Que la Chambre: a) condamne fermement le régime iranien
actuel parce qu’il continue de commanditer le terrorisme dans le
monde entier et notamment de fomenter des attaques violentes à
la frontière de Gaza; b) condamne les récentes déclarations du
chef suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, appelant au génocide
contre le peuple juif; c) demande au gouvernement (i)
d’abandonner son plan actuel et de cesser immédiatement
toute négociation ou discussion avec la République islamique
d’Iran en vue du rétablissement des relations diplomatiques, (ii)
d’exiger que le régime iranien libère immédiatement tous les
Canadiens et les résidents permanents du Canada qui sont
actuellement en détention en Iran, dont Maryam Mombeini,
veuve du professeur Kavous Sayed-Emami, et Saeed
Malekpour, qui est emprisonné depuis 2008, (iii) d’inscrire
immédiatement la Brigade des Gardiens de la révolution
islamique dans la liste des entités terroristes établie en vertu
du Code criminel du Canada; d) se tienne solidaire du peuple
iranien et reconnaisse que, comme tous les autres peuples, il a
un droit fondamental à la liberté de conscience et de religion, à
la liberté de pensée, de croyance, d’opinion et d’expression, y
compris la liberté de presse et d’autres formes de
communication, à la liberté de réunion pacifique et à la
liberté d’association.
— Monsieur le Président, le Canada est-il un pays indispensable? Notre voix et notre influence sont-ils nécessaires sur la scène mondiale? Je crois que oui, mais pour que l'influence du Canada puisse se faire sentir, nous devons avoir des principes et les défendre.
Il y un an, la a prononcé un discours dans lequel elle affirmait que le Canada était un pays indispensable. Pourtant, elle ne nous a présenté aucune politique étrangère qui énonce avec clarté et constance les principes défendus par le Canada.
Afin de motiver la présente motion, je voudrais commencer par définir les principes sur lesquels la politique étrangère du Canada devrait reposer, selon nous. Puis, je parlerai de la situation qui existe sur le terrain, en Iran et dans le reste du Moyen-Orient, et qui exige la réaction ferme que nous proposons de la part du Canada.
Notre parti soutient que le Canada devrait fondamentalement se doter d'une politique étrangère qui repose sur des principes. Qu'est-ce que cela signifie?
Le Canada est un endroit spécial. Il a été fondé à titre de société libre et biculturelle, qui se caractérise par la liberté de religion, la diversité ainsi que des lois et des valeurs communes. Nous avons choisi de concilier nos différences en formant une communauté politique unie et démocratique qui s'étend depuis une mer jusqu’à l’autre, et depuis un fleuve jusqu’aux limites de la terre.
De cette vision fondatrice est née la plus grande nation sur Terre. Nous sommes libres, prospères, audacieux, créatifs et aimables. Notre culture politique se caractérise par la liberté, la démocratie, les droits de la personne et la primauté du droit. Nous sommes composés de différentes communautés, mais nous sommes grands, non seulement grâce à notre diversité, mais aussi grâce à la façon dont nous vivons ensemble au milieu de cette diversité, comment nous observons la maxime de saint Augustin: « Dans les choses nécessaires, l'unité; dans les choses douteuses, la liberté; en toutes choses, la charité. »
Voilà le Canada, un exemple peu commun de personnes d’origines diverses vivant bien ensemble. Nous sommes l'exception qui confirme la règle, la preuve qu’il est en fait possible de vivre une expérience autrement qu’elle se vit ailleurs dans le monde. C'est qui nous sommes et c'est ce que nous cherchons à préserver ici au Canada.
Au moment où nous développons notre politique étrangère, deux voies s'offrent à nous. Nous pouvons choisir de rester tels que nous sommes, fidèles à nous-mêmes et à notre propre expérience et chercher à élargir l'espace réservé à la liberté, à la démocratie, aux droits de la personne et à la primauté du droit dans le monde entier. Sinon, nous pouvons faire preuve de réserve, énoncer nos valeurs canadiennes sans toutefois affirmer qu'elles sont aussi des valeurs humaines universelles peut-être, et mettre en lumière nos propres échecs dans le monde d'une manière qui réconforte ceux qui violent les droits de la personne ailleurs.
Une politique étrangère fondée sur des principes est une politique qui cherche à appliquer notre propre expérience nationale pour améliorer le monde qui nous entoure. Une politique étrangère sans principes ferait passer une revendication dans les conseils du monde et l'approbation d'autres nations avant nos principes, préférant la nomination d'envoyés et la prise de photos aux actions concrètes sur des dossiers importants.
Une politique étrangère fondée sur des principes reconnaît que les peuples du monde ne méritent pas moins que les Canadiens la liberté, la démocratie, la protection des droits de la personne et la primauté du droit. Encore une fois, une politique étrangère fondée sur des principes cherche à élargir l'espace pour ces idées. Une politique étrangère canadienne sérieuse, stratégique et fondée sur des principes, qui implique de faire ce qu'il faut, sans coup d’éclat, peut faire une grande différence.
Le Canada fait partie de la plupart des grands groupes internationaux non régionaux, du G7, du G20, du Commonwealth, de la Francophonie, et ainsi de suite. Nous ne sommes pas confrontés aux défis naturels que doit relever une superpuissance. Nous ne traînons pas le bagage du colonialisme au-delà de nos frontières. Notre expérience nationale est axée sur le rapprochement des divers groupes au sein d’une fédération fructueuse. Nous pouvons utiliser notre accès et notre expérience pour chercher à propager efficacement nos valeurs dans le monde entier.
C'est l’occasion qui se présente à nous, mais nous avons aussi des défis à relever. Pour projeter pleinement notre influence, nous devons faire deux choses à l'échelle nationale qui ne nous viennent pas naturellement. Nous devons être fiers et être aussi impolis.
Il semble être à la mode ces temps-ci, dans certains groupes libéraux, de critiquer la montée du nationalisme sans même définir ce terme. Il est évident que le nationalisme présente plusieurs aspects négatifs, mais adéquatement orienté, le nationalisme représente l’amour du pays et de ses richesses naturelles. Cet amour du pays ne nous empêche nullement de ressentir de l’amour et de la bonne volonté envers autrui, mais il est axé sur notre milieu immédiat pour rayonner vers l’extérieur. Si nous voulons disséminer notre expérience dans le monde, nous devons d’abord nous sentir fiers de cette expérience et ne pas craindre de vanter la grandeur de notre pays. Si nous avons honte de vanter et de démontrer l’excellence de notre modèle politique, nous n’aurons rien à disséminer dans le monde.
Pour nous accrocher à nos principes, nous devons aussi être prêts à nous montrer impolis lorsque la situation l'exige. Désirons-nous nous entendre avec tout le monde, ou sommes-nous prêts à perdre certaines relations face à de très mauvais individus? Sommes-nous prêts à ne pas établir de relations du tout pour défendre les valeurs qui nous sont importantes? Je suis certain que les personnes qui souffrent de persécution ailleurs au monde et qui voudraient que leur pays ressemble plus au Canada seraient soulagées de nous voir agir aussi efficacement que possible et avec autant d’impolitesse qu’il le faudra pour les soutenir et pour défendre leurs aspirations légitimes.
Le Canada ne peut pas être à la fois ami de l’oppresseur et ami de l’opprimé. Il faut faire un choix. En adoptant une politique étrangère timide, exempte de fierté et d’agressivité, nous serions amis de l’oppresseur. D’un autre côté, un Canada qui comprend les sources de son succès, qui en est fier et qui agit de façon franche, directe et même parfois impolie en s’attaquant à ceux qui violent les droits de la personne, ce Canada sera l’ami de ceux qui ont besoin de son soutien. Ne confondons pas cette attitude avec un appel à l’isolationnisme. C’est exactement le contraire, c’est un appel à l’authenticité au sein des conseils internationaux.
La motion que j’ai déposée aujourd’hui vise la politique étrangère du Canada envers l’Iran. Elle demande une condamnation explicite des agissements agressifs du régime iranien dans tout le Moyen-Orient, de son parrainage du terrorisme et surtout de son soutien aux attaques violentes du Hamas sur la frontière israélienne. Elle demande une condamnation explicite de l’appel que fait l’Iran à un deuxième Holocauste, c’est à dire à la destruction complète du seul État juif qui existe sur la planète. Elle demande au gouvernement canadien de réagir aux actes du régime iranien en abandonnant complètement ses négociations en vue de rétablir ses relations diplomatiques avec l’Iran, en exigeant agressivement et sans trêve la libération des Canadiens emprisonnés en Iran et en traitant la soi-disant Brigade des Gardiens de la révolution islamique comme un organe terroriste aux termes du Code criminel. Enfin, cette motion exige la reconnaissance des droits fondamentaux du peuple iranien.
Il est important que je présente un peu de contexte. La majorité des pays du Moyen-Orient considèrent l’État iranien comme une menace grave et réelle à la sécurité de la région. Le régime iranien ne fonctionne pas comme un État normal qui se soumet aux règles de la souveraineté et de la diplomatie de notre époque. Il agit au contraire comme un État postrévolutionnaire qui s’efforce de disséminer sa doctrine et son système théocratique par tous les moyens qui lui semblent bons
Alors que le Canada devrait promouvoir la liberté, la démocratie, les droits de la personne et la primauté du droit par des règles qui reconnaissent la dignité inhérente de tous les êtres humains, l’Iran tente de propager sa vision particulière de théocratie autoritaire par un appui sournois à des factions violentes qui agissent pour son compte. Il cherche à faire la guerre par l'entremise de ces factions contre quiconque s’aviserait de ralentir sa quête de domination totale dans la région, en particulier contre Israël et l’Arabie saoudite.
Le conflit actuel ne doit pas être interprété comme un choc des civilisations ou des religions. De fait, les pays de la région, les autres nations musulmanes, voient et vivent généralement la menace iranienne plus clairement que les pays occidentaux. Dans la région, l’Iran recourt à des factions qui agissent pour son compte pour infiltrer l’Irak; il appuie le régime Assad en Syrie et maintient son soutien au Hezbollah dans le Sud du Liban. Il appuie et utilise les houthistes au Yémen pour déstabiliser le pays et attaquer l’Arabie saoudite, et il soutient l’action violente de Gaza à la frontière d’Israël.
Comme d’autres puissances régionales, nous sommes dans une sorte de nouvelle guerre froide contre l’Iran. Le terme « guerre froide » ne semble pas tout à fait juste, compte tenu du caractère explosif de la situation. Cependant, la situation actuelle est analogue à la guerre froide que nous avons livrée aux Soviétiques, en ce sens que l’Iran, un État postrévolutionnaire radical, cherche à propager sa révolution en soutenant des factions violentes et, dans certains cas, en envoyant une aide militaire directe. Il tente de répandre sa théocratie révolutionnaire et d’encercler ceux qu’il définit comme ses ennemis et de miner leur sécurité.
Ce qui préoccupe particulièrement les Israéliens, mais aussi les Syriens, les Iraniens, les Kurdes et les autres habitants du Moyen-Orient, c’est la tentative iranienne d’ouvrir et d’opérationnaliser un corridor nord entre l’Iran et la Méditerranée, un corridor traversant l'Irak, la Syrie et le Liban et couvrant la frontière nord d’Israël. Ce corridor donnerait à l’Iran la capacité de transporter facilement des armes et du matériel entre les factions qui agissent pour son compte, d’envoyer des armes plus sophistiquées au Hezbollah dans le Sud du Liban, et d’ouvrir un deuxième front contre Israël depuis la Syrie.
Israël possède un dôme de fer très sophistiqué et une technologie antiroquettes, mais cela n’élimine pas le risque considérable que présente la prolifération des armes dans un corridor de transport sous contrôle iranien. La précédente administration américaine avait cherché à limiter les ambitions nucléaires de l’Iran en échange d’un allègement des sanctions. Cette stratégie, qui traduisait pourtant un objectif louable, ne tenait pas suffisamment compte des moyens non nucléaires par lesquels l’Iran représente une menace à la sécurité régionale, ni de la façon dont l’allègement des sanctions a permis au régime d’investir davantage pour soutenir ses factions terroristes.
Israël est une cible particulière des efforts visant à établir un corridor nord, mais nous devons également reconnaître à quel point ces efforts sont préjudiciables à certains pays dans le corridor d’attaque agressif du régime iranien. Les Irakiens, les Syriens et les Libanais ont déjà assez souffert, mais leurs États et leurs droits sont minés de différentes façons par l’agression iranienne. Le régime iranien, aidé par l’allègement des sanctions, renforce sa capacité de miner la sécurité régionale par le terrorisme. Non seulement il développe sa capacité, mais il démontre maintes et maintes fois sa volonté de l’utiliser.
Dans le cadre d'une politique étrangère fondée sur des principes, le Canada chercherait à se joindre à ses alliés pour lutter contre les agressions iraniennes et ferait tout ce qu'il peut pour empêcher le régime iranien d'avoir accès aux ressources dont il a besoin pour réaliser ses projets stratégiques, soit: nuire à la souveraineté d'autres pays et se servir d'eux pour attaquer nos partenaires. Tous les pays libres dont la politique étrangère est fondée sur des principes doivent s'opposer fermement et clairement à la propagation du terrorisme et de l'instabilité soutenue par le régime iranien dans l'ensemble de la région.
J'aimerais maintenant parler spécifiquement de la situation à Gaza et du rôle qu'y joue l'Iran. Dernièrement, j'ai eu l'occasion de me rendre dans la bande de Gaza avec le Groupe d'amitié parlementaire Canada-Palestine pour observer la situation à cet endroit et pour nouer un dialogue avec les dirigeants, les membres de la société civile et le peuple palestiniens. Les Palestiniens forment un peuple chaleureux et accueillant. Ils méritent les mêmes choses que nous tous. Je ne suis pas toujours d'accord avec nos hôtes dans la bande de Gaza, mais ils se sont engagés à reconnaître le droit d'Israël d'exister et à mettre en place une solution pacifique fondée sur la coexistence de deux États, laquelle suppose des compromis difficiles des deux côtés. Au Canada, les conservateurs sont en faveur d'un État palestinien libre, démocratique, respectueux des droits, pluraliste et fondé sur la primauté du droit, qui vit en paix avec l'État juif d'Israël et qui collabore de près avec celui-ci.
La situation en Cisjordanie sous le contrôle de l'Autorité palestinienne tranche nettement avec celle à Gaza. Gaza est totalement asservi par le Hamas, une organisation terroriste qui n'a nullement l'intention d'entreprendre un processus de négociation ou de paix avec Israël. Certains ont qualifié Gaza de prison à ciel ouvert. Si c'est le cas, Hamas en est le cerbère. Dans la charte du Hamas, on peut lire: « Les initiatives et les soi-disant solutions de paix et conférences internationales sont vaines et contraires aux principes du mouvement de Résistance islamique. », et, plus loin: « Le djihad est l'unique solution à la question palestinienne. Les initiatives, les propositions et les conférences internationales sont de vaines tentatives et une perte de temps. » Ceci est tiré de la charte du Hamas.
Au cas où il y aurait confusion quant à ce qu'on veut dire par « djihad » dans ce contexte, voici un autre passage de cette charte:
Le jour où les ennemis usurpent une terre d'islam, le djihad devient le devoir individuel de chaque musulman. Face à l'usurpation, par les juifs, de la terre de Palestine, il devient obligatoire que l'étendard du djihad soit hissé. Pour réaliser cela, il faut propager la conscience islamique parmi les masses musulmanes locales, arabes, et sur le plan musulman. Il est nécessaire d'instiller l'esprit du djihad dans le coeur de la nation afin que le peuple confronte l'ennemi et rejoigne les rangs des combattants.
Il n'est pas étonnant qu'il y ait tant d'affinités entre le Hamas et le régime iranien. L’Iran et le Hamas sont voués à la destruction d’Israël et, en fait, à la réalisation d’un deuxième holocauste. La Charte du Hamas renferme un langage analogue au récent gazouillis du chef suprême de l’Iran, selon qui « Israël est une tumeur cancéreuse dans la région de l’Asie de l’Ouest, qui doit être enlevée et éradiquée: c’est possible et cela arrivera ». Cette déclaration doit manifestement être interprétée comme une incitation au génocide. Dans la mesure où le gazouillis fait expressément référence à ce qu’on appelle la « grande marche du retour », nous devrions comprendre que cette marche à la frontière d’Israël est le mécanisme que le Hamas et l’Iran ont retenu pour effectuer le deuxième holocauste qu’ils souhaitent.
Le peuple palestinien est la première victime du Hamas, et du régime iranien, dans ce cas-ci, parce qu’il considère les Palestiniens comme de simples pièces d’un jeu d’échecs dans son jeu cynique contre Israël. Le Hamas a utilisé une série de tactiques pour cibler Israël, pour essayer d’infliger le maximum de souffrances aux Israéliens, sans se soucier du coût correspondant pour le peuple palestinien. Les coûts de cette violence continue comprennent l’aide perdue, les dommages collatéraux et la répression directe.
Le Hamas lance des roquettes sur Israël, bien que ces roquettes puissent souvent être efficacement neutralisées par la technologie du dôme de fer d’Israël. Le Hamas utilise de l’aide et des matériaux de construction pour tenter de construire des tunnels d’accès à Israël par lesquels lancer ses attaques. Les cerfs-volants destinés à apporter un peu de joie aux enfants de Gaza ont été transformés en instruments pour incendier les forêts et les champs d’Israël. Le Hamas a organisé des marches à la frontière réunissant des civils et des militants, comme il le fait toujours, mais dans l’intention précise d’infiltrer et d’attaquer violemment Israël. Le nom de l’événement, la « grande marche du retour », devrait indiquer assez clairement que l’intention n’est pas de manifester à la frontière, mais plutôt de la franchir en faisant appel à la violence.
Lorsqu’il est question de paix et de sécurité internationales, et de promotion des intérêts commerciaux essentiels du Canada, les conservateurs du Canada cherchent à collaborer avec le gouvernement dans toute la mesure du possible. Cependant, nous ne daignerons pas critiquer les torts considérables du gouvernement, qui heurtent nos valeurs et nos intérêts. La réponse du gouvernement à ce qu’on appelle la grande marche du retour s’est concentrée uniquement sur la critique de la réponse d’Israël. Nous souhaitons l’unité multipartite et le soutien au droit d’Israël d’exister et de se défendre, mais Israël devient un sujet de désaccord partisan lorsque le gouvernement libéral fait des déclarations qui ciblent Israël sans nommer les véritables instigateurs de la violence dans la région. Nous ne nous empêcherons pas, au nom de la soi-disant impartialité, de critiquer le gouvernement lorsqu’il ne soutient pas correctement nos proches alliés.
Abstraction faite du gazouillis du chef suprême, le rôle de l’Iran dans ces événements devrait être extrêmement clair. L’ambassadeur de la Palestine en France a clairement fait état du rôle de l’Iran dans la fomentation et le soutien de ces manifestations à Gaza.
L’Iran et le Hamas cherchent à créer un deuxième holocauste. Ma grand-mère, qui a survécu au premier, nous a inculqué la sensibilité nécessaire pour identifier ceux qui font des menaces de violence à l’endroit des Juifs. Il s’agit d’une sensibilité enracinée dans notre mémoire ancestrale. Lorsque des gens disent qu’ils veulent nous tuer, il faut les croire et tenter de les arrêter avant qu’il soit trop tard. Il ne faut jamais s’attendre à ce que nos détracteurs partout dans le monde aient le même engagement à l’égard de notre sécurité que nous-mêmes. Israël n’attendra pas qu’il soit trop tard avant de répliquer à l’Iran, et nous devrions faire de même.
Dans notre motion, nous demandons au gouvernement de ne pas demander la reprise des relations diplomatiques avec l’Iran et d’inscrire la Brigade des Gardiens de la révolution islamique sur la liste des entités terroristes. J’aimerais maintenant parler plus particulièrement de l’importance de ces mesures.
La question des liens diplomatiques avec l’Iran est importante, mais elle est souvent mal interprétée en ce qui a trait à ses répercussions réelles. Lorsque le Canada n’a pas de présence diplomatique, nous travaillons à promouvoir nos intérêts et à soutenir les Canadiens d’autres façons. Tout le monde comprend qu’il existe des solutions de rechange et des filières secondaires dans le cadre de la diplomatie internationale.
Les relations diplomatiques ne se limitent pas à savoir si nous pouvons ou non nous parler. Elles ont également trait au statut de notre relation et à la mesure dans laquelle nous croyons qu’un accès mutuel devrait être automatique. Les agents iraniens devraient-ils avoir la liberté de venir facilement au Canada pour inévitablement travailler clandestinement, afin d’intimider les membres de leur propre communauté et de rapporter chez eux des renseignements? Les autorités iraniennes devraient-elles être en mesure de menacer le personnel diplomatique canadien et les biens du Canada en Iran, comme nous l’avons vu dans d’autres cas avec des pays qui ont des différends avec lui? Devrions-nous récompenser les menaces de génocide de l’Iran et l’incitation à la violence dans la région en améliorant les relations avec ce pays?
Il faudrait que ce soit par aveuglement volontaire ou au mépris de nos valeurs et de nos intérêts que nous poursuivions la réouverture des relations diplomatiques avec l’Iran, à un moment comme celui-ci. Remettre arbitrairement les compteurs à zéro, alors que le comportement de ce régime s’aggrave, envoie un message pervers au sujet de notre force et de notre détermination à faire progresser les choses que nous jugeons importantes. Le gouvernement veut jouer la carte de l’apaisement, en récompensant l’Iran malgré son mauvais comportement, mais cela n’a jamais fonctionné et ne fonctionnera jamais. Des organisations comme le Hamas et le Hezbollah, qui bénéficient de l’appui de l’Iran et qui partagent ses desseins, sont considérées à juste titre comme des organisations terroristes.
Le gouvernement ne cesse de claironner l’importance d’établir un dialogue avec des acteurs extrêmement malveillants comme l’État iranien. Pourtant, il reconnaît, à l’égard du Hamas et du Hezbollah, qu’il y a des gens avec lesquels nous devrions nous abstenir de dialoguer, car leurs actions leur enlèvent toute légitimité de participer à une discussion, et avec lesquels il est plus sécuritaire pour nous de tracer une ligne nette dans le sable. Dans la mesure où nous adoptons cette approche avec le Hamas et le Hezbollah, il est normal et raisonnable que nous adoptions une approche similaire avec la Brigade des Gardiens de la révolution islamique. Il est presque certain que la Brigade des Gardiens de la révolution islamique est responsable, en réalité, de plus d’actes de violence et de destruction que ces organisations dont elle partage d’ailleurs les valeurs, les objectifs et les tactiques.
Ce qui la distingue, bien entendu, c’est l’apparence de lien avec un État, mais l’autonomie et l’indépendance dont elle jouit sont autant de raisons de la reconnaître comme un acteur non étatique. Quoi qu’il en soit, rien dans la loi canadienne n’interdit de classer des entités étatiques dans la liste des entités terroristes, si elles le sont vraiment. Il serait pervers de notre part de prétendre vouloir sanctionner des entités non étatiques se livrant à des activités terroristes, tout en cherchant à resserrer les liens diplomatiques avec des entités étatiques qui se livrent à des activités similaires.
Notre motion se termine par une affirmation des droits fondamentaux du peuple iranien.
Face aux efforts déployés par le gouvernement iranien pour propager la violence et la terreur dans l’ensemble de la région, le peuple iranien s’est levé et a dit non. Un puissant mouvement de protestation a vu le jour en décembre et janvier derniers, les manifestants exigeant un changement politique et l’émergence d’un gouvernement qui protège leurs droits et prend leur défense. Les manifestants scandaient des slogans comme « J’ai donné ma vie pour l’Iran, pas pour Gaza ni pour le Liban » et « Mort au dictateur ». Autrement dit, ils répudiaient clairement et sciemment le grand plan de leur régime, exigeant même la fin du régime lui-même. Au milieu de toute cette violence et cette répression, les manifestants ont fait figure de symbole de courage.
Certains acteurs occidentaux qualifient souvent la politique iranienne comme étant une lutte légitime entre les modérés et les durs du régime, mais le clivage le plus profond est entre le chef suprême, détenteur du pouvoir absolu, et le peuple qui souhaite tout simplement davantage qu’une modération du régime ou le maintien de la population dans une cage dorée. Ils veulent un changement radical.
Malgré tout cela, un député libéral a dit que le gouvernement iranien a été « élu ». Je connais bien des membres de la communauté iranienne et du mouvement démocratique qui ont été choqués d’entendre cela.
Un changement politique en Iran est notre objectif stratégique le plus important pour la région, et il est réalisable. Cela permettrait de réduire considérablement les menaces à la sécurité d’Israël et de nos autres alliés. Cela ouvrirait un horizon de possibilités et de prospérité. L’affaiblissement du Hamas et du Hezbollah serait une chance pour les peuples de Palestine et du Liban. Cela permettrait d’améliorer considérablement les perspectives de paix entre Israël et la Palestine, entre Israël et le Liban, en Syrie et au Yémen.
Surtout, cela permettrait d’étendre les droits à la liberté et à la démocratie, les droits de la personne et la primauté du droit à plus de 80 millions de personnes qui en sont actuellement privées.
Ici à la Chambre, nous avons le pouvoir d’agir pour contraindre et isoler le régime iranien, pour soutenir le peuple iranien et, peut-être, pour atteindre l’objectif imminent d’un Iran libre. Dans cette lutte, notre expérience est importante et notre voix est indispensable.
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Monsieur le Président, le gouvernement s’est fermement engagé à venir en aide aux Canadiens en détresse à l’étranger. À titre de secrétaire parlementaire chargé des affaires consulaires, j’ai passé les deux dernières années et demie à m’assurer que les Canadiens à l’étranger obtiennent de leur gouvernement l’aide dont ils ont besoin.
Lorsque des Canadiens se rendent à l’étranger, ils veulent avoir l’assurance que le gouvernement les aidera, comme il se doit, et qu’il se battra pour eux; ils ne veulent pas d’un gouvernement évasif, d’un gouvernement sélectif, ni d’un gouvernement partisan concernant les droits qu’il défend.
Je suis heureux de dire que nous sommes en mesure de fournir cette aide à de nombreux Canadiens qui se trouvent chaque année dans des situations difficiles à l’étranger.
Le gouvernement actuel accorde la plus grande valeur à la prestation de services consulaires aux Canadiens. Nous accordons une importance vitale à l’aide aux Canadiens en détresse. Aucun Canadien ne devrait être abandonné par son gouvernement, un point sur lequel les députés d’en face ne sont pas toujours d’accord et au sujet duquel ils sont restés inactifs lorsqu’ils formaient le gouvernement.
Sous la direction du et de la , nous avons été très clairs partout dans le monde, au cours de nos réunions bilatérales et multilatérales, sur le fait que les questions consulaires représentent la priorité la plus grande pour le gouvernement.
En fait, je sais que bien des dirigeants étrangers sont surpris quand ils entendent le du Canada souligner personnellement certains dossiers consulaires pendant des rencontres bilatérales. Les dirigeants étrangers n’ont pas l’habitude d’entendre un autre dirigeant consacrer une partie du temps limité des rencontres bilatérales à une discussion sur des affaires consulaires. Je suis fier que le premier ministre donne l'exemple à cet égard.
Je suis sûr que tous mes collègues de la Chambre se joindront à moi pour exprimer leur profonde consternation et leur bouleversement en apprenant la mort du professeur canado-iranien Kavous Seyed Emami. Il enseignait la sociologie, il défendait l’environnement avec ardeur et il avait fondé la Fondation pour la faune persane.
Les circonstances entourant son arrestation et sa détention ont soulevé de nombreuses graves questions auxquelles nous n’avons malheureusement pas reçu de réponses. Les autorités iraniennes l’avaient arrêté et enfermé dans la fameuse prison d'Evin. Deux semaines plus tard, elles avisaient sa famille que M. Seyed Emami s’était suicidé.
Nous avons tout de suite appelé les autorités iraniennes pour poser des questions, et nous n’avons cessé de le faire depuis lors. Nous exigeons une enquête indépendante sur les circonstances qui ont entouré son décès. Nous exigeons de connaître ce qui lui est réellement arrivé. Nous avons beaucoup trop de questions laissées sans réponses, et sa famille a désespérément besoin de ces réponses.
Nous avons tout de suite exigé des détails sur sa détention et sur sa mort tragique. Nous sommes également furieux d’apprendre que sa veuve, Mme Maryam Mombeini, n’a toujours pas le droit de sortir d’Iran. Mme Mombeini est citoyenne canadienne et elle désire revenir au Canada. Il n’y a aucune raison de l’empêcher de revenir. Nous exigeons que les autorités iraniennes la libèrent sans délai pour qu’elle rentre chez elle.
J’ai parlé de nombreuses fois avec ses fils. Ils ont pu revenir au Canada. Je les ai accueillis moi-même à l’aéroport de Vancouver quand ils sont rentrés. Je suis très heureux qu’ils soient de retour chez eux en toute sécurité. Toutefois, je comprends aussi l’épreuve qu’ils traversent. Ils viennent de perdre leur père, et leur mère ne peut pas les rejoindre parce que les autorités iraniennes l’empêchent de quitter l’Iran.
Il est inacceptable que les autorités iraniennes ne la laissent pas partir. Nous avons pris toutes les mesures possibles pour régler cette situation. En fait, nous avons répété maintes fois en public et en privé que tant que Mme Mombeini ne serait pas au Canada, nos discussions avec l’Iran ne porteraient que sur son retour chez elle au Canada. Toutes les interactions que le gouvernement du Canada a eues avec les autorités iraniennes étaient axées sur ce dossier, et je garantis à mes collègues d’en face que nous poursuivrons dans cette voie avec fermeté.
La a parlé à plusieurs reprises avec Mme Mombeini, ainsi qu’avec ses fils au Canada, pour les assurer que nous sommes solidement déterminés à régler cette situation inacceptable. J’ai moi aussi parlé avec les fils et leur ai assuré que le gouvernement se tient à leurs côtés sans équivoque.
La a soulevé la question directement avec les autorités iraniennes. Il y a à peine deux semaines, elle a parlé au ministre iranien des Affaires étrangères et lui a dit exactement cela, que toute interaction avec les autorités iraniennes aura expressément pour but de s’assurer que Mme Mombeini puisse rentrer chez elle. Elle a aussi soulevé la question directement avec le représentant permanent de l’Iran aux Nations unies.
Qu'on me permette de dire ceci: je doute fort qu'un ministre des Affaires étrangères d’un gouvernement précédent aurait pu se battre pour un citoyen canadien comme nous l'avons fait. Nous savons quel engagement nous avons pris devant les citoyens du Canada. C’est la promesse de les aider dans toute la mesure du possible. Chaque fois que nous en avons l’occasion, nous soulevons les questions consulaires avec d’autres pays, y compris l’Iran.
Nous trouvons aberrant que Saeed Malekpour soit encore en prison en Iran. De fait, il y a un peu moins d’une semaine, M. Malekpour a passé son 10e anniversaire dans une prison iranienne. Nous plaidons son cas chaque fois que nous en avons l’occasion. Le gouvernement communique fréquemment avec la famille de M. Malekpour, et j’ai parlé à sa sœur, Maryam, dont la bravoure et la détermination sont louables.
Les efforts du gouvernement à l’égard des Canadiens à l’étranger sont primordiaux. Le cas de Mme Homa Hoodfar qui, en 2016, a été libérée d’une prison de Téhéran après 112 jours de détention illustre bien cela. Le gouvernement du Canada a œuvré activement aux plus hauts niveaux pour défendre le cas de Mme Hoodfar, menant à sa libération. Bien sûr, la décision du gouvernement conservateur de fermer notre ambassade en Iran a rendu cette aide et ce plaidoyer en faveur de la libération de Mme Hoodfar encore plus difficiles. En l’absence de sa propre représentation diplomatique en Iran, le Canada a collaboré étroitement avec d’autres pays, notamment Oman, l’Italie et la Suisse, pour obtenir la libération de Mme Hoodfar. Nous avons été extrêmement soulagés et heureux de pouvoir souhaiter à Mme Hoodfar un bon retour au Canada.
J’aimerais aussi prendre un moment pour remercier les nombreuses personnes qui ont travaillé si fort à ce dossier, y compris, bien sûr, nos propres diplomates canadiens.
Il est clair que le gouvernement actuel et tous les Canadiens trouvent fort inquiétant le manque de respect pour les droits de la personne en Iran. La promotion et la protection des droits de la personne sont au cœur de notre politique étrangère, et nous soulevons la question à l’échelle mondiale, tant dans des échanges bilatéraux qu’à des forums internationaux. Voilà pourquoi le Canada a parrainé la résolution annuelle de l’Assemblée générale des Nations unies sur la situation des droits de la personne en Iran. Elle a commencé en 2003, et nous avons été heureux de voir l’assemblée générale adopter de nouveau en 2017 la résolution parrainée par le Canada.
Au nombre des choses qui nous inquiètent en Iran, citons notamment le grand nombre d’exécutions, surtout de mineurs, la discrimination généralisée à l’endroit des femmes et des filles, les restrictions imposées à la liberté d’expression, de même que la discrimination et le harcèlement systématiques graves des minorités religieuses et ethniques. La résolution des Nations unies signifie clairement aux Iraniens que la violation persistante des droits de la personne en Iran continue d’inquiéter la communauté internationale. Par ailleurs, le gouvernement rencontre fréquemment des groupes de défense des droits de la personne au sujet de la situation en Iran. Il s’agit, notamment, d’organisations comme Amnistie internationale ainsi que des minorités iraniennes comme la communauté baha'ie.
J'ai rencontré à plusieurs reprises des Canadiens d'origine iranienne pour discuter de questions liées aux droits de la personne, y compris les cas de gens qui sont détenus en Iran. Je parle entre autres de la campagne de défense des droits de la personne pour libérer Mohammad Ali Taheri. Nous sommes préoccupés par la situation de M. Mohammad Taheri, qui est emprisonné en Iran depuis quelques années.
Je félicite les militants qui continuent de défendre les droits de la personne. Nous ne devons jamais avoir peur de lutter pour ces droits. La protection et la promotion des droits de la personne se trouvent au coeur même de la politique étrangère du gouvernement. À l'image des valeurs canadiennes, le gouvernement est convaincu que quiconque devrait pouvoir jouir des droits de la personne et des droits démocratiques et qu'aucun État ne devrait tenter de les restreindre. Nous n'hésitons pas à dénoncer les cas où ces droits sont bafoués.
À la fin de décembre l'an passé et au début de janvier, le peuple iranien a exercé son droit de protester. Les manifestations étaient étendues: elles ont eu lieu dans quelque 80 villes partout en Iran. Elles ont réuni des gens de toutes sortes de milieux, et les manifestants ont exprimé leur mécontentement par rapport à plusieurs questions. Elles ont été causées par une frustration sincère et des griefs réels. Le 30 décembre, le gouvernement canadien a été l'un des premiers au monde à appuyer publiquement les Iraniens. Comme nous le disions alors, nous avons trouvé encourageant de voir le peuple iranien exercer son droit fondamental de manifester pacifiquement. Nous appelions également les autorités iraniennes à maintenir et à faire respecter les droits démocratiques et les droits de la personne.
Cependant, les services de sécurité iraniens ont arrêté environ 3 700 manifestants. Au moins 25 personnes sont mortes. Au-delà de cette issue tragique, les services de sécurité ont également tenté d'étouffer les manifestations en bloquant l'accès aux médias sociaux. Le 3 janvier, la a publié une autre déclaration sur les manifestations, où elle disait que le Canada était profondément troublé par les rapports faisant état de décès et de détentions de manifestants en Iran. Nous avons répété que le peuple iranien a le droit de se rassembler et de s'exprimer librement, sans devoir subir de la violence ou risquer l'emprisonnement. Nous avons demandé aux autorités iraniennes de respecter et de protéger les droits démocratiques et les droits de la personne, qui sont trop souvent bafoués.
Nous continuons d’être très préoccupés par le soutien que l’Iran accorde au terrorisme. C’est pourquoi le Canada a inscrit l’Iran sur la liste des soutiens au terrorisme, dans la Loi sur l’immunité des États. De plus, les Gardiens de la Révolution islamique et la force Al Qods sont désignés dans le Code criminel comme des entités terroristes, et les Gardiens sont également désignés dans la Loi sur les mesures économiques spéciales. Cela signifie que nul n’a le droit, au Canada, de participer à certaines activités avec ces deux entités, qu’il s’agisse de transactions immobilières ou financières, par exemple. Nous imposons ainsi à l'Iran des sanctions très lourdes et proportionnelles à ses actions, aussi bien internes qu’externes, et nous entendons les maintenir.
Je tiens également à préciser un autre point. Nous condamnons absolument et sans équivoque les actions de l’Iran contre Israël. Nous condamnons la déclaration ignoble que le leader suprême Khamenei a faite récemment, qui incite à la haine et la violence. Comme l’a dit alors la , nous en sommes atterrés. Nous condamnons fermement ses appels à la violence comme nous condamnons ses menaces à l’encontre d’Israël. Les Canadiens veulent que nous appuyions les citoyens iraniens qui en ont assez de la corruption, de l’incompétence et de l’aventurisme militaire, car cela amène le gouvernement iranien à détourner des ressources précieuses vers des initiatives douteuses et à contribuer à l’instabilité internationale, au lieu de mettre en œuvre des politiques qui améliorent la vie des gens. Ces citoyens iraniens finissent par descendre dans la rue et par ainsi faire l'objet de violentes répressions de la part de leur propre gouvernement.
Les Canadiens veulent que notre politique étrangère soit arc-boutée sur la promotion et la protection des droits de la personne. Ils veulent aussi que nous défendions les Canadiens qui ont des difficultés à l’étranger. C'est tout à fait compréhensible et c’est pour cette raison que le gouvernement s’est engagé à le faire. Je vais réitérer la position ferme que nous avons adoptée à la suite de la décision, par les autorités iraniennes, d’interdire à Mme Mombeini de quitter l’Iran: tant que cette décision ne sera pas annulée et tant que Mme Mombeini ne sera pas libre de rentrer au Canada, toute discussion avec l’Iran portera essentiellement sur l’obtention de cette liberté. Nous allons continuer de demander aux autorités iraniennes de donner des réponses au sujet de la détention et de la mort de Kavous Seyed-Emami. Nous demandons également aux autorités iraniennes de libérer Saeed Malekpour.
L’objectif primordial du gouvernement est de protéger la vie et le bien-être de tous les citoyens canadiens. Ce l’a toujours été et ce le sera toujours.
Pour terminer, j'ajoute que les Canadiens ne sont pas dupes des beaux discours des conservateurs. Les conservateurs sont restés au pouvoir pendant 10 ans, et les Canadiens savent bien qu’ils n’ont pas réussi à faire avancer les choses. En ce qui concerne nos valeurs fondamentales, nous saluons les discours vertueux dans lesquels ils se drapent aujourd’hui, mais nous ne sommes pas d’accord avec eux lorsqu’ils disent que le Canada doit abandonner sa politesse. C’est exactement ce que le député vient de dire, que nous devions être impolis pour atteindre nos objectifs.
Comme l’a dit le la fin de semaine dernière, les Canadiens sont des gens paisibles et raisonnables, mais ils ne se laissent pas bousculer. Le Canada ne se laissera pas bousculer. Le Canada va défendre les droits de la personne des citoyens canadiens qui se trouvent à l’étranger, et nous trouverons le meilleur moyen d’atteindre nos objectifs.
Enfin, j’aimerais dire que je trouve déplorable que les députés d’en face utilisent des affaires consulaires à des fins partisanes, alors que des vies canadiennes sont en jeu. Certes, ils ont le droit de poser des questions délicates au gouvernement au sujet de la façon dont il s’y prend, et je les encourage à le faire, mais il est indigne de la part de l’opposition de politiser des affaires consulaires pour des raisons partisanes.
Les Canadiens ne sont pas dupes parce qu’ils n’ont pas oublié que, pendant les 10 années où ils ont été au pouvoir, les conservateurs du gouvernement Harper n’ont pas réussi à faire quoi que ce soit. En fait, les Canadiens se souviennent d’un certain nombre de citoyens canadiens qui se trouvaient à l’étranger et qui ont été abandonnés, négligés et laissés à leur sort.
J’encourage les députés de l’opposition à participer à ce débat, mais je les invite à faire preuve de prudence et de sagesse, et à ne pas utiliser des affaires consulaires à des fins partisanes.
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Monsieur le Président, je pense que tous les partis sont d’accord aujourd’hui, et je suis d’autant plus en mesure de le dire que je suis vice-présidente du Sous-comité des droits internationaux de la personne. Je suis fière de l’étude que nous avons faite sur les droits de la personne en Iran. Je salue également l’esprit de collégialité qui existe entre les trois partis représentés dans ce sous-comité, et la façon dont nous avons abordé la question des droits de la personne en Iran. Nous le faisons d’une façon non partisane, parce que c’est un enjeu qui est non partisan.
La motion de l’opposition d'aujourd’hui me déçoit, car elle nous empêche de consolider notre consensus. Au lieu de présenter une motion sur l’Iran qui aurait pu être appuyée par tous les partis, ce qui aurait sans doute été très facile à rédiger, mes collègues de l’opposition officielle ont décidé de faire de la politique partisane. Si le parti d’en face se souciait véritablement de cette question, il essaierait de tendre la main à tous les autres partis pour qu’on puisse trouver un consensus au sein de cette Chambre, mais non, nos collègues sont trop partisans pour résister aux sirènes de la démagogie. Au lieu de collaborer avec les autres partis, ils ont rédigé une motion de façon à ce que les autres partis ne puissent pas l’appuyer.
Les néo-démocrates appuient l’essentiel de la motion dont nous discutons aujourd’hui, notamment en ce qui concerne notre soutien aux Iraniens et à leurs droits humains fondamentaux, mais nous ne sommes pas d’accord pour « demander au gouvernement i) d’abandonner son plan actuel et de cesser immédiatement toute négociation ou discussion avec la République islamique d’Iran en vue du rétablissement des relations diplomatiques ».
Les électeurs de ma circonscription, Windsor—Tecumseh, s’intéressent aux problèmes de citoyenneté et d’immigration qui accompagnent les tensions diplomatiques, et ils comprennent très bien ce qui se passe.
En avril, la CBC a fait un reportage sur la situation d’un des électeurs de ma circonscription, Pooya Mirzabeygi, qui a dû attendre plus de 40 mois pour que sa demande de résidence permanente soit finalisée. Il est titulaire d’une maîtrise en génie mécanique de l’Université Western Ontario, et il fait actuellement de la recherche et du développement pour l’industrie automobile.
J’ai voulu bien faire valoir ce point auprès des Canadiens. Je tiens à ce que ceux qui regardent ce débat aujourd’hui et qui se soucient de l’horrible situation des droits de la personne en Iran remarquent bien ceci. Le parti d’en face sait que nous n’accepterons pas ce libellé. Il l’a ajouté à la seule fin de nous diviser. Les conservateurs se soucient davantage de manipuler les messages et de se faire du capital politique facile sur le dos de leurs adversaires que de régler le problème des droits de la personne en Iran. C’est regrettable, étant donné le large consensus qui s’est dégagé entre les partis à propos des violations des droits de la personne en Iran et de l'agressivité de ce pays.
Les Canadiens et les néo-démocrates sont du côté du peuple d’Iran dans sa quête de liberté, de paix, de démocratie et de la primauté du droit. Nous continuerons de le défendre et de parler pour lui, lorsque sa voix est injustement étouffée. Nous condamnons sans équivoque les commentaires de l’ayatollah Ahmed Khatami, qui a menacé des villes en Israël, et ceux du chef suprême Ali Khamenei concernant la destruction d’Israël, qui a tout récemment déclaré: « Israël est une tumeur cancéreuse […] qui doit être enlevée et éradiquée. » Ces commentaires sont une incitation insupportable à la violence contre tout un peuple.
Nous appuyons le droit d’Israël de se défendre. Nous exhortons le Canada à faire son possible pour éviter une escalade du conflit au Moyen-Orient. Les néo-démocrates sont profondément inquiets de la situation des droits de la personne en Iran. Nous estimons que le Canada doit rester ferme dans ses rapports avec l’Iran et exercer davantage de pressions dans le dossier des droits de la personne.
Selon des organismes de défense des droits de la personne:
Les autorités [iraniennes] ont imposé des restrictions sévères à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique, ainsi qu’à la liberté de religion et de conviction. Elles ont emprisonné des dizaines de personnes qui avaient exprimé leur opposition au gouvernement. Tous les procès étaient inéquitables. Des actes de torture et d’autres mauvais traitements étaient régulièrement infligés en toute impunité. Des peines de flagellation et d’amputation, entre autres châtiments cruels, ont été appliquées [régulièrement]. Les autorités cautionnaient la discrimination et la violence généralisées fondées sur le genre, les opinions politiques, les convictions religieuses, l’origine ethnique, le handicap, l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Plusieurs centaines de personnes ont été exécutées, parfois en public, et des milliers d’autres se trouvaient sous le coup d’une condamnation à mort. Certaines avaient moins de 18 ans au moment des faits qui leur étaient reprochés.
Parmi les personnes prises pour cible figuraient des dissidents politiques pacifiques, des journalistes, des professionnels des médias en ligne, des étudiants, des cinéastes, des musiciens et des écrivains, ainsi que des défenseurs des droits humains, dont des défenseurs des droits des femmes, des défenseurs des droits des minorités, des militants écologistes, des syndicalistes, des militants abolitionnistes, des avocats et des personnes cherchant à obtenir vérité, justice et réparation pour les exécutions de masse et les multiples disparitions forcées survenues dans les années 1980.
De nombreux prisonniers d’opinion ont entrepris des grèves de la faim pour protester contre le caractère injuste de leur incarcération.
Des sites de médias sociaux populaires ont été bloqués.
La liberté de religion et de conviction était systématiquement bafouée, en droit et en pratique. Les autorités continuaient d’imposer à tous, quelle que soit leur religion, des codes de conduite s’appuyant sur une interprétation stricte de l’islam chiite. Les musulmans non chiites n’avaient pas le droit de se présenter aux élections présidentielles ni d’occuper des postes politiques clés.
La minorité baha’ie faisait toujours l’objet d’attaques généralisées et systématiques prenant notamment la forme d’arrestations arbitraires, de longues peines d’emprisonnement, de torture et d’autres mauvais traitements, de fermetures d’entreprises ou de confiscations de biens appartenant à des baha’is, d’interdictions d’occuper des postes dans le secteur public, et de refus d’inscription à l’université.
Depuis longtemps, les baha'is sont le bouc émissaire de prédilection des autorités iraniennes, qui les rend coupables d'à peu près tout, du déclin économique national à la présence d'espions sionistes.
Les Kurdes d'Iran ne sont pas en reste.
[...] les gardes-frontières iraniens ont en toute impunité fait usage de leurs armes à feu et tué illégalement des dizaines de kulbars, des hommes kurdes non armés assurant le transport de marchandises entre le Kurdistan irakien et le Kurdistan iranien. En septembre, les forces de sécurité ont violemment réprimé des manifestations organisées à Baneh et à Sanandaj pour protester contre la mort de deux kulbars ainsi abattus. Elles ont arrêté plus d’une dizaine de personnes.
La présence policière a été renforcée en septembre dans la province du Kurdistan lors de manifestations de la minorité kurde en soutien au référendum d’indépendance organisé dans la région kurde du nord de l’Irak. Plus d’une dizaine de personnes auraient été arrêtées [...]
Un peu plus tôt dans l’année, les autorités judiciaires avaient exercé des pressions persistantes sur le ministère de l’Information et des Technologies de communication pour qu’il exige de Telegram qu’il relocalise ses serveurs en Iran et qu’il ferme des dizaines de milliers de comptes accusés de « menacer la sécurité nationale » ou d’« offenser les valeurs religieuses ». Telegram a indiqué avoir rejeté ces deux demandes.
D’autres réseaux sociaux, dont Facebook, Twitter et YouTube, demeuraient bloqués.
Les journalistes et les professionnels des médias en ligne ont été confrontés à une nouvelle vague d’interrogatoires violents et d’arrestations et détentions arbitraires avant l’élection présidentielle de mai. En particulier, ceux qui utilisaient Telegram ont été condamnés à de lourdes peines d’emprisonnement, supérieures à 10 ans dans certains cas.
La liberté d’expression musicale restait soumise à des restrictions. Les femmes n’avaient pas le droit de chanter en public et les autorités ont, cette année encore, annulé par la force de nombreux concerts. En août, plusieurs centaines d’artistes ont appelé le président Rouhani à mettre un terme à ces restrictions.
Les autorités ont continué d’intervenir violemment dans des soirées mixtes privées, arrêtant des centaines de jeunes, dont beaucoup ont été condamnés à des peines de flagellation.
Tous les médias demeuraient soumis à la censure, et les chaînes de télévision étrangères par satellite étaient toujours brouillées. Les autorités judiciaires ont intensifié leurs manœuvres de harcèlement à l’encontre des journalistes travaillant pour le service en persan de la BBC. Elles ont gelé les avoirs de 152 journalistes employés actuellement ou par le passé par la chaîne d’information et leur ont interdit de réaliser des transactions financières.
L’Association des journalistes iraniens restait suspendue.
Un grand nombre d’étudiants se voyaient toujours interdire l’accès à l’enseignement supérieur en raison de leurs activités militantes pacifiques, alors que la levée de cette interdiction figurait au nombre des promesses électorales du président Rouhani.
Les syndicats indépendants demeuraient interdits et plusieurs syndicalistes ont été injustement emprisonnés. Cette année encore, les forces de sécurité ont réprimé violemment des manifestations pacifiques de travailleurs, notamment le jour de la Fête internationale du travail.
Plusieurs dizaines de militants écologistes ont été convoqués à des fins d’interrogatoire, détenus et poursuivis pour avoir participé à des manifestations pacifiques contre la pollution atmosphérique, la disparition de certains lacs, des projets de détournement de cours d’eau ou le déversement de déchets.
Mir Hossein Mousavi et son épouse Zahra Rahnavard, ainsi que Mehdi Karroubi, personnalités de l’opposition, étaient toujours assignés à résidence sans inculpation ni procès depuis 2011 [...]
La torture et les autres mauvais traitements demeuraient monnaie courante, en particulier durant les interrogatoires. Les personnes détenues par le ministère du Renseignement et par les gardiens de la révolution étaient régulièrement soumises à de longues périodes d’isolement, ce qui pouvait être assimilé à de la torture.
Les autorités n’enquêtaient jamais sur les allégations de torture et retenaient systématiquement à titre de preuve les « aveux » arrachés sous la torture.
Les prisonniers politiques étaient toujours privés de soins médicaux adaptés, souvent de façon délibérée afin de les punir ou de leur extorquer des « aveux ». Ces pratiques s’apparentaient à de la torture.
Les prisonniers étaient détenus dans conditions cruelles et inhumaines: placés dans des cellules surpeuplées, mal ventilées et infestées d’insectes, au nombre de lits insuffisant, ils étaient mal nourris et n’avaient qu’un accès limité à l’eau chaude.
Plus d’une dizaine de prisonniers politiques incarcérés à la prison de Rajai Shahr, à Karaj, ont mené une longue grève de la faim entre juillet et septembre pour protester contre leurs mauvaises conditions de détention. En représailles, certains ont été privés de soins médicaux, placés à l’isolement et inculpés de nouvelles charges [...]
En février, la Cour suprême a confirmé la condamnation à l’énucléation prononcée par un tribunal pénal de la province de Kohkiluyeh et Buyer Ahmad contre une femme accusée d’avoir rendu aveugle une autre femme.
Plusieurs dizaines de condamnations à l’amputation ont été prononcées, puis confirmées par la Cour suprême. En avril, à Chiraz (province du Fars), Hamid Moinee, un homme reconnu coupable de meurtre et de vol qualifié, a été amputé d’une main avant d’être exécuté 10 jours plus tard. Au moins quatre autres personnes ont été amputées après avoir été condamnées pour vol qualifié [...]
En mai, une femme arrêtée pour avoir eu une relation extraconjugale a été condamnée par un tribunal pénal de la capitale, Téhéran, à laver des cadavres pendant deux ans et à recevoir 74 coups de fouet. Son amant a été condamné à 99 coups de fouet [...]
Les procès, y compris ceux aboutissant à une condamnation à mort, étaient systématiquement iniques. Il n’existait aucun mécanisme indépendant d’obligation de rendre des comptes au sein de l’appareil judiciaire. Il était extrêmement préoccupant de constater que les juges, en particulier ceux qui présidaient les tribunaux révolutionnaires, étaient nommés en fonction de leurs opinions politiques et de leurs liens avec les agences de renseignement, et étaient peu qualifiés sur le plan juridique.
En décembre et en janvier derniers, des manifestations ont éclaté en réponse au budget iranien. Des Iraniens ont participé à un vaste mouvement de manifestations demandant le rappel à l'ordre des autorités religieuses, l'éradication de la corruption, l'arrêt du soutien à Assad en Syrie et la fin de la dictature. Selon l'Iran, il y aurait apparemment eu 5 000 arrestations au cours des récentes manifestations et au moins 35 personnes tuées. La plupart des personnes arrêtées étaient des jeunes éduqués. Ce sont les troubles les plus importants à avoir lieu en Iran depuis 10 ans. Les organismes de défense des droits de la personne, comme Human Rights Watch, ont demandé qu'il y ait enquête sur la mort de manifestants.
Les manifestants s'inquiètent beaucoup de l'économie. Le taux de chômage demeure élevé pour les jeunes. L'inflation monte en flèche. Le salaire réel stagne. Les maisons restent coûteuses et elles sont hors de prix pour bien des gens. Environ 80 % des travailleurs en Iran n'ont pas de sécurité d'emploi et occupent des emplois temporaires. Il était prévu dans le plus récent budget, qui est à l'origine des manifestations qui ont eu lieu partout au pays, que les autorités religieuses reçoivent des milliards de dollars pour financer des bibliothèques et des fondations religieuses et pour officier les prières du vendredi. Cela venait s'ajouter aux milliards de dollars apparemment donnés à la Garde révolutionnaire iranienne. Depuis le début des manifestations, toutefois, le président Rouhani a annoncé des réformes économiques.
Nous trouvons cela encourageant que de nombreux Iraniens, y compris beaucoup de femmes, défendent leurs droits haut et fort. Les manifestations contre le hidjab ont été lancées par Masih Alinejad, la fondatrice de My Stealthy Freedom, un mouvement en ligne qui s'oppose au code vestimentaire.
Le mot-clic #MercredisBlancs s'est répandu rapidement dans les médias sociaux, et des femmes de tous âges ont publié des photos d'elles-mêmes portant du blanc en guise de protestation. Des dizaines de femmes ont été arrêtées à Téhéran pour avoir enlevé leur foulard en public. De nombreuses femmes ont filmé leurs actes de défiance qui consistaient à brandir leur foulard dans des lieux très fréquentés.
Le NPD exhorte le gouvernement canadien à défendre les droits de la personne de toutes les personnes en Iran dont les droits inaliénables sont violés.
Partout au Canada, des demandes de résidence permanente de ressortissants iraniens talentueux sont coincées dans notre système. Le gouvernement a récemment reconnu que le problème existe, mais il n'a pris aucune mesure concrète pour le régler.
Le NPD demande au gouvernement de mettre fin aux retards une fois pour toutes. Le gouvernement doit immédiatement passer en revue le système actuel, déterminer la cause des retards, réviser le processus afin de prévenir d'autres retards et faire en sorte que les ressortissants iraniens ne soient pas assujettis à des délais d'attente extrêmement plus longs que ceux des autres demandeurs.
Pour revenir à la motion à l'étude, nous estimons important d'entretenir des relations diplomatiques avec des régimes aux vues contraires aux nôtres parce qu'il est crucial de maintenir ouvertes les voies de communication entre nos représentants et ceux de ces pays, à plus forte raison lorsqu'il s'agit de négocier la libération d'un de nos ressortissants emprisonné indûment. Comment notre pays peut-il défendre les Canadiens lorsque personne ne se trouve sur place pour le faire en son nom, une personne qui connaît le terrain et qui sait qui contacter, et cetera?
À l'heure actuelle, le Canada maintient des liens diplomatiques avec divers États qui n'adhèrent manifestement pas à nos valeurs. Il le fait pour les raisons éminemment pragmatiques que je viens de mentionner. Mes amis du Parti conservateur me corrigeront si j'ai tort, mais je ne me souviens pas de les avoir entendus réclamer la fermeture de nos ambassades ou consulats aux Philippines, en Chine, en Égypte, en Arabie saoudite, au Soudan ou en République diplomatique du Congo. Ce ne sont pas les régimes oppresseurs qui manquent dans le monde.
Le NPD a maintes fois communiqué l'urgence et l'ampleur des problèmes causés par les tensions diplomatiques. Aujourd'hui, j'exhorte la Chambre à bien comprendre le libellé de la motion dont nous sommes saisis et à se servir de moyens concrets pour promouvoir les droits de la personne en Iran.
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Monsieur le Président, je suis heureux de participer à ce débat sur une motion de l’opposition qui porte sur un sujet important. Il y a longtemps que je qualifie l’Iran de force la plus déstabilisatrice du monde et que je dis que ce pays fait obstacle à la paix et à la sécurité mondiales. C’est de cela que nous parlons aujourd’hui en soulevant ce débat à la Chambre des communes.
Je souhaite remercier mon collègue et ministre adjoint du cabinet fantôme pour les affaires étrangères, le député de , de faire avancer le débat aujourd’hui et d’y participer activement.
Je suis le débat et je suis étonné de voir que le secrétaire parlementaire libéral et même certains députés de l’opposition de ce côté-ci de la Chambre continuent d’utiliser le terme « partisan ». Le gouvernement l’emploie souvent pour nous demander de cesser de « cesser de faire preuve de tant de partisanerie », comme si à la Chambre, dont la raison d'être est de permettre que des points de vue opposés s'exprime, que les députés débattent, fassent des discours et interpellent le gouvernement, c'était faire preuve de partisanerie que de proposer de consacrer une partie du débat à l’épouvantable régime tyrannique en place en Iran. Il n’y a pas de partisanerie là-dedans. En fait, le silence du au sujet de l’Iran témoigne d’une absence de leadership.
Les libéraux ont fait preuve de partisanerie lorsqu’ils ont formé le gouvernement et qu’ils ont utilisé le slogan « Le Canada est de retour ». Qu’est-ce que ça signifie quand on parle de l’Iran? Qu’on ne dit rien lorsqu’un Canadien meurt en Iran, qu’on ne dit rien lorsque des milliers de personnes sont emprisonnées? En février, Alex Neve, d’Amnistie Internationale, a confirmé que des milliers de personnes étaient détenues sans accusation dans les prisons iraniennes.
Le a été l’un des rares dirigeants de la planète à ne rien dire au sujet des manifestations en Iran, alors que les gens réclamaient, démocratiquement, le respect des droits de la personne et des libertés que nous tenons tous pour acquis. Le premier ministre, qui aime se présenter au monde comme un progressiste, n’a pas dit un traître mot sur la situation en Iran. C’est la raison pour laquelle nous sommes ici aujourd’hui. D’aucuns prétendent que nous sommes partisans, mais heureusement que nous le sommes. Un député libéral, le député de , a même fait l’apologie de ce régime en accueillant des délégations d’Iran au Canada. C’est peut-être la raison pour laquelle le premier ministre ne tient pas tellement à en parler. Peut-être que dans son caucus, tout le monde n’est pas d’accord sur la façon dont nous devrions traiter avec l’Iran ou comment nous devrions dénoncer sa politique.
Monsieur le Président, je me suis lancé tellement rapidement dans le débat que j’ai oublié de vous mentionner que j’allais partager mon temps avec le député de .
La première fois que le a parlé de l’Iran à la Chambre des communes, c’était en janvier 2016. Il a dit: « Nous savons très bien que l’Iran est une source de préoccupation ». Par la suite, il a dit que la sécurité de la planète passait par « un engagement responsable ». « Une source de préoccupation ». De deux choses l’une: soit le premier ministre préfère ne pas voir les conditions horribles dans lesquelles vivent les Iraniens, soit il préfère accroître la présence canadienne et négocier des ventes d’avions, mais dans un cas comme dans l’autre, cela montre bien que le gouvernement libéral n’a pas su adopter la bonne approche face à l’Iran. Le débat porte là-dessus.
Nous avons affaire au régime qui est le plus susceptible de compromettre la paix et la sécurité dans le monde, et nous devons donc prendre garde à ne rien faire qui puisse le normaliser. Ceux qui prétendent que le gouvernement iranien a été élu, que les manifestations portent simplement sur les droits d’inscription dans les universités et que cela devrait être réglé au niveau des responsables élus, sont tout à fait irresponsables. Le devrait condamner toute déclaration de son propre caucus qui amènerait des Canadiens à ne pas se faire une idée appropriée d’un des régimes les plus tyranniques de la planète.
On l’a constaté encore plus au cours des derniers mois. La mort du professeur Seyed Emami, un citoyen canadien détenu à la prison d’Evin, rappelle étrangement celle de la photojournaliste Zahra Kazemi dans la même prison. Il semble maintenant que Maryam Mombeini, partie enquêter sur les circonstances de la mort de son mari, qui a été illégalement détenu avec des milliers de personnes en Iran, ne puisse pas rentrer chez elle. C’est le genre de régime auquel nous avons affaire.
Au cours des 30 dernières années ou depuis la révolution de 1979, on a exprimé le désir de nucléariser un régime iranien, ce qui constituerait une menace directe non seulement pour Israël, mais aussi pour la sécurité au Moyen Orient et partout dans le monde.
Cette motion souligne également le rôle horrible que joue le Corps des Gardiens de la révolution islamique en opprimant son propre peuple, non seulement en Iran, mais partout dans le monde. Il a été un bailleur de fonds direct et un partisan de la terreur au Liban, en Syrie, en Irak, au Yémen, en Afghanistan, à Gaza et dans les territoires sous contrôle palestinien, il a financé le Hamas, il a financé la terreur et il ne veut pas de paix, pas de sécurité et pas de stabilité. Par conséquent, je pense que tous les députés devraient condamner cette pratique.
Nous sommes ici aujourd’hui en raison du silence général entourant la position actuelle du gouvernement sur l’Iran. Il semble qu'après avoir insisté auprès de l'Iran pour que ce pays nous achète des avions, le Canada soit en train de calmer ses ardeurs. Nous sommes d'autant plus ravis de le constater que nous avions insisté auprès du gouvernement pour qu'il agisse en ce sens. Boeing a annoncé qu'il ne vendrait pas d'appareils à l'Iran, pays qui retient de plus en plus l'attention du reste du monde, comme ce devrait l’être, puisque la communauté internationale n'a d'autre choix que de condamner les actions du régime en place. Pas plus tard que la semaine dernière, le chef suprême a incité au génocide du peuple juif. Les Iraniens ont essayé de normaliser les positions de haine qu’ils ont adoptées. Comme le premier ministre l’a dit naïvement au cours de ses premiers mois en qualité de , nous devons faire très attention de ne pas normaliser le régime iranien dans cette course à l’engagement responsable.
J’aimerais attirer l’attention de mon collègue, le , qui écoute ce débat, sur les commentaires faits en avril par Mme Shirin Ebadi, lauréate du prix Nobel de la paix pour son travail comme avocate spécialisée en droits de la personne. C’est une Iranienne qui défend la cause de la liberté et des droits démocratiques. Dans une entrevue accordée à Bloomberg en avril, elle a déclaré que la réforme était inutile en Iran et que le peuple iranien est très insatisfait du gouvernement en place. Les Iraniens en sont arrivés au point de rendre compte que le système n’est pas réformable. Par conséquent, un certain nombre d’éléments que nous apportons à ce débat visent à mettre cela en évidence et à exiger que le gouvernement libéral commence à défendre les intérêts du peuple iranien et des familles touchées, comme celle de Mme Mombeini. Il devrait défendre les principes mêmes dont il a parlé à Charlevoix, mais qui ne semblent pas s’adresser à l’Iran.
Nous aimerions également que les libéraux rétablissent les faits, qui ont été brouillés en janvier dernier par leur député de , à un moment où le se gardait d’intervenir et où notre n’avait encore émis aucune directive claire. Ce gazouillis du député a lancé un bien mauvais signal. Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’était très naïf de sa part. C’est pourquoi je demande au gouvernement de dénoncer clairement cette opinion et d’interdire à ce député d’accueillir des délégations iraniennes au Canada.
Quoi d’autre puis-je demander à la faveur de cette motion de l’opposition, maintenant que nous essayons d’établir la responsabilité d’un gouvernement qui s’en passerait volontiers? J’aimerais que le gouvernement applique des sanctions Magnitski contre le chef suprême et bon nombre des fonctionnaires clés du régime qui font la promotion de la haine et soutiennent le terrorisme. Les sanctions Magnitski devraient s’appliquer immédiatement.
J’aimerais que l’Iran soit inscrit sur la liste de contrôle des pays désignés. Nous avons eu des débats sur le commerce des armes ici même. Les libéraux semblent oublier qu’ils ont le pouvoir d’interdire toutes ces ventes à des régimes comme l’Iran. Seule la Corée du Nord figure actuellement sur cette liste. L’Iran devrait y être inscrit sans délai.
J’aimerais que l’Iran soit rayé du système financier SWIFT. Nous savons que ce pays a financé directement des opérations de terreur dans le monde, mettant la vie de nombreuses personnes en péril, et qu’il a parfois utilisé des fonds provenant de l’entente iranienne. C’est l’accès au système SWIFT qui a permis cela.
J’aimerais que le fasse une déclaration claire à ce sujet. Même si les libéraux appuient cette motion aujourd’hui, j’aimerais que le signifie clairement qu’il désavoue ce régime et qu’il sanctionne le député de pour avoir brouillé les cartes concernant la capacité réelle des Iraniens d’élire leur gouvernement.
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Monsieur le Président, c'est un plaisir pour moi d'appuyer cette motion et d'encourager mes collègues à faire de même, plus particulièrement après l'excellente déclaration de mon collègue et ami ontarien sur l'importance, pour chaque parlementaire, d'appuyer cette motion.
Ma présentation va se faire en trois points. Premièrement, je reviendrai sur les éléments de la motion. Deuxièmement, je vais expliquer pourquoi il est important de sensibiliser la population canadienne à ce qui se passe en Iran. Troisièmement, je vais donner un exemple concret démontrant que ce qui se passe là-bas a des répercussions ici.
La motion présentée aujourd'hui vise à condamner fermement le régime iranien actuel parce qu'il continue de commanditer le terrorisme dans le monde entier et, notamment, de fomenter des attaques violentes à la frontière de Gaza. On vient de voir à quel point l'Iran, dans plusieurs pays, au lieu de chercher à apaiser les tensions et à éviter les affrontements violents, au contraire, les attise. Au lieu de chercher des résolutions pacifiques, l'Iran cherche plutôt à créer des conflits.
Par ailleurs, la motion vise à condamner les récentes déclarations du chef suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, appelant au génocide du peuple juif. Le Canada ne peut tolérer cela. On doit chercher une résolution pacifique et respectueuse aux conflits. On ne peut cautionner un pays qui appelle carrément au génocide, particulièrement lorsqu'il vise le peuple juif. Dieu sait que celui-ci a eu son lot de souffrances dans l'histoire.
D'autre part, la motion demande que l'Iran abandonne son plan actuel et cesse immédiatement tout développement de l'arme nucléaire. Nous demandons aussi à notre gouvernement d'abandonner sa vision molle et son plan actuel, de cesser immédiatement toute négociation ou discussion avec la république islamique d'Iran en vue du rétablissement des relations diplomatiques, et d'exiger que le régime iranien libère immédiatement tous les Canadiens et les résidents permanents du Canada qui sont actuellement en détention en Iran, dont Maryam Mombeini. Celle-ci est une citoyenne canadienne que nous voulons revoir ici. Il est important que l'on dise son nom en français et en anglais et qu'on demande au gouvernement d'assurer le retour de ces gens qui sont allés là-bas. Maryam est la veuve du professeur Kavous Sayed-Emami. N'oublions pas non plus Saeed Malekpour, qui est emprisonné depuis 2008. Nous sommes en 2018.
En outre, la motion demande au gouvernement d'ajouter immédiatement la brigade des gardiens de la révolution islamique à la liste des entités terroristes établie en vertu du Code criminel du Canada, de se tenir solidaire du peuple iranien et de reconnaître que, comme tous les autres peuples, celui-ci a un droit fondamental à la liberté de conscience et de religion, à la liberté de pensée, de croyance, d’opinion et d’expression, y compris la liberté de presse et d’autres formes de communication, à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’association
Si on veut vraiment promouvoir les droits fondamentaux qui sont les piliers de notre pays, on doit également être vigilant et dénoncer les actes des chefs d'État qui se comportent comme des tyrans. Présentement, c'est le cas en Iran. C'est un gouvernement qui est très dur envers sa population, et il est important que le gouvernement libéral ne ferme pas les yeux sur ces situations et qu'au contraire, il les dénonce. Présentement, on dirait que les libéraux veulent banaliser la relation avec l'Iran, ce qui aurait pour effet de cautionner les propos haineux en question, qui vont totalement à l'encontre des principes et des droits canadiens.
De ce côté-ci de la Chambre, et je pense que c'est le cas de chaque député, nous reconnaissons que le régime brutal de l'Iran est une menace pour la paix et la sécurité dans le monde. Comme on l'a vu au cours des derniers mois, le régime oppressif d'Ali Khamenei, qui s'est retourné contre sa propre population, continue de parrainer le terrorisme à l'étranger. Il s'acharne particulièrement contre une démocratie du Moyen-Orient, Israël, ce qui est tout à fait inacceptable.
C'est la raison pour laquelle on ne doit jamais hésiter à dénoncer et à prendre des mesures contre le régime iranien, en raison de son soutien au terrorisme, de son déni de l'holocauste et de ses menaces répétées envers Israël.
Le gouvernement aime dire qu'il doit être une voix forte pour la liberté, la démocratie, les droits de la personne et la primauté du droit. Cela est bon pour le Canada, mais ce l'est aussi pour la population iranienne. Toutefois, présentement, le gouvernement libéral est silencieux et ne met pas ses culottes quand vient le temps de défendre les droits et libertés des citoyens. L'enjeu, c'est que, si le Canada ne joue pas ce rôle et ne défend pas ces valeurs-là, elles seront menacées ici même. C'est la raison pour laquelle, nous sommes préoccupés par la complaisance que le gouvernement actuel démontre envers un régime brutal qui méprise sa population.
Hier, à Toronto, et non pas dans les rues de Téhéran, a eu lieu une activité financée par l'Iran, une manifestation de la haine qui demande carrément l'éradication du peuple israélien. Cela s'est passé hier chez nous, dans nos rues, sur le parquet de l'Assemblée législative de l'Ontario, là où on vient d'élire démocratiquement un nouveau gouvernement. Comment peut-on tolérer ces incitations à la violence?
C'est la raison pour laquelle chaque parlementaire a la responsabilité, l'obligation morale, de dénoncer la violence et les propos haineux. C'est la raison pour laquelle il est important d'appuyer non seulement la motion, mais également son esprit.
Par exemple, le leader spirituel Shafiq Huda a appelé à l'éradication du peuple israélien. Cela va clairement à l'encontre du Code criminel. Il y a des sanctions et une plainte a été déposée à la police. Malheureusement, nous avons appris qu'une des organisations faisant partie de ce rallye a reçu du financement du gouvernement actuel, dans le cadre du programme Emplois été Canada.
On se souvient que le gouvernement a pris la peine de mettre en place une attestation pour s'assurer que les organisations qui reçoivent des fonds des contribuables canadiens respectent la Charte canadienne des droits et libertés. Là, dans les rues de Toronto, il y a un leader de cette organisation qui fait la promotion de la haine.
Le gouvernement doit se réveiller et il a l'occasion de le faire en appuyant la motion qui est devant la Chambre aujourd'hui.