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Publications de la Chambre

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43e LÉGISLATURE, 2e SESSION

HANSARD RÉVISÉ • No 096

TABLE DES MATIÈRES

Le jeudi 6 mai 2021




Emblème de la Chambre des communes

Débats de la Chambre des communes

Volume 150
No 096
2e SESSION
43e LÉGISLATURE

COMPTE RENDU OFFICIEL (HANSARD)

Le jeudi 6 mai 2021

Présidence de l'honorable Anthony Rota


    La séance est ouverte à 10 heures.

Prière



AFFAIRES COURANTES

[Affaires courantes]

(1005)

[Traduction]

Réponse du gouvernement à des pétitions

     Monsieur le Président, conformément à l'article 36(8)a) du Règlement, j'ai l'honneur de déposer, dans les deux langues officielles et sous forme électronique, la réponse du gouvernement à six pétitions.

[Français]

Les comités de la Chambre

Langues officielles

     Monsieur le Président, j'ai l'honneur de présenter, dans les deux langues officielles, le quatrième rapport du Comité permanent des langues officielles intitulé « Les interprètes de conférence: La pierre angulaire du bilinguisme au Parlement ».
    Conformément à l'article109 du Règlement, le Comité demande au gouvernement de déposer une réponse globale au présent rapport.
    Monsieur le Président, je vais profiter de l'occasion pour remercier les membres du Comité permanent des langues officielles, tout le personnel et les analystes qui ont fait un excellent travail dans l'étude sur les défis du service d'interprétation parlementaire dans le contexte de la pandémie de la COVID-19.
    Par souci de grande flexibilité pour la convocation des députés, nous désirons déposer un rapport complémentaire proposant deux amendements. À la recommandation 2, on corrigerait avec « au moins 48 heures » pour la participation des témoins.
    Dans la recommandation 3, section b), on ajouterait à la toute fin:
[...] ou tout système équivalent conforme aux normes ISO, approuvé par la Chambre, sans quoi il reviendra au comité de décider d’entendre ou non le témoin n’ayant pas l’équipement approprié.

Le Code criminel

     — Monsieur le Président, c'est avec très grande fierté que je dépose dans les deux langues officielles ce projet de loi modifiant le Code criminel et une autre loi en conséquence, concernant la mise en liberté provisoire et l'engagement en cas de violence familiale.

     (Les motions sont réputées adoptées, le projet de loi est lu pour la première fois et imprimé.)

[Traduction]

Pétitions

Le Myanmar

    Monsieur le Président, je présente aujourd'hui quatre pétitions.
    La première pétition est nouvelle et, si les députés veulent bien faire preuve d'indulgence, je vais en énoncer les divers éléments. La pétition attire l'attention sur la situation en Birmanie et réclame un engagement de la part du gouvernement du Canada.
    Plus précisément, la pétition souligne des besoins et des problèmes. Elle demande au gouvernement: de suspendre tout contact politique de haut niveau avec la Birmanie et de ne pas reconnaître le Conseil administratif d’État de la junte comme étant le gouvernement légitime; d'imposer des sanctions; de mettre en œuvre les recommandations issues de la mission d’enquête en Birmanie; de travailler avec les partenaires internationaux pour obtenir un embargo mondial sur les armes destinées à la Birmanie; de suspendre toute aide financière et tout prêt au gouvernement central, y compris le financement du processus de paix par le biais du Fonds commun pour la paix, et de rediriger cette aide directement vers la société civile; de soutenir tous les efforts visant à favoriser un gouvernement fédéral birman démocratique, qui entend les voix et les préoccupations légitimes de l’ensemble des territoires et des nationalités que compte le pays.
    En outre, la pétition demande au gouvernement de poursuivre et d'augmenter l’aide humanitaire transfrontalière pour secourir les minorités ethniques de la société civile et les personnes déplacées dans le pays, ainsi que celles se trouvant dans les camps de réfugiés basés en Thaïlande. D'importantes préoccupations ont été soulevées par le Karen Peace Support Network concernant les quelque 3 000 personnes de l'État Karen déplacées à l'intérieur de leur propre pays qui ont fui vers la Thaïlande et les difficultés qu'elles éprouvent pour accéder à du soutien auprès des autorités thaïlandaises ainsi qu'à de l'aide humanitaire. La communauté demande au Canada de collaborer davantage avec les autorités thaïlandaises pour soutenir les réfugiés de l'État Karen et d'ailleurs qui se trouvent en Thaïlande.
    Enfin, la pétition demande au gouvernement du Canada de renouveler l’engagement financier pluriannuel du Canada pour soutenir les Rohingyas qui, au moment où cette pétition a été rédigée, devait se terminer à la fin mars 2021.
    En général, cette pétition reflète les préoccupations des communautés de Birmanie appartenant à une minorité ethnique qui cherchent à travailler de manière constructive avec la communauté majoritaire en vue de faire progresser la démocratie et qui, en même temps, ont des préoccupations particulières concernant l'avenir du pays et souhaitent faire en sorte que toutes les communautés soient entendues et respectées.
(1010)

Les thérapies de conversion

    Monsieur le Président, la deuxième pétition que je présente porte sur le projet de loi C-6, le projet de loi du gouvernement sur les thérapies de conversion.
    Les pétitionnaires sont en faveur de l'interdiction des thérapies de conversion, mais demandent au gouvernement de modifier la définition parce que, selon eux, son mauvais libellé pourrait avoir de nombreuses conséquences imprévues, conséquences dont le gouvernement a verbalement nié l'éventualité. Quoi qu'il en soit, les pétitionnaires, qui ont lu la mesure législative dans le détail, se disent très préoccupés à ce sujet et demandent au gouvernement de changer le libellé pour le rendre plus clair.

Le trafic d'organes humains

    Monsieur le Président, ma troisième pétition appuie le projet de loi S-204, un projet de loi dont le Sénat débat en ce moment, mais dont la Chambre des communes sera bientôt saisie. En tout cas, c'est ce que j'espère.
    Ce projet de loi érigerait en infraction criminelle le fait, pour une personne, de se rendre à l'étranger et de recevoir un organe sans le consentement de la personne sur laquelle il aurait été prélevé. Il créerait aussi un mécanisme qui ferait qu'une personne pourrait être interdite de territoire au Canada à cause de sa participation au prélèvement forcé et au trafic d'organes.
    Les pétitionnaires demandent au Parlement d'adopter le S-204 dès que possible et font remarquer que des parlementaires de divers partis essaient, depuis plus de 10 ans, de faire avancer une mesure législative comme celle-là.

L'Éthiopie

    Monsieur le Président, la quatrième et dernière pétition porte sur les droits de la personne en Éthiopie.
    Les pétitionnaires sont préoccupés par la situation qui existe actuellement au Tigré et dans d'autres régions. Ils demandent au Canada de contribuer plus activement aux efforts qui visent à éliminer toute violence et à régler ses causes sous-jacentes, de se pencher sur les enjeux humanitaires, de soutenir une surveillance indépendante, de demander la tenue d'enquêtes internationales sur les rapports crédibles qui font état de crimes de guerre et de violations des droits de la personne, et de nouer un dialogue direct avec les gouvernements de l'Éthiopie et de l'Érythrée à propos du conflit au Tigré et des autres enjeux concernant les droits de la personne dans la région.
    Enfin, les pétitionnaires souhaitent que le gouvernement du Canada appuie une surveillance des élections en Éthiopie, tant à court terme qu'à moyen et à long terme.
    Je rappelle aux députés qui présentent des pétitions qu'ils doivent chercher avant tout à être concis et précis. Tenez-vous-en à l'essentiel, de manière à transmettre votre message tout en restant bref.
    Le député de Beaches—East York a la parole.

Le bien-être des animaux

    Monsieur le Président, j'ai quatre pétitions à présenter aujourd'hui.
     La première est la pétition électronique e-2997. Les pétitionnaires indiquent que les animaux dans les usines à chiots sont entassés dans des conditions insalubres et sont privés d’exercice, de socialisation et de soins vétérinaires. Ils décrivent des conditions vraiment cruelles et demandent au gouvernement du Canada d’interdire l’exploitation d’usines à chiots dans l’ensemble du pays.
     La deuxième est la pétition e-3063, qui porte sur les élevages de visons. Les pétitionnaires indiquent que le sort de millions de visons en Europe a fait les manchettes partout dans le monde parce qu'ils ont dû être abattus après que la COVID-19 s'est propagée dans les élevages entre les visons et entre les visons et les humains. Ils soulignent eux aussi la cruauté dans les élevages, mais ils font surtout le lien avec l'une des approches sanitaires et l'interdépendance entre les humains, les animaux et l'environnement. Ils demandent au gouvernement du Canada d’interdire l’élevage de visons dans tout le pays.
     La troisième est la pétition e-3096, qui porte aussi sur les élevages d'animaux à fourrure. Là encore, les pétitionnaires indiquent que, chaque année, au Canada, des animaux à fourrure sont élevés de manière intensive, puis tués pour leur fourrure, que des organismes gouvernementaux accordent des fonds publics au secteur de l'élevage d’animaux à fourrure malgré le déclin de celui-ci et que, selon le Programme des Nations unies pour l'environnement, « l’augmentation de l’agriculture intensive non durable » et « l’utilisation et l’exploitation accrues des espèces sauvages » sont deux des sept facteurs à l'origine de l’émergence de zoonoses. Les pétitionnaires demandent au gouvernement du Canada d’interdire à l’échelle du pays l’élevage de toutes les espèces d’animaux à fourrure.
(1015)

La politique alimentaire

    Monsieur le Président, enfin, la pétition e-3022 porte sur la politique alimentaire. Les pétitionnaires font remarquer que le système alimentaire canadien, y compris la façon dont nos aliments sont produits, transformés, obtenus, distribués, consommés et éliminés, ne cadre pas avec le Guide alimentaire canadien ni avec la Politique alimentaire pour le Canada, et compromet la santé de millions de Canadiens. Ils soulignent que, en temps de pandémie, alors que la sécurité alimentaire est au cœur des préoccupations des Canadiens, il est impératif que la population canadienne ait accès à des aliments végétaux abondants et abordables.
    Les pétitionnaires, sympathisants de Nation Rising, prient le gouvernement du Canada d’affecter une somme minimale de 390 millions de dollars sur trois ans, soit 10 % des fonds allant aux industries de l’élevage sous le régime de la gestion de l’offre en 2019, à l’opérationnalisation du Guide alimentaire canadien et de la Politique alimentaire pour le Canada, y compris les fonds nécessaires pour la mise en œuvre d’un programme national d’alimentation dans les écoles, et à la transformation du système alimentaire canadien en un système fondé sur les aliments végétaux.

L'oléoduc Trans Mountain

    Monsieur le Président, c'est un honneur de prendre la parole par vidéoconférence ce matin pour présenter une pétition au nom de nombreux habitants de ma circonscription. Elle porte sur ce qui était, au moment où la pétition a été rédigée, l'achat potentiel par le gouvernement du Canada de ce qui était alors connu sous le nom de pipeline de Kinder Morgan et qui s'appelle maintenant l'oléoduc Trans Mountain. J'ai passé en revue les points soulevés dans la pétition, et bon nombre d'entre eux sont toujours pertinents, notamment le fait qu'il n'existe toujours pas de moyen éprouvé de nettoyer un déversement de bitume dilué avec des diluants.
    Les pétitionnaires demandent au gouvernement du Canada de cesser toute dépense visant à promouvoir l'expansion de l'oléoduc Trans Mountain, en particulier sa construction sur des terres autochtones non cédées.

Santé Canada

     Monsieur le Président, c'est un privilège pour moi de présenter aujourd'hui une pétition au nom d'habitants de Port Alberni qui sont préoccupés par un dossier ouvert à Santé Canada concernant un établissement de marijuana à des fins médicales au 7827, chemin Beaver Creek, à Port Alberni. Il s'agit d'un établissement de la taille d'un Walmart qui serait situé directement en face de Kackaamin, un centre de guérison des traumatismes et des dépendances pour des familles des Premières Nations. Le centre fait un travail important de guérison faisant suite à notre histoire commune de colonialisme et de pensionnats.
    Kackaamin n'a jamais été consulté lors de la planification initiale de l'établissement, et il demande qu'il soit installé ailleurs. Les pétitionnaires soulignent que l'objet de la Loi sur le cannabis est de « protéger la santé et la sécurité publiques ». Ils soulignent également que le gouvernement du Canada a des obligations dans le cadre de la réconciliation, de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation.
    Les pétitionnaires demandent à la ministre de la Santé de reconnaître le racisme implicite des choix stratégiques de Santé Canada en ce qui concerne son processus d’octroi de licence pour le cannabis et le traitement de ce dossier; de se conformer à l’objet de la Loi sur le cannabis et au principe de réconciliation; d'accélérer l’examen de ce dossier et d’annuler toutes les licences de cannabis et demandes de licences à ce site, au 7821, chemin Beaver Creek; de présenter des excuses à Kackaamin et de réaffirmer l'engagement du gouvernement envers la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation.

Questions au Feuilleton


Ordres émanant du gouvernement

[Ordres émanant du gouvernement]

[Traduction]

Loi no 1 d'exécution du budget de 2021

    La Chambre reprend l'étude, interrompue le 5 mai, de la motion portant que le projet de loi C-30, Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 19 avril 2021 et mettant en œuvre d'autres mesures, soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
    La dernière fois que la Chambre a débattu de cette motion, il restait 15 minutes au député de New Westminster—Burnaby pour terminer son intervention, à laquelle s'ajoute bien sûr la période de 10 minutes pour les questions et observations. Il peut la terminer dès maintenant.
    Le député de New Westminster—Burnaby a la parole.
    Monsieur le Président, encore une fois ce matin, j'aimerais reconnaître que je prends la parole depuis le territoire traditionnel de la Première Nation Qayqayt et des Salish du littoral.

[Français]

    Hier, j'ai mentionné le fait que nous avions deux pays alors que nous traversons cette crise de la pandémie: nous avons un pays dans lequel les milliardaires ont accru leur richesse de plus de 78 milliards de dollars et où le système bancaire a reçu plus de 750 milliards de dollars en appui aux liquidités, et nous avons un autre pays où les gens en arrachent.
    Voilà la question fondamentale à laquelle nous devons réfléchir au moment de mettre en vigueur ce budget par l'adoption du projet de loi C-30.
(1020)

[Traduction]

    Hier, j'ai parlé des répercussions de la pandémie. J'ai parlé aussi des entreprises, souvent locales, familiales et de petite taille, que la pandémie a malmenées et qui ont survécu de peine et de misère ou qui ont carrément dû fermer leurs portes. J'ai parlé des travailleurs de première ligne, notamment dans le réseau de la santé, et des premiers intervenants, qui ont fait preuve d'une ténacité et d'un courage exemplaires et qui ont sauvé toutes les vies qu'ils ont pu tout au long de cette crise. Malgré tout, la pandémie a coûté jusqu'ici la vie à 24 000 Canadiens.
    Hier, j'ai aussi parlé de ce qui est arrivé à la vaste majorité des Canadiens depuis le début de la pandémie, et c'est là-dessus que j'aimerais revenir aujourd'hui. Avec le projet de loi C-30, le gouvernement fait de l'autocongratulation, il n'y a pas d'autre moyen de le dire. Alors que le pays est encore en pleine troisième vague, il estime que nous devons mettre graduellement fin aux mécanismes de soutien qui sont actuellement offerts aux Canadiens.
    Nous sommes loin de la remarquable rapidité avec laquelle il est intervenu l'an dernier, puisqu'à peine quatre jours après le début officiel de la pandémie, il fournissait 750 milliards de dollars au secteur bancaire pour qu'il ne manque pas de liquidités. Il appert donc que la priorité numéro un du gouvernement consistait à maintenir les profits des grandes banques. Voilà qui devrait entacher son bilan au moins jusqu'à la fin de son mandat.
    Toutefois, le NPD a été en mesure, en situation de gouvernement minoritaire — et c'est tout à l'honneur de la démocratie canadienne —, de réorienter les priorités du gouvernement, qui sont passées des banques et des milliardaires à la création de programmes visant à améliorer les choses pour les gens. Je parle entre autres de la Prestation canadienne d'urgence et de la mesure de soutien pour les étudiants, de celle pour les aînés et de celle pour les personnes handicapées, auxquelles je reviendrai, car elles sont lacunaires et ne répondent tout simplement pas aux besoins, comme beaucoup de programmes que nous avons obligé le gouvernement à mettre en œuvre. Nous avons également forcé le gouvernement à veiller à ce qu'il y ait des congés de maladie et à mettre en place une subvention salariale pour assurer la survie des emplois et des entreprises. Nous nous sommes aussi battus pour que de l'aide au loyer soit offerte aux petites entreprises.
    Toutes ces mesures ont vu le jour à la suite des pressions exercées par le NPD. En situation de gouvernement minoritaire, nous y sommes arrivés, grâce à la force de la démocratie canadienne. En réalité, il y a deux pays: celui des banques et des milliardaires, et celui des autres, où, comme on le sait, la majorité des Canadiens sont à 200 $ de l'insolvabilité mois après mois. Des Canadiens ont toujours de la difficulté à joindre les deux bouts, à mettre de la nourriture sur la table et à maintenir un toit au-dessus de leur tête. Le nombre croissant de sans-abris un peu partout au pays témoigne de l'impact de la pandémie et de l'inefficacité de la réponse du gouvernement.
    Que fait le projet de loi C-30? Comme je l'ai mentionné plus tôt, il représente une victoire quant aux mesures d'aide que le NPD a forcé le gouvernement à mettre en place. En ce qui concerne la Prestation canadienne d'urgence, il y aura une importante diminution en juillet, et ce, en quelques semaines seulement. Alors que la troisième vague déferle sur nos rives, le gouvernement choisit de sabrer les mesures d'aide d'urgence. La subvention salariale et l'aide au loyer seront éliminées graduellement durant l'été, à quelques semaines d'intervalle, au pire moment de la pandémie.
    Hier soir, nous avons discuté de la crise en Alberta, qui est la région la plus durement touchée par la pandémie en Amérique du Nord. C'est à ce moment que le gouvernement affirme que son travail est terminé, que sa mission est accomplie, et qu'il va commencer à éliminer les mesures d'aide.
    Il faut ajouter à cela les répercussions des politiques gouvernementales, comme l'Agence du revenu du Canada qui pourchasse des Canadiens ayant été victimes de fraude. Au cours des dernières années, nous avons été témoins de nombreuses situations, comme celle à Desjardins, où des fraudeurs ont dérobé des renseignements personnels, puis s'en sont servi pour demander la PCU au nom des victimes. L'Agence du revenu du Canada réclame le remboursement de paiements que les victimes n'ont jamais reçus.
    Comme les députés s'en souviendront, en juin dernier, le gouvernement voulait aller encore plus loin. En effet, il souhaitait emprisonner des Canadiens, même si leurs renseignements personnels avaient été obtenus frauduleusement. La fraude constitue un enjeu de taille. Le gouvernement aurait dû prendre des mesures pour la prévenir, mais il est incroyable qu'il demande maintenant aux victimes de rembourser des sommes qu'elles n'ont jamais reçues. Voilà comment le gouvernement traite les gens ordinaires.
     Qu'a-t-il fait en cette période sans précédent? C'est la première crise de l'histoire canadienne où on n'a pas demandé aux ultra-riches de payer leur juste part. Durant la Seconde Guerre mondiale, le Canada a instauré un impôt sur les profits excessifs et un impôt sur la fortune pour que tout le monde soit solidaire et paie sa juste part. À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, après avoir triomphé du nazisme et du fascisme, nous avions les moyens d'effectuer des investissements sans précédent dans le logement, l'éducation, les soins de santé et le transport, ce qui a mené à la période la plus prospère de l'histoire canadienne.
    Que s'est-il passé cette fois-ci? Qu'est-ce que le gouvernement actuel a accompli depuis le début de la pandémie? Il a essentiellement accordé un traitement de faveur aux ultra-riches. Il ne demande pas aux milliardaires canadiens, qui ont accru leur richesse de plus de 78 milliards de dollars, de verser une contribution ou de payer des impôts. Il n'y a pas d'impôt sur la fortune, même si le directeur parlementaire du budget estime que cela rapporterait 10 milliards de dollars par année. Il n'y a pas non plus de taxe sur les profits générés pendant la pandémie, même si le directeur parlementaire du budget estime que cela rapporterait 8 milliards de dollars, ce qui serait suffisant pour éradiquer l'itinérance au Canada et veiller à ce que tous les Canadiens aient un toit sur la tête. Pourtant, le gouvernement ne veut rien faire en ce sens.
    Le gouvernement a mis en place une taxe de luxe symbolique inférieure au montant de 1 cent par dollars qui, selon le directeur parlementaire du budget, pourrait être perçue si on mettait en place un impôt sur la fortune. Étonnamment, c'est le genre de petit geste symbolique dont les libéraux aiment bien faire l'étalage. Ils imposent une taxe sur les yachts pour pouvoir dire qu'ils font quelque chose pour lutter contre les énormes inégalités, mais la mesure que j'ai mentionnée ne se trouve même pas dans le projet de loi C-30. C'est un tour de passe-passe. Le gouvernement jette de la poudre aux yeux en imposant une minuscule taxe de luxe symbolique inférieure au montant de 1 cent qu'on pourrait percevoir sur chaque dollar si on mettait en place un impôt sur la fortune, mais ce n'est pas du tout dans les intentions du gouvernement.
    Il a promis de le faire, mais comme on l'a vu avec bien d'autres de ses engagements, cette promesse du gouvernement libéral ne vaut pas grand-chose. Nous n'avons qu'à penser à une autre promesse brisée, celle de mettre en place un régime universel d'assurance-médicaments. Les Canadiens attendent qu'on remplisse cette promesse faite à maintes reprises depuis plus de 25 ans. En ce qui concerne les services de garde, on nous dit cette fois-ci que les libéraux comptent vraiment remplir leur engagement, mais cela fait près de 30 ans qu'on manque à cette promesse. Pour ce qui est des avis de faire bouillir l'eau, les promesses sont brisées depuis plus d'une décennie. Le gouvernement affirme qu'il veut vraiment s'attaquer aux inégalités. C'est plutôt fort de la part d'un gouvernement qui n'a rien proposé en ce sens, que ce soit dans le budget ou dans son projet de loi d'exécution.
(1025)
    Le projet de loi comprend des mesures surprenantes et quelque peu bizarres. Par exemple, la loi d’exécution du budget reconnaît que les aînés sont de plus en plus pauvres, mais que cette pauvreté critique ne concerne que les aînés de 75 ans et plus. En effet, les aînés de 65 à 74 ans n'auront pas droit à la prestation complémentaire de la Sécurité de la vieillesse, contrairement aux aînés de 75 ans et plus. Tous les aînés sont menacés par la pauvreté et que le gouvernement fasse une distinction selon l'âge est inacceptable. En outre, le gouvernement reconnaît que les étudiants vivent des difficultés pendant la pandémie et il entend leur accorder un congé d'intérêts sur leurs prêts étudiants, mais il continuera d'exiger qu'ils paient le capital. Les étudiants doivent continuer de rembourser leurs prêts, même s'ils peinent à joindre les deux bouts pendant la pandémie.
    J'ai parlé plus tôt des problèmes vécus par les personnes handicapées, qui ont la vie très dure pendant la pandémie. Le NPD s'est battu, pas une ou deux fois, mais une demi-douzaine de fois avant de finalement obtenir un versement ponctuel de 600 $ pour le tiers des personnes handicapées. De toutes les batailles dont j'ai parlé au début de mon discours, c'est dans celle qui concerne les personnes handicapées que le gouvernement s'est montré le plus réfractaire, alors qu'il a accordé 750 milliards de dollars aux banques de Bay Street sans hésiter une seconde. Il n'a fallu que quatre jours au gouvernement pour décider d'aider les banques à maintenir leurs profits. Or, dans le cas des personnes handicapées, qui peinent à joindre les deux bouts pendant la pandémie, qui comptent pour la moitié des bénéficiaires hebdomadaires des banques alimentaires et qui représentent une bonne partie des itinérants au pays, seulement le tiers a reçu le paiement ponctuel de 600 $. Qu'y a-t-il pour les personnes handicapées dans le projet de loi C-30? Le gouvernement a décidé de mener des consultations sur trois ans pour déterminer si les personnes handicapées ont des besoins à combler. On dit à ces personnes d'attendre trois ans, alors qu'il a fallu quatre jours au gouvernement pour décider de la création d'un programme d'urgence pour le soutien des liquidités des banques chiffré à 750 milliards de dollars. C'est incroyable, c'est inacceptable et c'est irresponsable.
    Les députés se demandent peut-être si j'appuie quoi que ce soit dans le projet de loi d'exécution du budget. Le gouvernement, qui est très fatigué et très enclin à privilégier les belles paroles au lieu de vraiment prendre ses responsabilités, a eu une panne d'inspiration. J'imagine que quelqu'un du Cabinet du premier ministre a découvert que les libéraux pourraient s'inspirer de la plateforme électorale de 2015 des néo-démocrates. Tom Mulcair s'était alors engagé auprès de la population à mettre en place un programme universel de garderies et à augmenter le salaire minimum fédéral. Comme les députés s'en souviendront, le premier ministre et les libéraux s'étaient moqués de ces propositions des néo-démocrates. Revirement de situation: c'est la seule source d'inspiration du gouvernement en ce moment. Après six ans d'échecs, les libéraux ont découvert que la plateforme électorale proposée par le NPD en 2015 pourrait bien être intéressante et ils en ont récupéré une partie. En toute bonne foi, nous encourageons aujourd'hui le gouvernement à faire avancer les dossiers du salaire minimum et des services de garde. Nous sommes là pour garantir que ces choses se réalisent. Nous ne voulons pas que ce soit une autre occasion pour les libéraux de ressasser des platitudes et de briser leurs promesses. Nous voulons travailler avec le gouvernement pour que ces changements deviennent réalité au lieu d'être de simples engagements ou promesses qu'il laisse traîner pendant un quart de siècle. C'est ce à quoi les gouvernements libéraux nous ont habitués.
    En terminant, je souligne qu'aucune mesure concrète n'a été prise pour s'attaquer à la crise liée à l'abordabilité du logement. Ce sont pourtant les libéraux qui ont mis fin au programme national de logement, mais ils n'ont pas encore proposé de solution sérieuse. Par surcroît, le gouvernement n'a pas tenu son engagement envers les Premières Nations et des dizaines de communautés autochtones qui n'ont pas d'eau potable; la situation est tragique. Or, le gouvernement refuse de s'engager avant cinq ans à mettre un terme à la dangereuse situation qui donne lieu à des avis de faire bouillir l'eau. Quel message ce refus envoie-t-il aux Premières Nations, notamment aux enfants autochtones?
(1030)
    Le projet de loi C-30 comporte des éléments que les libéraux ont tirés de la plateforme électorale néo-démocrate de 2015. Ils devraient s'inspirer davantage de ce que le NPD propose aujourd'hui, s'attaquer aux problèmes dont j'ai fait mention pour le bien des Canadiens et remédier aux inégalités déplorables qui existent au Canada.
    Monsieur le Président, je prends toujours plaisir à écouter les interventions du député. Il arrive souvent que les budgets prévoient peu de choses pour les organisations non gouvernementales et caritatives. J'ai travaillé énormément sur ce dossier et j'ai le grand plaisir de souligner que le présent budget prévoit des investissements pour ce genre d'organisations. J'espère que le député appuiera les mesures proposées. Il s'agit notamment des investissements suivants: 400 millions de dollars au titre du Fonds de relance des services communautaires; 400 millions de dollars au titre du Fonds canadien de revitalisation des communautés; 220 millions de dollars au titre du Fonds de finance sociale, qui propose une formule très créative pour financer les entreprises socialement progressives; et 50 millions de dollars pour renouveler le Programme de préparation à l'investissement dont la première tranche a été entièrement utilisée. Le gouvernement se penche également sur l'idée novatrice d'émettre des obligations à impact social et de rendre les organisations non gouvernementales et caritatives admissibles à ce genre de financement.
    J'étais absolument ravi que de telles mesures soient prévues dans le budget. J'ose espérer que le député s'en réjouit lui aussi.
(1035)
    Monsieur le Président, j'aime beaucoup mon collègue, et je sais qu'il est bien intentionné. Cependant, ce sont des dizaines de milliards de dollars que le gouvernement refuse de percevoir. Chaque année, 25 milliards de dollars s'envolent vers des paradis fiscaux étrangers. Cela signifie qu'au cours des cinq dernières années, le gouvernement a refusé de percevoir de l'impôt sur 125 milliards de dollars qui sont partis dans des paradis fiscaux. Un impôt sur les profits générés pendant la pandémie aurait permis de recueillir 8 milliards de dollars, tandis qu'un impôt sur la fortune permettrait de percevoir 10 milliards de dollars par année, je dis bien par année.
    Le député parle de quelques millions ici et là pour le secteur caritatif, mais nous devrions comparer cela à ce que traversent les Canadiens en ce moment: des personnes handicapées peinent à joindre les deux bouts; le nombre de sans-abri augmente au pays; et 55 % des Canadiens sont à 200 $ de l'insolvabilité. Malgré cela, nous n'avons pas de régime public et universel d'assurance-médicaments, pas de droit au logement, et seulement une vague promesse en matière de garde d'enfants à laquelle le gouvernement n'a pas encore donné suite. Toutes ces mesures sont nécessaires, et le gouvernement refuse de percevoir des milliards de dollars des ultra-riches de ce pays.
    Suis-je heureux des quelques millions de dollars qui ont été remis au secteur caritatif? Je n'en suis pas malheureux, mais cela ne permet pas de répondre aux besoins des Canadiens. Cela ne signifie pas que les enfants autochtones vont...
    Nous reprenons les questions et observations. Le député d'Haliburton—Kawartha Lakes—Brock a la parole.
    Monsieur le Président, je veux revenir sur les commentaires du député au sujet des garderies. Il s'agit pour l'essentiel d'un champ de compétence provinciale. Les libéraux ont formulé cette promesse à chaque campagne électorale jusqu'en 2006. Malheureusement, ces jours-ci, la majorité des dépenses faites par le gouvernement entraînent un déficit structurel financé au moyen d'une carte de crédit.
    À la lumière de ces faits, le député ne croit-il pas qu'il serait plus simple de demander au gouvernement de la Colombie-Britannique, un gouvernement néo-démocrate, d'instaurer un réseau de garderie s'inspirant de celui du Québec ou d'une autre province? Ils pourraient s'en servir comme point de départ au lieu d'un programme de garderie universel issu de l'approche paternaliste d'Ottawa qui n'offrira aucune souplesse aux travailleurs de quart ou aux étudiants et qui ne pourra pas être offert à un grand pan de la population en région rurale.
    Monsieur le Président, tout d'abord, le député parle d'une sphère où le discours des conservateurs est empreint de fortes contradictions. Les conservateurs se disent en faveur du système de santé public du Canada, qui est aussi de compétence provinciale. Le système de soins de santé universel, qui est le fruit du travail de Tommy Douglas et du NPD, emporte l'adhésion de tous les Canadiens. Il jouit d'un appui massif à l'échelle du pays, et c'est l'institution dont nous sommes le plus fiers. Donner un accès universel à des services de garderie et à une éducation préscolaire offre les mêmes grands avantages. Certes, il faudra négocier avec les provinces. Il faudra des normes et le financement devra venir du gouvernement fédéral.
    Voilà qui m'amène au second point du député, à propos des déficits structurels. Les conservateurs, pendant la décennie où ils ont été au pouvoir, ont laissé 250 milliards de dollars dans les paradis fiscaux. Les libéraux, pendant un peu plus de la moitié d'une décennie, y ont laissé environ la moitié de cette somme. Bref, on voit que ces deux partis refusent de faire payer leur juste part aux ultra-riches et aux sociétés rentables. Si nous avons des déficits dans ce pays, c'est que les conservateurs tout comme les libéraux ont été de médiocres gestionnaires financiers.
(1040)

[Français]

    Monsieur le Président, je remercie le député de son allocution.
    J'étais heureux de l'entendre dire qu'il y avait deux pays en un, car c'est ce que dit le Bloc Québécois depuis un certain temps, voire depuis sa création.
    Cela étant dit, j'étais plus surpris de l'entendre décrire positivement l'expérience de l'après-Première Guerre mondiale et de l'après-Seconde Guerre mondiale. Ottawa en avait alors profité pour créer et reprendre la taxation qui devait être laissée aux provinces. Cela me semble similaire à ce que nous vivons en ce moment, puisque cela démontre la tendance d'Ottawa à vouloir accaparer toujours plus de pouvoirs, et ce, à chaque moment de crise. Le gouvernement fédéral lance une opération de gloutonnerie centralisatrice, comme on l'a vu après la rébellion des Patriotes et après les référendums de 1980 et de 1995.
    Dans le budget, on empiète dans les champs de compétence des provinces et l’on procède à des compressions financières en vue de ne pas augmenter les sommes en santé. Cela réduit de plus en plus le périmètre d'action des gouvernements provinciaux. Ces derniers vont désormais être considérés comme des comptoirs administratifs. Cela aurait pu être corrigé si l'on avait adopté le sous-amendement du Bloc québécois qui visait l'augmentation des transferts en santé.
    Le député a voté en faveur de notre sous-amendement, et je l'en remercie. Pourquoi la majorité de ses collègues, y compris son chef, ont-ils voté contre notre sous-amendement?
    Monsieur le Président, la question, c'est de savoir si l'on veut s'attaquer aux paradis fiscaux et à la taxe sur la richesse. Comme chacun le sait, les pouvoirs du gouvernement fédéral sont énormes. Il faudrait prendre l'argent des ultra-riches et des grandes entreprises qui réalisent d'importants profits et l'investir pour que la vie des gens de partout au pays soit améliorée. Cela doit être fait au moyen de négociations avec le Québec et les provinces.
    Le système de santé est un exemple. C'est grâce au NPD s'il y a un système universel de santé au pays. Cependant, il faut que cela soit financé avec...
    Je suis désolé d'interrompre le député, mais nous devons passer à une autre question.
    L'honorable député de Timmins—Baie James a la parole.

[Traduction]

    Monsieur le Président, je trouve très intéressant de voir que les libéraux ont clairement laissé entendre dans le budget qu'ils n'imposeraient pas les super riches. Il y a quelques années, on se souvient que lorsque des allégations ont été soulevées concernant les sociétés fictives de KPMG, les fraudes fiscales à l'étranger et les paradis fiscaux, les libéraux ont non seulement mis fin à l'enquête, mais ils ont embauché l'un des hauts dirigeants de KPMG pour s'occuper des finances de leur parti. Je présume que ceux qui gèrent des sociétés fictives à l'étranger pour les super riches font d'excellents argentiers pour les libéraux. Des centaines de millions de dollars sont cachés dans des paradis fiscaux pendant que les travailleurs canadiens suivent les règles et paient leur juste part d'impôt chaque jour.
    Je demanderais à mon honorable collègue de nous parler de ce qu'il faut faire pour forcer le gouvernement libéral à rouvrir l'enquête sur KPMG. Il faut commencer à citer les noms de ceux qui mettent sur pied ces sociétés fictives et des super riches qui cachent leur argent et nos impôts dans ces paradis fiscaux.
    Monsieur le Président, mon collègue de Timmins—Baie James défend toujours les intérêts des familles ordinaires, qu'elles se trouvent dans sa circonscription ou ailleurs au pays.
    Il a soulevé deux points. Il a parlé tout d'abord des sommes colossales que le gouvernement est prêt à laisser aux ultra-riches et aux sociétés rentables. Ils peuvent ainsi l'envoyer à l'étranger en toute impunité. En fait, les libéraux ont signé de multiples conventions fiscales avec des paradis fiscaux, qui permettent à des sociétés et des particuliers de transférer cet argent à l'étranger. Au sujet du deuxième point, j'ai de bonnes nouvelles pour le député. Le NPD a imposé la tenue d'un vote au comité des finances, et il entamera une étude sur KPMG et les paradis fiscaux cet après-midi.
    Monsieur le Président, j'aimerais que le député de New Westminster—Burnaby clarifie, s'il le peut, la position du NPD concernant l'étude sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, dont l'une des recommandations préconisait la fermeture des camps de travailleurs. Dans le débat tardif d'hier soir, nous avons souligné que la propagation de la COVID en Alberta constitue une véritable crise. Le foyer d'infection se trouve dans la région des sables bitumineux et, pourtant, les travaux de construction se poursuivent dans des endroits comme le site C et le site de TMX, projets auxquels le député s'oppose, mais je ne suis pas sûre de la position de son chef.
    Le député peut-il préciser ce que son collègue de Burnaby-Sud voulait dire lorsqu'il a esquivé une question à ce sujet hier soir et n'a pas répondu directement au député de Nanaimo—Ladysmith? On lui a demandé s'il allait fermer les campements.
(1045)
    Monsieur le Président, il y a beaucoup de choses à dire pour une question de 30 secondes.
    Non, on ne m'a pas posé de question hier soir, alors la députée fait erreur, malheureusement. Elle se trompe aussi au sujet de TMX, dont j'ai visité le site. Le député de Burnaby-Sud et le caucus du NPD ont fait pression dans ce dossier, comme le sait la députée. C'est pourquoi nous avons obtenu l'étude initiale du directeur parlementaire du budget, ainsi qu'une version révisée de son rapport, sur le projet TMX et l'escalade des coûts.
    N'oublions pas que le projet TMX n'est pas dans l'intérêt national. Le gouvernement libéral veut verser plus de 18,5 milliards de dollars à Trans Mountain. Nous devons plutôt investir cet argent dans l'énergie propre et la transition équitable. C'est ce qui s'impose pour notre pays si nous voulons vraiment lutter contre les changements climatiques.
    Monsieur le Président, je suis heureuse de pouvoir participer virtuellement au débat d'aujourd'hui sur la Loi d'exécution du budget, puisqu'il s'agit d'une mesure législative importante qui, selon moi, doit être rapidement adoptée afin d'offrir à mes électeurs dans Scarborough-Centre le soutien dont ils ont grand besoin.
    Le Budget 2021 s'avère un plan transformationnel d'envergure, et le projet de loi C-30 entame le processus de déploiement de cette vision, qui tient compte de l'état des lieux. En effet, nous sommes toujours en pleine pandémie, ce qui entraîne toujours des difficultés concrètes pour bien des gens. Cette vision tient également compte du besoin pour le Canada de se préparer à la suite des choses, en jetant les bases d'une relance économique qui ne fera aucun laissé-pour-compte.
    Dans la circonscription de Scarborough-Centre, nous sommes au cœur de la troisième vague. La majorité de notre communauté est considérée comme un point chaud de la COVID-19. Les résidants ont hâte de se faire vacciner et, vu la quantité toujours croissante de doses que nous recevons chaque semaine grâce au travail consciencieux de la ministre des Services publics et de l'Approvisionnement, le taux de vaccination continue de croître. La vaccination est le fruit d'un travail d'équipe national, et je suis fière de la collaboration qu'affichent les gouvernements provinciaux et fédéral, et plus encore du travail acharné effectué par les autorités sanitaires locales et les travailleurs de la santé de première ligne.
    Il m'apparaît évident qu'il faut encore aider les petites entreprises et les particuliers pendant cette pandémie. Ma circonscription se caractérise par ses petites entreprises. Quand on conduit sur l'avenue Lawrence Est, de Victoria Park à Bellamy, on ne voit pas de commerce faisant partie d'une chaîne nationale, mais un grand nombre de restaurants, de dépanneurs et de petites épiceries qui appartiennent à des familles et sont exploités par elles. Ces entreprises sont en difficulté et elles ont encore besoin de notre aide.
    Le budget de 2021 vient prêter main-forte à ces entreprises. Nous prolongerons la Subvention salariale d'urgence du Canada et la Subvention d'urgence du Canada pour le loyer ainsi que les mesures d'aide en cas de confinement jusqu'au 25 septembre, et ce, afin de permettre aux entreprises de continuer de rémunérer leur personnel et de payer leur loyer, alors que la pandémie réduit leurs revenus. Nous améliorerons aussi le Programme de financement des petites entreprises du Canada, conçu pour les PME, en élargissant l'admissibilité aux prêts, en augmentant le plafond des prêts et en élargissant l'admissibilité au programme.
    Le budget continue aussi d'aider les particuliers et les familles en prolongeant d'un maximum de 12 semaines le versement de la Prestation canadienne de la relance économique et en repoussant jusqu'au 25 septembre l'échéance pour demander cette prestation. Nous nous engageons à maintenir un accès souple aux prestations d'assurance-emploi pendant encore un an et à prolonger la période de versement des prestations de maladie de l'assurance-emploi en la faisant passer de 15 à 26 semaines.
    Depuis le début de la pandémie, il y a plus d'un an, le gouvernement a toujours été là pour les Canadiens et il le sera tant que la crise ne sera pas derrière nous. Cela n'empêche pas le budget de 2021 de songer à l'après-pandémie et de jeter les bases qui permettront au pays de revenir plus fort grâce à une relance dont tous les Canadiens pourront bénéficier.
    La pandémie n'a pas eu le même effet sur tout le monde. Même si j'ai moi-même eu le privilège de pouvoir travailler de la maison, ce n'est pas le cas de nombreux habitants de ma circonscription. Ceux dont l'emploi est essentiel ou ne peut pas se faire à distance ont dû continuer de pointer au travail. Ces travailleurs, ce sont eux qui garnissent les tablettes des épiceries, qui cuisinent les mets que nous prenons pour emporter, qui prennent nos commandes en ligne et en font la livraison, et ils s'exposent tous à d'énormes risques, que ce soit au travail même ou dans leurs déplacements pour s'y rendre. Il s'agit souvent de travailleurs à faible revenu et issus de minorités ethniques. La COVID a fait très mal à tous ces gens.
    L'été dernier, le Comité permanent de la condition féminine a voulu connaître les effets de la pandémie sur les femmes, et il a constaté qu'elles ont été plus durement touchées que les hommes, car elles ont dû assumer une part accrue des responsabilités domestiques, surtout dans les ménages intergénérationnels, par exemple lorsque les enfants devaient faire l'école à distance et qu'il fallait aussi prendre soin de parents âgés.
    Il a beaucoup été question de l'accès à des services d'apprentissage et de garde d'enfants abordables et de qualité après la pandémie. Lorsque la première vague a pris fin, l'été dernier, et que les gens ont recommencé à travailler, nous avons constaté que les femmes qui avaient perdu leur emploi étaient beaucoup moins nombreuses que les hommes à revenir sur le marché du travail. La garde des enfants explique en partie ce phénomène, car ce ne sont pas toutes les familles qui ont les moyens d'envoyer les enfants dans une garderie, si tant est qu'elles aient une place, évidemment.
(1050)
    Il ne s'agit pas seulement d'un enjeu social; il s'agit aussi d'un enjeu économique. Pour que l'économie se rétablisse et croisse, nous avons besoin que les hommes et les femmes puissent avoir le choix de participer au marché du travail. Le manque d'accès à des services de garde est un obstacle qui empêche certaines femmes noires, autochtones, racialisées et nouvellement arrivées de se joindre au marché du travail.
    Les propos suivants d'Armine Yalnizyan, économiste et titulaire de la bourse de recherche Atkinson sur l'avenir des travailleurs m'ont vraiment interpellée:
[...] il n'y aura pas de relance sans relance au féminin et pas de relance au féminin sans services de garde. Je veux être très claire. Sans cela, nous votons pour une dépression économique qui ne sera pas une dépression, mais une contraction prolongée du PIB issue d'un choix politique.
    Notre plan pour l'éducation préscolaire et les services de garde d'enfants qui est contenu dans le budget n'est pas seulement une politique sociale novatrice. C'est une nécessité pour relancer l'économie après la pandémie. Lorsque les femmes peuvent choisir de participer pleinement au marché du travail, les entreprises peuvent plus facilement recruter la main-d'œuvre et les talents dont elles ont besoin pour croître.
    Lorsque j'avais de jeunes enfants et que mon mari et moi commencions notre vie ici au Canada, nous ne pouvions pas nous offrir des services de garde de qualité. Je n'avais pas d'autre choix que de rester à la maison et de retarder mon entrée sur le marché du travail et ma carrière ici. Je conserve un tendre souvenir du temps que j'ai passé avec mes garçons pendant leurs premières années, mais je veux que les femmes aient le choix aujourd'hui de prendre la décision qui leur convient le mieux. C'est un choix qui leur revient et que j'appuie, quel qu'il soit, mais je veux qu'elles aient ce choix. L'heure est venue de mettre en œuvre cette politique.
    Nous devons également prendre en compte les répercussions de cette pandémie sur les personnes âgées. Il y a beaucoup d’établissements de soins de longue durée dans ma circonscription, et j’aimais aller rencontrer leurs résidants avant la pandémie. C’est très triste de voir toutes les souffrances qu’ils endurent depuis un an. Le budget de 2021 propose d’investir 3 milliards de dollars pour élaborer, en collaboration avec les provinces, des normes nationales pour les établissements de soins de longue durée, afin d’accroître la sécurité et la qualité de vie des personnes âgées qui y résident.
    J’ai eu récemment le plaisir d’annoncer un financement fédéral-provincial de plus de 1 million de dollars octroyé à deux établissements de soins de longue durée de ma circonscription pour qu'ils améliorent leurs systèmes d’aération et de ventilation. C’est une aide très importante qui permettra d’améliorer la santé et la sécurité des personnes âgées et du personnel qui travaille auprès d’elles. Je suis ravie que les gouvernements fédéral et provincial conjuguent leurs efforts. Nos personnes âgées le méritent bien, et j’espère que cette collaboration aboutira à l’établissement de normes nationales.
    Depuis que nous sommes arrivés au pouvoir en 2015, le nombre de personnes âgées vivant sous le seuil de la pauvreté a diminué de 25 %. Le budget de 2021 va nous permettre de poursuivre sur notre lancée, puisque nous proposons d’augmenter de 10 % les prestations de la Sécurité de la vieillesse pour les personnes âgées de 75 ans et plus, ce qui contribuera à réduire encore davantage le nombre de personnes âgées vivant dans la pauvreté.
    Nous venons également en aide aux jeunes, dont les études sont grandement perturbées depuis le début de la pandémie. Le budget propose de prolonger la renonciation à l’accumulation d’intérêts sur les prêts d’études canadiens et les prêts canadiens aux apprentis jusqu’au 31 mars 2023. Nous proposons également de doubler les bourses d'études canadiennes et d'offrir de nouvelles possibilités de formation et d’emploi pour les jeunes Canadiens, afin de leur permettre d’acquérir des compétences et une expérience qui leur seront précieuses. Les jeunes sont notre avenir. Nous devons les aider en leur donnant les outils et l’aide dont ils ont besoin pour réussir.
    J’ai hâte que, tous ensemble, nous donnions le feu vert à ces mesures importantes, afin que les Canadiens puissent recevoir l’aide dont ils ont besoin pour traverser la pandémie et rebâtir plus solidement qu'avant.
(1055)
    Monsieur le Président, j’aimerais savoir ce que la députée pense des propos de l’ancien sous-ministre des Finances de Jean Chrétien, David Dodge, qui est aussi un ancien gouverneur de la Banque du Canada. Il dit que le budget n’est pas axé sur la croissance, que ce n’est pas un plan budgétaire assez prudent et qu’il ne consacre pas les ressources financières nécessaires à une politique de croissance économique. Est-elle d’accord avec l’ancien gouverneur et ancien sous-ministre? Sinon, pourquoi?
    Monsieur le Président, le budget de 2021 a pour objectif de conclure notre lutte contre la COVID-19 et de fournir les aides dont ont grandement besoin les entreprises et les familles qui ont du mal à joindre les deux bouts. Ce sont à elles que nous nous adressons en priorité, mais en même temps, nous préparons le terrain pour la reprise après la pandémie. Nous investissons dans les personnes âgées, dans les services de garde d’enfants et dans les jeunes afin de préparer le terrain pour la reprise économique après la pandémie.

[Français]

    Monsieur le Président, avant la pandémie, le taux d'endettement du Québec par rapport à son PIB était de 31,2 %. Il est maintenant de 51,2 % et va atteindre 49,2 %. C'est donc une projection assez inquiétante, d'autant plus que cela ne donne que peu de marge de manœuvre pour l'avenir.
    Que pense ma collègue du manque de marge de manœuvre que ce budget nous accorde pour d'éventuelles futures crises?

[Traduction]

    Monsieur le Président, je suis fière de notre gouvernement, qui réussit à collaborer avec les gouvernements provinciaux pour mettre fin à la pandémie. Nous n’avons cessé de le faire depuis le début de la pandémie. Nous leur avons fourni tout le soutien dont ils avaient besoin, notamment des équipements de protection individuelle et des vaccins, sans oublier l’Accord sur la relance sécuritaire qui a permis de leur verser des milliards de dollars pour lutter contre la pandémie et préparer le terrain à la reprise économique qui suivra. Nous allons continuer de travailler avec eux afin de préparer le terrain…
    Nous poursuivons les questions et les observations.
    Le député de St John’s-Est.
    Monsieur le Président, pendant le discours sur le budget, les libéraux ont annoncé un impôt sur la fortune tout à fait symbolique en proposant une mini taxe sur l’achat d’un yacht de plus de 250 000 $ ou d’un avion privé de plus de 100 000 $, ce qui va rapporter 1 % de ce qu’aurait rapporté une taxe de 1 % sur les fortunes de 20 millions de dollars et plus. Il n’en est même pas question dans le projet de loi dont nous discutons aujourd’hui.
    La députée de Scarborough-Centre pense-t-elle que le gouvernement libéral a encore de la crédibilité en matière d’équité fiscale quand on voit que des milliardaires ont accru leur fortune de 78 milliards de dollars rien que pendant la pandémie?
(1100)
    Monsieur le Président, nous savons que la pandémie n’a pas affecté tous les Canadiens de la même façon, et que ce sont les communautés minoritaires, les communautés racialisées et les communautés autochtones qui ont été les plus touchées. Dans ma circonscription, Scarborough-Centre, je vois que les gagne-petit ont été particulièrement touchés, et c’est pour ça que nous continuons d’aider cette catégorie de Canadiens.
    Depuis que nous sommes arrivés au pouvoir en 2015, nous avons augmenté les impôts du centile le plus riche de la population, afin de pouvoir diminuer ceux de la classe moyenne. Le NPD a voté contre cette mesure. Nous avons consacré de l'argent à l’Allocation canadienne pour enfants, ce qui a permis de sortir plus de 1 million d’enfants de la pauvreté. Nous allons continuer d’investir dans la classe moyenne, afin de préparer le terrain pour la reprise économique.
    Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet du projet de loi C-30, qui porte exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 19 avril 2021.
    D’emblée j’aimerais faire remarquer que le budget de 2021 se distingue de la plupart des autres budgets qui ont été présentés dans cette Chambre au cours de toute notre histoire qui, même si elle est courte, n’en a pas moins été mouvementée. C’est aussi le premier budget fédéral de toute notre histoire à avoir été présenté par une femme, un plafond de verre qui aurait dû être brisé depuis longtemps. Enfin, c’est un budget qui a été présenté plus deux ans après le dernier budget, qui date de 2019.
    Le budget de 2021 se démarque vraiment des autres, je dirai même qu’il est sans précédent, tout comme les deux années qui viennent de s’écouler, et il a été présenté à un moment où les Canadiens continuent de lutter contre la pire pandémie planétaire de l'histoire récente. Ce budget unique répond à des circonstances uniques, aux difficultés énormes qui ont été créées et exacerbées par la COVID-19. Il prépare le terrain à un pays plus prospère, plus inclusif et plus vert, à un pays que nous serons fiers de laisser à nos enfants et à nos petits-enfants. Le budget montre que nous avons su émerger de cette période sombre de notre histoire en proposant une vision audacieuse et des mesures pour bâtir un Canada meilleur.
    S’il est prudent pour le gouvernement de commencer à tracer la voie pour sortir de cette pandémie, cela ne veut pas dire qu’elle est déjà derrière nous, loin de là. En fait, aujourd’hui, ici en Nouvelle-Écosse, nous sommes en confinement. Nos écoles et nos magasins sont en ligne, et des restrictions strictes sur les rassemblements sont en vigueur, alors que la troisième vague et ses variants plus dangereux et plus contagieux frappent la Nouvelle-Écosse avec le taux quotidien de cas de COVID-19 le plus élevé depuis le début de cette pandémie. Cela nous rappelle à tous à quel point les choses peuvent changer rapidement, même avec des dirigeants qui écoutent et respectent les conseils experts des responsables de la santé publique.
    Il n’y a pas si longtemps, la Nouvelle-Écosse faisait l’envie du reste du Canada, car elle avait peu de cas et n'avait aucune transmission communautaire. Il a suffi d’un groupe de voyageurs interprovinciaux inconsidérés pour que la COVID-19 se répande comme une traînée de poudre dans notre province.
    Nous sommes dans une course. C’est la course des variants contre les vaccins.
    C’est pourquoi le matin de mon anniversaire, dès que j’ai été admissible, je me suis inscrit pour recevoir le premier vaccin que j’ai pu, l’AstraZeneca. Hier, j’ai reçu mon premier vaccin à la pharmacie Boyd’s, une nouvelle pharmacie du nord d’Halifax, ouverte par Greg Richard et célébrée pour son approche inclusive de la pharmacie, en particulier pour les personnes LGBTQ2+. Je remercie Greg.
    Se faire vacciner et vaincre la COVID-19 sont les premières étapes de la reprise économique décrite dans ce budget. Plus vite tout le monde sera vacciné, plus vite la vie reprendra son cours normal, plus vite nous serons en sécurité, plus vite nous pourrons embrasser nos proches, plus vite nos entreprises pourront rouvrir leurs portes et plus vite nous pourrons tous retourner au travail.
    Alors que la distribution des vaccins se poursuit comme prévu, plaçant le Canada au troisième rang des pays du G20 pour les vaccins administrés, selon la population, le budget de 2021 étendrait nos programmes importants et efficaces d’aide financière pour la COVID-19 à l'intention des Canadiens et des entreprises où ils travaillent et dont ils dépendent.
    Il y a un an, lorsque la COVID-19 a soudainement paralysé le Canada, l’impact sur notre vie quotidienne et nos économies locales a été immédiat. Le gouvernement s’est empressé d’agir. Dès le premier jour, nous avons promis d’être là pour les Canadiens, et c’est exactement ce que nous avons fait.
    Voici les chiffres qui le prouvent: 9 millions de Canadiens ont reçu la Prestation canadienne d’urgence, ce qui a permis aux familles sans emploi de mettre de la nourriture sur la table, 2 milliards de dollars ont été versés aux entreprises et aux organismes sans but lucratif dans le cadre de la subvention d'urgence pour le loyer, 4,4 millions d’emplois canadiens ont été protégés grâce à la subvention salariale d’urgence, et sur chaque tranche de 10 $ de l’aide financière accordée aux Canadiens pendant la pandémie, 8 $ provenaient du gouvernement fédéral.
    Nous avons promis d’être là pour les Canadiens aussi longtemps qu’il le faudra, et le budget tient cette promesse.
    Tout d’abord, le budget prolonge d’une année, jusqu’à l’automne 2022, l’accès facilité aux prestations d’assurance-emploi. Grâce à ces changements, il est plus facile pour les Canadiens d’être admissibles plus tôt à des prestations plus élevées. Ensuite, nous prolongerons la Prestation canadienne de relance économique jusqu’au 25 septembre, afin de soutenir les Canadiens qui ne sont pas admissibles à l’assurance-emploi, comme les travailleurs indépendants et les travailleurs autonomes. Le budget comprend également de nouvelles mesures pour les travailleurs à faible revenu, un investissement important de 8,9 milliards de dollars pour étendre l’Allocation canadienne pour les travailleurs à 1 million de Canadiens, ce qui permettra de sortir 100 000 personnes de la pauvreté. Les autres partis en ont parlé, mais c’est nous qui le faisons. Ce budget met en vigueur un salaire minimum fédéral de 15 $ l’heure.
    Pour les entreprises à qui l’on demande de fermer pour aider à arrêter la propagation, comme celles de ma circonscription aujourd’hui, le budget prolongera jusqu’à la fin septembre la Subvention d’urgence du Canada pour le loyer. Pour les entreprises qui ont vu leurs revenus diminuer à cause de la COVID-19, le budget prolongera également la Subvention salariale d’urgence du Canada jusqu’à la fin septembre. Nous allons plus loin encore en établissant un tout nouveau programme que nous appelons la prestation canadienne d’embauche. Pour les entreprises qui subissent une baisse de revenus, cette prestation facilitera la réembauche des travailleurs mis à pied ou le recrutement de nouveaux travailleurs.
    En tout, ces investissements constituent notre plan pour aider les Canadiens à récupérer les 1 million d’emplois perdus à cause de la pandémie. Nous l’avons déjà fait, et nous le ferons encore.
(1105)
    La pandémie a fait ressortir le besoin urgent d’une action nationale en matière de garde d’enfants. Depuis le jour où notre ministre des Finances est entrée en fonction, elle a clairement indiqué que la lutte contre la « récession au féminin » était une priorité de notre gouvernement féministe. Nous ne pouvons pas permettre que l’héritage de cette pandémie se traduise par une régression de toutes les avancées si durement réalisées par les femmes sur le marché du travail.
    C’est pourquoi le budget de 2021 prévoit un investissement générationnel pour bâtir un système pancanadien d’éducation préscolaire et de garde d’enfants. Notre plan vise à réduire de moitié, en moyenne, d’ici 2022, les frais exigés des parents dont les enfants fréquentent des services de garde réglementés, l’objectif étant d’atteindre 10 $ par jour en moyenne d’ici 2026. Il s’agit d’un investissement indispensable, qui se fait attendre depuis longtemps. Les autres partis ont parlé de le faire, mais c’est nous qui l’avons fait, en mettant 30 milliards de dollars sur la table pour que les familles canadiennes puissent enfin en bénéficier.
    J’arrive à la Chambre après une longue carrière en urbanisme dans les secteurs public, privé et universitaire, notamment à Halifax, dans la circonscription que j’ai l’honneur de représenter en tant que député. Cette carrière m’a montré de près l’importance cruciale du logement pour une collectivité. Sans l’accès à un logement sûr, décent et abordable, tous les autres objectifs d’une personne dans la vie deviennent secondaires.
    J’ai fait le saut en politique en 2015, et je suis devenu le premier urbaniste élu à la Chambre, parce que je croyais que le gouvernement fédéral devait en faire plus pour soutenir les communautés où les Canadiens ont élu domicile, pour aider à inverser la décennie de négligence du gouvernement précédent en matière d’investissement communautaire, y compris dans le logement abordable.
    Nous n’avons pas perdu de temps pour nous mettre au travail, et aujourd’hui, les Canadiens ont un gouvernement fédéral qui fait les investissements nécessaires dans le logement. La Stratégie nationale sur le logement, lancée en 2017, a déjà permis de mener à bien des projets de logement d'une valeur totalisant 25 milliards de dollars, et elle est toujours en bonne voie d’atteindre 70 milliards de dollars d’ici 2027-2028.
    Chez nous à Halifax, le besoin de logements abordables augmente au fil de la croissance rapide de notre population. J’ai récemment annoncé la nouvelle allocation de logement ciblée Canada-Nouvelle-Écosse, qui verse 200 $ par mois aux personnes vulnérables à faible revenu admissibles pour les aider à payer leur logement.
    Pour aider à augmenter l’offre de logements, le gouvernement fédéral a fait des investissements importants à Halifax jusqu’à présent cette année, dont 8,6 millions de dollars dans le cadre de l’Initiative pour la création rapide de logements afin de créer 52 unités à Halifax dans trois projets en partenariat avec le Mi’kmaw Native Friendship Centre, le North End Community Health Centre et Adsum for Women and Children.
    En raison du succès de cette initiative qui, comme son titre l’indique, investit dans des projets qui peuvent créer rapidement des logements abordables, le budget de 2021 propose d’octroyer 1,5 milliard de dollars de financement complémentaire à ce programme, lui permettant de créer jusqu’à 4 500 logements permanents et abordables en plus des 4 700 que nous avons déjà construits dans le cadre de cette initiative, le tout en 12 mois.
    Ce budget reconnaît que la création d’un Canada équitable nécessite des investissements ciblés qui soutiennent les communautés marginalisées. Pour poursuivre sur la voie de la réconciliation, ce budget investit 18 milliards de dollars dans les collectivités autochtones, dont 6 milliards de dollars de plus pour l’infrastructure et 2,2 milliards de dollars pour mettre fin une fois pour toutes à la tragédie des femmes et des filles autochtones assassinées ou portées disparues.
    Afin de lutter contre le racisme systémique et de donner des moyens aux communautés sous-représentées, le budget prévoit plusieurs investissements importants, dont 200 millions de dollars pour le Fonds de dotation philanthropique dirigé par les Noirs afin de soutenir les organismes de bienfaisance et les organisations dirigées par des Noirs qui offrent des services à des jeunes; de nouveaux fonds pour lutter contre la haine et le racisme pendant la COVID-19, en particulier à l'endroit des Canadiens d’origine asiatique; et l’amélioration du programme d’infrastructure de sécurité des communautés à risque afin de protéger les communautés exposées à des crimes motivés par la haine.
    Pour les aînés, nous nous appuyons sur les progrès accomplis: 25 % moins d’aînés vivent dans la pauvreté que lorsque nous avons accédé au pouvoir en 2015. Le budget de 2021 va encore plus loin en augmentant de 10 % la pension de la Sécurité de la vieillesse pour les 75 ans et plus. Aujourd’hui, nos investissements dans les prestations aux aînés représentent plus du double de notre dépense pour l'Allocation canadienne pour enfants. D’ici 2026, nos investissements dans les aînés dépasseront les dépenses combinées du Transfert canadien en matière de santé et des paiements de péréquation.
    Il s’agit d’un budget historique. Bien sûr, sa taille m’empêche d’évoquer tous les investissements importants qu’il propose. En bref, c’est le budget qui sortira le Canada de la pandémie, qui tracera la voie de la relance de notre économie et qui bâtira un avenir plus radieux. J’espère que tous les députés se joindront à moi pour l’appuyer.
(1110)
    Monsieur le Président, le secrétaire parlementaire a oublié de parler des investissements dans la croissance.
    Tant Robert Asselin, l’ancien conseiller de M. Morneau, lui-même ancien ministre des Finances, que David Dodge ont dit que le budget n’offrait aucune réponse en ce qui concerne les investissements et la croissance.
    Je m’inquiète de l’exode des cerveaux à Oshawa. Nous avons Ontario Tech, et pour sortir de cette pandémie, nous devons faire des investissements dans les emplois technologiques de l’avenir. Une étude de l’Université Brock a dit en substance qu’en 2018, 65 % des ingénieurs, des technologues en génie et des informaticiens ont quitté le pays dès qu’ils ont obtenu leur diplôme.
    Le secrétaire parlementaire pourrait-il nous dire où se trouvent dans ce budget les investissements dans la croissance permettant de garder nos jeunes talents les plus brillants dans notre pays?
    Monsieur le Président, bien sûr, nos jeunes sont incroyablement importants et nous leur accordons notre attention pendant cette pandémie. L’éducation est l’investissement le plus judicieux que nous puissions faire, et le gouvernement est absolument déterminé à rendre la vie plus abordable pour les étudiants. Nous avons fait plusieurs investissements dans les étudiants, notamment dans la façon dont les prêts étudiants sont structurés. La loi d’exécution du budget prolongerait aussi le congé d’intérêts sur les prêts étudiants.
    De plus, et pour répondre à la question du député, le budget prévoit des investissements dans l’infrastructure communautaire et l’infrastructure de la science et de l’innovation. Il prévoit des investissements de 250 millions de dollars dans la technologie aérospatiale et de 750 millions de dollars dans un fonds pour l’emploi.
    Le budget est résolument axé sur la croissance et sur la sortie de cette pandémie d’une manière équitable et écologique pour tous les Canadiens.

[Français]

    Monsieur le Président, je remercie le secrétaire parlementaire de son discours. Il a terminé son discours en parlant des investissements pour les aînés. J'avais vraiment l'impression qu'il me tendait la main pour que je lui pose ma question.
    Selon son gouvernement, est-ce que la précarité financière des aînés ne commence qu'à 75 ans?
    Le gouvernement a-t-il fait des calculs pour savoir combien cela représenterait si on commençait, comme il se doit, à partir de 65 ans?

[Traduction]

    Monsieur le Président, les personnes âgées sont au cœur des préoccupations du gouvernement. En réalité, comme ma collègue le sait, ce gouvernement a créé un ministère des aînés pour s’occuper précisément de leur santé et de leur sort.
    Plusieurs investissements que nous avons faits pour les personnes âgées au cours des dernières années ont permis d’augmenter considérablement la part du budget fédéral qui leur est consacrée. En fait, d’ici 2026-2027, pas moins de 81 milliards de dollars du budget fédéral seront consacrés aux personnes âgées. Comme je l’ai dit dans mon intervention, c’est plus que les transferts en santé et les paiements de péréquation combinés. Aujourd’hui, en fait, notre investissement dans les aînés est plus important que celui destiné à l'Allocation canadienne pour enfants.
    Nous continuerons à investir dans les personnes âgées de manière à les récompenser et à les remercier de la bonne façon d’avoir créé le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.
    Monsieur le Président, nous savons que le budget ne met pas un terme aux subventions pour les combustibles fossiles. Nous voyons que le gouvernement fédéral continue de donner chaque année des milliards de dollars à des entreprises comme Royal Dutch Shell et Imperial Oil.
    Nous savons que la fortune des Canadiens les plus nantis a augmenté de 78 milliards de dollars cette année, mais le budget ne prévoit pas de véritable impôt sur la fortune.
    Je crois que mon collègue et les libéraux vont voter contre la motion du NPD qui propose de couvrir les soins dentaires de 6 millions et demi de Canadiens qui ne sont pas assurés, ce qui coûterait 1,5 milliard de dollars par an, selon le directeur parlementaire du budget. Pourquoi le député ne veut-il pas appuyer une motion proposant d’investir 1,5 milliard de dollars pour que les Canadiens aient accès à des soins aussi essentiels, alors que son gouvernement refuse de fiscaliser des dizaines de milliards de dollars de fonds disponibles?
(1115)
    Monsieur le Président, je salue l’engagement du député à l’égard des Canadiens.
    Il est évident que, surtout dans le contexte de la pandémie, il y a un grand nombre de choses que nous voudrions faire tout de suite. Nous avons dû faire des choix difficiles sur ce qu’on pouvait financer tout en maintenant notre cote AAA, qui vient d’ailleurs d’être renouvelée. Pour pouvoir faire des investissements, il va falloir, comme l’a fait remarquer le député, assurer une plus grande équité fiscale.
    Je profite de l’occasion pour rappeler que la lutte contre l’évasion fiscale au Canada est toujours une priorité du gouvernement. Depuis 2015, nous avons investi plus de 1 milliard de dollars dans l’Agence du revenu du Canada pour lui permettre de mieux lutter contre les stratagèmes fiscaux complexes, en collaboration avec nos partenaires internationaux, et pour traduire les contrevenants devant la justice. Cela permettra de renflouer les coffres du gouvernement et, partant, d’investir dans un plus grand nombre d’initiatives qui sont sur notre liste de programmes méritoires à mettre en œuvre dans l’intérêt des Canadiens.
    Monsieur le Président, je suis heureux de participer à distance au débat sur le budget de 2021, budget qui, malheureusement, voit dans cette pandémie l’occasion de réinventer l’économie, alors que les Canadiens n’ont qu’une envie: sortir de la pandémie. C’est manifestement un budget électoral, comme l’ont dit les libéraux, qui va nous conduire tout droit à l’inflation. Ce n’est pas un plan de relance, mais plutôt une somme monstrueuse portée à notre carte de crédit nationale.
    Traditionnellement, les gouvernements canadiens prônaient la création d’emplois et les emplois de l'avenir. Aujourd’hui, les libéraux profitent des circonstances pour faire la promotion du crédit et des cartes de crédit. Le premier ministre a même eu le culot de dire qu’il allait s’endetter pour que les Canadiens n’aient pas besoin de le faire. Voyons donc. Avant de devenir premier ministre, il n’a jamais eu besoin de travailler pour subvenir à ses propres besoins. Pour les vacances, pour les voyages de ski et pour les voitures, il utilisait la carte de crédit de papa. C’était toujours quelqu’un d’autre qui payait la facture.
    Voilà qui explique peut-être pourquoi les libéraux pratiquent aujourd’hui un nouveau type d’économie, qu’ils appellent la théorie monétaire moderne. Autrement dit, les libéraux ne planifient nullement de revenir à l’équilibre budgétaire. Ce qu’ils vont laisser aux Canadiens et aux gouvernements futurs, c’est une dette sans fin. Certains vont même jusqu’à dire qu’il s’agit là du plus grand braquage intergénérationnel de toute l’histoire du Canada. Le premier ministre laisse une dette de 1,4 billion de dollars aux générations futures, ce qui va représenter un fardeau considérable pour nos enfants et nos petits-enfants.
    C’est une somme astronomique. Le premier ministre fait marcher la planche à billets à raison de 3 milliards de dollars par semaine pour financer son programme. Au lieu de laisser à nos enfants une économie en bonne santé, le premier ministre, par ses décisions, est en train de détruire leurs espoirs dans un avenir meilleur.
    Ici à Oshawa, nous faisons d’énormes investissements dans les emplois de l’avenir. Nous sommes une ville universitaire. L'Institut universitaire de technologie de l'Ontario a fait d’énormes investissements dans l’éducation des jeunes pour les préparer aux emplois de l’avenir, ce qui va nous aider à sortir de cette pandémie.
    En 2018, l’Université Brock a réalisé avec l’Université de Toronto et la Munk School of Global Affairs une étude sur l’exode des cerveaux issus des programmes de technologie des universités canadiennes qui s’intitulait « Reversing the Brain Drain: Where is Canadian STEM Talent Going? ». C’était en 2018, avant la pandémie. Cette étude avait constaté que 65 % des informaticiens canadiens et 30 % des autres diplômés des domaines de la science, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques quittaient le Canada après leurs études. Autrement dit, le Canada finance l’éducation de ces jeunes pour qu’ils puissent occuper des emplois de l’avenir, mais comme le gouvernement ne leur offre pas de débouchés, ils sont de plus en plus nombreux à quitter le pays.
    La prochaine phase de la croissance planétaire et de la relance va s’articuler autour des technologies. Les libéraux se vantent de reconstruire le Canada en mieux, moi je pense que c’est en pire. Comme je viens de l'indiquer dans la question que j'ai posée au secrétaire parlementaire, ce budget ne contient aucun incitatif pour que les jeunes restent au Canada.
    Alors que les autres pays encouragent la croissance, le Canada la freine avec ce budget. Mes collègues ont déjà rappelé les commentaires de Robert Asselin et David Dodge à propos de ce budget, à savoir qu’il n’encourageait pas l’investissement dans la croissance. Les États-Unis, mais aussi la Chine, l’Inde, l’Italie, le Royaume-Uni et le Japon vont tous gagner la course aux technologies avec nos étudiants canadiens. Nos jeunes sont notre investissement le plus important et notre ressource la plus importante. Nous devons tout faire pour qu’ils restent au Canada.
    Les jeunes de ma circonscription me disent que les problèmes de santé mentale se sont considérablement aggravés pendant la pandémie. Les provinces ont fait une demande simple au premier ministre, celle d’investir 4 milliards de dollars dans ce secteur. Toutefois, que leur a-t-il répondu, pendant la terrible pandémie actuelle? Il leur a dit d’attendre, que ce serait pour plus tard.
    Dans ma déclaration la semaine dernière, j’ai parlé de la nécessité, aujourd’hui plus que jamais, que tous les Canadiens aient accès à de meilleurs services de santé mentale.
(1120)
    Il y a des organismes d'aide à Oshawa. Comme les députés peuvent le voir derrière moi, l'Église Unie de la rue Simcoe abrite l'organisme Back Door Mission. Il y a aussi l'organisme The Refuge qui cible les jeunes de la rue et ceux ayant des problèmes de santé mentale. Cela dit, ils ne peuvent pas y arriver seuls. Ils ont besoin de l'appui du gouvernement fédéral.
    Mon collègue de Cariboo—Prince George réclame la mise en place d'une ligne pour la prévention du suicide, le 988, afin d'aider les Canadiens...
    Je suis désolé de devoir interrompre le député. Je ne pense pas qu'il a précisé au début de son discours s'il avait l'intention de partager son temps de parole. Je me demande s'il pourrait le confirmer à la présidence maintenant.
    Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec mon collègue de Richmond—Arthabaska.
    Pour conclure ce que je disais sur la santé mentale, j'insiste sur le fait qu'elle est importante. Les mesures de confinement entraînées par la pandémie ont eu de terribles répercussions. Heureusement, le chef du Parti conservateur a relevé l'importance d'améliorer l'accès aux services de santé mentale dans notre plan de rétablissement.
    Certains de mes collègues ont dit avec raison que le budget ne protège pas la sécurité de revenu de tous les aînés. J'ai reçu un appel de Maurice, un aîné de ma région. Il n'entre pas dans le programme des libéraux, qui ont décidé de créer deux classes de personnes âgées. Ma mère, qui est âgée de 93 ans, est très contente, mais le budget laisse malheureusement tomber beaucoup d'aînés. Le gouvernement libéral opte pour la politique de division en opposant un groupe d'aînés à un autre. Cette façon de faire va à l'encontre de tout ce que les Canadiens ont défendu dans le passé: ils tiennent à ce que les budgets soient équitables pour tous leurs concitoyens.
    Lorsque nous parlons des jeunes au Canada et de la façon de les inciter à rester dans le pays, à y élever leur famille et à y faire carrière, nous devons examiner leurs perspectives de logement. Le rêve canadien a toujours été de posséder une maison, d’investir et de rester dans ce pays, mais le budget ne prévoit absolument rien pour aider les jeunes qui souhaitent être propriétaires d’une maison. Il traite du logement social, mais si nous écoutons les étudiants et les jeunes, ils ne veulent pas de logements sociaux. Ils veulent avoir la possibilité de vivre le rêve canadien. Encore une fois, malheureusement, ce n’est pas ce que nous voyons dans le budget.
    Je peux dire qu’il y a une chose au sujet du logement dans le budget qui est une bonne idée, c’est la création du registre de la propriété effective. Je suis pour cette idée. Je pense que c’est une bonne idée, mais la taxe de 1 % pour les propriétaires étrangers ne sera vue que comme le coût des affaires. Le gouvernement doit réexaminer cette question, car nous devons nous assurer que les jeunes peuvent accéder à la propriété.
    Le budget omet complètement toute aide d’urgence aux nouvelles entreprises. J’ai parlé de certaines petites entreprises, comme Julie et Victor du Bulldog Pub & Grill, dans le sud d’Oshawa, près de la 401. Ils ont acheté leur commerce juste avant le début de la pandémie. Les conservateurs ont demandé au gouvernement d’être plus souple dans ses programmes et nous appuyons ces programmes pour les entreprises et les particuliers, mais il n’y a rien dans le budget pour ces entreprises.
    Ensuite, il y a les organisations d’anciens combattants. Je porte aujourd’hui ma cravate de la 420e Escadre. Son président a assisté à une réunion du comité des anciens combattants et a fait rapport sur ce que nous pourrions faire pour aider les associations d’anciens combattants. Brian Wilkins et Mike Gimblett, d’Oshawa, ont donné leur avis, mais rien ne se retrouve dans le budget.
    Nous savons à quel point il a été important d’appuyer le gouvernement dans ses efforts pour aider les Canadiens à traverser la plus importante crise sanitaire et économique de notre vie. Les conservateurs ont toujours soutenu ces efforts et soutiendront le nombre d’investissements et de programmes que le budget prévoit pour nous permettre de traverser la pandémie, mais, malheureusement, il y a très peu de raisons de se réjouir à long terme. Ce ne sont que des dettes et des déficits sans fin. Ce dont nous avions désespérément besoin, c’était un véritable plan de relance qui assurerait l’avenir de tous les Canadiens, remettrait les gens au travail et aiderait les petites entreprises à se rétablir. Les conservateurs possèdent un tel plan. Nous l’avons déjà fait et nous pouvons le faire à nouveau.
(1125)
    Monsieur le Président, le député a passé une bonne partie de son temps à dénoncer ce qu’il qualifie de manque de soutien à l'égard des jeunes Canadiens. J’ai du mal à le croire, étant donné que ce budget prévoit une aide de plus de 5,7 milliards de dollars destinée précisément aux jeunes, ce qui constitue le plus important programme d’aide à l'intention des jeunes parmi toutes les économies développées, et probablement dans l’histoire des budgets au Canada. Les mesures comprennent la revitalisation du Programme canadien de prêts aux étudiants, ce qui rend le remboursement de ces dettes plus abordable, le report de la date à laquelle les étudiants doivent rembourser leurs prêts jusqu’à ce qu’ils soient en mesure de s’établir, la réduction du coût de l’éducation par le biais du Programme canadien de subventions aux étudiants, et littéralement plusieurs centaines de milliers de placements professionnels pour les jeunes, afin qu’ils puissent contribuer à la relance de l’économie au sortir de cette pandémie.
    Ma question au député est la suivante: a-t-il simplement écrit ce discours sans avoir lu le budget?
    Monsieur le Président, je remercie le secrétaire parlementaire. Il est très doué pour nous servir les belles paroles et les discours prémâchés des libéraux, mais il n’a pas écouté mon discours et, bien sûr, j’ai regardé le budget.
    Ce que j’ai dit, c’est qu’il n’y a aucun investissement pour la croissance dans ce budget. Ce n’est pas seulement moi qui le dis, c’est aussi Robert Asselin, qui était le conseiller de Bill Morneau qui a dû quitter ce gouvernement parce que les choses ont dérapé. De plus, David Dodge a dit exactement la même chose.
    Si le député le souhaite, je lui enverrai un exemplaire de l’ouvrage « Reversing the Brain Drain: Where is Canadian STEM Talent Going? », qui porte sur l’exode des talents en STIM. Nous offrons une bonne éducation aux enfants dans ce pays, mais ce que j’ai dit au secrétaire parlementaire et à mes collègues, c’est que les jeunes partent, et qu’ils partent à un rythme accéléré. Dans ma collectivité, nous avons besoin que ces étudiants restent au pays. Soixante-cinq pour cent des ingénieurs en logiciel nous quittent. Nous devons avoir un plan pour les garder ici et garder nos jeunes au Canada. C’est de cela que je parlais, et nous en avons besoin dans le budget.
    Monsieur le Président, j’aimerais donner suite à la question posée par mon collègue.
    Le député a parlé du soutien aux jeunes dans son intervention. Il a parlé de l’exode des talents, de la perte des jeunes qui quittent notre pays et de la situation désespérée dans laquelle nous nous trouvons.
    Je dois dire qu’en Alberta, les compressions budgétaires dans nos établissements d’enseignement postsecondaire ont été dévastatrices, et qu’il y a plus de jeunes qui quittent les villes de Calgary et d’Edmonton que partout ailleurs au pays. Je suis tout à fait d’accord avec le député pour dire que la situation est désastreuse.
    Le NPD propose un plan qui permettrait d’alléger une partie de la dette étudiante, laquelle fait qu’il est très difficile pour les étudiants de rester au pays, de commencer leur vie et de contribuer à notre économie. Nous envisageons une remise de dette pouvant atteindre 20 000 $ pour les étudiants.
    Je me demande simplement si le député souscrit à l’idée de réduire la dette étudiante fédérale ou s’il préfère que le gouvernement fédéral continue de faire des profits aux dépens des étudiants.
(1130)
    Monsieur le Président, je soulignerais que le fait d’alléger la dette des étudiants ne les empêche pas de partir.
    Le commentaire et le point que j’ai fait valoir dans mon intervention, c’est que depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement actuel a fermé de nombreuses usines. La députée vient de l’Ouest et sait que le secteur pétrolier et gazier est très avancé sur le plan technologique.
    Cependant, le gouvernement offre presque des incitatifs aux Canadiens pour qu'ils s’instruisent ici, mais ensuite, ils partent. Ce qui me préoccupe, c’est qu’il s’agit de nos jeunes talents les plus brillants, et que nous avons besoin d’eux pour sortir de cette pandémie, mais aussi pour l’avenir de notre pays. Ce budget ne fait rien pour les inciter à rester ici, et c’est une crise à l’égard de laquelle le gouvernement libéral a, encore une fois, failli à ses responsabilités.
    Monsieur le Président, notre collègue d'Halifax a dit qu’il pensait que ce budget était sans précédent et qu’il allait donner du ressort à l’économie. Pour ma part, je dirais que le gouvernement s’est peut-être fié à un ressort cassé.
    Je demanderais à mon collègue d’analyser le budget, comme il avait commencé à le faire dans son intervention. Nous avons appuyé bon nombre de programmes qui ont soutenu les Canadiens jusqu’ici, comme la subvention salariale et les reports de loyer, mais il s’agit d’un budget de dépenses énormes, comme l’a souligné mon collègue. Environ la moitié de ce budget vise peut-être à nous aider à sortir de la COVID, mais l’autre moitié est constituée de nombreuses promesses qui n’ont pas été tenues auparavant et qui ont dû être répétées dans ce budget. Je me demande si mon collègue pourrait nous en dire plus à ce sujet.
    Monsieur le Président, mon collègue a raison d’employer l’expression « sans précédent ». Il y a des dépenses et une incompétence sans précédent en ce qui concerne l’affectation de ces fonds.
    Nous sommes favorables aux programmes qui aident les Canadiens et les entreprises à retourner au travail. Cependant, comme j’essayais de le souligner, ce que les libéraux font malheureusement pour n’importe quel problème, c’est de l’inonder d’argent. Nous avons besoin de changements législatifs. Nous avons besoin d’idées venant du gouvernement.
    Au Parti conservateur, nous avons des idées pour un plan de relance. Il aurait été formidable que le gouvernement libéral utilise le budget dans un contexte de pandémie comme une occasion de donner de l’espoir aux Canadiens et de leur faire savoir que nous travaillons ensemble pour eux. Cependant, les libéraux ont ignoré les désirs des Canadiens dans ce budget et c’est sans précédent et malheureux.

[Français]

    Monsieur le Président, aujourd'hui, je suis très heureux d'avoir l'occasion de prendre la parole concernant la loi d'exécution du budget libéral.
    Comme on le sait, ce budget a été critiqué par plusieurs analystes. Il avait suscité plusieurs attentes, notamment concernant la gestion de la crise de la pandémie et l'approvisionnement en vaccins. Je n'en parlerai pas, je pense que tout a été dit au sujet de ce lamentable échec du gouvernement qui fait que cette troisième vague a lieu puisque le gouvernement libéral a mal géré les contrats qu'il a signés avec les compagnies qui nous fournissent les vaccins.
    Il y avait deux autres gros enjeux, soit la relance économique et la bonne gestion des finances publiques, l'endettement et les déficits. C'est sur ces deux axes que je vais concentrer mon intervention. J'ai dix minutes, mais on pourrait en parler pendant des heures tellement il y a des enjeux qui sont préoccupants dans ce budget.
    D'autres l'ont fait avant moi, alors je ne parlerai pas du fait que le gouvernement a réussi à faire ce que personne ne pensait faisable dans l'histoire: créer une nouvelle classe d'aînés. Décider d'injecter des sommes d'argent pour aider des aînés était un vœu pieux, c'est-à-dire une bonne intention, mais ils ont décidé de donner l'argent seulement aux aînés âgés de 75 ans et plus au lieu de le donner à ceux âgés de 65 ans et plus. Je dirais que tout le monde est tombé en bas de sa chaise lorsqu'on a vu cela. C'était une mesure maladroite et j'espère que le gouvernement corrigera le tir le plus rapidement possible. Tous les jours, nous recevons des appels à nos bureaux de circonscription par suite de cette annonce.
    Le deuxième élément important, et je ne vais en parler que très brièvement, est cette manie des libéraux de s'ingérer dans les compétences provinciales et de vouloir s'approprier des pouvoirs qu'ils n'ont pas. On n'a qu'à penser à leur intervention en matière de santé et à la question des garderies, notamment le fait de laisser croire aux gens qu'ils vont mettre en place un programme de garderies pour relancer l'économie. On peut le dire, au Québec, cela a pris plus de cinq ans avant même que les garderies soient mises en place, construites et que le personnel ait été formé. Ils nous disent qu'ils veulent mettre cela en place. Premièrement, ils font de l'ingérence face aux provinces et, deuxièmement, ils laissent croire aux gens que c'est une mesure de reprise économique. Pourtant on ne verra pas les premiers aboutissements de cette mesure avant un minimum de cinq ans. On peut dire que, au Québec, ce n'est pas toutes les familles qui ont accès à une place en garderie.
    Je reviens à l'essentiel de mon message: les déficits, l'endettement et la reprise de notre économie.
    En 2003, lorsque j'ai fait mon premier saut en politique provinciale, j'avais dit que c'était cela qui me motivait. J'ai bien vieilli depuis, j'ai maintenant des cheveux gris, mais, en tant que jeune père de famille à ce moment-là, j'étais préoccupé par l'endettement et par les répercussions qui s'en suivent. Les libéraux ne parlent jamais des augmentations de taxes et d'impôts qui font que la vie coûte de plus en plus cher. Le gouvernement va chercher dans les poches des contribuables plus d'argent sans leur autorisation pour répondre à ses petits besoins de faire des cadeaux par-ci, par-là. C'est assez fou.
    Une des données qui est frappantes, c'est lorsqu'on additionne les déficits et l'endettement qui ont été créés par le gouvernement libéral de ce premier ministre depuis qu'il est en poste, depuis 2015. Depuis seulement six ans, les libéraux nous ont endettés de 162 milliards de dollars. Ce n'est pas juste à cause de la pandémie. Rappelons-nous qu'en 2015, quand les conservateurs de Stephen Harper sont partis, il n'y avait plus de déficit. On avait réussi à rééquilibrer le budget après la crise mondiale à la Bourse. Le gouvernement libéral a réussi à créer des déficits pendant des bonnes années économiques. Ces déficits nous ont enlevé la latitude pour pouvoir nous attaquer à cette pandémie sans creuser encore un autre fossé pour les générations futures et pour les travailleurs d'aujourd'hui qui vont payer plus de taxes et plus d'impôts. C'est en effet ce qui va arriver quand les taux d'intérêt vont augmenter. Que le premier ministre le veuille ou non, ce sera la réalité. Il n'a qu'à parler à des économistes qui sortent de l'université pour comprendre une donnée aussi fondamentale.
    Ce qui est frappant, c'est de voir qu'en six ans le premier ministre a emprunté et a gonflé la dette plus que tous les premiers ministres du Canada depuis 1867. Pour tous les gouvernements conservateurs et libéraux réunis, depuis 1867, c'est 630 milliards de dollars d'endettement qui a été créé pour stimuler l'économie et pour soutenir les Canadiens et les Canadiennes. En six ans, ce gouvernement a réussi à nous endetter encore plus.
(1135)
    Cela a des répercussions non seulement sur notre économie, mais aussi sur notre potentiel à faire face à une nouvelle crise éventuelle. En effet, plus on s'endette, moins on se donne les coudées franches pour relever un nouveau défi, quel qu'il soit, et pour soutenir les Canadiens. Les investissements et les dépenses de ce gouvernement ne sont pas justifiés. On dira que ce que je dis est partisan puisque je suis conservateur, mais ce n'est pas cela.
    Je peux parler du directeur parlementaire du budget, qui est un agent neutre du Parlement. Pas plus tard qu'hier, il a déposé un rapport dans lequel il explique que le gouvernement avait annoncé 101,4 milliards de dollars de nouvelles dépenses pour les trois prochaines années dans l'objectif de relancer l'économie. Il a tenu à préciser que ce ne sont pas 101,4 milliards de dollars qui doivent être considérés comme des montants pour la relance économique, mais plutôt 69 milliards de dollars.
     Il lève ensuite un autre drapeau rouge concernant les données du gouvernement, qui, un peu comme son premier ministre, a l'impression que l'argent pousse dans les arbres, qu'on n'a qu'à en imprimer, que ce n'est pas grave et que le budget va se rééquilibrer tout seul. Ce sont bien les mots du premier ministre. Le gouvernement laisse croire aux gens que la croissance économique pourrait être de l'ordre de 2 % et que cela créerait 334 000 nouveaux emplois au pays. Le directeur parlementaire du budget dit plutôt que non, que la croissance économique serait plus réaliste si elle était de 1 % l'an prochain. Cela créerait 74 000 nouveaux emplois, et non pas 334 000 nouveaux emplois.
    On est donc en face d'un gouvernement qui parle beaucoup et qui veut laisser croire des choses aux gens. Le premier ministre essaie de parler de manière positive en se disant que les gens vont le croire étant donné qu'il est beau, qu'il est fin et qu'il parle bien. Il pense que cela devrait être suffisant. Cependant, les données parlent d'elles-mêmes, et on ne peut pas passer à côté, parce que les conséquences directes seront des hausses de taxes et d'impôts demain, à même les poches des contribuables. Voilà la vraie réalité.
    Quel est l'argument de notre premier ministre et de la ministre des Finances?
    Ils disent qu'on peut se permettre d'emprunter à la place des Canadiens, parce que les taux d'intérêt sont bas. Toutefois, si c'est le cas, pourquoi ne dit-on pas à tous les Canadiens d'aller s'acheter une maison deux fois plus cher puisque les taux d'intérêt sont bas? Il n'y a pas de problème puisque les taux d'intérêt sont bas. Pourquoi ne pas changer de voiture? Pourquoi se contenter d'une petite berline pour la famille si on peut s'acheter une Ferrari? Il n'y a pas de problème puisque les taux d'intérêt sont bas; ces choses vont se payer toutes seules.
    Pourquoi ce qui est bon pour le gouvernement ne le serait-il pas pour les contribuables?
    C'est pour la simple et unique raison que les pères et les mères de famille, les travailleurs et les jeunes qui croient en un avenir meilleur savent que cet argent est dur à gagner, et c'est parce que, quand ils prennent le temps de regarder leur talon de paie, ils voient la ligne où est inscrit le montant d'argent qu'ils envoient au gouvernement. Ils voient aussi le scandale des dépenses du gouvernement. Je ne voudrais pas revenir sur le scandale de l'organisme UNIS, avec le milliard de dollars envoyés à des amis qui ont aidé la famille du premier ministre, mais c'est cela, la réalité.
    On doit donner l'exemple, et cela commence en haut de la pyramide. Avec un premier ministre dépensier, on envoie un mauvais message, à savoir que le travail n'est pas important, que le fait d'économiser n'est pas la bonne méthode à utiliser, que l'argent pousse dans les arbres et que, malheureusement, lorsqu'il y aura des demandes d'aide, on ne sera peut-être pas en mesure d'y répondre, parce qu'on aura endetté le pays au maximum. Le gouvernement dira simplement qu'on n'a qu'à réimprimer de l'argent et ainsi créer de l'inflation.
    En conclusion, je pense que nous sommes en face d'un mauvais budget, qui n'a pas préparé une bonne relance économique et qui est en train d'endetter nos enfants et nos petits-enfants. Pour moi, c'est inacceptable.
(1140)

[Traduction]

    Monsieur le Président, toute la journée, les conservateurs nous ont reproché le montant des dépenses prévues dans ce budget, la loi d’exécution du budget, et ce que nous offrons aux Canadiens. Cependant, je n’ai pas encore entendu un conservateur parler de ce qu’il supprimerait de ce budget afin de réduire les dépenses. C’est essentiellement ainsi que les gouvernements établissent leur budget. S’ils pensent que le budget est trop élevé, ce que les conservateurs croient, qu'ils commencent à chercher des secteurs où ils peuvent couper. Au lieu de cela, comme l’intervenant précédent nous l’a dit, nous n’entendons parler que des domaines où il manque des fonds.
    Le député peut-il nous dire où il commencerait à couper dans le budget et à qui il prendrait l’argent? Prendrait-il l’argent des personnes âgées? Prendrait-il l’argent des jeunes? Prendrait-il l’argent du soutien aux entreprises? J’aimerais qu’il nous explique où il enlèverait de l’argent.

[Français]

    Monsieur le Président, on n'a jamais entendu un libéral se préoccuper des générations futures. On n'a jamais entendu un libéral, le ministre des Finances, le premier ministre, ni même mon confrère qui vient de me poser sa question se préoccuper des générations futures en lien avec les déficits qui s'empilent. Ces six dernières années, le déficit est plus élevé que celui de tous les premiers ministres au Canada depuis 1867. Les libéraux n'ont jamais éprouvé ne serait-ce qu'un minimum de sensibilité à l'égard de nos enfants et de nos petits-enfants. Cela est incroyable.
     S'ils avaient un peu de courage, ils déposeraient un plan de retour à l'équilibre budgétaire. Ils diraient aux gens que l'argent ne pousse pas sur les arbres. Nous les aiderions à trouver les meilleures façons d'appuyer les Canadiens et les Canadiennes. Tous les partis politiques ont voulu aider le gouvernement lorsque c'était nécessaire, surtout en mettant en évidence les lacunes dans les mesures qu'ils avaient adoptées à la va-vite et qui ont permis à des fraudeurs de profiter du système. Ce sont les Canadiens et les Canadiennes qui vont payer, c'est cela, la vraie réalité.
    Monsieur le Président, je remercie le député de Richmond—Arthabaska de sa présentation. Je partage tout à fait sa critique de la centralisation fédérale.
     Cependant, je voudrais lui poser une question très précise. En 2009, les conservateurs étaient au pouvoir et ont mis sur pied le Bureau de transition canadien en valeurs mobilières, basé à Toronto, une commission unique qui avait pour but une réglementation pancanadienne des valeurs mobilières.
    Je constate que l'actuel gouvernement revient à la charge avec ce projet. À l'époque, les conservateurs avaient beaucoup poussé pour cela. Aujourd'hui, quelle est leur position?
(1145)
    Monsieur le Président, la question est sûrement très pertinente. J'en remercie mon collègue, mais je n'ai pas la réponse. Je ne maîtrise pas ce dossier et je ne vais donc pas m'y aventurer.
     Ce que je souhaite lui mentionner, c'est qu'il existe une différence manifeste entre les libéraux et les conservateurs. Avec les libéraux, on a un gouvernement centralisateur. Avec les conservateurs, on a un gouvernement qui respecte les compétences provinciales, qui travaille en partenariat, qui ne critique pas les premiers ministres provinciaux d'autres allégeances, comme le fait le premier ministre actuel, ce qui crée de la confrontation.
    Il ne fait aucun doute que notre chef et un futur gouvernement conservateur vont privilégier le partenariat pour trouver des solutions aux problèmes du pays. Si ces derniers relèvent des champs de compétence des provinces, notre gouvernement travaillera avec ces dernières pour qu'elles puissent prendre les mesures nécessaires avec les ressources dont elles ont besoin. Comme nous l'avons annoncé en santé, il faudra donner plus d'argent aux provinces, sans condition, afin qu'elles fassent leur travail. Elles ont la compétence pour le faire.

[Traduction]

    Monsieur le Président, j’ai retenu avec intérêt la partie de l’intervention de mon collègue où il a parlé de l’inquiétude que de nombreux travailleurs éprouvent lorsqu’ils regardent leurs talons de paie et les difficultés très réelles que beaucoup d’entre eux vivent.
    Une partie de la loi d’exécution du budget fixe le salaire minimum fédéral à 15 $ l’heure. C’était un élément de ma campagne électorale aussi loin qu’en 2015, et je me souviens que les libéraux s’opposaient ouvertement à l’idée à l’époque. Il est donc très intéressant de voir cet élément dans cette loi six ans plus tard.
    Le député est-il favorable au salaire minimum de 15 $ l'heure pour les travailleurs fédéraux? Pense-t-il que c’est suffisant en 2021? S’inquiète-t-il du fait qu’il faudra attendre six mois de plus pour qu’il soit réellement mis en œuvre?

[Français]

    Monsieur le Président, je voudrais qu'on s'entende: cette mesure vise les employés fédéraux. Il revient aux gouvernements provinciaux de déterminer le salaire minimum dans chacune des provinces.
     L'idée est de s'assurer que les travailleurs ont un salaire décent. Pour cela, il faut soutenir nos petites et moyennes entreprises, il faut soutenir la relance économique, il faut s'assurer que les conditions sont favorables afin que les salaires soient les plus élevés possible pour l'ensemble des travailleurs. Ceux-ci pourront alors faire grandir leur famille, s'offrir la chance de grandir au sein du Canada et réaliser leurs rêves. Je pense que c'est le souhait de tout le monde. Toutefois, ce n'est pas en s'endettant comme on le fait qu'on se donne ces outils.
     Pour les conservateurs, il est évident qu'il faut donner plus de pouvoirs aux individus. C'est notre objectif ultime. Nous allons permettre aux entreprises de créer de bons emplois et favoriser les investissements au pays pour augmenter notre richesse collective. Il en résultera nécessairement les meilleurs salaires possible pour l'ensemble des employés, qu'ils soient syndiqués ou non. Je pense que nous devrions tous nous préoccuper de garantir à tous les employés les meilleures conditions salariales possible.
    Monsieur le Président, je vais partager mon temps avec mon collègue de Kingston et les Îles.
    J'écoute avec beaucoup d’intérêt les discours de mes collègues sur le projet de loi C-30 et je suis heureux de prendre la parole à mon tour sur cette importante mesure législative.
    Tout comme le budget de 2021, le projet de loi vise à achever la lutte contre la COVID-19, à guérir les blessures financières, sociales, morales et physiques causées par la pandémie, et à créer plus d’emplois et de prospérité pour les Canadiens partout au pays. Le projet de loi C-30 a pour objectif de reconstruire en mieux, pour que le Canada devienne un pays plus égalitaire et plus équitable.
    Il faut reconstruire, mais pas n’importe comment. Il faut le faire en s’assurant de combler les lacunes que la pandémie a mises en évidence, ou même exacerbées. Il faut reconstruire en protégeant les plus vulnérables.

[Traduction]

    Lorsque je parle de personnes vulnérables, je pense entre autres aux personnes âgées. La pandémie de COVID-19 a eu des effets dévastateurs sur nos aînés. Dès le premier jour, j’ai reçu des appels d’aînés de ma circonscription, Alfred-Pellan. Ils s’inquiétaient de la situation et de toutes les mesures qui étaient mises en place pour assurer la sécurité de nos communautés. Ils étaient inquiets de ne pas voir leur famille et leurs amis. Ils étaient préoccupés par les répercussions que la situation aurait sur leurs finances.
    Voilà pourquoi rebâtir en mieux signifie aussi s’assurer de protéger la santé et le bien-être des aînés de nos communautés. Après une vie de dur labeur, ils méritent une retraite sûre et digne, sans souci financier. Il faut se poser la question: que pouvons-nous faire pour les aider? Ils sont de plus en plus nombreux à vivre plus longtemps qu’avant, et beaucoup d’entre eux comptent sur leurs prestations mensuelles de la Sécurité de la vieillesse.
    C’est dans cet esprit que notre gouvernement a réduit l’âge d’admissibilité à la Sécurité de la vieillesse de 67 à 65 ans. Nous nous sommes assurés que les personnes âgées, y compris les plus vulnérables, puissent vivre leur retraite dans la dignité. Avec le projet de loi C-30, nous donnons suite à un autre engagement de notre gouvernement, soit d’augmenter le montant des prestations pour les aînés de 75 ans et plus.
(1150)

[Français]

    La vulnérabilité des aînés, particulièrement leur précarité financière, augmente avec l’âge. En effet, les Canadiens vivent de plus en plus longtemps et plusieurs d’entre eux comptent sur la pension de la Sécurité de la vieillesse.
    C’est pour cette raison que le projet de loi C-30 propose de modifier la Loi sur la sécurité de la vieillesse de façon à ce que ces versements mensuels soient majorés de 10 % dès que l'on atteint l’âge de 75 ans. En accordant une augmentation aux personnes de 75 ans et plus, nous offrons un soutien ciblé. Concrètement, cela donnerait aux aînés de ce groupe une plus grande sécurité financière à un moment de leur vie où ils font face à de plus grandes dépenses qu’avant liées aux soins, mais aussi à un risque accru de manque d’épargnes. La bonification sera mise en œuvre en juillet de l’année prochaine.
    D’ici là, pour répondre aux besoins immédiats, le budget de 2021 propose aussi de verser un paiement unique de 500 $ en août de cette année aux pensionnés de la Sécurité de la vieillesse qui auront 75 ans ou plus en juin 2022. La bonification ciblée de la Sécurité de la vieillesse améliorera vraiment la vie de gens qui méritent bien qu’on les appuie davantage, particulièrement les aînés vivant seuls qui ont de la difficulté à arrondir leurs fins de mois, comme Solange, Antoinette ou Leonardo, qui vivent dans ma circonscription.
    Cette mesure augmenterait ainsi les prestations d’environ 3,3 millions d’aînés au pays. Pour ceux qui touchent la prestation intégrale, cela voudrait dire des prestations annuelles supplémentaires de 766 $ dès la première année, une somme qui serait indexée en fonction de l’inflation par la suite. Je pense à Jeannine, qui réside dans ma circonscription. Elle vit seule et cette somme lui permettra d'acheter toute la nourriture dont elle a besoin plutôt que de se priver de repas pour payer son loyer.
    Je crois que notre société a le devoir d'appuyer davantage les aînés. C'était vrai avant la pandémie et ce le sera encore après. La COVID-19 a mis en lumière les vulnérabilités et les inégalités dans la société, que ce soit au Canada ou ailleurs.
    Chez les aînés, cela s'est fait sentir sur le plan financier: plusieurs d'entre eux ont fait face à des difficultés économiques, car ils ont dû assumer des coûts supplémentaires pour assurer leur sécurité. Cela s'est aussi fait sentir sur le plan social. Plusieurs aînés de la communauté d'Alfred-Pellan et de partout au pays ont passé la dernière année isolés de leur famille et de leurs amis. Pour un trop grand nombre d'entre eux, la COVID-19 a été tragique. Je pense particulièrement à ceux qui habitent dans des établissements de soins de longue durée. Ils représentent la majorité des victimes de la pandémie au Canada.
    En fait, une autre chose que la pandémie a mise en lumière, ce sont les problèmes systémiques qui touchent les établissements de soins de longue durée dans l'ensemble du pays. La situation dans ces établissements a été telle que les Forces armées canadiennes ont été déployées dans le but de prêter main-forte aux équipes sur place. Ma circonscription n'a pas été épargnée, et j’ai eu l'occasion de rencontrer les militaires déployés dans les centres de soins de longue durée à Laval. Je leur suis reconnaissant de leur travail.
    La pandémie a mis en lumière une situation peu reluisante, et c'est pourquoi je me réjouis de voir que le budget de 2021 propose d'investir 3 milliards de dollars sur cinq ans afin d'aider les provinces et les territoires à faire appliquer les normes relatives aux soins de longue durée et d'apporter des changements permanents lorsque c'est nécessaire.
    Je sais que cette mesure en inquiète plusieurs, mais je tiens à rassurer les plus réticents en soulignant que notre gouvernement collaborera avec les provinces et les territoires, tout en respectant leur compétence en matière de soins de santé. Il est primordial de protéger les aînés et d'améliorer leur qualité de vie, peu importe où ils vivent au pays. C'est vrai pour les centres de soins de longue durée, d'où l'importance de l'investissement dont je viens de parler.
(1155)

[Traduction]

    Cela vaut aussi pour les aînés qui vivent encore chez eux. C’est pourquoi le budget de 2021 propose de lancer l’Initiative pour vieillir dans la dignité à la maison. Grâce à cet investissement, les organismes communautaires pourraient offrir un soutien concret aux aînés à faible revenu et autrement vulnérables. Par exemple, le programme financerait des initiatives visant à jumeler des personnes âgées avec des bénévoles qui les aideraient à préparer les repas, à faire le ménage et des courses, à effectuer de petits travaux à la maison ou même à sortir de chez eux.
    C’est ce genre d’aide dont Miguel et Jane, de ma circonscription, ont besoin pour pouvoir rester chez eux. Leurs enfants les aident, mais une aide supplémentaire est grandement nécessaire. Cette aide est particulièrement utile aux aînés qui n’ont pas d’enfant pour s’occuper d’eux, comme Anne et John.
    La pandémie de COVID-19 a touché tous les Canadiens et les répercussions économiques de la situation sont indéniables. Cependant, les conséquences n’ont pas été les mêmes pour tous. Le plan de relance de notre gouvernement accorde la priorité aux gens, mais se concentre sur les groupes qui ont été les plus touchés par la situation.

[Français]

    Voilà plus d'un an que les Canadiens luttent contre la COVID-19. Nous sommes tous fatigués, mais nous ne devons pas baisser les bras. Il est temps de finir la lutte contre la COVID-19, de se relever et d'assurer notre relance en protégeant les plus vulnérables. C'est certainement vrai pour les aînés. Ils méritent de vivre leur retraite dans la dignité.
    J'appuie donc le projet de loi C-30 et j'invite tous les députés à faire de même.

[Traduction]

    Monsieur le Président, il y a une chose que j’ai beaucoup de mal à comprendre dans l’approche budgétaire du gouvernement. Comme nous le savons, la ministre des Finances, et nous sommes évidemment très fiers que ce soit pour la première fois une femme qui dépose le budget, est nouvelle à ce portefeuille. La pandémie durait depuis plus d’un an quand elle a pris ses fonctions. Dans sa lettre de mandat, le premier ministre lui demandait de créer des programmes et des garde-fous budgétaires. Nous avons donc un budget qui défie complètement la lettre de mandat du premier ministre.
    Le député peut-il me dire si, chez les libéraux, les lettres de mandat du premier ministre aux ministres servent, en fait, à quelque chose?

[Français]

    Monsieur le Président, je remercie ma collègue d'en face de sa question.
    La lettre de mandat indique clairement la procédure à suivre pour que la ministre effectue son travail. Le gouvernement fédéral a toujours été présent pour les aînés. Cette directive a toujours fait partie de sa lettre de mandat.
     Depuis le début de notre mandat, nous avons réalisé des avancées pour les personnes âgées. Nous avons ramené l'âge de l'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse de 67 ans à 65 ans. Nous avons augmenté le Supplément de revenu garanti et nous avons aussi permis à ceux qui gagnent moins de 5 000 $ de conserver l'entièreté du Supplément de revenu garanti.
    Jeannine, une femme de ma circonscription...
    À l'ordre. L'honorable députée de Beauport—Limoilou a la parole.
(1200)
    Monsieur le Président, le député d'Alfred-Pellan a dit que la pandémie a mis en lumière les inégalités. Il a donné l'exemple de l'une de ses concitoyennes âgées, qui est heureuse de pouvoir acheter toute la nourriture dont elle a besoin.
    J'ai reçu des dizaines d'appels de la part d'aînés de ma circonscription qui sont obligés d'avoir recours aux banques alimentaires pour se nourrir. Ils sont outrés que le gouvernement libéral prétende aider les aînés en donnant de l'argent aux banques alimentaires. En faisant cela, le gouvernement avoue que les aînés ne sont pas capables de se nourrir avec l'argent qu'ils ont. Du même coup, il crée deux classes d'aînés en refusant d'aider les aînés de 65 à 74 ans.
    Comment le député peut-il être fier d'un budget qui crée une inégalité?
    Madame la Présidente, je remercie ma collègue d'en face de sa question.
    Je ne suis pas tout à fait d'accord sur sa conclusion.
    Précédemment, j'ai donné l'exemple de Jeannine, une femme de ma circonscription âgée de 79 ans. Elle vivait bien jusqu'à ce que son mari décède et qu'elle ne reçoive qu'une seule pension. L'augmentation que nous proposons changera les choses pour elle et lui permettra d'acheter toute la nourriture dont elle a besoin plutôt que de se priver de repas pour payer son loyer.

[Traduction]

    Madame la Présidente, voilà plus de 20 ans que les habitants d’Eabametoong n’ont pas accès à de l’eau potable. Nous nous rappelons que le premier ministre a promis qu’avant cinq ans, toutes les Premières Nations auraient de l’eau potable. Cependant, la promesse n’a pas été tenue. Le gouvernement a fait la sourde oreille à tous les rapports disant qu’il devait investir judicieusement, et il a refusé d’investir les fonds nécessaires. On nous dit maintenant que des collectivités devront attendre encore cinq ans avant que le gouvernement libéral s’attaque à cette crise.
    Pourquoi le gouvernement continue-t-il de refuser aux familles des Premières Nations le droit à de l’eau potable, qui est fondamental dans ce pays?

[Français]

    Madame la Présidente, je remercie mon collègue d'en face de sa question.
    Durant la pandémie, nous avons tous été profondément choqués par les tragédies qui se sont déroulées dans les établissements de partout au Canada. Le gouvernement a agi en conséquence.

[Traduction]

    Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole aujourd’hui au sujet du projet de loi d’exécution du budget et de ce que ce budget a à offrir.
    Pour commencer, je ferai remarquer que, comme d’habitude, l’attitude du Parti conservateur par rapport au budget me rend perplexe. J’écoutais ce matin les observations de députés conservateurs quand j’ai entendu le député de Brandon—Souris déclarer que le budget est trop élevé, qu’il coûte trop cher et que nous dépensons trop. Cependant, dans la même intervention, il a ajouté que nous devons dépenser plus pour le logement, augmenter les transferts aux provinces, augmenter le financement de la santé dans les provinces, prévoir plus de fonds pour les petites entreprises et plus d’argent pour les vétérans, sans donner la moindre idée du financement de ces mesures.
    J’ai posé une question au député de Richmond—Arthabaska, qui a parlé juste avant mon collègue. Je lui ai demandé où il taillerait dans les financements et où il supprimerait des fonds dans ce budget. Je lui ai également demandé de m’expliquer son processus budgétaire. Dans sa réponse, il a continué de parler de la dette, sans vraiment me répondre, et à un moment donné, je l’ai entendu dire que tous les partis politiques voulaient aider quand c’était nécessaire, ce qui en dit long sur la position des conservateurs.
    Au début de la pandémie, quand nous avions des motions de consentement unanime pour l’adoption de mesures de soutien pour les Canadiens, les conservateurs savaient qu’ils n’avaient pas d’autre choix que de les appuyer parce que l’opinion publique leur serait devenue très défavorable. Ils ont donc approuvé les mesures de soutien, même si à l’époque ils auraient peut-être préféré que chacun se débrouille seul, au lieu d’opter pour une collaboration, une approche collective, en tant que société, pour traverser cette épreuve.
    Toutefois, dans sa réponse à une question, le député de Richmond-Arthabaska a déclaré que tous les partis politiques voulaient aider quand c’était nécessaire. Si je comprends bien, il dit qu’au fond, il n’est plus nécessaire qu’en tant que collectivité, que société, nous aidions les Canadiens par l’intermédiaire du gouvernement. Au moins nous avons maintenant une meilleure idée du raisonnement des conservateurs. Apparemment, ils jugeaient important d’aider les Canadiens avant, mais plus autant maintenant. Je le comprends à présent et je commence à y voir plus clair.
    Je tire mon chapeau au NPD...
    M. Charlie Angus: Ce n’est pas la peine.
    M. Mark Gerretsen: Non, monsieur le Président, je tiens à tirer mon chapeau au NPD. Je tiens à rendre à César ce qui est à César, même si le député de Timmins-Baie James ne veut pas entendre de compliment.
    Les néo-démocrates se battent pour ce en quoi ils croient. Ils viennent à la Chambre demander que l’on consacre plus d’argent à des choses, qu’on crée un régime de soins dentaires et qu’on aide les Canadiens dans ce domaine. Au moins, ils restent cohérents dans leur démarche, et ce depuis le début. Ils ont appuyé les mesures de soutien pour les Canadiens. Ils les ont défendues bec et ongles, et ils continuent de réclamer avec encore plus d’insistance d’autres mesures de soutien.
    Comparons-les avec les conservateurs, qui ont soutenu des initiatives pour aider les Canadiens au départ, mais qui ne veulent plus en soutenir maintenant. J’en conclus qu’ils sont entièrement motivés par l’opinion publique sur les diverses questions, au lieu de réfléchir à long terme à la façon d’aider les Canadiens à traverser cette période.
    Bien sûr, les députés du Bloc québécois sont également cohérents en l’espèce. En ce qui concerne les transferts en matière de santé, nous savons que chaque fois qu’il y a un débat à la Chambre, il est lié d’une manière ou d’une autre à ces transferts du gouvernement fédéral au gouvernement provincial. Ils sont cohérents à cet égard. Je respecte cela, et j’espère que le Bloc et le NPD appuieront le projet de loi d’exécution du budget, même s’ils ont mentionné quelques sujets de préoccupation.
    C’est l’approche des conservateurs qui continue de me consterner. Ils viennent ici critiquer le montant des dépenses, et nous savons, effectivement, qu’il s’agit de beaucoup d’argent. Cependant, aucun député, lors des élections de 2019, n’aurait jamais imaginé que nous serions un jour en train de parler d’une dette de cette ampleur.
(1205)
    Nous sommes ici en raison d’une pandémie mondiale qui a touché toute la planète, et en vue de déterminer comment nous devons réagir. La réponse à cette question pose un choix simple: soit laisser tout le monde se débrouiller seul de son côté, soit adopter une approche reposant sur la collaboration de toute la société sous l’égide du gouvernement. Nous nous en remettons à la société tout entière pour qu’elle assume la dette et porte le fardeau de la pandémie, socialement et économiquement, au mieux de ses capacités. Il n’était pas question de laisser aux gens le soin d’assumer eux-mêmes la totalité du fardeau, ce qui, comme nous le savons, aurait évidemment défavorisé encore plus les moins fortunés, ceux qui travaillent en première ligne et ceux qui occupent des emplois précaires. Ce sont eux qui auraient été les plus touchés si nous n’avions pas choisi de nous soutenir mutuellement en tant que société et de passer au travers de la crise ensemble.
    Certes, cela a occasionné une grosse dette. Cependant, nous avons fait un choix, et ce choix était clair: celui d’agir ensemble.
    À en croire le député de Brandon—Souris, nous dépensons trop et nous ne faisons pas grand-chose, mais il se trompe à propos de ce qu’il nous reproche de ne pas faire. J’aimerais beaucoup passer en revue tous les éléments dont il a parlé, soit le logement, les transferts aux provinces, le financement de la santé, les soins de santé, et en particulier la santé mentale, les nouvelles mesures de soutien aux petites entreprises et le soutien aux anciens combattants. J’aimerais beaucoup parler de tout cela, mais je vais prendre quelques instants pour parler plus précisément du soutien aux entreprises.
    Le gouvernement est là pour les Canadiens et pour les entreprises depuis le début et, dans ce projet de loi d’exécution du budget, il propose d’étendre les mesures d'aide, en particulier la subvention salariale pour les petites et moyennes entreprises canadiennes. Il fera en sorte que les salariés puissent rester sur les listes de paie et passer au travers de la pandémie, de sorte que, quand nous en aurons fini avec la COVID, les emplois seront encore là, ce qui aidera notre économie à rebondir, et ce, plus rapidement.
    Ce n’est pas tout, car nous bonifions le soutien aux petites entreprises. Le budget annonce le nouveau programme d’embauche pour la relance économique du Canada. Le gouvernement fédéral reconnaît que, pour renouer avec les faibles taux de chômage que nous avions avant la pandémie, nous devons mettre en place des mesures pour aider les entreprises à attirer de nouveaux employés afin de relancer l’économie. Il y a aussi la Prestation canadienne de la relance économique qui s’adresse plus précisément aux particuliers. Le gouvernement a dit qu’il prolongerait de 12 semaines cette prestation pour la porter à un maximum de 50 semaines.
    Le gouvernement a clairement signifié qu’il serait présent, que ce soit grâce à la subvention salariale, à la Prestation canadienne de la relance économique ou aux divers programmes, afin de veiller à ce que les Canadiens aient l’aide dont ils ont besoin. Les conservateurs le savent et, pour être honnête, je pense que cela leur fait un peu peur. Pendant la période des questions, ce sujet n’a jamais été abordé, ou très rarement. Je compatis avec le député d’Abbotsford, dans ses nouvelles attributions de porte-parole en matière de finances. Il n’a jamais l’occasion d’intervenir pendant la période des questions.
    La dernière chose que les conservateurs veulent faire maintenant, c’est de poser des questions sur le budget. Ils ne veulent pas faire mention de son contenu, parce qu’ils se rendent compte à quel point il est bon pour les Canadiens et les entreprises canadiennes. Voilà pourquoi le député d’Abbotsford ne peut pas poser de questions.
    Des voix: Oh, oh!
    M. Mark Gerretsen: Les députés d’en face se moquent de moi et me chahutent, mais ils devraient se lever et m’expliquer pourquoi le député d’Abbotsford ne peut pas poser de questions. Après tout, c’est lui le porte-parole en matière de finances.
    Pourquoi ne pose-t-il aucune question pendant la période des questions? C’est parce que les conservateurs se rendent compte qu’il n’est pas dans leur intérêt de parler du budget à l’heure actuelle. Ils préfèrent se lancer dans des attaques personnelles contre le premier ministre et le ministre de la Défense nationale, et parler de toutes ces autres choses qu’ils tentent d’utiliser pour monter des scandales, au lieu de parler de la politique gouvernementale. Si vous êtes patients, vous pourrez le voir en direct dans une heure et cinquante minutes.
    En conclusion, le gouvernement est là pour appuyer les petites et moyennes entreprises, qui sont l’épine dorsale du pays et de son économie. Nous serons là. Nous sommes là depuis le premier jour et nous serons là jusqu’à la fin. Je crois fermement que les Canadiens le savent, et c’est ce que me disent les entreprises de la circonscription que je représente. J’ai hâte d’appuyer ce projet de loi d’exécution du budget.
(1210)
    Le député a fait un écart pendant son intervention. Il s’est adressé directement aux députés au lieu de s’adresser à la présidence. Je lui rappelle que toutes les questions, toutes les observations et tous les débats doivent passer par la présidence.
    Nous passons aux questions et observations. Le député de Chatham-Kent—Leamington a la parole.
    Madame la Présidente, le député a dit quelque chose du genre: « La société collaborera par l’entremise du gouvernement pour que nous puissions régler ce problème ensemble. » Comment explique-t-il aux générations futures l’absence de plan pour rétablir l’équilibre budgétaire? Comment peut-il justifier les actions du gouvernement auprès de nos enfants et de nos petits-enfants?
    Madame la Présidente, la raison pour laquelle je crois qu’il est nécessaire de dire que la société va s’aider elle-même par l’entremise du gouvernement, c’est que si je dis que le gouvernement va appuyer les Canadiens, ces députés vont dire que ce n’est pas l’argent du gouvernement, comme si nous ne le savions pas. J’essaie de rétablir les faits pour qu’ils comprennent que je sais de quel argent il s’agit.
    Pour répondre à sa question, je la lui renvoie directement. Pourquoi son propre parti politique, dans son programme électoral, dit-il qu’il faudra 10 ans pour équilibrer le budget? C’est parce que les gouvernements, les partis politiques et les politiciens savent que, même si dire le contraire est un argument facile, tant que l’économie croît plus vite que la dette est contractée, et que le PIB dépasse la dette contractée, nous sommes en bonne position pour continuer de croître et de voir l’économie prospérer.
    Madame la Présidente, il y a une chose qui a sauté aux yeux de tous au cours de la pandémie. Il s’agit de l’importante inégalité qui persiste au Canada. La pandémie en soi et ses répercussions économiques ont eu des répercussions plus importantes sur les aînés, les jeunes et les travailleurs de première ligne et ceux des usines. Toutefois, nous ne voyons pas les libéraux répondre aux demandes d’une plus grande équité à l’avenir, comme la mise en place d’un régime de soins dentaires pour aider 7 millions de Canadiens à avoir accès à des soins de santé buccodentaire qu’ils n’ont pas les moyens de se payer, et ce, pour une fraction de 1 % des coûts actuels des soins de santé. De plus, ils refusent d’imposer les super riches, même si la richesse des milliardaires du Canada a augmenté de 78 milliards de dollars pendant la pandémie actuelle. La taxe symbolique sur les avions et les yachts ne figure même pas dans le projet de loi d’exécution du budget.
    Pourquoi les libéraux ne font-ils rien pour veiller à ce que ceux qui ont si bien profité de l’économie canadienne paient leur juste part?
(1215)
    Madame la Présidente, je pourrais être offensé par le fait que le député ne se souvient pas que j’ai parlé en faveur du projet de loi d’initiative parlementaire qu’il a présenté au sujet des soins dentaires. Je n’ai pas dit si j’allais l’appuyer ou non. En fait, j’ai trouvé bon qu’il présente ce projet de loi pour discuter d’une stratégie nationale sur les soins dentaires. Je crois fermement que les soins dentaires, comme l’assurance-médicaments, doivent faire partie de notre régime de soins de santé au Canada.
    Le député ne devrait pas oublier qu’il n’a pas l’appui de tous les libéraux pour son projet de loi d’initiative parlementaire. Je suis certain qu’il y en a quelques-uns qui apprécient vraiment ce que le député a proposé. Je suis l’un de ceux-là. À savoir si je pourrai toujours l’appuyer au bout du compte reste à voir, mais j’ai bien hâte de poursuivre mon discours lorsque la deuxième heure de son étude arrivera.
    Madame la Présidente, je veux seulement rappeler que le Parti vert existe en tant que parti de l’opposition. J’attends les commentaires de mon collègue à ce sujet.
    J’aimerais aborder certains points importants et je ne suis pas certaine qu’il en a parlé beaucoup dans son allocution aujourd’hui. Je tiens vraiment à avoir une réponse claire quant aux raisons pour lesquelles un système à deux vitesses a été mis en place pour les aînés dans ce pays. Peut-il m’expliquer pourquoi le paiement unique de 500 $ et l’augmentation des prestations de la Sécurité de la vieillesse s’appliquent seulement aux personnes de 75 ans et plus? J’ai vraiment besoin de ses lumières pour comprendre cela.
    Madame la Présidente, j’ai un grand respect pour les députés du Parti vert et je m’excuse auprès de ma collègue de ne pas les avoir inclus quand je parlais de l’opposition. C’est peut-être parce que je n’ai rien à leur reprocher.
    Pour répondre à sa question, ce que les données nous indiquent, c’est que plus une personne vieillit, plus elle puise dans ses fonds d'épargne-retraite, qui diminuent, et plus elle dépense pour des soins de santé et d'autres choses.
    La députée préférerait-elle que nous versions l’argent disponible pour ces suppléments seulement aux personnes de 75 ans et plus ou que nous versions des sommes moins importantes à toutes les personnes de 65 ans et plus? Je suis certain que ces questions ont été examinées au cours du processus budgétaire et je suis également convaincu que ma collègue peut comprendre cela. J’aimerais beaucoup connaître son point de vue à ce sujet. Devons-nous donner plus d’argent aux personnes de 75 ans et plus ou moins d’argent à tout le monde?
    Madame la Présidente, quand j’étais jeune, j’étais fou de l’émission de télévision Bonanza, qui se déroulait dans une région très riche en gisements d'or. Certains d’entre vous ont peut-être entendu parler de cette émission, qui était fantastique. J’aimerais maintenant dire aux députés ce que je n’apprécie pas autant. Je n’aime pas voir la frénésie de dépenses que nous voyons ici à Ottawa depuis deux ans, comme si nous roulions sur l'or.
    Je veux parler de la dette accumulée. Ces deux dernières années, le gouvernement a accumulé une dette de 509 milliards de dollars. Les libéraux ont doublé la dette nationale en deux ans seulement. Malgré toutes ces dépenses, des lacunes flagrantes persistent dans la façon dont on répond aux besoins des Canadiens. Je veux parler de certains besoins dont le gouvernement n’a pas tenu compte, malgré ses folles dépenses.
    Je tiens également à dire que je partage mon temps de parole avec le député de Prince Albert.
    Je vais d’abord parler de la large bande. C’est un énorme problème dans la circonscription de Dufferin—Caledon, que je représente. Il ne se passe pas une semaine sans que je reçoive un appel ou un courriel de résidants de ma circonscription qui se plaignent du manque d’accès à un service Internet abordable à haute vitesse.
    Le 30 avril, j’ai reçu un courriel d’Andrew. Les députés libéraux devraient écouter attentivement, car la lecture de ce courriel est déchirante. « Cher Kyle, je vous écris aujourd’hui pour vous dire qu’il est urgent que nous ayons accès à Internet à un prix abordable dans un avenir très rapproché. Je suis sans travail depuis février 2020. Ma fille doit suivre ses cours à domicile. Je suis incapable de trouver un emploi qui ne m’oblige pas à travailler à domicile. J’utilise mon forfait de données de téléphone cellulaire et celui de ma femme simplement pour essayer de trouver du travail. De nos jours, l’absence d’Internet, en cette ère de coronavirus, est littéralement paralysante pour moi et pour ma capacité de subvenir aux besoins de ma famille. »
    Pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas investi massivement dans les services à large bande? C’est essentiel dans les circonscriptions comme la mienne, qui ont une importante composante rurale. Il n’y a pas de réseaux 5G pour les forfaits de téléphonie cellulaire de mes concitoyens. Il n’y a pas de plans de données illimitées qu’ils peuvent utiliser pour travailler à la maison ou pour que leurs enfants puissent poursuivre leur cheminement scolaire à la maison, ce que nous faisons pendant la pandémie.
    L’absence d’investissements rapides dans ce domaine est un échec monumental pour le gouvernement. Les libéraux promettent de brancher tout le monde à la large bande haute vitesse d’ici 2030. Je suis devenu avocat parce que je n’étais pas bon en mathématiques, mais mes calculs me disent que c’est dans neuf ans. Ce ne sera pas suffisant pour Andrew, et ce ne sera pas suffisant non plus pour les très nombreux Canadiens qui n’ont pas accès à Internet haute vitesse à un prix abordable. Le gouvernement devrait avoir honte de ne pas avoir réglé cette question, surtout dans le contexte de la pandémie.
    Il y a un autre problème relativement auquel je suis stupéfait que le gouvernement n’ait rien fait, que ce soit dans le budget ou dans la loi d’exécution du budget. Le 11 décembre, mon collègue a présenté une motion en faveur d’une ligne téléphonique 988 pour la prévention des suicides.
    La motion concernant la ligne téléphonique 988 a été adoptée à l’unanimité à la Chambre il y a cinq mois, et la seule chose que le gouvernement a proposée, c’est qu’il pourrait demander au CRTC de se pencher sur la question. Tout ce dont nous entendons parler ces jours-ci, c’est la crise de santé mentale qui sévit au Canada en raison de la pandémie. La situation est difficile pour tout le monde. Il n’a jamais été aussi important que maintenant d’avoir accès à un numéro à trois chiffres pour prévenir les suicides.
    J’ai parlé de ma propre expérience de la dépression. Je peux dire aux députés que le fait d’avoir accès à un numéro et de pouvoir parler à quelqu’un à titre confidentiel permettrait de sauver des vies. Parfois, les gens n’ont pas la force d’appeler un membre de leur famille ou un ami. Un numéro simple à retenir, un service confidentiel, permettra de sauver des vies. Très franchement, je trouve stupéfiant qu’on n’agisse pas dans ce dossier.
(1220)
    J’aimerais aussi aborder un autre sujet. En décembre, j’ai parlé de Paul, un homme de la circonscription que je représente qui a ouvert une nouvelle entreprise en avril 2020, alors qu’il devait le faire en mars. Paul a essayé de faire en sorte que les choses marchent bien. Il a augmenté sa marge de crédit et cherché des moyens de refinancer sa maison. Pourquoi les nouveaux propriétaires d’entreprise comme Paul doivent-ils faire cela? C’est parce qu’il n’y a pas de programmes de soutien pour eux.
    Le gouvernement peut prétendre qu’il n’est pas au courant de cela, sauf que j’ai soulevé cette question pendant la période des questions et pendant le débat d’ajournement. Le gouvernement sait très bien qu’il n’y a pas de programmes pour les nouvelles entreprises. Pourquoi ne pas corriger cela dans le budget? Nous dépensons déjà 509 milliards de dollars. Ne pouvons-nous pas trouver de l’argent pour les nouveaux entrepreneurs qui se sont investis corps et âme pour lancer leur entreprise? C'est une situation dont le gouvernement est pourtant conscient. Tout ce que je peux dire à Paul, c’est que le gouvernement ne se soucie guère du succès ou de l’échec de son entreprise. C’est le seul message que je peux lui transmettre, compte tenu du budget et du projet de loi d’exécution du budget.
    Des mesures concernant le prix des logements constituent une autre omission flagrante de la part du gouvernement. Une taxe de luxe de 1 % pour les acheteurs étrangers n'aura aucun effet. Nous l’avons entendu à maintes reprises. Cela va simplement être considéré comme le coût de faire des affaires, surtout lorsque les prix de l’immobilier augmentent de 25 %, 30 % ou 40 % au cours d’une année. La taxe de 1 % est une farce. Le gouvernement aurait dû se montrer plus sérieux, car nous savons que les acheteurs étrangers posent un problème. Il y a des façons de refroidir le marché de l’habitation, où nous savons que les choses ne vont pas bien. Les jeunes disent qu’ils n’auront jamais les moyens d’acheter une maison à cause des prix actuels. La réponse du gouvernement n’a rien donné.
    J’ai envisagé récemment d’acheter une maison. Lorsque j’ai vu le prix, j’ai été stupéfait et je me suis dit: « Cela me semble beaucoup d’argent pour une maison. » Devinez quoi? Le prix de cette maison a augmenté de 50 %. Elle a été achetée en août 2020, et au printemps 2021, elle était en vente à un prix 50 % plus élevé. Nous sommes aux prises avec une crise du logement, et le gouvernement ne fait pratiquement rien. Il n’a rien fait pour régler la crise du logement qui sévit au Canada.
    L’un des éléments importants dont nous avons entendu parler est le nouveau système national de garde d’enfants. On nous a annoncé en grande pompe qu’on allait régler le problème des garderies au Canada. Ce que j’ai appris en tant qu’avocat, c’est que le diable est souvent dans les détails, et les détails dans ce cas sont un peu différents de ce qui est annoncé. J’appellerais cela un concept de garde d’enfants, parce que le gouvernement ne dépensera pas d’argent à moins que les provinces n’emboîtent le pas. C’est un programme à frais partagés. Si les gouvernements provinciaux n’acceptent pas de s’en occuper, l’argent ne sera pas dépensé. Lorsque nous examinons la situation financière des provinces après 15 mois de pandémie, nous nous inquiétons de plus en plus du fait qu’elles ne pourront pas se permettre ce nouveau programme, dont les coûts doivent être partagés.
    Bien sûr, nous n’avons aucun détail sur la façon dont le partage des coûts se fera. Les libéraux vont s’entendre avec les provinces à un moment donné, tout en leur disant qu’elles devront payer tant ou tant si elles veulent l’argent du fédéral. Encore une fois, il ne s’agit pas d’un plan national de garderies, mais d’un projet national de garderies. C’est une idée qui pourrait se concrétiser un jour si le gouvernement parvenait à obtenir l’appui des provinces. Pour moi, ce n’est pas un plan, comme je ne cesse de le répéter. C’est un projet.
    Enfin, nous avons une dette de 509 milliards de dollars. La dette nationale a doublé. Si les taux d’intérêt augmentent pour contrer l’inflation actuelle, le gouvernement sera incapable de payer les intérêts sur la dette.
(1225)
    Madame la Présidente, je veux revenir sur les deux premières minutes du discours de mon collègue. Il a parlé de l’importance de la large bande. Je sais que cette question est extrêmement importante pour tous les Canadiens des régions rurales, en tout cas, elle l’est dans ma circonscription. Toutefois, je tiens à le corriger. Il a dit que l’objectif du gouvernement était de faire en sorte que tous les Canadiens soient connectés d’ici 2030. En fait, c’est faux; c’est d’ici 2026, donc dans cinq ans, et nous avons investi 1 milliard de dollars en plus des investissements précédents de 2019.
    Les conservateurs disent qu’il faut couper, couper et encore couper mais, de toute évidence, le député préconise un financement accru pour les services à large bande. Par conséquent, devrions-nous couper dans le budget ou augmenter le financement des services à large bande?
    Madame la Présidente, je dirais deux choses en réponse à cela. Premièrement, j’ai vu que les libéraux veulent qu’un certain pourcentage de Canadiens soient connectés d’ici 2026 et qu’il y en ait 100 % d’ici 2030. Ce que je dis, c’est que nous devrions investir dès maintenant dans les services à large bande au lieu d’attendre 2026.
    Deuxièmement, j’ai parlé d’Andrew, qui m’a envoyé un courriel déchirant. J’en reçois régulièrement beaucoup de ce genre. Les gens ont besoin de ces investissements maintenant et ils ont besoin que le déploiement se fasse tout de suite. Le fait d’attendre jusqu’en 2026 ou 2030 n’aidera pas les gens qui éduquent leurs enfants à la maison ou qui travaillent de chez eux à cause de la pandémie. Ils ont besoin de ces investissements rapidement.
    Madame la Présidente, le député a parlé des centaines de milliards de dollars que nous avons dépensés au cours des deux dernières années en cette période sans précédent. Il a aussi parlé avec beaucoup de conviction de la nécessité d’appuyer les Canadiens qui ont des problèmes de santé mentale.
    Il est bien connu que le tiers des Canadiens qui n’ont pas de soins dentaires souffrent non seulement de douleurs physiques et de graves problèmes médicaux, mais aussi de graves problèmes de santé mentale en raison de la honte, de l’exclusion sociale et, franchement, du manque de possibilités d’emploi.
    Le député a parlé de l’absence de dépenses dans ce budget pour les petites entreprises, ce qui revient à dire aux Canadiens que le gouvernement s’en fiche. Est-ce que le fait que lui et le Parti conservateur aient voté contre le régime de soins dentaires du NPD montre que les conservateurs ne se soucient pas des 13 millions de Canadiens qui n’ont pas accès à des soins dentaires de base?
(1230)
    Madame la Présidente, je ne suis pas d’accord avec le député.
    Comme je l’ai dit au sujet des garderies, lorsqu’on étudie un projet de loi, on se rend compte que le diable se cache souvent dans les détails. On peut bien affirmer qu'une mesure porte sur telle chose, mais en réalité, elle peut inclure bien d'autres éléments. Tout le monde devrait pouvoir se faire soigner les dents. Toutefois, en raison du libellé, certains détails posaient problème, alors je n'ai pas pu l'appuyer. Il n’en reste pas moins que tout le monde, à mon avis, devrait avoir accès à des soins dentaires.
    Madame la Présidente, mon collègue a mentionné que certains propriétaires d’entreprises ont été laissés pour compte et que ce budget ne corrigeait pas la situation. Un grand nombre d'électeurs de ma circonscription qui ont démarré une entreprise juste avant la pandémie m’ont dit qu’ils n’avaient pu obtenir aucune aide.
    Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur ce que vous auriez aimé que ce budget propose pour aider les gens, de votre circonscription ou de la mienne, qui sont laissés pour compte?
    Je rappelle à la députée qu’elle doit adresser ses questions et ses observations à la présidence et pas à un député en particulier.
    Le député de Dufferin-Caledon.
    Madame la Présidente, le problème qu’ont les nouveaux entrepreneurs, c’est qu’ils doivent démontrer que leurs revenus ont diminué. C’est généralement le critère pour obtenir la subvention salariale ou la subvention pour le loyer. Mais une nouvelle entreprise ne peut pas répondre à ce critère. Il aurait fallu concevoir un programme spécifique, qui aurait permis aux entreprises d’avoir accès à une aide financière générale, que ce soit pour payer le loyer ou les salaires.
    La pandémie dure depuis 15 mois. Il y a certainement une façon de concevoir ce programme pour que les nouvelles entreprises aient accès à certaines des mesures d'aide qui sont offertes aux autres entreprises.
    Madame la Présidente, le député a abordé un grand nombre de points que je trouve très importants et que le gouvernement devrait sérieusement prendre en considération pour la mise en œuvre de son budget.
    J’ai examiné ce budget et j’en ai parlé aux électeurs de ma circonscription. Quand ils entendent parler d’un déficit de 354 milliards de dollars, ils n’en croient pas leurs oreilles. Je le vois sur leur visage. Ils ne comprennent pas comment on peut dépenser autant d’argent. Quoi qu’il en soit, c’est de l’argent pour les Canadiens, et les Canadiens veulent s’assurer qu’il en sera ainsi. Ils comprennent que, pendant une crise comme la COVID-19, nous avons besoin de nous entraider, et par conséquent, ils ne s’opposent pas nécessairement à…
    Je sais que ce n’est pas la première fois que cela arrive, mais apparemment les interprètes ont du mal à faire leur travail, à cause de la connexion. Je demande au député de débrancher et de rebrancher son micro ou de s’assurer qu’il l’a bien activé.
    Il semblerait que ça va mieux.
    Le député a la parole.
    Madame la Présidente, je reviens à ce que m’ont dit les électeurs de ma circonscription à propos du budget. Quand ils voient que 354 ou 509 milliards de dollars ont été dépensés au cours des deux dernières années, ils trouvent que c’est beaucoup d’argent. Mais d’un autre côté, ils se disent que, si nous devons nous entraider et que cela nécessite autant d’argent, ils sont d’accord.
    Ensuite, ils parlent des priorités et ils veulent savoir si les choses ont été faites comme il faut. L’argent est-il allé aux gens qui en avaient besoin? Ceux qui avaient le plus besoin d’aide ont-ils été secourus? Les fonds ont-ils été versés de façon efficiente? Lorsqu’ils entendent parler de scandales comme celui de l’organisme UNIS, et des sommes qu’ont reçues des amis et la famille de députés libéraux, ils sont furieux parce qu’ils ont l’impression de s’être fait avoir. Ils ont l'impression qu'on s'est servi de la COVID comme excuse pour profiter d'eux, ce qui est inacceptable, et ils sont très mécontents. Quand ils entendent parler de ces scandales, ils se mettent à se méfier du gouvernement pour tout, et c’est regrettable.
    Je me souviens de la crise financière que nous avons connue en 2008-2009, sous le gouvernement Harper. Des milliards de dollars ont été injectés dans l’économie par l’entremise des municipalités et des gouvernements provinciaux sans qu’il y ait le moindre scandale. C’est donc faisable. Il est possible de confier à la fonction publique le soin de distribuer les fonds, de faire approuver les projets par les provinces et les municipalités et d’allouer les fonds de façon responsable, afin que les contribuables en aient pour leur argent. Dans quatre ou cinq ans, quand les gens se souviendront de cette crise, je pense qu’ils seront nombreux à critiquer la façon dont le gouvernement libéral s’est comporté et les décisions qu’il a prises et qui ont coûté la vie à des Canadiens tout en nuisant à notre économie.
    À l’approche de la présentation du dernier budget, j’ai eu, en janvier, une réunion Zoom avec toutes les municipalités de ma circonscription. Je leur ai dit que, selon la rumeur, il y aurait 100 milliards de dollars pour les infrastructures des municipalités, et que, par conséquent, il faudrait qu’elles s’entendent pour savoir quels types d’infrastructures elles voudraient financer en priorité. Nous avons pris l’exemple du village de St. Louis, qui veut une nouvelle caserne de pompiers parce que, comme il doit intervenir davantage dans des zones rurales, il préfère regrouper ses camions incendie dans un seul endroit plutôt que de les avoir dans trois endroits séparés. Donc, cette collectivité avait identifié cela comme une de ses priorités, à condition d’avoir le financement.
    Je me suis entretenu avec le maire de Nipawin, qui m’a dit que le site d’enfouissement arrivait à la fin de sa durée utile et que la municipalité cherchait un nouveau site d’enfouissement, en partenariat avec d’autres municipalités. Il essayait de trouver une solution.
    Juste au nord de Prince Albert se trouve la ville de Shellbrook, reliée à Buckland et à la municipalité régionale de Prince Albert. Cette municipalité dit avoir un grand besoin en eau. Elle est en train de se regrouper avec d’autres municipalités pour mettre en place un réseau d’aqueduc rural, au coût d’environ 50 millions de dollars. Cet aqueduc pourrait desservir les agriculteurs, la ville de Shellbrook et les propriétaires fonciers de la périphérie de la ville de Prince Albert. Il s’étendrait sur une longueur d’environ 70 ou 80 kilomètres. C’est un bon projet qui serait d’une grande valeur.
    C’est le genre de projets que les municipalités souhaitent mettre en œuvre.
    Une autre priorité dont m’ont parlé les représentants des municipalités au cours de nos rencontres, c’est le service Internet à haute vitesse. Ces gens se sentent terriblement oubliés. Quand ils ont commencé à entendre les annonces de milliards de dollars, en l’occurrence de 1 milliard de dollars sur neuf ans, soit 140 millions de dollars par année, ils ont cru que ce projet était enfin à leur portée. Par la suite, quand ils ont compris quel montant leur serait attribué chaque année, ils n’en revenaient pas et ont compris que l’argent ne se rendrait jamais jusqu’à eux, qu’ils ne l’obtiendraient jamais. Ils cherchent donc de l’aide pour se débrouiller tout seuls. Ils ont examiné les nouvelles technologies et j’encourage le gouvernement à commencer lui aussi à se pencher lui aussi sur les nouvelles technologies.
    J’ai fait partie des personnes chanceuses au Canada à avoir participé aux essais du service bêta de Starlink, une expérience fabuleuse. Il y a bien eu quelques ratés, comme il y en a avec tous les systèmes. Pourquoi le gouvernement ne soutient-il pas Télésat Canada ou des groupes similaires, même Starlink, et ne cherche-t-il pas à accélérer le processus pour offrir ce service aux Canadiens des régions rurales à des vitesses de téléchargement de quelque 150 à 200 mégaoctets la minute et de téléversement de 40 ou 50 mégaoctets? Pourquoi ne pas réfléchir à la possibilité d’habiliter le secteur privé à offrir ce service? La technologie est là, il ne manque que la volonté politique du gouvernement pour rendre cela possible.
    Une autre chose que beaucoup de gens m’ont dite, c’est que certains secteurs ont bien réussi à se tirer d’affaire durant la COVID. Les entreprises qui vendent des skis de fond, des motoneiges, des véhicules tout terrain ou du matériel de camping ont été bien occupées. Les Canadiens sont de grands amateurs de plein air et, comme ils ne pouvaient pas voyager, ils ont dépensé leur argent pour des activités qu’ils peuvent faire près de chez eux. La circonscription de Prince Albert est magnifique et les résidants peuvent s’adonner à une foule d’activités dans leur cour arrière, tout en respectant les règles de distanciation. Les entreprises qui vendent du bois d’œuvre s’en tirent également très bien.
(1235)
    Si l’on considère ces types d’entreprises, elles s'en tirent très bien, mais certains secteurs ont été laissés de côté. Les gens qui travaillent dans le secteur du tourisme, ceux qui gèrent un camp de pêche dans le Nord de la Saskatchewan, en sont à leur deuxième saison avec la COVID et se demandent s’ils peuvent ouvrir ou non. Ils ont des clients qui voulaient venir l’an dernier, ils ont gardé leurs dépôts et maintenant, ces gens veulent venir cette année. Ils sont vaccinés, la plupart d’entre eux sont américains, mais ils ne peuvent pas obtenir d’information du gouvernement sur ce qui serait la matrice de la réouverture de nos frontières.
    En Saskatchewan, la province nous a au moins donné une idée, d’après le nombre de vaccinations et une combinaison d’éléments, du moment où nous commencerons à rouvrir notre économie. Le gouvernement fédéral n’a rien fait de tel. Il n’a donné aucune indication aux Canadiens ou aux entreprises sur ce à quoi ressemblerait une réouverture en toute sécurité et sur les étapes nécessaires à cette réouverture. À cause de cela, nous ne pouvons pas prendre de décisions.
    Si des gens exploitent un camp de pêche, pour ouvrir ce camp, ils doivent prendre l’avion avec leurs fournitures pour l’année, et c’est un voyage coûteux. Par conséquent, ils ne veulent pas le faire à moins d’avoir des clients qui viennent. Cela prend du temps. Ils devront contacter leurs clients et s’assurer qu’ils ont mis en place des procédures pour venir dans leur camp. Ils doivent s’assurer que leur personnel est réembauché et formé. Les gens ne peuvent pas se réveiller un lundi matin et dire: « La frontière est ouverte, on y va. » Ils doivent disposer des renseignements appropriés. Bien que ces choses ne coûtent pas d’argent, nous devons contrôler la situation, utiliser la science au mieux de nos capacités et donner nos meilleures prédictions en fonction de cette science, et non pas être secrets ou silencieux. Ce n’est pas une réponse et ce n’est pas acceptable.
    Nous avons été confrontés à un problème très grave dans tout le Canada dans le secteur de la restauration. Certains se sont adaptés, d’autres non. Il ne fait aucun doute qu’ils sont en difficulté. S’il y a un secteur qui a besoin d’aide, le tourisme, les restaurants et ce genre d’entreprises ont certainement besoin d’aide. Où cela se trouve-t-il dans le budget? S’il s'agit d'un nouveau restaurant, comme mon ami de Dufferin-Caledon l’a mentionné, les propriétaires ne sont pas admissibles. Qu’en est-il d’un restaurant familial qui existe depuis des années? Les propriétaires sont à deux ou trois ans de la retraite, mais tout à coup, ils doivent puiser dans leurs économies. Ils se demandent s’ils doivent mettre 40 000 ou 50 000 $ de plus dans le restaurant. Cet argent vient directement de leur compte d’épargne. Il sort directement de leur REER, et ils doivent payer de l’impôt sur cet argent s’ils l’investissent dans leur entreprise. Il n’y a eu aucune compensation pour ce genre de choses. Il n’y a pas eu de souplesse. Les gens doivent prendre des décisions très sérieuses et le gouvernement ne leur fournit pas de bons renseignements sur lesquels fonder ces décisions.
    Cela m’amène à un autre sujet, celui de la santé mentale.
    Je me fais beaucoup de soucis pour les employés de mon bureau, et je suis sûr que mes collègues s’en font aussi. Ils reçoivent toutes sortes d’appels: tantôt c’est une personne qui pleure et qui, quelques minutes après, leur crie dessus; tantôt, c’est une personne qui est au bout du rouleau. Nos collaborateurs vivent de telles situations appel après appel. La santé mentale est devenue un grave problème. Il est irresponsable qu’on n’ait pas pu trouver de l’argent pour créer un service téléphonique d'aide en santé mentale, comme l’a demandé le député de Cariboo—Prince George. Le gouvernement a-t-il du cœur? Où sont ses priorités?
    Dans le secteur agricole, les agriculteurs sont aux prises avec de multiples problèmes. Je rappellerai que c’est l’époque des semailles en ce moment. C’est aussi le moment de remplir le questionnaire du recensement, ce qui est loin de les ravir. Je voudrais qu’ils aient une bonne saison des semailles. Il y a des choses dans le budget qui leur plaisent, mais il y en a une qui les inquiète, soit l’investissement de 60 millions de dollars sur deux ans dans le Fonds des solutions climatiques axées sur la nature, qui va permettre au gouvernement de racheter des terres agricoles. Pourquoi le gouvernement veut-il racheter des terres agricoles? Les agriculteurs sont les meilleurs intendants de la terre. Si nous voulons consacrer des terres à la plantation d’arbres, pourquoi ne pas payer les agriculteurs pour le faire? Nous pourrions désigner des terres marginales et payer les agriculteurs pour qu’ils s’en occupent, comme ça se fait en Europe.
    Encore une fois, le gouvernement donne des ordres sans consulter les personnes concernées.
    En résumé, le budget va permettre de dépenser énormément d’argent pour des initiatives plus ou moins bonnes. Je sais que le député de Kingston va me demander ce que je supprimerais dans le budget. La question n’est pas de supprimer telle ou telle chose, mais plutôt de définir des priorités, de comprendre les besoins des Canadiens et de donner de l’argent à ceux qui en ont vraiment besoin.
(1240)
    Madame la Présidente, je remercie le député de son intervention et suis d’accord avec lui sur un certain nombre de choses. Je le remercie également d’appuyer la science, notamment Télésat et Starlink. Je crois que nous avons octroyé un permis à Starlink et que nous avons versé des millions de dollars à Télésat précisément pour les raisons qu’il a invoquées.
    Je me réjouis également qu’il ait soulevé la question de la santé mentale, car c’est une priorité importante pour le gouvernement. Les députés ne sont pas sans savoir que nous avons signé une toute première entente avec les provinces et les territoires, et que des crédits sont prévus dans le budget. Je remercie le député de son soutien.
    Je suis content qu’il ait parlé du recensement. J’espère que tous les Canadiens vont remplir le questionnaire. Je l’ai déjà fait, et cela m’a pris environ 10 minutes.
    J’aimerais lui poser une question au sujet des infrastructures. Je suis content de savoir qu’il est en faveur de cet investissement, qui est le plus important dans toute l’histoire du Canada. L’été dernier, toutes les routes qui conduisaient aux collectivités de ma circonscription étaient en travaux, que ce soit pour des égouts, des canalisations d’eau ou du pavage. C’est une excellente façon de stimuler l’économie.
    Le député a énuméré un certain nombre de beaux projets. Je me demande s’il a vérifié auprès de sa province lesquels ont été approuvés, car ce sont les provinces qui décident...
    Nous devons passer aux questions et observations. Le député de Prince Albert a la parole.
    Madame la Présidente, le recensement est une chose très importante, mais il était tout à fait irréfléchi de l’organiser pendant la période des semailles en Saskatchewan. Demander aux agriculteurs de descendre de leur tracteur pour remplir ce questionnaire, alors qu’ils travaillent de 18 à 20 heures par jour, n’est pas approprié. Le gouvernement aurait pu faire preuve de compassion et donner un peu plus de temps, peut-être jusqu’à juin.
    S’agissant des infrastructures, les libéraux parlent beaucoup de tout l’argent qui va y être consacré, mais on n’en a pas encore vu la couleur. Où est-il? Je ne vois rien. Je ne sens rien. Peut-être qu’il est uniquement dirigé vers les circonscriptions libérales. Ce serait conforme à la pratique des gouvernements libéraux de s’occuper avant tout des membres du Parti libéral. C’est peut-être ce qui est en train de se passer.
(1245)

[Français]

    Madame la Présidente, je remercie mon collègue de son discours. Je lui suis reconnaissante de son inquiétude par rapport aux secteurs de la restauration, de l'hôtellerie et du tourisme.
    Ma circonscription comporte énormément de lieux de tourisme et d'écotourisme. Ces derniers sont très inquiets quant à la nature de l'aide qui sera apportée au secteur du tourisme, particulièrement par rapport aux programmes et à leurs critères.
     En effet, certains des programmes annoncés par le passé avaient des critères trop restrictifs, qui empêchaient les gens de toucher l'aide espérée. Qu'en pense mon collègue?

[Traduction]

    Madame la Présidente, j’ai souvent entendu les mêmes préoccupations. Le gouvernement devrait consulter les Canadiens. Il devrait rencontrer les représentants de ce secteur pour leur demander ce qu’il faut faire pour redynamiser l’industrie. J’ai dit dès le départ qu’en se fondant sur la science, on pourrait donner à ce secteur une idée de la date à laquelle la frontière rouvrira, pour que les Américains et d’autres touristes étrangers puissent venir facilement au Canada pour profiter de notre belle nature. Cela leur permettrait au moins de planifier et de savoir un peu à quoi s’en tenir.
    Par ailleurs, qu’allons-nous faire pour attirer davantage de personnes vers notre industrie du tourisme? Quels sont les plans? Qu’est-ce qui est prévu avec Affaires mondiales Canada et les gens qui sont à l’étranger?
    Le gouvernement devrait consulter les gens qui sont directement touchés, essayer de comprendre les obstacles qui se dressent, les supprimer et ensuite mettre en place un programme, mais il ne parle à personne sinon aux libéraux.
    Madame la Présidente, je suis ravie que mon collègue parle du secteur du tourisme, parce qu’Edmonton Strathcona est au cœur de la région touristique d’Edmonton et que nous abritons une pléthore de restaurants. J’ai pris le temps de rencontrer beaucoup de propriétaires de restaurants, de serveurs, de barmans et d’autres travailleurs de ce secteur. Ils voudraient avoir des congés de maladie et un meilleur salaire minimum. Qu’est-ce que le député entend faire pour que les travailleurs du secteur de la restauration soient eux aussi protégés pendant cette pandémie?
    Madame la Présidente, c’est une excellente question. La sécurité doit primer sur tout. Cela ne fait aucun doute.
    Je sais qu’en ce moment, l’Alberta traverse une période très difficile que nous ne vivons pas forcément en Saskatchewan, mais si les gens n’ont pas d’emploi, il y a un problème. Nous devons nous assurer que ces entreprises fonctionnent afin que les gens puissent avoir un endroit où aller travailler. Nous avons besoin de relancer ces activités de manière sécuritaire et fonctionnelle. Les vaccins font partie de la solution et le fait que tous les Canadiens ne soient pas encore vaccinés pose un gros problème.
    Je comprends la frustration et l'inquiétude des travailleurs pour eux et leur famille et je veux m’assurer que nous sommes là pour les aider. La plupart des Canadiens seraient d’accord avec moi. Cependant, quand on voit l’argent aller à l’organisme UNIS ou aux amis des libéraux, cela ne fait qu’attiser la colère des gens.

[Français]

    Madame la Présidente, je remercie la Chambre de m'accorder du temps pour parler du budget et expliquer pourquoi j'appuie l'exécution du budget de 2021.

[Traduction]

    Premièrement, je dois remercier la première femme à occuper la fonction de ministre des Finances d’avoir présenté un budget dont toutes les femmes et tous les parlementaires devraient être fiers.
    À titre de première femme à assumer ce rôle important, elle est un modèle positif et inspirant pour les jeunes femmes de partout au Canada. Le travail extraordinaire qu’elle a accompli, avec l’aide du premier ministre et d’autres ministres, ainsi que des parlementaires qu’elle a consultés pendant la préparation de son budget, est une source de fierté pour elle-même, pour son équipe et, soyons francs, pour l’ensemble des Canadiens.
    Je crois sincèrement que tout le monde trouvera son compte dans ce budget, que ce soit grâce aux efforts pour aider les aînés, les femmes, les jeunes, les travailleurs, les entreprises, les Autochtones et les groupes racialisés, ou pour mettre en place des mesures nécessaires pour venir à bout de la COVID avec l’achat de vaccins ou la biofabrication de vaccins canadiens. Ce budget prend soin des Canadiens.
(1250)

[Français]

    Dans le budget, il y a plusieurs sections que j'apprécie énormément. Honnêtement, je suis ravie de voir que nous allons continuer d'appuyer nos petites et moyennes entreprises et les Canadiens et les Canadiennes qui ont été durement frappés par la pandémie.
    Aujourd'hui, je vais me concentrer sur de nouveaux points que je trouve particulièrement intéressants et importants. En tant qu'ancienne enseignante qui a passé presque tout son temps à travailler avec des enfants, et en tant que féministe qui croit en l'égalité entre les hommes et les femmes, un des points les plus importants pour moi dans ce budget est le plan d'apprentissage et de garde des jeunes enfants pancanadien.
    Cette mesure permet de fournir des emplois aux travailleurs, dont la majorité sont des femmes. Elle permet aux parents, notamment les mères, d'atteindre leur plein potentiel économique. De plus, elle crée une génération de jeunes apprenants motivés et bien préparés.

[Traduction]

    L’une des études que nous avons réalisées au cours de la dernière législature, lorsque je siégeais au comité de la condition féminine s’intitule « La sécurité économique des femmes: assurer l'avenir de l'économie canadienne ». Dans le cadre de cette étude, nous avons entendu des centaines de femmes de tous les horizons, et bon nombre d’entre elles nous ont parlé de la nécessité de mettre en place des services de garde d’enfants.
    Le comité a appris que les familles canadiennes sont depuis longtemps aux prises avec une offre insuffisante de services de garde de haute qualité, universels, accessibles, flexibles, abordables et inclusifs, particulièrement pour les nourrissons et les tout-petits. Nous avons aussi appris que l’insuffisance de services de garde contribue grandement à l’écart salarial entre les hommes et les femmes, ce qui ne surprendra personne puisque, traditionnellement, ce sont presque toujours les femmes qui restent à la maison pour s’occuper des enfants. J’ai moi-même été élevé dans une famille traditionnelle et ma mère n’a commencé à travailler que lorsque mon frère et moi étions tous les deux à l’école.
    Ce travail non rémunéré que les femmes accomplissent généralement, qui comprend les heures consacrées aux soins des enfants et aux travaux ménagers, les empêche de participer au marché du travail et nuit à leur avancement économique. De plus, cette responsabilité disproportionnée à l’égard du travail non rémunéré les empêche de poursuivre des études ou de suivre une formation professionnelle et nuit à leur santé et à leurs relations personnelles, sans parler de leurs ressources financières actuelles et futures…
    Quelqu’un invoque le Règlement.
    Le député de Glengarry—Prescott—Russell a la parole.
    Madame la Présidente, je crois que la députée voulait partager son temps de parole avec le député de Nepean.
    Je remercie le député. Je me suis écartée du sujet, et je ne suis pas certaine de l’avoir entendue dire cela, mais je vais le lui demander directement.
    La députée de Saint-Laurent a la parole.
    Madame la Présidente, si je n’ai pas dit que j’allais partager mon temps de parole avec le député de Nepean, j’avais certainement l’intention de le faire.
    Cependant, il va sans dire que les femmes, surtout les aînées, qui se trouvent dans ce genre de situation et qui restent à la maison peuvent vivre dans la pauvreté et bon nombre d’entre elles, parce qu’elles ne sont pas financièrement indépendantes et qu’elles dépendent de leur mari, ne peuvent pas fuir des relations et des situations marquées par la violence, et ce, par manque d’argent. Je mentionne ces points parce que j’essaie de prouver que l’établissement d’un système pancanadien d'apprentissage préscolaire et de garde d'enfants s’attaque à plusieurs problèmes sociétaux auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui.

[Français]

    Une autre partie du budget qui est très importante pour moi est l'augmentation de l'Allocation canadienne pour les travailleurs. Comme cette allocation a déjà été introduite par notre gouvernement dans le dernier budget, le budget de 2021 bonifiera et rendra plus accessible ce crédit d'impôt pour les travailleurs ou les familles à faible revenu qui ont gagné un revenu d'emploi ou un revenu d'entreprise.
    Approximativement, 1 million de Canadiens et de Canadiennes à faible revenu de plus auront accès à cette aide.
    La pandémie nous a montré à quel point ces travailleurs-là sont essentiels pour le fonctionnement de notre société. Ce sont les travailleurs dans les épiceries, dans nos dépanneurs locaux, dans nos pharmacies. Ce sont les gens qui travaillent derrière la scène pour fournir aux petites entreprises tous les biens que nous avons achetés durant cette période et qui se sont pointés au travail tous les jours pour que ceux qui restaient à la maison puissent avoir les biens essentiels pour survivre pendant cette période.
(1255)

[Traduction]

    Le budget permettrait au gouvernement de hausser le niveau de revenu à partir duquel la prestation commence à être réduite pour le porter à 22 944 $ pour les personnes seules et à 26 177 $ pour les familles. Pour les travailleurs à temps plein, cela pourrait signifier qu’une personne touchant le salaire minimum pourrait recevoir environ 1 000 $ de plus en prestations qu’avant le système actuel, et qu’elle pourrait continuer de toucher jusqu’à 32 000 $ de revenu net en 2021.
    La bonification de la prestation pour les travailleurs profiterait le plus aux travailleurs célibataires sans enfants, parce qu’ils ont un accès limité aux autres mesures de soutien offertes aux familles, comme l’Allocation canadienne pour enfants.
    À l’heure actuelle, un employé au salaire minimum à temps plein n’est pas admissible à l’Allocation canadienne pour les travailleurs. Toutefois, en vertu du nouveau système proposé dans le budget de 2021, il aurait droit à 1 100 $, somme qui peut varier selon son lieu de résidence et le salaire minimum en vigueur dans sa province.
    Je sais que de nombreux travailleurs qui travaillent fort bénéficieront grandement de cette aide supplémentaire, et je suis heureuse de voir que cette bonification sera appliquée quand nous mettrons le budget en œuvre.

[Français]

    En tant que membre du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie, j'étais ravie de voir la section du budget qui parle d'investissements en biofabrication liée à la COVID-19. Le budget propose d'investir dans le secteur de la biofabrication et des sciences de la vie au Canada, afin de renforcer la capacité de mise au point des vaccins et la biofabrication au Canada.
    Nous savons maintenant que la COVID-19 ne partira pas du jour au lendemain. Il y a des variants et nous ne savons pas combien de temps durera notre immunité une fois les deux doses du vaccin reçues. Lors de l'étude du Comité sur la capacité nationale de fabrication d'un vaccin contre la COVID-19, nous avons entendu des témoins nous dire que l'approvisionnement en vaccins est la solution à court terme, mais qu'il faut absolument que le Canada se prépare à produire ses propres vaccins pour la population à long terme. C'est pour cela que j'ai exprimé le besoin de ce genre d'investissements lors des consultations sur le budget tenues par les ministres responsables.

[Traduction]

    Le budget de 2021 renforcera le secteur canadien de la biofabrication et des sciences de la vie en accordant un total de 2,2 milliards de dollars sur sept ans pour assurer la croissance d’un secteur national dynamique des sciences de la vie. Ce soutien fournirait des investissements de base pour aider à bâtir le bassin de talents et les systèmes de recherche du Canada, et pour soutenir la croissance des entreprises canadiennes dans les sciences de la vie, notamment grâce à 59,2 millions de dollars sur trois ans à compter de 2021-2022 pour la Vaccine and Infectious Disease Organization afin d’appuyer le développement de ses candidats vaccins et d’agrandir l’installation de Saskatoon.

[Français]

    Le budget investira dans les compétences, la formation et les métiers et aidera les travailleurs à faire la transition vers de nouveaux emplois. Il propose un investissement de 250 millions sur trois ans pour élargir les approches de perfectionnement et de redéploiement des travailleurs qui ont fait leurs preuves. Cela sera mené par des tiers dans le but de répondre aux besoins des industries en croissance.
     Il s'agit aussi d'assurer la croissance de notre économie carboneutre et d'accélérer la transformation carboneutre du Canada par l'innovation. Il y aura 5 milliards de dollars pour cela.
     Je suis donc fière de ce budget. Nous avons pris une très bonne direction.

[Traduction]

    J’espère que tout le monde l’appuiera pour que nous puissions continuer d’aider les Canadiens et améliorer le soutien que nous leur apportons.

[Français]

    Merci beaucoup.

[Traduction]

    Madame la Présidente, la députée a expliqué en quoi le budget protège les travailleurs et les emplois.
    Dans ma circonscription, on trouve, par exemple, l'aéroport international Richardson de Winnipeg et des fabricants du secteur de l’aéronautique, comme Boeing, Magellan et StandardAero. Je me suis entretenu avec beaucoup d’employés de l’aéroport et de ces entreprises. Ils ont du mal à payer ne serait-ce que leur hypothèque. C’est une situation très triste et catastrophique pour toute l’industrie.
    La députée peut-elle expliquer pourquoi il n’y a pas du tout d’aide au secteur de l’aviation, y compris aux aéroports, dans ce budget?
(1300)
    Madame la Présidente, je n’ai pas pu aborder tous les sujets dans mon intervention, mais il ne fait aucun doute qu’une aide au secteur de l’aéronautique est prévue dans le budget. Plus particulièrement dans ma province, le Québec, le budget prévoit aider une grande partie du secteur. C’est aussi pourquoi je suis très fière que la ministre Freeland ait présenté ce budget.
    Je remercie le député de m’avoir donné l’occasion de le mentionner. Je ne l’avais pas fait, faute de temps.
    La députée a mentionné le nom de la ministre. Je lui demanderais d’éviter de le faire, car elle connaît le Règlement de la Chambre.
    Nous poursuivons les questions et les observations.
    Le député de Cowichan—Malahat—Langford a la parole.
    Madame la Présidente, je me réjouis de voir que les libéraux financent les services de garderie dans ce budget. C’était à mon programme électoral en 2015, et j’en suis très fier. Je conviens donc avec elle que ce financement améliorera beaucoup la situation.
    Ma question porte sur la norme des libéraux pour collaborer avec les provinces à l'égard de ce type d’initiatives. Le projet de loi d’exécution du budget fixe le cadre législatif dans lequel la ministre dialoguera avec les provinces pour mettre sur pied des services de garderie.
    Cependant, les libéraux se sont prononcés contre le projet de loi C-213, qui était le projet de loi du NPD visant à établir un cadre législatif pour la création d’un régime national d’assurance-médicaments. On dirait que les objectifs changent. La députée peut-elle préciser à la Chambre quelle est la norme des libéraux pour collaborer avec les provinces afin de mettre sur pied ces programmes nationaux?
    Madame la Présidente, la pandémie a montré combien il est nécessaire de soutenir les plus vulnérables, et beaucoup diraient que les plus vulnérables dans cette pandémie, ce sont les jeunes et les femmes. Il est grandement temps d'intervenir. Les citoyens réclament des services de garderie depuis des années et je remercie le député d’avoir porté cette cause.
    Je crois que, quand des sujets comme celui-ci viennent sur le tapis pendant une pandémie ou une crise, le gouvernement fédéral doit collaborer avec les provinces pour fixer des objectifs et définir les plans qui s’imposent. La volonté politique existe à présent et il est certainement nécessaire, comme nous l’avons tous dit, de soutenir les femmes et de faire en sorte qu’elles aient accès au monde du travail sur un pied d’égalité.
    Madame la Présidente, je voudrais parler des investissements prévus au budget pour l’intelligence artificielle, la technologie quantique, la photonique et la génomique. Surtout, j’aimerais aussi parler des investissements dans des minéraux essentiels pour les batteries, nécessaires dans tout, des véhicules électriques au stockage d’énergie.
    L’économie mondiale s’achemine vers une économie du savoir. Un de mes trois objectifs en entrant en politique, il y a quelques années, était de faire en sorte que la société canadienne et l’économie restent solides et compétitives dans l’économie mondiale du savoir, afin d’assurer la prospérité de nos enfants et petits-enfants.
    Le Canada est prospère aujourd’hui et, grâce à ses richesses naturelles abondantes, les Canadiens connaissent un niveau de vie très élevé. Nous avons du pétrole, du gaz naturel, des minéraux et des produits forestiers qui, tous, ont assuré notre prospérité jusqu’à présent. L’avantage naturel que nous avons aujourd’hui ne nous suffira peut-être pas dans une nouvelle économie mondiale du savoir. Pour garantir la même prospérité à nos enfants et à nos petits-enfants, nous devons, en tant que pays, être à l’avant-garde de la nouvelle économie du savoir. Il devient donc très important d’investir dans l’intelligence artificielle, la technologie quantique, la photonique, la génomique et les minéraux essentiels nécessaires pour les batteries.
    L’intelligence artificielle est une des plus grandes transformations technologiques de notre temps. Elle commence déjà à avoir une incidence. Souvent, on ne le sait même pas, mais cette incidence se fait déjà sentir. Le Canada a des communautés de chercheurs, des talents locaux et un écosystème diversifié d’entreprises en démarrage et en développement.
    Je suis ravi que le budget prévoie environ 440 millions de dollars pour financer une stratégie pancanadienne en matière d’intelligence artificielle. Surtout, il prévoit 185 millions en soutien à la commercialisation de l’innovation et de la recherche dans ce domaine au Canada. Il est important d’investir dans la recherche-développement et l’innovation, mais pour moi, la commercialisation est également importante. Les deux doivent aller de pair. Nous ne pouvons pas continuer d’investir perpétuellement dans la recherche sans en commercialiser les fruits en partie ou en totalité. Je suis donc heureux que nous investissions dans la commercialisation d’innovations en matière d’intelligence artificielle.
    La technologie quantique est à la pointe de la science et de l’innovation aujourd’hui et son potentiel de commercialisation est immense. Ce nouveau domaine transformera notre façon de tout concevoir et développer, de médicaments qui peuvent sauver la vie à la prochaine génération de batteries. Cette technologie jouera aussi un rôle important dans la cybersécurité, que nous espérons réussir à instaurer bientôt. C’est avec plaisir que je déclare que le budget prévoit environ 360 millions de dollars pour lancer une stratégie quantique nationale. Je suis certain que nous aurons des détails dans les prochains mois.
    Le Canada est un chef de file mondial dans le domaine de la photonique, la technologie permettant d'émettre de la lumière et d'en exploiter toute la puissance. Il s'agit du principe scientifique sur lequel reposent la fibre optique, les semiconducteurs de pointe et d'autres technologies de pointe, des domaines dans lesquels Ottawa a aussi réussi à faire participer un grand nombre d'entreprises. Les entreprises canadiennes offrent depuis longtemps cette expertise au reste du monde. Je suis heureux que le budget accorde 90 millions de dollars au Conseil national de recherches afin de réoutiller et de moderniser le Centre canadien de fabrication de dispositifs photoniques.
    Ensuite, il y a la génomique. La recherche sur le génome permet de développer des produits thérapeutiques de pointe et d'aider le Canada à suivre la propagation de la COVID-19 et à lutter contre elle. Le Canada a été l'un des premiers acteurs à faire progresser les connaissances scientifiques en génomique et il est maintenant un chef de file mondial dans ce domaine.
(1305)
    Je vais faire une comparaison des coûts pour montrer à quel point cette technologie évolue et s'améliore rapidement. Le coût pour séquencer un génome a baissé de plusieurs millions de dollars. Je crois que, en 2001, séquencer un génome coûtait environ 100 millions de dollars. Le coût est ensuite passé à 1 million de dollars en 2008. En 2012, il a diminué à environ 10 000 $, et, aujourd'hui, séquencer un génome coûte seulement quelques centaines de dollars. On constate à quel point la technologie change rapidement et à quel point elle est devenue efficace. Bientôt, il y aura des médicaments faits sur mesure pour les maladies génétiques.
     Le budget prévoit 400 millions de dollars pour appuyer la stratégie pancanadienne en matière de génomique. Ce financement prévoit du soutien afin de permettre à Génome Canada d’exécuter des programmes propres à sa mission pour lancer la nouvelle stratégie. Dans la nouvelle économie mondiale du savoir, la Terre est plate. Les Canadiens rivalisent d'égal à égal avec différentes régions du monde, et nous ne bénéficions plus des avantages que nous donnaient nos ressources naturelles auparavant.
    La concurrence vient de partout, surtout de professionnels des nouvelles technologies et des nouvelles générations de Canadiens qui sont à l'école en ce moment. La concurrence vient de Sydney, en Australie, de Séoul, en Corée du Sud, de Shanghai, en Chine, de Bombay, en Inde, et de Francfort, en Allemagne. La Terre est plate, et nous soutenons une forte concurrence de partout dans le monde.
    Pour le moment, le développement de batteries est plus important. Beaucoup de gens ne le savent peut-être pas, mais c’est aussi un enjeu de sécurité nationale. Si nous ne développons pas les technologies, et si nous ne développons pas les batteries, nous serons un jour dépendant d’autres pays pour notre sécurité énergétique et la sécurité de nos transports. Les choses évoluent très rapidement.
    Le marché des transports, qui représente des billions de dollars, se tourne rapidement vers l’électrification. Les grands constructeurs automobiles ont déjà annoncé l’élimination progressive des moteurs à combustion interne et la transition vers des véhicules électriques alimentés par des batteries. Le Canada possède de riches réserves des minéraux cruciaux nécessaires à la fabrication de batteries pour véhicule électrique et de panneaux solaires, ainsi que d’autres technologies à faible émission de carbone requises pour atteindre l’objectif de zéro émission nette.
    Le Canada et les États-Unis ont récemment convenu de renforcer le Plan d’action conjoint pour la collaboration dans le domaine des minéraux critiques entre le Canada et les États-Unis en vue de cibler une transformation industrielle à zéro émission nette, des batteries pour les véhicules zéro émission et le stockage d’énergie renouvelable. Il est essentiel d’investir dans ces ressources pour assurer notre sécurité énergétique. On garantira ainsi que le Canada soit un producteur crucial dans les chaînes d’approvisionnement de l’avenir.
    Le budget prévoit des fonds pour créer un centre d’excellence sur les minéraux critiques au sein de Ressources naturelles Canada. Le centre coordonnerait les politiques et les programmes fédéraux en matière de minéraux critiques et collaborerait aussi avec d’autres partenaires. Le budget octroie 37 millions de dollars à Ressources naturelles Canada pour la recherche et le développement fédéraux en vue de faire progresser l’expertise en matière de traitement et de raffinement des minéraux de batterie critiques.
    Il ne suffit pas que nous participions à cette opération. Nous devons avoir une capacité de bout en bout pour être présents dans le secteur des batteries. Pour illustrer la chute du coût des batteries au cours des 10 à 12 dernières années, le coût des batteries lithium-ion est passé de 1 100 $ par kilowattheure à environ 100 $. Il sera bientôt encore très inférieur, ce qui rendra le coût des véhicules électriques comparable à celui des véhicules à essence d’aujourd’hui.
    Les choses évoluent rapidement. Le moment approche à grands pas où nous passerons tous à des véhicules électriques dans un très proche avenir. Les entreprises ont déjà annoncé des changements et nous devons être au rendez-vous.
(1310)
    Madame la Présidente, je tiens à remercier mon collègue de son intervention, mais je veux remettre en question la partie où il a mentionné que le Canada avait perdu son avantage concurrentiel dans le secteur des ressources naturelles. Je dois être d’accord avec lui, mais seulement parce que nous avons perdu notre avantage à cause des mauvaises politiques libérales, qui visent l’élimination progressive des sables bitumineux.
    Quand mon collègue parle du centre d’excellence pour la fabrication de batteries électriques, quels autres composants seront nécessaires, selon lui, pour produire ces batteries si nous n’avons pas d’industrie pétrochimique? Où pense-t-il que nous allons combler le manque à gagner de 678 milliards de dollars par décennie pour tous les ordres de gouvernement qui proviennent de l’industrie pétrolière et gazière?
    Madame la Présidente, pour préciser, je voulais dire que l’économie mondiale se dirige vers une économie du savoir et que le secteur des transports se dirige vers l’électrification des véhicules. C’est là où le Canada entre en jeu. Nous avons certains minéraux rares nécessaires à la production de ces batteries, et l’investissement que nous consentons à Ressources naturelles Canada vise à déterminer quels minéraux sont nécessaires, comment les exploiter, comment les raffiner et comment nous pouvons avoir une position favorable et solide dans la chaîne d’approvisionnement qui est nécessaire pour la nouvelle génération de batteries électriques.
    Madame la Présidente, j'appuie sans réserve le député. À l'heure actuelle, ma région est un centre névralgique mondial de minéraux critiques: cuivre, cobalt, palladium et nickel. Pour ce qui est de l'innovation, le programme de génie minier de l'Université Laurentienne a accueilli certains des meilleurs cerveaux au monde. Quand Sudbury ressemblait à un paysage lunaire, nous avons investi dans la remise en état de l'environnement. Le programme de physique a déjà compté dans ses rangs le gagnant d'un prix Nobel. Pourtant, le gouvernement provincial l'a éliminé.
    Le député parle d'innovation et d'investissement. Le gouvernement s'engagera-t-il à collaborer avec l'Université Laurentienne pour maintenir ces programmes d'innovation et pour bâtir cette économie du savoir, afin de nous permettre de propulser ces minéraux critiques dans la nouvelle économie du 21e siècle?
(1315)
    Madame la Présidente, je conviens tout à fait du besoin de recherche et de développement pour ces minéraux critiques partout au Canada. Il nous faut une approche pancanadienne. Comme le gouvernement l'a déjà indiqué, pour certaines technologies évoluées, il travaille à la conception de stratégies pancanadiennes visant à développer divers éléments qui seront nécessaires dans une économie axée sur le savoir.
    Lorsque le centre d'excellence sur les batteries ouvrira ses portes, je suis certain qu'il concevra aussi une vaste stratégie visant à développer non seulement les mines et les minéraux, mais aussi les technologies, en vue de la fabrication de batteries au Canada. Même les États-Unis accusent du retard dans ce domaine. À l'heure actuelle, il existe quelque cinq projets majeurs de fabrication de batteries aux États-Unis, chacun représentant plus de 2 milliards de dollars d'investissements. Les choses changent rapidement et il faut agir encore plus rapidement. C'est la voie que nous avons choisi de suivre.
    Madame la Présidente, le député a beaucoup parlé d'électrification, de panneaux solaires et du fait que nous voulons une économie à faibles émissions de carbone. Quelle est son opinion sur l'énergie nucléaire? Cela ne détourne-t-il pas l'attention de la direction dans laquelle nous devrions aller, soit le secteur des énergies renouvelables et l'électrification dont il parle?
    Madame la Présidente, je n'en sais pas beaucoup sur la production d'énergie nucléaire, mais je me concentre sur la production d'énergie renouvelable qui permettra aux panneaux solaires d'emmagasiner de l'énergie au moyen du nouveau système de stockage d'énergie qui est rendu possible grâce aux batteries d'aujourd'hui. Tous ces projets d'énergie renouvelable deviendront beaucoup plus viables et contribueront à la production totale d'énergie à une échelle beaucoup plus grande que celle d'aujourd'hui.
    Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de Chatham-Kent—Leamington.
    Les Canadiens ont attendu plus de deux ans pour que les libéraux déposent enfin un budget et je dois dire que l'attente n'en valait certainement pas la peine. Cela n'aurait peut-être pas été le cas si nous cherchions à rebâtir en plus gros en augmentant la taille du gouvernement, en effectuant plus de dépenses, en élargissant les programmes, en accusant un plus grand déficit et en accumulant une dette plus importante et insoutenable. Les Canadiens attendaient un budget qui favoriserait la relance, mais ils ont obtenu un budget axé sur la réélection, ce qui est vraiment regrettable parce que ce sont eux qui vont payer pour le budget de réélection des libéraux.
    Ce n’est pas le budget de relance auquel les Canadiens s’attendaient. Il s’agit d’un budget qui imposera une dette insoutenable et suffocante aux futures générations de Canadiens. Je veux mettre cela en perspective. D’ici l’an prochain, le premier ministre actuel aura accumulé une dette supérieure à celle de tous les premiers ministres de l’histoire du Canada réunis. Les députés doivent comprendre cela. Cela inclut le père du premier ministre actuel, qui a accumulé une dette tellement lourde qu'il a fallu des décennies pour en venir à bout. Il s’agit d’un budget axé sur les annonces, les séances de photos et, fort probablement, les promesses non tenues, car les libéraux excellent sur le plan du marketing, mais ils font piètre figure lorsqu’ils doivent respecter les promesses et tenir compte de la réalité du gouvernement.
    Je veux commencer par parler de l'annonce en matière de garde d'enfants. Je pense qu'il ne fait aucun doute qu'un programme de garde d'enfants intéresse les Canadiens, surtout à la lumière des changements subis à la suite de la COVID-19. Cependant, les libéraux en sont, encore une fois, à leur neuvième ou dixième promesse concernant un programme national de garde d'enfants, et je suis certain qu’il s’agira de la neuvième ou de la dixième promesse qu’ils ne tiendront pas. C’est, disons, la neuvième fois que les libéraux promettent un programme national de garderies, mais ils oublient de mentionner les conditions en petits caractères, à savoir que les coûts seront partagés en parts égales avec les provinces et territoires, soit 30 milliards de dollars sur cinq ans. C'est donc conditionnel au fait que les provinces et les territoires doivent partager les coûts.
    Je ne sais pas si les libéraux, qui croient que le budget s’équilibrera de lui-même, ont évalué la situation financière actuelle des provinces et des territoires, une situation rendue catastrophique par la pandémie. Très peu de provinces vont avoir les ressources nécessaires pour payer leur part du programme national de garde d'enfants créé par Ottawa, sans oublier que bien des territoires et des provinces ne voudront pas d’un programme de garderies fondé sur l'approche paternaliste d'Ottawa et qui ne correspond pas aux besoins des familles. En fait, ce programme ne correspond pas aux besoins de la plupart des familles canadiennes qui font des quarts de travail, qui travaillent dans des collectivités rurales et éloignées ou qui préféreraient qu’une tante, un grand-père ou un voisin s’occupe de leurs enfants.
    En 2006, les conservateurs en sont venus à cette conclusion. À ce moment, nous avons lancé la Prestation universelle pour la garde d’enfants, car nous avions réalisé que les familles de travailleurs canadiens savent beaucoup mieux comment s’occuper d’elles et de leurs enfants que les bureaucrates d’Ottawa. C’est ce que veulent les familles canadiennes. Elles ne veulent pas d’un programme de garde d'enfants régi par le gouvernement que les provinces et les territoires n'ont pas les moyens de payer et qui ne répond pas à leurs besoins.
    Ce n’est qu’un programme que les libéraux utiliseront pour obtenir de belles séances de photos et faire les manchettes. Cependant, lorsque le temps viendra de vraiment respecter cette promesse, ils ne le feront pas.
    Il est évident que les libéraux sont en train de se livrer à leur traditionnelle pratique de clivage pour braquer les provinces et les territoires les uns contre les autres pour savoir qui a droit à ce programme de garderies, mais j’ai quand même été surpris de voir que les libéraux avaient choisi ce segment vulnérable de la société pour opérer ce clivage. Qui plus est, ils ne s’arrêtent pas là puisqu’ils font la même chose avec les personnes âgées. C’est un budget dans lequel ils auraient dû faire des choix difficiles, mais ce qu’ils ont fait, surtout en ce qui concerne les personnes âgées, c’est choisir des gagnants et des perdants, et les personnes âgées de moins de 75 ans sont les perdants. Le budget crée un système à deux vitesses pour les personnes âgées au Canada. Il y en a donc qui vont avoir une augmentation de 10 % de leur sécurité vieillesse ainsi qu’un bonus de 500 $ en août, comme par hasard sans doute juste quelques semaines avant que le premier ministre ne déclenche des élections.
(1320)
    Comment est-il possible de dire qu’un groupe de personnes âgées mérite de l'aide et pas l’autre? Nous instaurons un système à deux vitesses pour les aînés, alors que nous savons qu’ils ont été touchés de façon disproportionnée par la pandémie de COVID-19. Au lieu de s’assurer que tous les Canadiens sont vaccinés et que toutes les provinces ont les vaccins et l'équipement de protection individuelle nécessaire, le gouvernement a décidé de déterminer qui seraient les gagnants et les perdants parmi les personnes âgées. Je trouve cela incroyablement irrespectueux vis-à-vis d’un segment important de la population.
    Je voudrais maintenant parler d'un sujet qui, comme les personnes âgées, est très important dans ma circonscription, Foothills, à savoir le secteur de l’agriculture. Encore une fois, les libéraux n’ont manifesté aucune empathie à l’égard d’un secteur qui a été très touché non seulement par la pandémie, mais par plusieurs autres phénomènes hors de son contrôle, depuis quelques années. Revenons un peu en arrière. Nous avons eu des récoltes catastrophiques, des blocus ferroviaires, des grèves et des pertes de marchés d’exportation vers l’Inde et la Chine, et tout cela a eu un impact considérable sur le secteur.
    Heureusement, dans ma circonscription, Foothills, nous avons eu une belle récolte l’an dernier. Nous sommes très optimistes en ce qui concerne l’actuelle saison de semailles, et nous finissons tout juste la période de mise bas. Nous étions très optimistes jusqu’au 1er avril, le jour du poisson d’avril, lorsque les libéraux ont annoncé une nouvelle augmentation de leur taxe sur le carbone.
    Les agriculteurs ne disposent que d’une très faible marge. Il faut que toutes les variables s’ajustent pour qu’ils puissent faire un profit et poursuivre leurs activités la saison suivante. Le fait de doubler la taxe carbone et d’annoncer maintenant qu’elle va s’élever à 170 $ la tonne au cours des prochaines années est absolument catastrophique pour les agriculteurs qui ne peuvent pas répercuter les coûts sur qui que ce soit puisqu’ils sont les utilisateurs finaux. Hessel Kielstra, qui possède Mountain View Poultry, dans ma circonscription, m’a montré ses factures pour la taxe sur le carbone, avant l’augmentation. Chauffer ses poulaillers lui a coûté 24 000 $ pour le seul mois de février. C’est toute une somme. Pourquoi, dans leur budget, les libéraux n’ont-ils pas exempté les carburants agricoles et le secteur agricole de la taxe sur le carbone, pour le soulager?
    Il ne fait aucun doute que l’agriculture jouera un rôle essentiel lorsque nous essaierons de nous sortir de l’énorme gouffre financier dans lequel la pandémie nous a plongés, une crise que l’insouciance financière dont le gouvernement libéral a fait preuve, même avant la pandémie, n’a certainement rien fait pour atténuer. Il ne fait aucun doute que l’agriculture est l’un des piliers de notre économie, et si elle est mal traitée, ce qui est répréhensible, il n’y a pas grand-chose d’autre qui pourrait bien aller.
    J’ai parlé de ce budget à un grand nombre des agriculteurs et des familles d’éleveurs de ma circonscription et l’absence d’un véritable plan pour garantir que chaque communauté rurale ait accès à des services Internet à large bande est une autre de leurs frustrations. C’était assurément un enjeu clé dans presque toutes les circonscriptions rurales du pays avant la pandémie, mais il ne fait aucun doute que l’accès aux services à large bande dans toutes les collectivités rurales est crucial. Nous devons commencer à traiter ceci comme un service public. Il ne s’agit pas d’un besoin, mais d’une nécessité. Nous devons commencer à traiter l'accès à Internet à large bande comme l’électricité ou l’eau, car si nous voulons que nos communautés rurales soient en mesure de rivaliser sur un pied d’égalité avec le reste du monde, elles doivent avoir accès à cette infrastructure essentielle. Nos agriculteurs livrent concurrence sur un marché mondial; nos petites entreprises sont maintenant en ligne, et les enfants doivent suivre leurs cours à la maison. Nous ne pouvons pas offrir ces possibilités de développement économique dans ces collectivités rurales si elles n'ont pas accès à Internet à large bande.
    Dans la minute qu’il me reste, j’aimerais aborder un point évidemment très important pour l’Alberta, à savoir que le secteur de l’énergie n’est pas mentionné une seule fois dans le budget. Je ne comprends pas pourquoi les libéraux ne saisissent pas l’importance de notre secteur pétrolier et gazier pour l'économie du pays.
    Nous sommes dans une situation financière très difficile. Selon le Canadian Energy Centre, entre 2000 et 2018, le secteur de l’énergie a généré 672 milliards de dollars de recettes pour chaque ordre de gouvernement. Cela représente 35 milliards de dollars par an pour les municipalités, les provinces et le gouvernement fédéral qu’il est impossible de remplacer. En Alberta, nous avons ressenti le mépris pour le secteur de l’énergie, avec 200 000 emplois perdus. Nous le voyons maintenant de nouveau avec ce qui se passe avec la ligne 5, qui est menacée en raison des étalages de vertu du premier ministre. Malheureusement, le Québec et l’Ontario vont commencer à ressentir la douleur que l’Alberta ressent depuis longtemps.
(1325)
    Madame la Présidente, il est intéressant d’entendre les conservateurs parler des aînés, car ce sont eux qui, il n’y a pas si longtemps, ont essayé de faire travailler les aînés deux ans de plus que ce qu’ils prévoyaient pour leur retraite, lorsque l’âge d’admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti a été porté à 67 ans.
    Le député peut-il expliquer pourquoi il s’élève autant contre le montant de la dette contractée par le premier ministre, selon ses propres termes, alors que cette dette a été contractée par suite de motions de consentement unanimes à la Chambre, des motions que lui et son parti ont appuyées? Ils ont approuvé cette dette à chaque étape du processus.
    Madame la Présidente, il y a beaucoup d’éléments dans cette question, mais le député a dit que nous obligions les aînés à travailler deux ans de plus. Ce qui était important dans cette proposition et ce programme, c’est que nous donnions aux aînés la possibilité de travailler deux ans de plus avant de devoir prendre leur retraite, et beaucoup d’entre eux dans ma circonscription ont apprécié cette possibilité. Nous vivons plus longtemps et ils voulaient avoir cette possibilité.
    Ce que le député ne veut pas mentionner ici, c’est que ce budget crée un système à deux vitesses pour les aînés. Tout à coup, ils sont maintenant admissibles à une augmentation de la Sécurité de la vieillesse et à cet incroyable stratagème préélectoral d’achat de votes à 500 $, mais s'ils ont moins de 75 ans, le gouvernement ne se préoccupe pas vraiment d’eux.
    Madame la Présidente, cette loi d’exécution du budget met fin au programme de subvention salariale et réduit, avant de l’éliminer, l’aide qui était versée aux particuliers par l’entremise de la Prestation canadienne de la relance économique, la PCRE, qui a succédé à la PCU.
    Le député est-il d’accord avec le NPD pour dire que cette mesure est prématurée et que beaucoup de petites entreprises à la grandeur du pays, y compris dans le secteur de la restauration et du tourisme, auront besoin d’un soutien continu pour se remettre des conséquences financières de cette pandémie?
(1330)
    Madame la Présidente, je tiens à remercier mon collègue d’avoir souligné l’importance des petites entreprises. Voilà pourquoi, dès le début de cette pandémie, les conservateurs ont collaboré avec les libéraux et les autres partis à la Chambre pour essayer de concevoir certains de ces programmes d’aide du mieux que nous le pouvions. En fait, ce sont les conservateurs qui sont intervenus pour dire que les subventions salariales que le Parti libéral avait fixées au départ à 10 % étaient beaucoup trop faibles.
    Bien sûr, des entreprises ont encore besoin d’aide et nous voulons que ces programmes soient toujours là pour celles qui en ont besoin, mais il ne peut s’agir là de la nouvelle normalité. Cela ne peut pas durer indéfiniment. Nous devons avoir une feuille de route claire pour mettre fin à ces confinements et à ces restrictions et permettre aux entreprises canadiennes de rouvrir leurs portes, mais ce ne sera possible que si le gouvernement fédéral commence à obtenir et à distribuer des vaccins dès que possible.
    Madame la Présidente, les libéraux entonnent toujours le même refrain et nous accusent de vouloir couper et couper dans le budget, de ne pas avoir appuyé les dépenses et ainsi de suite.
    Compte tenu de la dette actuelle et de celle que nous allons contracter au cours des prochaines années, si les taux augmentent ne serait-ce qu’un peu, et que nous approchions des 40 milliards de dollars, pouvez-vous expliquer aux Canadiens l’effet que cela aura sur certaines des structures sociales que nous avons dans ce pays?
    Je tiens à rappeler au député qu’il doit adresser ses questions et ses observations par l'intermédiaire de la présidence.
    Le député de Foothills a moins d’une minute pour répondre.
    Madame la Présidente, je tiens à mettre la question en perspective. La nouvelle dette que le budget libéral a contractée coûtera plus de 40 milliards de dollars par année uniquement pour le service de cette nouvelle dette aux taux actuels, alors imaginons si les taux d’intérêt venaient à augmenter. Cela représente deux années de paiements de transfert en matière de santé aux provinces. Ces transferts auraient pu être augmentés de façon substantielle, sans parler d’autres programmes de services sociaux très importants, mais nous ne pourrons malheureusement pas nous les permettre. Imaginons ce que 45 milliards de dollars par an permettraient d’accomplir si nous n’avions pas dépensé cet argent pour le service de la nouvelle dette libérale.
    Madame la Présidente, je suis heureux d’avoir l’occasion de faire part de mes réflexions sur le projet de loi C-30. Je tiens à remercier mon collègue de Foothills d’avoir partagé son temps de parole avec moi.
    Dans ma circonscription, Chatham-Kent-Leamington, l’agriculture, l’agroalimentaire et la transformation agroalimentaire sont des éléments fondamentaux de l'économie locale, tout comme pour la circonscription de l’intervenant précédent.
    Je veux commencer mes commentaires ici. Avant de poursuivre, je tiens à préciser qu’en tant que père de quatre filles, je souhaite qu’elles ne soient pas confrontées à des plafonds de verre dans leur carrière. Je tiens à féliciter la ministre des Finances d’être la première titulaire de cette charge à présenter un budget. Ma plus jeune, Kiana, vient de terminer sa maîtrise en économie. Peut-être qu’un jour, elle aussi présentera un budget, en espérant qu’il repose sur des principes économiques solides plutôt que sur une politique électoraliste.
    Pour en revenir à l’agriculture, le système agricole et agroalimentaire canadien est un moteur clé de notre économie. Il génère 143 milliards de dollars, représente 7,4 % de notre PIB et fournit un emploi sur huit, du moins c'était le cas en 2018, et plus encore cette année.
    Ce budget comprend certaines dispositions prévoyant jusqu’à 100 millions de dollars de remboursements de la taxe sur le carbone pour l’utilisation du gaz naturel et du propane à la ferme. Au comité de l’agriculture et de l’agroalimentaire, nous terminons actuellement l’examen du projet de loi C-206, parrainé par mon collègue le député de Northumberland-Peterborough-Sud, qui propose une exemption de la taxe sur le carbone pour le gaz naturel et le propane utilisés à la ferme.
    Il ne fait aucun doute que l’existence de ce projet de loi d’initiative parlementaire a influencé la décision du gouvernement d’inclure cette mesure. Nous avons débattu et continué à débattre, en comité, de l’utilité d’un système de remboursement par rapport à un système d’exemption. Les agriculteurs de ma circonscription et, en fait, les agriculteurs dans tout le Canada peuvent remercier les conservateurs pour l’existence de cette initiative dans le budget. Néanmoins, il est bon de voir que cette question est reconnue, et c’est un point positif.
    Je tiens également à reconnaître les sommes destinées à l’agriculture sous forme d’incitatifs pour la mise sur pied d’initiatives climatiques. Dans la pratique, cependant, le seul coût des combustibles fossiles et des engrais azotés suffit à en encourager une utilisation judicieuse. Malgré cela, l’innovation et la responsabilité environnementale ont toujours été des caractéristiques de notre secteur agricole.
    Comme l’a reconnu la ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, on manque actuellement de technologies viables et évolutives qui permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture. Dans ces conditions, les mesures incitatives visant à encourager le développement et l’innovation sont de bien meilleurs outils que les taxes punitives, comme l’ont affirmé de nombreux témoins au comité.
    Cependant, s’il y a une mesure qui a le potentiel de faire avancer l’adoption de la technologie dans le secteur agricole, c’est l’expansion des réseaux haute vitesse à large bande dans les régions rurales et éloignées. L’adoption la plus poussée de l’agriculture de précision, une technologie essentielle pour tirer parti des solides antécédents de l’agriculture en matière de responsabilité environnementale, est si souvent entravée par le manque d’accès à l’Internet haute vitesse, et l’intervenant précédent a fait écho à ces commentaires.
    Bien que le montant de 1 milliard de dollars dirigé vers le Fonds pour la large bande universelle soit dérisoire par rapport à d’autres promesses de financement, c’est l’utilisation accrue de cette technologie qui a le potentiel de réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture.
    Compte tenu de toute l’attention que le manque de connectivité dans les régions rurales et éloignées a attirée au fil des ans, toutes les promesses, tous les engagements électoraux, même avant la COVID-19, auraient dû conduire le secteur agricole, et en fait tous les Canadiens ruraux, à disposer d’infrastructure à large bande de classe mondiale à ce jour.
    Pour citer un récent éditorial du Western Producer, « ils ne l’ont pas fait et nous ne le faisons pas ». Il y a un parallèle sinistre entre les promesses d’accès accru à la haute vitesse et les promesses de programme national de garde d’enfants — souvent annoncées et rarement réalisées.
    Plus précisément, je tiens à souligner la situation dans ma circonscription de l’île Pelée. Bien qu’elle soit le point habité le plus au sud du Canada, elle peut être considérée comme aussi éloignée, sinon plus éloignée, que de nombreuses régions de notre Nord. Il n’y a pas de service 911 fiable. À l’heure actuelle, l’île Pelée n’a pas d’Internet à large bande à la disposition du public. La vitesse de l’Internet sur l’île est soit un accès commuté, soit des centres cellulaires lents pour les entreprises existantes, les résidants et les visiteurs, avec d’énormes coûts associés à de petites quantités de données. Le temps orageux perturbe ce service. L’île Pelée est la définition même de l’éloignement, avec seulement un accès par bateau et par avion en été, par beau temps, et seulement par avion en hiver, là encore, par beau temps.
    Ma circonscription se trouve dans le Sud-Ouest de l’Ontario, une région desservie par la Southwestern Integrated Fibre Technology, ou SWIFT en abrégé. Dix pour cent de la zone mal desservie du Canada en large bande se trouve dans le Sud-Ouest de l’Ontario.
(1335)
    Par conséquent, dans le cadre du programme gouvernemental précédent Brancher pour innover ou BPI, la part de financement de SWIFT aurait dû s’élever à 58,5 millions de dollars, mais la somme reçue était zéro, pas un cent. Conformément à la structure du précédent programme BPI, le gouvernement a choisi d’administrer le fonds actuel pour la large bande universelle sans prévoir de partage au prorata pour les zones mal desservies. Ce budget contient des mesures de dépenses de 509 milliards de dollars, soit plus de la moitié de 1 000 milliards de dollars, mais les Canadiens attendaient un budget avec un plan de croissance, d’investissement dans les infrastructures, et un budget avec un plan de gestion de la dette pour se remettre des énormes impacts de la COVID.
    J’ai récemment sondé mes électeurs sur une foule de questions. Plus précisément, à l’affirmation selon laquelle les petites entreprises sont la clé de la reprise économique au Canada, 87 % des répondants ont répondu être d’accord ou tout à fait d’accord. Seuls 13 % étaient d’accord ou tout à fait d’accord pour dire que les multinationales étaient la clé de notre reprise économique. Mes électeurs et tous les Canadiens attendaient non pas un plan de dépenses mené par le gouvernement, mais un budget pour investir dans les infrastructures et créer un climat propice à une relance pilotée par les entreprises. Les petites entreprises avec lesquelles j'ai des rapports à Chatham et Leamington, à Blenheim, à Ridgetown et dans bien d’autres villes de Chatham-Kent-Leamington ont besoin de savoir que leur gouvernement gérera bien les finances du pays, afin que le climat dans lequel elles investissent soit stable et prévisible.
    Bien que ce budget parle de quelques petits investissements dans l’infrastructure et de mesures nécessaires pour soutenir les petites entreprises touchées par le gouvernement, ce que ce budget ne contient pas, c’est un plan pour payer toutes les promesses électorales. Il n’y a pas de réforme fiscale, pas de garde-fous financiers ancrés à des seuils fixes, pas d’objectifs et pas de chemin vers l’équilibre. Ce sont les types de mesures qui donnent aux petites entreprises la confiance nécessaire pour investir et mener notre relance, et c’est le plus grand échec de ce budget.
    Est-ce là le schéma de dépenses que nous voulons laisser à nos enfants et petits-enfants? En juin dernier, j’ai eu le plaisir d’annoncer à la Chambre la naissance de mon premier petit-enfant. J’ai également déclaré à ce moment-là qu’on estimait que sa part de la dette fédérale portant intérêt serait de plus de 39 300 $ à la fin de l’exercice. Je me suis trompé. Selon le budget qui vient d’être déposé, sa part de la dette au 31 mars dépasse 43 300 $ et le budget prévoit que sa part de la dette dans cinq ans dépassera 50 700 $.
    Voici ce qui me fait vraiment peur. Le budget d’aujourd’hui suppose un taux d’intérêt moyen de 1,2 % sur notre dette actuelle. Oui, les taux d’intérêt actuels sont bas, mais ces hypothèses budgétaires supposent que le coût de service moyen de la dette n’aura augmenté que jusqu’à 1,9 % dans cinq ans. Cette hypothèse est incompatible avec la façon dont le gouvernement finance ses déficits annuels. Le gouvernement imprime de l’argent pour financer ses dépenses et chaque fois que les gouvernements ont agi ainsi par le passé, l’économie a connu une poussée inflationniste. En fait, c’est déjà le cas.
    L’inflation touche déjà les biens, comme le savent déjà tous ceux qui essaient d’acheter une maison ou un deux par quatre, et l’indice des prix à la consommation va certainement suivre. Qu’est-ce qui suit l’inflation? Ce sont des taux d’intérêt plus élevés, car le gouvernement tente de freiner l’inflation et de soutenir la monnaie du pays. Donc, je doute fort que les taux d’intérêt sur la dette publique soient en moyenne de 1,9 % dans cinq ans.
    Qui en pâtit? Les gens qui possèdent des actifs et qui sont peu endettés aiment ce scénario, mais pour ceux qui travaillent pour un chèque de paie, leur salaire suit rarement l’augmentation des coûts. Les Canadiens ordinaires ne veulent pas de cet avenir inflationniste, alors ce budget, avec tant de dépenses inflationnistes non ciblées, ne peut être soutenu. Nous entendrons les refrains habituels des membres du gouvernement selon lesquels les conservateurs veulent avoir le beurre et l’argent du beurre. Les conservateurs ont appuyé et continueront à appuyer les mesures visant à soutenir les Canadiens et les petites entreprises, mais pas les dépenses irréfléchies et incontrôlées sans plan pour nos petits-enfants.
(1340)
    Madame la Présidente, je remercie le député de souligner que la première femme ministre des Finances de l’histoire a présenté cet étonnant budget.
    Plus tôt dans le débat, on a dit qu’en quatre jours, nous avons fourni d’énormes liquidités pour aider les petites entreprises et alléger les hypothèques des gens qui en avaient besoin. Je suis heureux qu’il ait appuyé l’infrastructure, car des montants record circulent dans tout le pays et les économistes disent que c’est la meilleure façon de stimuler l’économie.
    Le député a soulevé un point au sujet de la dette. Je me demande à quels postes il ne dépenserait pas d’argent pour réduire la dette dont il a parlé.
    Madame la Présidente, en ce qui concerne la dette, il faut faire des choix difficiles. Je ne suis pas opposé à l’endettement, mais ce budget ne contient pas de plan qui inspire la confiance chez les propriétaires de nos PME et les encourage à investir. Quels types de frais de service de la dette vont-ils devoir assumer à l’avenir à cause de ces dépenses non ciblées? Il y a, si on les compte, 270 mesures de dépenses dans ce budget.
    Le député a reconnu que j’appuie les dépenses d’infrastructure. Je suis d’accord en ce qui concerne cet aspect. Prenons la large bande, par exemple, avec 1 milliard de dollars répartis sur plusieurs années. Un milliard de dollars pour quelque chose d’aussi nécessaire, dans un budget de 500 milliards de dollars, cela représente 0,2 %. Je suis un homme de chiffres, et cela m’aide à mettre les choses en perspective. Il y a beaucoup, beaucoup de mesures de dépenses et elles ne sont pas classées par ordre de priorité comme il se doit.
    Madame la Présidente, je remercie le député de nous faire part d’informations intéressantes sur sa circonscription. La Chambre a notamment ceci de merveilleux que nous y entendons parler de l’immense diversité de notre pays. J’ai beaucoup appris sur sa circonscription et je l’en remercie.
    L’expression qui décrit le mieux où nous en sommes financièrement dans ce pays est celle d’une reprise en K. De toute évidence, beaucoup de secteurs ont été durement touchés, mais certains ont réalisé d’énormes bénéfices. En fait, quelques-uns des plus riches Canadiens ont engrangé quelque 78 milliards de dollars au cours de l’année écoulée. Ma question au député porte donc sur les recettes.
    Un jour, quelqu’un devra payer la note. Le député est-il d’accord avec le NPD qu’il est temps d’adopter des mesures pour une fiscalité plus équitable, de créer un impôt sur la fortune, de nous attaquer aux paradis fiscaux et de supprimer les échappatoires fiscales pour plus d’équité, ou pense-t-il que les travailleurs canadiens devraient payer la facture?
(1345)
    Madame la Présidente, en principe, je soutiens les mesures qui visent à lutter contre les échappatoires fiscales et les paradis fiscaux.
    Le député a mentionné la diversité des revenus et la façon dont la pandémie a touché différemment différents secteurs de notre économie. C’est de cela que je parlais dans mon intervention. Je crains fort un réveil de l’inflation. Les membres de notre société qui possèdent des biens et qui sont peu endettés en profiteront. Ils continueront de prospérer dans un scénario où les coûts et les rendements sont supérieurs aux salaires. C’est pour les membres de notre société qui travaillent pour gagner un salaire, qui essaient d’acheter leur première maison et qui essaient de se faire une place dans cette économie que j’ai les plus grandes craintes lorsque l’inflation succédera inévitablement à des dépenses débridées.

[Français]

    Madame la Présidente, le directeur parlementaire du budget a publié un rapport selon lequel le taux d'endettement du Canada sera au mieux de 49,2 %, si ma mémoire est bonne.
    Quelles conséquences cela pourrait-il avoir sur nos finances en cas de crise éventuelle? Mon collègue croit-il que nous avons la marge de manœuvre nécessaire pour faire face à une autre crise?

[Traduction]

    Madame la Présidente, je ne répondrai pas avec mes propres mots, mais je peux renvoyer au rapport de M. Yves Giroux publié hier où il mentionne cette crainte même: avec des dépenses aussi colossales, nous ne pourrons pas surmonter une autre crise. Comme l’intervenant précédent le soulignait, le service de la dette nous coûte plus de 40 milliards de dollars. C’est presque 10 % du budget le plus élevé de l’histoire qui vient d’être annoncé. Voilà ce qui nous attend à l’avenir si nous ne rétablissons pas un certain équilibre et si nous n’avons pas de plan en ce qui concerne les perspectives financières du Canada.
    Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec ma bonne amie et collègue, la députée de Davenport.
    Je suis heureux de prendre la parole au sujet du projet de loi C-30, Loi portant exécution de certaines dispositions du budget de 2021. Comme je l’ai dit au cours du débat sur le budget, notre gouvernement continuera à soutenir les travailleurs et les entreprises du Canada en poursuivant la lutte contre la COVID-19, mais nous prendrons également les mesures nécessaires pour positionner notre économie en vue d’une reprise et d’une croissance continues.
    Tout simplement, notre objectif permanent est de renforcer la classe moyenne du Canada et d’aider ceux qui travaillent fort pour y accéder. C’est notre objectif depuis que les Canadiens, à l’automne 2015, nous ont confié le soin de faire avancer le Canada. Aujourd’hui, c’est ce sur quoi notre gouvernement se concentre. Le renforcement d’une classe moyenne en pleine croissance, pour moi, équivaut à une société plus inclusive et plus juste.
    C’est un plaisir de représenter les résidants entreprenants et travailleurs de Vaughan-Woodbridge. J’aimerais prendre un moment pour encourager tous les résidants qui sont admissibles à recevoir un vaccin à prendre rendez-vous le plus tôt possible. Il y a dans ma circonscription un certain nombre de points chauds, et nous devons nous assurer que toutes nos familles et tous nos amis sont en sécurité et que la vie pourra reprendre son cours normal rapidement. Cela ne peut se faire que grâce à la vaccination.
    Je qualifie le budget d’ambitieux dans sa tentative de répondre non seulement aux défis actuels, mais aussi à ceux de demain. Le projet de loi C-30 lance la mise en œuvre de cet ambitieux plan pour bâtir un Canada résilient et plus inclusif.
    En 2015, nous avons promis aux Canadiens que nous réduirions l’impôt de millions de Canadiens de la classe moyenne et que nous les augmenterions pour le 1 % le plus riche, et c’est exactement ce que nous avons fait. En 2019, nous avons de nouveau promis aux Canadiens que nous réduirions leur impôt en augmentant le montant du revenu qu’ils peuvent gagner sans payer d’impôt fédéral. Le projet de loi C-30 met en œuvre cette promesse.
    Le projet de loi C-30 fera passer l’exemption personnelle de base de 12 298 $ à 13 220 $ pour l’année d’imposition 2020 et, une fois pleinement mise en œuvre, à 15 000 $ pour la période d’imposition 2023. Cette réduction d’impôt signifie que les Canadiens qui travaillent fort, y compris ceux de ma circonscription, Vaughan-Woodbridge, verront des économies initiales de 2,9 milliards de dollars. Une fois pleinement mise en œuvre, cette mesure se traduira par une baisse d’impôt de 5,6 milliards de dollars pour 2023-2024 et par la suite.
    On estime que les particuliers qui travaillent fort économiseront un peu moins de 300 $ par année tandis que les familles canadiennes de la classe moyenne économiseront en moyenne 600 $ par année. C’est 600 $ que les familles de la classe moyenne pourront consacrer à l’épicerie, aux programmes sportifs ou artistiques parascolaires ou encore à l’épargne-études de leurs enfants.
    On estime que 700 000 Canadiens de plus, y compris des personnes âgées et des jeunes en début de carrière, ne paieront aucun impôt fédéral. Il est tout aussi important de noter que cette mesure permettra de sortir environ 40 000 Canadiens de la pauvreté. Il s’agit là d’un réel progrès et d’une politique intelligente. Voilà comment bâtir une classe moyenne plus forte et aider ceux qui travaillent fort pour y accéder.
    Des millions de travailleurs canadiens bénéficieront de cette réduction d’impôt et des centaines de milliers de personnes seront rayées du rôle d’imposition. Il est formidable de voir que la mise en œuvre de l’augmentation de l’exemption personnelle de base aura lieu. C’est une idée que je défends depuis longtemps et que j’ai proposée dans la plateforme de 2019.
    Le projet de loi C-30 prolongera les programmes de soutien actuels jusqu’en septembre et nous permettra de continuer à aider les travailleurs et les entreprises du Canada qui sont encore touchés par la COVID-19. La Subvention salariale d’urgence du Canada et la Subvention d’urgence du Canada pour le loyer sont des programmes auxquels littéralement des centaines d’entreprises de ma circonscription ont eu recours, et qu'elles continuent d’utiliser pendant cette difficile troisième vague de la pandémie. Le budget de 2021 apporte certitude et clarté aux entreprises canadiennes en ce qui concerne ces deux programmes de soutien essentiels. La ville de Vaughan abrite plus de 12 000 PME, qui savent que le gouvernement continue de les soutenir pendant la pandémie de COVID-19.
    Notre objectif ne doit pas seulement être de récupérer les emplois perdus à cause de la pandémie, mais aussi de créer de bons emplois pour les Canadiens de la classe moyenne. Le projet de loi C-30 stimule la création d’emplois grâce au nouveau Programme d’embauche pour la relance économique du Canada, qui encourage l’embauche de nouveaux travailleurs au sortir de la pandémie. Pour bâtir une économie plus juste et plus inclusive qui fonctionne pour tous les Canadiens, nous devons nous assurer que notre système fiscal est équitable et intrinsèquement progressif, et que les échappatoires, les évasions fiscales injustes et les avantages fiscaux sont éliminés avec prudence.
(1350)
    Dans le projet de loi C-30, le gouvernement ira de l’avant pour mettre en œuvre des mesures qui limiteront l’avantage de la déduction pour options d’achat d’actions accordée aux employés des grandes sociétés bien établies. Les options d’achat d’actions sont des incitatifs précieux et importants pour les entreprises nouvellement financées, comme les entreprises de technologie ou les entreprises en démarrage, pour payer leurs employés pendant qu’elles font croître l’entreprise alors que les liquidités — ou devrais-je dire le flux de trésorerie disponible — sont très faibles. Je sais à quel point les entrepreneurs sont importants, je sais qu'ils créent des emplois et qu'ils prennent des risques, et ils devraient donc être récompensés. Toutefois, pour les entreprises bien établies, les avantages fiscaux offerts par les options d’achat d’actions devraient être limités. J’ai plaidé pour ce traitement différentiel des options d’achat d’actions. Il s’agit d’une importante mesure d’équité fiscale que je suis très heureux de voir dans le projet de loi C-30.
    Tout comme nos alliés — la France, l’Italie et le Royaume-Uni —, nous mettrons en œuvre une taxe numérique. Le projet de loi C-30 propose la mise en œuvre d’une taxe sur les services numériques, au taux de 3 %, sur les revenus des services numériques qui reposent sur les contributions de données et de contenu des utilisateurs canadiens. La mesure s’appliquerait aux grandes entreprises dont les revenus bruts sont égaux ou supérieurs à 750 millions d’euros. Elle entrerait en vigueur le 1er janvier 2022 et devrait rapporter environ 3,4 milliards de dollars.
    Nous continuerons de fournir des outils et des ressources à l’Agence du revenu du Canada pour qu’elle lutte contre l’évasion fiscale afin que tout le monde paie sa juste part.
    Le gouvernement continue d’améliorer le crédit d’impôt pour personnes handicapées et les programmes connexes utilisés par les Canadiens ayant des capacités spéciales. Le projet de loi C-30 propose de supprimer la limite de temps pour qu’un régime enregistré d’épargne invalidité demeure enregistré après la cessation de l’admissibilité du bénéficiaire au crédit d’impôt pour personnes handicapées et de modifier les obligations de remboursement de la subvention et du bon. Par cette mesure, je le répète, le gouvernement tient une promesse faite aux personnes handicapées. Comme le souligne le budget de 2021, un élargissement du crédit d’impôt pour personnes handicapées permettra d’aider davantage les Canadiens handicapés et d’augmenter le nombre de ceux qui sont admissibles à ce crédit d’impôt.
    Le projet de loi C-30 met en œuvre notre promesse budgétaire en augmentant l’Allocation canadienne pour les travailleurs de près de 9 milliards de dollars sur six ans et de 1,7 milliard par an. Environ 1 million de travailleurs canadiens de plus la percevront et 100 000 devraient être tirés de la pauvreté par une Allocation canadienne pour les travailleurs améliorée. Nous avons une obligation morale de faire en sorte que nos concitoyens vivent dans la dignité. Nous savons combien la dignité du travail est importante, mais nous devons faire en sorte que les personnes qui travaillent fort ne soient pas laissées pour compte. Je pense depuis longtemps que l’Allocation canadienne pour les travailleurs est une mesure de soutien du revenu efficace. Avec les améliorations apportées précédemment au programme, à savoir dans le budget de 2018, environ 3 millions de Canadiens bénéficieront maintenant de l’allocation. Son efficacité est renforcée par une inscription automatique au crédit non remboursable par l’Agence du revenu du Canada, ce qui garantit que tous les Canadiens qui ont droit à ce crédit le recevront.
    Parallèlement à l’augmentation de l’Allocation canadienne pour les travailleurs, le salaire minimum des travailleurs sous réglementation fédérale sera fixé à 15 $ de l’heure et rajusté à la hausse chaque année en fonction de l’indice des prix à la consommation pour le Canada.
    Le projet de loi C-30 met en œuvre un certain nombre de mesures pour les aînés et les étudiants, deux groupes qui, nous le savons, ont été touchés par la COVID-19 de différentes façons. Pour les étudiants, le projet de loi C-30 modifie la Loi fédérale sur les prêts aux étudiants et la Loi fédérale sur l’aide financière aux étudiants. Ces modifications se traduiront par une aide d’environ 3 milliards de dollars aux étudiants. De plus, aucun étudiant ne devra commencer à rembourser ses prêts avant de gagner 40 000 $ par an. Ensemble, des mesures aideront 121 000 étudiants de plus.
    Je souhaite, pour terminer, parler de nos aînés, y compris de mes parents, Rocco et Vincenza. Ces personnes ont bâti notre pays. Elles ont fait des sacrifices, travaillé fort et construit des fondations solides sur lesquelles nous nous appuyons maintenant. Nous savons que nos aînés, mes parents compris, ont aidé à bâtir notre pays et ont fait tellement de sacrifices. Leur prudence financière, leur éthique professionnelle et leur ingéniosité continuent de m’inspirer aujourd’hui.
    Nous tiendrons notre promesse d’augmenter la Sécurité de la vieillesse de 10 % pour les aînés âgés de 75 ans et plus à compter de juin 2022. Cette mesure, qui profitera à 3,3 millions d’aînés, représente un investissement de 12 milliards de dollars dans nos aînés sur les cinq prochaines années.
(1355)
    Madame la Présidente, je me réjouis d'avoir l'occasion de poser au secrétaire parlementaire une question directement liée à son domaine de responsabilité.
    L'actuelle pandémie sévit à l'échelle mondiale. Or, dans le budget, le gouvernement a raté l'occasion de réformer certains règlements contraignants en matière de direction et de contrôle. Ce genre de réglementation entraîne des tracasseries administratives inutiles qui réduisent les ressources que nos organisations de développement international essentielles peuvent apporter sur la ligne de front pour aider les populations les plus vulnérables.
    J'ai posé une question à la ministre du Développement international au sujet d'éventuelles réformes en matière de direction et de contrôle. La ministre a répondu que ce n'était pas sa principale responsabilité. Étant donné qu'une réforme dans ce domaine entraînerait des modifications à la réglementation de Revenu Canada, j'aimerais que le secrétaire parlementaire nous explique clairement pourquoi aucune réforme en matière de direction et de contrôle n'a été prévue dans le budget. Le gouvernement voit-il la nécessité de procéder à une réforme de la réglementation dans ce domaine? Que pense le gouvernement du projet de loi S-222 qu'a présenté la sénatrice indépendante Omidvar, qui propose une formule pour réformer la réglementation de direction et de contrôle?
    Madame la Présidente, il va sans dire que toute modification à la Loi de l'impôt sur le revenu concernant la question que soulève le député cet après-midi relève du ministère des Finances. J'invite le député à s'adresser directement au ministère des Finances, plus précisément à l'Agence du revenu du Canada, qui s'occupe des questions d'application. Je serai ravi d'en savoir davantage sur ce dossier. Je comprends la question que soulève le député et j'estime que nous pourrions en discuter plus avant dans un contexte autre que celui des débats de la Chambre.

DÉCLARATIONS DE DÉPUTÉS

[Déclarations de députés]

[Français]

Bob Hartley

    Madame la Présidente, la semaine dernière, un Franco-Ontarien d’Hawkesbury et fier ambassadeur du hockey a fait la manchette à l’internationale.
    En effet, la semaine dernière, Bob Hartley, entraîneur de l’Avangard, remportait la Coupe Gagarine, une coupe attribuée au vainqueur de la Ligue continentale de hockey, en Russie.
    Alors qu'il a commencé sa carrière avec une équipe bien de chez nous, les Hawks de Hawkesbury, Bob Hartley a eu une carrière qui a de quoi rendre fière notre région.
    Après avoir remporté la Coupe du président en 1993 avec le Titan de Laval, la Coupe Calder dans la ligue américaine de hockey avec les Bears de Hershey, et une Coupe Stanley en 2001 avec l’Avalanche du Colorado, il gagne le prix Jack-Adams en 2014 avec les Flames de Calgary. La semaine dernière, il a ajouté la Coupe Gagarine à son palmarès.
    Bravo, Bob! Nous sommes tous fiers de vous.
(1400)

[Traduction]

Le mois de la sensibilisation au cancer de la peau

    Madame la Présidente, le mois de mai est le mois de la sensibilisation au cancer de la peau. Comme l'été approche, la Fondation Sauve ta peau s'emploie à accroître la sensibilisation à l'égard du cancer de la peau et à en promouvoir le traitement. Ma femme Kelly est une survivante d'un cancer de la peau avec présence de mélanome. Même si elle a eu la chance de le vaincre, beaucoup d'autres personnes ont perdu leur combat contre cette maladie sournoise, et bien d'autres continuent de lutter.
    En 2020, on estimait qu'environ 8 000 Canadiens obtiendraient un diagnostic de mélanome et que 1 300 d'entre eux en mourraient. Malheureusement, ces chiffres augmentent d'année en année. Le cancer de la peau est dû à une surexposition aux rayons ultraviolets, le soleil et les lits de bronzage étant les principaux coupables. J'ai déjà déposé un projet de loi d'initiative parlementaire visant à interdire aux jeunes de moins de 18 ans d'utiliser des lits de bronzage et à renforcer les messages d'avertissement sur l'équipement de bronzage afin d'indiquer qu'il peut provoquer le cancer. Il a été promulgué par le gouvernement conservateur précédent.
    La bonne nouvelle, c'est que la prévention est facile. Cet été, j'invite tous les Canadiens à profiter du grand air tout en protégeant leur peau. Il leur suffit d'appliquer un écran solaire, de se couvrir, de rester à l'ombre, d'éviter les lits de bronzage et, bien entendu, d'avoir beaucoup de plaisir.

La soupe populaire Freedom Kitchen

    Madame la Présidente, je prends la parole aujourd'hui pour féliciter la soupe populaire Freedom Kitchen à l'occasion de son ouverture officielle. Cette soupe populaire, qui se trouve à Lower Sackville, en Nouvelle-Écosse, a officiellement inauguré ses locaux permanents, situés à côté de la Knox United Church, le 19 avril dernier.
    Depuis le début de ce projet pilote, en octobre 2019, les bénévoles de la Freedom Kitchen ont servi plus de 20 000 repas à des membres de la communauté. Bon nombre de ces repas ont été servis pendant la pandémie. Maintenant, grâce à des locaux permanents, cet infatigable organisme communautaire est en mesure d'accroître sa capacité, d'offrir un refuge et même d'aider davantage d'habitants de Lower Sackville et de la région. Les bénévoles de Freedom Kitchen, comme tous ceux de Sackville—Preston—Chezzetcook d'ailleurs, ont fait preuve de force et d'altruisme pour notre communauté en redoublant d'efforts pendant cette période difficile et en donnant de leur temps afin d'aider les autres.
    J'invite tous les députés à se joindre à moi pour féliciter les formidables bénévoles de Freedom Kitchen à l'occasion de la grande ouverture de cette soupe populaire.

[Français]

La culture québécoise

    Monsieur le Président, hier, à l'Assemblée nationale, le Parti libéral du Québec a déposé une motion pour souligner les 60 ans du ministère des Affaires culturelles.
    Au nom du Bloc québécois, je tiens à joindre ma voix à celle de notre Parlement national pour rendre hommage aux femmes et aux hommes qui ont su défendre et promouvoir notre culture.
    De Georges-Émile Lapalme à Nathalie Roy, de Clément Richard à Maka Kotto, de Liza Frulla à Louise Beaudoin, sans oublier tous les autres, tous ces ministres ont été d'ardents promoteurs d'une culture vivante, dynamique et audacieuse.
    Je tiens à rappeler que, pour que la culture québécoise puisse continuer à fleurir et à se faire voir et entendre ici et partout sur la planète, il est plus que temps de rapatrier tous les pouvoirs et tous les budgets fédéraux en culture selon la proportion historique du Québec, afin d'assumer pleinement le développement culturel de la nation québécoise.
    Longue vie à notre culture!

[Traduction]

Allen King

    Monsieur le Président, lorsqu'il me téléphonait, il lançait la conversation en me disant: « John, comment veux-tu m'aider? » Il pouvait s'agir d'un dîner-bénéfice, d'un gala de bienfaisance ou d'une activité politique. Je ne savais jamais à quoi m'attendre lorsque je recevais un appel de M. Allen King, mais je ne pouvais rien lui refuser. Personne ne disait non à M. King.
    Il vous le rendait bien, cependant. Un mordu de la politique, M. King ne ratait jamais une occasion de m'aider avec mes campagnes. Il était la première personne qu'on appelait si on avait besoin d'aide pour une activité de financement ou pour un organisme ou un projet de bienfaisance local, surtout s'il s'agissait de soins de santé ou d'éducation.
    La semaine dernière, la collectivité d'Okotoks a perdu un être exceptionnel, un champion, un leader formidable, un homme d'affaires respecté, un mentor et un grand ami. Mes pensées accompagnent la collectivité en entier, les amis et, surtout, la famille et les fils de M. King. Il nous manquera beaucoup, en particulier à ces dames. Les gens d'Okotoks sauront ce que je veux dire par « point final ».

[Français]

La Semaine de la santé mentale

    Monsieur le Président, la pandémie pèse encore lourd sur notre santé mentale. Chez les jeunes, chez les travailleurs, chez les aînés, personne n'est épargné. Jusqu'au 9 mai, nous soulignons la Semaine nationale de la santé mentale dont le thème est « Parler pour vrai » cette année.
    Parler pour vrai, c'est mettre des mots sur nos émotions, et pas juste les belles. Parler pour vrai, c'est prendre conscience de ce que l'on ressent. Parler pour vrai, c'est reconnaître qu'après tout, nous sommes humains.
    Dans ma circonscription, Alfred-Pellan, un travail remarquable se fait pour soutenir ceux qui en ont besoin. Je pense particulièrement à ALPABEM, au Centre d'écoute de Laval ou encore à La Ressource ATP, qui sont présents au quotidien pour épauler les membres de notre communauté.
    Notre santé mentale est importante, tout comme celle de nos proches. Alors, prenons le temps et parlons-en pour vrai.
(1405)

[Traduction]

Le fondateur de Fruiticana

    Monsieur le Président, aujourd'hui, j'aimerais saluer un membre exceptionnel de la collectivité de Surrey pour la générosité dont il a fait montre durant la pandémie de COVID-19.
    Tony Singh, le fondateur et président de Fruiticana, a récemment donné 23 000 livres d'aliments, soit deux camions de 10 tonnes, à la banque alimentaire de Surrey et, l'automne dernier, il a fait un don de 100 000 $ à la Surrey Hospitals Foundation afin d'appuyer le centre de soins de santé pour enfants de l'hôpital Surrey Memorial. Tony Singh, sa famille et Fruiticana répondent toujours à l'appel, qu'il s'agisse d'accueillir des réfugiés syriens à Surrey, de soutenir des organismes de bienfaisance locaux ou d'aider des Britanno-Colombiens atteints du cancer durant la pandémie.
    En cette période difficile, on a fait preuve d'une générosité incroyable un peu partout au pays, en faisant des dons ou du bénévolat. Nous remercions M. Singh de sa générosité et de son soutien à l'égard de la collectivité.

La Semaine nationale des soins infirmiers

    Monsieur le Président, c'est quelque chose que nous avons toujours su, mais c'est devenu une évidence au cours de la dernière année: les professionnels de la santé de notre pays sont des personnes incroyables, fortes et courageuses qui assurent la sécurité de nos familles et de nos collectivités.
    La semaine prochaine, nous célébrerons la Semaine nationale des soins infirmiers, une occasion pour nous tous de remercier les formidables infirmières et infirmiers, de partout au pays, qui prodiguent des soins empreints de compassion. D'ailleurs, il y a de fortes chances que la première personne que nous consultons en cas de problème soit un membre du personnel infirmier.
     Il y a quelques jours à peine, une deuxième équipe de héros du secteur de la santé de Terre-Neuve-et-Labrador s'est rendue volontairement en Ontario pour aider le système ontarien de soins de santé, qui est déjà surchargé, à lutter contre la troisième vague de COVID-19. Au sein de cette équipe de sept personnes figurent Rory et Alice, deux infirmiers autorisés de ma circonscription, Long Range Mountains. Je remercie Rory et Alice, ainsi que tous leurs collègues dans l'ensemble du pays, qui contribuent à notre sécurité à tous.
    Remercions donc les membres du personnel infirmier que nous croisons ou que nous connaissons pour le travail qu'ils accomplissent. Il y a une façon bien concrète de leur montrer notre appréciation et de faciliter un peu leur tâche difficile: retrousser nos manches et aller nous faire vacciner contre la COVID-19 quand viendra notre tour.

L'Alberta

    Monsieur le Président, l'ancien premier ministre Ralph Klein disait souvent, à propos de l'Alberta, qu'une personne peut y gagner 1 million de dollars ou y perdre 1 million de dollars. En Alberta, nous avons l'esprit d'équipe. Nous avons contribué à la réussite du Canada au moyen de la péréquation, des transferts et de la vague de prospérité créée par le secteur de l'énergie. Malgré cela, le gouvernement libéral continue de maltraiter les Albertains et d'adopter des lois qui déplaisent aux Canadiens des Prairies et qui nuisent à nos emplois et à notre gagne-pain. En 2018, les libéraux nous ont frappés quand nous étions déjà à terre: ils ont prolongé une vieille formule de péréquation fondée sur un secteur des ressources florissant, alors que les revenus de redevances étaient structurellement anémiques.
    Les Albertains sont à bout, et avec raison. C'est pourquoi j'ai déposé la Loi sur l'équité en matière de péréquation et de transferts, une première étape sur la voie qui mènera à un traitement équitable des Albertains au sein de la Confédération. Des études montrent que l'avenir de la péréquation se situe dans une convergence fiscale de notre capacité fiscale. Nous sommes tous en train de nous appauvrir à cause des politiques déplorables des libéraux.
     Protégeons l'avenir des Albertains. J'invite tous les députés à voter en faveur de la mesure législative que je propose, le projet de loi C-263, pour que les Albertains soient traités équitablement au sein de la Confédération.

L'initiative Love Over COVID

    Monsieur le Président, l'amour est plus contagieux que la COVID-19. Aujourd'hui, je suis honoré de vous parler d'un homme remarquable dans ma communauté, Ken Foster, qui a créé l'initiative Love Over COVID.
    En voyant d'autres membres de sa communauté aider leur prochain, que ce soit en livrant l'épicerie à des aînés ou simplement en s'assurant que leurs voisins se portent bien, Ken a eu l'idée de semer l'optimisme et de propager l'amour autour de lui. Le slogan de l'initiative Love Over COVID est « L'amour est plus contagieux que la COVID », et on le retrouve sur des sacs réutilisables et des t-shirts que l'on peut se procurer. L'idée derrière ce projet est que nous pouvons demeurer à deux mètres de distance tout en continuant de tisser des liens entre nous. Le plus beau dans toute cette histoire est que Ken verse la totalité des recettes tirées de la vente des produits à une banque alimentaire de son choix dans la ville de chaque client.
    Je vous encourage tous et toutes à visiter le site Web loveovercovid.com pour vous procurer un t-shirt et le porter fièrement et à faire connaître cette initiative à vos amis et aux membres de votre famille. Je suis fier de compter un homme aussi généreux dans Kingston et les Îles. Je remercie Ken de tous ses efforts pour promouvoir l'initiative Love Over COVID.
(1410)

La reddition de comptes par le gouvernement

    Monsieur le Président, après avoir perdu la majorité et être arrivé au deuxième rang du vote populaire lors de la dernière élection générale, on se serait attendu à ce que les libéraux dirigent le pays de manière à servir tous les Canadiens.
    Au lieu de cela, le premier ministre se sert de la pandémie pour passer outre au Parlement. Il ne faudrait surtout pas oublier quelle a été la première action des libéraux: proposer une loi qui leur aurait donné toute la latitude voulue de dépenser et d'imposer des taxes sans surveillance parlementaire pendant 21 mois. Bien que cette tentative flagrante de s'approprier tous les pouvoirs ait échoué, le mépris envers la responsabilité gouvernementale perdure. Les libéraux n'ont pas présenté de budget pendant 25 mois, ils ont prorogé le Parlement pour éviter l'enquête sur le scandale de l'organisme UNIS, ils ont mis un terme aux travaux des comités, et ils ne cessent de faire de l'obstruction pour empêcher la divulgation au public des preuves de leur corruption. Finalement, ils ont présenté le projet de loi C-10 qui leur permettrait de contrôler le contenu publié par les Canadiens sur les médias sociaux.
    Le temps est venu pour un gouvernement responsable et éthique. Le Parti conservateur est prêt et déterminé.

La santé mentale

    Monsieur le Président, c'est la Semaine de la santé mentale, et l'incapacité du gouvernement à fournir des vaccins contre la COVID-19 aux provinces a des répercussions profondes et durables sur la santé mentale des Canadiens, surtout ceux des régions rurales.
    J'ai entendu d'innombrables témoignages de gens de ma circonscription qui sont séparés de leur famille depuis plus d'un an à cause de la COVID, sans espoir d'être réunis bientôt.
    Les Canadiens qui vivent près de la frontière américaine regardent leurs voisins américains se faire vacciner rapidement, et ils sont bien conscients que c'est l'incapacité du gouvernement à fournir des vaccins qui les gardent séparés de leurs êtres chers.
    Les aînés comptent parmi les groupes les plus durement touchés. Par ailleurs, les mesures de confinement limitent considérablement le nombre de personnes avec lesquelles ils peuvent interagir, ce qui les plonge malheureusement dans un état constant de dépression, d'anxiété et de solitude.
    À cause de l'incohérence des messages et de la pénurie des vaccins, la troisième vague du premier ministre continue d'avoir des effets dévastateurs sur la santé physique et mentale de la population canadienne.
    Les conservateurs savent qu'une bonne santé mentale est essentielle à la relance post-pandémie, et nous travaillerons sans relâche pour nettoyer le gâchis laissé par le gouvernement.

La pêche sportive

    Monsieur le Président, l'été dernier, les Canadiens ont embrassé le plein air, comme en témoigne l'augmentation de la vente de permis de pêche intérieure. Cela s'ajoutait à une pratique plus répandue de la pêche à la ligne, grâce à des efforts de sensibilisation de la part d'entités comme la Fédération des chasseurs et pêcheurs de l’Ontario ou l'association Ontario Women Anglers, qui favorisent et célèbrent la diversité dans la pêche sportive.

[Français]

    Tout comme lors des années précédentes, ces pêcheurs se sont avérés essentiels aux économies locales. Puisque la frontière américaine reste toujours fermée, de nombreuses entreprises familiales misent sur la demande intérieure pour la saison à venir.
    Vu l'assouplissement des restrictions, j'encourage les pêcheurs à considérer ma circonscription, Algoma—Manitoulin—Kapuskasing, puisque celle-ci offre une nouvelle aventure de pêche d'un bout à l'autre.

[Traduction]

    Des petits ruisseaux aux baies productives de deux des Grands Lacs, le lac Huron et le lac Supérieur, la région offre toutes sortes de possibilités aux pêcheurs à la ligne, peu importe leur niveau de compétence, et est prête à les accueillir dans des pavillons à l'américaine sélects, des chalets meublés et des terrains de camping, entre autres.
    Que ce soit pour le voyage d'une vie ou une escapade d'une fin de semaine, une fois que les gens découvriront ce coin de l'Ontario, ils ne pourront plus s'en passer.

[Français]

Régis Labeaume

    Monsieur le Président, hier, un séisme a frappé Québec et s'est fait ressentir dans toute notre nation. Régis Labeaume quittera, après 14 ans, la mairie de Québec. Le maire Labeaume, c'est d'abord et avant tout une vision d'ambition et des visions décomplexées pour sa ville.
    Le reste du Québec l'a d'abord découvert pour son caractère bouillant. Ensuite, tout le monde a compris que c'était le trait de caractère d'un pionnier prévoyant le nouveau rôle des villes dans la politique québécoise et qui est bien déterminé à faire rayonner la seule capitale francophone en terre d'Amérique.
    C'est avec lui que nous avons traversé des moments difficiles, comme la tuerie à la mosquée. C'est avec lui que nous vivons une ère de grande fierté où la culture a rayonné plus que jamais. Les affaires ont bourgeonné et Québec a gagné ses galons de grande ville nord-américaine, tout en gardant son unicité.
    Il faut que Régis profite du temps avec sa famille, qui a eu la générosité de le partager avec nous. Après avoir tant pris soin de notre ville et de notre capitale, il mérite de penser à lui.
    Au nom du Bloc québécois, je vous remercie pour tout, Régis, et je vous souhaite une bonne fin de mandat.

[Traduction]

L'économie

    Monsieur le Président, à l'heure où les Canadiens cherchent la lumière au bout du tunnel de la COVID-19, notre pays est à la croisée des chemins. L'avenir du Canada est en jeu, et la population doit choisir quelle sera la voie la plus fiable pour assurer la relance.
    Le plan de relance des conservateurs protégera notre avenir en aidant ceux qui ont le plus pâti de la pandémie à retrouver un emploi stable bien rémunéré. Notre plan prévoit des mesures immédiates pour aider les secteurs les plus durement touchés, afin d'aider les personnes qui ont le plus souffert, notamment les femmes et les jeunes Canadiens. Nous mettrons en place un plan exhaustif de création d'emplois pour redonner du travail aux Canadiens partout au pays et récupérer le million d'emplois perdus pendant la pandémie. Nous aiderons les petites entreprises. Nous offrirons des incitatifs pour les reconstruire ainsi que pour en lancer de nouvelles et favoriser l'investissement dans celles-ci.
    Le moment est venu de prendre une nouvelle voie, une voie offrant sécurité et certitude. Voilà exactement ce que les conservateurs peuvent offrir et offriront.
(1415)

[Français]

Le logement abordable

    Monsieur le Président, je souhaite prendre un moment pour parler des retombées positives du budget de 2021 en lien avec l'une des priorités de ma circonscription de Sherbrooke, le logement social.
    Pandémie ou pas, chaque année, l'accès à un logement abordable représente un défi pour de nombreuses familles, un défi également vécu par les Sherbrookoises et les Sherbrookois. Le bas taux d'inoccupation des logements de 1,3 % est alarmant et plusieurs personnes sont toujours en attente d'un logement subventionné.
    Le budget s'appuie sur les efforts déployés par le gouvernement depuis 2015. Nous avons aidé plus de 1 million de Canadiens à trouver un chez-soi abordable. Ce budget prévoit des investissements de 2,5 milliards de dollars, en plus de réaffecter 1,3 milliard de dollars à la construction et à la rénovation de plus de 35 000 logements abordables au Canada.
    Déjà cette semaine, nous annoncions la création et la rénovation de plus de 1 500 nouveaux logements abordables au Québec. Ces investissements créeront non seulement des emplois, mais faciliteront la vie de milliers de familles.

QUESTIONS ORALES

[Questions orales]

[Français]

Le patrimoine canadien

    Monsieur le Président, le Global & Mail a qualifié le ministre d'amateur sur le projet de loi C-10. OpenMedia a déclaré que le premier ministre avait perdu le complot avec le projet de loi. Michael Geist a dit que cette loi était une attaque contre la liberté d'expression.
     Ce projet de loi est une menace pour la liberté des Canadiens. Quand le gouvernement libéral va-t-il annuler le projet de loi C-10?
    Monsieur le Président, nos artistes créateurs et créatrices sont parmi les Canadiens et les Canadiennes les plus durement touchés par la pandémie. Ils souffrent financièrement et mentalement. Le projet de loi C-10 leur a apporté l'espoir que les choses allaient s'améliorer avec la promesse de forcer les géants du Web à investir dans les histoires et la musique québécoise et canadienne.
     Aujourd'hui, les conservateurs bloquent le projet de loi C-10, prenant ainsi le parti des géants du Web contre les artistes et les créateurs canadiens, qui sont donc privés de centaines de millions de dollars. La vraie question est de savoir pourquoi les conservateurs prennent la défense d'une des compagnies les plus riches sur la planète, Google, et non celle de nos artistes.

[Traduction]

    Monsieur le Président, je ferais peut-être mieux de donner les points de vue sur la loi du ministre avant qu'il ne les fasse disparaître du Web.
    Le Globe and Mail a dit qu'en ce qui a trait au projet de loi C-10, la performance du ministre tenait de l'amateurisme. Selon OpenMedia, le premier ministre et le ministre ont perdu de vue la trame de fond avec cette loi. Michael Geist, le spécialiste de cette question, a dit que: « le projet de loi C-10 est une attaque éhontée contre la liberté d'expression ».
    Qu'attendent le gouvernement et le ministre pour écouter les Canadiens et laisser tomber le projet de loi C-10?
     Monsieur le Président, les artistes sont parmi les Canadiens les plus durement touchés par la pandémie. Ils souffrent financièrement et mentalement. Le projet de loi C-10 leur a donné l'espoir que les choses allaient bientôt s'améliorer puisque nous allons contraindre les géants du Web à investir dans les histoires et la musique canadiennes.
    Les conservateurs bloquent le projet de loi C-10, prenant parti pour les géants du Web contre les artistes canadiens, qui sont privés de centaines de millions de dollars. Pourquoi le Parti conservateur prend-il le parti de Google, l'une des entreprises les plus riches du monde, plutôt que pour les musiciens et les artistes canadiens?
    Monsieur le Président, il est clair que le ministre ne comprend même pas son propre projet de loi. Si le CRTC peut régir ce que les Canadiens voient sur leur fil YouTube ou Instagram, il peut contrôler ce que les Canadiens voient et ce qu'ils apprennent sur n'importe quel sujet.
    L'année dernière, le ministre a songé à accorder des licences aux entreprises de médias. Maintenant, il donne au gouvernement la capacité de décider des vidéos que les Canadiens peuvent voir en ligne. Ce projet de loi est une attaque directe contre la liberté d'expression.
    Quand le ministre va-t-il laisser tomber ses réponses toutes faites, écouter les Canadiens et abandonner le projet de loi C-10?
(1420)
    Monsieur le Président, le chef de l’opposition devrait peut-être lire le projet de loi. L'article 2.1 prévoit que les personnes qui téléversent du contenu sur des plateformes de médias sociaux, comme Facebook ou TikTok, ne sont pas considérées comme des radiodiffuseurs. Cela signifie, monsieur le Président, que vous et moi ne pouvons pas être régis par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes. Nous avons conservé cette disposition.
    Le chef de l'opposition devrait peut-être lire le projet de loi avant de faire des déclarations à son sujet.

[Français]

L'immigration, les réfugiés et la citoyenneté

    Monsieur le Président, le gouvernement du Québec n'a jamais demandé un moratoire concernant le traitement des dossiers des travailleurs qualifiés. Des travailleurs, dont des infirmières, doivent attendre 27 mois avant que leurs dossiers soient approuvés par le fédéral. Dans le reste du Canada, cette étape prend environ six mois. Pourquoi ce gouvernement fait-il attendre le premier ministre Legault et le Québec deux ans de plus pour avoir des travailleurs en pleine pandémie?
    Monsieur le Président, nous savons que l'immigration est l'une des clés de la reprise économique du Canada, y compris au Québec. C'est pourquoi nous livrons les travailleurs qualifiés dont le Québec a besoin, soit plus de 7 000 personnes ou 54 % de plus que l'année dernière. Nous sommes en bonne voie d'atteindre les niveaux d'immigration du Québec.

[Traduction]

Les ressources naturelles

    Monsieur le Président, au cours des 5 derniers mois, les conservateurs ont demandé à 47 reprises au gouvernement d'agir dans le dossier de la canalisation 5.
    Des milliers d'emplois canadiens sont en jeu, de l'Alberta au Québec, en passant par l'Ontario. Une fois de plus, le gouvernement brille par son inaction. Et maintenant, la gouverneure du Michigan qualifie le projet de bombe à retardement.
    Pour la 48e fois, quand les Canadiens vont-ils enfin voir leur gouvernement défendre les intérêts des travailleurs canadiens et de notre secteur des ressources naturelles?
    Monsieur le Président, personne ne sera abandonné à son sort. Qu'il s'agisse du chauffage dans les foyers canadiens, du carburant qui garde nos avions dans les airs ou de l'exploitation de nos raffineries, rien de cela n'est négociable.
    Non seulement la canalisation 5 est vitale pour le Canada, mais elle l'est aussi pour les États-Unis. Donc, elle est vitale pour toute l'Amérique du Nord. Sa fermeture aurait des conséquences catastrophiques. Quelque 5 000 emplois directs à Sarnia, 23 000 emplois directs dans la région, des milliers d'emplois dans les raffineries de Montréal et de Lévis, mais aussi en Ohio, en Pennsylvanie et au Michigan sont en jeu, et c'est ce que nous faisons valoir. La canalisation 5 est essentielle à la sécurité énergétique nord-américaine.

[Français]

La défense nationale

    Monsieur le Président, le premier ministre prétend qu'il n'était pas au courant des allégations d'inconduite sexuelle contre le chef d'état-major. Il prétend que le ministre de la Défense nationale ne l'a jamais informé.
    Or, il sait maintenant que son ministre de la Défense nationale avait reçu un rapport de l'ombudsman des Forces armées canadiennes, il y a trois ans déjà. Il sait que le ministre n'a rien fait et que, en plus, il l'a tenu dans l'ignorance.
    Ma question est simple: le premier ministre trouve-t-il acceptable que son ministre de la Défense nationale ait décidé de lui cacher ces allégations d'inconduite sexuelle contre le chef d'état-major de l'armée?

[Traduction]

    Monsieur le Président, soyons très clairs. Dès que l'information a été soumise, elle a été immédiatement transmise à des fonctionnaires non partisans du Bureau du Conseil privé qui sont responsables des nominations par le gouverneur en conseil, et ils ont assuré un suivi dès le lendemain. Aucun politicien ne devrait s'ingérer dans une enquête, quelle qu'elle soit.
    Cela dit, nous allons veiller à amorcer ce changement de culture au sein des Forces armées canadiennes pour qu'elles offrent un milieu de travail exempt de harcèlement. C'est notre objectif.

[Français]

    Monsieur le Président, il y a quelques années, lorsqu'on a demandé au premier ministre pourquoi il formait un conseil des ministres paritaire hommes-femmes, il a répondu que c'était parce qu'on était en 2015.
    En 2021, le ministre de la Défense nationale fait de l'aveuglement volontaire dans les dossiers d'inconduite sexuelle. En 2021, le ministre de la Défense nationale n'a pas appliqué les recommandations de la juge Deschamps.
    Parce qu'on est en 2021, le premier ministre ne croit-il pas qu'il est temps de mettre un terme à la culture du silence dans les Forces armées canadiennes en remplaçant le ministre de la Défense nationale et, pourquoi pas, en désignant « une » ministre de la Défense nationale qui s'occupera de mettre en œuvre les recommandations de la juge Deschamps?
(1425)

[Traduction]

    Monsieur le Président, je tiens à dire très clairement que je m'inscris tout à fait en faux contre les affirmations du député. Chaque fois qu'une plainte a été présentée, on y a donné suite immédiatement, comme dans le cas qui nous occupe. Lorsque M. Walbourne a soumis cette information, elle a été immédiatement transmise, et on a assuré un suivi dès le lendemain. Il est tout à fait faux de la part du député d'affirmer le contraire.

[Français]

La santé

    Monsieur le Président, nous sommes dans une pandémie globale. Nous devons bien sûr vacciner toute la population canadienne, mais nous avons aussi la responsabilité d'aider les gens partout dans le monde. Les pays moins nantis ont besoin d'une suspension des brevets des vaccins contre la COVID-19.
    Au lieu de protéger les profits des grandes compagnies pharmaceutiques, le premier ministre s'engage-t-il à appuyer la suspension des brevets des vaccins contre la COVID-19?

[Traduction]

    Monsieur le Président, le gouvernement a toujours été et sera toujours un ardent promoteur de l'égalité d'accès à des vaccins contre la COVID-19 peu coûteux et sûrs, qui peuvent sauver des vies partout dans le monde. Nous allons participer activement aux négociations en vue de suspendre les dispositions de protection des droits de propriété intellectuelle visant les vaccins contre la COVID-19 au titre de l'Accord sur les ADPIC adopté dans le cadre de l'OMC. Cette pandémie ne sera pas terminée tant que la crise ne sera pas réglée partout, et nous allons continuer de veiller à ce que la relance soit équitable et rapide.
    Monsieur le Président, les États-Unis se sont déjà clairement engagés à appuyer la suspension de la protection des brevets. Ma question est très claire. Nous sommes en pleine pandémie mondiale et nous devons prendre des mesures concrètes. Les pays pauvres demandent une dérogation aux brevets pour pouvoir produire des vaccins et sauver des vies sur leur territoire.
    Au lieu de protéger les profits des grandes sociétés pharmaceutiques, le premier ministre appuiera-t-il la dérogation aux brevets pour que les pays pauvres puissent produire des vaccins et sauver des vies?
    Monsieur le Président, je vais répéter ma réponse. Le Canada participera activement aux négociations en vue de suspendre les dispositions de protection des droits de propriété intellectuelle visant les vaccins contre la COVID-19 au titre de l'Accord sur les ADPIC de l'OMC. Nous avons été un chef de file de l'effort mondial visant à assurer un accès équitable aux vaccins efficaces et aux fournitures médicales essentielles partout dans le monde et nous sommes déterminés à poursuivre les efforts considérables que nous déployons avec les membres de l'OMC afin de conclure un accord et de trouver des solutions qui accéléreront la production et la distribution équitable des vaccins.

Le budget

    Monsieur le Président, hier, le directeur parlementaire du budget a déboulonné le mythe libéral voulant que le récent budget porte sur la croissance. Dans son rapport, Yves Giroux affirme que la ministre a exagéré les retombées que son avalanche de dépenses aurait sur la croissance économique. La ministre a déclaré que le budget allait créer plus de 300 000 emplois. Pourtant, M. Giroux a confirmé que seul le quart de ces emplois allaient se concrétiser. Ce budget n'avait rien à voir avec la croissance et tout à voir avec les prochaines élections. Pourquoi la ministre a-t-elle induit les Canadiens en erreur?
    Monsieur le Président, c'est le député qui induit la Chambre en erreur avec cette question. Le directeur parlementaire du budget indique qu'il n'a tenu compte que d'une partie du plan de sortie de crise et qu'il a ignoré plus de 30 milliards de dollars de mesures d'aide d'urgence pour faire en sorte que les ménages et les entreprises puissent traverser la pandémie et contribuer à la relance par la suite. Les Canadiens peuvent être certains que, contrairement aux conservateurs, le gouvernement sera là pour les ménages et pour les entreprises de nos communautés, quoi qu'il en coûte et aussi longtemps qu'il le faudra.
    Monsieur le Président, le député n'a rien compris.
    Le directeur parlementaire du budget a conclu que ce budget censé favoriser la croissance ne fera pas croître l'économie tel que promis. Il dit que la ministre a surestimé les revenus et sous-estimé les déficits et qu'une grande partie de ses dépenses n'avait rien à voir avec la stimulation de l'économie. De toute évidence, la ministre a exagéré le volume de croissance qui découlerait du budget. Il est évident que ce budget ne favorise pas la croissance et induit les Canadiens en erreur. En fait, le gouvernement s'est servi de la pandémie pour faire des dépenses imprudentes dans l'espoir d'assurer sa propre survie politique. Pourquoi?
    Sur le plan des faits, son argument partisan contredit les éléments de preuve du Fonds monétaire international, des projections relatives au secteur privé énoncées dans le budget, et des grandes agences de notation qui ont reconfirmé la cote AAA du Canada.
    Sur le plan des principes, la solution du député au faux problème qu'il expose consiste à retirer leur soutien aux ménages et aux entreprises au moment où ils en ont le plus besoin. Depuis le début, notre stratégie est de tendre la main aux ménages et aux entreprises pour prévenir les séquelles économiques, car nous savons qu'il faudra tous mettre la main à la pâte pour relancer l'économie une fois que la COVID-19 sera chose du passé.
(1430)

[Français]

     Monsieur le Président, non seulement le gouvernement a-t-il pris beaucoup trop de temps pour produire un budget, mais il surestime la stimulation qu'il apportera à notre économie. Il a doublé ses prévisions de croissance par rapport aux calculs indépendants du directeur parlementaire du budget et a même multiplié certaines de ses prévisions d'emploi par huit.
     Comme à leur habitude, les libéraux lancent de la poudre aux yeux. Que cachent-ils aux Canadiens? Pourquoi augmentent-ils artificiellement leurs chiffres?

[Traduction]

    Monsieur le Président, le député doit comprendre que la croissance économique projetée dans le budget est fondée sur la moyenne des prévisions faites dans le secteur privé par les économistes en chef des banques canadiennes. Le gouvernement n’a pas établi ces prévisions pour des raisons partisanes; elles ont été produites en toute objectivité.
     Au sujet du programme de croissance économique décrit dans le budget, une des banques en question, la Banque Scotia, a affirmé ceci: « Dans l'ensemble, les mesures paraissent bien ciblées pour hausser la production potentielle en se consacrant à l'inclusion économique, à la transition verte et à des mesures destinées à encourager l'investissement des entreprises. » Nous savons que, pour nous sortir de cette récession, il faudra investir dans des mesures qui favorisent la croissance, et c'est exactement ce qui est prévu dans le budget de 2021.

[Français]

La défense nationale

    Monsieur le Président, le gouvernement n'a aucune considération pour le bien-être des femmes dans nos forces armées. Non seulement le général Vance a-t-il continué à servir pendant trois ans après le dépôt des allégations contre lui, mais son remplaçant fait lui aussi face à des allégations d'inconduite sexuelle.
     Pendant ce temps, les femmes qui ont souffert à cause de ces hommes devront endurer les effets de leur expérience pendant de nombreuses années encore. Quelle excuse le ministre de la Défense nationale aura-t-il cette fois-ci pour laisser tomber les femmes courageuses qui servent dans nos forces armées?

[Traduction]

    Monsieur le Président, il est évident que les mesures que nous avons déjà mises en place n'ont pas été suffisantes et qu'il faut agir plus rapidement; c'est ce que nous ferons.
    C'est pour cette raison que le budget de 2021 prévoit 236 millions de dollars pour l'élimination des inconduites sexuelles et de la violence fondée sur le sexe dans les Forces armées canadiennes. Nous allons étendre la portée du Centre d'intervention sur l'inconduite sexuelle et, en réponse aux demandes des victimes, nous allons ajouter du soutien par les pairs en ligne. Nous n'allons négliger aucune solution pour créer un avenir plus sûr pour les femmes qui servent au sein des Forces armées canadiennes et changer la culture dans les forces armées.
    Monsieur le Président, les médias ont critiqué de manière implacable le ministre de la Défense et le gouvernement libéral pour avoir camouflé les allégations d'inconduite sexuelle dans les forces armées. Les éditorialistes du Toronto Star ont écrit que « [...] [les libéraux] ont trahi leurs propres principes féministes. Par-dessus tout, ils ont laissé tomber les femmes qui servent dans les Forces armées canadiennes » et ont conclu « quel fiasco ». Le ministre et, donc, le « gouvernement libéral a abandonné la femme qui a présenté l'allégation contre le général Vance, il y a trois ans ».
    Le ministre de la Défense assumera-t-il la responsabilité de son échec dans ce dossier et de ce désastre absolu?
    Monsieur le Président, je demande au député d'en face de mettre de côté la politique hyperpartisane et de travailler avec les parlementaires afin d'amorcer le changement de culture nécessaire au sein des Forces armées canadiennes. J'attends avec impatience les recommandations du comité. Comme nous l'avons dit, toutes les options sont envisagées actuellement pour que nous puissions prendre des mesures beaucoup plus audacieuses, parce que, oui, nous devons aux femmes qui servent dans les Forces armées canadiennes de leur garantir un lieu de travail absolument exempt de toute forme de harcèlement, et nous sommes absolument déterminés à le faire.
    Monsieur le Président, la bonne réponse aurait été: oui, il est responsable. Le Toronto Star poursuit: « Les libéraux se seraient rendu service en nommant [le chef de la Défense] à un autre poste il y a quelque temps. Il est trop tard maintenant. » Il a aussi dit que la « crédibilité [du ministre] a été réduite en miettes par les scandales d'inconduite sexuelle paralysant les Forces armées canadiennes, à un point tel que demander sa démission semble maintenant futile ».
    Le ministre n'a que lui-même à blâmer. Le ministre de la Défense nationale admettra-t-il qu'il est l'architecte de son malheur?
    Monsieur le Président, je vais laisser le député d'en face continuer d'avoir recours aux injures et à la politique partisane. Quant à moi, je vais rester concentré sur les membres des Forces armées canadiennes, ce à quoi je me suis engagé depuis le début. Lorsque notre politique de défense a prévu le versement des fonds supplémentaires qui sont absolument nécessaires, nous avons veillé à ce que toutes les mesures que nous prenons fassent l'objet d'une analyse comparative entre les sexes plus. Bien sûr, il reste beaucoup de travail à faire. Nous n'avons pas été en mesure d'aller assez loin pour soutenir les survivants, mais il est certain que nous le ferons. Nous y arriverons.
(1435)

[Français]

L'Agence du revenu du Canada

    Monsieur le Président, les victimes de fraude ne devraient pas subir de conséquences à la place des fraudeurs. C'est pourtant exactement ce que la ministre du Revenu national fait avec les victimes de fraude liée à la Prestation canadienne d'urgence, la PCU. La ministre exige qu'elles paient de l'impôt sur des sommes qu'elles n'ont ni demandées, ni reçues.
    La ministre du Revenu national leur dit de payer maintenant, qu'elle va enquêter et, si les victimes sont innocentes, qu'elle va les rembourser un jour. Cela devrait être tout à fait l'inverse, il me semble. La ministre du Revenu national peut-elle clairement dire aux victimes de garder cet argent jusqu'à la fin des enquêtes?
    Monsieur le Président, je comprends que le Bloc québécois aime la chicane et qu'il aime faire peur aux Québécois. Je l'inviterais à s'en tenir aux faits suivants: les Canadiens qui reçoivent un relevé T4A pour des paiements de PCU qu'ils n'ont pas demandés devraient contacter l'Agence du revenu du...
    L'honorable députée de Manicouagan invoque le Règlement.
    Monsieur le Président, je voulais simplement signaler que la ministre du Revenu national n'avait pas son micro et qu'il était difficile de l'entendre, mais je pense qu'elle s'en est rendu compte au même moment.
    J'aimerais rappeler à tous les députés de mettre leur micro devant leur bouche pour s'assurer que tout le monde peut les entendre. Nous sommes tous intéressés par ce qu'ils ont à dire.
    J'invite l'honorable ministre du Revenu national à reprendre sa réponse.
    Monsieur le Président, je comprends que le Bloc aime la chicane et qu'il aime faire peur aux Québécois. Je l'inviterais à s'en tenir aux faits suivants: les Canadiens qui reçoivent un relevé T4A pour des paiements de PCU qu'ils n'ont pas demandés devraient contacter l'Agence du revenu du Canada dès que possible. Les victimes de fraude ne seront pas tenues responsables des sommes versées à des escrocs utilisant leur identité.
    Monsieur le Président, c'est incroyable. Pourquoi la ministre du Revenu national n'est-elle pas capable de dire clairement aux victimes de fraude de garder leur argent pendant les enquêtes? Pourquoi est-ce trop compliqué pour elle de leur dire de ne pas payer d'impôt sur des revenus qu'elles n'ont pas eus et d'attendre les enquêtes?
    En ce moment, les messages flous de la ministre du Revenu national ne passent pas sur le terrain, ni auprès des victimes, évidemment. La ministre doit bien s'en rendre compte. La ministre sait que les victimes ont besoin d'entendre ce qu'elle doit dire, et elle doit le dire rapidement et clairement.
    Monsieur le Président, force est de constater que le Bloc québécois doit souffrir du syndrome de Pinocchio.
    Les victimes de fraude ne seront pas tenues responsables des sommes versées à des escrocs utilisant leur identité. J'encourage les personnes qui ont reçu un feuillet T4A à appeler à l'Agence du revenu du Canada.
    Nous allons tout faire pour leur apporter notre soutien.
    Monsieur le Président, c'est très difficile d'avoir la ligne d'emblée. La fraude cause un deuxième problème majeur que les libéraux ne semblent pas avoir vu venir.
    Des gens vont perdre de l'aide gouvernementale, parce que la fraude augmente leur revenu annuel aux yeux du fédéral. Dans ce cas, ils pourraient perdre, par exemple, des montants d'allocation pour enfants ou encore leur crédit pour la TPS. Ils sont doublement pénalisés. Ottawa leur facture trop d'impôt et ils se font couper de l'aide financière. Ces gens-là paient pour les fraudeurs, encore une fois.
    Qu'est-ce que la ministre fait pour que personne ne se fasse couper des prestations en raison d'un revenu artificiellement gonflé par la fraude?
    Monsieur le Président, pour la troisième fois, je mentionne que les gens qui ont été victimes de fraude ne sont pas tenus responsables des sommes versées à des escrocs qui ont utilisé leur identité et ils n'auront pas à rembourser l'Agence du revenu du Canada.
    J'aimerais que mon collègue invite les gens à remplir leur déclaration de revenus, afin qu'ils reçoivent les prestations et les crédits auxquels ils ont droit. C'est important pour les gens qui en ont besoin et pour les personnes les plus vulnérables.

[Traduction]

Les programmes gouvernementaux

    Monsieur le Président, Sarah et son mari tentent d'avoir un enfant depuis 15 ans, et leur premier tout-petit est finalement né en janvier. Carrie attend ses premiers enfants, des jumeaux, en août. Samantha a deux tout-petits à la maison et attend son troisième. Qu'ont en commun toutes ces femmes? Elles ont toutes perdu leurs emplois en raison de la COVID.
    La plupart d'entre elles reçoivent des prestations d'assurance-emploi actuellement, mais elles vont toutes devoir écourter leur première année avec leurs nouveau-nés parce que le gouvernement libéral les force à retourner au travail, certaines à peine quatre semaines après leur accouchement. Pourquoi la ministre de l’Emploi réduit-elle la durée des prestations de maternité pour les Canadiennes?
(1440)
    Monsieur le Président, depuis le premier jour, nous travaillons d'arrache-pied pour améliorer et moderniser le système de l'assurance-emploi. Nous poursuivons nos efforts dans le budget de 2021. Nous avons assoupli les règles pour l'an dernier et encore cette année afin que des femmes exactement comme celles dont parle la députée puissent plus facilement avoir accès au congé de maternité et au congé parental, comme tous les autres parents.
    Nous savons qu'il reste encore du travail à faire dans ce dossier, et je serai heureuse de travailler avec ma collègue pour que tous les travailleurs canadiens puissent compter sur de meilleures et de nouvelles mesures d'aide.
    Monsieur le Président, j'apprécie les observations de la ministre, mais ce n'est pas la première fois que le gouvernement libéral procède de cette façon. Je rappelle qu'en mars 2020, il a empêché des femmes enceintes de toucher la PCU et les a forcées à recevoir des prestations d'assurance-emploi plusieurs mois plus tôt que prévu, ce qui a raccourci leur congé de maternité. Or, la même chose se produit encore.
    Comme on le sait, le gouvernement libéral donne actuellement des quantités d'argent sans précédent à tout le monde sauf, semble-t-il, aux femmes enceintes. Ces dernières sont vraiment laissées pour compte et elles n'y peuvent rien si ce n'est faire appel à leur député et prier pour qu'il y ait une solution.
    Nous célébrerons la fête des Mères cette fin de semaine. La ministre appuiera-t-elle les femmes enceintes et rétablira-t-elle le plein congé de maternité?
    Monsieur le Président, je remercie la députée de sa question. Je profite également de l'occasion pour souhaiter une joyeuse fête des Mères, ce dimanche, à toutes les mamans et les aidantes du pays.
    Nous nous employons à moderniser le programme d'assurance-emploi et à le rendre plus équitable depuis le début. Nous donnons entre autres le choix aux parents de prendre un congé parental de 12 ou de 18 mois. De plus, nous aidons les parents qui sont confrontés à des difficultés particulières à cause de la pandémie de COVID en leur offrant un crédit ponctuel, en élargissant les assouplissements et en les prolongeant d'une année. Nous avons également établi le taux de prestation minimal à 500 $ par semaine pour les demandes présentées après le 27 septembre 2020.
    Il va sans dire qu'il reste du travail à faire. Néanmoins, nous continuerons de travailler pour que l'assurance-emploi aide tous les Canadiens qui en ont besoin.

[Français]

    Monsieur le Président, le premier ministre a répété à maintes reprises qu'il ne laisserait tomber personne durant cette pandémie.
    Malheureusement, c'est le cas de jeunes mères de famille qui ne peuvent pas avoir accès à la Prestation canadienne de la relance économique pour proches aidants, la PCREPA, parce qu'elles n'ont pas pu inscrire leur poupon à la garderie entre la deuxième et la troisième vague de la COVID-19 afin qu'elles puissent retourner travailler. Ce n'est pas en créant un système national de garderies en 2022 que le gouvernement va régler ce problème ponctuel.
    Pourquoi le premier ministre, soi-disant féministe, coupe-t-il l'accès à la PCREPA aux mamans?

[Traduction]

    Monsieur le Président, nous avons travaillé sans relâche pour que notre système d'assurance-emploi et les prestations temporaires pour la relance appuient et englobent le plus grand nombre possible de travailleurs canadiens et, en particulier, de femmes. Comme nous le savons, ce sont les femmes qui ont été les plus durement touchées par cette pandémie. Nous avons instauré des mesures d'assouplissement, ce qui signifie qu'une personne devra travailler moins d'heures pour être admissible aux prestations régulières et spéciales. Nous avons prolongé ces mesures d'assouplissement d'un an. Nous avons fixé à 500 $ par semaine le taux minimal de prestations pour les demandes établies après le 27 septembre 2020.
    Nous sommes là pour tous les travailleurs canadiens, les femmes en particulier, et nous sommes déterminés à moderniser notre système d'assurance-emploi pour les soutenir encore plus.

[Français]

    L'honorable député de Lac-Saint-Jean souhaite invoquer le Règlement.
    Monsieur le Président, pendant l'échange entre le député de Rivière-des-Mille-Îles et la députée de Gaspésie—Les Îles-de-la-Madeleine, j'ai entendu du bruit en arrière-plan. L'échange a malheureusement été difficile à suivre.
    D'après ce que je peux voir à l'écran, le micro du député de Scarborough—Guildwood n'est pas en sourdine.
    Nos techniciens me confirment que le micro du député est désormais en sourdine.
    L'honorable députée d'Edmonton Strathcona a la parole.

[Traduction]

Le commerce international

    Monsieur le Président, j'ai été absolument ravie d'apprendre hier que le gouvernement américain a reconnu les réalités extraordinaires de la COVID-19 et s'est engagé à renoncer aux droits de propriété intellectuelle, faisant passer la vie de millions de personnes avant les gros profits des sociétés pharmaceutiques. Or, nous n'avons entendu que des platitudes, des demi-promesses et des faux-fuyants de la part des libéraux. Je suis fière de Joe Biden et du gouvernement des États-Unis pour leur décision d'appuyer la dérogation à l'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce, ou ADPIC.
    Quand les Canadiens pourront-ils être fiers de leur gouvernement? Quand les libéraux accorderont-ils la priorité aux Canadiens plutôt qu'aux profits?
(1445)
    Monsieur le Président, le gouvernement continue d'être un chef de file de l'effort mondial visant à garantir un accès équitable aux vaccins efficaces et aux fournitures médicales essentielles partout dans le monde. Nous participerons activement aux négociations en vue de suspendre les dispositions de protection des droits de propriété intellectuelle, notamment pour les vaccins contre la COVID-19, au titre de l'Accord sur les ADPIC adopté dans le cadre de l'OMC.
    Nous convenons que nous ne viendrons à bout de la pandémie nulle part si nous n'en venons pas à bout partout. Nous continuerons de collaborer avec nos partenaires internationaux en vue d'une relance rapide et équitable.

La santé

    Monsieur le Président, il est manifeste que le gouvernement n'a pas réussi à contenir la COVID à nos frontières. Les libéraux ont été longs à la détente. Les mesures adoptées comportent de sérieuses échappatoires et leur application est négligeable. Le gouvernement applique la règle de la quarantaine à l'hôtel seulement aux voyageurs qui arrivent par avion, ce qui incite des milliers de personnes à simplement traverser aux postes de la frontière américaine. Maintenant, les libéraux permettent à deux des quatre aéroports canadiens autorisés à recevoir des passagers étrangers d'omettre complètement la quarantaine à l'hôtel.
    Pourquoi le gouvernement permet-il aux voyageurs en Alberta et au Québec de faire fi de la règle fédérale de la quarantaine, ce qui rend toute la population canadienne vulnérable aux variants préoccupants?
    Monsieur le Président, je rappelle au député que nous avons certaines des mesures les plus strictes au monde en matière de voyages internationaux. En fait, tous les voyageurs dont les déplacements ne sont pas essentiels doivent passer un test de dépistage avant le départ, un autre à l'arrivée, réserver un séjour obligatoire de 3 nuits dans un hôtel autorisé par le gouvernement s'ils ont pris l'avion, faire une quarantaine de 14 jours, puis subir un test au 8e jour.
    Nous allons collaborer avec nos partenaires provinciaux et municipaux pour veiller à ce que la Loi sur la mise en quarantaine soit appliquée.

[Français]

Les langues officielles

     Monsieur le Président, depuis 2015, ce gouvernement est un ardent défenseur des droits des communautés de langues officielles en situation minoritaire d'un océan à l'autre, mais surtout à l'appui de notre communauté franco-ontarienne.
    Alors que les étudiants de la Laurentienne font face à un avenir incertain, ils savent que ce gouvernement les soutiendra. La ministre des Langues officielles peut-elle dire à la Chambre quelles mesures elle prend pour que les Franco-Ontariens aient accès à l'éducation postsecondaire dans le Nord de l'Ontario?
    Monsieur le Président, je remercie mon collègue de son excellent travail et de son excellente question.
    De ce côté-ci de la Chambre, nous nous sommes toujours tenus debout pour protéger les francophones en situation minoritaire et nous allons toujours le faire.
    Les institutions postsecondaires sont des clés à la vitalité de nos communautés linguistiques en situation minoritaire. La situation à l'Université Laurentienne me préoccupe et nous préoccupe. C'est pour cela que nous sommes en mode solution. Nous allons travailler avec la province et faire en sorte qu'il y ait une institution postsecondaire pour les francophones dans le Nord de l'Ontario.

La santé

    Monsieur le Président, le prix pour avoir laissé le chat sortir du sac est décerné à deux députés libéraux: le député de Kingston et les Îles et celui de Whitby. Ils ont admis, ici, à la Chambre, que si leur gouvernement avait fait son travail d'obtenir les vaccins pour les Canadiens à temps, nous ne serions pas dans ce gâchis.
    Le Canada fait maintenant face à une troisième vague. Le premier ministre multiplie les annonces de livraison de vaccins, mais les Canadiens attendent toujours. Les Canadiens et nos petites entreprises souffrent inutilement.
    Le premier ministre peut-il être aussi franc que ses deux députés et admettre que nous n’en serions pas là s'il avait agi à temps?

[Traduction]

    Monsieur le Président, je suis très heureuse d'affirmer que plus de 17,4 millions de doses de vaccin ont été livrées aux provinces et territoires à ce jour, et que, en date d'aujourd'hui, 14,5 millions de ces doses ont été administrées partout au pays.
    Nous faisons des progrès remarquables, et il s'agit vraiment d'un partenariat avec toutes les provinces et tous les territoires, qui administrent le vaccin aux personnes susceptibles de contracter la COVID, en collaboration avec les entreprises, les collectivités et les syndicats. Partout au pays, les Canadiens se font vacciner, et j'invite tout le monde à recevoir sa dose le moment venu.

[Français]

    Monsieur le Président, les libéraux insistent toujours pour dire que les Canadiens devraient accepter les conseils des scientifiques. Nous sommes d'accord sur ce point.
    Cependant, ce gouvernement libéral a totalement écarté les recommandations des scientifiques qui ont développé les vaccins. Les scientifiques disent que la deuxième dose du vaccin devrait être prise trois mois après la première, et les libéraux soutiennent que cela devrait être quatre mois. Pire, un sénateur libéral affirme que nous devrions envisager de mélanger les vaccins, je le cite, à cause de la sécurité de l'approvisionnement.
    Pourquoi les libéraux jouent-ils avec la santé des Canadiens pour dissimuler leur incompétence?
(1450)

[Traduction]

    Monsieur le Président, les Canadiens ne veulent pas entendre ce genre d'affirmations. Ils souhaitent plutôt entendre des encouragements qui les invitent à continuer sur la même voie, puisque la vaccination sauve des vies et enraye la propagation du virus.
    Dernièrement, Santé publique Ontario a fait savoir que, parmi les 3,5 millions d'Ontariens vaccinés jusqu'ici, seulement 0,06 % ont été infectés et qu'aucune de ces personnes infectées n'est décédée. Dans la majorité des cas, l'infection a commencé avant la période de 14 jours. Nous continuerons de collaborer avec les provinces et les territoires afin que tout le monde puisse se faire vacciner quand son tour viendra.
    Monsieur le Président, comme il est essentiel que les communications concernant l'efficacité et l'innocuité des vaccins soient claires, transparentes et efficaces, quelles mesures concrètes la ministre de la Santé a-t-elle prises cette semaine pour remédier aux faiblesses de la communication et assurer une meilleure coordination des communications publiques entre le Comité consultatif national de l'immunisation, l'Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada, son cabinet et le Cabinet?
    Monsieur le Président, je crois que nous communiquons de façon extrêmement claire, depuis le début du processus de vaccination, que les vaccins permettent vraiment de sauver des vies et d'enrayer la propagation du virus. Je remercie d'ailleurs Santé publique Ontario pour ses rapports récents, qui le démontrent très bien. Je continuerai de répéter à la Chambre ce même message, que les responsables de la santé publique transmettent aussi.
    Nous savons que les Canadiens assument leurs responsabilités. Ils se font vacciner. Nous continuerons de livrer des vaccins aux provinces et aux territoires. Nous continuerons de participer aux efforts de vaccination. La ligne d'arrivée est en vue, et nous devons l'atteindre ensemble.
    Non, monsieur le Président, les conseils du gouvernement fédéral en matière de vaccination n'ont pas été clairs cette semaine. On ne peut permettre que ces communications contradictoires se poursuivent, et la personne chargée de s'en assurer n’est nulle autre que la ministre de la Santé.
    La ministre peut-elle admettre qu'il y a un problème et nous dire quelles mesures elle a prises, ou prendra, pour corriger les lacunes et mieux coordonner les communications publiques entre le Comité consultatif national de l'immunisation, l'Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada, son cabinet et le Cabinet?
    Monsieur le Président, que ce soit bien clair. Les vaccins permettent de sauver des vies et de stopper la propagation de la COVID-19. C'est l'objectif, et je crois que tous les députés seront d'accord pour dire qu'il est important et qu'il faut s'efforcer de l'atteindre.
    Je le répète, il est important que les Canadiens acceptent le premier vaccin qui leur est offert. Si des Canadiens se demandent si la vaccination est bonne pour eux, le meilleur endroit pour obtenir des renseignements crédibles, c'est auprès de leur fournisseur de soins de santé, d'un site Web gouvernemental provincial ou fédéral, ou encore du site Web de leur municipalité. De nombreux intervenants s'affairent à vacciner les Canadiens. J'invite tous les députés à se faire vacciner lorsque ce sera leur tour, et à encourager leurs concitoyens à en faire autant.

[Français]

Les services publics et l'approvisionnement

    Monsieur le Président, le Bloc québécois réclame un contrat de brise-glace polaire pour le chantier Davie depuis des années. L'annonce d'aujourd'hui n'est donc pas une mauvaise nouvelle. Toutefois, la Davie n'a toujours pas été nommée troisième partenaire de la Stratégie nationale de construction navale, aucun contrat n'a été signé, il n'existe aucune date de mise en chantier et il n'y a pas non plus d'échéancier.
     Le gouvernement peut-il nous dire à quelle date ces détails seront connus? Autrement, ce qui a été annoncé n'est rien d'autre qu'une stratégie électoraliste.
    Monsieur le Président, on dirait que le Bloc est, comme jamais, de mauvaise humeur. Avant, il disait que non, il n'y avait pas de contrat pour la Davie. Maintenant, il dit que non, il y a un contrat pour la Davie. On dirait une gang de schtroumpfs grognons.
    Le Bloc ne peut rien faire pour la Davie. Les conservateurs n'ont jamais voulu aider la Davie. Nous, nous tenons nos promesses à la Davie.
    Monsieur le Président, on comprendra pourquoi je parle d'élections. Le gouvernement avait un contrat pour un brise-glace polaire à attribuer au chantier Davie ou à son rival de la Colombie-Britannique, Seaspan. Coup de théâtre, le gouvernement vient d'annoncer un contrat-surprise pour un deuxième brise-glace, celui-là chez Seaspan. Pourtant, ce chantier s'était fait retirer un mandat identique en 2019 parce qu'il était incapable d'amorcer la construction.
     Bref, le gouvernement dit oui à tout le monde sans égard pour la capacité de construction, les délais, ni les coûts chez Seaspan. Est-ce que ces contrats qu'il annonce aujourd'hui sont des promesses électorales?
    Monsieur le Président, le seul parti qui parle d'élections actuellement, c'est le Bloc québécois. On n'a pas entendu le mot « élections » de notre côté, pas du tout.
     Aujourd'hui, nous annonçons une excellente nouvelle pour les gens de Lévis, pour le chantier Davie et pour toute la chaîne d'approvisionnement. Ce sont des milliers d'emplois, des centaines de PME de partout au Québec. Il me semble que le Bloc devrait être content.
     Ce qui est manifeste, c'est que les conservateurs n'ont jamais voulu aider la Davie, que le Bloc ne peut pas aider la Davie, mais que, nous, nous tenons nos promesses à la Davie.
(1455)

[Traduction]

L'environnement

    Monsieur le Président, malgré le fait qu'il a signé un accord international et donné cinq ans aux entreprises pour s'y conformer, le gouvernement libéral a accordé à ses amis des grandes entreprises des exemptions importantes aux règles qui limitent les émissions de HFC. Aux États-Unis, l'Environmental Protection Agency rabroue ceux qui présentent de telles demandes, car les HFC sont un gaz à effet de serre bien plus nocif que le carbone. Les libéraux ont toutefois dit oui à ces lobbyistes grassement payés.
    Pourquoi le gouvernement libéral n'oblige-t-il pas ces pollueurs à investir dans des installations nationales, comme le font les États-Unis, au lieu d'accorder des exemptions importantes à leurs chouchous très influents?
    Monsieur le Président, en vertu de l'Amendement de Kigali, le gouvernement s'est engagé à réduire de 85 % les émissions de HFC d'ici 2036 et il est fermement résolu à respecter ses obligations internationales. Les permis temporaires dont parle le député sont accordés en fonction de critères techniques et évalués au cas par cas.
    Nous continuerons à travailler avec tous les intervenants de l'industrie afin de respecter nos obligations internationales en matière de réduction progressive des émissions de HFC et de protection de l'environnement.

[Français]

L'immigration, les réfugiés et la citoyenneté

    Monsieur le Président, j'ai envoyé dernièrement une lettre au ministre de l'Immigration pour encore une fois dénoncer les délais interminables dans les dossiers des travailleurs étrangers temporaires. Je lui avais fait part de mes préoccupations l'an dernier dans une lettre, et aussi à la Chambre. J'ai même signé lundi une lettre ouverte avec 14 entreprises de la région.
     Rien n'a bougé. Les entreprises de la Beauce attendent avec impatience leurs travailleurs. Ce sont des millions de dollars en contrats qui sont en jeu. Le ministre va-t-il continuer à se croiser les bras jusqu'aux élections ou va-t-il enfin agir dans ce dossier? Cela n'a pas de bon sens.
    Monsieur le Président, les travailleurs étrangers temporaires sont essentiels pour nos entreprises, pour nos fermes et pour nos établissements de santé. C'est pourquoi nous avons facilité l'arrivée des travailleurs étrangers temporaires essentiels tout au long de la pandémie. D'ailleurs, l'an dernier, nous avons accueilli plus de 85 % des travailleurs agricoles prévus. Je vais rester en contact avec mon collègue pour faire des progrès.

Les services publics et l'approvisionnement

    Monsieur le Président, la COVID-19 a le dos large. Est-ce que ce gouvernement aurait profité de la pandémie pour donner des contrats et des millions de dollars à ses amis? Des entreprises de la région de Québec, établies depuis plusieurs années et accréditées par Santé Canada, ont été ignorées pour l'approvisionnement en équipement de protection individuelle.
     Ce gouvernement libéral, qui a trempé dans le scandale des commandites, peut-il nous assurer qu'il n'a pas, cette fois-ci, fait du favoritisme partisan lors de l'attribution de contrats en pleine pandémie?
    Monsieur le Président, tout au long de la pandémie, nous avons fourni des milliards d'articles d'équipement de protection individuelle, dont des milliards provenant de manufacturiers et de fournisseurs canadiens. Nous les remercions. Nous allons continuer d'assurer l'approvisionnement nécessaire pour protéger l'ensemble des Canadiens et des Canadiennes durant toute la pandémie.

L'agriculture et l'agroalimentaire

    Monsieur le Président, l'avenir du secteur agricole et agroalimentaire du Canada passe par nos jeunes. Leurs idées contribuent à bâtir un secteur fort et innovateur prêt à répondre aux besoins changeants de demain. Pour qu'ils envisagent le secteur agricole comme perspective de carrière, c'est important pour eux d'avoir un contact avec nos agriculteurs.
    Est-ce que la ministre peut nous dire comment notre gouvernement appuiera des emplois pour les jeunes dans le secteur agricole?
    Monsieur le Président, j'ai le plaisir d'informer la Chambre que le Programme d'emploi et de compétences des jeunes en agriculture est maintenant ouvert.
    Cette année, c'est environ 2 000 jeunes de 15 à 30 ans qui pourront en profiter. J'invite donc les employeurs du secteur, de la ferme au laboratoire, à offrir une expérience de travail et à se laisser inspirer par le dynamisme et la vision d'avenir de nos jeunes.
    La subvention peut s'élever jusqu'à 14 000 $ pour 50 % du salaire plus 5 000 $ pour les frais de transport et de logement, si nécessaire.

[Traduction]

Le patrimoine canadien

    Monsieur le Président, à partir de 1960, la Déclaration canadienne des droits de l'ancien premier ministre John Diefenbaker a garanti les libertés fondamentales des Canadiens, y compris la liberté d'expression. Plus de 60 ans plus tard, le Parti libéral cherche à priver les Canadiens de leur liberté d'expression sur la nouvelle place publique qu'est Internet. La technologie évolue, mais les libertés doivent être préservées.
    Pourquoi les libéraux veulent-ils limiter la liberté d'expression des Canadiens en 2021? J'ai lu le projet de loi et je connais la différence entre une personne et du contenu.
(1500)
    Monsieur le Président, le député d'en face, qui siège au comité du patrimoine, devrait savoir que le paragraphe 2(2.1) du projet de loi prévoit que les personnes qui téléversent du contenu à partir de plateformes de médias sociaux ne sont pas considérées comme des radiodiffuseurs. Il sait également que le paragraphe 2(3) de la Loi sur la radiodiffusion prévoit ce qui suit:
    (3) L’interprétation et l’application de la présente loi doivent se faire de manière compatible avec la liberté d’expression et l’indépendance, en matière de journalisme, de création et de programmation, dont jouissent les entreprises de radiodiffusion.
    Il le sait très bien et il essaie de tromper les Canadiens.

L'économie

    Monsieur le Président, j'ai demandé dernièrement au gouvernement à combien s'élèvent les intérêts de la dette quand les taux augmentent de 2 %, ce qui correspond au taux utilisé dans la simulation de crise à laquelle doivent se soumettre les acheteurs d'une première maison. La Banque du Canada a annoncé que les taux d'intérêt allaient augmenter, alors, comme le gouvernement consacre déjà 40 milliards de dollars par année au paiement des intérêts, on peut dire que les infrastructures essentielles du pays sont déjà en danger par sa faute.
    Pourquoi la ministre n'a-t-elle pas de plan crédible de gestion de la dette et de financement à long terme des infrastructures, de la sécurité, de l'approvisionnement en eau potable et du réseau de la santé?
    Monsieur le Président, je me permets de renvoyer le député à l'annexe 3 du budget, qui explique en détail la stratégie de gestion de la dette du gouvernement. J'ajouterai que, d'ici l'exercice 2022-2023, les frais de service de la dette brute seront inférieurs de 1,6 milliard de dollars à ce qui était prévu dans l'« Énoncé économique de l'automne 2019 », soit avant la pandémie. Dans les faits, les agences de notation ont renouvelé la cote de crédit AAA du Canada, notamment parce que celui-ci n'a pas hésité à agir pour aider les ménages et les entreprises et pour éviter les dommages économiques à long terme.
    N'importe quel économiste le moindrement crédible le confirmera: les perspectives économiques du Canada sont bonnes. Je serais ravi de poursuivre la conversation avec le député s'il souhaite avoir plus de détails.

Les services publics et l'approvisionnement

    Monsieur le Président, le député de Kingston et les Îles a accidentellement dit la vérité, hier soir, lorsqu'il a déclaré: « Quand les conservateurs prennent la parole, ils ne parlent que des vaccins. Oui, il y a différentes choses que nous aurions pu faire pour être mieux préparés. » Il a ajouté: « Il est tout à fait vrai que, si les vaccins étaient arrivés plus tôt, nous ne serions probablement pas dans la situation actuelle. »
    La ministre de la Santé est-elle d'accord avec son collègue pour dire que si nous avions été mieux préparés et qu'elle avait obtenu plus de vaccins pour les Canadiens, nous aurions pu éviter cette troisième vague provoquée par les libéraux? C'est assurément mon avis.
    Monsieur le Président, nous sommes très fiers de continuer à devancer l'arrivée des vaccins au pays. En fait, plus de 28 millions de vaccins sont arrivés plus tôt que prévu, et plus de 14 millions de Canadiens ont été vaccinés à ce jour. Nous en aurons suffisamment pour acheminer aux provinces et aux territoires 48 millions à 50 millions de doses d'ici la fin juin, ce qui nous placera en tête des pays du G20 pour la vaccination.
    Nous allons poursuivre nos efforts pour obtenir des vaccins et vacciner les Canadiens aussitôt que possible.

La petite entreprise

    Monsieur le Président, Richmond Hill compte un grand nombre de petites et moyennes entreprises dynamiques, mais certaines d'entre elles ont été très durement touchées par la pandémie. Il y a deux semaines, la ministre de la Petite Entreprise, de la Promotion des exportations et du Commerce international a participé à une rencontre fructueuse avec le conseil communautaire des petites et moyennes entreprises de Richmond Hill.
    La ministre peut-elle souligner quelques-unes des mesures incluses dans le budget pour promouvoir l'entrepreneuriat et la croissance des petites et moyennes entreprises dans nos communautés?
    Monsieur le Président, ce fut un plaisir pour moi d'y participer avec lui.
    Le budget de 2021 est le plus favorable aux petites entreprises de toute l'histoire du Canada. Qu'il s'agisse de mesures décisives, de la baisse des frais de carte de crédit ou du soutien sans précédent pour faciliter la transition vers les outils numériques et les technologies, nous procédons à des investissements ambitieux et ciblés pour accélérer la création d'emplois et la croissance des entreprises, ce qui servira de moteur à une relance économique forte, durable et inclusive.
    Les petites entreprises et les rues principales sont au cœur de nos communautés et elles servent d'assises à notre économie. Je veux que les petites entreprises sachent qu'elles peuvent compter sur le gouvernement.

La justice

    Monsieur le Président, Chuck Rifici, l'ancien directeur financier du Parti libéral, a fait fortune lorsque le procureur général a légalisé le pot. Il y a maintenant des rumeurs voulant que Rifici s'apprête à acquérir l'empire de la pornographie MindGeek, société mère de Pornhub. La compagnie est en difficulté: elle fait l'objet d'allégations issues d'un peu partout dans le monde selon lesquelles elle diffuserait des vidéos montrant des agressions sur des enfants et des relations sexuelles non consensuelles. Et pourtant, le procureur général a complètement libéré la compagnie des obligations relatives à la déclaration obligatoire.
    Pourquoi le gouvernement manque-t-il à son devoir en protégeant l'investissement de ses copains libéraux, au détriment de la sécurité des victimes de ces sites?
(1505)
    Monsieur le Président, nous avons pris d'importantes mesures pour sévir contre l'exploitation de nature sexuelle en ligne. En ce qui concerne Pornhub, il y a des lois sévères et exhaustives en place pour garantir que les personnes qui exploitent des enfants soient punies avec toute la rigueur de la loi. Bien que la vaste majorité des poursuites en matière de pornographie juvénile soient menées dans les provinces, nous savons qu'en 2017-2018, 3 380 accusations d'infractions liées à la pornographie juvénile ont été portées et que 674 poursuites ont été intentées.

Le patrimoine canadien

    Monsieur le Président, je suis excessivement déçu par les propos alarmistes des députés de l'opposition sur la liberté d'expression, d'autant plus qu'ils savent qu'ils donnent de l'information erronée aux Canadiens. C'est honteux. Ils prennent le secteur culturel en otage pour des raisons de basse politique et se rangent du côté des géants du Web.
    Le ministre peut-il nous parler du projet de loi C-10 et en préciser l'importance?
    Monsieur le Président, l'objectif du projet de loi est de faire payer aux géants du Web leur juste part, il ne vise pas le contenu individuel. Le comité a décidé d'ajouter les entreprises de médias sociaux afin que celles-ci versent leur juste part aux artistes et aux musiciens canadiens. Pensons à YouTube qui engrange des millions de dollars en profitant du travail des artistes canadiens.
    Au comité, lors de la séance de ce soir, j'exhorte les députés du Parti conservateur à laisser le comité du patrimoine canadien poursuivre son important travail et à ne pas retarder davantage l'étude de ce projet de loi.

[Français]

    Le député de Lac-Saint-Jean invoque le Règlement.
    Monsieur le Président, il y a eu consultations entre les partis et vous constaterez qu'il y a consentement unanime à l'égard de la motion suivante:
    Que la Chambre salue et appuie la décision du président des États-Unis d'appuyer la résolution présentée à l'Organisation mondiale du commerce, visant à suspendre temporairement les brevets des vaccins contre la COVID-19 pour les pays en développement; que la Chambre demande au gouvernement d'appuyer également cette initiative.
    Que tous ceux qui s'opposent à ce que le député propose la motion veuillent bien dire non.
    Une voix: Non.

[Traduction]

    Monsieur le Président, j'invoque le Règlement. Si vous le demandez, je crois et j'espère que vous constaterez qu'il y a consentement unanime pour que la Chambre adopte la motion suivante: Que la Chambre salue et appuie la décision du président des États-Unis d'appuyer la résolution présentée à l'Organisation mondiale du commerce, visant à suspendre les brevets des vaccins contre la COVID-19 pour les pays en développement. Que la Chambre demande au gouvernement d'accepter de se joindre aux négociations proposées.
    Que tous ceux qui s'opposent à ce que le député propose la motion veuillent bien dire non.
    Des voix: Non.

Recours au Règlement

Les questions orales

[Recours au Règlement]

    Monsieur le Président, dans ma réponse au député de Medicine Hat—Cardston—Warner, j'ai commis une petite erreur. J'ai dit que notre stratégie de gestion de la dette se trouvait à l'annexe 3 du budget. Or, c'est plutôt à l'annexe 2 que le député trouvera cette stratégie ainsi que l'information qui confirme que le Canada a une cote de crédit AAA et qu'il a actuellement le ratio dette-PIB le plus bas parmi les pays du G7.

[Français]

Les travaux de la Chambre

[Travaux de la Chambre]

    Monsieur le Président, comme vous le savez, en ce jeudi, il est temps de mettre à jour notre programme parlementaire, non sans rappeler que la semaine prochaine sera la cinquième semaine consécutive de travaux parlementaires à la Chambre, et sans oublier que nous continuons toujours à travailler dans nos circonscriptions, sept jours sur sept.
    J'aimerais que mon honorable collègue ministériel, le lieutenant du Québec et leader du gouvernement à la Chambre des communes, puisse informer la Chambre des travaux qui auront cours les prochains jours, puisque nous ne sommes vraiment pas des schtroumpfs paresseux.
(1510)
    Monsieur le Président, je remercie mon collègue et ami.
    Cela me donne l'occasion de faire part à la Chambre de ce que nous prévoyons pour les prochains jours.
    Vendredi matin, nous commencerons par débattre le projet de loi C-19, Loi modifiant la Loi électorale du Canada en réponse à la COVID-19 et, par la suite, nous reprendrons l'étude du projet de loi sur le budget.
    Lundi, la semaine prochaine, nous allons poursuivre le débat à l'étape de la deuxième lecture du projet de loi C-19. En soirée, nous allons reprendre le débat sur l'adoption du cinquième rapport du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie.

[Traduction]

    Nous poursuivrons mardi le débat à l'étape de la deuxième lecture sur le projet de loi C-30, soit le projet de loi d'exécution du budget.
    Mercredi, nous entreprendrons l'étude du projet de loi C-15, Loi concernant la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, à l'étape du rapport et à l'étape de la troisième lecture.
    Enfin, jeudi prochain sera une journée de l'opposition.

[Français]

    Je remercie mon collègue de sa question.

Ordres émanant du gouvernement

[Ordres émanant du gouvernement]

[Traduction]

Loi no 1 d'exécution du budget de 2021

    La Chambre reprend l'étude de la motion portant que le projet de loi C-30, Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 19 avril 2021 et mettant en œuvre d'autres mesures, soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
    Le secrétaire parlementaire de la ministre du Revenu national a encore trois minutes pour répondre à des questions et observations.
    Nous passons aux questions et observations. Le secrétaire parlementaire du leader du gouvernement à la Chambre a la parole.
    Monsieur le Président, le budget contient de nombreuses mesures progressistes. Il prévoit de l'argent pour un programme national de garderies, ce que je trouve réellement encourageant. Cela aiderait grandement l'économie et les familles du pays.
    Mon collègue pourrait-il se prononcer là-dessus?
    Monsieur le Président, le programme national de garderies deviendra rapidement l'un des piliers fondamentaux de notre filet de sécurité sociale et de nos infrastructures sociales. Ce programme augmentera, bien sûr, le taux de participation des femmes au marché du travail, car beaucoup d'entre elles choisiront de le réintégrer plus rapidement. Cela permettra aux familles d'économiser de l'argent. Dans la circonscription que je représente, dans la région d'York et dans le Grand Toronto, une telle mesure permettra aux familles canadiennes d'économiser des milliers de dollars. De toute évidence, elle est très bénéfique. Elle permettra aussi aux enfants de recevoir d'excellents services de la part d'éducateurs de la petite enfance partout au pays.
    Je tiens à remercier la vice-première ministre et ministre des Finances, qui a fait preuve de leadership en présentant cette initiative pour aider les familles canadiennes d'un bout à l'autre du pays.
    Monsieur le Président, le gouvernement ne peut pas se tromper lorsqu'il écoute les autorités sanitaires. Nous voulons qu'il suive à la lettre leurs recommandations quant aux protocoles à suivre relativement à la COVID-19. Or, dans le cas de la crise des opioïdes, le gouvernement ne le fait pas.
     Les responsables de la santé publique partout au pays disent que le gouvernement devrait décriminaliser la consommation d'opioïdes afin de mettre fin à la stigmatisation que subissent les personnes aux prises avec ce problème, qui est un problème de santé et non un problème de criminalité. La crise des opioïdes n'est pas la seule à faire rage, il y a aussi une crise politique qui tue des gens. Cette crise nous empêche de faire ce qu'il faudrait et de mettre en place les politiques sanitaires recommandées par les médecins-hygiénistes.
    Ma collègue peut-elle expliquer pourquoi le gouvernement refuse de décriminaliser la consommation d'opioïdes, alors que cela mettrait fin à la stigmatisation vécue par les personnes dépendantes et nous permettrait de leur apporter l'aide dont elles ont besoin?
    Monsieur le Président, la crise des opioïdes est une crise dans tous les sens du terme. Nous avons vu trop de familles perdre un proche, en particulier des jeunes dans la vingtaine ou la trentaine qui ont perdu la vie en raison de cette crise. Le gouvernement a littéralement investi des dizaines de millions de dollars et a collaboré avec les provinces afin de tenter d'endiguer cette crise. C'est une crise très malheureuse et nous devons faire mieux, pas seulement le gouvernement, mais toute la société.
(1515)
    Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi C-30, la loi d'exécution du budget, au nom des habitants de ma circonscription, Davenport. La dernière fois que j'ai pris la parole au sujet du budget, j'ai manqué de temps, alors je vais faire de mon mieux pour être beaucoup plus concise aujourd'hui.
    Le fait est que nous avons là un budget historique qui contient une foule de mesures qui vont faire une énorme différence dans la vie des Canadiens. En fait, il est pratiquement impossible en 10 minutes de parler de toutes les raisons pour lesquelles nous devons adopter cette mesure législative et de parler de toutes les mesures importantes qu'elle contient pour les habitants de Davenport, mais aussi pour les Canadiens partout au pays. Je vais donc m'en tenir à quelques mesures importantes dont il a sans doute été un peu moins question à la Chambre. Je vais parler du salaire minimum fédéral de 15 $ l'heure, de quelques mesures et d'une partie des fonds additionnels pour l'immigration et de l'augmentation considérable du financement destiné à un nouveau plan d'action national pour mettre un terme à la violence fondée sur le sexe.
    Cependant, avant d'y arriver, laissez-moi vous parler de deux éléments révolutionnaires du budget 2021 que je trouve très emballants. Je pense vraiment qu'il s'agit d'investissements qu'on ne voit qu'une fois par génération et qui sont la clé de notre prospérité économique et de nos emplois futurs.
    Premièrement, nous sommes en train d'établir un programme national de garderies, qui vise à ramener les frais de garde à 10 $ par jour. Ce sera la clé de l'avenir en ce qui concerne la prospérité économique et la création d'emplois au Canada. Pour ce faire, nous nous inspirons du modèle en vigueur au Québec. C'est une grande annonce pour les résidants de Davenport et les familles de ma circonscription. Nous sommes situés dans l'ouest du centre-ville de Toronto, où les frais de garde sont parmi les plus élevés du pays. Mes concitoyens sont donc, je le sais, très heureux de cette annonce.
    Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international, s'est entretenue avec le premier ministre en juillet 2016. Elle a déclaré que, pour stimuler la croissance, nous devions employer plus de femmes. Elle avait indiqué à l'époque que le taux de participation des femmes au marché du travail était de 82 % en 2015, ce qui était bien inférieur au taux de 92 % affiché par les hommes. Elle avait ajouté que les femmes étaient plus nombreuses à obtenir des diplômes universitaires que les hommes, mais que leur taux de participation au marché du travail était inférieur de 7 % à celui des hommes. C'est donc dire qu'il y a encore beaucoup d'améliorations à apporter pour mettre à profit la main-d'œuvre féminine sous-utilisée et assurer ainsi une forte croissance économique. Je suis ravie de savoir que le programme national de garderies permettra assurément d'atteindre cet objectif. C'est bon pour les femmes, c'est bon pour notre économie et c'est absolument essentiel pour la réussite du Canada à l'avenir.
    Le deuxième élément révolutionnaire du budget de 2021 est la relance verte de l'économie. Parmi toutes les lettres et tous les appels téléphoniques que je reçois à mon bureau de circonscription dans Davenport, en excluant tout ce qui touche à la COVID, la relance verte est en tête de liste. Je suis heureuse que le budget de 2021 confirme que la relance verte sera au cœur de la stratégie visant à créer 1 million d'emplois.
    En plus des 60 milliards de dollars que nous avons déjà investis dans la lutte contre les changements climatiques et la croissance propre depuis 2015, dans le budget de 2021, nous nous sommes engagés à investir 18 milliards de dollars de plus. Cet argent frais permettra d'investir davantage dans les énergies renouvelables, le captage du carbone et la protection de 25 % de nos terres et de nos eaux. Cela s'ajoute au plan que nous avons annoncé en décembre 2020, qui est décrit dans un rapport intitulé « Un environnement sain et une économie saine ». Pour la première fois de l'histoire du Canada, nous avons inclus un plan très précis, transparent et chiffré pour atteindre nos cibles de réduction des émissions d'ici 2030. Je souligne que nous sommes devenus ambitieux depuis la publication du rapport à la mi-décembre. Le mois dernier, lors du Jour de la Terre, nous avons annoncé que nous allions augmenter davantage nos cibles de réduction des émissions en les faisant passer de 40 à 45 % par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2030.
    Voilà des années que les environnementalistes de Davenport réclament un plan clair, et on leur a fourni. Je veux saluer l'incroyable leadership de la ministre de l'Infrastructure et des Collectivités et du ministre de l'Environnement et du Changement climatique, qui feront en sorte que nous passerons de manière dynamique à la carboneutralité d'ici 2050.
    En plus de ces mesures, j'aimerais parler de certains autres éléments.
    Tout d'abord, nous fixons le salaire minimum fédéral à 15 $ l'heure, avec indexation selon l'inflation. Des dispositions font en sorte que, là où le salaire minimum d'une province ou d'un territoire est plus élevé, celui-ci prévaudra. Ce salaire minimum fédéral de 15 $ profitera directement à plus de 26 000 travailleurs du secteur privé sous réglementation fédérale qui gagnent actuellement moins de 15 $ l'heure.
(1520)
    Ce n'est un secret pour personne que le salaire de la plupart des travailleurs n'a pas suivi le coût de la vie, et que beaucoup de Canadiens ont du mal à joindre les deux bouts. Nous savons que le salaire minimum fédéral de 15 $ l'heure sera très bien accueilli partout au pays, puisque de nombreux groupes l'appuient.
    Le budget permettrait d'apporter des améliorations bien nécessaires à notre système d'immigration. Je considère que l'immigration est essentielle pour l'avenir et la croissance économiques du Canada. Étant donné le taux de natalité en déclin et le taux des départs à la retraite en progression, une bonne politique d'immigration assortie d'un financement approprié permettra d'assurer le succès du Canada pour l'avenir.
    Je suis fille d'immigrants. Mes parents ont travaillé très fort pour se bâtir une nouvelle vie ici et pour contribuer à ce pays qui les a accueillis et leur a procuré un endroit sûr pour élever leurs enfants. D'ailleurs, 43 % des résidants de ma circonscription, Davenport, forment la première génération de leur famille au Canada. Ces personnes sont nées dans un autre pays, elles ont choisi de venir habiter au Canada et elles contribuent à la société canadienne. Mon bureau sert de point de ralliement pour diverses questions liées à l'immigration.
     En quoi le budget de 2021 améliore-t-il les choses? Le budget de 2021 prévoit des investissements de près de 430 millions de dollars dans la mise en place d'une nouvelle plateforme numérique qui remplacera le système mondial de gestion des cas, devenu obsolète. Il prévoit aussi des investissements de 74 millions de dollars dans le Centre de soutien à la clientèle d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada pour en améliorer la capacité et les normes de service afin d'assurer une aide rapide par téléphone et par courriel pour les demandes de renseignements liées aux services offerts par le ministère. Il prévoit aussi des investissements de 29 millions de dollars, à partager entre IRCC et l'Agence des services frontaliers du Canada, pour maintenir une capacité de traitement accrue des demandes de résidence temporaire. J'ai cité ces trois exemples, mais il y en a d'autres.
     Ces investissements sont énormes. Ils changent la donne, et ils sont essentiels pour assurer un traitement efficace des dossiers des nouveaux Canadiens et immigrants. Beaucoup de nos bureaux sont, en quelque sorte, des branches d'IRCC. Plus les systèmes que nous avons en place pour fournir des informations rapidement aux nouveaux Canadiens et aux nouveaux immigrants qui essaient de venir dans ce pays sont efficaces, mieux c'est pour tout le monde, et plus vite nous pourrons les faire venir et contribuer à notre économie.
     Nous proposons également un certain nombre d'autres mesures pour soutenir les travailleurs temporaires qui viennent au Canada. Entre autres, il y a plus d'argent pour soutenir les programmes et services axés sur les travailleurs étrangers temporaires, pour augmenter les inspections des sites qui emploient des travailleurs étrangers temporaires, et pour améliorer la prestation de services relatifs aux permis de travail ouverts pour les travailleurs vulnérables, en aidant les travailleurs étrangers temporaires victimes de violence à trouver un nouvel emploi. Il est important de le souligner, car nous sommes déterminés à bien traiter nos travailleurs étrangers temporaires. De l'agriculture en passant par la transformation des aliments jusqu'aux soins de santé, leur contribution est énorme.
    La dernière chose dont je veux parler, c'est l'aide supplémentaire que le budget prévoit pour maintenir les services d'aide juridique, qui, je le sais, sont très importants pour les services juridiques communautaires de l'ouest de Toronto, dans ma circonscription. Nous devons nous assurer que nous sommes en mesure d'offrir un soutien juridique aux réfugiés et aux immigrants qui en auraient besoin.
    Je vais consacrer la dernière minute et demie qui me reste à une autre chose dont je suis très contente, soit notre engagement en matière d'égalité des genres. Nous croyons fermement à l'égalité des genres et avons beaucoup fait à ce chapitre au cours des cinq dernières années. Par exemple, nous avons instauré un Cabinet paritaire, promulgué une loi proactive sur l'équité salariale, versé plus de 100 millions de dollars à des organisations féministes et féminines, et pris des mesures pour lutter contre la violence fondée sur le genre. J'étais ravie que nous consacrions une somme historique, soit plus de 600 millions de dollars, à l'adoption d'un plan d'action national pour mettre fin à la violence fondée sur le genre. Pour atteindre réellement l'égalité des genres au Canada, il est absolument essentiel d'éliminer la violence fondée sur le genre. Je suis emballée que nous prenions cet engagement dans le budget et que nous l'appuyions de ressources concrètes de sorte qu'un plan soit mis en place pour l'établissement d'un secrétariat entièrement voué à cette cause.
    En terminant, ce budget comporte beaucoup d'éléments révolutionnaires. Non seulement il favoriserait la croissance économique, la création d'emplois, la relance verte et la participation plus complète et plus équitable à la population active, il soutiendrait également les Canadiens à faible revenu et offrirait un système d'immigration amélioré ainsi qu'un plan concret pour mettre fin à la violence contre les femmes. Ces mesures positionnent le Canada de manière à ce qu'il puisse former une société plus prospère, plus humaine et plus juste. J'encourage tous mes collègues à appuyer ce projet de loi.
(1525)
    Madame la Présidente, j'ai écouté avec grand intérêt l’intervention de la députée. Je suis curieux de savoir ce qu'elle pense du problème croissant pour la société canadienne qu’est l’inflation. Lorsqu’il y a inflation, les seules personnes qui en profitent sont généralement celles qui sont les plus riches et qui possèdent des actifs. Ce sont les Canadiens ordinaires, surtout ceux dont le revenu est moyen ou faible, qui subissent le plus souvent les conséquences les plus importantes de l'inflation.
    La députée d'en face partage-t-elle ces préoccupations quant aux circonstances dans lesquelles on verrait grimper le taux d'inflation dans notre pays?
    Madame la Présidente, je pense que le coût des produits, quels qu’ils soient, est une préoccupation majeure pour tout le monde. C’est certainement le cas de tous ceux qui vivent dans ma circonscription. Je sais que le gouverneur de la Banque du Canada suit de près la situation. Il est important que l’on sache que nous avons des dirigeants qui surveillent la situation.
    Je voudrais ajouter que toutes les mesures que nous avons mises en place pour soutenir les Canadiens pendant cette pandémie ont aidé les Canadiens qui ont les revenus les plus faibles et les plus vulnérables. Ces mesures ont contribué à leur assurer durablement une qualité de vie et les ont aidés à mettre de la nourriture sur la table et à payer leur loyer. Nous avons pu le faire grâce à toutes les mesures d'aide d'urgence que —

[Français]

    Madame la Présidente, je remercie ma collègue de son discours, lequel j'ai apprécié. J'ai une question assez précise pour elle.
    C'est quelque chose qui revient beaucoup dans ma circonscription. Je l'ai entendue parler d'un budget plus juste et plus équitable. Justement, pendant la mise à jour économique en décembre dernier, de jeunes familles ont entendu qu'il y aurait une bonification de l'Allocation canadienne pour enfants.
    J'imagine que c'est quelque chose qui a été repris dans le budget également, mais on avait parlé d'une augmentation de la prestation dès janvier, ensuite en avril, puis en juillet, mais ces familles n'ont pas vu de changement dans les prestations qu'elles reçoivent. C'est quand même une question qui revient beaucoup.
    Quand est-ce que les familles pourront voir cette augmentation de leur allocation pour enfants?

[Traduction]

    Madame la Présidente, nous sommes très fiers d'avoir instauré l’Allocation canadienne pour enfants. Elle a apporté une aide extraordinaire aux familles de tout le pays. Je crois savoir que c'est au moyen du projet de loi C-14, par l'adoption de certains éléments de l’énoncé économique de l'automne, que nous avons augmenté l’Allocation canadienne pour enfants. Si ce n'est déjà fait, cela devrait se faire très bientôt.
    Madame la Présidente, les députés savent très bien que plus de 16 000 Canadiens sont décédés à cause de la crise des opioïdes. En fait, en Colombie-Britannique, un plus grand nombre de personnes sont mortes de surdoses dues à des médicaments contaminés au fentanyl que de la COVID-19. Moms Stop the Harm, l'Association canadienne des chefs de police, la docteure Bonnie Henry en Colombie-Britannique et de nombreux médecins hygiénistes de toutes les régions du pays nous ont dit que les clés de la lutte contre la crise des opioïdes résident dans la fin de la stigmatisation et la décriminalisation.
    Le gouvernement libéral affirme qu'il écoute les professionnels de la santé lorsqu'il s'agit de la crise de la COVID-19. Pourquoi est-ce qu’il n'écoute pas les médecins hygiénistes et tous ces groupes? Nous pouvons sauver des vies en décriminalisant les opioïdes et en mettant fin à la stigmatisation d'un problème de santé, au lieu de maintenir une approche selon laquelle il s’agit d’un problème d’ordre criminel. Pourquoi le gouvernement n'agit-il pas? Pourquoi n'écoute-t-il pas ses propres médecins hygiénistes?
    Madame la Présidente, je tiens à remercier le député d’être si passionné par cette question. Je partage entièrement sa passion à ce sujet. Je sais que le Canada a connu une augmentation de 74 % des décès liés aux opioïdes au cours des six premiers mois de la pandémie. Le budget de 2021 propose 160 millions de dollars supplémentaires sur deux ans pour s’attaquer à ce problème. Nous travaillons en étroite collaboration avec les provinces et les territoires non seulement pour assurer la sécurité de l’approvisionnement, mais aussi pour régler véritablement ce problème. Sur une note personnelle, je crois fermement qu’il faut traiter la consommation d’opioïdes comme un enjeu de santé et non comme un enjeu criminel.
(1530)

[Français]

    Madame la Présidente, je tiens d'abord à préciser que je partagerai mon temps avec mon voisin de circonscription, l'honorable député de Drummond.
    C'est donc pour la deuxième fois que j'ai l'honneur de prendre la parole au nom du Bloc québécois sur ce budget de 2021, le premier en deux ans, cette fois en lien avec le projet de loi C-30 qui mettra à exécution certaines dispositions du budget. D'entrée de jeu, je rappellerais que ma formation politique votera en faveur de ce projet de loi de mise en œuvre de certaines mesures relatives au budget de 2021.
     Nous avons d'abord voté contre le budget de 2021 parce que le gouvernement fédéral ne répondait pas à nos deux principales demandes: le financement suffisant et récurrent de la santé — seule et unique demande formelle du gouvernement du Québec, mais aussi des provinces canadiennes — et l'augmentation de la pension de la Sécurité de vieillesse des personnes âgées de 65 ans et plus.
    En tant que porte-parole du Bloc québécois pour les aînés, je ne peux qu'appuyer ces deux demandes puisqu'elles sont au cœur de leurs préoccupations. Les aînés ne décolèrent visiblement pas. Ce n'est pas simplement moi qui le dis, mais aussi de nombreux groupes d'aînés comme le Réseau FADOQ. Que ce soit chez les aînés âgés de 65 à 74 ans ou de 75 ans et plus, les enfants ou les petits-enfants de 65 ans et moins, la frustration et l'incompréhension semblent unanimes. Ce n'est pas seulement au Québec, mais aussi au Canada puisque je reçois également des courriels en anglais et des commentaires d'anglophones hors Québec qui comprennent que le parti qui défend les intérêts de l'ensemble des aînés est le Bloc québécois.
    J'aborderai donc le projet de loi C-30 sous trois aspects en lien avec mes trois principaux rôles: porte-parole pour les aînés, porte-parole pour les femmes, et — titre dont je suis le plus fière — députée de Shefford. J'aborderai notamment la prolongation de certaines mesures économiques, sur laquelle nous sommes d'accord.
    En refusant dans le projet de loi C-30 de faire passer de 22 % à 35 % le niveau actuel des transferts en santé, le gouvernement fédéral fait fi, une fois de plus, de la demande du Québec, des provinces, de l'Assemblée nationale du Québec et de la Chambre des communes — avec l'adoption d'une motion du Bloc québécois en décembre dernier — d'augmenter de façon significative et durable les transferts canadiens en santé.
    Le projet de loi C-30 n'offre qu'une seule augmentation ponctuelle des transferts en santé, prévue depuis mars dernier. C'est nettement insuffisant pour pallier le manque de moyens déjà bien présent avant la pandémie, mais exacerbé par la crise et le vieillissement de la population. Pour une énième fois, c'est maintenant que nous sommes en crise sanitaire; c'est donc maintenant que nous devons agir, au lieu d'attendre après la crise.
    Rappelons que le déficit annoncé dans le budget de 2021 est moins élevé que prévu, c'est-à-dire 354 milliards de dollars au lieu des 382 milliards de dollars annoncés dans l'Énoncé économique de l'automne de 2020. Par hasard et coïncidence, la marge de manœuvre dégagée est donc exactement de 28 milliards de dollars, soit le même montant que celui que le Québec et les provinces réclament.
    Avec la perspective d'un train de dépenses colossales, le gouvernement fait par son refus un choix politique au détriment de la santé de tous, plutôt qu'un choix budgétaire. Après que les aînés aient longtemps attendu, le projet de loi C-30 reprend — finalement — l'engagement libéral de la campagne électorale de 2019 d'augmenter la pension de la Sécurité de la vieillesse. Cependant, l'augmentation ne se fera qu'à compter de 2022, que pour les personnes âgées de 75 ans et plus, et ne sera que de 766 $ par année, soit 63,80 $ par mois. Cette augmentation est insuffisante pour les aînés et pour le Bloc québécois. Elle laisse surtout tomber pour de bon les personnes âgées de 65 à 74 ans, soit pratiquement la moitié des prestataires actuels de la pension de la Sécurité de la vieillesse.
    Le Bloc québécois continuera d'exiger une augmentation substantielle, soit de 110 $ de plus par mois, pour tous les aînés âgés de 65 ans et plus. Nous n'acceptons pas l'argument des libéraux voulant que la précarité financière ne débute qu'à 75 ans. Nous ne nous opposerons toutefois pas à ce qu'une partie des aînés reçoivent l'aide prévue dans le projet de loi C-30, aide dont ils ont besoin et qui leur est due.
    Ainsi, un paiement unique de 500 $ sera versé en août 2021 aux personnes âgées de 75 ans et plus, ce qui est conforme à ce qui avait été annoncé dans le budget. C'est une manœuvre purement électoraliste, mais les aînés ne sont pas dupes.
    Le projet de loi met aussi en œuvre la majoration de 10 % promise pour les personnes âgées de 75 ans et plus. À compter du trimestre commençant le 1er juillet 2022, le montant mensuel de la pleine pension de la Sécurité de la vieillesse sera majoré de 10 % à partir de la période durant laquelle un aîné atteint l'âge de 75 ans. Il est toutefois étrange que cette augmentation n'arrive qu'en 2022: est-ce une autre promesse électorale?
(1535)
    En effet, Ottawa ne répond pas à notre demande, qui se veut un écho à celle des aînés eux-mêmes, et crée deux classes d'aînés. Pourquoi donc majorer la pension de la Sécurité de la vieillesse seulement à partir de 75 ans? C'est de la discrimination en fonction de l'âge, de l'âgisme. Il est faux de dire que seuls les aînés de 75 ans et plus sont vulnérables.
    Nous demandons donc encore une fois 110 $ de plus par mois pour tous les aînés de 65 ans et plus. La vulnérabilité financière, la pauvreté et la hausse des prix n'attendent pas 75 ans. La Sécurité de la vieillesse est un programme universel mis en place pour combler la perte de revenus qui survient à la retraite. Selon les libéraux, les personnes vulnérables de 65 ans et plus ne méritent pas leur attention. Il semble que, pour eux, la précarité financière ne survient qu'à partir de 75 ans. Qui plus est, 4 milliards de dollars, c'est à peu près tout ce que cela aurait coûté. Comme le rapportait mon collègue de Joliette hier, et tel que lu dans un article du journaliste économique Gérald Fillion, le Canada fait piètre figure au sein de l'OCDE en ce qui a trait à l'aide aux retraités, en occupant le 32e rang.
    Deuxièmement, comme porte-parole du Bloc québécois en matière de condition féminine et de l'égalité des genres, je note que le projet de loi C-30 prévoit un versement d'un peu plus de 130 millions de dollars en un paiement unique au gouvernement du Québec afin d'harmoniser le Régime québécois d'assurance parentale, puisque les critères d'accessibilité et la durée des montants de la prestation d'assurance-emploi ont été temporairement modifiés et bonifiés. Or, le Québec a un droit de retrait avec compensation financière quant au programme de prestations de maternité et parentales.
    Ainsi, si le gouvernement injecte des fonds pour améliorer son programme, il doit verser une contrepartie de cette aide au gouvernement du Québec, tout comme le gouvernement se donne le droit d'accorder une compensation à une province qui souhaite se retirer du programme fédéral d'apprentissage et de garde de jeunes enfants. C'est un dossier dont nous avons beaucoup parlé lors des réunions du Comité permanent de la condition féminine. Cependant, cette autorisation de dépense pour ce programme de services de garde semble valide uniquement pour la prochaine année financière, d'avril 2021 à mars 2022, pour un transfert maximal de 3 milliards de dollars par province et au Québec.
    Dans le document budgétaire, et non dans le projet de loi C-30, il est toutefois question de différents objectifs de programme et de la possibilité d'un accord bilatéral asymétrique avec le Québec. Il y a deux choses à surveiller: tout d'abord, le fait que le projet de loi C-30 ne concerne que l'année 2021-2022, est-ce dans le but de couvrir les coûts de l'établissement et de l'amélioration du programme de garderies en attendant la signature des ententes asymétriques?
     Je précise que « entente asymétrique » ne veut pas nécessairement dire « sans condition ». Ce n'est pas la même chose, et il faut faire attention. Avec raison, le budget mentionne et vante, à de multiples reprises, le système de garderies québécois duquel il dit s'inspirer. La mention comme quoi, finalement, ce sera une entente asymétrique avec le Québec est accueillie favorablement, mais il faut bien sûr assumer que cette entente se traduise, je le répète, par une compensation complète et sans condition du total des coûts dus et des mesures du programme. C'est aussi une demande de l'Assemblée nationale du Québec. C'est au Québec qu'il y a l'expertise.
    Sur l'ensemble, au-delà de mesures en tant que telles, un nouveau programme de garderies pancanadien se veut une autre ouverture de porte pour l'ingérence du fédéral. Les politiques familiales et tous les programmes qui en découlent relèvent d'une compétence exclusivement québécoise et provinciale. Nous avons ici un autre exemple d'un gouvernement qui prend l'habitude de mettre les mains là où cela ne le regarde pas, tout comme c'est le cas avec de nombreuses autres mesures telles que le cadre national pour la santé des femmes, le cadre national pour la santé reproductive, et j'en passe.
    Pourquoi ouvrir ces conflits inutiles avec le Québec et les provinces? Pourquoi le gouvernement fédéral ne se mêle-t-il pas de ses affaires? Pour un gouvernement qui se dit féministe, il est temps d'arrêter de jouer à « papa a raison ».
    En terminant, je ne peux que souligner la résilience des entreprises de chez nous, ainsi que l'esprit entrepreneurial fort qui définit Shefford. Elles ont vécu un temps difficile pendant la crise, et c'est pourquoi nous demandions à ce que les programmes de stabilisation de revenus soient maintenus tant et aussi longtemps que ce sera nécessaire. Il est évident que plusieurs secteurs, comme le tourisme et les événements culturels et artistiques, reprendront leurs activités normales bien après novembre 2021. Ces secteurs, si importants pour la vie économique de ma circonscription, ont besoin de savoir qu'ils pourront compter sur une aide tant et aussi longtemps que les besoins seront là, et qu'ils ont nommé leurs besoins de prévisibilité et de flexibilité. La Subvention salariale d'urgence du Canada, utilisée largement, notamment dans mon parc industriel de Granby, sera prolongée jusqu'au 25 septembre 2021, et c'est une bonne chose.
    Pour conclure, je tiens évidemment à rappeler que notre vote pour ce projet de loi C-30, qui mettra à exécution certaines dispositions du budget, ne signifie en rien que nous signons un chèque en blanc au gouvernement. Nous surveillerons de près les détails de la mise en place de certains programmes, surtout pour les secteurs les plus durement touchés, y compris celui de la culture et des médias, dont mon fringant collègue de Drummond parlera sûrement plus amplement dans son discours.
    Comme le dit souvent le député de Beloeil-Chambly, « le diable est dans les détails », et des détails, il y en a dans ce budget-là. Cependant, par respect pour notre santé à toutes et à tous, et par respect pour celles et ceux qui nous ont précédés et qui ont le droit de vieillir dans la dignité en vivant pleinement, et non seulement en survivant, il faut maintenant agir.
(1540)

[Traduction]

    Madame la Présidente, je veux revenir sur les propos de ma collègue du Bloc au sujet des garderies et de la façon dont le gouvernement fédéral continue de s’immiscer dans les domaines de compétence provinciale. C'est une tendance du gouvernement fédéral qui, à mon avis, devrait nous préoccuper. Je pense que nous pouvons tous reconnaître le fait qu’il y a un problème de disponibilité de places et de coût des services de garde. Cependant, l’idée que les provinces ne peuvent pas élaborer leurs propres modèles et faire concurrence aux autres provinces pour ce qui est d’améliorer leurs services, leurs coûts et tout ce qui est à venir, je pense que cela montre qu'on ne croit pas à la concurrence au sein des provinces et qu'on veut plutôt uniformiser les choses.
    La députée peut-elle nous en dire davantage à ce sujet et parler d'autres problèmes liés à l’approche du gouvernement selon laquelle Ottawa a toujours raison?

[Français]

    Madame la Présidente, je remercie mon collègue de ses remarques.
    En effet, dans le budget, les tentatives d'ingérence de la part du fédéral sont frappantes. Évidemment, c'est le travers dans lequel le gouvernement est tombé, en réaction à une crise. Il veut vraiment faire de l'ingérence dans les champs de compétence et se mêler de tout.
    Mon collègue a donné l'exemple des garderies. Je répète que le Québec a développé cette expertise. Il n'a donc pas besoin des conseils de l'État, du grand-papa ou du papa d'Ottawa, puisqu'il sait quoi faire. À mon avis, l'important, c'est que l'on puisse se retirer et mettre en place ce que l'on a à faire, selon les besoins.
    Je le répète: les gouvernements des provinces et du Québec sont les mieux placés pour établir leurs priorités, surtout en matière d'éducation et de garde d'enfants.

[Traduction]

    Madame la Présidente, je remercie la députée d’avoir mentionné la situation concernant les manques à gagner permanents et les transferts en santé. C’est une chose sur laquelle le Bloc et le NPD s’entendent.
    Pendant que les Canadiens se débattent avec les répercussions de la pandémie sur la santé et l’économie, les grandes entreprises peuvent continuer à cacher leurs profits dans des paradis fiscaux à l’étranger. La députée pourrait-elle nous dire à quel point c’est injuste, à quel point ceux qui ont profité de cette pandémie ne paient pas leur juste part?

[Français]

    Madame la Présidente, je fais un petit clin d'œil à mon collègue de Joliette, puisqu'il répondrait évidemment qu'il y a encore beaucoup trop d'évasion fiscale et d'évitement fiscal et qu'il faudrait s'en préoccuper davantage.
    Bien sûr, c'est là où l'on pourrait aller chercher de l'argent, comme on pourrait le faire au moyen de la taxe pour les géants du Web. On pourrait aussi aller chercher l'argent ailleurs. Certaines grandes compagnies, par des moyens illégaux et parfois même immoraux, font de l'évitement fiscal et de l'évasion fiscale. Il faut absolument récupérer ces sommes et les réinvestir. On pourrait notamment les investir en santé, puisqu'il s'agit d'un besoin criant.
    Madame la Présidente, je remercie ma collègue, qui est toujours aussi intense et brillante.
    Ma collègue l'a bien dit, le fait que le gouvernement ne veuille pas bonifier la pension des personnes âgées crée des frustrations énormes. Tout le monde est d'accord sur cela. Nous leur devons beaucoup plus que cela.
    Un phénomène assez particulier se produit dans nos bureaux de circonscription, depuis quelques semaines ou depuis le dépôt du budget: ce ne sont pas nécessairement les gens concernés, c'est-à-dire les personnes aînées, qui se manifestent pour faire valoir leur mécontentement. Chose assez surprenante, ce sont plutôt leurs enfants et leurs petits-enfants.
    Comment ma collègue explique-t-elle le fait que le gouvernement libéral n'accepte pas de concéder un tout petit montant aux personnes âgées? Dans le fond, il s'agit de 1 % du déficit. Ma collègue peut-elle étoffer sa réponse?
    Madame la Présidente, je remercie mon collègue de sa question et de son travail acharné. Je sais qu'il travaille fort pour les aînés de sa circonscription, tout comme les autres députés du Bloc québécois.
    Je pense qu'on reconnaît que cela fait déjà longtemps que la situation financière des aînés est précaire. C'était le cas avant la crise. Cette dernière n'a fait qu'exacerber les problèmes. Il n'y a pas que les aînés qui le reconnaissent, puisque leurs petits-enfants le reconnaissent aussi. D'ailleurs, un jeune homme m'a écrit pour me dire qu'il aimerait déposer une pétition par respect pour ses grands-parents, puisqu'il trouve la situation inacceptable.
    Il y a même des aînés âgés de 76 ans qui me disent qu'ils n'ont pas plus de dépenses qu'avant et qu'ils n'ont pas une situation financière nécessairement plus difficile que leur voisine âgée de 73 ou 74 ans. Ils sont insultés. À la rigueur, ils se foutent du chèque de 500 $ si leur voisine de 73 ans ne le reçoit pas. Ils trouvent cela totalement injuste. Les plus jeunes et les plus vieux reconnaissent donc que le fait de ne pas inclure les aînés de 65 à 74 ans est injuste.
(1545)
    Madame la Présidente, d'entrée de jeu, je tiens à féliciter ma collègue de Shefford pour son brillant discours et pour le travail qu'elle accomplit pour les aînés. Son travail résonne jusque dans ma circonscription, Drummond, la circonscription voisine. Le travail qu'elle fait pour les aînés est si brillant et si sérieux que les aînés de ma circonscription reconnaissent que la députée de Shefford fait un travail exceptionnel. Je tiens à la saluer.
    Je suis très content de prendre la parole aujourd'hui sur le projet de loi C-30, Loi portant exécution de certaines dispositions du budget. Comme l'a dit ma collègue, un peu plus tôt, le Bloc accueille favorablement ce projet de loi. Il va sans dire qu'il contient des mesures urgentes; nous sommes tous d'accord sur cela.
    J'aimerais saluer l'initiative du gouvernement visant à éliminer certaines barrières techniques qui limitaient l'accès à l'aide aux médias. Je parle entre autres des déductions relatives aux frais d'abonnement pour les particuliers et de la subvention à la masse salariale pour les organes de presse. Cela sera bien reçu par nos médias écrits, même si l'on n'a encore aucune idée du moment où les libéraux vont réaliser à quel point nos médias régionaux, plus particulièrement nos hebdos, ont besoin d'une loi pour régler les problèmes des GAFAM. Encore aujourd'hui, les GAFAM font des millions de dollars de profits sur le dos du contenu de nos créateurs médiatiques et culturels.
    La section 17 de la partie 4 du projet de loi modifie la Loi sur les télécommunications, notamment en facilitant l'échange de renseignements entre les paliers de gouvernement. Cela aura pour effet de mieux coordonner les efforts de Québec en vue de permettre l'accès aux services de télécommunication dans les régions éloignées. Nous accueillons très favorablement le fait que le gouvernement s'enlève le droit de reviser les décisions du CRTC dans les questions d'octroi de fonds pour les régions mal desservies. Cela ajoute une couche de protection contre les décisions, souvent mal avisées, du gouvernement en matière de déploiement d'Internet haute vitesse en région. D'ailleurs, tout le monde s'entend pour dire que le gouvernement a clairement démontré que ce n'était pas sa grande force. Les libéraux nous ont habitués au fait qu'ils promettent de belles choses, mais qu'ils ne les mettent pas en application. Il s'agit de leur signature.
     Je vais donner l'exemple des mesures annoncées dans le budget concernant le tourisme et la culture. Quand le budget a été déposé, il y a quelques semaines, il y a eu des réactions très spontanées et très positives dans l'industrie culturelle. D'ailleurs, j'ai eu le même genre de réaction.
    Le gouvernement a annoncé une aide d'environ 1,3 milliard de dollars sur trois ans, dont 400 millions de dollars pour les festivals, petits et grands; 300 millions de dollars sur deux ans pour créer un fonds de relance pour les secteurs des arts, de la culture, du patrimoine et des sports; un fonds d'aide au tourisme de 500 millions de dollars; 70 millions de dollars sur trois ans pour le Fonds de la musique du Canada; 105 millions de dollars sur trois ans pour Téléfilm Canada; 39,3 millions de dollars sur deux ans pour soutenir l'industrie du livre, et j'en passe.
    Enfin, ces dispositions prouvaient que le gouvernement avait compris et reconnu l'importance d'aider l'industrie culturelle. Plusieurs secteurs de l'industrie étaient dans un état de précarité avant l'arrivée de la pandémie, et ce, pour plusieurs raisons, entre autres parce que l'enveloppe du ministère du Patrimoine n'avait pas été bonifiée depuis 2008. Pendant 10 ans, il n'y a eu aucun investissement en culture. Les libéraux peuvent blâmer, un peu, les conservateurs, puisque ces derniers ont contribué à fragiliser notre industrie en procédant, en 2008, à des coupes de 45 millions de dollars.
    Je vais citer le premier ministre, le spécialiste en chef des phrases creuses. Hier, à la Chambre des communes, il a dit: « [...] en matière de culture, les Canadiens ne vont certainement pas croire les conservateurs. On le sait très bien. Nous, en tant que gouvernement, avons toujours été là pour les créateurs [...] ».
    Comme le disait Platon, un philosophe, c'est du grand n'importe quoi. Le gouvernement a toujours été là en paroles, c'est vrai. Or, dans les faits, il n'y a eu aucune bonification de l'enveloppe du ministère du Patrimoine entre 2015 et le début de l'année 2020. Pourquoi les libéraux ont-ils fait la sourde oreille aux demandes répétées de l'industrie? L'industrie demande cette bonification depuis longtemps.
    Je ne vais pas m'attarder sur ce qui n'a pas été fait par les libéraux, parce que mon temps de parole est de seulement 10 minutes. Comme je suis un éternel optimiste, je vais regarder en avant et je vais me dire qu'avec un peu de pression et une bonne collaboration, les libéraux vont peut-être finir par ajuster le tir.
    J'ai vu d'un bon œil toutes les mesures que j'ai énumérées précédemment et qui visaient à venir en aide aux secteurs du tourisme et de la culture. Toutefois, et c'est là que le bât blesse, j'ai trouvé très ordinaire que le gouvernement ait choisi de ne pas inclure ces mesures dans le projet de loi C-30.
    La saison des festivals approche, mais elle ne sera pas aussi achalandée qu'il y a deux ans, puisqu'il y a des règles sanitaires à respecter. Les organisateurs sont déjà dans les préparatifs pour cet été. Comme je l'ai dit, ils sont contents des sommes qui ont été annoncées pour leur venir en aide. Ils comprennent maintenant que ces sommes vont arriver à un moment donné, mais ils ne savent pas quand.
     Le secteur des arts et des spectacles, celui des festivals et l'industrie du tourisme ont besoin de prévisibilité pour survivre. Je ne comprends donc pas pourquoi les libéraux ont choisi de ne pas agir rapidement pour nos créateurs et nos artistes. Pourtant, ils prétendent bien les défendre.
    Il y a malheureusement d'autres lacunes. Parlons de la fameuse taxe sur les services numériques, la TSN — c'est un drôle de nom, à mon avis. Dans le budget, la première phrase du chapitre sur la taxe sur les services numériques est la suivante: « Le gouvernement s’est engagé à faire en sorte que les sociétés de tous les secteurs, y compris les sociétés numériques, paient leur juste part sur l’argent qu’elles gagnent en faisant affaire au Canada. » C'est écrit noir sur blanc. Or cette taxe ne s'appliquera pas à des entreprises comme Spotify, Amazon Prime, Disney Plus, Apple Music et Netflix, qui tirent leurs revenus des abonnements de leurs utilisateurs.
(1550)
     Cette taxe, qu'on a surnommée la « taxe Netflix », ne s'appliquera pas à Netflix. Cette semaine, à la Chambre, j'ai posé des questions au ministre du Patrimoine canadien à propos de cette taxe sur les services numériques. Pour résumer, je lui ai demandé pourquoi le gouvernement continue de faire un passe-droit aux multinationales du Web. Le ministre m'a répondu que j'avais tout faux. Ensuite, il a affirmé que les géants du Web allaient être taxés.
    Je sais que le ministre en a beaucoup dans son assiette avec toutes les questions sur l'environnement ces temps-ci. Cela va me faire plaisir de l'aider à s'y retrouver un peu en matière de culture et de communication. La taxe dont le ministre du Patrimoine canadien parlait, c'est la TPS. La TPS, ce sont les consommateurs qui la paient, pas les entreprises. Les entreprises la prélèvent et la remettent au gouvernement.
    À la page 833 du budget, dans le bas de la page, il est précisé que la taxe sur les services numériques ne s'applique pas à des entreprises qui diffusent en continu du contenu audiovisuel. Au Bloc québécois, nous demandons que la taxe sur les services numériques soit applicable pour les entreprises qui diffusent en continu du contenu audiovisuel. Le plan, c'est que cet argent serve pour compenser nos industries culturelles et médiatiques, qui sont les grandes victimes de l'iniquité causée par l'arrivée des géants du Web. Or le gouvernement préfère prendre cet argent et le mettre dans le Trésor plutôt que de l'utiliser pour aider ceux qui en ont urgemment besoin.
    Bref, Netflix diffuse en continu du contenu audiovisuel. Netflix et les autres ont une incidence importante sur notre milieu culturel. Netflix n'est donc pas assujetti à la taxe Netflix. Cela en dit long sur la compréhension des enjeux du gouvernement actuel. Je lui dis « de rien » et qu'il n'hésite pas s'il a d'autres questions. Plus sérieusement, je trouve un peu aberrant que le concept d'équité chez les libéraux ne semble pas exister. Leur gouvernement manque visiblement de courage face aux entreprises étrangères.
    Je passerai maintenant à un autre sujet, dont ma collègue de