La Chambre reprend l'étude, interrompue le 25 novembre, de la motion portant que le projet de loi , Loi concernant la transparence et la responsabilité du Canada dans le cadre de ses efforts pour atteindre la carboneutralité en 2050, soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Monsieur le Président, je suis très heureuse de prendre la parole aujourd'hui à l'appui du projet de loi , qui a été présenté à la Chambre hier. J'appuie fermement l'engagement du gouvernement à faire du Canada un pays carboneutre d'ici 2050, car il est réellement urgent de prendre des mesures face à la crise climatique mondiale et parce que, si la réduction des émissions de gaz à effet de serre est une entreprise difficile, elle donne également l'occasion de rebâtir notre économie de manière à ce qu'elle soit plus concurrentielle, plus durable et plus inclusive. Attirer les investissements et créer des emplois sera avantageux pour tous les Canadiens.
La pandémie mondiale a bouleversé notre monde, mais n'a pas altéré notre détermination à bâtir un avenir dans lequel l'énergie propre prédomine et à placer les gens au cœur de cette transition. Voilà, d'ailleurs, ce sur quoi j'aimerais concentrer mon intervention aujourd'hui. Auparavant, j'aimerais toutefois signaler que je vais partager mon temps de parole avec la députée de , dont je suis impatiente d'entendre les observations.
Les changements climatiques se mesurent en tonnes de gaz à effet de serre émis ou évités, mais ils sont également ressentis par les familles et les collectivités. Une transition est juste lorsqu'il y a corrélation entre, d'une part, la lutte contre les changements climatiques et les politiques du gouvernement en la matière et, d'autre part, la qualité de vie des Canadiens et leur gagne-pain.
C'est d'autant plus vrai pour les personnes qui ont été les plus durement touchées par la COVID-19 et la crise économique: les femmes, les jeunes, les Autochtones, les immigrants, les personnes racialisées, les personnes handicapées et les habitants des collectivités rurales et nordiques, comme là où j'habite. C'est une réalité qui s'applique également à de nombreux travailleurs et à de nombreuses collectivités qui subissent les conséquences directes de la transformation rapide du secteur mondial de l'énergie. C'est pour cette raison qu'il est essentiel de créer de bons emplois bien rémunérés dans une économie à faibles émissions de carbone.
Il est primordial que nous bâtissions un avenir durable et prospère pour le Canada et tous les Canadiens. Comment pouvons-nous y arriver? Voilà la question que se posent toutes les personnes qui appuient les initiatives que nous avons présentées pour lutter contre les changements climatiques. Comment pouvons-nous en faire plus? Comment pouvons-nous jouer un rôle plus important?
L'un des principaux points de départ, c'est de veiller à ce que les travailleurs aient les compétences nécessaires pour réussir dans une économie axée sur une croissance propre. Comme la plupart des gens le savent, je suis une ardente défenseure de la mise au point d'énergies de remplacement, mais je suis également une grande partisane du secteur de l'exploitation des ressources du Canada, surtout l'industrie minière. Je sais que bon nombre de ces entreprises travaillent d'arrache-pied pour réaliser des investissements judicieux qui favorisent une économie axée sur la croissance propre. Elles envisagent des solutions de rechange pour s'alimenter en énergie tout en réduisant leur empreinte carbone.
Par exemple, nous collaborons avec des collectivités et des travailleurs qui ont été touchés par la fermeture progressive des centrales thermiques au charbon, en instaurant des mesures concrètes axées sur la diversification économique et la création d'emplois. Nous y parviendrons, entre autres, en consacrant 185 millions de dollars en argent frais pour soutenir les collectivités qui dépendent du charbon, dont une tranche de 35 millions de dollars est réservée au développement des compétences et à la diversification de l'économie.
Le gouvernement a établi des cibles et préparé un programme rigoureux qui porte sur l'énergie propre et les changements climatiques. Afin de faciliter la mise en œuvre de ce programme, le gouvernement du Canada fait les investissements nécessaires pour que les citoyens, les collectivités et les entreprises réalisent des progrès d'un bout à l'autre du pays.
Concernant l'autre tranche d'environ 150 millions de dollars, le gouvernement du Canada la consacrera à de nouveaux projets d'infrastructure. Depuis le début de cette année, nous avons investi plus de 22 millions de dollars dans 36 projets en Alberta, en Saskatchewan, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. Tous ces investissements ont appuyé des initiatives de diversification économique à Leduc et à Hanna, en Alberta; un programme de formation sur l'installation de l'équipement pour l'énergie solaire au Collège Southeast, à Estevan, en Saskatchewan; ainsi que des projets similaires dans le Canada atlantique.
Chez moi, à Mary's Harbour, on travaille à la mise au point d'une énergie de remplacement dans le but de diminuer le recours au diésel dans les localités rurales comme la nôtre. Cette année, grâce à un partenariat du gouvernement fédéral, nous sommes la première collectivité éloignée du Labrador à pouvoir combiner l'hydroélectricité et l'électricité solaire pour compléter et réduire l'utilisation du diésel, et ainsi réduire notre dépendance à ce combustible et notre empreinte carbone.
Nous espérons réaliser des projets de ce genre dans toutes les localités qui dépendent entièrement du diésel afin de remédier à cette situation. Cela comprend des projets comme ceux touchant la fonderie de Glencore et l'arrêt d'activités de Trevali, une initiative de diversification dans le nord du Nouveau-Brunswick. Nous avons aidé Ignite Labs en Nouvelle-Écosse. Nous avons également annoncé que nous allions aller de l'avant avec le projet de la boucle de l'Atlantique, qui va permettre de fournir les surplus énergétiques à des communautés qui délaissent le charbon. Cette situation qui rend l'électricité plus abordable sera bénéfique à tous alors que nous créons des emplois pour les travailleurs et les collectivités.
J'habite une région du Labrador parmi les plus grandes productrices d'hydroélectricité. La boucle de l'Atlantique nous donne la possibilité de continuer à alimenter l'économie avec une énergie propre grâce à d'énormes projets d'exploitation, comme ceux de Gull Island.
Nous avons hâte de voir les possibilités qui en découleront, pas seulement pour Terre-Neuve-et-Labrador et le Canada atlantique, mais aussi pour l'ensemble des Canadiens. À notre avis, tout le monde y gagne et nous sommes heureux que le gouvernement du Canada, le gouvernement libéral, aille de l'avant avec le projet de la boucle de l'Atlantique.
Ce n'est là qu'un exemple des choses que nous faisons pour mettre les gens au cœur de la transition énergétique. [Difficultés techniques]
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L'efficacité énergétique est un autre exemple. En collaborant avec les Canadiens pour installer dans leur maison de meilleures fenêtres, des appareils ménagers plus efficaces et du meilleur isolant, et grâce aux réseaux électriques et aux codes du bâtiment plus efficaces, on leur permet de constater les avantages de la transition énergétique dans leur propre foyer. Les avantages comprennent la réduction des factures mensuelles de services publics et des logements plus confortables tout en créant des milliers de bons emplois et en réduisant considérablement les émissions.
Voici un thème auquel je reviens constamment: la création de bons emplois verts tout en améliorant la performance environnementale. Il est au cœur de l'intervention économique du gouvernement pour répondre à la pandémie de COVID-19, notamment un investissement de plus de 1,7 milliard de dollars pour décontaminer des puits de pétrole et de gaz orphelins ou inactifs en Alberta, en Saskatchewan et en Colombie-Britannique. Cet investissement aide pas moins de 10 000 travailleurs canadiens à trouver des façons de mettre à profit leurs compétences tout en faisant preuve d'une initiative canadienne dans la lutte contre les changements climatiques et la gérance de l'environnement.
Pour la même raison, nous avons annoncé le nouveau Fonds de réduction des émissions de 750 millions de dollars, 320 millions de dollars pour aider l'industrie extracôtière de Terre-Neuve-et-Labrador et 100 millions de dollars pour le Réseau d'innovation pour les ressources propres. Ces fonds permettront de faire du secteur canadien des hydrocarbures le plus propre du monde afin que les bons emplois dans le secteur de l'énergie soient également des emplois dans le secteur de l'énergie verte et que notre transition vers une économie carboneutre ne laisse personne pour compte.
Nous reconnaissons le rôle capital que le secteur pétrolier canadien joue ici, au pays, et dans le monde. Nous investissons dans ces collectivités afin de les aider à atteindre la carboneutralité tout en assurant leur prospérité à long terme. Nous reconnaissons aussi qu'il est nécessaire de cultiver les talents dans le secteur pétrolier et gazier. Nous travaillons avec l'industrie, les provinces et les territoires pour transformer ce pilier essentiel de l'économie canadienne. Nous faisons, par ailleurs, d'autres investissements générationnels pour concilier croissance économique et protection de l'environnement. Cela signifie notamment de nouveaux financements pour les réseaux intelligents, le captage et le stockage du carbone, ainsi que la prochaine génération de batteries fabriquées ici même, au Canada.
Nous créons de bons emplois dans les secteurs de l'énergie éolienne et solaire, ainsi que dans le secteur des nouvelles sources d'énergie propre telles que l'énergie marémotrice et géothermique. Nous avons élaboré un plan d'action canadien pour les petits réacteurs modulaires et une stratégie pour que le Canada devienne un chef de file mondial dans la production propre d'hydrogène. Nous allons favoriser une croissance économique verte en rendant les véhicules à zéro émission plus abordables et en investissant dans un plus grand nombre de bornes de recharge dans tout le pays.
Nous traçons clairement la voie vers un avenir carboneutre qui mobilise tous les Canadiens. Nous avons pris en compte le savoir autochtone et nous avons mené une réflexion profonde sur la manière dont nous évaluons les grands projets énergétiques tout en encourageant la participation et l'adhésion des Autochtones à ces projets. Cette transition équitable et juste sera intelligente et inclusive.
Dans notre récent discours du Trône, nous avons réaffirmé notre promesse visant à surpasser les objectifs fixés dans le cadre de l'Accord de Paris d'ici la fin de la présente décennie et à atteindre notre cible de zéro émission nette d'ici 2050. Nous nous sommes aussi engagés à lancer une campagne visant à créer plus d'un million d'emplois, de manière à rétablir, voire à augmenter, le niveau d'emploi d'avant la pandémie. Nous veillons à ce que les Canadiens aient de bons emplois sur lesquels ils peuvent compter, surtout ceux qui sont les plus durement touchés par la pandémie. Nous investissons directement dans le secteur social et les infrastructures en offrant immédiatement de la formation qui permettra aux travailleurs d'acquérir rapidement les compétences dont ils ont besoin, ainsi que des mesures incitatives aux employeurs pour leur permettre d'embaucher ou de conserver des travailleurs.
Pour que notre plan de lutte contre les changements climatiques soit efficace, tous les Canadiens et toutes les communautés doivent être au cœur des efforts que nous déployons. Le discours du Trône l'a énoncé clairement:
Le Canada ne peut atteindre la cible de zéro émission nette sans le savoir-faire du secteur de l’énergie et les idées novatrices de tous les Canadiens, notamment les gens de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de la Saskatchewan et de Terre-Neuve-et-Labrador.
Cet engagement à habiliter tous les Canadiens vise aussi à inclure plus de femmes parmi les employés et les cadres du secteur énergétique. Nous ne pouvons simplement pas nous permettre de laisser de côté la moitié de la population active tandis que nous nous élançons vers un avenir axé sur l'innovation, l'ingéniosité et l'imagination. Des études montrent que les sociétés énergétiques dont l'équipe de direction est diversifiée sont plus innovantes et plus rentables. Nous pouvons et devons faire mieux. Nous prenons des mesures afin de faire progresser l'égalité des sexes avec la campagne Parité d'ici 30. Nous promouvons la participation des femmes au secteur de l'énergie dans divers organismes internationaux, comme le G7, le Groupe ministériel sur l’énergie propre et ailleurs, non seulement parce que c'est la bonne chose à faire, mais aussi parce que c'est la chose intelligente à faire. Il s'agit simplement d'une bonne décision d'affaires. Jusqu'à présent, plus de 150 entreprises, gouvernements et organismes ont adhéré à la campagne Parité d'ici 30. Ce faisant, ils prennent d'importants engagements en matière d'équité salariale, de parité au sein des échelons supérieurs et d’égalité des chances pour les femmes.
Certes, nous sommes fiers de notre bilan concernant la participation et l'inclusion des Canadiens dans cette transformation fondamentale de nos systèmes énergétiques, mais nous sommes conscients qu'il reste encore beaucoup de pain sur la planche. Nous sommes prêts à travailler d'arrache-pied afin d'atteindre la carboneutralité, faire croître l'économie nationale et favoriser un avenir axé sur l'énergie propre où personne n'est laissé pour compte. Les Canadiens n'en demandent pas plus et ils n'en méritent pas moins.
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Madame la Présidente, je remercie ma collègue de Labrador de son discours.
En présentant la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de la carboneutralité, le gouvernement dépose un projet de loi qui contribuera à contrer les risques extrêmes découlant des changements climatiques.
Les données scientifiques sont claires: les activités humaines suscitent des changements du climat de la Terre sans précédent. Les changements climatiques présentent en outre d'importants risques pour la santé et la sécurité humaines, l'environnement, incluant la biodiversité, et la croissance économique.
Le climat canadien se réchauffe deux fois plus rapidement que dans le reste de la planète, et trois fois plus rapidement dans nos régions nordiques. Les effets de ce réchauffement sont évidents dans de nombreuses régions du Canada, et ils s'intensifieront dans l'avenir.
Les conséquences de ces changements sont multiples. Par exemple, on prévoit que les précipitations moyennes augmenteront dans la majeure partie du Canada; la disponibilité de l'eau douce est en train de changer, et le risque de pénuries d'eau en été s'accroît; et un climat plus chaud intensifiera certaines conditions météorologies extrêmes, telles que les vagues de chaleur et les inondations.
Les Canadiens ressentent déjà les répercussions des changements climatiques et des phénomènes météorologiques extrêmes, notamment en ce qui a trait à l’intensité et la fréquence changeante des inondations, des orages et des incendies, à l'érosion côtière, aux événements de chaleur extrême, à la fonte du pergélisol et à la hausse du niveau de la mer.
Ces répercussions présentent un risque important pour la sécurité, pour la santé et pour le bien-être de tous les Canadiens, de nos collectivités, de l'économie et de l'environnement naturel. Il est important de s'assurer que les Canadiens sont protégés contre ces risques liés aux changements climatiques.
Atteindre la carboneutralité autour de 2050 est crucial à l'atténuation des risques des changements climatiques, non seulement pour le Canada, mais à une échelle planétaire. En effet, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat a conclu qu'il est nécessaire d’atteindre cet objectif pour limiter l'élévation de la température planétaire à 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels et réduire les risques liés aux changements climatiques.
Cette limitation de la température à 1,5 degré Celsius est d'autant plus importante qu'elle entraînerait une différence marquée dans les répercussions des changements climatiques, et ce, sur tous les fronts, contrairement à une élévation de la température planétaire de 2 degrés Celsius.
Limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius nous laisserait davantage d'options pour nous adapter aux effets des changements climatiques. Lorsque le Canada a ratifié l'Accord de Paris, il s'est engagé à fixer et à communiquer des objectifs nationaux ambitieux et à prendre des mesures nationales importantes d'atténuation des changements climatiques pour les atteindre.
Rappelons que l'Accord de Paris vise à renforcer les efforts pour limiter l'augmentation de la température moyenne mondiale bien au-dessous de 2 degrés Celsius et, si possible, à limiter cette augmentation à 1,5 degré Celsius. Présentement, la cible incluse dans la contribution déterminée au niveau national du Canada, communiquée conformément à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, est une réduction par le Canada de ses émissions de gaz à effet de serre de 30 % sous les niveaux de 2005 d'ici 2030. Le gouvernement est déterminé à atteindre cette cible, et même à la dépasser.
Le gouvernement s'est aussi engagé à élaborer un plan visant à assurer au Canada, d'ici 2050, un avenir carboneutre prospère, soutenu par la participation publique, incluant les gouvernements des provinces et des territoires et les conseils d'experts. Les Canadiens sont conscients que les changements climatiques menacent leur santé, leur mode de vie et leur planète. Ils veulent des mesures climatiques dès maintenant, et c'est ce que le gouvernement continuera de faire, en mettant immédiatement en place le plan qui permettra de dépasser les objectifs climatiques du Canada pour 2030 et en légiférant sur l'objectif de carboneutralité d'ici 2050.
L'atteinte de la carboneutralité par le gouvernement requiert de s'engager dans un processus prenant en compte les considérations des populations les plus affectées par les changements climatiques. Les peuples autochtones et les communautés nordiques du Canada, bien qu'ils démontrent une résilience exceptionnelle, y sont particulièrement vulnérables à cause de facteurs comme l'éloignement et l'inaccessibilité, le climat froid, l'infrastructure vieillissante et inefficace et la dépendance aux systèmes fonctionnant au carburant diésel pour générer de l'électricité et chauffer des logements.
C'est pourquoi le gouvernement est déterminé à faire progresser l'approche fondée sur la reconnaissance des droits reflétée par l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 et par la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. D'ailleurs, un projet de loi visant à mettre en œuvre la Déclaration sera présenté par le gouvernement d'ici la fin de l'année.
Le gouvernement est aussi déterminé à renforcer sa collaboration avec les peuples autochtones du Canada en ce qui concerne les mesures d'atténuation des changements climatiques. Cette volonté s'inscrit dans des initiatives déjà en place. Notamment, le gouvernement contribue financièrement et collabore à des projets des Premières Nations, du peuple métis et des Inuits pour surveiller l'évolution du climat dans les collectivités autochtones, construire des infrastructures résilientes, préparer et mettre en œuvre des plans stratégiques d'adaptation aux changements climatiques ou encore développer des options énergétiques vertes qui permettent de diminuer la dépendance au diésel.
Le plan visant à atteindre la carboneutralité d'ici 2050 devrait aussi contribuer à rendre l'économie canadienne plus résiliente, plus inclusive et plus compétitive. Dans l'objectif de créer un Canada plus fort et résilient à la suite de la pandémie que nous affrontons présentement, les mesures en faveur du climat formeront la pierre angulaire de notre plan visant à soutenir et à créer 1 million d'emplois dans tout le pays.
Malgré les défis mondiaux que représente la pandémie actuelle, les changements climatiques continuent leur progression, et il est presque certain que l'année 2020 sera parmi les années les plus chaudes enregistrées.
Il demeure important de reconnaître que les changements climatiques constituent un problème mondial qui requiert une réponse immédiate de la part de l'ensemble des gouvernements du Canada, ainsi que de l'industrie, des organisations non gouvernementales et des Canadiens.
Le gouvernement reconnaît cependant les importantes mesures collectives et individuelles qui ont déjà été prises, et il désire soutenir cet élan pour atténuer les changements climatiques. Par exemple, à partir de 2024, les nouveaux autobus de la Société de transport de Sherbrooke seront électriques, et ce, dans l'optique de renouveler complètement la flotte d'autobus pour la rendre verte. Je félicite d'ailleurs le conseil municipal et M. Marc Denault, président du conseil d'administration de la STS, pour cette initiative.
Je veux également mentionner l'important travail du Conseil régional de l'environnement de l'Estrie et de Mme Jacinthe Caron, que j'ai rencontrée à quelques reprises. Ils sont à la base de plusieurs projets verts, parmi lesquels on retrouve la plateforme Embarque Estrie, qui identifie, sur une carte Web, les options de transport collectif et actif offertes dans la région. Ce type de geste démontre qu'il est possible de contribuer collectivement à l'atténuation des changements climatiques et de travailler ensemble.
De plus, tout récemment, le , le et le ont conjointement annoncé un investissement de 100 millions de dollars dans le Réseau d'innovation pour les ressources propres visant à soutenir des projets de recherche-développement qui favorisent le rendement environnemental et économique du secteur pétrolier et gazier.
En matière d'atténuation des changements climatiques, la collaboration à l'échelle du gouvernement est d'ailleurs d'une importance cruciale. C'est pourquoi la prévoit des consultations avec les ministres fédéraux ayant des responsabilités liées aux mesures pouvant être prises pour atteindre la cible en matière d'émissions de gaz à effet de serre.
La Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité contribuera à la poursuite des mesures prises au regard de l'atténuation des changements climatiques en exigeant l'établissement de cibles nationales de réduction des émissions de gaz à effet de serre, fondées sur les meilleures données scientifiques disponibles, et par la promotion de la transparence et de la responsabilité dans le cadre de l'atteinte de ces cibles. Concrètement, on parle de processus juridiquement contraignants pour fixer et respecter des cibles climatiques, ainsi que de rapports d'évaluation, de plans climatiques et d'examens par le commissaire à l'environnement et au développement durable.
Ce faisant, ce projet de loi soutiendra l'atteinte de la carboneutralité au Canada d'ici 2050 et les engagements internationaux du Canada en matière d'atténuation des changements climatiques.
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Madame la présidente, je suis heureux d’avoir l’occasion de participer au débat sur le projet de loi , un projet de loi qui ne fait absolument rien pour l’environnement. Je vais essayer d'expliquer ce que le projet de loi fait et ce qu’il ne fait pas au moyen d'une analogie.
En 2015, Stephen Harper a fait adopter, dans le cadre du budget, une loi qui établissait que les gouvernements étaient tenus d'équilibrer leurs budgets. L’objectif était d’obliger le gouvernement, dans la plupart des situations, à présenter un budget équilibré. C’était une bonne idée pour beaucoup de partisans du conservatisme fiscal, qui estimaient que si c’était un principe entériné dans la loi, les gouvernements seraient beaucoup plus susceptibles de présenter des budgets équilibrés à l’avenir.
Le problème, c'est que les libéraux sont arrivés au pouvoir en 2016. Chaque fois qu’un budget est adopté, une nouvelle loi est elle aussi adoptée. Alors qu’ont-ils fait? Ils ont abrogé la loi sur le budget équilibré.
Dans la province, l’Alberta, nous avions aussi une loi sur les budgets équilibrés, mais elle a été abrogée par un autre premier ministre appartenant à la même allégeance politique. Je pense que c’est une bonne chose d’avoir une loi qui limite les dépenses des gouvernements. Elle peut avoir un impact certain, mais cela demeure assez limité, car un futur gouvernement ou même un groupe de députés du même parti peut, par la suite, abroger ou modifier cette loi afin de pouvoir continuer à dépenser au même rythme.
Le secrétaire parlementaire me rappelle que je partage mon temps de parole avec le député d’. Je remercie le secrétaire parlementaire du leader du gouvernement à la Chambre de son attention. Je compte sur lui pour me faire d’autres rappels.
Le gouvernement d’alors avait au moins la crédibilité nécessaire pour faire adopter ce genre de projet de loi, puisqu’il présentait déjà un budget équilibré. Imaginons combien il serait absurde aujourd’hui qu’un gouvernement qui ne présente pas de budget équilibré et qui n’a nullement l’intention de le faire essaie de faire adopter une loi exigeant que le gouvernement qui sera au pouvoir en 2040 présente un budget équilibré.
Ce serait assez ridicule. Ce serait manifestement une excuse pour ne pas avoir de plan. Cela reviendrait à vouloir faire adopter une loi qui contraindra un gouvernement futur à avoir un plan alors qu’on n’en a pas soi-même, sachant très bien que ce gouvernement futur pourra abroger la loi l’obligeant à avoir un plan ou au moins reculer la date.
Cela m’amène au projet de loi . C’est un projet de loi qui ne présente aucun plan d’action pour réduire les gaz à effet de serre. C’est simplement un dispositif général qui permettra au gouvernement d’élaborer un plan dont il sera censé atteindre les cibles à des dates très éloignées dans le temps.
Je n’ai aucune hésitation à appuyer un projet de loi qui enjoint au gouvernement d’agir, de fixer des cibles et de tout faire pour les atteindre. Or, il n’a pas échappé aux députés que nous nous retrouvons encore une fois dans la situation où, pour un enjeu politique important, le gouvernement choisit des symboles plutôt qu’un plan d’action. Autrement dit, le gouvernement privilégie la forme par rapport au fond.
Le gouvernement libéral est au pouvoir depuis cinq ans et nous n’avons toujours pas de plan environnemental digne de ce nom. Le gouvernement préfère nous abreuver de paroles réconfortantes, de bons sentiments, d’expressions de sa solidarité et de ses aspirations pour des dates très éloignées dans le temps. Ce qui me frustre au sujet de l’environnement, c’est que nous avons de graves enjeux à relever, pour lesquels nous avons besoin d’une action vigoureuse, fondée sur une bonne compréhension des opportunités et des contreparties, et assortie de choix précis quant à la façon dont nous atteindrons les cibles qui ont été fixées.
L’imposition de nouvelles taxes n’est pas la solution. C’est l’approche typique des libéraux. Chaque fois qu’ils parlent d’action, ils proposent de nouvelles taxes. Les nouvelles taxes qui sont envisagées pour l’industrie canadienne et l’activité canadienne vont tout simplement chasser les emplois et les débouchés hors de nos frontières. Si les libéraux réussissent, comme ils semblent en avoir l’intention, à démanteler tout notre secteur énergétique, les investissements continueront de se faire. Au niveau mondial, la demande va augmenter, les gens ont besoin d’énergie.
La question n’est pas de savoir si nous pouvons cesser d’utiliser de l’énergie, mais plutôt de trouver des moyens de produire et de transporter l’énergie de façon plus efficiente et plus efficace. De trouver des moyens d’offrir une certaine qualité de vie aux populations qui, de par le monde, ont besoin d’augmenter leur utilisation de l’énergie, mais de le faire d’une façon qui permet de réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
Si nous reconnaissons que la solution du problème n’est pas de réduire l’utilisation de l’énergie, mais plutôt, de façon générale, d’accroître l’efficience des techniques de production de cette énergie, nous deviendrons alors un chef de file non seulement dans la production propre, efficiente et efficace de l’énergie, mais aussi dans les technologies pour le faire.
C’est bien beau de parler d’énergie éolienne, d’énergie solaire et d’autres sources d’énergie parallèles, mais il faut aussi reconnaître les technologies que nous avons déjà et voir comment nous pouvons les améliorer afin de répondre aux besoins énergétiques des populations.
C’est la raison pour laquelle je pense qu’un vrai plan environnemental devrait être pro-canadien et pro-énergie canadienne. Nous devrions encourager le développement de l’énergie canadienne et nous devrions aussi encourager notre secteur énergétique à poursuivre ses efforts pour une plus grande efficacité des moyens de production et de transport de notre énergie.
Dans tous les autres partis, il y a des députés qui dénoncent la construction de pipelines et qui critiquent les efforts déployés pour trouver de nouveaux marchés à l’énergie canadienne. Nous savons bien que, pour la majorité d’entre eux, ce n’est pas au transport qu’ils s’attaquent, mais à la production de cette énergie, qu’ils veulent faire cesser, sans se demander par quoi ils vont la remplacer une fois qu’il n’y en aura plus. Par de l’énergie importée?
Un député du NPD s’est attaqué tout à l’heure au projet Keystone XL. D’autres se sont attaqués dans cette Chambre à d’autres projets. C’est le gouvernement libéral qui, en imposant des règlements arbitraires, a tué le projet d'oléoduc Énergie Est. À part les conservateurs, des politiciens de tous les partis ne cessent de s’attaquer aux projets énergétiques, mais ils n’ont aucune idée de ce par quoi ils vont remplacer cette énergie. Les États-Unis devraient-ils importer davantage d’énergie du Venezuela, qui a des normes environnementales et des normes de travail beaucoup moins strictes?
[Français]
Est-ce que c'est bien pour les gens du Québec de continuer d'importer du pétrole d'Arabie saoudite?
[Traduction]
Le Canada devrait-il importer davantage d’énergie? J’aimerais bien que l’Alberta puisse fournir davantage d’énergie au Québec. Bien sûr, ça ne va pas plaire au Bloc car ça renforcerait l’unité nationale si l’énergie de l’Alberta servait à répondre aux besoins énergétiques du Québec.
Je suis convaincu que ce qui serait bon, et non pas nocif, pour l’environnement, ce serait de produire davantage d’énergie canadienne, de l’énergie plus propre, avec des technologies de plus en plus efficaces, afin de réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
Et nous pouvons même faire encore mieux. Nous pouvons faire du Canada un chef de file en matière de technologies énergétiques propres. Nous pouvons encourager le développement de nouvelles technologies et les exporter partout dans le monde. Nous pouvons nous acquitter de nos obligations environnementales en aidant les pays en développement à avoir accès aux technologies que nous avons chez nous, pour relever leurs propres défis environnementaux ainsi que des défis plus globaux.
Voilà ce que nous proposons. C’est une vision positive à la fois pour l’environnement et pour l’économie, plutôt que de démanteler notre secteur énergétique. Nous proposons de mobiliser et de débrider notre secteur énergétique et d’en faire le moteur de l’innovation technologique afin de relever les défis que pose le changement climatique et les autres enjeux environnementaux dans le monde entier. Voilà la vision qui manque au gouvernement en ce qui concerne l’environnement et l’économie. Celui-ci préfère envoyer des signaux et exprimer son intérêt, mais sans jamais prendre des mesures concrètes.
Pouvons-nous atteindre les cibles du projet de loi ? Pouvons-nous être carboneutres d’ici à 2050? Je pense que oui, mais pas si nous nous contentons de fixer des cibles; il faut aussi accompagner et débrider le développement de notre secteur énergétique pour qu’il devienne le pôle mondial de l’énergie propre. Voilà la vision que nous attendons du gouvernement.
Nous avons aussi besoin d’un gouvernement qui comprenne véritablement la nécessité de s’attaquer aux enjeux environnementaux et d’appuyer nos travailleurs en adoptant une approche pro-énergie canadienne. Mais ce n’est pas ce que le gouvernement nous propose.
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Madame la Présidente, je suis heureux de retrouver les électeurs de ma belle circonscription d’Edmonton Riverbend, même s’il neige un peu là-bas aujourd’hui.
S’agissant du projet de loi , j’aimerais commencer par expliquer l’impact qu’un projet de loi comme celui-ci peut avoir sur la province de l’Alberta.
La plupart des Canadiens savent que la situation en Alberta est particulièrement difficile depuis plusieurs années. Des milliers d’emplois ont disparu dans le secteur énergétique, et dans la ville d’Edmonton, le taux de chômage dépasse 12 %. C’est la même chose à Calgary. Ces deux villes enregistraient déjà les taux de chômage les plus élevés du pays avant la pandémie de COVID-19, et celle-ci n’a fait qu’aggraver les choses. Malheureusement, bon nombre de commerces et d’entreprises ne rouvriront pas, et bon nombre d’Albertains n’auront plus d’emploi après la pandémie.
Pourquoi l’Alberta connaît-elle une situation aussi difficile? Le gouvernement fédéral a présenté un projet de loi qui visait manifestement à décimer le secteur énergétique et à démanteler rapidement l’industrie pétrolière et gazière. Le projet de loi proposait de réviser en profondeur les processus d’évaluation des projets de construction, ce qui revenait concrètement à décourager les investissements en Alberta. Le projet de loi interdit aux navires pétroliers de charger du pétrole de l’Alberta dans les ports du nord de la Colombie-Britannique, ce qui empêche d’exporter le pétrole albertain vers de nouveaux marchés. Pour couronner le tout, le gouvernement NPD de Mme Notley nous a bombardés de règlements comme jamais auparavant, ce qui nous a ramenés plusieurs décennies en arrière. Et dans un même temps, le gouvernement fédéral a annoncé une nouvelle Norme sur les carburants propres, encore un sale coup pour l’Alberta.
Très franchement, l’Alberta ne va jamais s’en remettre complètement, si de nouveaux règlements nuisent encore davantage à son attractivité auprès des investisseurs. Notre industrie énergétique, qui est pourtant à l’avant-garde, ne va plus pouvoir faire face à la concurrence des autres pays si le gouvernement fédéral lui impose encore plus de règlements.
Pour contrer cette attaque, le gouvernement de l’Alberta vient de présenter une stratégie sur le gaz naturel dont l’objectif est de faire de la province un chef de file pour la production d’hydrogène et de gaz liquéfié destiné à l’exportation. Le gaz naturel va être assujetti à la Norme sur les carburants propres. Or, aucun autre pays au monde n’applique ce genre de norme au gaz naturel liquéfié. Cette norme va donc contribuer à aggraver le ralentissement économique. Canadians for Affordable Energy estime qu’elle va entraîner la disparition de 30 000 emplois à l’échelle nationale et l’exode d’au moins 20 milliards de capitaux à l’extérieur du Canada. L’Alberta en aura certainement une part disproportionnée, mais l’ensemble du Canada sera impacté.
Je suis d’accord avec mes collègues d’en face pour dire qu’il est souhaitable d’aspirer à la carboneutralité. Mais là où nous ne sommes plus d’accord, c’est sur la façon d’atteindre cette cible. À mon avis, ce qu’il faut avant tout, c’est mobiliser le secteur énergétique et tous ses talents. Nous devons faire participer toutes les parties prenantes de l’industrie énergétique à l’élaboration d’un plan environnemental. À en juger par ce que nous avons entendu au sujet du projet de loi , le gouvernement n’a rien fait de tout cela.
Au bout du compte, le changement climatique est un problème mondial qui nécessite une solution mondiale. Le monde va utiliser du pétrole et du gaz pendant encore des décennies. La question qui se pose est donc de savoir si l’énergie doit provenir de pays démocratiques comme le Canada, qui se sont dotés de bonnes protections environnementales, ou si elle doit venir de dictatures qui n’ont de respect ni pour l’environnement ni pour les droits de la personne.
La production d’énergie canadienne, y compris le pétrole et le gaz naturel, est un élément important si nous voulons que notre pays devienne plus indépendant économiquement et plus résilient. Dans le monde d’aujourd’hui, nous ne pouvons pas nous permettre de devenir tributaires d’une énergie importée, et très franchement, nous pouvons l’éviter. Pour atteindre la carboneutralité dans le secteur énergétique, il faut un vrai plan, et pas seulement un plan pour la forme. Ce qu’on nous propose, c’est la promesse de préparer un plan, mais c’est un plan qui est déjà fortement lacunaire. On aurait dû mettre l’accent sur la mobilisation du secteur énergétique et l’utilisation de technologies comme le nucléaire, l’énergie éolienne et le captage du carbone, et le gouvernement aurait dû proposer des incitatifs semblables à ceux qui avaient été utilisés pour stimuler, au début, l’exploitation des sables bitumineux. Beaucoup de gouvernements ont su prendre des initiatives environnementales concrètes et efficaces.
Sous le gouvernement conservateur précédent, le Canada a réussi à régler le problème des pluies acides, à agrandir la superficie des parcs nationaux et à retirer de la biosphère des produits chimiques dangereux. Nous devons continuer de protéger notre environnement pour les prochaines générations, mais sans pour autant sacrifier les emplois dont les Canadiens ont besoin aujourd’hui et sans pour autant enrayer le moteur économique qui nous permet de financer nos programmes sociaux.
Selon le dernier rapport de la Régie de l’énergie du Canada, même avec les politiques qui existent actuellement pour réduire les émissions, le pétrole et le gaz représenteront encore les deux tiers de nos sources énergétiques en 2050. Toujours selon le même rapport, la demande de gaz naturel va augmenter, alors que, comme je l’ai dit tout à l’heure, ce combustible va être encore plus réglementé avec l’entrée en vigueur de la Norme sur les carburants propres. Là encore, cela va dissuader les investisseurs étrangers. Nous avons la possibilité de contribuer à la réduction des émissions au niveau mondial en participant au virage opéré par des pays d’Asie et d’autres régions du monde, qui ont décidé de convertir au gaz naturel leurs centrales alimentées au charbon, le gaz naturel étant une énergie beaucoup plus propre.
En exportant notre gaz naturel, nos technologies et nos talents, nous pourrons contribuer énormément à la lutte contre les changements climatiques. La fermeture des centrales alimentées au charbon permet de réduire considérablement les émissions au niveau mondial. Nous sommes tous d’accord pour dire que nous devons tous participer à la lutte contre les changements climatiques, et le Canada n’y fait pas exception. Mais c’est faire preuve d’une vision à court terme que de matraquer notre secteur énergétique avec toutes sortes de règlements, alors qu’il y a encore de la demande pour ce qu’il produit.
Nous pouvons faire plus, au niveau mondial, en utilisant nos technologies pétrolières et gazières pour lutter contre les changements climatiques au Canada et à l’étranger, plutôt que de démanteler complètement notre industrie. Avec le gaz naturel, le Canada a une occasion en or de devenir un chef de file mondial. Une réglementation excessive de la part du gouvernement fédéral non seulement écarte cette éventualité, mais elle compromet le gagne-pain d’un grand nombre de familles canadiennes.
Le projet de loi dont nous sommes saisis propose d’atteindre la carboneutralité d’ici à 2050. C’est un objectif louable, et je dois dire que je l’appuie entièrement, mais encore une fois, c’est une cible qu’on nous fait miroiter pour détourner l’attention des Canadiens du fait que le gouvernement est incapable de présenter un véritable plan pour l’atteindre.
S'agit-il d'un projet de loi visant à mettre sur pied un comité de 12 personnes? Si tel est le cas, alors les libéraux doivent faire preuve d'honnêteté et nous le dire. Qu'ils ne prétendent pas qu'il s'agit d'un projet de loi visionnaire si ce n'est qu'une stratégie de communication faisant intervenir trois ministres armés de beaux discours pour détourner l'attention de la population canadienne.
Force est de constater que le gouvernement continue à présenter de nouveaux engagements en matière d'environnement, tout en ne respectant pas ses précédentes promesses sur ce genre d'enjeux. Les projections du gouvernement montrent elles-mêmes qu'il n'est même pas près de respecter ses engagements actuels. Pourtant, il continue de fixer de nouveaux objectifs qui sont plus élevés et encore plus lointains dans l'avenir. Selon le directeur parlementaire du budget, le Canada est en voie de manquer considérablement à ses engagements en matière de réduction des gaz à effet de serre pour 2030. Par ailleurs, qu'en est-il des deux milliards d'arbres que les libéraux avaient promis de planter lors des dernières élections? Pas un seul n'a encore été planté. En réalité, il n'y a même pas de plan pour planter un seul de ces arbres, sans compter l'absence complète d'un budget pour ce faire.
En ce qui me concerne, j'aimerais vraiment collaborer avec mes collègues d'en face afin d'élaborer un plan exhaustif de réduction des gaz à effet de serre et de parvenir à la carboneutralité d'ici 2050. J'ai des enfants et je souhaite désespérément qu'ils vieillissent dans un environnement sûr et sain. Il est difficile d'appuyer le gouvernement lorsqu'il fait miroiter un plan qui comprend toujours plus de réglementation et de taxes qui nuisent à notre économie et dissuadent tout investissement au Canada. Cela a entraîné une hausse du coût de la vie pour les Canadiens, qui vont finir par dire: « À quel coût? »
Je crois sincèrement que le Canada peut élaborer un plan capable de tirer profit de la technologie et des cerveaux de notre industrie énergétique afin d'aider d'autres pays à faire la transition vers des sources d'énergie beaucoup moins dommageables pour l'environnement. Nous pouvons rendre les Canadiens et le Canada indépendants sur le plan énergétique plutôt que d'importer du pétrole de pays aux régimes brutaux qui se moquent des droits de la personne. Nous pouvons réduire la réglementation et la paperasserie tout en rendant le Canada plus attrayant aux yeux des investisseurs étrangers.
Je suis ici avec la ferme intention de tout faire pour qu'on parvienne à la carboneutralité. Nous pouvons y arriver en créant un plan et des politiques exhaustifs. Il suffit que le gouvernement collabore avec l'opposition au lieu de constamment prétendre à qui veut l'entendre qu'il se soucie de l'environnement sans toutefois établir les cibles nécessaires. J'exhorte le gouvernement à envisager de travailler avec nous, en particulier au comité de l'environnement, afin de renforcer ce projet de loi pour qu'il soit bon pour l'ensemble des Canadiens.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député d'.
J’ai un certain nombre d’observations à présenter à la Chambre concernant le projet de loi , en soulignant que la priorité du gouvernement continue d’être axée sur la pandémie. Il ne devrait y avoir aucun doute à cet égard.
Il était intéressant d'étudier les mesures législatives qui ont été présentées au cours des dernières semaines, et aujourd’hui, une fois de plus, nous présentons un projet de loi que l'on pourrait qualifier d'historique et qui porte cette fois sur une question très importante liée à l’environnement, que les Canadiens en général, je le sais, appuieraient fortement. J'en suis absolument convaincu. Toutefois, lorsqu’on examine le programme législatif et les projets de loi que nous avons présentés, il est intéressant de voir certains des votes qui ont eu lieu.
Par exemple, en ce qui concerne la pandémie, nous avons eu le projet de loi sur la subvention salariale et le programme d'aide pour le loyer, qui était d’une importance cruciale. Il a reçu l'appui unanime de la Chambre et a été adopté. Il a fait l'objet d'une étude au comité, a franchi l'étape de la troisième lecture, a été renvoyé au Sénat et a reçu la sanction royale. C’est une bonne nouvelle pour les petites entreprises de toutes les régions de notre pays.
Nous avons ensuite le projet de loi . Il semble que les attitudes soient différentes à son sujet. À entendre le porte-parole des conservateurs, je crois que le Parti conservateur appuiera le renvoi du projet de loi au comité. D’un autre côté, il était intéressant d’entendre l’ancienne chef du Parti vert dire qu’elle ne l’appuierait pas. Le NPD et le Bloc appuieront au moins le renvoi du projet de loi au comité.
Par conséquent, à première vue, il semble que nous reconnaissions la valeur et l’importance de cette mesure législative. C’était vraiment très encourageant d'entendre le ministre dire à tous les députés, comme l'ont fait d’autres ministres, que si l’opposition voulait collaborer d'une façon constructive avec le gouvernement, ce dernier serait très ouvert aux idées et aux moyens de rendre le projet de loi encore meilleur.
Cependant, soyons très clairs. Si on remonte aux dernières élections fédérales, le chef du Parti libéral, c'est-à-dire le actuel, a dit que nous voulions atteindre la cible de zéro émission nette d'ici 2050 et que nous mettrions en place un cadre législatif afin d'y parvenir. Le projet de loi s'ajoute aux autres mesures prises pour respecter cette promesse électorale. Comme je l'ai dit, je crois que les Canadiens seraient très favorables au projet de loi.
Il suffit de penser au carbone et à ses effets sur l'atmosphère pour se rendre compte qu'il s'agit d'une question importante. Les députés ont parlé de deux moyens de s'attaquer au problème, soit le captage et le stockage du carbone. Des entreprises et des particuliers incroyables ont cherché à trouver des procédés technologiques qui pourraient accroître le captage et le stockage du carbone. Une autre méthode consiste à recourir à la nature, par exemple, en plantant des arbres. J'encourage mes collègues d'en face à rester à l'écoute. Ils entendront parler davantage de la plantation d'arbres à l'avenir. J'ai eu l'occasion de participer à des cérémonies et des activités de plantation d'arbres depuis un an.
La carboneutralité d’ici 2050 est possible. Cette loi nous permet de cerner le cadre dans lequel nous verrons le règlement. Elle créerait un organe consultatif très important, qui comprendrait des personnes de renom, chargé d’examiner la possibilité de parvenir à la carboneutralité. Elle donnerait au gouvernement actuel et, espérons-le, aux gouvernements futurs la possibilité de s’assurer que nous restons dans les limites fixées.
Hier, au cours du débat, j’ai entendu un député conservateur dire que nous devrions veiller à ce qu’un membre du secteur pétrolier et gazier fasse partie de cet organe. Le Parti conservateur a dit que c’était une nécessité absolue, que ce n’était pas une option. Puis, la porte-parole du NPD a déclaré qu’il n’en était pas question, qu’il ne devrait pas y avoir de dirigeants de l’industrie à cet organe consultatif. C’est essentiellement ce qu’elle a dit.
Ce n’est rien de nouveau. Souvent, les néo-démocrates et les conservateurs adoptent des positions qui sont à l'extrême les unes des autres. Ce dont ils ne se rendent pas compte nécessairement, c’est que la meilleure façon d’assurer le développement économique que nous souhaitons collectivement est de reconnaître l’importance de l’environnement. Si nous travaillons avec les parties prenantes, nous pouvons atteindre la carboneutralité d’ici 2050.
J’encourage les deux députés qui ont parlé au nom de leurs partis respectifs à lire ce que le ministre a clairement indiqué, à savoir que nous aurons des niveaux de spécialité au sein de ce groupe consultatif, qui comprendra des représentants de l’industrie.
J’ai posé une question au député conservateur précédent au sujet d’un gazouillis hier. Il provenait du député d’. Nous avons proposé le projet de loi et le député a semé le doute en demandant si c’était même réalisable. J’ai ensuite écouté les paroles du député de . D’un point de vue conservateur, il ne fait aucun doute que c’était un excellent discours. Pour ceux qui veulent des émissions carboneutres d’ici 2050, il n’en est rien.
En fait, nous devrions tous nous inquiéter de ce que le député a dit dans son discours. Il a dit qu’il n’y avait pas de problème. Que Dieu nous garde de voir les conservateurs former le prochain gouvernement. Il pourrait faire disparaître cette loi par l’intermédiaire de leur budget. Le député a plus ou moins laissé entendre qu’ils n’ont pas à respecter la loi que les libéraux mettent en place aujourd’hui. Après tout, un gouvernement conservateur futur pourrait intégrer l’élimination de cette loi dans un projet de loi d’exécution du budget. Ce sont des signes quelque peu inquiétants.
Le Parti conservateur doit dire aux Canadiens quelle est son intention exactement. Les conservateurs vont-ils maintenir cette loi? D’après ce que j’ai entendu, je ne suis pas convaincu que l’opposition officielle s’engage à atteindre la carboneutralité d’ici 2050.
Les conservateurs pensent déjà à des moyens de se débarrasser de cette loi. Le porte-parole a déclaré que les conservateurs souhaitent apporter un certain nombre de changements. Nous attendons avec impatience de voir ces changements une fois que le projet de loi sera en comité.
Nous avons des cibles, la première étant 2030. Dans les six prochains mois, nous verrons dans quelle mesure cela est faisable. Après 2030, la cible sera renouvelée tous les cinq ans. Il y a donc un degré élevé de responsabilisation. Les rapports annuels du comité consultatif garantiront également une plus grande responsabilité et une plus grande transparence. Contrairement au Parti conservateur, ce gouvernement prend la question très au sérieux.
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Madame la Présidente, c'est à partir d'Halifax que je m'adresse aujourd'hui à notre auguste assemblée. Halifax, cœur de la zone maritime de notre grand pays; Halifax, ville océanique; Halifax, ma ville.
Halifax vit au rythme de l'océan. Ses côtes sinueuses s'avancent dans l'Atlantique, tandis que ses rivages baignés par l'onde marine servent depuis des générations de lieu d'habitation aux Canadiens qui gagnent leur vie grâce à la mer. Ma circonscription compte plusieurs anses qui ont donné leur nom tantôt à une localité, tantôt à un lieu-dit, comme Ferguson's Cove, Herring Cove, Fairview Cove, Portugese Cove, Duncan's Cove, Sandy Cove et ainsi de suite, mes collègues ayant déduit que « cove » est l'équivalent anglais du mot « anse ». C'est sans oublier le magnifique port d'Halifax et le bassin de Bedford. Chacun de ces endroits est unique en son genre, mais tous ont une identité côtière en commun.
Depuis que j'exerce les fonctions de député, j'ai passé je ne sais plus combien d'heures à sillonner ces endroits, à cogner à la porte des gens qui y habitent ou à assister aux nombreux festivals et activités de quartier, comme le bien connu souper d'espadon de Sambro. Or, depuis quelque temps, c'est de plus en plus souvent pour une autre raison — une raison qui ne me réjouit pas du tout — que je m'y rends. Dans ce qui est devenu pour moi un étrange rituel, j'enfile en effet mon imperméable et mes bottes de pluie et je me rends sur le bord de l'eau pour observer les dégâts causés aux maisons de mes concitoyens, aux cabanes de pêche, aux quais et aux embarcations par le plus récent ouragan.
En 2019, après l'ouragan Dorian, je me rappelle que j'étais sur un pont à Herring Cove avec d'autres résidants de ma circonscription, et nous regardions un toit qui s'était détaché et qui flottait sur l'eau près de nous. La tempête déclenchée par l'ouragan avait compromis le brise-lames qui protégeait l'anse, et elle avait emporté des cabanes de pêcheur qui s'étaient ensuite fracassées sur les berges rocheuses. Nous avons vu les membres d'une famille grimper sur les ruines de leur cabane de bois, qui s'était détachée et qui flottait dans l'anse, afin de prendre les quelques biens qu'ils pouvaient encore récupérer.
La semaine dernière, à Ketch Harbour, j'ai rencontré un groupe de résidants de ma circonscription pour discuter des efforts en cours pour reconstruire le quai de la collectivité, détruit par le même ouragan, il y a plus d'un an. Cette perte a porté un dur coup à la collectivité, puisque ce quai servait de place publique. D'ailleurs, l'été d'avant, ma fille et moi avions savouré des cornets de crème glacée achetés sur le quai à un comptoir improvisé. Les recettes servaient à financer la salle communautaire. Le quai n'est plus là, du moins pour l'instant.
J’aurais mille histoires à raconter sur les conséquences des phénomènes météorologiques extrêmes pour ma ville et mes concitoyens. Les députés savent de quoi je parle, car beaucoup vivent la même routine désolante dans leurs propres collectivités, qu’il s’agisse de mobiliser des bénévoles pour dresser des barrages de sacs de sable contre des crues centenaires qui reviennent maintenant presque tous les ans ou de faire le nécessaire pour protéger des villes entières, des forêts et des parcs nationaux contre les ravages d’incendies climatiques. Les histoires de destruction n’en finissent pas.
La science est claire: à cause des changements climatiques, les phénomènes météorologiques violents sont plus intenses et plus fréquents. Pour une circonscription côtière comme la mienne, c’est un signal d’alarme qui exige une mobilisation générale. Nous sommes dans une crise et nous devons agir de toute urgence pour réduire les émissions, lutter contre les changements climatiques et protéger nos collectivités. C’est, au fond, la question dont est saisie la Chambre aujourd’hui avec le projet de loi .
L’ouragan Dorian a frappé Halifax quelques jours avant les élections de 2019 et il se trouve que dans cette course électorale, notre parti, le Parti libéral, a publié son plan pour continuer de lutter contre les changements climatiques. Pendant notre premier mandat, nous avons adopté le plan de lutte contre les changements climatiques le plus ambitieux qu’ait connu le Canada, comme l’exige la situation, avec plus de 50 mesures, dont la tarification de la pollution par le carbone, l’abandon progressif du charbon, la protection de la nature, l’investissement dans les énergies renouvelables et une perspective climatique pour tous les projets d’infrastructure financés par le gouvernement, mesure à laquelle je suis très attaché. Elle découle d’une motion d’initiative parlementaire, la motion M-45, que j’ai fait adopter au cours de ma première année au Parlement.
Nous avons tourné le dos à 10 ans d’inaction sous le gouvernement conservateur. Mais nous avons reconnu à la fin de notre premier mandat que nous devions aller plus loin et plus vite. Le temps, après tout, ne joue pas en notre faveur.
Aujourd’hui, alors que nous débattons du projet de loi en deuxième lecture, nous tenons une des principales promesses que nous avons faites aux Canadiens en 2019, quand ils ont examiné notre bilan et notre plan, et ils ont réélu un gouvernement libéral pour qu’il fasse le nécessaire pour lutter contre les changements climatiques.
Dans notre programme, nous promettions notamment d’aller plus loin que les objectifs du Canada en matière d’émissions pour 2030, tout en fixant des cibles à cinq ans juridiquement contraignantes afin d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Le projet de loi , Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité, est une étape clé pour atteindre cet objectif, c’est-à-dire tenir notre promesse de zéro émission nette d’ici 2050.
J’aimerais parler des mesures que contient le projet de loi .
La loi exigera que des cibles et des plans nationaux soient mis en place pour réduire les émissions de gaz à effet de serre au Canada afin d’arriver à la carboneutralité d’ici 2050. Elle exigera aussi que le gouvernement tienne à la disposition du public, afin qu’il puisse les évaluer, sa planification et les progrès enregistrés vers ces objectifs déclarés.
La loi exigera que le gouvernement établisse sa cible pour 2030, ainsi que son plan de réduction des émissions, dans les six mois qui suivent l’entrée en vigueur du texte. Par ailleurs, le gouvernement devra, aux termes de la loi, publier avant 2027 son premier rapport d’étape. Ensuite, en 2035, 2040 et 2045, il devra établir des cibles et présenter son plan pour les atteindre dans les cinq années suivantes.
La loi comprend plusieurs mesures de responsabilisation importantes qui imposent des conséquences à tout gouvernement qui n’atteint pas sa cible. Ainsi, la loi prévoit que le ministre de l’Environnement et du Changement climatique présente aux Canadiens un rapport d’évaluation expliquant notamment pourquoi, selon lui, le Canada n’a pas atteint sa cible et exposant les mesures que le gouvernement prend ou prendra pour remédier à cet échec.
En reconnaissant le rôle important du Parlement et des agents du Parlement, la loi obligera également le commissaire à l’environnement et au développement durable à examiner, avec le soutien du Bureau du vérificateur général du Canada, la mise en œuvre par le gouvernement des mesures prévues dans son plan pour atteindre ses cibles, et à en faire rapport. En outre, les commentaires des Canadiens sont essentiels en matière de responsabilité climatique. La loi crée donc un organisme consultatif indépendant chargé de conseiller sur l’atteinte à la carboneutralité, qui sera composé au plus de 15 experts venus de tout le pays et de domaines tels que les affaires, le milieu syndical, le savoir autochtone et les technologies propres. Il comprendra des leaders environnementaux. Cet organisme consultatif soumettra un rapport annuel public sur ses conseils et le gouvernement sera tenu d’y apporter une réponse officielle.
Le projet de loi vise à garantir aux Canadiens une responsabilisation et une transparence dans les mesures que leur gouvernement fédéral, présent et futur, prendra pour réduire les émissions et lutter contre les changements climatiques. C’est ce que les Canadiens veulent et c’est ce que nous leur devons, alors que nous sommes confrontés à une des crises les plus urgentes que nous ayons connues.
J’aimerais parler brièvement à présent de l’état actuel des politiques climatiques au Canada.
Quand je vois l’ampleur du défi à relever, je ne puis que déplorer que la politisation de l’enjeu que représentent les changements climatiques ait conduit à des impasses, à des incohérences et à une inaction de tous les gouvernements en remontant jusque dans les années 1990. Cette tendance n’est pas particulière au gouvernement fédéral ou au Canada, mais nous devons la surmonter.
Lutter contre les changements climatiques ne devrait pas être politique ni idéologique. Les mesures devraient reposer sur la science, sur des données factuelles et sur notre volonté à tous, en tant que parlementaires, de veiller au bien-être des citoyens que nous représentons à la Chambre.
Je pense aux concitoyens que je mentionnais tout à l’heure, avec qui je me tenais sur le pont à Herring Cove pendant l’ouragan Dorian. Peu leur importait que je sois libéral, conservateur, néo-démocrate ou vert. Ils voulaient savoir ce que j’allais faire dans cette enceinte, en tant que leur représentant, pour les aider, pour mettre fin à cette crise, pour lutter contre les changements climatiques et pour protéger notre environnement pour les générations futures.
J'estime que le projet de loi à l'étude aujourd'hui, le projet de loi , permettra de tenir tous les gouvernements responsables, quelles que soient leurs affiliations politiques. Il les obligera à rendre des comptes au Parlement et aux Canadiens, aujourd'hui comme dans l'avenir. Je suis impatient d'entendre le débat dont fera l'objet le projet de loi à la Chambre et au comité. Je garde espoir que les députés se mobiliseront pour l'appuyer, car il est dans l'intérêt des citoyens qu'ils représentent d'agir maintenant.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Le projet de loi , dont nous discutons actuellement, vise à accroître la transparence et la responsabilité pendant que le gouvernement s'efforce d'atteindre la carboneutralité d'ici 2050, c'est-à-dire d'ici 30 ans.
Avant de parler des détails du projet de loi, j'aimerais seulement dire que nous, conservateurs, reconnaissons que les Canadiens aiment l'environnement et les grands espaces de leur pays. Lorsque j'étais un peu plus jeune, en tant que père de quatre filles, j'ai passé énormément de temps à sillonner les régions montagneuses, les vallées, les lacs et les rivières. Nous sommes allés partout sur le magnifique territoire de la Colombie-Britannique. Nous aimons notre environnement. Je veux qu'il soit préservé non seulement pour mes filles, mais pour mes petit-enfants et mes arrière-petits-enfants.
Je crois que les Canadiens sont responsables. Ils veulent une approche responsable pour protéger l'environnement sans avoir à sacrifier la prospérité à long terme et les emplois qui en découlent. Pour atteindre la carboneutralité, nous devons proposer un plan environnemental adapté au Canada qui sera mis en œuvre par les intervenants et les résidants du pays plutôt que par des groupes militants qui, dans bien des cas, sont financés par des intérêts étrangers. Nous voulons une solution canadienne.
Et quand je parle de solution, j’estime qu’il s’agit d’un problème planétaire qui nécessite une solution planétaire. Le gouvernement libéral a toujours eu une vision limitée. Il s'interroge sur ce que nous faisons au Canada, mais pas sur ce que nous pouvons faire pour la planète. Or, nous avons toutes sortes d’opportunités pour résoudre ce problème planétaire.
Je vais revenir sur trois éléments importants du projet de loi. Premièrement, il exigerait du gouvernement fédéral actuel et de ses successeurs qu'ils mettent en place un dispositif qui permettra au Canada de devenir carboneutre. Entendons-nous bien: ce dispositif n’est pas un plan d’action, et il n’indique pas par quels moyens le gouvernement compte atteindre cet objectif d’ici à 2050.
Être carboneutre, qu’est-ce que cela veut dire? Je vais essayer de vous le dire en quelques mots. C’est une situation où les gaz à effet de serre émis par les êtres humains sont compensés par des initiatives visant à retirer le carbone de l'environnement. Il y a toutes sortes de façons de le faire. On peut bien sûr planter des arbres, car ils séquestrent le dioxyde de carbone dans leur tronc et dans leurs branches. C’est un exemple facile à comprendre.
Mais le Canada est un chef de file mondial dans beaucoup d’autres secteurs. La séquestration du carbone peut se faire grâce à la culture sans labour, par exemple. Nos agriculteurs sont passés maîtres dans l’art de réduire le labour, pour que nous ne produisions pas plus de carbone que le strict nécessaire.
Nous avons d’excellents exemples au Canada de captage et de séquestration du carbone, ou CSC, comme le projet Boundary Dam, en Saskatchewan, et l’entreprise Carbon Engineering, à Squamish, en Colombie-Britannique, près de chez moi et où je vais souvent skier.
Ces entreprises canadiennes ont trouvé le moyen d’extraire le dioxyde de carbone de l’atmosphère, ou des émissions, et de le réutiliser. Par exemple, à Squamish, Carbon Engineering aspire tout simplement le dioxyde de carbone de l’atmosphère et, en y ajoutant de l’hydrogène, elle produit un nouveau carburant très propre qui peut être utilisé dans quelque chose d’aussi courant qu’une voiture.
Les carburants propres. L’innovation canadienne. Voilà des mots qu’on n’entend pas beaucoup dans la bouche des libéraux. Ils ne savent parler que de nouvelles taxes. Ils annoncent de nouveaux plans qui ne se concrétisent jamais. Cela fait pourtant cinq ans qu’ils sont au pouvoir.
Le Canada est aussi un chef de file dans les technologies relatives à l’hydrogène et à l’énergie nucléaire, par exemple. Je veux parler de la technologie nucléaire du XXIe siècle: une technologie nucléaire modulaire tout à fait sûre, qui a un potentiel formidable.
Le projet de loi prévoit aussi la création d’un organisme consultatif externe de 15 membres. Cela ne vous rappelle rien? Souvenez-vous du grand projet de réforme électorale que le brandissait pendant la campagne électorale de 2015. Les élections de 2015 allaient être les dernières à se faire selon le système uninominal majoritaire à un tour. Il a créé un comité qui était censé consulter les Canadiens, mais les dés étaient pipés puisqu’il avait déjà jeté son dévolu sur la méthode qui favorisait les libéraux. Quand le comité a remis son rapport, à partir des témoignages des principales parties prenantes, le premier ministre s’est rendu compte que les choses n’allaient pas dans le sens qu’il voulait. Il a donc tout annulé, et s’est débarrassé de son ministre du même coup. Voilà comment ça se passe avec le gouvernement libéral actuel.
Voilà ce que je crains, et c’est la raison pour laquelle j’ai des réserves vis-à-vis de ce projet de loi et surtout vis-à-vis de cet organisme consultatif de 15 membres. Qui va en faire partie? Pourquoi les libéraux ne veulent-ils pas nous le dire? Y aura-t-il des dirigeants de l’industrie? Y aura-t-il des représentants de l’industrie pétrolière et gazière? Le gouvernement va-t-il y nommer des gens qui ne sont pas mariés à des membres du Parti libéral ou à des proches du parti, comme les amis de Gerald Butts, par exemple? Est-ce que ce sont eux qui vont siéger dans cet organisme? Si oui, il faut s’attendre à un autre désastre comme celui de la réforme électorale.
La deuxième question que je me pose, c’est pourquoi le gouvernement n’a pas présenté un dispositif et un plan dès 2015. Il a eu cinq ans pour proposer aux Canadiens les outils dont nous avons besoin pour réduire nos émissions dans tout le Canada. La réponse est très simple. Le gouvernement n’a pas réussi à atteindre les cibles qu’il s’était lui-même fixées à la conférence sur le climat à Paris.
J’étais à cette conférence. Je faisais partie de la délégation canadienne. Je voulais voir comment ça se passait. Le gouvernement libéral a repris les mêmes cibles que Stephen Harper, qui allaient devenir des cibles minimales, et dès son retour de Paris, il s’est engagé à augmenter ces cibles. Mais il se trouve que nous avons toujours les mêmes cibles, et qu’il n’avait jamais eu l’intention de les augmenter. Aujourd’hui, nous savons que nous sommes loin d’atteindre les cibles qui avaient été fixées à Paris pour 2030, ce que confirment un grand nombre d’organisations tout à fait crédibles comme le GIEC, le vérificateur général du Canada, le commissaire au changement climatique et le gouvernement lui-même. Alors pourquoi les Canadiens pourraient-ils croire que l’actuel gouvernement libéral va atteindre les cibles qu’il se fixe pour 2050?
Pourquoi le fait-il encore une autre promesse qu’il sait ne pas pouvoir tenir? C’est la question que les Canadiens devraient se poser.
Les conservateurs appuient ce projet de loi. Non pas parce qu’ils font confiance aux libéraux qui vont, comme d’habitude, essayer profiter de la situation, mais parce que le projet de loi contribue à accroître la transparence et la reddition de comptes par rapport aux cibles de 2050.
Voilà le problème avec la transparence et la responsabilité. Comme les députés s'en souviendront, lorsque le gouvernement a été élu pour la première fois en 2015, il a remis une lettre de mandat à tous les ministres, dans laquelle le s'attendait à ce qu'ils relèvent la barre en matière d'ouverture, de transparence et d'honnêteté et c'est toujours le cas. Ces éléments sont inclus dans les lettres de mandat. Je me rafraîchis la mémoire en les lisant de temps en temps. Je veux m'assurer que le premier ministre s'en souvient, car le gouvernement actuel est le moins respectueux de l'éthique que le pays ait jamais connu.
Le lui-même a été accusé à trois reprises d'avoir enfreint les lois sur l'éthique du Canada et il a été reconnu coupable dans deux des cas. Une troisième enquête du commissaire à l'éthique est en cours, et nous pensons que le premier ministre sera également reconnu coupable à l'issue de cette enquête.
C'est la première fois dans l'histoire de notre pays qu'un est reconnu coupable de manquements à l'éthique. À la lumière de ce fait, comment pouvons-nous nous attendre à ce que le gouvernement libéral respecte les engagements qu'il a pris en matière de transparence et de reddition de comptes dans le projet de loi ? Les Canadiens qui nous regardent aujourd'hui vont commencer à se demander combien de promesses le a faites pour ensuite les rompre. Personne d'autre au pays ne rompt autant de promesses que lui. Cela ternit l'image du Canada.
Certains ont soutenu que le projet de loi n'a aucune substance, le qualifiant de projet de loi à la Seinfeld. Toutefois, je terminerai mon intervention en disant que nous l'appuyons...
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Monsieur le Président, je vais commencer par une citation de George Bernard Shaw: « La sagesse réside non pas dans l'évocation du passé, mais dans la volonté d'assumer la responsabilité de l'avenir. » Je crois qu'il s'agit là d'une pensée judicieuse alors que nous discutons d'un projet de loi qui n'entrera pas en vigueur avant 2050.
Je suis heureux de prendre la parole au sujet du projet de loi , de cet important sujet que sont les changements climatiques, et de la façon dont nous devons relever les défis auxquels notre pays est confronté. J'aimerais profiter de cette importante occasion qui m'est donnée pour mentionner certaines choses au sujet des producteurs canadiens d'énergie et dire pourquoi notre industrie peut faire partie de la solution à la lutte contre les changements climatiques, et non contribuer à ce problème mondial.
Tout d'abord, on ne peut parler des changements climatiques sans reconnaître qu'il s'agit vraiment d'un problème mondial. L'atmosphère ne fait aucune distinction entre les deux côtés d'une frontière politique ou même les deux côtés de la planète. Les politiques environnementales d'autres pays ont une incidence sur nous, et vice-versa. Lorsqu'il s'agit de la planète, cela concerne l'ensemble de l'humanité, que cela nous plaise ou non.
Il ne fait aucun doute que le Canada doit contribuer à la lutte contre les changements climatiques en recourant davantage à des ressources renouvelables, en utilisant la technologie innovatrice de captage et de stockage du carbone de la Saskatchewan, en élargissant la production d'énergie nucléaire et en ayant recours à de nouvelles technologies afin de rendre nos infrastructures actuelles plus écoénergétiques. J'ai confiance que nous pouvons être, que nous devons être et que nous serons des chefs de file dans la lutte contre les changements climatiques.
Je le répète, les changements climatiques existent et ils sont causés en partie par l'activité humaine. Notre stratégie doit toutefois toujours tenir compte de la nature planétaire de ce problème. Le Canada ne fonctionne pas en vase clos et on ne peut supposer que nos rivaux, ou même nos alliés, vont suivre notre exemple. Nous devons collaborer avec des pays du monde entier afin que le Canada puisse atténuer les répercussions environnementales à court terme tout en investissant dans des solutions à long terme.
Si l’on mesure les émissions totales du cycle de vie du gaz naturel liquéfié et de celui du charbon en fonction de l’extraction, de la production, du transport et de la combustion, le premier est 40 % plus propre que le second. Si le Canada augmentait sa capacité de production et ses exportations de GNL vers les pays en développement qui utilisent actuellement le charbon pour fournir de l’électricité aux régions sous-développées, nous ferions un énorme pas en avant, une étape concrète dans la réduction des émissions à court terme.
La Chine a actuellement une capacité de production d’électricité au charbon quatre fois supérieure à celle des États-Unis et elle prévoit l’augmenter de plus de 25 % dans les années à venir. Si seulement un quart des centrales au charbon chinoises passaient au gaz naturel liquéfié, cela se traduirait par une réduction des émissions d’environ 750 mégatonnes par an, d’après les niveaux actuels. À titre de référence, les émissions totales du Canada en 2019 s’élevaient à 729 mégatonnes.
Cela me fait penser au vieux dicton « Le mieux est l’ennemi du bien ». Alors que le gouvernement échoue sans cesse à atteindre ses cibles de réduction des émissions, notre secteur énergétique, qui est un chef de file mondial en matière de durabilité environnementale, continue d’être paralysé par des mesures réglementaires comme les projets de loi et , ainsi que par la taxe sur le carbone qui est inefficace et tue l’emploi.
Au lieu de mener une stratégie mondiale de réduction des émissions fondées sur la recherche et le développement, l’innovation technologique et la recherche de solutions climatiques économiquement viables, le gouvernement libéral a réduit la capacité du Canada à être compétitif et à obtenir une part du marché par rapport à des pays qui n’ont pas fait leurs preuves en matière de lutte contre les émissions à l’échelle mondiale.
Le Canada doit tendre vers l’indépendance énergétique, créer un environnement commercial qui favorise l’innovation verte dans le secteur privé et exporter ces innovations écologiques dans le monde entier. L’arrêt de la production d’énergie au Canada n’aurait aucune incidence sur le comportement des pays dont l’économie tout entière repose sur la production de pétrole. Au contraire, cela ferait augmenter le prix du pétrole dans le monde en raison de la diminution de l’offre et inciterait encore plus la production du pétrole à l’étranger.
Tant que nous ne disposerons pas de solutions à long terme en matière d’énergie renouvelable qui soient économiquement viables, les ressources naturelles comme le pétrole et le gaz naturel continueront à faire partie de notre mode de vie. Ce n’est pas un choix, c’est une nécessité. Rien de tout cela ne signifie qu’il est acceptable de rester les bras croisés et de ne rien faire dans ce domaine.
Mes collègues d’en face font souvent des conservateurs des boucs émissaires, des gens indifférents à l’environnement ou qui prétendent que nous ne nous soucions pas de l’avenir de nos enfants. Rien ne serait être plus loin de la vérité. Nous nous soucions de l’environnement et nous voulons aussi travailler fort pour maîtriser notre crise climatique.
Nous devons trouver des solutions à ces problèmes pour garantir l’avenir de mes trois enfants, James, Sinclair et Nixon, ainsi que celui de chaque enfant au Canada. Nous voulons qu’ils grandissent sur une planète saine.
Nous devrons réduire les émissions mondiales pour éviter d’atteindre le point de non-retour. Je sais aussi que le Canada ne peut pas saboter ses propres industries alors que le reste du monde ne fait rien. Nous ne pouvons pas être le seul pays à changer radicalement sa capacité de production d’énergie, et nous ne pouvons pas prétendre que nous donnons l’exemple aux autres. Actuellement, je ne vois pas un seul pays qui cherche à imiter la stratégie de réduction des émissions du Canada et à entraver sa capacité à faire croître son économie.
Si le Canada veut être un chef de file mondial dans la lutte contre le changement climatique, ce que nous faisons pour réduire notre contribution aux émissions mondiales n’est pas suffisant. Nous devons investir dans des solutions d’énergie verte économiquement viables que nous pourrons exporter dans le reste du monde. Le Canada a été à l’origine d’innombrables innovations en matière d’énergie verte. Nous sommes un exemple pour le monde entier.
L’une des sources d’innovation du Canada relativement au climat est la gestion prudente de notre vaste forêt boréale qui s’étend sur tout le pays. Le réseau forestier du Canada est massif, avec plus de 347 millions d’hectares, soit 9 % de la superficie forestière totale du monde. Les Canadiens continuent à planter des centaines de millions d’arbres chaque année sans l’aide du gouvernement fédéral.
L’industrie forestière canadienne plante à elle seule 600 millions d’arbres chaque année, ce qui lui permet de garantir la viabilité de ses activités commerciales pour les générations à venir. Les entreprises énergétiques canadiennes font également leur contribution. Syncrude a planté 11 millions d’arbres, Suncor en a planté 8,9 millions et le programme Faster Forests a planté plus de 5 millions d’arbres, pour n’en citer que quelques-uns.
Utiliser les forêts comme une solution naturelle au problème du climat, c’est maintenir en vie des écosystèmes forestiers florissants. Environ 70 % du carbone de la forêt est stocké dans le sol et les débris du sol forestier. Je sais que le gouvernement s’est fixé comme objectif de planter deux milliards d’arbres, mais il n’en a planté aucun. Même le jour de la fête des Pères, ma femme m’a demandé de planter cinq arbres dans notre jardin, alors j'en fais plus que le gouvernement fédéral.
En plus de capter et de stocker les émissions de carbone, nos forêts abritent une autre solution encore: les biocarburants. Le Canada a exporté 498,3 millions de dollars de granulés de bois en 2019, un biocarburant solide et renouvelable qui repousse et récupère le carbone qu’il émet lorsqu'il est brûlé.
J’aimerais aussi parler des solutions de captage et de stockage du carbone. En tant que député de la Saskatchewan, je suis fier de nos innovations et du fait que nous sommes à l’avant-garde sur ce front technologique. En tant qu’innovateur et pionnier, la Saskatchewan est fière de son système de captage du carbone. Les experts s’entendent pour dire que le captage et le stockage du carbone constituent une solution qui fonctionne, tout simplement.
M. Julio Friedmann, chercheur principal au Center on Global Energy Policy de l'Université Columbia, affirme que lorsque les installations industrielles mettent en œuvre des variantes de cette solution, elles constatent une baisse des émissions de l'ordre de 55 à 90 %. Chaque année, les installations de captage, d'utilisation et de séquestration du carbone à grande échelle captent environ 300 millions de tonnes de CO2. Cette technologie est efficace et, si nous l'adoptons, elle pourrait permettre de réellement réduire les émissions à court terme. Le problème c'est qu'actuellement, 70 % de ces réductions sont réalisées en Amérique du Nord alors qu'elles devraient l'être dans le monde entier.
Ce ne sont là que quelques exemples de solutions susceptibles de stimuler l'activité économique, de créer des emplois et de servir d'investissements à long terme pour la réduction des émissions. Aucune de ces solutions n'entraîne de nouvelles taxes ou des mesures d'austérité énergétique ou ne nuit à notre économie. En fait, toutes les solutions que j'ai évoquées permettraient de créer des emplois et d'accroître l'activité économique, au lieu de la freiner.
Je crois à l'innovation verte et aux technologies propres, mais je sais par ailleurs que l'arrêt des activités pétrolières et gazières au Canada ne changerait pas le cours de l'histoire. La seule façon qui puisse permettre au Canada d'avoir une influence réelle dans ce dossier serait d'élaborer des technologies révolutionnaires comme ce fut le cas de l'insuline et des stimulateurs cardiaques qui ont changé à jamais les soins de santé. Ces deux inventions ont sauvé des millions de vies dans le monde, ce qui n'aurait jamais été possible sans l'ingéniosité et la persévérance des Canadiens.
Nous pouvons atteindre ces objectifs ambitieux. J'ai une foi sans limites dans l'intelligence pure et dans les capacités des Canadiens, mais je sais aussi que, si nous ne mettons pas l'accent sur des solutions, le reste du monde ne nous appuiera pas. Ce sera trop peu, trop tard, et nos contributions n'auront servi à rien. Il faut que le reste du monde participe avec nous aux efforts pour réduire les émissions.
Que l'on veuille réduire à zéro les émissions nettes ne signifie pas que la croissance de l'industrie pétrolière et gazière, de l'industrie agricole et de l'industrie manufacturière doit, elle aussi, être réduite à zéro. Nous devons pouvoir compter sur ces secteurs très importants dans nos collectivités.
À chacune des étapes que nous voulons franchir, il faut tenir compte de l'obligation du Canada d'assurer un approvisionnement sûr en énergie à tous ses clients mondiaux.
:
Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député d'.
[Français]
Nous sommes arrivés à un moment décisif de l'histoire du Canada et du monde. Nous savons que, pour faire face au changement climatique, nous devons transformer nos communautés et nos industries, et c'est dans cette transformation que réside un potentiel de croissance incroyable. Nous sommes à l'aube d'un remaniement des finances et de l'économie mondiale, et nous devons agir dès maintenant pour conférer un avantage concurrentiel à long terme aux entreprises canadiennes et faire en sorte que l'utilisation des technologies intelligentes et propres augmente de manière draconienne dès aujourd'hui.
Les industries canadiennes vont devoir prendre des décisions importantes qui affecteront plusieurs générations; des décisions concernant des investissements dans des actifs, qui dureront des décennies, tout comme les conséquences de leurs émissions.
Notre plan est simple. Nous allons soutenir l'industrie canadienne et investir dans les solutions les plus propres, qui génèrent le moins d'émissions possible, et nous allons en même temps établir un cadre juridique clair, par le truchement du projet de loi , pour fixer des cibles nationales et élaborer des plans pour réduire les émissions de gaz à effet de serre au Canada, en vue d'atteindre la carboneutralité d'ici 25 ans.
En effet, la carboneutralité n'est pas seulement un plan pour la protection de l'environnement et la gestion des changements climatiques, c'est aussi un plan pour construire une économie plus propre et plus compétitive.
Le projet de loi C-12 propose la , qui forcera le gouvernement fédéral, celui-ci et les prochains, à atteindre la carboneutralité d'ici 2050. Ce faisant, nous allons contraindre notre gouvernement et tous ceux qui suivront. En imposant la responsabilité, tant au niveau politique qu'au niveau juridique, nous gagnerons la confiance des Canadiens et de nos industries dans l'atteinte de la carboneutralité en 25 ans.
C'est pour rendre les gouvernements canadiens imputables en matière de changements climatiques que je me suis impliqué en politique fédérale, en 2015, laissant de côté une carrière d'avocat spécialisé en droit de l'environnement.
Au cœur de cette loi, la cible initiale de 2030 et un plan de réduction des émissions doivent être établis par le dans les six mois suivant l'entrée en vigueur de cette loi. Je serais surpris que cela prenne autant de temps. Ces deux documents doivent être déposés au Parlement. Un rapport d'étape doit également être déposé d'ici 2027. On parle de responsabilité.
La loi exige le dépôt et la publication de cibles, de plans, de rapports d'étape et de rapports d'évaluation. C'est de la responsabilité. La loi stipule le contenu des plans pour les années jalons, des rapports d'étape et des rapports d'évaluation. C'est encore de la responsabilité.
Il est important de noter que, en cas d'échec de l'atteinte d'une cible, le ministre de l'Environnement et du Changement climatique devra, après avoir consulté les autres ministres, inclure les éléments suivants dans le rapport d'évaluation: les raisons pour lesquelles le Canada n'a pas atteint cette cible, ainsi qu'une description des mesures que le gouvernement du Canada prend ou prendra pour remédier à l'échec de l'atteinte de la cible.
En plus des solides mécanismes de responsabilité parlementaire mentionnés ci-dessus, le commissaire à l'environnement et au développement durable, appuyé par le Bureau du vérificateur général du Canada, doit examiner la mise en œuvre, par le gouvernement du Canada, des mesures visant à atténuer le changement climatique et en faire rapport dans les cinq ans suivant l'entrée en vigueur de la présente loi et tous les cinq ans, par la suite.
Pour chacune des années de référence 2035, 2040 et 2045, une cible doit être fixée et un plan de réduction des émissions doit être établi au moins cinq ans avant chacune de ces années de référence. La cible et le plan de réduction des émissions doivent être conformes au but de la loi, qui exige que l'établissement des cibles nationales de réduction des gaz à effet de serre soit fondée sur les meilleures données scientifiques disponibles, sur l'objectif d'atteindre la carboneutralité au Canada d'ici 25 ans et sur les engagements internationaux du Canada en matière d'atténuation des changements climatiques.
[Traduction]
Nous parlons de responsabilité. Nous parlons d’une série de mesures qui obligeront les gouvernements canadiens, le gouvernement actuel et les gouvernements futurs, à rendre des comptes. Nous n’avons jamais eu pareille loi au Canada. Il est grand temps d’adopter ce projet de loi qui est bon pour le Canada et qui inspirera confiance à nos industries, car elles savent que le monde se dirige vers la carboneutralité et qu’investir maintenant dans des technologies allant dans le même sens leur conférera un avantage concurrentiel supplémentaire.
Avec le projet de loi , nous disons clairement aux Canadiens, d’abord et avant tout, que les changements climatiques sont réels, qu’ils créent une crise et qu’il faut agir maintenant. Cette crise oblige à responsabiliser tous les gouvernements, celui-ci comme ceux qui suivront. Nous disons aussi clairement à l’industrie et aux provinces que nous prenons ce dossier très au sérieux.
Nous dirons au reste du monde que le Canada ne sera pas la victime de ce que Mark Carney appelle « la tragédie des horizons ». Ce n’est pas parce que quelque chose semble très loin que nous ne le prendrons pas entre les deux yeux. C’est déjà fait. Ma circonscription de Pontiac a connu des inondations massives en 2017 et 2019. Nous en payons déjà le prix.
Le projet de loi contient le mot « must » 27 fois dans sa version anglaise en association avec une mesure que doit prendre un ministre ou un agent de l’État. Le droit environnemental canadien regorge de dispositions discrétionnaires, ce qui veut dire que les ministres responsables peuvent très souvent prendre des décisions comme bon leur semble et qu’aucune obligation ne leur est systématiquement imposée. Le projet de loi leur impose 27 fois d’agir.
C’est tellement important et propre à rassurer les Canadiens. Cela veut dire que non seulement le projet de loi crée une responsabilité politique, et oblige le et le à rendre compte des objectifs, des plans et des progrès à la Chambre, mais que nous permettons au public, si ces ministres ne remplissent pas ces obligations, de traîner le gouvernement devant les tribunaux. Il pourra le faire. Il y aura donc une responsabilité judiciaire et une responsabilité politique.
C’est non seulement dans notre intérêt environnemental, mais aussi dans notre intérêt économique. Le gouvernement est déterminé à atteindre la carboneutralité d’ici 2050. J’attends avec impatience le jour où le Parti conservateur du Canada conviendra lui aussi que c’est nécessaire. J’espère des contributions constructives des députés de tous les partis d’opposition. Nous savons que ce beau projet de loi peut être amélioré et nous savons que les Canadiens souhaitent que nous collaborions à cette fin, ce qui se fera dans le cadre de l’étude au comité.
J’ai hâte d’en discuter avec les députés.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd’hui au sujet du projet de loi , Loi concernant la transparence et la responsabilité du Canada dans le cadre de ses efforts pour atteindre la carboneutralité en 2050, selon son titre officiel. Je préfère l’appeler la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de changement climatique.
Je suis vraiment très heureux, parce que c’est le projet de loi que j’attends depuis que j’ai été élu, il y a un peu plus de cinq ans. En matière de responsabilité, je trouve que le projet de loi ne va pas assez loin, et je reviendrai là-dessus, mais c’est en tout cas un bon point de départ. Nous aurons l’occasion de présenter des amendements en comité pour le renforcer.
Le projet de loi exige que le fixe des cibles pour les émissions de gaz à effet de serre à partir de 2030 jusqu’à 2050, date à laquelle nous sommes censés être carboneutres. Je dirai d’emblée que c’est à mon avis le plus gros défaut du projet de loi. Les scientifiques nous disent que la prochaine décennie, c’est-à-dire jusqu’à 2030, va être déterminante en matière de lutte contre le changement climatique. Il faut donc dès maintenant se montrer audacieux et cesser de tergiverser.
Pourquoi n’y a-t-il pas de cible pour 2025? Les libéraux, qui sont au pouvoir depuis cinq ans, ne cessent de nous parler de lutte contre le changement climatique, mais nous n’avons toujours pas réduit nos émissions de gaz à effet de serre. En cinq ans, ils auraient pu au moins fixer une cible pour 2025. C’est ma critique numéro un à l’égard du projet de loi. Nous avons besoin d’une cible pour 2025.
Nous avons aussi besoin d’un commissaire indépendant dont la seule tâche sera de mesurer l’action du gouvernement et ses résultats. Le commissaire à l’environnement a d’autres dossiers à régler et il n’a déjà pas assez d’argent pour le faire.
L’organisme consultatif qui est prévu dans ce projet de loi devrait avoir pour rôle de définir des cibles, et ces cibles ne devraient pas être fixées en fonction de ce que le gouvernement juge faisable sans trop remuer les choses. Ce devrait être des cibles fondées sur des données scientifiques et sur ce que nous devons faire.
L’autre raison pour laquelle je me réjouis que ce projet de loi ait finalement été déposé, c’est que Jack Layton en avait proposé un semblable en 2006. Eh oui, il y a 14 ans. Ce projet de loi avait été adopté à la Chambre des communes, parce que nous avions à l’époque un gouvernement minoritaire. Les gens s’imaginent souvent que les gouvernements minoritaires ne font rien, mais le fait est que la plupart des mesures positives et durables qui aient été prises par un gouvernement canadien l’ont été par un gouvernement minoritaire. C’est une raison de plus pour inclure la représentation proportionnelle dans notre système électoral, comme ils le font en Nouvelle-Zélande et dans bien d’autres pays, mais je m’éloigne du sujet.
Malheureusement, le projet de loi de Jack a été rejeté par les conservateurs au Sénat, ce qui illustre encore une fois l’action antidémocratique de cette institution non élue. J’ai subi le même sort lorsque mon projet de loi d’initiative parlementaire a été rejeté au Sénat l’an dernier, comme beaucoup d’autres, parce qu’une poignée de sénateurs conservateurs avaient décidé de bloquer le projet de loi de Romeo Saganash sur la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Heureusement, j’entends dire qu’il est question de modifier les règles du Sénat pour empêcher que des projets de loi d’initiative parlementaire soient arbitrairement bloqués par quelques sénateurs non élus, mais encore une fois, je m’éloigne du sujet.
Je me suis présenté aux élections il y a cinq ans parce que des amis et des collègues m’ont dit que, selon eux, il fallait plus de scientifiques à la Chambre des communes. C’est véritablement un honneur et un privilège d’être ici. Quand le Canada a participé aux pourparlers de Paris en 2015, peu après les élections, j’étais fier des engagements que nous avons pris. Cependant, j’ai été très déçu le printemps suivant quand les députés ont littéralement reçu pour instruction du gouvernement libéral de retourner dans leurs circonscriptions afin de déterminer ce que nous devions faire pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.
Nous savions ce que nous devions faire. Nous avions une longue liste de mesures nécessaires pour décarboniser nos réseaux énergétiques, électrifier nos transports, rénover nos bâtiments pour les rendre éconergétiques, et ainsi de suite. Nous savions que nous avions très peu de temps pour le faire. Mais on nous a dit de passer six mois ou plus à parler avec nos concitoyens. C’est ce que j’ai fait. J’ai organisé des assemblées publiques sur les changements climatiques. Il en est généralement ressorti que nous devions nous mettre au travail. Les Canadiens voulaient savoir pourquoi nous leur posions la question, puisque nous savions ce que nous avions à faire, et ils nous disaient de faire notre travail.
Je ne passerai pas en revue la liste des engagements passés et des promesses non tenues des gouvernements libéraux et conservateurs en matière de lutte contre les changements climatiques. Il est évident que même les meilleures intentions ne suffisent pas quand les choses se corsent. Ce à quoi le gouvernement libéral s’est engagé à Paris, c’est à utiliser la cible en matière de climat de Stephen Harper, qui était de ramener les émissions à 511 mégatonnes d’ici 2030. Quand il a pris cet engagement, nos émissions étaient de 720 mégatonnes. En 2018, trois ans plus tard, elles étaient passées à 729 mégatonnes. Nous allons dans la mauvaise direction.
Les conservateurs donnent souvent l’excuse que le Canada ne devrait pas prendre de mesures pour lutter contre les changements climatiques parce que c’est un petit pays par sa population et que d’autres pays polluent beaucoup plus.
Or, nous sommes le pire producteur d’émissions de gaz à effet de serre par habitant, et le reste du monde prend note de ce que le Canada fait ou ne fait pas.
Il y a deux ans environ, je suis allé en Argentine avec le ministre des Ressources naturelles de l’époque pour une réunion du G20 sur l’énergie. La réunion avait pour thème les transitions énergétiques vers un système plus propre, plus souple et plus transparent. J’ai été impressionné par les exposés de pays comme l’Allemagne, le Japon, le Royaume-Uni et la Chine. Ils parlaient de mesures ambitieuses sur les dix prochaines années.
Le ministre britannique, en particulier, avait une façon mémorable de résumer les mesures de son pays. Premièrement, il fallait passer à l’action, autrement dit, inscrire les objectifs dans la loi et prévoir des mesures de responsabilisation. Nous avons enfin ce genre de mesures ici. Deuxièmement, il fallait prêcher par l’exemple et investir beaucoup, maintenant, dans la transition écologique. Enfin, il fallait s'organiser pour avoir le beurre et l’argent du beurre, autrement dit, profiter des bons emplois créés par ces investissements.
Qu’a dit le Canada à cette réunion? Notre ministre des Ressources naturelles a pris la parole pour dire à ses homologues qu’ils savaient probablement que nous venions d’acheter un pipeline, et il a passé le reste de son temps de parole à expliquer pourquoi c’était nécessaire, ce qui avait quelque chose d’orwellien. On pouvait presque entendre les gens dans la salle se couvrir le visage avec les mains. Si nous n’avons pas été les plus médiocres à cette réunion du G20, c’est parce que les Américains, également présents, y ont parlé de charbon propre.
Nous avons appris cette semaine par la Régie de l’énergie du Canada que ces pipelines, le projet d'expansion du pipeline Trans Mountain, ne seront pas nécessaires, pas plus que le pipeline Keystone XL. Il se trouve que si nous voulons vraiment atteindre nos objectifs en matière de climat, ce que le projet de loi tend à montrer, nous n’aurons besoin d’aucun de ces projets pour exporter notre pétrole.
Beaucoup d’aspects du projet de loi me plaisent, en plus du fait que le gouvernement admet que les politiciens ont du mal à tenir des promesses sans la surveillance d’un organisme extérieur capable de les sanctionner. Les libéraux reconnaissent noir sur blanc que nous devons limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 degré Celsius. Or, nous y sommes presque, ce qui veut dire que nous devons agir vite. Le projet de loi mentionne la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, première étape incontournable de toute transition vers un avenir axé sur l'énergie propre.
Le a déclaré récemment, à propos de l’absence de cible pour 2025, qu’en fin de compte, ce sont les Canadiens qui demanderont des comptes au gouvernement pour ses mesures ou pour son inaction. Ce ne sont pas là les paroles d’un chef de file en matière de climat, mais celles d’un suiveur.
Nous appuierons le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture, mais les libéraux doivent travailler avec nous pour renforcer les dispositions relatives à la responsabilité en établissant une cible pour 2025 et en nommant un commissaire plus indépendant dédié à cette tâche. Les Canadiens n’attendent rien de moins, et pas seulement les Canadiens. Rappelons-nous que le monde regarde et s’attend à ce que le Canada fasse ce qui s’impose. Ma petite-fille en Nouvelle-Zélande nous remerciera.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je suis heureux de prendre la parole au sujet du projet de loi , Loi concernant la transparence et la responsabilité du Canada dans le cadre de ses efforts pour atteindre la carboneutralité en 2050. D'après ce que je comprends, le projet de loi comporte dans l'ensemble cinq grands objectifs: premièrement, exiger que le gouvernement produise et dépose au Parlement trois rapports précis, soit un plan de réduction des émissions, un rapport d'étape et un rapport d'évaluation concernant les futures cibles en matière d'émissions; deuxièmement, prévoir la participation publique; troisièmement, établir un organisme consultatif sur l'atteinte de la carboneutralité; quatrièmement, exiger la rédaction d'un quatrième rapport, celui-ci sur les implications financières, devant être préparé par Finances Canada; cinquièmement, exiger un cinquième rapport, qui lui devra être produit tous les cinq ans par le commissaire à l'environnement.
D'emblée, je dois dire que j'approuve, en général, l'amélioration de la reddition de comptes et de la transparence et que j'appuie l'esprit du projet de loi. Cela dit, ce dernier semble excessivement bureaucratique. De plus, il nous amène à nous interroger sur les actions du gouvernement en matière de reddition de comptes à la population pour ce qui est de la production de rapports sur l'environnement et des progrès effectués jusqu'à présent.
En 2016, j’ai travaillé comme attaché politique auprès du député d’. C’était une nouvelle législature et tout le monde s’entendait sur le fait que les membres du comité de l’environnement voulaient travailler ensemble pour le bien-être du Canada. Cette collaboration a abouti en juin 2016 à un rapport unanime intitulé « La durabilité fédérale pour les générations futures — Rapport à la suite de l’évaluation de la Loi fédérale sur le développement durable ».
Ce rapport avait pour objectif de combler les lacunes de la loi fédérale sur le développement durable soulignées par l’ancienne commissaire à l’environnement, Julie Gelfand, qui avait décrit la loi comme « un grand casse-tête sans l’image sur la boîte ». La commissaire avait indiqué que le rapport d’étape donne au lecteur une idée des progrès accomplis, mais « ne renferme pas suffisamment d’information pour donner une image fidèle des progrès réalisés ».
Le comité a écrit que la loi ne répondait pas aux attentes et que les parties prenantes s’accordaient pour dire qu’elle n’était pas suffisamment appliquée pour améliorer la façon dont le gouvernement abordait la durabilité environnementale. Les membres du comité ont recommandé d’élargir la définition du terme « durabilité » dans la loi afin d’inclure non seulement les considérations environnementales, mais aussi des considérations approfondies sur les facteurs économiques et sociaux. Une compréhension plus large de la durabilité permettrait d’appliquer des objectifs et des cibles qui tiennent compte de tous les aspects de notre processus décisionnel gouvernemental.
Au nombre des autres considérations, on peut citer l’adoption d’une approche pangouvernementale de la durabilité, l’attribution de responsabilités aux organismes centraux du gouvernement fédéral, l’examen de l’engagement du Canada à l’égard du développement durable à l’échelle internationale, l’examen des objectifs à court, moyen et long termes, la garantie que le gouvernement y répondra et la mise en place de mesures supplémentaires pour améliorer l’applicabilité. Le rapport a été déposé en juin 2016.
Un an plus tard, le projet de loi , Loi modifiant la Loi fédérale sur le développement durable, a été déposé par la députée d'. Dans son discours, elle a souligné que le comité avait eu un rôle déterminant dans sa démarche pour le projet de loi. Elle a remercié les membres du comité et fait remarquer que cette loi ferait du Canada l’un des pays les plus verts du monde, que le développement durable était au premier plan des considérations du gouvernement, qu’il s’agissait de répondre aux besoins des générations futures sans compromettre le présent et qu’elle élargirait la définition du « développement durable » à trois piliers fondamentaux: économique, social et environnemental.
Dans l’ensemble, le projet de loi et la loi initiale, la Loi fédérale sur le développement durable, signifieraient quelque chose. Le gouvernement serait tenu de produire une série de rapports. Il y aurait un contrôle parlementaire et des rapports réguliers. Il fixerait des objectifs et des stratégies en matière de développement durable en fonction de ces rapports. Il y aurait un conseil consultatif élargi chargé d’améliorer la participation du public et d’entendre les Premières Nations. Le développement durable serait une question qui concerne l’ensemble du gouvernement et le commissaire à l’environnement serait tenu d’examiner les progrès et de faire rapport pour indiquer si le gouvernement atteint ses objectifs et fait ce qu’il a dit qu’il ferait.
Dans son rapport de 2019 intitulé « Réaliser un avenir durable », le gouvernement a établi 13 objectifs principaux, comme le lui imposait la Loi fédérale sur le développement durable: mesures relatives aux changements climatiques, écologisation du gouvernement, croissance propre, infrastructure moderne et résiliente, énergie propre, côtes et océans sains, lacs et cours d'eau vierges, terres et forêts gérées de façon durable, populations d'espèces sauvages en santé, eau potable, alimentation durable, rapprocher les Canadiens de la nature, et collectivités sûres et en santé. C'est vraiment un ensemble complet d'objectifs et de cibles.
On pourrait dire qu'il est impossible de même envisager la carboneutralité sans des mesures réelles et concrètes visant au moins 12 des 13 cibles énumérées dans ce rapport sur le développement durable et, par conséquent, dans la loi. À mon avis, aucun Canadien ne serait contre l'idée que le gouvernement fédéral cherche à atteindre l'une ou l'autre de ces cibles par des moyens raisonnables.
Il existe toutefois un problème de taille. En date du 2 novembre dernier, le gouvernement du Canada n'avait pas encore mis en œuvre le projet de loi , qui contient des améliorations nécessaires de l'approche du gouvernement en matière de durabilité. Les problèmes que le comité de l'environnement cherchait à régler en 2016 existent toujours. La commissaire à l'environnement les a énumérés en détail, les comparant à un grand casse-tête sans l'image sur la boîte. La majorité des environnementalistes du pays ont aussi trouvé que la mesure législative était bancale.
Rien de ce que la députée d' a dit au sujet du projet de loi en 2017 concernant la création de l'environnement le plus vert n’a jamais été mis en œuvre, et étant donné que le a présenté au Parlement une série de nouvelles mesures bureaucratiques qui feraient invariablement double emploi avec les objectifs établis, lesquels ont été adoptés dans le cadre du projet de loi et sont contenus dans la Loi fédérale sur le développement durable et le rapport connexe, je ne peux qu'être sceptique quant à cette approche. Pourquoi ne pas essayer d’aborder certaines des mesures concrètes que nous pouvons prendre aujourd'hui pour améliorer notre environnement en vue d'un avenir à zéro émission nette, comme le soulignent les objectifs déclarés actuels, qui sont déjà soumis à l'examen du gouverneur en conseil, à une surveillance parlementaire approfondie et à l'examen du vérificateur général et, par extension, du commissaire à l'environnement?
Par exemple, il faut mettre à jour le cadre réglementaire du Canada en vertu de la Loi sur la sécurité automobile de façon à tenir compte des nouvelles technologies de batteries. Qu'en est-il des 13 objectifs, en particulier la croissance propre et les mesures efficaces de lutte contre les changements climatiques? La Loi canadienne sur la protection de l'environnement n'a pas été remaniée de manière substantielle depuis sa promulgation par les conservateurs. Nous pourrions faire des dizaines de choses pour améliorer les normes relatives aux produits, aider les populations vulnérables et mettre à niveau nos systèmes de surveillance de la qualité de l'air.
Pensons à la sécurité des collectivités. Nous pourrions planter un milliard d'arbres et réduire notre empreinte écologique. Pensons à la conservation, à l'eau propre et à la santé des populations fauniques. Nous pourrions travailler avec des pays aux vues similaires pour signer des accords internationaux qui permettraient au Canada de partager son savoir-faire technologique. Pensons aux mesures efficaces de lutte contre les changements climatiques. Nous essayons toujours de mettre en œuvre ces aspects de l'Accord de Paris.
Il y a tant de travail que nous pourrions continuer à faire pour protéger les habitats et, par conséquent, les espèces en péril. Nous pourrions travailler plus étroitement avec nos frères et nos sœurs des Premières Nations pour prendre des mesures efficaces afin de protéger le saumon sauvage et de conserver les habitats de frai qui restent le long du fleuve Fraser. Nous pourrions même élaborer un plan économique qui incite les investisseurs dans des secteurs stratégiques tels que les techniques agricoles modernes, les logiciels de systèmes et la technologie par satellite à réduire notre empreinte écologique. Nous pourrions aider des entreprises comme Carbon Engineering à étendre sa technologie au Canada.
Ce que je vois, dans le texte de loi qui nous est présenté, ce n’est qu’un autre exemple qui montre que les libéraux font de magnifiques discours tout en ne faisant pratiquement rien pour que des progrès réels soient accomplis dès maintenant. Est-ce que le gouvernement essaie de faire rire tout le monde en demandant à Finances Canada de rédiger un rapport sur les risques et les occasions d'ordre financier? Le gouvernement ne s'engage même pas à l’égard d’un budget pour 2021. C'est n'importe quoi. Le directeur parlementaire du budget affirme qu’il y a un manque de responsabilité de la part du gouvernement, qui ne met pas à jour nos comptes publics ni l’information sur la manière dont il dépense l'argent.
Il aurait été plus avantageux pour notre pays et pour le de penser à prendre des mesures comme celles-ci: mettre en vigueur une loi fédérale actualisée sur le développement durable et y inclure une stratégie révisée comprenant cinq mesures par an que le gouvernement pourrait prendre pendant son mandat pour s'orienter vers un avenir durable, de façon à ce que ce que la mise en œuvre par le gouvernement soit soumise à l'examen du commissaire à l'environnement. Nous pourrions donner aux Canadiens une assurance sur les mesures prises et les conséquences de ces mesures en temps réel.
Nous pourrions dès maintenant établir une norme d'excellence en matière de transparence et de responsabilité, ce dont manquent chroniquement le gouvernement et son projet de loi, et enfin agir pour obtenir des résultats concrets.
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Monsieur le Président, nous sommes ici aujourd'hui pour débattre du projet de loi , Loi concernant la transparence et la responsabilité du Canada dans le cadre de ses efforts pour atteindre la carboneutralité en 2050.
Je suis heureux de discuter de ce projet de loi parce que c’est une question très importante pour l'avenir de notre pays.
La première difficulté que j’ai avec ce projet de loi, c’est de comprendre pourquoi le gouvernement a besoin d’inclure des mots tels que « transparence » et « responsabilité » dans un texte de loi. Ces principes devraient faire partie intégrante de toute loi et de toute action gouvernementale. Malheureusement, c'est de cette manière que ce gouvernement voit les choses ou démontre ses actions. En fait, ces mesures portent sur tout, sauf sur la transparence ou l’obligation de rendre des comptes.
Il est nécessaire de revenir à ce qu’est l'Accord de Paris. La COP21, la conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 1992, a fixé un objectif de 2 degrés en ce qui concerne le niveau de carbone que nous étions censés atteindre d'ici 2050 par rapport aux niveaux préindustriels. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour y parvenir. Cela nécessite, bien entendu, une action mondiale, y compris de la part du Canada.
Le réchauffement planétaire touchera toutes les régions du monde, et nous devons contribuer à faire en sorte que chaque pays se mette au diapason pour le réduire. La planète compte 7,5 milliards d'habitants, et ce chiffre pourrait passer à 9 milliards d'ici 2050. Toutes ces personnes émettent du carbone. Toutes ces entités émettrices de carbone dépendent d'activités à base de carbone, notamment l'agriculture, l'élevage, le chauffage et l'énergie, pour vivre au quotidien, ce qui correspond au premier niveau de la pyramide des besoins de Maslow.
Je siège à la Chambre depuis un peu plus d'un an. J'ai été élu dans la circonscription de Calgary-Centre en partie pour faire entendre certaines voix raisonnables du secteur de l'énergie au Canada et montrer réellement de quelle manière nous pourrions progresser dans ce dossier sans nous saborder nous-mêmes, comme pays, et en veillant à aller de l’avant en faisant preuve de bon sens.
Il est intéressant de noter que toutes les industries du secteur canadien de l’énergie et les associations qui les représentent sont parfaitement d’accord avec l’objectif de zéro émission nette d'ici 2050. Cela fait partie de toutes leurs publicités et chartes de gouvernance pour l'avenir. Il ne faut pas oublier que c’est aussi le secteur qui paie le plus d'impôts au Canada et qui contribue le plus aux exportations et à la balance des paiements, ce qui est important pour notre pays.
Aussi, lorsque nous achetons du carburant, nous pensons à ce à quoi sert le carburant au Canada, c’est-à-dire nous permettre d’aller d’un endroit à l’autre et de faire transporter nos marchandises, y compris notre nourriture et nos vêtements. C’est là que 45 % du coût des intrants des produits pétroliers retourne dans la poche du gouvernement: c’est ce que nous appelons la « rente économique ». Lorsque nous comparons les sources d’énergie pour savoir laquelle est la plus efficace, coûte le plus cher et rapporte le plus, on constate qu’il nous faut des règles du jeu plus équitables. Nous devons comprendre que, si nous supprimons le pétrole et le gaz, ce que j’entends certains députés proposer, nous supprimerons une industrie très importante pour le Canada et, de surcroît, une assiette fiscale tout aussi importante pour le pays. Il nous faudra alors la remplacer par une imposition des Canadiens en général, et le gouvernement trouvera un autre moyen de taxer les Canadiens. Toutefois, examinons cet apport et assurons-nous qu’il est pris en compte dans ce débat.
Le gouvernement libéral continue d’échouer dans le dossier de l’environnement. Les libéraux n’ont toujours pas présenté un plan qui fonctionne, car ils ne comprennent pas vraiment l’énergie, et je ne parle pas seulement de l’énergie produite par des combustibles fossiles. Je veux dire tout le dossier de l’énergie: les contributions à l’énergie, comment l’énergie est produite et quels sont les effets de la production d’énergie. Il y a toujours un effet à la production d’énergie, même si elle est stockée, qu’il s’agisse d’hydroélectricité ou d’uranium. Il y a un effet, quel que soit le type d’énergie dont nous tirons notre électricité.
Nous avons parlé d’écouter les scientifiques, mais depuis le peu de temps que je suis ici, j’ai du mal à trouver même un ministériel qui comprenne vraiment les principes scientifiques. J'ai besoin qu'on m'aide à en trouver un.
Parallèlement, le gouvernement ignore la multitude des scientifiques qui ont apporté une contribution importante à ce dossier. Je me souviens du Groupe de travail pour une reprise économique résiliente. En plein milieu d’une pandémie, Gerry Butts et ses amis chercheurs de rente ont bloqué un programme. Le Canada était aux prises avec une pandémie. Est-ce de la transparence? Est-ce un sens des responsabilités? Ne ratons pas l’occasion d’une bonne crise.
Gerry Butts a eu beaucoup de succès. Il a camouflé un programme spéculatif de 107 milliards de dollars, au moins, en un sujet de discussion de 49,9 milliards de dollars qui a été largement repris dans le discours du Trône. Ce n’est pas un sujet de discussion. Il s’agit de l’environnement du Canada. Nous parlons de l’avenir du Canada. Le groupe de travail a déclaré qu’il est temps de porter un grand coup, ce qui signifie jouer à la roulette et parier l’avenir du Canada sur le 36 rouge. Les Canadiens méritent que leur avenir soit mieux géré.
En lisant le rapport du groupe de travail, puis le discours du Trône, on est stupéfait par la ressemblance dans la formulation. Ces textes sont du même auteur. Qui les a payés? Qui les paiera? Est-ce que ce sera les 15 conseillers qui ont travaillé à cette loi? Aucun des membres du groupe de travail n’était un scientifique, ce qui est intéressant. Le rapport est marqué par le discours de droite moralisateur des experts en politique publique: des gens qui se soucient de leur propre intérêt, qui est souvent leur intérêt financier.
Nous devrions peut-être examiner l'organisme consultatif de 15 membres proposé dans ce projet de loi. Selon moi, le gouvernement pourrait aussi envisager la possibilité de nommer 15 conseillers pour le . Le gouvernement devrait peut-être s’engager à nommer 15 personnes qui représentent vraiment les 15 secteurs qui contribuent à l’économie canadienne. Il y a suffisamment d’experts en politique publique dans les entrailles de chaque ministère. Il n’est pas nécessaire de faire appel à d’autres personnes et de leur demander leur opinion sur ce que nos représentants auraient déjà dû nous apprendre. Nous n’avons pas besoin d’autres experts en politique publique. Faisons plutôt appel aux véritables experts sur l’économie: ceux qui contribuent à l’essor du Canada.
Puisque nous parlons de transparence, il y aurait lieu de discuter du règlement qu’Environnement et Changement climatique Canada est en train d’élaborer: sa soi-disant Norme sur les carburants propres. En réalité, il s’agit d’une taxe sur le carbone cachée qu’on veut imposer aux industries canadiennes productives. Elle est appliquée de façon inéquitable. Encore une fois, l’industrie attend de voir comment le gouvernement peut l’en exempter. Avoir un peu d’influence au gouvernement ne fait jamais de tort.
Il s’agit de choisir les gagnants et les perdants. Il ne s’agit pas de transparence, et certainement pas de responsabilisation. L'environnement du Canada n'a rien à voir là-dedans. Cela me rappelle l’ancienne taxe de vente du fabricant qui avait dû être annulée dans les années 1980 parce que les industries avaient quitté le Canada. Les industries produisaient toujours des marchandises pour les Canadiens ailleurs, mais les emplois et les taxes avaient quitté le Canada. Tout avait quitté le Canada; c’est ce que nous appelons maintenant la fuite de carbone, parce que la production est restée la même et les Canadiens ont continué d’acheter les mêmes marchandises qui étaient produites ailleurs. C’est un exemple que nous ne voulons pas répéter.
L’industrie de l’énergie mérite une grande attention. Nous devons améliorer beaucoup de choses et continuer à réduire le carbone. J’espère que ce projet de loi nous aidera à faire des progrès en ce sens et que le gouvernement commencera à prendre ce dossier au sérieux.
Jusqu’ici, je n’ai entendu que des partisaneries de l’autre côté et des blâmes à l’endroit des anciens gouvernements pour ce qu’ils n’ont pas fait. C’est au tour des libéraux de prendre les devants et de faire avancer ce dossier. Nous essayons de travailler avec eux.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole aujourd’hui en cette Chambre virtuelle pour participer à ce débat extrêmement important sur le projet de loi , la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité.
Avant de formuler mes observations aujourd’hui, je vous mentionne que j’aimerais partager mon temps de parole avec le député de , qui fera un discours après moi.
Comme je l’ai mentionné, c'est un plaisir pour moi de participer à cet important débat. C’est un sujet d’une importance extrême et qui l’a toujours été pour moi. C’est une chose que les gens de ma circonscription ont à cœur et dont ils me parlent tout le temps. Ce projet de loi, tel que proposé, prévoit un cadre de responsabilisation. Il est vrai qu'il ne décrit pas un plan pour aller de l’avant, mais il définit véritablement un cadre de responsabilisation, et c’est un pas dans la bonne direction.
Le Canada et d’autres pays font face à des défis économiques, sociaux et environnementaux sans précédent, et ce, tous en même temps. La pandémie de COVID-19 a causé d’importantes pertes et beaucoup d’incertitude au Canada. Près de la moitié des foyers ont perdu des emplois au plus fort de la pandémie, ce qui a nui à la capacité des familles de payer leur loyer ou d’acheter de la nourriture.
Maintenant, plus que jamais, nous devons réagir à la pandémie et veiller à ce que les Canadiens puissent aller de l’avant et entamer une phase de reprise qui garantira de bons emplois et un plan solide pour une économie robuste, résiliente, concurrentielle et durable. Nous avons besoin d’une feuille de route pour l’avenir qui tienne compte de notre réalité actuelle mais qui montre aussi où nous voulons que le monde soit dans 10, 20 et 30 ans.
Ce que nous savons, c’est que le monde est en train de changer. Les pays réagissent aux effets de la pandémie mais beaucoup le font d’une manière qui aborde la crise des changements climatiques, tout aussi urgente. À certains égards, la crise sanitaire actuelle n’est vraiment rien à côté de la crise plus vaste et plus menaçante qui verra les effets de l’activité humaine — qui nuisent à notre environnement naturel depuis des générations — entraîner un changement des régimes climatiques, des extinctions de masse, la perte de biodiversité et même l'effondrement d'écosystèmes, ce qui menace, à plus ou moins longue échéance, de rendre notre planète inhabitable.
La science est très claire: nous nous dirigeons vers un futur catastrophique si nous ne prenons pas des mesures drastiques pour réduire la quantité de substances polluantes que nous rejetons dans l’atmosphère. J’ai récemment pris connaissance d’un remarquable film indépendant intitulé The Magnitude of all Things, qui décrit admirablement bien ce qu'est le deuil climatique, c’est-à-dire le sentiment de perte que nous ressentons tous face à la destruction de notre demeure.
La science est claire: nous devons aplatir la courbe des émissions de GES maintenant et atteindre la carboneutralité à l’échelle mondiale d’ici 2050. Les pays du monde réagissent à cet impératif et se préparent à tirer parti des possibilités de croissance propre qui en résulteront. Ces possibilités sont grandes et le Canada a d'énormes avantages, allant de nos vastes ressources naturelles à notre main-d'œuvre qualifiée, notre engagement envers la recherche, notre innovation et notre esprit d’entreprise. Nous devons saisir l’occasion maintenant et faire notre part pour démontrer notre volonté d'agir au reste du monde.
Des feux de forêt aux inondations, en passant par la fonte du pergélisol et l’érosion côtière, les Canadiens subissent les contrecoups des changements climatiques tous les jours. Le climat se réchauffe ici deux fois plus vite que dans le reste du monde. Dans le nord, le réchauffement est presque trois fois plus rapide. Ses effets sont déjà évidents dans de nombreuses parties du Canada et on prévoit qu’ils s’intensifieront dans un avenir rapproché. Nous le voyons dans les phénomènes météorologiques extrêmes, les saisons et les nombreuses inondations. Il y a beaucoup de preuves indiquant que les régimes climatiques changent.
En décembre 2015, lors de la 21e conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, le Canada a joué un rôle de premier plan dans la conclusion d’un accord historique pour lutter contre les changements climatiques. Le Canada a également été l’un des premiers pays à ratifier l’Accord de Paris et a contribué à le faire entrer en vigueur en octobre 2016.
Dans le cadre de l’Accord de Paris, nous nous sommes engagés à réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 30 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030. L’objectif de l’Accord de Paris est de limiter l’augmentation de la température mondiale à bien moins que 2 degrés Celsius et de poursuivre les efforts pour limiter l’augmentation de la température à 1,5 degré Celsius. À la suite de l’adoption de l’Accord de Paris, le Canada a élaboré le premier plan sur le changement climatique de son histoire qui comprend des engagements communs et individuels des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux et qui a été élaboré avec la participation des peuples autochtones, d’entreprises, d’organisations non gouvernementales et de Canadiens de tout le pays.
Le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques a été adopté en décembre 2016, ce qui a constitué un énorme pas en avant. En fait, l’une des raisons pour lesquelles je me suis lancé en politique lors des dernières élections fédérales est l’excellence de ce travail. Le cadre pancanadien présente plus de 15 mesures concrètes visant à réduire la pollution par le carbone, à nous aider à nous adapter et à devenir plus résilients face aux effets des changements climatiques, à encourager les solutions technologiques propres et à créer de bons emplois qui contribuent à une économie plus forte.
Entre 2005 et 2019, le gouvernement fédéral a investi 60 milliards de dollars pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, générer des technologies propres, aider les Canadiens et les collectivités à s’adapter aux changements climatiques et protéger l’environnement. Des systèmes de tarification de la pollution par le carbone sont en place dans toutes les provinces et tous les territoires, et nous avons adopté des règlements pour réduire les émissions de méthane dans le secteur pétrolier et gazier et pour améliorer les normes d’émission pour les véhicules légers et lourds.
Dans le cadre de nos efforts pour éliminer progressivement l’électricité produite à partir du charbon d’ici 2030, nous avons collaboré avec les collectivités et les travailleurs touchés par la transition vers une économie à faible émission de carbone. Nous élaborons des codes du bâtiment à consommation nette d'énergie zéro qui seront adoptés d’ici 2030 pour les nouveaux bâtiments, et nous avons adopté une optique climatique pour garantir que les futurs effets climatiques sont pris en compte et traités dans les projets d’infrastructure financés par le gouvernement fédéral. Pour que les Canadiens aient accès à de l'information et à des données scientifiques sur le climat, nous avons créé le Centre canadien des services climatiques.
Notre plan fonctionne. Nos projections les plus récentes montrent une baisse généralisée des émissions prévues dans l’ensemble de l’économie. Les politiques et mesures actuellement en place, y compris celles adoptées en 2019, devraient permettre de réduire les émissions de 227 millions de tonnes d’ici 2030. Toutefois, nous savons qu’il reste beaucoup de travail à faire. Lors de la 21e conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a été invité à préparer un rapport spécial sur les conséquences d’un réchauffement de la planète de 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels et sur les profils connexes d'évolution des émissions mondiales de gaz à effet de serre. J’ai ce rapport ici, je l’ai examiné.
En 2018, dans son « Rapport spécial sur un réchauffement planétaire de 1,5 °C », le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a conclu que les émissions mondiales doivent atteindre la carboneutralité vers 2050 pour que le réchauffement ne dépasse pas 1,5 degré Celsius. Les avantages de limiter l’augmentation de la température mondiale à ce niveau sont évidents. Le rapport du GIEC indique clairement que, pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, il faut un engagement ferme et à long terme dans un plan d’action. Chaque élément du réchauffement est important, et c’est pourquoi il est urgent d’agir maintenant. La science nous dit qu’il nous faut des stratégies plus ambitieuses pour lutter contre les changements climatiques, et c’est ce que prévoit l’Accord de Paris.
Nous travaillons actuellement au renforcement des mesures existantes et à l'introduction de nouvelles mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre, ce qui nous permettra de dépasser notre cible actuelle pour 2030. Par ailleurs, nous savons que nous devons penser au long terme; c'est pourquoi nous nous sommes engagés à enchâsser dans la loi l'objectif du gouvernement de carboneutralité d'ici 2050. Outre ce système de cibles quinquennales, les plans de réduction des émissions, les rapports d'étape et d'évaluation, ce sont des éléments clés qui nous permettront d'atteindre une économie carboneutre d'ici 2050.
Le gouvernement s'est engagé à mettre en œuvre un certain nombre de nouvelles mesures pour nous aider à atteindre ces cibles ambitieuses, tout en créant un million de nouveaux emplois et en stimulant l'économie. Il s'est notamment engagé à planter deux milliards d'arbres pour contribuer à la séquestration du carbone, à rénover 1,5 million de maisons pour en améliorer l'efficacité énergétique et réduire la facture énergétique des Canadiens, à faciliter l'achat de véhicules zéro émission et à soutenir les communautés nordiques, isolées et autochtones dans leur transition du diésel aux énergies renouvelables.
Ces mesures et d'autres que le gouvernement prévoit annoncer prochainement aideront à mettre le Canada sur la voie d'une économie forte à émission zéro, une économie inclusive pour tous les Canadiens.
Je m'arrête là. J'avais encore quelques observations à faire, mais je sais que je n'ai plus beaucoup de temps. Je vais donc m'arrêter là, mais je suis reconnaissant d'avoir eu l'occasion d'intervenir.
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Monsieur le Président, face à la COVID et aux temps difficiles que nous vivons, nous devons consacrer notre énergie à cette crise. Cependant, nous ne pouvons pas oublier l’ampleur de la crise climatique. Nous devons déployer les mêmes efforts et faire preuve de la même détermination à son égard.
Lorsque je pense à cette crise, c’est sous trois angles: l’ambition, la responsabilité et l’action.
Le projet de loi à l’étude, le projet de loi , Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité, s’appuie sur la responsabilité, mais aussi sur l’ambition. Je tiens à souligner d’abord le très bon point pour ce qui est de l’ambition, à savoir l’engagement envers la carboneutralité d’ici 2050.
J’ai eu la chance, à la dernière législature, de me joindre à deux députés du Parti vert et du NPD pour réclamer un débat d’urgence sur le climat après la publication du rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, le GIEC, au sujet du 1,5 degré Celsius. J’ai déposé à la Chambre un projet de loi sur la carboneutralité d’ici 2050. J’étais très heureux de voir cet objectif repris dans notre programme électoral et dans le discours du Trône. Le voilà maintenant concrétisé dans ce projet de loi.
Dans l’article relatif à l’objet de la loi, on peut lire que celle-ci vise à « promouvoir la transparence et la responsabilité […] pour soutenir l’atteinte de la carboneutralité au Canada d’ici 2050 ». Surtout, le préambule cite explicitement le GIEC, qui a conclu « qu’il est nécessaire d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050 pour limiter l’élévation de la température planétaire à 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels et réduire les risques liés aux changements climatiques ».
Évidemment, 2050, c’est loin. Nous devons donc transformer cette ambition à long terme en action pratique à court terme, et nous devons le faire dans le cadre de la loi en établissant des cibles tous les cinq ans. C’est important. Nous parlions de budgets carbone dans notre programme électoral. Il est important que tous à la Chambre appuient le renvoi du projet de loi au comité. Une fois là, je serai certainement intéressé d’entendre l’avis d’experts sur la différence entre le processus des budgets carbone et celui des années jalons que le gouvernement propose. Il est très important que nous ne parlions pas seulement de la carboneutralité d’ici 2050, mais que nous examinions aussi les jalons et les cibles à plus court terme. C’est une ambition importante.
En ce qui concerne la responsabilité, il est important de souligner une série de mesures positives dans le projet de loi.
Tout d’abord, le projet de loi prévoit des rapports d’étape, soit un par jalon au moins deux ans avant l’année jalon. Il prévoit une obligation de remettre des rapports d’évaluation et une obligation importante pour le gouvernement de présenter au Parlement un plan de réduction des émissions afin de dire au public comment nous comptons atteindre ces cibles à plus court terme et comment nous comptons parvenir à la carboneutralité d’ici 2050.
Le projet de loi prévoit aussi la création d’un organisme consultatif composé d’experts qui non seulement conseillera le , mais qui lui remettra aussi un rapport annuel auquel ce dernier devra fournir une réponse publique. Ce sont des mécanismes de responsabilisation importants. On voit que le devra remettre chaque année un rapport sur la façon dont le gouvernement prend les principales mesures pour gérer les risques financiers liés aux changements climatiques.
Enfin, le projet de loi prévoit la nomination d’un commissaire à l’environnement indépendant chargé d’examiner nos progrès, d’en rendre compte et de nous demander des comptes si nous ne réalisons pas les progrès nécessaires.
J’ai commencé par les aspects positifs, mais j'aimerais maintenant parler de quelques-uns des problèmes. Avant d’y venir, quand je parle de responsabilité, d’ambition et d’action, il ne s’agit pas d’un plan d’action. Pour quiconque regarde ce plan, dit que nous parlons de l’importance des changements climatiques et demande où sont les mesures, ceci n’est pas le plan d’action. Des mesures concrètes ont été prises au cours des cinq dernières années, et je peux en donner les détails. Entre 2016 et 2019, les émissions prévues pour 2030 ont été réduites de 25 % grâce aux politiques que nous avons mises en place, mais le projet de loi repose, fondamentalement, sur la responsabilité et sur une plus grande ambition.
Toutefois, il est trop attentiste. Je parlais de transformer l’ambition à plus long terme en action à court terme. Le projet de loi offre un cadre de responsabilité très solide, avec un « mais » important toutefois. En effet, dans sa structure actuelle, la première année jalon est l’année 2030. Autrement dit, le premier rapport d’étape ne serait exigé au plus tard qu’au 31 décembre 2027.
De toute évidence, nous avons besoin d’un calendrier plus crédible et urgent pour atteindre l’objectif de transparence et de responsabilité énoncé dans la loi. Il est possible, à mon sens, de relever le défi de plusieurs manières. Un certain nombre d’organisations environnementales et de députés ont proposé de ramener la première année jalon de 2030 à 2025. Autrement dit, le premier rapport d’étape serait exigé avant la fin de 2022, ce qui est logique. Des défenseurs de l’environnement très avisés ont réclamé cette solution pour relever le défi que j’ai décrit.
On peut aussi procéder autrement. Prenons l’ambition fondée sur la science. Le projet de loi prévoit un objectif fondé sur la science de zéro émission nette d'ici 2050 inspiré du GIEC, et nous pourrions avoir un objectif fondé sur la science pour 2030 aussi.
Que signifie un objectif fondé sur la science pour 2030? Nous parlons de carboneutralité d’ici 2050, mais le GIEC nous dit aussi que, pour ne pas dépasser 1,5 degré Celsius, le monde doit réduire les émissions de 45 % par rapport aux niveaux de 2010 d’ici 2030. Qu’est-ce que ça veut dire pour le Canada? En 2010, nos émissions étaient de 691 mégatonnes, moins 45 %, cela donne 380, ce qui devrait être notre objectif minimum.
Si nous prenons l’Accord de Paris et le fait que nous sommes un pays très développé, nous pourrions avancer que nous devrions aller plus loin. Au minimum, en nous fondant sur les données scientifiques, l’objectif pour 2030 devrait être de 380 mégatonnes. Si nous fixons cet objectif de manière scientifique et sérieuse, aux termes de cette loi, nous pourrions présenter des rapports d’étape plus tôt.
Je trouverais certainement acceptable un objectif scientifique solide pour 2030. Si nous n’avons pas d’objectif pour 2025, mais un objectif scientifique solide pour 2030, je trouverais certainement acceptable d’avoir des rapports d’étape plus tôt en 2030, 2025 et 2027. Le projet de loi serait alors très solide.
J’ai entendu d’autres intervenants dire que nous pourrions renforcer le rôle de l’organe consultatif dans la détermination des objectifs et dans la production des rapports d’étape. Nous pourrions mieux garantir son indépendance. J’ai entendu recommander que le ministre tienne compte des conseils d’experts pour fixer les objectifs. Il y a des questions raisonnables en ce qui concerne la capacité du Bureau du commissaire à l’environnement à effectuer ce travail sérieux.
Voilà le type de cadre que nous recherchons. Le comité sur le changement climatique du Royaume-Uni, par exemple, qui a été créé par voie législative en 2008, dispose d’excellentes ressources. Nous devons veiller à ce que tout organisme indépendant chargé de ces responsabilités dispose des ressources nécessaires pour s’acquitter efficacement de sa tâche.
Comme je l’ai mentionné, on m’a également parlé de la différence entre les jalons et les budgets carbone. Toutes ces considérations seront à juste titre abordées par des experts à l’étape de l’étude en comité et j’espère sincèrement que des propositions seront reçues de tous les partis et que le travail constructif du comité de l’environnement permettra d’améliorer le projet de loi. Il s’agit d’un cadre solide, mais qui doit absolument être amélioré.
En conclusion, je voudrais simplement souligner que la responsabilité et l’ambition sont importantes, mais que nous devons toujours être guidés par la science. Notre ambition doit être fixée par la science et cette loi sur la responsabilité doit être aussi solide que possible. Ensuite, bien sûr, tout dépendra des mesures sérieuses qui seront prises pour contrer les changements climatiques.
Je sais qu’il y a des questions en ce qui concerne les effets sur l’économie. Ce projet de loi, dans son préambule, reconnaît l’importance pour l’économie d’évoluer vers une transition propre; en effet, l’enjeu touche autant les emplois que les mesures de lutte contre les changements climatiques que nous devons prendre pour nos enfants.
Nous avons fait des progrès considérables depuis 2015; unissons-nous alors, tous les partis, pour prendre appui sur ces progrès. Apportons, comme je l’ai dit, la même détermination et la même ampleur de réponse à la crise climatique que nous avons apportée à la crise de la COVID.