Que, étant donné que l’État islamique a revendiqué les récents attentats survenus à Paris, à Beyrouth et en Afrique, et qu’il a déclaré la guerre au Canada, la Chambre: a) reconnaisse que le moment est mal choisi pour le Canada de se retirer de la mission de combat et de contraindre ses alliés à assumer un fardeau plus lourd dans la lutte contre l’État islamique; b) rappelle au gouvernement son obligation à l’égard de ses partenaires de l’OTAN et sa responsabilité de protéger la liberté, la démocratie et la sécurité des Canadiens; c) demande au gouvernement de maintenir la mission aérienne de combat des chasseurs CF-18 de l’ARC; d) exprime sa gratitude aux membres des Forces armées canadiennes pour leur participation à la lutte contre le terrorisme; e) reconfirme notre engagement à l’égard de nos alliés de mettre fin à l’État islamique.
— Monsieur le Président, bien qu'il ne s'agisse pas de la première fois que je prends la parole en cette nouvelle législature, je tiens à vous féliciter de votre élection en tant que Président. Je félicite également tous les députés de leur élection respective, et j'aimerais tout particulièrement remercier les gens de Parry Sound—Muskoka de m'avoir choisi pour la quatrième fois consécutive.
Je suis certain que tous mes collègues sont d'accord pour dire qu'il s'agit d'un grand honneur que d'être ici, quelles que soient les circonstances. Nous sommes impatients de participer à la présente législature au cours des prochaines années.
Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Le fondement de la motion que nous présentons aujourd'hui est clair. Le Canada doit toujours épauler ses alliés. Nous estimons que le gouvernement doit maintenir l'engagement du Canada dans la mission aérienne de combat contre l'EIIS et, partant, laisser nos CF-18 poursuivre les frappes. Alors que nos partenaires de la coalition intensifient leurs efforts pour affaiblir et vaincre l'EIIS, le gouvernement libéral recule.
Depuis près d'un an, les Forces armées canadiennes et l'Aviation royale canadienne font de la formation et mènent des frappes aériennes dans la région. L'intervention de nos troupes est une réussite et a amélioré la situation. La décision de retirer nos troupes en ce moment nuira aux intérêts du Canada et à nos partenaires de la coalition et constitue par surcroît un affront pour les militaires canadiens. Elle laisse ni plus ni moins entendre que leurs efforts n'ont servi à rien: voilà peut-être le plus grand affront.
Nos troupes ont affaibli l'EIIS et en ont ralenti l'avance. Elles doivent poursuivre le travail amorcé.
[Français]
Les conservateurs ont dit que, pour rester aux côtés de ses alliés, le Canada doit maintenir son engagement envers la mission de combat aérien contre le groupe État islamique et laisser ses CF-18 participer à la lutte. C'est pourquoi la presse le gouvernement libéral de revenir sur sa décision de retirer les CF-18. Nous soutiendrions pleinement ce changement.
Le n'a toujours pas expliqué en quoi le retrait des chasseurs CF-18 du Canada de la lutte contre le groupe État islamique aiderait nos partenaires de la coalition.
[Traduction]
L'EIIS fait preuve d'une brutalité sans limites. Il s'agit d'un véritable fléau auquel il faut s'attaquer sans hésitation avec toute la force nécessaire. Malheureusement, les événements récents confirment que la menace est bien réelle.
Le 2 décembre à San Bernardino, en Californie, 14 personnes ont été tuées et 21 autres ont été blessées lors d'une fusillade survenue à l'Inland Regional Center. Un attentat à la bombe avait également été prévu mais il a été déjoué. Ces attaques terroristes sont le fait de partisans de l'EIIS.
Le 13 novembre à Paris, une série d'attaques terroristes coordonnées a coûté la vie à 130 personnes innocentes.
Le 12 novembre à Beyrouth, au Liban, deux kamikazes ont tué au moins 43 personnes dans une banlieue du Sud de la ville. Il s'agit d'un des attentats les plus meurtriers survenus au Liban au cours des dernières années. L'EIIS a ciblé des civils, des gens en prière, des personnes non armées, des femmes et des gens âgés. Seules des personnes innocentes ont été ciblées.
Le 4 novembre dans le Nord-Sinaï, en Égypte, au moins quatre policiers ont été tués lorsqu'un kamikaze a fait sauter un véhicule rempli d'explosifs, devant un club de la police.
Le 31 octobre, toujours dans la péninsule du Sinaï, après l'écrasement d'un avion russe dans la zone montagneuse de la région, un groupe basé dans la péninsule et affilié à l'EIIS a revendiqué la responsabilité de la bombe placée à bord de l'avion. Cet attentat a coûté la vie à 224 personnes.
Le 6 octobre, l'EIIS a revendiqué un attentat contre un hôtel luxueux où séjournaient des dirigeants yéménites et contre une base militaire du golfe située dans la cité portuaire et cosmopolite d'Aden, au Yémen. Ce groupe a aussi revendiqué un attentat à la bombe dans une mosquée de Sanaa, capitale du Yémen. Cet attentat a tué au moins 15 militaires, dont 4 soldats des Émirats arabes unis.
Le 24 septembre, des activistes de l'EIIS s'en sont pris à des chiites qui priaient à l'occasion de l'Aïd, une fête religieuse; ils ont tué 25 personnes dans une mosquée de Sanaa.
Et c'est sans compter les exécutions auxquelles se livre l'EIIS. Un rapport récent présente en détail l'ampleur des horreurs commises par l'EIIS au cours de cette année de terreur. On peut lire dans ce rapport que ce groupe de djihadistes a exécuté plus de 3 000 personnes au cours des 12 derniers mois, dont 74 enfants.
Selon un rapport publié par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme à l'occasion du premier anniversaire de l'établissement du califat, l'EIIS a procédé, en un an, à 3 027 exécutions. Parmi les milliers de civils arabes et kurdes que ce groupe a exécutés l'an dernier en Syrie, on compte 86 femmes.
Dans son rapport publié en février, le Comité des droits de l’enfant des Nations unies fait état des nombreuses horreurs que l'EIIS inflige aux enfants kurdes, yézidis, chrétiens et musulmans. Des enfants, même ceux souffrant de déficience intellectuelle, sont torturés, crucifiés, enterrés vivants, utilisés comme kamikazes ou vendus comme esclaves sexuels, selon ce rapport, et nous n'avons aucune raison de douter de la véracité de celui-ci.
La communauté internationale et nos alliés ont fait front commun. Voici ce que certains des dirigeants du monde entier, nos alliés de la coalition, ont à dire au sujet de la lutte contre l'EIIS.
Le premier ministre du Royaume-Uni, David Cameron, a déclaré ceci:
Les combattants du groupe État islamique ont brutalement assassiné des otages britanniques. Ils ont contribué à la pire attaque terroriste contre des Britanniques depuis le 7 juillet 2005, attaque qui a eu lieu sur des plages de la Tunisie. Ils ont comploté de commettre des atrocités dans nos rues. Depuis le mois de novembre de l'an dernier, nos services de sécurité ont déjoué pas moins de sept complots différents contre notre peuple. Cette menace est donc très réelle. La question est la suivante: devrions-nous collaborer avec nos alliés pour affaiblir et détruire cette menace, ou devrions-nous plutôt traquer ces terroristes dans leurs régions, là où ils complotent de tuer des Britanniques ou, encore, devrions-nous nous croiser les bras et attendre qu'ils viennent nous attaquer?
[Français]
Le président de la République française, François Hollande, a dit plusieurs mots sur ce sujet.
[Traduction]
Il a dit que la France livrerait combat à l'EIIS, ajoutant: « Et il n’y aura dans cette action aucun répit et aucune trêve! [...] Il ne s’agit donc pas de contenir, mais de détruire cette organisation ».
Le président Obama a déclaré: « Le groupe État islamique est le visage du mal. Notre but, comme je l'ai dit à maintes reprises, est de réduire puis de détruire cette organisation terroriste barbare. »
La position de nos alliés sur cette question est manifestement claire, mais, malheureusement, la position du Canada, qui avait été clairement définie par le gouvernement conservateur précédent, est maintenant vague et hésitante. Les Canadiens ont de quoi être extrêmement fiers des efforts des femmes et des hommes des Forces armées canadiennes qui participent à l'Opération Impact. Nos forces d'opérations spéciales ont réussi à former plus de 1 100 peshmergas pour qu'ils puissent lutter plus efficacement contre l'EIIS sur le terrain.
Depuis près d'un an, l'Aviation royale canadienne, en collaboration avec nos alliés, bombarde avec succès des positions de combat, des caches d'armes, des camps d'entraînement, des ateliers de fabrication d'engins explosifs improvisés, des infrastructures essentielles et des centres de commandement de l'EIIS.
Je me dois de mentionner que, malheureusement, nous n'avons aucun plan des libéraux indiquant en quoi consisterait notre mission contre l'EIIS. Le discours du Trône est muet à ce sujet. Les Canadiens sont en faveur de la lutte contre l'EIIS. Ils ont le droit de savoir pourquoi nous reculons.
:
Madame la Présidente, je suis ravi de prendre la parole aujourd'hui. Je tiens à remercier le député de , notre porte-parole en matière d'affaires étrangères, d'avoir présenté cette motion aujourd'hui. Il s'agit d'une question importante.
Je suis déçu que le gouvernement n'ait pas proposé cette motion. Quand nous étions au pouvoir, nous avons adopté une position de principe selon laquelle tous les déploiements militaires et toutes les modifications aux missions devaient faire l'objet d'un débat à la Chambre.
Il importe que tous les députés participent aux décisions relatives à l'utilisation des Forces armées canadiennes pour lutter contre le terrorisme, déployer nos soldats, combattre les oppresseurs et mettre fin aux atrocités de masse.
Il est décevant que cette mission soit modifiée. Nous ne savons toujours pas pourquoi les libéraux ont même fait cette promesse au cours de la dernière campagne électorale. Ni le , ni le , ni le n'ont encore expliqué la logique justifiant le retrait de nos avions de la lutte contre l'EIIS.
Plus tard aujourd'hui, les chefs de tous les partis, je crois, se rendront à Toronto pour accueillir les premiers réfugiés syriens. Tous ces réfugiés tentent d'échapper au groupe État islamique. Si nous voulons mettre fin à la crise humanitaire et au génocide que commet ce groupe, nous devons le vaincre, et ce n'est pas en jouant un rôle de second plan que nous y parviendrons.
Nous devons nous rappeler que l'État islamique a déclaré la guerre au Canada. Comme le député de l'a dit tout à l'heure, quand nous parlions des atrocités, des actes terroristes et des meurtres qui ont été commis à San Bernardino, à Paris, à Beyrouth et en Égypte, n'oublions pas que l'État islamique a inspiré les attaques qui ont coûté la vie à l'adjudant Patrice Vincent et au caporal Nathan Cirillo.
L'État islamique a déclaré la guerre au Canada. Il est primordial que le gouvernement défende et protège notre pays et nos citoyens.
Les Nations unies l'ont compris. Le 20 novembre dernier, le Conseil de sécurité a déterminé que l'État islamique en Irak et au Levant, al-Sham, l'EIIL, l'EIIS, Daech, ou peu importe le nom qu'on lui donne, constituait une menace sans précédent à l'égard de la paix et de la sécurité internationales, et le conseil a appelé les États membres ayant la capacité requise à prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir et réprimer les actes terroristes de ce groupe sur le territoire qu'il contrôle en Syrie et en Irak.
Le Conseil a exhorté les États membres à intensifier leurs efforts afin d'endiguer le flot de combattants terroristes étrangers qui se rendent en Irak et en Syrie, et de prévenir et freiner le financement du terrorisme.
Je reprends l'image du tabouret à trois pattes utilisé par notre porte-parole en matière d'affaires étrangères. Il y a une crise humanitaire; nous ne devons pas ménager les efforts pour apporter de l'aide humanitaire, et l'aide aux réfugiés en fait partie. Nous devons empêcher l'EIIS de se financer et de financer sa guerre ainsi que ses activités terroristes. Enfin, il faut mettre fin aux activités de l'EIIS, et l'intervention militaire est le seul moyen d'y parvenir.
Le Canada est fier de lutter depuis longtemps contre ceux qui commettent des atrocités de masse. Pensons à Passchendaele et aux Canadiens qui ont franchi la crête de Vimy. Citons notamment les Canadiens qui ont combattu les nazis et mené l'attaque sur la plage Juno lors du jour J, ceux qui se sont opposés au génocide en Bosnie lors de la bataille de la poche de Medak, et ceux qui ont livré bataille aux talibans, en Afghanistan, notamment dans le district de Panjwayi.
Nous nous sommes toujours distingués. Il y a des Canadiens parmi les plus exceptionnels dans les Forces armées canadiennes. Dans toutes les disciplines, que ce soit au sein de l'Armée canadienne, de la Marine royale canadienne ou de l'Aviation royale canadienne, chacun des membres des Forces canadiennes est toujours prêt à combattre et toujours à la hauteur des tâches que le Parlement doit parfois lui confier.
Nous voulons être certains de faire ce qui s'impose et, en l'absence d'une motion du gouvernement pour définir quel est son plan, le Parti conservateur a présenté aujourd'hui sa propre motion afin que les parlementaires puissent se prononcer sur la lutte contre l'EIIS.
Je craignais surtout que, sans cette motion, nous constations que le plan prévoit le retrait de nos CF-18, peut-être de toute notre force opérationnelle aérienne, y compris le retour de nos avions de ravitaillement Airbus Polaris, de notre avion de reconnaissance Aurora et des 600 membres de l'Aviation royale canadienne et des autres qui sont actuellement en poste au sein de la force opérationnelle aérienne au Koweït. Je craignais qu'ils reviennent tous au bercail sans que rien ne soit fait pour améliorer la formation militaire des peshmergas kurdes, et que la décision soit prise et annoncée pendant le congé parlementaire de Noël alors que les Canadiens sont occupés à faire autre chose et qu'ils ne portent pas attention à ce qui se passe sur la scène internationale. Il est donc encore plus important que nous tenions ce débat aujourd'hui.
Aucun de nos partenaires au sein de la coalition ne s'est dit ravi que le Canada abandonne sa mission de combat. Les libéraux et le groupe État islamique semblent être les seuls à se réjouir du retrait de nos CF-18, une situation carrément embarrassante et dangereuse. Nous devons continuer de faire notre part. Le Canada a pour caractéristique de toujours répondre présent et de se surpasser. Nous en attendons autant du gouvernement, surtout dans le contexte des attaques récentes et de la nouvelle détermination de la coalition, résolue à renforcer l'intervention militaire et à redoubler la puissance et la fréquence des bombardements contre les positions du groupe État islamique. Le Canada devrait en faire autant. Nous devrions à tout le moins laisser les CF-18 poursuivre leur mission de combat.
Bien sûr, le Canada peut contribuer davantage à la formation. Le gouvernement aura tout notre appui s'il propose d'envoyer sur le terrain plus d'experts en planification et de militaires des forces spéciales pour qu'ils travaillent avec les peshmergas kurdes et les forces de sécurité irakiennes. Selon nous, cette guerre se gagnera, au final, grâce aux combattants sur le terrain. Ce sont justement ces combattants qui courront les plus grands risques.
Notre bilan en matière de formation d'unités d'intervention spéciale chez les peshmergas est, de loin, le plus reluisant de la région. Pourquoi? Non seulement nous leur avons donné les outils et inculqué les compétences nécessaires durant la formation, mais nous nous sommes aussi intégrés à la structure de commandement. Il s'agit d'une mission à la fois de formation et d'assistance. Il faut se rendre près de la ligne de combat pour observer la performance des forces peshmergas kurdes, ce qui est certainement plus dangereux, mais également beaucoup plus efficace.
La formation a été une véritable réussite selon M. Hillier, un ancien combattant des Forces armées canadiennes qui a combattu avec les peshmergas kurdes. M. Hillier a aussi déclaré que les frappes aériennes des CF-18 ont été encore plus efficaces. Les fonctionnaires de la région du Kurdistan nous ont dit que, s'il n'en tenait qu'à eux, ils demanderaient au Canada de continuer son intervention au moyen des CF-18 parce qu'elle a sauvé des vies et contribué à décimer l'ennemi.
Il faut maintenant que le Parlement détermine la meilleure façon d'intervenir pour le Canada. C'est ce que le et le ne cessent de répéter. Selon eux, une mission de formation est notre seule forme de contribution possible. Cette mission doit cependant adopter une approche pangouvernementale et mettre à contribution tous les aspects des ressources militaires canadiennes. Nous avons déjà engagé des dépenses pour l'établissement d'une force opérationnelle aérienne. Nous avons aussi installé un campement, déployé des troupes et envoyé de l'équipement et du matériel au théâtre des opérations. En ce moment, il est plus important de laisser ces ressources là-bas pour qu'elles servent le plus possible au combat.
Comme mon collègue de l'a signalé plus tôt, s'il est acceptable, durant la première semaine de décembre, que nous continuions d'envoyer des CF-18 effectuer des sorties et recueillir des renseignements et que nous décidions s'ils largueront des bombes sur des cibles de l'EIIS, alors pourquoi cela ne serait-il plus acceptable la semaine prochaine, en janvier ou tout au long de l'année prochaine?
Nous devrions continuer de participer aux efforts jusqu'à que nous ayons vaincu l'EIIS. C'est ce que les dirigeants mondiaux nous disent. C'est ce que les Nations unies nous disent aussi.
Il est important que le Canada maintienne sa participation s'il veut être un intervenant sérieux sur la scène mondiale. Nos alliés s'attendent à ce que nous fassions notre part. Si nous faisons marche arrière, reculons...
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Madame la Présidente, la motion du député de , tout comme le député qui vient de prendre la parole, soulève de nombreuses questions concernant notre engagement continu dans la lutte contre le groupe État islamique. Je remercie le député de m'avoir donné l'occasion d'intervenir sur cette question importante.
J'aimerais tout d'abord remercier les électeurs de Vancouver-Sud de m'avoir élu député. Je suis fier de pouvoir les représenter à la Chambre.
Le 19 octobre, au terme de la plus longue campagne électorale de l'histoire du pays, les Canadiens ont élu un gouvernement qui a pris l'engagement de défendre autant leur sécurité que leurs valeurs. Le gouvernement compte respecter son engagement.
Les Canadiens de l'ensemble du pays s'entendent sur le fait que les gestes détraqués de ce prétendu État violent les principes démocratiques qui sont le fondement de notre grand pays. Nous faisons front commun avec nos alliés internationaux à cet égard.
Les récentes attaques à Beyrouth et à Paris exigent une réponse concertée. Le Canada jouera un rôle dans ce combat. Il s'agit de savoir comment nous relèverons le défi. Je suis ravi de résumer les points de vue du gouvernement dans ce dossier.
Le groupe État islamique présente une menace grave et constante à la sécurité au Moyen-Orient. Il a revendiqué en effet la responsabilité des attaques horribles perpétrées contre des civils du monde entier et doit donc être stoppé. Si le groupe État islamique constitue une menace pour des victimes innocentes dans cette région du monde déchirée par la guerre, il représente également pour nos alliés et pour nous-mêmes un danger précis et immédiat pour la sécurité et la stabilité internationales, puisqu'il a lancé un appel à des frappes directes contre des citoyens canadiens, en sol canadien.
Comme nous l'avons constaté l'an dernier, cette idéologie tordue a infecté une poignée d'individus, aboutissant aux assassinats brutaux de l'adjudant Patrice Vincent et du caporal Nathan Cirillo. Voilà pourquoi les Forces armées canadiennes doivent continuer d'être souples, agiles et prêtes à défendre nos intérêts.
Le gouvernement est résolu à faire en sorte que nos militaires aient le soutien dont ils ont besoin pour accomplir leur tâche. Voilà pourquoi nous avons pris d'importants engagements en vue d'un financement prévisible et constant de l'armée.
Nous savons que la lutte sera longue et devra être menée sur de multiples fronts. Nous savons que pour vaincre cette menace, nous devons continuellement évaluer notre contribution et adopter une approche à plusieurs niveaux. Nous ferons appel aux Forces armées canadiennes, qui disposent d'une large gamme de capacités, en utilisant leurs compétences et leur expérience des combats contre cet ennemi sans pitié.
Toutefois, il est important de nous rappeler que nous ne menons pas seuls ce combat. Nous avons des alliés et des partenaires qui luttent à nos côtés, qui doivent surmonter les mêmes défis et qui sont également déterminés à lutter contre les objectifs tordus de ce prétendu califat. C’est la somme de ces forces, et non une seule force, que nous mettons à contribution dans la lutte contre le groupe armé État islamique.
Le Canada continuera de contribuer à cette importante lutte et de remplir son engagement de collaborer étroitement avec nos partenaires de la coalition. Nous continuerons d’échanger avec nos partenaires, en particulier notre plus proche allié, les États-Unis, pour nous assurer que notre contribution demeure utile.
Le député de demande au gouvernement de poursuivre les frappes aériennes avec nos CF-18, mais le gouvernement croit que le Canada peut apporter une contribution à long terme qui vise plus d’un aspect de la lutte contre le terrorisme dans cette région.
Lors de la planification d’une telle lutte, nous devons tenir compte de l’ensemble de l’échiquier et non seulement de chaque pièce. Nous devons examiner notre contribution et celle de nos alliés, ainsi que l’évolution de l’ennemi. Si nous mettons trop l’accent sur une option précise à court terme, nous perdons de vue ce qu’il faut faire pour remporter la lutte à long terme.
En tant que guerriers de carrière façonnés par l’instruction, les exercices et les déploiements, nos militaires excellent à aider les autres pays à renforcer leurs capacités et à leur donner les moyens de se défendre. J’ai discuté de cette question avec bon nombre de nos principaux alliés, et c’est de cette force dont nous avons le plus besoin pour l’heure. Bref, la lutte se poursuit, et nous continuerons de nous occuper d’un aspect différent.
Le Canada peut compter sur des forces armées d'une qualité exceptionnelle au sein desquelles j'ai eu l'honneur de servir. Les Forces armées canadiennes font régulièrement un apport substantiel et efficace à diverses opérations internationales. Les Forces canadiennes ont toujours eu pour principe directeur d'adapter leur participation à la situation, de travailler de concert avec les partenaires du gouvernement et de maintenir un haut niveau de disponibilité opérationnelle et de souplesse.
L'actuel changement de cap rappelle la décision que le Canada a prise en 2011 d'interrompre sa mission de combat en Afghanistan en faveur d'une mission de formation. Cette nouvelle mission, appelée opération Attention, a été un succès tant pour le Canada que pour l'Afghanistan.
En trois ans, nos militaires ont formé 116 kandaks, ou bataillons, dans tous les aspects du secteur militaire, des notions les plus élémentaires aux techniques les plus poussées. L'expertise que nous avons acquise au cours de cette mission, en ce qui concerne non seulement la transmission de compétences, mais également les meilleures techniques pour les transmettre, correspond précisément à ce qui est nécessaire actuellement pour lutter contre l'EIIL. Nos forces spéciales sont plus que capables de s'acquitter de cette mission. Elles sont constituées de soldats qui figurent parmi les mieux formés et les plus compétents du monde.
L'augmentation du nombre de conseillers, qui est l'une des options proposées, nous permettra de transformer de simples citoyens qui défendent courageusement leurs proches en soldats de métier capables d'enrayer le fléau qui les afflige et de l'empêcher de ressurgir.
Toutefois, de nombreuses autres options s'offrent à nous. À l'heure actuelle, nous examinons toutes les possibilités en consultation avec nos alliés et partenaires afin de déterminer la façon dont nous pourrons aider à assurer la sécurité à long terme des Irakiens et des Syriens.
On ne peut sous-estimer le respect témoigné à l'endroit des militaires canadiens. Nous sommes réputés pour toujours faire plus que notre part. Nous continuons de mettre à profit d'énormes compétences militaires, grâce à notre personnel extrêmement qualifié. Celui-ci apporte une contribution concrète, car il sait quoi faire et comment y parvenir.
Dans sa motion, le député de exprime sa gratitude aux membres des Forces armées canadiennes pour leur participation à la lutte contre le terrorisme. J'aimerais dire quelques mots là-dessus.
L'Aviation royale canadienne s'est admirablement bien acquittée de sa tâche au sein de la force opérationnelle aérienne déployée en Irak. Cette mission est loin d'être nouvelle pour elle. En effet, l'Aviation royale canadienne a une fière histoire qui est ancrée dans une tradition remontant à la Première Guerre mondiale, alors que des as de l'aviation comme Billy Bishop ont participé à la bataille d'Angleterre. De nos jours, elle mène des opérations quotidiennes en appui au NORAD, protégeant ainsi l'espace aérien de l'Amérique du Nord. L'équipage, les préposés à l'entretien des aéronefs, les équipes responsables des systèmes d'armes et le personnel de soutien qui participent à ces missions incarnent l'esprit combatif de leurs prédécesseurs et font la fierté des Canadiens tous les jours. Je tiens à faire très clairement savoir à ces militaires que le travail qu'ils effectuent au nom des Canadiens est aussi apprécié aujourd'hui qu'à tout autre moment de notre histoire.
Le Canada prend au sérieux le rôle qu'il assume en contribuant à la civilité sur la scène internationale. Nous sommes résolus à poursuivre ce combat et à le remporter. Nous devons donc nous demander comme nous réussirons à gagner ce combat. Comment pouvons-nous le mieux contribuer à cet objectif? Pour détruire l'EIIL et son idéologie tordue à long terme, nous aurons besoin d'une force locale formée par des professionnels et prête à défendre son territoire.
L'EIIL est une menace complexe et interreliée et il cherche, en plus du renforcement de sa puissance militaire, à fomenter des attaques terroristes dont la finalité est d'entraîner un déplacement massif de réfugiés et d'intimider le reste du monde. Ces problèmes distincts font tous partie de la même menace, l'EIIL, mais on ne peut pas les vaincre par le seul recours à la force militaire. Pour contrer ces menaces, nous devons faire preuve de souplesse et nous doter d'une approche multidimensionnelle, qui nous permettra de continuer à lutter contre ce groupe sur de nombreux fronts, tout en tenant compte des facteurs politiques, sociaux et économiques qui alimentent le conflit en Irak et en Syrie. Il s'agit entre autres d'entraver le mouvement des combattants étrangers, de répondre aux besoins humanitaires et de mettre fin au financement de l'EIIL.
Nous prenons des mesures importantes à cet égard, notamment en accueillant 25 000 réfugiés syriens. Comme le l'a dit hier à la Chambre, le premier groupe de réfugiés arrivera ce soir à Toronto, et un deuxième groupe débarquera samedi à Montréal.
La meilleure façon de montrer aux musulmans qu'ils ont une place dans notre société, c'est d'accepter ces réfugiés à bras ouverts, comme nous l'avons fait pour les réfugiés de la mer vietnamiens dans les années 1970 et les Kosovars à la fin des années 1990. J'espère que les députés se joindront à moi pour exprimer nos voeux de bienvenue et de succès à ces gens qui amorcent une nouvelle étape de leur vie au Canada.
Je peux assurer à la Chambre que nous mettrons pleinement à profit l'ensemble des compétences canadiennes, que nous apporterons une contribution précieuse à l'effort de coalition et que nous prendrons des mesures concrètes pour remédier à la situation sur le terrain. Notre engagement demeure inébranlable. Toutefois, la lutte contre l'EIIS étant de nature complexe, il faudra miser sur une intervention plus recherchée. Nous veillerons à ce que notre contribution à la coalition incarne ce que le Canada a de mieux à offrir.
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Madame la Présidente, comme c'est mon premier discours complet à la Chambre, j'aimerais en profiter pour remercier mes concitoyens de Laurier—Sainte-Marie de la confiance qu'ils m'ont renouvelée. C'est un honneur de discuter de la motion du député de , car elle dit essentiellement que nous devrions continuer la politique du gouvernement conservateur. Inutile de dire qu'il ne s'agit vraiment pas d'une bonne idée. C'est sous ce gouvernement que nous avons vu une expansion continuelle d'une mission qui avait commencé par fournir de l'aide et des conseils. La mission est passée à des bombardements, en plus de mener à la mort d'un militaire canadien au front. C'est ce que j'appelle en anglais
boots on the ground. Nous avons aussi vu sous le précédent gouvernement, le premier ministre se moquer des questions liées à la légitimité des bombardements en Syrie par rapport au droit international et se moquer essentiellement du droit international qui est pourtant notre plus grande garantie de sécurité.
Il y a aussi des références à l'OTAN dans cette motion. Il est important de rappeler que les activités de la coalition ne se font ni sous l'égide de l'OTAN et encore moins sous celle des Nations unies. Je ne veux pas prendre tout mon temps de parole pour parler de ce que le gouvernement précédent a fait, mais il n'avait pas de stratégie de sortie et surtout pas de plan pour la paix.
Il nous reste encore à voir quels sont les plans précis du gouvernement libéral. Nous aurons des questions à ce sujet. Nous savons que les bombardements continuent en ce moment. Quand doivent-ils s'arrêter?
On nous parle de formation, mais nous n'avons pas vraiment de détails ni d'échéancier. Comme dans toute action de ce genre, il nous faudra avoir plus de détails. Bien que nous ayons beaucoup de questions et de doutes quant à l'approche actuelle, il faudrait idéalement avoir un plan de sortie. Nous aimerions donc savoir tout cela bientôt.
Nous avons toujours été clairs: nous ne voyons pas la place du Canada dans cette guerre. Cela ne veut pas dire que nous ne devons rien faire. Oui, il faut lutter contre le groupe État islamique et il faut lutter contre le terrorisme de manière générale, mais avec des outils adaptés à la situation actuelle. Il faut aussi répondre à l'urgence.
Il y a également la question de l'aide humanitaire. Le Canada va recevoir un bon nombre de réfugiés; c'est excellent et nous applaudissons cette initiative. Cela étant dit, il faut se rendre compte que l'aide aux réfugiés ne répond qu'à une toute petite partie du problème. Il y a 3 millions de gens déplacés en Irak, 6,5 millions de personnes déplacées à l'intérieur de la Syrie, en plus de 4,5 millions de réfugiés syriens dans les pays limitrophes. Cela crée des situations très difficiles dans ces pays. On pense à des pays tels que le Liban, notamment, où une proportion importante de la population est maintenant constituée de réfugiés; on voudrait à tout prix éviter que cette situation fragilise ces pays. Ce qu'on veut éviter, c'est que le chaos — comme on pourrait l'appeler — s'étende à d'autres pays.
En Syrie, au-delà des personnes déplacées à l'intérieur du pays, 7 millions de gens ont des besoins importants en matière d'aide humanitaire. Il est absolument essentiel d'agir sur ce front. Il faut agir en matière d'approvisionnement en eau et dans le domaine de l'éducation. Nous ne voulons pas une génération perdue et c'est à quoi nous faisons face. Les enfants sont non seulement traumatisés, mais en plus, ils n'auront pas eu accès à l'école pendant plusieurs années.
Il faut penser à l'avenir. Une fois qu'on réussira à résoudre la situation qui prévaut en Syrie, il faudra penser à la façon dont ce pays va se rebâtir. Le pays a besoin d'une jeunesse forte, éduquée et capable de contribuer à l'effort national.
Évidemment, je ne parle même pas des abris. Les personnes déplacées connaissent un hiver aussi. Ce n'est peut-être pas l'hiver canadien, quoique même l'hiver canadien change. Ces gens ont besoin de soins médicaux. Il y a énormément à faire. L'aide humanitaire est absolument essentielle au nom de notre humanité et de notre devoir de solidarité. Elle est aussi essentielle par rapport à la lutte contre le groupe armé État islamique.
Force est de constater qu'il ne s'agit pas d'une guerre traditionnelle. D'ailleurs, lorsque j'entends des réponses qui reflètent toutes l'axe traditionnel de la guerre — puisqu'il s'agit de l'ennemi, on va le bombarder — je ne peux m'empêcher de penser qu'il s'agit d'une réaction, d'une philosophie ou d'une approche qui date du siècle dernier, voire même du millénaire dernier.
En ce moment, nous faisons face à une guerre de propagande, et il est essentiel de gagner les coeurs et les esprits. Des attentats fort malheureux ont eu lieu un peu partout dans le monde. Prenons l'exemple de ceux survenus à Paris. Ceux qui ont perpétré ces attentats étaient des gens nés et élevés en France. Les attentats ont été planifiés en Belgique. C'était des gens inspirés par une colère, par un ressentiment ainsi que par le groupe armé État islamique et ses idées. Ce sont ces idées qu'il faut combattre.
J'ai parlé à bon nombre de personnes issues d'organismes humanitaires qui oeuvrent sur le terrain et qui étaient de passage au Canada. De plus, j'ai moi-même visité un camp de réfugiés. Tous ceux à qui j'ai parlé ont souligné le fait que cela compliquait leur travail, en plus de créer de la confusion au sein de la population. Même les gens que ces groupes humanitaires aidaient ne comprenaient pas pourquoi on les aidait et on les bombardait à la fois. Les gens ne font pas forcément la différence. Comme chacun le sait, ce genre d'action comporte souvent et malheureusement des dommages collatéraux ou des bavures, sous une forme ou une autre.
L'aide humanitaire est absolument essentielle. C'est un outil qui va au-delà de ce qu'on doit faire par dignité et par solidarité. Elle peut aussi contribuer à prévenir la radicalisation dans toute la région. C'est une autre action absolument essentielle qu'on doit accomplir.
Essentiellement, il faut couper les vivres au groupe armé État islamique. Il faut aussi mettre fin à son recrutement. Cela passe par le combat contre la radicalisation, ici, là-bas et ailleurs.
Les camps de réfugiés situés autour de la République centrafricaine servent maintenant de terrain de recrutement pour de nouveaux djihadistes. Le Canada ne donne plus à la UNRWA qui ne peut plus financer les écoles pour les jeunes Palestiniens. Les jeunes ont donc moins d'avenir, et ils sont moins occupés.
Il faut travailler sur ces enjeux pour combattre la radicalisation dans toutes les régions du monde. Il faut aussi combattre la radicalisation chez nous. Cela ne peut se faire qu'en travaillant avec les communautés. Si on veut leur couper les vivres, il faut aussi stopper le flot d'armes.
Un peu plus tôt aujourd'hui, j'ai eu l'occasion de demander si le Canada allait enfin signer et ratifier le Traité sur le commerce des armes, un outil essentiel. Je n'ai malheureusement pas eu de réponse. Toutefois, j'encourage le nouveau gouvernement à agir le plus rapidement possible concernant cet enjeu absolument essentiel. Il faut aussi stopper les divers flots de financement, car on sait qu'il y a du financement privé et par le biais du pétrole.
On me dira qu'il est possible de bombarder les installations pétrolières, mais il est aussi possible d'assurer une meilleure surveillance du trafic de pétrole aux frontières. Nous savons qu'il y a aussi le trafic d'objets d'art, notamment, et toute la question des otages. Il y a plusieurs outils, et nous avons reçu un mandat très clair des Nations unies pour agir là-dessus ensemble. Le président français a dit qu'il fallait commencer à travailler à cet enjeu de manière plus sérieuse. J'aimerais beaucoup voir le Canada faire preuve de leadership relativement à ces questions.
Par-dessus tout, il faut trouver un chemin vers la paix. Le groupe armé État islamique a réussi à s'implanter en Syrie à cause du chaos qui existe là-bas. Il a réussi aussi à s'installer en Irak à cause des problèmes de gouvernance et d'exclusion qui y règnent. Cela a aidé le groupe à dresser une partie de la population contre l'autre. Ce sont des problèmes fondamentaux qui se posent là et, je le répète, ailleurs.
Nous avons beaucoup parlé de prévention. Il faut commencer à regarder ailleurs, là où ce type de situation existe. Nous savons ce qui se passe en Libye en ce moment. Il faut donc agir sur ce qui nourrit les groupes terroristes. Il faut une solution politique en Syrie. Comme le disait Dominique de Villepin, l'ancien ministre des Affaires étrangères de la France, il faut utiliser les outils de la paix parce que, jusqu'à présent, tout ce que nous avons a vu, avec nos bombardements ailleurs et nos interventions en Irak, c'est que la guerre nourrit la guerre. Essayons donc une approche nouvelle, compte tenu du peu de succès des approches que nous avons utilisées par le passé, et utilisons au maximum les outils de la paix.
Il faut trouver une solution politique en Syrie. Encore là, j'espère que le nouveau gouvernement travaillera de concert avec nos alliés, dans le cadre des discussions qui ont lieu en ce moment, et essaiera d'apporter sa contribution.
Je sais que, malheureusement, la capacité du Canada à contribuer à des négociations de ce type a été largement diminuée à cause des politiques du gouvernement conservateur, mais je pense qu'il faut se remettre à la tâche. Il faut bâtir la gouvernance en Irak. Cela aussi est absolument essentiel.
Comme je le disais, il faut travailler à la promotion de la démocratie partout dans le monde. Je sais que cela semble un travail qui donnera des résultats à long terme et que cela a l'air un peu rêveur, mais il faut faire face à la réalité. Puisque les moyens que nous avons utilisés jusqu'à présent pour affronter ce type de défis n'ont pas fonctionné, essayons-en d'autres.
Je suis tentée de reprendre les mots de Ban Ki-moon. À mon avis, ces paroles résument absolument tout. Il a dit que, à long terme, la plus grande menace pour les terroristes n'est pas le pouvoir des bombes, c'est une politique d'inclusion. Ce sont des mots que j'ose reprendre à mon compte. Certains leaders politiques, notamment chez nos voisins du sud, ont décidé d'adopter une politique davantage axée sur l'exclusion. Cela revient à faire le jeu des terroristes et c'est ce qu'il faut éviter de faire. D'ailleurs, au sujet des bombardements, plusieurs analystes disaient que cette réaction spontanée, qui sort des tripes et qui consiste à dire qu'on va aller lancer des bombes, fait aussi le jeu des terroristes, et c'est ce qu'ils veulent.
Quand on voit des horreurs comme ce qui est accompli par le groupe armé État islamique, ainsi que par ce qui a été accompli par le régime de Bachar al-Assad, je trouve frappant qu'il n'y ait aucune mention de cela — si je ne m'abuse — dans la motion présentée par mon collègue de . C'est certain que la première réaction est violente, agressive et guerrière.
Toutefois, rappelons-nous les mots de Ban Ki-moon et essayons de développer des approches plus adaptées et plus approfondies.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
C'est avec beaucoup de fierté que je prends la parole, aujourd'hui, à la Chambre pour parler d'un sujet qui me tient particulièrement à coeur.
J'ai eu l'honneur et le privilège de travailler pour les Forces armées canadiennes pendant plus de 20 ans, et j'ai obtenu le rang de lieutenant-colonel, tout comme notre collègue de la Défense nationale. Je peux donc parler d'un sujet qui me préoccupe, comme beaucoup de Canadiens, soit celui du retrait prochain de nos avions CF-18 de la Syrie et de l'Irak.
Nos alliés, notamment les États-Unis, la France et l'Angleterre, ont décidé d'augmenter leurs attaques et leurs bombardements contre le groupe État islamique, alors qu'il se forme une coalition internationale autour d'un consensus qui est un devoir commun de combattre le groupe État islamique, qui, lui, ne cache pas que le Canada, comme plusieurs autres pays alliés, est ciblé pour des attaques meurtrières éventuelles.
Le n'a pas fourni une seule explication plausible pour expliquer ou justifier le retrait de nos avions CF-18 de l'Irak et de la Syrie, de cette guerre qu'on appelle une guerre asymétrique, pour nos collègues du NPD qui ont peut-être besoin d'information.
Le du Canada a présenté des explications au mieux nébuleuses, au pire totalement incompréhensibles sur une augmentation éventuelle de la formation policière locale, sur de l'aide à la gouvernance, sans définir ce que cela veut dire en temps de guerre contre le groupe État islamique, et sur de l'aide pour créer des institutions démocratiques en Irak. Le ministre comprend-il que, en temps de guerre, ce n'est pas le temps d'enseigner, mais de combattre l'ennemi commun?
Nous sentons que ce gouvernement n'a pas de plan. Même si le nous en promet un prochainement, à en juger par son incapacité à nous l'expliquer à la Chambre, nous avons hâte de voir ce plan par écrit. On ne sait pas trop pour quand ce plan est promis. C'est ce que nous avons hâte de voir.
C'est maintenant que le Canada doit s'engager clairement à combattre le groupe État islamique en maintenant nos avions CF-18 en territoire irakien et en Syrie. Le gouvernement irakien a d'ailleurs clairement réclamé l'appui militaire des membres de la communauté internationale afin de combattre le groupe État islamique.
Ma collègue du NPD nous parlait d'une mention du Conseil de sécurité des Nations unies. Or sait-elle que le Conseil de sécurité des Nations unies demeure saisi de cette menace qu'est le terrorisme international? C'est d'ailleurs à l'unanimité qu'a été adoptée la résolution 2178, le 24 septembre 2014, qui dit, et je cite:
Réaffirmant que le terrorisme, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, constitue une des menaces les plus graves contre la paix et la sécurité internationales et que tous les actes de terrorisme sont criminels et injustifiables, quels qu'en soient les motivations, le moment et les auteurs, et demeurant résolu à contribuer encore à améliorer l'efficacité de l'action d'ensemble menée contre ce fléau à l'échelle mondiale.
Oui, une résolution de l'ONU, on peut en faire ce qu'on veut. Toutefois, nous avons vu ce que cela a donné au Rwanda, en 1994, quand nous avons placé le général Dallaire dans une situation impossible, incapable d'intervenir pour empêcher le massacre de 800 000 Tutsis.
Avec mon expérience, je sais que, pendant cette lutte contre le groupe État islamique, il est élémentaire de détruire les bases de ressources ennemies. Il ne faut pas oublier que la progression du groupe État islamique se fait sur le terrain et que les réfugiés sont pourchassés. Notre implication bloque le mouvement et aide par le fait même la population locale. Pendant un conflit armé, nos forces aériennes appuient le ravitaillement, font du repérage, etc.
Pourquoi enlever la ressource finale qui consiste à détruire les cibles repérées? Poser la question, c'est y répondre. Nos avions de combat CF-18 doivent continuer leur mission en Irak et en Syrie. Nous avons des forces spéciales qui assistent les Kurdes. Nous avons des militaires qui donnent des précieux conseils et qui reçoivent beaucoup de renseignements. Si on retire les CF-18, que fera-t-on avec le renseignement que nos avions ont obtenu en mission de radar? On l'enverra à nos alliés, les Américains et les Britanniques, qui vont faire, eux, le bombardement final.
En retirant nos CF-18, nous retirons le dernier élément de notre travail. Comme le travail des militaires se fait de A à Z, c'est comme si on mettait Z aux poubelles, en s'arrêtant à Y et en laissant les autres finir. En tant qu'ex-officier, je peux affirmer que notre gouvernement conservateur a élevé nos Forces armées canadiennes à un niveau jamais égalé.
Pourquoi battre en retraite? Pourquoi arrêter?
Ce sera une gifle pour tous nos hommes et femmes en uniforme qui ont investi des années à se perfectionner à la sueur de leur front, un affront au sacrifice demandé à leurs familles alors qu'ils ont passé des mois en dehors de leur foyer afin de suivre des formations pour se préparer à faire leur travail adéquatement.
Je voudrais également ajouter un élément important. Quand j'ai enseigné en France, à l'École militaire à Paris, j'ai demandé à mes étudiants d'arrêter de faire de grands discours en présentant leurs plans et de focaliser sur la mission finale. Je peux assurer que cela a donné beaucoup de résultats.
L'objectif du Canada, comme celui de nos alliés, est de détruire le groupe État islamique. Tout le monde le demande. Le président Obama l'a même dit la semaine dernière, il faut en finir avec le groupe État islamique. C'est une énorme menace pour l'humanité.
Dans cette guerre à finir contre un ennemi aussi mobile que redoutable, nos avions de combat CF-18 contribuent concrètement à l'élimination des cibles du groupe État islamique. Ses sites de ravitaillement et ses dépôts d'armes, de munitions et de pétrole, c'est ce que nous attaquons et c'est ce qui fait en sorte que nous bloquons sa progression. C'est extrêmement important.
J'en appelle au bon sens du gouvernement pour préserver la réputation du Canada sur la scène internationale. Je demande qu'on maintienne nos avions de combat CF-18 en Irak et en Syrie. Armée rime avec crédibilité. En tant que pays, assurons-nous de la défendre.
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Madame la Présidente, le , qui était de passage au quartier général de l'OTAN, prétend qu'il n'a pas eu de mal à convaincre ses interlocuteurs de retirer, conformément à la promesse mal avisée faite pendant la campagne électorale, nos CF-18 de la mission aérienne menée par la coalition en Irak et en Syrie. Il aurait bien insisté sur le fait que le Canada ne serait, selon lui, responsable que de 2 % des bombardements.
Bien que le ministre et son patron essaient de minimiser l'importance de 2 % dans un contexte militaire, ils n'hésitent pas à exagérer à outrance celle des 2 % de gaz à effet de serre que le Canada émet chaque année. Je leur pose donc la question suivante. Est-ce que 2 % c'est peu ou c'est beaucoup? Je pense que les Canadiens méritent qu'on leur réponde et qu'on leur explique pourquoi le nouveau gouvernement défie la volonté des Canadiens et — je le sais — de bien des membres du caucus libéral.
Il semble n'y avoir aucune logique à émousser le fer de lance des Forces canadiennes. On nous dit que l'avion de surveillance sera maintenu en place; que l'avion de ravitaillement qui dessert les avions de chasse de toute la coalition internationale et rend leurs missions possibles sera maintenu en place; que la technologie et le personnel qui marquent les cibles pour les bombes intelligentes et d'autres munitions de la coalition demeureront en place; et que nos formateurs sur le terrain, qui travaillent avec les troupes peshmergas et irakiennes dans des situations de champ de bataille alors que peu de lignes de front sont identifiées, demeureront en place. Or, on ne nous a toujours pas offert de raison logique et crédible pour justifier le retrait des CF-18.
Ne pas aller à l'encontre d'une promesse électorale alors qu'on ne compte même plus le nombre de promesses électorales rompues n'est tout simplement pas une justification acceptable. Par conséquent, j'en viens à me demander s'il ne s'agit pas plutôt d'une question d'objection de conscience. Je comprends qu'une personne puisse choisir de ne pas participer à des actes mortels et destructifs en temps de guerre et de s'en remettre à d'autres solutions. Toutefois, l'objection de conscience d'une personne, voire d'un groupe, de l'autre côté de la Chambre, c'est bien différent de l'imposition d'une croyance spécifique à une nation alors qu'une majorité nette de Canadiens appuie la mission militaire complète.
Le moment est mal choisi pour le Canada de se retirer de la mission de combat et de contraindre ses alliés à assumer un fardeau plus lourd dans la lutte contre l’État islamique. Le nouveau gouvernement hérite d'une obligation prise il y a longtemps envers les partenaires de l'OTAN et il a la responsabilité de protéger la liberté, la démocratie et la sécurité des Canadiens. En effet, qu'on l'appelle Daech, l'EIIS ou l'EIIL, le groupe ne pose pas une menace seulement dans sa région; il représente un grave danger aussi pour le Canada et le reste du monde. Cette secte sanguinaire et terroriste a appelé ses partisans du monde entier à s'en prendre par n'importe quels moyens, peu importe leur cruauté, aux personnes n'adhérant pas à son idéologie. Au cours des dernières semaines, des derniers mois et des dernières années, nous avons pu constater combien de tels appels à la violence peuvent engendrer des gestes meurtriers et destructeurs.
S'il est vrai que beaucoup de projets terroristes ont été contrecarrés, ils sont beaucoup trop nombreux à avoir atteint leur funeste objectif. Soulignons que l'EIIS a proféré des menaces expressément envers le Canada et les Canadiens et a pressé ses partisans à s'en prendre aux mécréants canadiens par n'importe quel moyen. D'ailleurs, on a vu avorter des projets terroristes qui se préparaient sur notre propre territoire. Des attaques terroristes meurtrières ont eu lieu à Saint-Jean-sur-Richelieu, au Monument commémoratif de guerre et à quelques mètres de l'endroit où nous siégeons aujourd'hui, soit la Chambre de ce que les porte-parole de l'EIIS ont décrit comme l'infidèle Parlement canadien.
Partout au pays, et c'est certainement le cas dans ma circonscription, Thornhill, les Canadiens sont préoccupés, à juste titre. Nous savons qu'ils s'attendent à ce que le gouvernement prenne des mesures énergiques. Voilà pourquoi le gouvernement conservateur avait engagé les Forces armées canadiennes dans la vaste coalition internationale contre le groupe État islamique.
J'aimerais prendre un instant pour exprimer de nouveau ma profonde reconnaissance à tous les membres des Forces armées canadiennes, qu'ils soient au pays ou en mission, pour le dévouement dont ils font preuve dans la lutte contre le terrorisme.
Pour répondre à cette situation tragique au Moyen-Orient, le gouvernement conservateur avait une approche en trois volets qui comprenait un investissement de plusieurs centaines de millions de dollars pour fournir de l'aide humanitaire sur le terrain de manière à apporter du réconfort et des soins aux millions de civils déplacés. Par ailleurs, depuis 2009, le Canada a accueilli quelque 25 000 réfugiés, d'abord en provenance de l'Irak, puis de plus en plus de réfugiés syriens, et il s'engageait cette année à en accueillir 20 000 selon un processus toujours guidé par la compassion, mais aussi par la sécurité.
Il y avait ensuite le troisième volet essentiel, qui allait peut-être constituer la plus importante contribution du Canada à long terme, c'est-à-dire notre engagement dans la mission militaire de la coalition internationale, car, au bout du compte, ce que les nations démocratiques du monde entier ont de mieux à offrir aux millions d'habitants du Levant qui vivent dans la souffrance, c'est la paix et la possibilité de retourner dans un foyer et une collectivité probablement en ruine afin que ces gens puissent reconstruire leur vie brisée.
L'an dernier, lorsque le premier ministre s'est rendu en Israël et en Jordanie, une visite historique, j'ai vécu une expérience qui m'a marqué à tout jamais. Tandis que le premier ministre et des représentants officiels visitaient l'immense camp de réfugiés de Zaatari, situé dans le Nord-Est de la Jordanie près de la frontière syrienne, un petit groupe dont je faisais partie s'est rendu, à bord d'un hélicoptère jordanien, jusqu'à l'extrémité Nord-Ouest de la Jordanie, à la frontière avec la Syrie et l'Irak.
Pendant ma carrière de journaliste, j'ai vu beaucoup de scènes terribles, de désastres naturels, de tragédies causées par des humains et des guerres — au Vietnam, au Cambodge, en Rhodésie, en Ouganda, en Éthiopie, en Afghanistan, en Irak, en Iran, en Syrie, en Égypte et en Israël — mais je n'avais vu une scène comme celle qui nous attendait à la frontière de la Jordanie, de la Syrie et de l'Irak. Nous avons vu une multitude d'hommes, de femmes et d'enfants qui, chargés de couvertures, de sacs et de sacs à dos contenant leurs dernières possessions, semblaient sortir de la lointaine brume du désert pour avancer péniblement jusqu'à la frontière, où se trouvait une petite cohorte de soldats armés jusqu'aux dents.
Ce n'était pas un poste frontalier ordinaire. La frontière se bornait à une ligne tracée au bulldozer dans le sable et le gravier du désert. Les armes des soldats jordaniens étaient pointées non pas vers les réfugiés, mais vers les groupes terroristes actifs dans la région, absents ce jour-là. Les soldats n'avaient pas pour tâche de bloquer l'arrivée des réfugiés, mais de les accueillir et de leur donner refuge. D'ailleurs, comme la menace était faible ce jour-là, quelques soldats ont déposé leurs armes et ont franchi la frontière avec la Syrie pour se rendre dans la zone neutre et aider les réfugiés. Ils ont transporté des sacs, des enfants et des personnes handicapées jusqu'aux véhicules qui les amenaient ensuite au camp temporaire de la région, où ils pouvaient trouver de la nourriture, de l'eau, des soins médicaux et un peu de confort avant d'être transférés de l'autre côté de la Jordanie au camp de Zaatari, un camp en constante expansion.
Nous avons passé du temps avec eux. Certains ont péniblement parcouru des centaines de kilomètres pour être en sécurité. Certains d'entre eux pourraient très bien faire partie des quelques chanceux qui seront accueillis au Canada ou dans d'autres pays développés en Europe et ailleurs. Cela dit, dans les camps en Jordanie, au Liban et en Turquie, de nombreux réfugiés gardent encore espoir — il faut dire qu'il s'agit maintenant d'un faible espoir — qu'ils pourront retourner un jour dans leurs collectivités en Syrie et en Irak. Pour la majorité de ces millions de déplacés, la réalité, c'est qu'il s'agit là de leur plus beau rêve.
C'est pourquoi la mission militaire internationale est si importante et constitue un élément essentiel de l'engagement à trois volets du Canada envers les gens du Levant. C'est la raison pour laquelle je considère que le agit avec désinvolture lorsqu'il évalue en pourcentage la bravoure des membres des Forces canadiennes. C'est très déshonorant pour les hommes et les femmes qui risquent leur vie pour défendre la démocratie et la liberté. Je crois que des excuses sont de mise. C'est pourquoi il est si important que le Canada ne laisse pas le gros du travail dans cette guerre à ses alliés de la coalition.
:
Monsieur le Président, je partagerai aujourd'hui mon temps de parole avec le .
La communauté internationale vaincra l’EIIL, et le Canada participe à ce combat et participera aussi à sa victoire ultime. Le gouvernement souhaite remercier profondément les membres des Forces armées canadiennes du dévouement et du courage dont ils ont fait preuve et du travail acharné qu'ils ont accompli dans le cadre de l'opération Impact.
Il faut empêcher que la mission de nos forces armées et leur sacrifice soient politisés. Malheureusement, c'est ce qu'a fait trop souvent l'ancien gouvernement conservateur. C'est l'une des raisons pour lesquelles il forme maintenant l'opposition. Les conservateurs ont agi ainsi en donnant l'impression qu'ils étaient les seuls à appuyer nos militaires et les seuls à être prêts à lutter contre le terrorisme. Ce genre de dogmatisme menait à une partisanerie exagérée. Cette déformation flagrante des faits est l'une des raisons pour lesquelles les conservateurs se retrouvent aujourd'hui dans l'opposition. J'espère qu'ils auront une bonne réflexion à ce sujet et qu'ils changeront d'attitude afin qu'ils parviennent à comprendre que, bien que nous ayons des opinions différentes sur les moyens de nous attaquer aux dangers, nous sommes tous patriotes et nous voulons tous protéger nos concitoyens même si nous ne nous entendons pas sur la façon de le faire.
Les activités terroristes menées par l’EIIL, qu'on appelle aussi le groupe État islamique, dans les territoires qu'il contrôle en Irak et en Syrie ont donné lieu à des milliers de morts et au déplacement de millions de personnes.
L'EIIL continue de cibler des membres de communautés religieuses et ethniques. Il a autorisé les viols et l'asservissement des femmes, et a froidement détruit des lieux de culte et des sites archéologiques irremplaçables.
Bien qu'il reste beaucoup à faire, la coalition a réalisé des progrès considérables au cours de la dernière année.
[Français]
Le soi-disant État islamique a été chassé du territoire qu'il occupait en Irak et en Syrie, et des milliers de personnes dans ces pays ne vivent plus comme des prisonniers dans leur propre ville.
[Traduction]
En Irak, les villes de Tikrit et de Sinjar ont été libérées, et les forces irakiennes se battent actuellement pour libérer Ramadi. Les réfugiés et les personnes déplacées sont rentrés chez eux pour rebâtir leur vie et leur communauté.
La campagne militaire contre l'EIIL est cruciale, et la contribution du Canada a été et continuera d'être importante. Reste à savoir comment faire en sorte qu'elle soit optimale.
[Français]
Le combat dans lequel nous sommes n'est pas un combat de religions ni de civilisations, mais celui de la civilisation humaine contre le terrorisme. Dans ce combat, chaque pays a la responsabilité d'identifier ses forces et de voir comment ces forces pourraient s'ajuster à celles des alliés, afin de vaincre le terrorisme en Irak comme partout ailleurs.
[Traduction]
Le mois dernier, je me suis entretenu avec de nombreux partenaires du Canada dans la coalition au Sommet sur la Coopération économique Asie-Pacifique aux Philippines, à la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth à Malte et aux rencontres ministérielles de l'OTAN et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Le a également discuté avec eux.
Le message était toujours le même: nos alliés respectent et comprennent nos choix, et appuient notre décision d'axer nos efforts dans des secteurs où nos contributions auront les meilleures répercussions possibles à long terme, à la lumière de consultations avec nos alliés pour que nos contributions soient complémentaires aux leurs.
Pourquoi nos alliés veulent-ils que le Canada s'engage dans tous ces dossiers? C'est parce qu'ils ont un immense respect envers les hommes et les femmes en uniforme pour leur professionnalisme, leur dévouement et leur capacité de protéger la population. Nous devons tous être fiers d'eux.
À partir de maintenant, les contributions du Canada feront partie d'une stratégie exhaustive à long terme pour résoudre cette grande préoccupation mondiale. Je comprends que l'opposition veuille que nous présentions le plan complet tout de suite. C'est son rôle de nous demander de le faire. Cela viendra. C'est important. Nous ne pouvons pas faire cavalier seul. Nous devons élaborer ce plan en collaborant pleinement et en consultant nos alliés, et c'est ce que nous faisons.
Nous avons mis en place toute une gamme de mécanismes pour interrompre et endiguer le flot de combattants étrangers. Il faut en améliorer l'efficacité. En étroite collaboration avec nos alliés, nous mettons en commun des renseignements, des pratiques exemplaires, des outils et des programmes afin de mieux comprendre qui sont ces gens, la façon dont ils sont radicalisés, entraînés et déplacés, et comment nous pouvons gagner.
[Français]
L'an dernier, la coalition a lancé une vaste campagne en vue de faire disparaître les finances du groupe État islamique, de l'empêcher de collecter, de déplacer et d'utiliser des fonds, et d'utiliser à mauvais escient le système financier international.
[Traduction]
Le Canada joue un rôle de premier plan dans le déploiement de l'effort international, notamment dans le cadre des activités du Groupe d'action financière internationale et du G7. Nous souhaitons améliorer son rôle. C'est un des éléments du plan.
Le Canada a également entamé des projets sur son propre territoire pour contribuer aux efforts internationaux visant à contrecarrer les efforts de recrutement de l'EIIL et à réduire la radicalisation menant à la violence en exposant son message et son idéologie de haine et en en réduisant l'impact. Il convient également de redoubler d'efforts à ces égards.
[Français]
Sur le terrain en Irak, le financement octroyé par le Canada et les organismes locaux contribue à la réalisation de projets de stabilisation pour combler les besoins à court terme et favoriser la résilience et la stabilité. Nous devons renforcer notre aide à ces organismes locaux.
[Traduction]
Le remède à ce non-État nihiliste est un État fonctionnel. Comme le monde l'a constaté, l'établissement d'un tel État est un travail ardu de longue haleine qui exige une forte collaboration internationale. Le Canada a les compétences nécessaires pour reconstruire les institutions de l'Irak, et nous comptons nous en servir à bon escient.
Il faut une solution politique en plus d'une solution militaire en Irak. Il faut trouver une solution politique qui s'attaque aux causes profondes de l'instabilité de la région, unisse les Irakiens et leur donne une raison de croire en leur gouvernement central et de se battre pour leur pays. Nos plus proches alliés et partenaires de la coalition le reconnaissent.
Pour éviter qu'un autre groupe remplace l'EIIL lorsque ce dernier aura été vaincu, pour éviter une série de guerres civiles s'étalant sur plusieurs générations au Moyen-Orient, il faut se pencher sur ce que le Canada peut faire pour contribuer à la stabilité politique à long terme de la région.
[Français]
En ce qui concerne l'assistance en matière de sécurité, nous savons qu'il y a un besoin crucial d'entraînement continu des forces irakiennes, et les Forces armées canadiennes sont bien placées pour aider à préparer les Irakiens à cet égard. La formation doit être un élément important de notre nouveau plan. En contribuant à l'entraînement des forces irakiennes, nous nous assurerons que les Irakiens seront capables de se défendre et de prendre l'initiative sur le champ de bataille.
[Traduction]
Nous étudions aussi la possibilité que la GRC contribue à la formation des policiers irakiens. Selon les pourparlers actuels avec nos alliés, cette aide serait très utile.
Pour contribuer davantage aux programmes de stabilisation et pour protéger les populations les plus vulnérables — les membres de minorités ethniques ou religieuses déplacées à l'intérieur du pays qui ont souffert aux mains de ce soi-disant État islamique et les victimes de violence sexuelle —, nous devons accroître l'aide humanitaire et veiller à ce qu'elle vise les personnes dans le besoin.
[Français]
En conclusion, nous sommes fiers de la contribution des Forces canadiennes dans ce combat, et elles continueront de jouer un rôle important dans les contributions canadiennes futures.
[Traduction]
Les Canadiens veulent que nous luttions avec force contre l'EIIL. Ils veulent que nous choisissions les meilleurs outils à notre disposition et que nous établissions un plan qui nous permettra de contribuer aux efforts de la coalition avec nos alliés. Nous le ferons ensemble, chers collègues, parce que c'est notre devoir; parce que nous devons appuyer nos courageux hommes et femmes en uniforme de même que les diplomates et les citoyens sur le terrain et nous devons faire tout en notre pouvoir pour rétablir la paix et la justice en Irak.
:
Monsieur le Président, je crois que c'est la première fois que vous êtes dans le fauteuil et je suis ravi de voir que vous avez atteint cet auguste poste.
C'est également la première occasion qui m'est donnée de remercier les gens de Scarborough—Guildwood de m'avoir élu à la Chambre pour une septième fois en 18 ans. C'est pour moi un honneur de les représenter encore une fois. Je tiens à remercier mon épouse, ma famille et l'équipe de campagne que je considère comme la meilleure au Canada de m'avoir aidé à conserver mes fonctions.
C'est toujours un privilège de reconnaître que nous sommes l'une des 338 personnes au Canada qui ont la chance de venir en cette enceinte pour débattre des grands enjeux auxquels notre nation doit faire face. Il faut parfois se le rappeler, mais il s'agit d'un privilège incroyable. Je souhaite la bienvenue à tous les nouveaux députés qui sont ici pour le présent débat ainsi qu'aux autres.
Passons maintenant à la question à l'étude. J'ai trois commentaires à faire par rapport à la motion. Le premier vise la portion qui dit:
[...] que l’État islamique a revendiqué les récents attentats [...] et qu’il a déclaré la guerre au Canada [...]
Le premier problème avec la motion est que seul un État peut déclarer la guerre. Le choix des mots est important à la Chambre. Je vais donner le bénéfice du doute à mes collègues conservateurs, car je présume qu’ils n’avaient pas l’intention de reconnaître l’EIIL ou l’EIIS comme un État. Ce n’est pas un État. Il ne peut donc pas déclarer la guerre.
Je voulais tout simplement soulever cet aspect du libellé. Je répète que le choix des mots est important à la Chambre.
Le deuxième problème est que la motion repose sur une supposition:
a) reconnaisse que le moment est mal choisi pour le Canada de se retirer de la mission de combat et de contraindre ses alliés à assumer un fardeau plus lourd [...]
C’est une supposition. Cela ne repose sur rien, puisque les ministres ou le gouvernement n’ont jamais convenu, même pendant la campagne, de se retirer de la mission. Je serais très curieux d’entendre tout fait qui va dans le sens de cette supposition.
Le troisième point est:
b) rappelle au gouvernement son obligation à l’égard de ses partenaires de l’OTAN [...]
C’est un élément curieux. En effet, le a visité bon nombre de nos partenaires de l’OTAN, voire la totalité, au cours des deux, trois ou quatre dernières semaines. Il a discuté directement de la participation du Canada dans ce conflit avec le président Obama. Il a discuté directement avec le premier ministre Cameron et le président Hollande.
Mais surtout, le , comme tous les autres députés à la Chambre, a discuté directement avec les Canadiens, les électeurs. J'ose dire que les Canadiens nous ont clairement fait savoir qu'ils veulent que nous redéfinissions notre rôle dans le conflit dans l'optique d'y mettre éventuellement fin, ce qui, je suppose, est l'objectif de tous les députés.
J'espère vraiment pouvoir compter sur la bonne foi de mes collègues pour reconnaître qu'il s'agit essentiellement de trouver une façon de mettre fin au conflit et de déterminer quelle est la meilleure contribution que le Canada peut faire à l'effort.
Noël approche, j'aimerais donc recommander à mes collègues un bon livre à lire durant la période des Fêtes. C'est Lawrence in Arabia: War, Deceit, Imperial Folly and the Making of the Modern Middle East, de Scott Anderson.
Ce n'est pas mon intention de faire de la pub pour le livre de M. Anderson; je pense simplement qu'il décrit bien les antécédents qui ont mené à la situation actuelle.
Les députés se souviendront que, durant la Première Guerre mondiale, les Britanniques et les Allemands se battaient pour obtenir l'appui des diverses tribus constituant l'Empire, ou le califat, ottoman. Les Britanniques comptaient dans la région une personne très compétente, Laurence d'Arabie. Laurence d'Arabie a pris le temps de comprendre la région, les langues, la religion et les diverses coutumes des différentes tribus. Celles-ci ont fini par donner leur appui aux Britanniques, contribuant à la victoire des Alliés dans la Première Guerre mondiale.
Dans un honteux chapitre de l'histoire, les Français et les Britanniques ont arbitrairement découpé la région en États indépendants aux termes de l'accord Sykes-Picot, jetant les bases du conflit d'aujourd'hui.
Ce que m'a appris le livre, essentiellement, c'est que Laurence d'Arabie devait son succès aux efforts considérables qu'il a déployés pour comprendre la région, la langue, les coutumes, les habitants et les allégeances des diverses tribus. À mon sens, nous sommes en train de répéter les erreurs du passé.
Nous ne saisissons pas. Nous ne comprenons pas ce qui alimente les conflits là-bas. Au cours des dernières années, un génocide à petite échelle s'est amorcé. Des gens de divers groupes non majoritaires ont été chassés de leur pays et sont maintenant des réfugiés. Tous les jours, bon nombre de ces personnes apparaissent sur les écrans de télévision et certaines d'entre elles arriveront ce soir à Toronto.
Au moment où le gouvernement réoriente son engagement pour apaiser et dénouer le conflit, j'estime prioritaire que nous commencions à examiner à fond la situation et que nous nous penchions sur ses tenants et aboutissants.
Je répète qu'il n'y a absolument pas lieu d'interpréter ce changement de cap comme un retrait. En fait, il est fort possible que nous nous réengagions dans cette lutte d'une façon plus efficace qui favorisera le dénouement du conflit, objectif auquel tout le monde souscrit, j'imagine. Nous appuyons fermement nos alliés et nous participons pleinement à la lutte pour mettre fin à ce conflit.
Je félicite les ministres qui dirigent cet examen et qui nous invitent à faire des suggestions sur la façon dont le Canada peut contribuer à la résolution de ce conflit. Je m'en voudrais de ne pas faire mention, au nom du gouvernement et du caucus libéral, de la robuste participation et de l'aide substantielle que nos militaires ont consenties à ce jour dans ce dossier. Nous avons hâte de voir quelle pourra être leur contribution pour la suite des choses.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec la députée de , qui partage mes vues à ce sujet.
La guerre en Syrie et les effets déstabilisateurs de l'EIIS ont causé le déplacement de près de 15 millions d'Irakiens et de Syriens. Pour donner une idée de l'ampleur de ces bouleversements, c'est comme si tous les hommes, toutes les femmes et tous les enfants qui habitent en Ontario étaient déplacés en même temps. La portée et l'étendue de la crise et de la tragédie humaines qui continuent de frapper l'Irak et la Syrie dépassent l'entendement.
L'organisation terroriste connue sous l'acronyme EIIS occupe maintenant un territoire faisant près de 82 000 kilomètres carrés, soit une superficie plus grande que celle du Nouveau-Brunswick. L'EIIS a fait exploser des avions transportant des passagers, brûlé vifs des opposants, réduit des personnes à l'esclavage sexuel et assassiné des confrères et des consoeurs musulmans qui n'étaient pas d'accord avec ses points de vue djihadistes extrémistes, et il est résolu à exterminer tous les chrétiens et tous les membres des minorités religieuses. La dépravation de l'EIIS ne semble pas connaître de limites.
Les personnes touchées par la guerre civile en Syrie et le règne tyrannique de l'EIIS ont le choix de rester en zone de guerre, où elles risquent l'oppression et la mort, ou encore de s'enfuir et d'avoir la chance de survivre. Les images bouleversantes des demandeurs d'asile et des réfugiés qui risquent leur vie et celle de leurs enfants pour échapper à la guerre civile et aux terroristes ont incité les Canadiens à faire preuve de générosité en accueillant les personnes qui souffrent dans leur pays, qui est reconnu pour sa stabilité, sa tolérance et sa prospérité.
Je suis également fière des Canadiens, dont un bon nombre de mes concitoyens, qui prennent le temps de faire les préparatifs nécessaires pour l'arrivée des réfugiés syriens. J'admire la générosité de ceux qui puisent dans leurs poches les fonds nécessaires pour donner de l'espoir et offrir de nouvelles perspectives d'avenir aux réfugiés qui s'installent au Canada.
Bien que je sois fière des Canadiens et de leurs efforts, j'ai de sérieuses réserves quant à la façon dont le gouvernement libéral entend faire entrer à la hâte au pays des dizaines de milliers de personnes d'ici février. Il est vrai que les libéraux ont pris une décision judicieuse lorsqu'ils ont fait volte-face pour adopter le plan des conservateurs visant à accueillir 10 000 réfugiés d'ici la fin de l'année; toutefois, le plan libéral actuel, qui consiste à réinstaller au moins 25 000 réfugiés d'ici février 2016, présente de nombreux problèmes et incohérences. Je ne nie pas le caractère louable de ce plan, mais le manque de planification, d'examens médicaux et de contrôles de sécurité approfondis est très troublant.
Posons-nous la question suivante: avons-nous mis en place les mesures de soutien qui s'imposent pour aider ces réfugiés à réussir, sachant que nous allons les amener au Canada en plein milieu de l'hiver à la suite d'une promesse électorale irréfléchie?
Posons-nous aussi cette question: pourquoi le gouvernement abandonne-t-il sa modeste contribution militaire en Syrie? Ne devrions-nous pas plutôt accroître nos efforts militaires afin d'appuyer le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et les États-Unis?
Pour répondre à cette crise, le Canada doit agir sur deux fronts. Premièrement, nous devons tout faire pour que les réfugiés que nous accueillerons au Canada obtiennent le soutien voulu pour bien s'intégrer afin qu'ils puissent avoir une belle vie et contribuer à la société canadienne. Deuxièmement, nous devons demeurer dans la lutte, et je dirais même augmenter l'appui militaire que nous offrons à la coalition contre l'EIIS. Nous devons contribuer à stopper les forces qui sont derrière l'un des plus gros déplacements de populations humaines du siècle.
La plupart d'entre nous sont incapables d'imaginer la douleur, l'angoisse et la peur qu'éprouvent ceux et celles qui sont prêts à tout abandonner et à quitter leur chez-soi pour recommencer à zéro dans un nouveau pays. Pour bon nombre de ces familles, la menace qu'elles tentent de fuir est double, puisqu'elles sont prises entre le régime cruel d'al-Assad et la persécution religieuse et ethnique du groupe terroriste EIIS.
Le Canada a toujours été une terre d'accueil pour ceux qui aspirent à une vie meilleure. La crise actuelle est une crise humanitaire sans nom, et le Canada doit faire sa part. Notre pays doit tout faire pour que l'exercice de réinstallation qui vient de se mettre en branle se passe bien et il doit s'assurer que les mécanismes et les mesures de soutien dont auront besoin les réfugiés sont là.
Les Canadiens s'attendent à ce que leur gouvernement assure la sécurité de leur pays, et ils ont raison. Ils ne veulent pas que nous fassions le moindre compromis sur les contrôles de sécurité ou de santé. Ils veulent savoir quelle assurance leur gouvernement peut leur donner qu'il va réussir à empêcher les terroristes en puissance de mettre le pied au Canada.
Que ce soit dans le domaine de la santé ou celui de la sécurité, nous devons mettre en place les mécanismes nécessaires pour assurer la protection des Canadiens. La santé des Canadiens ne doit pas être compromise parce que, pendant la campagne électorale, les libéraux ont fait une promesse sans vraiment réfléchir aux conséquences et qu'il faut maintenant prendre une décision à la va-vite. Nous devons aussi déterminer quels services supplémentaires seront nécessaires pour répondre aux besoins des réfugiés qui arriveront chez nous. Au chapitre de la santé mentale, de quels services auront-ils besoin? Bon nombre de réfugiés ont vécu des choses atroces et subi un stress traumatique terrible et pourraient donc avoir besoin — pendant longtemps — de services intensifs en santé mentale. En plus d'alourdir considérablement le fardeau du réseau canadien de services en santé mentale, qui est déjà à bout de souffle, cela pourrait aussi empêcher les réfugiés d'avoir accès aux soins requis pour régler ces problèmes. Qu'ils soient destinés aux Canadiens ou aux réfugiés, les services en santé mentale et en santé familiale sont en posture précaire.
Une chose encore plus importante, quels contrôles de sécurité le gouvernement met-il en place et quelles questions pose-t-il pour s'assurer que les personnes que nous faisons venir au Canada partagent nos valeurs? Ces personnes sont-elles disposées à promouvoir la tolérance et le pluralisme, l'équité entre les sexes, l'orientation, le respect des croyances et des religions et sont-elles disposées à redonner au Canada et à l'ensemble de la société lorsqu'elles seront en mesure de le faire?
Cela m'amène à mon deuxième point, c'est-à-dire la politique étrangère du Canada au Moyen-Orient, et plus particulièrement l'EIIS et le régime syrien. Le despote syrien a provoqué une guerre civile afin de maintenir son contrôle sur son peuple. L'EIIS s'est emparé de territoires dans deux pays souverains, et son mode de fonctionnement va complètement à l'encontre des valeurs canadiennes. L'EIIS déteste nos valeurs et notre mode de vie et est d'avis que le monde serait un endroit meilleur si nous retournions au Moyen Âge.
Ceux qui se retrouvent coincés entre le régime Assad et l'EIIS n'ont d'autre choix que de fuir. La plupart des Syriens ne veulent pas quitter leur foyer. Ils préféreraient y rester. Ils se tournent vers le reste du monde pour obtenir de l'aide afin de vaincre ce fléau dans leur région et pouvoir retourner chez eux. C'est pourquoi la décision du gouvernement d'annuler sa modeste contribution militaire est si décevante.
Nos ancêtres qui sont morts à la crête de Vimy n'ont pas quitté le champ de bataille au milieu du combat. Les Canadiens, en temps de paix ou de guerre, ont montré qu'ils sont déterminés à combattre la tyrannie pour défendre la liberté et la démocratie. Battre en retraite et quitter le champ de bataille au milieu du combat n'est tout simplement pas la façon de faire des Canadiens. De plus, le fait de retirer notre soutien militaire entache notre réputation et nuit à nos relations avec l'Europe et les États-Unis. Faire ce qui s'impose signifie poursuivre le combat et accroître notre engagement.
De ce côté-ci de la Chambre, les choses sont claires. Nous avons l'obligation morale d'aider à faire échec à l'EIIS et de ramener la paix en Syrie. Quitter le champ de bataille au milieu du combat est lâche et montre à nos alliés qu'ils ne peuvent pas compter sur nous lorsque notre aide est la plus nécessaire.
Quels résultats les Canadiens veulent-ils obtenir? Il faut premièrement que le gouvernement prenne le temps de bien sélectionner les réfugiés. Il faut repousser les dates au printemps et à l'été pour que les mesures à prendre pour les loger et les vêtir ainsi que les cours de langue se fassent de façon prudente et convenable. Il faut aussi repousser les dates pour qu'on puisse donner la priorité aux réfugiés qui sont les plus susceptibles de subir des préjudices à l'étranger. Il faut aussi donner aux Canadiens l'assurance que les personnes que nous accueillons adhèrent aux valeurs qui nous sont chères: la tolérance, la volonté d'améliorer les conditions de vie de sa famille, le travail, le fait de ne pas toujours compter sur la générosité des autres, le respect de l'histoire canadienne et la volonté de donner en retour à la société.
N'oublions pas que ces réfugiés et leurs enfants voudront un jour voir ou revoir leur pays d'origine. Il faut qu'ils puissent se rappeler que leur pays d'accueil, leur nouveau chez-soi, a fait sa part et qu'il a pris des mesures humanitaires et militaires pour rétablir la sécurité dans leur pays d'origine et dans cette région du monde. Prenons dès maintenant les mesures qui s'imposent pour que les Syriens qui fuient la région puissent retourner chez eux et récupérer le territoire conquis par l'EIIS.
Éliminons une fois pour toutes les causes de ces migrations massives et donnons au régime Assad et à l'EIIS la seule place qui leur revient: une page dans les livres d'histoire.
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Monsieur le Président, c'est un honneur de présenter mon premier discours dans cette Chambre prestigieuse.
Je tiens à remercier les habitants de Sarnia—Lambton de m'avoir accordé leur confiance. Je ferai tout mon possible pour représenter leur point de vue à la Chambre. Je tiens également à remercier les nombreux bénévoles de mon équipe de campagne qui ont donné de nombreuses heures de leur temps et parcouru bien des kilomètres.
Je tiens aussi à féliciter tous les députés de la Chambre pour leur élection ou leur réélection. Je suis impatiente de travailler avec eux pour continuer à bâtir notre grand pays, le Canada.
Sur une note personnelle, je remercie mes filles Gillian et Katie de leur affection, ainsi que ma mère qui, à 90 ans, a commencé à regarder CPAC et l'émission Power and Politics.
En ma qualité de porte-parole de l'opposition en matière de sciences, je promets d'aborder ce dossier en me fondant sur des données probantes. À titre d'ingénieure chimiste comptant plus de 30 ans d'expérience tant en recherche fondamentale qu'en construction, j'ai l'intention de mettre mon expertise au service de mon parti et de collaborer avec la , le et les porte-parole des autres partis afin d'obtenir les meilleurs résultats possibles pour les Canadiens.
Aujourd'hui, je veux parler des préoccupations des électeurs de ma circonscription relativement à la menace que constitue le groupe État islamique.
Pour les députés qui ne connaissent pas la belle collectivité de Sarnia—Lambton, avec ses magnifiques plages, forêts et champs, elle est située sur les rives de la rivière St. Clair et du lac Huron. Elle touche également la frontière entre les États-Unis et le Canada, à Port Huron.
Il s'agit du berceau de l'exploitation pétrolière en Amérique du Nord. Nous fournissons l'essence utilisée dans les voitures des députés, s'ils se déplacent dans le centre du pays. Nous sommes devenus un centre industriel diversifié d'où provient près du tiers des produits pétrochimiques du pays ainsi qu'un centre de production biochimique et d'énergie renouvelable, ce qui est devenu possible grâce à des partenariats établis entre les producteurs agricoles, les universités, l'industrie et la collectivité. L'une des plus grandes centrales solaires en Amérique du Nord se trouve dans ma circonscription, et des parcs éoliens sont visibles dans le paysage rural.
Cela dit, pendant que je faisais du porte-à-porte en visitant plus de 20 000 foyers de Sarnia—Lambton au cours de la campagne électorale, on m'a continuellement fait part de préoccupations concernant la menace que pose l'EIIS. Les députés comprendront que, en raison de la quantité de combustible fossile et de produits chimiques qui proviennent de ma circonscription et qui y sont entreposés, un acte terroriste pourrait avoir un effet dévastateur.
De plus, comme il s'agit d'une ville frontalière, les craintes de notre plus proche voisin concernant la sécurité au Canada et les menaces venant de la frontière sont importantes pour nous.
Les événements du 22 octobre 2014 ont changé notre vision du Canada en tant qu'endroit sécuritaire où vivre. Le meurtre du caporal Nathan Cirillo à l'un de nos monuments les plus sacrés, le Monument commémoratif de guerre du Canada, a ébranlé la nation tout entière, y compris les habitants de Sarnia—Lambton, car nous estimions que la menace ne pesait pas seulement sur les gens d'Ottawa, mais aussi sur notre ancienne députée, qui était très aimée dans notre collectivité.
[Français]
Il faut également rappeler que, à peine quelques jours auparavant, l'adjudant Patrice Vincent a été tué lors d'un homicide véhiculaire qui a été également classé par la GRC comme un acte terroriste dans la belle ville de Saint-Jean-sur-Richelieu.
[Traduction]
Ces événements ont prouvé que la menace existe, que le Canada est visé et que la sécurité n'est pas assurée.
Je veux souligner un fait important brièvement. Les conservateurs ont veillé à ce que la mission contre l'EIIS — à laquelle nous avons jusqu'à présent pleinement collaboré avec nos alliés — fasse l'objet d'un vote à la Chambre chaque fois que c'était possible. On ne peut pas en dire autant du nouveau gouvernement.
Durant la campagne et par la suite, la majorité des gens de Sarnia—Lambton se sont montrés fiers et reconnaissants des actes de bravoure posés par nos forces aériennes dans le combat contre l'EIIS. Les Forces armées canadiennes et l'Aviation royale canadienne ont pendant des années donné de la formation et effectué des frappes aériennes. Cette ressource peut donc être mise à contribution pour le combat.
Durant de nombreux événements tenus à l'occasion du jour du Souvenir dans ma circonscription, je me suis entretenue avec beaucoup d'anciens combattants qui ont défendu les libertés canadiennes. Ils m'ont dit combien ils étaient fiers du fait que le Canada et ses alliés combattent l'ennemi, le soi-disant État islamique. Ce dernier est une véritable plaie pour le monde. Il incite ses tenants au viol de femmes et d'enfants innocents et au meurtre de ceux qui ont différentes croyances religieuses, commettant ainsi un génocide. Il bafoue toutes les valeurs les plus chères aux Canadiens, soit la liberté de parole, de religion et de choix ainsi que l'égalité entre les hommes et les femmes.
Selon le , nous ne devrions pas répondre au désir des terroristes extrémistes en parlant d'eux. Ne pas parler d'eux ne les fera pas disparaître. Il nous faut non seulement parler de la menace, mais aussi intensifier notre participation à l'intervention menée avec nos alliés auxquels se sont joints plus de 60 pays pour contrer la menace. Nous devons répondre à l'appel de nos frères et soeurs irakiens et kurdes. Les gens de ma circonscription comprennent cela.
[Français]
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles les habitants de ma communauté sont prêts à soutenir cette lutte. L'une d'elles est que nos femmes ne sont pas prêtes à renoncer à leur égalité.
[Traduction]
L'équité entre les sexes a fait tellement de chemin depuis l'époque où je m'étais fait dire que je ne pouvais pas devenir ingénieure parce que c'était une profession réservée aux hommes et depuis le temps où le harcèlement et la discrimination étaient monnaie courante. De nos jours, les femmes bénéficient presque des mêmes possibilités que les hommes et du même respect de la part de leurs pairs. Ayant observé cette évolution au cours de ma vie, je n'aurai pas de repos tant que cette menace d'assujettir les femmes de nouveau n'aura pas été vaincue.
Je ne suis pas encore habituée aux jeux politiques de la Chambre où des députés posent des questions sans obtenir de réponses. Il semble que l'on évite de répondre aux questions qui donneraient aux Canadiens les réponses dont ils ont besoin. C'est comme si nous appuyions sur un bouton et que nous obtenions un message automatisé énumérant les promesses électorales du parti. Toutefois, il s'agit de questions très sérieuses auxquelles on ne peut uniquement répondre par de beaux discours.
Je comprends que le gouvernement a promis de retirer les CF-18 canadiens de la lutte contre le groupe État islamique, mais bon nombre de ses promesses électorales n'ont pas été respectées, par exemple celles de limiter le déficit à 10 milliards de dollars, de s'assurer que les allégements fiscaux n'auraient aucune incidence sur les recettes, de rétablir la livraison du courrier à domicile et d'accueillir 25 000 réfugiés d'ici la fin de l'année. Le plan visant à retirer nos CF-18 de la lutte contre l'EIIS est une promesse qui ne doit pas être tenue.
Lorsque de nouveaux renseignements sont mis au jour et que les Canadiens se font entendre, il est temps d'écouter et de modifier nos plans en conséquence. En ce qui concerne la crise des réfugiés syriens, nous avons porté à l'attention du gouvernement les préoccupations des Canadiens, qui veulent que nous veillions d'abord et avant tout à préserver notre sécurité au lieu de nous plier à un délai arbitraire, et le gouvernement a rompu sa promesse pour pouvoir améliorer les mesures de sécurité. Je l'en félicite.
De même, on a découvert de nouveaux renseignements dans la foulée des attaques de l'EIIS à Paris, à Beyrouth et en Afrique. Nos alliés ont intensifié leurs efforts pour combattre l'EIIS. Je suis très déçue que le président Obama, lorsqu'il a mentionné ses alliés, n'ait pas nommé le Canada.
En tant que voisins, nous devons faire front commun avec notre ami, notre partenaire commercial le plus proche. De plus, la France a déclaré être en guerre. Le Canada a-t-il déçu la France lorsqu'elle était en guerre dans le passé? Pas du tout. Nous l'avons appuyée. Nous avons pris la crête de Vimy. Nous avons agi lors du jour J, et nous devons faire de même maintenant.
Nous chantons chaque semaine à la Chambre: « Et ta valeur, de foi trempée, protégera nos foyers et nos droits. »
[Français]
Il ne suffit pas de faire de l'aide humanitaire et de donner aux gens des couvertures et de la nourriture, lorsque leur tête est sur le point d'être coupée. Il ne suffit pas de donner refuge aux gens terrorisés qui fuient leur pays. Il ne suffit pas d'entraîner les autres à se joindre au combat.
Nous devons rejoindre les rangs de toutes les nations impliquées. En effet, plus de 60 d'entre elles font front commun en vertu de la résolution de l'ONU visant à éliminer cette menace mortelle avant leur retour sur notre propre sol pour tuer à nouveau.
[Traduction]
Je répète qu'il n'est pas suffisant d'offrir de l'aide humanitaire ou des couvertures et de la nourriture à des gens qui sont sur le point d'être décapités. Il n'est pas suffisant de leur donner refuge alors que des gens qui vivent dans la peur sont contraints de fuir leur pays. Il n'est pas suffisant de former d'autres forces pour qu'elles participent au combat.
Nous devons nous joindre aux plus de 60 pays qui unissent leurs efforts en vertu de la résolution 2178 des Nations unies pour éliminer cette menace.
J'exhorte le à ne pas retirer nos chasseurs CF-18 de cette lutte des plus importantes contre l'EIIS.
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Monsieur le Président, je suis ravie de prendre la parole à la Chambre pour la première fois. C'est pour moi un véritable honneur de représenter les gens de West Vancouver—Sunshine Coast—Sea to Sky Country, dans la belle province de la Colombie-Britannique.
Je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Nous avons tous été choqués par les récentes attaques terroristes survenues en France, aux États-Unis, en Turquie, en Égypte, au Liban et ailleurs, des actes barbares que le gouvernement condamne sans équivoque. Nous sommes tous d'accord sur ce point. Au nom des Canadiens, le gouvernement a exprimé ses condoléances aux victimes et leur a assuré que le Canada est derrière eux en cette période difficile.
La motion à l'étude aujourd'hui soulève un certain nombre de questions importantes relativement au combat contre le groupe État islamique, et j'aimerais expliquer davantage l'approche du gouvernement en réponse directe aux questions posées par l'opposition.
Un des éléments de cette motion soutient que le gouvernement a une obligation envers ses partenaires de l'OTAN dans ce contexte. Tout d'abord, pour que le public comprenne, la coalition de lutte contre l'EIIL est composée de plus de 60 pays. Les 28 nations qui forment l'alliance de l'OTAN participent à la coalition de lutte contre l'EIIL. Il est toutefois important de souligner que, bien qu'on ait abordé la question lors des réunions ministérielles de l'OTAN la semaine dernière, l'alliance de l'OTAN en soi n'est pas membre de la coalition pour le moment.
Par conséquent, bien que le Canada demeure un fier membre fondateur de l'alliance de l'OTAN, notre engagement à l'égard de la coalition de lutte contre l'EIIL n'est aucunement associé à notre appartenance à l'OTAN. Je suis toutefois très fière de dire que le gouvernement actuel travaille en étroite collaboration avec ses alliés de l'OTAN, notamment dans le but de rétablir notre réputation à l'échelle internationale, qui a été quelque peu entachée par le gouvernement précédent.
L'EIIL continue de menacer sérieusement la sécurité régionale et mondiale et représente une menace pour les citoyens canadiens au pays et à l'étranger. L'EIIL a commis des crimes atroces contre les enfants, les femmes et les hommes, notamment les membres des communautés religieuses et ethniques de la Syrie et de l'Irak. Ses membres ont torturé et décapité des gens, ont violé des femmes et les ont vendues comme esclaves, ont massacré des minorités et ont kidnappé des victimes innocentes dont le seul crime était d'avoir une idéologie différente de celle de l'EIIL.
Devant cette menace, la communauté internationale a formé une coalition ayant comme objectif commun de renverser l’EIIL. Il y a un large consensus dans la communauté internationale, à savoir que la lutte pour renverser l’EIIL et empêcher son idéologie corrompue et apocalyptique de perdurer et de se propager nécessite une approche exhaustive à plusieurs volets, dont j’ai l’immense plaisir de faire part à la Chambre aujourd’hui.
La coalition a cinq volets d’intervention: les interventions militaires; la stabilisation des populations touchées; la restriction des déplacements des combattants terroristes étrangers à destination et en provenance de la région; l’arrêt des envois de capitaux vers l’EIIL; et la lutte contre les messages de l’EIIL. Le Canada est l’un des rares pays qui contribuent aux cinq volets d’interventions militaires et civiles.
Le premier volet, ce sont les interventions militaires. Les membres de nos forces aériennes ont fait un travail incroyable et continuent de le faire aujourd’hui. Ils méritent la gratitude de tous les Canadiens pour leur excellent travail. Cela ne fait que quelques jours que je siège à la Chambre, mais je suis déjà impressionnée par l'expérience militaire de certains députés. Chaque parti compte d'anciens membres de l'armée.
En plus des ressources aériennes, le Canada a également déployé plusieurs dizaines de membres de nos forces d’opérations spéciales pour conseiller et appuyer les forces irakiennes dans la lutte contre l’EIIL et a acheminé du matériel militaire essentiel donné par les alliés aux forces kurdes irakiennes. Le gouvernement a indiqué que le Canada retirerait les appareils CF-18 de la coalition. C’était un engagement clair pris lors de la campagne électorale. Les Canadiens ont donné au gouvernement le mandat clair de le faire, et le gouvernement respectera cet engagement. Nous recentrerons les efforts du Canada dans les domaines où nous pouvons être plus efficaces — voire être les plus efficaces — et avoir le plus grand effet, y compris la formation des forces locales.
Le second volet d'intervention vise la stabilisation. Il comprend le rétablissement des services essentiels comme l'hygiène publique, l'approvisionnement en eau et en électricité et l'enlèvement de matières dangereuses comme les munitions non explosées. Le Canada joue un rôle substantiel dans ce volet. Il est essentiel de faire ce travail immédiatement, avant que les régions de l'Irak par où est passé le groupe État islamique puissent être rebâties et accueillir de nouveau des collectivités viables.
Le troisième volet concerne les combattants terroristes étrangers. Le Canada collabore avec ses partenaires dans diverses tribunes multilatérales relativement aux combattants terroristes qui rentrent dans leur pays. La présence de combattants étrangers en Syrie et en Irak présente un risque, car des individus ayant acquis de l'expérience terroriste peuvent rentrer au Canada ou dans d'autres pays pour y radicaliser et recruter des partisans et y perpétrer des attentats. À moyen terme, la présence d'un nombre sans précédent de combattants étrangers en Syrie et en Irak pourrait engendrer une nouvelle génération de terroristes dont les réseaux sociaux s'étendent dans le monde entier. Nous nous employons à prévenir une telle éventualité.
Le quatrième volet porte sur le financement des groupes terroristes. Le Canada affiche sa détermination à s'attaquer à cet enjeu crucial en participant à de nombreuses initiatives — notamment le Groupe d'action financière, c'est-à-dire le groupe de travail de la coalition destiné à contrer le financement de l'EIIL; le G7; et le Groupe Egmont, un regroupement de cellules du renseignement financier — pour éviter que le groupe État islamique ne se serve du système financier international pour arriver à ses fins. Voilà le genre d'information que l'opposition nous a demandé de fournir.
Le cinquième volet d'intervention de la coalition vise à contrecarrer les messages de l'EIIL. L'opposition a également soulevé le problème. Le Canada collabore avec ses partenaires pour soutenir les initiatives locales et internationales visant à déboulonner la propagande du groupe État islamique et à entraver ses activités de recrutement et de radicalisation.
Nous demeurons fermement déterminés à mettre fin au règne de terreur et de brutalité du groupe État islamique. Notre détermination, et je souligne qu'il s'agit d'une détermination collective, est inébranlable. La communauté internationale vaincra le groupe État islamique, et le Canada participera à la lutte et à la victoire contre lui.
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Monsieur le Président, étant donné que c'est la première fois que je m'adresse à la Chambre, j'aimerais prendre quelques minutes pour remercier certaines personnes.
Je remercie d'abord Mme Lysane Blanchette-Lamothe, la députée sortante de ma circonscription. Je tiens à souligner tout le travail qu'elle a fait pour ma circonscription. J'aimerais aussi remercier les citoyens et les citoyennes du comté de Pierrefonds—Dollard qui m'ont élu et qui m'ont donné la chance de les représenter à la Chambre.
La bonne fortune d'être élu est le résultat du travail de toute une équipe, et j'ai été vraiment chanceux d'avoir été entouré d'une équipe formidable, que je remercie également. Finalement, je remercie ma femme, mes enfants et tous les membres de ma famille qui m'ont appuyé tout au long du processus. Je les remercie, particulièrement mes parents.
[Traduction]
Je peux dire que tout ce qui est bon en moi et tout que ce que j'ai pu accomplir de bien vient de mes parents et du soutien qu'ils m'ont apporté. Aucune parole et aucun acte ne me permettraient de leur redonner l'équivalent de tout ce qu'ils ont fait pour moi. Comme je ne peux rien leur redonner, je compte redonner à la société.
Je suis à la Chambre pour servir, du mieux que je le peux, les intérêts de ma circonscription, de ma ville, Montréal, de ma belle province, le Québec, de mon pays, le Canada, et du monde que j'habite.
En ce qui concerne la motion à l'étude, le gouvernement du Canada a un rôle important à jouer et nous sommes déterminés à travailler avec nos alliés pour combattre Daech. À cette fin, comme l'a mentionné la députée de West Vancouver, nous adoptons une approche comportant de multiples aspects et de multiples volets. Il est indiscutable que ce groupe représente une menace pour le Moyen-Orient et pour le monde entier. Nous faisons partie et continuerons de faire partie de la coalition qui le vaincra.
L'approche sur plusieurs fronts que nous adoptons est fondée sur divers aspects: l'idéologie, l'aide humanitaire et l'intervention militaire. Toutes ces données sont regroupées par le , le député de , un ancien combattant qui a prouvé sa connaissance de la région et qui sait comment s'y prendre là-bas.
En ce qui concerne l'idéologie, je dirai que nous ne légitimons pas Daech. Le premier et le meilleur moyen de ne pas légitimer ce groupe de brutes terroristes consiste à ne pas les laisser parler au nom de l'islam. Ce groupe ne représente pas l'islam. Par conséquent, le gouvernement ne cède pas à l'islamophobie. Nous refusons de le faire parce que ce groupe parle au nom d'une religion de façon illégitime. Nous combattons donc ce groupe activement tous les jours en refusant de céder à l'islamophobie, sous quelque forme que ce soit. Voilà notre approche et notre philosophie. C'est l'approche que notre chef, le très honorable député de , nous a demandé d'adopter.
Sur le front de l'aide humanitaire, nous avons pris un engagement important. Nous réservons 100 millions de dollars pour le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, afin d'aider les gens qui souffrent en Syrie, en Turquie et au Moyen-Orient. Nous nous sommes également engagés à accueillir au Canada 25 000 réfugiés aussi rapidement que possible et en prenant toutes les précautions possibles.
Sur le front militaire, nous nous intéressons clairement à la tâche d'entraîner et d'équiper les forces irakiennes et kurdes pour qu'elles combattent Daech. Les hommes et les femmes qui portent l'uniforme canadien ont des années d'expérience de combat dans des endroits comme l'Afghanistan. Nous ferons une contribution majeure en nous assurant que les forces irakiennes et kurdes sont bien préparées pour vaincre Daech une fois pour toutes. L'entraînement des forces militaires pour qu'elles combattent elles-mêmes est la stratégie que le gouvernement précédent a employée en Afghanistan. Par conséquent, je suis plutôt perplexe lorsque j'entends les députés du parti qui était alors au pouvoir nous dire tout à coup que c'est une mauvaise stratégie cette fois-ci. Nous avons le privilège d'être guidés, dans ce dossier, par un qui est un ancien combattant, qui s'est rendu trois fois se battre dans la région et qui nous apporte une excellente connaissance de ses habitants. Par conséquent, je considère personnellement cette nouvelle approche comme un rayon de lumière, une belle occasion à saisir et une source d'espoir pour nous tous qui souhaitons de meilleurs résultats dans ce dossier. Je pense que nous pouvons nous attendre à des résultats différents et meilleurs grâce à cette approche.
[Français]
En somme, notre approche comporte plusieurs points. Nous allons les attaquer sur le plan humanitaire. Nous allons attaquer leur idéologie et nous allons aider les victimes de manière humanitaire. Ensemble, avec cette nouvelle approche, nous pouvons nous attendre à une nouvelle et meilleure situation.
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Monsieur le Président, je suis très heureuse de prendre la parole aujourd'hui pour appuyer cette motion. Je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je crois que mon travail, en tant que députée, consiste à faire trois choses. Premièrement, représenter les électeurs de ma circonscription, leurs valeurs et leurs croyances. Deuxièmement, rester fidèle à mes convictions personnelles. Troisièmement, faire ce que je crois être dans l'intérêt de l'ensemble des Canadiens. Voilà pourquoi je suis si fière d'appuyer cette motion et d'encourager tous les députés à le faire, car les électeurs de leur circonscription s'en réjouiront, les députés eux-mêmes auront la satisfaction d'avoir fait ce qu'il fallait, et nous aurons servi de notre mieux les intérêts de l'ensemble des Canadiens.
La motion nous permettrait notamment de réaffirmer notre engagement, en tant que Canadiens, à rester fidèles à nos alliés et à les épauler dans la lutte contre le groupe État islamique. Elle réaffirmerait aussi que la priorité absolue d'un gouvernement devrait toujours être de protéger les libertés et la démocratie, ainsi que d'assurer la sécurité de ses citoyens. Dans ce cas-ci, la priorité absolue du gouvernement canadien devrait être la sécurité des Canadiens.
Il convient d'appuyer cette motion qui, bien sûr, est dans l'intérêt des Canadiens. Je le répète, je pense que c'est ce que les électeurs de ma circonscription souhaitent que je fasse. La circonscription de Portage—Lisgar, dont je suis très fière, a un passé militaire glorieux. À travers l'histoire, des hommes et des femmes des quatre coins de cette circonscription se sont engagés à défendre les libertés dont nous profitons ici, au Canada. Ma circonscription a une superficie d'un peu moins de 13 000 kilomètres carrés. Auparavant, elle était de 14 000 kilomètres carrés, mais elle est maintenant un peu plus petite. Même si sa superficie n'est que de 12 600 kilomètres carrés, elle englobe de nombreuses collectivités, dont Portage la Prairie, Oakville, Roseisle, Darlingford, Morden, Winkler, Altona, Carman, Treherne, La Salle et Morris, pour n'en nommer que quelques-unes. Le 11 novembre est une journée fort chargée dans ma circonscription, car toutes ces collectivités rendent hommage non seulement aux anciens combattants qui ont servi notre pays et à ceux qui sont actuellement en service, mais aussi aux anciens combattants qui viennent de ces villes, villages et collectivités.
C'est pour moi une très grande fierté, et les gens de Portage—Lisgar sont eux aussi très fiers, car ils ne se sont jamais dérobés à leur responsabilité. Ils ont fait du bénévolat et des dons et ils ont travaillé et apporté leur contribution, ou dans ce cas, ils se sont battus pour notre pays et ont fait des sacrifices en tant que militaires. Les gens que je représente dans la circonscription de Portage—Lisgar constatent maintenant que sous la direction du nouveau gouvernement libéral, le Canada se retire de la lutte contre l'EIIS, et c'est un choix qui va à l'encontre de leurs valeurs et de leurs traditions. En fait, de nombreux pilotes qui font preuve de bravoure et bombardent avec savoir-faire l'EIIS à l'heure actuelle dans le but de l'affaiblir ont été formés à Southport. Cette collectivité est aussi située dans ma circonscription, Portage—Lisgar, au sud de Portage la Prairie.
Southport est une ancienne base des Forces canadiennes, et c'est maintenant l'un des principaux centres de formation des pilotes de l'Aviation royale canadienne. Les pilotes de chasse canadiens figurent parmi les meilleurs du monde, et la majorité d'entre eux ont suivi une formation à Southport ou y sont venus au cours de leur carrière. Aujourd'hui, en Irak, ils font exactement ce qu'ils ont appris dans le cadre de leur formation et s'acquittent du mandat qu'on leur a confié, c'est-à-dire bombarder, affaiblir et détruire ces terroristes djihadistes sauvages, cruels, immoraux et lâches qui font partie de l'EIIS.
Malheureusement, les libéraux ont pris la mauvaise décision de revenir sur ce mandat en se fondant sur on ne sait quel motif. Est-ce pour remplir une promesse électorale, ou parce qu'il n'y a pas assez d'argent, comme ils le disent maintenant? Nous ne sommes pas sûrs. Ils n'ont pas expliqué la logique derrière leur décision de mettre fin aux opérations militaires menées par nos forces aériennes contre le groupe État islamique. Quel qu'en soit le motif — encore une fois, cela n'a pas été expliqué clairement —, cette décision ne tient pas compte de l'intérêt des Canadiens. Cela va à l'encontre de la solidarité du Canada envers ses alliés.
Il y a quelques jours, le a été interrogé à ce sujet. C'était d'ailleurs le jour de la première période des questions. Il s'est fait demander quelle était la position de nos alliés. Nous lui avons demandé pourquoi nous n'étions pas solidaires de nos alliés, et pourquoi nous nous dérobions à nos responsabilités. Le premier ministre a répondu ceci: « J'en ai discuté avec nos alliés, qui m'ont assuré que nous continuons d'être utiles. »
Le fait que le ait besoin de se rassurer en quémandant l'approbation de nos alliés alors qu'il s'apprête à se retirer et à ne plus être un partenaire à part entière démontre que même le premier ministre n'est pas sûr que nous en faisons assez, et c'est normal, parce qu'une approbation réticente de la part de nos alliés qui trouvent que nous sommes seulement « utiles », ce n'est tout simplement pas suffisant. Le Canada devrait être solidaire de la coalition internationale en aidant les Kurdes et les habitants de l'Irak et de la Syrie à combattre de façon concrète et à vaincre Daech.
Le Canada devrait promouvoir une aide humanitaire supplémentaire et donner davantage de formation aux forces locales, mais cela ne devrait pas l'empêcher de poursuivre parallèlement la campagne de bombardement. Comme nous l'avons répété de ce côté-ci, nous appuyons ces deux initiatives. Nous ne préconisons pas le statu quo. Nous sommes impatients de voir un plan des libéraux, mais nous ne devrions pas faire marche arrière.
En fait, le a reconnu ce matin que les CF-18 du Canada ont joué un rôle phénoménal dans le cadre de cette mission et partout dans le monde. Il a raison. S'ils font un travail phénoménal pour affaiblir Daech — et nous sommes d'accord avec lui —, pourquoi ne continueraient-ils pas de contribuer de manière significative aux côtés des instructeurs et des travailleurs humanitaires supplémentaires proposés, qu'il s'agisse de civils ou de militaires?
Il y a également eu des questions concernant notre obligation légale, à l'égard des Nations Unies, de participer. Certains diront que nous n'en avons pas. Je crois que nous avons une obligation morale de lutter contre cette secte sanguinaire. À vrai dire, en 2014, Ban Ki-moon a déclaré en rétrospective que les Nations Unies avaient honte de ne pas avoir réussi à prévenir le génocide au Rwanda.
Les libéraux veulent-ils que nous ayons honte quand nous repenserons, dans 20 ans, aux événements actuels? Comme l'a mentionné l'un de mes collègues de ce côté-ci de la Chambre, il ne s'agit pas d'un combat de courte durée, mais de longue haleine. Je suis certaine qu'aucun député, de ce côté-ci comme de l'autre, ne souhaite être rempli de honte quand il repensera aux événements actuels dans 20 ans. Au contraire: nous souhaitons tous pouvoir affirmer fièrement que nous avons fait tout notre possible pour combattre cette secte sanguinaire.
Rappelons que cette secte tue des milliers de musulmans non arabes et non sunnites, de même que des homosexuels, des chrétiens et d'autres minorités. Elle procède à des exécutions sommaires, à des crucifixions et à des décapitations. Elle tue par le feu et par noyade. Elle utilise le viol comme arme de guerre, elle célèbre des mariages forcés avec des combattants du groupe État islamique, et elle vend des femmes et des jeunes filles comme esclaves sexuelles.
C'est aujourd'hui la Journée internationale des droits de la personne. On ne pourrait rêver d'un meilleur moment pour unir nos efforts afin de pouvoir dire, dans 20 ans, que les gouvernements conservateur et libéral ont tous les deux combattu le groupe État islamique sans se défiler, conformément à la position traditionnelle des libéraux.
J'espère que, quand nous repenserons aux événements actuels, nous aurons la fierté de savoir qu'ensemble, conservateurs et libéraux confondus, nous avons su combattre le groupe État islamique et tenir bon sans baisser les bras, remplis de la fierté d'être Canadiens.
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Monsieur le Président, comme plusieurs de mes collègues, j'ai aujourd'hui l'intention de m'adresser à cette honorable Chambre des communes au sujet du soi-disant État islamique. Pour ce faire, d'une part, il sera question d'aborder quelques-unes des conséquences reliées à l'existence de ce groupe terroriste, et ce, pour les sociétés libres de ce monde. D'autre part, il sera question de discuter de la nécessité qui nous incombe à nous, Canadiens, de répondre avec fermeté aux enjeux internationaux qui peuvent se présenter à tout moment, notamment ceux qui peuvent produire des conséquences dangereuses pour ce pays ainsi que pour celui de nos alliés.
Tel que précisé antérieurement, ma famille sert au sein des Forces armées canadiennes depuis les années 1890. Par conséquent, on ne sera pas surpris si je dis que les diverses décisions gouvernementales prises récemment, eu égard à nos forces militaires et à leur engagement outre-mer, m'interpellent au plus haut point.
Je parle bien entendu de la décision hâtive prise par ce gouvernement de retirer les CF-18 canadiens de la mission de combat présentement en cours en Irak, et ce, sous l'égide d'une coalition menée par le président des États-Unis.
Chers collègues, compte tenu de raisons tout autant historiques que contemporaines, cette décision me semble tout simplement erronée et mal réfléchie. En effet, dois-je rappeler à la Chambre que notre pays est celui qui, historiquement, n'a jamais récusé ses devoirs envers la communauté internationale? De plus, dois-je aussi rappeler à la Chambre les événements terroristes survenus récemment à Paris et à d'autres endroits de par le monde?
Chers collègues, le groupe État islamique contrôle plusieurs villes d'Irak, dont plusieurs comptent des dizaines, voire des centaines de milliers, de personnes. Dans ces villes, le soi-disant État islamique a instauré des systèmes de perception de taxes et d'impôts, un commerce important au sein du territoire qu'il contrôle. Il a une mainmise sur l'économie de la région et donne même des contraventions de stationnement.
Ce soi-disant État islamique pille plusieurs régions de l'Irak et de la Syrie, s'appropriant les ressources qui s'y trouvent et en y détruisant les biens culturels et historiques. N'oublions pas également le fait important qui suit: ce groupe terroriste a des revenus de milliards de dollars par année. Ainsi, ce groupe réussit à recruter chaque année de par le monde des milliers de fidèles à sa cause. De ce fait, ce groupe représente une grande menace pour notre pays, le Canada.
Nous ne sommes plus en campagne électorale, mais plutôt, tel que précisé par le président de la France, nous sommes en guerre contre le terrorisme. Les Canadiens l'ont compris, eux. Et lui, le , l'a-t-il compris? Le premier ministre et ce gouvernement ont-ils pris acte que la France, à la suite des récentes attaques terroristes sur son sol, dans la Ville lumière, ni plus ni moins, appelle à l'aide et attend que nous venions à ses côtés?
Nous, de ce côté de la Chambre, voulons le savoir. Qu'attend le Canada pour se faire explicite dans son soutien envers cet allié de tous les moments de l'histoire du Canada?
Il est nécessaire de spécifier à plusieurs membres de l'honorable Chambre que le danger émanant des actions terroristes nous guette. En effet, ce danger n'est pas seulement au loin et sur un autre continent. Bien au contraire, il peut frapper ici, au Canada, n'importe où, même au coeur de nos institutions démocratiques. Dois-je rappeler que le terrorisme, chers députés, nous a déjà pris pour cible plus d'une fois, et qu'il a craché de son venin jusque dans l'enceinte même de ce Parlement?
Dans l'opposition officielle, ce que nous exigeons est simple. Nous demandons à ce gouvernement d'être sérieux, tant en ce qui concerne les affaires domestiques que les affaires internationales. Nous demandons donc à ce gouvernement de prendre la bonne mesure en ce qui a trait au terrorisme et de conclure qu'il s'agit bel et bien d'un fléau et que le groupe État islamique est le cerveau de ces voyous.
Nous nous devons de rester fermes dans notre bon droit, déterminés à ne rien céder à ceux qui veulent nous détruire et rester unis devant la menace. C'est pourquoi il faut, entre autres choses, frapper le terroriste là où il complote contre nous, avant qu'il ne soit trop tard.
Mes collègues d'en face disent qu'il faut être plus efficace dans la lutte contre le groupe État islamique. Nous sommes d'accord. Oui, contribuons à la formation des forces antiterroristes locales. Bonifions notre aide aux centaines de milliers de pauvres gens chassés de chez eux par le terrorisme. Tout cela est très bien. Il faut accroître notre effort et non le réduire. Cela fait bien entendu consensus. Toutefois, cela entend également qu'il faut garder nos avions de combat sur place. Pourtant, nos collègues d'en face disent et répètent encore et encore que la participation de l'Aviation royale du Canada ne compte à peu près pour rien à leurs yeux et qu'il s'agit de quelques sorties par-ci par-là. Je leur demande alors ce qu'ils attendent pour agir, ce qu'ils attendent pour passer à l'action et ce qu'ils attendent pour renverser leur décision de rapatrier les CF-18 canadiens qui participent à la mission actuelle. Ne devons-nous pas contribuer à cette lutte internationale à la mesure de nos moyens, nous pays du G8?