(i) le Canada est un état démocratique,
(ii) cette Chambre croit au principe de l’égalité de tous,
la Chambre exprime son désir de rompre les liens entre l’État canadien et la monarchie britannique, et demande au gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour ce faire.
— Monsieur le Président, je dois, à mon corps défendant, exprimer une déception. J'espère que Charles III ne sera pas informé de la faible mobilisation de ses ouailles parce qu'il serait déçu. On aurait cru à une mobilisation massive des députés pour protéger la monarchie britannique. J'ai l'impression que les bloquistes y tiennent davantage.
Le Parlement est une institution démocratique. Sur le principe même, cela veut dire que ce sont les citoyennes et les citoyens du Québec et du Canada qui, par l'entremise de leurs élus, une circonscription à la fois, prennent les décisions. Les électeurs choisissent les élus. En revanche, on peut difficilement croire que les électeurs ont choisi Sa Majesté le roi Charles III. On nous dit pourtant, même s'il s'agit du sommet tout en haut de la pyramide du pouvoir de la structure de la Constitution même du Canada, que ce n'est pas important, que ce n'est pas ce qui est le plus important, que ce n'est pas la priorité et qu'on peut faire d'autres choses.
Je disais aux médias, il y a quelques minutes à peine, que je suis capable de respirer, parler et tenir mon téléphone en même temps. Je peux même me tenir sur une jambe, si on veut. Je peux tout faire en même temps. Nous sommes capables de discuter de plusieurs sujets. Il y a des comités parlementaires qui vont siéger cette semaine sur un paquet de sujets en même temps. Nous pourrons débattre sur les plus et les moins importants. Or, je veux faire la démonstration que le sujet d'aujourd'hui est important.
Le Parlement est appelé à décider de tout, c'est‑à‑dire les budgets, les lois et les prises de position, qui ne sont souvent que des principes. Les motions que nous votons après la période des questions orales, du consentement unanime, ne sont que des énoncés de principes. La meilleure preuve étant que, lorsque la Chambre donne une directive au gouvernement, en général, il s'en fout. Peut-être que les principes que nous énonçons comme principes ont déjà leur propre valeur.
Il y a aussi toute la question des relations internationales et de la perception. Il doit y avoir des gens partout dans le monde qui nous regardent de façon un peu bizarre en disant que le Canada est supposé être un État moderne. Pourtant, le chef du Canada est un roi conquérant étranger. C'est un enjeu qui, déjà, définit quelque chose de lourd et de grave.
On dit que la monarchie est symbolique. Un symbole à 70 millions de dollars par année, ce n'est pas pire. C'est du gros symbole. Il faut tenir compte de la déclinaison de ces 70 millions de dollars par année qui sont, en général, des citrons et des billets d'avion; la monarchie n'en est pas à un citron près. C'est beaucoup d'argent. Il y a la déclinaison de tout cela dans les provinces et au Québec, mais on nous dit que cela ne compte pas.
Les constitutionnalistes ont tous au moins fini leur troisième année B. Ce sont des gens extrêmement intelligents qui débattent depuis que le Parti québécois, à Québec, a ouvert le débat sur le serment d'allégeance. Ils débattent sur ce qui est nécessaire ou pas, important ou pas et comment le faire ou comment on ne peut pas le faire. Je pense que ces gens n'ont pas de temps à perdre. C'est parce qu'ils jugent que cela a une certaine importance.
Que fait-on avec 70 millions de dollars? Les aînés entre 65 et 75 ans, que le gouvernement refuse obstinément d'aider, pourraient bénéficier de 70 millions de dollars. Les gens qui ont des enjeux de logement social, aussi. On réalise d'ailleurs que les mesures du gouvernement pour aider le logement vont se faire au bénéfice d'à peu près tout le monde, mais beaucoup moins au Québec parce qu'il était précurseur. J'ai des collègues qui aimeraient entendre dire que ce montant de 70 millions dollars va arriver. Pour la transition vers l'énergie verte, 70 millions de dollars, c'est quand même intéressant. Les forêts, les pêches, la restauration des ports cédés par le fédéral à Québec, dans l'Est du Québec, ont besoin de largement plus que 70 millions de dollars. Peut-on mettre l'argent là? Non, on s'arrange pour que la famille royale vienne faire son tour dans l'Ouest canadien, avec beaucoup de plaisir, aux frais des contribuables.
On nous dit qu'il faudrait rouvrir la Constitution. Mon Dieu, le simple fait que pour changer cela, il faut rouvrir la Constitution, cela doit être une indication d'importance. D'ailleurs, en général, on dit le mot « Constitution » préférablement avec un accent français et on jette le Canada anglais dans les gouffres de l'angoisse. Cela doit bien être important; je ne peux pas croire autrement.
Il faut l'unanimité des provinces du Sénat et du Parlement. C'est dire à quel point cela doit être important. Quand on met 14 cadenas sur son cabanon, c'est parce qu'on tient à sa tondeuse. On a une peur bleue d'ouvrir la Constitution parce que, selon moi, personne n'est à l'aise avec ce qu'elle contient. Ce doit être que de la maintenir telle quelle est important. On a peur que d'ouvrir la Constitution fasse en sorte que l'Alberta revendique son indépendance ou que les Autochtones revendiquent des droits réels. Pour l'instant, on protège la Couronne britannique sur le dos des Premières Nations. Cela doit être important.
Les sondages disent que tant les Québécois que les Canadiens ne veulent pas de la monarchie. Ce n'est pas une question de l'urne. En général, les gens ne se lèvent pas la nuit — même si j'en connais deux ou trois qui le font — pour dire qu'il faut se débarrasser de la monarchie. Toutefois, si on leur pose la question, ils vont dire que c'est fini, cette affaire-là, que c'est une vieille traînerie, qu'il faut s'en débarrasser, que cela coûte cher et qu'on n'en a pas besoin. Comme le dirait le magnifique Yvon Deschamps, la monarchie, « qu'ossa donne »? Les gens nous demandent d'en disposer. Cela doit être important.
C'est une préférence de la population. Cela veut dire que cette notion qui, quelque part, définit qui nous sommes, qui sont les Canadiens et qui sont les Québécois — de grâce, ne pas confondre —, doit être quelque chose de fondamental. Cela l'est encore plus pour les Québécois parce que, pour les Québécois et pour tous ceux qui sont de descendance française ou qui ont adopté l'identité, à des mesures variables, de cette ascendance française, le roi d'Angleterre est quand même le roi de l'empire conquérant.
On nous dit que c'était en 1760 et qu'il faut les lâcher tranquilles avec la conquête. On nous dit que, les patriotes, c'était en 1837‑1838, et qu'il faut les lâcher tranquilles avec les patriotes. Toutefois, si nous prêtons aujourd'hui serment au roi d'Angleterre, c'est parce que nous sommes encore un peuple conquis, qui doit prêter serment au roi conquérant à l'époque de l'Empire britannique qui était incroyablement raciste et esclavagiste. Ce n'est pas banal. Peut-on commencer à mettre le mot « important » dans la phrase?
J'ai envie de demander de quoi ils ont peur pour ne pas l'ouvrir, mais je pense que j'ai déjà répondu: personne ne se reconnaît dans la Constitution de Pierre Trudeau.
Il y a 338 circonscriptions au Canada, et, quand on va en ajouter, ce sera au détriment du Québec. Il y a autour de 100 000 habitants par circonscription, et il y a autour de 60 000 à 70 000 électeurs, avec une participation incertaine, disons 50 000 électeurs par circonscription, qui votent lors d'une élection. Ils ne choisissent jamais un roi. Ils choisissent toujours un député et, par le truchement du député ou de la députée, le chef ou la cheffe de l'État. Ils n'ont jamais voté pour un roi. Je ne connais personne qui dise voter, par exemple, pour Charles. Je n'ai pas vu cela, et pourtant, en haut de la pyramide alimentaire canadienne, il y a la Couronne. Cela doit être important.
Des dizaines de milliers de personnes dans chaque circonscription, n'est-ce pas plus important que la frivolité coûteuse de la monarchie? N'est-ce pas plus important qu'un roi étranger qui ne connaît rien de nous — je ne suis pas sûr qu'il réussirait le test de citoyenneté que le Canada fait passer aux immigrants et c'est sans parler de celui du Québec — et qui descend de celui qui nous a écrasés sous les boulets et les mousquets? Cela doit être important.
Le dit que l'État est démocratique et laïc, et il protège un roi chef religieux. Cela doit être important pour le premier ministre.
C'est important, mais c'est injustifié. C'est vétuste, voire archaïque, rétrograde, paléontologique, arriéré et humiliant. Cela va choquer certaines personnes que je dise que la monarchie est arriérée. Ceux que cela va choquer prouvent que j'ai raison. Cela n'a aucun sens. Il faut s'en sortir parce que c'est important.
Il y a des choses plus importantes. Pour les citer une à la fois, il est vrai qu'il est plus important d'aller en Cour suprême contre la valeur de la laïcité du Québec. Il est vrai qu'il est beaucoup plus important d'aller jusqu'en Cour suprême contre une amélioration de la promotion du français au Québec. Il est vrai qu'il est beaucoup plus important d'ouvrir de nouveaux territoires maritimes à l'exploitation pétrolière alors que la baleine noire dans l'Atlantique Nord est en péril. Il est vrai qu'il est beaucoup plus important d'aller distribuer des contrats aux amis libéraux au chemin Roxham. Il est vrai qu'il est beaucoup plus important de s'ingérer dans les champs de compétence du Québec et des provinces, notamment pour ce qui est des transferts en santé.
Si je me trompe et que ce n'est pas important, pourquoi ne pas en sortir rapidement, facilement, le cœur léger, et passer, guilleret, à autre chose?
Le s'est beaucoup investi avec des chemises et des maux de gorge, les deux étant déchirés dans l'exercice. Ni lui ni le ne répondent à des questions fondamentales. Pourtant, les Canadiens et les Québécois ont le droit de savoir si, lorsque le premier ministre et son lieutenant québécois ont prêté serment, ils l'ont fait à un roi étranger, conquérant et gâté sans bon sens. J'ai eu une bonne vie, mais je n'ai jamais fait repasser mes lacets. À force d'une grande discipline, non seulement j'ai appris à les attacher, mais j'ai aussi appris à mettre du dentifrice sur ma brosse à dents. Cela a été long, mais j'y suis arrivé.
Les Canadiens, les Québécois et les électeurs qui sont des électeurs québécois, dans le cas du lieutenant comme dans le cas de l'amiral, ont le droit de savoir si le serment est prêté à la Couronne britannique ou au peuple canadien.
La monarchie n'est pas importante. Cependant, un serment, est-ce que c'est important? Jurer loyauté et allégeance, ce n'est pas rien. Qu'est-ce qu'il y a de plus important qu'un engagement solennel d'allégeance? Imaginons que ce n'est pas important. Est-ce que cela veut dire que les engagements que ces gens prennent à l'endroit de leurs électeurs ne sont pas importants? Est-ce que cela veut dire qu'on peut faire fi avec frivolité de l'engagement envers les électeurs, comme on peut faire fi avec frivolité de l'engagement envers le souverain? N'est-ce pas important? Moi, cela me semble important.
En revanche, le Bloc québécois dit qu'un serment sous la contrainte ne vaut rien. Si cela ne vient pas du cœur, cela n'a aucune valeur. Les députés du Bloc prêtent serment par contrainte, afin de pouvoir venir dans l'enceinte même du Parlement canadien exposer au Canada ce qui, à bien des égards, est un manque de respect pour le Québec, pour le français et pour les valeurs de laïcité et d'égalité, l'hypocrisie d'un système créé pour nous noyer lentement dans des institutions où notre espace et notre poids se recroquevillent presque inexorablement.
Ce n'est pas banal. Nous venons ici pour dénoncer l'abandon des questions environnementales malgré la menace qui pèse sur l'ensemble de la planète. Nous sommes ici pour dénoncer le fait que leur ultime allégeance est peut-être aux lobbys.
Je dévoile en primeur que le Bloc n'est pas sincère dans son serment à la reine. En revanche, le Bloc est irrévocablement sincère, de cœur et d'esprit, dans son serment et son engagement à l'endroit du peuple du Québec, à l'endroit de la nation québécoise exclusivement. Si les libéraux, les conservateurs et les néo-démocrates ne sont pas sincères, leurs électeurs ont le droit de le savoir. Pour notre part, nous affirmons que nous ne voulons plus être les sujets de l'empire qui nous a conquis parce que nous sommes dans une démocratie. Un roi étranger et un chef religieux, c'est aussi important qu'inacceptable.
Nous invitons les députés à se libérer et à nous libérer de la monarchie, à défaut de quoi nous allons montrer aux Québécois qui nous sommes et montrer aux Québec qui ils sont. J'invite tous les députés à bien réfléchir à cela avant de prier pour le roi anglais demain, quelques heures avant de se prononcer sur la motion déposée par le Bloc québécois.
Il s'agit d'un test quant à la sincérité de ce serment solennel. Il s'agit d'un test de loyauté à l'endroit des citoyens et des électeurs. Il s'agit de la démonstration de la préséance d'un serment à un souverain et chef religieux étranger en lieu et place d'un serment prêté aux électeurs de chacune et de chacun. Au Bloc québécois, il est indéniable que nous sommes exclusivement au service des Québécoises et des Québécois.
:
Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole aujourd’hui, dans le cadre de la motion présentée par notre collègue du Bloc québécois, pour parler d’une question importante. Il s’agit de la démocratie canadienne et de la Couronne. Nous allons nous opposer à cette motion.
[Français]
Je sais que je parle au nom de tous mes collègues quand je dis que représenter une circonscription à la Chambre des communes est un honneur et un privilège. L'un des fondements mêmes de notre démocratie est la représentation politique et le fait que les gens que nous représentons nous élisent grâce à des élections transparentes, justes et administrées de façon indépendante.
[Traduction]
Il y a tellement de pays dans le monde où la démocratie est remise en cause qu'il est facile de penser à des exemples de ce qui se passe là quand elle ne tient plus. Comme nous le savons tous, la démocratie forte et résiliente que nous avons aujourd’hui au Canada n’est pas apparue telle quelle, du jour au lendemain. Elle est le produit de plus d’un siècle d’évolution. On s’est battu pour elle, et on l’a acquise au prix du sang de nombreux hommes et femmes. Aujourd’hui, nous continuerons à défendre cette démocratie.
Même si le Canada continue de bien se porter selon la plupart des mesures internationales de la démocratie, il est toujours possible de changer et de s'améliorer. La démocratie est un processus continu. Elle requiert notre attention constante. Nous devons continuer à travailler pour que les Canadiens dans toute leur diversité, y compris les personnes marginalisées, puissent faire entendre leur voix. Cela inclut notre important cheminement vers la réconciliation avec les peuples autochtones qui se poursuit.
[Français]
En juillet 2022, l'Organisation de coopération et de développement économiques, ou OCDE, a publié son rapport d'enquête sur la confiance. Le rapport révèle que les pays de l'OCDE, dont le Canada, font bonne figure en matière de démocratie. Les pays de l'OCDE sont constamment à la recherche de manières d'améliorer la prestation de services à la population et la transparence de leurs administrations publiques. Toutefois, nous savons aussi qu'il reste du travail à faire. Les pays de l'OCDE doivent être à l'écoute de leurs citoyens et s'assurer que les politiques publiques répondent à leurs attentes. C'est encore plus vrai dans le contexte de la pandémie et de l'inflation mondiales. L'une des principales leçons tirées de ces défis est que, pour obtenir la confiance des citoyens, les gouvernements se doivent d'être à l'écoute des réalités citoyennes.
[Traduction]
Nous savons que la confiance se gagne par la performance, mais pour y parvenir, nous devons comprendre les besoins et les attentes des citoyens. C’est une chose à laquelle les gouvernements doivent continuer de se consacrer. L’engagement public, la conversation et le dialogue sont essentiels pour comprendre ce qui est important pour nos citoyens et constituent des éléments importants d’un gouvernement efficace, ouvert et transparent. Ils sont essentiels à nos efforts pour établir et renouveler la confiance du public.
L’écoute de nos citoyens nous aide à mieux comprendre la diversité des opinions afin de nous assurer que nous nous concentrons sur ce qui est le plus important pour eux. De nombreuses choses préoccupent les Canadiens, et je dirais que la motion présentée aujourd’hui par le Bloc Québécois ne porte pas sur ce qui les préoccupe le plus. La récente analyse de l’OCDE sur les gouvernements ouverts indique que le Canada a une forte culture de consultation publique et que le pays obtient de bons résultats en ce qui concerne l’engagement des parties prenantes. C’est à la fois une affirmation de ce que nous avons fait jusqu’à présent et un rappel que nous pouvons toujours faire mieux. Nous pouvons faire davantage pour gagner et conserver la confiance des citoyens.
Nos institutions et nos pratiques reflètent nos valeurs sociétales. Nous devons les protéger. S'il est vrai que les fondateurs de notre Parlement se sont inspirés de la tradition de Westminster, notre territoire, nos visées et nos édifices montrent que nous avons toujours adapté nos institutions et nos pratiques. Ce sont des solutions canadiennes adaptées à nos réalités et à nos besoins.
[Français]
Personne ne doute que les décisions qui touchent le Canada aujourd'hui sont prises ici, entre ces murs, ainsi que dans les assemblées législatives des provinces et des territoires de notre pays. Bien sûr, la Chambre n'est qu'une partie du Parlement et le Parlement lui-même n'est qu'une partie du système gouvernemental du Canada.
Comme nous le savons tous, le Canada est une monarchie constitutionnelle. J'imagine que cela va continuer longtemps. Historiquement, la Couronne a joué un rôle important dans l'évolution de notre pays. En 1982, c'est la reine du Canada, Sa Majesté la reine Elizabeth II, qui a signé notre Constitution et la Charte canadienne des droits et libertés. Ces deux piliers de la démocratie contribuent à assurer la stabilité de notre pays et à garantir les droits et libertés de ses citoyens. Bien que notre attachement à la Couronne revêt une importance historique et culturelle, son rôle repose en grande partie sur des formalités. C'est sur ces principes que reposent les fondements de notre démocratie.
Le rôle du souverain dans notre monarchie constitutionnelle est très encadré. Bien que la dernière étape d'adoption de nos lois demeure la sanction royale, l'essentiel du travail de représentation et de défense des intérêts des citoyens se fait en ces murs et par l'action de ses membres.
[Traduction]
Le Parlement est l’endroit où les questions du jour doivent être débattues et décidées. Ni le souverain ni le gouverneur général n’interviennent dans la politique ou dans ces décisions. Oui, ils peuvent conseiller un premier ministre, mais ils ne peuvent pas rejeter les demandes du gouvernement ou saper sa position. C’est ça le gouvernement, nous sommes le Parlement, et ils en sont séparés. Dans notre monarchie constitutionnelle, la fonction de la Couronne dans notre gouvernement est d’être le fondement de notre Constitution. C’est plus qu’un symbole, un signe; c’est une chose sur laquelle nous pouvons accrocher notre chapeau et poser nos mains pour nous assurer que notre Constitution est garantie, et cela devrait transcender les débats politiques du jour.
La stabilité de nos institutions démocratiques donne aux Canadiens une assurance et une tranquillité d’esprit d’un bout à l’autre du pays, de sorte que nous, en tant que représentants élus, pouvons nous concentrer sur les questions qui comptent le plus pour les Canadiens. Ces questions sont évidentes, des questions comme le coût de la vie, les soins dentaires, l’abordabilité du logement, la santé de notre économie, la santé de nos aînés et celle de notre planète.
Le Canada est actuellement un pays libre, et nous ferons tous les efforts nécessaires pour qu’il le reste. Quel que soit le parti auquel nous sommes affiliés, je suis sûr que nous partageons tous l’objectif de rester une démocratie libre et dynamique. Que le souverain, Sa Majesté le roi Charles III, roi du Canada, soit le symbole de cette liberté et de notre objectif, en tant que pays, de conserver notre liberté et notre dignité, quelles que soient les questions d’actualité sur lesquelles nous avons, et continuerons d’avoir, des divergences d’opinions. Ces différences existent, à la Chambre comme dans l’ensemble du Canada, mais nous avons tous en commun l’objectif de conserver un pays uni, enthousiaste, juste et libre.
Le souverain est également un symbole de ce qui unit notre pays. Comme vous le savez, madame la Présidente, les Canadiens perçoivent avant tout la présence de la Couronne en la personne des représentants du souverain au Canada, c’est-à-dire le gouverneur général et les lieutenants-gouverneurs qui s’acquittent de la plupart des fonctions constitutionnelles du souverain en son nom.
Les représentants vice-royaux travaillent inlassablement à cette tâche, que ce soit en remettant des médailles aux Canadiens, en participant à des célébrations dans nos collectivités et en accomplissant des fonctions constitutionnelles. Ils forment un groupe remarquable de Canadiens dévoués qui, dans leur travail, savent mettre en valeur les nombreuses personnes qui contribuent quotidiennement à la vie de notre pays. Nous, nous avons l’honneur de siéger à la Chambre, mais les autres Canadiens ont parfois aussi l’honneur de recevoir une médaille du gouverneur général ou des lieutenants-gouverneurs des provinces pour avoir contribué à l’unité de notre grand pays. Les représentants vice-royaux jouent un rôle fondamental dans la société canadienne, que ce soit en remettant des prix pour des réalisations artistiques, scientifiques, humanistes ou universitaires, dans les écoles et dans les universités, ou en remettant des médailles aux nombreux bénévoles qui se dévouent pour leur collectivité.
La démocratie canadienne et la façon dont les Canadiens se gouvernent sont des sujets importants. Il est évident que nous devons discuter de notre démocratie constitutionnelle, c’est une proposition tout à fait valable. Si la démocratie est une forme de gouvernement résiliente, c’est notamment parce qu’elle est la mieux placée pour donner aux citoyens ce dont ils ont besoin, et c’est ce que la démocratie fait de mieux, tout en respectant les droits des personnes et des citoyens. C’est le fondement de la démocratie. Le travail que nous devons faire tous ensemble, en tant que représentants élus ici, consiste à répondre aux besoins des Canadiens, surtout dans les périodes difficiles.
Certes, un grand nombre des défis financiers auxquels nous faisons face sont avant tout mondiaux, mais nous en ressentons aussi les effets au niveau local dans nos foyers, dans nos rues et dans nos collectivités. C’est la raison pour laquelle le gouvernement prend très au sérieux le problème de l'abordabilité, surtout en ce qui concerne le logement et le coût de la vie. Le logement doit être abordable, et c’est une question qui doit préoccuper en priorité tous les députés ici présents, car c’est la question la plus importante pour les jeunes Canadiens et les habitants de ma circonscription. Ils ont peur de ne pas avoir les mêmes possibilités que leurs parents et leurs grands-parents de devenir propriétaires et de bien préparer leur avenir.
[Français]
Au cours des deux dernières années, le prix des maisons a atteint des niveaux inatteignables pour beaucoup trop de gens. Bien des gens sont obligés de vivre de plus en plus loin de leur lieu de travail et du lieu où ils ont grandi, alors que c'est souvent là qu'ils aimeraient bâtir leur avenir. Le problème de l'accessibilité au logement est complexe. Il n'y a pas de solution miracle. Dans le budget de 2022, le gouvernement a présenté un plan à long terme pour s'attaquer à la question de l'accessibilité des Canadiens au logement. Ce plan repose sur trois piliers: aider les Canadiens à épargner pour acheter une maison, freiner la spéculation, et accroître l'offre, chose à laquelle nous devons tous travailler ensemble.
[Traduction]
Il y a encore du travail à faire pour que les coûts du logement et de la nourriture soient abordables, sans parler de l’accès à la propriété. Le mois dernier, le gouvernement a présenté le projet de loi , Loi concernant des mesures d’allègement du coût de la vie relatives aux soins dentaires et au logement locatif.
Bon nombre de Canadiens n’ont accès à aucun régime d’assurance dentaire. Ils ne vont pas chez le dentiste parce que cela coûte trop cher. Or, nous savons qu’une mauvaise hygiène dentaire a des conséquences négatives non seulement sur les enfants, mais aussi sur l’ensemble du système de santé. Il faut donc trouver d’urgence une solution à ce problème. Le gouvernement reconnaît qu’il est nécessaire de verser des prestations dentaires pour les enfants de moins de 12 ans en attendant la mise en place d’un programme national de soins dentaires, à long terme.
Le projet de loi propose une Loi sur la prestation pour logement locatif, qui établit une prestation unique pour aider les locataires à faible revenu.
À elles toutes, ces mesures ciblées représentent des aides précieuses pour les Canadiens qui en ont le plus besoin en cette période de forte augmentation du coût de la vie. Cette crise, nous devons la prendre à bras-le-corps. Nous y travaillons depuis sept ans, depuis que le gouvernement est au pouvoir. Nous avons ainsi mis en place l’Allocation canadienne pour enfants et d’autres mesures visant à lutter contre la pauvreté et à réduire l’écart qui existe entre les riches et les pauvres. Ce travail doit se poursuivre, inlassablement.
Il y a d’autres sujets, dans le programme du gouvernement, qui ont priorité sur la motion qui a été présentée aujourd’hui. Le gouvernement est résolu à répondre aux attentes des Canadiens en prenant des mesures pour combattre le changement climatique. L’OCDE…
:
Madame la Présidente, il y a un lien entre ce que je dis et la motion qui a été présentée aujourd’hui, ainsi qu’avec les questions posées précédemment.
Toutes les questions posées portaient sur la légitimité de ce genre de motion à un moment où le pays connaît de graves problèmes. Un tel débat occupe tout le temps de la Chambre, et il y a lieu de se demander pourquoi le Bloc a présenté cette motion aujourd’hui. Il est tout à fait justifié de se le demander.
Il est aussi justifié de discuter des enjeux plus importants. Comme je l’ai dit, il s’agit avant tout de ce que veulent les Canadiens. Oui, ils sont pour la démocratie. Oui, la monarchie constitutionnelle pourrait faire l’objet d’un débat une fois par an.
Toutefois, fondamentalement, les gens s’inquiètent de la hausse du coût de la vie. Ils s’inquiètent de la paix dans le monde. Ils veulent plus de logements abordables. Ils veulent un programme d’assurance dentaire. Ils veulent que nous luttions contre le changement climatique. Voilà le genre de choses qu’ils veulent que nous fassions.
Le fil conducteur qui nous ramène à la motion, c'est que c'est parce que nous avons une assise, un fondement, la monarchie constitutionnelle, que nous avons le privilège d'agir ainsi, car elle nous donne une liberté dans cet endroit. Elle nous donne la liberté d’avoir cette discussion. Elle nous donne la liberté d’avoir un gouvernement qui est élu. Un gouvernement minoritaire doit être à l'écoute et être conscient des demandes de tous les partis de la Chambre pour espérer mettre au point un programme qui répondra aux besoins des Canadiens. Si nous y parvenons, c'est parce que le pays repose sur une monarchie constitutionnelle fiable et solide comme le roc.
Nous avons confiance en la Couronne, qui est capable de représenter quelque chose qui nous dépasse largement. Elle nous sort des discussions quotidiennes pour nous placer au-dessus de la politique afin que nous nous occupions de ce qui compte le plus dans notre société. Nous sommes capables de le faire parce que nous avons des institutions démocratiques pour lesquelles nous nous sommes battus pendant des décennies. Depuis un siècle et demi, les gens se battent pour que cette démocratie reste bien vivante.
Fondamentalement, nous sommes réunis aujourd’hui en tant que personnes privilégiées. Nous sommes réunis aujourd’hui pour honorer un passé et construire un avenir. Cet avenir dépend absolument de ce que les gens aient les choses dont ils ont besoin pour vivre leur vie, comme un logement abordable et un climat qui ne sème pas le désastre dans les quartiers et les régions. Nous devons nous attaquer au problème des changements climatiques.
Nous devons absolument le faire, et le gouvernement continuera de le faire parce que nous sommes déterminés à produire des résultats pour les Canadiens et les Québécois. Nous savons ce qui préoccupe également les Québécois. Nous savons que le coût de la vie les inquiète. Nous savons que les Québécois sont préoccupés par le prix du logement. Nous savons que les Québécois sont préoccupés par les changements climatiques. Les Canadiens et les Québécois ont en commun des objectifs et des désirs absolument fondamentaux au sein de la société. C’est pourquoi nous nous en occupons tous les jours, et nous le faisons ici parce que nous avons un système de gouvernement auquel les Canadiens font confiance. Les Canadiens ont confiance en notre capacité de nous réunir ici pour faire notre travail avec la liberté, la grâce et la dignité qu’ils nous accordent.
[Français]
Nous savons que la lutte contre les changements climatiques et l'économie vont de pair, et c'est pourquoi le gouvernement continue d'appuyer l'innovation verte au Canada et les projets qui créent…
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Madame la Présidente, je vais commencer en disant que je partagerai mon temps de parole avec mon collègue de .
Le sujet d'aujourd'hui est, en cette journée de l'opposition, la motion du Bloc québécois. Le sujet de cette motion du Bloc est-il pertinent?
Je pourrais répondre que oui, comme l'est celui de l'intervention canadienne en soutien à l'Ukraine ou celui du traitement des Ouïghours par le régime communiste chinois. Les sujets d'importance ne manquent pas, à la Chambre des communes. Tout un chacun a son opinion sur les différents sujets, et celui de la relation avec la monarchie en fait partie.
Or, la question est plutôt celle-ci: est-ce primordial d'en faire un débat alors que les Québécois se préoccupent davantage des effets de l'inflation dans leur vie?
L'inflation et les taux d'intérêt montent sans cesse alors que, il n'y a pas si longtemps, le et le gouverneur de la Banque du Canada disaient de ne pas s'inquiéter. Combien de personnes et de jeunes familles ont décidé de s'acheter une maison ou une nouvelle voiture parce que les taux d'intérêt étaient très bas et qu'ils étaient rassurés par leur premier ministre, qui dépensait sans compter l'argent des contribuables en disant que c'était le bon moment pour le faire, que les taux d'intérêt étaient bas et qu'ils le resteraient longtemps? C'était une position extrêmement dangereuse et qui, aujourd'hui, se confirme comme étant un désastre.
Revenons au Bloc québécois.
Que font les bloquistes aujourd'hui? Ils veulent parler de la monarchie et du changement de la Constitution, qui gouverne le pays depuis plus de 150 ans. Étant l'ancien club-école du Parti québécois, le Bloc s'est trouvé une nouvelle vocation: devenir le grand frère du Parti québécois. Ayant tout donné aux dernières élections québécoises, les troupes bloquistes sont revenues à Ottawa bredouilles, n'ayant réussi qu'à faire élire trois députés du Parti québécois. Le chef du Bloc a mis tout son poids politique pour aider les amis séparatistes, mais le résultat a été plus que décevant. Cela aussi a été un désastre. Signe des temps, le Québec a choisi un gouvernement qui priorise l'économie et la croissance plutôt que la division.
Tout bonnement, le Bloc prétend être le porte-parole de l'Assemblée nationale du Québec. Ce que les bloquistes ont fait durant la dernière campagne électorale, c'est combattre la Coalition Avenir Québec, qui forme actuellement le gouvernement. Maintenant, ils prétendent être le bras politique de l'Assemblée nationale. Or, dans les faits, ils représentent trois députés du troisième ou du quatrième parti de l'opposition, qui n'ont même pas de statut officiel. Ils ne représentent pas le gouvernement de la Coalition Avenir Québec. Y a-t-il encore quelqu'un qui croit au stratagème du Bloc québécois?
Quand on cherche une raison d'être, une motivation à son existence, quoi de mieux que de parler de la Constitution canadienne?
Si nous y portons attention, le Bloc québécois propose de rompre les liens avec la monarchie. Toutefois, que propose-t-il en retour? Propose-t-il de porter allégeance à un président ou à une présidente de la république du Canada? La prochaine motion du Bloc à être débattue sera: il faut couper les liens avec la république.
Comme nous pouvons le voir, le Bloc québécois se cherche une raison d'être. Les bloquistes se cherchent des prétextes pour justifier leur présence à la Chambre, qu'ils qualifient de Parlement étranger.
Une voix: C'est vrai.
M. Pierre Paul‑Hus: Madame la Présidente, un de mes collègues du Bloc vient de dire que c'est vrai. Il considère être dans un Parlement étranger. C'est sur ces bases qu'ont lieu nos discours. Je ne l'invente pas. Cette forme de rhétorique belliqueuse est le discours assumé du Bloc québécois.
Il reste que la motion d'aujourd'hui s'inscrit dans la longue tradition des spins politiques du Bloc. Les bloquistes se lèvent le matin en se demandant ce qui pourrait bien faire jaser aujourd'hui, ce qui ferait de bonnes nouvelles. Ils se disent qu'ils vont inventer un bon spin, que cela fera la nouvelle et qu'ils vont s'amuser avec cela. Ils se demandent juste comment ils pourraient faire mal paraître les partis fédéraux, c'est-à-dire les libéraux, les conservateurs et les néo-démocrates.
Comme je l'ai toujours dit, le job le plus facile, à Ottawa, c'est d'être chef du Bloc québécois. En effet, on fait des spins et jamais on n'aura à diriger la destinée du pays. Aujourd'hui, le Bloc québécois a choisi de faire un spin pour aider ses amis du Parti québécois à l'Assemblée nationale.
De mon côté, la priorité est de pouvoir influencer le gouvernement libéral afin qu'il se préoccupe vraiment du sort des Québécois. La situation économique actuelle et l'arrivée imminente d'une récession demandent que les élus fédéraux, qui croient à la réussite économique d'un océan à l'autre, s'unissent dans ce but commun.
Les envolées oratoires du chef du Bloc québécois n'impressionnent plus personne lorsque l'hypothèque atteint un seuil où la seule option est de remettre les clés à la banque.
Cette rhétorique n'intéresse personne lorsque l'épicerie coûte 11,4 % plus cher, lorsque les familles doivent couper dans leurs repas, et lorsque les banques alimentaires peinent à suffire à la demande. Dans un langage très québécois, nous demandons: « Sur quelle planète vivent-ils? »
Est-ce que les gens qui ont voté pour le Bloc s'attendaient à autant de déconnexion de la part de leurs députés? Lors de la dernière élection provinciale au Québec, je m'attendais à voir plusieurs députés du Bloc prendre le bâton de pèlerin souverainiste et sauter dans l'arène. S'ils veulent un pays, il faut qu'ils se fassent élire à Québec. Ils ont plutôt choisi de rester sur le banc et de prier fort pour que le club junior réussisse. Peine perdue, pourtant, puisque seulement trois députés du Parti québécois ont réussi à se faire élire. Le rêve d'un pays nommé Québec n'a jamais si bien porté son nom: ce n'est qu'un rêve.
Il leur fallait donc se trouver une raison d'être. Quoi de mieux que de perdre une journée importante à la Chambre des communes à proposer de créer une république du Canada afin de pouvoir revenir plus tard avec une autre motion qui demanderait d'abolir cette république? La stratégie bloquiste est très simple à comprendre, et je viens de perdre 10 minutes de mon temps à l'expliquer. J'aurais mieux aimé trouver des façons d'aider les Québécois à payer leur hypothèque et à mettre de la nourriture sur la table pour leurs enfants.
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Madame la Présidente, je remercie mon collègue de Charlesbourg—Haute‑Saint‑Charles de son discours.
Nous sommes ici parce que nos collègues du Bloc québécois ont décidé de proposer une motion de l'opposition à la Chambre des communes dont je vais me permettre de lire le préambule, qui m'intéresse. Dans ce préambule, il est dit que « le Canada est un état démocratique » et que la « Chambre croit au principe de l'égalité de tous ».
Je vais m'attarder sur ces deux points de la motion du Bloc aujourd'hui, parce qu'effectivement, je considère que « le Canada est un état démocratique » et que la « Chambre croit au principe de l'égalité de tous ». C'est pourquoi je préfère aujourd'hui parler du fait que 100 % des Canadiens subissent tous les jours le coût de l'inflation causée par la coûteuse coalition néo-démocrate—libérale.
Quand nous regardons les chiffres, nous nous rendons compte que 80 % des Canadiens, dont les Québécois, s'inquiètent de leurs finances et se demandent s'ils seront capables de joindre les deux bouts à la fin du mois et de payer leurs factures et l'épicerie chaque semaine. Il y a 72 % des Canadiens qui estiment qu'ils paient trop de taxes et d'impôts.
Le 1er janvier prochain, les libéraux s'apprêtent à augmenter encore plus ce qu'ils vont aller chercher dans la paie des Canadiens et Canadiennes et des Québécois. Ils s'apprêtent à augmenter encore plus la taxe sur le carbone, ce qui va créer encore plus d'inflation et faire qu'absolument tout va coûter encore plus cher. À lui seul, le coût de la nourriture a augmenté de plus de 11 %, du jamais vu dans les 40 dernières années.
De plus, le taux d'inflation se maintient autour de 7 %. On a dit que l'inflation avait diminué légèrement. Pourtant, elle n'a baissé que de 0,1 %, principalement grâce à une certaine baisse du prix de l'essence, mais qui ne s'est pas produite partout. Malheureusement, les gens n'en profiteront pas longtemps, parce que, très bientôt, les libéraux vont transformer cette baisse en augmentation pour l'ensemble des Canadiens.
Je vais me permettre aussi de citer quelques chiffres de Statistique Canada. Le mois dernier, le prix de la viande avait augmenté de 7,6 % par rapport à l'an dernier, les produits laitiers, de près de 10 %, les produits de boulangerie, de 14,8 %, et les légumes, de 11,8 %. Cependant, ces chiffres ne nous permettent pas de nous rendre compte de la réalité.
C'est en allant à l'épicerie et en regardant comment les gens agissent depuis quelques mois qu'on se rend compte qu'il se passe quelque chose. On peut y voir ce que les gens cherchent, ne trouvent plus ou laissent sur les tablettes, parce qu'ils n'ont tout simplement plus les moyens de se le payer. On constate aussi un autre changement dans l'attitude des gens: ils arrivent dans les épiceries dès la sortie des circulaires afin de profiter le plus rapidement possible des rabais, économisant ainsi sur les produits que l'inflation les empêcherait autrement d'acheter. C'est cela, la réalité.
Pour demain, qu'est-ce qu'on nous réserve? La Banque du Canada va encore une fois hausser son taux directeur, rendant le logement encore plus cher et faisant que les jeunes familles et les jeunes qui commencent sur le marché du travail auront de moins en moins accès à la propriété. C'est la réalité. On ne sait pas de combien le taux de pourcentage va augmenter, mais il est sûr qu'il va augmenter.
Les libéraux ne cessent de répondre qu'ils ne sont pas responsables de l'inflation parce que cette dernière est causée par l'économie mondiale et par toutes sortes d'autres raisons et de personnes. Or, ce n'est pas ce que pense le directeur de la Banque du Canada. Selon M. Macklem, l'inflation découle de beaucoup de facteurs qui sont en train de devenir purement internes au pays. Autrement dit, l'inflation au Canada est créée par le Canada.
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Madame la Présidente, je fais référence à la motion.
Qu'est-ce qui amène l'inflation à ce point? C'est notre dette nationale. La dette nationale a augmenté de 100 milliards de dollars, malgré les promesses des libéraux. On se souvient des promesses en 2015, à savoir qu'on allait faire des petits déficits pendant trois ans et que, par la suite, on allait revenir à l'équilibre budgétaire. On a oublié cela et on a fait 100 milliards de dollars de déficit.
Avant la crise en Ukraine, les libéraux ont augmenté notre dette nationale de 500 milliards de dollars, dont 200 milliards de dollars qui n'avaient absolument aucun rapport avec des dépenses pour la COVID‑19. Il faut comprendre l'attitude de ce premier ministre qui a dit, lors de son discours inaugural, que c'est le temps d'emprunter parce que les taux d'intérêt vont rester bas pour des décennies à venir. Je fais encore une fois référence à la motion qui dit, au point (ii), que la « Chambre croit au principe de l'égalité de tous ».
Malheureusement, pour les plus pauvres, le prix de l'inflation fait qu'ils ne peuvent pas s'acheter et se procurer des biens. C'est la réalité et je remercie le Bloc québécois de m'avoir donné cette ouverture et cette possibilité de parler de l'égalité pour tous, ici, au Canada, parce que c'est important. Malheureusement, la coûteuse coalition NPD-libérale a fait en sorte que ce n'est plus une réalité; les plus pauvres peuvent de moins en moins s'offrir un peu de tout.
Parlons un peu du Bloc québécois. Il y a au moins un mérite à sa motion aujourd'hui, c'est qu'elle démontre aux Québécois quelle est la priorité no 1 du Bloc québécois. Contrairement à ce dont je viens de parler et à ce qui préoccupe les Québécois au quotidien, le Bloc québécois nous a démontré aujourd'hui quelle était sa priorité. Le Bloc québécois appuie l'imposition d'une taxe fédérale générale sur le carbone pour tous les Canadiens parce qu'il a refusé de voter en faveur de notre motion qui demandait de ne pas hausser la taxe sur le carbone pour tous les Canadiens. Imaginons l'ironie: le Bloc québécois soutient une taxe fédérale sur toutes les provinces.
Le Bloc québécois et son chef ont toujours prétendu vouloir être la voix de l'Assemblée nationale du Québec, ici, à Ottawa. Malheureusement, ce qu'on vient de voir nous démontre que le Bloc québécois parle beaucoup, mais que, quand vient le temps d'agir, ce n'est pas tout à fait la réalité de ce qui se passe.
On vient de terminer une campagne électorale où le Bloc québécois a mis toute son énergie. Tous les députés du Bloc québécois ont travaillé très fort. Ils ont mis des ressources et le chef a fait des discours pour appuyer une formation politique à l'Assemblée nationale du Québec, c'est‑à‑dire le Parti québécois. Est-ce que le Bloc québécois, les députés bloquistes et les employés du parti qui prétendent représenter l'Assemblée nationale du Québec sont restés neutres dans la dernière campagne provinciale? La réponse est évidemment non. Ils ont mis leur cœur, leur énergie, leurs ressources et leurs discours pour appuyer les candidats d'un seul parti politique, soit le parti politique séparatiste au Québec. C'est le seul parti dont l'objectif ultime est de faire l'indépendance du Québec, ce qui est loin d'être l'objectif partagé par l'ensemble des députés de l'Assemblée nationale du Québec. Je pense que si on fait un sondage rapide à l'Assemblée nationale, on va se rendre compte que ce n'est pas la majorité des gens qui veulent l'indépendance du Québec.
Résultat: trois députés du Parti québécois ont été élus à l'issue de la campagne électorale, malgré toutes les ressources mises par le Bloc québécois dans la campagne au Québec. Après avoir fait campagne contre tous les autres partis représentés à l'Assemblée nationale et après que les Québécois n'ont élu que trois députés péquistes, le Bloc québécois prétend encore aujourd'hui être la voix de l'Assemblée nationale du Québec à Ottawa. C'est faux et la motion en est la preuve flagrante. Plutôt que de parler des Québécois qui ne peuvent pas joindre les deux bouts et de condamner les intrusions libérales dans les champs de compétence des provinces, le Bloc québécois a choisi d'apporter à la Chambre des communes le débat qui n'a fait élire que trois députés à l'Assemblée nationale.
En terminant, je me permets de dire que je parle au nom de plusieurs Québécois en disant ceci: les gens ne s'intéressent pas nécessairement au visage de la personne sur le billet de 20 $. Ce qu'ils veulent, c'est avoir assez de billets de 20 $ dans leurs poches pour payer leur épicerie à la fin du mois.