:
Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui au sujet des modifications législatives apportées par le projet de loi .
Pour comprendre ce projet de loi, il faut comprendre les valeurs de notre gouvernement. En effet, il représente bien ce que nous faisons depuis le premier jour de notre mandat. Depuis le premier jour, notre gouvernement est résolument du côté des travailleurs canadiens. Nous avons réalisé des investissements dans les Canadiens et dans l'économie qui ont aidé, au cours des trois dernières années, à créer plus de 1 million d'emplois un peu partout au pays. Nous aidons un plus grand nombre de travailleurs à accéder à de la formation axée sur les compétences afin d'obtenir et de conserver ces emplois.
De plus, face à l'incertitude mondiale, nous avons négocié de nouveaux accords commerciaux qui permettront désormais aux travailleurs et aux entreprises du pays d'accéder aux deux tiers de l'économie mondiale. Cela représente des milliards de clients un peu partout dans le monde. Lorsque les États-Unis ont injustement imposé des tarifs sur l'acier et l'aluminium canadiens, nous nous sommes portés à la défense des travailleurs. Nous avons refusé de fermer les yeux ou d'adopter une approche de laisser-faire comme les députés conservateurs le suggéraient. En fin de compte, force est de constater que notre plan a fonctionné. Nous sommes parvenus à l'élimination des tarifs, et nous l'avons fait en songeant aux travailleurs et aux intérêts du Canada.
C'était une victoire pour les travailleurs et pour le pays, mais nous savons que nous ne sommes pas encore complètement sortis du bois. Malgré tout ce que nous avons fait pour favoriser le succès des travailleurs canadiens, des forces mondiales qui échappent à notre contrôle peuvent continuer de menacer cette croissance. Nous devons donc rester très vigilants. Nous avons la responsabilité de nous assurer que les pratiques commerciales n'ont pas une incidence négative sur le marché canadien en minant notre industrie de l'acier et en mettant à risque des milliers de bons emplois pour la classe moyenne. C'est ce qui est au cœur de ce projet de loi, qui prend appui sur nos efforts antérieurs et étoffe la détermination de notre gouvernement pour ce qui est de protéger les travailleurs du pays et leurs emplois contre de tels risques éventuels.
[Traduction]
Nous n’en sommes pas arrivés là par accident. Nous avons prêté une oreille attentive aux entreprises et aux travailleurs du Canada; ils disent qu’ils souhaitent avoir plus de garanties. Ils veulent que le gouvernement soit prêt à agir et qu’il soit capable de le faire rapidement en cas de distorsion des marchés. Voilà pourquoi nous prenons des mesures.
Aujourd’hui, nous sommes saisis du projet de loi qui vise à modifier le Tarif des douanes et la Loi sur le Tribunal canadien du commerce extérieur. Cette mesure supprimerait, plus précisément, le moratoire de deux ans sur l’imposition de mesures de sauvegarde si jamais les mesures de sauvegarde temporaires étaient jugées injustifiées.
Un gouvernement prend des mesures de sauvegarde pour restreindre temporairement l’importation d’un produit afin de protéger une industrie nationale en particulier. Aux termes de la mesure proposée, le Canada pourrait réagir avec promptitude et efficacité chaque fois qu’une augmentation soudaine des importations aurait nui ou risquerait de nuire aux producteurs ou aux travailleurs canadiens.
Je tiens à ajouter que ces modifications se veulent temporaires. Le gouvernement propose qu’elles demeurent en vigueur jusqu’en juin 2021 seulement. Pour ce faire, d’autres modifications devront être apportées à la Loi sur le Tribunal canadien du commerce extérieur. Elles sont énoncées dans ce projet de loi.
Je tiens à donner aux députés l’assurance que les conditions d’application des mesures de sauvegarde demeureraient inchangées. Il y a encore des conditions à remplir avant la mise en place de toute mesure de sauvegarde. Cette loi nous permettrait simplement d’évaluer ces normes plus rapidement et d’agir en conséquence.
[Français]
Je crois que tous les honorables députés peuvent s'entendre pour dire que, lorsqu'il s'agit de commerce international, on vit à une époque intéressante et très changeante. Les normes relatives au commerce mondial et au libre-échange évoluent parfois très rapidement et souvent de manière assez imprévisible. On ne peut rien tenir pour acquis.
C'est pourquoi notre gouvernement a déployé autant d'efforts pour tenter de protéger les travailleurs canadiens et de s'assurer que les entreprises du pays peuvent se prêter à une concurrence marquée par des règles de jeu équitables. En effet, lorsque les choses ne sont pas justes et que le marché est faussé, les emplois canadiens sont menacés.
Comme l'a affirmé le , le Canada est depuis toujours un pays commerçant, mais on ne peut pas laisser cette solide tradition d'ouverture menacer les entreprises canadiennes ou leur nuire. Dans le cas de l'industrie de l'acier, on ne permettra pas que le Canada serve de porte d'entrée clandestine aux autres marchés.
Le Canada dispose déjà d'un des régimes d'application de la loi les plus stricts dans le monde pour lutter contre cette pratique, avec 77 mesures de recours commercial en place pour les importations d'acier et d'aluminium à elles seules. L'an dernier, nous avons renforcé encore plus l'application de la loi de manière à empêcher les exportateurs étrangers d'éviter les droits tarifaires.
Notre cadre d'application est entre autres composé du système de recours commerciaux du Canada, qui contribue à préserver un climat de commerce équitable et ouvert pour nos producteurs. Il protège les entreprises canadiennes contre les effets des marchandises étrangères qui ont été subventionnées injustement ou qui sont vendues au Canada à des prix artificiellement bas. À l'heure actuelle, nous imposons des recours commerciaux sur 13 produits de l'acier en provenance de 25 pays.
[Traduction]
Dans le budget de 2017, le gouvernement est allé encore plus loin pour renforcer et moderniser le mécanisme de recours commerciaux. En avril 2018, nous avons augmenté le financement destiné à l’Agence des services frontaliers du Canada et à Affaires mondiales Canada pour que les règles commerciales continuent de bénéficier aux Canadiens. Nous avons donc redoublé d’efforts pour prévenir les pratiques de transbordement et de détournement de cargaisons étrangères d’acier et d’aluminium à des prix injustes vers le marché nord-américain. Le nouveau financement a commencé à être versé immédiatement et totalise plus de 30 millions de dollars sur cinq ans. Par la suite, il sera de 6,8 millions de dollars par année. Ce financement a permis d'embaucher plus de 40 nouveaux agents pour traiter les plaintes liées au commerce, notamment à l’acier et à l’aluminium. Il a aussi permis de recueillir des données plus pointues sur les importations afin de mieux suivre les tendances commerciales et de mieux protéger nos entreprises et nos travailleurs contre les pratiques commerciales déloyales.
Parallèlement, le gouvernement a fait des investissements ciblés et ponctuels pour soutenir le secteur canadien de l’acier et de l’aluminium. Cela comprend un investissement de deux milliards de dollars pour défendre et protéger les intérêts des secteurs canadiens de l’acier, de l’aluminium et de la fabrication et de leurs travailleurs. Ces investissements aideront les entreprises à se tailler une place sur de nouveaux marchés, à accroître leur efficacité opérationnelle et environnementale ou à faire l’acquisition de nouvelles technologies ou de nouveaux équipements.
Nous savons pertinemment que des mesures énergiques et décisives donnent de bons résultats, parce que nous en avons eu la preuve. Comme je l’ai dit tout à l’heure, quand les États-Unis ont imposé des droits de douane sur l’acier et l’aluminium canadiens, nous nous sommes portés à la défense de nos travailleurs de l’acier et de l’aluminium ainsi que des entreprises et des collectivités dont l’économie repose sur ces entreprises. Nous avons imposé des contre-mesures d'une valeur équivalente afin de forcer les Américains à supprimer tous les droits de douane qu'ils avaient imposés. Le Canada est resté ferme et n’a pas reculé. Comme les députés le savent, nous étions très fiers d’annoncer, le 17 mai, la suppression, dès la semaine suivante, des droits de douane et des contre-mesures.
Par conséquent, il ne devrait y avoir aucun doute dans l’esprit des députés ici présents que le gouvernement a protégé et continuera de protéger les travailleurs canadiens de l’acier et de l’aluminium, ainsi que l’ensemble des Canadiens.
[Français]
En effet, leur succès est mérité.
Malgré l'incertitude mondiale, les Canadiens ont créé plus de 1 million d'emplois depuis l'automne 2015. L'an dernier, la hausse de l'emploi était entièrement attribuable à des postes à temps plein. Le taux de chômage et le taux de pauvreté se trouvent à leur niveau le plus bas en plus de 40 ans, et les salaires augmentent plus vite que les prix.
Qui plus est, les gains d'emplois sont répartis très largement entre des groupes qui sont souvent sous-représentés sur le marché du travail, comme les nouveaux arrivants, les mères seules, les Autochtones vivant hors réserve, les jeunes et les personnes sans diplôme d'études secondaires. Il s'agit du genre de progrès qui améliore très concrètement la vie des Canadiens d'un bout à l'autre du pays.
Toutefois, les revirements des tendances mondiales ne sont pas la seule menace pour les emplois canadiens. Les nouvelles technologies présentent à la fois des obstacles et des possibilités pour les Canadiens qui cherchent à se bâtir une carrière. Alors, nous réalisons des investissements et nous adoptons des politiques qui aident les travailleurs à connaître du succès dans l'économie de l'avenir. En aidant un plus grand nombre de personnes à acquérir de nouvelles compétences dès aujourd'hui, nous réunissons les conditions nécessaires à une prospérité à long terme dans tous les secteurs de l'économie, particulièrement pour les travailleurs canadiens. Cela s'inscrit justement dans l'esprit du projet de loi qui est devant la Chambre en ce moment.
La nature du travail change partout dans le monde, et le Canada ne fait pas exception. D'ailleurs, l'Organisation de coopération et de développement économiques, l'OCDE, estime qu'un emploi sur dix au Canada est exposé à un risque élevé d'automatisation. Cela veut dire que plusieurs travailleurs et travailleuses pourraient devoir changer d'emploi plusieurs fois au cours des années qu'ils ou elles passeront sur le marché du travail. Plusieurs autres auront besoin de développer de nouvelles compétences pour pouvoir tout simplement garder leur emploi dans un environnement professionnel qui change sans cesse.
La bonne nouvelle, c'est que dans le budget de 2019, nous offrons une aide véritable aux travailleurs, tant à ceux et celles d'aujourd'hui qu'à ceux et celles de demain, en proposant la nouvelle Allocation canadienne pour la formation.
[Traduction]
L’Allocation canadienne pour la formation sera une option souple qui donnera aux Canadiens le temps et l’argent nécessaires pour suivre une formation, améliorer leurs compétences et se bâtir une carrière solide et durable, et ce, de plusieurs façons.
Premièrement, le budget de 2019 propose un nouveau crédit non imposable pour aider les Canadiens à se payer un cours ou un programme de formation. Grâce à ce nouveau crédit canadien pour la formation, les travailleurs admissibles de 25 à 64 ans accumuleront un solde créditeur de 250 $ par année, jusqu'à un maximum à vie de 5 000 $.
Deuxièmement, la nouvelle prestation de soutien à la formation de l’assurance-emploi offrirait jusqu’à quatre semaines de soutien du revenu aux travailleurs prenant congé pour suivre un cours de formation. Elle remplacerait les gains habituels pour que les travailleurs n’aient pas à s’inquiéter de prendre congé pour améliorer leurs compétences.
[Français]
Troisièmement, en plus de ces deux éléments, le gouvernement propose de consulter les provinces et les territoires au sujet des modifications aux lois du travail, pour veiller à ce que les travailleuses et les travailleurs puissent s’absenter du travail et suivre une formation sans risquer de perdre leur emploi. Cela permettrait de protéger le droit des travailleurs et des travailleuses de prendre congé pour suivre une formation et améliorer leurs compétences.
Avant de conclure, j’aimerais rappeler que le projet de loi s’inscrit très bien dans ce que je conçois comme étant les trois grands piliers de l’action gouvernementale.
En 2015, lors de notre arrivée au pouvoir, l’économie canadienne tournait au ralenti. Le Canada était d’ailleurs en récession technique. Ce pour quoi les Canadiens nous ont élus et ce que nous avons mis en œuvre depuis ces trois années où nous sommes au pouvoir reposent, à mon avis, sur trois grands piliers en matière d’économie.
Ce sont trois piliers qui ont servi à relancer la croissance au Canada. Je les définirai comme suit: d’abord, il y a eu des investissements majeurs en infrastructures, pour veiller à ce que les personnes et les biens puissent se déplacer au pays de manière efficace, à ce qu’on puisse en même temps réduire nos émissions de gaz à effet de serre, s’occuper de nos systèmes de traitement des eaux usées, protéger l’environnement et avoir des infrastructures modernes et efficaces d’un bout à l’autre du pays. Il va de soi que cela stimule en même temps la croissance. On parle d’un plan très ambitieux de 180 milliards de dollars sur 12 ans.
Ensuite, le deuxième pilier était de réduire les inégalités, c’est-à-dire de redonner plus à ceux qui en ont le plus besoin et de donner plus d’air à la classe moyenne. La première chose que nous avons faite a été, par exemple, de baisser l’impôt de la classe moyenne et d’augmenter l’impôt du 1 % le mieux nanti, tout en mettant en avant l’Allocation canadienne pour enfants. Cette dernière est une politique sociale qui n'a pas sa pareille dans l’histoire récente du Canada. Elle a permis de réduire la pauvreté au pays de 20 % en l’espace de trois ans, et elle a permis de réduire davantage la pauvreté infantile.
Ce ne sont que deux mesures parmi un éventail de mesures visant la classe moyenne et les Canadiens les plus vulnérables. On peut penser, par exemple, aux aînés qui ont reçu plus avec le Supplément de revenu garanti, que nous avons bonifié de 10 % quand nous sommes arrivés au pouvoir. Cela vise à réduire les inégalités. De ce côté-ci de la Chambre, nous pensons que plus la prospérité est inclusive, plus la croissance est au rendez-vous et mieux s’en tire l’économie canadienne. Cela s’avère assez juste, puisqu’on observe que, en 2017, en matière de croissance, le Canada dominait les pays du G7. Il demeure en tête du peloton en matière de croissance.
Le deuxième pilier consiste donc à réduire les inégalités, entre autres au moyen de la fiscalité et de l’Allocation canadienne pour enfants. Je pourrais aussi parler du logement social, dont le fédéral s’est désinvesti pendant des années. Il y revient sous l’impulsion du gouvernement. Je pourrais parler de l’aide apportée aux aînés grâce à la diminution de l’âge de la retraite de 67 ans à 65 ans. Les conservateurs, eux, allaient plonger dans la pauvreté des centaines de milliers de personnes âgées. Je pourrais parler de l’Allocation canadienne pour enfants, qui donne nettement plus d’argent aux familles.
En fait, les données accessibles, qui ne proviennent pas de groupes de réflexion partisans mais de l’OCDE, démontrent qu'une famille canadienne moyenne a maintenant, en 2019, 2 000 $ de plus qu’elle en avait en 2015.
Par ailleurs, selon Statistique Canada, une institution renommée et totalement impartiale qui devrait faire la fierté de tout le monde, nous avons réussi à réduire la pauvreté de 20 % au Canada. Cela a été fait en l'espace de trois courtes années. Nous n'entendons pas nous arrêter là. Comme je le mentionnais, un des grands piliers de notre action gouvernementale et de notre action économique est la réduction des inégalités.
Le dernier pilier vise à s’assurer que le Canada demeure très compétitif. Cela est fait au moyen d'investissements en sciences, en recherche et en innovation. Le budget de 2018 comprenait les plus importants investissements en sciences de l’histoire du pays. Cela passe aussi par l’accès aux marchés internationaux, comme on l’a vu dans le cas de l'Accord de partenariat transpacifique global et progressiste et de l’Accord économique et commercial global, l'AECG, et lors de la renégociation de l’ALENA. Grâce à ce genre de mesures, nous nous assurons d’être là pour protéger nos industries contre les menaces de l'économie d'aujourd'hui, une économie interconnectée.
Je crois que le projet de loi s'inscrit très nettement dans l'ambition et dans l'action gouvernementale et qu'il est là pour favoriser la croissance et la prospérité, tout en protégeant nos industries et nos travailleurs pour s'assurer que le Canada tire son épingle du jeu.
[Traduction]
En conclusion, je tiens à réitérer l’engagement de notre gouvernement envers les travailleurs et l'industrie au Canada. Nous continuerons de suivre la situation avec grande vigilance pour déceler les distorsions des marchés mondiaux. Ne vous y trompez pas, s’il se trouve qu’une flambée des importations nuit ou risque de nuire aux travailleurs et aux producteurs canadiens, nous voudrons être en mesure de réagir.
C’est la bonne chose à faire pour les travailleurs et pour l'économie du pays. C’est pourquoi j’exhorte tous les députés à appuyer ce projet de loi pour qu’il soit adopté sans délai.
[Français]
À ce chapitre, j'aimerais remercier le NPD, le Bloc québécois et les députés indépendants qui ont voté en faveur de cette motion de voies et moyens. Les conservateurs, en revanche, devront expliquer leur position à ce sujet.
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Monsieur le Président, je dois d’abord souligner que nous célébrons aujourd’hui le 75
e anniversaire du jour J. Si je peux prendre la parole dans cette enceinte, dans notre démocratie parlementaire, c’est grâce au sacrifice des 359 Canadiens qui sont morts ce jour-là, aux 14 000 qui ont débarqué à Juno Beach et aux 25 000 qui ont participé à l’opération aux côtés de nos alliés. Je m’en voudrais de ne pas commencer ainsi mon intervention, parce que nous sommes chanceux d’avoir une démocratie qui repose là-dessus.
Le dit que ce projet de loi est à l’image des valeurs du gouvernement libéral en matière de commerce. Soit il lit un discours qu’on lui a remis, soit il ne se rend pas compte qu’il s’agit en fait d’un recul spectaculaire par rapport aux valeurs que les libéraux ont affichées pendant plusieurs années. Le secrétaire parlementaire a entendu la parler à maintes reprises de l’ordre international fondé sur des règles. Avec l’ordre commercial et l’ordre en matière de sécurité, l’ordre international fondé sur des règles a probablement été un des refrains qui revenaient le plus souvent dans la bouche de la ministre des Affaires étrangères. D’ailleurs, dans son fameux discours de juin 2018 à Washington, elle disait:
Une solution serait de renoncer à l’ordre international fondé sur des règles, renoncer à l’alliance occidentale et chercher à survivre dans un monde digne de Metternich, défini non pas par des valeurs communes, des règles mutuellement convenues et une prospérité partagée, mais plutôt par une lutte impitoyable entre de grandes puissances, gouvernées uniquement par la recherche étroite, à court terme et mercantile de l’intérêt personnel.
« [La] recherche impitoyable, à court terme et mercantile de l'intérêt personnel » devrait constituer le préambule du projet de loi . Ce projet de loi représente un abandon des règles de l'OMC en ce qui a trait au commerce international, règles à propos desquelles la ministre aimerait faire la leçon non seulement à nous, mais également aux Américains à Washington.
Je ne suis pas le seul à estimer que c'est une violation des règles de l'OMC. Comme l'a indiqué l'éminent avocat spécialisé en droit commercial Mark Warner dans un gazouillis au sujet du projet de loi , le gouvernement du Canada, qui proclame sans cesse son respect de la primauté du droit, suspend maintenant partiellement l'Accord sur les sauvegardes de l'OMC pour une période de deux ans.
Voilà qui montre que le gouvernement renonce à une approche fondée sur des règles à l'égard du commerce, et nos partenaires commerciaux ainsi que nos amis partout dans le monde le remarquent.
Les principes de realpolitik doivent s'appliquer dans le domaine du commerce international, mais le gouvernement n'en a pas tenu compte pendant ses premières années. C’est pourquoi les Canadiens devraient être choqués de voir que, dans les dernières semaines de la présente législature et sans la collaboration de l’opposition, les libéraux ont présenté une motion de voies et moyens sur le nouvel ALENA, sur les mesures de sauvegarde. En fait, ils sont en train de modifier la loi, non pas pour permettre que les mesures de sauvegarde ne soient pas assorties d’une période de suspension de deux ans après leur application, mais pour avoir la possibilité de prendre des mesures de sauvegarde permanentes. Les libéraux font cela dans les derniers jours de séance de la Chambre et ils utiliseront probablement l’attribution de temps pour faire adopter le projet de loi à toute vapeur.
Les conservateurs vont profiter de l’occasion pour essayer de proposer des façons d’atténuer les répercussions du projet de loi sur des questions auxquelles le gouvernement aurait dû penser et qu'il aurait dû soulever pour qu'elles soient débattues. Nous allons défendre les intérêts du groupe plus large d’employeurs et d’employés du secteur de fabrication de produits de l’acier, en particulier les industries de l’acier et de la construction de l’Ouest, et nous allons recommander des façons de les aider à traverser les perturbations que ce projet de loi causera.
Espérons que le gouvernement donnera suite à certaines de nos préoccupations et améliorera la situation. Espérons qu’il s’occupera des entreprises et des employés de l’Ouest canadien, du Québec et de Terre-Neuve-et Labrador qui seront touchés. Dans mes observations, je vais prendre le temps de faire cette recommandation. Nous voulons appuyer ce projet de loi et nous le ferons peut-être, mais il incombe au gouvernement, qui en a précipité l'étude au cours des derniers jours, de s’attaquer aux véritables problèmes avec lesquels les petites et moyennes entreprises seront aux prises et d’affecter une partie des deux milliards de dollars qu’il a déjà perçus en représailles tarifaires. Le gouvernement a promis que cela aiderait les petites et moyennes entreprises, mais ce n’est pas le cas.
Nous voulons un plan. Le gouvernement est passé d’une crise à l’autre en ce qui concerne le commerce, les droits de douane, l’ALENA, le canola avec la Chine et le porc avec la Chine. Il faut en finir avec les crises et doter le pays d'un plan. En tant qu’opposition efficace, c’est ce que nous proposerons.
J’ai déjà dit que cela allait à l’encontre des règles de l'OMC sur les mesures de sauvegarde, mais aussi à l’encontre de la décision rendue par le Tribunal canadien du commerce extérieur en avril, qui est la juridiction de notre pays chargée de faire respecter l'ordre fondé sur des règles. J'attire l'attention du et de la à cet égard. Le Tribunal a dit qu’il y avait eu un « dommage grave » relativement au dumping ou à l’importation de tôles lourdes et de fils en acier inoxydable. Toutefois, il est clairement indiqué que, pour les barres d’armature, les produits tubulaires pour le secteur de l’énergie, les tôles minces laminées à chaud, l’acier prépeint et les fils machine, il n’y a pas eu de dommages graves et, par conséquent, il n’est pas nécessaire de prendre des mesures de sauvegarde.
Ces termes peuvent sembler obscurs aux yeux des Canadiens, mais nos recommandations d’aujourd’hui montreront comment il est possible de respecter l’esprit des mesures de sauvegarde tout en protégeant les emplois et l’activité économique qui dépendent de ces produits de l’acier.
Je vais replacer le tout dans un contexte canadien. Les produits tubulaires énergétiques sont utilisés dans nos sables bitumineux, l’industrie énergétique de l’Ouest canadien. Il existe un certain type de plaques d’acier qui, sans importations particulières, feront augmenter le coût du pont Champlain, au Québec, de 1 milliard de dollars, mettant ainsi en péril des infrastructures publiques essentielles. Il y a aussi le projet de Muskrat Falls, à Terre-Neuve-et-Labrador. J’aimerais sortir de leur torpeur les députés libéraux des Maritimes et de l’Atlantique. Se rendent-ils compte que les énormes dépassements de coûts de ce projet risquent d’augmenter encore à moins qu’il n’y ait des exemptions géographiques ou des exemptions propres à l’acier? Le projet de LNG Canada, où le s’est fait prendre en photo lors du lancement, si je me rappelle bien, est menacé à moins que des exemptions ou des quotas régionaux précis ne soient accordés. Il y a aussi le barrage du Site C en Colombie-Britannique.
En conséquence, les emplois essentiels, le développement économique et les infrastructures publiques, comme le pont Champlain, sont tous potentiellement en péril sur le plan économique en raison de l’acier qui doit être importé.
Nous ne fabriquons pas assez de ce genre de produits, comme des barres d’armature. Nous sommes déjà au courant de la crise de l’abordabilité à Vancouver, dans la vallée du bas Fraser et à Toronto. L’industrie de la construction a besoin de barres d’armature pour la construction commerciale et résidentielle, et 40 % de ces barres dans l’Ouest canadien sont importées d’Asie, principalement de Taïwan. Cela ne se fera plus, et les producteurs, les entreprises de construction et les fabricants qui utilisent beaucoup de ces produits d’acier verront leurs prix augmenter de plus du quart. Il s’agit là de répercussions réelles.
Le gouvernement ne peut pas précipiter l’adoption de tous ces projets de loi à la fin de la législature parce qu’il a raté sa stratégie commerciale pendant quatre ans. Nous allons donc formuler des recommandations que le gouvernement devra prendre au sérieux, car des milliers d’emplois sont en jeu. Réunissons des conditions gagnantes pour les producteurs d’acier, les fabricants et les entreprises de construction en adoptant des mesures de protection intelligentes et en prévoyant des dispositions régionales, des protections régionales et des quotas.
Faisons un peu l’historique du dossier. Le gouvernement libéral est arrivé au pouvoir en sachant que les États-Unis avaient des problèmes en ce qui a trait à l’offre excédentaire et au transbordement d’acier de la Chine. En fait, l’administration Obama, en 2016, a imposé des tarifs lorsqu’elle a présenté la Trade Facilitation and Trade Enforcement Act et elle a augmenté de 500 % les droits sur l’acier de certains produits. Nous savons que le a rencontré le président Obama pour une autre séance de photos l’autre jour. Nous avons tous entendu parler de la « bromance » entre les deux hommes. Pourquoi n’ont-ils pas commencé à coordonner leurs préoccupations concernant le transbordement à ce moment-là? Nous ne le savons pas, mais ils ne l’ont pas fait. Certains députés se réveillent maintenant, et je suis heureux de le constater.
En 2017, le président des États-Unis a exprimé une préoccupation directe au sujet de l’offre excédentaire et du transbordement, et il a dit qu’il appliquerait les tarifs prévus à l’article 232 sur l’acier et l’aluminium. Comment avons-nous alors répliqué? Nous n’avons absolument rien fait. Nous le savons en raison de l’aveu d’échec du , le 30 mai 2018, lorsqu’il a discrètement instauré des règles d’étiquetage du pays d’origine pour le suivi de l’acier chinois, qui fait partie de l’enquête sur le transbordement, quelques heures avant que les droits de douane imposés en vertu de l’article 232 ne soient appliqués au Canada. Je le rappelle au député de .
Les États-Unis l’avaient demandé. En fait, le secrétaire au Commerce a reconnu que le Canada n’a pas travaillé de concert avec les États-Unis au sujet des préoccupations relatives au transbordement; en conséquence, les tarifs prévus à l’article 232 ont été appliqués.
Malgré le fait que le se soit rendu à Sault Ste. Marie et dans plusieurs autres collectivités en 2018 pour dire aux gens qu’il défendait leurs intérêts, parce qu’il avait eu une exemption d’un mois, les conservateurs qui sont allés à Washington savaient que le Canada n’avait pas agi. Il n’avait pas mis en place de mesures de contrôle, d’étiquetage du pays d’origine, de manière à prendre au sérieux les préoccupations des Américains au sujet du transbordement. Par conséquent, les tarifs ont été appliqués. Nous aurions pu éviter cela.
Je ris des amis qui disaient de l’actuel qu’il était « l'homme qui murmurait à l’oreille de Trump ». Sous la direction du , nous avons eu une relation à sens unique avec les États-Unis qui a produit de mauvais résultats, même sous Obama, car les préoccupations liées au transbordement auraient pu être soulevées sous l’administration Obama. Je rappelle aux députés qu’en juin dernier, il y a plus d’un an, j’ai posé une question au ministre à ce sujet au comité du commerce. J’ai parlé des tarifs prévus à l’article 232, de la nécessité de l’étiquetage du pays d’origine et des préoccupations quant au transbordement. Le ministre a esquivé mes questions pendant six minutes.
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Monsieur le Président, il y a un an, j’ai interrogé le ministre au sujet des retards des libéraux quant aux mesures de sauvegarde. Le compte rendu existe et je vais l’envoyer au député de Toronto et au reste du caucus libéral, parce qu’ils n'ont pas veillé au grain. Comment est-ce que je le sais? Aucun d’entre eux ne s’est présenté à la séance d’information de leur propre gouvernement sur ce projet de loi hier soir. En fait, j'ai appris qu’il y avait une séance d’information de la bouche du quand il m’a posé une question. Les libéraux n’ont pas invité l’opposition à la séance d’information. C’est ainsi qu’ils agissent depuis le début.
Le ministre a évité toutes mes questions sur les raisons pour lesquelles le Canada a attendu plus d’un an avant de prendre au sérieux les préoccupations des États-Unis au sujet des transbordements. Nous aurions pu éviter les tarifs prévus à l’article 232. Nous aurions pu tenir ce débat sur les mesures de sauvegarde il y a un an et demi, lorsque les conservateurs l’ont demandé, à un moment où nous aurions pu atténuer certaines répercussions de ces mesures.
Je vais maintenant parler de ces répercussions, car elles sont bien réelles. Elles ont une incidence sur les emplois à Winnipeg, à Sault Ste. Marie, à Hamilton, à Toronto, à l’Île-du-Prince-Édouard et de l’endroit d’où vient cet homme. Elles sont réelles parce qu’il y a des fabricants dans toutes les collectivités.
J’ai visité une grande usine, l’un des plus gros employeurs de l’Île-du-Prince-Édouard. Elle collabore avec des entreprises sidérurgiques du Québec pour présenter des soumissions et fabriquer des escaliers et des éléments de la structure de gratte-ciel à Manhattan. Je sais que, tout comme moi, le député de est fier de ces emplois. Ces emplois sont tous touchés par les mauvaises décisions des libéraux en matière de politique commerciale comme ils seront touchés par le projet de loi .
Les conservateurs veulent atténuer les répercussions. Nous voulons qu’une répartition régionale de quotas protège les fabricants canadiens de l’Ouest et des projets d’infrastructures publiques essentielles comme Muskrat Falls, le site C, GNL Canada et le pont Champlain. Nous voulons veiller à ce que le pont Champlain ne coûte pas 1 ou 2 milliards de dollars de plus à cause de ce projet de loi. Il est possible de le faire, et ce, tout en respectant les règles de l’OMC au moyen de contingents tarifaires, de quotas régionaux pour l’industrie essentielle, parce que l’Ouest canadien ne peut se procurer de l’acier de Hamilton à Sault-Ste-Marie. Ce n’est pas rentable de l’expédier là-bas. Nous ne fabriquons pas assez des barres d’armature et des autres composantes essentielles en plaques d’acier dont nous avons besoin. Ils doivent importer, alors nous leur accordons une allocation tarifaire là où elle est nécessaire, par exemple, à Terre-Neuve et au Québec. C’est ce que nous allons recommander.
Nous avons aussi des recommandations à propos des 2 milliards de dollars que les libéraux ont perçus au moyen de taxes de type tarifaire, sous forme de droits de rétorsion. Ils ont dit que les sommes ainsi perçues serviraient à alléger le fardeau des petites et moyennes entreprises touchées par les perturbations commerciales, en raison de l’article 232. Ils n’ont pas distribué l’argent. Ils ont accordé des garanties de prêts à de grands acteurs du secteur de l’acier. Nous demandons un engagement à réserver une partie de ces fonds pour aider les petites et moyennes entreprises et à tenir compte des préoccupations géographiques. S’ils le font, ils verront les conservateurs collaborer avec eux sur le projet de loi et sur l’ALENA, même si nous ne nous réjouissons pas de voir arriver ces mesures dans les dernières semaines de la législature, car nous les réclamons depuis plus d’un an.
Revenons un peu en arrière. Le président Trump n’était même pas encore entré en fonction que le se portait déjà volontaire pour renégocier l’ALENA. C’est un risque que nous n’avions pas besoin de prendre, mais une fois pris, les conservateurs ont présenté des suggestions au gouvernement. N’oublions pas que 98 % de l’accès commercial du Canada a été négocié par des gouvernements conservateurs, y compris l’ALENA et l'accord de libre-échange avec les États-Unis. Nous avons dit, mettons le secteur automobile de l’avant. Faisons du bois d’œuvre et des principaux secteurs agricoles nos priorités, parce que le représentant commercial des États-Unis, l’ambassadeur Lighthizer, et son équipe avaient déjà dressé une liste de priorités auxquelles les États-Unis voulaient s’attaquer.
Dans son discours à l'Université d'Ottawa, la ministre n'a abordé aucun des sujets dont les États-Unis voulaient parler. Les libéraux ont lancé leur fameux programme progressiste et ont discuté de questions liées à l'image de marque du . On était loin du commerce. En fait, ils n'ont pas parlé de calcul en matière de voitures et de pièces automobiles pendant six mois, et quand ils l'ont fait, nous les avons félicités. On a alors enregistré des progrès dans les renégociations de l'ALENA.
Le Mexique a pris les négociations au sérieux et a eu plus de 80 réunions avec des responsables de la Maison-Blanche. Il a conclu une entente avant le Canada. Cela devrait inquiéter les Canadiens. Tout en se drapant dans la vertu, le gouvernement a fait passer ses propres ambitions électorales avant l'intérêt national. Cela devrait inquiéter les Canadiens.
C'est la raison pour laquelle, au cours des derniers jours de la présente législature, nous étudions dans la précipitation deux des mesures législatives relatives à l'économie les plus importantes qui soient dans le cadre des motions de voies et moyens. C'est à cause de l'incompétence du gouvernement. On aurait pu complètement éviter les droits de douane imposés au titre de l'article 232 si, à l'époque du président Obama, on avait pris au sérieux les transbordements chinois. On aurait pu les éviter si on avait pris l'ALENA au sérieux et mis de l'avant le secteur automobile, toujours crucial, et inclus le bois d'oeuvre. Si on avait essayé de régler ce différend, qui n'en finit plus de finir et qui fait maintenant du tort à nos producteurs dans l'Ouest, et si on avait pris en compte l'agriculture et contesté les affirmations de l'administration qui estime que notre système de gestion de l'offre constitue une aide subventionnelle, on aurait pu les éviter. Les États-Unis dépensent plus en subventions agricoles que nous pour nos militaires. Je ne crois pas avoir entendu le gouvernement protester à ce sujet.
Les libéraux ont parlé d'un programme progressiste à un président qui, ils le savent, n'est pas très progressiste. Ils ont vraiment mal représenté nos intérêts. Ainsi, le Mexique, qui avait, au départ, une position plus fragile, a obtenu un accord avant le Canada. Nous avons dû faire des pieds et des mains pour essayer de faire partie de cet accord.
Il est arrivé la même chose avec les droits de douane. Le Mexique avait de l'avance sur le Canada. C'est pourquoi je suis content que les conservateurs aient collaboré. Nous avons informé l'ambassadeur de notre décision d'aller au Mexique. Le député de et moi-même avons été invités à une réunion de caucus, et en un jour, nous avons rencontré plus de membres du Congrès que le gouvernement en a rencontré au cours de la dernière année, et nous leur avons parlé des allégements tarifaires prévus à l'article 232.
J'ai déjà parlé de certaines mesures qui pourraient être prises en collaboration avec le gouvernement à propos du projet de loi . Pour remédier aux omissions du projet de loi, pour en atténuer les effets et pour l'améliorer, nous proposons l'amendement suivant.
Je propose, avec l'appui du député d':
Que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivant le mot « Que », de ce qui suit:
la Chambre refuse de donner deuxième lecture au projet de loi C-101, Loi modifiant le Tarif des douanes et la Loi sur le Tribunal canadien du commerce extérieur, parce qu'il:
a) ne tient pas compte des particularités régionales des besoins de l’industrie, en particulier, le fait que les fabricants canadiens ne fournissent qu’une quantité minimale de certains produits en acier à la Colombie-Britannique, au Québec et à Terre-Neuve-et-Labrador;
b) n’ajoute pas une exclusion géographique soit pour exempter la Colombie-Britannique, le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador des mesures de protection proposées ou pour attribuer une part des quotes-parts régionales à la Colombie-Britannique, au Québec et à Terre-Neuve-et-Labrador;
c) ne prévoit pas de tarifs précis ni de mesures pour compenser la perturbation des activités commerciales des fabricants d’acier;
d) ne dispose pas que les fonds recueillis au moyen des tarifs de représailles contre les États-Unis seront utilisés pour aider les petites et moyennes entreprises de fabrication et de vente d’acier et d’aluminium, qui sont touchées par l’application de ces tarifs;
e) ne prévoit pas l’exclusion de certains produits en acier qui ne sont pas fabriqués en quantités commerciales au Canada pour éviter des répercussions économiques négatives des mesures de protection sur des projets cruciaux d’infrastructures publiques, comme le pont Champlain, le barrage hydroélectrique de Muskrat Falls et le barrage du site C, et d’autres projets d’importance pour l’économie du pays, comme LNG Canada.
:
Monsieur le Président, je suis heureux d’avoir l’occasion de parler aujourd’hui du projet de loi , Loi modifiant le Tarif des douanes et la Loi sur le Tribunal canadien du commerce extérieur.
Le projet de loi vise à abroger les paragraphes 55(5) et 55(6), éliminant ainsi la période d’attente de deux ans pour l’imposition de mesures de sauvegarde provisoires. Je suis heureux de voir que le gouvernement a enfin fait ce premier pas pour protéger les producteurs et les vaillants travailleurs canadiens de l’acier.
Le NPD appuiera le projet de loi parce qu’il apporte une aide temporaire à l’industrie sidérurgique, mais le gouvernement n’aurait jamais dû laisser passer la date limite sans imposer des mesures de sauvegarde permanentes, comme le NPD le réclame depuis des années. Lorsque le a laissé passer la date limite en avril, il a mis des travailleurs et des entreprises en grand danger. Maintenant, il modifie temporairement l’échéancier par voie législative.
Cependant, je serai très clair. Le NPD tient absolument à ce que nous considérions cette mesure comme un petit pas et qu’elle doit absolument être suivie par l’imposition, à tout le moins, de mesures de protection provisoires aux cinq catégories de produits non protégés qui restent sur les sept énumérées par le Tribunal canadien du commerce extérieur, aussi connu sous le sigle de TCCE.
Ces mesures doivent aussi protéger et stabiliser l'industrie sidérurgique canadienne à long terme. Comme j’ai moi-même travaillé dans cette industrie pendant 35 ans et que je représente une collectivité où elle occupe une grande place dans l’économie, je m’intéresse personnellement à cette question, tout comme d’autres travailleurs.
Au cours des trois dernières années et demie, nous avons essayé de régler ce problème et les nombreux autres que connaît l’industrie sidérurgique à cause de l’inefficacité du caucus multipartite sur l’acier, dominé par les libéraux. L’engagement du gouvernement envers les travaux de ce comité a été, au mieux, décevant et timide.
Les mesures contenues dans le projet de loi semblent aussi bien timides. Les sauvegardes provisoires sont certes satisfaisantes, mais le NPD demande au gouvernement et au de mettre en place des mesures permanentes depuis plus d’un an. Bien entendu, cela procurerait une plus grande stabilité à cette industrie déjà ébranlée et ciblée.
Comme tant d’autres choses que fait le gouvernement, ce projet de loi, qui se veut une riposte aux droits de douane imposés par les Américains sur l’acier et l’aluminium canadiens et au problème du dumping d’acier étranger sur le marché canadien, comporte au mieux des demi-mesures.
Parlant de demi-mesures, en éliminant le délai de deux ans, ce projet de loi permettrait au gouvernement de ne mettre en place que des protections temporaires et un peu superficielles pour les catégories de produits de l’acier non protégés énumérées par le TCCE. Nous surveillerons la situation et nous nous battrons pour que le gouvernement donne suite à cela en prenant des mesures concrètes. Notre industrie sidérurgique et nos travailleurs méritent de vraies solutions pour contrer les prix d’éviction qu’offrent des importateurs d’acier de toutes les régions du monde.
Depuis des années, le NPD exhorte le gouvernement à s’attaquer au grave problème des importations d’acier bon marché qui entrent directement ou indirectement sur le marché nord-américain. Nous lui avons demandé, entre autres choses, d’accroître les ressources de l’ASFC pour lui permettre de faire enquête et de réagir à l’augmentation du dumping de produits d’acier. Le Canada ne doit pas devenir un dépotoir d’acier étranger ou une porte détournée vers le marché américain.
Il faut aussi reconnaître que, même si les États-Unis ont éliminé les droits de douane imposés aux termes de l’article 232 sur l’acier canadien, ils continuent à les imposer aux autres pays producteurs d’acier. Le Canada reste donc vulnérable à de fortes augmentations subites d’acier étranger qui transitent par notre pays vers le marché américain. C’est une position dangereuse que l’on ne devrait pas tolérer.
Toutefois, j'aimerais prendre un peu de recul et expliquer pourquoi cette question est si importante.
Les producteurs d’acier canadiens génèrent plus de 14 milliards de dollars en ventes annuelles et fournissent plus de 22 000 emplois directs et 100 000 emplois indirects. Tout cela se fait dans 19 usines réparties dans cinq provinces. La production d’acier sert de point d’ancrage à une vaste chaîne d’entreprises secondaires des secteurs de la fabrication, de la construction, de l’automobile et de nombreux autres secteurs de l’économie canadienne.
Je sais que dans la région du Grand Hamilton, l’industrie sidérurgique fournit plus de 10 000 emplois directs et environ 30 000 emplois indirects.
L’industrie sidérurgique est fortement ancrée à Sault Ste. Marie grâce à Algoma Steel et à Tenaris Algoma Tubes. À elles seules, ces deux entreprises contribuent directement à plus de 41 % du produit intérieur brut de la collectivité. Environ 30 % de la main-d'oeuvre locale travaille directement ou indirectement dans le secteur de l’acier, ce qui représente plus de 9 000 emplois.
Dans la région de Windsor-Essex, la société Atlas Tube, située à Harrow, en Ontario, emploie 220 travailleurs et exporte pour plus de 250 millions de dollars de produits chaque année. Il est intéressant de souligner que cette entreprise est la productrice d’acier de construction la plus efficace au monde.
Une autre société sidérurgique, EVRAZ, emploie plus de 1 800 travailleurs dans l’Ouest du Canada, notamment à l’usine de tuyaux de Regina.
Soulignons également que l’industrie sidérurgique canadienne est un chef de file mondial par ses normes de travail et environnementales. Nous devrions tous en être fiers.
Le dumping est une forme de prix d’éviction lorsqu’un pays exporte son produit à un prix inférieur à celui du marché, ce qui étouffe la concurrence et crée un monopole mondial. Bon nombre de ces entreprises étrangères sont en mesure d’offrir des prix plus bas précisément parce qu’elles n’appliquent pas de normes de travail et environnementales.
Depuis des années, nous demandons au gouvernement de prendre des mesures de sauvegarde contre le dumping d’acier étranger. L’Association canadienne des producteurs d’acier a demandé à maintes reprises au gouvernement d’être proactif dans la recherche de solutions au problème du dumping d’acier, qui a nui à l’ensemble de l’industrie sidérurgique. Le gouvernement s’est contenté de ne réagir — en prenant des mesures temporaires, qui plus est — qu'aux droits de douane que Donald Trump a imposés aux industries canadiennes de l’acier et de l’aluminium.
Dès la première année de cette législature ou presque, nous avons eu un avant-goût de ce qui s’en venait. Le gouvernement n’arrêtait pas de répéter qu’il savait ce qu’il faisait. Cependant, voici à quoi se résume la situation: les actions entreprises unilatéralement par le gouvernement se sont avérées un vrai gâchis. Le gouvernement a tenté de corriger ses erreurs mais, ce faisant, il les a multipliées. Aujourd’hui, nous nous retrouvons à débattre de ce projet de loi.
De toute évidence, ce n’est pas suffisant. Les libéraux auraient dû mettre en place des mesures de sauvegarde permanentes dès leur arrivée au pouvoir. Ils savaient déjà que le dumping illégal d’acier polluant au Canada était une préoccupation majeure pour notre industrie sidérurgique.
En avril, le gouvernement a décidé d’autoriser l’expiration des mesures de sauvegarde en vigueur sur les importations de cinq types de produits sidérurgiques. En raison de la législation actuelle, ces mesures de sauvegarde ne pourront être rétablies avant deux ans, indépendamment des menaces qui pèsent sur le secteur canadien de l’acier. Le projet de loi que nous étudions aujourd’hui permettrait au gouvernement de déroger à la période d’attente de deux ans et d’imposer de nouveau les mesures de sauvegarde. C’est bien, mais ce n’est pas assez.
Il est toujours intéressant de jauger la réaction aux mesures législatives du gouvernement en consultant ceux qui seront touchés.
Ken Neumann, directeur national du Syndicat des Métallos, avait ceci à dire:
Nous espérons que la mesure annoncée aujourd’hui sera adoptée rapidement au Parlement, avant le congé d’été. Entre-temps, les travailleurs et les producteurs canadiens ont besoin d’un engagement non équivoque de la part du gouvernement fédéral précisant qu’il mettra en œuvre des mesures de sauvegarde ou d’autres mesures rigoureuses pour défendre notre industrie [...] Le gouvernement doit montrer qu’il est prêt à appliquer ces mesures de sauvegarde et d’autres mesures de façon rétroactive pour protéger le secteur canadien de l’acier des hausses soudaines possibles des importations [...] Ces mesures de sauvegarde ainsi que d’autres mesures doivent être adoptées de nouveau pour stabiliser le secteur canadien de l’acier et protéger les travailleurs et les producteurs canadiens d’une augmentation subite des importations.
Pour ce qui est des hausses soudaines des importations, de nombreux producteurs canadiens étaient très préoccupés par une chose en particulier. Ils souhaitaient que les droits de douane soient levés, mais ils ne voulaient pas que, en échange, on établisse un système de quotas, qui freinerait la croissance de l'industrie sidérurgique au Canada. Le gouvernement a dit qu'il avait écouté les producteurs et qu'il n'imposerait pas de quotas. Cependant, il a prévu ce qu'il appelle des « augmentations subites » pour répondre aux inquiétudes. Le gouvernement pense que, en utilisant l'expression « augmentation subite » plutôt que le mot « quota », il peut duper les producteurs. Cependant, je pense que cette expression est tout simplement une autre façon de qualifier les quotas. Nous ne sommes pas certains de son sens.
Récemment, le Syndicat des Métallos a demandé au gouvernement d'avoir recours aux articles 53 et 55 du Tarif des douanes, qui confèrent au Cabinet fédéral le pouvoir de réagir à l'imposition de droits de douane et d'exercer des représailles à l'endroit de pays qui s'adonnent au dumping. Par exemple, le gouvernement pourrait imposer une surtaxe sur des marchandises qui sont importées dans des conditions où elles causent ou menacent de causer un dommage grave à des producteurs nationaux. Or, le gouvernement libéral a refusé de faire cela.
Dernièrement, le Syndicat des Métallos a envoyé une lettre au gouvernement dans laquelle il exprime ses réserves au sujet du nouvel accord de libre-échange nord-américain. Il y est question de ses inquiétudes par rapport à l'industrie de l'acier. On peut y lire ceci: « L'Accord Canada—États-Unis—Mexique n'aurait jamais dû être signé sans que les droits de douane sur l'acier et l'aluminium soient supprimés. Nous nous réjouissons que ces droits aient finalement été abolis, mais quelques détails quant à la manière dont ils le seront nous inquiètent, car il semble que les États-Unis pourront appliquer légalement de nouveaux droits s'il y avait une hausse des importations par rapport à la moyenne historique. » Est-il question de quotas ou d'une hausse soudaine de l'offre? « Les mesures insuffisantes de protection et de stabilisation du marché canadien de l'acier nous rendent vulnérables aux augmentations subites des importations. En plus de menacer l'industrie canadienne, ce problème nous rend vulnérables à l'imposition de nouveaux droits de douane et nuit à notre capacité de réagir. Les mesures que pourra prendre le Canada seront limitées; il pourra seulement imposer à son tour des droits sur les mêmes produits. Cela nous empêchera d'imposer, en guise de représailles, des droits de douane équivalents, mais qui s'appliquent à des produits réellement fabriqués aux États-Unis. » Je poursuis: « Selon nous, le Canada ne devrait pas ratifier l'Accord tant que les détails concernant les droits de douane ne sont pas finalisés. Nous devons nous assurer de ne pas approuver de dispositions qui permettraient d'imposer de nouveaux droits de douane ou qui correspondraient en fait à des quotas. »
Catherine Cobden, présidente de l’Association canadienne des producteurs d'acier, a aussi dit ceci, au sujet du projet de loi:
L’annonce faite aujourd'hui par [le ministre des Finances] représente une étape importante pour que le Canada puisse réagir rapidement aux changements des marchés mondiaux de l’acier causés par la surcapacité et les mesures commerciales prises par d’autres pays. Les mesures de sauvegarde sont un outil commercial important pour empêcher le détournement des importations étrangères sur le marché canadien de l’acier. Les producteurs d'acier canadiens croient que ces mesures commerciales sont toujours nécessaires dans le contexte mondial actuel.
Roger Paiva, le directeur général de Gerdau Steel, avait, quant à lui, ceci à dire: « Nous vous demandons de nous aider à convaincre le gouvernement du Canada de prolonger les sauvegardes provisoires relativement à l'acier. Celles-ci ont stabilisé le marché canadien des barres d'armature. Elles assurent des emplois à la classe moyenne dans votre circonscription et ailleurs. Elles contribuent à la croissance de l'économie tout en protégeant l'environnement. Montrez que vous êtes pour les bons emplois dans le secteur de l'acier et encouragez [le ministre des Finances] à prolonger les sauvegardes. »
Enfin, voici ce que pense Francis Miner d'lvaco, à Hawksbury:
L'Union européenne et un certain nombre d'autres autorités territoriales ont récemment mis en œuvre des mesures de sauvegarde sur les produits sidérurgiques à la suite des restrictions imposées au marché américain par les tarifs de l'article 232. En l'absence de mesures de sauvegarde, le Canada sera laissé seul et la production nationale de l'acier sera fortement exposée à des volumes importants d'acier importé à bas prix qui seront détournés dans le pays. Cela place les producteurs canadiens dans une position concurrentielle très désavantageuse et met en péril des milliers d'emplois. [...] Sans la prorogation d'une mesure de sauvegarde sur le fil machine, les conditions du marché pour les producteurs au Canada continueront de se détériorer.
Je suis entièrement d’accord avec lui au sujet du fil machine. J’ai travaillé dans ce domaine durant 35 ans. Nous le transformions en fil de la finesse d’un cheveu ou d’un diamètre de quatre centimètres. Nous l’utilisions pour fabriquer des joints sphériques ou des pièces d’automobile, comme du fil pour le volant de direction. Il servait à faire des clôtures, une foule de choses. Notre marché était prospère, mais à cause des droits de douane et des mesures de sauvegarde, il a périclité. La compétitivité d’Hamilton a pris un dur coup.
Il est clair que le secteur canadien de l’acier a encore d’énormes défis à relever. Le Canada ne peut continuer à être l’un des rares pays au monde à laisser l’acier étranger envahir ses marchés. Le gouvernement fédéral doit protéger nos producteurs et nos travailleurs.
J’ai discuté avec de nombreux travailleurs de l’acier, de partout au pays, et également dans ma propre région. Ils parlent tous du sentiment d’insécurité qui les habite. Même s’ils se réjouissent de la levée des droits de douane sur les produits canadiens de l’acier et de l’aluminium, ils sont nombreux à ne pas faire confiance au gouvernement dans ce dossier.
Quand le a visité l’usine Stelco pour annoncer la levée des droits de douane, l’un des travailleurs lui a demandé à quoi il avait dû renoncer pour réussir à les faire lever. Le premier ministre n’a pas répondu à la question. Comme nous l’avons appris dans de récents reportages, ce pourrait être beaucoup plus que ce que le gouvernement a d’abord laissé entendre.
J’ai appris que les travailleurs de Stelco, même s’ils se réjouissent de la levée des droits de douane, accueillent cette nouvelle avec une bonne dose de scepticisme. Comme beaucoup de travailleurs du pays, ils craignent que le gouvernement ne soit pas assez ferme face aux États-Unis et d’autres pays pour défendre les travailleurs et le secteur de l’acier.
Comme l’a récemment fait remarquer le président de la section locale 8782 du syndicat des Métallos à Nanticoke, on pourrait penser que le gouvernement d’Ottawa aurait intérêt à protéger les intérêts du Canada et du secteur, et aussi la sagesse de le faire, mais ce ne semble pas être le cas.
En terminant, je tiens à dire que j’ai écouté les observations du député de et que je suis d’accord avec l’idée que nous devrions tous travailler de concert dans ce dossier. Tous les partis doivent travailler ensemble. Nous avons compris que le gouvernement ne pouvait pas agir unilatéralement. Il a commis trop d’erreurs. Nous devons faire les choses correctement, c’est-à-dire protéger non seulement les entreprises canadiennes, mais aussi les travailleurs canadiens. La seule façon d’y arriver, c’est de travailler ensemble. J’invite donc tous les députés à travailler sans relâche au sein d’une seule et même équipe.
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Monsieur le Président, avant de commencer, j’aimerais me joindre à mes collègues pour dire que c’est un profond honneur et un privilège pour moi d’être ici, surtout en ce jour J, quand ceux qui nous ont précédés ont sacrifié leur vie pour protéger notre démocratie pour que nous puissions avoir ce débat important aujourd’hui. Il y a très peu de vétérans qui restent. L’un d’entre eux est le mitrailleur de queue Dick Brown, de Sault Ste. Marie, que j’ai eu l’honneur de rencontrer vendredi, avant qu’il quitte dimanche, et qui m'a parlé de son service remarquable. J’aimerais le remercier, ainsi que tous les vétérans, ceux qui sont encore vivants et ceux qui ont fait le sacrifice ultime, pour ce qu’ils ont fait.
Aujourd’hui, je vais parler des changements législatifs importants qui modifieraient le Tarif des douanes et la Loi sur le Tribunal canadien du commerce extérieur. Le but de ce projet de loi est simple. Il retirerait temporairement le moratoire de deux ans sur l’imposition de mesures de sauvegarde pour les produits qui étaient récemment visés par de telles mesures.
Avant d’aller plus loin, je précise que je vais partager mon temps de parole avec mon collègue d'.
Ce projet de loi offrirait au gouvernement la souplesse dont il a besoin pour répondre rapidement et adéquatement aux situations où une augmentation considérable des importations pourrait causer du tort aux producteurs et aux travailleurs canadiens. Ensemble, ces mesures fourniraient au gouvernement les outils dont il a besoin pour stabiliser le marché de l’acier du Canada, s’il y a lieu, afin de protéger encore plus les métallurgistes et les producteurs d’acier contre l’instabilité mondiale et les fortes hausses subites d'importations qui pourraient nuire à l’économie canadienne.
Le secteur canadien de l’acier et de l’aluminium est une partie importante de notre économie. Il fournit des milliers de bons emplois pour la classe moyenne dans des collectivités de tout le pays, y compris Sault Ste. Marie. Les députés en ont entendu l’importance. Ce secteur représente plus de 41 % du PIB de Sault Ste. Marie. Voilà pourquoi, pour ces travailleurs et ces collectivités, le gouvernement a toujours pris des mesures fortes pour protéger ces industries.
Je rappelle aux gens que dans le budget de 2016, nous avons apporté des changements pour renforcer les mesures commerciales du Canada contre le dumping d’acier. De plus, nous avons procédé à des consultations et, en 2017, nous avons apporté d’autres changements concernant les distorsions du marché, la portée, le contournement des droits et la participation des syndicats.
En 2018, nous avons consacré encore plus d’argent à combattre le dumping de l’acier, et ça a fonctionné. Nous consacrons plus d’argent pour nos frontières. Nous avons des agents spécialisés qui travaillent pour l’Agence des services frontaliers du Canada. Ce sont des spécialistes judiciaires qui peuvent combattre et arrêter le dumping. Nous avons apporté des changements qui ont créé un des régimes commerciaux les plus forts au monde.
Au cours d’une de nos réunions, au comité du commerce, au comité de l’industrie ou au caucus multipartite de l’acier, j’ai demandé à un représentant de l’Association canadienne des producteurs d’acier, ce qui serait arrivé si nous n’avions pas mis en place ces mesures, compte tenu des droits de douane imposés au titre de l’article 232. Il a répondu que le secteur sidérurgique aurait tout simplement été anéanti.
Je me réjouis que dès le début, à peine quelques mois après que nous avons été élus, nous ayons protégé les métallurgistes. Nous avons renforcé notre position en restant fermes et en ne reculant pas. Je suis fier de dire que l'annonce faite par le Canada et les États-Unis le 17 mai concernant l'élimination des droits de douane et des contre-mesures deux jours plus tard, a été l’aboutissement d’un énorme travail échelonné sur plusieurs années. Je songe notamment à l’année précédente, quand nous avons annoncé des représailles commerciales équivalentes qui visaient non seulement l’acier et l’aluminium, mais aussi plusieurs autres produits.
Je suis allé à Washington récemment avec le comité du commerce. Nous avons adopté l'approche d’Équipe Canada. Nous étions accompagnés de conservateurs, de néo-démocrates et de libéraux. Nous avons rencontré de nombreuses personnes et nous pouvions voir par leur langage corporel à quel point cela les affectait. Nous avions accepté le nouvel ALENA en principe, mais nous n’allions pas le signer tant que ces droits de douane ne seraient pas levés. Notre approche s'est révélée très efficace. Quand les Américains ont annoncé l'imposition de droits de douane, nous avons notamment déclaré que nous allions imposer pendant 200 jours des mesures de protection provisoires visant l’acier afin de protéger le secteur sidérurgique, de laisser le marché se stabiliser et de le protéger contre les afflux d’acier étranger au Canada.
Le 26 avril 2019, après que le Tribunal canadien du commerce extérieur eut conclu que des protections définitives s’imposaient pour la tôle d’acier et le fil d’acier inoxydable, le gouvernement a annoncé son intention de mettre en place des mesures de protection visant ces produits.
Nous avons travaillé très fort et continuons de le faire pour que nos industries de l’acier et de l’aluminium réussissent encore mieux, parce qu’elles créent de bons emplois, bien rémunérés, pour la classe moyenne, nous avons veillé à ce que le Canada ait un système solide pour combattre les pratiques commerciales déloyales. Par conséquent, nous avons mis en place un système de recours commerciaul très important auquel les producteurs canadiens peuvent recourir si des pratiques commerciales déloyales en importation leur causent du tort. Ce système permet aux producteurs canadiens de demander que des droits soient imposés aux marchandises faisant l'objet d'un dumping ou de l'octroi de subventions, qui sont vendues sur le marché canadien.
Je répète que, depuis 2016, le gouvernement a pris de nombreuses mesures pour moderniser et renforcer le système canadien de recours commercial pour veiller à ce que les entreprises canadiennes puissent rivaliser avec les exportateurs étrangers sur un pied d’égalité. Les mesures prises ont fait suite à des consultations publiques. Le gouvernement a mis en œuvre un train de mesures, dont j’ai parlé, pour renforcer le système de recours commercial. Cette approche s'est révélé extrêmement efficace.
Le gouvernement a apporté des changements législatifs et réglementaires pour améliorer les mesures de recours commercial visant à contrer le contournement des droits, à mieux tenir compte des distorsions de marché et de prix et à permettre aux syndicats de participer aux procédures de recours commercial. En fait, le président de Tenaris et les métallurgistes d’Evraz sont venus témoigner. L'approche était si efficace que nous avons gagné. Je remercie les Métallurgistes unis de leur participation dans cette affaire en particulier.
Nous avons parlé aujourd’hui de l’importance des industries de l’acier et de l’aluminium. Les marchés des États-Unis et du Canada sont très étroitement liés, et c’est parfait ainsi. Nous fabriquons des deux côtés de la frontière des produits de l’acier et de l’aluminium qui sont intégrés aux chaînes d’approvisionnement en aval dans les secteurs de l’automobile, de la fabrication et de l’énergie. C’est pourquoi nous continuons de chercher des façons de diversifier nos activités vers de nouveaux marchés.
L’an dernier, le gouvernement a lancé la stratégie de diversification des exportations, qui a pour objectif ambitieux d’accroître les exportations du Canada à l’étranger de 50 % d’ici 2025. Nous investirons plus de 1 milliard de dollars au cours des six prochaines années pour y arriver.
La stratégie sera axée sur trois volets: financer des travaux d'infrastructure favorisant le commerce international; fournir aux entreprises canadiennes des ressources pour exécuter leurs plans d’exportation; améliorer les services commerciaux destinés aux exportateurs canadiens.
Permettez-moi d’aborder très brièvement un élément de la stratégie de diversification des exportations, soit l'aide que nous fournissons aux entreprises canadiennes pour favoriser leurs exportations et leur croissance. Même si le Canada a réussi à obtenir un accès préférentiel à des marchés clés grâce à des accords commerciaux, il reste encore beaucoup à faire pour s’assurer que les entreprises canadiennes tirent pleinement parti des possibilités de croissance internationale.
L’an dernier, pour mettre plus de ressources directement entre les mains des entreprises canadiennes qui cherchent à élaborer des plans d’exportation, à établir des partenariats mondiaux ou à acquérir des compétences et suivre des programmes de formation pour le commerce mondial, le gouvernement a annoncé des investissements de 198 millions de dollars sur six ans. Cela comprend 50 millions de dollars sur cinq ans pour aider les entreprises, y compris dans les secteurs de l’acier, de l’aluminium et de la fabrication, à diversifier leurs exportations, notamment grâce à de nouvelles subventions pour que les entreprises se dotent d'une capacité immédiate d’exporter. Cet argent est destiné à CanExport et aux programmes de financement connexes. Ce sont des outils absolument essentiels pour pénétrer les nouveaux marchés européens et asiatiques comme le permettent les nouveaux accords que nous avons conclus.
En somme, les mesures dont j’ai parlé démontrent clairement que notre gouvernement a été à l’écoute des industries et des syndicats les plus touchés par les différends commerciaux et les distorsions du marché mondial. Il est clair que nous avons besoin de souplesse pour prendre les mesures nécessaires afin de protéger les industries et les travailleurs canadiens. Les modifications législatives à l'étude aujourd’hui nous aideront à le faire. Les travailleurs et les industries du Canada ont le droit de bénéficier de règles du jeu équitables, et nous avons aujourd’hui l’occasion de nous assurer que ce droit est protégé.
Nous continuerons de défendre les travailleurs et les industries du Canada et de faire le nécessaire pour préserver l'environnement commercial équitable et ouvert sur lequel ils comptent. J’exhorte tous les députés à appuyer rapidement cet important projet de loi. Les métallurgistes comptent sur nous.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole à la Chambre aujourd’hui.
Comme on l’a mentionné, nous commémorons aujourd’hui les événements du jour J. Beaucoup d’entre nous regrettent de ne pouvoir être dans leur circonscription. Il y a eu des cérémonies hier soir à Hamilton, et aujourd’hui aussi, mais c’est également un honneur d’être ici, au Parlement, où l’on a rappelé que c’est grâce aux hommes et aux femmes qui ont fait ces sacrifices il y a de nombreuses années que nous pouvons débattre et examiner les questions du jour dans cette enceinte.
Je soulignerai qu’en 1944, le navire amiral de la Marine canadienne, le NCSM Haida, qui se trouve à présent à Hamilton, faisait partie de la 10e Flottille de destroyers qui avait pour mission de débarrasser la Manche des navires allemands avant le jour J. L’Haïda a également participé aux essais d’une technologie de brouillage des radars pour semer la confusion dans le camp allemand lors du jour J lui-même.
À propos de l’acier, il a fallu attendre 1941 pour qu’on fabrique des plaques de blindage au Canada. C’est alors que Dofasco, qui est devenu depuis ArcelorMittal Dofasco, a créé une section des plaques de blindage. Celle-ci a fabriqué à 100 % toutes les plaques de blindage utilisées par les forces armées canadiennes dans la préparation de leurs véhicules et de leurs navires pour la guerre. Le secteur sidérurgique a donc la fierté d’avoir soutenu les forces armées. De plus, beaucoup de métallurgistes se sont engagés, et il y a des monuments dans les aciéries de Hamilton, comme Stelco, National Steel Car, Dofasco et ainsi de suite, à la mémoire des anciens employés qui ont donné leur vie au service de leur pays.
Je suis heureux de passer maintenant au sujet du jour, qui est le projet de loi dont nous sommes saisis.
Le gouvernement a fait ses preuves, à mon avis, pour ce qui est d’élargir et d’approfondir les relations commerciales internationales du Canada. Les nouvelles relations que nous nouons dans le monde aident les entreprises canadiennes à prospérer et à créer plus d’emplois bien rémunérés, ce qui permet une forte croissance économique profitable à tous les Canadiens. C’est un élément important de notre plan pour renforcer et faire croître la classe moyenne, et je peux dire avec confiance que ce plan fonctionne.
Avec la conclusion de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique, de l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne ainsi que de l'Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste, le Canada est maintenant le seul pays du G7 à avoir des accords de libre-échange avec tous les autres pays de ce groupe. Le Canada a désormais des accords de libre-échange globaux avec des pays qui représentent, à eux tous, les deux tiers du PIB mondial et plus d’un milliard de nouveaux clients potentiels.
Par sa volonté de conclure des accords de libre-échange avec des économies du monde entier, y compris les marchés émergents, le gouvernement aidera à renforcer et à faire croître plus encore la classe moyenne et à assurer une croissance économique à long terme qui profite à tous les Canadiens. Les entreprises canadiennes sont idéalement placées pour tirer parti des avantages obtenus par le commerce, du fait que le Canada a pour voisin la première économie du monde, au sud, qu'il a des liens économiques et historiques étroits avec l’Europe, à l’est, et qu'il cultive aussi ses liens avec les pays de l’Asie-Pacifique en pleine croissance, à l’ouest.
Pour tirer le meilleur parti possible des possibilités qui s'offrent ainsi au Canada, le gouvernement travaille sans relâche pour conclure dans le monde des accords commerciaux ouverts, équitables et fondés sur des règles, mais cela ne veut pas dire que nous pouvons fermer les yeux sur la réalité, à savoir qu’il y a des difficultés très réelles à surmonter en matière d’échanges équitables et ouverts partout dans le monde, y compris ici, au pays. Les travailleurs, les collectivités et les industries au Canada ont vu les effets négatifs des perturbations importantes du commerce mondial, y compris celles qui touchent nos industries de l’acier et de l’aluminium.
Comme mon père et mon grand-père étaient métallurgistes et que j'ai été métallurgiste moi-même, je peux témoigner de l’importance du secteur de l’acier dans la vie des Canadiens. Il nous a aidé à construire les universités, les hôpitaux, les musées et les salles de concert de ma ville. Il a payé les droits de scolarité de milliers d’étudiants et il continue de verser des pensions à des retraités. Des millions de dollars de recettes fiscales proviennent du secteur de l’acier, ainsi que des millions encore en dons de bienfaisance.
Au Canada, l’acier fournit des milliers de bons emplois bien rémunérés et constitue une importante source de produits utilisés par d’autres grandes industries, y compris celles de l’énergie, de la fabrication de pointe, de la construction et de l'automobile. Ainsi, lorsque les marchés de l’acier sont perturbés et que de l’acier étranger est déversé sur le marché canadien, les dommages se font sentir sur l’ensemble de l'économie du pays, ce qui nuit aux entreprises et à la population.
Face à cette menace, il est essentiel que le gouvernement dispose des outils et des ressources nécessaires pour protéger les Canadiens, tout en continuant d’encourager les investissements étrangers, le commerce et la croissance économique. Le projet de loi dont nous débattons aujourd’hui assurerait cette protection. En éliminant le moratoire de deux ans sur l’imposition de mesures de sauvegarde pour l’acier, les modifications proposées donneraient au gouvernement une plus grande marge de manœuvre pour réagir rapidement et de façon appropriée à une augmentation marquée des importations qui nuirait ou serait susceptible de nuire aux producteurs et aux travailleurs canadiens.
Avec le projet de loi d’aujourd’hui, le gouvernement propose que les modifications ne soient en vigueur que pendant deux ans. Elles sont censées être temporaires, tout comme le contexte mondial actuel de distorsions commerciales, nous l’espérons. De plus, les conditions d’application des mesures de sauvegarde en vertu de la Loi sur le Tribunal canadien du commerce extérieur et du tarif des douanes demeureraient inchangées et devraient continuer d’être respectées pour que de nouvelles mesures de sauvegarde puissent être mises en œuvre.
Le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd’hui ferait fond sur les mesures que le gouvernement a déjà prises pour défendre la compétitivité des entreprises canadiennes et la vigueur de l'économie du pays, en s’opposant aux pratiques en provenance de l’étranger qui faussent le marché.
Nous avons récemment annoncé une période de consultation intensive de 30 jours avec l’industrie et les travailleurs, afin de déterminer les mesures de protection supplémentaires qui pourraient être nécessaires. Il s’agit notamment de mesures dans un certain nombre de domaines clés, comme des examens ciblés et rapides des cas de dumping, afin de renforcer la protection grâce à des droits plus élevés évitant aux entreprises canadiennes d'être injustement désavantagées par rapport à leurs concurrents étrangers.
Nous cherchons à mettre en place un régime plus robuste pour l’importation de l’acier, avec des données améliorées sur les importations, y compris des renseignements sur la quantité et le type de produits, ainsi que sur leur origine. Cela améliorera notre capacité de surveiller les augmentations subites des importations, d’évaluer les preuves de transbordement et de réagir aux changements soudains dans les tendances commerciales.
Nous cherchons à donner plus de souplesse à l’Agence des services frontaliers du Canada pour qu’elle puisse analyser les distorsions des prix et des coûts sur les marchés étrangers lorsqu’elle détermine s’il y a eu dumping. Par l’entremise d’Innovation, Sciences et Développement économique Canada et de ses organismes, le gouvernement fournit également une aide souple et adaptée pour répondre aux besoins des producteurs canadiens. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’un effort vaste et soutenu visant à aider les producteurs canadiens d’acier et d’aluminium à relever les défis mondiaux. Elles comprennent 2 milliards de dollars pour défendre et protéger les intérêts des industries canadiennes de l’acier, de l’aluminium et de la fabrication ainsi que les intérêts des travailleurs de ces industries, y compris un nouveau financement de 250 millions de dollars offert par l'intermédiaire du Fonds stratégique pour l’innovation.
Les défis auxquels ces industries sont confrontées sont réels et importants. C'est pourquoi le gouvernement doit prendre des mesures énergiques et déterminantes, et c’est exactement ce que nous avons fait et continuons de faire dans le cadre du projet de loi dont nous sommes saisis aujourd’hui.
Le plan du gouvernement pour renforcer et faire prospérer la classe moyenne fonctionne. Les résultats de nos investissements dans les ressources humaines parlent d’eux-mêmes. Les vaillants Canadiens ont créé plus d’un million d’emplois, la plupart à temps plein. C’est l’équivalent de près de 9 millions d’emplois pour une économie de la taille de celle des États-Unis ou de 14 millions pour une économie de la taille de celle de l’Union européenne.
Nous savons qu’il reste encore beaucoup à faire pour que les gens se sentent en sécurité et confiants quant à leur avenir. Nous devons nous assurer que l’économie profite à tous en trouvant de nouveaux marchés pour les produits canadiens, en veillant à ce que nos entreprises soient concurrentielles dans l’économie mondiale et en aidant plus de gens à trouver et à conserver de bons emplois. Nous devons également faire en sorte que les gains réalisés ne soient pas amoindris par des augmentations subites des importations. Les mesures contenues dans le projet de loi dont nous sommes saisis aujourd’hui nous donneraient un outil efficace pour protéger les Canadiens contre ces perturbations.
Je conclurai donc en encourageant et en exhortant tous les députés à appuyer l’adoption rapide du projet de loi à la Chambre.
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Monsieur le Président, je suis heureux de participer à ce débat.
Ce débat porte en fait sur l’échec de la politique étrangère libérale. Il porte sur l’échec de la politique commerciale libérale. Il concerne également l’abandon des fabricants de l’Ouest canadien qui dépendent de produits d’acier et d’aluminium à prix concurrentiel.
Comme c’est le cas pour la plupart des initiatives libérales, il y a toujours une histoire en arrière-plan, une histoire très laide. Dans une question que j’ai posée plus tôt, j’ai mentionné ce que cette histoire pourrait être. C’est l’histoire d’un gouvernement qui pensait pouvoir leurrer les Américains. Il pensait pouvoir s’en tirer en faisant fi de la question du dumping de l’acier et de l’aluminium, et les États-Unis l'ont mis au pied du mur. Il y a un an, nos voisins ont imposé des droits de douane sur l’acier et l’aluminium au Canada, leur allié commercial le plus fiable.
Quand cela s’était-il déjà produit? Jamais. Le gouvernement libéral n’arrive même pas à établir de bonnes relations avec les États-Unis. Je parle d’expérience. Je suis l’ancien ministre du Commerce du Canada. Sous le gouvernement conservateur, nous avons pu négocier des accords de libre-échange avec 46 pays; nous avions la politique commerciale la plus efficace jamais mise en œuvre au pays. Nous avons laissé au gouvernement libéral le meilleur environnement commercial possible. Dans tous les pays du monde avec lesquels nous avions une relation, nous pouvions nous adresser à notre homologue, qu’il s’agisse du représentant du département du Commerce des États-Unis ou du ministre du Commerce de la Chine, du Chili ou du Pérou, pour régler des questions importantes, des irritants commerciaux entre nos pays.
Voilà maintenant un an que nous sommes dans cette situation. Le Canada a dû faire face à des tarifs punitifs imposés par les États-Unis à cause de l’incompétence du gouvernement libéral. Je m’explique.
Le gouvernement libéral actuel a cru pouvoir tromper Donald Trump en disant: « Je sais que vous êtes préoccupé par le dumping de produits d’aluminium et d’acier au Canada, par exemple en provenance de la Chine, un des pires contrevenants en matière de dumping. Je sais que cela vous inquiète, monsieur le président, mais nous n’allons rien y faire. » Donald Trump a rétorqué en disant qu’il n’était pas quelqu’un qui ne fait rien, qu’il allait bouger et imposer au Canada, un de ses alliés le plus dignes de confiance, des droits de douane, et ce, en vertu de l’article 232, les dispositions relatives à la sécurité nationale.
Quelle honte pour le gouvernement libéral que cela se produise pendant le règne libéral. C’est toutefois ce qui est arrivé. Pendant un an, les États-Unis nous ont imposé des droits de douane sur toutes nos exportations d’aluminium ou d’acier. Nous pouvons imaginer à quel point cela a été difficile pour nos industries.
Je vais parler un peu d’Abbotsford, ma collectivité, qui compte de très importants fabricants qui utilisent l’acier et l’aluminium pour créer des produits pour les Canadiens et pour les exporter aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Ces petites et moyennes entreprises avaient pris de l’expansion.
En fait, une de mes entreprises préférées, Mayne Coatings, avait choisi Abbotsford comme meilleur endroit où investir, en supposant que, sous un gouvernement libéral, la politique commerciale de notre pays se poursuivrait, qu’elle serait saine et que notre relation avec les États-Unis continuerait d’être saine aussi. Ils ont fait ces hypothèses, à tort, bien sûr. Ils ont présumé que cela se poursuivrait, et ils ont beaucoup investi à Abbotsford. En fait, ils ont construit une usine de 100 millions de dollars dans une petite collectivité de 150 000 habitants. Ils ont fait confiance au gouvernement libéral, et cela a été toute une erreur. Dès le début de la construction de cet immeuble, le Canada s’est fait imposer des droits de douane sur l’aluminium et l’acier qui ont sérieusement miné le modèle d’affaires de cette entreprise.
Je suis vraiment désolé pour Mayne Coatings et d’autres industries et entreprises d’Abbotsford qui ont fait confiance au gouvernement libéral. C’était une confiance mal placée.
Aujourd’hui, nous assistons à la fin de ce processus. Pendant un an, nous avons souffert de ces sanctions douanières, et maintenant, le gouvernement libéral s’est enfin rendu compte que les Américains s’attendent à ce que le Canada s’attaque au dumping illégal d’acier et d’aluminium au Canada et aux augmentations subites.
Le gouvernement présente enfin le projet de loi , qui traite de cette question, sauf qu’il y a un certain nombre de lacunes. Nous avons présenté un amendement qui souligne le fait que ce projet de loi ne tient pas compte des disparités régionales. Autrement dit, ce qui se passe en Colombie-Britannique, d’où je viens, est très différent de ce qui se passe en Ontario et au Québec, où on produit de l’acier et de l’aluminium.
Le transport de l’aluminium et de l’acier vers la côte Ouest n’a aucun sens sur le plan économique, alors ceux qui fabriquent des produits dans ma région du pays ont besoin de règles différentes, qui tiennent compte du fait qu’ils doivent importer leur acier et leur aluminium d’ailleurs parce que ce n’est pas concurrentiel de le faire à partir du Centre et de l’Est du Canada.
Deuxièmement, le projet de loi ne prévoit pas d’exemption géographique pour des industries comme Mayne Coatings, d’Abbotsford, qui sont situées à une grande distance des producteurs canadiens d’acier et d’aluminium.
Troisièmement, ce projet de loi ne prévoit pas d’allégement des droits de douane et des perturbations commerciales pour les fabricants d’acier.
La quatrième lacune est la plus importante, à mon avis, parce qu’il s’agit d’un abus de confiance, d’un qui n’a pas respecté ses promesses. Le gouvernement libéral a promis d’imposer des droits de rétorsion aux Américains, ce qui est formidable. Ils l’ont fait à notre endroit et nous allons réciproquer. Nous percevons des droits de douane. Qu’a promis le premier ministre? Il a promis que ces tarifs seraient utilisés pour compenser l’impact des tarifs américains sur nos manufacturiers canadiens.
Combien le gouvernement libéral a-t-il perçu? Il a perçu 2 milliards de dollars en droits de douane. Quelle partie de cet argent a été versée aux fabricants canadiens qui ont été touchés par les droits de douane que les Américains nous ont imposés parce que nous n’avons pas voulu donner suite à leurs préoccupations? Quelle part de cet argent est allée à nos fabricants partout au Canada? Pratiquement zéro. Il s’agit d’une autre promesse que le n’a pas respectée.
Les députés se souviendront peut-être qu’il a fait des promesses sans compter. Il savait très bien, dès le début, avant même les dernières élections, qu’il ne pourrait pas respecter plusieurs de ces promesses. Néanmoins, il a fait ces promesses simplement pour se faire élire. C’est honteux. Nous voyons maintenant ce qui se passe au Canada, alors que nos fabricants en subissent les conséquences.
Deux milliards de dollars étaient censés être distribués à l’échelle du pays pour soutenir les petites et moyennes entreprises canadiennes, et les plus grandes, qui ont toutes été touchées par l’incapacité du gouvernement libéral de s’occuper de nos relations bilatérales avec les États-Unis. Les libéraux n’ont même pas pu tenir parole à cet égard.
Je n’ai aucune rancœur envers mes collègues libéraux d’en face. Ils ne contestent pas le fait que le a perçu 2 milliards de dollars qui devaient être répartis entre les entreprises canadiennes pour compenser les conséquences des droits de douane sur l’acier et l’aluminium imposés par Donald Trump. Devinez quoi? Il n’a pas tenu promesse. Tous les députés libéraux devront rendre des comptes à ce sujet en octobre. Les libéraux devront rendre des comptes pour leurs fausses promesses, comme leurs promesses sur l’équilibre budgétaire, leurs promesses de légers déficits...