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Madame la Présidente, je tiens à m'excuser auprès des gens à la tribune, car ce n'est probablement pas la journée idéale pour venir assister au débat. En effet, aussi intéressant que nous tentions de le rendre, le débat sur le projet de loi n'est probablement pas des plus captivants.
Comme j'ai été interrompu avant la période des questions, je me contenterai de récapituler certaines des préoccupations que nous avons par rapport au projet de loi . Je dirai que, bien que les conservateurs appuient le renvoi du projet de loi S-5 au comité, certaines préoccupations subsistent. La première est de savoir si nous pouvons faire confiance au gouvernement pour ce qui est de tenir promesse, car nous avons pu voir le gouvernement rompre un certain nombre de ses promesses au cours des sept dernières années.
La taxe sur le carbone n'a fait que rendre la vie encore plus inabordable pour les Canadiens. Elle n'a rien fait pour réduire les émissions. En fait, depuis l'imposition de la taxe sur le carbone, les émissions ont augmenté chaque année. Les libéraux ont déclaré la guerre à notre secteur des ressources naturelles et de l'énergie.
Il ne fait aucun doute que ma région est souvent ravagée par des feux de forêt, des sécheresses et des inondations. Nous devons prendre des mesures concrètes pour lutter contre les changements climatiques. Tout ce que le gouvernement a fait, c'est nous abreuver de belles paroles. Il n'a littéralement rien fait de concret. J'ai parlé de quelques projets de loi qui ont fait la guerre aux secteurs canadiens des ressources naturelles et de l'énergie en leur compliquant la tâche pour être concurrentiels sur la scène mondiale. En fait, les libéraux ont, de nombreuses façons, enclavé les ressources canadiennes et ils ont échoué à conclure un accord sur le bois d'œuvre. Ils aiment bien dire que la faute revient entièrement au gouvernement précédent. Or, chaque fois qu'il arrive quelque chose, ils refusent d'en assumer la responsabilité.
Les libéraux forment le gouvernement, et je vais peut-être anticiper certaines des questions que nos collègues d'en face poseront. Ils demanderont quel est le plan des conservateurs pour lutter contre les changements climatiques. Ils sont au pouvoir en ce moment et ils ont eu sept ans pour présenter un plan, mais ils n'y sont pas parvenus.
Le projet de loi porte sur la Loi canadienne sur la protection de l'environnement de 1999 ou LCPE, qui n'a pas été remaniée de façon substantielle depuis son adoption, en 1999. Le projet de loi serait la première mise à jour importante depuis 1999. Cette mesure législative reconnaît que tout particulier au Canada a droit à un environnement sain, et exige que le gouvernement du Canada protège ce droit. J'estime que, de ce côté-ci de la Chambre, personne ne s'y oppose. Ce qui est problématique à nos yeux, c'est que les libéraux vont mettre encore deux ans à comprendre ce que signifie cet énoncé. Que signifie le droit de chaque Canadien à un environnement sain? Maintenant, les libéraux vont étudier la question pendant encore deux ans.
Le défi qui se pose constamment avec le gouvernement c'est qu'il nous dit, ainsi qu'aux Canadiens: « Faites-nous confiance. Nous allons faire le nécessaire. » Nous devrions simplement lui faire confiance quand un projet de loi est renvoyé à un comité parlementaire. Nous devrions croire qu'il examinera les amendements proposés et qu'il approfondira les détails lors de cette étude alors que nous avons constaté, à maintes reprises, qu'il ne tient pas compte des considérations de l'opposition.
Je fais partie du comité de la santé. D'ailleurs, nous avons une réunion dans 10 minutes. Nous étudions actuellement le projet de loi , un projet de loi qui, bien qu'il parte d'une bonne intention selon moi, nous est imposé de force. Il s'agit du projet de loi portant sur la prestation pour logement locatif et la prestation dentaire. Je rappelle aux Canadiens qu'essentiellement, la coalition coûteuse formée du gouvernement et du NPD nous a accordé deux heures pour étudier ce projet de loi et poser des questions aux ministres. On prévoit de dépenser jusqu'à 10 milliards de dollars pour mettre en œuvre ce projet de loi. Comment peut-on penser que deux heures suffisent pour étudier des mesures aussi importantes?
Je sais que les députés vont me demander ce que j'ai contre les communautés canadiennes les plus marginalisées. Je vis dans un secteur et une ville où le loyer coûte très cher. Je ne dis pas que la prestation prévue, d'une valeur de 600 $ ou 500 $ si je ne m'abuse, n'aidera pas à payer le loyer pour peut-être une semaine dans mon coin de pays, mais en quoi cela aidera-t-il les Canadiens qui ont du mal à joindre les deux bouts le reste du temps?
Nous demandons aux libéraux de nous montrer un plan, et ils nous arrivent avec ces solutions de fortune. Ils ont eu sept ans pour élaborer des plans. Je rappelle qu'en matière de protection de l'environnement, après sept ans, le gouvernement approuve toujours le déversement de milliards de litres d'eaux usées non traitées dans nos lacs et nos cours d'eau. On estime que, rien qu'en 2017, 167 milliards de litres y ont été rejetés. Pas plus tard qu'en avril dernier, le Québec a connu d'énormes problèmes parce que pendant plus de deux jours, la ville de Québec, si je ne m'abuse, a rejeté 21 millions de litres d'eaux usées à l'heure dans le fleuve Saint‑Laurent. Je répète: 21 millions de litres d'eaux usées non traitées étaient rejetés toutes les heures dans le fleuve.
Le projet de loi traite également des compétences des provinces et brouille d'ailleurs un peu les cartes à cet égard. Encore une fois, comme nous l'avons vu au cours des sept dernières années, le gouvernement aime faire adopter des mesures à toute vapeur. Pour légiférer, il ne fait pas dans la dentelle.
Nous savons que le projet de loi cible l'industrie du plastique et qu'il inscrirait cette substance à l'annexe 1. Bien que les libéraux aient supprimé le mot « toxique », les substances réglementées sont toujours qualifiées de telles. L'industrie du plastique a quelques inquiétudes à ce sujet.
Quand il est question de plastique, je suis le premier à admettre que, lorsque je m'occupais du dossier des pêches, j'ai été stupéfait d'apprendre la quantité de déchets plastiques qui polluent nos océans. En effet, environ 5,25 billions de fragments de macroplastiques et de microplastiques flottent en permanence dans nos océans. Certes, nous devons prendre des mesures pour lutter contre ce phénomène et l'aborder de façon intelligente. Cela ne fait aucun doute. Cependant, il convient de rappeler certains aspects importants de notre société qui dépendent de l'industrie du plastique.
Dans le domaine des soins de santé, le plastique sert couramment à la fabrication d'instruments et de dispositifs médicaux tels que les gants chirurgicaux, les seringues, les stylos à insuline, les tubes à perfusion, les cathéters et les attelles gonflables. Ces produits sont conçus pour un usage unique et ils permettent d'éviter la propagation de maladies dangereuses en éliminant la nécessité de stériliser et de réutiliser des dispositifs.
Ces produits permettent d'accroître la sécurité. La durabilité du plastique lui permet d'être utilisé dans la fabrication de dispositifs de sécurité pour les produits médicaux, comme les capuchons inviolables sur les emballages médicaux, les plaquettes alvéolées et les divers sacs jetables pour les déchets médicaux.
En ce qui concerne l'amélioration du confort, auparavant, l'industrie de la santé utilisait des instruments médicaux en métal, surtout dans le domaine des prothèses. Il y a actuellement une prothèse dans mon genou, et j'en suis très conscient. Grâce à la durabilité et à la polyvalence du plastique, cette matière est désormais utilisée pour remplacer de tels dispositifs médicaux.
Pour ce qui est des applications novatrices, comme le plastique peut être moulé pour les besoins d'une application précise, il est aussi utilisé pour mettre au point de nouveaux appareils médicaux. De plus, en raison de son rapport coût-efficacité, le plastique peut non seulement être produit à grande échelle de façon rentable, mais aussi être utilisé pour un large éventail d'applications, ce qui en fait un investissement intéressant.
En ce qui concerne les avantages du plastique, compte tenu de ce que j'ai dit tout à l'heure dans mon discours au sujet des déchets de plastique et des microplastiques qui se retrouvent dans les océans et les cours d'eau, je ne défends absolument pas l'industrie du plastique, mais les plastiques présentent des avantages pour l'écologisation de l'industrie et la rentabilisation.
Selon l'étude réalisée par l'Union européenne que j'ai entre les mains, 22 % d'un Airbus A380, un avion à double pont, sont construits en plastique léger renforcé de fibres de carbone, ce qui permet d'économiser du carburant, de réduire de 15 % les frais d'exploitation de l'avion et de diminuer ses émissions.
Au lieu d'utiliser des matériaux traditionnels pour fabriquer une voiture de 1 000 kilogrammes, on utilise environ 105 kilogrammes de plastique, ce qui permet d'économiser 750 litres d'essence sur une durée de vie de 90 000 miles. On réduit ainsi de 12 millions de tonnes la consommation de pétrole et, conséquemment, de 30 millions de tonnes les émissions de CO2, seulement dans l'Union européenne.
Examinons l'utilisation du plastique dans le secteur des énergies renouvelables. Nous savons que les tuyaux, les panneaux solaires, les éoliennes et les rotors ont tous des pièces en plastique ou faites à partir d'hydrocarbures. Lorsqu'il s'agit de réduire les gaz à effet de serre et de rendre nos maisons plus vertes et écoénergétiques, les fenêtres à double vitrage sont essentielles. Elles ont une durée de vie minimale de 35 ans et elles sont faciles d'entretien.
Il y a diverses choses sur lesquelles nous nous entendons. Ce sur quoi nous ne nous entendons pas et ce qui nous préoccupe, ce sont les 24 amendements présentés par le Groupe des sénateurs indépendants, qui, comme nous le savons, n'est pas si indépendant, étant donné que ses membres sont nommés par le et le gouvernement.
Il est difficile de croire le gouvernement libéral sur parole. Je siège à la Chambre depuis sept ans. C'est mon septième anniversaire comme élu. À mon arrivée ici, je n'étais pas aussi blasé. J'ai de bons amis en face et je dirais que, dans tous les partis représentés à la Chambre, il y a de bonnes personnes qui viennent à Ottawa animées des meilleures intentions. Malheureusement, comme nous l'avons vu récemment, un seul député libéral a voté en faveur de la motion de l'opposition conservatrice présentée par mon collègue de . Ce député a défendu les intérêts de ses concitoyens.
Je rappelle aux députés que la motion en question portait sur la décision du gouvernement de tripler la taxe sur le carbone, faisant grimper encore plus les coûts pour les gens qui vivent dans les régions rurales ou éloignées et qui comptent sur le mazout de chauffage et le propane pour chauffer leurs maisons. Le Canada est le seul pays du G7 à avoir augmenté les taxes sur le carburant en cette période de flambée historique des prix du carburant à l'échelle mondiale, et les analystes des questions énergétiques ont prédit que les factures de chauffage domestique des Canadiens pourraient afficher des hausses moyennes de 50 à 100 % cet hiver.
Lorsque cette information a été soulevée pendant la période des questions, les secrétaires parlementaires et le ont pris la parole pour demander aux conservateurs ce qu'ils reprochaient à la taxe sur le carbone, surtout quand les bonnes gens de la côte Est venaient d'être victimes d'une terrible catastrophe naturelle, un ouragan qui est considéré comme la tempête du siècle. J'ai entendu un de mes amis libéraux dire qu'il y avait eu des vagues de 100 pieds. C'est incroyable. Les photos et les images sont tout simplement incroyables; pourtant, les libéraux ne se préoccupent pas du coût de la vie, qui est devenu prohibitif pour les Canadiens des régions rurales et éloignées. La situation devient de plus en plus difficile, et même les premiers ministres libéraux demandent au gouvernement fédéral de faire tout en son pouvoir pour annuler sa hausse prévue de la taxe sur le carbone et rendre les choses plus abordables.
Je rappelle aux Canadiens qu'ils vont également se réveiller avec une taxe sur la masse salariale le 1er janvier et que le gouvernement libéral leur enlèvera encore plus d'argent. Tout ce que le gouvernement fait, c'est de rendre les choses de plus en plus difficiles. Les conservateurs accepteront de renvoyer le projet de loi au comité, mais nous avons de sérieuses réserves.
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Madame la Présidente, j'ai le plaisir de partager mon temps de parole avec mon digne collègue de .
C'est donc avec plaisir que je prends la parole aujourd'hui sur le projet de loi du Sénat intitulé Loi sur le renforcement de la protection de l'environnement pour un Canada en santé. Cela constitue la première réforme importante de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement depuis 1999. C'est le temps, évidemment, pour une modernisation.
Le projet de loi S‑5 propose des ajouts importants, dont certains pourraient excéder la compétence constitutionnelle des provinces. Pour bien comprendre ce projet de loi, il convient de se rappeler que les parlementaires se sont prononcés à plusieurs occasions sur le sujet et que les attentes sont claires à propos de ce qui devrait se retrouver dans ce projet de loi. Cela dit, la volonté du gouvernement de renforcer cette loi a été réitérée, et le ministre a décidé de demander au Sénat de le parrainer, ce qui est une preuve de bonnes intentions.
À quoi faut-il s'attendre d'un gouvernement en matière d'environnement?
Au Québec, par exemple, le gouvernement travaille à appliquer les lois et les règlements en matière de protection de l'environnement; à réduire la contamination de l'eau, de l'atmosphère et du sol; à protéger la biodiversité et à sauvegarder les espèces et les habitats; à évaluer les projets industriels ainsi qu'à gérer les matières résiduelles; et à bien d'autres choses encore. Nous voyons que le Québec sait défendre ses intérêts environnementaux, et il n'a pas besoin du concours du Canada pour promouvoir et protéger les droits fondamentaux des Québécoises et des Québécois.
À quoi faut-il s'attendre des citoyens, comme les gens d'affaires, en matière d'environnement? Il faut encourager les citoyens et les gens d'affaires à participer activement au développement d'un environnement plus sain. Le citoyen peut faire des plus petits gestes au quotidien en réduisant son empreinte écologique, en recyclant et en consommant le moins possible de produits polluants ou toxiques. Les gens d'affaires, eux, peuvent faire de grands gestes. Je pense notamment aux propriétaires de parcs immobiliers. Trop souvent, les propriétaires de bâtiments ne veulent pas investir pour rendre leurs propriétés plus énergétiquement efficaces. Pourtant, il y a des solutions efficaces à envisager.
C'est le cas de Dany Bonapace, un citoyen de ma circonscription, Abitibi—Témiscamingue. Par exemple, l'an dernier, au Comité permanent de l'industrie et de la technologie, il a mentionné qu'on pourrait utiliser les technologies de l'intelligence artificielle pour gérer les besoins en énergie, développer des systèmes pour réduire la consommation de l'énergie et optimiser l'utilisation de l'énergie produite. Il est possible de mettre en place des solutions pour réduire et produire de l'énergie renouvelable comme l'éolien et le solaire. Les bâtiments peuvent stocker des batteries et aussi participer à des réseaux d'infrastructure de partage d'énergie. Les technologies numériques ouvrent la porte à de nombreuses possibilités.
Par ailleurs, le gouvernement fédéral peut montrer l'exemple en accélérant la transformation de ses parcs immobiliers afin qu'ils soient efficaces énergétiquement. Il peut aussi combiner des pénalités aux subventions reçues aux entreprises dont les bâtiments ne sont pas énergétiquement efficaces. Il faut aussi utiliser les énergies renouvelables pour exploiter les mines et les forêts le plus écologiquement possible. Il faut que les minières et les forestières deviennent elles-mêmes des productrices d'énergie renouvelable.
Ce sont là quelques-unes des actions que les citoyens, les gens d'affaires et l'industrie proposent déjà en Abitibi—Témiscamingue.
Qu'en est-il du projet de loi S‑5? Plus précisément, quels sont certains de ses objectifs et comment auront-ils des répercussions au Québec? Un des objectifs majeurs est de créer un droit à un environnement sain. Nous ne sommes pas dupes de la prétention du gouvernement libéral voulant que la modernisation de la Loi crée un « droit à un environnement sain », ce qui est une prétention partisane qui ne vaut pas grand-chose.
Si le gouvernement était sérieux et courageux politiquement, il proposerait aux partenaires de la fédération une ronde de négociations constitutionnelles dans le but d'ajouter ce droit à la Charte canadienne des droits et libertés.
Au Québec, la Charte des droits et libertés de la personne établit déjà qu'une personne peut demander une injonction pour faire respecter son droit à la qualité de l'environnement. Il est donc évident que le gouvernement fédéral pourrait apprendre du Québec et que les citoyens et les citoyennes du Québec n'ont pas besoin du gouvernement fédéral pour garantir leur saine santé environnementale.
Cependant, il y a des occasions pour de la coopération avec le projet de loi S‑5, notamment sur l'encadrement des substances toxiques. Par exemple, le Bloc québécois souhaite collaborer avec tous les parlementaires en ce qui concerne la gestion des produits chimiques et des substances toxiques, l'évaluation sur les effets cumulatifs des substances toxiques, particulièrement dans les populations vulnérables, ainsi que les exigences obligatoires en matière d'étiquetage.
Par ailleurs, j'en profite pour dire que j'ai demandé au Comité permanent de l'industrie et de la technologie de mener une étude sur l'industrie du recyclage. Cela nous permettra de proposer des solutions et des recommandations dont il sera intéressant de débattre à la Chambre.
Il faut rappeler aussi que le projet de loi reflète le mieux possible les recommandations des groupes de protection de la santé et de l'environnement.
Il y a aussi toute la question de la transparence. Pour collaborer avec les groupes de protection de la santé et de l'environnement, il faut absolument davantage de transparence. Pour y arriver, il faut que les informations soient plus accessibles et davantage médiatisées. Il faut aussi une participation significative du public au processus d'évaluation des projets industriels, car, cela permet de réduire de façon significative le scepticisme à l'égard des entreprises et des gouvernements. De plus, nous continuons d'exiger que les Premières Nations, les Inuits et les Métis fassent partie du processus dès les premières ébauches.
Bien que nous, au Bloc québécois, soyons favorables à ce projet de loi, cette loi ne doit pas être une permission pour le gouvernement fédéral d'imposer des exigences environnementales au Québec. Le Québec a répété à maintes reprises qu'il s'opposait à toute intervention du gouvernement fédéral en matière d'environnement sur le territoire québécois et qu'il était important de reconnaître les compétences du Québec en matière d'environnement. Comme je l'ai mentionné, le Québec est un chef de file en matière de protection de l'environnement, et son engagement à l'égard des énergies renouvelables, ses efforts en matière de conservation et la rigueur de sa réglementation environnementale sont exemplaires. C'est pour ces raisons que nous sommes prêts et disposés à partager ces connaissances et les forces du gouvernement québécois avec le gouvernement fédéral afin d'atteindre un objectif universel de protection de l'environnement.
Je vais également proposer deux éléments d'intervention qui pourraient aussi bonifier un projet de loi sur l'environnement. J'aimerais parler de Laure Waridel, qui, au Comité permanent de l'environnement et du développement durable, nous a proposé de miser sur l'écofiscalité. Cela pourrait s'ajouter à un projet de loi réel qui viserait à contribuer à un environnement sain. On parle d'internaliser les coûts environnementaux et sociaux des produits et services en appliquant par exemple le principe du pollueur-payeur.
Les représentants d'Enerkem ont également comparu devant le Comité permanent de l'industrie et de la technologie dans le cadre de son étude sur la relance verte et ils nous ont parlé du secteur de la gestion des déchets, où l'on a développé une technologie de recyclage avancé, des biocarburants avancés, des produits chimiques renouvelables à partir de la biomasse et de matières résiduelles non recyclables.
Toutes ces nouvelles technologies nécessitent beaucoup de recherche-développement et d'investissements en capitaux privés et publics. Il y aura donc une stratégie à mettre en place, notamment à l'international, pour favoriser le développement de solutions innovantes dans la gestion des déchets.
Selon ce que M. Chornet nous l'a expliqué, l'Europe et les États‑Unis ont mis en place une réglementation favorisant l'utilisation des biocarburants de deuxième génération, les produits chimiques verts. Par conséquent, il est plus rentable pour Enerkem de vendre des produits en Californie et en Europe, car la réglementation y encourage les entreprises à opter pour une chimie verte. Selon lui, le Canada doit mettre en place les conditions nécessaires pour encourager la mise en place de projets et la consommation de biocarburants afin de bénéficier de la réduction des gaz à effet de serre associée à la chimie verte. Ce sont des exemples.
En conclusion, la protection de l'environnement n'est pas un défi qui s'arrête aux frontières des territoires, mais plutôt un phénomène mondial auquel nous avons tous la responsabilité de répondre. Le projet de loi aidera le Québec à atteindre les objectifs environnementaux qu'il s'est déjà fixés, mais il doit y avoir de la collaboration avec le gouvernement fédéral. C'est pourquoi je voterai, tout comme le Bloc québécois, en faveur du projet de loi.
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Madame la Présidente, nous sommes à la Chambre pour discuter du projet de loi , ou la loi sur le renforcement de la protection de l'environnement pour un Canada en santé. C'est un projet de loi qui émane du Sénat, cette fois‑ci, et qui est parrainé par le sénateur du Québec Marc Gold. Nous en sommes à la deuxième lecture.
Le projet de loi S‑5 vise à apporter des modifications à la Loi canadienne sur la protection de l'environnement; une loi qui date de 1999 et qu'on appelle LCPE. Cette loi remplace la Loi sur les aliments et drogues et abroge la Loi sur la quasi‑élimination du sulfonate de perfluorooctane. Ce projet de loi, qui ne constitue pas une révision entière de la LCPE, vise d'abord à apporter des modifications à la LCPE, en vue de reconnaître le droit à un environnement sain; à tenir compte des populations vulnérables et des effets cumulatifs que pourrait avoir l'exposition à des substances toxiques; à créer un système pour la réglementation des substances toxiques; et, finalement, à créer un régime d'évaluation et de gestion des risques que les drogues présentent pour l'environnement.
D'office, le Bloc québécois est en faveur du principe du projet de loi S‑5.
Je rappelle que, au Bloc québécois, nous estimons que la nation québécoise est la seule à être souveraine des décisions publiques qui concernent l'environnement et le territoire du Québec.
Cependant, dans le cadre juridique actuel, certaines responsabilités en matière de protection de l'environnement relèvent, jusqu'à notre indépendance, du gouvernement fédéral. Il est évident qu'une modernisation législative est nécessaire. Cela fait depuis 1999, soit plus de 20 ans, qu'il y a eu une mise à jour.
Cela fait que le Canada est très en retard par rapport aux autres nations. On remarque que cela n'étonne personne, évidemment. Le Canada, qui n'a jamais réussi à atteindre une cible climatique, est un cancre mondial de la lutte contre les changements climatiques. Non, je ne suis pas surpris que le Canada ait une loi sur l'environnement qui soit aussi désuète. C'est malheureux et triste, mais c'est ainsi.
En 2017, le Comité permanent de l'environnement et du développement durable de la Chambre des communes a publié un rapport qui contenait 87 recommandations. Une de celles-ci était de reconnaître le droit à un environnement sain. Or, il ne faut pas être dupe. Le Bloc québécois a bien noté les prétentions partisanes insérées dans le projet de loi S‑5.
Des articles relatifs au droit à un environnement sain sont présents dans le préambule de la LCPE, mais leur champ d'application demeure toutefois très limité. Cela veut dire qu'ils n'ont pas d'effet sur les autres lois du Canada. Si la protection de ce droit est ajoutée à la mission du gouvernement fédéral, les modifications apportées ne créent pas pour autant un véritable droit fondamental à vivre dans un environnement sain. Pour avoir une véritable portée, ce droit devrait être enchâssé dans la Charte canadienne des droits et libertés.
C'est ce que nous avons fait au Québec, en 2006, en inscrivant le droit à un environnement sain dans la Charte des droits et libertés: « Toute personne a droit, dans la mesure et suivant les normes prévues par la loi, de vivre dans un environnement sain et respectueux de la biodiversité. » Ce droit a été enchâssé dans nos lois, au Québec, en 2006.
Contrairement à la LCPE, la Charte québécoise a, en contexte politique québécois, une portée quasi constitutionnelle, malgré ce qu'en pensent nos collègues des autres partis. Le Québec n'a pas besoin du concours du Canada pour promouvoir et protéger les droits fondamentaux des Québécoises et des Québécois.
Le 8 octobre 2021, il y a plus d'un an, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a reconnu que disposer d'un environnement propre, sain et durable est un droit humain et a appelé « les États du monde entier à travailler ensemble, et avec d'autres partenaires, pour mettre en œuvre ce droit nouvellement reconnu. »
Dans une déclaration, la haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme « a appelé les États membres à prendre des mesures audacieuses pour donner rapidement et réellement effet au droit à un environnement sain. »
C'est plus de 100 pays qui ont déjà reconnu ce droit de manière constitutionnelle alors que le Canada n'en est qu'à l'inscrire dans une loi sans grande et véritable portée. Ce n'est pas surprenant de la part d'un État accro au pétrole et au gaz, mais c'est évidemment très décevant. Ce n'est pas surprenant, mais décevant.
Inscrire le droit à un environnement sain est un bon premier pas, et le Bloc québécois le salue. C'est pour cela que nous allons appuyer le projet de loi .
Le projet de loi S‑5 comporte de nombreux éléments techniques qui méritent d'être analysés avec vigilance par le Comité permanent de l'environnement et du développement durable de la Chambre des communes. Cette modernisation devrait réellement permettre au gouvernement de prendre ses responsabilités en matière de protection de l'environnement tout en respectant la souveraineté du Québec en ce qui concerne les éléments suivants: les populations vulnérables, la gestion des produits chimiques, la liste des substances toxiques, le renforcement de la responsabilité en matière de gestion des risques, l'évaluation globale des effets cumulatifs aux substances et, finalement, les exigences obligatoires en matière d'étiquetage.
Au Bloc québécois, nous souhaitons collaborer avec tous les parlementaires afin que la loi abrogée reflète le mieux possible les recommandations des groupes de protection de la santé et de l'environnement, de même que les partenaires de l'industrie de la chimie qui sont concernés.
Pour ces raisons, le Bloc québécois fera preuve de toute la vigilance requise dans le cadre de l'examen de cette loi.
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Madame la Présidente, je suis bien heureux de participer ce soir au débat concernant le projet de loi sur l'environnement, d'autant plus que je suis depuis bientôt trois semaines le porte-parole de l'opposition officielle en matière d'environnement et de changement climatique. Je tiens à remercier mon chef, le député de , de m'avoir confié ce mandat exceptionnel.
Exceptionnel, ce l'est aussi pour tous les Canadiens et surtout pour nos enfants, nos petits-enfants et nos arrière-petits-enfants, parce que c'est à eux que nous devons penser lorsque nous avons des réflexions et des actions à poser concernant l'environnement et les changements climatiques.
Je pèse mes mots. Je suis le porte-parole en matière de changement climatique, car les changements climatiques sont réels. L'humain, l'homme et la femme, y a contribué et l'humain, l'homme et la femme, doit participer à réduire les changements climatiques et les effets qu'ils ont sur l'humanité tout entière et sur la planète.
Je tiens également à saluer mon collègue de avec qui j'ai eu l'honneur de travailler depuis bientôt deux ans. C'est lui qui était le porte-parole en matière d'environnement et de changement climatique. Il a été d'un précieux secours et d'un précieux concours pour pouvoir faire une transition tout à fait acceptable et honorable entre mes fonctions précédentes concernant l'industrie et celles auxquelles je fais face maintenant en matière d'environnement et de changement climatique.
[Traduction]
Le débat d'aujourd'hui porte sur le projet de loi , Loi modifiant la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999), apportant des modifications connexes à la Loi sur les aliments et drogues et abrogeant la Loi sur la quasi-élimination du sulfonate de perfluorooctane.
[Français]
Le projet de loi est un projet de loi qui est à la fois technique, mais qui donne aussi une vision sur la façon dont on entrevoit l'environnement pour les 50 prochaines années. C'est un projet de loi qui met aussi à jour la réglementation qui existe depuis 1999. Il va de soi qu'il fallait donner un coup de peigne là-dedans. Rappelons aussi que ce projet de loi est, à peu de choses près, la même chose qui avait été présentée lors du projet de loi , au cours de la législature précédente.
Parlons de la précédente législature. Il y a déjà plus d'un an, nous avons été appelés aux urnes par l'actuel , par un beau jour d'été, alors qu'il trouvait que ce serait une bonne idée de dépenser 630 millions de dollars de l'argent des contribuables pour déclencher une élection qui s'est finie, à peu de choses près, avec exactement la même Chambre des communes que nous avions. Ce sont 630 millions de dollars qui ont été dépensés en pleine pandémie, alors qu'il avait dit qu'il fallait tous nous concentrer sur la quatrième vague. Or, alors que la quatrième vague était entamée, le premier ministre a déclenché une élection, ce qui fait qu'on se retrouve aujourd'hui, un an plus tard, à revoir exactement, ou à peu de choses près, le même projet de loi qui avait déjà été débattu à la Chambre des communes. Si, aujourd'hui, on trouve que le gouvernement ne va pas assez vite en matière d'environnement, en voici une preuve. Le premier ministre a déclenché une élection de 630 millions de dollars pour que la Chambre des communes finisse à peu près de la même façon, et on doit reprendre à zéro le projet de loi C‑28.
Il est un peu surprenant que le gouvernement décide de passer par l'autre Chambre. On sait que nous sommes dans un système bicaméral, c'est-à-dire qu'il y a deux chambres: la Chambre des communes et le Sénat. Les deux ont le même pouvoir législatif. Elles ont d'ailleurs le même pouvoir de taxer les citoyens. Le gouvernement a décidé de reprendre le projet de loi C‑28 et de le faire cheminer par le Sénat. Ensuite, il faut que ce soit la Chambre des communes qui l'étudie. En soi, cela est tout à fait normal et légal, et je ne mets en doute d'aucune façon la légitimité de la Chambre haute. Au contraire, j'apprécie grandement le travail sérieux et rigoureux de ces gens. Ils le font d'une façon qui se veut moins partisane, parce qu'ils n'ont pas à se faire réélire. On comprend donc que c'est exactement la même chose, mais on est quand même surpris de voir que, pour un projet de loi aussi important, on a décidé de le faire passer par le Sénat, où il n'y a pas de ministre, plutôt que par la Chambre des communes, comme on le fait de façon normale. Il faudrait plutôt dire « de façon régulière », parce que ce n'est pas anormal de passer par le Sénat, tout de même. Je ne dirais pas cela.
Ce projet de loi, donc, a été amendé à 24 reprises. Le projet de loi initial, le projet de loi , a été présenté à nouveau presque mot pour mot au Sénat. Le Sénat l'a étudié et a fait adopter 24 amendements. Nous aurons l'occasion d'y revenir plus tard, mais, dans notre système, il faut comprendre que, quand le Sénat adopte des amendements, la Chambre des communes doit donner son accord.
Si la Chambre n'est pas d'accord, il faut que cela retourne au Sénat pour que celui-ci dise s'il est d'accord ou pas. S'il n'est pas d'accord, cela revient à la Chambre. On peut faire cela assez souvent. Généralement, la tradition parlementaire veut qu'un projet de loi soit adopté à la Chambre des communes puis qu'il aille au Sénat qui peut y apporter des amendements. S'il y a des amendements, le projet de loi retourne à la Chambre des communes. Si celle-ci refuse les amendements du Sénat, le projet de loi retourne au Sénat dans la version adoptée par la Chambre des communes. Généralement, le Sénat adopte la même version, sinon on peut jouer au ping-pong assez longtemps sans que ce soit nécessairement pour le bien des Canadiens. On verra comment cela va se passer pour ce projet de loi de 65 pages.
Essentiellement, ce projet de loi est une mise à jour, comme on le disait, de la Loi sur la protection de l'environnement de 1999 où on prend de façon générale les grands axes d'action concernant l'environnement. On se demande si on continue dans ce sens-là ou si on doit aller autrement. On parle tout d'abord du droit à un environnement sain pour tous. On parle également de tenir compte des populations vulnérables.
Quand on parle de populations vulnérables, les premiers mots qui nous viennent à l'esprit, c'est « Premières Nations ». La vision des conservateurs est que les Premières Nations doivent être et sont des partenaires dans la prospérité. Quand nous avons des projets environnementaux, des projets de développement de nos richesses naturelles, des projets qui mettent en valeur ce que nous avons sur le sol au bénéfice de tous les Canadiens et de l'humanité par l'usage intelligent que l'on doit en faire, les Premières Nations doivent être partenaires dans la prospérité.
À ce sujet, je me permets de citer l'exemple du Québec — c'est évidemment un coin de pays que je connais bien, c'est le moins qu'on puisse dire —, particulièrement sur la question des ressources naturelles. Je vais partager un secret qu'il ne faudra pas répéter. Durant mes sept ans à l'Assemblée nationale, j'ai toujours eu un intérêt majeur pour les ressources naturelles que je me faisais le plaisir d'appeler les « richesses naturelles ». Nos ressources sont évidemment des richesses quand on les développe intelligemment et de façon cordiale.
Tout à l'heure, j'entendais mes collègues et amis du Bloc québécois parler à juste titre de l'expertise du Québec en matière d'énergie verte et d'énergie renouvelable. Citons de mémoire les projets hydroélectriques. Rappelons qu'Hydro-Québec a été fondée en 1944 sous l'égide du gouvernement de Joseph-Adélard Godbout. Par la suite, il s'est fait, dans les années 1950, beaucoup de développement concernant ces richesses naturelles qu'étaient les ressources naturelles et le pouvoir de l'hydroélectricité. En 1949, on a doublé la centrale Beauharnois qui était sous l'égide d'Hydro-Québec. En 1951, on a commencé les travaux de développement pour créer les premiers grands barrages en plein milieu de la forêt, soit les barrages Bersimis-1 et Bersimis-2 inaugurés en 1953 et en 1956.
Dès 1954-1955, on a commencé des travaux très sérieux et on a étudié les deux rivières majeures que nous avons au Québec et qui ont un potentiel extraordinaire en matière d'hydroélectricité, la rivière aux Outardes et la rivière Manicouagan. En 1958, le gouvernement du Québec a donné le feu vert pour le grand développement des sept principales centrales hydroélectriques que nous avons sur la rivière des Outaouais et la rivière Manicouagan. Tout le monde a en mémoire Manic-5 dont les travaux se sont amorcés en 1958.
C'est la même chose pour Carillon, en 1959-1960. La centrale Carillon est intéressante, parce que, dès 1959, le gouvernement avait donné indication à Hydro-Québec que cette centrale dee ait être dirigé par des Canadiens français, comme on le disait à l'époque, donc par des Québécois. C'était la première fois que des Québécois avaient la responsabilité du développement d'une centrale électrique qui a été inaugurée, sauf erreur, en 1962.
Bref, un très grand potentiel a été développé dans les années 1950 et 1960 avec les travaux qu'on a faits. Si je parle de cela, c'est que, en 1965, il y avait une entente entre le gouvernement du Québec et les Premières Nations où se trouvait le projet Manicouagan-Outardes. Une entente financière avait été conclue en 1965. C'était une entente d'à peine 50 000 $. Six ans plus tard, quand le gouvernement du Québec, sous l'égide de Robert Bourassa inaugure les grands travaux de la baie James, les Premières Nations qui sont sur place ne sont pas contentes et font de grandes manifestations pour s'assurer d'être partenaires dans ces projets-là. Après des années de négociation de bonne foi entre les Premières Nations et le gouvernement du premier ministre Robert Bourassa, il y a eu ce qu'on a appelé « la Convention de la Baie James et du Nord québécois ».
Si je me trompe, tant mieux, parce que cela va me permettre de mieux connaître notre histoire nationale au Canada, mais, à ma connaissance, c'était la première fois qu'il y avait une entente aussi profitable, d'égal à égal, de partenariat pour la prospérité entre un gouvernement et les Premières Nations.
Inspirons-nous de ce beau modèle selon lequel, en à peine 10 ans, on est passé d'une entente de 50 000 $ à une entente permanente de prospérité dont les retombées économiques positives pour les Premières Nations et pour la nation québécoise se comptent maintenant en centaines de millions de dollars. Donc pour nous, c'est clair que lorsqu'il est question de développement de nos ressources naturelles et de développement de projets environnementaux, les Premières Nations sont des partenaires dans la prospérité. Mes collègues m'excuseront, j'ai un peu bifurqué, mais je pense que ce n'était pas inintéressant.
Je reviens au projet de loi . Parlons du registre des produits toxiques. C'est l'élément majeur de ce projet de loi dans lequel on revoit les règles d'évaluation, le pouvoir du ministre et les produits qui deviendront des produits dits toxiques. Il faut bien être conscient que la science évolue à vitesse grand V et c'est tant mieux. Ce qui se faisait il y a 10 ans est vraiment obsolète, comme on le dirait en mauvais français, c'est déjà vieux. Il faut toujours s'adapter et toujours se mettre à jour dans les moyens que nous avons pour développer correctement et identifier correctement les produits qui, aujourd'hui, sont toxiques. Si on les applique d'une autre façon, ils pourraient ne pas nécessairement l'être, mais s'ils le sont, il faut s'en assurer et savoir exactement où ils vont camper. Donc, c'est ce à quoi s'attaque ce projet de loi tout en réduisant la bureaucratie et la redondance.
Il y avait beaucoup de choses qui existaient aussi concernant l'environnement. Des règles environnementales se recoupaient les unes avec les autres. Je tiens quand même à mentionner que dans ce dossier, lorsqu'il est question d'environnement, il s'agit d'un pouvoir partagé entre les provinces et l'État fédéral et il faut que tout le monde agisse de bonne foi là-dedans. Il ne faut pas doubler le fédéral ou le provincial et refaire deux fois ce qu'on a fait pour dire qu'on l'a fait à la place de l'autre. Il faut être efficace et il faut être partenaire. Là-dessus, notre chef et notre parti ont été très clairs.
On sait que le gouvernement du Québec, par la voix de son premier ministre, a manifesté il y a environ un mois qu'il souhaite faire renaître de grands projets de centrales hydroélectriques. Comprenons-nous bien, cela ne veut pas nécessairement dire qu'on va partir nouvelle une centrale électrique en plein milieu de la forêt sur une rivière qui n'est pas actuellement aménagée. Cela peut également être un rafraîchissement des installations actuelles. On pourrait également prendre une rivière avec un barrage qui existe et en faire un doublé à côté; c'est exactement ce qui s'est passé avec Manic‑5 dans les années 1970. On a fait une autre sortie sur le flanc ouest qu'on a appelé Manic‑5‑PA. Donc on peut, à partir d'un barrage qui existe, faire une deuxième centrale qui va produire de l'énergie — pas autant que la première, mais quand même pas mal.
Ce sont des projets auxquels nous croyons. Si la volonté du gouvernement est d'aller de l'avant, nous faisons pleinement confiance aux évaluateurs environnementaux de la province. Il n'y a aucun besoin des évaluations fédérales dans ce cas pour pouvoir accélérer l'accès à cette énergie verte, à cette énergie hydroélectrique.
C'est pourquoi il faut aussi voir la mise à jour de tous les produits qui concernent l'environnement et qui concernent l'activité de l'humain, particulièrement dans le domaine des produits chimiques. Nous sommes tout à fait d'accord sur cette mise à jour. Il faut faire une mise à jour.
Là où nous avons des préoccupations, c'est à savoir comment cette mise à jour peut être faite. Cela peut mener à des accords qui peuvent porter ombrage pour la suite des choses. Il faut comprendre que, dans ce domaine, il faut porter un jugement qui soit le plus scientifique possible, le plus rigoureux possible et qui prenne en compte toutes les avancées technologiques et scientifiques qui ont cours pour identifier un produit particulier. Un produit particulier peut être toxique à priori, mais, mieux traité, bien traité et aménagé dans un endroit particulier, il peut être une source créatrice. Il faut faire attention lorsque vient le temps de définir cela. Par contre, il faut aussi que l'industrie prenne conscience de cette situation et de comment retirer un produit qui, aujourd'hui, serait toxique et, plus tard, ne le serait pas avec un traitement juste et efficace. Il faut en faire la démonstration.
En fait, avant d'aborder la gestion des risques, je vais parler des principes généraux sur lesquels nous sommes d'accord.
Concernant le droit à un environnement sain, nous sommes d'accord sur ce principe, qui va de soi. Soit dit en passant, ce n'est pas nouveau. J'ai appris cela ce matin en faisant quelques recherches et en parlant avec des gens qui connaissent ce dossier beaucoup mieux que moi. L'État du Michigan a déjà enchâssé ce principe fondamental dans une loi en 1970. Cela s'est fait il y a plus de 50 ans dans le Michigan, un État très industriel se trouvant en plein cœur de l'Amérique. C'est le moins qu'on puisse dire en raison de toutes les industries qui s'y trouvent, dont d'industrie automobile. Cet État a enchâssé dans des lois le principe du droit à un environnement sain en 1970. À ce que je sache, il n'a pas fait faillite jusqu'à maintenant. Oui, on est capable de vivre ainsi.
C'est la même chose pour le territoire du Yukon, qui a également ce principe enchâssé dans sa législation depuis 2002.
Comme je le mentionnais un peu plus tôt, le projet de loi vise à réduire la bureaucratie et le travail fait en double avec la responsabilité partagée de la province et du fédéral. À condition que tout le monde s'entende, qu'on ne fasse pas le travail en double, et, surtout, que chacun ne pile pas sur les pieds de l'autre, tout va bien se dérouler.
C'est pourquoi, comme je le disais tantôt et comme je le mentionnais d'ailleurs dans une question à mon collègue d', du Bloc québécois, nous faisons confiance aux provinces, que ce soit pour les projets d'Hydro‑Québec ou encore pour le projet du troisième lien.
Revenons donc à la question de la gestion des risques.
C'est une situation qui est très délicate et qui mérite d'être bien connue. Au Canada, nous avons des lois qui sont parmi les meilleures au monde en ce qui concerne la gestion des risques. Nous sommes connus et reconnus pour cela. Ce n'est pas nouveau puisque l'industrie chimique et pétrochimique existe au Canada depuis la Confédération. Nous avons toujours été à l'avant-garde en matière de développement, mais aussi en matière d'évaluation des risques, plus particulièrement au cours du demi-siècle dernier.
Le Canada est un leader mondial en matière de gestion des risques et relativement à plusieurs enjeux. J'ai eu le plaisir de décrire en détail le développement hydroélectrique du Québec avec les grands projets des années 1950, 1960 et 1970 et avec la Baie‑James. Nous avons une expertise mondialement reconnue en matière d'hydroélectricité.
C'est la même chose pour la capture du carbone. Nous avons, ici, au Canada, développé des techniques et fait des avancées technologiques et scientifiques très avant-gardistes. Nous devons être fiers de ce savoir-faire, que nous pouvons exporter, parce que la pollution est un phénomène mondial. Si, ailleurs dans le monde, on n'a pas la même rigueur que nous avons au Canada, malheureusement, la pollution se promène.
Au Canada, nous avons des champions en matière d'énergie verte, solaire, éolienne, hydroélectrique et de capture du carbone. Soyons fiers de nos réalisations et de nos réussites nationales. Soyons fiers aussi de ce que nous sommes capables de faire pour les exporter. C'est de la création de richesse pour notre pays, mais c'est surtout de la création de richesse quand on partage son expertise avec le monde entier pour que la planète entière reconnaisse et accepte le fait que le Canada est un leader sur plusieurs aspects, qui vont bénéficier à l'humanité tout entière.
Quand le CO2, qui est polluant, arrive à la frontière, il n'a pas à utiliser l'application ArriveCAN. Il passe tout de suite au-dessus de la frontière et s'en vient ici.
Le Canada n'est pas le seul pays à être confronté à de grands problèmes en raison du changement climatique. Au Canada, nous avons une expertise valable et elle doit être connue. Nous devons être les champions de cette expertise.
Je vais maintenant revenir au projet de loi S‑5. Il me reste une minute et j'ai juste assez de temps pour dire que 24 amendements ont été proposés et que nous avons des préoccupations concernant 9 d'entre eux. Ces derniers causent à notre avis plus de problèmes et de paperasserie et il faudrait donc être plus vigilant à cet égard.
En terminant, pour nous les conservateurs, les changements climatiques sont réels, l'humain en est en partie responsable et il doit faire les efforts nécessaires pour corriger la solution. Nous constatons que, depuis que ce gouvernement est en place et qu'il a implanté la taxe libérale sur le carbone, cela n'a pas réduit la pollution au Canada. Par contre, cela a vidé les poches des citoyens et les gens n'en ont pas pour leur argent, contrairement à ce que les libéraux disent, mais comme l'affirme le directeur parlementaire du budget.
Pour nous, l'environnement passe d'abord et avant tout par la réduction des émissions de gaz à effet de serre au moyen de la recherche-développement et de l'accès à l'énergie verte. Nous voulons accélérer la mise en œuvre de projets et favoriser l'expertise canadienne.