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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
J’ai eu l’occasion d’entendre, au Comité permanent de la citoyenneté et de l’immigration, des témoins venus de tout le Canada qui nous ont offert leur expertise sur ce que nous pourrions faire pour améliorer nos lois en matière d’immigration.
À la suite de ces témoignages importants, j’ai déposé 25 amendements au projet de loi , Loi modifiant la Loi sur la citoyenneté et une autre loi en conséquence. Des amendements importants étaient nécessaires parce que le projet de loi C-6 ne remédiait pas à bon nombre des problèmes créés par le projet de loi des conservateurs.
Entre autres énormes lacunes, le projet de loi ne remédiait pas à l’absence d’équité procédurale et de mesures de protection pour les personnes confrontées à la révocation de leur citoyenneté qui tenait au fait que le projet de loi éliminait le droit à une audition indépendante et impartiale. De plus, le projet de loi C-24 éliminait aussi la prise en considération de facteurs équitables ou de facteurs d’ordre humanitaire qui pourraient empêcher une issue légale mais injuste.
Notre système défie le bon sens. Comment se fait-il que des personnes qui contestent une contravention de stationnement aient droit à plus d’équité procédurale que quelqu’un dont on révoque la citoyenneté? Pourtant, c’est ce qui se passe.
Le 9 juin 2014, le ministre, alors dans l’opposition, a déclaré: « Nous nous opposons en principe au fait que des personnes pourraient se voir retirer leur citoyenneté arbitrairement, pour des raisons hautement discutables, ainsi qu'aux recours limités que ces personnes auraient d'interjeter appel devant les tribunaux. »
Aujourd’hui, le a encore confirmé que la question de l’absence de recours judiciaire et de droits de contrôle pour les personnes dans le processus de citoyenneté reste à régler, mais le gouvernement n’a rien fait pour remédier à ces lacunes dans le projet de loi . C’est pourquoi j’ai déposé des amendements de fond pour faire en sorte que les personnes confrontées à une révocation de leur citoyenneté aient droit à une audition juste et indépendante et à un processus d’appel.
Les amendements, s’ils avaient été adoptés, auraient créé un système qui s’inspire du processus actuellement appliqué aux résidents permanents faisant l’objet d’une mesure d’expulsion pour fausses déclarations. Non seulement ce système, qui utilise la Section d’appel de l’immigration, aurait donné droit à un processus d’appel indépendant, mais il est aussi jugé plus économique et efficace que l’ancien système.
Malgré l’appui général à cet objectif de la part des experts qui ont comparu devant le comité, comme l’Association du Barreau canadien, l’Association canadienne des avocats et avocates en droit des réfugiés, la B.C. Civil Liberties Association, le Conseil canadien pour les réfugiés, Aide juridique Ontario et d’autres encore, ces amendements importants ont été jugés irrecevables en raison de la portée limitée du projet de loi .
J’ai demandé au ministre d’adopter mes amendements dans un projet de loi d’initiative ministérielle à l’automne, et j’espère qu’il le fera.
En attendant, toutefois, la triste réalité est que certaines personnes aujourd’hui confrontées à la révocation de leur citoyenneté ne bénéficieront toujours pas de l’équité judiciaire accordée à des personnes qui contestent une contravention de stationnement dans ce pays.
En ce qui concerne l'équité procédurale, il n'est pas non plus question, dans le projet de loi , du fait que le ministre peut suspendre indéfiniment les procédures liées à la citoyenneté. Dans le projet de loi , l'ancien gouvernement conservateur avait ajouté un article à la Loi sur la citoyenneté, l'article 13.1, qui autorise le ministre à suspendre indéfiniment les demandes de citoyenneté et les autres procédures pendant qu'on recueille des renseignements ou des preuves supplémentaires.
En vertu de ce régime, une personne peut littéralement mourir avant qu'une décision soit prise relativement à sa demande de citoyenneté. Je sais que certaines décisions qui ont été rendues récemment par la Cour fédérale montrent qu'il faut prescrire un délai pour la prise de décisions afin d'éviter des retards excessifs et inexpliqués. Encore une fois, j'ai tenté de régler ce problème en proposant un amendement au comité, mais, puisque le projet de loi a une portée limitée, il a été jugé irrecevable.
Dans le projet de loi , l'ancien gouvernement a aussi commis un faux pas en plaçant tous les systèmes de justice du monde sur un pied d'égalité. Cette décision a été prise pour empêcher certaines personnes d'obtenir la citoyenneté si elles ont été inculpées ou déclarées coupables d'avoir commis des infractions équivalant à des actes criminels au Canada.
Même si cela peut sembler raisonnable, il est extrêmement important de se souvenir que les systèmes de justice ne sont pas tous égaux. Ce qui est plus important encore, c'est que certains pays sont aux prises avec des problèmes de corruption qui touchent certains ou même de nombreux échelons du système judiciaire et politique, qu'il s'agisse de policiers, d'avocats, de juges ou encore de dirigeants nationaux. Ce problème peut donner lieu, et donne lieu, à des accusations et à des déclarations de culpabilité injustes. À mon avis, chaque situation devrait être examinée individuellement.
Dans le mémoire qu'elle a présenté au comité, la Metro Toronto Chinese and Southeast Asian Legal Clinic a indiqué ceci:
Il est fondamentalement dangereux d'imposer des sanctions supplémentaires liées à l'immigration et à la citoyenneté aux personnes qui ont été accusées ou déclarées coupables, car cela crée des situations où il y a double incrimination; ainsi, ces personnes sont punies une première fois par le système de justice pénale, puis elles sont punies une deuxième fois par le système de citoyenneté et d'immigration.
Dans de nombreux pays, le principe de la primauté du droit est déficient ou complètement inadéquat, et des personnes sont accusées et déclarées coupables pour des raisons purement politiques.
Bien que les témoins qui ont comparu devant le comité aient utilisé l'exemple du citoyen canadien Mohamed Fahmy pour montrer que tous les systèmes de justice ne rendent pas les mêmes verdicts que le nôtre, je voudrais également attirer l'attention de la Chambre sur le fait qu'en 2001, la Chambre a voté presque à l'unanimité pour accorder à Nelson Mandela la citoyenneté canadienne honoraire. En vertu des lois actuelles, si quelqu'un comme M. Mandela immigrait au Canada, il lui serait automatiquement interdit de demander la citoyenneté canadienne par les voies habituelles.
Au comité, la question relative aux mineurs qui arrivent au Canada sans parents ni tuteurs légaux a été présentée comme une préoccupation importante. Il faut avoir 18 ans ou plus pour présenter une demande de citoyenneté canadienne. Dans le cas de personnes âgées de moins de 18 ans, c'est un parent ou un tuteur qui doit présenter la demande. Même si le gouvernement a affirmé qu'une solution a déjà été mise en place pour régler le problème, voici ce qui est en cause, comme l'a expliqué l'organisme Justice for Children and Youth:
L'article 5 [...] autorise un demandeur à présenter une requête au ministre pour des raisons d'ordre humanitaire afin que celui-ci le dispense de l'exigence en matière d'âge. [...] cette exemption de nature humanitaire érige généralement une barrière insurmontable pour les enfants qui souhaitent obtenir la citoyenneté canadienne, et elle ne constitue pas une limite raisonnable ou une solution satisfaisante aux problèmes soulevés par la disposition liée à l’âge [...] La limite d’âge restreint de facto l’accès des enfants à la citoyenneté canadienne, même s’ils satisfont à toutes les autres exigences. Elle restreint l’accès des enfants les plus démunis à la citoyenneté, soit les mineurs non accompagnés, les enfants sans parent ou gardien légal et les enfants dont les parents n’ont pas la capacité de satisfaire aux exigences en matière de citoyenneté ou qui ne souhaitent pas présenter une demande.
Mon amendement aurait aidé les jeunes de moins de 18 ans à obtenir la citoyenneté sans qu'un parent ou un tuteur doive être citoyen canadien ou soit en voie de le devenir. Des organismes comme Justice for Children and Youth, le Conseil canadien pour les réfugiés et UNICEF Canada, entre autres, ont demandé que ce problème soit réglé. Malheureusement, l'amendement n'a pas été adopté par les députés libéraux siégeant au comité.
Tandis qu'il est question du traitement des mineurs dans le processus d'obtention de la citoyenneté, j'en profite pour dire que, selon l'association Justice for Children and Youth, ce processus n'est pas conforme aux principes de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents. Je cite cette association:
Les dossiers judiciaires des jeunes et les procédures en cours devant les tribunaux pénaux pour adolescents ne doivent pas et ne devraient pas être pris en considération dans les cas de demande de citoyenneté, car une telle prise en considération est contraire à la LSJPA, notamment aux dispositions sur la protection de la vie privée, ainsi qu’à son objectif fondamental.
Compte tenu de la portée étroite du projet de loi , il n'a pas été jugé possible d'y intégrer cette modification législative.
S'agissant du processus d'obtention de la citoyenneté, un autre problème créé par le projet de loi n'est pas corrigé dans le projet de loi : le problème du double emploi des tests linguistiques. Il ne fait aucun doute qu'acquérir l'une des langues officielles du Canada est important pour réussir sa vie dans notre pays. Toutefois, en vertu des changements apportés par les conservateurs, le test de connaissances sur le Canada que les demandeurs doivent réussir pour obtenir la citoyenneté est désormais l'équivalent d'un deuxième test de compétence linguistique.
Avant les changements apportés par les conservateurs, les gens pouvaient faire le test de connaissances avec l'aide d'un interprète. Ce n'est plus le cas, et cette nouvelle exigence équivaut non seulement à faire subir un deuxième test linguistique, mais à faire en sorte que le deuxième test exige peut-être, selon des experts entendus par le comité, une connaissance plus approfondie de l'anglais ou du français que celle qu'il faut posséder pour réussir le véritable test linguistique.
J'ai proposé un amendement en vue de régler ce problème et de revenir à l'ancien système — ce qui se serait produit si les libéraux avaient tenu leur promesse électorale et éliminé le projet de loi —, mais il a été rejeté par le comité. C'est vraiment dommage, car les règles actuelles ne font que maintenir les obstacles à la citoyenneté.
Deux des amendements que j'ai proposé d'apporter au projet de loi ont été adoptés, et j'en suis ravie. Ils enchâssent dans la loi le devoir de fournir des adaptations raisonnables, de sorte que le processus d'obtention de la citoyenneté respecte les droits des personnes handicapées en vertu de la Loi canadienne sur les droits de la personne. Les adaptations raisonnables deviennent donc un droit au lieu de dépendre de la compassion ou de la pitié des gens, comme par le passé.
Mon amendement précise l'obligation d'offrir un service adapté aux personnes handicapées pendant le processus d'obtention de la citoyenneté. À l'heure actuelle, en raison du flou entourant les preuves requises et de l'absence de règles claires, des personnes qui auraient pu autrement devenir citoyennes canadiennes risquent de se voir refuser la citoyenneté, faute d'accommodements.
Il y a encore beaucoup à...
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Monsieur le Président, je veux profiter de cette occasion pour remercier ma collègue de tout son travail et de son dévouement. Il est merveilleux de travailler avec des gens qui veulent faire avancer les choses et qui s’occupent des questions qui sont tellement importantes pour les gens que nous représentons.
C’est avec plaisir que je prends la parole au sujet du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur la citoyenneté.
En tant qu’ancienne directrice générale d’un organisme s’occupant d’immigrants dans ma circonscription, je tiens à transmettre aux députés le sentiment de trahison qu’a suscité l’ancien projet de loi dans notre domaine et chez les gens dont nous nous occupions.
En ma qualité de directrice générale, j’ai pris la parole à de nombreuses cérémonies de la citoyenneté et j’ai travaillé avec les gens qui se préparaient à obtenir leur citoyenneté canadienne. J’étais toujours bouleversée par l’immense fierté et l’enthousiasme qu’ils ressentaient pendant qu’ils se préparaient et quand ils devenaient enfin Canadiens. Ce sont des événements comme ceux-là qui me rendaient le plus fière d’être citoyenne canadienne.
Cependant, le projet de loi a créé une deuxième catégorie de citoyens. En fait, il a institutionnalisé une discrimination systémique. Ce projet de loi était tellement contraire à la Constitution qu’il n'avait pas sa place dans notre système démocratique.
En vertu de la Charte canadienne des droits et libertés, tous les Canadiens sont égaux. Ce sera bien de voir cette notion commencer à être prise en compte dans nos lois. Comme l’a dit notre chef pendant la campagne électorale de 2015: « Un Canadien est un Canadien. »
Lors des dernières élections, le NPD a promis d’abroger le projet de loi . Je remercie encore une fois la députée de , qui a travaillé tellement fort pour que cela arrive. J’étais vraiment triste quand tous ces amendements n’ont pas été retenus.
Dans sa forme actuelle, le projet de loi vise à corriger ces erreurs, mais il ne le fait pas complètement. Après réflexion, je suis consciente que le projet de loi n’est pas idéal, mais il abrogera certains changements préjudiciables et inconstitutionnels à la citoyenneté apportés par le gouvernement précédent. Par conséquent, je vais appuyer son adoption à l'étape de la troisième lecture.
Même s’il s’agit d’un pas dans la bonne direction, de nombreux problèmes demeurent pour les immigrants. Nous appelons le gouvernement à prendre des mesures urgentes concernant les longs délais d’attente, les énormes arriérés, la réunification familiale et les obstacles à la citoyenneté.
Lors de la dernière session parlementaire, le NPD s’est fermement opposé au projet de loi . Nous avons demandé aux conservateurs de le retirer, mais ils ont refusé d’écouter.
Même si certaines modifications apportées par l’ancien projet de loi étaient, dans certains cas, attendues depuis longtemps et ont permis de corriger certaines lacunes du système, d’autres étaient si draconiennes que d’éminents universitaires et experts dans le domaine du droit se sont opposés au projet de loi , y compris l’Association du Barreau canadien, l’Association canadienne des avocats et avocates en droit des réfugiés, Amnistie internationale, le Conseil canadien pour les réfugiés et UNICEF.
Quand je faisais du porte-à-porte dans ma circonscription, et durant mon travail précédent, j’ai rencontré de nombreux membres de la communauté que je sers. J’ai entendu des histoires de personnes qui ont choisi de ne pas s’aventurer dans le processus d’obtention de la citoyenneté canadienne, car elles ont été blessées par le fait d’être traitées comme des citoyens de seconde classe, et de nombreux parents étaient très inquiets pour leurs enfants.
Un parent m’a dit que ses enfants avaient la double citoyenneté. Il a choisi de ne pas obtenir la citoyenneté canadienne pour lui-même, mais il s’est marié avec une Canadienne avec laquelle il a eu des enfants, qui ont à la fois la citoyenneté de son pays et celle du pays de son épouse, le Canada. À présent, il s’inquiète de ce que signifie réellement la citoyenneté canadienne de ses enfants. Ils vivent ici, ils seront élevés ici, et ce sera le seul pays qu’ils connaîtront comme étant le leur. Et s’ils commettaient un acte qui amenait le Canada à décider de leur retirer leur citoyenneté? Où iraient-ils?
D’autres personnes m’ont confié qu’elles avaient l’impression que le gouvernement ne tenait pas à ce qu’elles deviennent des citoyens. Elles pensaient être exposées à un risque simplement parce qu’elles sont nées dans un autre pays.
Ces histoires montrent la peur réelle que ressentent les gens et le mépris total de leur dévouement envers ce pays qu’est le Canada.
On commence à apporter certains de ces changements dans le cadre du projet de loi , mais il y a toujours une hésitation. Il reste de très nombreux obstacles à la citoyenneté. Le projet de loi comporte encore trop d’éléments qui suscitent de la crainte chez les députés.
J'espère que le gouvernement sera à l'écoute et qu'il acceptera, à l'automne, les amendements que ma collègue a proposés. Apportons un changement positif dans notre pays.
Je suis ravie de voir ces dispositions législatives disparaître. Cependant, je suis déçue que le projet de loi n'aille pas assez loin. Il maintiendrait le pouvoir du ministre de révoquer la citoyenneté d'une personne sans lui donner droit à une audience judiciaire. Tout bien intentionné qu'il soit, un ministre ne devrait tout simplement pas être en mesure d'exercer des pouvoirs discrétionnaires en secret.
Avant l'adoption du projet de loi , les personnes accusées de fraude qui risquaient de voir leur citoyenneté être révoquée pouvaient demander une audience devant un juge de la Cour fédérale. La décision finale était prise par le gouverneur en conseil. Le projet de loi a permis au ministre de prendre une décision fondée sur l'examen de documents sans que la personne concernée ait droit à une audience judiciaire. Comme les libéraux ont décidé de ne pas remédier à ce problème dans le cadre du projet de loi , la Loi sur la citoyenneté pourrait encore faire l'objet d'une contestation constitutionnelle.
Le NPD croit qu'un citoyen qui fait face à la possibilité de se faire révoquer sa citoyenneté devrait toujours avoir droit à une audience devant un décideur indépendant et impartial dans le cadre d'un processus qui tient compte des motifs d'ordre humanitaire.
Je me souviens que, pendant la campagne électorale, le a parlé de décentraliser les pouvoirs qui ont été délibérément concentrés au sein du Cabinet du premier ministre. Le gouvernement précédent a centralisé les pouvoirs au moyen de divers projets de loi omnibus. Qu'est-il advenu du droit à une audience et à une procédure équitable?
Dans le cadre de mon emploi précédent, j'ai servi de nombreux nouveaux arrivants. J'ai entendu de tristes histoires. La volonté de devenir citoyen du Canada, un pays perçu comme libre et inclusif, était tangible. Le fait que le ministre avait le pouvoir de donner ou de retirer la citoyenneté représentait une chose à laquelle beaucoup de gens avaient voulu échapper en venant au Canada. Il est crucial de mettre en oeuvre un processus équitable et transparent.
Lorsque le projet de loi a été étudié par le Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration, le NPD a présenté 25 amendements au total. Seulement deux d'entre eux ont été adoptés, mais j'en suis tout de même très reconnaissante, car il s'agit de l'obligation de satisfaire les besoins des personnes handicapées et l'ajout de l'apatridie aux facteurs devant être pris en compte pour l'attribution exceptionnelle de la citoyenneté. Les autres amendements ont été rejetés sans que les libéraux présentent des motifs raisonnables pour justifier leur opposition.
Les libéraux doivent en faire davantage. Le a reconnu à maintes reprises les lacunes considérables de son ministère. Il a promis d'agir pour régler les longs délais d'attente, mais nous n'avons pas encore vu de plan concret à cet égard.
Le projet de loi est maintenant rendu à l'étape de la troisième lecture et il est temps d'entamer une discussion en vue d'en corriger correctement les lacunes.
Le ministre devrait divulguer de l’information sur les demandes de citoyenneté approuvées en vertu de son pouvoir discrétionnaire, notamment ses motifs et la fréquence. Des mesures concrètes doivent être prises pour résoudre les problèmes à Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. Par exemple, il faut faciliter la réunification des familles, éliminer les longs arriérés et abolir le plafond des demandes de parrainage des parents et des grands-parents. Il faut aussi accélérer le traitement des demandes d’immigration et de citoyenneté, compte tenu, surtout, des frais élevés payés par les demandeurs, qui reçoivent en retour un très mauvais service. Les défis que j’ai dû relever dans mon dernier emploi auraient mis à l’épreuve la patience de n’importe quelle personne normale.
En raison de l’étroite portée du projet de loi , de nombreux amendements recommandés par des experts, dont ceux de l’Association du Barreau canadien, n’ont pu être recevables à l’étape de l’étude en comité. Le ministre l’a reconnu et pense que les libéraux devront présenter cet automne un autre projet de loi pour corriger ces lacunes. J’espère bien que ce projet de loi verra le jour.
Je conclus en exhortant le ministre à collaborer avec nous à l’élaboration d’un projet de loi vraiment complet, qui permettra d’améliorer le processus d'obtention de la citoyenneté canadienne. Ce projet de loi doit voir le jour, et sans tarder.
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Monsieur le Président, le projet de loi dont nous sommes saisis à l'étape de la troisième lecture modifierait deux lois, la Loi sur la citoyenneté et la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, deux mesures législatives qui ont un impact important sur la politique d'immigration canadienne. J’ai commencé à en parler dans mon premier discours sur ce sujet.
Ma principale préoccupation concerne le fait que le contenu du projet de loi est réputé être la priorité du gouvernement pour ce qui est de résoudre les problèmes d'immigration au Canada. Mon discours d'aujourd'hui s’inscrit dans ce contexte, parce que j’estime qu’il y a d'autres préoccupations plus pressantes que le contenu du projet de loi qui auraient un effet positif sur notre système d'immigration au Canada.
Mes commentaires s’articuleront autour de deux grands axes. Le premier est la priorité à accorder aux réfugiés qui arrivent au Canada et les critères qui y sont associés, et le second est le soutien offert aux réfugiés à leur arrivée au Canada.
Depuis que le projet de loi a été déposé, le Comité permanent de l'immigration et de la citoyenneté a eu l'occasion d'entendre de nombreux groupes de témoins de partout au pays sur le déroulement de l'initiative d'accueil de réfugiés syriens du gouvernement. Je pense que les députés des deux côtés de la Chambre conviendront, de manière non partisane, en faisant abstraction de toute allégeance politique, que le Canada veut aider, a le devoir d'aider, compte tenu de la crise humanitaire et des réfugiés qui se déroule au Moyen-Orient. La question est maintenant de savoir comment.
Pendant la campagne électorale, je pense que le parti maintenant au pouvoir s’est engagé dans une série de surenchères quant au nombre de réfugiés que le Canada allait accueillir. Je pense que c’était assez honteux.
Nous voulons bien entendu que des réfugiés viennent au Canada, mais nous avons aussi le devoir de les protéger. Je pense que c’est sur ce point que le gouvernement aurait dû se concentrer, plutôt que sur le contenu du projet de loi.
Quand on parle de soutien aux réfugiés, l’une des premières choses dont on nous a parlé à maintes reprises est la formation linguistique. Le gouvernement a fait venir des milliers de réfugiés au Canada dans un très court laps de temps. Des groupes offrant des services d'établissement nous ont dit que les réfugiés ne peuvent pas accéder aux services de formation linguistique, ce que des réfugiés eux-mêmes nous ont confirmé et ce qui nuit concrètement à leur capacité à s’intégrer dans la société canadienne et à avoir une expérience complète et positive ici en tant que Canadiens.
Un homme, un nouveau réfugié qui je crois était dans la région de Surrey, nous a dit qu'il attendait depuis des mois pour recevoir des services de formation linguistique et qu'il ne réussissait pas à en obtenir. Ce qui m'a vraiment frappée, c’est que sa femme, qui est à la maison avec leurs enfants, n'a pas pu recevoir de services de formation linguistique.
Dans un tel contexte, il est intéressant de signaler que le projet de loi apporte d'importants changements aux exigences linguistiques à respecter pour obtenir la citoyenneté. En fait, il réduit l'âge auquel quelqu'un doit maîtriser l'une de nos langues officielles pour obtenir la citoyenneté.
On nous dit, au sujet des services de formation linguistique à l’intention des réfugiés syriens, que la langue a un effet rassembleur. Elle permet aux réfugiés et aux nouveaux arrivants au Canada d’obtenir un emploi, de ne pas rester isolés et de participer pleinement au riche tissu canadien. On nous a dit et redit que le gouvernement n’a pas apporté de soutien jusqu'à présent au grand nombre de réfugiés qu'il a fait venir au pays.
Débattre de ce projet de loi pendant que pareille situation est en cours laisse entendre que nous ne valorisons pas la langue comme un élément rassembleur au Canada. Je pense vraiment que le gouvernement, plutôt que d’abaisser l'âge, devrait trouver des moyens d’améliorer les services de formation linguistique. C’est ce que l’on nous a dit au comité pendant l'examen du projet de loi. Il en a été question pendant toute la session parlementaire au comité.
Les conseils scolaires dans tout le pays nous disent par ailleurs que les libéraux ne les ont pas consultés pour savoir comment ils allaient absorber cet afflux rapide de réfugiés en si peu de temps. Des représentants du conseil scolaire de Calgary ont offert un témoignage très éloquent au comité la semaine dernière. Ils ont dit qu’ils avaient absorbé l'équivalent d'une nouvelle école primaire en très peu de temps et n'avaient pas reçu de fonds supplémentaires de la province.
La province a dit au conseil de comptabiliser ses coûts. Lorsque j’ai demandé aux représentants du conseil si on leur avait demandé de comptabiliser leurs coûts pour que la province puisse envoyer une facture au gouvernement fédéral, ils ont répondu par l’affirmative. Au comité, nous avons demandé aux fonctionnaires du ministère si le gouvernement avait l’intention de fournir des fonds ou un soutien supplémentaire ou de répondre aux préoccupations des conseils scolaires, ils ont répondu que non, cela n’était pas envisagé.
Le ministre nous a dit à maintes reprises que l'éducation relevait de la compétence des provinces, qu'il allait s’en laver les mains et qu'il n’allait plus en parler. Mais ce sont des êtres humains et non des chiffres sur un tableau. Le ministre doit faire plus que de se lever à la Chambre des communes pour parler du nombre de personnes qu’il a fait venir ici, comme si c’était une feuille de pointage dont il peut être fier.
Oui, nous devons aider les gens et, oui, nous devons nous assurer qu'ils viennent au Canada. Mais nous devons aussi les aider une fois qu’ils sont ici. Le fait est que le gouvernement n'a pas chiffré tout cela. Il n'a pas évalué le coût de la prestation des services de formation linguistique. Selon sa promesse de campagne, 250 millions de dollars devaient être consacrés à l'ensemble de l'initiative des réfugiés syriens. Pourtant, lorsque les fonctionnaires du ministère ont comparu devant le comité pour parler de ces coûts, ils ne pouvaient même pas dire aux députés, lors d’une réunion organisée pour examiner le Budget supplémentaire des dépenses, à combien s’élevait le coût total de ces programmes dans l’ensemble du gouvernement.
D’après ce que nous avons entendu jusqu’à présent, ces coûts s’élèvent à environ un milliard de dollars, je crois. Mais ce qui me préoccupe plus encore, c’est que, quand j’ai demandé aux fonctionnaires s’ils avaient calculé les coûts en aval que subiraient les municipalités, par exemple dans les conseils scolaires, ou les provinces, par exemple pour le système de soins de santé et autres, ils ne pouvaient pas non plus me répondre. Ils n’avaient pas calculé ces coûts.
Pour en revenir au projet de loi, le gouvernement a fondamentalement modifié le rythme d’arrivée des réfugiés au Canada, et cette décision lui appartient. Mais il doit aussi changer fondamentalement la façon dont nous soutenons les réfugiés et en dévoiler les coûts aux Canadiens avec transparence. Il a vendu des salades aux Canadiens en annonçant dans sa plateforme que cette initiative coûterait 250 millions de dollars et que ces coûts avaient été dûment évalués. Mais il a été incapable de dire au comité à combien ces coûts s’élevaient réellement.
J’ai travaillé comme expert-conseil en gestion pendant un certain temps. Les gens apprennent à demander quels services ils fournissent, pour quelles raisons ils les fournissent, puis à déterminer les ressources nécessaires. Le fait que nous ne discutons même pas de cela ici donne à penser que l’initiative du gouvernement concernant l'accueil des réfugiés a misérablement échoué. Je ne suis pas la seule à le dire au nom de l’opposition. Le comité a entendu cela de groupes non partisans, qui ont hésité à comparaître à cause de tout le bruit que l’on avait fait à ce sujet.
Le ministre était très embarrassé quand je me suis moquée de ses séances de photo. Je me souviens de m’être trouvée à l’aéroport Pearson, et je regardais cette séance de photo très léchée. Les familles étaient parrainées par le secteur privé. Pourquoi y avait-il là une douzaine de ministres souriant pour les photographes alors qu’ils auraient dû se concentrer sur la transition des réfugiés pour leur donner plus de soutien?
Ces organismes ont comparu devant le comité. Ils ont dit qu’on avait réduit leur financement et qu’ils avaient dû éliminer des centaines de places dans les cours de langues. Un conseil scolaire a dit qu’il avait dû ajouter des élèves dans ses classes et retarder l’entretien de certains bâtiments. Le a dit, en posant une question à ma collègue du NPD, que le gouvernement faisait un excellent travail dans le cadre de l’initiative des réfugiés. Nous désirons tous aider. Nous désirons amener des réfugiés au Canada, mais le gouvernement nuit à ces réfugiés en dissimulant ces faits.
C’est pourquoi, selon moi, ce projet de loi n'a pas les priorités à la bonne place. Cela va causer de graves répercussions sur le logement abordable. Je sais que ma collègue de a indiqué que plusieurs groupes du Grand Vancouver avaient révélé au comité qu’on manquait de logements abordables dans cette région et que les logements disponibles ne convenaient pas nécessairement à de grandes familles multigénérationnelles de réfugiés. Un réfugié a dit qu’il y a beaucoup d’insectes dans l’appartement où loge sa famille et que les vaporisateurs contre les insectes ne fonctionnent pas toujours. Voulons-nous vraiment offrir une vie pareille aux réfugiés qui viennent au Canada?
Je peux mentionner un autre cloisonnement que le gouvernement aurait dû examiner dans le cadre de sa priorisation législative ou administrative en élaborant ce projet de loi: celui des réfugiés parrainés par le secteur privé. Des groupes de citoyens organisent des collectes de fonds dans leurs quartiers pour amener des réfugiés au Canada, pour les soutenir et pour les intégrer dans la collectivité. Ce sont les héros de l’initiative des réfugiés; j’espère que tout le monde s’entend là-dessus. Je crois que les réfugiés avec lesquels le s’est fait photographier à l’aéroport Pearson n’étaient pas pris en charge par le gouvernement, mais qu’ils étaient parrainés par le secteur privé et que la collectivité avait fait des collectes de fonds pour cela. J’aurais bien voulu que ces répondants se soient aussi fait photographier, mais on ne les voit pas dans les photos.
Certains de ces groupes ont recueilli des dizaines de milliers de dollars pour amener des familles de réfugiés au Canada. Le gouvernement leur a dit que leurs familles de réfugiés arriveraient très bientôt, dans quelques jours ou dans quelques semaines. Ils ont loué des appartements, signé des contrats de service pour des téléphones cellulaires, réservé des places dans des garderies et plus encore. Nous avons entendu parler de nombreux cas pendant la période de questions. Mon bureau a reçu des dizaines d’appels me demandant pourquoi les familles de réfugiés n’étaient pas arrivées. Ces groupes ont dû laisser aller les appartements; ils ont ainsi gaspillé l’argent de leurs donateurs et leurs généreux efforts.
Alors quand nous considérons les mauvaises expériences qu’ont vécues certains des réfugiés pris en charge par le gouvernement, forcés à vivre dans des hôtels pendant des mois de suite, la difficulté de trouver un logement abordable, les problèmes dont on nous a parlé au sujet des services d’enseignement des langues et de l’inclusion sociale, nous concluons que le fait que le gouvernement n’ait pas fusionné ces deux cloisonnements en constatant l’afflux rapide qui arrivait, qu’il ne se soit pas efforcé de combler les lacunes, tout cela a beaucoup nui aux groupes qui avaient recueilli tous ces fonds ainsi qu’aux réfugiés eux-mêmes. Le gouvernement aurait vraiment dû réfléchir plus mûrement à ces problèmes au lieu de déposer ce projet de loi, qui selon moi n’aidera pas les réfugiés à long terme, surtout avec les problèmes d’enseignement des langues dont on nous a parlé.
Le deuxième aspect que je veux soulever concernant les priorités correspond à une autre question qui a été posée à d'innombrables reprises au comité de la citoyenneté ainsi qu'à la Chambre des communes. Le gouvernement est incapable de dire aux Canadiens quels sont les critères qu'il utilise pour déterminer l'ordre de priorité des réfugiés qui sont acceptés au pays. J'ai posé la question à maintes occasions au ministre et au secrétaire parlementaire.
Je me rappelle avoir participé à une entrevue de groupe avec le secrétaire parlementaire. J'ai demandé comment le gouvernement déterminait l'ordre de priorité, car il y a des réfugiés d'ailleurs dans le monde également. C'est une question tout à fait logique. Cela n'a rien à voir avec la partisanerie. Lorsque des groupes, en particulier ces groupes qui parrainent des réfugiés à titre privé, disent ne pas comprendre pourquoi leur demande visant une famille irakienne est rejetée parce que le gouvernement se concentre sur les gens de la Syrie ou d'ailleurs dans le monde, il est logique de demander quels sont les critères.
Or, le secrétaire parlementaire a dit que le gouvernement traite les réfugiés syriens différemment. Qu'est-ce que cela signifie? Quel message envoyons-nous aux Canadiens? C'est une question d'actualité à laquelle le gouvernement devra répondre rapidement. Le comité a entendu des groupes qui parrainent des réfugiés et qui les aident à s'établir. Ces groupes se posent la même question. Ce n'est pas une attaque contre le gouvernement. Toutefois, nous ne devons pas répugner à en parler. C'est important aujourd'hui en raison du rapport publié par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies.
De nouveau, alors que le gouvernement met l'accent sur ce projet de loi, il se passe quelque chose de vraiment important dans le monde. On observe un consensus international croissant selon lequel le groupe État islamique est en train de commettre un génocide contre des minorités ethniques et religieuses.
Le rapport publié aujourd'hui porte spécifiquement sur les yézidis. Il affirme catégoriquement que le groupe État islamique a commis le crime de génocide ainsi que de multiples crimes contre l'humanité et des crimes de guerre contre les yézidis. Des milliers de yézidis sont détenus dans la République arabe syrienne, où ils subissent des atrocités inimaginables.
Le comité a entendu des témoins. Il y a eu un échange étrange entre des membres du comité et des fonctionnaires. Mon collègue, le député de Markham—Unionville, a demandé combien de yézidis victimes de persécution avaient obtenu le statut de résident permanent dans le cadre du programme gouvernemental d'aide aux réfugiés syriens.
Mme Dawn Edlund, de Citoyenneté et Immigration Canada, a répondu: « Je pense qu'il y a neuf cas pour le moment. » C'était renversant. Les fonctionnaires du ministère ont déclaré que, dans le cadre de cette initiative, les réfugiés n'étaient pas triés en fonction de leurs origines ethniques ou religieuses.
Souvent, on entend parler d'ethnicité ou de religion dans un contexte de xénophobie. Cependant, les Canadiens vivent dans une merveilleuse société laïque, où il existe une très grande séparation entre l'Église et l'État. Nous vivons dans une formidable société pluraliste. Parfois, nous n'arrivons pas à comprendre pourquoi des conflits religieux font rage dans le monde et pourquoi des crimes sont commis contre des gens simplement en raison de leur religion.
Aujourd'hui, l'ONU a déclaré qu'un groupe de personnes était victime des pires atrocités. Ces gens sont systématiquement rayés de la surface de la planète en raison de leurs croyances. Il est donc juste de demander aux fonctionnaires du ministère quels critères ils utilisent pour déterminer quels sont les réfugiés les plus vulnérables qui devraient être admis au Canada. Pourquoi le ministère ne surveille-t-il pas ces choses-là? Pourquoi n'existe-t-il pas d'initiative particulière pour assurer l'accueil des plus grandes victimes de persécution?
Nous savons qu'il y a parfois des gens des minorités ethniques et religieuses qui ne se présentent pas aux camps de réfugiés ou qui ne sont pas en mesure de le faire, et qu'il est alors impossible pour les Nations unies de les enregistrer en tant que réfugiés. Les députés du parti ministériel qui récitent leurs notes en disant qu'ils se fient aux désignations des Nations unies devraient donc savoir que le système n'est pas toujours infaillible.
Dans le cas qui nous occupe, je suis tout à fait d'avis que les critères employés par les Nations unies pour sortir les réfugiés de cette région ne sont pas infaillibles. Le ministère n'a pu citer que neuf cas de réfugiés yézidis sur les dizaines de milliers de personnes qui ont été accueillies au Canada. Cela me porte à croire que le gouvernement ne fait pas ce qu'il faut pour que les groupes les plus persécutés puissent venir au Canada.
Encore une fois, j'encourage le gouvernement à ne pas se défiler à cet égard. Le gouvernement peut saisir bien des occasions et compter sur la bonne volonté des Canadiens pour poursuivre l'initiative d'accueil de réfugiés. Cependant, je l'encourage à maintenir l'efficacité de cette initiative et à faire de son mieux pour que le Canada accueille les personnes les plus persécutées.
Aujourd'hui, les Nations unies ont fait plusieurs recommandations à la communauté internationale. Certaines de ces recommandations pourraient constituer de très importantes priorités pour le gouvernement, qui, je l'espère, les prendra au sérieux et les mettra en oeuvre rapidement. Voilà pourquoi je suis étonnée que nous débattions de la forme et du contenu du projet de loi aujourd'hui. Les recommandations portent sur la reconnaissance du fait que l'EIIS se livre à un génocide contre les yézidis de Sinjar. Les Nations unies ont fait de nombreuses recommandations, mais celle qui a le plus retenu mon attention porte sur l'accélération du traitement des demandes d'asile des yézidis menacés de génocide.
Le Canada dispose de moyens pour accélérer ce processus. En effet, une des dispositions de l'article 25 de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés prévoit la mise sur pied d'un programme spécial pour faire venir au Canada, à très brève échéance, des personnes qui auraient été déplacées sur leur territoire national. Nous avons demandé au et au ministre s'ils seraient disposés à envisager une telle possibilité dans le cas des yézidis en question. Ils ont fait abstraction de l'élément religieux dans ce dossier, pour s'en tenir uniquement aux lignes directrices du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Je comprends où ils veulent en venir, mais je répète, du fond du coeur, que nous avons le devoir d'aider ces gens qui meurent à cause de leur origine ethnique et de leur appartenance religieuse. Nous ne pouvons fermer les yeux sur cette situation. Ce n'est pas un problème de xénophobie, ce sont des faits.
Pour conclure, je suis déçue du projet de loi. Au bout du compte, il faut voir à ce que les gens qui viennent au Canada et qui obtiennent la citoyenneté canadienne nous fassent profiter de leur riche expérience. Ils profitent à leur tour de la liberté que leur procure le Canada, où ils sont libres de mener une vie bien remplie, de faire les choix qui leur conviennent, d'aimer qui ils veulent et de se réaliser comme ils l'entendent. Cependant, nous devons leur en donner les moyens, et je dois dire franchement que bon nombre des mesures proposées dans le projet de loi ne permettraient pas de le faire.
Nous devrions parler davantage des façons d'offrir du soutien à ces gens et du fait que le gouvernement a changé de façon draconienne le niveau d'immigration au pays. C'est à cet égard que le projet de loi me semble inadéquat.