La Chambre reprend l'étude de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité, ainsi que de l'amendement.
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Madame la Présidente, dans un discours comme celui-ci, en pleine crise d'hyper inflation, je ne peux passer sous silence ceux qui sont au cœur de ma région: ces aînées et ces aînés qui ont bâti et retourné les pierres avant nous. Ils l'ont fait littéralement, tant au sens propre qu'au figuré.
Depuis que je suis député d'Abitibi-Témiscamingue, de nombreux aînés de ma circonscription m'ont interpellé avec beaucoup de frustrations à propos de leur précarité financière. Ils n'arrivaient tout simplement pas à payer leurs factures à cause de la hausse des prix et des biens et des services.
Nous nous dirigeons vers des temps particulièrement difficiles. Ceci vient mettre de la pression sur le pouvoir d'achat de tous les citoyens. Certains peuvent améliorer leur situation, mais d'autres, plus vulnérables, comme les aînés, ont moins de solutions.
J'aurais bien aimé leur dire que le gouvernement a été proactif au cours de la dernière année, mais ce ne fut pas le cas. Qu’on le veuille ou non, la population vieillit et vit de plus en plus longtemps. Je crois que le gouvernement sous-estime les conséquences de ne pas accroître les revenus des aînés.
Bon nombre d'entre nous avaient espéré des mesures structurantes pour relancer cette période de compromis et de choix. Je crois que tout le monde est prêt à se serrer la ceinture pour arriver à boucler son budget. Cependant, je ne vois pas comment faire du surplace vient en aide aux plus vulnérables; quand on n'avance pas, on recule inévitablement.
Quand on a faim et qu'on se demande si on aura encore un toit pour se protéger, il y a des discours qui ne laissent pas indifférent. Il faut que le gouvernement se concentre à faire mieux dans les domaines qui le concernent directement.
Qui est plus à risque de vivre avec un faible revenu? Parmi les personnes de 75 ans et plus, les groupes suivants sont les plus susceptibles de vivre dans la pauvreté: les femmes, les célibataires et les locataires.
Pour les personnes âgées, la vie avec un faible revenu peut entraîner des défis importants. On peut penser, par exemple, aux frais de transport en raison de la mobilité réduite, à l'entretien et au chauffage de la maison et aux coûts de santé supplémentaires.
Nos aînés ont passé toute leur vie à travailler fort, à épargner et à cotiser pour un système qui devait les soutenir; or, ils se retrouvent exclus de leur avenir. Comme la plupart des aînés dépendent d'un revenu fixe, les hausses des taux d'intérêt, des impôts, de l'épicerie et du chauffage les frappent plus durement. Cela signifie que de nombreux aînés doivent continuer à travailler ou retourner au travail. Peu importe que le gouvernement ait fait passer l'âge de la retraite de 67 à 65 ans, les gens doivent prendre des décisions en fonction de leur portefeuille, et non de leurs préférences en matière de qualité de vie.
Cela s'ajoute aux problèmes auxquels de nombreux aînés sont déjà confrontés dans ma circonscription. Dans les régions rurales, bon nombre d'entre eux sont aux prises avec l'isolement et le manque de soutien en matière de santé, de transport et de services fédéraux, ce qui entraîne davantage d'isolement et de problèmes de santé.
Il faut aussi reconnaître que cette période inflationniste est combinée à l'une des pires crises du logement en 15 ans. Pour les personnes à revenu fixe, comme les aînés, c'est une tragédie inévitable.
Avec les hausses des prix de l'énergie, des taxes et de l'épicerie, en plus de celles des taux d'intérêt de la Banque du Canada, les gens sont exclus de leur maison. Nous reconnaissons qu'il est nécessaire d'empêcher l'économie de devenir incontrôlable, mais il y a actuellement des personnes qui doivent choisir de vendre leur maison, de sauter des repas ou d'accepter un autre emploi pour survivre.
Le gouvernement doit être conscient de ce fait afin d'offrir plus que de la compassion et des conseils utiles, comme d'annuler un abonnement à Disney+ pour économiser de l'argent. Ce genre de mesure est utile pour ceux qui ont des privilèges et un revenu disponible. Ce n'est pas utile pour ceux qui vivent d'un chèque de paie à l'autre ou avec un revenu fixe. Ceux-là sont déjà bien conscients des exigences de la situation sur leur portefeuille et ils n'ont pas besoin d'un gouvernement pour leur dire quoi que ce soit pour arrêter de dépenser de l'argent.
Même si la richesse est augmentée pour les aînés, il devrait y avoir un modèle financier qui leur permet de conserver une plus grande partie de l'argent pour lequel ils ont travaillé toute leur vie.
Lorsque mon collègue de a pris la parole il y a deux semaines en réponse à l'énoncé économique de la , il a souligné que, pour un gouvernement qui se dit féministe, il fait un travail remarquable en négligeant les femmes à faible revenu âgées de 65 à 75 ans. Ces dernières n'ont pas de pension parce qu'elles ont passé leur vie comme aidantes naturelles à soutenir leur famille, plutôt que d'entretenir leurs réseaux professionnels et poursuivre leur carrière. Ce travail invisible, qui n'est pas reconnu comme étant un travail réel, parce qu'il n'est pas payé, n'est pas subalterne et ne doit pas être ignoré.
Les problèmes auxquels sont confrontées les femmes âgées sont aggravés lorsque nous tenons compte de l'écart salarial entre les sexes qui existe.
Cela signifie que, si une femme décide de travailler durant sa vie, elle fera face à de plus grands défis en tant que retraitée qu’un homme retraité. En effet, ce dernier aura été en mesure d’économiser davantage d'argent après avoir été mieux payé pour faire le même travail, ou après avoir été promu aux dépens de femmes. Voilà le genre d’injustices systématiques auxquelles le gouvernement doit remédier s’il prétend défendre et aider ces femmes qui ont besoin de l’aide du gouvernement.
Parlons maintenant des aînés célibataires. Le système fiscal actuel a été construit pour une famille nucléaire des années 1950 et avant, ce qui correspond au modèle traditionnel. Il s’agit généralement d’un couple avec deux ou trois enfants qui possédaient leur propre maison. Or, cet ancien modèle ne s’applique plus. Que ce soit en raison d'une séparation, d'un divorce, de l’augmentation du nombre de femmes sur le marché du travail, de l’émergence d’un choix sexuel, du décès d’un partenaire ou tout simplement en raison d'une préférence, de plus en plus de personnes vivent seules. En fait, les ménages d’une personne croissent plus rapidement que tout autre type de ménage au Canada, selon ce qu'a indiqué Statistique Canada en 2016. Dans les prochaines années, ce nombre ne fera qu’augmenter. Lorsque l’on détermine comment on doit répartir le fardeau fiscal, il n’est donc pas logique de continuer à récompenser les couples et d’ignorer le sort des célibataires.
La société a toujours marginalisé les célibataires. Cela n’est nulle part plus évident que dans les discours des politiciens, où les familles sont la pièce maîtresse et où les célibataires sont ignorés, à moins qu’ils ne soient en soins de longue durée. Lorsque le statut de célibataire est associé au fait d’être un aîné, un autre groupe souvent marginalisé, la vie peut être sombre. Les soucis financiers, délibérément conçus par le gouvernement par le truchement de pratiques fiscales injustes, s'ajoutent au mélange. Il ne faut pas attendre longtemps avant qu’une existence confortable de la classe moyenne devienne impossible durant les années de vieillesse.
Peu d’entre nous arriveront à la fin de notre vie sans endurer le statut de célibataire à un moment donné. Un partenaire meurt, le couple se sépare ou on ne trouve pas le bon partenaire de vie, et on est seul. Une telle situation comporte en soi une myriade de défis, dont le moindre n’est pas le stress mental et la solitude. L’insécurité du revenu qui s'ajoute à cela peut être accablante. C’est pourquoi nous avons besoin de changement maintenant.
J'ajoute à cela le fait que, dans cet énoncé budgétaire, il n'y a aucune mesure pour les gens qui sont les situations les plus précaires, c'est-à-dire ceux dont les revenus sont fixes et qui n'ont pas la capacité d'aller chercher un revenu supplémentaire.
Dans un courrier de circonscription, j'ai envoyé une pétition à mes concitoyens, les citoyens et les citoyennes d'Abitibi—Témiscamingue. Dans cette pétition, on demandait une augmentation de 110 $ par mois de la pension de la Sécurité de la vieillesse pour tous les aînés de 65 ans et plus afin d'améliorer, de manière permanente, leur qualité de vie.
Cela a été déposé après le dernier budget. On se serait attendu, dans le contexte d'un énoncé budgétaire, à ce qu'on fasse montre d'ouverture à l'égard des aînés. Je peux affirmer que plus de 5 000 personnes ont signé cette pétition. Autrement dit, 5 000 personnes qui ont reçu ce document à la maison se sont senties interpellées par la situation des aînés et ont signé la pétition pour indiquer qu'un changement majeur était nécessaire.
J'espère sincèrement que le gouvernement entend ce message. Je remettrai les sept grosses boîtes vertes que nous avons tous dans nos bureaux à la pour qu'elle comprenne l'urgence d'agir dans le cadre du prochain budget. Si cet exercice-ci de l'énoncé budgétaire est un peu futile, une place importante devra être donnée à nos aînés lors du prochain budget. Je rappelle que ces derniers n'ont pas les moyens d'augmenter leur revenu, parce qu'ils ont un revenu fixe.
Il y aurait peut-être lieu de réfléchir à des mesures dans le contexte de la pénurie de main-d'œuvre. Pour les aînés qui travaillent, il faut des mesures fiscales plus robustes qui leur permettraient de ne pas perdre l'argent qu'ils gagnent sur le marché du travail. Il y aurait là une piste très importante pour nos aînés.
On le sait, la cause des aînés me tient à cœur. C'est pourquoi j'ai créé un comité consultatif pour les aînés de ma circonscription avec des gens des quatre MRC d'Abitibi—Témiscamingue. C'était l'un de mes engagements électoraux. L'un des principaux éléments, c'est qu'on veut faire des recherches pour pouvoir proposer des solutions afin d'améliorer la qualité de vie des aînés. La question du revenu les préoccupe énormément, et il en va de même pour la question des soins de santé.
Je demande à la Chambre d'entendre le message de nos aînés. Plus de 5 000 personnes en Abitibi—Témiscamingue ont manifesté leur intérêt et je pense qu'il est urgent que le gouvernement agisse afin d'augmenter le pouvoir d'achat de nos aînés.
L'augmentation de 110 $ par mois aurait été un minimum, et c'est une position que nous prenions avant ce contexte hyper inflationniste. Si on s'approche d'un contexte de récession, ce besoin de soutenir les gens les plus vulnérables de notre société sera encore plus urgent.
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Madame la Présidente, j’ai le plaisir de prendre la parole au sujet du projet de loi , Loi d’exécution de l’énoncé économique de l’automne 2022.
L’année 2022 a été très mouvementée. Nous sommes sortis de deux ans et demi de pandémie. Comparativement à de nombreux autres pays, le Canada était dans une bonne position au moment d'y faire face. Nous avons écouté les avis et les recommandations des professionnels et des experts de la santé, et nous nous en sommes mieux sortis que beaucoup d’autres pays.
L’économie canadienne est également revenue en force après la pandémie. Nous avons récupéré tous les emplois qui avaient été perdus pendant cette période. Si les députés se rappellent, à peu près 8,9 millions d’emplois avaient été éliminés. Non seulement nous avons récupéré tous ces emplois, mais nous en avons même ajouté d’autres: le niveau d’emploi est à environ 117 % de ce qu’il était avant la pandémie.
Le taux de chômage, qui a atteint des sommets historiques pendant la pandémie, est aujourd’hui à un niveau historiquement bas. À vrai dire, ce taux reste historiquement bas depuis les derniers mois.
Notre croissance économique a été la plus forte. La croissance économique du Canada est enviable parmi les pays du G7. Nous faisons mieux que bon nombre de nos partenaires du G7, notamment les États‑Unis, le Royaume‑Uni, la France, le Japon et l’Italie.
Nous affichons le plus faible déficit parmi les pays du G7. Si les députés se souviennent du budget de cette année, nous avions prévu un déficit d’environ 56 milliards de dollars, mais on prévoit maintenant qu’il sera d’environ 30 % inférieur aux projections d'il y a quelques mois. Le déficit budgétaire a également diminué d’environ 3 % par rapport aux estimations. Je pense qu’il est en train de descendre à environ 1,3 %. C’est le meilleur résultat parmi tous les pays du G7.
Avant la pandémie, nous avions le ratio dette-PIB le plus faible de tous les pays du G7, et c'est toujours le cas. L’énoncé économique de l’automne prévoit également que nous atteindrons l’équilibre budgétaire dans un avenir prévisible. Toutefois, nous n’en faisons pas tout un plat pour l’instant.
Les difficultés causées par la pandémie sont toujours là. Les problèmes de chaîne d’approvisionnement survenus pendant la pandémie se poursuivent pendant la période postpandémique également. La pandémie a affecté la production dans le monde entier. Aujourd’hui, l’un des plus grands fabricants de diverses marchandises au monde, la Chine, poursuit sa politique de tolérance zéro par rapport à la COVID, ce qui exacerbe les problèmes dans les chaînes d’approvisionnement et fait augmenter de ce fait le prix de nombreux produits en tous genres.
Cette année également, l’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie a elle-même donné lieu à son lot de difficultés majeures. L’Europe connaît d’énormes problèmes de sécurité, dont les répercussions se font sentir au-delà du continent. L’invasion de l'Ukraine a entraîné des pénuries énergétiques qui ont poussé à la hausse les prix du carburant, ce qui a engendré des problèmes d’approvisionnement en céréales alimentaires, l’Ukraine étant, on le sait, l’un des principaux fournisseurs de blé dans le monde.
Tous ces facteurs sont en cause dans les problèmes de chaîne d’approvisionnement. L’invasion illégale de l'Ukraine par la Russie, qui est à l’origine de la hausse des prix du carburant et de la flambée des prix des céréales alimentaires, a provoqué une inflation. Les Canadiens en ressentent les effets lorsqu’ils vont à l’épicerie pour acheter des produits essentiels ou qu’ils font le plein d’essence.
L’inflation au mois d’octobre s'élevait à 6,9 %. Il y a quelques mois, ce taux était plus élevé. L’inflation a donc diminué. Elle était de 6,9 % en septembre. Elle est demeurée à 6,9 % en octobre, ce qui traduit une tendance favorable. Le point intéressant, c’est que ce pourcentage est bien plus bas que les projections des économistes du secteur privé. Je pense qu’ils prévoyaient une inflation d'entre 7,1 et 7,4 %, mais elle est restée à 6,9 %, et c'est une bonne chose.
Je le répète, l’inflation que nous observons au Canada aujourd’hui est moindre qu’aux États-Unis, au Royaume‑Uni ou dans la zone euro. Les Canadiens ne sont pas les seuls à subir la pression inflationniste actuelle. C’est un phénomène que subissent les gens partout dans le monde, dans les pays développés, dans les pays en développement et dans les autres pays.
Pour combattre cette inflation, la Banque du Canada a commencé à augmenter ses taux il y a quelque temps. À mon avis, elle les a augmentés considérablement. Si je ne me trompe pas, il n’y a pas de modèle applicable à la hausse des taux d’intérêt dans l’histoire de la Banque du Canada, mais celle-ci doit s'acquitter de son mandat, qui consiste à ramener l’inflation au taux cible d’environ 2 %. Avec la hausse des taux d’intérêt et une inflation plus élevée, on n’a pas besoin d’être un génie pour prévoir que l’économie ralentira en 2023. Il faut s’y attendre.
Pour aider les Canadiens aujourd’hui, les Canadiens vulnérables qui se retrouvent confrontés à l’inflation et au ralentissement économique prévu pour l’an prochain, nous avons déjà pris de nombreuses mesures, qui ont été expliquées, ces derniers mois, dans le budget et également dans l'énoncé économique de l’automne. En prenant toutes ces mesures, nous continuons à limiter le déficit pour éviter d’aggraver l’inflation.
Le Canada est mieux placé aujourd’hui que tout autre pays du monde développé pour faire face à ce ralentissement économique à venir. Cependant, en raison des difficultés auxquelles les Canadiens sont confrontés aujourd’hui, il est naturel qu’ils s’inquiètent de la situation actuelle et de l’avenir. La prospérité et le niveau de vie du Canada ont été assez élevés par rapport à n’importe quel autre pays du monde. Cela est dû aux ressources naturelles dont nous disposons, comme le pétrole, le gaz, les minéraux, les métaux, les produits forestiers et le travail acharné de plusieurs générations de Canadiens.
Nous jouissons d’une bonne prospérité et d’un bon niveau de vie, mais la situation actuelle et le ralentissement possible inquiètent les Canadiens quant aux perspectives d’avenir de nos enfants et petits-enfants. Ils s’inquiètent naturellement de savoir si nous pourrons transmettre à la génération future la prospérité dont nous avons bénéficié dans le passé. Cependant, malgré l’inflation à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui, malgré la douleur que nous constatons aujourd’hui, nous ne devons pas oublier la situation dans son ensemble. D’énormes possibilités économiques s’offrent à nous au Canada, et j’y reviendrai dans une minute.
La mondialisation et le commerce mondial que nous connaissions avant la pandémie sont presque en voie de disparition parmi les pays développés. Notre plus grand partenaire commercial est les États‑Unis. Son secrétaire au Trésor a déclaré que le déplacement de la production dans des pays alliés sera un enjeu majeur à l’avenir. Les États‑Unis ont adopté une loi sur la réduction de l’inflation qui a donné lieu à l'adoption de la CHIPS and Science Act, qui a pour but de créer une nouvelle politique industrielle.
Nous devons voir quelles sont les occasions qui s’offrent à nous. L’une des plus grandes possibilités que je prévois pour nous au Canada est celle des minéraux essentiels qui sont nécessaires pour alimenter la prochaine génération de véhicules et de batteries de stockage d’énergie. Nous avons les minéraux essentiels et nous avons déjà indiqué notre soutien à ce secteur dans le budget précédent.
Récemment, le gouvernement fédéral a signé une entente avec l’Ontario pour les tables régionales sur l’énergie et les ressources de l’Ontario afin de développer le secteur des ressources naturelles, plus précisément le réseau électrique propre, les minéraux essentiels, la technologie nucléaire, l’hydrogène propre et la foresterie durable. Le gouvernement fédéral adopte une approche « Équipe Canada » en collaborant avec les provinces afin que nous puissions travailler ensemble pour harmoniser les ressources et élaborer les échéanciers et les approches réglementaires pour développer les minéraux essentiels, le secteur forestier, l’énergie nucléaire et l’électricité propre. Il y a donc beaucoup d’occasions à saisir.
Nous avons également créé le Fonds de croissance du Canada, qui permettra d'attirer des milliards de dollars d'investissements du secteur privé pour atteindre nos objectifs économiques.
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Madame la Présidente, je profite de l'occasion pour remercier mes concitoyens de Don Valley-Est qui me donnent le privilège de prendre la parole à la Chambre.
La population de ma circonscription est remarquable. Elle est très diversifiée sur le plan culturel et elle affiche des profils très variés pour ce qui est des études et des professions. Il y a énormément de variété et de différences dans ma circonscription, mais nous avons les mêmes valeurs. Nous croyons en des valeurs qui nous unissent, soit que le travail acharné porte ses fruits, que l'éducation est et doit être une priorité absolue, que quand les gens sont malades, il faut se regrouper et mettre en commun nos ressources pour qu'ils obtiennent l'aide dont ils ont besoin et qu’il faut garder notre pays propre et protéger notre environnement. La valeur la plus importante que j'ai retenue au fil des ans toutefois est que, lorsque nous nous serrons les coudes, nous sommes plus forts et meilleurs. Ce sont ces valeurs qui font que le Canada et ma collectivité fonctionnent.
Le soutien de mes concitoyens me permet de me présenter à la Chambre au moyen du processus démocratique et de témoigner de ces valeurs à la Chambre. Nous concrétisons ces valeurs par des décisions. En effet, chacun d'entre nous a un choix à faire chaque jour. Ce sont des choix que nous sommes appelés à faire. En effet, si l'on fait abstraction de tout le reste, au bout du compte, nous sommes envoyés ici pour prendre des décisions et faire des choix pour nos concitoyens. Le mot « choix » est important en démocratie. C'est un mot important à la Chambre, et chaque jour, les mesures que nous prenons et les choix que nous faisons finissent par donner le ton et devenir des politiques gouvernementales et des lois.
Nous sommes ici pour prendre des décisions et faire des choix, et lorsque nos choix ne conviennent pas à nos concitoyens, nous savons ce qui se passe. Nos concitoyens finissent par nous chasser du pouvoir. Nous avons ici l'occasion de nous aligner sur eux. Je peux dire aux députés qu'en ce qui concerne l'énoncé économique de l'automne, je suis tout à fait en phase avec les gens de ma circonscription, et, eux, ils sont en phase avec la position que j'adopte à la Chambre.
Je suis donc fier d'appuyer le projet de loi . J'ai grandi dans un milieu où, malgré toutes les grandes différences, les gens travaillaient ensemble et se serraient les coudes. Ma collectivité compte de nombreux types de logements: des logements à loyer modique et des logements subventionnés, des logements communautaires de Toronto et des condominiums à prix modique. Il y a un éventail de styles de maisons, et nous vivons tous ensemble.
Certaines personnes ont des difficultés là d’où je viens. J'ai grandi dans un quartier où les jeunes allaient à l'école sans rien avoir à manger le midi. En grandissant, j'ai vu des jeunes qui ne recevaient pas le soutien que je recevais chez moi. J'ai vu et retenu ces choses. Je viens d'un quartier où de nombreux jeunes hommes avec lesquels j'ai grandi n'ont pas obtenu leur diplôme d'études secondaires. À l'âge de 21 ans, j'ai dû avoir connu au moins une douzaine de jeunes hommes qui ont été tués à cause de la violence dans les rues. Je me suis rendu compte de ces choses et j'en ai pris note. C'est pour ces raisons que je me suis d’abord présenté comme conseiller scolaire à l'âge de presque 30 ans. Je voyais les inégalités dans notre société et je voulais prendre les valeurs qui ont été inculquées dans mon milieu et chercher des moyens de les faire adopter dans des tribunes comme celle-ci.
J’ai vu de nombreux jeunes dont les possibilités étaient limitées. Nous sommes capables, dans des assemblées comme celle-ci, de créer des possibilités pour les gens grâce à nos décisions et à nos choix. J’ai été plutôt chanceux. J’avais ma mère et mon père, mes tantes et mes oncles, mes cousins et de nombreux amis. On préparait mon lunch pour moi quand j'allais à l’école et, quand je rentrais à la maison, il y avait un repas chaud. J’ai eu de la chance. Je n’avais pas à me préoccuper de mon prochain repas ni de ma sécurité pendant la nuit. Je n’avais pas à me préoccuper de ces choses, alors j’ai pu chercher des possibilités.
C’est grâce à des programmes gouvernementaux comme l’aide aux étudiants que j’ai pu fréquenter l’université. J’ai été la première personne de ma famille à faire des études universitaires. Seulement deux garçons dans ma rue ont fréquenté l’université, et j’étais l’un d’eux. J’ai eu de la chance d’avoir cette possibilité, et c’était grâce aux programmes gouvernementaux. Une fois, quand j’étais jeune, ma famille a été menacée d’être mise à la porte par le propriétaire de l’immeuble. Nous sommes allés au bureau d’aide juridique, et grâce aux programmes gouvernementaux, nous avons pu conserver notre logement.
L’un des premiers emplois que j’ai occupés était subventionné par le gouvernement, comme le programme d’emplois d’été pour étudiants. J’ai pu acquérir de l’expérience et utiliser cette expérience pour grandir. C’est grâce à ces programmes que j’ai pu fréquenter l’université et servir ma collectivité comme député provincial, puis comme député à la Chambre des communes.
En fin de compte, nous sommes des créateurs de possibilités. Ce que nous faisons à la Chambre, c’est créer des possibilités pour les gens. Nous créons des possibilités pour améliorer la vie des gens, et nous leur donnons davantage de possibilités. Nous faisons des choix. Les décisions que nous prenons ici et la voie que nous traçons finissent par se transformer en une politique gouvernementale, et c'est pourquoi je suis fier de prendre la parole à la Chambre des communes pour appuyer le projet de loi , parce que je sais qu’il va créer plus de possibilités pour les gens qui en ont besoin.
Nous venons de traverser une situation financière plutôt difficile et une pandémie de COVID‑19. Le secteur financier sur cette planète a été bouleversé. La COVID a complètement changé la façon dont nous faisons beaucoup de choses. D’un point de vue économique, cela a été très difficile pour les Canadiens et pour le gouvernement du Canada.
En 2009, alors que le Canada traversait une crise économique, les conservateurs étaient au pouvoir et Stephen Harper avait des choix à faire. Lui et son gouvernement ont décidé d'emprunter une voie différente de celle que nous empruntons aujourd'hui. La voie qu'ils ont choisie a été de sabrer dans les programmes. Ils ont envoyé un énoncé général aux ministères, leur ordonnant de réduire leur budget de 10 à 15 %, ou de le réduire autant qu’ils le pouvaient. Ils ont supprimé les programmes d'alphabétisation destinés aux adultes et ils ont pris une mesure qui a choqué les Canadiens à l'époque: ils ont fait passer l'âge d'admissibilité à la retraite de 65 à 67 ans.
Nous voici aujourd'hui à la Chambre des communes au moment où le gouvernement et la présentent un projet de loi pour examiner les moyens d’aider les gens en leur offrant plus de possibilités. Les conservateurs ont un choix à faire. Ils ont le choix de soutenir les gens. Je dirais sans hésiter que la plus grande ressource que nous avons, ce sont les gens qui composent ce grand pays, et pourtant nous voyons les conservateurs voter contre des mesures comme l’aide pour les soins dentaires. Les députés peuvent imaginer avoir un programme de soins dentaires de 1 200 $ par famille pour les enfants comme ceux avec lesquels j'ai grandi. J'aurais été admissible à ce programme quand j'étais enfant. Toutefois, à écouter les conservateurs, je ne peux que présumer qu'ils vont voter contre le projet de loi .
Il y a une subvention de 500 $ pour certaines personnes qui louent des appartements et qui ont besoin d'aide. Les conservateurs vont voter contre cette mesure.
Il est notamment question d'un programme de garderies, qui peut faire économiser 10 000 $ par an aux familles. Les conservateurs vont voter contre cela.
Ce projet de loi prévoit l'élimination des intérêts sur les prêts étudiants. J'ai eu un prêt étudiant. La seule façon de m'inscrire à l'Université Carleton était de contracter un prêt, qui a fini par me coûter 57 000 $. Je l'ai remboursé, et j'étais fier de le faire, parce que cela m'a donné l'occasion de me retrouver un jour dans un endroit comme celui-ci, avec mes collègues, pour représenter les gens de ma collectivité. Nous avons tous des choix à faire.
Quand j'étais très jeune, j'ai pu entendre Nelson Mandela parler à la Chambre des communes. Hier, j'en apprenais un peu plus sur les choix et la politique en général, et je suis tombé sur cette superbe citation de lui: « Que vos choix reflètent vos espoirs et non vos peurs. »
Les conservateurs doivent se lever et s'aligner par choix sur leurs concitoyens, cesser d'utiliser la peur comme motivation pour diviser les gens et utiliser l'espoir, comme je pense que le projet de loi le fait, pour rassembler les gens. Nous devons créer des occasions de croître et de l'espoir, afin que la prochaine génération de jeunes Canadiens, et les Canadiens d'aujourd'hui, aient la possibilité de construire un meilleur pays.