tant que Président de la Chambre. Il faut le souligner, vous êtes le plus jeune Président de toute l'histoire de la politique canadienne. En fait, vous représentez bien ce nouveau Parlement plus jeune.
Je suis honorée aujourd'hui de pouvoir remercier la population de La Pointe-de-l'Île de la confiance qu'elle m'a témoignée. Je serai toujours à l'écoute de tous, et je défendrai leurs intérêts sans relâche, tous les jours. Je m'engage devant la Chambre à tout faire pour aider les familles, les jeunes, les travailleurs et les aînés, et pour démontrer que le NPD est là pour eux et non, comme ce gouvernement, pour les grandes entreprises et les banques.
Je tiens aussi à souligner le travail de la députée sortante de ma circonscription. Elle s'est donnée pendant 17 ans pour les gens de La Pointe-de-l'Île, et je compte bien continuer à faire de même.
Les raisons qui nous amènent ici sont les mêmes pour tous et toutes: la passion que nous portons aux gens de notre collectivité et notre dévouement à servir les intérêts de nos concitoyens. Le 2 mai dernier, 4 millions et demi de Canadiens ont exprimé leur désir de voir du changement, de vivre dans un Canada où les familles sont mises en avant et constituent une priorité et, surtout, où tous possèdent une chance égale, un Canada dans lequel les Québécois se reconnaissent et qui reflète leurs valeurs sociales et progressistes.
Je suis extrêmement fière d'avoir eu la possibilité de faire partie de cette vague de changement souhaitée par des millions de Québécois et Canadiens. J'accepte le mandat que l'on m'a confié: défendre les intérêts des familles, des jeunes, des travailleurs et des aînés et d'en faire une priorité, et dénoncer le gouvernement qui continue de donner des crédits d'impôt aux grandes entreprises et de faire passer les intérêts des pétrolières avant ceux des Canadiens. Je m'engage à travailler avec tous les députés de la Chambre afin d'obtenir des résultats concrets, parce que les enjeux qui touchent la population de La Pointe-de-l'Île me tiennent à coeur et sont les mêmes que ceux sur lesquels nous avons mis l'accent lors de la campagne électorale.
Une grande partie de la population de ma circonscription vieillit, et on doit travailler pour empêcher que les aînés vivent dans la pauvreté. On doit leur offrir des logements abordables et on doit les soutenir financièrement pour qu'ils aient un niveau de vie décent. Dans le budget, on dit que les aînés seuls possédant un revenu supplémentaire d'au plus 2 000 $ recevront 600 $ de plus annuellement. Mais comment peut-on prétendre qu'une personne vivant sous le seuil de la pauvreté peut se sortir de la misère avec seulement 600 $ supplémentaires? De plus, toujours selon le budget, ce crédit diminuera en même temps que leur revenu augmentera. Alors lorsqu'un aîné seul aura un revenu annuel supplémentaire de 4 400 $, il ne pourra plus bénéficier de la bonification que le gouvernement propose dans son budget de 2011-2012. C'est insensé. Les aînés ont besoin des soins de santé accessibles et plus rapides, car ils sont une partie vulnérable de notre société. Ils ont aussi besoin d'avoir l'esprit tranquille et de savoir qu'ils pourront se procurer les médicaments dont ils ont besoin.
Le budget comprend plusieurs crédits d'impôt, mais à quoi bon accorder un crédit à une personne qui n'a pas d'emploi ou qui ne paie pas d'impôt à cause de son faible revenu?
Nous pouvons parler des familles. Les crédits d'impôt pour favoriser la participation des enfants aux activités physiques, artistiques ou culturelles est une bonne initiative du gouvernement, mais une initiative qui ne prend pas en compte les nombreuses personnes de ma circonscription et de partout au Québec qui n'ont pas les moyens, de prime abord, d'envoyer leurs enfants faire de telles activités. Comment ces familles peuvent-elles bénéficier de ce crédit d'impôt si elles ne peuvent pas envoyer leurs enfants faire ces activités? Ces crédits d'impôt ne prennent pas non plus en compte les 30 p. 100 de la population montréalaise qui n'ont pas ou presque pas payé d'impôt l'année passée. Ces familles ne bénéficieront pas des crédits d'impôt proposés par ce gouvernement.
Les familles ont besoin d'avoir accès à un médecin de famille, ne serait-ce que pour désengorger le système et les salles d'attente. Ce gouvernement peut contribuer à l'amélioration du système de santé québécois en investissant plus d'argent pour qu'ensuite les Québécois puissent former davantage de main-d'oeuvre.
Le budget de ce gouvernement n'investit pas dans le logement social et ne tient pas compte de la réalité qui touche des milliers de Québécois et Canadiens.
Le gouvernement doit comprendre qu'il est urgent d'adopter un plan pour permettre aux familles, aux aînés et à tous d'avoir accès à des logements abordables, sans qu'ils aient à se soucier d'avoir à choisir entre payer leur loyer et nourrir leur enfants ou eux-mêmes. De plus en plus de familles et d'aînés ont recours aux banques alimentaires, ce qui est inacceptable. Le gouvernement doit agir maintenant. Pourquoi ce gouvernement continue-t-il de diminuer les impôts des grandes entreprises, des pétrolières et des banques? Cela résulte en une perte de milliards de dollars qui auraient pu être investis pour les Canadiens. Par la suite, le gouvernement annonce des coupures de milliards de dollars qui affectent directement les Canadiens. C'est de l'argent qui aurait pu facilement provenir des 100 milliards de dollars de profits que font les pétrolières chaque année.
Le gouvernement laisse tomber les millions de travailleurs sans emploi et n'investit pas vraiment dans la création d'emplois. Le budget ne contient aucun plan pour la création d'emplois. Par exemple, le secteur de la transformation du pétrole et de l'industrie pétrochimique est en chute au Québec et cela résulte en partie en la perte de milliers d'emplois. Ce gouvernement préfère exporter la plus grande partie de son pétrole brut aux États-Unis. Dans mon comté, la conséquence est la fermeture de la raffinerie Shell. En plus de causer la perte de milliers d'emplois, cela nous rend dépendants énergétiquement d'autres pays, car nous sommes forcés d'importer de l'essence en provenance de ceux-ci.
En ce qui a trait à l'environnement, on se rend compte que le budget de ce gouvernement continue encore de couper des millions de dollars pour la lutte contre les changements climatiques et pour la protection de l'environnement. Le niveau d'émissions des gaz à effet de serre per capita du Canada est encore parmi les plus élevés au monde. L'attitude de ce gouvernement continue d'exclure celui-ci au sein de la communauté internationale, tellement qu'en 2009, une coalition de scientifiques et de politiciens a demandé le retrait du Canada du Commonwealth en raison de ses politiques environnementales lacunaires. La qualité de l'air de ma circonscription est la pire sur toute l'île de Montréal. Mes commettants sont inquiets pour leur environnement et leur santé. Le gouvernement doit agir et doit faire des priorités des Québécois et des Canadiens ses propres priorités.
La Commission canadienne de la sûreté nucléaire a donné son consentement pour le transport de déchets nucléaires, notamment de chaudières nucléaires sur le fleuve Saint-Laurent. Ce transport pourrait directement affecter la population de ma circonscription. Il faut que le gouvernement intervienne pour empêcher le transport de tels déchets et investisse plutôt dans le développement de solutions de disposition de déchets près des lieux de production.
Le gouvernement doit arrêter de justifier ses politiques lacunaires et l'absence totale de politiques par le fait qu'il a été élu en tant que gouvernement majoritaire. Je rappelle que seulement 40 p. 100 de la population canadienne ont voté pour ce gouvernement. Celui-ci doit donc rendre compte aux Canadiens et agir dans leur intérêt plutôt que dans celui des multinationales et des banques.
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Monsieur le Président, je tiens à profiter de ma première allocution dans cette Chambre pour avant tout saluer l'ensemble de mes concitoyens de Montmagny—L'Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup et les remercier de la confiance qu'ils m'ont accordée à cette dernière élection.
La splendeur du fleuve, la beauté de ses villes et villages, les espaces majestueux des hauts plateaux, un passé riche en événements historiques ainsi qu'une longue tradition d'implication des citoyens, d'innovations techniques de nos entreprises et de créations artistiques reconnues nationalement et parfois mondialement, font de mon coin de pays un des meilleurs endroits où vivre et certainement, dans tout le pays, j'en suis convaincu, un des meilleurs endroits pour élever sa famille en Amérique du Nord. Je travaillerai pour qu'il en soit ainsi encore pendant 20, 50, 100 ans. C'est un engagement.
Il me faut aussi remercier chacun des électeurs qui m'ont appuyé lors de la dernière élection, car le résultat fut extraordinairement serré chez nous. Comme pour toute situation, même la plus difficile, il y a eu un aspect positif: la démonstration claire et incontestable qu'en démocratie, tous les votes comptent. Les témoignages des jeunes électeurs qui, dans la plupart des cas, votaient pour la première fois, me disant qu'ils allaient désormais voter chaque fois qu'ils en auraient la chance pour le restant de leur vie, m'ont profondément ému. Ces témoignages ont solidifié ma confiance en l'avenir de notre démocratie.
Je remercie finalement mon épouse, sans laquelle ces longues semaines de campagne et de recomptage auraient été extrêmement difficiles. Merci, Marie-Claude.
Nous sommes heureux de voir que les 2,2 milliards de dollars pour l'harmonisation de la taxe ont été inclus dans cette dernière version du budget. Cependant, il est absolument désolant qu'il ait fallu la pression populaire d'une élection pour que ce gouvernement donne au Québec ce qui lui revenait de droit depuis des années.
Dans plus de 3 000 rencontres avec mes électeurs et des centaines d'échanges par média électronique, mes concitoyens m'ont partagé leur peur de voir un gouvernement conservateur qui, d'un côté, couperait dans les services — leurs services — mais qui, de l'autre côté, continuerait à laisser des milliards de dollars s'envoler des coffres de l'État dans des paradis fiscaux et en baisses d'impôt pour la très grande entreprise.
Le budget qui vient d'être déposé par ce gouvernement confirme les pires craintes de mes concitoyens. Il n'y a rien, pas même un début de plan pour contrer la perte dans les paradis fiscaux. Il y a encore de nouvelles réductions d'impôt qui profiteront surtout à de très grandes entreprises. Par exemple, 1,1 milliard de dollars pour les grandes banques lors des derniers quatre trimestres seulement, et cela va continuer ainsi. On impose des milliards de dollars de compressions à nos concitoyens et on donne des cadeaux de milliards de dollars aux très grandes sociétés.
L'ouverture d'une grande direction des services bancaires qui pourrait créer des centaines d'emplois à Rivière-du-Loup, à Montmagny ou à La Pocatière n'est pas dans les projets des multinationales. Ces milliards de dollars ne se transformeront pas en investissements significatifs pour les régions, et cet état de choses fait du slogan de mes collègues d'en face, « Notre région au pouvoir », une des affirmations les moins crédibles, qui s'avérera certainement dépourvue de contenu et de sens dans les prochaines années.
Il nous faut commencer maintenant à faire face aux nombreux et incontournables défis que les changements climatiques et les nouvelles technologies imposeront à nos sociétés. Dans un contexte comme celui-là, offrir une vision d'avenir à long terme devrait être une obligation morale pour tout gouvernement.
En l'absence de solutions durables et avec les demi-solutions de ce budget, il est impossible de trouver des réponses pouvant rassurer les jeunes ou les parents de jeunes enfants sur ces grands enjeux et, donc, sur un avenir possiblement prospère.
Prenons quelques exemples directement observés chez moi, à Montmagny—L'Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup. Un programme solide d'aide à la création d'emplois permettant vraiment aux entrepreneurs de prendre un risque d'expansion, de voir de petites entreprises devenir de moyennes entreprises et de créer de l'emploi est une action qui s'impose pour les régions et pour le génie de nos entrepreneurs. Dans ce budget, il n'y a presque rien, pas le quart de ce qui ferait vraiment un début de différence.
Dans les hauts plateaux, les montagnes chez moi, les besoins de formation de base sont criants. Pour l'aide à l'alphabétisation, par exemple, je n'ai trouvé dans ce budget qu'une mention du programme d'alphabétisation pour les aînés de Yellowknife. C'est tout. Je souhaite un avenir prospère aux gens de Yellowknife, qu'on me comprenne bien. Je leur souhaite un avenir extraordinaire, mais je me demande comment les gens de Tourville vont trouver de l'aide dans un projet comme celui-là.
L'aide de 60 millions de dollars pendant un an seulement accordée à l'industrie du bois, que je qualifierais de symbolique, ne respecte en rien le potentiel formidable de développement durable de cette industrie qui a encore de la difficulté à se remettre sur pied après la crise. Un plan pour garantir à tous les villages, même ceux en zones montagneuses, une large bande passante pour Internet est une priorité pour l'avenir immédiat des régions, pas dans quatre, ni huit ou vingt ans, mais maintenant. Ce budget n'évoque encore que des consultations. Il est temps de passer à l'action.
À Rivière-du-Loup, des centaines de travailleurs sont témoins de la disparition de leur fonds de pension, lequel n'est pas protégé par le fédéral dans le cas de faillite ou de transactions à perte de la part de l'employeur. Voilà ce qu'offre le gouvernement à ces honnêtes travailleurs, qui ont contribué pendant des décennies à leur fonds de pension. Attention, c'est très tordu. Je cite:
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[...] des accommodements concernant les règles aux fins de l'impôt relativement aux régimes de pension à l'égard des participants et des retraités ayant des droits [qui ne sont pas définis, mais il y en a] dans un régime de pension sous-capitalisé qui est en cours de liquidation du fait de l'insolvabilité de l'employeur, [...] |
C'est une façon indirecte de dire qu'ils ne protégeront pas les pensions des Canadiens à aucun moment dans les quatre prochaines années. Un accommodement sur l'impôt pour compenser une perte de 30 ans de contribution à une caisse de retraite, c'est famélique et inacceptable. Ce ne sont là que quelques exemples de l'absence de vision des conservateurs. Les fondements d'une société moderne semblent être oubliés par mes collègues d'en face. Il y en a deux en particulier que je veux souligner.
Un crédit d'impôt n'est pas une recette magique. Ça laisse tomber toutes les personnes avec de bas revenus qui paient peu ou pas d'impôt. Elles ont, elles aussi, des enfants talentueux qui mériteraient de prendre des cours de piano. Or, ce n'est pas avec des crédits d'impôt qu'on permettra à ce talent de se développer. Il faut plutôt dépenser des centaines de millions de dollars dans des compétences de base, la mise en marché — pas encore des études ou des fonds pour faire des tentatives — d'énergies renouvelables ou investir dans des transports collectifs rapides et fiables permettant de faire Québec—Ottawa en train et que ça ne prenne pas sept heures.
Ces choses ne sont pas des pertes à court terme pour le Trésor. Ce sont des investissements à long terme pour faire du Canada une société qui sera encore moderne dans 10, 20 ou 30 ans. En raison de cette visière que portent mes collègues d'en face devant ces défis d'avenir, de cette façon régressive de voir le monde qui transparaît partout dans ce budget, il me sera impossible d'appuyer ce dernier et de contribuer à retarder encore d'un an les idées appuyées par 60 p. 100 de mes concitoyens canadiens. Il est urgent de concrétiser ces idées pour assurer un avenir prospère à nos enfants et à ceux de tous les Québécois et Canadiens.