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Madame la Présidente, la pandémie a dévasté notre économie. Le consensus est vaste sur ce qu'il faut accomplir: il faut vacciner les Canadiens, il faut relancer l'économie, il faut remettre les Canadiens au travail, il faut aider les entreprises en difficulté et il faut concevoir un plan pour relever les défis financiers à long terme auxquels les Canadiens devront faire face.
Le a affirmé qu'il ne laisserait personne en plan, mais la motion présentée aujourd'hui montre bien que beaucoup de Canadiens ont été laissés en plan. Pourquoi? La réponse est très simple. Voilà deux ans que nous n'avons pas de budget, pas de plan pour relancer l'économie, pas de plan pour remettre les Canadiens au travail, pas de plan pour aider les entreprises en difficulté ou pour les aider à se remettre sur pied et pas de plan pour relever les défis financiers considérables auxquels les futures générations de Canadiens devront faire face. Il n'y a qu'une promesse de dépenser, sans qu'on sache comment, quand, pourquoi et où l'argent sera utilisé. On se contente de nous dire combien d'argent sera dépensé. Or, cela ne suffit pas. Il ne s'agit pas d'un plan. Il nous faut un budget.
Les Canadiens ne veulent pas être aux crochets du gouvernement. Ils veulent retrouver leur emploi. Ils veulent retrouver leurs entreprises. Ils veulent retrouver leur quartier et leur vie d'avant. Est-ce que le écoute? Nous ne lui demandons pas de réinventer l'économie ni de se lancer dans une grande expérience socioéconomique. Les Canadiens veulent simplement revenir à la normale. Cela signifie de faire tout ce qui est possible pour soutenir les entreprises qui en arrachent et rouvrir l'économie. Malgré les promesses du premier ministre, il n'y a pas de plan pour soutenir les secteurs de l'économie canadienne qui ont été les plus durement touchés.
Je voudrais d'abord parler des secteurs de l'hôtellerie et du tourisme. Hier, j'ai rencontré des gens de l'Association de l'industrie touristique du Canada. Les membres de l'Association m'ont rappelé que les secteurs de l'hôtellerie et du tourisme comptent parmi les secteurs économiques qui ont été les plus durement touchés au pays. Voyons de quoi il s'agit exactement. Il n'y a pas que les navires de croisière. On parle des hôtels, des motels, des restaurants, des compagnies de transport par autocars, des commerces de vente au détail pour les touristes, des agences de voyages, de l'industrie de la pêche sportive, des pourvoiries et des centres de ski. La liste est beaucoup plus longue.
Avant la pandémie de COVID-19, le tourisme était l'une des industries les plus florissantes dans le monde et il représentait le cinquième secteur en importance au Canada, mais la pandémie a fait sombrer l'industrie dans une crise. D'ailleurs, la situation est tellement dramatique que l'industrie touristique emploie présentement un demi-million de Canadiens de moins qu'à pareille date l'année dernière. Le tourisme a été le premier secteur touché. C'est également celui qui a été le plus durement touché et celui qui connaîtra une reprise en dernier.
Le a répondu en faisant des promesses creuses, et aucun soutien ne s'est concrétisé. Au lieu de cela, il existe des programmes comme le Programme de crédit pour les secteurs durement touchés, le Programme de crédit aux entreprises et le Fonds d'aide et de relance régionale. Ces programmes ont été si mal conçus que les entreprises n'ont pas été en mesure d'y accéder ou les ont carrément ignorés puisqu'ils ne répondaient pas à leurs besoins. En conséquence, de nombreux propriétaires d'entreprises qui méritent de l'aide n'ont pas pu accéder à ces programmes et sont maintenant touchés par des problèmes d'insolvabilité. Il est temps de leur apporter l'aide dont ils ont besoin pour remettre le secteur sur pied.
Il y a ensuite les compagnies aériennes. La motion demande au gouvernement de soutenir le secteur du transport aérien, qui est durement touché. Des dizaines de milliers d'emplois ont été perdus dans ce secteur. Nous préconisons des prêts entièrement remboursables, mais pas sans conditions. Nous voulons que les compagnies aériennes remboursent les voyageurs qui n'ont pas pu voyager à cause de la COVID et qu'elles offrent des garanties d'emploi à leurs employés et imposent des restrictions sur la rémunération des cadres supérieurs jusqu'à ce que la crise de la COVID soit passée. Nous voulons qu'elles rétablissent les dessertes régionales qui ont été éliminées au cours des derniers mois et qu'elles s'abstiennent de récupérer les commissions des agents de voyage.
Le gouvernement libéral pourrait également mettre en place des procédures de dépistage rapide et rigoureux dans les aéroports, ce qui a pris beaucoup trop de temps à instaurer. Nous aimerions que l'actuelle quarantaine de 14 jours soit progressivement éliminée en faveur de meilleurs tests de dépistage rapide. Le gouvernement libéral promet de donner du soutien à l'industrie canadienne du transport aérien depuis plus d'un an, mais il n'y a toujours rien. À ce jour, le Canada est le seul pays du G7 qui n'a pas soutenu ses compagnies aériennes.
Parlons maintenant des organismes de bienfaisance. Le avait aussi promis de soutenir le secteur caritatif du pays. On pense par exemple à l'Armée du Salut, aux banques alimentaires, aux soupes populaires, aux cliniques offrant des services juridiques et des soins dentaires gratuits, et aux programmes de désintoxication et de lutte contre l'itinérance, sans oublier les organismes communautaires qui enrichissent notre vie grâce à leur travail dans des domaines comme la musique, le théâtre, l'art et le soutien spirituel. La ville d'où je viens, Abbotsford, se trouve dans la région métropolitaine la plus généreuse du pays.
Je suis conscient du rôle important que joue le secteur caritatif, tant dans notre économie que parce qu'il répond aux besoins de gens qui autrement seraient laissés pour compte. Le secteur caritatif a été pratiquement laissé à lui-même, sauf pour les gens qui s'appellent Kielburger et qui dirigent l'organisme UNIS, puisque les proches du Parti libéral et les amis du bénéficient d'un accès direct au Cabinet du premier ministre. C'est ainsi qu'on a versé près de 1 milliard de dollars à l'organisme UNIS pour la création d'un programme de bénévolat rémunéré à l'intention des jeunes. Un programme de bénévolat rémunéré, pensons-y un instant. Bref, si on s'appelle Kielburger et qu'on fait partie de l'organisme UNIS, on a accès à près de 1 milliard de dollars de fonds publics. Par contre, les autres organismes de bienfaisance passent leur tour. Ils sont abandonnés à leur sort. Les conservateurs demandent au gouvernement de déposer immédiatement un budget qui comprendra des mesures de soutien destinées spécifiquement au secteur caritatif, un secteur ravagé qui a grandement besoin d'aide.
J'en arrive à l'aide destinée aux petites entreprises. Nombre d'entre elles sont toujours laissées pour compte. La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante estime que d'ici la fin de la pandémie, 240 000 petites entreprises auront fermé leurs portes, et que la situation pourrait même être pire. Trente-sept pour cent des petites entreprises canadiennes perdent de l'argent chaque jour qu'elles sont ouvertes. Le quart d'entre elles seront à court de liquidités dans les trois prochains mois, 56 % d'entre elles ont subi les contrecoups de la deuxième vague, et près de la moitié s'inquiètent de leur survie. Où est le gouvernement libéral? Il brille par son absence.
Les programmes de prêts comme le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes aident seulement les plus petites entreprises. Le Crédit d'urgence pour les grands employeurs est tellement cher et mal conçu que les entreprises hésitent à s'en prévaloir. D'autres programmes, comme le Programme de crédit pour les secteurs durement touchés, comptent d'énormes lacunes. Les entreprises lancées en 2020 ne sont même pas admissibles à un soutien financier. Ces personnes ont investi toutes leurs économies pour lancer une entreprise, et le gouvernement les a simplement abandonnées en disant qu'elles ne comptaient pas.
En somme, le gouvernement a abandonné les secteurs du tourisme, de l'hôtellerie et de la bienfaisance, les compagnies aériennes, ainsi que bien des petites entreprises. La pandémie a mis en évidence le manque de leadership du , de même que son incapacité à tenir sa promesse de ne laisser personne pour compte. Les données indiquent clairement qu'au contraire, ce sont des centaines de milliers de petites entreprises qui ont effectivement été laissées pour compte. Le Canada est le pays ayant le plus dépensé par habitant, mais affiche pourtant le taux de chômage le plus élevé parmi les pays du G7. Comment expliquer un tel échec? Le gouvernement libéral n'a aucun plan.
Les conservateurs ont demandé à maintes reprises au gouvernement de déposer un budget et de présenter un plan pour relancer l'économie, un plan pour l'avenir, mais rien ne s'est jamais concrétisé. Nous demandons à nouveau au de déposer un budget, et d'y inclure les mesures promises de soutien aux secteurs du tourisme et de l'hôtellerie, aux compagnies aériennes, au secteur de la bienfaisance, ainsi qu'aux petites entreprises. Nous lui demandons également d'améliorer les programmes déjà en place.
Où est le plan? Il incombe au d'en présenter un.
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Madame la Présidente, je suis extrêmement heureux de participer à ce débat très important sur une motion qui demande au gouvernement d’inclure dans le prochain budget de l’aide aux travailleurs et à leur famille qui souffrent du ralentissement économique que cause la pandémie.
Je participe à ce débat depuis Terminal 4, une région située au centre de l’Ontario, à Barrie et à Innisfil, que l’on a surnommée T4, parce que des centaines d’employés du secteur du transport aérien et leur famille vivent ici, près de l’aéroport Pearson de Toronto. En fait, dans toute la région du Grand Toronto, de Kitchener à Bowmanville et de Markham à Huntsville, des dizaines de milliers de familles dépendent du secteur canadien du transport aérien pour prospérer et pour survivre. Des conseillers en voyages comme Charlene Caldwell dans ma circonscription, Barrie—Innisfil, des travailleurs du secteur de l’alimentation à Brampton, des chauffeurs de limousine à Mississauga et des employés de restaurants et d’hôtels nous regardent en attendant de l’aide, parce que leur bien-être économique est littéralement en jeu.
L’Association des pilotes d’Air Canada qualifie la situation de « désespérée ». Bon nombre de ces employés et de leur famille sont non seulement des électeurs, mais des amis; ce sont des pilotes, des agents de bord et bien d’autres qui ont été directement et indirectement touchés par la pandémie à la suite des décisions et des politiques du gouvernement. Bon nombre d’entre eux considèrent ces politiques comme étant incohérentes. Ils ne les comprennent pas et trouvent qu’elles ne sont pas fondées sur des données probantes et scientifiques. Selon eux, elles ne sont en vigueur que pour des motifs politiques.
Les conséquences de ces décisions ont été tellement négatives qu’un grand nombre de ces personnes sont en train de perdre l'espoir que le secteur du transport aérien se rétablisse un jour pour redevenir ce qu’il était avant la pandémie. Outre l’incohérence des décisions de politique publique qui ont été prises, les familles touchées ont vu beaucoup d’autres pays du G7 offrir de l’aide à leurs compagnies aériennes dès le début des difficultés. Elles ont entendu les paroles vides et les platitudes du , et maintenant celles de deux ministres des Transports, et tout cela ne contribue aucunement à redonner de l’espoir à ces nombreuses familles.
Quand je parle de ces familles, des répercussions qu’elles subissent et de l’anxiété qu’elles ressentent, je sais de quoi je parle. Je viens d’une longue lignée d’employés de compagnies aériennes. Ma mère travaillait pour Air Canada. Mes sœurs travaillaient pour Air Canada, et la plus jeune s’y trouve encore. Ma femme Liane en a fait autant. Mon oncle était mécanicien à l’aéroport de Dorval. Comme toutes les familles qui travaillent depuis longtemps pour une compagnie aérienne, elles ont connu beaucoup de bons moments dans le secteur, mais elles n’ont rien vu d’aussi désespéré que la situation actuelle. Il leur faut de l'aide immédiatement, et c’est précisément l’objet de cette motion.
En ma qualité de député de Barrie—Innisfil et de représentant du « Terminal 4 », j’ai entendu les doléances de pilotes, d’agents de bord et de personnes qui sont directement et indirectement associées à l’industrie du transport aérien, y compris de nombreux conseillers en voyage. Je sais que l’Association des pilotes d’Air Canada a demandé à ses membres d’envoyer des lettres aux députés, et je suis sûr que tous les parlementaires les ont reçues.
Dans cette lettre, on dit notamment qu’en connectant les gens, les biens et les services, nos compagnies aériennes constituent un élément essentiel de l’infrastructure économique du Canada. Chaque jour, nous voyons à quel point il est important d’unir les collectivités, de soutenir les emplois partout au pays et de transporter les marchandises au Canada et à l’étranger. Aussi incompréhensible que cela puisse paraître, ce secteur crucial ne pourra peut-être pas se remettre de la pandémie, et encore moins y survivre, sans l’aide urgente du gouvernement fédéral. On ajoute dans cette lettre que l’industrie canadienne du transport aérien pourrait sortir de la pandémie dans un état affaibli, incapable de concurrencer les transporteurs étrangers qui ont bénéficié d’une aide gouvernementale directe ayant pu atteindre plusieurs milliards de dollars, dans le cas de certains transporteurs.
Certains pays peuvent peut-être fonctionner sans un solide secteur du transport aérien, mais le Canada n’en fait pas partie. Le Canada est le seul pays à ne pas offrir une aide financière directe digne de ce nom à ses compagnies aériennes.
Les pilotes ont soulevé d’autres préoccupations, notamment le fait qu’un grand nombre d’entre eux, soit près de 600, ont été mis à pied provisoirement. Que pouvons-nous en conclure au sujet de leur formation? De leur capacité de se relever et de remettre le secteur du transport aérien sur les rails? Ils disent que la situation est désastreuse, et je suis d’accord avec eux. Le secteur du transport aérien en soi ainsi que les secteurs du voyage et du tourisme et les milliards de dollars qu’ils représentent pour nos collectivités d’un bout à l’autre du pays sont vraiment trop importants pour faire faillite.
J’aimerais maintenant parler des conseillers en voyages.
Il y a plus de 12 000 conseillers en voyages au Canada. Au lendemain de la Journée internationale des femmes, il ne faut pas oublier que 85 % d’entre eux sont des femmes. J’ai rencontré bon nombre d’entre eux au cours de la dernière année, et l’une des choses qu’ils attendent, c’est une protection de la commission de la part du gouvernement en ce qui concerne les remboursements. Non seulement ils sont touchés par cet aspect, mais bon nombre d’entre eux qui n’ont pas été en mesure de gagner un revenu depuis le début de la pandémie, il y a un an, doivent également faire face aux sociétés émettrices de cartes de crédit qui demandent un remboursement.
Réfléchissons-y un peu. Mettons-nous à leur place. On demande maintenant à des gens qui n’ont pas réussi à gagner un revenu pendant une bonne partie de l’année de verser des remboursements. Bon nombre d’entre eux ne seront pas en mesure de survivre à la crise. Je comprends donc très bien les conseillers en voyage et les répercussions que cette situation aura sur eux.
Il s’agit en grande partie d’une conséquence imprévue de la déclaration des droits des passagers aériens, et j’ai mentionné plus tôt l’incompréhension qu’elle suscite. La déclaration des droits des passagers aériens adoptée par le gouvernement en 2019 permet aux vendeurs de ne pas accorder des remboursements lorsque les circonstances sont incontrôlables. C’est probablement l’une des erreurs de perception les plus répandues parmi les consommateurs, et le gouvernement en est directement responsable, car bon nombre des décisions qui ont été prises pendant cette pandémie et qui ont entraîné l’interruption des liaisons aériennes ont été prises par le gouvernement. Presque tous les autres secteurs du pays ont reçu de l’aide gouvernementale, à l’exception du secteur du transport aérien. Je ne parle pas de la subvention salariale d’urgence; je parle d’une aide sectorielle directe, semblable à celle qu’ont accordée d’autres pays du G7, y compris les États-Unis, où des milliards de dollars ont été consacrés à cela. Delta rappelle tous ses pilotes et United Airlines vient de faire une annonce d’expansion; pendant ce temps, au Canada, nous sommes à 5 % de la capacité quant au nombre de passagers, et certains pilotes n’ont pas travaillé depuis le 18 mars.
La motion prévoit aussi une aide pour le secteur caritatif. Je peux personnellement en parler. Des organismes de bienfaisance de ma collectivité m’ont dit qu’ils étaient en difficulté à cause de cette pandémie. Nombre d’entre eux continuent de passer entre les mailles du filet. Comme mon collègue d’Abbotsford l’a dit, bon nombre d’entre eux ont un propriétaire unique et ne sont pas constitués en personne morale. Bon nombre d’entre eux ont vu le jour en 2020. Malheureusement, les programmes gouvernementaux existants sont accompagnés de beaucoup trop de critères et de restrictions pour que ces organismes puissent recevoir le type d’aide qu’ils demandent. Bon nombre d’entre eux ont essuyé un refus, et beaucoup me l’ont dit dernièrement.
Nous avons besoin d’un plan, non seulement pour assurer le sauvetage des entreprises, mais aussi pour la reprise. Le virus est toujours là, et nous devons veiller à le gérer avec tous les outils à notre disposition. Cela comprend les vaccins, les tests de dépistage rapide, l’isolement des personnes les plus vulnérables et le dépistage des contacts. Il ne faut pas imposer par défaut un confinement strict ou d’autres restrictions; nous devons nous assurer que lorsqu’un plan est élaboré, il comprend des mesures de relance, et cette relance devrait inclure le potentiel des entreprises canadiennes. Elle devrait inclure les gens qu’emploient ces entreprises et les produits qu’elles fournissent, afin que nous puissions créer un environnement concurrentiel, tant au Canada qu’à l’étranger, pour les biens que le Canada produit dans tous les secteurs, y compris la foresterie, les ressources naturelles, les compagnies aériennes et la construction — tout cela — avec moins d’intervention du gouvernement et moins de lois. Nous devons nous assurer de créer un environnement concurrentiel pour que la confiance des investisseurs revienne au Canada. Il est essentiel pour nous de le faire, car ce sont les générations à venir qui devront payer pour la dette et les déficits. Nous devons améliorer les recettes dans nos finances.
Une fois tout cela terminé, le n’aura pas de problème; mais bon nombre des familles dont je parle devront recoller les morceaux de leur vie et tenter de se rétablir sur le plan économique.
En conclusion, j’aimerais mentionner que ces familles comprennent des agentes de voyages comme Charlene Caldwell, Judith Coates, Brenda Slater, Nancy Wilson, Laura Gaudet, Margie Connor, Nancy Eleusiniotis et Loretta Sellers. Elles comprennent aussi des pilotes comme Michael Frena, la famille QuoVadis, le père et le fils Brandon, ce dernier ayant suivi les traces de son père, la famille Kennedy, la famille Russell, Martin Tremblay, la famille Rasical et la famille Ceppos. Tous ont été directement touchés par ce qui se passe dans l’industrie du transport aérien et dans le secteur des voyages et du tourisme.
Aujourd’hui, les conservateurs demandent au gouvernement de joindre le geste à la parole…
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Madame la Présidente, je suis très heureux d'avoir l'occasion d'intervenir dans le cadre de ce débat. J'ai failli dire « d'intervenir à la Chambre », même si cela fait plus ou moins un an que nous ne pouvons plus tous nous y rassembler en personne. Je vais d'ailleurs commencer mes observations dans cette veine.
Il y a un peu plus d'un an, la planète ne savait pas ce qu'était la COVID-19. Comme je l'ai dit, il y a un an, nous étions tous à la Chambre des communes à participer à des débats, mais on dirait que c'était il y a un siècle. Le monde a tellement changé depuis à cause de cette pandémie qui a complètement chamboulé la vie quotidienne des travailleurs et des familles du pays.
La motion dont nous sommes saisis aujourd'hui énumère certains secteurs pour lesquels le Parti conservateur aimerait que nous élaborions des mesures de soutien pour des personnes, des familles et certaines industries. Je crois qu'elle constitue un bon point de départ pour une discussion même si, bien honnêtement, ce point de départ a eu lieu il y a environ un an lorsque nous avons présenté des solutions pour certains des éléments faisant partie de la motion d'aujourd'hui.
Pendant mon intervention, j'aimerais mentionner certaines mesures que le gouvernement a prises pour aider les travailleurs, les familles et les entreprises du pays à traverser cette pandémie, et parler brièvement de la marche à suivre à partir de maintenant. J'aurais aussi quelques critiques à l'égard de la motion à l'étude, et je serai heureux d'en faire part à la Chambre.
Cela dit, je pense qu'il faut d'abord parler des répercussions importantes de la pandémie de COVID-19 sur les ménages et les familles du pays, en commençant évidemment par mentionner que cette pandémie mondiale a eu des effets sur la santé publique qu'on n'avait jamais vus depuis au moins un siècle.
À cause de cette maladie, 22 000 de nos concitoyens ne sont plus parmi nous, malgré les efforts héroïques que les travailleurs de la santé de première ligne des centres de soins de longue durée et les décideurs ont déployés pour protéger les collectivités. Malgré ces efforts, des familles sont aujourd'hui en deuil au pays, et j'offre mes condoléances aux Canadiens qui ont perdu un proche et qui nous écoutent en ce moment.
Au début de la pandémie, avant qu'on se rende compte de toute l'ampleur de l'urgence à laquelle nous étions confrontés, à l'instar de la plupart des députés qui participent à distance au débat d'aujourd'hui, je recevais des appels de propriétaires de petites entreprises, qui me demandaient si cette situation allait durer deux ou trois semaines et si de l'aide leur serait fournie pour leur permettre de faire preuve de solidarité envers les membres de leur communauté.
Une semaine ou deux plus tard, les gens ont vraiment commencé à se rendre compte de la gravité de la situation. Ils se demandaient si leur entreprise allait survivre à cette pandémie. Je me souviens d'avoir discuté au téléphone avec des membres d'une famille qui se demandaient sérieusement s'ils auraient les moyens de payer l'épicerie. Y aurait-il de la nourriture disponible à l'épicerie, même s'ils avaient les moyens de la payer?
J'ai parlé à des personnes très inquiètes qui se demandaient si elles allaient être en mesure de garder leur logement et de nourrir leur famille. Les propriétaires de petites entreprises à qui j'ai parlé se souciaient davantage du bien-être de leurs employés qu'ils s'inquiétaient pour eux-mêmes. J'ai senti un véritable esprit communautaire lors de ces conversations.
Je remercie tous ceux qui ont communiqué avec moi en raison de la place que j'occupe au sein de l'équipe de la : peu importe leur allégeance politique et la région du Canada où ils habitent, ils m'ont rapporté ce qu'ils entendaient sur le terrain. Nous avons appris de quoi discutaient les gens des quatre coins du pays avec leur député, ce qui correspondait aux inquiétudes exprimées dans ma circonscription.
Ces échanges nous ont donné de bons exemples des aspects à cibler: une aide financière pour les personnes qui avaient perdu des revenus à cause de la COVID-19, un soutien aux entreprises afin qu'elles puissent rester ouvertes et, ce qui est peut-être le plus important, une réponse à la COVID-19 qui ne lésinait pas sur les moyens. En effet, tout le monde savait que la meilleure politique socioéconomique possible était un solide plan d'intervention en matière de santé publique. C'est encore le cas aujourd'hui.
Peu après ce moment l'année dernière, l'une des premières choses que nous avons faites en tant que gouvernement a été de déterminer comment remplacer les pertes de revenus des Canadiens qui avaient été touchés par la pandémie. Au départ, on envisageait d'avoir recours au régime d'assurance-emploi pour aider les travailleurs d'industries touchées. Cependant, nous avons très rapidement compris que l'infrastructure du gouvernement fédéral ne pouvait pas traiter l'énorme quantité de demandes provenant des personnes dans le besoin. C'est vraiment ce qui a mené à la création de la Prestation canadienne d'urgence. À lui seul, ce programme est venu en aide à près de 9 millions de Canadiens d'avril à septembre, jusqu'à ce qu'il prenne fin. C'est donc près de la moitié de la population active du Canada qui a reçu une prestation du gouvernement. Ce programme a été conçu en très peu de temps et mis en œuvre encore plus rapidement, ce qui ne l'a pas empêché d'être une réussite en versant des prestations à 9 millions de Canadiens.
Il s'agit peut-être de l'une des réussites les plus remarquables en matière de politique auxquelles j'ai participé et qui marquera ma carrière de député. Je me rappelle avoir entendu des gens de mon coin de pays qualifier cette mesure de véritable bénédiction et dire qu'elle leur a permis de mettre du pain sur la table. Dans ma collectivité, où le revenu médian des ménages est plus bas que dans la plupart des régions du pays, les gens qui travaillent dans les banques alimentaires ont commencé à nous dire que, grâce aux mesures de soutien offertes par le gouvernement, moins de gens fréquentaient leurs établissements. Les ménages avaient de nouveau les moyens d'acheter de la nourriture et n'étaient plus obligés d'aller en chercher à la banque alimentaire.
Il n'en est pas ainsi dans toutes les collectivités canadiennes, mais j'ai été très impressionné de voir que les gens — particulièrement ceux à faible revenu — ont réussi à surmonter certaines des pires difficultés économiques qu'ils aient jamais vécues.
Le gouvernement a également compris qu'il fallait offrir des mesures de soutien additionnelles aux entreprises. La force du plan d'intervention économique du gouvernement tient notamment au fait qu'il ne repose pas sur une politique unique, mais qu'il est plutôt axé sur l'adaptabilité aux circonstances, pour que des mesures appropriées soient prises en fonction de la situation dans les collectivités canadiennes.
J'attire particulièrement l'attention sur la Subvention salariale d'urgence du Canada, qui contribuait au départ au salaire des employés à hauteur de 10 %. Nous nous sommes aperçus très rapidement que pour bon nombre d'employeurs, cela ne suffirait pas à leur permettre de conserver le lien d'emploi de leurs employés. Ce programme a comme avantage non seulement de maintenir les employés en poste, mais aussi de veiller à ce qu'ils continuent d'avoir accès aux avantages sociaux auxquels ils ont droit. Ce faisant, ils ne perdent pas les possibilités associées à l'ancienneté au sein de leur entreprise. Surtout, le programme maintient les rentrées de fonds des entreprises, qui peuvent ainsi continuer de payer leurs employés durant les périodes les plus difficiles de la pandémie.
Pour les petites et moyennes entreprises, nous avons mis sur pied le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes. Plus de 800 000 entreprises canadiennes en ont bénéficié à ce jour. Un nombre record de Canadiens ont profité de ces programmes, dont 9 millions qui se sont prévalus de la Prestation canadienne d'urgence, plus de 5 millions de travailleurs qui ont bénéficié d'une subvention salariale et près de 900 000 entreprises qui ont pu faire appel au programme de Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes. En tout, il s'agit là d'environ 1 million de personnes si nous comptons les bénéficiaires d'un programme semblable offert par les agences de développement régional, soit le Fonds d'aide et de relance régionale.
On nous a dit très clairement que les entreprises avaient besoin d'aide pour payer leurs frais fixes et rester ouvertes. Le Compte d'urgence pour les entreprises a véritablement aidé des entreprises de ma circonscription à payer leurs factures d'électricité et d'Internet et leur a permis d'avoir des rentrées d'argent pendant une période où les revenus avaient disparu. Nous avons aussi réalisé que nous devions créer d'autres mesures de soutien, ce qui a justifié la mise en œuvre de l'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial, qui est devenue par la suite la Subvention d'urgence du Canada pour le loyer. Cette mesure offre un soutien plus direct et accessible aux locataires, qui peuvent conserver leur local grâce à cette aide fédérale.
Dans les cas où les mesures de santé publique ont forcé la fermeture d'entreprises, ce dernier programme couvre jusqu'à 90 % du coût du loyer. Nous avons examiné les frais fixes pour lesquels les entreprises nous avaient dit avoir besoin d'aide et nous avons créé de nouveaux programmes destinés à les aider à payer le loyer, l'électricité, les services publics et Internet, sans parler du salaire des employés. Nous avons également créé des programmes à l'intention des travailleurs mis à pied afin de les aider à traverser cette période difficile.
Cependant, certains de nos programmes ciblent des secteurs bien précis. Je sais que la motion vise à aider certaines industries durement éprouvées par la pandémie, notamment le tourisme, l'hôtellerie, les arts et la culture, ainsi que les organismes caritatifs. Statistique Canada a récemment présenté des données indiquant que notre PIB est revenu à près de 97 % de ce qu'il était avant la pandémie. Dans un graphique qui dresse le portrait de l'économie canadienne par secteurs, il est consternant de constater les graves répercussions que la crise a laissées sur les industries qui dépendent du rassemblement de plusieurs personnes ou des touristes.
La pandémie a eu un impact particulièrement dévastateur sur les secteurs du tourisme, de l'hôtellerie, des arts et de la culture en raison de l'impossibilité de se rassembler en grand nombre dans un même lieu. Nous ne pouvons désormais plus nous déplacer d'une province à l'autre sans risquer de propager certains variants préoccupants à la source de tant de problèmes.
Nous avons créé des programmes conçus pour soutenir ces industries, qui peuvent par ailleurs se prévaloir des programmes d'aide intersectoriels que j'ai évoqués dans mon intervention d'aujourd'hui. Nous avons élaboré des programmes comme le Programme de crédit pour les secteurs durement touchés afin de garantir un soutien en liquidités aux entreprises qui ont été particulièrement affectées.
Nous avons créé le Crédit d'urgence pour les grands employeurs comme dernier recours pour offrir des liquidités aux grands employeurs qui ont des coûts d'exploitation élevés afin qu'ils aient les liquidités nécessaires pour couvrir les dépenses qu'ils doivent assumer afin de maintenir leurs activités et de maintenir en poste des employés canadiens.
J'ai mentionné le Fonds d'aide et de relance régionale, conçu pour aider les entreprises qui, pour diverses raisons, ne seraient pas admissibles à d'autres mesures de soutien. Cette aide a été offerte par l'entremise des organismes de développement régional, dont je peux dire avec certitude, du moins en ce qui concerne le Canada atlantique, qu'ils connaissent bien les résidants des collectivités locales qui font des affaires et qui ont besoin d'aide, ainsi que les circonstances propres à la région concernée.
Certains de ces programmes ont été très réussis dans leur mise en œuvre. D'autres sont toujours en train d'être mis en place. Nous continuons à recevoir des suggestions d'amélioration, et il reste encore du pain sur la planche.
Je veux revenir sur les observations du dernier intervenant, qui affirme que ce fut une excellente occasion de repenser l'économie canadienne de manière radicale. Soyons clairs: l'avenir obligera le Canada à relever des défis stratégiques de taille en ce qui a trait à l'économie, des défis que la pandémie a mis en lumière. Cela dit, le fait d'inclure la lutte contre les changements climatiques dans la future stratégie économique du Canada n'a, à mes yeux, rien de radical. Je ne vois rien de radical dans le fait d'investir dans le logement pour que les Canadiens vulnérables aient un toit au-dessus de leur tête. Je ne vois rien de radical dans le fait d'investir dans les transports en commun, qui profitent particulièrement aux aînés, aux Canadiens à faible revenu et aux personnes handicapées, afin de rendre les collectivités plus habitables. Je ne vois rien de radical dans la mise en œuvre d'une stratégie visant à augmenter la participation des femmes dans l'économie canadienne. Selon moi, il s'agit de mesures sensées et évidentes auxquelles le gouvernement fédéral doit s'attaquer afin d'exploiter au maximum les chances de réussite à la fin de la pandémie.
Nous avons tiré des leçons de la pandémie, comme le fait que nous devons nous pencher sur les déficits sociaux que nous acceptons depuis des générations. Cependant, la responsabilité de régler les problèmes mis en évidence fait partie des tâches du gouvernement. Cela n'a rien à voir avec un quelconque programme radical. Je voulais que ce point soit consigné dans le cadre de mon discours.
Avant d'aborder certaines des lacunes de la motion, je tiens à fournir un peu de contexte aux gens qui sont à l'écoute. Selon ma lecture du libellé, la motion vise à soutenir les travailleurs et les familles et, comme je l'ai indiqué, il y a certains points où les différents partis peuvent trouver des terrains d'entente. Toutefois, en ce qui concerne certaines des mesures qui ont été proposées ces dernières semaines pour soutenir les travailleurs et les familles dans divers secteurs, le Parti conservateur en particulier a employé des tactiques dilatoires et a fait de la politique partisane à la Chambre des communes pour retarder l'adoption de certaines mesures d'aide très importantes.
Les projets de loi et en sont de parfaits exemples. Heureusement, le projet de loi C-14 a fait l'objet d'un vote à l'étape de la deuxième lecture et il sera bientôt renvoyé au comité des finances. Le projet de loi apportera un soutien financier direct aux familles grâce à une augmentation de l'Allocation canadienne pour enfants. Il améliorera la qualité du soutien aux entreprises locales au moyen du Fonds d’aide et de relance régionale. Il allouera 1 milliard de dollars à la lutte contre la propagation de la COVID-19 dans les établissements de soins de longue durée. Je pense que les députés conservateurs appuient ces efforts. Néanmoins, ils essaient de retarder les choses pour nous empêcher d'apporter l'aide financière là où elle est nécessaire, c'est-à-dire dans les collectivités et les foyers canadiens.
Parmi les tactiques utilisées pour retarder ce genre de projet de loi, on a notamment forcé un débat de trois heures pour approuver un rapport sur la compétence de la présidente de la Commission canadienne du tourisme, ce qui aurait pu être fait en une seconde. Ce genre de choses n'a pas sa place dans notre assemblée législative délibérante. Nous serions bien mieux servis si nous pouvions aller de l'avant.
On a eu recours à des tactiques dilatoires lors de l'étude du projet de loi , qui prévoit la prolongation de mesures de soutien très importantes par l'entremise du régime d'assurance-emploi. Si mes collègues, tous partis confondus, ont des objections à propos du projet de loi, je les exhorte à les signaler pendant le débat plutôt que d'utiliser des tactiques dilatoires afin d'empêcher l'offre, aux ménages canadiens, d'un soutien dont ils ont désespérément besoin.
Essentiellement, j'appuie en principe bon nombre des domaines couverts par la motion, mais celle-ci comporte quelques graves lacunes.
D'abord, le libellé de la motion fait fi de nombreux programmes dont j'ai parlé dans mes observations jusqu'à présent. En somme, la motion demande au gouvernement de prendre des mesures qu'il a déjà prises. Quand j'examine la demande de la motion visant à soutenir les secteurs de l’hôtellerie, du tourisme et de la bienfaisance, je constate qu'elle ne tient pas compte des centaines de millions de dollars versés au secteur de la bienfaisance jusqu'à maintenant et du fait que nous sommes prêts à envisager d'autres solutions. La motion fait fi du fait que bon nombre de ces secteurs ont énormément profité de la Subvention salariale d'urgence du Canada. Ceux qui ont perdu un emploi dans ces secteurs ont reçu du soutien grâce à la Prestation canadienne d'urgence. La motion fait fi du soutien en liquidités que nous avons fourni grâce au Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes.
Si on interpelle le gouvernement pour qu'il vienne en aide à certaines industries, il faudrait préciser très clairement quels sont les programmes existants à améliorer progressivement. La motion donne l'impression que ces secteurs n'ont reçu aucune aide à ce jour, ce qui est absolument faux, à première vue.
Deuxièmement, je n'aime pas l'idée d'inclure les compagnies aériennes dans la motion — même si, je tiens à le préciser, je suis ravi que tous les partis veuillent trouver une solution afin d'aider le secteur aérien au Canada —, car si la Chambre intègre la solution qu'elle préconise dans le libellé de la motion, elle pourrait mettre en péril les négociations qui se déroulent depuis des mois avec les compagnies aériennes canadiennes. Annoncer ce que devrait être le résultat des négociations auxquelles le gouvernement participe à l'heure actuelle constituerait une forme d'ingérence.
Le gouvernement fédéral a publiquement déclaré que pour mettre en place des mesures de soutien, certaines conditions doivent être remplies, y compris le rétablissement des dessertes régionales, le remboursement des billets des passagers qui avaient déjà fait leurs réservations et l'aide au secteur aérospatial canadien. Certaines choses ont déjà été établies, et présumer à l'avance du résultat de ces négociations dans le texte d'une motion de l'opposition n'est pas la meilleure stratégie pour réaliser des progrès.
Enfin, la motion met l'accent sur certains secteurs et elle est bien loin de constituer une vue d'ensemble qui indiquerait au gouvernement fédéral la stratégie à adopter pour aider les familles et les travailleurs canadiens, en particulier les familles affectées dont les membres ont perdu leur emploi et qui auront besoin d'un soutien du revenu.
Il y a peut-être des divergences idéologiques à la Chambre des communes quant à savoir si le gouvernement fédéral a un rôle à jouer pour offrir un soutien du revenu directement aux familles. Cependant, je peux affirmer sans risquer de me tromper que, du point de vue des députés ministériels, le gouvernement a certainement ce rôle. Voilà pourquoi nous avons mis en œuvre la Prestation canadienne d'urgence, nous apportons certaines modifications au régime d'assurance-emploi et nous profitons de toutes les occasions qui se présentent pour réitérer que nous serons là pour aider les Canadiens à traverser la pandémie, peu importe le temps et les moyens qu'il faudra y mettre.
On nous accuse parfois de ne pas avoir de stratégie de lutte contre la pandémie. Ce n'est évidemment pas le cas. Je vais vous la décrire en termes simples. La première phase consiste à effectuer tous les investissements nécessaires pour vaincre la COVID-19 le plus rapidement possible, car nous savons que la meilleure politique économique est un solide plan d'intervention en matière de santé publique. La deuxième phase consiste à continuer d'offrir aux ménages et aux entrepreneurs canadiens l'aide dont ils ont besoin pour survivre à la pandémie, de manière à limiter les dommages économiques entretemps et à assurer une relance vigoureuse. La troisième phase, qui n'a pas encore vraiment commencé à cause des séquelles de la COVID-19, consistera à faire des investissements axés sur la création d'emplois et une croissance économique durable et inclusive afin que la reprise économique du Canada aide les collectivités et les familles canadiennes ordinaires.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député d'.
Aujourd'hui, nous discutons à la Chambre de la motion déposée par le Parti conservateur, qui demande un certain nombre de choses au gouvernement, notamment d'inclure dans le prochain budget fédéral une série de mesures de soutien aux travailleurs des secteurs durement touchés de l’hôtellerie, du tourisme et de la bienfaisance, des prêts remboursables aux compagnies aériennes en échange de certaines conditions et des programmes de soutien améliorés pour les petites et moyennes entreprises pour éviter des faillites.
Le Bloc québécois a regardé cela et, de façon générale, trouve que ce qui est proposé est assez intéressant et positif. Par contre, nous n'avons pas trouvé cela particulièrement ambitieux, mais il est un peu difficile d'être contre la tarte aux pommes. On pourrait même dire que les conservateurs ont fait « une passe sur la palette » et aidé les libéraux.
Les conservateurs demandent d'inclure certaines mesures dans le prochain budget. De notre côté pourtant, nous entendons dire que le gouvernement n'est pas pressé de déposer un budget. Cela fait deux ans qu'il ne l'a pas fait et les libéraux ne semblent pas pressés, du jamais vu depuis 50 ans.
Le Canada est le seul pays du G7 qui n'a pas encore déposé de budget. Les libéraux se croient tout permis. On dirait qu'ils pensent qu'ils n'ont de comptes à rendre à personne et qu'ils n'ont pas besoin de dire où ils s'en vont. Ils préfèrent avoir carte blanche et nous annoncer des programmes tout croches à la dernière minute, qu'il faudrait chaque fois adopter rapidement, ce que nous trouvons problématique. On nous presse d'adopter des programmes tout croches à toute vapeur, puis de retourner au Parlement pour voter autre chose. Cela n'en finit plus.
Pourquoi ne propose-t-on pas de vrais programmes, un vrai budget et un vrai processus pour analyser les choses et poser des questions? Les libéraux choisissent toujours de faire les choses tout croche. Selon nous, ce n'est pas une bonne solution, mais les libéraux ont l'air d'aimer cela, parce qu'ils continuent ainsi.
Les libéraux ont aussi oublié qu'ils formaient un gouvernement minoritaire. Les Québécois devraient se méfier, parce que si les libéraux agissent ainsi alors qu'ils sont minoritaires, on peut imaginer ce que cela donnerait s’ils étaient majoritaires: ce serait incroyable.
Revenons à la motion déposée par les conservateurs. Un des éléments qui m'intéresse particulièrement en ma qualité de porte-parole en matière de transports est l'aide pour le secteur aérien. Je trouve bien que la motion du parti de l'opposition officielle propose cette aide.
Je le répète, les libéraux ont oublié qu'ils formaient un gouvernement minoritaire, agissant comme s'ils étaient majoritaires. Les conservateurs déposent aujourd'hui une motion qui sera appuyée par tout le monde, j'en suis persuadé. Je constate que les conservateurs sont de moins en moins ambitieux dans leur façon de faire à Ottawa, plus spécifiquement en ce qui a trait au secteur aérien. Les conservateurs demandent une aide pour ce secteur, ce sur quoi nous sommes d'accord et ce sur quoi, je crois, tous les partis seront d'accord.
Le Parlement exprime manifestement la volonté d'offrir pareille aide au secteur aérien, mais le problème, c'est que le gouvernement se tourne les pouces et finit par ne jamais le faire. Cela va faire un an que nous sommes en pandémie et le gouvernement n'a toujours rien fait pour ce secteur. Nous sommes un des seuls pays du G7 qui n'a pas aidé son secteur aérien, car notre gouvernement se tourne les pouces.
La motion fait également état d'un certain nombre de conditions sur lesquelles nous sommes d'accord. Toutefois, nous avons à nouveau l'impression qu'il s'agit d'un copier-coller de ce que les libéraux ont dit, et que les conservateurs ne se sont pas trop forcés.
En novembre dernier, le gouvernement a fini par annoncer à peu près ce que demandent les conservateurs, c'est-à-dire qu'il va peut-être finir par y avoir une aide au secteur aérien et que cette aide sera conditionnelle au remboursement des billets et à un retour potentiel en région d'Air Canada ou, du moins, des transporteurs aériens. Ce qu'on voit dans la motion conservatrice, c'est à peu près la même chose. Je vais avoir l'occasion tout à l'heure de revenir sur ce retour en région de transporteurs nationaux comme Air Canada.
Parlons plutôt de l'annonce faite par le gouvernement en novembre dernier. En novembre, cela faisait huit mois que nous étions en pandémie, huit mois que nous harcelions les libéraux en comité et à la Chambre des communes. Nous avions déposé une pétition de 33 000 signatures, nous avions aussi déposé le projet de loi visant le remboursement des billets d'avion. Il s'était écoulé huit mois, mais il ne s'était toujours rien passé à Ottawa. À ce moment-là, le en poste — muté depuis, parce que je pense que les libéraux n'en pouvaient plus de le garder là — a fini par céder et annoncer qu'il allait peut-être bouger, qu'il en était rendu là.
Or, aujourd'hui, nous sommes le 9 mars et rien n'a encore bougé. En novembre, nous étions déjà à bout de nerfs. Nous nous sommes dit que cela y était, qu'ils avaient compris le message, et que le dossier serait probablement réglé d'ici une semaine ou deux, surtout qu'ils avaient même déjà un peu expliqué où ils voulaient aller et ce qu'ils voulaient faire.
Cependant, en décembre, il ne s'est rien passé. En janvier, ils ont dit que cela s'en venait, mais il ne s'est toujours rien passé. En février, il ne s'est rien passé non plus. Nous en sommes au mois de mars et nous avons eu droit à une grande révélation la semaine dernière. Les libéraux ont organisé une fuite pour nous apprendre qu'Air Canada aurait finalement accepté de rembourser les billets en échange d'une aide gouvernementale. Cela n'est pas encore sûr, cependant. Nous en sommes au 9 mars, cela fait un an que nous sommes en pandémie, mais tout ce que nous avons, ce sont des fuites. C'est incroyable.
On dirait que ce gouvernement n'est pas capable de mettre ses culottes. Depuis un an, il aurait pu présenter les règles, les conditions, le programme et l'aide proposée, et imposer un remboursement au plus vite. Ce que nous voyons, cependant, c'est un gouvernement qui est incapable de bouger et incapable de faire ce qu'il a à faire. Le gouvernement n'a pas à supplier Air Canada de faire son devoir et de respecter la loi. Rembourser les voyageurs n'est ni une faveur ni facultatif, c'est une obligation.
Au lieu d'agir, le gouvernement organise une fuite d'information. Les consommateurs sont tannés, cela fait un an qu'ils attendent. Les compagnies aériennes ont eu droit pendant un an à un prêt sans intérêt de la part des consommateurs, de l'argent versé pour des services que ces consommateurs n'ont jamais reçus. Pendant ce temps, par contre, les consommateurs ont continué de payer le solde de la carte de crédit utilisée pour acheter le voyage. Ceux qui ont décidé de ne pas payer leur solde ont dû payer cher, pas mal plus cher que les compagnies aériennes, parce qu'un solde augmente vite à coup de 20 % d'intérêts par mois, et cela fait mal au budget. De son côté, le gouvernement ne bouge pas et ne fait pas grand-chose.
Outre le remboursement des billets, nous avons aussi une série de conditions pour aider les compagnies aériennes, dont certaines se retrouvent dans la motion des conservateurs: des limites à la rémunération de la haute direction, une interdiction de verser des dividendes ou de racheter des actions, une interdiction des délocalisations et des mises à pied, et le maintien des contrats avec les entreprises et les travailleurs d'ici. Il faut arrêter de mettre notre monde dehors pour faire travailler du monde à l'étranger. Il faut également ne pas rappeler les commissions des agents de voyage. Ce sont, selon nous, des conditions minimales.
Par contre, c'est le dernier élément qui nous pose un problème. L'abandon par Air Canada des liaisons régionales n'a pas de bon sens. L'entreprise a éliminé 30 destinations partout au pays, laissant complètement tomber nos transporteurs régionaux qui avaient continué à faire leur travail. Quand Air Canada était là, nous savons que l'entreprise avait des façons de faire incroyables, réduisant temporairement ses prix avant...
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Madame la Présidente, la pandémie actuelle aura changé les habitudes et plongé dans l'incertitude de nombreux travailleurs et leurs familles. Afin d'assurer le maintien de nombreux emplois et d'encourager la reprise de plusieurs secteurs, comme celui du tourisme, le gouvernement fédéral devra mettre le travailleur au centre de la relance.
Le prochain budget fédéral devra prévoir des programmes de soutien améliorés et flexibles qui assureront le maintien d'emplois de qualité. Le fédéral devra mettre en place des mesures sectorielles de soutien aux travailleurs des secteurs durement touchés, tels que les organismes de bienfaisance et les entreprises des secteurs comme le tourisme, l'accueil, l'hébergement, les arts, le divertissement et les grands événements. Le confinement et les mesures sanitaires leur ont causé d'énormes pertes financières.
Sur le plan du tourisme, par exemple, le confinement a nui grandement au secteur. Les touristes internationaux sont restés dans leur pays et les touristes d'ici ont préféré rester prudents. Le chiffre d'affaires des entreprises et des organisations de l'industrie touristique qui sont prospères de manière saisonnière ne peut être au plus bas.
En ce qui a trait à l'hôtellerie, l'absence de touristes provenant de l'étranger a fait des hôtels du Québec, comme ceux de la ville de Québec ou de Montréal, des lieux quasi abandonnés. La saison fut très difficile pour des milliers d'auberges dans les villages accueillants qui existent au Québec, comme ceux des régions le long du fleuve Saint-Laurent.
Pour ce qui est des travailleurs dans les secteurs économiques importants du Québec, les impacts socioéconomiques sur les travailleurs ont été nombreux, à savoir une perte d'emploi pour beaucoup de jeunes et d'étudiants, des emplois dans les petits et les grands événements, les bars, les restaurants et les camps de vacances. En fait, perdre son emploi n'est pas chose facile; les gens et les familles doivent parfois se relocaliser et réorienter leur carrière. Cela provoque du stress, particulièrement du stress financier. Cela peut même mener à la dépression. Cela provoque aussi une perte d'expertise dans une entreprise, par exemple. Cela provoque du stress sur les dirigeants et les propriétaires. Évidemment, on ne peut pas ne pas parler de faillite. La crise sanitaire n'a pas frappé tout le monde également. Certains secteurs ont été littéralement terrassés, d'autres ne se sortiront de la crise que dans de longs mois. La COVID-19 ne doit pas déboucher sur une pandémie de faillites. Il faut donner du temps aux personnes et aux petites et moyennes entreprises qui doivent de l'argent à l'État à cause de l'aide qu'elles ont reçue. Il faut leur offrir un sursis sans paiement et sans intérêts. Il faut également soutenir toutes les entreprises locales assaillies par les multinationales du commerce en ligne. Il faut donc des programmes de soutien améliorés.
Depuis un an, le gouvernement a été généreux, mais ses programmes d'envergure, en plus d'être très coûteux, sont mal adaptés à ceux qui ont été les plus durement frappés. Encore aujourd'hui, certains problèmes demeurent sur le plan de la conception des programmes, de leur accessibilité et des délais de traitement.
Les pertes d'emploi et les insécurités ont des impacts sur les gens et leur famille, sur nos travailleurs et nos propriétaires. Afin de réduire au maximum les pertes d'emploi et les programmes mal adaptés, il doit y avoir des mesures de soutien efficaces, ciblées et flexibles qui sont essentielles pour soutenir les travailleurs. Il faut agir vite, car il y a de quoi s'inquiéter de la détérioration de la qualité de vie depuis mars 2020; de nombreux sondages en témoignent d'ailleurs.
Il faut également s'inquiéter de l'avenir de nos petits commerces et de nos petites entreprises pour qui l'endettement pèse de plus en plus lourd, et qui doivent faire face à une concurrence féroce de la part des grandes chaînes et des multinationales. Il faut mieux soutenir nos entreprises et nos organismes en revoyant notamment les modalités des mesures d'aide. Pour les secteurs qui ont particulièrement souffert de la crise et qui seront dans les derniers à rouvrir, le Bloc québécois exige des programmes de soutien améliorés, y compris du crédit pour les petites et moyennes entreprises. Le crédit doit être accessible dans les 30 jours suivant l'adoption de la motion, afin de prévenir une vague de faillites et de mises à pied. Cela nous guette.
Il faut penser aussi à des subventions et à des crédits d'impôt, mais sans augmenter l'endettement des entreprises. Comme on dit, il y a une limite à étirer l'élastique. Si l'on veut maintenir les emplois et les expertises dans les entreprises, les subventions et les crédits d'impôt sont essentiels. Nous avons besoin d'employés qualifiés pour la relance, et il faudra de l'intelligence, de l'innovation et de l'expérience. Il ne faut pas que les entreprises s'enfoncent dans les embauches et dans les recherches de talents. Je pense aux industries touristiques et culturelles qui perdent présentement des talents, des gestionnaires aux guides, parce qu'elles sont en pause. La Subvention salariale d'urgence du Canada et la Subvention d'urgence du Canada pour le loyer, en particulier pour les secteurs qui prendront du temps à se relever, sont nécessaires pour la relance des entreprises touristiques et culturelles. Il faut prolonger le programme au moins jusqu'à la prochaine saison touristique pour que l'industrie se relève. Je parle de flexibilité, et cela en est un exemple.
Pour reconstruire, il faut surtout investir dans les ressources humaines, dans cet écosystème qui a été malmené depuis la dernière année. Les entreprises touristiques, les festivals et les autres événements d'envergure devront se réinventer pour redéfinir les offres de services des régions du Québec.
Pour que les entreprises touristiques et culturelles québécoises se réinventent, le gouvernement fédéral doit délaisser graduellement les programmes d'envergure au profit de programmes mieux ciblés et plus flexibles. Ces derniers sont plus efficaces et favorisent l'innovation. Par exemple, pour soutenir la relance des organismes culturels et communautaires et pour les aider à reprendre le rythme du travail le plus rapidement possible, le fédéral devrait permettre un crédit d'impôt spécial de 200 $ remboursable à 80 %, uniquement cette année. Un autre exemple est de mettre en place un crédit d'impôt généreux, afin d'inciter les travailleurs d'expérience qui le souhaitent à prolonger leur carrière au lieu de prendre leur retraite.
Sur le plan du tourisme, et pour aller un peu plus loin, il y a l'attractivité des territoires. Pourquoi ne pas reprendre le tourisme comme un levier dynamique de développement personnel et régional fait par et pour les jeunes qui ont la volonté d'habiter les territoires, d'y vivre sainement et d'y créer une qualité de vie exceptionnelle?
Il faut faire en sorte que les jeunes et les moins jeunes ressentent la fierté de vivre en région, tout en contribuant à la mise en valeur du territoire, de ses beautés naturelles, mais aussi de son savoir-faire, des projets innovants, culturels et touristiques. Laissons la relève nous montrer les régions du Québec et du Canada à leur meilleur.
Pour que cette relève s'implante en région, il faut favoriser certains secteurs. Je pense notamment à la relève agricole. Aujourd'hui, il est plus avantageux pour les agriculteurs de vendre leur ferme à des étrangers que de la céder à un proche. Le gouvernement du Québec a encore une fois pris les devants en changeant lui-même ses règles fiscales de façon à encourager la relève de nos fermes familiales. Arrêtons cette injustice maintenant. Il faut que le gouvernement fédéral modifie les règles fiscales de façon à ce que les transferts intergénérationnels de fermes soient au moins aussi avantageux que les ventes faites à des étrangers. Je pense évidemment au projet de loi , qui est présentement à l'étude au Comité permanent des finances.
Sur le plan agroalimentaire, depuis longtemps, c'est-à-dire depuis la Confédération, le Québec sait que, en matière d'agriculture, le gouvernement fédéral nuit au développement du modèle québécois, particulièrement aujourd'hui, alors qu'il favorise d'autres secteurs d'exportation au détriment de l'agriculture québécoise.
Dans le domaine agroalimentaire, on a réalisé la fragilité des chaînes d'approvisionnement mondialisées. Pour assurer la sécurité alimentaire de notre population, nous devons soutenir nos agriculteurs et leur permettre de produire notre monde dans un marché équitable où prévalent les produits sains tirés d'entreprises de nos régions qui pourront de nouveau passer d'une génération à la suivante.
Je pense également aux transformateurs et aux travailleurs étrangers temporaires. Le gouvernement fédéral doit absolument aider les agriculteurs, les transformateurs et les entreprises qui recrutent les travailleurs étrangers temporaires à continuer de les accueillir. Il faut améliorer les programmes d'accueil des travailleurs étrangers temporaires, afin de les rendre plus flexibles et mieux adaptés à la situation des entreprises, tout en incluant les entreprises en région. L'Abitibi—Témiscamingue est à plus de 8 heures de route, et cela complique les choses pour un producteur agricole qui désire aller chercher lui-même le travailleur étranger à l'aéroport.
Je vais terminer mon allocution en parlant du soutien à l'occupation et au développement du territoire. Évidemment, l'enjeu majeur est celui relatif à l'accès à Internet haute vitesse et au réseau cellulaire. Pour soutenir le développement économique régional, nous demandons au gouvernement fédéral de transférer immédiatement les sommes nécessaires à Québec, afin de brancher tous les citoyens à Internet haute vitesse. Les retards n'en finissent plus et le Canada démontre qu'il n'est pas en mesure de limiter les principaux obstacles à la libre compétition ou à la concurrence que rencontrent les grandes et les petites entreprises de télécommunication québécoises pour assurer l'accessibilité et l'abordabilité des services de télécommunication au Québec. Il existe neuf programmes fédéraux, qui ont tous leurs petites particularités. C'est très complexe de faire affaire avec le fédéral.
Il faut également donner les moyens à Québec de mettre en place un système qui favorisera le rétablissement des dessertes régionales. Je parle ici de l'aviation. Par contre, il ne faudra pas qu’Ottawa aille à l'encontre des aides financières et liaisons régionales mises en place par Québec. J'y reviendrai. Il y a une fin à subventionner Air Canada. Il y a des compagnies, comme Propair, en Abitibi—Témiscamingue, qui ont le goût de servir la région.
En guise de conclusion, je dirai que le Bloc québécois est en faveur de la motion. Cela fait maintenant près de deux ans que le gouvernement fédéral n'a pas présenté de budget en bonne et due forme. Le dernier budget remonte au printemps 2019, soit avant les élections et, bien sûr, avant la pandémie. Il faut agir, et il faut agir maintenant. De nombreuses entreprises, leurs travailleurs et leur famille nous regardent. Cette attente est immense. Nous devons recevoir un soutien rapidement. Il faut donc agir rapidement au moyen de cette motion.
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Madame la Présidente, ce matin, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
Je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui au sujet de cette motion de l'opposition, qui demande notamment au gouvernement de fournir une aide au secteur canadien du transport aérien, lequel est durement touché par la pandémie.
Le sujet tombe à point. À en croire les médias, nous apprendrons incessamment les résultats des négociations qui se déroulent depuis des mois entre le gouvernement et les transporteurs aériens. Or, comme nous avons vu ces négociations tomber au point mort au cours des derniers mois et que cela risque de se reproduire, qui sait combien de temps il faudra attendre avant de savoir quelle aide sera offerte à ce secteur rudement éprouvé?
J'aimerais d'abord reconnaître les dizaines de milliers d'hommes et de femmes qui travaillent dans le secteur canadien du transport aérien et qui ont perdu leur emploi au cours de la dernière année en raison de l'incidence disproportionnée de la pandémie sur ce secteur. Je parle, bien sûr, des pilotes, des agents de bord, des mécaniciens, du personnel au sol, des bagagistes, des contrôleurs aériens et de tous ceux qui contribuent aux divers aspects du transport aérien. J'espère que si ces gens sont à l'écoute ou regardent le débat aujourd'hui, ils seront encouragés de constater qu'il semble y avoir consensus à la Chambre quant à la nécessité, pour le gouvernement, d'offrir une aide au secteur du transport aérien.
La motion dont nous sommes saisis a été présentée par les conservateurs. Sur le fond, je suis en accord avec ce texte, mais je ne peux m’empêcher de constater que les conservateurs ne cessent de se lamenter sur l’ampleur des mesures d'aide mises en œuvre par le gouvernement pendant cette pandémie, mais qu’ils réclament pourtant que ce même gouvernement débloque des milliards de dollars pour le secteur aérien. Je les laisse se débrouiller entre eux avec cette contradiction.
Le fait est que le secteur aérien a besoin d’aide. Avant la pandémie, il employait directement 241 000 personnes au Canada et soutenait indirectement 150 000 emplois dans la chaîne d’approvisionnement. La très grande majorité de ces emplois ont aujourd’hui disparu. Mois après mois, nous avons assisté à une succession de mises à pied par les grandes compagnies aériennes, sans que le gouvernement lève le petit doigt.
Je me réjouis de voir que les conservateurs se rallient aux principes que le NPD prône depuis le début de la pandémie. Premièrement, toute aide consentie au secteur aérien doit servir principalement à maintenir les emplois, et pas à verser des bonus aux patrons et des dividendes aux actionnaires. Deuxièmement, toute aide doit avoir, pour contrepartie, l’engagement des compagnies aériennes de rétablir et de maintenir les principales liaisons régionales du Canada. Troisièmement, les compagnies aériennes doivent rembourser aux passagers l’argent qu’elles leur doivent pour les vols annulés.
Beaucoup de Canadiens se méfient, avec raison, des sauvetages financiers par le gouvernement, et c’est pourquoi il faut absolument des conditions très strictes afin de veiller à ce que les deniers publics soient dépensés à bon escient. Malheureusement, dans le cas de la subvention salariale, le programme n’était pas suffisamment bien structuré pour empêcher des mises à pied. Air Canada, par exemple, a reçu plus de 500 millions de dollars en subventions salariales, mais le fait d’être l’un des plus grands bénéficiaires de ce programme n’a pas empêché cette société de licencier 20 000 travailleurs sans leur accorder la moindre aide financière. La société aurait pu choisir de les mettre en congé, en utilisant la subvention salariale pour leur permettre de conserver leurs avantages sociaux, leur ancienneté et leurs droits à pension, comme beaucoup d’autres entreprises l’ont fait. Malheureusement, Air Canada en a décidé autrement.
Le programme de la subvention salariale n’était pas non plus suffisamment bien structuré pour que seules les sociétés qui en avaient vraiment besoin puissent s'en prévaloir. Un article du Financial Post, que mes collègues ont sans doute lu, indiquait qu’au moins 68 sociétés canadiennes cotées en Bourse ont continué de payer des milliards de dollars en dividendes à leurs actionnaires tout en recevant la subvention salariale. Pour les Canadiens ordinaires, il y a vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond. Par conséquent, s’agissant de l’entente qui se négocie actuellement entre le gouvernement et les compagnies aériennes, j’estime qu’il est indispensable qu’elle soit assortie de conditions très strictes afin de donner la priorité aux employés et d’empêcher les compagnies de se servir des deniers publics pour verser des bonus à leurs patrons ou des dividendes à leurs actionnaires.
La deuxième série de conditions concerne les liaisons régionales. Les ravages causés par la pandémie ont amené les compagnies aériennes à fermer d’abord les petites liaisons régionales. Même si elles sont souvent moins rentables, ces liaisons n’en sont pas moins des bouées de sauvetage pour les collectivités, surtout les plus petites. Même pendant la pandémie, les gens ont encore besoin de se déplacer, que ce soit pour le travail, si ce sont des travailleurs essentiels, ou pour un rendez-vous médical. Nous savons aussi que ces liaisons régionales assurent souvent le transport du courrier et des marchandises.
Dans les régions, les services d’autobus ont beaucoup diminué au cours des dernières décennies, de sorte que la suppression des liaisons aériennes régionales a laissé aux gens très peu d’options.
Dans la région de l’Atlantique, les liaisons sont passées de 140 à 29, dont seulement neuf relient cette région au reste du Canada. La circonscription que je représente, dans le Nord-Ouest de la Colombie-Britannique, a été directement confrontée à l’isolement dans lequel se retrouvent les collectivités touchées par les décisions commerciales des grandes compagnies aériennes. Pendant des mois, la ville où j'habite, Smithers, a été privée de liaisons aériennes régulières pour les passagers. Depuis, elles ont été rétablies, mais les vols réguliers sont toujours suspendus à Prince Rupert et à Sandspit et dans bien d’autres collectivités du Canada.
Certes, la pandémie a fait chuter considérablement le nombre de passagers, et il n’était donc pas surprenant que ces liaisons régionales soient suspendues et réduites. Pourtant, les compagnies aériennes fournissent un service essentiel pour les petites collectivités, et si le gouvernement est prêt à leur accorder une aide financière, celle-ci doit être conditionnelle au rétablissement de ces liaisons essentielles.
Le rétablissement et le maintien de ces liaisons régionales sont indispensables, non seulement aux travailleurs essentiels qui doivent se rendre à leur travail et aux Canadiens qui doivent se rendre à un rendez-vous médical, mais aussi aux exploitants d'entreprises touristiques qui doivent pouvoir planifier, avec un minimum de prévisibilité, le retour de leurs clients dès que cela sera possible. Le rétablissement de ces liaisons régionales permettra également aux petits aéroports municipaux, qui dépendent des revenus tirés des liaisons régulières pour entretenir leur infrastructure, d’avoir un minimum de prévisibilité financière. Enfin, cela donnera aux régions rurales l’assurance que la pandémie ne creusera pas davantage les inégalités géographiques et que toutes les régions du pays pourront contribuer à la reprise économique.
Dans un pays aussi vaste que le Canada, le maintien d’un certain niveau de service dans toutes les régions n’est pas un luxe. C’est un besoin fondamental. Le rétablissement des liaisons régionales doit faire partie intégrante de toute aide financière au secteur aérien.
Enfin, pour ce qui est du remboursement des passagers, les néo-démocrates demandent depuis le début au gouvernement de faire en sorte que les passagers soient remboursés des montants que leur doivent les compagnies aériennes. Ma collègue la députée de a été la première à en faire la demande dans une lettre adressée au le 13 avril, et pendant que le NPD défendait les passagers bec et ongles pendant des mois, les conservateurs, eux étaient aux abonnés absents.
Cette motion nous démontre que les conservateurs ont finalement retrouvé leur carte d'embarquement et qu'ils sont arrivés sains et saufs à la bonne porte d'embarquement dans ce dossier, ce qui est encourageant parce que plus il y aura de voix à demander les remboursements dans cette enceinte, mieux ce sera.
Il est totalement inacceptable que le gouvernement ait laissé tomber les voyageurs canadiens en les faisant attendre pendant plus d'un an avant de récupérer leur propre argent. Du simple point de vue des droits fondamentaux des consommateurs, cette situation n'aurait jamais dû se produire. Si un client paie pour un service et qu'il ne reçoit pas ce service, il s'attend à être remboursé. Ce principe devrait s'appliquer aux billets d'avion de 1 000 $ au même titre que tous les articles achetés en ligne.
Ce sont des familles canadiennes qui composent la clientèle touchée et de nombreux clients bafoués se sont ouverts à moi. Dans le contexte de la pire crise sanitaire mondiale et de la pire récession économique de toute l'histoire du Canada, ces braves familles se sont retrouvées avec une source d'anxiété de plus, et cela aurait pu être évité.
Quand il avait été questionné à ce sujet, l'ancien avait donné une réponse complètement insatisfaisante. Le 16 juin 2020, il avait déclaré:
Dans le meilleur des mondes, nous aimerions nous assurer que tous les passagers sont satisfaits, mais comme vous le savez, les compagnies aériennes ont été frappées de plein fouet par cette pandémie.
Autrement dit, la priorité est accordée aux grandes sociétés et le gouvernement s'occupera des contribuables quand il le pourra. Les choses n'ont pas à se passer ainsi.
D'autres pays ont adopté des approches très différentes. Aux États-Unis, dans l'Union européenne et au Royaume-Uni, les gouvernements ont obligé les compagnies aériennes à rembourser les voyageurs. Par conséquent, les voyageurs étatsuniens ont pu réclamer des remboursements aux compagnies aériennes canadiennes, alors que les citoyens canadiens n'ont pas eu ce droit.
L'argent durement gagné des passagers canadiens est maintenant devenu une monnaie d'échange dans des négociations aux enjeux fort importants entre le gouvernement et les compagnies aériennes. Puisque la question des remboursements est intimement liée aux négociations concernant les mesures d'aide financière, les Canadiens auront raison de se demander si les remboursements aux passagers viendront des compagnies aériennes ou du gouvernement.
Pour conclure, puisque les directives de santé publique précisent qu'il faut rester à la maison, les secteurs les plus durement touchés sont ceux qui sont liés aux déplacements des gens. Dans le secteur du transport aérien, la pandémie a occasionné la perte de dizaines de milliers d'emplois et a menacé des services qui sont essentiels au fonctionnement du Canada.
Peu de gens remettent en question le fait que le gouvernement a un rôle à jouer, mais vu son bilan en matière de renflouement d'entreprises, beaucoup sont sceptiques quant à la capacité du gouvernement de structurer les mesures d'aide d'une manière qui protège véritablement l'intérêt public.
La motion dont nous sommes saisis aujourd'hui porte sur certaines conditions qui pourraient garantir que les fonds publics soient investis pour le bien public et non simplement convertis en bénéfices pour les entreprises privées.
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Monsieur le Président, c’est un honneur pour moi de prendre la parole au sujet de la motion dont nous sommes saisis. Je remercie mon collègue, le député d’, de l’avoir présentée, car nous savons que beaucoup de petits commerces ont été durement touchés par la pandémie de COVID-19. En fait, nous ne disons pas assez que les petits entrepreneurs sont les héros méconnus de cette pandémie. Ils ont dû fermer leurs portes au nom de la santé publique. Or, ces petits entrepreneurs et leurs employés sont non seulement le moteur de la création d’emplois au Canada, mais ils jouent aussi un rôle très important dans les collectivités canadiennes, car ce sont eux qui assurent le dynamisme de nos collectivités, et aujourd’hui, ils ont plus que jamais besoin de notre aide.
Les petites entreprises ont besoin que le gouvernement les aide à avoir accès aux services et aux infrastructures qui leur sont indispensables pour redémarrer leurs activités et se développer, tout en investissant dans une main-d’œuvre qualifiée et en bonne santé. Nous savons que la COVID-19 a considérablement altéré l’environnement dans lequel fonctionnent ces petites entreprises. Les provinces se retrouvent actuellement dans des niveaux de confinement différents. Selon les experts, 181 000 entreprises risquent de fermer leurs portes au cours des 12 prochains mois, ce qui met en péril environ 2,4 millions d’emplois.
Même si beaucoup de programmes fédéraux ont permis d’accorder aux employeurs et aux employés une aide financière dont ils avaient grand besoin, un grand nombre de petits entrepreneurs continuent de tomber entre les mailles du filet. En fait, pour 76 % des entrepreneurs, l’année 2020 a été la plus difficile qu’ils aient jamais connue. Les données de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante indiquent que seulement 51 % des entreprises continuent de fonctionner normalement et que seulement 39 % ont conservé tout leur personnel.
Je suis vraiment content que nous parlions de tourisme et d’hôtellerie, car le tourisme représentait, avant la pandémie, plus de 105 milliards de dollars du PIB et un emploi sur 10 au Canada. À l’heure actuelle, ce secteur est littéralement sinistré, après avoir perdu 531 000 emplois en un an.
S’agissant de l’action du gouvernement pendant la pandémie, nous savons que le et les libéraux n’ont pas ménagé leurs efforts pour protéger les grandes sociétés. J’ai parlé tout à l’heure des grandes banques. Au début, le gouvernement était prêt à verser une subvention salariale équivalant à seulement 10 % du salaire. C’est le NPD qui, avec l’aide des syndicats et des petites entreprises, a forcé le gouvernement à offrir une subvention correspondant à 75 % du salaire. De même, au début, le gouvernement ne voulait pas accorder d'aide pour les loyers. Sa première proposition, qui était très mal ficelée, excluait un grand nombre de locataires, mais nous avons continué à faire pression. Finalement, le gouvernement a remanié son programme, mais il ne l’a toujours pas rendu rétroactif pour tous les petits entrepreneurs qui en avaient été exclus au départ.
Pendant qu’un grand nombre de petites entreprises se démènent pour survivre, les grandes sociétés continuent d’avoir accès à ces programmes, comme Bell et Imperial Oil, qui ont raflé des millions de dollars d’aide offerts au titre de la COVID-19 pour verser des millions de dollars de dividendes à leurs riches actionnaires. Le n’a toujours pas corrigé les lacunes de ces programmes et il continue de refuser de faire.
Il y a vraiment un sentiment d’urgence. Le gouvernement a bonifié le Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes à cause de l’ampleur des confinements et de l’incertitude qui paralysait les petites entreprises. Nous nous en réjouissons, mais un grand nombre d’entreprises n’y ont pas accès. Les députés sont inondés d’appels téléphoniques parce que les petits entrepreneurs n’arrivent pas à savoir pourquoi ils sont exclus du programme de prêts. Il s’agit d’entrepreneurs qui étaient auparavant admissibles aux prêts du Compte d’urgence, et ils ont besoin d’aide.
Je n’ai pas l’impression que le gouvernement comprend bien le caractère d’urgence des programmes qu’il a mis en place. Nous savons que le budget ne sera pas présenté avant le mois d’avril, au plus tôt. Je pense à l’Association touristique autochtone du Canada qui vient d’apprendre qu’elle allait recevoir 83 % de moins qu’elle escomptait pour assurer le fonctionnement de ses activités. C’est une organisation qui vient en aide à plus de 800 entreprises. C’était le moyen d’acheminer 15 millions de dollars vers une industrie du tourisme qui, si elle est en pleine expansion, n’en est pas moins très vulnérable. Ils ne peuvent pas attendre avril ou mai. Ils vont devoir supprimer des services qui sont indispensables à notre reprise économique. J’invite instamment le gouvernement à venir en aide à ces organisations, au lieu de se faire tirer l’oreille pour présenter son budget.
Mon collègue, le député de , a dit tout à l’heure que le NPD demande au gouvernement de s’assurer que les compagnies aériennes rembourseront les passagers. Mais nous devons également protéger les agents de voyage qui ont perçu des commissions. Nous voulons les deux. Que les passagers soient remboursés, et cela ne doit pas être une promesse en l’air. Et que les agents de voyage, qui sont souvent des femmes, soient protégés, car nous savons que les femmes ont été affectées de façon disproportionnée par la COVID. Elles ne devraient donc pas être en plus obligées de rembourser ces commissions, qui représentent une somme importante.
Je me réjouis de voir que la motion inclut l’industrie de l’aviation. Nous savons qu’Unifor réclame une stratégie nationale pour le secteur de l’aérospatiale, afin de protéger l’industrie des transports aériens qui a été complètement décimée pendant la crise. Nous aimerions savoir quelles mesures sont envisagées pour aider ce secteur.
Je me réjouis également qu’il soit question de transport par autocar. Nous devons fournir une aide conséquente à cette industrie. Par exemple, dans ma circonscription, Tofino Bus joue un rôle essentiel pour les gens, que ce soit pour se rendre à un rendez-vous médical ou pour toute autre destination. La coalition nationale des sociétés d’autocars réclame la création d’une commission nationale des transports routiers, pour qu’elle organise un réseau d’autocars en partenariat avec l’industrie des autocars. C’est indispensable. Le gouvernement ne peut pas continuer à refiler cette responsabilité aux provinces.
Qu’en est-il des jeunes entreprises? Elles ne sont admissibles ni aux prêts du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, ni à la subvention salariale, ni à l’aide d’urgence pour le loyer commercial. On les a complètement négligées. Voilà une génération d’entreprises qui a été complètement abandonnée par le gouvernement. Pourtant, ce sont de vraies entreprises, elles peuvent le démontrer avec leurs quittances de loyer et les salaires qu’elles paient à leurs employés, et il est donc tout à fait injuste qu’elles soient laissées pour compte. Nous devons leur venir en aide. Le gouvernement doit leur venir en aide et, pour ce faire, élargir la portée de ces programmes. Il ne suffit pas d’accorder davantage de prêts. Ces entreprises ont besoin d’avoir accès aux mêmes programmes que leurs concurrents.
Nous estimons également que les grandes sociétés qui ont profité de la pandémie doivent être tenues de payer leur juste part afin que nous puissions venir en aide aux petites entreprises qui sont l’épine dorsale de nos collectivités. Je ne parle pas du marchand de vélos qui s’en est sans doute bien sorti pendant la pandémie. Je parle d’Amazon et consorts, ces grandes sociétés qui tirent des profits excessifs de la pandémie.
Il faut que le gouvernement prolonge ses programmes d’aide et que la subvention salariale soit versée, non pas jusqu’en juin, mais jusqu’à la fin de la pandémie, comme le réclame l’industrie du tourisme. Nous nous réjouissons que le gouvernement, suite à nos pressions, ait prolongé ce programme jusqu’en juin, mais il doit faire mieux. Il doit aussi mettre en place un service téléphonique pour les petits entrepreneurs pour qu’ils puissent se renseigner sur la façon de présenter une demande d’aide, comme je l’ai dit tout à l’heure. C’est indispensable.
Nous ne parlons pas assez de l’importance des garderies pour les petits entrepreneurs et pour la reprise de notre économie. Nous savons que les femmes ont été touchées de façon disproportionnée par la pandémie. Les garderies revêtent une importance cruciale, et nous n’allons pas attendre 2028 pour avoir un programme de garderies. C’est maintenant que nous en avons besoin. Le gouvernement doit prendre des mesures. Les néo-démocrates sont conscients de l’importance des garderies et des logements abordables pour la relance de notre économie.
Il faut aussi imposer un plafond strict aux frais imposés aux commerçants par les sociétés émettrices de cartes de crédit. En Australie, au Royaume-Uni et en Europe, ces frais représentent à peine le tiers de ce que nous payons au Canada. J’ai eu l’occasion d’interroger les conservateurs à ce sujet, eux qui pensent que le gouvernement devrait se désengager du dossier et laisser le marché décider. Voici comment les choses se passent pour les commerçants canadiens: ils paient des taux exorbitants. Le gouvernement se doit d’intervenir, comme l’ont fait les gouvernements de l’Union européenne, de l’Australie et du Royaume-Uni.
Beaucoup d’employés n’ont plus de régime d’assurance-médicaments et d’assurance dentaire, car ils ont perdu leur emploi. Nous avons besoin d’un programme d’assurance-médicaments et d’un programme d’assurance dentaire. Cela permettrait aux petits entrepreneurs d’économiser à peu près 600 $ par employé. Il est crucial que nous mettions en place cette infrastructure sociale pour leur venir en aide.
Pour en revenir au sentiment d’urgence dont je parlais tout à l’heure, je dirai que le gouvernement doit intervenir le plus rapidement possible pour que les jeunes entreprises aient accès à ces programmes. Il faut que les prêts du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes soient accessibles à celles qui en ont été exclues jusqu’à présent. Si nous n’allons pas à la rescousse des petites entreprises, nous risquons de saper l’économie de nos collectivités. Les petites entreprises sont essentielles à la survie de nos collectivités et à la reprise de notre économie au sortir de la pandémie.