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Publications de la Chambre

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44e LÉGISLATURE, 1re SESSION

HANSARD RÉVISÉ • No 114

TABLE DES MATIÈRES

Le jeudi 20 octobre 2022




Emblème de la Chambre des communes

Débats de la Chambre des communes

Volume 151
No 114
1re SESSION
44e LÉGISLATURE

COMPTE RENDU OFFICIEL (HANSARD)

Le jeudi 20 octobre 2022

Présidence de l'honorable Anthony Rota


    La séance est ouverte à 10 heures.

Prière



Affaires courantes

[Affaires courantes]

(1000)

[Traduction]

Les comités de la Chambre

Comptes publics

    Monsieur le Président, j'ai l'honneur de présenter, dans les deux langues officielles, le 20e rapport du Comité permanent des comptes publics, intitulé « Comptes publics du Canada 2021 ».

[Français]

    Conformément à l'article 109 du Règlement, le Comité demande au gouvernement de déposer une réponse globale au présent rapport.

[Traduction]

    Une deuxième présentation sur ce rapport suit à l'instant.
    Monsieur le Président, je prends la parole pour déposer le rapport dissident des conservateurs au sujet du rapport sur les comptes publics de 2021.
    Le gouvernement déclare à tort que la taxe sur le carbone est neutre en matière de revenus. Toutefois, les comptes publics de 2021 indiquent que 100 millions de dollars provenant de la taxe sur le carbone ont été détournés vers des programmes de dépenses et n'ont pas été restitués aux Canadiens. Nous recommandons donc que le directeur parlementaire du budget présente une véritable analyse indépendante de la taxe sur le carbone, de son effet sur l'inflation et le PIB, ainsi que de cette prétention de neutralité en matière de revenus.
    De plus, en ce qui concerne les comptes publics, le gouvernement a pour la toute première fois ordonné à la vérificatrice générale de rouvrir les états financiers après qu'ils eurent été vérifiés et signés afin d'y inclure des milliards de dollars de dépenses supplémentaires. Notre recommandation permettrait que les Canadiens et le Parlement aient confiance dans les comptes publics, comme il se doit.
    Si le gouvernement s'avisait de modifier à nouveau les comptes publics après leur vérification, nous recommandons que le secrétaire du Conseil du Trésor et le contrôleur général présentent un rapport explicatif au comité des comptes publics, que la vérificatrice générale présente son opinion au comité, et que ces trois personnes comparaissent devant le comité pour discuter de la question.

[Français]

La Loi sur les douanes

     (La motion est réputée adoptée et le projet de loi est lu pour la première fois.)

[Traduction]

Pétitions

Les permis de pêche

    Monsieur le Président, je prends la parole ici ce matin pour présenter une pétition au nom des détenteurs de permis de pêche au poisson de fond non essentiels de Terre-Neuve-et-Labrador afin de permettre le transfert de leurs permis. Au dernier compte, le ministère des Pêches et des Océans a évalué à 454 le nombre de ces détenteurs de permis. La moitié de ces personnes vivent dans ma circonscription, Coast of Bays—Central—Notre Dame. Ce sont des gens comme Roy Morey à La Scie, Bobby Gillingham à Seal Cove, Joe Legge à Twillingate et Bob Jacobs et Perry Sacrey à Baie Verte.
    L'an dernier, la Cour fédérale a statué que des permis de catégorie B semblables en Nouvelle-Écosse étaient transférables. Les détenteurs de permis non essentiels de Terre-Neuve-et-Labrador doivent être traités de la même façon.
    Je remercie Ryan Cleary et SEA-NL du travail qu'ils ont accompli afin de recueillir des signatures pour cette pétition.
(1005)

[Français]

La biodiversité

     Monsieur le Président, sur l'île de Montréal, il y a un endroit extraordinaire qu'on appelle le TechnoparcOiseaux ou alors le Champ des monarques. C'est un endroit d'une très grande biodiversité qui héberge 193 000 espèces d'oiseaux et qui est essentiel à l'alimentation du papillon monarque, qui a été déclaré comme une espèce en péril. Or cet espace est en péril également à cause du développement d'Aéroports de Montréal, qui veut occuper cet espace.
    Aéroports de Montréal n'est pas propriétaire du terrain; Transports Canada est propriétaire du terrain. C'est un terrain public qui nous appartient. Des centaines de citoyens ainsi qu'une dizaine de municipalités de l'île de Montréal demandent au gouvernement fédéral de modifier le bail avec Aéroports de Montréal afin de créer un parc national pour protéger cet espace naturel et de biodiversité, un des rares milieux humides sur l'île de Montréal, et le préserver pour les générations futures.

[Traduction]

La sécurité ferroviaire

    Monsieur le Président, j’ai le grand honneur de présenter ce matin deux pétitions au nom des familles et des proches de trois hommes tués dans un tragique accident ferroviaire survenu près de Field, en Colombie‑Britannique, en février 2019. Ces trois hommes s’appelaient Dylan Paradis, Andrew Dockrell et Daniel Waldenberger‑Bulmer.
    Les pétitionnaires attirent l’attention sur la pratique archaïque au Canada qui consiste à permettre aux sociétés ferroviaires d’avoir recours à des services de police privés pour administrer des enquêtes de nature criminelle. Les pétitionnaires soulignent qu’il s’agit d’une pratique dépassée depuis longtemps qui devrait être abolie. Ils demandent au gouvernement du Canada d’abroger les articles 44 et 44.1 de la Loi sur la sécurité ferroviaire et d’établir par voie législative un nouveau service de police des chemins de fer public, fédéral, indépendant, financé par les sociétés de chemin de fer, mais responsable devant une commission de surveillance civile indépendante.
    La deuxième pétition que je présente porte sur le même sujet. Elle appelle à la création d’une commission royale d’enquête sur la nature et l’étendue des préjudices causés par les services de police privés des compagnies ferroviaires dans le cadre des enquêtes criminelles sur les nombreux décès et blessures survenus dans le transport ferroviaire, et sur les répercussions politiques et diplomatiques de l’exercice de pouvoirs de police par des sociétés canadiennes aux États-Unis.

Les affaires autochtones

    Monsieur le Président, c’est un honneur de prendre la parole à la Chambre pour présenter une pétition relative aux activités en cours, mais trop lentes, de mise en œuvre des recommandations et des appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation. Le rapport, bien sûr, découle d’une enquête approfondie, et les pétitionnaires rappellent qu’en 2013, l’honorable Frank Iacobucci a publié son rapport sur la représentation des Premières Nations dans les jurys de l’Ontario.
    Les pétitionnaires, conscients que la Chambre des communes ne donne pas d’instructions aux provinces, lui ont demandé d’agir immédiatement pour encourager les provinces à réformer leurs systèmes de sélection des jurés et à procéder à d'autres réformes nécessaires pour mettre en œuvre les appels à l’action 25 à 42, afin de veiller à ce que la justice soit rendue de manière manifeste pour les Autochtones qui ont affaire avec le système de justice pénale.

La réforme électorale

    Monsieur le Président, j’ai l’honneur de déposer la pétition électronique no 3881, signée par 676 citoyens.
    Les pétitionnaires observent que, depuis sa création, le système électoral du Canada est un système uninominal majoritaire à un tour, le résultat injuste étant qu’un gouvernement libéral ou conservateur obtient la totalité du pouvoir. La représentation proportionnelle est un principe selon lequel le pourcentage de sièges d’un parti à l’assemblée législative doit refléter le pourcentage de personnes ayant voté pour ce parti. Ils indiquent que, si un parti obtient 40 % du vote populaire, il devrait obtenir 40 % des sièges. Ils rappellent également que, dans un système uninominal majoritaire à un tour, qui est le système actuel au Canada, un parti peut obtenir la majorité des sièges et tout le pouvoir avec moins de la moitié du vote populaire.
    Ils demandent au gouvernement de passer à un système proportionnel pour représenter véritablement les Canadiens.
(1010)

La santé

    Monsieur le Président, je présente aujourd'hui une pétition, signée par de nombreux habitants de Winnipeg-Nord, qui concerne les soins de santé. La pétition porte sur le rôle important du gouvernement fédéral qui consiste à veiller à ce que le système de soins de santé soit là pour répondre aux besoins des Canadiens, peu importe où ils se trouvent au pays. Il faut porter une attention particulière à certaines questions, notamment les soins de longue durée et les médicaments, ainsi qu'à d'autres questions liées aux soins de santé, y compris la santé mentale.

Questions au Feuilleton

     Monsieur le Président, je demande que toutes les questions restent au Feuilleton.
    D'accord?
    Des voix: D'accord.

Ordres émanant du gouvernement

[Travaux des subsides]

[Français]

Travaux des subsides

Motion de l'opposition — L'exonération de taxe pour les combustibles de chauffage domestique

    Que, étant donné que,
(i) un dixième des Canadiens chauffent leur maison pendant les froids hivernaux du Canada au moyen d’huile de chauffage ou de propane faute de solutions de rechange,
(ii) le Canada est le seul pays du G7 à avoir augmenté les taxes sur les carburants en cette période de flambée des prix du carburant à l’échelle mondiale,
(iii) les analystes des questions énergétiques ont prédit que les Canadiens pourraient voir des hausses moyennes de 50 à 100 % de leurs factures de chauffage domestique cet hiver,
(iv) le premier ministre libéral de Terre-Neuve-et-Labrador a écrit au gouvernement libéral fédéral le 2 septembre 2022 pour demander une exonération de la taxe sur le carbone pour les combustibles de chauffage domestique en déclarant: « Il y a un an, le prix maximum de l’huile de chauffage dans la province était de 97,91 cents le litre. Le prix courant est de 155,70, ce qui représente une hausse de près de 60 %. La hausse de la taxe fédérale sur le carbone que vous proposez d’appliquer à l’huile de chauffage ajouterait à ce prix 17,38 cents plus la TVH. Additionnée au prix courant, [la taxe sur le carbone] entraînerait une augmentation totale du coût de 80 % par rapport à l’an dernier », pénalisant la population rurale de Terre-Neuve-et-Labrador qui doit se chauffer à l’huile,
la Chambre exprime son accord avec les propos du premier ministre libéral de Terre-Neuve-et-Labrador, et demande au gouvernement d’exonérer toutes les formes de combustible de chauffage domestique de la taxe sur le carbone pour tous les Canadiens.
    — Monsieur le Président, le coût du gouvernement augmente le coût de la vie. Les 500 milliards de dollars de déficit inflationniste augmentent le coût des biens qu'on achète et l'intérêt qu'on paie. Les taxes inflationnistes augmentent encore le coût de production de ces mêmes produits et services. Plus le gouvernement dépense, plus cela coûte cher. C'est juste l'inflation, comme mon honorable collègue député de Calgary Forest Lawn va le dire parce que je vais partager mon temps de parole avec lui.
    Les libéraux vont dire qu'ils n'ont pas eu le choix d'ajouter ces énormes déficits. Toutefois, je vais leur rappeler qu'ils ont ajouté 100 milliards de dollars à notre dette nationale, même avant la COVID‑19. C'est quatre fois plus que ce que le premier ministre avait promis. Il avait déjà mis en place un plan pour des déficits pendant 30 ans, après avoir dit que cela allait être 3 ans. Même avant la première bataille de la guerre contre l'Ukraine par la Russie, le premier ministre avait déjà ajouté 500 milliards de dollars de déficit et on avait un taux d'inflation de plus de 5 %.
    Or, il ne peut pas simplement blâmer les effets externes des crises dans lesquelles nous nous trouvons, surtout que j'avais averti le gouvernement qu'il allait y avoir une inflation et, en conséquence, des augmentations de taux d'intérêt. Cependant, les libéraux ont continué de dépenser, de taxer et de causer la crise dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui.
    On voit que beaucoup de cet argent a été gaspillé. Les libéraux ont dépensé des milliards de dollars pour envoyer des chèques de prestations aux prisonniers, aux fonctionnaires qui avaient déjà des emplois et aux gens qui auraient pu travailler parce qu'il y avait 1 million d'emplois disponibles. Le gouvernement payait les gens pour rester à la maison. Il a fait tout cela.
    J'ajouterais que, pendant la période de la COVID‑19, soit depuis deux ans, les libéraux ont ajouté 200 milliards de dollars de dettes non liées à la COVID‑19. Cela veut dire des dépenses non nécessaires que le gouvernement n'était pas forcé d'assumer. C'était un choix qu'ils ont fait.
    Je les avais avertis que cela allait causer de l'inflation, mais ils ont dit que non, que ce n'était pas un problème et que la Banque du Canada allait simplement imprimer et créer de l'argent. Maintenant, on voit les effets, les mêmes effets qui se répètent dans toute l'histoire.
    Trop d'argent pour acheter trop peu de produits fait augmenter les prix. C'est la réalité depuis des milliers d'années. L'histoire ne change jamais. Chaque fois qu'un roi, une reine, un empereur, un président, un premier ministre ou n'importe qui imprime de l'argent pour payer ses factures, la conséquence est toujours la même: c'est l'inflation. Après l'inflation, il y a les augmentations de taux d'intérêt, soit la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui.
    Soudainement, le gouvernement se dit être surpris par les conséquences des décisions qu'il a prises. Personne ailleurs n'a forcé le premier ministre à ajouter 100 milliards de dollars à la dette nationale avant la COVID‑19 et 500 milliards de dollars à notre dette nationale avant la guerre en Ukraine. Personne n'a forcé le premier ministre à empêcher la production de notre énergie abordable, ici, au Canada. C'est ce que les libéraux ont fait. C'étaient des décisions prises, ici, au Canada et non pas imposées d'ailleurs au pays.
    Maintenant, nous nous trouvons dans une crise inflationniste. Le coût des aliments a augmenté de 11 % et on voit maintenant une crise dans le prix de l'énergie.
    Le gouvernement aime blâmer le monde entier pour l'inflation au Canada, mais il est intéressant de voir que les produits qui augmentent le plus rapidement sont les produits que nous pouvons produire, ici, au Canada. Ce sont la nourriture, l'essence et le gaz naturel. Nous avons ces produits en abondance, ici, au Canada.
(1015)
    Les augmentations de prix de ces produits auraient aidé notre économie si le gouvernement n'avait pas empêché nos fermiers de produire davantage de nourriture et qu'il n'avait pas empêché nos travailleurs du secteur de l'énergie de produire davantage d'énergie. Au lieu de créer plus de monnaie, on aurait pu produire plus de ce que la monnaie achète, comme plus de nourriture et plus d'énergie, et on aurait pu bâtir plus de maisons.
     Il faut enlever les gatekeepers. Voilà un autre mot dont on devra trouver la traduction. Or, comme on va enlever les gatekeepers lorsque le gouvernement conservateur sera en place, on n’aura même pas besoin de le dire en anglais. En effet, nous n’aurons plus ces gatekeepers, qui nous empêchent de bâtir des maisons abordables, qui empêchent la production de notre énergie et qui empêchent nos agriculteurs de nous nourrir.
    On voit les politiques des maires de l'extrême gauche, néo-démocrates et libéraux, qui empêchent la construction des maisons. Cela fait qu'ici, au Canada, obtenir un permis de construction prend plus de temps que dans tous les autres pays de l'OCDE, à part la Slovaquie. Ici, obtenir un permis de construction de n'importe quel type prend en moyenne 250 jours. En Corée du Nord, on peut en avoir un en 28 jours.
(1020)

[Traduction]

    Quel en est le résultat? Une hausse des coûts de production d’énergie, des coûts pour nos agriculteurs et des coûts de construction domiciliaire. Plus il y a d’argent pour acheter moins de biens, plus les prix sont élevés. Alors, plutôt que de créer de l’argent, nous devons créer plus de ce que l’argent permet d’acheter.
    Cela dit, alors que les prix de l’énergie augmentent, la dernière chose dont nous avons besoin, c’est une nouvelle hausse d’impôt. Regardez ce qui se passe à Terre‑Neuve. Le premier ministre de Terre‑Neuve, un libéral, a dit qu’il y a un an aujourd’hui, le prix maximal du mazout de chauffage dans la province était de 97 ¢ le litre. Aujourd’hui, il est à un 1,55 $, soit une augmentation de près de 60 %. L’augmentation proposée de la taxe fédérale sur le carbone se traduirait par 17 ¢ de plus, plus la TVH. Il a aussi dit: « Ajoutée au prix actuel, [la taxe sur le carbone] entraînerait une augmentation totale des coûts de 80 % par rapport à l’an dernier. » Ce sont les mots d’un premier ministre libéral.
    Des problèmes semblables sévissent dans tout le Canada atlantique, où 40 % des gens vivent dans la pauvreté énergétique. Nous sommes encore au Canada, un pays producteur d’énergie du G7. C’est le résultat de sept années de gouvernement libéral. Des crises semblables se produisent partout au pays. Selon un analyste du secteur de l’énergie, les Canadiens peuvent s’attendre à une augmentation de 100 % du prix du chauffage résidentiel; une augmentation qui sert à payer un plan visant à tripler la taxe sur le carbone imposée aux Canadiens.
    En passant, cette taxe sur le carbone n’a pas permis de réduire les émissions. Jusqu’à maintenant, le gouvernement n’a pas réussi à atteindre un seul objectif en matière de climat avec sa taxe. Hier, le premier ministre disait savoir qu’il n’avait tenu aucune de ses promesses, mais il promet de le faire à l’avenir et, cette fois-ci, il promet de ne pas briser cette promesse.
    Je peux dire une chose aux députés. Je ne suis pas prêt à parier là-dessus. Je ne suis pas prêt à regarder les aînés canadiens qui vivent dans les régions rurales de Terre‑Neuve‑et‑Labrador ou de la Nouvelle‑Écosse, qui sont obligés de se chauffer au mazout et au propane, de payer 100 % de plus pour chauffer leur maison, car le premier ministre promet de ne pas briser sa promesse, une promesse qu’il a brisée chaque fois qu’il l’a faite. Ce n’est pas un pari que je suis prêt à prendre.
    Je demande donc au gouvernement de permettre à ses députés de ces collectivités rurales de voter avec nous sur cette motion, de mettre de côté le contrôle centralisé du premier ministre, qui a soif de taxes, et de voter avec nous en faveur de cette motion. S’ils ne peuvent pas se débarrasser de leur obsession idéologique de taxer les Canadiens pour les punir avec la taxe sur le carbone, vont-ils au moins, dans un esprit de non-partisanerie et de compromis, supprimer la taxe sur le chauffage domestique à l’approche de l’hiver? Le froid s’en vient, et les Canadiens seront bientôt forcés de choisir entre se chauffer et manger.
    Les libéraux auront-ils au moins la compassion de se ranger du côté de cette coalition du gros bon sens? Vont-ils mettre fin à leur coûteuse coalition avec le NPD, cesser de punir les Canadiens et enfin mettre un terme à l’hypocrisie à forte teneur en carbone qui consiste à voir un premier ministre parcourir le pays à bord d’un avion privé, et même à se rendre au Costa Rica pour des vacances ensoleillées en plein été?
    Alors que l'hiver approche, les préoccupations des Canadiens sont bien loin des vacances sur la plage. Ne leur imposons pas plus de taxes. Laissons-leur les moyens de chauffer leur maison ici, au Canada.
    Madame la Présidente, j'aimerais rappeler au chef du Parti conservateur, en tout cas au chef actuel, qu'il n'y a pas si longtemps, soit il y a environ un an, 338 candidats conservateurs faisaient du porte-à-porte avec un programme électoral qui indiquait très clairement aux Canadiens que le Parti conservateur du Canada était en faveur d'une tarification de la pollution. Le chef du Parti conservateur actuel, j’en suis certain, se souvient de cet engagement, de la promesse faite par les conservateurs aux Canadiens dans leur programme électoral.
    Aujourd'hui, nous voyons le chef du Parti conservateur briser cette promesse. Il dit maintenant aux Canadiens que le Parti conservateur revient sur sa parole, se rangeant du côté de ceux qui nient l'existence des changements climatiques, et qu'il est contre la tarification de la pollution. Pourrait-il expliquer cette volte-face?
    Des voix: Oh, oh!
(1025)
    J'entends d'autres députés tenter de répondre à la question et je leur demanderais de s'abstenir. Je suis convaincue que le chef de l'opposition officielle est capable d'y répondre lui-même.
    Le chef de l'opposition officielle a la parole.
    Madame la Présidente, bien sûr, la question repose sur une prémisse totalement fausse, mais pire encore, elle tient du pire snobisme élitiste des libéraux.
    Les libéraux méprisent la campagnarde âgée de Terre-Neuve ou de la Nouvelle-Écosse et la traitent de pollueuse parce qu'elle chauffe sa maison en février, tandis que le premier ministre la force à payer, par l'intermédiaire de ses impôts, pour le jet privé énergivore qu'il utilise afin d'aller se faire prendre en photo aux quatre coins du pays, ce qui brûle plus de carburant en un mois que 20 Canadiens en un an, et qu'il reprend ensuite pour se rendre au Costa Rica. Tout cela est d’une hypocrisie énergétique sans bornes. C'est une insulte aux Canadiens.

[Français]

    Madame la Présidente, je suis toujours un peu ahuri…
    Je dois interrompre le député, car il semble que d'autres députés pensent que je leur ai donné la parole, ce qui n'est pourtant pas le cas. J'espère qu'ils vont arrêter de parler.
    L'honorable député de Longueuil—Saint-Hubert a la parole.
    Madame la Présidente, je suis un peu ahuri de constater à quel point mes amis conservateurs sont dans le champ en matière d'économie. Ils nous disent que, si on diminue la taxe sur le carbone, cela va aider les gens à vivre. Pourtant, c'est le contraire. La taxe sur le carbone sert à lutter contre les changements climatiques. Ce n'est pas un outil parfait, mais c'est un des meilleurs outils dont nous disposons en ce moment, comme le disent les experts.
    J'aimerais mentionner au chef conservateur ce que l'ONU dit de la taxe sur le carbone. Selon le Bureau des Nations unies pour la prévention des catastrophes, le nombre des catastrophes naturelles liées au climat a plus que doublé au cours de la dernière décennie par rapport aux années 1980. Selon l'Organisation météorologique mondiale, de 2000 à 2019, 6 700 catastrophes ont coûté la vie à plus de 1 million de personnes et ont touché 4,2 millions de personnes. De surcroît, elles ont causé près de 3 000 milliards de dollars de pertes économiques mondiales. C'est pour cela que la taxe sur le carbone existe.
    Madame la Présidente, premièrement, je trouve drôle que le Bloc québécois, qui se dit indépendantiste, soit maintenant en faveur d'un gouvernement fédéral qui impose une triple taxe aux provinces. C'est vrai, chaque jour, le Bloc se lève à la Chambre des communes pour demander un gouvernement fédéral plus fort. C'est nous qui voulons donner aux Québécois la chance d'être maîtres chez eux.
    Deuxièmement, le député dit que les changements climatiques sont importants. Oui, c'est vrai, et c'est la raison pour laquelle il faut mettre fin aux politiques qui ne fonctionnent vraiment pas. Ce n'est pas en augmentant les coûts des énergies traditionnelles qu'on va se battre contre les changements climatiques, c'est en réduisant les coûts des énergies alternatives. C'est ce que nous allons faire en encourageant l'hydroélectricité, le nucléaire et la production de batteries électriques ici au Canada.
    Il semble y avoir du va-et-vient. Le Bloc québécois a eu la chance de poser une question. Il n'avait aucune raison de continuer à crier pendant que l'honorable chef de l'opposition répondait.
    L'honorable député de Hamilton Centre a la parole.

[Traduction]

    Madame la Présidente, en effet, 40 % des gens au Canada vivent dans la précarité énergétique, et pourtant le secteur pétrolier et gazier a réalisé 147 milliards de dollars l'an dernier. Pour le deuxième trimestre seulement, les profits tirés des ressources nationales ont augmenté de 3,5 milliards de dollars. Suncor Energy affiche la même tendance, avec 3,9 milliards de dollars supplémentaires au deuxième trimestre.
    Le chef de l'opposition officielle a-t-il le courage de s'attaquer aux causes profondes de la récession qui pointe à l’horizon et du coût élevé de la vie?
    Il m'est impossible de parler avec ces gens qui continuent de piailler, madame la Présidente.
    Des voix: Oh, oh!
(1030)
    Je demanderais encore une fois aux députés qui n'ont pas la parole de se taire.
    J'inviterais le député à terminer sa question rapidement, car nous allons manquer de temps.
    Madame la Présidente, le chef de l’opposition officielle a-t-il le courage de s'attaquer aux profits des grandes sociétés pétrolières et gazières et d'appuyer la politique que nous proposons, qui consiste à instaurer une taxe sur les bénéfices exceptionnels pour financer le remboursement de la TPS sur les factures de chauffage résidentiel?
    Madame la Présidente, si le député néo-démocrate déplore tant la situation actuelle au Canada, pourquoi appuie-t-il le gouvernement libéral qui en est le responsable?
    Le NPD encourage la cupidité du gouvernement qui siphonne l'argent chèrement gagné des Canadiens. C'est leur coalition onéreuse qui a causé l'inflation que nous connaissons aujourd'hui et qui va empirer les choses en triplant la taxe sur le carbone.
    Si le député n'aime pas voir les gens de sa circonscription souffrir ainsi, pourquoi n'abandonne-t-il pas cette coalition?
    Je comprends et je respecte les différents points de vue sur la question. Le député a eu l'occasion de poser une question et, s'il en a d'autres, il devrait se lever au moment approprié et non pas crier alors que l'on tente de répondre à la question. Je constate également que des députés de l'opposition officielle tentent d'apporter leur aide. Je prie les députés qui n'ont pas obtenu la parole de ne pas crier de part et d'autre de la Chambre et de ne pas participer au débat tant que ce n'est pas leur tour.
    Nous reprenons le débat. Le député de Calgary Forest Lawn a la parole.
    Madame la Présidente, je suis honoré de pouvoir ajouter, aujourd’hui, ma voix à celle des personnes qui luttent pour exempter toutes les formes de carburant de chauffage domestique de la taxe sur le carbone pour tous les Canadiens.
    Cette semaine, tous les partis ont beaucoup parlé des souffrances que subissent les Canadiens en raison de l’inflation injuste et de la crise du coût de la vie, qui rendent la vie totalement inabordable au Canada.
    D’une mère monoparentale qui saute des repas pour pouvoir nourrir ses enfants à l’homme de métier qui loue un logement avec ses parents et qui n'a tout de même pas les moyens de payer l’essence de son camion, en passant par les personnes âgées qui ont un revenu fixe et qui devront payer une taxe sur le carbone triplée, les gens ne savent pas s’ils pourront chauffer leur maison ou même la conserver.
    Les députés du Parti libéral et du NPD nous disent que le Canada se trouve dans une situation beaucoup plus enviable que les autres pays du G7. Pourtant, la Banque du Canada, tout comme les États‑Unis, affiche les taux d’intérêt actuellement les plus élevés.
    Le pire, c'est que tout le monde s’attend à ce que la Banque augmente de nouveau son taux d’intérêt directeur de 75 points de base. Résultat: le taux d’intérêt atteindrait 4 %. Les Canadiens qui emprunteront de l'argent ou qui obtiendront un prêt hypothécaire seront donc contraints de payer 4 % de plus.
    Pourquoi les taux d’intérêt augmentent-ils? Pour lutter contre cette inflation injuste que le gouvernement a provoquée par ses dépenses effrénées. Les libéraux ont creusé un déficit de plus de 300 milliards de dollars pendant l’année financière 2020- 2021, puis un déficit de près de 100 milliards de dollars l’an dernier. Ils dépensent sans arrêt.
    En 2021, le chef du Parti conservateur avait pourtant averti le gouvernement que les dépenses provoqueraient de l’inflation. Au lieu d’écouter ce qu’on lui disait, la ministre des Finances a prétendu que le Canada connaîtrait plutôt une déflation. Lorsque l’inflation s'est mise à grimper en flèche, elle a dit que ce serait temporaire. Manifestement, elle a eu tout faux.
    Le Toronto Star nous apprend maintenant que la ministre commence à se rendre compte de ce qui se passe. Elle a dit à des collègues que, pour financer les dépenses supplémentaires du premier ministre, il allait falloir réduire d’autres dépenses du gouvernement.
    Les dépenses ne sont toutefois pas le seul problème. Hier, la ministre des Finances a reconnu que la mise en circulation d’argent pour la relance faisait augmenter la demande alors que l'offre de produits et de services demeure limitée. Autrement dit, il y a trop de dollars et pas assez de produits.
    Dans le contexte de la motion d’aujourd’hui, l’approvisionnement en GNL et en autres combustibles pour le chauffage est un exemple tout à fait pertinent. Quand le gouvernement a été élu, en 2015, il y avait 15 projets de GNL. Sept ans plus tard, aucun d’entre eux n’a été mené à bien.
    Il en va de même de la mine Teck de Fort McMurray, du pipeline TMX, du pipeline Northern Gateway, du pipeline Énergie Est et du pipeline Keystone XL.
    Dans notre parti, nous sommes tous conscients de la valeur du gaz naturel canadien. Le monde entier a besoin de plus de pétrole et de gaz canadiens. L’Alberta possède des sources d'énergie qui sont exploitées, produites et transportées de la façon la plus responsable qui soit. Les sociétés de pétrole et de gaz naturel qui sont implantées au Canada sont celles qui contribuent le plus à développer de nouvelles technologies propres pour diminuer leurs émissions.
    Leur niveau d’innovation et leur utilisation de technologies vertes font d’elles des sociétés beaucoup plus responsables que le pétrole que les libéraux voudraient importer de certaines dictatures. Au lieu de faciliter la production, le raffinage et la consommation d’énergie canadienne au Canada, les libéraux font venir du pétrole sale d’Arabie Saoudite, qui est transporté sur le Saint-Laurent.
    La dépendance du gouvernement à l’égard du pétrole étranger signifie que nous envoyons nos dollars à la version élargie du cartel de l’OPEP, qui est de connivence avec les Russes pour réduire la production et l'offre de pétrole. Pendant ce temps, la demande augmente, ce qui se traduit par des profits records pour des pays comme la Libye, l’Arabie Saoudite, l’Iran et le Venezuela.
    Ce n’est pas comme s’il n’y avait pas d’autres pays qui ont besoin du pétrole et du gaz canadiens. Par exemple, pas plus tard que l’été dernier, le premier ministre s’est excusé de ne pas pouvoir fournir du GNL canadien à l’Allemagne, alors que le chancelier allemand lui demandait d’en augmenter les exportations.
    Les libéraux n’avaient pas le moindre projet de GNL à montrer au chancelier. Ils ont préféré parler d’hydrogène.
    L’hydrogène est une option propre et pratique dans laquelle Canada doit continuer d’investir. Pour autant, ce n’est pas demain qu’on va pouvoir remplacer le GNL par de l’hydrogène, et actuellement, c’est impossible.
    Au lieu de profiter de la situation pour augmenter la production d’énergie canadienne et combattre le cartel élargi de l’OPEP, le gouvernement s’est rallié à la gauche qui prônait de « laisser les ressources dans le sol », et maintenant le Canada est pris au piège.
    Au lieu d’être en mesure d’offrir aux Canadiens de l’énergie à prix réduit, nous nous retrouvons à la merci d’une inflation provoquée par les libéraux et d’un approvisionnement limité en pétrole et en gaz naturel, à des prix imposés par des dictateurs étrangers. Les coûts des aliments, du gaz naturel et du mazout ont grimpé en flèche parce que le gouvernement a créé un environnement dans lequel les prix sont hors de contrôle, les approvisionnements sont insuffisants et les taxes augmentent.
(1035)
    Alors que le gouvernement actuel s’apprête à tripler la taxe sur le carbone, les Canadiens continuent de se faire frapper de plein fouet par un taux d’inflation de 37 % sur le gaz naturel et de 48,7 % sur les autres combustibles; de 11,4 % sur l’alimentation; de 13,2 % sur l’essence; et de 8,3 % sur les frais d’intérêts hypothécaires.
    Dans un rapport récent, la RBC dit que « la poussée de l’inflation et la hausse des coûts d’emprunt et du service de la dette devraient amputer le pouvoir d’achat moyen des ménages de 3 000 $ en 2023 ».
    Quand on sait que les familles paient déjà davantage pour les services publics, l’alimentation, l’essence et les paiements hypothécaires, une diminution de 3 000 $ de leur revenu disponible est absolument dévastatrice, d’autant plus que près de la moitié des Canadiens sont à 200 $ du seuil d’insolvabilité. Alors que l’hiver approche et qu’ils vont devoir chauffer leur logement, les Canadiens se préparent à faire des choix difficiles entre payer leurs factures de gaz ou d’électricité pour se chauffer, acheter de la nourriture, ou encore payer leur hypothèque. C’est une honte que, dans notre pays, des gens en soient réduits à faire ce genre de choix. C’est la raison pour laquelle le premier ministre libéral de Terre‑Neuve‑et‑Labrador a écrit au gouvernement le mois dernier pour lui demander de ne pas appliquer la taxe sur le carbone aux combustibles pour le chauffage.
    À l’heure actuelle, la taxe sur le carbone représente à peu près 20 % des factures de chauffage, qui sont exorbitantes. Avec l’inflation des 12 mois en cours et le triplement de la taxe sur le carbone, ce pourcentage pourrait atteindre près de 60 % des dépenses mensuelles pour le chauffage. C’est particulièrement inquiétant pour le Canada atlantique, car le mazout de Terre‑Neuve a déjà augmenté de 52,8 %. Selon les chiffres sur l’inflation communiqués hier, il a augmenté de 37,2 % à l’Île‑du‑Prince‑Édouard, de 52 % en Nouvelle‑Écosse, et de 45,4 % au Nouveau‑Brunswick.
    Selon des analystes, les factures de chauffage résidentiel pourraient augmenter cet hiver entre 50 et 100 %, voire de 300 % dans certaines régions du pays. La Commission de l’énergie de l’Ontario a également indiqué que le prix du gaz naturel en Ontario pourrait augmenter de plus de 150 % ce mois-ci.
    D’autres premiers ministres provinciaux demandent aux libéraux d’annuler le triplement de la taxe sur le carbone, car ils préfèrent trouver une meilleure façon de combattre le changement climatique et diminuer les prix à la consommation.
    L’été dernier, la Nouvelle-Écosse a proposé un plan provincial pour se soustraire à la taxe fédérale sur le carbone, mais le gouvernement fédéral l'a carrément rejeté.
    En Alberta, la province a élaboré un programme d’innovation technologique et de réduction des émissions. Ce programme impose un prix sur la pollution par le carbone aux gros pollueurs, et les fonds recueillis sont réinvestis dans l’innovation et les technologies visant à réduire les émissions, comme le captage et la séquestration du carbone.
    Voilà le type de progrès dont le Canada a besoin pour remplacer cette taxe sur le carbone qui est complètement hors sol. Il est tout à fait inacceptable de pénaliser les Canadiens parce qu’ils chauffent leur logement, qu’ils prennent leur voiture pour aller travailler ou qu’ils achètent de la nourriture pour survivre.
    Même si le gouvernement a décidé de continuer de dépenser tous azimuts, de ne pas se préoccuper de l’inflation ni de la nécessité d'investir dans les projets énergétiques canadiens, il pourrait au moins libérer les Canadiens de l'obligation de payer la taxe sur le carbone sur les combustibles de chauffage.
    Il faut augmenter la production énergétique canadienne si l’on veut accroître les approvisionnements et faire baisser les prix.
    L’hiver approche, et les poches des Canadiens se vident. J’invite tous les députés à prendre la bonne décision et à voter en faveur de cette motion. J’exhorte le gouvernement à faire preuve de décence en lâchant la bride aux Canadiens et en renonçant à son intention de tripler la taxe sur le carbone.
(1040)
    Madame la Présidente, les deux députés conservateurs qui ont pris la parole ont parlé de la lettre du premier ministre libéral de Terre‑Neuve‑et‑Labrador. Si j’ai bonne mémoire, c’était une excellente lettre. Je me souviens du jour où un premier ministre de Terre‑Neuve a décidé de hisser le drapeau canadien à l’envers pour dénoncer la façon dont la province était traitée par un gouvernement conservateur à Ottawa. En quoi le chef conservateur actuel est-il différent?
    Madame la Présidente, je vais dire au député en quoi les deux chefs actuels sont différents. Il y en a un, le premier ministre, qui continue de diviser les Canadiens et de leur reprocher l’échec de ses politiques, qui annule des projets énergétiques qui auraient pu fournir à d’autres pays des ressources énergétiques propres et responsables, et qui punit les Canadiens parce qu’il ne parvient pas à atteindre ses propres cibles et à tenir ses promesses.
    Il y a aussi l'autre chef, le nouveau chef conservateur qui est prêt à défendre les travailleurs canadiens, qui est résolu à annuler la taxe sur le carbone qui détruit les emplois et paralyse l’économie, qui veut fournir de l’énergie canadienne propre au reste du monde, ce qu'il mérite, qui veut faire baisser les émissions et qui veut faire en sorte que tout le monde ait un emploi au Canada.

[Français]

    Madame la Présidente, j'aimerais tout d'abord dire que j'estime mon collègue de Calgary Forest Lawn. C'est quelqu'un avec qui j'aime beaucoup travailler.
    Maintenant, j'ai eu une idée pour la journée de l'opposition d'aujourd'hui. Je pense que je vais poser la même question toute la journée, et, comme j'ai l'impression que je n'obtiendrai jamais de réponse, je ferai par la suite un petit montage vidéo que je publierai sur les réseaux sociaux.
    Je vais donc poser une question très simple. J'ai l'impression que je n'obtiendrai pas de réponse, mais on ne sait jamais, je serai peut-être chanceux.
    Quand est-ce que les conservateurs vont décrier les surprofits que font les multinationales gazières et pétrolières?

[Traduction]

    Il y a encore des députés qui tentent de répondre aux questions alors que ce n'est pas leur tour de le faire. Je prie les députés qui ne se sont pas vu accorder la parole de se taire.
     Le député de Calgary Forest Lawn a la parole.
    Madame la Présidente, j’ai du respect pour le député et j'aime bien travailler à ses côtés au comité de l’immigration.
    C’est bien beau de toujours s'en prendre à nos producteurs d’énergie, mais que faisait le gouvernement lorsque ces producteurs ne faisaient aucun profit? Qu'est-il arrivé lorsqu'il y a eu un ralentissement économique qui a beaucoup fait souffrir le secteur canadien de l’énergie, et lorsque le pétrole canadien a été remplacé par du pétrole sale en provenance d’une dictature? Qu'en est-il de toutes ces pertes d’emploi qu’ont subies les travailleurs du secteur énergétique canadien, y compris des nouveaux arrivants, et des membres de la communauté LGBT et des communautés racialisées. Qu'en est-il de ces gens? Qui s’est porté à leur défense? Les conservateurs, et seulement les conservateurs. C’est ce que nous continuerons de faire.
    Madame la Présidente, mon collègue de Calgary Forest Lawn a parlé de l'oléoduc Northern Gateway, un projet auquel des Premières Nations et des municipalités se sont farouchement opposées. Des gens de tous les milieux…
    Des voix: Oh, oh!
    Je dois de nouveau intervenir, comme je l'ai fait à maintes reprises ce matin. Voici ce qui va se passer pour les récidivistes qui continuent d'agir de la sorte: je ne leur accorderai pas la parole lorsqu'ils se lèveront pour intervenir durant la période des questions ou observations. Je vous prie de laisser parler les députés qui ont la parole. Veuillez permettre à ceux qui ont obtenu le droit de parole de poser leurs questions et ne pas interrompre ceux qui doivent y répondre.
     Le député de Calgary Forest Lawn a la parole.
    Madame la Présidente, mon collègue de Calgary Forest Lawn a mentionné le projet de pipeline Northern Gateway, qui était destiné à acheminer du pétrole brut par le nord-ouest de la Colombie-Britannique et auquel s'opposaient largement les Premières Nations, les administrations municipales et des personnes de toutes les couches de la société. Ce projet aurait fait passer un oléoduc dans des bassins versants où on trouve du saumon sauvage et il aurait amené des superpétroliers transportant du pétrole brut sur la côte de la Colombie-Britannique.
    D’après le discours du député, il semble que les conservateurs voudraient relancer un tel projet afin d'acheminer du pétrole brut par oléoduc jusqu'au nord-ouest de la Colombie-Britannique. Le député peut-il confirmer que c’est bel et bien l’intention de son parti, si celui-ci devait être élu?
(1045)
    Madame la Présidente, c’est tout simplement faux. Environ 80 % des Premières Nations situées le long du tracé souhaitaient que le projet soit réalisé.
    Je suis fier de soutenir notre nouveau chef, qui souhaite vraiment une réconciliation en bonne et due forme. Il s'agirait de s’associer aux communautés des Premières Nations et de leur céder la souveraineté qu'ils méritent, c’est-à-dire la souveraineté économique. Voilà ce qu'est une véritable réconciliation dans notre pays. Je suis fier de soutenir un chef qui y croit aussi.
    Madame la Présidente, je suis heureux de dire que je vais participer...
    Je vais demander au député de Kings—Hants de recommencer son intervention parce qu'il y avait beaucoup de bruit de ce côté-ci de la Chambre.
    Le député de Kings—Hants a la parole.
    Madame la Présidente, cela me rappelle l'époque où je jouais au hockey dans des arénas bruyants. C'était chaque fois un plaisir renouvelé.
    Je partagerai mon temps de parole avec ma collègue de Toronto—Danforth.
    En tant que président du caucus libéral de l'Atlantique, je suis ravi de pouvoir prendre la parole aujourd'hui pour m'inscrire en faux contre le point de vue que viennent d'exprimer les députés de Carleton et de Calgary Forest Lawn.
    Ce que j'ai trouvé le plus décevant, c'est que je viens de gaspiller 30 minutes de ma vie à écouter ces discours sans entendre une seule solution. Les députés ont ratissé très large, mais ils ont à peine parlé du texte de la motion que les conservateurs ont présentée. Chose certaine, rien n'a été dit sur les Canadiens de l'Atlantique qui ont vraiment besoin d'aide et de soutien.
    Pendant le temps qui m’est attribué, je vais faire deux choses. Je vais critiquer et commenter le texte de la motion dont nous sommes saisis aujourd’hui. C’est une motion de l’opposition, elle n’a aucun caractère contraignant pour le gouvernement, mais elle vaut la peine d’être débattue. Ensuite, je parlerai de la dynamique qui existe entre la réduction des émissions, la lutte contre le changement climatique et le maintien du pouvoir d’achat, dynamique dont les députés de l’opposition n’ont absolument rien dit. Les conservateurs ne font jamais dans la nuance et, d’après ce que j’ai entendu, ils sont loin de proposer des solutions.
    Le premier alinéa de la motion dit qu’« un dixième des Canadiens chauffent leur maison pendant les froids hivernaux du Canada au moyen d’huile de chauffage ou de propane, faute de solutions de rechange ».
    Je rejette cette prémisse, car il est faux de dire qu’un Canadien sur dix utilise du mazout ou du propane pour chauffer son logement et qu’il n’y a pas de solutions de rechange. D’où vient cette suggestion?
    Certes, dans le Canada atlantique, d’où je viens, nous continuons de dépendre, de façon disproportionnée, de ce genre de combustibles pour le chauffage, mais j’observe que, dans ma propre circonscription, certains propriétaires de logements ont réussi à faire la transition. Ils ont réussi à se prévaloir des programmes d’efficacité énergétique du fédéral et de la province pour installer une thermopompe et prendre des initiatives qui contribuent non seulement à diminuer leur consommation énergétique, mais aussi à réduire les émissions et à protéger leur revenu disponible. J’aimerais donc poser la question suivante à l’opposition officielle: d’où tirez-vous qu’il n’existe aucune solution de rechange? Je pense que cette prémisse est complètement fausse et qu’elle ne contribue pas à enrichir le débat.
    Le deuxième alinéa de la motion dit que « le Canada est le seul pays du G7 à avoir augmenté les taxes sur les carburants en cette période de flambée des prix du carburant à l’échelle mondiale ».
    Là encore, cette affirmation qui provient des rangs de l’opposition est tout à fait fausse. Oui, nous maintenons la taxe sur le carbone. Nous avons tenu des élections sur cet enjeu il y a un peu plus d’un an, en annonçant exactement cette augmentation de la taxe carbone, qui permettra de rembourser les ménages et les entreprises, là où il existe un filet de sécurité fédéral.
    Je rejette l’idée que la tarification du carbone soit une taxe. L’argent et les moindres profits qui sont perçus sont restitués aux Canadiens. Il ne s’agit pas simplement d’un prélèvement qui entre dans les recettes du gouvernement pour soutenir d’autres types de dépenses ou de programmes sociaux. Cet argent est rendu. Il s’agit d’un signal de prix et d’un signal du marché.
    Ce qui est paradoxal dans tout cela, c’est que les conservateurs, il y a un peu plus d’un an, ont promis en campagne électorale de fixer un prix sur le carbone. Or, les députés de ce parti disent aujourd’hui que, pour une raison ou pour une autre, ce n’est pas une bonne idée. Qu’est-ce qui a changé au cours de la dernière année? Pourquoi cette volte-face? Nous l’avons vu, et c’est là le problème, je pense, pour de nombreux Canadiens: ils ne savent pas vraiment ce que représente le Parti conservateur. Je sais qu’ils auront l’occasion de le découvrir au cours des prochains mois, et probablement durant les trois prochaines années, mais, encore une fois, les Canadiens doivent bien garder à l'esprit que c’est ce parti de l’opposition qui a fait campagne la dernière fois sur la tarification du carbone.
    L’autre point que les conservateurs se gardent bien de mentionner, c’est le remboursement. Nous savons que, là où il existe un filet de sécurité fédéral, 8 familles sur 10 ans en sortent gagnantes, au niveau du ménage. Cela dit, permettez-moi de vous expliquer pourquoi tout cela a été mis en place. Nous avons décidé d’imposer une taxe sur le carbone pour encourager les changements de comportement et l’innovation dans le secteur privé. Quand il a mis en place cette politique en 2018, le gouvernement voulait permettre aux provinces et aux territoires d’élaborer leur propre plan. S’ils décidaient de ne pas participer à l’effort pancanadien de réduire les émissions pour lutter contre le changement climatique, un filet de sécurité fédéral serait imposé.
(1050)
    C'est ce qui existe en Ontario, au Manitoba, en Alberta et en Saskatchewan, et, bien sûr, nous collaborons avec les provinces et les territoires pour actualiser les plans à mesure que nous nous rapprochons de 2030 afin d’atteindre nos objectifs internationaux. Dans les provinces qui ont choisi de ne pas participer, qui ont choisi de ne pas présenter de plan provincial, notre plan remet l’argent aux ménages et aux entreprises en conséquence.
    Je pense, en tant que député du Canada atlantique — et je suis curieux de voir comment le député de Terre‑Neuve, qui siège sur les bancs de l’opposition, ainsi que d’autres personnes aborderont la question —, que la plus grande faille de l'argumentaire, c'est le fait la tarification du carbone ne s’applique pas aux combustibles de chauffage domestique dans le Canada atlantique. Je me permets de le répéter: il n’y a pas de taxe sur le carbone sur les combustibles de chauffage domestique dans le Canada atlantique cet hiver.
    Je ne soupçonnerais jamais le député de Carleton ou celui de Calgary Forest Lawn d’induire la Chambre en erreur, car ce n’est pas mon travail. Je ne laisserais jamais entendre une telle chose, mais, de toute évidence, ils n’ont pas fait leurs recherches.
    Voici comment les choses se déroulent. Les provinces présentent des plans. Ceux-ci font actuellement l’objet d’une évaluation par le ministère de l’Environnement et du Changement climatique. C'est un processus continu. On ne connaît pas encore les résultats. Comme on l'a vu dans d’autres provinces, comme la Nouvelle‑Écosse et Terre‑Neuve‑et-Labrador, un plan provincial peut être approuvé. Je n’ai pas tous les détails et je n'ai aucune idée de ce que seront les résultats exactement.
    Toutefois, même si un filet de sécurité fédéral est mis en œuvre dans l’une de ces provinces, la tarification ne commencera pas à s’appliquer au carburant avant le 1er avril. Par conséquent, le député de Coast of Bays—Central—Notre Dame, à Terre‑Neuve, a intérêt à réécrire ses notes et à retravailler le scénario auquel je le soupçonne d'adhérer, car la tarification du carbone ne s’appliquera pas aux résidents de sa circonscription cet hiver. L'idée que, pour une raison ou pour une autre, le gouvernement du Canada fera en sorte, avec la tarification du carbone, que les gens n'aient pas les moyens de se procurer du combustible pour leur maison cet hiver, c'est de la fiction. C’est également prématuré, car on ne connaît pas les résultats des examens.
    Lorsque je lis le texte de cette motion, ce qui me déçoit peut-être le plus, mais ne me surprend pas, c’est qu’il n’y a aucune vision de la transition. Oui, nous reconnaissons que l’abordabilité est un problème majeur pour les Canadiens à l’heure actuelle, mais il n’y a aucune mention des 250 millions de dollars que le gouvernement a annoncés il y a quelques semaines pour aider les Canadiens vulnérables à payer le chauffage domestique. Je suppose que les conservateurs n’y croient pas parce qu’ils pensent qu’il n’y a tout simplement pas d’autres solutions. De ce côté-ci de la Chambre, nous savons qu’il existe des solutions de rechange, mais il y a des gens qui n’ont pas les moyens de faire cette transition eux-mêmes. C’est pourquoi 125 millions de ces 250 millions de dollars iront explicitement au Canada atlantique.
    Encore une fois, si quelqu’un à la maison en ce moment écoute l’opposition, bien sûr, personne à la Chambre ne s’oppose à l’idée de rendre la vie plus abordable. Cependant, quel est le plan des conservateurs à plus long terme? Quel est le plan des conservateurs pour s’assurer que, dans deux ou trois ans, s’il y a un autre événement mondial qui entraîne une hausse des prix, ils pourront augmenter et arrêter cette hausse et aider les gens à faire la transition? Il n’y a pas un seul mot à cet effet dans ce texte. Je n’ai rien entendu de la part du député de Carleton, et je n’ai rien entendu de la part du député de Calgary Forest Lawn. Espérons qu’il y a plus de profondeur sur les bancs conservateurs et que nous entendrons davantage ce qu’ils vont réellement proposer comme solution pour les Canadiens de l’Atlantique et, en fait, pour tous les Canadiens, dans les jours à venir.
    Rappelons-nous pourquoi il y a une tarification du carbone. Pourquoi faisons-nous cela? Nous le faisons parce que les données scientifiques sont très explicites. Il y a urgence pour le climat. Nous devons pouvoir réduire les émissions. En fait, nous faisons partie d’accords internationaux qui fixent les conditions dans lesquelles le Canada peut le faire.
    L’OCDE affirme que la tarification du carbone est la solution la moins coûteuse pour inciter le secteur privé et les ménages à apporter des changements et à modifier leur comportement afin de réduire les émissions. Je sais que les conservateurs n’aiment pas beaucoup les institutions mondiales en ce moment, qu’il s’agisse de l’Organisation mondiale de la santé ou du Forum économique mondial. Nous l’avons très bien vu durant la campagne à la direction du parti. C’est problématique, franchement, mais peut-être qu’ils croient en l’OCDE.
    En fin de compte, les conservateurs ne proposent pas d’autres options. Ils peuvent proposer des amendements à la tarification du carbone. Je ne dis pas que c’est une solution miracle, mais il n’y a pas de solution de l’autre côté. J’aimerais avoir plus de temps, mais j’ai hâte à répondre aux questions dans un instant.
(1055)
    Madame la Présidente, le député de la Nouvelle-Écosse sait très bien que ses électeurs en difficulté n’ont pas les moyens de payer les coûts initiaux pour passer du mazout aux thermopompes. Ils doivent démonter leur équipement de chauffage au mazout. Ils doivent découper leurs réservoirs de mazout. Cela leur coûtera environ 10 000 $, et ils doivent payer ce montant d’avance. Comment peuvent-ils se le permettre, compte tenu de l’inflation alimentée par les libéraux à laquelle ces citoyens sont aux prises?
    À mon collègue de la vallée de l’Annapolis, pouvez-vous expliquer à vos concitoyens et au reste de la population du Canada atlantique la relation inverse entre votre politique de tarification du carbone et ce que nous observons aux États‑Unis, où l’on réduit les émissions sans politique fiscale? Cela n’a pas de sens. Quand cela fonctionnera-t-il?
    Je rappelle simplement au député que ce n’est pas moi qui répondrai à cette question. Il doit adresser ses questions et ses observations à la présidence. Il serait beaucoup plus approprié de dire « il » plutôt que « vous ».
    Le député de Kings—Hants a la parole.
    Madame la Présidente, permettez-moi de répéter deux ou trois choses. La tarification du carbone ne s’applique pas au combustible de chauffage domestique cet hiver. Nous reconnaissons qu’il y a des ménages vulnérables, comme l’a reconnu le député, qui ont besoin d’aide pour faire la transition. C’est exactement la raison pour laquelle nous avons injecté 250 millions de dollars dans des programmes provinciaux, pour faire exactement cela: aider certains des Canadiens les plus vulnérables et à faible revenu qui se trouvent dans sa circonscription et dans la mienne. Je crois que le chiffre est d’environ 22 millions de dollars pour Terre‑Neuve‑et‑Labrador seulement pour aider à soutenir cette transition.
    Le député d’en face ne propose aucune solution. En fait, nous aidons les résidents à faire cette transition et à réduire les émissions en même temps. C’est très simple.

[Français]

     Madame la Présidente, la semaine dernière, à Washington, la vice-première ministre a déclaré quelque chose d'un peu troublant. « Nous devons […] être prêts à encaisser certaines pertes de faveur politique à l’échelle nationale pour sauvegarder la sécurité économique de nos partenaires démocratiques. » C'est un peu étonnant. « Le Canada doit […] faire preuve de générosité envers ses alliés en accélérant, par exemple, la réalisation des projets énergétiques et miniers dont nos alliés ont besoin [...] »
    Cette déclaration à l'air de vouloir dire que peut-être le Canada s'apprête à construire des infrastructures pour acheminer du gaz naturel en Europe, par exemple. C'est un peu étonnant. On sait qu'au Québec il n'y a pas d'acceptabilité sociale pour ce genre de projet. J'aimerais savoir si mon collègue est d'accord sur la déclaration de la vice-première ministre.
    Madame la Présidente, je remercie mon collègue de sa question concernant l'importance de notre secteur de ressources naturelles au Canada. Je suis d'accord avec la vice-première ministre; il est important que le Canada fournisse les ressources naturelles comme l'hydrogène, le gaz naturel liquéfié et d’autres ressources renouvelables, comme la nourriture, les aliments et le reste.
    Le Canada est riche de toutes ces ressources. Maintenant, compte tenu de la situation mondiale, c'est très important que le Canada fournisse ces produits à ses alliés. Je suis donc d'accord avec les commentaires de notre vice-première ministre.
(1100)

[Traduction]

    Madame la Présidente, les gens ont du mal à se nourrir et à se loger. Les PDG des grandes entreprises font de gros profits sur leur dos. Les profits sont si obscènes que même le PDG de Shell demande au gouvernement de taxer les profits excessifs des grandes sociétés pétrolières et gazières. Les libéraux veulent aider les gens, mais ils refusent de forcer les PDG à payer ce qu’ils doivent. Pourquoi les libéraux refusent-ils de forcer les PDG à payer leur dû pour financer l’exemption de la TPS sur les frais de chauffage domestique?
    Madame la Présidente, le député d’en face sait que j’ai du respect pour lui, mais la réalité est qu’il a posé une question sur la contribution des entreprises à des objectifs politiques plus larges, puis sur la rémunération des PDG. Si le député d’en face pense que nous devrions augmenter l’imposition des Canadiens à revenu élevé, je suis heureux d’avoir cette conversation dans le cadre d’un débat en Chambre.
    En ce qui concerne les sociétés pétrolières et gazières elles-mêmes, nous essayons de les inciter à faire des investissements importants pour réduire l’intensité de carbone associée à leurs produits, de sorte que le secteur pétrolier et gazier canadien ait un avenir en 2050 sur le marché plus petit qui existera à l’échelle mondiale.
    Il est important pour la compétitivité du Canada dans cet espace d’être en mesure de réduire l’intensité de nos émissions. Nous essayons d’inciter les sociétés pétrolières et gazières à faire cet investissement, comme les 25 milliards de dollars qui ont été versés la semaine dernière.
    Madame la Présidente, je suis très heureuse d’intervenir aujourd’hui parce que nous parlons de deux questions qui sont tellement importantes pour les Canadiens dans tout le pays, à savoir l’abordabilité et le changement climatique. Le fait est que le Canada connaît un réchauffement deux fois supérieur à la moyenne mondiale et le Nord, trois fois supérieur à cette moyenne.
    Nous ressentons les conséquences du changement climatique dans tout le pays. Les citoyens sont touchés de façon très personnelle, car ce sont leurs logements et leurs moyens de subsistance qui subissent le contrecoup. Notre économie sera touchée également, si nous ne nous positionnons pas de manière à être le chef de file que nous pouvons être et que nous nous attachons à être maintenant, un chef de file de l’économie à faibles émissions de carbone. La prévention des catastrophes naturelles et le renforcement de l’économie, voilà où d’innombrables possibilités s’offrent à nous.
    C’est ce que nous faisons. De plus, nous créons des emplois d’avenir durables. C’est pourquoi nous devons investir pour faire en sorte de continuer de tendre vers une économie à faibles émissions de carbone. C’est là que sont les emplois durables, ceux qui existeront encore pour les générations à venir.
    Le problème, c'est que, pour un pays de 36 millions de personnes, le Canada émet beaucoup de gaz à effet de serre. Pour lutter contre le changement climatique, pour être concurrentiels d’un point de vue économique, comme je le mentionnais, nous devons prendre des mesures pour contrer le changement climatique dans tous les secteurs de l’économie, et nous devons de faire d’une façon qui soit juste et abordable pour les Canadiens.
    Les données scientifiques montrent que le changement climatique d’origine humaine a déjà des effets nocifs généralisés. On le voit dans notre pays. On le voit avec les inondations, les sécheresses et les dômes de chaleur. Tous ces phénomènes ont des conséquences en ce moment même, dans tout le pays, mais les politiciens conservateurs combattent les mesures pour le climat depuis des années. C’est littéralement pourquoi nous nous retrouvons avec des coûts de nettoyage qui grimpent après toutes ces catastrophes dont je parle. En fait, des feux de forêt font toutes sortes de ravages en Colombie‑Britannique en ce moment même. Ils prendront encore plus d’ampleur si nous n’agissons pas maintenant. Voilà pourquoi nous sommes déterminés à agir.
    Les conséquences des changements climatiques s’intensifiant, il est d’autant plus important que nous passions à une économie carboneutre propre pour protéger les Canadiens et leur prospérité future, évidemment.
    Je vais le répéter parce que les conservateurs ont présenté cette motion et je crois qu’il est très important qu’ils comprennent qu’il ne s’agit pas seulement de l’environnement et des changements climatiques. Il s’agit aussi de notre avenir économique. Il s’agit des emplois durables dans toutes les collectivités, des emplois bien rémunérés. Telles sont les possibilités qui s’offrent à nous et que nous essayons de protéger et de créer.
    Compte tenu de ces impératifs économiques et scientifiques, le Canada a fixé des objectifs ambitieux dans la lutte contre les changements climatiques. En 2021, le Canada a revu à la hausse sa contribution déterminée au niveau national en vertu de l'Accord de Paris et il devra, ainsi, ramener ses émissions de 40 à 45 % en dessous des niveaux de 2005 d’ici 2030. Le gouvernement entend également parvenir à la carboneutralité d’ici 2050 et, en juin dernier, le Canada a adopté la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité. Cette loi vise à accroître la transparence et la responsabilité tandis que le Canada s’attache à parvenir à la carboneutralité d’ici 2050.
    Le Plan de réduction des émissions a pour objectif de réduire progressivement les émissions de gaz à effet de serre afin d’atteindre les cibles que le Canada s’est fixées pour 2030. Il vise à mettre en place des mesures fondamentales pour que le Canada puisse non seulement atteindre la carboneutralité, mais aussi rendre les énergies de remplacement plus abordables et créer de nouvelles perspectives d’emploi durables pour les travailleurs.
    Les conservateurs qui ont présenté cette motion aujourd’hui peuvent certes prétendre qu’ils veulent combattre la précarité énergétique, mais les Canadiens connaissent ces montagnes russes des cours mondiaux du pétrole et du gaz depuis des années et les conservateurs ne disent rien au sujet des marges astronomiques que dégagent les producteurs de pétrole et de gaz. La seule solution pour éliminer la précarité énergétique et réduire la facture des ménages, c’est d’arriver à une vraie sécurité énergétique en luttant contre les changements climatiques et faire en sorte d’aider les Canadiens à créer cette sécurité, de les aider à faire les rénovations voulues et à tirer parti des mesures destinées à améliorer l’efficacité énergétique dans tout le pays. Voilà l’objet du Plan de réduction des émissions. Il comprend une série de mesures d’atténuation qui reposent sur les fondements du cadre pancanadien sur les changements climatiques de 2016 et du plan climatique renforcé de 2020, en prenant en compte les meilleures connaissances scientifiques et autochtones disponibles et les conseils de l’organisme consultatif sur la carboneutralité.
(1105)
    Il s’agit d’écouter les experts de tous les secteurs pour être certain de bien faire les choses.
    Il faudra, pour atteindre les objectifs climatiques du Canada, un effort de toute l’économie et toute la société. À ce propos, nous allons parler un peu plus du Plan de réduction des émissions. Il comprend de nouveaux investissements et soutiens fédéraux dans tous les secteurs. Parmi les mesures qui visent l’ensemble de l’économie se trouve celle dont il a notamment été question aujourd’hui, la tarification de la pollution par le carbone dans tout le pays, qui est une des pierres angulaires des mesures visant l’ensemble de l’économie canadienne.
    Il s’agit d’un mécanisme de marché. C’est pourquoi je trouve toujours fascinant d’entendre les conservateurs s’opposer à la tarification du carbone. Il s’agit, en fait, d’un mécanisme de marché. Je me demande pourquoi un parti qui se dit favorable aux mesures de marché s’oppose à ce que nous prenions une telle mesure qui fonctionne avec le marché.
    Allons plus loin. Ce qui est important à propos de la mesure fédérale prise pour lutter contre les changements climatiques, c’est-à-dire la tarification de la pollution par le carbone, c’est que dans une province qui bénéficie du filet de sécurité, l’argent va aux citoyens de cette collectivité.
    Par exemple, les habitants d’une province bénéficiant du filet de sécurité, comme ma province, l’Ontario, ont reçu, pas plus tard que la semaine dernière, un remboursement au titre de l’Incitatif à agir pour le climat. Le gouvernement fédéral ne garde rien de ces fonds. Pas un cent ne va dans les caisses fédérales. Les fonds reviennent à la province où ils ont été collectés et aux personnes qui ont payé. C’est très important parce qu’il me semble qu’on l’oublie parfois dans ce débat.
    Je tiens à souligner que le directeur parlementaire du budget, quand il a examiné cette question, a déclaré que non seulement, comme nous le disons sans cesse, huit Canadiens sur dix reçoivent plus qu’ils n’ont payé, mais aussi autre chose qui me paraît très important, qui est que les personnes qui reçoivent moins en retour sont généralement celles qui ont le revenu disponible le plus élevé. C’est l’autre chose que le directeur parlementaire du budget a déclarée. Je crois que c’est important lorsque nous parlons d’abordabilité. Nous parlons du fait qu’en réalité, les incitations à agir pour le climat fonctionnent de telle manière que plus d’argent est remboursé.
    Au fond, ce que dit le directeur parlementaire du budget, c’est que les personnes qui en ont le plus besoin reçoivent, en fait, plus d’argent en retour, en moyenne.
    Je tenais à parler de certaines autres mesures du plan de réduction des émissions à mesure que nous le passons en revue, et je suis désolée d’avoir un peu sauté du coq à l’âne, mais j’ai tendance à m’enflammer pour cette question parce qu’elle me tient profondément à cœur.
    Le plan de réduction des émissions recapitalise le Fonds pour une économie à faibles émissions de carbone. La somme prévue comprend la création d’un nouveau fonds de leadership autochtone pour financer les projets d’énergie propre et d’efficacité énergétique menés par les collectivités et les organisations métisses et inuites ainsi que celles des Premières Nations.
    En ce qui concerne les immeubles, nous ne parlons jamais assez du secteur de la construction dans cette enceinte, mais à Toronto, ma ville natale, les immeubles sont nos plus grandes sources d’émissions. Nous allons devoir nous attaquer à ce problème. Voilà pourquoi nous élaborons une stratégie pour la construction « carboneutre d’ici 2050 » pour favoriser la rénovation massive du parc immobilier nécessaire pour réaliser nos objectifs climatiques. Cela signifie aussi l'offre de contributions et de prêts à l’appui du volet pour les personnes à faible revenu du programme de subventions pour des maisons plus vertes. Je sais que dans ma ville natale — et j’en entends parler lorsque je discute aussi avec des gens qui viennent d’ailleurs —, les propriétaires profitent de ce programme pour augmenter l’efficacité énergétique de leur maison.
    Des fonds sont aussi disponibles pour faciliter les rénovations majeures de grands immeubles. Il s’agit en fait d’un soutien au logement communautaire, au logement social, dans les villes et les autres endroits qui reçoivent de l’aide par l’entremise de ce type de programme.
    L’autre élément qui est vraiment important est que, tout récemment, nous avons annoncé un financement pour aider les gens à passer du mazout aux thermopompes. Il s’agit d’un financement dont une grande partie sera destinée aux foyers des provinces de l'Atlantique et qui s’adresse aux personnes à faible revenu. Nous savons que le prix inabordable du logement est un problème majeur pour les Canadiens.
    À l’heure actuelle, la situation est difficile dans le monde entier. Elle est difficile pour les Canadiens. Voilà pourquoi nous sommes ici pour travailler pour eux. En même temps, nous ne perdrons pas de vue la nécessité d’agir contre les changements climatiques.
(1110)
    Madame la Présidente, dans son intervention sur la motion de l’opposition, la secrétaire parlementaire a l’air de se prendre pour Marie-Antoinette et de dire au peuple qui n'a plus de pain de manger des gâteaux. Elle n’a pas vraiment parlé de la motion, à savoir que les politiques du gouvernement créent une inflation massive qui oblige les gens de ma collectivité et de ma province à choisir entre se chauffer et manger.
    Si les députés ne savent pas à quoi ressemble le chauffage au mazout, ils peuvent regarder mon illustration. Il en coûte maintenant plus de 1 000 $ pour remplir un réservoir de mazout. Le prix a augmenté de 52 % depuis l’été, et plus de 53 % des Néo-Écossais se chauffent de cette façon.
    La secrétaire parlementaire pourrait-elle aborder la question qui nous occupe, à savoir pourquoi elle et son gouvernement ne renoncent-ils pas à taxer davantage le chauffage résidentiel pour que les gens de ma province n’aient pas à choisir entre se chauffer et manger?
    Je tiens à rappeler au député que, bien qu’un arrière-plan neutre soit préférable, il a le droit de se trouver où il veut. Cependant, il ne peut pas se servir de ce qui se trouve à l’arrière-plan pour faire valoir son point.
     La secrétaire parlementaire a la parole.
    Madame la Présidente, j’ai dit que l’abordabilité est actuellement l’une des principales préoccupations des Canadiens. L’inflation est très élevée partout dans le monde, et le Canada fait meilleure figure que bien des pays. Nous constatons un léger recul, mais l’inflation reste un problème majeur. C’est pourquoi nous mettons en place des mesures de soutien supplémentaires pour aider les Canadiens. C’est ce que nous faisons en doublant le crédit pour la TPS. C’est ce que nous voulons faire aujourd’hui en proposant un régime de soins dentaires et de l’aide au loyer, et j’espère que les conservateurs vont nous appuyer.
    Ma question pour le député d’en face est la suivante: va-t-il aider les gens de sa collectivité en votant pour l’aide au loyer et les soins dentaires, afin que ses électeurs puissent profiter de ces programmes?

[Français]

    Madame la Présidente, tout à l'heure, mon collègue de Lac-Saint-Jean a posé une question à un député conservateur à la suite de son discours. Il lui a demandé si le Parti conservateur et lui-même allaient dénoncer et décrier les profits faramineux qui sont générés par les entreprises pétrolières et gazières. J'ai envie de poser la même question à ma collègue d'en face.
    Est-ce que le gouvernement entend dénoncer et décrier les profits faramineux et indécents qui sont générés par les entreprises du secteur pétrolier et gazier? Si oui, qu'entend-il faire pour corriger cet état de fait?
(1115)
    Madame la Présidente, je suis contente que mon collègue me pose cette question.
    Il y a une chose dont on ne parle pas souvent ici, à savoir qu'il existe un système de redevances qui sont payées par les entreprises énergétiques. Elles les paient dans leur province. On ne peut pas dire que, lorsqu'elles font plus de profits, elles ne paient pas davantage. Elles le font.
    Par ailleurs, je pense qu'il est important de voir ce que notre gouvernement a fait pour imposer une taxe plus importante aux banques et aux compagnies. Nous pensons à cela, mais notre attention est toujours dirigée sur la manière dont nous pouvons aider les Canadiens. C'est ce que nous faisons tous les jours, notamment avec nos projets de loi visant à leur accorder des crédits d'impôt et à leur offrir du soutien en matière de soins dentaires.

[Traduction]

    Madame la Présidente, les gens ont besoin d’aide maintenant. Il est vraiment inquiétant d'entendre ses propos sur les immeubles. Je suis d’accord avec elle pour dire que nous devons rénover les immeubles pour atténuer la crise climatique, mais nous devons aussi aider les gens dès maintenant. Elle parle de l'an 2050, mais les gens ont besoin d’aide dès maintenant.
    Je me demande si la secrétaire parlementaire appuiera le NPD, qui est le seul parti prêt à s’attaquer au PDG et aux grandes sociétés pétrolières pour qu’ils paient leur juste part afin que nous puissions financer dès maintenant les rénovations. Les familles ont besoin d’aide maintenant.
    Madame la Présidente, nous travaillons à l’élaboration d’une stratégie pour la construction durable qui aiderait les Canadiens dès maintenant et nous allons continuer à nous appuyer sur cette stratégie. Environnement Canada a annoncé un programme qui aidera les Canadiens à faible revenu à rénover leurs maisons en passant du chauffage au mazout aux thermopompes. Il y a une subvention pour des maisons plus vertes et d’autres programmes. En fait, d’autres programmes sont offerts non pas directement par le gouvernement, mais par les villes, et je serais heureuse de collaborer avec la députée d’en face à ce sujet.

[Français]

    Madame la Présidente, j'aimerais indiquer que je vais partager mon temps de parole avec le député de Pierre-Boucher—Les Patriotes—Verchères.
    La motion d'aujourd'hui est une énième tentative des conservateurs de répondre à un problème réel qui préoccupe grandement nos concitoyens, soit l'inflation, par des solutions qui n'en sont pas. Les conservateurs sont excellents pour proposer de fausses solutions en promettant que celles-ci vont soulager les citoyens de l'inflation.
    Lors de leur dernière journée de l'opposition, ils proposaient carrément de suspendre la taxe sur le carbone. Cette proposition n'aurait pas pour effet d'aider la population à faire face à un problème global d'inflation. En proposant de suspendre la taxe sur le carbone, on ne vise qu'à aider un seul secteur, celui du pétrole et du gaz. Tout cela se passe dans un contexte où la flambée du prix du pétrole brut que l'on a connue dernièrement a profité grandement aux pétrolières.
    Les conservateurs utilisent le problème de l'inflation, qui touche tous les biens de consommation et qui a des répercussions sur tous les ménages, dans le but d'atteindre un seul objectif, celui de décrédibiliser le principe du pollueur-payeur et d'éliminer la taxe sur le carbone. Dès que les conservateurs voient une occasion, ils cherchent à la saisir, toujours pour atteindre le même objectif, celui d'éliminer la taxe sur la pollution.
    Il est quand même navrant de constater que la motion conservatrice présentée lors d'une journée de l'opposition récemment déformait même les résultats de l'analyse du directeur parlementaire du budget. Mettons tout de suite une chose au clair: la taxe n'engendre pas actuellement une perte pour 60 % des ménages.
    Dans la motion présentée aujourd'hui, on reprend les paroles du premier ministre de Terre‑Neuve‑et‑Labrador et on parle d'une augmentation totale du coût de 80 %. Or cette augmentation est prévue pour 2030; ce n'est pas pour tout de suite. D'ici là, nos comportements auront changé, évolué et progressé, et l'économie sera mieux stabilisée.
    De plus, la taxe demeure progressive en raison du remboursement. Les familles à plus faible revenu engendrent un gain net. En réalité, quatre personnes sur cinq au Canada vont recevoir plus d'argent qu'elles en auront payé avec la taxe sur le carbone. Si l'opposition officielle propose cette idée, c'est peut-être parce que les vraies solutions sont plus profondes et méritent une réflexion sur la façon de créer de la richesse dans le respect de l'environnement et surtout sur la façon de partager cette richesse.
    La plupart des solutions conservatrices auraient pour effet de priver le gouvernement de revenus. C'est l'argent des contribuables, des citoyens que l'on gère. Au bout du compte, la motion conservatrice ne fera pas que les gens augmenteront leur revenu de façon stable, que les entreprises paieront leur juste part d'impôt ou que les banques et les multinationales s'en mettront moins dans les poches.
    Un des buts du Bloc québécois est de faire en sorte que les multinationales paient leur juste part. Nous ne nions pas que l'inflation est réelle, galopante et généralisée dans tous les domaines, dont le logement, la nourriture et le transport. Cette période exige des mesures autrement plus englobantes que la proposition à l'étude, qui relève du populisme.
    Plutôt que de rechercher des solutions structurantes pour les mois et les années à venir, les conservateurs jouent à l'Halloween et tentent de faire peur aux gens. Le 7 septembre dernier, la Banque du Canada a haussé pour une cinquième fois son taux directeur, qui atteint maintenant 3,25 %. Pour les consommateurs, cette nouvelle hausse du taux directeur entraînera, on le sait, des taux d'intérêt et des taux hypothécaires plus élevés. En parallèle, il y a un rattrapage des salaires sur l'inflation, signe que la pénurie de main-d'œuvre oblige de plus en plus les employeurs à desserrer les cordons de leur bourse. On constate qu'ils sont capables parfois de les desserrer pour mieux payer les gens.
    Il aura fallu attendre la mi-septembre pour que le gouvernement libéral se décide à réellement parler d'inflation. Il n'y avait rien de concret dans le budget du printemps dernier pour s'attaquer à la préoccupation première des citoyens et il n'y avait rien de nouveau non plus dans le discours que la vice-première ministre a prononcé le 16 juin dernier devant l’Empire Club de Bay Street, à Toronto.
    Le 13 septembre, le gouvernement est retombé sur terre et il a annoncé la bonification du crédit pour la TPS qui sera doublée pour six mois. Mieux vaut tard que jamais. Il a aussi annoncé qu'il versera une aide de 500 $ aux locataires les moins nantis.
    L'inflation liée à la COVID‑19 a révélé les faiblesses de l'économie qui doivent être corrigées. L'inflation actuelle est en grande partie causée par la pandémie et la guerre en Ukraine et plusieurs des déséquilibres dans l'offre et la demande sont conjoncturels. Je vais en nommer quelques-uns: une demande en dents de scie avec une reprise très forte et soudaine après les confinements; des changements de comportements des consommateurs auxquels la production peine à s'ajuster; une production interrompue par des éclosions; des dysfonctionnements dans la chaîne d'approvisionnement mondialisée, et j'en passe.
(1120)
    La chaîne d'approvisionnement mondialisée peine à s'ajuster, et, dans plusieurs cas, des éclosions et des confinements régionaux ont amplifié le problème en provoquant l'interruption de la production. À eux seuls, ces événements révèlent les fragilités de nos systèmes commerciaux, les failles de ceux-ci. Quand on délocalise entièrement les maillons d'une chaîne d'approvisionnement et qu'il y a des confinements et des ralentissements de production, on ne peut pas éviter les contrecoups. À l'épicerie, pour les familles, c'est maintenant le temps des sacrifices.
    Une partie de ces causes est d'ordre environnemental. Oui, il y a des difficultés d'approvisionnement liées à la COVID‑19 qui se sont ajoutées à une situation fragile, mais il y a également des sécheresses et des feux qui ont occasionné de mauvaises récoltes dans l'Ouest canadien et dans le Sud des États‑Unis, faisant grimper les prix. Les effets des canicules sont des pertes agricoles majeures, des menaces à la vie aquatique, des pénuries d'eau, des incendies et, par conséquent, une hausse de la facture d'épicerie et une diminution du commerce fluvial. Tout cela est attribuable à la crise climatique et, bien sûr, à la guerre en Ukraine.
    Toutes les conditions sont réunies depuis plusieurs mois pour que les coûts de l'énergie explosent partout dans le monde. La demande avait chuté avant la pandémie, faisant baisser les prix. La hausse actuelle est une forme de rattrapage, mais le prix des hydrocarbures est chroniquement instable. Il y a énormément de spéculation sur le prix des hydrocarbures, et cela provoque crise par-dessus crise. La meilleure façon de s'en prévenir est de réduire notre dépendance aux hydrocarbures.
    À l'heure actuelle, le Québec n'est pas soumis à la taxe fédérale sur le carbone, en vigueur depuis le 1er avril 2019, parce que le Québec a été proactif et a imposé une forme de prix sur la pollution en participant à un marché du carbone avec la Californie. Le Québec n'est donc pas touché par la motion conservatrice, et, soyons clairs, aucune nouvelle taxe fédérale ne s'appliquera sur les factures de chauffage des ménages québécois. Cela n'a toutefois pas empêché des milliers de citoyens de revoir leur dépendance aux hydrocarbures.
    Je vais parler de Mme Thériault, en Estrie, qui a la chance d'avoir une bonne santé à 92 ans. Elle demeure chez elle, n'a jamais possédé de voiture, s'est toujours déplacée en transport en commun et a pris la décision, il y a six ans, de retirer le réservoir de mazout de sa propriété. Ce faisant, elle a économisé de l'argent. En moins de deux ans, la dépense de la transition était couverte. Les économies sont énormes. Finie, la dépendance au marché du pétrole.
    Je vais le répéter. Je sais que cela va probablement rendre certains collègues malades et qu'ils auront peut-être un peu d'urticaire, mais il faut travailler à se sortir du pétrole. Pourquoi? C'est parce que les changements climatiques sont la plus grande menace sur nos vies. Le gouvernement doit encourager la transformation des systèmes de chauffage dans les entreprises et dans les résidences privées.
    François Delorme, professeur d'économie à l'Université de Montréal, a dit ceci: « On n'a plus à démontrer les dégâts de la pollution sur la santé publique et les maladies respiratoires. Il y a des coûts publics à notre décision privée de consommer de l'essence. [...] Personne n'aime payer des taxes, mais il faut comprendre que cette taxe-là finance des services publics ou des énergies renouvelables. »
    En taxant l'essence, on dégage des ressources dont la mission est d'encourager les gens à se tourner vers des solutions plus écologiques. Déjà, en 2019, des études prouvaient qu'une taxe sur le carbone similaire à celle du Canada avait permis dans certains pays d'Europe d'augmenter la taille de l'économie et le nombre d'emplois. Cela contredit un certain nombre d'idées reçues. Le but de cette taxe est d'influencer les comportements des gens. Avec un prix sur l'essence qui augmente, on veut voir une diminution de la consommation, comme on le ferait pour la malbouffe et le tabac. C'est ce que M. Delorme nous rappelle. Mme Thériault vit au Québec et, pour elle, le seul fait de voir la facture de mazout grimper sans cesse l'a poussée à agir.
     Dans l'immédiat, le Bloc québécois propose de vraies solutions pour soulager les principales victimes de l'inflation. Il propose des solutions à long terme: hausser la pension de la Sécurité de la vieillesse pour préserver le pouvoir d'achat des aînés, offrir un soutien financier aux personnes à faible revenu, mettre en place des programmes de soutien aux personnes les plus affectées par la hausse soudaine des prix. Je sais que mes collègues donneront également d'autres exemples.
    Rendre l'économie plus résiliente est possible si on s'attaque aux faiblesses structurelles qui causent l'inflation. Il s'agit de diminuer notre dépendance aux hydrocarbures, de s'attaquer à la pénurie de main‑d'œuvre, d'encourager une production locale accrue, et de lancer un grand chantier, en particulier pour des logements sociaux.
    Si les députés souhaitent réellement que le gouvernement vienne en aide à la population, nous les invitons à approuver les solutions qui sont avancées par le Bloc québécois.
(1125)
    Ce sont des solutions plus équitables qui auraient pour effet de mieux partager la richesse. Il faut éviter de verser dans la démagogie en induisant la population dans les fausses vérités, car on a le droit d'avoir ses opinions, mais certainement pas ses propres faits.

[Traduction]

    Madame la Présidente, en 2015, les gouvernements du monde entier se sont réunis à Paris où un accord sur la lutte au changement climatique a été conclu. À l’époque, l’idée de la tarification de la pollution et les principes qui la sous-tendent ont été largement acceptés dans le monde entier. Ils ont été largement acceptés même ici, au Canada.
    Aujourd’hui, lorsque je pense à l'importance d'adhérer aux principes qui sous-tendent la tarification de la pollution, je me dis qu'ils sont vraiment bons non seulement pour nos collectivités locales et notre pays, mais aussi pour le monde entier. Cependant, le parti qui forme l’opposition officielle au Canada renie la position qu’il défendait lors des dernières élections et n’adhère plus aux principes qui justifient la tarification de la pollution.
    La députée pourrait-elle nous dire ce qu'elle pense des répercussions profondes de cette déclaration?

[Français]

    Madame la Présidente, personnellement, je souhaiterais que l'opposition conservatrice, et ce n'est pas la première fois que je fais appel à ses membres, arrive au XXIe siècle. On ne peut pas rester encore figé dans ce qu'il y avait avant parce qu'on sait les dommages que cela a sur la santé, les populations et la biodiversité.
    Je fais encore un appel aux conservateurs pour leur dire d'arriver dans le XXIe siècle, et allons de l'avant pour faire en sorte que les gens, mais surtout les entreprises qui polluent soient finalement taxés comme des pollueurs‑payeurs, à commencer par les entreprises.
(1130)
    Madame la Présidente, chez nous, c'est quand même dans un milieu très rural. Que va répondre ma collègue au père ou à la mère de famille qui doit se déplacer de façon quotidienne? Les transports en commun, cela n'existe pas pour aller que ce soit au travail, à l'épicerie ou à différentes activités avec ses enfants.
    Que répond‑elle vu l'augmentation des coûts occasionés par les taxes actuellement?
    Madame la Présidente, d'abord, sur la question du transport et du coût du pétrole, personne n'a de pouvoir à ce sujet. C'est décidé à Londres, à New York et cela fluctue à la hausse ou à la baisse. Il y a même eu un livre publié qui essayait de comprendre la spéculation qu'il y a sur le pétrole. Personne n'est capable de le comprendre. Sur ce point, le prix du pétrole ne relève pas de nous et de ce que nous pouvons faire.
    Maintenant, au Bloc québécois, nous avons des solutions. J'en ai nommé quelques‑unes tantôt. Par exemple, il faudrait hausser la pension de la Sécurité de la vieillesse pour préserver le pouvoir d'achat des aînés; cela les aiderait aussi à pouvoir se déplacer. Il faudrait un soutien financier direct aux personnes à faible revenu, un programme de soutien aux personnes les plus affectées par la hausse soudaine des prix de l'essence, c'est‑à‑dire les agriculteurs, les chauffeurs de taxi et les camionneurs. Le Bloc québécois a toutes ces solutions parce qu'il a une vision à long terme.

[Traduction]

    Madame la Présidente, j’ai beaucoup de respect pour ma collègue. Je travaille avec elle au sein du caucus multipartite sur le climat.
    Parmi les sujets que les conservateurs ne veulent pas aborder se trouvent les profits record du secteur bancaire, des chaînes d’épicerie et du secteur pétrolier et gazier. Pour paraphraser les conservateurs, disons que nous sommes en présence d’une triple, triple, triple avidité. Si je reprends leur expression, c'est simplement pour les aider à comprendre.
    Je vais parler de la motion. Je suis d’accord avec la députée pour dire que le modèle du pollueur-payeur est absolument essentiel pour lutter contre les changements climatiques, mais nous pouvons peut-être soulager un peu les Canadiens en supprimant la TPS sur le chauffage résidentiel. Ma collègue convient-elle qu’il s’agirait d’une bonne mesure pour aider les gens à faire face aux pressions qu’ils subissent en raison de l’inflation?

[Français]

    Madame la Présidente, comme je le disais dans mon discours: cela ne touche pas le Québec. Pour nous, les coûts de chauffage ne vont pas augmenter parce que nous avons la bourse du carbone.
    Il y a une autre chose ou un autre élément qu'on pourrait amener, c'est‑à‑dire l'efficacité énergétique. Au Québec, il y a le programme Projets innovants d'Hydro‑Québec. Ce sont des projets immobiliers qui visent une très haute performance énergétique. C'est une autre façon de se sortir du pétrole.
    On a aussi le Plan directeur en transition énergétique qui prévoit 12,7 milliards de dollars d'investissements d'ici 2026 pour justement aider les gens à se libérer du pétrole. En voilà des solutions, quand on pense à l'avenir.
    Madame la Présidente, les députés de longue date sont habitués de voir les partis, lorsque ceux-ci déposent des projets de loi ou qu'ils présentent des motions lors des journées de l'opposition, faire une espèce de lecture brève pour se mettre en bouche et savoir un peu de quoi on va parler.
    Malheureusement, quand j'ai regardé la motion d'aujourd'hui, je me suis dit que les conservateurs avaient dû savoir que beaucoup de députés ont l'habitude de faire cela. Dans la motion, on a énuméré toutes sortes d'affaires qui sont comme des demi-vérités. Ils se sont dit que les gens allaient tous répéter cela les uns après les autres et qu'ils allaient diffuser de l'information. Peut-être que je me trompe, mais pour cette fois-ci, pour cette raison, je ne ferai pas cela.
    En fait, je trouve dommage de voir qu'on tord un peu les faits ou qu'on exagère des situations. Je ne suis pas en train de dire qu'il n'y a personne qui est pris avec des problèmes de coût de chauffage. Ce que je trouve, surtout, c'est que le Parti conservateur semble de plus en plus vouloir monter les choses en épingle. Plutôt que de vouloir débattre de questions de fond, il essaie de trouver des sujets anecdotiques.
    Une autre chose que je déplore est que les conservateurs reprennent constamment les mêmes sujets. On a l'impression que, chaque fois qu'il y a une période des questions orales, c'est la même période des questions orales. C'est un peu la même chose aujourd'hui. Chaque fois qu'on a une journée de l'opposition, on a l'impression de vivre la même journée de l'opposition. En 2022, les conservateurs sont pris au même endroit; peut-être qu'en 2023, ils vont arriver à évoluer. Je le leur souhaite.
    Je pense que le débat tourne autour de la fin de la motion et non pas sur le long préambule dont la lecture prendrait peut-être la moitié du temps de mon discours. La motion demande que « la Chambre exprime son accord avec les propos du premier ministre libéral de Terre-Neuve-et-Labrador, et demande au gouvernement d'exonérer toutes les formes de combustibles de chauffage domestique de la taxe sur le carbone pour tous les Canadiens. »
    Déjà là, on voit que dans le libellé de la motion — et ce n'est que le dernier petit bout — on twist un peu les choses. On voit que les conservateurs utilisent comme outil de confrontation le fait que le premier ministre libéral de Terre-Neuve-et-Labrador a écrit au premier ministre libéral canadien. On ne hait pas cela, mais je dirais que ce n'est pas nécessairement très subtil comme manœuvre.
    Un peu plus loin dans la motion, il est question d'exonérer le chauffage domestique. On comprend que quand les conservateurs parlent de « chauffage domestique » et de « taxe sur le carbone », ils parlent du mazout et du gaz. On le sait, il y a des conservateurs qui défendent une industrie et cela ne peut pas être autre chose que l'industrie du pétrole et du gaz.
    Voilà ce qu'il faut vraiment comprendre de la motion. Les conservateurs ont trouvé une autre façon d'amener une proposition pour soutenir l'industrie des combustibles fossiles, l'industrie pétrolière qui, malheureusement, est en fait une industrie du passé. On dirait que les conservateurs n'arrivent pas à le comprendre.
    C'est triste parce qu'on dirait qu'ils sont obnubilés par le gaz et le pétrole. On dirait qu'ils ne sont pas capables de penser à autre chose que cela en se levant le matin. Je pense qu'ils en mettent dans leur tasse à café et je pense qu'ils dînent avec du pétrole et qu'ils soupent avec du pétrole; je ne sais pas. On dirait vraiment que c'est une obsession. Je pense que depuis que j'ai été élu en 2015, cela fait sept ans, je ne me souviens pas d'une seule période des questions orales où il n'y aurait pas eu de question des conservateurs sur le pétrole. Je pense qu'ils n'ont pas d'autre sujet que cela.
    Par exemple, il y a la guerre en Ukraine. La Russie a envahi l'Ukraine. Comme solution, les conservateurs se sont mis à évoquer qu'il faudrait plus de pétrole. Présentement, on a une situation où on vit de l'inflation et les conservateurs essaient de trouver des façons de dire qu'il faudrait plus de pétrole. Quand on aura une récession, parce que beaucoup d'économistes prédisent qu'on aura une récession — on espère qu'elle ne sera pas trop dure —, je suis persuadé que leur solution sera encore plus de pétrole.
    Tantôt, j'ai mentionné qu'on a l'impression que les conservateurs mangent du pétrole, mais malheureusement, la plupart d'entre nous le respirent. On respire les émanations de ces combustibles fossiles dans notre vie quotidienne. C'est aussi toute la planète qui en subit les conséquences climatiques avec un réchauffement planétaire.
    On n'entend pas souvent les conservateurs en parler. Il serait intéressant qu'ils nous en parlent davantage parce que cela a des conséquences réelles dans la vie des gens. Cela coûte des milliards de dollars. C'est vrai que quand on paie notre facture à la fin du mois ou qu'on reçoit notre chèque de paie, il n'est pas écrit « facture climatique », malheureusement.
(1135)
    Peut-être devrait-on trouver des façons de l'indiquer davantage pour que ce soit un peu plus clair. Peut-être cela aiderait-il les conservateurs à comprendre la réalité de l'existence de ce phénomène et le vrai coût que cela engendre pour notre société. Quand on a des gens qui ont des problèmes respiratoires, je ne pense pas que ce soit une bonne idée de mettre encore plus d'argent et d'encourager davantage l'industrie pétrolière. Quand on a des espèces en extinction et de la biodiversité qui est menacée, je ne pense pas que ce soit encore une bonne idée de dire qu'on va couper d'autres arbres et étouffer la nature.
    Je ne suis pas encore allé en Alberta, mais j'ai bien hâte de le faire. J'ai toutefois vu des images et des reportages, et ce n'était pas nécessairement joyeux. Je me demande comment on va faire dans l'avenir pour réparer les pots cassés, bref tout le gâchis qui a été créé là-bas. Par exemple, des mares d'eau potable sont rendues carrément toxiques, et on doit en interdire l'accès aux gens. Cela m'inquiète beaucoup. Des animaux s'empoisonnent là-dedans. Cela finira aussi par tomber dans la nappe phréatique, et les gens vont s'empoisonner. Le jour où on aura fait la transition écologique, on va se retrouver avec des problèmes du passé qu'il va encore falloir traîner.
    J'aurais aimé entendre les conservateurs nous apporter des solutions et des propositions davantage tournées vers l'avenir que vers le passé. Par exemple, ils nous disent souvent qu'il faudrait trouver des façons pour que les gens en aient plus dans leurs poches à court terme. Or, quand les conservateurs proposent des façons pour ce faire, c'est toujours en encourageant les industries qui sont sales. Est-ce qu'ils pourraient s'organiser pour que les industries financées ou soutenues par leurs propositions soient des industries propres?
    Ce serait peut-être intéressant. Nous serions davantage à l'écoute de propositions comme celles-là. Au Québec, comme on le sait, nous misons beaucoup sur notre hydroélectricité, et de plus en plus sur l'éolien. Nous examinons aussi d'autres modes de production énergétique, mais nous essayons d'éviter les énergies fossiles le plus possible.
    La motion conservatrice parle justement du premier ministre de Terre‑Neuve. Historiquement, nous avons plutôt vu les gens de Terre‑Neuve jouer à des poursuites et à des va-t-en-guerre avec le Québec pour nous empêcher de bien réaliser nos projets. Par exemple, plutôt que de passer par les lignes d'Hydro‑Québec, ils disent qu'ils vont se faire financer une ligne par le fédéral. Ils se mettent ensuite sur le bord de la faillite avec leurs projets, au lieu d'essayer de travailler en collaboration avec nous. C'est triste.
    C'est triste, alors qu'on voit que nous avons des solutions. Par exemple, nous avons de l'électricité que nous pourrions fournir à d'autres gens, ailleurs dans le monde. Nous allons en fournir fort probablement aux États‑Unis. Nous en fournissons déjà, mais nous le ferons encore davantage. Nous en fournissions en Ontario, mais nous aimerions peut-être en fournir davantage. Les conservateurs n'en parlent pas, mais ce n'est pas un premier ministre libéral du côté de l'Ontario qui a de moins en moins d'appétit pour l'hydroélectricité québécoise. C'est un premier ministre conservateur. C'est triste, parce que c'est une solution beaucoup plus verte que de s'en aller vers le pétrole et le gaz.
    Il y a donc des solutions comme celles-là qui pourraient être intéressantes, où le Québec pourrait jouer un rôle et où le Québec pourrait même aider les provinces canadiennes à se décarboniser. N'est-ce pas extraordinaire? Le Québec pourrait aider les autres provinces et la planète, plutôt que de nous regarder nous enfoncer toujours dans le gaz, le pétrole et les sables bitumineux et finir par nous empoisonner tous collectivement. Je ne pense pas que la solution des conservateurs soit la bonne.
    Je n'ai pas non plus entendu les conservateurs parler des augmentations du prix du pétrole. On nous parle des augmentations de taxes possibles, mais ces augmentations n'existent pas au Québec. En fait, oui, il y a les augmentations qu'on voit à la pompe parce que les pétrolières s'en mettent plein les poches. À ce propos, les conservateurs n'ont jamais proposé de faire enquête sur les pétrolières, sur les profits de ces entreprises, sur le cartel pétrolier qui existe.
    Malheureusement, on aurait tout intérêt à se demander comment il se fait que les prix montent tous en même temps partout. Comment se fait-il qu'on ne soit pas capable d'expliquer la relation entre le prix à la pompe, le prix de l'extraction et les phénomènes internationaux? Souvent, ce qu'on constate, c'est que les prix montent à Noël. Lorsque les vacances arrivent, les prix montent. Parfois, le lundi matin, les prix montent aussi, et il n'y a pas plus de raison. Tout cela pour dire qu'il serait intéressant de voir les conservateurs nous présenter des choses intéressantes et structurantes au lieu de propositions qui regardent vers le passé.
    En terminant, on constate que les libéraux semblent avoir une tendance à les appuyer. On voit souvent que les nations ont la politique de leurs intérêts, et, malheureusement, le Canada est un pays pétrolier.
(1140)

[Traduction]

    Madame la Présidente, le député a tout à fait raison. Le Québec a, en toute franchise, montré la voie en matière d'énergie propre.
    L'Ontario, le Québec et la Californie ont signé le premier accord de plafonnement et d'échange. Il est extrêmement malheureux que la première chose que le premier ministre conservateur a faite en Ontario après son élection a été de retirer sa province de cet accord. Toutefois, nous avons vu, au cours des quatre années et demie qui ont suivi, le Québec continuer à innover et à chercher des moyens plus créatifs de fournir de l'électricité, alors que l'Ontario a littéralement stagné au cours des quatre dernières années. Nous en constatons les résultats dans l'électrification des transports au Québec, par exemple, qui est des années-lumière devant l'Ontario.
    Le député pourrait-il donner d'autres exemples de la façon dont le Québec pourrait montrer au reste de la province comment produire de l'électricité et partager cette technologie dans tout le pays?

[Français]

    Madame la Présidente, j'aimerais ajouter quelques éléments à ce que mon collègue d'en face vient de dire. Je pense qu'il a fait un commentaire plutôt que de poser une question, mais je me réjouis de ses propos.
    Selon moi, il ne suffit pas de dire qu'il faut se tourner vers l'avenir, il faut aussi susciter l'enthousiasme à cet égard. Souvent, quand on prend les devants et qu'on choisit de s'engager collectivement dans un projet prometteur, les gens lèvent la tête, sourient et veulent participer. Quand on crée cette dynamique, cela multiplie la volonté de créer ce changement.
    En revanche, quand les députés du Parti conservateur continuent à alimenter une frustration et une vision passéiste, ils diminuent malheureusement la possibilité de se tourner vers l'avenir et ils créent une résistance à ce qui doit se faire de toute façon. C'est triste, car on ne suscite pas l'enthousiasme, et, au lieu d'être des précurseurs et des gagnants sur le plan économique, nous risquons davantage d'être des perdants.
(1145)
    Madame la Présidente, je suis inquiet, car le député semble vraiment déconnecté de la réalité.
    On estime que l'industrie pétrolière et gazière du Canada a investi 48 milliards de dollars dans les services publics du Canada. On dirait que le député ne veut pas aborder un fait concernant l'inflation. Les deux causes majeures de l'inflation sont la main-d'œuvre et l'énergie. D'après moi, le député semble d'accord pour dire que le coût de la vie augmente en raison de la volonté de ce gouvernement de hausser la taxe sur l'énergie.
    Est-il favorable à la décision du gouvernement de hausser le coût de la vie pour les Canadiens?
    Madame la Présidente, je ne pense pas que nous soyons déconnectés de la réalité au Québec. La motion vise d'abord et avant tout la taxe sur le carbone, que nous ne connaissons pas beaucoup au Québec, car elle ne s'y applique pas. Le député n'était peut-être pas au courant de cela.
    Puisque la taxe sur le carbone ne s'applique pas au Québec, son effet sur l'inflation est assez minime par rapport à ce qu'il pourrait être ailleurs. Toutefois, il existe plusieurs autres mesures structurantes pour lutter contre l'inflation qui permettraient justement d'aider les gens qui en ont vraiment besoin. Les mesures que l'on propose aujourd'hui ne font que financer les gens qui roulent par exemple en Hummer, cette très belle voiture. D'ailleurs, on la fabrique maintenant en version électrique; j'invite le député à s'en procurer une.
    Madame la Présidente, j'ai bien aimé le discours de mon collègue.
    Encore une fois, il semble que les conservateurs manquent le bateau relativement aux questions qui sont à l'étude à la Chambre. Ils ont promis à maintes reprises d'annuler la TPS sur le chauffage domestique. Aujourd'hui, au lieu de présenter une motion qui aurait pour effet de limiter les répercussions de l'augmentation du prix du chauffage, ils présentent une motion qui concerne le prix sur le carbone.
    Mon collègue pense-t-il que les conservateurs manquent encore une fois le bateau en évitant d'annuler la TPS sur le chauffage domestique?
    Madame la Présidente, mon collègue vient de poser une bonne question.
    Évidemment, en tant qu'indépendantistes québécois, nous aimerions que les taxes fédérales comme la TPS soient réduites autant que possible. Je ne vois pas pourquoi nous nous opposerions à une annulation de la TPS sur le chauffage; ce serait un bon début.
    Cependant, si jamais on procédait à cela, il serait intéressant que cela s'applique à Hydro-Québec. Le problème, c'est que le gouvernement fédéral finance le pétrole; il investit des milliards et des milliards dans cette industrie, alors que le Québec n'a jamais reçu une cenne pour Hydro-Québec. Pourtant, lorsqu'on reçoit sa facture d'Hydro-Québec à la fin du mois, on paie une taxe fédérale.

[Traduction]

    Madame la Présidente, nous avons une autre journée de l'opposition conservatrice, et les conservateurs présentent, pour la troisième fois, à peu près la même motion. C’est de la mauvaise foi devant les Canadiens qui traversent actuellement des temps si difficiles. Nous le savons parce que nous avons été témoins de la « cupidiflation » de l'industrie pétrolière et gazière et du secteur des épiceries qui a augmenté les prix inutilement, et j'y reviendrai dans un instant.
    Le fait est que la motion du NPD de lundi a eu une incidence plus importante sur le gel des prix que tout ce que l'opposition officielle a fait depuis des années à la Chambre. Nous l'avons vu aussi avec la « cupidiflation » dans les épiceries et la hausse des prix des aliments.
    Nous l'avons également vu dans le secteur bancaire, qui a reçu, sous les gouvernements conservateurs et libéraux, des centaines de milliards de dollars comme mesures de soutien en liquidités. Par contre, les familles canadiennes ont été laissées pour compte dans tout cela; alors que les salaires stagnent, que les prix augmentent et que la « cupidiflation » s'installe, les entreprises font des profits sur le dos des familles canadiennes en cette période critique.
    Les gouvernements conservateurs et libéraux ont été réticents à agir et apparemment paralysés. C'est pourquoi les 25 députés du caucus néo-démocrate se sont mis au travail.
    Le NPD a fait beaucoup de choses au cours de la précédente législature qui a été marquée par la crise de la COVID. Nous avons imposé des investissements qui ont véritablement aidé la population. Des dizaines de milliers de personnes de ma circonscription, New Westminster-Burnaby, ont ainsi bénéficié des mesures d’aide que le NPD a fait adopter à la Chambre.
    Le NPD a également forcé l'adoption à la Chambre de mesures de soutien pour les petites entreprises. Le NPD et le député de Burnaby-Sud ont aussi forcé la Chambre à adopter toute une série d'autres mesures, comme des programmes de soutien pour les personnes handicapées, les étudiants et les personnes âgées, en plus de dispositions particulières pour les congés de maladie. Toutes ces mesures prises au cours de la dernière législature ont eu une incidence positive profonde sur la vie des Canadiens.
    Nous nous sommes remis au travail immédiatement après les élections déclenchées par le premier ministre. Plutôt que de faire face à la crise, il l'a balancée par-dessus bord et, par conséquent...
(1150)

[Français]

    Je dois interrompre l'honorable député, car une personne a son microphone ouvert. Nous devons nous assurer qu'il est fermé.
    J'aimerais rappeler aux députés qui participent en mode virtuel de s'assurer que leur microphone est fermé quand ils allument leur écran ou décident de se brancher sur le réseau virtuel.
    L'honorable député de New Westminster—Burnaby a la parole.

[Traduction]

    Madame la Présidente, au cours de la présente législature, le NPD s'est mis au travail et il a poussé le gouvernement à mettre en place des mesures de soutien pour les soins dentaires, des mesures qui constituent un élargissement sans précédent du système de soins de santé. Il est grand temps d’agir. Les soins de santé universels constituent le programme auquel les Canadiens tiennent le plus. Notre ancien chef, Tommy Douglas, a joué un rôle primordial dans sa mise en place. Maintenant, sous la direction de notre chef, le député de Burnaby-Sud, nous l'avons élargi en y ajoutant cette année des soins dentaires pour les enfants. Ainsi, d'un bout à l'autre du pays, les parents pourront offrir des soins dentaires à leurs enfants de 12 ans et moins. Fait inexplicable, les conservateurs ont voté contre cette mesure destinée à aider les enfants. Ils devront expliquer leur position aux électeurs lors des prochaines élections.
    Nous avons également forcé le gouvernement à fournir une aide à près de deux millions de locataires canadiens au moyen du supplément au loyer. Ce supplément représente des centaines de dollars qui aideront les gens de ma circonscription.
    Bien sûr, le député de Burnaby-Sud a fait pression pendant plusieurs mois afin de faire doubler le crédit pour la TPS. Ainsi, entre 200 $ et 500 $ seront versés au cours des prochaines semaines. Heureusement, après s'être initialement opposés à cette position du NPD, les conservateurs s’y sont ralliés. Ils ont finalement compris l'importance de cette aide. Par conséquent, nous savons que la population recevra bientôt un chèque à ce titre.
    Les Canadiens vivent des moments difficiles. Ils peinent à trouver un logement abordable. Ils peinent à payer les frais des soins de santé. Ils ont du mal à joindre les deux bouts parce que leur salaire n'a pas suivi l’augmentation du coût de la vie. Toutefois, dans ce coin-ci de la Chambre, les Canadiens savent que le chef et le caucus néo-démocrates sont déterminés à leur fournir de l'aide, et les résultats le prouvent.
    Au cours des deux dernières législatures, presque toutes les mesures qui ont été vraiment à l’avantage des familles canadiennes ont été proposées par le caucus néo-démocrate, qui a su tirer parti, dans un Parlement minoritaire, de ses 25 voix, et de 24 voix au cours de la législature précédente, afin d’améliorer la situation des Canadiens.
    Le fait qu'il y ait à la Chambre un leader farouchement déterminé à faire profiter les Canadiens des décisions prises au Parlement a permis de fournir une aide précieuse à un grand nombre de Canadiens, mais il reste énormément à faire, et nous continuerons à exercer des pressions. En réalité, depuis sept ans, le gouvernement libéral n'a essentiellement pris aucune décision importante susceptible d'améliorer la vie des Canadiens.
    À y regarder de plus près, on constate que la prestation canadienne pour les personnes handicapées ne repose toujours pas sur une assise solide. Lors de l'étude du projet de loi C-22, nous allons faire pression pour que cette prestation vienne réellement en aide aux personnes visées. Cependant, jusqu'à présent, le programme demeure ténu et ne permettrait pas d’améliorer vraiment la situation des personnes handicapées.
    Voilà le genre de mesures que le NPD va continuer à promouvoir.
    En ce qui concerne le logement, dans le dernier budget, nous avons réussi à forcer le gouvernement à enfin commencer à réinvestir dans le logement abordable et, au cours des deux prochaines années, 150 000 nouveaux logements abordables seront construits. C'est encore une fois le résultat des efforts du député de Burnaby-Sud et du caucus néo-démocrate qui ont tiré parti de leurs 25 voix pour exercer des pressions et faire bouger les choses afin d'améliorer la vie des Canadiens.
    Nous faisons pression pour que soient mis en œuvre tous les appels à l’action pour la vérité et la réconciliation. Nous faisons pression pour que des mesures soient prises afin d’arrêter la propagation de la haine et de l’extrémisme de droite à laquelle nous assistons. Nous continuerons à faire pression sur tous ces éléments parce que nous croyons fondamentalement, en tant que néo-démocrates et députés, qu'il nous incombe d’améliorer la vie des gens.
    Ce n’est pas l'objectif qui a été poursuivi au cours de la triste décennie Harper, une période incroyablement sombre de l’histoire du Canada, ni au cours des sept années d'inertie dont nous avons été témoins de la part du gouvernement actuel, jusqu’à ce que, en situation de gouvernement minoritaire, le NPD commence à exercer des pressions pour faire avancer les choses au Parlement. Au cours de la sombre décennie Harper, nous avons assisté à une augmentation massive du recours aux paradis fiscaux à l’étranger, entraînant un manque à gagner que le directeur parlementaire du budget a évalué à 25 milliards de dollars par an et qui dépasse maintenant les 30 milliards de dollars par an. Cet argent qui part à l’étranger constitue une perte fiscale. Les sociétés richissimes et rentables transfèrent leur argent à l’étranger au lieu de faire des investissements qui amélioreraient la vie des familles, des étudiants, des jeunes, des enfants, des personnes handicapées et des aînés.
(1155)
    Tant sous le régime conservateur que sous le régime libéral, lorsqu’une crise éclatait, que ce soit en 2008 ou lors de la pandémie de COVID en 2020, le gouvernement pensait immédiatement à prendre des mesures pour aider les banques. Sous le gouvernement Harper, les banques ont reçu, du jour au lendemain, une aide record de 116 milliards de dollars en liquidités. Le gouvernement Harper voulait soutenir les profits des banques. C’était sa priorité absolue. Il a réduit les pensions et éviscéré une vaste gamme de services pour les anciens combattants, les aînés et les personnes handicapées.
    Il a supprimé toute une série de programmes importants, y compris, de façon inexplicable encore aujourd’hui, des programmes de prévention du crime qui avaient permis de réduire la criminalité dans tout le pays. Quelle hypocrisie flagrante de la part de toute personne liée au gouvernement Harper, comme le député de Carleton, de prétendre que le gouvernement Harper a pris des initiatives qui ont réduit le taux de criminalité alors qu'il a fermé des centres de prévention de la criminalité. Il a éviscéré l’outil le plus important pour lutter contre la criminalité.
    Voici le bilan du gouvernement Harper: éliminer les services et faire en sorte que les banques, les ultrariches et l’industrie pétrolière et gazière engrangent des profits records. C’était son objectif primordial. Malheureusement, le gouvernement libéral qui lui a succédé a fait la même chose, en conservant les mêmes pratiques. Au chapitre de l'évasion dans les paradis fiscaux à l’étranger, nous sommes passés de 25 milliards de dollars par an sous le gouvernement Harper à plus de 30 milliards de dollars sous l'actuel gouvernement. Dans le secteur bancaire, le gouvernement avait octroyé une aide de 116 milliards de dollars.
    En mars 2020, nous avons vu le gouvernement libéral intervenir en moins de 96 heures, en octroyant aux banques une aide de 750 milliards de dollars en liquidités, et ce, alors que les personnes handicapées luttaient pour garder un toit et mettre de la nourriture sur la table. Ces personnes attendent toujours, des années plus tard, et nous avons un projet de loi qui ne prévoit encore rien pour améliorer leur sort. Cependant, le NPD va faire des pieds et des mains pour garantir que ce projet de loi améliore la vie des personnes handicapées.
    Au cours des deux dernières décennies, les gouvernements que nous avons eus se sont concentrés sur les besoins du secteur bancaire et les profits des banques et ils ont permis au secteur des épiceries, aux grands géants de ce secteur, de profiter des familles canadiennes, sans mettre en place aucune mesure pour lutter contre les abus. Dans le secteur pétrolier et gazier, les profits sont effrénés, le prix des vieux stocks augmentant dès qu'une crise quelconque éclate, comme l'a souligné à maintes reprises le Centre canadien de politiques alternatives. Tant au début qu'à la fin de chaque crise, le secteur pétrolier et gazier engrange des bénéfices records.
    Telles ont été les décisions prises par les gouvernements conservateurs et libéraux, mais nous avons maintenant une solution de rechange. J’insiste sur les raisons pour lesquelles il est si important que les Canadiens reconnaissent cela. Nous avons le choix entre le gouvernement actuel, l'opposition officielle et le NPD. L'année prochaine, l'année d’après ou en 2025, la présente législature prendra fin et les Canadiens auront un choix à faire. Nous avons vu ce que font les libéraux et les conservateurs. Ils s'occupent des riches, des ultrariches, du secteur bancaire, des PDG des chaînes d'épicerie et des empires alimentaires plutôt que des gens ordinaires.
    Cette semaine, le NPD s'est servi de son unique journée de l'opposition du présent cycle pour présenter une motion que tous les autres partis n'ont eu d'autre choix que d'appuyer. Cette motion reconnaissait que « les familles canadiennes ont du mal à faire face à la hausse du prix des biens de première nécessité » et réclamait que « la Chambre demande au gouvernement de reconnaître que l'avidité des grandes sociétés alimente directement l'inflation », ou cupidiflation, comme le savent les députés, et que celui-ci prenne des mesures, notamment:
a) contraignant les PDG et les grandes entreprises à payer leur dû en éliminant les échappatoires qui leur ont permis d'éviter une facture fiscale de 30 milliards de dollars au cours de la seule année 2021, de sorte que le taux d'imposition des sociétés est en réalité plus bas maintenant que quand le gouvernement actuel a été porté au pouvoir;
(1200)
    C'est un point important. Les choses allaient mal à cet égard sous le gouvernement conservateur, mais c'est encore pire sous le gouvernement libéral.
    La motion poursuit en demandant au gouvernement d'aussi agir en:
b) lançant une stratégie alimentaire abordable et équitable qui s’attaque à la cupidité des entreprises du secteur des épiceries notamment en demandant au Bureau de la concurrence de mener une enquête sur les profits des chaînes de marchés d’alimentation, en alourdissant les sanctions pour la fixation des prix et en durcissant les lois sur la concurrence afin d’interdire aux entreprises d’abuser de leur position dominante dans un marché pour exploiter les acheteurs ou les producteurs agricoles;
c) soutenant le Comité permanent de l’agriculture et de l’agroalimentaire à enquêter sur les prix élevés des aliments et sur le rôle de la « cupidiflation » [...]
     Lorsque nous avons présenté cette motion, les PDG des grandes chaînes d'épicerie et des grandes entreprises alimentaires ont immédiatement annoncé qu'ils arrêteraient d'augmenter leurs prix, qu'ils les gèleraient. Le NPD a changé les choses grâce à cette motion. Il s'agit d'une partie importante de ce que nous devons faire en tant que députés.
    La motion a été adoptée à l'unanimité, comme les députés le savent, parce qu'il n'était que sensé que nous, les députés, prenions position contre la cupidiflation, étant donné ses répercussions partout au pays. Elle a coûté très cher aux Canadiens. Voilà pourquoi le député de Burnaby-Sud a présenté cette motion, qui a eu une incidence immédiate.
    Regardons ce que font les conservateurs, l'opposition officielle. C'est la troisième fois maintenant qu'ils présentent essentiellement la même motion. Ils s’y sont pris d’abord le 7 juin, ensuite le 28 septembre et ils présentent de nouveau leur motion aujourd'hui. Elle s’attaque à la tarification du carbone, comme si les changements climatiques et la crise du climat ne touchaient pas les conservateurs. C'est tout le contraire. Nous savons que les changements climatiques se répercutent sur les gens dans tout le pays. Nous savons que la tarification de la pollution contribue à atténuer ce phénomène, mais les conservateurs font de leur opposition à cette mesure une obsession et ont présenté essentiellement la même motion lors de trois journées d'opposition consécutives.
    La motion ne traite pas de la question de l'abordabilité. De plus, l’attitude des conservateurs à la Chambre et l’emportement du député de Carleton n'aident en rien les Canadiens. En fait, les conservateurs ne peuvent pas vraiment indiquer ce qu'ils ont fait au cours des dernières années pour aider les Canadiens.
    Le NPD, lui, le peut. Pensons aux soins dentaires. Pensons au supplément pour le logement. Pensons au logement abordable, qui, grâce à nos efforts opiniâtres, figure dans le dernier budget. Pensons au doublement du crédit pour la TPS. Pensons à toutes les mesures de soutien liées à la COVID dont nous avons imposé l'adoption à la Chambre. En situation de gouvernement minoritaire, nous utilisons le poids de nos députés pour améliorer le sort des Canadiens.
    De quelle réalisation peut se targuer l’opposition officielle au cours des dernières années? Le pire, et de loin, c'est qu'ils répudient les engagements pris par l’ancien chef conservateur lors de l’avant-dernière campagne électorale. Il importe en effet de souligner qu’en 2019, le chef conservateur, selon le site Web de CBC/Radio-Canada, avait promis de supprimer la TPS des factures de chauffage résidentiel. De même, selon Global News, il avait dit qu’en tant que premier ministre, il abolirait la TPS sur les factures de chauffage domestique.
    Lorsqu'ils ont eu l'occasion de faire quelque chose de positif, les conservateurs ont échoué. Ils ont par contre présenté la même motion une troisième fois, comme si quelque chose de magique allait alors survenir. Ils se sont obstinés à présenter la même motion trois fois, au lieu de s'attaquer à la question fondamentale de l'élimination de la TPS sur le chauffage domestique, une mesure à laquelle ils s’étaient engagés et qu’ils ont ensuite laissé tomber et dont le député de Burnaby-Sud se fait le défenseur.
(1205)
    Ce que j’offre aujourd’hui à l’opposition officielle, c’est l’occasion de tenir une promesse. Pendant la campagne électorale, les conservateurs ont promis d’éliminer la TPS sur le chauffage résidentiel, et je proposerai sous peu un amendement à cet effet. L’amendement, que les conservateurs devraient appuyer parce qu’ils se sont engagés à adopter une mesure en ce sens, remplacerait la taxe sur le carbone dans leur motion de l’opposition. Plutôt que de considérer pour la troisième fois la question des changements climatiques comme si elle n’existait pas, nous proposons plutôt de supprimer la TPS sur le chauffage résidentiel. Puisque les conservateurs ont promis de le faire, ils devraient appuyer cet amendement. C'est quelque chose qui aurait des retombées concrètes sur la vie des Canadiens. Nous connaissons tous les répercussions de la TPS sur le chauffage résidentiel, alors cela ferait une différence fondamentale.

[Français]

    On a vu que le NPD fait vraiment une différence dans la vie des Canadiennes et des Canadiens. On a vu cela avec les soins dentaires, l'aide au logement et le logement abordable dont nous avons obligé le gouvernement à prévoir dans le dernier budget et aussi avec le doublement du remboursement de la TPS. Toutes ces choses sont effectivement un gain pour les familles canadiennes.
    Aujourd'hui, nous allons offrir aux conservateurs de tenir parole quant à leur promesse d'éliminer la TPS sur le chauffage des domiciles. Nous allons proposer un amendement qui va faire une véritable différence dans la vie des gens.
    De cette façon, les conservateurs pourront enfin dire qu'ils ont accompli quelque chose pour aider les gens; qu'ils n'ont pas simplement dit des paroles, mais qu'ils ont fait quelque chose. Effectivement, c'est une obligation d'aider les gens, plutôt que de juste tourner en rond.

[Traduction]

    C’est donc avec plaisir que je propose l’amendement suivant au nom du NPD, et si les conservateurs font preuve de bon sens et de discernement, ils l’appuieront. Je propose que la motion soit modifiée par suppression des mots « de la taxe sur le carbone », qui seraient remplacés par « de la taxe sur les produits et services ».
(1210)
     Je dois informer les députés qu'un amendement à une motion de l'opposition ne peut être proposé qu'avec le consentement du motionnaire ou, en l'absence de ce dernier, avec le consentement du leader parlementaire, du leader parlementaire adjoint, du whip ou du whip adjoint du parti du motionnaire.
    Le député n'a pas le consentement de l'opposition; par conséquent, l'amendement ne peut pas être accepté.
    Nous passons aux questions et observations. Le secrétaire parlementaire du leader du gouvernement à la Chambre a la parole.
    Madame la Présidente, il y a une chose que je trouve extrêmement malhonnête et je suis curieux de savoir si le député est d’accord avec moi: chaque fois que les conservateurs parlent de la tarification de la pollution, ils négligent commodément de parler de la remise que les Canadiens recevront. Ils disent que la tarification de la pollution va tripler, tripler, tripler, mais la réalité, c’est que la remise va tripler, tripler, tripler.
    Je me demande si le député de New Westminster—Burnaby pourrait dire si, à son avis, les conservateurs font carrément preuve de mauvaise foi, compte tenu de la réalité du programme, lorsqu’ils font cette affirmation.
    Par les temps qui courent, madame la Présidente, l'hypocrise semble être la marque de commerce des conservateurs. Ceux-ci devraient reconnaître que la tarification de la pollution est remboursée aux personnes à faible revenu, mais que la TPS, qu’ils ont promis d'éliminer sur le chauffage domestique s’il leur arrivait de former le gouvernement, a une incidence directe sur les consommateurs et sur les Canadiens de l’Atlantique qui désirent chauffer leur maison.
    Voilà pourquoi je souligne le rejet de l’amendement du NPD. Il aurait rendu la motion du jour consacré à l’opposition différente des deux précédentes et il aurait énormément aidé les gens du Canada atlantique et du reste du pays. Voilà pourquoi ce rejet est si déconcertant. Nous avons donné une chance aux conservateurs, et le NPD a fait tout le travail. Nous avions dit que nous le leur remettrions sur un plateau d’argent, mais ils ont dit non. Ils cherchent simplement à défendre leur vision idéologique, sans vouloir aider qui que ce soit.
    Madame la Présidente, je remercie mon collègue pour son récapitulatif révisionniste de la crise bancaire de 2008.
    Lorsque le gouvernement libéral et le NPD expliquent la taxe sur le carbone et chaque fois qu'ils proposent quelque chose à son sujet, c'est comme si j'assistais à un tour de passe-passe, à un carnaval. Si elle est une si bonne chose, pourquoi le gouvernement ne la rembourserait-il pas à l’avance? Les Canadiens ont du mal à joindre les deux bouts, alors leur budget augmente et ils s’endettent, puis les libéraux leur envoient des chèques qui ne résolvent pas vraiment leurs problèmes.
    Hier, j’ai affirmé que, sur les factures de chauffage, la TPS s’ajoute à la taxe sur le carbone, et le premier ministre a dit que c'était de la désinformation. J’aimerais demander à mon collègue s’il a examiné ses factures de chauffage. La TPS s’ajoute-t-elle, oui ou non, à la taxe sur le carbone? Je voudrais savoir ce qu’il en pense.
    Madame la Présidente, j’ai deux réponses. Tout d’abord, pourquoi les conservateurs s’opposent-ils à un amendement qui vise à supprimer la TPS sur le chauffage résidentiel? Pourquoi ont-ils fait une telle chose? Ils viennent de le faire, tout le pays en a été témoin. Ils ont dit non à la suppression de la TPS sur le chauffage domestique. Je ne comprends pas du tout la position des conservateurs à cet égard.
    Je sais par contre que le député de Carleton est rapidement devenu le Liz Truss du Canada. Ce que nous avons vu au cours de ces dernières semaines, depuis qu’il est devenu chef, ce sont les liens méprisables qu'il entretient avec…
    Des voix: Oh, oh!
    Madame la Présidente, j’invoque le Règlement. Cela ne relève pas du débat. Mon collègue dit tout le temps que l’opposition n’a présenté aucune motion sur la TPS. Je vais lire un extrait de la motion de l’opposition dans le hansard du 22 mars: « [...] (i) les Canadiens vivent de graves difficultés en raison de l’augmentation spectaculaire des prix de l’essence, (ii) les 5 % perçus au titre de la taxe sur les produits et services (TPS), la taxe de vente harmonisée (TVH) et la taxe de vente du Québec (TVQ) produisent des recettes pour le gouvernement fédéral [...] »
    Cela ne relève pas du débat, madame la Présidente. Ce sont des faits concrets. Le député de je ne sais où est…
(1215)
    Madame la Présidente, au sujet du même rappel au Règlement, je tiens simplement à ce que mon collègue conservateur sache que le député pour lequel il dit « d’où qu’il vienne » vient en fait de Burnaby-Sud.
    Un rappel au Règlement porte sur la procédure. C'est une façon de signaler à la présidence un écart à la procédure. De toute évidence, le député est en train de débattre. Il n'invoque pas le Règlement.
    Nous sommes en train de lancer un débat.
    Le député de Prince George—Peace River—Northern Rockies a la parole.
    Madame la Présidente, j'estime qu'il était inadmissible de la part du député d'en face de reprendre un député conservateur et de faire l'erreur de désigner le député de New Westminster—Burnaby comme celui de Burnaby-Sud. J'espère donc qu'il aura...
    Nous entrons assurément dans un débat.
    J'invite le député de New Westminster—Burnaby à terminer sa réponse.
    Madame la Présidente, je tiens à préciser que je suis très fier d'être le député de New Westminster—Burnaby et que c'est un honneur pour moi de représenter ces deux collectivités.
    Comme je le disais avant d'être interrompu, sur la scène politique canadienne, le député de Carleton est ni plus ni moins notre Liz Truss. C'est ce que nous avons constaté devant la méprisable utilisation, sur le site Web du député, de mots-clics visant à attirer des groupes misogynes. Nous l'avons également constaté lorsque les conservateurs ont réclamé — ce qui n'est pas vraiment étonnant — la fin des prestations de soutien au titre de l'assurance-emploi et des pensions. Il est inimaginable de songer à retirer ce genre de soutien.
    Qui plus est, nous avons également assisté à la déplorable promotion du Bitcoin. Dans un contexte où les Canadiens peinaient déjà à joindre les deux bouts, il était carrément irresponsable de leur suggérer d'investir dans une monnaie comme le Bitcoin dont la valeur, comme on le sait, s'est maintenant effondrée. Je ne sais pas sur quoi s'appuient les conservateurs, mais j'estime qu'ils doivent jouer franc-jeu. Ils auraient pu...

[Français]

    À l'ordre. Nous devons passer à une autre question. La parole est à l'honorable député de Berthier—Maskinongé.
    Madame la Présidente, je me retrouve encore ce matin dans une espèce de mauvaise pièce de théâtre où des gens s'entêtent à répéter les mêmes affaires. Ils sont les seuls à ne pas se rendre compte que cela commence à être vraiment ridicule. Tout le monde parle de cela, mais au bout du compte on ne parle pas du vrai sujet et de la façon d'aider les gens à affronter l'inflation présentement. Il y a des solutions très simples proposées par le Bloc québécois. Il s'agit entre autres d’augmenter la pension de la Sécurité de la vieillesse dès l'âge de 65 ans. Cela fait des mois que nous répétons cela et nous n'entendons aucune réponse du gouvernement.
    J'aimerais savoir comment le député explique cette inaction du gouvernement et que celui-ci ferme les yeux devant le fait qu'à cause de l'inflation, les personnes âgées ont de la misère à payer l'épicerie, le chauffage et tout le reste.
    Madame la Présidente, c'est pour cette raison que le NPD a poussé pour le programme de soins dentaires. C'est important. Cela va aider les personnes âgées à partir de l'année prochaine. On sait que partout, au Québec, en Colombie‑Britannique, les personnes âgées ont besoin d'accès aux soins dentaires. Le NPD a fait le travail pour qu'ils y aient accès l'année prochaine.
    Il est aussi question de suppléments pour les locataires. Au Québec comme ailleurs au Canada, les gens ont besoin de plus d'appui. Le NPD a également à obtenir cette aide pour les personnes âgées qui sont locataires. Aussi, pour les personnes âgées au Québec comme ailleurs, il y a le doublement du remboursement de la TPS, que le député de Burnaby-Sud a réussi à obtenir. Cela va énormément aider les gens partout au Québec comme partout au Canada.
    La réalité, c'est que le NPD a produit des résultats. C'est pour cela que, la prochaine fois, les gens au Québec devraient voter pour le NPD plutôt que pour le Bloc québécois.

[Traduction]

    Madame la Présidente, je félicite mon collègue de son excellent travail, surtout en ce qui concerne la cupidité inflationniste, un problème que les conservateurs ne sont pas prêts à dénoncer. C’est vraiment de la mauvaise foi. Ils ont beau parler d’aider les gens de tout le Canada, chaque fois que le NPD propose un moyen de venir en aide aux Canadiens, comme les soins dentaires et le doublement du crédit pour TPS, ils votent contre. Le Parti conservateur n’est plus là pour aider les Canadiens. Mon collègue reconnaît-il que l’un des plus grands échecs du Parti conservateur est de ne pas vouloir réduire la TPS sur le chauffage domestique?
(1220)
    Madame la Présidente, je remercie la députée de Winnipeg-Centre de ses questions toujours pertinentes. Elle fait un travail extraordinaire à la Chambre des communes et elle a eu un impact réel sur la vie des gens de Winnipeg-Centre et de partout au pays. Je la remercie donc de son service et de son travail.
    C’est ce qui est inexplicable dans le leadership du député de Carleton. Les conservateurs recyclent une motion qu’ils ont déjà présentée à maintes reprises au lieu de dire que, en réalité, ils n’ont pas fait cela. Ils n’ont pas demandé, même s’ils ont un grand nombre de journées de l’opposition, d’abolir la TPS sur le chauffage résidentiel. C’est ce que le NPD propose aujourd’hui. Nous avons fait le travail. Nous avons circonscrit tout le contexte. Nous l’avons présenté aux conservateurs sur un plateau d’argent. Ils n’avaient qu’à dire oui. Nous avons fait tout le travail pour eux, et ils ont dit non. Leurs électeurs vont donc payer plus cher leur chauffage domestique que si les conservateurs avaient simplement reconnu que le NPD avait la bonne approche.
    Madame la Présidente, c’est la première fois que je prends la parole aujourd’hui au sujet de la motion de l’opposition. Je tiens à dire clairement que je reconnais avec l’opposition officielle que les Canadiens font face à de graves problèmes de prix de l’énergie cet hiver, mais je dirai tout aussi clairement que je vais devoir voter contre la motion parce que je ne crois pas qu’elle attaque les vrais problèmes et parce qu’elle n’est pas non plus aussi efficace que l’amendement que vient de proposer le député de New Westminster—Burnaby.
    Le député est-il d’accord avec moi pour dire que nous devons vraiment nous concentrer sur le problème de la précarité énergétique et le régler, non pas au moyen d’une solution de fortune, mais en nous attaquant au vrai problème. En me préparant pour le débat d’aujourd’hui, j’ai trouvé un excellent rapport sur la précarité énergétique dans le cadre du projet d’accès local à l’énergie, qui fait partie du programme canadien de développement durable en milieu urbain de la Fédération canadienne des municipalités. L’accent doit être mis sur les maisons qui n’ont pas été bien isolées, et pas seulement sur une solution ponctuelle superficielle, mais sur une solution qui fonctionnerait pour la durée de vie de la propriété, qui irait plus vite...
     Je dois laisser 20 secondes au député de New Westminster—Burnaby pour répondre.
    Le député de New Westminster—Burnaby a la parole.
    Madame la Présidente, lorsqu'ils étaient au pouvoir, les conservateurs avaient mis en place le programme écoÉNERGIE. Des milliers de Canadiens souhaitaient y participer pour faire face au problème de la précarité énergétique. Et qu'ont fait les conservateurs durant la sombre décennie du gouvernement Harper? Ils n'avaient qu'un programme qui fonctionnait bien, et ils l'ont aboli. Ils l'ont sabré. Ils l'ont éliminé. Ils ont mis des milliers de Canadiens au chômage. À cause de la décision des conservateurs, des centaines de milliers de Canadiens ont été privés d'une solution écologique à la précarité énergétique...
    Nous devons reprendre le débat.
     Le député de Beauce a la parole.

[Français]

    Madame la Présidente, je vous signale que je partagerai mon temps de parole avec le député de Coast of Bays—Central—Notre Dame.
    Je prends la parole aujourd'hui pour discuter de la motion de l'opposition de notre parti présentée par mon collègue de Calgary Forest Lawn.
    Étant donné que le gouvernement libéral est tellement déconnecté de la réalité, notre parti a jugé essentiel de présenter cette motion aujourd'hui, afin de donner aux Canadiens un répit en cette période très importante, où l'inflation demeure élevée et que les taux d'intérêt ne cessent d'augmenter.
    Le gouvernement en place aime se vanter de ses annonces les plus récentes comme les garderies et les soins dentaires, mais il ne se rend pas compte qu'il va littéralement laisser de nombreux Canadiens dans le froid cet hiver. Certains de mes concitoyens devront choisir entre chauffer leur maison cet hiver ou mettre de la nourriture sur leur table.
    Comme nous l'avons mentionné dans notre motion, un foyer canadien sur dix est chauffé au propane ou au pétrole. Ces Canadiens n'ont actuellement pas tous les moyens financiers de choisir une autre option, mais le gouvernement continuera à les traiter comme des citoyens de seconde classe, en triplant la taxe sur le carbone pendant l'hiver: un très joyeux cadeau de Noël à tous, de la part de notre premier ministre.
    Le fossé entre les zones urbaines et rurales n'a fait qu'augmenter sous la gouverne de ce premier ministre. Il ne semble pas comprendre que les Canadiens des régions rurales ne sont pas des citoyens de seconde classe. Ils veulent prospérer eux aussi, mais son gouvernement les laisse tomber chaque fois, que ce soit par le manque de couverture cellulaire, l'Internet encore défectueux ou cette taxe irrationnelle qui va tripler pendant la saison la plus froide de notre pays. En région, ce n'est pas un choix que d'utiliser son véhicule, que ce soit pour aller travailler, faire l'épicerie ou conduire les enfants à différentes activités. Cette taxe vient les étouffer encore plus.
    Alors que le prix des logements n'a jamais été aussi élevé, que le prix des aliments n'a jamais été aussi élevé depuis 1981 avec un taux d'inflation de 11,4 %, le gouvernement pense que c'est le moment d'augmenter encore plus la taxe sur le carbone. Je suppose que ces politiques inflationnistes ont été transmises d'une génération à l'autre.
    Sait-on qui était premier ministre en 1981? C'était M. Pierre Elliott Trudeau. Je m'en souviens très bien, car mon épouse et moi étions un jeune couple avec de très jeunes enfants. Avec des taux d'intérêt élevés et une inflation au-delà de 10 %, nous devions faire des choix difficiles. Une chance que nous avions nos parents pour nous aider à joindre les deux bouts. Ce furent des moments très difficiles. On voit que le cycle revient encore.
    Nous savons tous que le gouvernement va se lever et nous dire que l'inflation est un phénomène mondial, mais cette inflation faite chez nous ne peut pas être mise seulement sur le dos de Poutine et de la COVID‑19. Des décisions sont prises à la table du Cabinet libéral. C'est là que je trouve que ces gens sont déconnectés du terrain et de la vraie vie.
    Je peux assurer que les chiffres seraient nettement meilleurs si un gouvernement conservateur était au pouvoir. Les conservateurs proposent des solutions depuis le début, mais aucune de nos suggestions n'a été prise au sérieux, parce qu'elles ne tournent pas autour de la taxation de la population canadienne pour récupérer des fonds en raison de dépenses irréfléchies et de déficits jamais vus avant l'entrée en fonction du premier ministre actuel.
    La coalition coûteuse avec le NPD a pris un caractère hideux, car celui-ci continue de soutenir le gouvernement et tente de convaincre les Canadiens de le soutenir. Un gouvernement qui défend les intérêts des Canadiens ne triplerait jamais une taxe pendant l'hiver ni n'ajouterait des taxes supplémentaires sur le chèque de paie des Canadiens et des Canadiennes.
(1225)
    Les Canadiens travaillent si fort. Pourquoi leur enlever encore plus de pouvoir d'achat à un moment où ils en ont tant besoin?
    Dans ma circonscription, des citoyens ont de la difficulté à joindre les deux bouts. En Beauce, comme partout au Canada, les gens travaillent fort. Ils possèdent et dirigent des entreprises et ils aident leurs voisins. Dans ma circonscription, le taux de chômage est actuellement de 1,8 %. Les gens sont épuisés. Ils sont fatigués de voir le gouvernement fédéral fouiller de plus en plus dans leurs poches à un moment où ils ont le plus besoin de leur argent durement gagné.
    Le gouvernement va sûrement me parler de ses garderies à 10 $ par jour ou des soins dentaires qu'il nous impose en ce moment. Premièrement, je dois dire que le Québec a son propre régime de garderies depuis de nombreuses années maintenant. Deuxièmement, je peux garantir qu'une mère célibataire dans ma circonscription souhaite davantage conserver le chauffage de sa maison pendant l'hiver ou mettre de la nourriture sur la table pour nourrir sa famille que faire nettoyer les dents de ses enfants en ce moment.
    Tout cela fait partie de l'accord de complaisance avec le NPD. Avant la mise en place de la coalition coûteuse, je n'avais jamais entendu le Parti libéral parler des soins dentaires. Tout cela n'est qu'un stratagème pour continuer à miner la démocratie avec cette coalition que personne au Canada n'a demandée.
    Comme l'indique le texte de notre motion, c'est le premier ministre libéral de Terre‑Neuve‑et‑Labrador qui a écrit une lettre au premier ministre pour demander cette même exemption, et notre parti s'est efforcé de faire de même. La taxe sur le carbone de ce gouvernement n'a aucun sens, surtout en ce qui concerne le chauffage des habitations. Personne ne va réduire le chauffage de sa maison en hiver alors qu'il fait un froid glacial, afin de réduire la consommation de carbone. Je pense que les gens ont plutôt besoin de chauffer leur maison pour survivre.
    Notre parti, dans le cadre des affaires émanant des députés, a présenté un projet de loi similaire au projet de loi C‑206, qui n'a pu être mis en œuvre à cause des élections déclenchées sans raison l'an dernier. Le projet de loi C‑234, qui est actuellement étudié en comité, servirait à aider les agriculteurs à garder leur bétail et leurs animaux en sécurité et au chaud pendant l'hiver. Ce projet de loi reçoit l'appui de l'ensemble de tous les partis, sauf un. On aura deviné qu'il s'agit du Parti libéral.
    Pour conclure, je tiens à réitérer mon point de vue: les Canadiens, cet hiver, ne devraient pas avoir à choisir entre se chauffer et manger. Les libéraux doivent s'ouvrir les yeux et voir les dommages qu'ils sont en train de causer. Ils devraient peut-être commencer à écouter plusieurs de leurs collègues à la Chambre, de même que notre parti, car ils sont sur le point de commettre une grave erreur le 1er janvier 2023.
    Le chef du Parti conservateur et notre caucus uni ne s'arrêteront pas tant que le premier ministre ne nous aura pas entendus. Nous sommes ici pour les Canadiens, et, plus important encore, je suis ici pour protéger la Beauce. J'espère que mon message d'aujourd'hui ne sera pas juste entendu, mais bien compris par ce gouvernement.
(1230)
    Madame la Présidente, j'ai apprécié le discours de mon collègue de Beauce.
    Je pose une question aux conservateurs depuis maintenant trois ans, et personne n'est jamais capable d'y répondre. Aujourd'hui, cette question est encore plus importante.
    Sait-on ce qui n'a jamais été aussi élevé? Ce sont les profits records des multinationales gazières et pétrolières. Toutefois, à la Chambre, je n'ai jamais entendu un conservateur s'insurger contre ces profits indécents.
    Mon collègue est-il d'accord avec moi pour dire que ces profits des multinationales gazières et pétrolières sont non seulement indécents, mais qu'il faut en outre s'y attaquer?
    Madame la Présidente, je remercie mon collègue de sa question.
    Nous sommes ici aujourd'hui pour discuter des effets de l'inflation sur la population en général, et notamment de ses effets sur la population dans les régions du Québec. Je pense que mon collègue sera d'accord avec moi.
     Je pense que, ce qui est important, c'est qu'on agisse de façon concrète pour régler à court terme ce problème très important pour l'ensemble de nos citoyens.

[Traduction]

    Madame la Présidente, ma question pour le député concerne un engagement auquel il a certainement souscrit durant la dernière campagne électorale fédérale. J’ai posé la question tout à l’heure au chef du Parti conservateur, mais ce dernier a choisi de ne pas y répondre.
    En tant que candidats, ils ont fait campagne en faveur du principe de la tarification de la pollution. Aujourd’hui, le Parti conservateur envoie aux Canadiens le message que les conservateurs sont contre la tarification de la pollution. C’est ce qui ressort encore une fois de la motion dont nous sommes saisis aujourd’hui.
    Le député ne croit-il pas que son parti et lui-même se sont engagés envers les Canadiens à soutenir ce principe? Qu’en est-il de cet engagement aujourd’hui?

[Français]

    Madame la Présidente, je remercie mon collègue de sa question.
    Je pense qu'il est très clair que l'on a pris ces engagements dans un contexte particulier. Actuellement, nous vivons une crise en raison de l'augmentation du taux d'inflation, qui cause une augmentation des taux d'intérêt, et cela nécessite une action rapide et concertée pour soutenir l'ensemble de la population canadienne, surtout dans les régions rurales.
(1235)

[Traduction]

    Madame la Présidente, nous savons que les conservateurs s’opposent à la taxe sur le carbone pour des raisons idéologiques.
    Nous avons proposé aujourd’hui un amendement visant à supprimer la TPS sur le chauffage domestique parce que nous savons que les gens ont du mal à joindre les deux bouts. Nous essayons de trouver des façons de travailler en collégialité. S’il existe un moyen d’en arriver à une solution susceptible d’aider les gens dès maintenant, l’élimination de la taxe sur le chauffage domestique serait une occasion idéale pour nous.
    Le parti auquel appartient le député pourrait-il réexaminer notre proposition afin que nous puissions nous entendre sur une mesure proposée dans le programme électoral des conservateurs durant la dernière campagne électorale, à savoir l’élimination de la TPS sur le chauffage domestique afin que les gens puissent avoir un répit dès maintenant?

[Français]

    Madame la Présidente, je remercie mon collègue de sa question.
    Comme je l'ai répété tout à l'heure, ce qui est important actuellement, c'est de mener une action rapide pour combattre la crise inflationniste, qui fait augmenter les taux d'intérêt.
    Dans ma circonscription, plusieurs personnes se servent encore de propane pour chauffer leur maison. Il faut mener une action rapide pour eux, et c'est l'intervention qui est proposée dans la motion que nous présentons aujourd'hui.
    Madame la Présidente, j'écoute les arguments des conservateurs et je comprends très bien que leur but est de contrer l'inflation et d'aider les Canadiens et les Québécois à lutter contre l'inflation galopante. En même temps, ils ne veulent pas en faire porter le poids à leurs amis les pétrolières.
    La taxe sur le carbone ne touche pas les revenus des entreprises du secteur pétrolier et gazier et les recettes de la taxe sont retournées aux citoyens et aux consommateurs. Cette mesure serait donc de nature à les aider parce que les produits de la taxe retournent dans les poches des citoyens.
    J'aimerais entendre mon collègue de Beauce à ce sujet. La taxe sur le carbone ne me semble pas être une mauvaise entente dans la mesure où elle retourne dans les poches de ceux qui en ont besoin.
    Madame la Présidente, je remercie mon collègue de sa question.
    S'il a suivi les travaux à la Chambre, ce dont je ne doute aucunement, il nous a entendus mentionner de façon régulière qu'il est faux de dire que tous les sous sont retournés à la population. Des exemples concrets provenant de ma circonscription démontrent que ce n'est pas le cas.
    Je pense qu'il faut faire attention…
    L'honorable député de Coast of Bays—Central—Notre Dame a la parole.

[Traduction]

    Madame la Présidente, je prends la parole aujourd’hui au nom de mes concitoyens de Coast of Bays—Central—Notre Dame et, en fait, de tous les gens de Terre‑Neuve‑et‑Labrador et du Canada atlantique, pour exprimer fièrement notre appui à la motion des conservateurs visant la suppression de la taxe carbone sur le combustible de chauffage domestique.
    Cette initiative est la toute dernière du plan dogmatique visant à tripler la taxe sur le carbone imposée aux Canadiens. Selon le président du Conseil des premiers ministres de l’Atlantique, le taux de pauvreté énergétique au Canada atlantique frise les 40 %, soit le taux le plus élevé du pays.
    Même le premier ministre libéral de Terre‑Neuve‑et‑Labrador implore le premier ministre de ne pas imposer la taxe sur le carbone sur le combustible de chauffage domestique. Cette taxe fera grimper le coût du chauffage de 20 % cet hiver. Début septembre, le premier ministre de cette province, un ami très proche de notre premier ministre, a dit que l’abolition de l’exemption de la taxe sur le carbone actuellement en place imposerait un fardeau économique indu aux gens de la province.
    À peu près au même moment, les quatre premiers ministres des provinces de l’Atlantique ont écrit au ministre fédéral de l’Environnement pour demander de prolonger l’exemption de la taxe sur le carbone pour le combustible domestique. Leur demande a été carrément rejetée par le gouvernement libéral, dont l’intention de taxer le droit de chauffer sa maison reflète son idéologie dogmatique voulant que l’imposition d’une taxe sur les produits essentiels soit un moyen de réduire les émissions de carbone.
    Les partenaires de coalition du NPD ont les mêmes convictions. Le chef du pacte de la tarification du carbone, le premier ministre, se vante que les Canadiens reçoivent plus d’argent en remboursement de la taxe sur le carbone que ce qu’ils paient pour celle-ci. Il est toutefois temps que le premier ministre en soit informé: les Canadiens de l’Atlantique ne reçoivent aucun remboursement de la taxe sur le carbone, et ce que les propriétaires qui chauffent leur maison au mazout ou au propane doivent payer en surplus est sur le point d’augmenter encore plus avec l’ajout de cette taxe à leur carburant.
    Comme si cela ne suffisait pas, ils devront payer la TVH sur la taxe sur le carbone. On m’a bien entendu. Il s’agit d’une taxe sur une taxe.
    La taxe libérale sur le carbone a été jusqu’à présent un échec total. Depuis que le gouvernement est arrivé au pouvoir en 2015, les émissions ont augmenté parallèlement à la taxe sur le carbone, à l’exception de 2020, où les émissions ont baissé, probablement parce que le premier ministre et ses amis du Forum économique mondial ont été forcés de laisser leurs jets privés au hangar.
    L’échec de la tarification du carbone au Canada contraste fortement avec le succès qu’ont connu les Américains pour réduire leurs émissions. Ils ne se sont pas prosternés devant les activistes climatiques, mais ont plutôt utilisé la technologie pour faire des choses comme convertir les usines au charbon à l’utilisation du gaz naturel. Cependant, les habitants de ma province ne peuvent pas passer au gaz naturel, ils devront donc continuer, pour la plupart, à utiliser du carburant de chauffage diésel, et je parlerai davantage du gaz naturel vers la fin de mon discours.
    Lorsqu’elle sera mise en œuvre cet hiver, la taxe sur le carbone, combinée à la TVH sur le combustible de chauffage, s’élèvera à environ 17 ¢ le litre, ce qui, selon le premier ministre libéral de notre province, fera augmenter le coût du chauffage d’une maison de 20 %. Ceci est avec une tarification du carbone au taux actuel de seulement 50 $ la tonne. Il est prévu que ce taux augmente à 170 $ la tonne d’ici 2030, ce qui fera passer la taxe sur le carbone sur ce même litre de carburant à environ 55 ¢ le litre.
    Ce n’est rien de moins qu’un désastre, créé par un gouvernement qui considère la réalité des Canadiens de l’Atlantique comme le cadet de ses soucis. C’est une gifle au visage de ceux-là mêmes qui ont fait tant confiance au gouvernement libéral depuis 2015.
    Des électeurs nerveux s’adressent à moi constamment ces derniers temps. L’inflation incontrôlée rend les gens à leur point de rupture. Les chiffres d’hier au sujet de l’inflation alimentaire leur ont confirmé ce qu’ils savaient déjà, et maintenant l’hiver approche. Les habitants du Canada atlantique devront choisir entre mettre de la nourriture sur la table ou chauffer leur foyer.
    Récemment, le ministre de l’Environnement s’est vanté de son nouveau programme visant à faire passer les maisons du chauffage au mazout au chauffage par thermopompe. C’est un plan qui, au mieux, ne peut aider que 3 % des propriétaires de maisons.
    Pensons à Cory, de Gander. L’année dernière, Cory a dépensé 4 000 $ pour chauffer sa maison. Avec l’ajout de la taxe sur le carbone prévue, sa facture de chauffage lui coûtera 700 $ de plus cette année. Cory se considère comme faisant partie de la classe moyenne, mais avec cette augmentation de taxe inflationniste, il est anxieux et se demande comment il pourra payer ses factures.
(1240)
    Felicia, de Pike’s Arm, m’a dit qu’elle avait dépensé 6 000 $ en seulement 10 mois l’an dernier pour chauffer sa maison. La taxe sur le carbone appliquée à seulement 10 mois de combustible coûtera à Felicia 1 050 $ de plus, si le premier ministre ne revient pas sur son intention d’augmenter la taxe. Les habitants de Coast of Bays—Central—Notre Dame ne peuvent tout simplement pas supporter une pression fiscale inflationniste supplémentaire dans leur vie. Les vraies personnes qui ont de vraies factures à payer en ont vraiment assez. Elles sont beaucoup plus intelligentes que le maître des impôts, notre premier ministre, veut le faire croire.
    Elles savent que ce plan d’action climatique qui consiste à taxer et à dépenser ne fonctionne pas. Même le premier ministre libéral de Terre‑Neuve‑et‑Labrador sait qu’il ne fonctionne pas. Il affirme qu’il est complètement inutile compte tenu du prix du pétrole à son niveau actuel et au niveau qu’il devrait atteindre. Selon la plupart des experts, le prix du pétrole devrait s’établir en moyenne à environ 95 $ le baril l’an prochain et passer à 125 $ le baril d’ici 2025. Avec ces prix du pétrole actuels et projetés, des pressions suffisantes s’exercent déjà sur les consommateurs pour qu’ils réduisent leur consommation. Il s’agit d’une ponction fiscale inutile de la part des libéraux.
    Selon la CBC, qui, d’après ce qu’on peut en juger, délaisse son amour pour la taxe sur le carbone, les Néo-Écossais paieront à eux seuls 1 milliard de dollars de plus pour le chauffage résidentiel d’ici 2030. C’est toute une ponction fiscale. Les députés peuvent-ils s’imaginer: 1 milliard de dollars et aucune garantie que cela aura pour effet concret d’éliminer une seule tonne d’émissions de carbone. La seule chose qui est garantie, c’est que les gens auront moins d’argent dans leurs poches en raison de cette pression fiscale inflationniste.
    Le premier ministre devrait écouter son ami de Terre‑Neuve‑et‑Labrador. Il devrait cesser d’induire les Canadiens en erreur en contredisant le directeur parlementaire du budget, qui a déclaré en mars que la taxe sur le carbone entraînera une perte financière nette pour la plupart des ménages. Le premier ministre devrait écouter les experts comme le directeur parlementaire du budget, mais que pouvons-nous attendre d’un homme qui a dit que le budget s’équilibrera tout seul? Il a dit qu’il n’y avait pas d’argument économique pour expédier du gaz naturel de Terre‑Neuve‑et‑Labrador vers l’Europe, en raison de la distance.
    Nous ne sommes qu’à 4 000 kilomètres de l’Europe. Cependant, les États‑Unis, avec leurs usines de gaz naturel liquéfié au Texas, à plus de deux fois la distance de l’Europe, exportent pour 1 milliard de dollars de gaz naturel liquéfié par jour. En partenariat avec Petronas, l’Argentine construit une installation de gaz naturel liquéfié de 10 milliards de dollars pour exporter du gaz naturel. Le seul endroit plus éloigné de l’Europe que l’Argentine est le pôle Sud, mais notre sage premier ministre affirme que l’île de Terre‑Neuve est trop éloignée de l’Europe pour qu’il soit économiquement censé de se lancer dans un tel projet.
    En ce moment même, l’Allemagne reconvertit au charbon ses centrales au gaz naturel, ce qui produira deux fois plus d’émissions. Au lieu d’aider nos alliés en exploitant les 8 billions de pieds cubes de gaz naturel des Grands Bancs et de stimuler la prospérité de Terre‑Neuve‑et‑Labrador, le gouvernement libéral favorise la pollution atmosphérique en Europe et la précarité énergétique dans le Canada atlantique.
    Je suis fier d’appuyer notre motion conservatrice visant à soustraire le chauffage résidentiel à la taxe sur le carbone et j’espère que mes collègues de l’autre côté de la Chambre, surtout ceux de Terre‑Neuve‑et‑Labrador et des Maritimes, se rangeront du côté des gens qui les ont élus lorsqu’ils voteront sur cette motion.
(1245)
    Madame la Présidente, voici une question un peu difficile, et j’espère que le député choisira d’y répondre. Il parle des provinces de l’Atlantique, et je ne sais pas s’il a nommé la Nouvelle‑Écosse ou Terre‑Neuve‑et-Labrador, mais il a dit que le gouvernement va toucher des centaines de millions — il me semble qu’il a, en fait, dit 1 milliard — avec la taxe sur le carbone. C’est ce que nous allons toucher.
    Ottawa ne perçoit pas de recettes de la taxe sur le carbone venant des provinces de l’Atlantique. Ce sont les provinces qui reçoivent cet argent. Si le député croit vraiment que c’est le Canada qui le perçoit, peut-il nous donner le montant exact qu’il pense que le gouvernement du Canada perçoit en conséquence de la taxe sur le carbone dans les provinces de l’Atlantique?
    Madame la Présidente, le député d’en face sait que son chef et son parti sont favorables à l’idée de contraindre les premiers ministres des provinces de l’Atlantique à imposer une taxe sur le carbone sur le mazout domestique. La taxe sur le carbone est une initiative du gouvernement fédéral, et le député sait qui l’a inventée. J’ai bien hâte de l’entendre dire plus tard que les provinces de l’Atlantique vont obtenir tellement en retour. J’ai bien hâte de l’entendre dire plus tard que nous obtenons beaucoup en retour sous forme de remises, comme le premier ministre le dit constamment en se pétant les bretelles, alors que c’est tout à fait faux. Les Canadiens des provinces de l’Atlantique ne touchent rien en remises sur la taxe sur le carbone.

[Français]

    Madame la Présidente, j'imagine que mon collègue va être d'accord que, quand il y a des catastrophes naturelles, c'est normal que les gouvernements viennent aider les gens qui sont pris avec cela. On l'a vu avec Fiona. Le gouvernement a investi pour aider ceux qui en ont payé le prix dans leur vie de tous les jours. Ils ont perdu leurs maisons et ainsi de suite.
    Depuis 20 ans, l'ONU considère que, dans le monde, les catastrophes naturelles ont coûté 3 000 milliards de dollars. Quand ce sont les gouvernements qui paient, cela finit par être le contribuable qui, finalement, va payer pour cela par ses impôts.
    Comment mon collègue pense-t-il que les contribuables vont être gagnants?
    On parle de 3 000 milliards de dollars sur les 20 dernières années. On peut s'imaginer ce qu'il en sera si on ne fait rien. La taxe sur le carbone n'est pas un outil parfait, mais les experts disent que ce n’est pas si mal, en ce moment. Au Québec, on est meilleur, on a une bourse sur le carbone. De toute évidence, la facture va arriver aux contribuables un jour ou l'autre.
    Comment mon collègue pense-t-il que cela va se passer?
(1250)

[Traduction]

    Madame la Présidente, ce qui me trouble le plus, c’est que le Bloc s'en prenne aux hydrocarbures. Des experts en finance renommés ont déclaré que sans l'industrie pétrolière et gazière, le dollar canadien vaudrait 35 cents américains.
    J’ajouterai autre chose: que ferait la province du député sans les paiements de transfert rendus possibles par la prospérité qu'engendre l’industrie pétrolière et gazière? On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre.
    Madame la Présidente, les Canadiens sont inquiets à la perspective de l’augmentation de leurs factures de chauffage. Pendant ce temps, les PDG des grandes sociétés pétrolières et gazières dégagent d’énormes profits sur le dos des familles. Ils ont engrangé 147 milliards de dollars l’an dernier. Je n’ai pas entendu ne serait-ce qu'une fois le député parler de la famille Irving. La société Irving Oil estime son chiffre d’affaires par employé à plus de 320 000 $. Le député est-il d’accord avec l'idée d'obliger les riches PDG et les grandes sociétés pétrolières et gazières à payer ce qu’ils doivent afin de financer les exemptions de TPS sur le coût du chauffage domestique?
    Madame la Présidente, c’est une grande question, mais elle est en quelque sorte à contre-courant du soutien que la coalition des libéraux et des néo-démocrates a accordé à Loblaws. Elle a donné des milliards de dollars à Loblaws pour ses congélateurs, alors que Loblaws réalisait d’énormes profits.
    Je suis pour le capitalisme et la libre entreprise, pas pour le socialisme et le marxisme.
    Madame la Présidente, c'est un privilège de prendre la parole aujourd'hui au sujet de cette motion concernant la tarification de la pollution par le carbone, en particulier parce que cela concerne mes concitoyens de York‑Centre, dans le nord de Toronto.
    Les changements climatiques sont réels. C'est l'un des problèmes les plus pressants de notre époque, et la tarification du carbone est l'épine dorsale de notre plan climatique. Au cours des dernières années, les changements climatiques ont eu des effets sans précédent sur les Canadiens. Leurs répercussions sont multiples et elles touchent nos maisons, le coût de la vie, les infrastructures, la santé et la sécurité. À cause des changements climatiques, l'activité économique aux quatre coins du Canada est régulièrement perturbée.
    Aujourd'hui, nous entendons beaucoup parler des coûts. L'opposition officielle ne parle jamais du coût de ces phénomènes météorologiques violents de plus en plus fréquents pour les collectivités, pour notre santé et notre sécurité, ni de leurs répercussions sur l'économie.
    Les plus récentes données scientifiques nous mettent en garde: pour éviter les graves conséquences des changements climatiques, nous devons réduire les émissions de gaz à effet de serre de façon significative et urgente afin de limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale à 1,5 degré. En avril 2021, le gouvernement du Canada a réagi en soumettant une cible nationale renforcée de réduction des émissions de 40 à 45 % sous les niveaux de 2005 d’ici 2030, une étape clé sur la voie de la carboneutralité d’ici 2050 et un projet de loi sur lequel je suis fière d’avoir travaillé.
    Le 29 mars 2022, le gouvernement a publié le plan de réduction des émissions pour 2030, qui décrit comment le Canada réalisera son objectif pour 2030. Ce plan s’appuie sur des bases solides, à commencer par le tout premier plan canadien sur les changements climatiques, publié en 2016, puis notre plan renforcé, publié en 2020. La tarification du carbone est au cœur de ce plan et de tous nos plans, car il s’agit de la politique la plus efficace et la moins coûteuse pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
    Il fut un temps où les économistes conservateurs comprenaient au moins qu’il s’agissait d’un élément fondamental du marché, mais les conservateurs d’aujourd’hui, honnêtement, veulent faire des économies de bouts de chandelles. Ils luttent depuis des années contre l’action sur le climat au Canada et aujourd’hui, ils luttent contre nous dans ce dossier. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à des milliards de dollars en coûts de nettoyage et d’adaptation à des événements météorologiques extrêmes qui sont plus forts et plus fréquents en raison des changements climatiques. Il suffit de regarder la Colombie‑Britannique. Pris entre les incendies et les inondations, nos concitoyens sont en difficulté.
    Je suis désolée de ne pas l’avoir dit dans mon introduction, mais je vais partager mon temps de parole avec mon collègue de Winnipeg-Nord.
    Les conservateurs s’opposent à notre plan climatique, mais ils votent aussi contre chaque mesure que le gouvernement présente afin d’améliorer l’abordabilité pour les Canadiens. Qu’il s’agisse de la prestation fiscale pour enfants, de l’aide en cas de pandémie ou même, hier, des soins dentaires et de l’aide au loyer, ils continuent de voter contre. Je ne comprends vraiment pas pourquoi.
    Maintenant, les conservateurs prétendent vouloir aider ceux qui sont aux prises avec la pauvreté énergétique, mais les Canadiens subissent depuis des années la volatilité des prix mondiaux du pétrole et du gaz. Ce n’est pas nouveau, mais les conservateurs n’ont rien dit sur la montée en flèche des marges bénéficiaires des producteurs de pétrole et de gaz. Rien.
    Des intervenants de tout le pays nous ont dit que la cohérence et la prévisibilité sont la clé pour débloquer les investissements dans une économie à faible intensité de carbone. Nous savons aussi que les entreprises et les industries développent des technologies et des approches novatrices pour réduire les émissions. Elles ont besoin d’incitatifs et de mesures de soutien clairs pour commercialiser ces technologies et les mettre en œuvre. La tarification du carbone crée ces incitatifs sans imposer d’approche précise. Elle laisse les entreprises choisir la meilleure façon de réduire leurs émissions.
    Par ailleurs, cette motion souligne que les Canadiens, surtout les plus vulnérables, sont confrontés à un problème d’abordabilité. L’approche fédérale de la tarification du carbone a été conçue pour maintenir la cohérence exigée par l’industrie et les investisseurs tout en donnant la priorité à l’abordabilité pour les Canadiens et leurs familles.
    Nous savons que ce n’est pas suffisant pour créer une économie plus propre. Nous devons nous assurer que les Canadiens peuvent effectivement se payer cette technologie. Il est vrai que la pollution par le carbone augmente modestement le coût des carburants. La taxe fédérale sur les carburants ajoute actuellement environ 10 ¢ au coût d’un mètre cube de gaz naturel, environ 11 ¢ au litre d’essence et environ 16 ¢ au litre de mazout résidentiel. Ces effets augmenteront à mesure que le prix du carbone augmentera et nous savons que chaque petit geste compte avec les prix déjà élevés du carburant.
    Cependant, la tarification du carbone n’a pas et n’a jamais eu pour but d’augmenter les recettes de l’État. En fait, la plupart des ménages dans les provinces et les territoires où les taxes fédérales sur le carburant s’appliquent récupèrent plus d’argent que ce qu’ils ont payé. Les conservateurs devraient le savoir.
(1255)
    De nombreux députés d’en face de l’Ontario, de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba viennent de recevoir la semaine dernière leur remboursement trimestriel de l’Incitatif à agir pour le climat, mais nous n’entendons jamais les conservateurs parler de cela.
    Partout où le produit de la taxe fédérale sur les carburants est remis directement aux ménages, huit familles sur 10 obtiennent en fait plus en retour grâce au paiement de l’Incitatif à agir pour le climat que ce qu’elles doivent payer en raison de l’augmentation du coût du carburant. C’est particulièrement vrai pour les ménages à faible revenu qui s’en tirent nettement mieux. Pourquoi? Parce qu’ils reçoivent le même paiement de l’Incitatif à agir pour le climat que tous les autres ménages de la même taille, y compris les ménages à revenu élevé qui ont tendance à chauffer des maisons plus grandes et à conduire des véhicules plus gros.
    Par exemple, le coût moyen de la tarification du carbone pour un ménage en Alberta devrait être d’environ 700 $ en 2022, mais ce montant est inférieur au paiement moyen de l’Incitatif à agir pour le climat qui sera versé aux ménages de l’Alberta, soit environ 1 040 $. De même, en Ontario, le coût moyen par ménage est estimé à environ 580 $, mais les ménages recevront en moyenne autour de 710 $. Ces estimations tiennent compte des coûts directs, comme l'augmentation du prix du carburant, et des coûts indirects, comme l'augmentation du prix des biens et des services.
    Les familles des collectivités rurales et des petites localités sont aussi admissibles à un supplément de 10 %, car nous savons que les collectivités rurales et éloignées sont confrontées à des problèmes de coûts croissants.
    Les ménages peuvent utiliser ces fonds comme bon leur semble. Ils peuvent les utiliser pour absorber la hausse du coût de l’essence, du gaz naturel et du mazout, et les ménages qui prennent des mesures pour réduire leur consommation d’énergie s'en sortiront encore mieux, car ils recevront toujours le même paiement de l’Incitatif à agir pour le climat.
    Les Canadiens ont de vraies options et le gouvernement offre un soutien à l’égard de ces options. Nous ne demandons pas aux gens de changer leur mode de vie du jour au lendemain. Prendre le transport en commun ou utiliser un véhicule électronique ne conviendra pas à tout le monde dès maintenant et c’est pourquoi nous avons l'Incitatif à agir pour le climat pour que la politique soit abordable pour tous.
    Voici la véritable occasion. Les Canadiens qui adoptent des technologies à faible émission de carbone en profitent encore plus, et nous les aidons à faire ces choix.
    Par exemple, les véhicules écoénergétiques consomment moins d’essence et entraînent donc moins de coûts liés au carbone. Nous accélérons le déploiement des véhicules électriques, et le gouvernement offre des incitatifs à l’achat pour en réduire le coût. Nous investissons dans davantage de bornes de recharge et les technologies ne cessent de s’améliorer, avec une plus grande autonomie, de meilleures batteries et des coûts plus bas. Les Canadiens commencent à faire le calcul; j’aimerais que mes collègues d’en face le fassent aussi. Il s’agit de la hausse du prix du carbone, de la volatilité des prix du pétrole et de la pollution des gaz d’échappement par rapport à la réduction de l’entretien, à l’absence de vidange d’huile et à la recharge à domicile.
    Prenons nos maisons; la plupart d’entre elles sont chauffées au gaz naturel, certaines encore au mazout. Une meilleure isolation, le colmatage des fuites, une chaudière plus récente, tout cela permet de consommer moins d’énergie, de réduire la pollution et d’économiser de l’argent, et c’est pourquoi le gouvernement soutient les rénovations énergétiques des maisons au moyen de la subvention pour des maisons plus vertes.
    La seule façon d’éliminer la pauvreté énergétique, de réduire les coûts énergétiques des ménages au Canada et d’avoir une véritable sécurité énergétique est de lutter contre le changement climatique.
    Le gouvernement du Canada s’est également engagé à remettre les recettes du système fédéral de tarification fondé sur le rendement, ou STFR, aux administrations d’origine. Les provinces et les territoires qui ont volontairement adopté le STFR peuvent opter pour un transfert direct des produits perçus. Les produits perçus dans les autres administrations bénéficiant du filet de sécurité seront retournés par l’intermédiaire du fonds des produits du STFR, qui vise à soutenir les technologies industrielles propres et les projets d’électricité propre.
    Le changement climatique est un défi sérieux, mais c’est aussi une occasion et un très grand débouché économique. Les Canadiens veulent profiter des importantes possibilités économiques qu’offre une économie à faible émission de carbone. Une analyse de la Commission mondiale sur l’économie et le climat estime que le passage à une économie à faible émission de carbone entraînera un gain économique direct de 26 billions de dollars américains et créera 65 millions de nouveaux emplois. Cela me paraît bien.
    Tout comme nous mettons un prix sur la pollution par le carbone, nous faisons également des investissements historiques dans les technologies propres, l’innovation et les infrastructures vertes pour stimuler la croissance et réduire la pollution, y compris 9,1 milliards de dollars de nouveaux investissements pour réduire la pollution et développer l’économie, ce qui fait partie de notre plan de réduction des émissions pour 2030.
    Il s’agit du plan pour l’avenir, et il reflète les soumissions de plus de 30 000 Canadiens, des provinces, des territoires, des partenaires autochtones, de l’industrie, de la société civile et de l’organisme consultatif indépendant sur la carboneutralité.
    Les Canadiens le veulent. Les Canadiens savent que nous devons changer, et les conservateurs ne feront que rester à la traîne.
(1300)
    Madame la Présidente, je viens d’Oshawa, qui a une importante activité d’exportation. Ce que ma collègue ne comprend peut-être pas, c’est que la tarification du carbone a une incidence sur les dépenses des entreprises, ce qui nuit à notre compétitivité. En réalité, les libéraux n’ont pas de plan environnemental. Ce qu’ils ont, c’est un plan fiscal raté qui n’a absolument rien fait pour réduire les émissions.
    Je me demande si la députée reconnaîtrait cela et admettrait que leur plan n’a pas fonctionné en ce qui concerne la réduction des émissions et qu’elle devrait appuyer notre motion aujourd’hui.
    Madame la Présidente, j’aimerais examiner l’histoire du parti du député. Lorsque le député de Regina—Qu’Appelle en était le chef, il lui a fallu plus de 400 jours pour sortir un dépliant sur le climat. Le député de Durham a été détrôné pour avoir voulu dire que le changement climatique était réel.
    Nous avons été cohérents en faisant le travail année après année, en adoptant des lois, en offrant des incitatifs et en travaillant avec les entreprises et l’industrie, car nous devons changer tous ensemble.

[Français]

    Madame la Présidente, je ne sais pas si mes collègues s'en souviennent, mais, moi, je me souviens des chutes du prix de l'essence à des niveaux que je n'avais pas vus depuis 2005. Je disais à mon conjoint qu'on allait voir le retour du balancier, que cela allait remontrer vite, que ce ne serait pas pour le bien des gens, car les entreprises allaient rattraper leurs profits lorsque la pandémie passerait. Il semble que ce soit exactement le retour de l'ascenseur qu'on voit maintenant avec des profits faramineux.
    J'aimerais entendre ma collègue sur la possibilité de taxer les surprofits des pétrolières et de voir à long temps, au lieu de mettre en place des demi-mesures.

[Traduction]

    Madame la Présidente, faire ce qu’il faut pour l’environnement, et ce dont nous parlons aujourd’hui, c’est réduire les coûts énergétiques des ménages. Nous savons que le marché est volatil; il monte et descend. Le gouvernement y prête attention et offre de l’aide aux Canadiens lorsqu’ils en ont besoin, et parfois de façon ciblée.
    Par exemple, le gouvernement a récemment injecté 250 millions de dollars pour aider les Canadiens de l’Atlantique et d’autres régions à passer du mazout domestique à l’énergie propre ou aux solutions de rechange renouvelables.
    Nous serons stratégiques et prudents. Nous regardons le résultat final en ce qui concerne le portefeuille des Canadiens, leur argent et leurs ménages.
(1305)
    Madame la Présidente, je suis d’accord en ce qui concerne la question que le Bloc vient de poser. Nous savons que les sociétés pétrolières ont réalisé des profits records, 147 milliards de dollars l’an dernier seulement. Nous l’avons vu avec les épiceries. Nous l’avons vu avec les grandes banques.
    Je suis d’accord avec mon collègue pour dire que nous devons investir dans l’énergie propre et soutenir les gens pour qu’ils puissent être efficaces sur le plan énergétique, et nous pouvons réduire les coûts de l’énergie propre. La seule façon d’y arriver vraiment est de veiller à ce que les grandes entreprises et les PDG paient leur juste part.
    Ma collègue a appuyé une motion du NPD pas plus tard que cette semaine pour s’assurer que les PDG des épiceries et les grandes entreprises paient leur juste part. Va-t-elle appuyer l’appel du NPD visant à faire en sorte que les sociétés pétrolières et gazières et les grandes banques paient leur juste part? Quand les libéraux agiront-ils enfin?
    Madame la Présidente, je suis vraiment heureuse que nous soyons sur la même longueur d’onde en ce qui concerne l’urgence du changement climatique, les coûts pour les ménages et la nécessité de veiller à ce que les Canadiens puissent apporter les changements nécessaires grâce à des mesures de soutien comme celle-ci.
    Cependant, il faut admettre que les grandes entreprises doivent également participer au processus. C’est pourquoi nous ne reculerons pas sur la tarification du carbone. C’est pourquoi nous ne reculerons pas dans notre collaboration avec l’industrie et la technologie pour faire en sorte qu’une économie verte soit l’économie des Canadiens.
    Madame la Présidente, j’ai récemment effectué un sondage dans ma collectivité, et l’abordabilité et le changement climatique étaient les deux principaux enjeux dans Don Valley-Est. Les gens de cette région appuient fortement les initiatives que nous prenons.
    J’aimerais poser la question suivante à la députée. Pourquoi y a-t-il un tel décalage entre les conservateurs et les Canadiens sur cette question?
    Madame la Présidente, je tiens à remercier le député de ses efforts dans ce dossier et de sa compréhension de la réalité que pour les gens des circonscriptions urbaines comme les nôtres, le coût de la vie est vraiment élevé. C'est pourquoi nous offrons des remboursements d'impôts aux Canadiens d'un bout à l'autre du pays. Nous comprenons que les changements sont difficiles, mais nous devons effectuer la transition. Les conservateurs se laissent eux-mêmes — et laissent les autres — pour compte. Je ne peux vraiment pas expliquer pourquoi ils traînent les pieds dans des dossiers qui sont si importants pour les Canadiens, comme celui des changements climatiques.
    Madame la Présidente, quel grand contraste entre ce que fait le Parti conservateur, l’opposition officielle, et ce que fait le gouvernement.
    Il y a une différence fondamentale entre nous. Nous voulons une économie qui fonctionne réellement pour tous les Canadiens. Nous croyons en la classe moyenne du Canada. Nous voulons soutenir ceux qui s’efforcent de faire partie de cette classe moyenne. Nous devons être là pour les personnes qui ont besoin d’un peu d’aide supplémentaire, directement ou indirectement.
    D’après ce que je peux voir, cette motion traite de deux sujets bien réels. L’un porte sur l’inflation, et l’autre, sur notre environnement. Si je devais choisir deux sujets pour montrer le contraste entre l’opposition officielle, le Parti conservateur, et le Parti libéral, ce serait probablement deux des trois principaux sujets.
    Quand je pense à la tarification de la pollution, je trouve presque risible de voir où étaient les conservateurs et où ils sont aujourd’hui. Ils ne sont certainement pas cohérents. Je pense qu’ils ne comprennent même pas la question, si l’on en croit certains des commentaires que nous avons entendus aujourd’hui. Leurs arguments n’ont tout simplement aucun sens.
    J’ai posé une question à celui qui est chef du Parti conservateur depuis peu et qui a encore une fois changé la politique du Parti en ce qui concerne la tarification de la pollution. Les 338 candidats conservateurs aux dernières élections fédérales, y compris chacun des députés d’en face, avaient un programme électoral qui appuyait le principe d’une tarification de la pollution. Ce chef a été écarté, et un nouveau chef est arrivé. Il y a maintenant une nouvelle position stratégique, à savoir que les conservateurs ne soutiennent plus le principe d’une tarification de la pollution.
    En 2015, des pays du monde entier se sont rendus à Paris. Le Canada était l’un de ces nombreux pays. Certains accords ont été conclus. L’une des discussions les plus productives qui ont eu lieu portait sur le principe d’une tarification de la pollution. Le Canada est revenu avec une solide délégation, et nous avons commencé à faire pression en faveur d’une tarification de la pollution. À ce moment-là, bien sûr, le Parti conservateur ne l’appuyait pas, mais certains conservateurs au pays l’ont appuyée à un moment donné.
    Le monde a reconnu que la tarification de la pollution est en fait la voie à suivre, mais le Parti conservateur, avec sa récente volte-face, a fait marche arrière. Je dirais que les conservateurs ne sont pas à l’écoute de leurs concitoyens. Il est tout à fait logique d’établir une tarification de la pollution, mais les conservateurs essaient commodément de déformer la question.
    Nous entendons les mots « tripler, tripler, tripler ». Tous les députés conservateurs veulent prendre la parole à la période des questions et proclamer que la taxe sur le carbone va « tripler, tripler, tripler ». Ils adorent dire ça. Ce qu’ils ne disent pas, c’est que là où le gouvernement fédéral applique la tarification du carbone, dans des provinces comme la Saskatchewan, l’Alberta, le Manitoba et l’Ontario, soit plus de 50 % de la population du Canada, il y a en fait une remise, un crédit. Ce crédit est également triplé, triplé, triplé. Les conservateurs essaient intentionnellement d’induire en erreur plus de la moitié de la population.
    En Ontario, par exemple, le crédit est de 745 $. En Saskatchewan, il dépasse largement 1 000 $. En Alberta, il est supérieur à 1 000 $. Dans ma province, le Manitoba, il est de 832 $ par ménage. Les résidants de ces provinces recevront, comme ceux des autres provinces, des chèques trimestriels. C’est de l’argent qui reste dans leurs poches, grâce à la tarification de la pollution. Les gens du Manitoba ont récemment reçu 208 $.
(1310)
    Ce sont des choses tangibles. Les conservateurs diront qu’ils paient une taxe. Le directeur parlementaire du budget, qui est indépendant, a indiqué très clairement que huit personnes sur dix reçoivent plus qu’elles ne paient.
    Des voix: Oh, oh!
    M. Kevin Lamoureux: Madame la Présidente, ils peuvent parler tant qu’ils veulent, mais c’est ce que dit le directeur parlementaire du budget indépendant. Cela signifie que huit personnes de Winnipeg-Nord sur dix reçoivent un avantage net, mais les conservateurs s’acharnent à essayer d’induire en erreur les résidants de Winnipeg-Nord et, en fait, tous les Canadiens.
    Aujourd’hui, un député du Parti conservateur a déclaré qu’Ottawa perçoit des centaines de millions de dollars au titre de la taxe sur le carbone dans le Canada atlantique, ce qui est une pure absurdité. Encore une fois, le Parti conservateur induit les Canadiens en erreur, car ce n’est pas ce qui se passe. Dans les provinces où il n’y a pas de filet de sécurité fédéral, l’argent va aux provinces. Ottawa ne reçoit pas cet argent. Nous ne recevons pas des centaines de millions de dollars ni des milliards, comme le député d’en face a essayé de le dire.
    Ce dont nous sommes témoins, c’est de la désinformation de la part du Parti conservateur du Canada, tout cela au profit d’un slogan accrocheur. Nous le voyons, et nous le verrons dans environ une heure lorsque ses députés prendront la parole à la période des questions. Pour eux, c’est de l’humour. C’est un autocollant à mettre sur les pare-chocs. Ils s’intéressent plus à cela qu’à l’environnement.
    Quelle est la politique du Parti conservateur du Canada en matière d’environnement? Il est en marche arrière. Alors que toutes les autres entités politiques du Canada progressent dans le traitement des questions environnementales, le Parti conservateur national fait plutôt marche arrière. Si les Canadiens étaient conscients du manque de sincérité, des renseignements trompeurs et des idées des négationnistes du climat au sein du Parti conservateur, ils verraient le contraste entre les conservateurs et les libéraux.
    Nous pouvons également parler de l’inflation, qui est l’autre aspect que la motion tente de traiter. Les conservateurs disent, même si c’est faux, qu’ils accorderont un allégement fiscal sur le prix de la pollution. Les gestes sont plus éloquents que les paroles. Pour faire face à l’inflation, nous avons présenté des mesures législatives pour aider les gens pendant cette période difficile. La plus importante a été le remboursement de la TPS, une mesure à laquelle le Parti conservateur s’était initialement opposé. Onze millions de Canadiens bénéficieraient d’un remboursement bonifié de la TPS, et le Parti conservateur s’y est d’abord opposé. Après avoir été pointés du doigt, ils ont finalement compris qu’ils faisaient erreur et ont voté pour cette mesure. Je les en félicite. C’est une bonne chose qu’ils aient voté pour.
    Il y a ensuite les soins dentaires pour les enfants, qui permettraient d’aider les enfants de moins de 12 ans à recevoir des soins dentaires. Le Parti conservateur vote contre cette mesure. Parallèlement à ce projet de loi, il y a un projet de loi visant à aider ceux qui ont des difficultés financières à payer leur loyer. Cette loi prévoit des paiements directs. Nous avons également une loi qui prévoit que de l’argent sera versé directement aux personnes handicapées.
    Les conservateurs peuvent parler tant qu’ils veulent de la lutte contre l’inflation, mais tout ce qui les intéresse vraiment, c’est ce qu’ils peuvent mettre sur un autocollant de pare-chocs. Pour eux, c’est de cela qu’il s’agit. Pendant qu’ils s’efforcent de semer le chaos, nous continuerons de nous efforcer d'être là pour les Canadiens d’un bout à l’autre du pays, conscients que nous voulons une économie qui fonctionne pour tous les Canadiens. Nous voulons une société qui se soucie vraiment des programmes sociaux, une société qui valorise les programmes nationaux qui amélioreront les choses.
(1315)
    Les libéraux parlent de l'importance des soins de longue durée et de la santé mentale. Nous parlons de la santé buccale des enfants. Il y a plusieurs choses que nous...
    Il est temps de passer aux questions et observations. Le député de North Okanagan—Shuswap a la parole.
    Madame la Présidente, je continue d’être étonné par l’hypocrisie du gouvernement libéral. Je ne comprends pas pourquoi les libéraux peuvent prétendre qu’ils rembourseront aux Canadiens plus que ce qu’ils paient en taxe sur le carbone. Si c’était le cas, et si le gouvernement leur rendait plus que ce que ça leur coûte, pourquoi les Canadiens changeraient-ils leurs habitudes? Ça n’a tout simplement aucun sens. Il est évident pour moi que ce n’est pas un plan pour réduire les émissions. Il s’agit simplement d’un plan de taxation et de dépenses, un tour de passe-passe, de la part du gouvernement libéral.
    Le député d’en face pourrait-il confirmer que ce plan ne vise qu’à détourner l’attention du fait que le gouvernement libéral n’a atteint aucun objectif en matière d’émissions au cours des sept années où il a été au pouvoir, et qu’il ne s’agit en fait que d’un tour de passe-passe pour effectuer une ponction fiscale?
    Madame la Présidente, les députés seront peut-être un peu surpris d'apprendre que le principe de tarifier la pollution a, paradoxalement, été inventé par la province de l'Alberta. C'est à n'y rien comprendre. D'autres provinces ont ensuite pris note de l'idée et commencé à reproduire ce principe ou à en créer une version modifiée. Seul le Parti conservateur du Canada va à reculons dans ce dossier. Franchement, je ne comprends pas pourquoi, car de plus en plus de Canadiens exhortent le gouvernement à faire preuve de leadership pour préserver l'environnement.
    Le rapport indique que huit Canadiens sur dix en retireraient des avantages. Le député n'est pas obligé de me croire. Le directeur parlementaire du budget, qui agit de façon indépendante, a déclaré que huit Canadiens sur dix retireront un bénéfice net des sommes qui seront versées, à partir des sommes perçues. C'est une bonne chose et c'est pourquoi je pense que les conservateurs...
(1320)
    Le député de Drummond a la parole.

[Français]

    Madame la Présidente, tout à l'heure, dans un grand élan de lucidité, mon collègue de Lac-Saint-Jean, on en profite parce que cela ne se passe pas souvent, a posé à deux reprises une question à mon collègue conservateur concernant les profits faramineux qui sont engrangés par les entreprises pétrolières et gazières.
    J'ai moi‑même posé la question à la députée de Toronto—Danforth un peu plus tôt. Un peu à l'instar de mon collègue de Lac-Saint-Jean, j'aimerais savoir si mon collègue de Winnipeg-Nord reconnaît et dénonce les profits indécents des entreprises du secteur pétrolier et gazier. Si c'est le cas, qu'est‑ce que son gouvernement entend faire pour équilibrer cela et corriger cette situation?

[Traduction]

    Madame la Présidente, depuis le début, le premier ministre a indiqué clairement qu’il s’attend à ce que tout le monde paie sa juste part d’impôts et de taxes. C’est pourquoi l’une de nos premières mesures budgétaires visait à augmenter la fourchette d’imposition de la catégorie des personnes appartenant au groupe des Canadiens du 1 % le plus riche. Nous avons agi immédiatement en conséquence.
    En ce qui concerne les remarques que le député vient de faire, dans le dernier budget, la vice-première ministre et ministre des Finances a indiqué que nous allions imposer une taxe spéciale aux banques et aux compagnies d’assurance en raison des profits réalisés pendant la pandémie. Nous sommes tout à fait disposés à évaluer d’autres mesures, comme le premier ministre l’a indiqué, pour veiller à ce que notre système d’imposition soit plus juste.
    Madame la Présidente, je partage une frontière avec le député de Winnipeg North. Nous représentons des circonscriptions qui affichent certains des problèmes de droits de la personne les plus graves au pays, comme sa circonscription, qui compte le nombre le plus élevé d’enfants pris en charge au pays. De nombreuses familles vivent dans la pauvreté.
    Même si je sais qu’il a annoncé de nombreuses bonnes nouvelles, il y a une mesure que le gouvernement libéral n’a pas prise, c’est-à-dire forcer les PDG des grandes sociétés pétrolières et gazières à payer leur juste part. Ils pourraient payer certains programmes afin, par exemple, d'en faire plus pour aider les gens à faire des rénovations écoénergétiques qui, en plus de lutter contre les changements climatiques, réduiraient aussi leurs factures mensuelles. C’est essentiel dans nos circonscriptions.
    J’ai entendu l’un de ses collègues parler aujourd’hui de 2050. Les familles ont besoin d’aide maintenant. Son gouvernement est-il prêt à forcer les PDG des grandes entreprises à payer dès maintenant leur juste part?
    Madame la Présidente, j’aimerais revenir sur le commentaire de la députée au sujet des enfants. Elle parle de nos circonscriptions, où tant d’enfants ont besoin de cette attention additionnelle. C’est pourquoi j’étais si heureux lorsque nous avons augmenté et modifié le programme d’Allocation canadienne pour enfants. Cela a permis vraiment de sortir des centaines, voire des milliers d’enfants de la pauvreté. Il s’agit d’enfants que nous représentons tous les deux. Nous devons continuer de travailler avec acharnement pour veiller—
    Nous reprenons le débat. Le député de Miramichi—Grand Lake a la parole.
    Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec ma collègue de Hastings Lennox and Addington, aussi connu sous le nom de H, L et A. La députée est aussi connue comme la fille de l’ancien député de cette circonscription. Il s’appelle Daryl, et il est à la maison en train de regarder, donc c’est une affaire de famille.
    Aujourd’hui, je suis heureux de prendre la parole pour appuyer la motion de mon collègue de Calgary Forest Lawn, qui vise à ce que la Chambre approuve les commentaires du premier ministre libéral de Terre‑Neuve‑et‑Labrador, qui demande au gouvernement fédéral d’exempter toutes les formes de combustible de chauffage de la taxe sur le carbone imposée par les libéraux à tous les Canadiens.
    En effet, les quatre premiers ministres des provinces de l’Atlantique ont écrit au premier ministre pour l’exhorter à cesser de punir les Canadiens de l’Atlantique avec cette taxe punitive sur une taxe en cette saison hivernale, d’autant plus qu’ils ont déjà subi les contrecoups des taux d’inflation les plus élevés, les taux de juste inflation libérale, qu’ils aient connus depuis des décennies.
    C’est le taux d’inflation le plus élevé depuis que le père du premier ministre a bâclé le programme énergétique national dans les années 1980. Faisons un petit retour en arrière. Il convient de s’arrêter un instant sur ce point. Il existe un parallèle étrange entre l’initiative ratée du père du premier ministre avec le programme énergétique national et la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui.
    Nous avons une inflation record, une récession économique imminente, l’aliénation de l’Ouest et un gouvernement si aveugle, si déconnecté et si imprudent qu’il croit vraiment savoir mieux que les Canadiens comment dépenser leur propre argent. Aussi grave et inquiétant que soit ce type d’arrogance, il y a de l’espoir.
    L’échec du programme énergétique national de Trudeau père a préparé le terrain pour l’élection du gouvernement majoritaire conservateur fort et stable de Brian Mulroney. La mauvaise gestion de l’économie par le gouvernement et sa punition zélée de ses propres citoyens qui travaillent dans le secteur pétrolier et gazier, ainsi que de ceux qui dépendent de ce secteur pour chauffer leur maison, créent la tempête parfaite qui verra les Canadiens choisir un autre gouvernement majoritaire conservateur fort et responsable. Cette fois, il sera dirigé par mon collègue de Carleton, notre honorable chef.
    Ma circonscription de Miramichi—Grand Lake est la plus grande circonscription électorale fédérale du Nouveau‑Brunswick. Avec ses 17 420 kilomètres, elle est plus du double de la taille moyenne des autres circonscriptions de ma province. Elle est en fait trois fois plus grande que l’Île‑du‑Prince‑Édouard au complet.
    Ma circonscription est rurale. Elle est extrêmement rurale, et elle est vaste. Je crois que le premier ministre a probablement lu quelques petits livres sur la vie au-delà des limites des grandes villes canadiennes. J’imagine qu’il s’agissait de bandes dessinées. Je suis sûr qu’il croit comprendre la détresse des Canadiens ordinaires et de leurs familles en écoutant les nouvelles de la CBC, qui approuve et réaffirme aveuglément les décisions malavisées du gouvernement dans le cadre de son contrôle éditorial.
    Je dirai au premier ministre et à tous les députés ministériels que les habitants de ma circonscription et les Canadiens de l’Atlantique, dans l’ensemble, auront bien raison de compter sur le mazout pour chauffer leurs maisons cet hiver, et qu’ils veulent et ont besoin que le gouvernement comprenne ce fait. Ils veulent et ont besoin que le gouvernement fasse passer les gens avant la politique et qu’il supprime la taxe sur le carbone des libéraux sur le combustible de chauffage, dont le prix a déjà presque doublé au cours des deux ou trois dernières années.
    Dans les régions rurales du Nouveau-Brunswick et dans tout le Canada atlantique, les Canadiens ont peu de choix lorsqu’il s’agit de chauffer leur maison. Beaucoup, sinon la plupart, utilisent principalement le mazout pour garder leur maison et leur famille au chaud. Le gaz naturel n’est pas une option. Comme nous l’avons vu avec la dévastation de l’infrastructure électrique dans les provinces de l’Atlantique après la tempête tropicale Fiona, même l’électricité n’est pas toujours fiable.
    C’est une chose de perdre l’électricité pendant des jours, voire des semaines, en septembre ou en octobre. Toutefois, si cela se produit pendant un hiver canadien, entre novembre et mars, les maisons vont geler, la plomberie ne fonctionnera plus et les maisons vont être ruinées. Dans bien des cas, le mazout est la seule option sûre et fiable pour garder sa maison et sa famille au chaud tout au long de l’hiver dans les régions rurales du Canada atlantique. Je sais que le gouvernement et le premier ministre accordent au moins de l’importance aux maisons des Canadiens de l’Atlantique.
(1325)
    Je me demande, s’il n’en tenait qu’au premier ministre, s’il ferait encore enfermer les Canadiens de l’Atlantique dans leurs maisons, pour leur propre sécurité bien sûr. Peut-être pourrait-il envisager de payer une part de sa taxe sur le carbone avec les Canadiens de l’Atlantique pour aider à compenser le coût du maintien au chaud de ces centres de détention à domicile au cours de la prochaine saison, juste au cas où il en aurait encore besoin. Il est frustrant pour moi de prendre la parole à la Chambre pour constamment expliquer au gouvernement les réalités de la vie rurale.
    Je comprends qu’en tant que députés nous représentons tous des circonscriptions et des régions géographiques différentes, aucune n’étant plus importante que l’autre, mais il y a une réalité dans la vie canadienne. Notre pays est grand et vaste, et un grand nombre de Canadiens vivent en milieu rural. Ils savent quels sont les choix qui leur conviennent, à eux et à leurs familles, et ils n’ont pas besoin que le gouvernement libéral leur impose une série de taxes punitives pour avoir choisi la seule option disponible qui est sûre et sur laquelle on peut compter. Les Canadiens sont les mieux placés pour faire leur choix.
    Le gouvernement libéral a pris suffisamment de décisions pour des gens qui n’en voulaient pas au départ. Le gouvernement a mal géré l’économie de telle sorte que le prix de l'huile de chauffage a déjà plus que doublé sous sa direction. D’autres produits de première nécessité, comme la nourriture et certainement le coût de la construction ou de l’entretien des maisons avec des réparations, ont au moins doublé. La punition de l’inflation libérale ne s’arrête jamais pour les Canadiens, mais leur douleur est le gain du gouvernement. Pour chaque article ou service dans notre économie qui est assujetti à la portion fédérale de la TVH et dont le prix a doublé, le gouvernement perçoit maintenant le double de la taxe sur ces articles qu’il aurait perçue il y a seulement un an ou deux.
    En toute honnêteté, pour tout gouvernement responsable normal, ces recettes fiscales supplémentaires seraient une aubaine et permettraient à un budget de s’équilibrer tout seul, comme le premier ministre aime le dire, mais je comprends que le gouvernement a un grave problème de dépenses. Même ce doublement des recettes est loin d’être suffisant pour eux. En fait, le gouvernement a provoqué l’inflation. Une grande partie de ces pourcentages élevés sont causés par l’incapacité du gouvernement à avoir une politique monétaire et à gérer les livres de ce pays.
    Je reviens au fait que le premier ministre de Terre‑Neuve‑et‑Labrador, un ami du gouvernement libéral, a demandé publiquement au premier ministre d’exempter le mazout domestique de la taxe libérale sur le carbone. Nous ne parlons pas là de libéraux d’Ottawa qui chuchotent entre eux que le premier ministre devrait vraiment passer à autre chose. Je comprendrais le premier ministre, qui n’a aucune perspective d’emploi sérieuse à l’horizon, s’il ignorait ces libéraux. Cependant, nous avons là un premier ministre libéral en poste et populaire dans le Canada atlantique, à Terre‑Neuve‑et‑Labrador, qui s’exprime ouvertement aux nouvelles, alors c’est une tout autre histoire.
    J’implore le premier ministre, même s’il n’écoute pas les libéraux d’Ottawa qui l’exhortent à avancer sur la planche, d’écouter au moins ce libéral qui a le courage de ses convictions et qui essaie d’expliquer ces enjeux fondamentaux au gouvernement fédéral, qui est complètement déconnecté de la réalité. Le premier ministre de Terre‑Neuve‑et‑Labrador, Andrew Furey, a pris son courage à deux mains pour exprimer ses convictions, et nous l’en félicitons.
    J’appuie fièrement cette motion qui vise à exempter le mazout domestique de la taxe libérale sur le carbone. C’est ce que mes concitoyens m’ont demandé de faire, et j’ai maintenant transmis leurs préoccupations à la Chambre. La ponction fiscale du gouvernement libéral fera augmenter le coût du chauffage de plus de 20 % pour les travailleurs canadiens et, comme le premier ministre de Terre‑Neuve‑et‑Labrador l’a dit à juste titre, elle créera un fardeau économique indu pour les Canadiens qui n’ont pas les ressources nécessaires pour la payer.
(1330)
    Madame la Présidente, nous avons entendu, à maintes reprises, les conservateurs venir parler de l’inflation comme s’il s’agissait d’un problème spécifique au Canada. Ils disent que ce sont les libéraux et le gouvernement canadien qui ont créé ce problème d’inflation, mais la réalité est que presque tous les pays développés du monde ont suivi un modèle similaire avec leur politique monétaire afin de soutenir leur population pendant la pandémie. Si ce député conservateur affirme que l’inflation est un problème strictement canadien et que la politique monétaire du Canada est à l’origine de l’inflation, il dit essentiellement la même chose pour tous les pays développés du monde.
    Le Parti conservateur est-il en train de dire qu’il est contre le monde occidental?
    Madame la Présidente, je suis ravi de répondre à cette question. Pendant que Vladimir Poutine menace de couper l’approvisionnement énergétique de nos alliés occidentaux et qu’il finance sa machine de guerre en Ukraine, le gouvernement ne croit pas que nous devrions exploiter notre pétrole et notre gaz pour les distribuer à nos alliés afin de les libérer de leur dépendance de Poutine. Je vais répondre à cette question et dire que je pense que le gouvernement du Canada a complètement tourné le dos à l’Europe de l’Ouest dans le domaine de l’énergie.

[Français]

    Madame la Présidente, quand j'investis dans quelque chose, habituellement c'est pour essayer de rénover ma maison pour qu'elle dure longtemps, je veux avoir une plus-value. Je veux avoir un retour. Dans le cas de ma maison, c'est qu'elle dure longtemps.
    Depuis les 50 dernières années, on a massivement investi dans les pétrolières et dans le développement pétrolier sans pour autant avoir de pourcentage sur les profits sinon celui qu'on reçoit par les taxes. C'est sans avoir d'engagement de nettoyage de la part des entreprises.
    Maintenant, on a des entreprises qui font des milliards de dollars en profit. Ce sont des profits qu'elles n'ont jamais aussi bien réalisés que maintenant. Ne serait-il pas plus profitable pour l'ensemble de la population que les pétrolières, qui se font de l'argent sur le dos des travailleurs, sur le dos des consommateurs et sur le dos du gouvernement qui investit massivement, soient taxées sur leurs surprofits?
(1335)

[Traduction]

    Madame la Présidente, l’autre jour, j’en parlais justement à mes fils. Ils sont au secondaire et il était question des changements climatiques à l’école. Évidemment, nous voulons que nos enfants sachent ce qui se passe dans le monde et qu’ils soient au courant de tous les enjeux. J’ai remarqué qu’on ne leur avait pas parlé de ce qui propulse l’économie canadienne depuis toujours: les ressources naturelles et les revenus qui en découlent.
    Je ne suis pas en désaccord avec ma collègue du Bloc, qui pense que les entreprises qui réalisent des profits records devraient payer leur juste part. Je suis tout à fait d’accord avec elle. Cependant, les néo-démocrates et les libéraux à la Chambre aiment les entreprises comme Amazon et ArriveCAN. Ils se font un plaisir d’acheter des surgélateurs pour Loblaws, qui a réalisé des profits records. Ils sont heureux de payer entre 12 et 20 millions de dollars pour de nouveaux surgélateurs pour l’une des entreprises les plus riches du pays.
    Ma collègue a posé une bonne question. Elle aurait probablement dû la poser aux néo-démocrates ou aux libéraux, mais je me ferai un plaisir d’y répondre.
    Madame la Présidente, c’est de la foutaise. En fait, le NPD veut qu’Amazon et les grandes sociétés paient leur juste part.
    Alors que les gens n’ont pas de quoi payer leur chauffage, ce dont il est question aujourd’hui, le Fonds monétaire international parle en fait de cupidité débridée des sociétés et des PDG qui réalisent des profits records dans le secteur pétrolier et gazier, le secteur bancaire et les magasins d’alimentation. Pour aider mon collègue conservateur à comprendre, disons que c’est la triple cupidité qui s’est emparée de notre pays. Je demande aux conservateurs de cesser d’être les gardiens des grandes sociétés pétrolières et des grandes entreprises. Vont-ils s’attaquer aujourd’hui à la triple cupidité?
    Madame la Présidente, pourquoi le NPD appuie-t-il le gouvernement libéral, qui a payé 28 millions de dollars à la société d’un donateur libéral? Cela a donné une application ArriveCAN de 54 millions de dollars que la plupart des entreprises de technologie auraient pu produire en un week-end pour un quart de million de dollars. Ils se sont précipités dans…
    Nous devons reprendre le débat.
    La députée d'Hastings—Lennox and Addington a la parole.
    Madame la Présidente, je suis très heureuse de prendre la parole au sujet de la motion d’opposition des conservateurs.
    Comme nous le savons déjà, l’inflation record fait grimper le coût des nécessités de la vie quotidienne. Le prix de la viande a augmenté de près de 8 %. Celui des produits laitiers a augmenté de près de 10 %. Les légumes, les fruits et les produits de boulangerie-pâtisserie ont tous augmenté de plus de 1 %, et les céréales, de près de 18 %. Le prix de l’essence est 13 % plus élevé qu’à la même période l’an dernier. Notre dollar n’a tout simplement plus la même valeur qu’avant, et le chauffage résidentiel ne fait pas exception.
    Les Canadiens ont été accablés par ces hausses de prix en même temps que par leurs augmentations progressives. Nous achetons des aliments et de l’essence chaque semaine, et ce, toute l’année, mais le chauffage est différent. Pour la plupart des Canadiens, le chauffage est une dépense saisonnière. Ce n’est pas une dépense que la plupart des Canadiens paient actuellement. À l’approche des mois d’hiver, cela va changer. Les coûts de chauffage seront si élevés, par la faute du gouvernement, que pour la toute première fois de l’histoire, les Canadiens espèrent voir des morceaux de charbon dans leurs bas de Noël.
    Les Canadiens des régions rurales et à faible revenu seront les plus durement touchés. Selon un rapport du Bureau de la responsabilité financière de l’Ontario, le montant moyen dépensé en énergie résidentielle par année dans les centres urbains de l’Ontario est de 2 002 $. Dans les régions rurales de l’Ontario, cette dépense grimpe à 3 198 $, un écart troublant de 62,6 %. Le rapport présente également une ventilation des types de combustibles utilisés entre l’électricité, le gaz naturel et d’autres sources. Lorsqu’on tient compte de cela, les collectivités rurales dépensent 57 fois plus pour d’autres sources de carburant. Voilà la différence entre le Canada urbain et le Canada rural en ce qui concerne les dépenses énergétiques dans nos maisons.
    Nous avons tous entendu parler des répercussions dramatiques de la pénurie d’énergie dans le monde, de l’inflation et de la guerre en Ukraine, mais je veux ramener cela plus près de chez nous. La plupart d’entre nous, ici, ont le privilège d’entrer dans une pièce, d’actionner un interrupteur et d’allumer les lumières. Si la pièce est froide, nous nous dirigeons vers un thermostat et nous le réglons à une température confortable. Malheureusement, ce n’est pas le cas pour beaucoup de nos concitoyens. Même dans ma circonscription, Hastings—Lennox and Addington, le gaz naturel constitue l’exception, et non la règle. La plupart des résidents ruraux à l’extérieur des petites villes et des villages se chauffent au propane. Certains utilisent encore de l'huile de chauffage et un certain nombre, ce qui surprendra probablement mes collègues, utilisent encore des poêles à bois comme sources de chaleur primaires ou secondaires.
     Plus tôt aujourd’hui, le député de Kings—Hants s’est opposé au libellé de notre motion, plus précisément à la partie qui dit que, pour certains Canadiens, il n’y a pas de solution de rechange au propane ou à l'huile de chauffage. Il a proposé que les Canadiens convertissent simplement leur maison à d’autres sources. Il ne parle peut-être pas à ses concitoyens, mais il faut écouter ceux qui ont du mal à passer l’hiver. J’écoute les gens de Hastings—Lennox and Addington. Mes collègues seront-ils surpris d’apprendre que des collectivités de ma circonscription exploitent des banques de bois de chauffage en hiver? C’est comme une banque alimentaire, mais qui fournit du bois sec et fendu aux personnes âgées et à d’autres personnes confinées qui, autrement, ne pourraient pas couper et fendre leur bois elles-mêmes et pourraient en manquer si la saison froide est trop longue ou plus dure que la normale.
    Ma circonscription n’est pas un cas spécial. De nombreuses circonscriptions au Canada n’ont pas le luxe de se chauffer au gaz naturel. De nombreuses maisons au Canada n’ont pas pu profiter des thermopompes électriques parce que leur climat est trop froid ou que l’électricité est trop chère. Le propane est largement utilisé, tout comme l'huile de chauffage. Voilà pourquoi nous demandons constamment au gouvernement d’arrêter d’ajouter de plus en plus de taxes sur ces combustibles. Ce n’est pas que les Canadiens ne veulent pas faire leur part. Il s’agit de traiter nos concitoyens avec respect plutôt que de les plonger dans la pauvreté énergétique.
(1340)
    Dans ma circonscription, Hastings—Lennox and Addington, le coût de la vie est le problème numéro un. Les résidants appellent constamment à mon bureau, publient des messages dans les médias sociaux ou communiquent directement avec moi pour me faire part de leurs préoccupations. Par exemple, voici ce que l’un d’eux m’a écrit: « En mars dernier, j’ai payé plus de 800 $ pour un demi-réservoir de mazout. Le mois dernier, cela m’a coûté 527 $ de plus. Je ne sais pas comment je pourrai payer mes dépenses courantes pour la maison. » Un autre m’a dit: « J’ai payé plus de 400 $ par mois, selon un plan budgétaire à versements mensuels égaux, ce qui équivaut à près de 5 000 $ par an. En région rurale, la plupart des gens n’ont pas la possibilité de vivre dans des maisons neuves ET pour les nombreux propriétaires qui passent du mazout à un système de chauffage plus efficace comme le propane, la facture peut varier entre 10 000 $ et 12 000 $. »
    Je veux que ce soit bien clair, ces hausses ne frappent pas seulement les particuliers, mais les entreprises également. La semaine dernière, j’ai reçu un message d’un entrepreneur local me disant: « Les régions rurales se font flouer. Le prix du propane est hors de contrôle. Comme je tiens un registre de tous mes achats, je peux comparer ce que j’ai payé l’an dernier et ce qu’il m’en coûtera cette année. » Je pourrais poursuivre ma lecture, mais, par exaspération face au coût du chauffage, il tient des propos explosifs seraient considérés comme non parlementaires à la Chambre.
    Pour ceux qui nous regardent à la maison et qui ne savent peut être pas ce qui se passe ici aujourd’hui, je vais expliquer brièvement de quoi il s’agit.
    Conformément à une tradition parlementaire, le gouvernement ne peut pas déposer son budget des dépenses avant que l’opposition n’ait eu l’occasion de démontrer pourquoi il ne devrait pas faire ces dépenses. C’est pourquoi certains jours sont alloués aux partis de l’opposition qui déterminent le sujet du débat. C’est ce que nous appelons communément les journées de l’opposition. En ces jours spéciaux, la motion présentée par un parti de l’opposition a préséance sur les autres affaires du gouvernement, ce qui veut dire que nous débattons de cette motion le jour même, quel que soit l’ordre du jour. C’est ce que nous sommes en train de faire. L’opposition conservatrice a choisi de demander au gouvernement d’exempter le chauffage de la taxe sur le carbone.
    Nous avons déjà eu recours à une motion de l’opposition pour demander au gouvernement de réduire le prix de l’essence de 5 % en réduisant la TPS/TVH. Malheureusement, cette motion n’a pas été adoptée. J’espère que la motion de l’opposition d’aujourd’hui sera mieux accueillie.
    Hier, dans cette enceinte, le premier ministre a répondu à une question de ma collègue en reprochant aux conservateurs de bloquer un paiement. Voici ce qu’il a répondu: « Monsieur le Président, la prétendue préoccupation des conservateurs en ce qui concerne le coût de la vie serait un peu plus crédible s'ils ne s'opposaient pas au versement d'une aide supplémentaire de 500 $, d'ici Noël, aux locataires à faible revenu [...] » Aujourd’hui, nous avons la possibilité de faire mieux que de leur verser un chèque unique. Nous avons l’occasion d’offrir un répit durable, durant les mois d’hiver sombres et froids, à des millions de Canadiens qui ont du mal à joindre les deux bouts en les exemptant de payer la taxe carbone sur leur facture de chauffage déjà gonflée.
     Les gouvernements minoritaires peuvent faire la bonne chose. Il nous arrive, bien que pas très souvent, d'être sur la même longueur d'onde et de faire ce qui s'impose pour les Canadiens. C'est ce que nous avons constaté au début de la semaine quand la Chambre a voté en faveur de la motion de l'opposition du NPD visant à réduire le prix des aliments. J'étais à l'aise de voter en faveur de cette motion parce que je savais qu'elle aiderait les Canadiens qui tirent le diable par la queue.
    La présente motion aiderait les Canadiens qui ont du mal à payer leur facture de chauffage, et j'espère que la Chambre aura le bon sens de l'adopter.
(1345)
    Madame la Présidente, je suppose que la députée d'en face a participé au congrès conservateur qui a eu lieu en mars 2021, quand le parti a voté contre le fait d'admettre l'existence des changements climatiques, alors je tiens à lui poser une question très simple. La députée croit-elle que les changements climatiques sont réels?
    Madame la Présidente, actuellement, des Canadiens sont obligés de se chauffer au bois parce qu'une corde de bois coûte moins cher qu'un réservoir de propane. Selon le député, qu'est-ce qui est pire pour l'environnement? La question porte sur le coût du chauffage.

[Français]

    Madame la Présidente, j'aurais une question assez simple pour ma collègue.
    Aujourd'hui, à plusieurs reprises, on a parlé des profits records des pétrolières. Il y a différentes façons de voir un problème. Ne serait-elle pas d'accord pour qu'il y ait une taxe spéciale sur les mégaprofits et qu'on redistribue l'argent aux personnes qui en ont besoin pour affronter l'inflation? Serait-elle d'accord, entre autres, pour augmenter la pension de la Sécurité de la vieillesse pour les personnes âgées de 65 ans et plus? Je sais que je suis fatigant avec cette question, mais je n'ai jamais de réponse.

[Traduction]

    Madame la Présidente, je tente de comprendre le but de la question. Le député souhaite-t-il faire valoir un point ou améliorer la situation? Je parle avec mes concitoyens, et ils me disent que la coûteuse coalition en place puise dans les poches des Canadiens. Notre motion d'aujourd'hui vise à offrir un répit aux Canadiens.
    Madame la Présidente, j’ai certainement beaucoup aimé travailler avec ma collègue du Comité de la condition féminine pour faire de bonnes choses pour les femmes et les personnes de diverses identités de genre partout au Canada. Cependant, nous ne sommes pas d’accord sur l’origine du problème.
    Nous savons que les grandes sociétés pétrolières et gazières font des profits records et nous savons que c’est là que se situe le problème. Le gouvernement conservateur n’a jamais réussi à faire payer leur juste part aux grandes sociétés et aux grandes entreprises, y compris aux PDG des grandes sociétés pétrolières et gazières, qui récoltent les bénéfices pendant que les gens vivent des difficultés partout au pays.
    Je me demande si elle est d’accord avec moi pour dire qu’il est grand temps que les grandes sociétés pétrolières paient leur juste part et que nous prenions cet argent et l’investissions pour faciliter la vie des gens partout au pays.
(1350)
    Madame la Présidente, les habitants de Hastings—Lennox and Addington sont extrêmement éprouvés par la hausse des prix et ils sont obligés de réduire leurs dépenses. Le gouvernement devrait en faire autant. Les prix du carburant et des aliments montent en flèche, et l’objet de la motion d’aujourd’hui est de nous amener à discuter du chauffage dans les foyers canadiens. C’est ce que je suis venue faire aujourd’hui.
    Madame la Présidente, je crois de bonne foi que la motion d’aujourd’hui porte en fait sur le caractère abordable de la vie quotidienne. Comme d’autres l’ont dit dans cette série de questions, si nous voulons être honnêtes à ce sujet, nous devons examiner les profits records que font les sociétés pétrolières et gazières. En ce qui concerne le prix du gaz, par exemple, la taxe sur le carbone représente 2 ¢ le litre, alors que les marges de gros correspondent à de nouveaux bénéfices nets de 18 ¢. C’est neuf fois plus. Cela ne préoccupe-t-il pas la députée?
    Madame la Présidente, personne dans ma circonscription ne s’est réveillé ce matin en se disant que l’économie allait bien. Les gens de ma circonscription me parlent de l’augmentation des coûts de tout, y compris du chauffage et de l’épicerie. De façon générale, les gens sont exaspérés par la hausse des coûts.
    Le rôle de l’opposition est de demander respectueusement des comptes au gouvernement. J’encourage donc ses représentants à écouter.
    Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec la députée de St. John’s-Est.
    Je vais commencer par revenir sur la question que le député de Don Valley-Est a posée à la députée de la circonscription voisine de la mienne. Plus précisément, il lui demandait si elle croyait que les changements climatiques sont réels. Nous n’aimerions pas entendre seulement sa réponse. Nous aimerions que nos collègues de l’autre côté de la Chambre y répondent une fois pour toutes sans se défiler.
    Je pense que ce que nous devons faire, c’est l’écouter contourner la question, comme les conservateurs le font toujours, et nous demander pourquoi ils agissent ainsi. De deux choses l’une, soit les conservateurs et la députée ne croient pas que les changements climatiques sont réels et ne veulent pas répondre à la question, soit, et c’est probablement l’explication la plus plausible, ils croient que les changements climatiques sont réels, mais ils sont pétrifiés à la simple idée de l’admettre et à la seule évocation que leurs électeurs les entendent le dire.
    Peut-on imaginer représenter un parti politique qui est si pétrifié par la réaction de sa base si elle entendait la vérité sortir de la bouche de ses membres? C’est la situation dans laquelle se trouve le Parti conservateur d’aujourd’hui.
    Plus tôt, nous avons entendu les conservateurs parler de la façon dont le gouvernement fédéral aurait forcé les provinces à se placer dans cette position. Je suis très heureux d’entendre mes collègues du Bloc québécois souligner la réalité de la situation, à savoir que, malheureusement, pour le discours des conservateurs, le Québec et l’Ontario ont des décennies d’avance sur le reste du Canada en ce qui concerne la tarification de la pollution. Ce sont les représentants du Québec et de l’Ontario qui ont rencontré Arnold Schwarzenegger, l’ancien gouverneur de la Californie, et qui ont conclu l’entente sur le système de plafonnement et d’échange. C’était en 2006. Le député de Don Valley-Est faisait partie du gouvernement provincial de l’Ontario à l’époque, comme plusieurs autres de nos collègues.
    Il est absolument ridicule de la part des conservateurs de prétendre soudainement que la tarification du carbone est un concept importé de l’étranger qui est tout à fait nouveau en sol canadien. Nous avons vu le Québec et l’Ontario s’y associer et prendre les devants en faisant preuve d’un leadership responsable, en se rendant directement aux États‑Unis, en particulier en Californie, et en concluant une entente. Il faut être particulièrement culotté pour ne pas l’admettre.
    Une autre personne appuie la tarification du carbone. Les conservateurs devraient être enclins à l’écouter. Mes collègues savent-ils de qui il s’agit? Il s’agit de leur ancien chef, Stephen Harper. Stephen Harper croit à la tarification de la pollution. En fait, en 2008, il a dit: « [...] notre plan fixera essentiellement le prix du carbone [...] » C’est ce que Stephen Harper voulait faire.
    Où en sommes-nous aujourd’hui? Il y a 10 ans, les gens pensaient que le gouvernement de Stephen Harper n'était tellement pas progressiste, mais pensons un peu à la situation actuelle: le mouvement conservateur d’aujourd’hui est encore beaucoup moins progressiste que ne l’était même Stephen Harper.
    Les conservateurs rejettent entièrement la notion de changements climatiques. Ils rejettent un principe fondamental du système économique sur les moyens d'encourager les choix sur le marché. Les conservateurs, eux qui prétendent constamment être les sauveurs de l’économie et comprendre les principes économiques mieux qu'à peu près n'importe qui, n'arrivent pas à comprendre pas le simple concept qui veut qu’en fixant un prix à quelque chose, on change les comportements sur le marché. Comment peut-on en être arrivés à un point où le mouvement conservateur n’accepte même pas la réalité d’un principe économique fondamental?
    Voilà où nous en sommes. Je sais qu’ils me chahutent parce qu’ils ne veulent pas entendre ce que je dis. Depuis trois ou quatre ans qu’ils m'écoutent, ils devraient pourtant savoir que plus ils me chahutent, plus ils m’encouragent à continuer, alors je vais le faire.
    Je veux parler d’une entreprise qui a récemment décidé de choisir Loyalist...
    Des voix: Oh, oh!
(1355)
    Avant de prendre d'autres moyens, je vais prier les députés de faire preuve de respect envers la personne qui a la parole.
    Le secrétaire parlementaire a la parole.
    Madame la Présidente, dernièrement, une société qui avait aussi le choix de deux endroits aux États‑Unis — Detroit en était un, mais je ne me rappelle plus quel était l’autre — a choisi d’établir sa nouvelle usine de plusieurs milliards de dollars en périphérie de ma circonscription, dans la circonscription de la députée de Hastings—Lennox and Addington. La députée était présente lorsque le premier ministre a annoncé ce projet et elle était absolument folle de joie, bien entendu.
    Cette société, Umicore, a décidé d’établir sa toute nouvelle usine de fabrication de batteries au lithium en périphérie de ma circonscription, dans Hastings—Lennox and Addington. Le plus révélateur, c’est lorsqu’on a demandé au PDG pourquoi il avait choisi l’Ontario et non Detroit ou d’autres endroits. Il a répondu qu’Umicore fabrique un produit durable et qu'elle se considère comme un chef de file en matière de développement durable. Lorsqu’elle ajoute des intrants à son produit, elle tient donc à ce qu’ils soient propres. Le PDG savait que c'est grâce à un excellent leadership, comme celui du député de Don Valley‑Est et d’autres libéraux provinciaux d’il y a quelques années, qu'on ne brûle plus de charbon en Ontario. De toutes les destinations envisagées par les entreprises comme la sienne, c'est nous qui avons le réseau d’énergie le plus propre.
    Où en sommes-nous dans le monde à l’heure actuelle? Nous sommes à un point où ce ne sont plus seulement les particuliers qui exigent la durabilité et qui disent la préférer au profit ou à l’argent. Ce sont maintenant les entreprises qui disent activement qu’elles ne veulent pas s’installer dans une région où elles savent que les ressources utilisées pour fabriquer leur produit nuisent à l’environnement. C’est exactement ce que nous constatons aujourd’hui.
    Nous en sommes arrivés au point où même les entreprises comprennent que l’énergie propre est absolument essentielle. Pourtant, au sein du Parti conservateur, aucun député ne se lèvera pour dire qu’il croit aux changements climatiques. Le député de Don Valley-Est a posé une question directe et simple à la députée, à savoir si elle croit que les changements climatiques sont réels, et il n’a pas obtenu de réponse de sa part. Il est tellement facile de se lever et de dire qu’on croit que les changements climatiques sont réels, mais la députée a refusé de le faire. Je ne comprends pas pourquoi.
    Ils acquiescent silencieusement maintenant, mais ils doivent à présent le verbaliser. Ils doivent s’exprimer à voix haute et admettre qu’ils croient que les changements climatiques sont réels. C’est tout ce que nous demandons aux conservateurs de faire. Je sais qu’ils en sont capables. Ils sont à deux doigts de le faire, et je suis là pour leur apporter le soutien dont ils ont besoin pour y parvenir.
    Je sais que la Présidente veut m'interrompre pour qu'on passe à la période des questions, je serai ravi de poursuivre mon intervention par la suite.
(1400)
    Après la période des questions, le député disposera de deux minutes pour conclure son discours et pour la période des questions et observations.

DÉCLARATIONS DE DÉPUTÉS

[Déclarations de députés]

[Traduction]

Le champion mondial de cyclisme sur piste

    Madame la Présidente, la semaine dernière, l'équipe canadienne de cyclisme, menée par la championne olympique Kelsey Mitchell, a pris part aux Championnats du monde de cyclisme sur piste de l'Union cycliste internationale, qui se sont déroulés en France. C'est là que Dylan Bibic, originaire du quartier Streetsville de Mississauga, a été le premier Canadien à remporter la médaille d'or lors de l'épreuve à laquelle il participait, et il a réussi cet exploit à son tout premier championnat, à l'âge de 19 ans.
    Dylan a remporté l'épreuve du scratch sur 15 kilomètres avec une vitesse moyenne de plus de 54 kilomètres à l'heure. Il est le deuxième Canadien à avoir remporté l'or à cette épreuve. Dylan a maintenant hâte de reprendre l'entraînement en vue de ses prochaines courses de la Ligue des champions de cyclisme sur piste de l'Union cycliste internationale.
    C'est pour moi une joie et un véritable privilège de pouvoir féliciter Dylan pour sa victoire historique aux Championnats du monde de cyclisme sur piste. Les gens de Streetsville sont fiers de lui. Je le félicite d'avoir remporté son deuxième maillot arc-en-ciel. Nous avons tous hâte de suivre son parcours d'ici les Jeux olympiques de 2024, qui se tiendront à Paris.

Le club de rugby d'Abbotsford

    Monsieur le Président, le club de rugby d'Abbotsford célèbre sa 50e saison. Fondé en 1972 avec une seule équipe masculine, il compte aujourd'hui plus de 11 équipes masculines et féminines actives, dont les joueurs sont âgés de 5 à 70 ans.
    En 50 ans, Abbotsford a remporté 30 championnats provinciaux, et 55 de ses joueurs ont représenté le Canada lors de championnats du monde, de matchs amicaux, de rencontres à 7 et de Jeux olympiques.
    Ceux d'entre nous à la Chambre qui ont pratiqué ce merveilleux sport savent que le rugby a une culture spéciale et unique. Même si deux joueurs peuvent se plaquer sur le terrain, nous les verrons boire une bière, manger un repas et échanger une poignée de main amicale au club après le match. Le rugby rapproche les gens comme aucun autre sport ne sait le faire, et il construit des collectivités fortes.
    Je remercie tous les joueurs, entraîneurs et bénévoles qui ont fait le succès du club de rugby d'Abbotsford.

Les élections municipales en Colombie-Britannique

    Monsieur le Président, samedi dernier, c’était le jour des élections municipales en Colombie‑Britannique. Je suis heureux de prendre la parole à la Chambre aujourd’hui pour remercier les maires et les conseillers sortants du travail qu’ils accomplissent, et je félicite ceux qui ont été nouvellement élus ou réélus à ces postes de dirigeants.
    Depuis Cloverdale—Langley City, j’ai hâte de travailler avec les maires élus Nathan Pachal de Langley City, Eric Woodward du canton de Langley et Brenda Locke de Surrey.
    Je tiens également à remercier tous ceux qui ont inscrit leur nom sur le bulletin de vote, ainsi que leur famille. Il faut du courage pour présenter sa candidature dans le but de servir sa collectivité, et cela ne peut se faire qu’avec le soutien de la famille. La démocratie est plus fragile que beaucoup d’entre nous ne le croient, et je remercie tous les candidats et toutes les personnes qui ont voté à cette élection.
    Je crois que les municipalités et le gouvernement fédéral peuvent s’unir pour résoudre nos problèmes les plus urgents. La protection de l’environnement, la lutte contre le changement climatique, la construction de logements abordables et la lutte contre l’itinérance sont les premiers dossiers qui me viennent à l’esprit. On peut s’y attaquer grâce à la collaboration et au respect. J’ai hâte de collaborer avec les nouveaux maires et conseillers municipaux.

[Français]

La Médaille pour acte méritoire

    Monsieur le Président, le 20 décembre dernier, les pompiers de Val-d'Or sont appelés pour un feu dans une usine où ont lieu des travaux de démantèlement. En combattant l'incendie, l'un des pompiers tombe dans un trou de sept mètres partiellement recouvert de plaques d'acier. Ses collègues se portent à son secours dans des conditions délicates en raison du manque de visibilité, du feu à proximité, dans un endroit difficile d'accès. La victime s'en sortira finalement avec quelques blessures. Il a fallu aux pompiers un professionnalisme remarquable, le déploiement d'une force mentale inégalée et des efforts intenses pour secourir leur collègue en détresse.`
    Le gouvernement du Québec a décerné la Médaille pour acte méritoire aux cinq pompiers du Service de sécurité incendie de Val-d'Or qui sont venus en aide à leur collègue et qui lui ont permis d'éviter le pire.
    Je tiens à féliciter les pompiers Luc Gironne, mon ex-collègue du CISSSAT, ainsi que Sébastien Ménard, Karl Hanbury, Jean-Christophe Pichon et Matthew Lachaîne pour leur acte de bravoure et leur courage. Bravo.

L'activisme pour la communauté 2SLGBTQ+

    Monsieur le Président, je tiens à féliciter mon neveu Michel Gervais qui est un ardent militant de la communauté 2SLGBTQ+ et le président du groupe de la fierté de Nipissing Ouest.
(1405)

[Traduction]

    Une fois de plus, Michel fait connaître Sudbury, Nickel Belt et Sturgeon Falls. Il a été choisi pour participer à la deuxième saison de Call Me Mother, une émission de téléréalité sur les drag queens à OUTtv. Le premier épisode sera diffusé le 26 octobre. Cette série est animée par Dallas Dixon du réseau Entertainment Tonight Canada. L'émission permet à des personnalités 2SLGBTQ+ prometteuses de tout le Canada de participer à une compétition de drag queens.

[Français]

    Je suis fier de Michel, et notre gouvernement est fier d'appuyer les personnes 2SLGBTQ+. J'encourage les parlementaires à soutenir les communautés et les personnes gaies et queers dans leurs ambitions de faire progresser leurs droits.

[Traduction]

L'abordabilité pour les étudiants

    Monsieur le Président, l’inflation galopante nuit aux étudiants canadiens. La banque alimentaire du campus de l’Université de l’Alberta doit répondre à la plus forte demande jamais enregistrée. L’année dernière, la banque alimentaire est passée de moins de 300 familles à plus de 1 100 clients. La plupart de ces nouveaux utilisateurs de la banque alimentaire sont des étudiants étrangers.
    Quatre litres de lait coûtent 1 $ de plus que l’an dernier, et une miche de pain, 60 ¢ de plus. Ce n’est peut-être pas grand-chose pour le premier ministre, mais c’est une épreuve pour les étudiants dont le budget est fixe. Avec les hausses de prix déjà appliquées aux manuels scolaires et au loyer, il n’est pas étonnant que les étudiants n’aient pas les moyens de se nourrir.
    Pourquoi le gouvernement rend-il si difficile la réussite des étudiants?

La Semaine de la PME au Yukon

    Monsieur le Président, cette semaine, le Yukon célèbre la Semaine de la PME tout en soulignant la semaine de lutte contre la pauvreté et l’itinérance, dont le thème est guérir les cœurs et tisser des liens ». Il n’y a probablement pas de moment plus opportun pour promouvoir nos économies locales tout en tendant la main à ceux qui sont en difficulté.
    Je suis fier de faire partie d’un gouvernement qui crée une économie efficace pour tous les Canadiens. Je suis également fier du soutien que notre gouvernement apporte à des entreprises novatrices comme Kaska Dena Designs et Anto Yukon dans ma circonscription. Hier, nous avons annoncé l’octroi de près de 200 000 $ à ces deux entreprises yukonnaises appartenant à des femmes, pour les aider à accroître leur rayonnement au Yukon et ailleurs. En investissant dans les petites et moyennes entreprises canadiennes, nous prospérons tous.
    Entretemps, Coast Mountain Sports, au Yukon, s’efforce d’aider les sans-abri et les personnes vivant dans la précarité en cette période de l’année. Son programme Partageons l’espoir permet aux clients d’échanger leurs manteaux d’hiver contre l’achat d’un nouveau manteau, les recettes étant versées à la coalition contre la pauvreté du Yukon afin d’aider les personnes nécessiteuses. Lorsque nous soutenons les entreprises locales, elles investissent à leur tour dans nos collectivités.
    Bonne Semaine de la PME, Yukon.

[Français]

Le mois de sensibilisation à l'autisme

    Monsieur le Président, je prends la parole devant la Chambre aujourd'hui pour souligner qu'octobre est le mois de l'acceptation de l'autisme.
    En tant que nation, nous avons fait de grands progrès dans notre connaissance sur le spectre de l'autisme, et une grande partie de ce succès est dû aux efforts des organismes comme la Société de l'autisme et des TED de Laval.
    Cependant, il reste encore beaucoup à faire.

[Traduction]

    Les personnes de ce spectre constituent une partie essentielle de notre société, et leurs contributions rendent notre peuple plus fort. Voilà pourquoi nous devons tous continuer à sensibiliser la population et à faire accepter les personnes du spectre de l'autisme. Je nous encourage à aller plus loin en créant des communautés inclusives aussi bien pour les personnes non autistes que pour les personnes neuroatypiques.
    Nous méritons tous une place digne dans la société. Les personnes qui vivent avec l'autisme ne font pas exception.

Le tourisme

    Monsieur le Président, ce matin, j’ai eu le plaisir de rencontrer des membres de l’Association de l’industrie touristique du Canada, ou AITC. Le tourisme, c’est important. Cette industrie est un moteur de développement économique et de création d’emplois. Ma collectivité de Niagara Falls est la destination touristique la plus populaire du Canada, et nos visiteurs génèrent des revenus de 2,4 milliards de dollars. Plus important encore, ce secteur emploie près de 40 000 travailleurs.
    La relance de l’économie touristique canadienne est essentielle à la croissance économique globale du pays, et j’encourage tous les députés à rencontrer des représentants de l’AITC pour discuter des retombées du tourisme, non seulement à l’échelle nationale, mais aussi dans chacune de nos collectivités. La politique sert toujours les intérêts locaux, comme on dit, et il en va de même pour le tourisme.
    En tant que nouveau ministre du cabinet fantôme responsable du tourisme, je m’engage à travailler avec les intervenants du secteur canadien du voyage et du tourisme, y compris les membres de l’AITC, pour trouver des idées créatives et novatrices afin d’accélérer et de soutenir le redressement de ce secteur dans l’ensemble du Canada, y compris dans les collectivités de ma circonscription, soit Niagara Falls, Niagara‑on‑the‑Lake et Fort Erie.
(1410)

L'agente Shaelyn Yang

    Monsieur le Président, notre collectivité a subi une perte incalculable. L'agente Shaelyn Yang a été tuée mardi dans l'exercice de ses fonctions. À 31 ans, dans la fleur de l'âge, elle travaillait chaque jour pour faire de notre collectivité un endroit meilleur où vivre.
     Hier, alors que je me tenais debout en silence avec tous les députés pour honorer sa mémoire et son service, j'ai eu du mal à trouver les mots que je dirais à sa famille et à ses proches. Je pense aux familles de ses collègues policiers — des conjoints, des mères et des pères qui continuent de servir de façon désintéressée afin que nous puissions tous être en sécurité.
     J'aimerais demander à tous les Canadiens qui entendront peut-être ce bref discours à un moment ou à un autre de faire un effort supplémentaire pour exprimer leur gratitude à un premier intervenant. Il peut s'agir d'un policier, d'un pompier, d'un ambulancier ou d'un membre du personnel infirmier. Ce serait une merveilleuse façon de rendre hommage à Shaelyn et, honnêtement, nous ne pourrons jamais les remercier assez.

La Semaine de la PME

    Monsieur le Président, c'est la Semaine de la PME, et c'est l'occasion de célébrer le moteur de l'économie canadienne.
    Les propriétaires de petites entreprises sont des héros oubliés; ils emploient près des deux tiers des travailleurs au Canada. Que ce soit dans ma circonscription, Lambton—Kent—Middlesex, ou encore à Victoria, à Whitehorse, à Regina ou à Halifax, des millions de Canadiens comptent sur les bons chèques de paie qu'ils reçoivent des petites entreprises pour nourrir leur famille.
     Le nouveau chef conservateur accordera la priorité aux gens, à leurs chèques de paie, à leurs économies, à leur maison et à leur pays. Les conservateurs s'opposeront aux charges sociales élevées des libéraux, à leur taxe sur le carbone, à leur gaspillage des deniers publics et à leur attitude négligente, qui font perdre leur emploi aux vaillants Canadiens.
    En cette Semaine de la PME, j'invite tout le monde à faire des achats locaux et à soutenir les petites entreprises et je souligne que c'est ce que font les conservateurs. Je remercie tous les Canadiens qui possèdent une petite entreprise ou qui travaillent dans une telle entreprise de tout ce qu'ils font.

L'accession à la propriété

    Monsieur le Président, la crise du logement pousse les personnes qui cherchent à acheter une première maison au Canada à abandonner l'idée de devenir un jour propriétaires. Le prix moyen d'une maison unifamiliale dans ma circonscription, King-Vaughan, est de 1,8 million de dollars. Les Canadiens ont déjà du mal à boucler leur budget. Les acheteurs ne sont pas en mesure de se qualifier pour une hypothèque. Cette situation est due en partie aux taux d'intérêt élevés de la Banque du Canada.
    Le processus de qualification utilisé par les institutions financières est fondé sur le principal et les intérêts, la taxe foncière et, bien sûr, les frais de chauffage. Le triplement de la taxe sur le carbone réduira encore le pouvoir d'achat des gens.
    Le gouvernement libéral crée plus de problèmes qu'il n'en résout dans notre marché du logement. Le gouvernement doit s'engager à mettre fin à l'augmentation des taxes. Sous ce gouvernement, le rêve de l'accession à la propriété est devenu un cauchemar.
    Le gouvernement doit faire preuve de compassion et de compréhension à l'égard des Canadiens et de leur souhait d'être propriétaires d'une maison. Les conservateurs travailleront pour concrétiser ce souhait.

[Français]

La Semaine de la PME

     Monsieur le Président, en cette Semaine nationale des petites et moyennes entreprises, je suis fière du soutien que notre gouvernement apporte à des projets novateurs qui font avancer notre économie, notre communauté et notre pays.
     Dans Châteauguay-Lacolle, dans une PME qui s'appelle Logiag, des spécialistes en agronomie et en génie agricole accompagnent les producteurs pour qu'ils adoptent des pratiques innovantes et durables. Grâce au Programme des technologies propres en agriculture, Logiag calculera le carbone séquestré dans les terres agricoles, participant ainsi à notre stratégie de réduction des gaz à effet de serre. Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres de l'apport de notre gouvernement à nos PME.
    Ensemble nous bâtirons une économie qui profite à tout le monde.

[Traduction]

Le travail

    Monsieur le Président, en tant que fier Hamiltonien, c’est un honneur de prendre la parole à la Chambre et de déclarer que « l’esprit de 1946 » est bien vivant au sein du caucus néo-démocrate. Nous continuons de nous battre pour le droit des travailleurs de négocier collectivement avec leurs employeurs et, au besoin, de refuser d’effectuer leur travail afin de protester contre une taxe sur leurs salaires ou pour revendiquer l’amélioration de leurs conditions de travail, de leurs régimes de retraite et de leurs avantages sociaux.
    Depuis des décennies, les néo-démocrates présentent à la Chambre des projets de loi anti-briseurs de grève pour s’assurer qu’en cas de conflits de travail, le recours à des travailleurs de remplacement ne mine pas la capacité des travailleurs à négocier équitablement et ne nuit pas aux relations de travail. Les briseurs de grève prolongent les grèves et les lock-out et incitent peu les employeurs à conclure une entente équitable. Dans le passé, les libéraux et les conservateurs ont fait équipe pour voter contre nos projets de loi anti-briseurs de grève.
    Aujourd’hui, je suis fier d’annoncer que nous luttons toujours pour les travailleurs et que nous avons utilisé notre pouvoir au sein de la présente législature pour forcer les libéraux à prévoir des lois interdisant les travailleurs de remplacement. Cela ne concerne pas seulement les grèves, mais aussi les lock-out. Nous nous battrons toujours pour des lieux de travail plus démocratiques, des économies démocratiques et pour améliorer les conditions matérielles des travailleurs de notre pays.
(1415)

[Français]

Le Festival international de la poésie de Trois-Rivières

     Monsieur le Président, il y a quelques jours à peine, le soleil s'est couché sur la 38 édition du Festival international de la poésie de Trois-Rivières. En 2022, une soixantaine de poètes du monde entier ont offert plus de 250 représentations qui ont été vues par quelques dizaines de milliers d'amateurs de poésie.
    Cette année, l'Ukraine a été au cœur du Festival. Avec la collaboration du poète ukrainien Dmytro Tchystiak, le Festival a voulu donner une voix aux Ukrainiens en présentant une soixantaine d'œuvres de leurs poètes. Celles-ci ont été mises en lumière et traduites, suspendues ensuite sur la corde à poèmes.
     Je suis fier du succès du Festival et tiens à féliciter M. Gaston Bellemare, président, Mme Maryse Baribeau, directrice générale, ainsi que toute l'équipe du Festival qui ont fait de Trois-Rivières la capitale de la poésie.
    En plus d'ajouter à la beauté du monde et en plus d'ajouter de l'élégance à l'angoisse, le Festival, c'est une pause pour l'âme et le cœur.

[Traduction]

L'économie

    Monsieur le Président, à cause de l’inflation libérale, le prix des aliments a augmenté de 11 % et les Canadiens ont du mal à mettre des aliments sains sur la table.
    Les libéraux pourraient lancer une bouée de sauvetage aux familles canadiennes en annulant leurs hausses de taxes prévues sur les aliments, le carburant et le chauffage domestique. Au lieu de cela, il semble que les libéraux soient déterminés à augmenter le coût de la vie avec de mauvaises politiques, comme le fait de ne pas créer une banque canadienne de vaccins contre la fièvre aphteuse — ce qui met en péril notre industrie de l’élevage —, d’imposer aux fabricants l’étiquetage sur le devant des emballages, de refuser de créer une fiducie pour les producteurs de fruits et légumes, d’imposer un tarif sur les engrais et les exploitations agricoles et, maintenant, de tripler la taxe sur le carbone pour les exploitations agricoles et tous les aspects de notre chaîne d’approvisionnement alimentaire.
    Le prix du panier d’épicerie est à son plus haut niveau en 41 ans et 1,4 million d’enfants canadiens vivent dans des ménages en situation d’insécurité alimentaire. Les familles canadiennes ne peuvent plus se permettre le gouvernement libéral.
    Il y a de l’espoir à l’horizon. Un nouveau chef conservateur, qui, lui, pense à la politique monétaire, mettra fin à l’inflation injuste des libéraux et veillera à ce que chaque Canadien puisse mettre des aliments abordables sur sa table.

Le curling

    Monsieur le Président, Don Duguid a remporté tous les championnats imaginables en curling, y compris deux championnats mondiaux masculins, trois championnats canadiens masculins et un championnat canadien des maîtres, pour n’en nommer que quelques-uns.
    Il a été le visage et la voix du curling au Canada et à l’étranger pendant près de 40 ans, et aucune personne n’a eu une influence aussi importante sur le rayonnement du curling dans le monde. Il a été le tout premier commentateur couleur du curling, commençant une carrière de 29 ans à la CBC en 1972, suivie de sept années à la NBC, couvrant cinq Jeux olympiques ainsi que d’innombrables championnats Briers, Scotties et autres. Il a été intronisé au Panthéon des sports canadiens ainsi qu’au Temple de la renommée du curling canadien et il a été la toute première personne intronisée au Temple de la renommée du curling mondial. Il a été décoré de l’Ordre du Manitoba en 2014.
    Aujourd’hui, ce grand joueur de curling et mon père, Don Duguid, a reçu l’Ordre du Canada des mains de la gouverneure générale. Je tiens à féliciter mon père.

QUESTIONS ORALES

[Questions orales]

[Français]

L'économie

    Monsieur le Président, ce premier ministre a ajouté 100 milliards de dollars à notre dette nationale avant la COVID‑19 et 500 milliards de dollars à notre dette nationale avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Il a doublé la dette nationale en ajoutant plus de dettes que tous les autres premiers ministres canadiens dans l'histoire du pays. Tous ces dollars ont augmenté le coût des biens que nous achetons et les intérêts que nous payons.
    Soudainement, la ministre des Finances a fait volte‑face en reconnaissant aujourd'hui que ces déficits inflationnistes augmentent le coût de la vie. Comment peut-on faire confiance aux gens qui ont causé l'inflation pour la renverser?
(1420)
    Monsieur le Président, nous avons le déficit et la dette les plus bas parmi tous les pays du G7. Nous avons également présenté un budget qui propose de réduire de 9 milliards de dollars les dépenses gouvernementales. Nous avons également la croissance la plus forte parmi les pays du G7.
    Pendant que les conservateurs font de la petite politique, c'est notre gouvernement qui est allé chercher Rio Tinto pour l'amener à Sorel‑Tracy. C'est notre gouvernement qui est allé chercher Moderna pour l'amener à Montréal. C'est nous qui allons nous assurer de la résilience de notre économie à long terme.

[Traduction]

    Monsieur le Président, quelle volte-face. Après avoir ajouté 100 milliards de dollars à la dette avant le tout premier cas de COVID, un demi-billion de dollars à la dette avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie, après avoir doublé la dette et accumulé plus de dettes que tous les autres premiers ministres réunis, le gouvernement du premier ministre dit maintenant qu'il va réduire ses dépenses de 9 milliards de dollars et même appliquer ma loi sur le plafonnement des dépenses afin de trouver un dollar d’économies pour chaque nouveau dollar de dépenses. Cependant, il admet maintenant que les déficits jettent de l'huile sur le feu de l'inflation. Peut-on vraiment compter sur les incendiaires pour éteindre le feu qu'ils ont allumé?
    Monsieur le Président, une question s'impose. Pendant la pandémie, dans quoi les conservateurs auraient-ils coupé? Quelles mesures d'aide auraient-ils refusé d'offrir aux Canadiens? De quelle façon auraient-ils refusé de venir en aide aux Canadiens au moment où ils en avaient le plus besoin?
    La deuxième question que je poserai est la suivante. Alors que nous entrons dans une période qui est probablement la plus difficile que le monde ait connue depuis la Seconde Guerre mondiale, nous devons faire preuve d'un leadership responsable. Il est facile de faire peur aux gens, mais il est plus difficile de proposer des solutions. Les conservateurs vont-ils appuyer le programme de soins dentaires pour ceux qui en ont besoin?
    Monsieur le Président, dans quoi aurions-nous coupé? Nous aurions éliminé l'application ArriveCAN, qui a coûté 54 millions de dollars. Nous aurions sabré le montant d'un demi-milliard de dollars octroyé à l'organisation WE. Nous avons dit que les libéraux n'auraient jamais dû accorder de subventions salariales à de riches sociétés qui étaient en mesure de verser des primes et des dividendes à leurs dirigeants. Il est facile de répondre à cette question.
     En fait, sur les 500 milliards de dollars en nouvelles dettes accumulées au cours des deux dernières années, 200 milliards de dollars n'avaient rien à voir avec la COVID. L'inflation était déjà hors de contrôle bien avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Les libéraux devraient cesser de blâmer tout le monde et nous dire comment ils vont inverser la tendance de l'inflation qu'ils ont causée.
    Monsieur le Président, le chef de l’opposition prétend que l'inflation est un problème qui touche seulement les Canadiens. Il présume que les Canadiens ne regardent pas ce qui se passe ailleurs dans le monde.
    En ce moment, il a une occasion à saisir. Les conservateurs sont revenus sur la décision qu'ils avaient prise au sujet du projet de loi C‑30 afin de soutenir les Canadiens. Ils ont une autre occasion de revenir sur leur position pour s'assurer que les locataires à faible revenu ont la possibilité d'obtenir l'argent dont ils ont besoin en cette période où le monde entier connaît des difficultés. Ils ont l'occasion de faire en sorte que les soins dentaires soient accessibles à ceux qui en ont besoin. Vont-ils revenir sur leur position et appuyer ces mesures que nous proposons?
    Monsieur le Président, il est vrai que les gouvernements stupides du monde entier qui ont accumulé d’énormes déficits et imprimé de l’argent pour les financer ont tous des problèmes d’inflation. Des pays comme la Suisse, qui ont peu ou pas de déficit, ont peu ou pas d’inflation.
    C’était un choix. Le gouvernement a décidé de dépenser un demi-billion de dollars, faisant ainsi grimper le coût de la vie. Plus de dollars pour moins de biens, cela donne toujours de l’inflation. Maintenant, l’inflation est à son plus haut niveau en 40 ans.
    Comment pouvons-nous croire que les quelques personnes qui ont causé ce problème vont le régler?
    Monsieur le Président, le monde entier est confronté à des situations sans précédent: les changements climatiques, la guerre qui a éclaté en Ukraine. Nous sommes aux prises avec un problème mondial d’inflation, et cette situation exige de la maturité et des réponses sérieuses.
    Je dirais au député d’en face qu’en ce moment, nous avons l’occasion non pas d’amplifier l’anxiété, non pas d’effrayer davantage la population, mais de lui offrir de véritables solutions. Il est déjà assez déplorable que les conservateurs refusent d’appuyer un régime de soins dentaires. En tant que leader parlementaire, en tant que personne qui tente de faire adopter cette mesure en faveur des Canadiens, je pose cette simple question: les conservateurs vont-ils au moins cesser de s’opposer à ce projet de loi pour que les partis qui l’appuient puissent faire avancer les choses?
    Monsieur le Président, le député attribue maintenant l'inflation à la guerre en Ukraine, alors que moins de 0,3 % des échanges commerciaux du Canada se font avec la Russie et l'Ukraine réunies. De plus, les marchandises produites par les Russes et les Ukrainiens, le pétrole et les denrées agricoles, sont abondantes chez nous, si seulement le gouvernement cessait de faire obstruction et laissait nos agriculteurs et nos travailleurs du secteur de l'énergie les produire. Si nous ne pouvons pas le faire, nous avons de plus gros problèmes encore.
    Il est temps que les libéraux assument réellement leurs responsabilités. Le déficit d'un demi-billion de dollars dû à l'inflation a fait augmenter le coût de la vie et a eu un effet dévastateur sur nos consommateurs. Quand le gouvernement va‑t‑il revenir sur ces politiques inflationnistes?
(1425)
    Monsieur le Président, les conservateurs n'ont pas appuyé l'idée d'offrir des services de garde d'enfants aux personnes qui en ont besoin, d'en réduire immédiatement le coût de moitié et d'en faire passer les frais à 10 $ par jour. Ils n'ont pas appuyé l'idée d'augmenter les impôts des personnes dont les revenus sont les plus élevés afin de donner un répit aux gens de la classe moyenne. Nous revenons une fois de plus à la question des soins dentaires, alors que de nombreuses familles sont en difficulté en raison des problèmes rencontrés dans le monde entier, et ils n'appuient pas ces mesures. Je comprends qu'ils ne les appuient pas, car c'est leur position partisane, mais vont‑ils au moins cesser de faire obstruction pour que ceux d'entre nous qui essaient d'aider les Canadiens aujourd'hui puissent adopter le projet de loi?

[Français]

Les institutions démocratiques

    Monsieur le Président, le Québec vit présentement un débat sur le serment au roi d'Angleterre. Il y a aussi là-dedans un principe général qui est celui de la monarchie. On nous dit que ce n'est pas prioritaire. Ce qui est prioritaire, c'est probablement de contester la loi québécoise sur la laïcité. Ce qui est prioritaire est sûrement de contester le renforcement de la Charte de la langue française. Cela soulève quand même une question fondamentale et j'aimerais avoir une réponse claire.
    Qui est le chef d'État au Canada?
    Monsieur le Président, le texte du serment figure dans notre Constitution et c'est une tradition de longue date dans notre système parlementaire. C'est avant tout un serment envers nos institutions et notre démocratie dont le souverain fait partie. Les tribunaux canadiens ont clairement établi qu'il ne s'agit pas d'un serment à la personne, aujourd'hui le roi Charles III, mais bien à l'État qu'il représente.
    Monsieur le Président, un serment au roi d'Angleterre qu'on nomme quand même comme personne est un modèle et une institution démocratique. On aura tout vu, ce n’est quand même pas banal.
    Nous sommes dans un pays où on n'est pas capable de nous dire qui est le chef d'État. Quand même, c'est assez intéressant, et on nous dit que c'est normal. Le premier ministre démocratiquement élu encourage un serment à un roi étranger.
    Je voudrais qu'on m'explique cela.
    Monsieur le Président, chacun ses priorités.
    Ici, du côté du gouvernement, on s'inquiète de la hausse du coût de la vie, de l'accès à un logement digne pour les Québécois, de l'accès à des services de garde pour nos enfants du Québec et de l'aide au logement. On est là pour nos jeunes, pour nos travailleurs et pour nos familles. Je ne comprends pas les priorités du Bloc québécois.
    Au début, les bloquistes étaient ici pour leur passion. Aujourd'hui, on se rend compte qu'ils sont ici pour leur pension.

[Traduction]

    À l'ordre. Je ne sais pas exactement ce qui se passe aujourd'hui, mais il y a beaucoup de bavardage. Je me réjouis de constater que les députés s'entendent, mais je dois leur rappeler que nous devons pouvoir entendre les questions et les réponses.

[Français]

L'économie

     Monsieur le Président, le coût de la vie continue d'augmenter. Le taux d'inflation à l'épicerie est de 11,4 %; c'est un record. C'est de plus en plus difficile pour les gens de faire leur épicerie.
    Nous avons forcé les libéraux et les conservateurs d'adopter notre plan pour aider les familles. Quand le gouvernement libéral va-t-il mettre en œuvre notre plan pour aider les gens?
(1430)
    Monsieur le Président, nous avons présenté notre plan d'abordabilité, qui comprend d'ailleurs comme première mesure de doubler le crédit pour la TPS pour 11 millions de ménages canadiens. Cette aide sera reçue au début de novembre, très bientôt.
    Nous avons présenté à la Chambre une proposition afin d'aider les Canadiens à faible revenu à payer leur loyer et afin de donner des subventions pour les soins dentaires des enfants. J'espère que tous les partis à la Chambre voteront en faveur de ces mesures.

[Traduction]

Les télécommunications

    Monsieur le Président, il ne fait aucun doute que la fusion entre Rogers et Shaw ne servira ni les Canadiens ni le Canada. Cette fusion entraînera certainement des pertes d'emplois. Nous savons que le Bureau de la concurrence s'oppose également à cette décision.
    Quand le gouvernement libéral défendra-t-il enfin les Canadiens et s'opposera-t-il à cette fusion?
    Monsieur le Président, nous avons très clairement fait savoir qu'une augmentation de l'abordabilité, de la concurrence et de l'innovation dans le secteur canadien des télécommunications revêtent autant d'importance pour nous en tant que gouvernement, que pour l'ensemble des Canadiens qui sont tous préoccupés par le prix des services de téléphonie cellulaire et la connectivité. Le gouvernement veillera à ce que les consommateurs soient protégés et à ce que l'intérêt public soit servi. Ces objectifs demeurent au cœur de nos préoccupations alors que nous analysons les répercussions éventuelles de ce projet de fusion.

L'économie

    Monsieur le Président, après avoir entendu le plan du nouveau chef conservateur, qui croit que les ministres doivent trouver des moyens d'économiser avant d'engager de nouvelles dépenses, la ministre des Finances a eu une révélation. Le seul problème, c'est que, avant la pandémie de COVID, le gouvernement libéral avait accumulé une dette de 110 milliards de dollars, dette qu'il avait alourdie de 500 milliards de dollars avant l'invasion russe. En plus, 200 milliards de dollars de cette dette n'avaient rien à voir avec la COVID. Au lieu d'assumer la responsabilité pour la crise de l'inflation qu'il a provoquée, le gouvernement préfère blâmer tout le monde.
    Comment les Canadiens peuvent-ils avoir l'assurance que le gouvernement résoudra la crise de l'inflation qu'il a causée?
    Monsieur le Président, je suis heureux de répondre à la question du député. Depuis maintenant des semaines, le chef de l’opposition considère les dépenses que nous avons effectuées relativement à la pandémie comme futiles. Malgré le respect que je lui dois, je ne suis pas d'accord. Je pense que les millions de Canadiens qui ont pu conserver leur emploi grâce à la Subvention salariale d'urgence du Canada ne sont pas d'accord. Je pense que les millions de Canadiens qui ont pu nourrir leurs enfants grâce à la Prestation canadienne d'urgence ne sont pas d'accord. Je pense que les centaines de milliers d'entrepreneurs qui ont pu poursuivre leurs activités jusqu'à aujourd'hui grâce à nos investissements ne sont pas d'accord.
    Heureusement que nous étions là parce que le chef de l’opposition ne veut pas prendre les choses en main.
    Monsieur le Président, les libéraux continuent de blâmer les autres pour leurs propres ratés, ratés qui alourdissent l'endettement des Canadiens. Ils annulent les bons projets énergétiques canadiens, ils s'en prennent aux agriculteurs et ils imposent aux Canadiens une taxe sur le carbone qui détruit les emplois. Ils font grimper l'inflation et grimper les factures d'épicerie, d'essence et de chauffage, forçant de plus en plus de Canadiens à recourir aux banques alimentaires et aux refuges pour sans-abri. C'est alarmant.
    Comment peut-on croire que ce gouvernement qui pousse un nombre croissant de Canadiens vers l'insolvabilité réussira à redresser l'économie canadienne tout en douceur?
    Monsieur le Président, dans le contexte d'un pays déjà dévasté par les incendies de forêt, les inondations et les ouragans et dans un contexte où le compte à rebours scientifique est commencé si l'on veut freiner les changements climatiques, nous devons prendre ces mesures pour protéger les futures générations de Canadiens.
    J'invite le député et tous les députés de l'opposition à collaborer avec nous pour qu'ensemble, nous élaborions un plan, comme l'a fait le gouvernement d'ailleurs, afin de faire croître l'économie, de créer des emplois et de lutter contre les changements climatiques.
    Monsieur le Président, le gouvernement avait déjà fait augmenter la dette de plus de 100 milliards de dollars avant la COVID, puis il a ajouté 500 milliards de dollars de plus à cette dette pendant la COVID, dont la moitié n'ont même pas servi aux mesures liées à la pandémie. Il faudrait maintenant croire que le gouvernement a enfin vu la lumière de la rigueur budgétaire.
    Si le gouvernement n'a pas montré une seule fois en sept ans aux Canadiens qu'il pouvait faire preuve de responsabilité financière, pourquoi devrions-nous lui faire confiance aujourd'hui?
    Monsieur le Président, le gouvernement est financièrement responsable. Chaque année au cours des sept dernières années où nous avons été au pouvoir, excepté les années de la pandémie, le ratio dette-PIB a diminué. Pendant ces années, nous avons investi dans les Canadiens. D'ailleurs, le rapport sur la pauvreté a été publié en octobre. Nous avons sorti des millions de Canadiens de la pauvreté. Aujourd'hui, il y a 25 % moins d'aînés qui vivent dans la pauvreté qu'au moment où nous sommes arrivés au pouvoir, en 2015, et c'est parce que nous soutenons les Canadiens.
(1435)
    Monsieur le Président, si le gouvernement veut qu'on le juge à son bilan, il devra reconnaître que ses dépenses ont contribué à pousser l'inflation à atteindre des sommets en 40 ans. Les Canadiens peinent à nourrir leur famille. Même la Banque du Canada affirme que l'inflation est un problème d'origine nationale.
    Les libéraux avaient promis de limiter l'augmentation des dépenses à 2 % par année. Est-ce que la vice-première ministre a communiqué son nouveau plan financier au reste du Cabinet?
    Monsieur le Président, nous savons que l'inflation est un problème mondial. Au Canada, l'inflation est retombée de son sommet pour atteindre 6,9 %, mais nous savons qu'elle est de 8,2 % aux États‑Unis. Dans la zone euro, elle dépasse les 10 %. Elle dépasse également les 10 % dans l'OCDE.
    Il est important de continuer à mettre l'accent sur des mesures d'abordabilité qui faciliteront la vie des Canadiens, comme nous l'avons fait en doublant le montant du remboursement de la TPS, ce dont bénéficieront 11 millions de familles canadiennes qui en ont besoin et plus de la moitié des aînés.

[Français]

    Monsieur le Président, c'est la grande révélation aujourd'hui: la ministre des Finances s'inspire maintenant des discours du chef de l'opposition officielle. Elle réalise que les budgets ne s'équilibrent pas tout seuls et demande aux ministres d'économiser avant de proposer de nouveaux programmes. Alléluia.
    Le problème, c'est qu'elle aurait dû écouter plus tôt le député de Carleton.
    Les libéraux ont ajouté 100 milliards de dollars à la dette nationale avant la COVID‑19 et ils ont ajouté 500 milliards de dollars à la dette nationale avant la guerre menée contre l'Ukraine par la Russie, dont 200 milliards de dollars qui n'avaient absolument aucun lien avec la COVID‑19. Comment peut-on leur faire confiance pour gérer l'inflation qu'ils ont eux-mêmes créée?
    Monsieur le Président, je suis très heureuse que le député conservateur s'intéresse autant à la correspondance entre la ministre des Finances et ses collègues.
    Il est indéniable que nous avons un plan basé sur la responsabilité fiscale. Justement, nous avons présenté un budget qui a été reconnu par tous les experts comme étant fiscalement responsable et nous voyons le résultat: notre taux d'inflation est beaucoup plus bas que ceux de nos partenaires de partout dans le monde.
    Nous allons continuer à nous assurer que nous dépensons de manière responsable.

La fiscalité

    Monsieur le Président, parlons-en, de la responsabilité fiscale.
    Ce premier ministre a dit dans son discours inaugural que les taux d'intérêt resteraient bas pour les décennies à venir. Je me rappelle qu'on avait promis de faire des déficits légers parce qu'on en avait les moyens, que les taux d'intérêt allaient rester bas, que ce n'était pas grave et qu'on allait continuer de s'endetter. Les libéraux ont ajouté 100 milliards de dollars à la dette avant la COVID‑19. C'est cela, la réalité.
    Aujourd'hui, ils demandent aux Canadiens de les croire sur parole en disant qu'ils vont gérer la crise de l'inflation et qu'ils vont les sortir de là. Non, les Canadiens n'ont plus confiance. Les libéraux ne sont pas capables de gérer la crise.
    Quand allez-vous renoncer à votre plan de nuire aux Canadiens en augmentant encore davantage les taxes comme vous voulez le faire?
    Je rappelle aux députés qu'ils doivent poser leurs questions par l'intermédiaire de la présidence plutôt que de s'adresser aux députés.
    La parole est à l'honorable secrétaire parlementaire.
    Monsieur le Président, je pense que mon collègue conservateur est trop excité à l'idée de s'attaquer à la Banque du Canada et à l'indépendance de nos institutions financières.
    De ce côté-ci de la Chambre, nous croyons à l'indépendance de nos institutions. D'ailleurs, c'est un gouvernement conservateur, sous le leadership de Brian Mulroney, qui a établi les cibles de la Banque du Canada. Nous pensons que c'était une bonne idée.

Les institutions démocratiques

    Monsieur le Président, le ministre donne une pension à la gouverneure générale. Je ne connais pas un député du Bloc qui ne renoncerait pas à la sienne. Demain matin, on fait l'indépendance.
    Maintenant que le ministre est descendu de son bureau, il pourrait aussi ranger sa toge. Je lui rappelle qu'il a prêté serment à la Couronne britannique. À qui le ministre est-il loyal? À Charles III ou au peuple?
    Monsieur le Président, comme député québécois et comme fier québécois, je suis ici pour lutter et pour travailler pour le bien-être des Québécois, comme tous mes collègues du Québec. C'est pour cela que, de ce côté-ci de la Chambre, nous nous concentrons sur la hausse du coût de la vie, l'accès au logement, l'aide à la petite enfance et les soins de santé. Ce sont nos priorités. Si les bloquistes veulent débattre de cela, grand bien leur fasse, mais, tant et aussi longtemps que nous serons ici, nous allons nous battre pour les vraies priorités de tous les Québécois.
(1440)

La sécurité publique

    Monsieur le Président, je suis bien fier d'être un député bloquiste. Si le convoi des camionneurs à Ottawa a pu durer 24 jours, ce n'est pas juste par manque de coordination des gouvernements, c'est par manque de leadership. La demande de la Ville d'Ottawa était simple: elle voulait 1800 policiers, peu importe leur provenance.
    Combien le fédéral en a-t-il envoyé? Il a envoyé 250 policiers de la GRC sur les 1800 policiers demandés. La majorité de ces policiers étaient déployés non pas dans les rues d'Ottawa, mais devant la maison du premier ministre et au Parlement.
    Si le premier ministre croyait vraiment que la situation était suffisamment grave pour protéger sa résidence, ne croyait-il pas qu'elle justifiait tout autant de protéger la population?

[Traduction]

    Monsieur le Président, pendant l'occupation illégale de l'hiver dernier, ce sont des gens de tout le pays qui en ont fait les frais — pas seulement les habitants d'Ottawa: des gens de tout le pays. La liberté des Canadiens de se sentir en sécurité chez eux était en péril. C'est pourquoi nous avons invoqué la Loi sur les mesures d'urgence. C'était la bonne chose à faire, et cela a permis de mettre fin à cette occupation illégale d'Ottawa et d'autres endroits au pays.

[Français]

     Monsieur le Président, le fédéral n'a rien fait durant trois semaines, avant de finalement invoquer la Loi sur les mesures d'urgence.
    On apprend aujourd'hui, par la commission, que toutes ces justifications pour utiliser ce plus extrême des derniers recours étaient fausses. Le SCRS a témoigné hier qu'il n'y avait pas de financement étranger pour le convoi. La police provinciale ontarienne a démontré aujourd'hui qu'il n'y avait aucune crédible violence extrémiste. Toutes les excuses du gouvernement étaient fausses.
    Finalement, est-ce que la seule raison d'invoquer la Loi sur les mesures d'urgence n'était pas le manque de leadership du fédéral pendant trois semaines?

[Traduction]

    Monsieur le Président, je crois que le député a oublié ce qui se passait à ce moment-là et ce que faisait le gouvernement fédéral. Nous collaborions avec les provinces, y compris le Québec, ainsi qu'avec le Service de police d'Ottawa et les services de police de tout le pays.
    Même le premier ministre de l'Ontario, un premier ministre conservateur, a déclaré qu'il appuyait le premier ministre. Nous avons invoqué la Loi sur les mesures d'urgence pour assurer la sécurité des Canadiens, et cela a fonctionné.

La tarification du carbone

    Monsieur le Président, plus de 60 % des Canadiens ont du mal à mettre de la nourriture sur la table, et le recours aux banques alimentaires a augmenté de 20 %. Le prix des maisons a doublé sous la direction du premier ministre, qui veut maintenant hausser le prix du chauffage domestique pour les Canadiens en difficulté en triplant la taxe sur le carbone. Les familles au Canada auront du mal à garder le chauffage allumé en février.
    Le premier ministre fera-t-il preuve d'un peu de compassion pour ceux qui ont de la difficulté à chauffer leur maison en annulant son projet de tripler la taxe sur le carbone?
    Monsieur le Président, j'aimerais citer le dernier rapport du directeur parlementaire du budget sur la tarification, pas ce que le Parti conservateur dit à ce sujet, mais ce que le directeur parlementaire du budget a réellement dit. Il a dit: « Nous prévoyons que la plupart des ménages réaliseront un gain net, car ils recevront davantage en remboursements de la tarification fédérale du carbone [...] que le montant total qu'ils paient en redevances fédérales sur les combustibles. »
    Monsieur le Président, voilà les faussetés et les échecs d'un plan fiscal déguisé en plan environnemental. Dans quatre provinces, les Canadiens paient au titre de la taxe sur le carbone un montant supérieur au remboursement qu'ils reçoivent, et dans les autres provinces, ils ne reçoivent rien du tout. Pire encore, le gouvernement n'a pas atteint un seul objectif en matière d'environnement. Les émissions ont augmenté. S'il voulait sérieusement rendre la vie plus abordable, au lieu de faire geler les aînés, il mettrait une croix sur les taxes.
    Quand mettra-t-il une croix sur la taxe sur le carbone?
    Monsieur le Président, il est peut-être temps pour le Parti conservateur du Canada de dire la vérité à la Chambre et aux Canadiens et d'admettre à tous que la redevance sur les combustibles, qui est prévue pour 2023, n'entrera pas en vigueur avant le mois d'avril, au plus tôt. On parle d'avril 2023, ce qui signifie que cette mesure n'aura donc aucune incidence sur le coût du chauffage de nos maisons cet hiver.

[Français]

    Monsieur le Président, les choses vont assez mal au pays. Le prix des aliments a augmenté de 11,4 %, les maisons ne sont pas achetables et les jeunes couchent dans le sous-sol de leurs parents.
    L'hiver s'en vient, et on sait à quel point l'hiver au Canada est rigoureux. Chauffer sa maison, c'est loin d'être un luxe.
    Nous demandons aujourd’hui au gouvernement d'exonérer toutes les formes de combustible de chauffage domestique de la taxe sur le carbone pour tous les Canadiens.
    Va-t-il nous appuyer?
(1445)
     Monsieur le Président, j'aimerais offrir à ma collègue de l'autre côté une formation sur la différence entre la tarification sur le carbone fédérale et le système de plafonnement et d'échange du gouvernement du Québec.
    Il n'y a aucune augmentation prévue de la part du gouvernement du Québec puisque le système québécois fonctionne sur un principe de plafonnement des émissions, et c'est le plafond qui diminue. Ce n'est pas lié au prix. Cela me fera plaisir d'expliquer à ma collègue la différence entre les deux.

[Traduction]

L'immigration, les réfugiés et la citoyenneté

    Monsieur le Président, le gouvernement pakistanais sévit contre les Afghans en les menaçant de les expulser et de les emprisonner d'ici la fin de l'année. Alors qu'ils attendent le traitement de leur demande dans le cadre de la mesure spéciale d'immigration, de nombreux Afghans ont déjà vu leur visa de 60 jours expirer. Pour d'autres, ce sera le cas sous peu.
    Les retards de traitement et le plafond arbitraire qui limite le nombre d'Afghans pouvant trouver refuge — Afghans qui ont servi le Canada — vont coûter des vies. La situation est plus urgente que jamais. Quelles mesures le gouvernement prend‑il pour s'assurer que les Afghans ayant servi le Canada ne soient pas jetés en prison ou renvoyés aux talibans?
    Monsieur le Président, nous restons déterminés à respecter notre engagement visant à réinstaller au moins 40 000 Afghans au Canada aussi rapidement et sécuritairement que possible. Nous traitons les demandes des réfugiés afghans jour et nuit et nous avons mobilisé toute notre main-d'œuvre pour nous aider à y parvenir.
    Ce dont je suis le plus fière, c'est que depuis quelques jours à peine, 311 Afghans peuvent maintenant dire que le Canada est leur patrie. Nous avons réinstallé près de 23 000 Afghans et nous allons continuer de travailler avec eux. Le gouvernement est vraiment déterminé...
    Le député d'Okanagan-Sud—Kootenay-Ouest a la parole.

Le changement climatique

    Monsieur le Président, la population doit composer avec la destruction causée par l'urgence climatique, et les choses ne vont qu'empirer. Selon un rapport de l'Institut climatique du Canada, le gouvernement fédéral doit en faire davantage. D'ici 2025, le PIB du Canada accusera chaque année une perte de 25 milliards de dollars, et la situation s'aggravera d'année en année. L'ICC a constaté que les mesures proactives constituent la meilleure façon de réduire ces pertes, mais les libéraux sont très en retard dans ce domaine.
    Le gouvernement va-t-il cesser de subventionner l'industrie des carburants fossiles et réaffecter ces milliards de dollars afin d'aider les collectivités à se préparer aux changements climatiques?
    Monsieur le Président, je remercie le député de sa question. Les changements climatiques constituent un problème urgent, et c'est pourquoi le gouvernement collabore étroitement avec ses collègues, les provinces, les territoires, les dirigeants autochtones et les municipalités pour créer le premier plan national d'adaptation, pour que les Canadiens soient mieux préparés à la lutte contre les changements climatiques.
    En effet, nous sommes en bonne voie de respecter notre engagement consistant à éliminer les subventions aux combustibles fossiles deux ans plus tôt que tous nos partenaires du G20. Ce sera fait d'ici l'an prochain. Au cours des dernières années, ces subventions sont déjà passées de 12 à 4 milliards de dollars, rien qu'à Exportation et développement Canada.

La petite entreprise

    Monsieur le Président, la semaine dernière, j'ai annoncé un investissement de 1,4 million de dollars dans l'entreprise Racer Machinery International. Cet investissement du gouvernement créera et maintiendra 31 emplois dans la région de Kitchener.
    La ministre responsable de l’Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l’Ontario pourrait-elle informer la Chambre sur la manière dont le gouvernement a soutenu des entreprises telles que Racer?
    Monsieur le Président, c'est la première fois que j'interviens à la Chambre à titre de ministre responsable de l’Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l’Ontario, et je tiens à dire que je suis honorée, enthousiasmée et reconnaissante que l'on m'ait donné ce rôle.
    Je remercie la députée de Kitchener-Sud—Hespeler de ses efforts pour défendre les petites entreprises. Le gouvernement sait que les investissements dans de petites entreprises comme Racer contribuent à la création d'emplois et à la santé de l'économie. Des soutiens comme celui-ci aideront les entrepreneurs à réaliser leur plein potentiel. J'en profite pour souhaiter à tous une joyeuse Semaine de la PME.

La justice

    Monsieur le Président, les preuves sont là. L'approche laxiste des libéraux en matière de criminalité ne fonctionne pas. Les crimes violents ont augmenté de 32 % au Canada depuis qu'ils sont au pouvoir. Pourtant, il est incroyable de constater que le projet de loi C‑5 éliminerait les peines d'emprisonnement obligatoires pour les infractions graves liées aux armes à feu et aux drogues, et même pour les agressions armées contre un agent de la paix.
    Pour le bien de nos communautés, des policiers et de tous les Canadiens respectueux de la loi, je leur demande de faire ce qui s'impose. Le ministre retirera-t-il son projet de loi C‑5, qui est laxiste en matière de criminalité?
(1450)
    Monsieur le Président, je félicite le député d'avoir été reconduit dans son rôle de porte-parole.
    Malheureusement, je ne suis pas d'accord avec lui dans sa perception du projet de loi C‑5, qui vise à ce que les crimes graves aient des conséquences graves et qu'ils obtiennent l'attention et les ressources qu'ils méritent. Pour ce faire, nous mettons l'accent sur les cas où l'incarcération ne constitue pas la solution, d'où l'importance de supprimer un certain nombre de peines minimales obligatoires. Les situations graves, où la sécurité publique est en jeu, continueront d'entraîner des conséquences graves.
    Monsieur le Président, ces conséquences graves seraient de purger une détention à domicile en jouant à des jeux vidéo pour avoir déchargé illégalement une arme à feu. Ce ne sont pas là des conséquences graves.
    Le ministre de la Justice a engendré un système de justice fondé sur la capture et la remise en liberté. Des commerces ferment leurs portes, et les résidants de ma circonscription, Kamloops—Thompson—Cariboo, craignent de circuler dans certains secteurs du centre-ville, même le jour. Un restaurant McDonald's a même fermé ses portes à cause de la criminalité de rue.
    La libération sous caution est devenue la norme pour les récidivistes violents. Le gouvernement mettra-t-il fin à ce contexte qui encourage la récidive?
    Monsieur le Président, je remercie le député de sa question et je le félicite pour sa récente nomination au rôle de deuxième porte-parole de ce dossier.
    La sécurité publique est une priorité et les crimes graves entraîneront toujours de sérieuses conséquences. Michael Moldaver, un ancien juge de la Cour suprême — que personne dans cette enceinte ne pourrait accuser d'être indulgent envers les criminels —, a justement déclaré que nous devons consacrer une plus grande part de nos ressources judiciaires et pénales à la lutte contre les crimes graves et réserver un traitement plus rigoureux à ces violations de la loi. Parallèlement, il suggère de réduire les ressources pour les crimes qui ne devraient pas être punis par une peine d'emprisonnement.
    La sécurité publique est notre priorité absolue.
    Monsieur le Président, le propriétaire d'un dépanneur à Winnipeg est hospitalisé pour une grave blessure au cerveau qui lui a été infligée par des voleurs. Pour les Manitobains, il n'est plus surprenant d'entendre quotidiennement des histoires de voies de fait, de meurtres, d'incendies criminels, d'attaques au couteau, de vols et d'entrées par effraction.
     Les individus responsables de ces crimes sont toujours les mêmes, ou presque. Le système pénal est une porte tournante et les criminels s'en tirent à bon compte, encore et encore. Voilà où en est rendu le Canada après sept ans sous la gouverne des libéraux. Que faudra-t-il au gouvernement libéral pour enfin s'attaquer sérieusement à ce fléau et commencer à protéger les familles canadiennes contre ces criminels violents?
    Monsieur le Président, nous prenons la sécurité des Canadiens au sérieux depuis que nous sommes au pouvoir. Protéger les Canadiens est notre plus grande priorité, et c'est pourquoi nous avons proposé des mesures législatives raisonnables à l'égard des armes à feu, comme le projet de loi C‑71 et le projet de loi C‑21, celui-ci faisant actuellement l'objet d'une étude en comité. Ces mesures visent à protéger les Canadiens. Elles ont l'appui des Canadiens, et nous espérons que les députés d'en face se joindront à nous pour faire adopter le projet de loi.
    Monsieur le Président, les libéraux savent bien que les responsables de la violence liée aux armes à feu, ce sont les criminels et les gangs qui font le trafic d'armes à feu à la frontière canado-américaine, et non les propriétaires canadiens d'armes à feu munis d'un permis, bien formés et faisant l'objet d'une vérification par la police. Par ailleurs, les libéraux laissent les délinquants violents s'en tirer à bon compte. Cette année, une femme de Winnipeg a été dévalisée sous la menace d'une arme à feu pendant qu'elle tenait son nourrisson, et sa voiture a été volée.
    Le projet de loi C‑5 des libéraux éliminerait les peines d'emprisonnement obligatoires pour les vols qualifiés commis avec une arme à feu. Par conséquent, le délinquant violent qui a terrorisé cette femme s'en tirerait avec une détention à domicile. Voilà la situation dans laquelle les libéraux ont placé les Canadiens. C'est une approche imprudente qui n'aidera pas à protéger les Canadiens. Le ministre n'est-il pas d'accord?
    Monsieur le Président, la sécurité publique est notre priorité absolue. Les circonstances comme celles que le député vient de décrire ne sont pas le genre de circonstances qui seraient assorties d'une peine minimale obligatoire. Elles appartiennent à l'autre extrémité du spectre d'établissement de la peine, précisément parce que la sécurité publique était en jeu et que le geste lui-même était grave.
    Ce que nous faisons, et ce que suggèrent les experts comme Michael Moldaver, un ancien juge de la Cour suprême, c'est de concentrer nos ressources judiciaires limitées précisément sur ces genres de situations, en les libérant d'autres situations où la sécurité publique n'est pas en jeu.
(1455)

[Français]

Le changement climatique

    Monsieur le Président, sait-on ce qui est incompatible avec la lutte contre les changements climatiques? C'est la politique énergétique que la vice-première ministre vient d'annoncer à Washington. Elle a annoncé que le Canada va accélérer ses projets de pétrole et de gaz pour en vendre un maximum en Europe.
    Le gouvernement a même annoncé qu'il s'en moquait s'il perdait du capital politique. En fait, il s'en moque de l'opinion de la population, parce que l'important, c'est de vendre du gaz en Europe.
    Qu'y a-t-il de moins compatible avec la lutte contre les changements climatiques qu'augmenter la production de pétrole et de gaz pour faire de l'argent?
    Monsieur le Président, notre gouvernement est déterminé à s'attaquer à la crise de la sécurité énergétique mondiale et du changement climatique. Pour ce faire, nous investissons dans les bons projets partout au pays. Ces projets devront respecter nos ambitions climatiques et environnementales et respecter les droits des Premières Nations.
    Monsieur le Président, cela en dit long quand même quand c'est le ministre des Ressources naturelles qui répond à une question sur les changements climatiques.
    Le pire, c'est que quand les libéraux annoncent à Washington qu'ils veulent vendre plus de pétrole et plus de gaz, ils s'inquiètent pour leur capital politique. C'est ce qu'a dit la vice‑première ministre, à savoir qu'il fallait être prêt à perdre du capital politique national pour vendre des énergies fossiles en Europe.
    Au lieu de s'inquiéter de l'impact de leur choix sur le réchauffement climatique, ils pensent à leur capital politique. En pleine crise climatique, est‑ce le capital politique ou les changements climatiques qui devraient inquiéter les libéraux quand ils parlent de vendre plus de pétrole et plus de gaz?
    Monsieur le Président, dans les années 1970, on pensait que la lutte contre les changements climatiques était l'affaire du ministre de l'Environnement. Pour notre gouvernement, c'est l'affaire de tous les ministres et de tous les députés de ce côté-ci de la Chambre.
    Tout le monde doit travailler à la lutte contre les changements climatiques, que ce soit le ministère des Ressources naturelles, des Transports, de la Justice ou de l'Environnement. C'est exactement ce que nous faisons et c'est d'ailleurs pourquoi, maintenant, au Canada, il y a deux fois plus d'investissements dans les énergies renouvelables et les technologies propres que dans les combustibles fossiles.
    Plus nous allons avancer, plus il va y avoir d'investissements dans le secteur des énergies renouvelables et moins dans le secteur des combustibles fossiles.

[Traduction]

Les services publics et l’approvisionnement

     Monsieur le Président, nous avons appris cet après-midi qu'une entreprise affirme ne pas avoir reçu un sou du gouvernement fédéral, alors que celui-ci dit lui avoir versé 1,2 million de dollars pour l'application ArriveCAN, qui s'est révélée un fiasco. Où sont les 1,2 million de dollars? Qui s'est enrichi?
    Monsieur le Président, depuis le début de la pandémie, assurer la sécurité des Canadiens est notre grande priorité. C'est pourquoi nous avons utilisé l'application ArriveCAN. L'Agence des services frontaliers du Canada est au courant que des préoccupations ont été soulevées au sujet des contrats et elle examine attentivement cette question.
    Monsieur le Président, l'Agence des services frontaliers du Canada est préoccupée, et les Canadiens le sont aussi parce que le bilan du premier ministre, qui est miné par les scandales, est éloquent. Cette application, initialement, devait coûter 80 000 $, mais les dépenses ont explosé pour atteindre plus de 54 millions de dollars. Elle a injustement mis 10 000 Canadiens en quarantaine et les a assignés à résidence.
    C'est un fiasco. L'application est médiocre. Le gouvernement a perdu 1,2 million de dollars. Qui s'est enrichi?
    Monsieur le Président, j'aimerais que le parti d'en face se rappelle l'époque où il nous demandait de fermer les frontières. Nous avons mis au point l'application ArriveCAN pour assurer la sécurité des Canadiens, et c'est ce qu'elle a fait. Son utilisation n'est plus obligatoire. Comme je l'ai dit...
    Je vais interrompre les délibérations un moment. J'ai de la difficulté à entendre la secrétaire parlementaire, et je suis sûr que le député de Leeds—Grenville—Thousand Islands et Rideau Lakes aimerait entendre ce qu'elle a à dire. Je demande à tout le monde de baisser le ton et de peut‑être prendre une bonne respiration.
    J'invite la secrétaire parlementaire à reprendre son intervention depuis le début.
    Monsieur le Président...
    Des voix: Oh, oh!
    Mme Pam Damoff: Monsieur le Président, les députés d'en face recommencent à me chahuter. Je suppose qu'ils ne veulent pas que je leur rappelle que, il y a un an ou deux, quand les Canadiens apprenaient à vivre avec la COVID, les conservateurs nous demandaient de fermer la frontière et de cesser de laisser des gens entrer au pays.
    Nous avons mis au point l'application ArriveCAN pour assurer la sécurité des Canadiens, et c'est ce qu'elle a fait. Comme je l'ai déjà dit, l'Agence des services frontaliers du Canada est au courant des irrégularités concernant le contrat et se penche là-dessus.
(1500)
    Monsieur le Président, en s'entêtant à maintenir l'utilisation de l'application ArriveCAN, les libéraux ont sapé toutes les chances de relance l'été dernier pour les Canadiens qui œuvrent dans le secteur du tourisme. Les Canadiens en arrachent et ils méritent bien mieux, alors on peut les comprendre d'être en colère lorsqu'on leur apprend que le gouvernement a consacré 54 millions de dollars au désastre qu'est l'application ArriveCAN.
    Les Canadiens veulent savoir seulement deux choses: qui s'est enrichi à leurs dépens et quand cette application sera-t-elle mise aux poubelles?
    Monsieur le Président, l'utilisation de l'application ArriveCAN n'est plus obligatoire. Peut-être que le député n'écoute pas les nouvelles s'il l'ignore. Par contre, je peux assurer aux Canadiens qu'ils peuvent toujours l'utiliser s'ils le souhaitent.
    Nous avons mis en place l'application ArriveCAN, ainsi que d'autres mesures, pendant la pandémie, parce que la santé et la sécurité des Canadiens seront toujours notre priorité.

[Français]

Les affaires étrangères

    Monsieur le Président, Haïti a demandé une assistance internationale pour combattre la crise qui fait rage au pays. Depuis, des politiciens et l'élite économique corrompue accentuent leurs tractations. Les bandes criminelles continuent de terroriser le peuple haïtien.
    La ministre des Affaires étrangères peut-elle nous dire comment le Canada compte acquiescer à cette demande?
    Monsieur le Président, je tiens à remercier mon collègue de son importante question et de sa solidarité envers le peuple haïtien.
    Comme tant de Canadiens, je suis présentement très préoccupée par ce qui se passe en Haïti. Les solutions doivent être développées par et pour les Haïtiens. Le premier ministre et moi sommes engagés avec nos homologues sur la question. C'est aussi pourquoi nous avons récemment envoyé de l'équipement de sécurité à la police nationale haïtienne.
    Nous sommes prêts à imposer des sanctions, également, contre ceux qui financent les gangs et qui alimentent l'instabilité. Notre message est clair, nous serons toujours aux côtés du peuple haïtien.
    [La ministre s'exprime en créole.]

[Traduction]

Les services publics et l'approvisionnement

    Monsieur le Président, la secrétaire parlementaire du ministre de la Sécurité publique s'est exprimée, mais nous n'avons pas obtenu de réponse.
    La situation est très claire. Les libéraux ont dit que l'application allait coûter 80 000 $, puis ils ont dit avoir donné à une entreprise 1,2 million de dollars, sur les 54 millions de dollars qui ont été dépensés au total dans ce fiasco. Or, l'entreprise à laquelle ils disent avoir donné 1,2 million de dollars a déclaré qu'elle n'avait pas reçu un sou.
    Nous avons demandé qui s'est enrichi dans cette histoire, et les libéraux ne savent pas quoi répondre. J'ai une nouvelle question pour eux. Qui ment?
    Monsieur le Président, j'espère que le député n'est pas en train de m'accuser de mentir à la Chambre.
    Des voix: Oh, oh!
    Mme Pam Damoff: Monsieur le Président, il est vraiment difficile de répondre à la question quand je ne peux même pas m'entendre penser.
    J'ai déjà répondu quatre fois à cette question. Il est consternant que l'opposition qualifie l'application ArriveCAN de fiasco alors qu'elle a été conçue pour assurer la sécurité des Canadiens. L'Agence des services frontaliers du Canada est au courant des irrégularités concernant le contrat et se penche...
    Je vais simplement interrompre la secrétaire parlementaire quelques secondes et lui demander de recommencer sa réponse.
    Des voix: Oh, oh!
    Le Président: Attendez. Je vais raconter une petite anecdote. Hier soir, j'assistais à une réception de l'autre côté du couloir et des personnes se trouvaient à la tribune. Elles regardaient en bas et essayaient de discerner qui étaient les députés qui criaient. Elles étaient embarrassées pour eux. Je crois que les députés auraient intérêt à songer à cela lorsqu'ils occupent leur banquette. Ils pensent que personne ne les voit. Ils ne sont jamais seuls. Il y a toujours une caméra ou quelqu'un qui les regarde.
    J'inviterais la secrétaire parlementaire à reprendre sa réponse du début.
    Monsieur le Président, tout au long de la pandémie, nos priorités ont toujours été la santé et la sécurité des Canadiens. L'application ArriveCAN faisait partie des mesures que nous avons prises pour protéger la santé et la sécurité des Canadiens.
    Comme je l'ai dit maintes fois à la Chambre, l'Agence des services frontaliers du Canada est au courant des irrégularités concernant le contrat et se penche là-dessus.
(1505)

La fiscalité

    Monsieur le Président, les Canadiens sont en difficulté à cause de l’inflation provoquée par le premier ministre et son gouvernement. Tandis que la température descend sous le point de congélation dans le Nord de l’Ontario et que les libéraux projettent de tripler la taxe sur le chauffage résidentiel, les gens s’inquiètent et se demandent s’ils auront les moyens de chauffer leur maison cet hiver.
    Le gouvernement fera-t-il ce qui s’impose? Reconnaîtra-t-il enfin que le chauffage n’est pas un luxe et acceptera-t-il de faire ce que nous proposons, c’est-à-dire annuler la taxe sur le chauffage, oui ou non?
    Monsieur le Président, la semaine dernière, chaque ménage canadien résidant entre Grande Prairie, en Alberta, et Cornwall, en Ontario, a reçu un chèque du gouvernement du Canada. Ce chèque correspond à l’Incitatif à agir pour le climat. Grâce à ce programme, 80 % des ménages ont plus d’argent dans leur portefeuille. Or, tous les conservateurs de cette Chambre voudraient maintenant que le gouvernement fasse marche arrière et aille fouiller dans les poches de chacun de ces ménages. Vu les problèmes d’abordabilité auxquels les Canadiens sont confrontés aujourd’hui, il est hors de question d’agir ainsi.
    Monsieur le Président, hier soir, j'ai parlé à Bonnie qui habite, avec son mari, dans un coin éloigné de ma circonscription. L'an dernier, le chauffage au mazout de la maison leur a coûté 900 $. C'était le double de l'année précédente. Maintenant, le couple vient d'apprendre que cette année, la facture de chauffage s'élèvera à 2 400 $. Avec un revenu combiné de 25 000 $ par année, ce couple devra se contenter de manger des grillons s'il veut à la fois manger et chauffer la maison.
    Quand le gouvernement cessera-t-il de pénaliser les Canadiens et annulera-t-il son projet de tripler la taxe sur le carbone?
    Monsieur le Président, il est très important de rappeler aux députés d'en face que le changement climatique est bien réel et qu'il menace l'avenir de la race humaine. Les conservateurs voudraient que la pollution redevienne gratuite, et ils proposent maintenant que le gouvernement puise dans les poches de la majorité des familles canadiennes en cessant de leur verser le remboursement trimestriel prévu. Une telle approche aggraverait la crise climatique. De plus, elle ferait fuir les investissements et ferait augmenter le prix de tout. Le gouvernement s'opposera aux tentatives politiques des conservateurs pour priver les Canadiens de cet important appui financier.

La petite entreprise

    Monsieur le Président, cette semaine est la Semaine de la PME. Les petites entreprises sont l'épine dorsale des collectivités d'un bout à l'autre du pays, surtout dans les Territoires du Nord‑Ouest. Elles créent des emplois, stimulent la croissance économique et jouent un rôle essentiel dans la reprise postpandémique.
    Le ministre responsable de CanNor peut-il informer la Chambre du travail important que fait le gouvernement pour appuyer les petites entreprises des Territoires du Nord‑Ouest?
    Monsieur le Président, je remercie le député de l'excellent travail qu'il fait au nom des petites entreprises des Territoires du Nord‑Ouest.
    Grâce aux programmes économiques de CanNor, nous avons appuyé des centaines d'entreprises du Nord, notamment 200 entreprises dirigées par des femmes, plus de 100 entreprises appartenant à des Autochtones et plus de 320 entreprises touristiques. Aujourd'hui, j'ai eu le plaisir d'annoncer un financement de 50 000 $ pour la chambre de commerce de Yellowknife visant à appuyer les activités des entreprises locales des Territoires du Nord‑Ouest.
    Le gouvernement continuera d'être là pour les petites entreprises afin de les aider à croître et à créer des emplois.

La fiscalité

    Monsieur le Président, les familles canadiennes ont du mal à faire face à la hausse du coût de l'épicerie. L'augmentation du prix des aliments a atteint son niveau le plus élevé en 41 ans, soit le double du taux de croissance des salaires. Cette semaine, nous avons fait admettre aux libéraux et aux conservateurs que la cupidité des grandes sociétés et de leurs PDG fait grimper le prix des aliments. Il est maintenant temps que le gouvernement prenne position et soutienne les familles.
     Quand les libéraux vont-ils enfin supprimer les échappatoires fiscales et obliger les PDG à payer ce qu'ils doivent?
    Monsieur le Président, je suis très heureux de répondre à la question.
    Comme je l'ai dit dans une intervention précédente, nous nous employons à réduire la pauvreté au Canada. En fait, nous avons permis à des millions de Canadiens, dont des aînés et des centaines de milliers d'enfants, de sortir de la pauvreté. Nous y sommes parvenus grâce à des prestations comme l'Allocation canadienne pour enfants, la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti. Nous avons indexé ces prestations au taux d'inflation de sorte qu'elles augmentent en fonction du coût de la vie.
    Nous continuons d'examiner des programmes comme le dividende pour la relance et une taxe sur les profits excessifs des banques pour nous assurer que tout le monde paie sa juste part.

L'environnement

     Monsieur le Président, «  établir et financer totalement l’agence canadienne de l’eau en 2022 » et « moderniser la Loi sur les ressources en eau du Canada, créée il y a 50 ans », sont des citations de la plateforme libérale. Il est urgent de créer une agence canadienne de l'eau totalement indépendante et intégrée. Nous n'avons pas la capacité scientifique de surveiller la qualité de l'eau et les quantités d'eau, de prévoir les répercussions et de protéger l'eau potable.
    La crise climatique est une crise de l'eau. Ce n'est plus le temps des annonces. Il est temps de créer l'agence canadienne de l'eau. Le ministre nous informera-t-il des plans pour y parvenir en 2022?
(1510)
    Monsieur le Président, nous travaillons bel et bien à la création d'une agence indépendante de l'eau pour le Canada. Nous avons besoin de recueillir davantage d'information sur l'eau et de mieux gérer l'eau au Canada, même si nous avons beaucoup d'eau, elle est également menacée par les changements climatiques. Nous travaillons sur cette question et nous aurons de bonnes nouvelles à annoncer à la Chambre au cours des prochaines semaines.

Les travaux de la Chambre

[Travaux de la Chambre]

    Monsieur le Président, c'est jeudi, le moment où l'opposition demande au gouvernement de dire ce à quoi on peut s'attendre d'ici la fin de la semaine prochaine. Nous avons des raisons d'être optimistes qu'il y aura un projet de loi qui inscrirait dans la loi l'approche du chef de l’opposition en matière de financement gouvernemental, une approche fondée sur des principes, selon laquelle toute nouvelle dépense serait accompagnée d'une réduction d’autres dépenses. C'est une mesure que l'opposition appuierait sans réserve si le gouvernement la présentait la semaine prochaine.
    J'aimerais que le leader du gouvernement à la Chambre nous informe des travaux que le gouvernement compte effectuer d'ici la fin de la semaine prochaine. Pourrions-nous nous attendre à un projet de loi qui inscrirait dans la loi de façon permanente la brillante idée que le chef de l’opposition a déjà proposée?
    Monsieur le Président, je peux assurer à mon collègue d'en face, le leader parlementaire de l'opposition, que le gouvernement va continuer de présenter des mesures législatives destinées à rendre la vie plus abordable pour les Canadiens et à leur faciliter les choses en cette période difficile et troublée partout sur la planète.
    En ce qui concerne les prochains jours, je peux dire à la Chambre que demain, nous allons procéder à la deuxième lecture du projet de loi C‑9, qui porte sur la Loi sur les juges. Lundi prochain, nous allons poursuivre le débat à l'étape de la deuxième lecture du projet de loi Bill S‑5, Loi modifiant la loi canadienne sur la protection de l'environnement. Mardi sera un jour désigné.
    Mercredi, nous allons poursuivre l'étape de la deuxième lecture du projet de loi S‑4, Loi modifiant le Code criminel et la Loi sur l’identification des criminels relativement à la réponse à la COVID‑19 et à d'autres mesures. Jeudi, nous passerons à l'étape du rapport puis de la troisième lecture du projet de loi C‑31, qui porte sur les soins dentaires et le logement locatif.
    Nous espérons aussi faire des progrès la semaine prochaine au sujet du projet de loi C‑20, Loi établissant la Commission d'examen et de traitement des plaintes du public et modifiant certaines lois et textes réglementaires.

Ordres émanant du gouvernement

[Travaux des subsides]

[Traduction]

Travaux des subsides

Motion de l'opposition — L'exonération de taxe pour les combustibles de chauffage domestique

    La Chambre reprend l'étude de la motion.
    Nous reprenons le débat. Il reste deux minutes au secrétaire parlementaire.
    Monsieur le Président, j’ai passé les huit premières minutes de mon discours avant la période des questions à expliquer en long et en large que le Parti conservateur du Canada d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celui qui se préoccupait de l’environnement sous la direction de Brian Mulroney, à titre d’exemple. Voici ce que j’ai trouvé très intéressant entre cette partie de mon discours et celle-ci:
    Au cours d’un échange pendant la période des questions, un des secrétaires parlementaires de ce côté-ci de la Chambre a mentionné que le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, était un conservateur. Le député de St. Albert—Edmonton a mis le mot « conservateur » entre guillemets, comme pour laisser entendre que Doug Ford, le premier ministre conservateur de l’Ontario, n’est pas assez conservateur pour l’actuel Parti conservateur du Canada avec lequel nous devons composer.
    Il va sans dire que je voterai contre cette motion, que les conservateurs présentent pour la troisième fois. Apparemment, ils font les choses par trois ces jours-ci. À mon tour, je voterai donc, pour la troisième fois, contre cette motion mal fondée, présentée par les conservateurs.
    Je vais répéter ce que j’ai déjà dit, à savoir que la tarification de la pollution est un outil intelligent et efficace fondé sur des principes économiques que les conservateurs devraient pouvoir comprendre d’une manière ou d’une autre. Pourtant, nous voilà en face d’un parti qui refuse à contrecœur de le faire, même si son ancien chef Stephen Harper avait convenu que la tarification de la pollution était...
    Des voix: Oh, oh!
    M. Mark Gerretsen: Monsieur le Président, les conservateurs l’applaudissent. Parfait. Espérons qu’ils pourront aussi applaudir ses principes, qui étaient d’établir une tarification de la pollution, puisque Stephen Harper était certainement de cet avis.
(1515)
    Monsieur le Président, en écoutant bon nombre des discours prononcés aujourd’hui par les députés libéraux, j’ai trouvé très intéressant qu’ils semblent faire preuve d’un incroyable dédain à l’égard des difficultés auxquelles les Canadiens sont aux prises. Ils s’efforcent de trouver une façon créative de faire croire que cette motion ne vise pas à apporter une aide concrète à une partie du pays qui ne bénéficie pas de leur soi-disant filet de sécurité fédéral. Cependant, je vais laisser de côté les nombreuses critiques que je pourrais formuler sur ce sujet et sur le fait que tant de Canadiens, dans un pays aussi riche en ressources naturelles, sont aux prises avec la pauvreté énergétique.
    Ma question au député est très simple. Peut-il mettre de côté sa partisanerie, reconnaître le fait que de nombreux Canadiens ne demandent qu’un peu d’aide, et s’asseoir à la table pour discuter au moins des moyens à mettre en œuvre pour aider ces Canadiens de l’Atlantique qui se trouvent aux prises avec une pauvreté énergétique sans précédent?
    Monsieur le Président, le dédain que j'éprouve m'est inspiré par les faussetés que les conservateurs colportent sans arrêt dans cette enceinte, comme ce fut le cas aujourd’hui lorsqu’ils ont dit que le gouvernement fédéral avait imposé une tarification de la pollution dans toutes les provinces, chose qui n’est pas vraie. Le Québec et l’Ontario ont commencé à tarifer la pollution avec la Californie bien avant que le gouvernement fédéral n’intervienne.
    Le député semble penser que la motion particulière qui nous est présentée aujourd’hui est la solution ultime pour soutenir les Canadiens. Il nous demande de fournir seulement un peu d'aide. Je voudrais lui rappeler les différentes mesures d'aide qui ont été présentées à la Chambre au cours des dernières semaines, des projets de loi contre lesquels nous savons qu’ils vont voter. Ils ont changé d’avis quant à l’augmentation du remboursement de la TPS. Ils ont fait marche arrière sur cette question. Il est peut-être temps qu’ils fassent marche arrière pour d’autres mesures de soutien, comme les soins dentaires et les aides au logement pour les Canadiens.
    Le soutien aux Canadiens peut se faire de différentes manières, et pas nécessairement au détriment de l’environnement, comme le veulent les conservateurs.

[Français]

    Monsieur le Président, je remercie l'honorable secrétaire parlementaire de son allocution. J'aimerais avoir une précision de sa part.
    La province de Terre‑Neuve a soumis un plan de lutte contre les changements climatiques. Selon ce que je comprends, si le plan est accepté, la province serait exclue de la taxe fédérale et les craintes émises ne s'appliqueraient plus.
    Mon collègue peut-il nous rassurer à ce sujet?

[Traduction]

    Dans cette optique, monsieur le Président, si la province avait soumis un plan conforme aux normes exigées à l'échelle nationale, elle n'aurait pas été soumise à la taxe sur le carbone, à l'instar du Québec. Le Québec n’a jamais eu à aborder cette question parce qu’il avait des années, sinon une décennie, d’avance sur le reste du pays dans ce domaine. L’Ontario était aussi en avance.
    Lorsqu'un projet de loi prévoyant la tarification de la pollution a été présenté pour la première fois à la Chambre, un système de plafonnement et d’échange de droits d'émissions auquel participait l’Ontario, le Québec et la Californie était déjà en vigueur, et l’Ontario était exempté du programme fédéral. Que s’est-il passé? Doug Ford a déchiré le programme de plafonnement et d’échange mis en place et a exclu l’Ontario de l'accord trilatéral avec la Californie et le Québec, ce qui a eu pour conséquence de soumettre l'Ontario au programme fédéral, qui s'applique toujours par défaut.
    Il s'agissait d'établir une norme, un point de repère que les provinces devaient respecter pour ne pas être incluses dans ce programme. De nombreuses provinces s'y sont conformées. Malheureusement, certaines ne l'ont pas fait et ont dû par conséquent se soumettre aux règles fédérales.
(1520)
    Monsieur le Président, je suis déçu, car je n’ai pu entendre que les deux dernières minutes du discours du député. Cela dit, j’espère qu’il pourra nous parler du gouvernement conservateur qui, à l'époque, avait combattu le problème des pluies acides en tarifant la pollution. Il serait bon qu'il puisse nous dire comment fonctionnait cette mesure. Il faudrait qu'il nous explique pourquoi les conservateurs ne veulent pas tirer de leçons de leur passé.
    Monsieur le Président, Brian Mulroney a passé dix ans à convaincre le gouvernement américain d’améliorer la législation pour contrôler les pluies acides. Lorsque George Bush a été élu, il a accepté et a adopté la mesure que Brian Mulroney, un membre du Parti progressiste-conservateur, demandait depuis dix ans. Réfléchissons à cela. Brian Mulroney a eu des répercussions et des effets considérables sur la politique environnementale partout en Amérique du Nord. C’était un gouvernement progressiste-conservateur.
    Malheureusement, la scène à laquelle nous assistons présentement est complètement différente. Il ne reste rien de l’influence de Brian Mulroney ni de celle de la représentante de ma région, Flora MacDonald, qui nous a quittés.
    Madame la Présidente, je suis ravie d’avoir l’occasion de participer au débat d’aujourd’hui. En effet, notre gouvernement sait bien que les prix sont à la hausse partout dans le monde et que les Canadiens n’y échappent pas. Cependant, à cette étape-ci, l’opposition devrait également savoir que la tarification de la pollution par le carbone n’est pas le problème. En fait, la plupart des ménages recevront des sommes supérieures en raison des paiements de l'Incitatif à agir pour le climat que ce qu’ils paieront en raison de la tarification fédérale de la pollution par le carbone.
    Le système fédéral de tarification du carbone ne vise pas à augmenter les revenus. Tous les profits directs de la tarification de la pollution par le carbone dans le cadre du système fédéral sont versés aux provinces et aux territoires dans lesquels ils ont été recueillis. Huit ménages sur dix reçoivent un montant supérieur à celui payé. La tarification de la pollution n’est donc pas le problème. Il s’agit d’une solution, et je dirais une solution efficace. C’est un mécanisme fondé sur le marché qui a été, en fait, proposé initialement par les économistes conservateurs. Cependant, l’opposition officielle préfère toujours l’idéologie à l’expertise. Elle s’oppose aux mesures climatiques depuis des années au Canada.
    Aujourd’hui, nous devons composer avec des milliards de dollars en coûts de nettoyage et d’adaptation découlant de phénomènes météorologiques extrêmes qui prennent de la vigueur et qui deviennent de plus en plus fréquents en raison des changements climatiques. Les conservateurs votent contre toutes les mesures que notre gouvernement propose pour améliorer l’abordabilité pour les Canadiens, qu’il s’agisse de l'Allocation canadienne pour enfants, les mesures de soutien en raison de la pandémie, les soins dentaires ou une réduction temporaire de la TPS. Maintenant, les conservateurs prétendent qu’ils appuient les personnes qui se retrouvent dans une situation de pauvreté énergétique. Les Canadiens composent avec la volatilité des prix mondiaux du pétrole et du gaz depuis des années. Les conservateurs n’ont rien dit au sujet des profits astronomiques des producteurs de pétrole et de gaz.
    Il n’existe qu’une seule façon d’éliminer la pauvreté énergétique, de réduire les coûts de l’énergie des ménages au Canada et d’avoir une véritable sécurité énergétique. Il s’agit de la lutte contre les changements climatiques. Malgré la volatilité des prix du pétrole et les profits records des pétrolières, les conservateurs proposent que les Canadiens demeurent enchaînés aux marchés du pétrole et du gaz, en plus d’être entièrement vulnérables face aux guerres et aux cartels étrangers.
    Puisque le problème auquel les Canadiens font face est de nature mondiale, causé par la pandémie de COVID‑19 et l’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie, notre gouvernement a toujours cherché à offrir des soutiens financiers ciblés et responsables sur le plan fiscal, afin d’aider les Canadiens à composer avec ces difficultés. Nous savons qu’ils sont nombreux à devoir composer avec une hausse du coût de la vie en raison du prix plus élevé des aliments et du loyer. Nous savons aussi que cela représente un défi particulier pour les Canadiens à plus faible revenu, qui sont plus vulnérables face à ces effets. Nous soutenons les personnes les plus vulnérables au Canada en doublant le crédit pour la TPS pendant six mois. Voilà pourquoi nous avons agi, pour que les plus vulnérables puissent garder de l'argent dans leurs poches.
    Le projet de loi C‑30, qui a reçu la sanction royale mardi, représente un exemple idéal de la façon dont nous y parvenons. En doublant le crédit pour la taxe sur les produits et services pendant six mois, le projet de loi C‑30 offrira un soutien additionnel d’environ 2,5 milliards de dollars à environ 11 millions de personnes et de familles à faible revenu admissibles, y compris plus de la moitié des Canadiens âgés. Cela représente une somme additionnelle de 234 $ pour les Canadiens célibataires sans enfants, et jusqu’à 467 $ pour les couples ayant deux enfants. En moyenne, les personnes âgées recevront une somme supplémentaire de 225 $.
    Étant donné que le projet de loi C‑30 a maintenant force de loi, ces montants supplémentaires de crédit pour la TPS seront versés à partir de début novembre sous forme de paiement forfaitaire unique par le biais du système de crédit de TPS existant à tous les bénéficiaires actuels. Ils n'ont pas besoin de demander le paiement supplémentaire. Ils le recevront automatiquement. Ceux qui n'ont pas encore produit leur déclaration de revenus de 2021 devront le faire pour pouvoir recevoir à la fois le crédit pour la TPS actuel et le paiement supplémentaire. Les Canadiens admissibles qui ont déjà reçu le crédit pour la TPS recevront automatiquement leurs paiements à partir de début novembre.
(1525)
    J'aimerais prendre un moment pour montrer, au moyen de quelques exemples concrets, les montants que recevront les personnes les plus vulnérables de notre société. Actuellement, une mère seule avec un enfant et un revenu net de 30 000 $ reçoit 386,50 $ pour la période de juillet à décembre 2022, et 386,50 $ de plus pour la période de janvier à juin 2023. Or, grâce au projet de loi C‑30, elle recevra 386,50 $ de plus. Sur la période d'un an, elle recevra un crédit pour la TPS qui totalisera environ 1 160 $.
    De plus, le projet de loi C‑30 n'est qu'un exemple de l'aide que nous apportons aux Canadiens les plus vulnérables. Nous avons également présenté le projet de loi C‑31, qui prévoit la création d'une prestation dentaire canadienne à compter de cette année. Cette prestation serait destinée aux familles ayant des enfants de moins de 12 ans qui n'ont pas accès à une assurance dentaire et dont le revenu net ajusté est inférieur à 90 000 $. Ces familles pourraient avoir accès à des paiements directs totalisant jusqu'à 1 300 $ par enfant au cours des deux prochaines années, jusqu'à concurrence de 650 $ par année, pour couvrir les frais dentaires de leurs enfants de moins de 12 ans. On s'attend à ce que 500 000 enfants canadiens puissent bénéficier de cet investissement ciblé de 938 millions de dollars.
    Le projet de loi C‑31 prévoit également un supplément ponctuel de 500 $ à l’Allocation canadienne pour le logement, qui serait versé aux demandeurs dont le revenu net rajusté est inférieur à 35 000 $ pour les familles ou à 20 000 $ pour les particuliers et qui en consacrent au moins 30 % au loyer. On estime que 1,8 million de locataires à faible revenu, y compris des étudiants qui ont du mal à faire face au coût du logement, seraient admissibles à cette nouvelle aide. Pour les Canadiens qui en ont le plus besoin, les plus vulnérables, ce serait de l’argent frais pour eux cette année, exactement au bon moment. Les mesures prévues dans les projets de loi C‑30 et C‑31 complètent celles qu'a déjà prises le gouvernement et elles aideront cette année les personnes les plus vulnérables à surmonter les difficultés actuelles.
    Nous avons amélioré l’Allocation canadienne pour les travailleurs. Nous aurons réduit de moitié les frais de garde d’enfants d’ici à la fin de l’année. En juillet, nous avons augmenté de 10 % les prestations de la Sécurité de la vieillesse pour les personnes âgées de 75 ans et plus. Pour les étudiants de niveau postsecondaire, nous avons doublé la bourse canadienne pour étudiants jusqu’en juillet 2023. Grâce à ces mesures et à d’autres mesures récentes, un couple de l’Ontario ayant un revenu de 45 000 $ et un enfant à la garderie pourrait toucher environ 7 800 $ de plus que ses prestations actuelles au cours du présent exercice. Une célibataire récemment diplômée en Alberta, qui occupe un emploi de premier échelon et dont le revenu est de 24 000 $, pourrait recevoir environ 1 300 $ de plus en prestations nouvelles et améliorées. Une personne âgée handicapée du Québec pourrait toucher cette année au-delà de 2 700 $ de plus que l’an dernier.
    Aider nos concitoyens les plus vulnérables à surmonter les difficultés actuelles est la bonne chose à faire. Nous savons que le gouvernement peut s’attaquer à la fois aux problèmes d’accessibilité financière et aux changements climatiques. En fait, l’action climatique et la réduction de la dépendance aux cours mondiaux instables du pétrole et du gaz, fixés par des cartels étrangers et sujets aux conflits ailleurs dans le monde, sont la voie à suivre pour éliminer la précarité énergétique une fois pour toutes.
    Nous savons que tarifer la pollution est le moyen le plus efficace, sur le plan économique, de lutter contre les changements climatiques. Le système canadien de tarification du carbone est reconnu par des experts et des institutions du monde entier, dont le FMI, pour être un modèle à suivre pour les autres pays.
(1530)
    Madame la Présidente, la députée a soigneusement évité de parler de la motion. La motion est très précise. Nous essayons de faire connaître la volonté du Parlement en exprimant notre appui et notre accord avec les commentaires du premier ministre libéral de Terre‑Neuve‑et-Labrador et en demandant au gouvernement de soustraire tous les types de combustible de chauffage domestique à la taxe sur le carbone, et ce, pour l’ensemble des Canadiens.
    La députée votera-t-elle pour cette motion et avec le premier ministre de sa province?
    Madame la Présidente, en tant que députée de Terre‑Neuve‑et‑Labrador, je suis heureuse d’appuyer la décision du gouvernement de ne pas reculer sur la politique climatique. La taxe est nécessaire pour promouvoir une économie verte. L’action climatique est essentielle, et la taxe sur le carbone en fait partie. Je travaille en étroite collaboration avec le gouvernement provincial et je compte poursuivre cette relation.

[Français]

    Madame la Présidente, je voudrais saluer ma collègue qui siège à mes côtés au Comité permanent de l'environnement et du développement durable et pour laquelle j'ai beaucoup de respect.
    Le Bloc québécois est d'accord sur le fait que les pollueurs doivent payer et qu'il faut mettre un prix sur la pollution.
    Cependant, au mois d'avril dernier, le commissaire à l'environnement et au développement durable a voulu déterminer si cette mesure ciblait vraiment une part importante des émissions de gaz à effet de serre. Il a conclu que c'était le cas pour les émissions des individus, mais pas pour celles des grands émetteurs.
    Ma collègue ne trouve-t-elle pas qu'il y aurait du travail à faire de ce côté pour faire en sorte que les grands émetteurs paient aussi leur part?

[Traduction]

    Madame la Présidente, j’appuie sans hésiter la politique du gouvernement selon laquelle une taxe sur le carbone est absolument indispensable pour gérer la crise climatique. Nous devons prendre des mesures audacieuses. Nous continuerons à tenir compte de la nécessité de retourner à un niveau d’émissions correspondant à nos objectifs de 2030 et 2050. Il faut se rappeler que plus le taux de la taxe sur la pollution augmente, plus l’abattement fiscal augmente.
    Madame la Présidente, plus tôt cette semaine, la Fédération du travail de l’Alberta a présenté un rapport sur ce que serait une transition juste pour les travailleurs de l’Alberta. La députée a abondamment parlé des cycles de surchauffe et de ralentissement de l’économie, et il est certain que ma famille, qui travaille dans le secteur pétrolier et gazier depuis un certain temps, comprend les problèmes que cela pose. Cependant, le gouvernement n’a pas précisé cette semaine s’il appuierait les demandes des travailleurs de l’Alberta en faveur d’une transition juste vers une économie future pour les travailleurs. La députée pourrait-elle nous dire ce qu’elle en pense?
    Madame la Présidente, c’est toujours une fierté pour moi de parler du travail qu’accomplit le gouvernement pour soutenir la population canadienne, pour soutenir les travailleurs.
     Il y a un plan établi pour une transition juste, et je peux en parler en me fondant sur ma propre province. Nous allons de l’avant pour nous assurer que notre main-d’œuvre est prête à passer concrètement aux technologies à faible émission, qui alimenteront le monde à mesure que nous progresserons.
    Je suis ravie du travail que fait le gouvernement et fière de ce qu’il fait pour aider les familles. Nous continuerons d’être là pour les travailleurs et les familles tandis que nous allons de l’avant.
(1535)
    Madame la Présidente, j’aimerais revenir sur une question que mon collègue le député de Calgary Shepard a posée et à laquelle la députée a refusé de répondre.
    La députée appuie-t-elle le premier ministre, son chef, qui punit les gens de sa circonscription et de sa province? À cause de mauvaises politiques économiques et énergétiques, sa province a connu à elle seule une augmentation de 52,8 % du prix du mazout. Sinon, se rangera-t-elle du côté du premier ministre libéral de sa province et des gens qu'elle représente en suivant ce que les conservateurs tentent de faire pour les aider à économiser sur leurs factures de chauffage?
    Madame la Présidente, je suis très fière de la relation que le gouvernement fédéral a entretenue avec la province de Terre‑Neuve‑et‑Labrador. Je suis très fière de dire que depuis 2019, Terre‑Neuve‑et‑Labrador a reçu 8 milliards de dollars de soutien du gouvernement fédéral. Je pense que cela se passe de commentaires.
    Madame Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député de Louis-Saint-Laurent.
    Le gouvernement est complètement déconnecté de la réalité, et je ne le dis pas à la légère. Il y a une crise dans les régions rurales de notre pays, en Ontario, en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick, à l’Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuve, une vraie crise, une crise dont le gouvernement fait fi.
    Voici la crise. Dix pour cent des Canadiens chauffent leur maison au mazout ou au propane. Cela représente 3,8 millions de Canadiens. Environ un million et demi de ménages dans notre pays chauffent leur maison au mazout ou au propane pendant les froids hivers canadiens. Cela représente un tiers des Canadiens vivant dans les provinces de l’Atlantique et plus d’un million de personnes vivant dans la province de l’Ontario. Ils chauffent leur maison au mazout ou au propane, et la grande majorité d’entre eux utilisent du mazout.
    Ce que beaucoup de gens ne réalisent pas, et ce que le gouvernement ne réalise certainement pas, c’est que ces Canadiens sont dans une situation désespérée. Ils sont confrontés à une crise cet hiver. Le Canadien sur 10 qui se chauffe au mazout ou au propane va être ruiné par le coût du chauffage de sa maison cet hiver, et voici pourquoi.
    Habituellement, 90 % des Canadiens se chauffent autrement qu’avec du mazout ou du propane. Ils utilisent soit du gaz naturel, soit une autre forme de combustible. Cependant, voici la réalité pour ces 10 % de Canadiens qui utilisent le mazout ou le propane.
    Pour chaque dollar consacré au chauffage d'une maison chauffée au gaz naturel, pour cette même maison située dans une région où il n’y a que du mazout ou du propane, il en coûte trois dollars – trois fois le montant – pour la chauffer au propane et il en coûte quatre dollars pour la chauffer au mazout, soit quatre fois le montant.
    Ces chiffres que je donne à la Chambre sont antérieurs à la crise énergétique mondiale qui a frappé les économies de la planète au cours de la dernière année environ. Cet hiver, les chiffres auxquels sont confrontés les 10 % de nos concitoyens qui se chauffent au propane ou au mazout sont vraiment effrayants. Voilà pourquoi il s’agit d’une crise. J’ai consulté hier le site Web de West Nova Fuels, en Nouvelle-Écosse, et je vais en citer un extrait:
    [E]n moyenne, une maison typique où vivent quatre personnes consomme environ trois à quatre réservoirs de mazout par année pour chauffer la maison et l’eau chaude, soit environ 2 800 litres de mazout.
    C’est maintenant ce que cela prend pour chauffer une maison typique dans les régions rurales de l’Ontario et du Canada atlantique: 2 800 litres.
    En consultant le site Web de Crescent Oil, une entreprise située dans la région rurale du Sud de l’Ontario qui fournit de l’huile de chauffage à une grande partie des régions rurales du Sud-Ouest de l’Ontario, j’ai constaté qu’un litre d’huile de chauffage est actuellement vendu au prix de 2 $. Dans certaines régions rurales de l’Ontario et du Canada, le coût du litre d'huile de chauffage est encore plus élevé. Les Canadiens le comprendront si on leur dit que le diésel est le deuxième type d’huile de chauffage. C’est cela, l’huile de chauffage.
    Les personnes ayant roulé en Ontario au cours de la dernière semaine ont certainement pu constater que le prix du diésel a atteint des niveaux records en raison des pénuries de distillats et d’autres bruts lourds, et qu’il se vend actuellement à environ 2,35 $ le litre en Ontario. Ce n’est donc pas une coïncidence si l’huile de chauffage, qui est aussi du diésel, se vend à 2 $ le litre, soit 2 800 litres pour un hiver. Autrement dit, il faut 5 600 $ pour chauffer une maison ordinaire dans une région rurale de l’Ontario ou du Canada atlantique, sans compter la taxe sur le carbone et la TVH.
(1540)
    La taxe sur le carbone est d’environ 13 ¢ par litre d’huile de chauffage. La TVH s’applique non seulement au coût de base de l’huile de chauffage, mais aussi à la taxe sur le carbone, ce qui veut dire que les 5 600 $ qu’il faudra débourser pour chauffer une maison cet hiver dans les régions rurales de l’Ontario ou du Canada atlantique s’élèvent en fait à 6 739 $, dont 375 $ au titre de la taxe sur le carbone.
    Les remboursements consentis par le gouvernement ne couvrent pas ces coûts. Prenons un exemple qui représente la nature même de la vie dans une région rurale: Une famille ordinaire de quatre personnes, maman, papa et deux enfants, qui touche deux salaires, qui se chauffe à l’huile de chauffage et qui se rend au travail en voiture, roulant 25 000 kilomètres par an pour chaque véhicule, étant donné qu’il n’y a pas de transport en commun dans les régions rurales, consommera environ 5 000 litres d’essence par an.
    De même, en Ontario, une taxe sur le carbone de 11 ¢ est appliquée à chaque litre d’essence. Cela signifie qu’une personne qui paie environ 550 $ par an en taxes sur le carbone pour ses déplacements quotidiens, en plus des 375 $ qu’elle paie sur son huile de chauffage pour maintenir sa maison à une température minimale d’environ 19 ou 20 degrés Celsius, se retrouve avec 925 $ par an à payer en taxes sur le carbone uniquement pour le transport et le chauffage. Cela, c'est sans compter les taxes sur le carbone qui sont intégrées dans les frais d’expédition, d’épicerie et autres. Les paiements accordés au titre de l’Incitatif à agir pour le climat, qui sont de 204,88 $ par trimestre, pour un total de 819,52 $, ne couvrent pas ces coûts.
    De l’aveu même du gouvernement, comme l’a affirmé l'intervenant précédent, deux ménages sur dix dans ce pays ne reçoivent pas plus du remboursement que ce qu’ils paient en taxes sur le carbone. Le gouvernement est en train de négliger ces ménages et la crise qui les frappe. Il ne se soucie pas non plus de la montée en flèche des coûts astronomiques qu’il faudra assumer pour garder une maison chaude dans les régions rurales de l’Ontario et du Canada atlantique cet hiver.
    L’argument selon lequel cela fonctionne d’une manière ou d’une autre dans le cadre d’un plan visant à réduire les émissions pour lutter contre les changements climatiques est fallacieux. Voici la preuve. Les libéraux n’ont pas atteint un seul objectif. Ils sont arrivés au pouvoir en disant qu’ils allaient respecter l’Accord de Copenhague. Nous avons passé cette période sans atteindre cet objectif. Ils ont dit qu’ils étaient maintenant sur la bonne voie pour respecter l’Accord de Paris, ce qui est une véritable farce.
    Les émissions ont augmenté sous le régime du gouvernement libéral. En 2016, la première année complète où le gouvernement était au pouvoir, les émissions s’élevaient à 715 mégatonnes. En 2019, la dernière année avant la pandémie pour laquelle nous disposons de données, les émissions sont passées à 738 mégatonnes. Elles ont toutefois diminué en 2020, mais fermer l’économie ne constitue pas un moyen de lutter contre les changements climatiques et de réduire les émissions.
    Je prendrai un risque ici. Je crois qu’en 2022, les émissions du Canada dépasseront ce niveau de 738 mégatonnes pour atteindre un niveau record pour le gouvernement. Vous n’avez pas à me croire sur parole; croyez Bloomberg. J’ai lu les nouvelles ce matin et j’ai trouvé un article de Bloomberg qui vient d’être publié aujourd’hui, intitulé « [Le premier ministre] défend les infimes progrès du Canada en matière de climat », et qui comporte le sous-titre « Une longue liste de politiques sur le climat du premier ministre canadien Justin Trudeau ne s'est pas traduite par une baisse marquée de la pollution dans ce pays ».
    Je tiens à citer un extrait de cet article...
(1545)
    Je rappelle au député qu'il ne doit pas désigner le premier ministre ou n'importe qui d'autre par son prénom ou son nom de famille, même s'il cite un article.
    Il reste une minute et dix-sept secondes au député pour conclure.
    Veuillez m'excuser, madame la Présidente. J'étais pris dans le feu de l'action et j'ai commis une erreur. Je me rétracte.
    Je tiens à citer cet article parce qu'il est accablant.
    On peut y lire ceci:
     Toutefois, tous les pairs du Canada au sein du Groupe des Sept, ou G7, ont réussi à faire croître leur économie tout en réduisant leurs émissions, et le commissaire à l’environnement du Canada affirme que le pays a du mal à infléchir la courbe des émissions. Parmi les grandes économies du Groupe des Vingt, ou G20, le Canada se trouve juste derrière l'Arabie saoudite et devant l'Australie en matière d'émissions par habitant.
    Voilà une critique sévère de l'efficacité des politiques de lutte contre les changements climatiques du gouvernement, dont la taxe sur le carbone.
    Je terminerai en disant qu'il s'agit du seul gouvernement des pays du G7 à avoir augmenté les taxes sur le carburant à un moment où les prix mondiaux de l'énergie atteignaient un niveau record. Même le premier ministre de Terre‑Neuve‑et‑Labrador demande un répit.
    Le gouvernement doit se reconnecter à la réalité des Canadiens et comprendre que 10 % de la population du pays se trouve dans une situation désespérée parce qu'elle fera face à une crise du chauffage cet hiver. Il doit faire un choix moral en réduisant les taxes sur le propane et le mazout.
    Madame la Présidente, avant que beaucoup d’entre nous n'entrent dans l'arène politique, je dirais que nous avons considéré le député de Wellington—Halton Hills comme un symbole d’espoir du Parti conservateur dans la lutte contre le changement climatique. Nous l’avons considéré comme le seul concurrent d'une course à la chefferie qui était disposé à discuter du changement climatique et à le reconnaître. Je crois qu’à l’époque, il était un promoteur de la tarification du carbone, un fervent promoteur des mesures énergétiques pour lutter contre le changement climatique.
    Récemment, les conservateurs nous ont dit de réduire la taxe, réduire la taxe, réduire la taxe, de ne pas reconnaître que les cours suprêmes de l’ensemble du pays avaient dit qu’il ne s’agissait pas d’une taxe, qu’il s’agissait d’un programme de remises et que ce programme aidait réellement de nombreuses familles ayant fait de nombreux ajustements à leur utilisation des combustibles fossiles.
    Bon nombre de mes concitoyens utilisent également l’huile de chauffage et bon nombre d'entre eux utilisent également le propane. La démarche du député d'en face ne contribuera pas à lutter contre le changement climatique et, franchement, elle n’aidera pas non plus nos concitoyens de la région rurale de Halton.
    Le député croit-il toujours en la lutte contre le changement climatique au moyen de la tarification du carbone?
    Madame la Présidente, ce que j’ai proposé en 2016 était, en fait, une taxe sur le carbone ayant une incidence négative sur les recettes. J’ai même dit à l’époque que je n’appuyais pas la taxe sur le carbone du gouvernement, tout simplement parce qu’elle permettait de dégager des revenus. Les contribuables ne récupèrent pas la totalité de l’argent. Le gouvernement l'a plutôt investi dans une pléthore de programmes qui ne fonctionnent pas. D'ailleurs, le gouvernement l’admet lui-même quand il reconnaît que 20 % des ménages ne reçoivent pas un remboursement supérieur à ce qu’ils ont payé au titre des taxes sur le carbone.
    Ce que j’ai proposé n’a rien à voir avec ce que le gouvernement propose. Son plan ne fonctionne pas, et la preuve en est faite, comme l’indiquent des médias réputés tels que Bloomberg.

[Français]

    Madame la Présidente, je remercie mon collègue député de son discours.
    Cependant, il a reproché au gouvernement d'être déconnecté. Cela m'a quand même surprise, étant donné que la motion de l'opposition vise à diminuer le coût du chauffage, alors que c'est pour une mesure qui va être mise en place en avril. On s'entend qu'il y a moins de chauffage en avril.
    Il y a quand même énormément d'éléments contradictoires dans cette proposition du Parti conservateur, qui me déçoit franchement parce qu'il n'élève pas le niveau du débat à la Chambre.
    Pour mon collègue, comment se fait‑il qu'on propose des motions qui ont très peu de solutions? On pourrait pourtant faire tellement de choses plus utiles pour nos citoyens.
    Madame la Présidente, je remercie ma collègue de sa question.
    Je ne suis pas d'accord avec elle. La taxe sur le carbone s'applique déjà au pétrole pour les ménages et les consommateurs qui habitent en Ontario et dans d'autres parties de notre pays.
(1550)

[Traduction]

    La taxe sur le carbone est déjà en place, et les chiffres que j’ai cités ne tiennent pas compte de l’augmentation qui doit entrer en vigueur le 1er avril prochain. Ils correspondent à la taxe sur le carbone qui est en vigueur depuis un certain nombre d’années et qui a été augmentée le 1er  avril dernier.
    Ce sont les coûts que les ménages devront assumer cet hiver. Nous demandons au gouvernement de venir en aide à ces ménages, comme l’ont fait les gouvernements de nombreuses autres grandes économies, et de réduire les taxes sur les combustibles en question afin que les ménages n’aient pas à choisir entre geler dans le noir cet hiver ou risquer de faire faillite.
    Madame la Présidente, en effet, les gens s'inquiètent des factures de chauffage à venir.
    Ma question pour le député porte sur l'équité fiscale. Selon lui, y a‑t‑il beaucoup de travail à faire, ici au Canada, pour éliminer les échappatoires dont se servent les ultrariches et les sociétés qui ont réalisé des profits démesurés pendant la pandémie?
    Madame la Présidente, l'une des choses que nous pouvons faire pour réduire les disparités au pays, c'est de réduire le fardeau fiscal des ménages les plus vulnérables, dont beaucoup vivent dans les régions rurales du Canada atlantique et de l'Ontario, dans de vieilles habitations construites avant 1980 et qui s'attendent à payer des factures de chauffage extrêmement élevées cet hiver.
     Je pense que ce serait là un bon point de départ, et j'invite tous les députés à voter en faveur de la motion dont nous sommes saisis.

[Français]

    Monsieur le Président, je suis bien heureux de participer à ce débat aujourd'hui, parce que cela touche directement tous les Canadiens. S'il y a un sujet qui préoccupe toutes les familles canadiennes d'un océan à l'autre, que l'on soit en Colombie-Britannique, au Manitoba, au Québec, à Terre-Neuve ou dans le Grand Nord, c'est l'inflation.
    Malheureusement, les choses ne s'améliorent pas du tout de façon substantielle. Les plus récents chiffres nous indiquent qu'on frôle 7 % d'inflation. Cela représente une hausse de 7 % du coût général d'à peu près tous les produits. Là où cela fait le plus mal, là où cela touche directement et de façon encore plus dramatique toutes les familles canadiennes, c'est le coût des aliments. S'il y a un endroit où on ne peut pas vraiment faire de coupes, c'est bien dans la nourriture, car c'est un bien essentiel.
    Je ris, mais je ris jaune, parce que c'est vraiment difficile pour les familles canadiennes. Selon les derniers chiffres, le prix des aliments a augmenté de plus de 11,4 %. Ce sont des biens que l'on considère comme essentiels, comme les produits céréaliers qui ont augmenté de 18 %; le café, de 16,4 %; le pain, un produit de base, de 15 %; les fruits frais, de 13 %. Ce qui est encore plus spectaculaire, c'est le prix des pâtes alimentaires qui a augmenté de 36 % et, pour ceux qui aiment cela, celui du beurre d'arachide, de 42 %. Avec une augmentation de 42 %, cela ne donne pas le goût de l'essayer. La réalité qui frappe tous les Canadiens, c'est l'inflation galopante.
    Il faut comprendre que, ce qui a un effet sur l'augmentation du prix des aliments, c'e