propose que le sixième rapport du Comité permanent des finances, présenté le jeudi 12 juin 2014, soit adopté.
— Monsieur le Président, je suis très heureux de prendre la parole aujourd'hui sur le rapport du Comité permanent des finances auquel j'ai travaillé avec mes collègues de , de , de et même avec mon collègue de , qui est venu nous rendre visite pour parler de la question des stages non rémunérés.
C'est tellement important de prendre la parole aujourd'hui, parce que cette étude s'est faite sur près de 10 rencontres. C'est assez long pour une étude, mais c'est un enjeu très important. On parle ici de la question du chômage chez les jeunes. C'est une question assez complexe. D'entrée de jeu, j'avoue que j'ai été très heureux de constater que, même si on était parfois en désaccord sur les solutions à adopter, les députés conservateurs ont fait preuve d'une certaine ouverture pour s'attaquer à ce problème.
Il faut maintenant examiner les recommandations. Toutefois, avant d'en parler, il convient de faire un petit sommaire de la situation et d'essayer de démystifier certains points abordés par le gouvernement quand on parle de chômage chez les jeunes.
On aime souvent rappeler au gouvernement que le taux de chômage chez les jeunes est de deux fois la moyenne nationale. C'est quand même assez décourageant pour les gens de ma génération, soient ceux de 15 à 35 ans. C'est une grande population. De toute évidence, dans certains cas, ces jeunes sont encore aux études. Toutefois, beaucoup de ces jeunes viennent de sortir de l'université ou d'achever toutes sortes d'études postsecondaires, et se cherchent un emploi de qualité. Je vais revenir sur la question de la qualité bientôt.
Toutefois, avant tout, il importe de souligner que le gouvernement aime souvent nous dire qu'un un taux de chômage qui est le double de la moyenne nationale, c' est normal. Le fait que cela a été normal sur le plan historique ne rend pas cela acceptable. Ce sont deux points très différents. Même si sur le plan historique, à la suite d'une récession, il était normal d'avoir un taux de chômage aussi élevé, ce n'est pas acceptable pour moi.
Quand on parle du taux de chômage chez les jeunes, le gouvernement fait souvent la même comparaison. En fait, c'est même à la première page de sa réponse au rapport du Comité permanent des finances. La réponse mentionne que les jeunes sont également plus nombreux à participer au marché du travail que ceux de la plupart des pays développés.
Quand on parle des pays développés, on oublie parfois de mentionner qu'on parle de pays comme l'Italie et la Grèce, soient des pays où le taux de chômage est encore plus élevé qu'ici. En Grèce, si je ne me trompe pas, le taux de chômage chez les jeunes est de 50 %. C'est assez hallucinant et ce n'est pas un très bon point de comparaison. Sauf le respect que je dois aux Grecs, ce n'est pas quelque chose à quoi on devrait aspirer. Le fait de dire que la barre est très basse ailleurs n'est pas une excuse pour la garder relativement basse ici. Il faut aspirer à plus.
[Traduction]
Il faut aussi tenir compte de la qualité des emplois; j'avais d'ailleurs dit que j'y reviendrais. Il en a été question à plusieurs reprises, y compris au comité. Il s'agit d'un phénomène que l'on appelle « désavantage salarial ». Un député conservateur qui siège au comité a même contesté l'emploi de ce terme. Je suppose qu'il s'y est opposé parce que c'est un représentant d'un syndicat qui a soulevé la question, et il serait donc judicieux d'essayer de voir qui d'autre a parlé du désavantage salarial au cours des dernières semaines.
Le gouverneur de la Banque du Canada en a notamment parlé. Son commentaire selon lequel les jeunes devraient faire des stages non rémunérés et faire du bénévolat pose problème, et ce, même si le bénévolat est, bien entendu, fort important, car, si je siège à la Chambre, c'est en grande partie grâce au bénévolat que j'ai fait dans ma jeunesse. J'ai ainsi pu m'engager au sein de ma communauté. Je tiens à l'expliquer, car le gouverneur a fait un lien avec la question du désavantage salarial.
La question du désavantage salarial a été soulevée dans un rapport de la Banque TD. Selon cette dernière, le désavantage salarial aurait des répercussions à long terme sur les jeunes et leurs perspectives d'emploi futures. Pour quelqu'un dans la vingtaine qui vient de terminer ses études postsecondaires et qui occupe un emploi pour lequel il est surqualifié, la situation pourrait paraître temporaire. Le problème, c'est que cette personne ressentira les effets à l'âge adulte et pour le reste de sa vie, lorsque son expérience de travail ne se traduit pas par un emploi de qualité. C'est quelque chose que, trop souvent, le gouvernement oublie de mentionner.
[Français]
En ce qui a trait à la qualité des emplois, tout ce phénomène a été illustré pendant l'une des journées où l'on siégeait en comité. Un rapport de Statistique Canada est sorti indiquant qu'il y avait eu des augmentations très importantes du nombre de jeunes qui sont éduqués et qui occupent des emplois pour lesquels ils sont surqualifiés. Ces augmentations seraient même devenues historiques au cours des dernières années, notamment de la dernière année seulement, en 2013. Ces jeunes ont une éducation postsecondaire de plusieurs niveaux possibles, qu'ils soient universitaires ou qu'il s'agisse d'un programme de trois ans au cégep ou, si on sort du Québec, dans les trade schools ou les community colleges, comme on le voit dans d'autres provinces.
Encore une fois, ce phénomène est de plus en plus répandu. Or parler uniquement du taux de chômage et faire des comparaisons douteuses avec des pays où la situation n'est pas très encourageante, c'est un peu problématique. Malheureusement, cela démontre le manque de rigueur, tout cela étant dans la foulée de la fameuse question des données de Kijiji, que mes collègues de et de aiment bien aborder.
Non seulement le gouvernement ne pouvait donc prendre une mesure adéquate de la réalité sur le marché du travail, mais on voit qu'il ne veut même pas en parler. C'est pourquoi que nous étions heureux d'aborder ces questions en comité, et c'est pourquoi il est important de les aborder aujourd'hui.
Au-delà de la situation, il faut regarder les recommandations et les solutions proposées. J'ai été très heureux d'apprendre que plusieurs des témoins qui se sont présentés en comité, qui venaient autant du milieu syndical que du milieu étudiant et même du milieu des affaires, ont prôné une très bonne solution. Je la trouve très belle; mon opinion est un peu faussée car c'est une solution proposée par le NPD, par le officielle. Il s'agit de la question des services de garde, les garderies universelles. Cette solution a été prônée par huit témoins sur dix. Même si ce n'était pas dans leur présentation, ils y voyaient un effet positif sur la réalité des jeunes travailleurs et surtout, cela va sans dire, des jeunes travailleuses.
[Traduction]
La question de la garde d'enfants a été soulevée à presque toutes les réunions de façon très positive. Les uns après les autres, les témoins ont dit que, même s'ils ne feraient probablement pas de lobbying pour un programme universel de garderies, il reste que pareil programme déchargerait les jeunes travailleurs, plus particulièrement les jeunes travailleuses, d'un fardeau. Il leur permettrait d'acquérir plus facilement l'expérience qui leur ouvrirait la voie à des emplois de qualité tout au long de leur carrière et à une retraite confortable. La retraite, c'est l'autre problème auquel sont confrontés les jeunes, mais cela dépasse pour le moment la portée de cette étude.
En ce qui concerne les garderies — je l'ai déjà dit, mais il est important que je le répète, pour nos infatigables interprètes —, le gouvernement pourrait faire valoir que seuls les syndiqués ou les représentants syndicaux ont défendu ce point au comité et ont parlé des répercussions positives qu'un programme en la matière pourrait avoir. Des représentants d'étudiants et des représentants syndicaux l'ont défendu, certes, mais également des représentants du monde des affaires.
Après tout, si nous demandions aux propriétaires de petites et moyennes entreprises de nous dire quelle est la meilleure façon d'augmenter le nombre de jeunes travailleurs dans le système afin de leur donner la somme d'expérience dont ils ont besoin pour décrocher des emplois de qualité — contribuant de fait à la qualité des entreprises et à la stimulation économique —, ils nous parleraient entre autres de services de garde. Ils nous demanderaient de veiller à ce que ceux-ci soient abordables afin que les travailleurs de ma génération aient les moyens de fonder une famille. Il ne fait aucun doute que c'est important pour l'économie, car cela contribue à l'ouverture de nouvelles entreprises et de nouvelles écoles et renforce les collectivités qui dépendent des familles qui y habitent. Bien évidemment, pour qu'un tel phénomène puisse avoir lieu, il faut donner aux jeunes les outils dont ils ont besoin pour occuper des emplois de qualité et bien rémunérés. Comme je l'ai déjà mentionné, l'un de ces outils est le programme universel pour la garde des enfants proposé par le NPD. Il en a été question dans toutes les réunions.
Même si cette mesure ne fait malheureusement pas partie des recommandations du comité, il est important d'en parler parce qu'il s'agissait bel et bien d'un des points centraux de l'étude, du moins pour les députés de ce côté-ci de la Chambre. Je suis convaincu que mes collègues qui étaient présents partagent mon avis.
[Français]
Un autre point est important, et nous sommes très heureux, cette fois-ci, de le voir dans les recommandations du comité. Il s'agit de la recommandation no 16:
Que le gouvernement fédéral explore des moyens d’encourager l’embauche des jeunes au Canada, [c'est très louable] comme la création de crédits d’impôt aux entreprises qui embauchent des jeunes Canadiens de 18 à 30 ans.
Je suis très heureux de parler de cette recommandation, parce que c'est exactement ce que j'ai eu le plaisir de proposer en conférence de presse avec ma collègue de , l'automne dernier. Si on peut la vulgariser aux fins de notre discussion, cette proposition du NPD s'inspire du crédit d'impôt pour l'embauche générale destiné aux petites et moyennes entreprises.
Nous voulons offrir ce crédit d'impôt non seulement pour l'embauche de jeunes, mais aussi pour leur formation. C'est en lien direct avec la réalité des jeunes concernant la qualité des emplois, que j'ai décrite plus tôt et qu'on a entendue à plusieurs reprises pendant les séances de comité.
Parfois, on fait — qu'on me permette l'anglicisme — matcher les compétences et les qualités des jeunes avec un employeur. Ensuite, il y a une question de formation. Je vais expliquer notre proposition, car après tout, cette recommandation ressemble drôlement à notre proposition.
Il ne s'agit pas de remplacer les travailleurs qui ont de ancienneté. Par exemple, sans vouloir les critiquer, il ne s'agit pas de permettre aux McDonald's de congédier un employé qui y a travaillé pendant 30 ans, en vue d'embaucher un jeune pour ce qu'on aime bien appeler le cheap labour.
Dans le crédit d'impôt pour l'embauche de jeunes dans les petites et moyennes entreprises que nous proposons, il s'agit surtout d'une question d'expansion. Par exemple, une entreprise en expansion qui considère la création de nouveaux postes à long terme se verrait offrir ce crédit d'impôt pour l'embauche et la formation d'un jeune. Ce poste assurerait au jeune d'avoir un emploi à long terme, tout en étant bien formé. Il est très important de donner à la communauté des jeunes occupant un emploi de qualité et bien payé.
Nous aimerions aussi que ce crédit d'impôt soit doublé dans les régions du pays où le le taux de chômage chez les jeunes et le taux de chômage général sont extrêmement élevés par rapport à la moyenne nationale. C'est une belle façon de favoriser l'emploi chez les jeunes.
Après tout, si le taux de chômage chez les jeunes équivaut au double de la moyenne nationale, cela va de soi qu'il est encore plus élevé dans les régions où le taux général est plus élevé que la moyenne nationale. Je pense aux provinces de l'Atlantique, entre autres, où on trouve notamment des problèmes de chômage importants.
[Traduction]
J'aimerais également parler de la recommandation numéro neuf, qui porte sur toute la question des stages non rémunérés. Mon collègue, le député de nous a honoré de sa présence aux réunions. C'était important parce qu'il est un bon allié de certaines des personnes qui ont eu le courage de raconter leur histoire aux médias et de parler de la manière dont elles ont été traitées en tant que stagiaires, ainsi que de certains des cas très médiatisés que nous avons vu ces dernières années. Une personne est même décédée en raison de l'absence de mesures adéquates concernant l'application du Code canadien du travail aux stages non rémunérés et au traitement des jeunes stagiaires non rémunérés qui occupent ces postes.
Le comité a entendu plusieurs témoins sur cette question. Il va sans dire que ceux-ci appuient le projet de loi proposé par ma collègue de , avec l'appui du député de , bien entendu. Le projet de loi vise non seulement à améliorer la protection des stagiaires non rémunérés dans les entreprises qui relèvent de la compétence fédérale, telles que les entreprises en télécommunications et les banques, mais aussi à y favoriser l'abandon de ce modèle au profit de la création de plus en plus de possibilités adéquates, c'est-à-dire qui ne consistent pas simplement à aller chercher le café et faire des photocopies.
Encore une fois, cela protégerait les jeunes travailleurs qui, dans certains cas, cherchent désespérément à trouver de bonnes expériences sur le marché du travail, et cela contribuerait grandement à régler la question dont je parle depuis tout à l'heure, c'est-à-dire celle des emplois de qualité. Nous pourrions favoriser la création de tels emplois en faisant en sorte que les entreprises offrent des stages de qualité. On créerait ainsi un effet domino: les jeunes ayant eu accès à des stages pourraient décrocher des emplois dans le même domaine en poursuivant leur carrière.
Soulignons que la réponse du gouvernement au rapport du comité au sujet des stages non rémunérés comprend très peu de mesures concrètes.
Le gouvernement affirme qu'il continuera de surveiller la situation et il laisse en place la partie plutôt vague du Code canadien du travail selon laquelle les employeurs sont tenus de discuter avec leurs employés des risques associés à leur emploi, mais il ne mentionne pas la façon dont les employés sont réellement traités dans leur milieu de travail. Dans sa réponse, le gouvernement dit aussi qu'il continuera de consulter les responsables des provinces et des territoires. Cette partie m'inquiète particulièrement, car il ne faut pas qu'on se renvoie constamment la balle.
Comme dans le cas de la proposition du NPD relative à l'établissement d'un salaire minimum fédéral, la question des stages non rémunérés représente une belle occasion pour le gouvernement fédéral de faire preuve de leadership. L'adoption du projet de loi présenté par ma collègue de nous permettrait de donner le bon exemple: nous pourrions protéger les stagiaires non rémunérés qui travaillent pour des entreprises de compétence fédérale, et nous pourrions également servir de modèle pour un bon nombre de provinces. Nous avons que remarqué que, jusqu'à présent, ce sont les provinces qui ont pris des mesures dans ce dossier — c'est une bonne chose. Cependant, comme pour toutes les questions qui touchent notre pays, il faut que les deux paliers de gouvernement prennent des mesures. Nous espérons que c'est ce qui va se produire. Il y a eu des exemples tragiques: j'ai mentionné le décès d'une personne.
Comme je l'ai dit, mon collègue, le député de , est un chef de file dans ce dossier. Les témoins qui ont comparu devant le comité étaient heureux de le voir là et l'ont félicité de son travail.
Compte tenu de la recommandation du comité des finances sur la nécessité de soutenir convenablement les stages au pays, nous espérons sincèrement que le gouvernement appuiera le projet de loi présenté par ma collègue, la députée de . Cette mesure législative est importante pour les jeunes, non seulement maintenant, mais aussi dans l'avenir.
[Français]
J'aimerais revenir sur quelques éléments qui ont été soulevés en comité. Au NPD, nous faisons des propositions concrètes. Nous avons d'abord proposé un crédit d'impôt pour les entreprises qui embauchent des jeunes, ce qui n'est qu'un premier pas afin d'aider à créer des emplois de qualité pour les jeunes. De plus, ma collègue de a présenté un projet de loi concernant les stages non rémunérés. Ces deux mesures concrètes sont pour moi les plus importantes, car elles répondent directement aux recommandations de ce rapport. On souhaite donc que le gouvernement nous appuie dans nos démarches, car après tout, c'est le Comité permanent des finances qui les recommande.
Il y a d'autres recommandations qui sautent peut-être moins aux yeux, mais dont il est tout de même important de discuter. Notamment, il est question de la mobilité de la formation entre les provinces. Le gouvernement a annoncé son intention de faciliter le déplacement des travailleurs. On a répété plusieurs fois en comité qu'on ne veut pas que ce déplacement nuise trop à nos régions. Toutefois, effectivement, il faut aussi comprendre et accepter les réalités du marché du travail.
Malheureusement, la recommandation telle que formulée ne mentionne pas l'importance d'une étroite collaboration entre le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires en ce qui concerne la formation de la main-d'oeuvre. Si j'en parle, c'est parce que le bilan du gouvernement en ce qui concerne la collaboration au sein de la fédération n'a pas toujours été des plus louable, malgré l'annonce de bonnes intentions de la part des ministres et députés conservateurs concernés dans les questions qu'ils ont posées aux témoins. Il faut poursuivre cette collaboration en ce qui concerne la formation de la main-d'oeuvre, car des ententes ont déjà été signées. Le gouvernement a encore du travail à faire et il est important qu'il respecte la volonté des provinces et des territoires. Cela est essentiel au leadership du gouvernement fédéral.
Je réitère l'importance de considérer les recommandations du Comité permanent des finances ayant trait à l'encadrement des stages pour les jeunes et la question du crédit d'impôt pour les entreprises qui embauchent des jeunes. Le gouvernement peut se vanter de son bilan en ce qui concerne l'emploi chez les jeunes, mais le chômage chez les jeunes est un enjeu qui demeure. Il est inadmissible que ce soit le double de la moyenne nationale.
Il faut aussi créer des emplois de qualité et non des emplois bidon. Notre avenir et ma génération en dépendent.
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Monsieur le Président, pour commencer, je veux remercier et féliciter les membres du Comité des finances de leur excellent rapport sur les difficultés auxquelles sont confrontés les jeunes Canadiens sur le marché du travail. Je remercie aussi le pour la réponse du gouvernement qui vient d'être déposée.
Le fait que certains jeunes éprouvent des difficultés particulières à s'intégrer au marché du travail n'est pas une révélation en soi, pas plus que c'est une situation propre au Canada. C'est un problème mondial. Tous les pays sont aux prises avec le même problème et doivent prendre des mesures en conséquence.
Au Canada, comme nous le savons, le taux de chômage moyen chez les jeunes de 15 à 24 ans est d'un peu plus du double de ce qu'il est chez les 25 ans et plus. L'année dernière, le taux de chômage chez les jeunes était de 13,7 % contre 5,9 % seulement pour les 25 ans et plus. Par comparaison, aux États-Unis, le taux de chômage chez les jeunes en 2013 était de 15,5 % et, au Royaume-Uni, il dépassait 20 %. En fait, depuis une dizaine d'années, le taux de chômage chez les jeunes au Canada a toujours été bien en-deçà de la moyenne observée dans les pays de l'OCDE.
Bien qu'il soit certainement bon de savoir que nous affichons de meilleurs résultats qu'un grand nombre de nos principaux partenaires commerciaux, cela demeure un problème qui exige une attention constante du gouvernement fédéral.
Nous suivons une approche à plusieurs volets qui commence — et c'est bien raisonnable — au commencement, lorsque les jeunes vont encore à l'école. Depuis 2006, le gouvernement a aidé plus de six millions de jeunes à acquérir des compétences et une formation, et à décrocher un emploi, et ce n'est pas terminé.
Le gouvernement fédéral transfère d'importantes sommes aux provinces pour financer l'éducation postsecondaire, mais il a aussi créé des initiatives pour que les jeunes connaissent tous les choix professionnels qui s'offrent à eux. Plus les jeunes connaissent le marché du travail et les compétences en demande, plus ils sont susceptibles de suivre un cheminement d'études et de carrière qui les amèneront à travailler dans un domaine lié à leur formation.
Le gouvernement consacre, par exemple, 8 millions de dollars par année à l'enquête sur les postes vacants, qui nous permettra de mieux connaître les professions à forte demande, les postes à pourvoir, la durée de vacance des postes, la formation et les compétences exigées ainsi que d'autres faits utiles. Cette enquête nous permettra d'en savoir beaucoup plus sur la situation de l'emploi en augmentant la cueillette de données auprès des employeurs. Une nouvelle enquête nationale nous permettra aussi de recueillir plus d'information auprès d'un plus grand nombre d'employeurs. Grâce a elle, nous aurons une meilleure idée de la situation réelle de l'emploi dans les provinces et dans les territoires.
Nous améliorons aussi le Guichet emplois, qui est consulté plus de 60 millions de fois par année. Cette banque de données permet aux chercheurs d'emploi d'effectuer des recherches selon diverses catégories — profession, secteur, compétences exigées, lieu de travail — et d'obtenir des renseignements à jour sur le marché du travail.
Depuis la création du système Alerte-emploi, plus de 380 000 abonnés reçoivent quotidiennement des courriels sur les postes affichés dans le Guichet emplois, ainsi que des renseignements à jour sur le marché de l'emploi. Un nouveau service de jumelage emploi-travailleur permet aux Canadiens de postuler directement, par l'entremise du Guichet emplois, aux postes qui correspondent à leurs compétences et à leur expérience.
Autre amélioration: l'outil d'aide pour le choix de carrière sera utile aux étudiants, à leurs parents et aux autres conseillers, comme les conseillers en orientation. Il leur permettra de connaître la proportion de diplômés d'un programme qui ont trouvé un emploi, le genre d'emploi qu'ils ont décroché et le salaire qu'ils touchent. Il donnera aussi la liste des emplois offerts actuellement dans ce domaine.
Toutes ces initiatives permettent aux étudiants de planifier leurs études en toute connaissance de cause. L'objectif, c'est qu'ils soient bien préparés à leur arrivée sur le marché du travail et qu'ils soient davantage en mesure de profiter des possibilités actuelles et futures.
Plusieurs autres mesures prises par le gouvernement sont dignes de mention. Par exemple, le Programme d'appui aux initiatives sectorielles finance des projets nationaux fondés sur les partenariats pour appuyer la recherche et la diffusion d'information sur le marché du travail et, ainsi, aider les Canadiens à prendre des décisions plus éclairées en matière de carrière et de formation.
Le gouvernement a aussi élaboré de nouvelles formes d'action directe pour promouvoir les carrières dans les secteurs où il y a une forte demande de main-d'oeuvre, comme les sciences, la technologie, le génie, les mathématiques et les métiers spécialisés.
Au lieu de se contenter de dire aux jeunes de rester à l'école et de décrocher un diplôme, le gouvernement incite les jeunes à envisager une carrière dans les métiers spécialisés. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas obtenir un diplôme universitaire. Nous avons quand même besoin de nombreuses personnes ayant des fait des études supérieures pertinentes, notamment dans le domaine des STGM, et disposant de l'esprit d'initiative nécessaire pour faire prospérer notre économie. En fait, nous avons besoin des deux. Il faut que les jeunes sachent qu'un métier spécialisé peut être tout aussi satisfaisant, et dans bien des cas mieux rémunéré, qu'un emploi qui exige un diplôme.
La promotion des métiers spécialisés comme choix de carrière nous aide aussi à créer une main-d'oeuvre plus qualifiée et plus mobile, et ouvre des débouchés pour les jeunes dans tout le pays. Pour aider les étudiants à faire des choix, nous disposons aussi du Système d'information sur les apprentis inscrits, qui fournit des données sur le nombre d'apprentis qui suivent une formation en classe ou en milieu de travail, ainsi que sur le nombre de certificats provinciaux et interprovinciaux décernés aux apprentis.
Parallèlement, le gouvernement continue de mettre en place de nouveaux moyens permettant aux étudiants et à leur famille d'économiser en prévision de leurs études. Par exemple, grâce au régime enregistré d'épargne-études, les familles peuvent mettre de l'argent de côté à l'abri de l'impôt pour les études de leurs enfants.
Ajoutons à cela la subvention canadienne pour l'épargne-études et le bon d'études canadien. La subvention canadienne pour l'épargne-études peut enrichir d'un maximum de 7 200 $ la somme dont dispose un enfant dans un régime enregistré d'épargne-études. Les parents qui reçoivent le supplément de la prestation nationale pour enfants peuvent être admissibles au bon d'études canadien, soit à un montant maximal de 2 000 $ pouvant être versé dans un régime enregistré d'épargne-études.
Le gouvernement a créé le compte d'épargne libre d'impôt, que les jeunes et leur famille peuvent utiliser afin d'épargner pour les études. Aujourd'hui, environ 30 % des économies des Canadiens de moins de 35 ans se trouvent dans des comptes d'épargne libres d'impôt.
Il ne faudrait pas oublier le Programme canadien de prêts aux étudiants et le Programme canadien de bourses aux étudiants, qui mettent les études postsecondaires à la portée de tous les étudiants canadiens. Au cours de la dernière année financière, environ 2,6 milliards de dollars de prêts ont été accordés à environ 477 000 étudiants, et près de 700 millions de dollars de bourses ont été accordés à environ 350 000 étudiants. Ces programmes ont été mis à jour pour mieux venir en aide aux étudiants. Par exemple, le gouvernement a fait passer de 50 $ à 100 $ par semaine la somme d'argent qu'un étudiant peut gagner sans réduire le montant de son prêt, au cours de ses études. De plus, les intérêts sur les prêts ne s'accumulent plus pendant les études des étudiants à temps partiel, et la valeur des véhicules appartenant aux étudiants n'est plus prise en compte.
Ce n'est pas tout. Le Programme canadien de prêts aux étudiants a été étoffé et comprend les nouveaux prêts canadiens aux apprentis, destinés à aider ceux qui souhaitent pratiquer un métier désigné Sceau rouge à payer leur formation technique. Des prêts totalisant plus de 100 millions de dollars par année seront ainsi accordés à plus de 26 000 apprentis admissibles.
Comme on peut le voir, le gouvernement met en oeuvre divers programmes en vue d'aider un nombre croissant d'étudiants à faire les bons choix en matière de formation générale et professionnelle, ce qui leur permettra d'occuper les emplois de l'avenir. Le gouvernement continuera de s'efforcer d'améliorer ces programmes, et j'espère que mes collègues députés l'appuieront.
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Monsieur le Président, c'est avec plaisir que je prends la parole au sujet de l'importante question du chômage chez les jeunes.
J'ai écouté mes amis les néo-démocrates parler tout particulièrement de la recommandation 16. Après qu'ils en ont parlé, le gouvernement, en réponse à une question que j'ai posée, a dit que les gens veulent des actions et des résultats, et pas nécessairement plus d'études. Cela contredit dans une certaine mesure la fin de mon commentaire portant sur le fait de ne pas avoir davantage d'études ou de ne pas demander à des comités de faire plus de travail, et cela contredit quelque peu la recommandation 23.
Je vais passer en revue certaines recommandations, dont les recommandations 16 et 23. Je vais d'abord lire textuellement la recommandation 16. Voici ce qu'elle dit: « Que le gouvernement fédéral explore des moyens d’encourager l’embauche des jeunes au Canada, comme la création de crédits d’impôt aux entreprises qui embauchent des jeunes Canadiens de 18 à 30 ans. »
Le Nouveau Parti démocratique a mis l'accent sur cette recommandation, et le gouvernement conservateur a dit qu'il doit prendre des mesures. J'ai une question à poser aux néo-démocrates ainsi qu'aux conservateurs.
Le chef du Parti libéral a présenté une excellente idée qui aurait réglé la question de la recommandation 16. Les députés se souviennent sans doute de l'exonération des cotisations d'assurance-emploi qui a été proposée par le Parti libéral et qui a été soumise à un vote à la Chambre. Cette exonération des cotisations d'assurance-emploi aurait constitué une exemption fiscale pour tous les travailleurs embauchés afin de pourvoir à de nouveaux postes en 2015 et 2016. Qui en aurait le plus profité si le gouvernement et le Nouveau Parti démocratique avaient reconnu qu'il s'agissait d'une bonne idée? Ce sont les jeunes gens du Canada, peu importe où ils habitent, qui en auraient le plus profité. Si le gouvernement avait donné suite à cette politique, les jeunes gens d'un océan à l'autre en auraient profité. Ils auraient un emploi.
J'ai été surpris dans une certaine mesure par le rejet catégorique de l'idée par le gouvernement, du Cabinet du premier ministre à ceux de chacun des ministres. J'ose espérer que le gouvernement, qui souhaite servir les Canadiens, saisirait l'occasion d'adopter une bonne idée qui lui est présentée si elle pourrait produire des résultats intéressants. Cependant, le gouvernement est déterminé à mettre en oeuvre son propre plan fiscal, le crédit d'impôt pour les petites entreprises, qui puise essentiellement dans la même caisse. Son plan va coûter beaucoup plus cher.
Une comparaison des deux plans démontre que le plan des libéraux aurait créé bien plus de 100 000 emplois dans l'ensemble du pays. Outre la drôle de situation qu'il aurait créée et qui aurait amené certaines entreprises à réduire leur effectif, le plan des conservateurs aurait créé, selon le scénario le plus optimiste, 20 000 emplois. Je suis déçu par le fait que le n'ait pas reconnu que tous les Canadiens auraient bénéficié de la politique du Parti libéral en décidant de l'adopter.
J'ai été assez surpris de constater que le Nouveau Parti démocratique s'est opposé à notre proposition. Pensons-y. Aujourd'hui, ces députés ont reformulé l'idée sous forme de recommandation, qui dit: « Que le gouvernement fédéral explore des moyens d’encourager l’embauche des jeunes au Canada, comme la création de crédits d’impôt aux entreprises qui embauchent des jeunes Canadiens de 18 à 30 ans. »
Le plan libéral aurait surtout profité aux jeunes dont on parle dans cette recommandation.
D'un côté, nous entendons les néo-démocrates dire combien ils aiment la recommandation. Toutefois, lorsque ce fut le moment de voter, qu'ont fait les néo-démocrates? Ils ont voté contre. Je me serais attendu à une telle chose de la part des conservateurs, mais je n'aurais jamais cru que les néo-démocrates rejetteraient une idée qui aurait permis l'embauche d'un plus grand nombre de jeunes partout au pays.
Passons à l'autre recommandation à laquelle j'ai fait référence dans une question.Encore une fois, pour la gouverne de tous les députés, je vais lire la recommandation mot à mot à partir du texte du rapport, car je sais combien le l'apprécie:
Que le gouvernement fédéral et les comités parlementaires concernés envisagent de se pencher sur les trois questions suivantes: l’inscription des étudiants dans les établissements postsecondaires et l’efficacité de la préparation à l’emploi; les frais de scolarité et l’endettement des étudiants; les taux d’emploi chez les jeunes au Canada et à l’étranger et les facteurs sous-jacents.
Essentiellement, la recommandation indique que les comités parlementaires doivent mener des études, car c'est là un de leurs rôles très importants. Certains députés ne reconnaissent pas la valeur des réunions des comités parlementaires. J'invite ces députés à se pencher sur la recommandation 23.
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Je vous remercie, monsieur le Président. L'argument que j'essaie de faire valoir, c'est que, comme l'indique la recommandation 23: « [...] le gouvernement fédéral et les comités parlementaires concernés envisagent de se pencher sur les trois questions suivantes [...] » Et on énumère ces questions.
Le Parti libéral croit que les comités doivent se réunir pour poursuivre l'étude des questions et pour réaliser le travail important qui leur est confié. Nous allons continuer d'insister là-dessus.
Cela dit, et compte tenu des nombreux commentaires entendus jusqu'ici, revenons à la recommandation 1, qui prévoit ce qui suit:
Que le gouvernement fédéral collabore avec les provinces et les territoires pour améliorer l’information sur l’éducation et le marché du travail à l’intention des étudiants des niveaux secondaire et postsecondaire, pour qu’ils puissent faire des choix de carrière avisés, et qu’il déploie des efforts pour promouvoir la formation en apprentissage.
Il est important de souligner deux ou trois choses qui nous viennent à l'esprit à lecture de cette recommandation. Le gouvernement national a un rôle à jouer à cet égard. Au Parti libéral, nous soutenons que le gouvernement national ne remplit pas entièrement ce rôle et qu'il pourrait donc en faire beaucoup plus.
Nous connaissons l'existence du Transfert social canadien, qui représente plus de 10 milliards de dollars. J'imagine que sa valeur est de près de 12 milliards de dollars. Je n'en connais pas la valeur exacte, mais je sais qu'elle est certainement supérieure à 10 milliards de dollars. À quoi sert ce transfert social?
Je peux donner aux députés un exemple différent de ce que l'on connaît à la Chambre des communes, puisque j'ai également siégé à l'Assemblée législative du Manitoba. Je me rappelle de nombreux débats qui y ont eu lieu, au cours desquels il a été question de l'importance du Transfert social canadien et du rôle du gouvernement fédéral qui ne consistait pas seulement à fournir de l'argent et qui avait une portée beaucoup plus grande.
Le meilleur exemple qui me vient à l'esprit est très bien connu des nombreux apprentis du Canada. Comme le dit la recommandation, il faut faire la promotion de la formation en apprentissage. Toutes les provinces gèrent leurs programmes d'apprentissage, mais le gouvernement fédéral a aussi un rôle à jouer dans ce domaine, il doit collaborer avec les provinces.
Les travailleurs se déplacent de plus en plus. Ils veulent s'assurer, autant que possible, de tirer profit des études qu'ils ont faites et de la formation qu'ils ont suivie au collège ou à l'université — ces études et cette formation coûtent très cher. Les travailleurs veulent avoir la possibilité de se déplacer. Il faut favoriser la mobilité des travailleurs, et je ne parle pas seulement d'un cuisinier ou d'un chef qui obtient un diplôme du collège Red River du Manitoba et qui travaille dans différentes villes de cette même province. Les diplômés veulent avoir la possibilité de trouver du travail sans devoir se limiter aux emplois offerts dans une seule province.
Le programme Sceau rouge a permis à de nombreuses personnes, dans différents domaines, de suivre une formation dans une province donnée, ou de suivre une formation dans une province et de la mettre à profit ailleurs au pays.
Je crois que, dans l'avenir, la demande de programmes comme la mention Sceau rouge ira en augmentant. Les Canadiens voudront que le gouvernement fédéral trouve de nouveaux moyens de collaborer avec les entités provinciales. Lorsque je dis « entités provinciales », je ne parle pas seulement des gouvernements provinciaux, mais aussi des autres acteurs, comme les collèges, les universités et d'autres établissements postsecondaires, voire les écoles secondaires dans certains cas. Les gens seraient étonnés de découvrir le genre d'enseignement que prodiguent les écoles secondaires de nos jours.
J'ai la chance d'avoir dans ma circonscription, Winnipeg-Nord, les écoles secondaires Sisler, Children of the Earth et St. John's ainsi que l'école d'enseignement professionnel R. B. Russell et l'école supérieure Maples, des établissements qui décernent chaque année des diplômes aux Canadiens les plus brillants et les plus talentueux. Je sais que je semble avoir un parti pris. Quoi qu'il en soit, bon nombre de ces diplômés vont directement à l'université, au collège ou dans un autre type d'établissement postsecondaire. Beaucoup d'entre eux passent aussi au secteur privé, dans l'espoir de prendre part à un programme d'apprentissage.
Généralement, les programmes d’apprentis sont mis en oeuvre par les gouvernements provinciaux et différents intervenants, plus particulièrement l’industrie. Ils ont tous un rôle important à jouer pour repérer les jeunes qui obtiennent leur diplôme. Ils sont aussi là pour que le lien se fasse le plus rondement possible. Il est essentiel que le gouvernement reconnaisse qu’il a un rôle à jouer pour qu’il y ait un lien entre ces programmes et les emplois qui sont en demande aujourd’hui ou qui le seront demain et pour que les établissements d’enseignement du pays fassent en sorte que les gens qui en sortent aient un emploi.
Il y a toutes sortes d’industries, peu importe la province. Je parle souvent de l’industrie aérospatiale du Manitoba. Il s’agit d’une industrie très importante pour notre province. Elle fournit des centaines d’emplois aux Manitobains. Son incidence sur les familles, la vie sociale et l’économie est à peu près impossible à mesurer. Il serait déplorable que les Manitobains qui ont fait des études et qui ont un diplôme n’occupent pas ces emplois.
Je ne me souviens plus exactement quand, je crois que c’était il y a environ trois ou quatre semaines, j’ai visité les installations de Magellan Aerospace. J’étais ravi de voir des travailleurs extrêmement qualifiés y fabriquer du matériel militaire de pointe. À un certain moment pendant la visite, nous sommes entrés dans une salle de cours. Cette entreprise s’est associée à un établissement d’enseignement postsecondaire, qui fournissait les chaises. Ces jeunes, parce qu’il s’agissait surtout de jeunes, avaient un cours dans les locaux d’une entreprise manufacturière de classe mondiale disposant d'installations uniques parmi les plus coûteuses qui soient. C’est l’une des raisons pour lesquelles des gens de partout dans le monde s’adressent à Magellan pour faire fabriquer leurs pièces.
Ce sont des liens comme ceux-là qui sont importants. Et le gouvernement a un rôle à jouer à cet égard.
Le chef du Parti libéral parle de se mettre au diapason des Canadiens et souligne l'importance de la classe moyenne. Les libéraux veulent s'assurer que les gens obtiennent de bons emplois de qualité. Nous mettons l'accent sur l'importance des études. Comment pouvons-nous améliorer les perspectives des jeunes? Sans aucun doute par la formation. Une bonne formation élargit les horizons, mais beaucoup de bonnes occasions sont perdues parce que nous ne faisons pas les liens nécessaires. Lorsqu'on lit les observations du comité concernant les autres problèmes sociaux à résoudre pour que les gens aient vraiment la possibilité d'obtenir un emploi, en particulier les jeunes issus des milieux défavorisés, nous nous rendons compte que nous pourrions en faire beaucoup pour résoudre le problème actuel du chômage parmi les jeunes au Canada.
Sur ces derniers mots, je constate que le temps qui m'était accordé est écoulé. Je n'ai parlé que de 3 des 25 recommandations formulées. Dans mes réponses aux questions, je serai peut-être capable d'en traiter deux ou trois autres.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole.
J'aimerais tout d'abord féliciter les membres du comité des finances, qui ont produit un excellent rapport sur les défis auxquels les jeunes Canadiens sont confrontés en ce qui concerne l'emploi. Je les remercie aussi de leurs recommandations.
Comme les députés le savent, le gouvernement a été particulièrement actif dans ce dossier, et je suis heureux de pouvoir participer moi aussi au débat.
J'aimerais tout d'abord dresser un tableau d'ensemble. De façon générale, l'économie se porte bien. Nous avons remonté la pente après la récession de 2008 et nous sommes maintenant en bien meilleure posture que la plupart des pays du G7. Du point de vue de la création d'emplois, nous avons obtenu de bons résultats. Ainsi, il s'est créé, net, plus d'un million d'emplois depuis 2009. Cela signifie qu'il y a 675 000 emplois de plus qu'avant la récession. Contrairement à ce que certaines personnes pensent et à ce que les médias se plaisent à affirmer, plus de 85 % de ces emplois sont des emplois à plein temps, et les deux tiers ont été créés dans des secteurs où les salaires sont élevés.
Par ailleurs, le FMI et l'OCDE s'attendent à ce que le Canada figure parmi les économies affichant la plus forte croissance des pays du G7, pas seulement cette année, mais également l'année prochaine.
Nous avons conclu des accords commerciaux avec 44 pays, y compris la Corée du Sud et les 27 membres de l'Union européenne.
De plus, l'an prochain, nous présenterons un budget équilibré.
Notre défi: voir à être fin prêts à profiter des possibilités qui s'offrent maintenant à nous.
L'une des possibilités les plus prometteuses vient de ce qu'on appelle la « nouvelle révolution industrielle » du Canada, qui touche le secteur des matières premières et les industries d'extraction, plus précisément les industries minière, pétrolière et gazière. On estime que les investissements destinés à ces secteurs pourraient atteindre 650 milliards de dollars au cours des prochaines années. Pensons par exemple aux activités pétrolières et gazières au large de Terre-Neuve; à l'extraction de métaux précieux dans le Nord du Québec; aux mines du Cercle de feu, dans le Nord de l'Ontario; aux nouveaux aménagements hydroélectriques du Manitoba; à la potasse et à l'uranium de la Saskatchewan; aux réserves de bitume, au pétrole, au gaz et aux autres ressources de l'Alberta; et à de nouveaux projets d'exploitation minière dans le Nord de la Colombie-Britannique et les trois territoires.
De toute évidence, nous aurons besoin de travailleurs qui auront les compétences, l'expertise, les connaissances et la motivation nécessaires pour mener à bien non seulement ces initiatives économiques, mais toutes les autres. Tout cela créera des emplois de qualité bien rémunérés, surtout dans des domaines qui exigent un diplôme collégial ou universitaire ou une formation d'apprenti.
Que signifient ces possibilités pour les jeunes Canadiens qui s'apprêtent à passer de l'école au marché du travail, ceux qui doivent décider dans quel domaine ils feront leurs études postsecondaires, leur formation professionnelle ou leur programme d'apprenti? De quels renseignements ont-ils besoin pour être prêts à relever le défi que posent ces nouveaux emplois et pour décrocher un poste qui les aidera à bâtir leur avenir, à établir leur famille, et à continuer de bâtir notre merveilleux pays?
Premièrement, ces possibilités signifient que l'économie canadienne continuera de croître et d'offrir aux jeunes d'innombrables chances de réussite.
Toutefois, comme le souligne le rapport du comité, il est particulièrement difficile pour les jeunes de trouver un emploi et de rester sur le marché du travail. Au Canada, le taux de chômage est deux fois plus élevé chez les jeunes que parmi les autres travailleurs. Le seul point positif, c'est que les périodes de chômage des jeunes tendent à être plus courtes; elles durent en moyenne 12 semaines, alors que cette durée double chez les travailleurs de plus de 25 ans.
J'aimerais souligner que le Canada n'est pas le seul pays à connaître un taux de chômage élevé chez les jeunes. C'est un phénomène mondial. En 2013, le taux de chômage des jeunes Canadiens s'établissait à 13,7 %, en dessous du taux moyen de l'OCDE, 16,2 %. À titre de comparaison, le taux des États-Unis était de 15,5 % alors que celui du Royaume-Uni dépassait les 20 %.
Cela dit, le gouvernement a mis en place divers programmes et politiques qui visent à orienter les jeunes Canadiens et à leur offrir du soutien, alors qu'ils se préparent en vue d'une carrière. Cela commence à la maison, grâce au régime enregistré d'épargne-études, qui permet aux familles de mettre de l'argent de côté dans un compte d'épargne à l'abri de l'impôt pour les frais relatifs aux études postsecondaires. Le régime est complété par la subvention canadienne pour l'épargne-études, d'un montant maximal de 7 200 $, dont les jeunes Canadiens peuvent bénéficier pour leurs études. Il y a également le programme canadien de prêts et bourses qui continue d'aider des centaines de milliers d'étudiants canadiens à payer leurs études postsecondaires.
Nous avons mis en oeuvre cette année la subvention aux apprentis, dans le cadre du programme de prêts aux étudiants, parce que nous voulons encourager plus de personnes à se lancer dans des métiers spécialisés. Les apprentis inscrits dans un métier désigné Seau rouge auront accès à une enveloppe de prêts de 100 millions de dollars pour payer leur formation technique.
Récemment, nous avons aussi approuvé des investissements considérables afin d'accroître l'information sur le marché du travail offerte aux jeunes gens partout au Canada. Cela comprend 14 millions de dollars supplémentaires qui seront consacrés à deux nouvelles enquêtes de Statistique Canada. Ensemble, ces enquêtes offriront aux Canadiens, dont les jeunes, des renseignements pertinents sur les emplois, par région et par secteur économique, où la demande est forte. Elles fourniront également des renseignements fiables sur les salaires offerts par des employeurs à l'échelle régionale ou locale.
Un budget de plus de 360 millions de dollars est prévu pour la Stratégie emploi jeunesse en 2014-2015. Cette stratégie vise à aider les jeunes Canadiens âgés de 15 à 30 ans à perfectionner leurs compétences et à acquérir l'expérience professionnelle dont ils ont besoin pour réussir sur le marché du travail. Sont prévus un financement pour Objectif carrière, afin d'offrir des stages à des étudiants ayant un diplôme d'études postsecondaires, ainsi que des subventions aux employeurs, afin qu'ils embauchent des étudiants dans le cadre de l'initiative Emplois d'été Canada. Depuis 2006, le gouvernement a aidé plus de six millions de jeunes à acquérir des compétences, de la formation et des emplois. Nous avons encore beaucoup à faire.
Comme les députés le savent, le gouvernement a également transformé les ententes relatives au marché du travail et a mis en place la Subvention canadienne pour l'emploi, afin d'inclure les employeurs du secteur privé. Cette subvention offre aux employeurs un véritable rôle dans la création des programmes de formation, afin que ces programmes correspondent davantage à leurs besoins précis. D'ici 2017-2018, 300 millions de dollars seront investis annuellement dans la Subvention canadienne pour l'emploi, à l'échelle nationale.
Le gouvernement a également créé une aide plus ciblée pour les jeunes qui, par le passé, étaient sous-représentés dans la population active, notamment les jeunes Canadiens autochtones et les jeunes Canadiens ayant un handicap. Plus de 400 000 jeunes Canadiens autochtones deviendront en âge de travailler au cours des dix prochaines années. Cette population représente une excellente occasion pour nous. En outre, quelque 800 000 personnes ayant un handicap, y compris de nombreux jeunes Canadiens, sont actuellement sans emploi, même si leur handicap ne les empêche pas de travailler. Cela représente un énorme potentiel inexploité.
Le gouvernement se sert de la Stratégie emploi jeunesse, du Fonds d'intégration pour les personnes handicapées et du financement ciblé pour les jeunes autochtones pour aider les jeunes appartenant à ces groupes à se préparer à participer à temps plein à la population active du Canada.
En conclusion, les progrès d'une économie forte et croissante dépendent des compétences et de l'expertise de sa population active. Voilà pourquoi le gouvernement est résolu à faire tout en son pouvoir pour aider les jeunes Canadiens à acquérir le niveau de compétence le plus élevé possible.
Une population active plus forte nous donnerait une économie plus dynamique et à croissance plus rapide, ce que tous souhaitent voir et appuient pour les années à venir, j'en suis convaincu.
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Monsieur le Président, c'est un privilège d'intervenir aujourd'hui dans le débat.
Le gouvernement est déterminé à aider les jeunes personnes à intégrer le marché du travail. D'ailleurs, nous souscrivons aux recommandations qui figurent dans le récent rapport du comité des finances sur l'emploi des jeunes.
Le succès futur du Canada dépend beaucoup de la réussite académique de nos jeunes et de leur pouvoir économique. Le gouvernement se concentre sur la création d'emplois, la croissance et la prospérité économique.
Cela dit, nous comprenons bien qu'il n'appartient pas au gouvernement de créer des emplois. Il faut aider les jeunes Canadiens à décrocher les emplois qui sont disponibles.
Nous offrons toute une gamme de mesures de soutien aux jeunes, notamment pour faciliter leur accès à l'éducation et encourager l'esprit d'entreprise. Depuis 2006, le gouvernement a aidé plus de six millions de jeunes à renforcer leurs compétences et leur formation et à obtenir un emploi, mais il reste encore beaucoup à faire. Je vais aujourd'hui me concentrer sur les programmes que nous offrons aux apprentis dans les métiers spécialisés.
J'aimerais d'abord parler de la demande croissante du marché du travail en matière d'ouvriers qualifiés. Selon ConstruForce Canada, le secteur de la construction aura besoin de 300 000 nouveaux travailleurs dans les 10 prochaines années, le secteur de l'exploitation minière aura besoin de plus de 145 000 travailleurs dans les 10 prochaines années et le secteur pétrolier aura besoin de 150 000 travailleurs d'ici 2022.
La Chambre de commerce du Canada cite des estimations selon lesquelles il y aura, d'ici 2016, 550 000 travailleurs non qualifiés qui ne parviendront pas à trouver un travail. Selon cette dernière, le nombre de travailleurs non qualifiés au chômage pourrait dépasser un million d'ici 2021.
En parallèle, le ministère de l'Emploi et du Développement social estime qu'il y aura 5,8 millions postes vacants au cours de la prochaine décennie, dont deux tiers d'emplois hautement qualifiés nécessitant une éducation postsecondaire ou des compétences en gestion.
Le Conseil canadien des chefs d'entreprise, la Chambre de commerce du Canada et la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante disent que la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée est le plus grand obstacle qu'ils doivent surmonter à l'heure actuelle.
Ce qui complique le problème, c'est que les travailleurs de la génération du baby-boom commencent à prendre leur retraite et emportent leurs compétences. Selon les estimations du ministère de l'Emploi et du Développement social, 4,3 millions de postes deviendront vacants au cours de la prochaine décennie, principalement en raison de retraites. C'est dans les métiers nécessitant une éducation collégiale ou une formation dans les métiers spécialisés qu'il y aura le plus grand nombre de retraites.
Dans certains secteurs et certaines régions de notre pays, la demande en travailleurs des métiers spécialisés augmente. Pourtant, en 2013, 13,7 % de jeunes Canadiens étaient au chômage. Il y a visiblement un décalage. J'en ai parlé dans le cadre de l'élection partielle qui m'a permis de me faire élire l'automne dernier. La question est la suivante: comment faire pour réduire le décalage?
Il faut donner aux jeunes Canadiens des renseignements adéquats sur le marché du travail. Ils doivent connaître la valeur réelle des métiers spécialisés. Pour une raison que j'ignore, nous semblons tenir pour acquis qu'il faut décrocher un diplôme universitaire pour obtenir un bon emploi. Certes, l'obtention d'un baccalauréat peut mener à un emploi bien rémunéré, mais cela ne prépare pas les étudiants à occuper bon nombre des emplois disponibles dans les corps de métiers spécialisés. Nous devons accorder aux métiers spécialisés le même respect que celui que nous accordons à d'autres professions. J'ai toujours considéré que les personnes qui ont des métiers spécialisés méritent tout notre respect, mais cette reconnaissance doit être renforcée à l'échelle nationale: nous devons envoyer aux jeunes un message clair. Le taux de chômage chez les jeunes est trop élevé, c'est inacceptable.
La bonne nouvelle, c'est que nous pouvons diminuer ce taux, puisqu'il existe des possibilités d'emplois pour les Canadiens qui ont les compétences voulues. Par conséquent, afin d'inciter davantage de jeunes à exercer des métiers spécialisés, tous nos budgets fédéraux comprennent des mesures de soutien pour la formation en apprentissage, y compris notre dernier budget.
À l'heure actuelle, un certain nombre de mesures d'aide financière sont mises à la disposition des apprentis. Tout d'abord, nous avons créé la Subvention incitative aux apprentis. Cette subvention d'un montant imposable de 1 000 $ est versée aux apprentis qui terminent avec succès le premier ou le deuxième niveau d'un programme d'apprentissage dans un métier désigné Sceau rouge. Ainsi, grâce à cette subvention, les apprentis peuvent recevoir jusqu'à 2 000 $.
Deuxièmement, nous offrons la Subvention à l'achèvement de la formation d'apprenti. Il s'agit d'un montant imposable de 2 000 $ versé aux apprentis qui terminent avec succès le programme d'apprentissage et qui obtiennent un certificat de compagnon dans un métier désigné Sceau rouge.
Si l'on combine ces deux subventions, les apprentis qui terminent avec succès un programme d'apprentissage dans un métier désigné Sceau rouge et qui obtiennent un certificat de compagnon peuvent recevoir un montant pouvant atteindre 4 000 $.
Jusqu'ici, le gouvernement a accordé plus de 500 000 subventions aux apprentis et investi près de 700 millions de dollars pour aider les apprentis à suivre leurs programmes de formation jusqu'au bout. Uniquement dans , 477 apprentis ont touché une Subvention à l'achèvement de la formation d'apprenti depuis 2009. Ces mesures sont très efficaces.
Outre les subventions, le gouvernement offre aussi des crédits et des déductions d'impôt aux apprentis et à leurs employeurs. Il s'agit notamment du crédit d'impôt pour la création d'emplois d'apprentis destiné aux employeurs qui embauchent des apprentis; de la déduction pour les outils des gens de métier, qui permet aux apprentis et aux gens de métier de déduire le coût de leurs outils; et du crédit d'impôt pour frais de scolarité au titre des examens d'accréditation, qui permet aux apprentis de recouvrer une partie de leurs frais d'examen.
En plus des mesures incitatives existantes, nous avons élargi le programme de prêts canadiens aux apprentis. Pendant leur formation par modules officielle, les apprentis pourront demander des prêts sans intérêt jusqu'à concurrence de 4 000 $. Au moins 26 000 apprentis devraient profiter de ce programme pendant la première année.
Je pense avoir montré que le gouvernement offre aux apprentis une gamme complète de mesures de soutien. Cependant, le soutien financier ne suffit pas; il faut aussi tenir compte de la question de la mobilité de la main-d'oeuvre.
Comme seuls certains secteurs et certaines régions sont aux prises avec une pénurie de main-d'oeuvre spécialisée, il est essentiel que les travailleurs puissent aller là où on a besoin d'eux en y voyant leur qualification reconnue. L'harmonisation des exigences d'apprentissage à l'échelle du pays contribuera à ouvrir des débouchés dans les métiers spécialisés partout au Canada. Il faut coordonner les efforts dans les provinces et les territoires de manière à favoriser la mobilité de la main-d'oeuvre et non à l'entraver. C'est justement ce que fait le gouvernement.
Les provinces de l'Atlantique sont à l'avant-garde à ce chapitre. En janvier dernier, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador ont convenu de lever les obstacles érigés par les diverses exigences relatives à la formation et à la certification des apprentis dans la région. Jusqu'à présent, elles ont harmonisé les exigences applicables à 10 métiers, notamment ceux de briqueteur, de technicien en instrumentation et contrôle et d'électricien en construction. C'est un grand pas en avant.
Les provinces ont convenu de reconnaître leurs exigences respectives ou d'aplanir autrement les divergences injustifiées entre leurs normes et règlements. Ainsi, davantage de Canadiens pourront obtenir la formation nécessaire pour trouver un emploi bien rémunéré dans un métier spécialisé où la demande est forte. Espérons que cela incitera également les jeunes à opter en plus grand nombre pour une telle carrière.
En plus des problèmes relatifs à la mobilité de la main-d'oeuvre et à l'harmonisation des exigences, d'autres obstacles nuisent aux gens qui veulent apprendre un métier spécialisé. À la fin de 2012, 360 000 personnes étaient inscrites à un programme d'apprentissage, au nombre de plus de 300. Toutefois, en général, seulement la moitié terminent leur formation et vont au collège pour obtenir leur certificat de compagnon. C'est peut-être parce que, pour pouvoir terminer leur formation technique, les jeunes doivent se priver du bon revenu que leur fait gagner leur travail d'apprenti. Pour remédier à ce problème, nous lancerons bientôt un projet de recherche pilote visant à donner plus de latitude aux apprentis dans leur formation. Au lieu d'obliger les apprentis à quitter le marché du travail et à suivre pendant deux mois une formation technique dans un collège, on pourrait trouver des façons novatrices et plus pratiques de donner cette formation, par exemple en l'informatisant.
Les jeunes sont l'avenir de notre pays.
De nouveaux projets d'exploitation minière s'ouvrent au Québec. On doit également mentionner les projets d'exploitation du pétrole extracôtier à Terre-Neuve-et-Labrador et les projets d'exploitation de la potasse, du pétrole et du gaz en Saskatchewan, et j'en passe. Nous aurons besoin de travailleurs qualifiés et compétents pour ces projets dans le secteur des ressources naturelles. C'est pourquoi nos programmes sont de plus en plus axés sur l'apprentissage d'un métier spécialisé. Ces métiers sont les emplois de l'avenir. Il faut que plus de jeunes s'y intéressent.
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Monsieur le Président, je suis ravie d'avoir l'occasion de prendre la parole aujourd'hui au sujet du sixième rapport du Comité permanent des finances.
Je tiens à remercier mes collègues pour le travail qu'ils ont accompli dans ce dossier. Je tiens à remercier le député de , un député infatigable, débordant d'énergie et d'enthousiasme, qui s'occupe énormément de ce dossier et qui fait aussi un travail remarquable dans la circonscription qu'il représente. Je remercie également les députés de et de .
De plus, je remercie les témoins qui ont participé à cette étude. D'importantes recommandations ont découlé de leur participation. Bien que nous soyons heureux d'appuyer le rapport dans son ensemble, nous manquerions à notre devoir si nous ne soulignions pas certains des principaux défis auxquels les jeunes Canadiens sont confrontés dans le marché du travail actuel. Je crains que mes collègues d'en face n'accordent pas assez d'attention à ces points. Nous avons décrit la situation, mais il faut maintenant passer à l'action.
Depuis que les conservateurs sont arrivés au pouvoir, il nous est progressivement apparu, au fil du temps, que l'emploi parmi les jeunes ne faisait pas partie des priorités du gouvernement.
Je fais du porte-à-porte dans ma circonscription presque toutes les fins de semaine. Permettez-moi de dire aux députés que la vie n'est pas facile pour nos jeunes. Les jeunes de Surrey, leurs parents et leurs grands-parents disent tous la même chose. Je suis certaine que les députés de partout au pays entendent des histoires semblables. Nos jeunes sont à la recherche d'un emploi, tandis que leurs parents et leurs grands-parents voudraient qu'ils aient un emploi bien rémunéré, de manière à ne pas être obligés de les soutenir financièrement. Ils souhaitent que leurs enfants soient capables de voler de leurs propres ailes.
En tant que porte-parole de l'opposition officielle en matière d'emploi et de développement social, je suis profondément troublée lorsque je rencontre des jeunes qui ont eu de bonnes notes, qui ont consacré beaucoup d'efforts à leurs études, qui distribuent des curriculum vitae un peu partout, mais qui n'arrivent pourtant pas à dénicher un emploi, du moins pas un emploi avec des heures de travail et une rémunération suffisantes.
Actuellement, comme le précise le rapport principal du comité, les jeunes Canadiens continuent de subir les effets de la crise économique. La création d'emplois au Canada, dans l'ensemble, n'a pas été suffisante pour que nous retrouvions le taux d'emploi d'avant la crise, et les jeunes sont particulièrement touchés par ce déficit. Plus de 455 000 emplois occupés par des jeunes de moins de 25 ans ont disparu depuis la période ayant précédé la récession, et le taux de chômage parmi les jeunes est actuellement le double de ce qu'il est dans la population âgée de 25 ans ou plus.
Voici ce qu'en dit Amy Huziak, du Congrès du travail du Canada:
Les récessions sont toujours plus cruelles pour les jeunes travailleurs, mais, près de cinq ans après la dernière, il n'y a toujours pas de rétablissement en vue pour eux.
Au pays, le marché de l'emploi ne s'est pas amélioré pour les personnes âgées de 15 à 25 ans. Il semble injuste que nous ayons raté la possibilité de ramener les jeunes sur le marché du travail. C'est là que nous devons concentrer nos efforts en ce moment.
Mes collègues néo-démocrates et moi sommes très préoccupés par la place que les jeunes Canadiens occupent actuellement sur le marché du travail, et nous refusons de considérer comme normal le taux de chômage élevé chez les jeunes. Il ne suffit pas de dire que les jeunes n'ont qu'à faire plus de bénévolat et travailler gratuitement. Le gouvernement fédéral doit contribuer à la création d'emplois pour les jeunes. Cela exige de collaborer avec les provinces dans les domaines de la formation, des programmes d'apprentissage et de l'éducation. Pourquoi le gouvernement ne fait-il pas preuve de leadership en faisant précisément cela?
Évidemment, l'éducation est un facteur de mobilité sociale majeur. Il y a environ cinq heures, j'ai rencontré des étudiants de l'Université polytechnique Kwantlen et de l'Université de l'île de Vancouver, dans ma magnifique province, la Colombie-Britannique. Ils sont très préoccupés. Les jeunes acceptent des stages non rémunérés dans l'espoir de pouvoir un jour décrocher un emploi offert par l'employeur. Cependant, les stages non rémunérés ne paient pas les dettes d'études, et ils n'aident pas les jeunes à quitter le foyer familial pour vivre dans leur propre foyer où ils peuvent vivre modestement, mais de façon indépendante.
L'éducation postsecondaire vise à permettre aux jeunes d'accroître leurs possibilités sur le marché du travail et d'améliorer leurs conditions d'emploi. Cependant, de plus en plus d'étudiants ont du mal à rembourser leurs prêts, et nombreux sont ceux qui n'osent pas poursuivre leurs études de peur de devoir assumer une dette insurmontable.
Nous avons tous entendu des exemples d'étudiants qui finissent leurs études postsecondaires toujours plus endettés, au point que les montants qu'ils doivent sont parfois de beaucoup supérieurs au prix que j'ai payé ma première maison lorsque j'ai moi-même obtenu mon diplôme. Trop de jeunes sont sans emploi. L'an dernier, on estimait que le taux de chômage chez les jeunes atteignait 27,7 %.
L'écart entre le taux de diplômation chez les Autochtones par rapport au reste de la population a aussi de quoi inquiéter. Il faut donc créer des programmes en conséquence. Dans les réserves, le taux de diplomation au niveau postsecondaire est d'à peine 14,4 %, alors qu'il se chiffre à 39,1 % parmi la population non autochtone. Ce qui est encore plus choquant, c'est qu'il ne dépasse pas 36,8 % dans les réserves pour le niveau secondaire, alors qu'il est de 66,8 % dans la population en général.
La population des Premières Nations est jeune, et elle croît rapidement. Plus de la moitié des 930 000 membres des Premières Nations du pays ont moins de 25 ans, et à l'heure où on se parle, la majorité d'entre eux n'ont pas de diplôme d'études secondaires. Malheureusement, le gouvernement persiste à vouloir sous-financer les programmes d'éducation et les écoles des Premières Nations. Dans mon ancienne vie, j'ai eu le privilège de visiter des écoles situées dans des réserves, et j'ai été scandalisée de voir l'état dans lequel elles se trouvaient. J'avais l'impression d'être dans un pays du tiers monde, pas dans un pays riche et développé comme le Canada.
Les jeunes ont de la concurrence sur le marché du travail à cause du recours accru au Programme des travailleurs étrangers temporaires. Comme on le sait, le gouvernement a ouvert toutes grandes les vannes sans trop insister sur les règles, et quand il s'est fait pincer, il a cherché à limiter un tant soit peu les dégâts. Or, les travailleurs étrangers temporaires qui occupent des postes peu spécialisés sont en concurrence directe avec les jeunes. Toute l'année, les médias ont multiplié les exemples d'abus d'un océan à l'autre. Nous avons tous entendu parler du McDonald's de Victoria, qui refusait d'embaucher des jeunes du coin ou alors réduisait leurs heures de travail pour verser des salaires moins élevés aux travailleurs étrangers. Ce n'était hélas qu'un exemple d'une crise nationale.
Il ressortait des documents que m'ont remis les étudiants venus me voir cet après-midi qu'il manque de données. Le Canada est aux prises avec une grave pénurie de données. Comme je le dis souvent à la blague, c'est comme si le gouvernement était allergique aux données et aux décisions fondées sur des faits. Il semble déterminé à ne pas laisser les données probantes se mettre en travers de son chemin et l'empêcher de mettre son programme à exécution.
Je tiens à dire à quel point je suis d'accord avec la recommandation 9 du rapport. Voici ce qu'elle dit:
Que le gouvernement fédéral recueille des données sur les stages non rémunérés au Canada et qu’il travaille avec les provinces et les territoires pour s’assurer que les différents codes du travail applicables prévoient des mesures de protection adéquates. Le gouvernement devrait aussi étudier l’incidence des stages non rémunérés.
J'ai grandi en Angleterre. À l'école, on nous incitait à faire du bénévolat et à nous engager dans la collectivité. J'ai donc travaillé pour un service de repas à domicile. J'ai fait la lecture à des patients à l'hôpital de mon quartier. J'ai aussi participé au programme du duc d'Édimbourg. J'ai été bénévole dans divers contextes, mais je ne faisais pas juste du bénévolat. Manifestement, nous ne devrions pas dire aux jeunes qui terminent l'université et qui ont beaucoup de dettes qu'ils doivent acquérir environ une année d'expérience, sans être rémunérés pendant cette période. Nous devons faire attention. Je ne pense pas que les données dont nous disposons sont suffisantes pour nous permettre de bien saisir la gravité de la situation. C'est pour cette raison qu'il est important de recueillir des données.
Si des gens accomplissent un travail sans être rémunérés, ils n'auront pas d'argent. C'est tout à fait logique. Si des gens font des stages non rémunérés dans l'espoir d'acquérir de l'expérience qui pourrait un jour leur permettre de décrocher un emploi, ils n'ont pas le temps d'occuper un autre emploi et de gagner un maigre salaire qui suffirait peut-être même à payer les intérêts sur leurs prêts d'études. C'est le problème auquel se heurtent de nombreux jeunes à l'heure actuelle.
Cependant, sans données, nous ne sommes pas en mesure d'établir à quel point la situation est mauvaise. Nous ne pouvons qu'émettre des hypothèses et nous fonder sur des témoignages, mais se fonder sur des hypothèses n'est pas une bonne idée, et deviner non plus. En outre, nous devons déterminer quel est le résultat véritable des stages non rémunérés. Les jeunes y gagnent-ils quelque chose en fin de compte? Sont-ils simplement exploités? Travaillent-ils pendant un an, puis l'employeur embauche-t-il l'année suivante un autre stagiaire non rémunéré? Il faut recueillir cette information.
Pour que le gouvernement fédéral puisse travailler efficacement avec les provinces pour remédier au problème, nous devons connaître l'ampleur exacte du problème. Nous serons ainsi en mesure de trouver une solution adéquate. Ne ne méprenons pas. Mes collègues du NPD et moi sommes d'avis qu'il existe de bons programmes de stages liés à des établissements d'enseignement, et ceux-ci aident de jeunes Canadiens à profiter d'une première expérience de travail. Il existe de nombreux programmes coopératifs ainsi que d'autres programmes pertinents qui peuvent améliorer les perspectives de carrière et qui favorisent l'acquisition du savoir. Toutefois, le recours de plus en plus fréquent aux stages non rémunérés par les employeurs représente un défi particulier pour les jeunes Canadiens, et ce sont les données s'y rapportant qu'il nous faut à tout prix analyser.
Malheureusement, certains employeurs ne considèrent pas les stages non rémunérés comme un préalable à l'emploi ou comme une façon de combler des postes qui autrement seraient rémunérés. Ils y voient seulement une porte tournante. Soulignons aussi que les stages non rémunérés ne permettent pas nécessairement aux jeunes travailleurs d'acquérir une expérience pertinente. Parfois, les tâches confiées aux stagiaires n'ont pas grand-chose à voir avec leur expertise ou leur expérience. Des modifications apportées au Code canadien du travail permettraient d'améliorer les conditions de travail des jeunes et de les protéger de l'exploitation.
Par ailleurs, j'aimerais souligner l'importance de la recommandation 16 figurant dans le rapport, qui dit ceci: « Que le gouvernement fédéral explore des moyens d’encourager l’embauche des jeunes au Canada, comme » — c'est un point que le NPD a souvent proposé — « comme la création de crédits d’impôt aux entreprises qui embauchent des jeunes Canadiens de 18 à 30 ans. » Voilà un changement positif que le gouvernement pourrait entreprendre dès demain. Les conservateurs aiment bien faire toutes sortes d'annonces à toutes sortes d'endroits. Voilà une annonce qu'ils pourraient faire dès aujourd'hui ou dès demain, ici même. Ce changement profiterait vraiment à nos jeunes.
Un crédit d'impôt pour l'embauche de jeunes constitue un moyen pratique de créer des emplois pour les jeunes. J'ai discuté avec plusieurs entrepreneurs de Surrey et avec les représentants de la chambre de commerce de Surrey, et tous m'ont dit que les politiques comme celle-là font uniquement des gagnants. Les néo-démocrates ont proposé d'offrir un crédit incitatif de 1 000 $ aux entreprises qui engagent des jeunes âgés de 18 à 25 ans, montant qui doublerait pour les entreprises des secteurs où le taux de chômage est particulièrement élevé. Les entreprises pourraient aussi recevoir du gouvernement fédéral l'équivalent de ce qu'elles dépensent pour former les employés nouvellement embauchés.
C'est maintenant ou jamais. Passons à l'action et montrons aux jeunes que nous nous soucions d'eux et que nous ne les laisserons pas tomber. En faisant comme s'il n'y avait pas de crise du chômage chez les jeunes ou en faisant semblant de prendre des mesures pour y remédier, le gouvernement compromet carrément la prospérité à long terme du Canada.
Les députés savent peut-être que l'Allemagne a annoncé il y a quelques mois que tous les frais de scolarité pour les études postsecondaires étaient abolis. Peu importe dans quelle discipline les Allemands vont vouloir étudier, ils n'auront pas de frais de scolarité à payer. Et n'allons pas croire que cette annonce sort de nulle part ou a seulement pour but d'épater la galerie. Elle repose sur des recherches sérieuses. Les Allemands se sont posé la question: s'agit-il d'une idée sensée, se pourrait-il qu'en investissant dans nos jeunes, nous investissions dans notre avenir et notre pays est-il prêt à faire ce sacrifice? Or, cette idée leur a plu, et ils ont vite constaté les retombées économiques et sociales qu'elle peut avoir.
Si le gouvernement canadien n'agit pas dès maintenant, nous risquons d'être la première génération de l'histoire qui en laissera moins à ses enfants que ce qu'elle a reçu de ses propres parents. Étant moi-même mère et grand-mère, je ne peux vous dire à quel point cette situation me brise le coeur. Je dis toujours aux gens que je fais ce que je fais parce que je souhaite un monde meilleur pour mes petits-enfants, les étudiants à qui j'ai enseigné au fil des ans et tous les jeunes du pays. Je veux leur laisser une promesse d'espoir et d'engagement, mais, à l'heure actuelle, bien de jeunes sont désenchantés.
Les Canadiens méritent mieux que cela. Les Canadiens méritent qu'on investisse judicieusement dans la jeunesse d'aujourd'hui et dans l'économie de demain. Les néo-démocrates reconnaissent que les petites entreprises, créatrices d'emplois, sont l'épine dorsale de l'économie canadienne. C'est dans cet esprit que nous avons lancé une campagne nationale auprès des petites entreprises. Nous discutons avec les propriétaires d'entreprises pour échanger des idées concrètes qui les aideront à prendre de l'expansion. Les commentaires reçus sont très positifs.
Je m'en voudrais de ne pas signaler que le marché du travail présente des difficultés particulières aux jeunes handicapés. Leur transition des études au marché du travail est plus ardue. Les services de soutien qui répondent à leurs besoins sont rares, de même que les débouchés. On connaît mal leurs réelles compétences. Les jeunes handicapés sont plus éduqués que jamais et pourtant, comme l'a souligné un témoin, le taux de chômage chez les jeunes handicapés au Canada était de 45,7 % en 2011.
Cette statistique m'a consternée. Le gouvernement doit immédiatement prendre des mesures pour offrir aux jeunes handicapés de meilleures chances d'entrer sur le marché du travail de manière permanente.
En conclusion, une question qui me tient à coeur: j'ai appris récemment qu'en raison de leur dette d'études, 60 % des étudiants retardent l'achat d'une maison et 40 % remettent à plus tard leur plan de fonder une famille. Voilà qui met en lumière un enjeu de haute importance pour les jeunes professionnels, soit l'équilibre travail-famille.
J'en profite donc pour répéter — et je le ferai chaque fois que j'en aurai l'occasion — que les femmes ont absolument besoin d'un système national de garderies afin qu'elles puissent intégrer le marché du travail lorsque leurs enfants sont en bas âge. Lorsque les femmes accèdent pour la première fois au marché du travail, entre 25 ans et 29 ans, l'écart n'est pas très important. C'est après quelques années, lorsqu'elles doivent prendre congé pour s'occuper des jeunes enfants, que l'écart s'accroît. Les femmes se butent alors à ce plafond de verre, mais il y a bien d'autres obstacles, et elles doivent alors faire des choix très difficiles qui ont des répercussions sur leur carrière et sur le revenu familial.
L'amélioration des possibilités d'emploi des hommes et des femmes est tributaire de l'amélioration du système de garderies. Si nous souhaitons vraiment lutter contre la pauvreté et contre l'écart croissant entre les riches et les pauvres, il faut absolument instaurer un système de garderies réglementé, universel, accessible et abordable. Voilà ce que prône le NPD.
Il est ici question du chômage chez les jeunes. J'ai rencontré récemment un groupe d'étudiants à l'Université polytechnique Kwantlen. Ils m'ont dit que les frais de scolarité élevés leur posaient problème. L'éducation coûte extrêmement cher ces temps-ci, mais ils sont prêts à faire ce sacrifice. Voici le problème: une fois qu'ils ont leur diplôme en main, il leur faudra de un à sept ans avant de se trouver un emploi à temps plein dans leur domaine. Cela me paraît inacceptable. Voilà le type de problème qu'il faut régler.
Je parle fréquemment à des électeurs de Newton—Delta-Nord. L'éducation et le chômage chez les jeunes figurent parmi les trois dossiers dont on me parle le plus. L'absence d'un système national de garderies témoigne bien franchement d'un échec lamentable. Nous devons instaurer dès maintenant un système national de garderies accessible, abordable et sécuritaire.
Le a dit que, après les prochaines élections, nous nous doterons d'un système de garderies et que les familles ne débourseront pas plus que 15 $ par enfant par jour, de quoi plaire aux Canadiens d'un océan à l'autre.
Je suis ravie d'avoir eu l'occasion de parler de ce rapport aujourd'hui. Je remercie mes collègues de leur bon travail et j'attends impatiemment de voir ces recommandations porter leurs fruits.
J'aimerais terminer par un appel. Les écrits ne valent rien. Il faut agir.
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Monsieur le Président, je suis ravie de parler aujourd'hui de ce problème très grave, le chômage chez les jeunes, ainsi que du rapport important que le Comité permanent des finances a présenté, qui contient plusieurs recommandations.
Il faut d'abord replacer les choses dans le contexte des mesures que prend le gouvernement et du travail très important qu'il fait.
J'ai trois enfants dans la vingtaine. Dans les années 1990, alors qu'ils étaient très jeunes, je pensais que les baby-boomers allaient tous prendre leur retraite et que, lorsque mes enfants allaient terminer leurs études universitaires ou la voie qu'ils auraient choisie, le monde allait s'ouvrir devant eux, que de nombreuses possibilités s'offriraient à eux et qu'il y aurait même des pénuries de main-d'oeuvre. Ce n'est pas ce qui s'est produit. Des obstacles se dressent devant les jeunes, et le taux de chômage chez les jeunes est plus élevé que ce que nous voudrions.
Le gouvernement comprend qu'il est important de créer un environnement propice à la prospérité économique, de créer un environnement favorable pour que les créateurs d'emplois réussissent et créent des emplois. Il est ironique que les députés néo-démocrates aiment parler de leur grand intérêt pour cette question, mais qu'ils votent contre toutes les mesures que nous prenons pour aider les créateurs d'emplois du pays.
Par exemple, lorsque nous envisageons d'abaisser les taux d'imposition des sociétés, il est important de savoir que des taux d'imposition plus bas favorisent la croissance. Les finances sont internationales de nos jours. Les capitaux circulent entre les pays et nous encourageons les créateurs d'emplois, des groupes comme Tim Hortons, à revenir au Canada.
Tout d'abord, nous devons examiner les politiques en place, y compris pour les ressources naturelles. Là encore, je devrais regarder du côté des néo-démocrates, car, à ma connaissance, il n'ont pas appuyé un seul projet de ressources naturelles jusqu'à maintenant, surtout pour les Autochtones. Dans Kamloops—Thompson—Cariboo, nous avons une nouvelle mine, la New Gold, et, lorsqu'elle a ouvert, des contrats de travail ont été conclus avec des bandes locales pour que leurs jeunes aient des possibilités d'emploi.
Il est important que nous nous dotions de politiques pour appuyer les créateurs d'emplois, qu'il s'agisse de la fiscalité des entreprises ou, ce qui importe encore davantage, des politiques concernant l'exploitation des ressources naturelles, de manière à ce que les entreprises puissent savoir à quoi s'en tenir concernant leurs projets et n'aient pas à attendre 6, 8, 15 ou 30 ans avant d'obtenir une réponse affirmative ou négative. Voilà une question qui a beaucoup retenu notre attention.
Le gouvernement est intervenu pour que nous accordions une aide plus directe aux jeunes Autochtones, aux jeunes ayant un handicap et aux jeunes en général. Je voudrais prendre le temps de parler des programmes qui existent. Dans ce cas également, des sommes importantes sont dépensées. Il est important de souligner que nous avons comme partenaires les provinces et les municipalités dans ces dossiers. Nous collaborons avec elles.
Certains programmes importants s'adressent aux jeunes qui acquièrent leurs premières expériences de travail, alors qu'ils sont encore à l'école secondaire. Leur premier emploi peut avoir été créé grâce au Programme fédéral d'expérience de travail étudiant. Ils travaillent tantôt dans un camp d'été, tantôt dans une société de génie, tantôt ailleurs. Dans la circonscription que je représente, plus de 450 000 $ sont consacrés à offrir de telles expériences aux jeunes, pour qui il s'agit souvent d'un premier emploi. Nous avons des programmes liés aux stages rémunérés.
Encore une fois, lorsqu'une entreprise songe à accroître son personnel, ces emplois de débutant, ces postes qui sont créés et ces stages rémunérés contribuent énormément à encourager les entreprises à embaucher des jeunes.
Le programme Connexion compétences et le programme Perspectives d'emploi sont parmi les plus efficaces que j'aie vus. Parfois, il y a des jeunes qui doivent faire face à des difficultés particulières dans leur vie. J'aimerais encore prendre l'exemple de Kamloops, mais dans les 308 circonscriptions de l'ensemble du pays, il existe de nombreux groupes similaires. Par exemple, il y a un programme qui finance un groupe appelé ASK Wellness Society. Ce groupe aide des gens qui ont eu des problèmes liés notamment à la dépendance à la drogue ou à l'alcool, mais qui ont décidé de se reprendre en main. Nous savons que c'est notamment en offrant une aide concrète et des possibilités d'emploi qu'on permet aux gens de se reprendre en main.
Je me souviens d'avoir participé à une annonce, dans le cadre de laquelle nous avons parlé du soutien continu accordé à certains de ces programmes, et de l'histoire racontée par un jeune qui avait alors pris la parole. Ce jeune nous avait dit qu'il avait fait de mauvais choix dans la vie, mais qu'il avait réussi à se sortir de sa dépendance à l'alcool et à la drogue et obtenu de l'aide pour acquérir les compétences de base qui lui permettraient d'avoir un avenir prometteur. Un organisme de sa ville lui avait offert de l'aide grâce au financement alloué par le gouvernement fédéral, et il occupait maintenant un emploi rémunéré qui lui plaisait. Il était très heureux des changements qu'il avait apportés dans sa vie, mais surtout, il était d'avis qu'il n'aurait pas pu obtenir ces résultats sans l'appui qui lui a été offert dans le cadre du programme.
Nous savons aussi que le taux de chômage des jeunes Autochtones est fort préoccupant. Les jeunes Autochtones peuvent recevoir du soutien et participer à divers programmes, comme la Stratégie pour les compétences et l'emploi des Autochtones. Celle-ci ne permet pas seulement aux jeunes d'acquérir des compétences préalables à l'emploi; elle leur donne aussi l'occasion de suivre une véritable formation professionnelle.
Le comité des ressources humaines, du développement des compétences et du développement social a eu l'occasion d'étudier non seulement la Stratégie pour les compétences et l'emploi des Autochtones, mais aussi le fonds pour les partenariats stratégiques. Dans le cadre de ce programme, l'industrie travaille avec les collectivités et les groupes communautaires pour créer des emplois. C'est une bonne occasion d'offrir un soutien aux jeunes Autochtones et de s'attaquer au taux de chômage de ces derniers, qui est extrêmement élevé.
Enfin, j'aimerais revenir sur un point dont il a beaucoup été question à la Chambre, un point qui a un certain lien avec le chômage chez les jeunes, soit les services de garde. Je répète ce que j'ai déjà dit. Je prendrai l'exemple d'une personne qui habite en région rurale et qui travaille le soir, peut-être une jeune mère de 17 ou 19 ans qui a besoin que quelqu'un vienne chez elle. Si elle travaille de 19 heures à minuit, les places en garderie proposées par le NPD ne lui seront d'aucune utilité, puisqu'elles ne sont pas offertes pendant ces heures. Elles feront par contre le bonheur des gens qui travaillent de 9 heures à 17 heures. Je crois d'ailleurs que, d'après des recherches récentes, ce sont surtout les parents à revenu élevé qui profitent des places en garderie à tarif réduit. Nous proposons plutôt de mettre cet argent dans les poches de la mère. Ainsi, si elle a besoin qu'une gardienne ou une tante vienne chez elle, elle pourra choisir cette solution.
Le dernier point que j'aimerais aborder concerne les remarques du NPD au sujet du coût exorbitant des services de garde. Le NPD oublie de mentionner que toutes les provinces offrent du soutien aux parents à faible revenu. Grâce aux subventions pour les frais de garde, il arrive que les parents ne paient rien du tout. Bref, les parents à faible revenu ou monoparentaux peuvent avoir accès à un programme provincial et bénéficier d'une subvention appropriée pour les frais de garderie.
La discussion est un peu trompeuse, d'abord parce qu'il existe un soutien important pour les personnes qui ont un faible revenu. Ce qui est plus important, toutefois, c'est que les emplois qu'ont les jeunes, et possiblement les mères seules, ce ne sont pas nécessairement des emplois de neuf à cinq et du lundi au vendredi. Grâce à notre plan, le parent d'un jeune enfant disposera de 1 900 $ par mois. En outre, nous devons nous rappeler que ces personnes peuvent compter sur un appui de différentes sources, ce qui favorise leur entrée sur le marché du travail et leur permet d'y rester.
En conclusion, nous sommes tous d'accord que le taux de chômage chez les jeunes constitue un problème. Il s'agit d'une question dont nous devons nous préoccuper. Nous devons trouver de bons moyens d'offrir des possibilités correspondant aux intérêts des jeunes, et nous devons créer un environnement qui favorisera le succès des entreprises et qui permettra aux jeunes d'acquérir des compétences dans le cadre des programmes importants que j'ai déjà mentionnés. Nous avons divers programmes en place, dont le programme d'emplois d'été pour les étudiants, le programme de perspectives pour les jeunes et le programme pour les personnes handicapées. Nous allons continuer de mettre l'accent sur cette question importante.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
J'ai le grand plaisir de participer aujourd'hui à ce débat portant sur le rapport du Comité permanent des finances, et qui s'intitule « L’emploi chez les jeunes au Canada: Défis et solutions potentielles ».
Le chômage chez les jeunes est une question qui me préoccupe énormément, et je vais parler plus tard de mon projet de loi . C'est un dossier auquel j'ai beaucoup travaillé, en collaboration avec mon collègue de . Nous nous sommes aussi penchés sur la question des stages non rémunérés et sur les meilleures façons d'offrir des protections aux stagiaires non rémunérés.
La situation du chômage chez les jeunes est assez préoccupante. On sait que le taux de chômage chez les jeunes au Canada atteint presque le double du taux de chômage national.
Dans le rapport de comité, on comprend que des témoins sont venus nous dire que les jeunes Canadiens subissent encore à ce jour les effets de la crise économique.
Alors que la croissance de l'emploi pour l'ensemble de la population n'a pas été suffisante pour récupérer les emplois perdus durant la crise, les jeunes ont été particulièrement touchés. Plus de 455 000 emplois pour personnes âgées de moins de 25 ans ont été perdus depuis la récession, et le taux de chômage se maintient obstinément au double de celui de la population âgée de 25 ans et plus.
En outre, si on examine les chiffres relatifs aux jeunes Canadiens sous-employés, soit ceux qui n'arrivent pas à trouver un emploi à temps plein dans leur secteur, on voit qu'un jeune sur trois est sous-employé au Canada. Ces chiffrent me préoccupent énormément.
Étant donné le climat actuel, j'ai déposé le projet de loi dans le but de protéger les stagiaires non rémunérés au Canada. Il est le fruit d'une initiative de la famille d'un ancien stagiaire, Andy Ferguson, avec laquelle je collabore. Ce stagiaire faisait un stage à une station de radio d'Edmonton, en Alberta. Après avoir travaillé 16 heures d'affilée, il s'est malheureusement endormi au volant en rentrant chez lui, et il a été impliqué dans un accident mortel.
Dans son cas, il ne bénéficiait pas de protections fédérales. En effet, les stagiaires oeuvrant dans les domaines de compétence fédérale, soit le domaine des télécommunications comme dans le cas d'Andy Ferguson, le domaine du transport ou le domaine bancaire, ne bénéficient d'aucune protection.
Aucune la loi canadienne ne protège la santé et la sécurité de ces stagiaires. C'est très préoccupant. Le cas d'Andy Ferguson a suscité un débat national.
Nous avons vu d'autres cas d'abus concernant des stagiaires non rémunérés partout au pays. Par exemple, il y a Jainna Patel, stagiaire chez Bell, à Toronto, une entreprise très rentable qui fait d'énormes profits. Pourtant, elle était une stagiaire non rémunérée. Ce programme de stage non rémunéré a été abandonné il y a quelques mois. Toutefois, Jainna Patel affirme qu'elle faisait les mêmes tâches que les employés rémunérés, sans toutefois obtenir rémunération.
Dans ce cas, on voit une tendance préoccupante selon laquelle les employeurs transforment des emplois rémunérés en stages non rémunérés. Nous considérons que c'est un abus du concept ou de l'idée même de stages non rémunérés.
Ce printemps, j'ai déposé le projet de loi , qui se divise en deux parties. Il y a un flou qui entoure les stagiaires non rémunérés, qui ne bénéficient d'aucune protection. Le projet de loi ferait donc en sorte que les stagiaires non rémunérés qui travaillent dans des domaines sous réglementation fédérale bénéficient de certaines protections. Par exemple, mon projet de loi va permettre aux stagiaires de refuser du travail dangereux et d'être protégés contre le harcèlement sexuel. On a récemment vu des cas de harcèlement dans des milieux de travail comme celui des télécommunications. Ainsi, la première partie de mon projet de loi sert à protéger les stagiaires.
La deuxième partie vise à ce que les employeurs ne puissent pas transformer des postes rémunérés en stages non rémunérés. Les employeurs canadiens doivent comprendre que les stages non rémunérés ne sont pas une source de cheap labour. Il ne faut pas exploiter les stagiaires non rémunérés. Si les stagiaires font le même travail que les employés rémunérés, il est essentiel que les employeurs les rémunèrent. De plus, mon projet de loi stipule que les stages doivent profiter aux stagiaires d'abord. Il faut donc cesser les abus des stagiaires non rémunérés au Canada, et je crois que mon projet de loi est un bon début.
Par ailleurs, il s'agit aussi d'une question d'inégalité entre les sexes, comme plusieurs témoins l'ont souligné en comité. En effet, les domaines dans lesquels les stages sont les plus fréquents sont dominés par les femmes. Des témoins de la Canadian Intern Association et l'association étudiante de l'Université de Toronto ont notamment cité les milieux du journalisme, de la nutrition, du travail social, du marketing, des relations publiques et de la mode comme étant des domaines où les stages non rémunérés sont les plus populaires. Il faut donc améliorer les conditions de tous les travailleurs sur le marché du travail, mais il est à noter que les femmes sont touchées de façon disproportionnée.
Selon des études récentes, notamment celle de l'Université de Victoria, les stagiaires non rémunérés n'ont pas plus de chances d'avoir un emploi rémunéré après leur stage. La plupart des stagiaires non rémunérés ne recevaient pas d'offre d'emploi après avoir complété un stage non rémunéré. Le gouverneur de la Banque du Canada, qui prétendait le contraire, a donc tout à fait tort. Il est faux que cela augmente les chances de ces jeunes d'obtenir un emploi rémunéré. Le réel problème est que ces emplois n'existent pas. Ce gouvernement conservateur n'a pas réussi à créer des emplois pour les jeunes. C'est d'abord ce problème qu'on doit étudier davantage.
Lors d'une réunion du Comité permanent des finances, j'ai eu le grand plaisir de questionner Claire Seaborn, qui représentait la Canadian Intern Association. Plusieurs de ses recommandations étaient très pertinentes et très intéressantes. Comme il ne me reste qu'une minute, j'aimerais attirer l'attention de la Chambre sur certaines des recommandations de ce rapport, notamment la recommandation 9. Celle-ci demande au gouvernement fédéral de recueillir des données sur les stages non rémunérés au Canada. Plusieurs témoins ont soulevé le fait que Statistique Canada n'a aucune donnée sur le nombre de stagiaires non rémunérés au Canada. Il faut avoir ces données si on veut vraiment s'attaquer au problème.
De plus, la recommandation 10 demande au gouvernement fédéral de continuer d'investir dans les stages des domaines des sciences et de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques. C'est une excellente recommandation.
Finalement, la dernière recommandation que j'aimerais souligner est la recommandation 16 qui demande au gouvernement fédéral d'explorer des moyens d'encourager l'embauche des jeunes au Canada par la création, par exemple, d'un crédit d'impôt aux entreprises, une proposition apportée par le NPD.
J'attends avec plaisir les questions et commentaires de mes collègues.
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Monsieur le Président, j'ai vu la déception sur votre visage lorsque vous vous êtes rendu compte que je ne disposais que de six minutes pour débattre de la question dont nous sommes saisis ce soir.
Il fut un temps au Canada où les jeunes pouvaient terminer le secondaire en ayant foi en l'avenir et en étant optimiste. Ils se trouvaient un emploi auprès d'un employeur où ils pouvaient espérer faire toute leur carrière. Ils prenaient ensuite leur retraite avec une pension qui leur permettait de vivre leurs vieux jours dans la dignité.
Tout a changé, et cela inquiète de plus en plus les jeunes. Je suppose que tous les députés ici présents, tous partis confondus, ou leurs amis ont des enfants adultes qui sont hautement qualifiés, qui ont travaillé dur, qui ont pris de grands risques financiers en obtenant des prêts étudiants et qui sont incapables de se trouver une place sur le marché du travail afin de démarrer leur carrière.
Les ministériels, dans leurs déclarations fanfaronnes, refusent de reconnaître que cette situation nuit à la prospérité à long terme de l'économie canadienne. Il y a une génération de jeunes qui, en partant, travaillent gratuitement. Voilà dans quel état se trouve l'économie canadienne. Nous obligeons les jeunes à travailler gratuitement.
Quand je vois l'âge moyen des députés réunis ici ce soir, je pense que la plupart d'entre eux ont entrepris leur carrière à une époque où des pratiques de ce genre auraient été considérées pour le moins étranges. Les programmes d'apprentissage ont toujours existé, mais la plupart d'entre eux étaient rémunérés. Quant aux programmes de stages, bon nombre d'entre eux étaient aussi rémunérés.
Dans le contexte économique actuel, les employeurs savent qu'ils ont le gros bout du bâton, et ce sont les jeunes qui sont les plus durement touchés par la situation.
Nous savons que le taux de chômage officiel chez les jeunes est deux fois plus élevé que la moyenne nationale. Toutefois, ce que les statistiques ne disent pas, c'est que ces jeunes, qui souhaitent désespérément travailler à temps plein, doivent travailler à temps partiel et souvent occuper plusieurs emplois à temps partiel. Ils occupent des emplois temporaires, sans horaire fixe. Leur horaire de travail change tout le temps. Ils travaillent dans le cadre de contrats à court terme. Certains acceptent même de travailler pour rien.
Nous sommes en train de laisser tomber toute une génération de jeunes travailleurs en refusant d'agir avec volonté et détermination pour qu'ils soient rémunérés. Comment peut-on engendrer une économie dans laquelle le taux de chômage chez les jeunes est deux fois plus élevé que la moyenne nationale? Comment le gouvernement peut-il s'enorgueillir de cette situation?
Les députés ministériels expliquent rarement aux Canadiens le genre d'emplois qu'ils créent. Ces emplois sont-ils assortis d'un régime de pension ou d'avantages sociaux? S'agit-il d'emplois à plein temps? Procurent-ils un salaire vital?
Pour la plupart des jeunes, la réponse est non. Les emplois qui sont apparemment créés n'offrent rien de tout cela.
Par conséquent, ils ont moins de valeur aux yeux des jeunes.
Nous vivons à une époque que beaucoup de gens estiment être caractérisée par l'iniquité intergénérationnelle. Dans une même entreprise, les jeunes travailleurs n'auront jamais accès aux avantages sociaux et à la sécurité d'emploi dont jouissent leurs collègues plus âgés. Pourtant, le gouvernement reste les bras croisés.
Au nom des députés du Nouveau Parti démocratique, je me réjouis que le gouvernement ait fini par nous écouter dans le dossier des stages non rémunérés et qu'il ait réservé une enveloppe à la création de stages rémunérés. Si nous avons obtenu un tel résultat, c'est grâce aux pressions, au travail et à la combativité de l'opposition néo-démocrate. Je me dois de rendre à César ce qui appartient à César.