:
Monsieur le Président, conformément à l'article 32(2) du Règlement, j'ai l'honneur de déposer, dans les deux langues officielles, l'Énoncé économique de l'automne 2022.
[Français]
Monsieur le Président, au cours des derniers mois, j'ai voyagé d'un bout à l'autre de notre pays. J'ai visité une vingtaine de villes pour rencontrer des travailleurs canadiens et des entreprises canadiennes.
J'ai visité un fabricant de pièces automobiles à Etobicoke et une mine de potasse, juste à l'extérieur de Saskatoon. J'ai rencontré les femmes et les hommes de Sherbrooke qui fabriquent les bottes que portent les membres de nos forces armées partout dans le monde.
[Traduction]
J’ai visité le port de Saint John, au Nouveau-Brunswick, et une ferme familiale à Olds, en Alberta. À Dartmouth, à Brampton et à Calgary, j’ai passé du temps avec des camionneurs qui font rouler notre économie. Tous les Canadiens à qui j’ai parlé sont très fiers de leur pays. Ils sont fiers de travailler fort chaque jour pour nourrir le Canada et le reste du monde, pour construire nos voitures, pour acheminer nos marchandises sur les marchés mondiaux et pour élever leurs enfants. Cependant, ils sont également préoccupés. Ils se demandent si notre prospérité future sera à l'image de celle que nous avons déjà connue et ils se demandent s'ils seront en mesure de payer leurs factures aujourd’hui.
C’est par là que je veux commencer: je veux parler du coût élevé de la vie, qui préoccupe tant d’entre nous, ainsi que tant de Canadiens.
Je sais que depuis que la COVID‑19 est arrivée au Canada, les choses se succèdent. Nous avons arrêté l’économie, puis nous l’avons repartie. Vladimir Poutine a envahi l’Ukraine illégalement, et maintenant, nous sommes confrontés à l’inflation. Tout cela est lié, bien sûr. L’inflation mondiale n’est pas créée par les décisions d’un seul gouvernement, mais par les contrecoups combinés de deux ans et demi de turbulences historiques.
[Français]
L'inflation était de 6,9 % en septembre, après avoir diminué pour le troisième mois consécutif. Ce taux est plus bas que celui des États-Unis, du Royaume-Uni et de la zone euro.
Pour les Canadiens pour qui c'est difficile lorsqu'ils passent à la caisse ou lorsqu'ils font le plein, l'inflation est encore trop élevée. C'est une période difficile pour beaucoup d'entre nous, pour nos amis, pour nos familles et pour nos voisins.
[Traduction]
En tant que vice-première ministre et ministre des Finances, il est important que je sois honnête avec les Canadiens au sujet des défis qui nous attendent encore.
Les taux d’intérêt montent, car la Banque du Canada prend des mesures pour lutter contre l’inflation, ce qui a pour conséquence que notre économie ralentit. Cela a aussi pour conséquence que des gens voient leurs paiements hypothécaires augmenter, que les affaires ne sont plus aussi bonnes que lorsque nous sommes sortis des confinements attribuables à la COVID‑19 et que nous avons repris nos activités. C’est ce qui se produit au Canada, c’est ce qui se produit aux États‑Unis et c’est ce qui se produit dans toutes les économies du monde, grandes et petites.
Le Canada ne peut pas éviter le ralentissement mondial, pas plus que nous n’aurions pu empêcher la COVID‑19 d'atteindre nos côtes une fois qu'elle a commencé à se propager dans le monde. Cependant, nous serons prêts. En fait, nous sommes prêts. Nous sommes prêts parce que, depuis sept ans, le gouvernement renforce le filet de sécurité sociale du Canada. Nous avons amélioré bon nombre de programmes importants et nous en avons aussi ajouté quelques nouveaux.
[Français]
Ces investissements dans les Canadiens sont comme une maison bien construite, avec un toit solide, nécessaire en toute saison, mais surtout essentielle quand la température diminue.
C'est pourquoi, alors que l'automne cède la place à l'hiver, nous allons continuer de tenir tête à ceux qui veulent réduire l'assurance-emploi et les pensions. Les Canadiens ont contribué pendant toute leur vie active à ces programmes dont ils ont besoin plus que jamais. C'est pourquoi nous avons créé l'Allocation canadienne pour enfants et c'est pourquoi nous rendons les garderies plus abordables. C'est pourquoi nous avons bonifié les prestations sur lesquelles comptent ceux qui ont servi sous le drapeau canadien avec leur uniforme. C'est pourquoi nous avons doublé les bourses canadiennes aux étudiants afin qu'il soit un peu plus facile pour tous les jeunes d'aller au collège ou à l'université ou de faire une formation professionnelle. C'est pourquoi nous avons amélioré l'Allocation canadienne pour les travailleurs. Pour les aînés, nous avons augmenté la pension de la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti.
[Traduction]
C'est pourquoi il est crucial que le Régime de pensions du Canada et les prestations les plus importantes soient indexés à l'inflation. C'est pourquoi, dans le cadre de l'Énoncé économique de l'automne d'aujourd'hui, nous mettons en œuvre un plan pour lequel des millions de Canadiens ont voté il y a un peu plus d'un an et nous présentons de nouvelles mesures pour améliorer le filet de sécurité sociale visant à soutenir tous les Canadiens.
Nous travaillons à réduire les frais de carte de crédit pour que les petites entreprises n'aient pas à choisir entre réduire leurs marges de profit déjà limitées et refiler les frais à leurs clients. Nous imposons les rachats d'actions pour que les grandes sociétés paient leur juste part et pour les inciter à réinvestir leurs bénéfices dans les travailleurs canadiens et au Canada.
Nous offrons un crédit d'impôt pour la rénovation d'habitations multigénérationnelles, qui aidera des familles de partout au Canada qui veulent accueillir à la maison un grand-parent ou un membre de la famille avec un handicap. Nous nous attaquons à la spéculation sur le marché immobilier et nous veillons à ce que les logements servent de résidences aux Canadiens et non d'actifs financiers qui passent fréquemment entre les mains de différents investisseurs.
Nous respectons l’engagement que nous avons pris de rendre l’accès à la propriété plus abordable pour les jeunes et les nouveaux Canadiens. Nous le faisons en créant un nouveau compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété qui permettra d’économiser beaucoup plus facilement pour une mise de fonds. Nous respectons également cet engagement en doublant le crédit d’impôt pour l’achat d’une première habitation. Cela va aider à couvrir les coûts de clôture qui accompagnent l’achat d’une première maison.
Nous éliminons de façon permanente les intérêts sur la partie fédérale des prêts d'études canadiens et des prêts canadiens aux apprentis.
Nous veillons à ce que les familles n'aient pas à choisir entre emmener leur enfant chez le dentiste et mettre de la nourriture sur la table. Nous créons de nouveaux paiements trimestriels anticipés pour l’Allocation canadienne pour les travailleurs. Cela va aider les travailleurs les moins bien payés — qui sont très souvent parmi les plus essentiels — en mettant plus d’argent dans leurs poches, plus rapidement. Ainsi, l'Allocation canadienne pour les travailleurs aidera maintenant 4,2 millions de Canadiens.
Pour les locataires à faible revenu, nous offrons des centaines de dollars en nouvelle aide ciblée. Pour les Canadiens qui en ont le plus besoin, nous doublons le crédit pour la TPS pour les six prochains mois.
D'ailleurs, j'ai une très bonne nouvelle à ce sujet. Les chèques du crédit de la TPS commenceront à arriver dès demain dans les comptes bancaires et les boîtes aux lettres des 11 millions de ménages canadiens qui ont le plus besoin d'aide.
[Français]
Nous offrons des mesures ciblées pour alléger l'inflation parce que c'est la bonne chose à faire.
Pendant que la Banque du Canada lutte contre l'inflation, nous ne compliquerons pas son travail. Nous sommes compatissants et nous sommes aussi responsables.
[Traduction]
Le Canada affiche le plus faible déficit et le plus faible ratio de la dette au PIB du G7. Dans notre budget d’avril, alors que l’inflation était élevée au Canada et partout dans le monde et continuait d’augmenter, nous savions que nous devions adopter une attitude responsable sur le plan financier. Et nous l’avons fait. En avril, nous nous étions engagés à ramener le déficit à seulement 2 % du PIB cette année. Aujourd’hui, nous prévoyons qu’il se situera à seulement 1,3 % de notre économie de 2,8 billions de dollars.
Nous pouvons réduire le déficit aujourd'hui parce que les dépenses que nous avons faites pour lutter contre la pandémie ont fonctionné. Grâce au soutien sans précédent que nous avons fourni — et à la résilience incroyable des Canadiens — le Canada entre dans cette période de ralentissement de l’économie mondiale dans une position de force économique fondamentale.
On compte aujourd’hui 400 000 Canadiens de plus sur le marché du travail qu’avant la pandémie. La taille de notre économie est maintenant de 102,6 % par rapport à ce qu’elle était avant la pandémie. Jusqu’à présent cette année, la croissance économique du Canada a été la plus forte du G7. Plus forte que celle des États‑Unis, plus forte que celle du Royaume‑Uni, plus forte que celle de l’Allemagne, plus forte que celle de la France et plus forte que celle de l’Italie ou du Japon.
Grâce à ce rendement économique enviable, nous sommes en mesure d’apporter un soutien ciblé aux plus vulnérables, tout en réduisant notre déficit. Dans les prochains mois, nous serons en mesure d’investir dans l’économie canadienne et d’être là pour les Canadiens qui en ont le plus besoin. Parce que nous avons été responsables en avril et parce que nous restons prêts aujourd’hui.
Les Canadiens sont solides, et l'économie canadienne est résiliente. C'est pourquoi nous pouvons tous être assurés de nous en sortir, comme nous l'avons fait au cours des deux dernières années et demie. En fait, aucun pays au monde n'est mieux placé que le Canada pour surmonter le ralentissement mondial à venir.
[Français]
Lorsque nous aurons surmonté cette épreuve, que la récession causée par la pandémie sera derrière nous, avec nos forces économiques fondamentales préservées, aucun pays au monde ne sera mieux placé que le Canada pour prospérer dans une économie mondiale postpandémie.
Nous cultivons des aliments pour nourrir la planète. Nous extrayons la potasse dont les agriculteurs d'ici et d'ailleurs ont besoin pour cultiver les leurs. Nous avons les minéraux et les métaux critiques qui sont essentiels pour tout, des téléphones cellulaires aux batteries, aux appareils électroménagers et aux voitures électriques.
Nous avons les ressources naturelles pour alimenter la transition mondiale vers la carboneutralité et pour contribuer à la sécurité énergétique de nos alliés au fur et à mesure que la transition s'accélère.
Ce qui est essentiel, c'est que le Canada est la démocratie qui possède toutes ces ressources en abondance.
[Traduction]
L'économie mondiale entre dans une nouvelle phase. Nous sommes à l'aube de l'ère du « friend-shoring », une dynamique aux termes de laquelle nos partenaires démocratiques et leurs entreprises les plus importantes chercheront à déplacer leurs activités des dictatures vers les démocraties. C'est dans cette optique que le et le chancelier Scholz ont signé à Terre-Neuve un accord pour faire en sorte que l'Allemagne achète de l'hydrogène canadien. C'est aussi dans cette optique que, pour les minéraux critiques et les véhicules électriques, les États-Unis sont passés d'une politique d'achat axée sur eux-mêmes à une politique d'achat tournée vers l'Amérique du Nord.
[Français]
C'est pourquoi notre a signé des accords avec des constructeurs d'automobiles et des fabricants de batteries mondiaux. C'est presque un nouvel accord par jour, on dirait bien.
[Traduction]
C'est dans ce contexte que notre présente les minéraux critiques du Canada au monde entier et travaille de façon soutenue avec les provinces et les territoires afin de permettre l'extraction de ces métaux et leur acheminement vers les marchés mondiaux. Le monde sait que le Canada peut construire les véhicules électriques d'aujourd'hui et de demain. Les Canadiens peuvent extraire et traiter les minéraux critiques dont sont faits ces véhicules, nos téléphones et nos ordinateurs, et les travailleurs canadiens du secteur de l'énergie, les meilleurs au monde, peuvent faire du Canada le principal fournisseur d'énergie au moment où l'économie mondiale s'achemine vers la carboneutralité.
Nos alliés comptent sur nous, et notre gouvernement croit que le virage en cours constitue pour les travailleurs et les entreprises du Canada la plus importante occasion favorable depuis une génération.
[Français]
Les investissements annoncés dans le budget d'avril visaient à saisir cette occasion. C'est également ce que visent les investissements dans cet énoncé économique de l'automne.
Avec des crédits d'impôt à l'investissement importants dans les technologies propres et l'hydrogène propre, il sera plus attrayant pour les entreprises d'investir au Canada pour produire l'énergie. Cette énergie contribuera à alimenter une économie mondiale carboneutre.
[Traduction]
Avec le lancement du nouveau Fonds de croissance du Canada, nous contribuerons à attirer les milliards de dollars de nouveaux capitaux privés requis pour lutter contre les changements climatiques et créer de bons emplois au pays. Qu’il s’agisse de minéraux critiques, de ports ou d’énergie, nous continuerons à faciliter l’investissement des entreprises dans des projets importants au Canada, des projets auxquels les peuples autochtones participeront véritablement, des projets qui répondront aux plus hautes normes environnementales, des projets qui créeront de bons emplois, et des projets qui permettront aux travailleurs canadiens de stimuler notre économie.
Nous continuerons d’investir pour lutter contre le problème de la productivité, qui est le talon d'Achille économique du Canada. Nous continuerons d’investir pour faire en sorte que les Canadiens aient les compétences dont ils ont besoin pour avoir des emplois bien payés, et nous continuerons d’amener au Canada davantage de ces travailleurs qualifiés dont notre économie en pleine croissance a besoin. Toutefois, nous savons que ces investissements ne représentent qu'une partie du travail qui nous attend. Par conséquent, dans les mois à venir, nous continuerons de travailler fort pour que les entreprises ne trouvent nulle part ailleurs au monde un meilleur endroit où investir et créer des emplois bien rémunérés, et ce, d'un océan à l'autre.
Ces investissements — ceux que nous faisons aujourd’hui et ceux que nous continuerons de faire — seront essentiels pour l’avenir de l’économie canadienne. Ils contribueront à faire du Canada un chef de file dans les industries de demain. Ils aideront à bâtir une économie qui fonctionne pour tous, ainsi qu’un pays plus durable et plus prospère pour les générations à venir. Mais ce qui importe le plus, c’est ce que ces investissements signifient pour les Canadiens. Si vous travaillez dans le secteur de l’énergie en Alberta, les investissements dans les énergies propres signifient qu’il y aura encore des emplois bien payés pour vous et vos enfants. Si vous êtes un jeune couple à Vancouver, l’augmentation du nombre de travailleurs dans les métiers de la construction signifie des maisons plus abordables pour votre nouvelle famille. Et si vous travaillez dans l’industrie de l’automobile à Windsor, le leadership du Canada dans la construction de véhicules électriques signifie que vous pouvez construire la prochaine génération des voitures, comme celles qui ont propulsé notre économie pendant plus d’un siècle.
Les travailleurs canadiens savent à quel point notre filet de sécurité sociale est important. Et c’est pourquoi notre gouvernement n’épuisera jamais les cotisations qui maintiennent la vigueur de l’assurance-emploi et le Régime de pensions du Canada.
[Français]
Les Canadiens savent à quel point la formation est importante pour les préparer à occuper des emplois précieux et bien rémunérés. Alors, nous investissons aussi dans la formation.
Les travailleurs canadiens savent que la chose la plus importante, ce qui fait la différence entre réussir à payer ses paiements hypothécaires et craindre de perdre sa maison, ou ce qui fait la différence entre payer ses factures et être en retard dans ses paiements, c'est un emploi stable et bien rémunéré, un travail dont ils sont fiers aux côtés de gens qui les respectent, eux et leurs compétences.
C'est pourquoi notre principal objectif économique pendant la pandémie était de préserver les emplois des Canadiens. C'est pourquoi, aujourd'hui, les travailleurs canadiens ont besoin d'un gouvernement doté d'une véritable politique industrielle robuste, un gouvernement qui s'engage à investir dans la transition vers la carboneutralité, qui attire de nouveaux capitaux privés et qui favorise la création d'emplois bien payés d'un océan à l'autre. C'est exactement ce que nous avons fait et c'est exactement ce que nous continuons de faire aujourd'hui.
[Traduction]
En 1903, le premier ministre Wilfrid Laurier a pris la parole à la Chambre et s'est exprimé ainsi:
Le temps n’est pas aux délibérations, mais à l’action […] Nous ne pouvons pas attendre, parce que le temps, lui, n’attend pas; nous ne pouvons pas attendre parce qu’en ces jours de développement merveilleux, le temps perdu est doublement perdu. Nous ne pouvons pas attendre, parce que les conditions de notre vie nationale se transforment en ce moment. Il serait fou de l’ignorer et criminel de le négliger [...]
Il parlait alors du chemin de fer transcontinental, qui reliait le Canada et l’économie canadienne d’est en ouest. Un chemin de fer qui a permis d’ouvrir une nouvelle ère de prospérité pour la population dans notre pays en croissance. Ce projet, à l’instar de Laurier lui-même, n’était pas parfait. La prospérité et les opportunités qu’il a créées n’ont pas été partagées également avec les peuples autochtones, les femmes et les nouveaux Canadiens, mais le message qu’il a lancé à ce moment-là en est un que nous devons écouter aujourd’hui.
Au tournant du siècle dernier, Laurier et une génération d’hommes d’État canadiens ont compris que le Canada était à la croisée des chemins. Ils ont compris que nous pouvions saisir cette occasion, ou risquer d’être balayés par le destin manifeste de dirigeants plus ambitieux. Aujourd’hui, nous sommes également à la croisée des chemins.
La transition vers la carboneutralité exige une transformation industrielle d’une ampleur comparable à celle de la Révolution industrielle elle-même. Et le Canada a la chance d’avoir les gens talentueux, les ressources naturelles et les industries nécessaires à cette transformation. Par ailleurs, l’invasion illégale de l’Ukraine par Poutine a transformé la géopolitique. Cela a montré encore plus à nos alliés l’intérêt de se tourner les uns vers les autres — vers nous — pour obtenir les éléments critiques de leurs chaînes d’approvisionnement et pour assurer leur sécurité énergétique.
Ensemble, ces deux grandes transformations représentent l’occasion d’une génération de bâtir une économie canadienne prospère et durable. Nous pouvons diriger l’économie mondiale d’une manière qui dépasse de loin notre empreinte en tant que pays d’à peine 39 millions d’habitants.
[Français]
Nous pouvons mener la lutte contre les changements climatiques. Nous pouvons le faire de manière à créer de bons emplois et de nouvelles entreprises pour les Canadiens d'un océan à l'autre. Nous pouvons construire des maisons abordables et offrir des garderies abordables, ce qui aidera notre économie à croître et rendra la vie plus abordable pour les familles canadiennes de la classe moyenne. Nous pouvons faire en sorte que tout le monde au pays puisse profiter de la prospérité dans laquelle nous investissons ensemble.
C'est l'avenir que nous pouvons nous offrir et offrir à nos enfants. Cela dit, nous ne pouvons pas attendre parce que le temps, lui, n'attend pas. Nous ne pouvons pas attendre, car, en ce jour de développement merveilleux, le temps perdu est doublement perdu.
Je sais que nous semblons traverser une période difficile, et c'est le cas, mais nous avons une maison bien construite avec un toit solide. Nous avons survécu à des hivers bien plus rigoureux auparavant. Comme l'automne cède la place à l'hiver, l'hiver aussi cèdera la place au printemps.
[Traduction]
Des jours plus doux nous attendent. Nous y arriverons ensemble en construisant un pays où chacun peut gagner sa vie en travaillant fort, en bâtissant une économie qui fonctionne pour tous, en investissant dans le Canada qui fait notre fierté aujourd'hui, afin que nous puissions être encore plus fiers de notre formidable pays demain, car parmi tous les pays du monde, c'est assurément au Canada qu'appartiendra le XXIe siècle.
:
Monsieur le Président, quand nous avons appris que la coûteuse coalition allait présenter cette mise à jour économique aujourd'hui, nous avions deux demandes: aucune nouvelle taxe pour les travailleurs et les aînés, et aucune nouvelle dépense, à moins qu'elle soit compensée par une nouvelle économie de valeur égale. Le stratagème inflationniste annoncé aujourd'hui triple la taxe sur le chauffage, l'essence et l'épicerie, et prévoit 20 milliards de dollars de dépenses inflationnistes qui feront augmenter le coût de la vie.
[Français]
Les conservateurs se tiendront donc debout pour les Canadiens, pour leurs chèques de paie, pour leurs maisons, pour leurs économies et nous allons voter contre ce stratagème inflationniste.
[Traduction]
Comment en sommes-nous arrivés là? Eh bien, le coût du gouvernement pousse à la hausse le coût de la vie. Des déficits inflationnistes d'un demi-billion de dollars ont fait grimper le coût des biens que nous achetons et des intérêts que nous payons. Les taxes inflationnistes ont fait grimper les coûts de production pour les entreprises, les agriculteurs et les travailleurs.
Les libéraux vont prétendre qu’ils n’avaient d’autre choix que de doubler la dette. Le va prétendre que ce n’est pas de sa faute s’il a fait augmenter la dette plus que tous ses prédécesseurs réunis.
Commençons par le fait qu’il a ajouté 100 milliards de dollars de dette avant même que le tout premier cas de COVID ne soit découvert ici au Canada. Il ne peut pas blâmer la pandémie de COVID pour cela. En fait, il n’a pas tenu sa promesse selon laquelle le déficit ne dépasserait jamais 10 milliards de dollars. Le déficit total était déjà de 100 milliards de dollars avant l’apparition du premier cas de COVID.
Puis, au moment de l’arrivée de la COVID, 40 % de toutes les nouvelles mesures de dépense n’avaient rien à voir avec la COVID, selon le directeur parlementaire du budget nommé par le lui-même. Il y a eu 200 milliards de dollars de dépenses sans rapport avec la COVID, et même parmi les dépenses liées à la COVID, c’était un « buffet à volonté » de gaspillage et de mauvaise gestion.
Les libéraux ont envoyé des chèques de PCU à des prisonniers. Ils ont envoyé des chèques de PCU à des fonctionnaires qui touchaient en même temps leur salaire d’employés de la fonction publique. Ils ont accordé des subventions salariales à des sociétés suffisamment riches pour verser des dividendes et des primes à leurs dirigeants, même après que je les ai avertis qu’il fallait interdire cette pratique abominable. Ils ont tenté d’affecter un demi-milliard de dollars à UNIS, un organisme qui avait donné un demi-million de dollars à des membres de la famille du .
Les libéraux ont ensuite dépensé 54 millions de dollars pour une application dont nous n’avions pas besoin, qui ne fonctionnait pas et qui aurait pu être mise au point en une fin de semaine pour 250 000 $. Le gouvernement conservateur précédent avait réussi à livrer des applications nécessaires et utiles et d’une complexité semblable pour 200 000 $ à 300 000 $, mais, pour une raison ou une autre, le coût de cette application-ci a atteint 54 millions de dollars.
Beaucoup de bénéficiaires de ce financement admettent qu’ils n’ont fait aucun travail. Ils ont simplement retenu les services d’autres personnes pour le faire. Les libéraux ont donné de l’argent à des gens qui n’ont rien fait d’autre que de déléguer le travail à quelqu’un d’autre. N’avons-nous pas de fonctionnaires payés au sein de la fonction publique pour réaliser ce type de contrat? Le gouvernement ne veut même pas nous révéler les noms de tous ceux qui ont reçu cet argent.
Qu'on ne vienne pas me dire que le gouvernement n'a pas eu le choix de doubler le montant de la dette nationale. Qu'on ne vienne pas me dire que chaque dollar de dépense inflationniste était nécessaire. Les libéraux étaient irresponsables et inutilement dépensiers en ce qui concerne l'argent des Canadiens, et maintenant, la population en paie le prix.
Le va nous dire que c'est la Russie qui est la cause de l'inflation au Canada. D'accord, mais nous effectuons moins de 0,3 % de nos échanges commerciaux avec la Russie et l'Ukraine combinées, car nous avons déjà tous les autres produits que ces pays exportent. Ils ont de l'énergie et de la nourriture. Nous avons de l'énergie et de la nourriture. Si seulement le premier ministre laissait le champ libre aux agriculteurs et aux travailleurs de l'énergie d'ici afin qu'ils produisent ce qu'ils ont à produire.
Par ailleurs, il y avait des guerres sous le gouvernement conservateur précédent. Il y avait une guerre importante en Afghanistan et il y en avait d'autres en Irak et en Syrie, mais l'inflation n'a jamais dépassé 4 %. En fait, nous avons réussi à participer efficacement à la défaite de terroristes et de tyrans dans ces conflits tout en maintenant le taux d'inflation bas au Canada. Nous avons été capables de garder le contrôle de nos dépenses et de rééquilibrer notre budget.
À l'opposé, les dépenses actuelles du gouvernement sont de 30 % plus élevées qu'en 2019, l'année précédant la COVID. Pourquoi? Les libéraux ont déclaré que tous les déficits étaient le résultat de la COVID. La COVID est maintenant derrière nous, mais les dépenses sont toujours de 30 % plus élevées parce que nous savons que ce n'est pas la COVID qui a entraîné la hausse des coûts: c'est une coalition coûteuse et un irresponsable qui ont mis ces fardeaux sur les épaules des Canadiens.
[Français]
C'est un premier ministre qui n'a aucun contrôle et aucun respect pour l'argent des Canadiens qui paient les factures, ici, au Canada. Plus le gouvernement dépense et plus les Canadiens paient. C'est pour cela que nous avons le taux d'inflation le plus élevé depuis 40 ans. C'est la « justinflation ».
[Traduction]
Par ailleurs, le adore jeter le blâme sur les autres pour toutes les hausses du coût de la vie. Pourquoi donc le Canada se classe-t-il au deuxième rang des pays où le prix des maisons est le plus gonflé sur la planète? Pourquoi le coût des terrains a-t-il explosé? Les terrains ne sont pas importés de l’Ukraine ou de la Russie. Les terrains se trouvent juste sous nos pieds. Nous nous classons au deuxième rang des pays pour notre superficie; malgré tout, Vancouver est le troisième marché en importance dans le monde pour le prix du logement, et Toronto, le dixième.
Les députés peuvent-ils le croire? Pour les maisons, deux de nos plus grandes villes affichent des prix plus gonflés que New York et que Londres, en Angleterre, ainsi que d'innombrables autres métropoles qui comptent plus d'habitants, qui sont plus riches et qui ont moins de terrains. En fait, le prix des maisons est plus gonflé à Vancouver qu'à Singapour. Pourtant, Singapour est une île. Elle n’a plus de terrains. Le Canada compte plus de territoire où il n’y a personne que de territoire peuplé. Pourquoi sommes-nous donc incapables de trouver comment loger tout le monde?
La première raison, c'est que les empêcheurs de tourner en rond des administrations municipales contrecarrent la construction résidentielle en accumulant des retards massifs qui font grimper les coûts et baisser l’offre de logements. Le a eu sept ans pour s’opposer aux empêcheurs de tourner en rond municipaux et provinciaux qui font obstacle à la construction résidentielle, mais il ne le fera jamais parce qu’il ne veut pas affronter la gauche radicale libérale et néo-démocrate, dans les mairies partout au pays, qui a aggravé le problème. Il a plutôt continué d’injecter de l’argent dans des bureaucraties locales pour les récompenser d'empêcher les pauvres, les immigrants et les enfants de la classe ouvrière de posséder un jour une maison.
Quand je serai premier ministre, nous imposerons des conditions: si les villes veulent plus d’argent fédéral pour les infrastructures, elles devront éliminer les empêcheurs de tourner en rond. Nous lierons les fonds d’infrastructure au nombre de maisons construites afin que les jeunes puissent trouver un endroit où vivre. Nous vendrons également 15 % des 37 000 immeubles fédéraux que nous possédons afin qu’ils puissent être convertis en logements et que les jeunes puissent avoir quelque part d'abordable où vivre.
La deuxième raison qui explique le coût faramineux du logement et de tout le reste, c'est que, depuis deux ans, le fait tourner la planche à billets comme si sa vie en dépendait. Il a dit que cela ne causerait pas d’inflation, même si c’est exactement le résultat que l'on avait ainsi obtenu chaque fois qu’on y avait eu recours au cours des 3 000 dernières années environ.
Voici comment fonctionne la stratégie. Le voulait être en mesure d'affirmer qu’il empruntait tout cet argent à bon marché. Il adorait se lever à la Chambre pour dire que la dette ne coûtait absolument rien, car les taux d’intérêt étaient extrêmement bas.
Pourquoi le premier ministre pouvait-il emprunter de l'argent pour presque rien? C'est parce que la banque centrale sortait de l’argent de son chapeau. S’il s’agissait d’un véritable prêteur, elle aurait exigé un taux de rendement réel pour les prêts. Que s’est-il passé? Elle a créé ce qu’on appelle un « assouplissement quantitatif ». Lorsqu’on invente de nouveaux termes incompréhensibles, c'est forcément pour occulter quelque chose de douteux.
Voici comment le stratagème fonctionne. C’est très simple. Le gouvernement vend des obligations à des prêteurs. La Banque du Canada rachète ensuite ces obligations à un prix plus élevé. Les prêteurs adorent cela. C’est pourquoi les banques approuvent cette stratégie avec enthousiasme. Elles font de l’argent en fonction de la différence. C’est un banal arbitrage. Le gouvernement vend quelque chose le lundi et le rachète à un prix plus élevé le mercredi. Qui serait contre une aussi bonne affaire?
Malheureusement, seule une centaine d'institutions financières peuvent s'en prévaloir. Le reste des Canadiens ordinaires qui travaillent à la sueur de leur front et qui paient pour ce stratagème n’y participent pas. Les banques, les compagnies d’assurance et d’autres institutions financières, par contre, ont engrangé des profits grâce à la transaction.
La Banque du Canada paie ces obligations en déposant les sommes qui se trouvent dans sa réserve dans les comptes des grandes institutions financières. Le montant de cette réserve a explosé au cours des deux dernières années, alors que la Banque a acquis jusqu’à 400 milliards de dollars en nouvelles dettes.
Qu'est‑il arrivé? Cela a fait exploser la masse monétaire, et le fait qu'il y ait plus de dollars pour moins de biens a entraîné une hausse des prix. Une grande partie de l'argent s'est ensuite déversée dans le système financier pour ensuite être prêtée sous forme de prêts hypothécaires à de riches investisseurs, qui ont vu le nombre de biens immobiliers qu'ils pouvaient accumuler exploser. Par conséquent, le prix du logement a bondi de 50 % en deux ans, créant la plus importante bulle immobilière de l'histoire du Canada.
Maintenant que la banque centrale est obligée de relever les taux d'intérêt, elle risque de faire éclater cette bulle. Tous les gens qui ont placé leurs espoirs sur cette bulle risquent maintenant de les voir s'évanouir puisque la bulle est en train de crever.
Cela dit, il y a pire encore: la Banque du Canada a maintenant dans ses réserves des centaines de milliards de dollars de dépôts qu'elle a faits dans les comptes des grandes institutions financières. Qu'est‑il arrivé à ces dépôts? Ils rapportent maintenant davantage d'intérêts, car les taux d'intérêt ont augmenté. Les riches banquiers qui ont dès le début participé à cette opération d'arbitrage et qui ont été payés pour cela en ayant plus d'argent déposé dans leurs comptes à la Banque du Canada perçoivent maintenant 3,75 % d'intérêt, car c'est le taux directeur que paie cette dernière.
Qu'est-ce que cela signifie? Cela signifie que la banque centrale perd de l'argent pour la première fois depuis sa création et que les contribuables du pays sont forcés de la renflouer à hauteur de 4 milliards de dollars chaque année. Ce stratagème éhonté, contre lequel j'avais lancé une mise en garde il y a deux ans, pourrait bien, au final, équivaloir au plus important transfert de richesse des travailleurs de la classe moyenne vers les amis ultrariches du gouvernement, passant ainsi des gens qui n'ont rien à ceux qui ont tout. C'est du jamais vu dans toute l'histoire du Canada.
Aujourd'hui, nous constatons les douloureuses conséquences. Ce ne sont pas que des chiffres dans un registre comptable. Ce sont ces près de 1,5 million de Canadiens qui sont contraints de recourir aux banques alimentaires chaque mois. C'est la personne sur cinq qui saute un repas ou réduit ses portions parce que le prix des aliments est trop élevé. C'est l'hiver qui arrive à grands pas, dont la a fait mention en des termes métaphoriques. Les gens n'auront pas les moyens de chauffer leur lieu de résidence, alors que le coût du chauffage résidentiel va vraisemblablement doubler, voire pire pour les demeures chauffées au mazout.
Je parle de l'homme de 35 ans qui vit dans le sous-sol de ses parents, même s'il a fait tout ce qu'on lui a demandé. Il s'est trouvé un emploi. Il s'est éduqué. Il a toujours travaillé fort, et voilà qu'il ne peut pas se permettre d'acheter une maison, ce qui implique qu'il ne peut pas fournir des garanties, qu'il ne peut pas avoir d'antécédents en matière de crédit, qu'il ne peut pas faire d'économies pour l'avenir et, donc, qu'il ne peut pas fonder une famille. Au Canada, l'un des plus vastes pays du monde, on ne peut pas trouver de place où vivre.
Voilà les conséquences réelles de décisions irresponsables. Pendant ce temps, le affiche un sourire narquois quand on lui rappelle qu'il a pris des vacances pour dormir dans l'hôtel le plus luxueux sur Terre, où il a dépensé 6 000 $ par nuit pour veiller dans des halls d'hôtel somptueux et faire la fête avec ses amis, alors que les Canadiens ne peuvent pas payer leur loyer. Les Canadiens n'ont plus d'argent et le n'a plus de contact avec la réalité.
Nous hériterons de ce gâchis, et nous devrons régler le problème. Une lourde tâche nous attend, n'est-ce pas? Une très lourde tâche nous attend. Le premier ministre nous laissera un énorme gâchis, comme son père l'a fait. Pendant qu'il se prélassera sur une plage quelque part et qu'il fera du surf, le reste d'entre nous s'efforcera de réparer le gâchis qu'il nous a laissé. Le plus tôt sera le mieux. C'est seulement à ce moment-là qu'il devra payer de sa poche pour séjourner à l'hôtel. Nous ne paierons plus pour lui. Il devra payer de sa poche, comme les Canadiens le font aujourd'hui.
Comment allons-nous réparer ce gâchis? D'abord, nous présenterons une loi sur le financement par répartition, de sorte que chaque fois que nous consacrerons un dollar à une nouvelle dépense, nous trouverons le moyen d'économiser un dollar pour le rembourser. Les députés savent-ils qui procède ainsi? Tout le monde dans le monde réel.
[Français]
C'est ainsi que les mères de famille monoparentale paient leurs factures. Quand elles veulent envoyer leurs enfants en vacances, elles trouvent le moyen d'économiser ailleurs. C'est la même chose pour les petites entreprises. Quand elles veulent augmenter leurs dépenses en matière de publicité, elles trouvent d'autres économies à faire au sein de l'entreprise. C'est normal. C'est la réalité de chaque personne vivant dans le vrai monde.
[Traduction]
En fait, la privation est une situation à laquelle sont confrontées toutes les créatures de l'univers lorsque les ressources sont limitées, à l'exception du qui se contente de prendre l'argent des autres pour satisfaire ses propres besoins et désirs. Dans le monde réel, si une famille veut une nouvelle terrasse, elle devra peut-être renoncer à ses vacances ou trouver un prix avantageux à la fois pour la terrasse et pour les vacances, voire acheter du bois d'occasion dans un chantier local afin d'économiser de l'argent et de pouvoir tout faire avec le même budget. Imaginez qu'au lieu d'accumuler sans cesse de nouvelles dépenses, le gouvernement doive en fait faire des économies pour les financer. Cela l'obligerait à faire les mêmes compromis que dans le monde réel...