Que, de l’avis de la Chambre, la notion de chef de file mondial en matière de changements climatiques et la mise en place d’une économie axée sur l’énergie propre signifient: a) qu’on investit dans des sources d’énergie propre et renouvelable, telles que l’énergie solaire, éolienne et géothermique, et dans des technologies écoénergétiques créatrices de bons emplois durables pour les travailleurs d’aujourd’hui et les générations futures; b) qu’on place les travailleurs et la formation professionnelle au coeur de la transition vers une économie axée sur l’énergie propre afin que les travailleurs n’aient pas à choisir entre un bon emploi et un environnement sain pour eux-mêmes et leur famille; c) qu’on s’abstient de dépenser des milliards de dollars en fonds publics dans l’infrastructure et la subvention des combustibles fossiles, qui sont de plus en plus dépassés, qui augmentent les émissions de gaz à effet de serre et la pollution et qui mettent à risque la santé des Canadiens ainsi que l’environnement, le littoral, les cours d’eau et la faune du Canada, de même que les emplois dans les secteurs maritime et touristique du pays.
— Monsieur le Président, je tiens d'emblée à vous annoncer que je vais partager mon temps de parole avec mon honorable collègue d'.Cela me fera énormément plaisir de l'écouter.
Comme l'ensemble du caucus du NPD, je suis extrêmement fier de consacrer cette journée à un débat fondamental et à un choix de société crucial qui va avoir des répercussions sur des années et sur des générations à venir. Ce n'est pas un débat que nous devons prendre à la légère. Je ne pourrais pas souligner suffisamment la responsabilité que nous avons. C'est vraiment le mot que je veux mettre de l'avant: nous avons une responsabilité vis-à-vis du monde et des hommes concernant les actions que nous prenons en ce qui a trait à la protection de notre environnement, le réchauffement de la planète et les changements climatiques en général.
Je suis convaincu, comme beaucoup de progressistes et d'environnementalistes, que nous serons jugés par les générations futures sur notre action ou sur notre inaction, en ce qui concerne la lutte contre les changements climatiques, afin d'éviter des catastrophes naturelles, des migrants climatiques, ainsi que la destruction d'une bonne partie de nos écosystèmes et de notre environnement. C'est notre responsabilité, c'est le plus grand geste que nous pouvons faire dans le legs que nous allons faire à nos enfants et à nos petits-enfants.
C'est pour cela que ce débat doit se faire de manière raisonnée, raisonnable et sereine, tout en assumant et en étant conscients de la portée des gestes et des décisions que nous prenons aujourd'hui, de même que de celles que nous ne prenons peut-être pas ou pas suffisamment.
Comme pays, nous nous sommes engagés dans un processus vital de contrôle de nos émissions de gaz à effet de serre, afin d'éviter un réchauffement climatique qui, s'il était de plus de deux degrés par rapport à la moyenne de 1990, entraînerait des situations extrêmement néfastes pour un grand nombre de pays et pour l'ensemble de la planète fort probablement et qui, en plus, seraient irréversibles.
C'est pour cela que cette motion mise en avant par le NPD demande à l'ensemble des parlementaires à la Chambre de poser un geste et de lancer le message qu'il faut commencer dès maintenant à faire ce virage vert et à créer des emplois pour aujourd'hui et pour demain. Il faut tout de suite commencer à investir dans les énergies renouvelables de manière suffisante et massive et à faire la formation de la main-d'oeuvre pour s'assurer que les travailleurs et les travailleuses seront capables d'avoir un bon emploi demain, peut-être pas dans le même secteur énergétique qu'auparavant, mais dans un autre secteur énergétique ou peut-être dans une autre industrie. Il faut faire en sorte qu'ils soient capables de continuer d'avoir de bons revenus, de payer leur loyer, de faire l'épicerie et d'envoyer leurs enfants à l'université. C'est pour cela que cette motion est complète en soi, parce qu'elle parle d'environnement, mais également de bons emplois et des investissements nécessaires.
Je vais revenir sur les investissements, parce qu'il y en a eus dernièrement. Malheureusement, ils ne vont pas du tout dans la direction que l'ensemble de la planète s'est donnée pour un virage vert, écologique et en accord avec les objectifs des différents sommets qui ont lieu dans le monde, le dernier étant à Paris. Malheureusement, l'ensemble des observateurs indépendants voit bien que le gouvernement libéral s'éloigne en ce moment des objectifs de l'Accord de Paris. Nous ne serons pas capables de faire notre part pour contrôler et limiter les émissions de gaz à effet de serre. C'est notre responsabilité. J'insiste encore là-dessus.
Je ne comprends pas qu'on ait un gouvernement libéral qui dit une chose et qui fait son contraire, alors que les enjeux sont tellement importants, que ce soit pour les peuples du Pacifique dont le pays entier, les îles, risque d'être englouti sous la mer ou pour nous qui risquons d'avoir des climats extrêmes qui vont nous coûter des milliards de dollars, que ce soit sur le plan des sécheresses, des feux de forêts ou des inondations. Ce sont des phénomènes qui se multiplient déjà, qui vont continuer à se multiplier si nous ne faisons rien et qui vont nous coûter énormément cher.
Par rapport au processus, je reviens sur l'achat par le gouvernement libéral du vieux pipeline Trans Mountain qui était la propriété de Kinder Morgan il n'y a pas si longtemps. Juste sur la question du processus, il n'y a eu aucun débat public pour savoir si les Canadiens et les Canadiennes étaient d'accord pour investir 4,5 milliards de dollars dans l'achat d'un pipeline vieux de 65 ans et qui coule déjà.
Cela, c'est sans compter les coûts de 7,4 milliards de dollars que prévoyait la compagnie Kinder Morgan pour tripler la production et le transport d'un bitume brut, extrêmement dangereux pour l'environnement et dur à ramasser si jamais il y avait un déversement, que ce soit dans des rivières ou dans l'océan. Il n' y a pas eu de débat ni sur la place publique — pas d'engagement, pas de promesses de la part du gouvernement libéral — ni même de débat à la Chambre; les 338 parlementaires que nous sommes n'avons pas été consultés d'aucune manière sur la validité de cet investissement.
J'ai parlé un peu de notre responsabilité envers notre environnement, la planète et les écosystèmes. Je veux juste revenir sur le business case que représente l'achat une infrastructure du secteur pétrolier alors qu'est parue la fin de semaine dernière une étude très intéressante faite par le Cambridge Center for Climate Change Mitigation Research, qui est un centre de recherche associé à l'Université de Cambridge en Angleterre. L'avertissement qui découle du résultat de cette étude est que nous vivons en ce moment dans une bulle pétrolière. On se rappelle la bulle immobilière des dernières années ou la bulle technologique sur les marchés boursiers. Nous vivons en ce moment dans une bulle pétrolière parce que la diminution de la demande mondiale pour le pétrole est inévitable, cela s'en vient. À partir de ce moment-là, la valeur des infrastructures reliées à l'exploitation pétrolière va s'effondrer, va dégringoler. Cette étude, réalisée par l'Université de Cambridge, prévoit l'explosion probable de cette bulle pétrolière entre 2030 et 2050. On évalue la perte d'investissements à des milliers de milliards de dollars, un chiffre que je ne suis même pas capable d'imaginer et que, je pense, la plupart d'entre nous n'est pas capable d'imaginer non plus.
Cela est-il raisonnable de fait cet investissement de probablement au moins 12 milliards de dollars d'argent publique, tout en sachant que la valeur de ce que nous achetons va disparaître dans 10, 15 ou 20 ans. Cela n'est rien comparé aux investissements plus productifs et plus créateurs d'emplois qu'on pourrait faire dans les énergies renouvelables, dans une transition juste pour nos travailleurs et nos travailleuses et dans la formation professionnelle qui ferait de notre pays un leader dans le monde, alors qu'en ce moment on est en train de prendre du retard. Quand on regarde les marchés mondiaux de l'énergie et de production d'énergies renouvelables, le Canada traîne de l'arrière par rapport aux autres pays de l'OCDE, et cet écart s'agrandit avec le temps. Cet investissement, qui contrevient totalement à tout le discours du Parti libéral pendant la dernière campagne électorale, va accentuer ce retard par rapport au reste du monde, va augmenter nos émissions de gaz à effet de serre. Cela équivaut à mettre 3 millions de voitures de plus sur la route, alors que cet investissement risque de n'avoir pratiquement plus aucune valeur dans une génération à peine.
Quand arrivera le point où la demande mondiale de pétrole va chuter de manière importante — c'est annoncé, parce que les investissements partout dans le monde en énergies renouvelables que ce soit en Allemagne, en Espagne ou au Danemark sont en hausse —, il va y avoir d'autres options. Il va y avoir des options plus responsables sur le plan de l'environnement. Quand cette demande va baisser et qu'il va rester encore une faible demande pour le pétrole sur le marché mondial, les gens vont évidemment se tourner vers le pétrole qui coûte le moins cher. Le pétrole qui coûte le moins cher, c'est celui de l'Arabie Saoudite, c'est celui du Venezuela, ce n'est pas le nôtre. Le pétrole canadien est probablement parmi les plus coûteux au monde. Donc cet investissement n'a aucun sens, ni sur le plan de notre responsabilité de protéger l'environnement, ni dans le fait de protéger la côte de l'océan Pacifique en Colombie-Britannique, ni en ce qui concerne une gestion correcte des fonds publics ni en ce qui concerne une vision responsable du futur pour nous assurer d'être parmi les pays au monde capables de produire des énergies renouvelables et de créer de bons emplois avec cela.
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Monsieur le Président, c'est un honneur et un privilège pour moi de prendre la parole à propos de la motion présentée par notre parti.
Pourquoi réclame-t-on de plus en plus une transition énergétique juste? Quel est l'élément déclencheur? Comme l'a dit clairement mon collègue, cette transition est animée par un changement rapide au chapitre des investissements, changement qui voit les sources non renouvelables d'énergie délaissées au profit des sources renouvelables. Selon l'Agence internationale pour les énergies renouvelables — à laquelle le Canada s'est enfin de nouveau joint après trois ans, ce dont je me réjouis —, 60 % de toute la nouvelle capacité de production d'énergie mondiale repose sur des sources d'énergie renouvelables. C'est la voie à suivre.
Bien que les investissements aient connu une légère baisse dernièrement, ce sont 263 milliards de dollars américains qui ont été investis dans la capacité de production d'énergie renouvelable en 2016, une capacité qui continue de croître. En réalité, comme les coûts diminuent, les investissements nécessaires ne sont plus aussi élevés, ce que favorise d'ailleurs l'adoption de politiques axées sur l'énergie propre. Toujours selon l'Agence internationale pour les énergies renouvelables, la région de l'Asie orientale et du Pacifique est le plus grand investisseur dans l'énergie renouvelable, la Chine étant le plus important. Il y a aussi le Japon, la Corée du Sud et Israël.
Le Canada s'est également engagé à baisser de beaucoup ses émissions de carbone, tout comme d'autres pays, afin de lutter contre les changements climatiques et de réduire la pollution nocive entraînée par la combustion de combustibles fossiles. Comme ses partenaires du G20, il a promis de mettre un terme aux subventions pernicieuses accordées au secteur des combustibles fossiles. Manifestement, il est incapable de tenir cette promesse, ayant récemment investi des milliards dans un pipeline.
Certaines provinces se sont déjà engagées à produire un pourcentage considérable d'énergies renouvelables. Par exemple, l'Alberta en produira 30 % et la Saskatchewan 50 % d'ici 2030, ce qui signifie qu'on déploiera beaucoup d'énergies renouvelables.
Des groupes de réflexion étatsuniens ont établi qu'un portefeuille énergétique propre combinant l'efficacité énergétique, la réduction de la demande, le stockage et les énergies renouvelables constitue la façon la moins chère d'éliminer les centrales au charbon et qu'il s'agit d'une bien meilleure solution que le gaz naturel au chapitre des coûts.
À l'échelle mondiale, le secteur des énergies renouvelables employait 8,1 millions de travailleurs en 2015 seulement, avec 1,3 million de travailleurs de plus pour les grandes centrales hydroélectriques. Le Congrès du travail du Canada a signalé que, déjà en 2013, 37 % plus de Canadiens travaillaient dans le secteur des énergies renouvelables qu'en 2009, ce qui équivaut à plus de 2 000 emplois. L'Allemagne vient tout juste de s'engager à accélérer l'élimination progressive de ses centrales au charbon et à compter davantage sur les énergies renouvelables en parallèle avec une stratégie de transition juste pour les travailleurs de ce secteur. Dans l'Union européenne, les énergies renouvelables sont en voie d'atteindre 50 % de l'approvisionnement énergétique d'ici 2030. Comme je l'ai mentionné, il s'agit de la main-d'oeuvre en pleine croissance du monde.
Voilà à quoi ressemble la durabilité. Comment y parvenir? Pourquoi est-ce nécessaire d'avoir une mesure fédérale de transition plus juste pour les travailleurs? Si aucune précaution ou mesure n'est prise maintenant, il y a un risque réel que des travailleurs et des collectivités soient abandonnés. Une transition juste ne se fera pas par elle-même. Beaucoup de travailleurs ont déjà été congédiés à la suite de la baisse des prix mondiaux du pétrole et du dessaisissement des principaux intervenants. Les travailleurs, leur famille et leur collectivité sont stressés. Il est essentiel de s'engager à suivre un processus de planification transparent et inclusif qui comprend des mesures visant à prévenir la peur, l'opposition et les conflits intercommunautaires et intergénérationnels. Les gens ont besoin de voir un avenir sûr qui offre de réelles possibilités. Parallèlement aux grands investissements dans les sources d'énergie renouvelable et les mesures d'efficacité énergétique, il faut des investissements dans la formation et le recyclage professionnel.
Comme l'a indiqué Samantha Smith du Centre pour une transition juste dans un rapport présenté à l'Organisation de coopération et de développement économique:
Une transition juste contribue à la durabilité environnementale ainsi qu'au travail décent, à l'inclusion sociale et à l'éradication de la pauvreté. C'est effectivement ce dont l'Accord de Paris a besoin: des plans nationaux de lutte contre les changements climatiques qui comprennent des mesures de transition juste axées sur le travail décent et les emplois de qualité.
Le directeur général de l'Organisation internationale du Travail a déclaré ceci:
Le développement écologique ne détruit pas l’emploi, comme on le dit souvent. Au contraire, si il est bien géré, il peut déboucher sur de nouveaux emplois, de meilleure qualité, sur la réduction de la pauvreté et l’inclusion sociale.
Déjà en 2012, l'Agence internationale de l'énergie, dans son document intitulé « World Energy Outlook », déclarait ceci:
On reconnaît largement que l'efficacité énergétique est l'une des principales options entre les mains des décideurs, mais les efforts actuels sont nettement insuffisants pour en tirer le plein potentiel économique [...] [É]liminer les obstacles aux investissements dans l'efficacité énergétique permettra d'exploiter ce potentiel et de réaliser d'énormes gains en matière de sécurité énergétique, de croissance économique et d'environnement.
J'ajouterais même de création d'emplois. À l'échelle mondiale, le secteur des énergies renouvelables emploie des millions de travailleurs.
Qui a pressé le gouvernement fédéral d'agir en matière de transition juste? Lors des deux dernières réunions de la Conférence des parties des dirigeants mondiaux sur le climat, les travailleurs et le public demandaient principalement à ce qu'on investisse dans la transition juste des travailleurs et des collectivités.
Dans les derniers moments de la Conférence des Parties de Berlin, la a finalement cédé aux pressions réclamant que le Canada fasse quelque chose. Elle a donc créé un comité consultatif — à la troisième année du mandat de son gouvernement! Il n'y avait absolument rien dans les trois derniers budgets sur la transition juste et aucune somme n'a été affectée expressément à la formation des travailleurs de la nouvelle économie énergétique.
Voici ce qu'en pense le Congrès du travail du Canada:
Les changements climatiques sont bien réels, et leurs répercussions sur les travailleurs et leurs enfants seront immenses. Même si nous y croyons dur comme fer, la pensée magique ne réglera rien et nous finirons par manquer de temps pour nous adapter aux changements et empêcher que les choses ne dégénèrent encore plus [...] Ce n'est pas avec des politiques qui font comme si de rien n'était ou en se fiant aux forces du marché que la transition s'enclenchera et qu'elle atteindra l'envergure et le rythme nécessaires pour éviter la catastrophe. Ce n'est pas non plus ainsi que les travailleurs et la population en général seront traités équitablement.
Qui sont ces travailleurs et que veulent-ils? Ce sont ceux qui travaillent dans le secteur du pétrole, du gaz et du charbon ou dans les centrales au charbon, et ils aspirent à la sécurité d'emploi dans la nouvelle économie verte.
Voici quelques témoignages colligés par Energy & Earth.
D. Lee, qui se décrit comme un travailleur syndiqué, avait ceci à raconter:
J'ai déjà travaillé dans le secteur de l'extraction pétrolière et des services connexes sur des champs de pétrole et des plateformes de forage. Je suis devenu électricien afin de pouvoir participer à la révolution énergétique mondiale.
Liam Hildebrand, un chaudronnier, a déclaré:
Je suis chaudronnier depuis plus de 10 ans et j'ai participé à de nombreux projets d'énergie renouvelable sans avoir eu besoin de recyclage professionnel. Donnez-nous les bleus et l'acier, et nous aiderons le Canada à lutter contre les changements climatiques au moyen de nos compétences industrielles!
Ces travailleurs demandent au gouvernement fédéral de prendre des mesures, mais ils ne font pas que se croiser les bras en attendant que le gouvernement agisse. Les travailleurs du secteur pétrolier et gazier qui font partie de l'organisation Iron & Earth ont établi un partenariat avec des membres de la tribu Louis Bull, à Maskwacis, en Alberta, afin de former des travailleurs à l'installation de panneaux solaires de toit. Ils ont pour objectif d'améliorer les compétences de plus de 1 000 travailleurs des secteurs du pétrole, du gaz et du charbon, ainsi que des membres de la collectivité autochtone, afin que ceux-ci deviennent des spécialistes de l'énergie solaire.
Nous avons constaté des succès similaires au sein de la Première Nation de T'Sou-ke et d'autres collectivités autochtones. Iron & Earth, en collaboration avec Energy Futures Lab, l'Institut Pembina, l'Association canadienne de l'énergie géothermique et d'autres, a publié le document intitulé Workers' Climate Plan: Blueprint for Sustainable Jobs and Economy. Il s'agit d'un plan détaillé dans lequel ces organisations demandent au gouvernement fédéral de revoir la stratégie pancanadienne sur les changements climatiques afin de répondre aux besoins des travailleurs et de donner suite à la demande des syndicats, qui réclament une enquête sur l'économie verte et les compétences idoines. ECO Canada existe depuis des dizaines d'années et est subventionnée par le gouvernement fédéral. Elle effectue des analyses de marché sur les emplois dans le secteur de l'environnement. Ce serait parfait si l'on pouvait diriger ce travail.
Ces organisations demandent aussi que les lacunes en matière de compétences en recherche soient comblées. Elles veulent des programmes à court terme de formation ciblée. Elles veulent un fonds de formation de la main-d'oeuvre. Elles veulent des analyses de marché dans le domaine de la production d'énergie. Elles veulent du soutien pour des programmes d'incubateurs adaptés à la collaboration entre entrepreneurs, concepteurs et syndicats afin de trouver des solutions renouvelables, comme l'Energy Futures Lab, à Calgary.
Certains s'inquiètent du fait que d'autres pays combleront les lacunes si le Canada ne prend pas ses responsabilités et ne finance pas les cours de recyclage. Tous les syndicats canadiens ont fait preuve d'initiative et se sont dits disposés à déployer des efforts en ce sens.
Le gouvernement fédéral pourrait-il à tout le moins publier ses règlements afin d'accélérer la fermeture des centrales alimentées au charbon? Le gouvernement fédéral pourrait-il enfin débloquer des fonds pour financer le fonds des travailleurs en vue de leur transition vers une économie axée sur l'énergie propre?
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Monsieur le Président, je tiens à remercier le député de pour sa motion. Il a fait d'excellentes observations préliminaires et, dans sa motion, il résume bien le bilan du gouvernement ainsi que notre vision de l’avenir du Canada en ce siècle de croissance propre.
Entre autres choses, sa motion reconnaît, à juste titre, l’engagement que nous avons pris de faire du Canada un chef de file mondial en matière de changements climatiques. Après tout, nous ne nous sommes pas contentés de signer l’Accord de Paris sur les changements climatiques, nous avons contribué à son élaboration.
Nous avons assumé ensuite un rôle de premier plan dans la création de Mission Innovation, un nouveau partenariat mondial qui accélère comme jamais auparavant le mouvement vers des solutions d’énergie propre.
Nous avons négocié avec les provinces et les territoires. Nous avons associé les peuples autochtones à notre projet. Nous avons consulté les Canadiens sur les meilleurs moyens d’atteindre nos objectifs en matière de changements climatiques. Tout cela a abouti au Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, qui propose une feuille de route pour la croissance propre et une économie à faibles émissions de carbone, un plan d’action pour réduire les émissions, stimuler l’innovation, s’adapter aux changements climatiques et créer de bons emplois durables à l’échelle du pays, toutes des choses que le député propose dans sa motion. Toutefois, nous ne nous sommes pas arrêtés là.
Nous continuons de faire des investissements générationnels dans les technologies propres, l'innovation, les sciences fondamentales et la recherche. Nous faisons des investissements records dans les infrastructures qui favorisent la croissance de l'économie verte. Nous instaurons aussi la tarification du carbone et nous accélérons l'élimination progressive de l'utilisation du charbon. Tout cela m'amène à penser que le député d'en face s'est inspiré de notre énoncé de politiques pour rédiger la motion. La suite du débat le prouvera encore mieux.
Aujourd'hui, plusieurs députés libéraux parleront des différents éléments de la motion, notamment des vastes efforts que nous déployons pour lutter contre les changements climatiques: les investissements records dans l'exploitation de sources d'énergie vertes et renouvelables, les mesures de promotion de l'efficacité énergétique et le plan de protection des océans et des localités côtières du Canada.
À titre de secrétaire parlementaire du ministre des Ressources naturelles, je tiens d'abord à mettre les choses en contexte, à montrer en quoi les différentes mesures que nous prenons sont complémentaires et à rappeler que les abondantes ressources naturelles du Canada, y compris nos importantes ressources énergétiques, sont au coeur du secteur des technologies propres.
Le monde a amorcé un virage majeur comme il s'en produit rarement dans l'histoire de l'humanité, un changement fondamental dans les formes d'énergie qu'utilisent nos sociétés. Le stade de transition peut varier d'un pays à l'autre, mais il s'agit de changements irréversibles qui sont déjà commencés.
Les changements climatiques nous forcent tous à repenser la façon de faire tourner les usines, de chauffer les maisons et de faire le plein des véhicules. Il faut également reconnaître l'importance d'utiliser les sources d'énergie conventionnelles et renouvelables de façon plus efficiente.
Il ne s'agit pas d'un enjeu comme un autre. Il n'est pas question de modifier une politique gouvernementale en particulier ou de décider s'il faut construire une route quelque part. Il est question de l'avenir de la planète. Nous envisageons une toute nouvelle orientation pour l'économie, nous redéfinissons la connectivité entre pays et nous reconnaissons l'importance d'une action mondiale.
Voilà pourquoi le gouvernement met en oeuvre des mesures à ces égards. Cette année seulement, nous avons investi dans des réseaux intelligents de distribution d'électricité, dans des bornes de recharge électriques ou à carburant de remplacement, dans des maisons éconergétiques, et nous aidons les collectivités du Nord à délaisser le diésel. Toutes ces mesures nous rapprochent de l'avenir que nous souhaitons: un pays dont l'économie est axée sur la technologie propre et qui se caractérise par sa capacité d'innovation.
Nous réinventons l'utilisation du carbone en transformant les émissions de dioxyde de carbone nocives en produits intéressants, par exemple en matériaux de construction, en carburants alternatifs et en divers produits de consommation.
Pas plus tard que la semaine dernière, les médias ont annoncé une nouvelle emballante: une entreprise de la côte Ouest a mis au point une façon de capter le dioxyde de carbone de l'atmosphère pour le transformer en carburant à faible teneur en carbone, pour véhicules, pour moins de 100 $ américains la tonne. Voilà dans quelle direction l'ingéniosité et l'imagination des Canadiens nous amènent. Ce genre d'innovation transformera l'économie canadienne et créera des emplois verts pendant de nombreuses années.
Parlons également de l'efficacité énergétique, un secteur qu'on oublie trop souvent. Selon l'Agence internationale de l'énergie, l'amélioration de l'efficacité énergétique pourrait permettre au Canada d'atteindre presque la moitié des cibles qu'il s'est fixées dans le cadre de l'Accord de Paris. Songeons-y: la moitié du chemin serait fait. C'est dans cette optique que le gouvernement a proposé de nouveaux codes du bâtiment qui exigeront que les particuliers et les entreprises accomplissent davantage avec moins et transforment la consommation d'énergie au Canada pour de nombreuses générations.
Les Canadiens contribuent à montrer l'exemple en adoptant des façons novatrices de réduire leur consommation d'énergie. Le gouvernement investit dans ces projets, mais il reste beaucoup à faire. C'est pourquoi nous continuons d'appuyer le secteur des ressources énergétiques traditionnelles et l'exploitation de nos vastes réserves pétrolières et gazières. Ils serviront de pont vers l'économie future à faibles émissions de carbone.
Il y a deux raisons qui expliquent l'approche que nous avons adoptée. D'abord, toujours selon l'Agence internationale de l'énergie, la demande mondiale en énergie augmentera de 30 % d'ici 2040. C'est comme si la demande en ressources énergétiques de la Chine doublait. Même si nous retenons le scénario le plus optimiste concernant les énergies renouvelables, et malgré tous nos efforts pour améliorer l'efficacité énergétique, une grande partie de la hausse de la demande prévue par l'Agence sera comblée par les combustibles fossiles. La réalité, c'est que le monde continuera à dépendre du secteur pétrolier et gazier un certain temps. Ainsi, le secteur canadien des ressources énergétiques traditionnelles n'est pas « de plus en plus dépass[é] », contrairement à ce que le député d'en face voudrait nous faire croire.
Passons à la deuxième raison justifiant l'exploitation des ressources pétrolières et gazières: permettre au Canada de tirer parti des revenus qu'elle génère pour investir dans un avenir faible en émissions de carbone. J'en dirai plus sur le sujet bientôt, mais je tiens d'abord à revenir sur la motion dont nous sommes saisis.
Lorsque le député d'en face parle d'infrastructure des combustibles fossiles, je suppose qu'il fait subtilement allusion à la décision de gouvernement libéral du mois dernier de faire l'acquisition du pipeline Trans Mountain et d'aller de l'avant avec l'expansion du réseau. Même à cet égard, je dirais que le député a du rattrapage à faire pour se mettre au niveau du gouvernement.
Comme tous les députés le savent, le gouvernement a approuvé le prolongement du pipeline Trans Mountain et le remplacement de la canalisation 3 à la lumière des meilleures données scientifiques et au terme de vastes consultations. Nous avons agi dans l'intérêt national. Ces décisions ont été prises dans le cadre d'une approche sensée qui comprend la diversification de nos marchés énergétiques, l'amélioration de la sécurité environnementale et la création de milliers de bons emplois pour la classe moyenne, y compris de bons emplois pour les communautés autochtones.
Cependant, ce que le député d'en face semble avoir oublié, c'est que nous avons également pris deux autres décisions importantes au même moment. Tout d'abord, nous avons rejeté le projet Northern Gateway, car la forêt pluviale de Great Bear n'est pas un endroit convenable pour un pipeline. Ensuite, nous avons imposé un moratoire sur la circulation des pétroliers le long de la côte nord de la Colombie-Britannique, plus précisément aux environs de l’entrée Dixon, du détroit d’Hécate et du bassin de la Reine-Charlotte.
Toutes ces décisions reposent sur l'équilibre et notre conviction que la prospérité économique et la protection de l'environnement peuvent, et même doivent, aller de pair. Il faut trouver un juste équilibre. L'agrandissement du pipeline Trans Mountain en fait partie. Il fait partie de la vision dont j'ai parlé plus tôt, qui cherche à tirer parti de cette période de transition pour le Canada, en construisant l'infrastructure nécessaire pour acheminer nos ressources vers les marchés mondiaux et en investissant les revenus ainsi générés dans d'autres formes d'énergies plus propres. En acheminant davantage de nos produits énergétiques jusqu'aux côtes, nos producteurs auront un meilleur accès aux marchés mondiaux et obtiendront de meilleurs prix, ce qui, selon des analystes de la Banque Scotia et d'ailleurs, pourrait ajouter 15 milliards de dollars chaque année à la valeur de nos exportations de pétrole.
De plus, la construction et l'exploitation du pipeline devraient engendrer des revenus de l'ordre de 4,5 milliards de dollars à l'échelle fédérale et provinciale. Ces nouvelles recettes fiscales pourraient servir à financer nos hôpitaux, nos écoles et nos précieux programmes sociaux, à construire des routes et des ponts sûrs dans nos localités et, effectivement, à investir dans les technologies propres et l'énergie renouvelable.
Les émissions de gaz à effet de serre de l'oléoduc TMX ne dépasseront pas le plafond de 100 mégatonnes de l'Alberta. Le projet est donc conforme au plan de lutte contre les changements climatiques du Canada. Pour toutes ces raisons, il était essentiel que le gouvernement prenne les mesures nécessaires pour mettre le projet à l'abri du climat d'incertitude politique créé par le gouvernement de la Colombie-Britannique. Toutefois, comme l'a dit le , nous ne prévoyons pas de rester longtemps propriétaires de l'oléoduc TMX. Nous savons qu'il a une valeur économique bien réelle et nous nous attendons à ce que des investisseurs participent à l'avenir du projet. En fait, nous le voyons déjà. Plusieurs investisseurs, dont des groupes autochtones, se sont dit intéressés par une participation au capital.
Tout cela fait partie d'un parcours bien entamé vers un avenir où nous utiliserons de l'énergie propre, un parcours qui a commencé dès que nous avons formé le gouvernement et avons entrepris de rétablir la confiance de la population dans la façon dont les grands projets d'exploitation des ressources, comme l'oléoduc TMX, sont évalués.
Une des premières choses que nous avons faites en ce sens a été d'adopter une approche provisoire pour les grands projets déjà en attente d'approbation. Ces principes comprennent l'évaluation des émissions de gaz à effet de serre directes et en amont associées au projet, l'élargissement des consultations publiques et la consultation des Autochtones de même que la reconnaissance de l'importance du savoir autochtone, tout cela en veillant à ce qu'aucun promoteur ne doive revenir à la case départ.
Cette nouvelle approche a mené à des progrès appréciables. Par exemple, nous avons mené la plus vaste opération de consultation auprès des Autochtones jamais menée pour un projet canadien d'exploitation des ressources au Canada et nous donnons suite à ce que l'on nous a dit en créant un comité autochtone qui exercera une fonction de consultation et de surveillance pour la durée de vie de l'oléoduc TMX ainsi qu'un partenariat sur les parcours économiques pour permettre aux travailleurs autochtones de profiter des retombées des projets. Ce sont deux premières au Canada. Le gouvernement a aussi nommé un groupe d'experts ministériel spécial pour entendre des Canadiens dont le point de vue pourrait ne pas avoir été pris en considération lorsque l'Office national de l'énergie a évalué le projet TMX.
Nous avons finalement approuvé le projet ainsi que les 157 conditions contraignantes recommandées par l'Office national de l'énergie dans le cadre de notre plan global pour la croissance propre. C'est un plan qui vise à lutter contre les changements climatiques, à protéger les océans, à investir dans les technologies et les énergies propres, à rétablir la confiance des investisseurs et de la population et à promouvoir la réconciliation avec les Autochtones.
Nous avons présenté le projet de loi , qui propose une solution permanente pour corriger les processus d'évaluation environnementale et d'examen réglementaire au Canada. Nous avons également lancé un processus sans précédent pour reconnaître et mettre en oeuvre les droits inhérents des Autochtones; c'est une nouvelle approche qui permettra de renouveler les relations entre le Canada et les peuples autochtones, d'aider les nations autochtones à se rétablir et d'ouvrir véritablement la voie à l'autodétermination des peuples autochtones grâce à une relation basée sur le respect mutuel et les partenariats. Nous avons présenté nombre de budgets qui favorisent la croissance propre, améliorent les perspectives des communautés autochtones et appuient la science fondamentale. Le budget de cette année fait fond sur les précédents en encourageant les entreprises à investir dans l'énergie propre et à employer de l'équipement plus éconergétique. Il prévoit également des investissements dans des infrastructures essentielles à la cybersécurité, comme les réseaux énergétiques et d'information.
Le budget de 2018 reconnaît que le Canada ne pourra pas progresser si la moitié de sa population est retenue et que les investissements qui aident les femmes sont non seulement nécessaires, mais judicieux.
Le gouvernement a joint le geste à la parole en faisant des investissements pour bâtir l'avenir qui correspond exactement à la vision du député d'en face: un avenir dans lequel la science, la curiosité et l'innovation stimulent la croissance économique. Toutes les mesures dont j'ai parlé aujourd'hui font partie d'un plan rigoureux, équilibré et concret dont les nombreux volets contribuent à atteindre un seul but, celui de faire du Canada un chef de file dans la transition mondiale vers un avenir à faibles émissions de carbone en créant la prospérité que nous voulons tous, et ce, tout en protégeant le monde que nous chérissons tous.
Je sais que le député d'en face a les mêmes objectifs. Sa motion correspond à notre vision, et j'espère qu'il continuera d'appuyer nos efforts.
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Monsieur le Président, je suis content de pouvoir parler de la motion du NPD.
Les conservateurs du Canada sont d'avis que, pour atténuer les changements climatiques, il faut favoriser les investissements dans les énergies renouvelables et les technologies propres. Ils estiment que, pour devenir un chef de file mondial en technologies propres et attirer les emplois sur son territoire, le Canada doit faire les bons choix en matière d'investissements. Les conservateurs du Canada ne considèrent pas comme un bon choix de puiser des milliards de dollars dans les coffres de l'État pour acheter le pipeline Trans Mountain de Kinder Morgan et d'expédier tout cet argent chez nos voisins du Sud, les États-Unis.
Le régime réglementaire canadien est l'un des meilleurs du monde, et le Canada est reconnu mondialement pour la manière environnementalement et socialement responsable dont il exploite les hydrocarbures, et nous devrions en être fiers. Nous ne devrions pas renoncer au titre de superpuissance énergétique pour favoriser la croissance du secteur des technologies propres. Nous devrions au contraire nous servir de cette position dominante. Le défi, pour les technologies propres, consiste à assurer la transition en produisant davantage d'énergie et en réduisant les émissions de CO2. Cet enjeu touche la planète au grand complet, y compris les consommateurs d'énergie. S'il est vrai que le gouvernement a pour rôle de favoriser les investissements, il ne faut pas oublier que le secteur privé, et plus particulièrement le secteur énergétique, peuvent très bien contribuer eux aussi à stimuler l'innovation et à faire des percées technologiques.
Le directeur des opérations en amont de Shell Global, Andy Brown, avait ceci à dire au sujet de la transition énergétique et de la manière dont son secteur peut contribuer à atteindre les objectifs de lutte contre les changements climatiques:
Pour être couronnée de succès, la transition énergétique devra allier vision, urgence et réalisme: la vision parce qu'il faudra une approche à long terme dans le domaine des politiques, de la planification opérationnelle et des investissements; et l'urgence et le réalisme en raison de l'envergure des transformations requises et de ce qu'il en coûtera pour qu'elles se fassent sans heurts, pour les fournisseurs énergétiques autant que pour les consommateurs. La société doit faire preuve d'audace si elle veut atteindre les objectifs de développement et de lutte contre les changements climatiques. Les décisions à venir devront tenir compte de l'étendue et de la complexité de la situation. À l'inverse, si on se contente de changements à courte vue mis en oeuvre de manière précipitée, les conséquences pourraient nous prendre par surprise et nous éloigner des résultats attendus.
M. Brown conclut en disant que le secteur énergétique doit débloquer tout son potentiel technologique en misant sur la collaboration et l'innovation.
La semaine dernière, les Ontariens de ma circonscription et de toute la province ont déclaré fermement au gouvernement libéral de Kathleen Wynne qu’ils en avaient assez des politiques environnementales peu réalistes et irréfléchies. Voilà bientôt 10 ans que les libéraux de l’Ontario ont adopté la Loi sur l’énergie verte. Un des principaux éléments de ce plan, le Programme de tarifs de rachat garantis et le Programme de tarifs de rachat garantis pour les micro-projets, a mené à l'attribution de plusieurs milliards de dollars de contrats à des entreprises du secteur de l’énergie solaire et éolienne. Les libéraux provinciaux n’ont jamais dit dans leurs promesses publiques combien ce plan coûterait aux Ontariens, tout comme leurs cousins fédéraux ne diront pas aux Canadiens combien leur taxe fédérale sur le carbone coûtera aux familles canadiennes.
Les experts ont expliqué au gouvernement que des technologies comme celle de l’énergie solaire devaient être développées graduellement pour éviter que les contrats des énergies renouvelables engorgent le réseau électrique de la province et fassent flamber les tarifs. Faisant fi de l’avis des experts, la province s’est lancée dans des politiques peu réalistes et irréfléchies qui allaient se révéler coûteuses et inefficaces; au bout du compte, ces politiques ont coûté aux Ontariens des milliards de dollars et, ultimement, elles ont coûté aux libéraux provinciaux le statut de parti officiel.
Voilà une leçon dont le gouvernement actuel devrait tenir compte. Tout comme le a fermé pipeline après pipeline et fait pendant plus d’un an et demi la sourde oreille face à l’incertitude croissante entourant l'expansion de l’oléoduc Trans Mountain, les contribuables canadiens, acculés par le gouvernement, se retrouvent propriétaires d’un pipeline que Kinder Morgan n’avait pas besoin de vendre. Tout ce qu’il fallait, c’était une certitude réglementaire pour un projet de pipeline qui répondait déjà à tous les critères possibles pour être approuvé et la certitude que le gouvernement qui avait donné ces approbations les respecterait. Les conséquences de politiques irréfléchies, comme la nationalisation de Trans Mountain, l’interdiction des pétroliers, l’échec des projets Énergie Est et Northern Gateway, et la taxe sur le carbone qui tuera l’emploi, sont on ne peut plus claires, puisque les investissements partent aux États-Unis et ailleurs dans le monde.
Le président et chef de la direction de la Banque Royale, Dave McKay, a déclaré à la Presse canadienne qu’un exode important de capitaux a déjà commencé vers les États-Unis, surtout dans les secteurs de l’énergie et des technologies propres.
C’est vrai, nous savons que le climat de l’investissement est mauvais au Canada quand même ceux qui investissent dans les énergies renouvelables, où les subventions abondent et où les concurrents, c’est-à-dire le pétrole et le gaz, font face à des taxes sur le carbone et à une réglementation excessive, partent parce qu’ils préfèrent l’impôt sur les bénéfices plus faible qui est en vigueur aux États-Unis.
Au début d'avril, NextEra Energy a déclaré que la vente de ses actifs dans l’énergie éolienne et solaire en Ontario pour 582 millions de dollars était directement motivée par la réforme fiscale américaine. Jim Robo, président et chef de la direction, a expliqué que « l’entreprise s’attend à ce que la vente de son portefeuille canadien lui permette de recycler les capitaux dans des actifs aux États-Unis, où elle bénéficiera plus longtemps d’un bouclier fiscal et où le taux réel de l’impôt sur les sociétés est plus faible ».
Les dernières données de Statistique Canada montrent que l’investissement direct étranger dans le pays a chuté à 31,4 milliards de dollars l’an dernier, alors qu’il était de 49,4 milliards l’année précédente. La détérioration rapide du climat de l’investissement est lourde de conséquences. Si nous voulons faire du Canada un chef de file mondial des technologies propres et si nous voulons garantir que les emplois futurs soient au Canada, l’investissement industriel est essentiel.
En 2016, des 2 milliards de dollars que le secteur de l'énergie a investis dans la recherche-développement de technologies propres, les entreprises pétrolières et gazières ont dépensé près de 1,5 million de dollars en recherche et en conception. Près de 10 % de tout l'argent dépensé en recherche-développement au Canada l'a été dans le secteur de l'énergie. Enbridge et TransCanada, les plus importantes compagnies de pipeline du pays, ont toutes deux investi massivement dans les énergies renouvelables.
L'Association canadienne du gaz, ATCO, Enbridge, Énergir, FortisBC, Pacific Northern Gas, SaskEnergy et Union Gas regroupent des investissements de capitaux dans le Fonds Gaz naturel financement innovation afin d'appuyer les jeunes entreprises de technologies propres, qui innovent dans la chaîne d'approvisionnement du gaz naturel.
À mesure que le potentiel des énergies renouvelables augmente et que le coût des technologies diminue, les experts prévoient que de plus en plus d'entreprises pétrolières et gazières traditionnelles investiront dans le secteur des énergies renouvelables. En mai, Morgan Bazilian, ancien spécialiste en chef de l'énergie à la Banque mondiale, a déclaré à un auditoire de dirigeants du secteur pétrolier de Calgary que l'industrie a déjà vu certaines des plus importantes entreprises du secteur, comme Shell, Total, BP, et d'autres, faire des investissements de milliards de dollars dans les énergies renouvelables. Toutefois, pour que l'industrie investisse dans les technologies propres, il faut déjà qu'il y ait une industrie au Canada.
Murphy Oil Corporation a affirmé qu'elle réinvestira les bénéfices canadiens non répartis aux États-Unis parce qu'elle estime que le taux d'imposition considérablement plus bas qu'ici représente un grand avantage pour les investissements de capitaux.
Dans une entrevue accordée au Financial Post, Dan Tsubouchi, stratège en chef du marché chez Stream Asset Financial Management LP à Calgary, a dit que les entreprises du secteur pétrolier et gazier qui avaient des actifs au Canada avaient attendu de voir les mesures adoptées par le gouvernement canadien dans le budget fédéral en réponse aux réformes fiscales américaines, mais que lorsqu'elles avaient constaté que le budget « n'offrait rien du côté de la compétitivité fiscale », elles s'étaient tournées vers le réaménagement de leurs capitaux.
Dans un rapport paru en 2018, intitulé « Pour une politique climatique concurrentielle: appuyer les investissements et l'innovation », l'Association canadienne des producteurs pétroliers résume la situation de façon concise:
L'industrie canadienne du pétrole et du gaz naturel appuie les politiques climatiques qui sont efficaces et efficientes et qui tiennent compte des effets cumulatifs de divers éléments, dont le fardeau fiscal, l'accès aux marchés et les processus d'examen réglementaire. Avec les bonnes politiques, l'industrie canadienne peut être concurrentielle, attirer des investisseurs et réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Or, les politiques actuelles, climatiques et autres, sont inefficaces et font double emploi. De plus, ensemble, elles entraînent des conséquences imprévues, comme le déplacement des investissements du Canada vers des pays où les politiques de réduction des émissions sont moins strictes. Ces nouvelles politiques favorisent la fuite de carbone; elles ne contribuent donc en rien à la réduction des émissions mondiales.
Encore une fois, les conséquences imprévues de politiques mal pensées, qui ont mené à l'effondrement du Parti libéral de l'Ontario, entraînent l'effondrement du secteur de l'énergie canadien et, du même coup, la conséquence imprévue de la fuite de carbone.
Pour ceux qui ne le savent pas, la fuite de carbone est le phénomène par lequel les émissions de gaz à effet de serre sont déplacées d'une région du monde à une autre, habituellement parce que des gouvernements adoptent des politiques qui ne sont pas compétitives. On en voit un exemple à l'heure actuelle au Canada, alors que les politiques fiscales du gouvernement libéral font augmenter les coûts pour l'industrie, qui, par conséquent, déplace ses investissements ailleurs. La fuite de carbone a des répercussions et sur l'économie et sur les émissions.
Sur le plan économique, nous observons une diminution des investissements au Canada et la disparition d’emplois rémunérateurs pour les familles canadiennes. À l'échelle mondiale, alors que les investissements et les emplois vont se déplacer, nous allons enregistrer une augmentation des émissions, parce que la production va se délocaliser dans des pays qui sont loin d’avoir un régime réglementaire aussi rigoureux. Or, il est encore temps de redresser la courbe des investissements dans l’industrie canadienne, de mettre un terme à la fuite de carbone et d’aider l’industrie canadienne des technologies propres, qui est en pleine croissance, mais qui est fragile.
L’industrie canadienne des énergies propres occupe aujourd’hui le quatrième rang mondial, et le premier parmi les pays du G20. Les entreprises canadiennes des technologies propres sont en plein essor, puisqu’elles représentent 3,1 % de notre PIB, soit 59,3 milliards de dollars. Selon le rapport de 2016 du Comité permanent des ressources naturelles, intitulé « L’atténuation des risques associés à l’adoption des technologies propres dans le secteur canadien des ressources naturelles », ce secteur comptait 800 entreprises qui employaient directement 55 300 personnes, pour un chiffre d’affaires de 17 milliards de dollars. Ces entreprises payaient des salaires supérieurs de 48 % au salaire canadien moyen.
Onze des 100 plus grandes entreprises de technologies propres se trouvent au Canada. Le marché mondial des technologies propres représente 1 billion de dollars; avec 1,4 % de ce marché, la part canadienne est la 26e au monde.
Le Canada a à son actif plusieurs grands succès dans ce domaine, comme l’entreprise GHGSat de Montréal, qui peut détecter des gaz à effet de serre dans n’importe quel site industriel au monde, au moyen d’un satellite à haute résolution. Cette technologie, qui est plus précise et moins coûteuse que les autres, permet aux entreprises pétrolières et gazières de mesurer, de contrôler et de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
Il y a aussi l’entreprise HD-Petroleum, du Manitoba, qui a créé des mini-raffineries pour transformer les huiles usées en carburant diésel. Le coût d'implantation de cette technologie est relativement bas, et le procédé de recyclage permet de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre, surtout en comparaison avec les méthodes traditionnelles d’élimination des huiles usées.
Il y a aussi lmaginea, qui utilise un écosystème d’hydrocarbures propre pour produire de l’énergie sans utiliser d’eau douce, sans émissions toxiques et sans pollution de l’air; DarkVision, qui a mis au point un nouveau type d’ultrasons qui permettent aux entreprises de créer des images en 3D des puits de pétrole et, ainsi, de prendre des décisions plus éclairées et plus rentables en matière de production; et Unsist, une entreprise qui utilise l’intelligence artificielle pour aider les sociétés pétrolières et gazières à améliorer leur production et leurs choix opérationnels.
Ce ne sont là que quelques exemples d’entreprises qui ont réussi dans le secteur canadien des technologies propres. Toutefois, comme je l’ai dit, c’est un secteur qui est fragile et qui a besoin de plus que des subventions pour se développer.
Si nous voulons vraiment atténuer les changements climatiques, si nous voulons vraiment devenir un chef de file mondial dans le domaine des technologies propres et nous assurer en même temps que les futurs emplois dans ce secteur seront créés au Canada, nous avons besoin d’une bonne politique budgétaire et d’un régime fiscal concurrentiel au Canada. Nous avons besoin d’aider l’industrie qui, à son tour, stimulera la croissance du secteur canadien des technologies propres. Les dirigeants de l’industrie nous ont dit que c’est ce qu’ils vont faire, parce que c’est ce qu’il faut faire, que c’est bon pour le commerce et bon pour l’environnement dans lequel leurs familles et les familles de leurs employés vivent, travaillent et se divertissent.
Il est difficile de prendre des décisions politiques dans le secteur énergétique parce que nous devons prendre en compte, d’un côté, la protection de l’environnement et, de l’autre, la richesse de notre pays. Les technologies propres ne sont pas censées nous rendre cette tâche plus facile, elles sont censées éliminer la nécessité de prendre ces décisions au départ.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec mon collègue le député d’Okanagan-Sud-Kootenay-Ouest.
J’ai terminé mes études à l’Université Trent en 1989. J’y ai étudié l’enquête sur le pipeline de la vallée du Mackenzie, ainsi que les énergies renouvelables. J’ai étudié pendant des années les politiques en matière de pipeline dans le cadre d’études de l'environnement et des ressources. Je pensais vraiment que nous avions tourné la page et que nous comprenions qu’il n’est pas bon d’imposer à des collectivités des projets dont elles ne veulent pas et de ne pas reconnaître les droits et les titres fonciers des peuples autochtones. Je croyais ce temps révolu.
L’année 1989 a aussi été marquante sur le plan politique. Il y a eu la chute du mur de Berlin, la révolution de velours et la place Tiananmen, soulèvement démocratique brutalement réprimé par la police. C’est aussi l’année de la marée noire provoquée par l’Exxon Valdez en Alaska qui a eu un retentissement médiatique extraordinaire. C’est une époque où on sentait un grand impératif politique de changement et de militantisme, et une période de réel espoir.
Cependant, j’ai consacré toute ma vie professionnelle depuis à combattre les mauvais mégaprojets énergétiques: les centrales nucléaires en Ontario, le gazoduc GSX qui devait traverser la partie sud de la mer des Salish, et la centrale électrique de Duke Point, au large de l’île Mudge. Il a fallu quatre ans et demi à notre communauté pour venir à bout de ces projets de gazoduc et de centrale électrique.
On ne cesse de me répéter chez moi, sur l’île Gabriola, et dans la circonscription de Nanaimo-Ladysmith que je suis fière de représenter, que les gens ont hâte de mettre en place une économie durable, renouvelable, locale et axée sur les travailleurs. Ils en ont assez de combattre des projets dont ils ne veulent pas.
Je pensais sincèrement qu’être élus au Parlement et battre Stephen Harper et les conservateurs nous suffirait pour arrêter le pipeline de Kinder Morgan. Je suis franchement étonnée que nous en soyons encore, deux ans et demi plus tard, à débattre d’un projet énergétique du siècle dernier qui a été approuvé pour toutes les mauvaises raisons.
Il est très décevant pour les habitants des côtes de la Colombie-Britannique de voir le gouvernement libéral, avec toute sa bonne volonté, ses bonnes idées et ses promesses d’innovation, investir 4,5 milliards de dollars de fonds publics dans un pipeline vétuste de plus de 60 ans qui fuit, et en plus, d’engager les contribuables et peut-être même des fonds du Régime de pensions du Canada dans son expansion. On multipliera par sept le nombre de pétroliers transportant du bitume qui traverseront les eaux des circonscriptions que nous représentons.
Je suis surprise que nous en débattions encore, mais je suis ravie que notre chef, Jagmeet Singh, et notre parti aient présenté cette motion et l’aient inscrite à l’ordre du jour pour parler de notre espoir d’une économie renouvelable, durable et axée sur les travailleurs, et de toutes les retombées qu’elle aurait.
Nous avons dans ma circonscription de merveilleuses histoires de réussite, malgré tous les obstacles créés par le Parti libéral de la Colombie-Britannique les 16 dernières années et le gouvernement conservateur fédéral les 10 dernières années. Malgré ces obstacles, je suis fière de l’innovation locale.
L’installation de Harmac Pacific à Nanaimo peut produire 55 mégawatts d’électricité à partir de biocarburants et de déchets de bois dans l’installation même. Le centre de lutte contre la pollution du Grand Nanaimo capture du méthane, qui serait une calamité par son exagération des gaz à effet de serre, et le convertit en une électricité qui alimente 300 maisons.
Nanaimo est le siège de la Canadian Electric Vehicles Ltd. qui, depuis 25 ans, construit des véhicules industriels, y compris les zambonis et les BobCat électriques. C’est ce qui se produit depuis un certain temps déjà dans ma circonscription.
Des personnes emménagent maintenant dans un immeuble de logements abordables fantastique qui vient tout juste d’être construit. C’est une très belle installation. Elle a été construite par le Nanaimo Aboriginal Centre sur le chemin Bowen. C’est une conception qui repose sur l’énergie passive qui a vu le jour en Saskatchewan. Le gouvernement fédéral n’a pas réussi à conserver le programme axé sur l’énergie passive, et il est passé en Europe où il s’est développé pour devenir encore plus novateur. Le projet de logement abordable du Nanaimo Aboriginal Centre utilise 80 % moins d’énergie qu’un immeuble à logements traditionnel et les habitants ont donc moins de dépenses. Leurs coûts sont plus abordables, mais les maisons sont également propres et bénéficient d’une merveilleuse qualité de l’air. Nous sommes très fiers de ce centre.
Ce phénomène s’étend à l’échelle du Canada. Le secteur canadien du bâtiment écologique a 128 milliards de dollars de revenus annuels bruts et il emploie un nombre plus élevé de travailleurs à plein temps que les secteurs des forêts, des mines, du gaz et du pétrole combinés. Ce n’est pas une histoire que nous pouvons conter tous les jours et nous devons la conter de façon répétée. C’est là où se trouvent les emplois de nos jours, et si nous avions les bonnes priorités, le bon soutien et les bonnes tendances et orientations, nous pourrions faire encore mieux que cela.
La Vancouver Island Economic Alliance a un sommet annuel. Il y a quelques années, j’ai parlé avec des entrepreneurs du secteur énergétique à cette conférence à Nanaimo. Ils ont déclaré que, d’après ce qu’ils ont vu ou vécu, le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial jettent plus d’obstacles devant eux que n’importe où ailleurs dans le monde. Nous avons des entrepreneurs locaux qui tentent de fabriquer et de vendre leurs produits sur l’île de Vancouver et dans tout le Canada, mais ils doivent rediriger à l’échelle internationale leurs activités de fabrication ainsi que leur stratégie de vente parce qu’ils ne peuvent mener leurs affaires chez eux. C’est tellement décourageant. C’est une des nombreuses choses que le Canada devrait pouvoir faire, mais il ne le fait pas.
Par ailleurs, l’Université de l'île de Vancouver est autre merveilleux exemple dont nous sommes fiers à Nanaimo. Elle construit actuellement un projet géothermique. Elle fait une insertion dans les anciens puits miniers de charbon dans notre circonscription. Nanaimo a été initialement construite sur le charbon, et donc l’histoire du charbon passera maintenant aux procédés géothermiques par lesquels l’Université pourra capter la chaleur naturelle du sol pour chauffer le complexe universitaire entier ainsi que les nouvelles résidences. Ce sera une véritable vitrine et un moyen de démontrer aux jeunes les possibilités qu’ils peuvent créer sur le plan de l’innovation et celui de l’emploi.
J’ai aussi rencontré des gens un peu partout, mais surtout à Ladysmith, où il y a beaucoup de travailleurs migrants infranationaux: ils vivent sur l’île de Vancouver, mais ils vont travailler en Alberta en avion. C’est un travail très dur et dangereux. C’est éprouvant pour eux d’être loin de leur famille. Bien souvent, ils reviennent chez eux avec des blessures ou des accoutumances.
Je rencontre maintenant des personnes qui sont revenues, par exemple après avoir appris le forage vertical dans le secteur des hydrocarbures, et qui ont ramené un savoir technologique dans notre région pour l'appliquer au domaine de l’électricité géothermique ou, simplement, à l’installation de dispositifs solaires à domicile. J’entends ces jeunes hommes en particulier conseiller à leurs amis de rentrer chez eux, que c’est plus sûr, que le travail est plus régulier et qu’ils pourront dormir chez eux et garder leur famille unie. C’est là le travail que le gouvernement devrait faire pour encourager une telle transition.
Tandis que j’ai la parole, j’aimerais dissiper un peu le mythe entourant l’investissement de Kinder Morgan. Je n’arrête pas d’entendre, y compris il y a quelques instants de la part de la secrétaire parlementaire, que nous devons accéder aux marchés asiatiques. Les exportations de brut en Chine via Vancouver ont atteint leur crête en 2011. À cette époque, elles ne représentaient que 28 % des exportations. En 2014, elles étaient descendues à 6 %, et, en 2016, elles ont été presque nulles. À l’heure actuelle, le bitume brut canadien ne tente aucun marché asiatique. Ce n’est simplement pas conforme à la réalité.
Nous entendons aussi parler de l’impératif des emplois. Or, les experts s’entendent pour dire que chaque fois que le Canada exporte 400 000 barils de bitume brut, il exporte tous les ans quelque 19 000 emplois liés au raffinage et à la valorisation dans d’autres pays.
La question des 15 milliards de dollars que nous perdons apparemment en n’accédant pas aux marchés étrangers a été réfutée maintes et maintes fois. Robyn Allan l'a fait avec brio. Le répète sans cesse que c’est un écart de 15 milliards de dollars. Or, la source initiale, c'était la Banque Scotia. Elle dit qu’il s’agit de 7 milliards de dollars, et elle est un grand investisseur dans le projet de Kinder Morgan. Par conséquent, nous devons faire preuve d’une extrême circonspection avant de croire n’importe quelle des promesses du sur le plan du rendement économique.
Au grand désarroi des Britanno-Colombiens, cet investissement menacerait les 2,2 milliards de dollars du secteur des pêches et de l’aquaculture. Il menace des dizaines de milliers d’emplois qui existent à l’heure actuelle en Colombie-Britannique, que ce soit dans le domaine du cinéma, du tourisme ou de la pêche, et des milliards de dollars d’activités économiques associées à un littoral propre.
Je supplie le gouvernement de nous permettre d’innover réellement en misant sur les emplois écologiques en ce nouveau siècle et non pas sur le pipeline de Kinder Morgan.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole sur cette motion du NPD pour dire ce que cela signifie d’être un leader mondial de la lutte aux changements climatiques et de bâtir une économie axée sur l'énergie propre. Les trois points que la motion fait valoir pour répondre à cette question sont: investir dans des sources d’énergie propres et renouvelables; placer les travailleurs au coeur de la transition; et mettre fin aux importantes subventions au secteur des combustibles fossiles.
Je ne voudrais pas m’attarder trop longtemps au contexte de cette motion; qu’il suffise de dire qu’elle concerne notre réponse à la menace des changements climatiques. Des preuves scientifiques écrasantes montrent que des changements climatiques sont en cours et qu’ils sont imputables à l’activité humaine. Nous devons agir sans tarder et de façon décisive partout dans le monde pour en limiter les conséquences.
Nous avons des débats semblables à la Chambre chaque fois que les conservateurs utilisent leur journée de l’opposition pour dénoncer la tarification du carbone. Quand j’interviens dans ces débats, les conservateurs me demandent souvent pourquoi il y a encore des feux de forêt et des inondations en Colombie-Britannique, après une décennie de tarification du carbone. Il est évident que cela ne fonctionne pas aussi directement. Nous devons agir à l’échelle mondiale, avec audace. Ici, au Canada, nous devons faire notre part pour continuer d’inciter les pays du monde entier à faire de même.
Le Canada est le pays qui gaspille le plus par habitant pour ce qui est de l’énergie, de l’eau et d’autres indicateurs environnementaux. Nous pouvons et nous devons faire mieux. Si nous n’agissons pas tout de suite de façon décisive, nous léguerons à nos enfants une civilisation souffrant de l’élévation du niveau des mers, de sécheresses, de tempêtes, de feux de forêt et d’autres pressions très perturbatrices. Ces phénomènes provoquent déjà des migrations de masse et des troubles civils, qui ne feront que s’amplifier dans les décennies à venir.
Heureusement, tout n’est pas noir. Il y a du positif dans ce défi: une occasion claire que le Canada doit saisir aujourd’hui si nous ne voulons pas être laissés pour compte. Le secteur des technologies propres présente une occasion de plusieurs milliards de dollars pour le Canada. Nous avons certaines des entreprises des plus innovatrices au monde, et nous devons les aider par nos marchés publics, nos programmes de mentorat et des investissements directs. C’est là que nous devrions cibler nos programmes de subventions. Nous pouvons penser à ce qu’un investissement de 4,5 milliards de dollars en panneaux solaires installés sur les toits partout au Canada pourrait accomplir au niveau de notre empreinte carbone, et c’est un investissement qui créerait de bons emplois bien rémunérés.
Récemment, j’ai rencontré un électricien de ma circonscription qui avait décidé de quitter les champs de pétrole de l’Alberta pour revenir travailler dans sa ville natale. Ayant décidé que l’avenir était dans l’énergie propre, et pas dans le pétrole, il a lancé une entreprise d’installation de panneaux solaires. Il se tirait très bien d’affaire grâce à la popularité croissante des installations solaires domestiques. Cependant, m’a-t-il fait remarquer, le Canada est loin derrière les États-Unis dans ce domaine parce qu’il y a peu, voire pas du tout, de programmes pour inciter les propriétaires de maisons et d’entreprises de tout le pays à faire le changement. L’installation de 20 panneaux solaires sur un toit coûte cher. Il m’a prié instamment de plaider à Ottawa la cause de mesures incitatives importantes pour que l’industrie prenne toute sa place dans tout le pays. Il m’a fait valoir que le secteur pétrolier compte des centaines d’électriciens et d’autres gens de métier comme lui qui ne demanderaient pas mieux que de revenir travailler chez eux, pour peu qu’ils y trouvent de l’emploi, et qu’ils ne tarderaient pas à le faire si nous nous investissions à fond dans ces technologies renouvelables.
Bien des gens ne voient pas à quel point les technologies renouvelables sont aujourd’hui peu coûteuses. L’énergie solaire et l’énergie éolienne sont aujourd’hui en concurrence directe avec les autres sources d’énergie, et sont, bien souvent, les sources d’énergie les moins chères. L’Arabie saoudite, le pays où le pétrole est le moins cher au monde, a déplacé toute sa nouvelle production d’énergie vers le solaire. Les pays qui adopteront ces technologies tôt seront les grands gagnants économiques dans le futur monde de l’énergie.
Il y a quelques années, j'ai assisté à des réunions ministérielles sur l'énergie propre à San Francisco, et le ministre allemand y a prononcé un discours enflammé sur l’adoption des énergies propres. Il a précisé que cette transition coûtait cher à l'Allemagne, puisque les Allemands avaient adopté ces nouvelles technologies au moment où elles coûtaient cher, mais grâce à leurs investissements dans des sociétés d'énergie renouvelable, ils occupent maintenant une place de choix sur l’échiquier mondial à cet égard, et ils en récoltent maintenant des bénéfices économiques bien supérieurs à leurs investissements, puisqu'ils vendent leurs produits et leur expertise partout dans le monde.
La Chine fait la même chose. Les conservateurs poussent souvent les hauts cris et disent que le Canada devrait abandonner les mesures de lutte contre les changements climatiques puisque la Chine produit plus de pollution que nous. Pendant ce temps, la Chine se tourne résolument vers les énergies renouvelables, et tourne le dos au charbon. C'est clairement l'un des leaders mondiaux dans le domaine des technologies solaires, et les Chinois ont ouvertement annoncé qu’ils mèneront le secteur des véhicules électriques avant longtemps. Le Canada pourrait et devrait faire tout ce qu'il peut pour se tailler une place sur le marché mondial des technologies propres et de l'énergie renouvelable. Je sais que le gouvernement a pris des mesures provisoires à cet égard, mais nous avons besoin d'investissements importants. Encore une fois, on ne peut qu’imaginer les bienfaits qu’aurait un investissement de 4,5 milliards de dollars dans l'infrastructure des véhicules électriques partout au Canada.
J'ai déjà entendu un expert en énergie dire que c'est l'efficacité énergétique qui constitue le meilleur nouveau combustible, et qui permettrait de sauver la planète. L'efficacité est le meilleur nouveau combustible. Comme je l'ai dit plus tôt, le Canada est l'un des pays qui gaspille le plus au monde par habitant. Nous pourrions réaliser la plupart de nos objectifs climatiques et créer des milliers d'emplois grâce à l'efficacité énergétique.
Je vais parler encore une fois du programme écoÉNERGIE Rénovation. Ce programme a été offert entre 2007 et 2012. Comme il a d’abord été imaginé par un gouvernement libéral antérieur, mais qu’il a ensuite été offert par le gouvernement conservateur tout au long de cette période, je reconnais aux deux partis le mérite d’une si bonne idée. Ce programme a permis d’offrir des incitatifs importants aux propriétaires de partout au pays pour qu'ils rénovent et améliorent leur maison de manière à la rendre plus éconergétique. Ce fut un succès retentissant.
Pendant la durée du programme, le gouvernement fédéral a octroyé des subventions de 934 millions de dollars à 640 000 ménages. C'est presque un milliard de dollars, un véritable investissement. Qu'a obtenu le Canada en retour? Les participants au programme ont dépensé quatre milliards de dollars en plus de la remise, de sorte que l'investissement a presque permis de quintupler ce montant. Les participants ont économisé en moyenne 20 % sur leurs factures de services publics après leurs rénovations, ce qui représente une réduction de trois tonnes d'émissions de carbone par ménage par année. Il s'agit d'une réduction de 340 millions de dollars en factures de services publics pour ceux qui y ont participé, et le programme a aussi permis de créer des milliers de bons emplois.
Quand je demande aux gens de l’Association canadienne des constructeurs d'habitations de ma circonscription ou ici à Ottawa ce que nous pouvons faire pour aider leur secteur, ils me disent qu’il faut rétablir le programme écoÉNERGIE Rénovation. J’ai déposé un projet de loi d’initiative parlementaire dans ce but, dans l’espoir que le gouvernement libéral allait remettre le programme sur pied, mais il a refilé cette responsabilité aux provinces dans le cadre pancanadien, et rares sont celles qui l’ont rétabli. Nous avons laissé une occasion extraordinaire nous échapper. Nous devons remettre ce programme sur les rails dans le cadre d’une toute nouvelle vision en matière d’énergie propre pour notre pays.
Nous sommes à un moment charnière en ce qui concerne la production d’énergie propre. Selon les organisations Ceres et Bloomberg New Energy Finance, les États-Unis dépenseront 12 milliards de milliards de dollars en énergie renouvelable au cours des 25 prochaines années, une occasion à saisir. Les pays qui prendront la tête seront ceux qui auront été les premiers à développer les technologies, à réfléchir et à acquérir l’expérience et qui utiliseront leurs connaissances pour se tailler une place sur le marché mondial des solutions énergétiques propres.
Je pars pour l’Argentine cet après midi en compagnie du pour la réunion du G20 sur l’énergie. Cette année, les transitions énergétiques seront au coeur des discussions. J’ai très hâte d’entendre ce que les experts et les dirigeants de partout dans le monde ont à dire sur la transition vers l’énergie propre et je suis impatient de savoir ce qu’ils pensent de la direction que suit actuellement le Canada à cet égard et comment ils voient l’avenir.
La transition est à nos portes, que nous le voulions ou pas. Elle arrive à la vitesse d’un train de marchandises. Saisissons l’occasion et emboîtons le pas. Assurons-nous que nos travailleurs ont de bons emplois spécialisés partout au pays. Les emplois dans l’infrastructure d’énergie renouvelable dans les domaines de la soudure, de l’électricité, de la menuiserie et de la métallurgie sont les mêmes que ceux qui existent déjà dans le secteur pétrolier. Ce sont de bons emplois qui permettent de subvenir aux besoins d’une famille. Nous devons nous assurer que ces emplois seront créés afin que notre économie continue de prospérer durant cette transition.
L’avenir du secteur énergétique du Canada pourrait être radieux, mais nous devons agir maintenant si nous ne voulons pas rester sur les lignes de côté.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec mon collègue d’.
Je suis très heureux de débattre aujourd’hui à la Chambre de la motion de mon collègue de .
Je suis heureux que l’on considère le Canada comme étant un chef de file mondial en matière de changements climatiques. Je suis d’accord, il l’est vraiment. Cependant, la motion néglige plusieurs points. Tout d’abord, on n’y reconnaît pas les mesures que le gouvernement a prises pour protéger autant l’économie que l’environnement en développant une économie axée sur l’énergie propre. Notre gouvernement est profondément convaincu qu’une économie forte et un environnement sain vont de pair. La motion du NPD ignore totalement les investissements historiques que le gouvernement a faits dans ses budgets successifs pour protéger tout particulièrement l’environnement, les côtes, les cours d’eau et la faune du Canada. Elle ne mentionne pas non plus le dépôt de mesures législatives gouvernementales comme les projets de loi , , et , qui renforceraient notre capacité de protéger l’environnement et de faire croître l’économie de façon durable.
[Français]
Aujourd'hui, je voudrais souligner le marché global pour les technologies propres ainsi que les énormes opportunités qui bénéficient déjà aux Canadiens. Le marché est évalué dans les billions de dollars avec une demande qui augmente rapidement.
[Traduction]
Je connais ce domaine à fond, car j’ai occupé pendant presque 20 ans les fonctions de président-directeur général et de cadre supérieur dans le secteur des technologies propres et des énergies renouvelables. L’industrie des technologies propres ouvre d’importants débouchés aux entreprises canadiennes de tous les secteurs de l’économie. Le gouvernement a donc choisi d'investir tout particulièrement dans les technologies propres afin de promouvoir une croissance économique durable et de relever les principaux défis environnementaux.
Le gouvernement reconnaît également que les technologies propres produiront d’excellents emplois bien rémunérés pour les Canadiens. Voilà pourquoi le Canada a la possibilité d'être un véritable chef de file mondial dans ce domaine, de manière à créer de bons emplois bien rémunérés pour les Canadiens tout en atteignant nos objectifs de lutte contre les changements climatiques et de protection de l’environnement.
[Français]
Les technologies propres sont centrales à une économie durable, une économie à faible émission de carbone et compétitive sur le plan mondial du futur, qui fournira des emplois et des opportunités de qualité supérieure pour notre classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie.
[Traduction]
Par définition, les technologies propres sont novatrices. Le gouvernement comprend que l’innovation est au cœur même de la prospérité économique. Il a donc élaboré un plan pour l'innovation et les compétences qui fera du Canada un chef de file mondial de l’innovation.
À l’heure actuelle, le domaine des technologies propres emploie plus de 170 000 Canadiens. En outre, nous vendons pour plus de 26 milliards de dollars en biens et services. De ces 26 milliards de dollars, nous exportons environ pour 8 milliards de dollars en biens et services.
De toute évidence, il y a un fort appétit pour l’innovation canadienne, mais nous n’avons fait qu’effleurer la surface et il y a beaucoup plus de place pour la croissance. C’est pourquoi le gouvernement a prévu plus de 2,3 milliards de dollars pour les technologies propres dans le budget de 2017. Précisons qu'il s’agit du plus important investissement public jamais fait par le Canada dans ce domaine. Avant d’effectuer cet investissement historique, nous avons travaillé en étroite collaboration avec l’industrie pour élaborer une stratégie globale qui permettra d’accélérer le développement de ce secteur.
[Français]
Cet investissement de 2,3 milliards de dollars va soutenir les étapes clés, la recherche, le développement, la démonstration et l'adoption de technologies propres ainsi que l'intensification de nos entreprises.
[Traduction]
Nous savons que l’accès au financement stimule la croissance des entreprises et leur procure les capitaux dont elles ont besoin pour embaucher de nouveaux employés, développer des produits et promouvoir leurs ventes au pays et à l’étranger; c’est pourquoi que nous avons mis de côté 1,4 milliard de dollars de fonds neufs à l’intention des fournisseurs de technologies propres. Cela s’ajoute à l’investissement de 21,9 milliards de dollars dans l’infrastructure verte, qui favorisera la création d’emplois et positionnera le Canada au sein de l’économie à faibles émissions de carbone du futur.
Nous avons également alloué 400 millions de dollars pour recapitaliser Technologies du développement durable Canada. Ce fonds aide les entreprises canadiennes à acquérir une expertise de calibre mondial dans des domaines du génie, de la conception, de la commercialisation et de la gestion des technologies propres. À ce jour, le fonds a investi 989 millions de dollars dans 381 entreprises canadiennes et financé des projets aux quatre coins du pays. Ce financement a permis à ces entreprises de mettre au point et faire la démonstration de nouvelles technologies propres qui favorisent le développement durable, notamment celles qui s’intéressent aux enjeux environnementaux, comme les changements climatiques, la qualité de l’air, la salubrité de l’eau et des sols.
Il y a également la Banque de développement du Canada, qui s’est engagée à investir 700 millions de dollars pour aider les producteurs de technologie propre à prendre de l’expansion et à se tailler une place sur les marchés mondiaux. Je suis heureux d’annoncer que depuis la mi-janvier, quatre investissements d’une valeur de 40 millions de dollars ont été débloqués. Dans le cadre de notre participation à Mission Innovation, le gouvernement du Canada, en collaboration avec la communauté internationale, doublera l’investissement fédéral dans la recherche et le développement dans le domaine de l’énergie propre sur une période de cinq ans.
[Français]
Ce sont des investissements significatifs et substantiels, et nous allons pousser pour obtenir des résultats forts. Le gouvernement va surveiller attentivement les résultats de ces investissements en ce qui concerne la croissance économique, les emplois et l'environnement.
[Traduction]
Le nouveau carrefour de croissance propre créé au sein d’Innovation Canada permettra au gouvernement du Canada de rationaliser les services à la clientèle, d’améliorer la coordination des programmes fédéraux, de rendre possibles le suivi et l’établissement de rapports sur les résultats en matière de technologies propres dans l’ensemble du gouvernement et de jumeler les intervenants aux marchés internationaux. Le carrefour de croissance propre est le point de convergence du gouvernement pour tous les projets gouvernementaux soutenant les technologies propres. Depuis sa création à la mi-janvier, le carrefour a fourni des services à plus de 450 entreprises. Ce centre à guichet unique est une grande innovation pour le gouvernement et l’industrie est d’avis qu’il s’agit d’un grand pas en avant.
L’indice mondial Cleantech Innovation de 2017, qui répertorie les endroits où les entreprises ont le plus de chance de se développer au cours des 10 prochaines années, a classé le Canada au quatrième rang, comparativement au septième en 2014. De plus, en janvier dernier, le groupe Cleantech a publié une liste Global Cleantech des 100 entreprises de technologie propre les plus susceptibles d’avoir un impact important sur le marché au cours des cinq à dix prochaines années.
Sous le gouvernement Harper, la part du Canada du marché mondial des technologies propres a diminué de moitié. En partenariat avec l’industrie des technologies propres, nous avons réussi à renverser la vapeur. Cette année, 13 entreprises canadiennes se classaient parmi les 100 entreprises de la liste, du jamais vu. Toutes les compagnies gagnantes sont des clientes du Service des délégués commerciaux du Canada et sept parmi les 13 sont des clientes d’Exportation et développement Canada.
[Français]
Nous savons que cela n'est qu'un exemple des entreprises innovantes de technologies propres qui font un travail incroyable chaque jour partout au pays afin de créer de la croissance économique et de résoudre nos défis environnementaux les plus urgents.
[Traduction]
À Montréal, par exemple, GHGSat a mis au point une technologie pour surveiller les émissions de gaz effet de serre à l’aide de satellites. L’entreprise a lancé son premier satellite en 2016. Dans ma province, la Colombie-Britannique, Carbon Engineering est en train de développer un procédé pour convertir le dioxyde de carbone de l’atmosphère en un combustible propre. Je pourrais donner d’autres exemples, parler des fantastiques entreprises novatrices du secteur des technologies propres qui œuvrent à la grandeur du pays dans un grand nombre de secteurs et d’industries de l’économie canadienne.
[Français]
Afin d'assurer leur succès constant, nous allons continuer à collaborer avec toutes les parties intéressées et administrations partout au Canada pour remplir nos engagements climatiques et pour amener les technologies propres innovantes et compétitives sur le marché.
[Traduction]
Nous avons tissé de solides liens internationaux qui permettent de promouvoir la technologie canadienne comme solution aux enjeux mondiaux et d’attirer des investissements du secteur privé. Le gouvernement se concentre sur la mise à l’échelle de nos grandes réussites canadiennes en matière de technologies propres et, ce faisant, aide à résoudre les défis environnementaux les plus pressants du monde.
Le gouvernement du Canada demeurera un important partenaire des producteurs de technologies propres. Il tire une grande fierté de l’innovation dont font preuve les entrepreneurs et les entrepreneuses œuvrant dans cette sphère d’activité et en est fortement impressionné; nous continuerons de les appuyer, eux et leur travail, et grâce à leur réussite, d’assurer la richesse économique future des Canadiens tout en protégeant l’environnement pour les générations à venir.
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Madame la Présidente, depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement a clairement indiqué que l’économie et l’environnement peuvent et doivent aller de pair. Il s’agit d’un point de vue que ni le NPD fédéral ni le Parti conservateur ne comprennent. L’inaction du Parti conservateur dans le dossier des changements climatiques et son incapacité à construire ne serait-ce qu’un mètre de pipeline pour acheminer les ressources du Canada vers de nouveaux marchés le montrent bien. Je dois préciser que je parle du NPD fédéral, et non pas du NPD de l’Alberta.
Le NPD fédéral continue de ne pas reconnaître que la mise en valeur des ressources a été et sera toujours un élément important de l'économie canadienne dans un avenir prévisible. Le NPD fédéral ne comprend pas que l’exploitation des ressources peut et doit aller de pair avec notre plan en vue d’atteindre les cibles de Paris et de mettre en œuvre le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques.
Il ne s’agit pas d’un exercice abstrait. Le gouvernement va de l’avant avec la politique environnementale la plus complète que notre pays ait jamais vue, tout en appuyant des projets de développement des ressources qui contribueront à l’édification du pays et qui profiteront à l’ensemble du Canada.
Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont adopté le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques et ils s'emploient à le mettre en oeuvre. Ce cadre comprend plus de 50 initiatives qui, toutes ensemble, vont nous aider à atteindre, voire à dépasser, d’ici 2030, notre cible de réduction de 30 % de nos émissions de gaz à effet de serre par rapport à celles de 2005. Nous faisons des investissements dans des entreprises porteuses d’avenir, en appuyant l’innovation, les technologies propres et les infrastructures durables.
Comme le prévoit le plan d’infrastructures dont j’ai la responsabilité, nous allons investir plus de 26 milliards de dollars dans les infrastructures vertes au cours des 10 prochaines années. De plus, nous allons investir 29 milliards de dollars dans les systèmes de transport public pour rendre nos collectivités plus vertes et plus durables. Sur les 26 milliards de dollars d’infrastructures vertes, 8 milliards serviront à financer les énergies renouvelables. Ce niveau d’investissement dans les infrastructures vertes et dans les mesures d'atténuation et d’adaptation en matière de changements climatiques est inégalé dans toute l’histoire de notre pays.
Si l’on ajoute à cela les investissements dans l’innovation et les technologies propres, on voit bien que le Canada est en train de se positionner pour devenir un chef de file mondial dans le secteur des technologies propres. Parallèlement à ces investissements, nous continuons d’apporter une aide substantielle au secteur des ressources, qui reste un moteur important de la prospérité de notre pays.
Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, nous avons dit que l’approche adoptée par le gouvernement précédent en matière de développement des ressources ne donnait pas de bons résultats. La confiance du public avait été largement entamée, les obligations constitutionnelles de consulter les peuples autochtones avaient été ignorées, et il n'y avait toujours pas de plan concret et complet de protection de l’environnement.
Le gouvernement actuel est en train de faire la preuve que le développement des ressources et la protection de l’environnement peuvent se faire en parallèle, afin d’accroître la confiance des investisseurs, de renforcer notre économie et de créer de bons emplois pour la classe moyenne, tout en protégeant l’environnement. Parce que je suis Albertain, c’est encore plus important pour moi et cela me touche encore plus. Je sais que beaucoup de travailleurs ont été touchés par la baisse du cours du pétrole. Beaucoup de mes amis et de mes proches dépendent du secteur canadien des ressources pour survivre. Chaque fois que je me rends à Fort McMurray et dans d’autres villes de la province, je me rends compte de l’importance cruciale que revêt l’acheminement de nos ressources non seulement vers les marchés traditionnels, mais aussi vers de nouveaux marchés, afin que nous dépendions moins de nos voisins du Sud pour vendre notre pétrole.
La décision que nous avons prise permettra d’assurer la construction du pipeline TMX. Entendons-nous bien: cette décision a été prise dans des circonstances tout à fait exceptionnelles.
La planification du projet se déroulait comme prévu, et nous avions fait ce qu’il fallait pour que cela continue. C’est à cause de la farouche opposition du premier ministre Horgan de la Colombie-Britannique que le gouvernement fédéral a dû prendre les mesures qu’il a prises. Les projets comme TMX permettent de créer des milliers d’emplois, pas seulement en Alberta, mais dans tout le pays.
Il est dans l’intérêt du Canada de trouver des façons plus efficaces et plus sûres d’acheminer les ressources naturelles vers les marchés. Il est dans l’intérêt du Canada d’obtenir un juste prix pour ces ressources, ce qui n’est pas toujours possible lorsqu’on n’a pour ainsi dire qu’un seul client. Il est dans l’intérêt du Canada de nouer des partenariats avec des communautés autochtones, de respecter et de reconnaître leurs droits, et de s’assurer que leurs savoirs traditionnels sont intégrés à nos décisions. Il est dans l’intérêt du Canada d’exploiter ses ressources de façon à ne pas nuire à l’environnement.
Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement est guidé par une conviction simple, mais profonde, à savoir que l’économie et l’environnement doivent aller de pair. Nous savons aussi que les bons projets, comme Trans Mountain, ne se réaliseront pas sans la confiance des Canadiens. C’est pourquoi le gouvernement a lancé le Plan de protection des océans, doté d'une enveloppe de 1,5 milliard de dollars. Ce plan, qui vise à préserver la santé et la sécurité des régions côtières et des zones marines vulnérables, est le plus important investissement que le Canada ait jamais fait pour protéger ses océans. C’est aussi pour cette raison que les Canadiens peuvent avoir l'assurance que l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain ne mettra pas en péril le magnifique littoral de la Colombie-Britannique.
Le gouvernement montre de façon tangible que la croissance de l’économie et la protection de l’environnement peuvent aller de pair. Nous appuyons les travailleurs canadiens à toutes les étapes pour que les grands projets de valorisation des ressources aillent de l’avant, tout en faisant les investissements nécessaires pour que la main-d’œuvre canadienne soit bien positionnée relativement aux technologies de l’avenir.
En résumé, nous avons fait une promesse aux Canadiens et nous la respectons.
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Madame la Présidente, cela me fait plaisir de me lever aujourd'hui pour parler d'environnement et de l'économie de l'avenir dans le cadre du débat sur notre motion d'aujourd'hui. Je vous signale que je vais partager mon temps de parole avec l'excellent député de , qui fait un excellent travail comme porte-parole en matière d'agriculture. Il a bien mentionné les risques potentiels et l'absurdité que représente l'achat par le gouvernement libéral du pipeline Trans Mountain de Kinder Morgan au coût de 4,3 milliards de dollars de l'argent des Canadiens et des Canadiennes et des gens de Drummond.
Depuis plusieurs jours, les gens de Drummond sont outrés de savoir que leur argent va servir à acheter une compagnie privée à des fins qui ne sont pas claires et à investir dans une énergie du passé plutôt que dans l'avenir. Investir dans l'avenir, c'est ce que mon collègue de propose dans la motion de l'opposition d'aujourd'hui. Il affirme qu'un chef de file mondial en environnement n'investit pas dans un pipeline; il investit dans les énergies renouvelables comme le solaire, l'éolien, l'hydroélectricité propre ou des projets plus petits.
Des études démontrent qu'en investissant 1 million de dollars dans les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, on crée 10 fois plus d'emplois qu'en les investissant dans l'énergie fossile. Alors, quand on veut une économie solide et compétitive et une société tournée vers l'avenir, il ne faut pas prendre 4,3 milliards de dollars d'argent public et les investir dans une ressource du passé. Il faut investir dans l'avenir. C'est un échec lamentable du gouvernement libéral. C'est extrêmement grave.
Notre motion mentionne qu'il faut faire une transition vers l'énergie et l'économie de demain. Partout dans le monde, les pays et les sociétés investissent de plus en plus dans les énergies renouvelables. Au Canada, malheureusement, le gouvernement libéral traîne la patte par rapport à ces investissements. Cette motion exige donc que l'on change de cap de manière urgente. Quand le NPD va prendre le pouvoir en 2019, c'est ce que nous allons faire. Nous allons changer de cap afin de nous assurer que cet argent mal dépensé sera investi plutôt dans l'économie de l'avenir.
J'aimerais profiter de l'occasion pour parler de deux jeunes dames que j'ai eu la chance de rencontrer en fin de semaine, lors d'une assemblée publique que j'ai organisée. Il s'agit de Rébecca Joyal et Méganne Joyal, deux soeurs très impliquées dans leur communauté scolaire. Elles se sont d'abord impliquées dans le programme de l'UNESCO de leur école, puis auprès d'Amnistie internationale. Elles travaillent notamment à ce qu'il y ait du compostage à leur école. Elles ont à peine 17 ans et elles ont déjà la volonté d'améliorer l'environnement qui les entoure.
Récemment, Rébecca a été élue ministre de l'Environnement du Parlement jeunesse du Québec. Cela démontre l'implication et la volonté de ces jeunes. Elles m'ont dit qu'il fallait lutter contre les changements climatiques et que c'était le défi de demain. Or le défi de demain est aussi le défi d'aujourd'hui.
D'ailleurs, je n'ai pas besoin de faire un dessin pour dire que ceux qui pensent que les changements climatiques ne sont qu'une hallucination oublient tous les phénomènes météorologiques extrêmes et accentués qui ont eu lieu au cours des dernières années.
Non seulement il y a plus de phénomènes météorologiques extrêmes, mais ils sont aussi plus graves. Auparavant, à Drummondville, on voyait des pluies torrentielles peut-être une fois aux 100 ans. Maintenant, il y en a tous les trois ou quatre ans. Cela a de graves implications pour nos infrastructures. Les sous-sols sont inondés, par exemple.
Il y a quelques années à peine, j'ai dû prêter main-forte à un centre communautaire alors que son sous-sol a été inondé en raison de pluies torrentielles. J'ai reçu des courriels de partout. Les gens venaient me dire que leur sous-sol avait été inondé et ils me demandaient de faire quelque chose. Il faut que quelque chose se passe. Effectivement, le gouvernement libéral traîne la patte dans la lutte contre les changements climatiques et ne met pas tout l'argent et tous ses efforts au bon endroit.
Encore récemment, en 2018, au printemps, des inondations dévastatrices ont eu lieu au Nouveau-Brunswick et en Colombie-Britannique, sans parler des feux de forêt au Manitoba. On se rend compte que les changements climatiques nous frappent et ont de graves conséquences.
Il faut faire un virage, mais il faut le faire d'une manière intelligente en appuyant notre économie et nos travailleurs et nos travailleuses qui oeuvrent dans des industries du passé. On ne doit pas les laisser tomber. Il faut les appuyer dans cette transition.
Les municipalités canadiennes sont très vulnérables aux risques associés aux changements climatiques, surtout aux phénomènes météorologiques extrêmes. Les inondations sont le danger naturel le plus coûteux pour ce qui est des dommages causés aux propriétés et aux infrastructures urbaines. On pourrait dire que c'est nouveau, mais ce ne l'est pas. Cela fait longtemps, malheureusement, que le gouvernement le sait.
Par ailleurs, il y a déjà eu une Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie, qui visait à lier l'environnement et l'économie. Étrange, n'est-ce pas? On entend souvent les libéraux ou les conservateurs dire que cela nuit à l'économie, et ainsi de suite, mais c'est faux. La Table nationale sur l'environnement et l'économie avait expliqué que, si on n'investissait pas dans la lutte contre les changements climatiques, il y aurait de graves conséquences qui coûteraient beaucoup plus cher dans l'avenir. On parle de milliards de dollars de plus.
On accorde actuellement 1,3 milliard de dollars par année en subventions aux énergies fossiles, malheureusement. Le gouvernement libéral avait dit qu'il les abolirait, mais il ne l'a pas encore fait. Cependant, nous allons le faire en 2019. Le gouvernement est toujours en retard par rapport à cela. Les 4,3 milliards de dollars qu'il a investis dans un pipeline, nous allons les investir dans l'économie de l'avenir et dans l'efficacité énergétique.
Je n'ai pas parlé d'efficacité énergétique, mais nous avons beaucoup d'entreprises dans Drummond qui font un excellent travail dans ce domaine. Venmar, Annexair et Aéronergie, pour ne nommer que celles-là, sont des spécialistes en efficacité énergétique qui créent des emplois locaux. Elles font aussi rouler l'économie locale et permettent aux gens de faire des économies, puisque cela leur coûte moins cher de chauffer leur maison. De plus, cela permet de lutter contre les changements climatiques.
Quel est le programme d'efficacité énergétique des libéraux pour aider les familles canadiennes? Il n'y a rien. C'est pourquoi il faut absolument adopter la motion d'aujourd'hui. Les libéraux doivent comprendre cela. Sinon, ce n'est pas grave, le NPD va prendre le pouvoir en 2019 et va faire ce qu'il faut.
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Madame la Présidente, c'est vraiment un grand honneur de pouvoir prendre part à ce débat au nom des résidants de Cowichan—Malahat—Langford, car le sujet dont nous débattons aujourd'hui fait partie des principales raisons qui m'ont amené en politique.
À mes yeux — et je crois que nombre de députés en conviendront —, les changements climatiques représentent l'enjeu le plus déterminant du XXIe siècle, étant donné les conséquences que pourront avoir non seulement les changements climatiques pour le Canada et pour le monde entier, mais aussi la façon dont l'humanité répondra à ce problème. Notre façon d'aborder cet enjeu déterminera véritablement l'avenir de la vie sur terre. Adopterons-nous un mode de vie durable? Allons-nous nous adapter en fonction des ressources dont nous disposons? Notre environnement va-t-il changer de façon considérable, au point où nous serons obligés de réduire notre train de vie de façon draconienne?
Je crois que les gestes que nous posons dès aujourd'hui et que nous poserons au cours des prochaines années et des prochaines décennies seront très révélateurs pour les générations à venir.
Je prends aussi la parole en qualité de père de trois enfants. J'ai des jumeaux qui ont près de six ans et un jeune de 18 mois. Je pense constamment au monde dont ils vont hériter. Je me rends compte que, comme député, j'occupe une position privilégiée dans la société canadienne parce que j'ai une voix en cette assemblée. Je peux parler au nom de près de 100 000 Canadiens qui vivent dans ma circonscription. C'est une position très privilégiée.
Cela me rappelle constamment la grande responsabilité que cela suppose et du temps que j'ai à la Chambre pour contribuer d'une certaine manière à placer le pays sur la voie d'un avenir viable.
Nous savons tous qu'aucune espèce sur Terre n'a eu autant d'impact sur la planète que les humains. Concrètement, nous en sommes venus à envahir la planète. Aucune partie n'est restée vierge. Pour la première fois de l'histoire de la planète, nous nous trouvons dans une position unique où nous jouons un rôle déterminant pour son avenir. Cela n'est jamais arrivé depuis que la Terre existe.
Avec un tel pouvoir vient une grande responsabilité. La situation évoque pour moi l'image d'une grenouille placée dans une marmite d'eau que l'on porte lentement à ébullition. La grenouille ne comprend pas tout à fait ce qui est en train de lui arriver. J'estime que c'est quelque peu semblable à ce que les êtres humains sont en train de vivre. Nous ne sommes peut-être pas conscients, en tout temps, des effets réels des changements climatiques. Cependant, si nous examinons ce qui s'est passé au fil des ans et des décennies, nous commencerons à voir que ces changements s'additionnent.
Il nous incombe de nous servir des pouvoirs dont nous disposons dans cette enceinte et de la capacité du gouvernement d'influencer la politique pour agir et adopter un plan d'action. Si nous ne le faisons pas, cela nous coûtera cher.
Je vais lire une citation qui renvoie à ce qu'a dit sir Nicholas Stern, un économiste:
L'incapacité de réduire les conséquences des changements climatiques pourrait nuire à l'économie mondiale autant que la Grande Dépression ou les guerres mondiales en entraînant une dévastation environnementale pouvant coûter entre 5 et 20 % du produit intérieur brut mondial annuel […]
Le gouvernement libéral aime dire que l'économie et l'environnement vont de pair. La citation que je viens de lire explique clairement l'enjeu de l'inaction. J'ai l'impression que l'économie est le partenaire subalterne dans ce scénario. Des possibilités économiques s'offrent à nous si nous empruntons la bonne voie. Toutefois, si nous ne le faisons pas, c'est l'économie qui en souffrira le plus, car elle dépend fortement de l'existence d'un environnement propre et de notre capacité à y survivre.
Ceci m'amène à mon prochain point, l'évidence dont personne ne parle, la raison de notre présence ici aujourd'hui. J'ai entendu des députés libéraux demander pourquoi nous sentions le besoin de présenter cette motion aujourd'hui. La réponse tient en deux mots: Kinder Morgan.
Malgré toutes les promesses des libéraux et toutes leurs platitudes au sujet de l'environnement, nul n'a vu dans leur plateforme électorale de 2015 la promesse de faire l'acquisition d'un pipeline de 60 ans au passé en dents de scie. On parle de 4,5 milliards de dollars, et ce n'est qu'un début. Cette somme permettra d'acquérir les infrastructures existantes, mais ne tient pas compte des milliards de dollars qui devront être dépensés pour en faire l'expansion.
Les Canadiens ont toujours des questions légitimes à savoir d'où proviendra réellement cet argent, si les fonds des régimes de pension en feront partie, et quelle société d'État sera responsable de ces infrastructures. Cette transaction tourne en dérision nos engagements en matière de lutte contre les changements climatiques, si tant est que nous avons un gouvernement résolu à respecter les objectifs de Paris.
L'examen initial du projet Trans Mountain effectué par l'Office national de l'énergie ne tenait compte des émissions de gaz à effet de serre ni en aval, ni en amont, ce qui est curieux pour un pipeline qui, selon les prévisions, devrait ajouter au moins 13 à 15 mégatonnes d'émissions par année en raison d'une exploitation accrue des sables bitumineux. On estime à 71,1 mégatonnes par année les émissions en aval du pipeline une fois que le projet d'expansion aura été réalisé.
Dans une perspective de stabilisation des températures mondiales, on peut faire une modélisation analytique de la quantité de dioxyde de carbone que l'on peut rejeter dans l’atmosphère pour atteindre l'objectif et donner à chaque pays du monde un budget carbone.
À une époque où il est largement reconnu que les changements climatiques sont bien réels et que nous en sommes la source, l’expansion d’un pipeline et de la production des sables bitumineux va à l'encontre de nos engagements. En l'occurrence, on ne peut pas marcher et mâcher de la gomme en même temps. Cela ne fonctionne pas. Par contre, je reconnais que nous allons continuer d’utiliser le pétrole aujourd’hui, demain et dans un avenir prévisible, mais j’aimerais bien qu'il y ait un plan de transition vers un plafonnement et le début d’une diminution de l’utilisation.
Les travailleurs de l'industrie des sables bitumineux de l’Alberta ont fait une très précieuse contribution à l’économie canadienne et ils continueront de la faire dans les années à venir. Cependant, dans ce dossier, il faut nouer un dialogue avec les travailleurs de l’Alberta. Je rejette les déclarations mal inspirées du Parti libéral selon lesquelles nous ne tenons pas compte des travailleurs. C’est tout le contraire. La députée d’, une fière Albertaine, est intervenue maintes fois à la Chambre pour parler des travailleurs de l’Alberta, des électriciens, des soudeurs et des gens qui ont d’importantes compétences transférables qu'ils pourraient mettre à profit dans d’autres domaines, si seulement nous avions un gouvernement national pour nous mettre sur la bonne voie.
Si on considère les émissions nationales du Canada, on constate qu’au moins 50 % viennent des hydrocarbures et des transports. Ce sont deux éléments évidents à cibler pour agir efficacement contre les changements climatiques.
Si on considère la population active, le Congrès du travail du Canada, Unifor et des organismes comme Blue Green Canada tiennent tous le même discours que le NPD à la Chambre: il y a des gens qui ont les compétences, mais il faut une stratégie nationale. Cela devient d’autant plus indispensable qu’il y a au bas mot des billions de dollars à ramasser en se positionnement maintenant. Quand on considère la tendance mondiale au XXIe siècle et le fait que tout cet argent est là, on comprend qu'il vaut se mettre sur la bonne voie. Il ne s’agit pas d’investir dans un vieux pipeline. Il ne s’agit pas d’investir dans un nouveau pipeline. Il s’agit de s'occuper des travailleurs du secteur de l’énergie, de les recycler et de repositionner le pays.
On peut examiner toutes les sources d’énergie renouvelable et les possibilités que réservent les énergies marémotrice, géothermique, solaire et éolienne. Aucune de ces énergies ne peut à elle seule répondre à nos besoins. Il faut envisager un réseau électrique décentralisé, où les énergies fonctionnent toutes ensemble. On peut penser à l’avènement des voitures électriques. Elles coûteront moins cher à acheter, moins cher à entretenir et moins cher à utiliser. Les forces du marché agiront, et les gens commenceront à se déplacer en masse.
Je conclurai en répétant ce dont nous débattons aujourd'hui grâce à notre motion. Nous voulons que le Canada soit un chef de file mondial en matière de changements climatiques. Nous voulons bâtir une économie axée sur l'énergie propre. Pour y arriver, nous devons faire les investissements proposés. Nous devons placer les travailleurs et la formation professionnelle au cœur de la transition. Fondamentalement, il ne faut pas dépenser des milliards de dollars pour un pipeline et son expansion. Cet argent aurait pu être mieux utilisé ailleurs. Je sais que beaucoup de Canadiens aujourd'hui s'attendaient à ce que les libéraux fassent les choses différemment, et je m'y attendais aussi.
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Madame la Présidente, avant de commencer, j'aimerais vous indiquer que je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Aujourd'hui, je me propose de parler du patrimoine naturel du Canada et de son importance, ainsi que des actions de notre gouvernement qui visent à protéger ce patrimoine naturel. De par l'étendue et la beauté du territoire qui nous entoure, je pense que les Canadiennes et les Canadiens sont intuitivement attachés à la nature et à sa protection, ainsi qu'à la protection de l'environnement. C'est un principe qui est dans l'ADN des Canadiennes et des Canadiens. Alors que l'été est à nos portes, ils s'apprêtent à profiter encore davantage des splendeurs de notre pays et de notre territoire.
Immanquablement, quand on observe la beauté des étendues qui s'offrent à nous d'un océan à l'autre et qu'on passe du temps dans la nature, on se dit qu'il faut toujours en faire plus pour protéger notre environnement, afin de laisser un héritage digne de ce nom aux prochaines générations.
Les Canadiens comprennent qu'un environnement propre et qu'une économie forte vont de pair, et que leur qualité de vie d'aujourd'hui et leur prospérité de demain dépendent des engagements à protéger notre patrimoine naturel et à conserver l'environnement pour les générations futures. C'est pour cette raison que le gouvernement a fait d'importants investissements pour protéger la qualité de l'air, de l'eau et des aires naturelles du Canada au profit de nos enfants et de nos petits-enfants, et pour nous assurer une économie propre parmi les meilleures au monde.
[Traduction]
Pour lutter contre les changements climatiques, le gouvernement a déjà alloué 5,7 milliards de dollars sur 12 ans pour appuyer la mise en œuvre du Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques. Le plan, élaboré en collaboration avec les provinces et les territoires et en consultation avec les peuples autochtones, permettra de créer un environnement sain pour les générations futures tout en appuyant une économie forte et propre, en favorisant l'innovation et en créant de bons emplois bien rémunérés pour la classe moyenne.
Le cadre appuie l'objectif du Canada de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 30 % par rapport au niveau de 2005 d'ici 2030, tout en tenant compte de la nécessité de s'adapter et d'accroître la résilience aux changements climatiques. Il s'appuie sur les mesures provinciales et territoriales visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et détermine comment les gouvernements, les entreprises et la société civile peuvent saisir les nombreuses possibilités économiques offertes par l'économie mondiale axée sur la croissance propre.
Comme première étape du cadre, le budget de 2016 prévoyait près de 2,9 milliards de dollars sur cinq ans pour contrer les effets des changements climatiques et réduire la pollution atmosphérique. En novembre 2016, le gouvernement a également lancé le Plan national de protection des océans de 1,5 milliard de dollars pour améliorer la sécurité maritime et la navigation responsable, protéger les milieux marins du Canada et offrir de nouveaux débouchés aux communautés autochtones et aux collectivités côtières.
[Français]
Dans le budget de 2017, le gouvernement a créé un fonds sur ses investissements d'envergure historique dans l'infrastructure verte et le transport en commun, et proposé de nouvelles mesures à l'appui du Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques. Ces mesures comprennent l'engagement de stimuler la croissance du secteur canadien des technologies propres grâce aux mesures suivantes: offrir le financement dont les entreprises novatrices ont besoin pour prendre de l'expansion; appuyer la recherche, le développement, la démonstration et l'adoption de technologies propres; et renforcer la collaboration et établir de nouvelles façons de mesurer le succès.
Ce nouveau financement alimente la croissance des entreprises. Il procure le capital nécessaire pour embaucher de nouveaux employés, développer des produits et soutenir les ventes au pays et sur la scène internationale.
Le budget de 2017 a accru le soutien financier accordé au secteur canadien des technologies propres en mettant à la disposition des entreprises prometteuses un financement accru sous forme de participation aux entreprises, de fonds de roulement et de fonds destinés aux projets.
Un nouveau financement de 1,4 milliard de dollars est offert par l'intermédiaire de la Banque de développement du Canada, la BDC, et d'Exportation et développement Canada, afin d'appuyer la croissance et l'expansion des entreprises canadiennes de technologies propres.
[Traduction]
Le budget de 2018 a proposé de plus amples investissements pour favoriser la croissance d'une économie saine et durable. Pour faire en sorte que nos enfants et petits-enfants puissent continuer à parcourir nos majestueuses forêts et à se baigner dans nos magnifiques lacs, rivières et ruisseaux, le Canada s'est engagé à conserver au moins 17 % de ses terres et de ses eaux intérieures d'ici 2020 par le truchement de réseaux de zones protégées et d'autres mesures de conservation. Tant les aires protégées que les zones conservées permettront d'assurer des habitats plus sains pour les espèces à risque et d'améliorer la biodiversité.
À cette fin, le budget de 2018 a proposé un investissement historique de plus de 1,3 milliard de dollars sur cinq ans, un des investissements les plus importants dans la conservation de la nature dans l'histoire du Canada. Cet investissement permettrait au gouvernement fédéral de faire une contribution de 500 millions de dollars pour créer un nouveau fonds pour la nature de 1 milliard de dollars en partenariat avec les sociétés, les organisations sans but lucratif, les provinces, les territoires et d'autres partenaires.
Grâce à cette collaboration, le fonds pour la nature permettrait de préserver des terres privées, de soutenir les efforts de protection des espèces des provinces et des territoires, et de renforcer la capacité des peuples autochtones de conserver les terres et les espèces pour nous et les générations futures. Le gouvernement investit aussi 1 milliard de dollars sur cinq ans pour établir de meilleures règles pour l'examen de projets majeurs qui protégeront notre environnement, nos poissons et nos cours d'eau et qui favoriseront la création d'emplois et de débouchés économiques, en plus de contribuer à rétablir la confiance de la population. C'est un exemple de cas où nous avons honoré la promesse que nous avions faite de protéger l'environnement, de rétablir la confiance du public dans l'évaluation environnementale et les processus réglementaires et d'assurer la prévisibilité des processus pour les entreprises.
[Français]
Le budget de 2018 a proposé encore plus de nouveaux investissements afin de stimuler la croissance d'une économie propre et durable. Nous faisons avancer les efforts visant à mieux protéger, conserver et rétablir les espèces marines menacées au Canada au moyen d'un financement de 167,4 millions de dollars sur cinq ans. Ce montant comprend le financement de travaux de recherche qui vont nous aider à mieux comprendre les facteurs qui touchent la santé des espèces de baleines menacées, par exemple, de même que les mesures que nous pouvons prendre maintenant pour réagir aux menaces causées par les activités humaines.
Ces investissements sont bons pour l'environnement et bons pour l'économie. Les baleines sont essentielles à la santé des écosystèmes marins et constituent un volet important de l'écotourisme dans les régions côtières du Pacifique, de l'Atlantique et, évidemment, dans l'estuaire du Saint-Laurent.
En vue de protéger la population et les communautés, nous devons également améliorer les réseaux de collecte de données et de surveillance des changements dans les conditions météorologiques, climatiques, atmosphériques et de l'eau et de la glace.
[Traduction]
Le budget de 2018 propose d'améliorer les services météorologiques et les services relatifs à l'eau du Canada grâce à un investissement de 120 millions de dollars sur cinq ans pour aider à protéger les gens et les collectivités contre les effets dévastateurs des phénomènes météorologiques extrêmes. Ces phénomènes, comme les feux de forêt et les inondations dont nous avons malheureusement été témoins ces derniers temps, peuvent avoir et ont déjà un effet dévastateur sur les gens, les collectivités et l'économie.
Le gouvernement est fier de proposer comme autre mesure de prolonger la déduction accélérée existante pour la production des énergies propres et l'utilisation d'équipement éconergétique pour les biens acquis avant 2025. Cette proposition représente une prolongation de cinq ans, puisque la déduction accélérée existante devait prendre fin en 2020. Le report de l'impôt associé à cette mesure devrait procurer aux entreprises un avantage d'environ 123 millions de dollars sur cinq ans. Le renouvellement de ce soutien augmentera le revenu après impôt d'environ 900 entreprises et pourra nous aider à atteindre l'objectif commun de favoriser l'investissement dans la production d'énergie propre et de promouvoir l'utilisation de matériel éconergétique.
[Français]
Contrairement à ce que pourraient croire le parti de l'opposition, le gouvernement fait des investissements qui sont importants, comme ceux que je viens de mentionner, afin d'assurer une économie saine, durable et à faibles émissions de carbone — une économie qui génère de la croissance et des emplois au profit de tous, tout en conservant notre patrimoine naturel pour les générations futures.
Il est question d'offrir un avenir meilleur aux générations futures et, pour cela, il a toujours été clair et de l'avis de notre gouvernement qu'il faut protéger l'environnement et faire croître l'économie en même temps et de façon responsable.
:
Monsieur le Président, je remercie le député de pour sa motion importante et opportune d'aujourd'hui et pour son engagement continu à protéger l'environnement et à faire avancer le Canada vers un avenir énergétique propre. C'est un engagement que le gouvernement partage.
Il n'est donc pas surprenant que j'aie le sentiment d'être d'accord avec une grande partie de la motion. Je conviens qu'être un chef de file mondial en matière de climat et créer une économie de l'énergie propre signifie investir dans des sources d'énergie renouvelable propre. Je suis d'accord pour dire que nous devons placer les travailleurs au coeur de cette équation et qu'ils ne devraient pas avoir à choisir entre un bon emploi et un environnement sain.
C'est exactement ce que notre gouvernement dit et fait depuis son arrivée au pouvoir. En fait, nous sommes partis d'une prémisse très claire, à savoir que ce siècle serait celui de la croissance propre et que le Canada doit être parmi les chefs de file. Nous avons dit dès le départ que l'environnement et l'économie doivent aller de pair. Ce n'est pas un slogan vide de sens. Il part d'une vérité fondamentale, soit que nous ne pouvons plus parler d'une économie prospère sans tenir compte de l'environnement.
Il est tout aussi évident que la protection de l'environnement grâce aux nouvelles sources d'énergie, aux technologies propres et à l'innovation est le moteur de l'économie pour les décennies à venir. Les deux sont symbiotiques et se renforcent mutuellement, et ne sont pas en contradiction.
C'est pourquoi notre gouvernement s'est résolument engagé dans la voie de l'économie de croissance propre en ratifiant l'Accord de Paris; en fixant un prix pour le carbone; en faisant des investissements générationnels dans les technologies propres et l'infrastructure verte, y compris un réseau national de stations de recharge et de ravitaillement; en accélérant l'élimination progressive du charbon; en créant une norme de carburant propre; en réglementant les émissions de méthane; en faisant des investissements sans précédent dans les sciences fondamentales; en ouvrant, pour la première fois, les zones extracôtières du Canada aux énergies renouvelables marines, comme l'énergie des vagues et l'énergie éolienne marine; en élaborant un plan de protection des océans de 1,5 milliard de dollars; et, de concert avec nos collègues provinciaux et territoriaux, en élaborant un plan national de lutte contre les changements climatiques et d'investissement dans la croissance propre. Tout compte fait, notre gouvernement investit 8 milliards de dollars dans des projets d'énergie propre et des technologies renouvelables.
Nous faisons tout cela non seulement parce que c'est la bonne chose à faire, mais aussi parce que c'est la chose intelligente à faire. Nous savons que des possibilités incroyables s'offrent aux pays qui mettent au point les technologies et favorisent l'innovation en vue d'un avenir plus durable.
Bloomberg New Energy Finance s'attend à ce que plus de 5 billions de dollars soient investis dans de nouvelles capacités d'énergie renouvelable d'ici 2030. Le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, un fier Canadien, qualifie la croissance propre de possibilité économique de 30 billions de dollars. C'est là que réside l'avenir économique du Canada. C'est ce que l'avenir de la planète exige.
Notre gouvernement est déterminé à saisir ces occasions en investissant aujourd'hui dans les domaines de l'invention et de la créativité.
Nous savons aussi que, puisque les changements climatiques constituent un problème planétaire, il faut agir à l'échelle mondiale. C'est pourquoi nous sommes fiers d'avoir rejoint Mission Innovation comme l'un de ses membres fondateurs. Comme les députés le savent, Mission Innovation est une initiative mondiale, composée de 22 pays et de l'Union européenne, qui vise à accélérer la révolution de l'énergie propre. Le Canada s'est engagé à doubler le financement de la recherche et du développement dans le domaine de l'énergie propre, qui passera de 387 à 775 millions de dollars d'ici 2020.
L'un des aspects les plus intéressants de Mission Innovation est l'implication du secteur privé. La Breakthrough Energy Coalition, dirigée par Bill Gates, Richard Branson et d'autres entrepreneurs de premier plan, investit dans des entreprises en démarrage afin de promouvoir une énergie plus propre, d'améliorer l'environnement et de réduire les émissions de gaz à effet de serre. En engageant le dynamisme et en mobilisant l'énergie du secteur privé, Mission Innovation rendra possible l'utilisation de technologies de pointe à grande échelle, révolutionnera nos systèmes énergétiques, créera des emplois hautement spécialisés et bien rémunérés et entraînera des changements dans tous les secteurs de notre économie.
C'est ce que les Canadiens attendent de leur gouvernement. Ils veulent que nous nous concentrions sur l'énergie propre et les technologies propres. Nous le savons parce que nous leur avons posé la question dans le cadre de la plus grande consultation sur l'avenir énergétique de l'histoire de notre pays.
Sous la direction du , Génération Énergie a invité les Canadiens à imaginer leur avenir énergétique ainsi que celui de leurs enfants et petits-enfants, et les mesures qui devraient être prises dès maintenant. Les Canadiens ont réagi d'une façon sans précédent, et les chiffres sont révélateurs: plus de 380 000 participants, 31 000 visites sur les médias sociaux et 63 séances de consultation dans toutes les régions du pays. Plus de 650 personnes ont aussi participé à un forum Génération Énergie de deux jours à Winnipeg l'automne dernier. Ce forum a réuni, souvent pour la première fois, des producteurs et fournisseurs d'énergie, des experts internationaux, des dirigeants autochtones, des organisations environnementales, des consommateurs et tous les ordres de gouvernement.
Il en est ressorti une vision inspirante de la façon dont les Canadiens voient leur avenir énergétique. Ils nous ont dit qu'ils voulaient une économie prospère et à faibles émissions de carbone.
Ils veulent que nous soyons un chef de file dans le domaine des technologies propres. Ils veulent un système énergétique abordable et fiable, un système qui offre des chances égales aux Canadiens sans nuire à l'environnement. Ils veulent que les peuples autochtones soient au coeur de la prise de décision et bénéficient de ces merveilleux débouchés.
Les Canadiens recherchent des villes intelligentes, dotées de systèmes énergétiques intégrés, d'une efficacité énergétique accrue et de moyens de transport à faibles émissions de carbone. Ils veulent que les collectivités rurales et éloignées aient de meilleures options que le diésel pour produire de l'électricité et chauffer leurs maisons.
En fait, IceGrid, un organisme de ma circonscription, St. John's-Est, a récemment participé à un événement d'Infrastructure Canada à Toronto et a gagné un prix pour sa proposition de projets appuyés par des énergies renouvelables dans des collectivités isolées. Je suis vraiment intéressé de voir comment ce projet avance.
D'après Génération Énergie, il est également clair que les Canadiens comprennent que même si l'objectif est une économie à faibles émissions de carbone, et qu'il nous reste du travail à faire à ce chapitre, nous devons nous préparer pour l'avenir tout en vivant dans le présent en fournissant une énergie sur laquelle les gens peuvent compter, une énergie qui peut allumer les lumières lorsqu'ils actionnent l'interrupteur. Cela signifie qu'il faut continuer d'appuyer nos ressources pétrolières et gazières alors même que nous développons des solutions de rechange, y compris les énergies solaire, éolienne et marémotrice.
C'est ici que je diverge de la motion dont nous sommes saisis. Elle ne reconnaît pas le lien entre le fait de fournir au monde le pétrole et le gaz dont il a besoin et l'utilisation des revenus tirés de ces ressources pour investir dans l'énergie propre et les technologies propres. Pour parvenir à un avenir à faibles émissions de carbone, nous devons investir et, pour investir, nous avons besoin de ressources et de revenus, des revenus qui peuvent provenir de nos ressources énergétiques traditionnelles.
Par conséquent, même si le gouvernement partage les objectifs du député, nous ne sommes pas d'accord sur la voie à suivre. Nous continuerons d'investir dans les technologies propres, l'efficacité énergétique, l'énergie renouvelable et l'infrastructure verte, les secteurs de croissance d'aujourd'hui et de demain, et nous tirerons parti des sources d'énergie classiques du Canada. Nous améliorerons leur rendement environnemental et nous réduirons leur empreinte écologique en continuant d'investir dans des énergies plus propres. C'est la voie responsable de l'avenir. C'est la voie que nous suivons. C'est la voie qui nous mènera à un avenir énergétique propre, ce que je sais que le député souhaite.
Il est important de se rendre compte que l'économie mondiale actuelle utilise près de 100 millions de barils de pétrole par jour, et que le pétrole doit provenir de régions du monde où les normes environnementales sont élevées et où l'empreinte carbone du développement global du pétrole et du gaz est faible. Un exemple serait l'industrie du forage en mer de Terre-Neuve-et-Labrador, qui est l'une des plus faibles productrices de dioxyde de carbone par baril dans le monde. Il est important de reconnaître qu'en plus des dommages causés par le carbone du pétrole et du gaz, il y a aussi les droits de la personne et d'autres répercussions de l'exploitation pétrolière et gazière sur l'économie mondiale.
Le Canada est un chef de file dans ce domaine. Nous nous assurons d'avoir une croissance qui fonctionne pour tout le monde et qui aide à financer les hôpitaux, les écoles et les programmes sociaux dont jouissent les Canadiens. Le niveau de vie élevé dont nous jouissons est financé en grande partie par nos ressources traditionnelles. La part de marché du Canada dans ce secteur en déclin devrait être maintenue.
Comme le ministre aime le dire, nous voulons que le dernier baril de pétrole qui sort du sol et qui est vendu sur le marché mondial soit un baril canadien qui coûte le moins cher à l'environnement et le moins cher sur le plan social pour notre planète. Je sais que c'est un sujet de préoccupation. Tous les partis à la Chambre ne s'entendent pas sur ce point.
C'est une motion intéressante en ce sens que les trois domaines mettent vraiment en évidence les différences entre les trois partis.
Dans la première partie de la motion, il est question d'investir dans les « sources d’énergie propre et renouvelable ». Selon moi, les députés seront généralement d'accord; c'est ce que nous pourrons constater pendant le débat. De plus, les députés s'entendront généralement pour dire qu'ils sont favorables à ce « qu'on place les travailleurs et la formation professionnelle au cœur de la transition vers une économie axée sur l'énergie propre ».
Là où les députés ne s'entendront sans doute pas, c'est sur l'idée qu'il faille peut-être cesser de défendre et de promouvoir l'utilisation de certaines ressources importantes du Canada, notamment celles du secteur pétrolier et gazier.
En ce qui concerne les infrastructures du secteur des combustibles fossiles, la partie c) de la motion n'empêche pas nécessairement les députés d'être favorables au projet Trans Mountain.
En effet, ce projet nous permet de réduire les conséquences négatives sur l'environnement en transportant le pétrole par oléoducs plutôt que par trains ou par camions, comme c'est le cas présentement. Nous veillerons à ce que les normes de protection les plus strictes s'appliquent au nouveau pipeline; par contre, il se peut très bien que l'ancien pipeline soit désuet et qu'il faille l'améliorer. Quoi qu'il en soit, nous préparons un avenir meilleur.
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Madame la Présidente, tout d'abord, je souhaite remercier les députés de et d', qui travaillent tant au sein du parti sur les questions environnementales.
Je partagerai mon temps de parole avec le député d'.
Pour les gens que je représente, je tiens à préciser que la motion dont nous discuterons aujourd'hui est la suivante:
Que, de l’avis de la Chambre, la notion de chef de file mondial en matière de changements climatiques et la mise en place d’une économie axée sur l’énergie propre signifient: a) qu’on investit dans des sources d’énergie propre et renouvelable, telles que l’énergie solaire, éolienne et géothermique, et dans des technologies écoénergétiques créatrices de bons emplois durables pour les travailleurs d’aujourd’hui et les générations futures; b) qu’on place les travailleurs et la formation professionnelle au cœur de la transition vers une économie axée sur l’énergie propre afin que les travailleurs n’aient pas à choisir entre un bon emploi et un environnement sain pour eux-mêmes et leur famille; c) qu’on s’abstient de dépenser des milliards de dollars en fonds publics dans l’infrastructure et la subvention des combustibles fossiles, qui sont de plus en plus dépassés, qui augmentent les émissions de gaz à effet de serre et la pollution et qui mettent à risque la santé des Canadiens ainsi que l’environnement, le littoral, les cours d’eau et la faune du Canada, de même que les emplois dans les secteurs maritime et touristique du pays.
C’est de cela que nous parlons aujourd’hui. Certains des commentaires entendus en Chambre sont démoralisants. Il y a des gens qui ne croient pas à la réalité des changements climatiques. Ils ne pensent pas que nous pouvons intervenir. Je ne suis pas du tout d’accord. On me dit que les émissions générées par le Canada sont faibles par rapport à d’autres pays. Nous ne pouvons nier notre responsabilité si nous prétendons ne pas être pires qu’un autre pays. Voilà les réalités auxquelles notre pays et notre monde sont confrontés.
Aujourd’hui, nous demandons à la Chambre que le Canada soit un chef de file en matière de climat. C’est l’occasion pour nous de montrer la voie et d’investir dans la technologie et l’industrie dont d’autres profiteront, une autre façon pour le Canada de bâtir son économie. D'ailleurs, nous savons que Ceres et Bloomberg New Energy Finance estiment que les dépenses en énergie renouvelable au cours des 25 prochaines années se chiffreront à 12 billions de dollars américains. Les pays qui prendront la tête seront ceux qui auront été les premiers à mettre au point les technologies, à réfléchir et à acquérir l’expérience et qui utiliseront leurs connaissances pour soutenir la concurrence et croître sur le marché mondial des solutions énergétiques propres.
C’est un plan pour le Canada qui m’enthousiasme beaucoup. Or, nous avons actuellement un gouvernement qui a acheté un pipeline de 65 ans, projet qui permettra de créer moins de 3 000 emplois. Il s’agira d’emplois directs à court terme qui seront créés pour la construction de ce pipeline et qui ne dureront que pendant sa construction, et moins de 100 emplois seront maintenus une fois qu’il sera construit.
Le gouvernement s’était engagé à ne plus subventionner les combustibles fossiles; c'est une autre promesse rompue. Cela aurait permis de mettre les énergies renouvelables sur un pied d’égalité avec le secteur pétrolier et gazier. Dans son rapport du printemps 2017, le vérificateur général a conclu que le gouvernement n’avait pas l’intention de mettre fin aux subventions aux combustibles fossiles.
Le 1er juin 2017, le Centre for Civic Governance du Columbia Institute a publié un bulletin selon lequel le gouvernement libéral n’a pas tenu 50 % de ses promesses en matière de changements climatiques. Toujours d’après ce bulletin, le Canada n’a pas établi de cibles scientifiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre conformes à l’Accord de Paris, n’a pas garanti de nouveaux fonds d’infrastructure n'entraînant pas les Canadiens dans un système à teneur élevée en carbone, a retardé l’élimination des subventions aux combustibles fossiles, n’a pas accordé la priorité aux projets d’énergie renouvelable communautaires et autochtones et n’a pas préparé une stratégie nationale en matière d’énergie thermique.
C’est très préoccupant pour les gens de ma circonscription, North Island—Powell River, qui sont nombreux à souhaiter une économie en pleine évolution et à nous voir progresser vers une économie respectueuse de l’environnement. Ils veulent faire partie de la stratégie. Ils savent où nous en sommes aujourd’hui. Ils savent que le pétrole et le gaz sont un volet important de l'économie du pays, mais nous devons nous pencher sur la question, adopter une approche plus équilibrée et nous diriger vers un changement plus significatif à l’avenir.
Quand je songe à certains problèmes particuliers qui se sont posés dans ma circonscription, je pense aux Dzawada'enuxw, la nation autochtone de Kingcome Inlet. Il y a plus d’un an, malheureusement, une ferme piscicole a laissé fonctionner un moteur diésel toute la nuit. Il y a eu un énorme déversement de diésel dans leur territoire. Ils m’ont raconté être allés sur place et avoir aperçu des tampons absorbants au-dessus des enclos de la ferme, sauf que rien n’était fait pour stopper l’écoulement de diésel dans les cours d’eau.
Ils ont offert de prêter main-forte. Ils étaient prêts à suivre une formation et à se faire aider pour commencer à mettre en marche certaines des choses qui étaient nécessaires. Ils ont attendu pendant des heures qu’il se passe quelque chose. Ils attendent maintenant davantage de consultation et de discussion. Voilà quelques-unes des choses importantes qui se produisent.
Dernièrement, à l’île Read et à Campbell River, il y a eu des feux de forêt, en mai. C’est dans ma circonscription et c’est quelque chose que nous voyons rarement.
Cependant, il y a beaucoup de bonnes choses qui arrivent aussi. Récemment, j’ai participé à une « fête de la fierté forestière » à Port McNeill. On y montrait le nouveau visage de la foresterie et on y racontait l’histoire de la foresterie dans la circonscription. Nous avons eu aussi un aperçu des technologies vertes et des nouvelles façons de récolter les arbres en faisant beaucoup moins de dommages et tout en préservant certains des emplois bien rémunérés qu'il y a chez nous.
Je pense au travail que fait le Collège de North Island. Présentement, il collabore avec plusieurs entreprises qui produisent de l'énergie renouvelable de la mer pour exploiter les courants de marée à Campbell River, qui comptent parmi les meilleurs du monde entier, et il étudie le potentiel énergétique des vagues dans le sud de l’île de Vancouver. Le collège travaille très fort, et son équipe aimerait bien que des investissements permettent de pousser les initiatives comme celles-là, qui soutiendront de petites localités et qui auront une incidence plus marquée sur l’environnement.
Je pense à Jack Springer et à son entreprise d’observation des baleines, Campbell River Whale Watching, qui collabore avec Green Tourism Canada à un programme de certification environnementale dans le domaine du tourisme et de l'hébergement. Jack ne pouvait pas mieux dire quand il a dit: « Nous avons décidé de faire le ménage chez nous d’abord. » À l’heure actuelle, il a versé environ 5 000 $ à la fiducie foncière de Greenways pour l’entretien de sentiers et de l’écosystème environnant. Greenways fait tellement du bon travail dans notre région, et je suis très fière de l’investissement qui se fait là-bas.
Je pense aussi à une autre petite entreprise, Small Planet Energy, qui travaille à la grandeur et à l’extérieur de la circonscription pour aider les petites entreprises et les propriétaires fonciers à se tourner davantage vers les énergies de remplacement afin de contribuer au changement que tant de Canadiens désirent. C’est une entreprise en pleine croissance parce qu'il y a énormément de gens désireux d'investir. Tellement de gens veulent voir ce genre de leadership et s’y associer au nom d’une économie plus verte. Ils veulent avoir l'assurance qu’ils investissent dans des choses qui ne nuiront pas à la Terre, pour le bien futur de leurs enfants.
Nous sommes ici aujourd’hui, à la Chambre, pour demander au gouvernement de suivre l’exemple d'innombrables citoyens dans tout le pays qui réclament l'écologisation de l'économie. Ils investissent eux-mêmes dans cette cause et ils veulent que le gouvernement en fasse autant.
Je viens d'une région qui a connu bien des hauts et des bas. Dans ma circonscription, l’économie est solidement axée sur les ressources dans les secteurs des pêches, de la foresterie et de l'exploitation minière. L'une des difficultés consiste à savoir reconnaître ces hauts et ces bas. Nous savons que les petites collectivités ont payé beaucoup d'impôts, mais lorsque ces cycles de prospérité et de récession surviennent, elles sont souvent laissées pour compte.
S'attaquer aux changements climatiques peut permettre de faire des investissements intelligents, de développer les petites localités et d'examiner la manière de bien les soutenir. Nous constatons des gains d'efficacité énergétique. On peut lutter contre la pollution toute en favorisant l'entrepreneuriat canadien et l'acquisition de compétences dans l'économie mondiale de l'énergie propre, dont la valeur s’exprime en billions de dollars.
Il est très important que le gouvernement adopte des mesures en ce sens, mais nous les attendons encore. On continue d'investir massivement dans les subventions au secteur pétrolier et gazier. Où sont les subventions pour les petites entreprises comme celle dont j'ai parlé plus tôt, qui prennent toutes les mesures possibles afin de sensibiliser les gens, de travailler avec les gens et de trouver la façon la plus abordable pour les gens d'envisager de recourir aux énergies de remplacement et de prendre part à ce cycle?
Nous demandons au gouvernement de jouer un rôle structurant dès maintenant pour que l'on prenne des mesures qui améliorent à la fois l'économie et les résultats environnementaux dans l'ensemble du pays. Il faut placer les travailleurs au cœur de cette stratégie. Il ne faut surtout pas oublier qu’il n’est pas nécessaire de choisir entre un bon emploi et un environnement sain pour les travailleurs, leurs proches et leurs concitoyens.
J'aime le bon travail que font certains. Je pense notamment à Iron & Earth. Il s'agit d'un organisme sans but lucratif dirigé par des travailleurs. Ce sont des travailleurs de l'énergie qui cherchent à réaliser des projets d'énergie renouvelable. Ils sont en train de mettre au point une stratégie pour montrer à quoi ressemblerait une transition juste et ils ne ménagent aucun effort en vue de fournir cette information. Il s'agit de jumeler les compétences requises et les possibilités qui se présentent, de façon que les gens puissent avancer dans ce domaine.
Il est temps que le Canada devienne un exemple à suivre dans ce dossier. J'espère que le gouvernement appuiera la motion. Cela ne s’annonce pas très bien, mais il est temps que le Canada fasse un pas en avant et que nous commencions à travailler tous ensemble pour en faire un chef de file à l'échelle mondiale et saisir cette occasion en or, cette merveilleuse occasion de jouer un rôle structurant au Canada et dans le monde entier. Il est temps que nous apportions un changement, et j'espère que nous le ferons très bientôt.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour appuyer la motion de l'opposition du NPD inscrite au nom des députés de et d'.
Il s'agit d'une motion qui établit clairement la voie à suivre pour que le Canada devienne un véritable chef de file en matière de climat. Depuis plus d'une décennie, je plaide pour une transition rapide des combustibles fossiles aux énergies renouvelables. J'ai toujours été contre l'idée d'investir davantage dans les combustibles fossiles, surtout pour des investissements qui entraîneraient une augmentation du trafic de pétroliers le long de la côte de la Colombie-Britannique.
Mon opposition à l'augmentation du trafic de pétroliers, comme beaucoup le savent, remonte à l'époque où j'ai été élu pour la première fois au conseil d'Esquimalt en 2008. J'ai assisté à ma première réunion sur la protection civile à titre de conseiller municipal, et j'ai constaté que nous n'avions aucun plan ni aucune ressource en cas de déversement d'hydrocarbures sur nos plages. J'ai présenté une motion en conseil pour m'opposer à une augmentation de la circulation des pétroliers, et cette motion a été adoptée à l'unanimité par mon conseil. Elle a plus tard été adoptée par l'union des municipalités de la Colombie-Britannique, parce que les municipalités ont compris que l'absence de plan pour faire face aux risques associés à la circulation actuelle des pétroliers signifiait que nous ne pouvions pas courir le risque de multiplier cette circulation par sept avec le pipeline Kinder Morgan.
Cette augmentation de la circulation des pétroliers constitue une menace pour l’environnement de nos côtes vierges et nos écosystèmes déjà perturbés. La menace est cependant toute particulière pour les 76 épaulards résidents du Sud. Même l’Office national de l’énergie avait admis que ces épaulards disparaîtraient probablement si le projet de Kinder Morgan allait de l’avant, quoiqu'il ait bien sûr indiqué que l’étude de cette question ne relevait pas de sa compétence.
L’augmentation de la circulation des pétroliers menace l’économie actuelle au sein de ma circonscription, qui est fondée, du côté du secteur privé, sur la pêche, tant récréative que sportive, et sur le tourisme. Personne ne vient sur l’île de Vancouver pour voir des déversements d’hydrocarbures. On y vient pour les plages vierges, le littoral, le poisson et les célèbres épaulards résidents du Sud.
Une augmentation de 700 % de la circulation des pétroliers signifie une augmentation de 700 % de la probabilité d’un déversement. Par conséquent, même si le risque actuel est assez faible, nous savons qu’un déversement se produira éventuellement. Même Kinder Morgan l’a admis dans son mémoire à l’Office national de l’énergie.
Lorsque le gouvernement dit que l'on a mis en place des mesures de calibre mondial, il est important de préciser ce qu’il entend par mesures de calibre mondial pour contrer les déversements. En 2011, en qualité de député nouvellement élu, j’ai parlé au chef de l’exploitation de la Western Canada Marine Response Corporation, qui est l’organisation à but non lucratif mise sur pied par l’industrie du pétrole et des oléoducs afin de contrer les déversements. On constate bien sûr une certaine ironie, ici, lorsque les pétrolières et les propriétaires des oléoducs sont propriétaires de l’entreprise chargée de nettoyer les déversements, mais je m’égare. Je lui ai demandé quelles étaient les normes permettant de mesurer la réussite du nettoyage d’un déversement. Il m’a répondu qu’il s’agissait du nettoyage de 10 à 15 % des hydrocarbures déversés et un délai d’intervention de six à six heures et demie au sein de ma circonscription. Je lui ai demandé si c’était parce que les données scientifiques indiquaient que c’était tout ce qui était nécessaire, ou si c’était parce qu’un nettoyage de 15 % et un délai d’intervention de six heures permettraient d’atténuer au maximum l’impact au sein de ma circonscription. Non, m’a-t-il répondu, c’était simplement le mieux qu’on pouvait faire et on en avait par conséquent fait la norme. C’est la norme pour le nettoyage des déversements de pétrole brut et non pas pour le bitume, qui coule sans flotter.
Pour ce qui est du Plan de protection des océans de 1,5 milliard de dollars vanté par les libéraux, faisons quelques calculs. Ce montant de 1,5 milliard de dollars sur 10 ans revient à 150 millions de dollars par année, que nous répartissons entre les trois océans. Disons que le Nord se fait négliger, comme d’habitude, et n’obtient qu’une part de 30 millions de dollars de ce montant. Cela laisse environ 60 millions de dollars pour chaque côte. Vraiment, 60 millions de dollars par année pour chaque côte afin d’améliorer notre capacité d’intervention en cas de déversement, alors que la circulation des pétroliers sera multipliée par sept? Bien sûr, le Plan de protection des océans n’est pas vraiment un plan. C’est davantage une liste de souhaits, dont la plupart concernent des consultations supplémentaires et le remplacement d’un équipement très désuet qui est déjà nécessaire sur les côtes.
Avant que les députés d'en face ne commencent à m’accuser d’hypocrisie ou de dureté à l’endroit des travailleurs de l’industrie pétrolière, ou encore d’être dépensier pour vouloir ces mesures, je leur dirai trois choses.
En premier lieu, des actions de chacun d’entre nous sont nécessaires afin de relever les défis des changements climatiques. Je fais moi-même tous les efforts en mon pouvoir, comme peuvent le faire tous ceux qui sont privilégiés. Je conduis une voiture électrique depuis plus de cinq ans et nous avons installé à la maison une thermopompe ainsi que des appareils à haut rendement énergétique. J’achète aussi des compensations en fixation de carbone pour les vols que j’effectue en qualité de député. L’action individuelle, bien que nécessaire, ne sera cependant jamais suffisante pour relever les défis des changements climatiques et la plupart des Canadiens manquent de ressources pour apporter des changements à leur mode de vie. Même s’ils pouvaient apporter ces changements, ceux-ci ne seraient pas suffisants sans l’action collective.
En second lieu, je n’ai jamais indiqué que cesser immédiatement l’exploitation des sables bitumineux était la solution, mais j’ai demandé un moratoire sur l’expansion de ce secteur parce que nous devons arrêter de nous précipiter dans la mauvaise direction.
En troisième lieu, la question des emplois ici ne vise pas à priver des gens de leur emploi. C’est plutôt de veiller à ce qu’ils disposent à long terme d’emplois durables et de qualité supérieure pour nourrir leur famille.
Des technologies renouvelables existent déjà. Ces technologies sont éprouvées et rentables. D’ailleurs, depuis cette année, il y a au Canada plus d’emplois au sein de l’industrie existante de l’énergie renouvelable qu’il y en a dans toute l’industrie pétrolière et gazière.
Les investissements dans l’énergie renouvelable créent des emplois dans toutes les collectivités, pas seulement dans des camps éloignés. Ce sont des emplois spécialisés, des emplois à long terme, pas des emplois en voie de disparition.
Si nous étudions le coût de ces emplois, tout devient très clair. Le secteur gazier et pétrolier crée environ un emploi à temps plein par million de dollars investi. Le secteur de l’énergie renouvelable fait beaucoup mieux. Les projets d’énergie solaire, pour ne donner que cet exemple, créent plus de six emplois par million investi. Si nous devons faire une proposition économique simple du meilleur endroit où investir pour obtenir des emplois spécialisés qui feront vivre des familles dans l’avenir, c’est dans l’énergie renouvelable qu’il faut le faire, pas dans le pétrole et le gaz.
On peut transférer dans certains secteurs de l’énergie renouvelable les compétences mêmes qui ont été utilisées pour le pétrole et le gaz. Le meilleur exemple en est la géothermie, qui sert surtout à chauffer des espaces et qui a été totalement sous-utilisée au Canada. Il s’agit du meilleur exemple, car les projets géothermiques font appel à des ingénieurs civils et à des ingénieurs en géologie. Ils ont besoin de foreurs, de tuyauteurs et de soudeurs. Ce sont exactement des compétences qui sont directement transférables à partir de l’industrie gazière et pétrolière. Ce qu’il nous faut, c’est un appui du gouvernement afin d’amorcer la transition de ces travailleurs.
Enfin, on me met souvent au défi d’indiquer comment nous paierons en réalité le coût de cette nécessaire transition. Soyons clairs. Il nous faut payer pour agir rapidement ou nous subirons des conséquences et des coûts catastrophiques en tentant de nous adapter aux changements climatiques et nous mettrons peut-être même en péril notre avenir sur cette planète.
Comment paierons-nous tout cela? Nous pourrions commencer par mettre fin aux subventions fédérales sur les combustibles fossiles, estimées à près de 3,3 milliards de dollars par an. C’est quelque chose que tant les libéraux que le NPD ont promis de faire au cours de la dernière élection, avec juste une différence de moment: ce serait immédiatement pour nous et d’ici 2025 pour les libéraux.
Il est aussi intéressant de souligner qu’un récent rapport du vérificateur général a constaté que, malgré cette promesse, celui-ci ne pouvait trouver aucun plan visant l’arrêt progressif de ces subventions, ni même de preuve que le gouvernement avait commencé à le faire.
C’est un montant de 3,3 milliards de dollars par année que nous mettons dans une vieille technologie, dans la technologie du pétrole et du gaz qui menace le climat.
En outre, j’affirme, comme je l’ai toujours fait, que nous devrions renoncer à des décisions malavisées comme le rachat de Kinder Morgan. L’achat du vieil oléoduc pour 4,5 milliards de dollars et des dépenses supplémentaires de 7 à 10 milliards pour son remplacement gaspillent jusqu’à 15 milliards de dollars lorsque nous les combinons à des subventions que nous pourrions éliminer. Cela nous doterait d’un fonds d’investissement dans l’énergie renouvelable de plus de 10 milliards de dollars au cours de la première année et d’un autre montant de 3,3 milliards de dollars au moment de la fin de ces subventions. C’est beaucoup d’argent à mettre dans un avenir d’énergie renouvelable solide et dans des emplois au sein de chaque collectivité du pays.
Le gouvernement nous dit maintenant que l’investissement dans Kinder Morgan n’est que temporaire et que l’oléoduc sera vendu une fois qu’il ne présentera plus de risques. Il n’y avait cependant pas d’acheteur du secteur privé pour l’oléoduc alors que cette garantie gouvernementale contre les retards existait déjà; il est donc difficile de savoir qui serait ce futur acheteur, à moins que les libéraux ne prévoient subir une lourde perte au nom du public. Le gouvernement ne nous a pas encore dit de façon claire comment il entend payer le gros investissement constitué tant par l’achat de Kinder Morgan que par la construction du nouvel oléoduc. On n’avait évidemment rien prévu de ce genre dans le dernier budget, alors où le gouvernement trouvera-t-il cet argent? C’est très difficile de la savoir.
Il est très facile pour certains de tenter de jeter le blâme sur le gouvernement de M. Horgan pour les retards; c’est facile en théorie, mais plus difficile dans la pratique. Aucun permis demandé en Colombie-Britannique n’a été refusé et il est raisonnable de se présenter devant les tribunaux afin de protéger la compétence provinciale, puisque la Cour suprême de la Colombie-Britannique a jugé dans l’affaire Northern Gateway que la province devait faire elle-même sa propre évaluation environnementale de cet oléoduc. Comment aurait-ce pu être le cas s’il n’y avait pas de compétence provinciale?
Nous aurons de durs choix à faire. Nous pouvons continuer à investir dans les combustibles fossiles et continuer à subir les effets de plus en plus nocifs des changements climatiques qui menacent tous nos emplois et nos familles, ou nous pouvons choisir la voie d’une économie à faibles émissions de carbone, une économie qui crée de bons emplois durables soutenant les familles dans toutes les provinces et les collectivités, une économie qui permet d’éviter la catastrophe imminente qui arrivera si l'on manque les cibles de réduction des gaz à effet de serre que nous avons établies dans l'Accord de Paris et si la température augmente de plus de deux degrés.
Je lance un appel pour que nous choisissions la voie la plus progressiste.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de , ce qui se produira évidemment après la période des questions.
Ce n'est pas tous les jours que nous avons le privilège de voir notre politique si bien résumée et défendue dans une motion présentée par un député de l'opposition. J'aimerais remercier le député pour sa motion et aussi pour sa participation au comité de l'environnement et du développement durable. C'est un nouveau membre. Nous apprécions beaucoup sa contribution au comité.
Nous agissons déjà. Nous faisons des investissements qui donnent aux Canadiens les compétences et les technologies nécessaires pour transformer leur vie et leur économie en vue d'un avenir plus vert, plus propre et plus prospère qui profite à tous.
Nous soutenons la transition vers une économie plus propre en fixant un prix sur la pollution par le carbone et en mettant fin aux subventions contre-productives et obsolètes sur les combustibles fossiles. C'est ce dont j'aimerais parler plus particulièrement dans mon discours d'aujourd'hui. Cette initiative est déjà bien engagée.
En juin 2016, le gouvernement, de concert avec les États-Unis et le Mexique, s'est engagé à éliminer progressivement les subventions inefficaces pour les combustibles fossiles d'ici 2025 et a demandé aux autres membres du G20 de faire de même. Nous faisons preuve de leadership pour faire de cet objectif une réalité pour le Canada et nos partenaires.
Au cours des dernières années, le Canada a fait d'importants progrès en introduisant des mesures visant à éliminer progressivement un certain nombre de préférences fiscales qui soutiennent la production de combustibles fossiles par l'extraction de pétrole, de gaz et de charbon. Cela comprend l'élimination progressive de la déduction pour amortissement accéléré pour les biens corporels dans les projets d'exploitation des sables bitumineux. C'était dans le budget de 2007, et la mise en œuvre a été achevée en 2015.
Cela comprend aussi la réduction des taux de déduction des dépenses en immobilisations incorporelles dans les projets d'exploitation des sables bitumineux afin de les aligner sur les taux du pétrole et du gaz classiques. C'était dans le budget de 2011, et la mise en œuvre a été achevée en 2016.
Cela comprend l'élimination progressive du crédit d'impôt à l'investissement de la région de l'Atlantique pour les investissements dans les secteurs pétrolier, gazier et minier. C'était dans le budget de 2012 et cela a été mis en oeuvre et terminé l'an dernier, en 2017.
Cela comprend l'élimination progressive de la déduction pour amortissement accéléré pour les biens corporels dans les mines, y compris les mines de charbon. C'était dans le budget de 2013, et la mise en œuvre doit être achevée d'ici 2021.
Cela comprend l'abaissement du taux de déduction pour les frais d'aménagement minier incorporels de préproduction, y compris pour les mines de charbon, afin de l'aligner sur les taux du secteur pétrolier et gazier. C'était dans le budget de 2013, et la mise en œuvre doit être achevée en 2018.
Cela comprend les mesures prises par le gouvernement actuel pour permettre que la déduction temporaire pour amortissement accéléré pour le gaz naturel liquéfié dans les installations de GNL expire, comme prévu, à la fin de 2024.
Cela comprend la décision prise dans le cadre du budget de 2017 de rationaliser le traitement fiscal des dépenses afférentes aux activités de forage d'exploration pétrolière et gazière couronnées de succès. La décision devrait être mise en oeuvre d'ici 2021.
Cela comprend la mesure prévue dans le budget de 2017 pour éliminer progressivement les avantages fiscaux qui permettent aux petites sociétés pétrolières et gazières de reclassifier certaines dépenses de développement comme des frais d'exploration qui reçoivent un meilleur traitement. La mesure devrait être mise en oeuvre d'ici 2020.
Il est important de ne pas oublier que ces mesures entreront en vigueur progressivement afin d'éviter de perturber l'industrie des combustibles fossiles tout en appuyant les objectifs environnementaux généraux du Canada. Parallèlement, le gouvernement évalue des mesures non fiscales afin de déterminer si certaines pourraient être considérées comme des subventions inefficaces aux combustibles fossiles dans le contexte du respect de ses engagements envers le G20. Bien qu'il n'existe aucune définition largement acceptée, l'idée générale est que les subventions aux combustibles fossiles peuvent aller au-delà des dispositions fiscales directes et englober des choses comme le contrôle des prix, les subventions en espèces et les avantages fiscaux.
Des fonctionnaires d'Environnement et Changement climatique Canada dirigent un examen interministériel des mesures fédérales non fiscales. Le gouvernement donnera suite à toutes les conclusions afin de remplir son engagement auprès du G20 à éliminer graduellement les subventions inefficaces aux combustibles fossiles d'ici 2025.
À l'instar des Canadiens, nous savons que la pollution n'est pas gratuite. Ses coûts se traduisent par les sécheresses, les inondations, le smog et les feux de forêt, ainsi que par ses effets sur l'eau, la nourriture et l'air que nous respirons. C'est notre santé et notre avenir qui paient le prix de la pollution. Les coûts financiers sont également très réels. Il est prévu que les changements climatiques, à eux seuls, coûteront 5 milliards de dollars à l'économie d'ici 2020.