La Chambre reprend l'étude de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité, ainsi que de l'amendement.
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Madame la Présidente, je prends la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi , le projet de loi d'exécution du budget. C'est une tâche titanesque, étant donné que le projet de loi fait plus de 500 pages et qu'il modifie 44 mesures législatives. Il s'agit sans contredit d'un projet de loi omnibus, ce qui est regrettable en soi.
Ce qui est encore plus regrettable, c'est que le projet de loi ne prévoit pas toutes les mesures que le gouvernement a présentées dans le budget. Juste avant de prendre la parole pour prononcer mon discours, j'ai fait une observation relative au fait que le projet de loi d'exécution du budget ne prévoit ni mesure législative sur l'équité salariale ni fonds pour la mise en oeuvre d'une telle mesure législative si on devait l'adopter. C'est décevant.
Le projet de loi n'arrive pas à apporter les nombreux changements dont on a grandement besoin pour corriger les iniquités dans la vie des gens, pour veiller à ce que tout le monde paie sa juste part d'impôt et pour bâtir une économie qui fonctionne pour tout le monde et non seulement quelques personnes.
Les services de garde, le logement et l'abordabilité des médicaments sur ordonnance sont les trois domaines où mes concitoyens de Saskatoon-Ouest veulent qu'on apporte des changements, et ce, rapidement. J'ai soulevé les mêmes enjeux dans mon tout premier discours en tant que députée. Trois budgets plus tard, je les soulève, et les personnes que je représente attendent encore les changements promis.
Beaucoup de gens dans ma circonscription avaient bon espoir que les libéraux, compte tenu des promesses qu'ils avaient faites lors de la campagne électorale, auraient fait avancer les choses considérablement dans ces trois dossiers à ce stade-ci de leur mandat.
Commençons par les services de garde. Le budget ne prévoit absolument rien pour les garderies. À ce jour, l'investissement du gouvernement dans les services de garde est plutôt symbolique. Il ne s'agit pas d'une priorité pour le gouvernement. Si ce l'était, nous ne parlerions plus du manque de garderies abordables et accessibles après le dépôt de trois budgets.
En décembre de l'année dernière, j'ai eu l'honneur de rencontrer un groupe extraordinaire de femmes. Elles participaient au programme Trade Journey du YWCA à Saskatoon. Le programme Trade Journey est un programme d'accueil et d'intégration destiné aux femmes à la recherche d'une carrière dans l'un des trois programmes suivants: menuiserie, plomberie ou électricité. On m'a demandé d'offrir quelques conseils et de présenter, oserais-je dire, quelques compétences de survie dans un métier dominé par les hommes. Mon milieu de travail est la politique et le leur allait bientôt être un métier spécialisé.
Je suis souvent impressionnée et admirative devant la détermination de ces femmes et leur ténacité face aux difficultés personnelles et institutionnelles que présentent le sexisme et le racisme. Comme c'est le cas dans presque 99,99 % de mes conversations avec les électrices que je représente, la conversation concernait la garde d'enfants. Elles ont insisté sur la nécessité et l'importance d'offrir des services de garde abordables et accessibles pour leur réussite en tant que participantes du programme Trade Journey. Elles ne pouvaient pas comprendre pourquoi le gouvernement ne réalise pas à quel point les services de garde sont essentiels à leur réussite au travail et à leur santé et à leur bien-être de même qu'à ceux de leur famille. Je suis d'accord avec elles. Je n'avais absolument aucune réponse à leur fournir à ce sujet; peu importe le parti au pouvoir, les femmes doivent encore se battre pour obtenir des services de garde.
Le combat se poursuit alors que nous constatons que le gouvernement fédéral se contente de belles paroles par rapport à une politique qui améliorerait la vie de tant de femmes du pays et augmenterait véritablement la productivité du pays tout entier. C'est peut-être la politique la plus importante en ce sens. Un gouvernement vraiment féministe comprendrait cet enjeu et aurait déjà investi les sommes nécessaires afin d'amener un réel changement pour les femmes.
Passons maintenant aux médicaments d'ordonnance abordables. Près d'un million de Canadiens renoncent à se nourrir et à se chauffer pour pouvoir se payer des médicaments d'ordonnance. Les médicaments d'ordonnance abordables sont essentiels à la santé et au bien-être de tous les Canadiens, à un système de santé universel durable et aux gens de ma circonscription, Saskatoon-Ouest. Le coût élevé des médicaments revient systématiquement dans les conversations que j'ai avec les adultes plus âgés de ma circonscription. Ils en parlent en raison des défis liés au fait de devoir vivre avec des revenus fixes, entretenir une maison ou un appartement et payer les médicaments en plus du loyer ou de l'hypothèque.
Quelles sont les répercussions du coût élevé des médicaments? Selon une récente étude, les gens tombent malades et le restent. Puis, ils vont plusieurs fois chez le médecin et finissent même parfois à l'hôpital.
Plus de 1,6 million de Canadiens, soit un peu plus de 8 % des gens qui ont fait l'objet d'une prescription au Canada, n'ont pas acheté les médicaments ou ont sauté des doses, car ils n'avaient pas les moyens de se les payer. En tant que députée d'une circonscription où le revenu médian est de moins de 40 000 $ par année, je représente beaucoup de gens qui font exactement cela, c'est-à-dire qu'ils manquent des doses de médicaments ou qu'ils n'achètent tout simplement pas les médicaments qui leur ont été prescrits. L'étude de l'Université de la Colombie-Britannique, qui portait sur plus de 28 000 personnes, révèle que les gens qui n'ont pas d'assurance, les personnes à faible revenu et les jeunes sont plus susceptibles d'avoir de la difficulté à payer leurs médicaments. Les femmes, tout comme les Autochtones, sont trois fois plus susceptibles que les hommes de rapporter qu'elles ont de la difficulté à payer leurs médicaments.
Le Canada est le seul pays où le système universel de soins de santé n'inclut pas l'accès gratuit aux médicaments d'ordonnance. Il est temps, maintenant que la question a été étudiée à mort par les gouvernements, les chercheurs, les Parlements, de se défaire de notre position attentiste. J'aimerais citer une phrase rendue célèbre par une certaine entreprise de chaussures: Just do it. Mais non, nous allons encore une fois nous pencher sur cette question pour obtenir des conseils. Il est temps que le gouvernement passe de l'espoir à la réalisation sur le plan de l'assurance-médicaments.
Les seuls à profiter du prolongement des discussions et des consultations et de l'inaction sont les sociétés pharmaceutiques, qui continuent d'escroquer les Canadiens et le système de santé. Les Canadiens sont parmi ceux qui paient leurs médicaments le plus cher dans le monde. Si, à l'heure actuelle, les Canadiens ne payaient que les prix moyens pratiqués par les compagnies des pays de l'OCDE pour les médicaments d'ordonnance, c'est 3,6 milliards de dollars que nous aurions eu à débourser l'année dernière. Or, nous avons payé 13,7 milliards de dollars. Cela représente beaucoup de services de soins à domicile et beaucoup d'argent pour s'attaquer aux problèmes de santé mentale chez les jeunes.
La plupart d'entre nous sommes fatigués d'espérer et d'attendre le jour où il y aura un régime universel d'assurance-médicaments pour tous les Canadiens. Il est temps d'arrêter de donner des excuses et d'entamer le travail de mise en place d'un tel régime au pays.
Mes dernières observations sur les trois domaines problématiques pour les gens de ma circonscription portent sur le logement.
En novembre dernier, la très attendue Stratégie nationale sur le logement a été rendue publique. Or, dans la loi d'exécution du budget, nous ne voyons pas de nouvelle mesure législative. Le a clairement dit, lors du lancement de la Stratégie nationale du logement, que le droit au logement faisait partie des droits de la personne. Or, plutôt que d'être saisis d'une mesure législative et de tenir un débat sur un projet de loi en la matière, nous poursuivons les consultations. J'estime que nous devons consacrer beaucoup plus d'efforts à ce dossier. Il nous faut des précisions. Il nous faut les investissements promis maintenant et non dans plusieurs années, et certainement pas après les prochaines élections fédérales.
En effet, sur les 40 milliards de dollars et plus qui devraient aller à la Stratégie nationale sur le logement au cours des 10 prochaines années, seulement 11,2 milliards constituent de l'argent frais. Le reste correspond à la réaffectation de fonds à partir de programmes déjà existants, à des fonds empruntés et — bien évidemment — au substantiel financement de contrepartie qui sera fourni par les provinces et les territoires.
La réponse du gouvernement à ce que d'aucuns qualifient de crise du prix des logements est inadéquate: de plus en plus de gens vivent dans la rue. Seul un petit montant d'argent frais est investi pour le moment, le gros des sommes annoncées devant attendre encore trois ans. C'est sans parler du fait qu'au total, les investissements s'échelonneront sur 10 ans — aussi bien dire une éternité. Les sommes investies et le rythme auquel elles le seront sont en inadéquation avec l'urgence que vivent de nombreuses localités, y compris celle d'où je viens. Le gouvernement a promis de réduire le nombre d'itinérants de moitié d'ici 10 ans, mais quand on regarde l'argent destiné expressément aux Canadiens qui n'ont pas d'endroit où dormir, force est de constater qu'il n'a pas prévu les ressources nécessaires pour y parvenir. En fait, il n'a aucun plan qui permettrait de reconnaître le logement comme un droit de la personne.
Les Canadiens qui vivent dans la rue et qui ne peuvent pas compter sur la sécurité que leur offrirait un chez-soi — et ils sont de plus en plus nombreux — sont souvent des jeunes. Or, une bonne part de ces jeunes sont membres de la communauté LGBTQ2 ou sont issus du réseau de familles d'accueil. L'argent promis doit être débloqué plus rapidement. Nous devons nous doter de cibles plus ambitieuses. Nous devons redoubler d'ardeur et resserrer les échéanciers si nous voulons avoir le moindre impact dans la vie de ces jeunes Canadiens.
Nous attendons toujours une stratégie en bonne et due forme pour les Autochtones vivant en centre urbain. Le budget précédent accordait bien une somme modeste à cette initiative, mais elle n'était assortie d'aucun détail.
Toutes mes excuses, je ne m'étais pas rendu compte que mon temps de parole était écoulé. Je poursuivrai avec plaisir en répondant aux questions.
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Madame la Présidente, quel plaisir et quel privilège de prendre la parole à la Chambre pour parler du projet de loi d'exécution du budget. C'est un projet de loi qui poursuit les priorités d'un gouvernement qui est, selon moi, très progressiste, et qui comprend à quel point il est important de soutenir la classe moyenne du Canada et ceux qui aspirent à en faire partie, et d'aider ceux qui essaient de régler la question d'iniquités fiscales en créant une taxe spéciale pour le 1 % des Canadiens les plus riches. Nous avons tant accompli en si peu de temps. Je l'ai déjà dit, et je le répète: le gouvernement actuel a réalisé beaucoup de mesures budgétaires et législatives qui ont eu des répercussions positives et profondes sur ceux qui en ont le plus besoin, c'est-à-dire la classe moyenne du Canada et ceux qui aspirent à en faire partie.
J'aimerais souligner deux choses que j'ai remarquées en écoutant les députés de l'opposition, et je vais me concentrer d'abord sur les conservateurs. Le en a parlé le week-end dernier lors de notre formidable congrès. Il a notamment souligné que le Parti conservateur ne change pas. C'est comme si le parti était encore dirigé par Stephen Harper. Il est tout à fait incroyable de voir à quel point les conservateurs sont encore déconnectés des attentes des Canadiens envers le gouvernement. Lorsque je songe aux idées qu'ils proposent aux députés de ce côté-ci de la Chambre, j'ai parfois du mal à comprendre les conservateurs. Par exemple, la semaine dernière, nous étions censés parler des priorités du gouvernement. Or, les députés se rappelleront que l'opposition officielle n'a pas voulu débattre du projet de loi . Aujourd'hui, les conservateurs disent qu'ils veulent en débattre davantage, mais ils ne voulaient pas en débattre lundi dernier. D'ailleurs, ils ont présenté une motion afin de débattre d'un autre rapport plutôt que du budget. Je peux comprendre pourquoi: ils se rendent compte à quel point nos budgets ont été efficaces depuis que nous sommes arrivées au pouvoir.
Nous avons travaillé avec les Canadiens. Nous avons donné une autonomie accrue aux Canadiens grâce aux baisses d'impôt, à l'Allocation canadienne pour enfants, prestation qui sera indexée au coût de la vie grâce à cette mesure législative. Nous travaillons avec les Canadiens et nous les soutenons. Nous soutenons nos collectivités grâce à des investissements énormes dans l'infrastructure partout au pays. Ce faisant, nous consolidons la classe moyenne canadienne et bâtissons notre économie. En travaillant avec les Canadiens, nous obtenons des résultats extraordinaires. Le plus important, c'est le secteur de l'emploi. Le présent gouvernement, en travaillant avec de nombreux intervenants différents, et en particulier avec les Canadiens de toutes les régions de notre pays, a créé plus de 600 000 emplois en un peu plus de deux ans. Le gouvernement a concrétisé les promesses faites aux Canadiens en 2015, et c'était un vrai changement. Nous avons vu cela au quotidien en ce qui concerne les différents types de politiques que nous avons débattues ici, et surtout, que nous avons mises en oeuvre d'un bout à l'autre du pays.
Je voudrais revenir sur un dossier qui très important pour moi personnellement, mais aussi pour ma fille Cindy, qui est députée à l'Assemblée législative du Manitoba. C'est le dossier de l'assurance-médicaments. Ce dossier montre le grand et très important pas en avant que nous devons accomplir, car nous attendons depuis des générations que quelque chose de concret se passe dans ce dossier. Le actuel, son Cabinet et son caucus pensent qu'il faut faire avancer ce dossier. De fait, la semaine dernière, un comité permanent composé de députés de tous les partis à la Chambre a fait des suggestions sur la manière de faire avancer l'idée de « l'ordonnance unique », qui préconise l'intégration des médicaments sur ordonnance au système de santé canadien.
Les Canadiens souhaitent que le gouvernement fédéral démontre du leadership dans le dossier et c'est ce qu'il fait. Plus tôt aujourd'hui, le a mentionné les mesures provisoires que nous avons prises pour rendre les médicaments sur ordonnance plus abordables. Dans les circonscriptions, il y a eu maintes pétitions et discussions sur le sujet. En fait, au cours des derniers mois, j'ai présenté de nombreuses pétitions réclamant la création d'un solide programme national d'assurance-médicaments. Cette éventualité est possible, comme l'indiquent certaines des initiatives qu'a prises le gouvernement au cours des deux dernières années, notamment l'Allocation canadienne pour enfants.
En créant l'Allocation canadienne pour enfants, un programme social formidable, l'actuel gouvernement a tiré des dizaines de milliers d'enfants de la pauvreté, et ce, assez rapidement.
Nous reconnaissons que le gouvernement fédéral doit collaborer avec les intervenants dans le dossier de l'assurance-médicaments. C'est pourquoi le plus récent budget annonce la création d'un conseil consultatif présidé par l'ancien ministre de la Santé de l'Ontario, pour étudier la possibilité d'instaurer un programme national d'assurance-médicaments.
Nous venons d'avoir un excellent congrès à Halifax, où nous avons bénéficié de la chaleureuse hospitalité de la région de l'Atlantique. J'ai été très fier d'écouter l'allocution prononcée par le . Si certains de mes collègues d'en face souhaitent se faire une bonne idée de ce qui se passe depuis les dernières années, je leur recommande de regarder la vidéo sur YouTube. Je suis certain qu'elle leur plaira. Plus de 3 000 libéraux à Halifax ont assisté au congrès et ont été ravis.
Personnellement, j'ai bien aimé que chaque circonscription soit représentée. Je crois que 3 000 libéraux ont assisté au congrès, et 50 % de ceux-ci assistaient pour la première fois à un congrès national. Un nombre incroyable de jeunes y ont assisté.
La résolution numéro un portait sur l'assurance-médicaments. Le Parti libéral, sous la direction de l'actuel , a reconnu l'importance d'un autre programme social remarquable. Je recommande à ceux qui tentent de mettre en doute la volonté et le dynamisme du gouvernement de jeter un coup d'oeil à ce que nous avons accompli au cours des deux dernières années, tout particulièrement en ce qui concerne l'Allocation canadienne pour enfants.
Alors que le dossier des soins de santé avait été délaissé pendant des années, les Canadiens peuvent enfin reprendre confiance, car le , la et le caucus sont résolus à faire avancer les choses. Nous avons à coeur d'obtenir des résultats.
Nous travaillons avec ardeur, nous portons attention aux détails, et nous collaborons avec les différents ordres de gouvernement et avec les Canadiens pour mieux connaître leurs souhaits et déterminer comment nous pourrions procéder.
Une voix: Encore, encore.
M. Kevin Lamoureux: Il y aurait encore beaucoup à dire, mais le temps me manque. Voilà le problème.
Je repense à tout ce que nous avons accompli, par exemple aux allégements d'impôt pour les petites entreprises, un enjeu extrêmement important. La a souvent souligné que les petites entreprises sont l'épine dorsale de l'économie canadienne, et que l'allégement de l'impôt des petites entreprises représentait une mesure importante. Ce changement va dans le sens de ceux que nous avons apportés lors de notre premier budget, alors que nous avons allégé l'impôt de la classe moyenne, soutenu l'augmentation du Supplément de revenu garanti à l'intention des aînés, et bonifié la prestation pour enfants comme aucun autre gouvernement ne l'avait fait auparavant.
Nous avons augmenté le revenu disponible des Canadiens de tous les coins du pays, ce qui a un effet positif sur les petites entreprises dont ils sont les clients. Ces petites entreprises stimulent l'économie et créent des emplois nécessaires.
J'aurais encore bien des points à mentionner, mais mon temps de parole est malheureusement écoulé. C'est un privilège d'avoir eu la chance de parler, encore une fois, d'un excellent budget.
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Est-ce que tout est réglé, madame la Présidente? J’essayais simplement de parler aussi fort que lui.
Le directeur parlementaire du budget a publié aujourd’hui son rapport, qui arrive à point nommé puisque nous débattons de la loi d’exécution du budget. Je rappelle évidemment aux auditeurs que le gouvernement a imposé la clôture afin d’empêcher le débat, car il y a bien des questions à examiner, comme l’a souligné le directeur parlementaire du budget.
Lorsque le gouvernement formait l'opposition il disait très clairement aux Canadiens qu’il n’enregistrerait pas de déficit de plus de 10 milliards de dollars et qu’il rétablirait l’équilibre budgétaire en 2019. Voilà quelques unes des promesses des libéraux. Aujourd’hui, le directeur parlementaire du budget affirme on ne peut plus clairement qu’ils ont tort sur tous les plans. Leurs prévisions sont erronées. Leurs estimations sont erronées. Ils trompent les Canadiens en utilisant des chiffres différents. Je me réjouis que le directeur parlementaire du budget en fasse état aujourd’hui.
Plus important encore, il a également parlé de la taxe sur le carbone que les libéraux imposent à tous les Canadiens et à toutes les provinces, et qui est censée être utile à l’économie et au pays. Le directeur parlementaire du budget a affirmé très clairement que l’approche que les libéraux ont adoptée à cet égard n’est pas la bonne.
Je tiens à être très clair au sujet de la taxe sur le carbone. Nous souhaitons tous que l'air soit propre. Nous sommes tous en faveur de la protection de l'environnement. Nous vivons au Canada. C'est l'environnement dans lequel nous vivons. Nous souhaitons que l'environnement soit propre, mais pas de la façon préconisée par les libéraux, c'est-à-dire par l'imposition d'une taxe sur le carbone aux provinces qui n'en veulent pas. La Saskatchewan n'en veut pas, pas plus que, espérons-le, les futurs gouvernements conservateurs de l'Ontario et de l'Alberta. Puis, ô surprise, le gouvernement de la Colombie-Britannique a été pris en otage par trois députés verts.
Trois députés verts tiennent en otage l'ensemble du Canada dans le dossier de l'oléoduc Trans Mountain. Le premier ministre Hogan rejette le projet, car s'il l'acceptait, son gouvernement serait défait. Il refuse de consulter la population à ce sujet. Quelqu'un vient de dire que, si le premier ministre Hogan est tellement sûr d'avoir raison au sujet de l'oléoduc Trans Mountain — et tous les sondages indiquent que les gens de la Colombie-Britannique appuient ce projet —, il devrait tout simplement régler la question en consultant la population. C'est la meilleure solution en démocratie. Il obtiendrait probablement son avis de renvoi et il irait gonfler les rangs des chômeurs.
Cependant, la question ici porte sur le gouvernement et son budget. Nous venons d'entendre les députés ministériels parler de réduire les impôts de la classe moyenne. Nous entendons les libéraux parler de cela à la Chambre, mais nous ne les entendons jamais mentionner leur augmentation des charges sociales. L'Institut Fraser montre combien les Canadiens paient en impôts directs et indirects à l'aide de ce qu'il a baptisé la « journée d'affranchissement de l'impôt ». Pour la première fois dans l'histoire du Canada, grâce aux réductions d'impôt du gouvernement conservateur précédent, cette journée était parfois célébrée en juin. Cependant, sous le gouvernement actuel, la journée a été repoussée au mois de juillet. Voilà le vrai problème.
C'est en examinant la situation dans son ensemble qu'on peut vraiment voir que le gouvernement augmente les impôts. Nous avons un grave problème à cet égard. Les libéraux dépensent simplement de l'argent à l'aveuglette.
Un des problèmes essentiels dont j'ai parlé la dernière fois, c'est la banque d'investissement dans les infrastructures du gouvernement chinois. Nous avons déjà mis un demi-milliard de dollars là-dedans. Pourquoi? Pourquoi donnons-nous cet argent à cette banque? Elle ne fait rien de bien pour nous. Elle est bénéfique à la Chine, mais pas à nous. Nous avons déjà donné à la Banque africaine de développement, à la Banque asiatique de développement et à la Banque interaméricaine de développement. Nous faisons déjà notre part pour aider d'autres pays par l'intermédiaire de ces banques de développement. Pourquoi devons-nous donner en plus un demi-milliard de dollars?
Ce sont des questions que les Canadiens se posent. Où passe notre argent? Pourquoi le déficit ne cesse-t-il pas de se creuser?
Les libéraux ont proposé de financer les infrastructures. Toutefois, dans une province comme la mienne, l'Alberta, on ignore ce que le gouvernement fait. Où sont versés les fonds pour les infrastructures?
Il est question ici des enjeux fondamentaux du progrès économique, et, dans le cas présent, je parle du projet d’expansion du réseau Trans Mountain, qui est, de l'avis général, bon pour le Canada. Bien entendu, les députés néo-démocrates ne sont pas d'accord, mais ce n'est pas grave, car ils sont peu nombreux. Il n'en demeure pas moins que ce projet est bon pour le pays. Néanmoins, il s'agit d'une question de leadership. C'est le moment de faire preuve de leadership, et ce n'est pas ce que fait le gouvernement. Nous attendons depuis longtemps, mais il ne se passe rien.
Nous admettons que nous voulons aussi un environnement sain, mais il y a des façons d'y arriver, et ce n'est pas en freinant la croissance économique. Qu'arrive-t-il lorsqu'on perd des emplois et que la croissance économique s'arrête? Le budget et le fardeau fiscal augmentent. Tôt ou tard, il faudra rembourser ce déficit.
Parlons-en du déficit. Le directeur parlementaire du budget vient de nous annoncer que le déficit budgétaire de l'exercice en cours se chiffrerait à 22,1 milliards de dollars. Les libéraux avaient prévu 18,1 milliards. Toujours selon les chiffres des libéraux, le déficit du prochain exercice devait s'établir à 17,5 milliards. Le directeur parlementaire du budget prévoit plutôt 21,4 milliards. Nous avons donc une différence totale de 8 milliards de dollars. Le directeur parlementaire du budget est d'avis que les chances de retrouver l'équilibre budgétaire en 2025 sont de 5 %. Bien sûr, les libéraux ne s'en soucient guère, car ce sera à quelqu'un d'autre de payer les pots cassés lorsqu'ils perdront le pouvoir.
Quand nous avons quitté le pouvoir, l'économie se portait très bien. Les libéraux ont cité tous ces chiffres. Ils parlaient de changement et de voies ensoleillées. Or, au fil du temps, nous avons pu voir qu'ils conservaient et mettaient en oeuvre les mesures que nous avions adoptées. Pourquoi? Parce qu'elles étaient judicieuses. Les libéraux ont beau vouloir blâmer les conservateurs pour tout, cela ne tient pas. Ils ont hérité d'une gestion saine. Lorsqu'ils partiront et que, espérons-le, nous formerons le gouvernement, nous allons devoir nettoyer leur gâchis et nous attaquer au déficit.
Les Canadiens sont inquiets de voir l'orientation prise par le gouvernement. Quel est le but du gouvernement? En Afrique, on dit que l'autruche se met la tête dans le sable. Les libéraux font l'autruche. Ils ne regardent pas autour d'eux pour voir ce qui se passe. Ils n'auront pas à s'expliquer devant les générations futures parce qu'ils ne seront plus là.
Toutefois, l'enjeu est toujours le même: rétablir la confiance des entreprises canadiennes. Il était intéressant d'entendre le déclarer à Lima que de grands projets seraient réalisés. Eh bien, sous la direction du gouvernement actuel, aucun grand projet n'est en cours de réalisation au pays.
Les libéraux reprochent constamment aux conservateurs de n'avoir construit aucun oléoduc. Nous avons créé l'environnement ayant permis la croissance du secteur de l'énergie. Les libéraux, eux, président à la décroissance de ce secteur. Il est bon de savoir que le gouvernement néo-démocrate de l'Alberta est du même avis que nous.
Il nous faut des politiques guidées par le bon sens, mais ce n'est pas ce que nous proposent les libéraux. Nous ne pouvons nous attendre à aucune politique sensée de la part des gens d'en face.
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Madame la Présidente, je suis très heureux d'intervenir à l'appui du projet de loi , Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 27 février 2018 et mettant en oeuvre d'autres mesures.
Je parlerai d'abord des raisons qui expliquent l'importance du projet de loi pour l'ensemble du Canada. Ensuite, je vais souligner certaines mesures précises qui aideront la magnifique circonscription de Nova-Ouest et, surtout, ses habitants.
Le budget s'appuie sur les fondements solides qu'a jetés le gouvernement à son arrivée au pouvoir, il y a un peu plus de deux ans, afin de favoriser la croissance. Depuis, la croissance économique du pays est alimentée par la classe moyenne, et ceux qui s'efforcent d'accéder à celle-ci ont droit à plus de soutien. Grâce au travail des Canadiens et aux investissements sans précédent dans les personnes et les collectivités, plus de 600 000 bons emplois ont été créés un peu partout au pays. La plupart d'entre eux sont des emplois stables et à temps plein. Aussi, de toute ma vie, je n'ai jamais vu un taux de chômage national aussi bas que sous l'actuel gouvernement.
De plus, le Canada a maintenant le meilleur bilan parmi les pays du G7, avec le ratio dette-PIB le plus faible, et on prévoit que la diminution de ce ratio se poursuivra. En proportion de l'ensemble de l'économie, la dette continue de baisser et sera bientôt au niveau le plus bas que j'aie jamais vu.
Toutefois, bien que l'économie canadienne se porte très bien, l'indicateur le plus important pour n'importe quel gouvernement n'est pas une quelconque formule économique, mais la situation des gens. Ont-ils ce qu'il leur faut pour améliorer leur situation, pour rendre leur collectivité plus forte et plus dynamique, pour se sentir en sécurité, sachant qu'ils vivront leur retraite dans la dignité? Avons-nous ce qu'il faut pour aider les enfants qui vivent dans la pauvreté, nous occuper des anciens combattants et positionner le Canada pour qu'il permette à nos industries de prospérer?
Même si nous savons que l'économie va bien et que nous sommes sur la bonne voie, nous savons aussi qu'il y a beaucoup à faire pour que les Canadiens aient tous la possibilité de s'accomplir et qu'ils s'en tirent bien dans la vie. Le gouvernement veut que tout le monde ait une vraie chance de réussir.
Commençons par l'Allocation canadienne pour les travailleurs, qui est présentée pour la première fois dans le budget de 2018, une allocation plus généreuse et facile à obtenir qui permet aux travailleurs à faible revenu de garder plus d'argent dans leurs poches que la Prestation fiscale pour le revenu qu'elle remplace. Par exemple, un travailleur qui gagne 15 000 $ par année touchera environ 500 $ de plus en 2019. En permettant aux travailleurs à faible revenu de conserver une plus grande partie de leur paie, nous encouragerons plus de gens à intégrer le marché du travail tout en fournissant une aide appréciable à deux millions de Canadiens, y compris les 45 000 Néo-Écossais qui travaillent fort pour accéder à la classe moyenne. Cette nouvelle mesure sortira environ 70 000 travailleurs de la pauvreté et favorisera l'indépendance économique de beaucoup de gens qui, autrement, seraient laissés pour compte.
Passons maintenant à l'Allocation canadienne pour enfants. Parlant de sortir des gens de la pauvreté et de leur donner une chance, l'Allocation canadienne pour enfants a été lancée en 2016 et fournit plus d'aide à 9 familles canadiennes sur 10. Grâce aux mesures proposées dans le budget de 2018, les six millions d'enfants qui bénéficient actuellement de cette allocation continueront à en bénéficier pendant longtemps, car elle sera indexée à partir de juillet prochain en fonction de l'augmentation du coût de la vie.
Dans Nova-Ouest, les effets de l'Allocation canadienne pour enfants sont réels. Chaque mois, 13 000 enfants en profitent, plus de 4,5 millions de dollars étant investis dans le bien-être des enfants de ma circonscription. Par conséquent, des centaines et des centaines d'enfants dans l'Ouest de la Nouvelle-Écosse ne vivent plus dans la pauvreté, et beaucoup peuvent désormais recevoir des fournitures d'école adéquates, se joindre à une équipe de hockey mineur, suivre des leçons de danse ou de musique, avoir des vêtements chauds pour l'hiver, ou aller à des camps d'été. Il s'agit d'effets concrets qui font une différence appréciable dans la vie d'enfants de Nova-Ouest tout en aidant l'économie locale.
Parlons de la sécurité financière pour les personnes à la retraite. Comme de nombreux habitants des circonscriptions rurales, je représente beaucoup d'aînés et je suis si heureux que le gouvernement les soutienne. Bien qu'il y ait encore beaucoup à faire, nous avons ramené à 65 ans l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti, et nous avons haussé les prestations du Supplément de revenu garanti de 10 % pour les personnes âgées vivant seules. De plus, en collaboration avec les provinces, nous avons renforcé le Régime de pensions du Canada à long terme. En fait, cela entraînera une hausse progressive de 50 % des prestations maximales du Régime de pensions du Canada. Cela représentera un meilleur soutien des personnes handicapées ayant besoin de l'aide du gouvernement.
En tant que député de Nova-Ouest, une circonscription où se pratique la pêche au homard, au pétoncle et à d'autres produits de la mer la plus lucrative du Canada, il est essentiel pour moi que l'industrie de la pêche, qui est le moteur de l'économie du Sud-Ouest de la Nouvelle-Écosse, soit soutenu. Voilà pourquoi, de même que d'autres collègues, je milite pour des investissements accrus dans les ports pour petits bateaux afin de permettre une croissance continue des activités de la pêche.
Je suis très heureux que le gouvernement se soit engagé, dans le budget de 2018, à investir la somme supplémentaire de 250 millions de dollars sur deux ans dans les infrastructures portuaires essentielles. Cet investissement permettra d'accroître la capacité des ports et, par le fait même, d'aider l'industrie du poisson et des fruits de mer, en plein essor, à acheminer ses produits vers les marchés mondiaux.
Nous savons qu'avec l'entrée en vigueur de l'Accord économique et commercial global que nous avons conclu avec l'Europe et, maintenant, de l'Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste, la demande pour les exportations canadiennes de poisson et de fruits de mer continuera de croître. Grâce à ces accords, les pêcheurs d'ici pourront élargir leur clientèle et continuer d'obtenir de bons prix pour leur homard et leurs autres produits de qualité. Chose certaine, ces accords contribueront énormément à la croissance de l'économie du Sud-Ouest de la Nouvelle-Écosse.
Par ailleurs, j'ai également la chance de représenter une région où l'on trouve non seulement l'une des pêches les plus importantes au Canada, mais aussi la base de la 14e Escadre de Greenwood, soit la plus grande base aérienne de la côte Est. Par conséquent, je représente de nombreux anciens combattants partout dans ma circonscription et j'estime qu'il est essentiel que nous les appuyions en reconnaissance des services qu'ils ont rendus au Canada. Nous sommes conscients qu'il y a encore beaucoup à faire à cet égard et que certains ne sont peut-être pas au courant de tous les investissements en cours, mais quoi qu'il en soit, nous sommes sur la bonne voie et nous sommes résolus à améliorer le sort des anciens combattants.
Le gouvernement a fait d'importants investissements dans les prestations et les services aux vétérans et à leur famille, à hauteur de plus de 10 milliards de dollars à ce jour. Je pense notamment aux nouvelles prestations pour les études et la formation ainsi qu'aux services élargis offerts aux familles de vétérans libérés pour des raisons médicales. Nous avons rouvert des bureaux et augmenté l'allocation pour perte de revenus ainsi que l'indemnité d'invalidité. Un choix sera dorénavant offert entre la pension à vie et un montant forfaitaire. Il y aura davantage de personnel de première ligne, de meilleurs services en santé mentale et une nouvelle prestation pour les aidants qui prennent soin de vétérans malades ou blessés.
Le budget de 2018 prévoit d'élargir le crédit d'impôt pour frais médicaux afin d'y inclure les coûts des chiens d'assistance psychiatrique, qui jouent un rôle de soutien primordial auprès de bien des vétérans.
Nous savons qu'il reste encore beaucoup de choses à faire, et je suis déterminé à travailler avec le gouvernement et à continuer de défendre les vétérans que je représente. Toutefois, il est indéniable que nous avons réalisé de gros investissements et que nous commençons vraiment à réparer le système défectueux que nous a laissé le gouvernement conservateur.
Je suis fier des communautés acadiennes de Nova-Ouest et je les appuie pleinement dans leurs efforts de protection et de promotion de leur patrimoine culturel ainsi que des langues officielles.
[Français]
Notre gouvernement reconnaît l'importance de soutenir les langues officielles partout au Canada et prend au sérieux son devoir d'appuyer activement le développement des communautés de langue officielle en situation minoritaire. Récemment, nous avons fait l'annonce d'un plan d'action pour les langues officielles qui représente le plus important investissement en langues officielles depuis plus de 15 ans. Nous avons écouté les besoins de ces communautés et le budget de 2018 répond à leurs attentes.
Dans notre budget, nous proposons d'investir dans nos organismes communautaires et culturels, dont la Société acadienne de Clare, le Conseil acadien de Par-en-bas et l'Université Sainte-Anne, dans ma circonscription, Nova-Ouest, afin qu'ils puissent continuer de réaliser leur important travail qui consiste à préserver et à faire épanouir la culture acadienne et la langue française dans ma circonscription.
Le budget de 2018 propose ainsi de soutenir les stations de radio et les journaux, comme la radio CIFA et Le Courrier de la Nouvelle-Écosse, qui, en dépit de tous les défis auxquels font face les médias francophones en situation minoritaire, continuent de produire du contenu qui reflète la communauté acadienne et francophone à laquelle il s'adresse.
[Traduction]
Le projet de loi d'exécution du budget de 2018 propose une vision de l'avenir du Canada qui s'appuie sur les bases déjà jetées par le gouvernement. Nous continuerons d'investir dans les collectivités et les gens pour que tous les Canadiens aient une chance réelle et équitable de réussir, quelle que soit leur situation à la naissance, et pour qu'ils vivent leur retraite dans la dignité. C'est un budget qui nous permettra de maintenir notre excellent rendement économique pour bien des années et de faire en sorte que le Canada reste le meilleur pays au monde.
Voilà pourquoi j'appuie fièrement le projet de loi .
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Madame la Présidente, le budget à l'étude représente un autre échec de la part du libéral et du : plus d'impôts, plus de dettes et plus de dépenses qui ne règlent rien pour les vaillants Canadiens. Le budget nous afflige plutôt — nous, nos enfants, nos petits-enfants et même nos arrière-petits-enfants — de milliards de dollars de dette, alors que les taux d'intérêt se mettent à augmenter.
Le budget de 2018 offrait au une occasion sans pareille. L'économie mondiale est en forte croissance, mais le gouvernement libéral n'arrive pas à en profiter pour créer de retombées pour les Canadiens. Le premier ministre a plutôt choisi d'augmenter les impôts de plus de 90 % des familles de la classe moyenne canadienne, et le budget à l'étude prévoit de nouvelles hausses d'impôt pour les petites entreprises.
De plus, les libéraux empruntent 18 milliards de dollars de plus — en fait, ce serait 22 milliards de dollars depuis ce matin —, ce qui correspond à un déficit additionnel de 22 milliards de dollars dans le budget. Or, malgré toutes les dépenses, la situation des Canadiens de la classe moyenne ne s'améliore pas, et la croissance du PIB du Canada sera ramenée à 2 % d'ici la fin de l'année.
Après la présentation du budget, j'ai discuté avec les présidents des chambres de commerce de Cambridge et de la grande région de Kitchener-Waterloo. Ce qu'ils ont affirmé en dit long sur ce lamentable budget.
Greg Durocher, président et chef de la direction de la chambre de commerce de Cambridge, a dit ceci: « Cela semble être un budget typique d'un gouvernement qui a connu des jours meilleurs. Grâce à la vaste campagne menée par les chambres de commerce partout au pays, de légères modifications ont été apportées au calcul de l'impôt sur le revenu hors exploitation des petits entrepreneurs. La mesure législative présentée par le gouvernement ne permettra pas d'atteindre les objectifs visés. C'est là son véritable problème. On ne peut pas s'en prendre au centile le plus riche en ciblant les entrepreneurs de la classe moyenne. C'est tout simplement inacceptable. Ce sont encore les petits entrepreneurs qui paieront le prix, et cela fera perdre 1 milliard de dollars à l'économie canadienne. Rien n'est prévu pour rendre les entreprises canadiennes plus concurrentielles, malgré les réductions massives d'impôts accordées par notre plus grand rival, les États-Unis, et l'échec possible des pourparlers sur l'ALENA, qui serait catastrophique pour le milieu des affaires canadien. Appuyer les femmes entrepreneures est une bonne chose, mais il est vraiment regrettable que nous devions prendre une telle mesure pour le faire. L'égalité des sexes devrait aller de soi. »
Puis, il a ajouté: « Nous continuons à nous préoccuper grandement du fait que le gouvernement croit que de folles dépenses seront bonnes pour les Canadiens et, plus important encore, bonnes pour nos futurs dirigeants. Nous ne pouvons plus continuer à dépenser plus que nous recevons. C'était correct durant la récession de 2008-2009. Cependant, maintenant que le gouvernement lui-même affirme que l'économie canadienne est florissante, le moment est venu d'éliminer les déficits, de rembourser la dette et d'alléger le fardeau des particuliers et des entreprises qui tentent tant bien que mal de se développer et de profiter de la prospérité économique dont le gouvernement ne cesse pas de parler. »
Je n’aurais sans doute pas su mieux dire.
De son côté, le vice-président de la chambre de commerce du Grand Kitchener Waterloo, Art Sinclair, avait ceci à dire à ce sujet:
Les petites entreprises de la région de Waterloo et du Canada ont besoin d’un système fiscal équitable et facile à appliquer. Nos membres nous répètent sans cesse que les nouvelles règles rendent le système plus complexe et font perdre du temps aux entreprises, qui devraient plutôt se concentrer sur la croissance et la création d’emplois.
Le budget dessert les Canadiens dans de nombreux domaines et je me pencherai brièvement sur trois d’entre eux.
Premièrement, les infrastructures. Pendant la campagne électorale, le gouvernement avait affirmé qu’il dépenserait davantage dans les infrastructures, ce qui avait la faveur du public dans tout le Canada. Or, nous constatons qu’en dépit du niveau record de dépenses, très peu sont consacrées aux infrastructures. En même temps, le gouvernement gaspille 35 milliards de dollars dans une nouvelle Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures qui est utile pour les investisseurs fortunés, mais inutile pour les Canadiens soucieux d’avoir des transports en commun plus efficaces. En fait, le budget actuel montre que le gouvernement libéral compte réduire le financement des infrastructures au cours des prochaines années.
Dans son rapport intitulé « Budget 2018: Enjeux pour les parlementaires », le directeur parlementaire du budget écrit:
Le budget de 2018 présente un compte rendu incomplet des changements apportés au plan de 186,7 milliards de dollars de dépenses du gouvernement dans les infrastructures. Le DPB a demandé le nouveau plan, mais il n'existe pas. Près du quart des fonds affectés aux infrastructures de 2016-2017 à 2018-2019 seront périmés. Les anciens et les nouveaux programmes d'infrastructure sont susceptibles à des grandes dépenses périmées.
Voilà une autre promesse non tenue par les libéraux.
Deuxièmement, la taxe sur le carbone. Plus de 200 pages du budget sont consacrées à une nouvelle taxe complexe et coûteuse sur le carbone qui sera appliquée dans toutes les provinces qui n’en ont pas encore.
Cette taxe fera augmenter le coût du chauffage, de l'essence, de l'épicerie et de toutes les autres choses dont les Canadiens ont besoin. Une taxe sur le carbone ne fonctionnera pas. Elle ne fera pas diminuer les émissions. Elle causera du tort à l'économie nationale en haussant le coût de la vie, tout en rendant le pays moins concurrentiel à l'échelle mondiale. En fait, comme je l'ai mentionné, aujourd'hui même, le directeur parlementaire du budget a annoncé qu'une taxe sur le carbone aura pour effet de soustraire 10 milliards de dollars de l'économie canadienne.
Malgré tout, le gouvernement libéral va maintenir cette mauvaise décision. Hélas, le problème est encore plus grave. Le gouvernement libéral sait très bien combien coûtera la taxe sur le carbone pour une famille moyenne, mais il refuse de le dire aux Canadiens. Des responsables du ministère des Finances nous ont indiqué qu'on peut s'attendre à une hausse de 11 ¢ le litre d'essence, ainsi qu'à une augmentation de 264 $ des frais de chauffage annuels d'une maison au gaz naturel. Les coûts de chauffage au mazout connaîtront une hausse encore plus marquée. Trevor Tombe, de l'Université de Calgary, estime que la taxe sur le carbone entraînera des coûts supplémentaires de 1 100 $ par famille. D'autres pensent que chaque famille devra assumer jusqu'à 2 500 $ de plus par année, simplement à cause de l'imposition d'une taxe sur le carbone. Cela ne représente peut-être pas de grosses sommes pour les députés d'en face, mais, depuis que j'ai été élu député pour la première fois, il y a 12 ans, je fais de mon mieux pour que mes concitoyens de Kitchener—Conestoga puissent conserver la plus grande partie possible de leur argent durement gagné, et non le contraire. Je vais continuer à me battre pour cela.
Dans son plus récent rapport, « Perspectives économiques et financières », le directeur parlementaire du budget indique:
La mise en oeuvre de la redevance sur le carbone du gouvernement fédéral produira un vent contraire à moyen terme pour l’économie canadienne, alors que les taux de redevance augmenteront pour passer de 10 $ la tonne d’équivalent CO2 [dioxyde de carbone] en 2018 à 50 $ la tonne en 2022.
Sur la base d’une analyse réalisée par la Commission sur l’écofiscalité, nous prévoyons que le PIB réel sera de 0,5 % inférieur en 2022 à ce qu’il devrait être. On parle d’une somme de 10 milliards de dollars en 2022.
Ainsi, non seulement il en coûtera plus cher aux familles, mais il est aussi garanti que l'économie pâtira. Bien que le gouvernement soit en mesure d'indiquer si la taxe sur le carbone ferait diminuer les émissions, il refuse de donner des réponses. Comme le député de l'a fait à maintes reprises, je pose la question suivante: « Qu'est-ce que le gouvernement peut bien vouloir cacher aux contribuables? »
Troisièmement, il y a la dette nationale et les dépenses hors de contrôle. Le Canada a commencé le nouvel exercice le 1er avril 2018 avec une dette contractée sur les marchés d'une valeur de 1 billion de dollars. La dette nette s'élève à 669 milliards de dollars. Nous nous souvenons tous que, lors de la campagne électorale de 2015, le — alors chef du troisième parti — a promis que, s'il était élu, un gouvernement libéral allait faire un petit déficit et revenir à l'équilibre budgétaire d'ici 2019. Les déficits ont plutôt été le double de ce qu'il a promis. Finances Canada prévoit maintenant des déficits durant les 25 prochaines années, pour un total de près de 1 demi-billion de dollars.
Dans son examen du budget de 2018, le directeur parlementair