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Publications de la Chambre

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44e LÉGISLATURE, 1re SESSION

HANSARD RÉVISÉ • No 186

TABLE DES MATIÈRES

Le jeudi 27 avril 2023




Emblème de la Chambre des communes

Débats de la Chambre des communes

Volume 151
No 186
1re SESSION
44e LÉGISLATURE

COMPTE RENDU OFFICIEL (HANSARD)

Le jeudi 27 avril 2023

Présidence de l'honorable Anthony Rota


    La séance est ouverte à 10 heures.

Prière



Affaires courantes

[Affaires courantes]

(1000)

[Français]

Les comités de la Chambre

Comptes publics

    Monsieur le Président, j'ai l'honneur de présenter, dans les deux langues officielles, le 27e rapport du Comité permanent des comptes publics concernant la motion adoptée le lundi 24 avril au sujet de la Fondation Pierre Elliott Trudeau.

[Traduction]

     Cette motion demande à l’Agence du revenu du Canada d’enquêter sur la Fondation Pierre‑Elliott‑Trudeau le plus rapidement possible.

Affaires étrangères et développement international

    Monsieur le Président, j'ai l'honneur de présenter, dans les deux langues officielles, le 14e rapport du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international, intitulé « Le rappel au réel: le monde d'après le 24 février 2022 ».
    Conformément à l'article 109 du Règlement, le comité demande que le gouvernement dépose une réponse globale à ce rapport.

Pétitions

Les armes à feu

    Monsieur le Président, j'ai 21 pétitions demandant au gouvernement d'annuler le projet de loi C‑21, la loi relative à la confiscation de biens privés.

Les exigences relatives à la vaccination

    Monsieur le Président, j'ai aussi des pétitions qui demandent au gouvernement d'annuler les résultats des exigences, de réembaucher des soldats et de décourager la haine et le mépris envers les personnes qui exercent leurs droits à la liberté de conscience protégés par la Constitution.

La responsabilité sociale des entreprises

    Monsieur le Président, j'ai deux pétitions à présenter aujourd'hui.
    La première demande à la Chambre d'adopter une loi sur la diligence raisonnable en matière de droits de la personne et de l’environnement, laquelle exigerait que les entreprises préviennent toute répercussion négative sur les droits de la personne ainsi que tout dommage environnemental dans l’ensemble de leurs activités et chaînes d’approvisionnement mondiales. La pétition contient un certain nombre d'autres points que les gens pourront lire une fois qu'elle aura été déposée.

L'Éthiopie

    Monsieur le Président, la deuxième pétition demande au gouvernement du Canada de prendre les mesures suivantes: demander immédiatement à toutes les parties du conflit au Tigré de cesser la violence et de faire preuve de retenue, et demander immédiatement que les organisations humanitaires et des organisations de surveillance indépendantes soient autorisées à accéder à la région. Il y a plusieurs autres points qui vont dans le même sens.

[Français]

Les affaires étrangères

    Monsieur le Président, ce matin, je dépose trois pétitions à la Chambre.
    La première concerne l'histoire assez horrible d'un jeune homme, Ahmad Manasra, qui a été arrêté par les forces israéliennes alors qu'il avait 13 ans, en octobre 2015. Reconnu coupable de tentative de meurtre après des procédures entachées d'allégations de torture, le jeune Ahmad Manasra est toujours en prison et, depuis 2021, en isolement.
    Les experts des droits de la personne de l'ONU et Amnistie internationale appellent à sa libération. Les pétitionnaires prient le gouvernement du Canada de demander qu'Israël libère immédiatement Ahmad Manasra.
(1005)

Les opioïdes

    Monsieur le Président, la deuxième pétition rappelle que la crise des opioïdes est une crise nationale et une urgence de santé publique. En cinq ans, il y a eu 21 174 morts.
    Les pétitionnaires demandent au gouvernement du Canada de déclarer la crise des surdoses comme étant une urgence nationale de santé publique. Ils demandent aussi de décriminaliser la possession de drogue pour usage personnel.

La responsabilité sociale des entreprises

    Monsieur le Président, finalement, la troisième pétition, signée par des centaines de personnes, souligne que des entreprises basées au Canada contribuent aux violations des droits de la personne et à la destruction d'écosystèmes et de l'environnement dans le monde.
    Ces personnes demandent d'adopter une loi sur la diligence raisonnable en matière de droits de la personne et d'environnement afin qu'on puisse poursuivre devant les tribunaux des entreprises canadiennes qui ne respectent pas les droits de la personne à l'étranger, et ce, à partir des lois canadiennes.

[Traduction]

Le Nigeria

    Monsieur le Président, les députés se souviendront des enlèvements de masse au Nigeria il y a quelques années, qui avaient été perpétrés en grande partie par des militants de Boko Haram, du groupe État islamique et des Foulanis. Les pétitionnaires s'inquiètent tout particulièrement pour Leah Sharibu, Alice Ngaddah, les filles chibok, qui sont en grande partie des filles de 12 à 16 ans, ainsi que les familles des victimes.
    Les pétitionnaires demandent au Sous-comité des droits internationaux de la personne de communiquer avec le gouvernement nigérian pour exprimer leur inquiétude et exhorter ce dernier à se pencher sur ces enlèvements.

Le transport aérien

    Monsieur le Président, c'est avec plaisir que je présente une autre pétition portant sur les voyages à l'étranger.
    La communauté indo-canadienne a connu une très forte croissance, et cette croissance a donné lieu à une demande accrue de vols internationaux. Les pétitionnaires souhaitent qu'il y ait un vol international direct de Winnipeg vers l'Inde ou, sinon, de Winnipeg vers l'Inde par une correspondance en Europe. La demande continue de croître. Par conséquent, les pétitionnaires prient le gouvernement de collaborer avec le secteur privé et les diverses compagnies aériennes, et ils nous pressent tous de faire ce que nous pouvons pour accroître le nombre de vols directs à partir de villes canadiennes, et plus particulièrement de Winnipeg.

Questions au Feuilleton

    Monsieur le Président, je demande que toutes les questions restent au Feuilleton.
    D'accord?
    Des voix: D'accord.

Ordres émanant du gouvernement

[Ordres émanant du gouvernement]

[Traduction]

Loi no 1 d'exécution du budget de 2023

    La Chambre reprend l'étude, interrompue le 25 avril, de la motion portant que le projet de loi C‑47, Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 28 mars 2023, soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité, ainsi que de l'amendement.
     Monsieur le Président, je suis très heureuse de traiter aujourd'hui du budget fédéral de 2023, et plus particulièrement de la loi d'exécution du budget. Ce budget témoigne de l'engagement et du dévouement du gouvernement envers la population canadienne. Nous avons dressé la liste des besoins et des préoccupations des Canadiens, puis avons travaillé sans relâche à la création d'un budget à l'image de nos valeurs et aspirations communes.
    À titre de députée de Brampton-Nord, je souhaite plus particulièrement souligner des initiatives qui bénéficieraient à ses résidants. Brampton est l'une des villes affichant un des plus forts taux de croissance au pays. Elle a donc des besoins et connaît des difficultés qui lui sont propres. Le gouvernement comprend cela et a pris des mesures dans son budget pour y remédier.
    Nous savons que les besoins en matière de soins de santé sont croissants parmi la population de Brampton, qui est malheureusement mal servie à cet égard depuis de nombreuses années. Je suis bien placée pour le savoir, car j'ai eu du mal à trouver un médecin de famille. Les gens pensent qu'un député a beaucoup de relations et on serait porté à croire qu'il s'agit d'une tâche facile. J'en conclus que les gens de ma circonscription n'ont aucune chance et ont beaucoup de difficulté à voir un médecin régulièrement. C'est l'une des raisons pour lesquelles les délais d'attente sont extrêmement longs dans les urgences de la ville, comme partout ailleurs au Canada. Toutefois, en tant que représentante et résidante de longue date de Brampton, je sais que c'est une situation qui perdure depuis de nombreuses années.
    Étant donné l'investissement que nous faisons dans les soins de santé, j'espère que lorsque les gouvernements provinciaux recevront la totalité des fonds, ils les utiliseront pour réduire l’attente dans les urgences. Nous avons notamment réservé une partie de notre budget à cette fin, et j'espère vraiment que le gouvernement de l'Ontario prendra le problème au sérieux et se mettra immédiatement au travail pour le corriger. Attendre 18 heures dans une salle d'urgence est la norme à Brampton, et lorsque les gens ont commencé à voir la même chose dans tout le pays, cela a fait la une des journaux télévisés partout ailleurs. C'est la norme à laquelle nous nous sommes donc habitués, et c'est une honte.
    J’ai un peu étudié la question et je me suis rendu compte que les transferts pour les soins de santé sont effectués au niveau fédéral sur la base de la population et d'autres facteurs propres aux provinces. Nous leur remettons cet argent en espérant qu'elles le répartiront aussi équitablement que possible entre les régions et les municipalités. Toutefois, cela n'a pas été fait ici. J'espère que la province nous écoute, qu'elle prendra la question au sérieux et qu'elle veillera à ce que Brampton reçoive sa juste part.
    Les provinces et les territoires recevront près de 200 milliards de dollars répartis sur 10 ans, dont 46,2 milliards de nouveaux fonds. C'est énorme. Nous n'avons jamais vu un tel financement et un tel investissement de la part d'un gouvernement fédéral dans le domaine de la santé, et je pense que c'est très important.
    J'ai vécu quelques années aux États-Unis et, comme l'herbe semble souvent plus verte ailleurs, nous sommes portés à croire qu’il vaudrait peut-être mieux avoir un système semblable à celui des États-Unis, parce que nous pourrions être soignés plus rapidement. Cependant, je peux dire aux députés que la situation dans ce pays n'est pas plus enviable. Elle est extrêmement complexe, compte tenu des régimes d'assurance qui existent là-bas. Il est extrêmement difficile d'essayer de comprendre comment naviguer dans tout cela et de savoir si on est bel et bien couvert.
    Ici, les gens entrent dans un hôpital et ne paient rien d'autre que le stationnement ou la facture du câble, ce qui est très peu, et ils peuvent subir une opération, quelle que soit sa complexité. C'est ce dont nous sommes fiers ici au Canada et ce que nous voulons conserver dans notre grand pays. L'une des choses que je disais toujours à mes amis et collègues américains, c'est que notre régime de santé nous inspire un sentiment de fierté, et je veux que les Canadiens continuent d’en être fiers.
    Beaucoup de gens se sentent abandonnés par leur système de santé, mais le gouvernement fédéral est là pour les soutenir et veiller à ce que les lacunes soient comblées, en particulier dans le domaine de la santé mentale. Nous avons pris conscience de tant de problèmes, surtout après la pandémie. Ce financement permettra de s’y attaquer.
(1010)
    Les résidents de Brampton ont d'autres sujets de préoccupation. La population chez nous est très jeune. C'est l'une des plus jeunes au pays. À Brampton, la moyenne d'âge est de 34 ou 35 ans, donc il y a beaucoup de jeunes familles. Souvent, lorsqu'on se penche sur les écarts des revenus, on constate que ces familles sont celles qui ont le plus de mal à assumer leurs dépenses avec le revenu net qu'elles gagnent. Ce budget allège le coût de la vie. Il va aider avec la facture d'épicerie et il va aider avec les services de garde.
    J'ai appelé différentes garderies de Brampton pour savoir où en sont rendus les prix, et j'ai été ravie qu'on me dise que, pour beaucoup de familles, les prix ont baissé d'aux alentours de 700 $ ou 800 $ par mois, par enfant. Voilà des économies qui changent la donne.
    Les conservateurs nous disent parfois que le remboursement pour l’épicerie, versé sous forme de paiement unique, ce n'est pas assez. Or, cette allocation s’inscrit dans un plan global. En effet, nous avons mis en place de nombreuses mesures pour les Canadiens. Globalement, si on considère l'Allocation canadienne pour enfants, le programme national de garderies, les remboursements de la TPS et les sommes additionnelles destinées aux aînés ainsi que l'allocation d'épicerie, les économies s'élèvent à plus de 11 000 $ par an pour une famille moyenne. C'est de l'argent concret qui va aider les Canadiens à traverser cette période difficile à laquelle nous sommes tous confrontés au niveau mondial.
    Une autre mesure que j'estime extrêmement importante pour de nombreux habitants de Brampton, parce qu'ils m'en ont parlé à maintes reprises au fil des ans, ce sont les soins dentaires pour ceux qui n'ont pas les moyens de se les offrir. Le programme est entré en vigueur à la fin de l'année. Nous avions fait la promesse, que nous avons tenue, de mettre en œuvre un plan de soins dentaires pour les enfants de moins de 12 ans. Nous avons mis de côté les fonds nécessaires et nous travaillons d'arrache-pied pour continuer à étendre ce plan aux personnes âgées, aux jeunes de moins de 18 ans et aux personnes handicapées. C'est un grand soulagement pour de nombreuses personnes de ma circonscription. Nous n'allons pas nous arrêter là. Nous allons continuer à aider tous ceux qui en ont besoin, de sorte que les familles dont le revenu moyen est inférieur ou égal à 90 000 $ seront entièrement prises en charge lorsque nous aurons achevé le programme complet de soins dentaires au Canada.
    Ces programmes vont changer la trajectoire de notre pays pour les décennies à venir. Ils changeront la vie de nombreuses personnes.
    De plus en plus de femmes rejoignent le marché du travail. Il y a tant de femmes talentueuses. À Brampton, il n'est pas rare qu'une personne titulaire d'un diplôme d'enseignement supérieur soit incapable de trouver un emploi. Une étude récente, financée en partie par notre gouvernement, a montré que les femmes originaires de l’Asie du Sud en particulier, ou membres d’autres minorités ethniques, font partie de la catégorie d'immigrantes la plus éduquée mais la plus sous-employée de ce pays. Or, il est très important de veiller à ce qu’elles aient la possibilité de concilier leur vie de famille et leur carrière et qu’elles puissent mettre leurs compétences à profit. Nous ne voulons pas gaspiller les talents dont nous disposons, qui sont l'une des meilleures choses que nous ayons au Canada. Il faut donc encourager les personnes à utiliser les compétences et les talents qu’elles ont.
    C'est la raison pour laquelle nous voyons tant d'investissements effectués dans notre pays, sans parler des investissements dans l’énergie propre et verte prévus dans ce budget qui, je pense, donneront de l'espoir à de nombreux Canadiens. En effet, ces investissements vont créer un grand nombre d'excellents emplois. C'est extrêmement enthousiasmant, car ce n’est pas seulement un budget pour aujourd'hui, mais un budget qui nous mènera dans le monde de demain.
    Je me réjouis des investissements effectués par Volkswagen et par MDA à Brampton. À cela s'ajoutent les nouveaux emplois créés dans le secteur de la fabrication de batteries à Brampton — de bons emplois pour les gens de Brampton-Nord. Je suis heureuse d'être ici aujourd'hui pour faire part de certaines de mes réflexions sur le budget et pour communiquer mon enthousiasme.
(1015)
    Monsieur le Président, plus de Canadiens que jamais ont recours aux banques alimentaires, soit 1,5 million de Canadiens par mois. La députée semble croire que les Canadiens n'ont jamais eu la vie aussi belle, alors que le coût de l'épicerie n'a jamais été aussi élevé, que les loyers ont doublé et que les hypothèques ont doublé.
     J'ai une question simple à poser à la députée: depuis que le gouvernement actuel est au pouvoir, combien de personnes de plus qu'avant ont recours aux banques alimentaires de Brampton?
    Monsieur le Président, je ne dis pas que la vie est facile pour tout le monde. Je reconnais que les Canadiens traversent une période difficile — et pas seulement les Canadiens, mais aussi les Américains, les Européens et tous les autres habitants de la planète, car nous devons composer avec les difficultés liées à nos chaînes d'approvisionnement et à l'inflation qui sévit dans le monde entier. Ce sont des difficultés auxquelles font face tous les citoyens du monde, mais les Canadiens, eux, reçoivent de l'aide et du soutien de la part de leur gouvernement. C'est extrêmement important. Nous avons sorti plus de 800 000 enfants de la pauvreté. Plus de 1 million de Canadiens de plus vivent désormais au‑dessus du seuil de pauvreté. Ce sont des chiffres énormes et des progrès importants.
    Nous continuerons de soutenir les Canadiens. Nous continuerons de faire tout en notre pouvoir pour les aider à traverser cette période difficile afin que nous puissions bâtir un avenir plus prometteur grâce à l'économie verte et à la création d'emplois de qualité pour tous.
(1020)

[Français]

    Monsieur le Président, j'ai une question assez simple pour ma collègue.
    Depuis que je suis à la Chambre, c'est-à-dire depuis trois ou quatre ans, j'entends le gouvernement dire qu'il se préoccupe de la question du français et qu'il est très important de protéger les langues minoritaires au Québec et au Canada.
    Hier, le gouvernement a présenté le Plan d'action pour les langues officielles 2023‑2028. C'est quelque chose d'important. On a annoncé des investissements de 4 milliards de dollars dans les 5 prochaines années. Or, 800 millions de dollars, soit 20 % de ces sommes, seront destinés aux anglophones du Québec.
    Je veux juste rappeler que même le gouvernement admet que la situation des anglophones du Québec n'est pas menacée. L'anglais au Québec n'est pas menacé. C'est une langue majoritaire au Canada et en Amérique du Nord.
    Pourquoi envoie-t-on 800 millions de dollars à des anglophones du Québec qui ne sont pas menacés?

[Traduction]

    Monsieur le Président, la journée d’hier a été formidable pour les langues dans notre pays. De nombreux groupes d’intervenants ont déclaré qu'ils étaient tout à fait ravis que le gouvernement ait proposé du financement pour protéger nos deux langues officielles partout au Canada. C’est plus que ce qu'aucun gouvernement n’a jamais fait. Cela représente le double de ce qui a été prévu auparavant.
    C'est une bonne journée pour le Canada. C'est une bonne journée pour le français au Québec et également pour l'anglais au Québec. C’est la beauté du Canada. Nous respectons les deux langues de la même manière. Nous tenons à protéger le français. C’est pourquoi le gouvernement investit. Le projet de loi C‑13 constitue un autre exemple des mesures de modernisation que prend notre gouvernement pour s'assurer que le français est protégé dans notre pays.
    Monsieur le Président, je me réjouis de l'engagement pris dans la Loi d'exécution du budget en faveur de l'alerte à la robe rouge, mais je voudrais demander à la députée si elle partage mon inquiétude quant à la réduction annoncée de 150 millions de dollars pour les refuges pour femmes dans l'ensemble du pays. Cet argent a été fourni pendant la pandémie, lorsque les cas de violence domestique ont grimpé en flèche; or, la situation ne s’est pas améliorée, et il est donc essentiel que ces refuges demeurent financés.
    Monsieur le Président, je peux comprendre que les refuges pour femmes et les autres organisations qui ont reçu des fonds de notre gouvernement pendant la pandémie ont pu traverser cette période parce que notre gouvernement est intervenu, alors que personne d'autre n'était là pour les aider. Comme tous les Canadiens, ils traversaient une période très difficile, et le gouvernement a investi 300 millions de dollars pour les aider.
    Ce financement n'est pas réduit. Le programme a été créé pour la pandémie, et nous disposons de beaucoup de fonds en ce moment pour trouver un moyen de continuer à soutenir ces organisations. Les discussions se poursuivent. Le travail va se poursuivre. Il y aura des consultations dans les mois à venir pour déterminer comment nous pouvons continuer à soutenir les refuges pour femmes, avec l’aide des provinces, bien sûr, qui devront assumer leurs responsabilités en matière de financement opérationnel.
(1025)
    Monsieur le Président, avec le budget de 2023, le premier ministre continue sur sa lancée d’impôts élevés et de déficits inflationnistes. Le premier ministre a accumulé plus de dettes que tous les autres premiers ministres canadiens réunis et il n'a aucun plan pour équilibrer le budget et contrôler ses déficits inflationnistes, qui font grimper le coût des biens que nous achetons et les intérêts que nous payons. La dette fédérale du Canada pour l'exercice 2023‑2024 devrait atteindre, et j'espère que tout le monde est assis, 1,22 billion de dollars. Cela représente près de 81 000 $ par ménage au Canada. Il n'existe aucun plan pour équilibrer les projections budgétaires du Canada. Le déficit de 2022‑2023 s'élève à 43 milliards de dollars. En 2023‑2024, le déficit devrait être de 40,1 milliards de dollars. Or, le premier ministre avait promis un budget équilibré en 2019. Il continue donc de faire de fausses promesses aux Canadiens.
    Ces déficits libéraux nuisent aux travailleurs canadiens en raison de l'augmentation du coût de la vie. Un Canadien sur cinq saute des repas. Je sais que ma collègue a dit plus tôt, lorsqu'on lui a posé la question sur les banques alimentaires, que le recours à ces organismes est en hausse et que 8,2 millions de personnes les utilisent. C'est une augmentation de 60 % par rapport aux 2 millions de personnes qui y avaient recours avant la pandémie. L'utilisation des banques alimentaires n'a jamais été aussi élevée. Un Canadien sur sept ayant un emploi a recours à une banque alimentaire, et le taux d'utilisation des banques alimentaires par les personnes âgées est le plus élevé de tous les groupes d'âge. Selon CTV, les responsables des services à Saut Ste. Marie remarquent qu'un nombre croissant de personnes âgées dépendent des dons de nourriture.
    Des personnes âgées appellent mon bureau tous les jours. Elles me font part des difficultés qu'elles éprouvent à tenter d'atténuer la crise du coût de la vie que nous vivons actuellement et qui est provoquée par les libéraux. Pour pouvoir se chauffer et manger, les personnes âgées sont obligées d'avoir recours à leur marge pour découverts à la banque. Malheureusement, avec le budget de 2023, le gouvernement continue d'abandonner les aînés canadiens à leur sort. Dans les 255 pages du budget, on trouve seulement la moitié d'une page qui est consacrée au soutien des aînés. Les aînés disent au gouvernement qu'ils ont des difficultés, mais ils ne sont pas entendus.
    Le gouvernement libéral prétend que la situation des aînés n'a jamais été aussi bonne. La ministre des Aînés se reporte constamment à des statistiques périmées et à des politiques libérales ratées qui n'ont pas contribué au bien-être des aînés. Les statistiques sur les aînés canadiens n'ont pas été mises à jour depuis 2020, alors que de nombreux aînés comptaient sur les paiements temporaires de la PCU. Le gouvernement n'est pas à l'écoute des difficultés rencontrées par les personnes âgées. Statistique Canada calcule actuellement le seuil de pauvreté pour les personnes âgées à partir du coût de la vie en 2018. Or, depuis ce temps, le coût de la vie a grimpé en flèche, et les prix des produits d'épicerie ont augmenté. Il en coûte plus cher de se chauffer et d’utiliser une voiture. Comment le gouvernement peut-il juger du bien-être actuel des personnes âgées en se basant sur le coût de la vie en 2018? Le gouvernement doit écouter ce que les personnes âgées disent actuellement, et malheureusement, à ce qu’on voit dans ce budget, il ne le fait pas.
    Le budget de 2023 a annoncé un nouveau remboursement pour l’épicerie, une mesure de peu d'envergure pour tenter d’atténuer les effets de l’augmentation du coût de la vie. Avec le remboursement des libéraux, une personne âgée pourra toucher un paiement unique de 225 $ pour couvrir la hausse du coût des aliments que leur déficit inflationniste a contribué à provoquer. Toutefois, le Rapport annuel sur les prix alimentaires 2023 prévoit qu'au Canada, cette année, une famille de quatre personnes dépensera jusqu'à 1 065 $ de plus pour l’alimentation, soit 598 $ de plus que les 467 $ qui lui seront remboursés au titre de cette mesure. Je ne sais pas, mais cela ne me semble pas être un bon calcul. La CBC a rapporté que, pour les familles et les personnes âgées en difficulté à Windsor, le nouveau remboursement pour les produits d’épicerie n'est qu'une goutte d'eau dans la mer. June Muir, présidente de l'association de la banque alimentaire de Windsor-Essex, a déclaré que le montant aura peu d’impact. Le remboursement ne résoudra pas la crise liée au coût de la vie qui a déjà poussé de nombreux Canadiens au bord du gouffre.
(1030)
    Pour aggraver les choses, l'augmentation, à partir du 1er avril, de la taxe sur le carbone de 14 cents le litre imposée par le premier ministre fait qu'il est plus coûteux pour les Canadiens de chauffer leur maison et de se rendre au travail. D'ici 2030, cette taxe pourrait ajouter 50 cents au prix du litre d'essence. Le directeur parlementaire du budget a déclaré que la taxe sur le carbone coûtera à la famille moyenne entre 402 et 847 dollars en 2023, même après les remboursements. Sheila, une personne âgée de Winnipeg, a dû se servir de sa marge pour découverts à la banque cet hiver juste pour payer ses dépenses afin de pouvoir chauffer sa maison.
    Dans le budget 2023, on déclare que nos aînés ont fait du Canada ce qu'il est aujourd'hui. Les aînés du Canada ont ouvert la voie à la prospérité de notre pays, mais après huit années de dépenses inflationnistes et de hausses d'impôts, le gouvernement libéral a en partie dilapidé l'héritage que les aînés ont mis tant d'efforts à bâtir.
    Après huit années de gouvernement libéral, le rêve d'accéder à la propriété est hors de portée pour les jeunes et les néo-Canadiens. En effet, neuf personnes sur dix qui ne sont pas propriétaires d'une maison affirment qu'elles ne le seront jamais. Les données de la SCHL pour le mois de janvier montrent que les nouvelles mises en chantier ont atteint leur niveau le plus bas depuis 2020. Elles ont baissé de 52 % à Toronto et de 14 % à Vancouver. Le Canada est le pays du G7 qui compte le moins de logements par millier d'habitants. Le nombre de logements par millier de Canadiens est en baisse depuis 2016. Cela s'explique par la forte augmentation de la croissance démographique. Selon la SCHL, le Canada a besoin, pour rétablir l'abordabilité, de 3,5 millions de logements de plus que ce qui est prévu.
    Sous les libéraux, la mise de fonds nécessaire à l'achat d'une maison a doublé. La mise de fonds minimale pour une maison moyenne est passée de 22 000 $ à 45 000 $ dans toutes les régions du Canada. Le budget de 2023 ne contient aucun plan visant à éliminer ceux qui contrôlent l’accès au marché et à construire plus d’habitations pour rétablir l'abordabilité. Quel plan le gouvernement a-t-il pour les acheteurs d'une première maison? C'est le nouveau compte d'épargne libre d'impôt pour l’achat d’une première maison, qui permettra aux Canadiens d'épargner jusqu'à 40 000 $. Toutefois, vu la crise actuelle du coût de la vie provoquée par les libéraux, comment les Canadiens pourront-ils épargner une telle somme? Selon un récent sondage de l'Institut Angus Reid, 40 % des Canadiens déclarent qu’en raison des difficultés récentes, ils ont dû retirer de leurs comptes d'épargne de l'argent qu'ils avaient mis de côté en cas d'urgence, et 35 % déclarent qu'ils ont reporté les cotisations à leurs REER et à leurs CELI. Le loyer moyen au Canada est aujourd'hui de 2 200 $. Les prix des produits alimentaires ont également augmenté de 11 % et le litre d'essence, de 14 ¢. Comment les Canadiens peuvent-ils conserver de l’argent dans leurs comptes bancaires avec toutes ces hausses du prix des produits de base?
    Les acheteurs d'une première maison ont abandonné l'idée de devenir propriétaires un jour. Le rêve a tourné au cauchemar en raison du coût des hypothèques et de l'inflation. Cette situation a été causée par le gouvernement libéral, qui gaspille l'argent des contribuables sans tenir compte du fardeau que cela ajoute sur les épaules des Canadiens. Le versement hypothécaire moyen a plus que doublé en huit ans, passant de 1 400 $ à plus de 3 100 $. Lorsque le premier ministre a pris le pouvoir, les mensualités équivalaient à 39 % du chèque de paie moyen. Aujourd'hui, c'est 62 %.
    Le budget de 2023 prévoit aussi un nouveau crédit d’impôt pour la rénovation d’habitations multigénérationnelles. Celui-ci permettrait une déduction maximale de 7 500 $ pour la construction d’un logement secondaire destiné à accueillir un membre de la famille qui est une personne âgée ou un adulte en situation de handicap. J'appuie sans réserve l'idée que les aînés et les personnes handicapées puissent vivre plus longtemps dans leur propre logement. Avec l'explosion du coût des matériaux causée par l'inflation, il est toutefois impossible de rénover une maison avec 7 500 $. En outre, il n'y a pas de main-d'œuvre pour réaliser ces projets. Comment les familles...
(1035)
    Je veux simplement m'assurer que tous ont l'occasion de prendre la parole pour nous communiquer leurs réflexions.
    Nous passons aux questions et observations. Le secrétaire parlementaire du leader du gouvernement à la Chambre a la parole.
    Monsieur le Président, la députée n’a pas très bien commencé son discours parce que, lorsqu’elle a parlé des aînés, elle a laissé entendre, à tort, que le gouvernement ne faisait rien pour eux.
    Or, depuis pratiquement le début, le gouvernement ne cesse de défendre les intérêts des aînés. Par exemple, en augmentant substantiellement les prestations de la Sécurité de la vieillesse. Par exemple, en ramenant l’âge de la retraite à 65 ans, alors que les conservateurs l’avaient fixé à 67 ans. Par exemple, en versant aux aînés, pendant la pandémie, des aides directes et des paiements forfaitaires. Par exemple, en augmentant de 10 % les prestations versées à ceux qui ont 75 ans et plus. S’agissant du budget, la députée parle du remboursement pour les dépenses d’épicerie, mais elle omet de dire que le régime de soins dentaires serait élargi aux personnes âgées. Nous avons réussi à sortir de la pauvreté des centaines de milliers de personnes âgées. C’est tout à fait à l’opposé de ce qu’ont fait les conservateurs sous le règne de Stephen Harper, eux qui ont méprisé et négligé les personnes âgées.
    Monsieur le Président, j’aimerais savoir à quoi bon offrir aux aînés l’accès au régime de soins dentaires alors qu’ils n’ont pas les moyens d’acheter de l’essence pour se rendre à l’épicerie. Ils n’ont même pas les moyens d’acheter de la nourriture. Le remboursement ne compense pas le coût de la taxe sur le carbone, les dépenses de chauffage et les frais médicaux. C’est bien beau de parler d'un régime de soins dentaires, mais comme les aînés n’ont pas les moyens d’acheter de la nourriture, ils ne risquent pas d’avoir des problèmes dentaires.

[Français]

    Monsieur le Président, ma collègue a beaucoup parlé du logement et c'est un sujet sur lequel nous nous rejoignons.
    Il y a quelques semaines en comité, j'ai questionné un témoin à propos de l'Initiative du Siècle qui semble être une source d'inspiration pour le gouvernement afin d'augmenter le nombre d'immigrants au Canada à 500 000 par année au minimum.
    Lorsque j'ai questionné le témoin, j'ai demandé si on avait pensé au français et aux besoins en logement. La réponse a été: non nous n'avons pensé qu'à l'économie.
    Si le gouvernement persiste à vouloir atteindre ses objectifs sans penser aux aspects sociaux, qu'est-ce qui arrivera avec les budgets et les besoins des Canadiens et des Québécois en particulier?

[Traduction]

    Monsieur le Président, nous ne cessons de répéter qu’il faut construire davantage de logements abordables. La députée a tout à fait raison: nous ne pouvons pas nous permettre de faire venir 500 000 nouveaux immigrants au Canada en leur faisant la promesse fallacieuse qu’ils y trouveront un logement pour leur famille alors que nous n’en construisons pas. Il faut changer de logiciel. Nous devons commencer par nous débarrasser de tous ces empêcheurs de tourner en rond afin de pouvoir construire ces logements, après quoi nous pourrons faire venir de nouveaux immigrants qui pourront contribuer à notre société et à notre prospérité.
    Monsieur le Président, je constate que, bien souvent, nous essayons sincèrement de trouver des solutions aux nombreux problèmes qui se posent. La députée en a mentionné plusieurs qui, à mon avis, nécessitent une solution. Mais l’une des propositions importantes qu’a faites le NPD concerne l’imposition d’une taxe sur les profits excessifs, et j’aimerais bien savoir ce que la députée en pense. Les conservateurs sont toujours prêts à faire de beaux discours pour dénoncer les entreprises qui profitent des Canadiens, et je suis d'accord là-dessus, mais je pense que, à l’instar des conservateurs du Royaume-Uni, nous devrions nous aussi instaurer une taxe sur les profits excessifs. J’aimerais bien connaître le point de vue de la députée sur ce sujet, d’autant plus que nous sortons d’une pandémie pendant laquelle certaines entreprises ont engrangé des profits records, ce qui a alimenté l’inflation.
    Monsieur le Président, il faut bien comprendre que les Canadiens travaillent pour subvenir aux besoins de leur famille. Pour autant, si le gouvernement libéral continue de dépenser l’argent à tort et à travers, de provoquer scandale après scandale et de faire des voyages extravagants, il va être obligé d’augmenter les impôts, ce qui signifie que les Canadiens se retrouveront avec moins d’argent dans leur poche pour subvenir aux besoins de leur famille. Quand les libéraux vont-ils tenir leur promesse d’équilibrer le budget, afin que les Canadiens puissent jouir de la liberté que nous leur avons promise lorsqu’on les a accueillis chez nous?
(1040)
    Monsieur le Président, le député est le champion autoproclamé des personnes âgées, mais quelqu’un a dit tout à l’heure qu’elles étaient de plus en plus nombreuses à s’adresser à une banque alimentaire pour pouvoir se nourrir.
    Il y a tout juste deux semaines, la ministre de l’Agriculture a annoncé la mise en œuvre de la première politique alimentaire du Canada, et cette politique va consister à financer des banques alimentaires. Autrement dit, notre première politique alimentaire va contribuer à faire en sorte que des Canadiens dépendent du gouvernement pour remplir leur bol de riz. La députée pense-t-elle que le gouvernement a vraiment l’intention de rendre le coût de la vie plus abordable aux Canadiens?
    Monsieur le président, je fais du bénévolat dans des banques alimentaires, et j’ai entendu dire qu’elles sont désespérées parce qu’elles ne peuvent pas satisfaire tout le monde. Il y a des gens qui sont obligés de faire plusieurs banques alimentaires afin de rapporter assez de nourriture pour leur famille. C’est de la folie, cela ne peut pas durer. Il faut offrir de l’aide aux travailleurs pour qu’ils puissent subvenir aux besoins de leurs familles.

[Français]

    Monsieur le Président, au contraire d'Émile Zola qui, il y a une centaine d'années, avait lancé un pamphlet en disant « J'accuse » et accusé toutes les élites intellectuelles et gouvernementales de son époque dans une affaire de racisme, je tourne la caméra vers moi et je m'accuse moi-même.
    Je m'accuse et je fais mon mea culpa de naïveté quant à la chose politique et publique. Moi, je suis naïf. Quand je suis arrivé en politique il y a trois ans, je me disais qu'on allait entrer au Parlement, à la Chambre, et qu'on allait avoir des débats intelligents. Je me disais que des gens élus d'un bout à l'autre du Canada qui ont des curriculum vitae, qui ont des passés et qui ont travaillé sur des dossiers importants, allaient arriver au Parlement et qu'on allait débattre. J'imaginais que je présenterais un argument, que tel autre ferait valoir un contre-argument, qu'un autre présenterait à son tour un contre-argument, et que de cela naîtraient des projets de loi lumineux —  la vérité, en fait. Je me disais qu'on allait accoucher de projets de loi qui serviraient les populations, que les gens regarderaient cela et se diraient: mon Dieu, ces gens sont donc bien extraordinaires d'adopter des projets de loi efficaces qui répondent aux besoins particuliers de toutes les tranches de la population et qui font en sorte que le pays devient meilleur et qu'on avance dans la bonne direction.
    Imaginons: je pensais cela. Imaginons à quel point je pars de loin. Je pensais cela de la démocratie au Québec et au Canada. Je me disais que c'est ainsi que cela fonctionne, qu'on travaille ensemble et qu'on collabore pour faire naître la vérité au service du bien commun. Je pensais une telle chose. Imaginons comment je pars de loin et comment ma balloune a dégonflé depuis trois ans en constatant à quel point on ne répond pas aux besoins des gens, mais, surtout, à quel point on est obligé de répéter jour après jour les mêmes affaires. Je ne m'attendais vraiment pas à cela.
    Je viens d'un milieu où je suis habitué à répéter. Je viens du domaine du théâtre. J'ai joué 250 fois Le Malade imaginaire, de Molière. Je l'ai répété 250 fois. Quand on travaille sur Molière, il y a toujours quelque chose de neuf qu'on découvre. Il y a toujours des vérités cachées derrière les répliques. Cela nourrit l'acteur, qui peut de soir en soir livrer une performance encore meilleure. Or au Parlement, on s'évertue, tous autant que nous sommes dans l'opposition, à faire des discours. On travaille en comités, on essaie d'être intelligent. On arrive avec des études, on nourrit notre réflexion au jour le jour pour faire en sorte de dire au gouvernement, aux supposés décideurs, ce qu'ils devraient faire et les mesures qu'ils devraient mettre en place. On est sur le terrain, chacun dans sa circonscription. On voit ce qui se passe sur le terrain. Malheureusement, on est obligé de répéter.
    Je dis cela parce ce que, ce que je vais dire aujourd'hui, je l'ai dit et redit des centaines de fois à la Chambre. Je vais être obligé de le répéter aujourd'hui. C'est triste, car ce sont des préoccupations importantes. Par exemple, qu'est-ce qui est absent de ce budget et de ce projet de loi? C'est le logement.
    Ma collègue l'a très bien précisé tantôt: on a besoin d'un plan de match pour construire 3,5 millions de logements dans ce pays au cours des 10 prochaines années. Ce n'est pas un groupe d'extrême gauche militant pour du logement social qui le raconte, c'est la Banque Scotia et la SCHL. Voilà les défis auxquels on fait face.
    On s'attendait à voir le logement être considéré comme une préoccupation importante dans le budget. La plupart des gens y consacrent 30 %, 40 % ou 50 % de leurs revenus. Il y a même 80 000 ménages qui consacrent 80 % de leurs revenus pour se loger, et ce, seulement au Québec. Juste cela, c'est un scandale. Imaginons avoir 1 000 $ ou 2 000 $ de revenus et devoir envoyer 800 $ ou 1 600 $ de tout son revenu pour le logement. Comment fait-on pour manger? Comment fait-on pour l'école et les besoins scolaires de ses enfants? On ne parle même pas ici des loisirs.
(1045)
    Avec des préoccupations si importantes, avec la barre si haute, avec des choses qu'on a répétées ici et qui ont été répétées par des organismes de partout au pays, on s'attendrait à ce qu'on s'attaque à cette question dans le budget, à ce qu'on lui fasse face, à ce qu'on propose des mesures musclées. Sur 250 pages de mesures diverses dans toutes sortes de domaines, combien y a-t-il de pages, dans le budget, sur la question des 3,5 millions de logements dont on a besoin au cours des 10 prochaines années?
    Il n'y en a qu'une. Il n'y a qu'une seule petite page concernant le problème le plus important de notre génération. C'est quand même un scandale: une seule petite page sur un des problèmes les plus fondamentaux de notre époque, avec la lutte contre les changements climatiques et la crise linguistique. Juste cela, c'est un scandale.
    Au lieu de cela, et d'après ce qu'on apprenait hier, on octroie 800 millions de dollars au cours des cinq prochaines années pour protéger la minorité linguistique la mieux protégée de l'histoire de l'humanité: la communauté anglophone du Québec. Cette dernière ne représente que 8 %, mais la puissance de l'anglais n'est plus à démontrer, ni au Québec, ni au Canada, ni dans cette grande Amérique du Nord. On enverra cependant 800 millions de dollars à cette communauté au cours des cinq prochaines années.
    J'ai milité pendant 20 ans pour la survie du français au Québec. C'est une des choses qui m'ont mené à la politique. La survie de la langue et de la culture au Québec est l'un des défis les plus importants. Depuis que je suis arrivé ici, j'ai entendu plein de belles promesses, de beaux mots. On dit qu'on reconnaît la symétrie entre l'anglais et le français au Canada, qu'on sait que c'est important, qu'on sait que les communautés linguistiques francophones de partout au pays sont menacées, qu'on sait que le français au Québec est aussi menacé, qu'on va travailler et qu'on va pondre un projet de loi avec du mordant.
    Le gouvernement nous arrive maintenant avec le projet de loi C‑13 et, hier, avec ce plan où on investit 800 millions. Les anglophones ont trois universités. Ils ont des hôpitaux tant qu'ils le veulent, ainsi que des postes de télévision. Ils ont accès à toute la musique, sur Spotify, et à des films qui entrent à pleine porte. Or, alors qu'on manque de logements pour les plus démunis dans ce pays et qu'on investit zéro dollar dans le budget en ce qui concerne ce problème, le gouvernement donne pour prétexte qu'il a investi au cours des dernières années. C'est inadmissible qu'on ne fasse pas face à cet enjeu si important. Je n'en reviens juste pas.
    Je fais en ce moment une tournée au Québec pour documenter cette crise, pour aller voir sur le terrain ce qui se passe. Ce que j'entends n'a aucun bon sens. À Trois‑Rivières, il y a une dame victime de violence conjugale qui dort dans une voiture avec ses deux enfants. Comment peut-on accepter cela? Comment peut-il n'y avoir qu'une seule page concernant cette préoccupation dans le budget?
    À Longueuil, dans ma circonscription, ils sont 17 personnes dans un cinq et demie. Dans quel pays sommes-nous? Sommes-nous dans un pays du G7 ou dans un pays du Moyen Âge? Je n'en reviens pas: ils sont 17 dans un cinq et demie. Or, aucune mesure dans le budget ne vient parler à ces 17 personnes dans leur cinq et demie. Il n'y a aucune mesure non plus pour venir en aide à cette femme victime de violence conjugale qui vit dans sa voiture avec ses deux enfants.
    Ce budget est une honte, une catastrophe. Il ne vient pas en aide aux besoins de la société québécoise et canadienne d'aujourd'hui. Ce budget se trompe de cible. Il ne va pas vers les cibles les plus importantes, et c'est très regrettable.
    Je m'accuse encore de naïveté. Je vais toutefois quand même continuer, même si je le regrette, à répéter ces vérités jusqu'à ce que ce gouvernement comprenne enfin où sont et quels sont les véritables besoins, ici et maintenant, de cette société.
(1050)
    Je veux faire un rappel sur l'interdiction de l'utilisation d'accessoires, dans ce cas une page d'un document. J'aimerais beaucoup que le député aille chercher le morceau de papier qu'il a utilisé comme accessoire et jeté ensuite.
    Nous pourrons par la suite continuer la période de questions et d'observations.
    Merci beaucoup.
    Monsieur le Président, moi, je ne vais pas utiliser d'accessoire dans la question que je vais poser à mon honorable collègue.
    Je sais que tout n'est pas rose et que tout n'est pas gai ici à la Chambre, mais il y a des choses qui arrivent. Parmi les choses qui me désolent un peu, c'est quand les députés tentent d'exagérer les affaires.
    Dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement, le gouvernement avait annoncé 31,2 milliards de dollars. C'était dans les budgets antérieurs. Ces fonds vont continuer jusqu'à l'an 2028. Dans cette stratégie, il y a une mesure pour venir en aide aux personnes qui ont un besoin urgent de logement, comme les victimes de violence.
    Le député, qui est un homme très connu sur la scène québécoise, au lieu de répéter des faussetés, peut-il admettre de temps en temps qu'il y a eu du progrès? Ce n'est pas toujours facile, mais il y a du progrès. Quant à la Stratégie nationale sur le logement, il y avait certainement beaucoup de progrès.
    Monsieur le Président, n'est-ce pas interdit d'accuser un autre député de dire des faussetés à la Chambre?
    Ce que je viens de dire dans mon discours est rigoureusement exact. Mon collègue parle de femmes victimes de violence conjugale. Pendant la pandémie, tous les jours au Québec, il y avait une femme victime de violence conjugale qui se cognait le nez à la porte d'une ressource parce qu'il n'y avait pas de ressource. Il n'y avait pas assez de portes.
    Au Québec en ce moment, il y a 45 000 ménages en attente d'une habitation à loyer modique, ou HLM. Ce sont des gens qui n'ont pas les moyens de se loger. Ce sont des faits bruts. Je ne sais pas de quoi parle mon collègue. Je ne sais pas sur quelle planète il vit. En ce moment, la crise du logement est une des crises les plus graves de notre époque.
    Monsieur le Président, je félicite le député de Longueuil—Saint‑Hubert pour son discours plein d'esprit. Dans ma province de Colombie‑Britannique, le taux de natalité continue de baisser. C'est la même chose au Québec.
    Est-ce que plus de naissances chez les Québécois contribueraient à enrayer la crise linguistique? Comment pouvons-nous encourager les Québécois à avoir plus de bébés?
    Monsieur le Président, encourager les Québécois à faire plus de bébés, c'est une question piège. On ne fera pas plus de bébés. En Occident, on ne fait pas de bébés, il faut quand même le dire. Pour contrer la crise linguistique, notamment, il faut favoriser d'une façon ou d'une autre l'immigration francophone, et ce partout, au Canada et au Québec. C'est hyper important. On ne fait pas d'enfants.
    Malheureusement, au Québec, la société s'anglicise naturellement. Cela se fait naturellement, j'en ai parlé dans mon discours plus tôt. Il nous faut une politique massive d'immigration francophone, parce qu'il n'y aura pas de nouveau baby-boom, malheureusement.
(1055)

[Traduction]

    Monsieur le Président, la région que je représente est imprégnée de culture francophone depuis plus de 300 ans, et ses habitants vont désormais avoir accès à un régime de soins dentaires. Il faut savoir que cette région enregistre l’un des taux les plus élevés au Canada en ce qui concerne les enfants qui vivent dans la pauvreté. Comment la députée pourrait-elle expliquer aux habitants de cette région que le budget ne doit pas prévoir de l'argent pour un programme de garderies et pour un régime de soins dentaire destiné aux enfants, aux personnes handicapées et aux aînés alors même que le taux de pauvreté qui sévit dans cette région est l’un des plus élevés au Canada? J’aimerais bien savoir ce que la députée peut nous dire à ce sujet.

[Français]

    Monsieur le Président, il y a une chose qu'il faut dire: avec le NPD, on a toujours l'impression qu'il est dans le mauvais Parlement. Il y a un parti au Québec qui s'appelle Québec solidaire et qui propose ce genre de mesure. Il y arrive très bien, parce que, quand on parle de soins dentaires, cela relève de la compétence québécoise en matière de soins de santé.
    Évidemment, je ne suis pas contre la santé dentaire, c'est hyper important. Ce que nous disons tout le temps, c'est qu'Ottawa ne gère aucun hôpital, qu'il ne paie aucun médecin et qu'il ne forme aucune infirmière. Il n'a aucune compétence pour parler de ces domaines. Alors, si on veut faire des programmes de soins dentaires, qu'on envoie l'argent aux provinces, et les provinces vont s'en occuper.

Recours au Règlement

Allégation de propos non parlementaires

[Recours au Règlement]

    Monsieur le Président, durant la période de questions et d'observations à la suite du discours de mon éminent collègue de Longueuil—Saint-Hubert, le député de Hull—Aylmer a affirmé indirectement que mon collègue de Longueuil—Saint-Hubert était en train de propager des mensonges à la Chambre. Je pense qu'il est contraire aux règles de la Chambre d'accuser quelqu'un d'être un menteur. Je pense que le député de Hull—Aylmer a fait indirectement ce qu'il ne peut pas faire directement en disant que le député répandait des faussetés. C'est extrêmement insultant pour un député qui fait un travail exceptionnel et très rigoureux. Je porte à votre attention ces propos et je crois que cela mériterait des excuses de la part du député de Hull—Aylmer.
    Je vais regarder la vidéo pour voir ce qui a été dit exactement et je rendrai ma décision à la Chambre.
    Nous reprenons le débat et l'honorable secrétaire parlementaire du ministre du Patrimoine canadien a la parole.

[Traduction]

Loi no 1 d'exécution du budget de 2023

[Ordres émanant du gouvernement]

    La Chambre reprend l'étude de la motion portant que le projet de loi C‑47, Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 28 mars 2023, soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité, ainsi que de l'amendement.
    Monsieur le Président, c’est dommage que le député qui vient d’intervenir ne nous ait pas dit où il achète ses chemises, car c’est important que nous le sachions. J’espère qu’il nous le dira un jour.
    Avant de m’exprimer sur le budget, j’aimerais revenir sur des événements importants qui sont survenus la semaine dernière. Je représente la circonscription de St. Catherines, où l’on construit des voitures depuis près d’un siècle. Elle abrite une usine de General Motors, qui emploie des habitants de la région depuis de nombreuses années. L’annonce concernant de la construction d’une usine géante à St. Thomas a été une excellente nouvelle pour le sud de l’Ontario, et ce, pour de nombreuses raisons.
    Une voix: Treize milliards de dollars.
    M. Chris Bittle: Monsieur le Président, lorsque nous avons été élus, en 2015, l’avenir de l'industrie automobile n’était pas très rose. Le gouvernement précédent ne s’en était vraiment pas assez préoccupé. Des usines avaient fermé à St. Thomas, et des milliers de travailleurs avaient été licenciés. C'était la même chose dans le secteur de la fabrication. Beaucoup d’usines avaient fermé à Niagara, et pas seulement dans l'industrie automobile.
    Des retraités de GM sont venus me voir au début de mon premier mandat parce qu’ils se demandaient si l’usine de St. Catharines allait fermer ses portes, après avoir fait tourner l'économie locale et fourni des emplois pendant un siècle. C’est terrible pour la région de voir partir une entreprise qui y était depuis si longtemps le principal employeur. Je lève mon chapeau non seulement au gouvernement fédéral, mais aussi au gouvernement provincial, car ils ont reconnu que l’industrie automobile est prioritaire pour la province en général et pour le Sud de l’Ontario en particulier.
    L’installation annoncée de l’entreprise Volkswagen se traduira par la création de 3 000 emplois directs et de 30 000 emplois indirects, répartis dans le Sud de l’Ontario, dans le reste de l’Ontario et même dans les provinces voisines. Quelqu'un a chahuté en disant que cela va coûter des milliards de dollars en subventions fédérales et provinciales, mais il faut voir cela comme des investissements. Ces investissements seront remboursés en moins de six ans, alors qu'ils visent une usine qui va fonctionner pendant des décennies et générer pour 400 ou 500 milliards de dollars d’activité économique. Je répète: cette usine va permettre de générer pour 400 ou 500 milliards — je dis bien milliards — de dollars d’activité économique, dans une région où tant d’usines ont fermé leurs portes.
     Les conservateurs prétendent qu’ils défendent les travailleurs, mais qu’est-ce qu’ils font exactement? Silence radar. Le chahut a cessé, mais au bout du compte...
    M. Frank Caputo: Qu’avez-vous fait pour les travailleurs de l’Alberta?
    M. Chris Bittle: Monsieur le Président, le chahut recommence. On évoque les travailleurs de l’Alberta. Les conservateurs veulent savoir ce qu'il en est pour les travailleurs de l’Alberta. Le taux de chômage est élevé. Je sais que le député se réjouit pour les travailleurs de l’automobile. Ce qui est bon pour l’Ontario est bon pour l’Alberta, et ce qui est bon pour l’Alberta est aussi bon pour le reste du pays.
    Le député sait pertinemment que le pétrole est un produit de base et que son cours se répercute sur l’économie. C'est un phénomène mondial. Je sais qu’il en attribue la responsabilité au premier ministre, ce qui n'a aucun bon sens. C’est plutôt ridicule et cela montre qu’il ne sait absolument pas comment l’économie mondiale fonctionne, ce qui est d’autant plus décevant de la part du député d’un parti qui prétend défendre les intérêts du monde des affaires.
    En m’interrompant de cette façon, il montre qu’il ignore complètement comment fonctionnent le monde des affaires et l’économie en général. Cela dit...
(1100)
    Monsieur le Président, j'invoque le Règlement. Le député a employé un langage non parlementaire. Si le député souhaite parler de gens personnellement, il peut s'en tenir à un langage parlementaire.
    J'aimerais dire que tout se déroulait bien et calmement jusqu'à ce que quelqu'un demande un peu de chahut.
    Le député de St. Catharines a la parole.
    Monsieur le Président, je ne visais personne jusqu’à ce que le député reconnaisse de lui-même qu’il ne savait pas de quoi il parlait. Comme dit l’adage, mieux vaut se taire et passer pour un imbécile qu’ouvrir la bouche et prouver qu’on en est un. Je suis donc ravi qu’il ait ouvert la bouche.
    C’est vraiment déplorable que le député cherche à chahuter lorsque je parle de ces 33 000 emplois. La députée conservatrice de la région était là, et je suis sûr que la création de dizaines de milliers d’emplois dans le Sud de l’Ontario est une perspective qui la réjouit. Je sais que le premier ministre de l’Ontario, qui est un conservateur, a salué le travail qu’elle accomplit dans sa circonscription. Il est donc décevant de voir le chef de l’opposition se positionner à l'encontre des intérêts des travailleurs de l'automobile, de l’industrie automobile et du Sud de l’Ontario.
    L’investissement de Volkswagen à St. Thomas n’est pas le seul exemple. D’autres investissements ont été faits aux usines de montage de Honda, de Toyota, de General Motors et de Ford. Des annonces ont été faites dans des villes comme Windsor, London, Niagara et Oshawa, alors qu’on redoutait que les usines en question ferment leurs portes. Il y a donc des entreprises qu’on craignait de voir partir et qui, finalement, vont redémarrer avec des projets prometteurs. Elles seront là pour longtemps.
    Pour tirer parti de l’économie verte et des emplois verts, il nous faut un plan environnemental. C’est ce que les députés d’en face ne comprennent pas. Ils ne comprennent pas que nous ayons besoin d’un plan pour lutter contre le changement climatique. Pendant la dernière campagne électorale, ils étaient en faveur d'une taxe sur le carbone. Aujourd’hui, ils ont changé d’avis pour reprendre leur position antérieure, à savoir que tout le monde devrait pouvoir polluer comme bon lui semble. C’est ce qu’ils font toujours. Ils ont fait la même chose pendant trois campagnes électorales consécutives et ils vont certainement le refaire une quatrième fois.
    Une entreprise, rien de moins que Volkswagen, a estimé que le Canada et l’Ontario étaient sérieux en ce qui concerne la lutte contre le changement climatique. Voilà comment on attire de nouveaux emplois. Les travailleurs, qu’ils soient en Ontario ou en Alberta, veulent eux aussi mieux protéger l'environnement. Nous voyons bien que le changement climatique est une réalité, cela crève les yeux.
    Soit nous nous mettons la tête dans le sable, soit nous agissons. En agissant, on peut créer des emplois rémunérateurs et renforcer la classe moyenne. Si on refuse de regarder les choses en face et que l'on conserve les mêmes habitudes, par contre, toutes sortes d'entreprises fermeront leurs portes. C’est exactement ce que les conservateurs ont fait pendant les 10 dernières années qu’ils ont été au pouvoir: ils ont baissé les bras et ils se sont lavé les mains du problème.
    Une voix: Oh, oh!
    M. Chris Bittle: Monsieur le Président, encore un chahut! Nous avons réduit les émissions. Cela m’amuse de voir que, même si c’est nous qui l’avons fait, ils s’attribuent le mérite de la fermeture par Kathleen Wynne des centrales au charbon en Ontario. Ils rendent ainsi discrètement hommage à Kathleen Wynne à ce sujet. Je comprends qu’il y ait du chahut sur ce point.
    Une fois de plus, c’est positif pour St. Catharines et pour le sud de l’Ontario. Des travailleurs continueront d’y travailler, et des générations entières auront des emplois bien rémunérés dans le secteur. C’est de cette manière que nous renforçons la classe moyenne.
    Je voudrais également parler des soins dentaires. Les conservateurs sont également opposés à la prestation de soins dentaires gratuits aux enfants et aux personnes âgées, même s’ils bénéficient eux-mêmes d’un régime de soins dentaires financé par le gouvernement, tout comme les députés de ce côté-ci de la Chambre. Les conservateurs refuseraient cela aux Canadiens.
    Un député a fait un commentaire étrange, laissant entendre que, puisque certaines personnes âgées ont du mal à se procurer des produits alimentaires, un régime de soins dentaires serait du gaspillage. Ce sont des propos scandaleux. Je suppose que les conservateurs sous-entendent que si quelqu’un a du mal à s’acheter de quoi se nourrir, il n’a pas besoin de dents: c’est du délire!
    Avant d’être élu, mon travail préféré, pour lequel je n’étais pas rémunéré, était d’assurer la présidence du Quest Community Health Centre de St. Catharines. Nous avions une clinique dentaire gérée par des bénévoles, dans laquelle un dentiste venait soigner bénévolement les membres vulnérables de notre collectivité, avec des résultats extraordinaires. Des personnes qui souffraient depuis des années, voire des décennies, se rendaient aux urgences pour leurs problèmes dentaires. Or, nous savons tous que la situation des urgences est critique dans tout le pays, avec de longs délais d’attente, mais grâce à ce service, les gens pouvaient sourire pour la première fois.
    Les conservateurs voient dans cette mesure un gaspillage, et c’est désolant. Comment trouver un emploi si on ne peut pas sourire? Cette mesure est une bonne chose, mais nous pouvons la voir aussi comme de la planification économique. Les conservateurs peuvent être contre l’allègement de la souffrance. Les conservateurs peuvent s’opposer à ce que les gens se sentent bien lorsqu’ils peuvent sourire. Cependant, ces soins aideront en plus ces personnes à trouver un emploi et à se réinsérer dans la société.
(1105)
    Il s’agit d’une mesure utile et valable, qui est défendue dans le budget et par le gouvernement, mais pas par les députés d'en face.
    Les conservateurs affirment qu’ils défendent les gens vulnérables, qu’ils défendent les travailleurs, qu’ils défendent les habitants de leur circonscription. Or, dès qu’il s’agit de prendre des mesures concrètes qui aident vraiment les Canadiens, ils sont aux abonnés absents. Bien qu’ils m’aient chahuté sur des enjeux qui comptent pour les Canadiens, on ne les voit nulle part lorsque les votes ont lieu et que c’est le moment de faire quelque chose pour les Canadiens. Les conservateurs n’ont rien d’autre à offrir que des slogans d’autocollants pour pare-chocs, ce qui n’aidera jamais les Canadiens.
    Monsieur le Président, je tiens à revenir sur une remarque que le député a faite à propos de mon commentaire.
    Pourrait-il m'expliquer pourquoi Sheila doit vivre de découvert en découvert et payer des intérêts de 21 % juste pour se chauffer et faire l'épicerie? Le régime de soins dentaires ne sera d'aucune utilité à quelqu'un qui n'a pas les moyens de manger. Voilà ce que je disais, et non qu'il s'agit d'une mauvaise idée. Je dis que nous devons laisser les gens d'avoir plus d'argent dans leurs poches et payer moins d'impôts.
    Monsieur le Président, c’est insensé. Elle n’a pas rectifié sa déclaration selon laquelle la personne dont elle parle n’a pas besoin de soins dentaires, mais qu’elle a des problèmes. L'idée qu’elle n’a pas besoin d'être exemptée de souffrir et qu’elle ne mérite pas d’avoir un sourire n'a rien à voir.
    Ces propos sont tenus par une députée représentant un parti qui allait faire passer de 65 à 67 ans l’âge auquel les gens pouvaient toucher une pension de la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti, un parti qui a voté contre l’augmentation de la Sécurité de la vieillesse, qui a voté contre l’augmentation du Supplément de revenu garanti, qui a voté contre la réduction des impôts de la classe moyenne pour pouvoir augmenter les impôts du 1 % des plus riches. C'est un parti qui vote contre la prestation de soins dentaires aux personnes âgées.
    Il est tout à fait choquant de voir que la députée veut intervenir pour rectifier des propos fondamentalement déplorables.
    Monsieur le Président, notre collègue a parlé de l’usine Volkswagen. Il y a longtemps que nous cherchons, dans cette Chambre, à mettre en place une stratégie nationale pour le secteur de l’automobile. Le plan initial a été élaboré en 2006 avec David Suzuki, mon ami d’alors et ancien député Joe Comartin et le syndicat des TCA, aujourd’hui Unifor. Pour être juste à propos de l’accord conclu avec Volkswagen, il faut dire qu’il est assez solide, dans la mesure où dans la plus grande partie, on se concentre sur la production réalisée au lieu d’y aller sans aucune attente.
    Toutefois, je tiens à apporter une rectification. Lorsque General Motors et Chrysler étaient en difficulté il y a quelques années, les conservateurs de l’époque, avec le regretté Jim Flaherty, ont déclaré dans un premier temps qu’ils ne pouvaient pas choisir les gagnants ou les perdants. Plus tard, ils ont conclu un accord pour sauver General Motors et Chrysler, aujourd’hui Stellantis. Si nous n’avions pas vendu les actions à General Motors, nous aurions gagné de l’argent grâce au prêt accordé à l’époque.
    J'aimerais que le député donne un peu plus de détails au sujet de l'investissement de Volkswagen. Force est de reconnaître que le ministre a conclu une entente acceptable dans ce dossier, en s'assurant que l'argent est investi dans les installations et dans leur développement, ainsi que dans la production de matériaux, y compris des batteries. À défaut de ce type de production, nous serons une nation qui extrait des ressources naturelles pour les expédier à l'étranger, comme c'est le cas du bois d'œuvre.
(1110)
    Monsieur le Président, le député a raison de rappeler que le gouvernement est intervenu pour sauver General Motors, comme l’a fait le gouvernement américain. Cependant, ayant vécu à Windsor pendant trois ans et étant originaire de la région de Niagara, je sais que nous pourrions probablement nous asseoir et parler hélas bien trop longtemps du nombre d’usines qui ont fermé et de la manière dont le secteur manufacturier a été touché et oublié. Même si, à ce moment précis, le sauvetage a eu lieu, nous n’avons pas vu la même volonté tout au long du mandat des conservateurs.
    Je suis d’accord avec le député pour dire qu’il s’agit d’un bon investissement. Il se poursuivra pendant des années. Comme l'argent ne sera pas versé en entier au début, l’entreprise ne peut pas s’en aller ou ne pas produire les batteries qu’elle dit vouloir produire.
    Toutefois, je voudrais revenir brièvement sur l’analogie que le député a faite avec l’extraction et l’exportation, pratique qui a eu cours pendant des siècles dans notre pays. Nous produirons au Canada les minéraux critiques qui seront ensuite utilisés par l’usine de batteries. Nous en tirerons profit. Je tire mon chapeau au ministre de l’Innovation parce que le Canada est devenu en peu de temps le deuxième pays du monde où mener des activités commerciales liées aux batteries. Nous voyons où se trouve l’avenir, nous voyons où ira la rondelle, et le ministre est positionné à cet endroit.

[Français]

    Monsieur le Président, comme le disait mon collègue, nous nous répétons sans cesse, mais, dans le projet de loi C‑47, on oublie les vols régionaux.
    Les vols régionaux sont actuellement hors de prix. Il y a une hausse considérable du prix du carburant et le prix des vols augmente toujours. Le projet de loi C‑47 prévoit augmenter considérablement les taxes pour la sécurité du transport aérien, peu importe qu'il s'agisse d'un vol international ou régional.
    D'ailleurs, je veux parler des aéroports. Quand on parle de vols régionaux, il faut d'abord parler des aéroports régionaux, et j'aimerais parler de l'aéroport de Val-D'Or en particulier. On demande qu'un budget soit attribué à cet aéroport, mais il n'y a pas de réponse de la part du ministre. Nous continuons de le répéter sans cesse.
    Cet aéroport est important pour la sécurité aérienne. C'est une plaque tournante dans tout le Nord-du-Québec et son bon fonctionnement est même une question de vie et de mort. Or on ne considère nullement les régions dans ce budget.

[Traduction]

    Monsieur le Président, la députée parle d'un enjeu très précis dans sa région. La seule chose que je peux dire c'est que les compagnies aériennes sont des entités privées. L'opposition se plaît à blâmer le gouvernement en disant qu'il est responsable des problèmes, notamment du retard des vols. Ce sont des compagnies privées d'un bout à l'autre du pays...
    Qui les réglemente?
    Monsieur le Président, nous n'avons pas de prise sur les conditions météorologiques, contrairement à ce que le chef de l'opposition et les députés qui me chahutent semblent laisser entendre. Quoi qu'il en soit, il est important que le secteur privé agisse. Il y a une pénurie de main-d'œuvre partout dans le secteur aérien, et j'espère que le ministre se penche sur ce problème.
    Des voix: Oh, oh!
    À l'ordre. J'aimerais que les députés discutent de façon civile de ce qui se passe. Je leur signale également que le chahut dépasse parfois les limites du raisonnable.
    Des voix: Oh, oh!
    Le vice-président: À l'ordre. Si certains députés s'emballent trop, je leur signale qu'il fait vraiment beau à l'extérieur. Ils peuvent sortir saluer leurs amis ou faire une promenade. C'est une journée ensoleillée. Ils peuvent aussi boire un verre d'eau ou faire quelque chose du genre.
    Nous reprenons le débat. Le député de Nouveau‑Brunswick—Sud-Ouest a la parole.
(1115)
    Monsieur le Président, je prends la parole au sujet du budget du gouvernement fédéral et au nom des familles de travailleurs, des aînés et des petites entreprises que je représente dans la circonscription Nouveau-Brunswick-Sud-Ouest.
     Je me joindrai à d’autres députés conservateurs pour voter contre la loi d’exécution du budget. Nous le faisons parce que le budget libéral rendrait la vie plus difficile et plus coûteuse pour les Canadiens.
    Les députés libéraux mesurent le succès en fonction de la quantité de deniers publics dépensés. Ils disent que ce qui compte, c’est le nombre de programmes prévus dans ce budget, alors que les Canadiens savent et comprennent pourquoi une aide fédérale plus importante est nécessaire. C’est parce que la gestion globale de l’économie par le gouvernement est défaillante. Sous les libéraux, les Canadiens s’appauvrissent.
    Le gouvernement libéral augmente chaque année l’impôt des ménages et des entreprises. C’est un gouvernement qui a dépensé tant et si vite que l’inflation a repris, augmentant les prix à la consommation dans l’ensemble de l’économie pour les ménages et les entreprises, rendant la vie plus difficile et la concurrence plus ardue.
    En conséquence, les Canadiens sont confrontés à une crise du coût de la vie. Cette crise est particulièrement douloureuse pour les familles, les retraités à revenu fixe ainsi que les travailleurs à revenu faible ou modeste. Les Canadiens n’approuvent pas les dépenses inflationnistes massives. Les conservateurs l’ont bien compris. Nous reconnaissons que le financement de la dette et la taxation hors de contrôle ne font que nuire au pays et aux Canadiens. Cependant, c’est le plan des libéraux.
    Par ailleurs, je tiens à souligner que les conservateurs n’approuvent pas la coalition libérale—néo-démocrate qui troque l’argent des contribuables contre des votes de confiance, afin que le premier ministre puisse gouverner comme s’il avait obtenu une majorité, alors qu’il n’en est rien.
    Nous savons que le premier ministre n'a manifestement pas la volonté de se montrer responsable sur le plan financier. Il n’a même pas les compétences pour superviser le gouvernement. Les libéraux ont augmenté de 50 % les dépenses consacrées à la fonction publique, au fonctionnement du gouvernement, et pourtant, aujourd’hui, les travailleurs fédéraux sont en grève, dans le cadre du plus grand mouvement de grève des 40 dernières années. Je dois dire qu’il faut une forme particulière d’incompétence pour accomplir les deux à la fois, soit augmenter les dépenses, dépenser plus de 22 milliards de dollars pour le fonctionnement du gouvernement, tout en faisant en sorte que les contribuables paient plus, mais reçoivent moins.
    Alors même que le premier ministre échoue lamentablement dans des dossiers importants et que le cabinet les adopte, l’arrière-ban libéral les applaudit. Pire encore, les contribuables voient le chef d’un gouvernement qui ne se soucie même pas de l’éthique.
    Mes électeurs sont certainement au courant des habitudes de dépenses extravagantes et des vacances luxueuses du premier ministre. Pendant que les Canadiens sont en difficulté et renoncent à l’essentiel et que les personnes âgées doivent choisir entre l’épicerie et le loyer, le premier ministre, lui, a le choix entre visiter la Jamaïque ou New York. Étant donné qu’il a accès au portefeuille des Canadiens, il choisit le beurre et l’argent du beurre. Qu’est-ce qu’une chambre d’hôtel à Londres à 6 000 $ la nuit quand les contribuables la paient, ou des vacances dans les Caraïbes au prix de 80 000 $ couvert par un donateur de la Fondation Trudeau? Les Canadiens travaillent dur et nombre d’entre eux ne parviennent pas à s’en sortir, mais le premier ministre n’a jamais si bien vécu.
    Au début du mois, le premier ministre s’est rendu dans ma province natale pour dire aux familles du Nouveau-Brunswick qu’elles devraient également dépenser sans se soucier des conséquences d’un endettement accru. Lors d’une assemblée publique à Moncton, le premier ministre a expliqué que le fait d’emprunter de l’argent, comme le fait son gouvernement libéral, était comme utiliser une carte de crédit. Il a, en fait, encouragé les familles du Nouveau-Brunswick et tous les Canadiens à utiliser leurs cartes de crédit pour payer des choses comme les frais de scolarité et les rénovations domiciliaires. Il a dit: « Si vous utilisez votre carte de crédit pour retourner à l'école ou si vous vous endettez pour construire une rallonge à votre maison, vous pourrez vendre votre maison plus cher ».
    Notre premier ministre est tellement déconnecté de la réalité qu’il encourage les Canadiens à emprunter à des taux d’intérêt aussi élevés que 28 %, sans aucune conséquence, selon lui.
(1120)
    Il a dit la même chose aux Canadiens à propos de l’inflation. L’inflation restera faible. Les propriétaires l’ont pris au mot et ont contracté des hypothèques variables à des taux qui ont maintenant explosé. Cela rend vraiment la vie difficile à des millions de Canadiens.
    C’est exactement la manière dont le gouvernement du Canada gère les finances de notre pays. Emprunter à 28 % ne crée pas de richesse. C’est une recette pour les difficultés économiques. Si quelqu’un emprunte à 28 %, sa dette doublera en l’espace de trois ans. C’est ce que le premier ministre exhorte les Canadiens à faire.
    Les intérêts prévus sur la dette du Canada atteindront 44 milliards de dollars cette année. C’est de l’argent que nous payons aux détenteurs d’obligations. Il ne sert pas à financer un seul programme social. Il n’aide pas à embaucher un autre agent de la GRC. Il n’aide pas à équiper nos forces armées. C’est de l’argent qui s’envole et qui est remboursé à l’étranger.
    C’est 10 milliards de dollars de plus que les estimations fournies par le gouvernement dans la dernière mise à jour économique et financière, somme qui s'élévera à 50 milliards de dollars dans quatre ans à peine. C’est la spirale dans laquelle le gouvernement nous a jetés. Les taux d’intérêt augmentent en raison des dépenses alimentées par la dette, et l’inflation vient s’ajouter pour rendre une mauvaise base totalement instable.
    Ce budget ne comporte aucune stratégie viable pour contrôler les dépenses, ni plan ou projection pour équilibrer le budget. Au lieu de cela, la dette totale dépassera les 1 200 milliards de dollars cette année. Quant au doublement de la dette, c’est précisément ce que le gouvernement libéral a fait en huit ans à peine. Il a accumulé plus de dettes que tous les gouvernements de l’histoire du Canada réunis. Nous sommes donc sur la voie de la ruine fiscale.
    Et ce n’est pas tout. Il n’y a pas que les dépenses. La taxe sur le carbone des libéraux est passée à 65 $ par tonne d’émissions cette année, ce qui a entraîné une hausse des prix de l’essence, du chauffage domiciliaire, de la nourriture et de presque tous les autres produits de l’économie canadienne.
    Les libéraux aiment dire que la hausse du prix de l’essence est attribuable à la guerre en Russie, et il ne fait aucun doute que la guerre a causé des difficultés, des pressions sur les chaînes d’approvisionnement et une hausse des prix de l’énergie.
    Ma circonscription, qui est voisine de l’État du Maine, en est la preuve. Si quelqu’un traverse la frontière et fait le plein dans le Maine, après le taux de change, le litre d’essence est 50 % plus cher au Nouveau-Brunswick que dans le Maine. Cela est entièrement attribuable aux taxes énergétiques sur l’essence. Cela n’a rien à voir avec la Russie. Cela a tout à voir avec la façon dont le gouvernement taxe l’énergie pour rendre la vie plus chère et plus pénible pour les familles canadiennes.
    Les libéraux vont tripler la taxe sur le carbone, la faisant passer de 65 à 175 $ la tonne d’ici 2030. Cette mesure portera un coup fatal à la classe moyenne et aux familles de travailleurs. Elle rendra notre secteur manufacturier non compétitif par rapport aux États-Unis.
    J’entends déjà les libéraux répondre que la taxe sur le carbone est destinée à assainir l’environnement, mais la taxe sur le carbone n’est pas un plan environnemental. Il s’agit du plus grand plan fiscal de l’histoire du Canada.
     Les conservateurs ne croient pas qu’il faille punir les familles parce qu’elles achètent des aliments ou punir les travailleurs parce qu’ils se rendent au travail en voiture. J’ai quelques statistiques qui méritent d’être mentionnées. Si le gouvernement aime parler de ses gros chiffres, parlons de certains éléments auxquels les Canadiens sont confrontés tous les jours.
    Le Rapport sur les prix alimentaires du Canada prévoit cette année qu’une famille de quatre personnes dépensera jusqu’à 1 065 $ de plus pour l’alimentation, soit 598 $ de plus que le remboursement de 467 $ qu’elle recevra d’Ottawa.
    J’ai été heureux de voter pour cette motion visant à rendre de l’argent aux Canadiens. La différence, c’est qu’à mon avis, les impôts doivent baisser par principe. Les libéraux ne réduisent les impôts que lorsqu’ils sont en difficulté politique. Ils ont fait grimper le coût de la vie dans ce pays et, par conséquent, ils cherchent des mesures de sauvetage partout où ils peuvent en trouver.
    Cependant, leurs principes fondamentaux sont tels que ce problème ne changera pas. Le Canada continuera à s’enfoncer dans une voie économique sombre tant que nous n’aurons pas redressé la barre. Nous devons limiter l’impôt des familles et des entreprises, mettre de l’ordre dans nos dépenses et commencer à fabriquer et à construire ici au Canada des produits qui ne nécessitent pas des tonnes de subventions et de règlements gouvernementaux.
    C’est pourquoi nous votons contre le budget et c’est pourquoi le gouvernement libéral doit être remplacé le plus rapidement possible.
(1125)
    Monsieur le Président, j’ai écouté avec beaucoup d’intérêt l’intervention du député quand il a expliqué qu’il est important de réduire le coût de la vie pour les Canadiens. Je pense à certaines des mesures que le gouvernement a prises, en collaboration avec chacune des provinces, pour mettre en œuvre des services de garde abordables. J’aimerais beaucoup que le député d’en face explique aux Canadiens et nous explique pourquoi lui-même et son parti ont voté contre et continuent de s’opposer aux garderies à 10 $ par jour dans ce pays.
    Monsieur le Président, les libéraux ne cessent de nous rebattre les oreilles avec leur unique solution à la crise de l’abordabilité. Cette crise ne touche pas seulement les familles avec enfants. Elle touche aussi les retraités. Elle touche les petites entreprises. Elle touche tous les ménages au pays, qu’il s’agisse de citoyens à revenu fixe ou de citoyens à revenu faible ou modeste. Le gouvernement doit miser sur d'autres mesures que les garderies et son plan connexe pour venir en aide à tous les aînés qui ont du mal à joindre les deux bouts.

[Français]

    Monsieur le Président, j'ai trouvé le discours de mon collègue conservateur vraiment intéressant. C'était vraiment le discours conservateur typique dans lequel on déchire sa chemise au sujet de la dette. On dit que le gouvernement fédéral dépense trop, que le Canada s'endette, et que c'est l'enfer qui s'en vient pour nos enfants.
    Certes, le gouvernement n'a fait que des déficits depuis qu'il est au pouvoir. Nous en convenons. Toutefois, les projections à long terme dressent un autre portrait. En raison de sa capacité fiscale et de ses responsabilités minimes, il est possible que le gouvernement canadien n'ait plus de dettes dans quelques années et que les provinces soient en faillite. C'est un fait admis.
    J'aimerais savoir si mon collègue peut réajuster son discours en fonction de cette information. J'ai l'impression que son discours dépeint une situation catastrophique des finances fédérales alors qu'en réalité, ce sont les finances des provinces qui sont dans une situation catastrophique parce que le fédéral ne les aide pas et qu'il garde tout l'argent pour lui.
    Monsieur le Président, ce sont des commentaires typiques parce que ce sont des politiques qui fonctionnent. Quand on réduit les taxes, on voit qu'il y a plus d'activité économique au Canada.
    En termes de dette, il faut aussi que les provinces agissent de manière responsable. Chez moi, au Nouveau‑Brunswick, le premier ministre Blaine Higgs a réduit les dépenses, et la province est dans une très bonne position. C'est la même chose ailleurs au Canada. Les provinces travaillent fort, mais elles rencontrent des difficultés en raison de la taxe sur le carbone et du fait que le gouvernement s'ingère dans leurs champs de compétence. Le gouvernement dépense trop et il impose trop de taxes, et c'est dur pour les Canadiens.

[Traduction]

    Monsieur le Président, le député du Nouveau-Brunswick, comme moi, a parlé du fait qu'il faut aider les retraités et, bien entendu, c’est ce que nous faisons de ce côté de la Chambre. Nous avons augmenté les cotisations au Régime de pensions du Canada, mais nos amis conservateurs continuent de s’en plaindre. J’ai aussi beaucoup entendu parler de la taxe sur le carbone. Au Nouveau-Brunswick, nous avons à présent le filet de sécurité fédéral dont les paiements trimestriels contribueront à rendre la vie plus abordable, mais là encore, ils sont contre cette mesure.
    J’essaie de comprendre. Est-ce que nous voulons vraiment aider nos concitoyens ou est-ce qu’on cherche des problèmes là où il n’y en a pas? Je pense vraiment qu’il est temps d’adopter la tarification de la pollution au Nouveau-Brunswick parce que c’est une bonne chose pour nos concitoyens et une bonne chose pour les projets environnementaux qui permettent d’aider les collectivités autochtones et les écoles. Est-ce que vous les supprimeriez si vous le pouviez?
(1130)
    Veuillez vous adresser à la présidence.
    Le député de Nouveau-Brunswick-Sud-Ouest a la parole.
    Est-ce que nous supprimerions la taxe sur le carbone, monsieur le Président? Absolument. La députée sait bien que Blaine Higgs n’administre plus la taxe sur le carbone des libéraux parce qu’elle est ruineuse pour les familles. Il s'est donc retiré. Il ne veut rien savoir de cette taxe, comme huit provinces sur dix.
    J'aimerais attirer l’attention sur quelque chose que la députée a dit. Elle a déclaré être pour une économie verte, mais elle s'oppose à l’énergie nucléaire. Son collègue de Saint John-Rothesay l’a réprimandée parce que les libéraux ont compris que, s’ils veulent une énergie sans dioxyde de carbone, ils doivent favoriser le nucléaire. La députée est à contre-courant dans ce dossier et son propre collègue libéral du Nouveau-Brunswick l’a rappelée à l’ordre parce que ce monde imaginaire où les impôts sont élevés et où on tourne le dos à l'énergie ne peut que mener l’économie et le pays à la ruine.
    Monsieur le Président, je prends la parole pour discuter du projet de loi C‑47, Loi portant exécution de certaines dispositions du budget.
    Je représente une circonscription qui compte un des taux de pauvreté chez les enfants les plus élevés au Canada. Les gouvernements libéraux et conservateurs successifs ont constamment laissé pour compte certaines parties du pays, dont la mienne, le Nord du Manitoba. Ils préfèrent défendre leurs amis milliardaires plutôt que des collectivités comme celle d'où je viens et d'autres dans notre région. Je crois que ce budget en est la preuve.
    Nous avons constaté la lenteur avec laquelle les libéraux agissent lorsqu'il s'agit d'aider les gens ordinaires. Ils font preuve de beaucoup plus d'empressement lorsqu'il s'agit d'aider les milliardaires. Les libéraux sont au pouvoir depuis huit ans, et il a fallu que les néo-démocrates les obligent à étendre les services de santé et à finalement offrir des soins dentaires à des millions de Canadiens. Les néo-démocrates en faisaient la demande depuis des années, et maintenant, nombre d'aînés et de jeunes pourront enfin avoir accès aux soins dentaires dont ils ont besoin.
    Nous savons également que les Canadiens ont de la difficulté à nourrir leur famille comme on ne l’a jamais vu en une génération. Le fait est que le gouvernement actuel n’en fait pas assez. Nous savons que le remboursement de la TPS qui sera envoyé aux familles apportera un soulagement immédiat aux Canadiens, et c’est aussi grâce au travail des néo-démocrates. Soyons clairs. Si les libéraux n’en faisaient qu’à leur tête, aucune de ces mesures de soutien n’aurait été incluse. Bien qu’il y ait encore du travail à faire pour les travailleurs, sans les élus néo-démocrates au Parlement, ce budget aurait été bien pire.
    Parlons de ce qui n’est pas dans le budget. Les néo-démocrates ont forcé le gouvernement à aider les gens, mais nous savons qu’il reste encore beaucoup à faire. Sans cette pression des néo-démocrates, ce budget n’aurait apporté aucune aide aux Canadiens, qui doivent savoir que les néo-démocrates se battront toujours pour obtenir des résultats dans leur intérêt.
    Il y a une chose qui est très préoccupante: l’absence d’investissements urgents et importants dans le logement autochtone. Les 4 milliards de dollars sur sept ans prévus pour une stratégie de logement autochtone en milieu urbain, rural et nordique, qui sera élaborée conjointement, à partir de 2024‑2025 ne sont pas suffisants. Nous savons que les libéraux ne voulaient même pas prévoir autant d'argent pour cela dans le budget, et il est scandaleux que l’argent ne commence à être versé qu’au cours du prochain exercice financier. Les communautés autochtones, les communautés des Premières Nations et de Métis, comme celles que je représente, ont besoin de mesures immédiates. Le déficit infrastructurel auquel sont confrontées les Premières Nations s’élève à au moins 30 milliards de dollars, et nous pensons que ce chiffre est bien plus élevé. Les 4 milliards de dollars sur sept ans sont à peine une goutte d’eau dans l’océan et ne suffiront pas à mettre fin aux conditions inhumaines dans lesquelles le gouvernement actuel et les gouvernements qui l’ont précédé ont forcé les peuples autochtones à vivre.
    Lorsque nous parlons de la crise du logement à laquelle font face les communautés autochtones, soyons clairs sur ce dont nous parlons. Dans des endroits comme Shamattawa, Cross Lake et Tataskweyak, nous parlons de maisons délabrées, surpeuplées, avec 12 personnes ou plus par maison, où il y a des trous dans les murs, de la moisissure dans les coins et un chauffage qui ne fonctionne pas dans certains des climats les plus rudes du pays. Si les députés pensent que les fonds prévus dans ce budget pour le logement autochtone sont suffisants, c’est qu’ils n’ont jamais mis les pieds dans une communauté des Premières Nations.
    C'est honteux que le gouvernement ait dû se faire tirer l’oreille pour réaliser ne serait-ce que ces petits investissements, et je mets au défi n'importe quel député qui défend l’indéfendable de venir dans le Nord du Manitoba, d'aller au Nunavut, d'aller dans les Premières Nations du Nord de l’Ontario. L’argent est à peine une goutte d’eau dans l’océan. Cela n'a rien d'étonnant de la part du gouvernement libéral, qui ne s'est même pas donné la peine, dans son programme électoral, de prévoir un budget pour le logement autochtone. Il n’a carrément pas prévu d'argent dans son programme pour le logement autochtone, qui est pourtant aux prises avec la pire crise du logement au pays. Lorsque les gens nous montrent qui ils sont, nous devons les croire.
    Dans ce dossier, le gouvernement actuel continuera à se contenter d'engagements de pure forme et à ne faire que le strict minimum, et encore. Oui, il peut dire tout ce qu'il faut et brandir le mot « réconciliation » à plusieurs reprises, mais je soupçonne depuis longtemps qu’en ce qui concerne les peuples autochtones, le gouvernement se contente de mettre les Canadiens des villes à l’aise, plutôt que d’apporter les changements systémiques efficaces qui permettraient aux peuples autochtones et aux communautés autochtones de bel et bien jouir du droit à un logement sûr. Il faut un changement véritablement systémique.
    Si on veut un bon exemple de dossier où le gouvernement se contente d'apporter quelques petits changements ici et là sans améliorer matériellement la vie des gens, prenons ce qu'il fait avec la Banque de l’infrastructure du Canada, une société d’État.
(1135)
    Revenons un peu en arrière. Il y a plus d’un an, j’ai proposé une loi pour aider les communautés comme celles que je représente, des communautés des Premières Nations, métisses ou nordiques, à accéder à plus de 35 milliards de dollars pour faire face aux effets dévastateurs de la crise climatique sur elles. Depuis sa création, la Banque de l’infrastructure du Canada est un échec lamentable pour les Canadiens, mais un succès pour la classe des milliardaires. Dans notre projet de loi, nous nous étions efforcés de remédier à la situation; bon nombre de nos solutions ont d'ailleurs été intégrées dans ce budget-ci.
    Nous demandions que la Banque de l’infrastructure du Canada accorde la priorité aux besoins des communautés nordiques et autochtones. À l’époque, les libéraux ont voté contre cette mesure, mais elle figure maintenant dans le budget. Nous réclamions que la Banque de l’infrastructure du Canada donne la priorité au financement de projets qui nous aident à faire face à la crise climatique. À l’époque, les libéraux ont voté contre, mais cette mesure figure maintenant dans le budget. Nous demandions aussi que la Banque du Canada cesse de faire des cadeaux aux entreprises en supprimant sa capacité de privatisation. Les libéraux ont voté contre. Curieusement, cette mesure n’a pas été intégrée au budget.
    La même chose se répète dans le budget chaque fois qu’il y est question des profits des entreprises. En 2021, alors que les entreprises les plus riches du pays engrangeaient des profits records, elles ont réussi à faire baisser encore plus leur taux d’imposition, évitant ainsi de payer 30 milliards de dollars au fisc.
    Le gouvernement est au courant de ces échappatoires fiscales. Nous lui avons demandé à de nombreuses reprises de les éliminer parce que le problème s’aggrave. Comme l’a souligné DT Cochrane, de l’association Canadiens pour une fiscalité équitable, les entreprises canadiennes ont déclaré, au cours des 10 années qui ont précédé la pandémie, environ 8 ¢ de chaque dollar en tant que bénéfices avant impôt. En 2021, ce chiffre était de 12 ¢, ce qui n’est pas surprenant: chaque fois qu’une société à but lucratif met la main sur 1 $, elle ne peut pas s'empêcher de siphonner autant de bénéfices que possible.
    Ce qui est tout aussi peu surprenant, c’est que les libéraux refusent d'y faire quoi que ce soit. Si les néo-démocrates étaient au pouvoir, ils instaureraient un impôt sur les bénéfices exceptionnels afin de garantir que les milliardaires paient leur juste part. Cela met vraiment en évidence le problème du Parti libéral, qui refuse systématiquement et obstinément de faire quoi que ce soit qui bouleverse le statu quo ou qui dérange la classe capitaliste et les amis riches et puissants des libéraux.
    C’est pourquoi il n'y a rien d'étonnant à ce que le budget soit terriblement inadéquat en ce qui concerne la lutte contre la crise climatique. Pour 2023 et 2024, seuls 14 milliards de dollars sont alloués aux dépenses liées au climat. C'est un montant tellement bas par rapport aux 2 % du PIB qu'il faudrait vu l’ampleur de l’urgence climatique que c'en est insultant. La plupart des dépenses prévues dans le budget libéral prennent la forme d’allégements fiscaux et de subventions aux entreprises plutôt que d’investissements directs dans des projets de réduction des émissions qui ont fait leurs preuves.
    S'il était possible de résoudre la crise climatique en accordant des allégements fiscaux aux entreprises riches, on l'aurait déjà fait. Les députés peuvent me croire: c’est littéralement l’unique solution des libéraux, celle qu’ils s'évertuent à appliquer.
    Nous devons être réalistes. Il ne faut pas prendre la crise climatique à la légère. Pour réduire durablement leurs émissions de carbone, les Canadiens ont besoin d’un plan qui canalisera des fonds vers des projets publics en matière d’énergie durable. Les investissements à cet effet pourraient cibler le transport en commun, les projets d’énergie renouvelable et les infrastructures qui protégeront bel et bien la collectivité. Au lieu de cela, on continue à faire pleuvoir des milliards de dollars sur les grandes sociétés pétrolières.
    Pourquoi les libéraux s’intéressent-ils plus au maintien des subventions aux grandes sociétés pétrolières, qui ont réalisé des bénéfices records cette année, qu'aux investissements dans une économie durable et verte qui sauvera des vies? Le gouvernement a toujours dit ce qu’il fallait en matière d’environnement. C'est un expert de l’écoblanchiment. Malheureusement, il fait toujours exactement le contraire de ce qu'il a dit. Continuer à soutenir le secteur pétrogazier entrave notre progression vers un avenir viable où les émissions de carbone seront faibles.
    Je tiens à être claire sur ce point: une politique climatique néo-démocrate consisterait à investir des fonds publics dans des plans de réduction des émissions de carbone, notamment dans des domaines tels que les transports en commun, les réseaux électriques décarbonés et les énergies renouvelables. Ces investissements se feraient à un rythme beaucoup plus rapide que celui que prévoit le budget, qui entraînerait une perte incalculable pour les générations futures. En réalité, le gouvernement libéral actuel manque d’imagination et, surtout, de volonté politique pour s’attaquer sérieusement à la crise climatique.
(1140)
    En conclusion, les néo-démocrates sont fiers d’avoir forcé les libéraux à faire certains investissements qui changeront la donne pour les citoyens de tout le pays. Cependant, il reste encore énormément de choses à faire, en particulier en ce qui concerne les communautés les plus marginalisées...
    Je sais que la députée n'a pas terminé son discours, mais elle pourra peut-être le faire pendant la période des questions et des observations.
    Le député de Mission—Matsqui—Fraser Canyon invoque le Règlement.
    Monsieur le Président, lorsque l'intervenante précédente avait la parole, je me suis un peu emporté et j'ai traversé l'allée parce que j'avais une question à soulever. Or, la meilleure façon pour un parlementaire de soulever une question est d'invoquer le Règlement pour s'adresser au Président. Je tiens à présenter des excuses à la Chambre. Je m'astreins à des normes de conduite élevées, alors je tiens à m'excuser de m'être rendu jusqu'au bord des autres banquettes pour m'adresser personnellement aux députés, au lieu d'invoquer le Règlement, conformément à la procédure parlementaire à suivre.
    Je remercie le député de ce recours au Règlement. Nous lui en sommes reconnaissants.
    Nous passons aux questions et aux observations. Le député de Desnethé—Missinippi—Rivière Churchill a la parole.
    Monsieur le Président, ma collègue du Manitoba représente la circonscription canadienne qui ressemble probablement le plus à la mienne. Ma question est donc très simple.
    Dans les circonscriptions nordiques et éloignées comme les nôtres, la taxe sur le carbone désavantage de façon disproportionnée la population des collectivités rurales et éloignées que nous servons, dont bon nombre sont des communautés autochtones. À ma connaissance, tout ce qui va sur les étagères des magasins des collectivités du Nord et des régions éloignées est acheminé par camion, et la taxe sur le carbone hausse considérablement les coûts du camionnage. Par conséquent, cette augmentation de la taxe sur le carbone hausse le coût de tout ce qui se trouve sur les étagères des magasins des collectivités du Nord. Le fait de hausser les prix lorsque les gens ont moins d’argent est loin d’être la clé du succès économique.
    Dans son discours, ma collègue a dit que le budget était terriblement inadéquat. Dans ce contexte, je lui poserai donc la question suivante: hésite-t-elle à appuyer le budget, s’il est si lamentablement inadéquat?
    Monsieur le Président, il est vrai qu’il y a des points communs entre le Nord de la Saskatchewan et le Nord du Manitoba. À mon avis, nous devons être lucide face à l'avenir. Comme je l’ai dit, même si ce budget prévoit de bonnes mesures, il nous reste encore beaucoup à faire.
    Cependant, je veux que nous discutions du coût de la vie. Il faut absolument que le gouvernement contribue à résoudre ce problème. Il m'apparaît clairement que, dans le cas des régions comme les nôtres et des collectivités de tout le pays, nous n'agissons pas contre les grandes sociétés qui font des profits sur le dos de certaines des collectivités les plus pauvres du pays.
    Pensons à la subvention du programme Nutrition Nord Canada, qui n’a pas été réformé depuis des lustres, depuis que le gouvernement Harper l’a entièrement remaniée au profit du magasin Northern. En réalité, un grand nombre de membres de ces collectivités n’ont pas les moyens, même avec la subvention, d’acheter des aliments sains pour leurs familles. Il faut que le gouvernement fédéral se penche sérieusement sur les subventions du programme Nutrition Nord et qu’il coopère avec les collectivités nordiques, avec les communautés autochtones ainsi qu’avec les pêcheurs, les trappeurs et les organismes qui s’efforcent d’améliorer la sécurité alimentaire. De toute évidence, il ne le fait pas en ce moment.
    De façon plus générale, je dirais que pour régler la crise du coût de la vie, nous avons aussi besoin de bons emplois dans nos collectivités. Je viens d’une ville minière où le gouvernement Harper a signé une entente avec la société Vale, une multinationale brésilienne. Cette entente a entraîné la perte de tous les emplois des membres de ma collectivité qui travaillaient dans le secteur du raffinage. Ma ville natale a perdu presque tous les emplois à valeur ajoutée qui généraient les meilleurs salaires. De nombreuses familles sont parties pour ne jamais revenir.
    Par conséquent, pour déterminer de façon réaliste ce que le gouvernement doit faire, j’examinerais attentivement ce que le gouvernement conservateur a fait pour compliquer la vie des habitants du Nord dans mon coin de pays et je ferais les choses très différemment. Les libéraux ne semblent pas priser cette approche. Je peux dire sans me tromper que si nous formions le gouvernement, la situation serait très différente.
(1145)
    Monsieur le Président, je ne pense pas que nous résoudrons ce problème en critiquant tout et tout le monde. À mon avis, nous devrions faire preuve d’une meilleure collaboration à la Chambre. C’est vraiment insultant, parce que de notre côté, nous menons une lutte acharnée pour les communautés autochtones. Je suis offusquée d’entendre les gens qui pensent que ce budget est totalement inadéquat nous dire que ceux qui l’appuient n’ont jamais mis le pied dans une communauté des Premières Nations. C’est entièrement faux.
    Nous cherchons des solutions créatives pour régler la crise du logement dans les communautés autochtones de tout le pays. Ma collègue appuie-t-elle la Loi sur la gestion financière des premières nations, qui aidera les institutions financières autochtones à trouver des solutions autochtones pour lancer ces projets d’infrastructures?
    Monsieur le Président, je ne sais pas trop comment répondre à une collègue personnellement offusquée. Je respecte beaucoup les efforts qu'elle déploie pour défendre les intérêts des Premières Nations.
    Il y a quelques semaines à peine, 11 Premières Nations de ma région ont déclaré l’état d’urgence parce que les crises du logement, des surdoses et des soins de santé étaient devenues extrêmement graves. Si les gens sont offusqués par cette réalité et qu’ils ne comprennent pas que les libéraux ne font rien pour l’améliorer, je ne sais pas trop quoi leur répondre. Nous devons aborder de façon très réaliste les crises auxquelles les collectivités font face, du moins celles de ma région, les collectivités nordiques et éloignées auxquelles on n’accède que par avion. Ces crises ne sont pas le fruit du hasard. Elles proviennent de décennies de négligence de la part des gouvernements libéraux et conservateurs fédéraux. Le Canada devrait faire beaucoup mieux.
    Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet du projet de loi C‑47.
    Tout d’abord, je tiens à remercier les députés ici présents, et ceux qui ne sont pas ici, d’avoir appuyé le projet de loi C‑248, mon projet de loi d’initiative parlementaire sur le parc urbain national Ojibway, qui a été adopté presque à l’unanimité. Je remercie mes collègues.
    Il nous faut aussi parler du bon fonctionnement de la Chambre. Au comité de l’industrie, j’ai travaillé à quelques projets de loi conservateurs, dont un du député d’Essex, et je suis heureux que le Parlement poursuive ses travaux, car ils se poursuivront. Toutefois, si nous n’appuyons pas le projet de loi d’exécution du budget, nous savons ce qui va arriver. D’après ce que j’entends de la part de nombreux députés de tous les partis, ce qu’ils disent dans cette enceinte n’est souvent pas ce qu’ils disent en privé. Ils sont heureux que nous ne déclenchions pas d'élections pour de nombreuses raisons, et ils en parlent très ouvertement, car cela mettrait fin à tous les projets de loi d’initiative parlementaire.
    J’ai travaillé avec deux ou trois députés conservateurs à leurs projets de loi d’initiative parlementaire, qui sont très bons. Ils sont excellents et ils contribueront à améliorer le sort des Canadiens. L’un d’eux porte sur l’abordabilité et l’autre sur l’interopérabilité de l’échange de données agricoles et autres. Un autre de ces projets de loi porte sur les incitatifs fiscaux, qui sont importants pour plusieurs raisons.
    Je pense qu’il est important de souligner, en pensant aux raisons pour lesquelles j’appuie ce projet de loi, que dans les projets de loi, il y a des choses que je n’aime pas et d’autres que j’aime. Il en a toujours été ainsi depuis que je suis à la Chambre, soit depuis plus de 20 ans. Quel que soit le parti au pouvoir, que ce soit celui de Jean Chrétien à mon arrivée ou le plus récent, celui du député de Papineau, l’actuel premier ministre, il y a certaines choses que j’aime et d’autres que je n’aime pas dans les projets de loi. Mais dans l’ensemble, je suis fier que le NPD ait saisi cette occasion de faire adopter des mesures qui avaient été rejetées pendant la législature précédente, comme les soins dentaires ou d’autres initiatives dans le domaine du logement.
    Nous n’avons pas obtenu tout ce que nous voulions et ce que nous demandions. Nous aurions voulu faire adopter d’autres propositions qui allaient de pair, mais nous n’avons que 25 députés pour faire avancer le pays. Supposons que nous devions déclencher d'autres élections pendant une pandémie qui ne donneraient aucun résultat et qui coûteraient des centaines de millions de dollars. Il faudrait ensuite réélire le Président et repasser par tout le processus pour remettre la Chambre en état de fonctionner, pour nous retrouver probablement dans la même situation que celle que nous avons ici.
    J’ai vu dans cette enceinte d’autres partis politiques faire beaucoup moins de gains que nous ou ne rien faire du tout. Je me souviens que, sous le gouvernement Harper, les libéraux ont appuyé Harper plus de 100 fois sans demander d’amendements. Plus de 100 fois, ils ont appuyé le gouvernement de facto, le laissant fonctionner comme un gouvernement majoritaire sans s’y opposer. Au cours de cette période, M. Harper a instauré la TVH, une nouvelle taxe imposée aux consommateurs. Il a même taxé les stationnements d’hôpitaux, qui ne sont plus taxés aujourd’hui. Je pourrais mentionner un tas d’autres choses qui, à l’époque, se sont produites sans aucune résistance de la part des libéraux. Dans l’ancienne enceinte, nous étions assis côte à côte, et je me souviens d’avoir demandé pourquoi ils ne contestaient pas ce qui nous était proposé. Ils m’ont répondu qu’ils ne voulaient pas remuer les choses tout de suite. Nous remuons les choses, parce que nous devons nous battre pour faire des gains.
    Lorsque je suis arrivé ici, nous n’étions que 14 néo-démocrates. Nous avons assumé notre rôle de députés de l’opposition. Nous avons essayé d’obliger le gouvernement à rendre des comptes pour de nombreuses raisons, notamment pour apporter des changements. Puis, quand Jack Layton s’est joint à nous, il a vraiment apporté du changement. À l’heure actuelle, nous présentons des propositions tout en assumant notre rôle de parti de l’opposition. C’est ce que Jack a inculqué à bon nombre de mes collègues ici présents.
    Compte tenu de la culture dans laquelle nous travaillons régulièrement aujourd’hui, nous pensons que c’est l’occasion d’atteindre l’objectif que visait Tommy Douglas. Tommy Douglas voulait que les soins de la vue, les soins dentaires et l'assurance-médicaments soient intégrés à l’ensemble des mesures, et c’est en partie ce qui nous a motivés en tant que néo-démocrates. C’est parce que nous sommes conscients que notre liberté, notre bien-être et notre santé sont si essentiels, non seulement pour nous et nos familles, mais aussi pour l’économie et la société, qu’ils doivent être prioritairement protégés. C’est l’une des raisons qui expliquent que Tommy Douglas a été élu comme le meilleur des Canadiens, que la population l'a soutenu et qu'il était le Canadien préféré des gens.
    Nous réalisons aujourd’hui une partie de ce rêve qui ne s’est jamais concrétisé. Il est important de reconnaître que chaque province dispose de certains éléments au chapitre des soins dentaires, certains étant plus solides que d’autres. Toutefois, la situation n’est pas la même d’un bout à l’autre du pays.
(1150)
     Dans la région que je représente, il y a beaucoup de pauvreté chez les enfants et beaucoup de mères célibataires. Beaucoup de gens, même ma propre hygiéniste, n’ont pas d’assurance dentaire. Ces choses sont inacceptables parce qu’elles ont une incidence sur la santé humaine, sur la santé cardiovasculaire, sur le bien-être et sur la confiance en soi. Ces problèmes sont évitables.
    Cet argent retourne dans l’économie. Oui, cela entraînera des dépenses pour le gouvernement, oui, il devra investir pour cela, mais ce n’est pas une réduction d’impôt comme ce que les conservateurs et les libéraux ont fait dans le passé. J’ai même entendu Stéphane Dion discuter avec Michael Ignatieff, je crois, du fait que les réductions d’impôt ne produisaient pas d’assez bons résultats assez rapidement.
    Comme un grand nombre de sociétés américaines doivent verser des impôts sur leurs profits provenant de nombreux pays, certaines de nos industries doivent envoyer de l’argent à Washington. Je préférerais de loin que nous investissions dans les soins dentaires, par exemple, parce que nous sauverions des emplois. Cela réduirait aussi le coût des emplois au Canada pour les investisseurs étrangers et autres.
    Tout à l'heure, nous avons parlé de l’usine de Volkswagen qui va s’installer chez nous. J’ai demandé que l’on établisse une politique nationale sur l’automobile et je ne veux pas qu’elle fasse d’exceptions. J'aimerais mieux un investissement stratégique, surtout à notre époque, où l’on utilise des batteries et du platine dans les automobiles. Les calculs de cette transaction tiennent compte du coût de la main-d’œuvre. Oui, les membres d’Unifor et d’autres syndicats du secteur de l’automobile gagnent un peu plus et bénéficient de plus d’avantages sociaux. Toutefois, le rendement et la production de ces travailleurs sont bien supérieurs à ceux de leurs autres semblables.
    De plus, en appliquant des programmes qui veillent à ce que les subventions soient versées aux travailleurs et non à l’entreprise, nous contrôlons ces subventions et nous ne versons pas cet argent à d’autres pays. Il reste ici, et nous l’investissons dans les gens. Les gens qui touchent ces subventions ont un meilleur rendement et contribuent ainsi à ce que l'économie soit florissante, et pour longtemps.
    Parlons maintenant de justice sociale. Cela devrait aller de soi. Je n’en reviens pas que des collègues dans cette enceinte acceptent des prestations dentaires pour leurs enfants et refusent qu’on en accorde aux enfants des autres. Je ne comprends pas comment ils peuvent venir à la Chambre discuter de cela, puis laisser cela à la porte quand ils en sortent. Nous savons que les contribuables nous accordent un privilège, mais nous leur disons qu’il est impossible de le leur accorder à eux. Soit dit en passant, nous n’avons toujours pas réglé la question des soins de la vue. Nous n’offrons pas cela non plus. C’est inacceptable. Nous devrions donner l’exemple. Donner l’exemple, c’est agir de manière équitable et équilibrée.
    Venant moi-même de la ville frontalière de Windsor, en Ontario, dans le comté d’Essex, où nous devons jour après jour livrer concurrence aux Américains sur le plan des emplois, je sais, pour avoir parlé à des cadres, qu’ils veulent des soins de santé dans ce pays parce qu’ils savent que cela signifie que le coût de production sera moins élevé pour leurs travailleurs aux États‑Unis, au Mexique et dans d’autres pays. Cela signifie moins de roulement de personnel et moins de perte de compétences et de capacités. Avec un taux de chômage de 4 à 5 % et une difficulté à attirer des travailleurs, c'est essentiel. C’est en ce sens que les soins dentaires viennent changer la donne. Ils créeront également une plus grande stabilité à la table de négociations.
    Le gouvernement doit s’y mettre et contribuer à la négociation d’un accord de règlement pour ses employés, parce que laisser la fonction publique à l’extérieur actuellement ne donnera rien. Cela n’apportera absolument rien, et le gouvernement doit changer cela.
    Le fait est que permettre aux Canadiens et à leur famille d'avoir accès à des soins dentaires a effectivement un coût, mais il faut le voir comme un investissement dans nos concitoyens, nos collectivités et notre économie, et non pas comme une perte nette. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'appuierai ce budget. Il permettra au moins de concrétiser une partie du rêve de Tommy Douglas.
(1155)
    Monsieur le Président, je voudrais insister sur un point fondamental: la différence qui existe entre le budget, pour lequel je n’ai pas voté parce qu’il ne s’attaque pas à la crise climatique, qu’il ne s’attaque pas aux problèmes de santé mentale et qu’il investit davantage dans les combustibles fossiles, et le projet de loi d’exécution du budget, le projet de loi C‑47, dans lequel, à ma grande surprise, après avoir lu 429 pages, je n’ai trouvé aucun point contre lequel je voulais voter.
    Oui, la modification à la Loi de l’impôt sur le revenu qui permettrait à l’ARC de communiquer des données de façon à ce qu’on puisse mettre en œuvre le programme de soins dentaires fait partie du projet de loi C‑47, mais un grand nombre de mesures budgétaires n’y sont pas mentionnées. Je me demande si, en tant que parlementaire chevronné, le député peut, en ce moment instructif, aider les autres à comprendre la différence qui existe entre le fait de voter contre le budget, comme je l’ai fait, et le fait de voter pour le projet de loi C‑47, ce que je compte faire et ce dont, je le répète, je suis moi-même surprise.
    Monsieur le Président, je remercie ma collègue et le Parti vert d'appuyer le projet de loi C‑248 depuis le tout début et la création du parc urbain national Ojibway. Ils ont joué un rôle déterminant dans cette réussite.
    La députée a tout à fait raison de dire que ce choix ne relève absolument pas d'une approche deux poids, deux mesures. Ce n'est pas simple. Depuis de nombreuses années, un certain jeu politique veut que si un député vote contre le budget, il vote aussi contre tout ce qu'il contient. Ce n'est pas vrai. Il y a bien des mesures, même dans ce budget, qui pourraient être prises par les conservateurs, les libéraux et d'autres encore. À mon avis, cet argument est plutôt éculé. On me l'a servi à maintes reprises, mais j'ai pu revenir ici. Certains ont même dit que j'avais voté contre le pont, alors que je travaille sur ce dossier depuis longtemps.
    Je pense que les gens sont assez intelligents pour le comprendre. Ce n'est absolument pas un cas de deux poids, deux mesures. Je suis heureux que le Parti vert appuie ce projet de loi et qu'il soit en mesure de distinguer les deux votes.
    Monsieur le Président, en écoutant le député, j'ai eu l'idée de rappeler Thomas Mulcair et le type de programme électoral qu’il avait proposé. Cependant, puisque je sais d’où vient le député et aussi qu’il connaît assez bien l'industrie automobile dans son ensemble, ma question portera plutôt sur l’annonce de Volkswagen. Il y a fait référence un peu plus tôt.
    L’annonce de Volkswagen se traduira par la construction de la plus grande usine au Canada. Je parle géographiquement, en superficie. Ce sera un énorme coup de fouet non seulement pour St. Thomas et la région, mais aussi pour tous les Canadiens, car l'usine renforcera considérablement la présence du Canada dans l’industrie des batteries électriques, aussi bien au chapitre de l’exploitation minière que de la production.
    Selon le député, quelle est l’importance de cette annonce en particulier pour les industries en général et pour l'industrie automobile en particulier?
(1200)
    Monsieur le Président, en ce qui concerne les batteries et l’électrification des véhicules, ainsi que d’autres changements au chapitre des emplois indirects et de l'innovation, nous devons choisir entre nous contenter d’extraire des matières premières à exporter pour que les batteries soient fabriquées dans d'autres pays, ou faire tout cela chez nous. Nous avons fait du tort à nos secteurs forestier, minier et pétrolier en étant, au fond, des porteurs d'eau plutôt que les producteurs d’un travail à valeur ajoutée.
    Ce travail à valeur ajoutée se fera dans l’usine Volkswagen. C’est pourquoi j’appuie l’annonce. Je pense qu’il s'agit de quelque chose de stratégique qui nous donnera les meilleures chances de réussite dans un secteur passé maître dans l’art de mettre en concurrence différents pays et même différents quartiers d'une même ville.
    Cette usine aidera également la région de Windsor étant donné la masse critique qui se développera dans la chaîne d’approvisionnement le long de la 401. Les impôts afflueront en retour. C’est comme si nous n’avions pas soutenu General Motors: nous aurions perdu tous nos investissements récents.
    C’est dur parfois. La reddition de comptes sera prioritaire dans ce projet.

[Français]

    Monsieur le Président, je remercie mon collègue de sa question.
    Ma question s'adressait à l'autre députée NPD d'avant, car elle a parlé beaucoup de logement, mais je pense que mon collègue devrait être capable de répondre.
    Comme j'en ai parlé plus tôt, il y a une crise du logement aigüe au Canada. Un des enjeux dont on parle moins à la Chambre, c'est la financiarisation du logement, qui est quelque chose de très important. Cela veut dire la possession de plus en plus grandissante, par de grandes corporations nationales ou internationales, du parc locatif au Canada. On pense que, depuis 30 ans, on est passé de zéro à 22 % de grandes corporations. Ces grandes corporations se foutent complètement du droit au logement. Leur premier intérêt, c'est de faire du profit. Il faut s'attaquer à cela.
    J'aimerais demander à mon collègue si des mesures concrètes pourraient être apportées pour faire face à cet enjeu.

[Traduction]

    Monsieur le Président, je ne m’exprimerai jamais à la place de la députée de Churchill. Cela n’arrivera jamais.
    Je tiens néanmoins à dire que c'est une bonne question. Je pense que la Société canadienne d’hypothèques et de logement doit revenir à ses fondements. Il faut davantage de logements sociaux et coopératifs. Ce sont là deux points précis où j'aimerais qu'il y ait une amélioration.
    Monsieur le Président, c’est un honneur pour moi de prendre la parole à la Chambre au sujet du budget de 2023 et, surtout, du projet de loi C‑47, Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 28 mars 2023.
    Le budget de cette année arrive alors que le Canada a connu la croissance économique la plus rapide du G7 l’année dernière et qu'il arrivera probablement deuxième à ce chapitre cette année, sans compter que son taux de chômage extrêmement bas étant donné qu'il y a maintenant 865 000 emplois de plus qu'avant la pandémie. Cependant, nous savons que ces chiffres impressionnants ne changent pas grand-chose pour beaucoup de Canadiens qui tirent le diable par la queue en ce moment. Élevée depuis l’année dernière, l'inflation a atteint une crête de 8,1 % en septembre. Aujourd’hui, elle est retombée à 4,3 % environ grâce au travail du gouverneur de la Banque du Canada, qui a relevé les taux d’intérêt. Nous savons que de nombreux Canadiens ont néanmoins du mal à composer avec le coût élevé de la vie.
    Voilà pourquoi le budget prévoit des investissements nécessaires pour donner un coup de pouce à beaucoup de concitoyens en rendant la vie moins coûteuse, dont une mesure phare: un nouveau remboursement pour l’épicerie destiné à 11 millions de Canadiens à revenu faible ou modeste, qui recevront ainsi jusqu’à 467 $ par couple pour faire face à l’augmentation du coût des denrées alimentaires. Pour les étudiants, en date du 1er avril dernier, nous avons supprimé tous les intérêts sur les prêts d'études et nous avons augmenté de 40 % les bourses canadiennes pour étudiants. Nous sommes également en train de créer, pour l'élargir subséquemment, un projet de déclaration automatique des revenus, car nous savons à quel point il est important que les Canadiens soumettent une déclaration afin qu'ils bénéficient de certaines des choses que je viens d'évoquer.
    Le budget prévoit également des investissements sans précédent dans le secteur de la santé, à hauteur de près de 200 milliards de dollars sur 10 ans, qui feront toute la différence dans des régions comme la mienne, où il est très difficile d'avoir un médecin de famille. Nous étendons également le programme canadien de soins dentaires aux familles dont le revenu est inférieur à 90 000 $. L’année dernière, nous avons commencé avec les enfants de 12 ans et moins; cette année, le programme visera les Canadiens de moins de 18 ans et ceux de plus de 65 ans. Par ailleurs des investissements considérables seront réalisés pour lutter contre l’épidémie de surdose aux opioïdes, qui frappe durement la Colombie‑Britannique.
    Le budget prévoit en outre des enveloppes conséquentes destinées à la création des bons emplois d’aujourd’hui et de demain. Nous savons en effet que le monde passe rapidement à une économie plus propre, alors le budget prévoit des sommes importantes pour favoriser les projets d’électricité renouvelable dans tout le pays, non seulement dans le secteur privé, mais aussi en collaboration avec les sociétés d’État et les provinces.
    De nouveaux crédits d’impôt sont prévus relativement à l’hydrogène propre. Je sais que ce sera très important pour des entreprises de ma circonscription, comme Quantum Technology, qui participe à des projets de purification et de liquéfaction de l’hydrogène. Des investissements majeurs sont également destinés au domaine de la fabrication carboneutre. Grâce à la création de nouveaux fonds comme le Fonds de croissance du Canada, nous pourrons mobiliser des capitaux privés pour des projets comme celui que Volkswagen a annoncé la semaine dernière, soit l'établissement d'une énorme usine de fabrication de batteries au Canada.
     Étant donné que cette semaine est la Semaine nationale du tourisme, je m'en voudrais de ne pas mentionner que le budget prévoit des versements initiaux importants pour le lancement de la nouvelle stratégie fédérale pour la croissance du tourisme. Plus de 100 millions de dollars seraient versés aux organismes de développement régional pour des projets locaux. Environ 50 millions de dollars iraient à Destination Canada pour attirer des événements internationaux au Canada, et des investissements seraient faits pour accélérer les opérations dans les aéroports, y compris des investissements pour améliorer la protection des droits des passagers.
    Cela dit, je vais maintenant parler de la loi d’exécution du budget, puisque c'est par elle que bon nombre de ces mesures sont appliquées concrètement.
    J’ai parlé des droits des passagers. En ce moment, environ 30 000 personnes attendent que leur dossier concernant un vol retardé ou annulé soit réglé. Nous modifierions le processus pour que ce ne soit pas aux voyageurs de prouver qu’ils doivent être remboursés, mais à l’entreprise aérienne elle-même de prouver qu’elle ne doit pas le faire. Cela accélérerait considérablement le processus et aiderait les passagers à obtenir les remboursements qu’ils méritent.
    Comme je suis député de la Colombie‑Britannique, il y a quelques aspects de cette loi de mise en œuvre qui me sont très importants. La question du blanchiment d’argent en Colombie‑Britannique a vraiment été mise en évidence par la Commission Cullen, qui a été créée par la Province de la Colombie‑Britannique et a présenté assez récemment son rapport. Ce rapport met en lumière bon nombre des points faibles du Canada dans la lutte contre le blanchiment d’argent.
(1205)
    Le Canada a le triste honneur d’être un refuge pour cette activité, appelée blanchiment à la neige ». C’est parce que nous avons un système sans les contrôles nécessaires et un système financier très respecté. Cette loi d’exécution du budget apporterait des changements très importants pour nous aider à mieux contenir ce problème. En particulier, elle criminaliserait l’exploitation d’entreprises de services monétaires non enregistrées; elle permettrait de geler et de saisir des biens virtuels soupçonnés d'être liés à la criminalité; elle améliorerait le renseignement financier, l’échange de renseignements et l’analyse stratégique de Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada (ou CANAFE) et créerait une nouvelle infraction pour avoir structuré des opérations financières de manière à éviter la déclaration au CANAFE. Fait important, on s’est engagé à mettre en œuvre toutes les recommandations de la Commission Cullen.
    Ces mesures correspondent également à d’autres mesures dont nous discutons actuellement à la Chambre. Nous avons présenté le projet de loi C-42, qui vise à créer un registre national de renseignements sur la propriété effective, afin de connaître les responsables d’un grand nombre de sociétés à dénomination numérique, que certains utilisent parfois pour éviter de payer des impôts, échapper aux sanctions ou blanchir de l’argent. Il est important de noter que ce système serait étroitement lié aux registres de renseignements sur la propriété effective mis en place par les provinces, où la grande majorité des entreprises sont constituées en société. Le budget prévoit également un engagement à collaborer avec les provinces et les territoires pour examiner des questions, comme les ordonnances relatives à une richesse inexpliquée, ce qui améliorerait grandement les outils dont les organismes d’application de la loi disposent pour localiser et saisir les biens qui pourraient provenir des produits de la criminalité.
    Étant donné que je suis un député côtier, j’ai été très heureux de voir certaines mesures dans le présent budget, plus particulièrement le nouveau Fonds d’assainissement concernant les bâtiments et les modifications apportées au Programme de bateaux abandonnés. Cette mesure a été introduite en 2017 par mon ancienne collègue Bernadette Jordan et consistait aussi à créer un fonds pour retirer les bateaux qui avaient coulé au fond de l’océan et polluaient l’océan. Cette mesure incroyablement importante a permis de retirer de nombreux bateaux des eaux de ma circonscription. Toutefois, nous devons aller plus loin, parce qu’il est beaucoup plus efficace de retirer ces bateaux de l’eau avant qu’ils coulent que d’avoir à le faire une fois qu’ils ont coulé.
    Dans la loi d’exécution du budget, nous prévoyons la création d'un nouveau Fonds d’assainissement concernant les navires, qui serait financé par les propriétaires de bateaux, afin de fournir les ressources nécessaires à la réalisation de ce travail très important. Il y aurait une allocation pour le financement de mesures préventives, comme les activités volontaires d’élimination des bâtiments, de sorte que, lorsque des navires risquent de se délabrer, de devenir des épaves ou d'être abandonnés, il soit possible d'obtenir des fonds pour les réparer, les sécuriser, les déplacer ou les démanteler et les vendre. C’est très important parce que cela permettrait d’économiser beaucoup d’argent, de réduire la quantité de pollution que nous voyons au fond de nos océans et d’aider un grand nombre de gens que je connais dans ma circonscription, comme Don MacKenzie, qui, par bonté de cœur, s’est chargé de retirer ces bateaux.
    Je veux parler d’une chose sur laquelle nous pouvons tous nous entendre dans cette Chambre, c’est-à-dire les modifications à la taxe d’accise sur l’alcool. À compter du 1er avril de cette année, la taxe avec indexation sur l’alcool était censée augmenter de plus de 6 %. Grâce aux mesures introduites dans la loi d’exécution du budget, nous avons plafonné cette augmentation à 2 %. Je sais que ce sera une mesure extrêmement importante pour les brasseries de ma circonscription, qui sont plus d’une douzaine, car elles seront en mesure d'offrir leurs produits à un coût bien inférieur à ce qu’il aurait été. Il est vraiment important que nous prenions de telles mesures afin de soutenir les petites entreprises qui, comme tous les Canadiens, doivent composer avec la hausse des coûts.
    La dernière chose que je mentionnerai, c’est que le budget de cette année prévoit la réduction des frais de transaction des cartes de crédit. Le gouvernement a obtenu de Visa et Mastercard un engagement à réduire les frais de transaction des cartes de crédit de 27 %. Cela permettrait aux entreprises d’économiser des milliers de dollars. Il s’agit d’une mesure très importante pour appuyer les petites entreprises au Canada, de sorte qu’elles n’aient pas besoin, à leur tour, de répercuter sur les consommateurs une partie des coûts supplémentaires qu’elles devraient assumer en raison de ces frais de transaction des cartes de crédit.
    J’encourage donc tous les députés à voter en faveur de cette importante mesure législative, afin que nous puissions apporter certaines de ces modifications et les mettre en œuvre.
(1210)
    Madame la Présidente, je sais que mon collègue et moi partageons une passion pour l’environnement. J’étais très enthousiaste lorsque j'ai vu que le budget prévoit la création de l’agence canadienne de l’eau ainsi que des mesures de protection pour notre eau douce au pays. Le député peut-il nous parler de l'importance de ces mesures et nous dire comment cela concrétise l'engagement que nous avions pris envers tous les Canadiens?
    Madame la Présidente, la conception de l'agence canadienne de l'eau a nécessité de nombreuses années de travail. Elle sera située à Winnipeg, dans les Prairies, et nous nous en réjouissons.
    De nombreux organismes fédéraux ont certaines responsabilités relatives à l'eau au Canada. Cela donnerait l'occasion à toutes ces organisations de collaborer efficacement afin que nous puissions mieux traiter d'enjeux comme les aspects qualitatifs et quantitatifs de l’eau, des enjeux dont nous entendrons de plus en plus parler, comme nous le savons.
    Je pense qu’il est très important que l’agence soit établie à Winnipeg parce que nous savons que les Prairies font face à certains des plus grands défis, parfois liés à la rareté de l’eau, et parfois liés aux inondations. Je suis très heureux de voir cela dans le budget de cette année. Je pense que cela va améliorer considérablement les choses quant à l'un des enjeux les plus importants liés à l’environnement.
    Madame la Présidente, je remarque que le député n’a pas parlé des déficits prévus dans le budget. D’ici 2027-2028, on prévoit que la dette combinée du Canada dépassera 1,3 billion de dollars, soit plus du double de ce qu’elle était lorsque le gouvernement est arrivé au pouvoir. Pense-t-il que ce résultat peut être qualifié de responsable sur le plan fiscal?
(1215)
    Madame la Présidente, je pense qu’il est très important que nous restions prudents sur le plan fiscal dans ce budget, et toujours. Dans ma province, la Colombie-Britannique, nous avons vu un exemple de dépenses peut-être excessives. Récemment, la Colombie-Britannique a vu sa cote de crédit abaissée, ce qui n’est pas arrivé au Canada. Je pense qu’il s’agit là d’une mesure importante pour comprendre la viabilité fiscale de ce projet.
    Certains investissements très importants s’imposent. Je ne sais pas si les conservateurs n’auraient pas investi dans les soins de santé ou s’ils n’auraient pas pris certaines mesures d’abordabilité. C’est au parti conservateur d’expliquer à la Chambre quels services il aurait supprimés. Je ne souscrirais certainement pas à des coupes dans ces secteurs.
    Madame la Présidente, j'apprécie le plaidoyer du député sur la crise climatique ainsi que ses observations sur les nouvelles subventions qui figurent dans ce budget pour le secteur qui est le plus responsable de la crise dans laquelle nous nous trouvons. Au moins quatre de ces subventions, notamment pour de nouveaux forages en mer dans l’Arctique, totalisent plus de 3,3 milliards de dollars dans le budget. Le député peut-il parler de l’influence qu’il peut avoir dans cette Chambre pour faire cesser les subventions de ce type?
    Madame la Présidente, le G20 s’est engagé à supprimer progressivement toutes les subventions aux combustibles fossiles d’ici 2025. Nous avons pris cet engagement jusqu’à la fin de cette année. Nous restons déterminés à le respecter. Je pense que c'est très important parce que le monde est en train de passer rapidement à une économie plus propre et qu’il y aura de formidables débouchés pour le Canada dans l'avenir dans ce domaine. Les subventions que nous devons accorder sont celles qui sont prévue dans ce budget, notamment pour l’électricité propre et l’hydrogène propre.
    Je voudrais également mentionner que les mesures prévues dans le budget pour le captage du carbone sont très importantes, en particulier pour éliminer certaines des émissions héritées du passé qui se trouvent déjà dans l’air. L'entreprise Carbon Engineering, établie dans ma circonscription, procède à l’extraction directe dans l’air. Nous devons soutenir les entreprises comme celle-là, car même lorsque nous aurons atteint la carboneutralité, nous devrons continuer à extraire le carbone de l’atmosphère.
    Madame la Présidente, j’aimerais parler de la cible budgétaire à ne pas manquer. Il y a à peine un an, la ministre des Finances a déclaré: « Permettez-moi d’être très claire […]: nous sommes absolument déterminés à faire en sorte que notre ratio de la dette au PIB continue de diminuer. » Ce n’est pas ce qui s'est produit. En fait, il a augmenté. La ministre a également déclaré: « Nos déficits doivent continuer de diminuer », ce qui n’a pas été le cas. Elle a déclaré: « Les dettes contractées pour assurer la sécurité et la solvabilité des Canadiens doivent être — et seront — remboursées. » Il n’en est rien. « C’est notre cible budgétaire. Nous ne la manquerons pas », a-t-elle déclaré. En novembre dernier, les libéraux prévoyaient un excédent budgétaire de 4,5 milliards de dollars en 2027. Aujourd’hui, ils annoncent un déficit de 14 milliards de dollars en 2027.
    Les mots « Nous ne la manquerons pas » me laissent perplexe. Il s’agit en effet de belles paroles d’intégrité, mais tant de cibles ont été ratées. En 2015, le premier ministre avait promis que le budget serait équilibré en 2019. Cela n’a pas été le cas. Rien que cette année, le gouvernement va alourdir la dette de 43 milliards de dollars. En 2019, le premier ministre avait déclaré que le ratio de la dette au PIB diminuerait. Cela n’a pas été le cas. Les députés se souviennent-ils de sa promesse abandonnée en 2019? Le premier ministre avait promis de réduire les tarifs de téléphonie mobile de 25 %. Cela ne s’est jamais produit.
    Les libéraux ont ensuite déclaré, en 2021, qu’ils créeraient un transfert de 5 milliards de dollars au titre de la santé mentale, ce qui était une grande promesse de transfert aux provinces. Cela ne s’est pas produit. Il n’en est pas du tout question dans le budget. Les députés se souviennent-ils de 2015? Le premier ministre avait dit que les élections seraient les dernières à être organisées selon le système uninominal majoritaire à un tour. Cela n'a pas été le cas. En 2019, il a dit « nous planterons deux milliards d’arbres ». Cela ne s’est jamais produit. Qu’en est-il de la taxe sur le carbone et de l’affirmation selon laquelle « les Canadiens récupèrent plus qu’ils ne paient? » Le directeur parlementaire du budget, un agent indépendant, affirme que ce n’est pas vrai. N’oublions pas l’éternelle promesse d’un régime d’assurance-médicaments qui figure dans presque tous les programmes des libéraux depuis 30 ans. Dans ce budget, le mot « assurance-médicaments » n’apparaît même pas – pas une seule fois.
    Que dire de l’affirmation voulant que les taux d’intérêt resteront bas ou que nous devons nous inquiéter de la déflation et non de l’inflation? Qu’en est-il de la promesse de logements ou de loyers abordables? Les libéraux ont dépensé 89 milliards de dollars pour une Stratégie nationale sur le logement qui ne crée pratiquement pas de logements. Depuis 2015, les paiements hypothécaires, les mises de fonds et les loyers ont doublé. Les libéraux avaient promis d’aider les étudiants, mais ils ont plutôt réduit la subvention canadienne aux étudiants qui est passée de 6 000 $ à 4 200 $ par année.
    Le premier ministre a promis de rendre nos rues plus sûres, mais les crimes violents sont en forte hausse. Une autre promesse, « Nous rendrons l'information plus accessible en exigeant que la transparence soit un principe fondamental dans l'ensemble du gouvernement fédéral », n’a pas été tenue. Le premier ministre avait également promis de mettre fin au blanchiment d’argent. Or, le Canada est aujourd’hui un tel paradis pour les blanchisseurs d’argent qu'on le qualifie d'expert en « blanchiment à la neige ». Il n’y a pas de quoi en être fiers.
    S'agissant de franchir une limite, le premier ministre vient de nommer commissaire à l’éthique, et j’ai même du mal à le croire en le disant tellement cela paraît ridicule, la belle-sœur du ministre des Affaires intergouvernementales. Le ministre lui-même a été accusé par la dernière commissaire à l’éthique.
    Il est temps pour les conservateurs de franchir la limite qui sépare le côté de l'opposition et celui du gouvernement. Nous la franchirons après les prochaines élections, les députés peuvent en être certains, quand le député de Carleton sera le prochain premier ministre du Canada.
    Les conservateurs ne cherchent que trois éléments raisonnables dans ce budget: une baisse des impôts des travailleurs canadiens, la fin des dépenses déficitaires et inflationnistes, et de véritables mesures pour rendre le logement plus abordable. Il n’a répondu à aucune des trois demandes des conservateurs, et il est impensable que les conservateurs appuient ce budget qui est défavorable aux travailleurs, qui fait augmenter les impôts et qui est inflationniste.
    S'agissant des impôts, presque tous les économistes conviennent qu’augmenter les impôts pendant ou juste avant un ralentissement économique est une politique économique désastreuse, mais le gouvernement continue d’augmenter les impôts des citoyens ordinaires. Le directeur parlementaire du budget montre que la taxe sur le carbone coûtera aux familles moyennes bien plus que le remboursement qu’elles recevront. On mène une guerre contre le travail dans ce pays. Plus d’impôts, c’est moins de revenu disponible. Savons-nous ce qui arrive quand nous punissons le travail? Nous avons moins de travail. Rien que cette année, le premier ministre a augmenté les cotisations sociales des travailleurs et des petites entreprises. Un travailleur qui gagne environ 66 600 $ devra payer 305 $ de plus.
(1220)
    En augmentant la taxe d’accise sur l’alcool de 2 %, les libéraux augmentent encore les taxes sur les restaurants et les brasseries qui peinent à survivre. Alors même que les travailleurs du secteur des services essaient de se relever de la pandémie, l’actuel gouvernement a l’idée brillante de rendre les repas au restaurant plus chers pour les Canadiens.
    Parlons des dépenses inflationnistes. En 2015, la dette fédérale s’élevait au total à environ 600 milliards de dollars. Depuis, elle a doublé pour atteindre 1,2 billion de dollars. Autrement dit, elle a grimpé de 600 milliards de la Confédération à 2015 et encore de 600 milliards de 2015 à 2023. Cela équivaut à près de 81 000 $ par ménage canadien. Pour ne rien arranger, rien que cette année, les intérêts sur cette dette massive coûteront aux Canadiens 43 milliards de dollars. Pour remettre cela en perspective, c’est presque autant que le transfert fédéral au titre de la santé, qui s’élèvera à 49,4 milliards. Ce sont des intérêts qui enrichiront des détenteurs d’obligations et des banquiers et qui suffiraient largement à financer le transfert au titre de la santé. Même avec des recettes en forte augmentation, le gouvernement va encore emprunter 175 milliards de dollars entre aujourd’hui et 2028, ce qui portera la dette à plus de 1,3 billion de dollars. Les dépenses dans le budget de cette année sont 63 milliards de dollars plus élevées que celles de l’an dernier. C’est 4 200 $ par Canadien, soit presque assez pour payer une nuitée d'hôtel au premier ministre.
    L’énorme bureaucratie fédérale coûte énormément aux Canadiens. Voici une statistique troublante: les dépenses en personnel ont augmenté de 30,9 % au cours des deux dernières années, pour atteindre 60,7 milliards de dollars. Malgré cela, nous avons maintenant la plus grande grève de l’histoire du Canada. Cela demande une incompétence toute particulière.
    Il y a pire encore. Parallèlement, les dépenses au titre de contrats extérieurs ont plus que doublé depuis 2015, pour dépasser les 20 milliards de dollars, dont une partie est allée à de riches entreprises, comme McKinsey et d’autres cabinets d’experts-conseils qui ne rendent aucun compte aux contribuables. Jamais auparavant un gouvernement n’avait dépensé autant pour arriver à si peu. Alors que les Canadiens ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts, le gouvernement engrange des recettes record. Il percevra 413 milliards de dollars cette année, soit 151 milliards de plus qu’en 2015. En réalité, la croissance économique canadienne par habitant est la plus faible des pays de l’OCDE, malgré toutes ces dépenses.
    Le rêve de posséder un logement s’est éteint pour les jeunes et les Néo-Canadiens sous l’actuel premier ministre. Neuf personnes sur dix qui ne sont pas propriétaires pensent qu’elles ne le seront jamais. Nous avons les logements les plus chers de la planète, plus chers dans certaines de nos villes qu’à New York, Los Angeles et d’autres grandes métropoles. C’est illogique avec seulement 38 millions de personnes qui vivent dans le deuxième pays du monde en superficie. Des jeunes qui ont fait et font ce que nous leur demandons, comme d’aller à l’école et de travailler fort, vivent au sous-sol chez leurs parents.
    Les conservateurs feront en sorte de se débarrasser des empêcheurs de tourner en rond municipaux pour construire des logements. Nous vendrons 15 % des immeubles fédéraux au bénéfice de logements abordables et nous ferons revivre le rêve de l’accession à la propriété.
    L’inflation des prix de l’épicerie est supérieure à 10 % depuis sept mois consécutifs. Les Canadiens recourent en nombres record aux banques alimentaires. Un Canadien sur cinq saute des repas. Le premier ministre se vante à la Chambre de tous les chèques qu’il envoie pour ceci ou cela, mais le gouvernement n’a pas d’argent. Il doit d’abord le prendre aux Canadiens avant de le leur redonner. Pourquoi ne pas le leur laisser pour commencer? Le prétendu remboursement pour l’épicerie sera loin de couvrir le coût croissant de l’alimentation attribuable aux déficits inflationnistes et aux augmentations d’impôt des libéraux. D’après le Rapport sur les prix alimentaires canadiens de 2023, une famille de quatre personnes dépensera jusqu’à 1 065 $ de plus en nourriture cette année.
    Nous devons revenir à un pays où les citoyens rapportent à la maison de vrais salaires. Le Canada doit travailler pour les personnes qui ont fait le travail. Les conservateurs feront en sorte que les Canadiens rapportent à la maison de vrais salaires et qu’ils paient moins d’impôts. Nous supprimerons la taxe sur le carbone pour que le travail paie de nouveau. Nous ferons baisser le prix des logements en mettant fin aux dettes inflationnistes et aux déficits qui alimentent l’inflation. Nous veillerons à ce que les logements soient de nouveau abordables pour les jeunes Canadiens. Voilà ce que feront les conservateurs.
(1225)
    Madame la Présidente, j'ai écouté attentivement le discours du député d'en face ce matin. Je crois comprendre qu'il est favorable à certaines mesures qu'il aurait voulu voir dans le budget.
    Alors, ma question est toute simple. Dans le prochain programme conservateur, retrouvera-t-on des cibles ambitieuses de réduction des émissions de gaz à effet de serre, des mesures de soutien pour les syndicats et les travailleurs ainsi que des mesures en faveur du régime d'assurance-médicaments et de la réforme électorale? Je suis curieuse de connaître sa réponse.
    Madame la Présidente, la réalité, c'est que notre pays doit avoir les moyens de mettre en place des mesures. Notre croissance est la plus faible des pays de l'OCDE, malgré le fait que notre dette nationale, qui dépasse les 1,3 billion de dollars, a plus que doublé depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement actuel. Nous devons stimuler l'économie canadienne. Nous avons besoin de politiques qui créent plus de richesse pour pouvoir avoir les moyens de mettre en place les programmes essentiels que les Canadiens méritent.
    Madame la Présidente, le député a parlé directement de certains grands problèmes que les Canadiens doivent affronter, y compris des problèmes cruciaux pour ce qui est de l'abordabilité. Nous savons que des programmes peuvent être financés pour améliorer le sort des Canadiens, comme les soins dentaires et l’assurance-médicaments. Nous savons que les Canadiens apprécient ces programmes.
    Nous voudrions cependant que les conservateurs nous parlent des moyens de générer des revenus. Nous savons, par exemple, que les conservateurs du Royaume-Uni ont créé un impôt sur les bénéfices excédentaires pour faire contrepoids aux profits records qu'engrangent les grandes sociétés pétrolières et pour aider les gens ordinaires, qui ont besoin qu'on leur donne une chance dans cette crise du coût de la vie. Le député serait-il d’accord pour dire qu’une taxe visant à réduire les bénéfices excessifs des grandes sociétés pétrolières, des grandes banques et de quelques-unes des plus grandes entreprises du pays devrait être créée?
    Madame la Présidente, seul le NPD peut penser qu’augmenter l’impôt des Canadiens rendrait leur vie plus abordable. La réalité est que l'économie canadienne doit être plus productive afin que nous puissions financer les programmes importants auxquels le député tient, et j’espère qu’il nous accompagnera pour mettre en œuvre des politiques qui favorisent la croissance économique.

[Français]

    Madame la Présidente, je remercie le député de son discours. Ce que j'ai trouvé intéressant, c'est qu'il a beaucoup utilisé le mot « travailleurs ». Cela sonne toujours faux pour moi, le mot « travailleurs » dans la bouche d'un conservateur, mais cela fait quand même du bien de l'entendre, parce que cela veut dire que, au moins, il a y peut-être une préoccupation.
    Là où je me questionne, c'est qu'à mon souvenir, je n'ai jamais vu les conservateurs plaider pour une des choses que les travailleurs demandent le plus et que le Bloc demande aussi, c'est-à-dire une réforme du régime de l'assurance-emploi pour qu'il soit plus généreux. J'aimerais savoir ce que le député a à proposer aux travailleurs qui ont besoin d'aide et de soutien pendant une certaine période quand ils perdent leur emploi, surtout dans ce contexte d'inflation où tous les coûts augmentent.
(1230)

[Traduction]

    Madame la Présidente, la réalité est que le premier ministre actuel a augmenté les dépenses de la fonction publique de 20 milliards de dollars tout en augmentant les dépenses de consultants externes de 20 milliards de dollars, et il a tout de même réussi à déclencher la plus grande grève de l’histoire du Canada. Oui, je m’inquiète pour les travailleurs du pays, mais leurs problèmes sont entièrement imputables au premier ministre.
    Madame la Présidente, je suis étonné d’entendre les députés néo-démocrates et libéraux réclamer davantage de dépenses dans le débat d'aujourd'hui, après avoir fracassé ensemble les records d'endettement et de dépenses.
    Je me souviens du gouvernement Trudeau des années 1970 et 1980, des déficits massifs qu’il a accumulés et de la dette qu'il a gonflée. Cela a obligé un autre gouvernement libéral a dû, à la fin des années 1990, procéder à des compressions radicales dans les services sociaux, comme la santé et l’éducation. Ce recul fut provoqué par le niveau d’endettement massif causé par le gouvernement Trudeau des années 1970 et 1980. J'aimerais entendre les réflexions du député sur ce qui s'est passé à la fin des années 1990, lorsque les transferts en matière de santé, d’éducation et de services sociaux au pays ont été réduits de 35 milliards de dollars.
    Madame la Présidente, en 1995, le ministre libéral des Finances, Paul Martin, a présenté le budget le plus draconien de l’histoire du Canada. Pourquoi? Parce qu’il n’avait pas le choix. Il a dû le faire parce que le gouvernement du Canada était ruiné. Il ne pouvait plus emprunter d’argent. Il venait de frapper un mur. Le Wall Street Journal disait que le Canada était un cas désespéré sur le plan économique parce que les taux d’intérêt et la dette étaient élevés et que le gouvernement du Canada ne pouvait plus se permettre de maintenir sa cote de crédit ou de payer les programmes importants dont les Canadiens avaient besoin. C’est ce vers quoi nous nous dirigeons aujourd’hui.
    Madame la Présidente, comme je le fais d’habitude, je voudrais parler en premier de ce que j’aime dans le projet de loi dont nous débattons cet après-midi, c'est-à-dire le projet de loi C-47, qui mettrait en œuvre certaines mesures contenues dans le budget, dont de nombreuses personnes de ma circonscription profiteraient.
    En voici deux exemples.
    Premièrement, à la section 29 de la partie 4, le projet de loi C‑47 prévoit des mesures importantes pour donner de l'ampleur au nouveau régime de soins dentaires du Canada par l'adoption de la Loi sur les mesures de soins dentaires. Ce sont les personnes qui en ont le plus besoin qui seront d'abord couvertes par ce régime, y compris les Canadiens non assurés de moins de 18 ans, les personnes handicapées et les personnes âgées dont le revenu familial est inférieur à 90 000 $. Les personnes dont le revenu familial annuel moyen est inférieur à 70 000 $ n'auraient pas à payer de leur poche leurs visites chez le dentiste, qui seraient couvertes par le régime fédéral.
    Deuxièmement, une disposition du projet de loi C‑47 contenue dans la section 34 de la partie 4, aurait pour effet de réduire le taux d'intérêt considéré comme criminel. Le taux maximal serait de 35 % au lieu de 47 %, du moins pour ce qui est des prêteurs parallèles comme EasyFinancial. C'est un pas dans la bonne direction que j'approuve, mais les sociétés de prêt sur salaire prédatrices ne sont malheureusement pas visées. Par exemple, Money Mart n'aurait pas à respecter le nouveau plafond. Cependant, c'est un pas dans la bonne direction.
    Compte tenu des mesures constructives comme celles-là, j’ai l’intention d’appuyer le projet de loi C‑47.
    J'admets qu'en votant ainsi, ma position serait le contraire de celle que j'ai adoptée lorsque j'ai voté contre le budget dans son ensemble. J'aimerais donc profiter du temps qu'il me reste pour m'expliquer à ce sujet. Pour résumer, je considère que le budget n'est pas apte à résoudre nos problèmes actuels.
     Je commence par le dossier du logement, où j'aimerais citer la défenseure fédérale du logement, qui a été nommée à son poste par le gouvernement fédéral et qui dit ceci: « Le budget fédéral qui vient d’être dévoilé est d’une cruelle déception. Il passe complètement à côté de la crise du logement la plus pressante que le pays n’ait jamais connue. »
    Tim Richter, de l’Alliance canadienne pour mettre fin à l’itinérance, a déclaré ceci: « Il est clair que le gouvernement fédéral ne voit pas l’ampleur et l’urgence de ces crises et qu'il n'a aucune solution à offrir. »
    Dans ma circonscription, nos vies sont grandement affectées par la crise du logement. Le nombre de sans-abri a triplé depuis 2018, et les campements continuent de grossir un peu partout. Comparons les loyers et le prix des maisons en 2022 à ce qu'ils étaient en 2005. Le prix des maisons a augmenté de 275 % tandis que les salaires n'ont augmenté que de 42 %. Pourtant, le budget ne prévoit pratiquement pas d'argent frais pour le logement. Le gouvernement finance uniquement un important programme de logement pour les Autochtones, et le financement est en fait à retardement. Il ne sera effectif que dans les années futures.
    Le budget ne contient aucune mesure pour résoudre le problème de la marchandisation de manière à ce que les logements redeviennent des endroits où les gens vivent, plutôt que d'être des actifs comme les autres que les investisseurs achètent et vendent. Il y aurait tant à faire pour le gouvernement fédéral dans ce domaine.
    Par exemple, j'ai proposé une mesure simple et sensée qui consisterait à mettre fin à l'exonération fiscale dont bénéficient les grandes sociétés d'investissement et les fiducies qui investissent dans l'immobilier. Il en résulterait des recettes fiscales additionnelles d'un minimum de 285 millions de dollars qui pourraient servir à construire les logements abordables dont nous avons besoin.
    Voyons aussi ce qu'il en est du domaine de la santé mentale. Je cite Margaret Eaton, cheffe de la direction nationale de l'Association canadienne pour la santé mentale: « Le budget est en total décalage avec la réalité de la population canadienne, son bien-être et sa capacité de se payer des services de santé mentale. Je pense que le gouvernement rate la cible, et que nous en paierons le prix sur le plan humain et économique. » Je suis du même avis que Mme Eaton, et mon point de vue est corroboré par les histoires que me racontent les gens et les organismes de ma circonscription.
    Pour être plus précis, disons que le parti qui est au pouvoir actuellement a fait campagne en proposant à l'électorat de créer un fonds dédié à la santé mentale. Il avait l'intention de consacrer 4,5 milliards de dollars au transfert canadien en matière de santé mentale, mais ce projet s'est évanoui par enchantement depuis. Il n'en est pas question dans le budget actuel. Pourtant, cette aide serait plus que jamais nécessaire pour les gens de ma circonscription. La crise du logement ne peut pas être dissociée de la réalité des services de santé mentale dont les gens ont besoin.
(1235)
    En troisième lieu, pour ce qui est de réduire la pauvreté, l'un des moyens les plus efficaces est de sortir les personnes handicapées de la pauvreté. En effet, nous pourrions réduire la pauvreté de 40 % en donnant suite aux promesses que la communauté des personnes handicapées demande au gouvernement de respecter en fournissant la prestation canadienne pour les personnes handicapées. Encore une fois, le gouvernement fédéral a décidé de ne pas y donner suite dans le budget de cette année.
    Nous savons que lorsque le gouvernement fédéral souhaite réellement instaurer une nouvelle politique, il ne commence pas par une mesure législative comme il l'a fait pour cette prestation. Il commence plutôt par le financement. C'est ce qu'il a fait avec les services de garde. Il ne l'a pas fait dans le cas présent. Malheureusement, nous continuerons de voir des personnes handicapées vivre dans une pauvreté engendrée par la loi en raison de ce budget. Le parti au pouvoir a choisi de ne pas agir aussi vite qu'il le devrait. Il n'a pas non plus prévu de prestation d'urgence à l'intention des personnes vivant avec un handicap.
    En ce qui concerne la communauté artistique, j'aimerais lire une autre citation à mes collègues:
     Le budget de 2023 n'énonce pas comment le secteur canadien des arts, de la culture et du patrimoine peut nous aider à surmonter les défis existentiels de notre époque. [...] Nous sommes [...] déçus de l'absence de tout nouveau financement [...] dans des domaines critiques tels que les initiatives de modernisation, le rapatriement [...] ou le soutien à la construction de nouveaux musées et centres culturels autochtones.
    Ces citations proviennent de la BC Museums Association et elles concordent avec les préoccupations exprimées dans ma circonscription, y compris par des organisations telles que le KW Symphony et le Centre in the Square, qui ont besoin de l’aide de tous les pouvoirs publics. Puisque la demande n’est pas redevenue ce qu'elle était avant la pandémie, nous devons continuer à soutenir le milieu des arts et de la culture dans tout le pays. Or, sauf pour les festivals et les musées nationaux qui appartiennent à l'État fédéral, le budget n'a rien à proposer.
    Mon dernier point concerne le climat. Je citerai le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, pour qui « les véritables radicaux dangereux sont les pays qui augmentent la production de combustibles fossiles. Investir dans de nouvelles infrastructures de combustibles fossiles est, moralement et économiquement, une folie. »
    Pourtant, alors que le parti au pouvoir répète constamment qu’il s’engage à supprimer progressivement les subventions aux combustibles fossiles, le budget en annonce quatre nouvelles, dont une qui vise à financer des forages pétroliers dans l’Arctique. Nous savons qu’il est urgent de contrer la crise climatique, alors ne serait-il pas logique de commencer par cesser de subventionner le secteur qui en est le principal responsable, d'autant plus que les cinq plus grandes sociétés pétrogazières au pays engrangent actuellement plus de 38 milliards de dollars de profits?
    Julia Levin, directrice associée du Climat national à Environmental Defence, a expliqué que:
    Au lieu de concrétiser enfin la promesse du gouvernement de mettre fin aux subventions aux combustibles fossiles, le budget jette de l'huile sur le feu en canalisant encore plus de fonds publics dans de fausses solutions qui servent à soutenir l'industrie des combustibles fossiles. Le captage du carbone et l'hydrogène contribuent grandement à l'écoblanchiment de l'industrie pétrolière et gazière, mais ils ne permettront pas de réduire sensiblement les émissions.
    Elle sait aussi bien que moi que c'est exactement ce dont nous avons besoin à ce stade de cette décennie critique pour avoir la chance de maintenir la hausse des températures mondiales moyennes en dessous de 1,5 degré Celsius.
    Je souhaite encourager tous mes collègues à faire valoir des mesures qui permettraient de combler ces lacunes importantes qui, je le sais, sont des priorités, tant pour les habitants de Kitchener et de la région de Waterloo que pour ceux de partout au pays, lorsqu'il s'agit de résoudre la crise du logement, de répondre aux besoins en santé mentale, d'améliorer le sort des personnes handicapées, d'investir dans les arts et de s'attaquer à la crise climatique actuelle, tout en gardant à l'esprit que le projet de loi C‑47 contient d'importantes mesures que nous devrions tous appuyer.
(1240)
    Madame la Présidente, Kitchener me tient à cœur aussi, car j'ai des proches qui y vivent et qui y travaillent. Le député a consacré une partie de son temps à parler des logements abordables, car à son avis, le budget n'en fait pas assez dans ce dossier. Préfère-t-il la méthode préconisée par les conservateurs, qui veulent mettre les municipalités de côté, puis laisser le gouvernement prendre leur place et bâtir lui-même les habitations et régler le problème tout seul? Les municipalités doivent faire partie de l'équation. Qu'en pense le député?
    Madame la Présidente, ce qui me fait tiquer dans les arguments des conservateurs, c'est qu'ils attisent la colère des gens — qui est tout à fait justifiée au demeurant —, mais qu'ils ne proposent aucune solution raisonnable. Le fait est que ce dossier doit réunir les trois ordres de gouvernement, et ce n'est pas en malmenant les municipalités qu'on va régler la crise du logement. Le gouvernement fédéral doit recommencer à investir dans les logements, y compris dans les coopératives d'habitation et les logements sociaux, comme il le faisait dans les années 1980 et 1990. C'est la seule solution acceptable.
    Madame la Présidente, même si nous ne sommes pas toujours sur la même longueur d'onde, le député de Kitchener-Centre et moi, j'aime le ton de ses interventions.
    J'aimerais parler du logement moi aussi. Pour revenir sur ce que l'on vient d'entendre, le Parti conservateur a proposé plusieurs solutions. Il a par exemple proposé d'accélérer la délivrance des permis afin qu'il se construise davantage de maisons ou de créer une mesure incitative à la construction de logements. Le Canada a besoin de logements abordables et de logements sociaux, personne ne dira le contraire, mais il ne faut pas oublier que le marché du logement en général est chamboulé ces temps-ci, y compris dans ma région.
    J'aimerais savoir ce que pense le député des mesures que nous proposons pour le marché du logement.
    Je suis du même avis, madame la Présidente: c'est en adoptant un ton comme celui du député de Kenora que l'on peut discuter de manière constructive à la Chambre. Toutefois, et très respectueusement, nos avis divergent sur le fond.
    Je n’ai pas connaissance de ce genre de propositions de la part du Parti conservateur et je suis curieux d'en apprendre davantage. Par exemple, pour élargir le parc de logements, j'ai suggéré d'à tout le moins mobiliser les grands investisseurs. Ils ne bâtissent rien. Ils se contentent principalement d'acheter des logements existants, puisqu'ils jouissent d'un traitement fiscal préférentiel à ce chapitre.
    Pourquoi le Parti conservateur n’intervient-il pas pour dire qu'il faudrait à tout le moins leur faire payer leurs impôts puis, avec le minimum de 285 millions de dollars que cela générerait, chercher à combler la pénurie de logements abordables? Je serais ravi que les députés de tous les partis appuient davantage ce genre de proposition raisonnable.
(1245)

[Français]

    Madame la Présidente, je remercie mon honorable collègue de son discours, qui démontre encore une fois son grand sens de l'équilibre et de l'impartialité.
    Je me souviens que, durant la pandémie, le gouvernement et le premier ministre disaient à maintes reprises qu'ils n'oublieraient personne. Malgré tout, des gens qui avaient des cotes de crédit extraordinaires de 800 ou de 900 ont fini par faire faillite parce qu'ils faisaient partie des gens oubliés par le gouvernement. À un moment donné, ils ont été incapables d'arriver financièrement. Ces gens sont encore oubliés puisque, lorsqu'ils font faillite ou lorsqu'ils font une proposition de consommateur, l'excellente cote de crédit qu'ils avaient tombe à zéro. On ne fait rien pour légiférer sur ce sujet et pour faire en sorte que les grandes compagnies de cote de crédit prennent en considération l'historique, mais aussi les situations exceptionnelles.
    Ne serait-il pas temps de légiférer sur ce sujet afin que ces gens ne soient plus oubliés et ne subissent pas les répercussions de cet oubli sur leur vie personnelle pendant 5 ou même 10 ans?
    Madame la Présidente, ma collègue de Beauport—Limoilou soulève un bon point et il est vrai que plusieurs personnes sont oubliées par ce gouvernement. On peut penser notamment aux sans-abri et aux personnes qui vivent avec un handicap. Beaucoup de gens ne peuvent se contenter de belles paroles. Ils ont besoin d'investissements et de projets de loi qui démontrent que le gouvernement fédéral est là pour eux.
    Madame la Présidente, je suis très heureuse de prendre part au débat au sujet du projet de loi C‑47 et de souligner les efforts de notre gouvernement pour soutenir la classe moyenne, bâtir une économie forte et prospère et aider les Canadiens à faire face à la hausse du coût de la vie.
    Le budget de 2023 déposé le mois dernier par la vice-première ministre et ministre des Finances propose entre autres un allégement de l'inflation ciblé pour 11 millions de Canadiens et de familles. C'est de cette mesure que j'aimerais parler aujourd'hui.
    Cette aide ciblée est nécessaire et elle est appropriée. Depuis 2015, le gouvernement s'est engagé à aider ceux qui en avaient le plus besoin et ce n'est pas différent maintenant. D'une part, le Canada a connu une reprise remarquable après la récession causée par la COVID‑19. Il y a maintenant 865 000 Canadiennes et Canadiens de plus qui ont un emploi qu'avant la pandémie et le taux de chômage est près de son creux historique. L'inflation continue aussi de diminuer.
    D'autre part, il y a des défis qui persistent. L'inflation, par exemple, est encore trop forte. Les familles canadiennes en ressentent les effets chaque fois qu'elles font l'épicerie. La hausse des prix des produits de première nécessité est une source d'inquiétude pour de nombreux Canadiens.
    Dans le budget de 2023, nous proposons donc un nouvel allégement ciblé du fardeau de l'inflation qui serait remis aux personnes pour qui la hausse du coût des aliments a les plus graves conséquences. Grâce à ce remboursement pour l'épicerie, 11 millions de personnes et de familles à faible revenu ou à revenu modeste pourront recevoir une aide financière. Parmi ces 11 millions de personnes, il y a des gens de ma circonscription, London-Ouest.
    Concrètement, cela représente jusqu'à 467 $ pour les couples avec des enfants et jusqu'à 234 $ pour les personnes seules sans enfant. Cela représente un supplément de 225 $ en moyenne pour les personnes âgées. Cette aide sera offerte par l'intermédiaire de crédits pour la taxe sur les produits et services. Le remboursement sera versé par l'Agence du revenu du Canada sous forme de paiement unique dans les plus brefs délais une fois le projet de loi C‑47 adopté.
    Je suis donc heureuse de constater que notre remboursement pour l'épicerie fait déjà beaucoup de progrès sur le plan législatif, alors que le projet de loi C‑46 a été adopté par la Chambre le 19 avril et est maintenant à l'étude au Sénat.
    Pour le Trésor public, cela représente un investissement de 2,5 milliards de dollars. En effet, il s'agit bel et bien d'un investissement qui renforcera le filet de sécurité sociale du Canada et qui améliorera la qualité de vie de millions de Canadiens, et ce, sans attiser l'inflation. Il ne serait pas raisonnable d'envoyer un chèque à tout le monde, car cela ne ferait que rendre le travail de la Banque du Canada plus difficile, et les choses coûteraient plus cher pour tout le monde pendant plus longtemps.
    Il faut donc souligner que le pire semble derrière nous au chapitre de l'inflation, qui a diminué chaque mois au cours des neuf derniers mois et qui s'établit maintenant à 4,3 %. Cela dit, nous savons que certaines familles ont plus de difficultés que d'autres et ce sont elles que nous devons aider.
    Le projet de loi C‑47 de mise en œuvre du budget prévoit d'ailleurs une série de mesures pour aider les Canadiens à faire face à la hausse du coût de la vie. Cela inclut des modifications législatives pour lutter contre les prêts assortis de conditions abusives. Le projet de loi inclut aussi plusieurs dispositions pour permettre d'instaurer le nouveau Régime canadien de soins dentaires. Celui-ci profitera à jusqu'à 9 millions de Canadiens et, grâce à lui, personne au Canada n'aura à choisir entre sa santé dentaire et le paiement des factures mensuelles.
    C'est sans compter d'autres mesures incluses dans le budget de 2023. Je pense notamment à la collaboration avec les organismes de réglementation, les provinces et les territoires afin de réduire les frais indésirables comme les frais d'itinérance et de télécommunications élevés, les frais de bagages excessifs et les frais d'expédition injustes. Je pense aussi à la mise en œuvre d'un droit à la réparation afin qu'il soit plus facile et moins coûteux de réparer les appareils électroménagers et électroniques que de les remplacer. On explorera aussi la possibilité de mettre en place un port de recharge normalisé pour les téléphones, les tablettes, les caméras et les ordinateurs portatifs.
(1250)
    Il y a également une réduction des frais de transaction des cartes de crédit pour les petites entreprises.
    C'est aussi sans compter les mesures déjà en place comme la réduction des frais de garde dans les services réglementés partout au Canada. Six provinces et territoires fournissent déjà des services de garde d'enfants réglementés pour 10 $ par jour ou moins, en moyenne. Les autres provinces et territoires sont en bonne voie de le faire d'ici l'année 2026. Nous avons aussi renforcé le système de garderie au Québec. Dans cette province, nous en sommes à offrir plus de places en garderie.
    Ce sont des mesures responsables. Tout ce que les Canadiens souhaitent aujourd'hui, c'est que l'inflation continue de diminuer. Le Canada est fier de sa tradition de responsabilité budgétaire. C'est une tradition que le gouvernement est déterminé à poursuivre. C'est pourquoi le budget de 2023 permettra au Canada de conserver le déficit et le ratio de la dette nette au PIB les plus faibles parmi le G7. Le budget de 2023 permettra de ralentir la croissance des dépenses publiques et de la ramener au rythme d'avant la pandémie.
    En faisant preuve de rigueur budgétaire, nous nous assurons de continuer à faire des investissements pour les Canadiens. Avec des investissements ciblés, nous aiderons ceux qui en ont vraiment besoin. Il y a les investissements dans le logement, parce que notre économie est bâtie par des gens et que les gens ont besoin d'un toit. Il y a les investissements dans la main-d'œuvre pour que les travailleurs aient les compétences nécessaires pour décrocher et garder de bons emplois. Il y a aussi les investissements pour renforcer le système d'immigration afin d'accueillir un nombre record de travailleurs qualifiés et d'aider les entreprises en pleine croissance.
    En conclusion, le projet de loi C‑47 aidera les Canadiens les plus vulnérables à faire face à la hausse des prix pour que personne ne soit laissé derrière. Ce projet de loi permet de tenir compte de tout le monde et de maintenir une saine gestion des finances publiques.
    J'encourage donc les honorables députés à appuyer ce projet de loi et à contribuer à ce que le Canada ait un avenir plus fort et plus prospère.
(1255)

[Traduction]

    Madame la Présidente, je me demande si la députée pourrait nous en dire un peu plus sur l'aide que ce budget apporterait aux personnes vulnérables de sa circonscription.
    Madame la Présidente, il est important de souligner que ce budget cible les familles et les jeunes enfants. Les familles qui en ont besoin pourront recevoir des soins dentaires.
    Je viens de mentionner que ce budget cible principalement les familles qui ont du mal à s'en sortir, et c'est ce que le gouvernement essaie de faire en ce moment: soutenir les Canadiens qui ont le plus de mal à s'en sortir. Le remboursement pour l'épicerie sera accordé à 11 millions de Canadiens ciblés afin de leur fournir le soutien dont ils ont besoin afin de continuer à s'épanouir malgré le contexte actuel.
    Madame la Présidente, j'ai eu l'occasion de discuter avec la députée de certains dossiers et je sais que nous avons tous les deux à cœur des questions similaires à l'égard des Canadiens vulnérables.
    J'ai mentionné plus tôt, comme je le fais souvent à la Chambre, l'une des choses qui me préoccupent. Le gouvernement libéral de la fin des années 1990 a dû réduire de 35 milliards de dollars les transferts aux provinces dans des domaines tels que la santé, les services sociaux et l'éducation, autant de réductions dont les Canadiens les plus vulnérables font le plus les frais. Il a dû agir de la sorte en raison des déficits accumulés par le gouvernement Trudeau dans les années 1970.
    La députée est-elle le moindrement préoccupée par les déficits records et par les niveaux records des dépenses que nous constatons actuellement? Pourraient-ils un jour causer un problème semblable?
    Madame la Présidente, j'ai souvent discuté avec mon collègue de nos intérêts communs et de notre volonté respective de travailler pour servir les Canadiens. Je suis d'accord pour dire que nous avons à cœur un grand nombre d'enjeux semblables, dont les soins de santé.
    J'aimerais expliquer comment le budget aidera les Canadiens. Ce budget va garantir que tous les Canadiens ont accès à des soins de santé, à des soins dentaires et à des médecins. Nous devons aussi aborder la protection de la Loi canadienne sur la santé pour assurer que les soins ne sont pas seulement accessibles aux gens qui font le plus d'argent. Ces enjeux sont vraiment importants pour ma circonscription, tout comme ils le sont pour les Ontariens et l'ensemble des Canadiens.
    Il importe de mentionner qu'en investissant dans les services de garde et dans les soins dentaires ainsi qu'en veillant à ce que tous les Canadiens aient un bon départ dans la vie, alors que nous surmontons la pandémie de COVID‑19, le gouvernement met les Canadiens sur la voie de la réussite.

[Français]

    Madame la Présidente, nous nous accordons sur certains points. Le budget pense à certaines personnes. Or, il en oublie énormément.
    Il est également déplorable que le budget n'apporte aucun argent frais en matière de logement. Ces annonces ont déjà été faites au cours des deux dernières années, alors que les besoins actuels sont criants. On parle de 3,5 millions de logements qui seront nécessaires au cours des 10 prochaines années. C'est sans tenir compte de l'augmentation de la population. Toute nouvelle personne qui arrive a le droit d'avoir un toit décent sur la tête.
    Ma collègue s'engage-t-elle à s'assurer que son gouvernement investit de l'argent frais dans le logement au lieu de réchauffer les vieilles annonces?
    Madame la Présidente, j'apprécie énormément que ma collègue ait à cœur que tous les Canadiens puissent avoir accès à un logement, à un chez-soi.
    Ce gouvernement a fait beaucoup d'investissements dans le logement. On peut parler des 40 000 $ que les jeunes comme moi peuvent aujourd'hui investir afin de pouvoir s'acheter un chez-soi. On peut parler du pourcentage d'intérêts qui a été enlevé des prêts étudiants afin que ces derniers puissent avoir de l'argent pour investir dans un chez-soi. On peut aussi parler du fait que les sommes que nous avons investies dans les garderies permettent maintenant aux gens d'avoir un peu plus d'argent pour faire l'épicerie et pour s'acheter un chez-soi.
    Je pense que nous nous entendons pour dire que tout le monde à la Chambre a à cœur que tous les Canadiens...
(1300)
    Nous reprenons le débat. La parole est à l'honorable député d'Edmonton‑Ouest.

[Traduction]

    Madame la Présidente, je prends la parole aujourd’hui au sujet de la loi d’exécution du budget, qui est l'une des nombreuses trahisons commises à l'égard des Albertains et des générations futures. Je vais mettre fin tout de suite au suspense, au cas où quelqu’un attendrait impatiemment la fin de mon discours pour savoir si j’appuierai ce projet de loi: la réponse est non.
    Les raisons pour lesquelles je m’oppose à ce projet de loi sont bien trop nombreuses pour que je les explique en seulement 10 minutes. Ce projet de loi comporte de nombreux aspects négatifs. Si je n’en parle pas, c’est simplement par manque de temps. Ce n’est pas intentionnel.
    Avec ce projet de loi, le Parti libéral continue de traiter nos enfants, nos petits-enfants et les générations futures comme des guichets automatiques. La dette a grimpé en flèche pour atteindre la somme exorbitante de 1,2 billion de dollars. Le Canada compte environ 28 millions de contribuables. Cela représente environ 42 000 $ par contribuable. Les gens d’une vingtaine ou d’une trentaine d’années ont pour la plupart renoncé à toute possibilité d'acquérir une maison. En plus de pouvoir passer tout ce temps dans le sous-sol de leurs parents, ils vont être accablés et écrasés par la dette future du gouvernement.
    Le gouvernement libéral va prétendre qu’une grande partie de ces dépenses sont la faute de M. Harper, ce qui est faux. Leurs députés se lèveront pour dire que c’est à cause de la pandémie, qu'ils ont dû le faire à cause de la pandémie.
    Nous devons tenir compte des taxes perçues, et pas seulement du montant brut des dépenses. En 2019‑2020, ce que j’appelle l'an « 1 AC », avant la COVID, le gouvernement a perçu 334 milliards de dollars de taxes pour l’année, y compris l’impôt personnel, la taxe d’accise, la TPS et l’impôt des sociétés. En 2021‑2022, pendant la période de la COVID, le montant des taxes est passé à 413 milliards de dollars. Le budget de cette année prévoit que 457 milliards de dollars seront perçus en taxes, pour atteindre 543 milliards de dollars en 2028.
    La dernière année avant la COVID a été une très bonne année pour le monde, avec une économie forte et un taux d’emploi élevé. La croissance était faible, mais quand même relativement forte. Depuis lors, le montant des taxes perçues par le gouvernement a augmenté de 8 200 $ par famille. Je me demande si les familles ont l’impression de recevoir 8 200 $ de plus en services cette année. Que nous ont apporté ces 8 200 $ par famille pour une seule année? Nous avons dû attendre six mois pour obtenir des passeports et nous avons manqué des mariages, des funérailles et d’autres occasions. Nous avons connu un retard record en matière d’immigration, des attentes de cinq heures à l’aéroport Pearson et des vols manqués à cause de l’incompétence du ministre des Transports.
    Le gouvernement a déclaré avoir été pris par surprise par l’augmentation du nombre de voyages. Qui aurait pu prévoir une augmentation de la demande de voyages à la fin de la crise de la COVID? Savons-nous qui l’a prévu? L’organisme chargé de la sécurité des transports, l’ACSTA, avait en fait prévu dans son plan d’entreprise une croissance exponentielle des voyages, mais le ministre des Transports ne l’a pas remarqué et n’a pas préparé nos aéroports à cette éventualité.
    En fin de compte, 1,5 million de Canadiens ont recouru aux banques alimentaires. Nous avons enregistré une augmentation record des crimes violents et nous assistons actuellement à la plus grande grève de l’histoire de la fonction publique au Canada. Voilà ce que nous obtenons pour 8 200 $ de plus en impôts perçus par famille.
    Le propre bilan du gouvernement, établi par le président du Conseil du Trésor, montre que le gouvernement n'a pas atteint 51 % de ses objectifs de service aux Canadiens. Il a tout de même réussi à verser plus de 100 millions de dollars en primes à des bureaucrates pour cet échec. Nous avons donc 8 200 $ par an en impôts supplémentaires, mais rien en retour. Je suppose que je devrais être reconnaissant au gouvernement de ne pas avoir prélevé 10 000 $ de plus par famille. Imaginez le degré d’incompétence pour cela.
    Regardons un peu du côté de la dette. L’an dernier, malgré les 103 milliards de dollars d’impôts supplémentaires arrachés aux Canadiens par rapport à l’ère pré-COVID, nous avons ajouté 43 milliards de dollars à la dette. Cette année, les impôts payés par les Canadiens connaîtront une augmentation ahurissante de 123 milliards de dollars par rapport à ce qu'il en était avant la pandémie et pourtant nous aurons toujours un déficit de 43 milliards de dollars. En 2028, à la fin du cycle de prévision budgétaire de cinq ans, on prévoit que 200 milliards de dollars d’impôts supplémentaires seront perçus auprès des Canadiens par rapport à la dernière année avant la pandémie. Le budget prévoit toujours un déficit. Comment se fait-il que l’on puisse augmenter les impôts de 60 à 70 % et que l’on se retrouve toujours avec un déficit? En fait, cela représente une augmentation de 62 % des recettes, mais il y a toujours un déficit.
(1305)
    Il y a environ un an, la ministre des Finances a déclaré que le Canada ne pouvait pas se permettre de ne pas s’endetter davantage. Bien entendu, elle a également déclaré qu’il fallait s’inquiéter de la déflation, et non de l’inflation, et que la croissance resterait supérieure aux taux d’intérêt. Compte tenu de son bilan, j’espère que tout le monde m’excusera si je ne m’adresse pas à elle pour les prévisions concernant les numéros de la Lotto 6/49.
    Je veux examiner les coûts d’intérêts. C’est de l’argent qui sort de la poche des contribuables et du gouvernement et qui va directement aux détenteurs d’obligations et aux banquiers de Bay Street, sans rien apporter aux Canadiens. Nous allons payer 235 milliards de dollars rien qu’en frais d’intérêt au cours des cinq prochaines années. Près d’un quart de 1 000 milliards de dollars disparaîtront, rien que pour le service de la dette. Cela représente 13 000 $ par famille au Canada, uniquement en intérêts non productifs. Cet argent ne servira pas à améliorer les soins de santé ni quoi que ce soit d’autre.
    Dans cinq ans, en 2028, les intérêts à eux seuls devraient s’élever à 50 milliards de dollars. Pour mettre les choses en perspective, 50 milliards de dollars en un an, c’est 31 % de plus que ce que l’Alberta paie pour les soins de santé. L’Alberta paie plus par habitant que n’importe quelle autre province du Canada, et nous allons dépenser 31 % de plus que nous payons pour les soins de santé rien que pour les intérêts.
    C’est bien plus que ce que nous payons pour la défense. Nous avons entendu les histoires horribles de soldats canadiens qui ont servi en Pologne et qui n’ont pas été remboursés pour leurs repas. Cependant, le gouvernement va dépenser bien plus en intérêts que ce que nous dépensons pour la défense.
    Je tiens à mettre les choses en perspective pour les députés, afin qu’ils puissent mieux comprendre ce que représentent ces 50 milliards de dollars. C’est 8 millions de nuits dans un hôtel de luxe à Londres. C’est un demi-million de dons suspects à la Fondation Trudeau de la part de communistes de Pékin ou environ deux ans et demi pendant lesquels le gouvernement a injecté de l’argent dans des cabinets d’experts-conseils liés aux libéraux. Ces 50 milliards de dollars iraient aux banquiers de Bay Street et aux riches, et non à nos forces armées, à nos personnes âgées, à notre système de santé ou à tout ce qui est important pour les Canadiens.
    Un budget serait-il un budget libéral s’il n’était pas rempli de diverses choses cachées de manière omnibus? Dans le projet de loi d’exécution du budget, les libéraux prévoient de prolonger de cinq ans le programme de péréquation injuste. C’est ce que je veux dire lorsque je parle d'une autre trahison envers les Albertains. Il n’y a eu aucune consultation avec la province de l’Alberta. Le gouvernement se contente de prolonger le programme de cinq ans. Les Albertains ont été très clairs lorsqu’ils ont organisé un référendum l’année dernière: ils veulent une place à la table et ils veulent parler de la péréquation. Le gouvernement ne fait que l’imposer sans rien faire.
    Je veux que les Albertains y réfléchissent. Il y aura des élections en mai, et bientôt des élections fédérales. Je veux qu’ils regardent leurs candidats provinciaux. Quel parti soutient la prolongation de la péréquation sans que l’Alberta ait son mot à dire? C’est le NPD. À l’échelle fédérale, quels partis appuient la prolongation de la péréquation injuste? Ce sont le NPD et le Parti libéral. Je veux que les Albertains s’en souviennent au moment des élections en mai et lors des prochaines élections fédérales. Ils doivent comprendre qui va défendre les Albertains. Ce ne sont pas les libéraux, et certainement pas les néo-démocrates.
    Le projet de loi dont nous sommes saisis ne ferait rien pour résoudre la crise de productivité. Notre niveau de vie est sur une pente descendante. Le projet de loi ne ferait rien pour cela. Il ne ferait rien pour lutter contre l’inflation. En fait, la Banque du Canada, dans sa mise à jour monétaire qui vient d’être publiée, a déclaré que le budget des libéraux et leurs dépenses intensifient l’inflation. En outre, il n’y a rien pour l’Alberta, si ce n’est une trahison continue sous la forme d’une prolongation du plan de péréquation.
    C’est injuste pour les Albertains et c’est pourquoi je n’appuierai pas le projet de loi.
(1310)
    Madame la Présidente, à plusieurs reprises, le député a essayé de nous faire comprendre des choses. Je ne sais pas quel est le parcours du député d'en face, mais je n'ai pas l'impression qu'il a travaillé dans le domaine des affaires. Vous avez demandé comment nous pouvions avoir une augmentation des recettes et des dépenses...
    Je rappelle à la députée que je n'ai rien demandé. Veuillez vous adresser à la présidence.
    Madame la Présidente, le député veut savoir pourquoi les recettes fiscales et les dépenses ont augmenté.
    En règle générale, les bilans financiers influent sur les recettes et les dépenses, si bien que les recettes ont augmenté en raison des pressions inflationnistes. Comme nous le savons tous, il s'agit d'un phénomène mondial. Même si le député veut attribuer au gouvernement le mérite d'être à l'origine de l'inflation mondiale, je ne pense pas que nous soyons aussi puissants.
    Le député d'en face a également parlé de l'inflation. Depuis la présentation du budget, l'inflation a en fait baissé. Je pense qu'elle se situe à environ la moitié de ce qu'elle était au plus haut. Peut-être cela a-t-il eu un effet.
    L'autre remarque que je voulais faire est que le député d'en face a mentionné que nous ne recevons rien pour les intérêts que nous payons. Encore une fois, s'il était un homme d'affaires, il saurait que lorsqu'il emprunte de l'argent, il l'investit. Nous investissons, dans ce cas, dans des projets tels que l'usine Volkswagen, qui créera des emplois et augmentera notre croissance économique...
    Si vous le voulez bien, je vais donner au député d'Edmonton-Ouest la possibilité de faire des commentaires ou de répondre.
    Le député d'Edmonton-Ouest a la parole.
    Madame la Présidente, je tiens à remercier la députée de m’avoir expliqué les principes économiques de base selon les libéraux. Pour être très clair, le gouvernement augmente de 62 % ce que doivent lui verser les contribuables. En général, dans les affaires, lorsque nous augmentons nos ventes de 62 %, nous pouvons réaliser un bénéfice ou au moins atteindre le seuil de rentabilité. Nous ne nous retrouvons pas avec une dette catastrophique lorsque nos ventes augmentent de 62 %.
    Dans le Rapport sur la politique monétaire d'avril 2023 de la Banque du Canada, on peut lire: « Croissance de la demande intérieure accentuée par les mesures budgétaires. » Nous avons interrogé les représentants de la Banque du Canada à ce sujet au comité des finances, et ils ont répondu que, oui, c’est une façon polie de dire que les dépenses du gouvernement font augmenter l’inflation.

[Français]

    Madame la Présidente, mon collègue a une bonne connaissance de l'économie. Nous siégeons tous les deux au Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, où nous avons reçu le directeur parlementaire du budget, qui mentionnait dans l'un de ses rapports récents que le Canada, d'ici 30 ans, aura payé l'ensemble de ses dettes depuis sa création en 1867.
    Pour faire cela, il aura mis à genoux les budgets du Québec et des provinces canadiennes, dont certaines seront en faillite technique. Mon collègue ne voit-il pas là un problème auquel il faut s'attarder, soit un déséquilibre fiscal qui n'a aucune raison d'exister?

[Traduction]

    Madame la Présidente, j’aime beaucoup travailler avec ma collègue au Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, ou, comme je l’appelle, le « grand OGGO ».
    Assez souvent, oui, il y a un déséquilibre fiscal, dans de nombreux domaines; c'est dû en partie au vieillissement de la population et à d’autres problèmes. Cependant, le plus grand problème auquel nous sommes confrontés est l’incompétence financière du gouvernement fédéral. Nous n’avons jamais vu autant d’argent être perçu et autant d’argent être dépensé de manière improductive. Nous pourrions régler une grande partie des déséquilibres fiscaux entre le gouvernement fédéral et les provinces si le gouvernement fédéral se ressaisissait.
    Madame la Présidente, le député et moi-même avons le plaisir de siéger au comité des comptes publics. Nous y accomplissons du bon travail ensemble, au-delà des lignes de parti, dans l'intérêt de tous les Canadiens.
    Il a mentionné notamment notre province d’origine, l’Alberta, et bien sûr les prochaines élections provinciales. Ma question, en rapport avec la déclaration qu’il a faite, est la suivante: qu’en est-il du fait que les soins de santé, l’éducation et de nombreux autres domaines dont il a parlé relèvent de la compétence des provinces?
    Nous avons vu ce que le Parti conservateur uni a fait à notre province. Comment peut-il concilier le fait que le Parti conservateur uni est actuellement au pouvoir et que le gouvernement fédéral a offert un soutien que la première ministre de la province ne veut tout simplement pas accepter? Elle essaie de privatiser les soins de santé.
    Le député va-t-il se lever pour défendre les soins de santé publics?
    Madame la Présidente, c’est jour de comité pour moi aujourd’hui. J’apprécie le temps que je passe avec mon collègue, qui vient également d’Edmonton, au comité des comptes publics. Je ne suis pas d'accord avec lui sur un grand nombre des questions qu’il a abordées. Je pense qu’il n'a pas tout à fait raison.
    Lorsque je regarde la situation et que les Albertains regardent la situation, je pense qu'il y a un choix difficile à faire. Je ne m’implique pas dans la politique provinciale, mais je constate que le choix est difficile. Qui va s’opposer au gouvernement libéral? Qui va défendre les intérêts des Albertains en matière de péréquation?
    Ce n’est pas le parti qui vote pour prolonger la péréquation injuste contre l’Alberta. Ce sera les conservateurs.
(1315)
    Madame la Présidente, les néo-démocrates ont toujours été du côté des Canadiens ordinaires. Je tiens à en parler et à m’assurer que nous pourrons avoir un débat sain sur cette question aujourd'hui. Ce que j’entends par un débat sain, c’est que, dans cette enceinte, nous nous invectivons souvent les uns les autres. Nous nous parlons sans la décence et le respect que les Canadiens de tout le pays attendent de nous.
    Je voudrais parler de l’un de mes modèles et de l’un des grands intendants de notre pays, Tommy Douglas, aujourd’hui décédé. Je voudrais parler de l’homme incroyable qu’était Tommy. C’était une personne incroyable qui parlait souvent des besoins des Canadiens ordinaires. Je sais que les Canadiens de partout au pays le respectent. Certains peuvent ne pas souscrire à son idéologie, et c’est bien ainsi, mais ses idées sont toujours parmi nous et sont toujours présentes.
    Qu’il s’agisse de ce budget ou de celui de 2005, lorsque notre bien-aimé Jack Layton a forcé le gouvernement à faire des investissements historiques dans les programmes sociaux en période d’austérité libérale, ou qu’il s’agisse du moment où Tommy Douglas a poussé les progressistes-conservateurs à conclure un accord sur le financement public des soins de santé, il s’agit dans les deux cas d’une grande réussite.
    Nous avons toujours utilisé notre temps, notre voix et notre pouvoir dans cette enceinte pour faire le bien. Je crois que tous les députés sont convaincus, au plus profond de leur cœur, qu’ils font de même. J’espère que nous pourrons montrer à tous les Canadiens, et en particulier aux jeunes, qu’il existe une troisième voie, grâce à une petite histoire dite et redite chez moi, en Alberta, dans les Prairies.
    Il s’agit d’une histoire que de nombreux députés connaissent peut-être et qu'ils aiment bien, mais je veux la raconter à nouveau pour les générations d’habitants des Prairies et de Canadiens de tout le pays qui ne la connaissent peut-être pas.
    C’est l’histoire des souris d'une collectivité appelée le Pays des souris. C’était un endroit où toutes les petites souris vivaient et jouaient, où elles naissaient et mouraient. Elles vivaient à peu près comme nous. Elles avaient même un Parlement. De temps en temps, on leur demandait de participer à des élections. Elles se rendaient aux bureaux de vote et déposaient leur bulletin dans l’urne. Certaines d’entre elles s’y rendaient à pied, d’autres se faisaient conduire, et beaucoup d’entre elles se faisaient conduire pendant les quatre années suivantes.
    Le jour des élections, toutes les petites souris allaient élire un gouvernement. Une fois, un gouvernement a été formé et il était composé de gros chats noirs. Certains trouvaient étrange qu’une communauté de souris élise des chats. Cependant, nous n’avons pas à chercher bien loin dans l’histoire du Canada pour constater cette réalité déroutante depuis près de 150 ans, et les petites souris n’étaient pas plus sages que nous aujourd’hui.
    Je n’ai rien à redire contre les chats. Croyez-moi. Je pense qu’ils étaient honnêtes, travailleurs et bons. Ils pensaient faire ce qui était le mieux pour ceux qu’ils représentaient. Ils adoptaient de bonnes lois. C’est-à-dire de bonnes lois pour les chats, je dirais même de très bonnes lois pour les chats.
    Certaines de ces lois prévoyaient d’arrondir les trous par lesquels les souris entraient dans les maisons pour que les chats des lieux puissent les attraper. Elles instauraient aussi des limites de vitesse pour qu’une souris ne puisse pas échapper au chat. C’étaient toutes de bonnes lois pour les chats, mais elles étaient dangereuses et effrayantes pour les souris.
    La vie devenait de plus en plus difficile. Quand les souris n’en ont plus pu, elles ont décidé qu’il fallait faire quelque chose. Elles sont allées voter en masse contre les chats noirs, mais elles ont élu les chats blancs.
    Les chats blancs avaient mené une superbe campagne. Ils avaient déclaré que tout ce dont le pays des souris avait besoin, c’était de plus de vision, et il leur était arrivé de promettre de tout « tripler, tripler, tripler ». Ils disaient que le problème du pays des souris, c’étaient ces trous ronds. Tous les trous ronds étaient très problématiques et ils les transformeraient en trous carrés.
    La politique des trous carrés n’a en rien facilité la vie aux souris. Ils étaient deux fois plus grands que les trous ronds et, à présent, les chats pouvaient y glisser leurs pattes. C’était désolant, et la vie était plus difficile que jamais.
(1320)
    Les souris n’en pouvaient plus. Ils votèrent contre les chats blancs et ramenèrent les chats noirs au pouvoir. Depuis 150 ans, c’est une alternance de chats noirs et de chats blancs.
    Puis une petite souris a eu une idée que certains trouveraient saugrenue aujourd’hui. D’aucuns diraient même qu’elle tenait de l’utopie. On avait essayé d’autres solutions que les chats noirs ou les chats blancs, des chats tachetés ou rayés, mais pour finir, c’étaient toujours des chats.
    Les députés voient-ils que le problème n’était pas que les chats soient noirs ou blancs? Le problème était que c’étaient des chats qui veillaient donc naturellement sur les intérêts des chats. Nous en avons parlé. J’ai dit à mes amis, attention à la petite souris avec une idée. Quand cette petite souris a demandé aux autres souris pourquoi elles continuaient d’élire un gouvernement composé de chats, elles l’ont traité de socialiste et lui ont dit que sa place était en prison, et elles l’ont emprisonnée. Je tiens à rappeler aux députés qu’on peut enfermer une souris ou un homme, mais pas une idée.
    Je raconte cette histoire non seulement pour rendre hommage aux nombreux grands dirigeants de notre parti et aux décisions que nous avons prises, mais aussi pour faire en sorte que la prochaine génération de Canadiens sache que, tout au long des moments difficiles que ce pays a connus, il y a eu des souris qui se battaient pour eux tous les jours afin que nous puissions bâtir un avenir meilleur pour les simples citoyens, et qu’elles l’ont fait avec droiture et en respectant les Canadiens, et pour chacun de nous à la Chambre.
    Les Canadiens traversent une des périodes les plus dévastatrices de leur vie. Nos collègues libéraux et conservateurs en parlent. Nous sommes maintenant en mesure de comprendre le problème ensemble, ce qui est une bonne chose. Il est bon que nous parlions des personnes qui recourent aux banques alimentaires en nombres record, du manque d’eau potable dans les collectivités autochtones et des Premières Nations, et de la nécessité de faire en sorte que les enfants obtiennent le soutien dont ils ont besoin, mais nous sommes divisés quant aux solutions.
    Les néo-démocrates sont constants dans leur appui à bon nombre des solutions. C’est pourquoi nous nous sommes tellement battus pendant des décennies pour le régime de soins dentaires. Nous n’avons jamais formé de gouvernement dans ce pays, mais j’espère qu’un jour les néo-démocrates et leurs idées pourront vraiment montrer aux Canadiens qu’il existe une troisième voie.
    Je sais que beaucoup de gens, pas seulement à la Chambre, riront de nous, se moqueront de nous et nous diront que c’est impossible. Je leur répondrai, regardez-nous bien parce que les souris savent que les chats, qu'ils soient noirs ou blancs, instaureront des lois pour les chats. Nous sommes ici pour dire que l’heure a sonné pour les simples citoyens.
    Quand nous regardons nos collectivités et voyons les Canadiens qui travaillent sans relâche, jour après jour, et qui font tout comme il faut, mais qui perdent de plus en plus pied, nous savons que les lois qui pénalisent le simple citoyen sont injustes. Ils le savent. Ils le sentent. Ils le voient tous les jours.
    Les néo-démocrates entendent montrer à leurs collègues à la Chambre et, un jour sans doute à tout le pays, que les souris peuvent elles aussi faire des lois. Nous pouvons faire des lois pour les gens ordinaires qui ne leur enlèvent pas autant pour récompenser les chats, parce qu’ils continueront d’agir ainsi si nous ne cessons pas dans notre pays d’élire chat après chat. Nous pouvons instaurer une nouvelle réalité à la Chambre, une réalité où l’on parle des problèmes des simples citoyens, dans le respect et le décorum auxquels nous sommes en droit de nous attendre pour tous les Canadiens, et où l’on fait en sorte qu’il y ait des programmes en place pour que les souris prennent soin des souris.
(1325)
    Madame la Présidente, je pense que le député veut mettre l'accent sur les soins de santé. Nous avons appris beaucoup de choses sur les chats et les souris — je comprends le message qu'il essaie de transmettre avec cette analogie —, mais j'aimerais que notre débat soit recentré sur la loi d'exécution du budget.
    Selon moi, les soins de santé sont au haut de la liste des priorités et nous savons tous que c'est la même chose pour les Canadiens dans toutes les régions de notre pays. Dans ma circonscription au Nouveau‑Brunswick, 1,3 million de dollars de transferts fédéraux en santé ont été retenus parce qu'il y avait infraction à la Loi canadienne sur la santé dans le domaine des services de santé génésique et des tests diagnostiques. Ma question est la suivante. Comment pouvons-nous travailler ensemble dans cette enceinte pour veiller à ce que notre système de santé public universel soit maintenu partout au pays?
    Madame la Présidente, j'ai un très grand respect pour la députée d'en face. Toutefois, je pense qu'elle n'a pas bien saisi un aspect crucial de l'analogie. Avec un système de santé public universel comme celui du Canada — qui est censé être administré de manière à offrir chaque jour un accès aux soins de santé à tous les Canadiens ordinaires —, c'est au gouvernement fédéral qu'il incombe d'appliquer la Loi canadienne sur la santé.
    En réalité, dans ma province, l'Alberta, le secteur privé est déjà chargé d'exécuter certaines chirurgies, ce qui contrevient à la Loi canadienne sur la santé. Toutefois, le gouvernement fédéral les autorise et il continue de faire les transferts. Il continue d'envoyer de l'argent aux provinces et de ne pas appliquer la loi. La question que j'aimerais poser en retour à la députée est la suivante. Quand le gouvernement appliquera-t-il les règles relatives aux transferts en santé prévues dans la Loi canadienne sur la santé?
    Madame la Présidente, le député a parlé de chats. Je pense à mon chat, qui a l'habitude de sauter soudainement sur moi et de s'agripper, ce qui est vraiment irritant. Il me fait un peu penser à une autre sorte de chat qu'il y a ici, le genre de félin qui fait un séjour toutes dépenses payées sur l'île de l'Aga Khan, qui soumet des factures de 6 000 $ pour des chambres d'hôtel, qui prend des vacances en Jamaïque avec un donateur de la fondation de sa famille, qui a viré la première ministre autochtone de la Justice et qui a tendance à enchaîner manquements à l'éthique et dépenses problématiques. C'est un gros minet, le plus gros de tous.
    Si le député d'en face a à cœur d'aider les pauvres souris, pourquoi continue-t-il de soutenir le gouvernement que dirige ce chat?
    Madame la Présidente, la députée de Calgary réussit souvent à merveille à respecter la dignité et la décence qu'exige la Chambre. Il y a deux sortes de chats à la Chambre: le premier ministre et le député de Carleton. Ils sont tous les deux financés complètement par le gouvernement.
    Pour ce qui est de faire le nécessaire pour obtenir de bons services pour les souris, oui, les néo-démocrates continueront de travailler en ce sens. Pourquoi ces chats s'opposent-ils si farouchement à l'idée de faire le nécessaire pour que les souris aient accès à des soins dentaires et à des choses comme une assurance-médicaments?

[Français]

    Madame la Présidente, je remercie mon honorable collègue de son très inspirant discours.
    J'ai posé une question tantôt à laquelle je n'ai pas eu de réponse satisfaisante d'un autre ami néo-démocrate. Le logement est une question prioritaire dans ce pays. Il y a un phénomène qui s'accroît, c'est la financiarisation du logement, c'est-à-dire la possession de plus en plus grande par de grands conglomérats financiers des logements locatifs au Canada. Selon une étude, depuis 30 ans, on est passé de 0 à 22 % quant à la possession du parc locatif par des grands conglomérats financiers internationaux. Il n'y a pas de solutions simples à cette question. C'est sûr que leur priorité n'est pas le droit au logement, mais bien de faire du profit. Il faut contrer cela si on veut contrer la crise du logement.
    J'aimerais savoir si mon collègue a des pistes de solutions pour contrer la financiarisation du logement au Canada.

[Traduction]

    Madame la Présidente, je présente mes excuses auprès du député bloquiste. Je ne parle pas français pour le moment, mais je suis en train d'apprendre.
    En ce qui concerne le logement, il est vrai qu'il y a une véritable crise au pays. Le fait est qu'il faut assurer la disponibilité de logements hors marché pour garantir que le droit au logement, par exemple, est réellement respecté pour ceux qui ne peuvent pas participer au marché. Nous avons besoin de logements sociaux au pays. Il faut que le gouvernement fédéral revienne à la construction de logements, et ce, rapidement.
    En réalité, les sociétés, les grands fonds d'investissement, continueront à arnaquer les Canadiens tant que nous les laisserons faire. Nous devons veiller à l'introduction de logements sociaux et de logements hors du marché privé afin de garantir un toit à ceux qui sont laissés pour compte et qui sont marginalisés. Nous savons qu'une bonne vie, de bons soins de santé et une bonne éducation commencent par un logement décent et sûr.
(1330)
    Madame la Présidente, c'est une grande joie pour moi de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui.
    Si les députés veulent bien m'accorder un moment, je voudrais mentionner brièvement deux personnes très importantes dans ma vie, ma mère et mon père, Alvin et Irene Redekopp. Ils ont été présents tout au long de ma vie, ils m'ont donné une belle enfance, et ils sont probablement les plus fervents spectateurs de la Chambre, plus que nous tous. Ils regardent la période des questions, ils regardent, bien sûr, mes interventions, et ils regardent probablement des débats au hasard, juste pour le plaisir. Ils sont mariés depuis 63 ans, et j'ai le privilège et l'honneur d'entretenir une excellente relation avec eux, même s'ils ont quelques années de plus que moi. Je remercie mon père et ma mère pour tout ce qu'ils ont fait.
    Il y a un mois, nous avons entendu le discours du budget dans cette enceinte, et nous voici un mois plus tard. Je pense que je résumerais le budget par le mot « décevant ». Le lendemain, dans un article de Global News, Pamela George, une conseillère en éducation financière qui travaille auprès des femmes, a déclaré que le plan de dépenses pour 2023 était médiocre. Elle a affirmé:
    Il n'y a pas de quoi se réjouir. Quand j'entends des choses comme « nous allons faire ceci » ou « nous étudions cela », j'ai simplement l'impression qu'on fait du surplace [...]
    Je pense que cela résume mon opinion sur le budget; il est vraiment très décevant. Alors, bien sûr, les questions des habitants de Saskatoon-Ouest sont les suivantes: En quoi ce budget me concerne-t-il? Qu’est-ce qui va changer à cause de ce budget? Quel impact aura-t-il sur ma vie?
    Bien sûr, ils luttent, comme tous les Canadiens, pour faire face à leurs dépenses mensuelles, qu’il s’agisse de payer l'épicerie, de faire le plein de leur voiture, de chauffer leur maison ou même d’être propriétaire d’un logement. Saskatoon est l’un des endroits du pays où être propriétaire coûte le moins cher, mais cela reste très difficile. De nombreux habitants de ma circonscription ont du mal à payer leur loyer ou leur hypothèque, d’autant plus que les paiements hypothécaires augmentent. Ils sont donc nombreux à chercher des solutions.
    Il est juste de dire que ce budget ne contient aucune solution à long terme. Il y a bien quelques solutions de fortune, mais il n’y a pas vraiment de solutions à long terme. Obtenir quelques centaines de dollars de plus sur le remboursement de la TPS peut être utile à très court terme, mais ne l’est pas à long terme. Nous avons déjà entendu le proverbe suivant: « Donnez un poisson à une personne et vous la nourrissez pour une journée. Montrez-lui à pêcher et vous la nourrissez pour la vie. » Je pense que c’est ce que nous voyons ici avec quelques centaines de dollars donnés aux familles. D’accord, elles pourront acheter des provisions pour une semaine, voire deux, mais le problème se posera à nouveau.
    Nous avons besoin de solutions permanentes, à long terme, qui règlent vraiment les problèmes existants, et je reconnais que c’est une chose difficile. Il faut une compétence digne d'un maître pour y parvenir. Malheureusement, ce que nous avons vu dans tant de domaines, et ce budget en est un bon exemple, c’est tout le contraire. Nous ne pouvons tout simplement pas obtenir de ce gouvernement la compétence dont nous avons besoin. Bien sûr, nous sommes actuellement en pleine grève et, comme cela a été mentionné à maintes reprises, ce gouvernement a réussi à dépenser 50 % de plus pour ses employés sans que cela ne les empêche de se mettre en grève. Il faut être vraiment incompétent pour en arriver là.
    Les conservateurs ont fait des suggestions très positives pour ce budget, et je voudrais les passer en revue très rapidement.
    Tout d’abord, nous avions suggéré que le gouvernement cherche à réduire les impôts pour les travailleurs. Les gens doivent conserver une plus grande partie de leur salaire afin de pouvoir dépenser l’argent dont ils ont besoin pour survivre. La deuxième chose que nous avions suggérée était que le gouvernement mette fin aux déficits inflationnistes qui font grimper le coût des biens. C’est assez simple et c’est une très bonne suggestion qui n’aurait pas dû être très difficile à mettre en œuvre pour ce gouvernement. La troisième proposition consistait à supprimer les obstacles à la construction de logements pour les Canadiens. C’est un sujet dont nous entendons constamment parler dans nos circonscriptions et dans tout le pays en ce qui concerne la disponibilité de logements abordables.
    Le gouvernement a-t-il tenu compte de nos conseils constructifs? Parlons fiscalité.
    Plusieurs jours après la présentation du budget, qu'est-il arrivé au fardeau fiscal? Il a augmenté. Pourquoi? C'est à cause de la taxe sur le carbone. Cela fait partie du plan de majoration de la taxe sur le carbone au cours des mois à venir jusqu'à ce qu'elle ait triplé pour atteindre ultimement 40 ¢ le litre de carburant, d'essence, ce qui, évidemment, fait gonfler le coût de tout le reste, que ce soit le mazout pour le chauffage résidentiel, sur lequel la TPS s'applique en plus de la taxe sur le carbone en passant, ou encore l'épicerie. En gros, tout ce qui doit être transporté par camion subit les contrecoups de ces hausses. Bien sûr, la nourriture est durement touchée parce que les agriculteurs doivent éponger le coût astronomique de la TPS à la ferme. Alors, est-ce que le fardeau fiscal a diminué? Non, il a augmenté.
    Qu'en est-il des déficits inflationnistes? Ont-ils diminué? Non.
(1335)
    Je voudrais lire une citation: « Nos déficits doivent continuer de diminuer. Les dettes contractées pour assurer la sécurité et la solvabilité des Canadiens doivent être remboursées [...] C'est notre cible budgétaire. Nous ne la manquerons pas. » De qui est cette citation? Évidemment, de l'illustre ministre des Finances, qui a fait cette déclaration il y a moins d'un an. Nous voici quelques mois après cette déclaration, et que voit-on dans le dernier budget? Des déficits à l'infini. La volonté de réduire et d'éliminer les déficits n'y est pas. Le plus incroyable, c'est que, en 2026, il suffirait d'une réduction de 3 % pour atteindre l'équilibre budgétaire, mais ce n'est pas un objectif que le gouvernement passé maître dans l'incompétence arrive à atteindre, alors que ce serait très facile à mon avis.
    Qu’en est-il de la troisième suggestion, la construction de logements? Ce que je vois dans le budget, ce sont quelques mesures qui vont accroître l’offre. Prenons un moment pour parler de l’offre et de la demande, car c’est le principe le plus fondamental de tout ce qui touche à l’argent dans notre pays. Lorsque l’offre est forte, les prix sont bas; lorsque la demande est forte, les prix augmentent. Ce budget contient des mesures qui accroîtraient la demande. Quel en sera l’effet? Il y aura plus de gens pour acheter moins de choses, alors les prix vont augmenter. Un maître en matière de compétence aurait élargi le parc de logements, mais ce n'est pas ce que je vois dans le budget. Nous devons inciter les entreprises et les villes à construire des maisons et obliger les administrations municipales à multiplier les projets de construction. Ce sont elles qui font obstacle à la construction de logements au pays.
    Une autre façon de voir les choses, c'est de se demander ce qui manque dans ce budget. Il y a un dossier qui me saute aux yeux: la reconnaissance des diplômes étrangers. Lorsque je discute avec de nouveaux arrivants, dans tout le pays, c'est invariablement là l'une des premières choses qu’ils mentionnent. Ils disent par exemple qu’ils sont médecins, mais qu’ils ne peuvent pas travailler ici. Ils sont avocats, ingénieurs ou je ne sais quoi d'autre, mais ils ne peuvent pas travailler au Canada parce que c'est trop difficile d'y obtenir un permis d'exercice.
    Les soins de santé constituent un énorme problème. Les Canadiens le disent dans les sondages. Pourtant, après huit ans de gouvernement libéral, seuls 41 % des médecins formés à l’étranger sont en mesure d'exercer leur profession dans notre pays. Seuls 37  % des membres du personnel infirmer sont en mesure d'exercer leur profession dans notre pays. Ils ne sont pas des exceptions. Il ne reste donc plus que le fameux médecin chauffeur de taxi. Je suis sûr que beaucoup d’entre nous ici présents ont déjà pris un taxi conduit par un médecin. C'est parce que ces personnes sont incapables d'obtenir un permis pour exercer la médecine. C’est un problème majeur pour notre pays, car nous avons besoin de médecins.
    Voilà pourquoi j’ai présenté mon projet de loi d’initiative parlementaire, le projet de loi C‑286: pour aider à résoudre ce problème en permettant aux professionnels formés à l’étranger de faire reconnaître plus facilement leurs titres de compétences. C'est aussi pourquoi le chef conservateur a présenté son système, le système du Sceau bleu. Le Sceau bleu s’inspire du programme du Sceau rouge. Le programme du Sceau rouge concerne des métiers tels que les électriciens et les plombiers. Il a été adopté il y a 50 ans et il est utilisé dans toutes les provinces. L’idée, c'est de mettre en place un système similaire pour que les médecins et les infirmiers puissent faire reconnaître leurs compétences en passant un examen national pour prouver qu’ils possèdent les connaissances nécessaires. Ceux qui réussissent recevraient alors le Sceau bleu et ils pourraient travailler au Canada, dans les provinces qui auraient choisi d’adhérer au programme. Pourquoi adhéreraient-elles au programme? Parce qu'elles auraient ainsi accès à plus de personnel. Voilà ce que nous devons faire.
    Il y a autre chose que j'ai été étonné de ne pas voir dans le projet de loi: une filière directe pour les étudiants. Cela fait longtemps que le Bangladesh réclame une filière directe pour les étudiants. Les étudiants étrangers qui participent au programme auraient ainsi un moyen simple et rapide de venir faire des études postsecondaires. Ce serait une bonne chose pour notre pays, car ces étudiants sont un plus pour nos établissements d’enseignement postsecondaire. Ils constituent un atout majeur pour notre pays étant donné leurs connaissances et leurs compétences. Ils créent des entreprises et ils développent le commerce entre les deux pays. Le Bangladesh s’efforce de participer au programme. L’Inde et son voisin le Pakistan en font déjà partie. J’en ai parlé à de nombreuses reprises avec le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté. Le Canada a beaucoup à gagner en créant cette filière, mais elle n'existe pas encore. C'est quelque chose que j’aurais aimé voir dans le budget, et je suis triste de constater que ce n’est pas le cas. Au nom des étudiants bangladais qui tentent de venir au Canada, je suis triste que ce ne soit pas le cas.
    C'est là le budget d’une coalition néo-démocrate—libérale fatiguée et usée, d'un gouvernement qui accumule les scandales et les dissimulations. Les conservateurs apporteront un répit. Nous réduirons les impôts, nous mettrons fin aux déficits inflationnistes et nous balaierons les empêcheurs de tourner en rond pour stimuler la construction domiciliaire au pays.
(1340)
    Madame la Présidente, je dois admettre que la meilleure partie de son intervention se trouve au début de celle-ci, lorsqu'il a fait référence à ses parents. En effet, félicitations pour ces 63 ans de mariage. C'est tout à fait remarquable. Je me demande si le député peut informer la Chambre du secret qui permet à un mariage de durer 63 ans.
    Madame la Présidente, j'ai plusieurs observations à faire. Tout d'abord, aucun de mes parents n'était politicien, ce qui explique peut-être en partie la réussite de leur mariage. Je me souviens d'un voyage en Floride, lorsque j'étais jeune, où je n'étais pas certain que leur mariage tiendrait le coup. C'est mon père qui conduisait, et ma mère lui indiquait le chemin. Je laisse aux députés le soin d'imaginer le résultat. Néanmoins, leur mariage a tenu le coup. De toute évidence, leur secret, c'est l'amour qui les unit et leur capacité à régler les problèmes qui surviennent. C'est quelque chose dont nous pourrions tous nous inspirer à la Chambre. Même si nous ne parviendrons jamais à nous entendre sur tout, nous devons collaborer dans l'intérêt des Canadiens.

[Français]

    Madame la Présidente, cela va être difficile de battre la question de mon collègue.
    Mon collègue du parti de l'opposition a mentionné plusieurs oublis. On le mentionne à répétition depuis ce matin. Parmi ces oublis, il y a celui que représente le logement. On a besoin de plus de 3 millions de logements dans les 10 prochaines années et cela ne tient même pas compte de l'arrivée des immigrants, qui viennent à coup de centaines de milliers.
    Quelles seraient les pistes de solution de mon collègue pour répondre à la demande grandissante et urgente de logements? A-t-il des conseils pour le parti d'en face?

[Traduction]

    Madame la Présidente, bien entendu, comme je l'ai fait remarquer avec beaucoup de conviction dans mon intervention, un côté de la Chambre est passé maître dans l'incompétence, alors que celui-ci, à mon avis, fait preuve d'une compétence magistrale.
     L'une des idées que nous avons fait valoir, c'est d'obliger les municipalités, par l'entremise du financement et des différents accords que nous concluons avec elles, à accroître concrètement le nombre de logements disponibles. Un moyen facile d'y parvenir consiste à prévoir des dépenses d'infrastructure pour les transports. Nous devons obliger les municipalités à construire des logements à proximité des plaques tournantes du transport que nous finançons. Il doit y avoir des logements et des appartements à proximité des grandes plaques tournantes. On élargirait ainsi le parc de logements, ce qui, comme je l'ai indiqué dans mon discours, augmenterait l'offre. Lorsque l'offre augmente, les prix baissent.
    Madame la Présidente, c'est toujours un plaisir de prendre la parole au nom des résidants de Kamloops—Thompson—Cariboo. Avant de commencer, je tiens à souhaiter la bienvenue dans ma famille, parmi mes cousins, à une belle petite fille appelée Isabelle Vera Smith, qui est la fille de Claudia Wright et de Lewis Smith ainsi qu'une toute nouvelle résidante de ma circonscription. Je souhaite la bienvenue à Isabelle dans notre famille de même qu'à Kamloops—Thompson—Cariboo.
    Mon collègue vient d'une région qui, à mon avis, nourrit le Canada grâce à la multitude d'agriculteurs qui connaissent la véritable valeur du travail assidu. Y a-t-il quelque chose que le député aurait aimé voir dans le budget pour les vaillants travailleurs de la Saskatchewan?
    Madame la Présidente, beaucoup de choses me viennent à l'esprit. La première chose qui me vient à l'esprit et qui vient à l'esprit de beaucoup de gens en Saskatchewan, c'est la taxe sur le carbone. Le député a parlé de nourrir le pays. Bien entendu, il fait référence à la nourriture et au fait que les vaillants agriculteurs de la Saskatchewan et des autres provinces des Prairies produisent de la nourriture non seulement pour le Canada, mais aussi pour le monde entier. Ce que nous constatons, c'est que chaque agriculteur doit dépenser une énorme quantité d'argent pour payer la taxe sur le carbone. Or, ce coût ne fera qu'augmenter à partir de maintenant. Il va en effet tripler par rapport à ce qu'il est aujourd'hui. Un agriculteur typique paie plus de 150 000 $ par année pour la taxe sur le carbone.
    Que se passe-t-il avec cette taxe sur le carbone? Elle est intégrée dans le coût des produits agricoles, qui se reflète ensuite à l'épicerie. La taxe sur le carbone est en partie responsable des prix très élevés dans les épiceries, qui ont grimpé de 6 à 10 %. Cette taxe est incorporée au prix de tout ce qui se trouve dans les épiceries. Elle est en grande partie responsable de la situation actuelle. Les gens de la Saskatchewan aimeraient qu'on réduise la taxe sur le carbone parce qu'ils n'en tirent pas d'avantage. Ils paient plus d'argent qu'ils n'en reçoivent en retour.
(1345)

[Français]

    Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole sur le projet de loi C‑47, d'autant plus que j'ai avec moi la ministre du Revenu qui est venue expressément pour m'écouter, ainsi que mes deux fidèles écuyers.
    Je dois interrompre l'honorable député, parce que ce n'est pas juste de mentionner les absences qui n'est pas permis, de mentionner les présences ne l'est pas non plus. Je le rappelle.
    Madame la Présidente, je le conçois tout à fait, mais ce sont les élans du cœur qui nous font quelquefois oublier les règles élémentaires du parlementarisme.
    Je suis donc content de prendre la parole sur le projet de loi C‑47 aujourd'hui. Initialement, je m'étais dit que, comme porte-parole en matière de ressources naturelles, j'allais concentrer mon intervention sur l'énergie, mais un heureux hasard fait que je vais pouvoir parler d'un autre de mes enjeux de prédilection qui est celui des transferts en santé. On comprendra pourquoi.
    À de nombreuses reprises, à la Chambre, j'ai eu à discuter d'un problème qui gangrène le fédéralisme canadien: le déséquilibre fiscal. Le déséquilibre fiscal aurait peut-être dû être réglé dans le projet de loi C‑47. Je vais expliquer pourquoi. En fait, j’espère qu'il sera réglé dans le projet de loi C‑47 par un heureux hasard.
    Avant de prendre la parole, j'ai discuté avec mes collègues de prédilection, les députés de Drummond et de Lac-Saint-Jean, pour savoir ce qu'ils pensaient de la santé. Le député de Lac-Saint-Jean, comme toujours avec des traits d'esprit discutables, nous disait que lorsqu'il est question de santé, on sait que le chef du Parti conservateur, en écoutant Séraphin, trouve que Séraphin dépense trop. Donc, foncièrement, on sait que le chef conservateur souhaite maintenir un financement de la santé à 4,6 milliards de dollars tel que l'ont présenté les libéraux, contrairement à la volonté de l'ensemble des provinces qui souhaitaient un financement à 28 milliards de dollars. Ce sont les âneries du député de Lac-Saint-Jean, mais, moi, je reviens à quelque chose qui s'est produit le mercredi 19 avril dernier.
    La Chambre avait voté, à ce moment-là, unanimement en faveur du projet de loi C‑46. Dans ce projet de loi, on retrouvait 2 milliards de dollars en transfert en santé pour les provinces. Pour nous, c'était insuffisant. Toutefois, nous avons constaté un peu plus tard que les 2 milliards de dollars se retrouvaient dans le projet de loi C‑47. Cela devient intéressant, parce que, au total, ce serait 4 milliards de dollars qui seraient versés aux provinces au lieu des 2 milliards de dollars initiaux. Pour moi, c'est une très bonne nouvelle. Ce doit être une très bonne nouvelle pour tous les ministres du gouvernement, y compris la ministre du Revenu, mais malheureusement le député de Winnipeg-Nord est venu assombrir cette bonne nouvelle. Pour assombrir une bonne nouvelle, on peut toujours compter sur lui. Le 21 avril dernier, il nous a dit, dans une déclaration, qu'il allait retirer du projet de loi C‑47 la portion la plus intéressante, celle qui venait dire qu'on allait avoir 2 milliards de dollars supplémentaires.
    Le Bloc québécois va bien sûr s'opposer à ce que cet amendement soit mis de l'avant. En effet, selon nous, il faut régler la question du déséquilibre fiscal dont on reparlera. Avec la pandémie, l'histoire récente nous renseigne que notre système de soins de santé est mis à mal. Donc, 2 milliards de dollars, ce serait très intéressant.
    Maintenant vient la question à 100 piastres, comme on disait chez nous. Disons que c'est encore pire, parce que c'est la question à 2 milliards de dollars. Que va faire le chef du NPD? Est-ce qu'il va soutenir le gouvernement pour qu'il retranche 2 milliards de dollars des transferts en santé? Présentement, il y a une coalition entre le gouvernement et le NPD, je crois donc que le NPD a la possibilité de faire la différence en ne soutenant pas le gouvernement pour qu'il retranche ces fameux 2 milliards de dollars.
    Comme je l'ai dit tout à l'heure, on sait que les provinces demandaient 28 milliards de dollars et qu'elles ont uniquement 4,6 milliards de dollars. On sait que le gouvernement refuse de financer à hauteur de 35 % les coûts en santé, mais le NPD peut faire une différence dans la balance.
    Pour la petite histoire, je vais présenter ce que nous disait très récemment le chef du NPD. Le 12 décembre dernier, le chef du NPD déclarait que son parti était prêt à se retirer de l'entente de soutien et de confiance qu'il avait signée avec les libéraux, s'il n'y avait pas de geste fédéral pour résoudre la crise des soins de santé qui touchent les enfants canadiens. Le 12 décembre dernier, le chef du NPD nous disait cela. Il renchérissait en disant que c'était une décision qu'il ne prenait pas à la légère, que c'était maintenant le temps de continuer de mettre la pression, parce que le but des représentants du NPD était de sauver des vies.
    On peut toujours compter sur les représentants du NPD, lorsqu'il est temps de sauver des vies.
(1350)
    Sauver notre système de santé, c'est aider les travailleurs et aider des enfants. Je me demande si le NPD, aujourd'hui, veut toujours sauver des vies. Veut-il toujours sauver notre système de santé et des enfants? Il a l'occasion de le faire. Il n'a qu'à refuser que l'on retire le fameux montant de 2 milliards de dollars dans le projet de loi C‑47.
    En février dernier, la situation s'est reproduite alors qu'une journée de l'opposition du NPD portait précisément sur la santé. Le NPD a utilisé une stratégie qui était à mon avis un peu douteuse. On a essayé de mettre le singe sur l'épaule des provinces en disant qu'il pouvait y avoir du financement en santé à condition qu'on n'utilise pas cet argent pour des services privés, qu'on ne fasse pas appel au privé. La santé relève des provinces. Je me décris moi aussi comme un progressiste. Je ne suis donc pas favorable à ce qu'on accorde une plus grande place au privé en santé, mais le nœud du problème reste le même. Le nœud du problème reste celui du financement.
    Le 7 février 2023, le chef du NPD disait ceci: « Après avoir passé les deux dernières années et demie à bloquer tout progrès en vue d'améliorer les soins de santé, le premier ministre Justin Trudeau a présenté le strict minimum… »
    Dois-je rappeler à l'honorable député qu'il ne faut pas nommer les députés, même dans le cadre d'une citation?
    Madame la Présidente, dans un excès d'enthousiasme et d'affection sincère, je me suis égaré.
    Le premier ministre a donc présenté le strict minimum. Revenons sur ce strict minimum. Selon le NPD, le minimum, c'était le montant de 4,6 milliards de dollars. Le NPD veut donc qu'il y ait plus de 4,6 milliards de dollars. Selon moi, le NPD souhaite assurément que le montant de 2 milliards de dollars qu'on retrouvait dans le projet de loi C‑46 soit reproduit dans le projet de loi C‑47. C'est mon interprétation.
    Je vais continuer de lire la citation: « le premier ministre a présenté le strict minimum - une entente qui ne ferait pas assez pour recruter, maintenir en poste et respecter les travailleurs et les travailleuses de première ligne, qui n'aborde pas les conditions dans les soins de longue durée […] »
    Selon moi, il est manifeste que le chef du NPD a les mêmes objectifs que nous et qu'il veut que le système de santé soit mieux financé.
    Je vais lire une troisième déclaration du chef du NPD: « L’augmentation du Transfert canadien en matière de santé est un début, mais ce n’est pas suffisant pour rebâtir notre système de santé public. » Encore une fois, le chef du NPD juge que le gouvernement est un peu chiche lorsqu'il est question de financement des soins de santé.
    À mon avis, 2 milliards de dollars, ce n'est pas suffisant, mais peut-être que, 4 milliards de dollars, ce serait suffisant. J'ai l'impression que mes collègues du NPD pensent la même affaire. La question à 2 milliards de dollars est donc la suivante. Est-ce que les représentants du NPD vont nous soutenir pour un meilleur financement des soins de santé?
    Suivant tout ce que le chef du NPD a dit, moi, j'ai l'impression que oui. Vont-ils plutôt soutenir le gouvernement et refuser que nous ayons un système de santé plus robuste?
    J'aimerais aborder un autre élément rapidement. Il s'agit de la question de l'énergie et de l'environnement. Dans le projet de loi C‑47, on retrouve 21 milliards de dollars qui seront utilisés pour l'écoblanchiment des pétrolières et pour financer une folie, soit des petits réacteurs nucléaires modulaires qui vont permettre à l'industrie gazière et pétrolière de moins utiliser de gaz dans ses procédés. On va donc utiliser le nucléaire, une énergie qui est tout sauf propre, pour produire plus de gaz.
    Cela est une aberration totale contre laquelle tout le monde se soulève. C'est une aberration d'autant plus totale qu'il n'y a pas un pays, à ma connaissance, qui considère que l'énergie nucléaire est une énergie propre, à l'exception du Canada. On sait très bien que l'énergie nucléaire coûte dix fois plus cher que ce que coûtent le solaire et l'éolien. On sait très bien aussi qu'il y a des recherches qui ont démontré que tous les pays qui ont souhaité prendre la voie du nucléaire dans leur lutte aux changements climatiques dans les 25 dernières années ont manifestement échoué. On sait que la stratégie du gouvernement fédéral est vouée à l'échec, et on retrouve des sommes dans le projet de loi C‑47 qui sont destinées à cela. C'est une autre aberration.
    Je terminerai mon discours en tendant la main, parce que je suis un homme de bonne foi, à mes collègues du NPD afin que nous demandions au gouvernement de financer adéquatement le système de soins de santé.
(1355)
    Madame la Présidente, j'ai beaucoup apprécié le discours de mon collègue. D'ailleurs, comme je l'ai dit hier, je crois beaucoup au respect des champs des compétences. Ce qui appartient au fédéral est au fédéral, et ce qui est aux provinces est aux provinces.
    La question que j'ai pour mon collègue porte sur deux mesures que l'on trouve dans le projet de loi C‑47 et qui sont très importantes pour mes concitoyens. Il s'agit du crédit d'impôt destiné aux gens qui ont besoin d'acheter des outils pour leur métier. Nous proposons aussi de devancer les paiements pour les travailleurs à faible revenu afin de les aider avec leur roulement de cash. Est-ce que mon collègue est favorable à ces deux mesures?
    Madame la Présidente, je n'ai pas tout compris la partie de la question qui portait sur le roulement de cash, mais j'ai compris quelque chose dans le début de sa question: elle respecte les champs de compétence des provinces.
    Si elle respecte les champs de compétence des provinces, elle devrait être outrée comme moi de voir que le gouvernement concrétise cette promesse farfelue de mettre en place un système de soins dentaires, alors que cette compétence relève pleinement et entièrement des provinces. Cela va créer encore une fois des pressions sur les finances des provinces et cela va accentuer le problème du déséquilibre fiscal. Je conçois que ma collègue est entièrement d'accord avec moi lorsqu'il est question de déséquilibre fiscal.
    Madame la Présidente, nous avons vraiment besoin de logements abordables. Dans le budget, il n'y a pas de bon plan pour le logement abordable. Nous allons accueillir beaucoup d'immigrants, mais il n'y a pas de plan pour loger ces personnes.
    Qu'en pense mon collègue?
    Madame la Présidente, je conseillerais à ma collègue d'aller écouter le discours qu'a fait mon collègue de Longueuil—Saint-Hubert tout à l'heure sur le logement.
    Effectivement, je suis d'accord avec elle. La question du logement abordable et social est fondamentale. Outre cela, ce que j'aurais voulu que ma collègue retienne de mon discours, c'est le fait que notre système de soins de santé est encore laissé en lambeaux.
    Je lui soulignerai encore une fois que son chef a accepté de maintenir le financement famélique que le gouvernement libéral a consenti aux systèmes de soins de santé.
    Madame la Présidente, je suis tellement intéressée par les commentaires de mon collègue de Jonquière au sujet des petits réacteurs modulaires. Je pense que ce n'est pas une énergie propre et que c'est un grand…
    Est-ce que je peux interrompre l'honorable députée une petite seconde?

[Traduction]

    Je demanderais à tout le monde de baisser le ton pour que nous puissions entendre la question et la réponse.
    La députée de Saanich—Gulf Islands a la parole.

[Français]

    Madame la Présidente, je ne vais pas reprendre mon intervention du début, mais je dirai que mon ami de Jonquière a dit des choses tellement intéressantes au sujet de l'industrie nucléaire et des petits réacteurs modulaires qui ne sont pas une énergie propre. C'est une grande distraction qui nous éloigne de la nécessité de faire face à l'urgence climatique.
    Ma question est la suivante: pourquoi, à son avis, avons-nous une nouvelle menace nucléaire?
    Madame la Présidente, cette semaine, j'ai participé à un point de presse non partisan aux côtés de ma collègue de Saanich—Gulf Islands, de députés libéraux et de mon collègue de Rosemont—La Petite-Patrie pour dénoncer une situation qui était tout à fait inconcevable, à savoir que le Canada considère les petits réacteurs modulaires comme étant une énergie propre. Il va investir dans une technologie que tous les autres pays semblent vouloir fuir et qui coûte beaucoup plus cher, comme je l'indiquais tout à l'heure, par rapport au coût de revient de l'énergie éolienne et de l'énergie solaire. C'est donc un non-sens qu'il faut dénoncer.
    Je souligne au passage la mobilisation de ma collègue de Saanich—Gulf Islands et je la remercie de tout ce qu'elle fait pour lutter contre cette aberration.

Déclarations de députés

[Déclarations de députés]

(1400)

[Traduction]

Des félicitations à l'occasion d'un départ à la retraite

     Madame la Présidente, je tiens à féliciter Bonnie Wong à l'occasion de sa retraite. Le travail qu'elle a accompli en tant que directrice générale de l'Association de santé mentale Hong Fook a changé des vies.
    Bonnie a élargi l'offre de services adaptés à la culture des jeunes et des aînés d'origine est-asiatique. Elle a lancé trois nouveaux bureaux satellites et établi une clinique dirigée par des infirmiers cliniciens pour faciliter l'accès aux soins primaires à Scarborough. Bonnie a aussi travaillé au service de la collectivité à titre de coprésidente du groupe sectoriel pour la santé mentale au sein du conseil consultatif de l'Équipe Santé Ontario de Scarborough. Elle est même venue à Ottawa et a milité ardemment pour qu'on tienne compte des personnes de couleur dans les politiques en matière de santé mentale.
    Sous sa direction, l'Association de santé mentale Hong Fook vient tout juste de recevoir l'agrément offert en vertu d'un programme de normes internationales, et ce, avec un résultat exemplaire de 98,3 %.
    Je remercie Bonnie Wong pour son dévouement, son travail infatigable et son militantisme dans le domaine de la santé mentale.

Les droits de la personne

    Madame la Présidente, c'est un bon jour pour la cause des droits de la personne au Canada. Le comité des affaires étrangères a adopté le projet de loi C‑281, Loi sur les droits de la personne à l'échelle internationale.
    Le projet de loi C‑281 vise à obliger les coupables de violations des droits de la personne à répondre de leurs actes, à sensibiliser la population à la situation des prisonniers d'opinion, à empêcher les régimes génocidaires de diffuser leur propagande sur nos ondes et à éliminer les ignobles armes à sous-munitions de la surface de la Terre.
    Je tiens à remercier le député de Sherwood Park—Fort Saskatchewan de son amitié, de son soutien et de son leadership à propos de cet important projet de loi, ainsi que tous les députés qui ont travaillé en collaboration pour faire revenir ce projet à la Chambre.
    Toutefois, notre travail est loin d'être terminé. Nous sommes en situation de gouvernement minoritaire, il n'y a donc pas de garanties. C'est pourquoi je demande à tous les députés de travailler aussi fort que possible pour que cet important projet de loi soit adopté le plus tôt possible.

Les usines de batteries

    Madame la Présidente, vendredi dernier, j'étais fier de représenter les résidants de Windsor-Tecumseh lors de l'annonce historique de la société Volkswagen à St. Thomas. Cette usine de batteries de 7 milliards de dollars créera des milliers d'emplois bien rémunérés dans le secteur de l'automobile dans les collectivités situées le long de la route 401. C'est le résultat d'un bon travail d'équipe et d'une bonne politique libérale.
    C'est ce même travail d'équipe libéral qui a permis la construction d'une usine de batteries de 5 milliards de dollars à Windsor, ce qui créera plus de 5 000 emplois dans ma collectivité. C'est ce même travail d'équipe libéral qui a permis la construction d'une usine de batteries de 1,5 milliard de dollars à Loyalist, près de Kingston.
    Je suis ravi que mes collègues conservatrices, la députée d'Elgin—Middlesex—London et la députée d'Hastings—Lennox and Addington, se soient jointes à moi pour représenter des circonscriptions qui abritent désormais des usines de batteries de 1 milliard de dollars, et qui créeront des milliers d'emplois bien rémunérés dans le secteur de l'automobile.
    Nous constatons les avantages des politiques libérales et la valeur des investissements dans le secteur de l'automobile. Pourquoi le chef de l’opposition est-il incapable de constater la même chose?

[Français]

Le Petit Théâtre du Nord

     Madame la Présidente, je tiens aujourd'hui à souligner le 25e anniversaire d'une véritable institution des arts de la scène des Basses‑Laurentides, et j'ai nommé le Petit Théâtre du Nord.
    Fondé dans un garage à Mirabel en 1998, le Petit Théâtre du Nord s'est déplacé au Centre communautaire de Blainville pour définitivement s'établir au Centre de création de Boisbriand, dans une vieille église magnifiquement rénovée. Décidément, le petit train en a fait du chemin.
    Année après année, cette compagnie de théâtre d'été s'est démarquée par une programmation divertissante, accessible, professionnelle, avec le souci de mettre en valeur la relève d'auteurs et de comédiens du Québec.
    Je dis bravo à toute l'équipe du Petit Théâtre du Nord pour ses 25 ans de divertissement et de fous rires. Je dis bravo à Luc Bourgeois, Sébastien Gauthier, Mélanie St-Laurent, directeurs artistiques et fondateurs du Petit Théâtre du Nord, pour cette folie magnifiquement réussie. Je leur souhaite un bon 25e et, surtout, une bonne saison estivale.

La Semaine nationale du tourisme

     Monsieur le Président, j'aimerais profiter de la Semaine nationale du tourisme pour inviter les gens à visiter la magnifique circonscription de Châteauguay—Lacolle, qui sera bientôt les Jardins‑de‑Napierville. Située entre la frontière américaine et le fleuve Saint-Laurent, notre région propose une offre touristique intéressante et variée.
    Que ce soit la magnifique île Saint-Bernard à Châteauguay, le Parc Safari ou nos vignobles et cidreries, le touriste de passage fera d'agréables découvertes tout au long du parcours du Circuit du paysan. J'invite d'ailleurs les gens à consulter le site Internet du Circuit. Ils y trouveront plein de belles idées de sorties et de séjours.
    Je souhaite à tous une bonne visite chez nous.
(1405)

[Traduction]

Le programme de football de l'Université Simon Fraser

    Monsieur le Président, il y a des joueurs de football professionnels dans ma famille depuis trois générations. « Courage, loyauté et intégrité » est la devise du légendaire programme de football de l'Université Simon Fraser qui développe des athlètes de pointe partout au Canada depuis 58 ans, produisant 217 choix au repêchage de la Ligue canadienne de football. Parmi les anciens de ce programme, on trouve la vedette de TSN, Farhan Lalji; le commentateur sportif, Glen Suitor; des vétérans de la Ligue canadienne de football comme Dave Cutler, Rick Klassen, et Lui Passaglia; de même que des dirigeants communautaires comme Glen Orris, un éminent avocat de Vancouver.
    Or, le 4 avril, l'Université Simon Fraser a mis fin à son programme de football. Les 97 étudiants-athlètes de l'équipe actuelle ont été désagréablement surpris d'apprendre cette nouvelle dans un communiqué de presse, durant la période des examens. En effet, bon nombre de ces joueurs dépendent de bourses de football pour poursuivre des études supérieures. L'élimination de ce programme est un coup dur pour les sports universitaires en Colombie‑Britannique.
    J'encourage tous les amateurs de sports à se joindre aux milliers de personnes ayant signé la pétition en ligne des anciens du programme. Ensemble, sauvons le programme de football de l'Université Simon Fraser.

Les activités prévues à Ottawa

    Monsieur le Président, comme les députés l'ont sans doute remarqué, les journées rallongent tranquillement et le soleil se fait de plus en plus fort.
    Avec l'air vivifiant du printemps et l'été qui s'en vient, je voudrais prendre quelques instants pour donner quelques idées aux habitants d'Ottawa-Centre et aux visiteurs de la capitale fédérale qui veulent profiter activement de notre superbe ville.
    Cet été, à Ottawa, il y aura le grand lancement du nouveau pont Chef-William-Commanda reliant Ottawa et Gatineau, que les cyclistes et les piétons pourront emprunter pour traverser la rivière des Outaouais. Ce pont a pu voir le jour grâce au financement de 8,6 millions de dollars du gouvernement du Canada. Cet été, il y aura aussi le retour des vélos-weekends de la CCN, pendant lesquels les gens de la région pourront circuler sur les routes sans leur voiture.
    Ces initiatives font partie du réseau de transport actif, qui se développe de plus en plus à Ottawa. Ce réseau comprend notamment les nouveaux sentiers des plaines LeBreton, la fameuse passerelle Flora, les centaines de kilomètres de pistes cyclables et, fort probablement, une future rue Wellington entièrement piétonnière.
    J'invite tous les députés à faire comme les gens d'Ottawa-Centre lorsqu'ils veulent découvrir la ville, c'est-à-dire à y circuler à pied, à vélo ou en souliers de jogging.

Les pompiers

    Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui au sujet des courageux pompiers et pompières qui sont au service de nos communautés. Ils risquent leur vie tous les jours pour assurer notre sécurité dans les situations d'urgence. Ils sont la première ligne de notre système d'intervention d'urgence.
    Il y a quelques semaines, j'ai eu la chance de rencontrer des pompiers de ma circonscription, Mississauga‑Streetsville, ainsi que des représentants de leur syndicat. Nos échanges ont été enrichissants et ont renforcé mon admiration pour le travail incomparable qu'ils accomplissent.
     Le projet de loi C‑224 a été présenté par la députée de Longueuil—Charles-LeMoyne. Ce projet de loi vise à élaborer un cadre national sur la prévention et le traitement de cancers liés à la lutte contre les incendies. Il a été adopté à l'unanimité à la Chambre et c'est maintenant le Sénat qui en est saisi. En tant qu'élus, nous devons nous assurer que les pompiers reçoivent le soutien et les ressources dont ils ont besoin pour rester en bonne santé et en sécurité.
    J'aimerais profiter de cette occasion pour remercier les pompiers de tout le Canada pour leur dévouement au service de notre sécurité.

[Français]

Le don d'organes et de tissus

    Monsieur le Président, un matin de janvier 2020, le téléphone sonne chez moi. C'est le père de Catherine, une amie très proche de ma fille Justine. Il m'apprend que Catherine est décédée dans un accident de la route avec son ami Jérémy Routhier. Je dois apprendre la nouvelle à ma fille.
    Trois ans plus tard, Catherine et Jérémy sont toujours avec nous, en tant qu'ambassadeurs de Chaîne de vie, qui vise à éduquer les jeunes sur l'importance des dons d'organes et de tissus. Son frère, Philippe Poulin, de même qu'Elie Lessard, Mikaël Binet, Alex‑Antoine Mercier et Émile Brousseau, avec l'aide de Félix Tanguay, Samuel Laflamme et Mégane Bolduc, ont produit une vidéo poignante qui s'ouvre sur une image reproduisant l'accident de Catherine et de Jérémy et qui dit:

Quand je meurs
Mon cerveau s'éteint
Mon corps m'abandonne
Mon âme s'envole

Mais ma peau peut encore étreindre
Mes poumons peuvent encore s'emplir
Mes os peuvent encore craquer
Mes muscles peuvent encore soulever
Mes cornées encore voir, revoir
Et mon cœur peut encore aimer

    Les organes et les tissus de Catherine et de Jérémy ont aidé à améliorer la vie d'au moins 30 personnes. Faisons partie de la Chaîne de vie et partageons la vidéo. Le don d'organes et de tissus, c'est donner une seconde chance à la vie. C'est le gros bon sens.
(1410)

[Traduction]

La fondation Vancouver Chinatown

    Monsieur le Président, mercredi prochain, la fondation Vancouver Chinatown tiendra son banquet annuel du printemps.
     La fondation a pour but de revitaliser un des quartiers les plus historiques de Vancouver et d'honorer une culture et une communauté établies à Vancouver depuis plus de 100 ans. Elle travaille à rendre la communauté plus résiliente et plus inclusive et à préserver le patrimoine irremplaçable du quartier chinois, qui est le cœur historique de Vancouver.
    Chaque année, la fondation organise plusieurs activités pour soutenir et promouvoir ses projets. Parmi les événements phénoménaux que la fondation organise, notons le gala de l'automne, qui a permis de recueillir un montant impressionnant de 1,1 million de dollars dans les dernières années pour la construction de 230 logements sociaux.
    Le banquet du printemps qui aura lieu la semaine prochaine se tient chaque année et a comme objectif de raconter ce que vivent ceux qui travaillent, s'amusent et vivent dans le quartier chinois. C'est une célébration de l'avenir du quartier chinois et de son long et riche passé.
     Je tiens à remercier tout particulièrement mon amie Carol Lee, présidente du conseil d'administration de la fondation, qui est la force inépuisable derrière la revitalisation de cette communauté historique.
    Je veux aussi remercier tous ceux qui contribuent aux efforts de préservation du quartier chinois de Vancouver pour les générations à venir.

L'environnement

    Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui pour annoncer l'abandon d'un projet révolutionnaire d'énergie marémotrice près de Digby, en Nouvelle-Écosse. Il était piloté par un leader mondial, Sustainable Marine Energy, une société que le gouvernement libéral a fait couler.
    Une magnifique occasion de faire de ce pays un leader en énergie propre s'est envolée, sans compter les milliers d'heures de travail acharné aujourd'hui perdues. L'image du gouvernement dans ce dossier est celle d'un organe psychosclérosé, dénué d'intelligence et d'imagination, qui refuse de mettre à l'essai de nouvelles idées pour protéger l'environnement, à moins qu'il ne s'agisse de briser les Canadiens à la pompe en taxant le carburant.
    Pour paraphraser le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, le gouvernement fédéral met fin à un projet qui aurait transformé l'économie de la Nouvelle-Écosse en plus de fournir de l'énergie propre.
    Le gouvernement libéral fédéral est heureux de nous imposer une taxe sur le carbone, qui nous coûtera plus cher et fera peu pour protéger l'environnement.
    Le gouvernement libéral devrait avoir honte.

La Banque de l'infrastructure du Canada

    Monsieur le Président, la firme McKinsey & Company est liée à la Banque canadienne de l'infrastructure depuis le début. C'est le PDG de McKinsey, Dominic Barton, qui a recommandé la création de la banque. La banque a ensuite octroyé des contrats de 1,4 million de dollars à McKinsey. Par ailleurs, elle a embauché plusieurs loyaux serviteurs de McKinsey.
    Voilà que, maintenant, ces ex‑dirigeants, ces anciens présidents du conseil d'administration et même le ministre de l’Infrastructure refusent de comparaître devant le comité des transports et de l'infrastructure.
     Ces cadres qui touchent des salaires à six chiffres, financés par les contribuables, et dont certains reçoivent de grosses indemnités et primes, pensent qu'ils n'ont pas de comptes à rendre au Parlement.
    La réunion du comité a été annulée aujourd'hui, au détriment des contribuables. C'est pourquoi je lance un avertissement aux témoins. Les conservateurs exigeront que ces témoins comparaissent devant le comité. Ils peuvent opter pour la manière douce ou la manière forte, mais chose certaine, ils viendront témoigner devant le comité et rendre des comptes aux contribuables.

[Français]

La Nuit sur l'étang

    Monsieur le Président, le mois dernier, La Nuit sur l'étang a célébré 50 années exceptionnelles dans notre communauté. La Nuit sur l'étang est un festival de musique franco-canadienne qui se tient chaque année dans ma circonscription, Sudbury.
    La Nuit sur l'étang a contribué au développement et à l'épanouissement de la culture franco-ontarienne, notamment dans le Nord. La Nuit sur l'étang a joué un rôle important dans la promotion des musiciens franco-ontariens. Ce festival a exercé une influence déterminante et durable dans le domaine artistique francophone du Nord.
    Je tiens à reconnaître l'éminente histoire de La Nuit sur l'étang. Je tiens aussi à féliciter l'équipe, les bénévoles et les musiciens de leur travail remarquable, leur dévouement et leur passion. Je les félicite pour ces 50 années distinguées.
(1415)

[Traduction]

Un doctorat honorifique

    Monsieur le Président, lorsque j'ai visité Bella Coola pour la première fois, plusieurs Nuxalk m'ont encouragé à rencontrer Clyde Tallio, leur gardien du savoir.
    L'expression « gardien du savoir » évoque l'image d'un vieil homme sage, aussi ai-je été surpris de découvrir que Clyde était un jeune homme énergique de 30 ans. Après ses études secondaires, au lieu d'aller à l'université, Clyde a suivi pendant cinq ans une formation traditionnelle intensive avec un groupe d'anciens et est devenu l'une des rares personnes à parler couramment la langue nuxalk. Il a été initié en tant qu'alkw, orateur de cérémonie et gardien du savoir.
    Le travail de Clyde pour revitaliser la culture, la langue et les cérémonies des Nuxalk s'étend maintenant sur deux décennies et a eu une incidence considérable.
    Le mois prochain, l'Université de la Colombie‑Britannique lui décernera un doctorat honorifique en reconnaissance de son travail.
    J'ai parlé à Clyde l'autre jour et il m'a dit: « Nos façons de faire fonctionnent. Nos façons de faire sont pertinentes. Nos façons de faire sont l'avenir. »
    Je félicite Clyde.

[Français]

La Journée internationale des travailleurs

    Monsieur le Président, le 1er mai marque la Journée internationale des travailleurs, soulignée au Québec par des rassemblements sous le thème de l'inflation.
    Trop de travailleurs peinent à joindre les deux bouts alors que l'inflation fait grimper les factures, mais pas les salaires. Le 1er mai, c'est le moment de nous rappeler les luttes de la classe ouvrière et ses nombreux gains au prix de longs combats; des gains à ne jamais tenir pour acquis.
    Rappelons qu'au fédéral, les travailleurs en grève ou en lockout peuvent encore être remplacés par des briseurs de grève, comme nous le voyons présentement au Port de Québec. Rappelons qu'à cause du fédéral, 60 % de ceux qui perdent leur emploi sont abandonnés par l'assurance-emploi. Rappelons que 150 000 personnes sont en grève au moment où on se parle et que le premier ministre se défile.
    Le 1er mai, rappelons que la lutte continue et que la solidarité en reste la clé. Je souhaite à tous un bon 1er mai.

[Traduction]

Le Parti libéral du Canada

    Monsieur le Président, il faut un degré « inoubliable » d'incompétence pour accroître de 53 % les dépenses relatives à la fonction publique et se retrouver néanmoins avec la plus importante grève de la fonction publique fédérale de l'histoire du Canada. Où est le premier ministre ce weekend? Il « repart à neuf dans le vieux New York ». On rigole, mais vu la fréquence de ses déplacements à l'étranger, on croirait véritablement qu'il est Frank Sinatra.
    Nous savons tous qu'il aime bien dire « Je l'ai fait à ma façon ». Tandis que les Canadiens ordinaires ont du mal à joindre les deux bouts parce que l'inflation ne cesse d'augmenter, les initiés du Parti libéral continuent de chanter « envolez-vous avec moi, volons, volons », même pour aller « jusqu'à la lune » et en revenir.
    Les Canadiens ne peuvent voler avec l'élite libérale, puisqu'en raison du coût de la vie élevé, ils n'en ont pas les moyens. Le premier ministre est peut-être dans un « état d'esprit new yorkais », mais les Canadiens ne sauraient se soucier encore de « [son] allure ce soir », car après huit longues années, ils se sentent « comme des étrangers dans la nuit ».
    « Le meilleur est à venir », car partout au pays, alors que « la lune se reflète dans [leurs] yeux », les Canadiens réaliseront qu'ils méritent une plus grande part du gâteau. Heureusement, un gouvernement conservateur sera élu « juste à temps » et ce sera l'« amore ».

La plantation d'arbres dans Kitchener—Conestoga

    Monsieur le Président, le meilleur moment pour planter un arbre, c'était il y a 20 ans. Le deuxième meilleur moment, c'est maintenant, ou, dans le cas présent, la fin de semaine dernière.
    La pluie n'a pas miné notre moral des gens de Kitchener—Conestoga. Nous avons obtenu une participation remarquable à deux événements de plantation d'arbres dans notre collectivité à l'occasion du Jour de la Terre.
    J'ai passé la matinée avec des membres de l'organisme Trees for Woolwich à planter, tuteurer et abriter plus de 100 arbres dans la réserve naturelle d'Elmira. L'après-midi, je me suis joint à un autre groupe de vaillants bénévoles de l'organisme Let's Tree Wilmot, qui a consacré son temps et ses efforts à l'élargissement de la forêt entre Schmidt Woods et les routes 7 et 8 à Baden.
    Les solutions axées sur la nature jouent un rôle important dans la protection de l'environnement. Les arbres contribuent à purifier l'air que nous respirons et l'eau que nous buvons. Ils abritent et protègent la biodiversité. Investir dans la nature est l'une des mesures les plus abordables que nous puissions prendre pour lutter contre les changements climatiques.
    Je remercie les bénévoles extraordinaires de Trees for Woolwich et de Let's Tree Wilmot pour le temps et le dévouement qu'ils ont consacrés à la plantation d'arbres en sachant que, de leur vivant, ils ne s'assiéront peut-être jamais à l'ombre de ces arbres. Les générations futures passeront peut-être un Jour de la Terre dans les forêts qu'ils auront contribué à créer.

QUESTIONS ORALES

[Questions orales]

(1420)

[Français]

Les priorités du gouvernement

    Monsieur le Président, après huit ans de ce premier ministre, un Canadien sur cinq saute des repas et 1,5 million doivent aller dans les banques alimentaires juste pour se nourrir. On a un gouvernement qui coûte 50 % plus cher à cause de la bureaucratie et une grève en même temps. Qu'est-ce que le premier ministre fait? Il est allé en vacances à New York avec les gens fancy qui ont beaucoup d'argent, mais pas beaucoup de bon sens.
    Quand le premier ministre et son gouvernement vont-ils retourner au travail?
    Monsieur le Président, je crois que la question était: qu'est-ce qui se passe à la table des négociations? Ce qui se passe, c'est que nous sommes en train de travailler très fort pour pouvoir avoir une entente raisonnable pour les employés et raisonnable pour les Canadiennes et les Canadiens. Nous travaillons sans relâche pour nous assurer que cette entente pourra mettre fin à la grève. Évidemment, nous respecterons la grève, mais nous travaillons très fort à la table présentement.

[Traduction]

    Monsieur le Président, après huit ans sous le gouvernement du premier ministre, les Canadiens sont ruinés et plus rien ne fonctionne au gouvernement. Un Canadien sur cinq doit sauter des repas, n'ayant pas les moyens de s'acheter des aliments. Neuf jeunes sur dix disent qu'ils n'ont pas les moyens de se payer un logement, et ce n'est guère surprenant, puisque le premier ministre a fait doubler les loyers, les paiements d'hypothèque et les mises de fonds. La criminalité qui fait rage dans nos rues est devenue incontrôlable, et nous devons maintenant faire face à la plus grande grève de la fonction publique fédérale de l'histoire du pays.
    Quelle est la priorité du premier ministre? Eh bien, prendre à nouveau des vacances, cette fois à New York, pour fréquenter des gens qui ont beaucoup d'argent, mais pas beaucoup de bon sens. Quand le premier ministre et son gouvernement vont-ils retourner au travail?
    Monsieur le Président, je crois avoir entendu le chef de l'opposition se demander ce qui se passe à la table de négociations en ce moment. Ce qui se passe, c'est que nous négocions. Nous essayons de conclure une entente équitable avec les fonctionnaires, et nous travaillons tous les jours pour y arriver. Nous respectons les travailleurs en grève, mais nous savons que c'est à la table de négociations que nous pourrons en arriver à la meilleure entente possible.
    Monsieur le Président, ils considèrent que le meilleur marché, c'est de dépenser 50 % de plus de l'argent des contribuables pour l'appareil bureaucratique et de se retrouver avec une grève malgré tout.
    Le ménage canadien moyen doit dépenser 1 300 $ de plus en impôts fédéraux rien que pour la bureaucratie, et les gens n'obtiennent pas les services pour lesquels ils paient. Cette situation s'ajoute à une inflation qui n'a jamais été aussi élevée depuis 40 ans, au doublement du coût du logement et aux emplois qui quittent notre pays à cause des empêcheurs de tourner en rond du premier ministre.
    Pourquoi le premier ministre ne fait-il pas demi-tour avec son avion, ne rentre-t-il pas à Ottawa, ne fait-il pas son travail et ne remet-il pas son gouvernement au travail?
    Monsieur le Président, examinons les faits, car nous avons droit à beaucoup de bluff et de fanfaronnades de la part des députés d'en face.
    Le gouvernement travaille pour les Canadiens depuis le jour où il est arrivé au pouvoir. Regardons les faits de l'année dernière: la plus forte reprise économique du G7, 830 000 emplois créés depuis le pire moment de la pandémie, une reprise économique plus rapide que celle des États‑Unis et plus de 700 000 personnes sorties de la pauvreté. Nous allons continuer à avoir la croissance la plus forte du G7.
    Chaque jour, nous travaillons pour les Canadiens. C'est notre travail. Nous allons continuer à le faire.

Les ressources naturelles

    C'est incroyable, monsieur le Président. Il faut vraiment être déconnecté de la réalité pour dire aux Canadiens que leur situation n'a jamais été aussi bonne. Eh bien, le million et demi de gens qui fréquentent les banques alimentaires, dont certains demandent une aide médicale à mourir parce qu'ils sont trop affamés et trop malheureux pour continuer de vivre, auraient des raisons de douter du tableau idyllique brossé par les députés d'en face.
     Pendant ce temps, le premier ministre expatrie nos emplois vers d'autres pays. Par exemple, Glencore, une entreprise à l'éthique douteuse, pourrait bientôt acheter Teck Resources, une des plus anciennes entreprises d'exploitation de ressources naturelles au Canada. Le gouvernement protégera‑t‑il les milliers d'emplois en jeu et nos minéraux en bloquant cette prise de contrôle?
    Monsieur le Président, les minéraux critiques sont une priorité absolue pour le gouvernement. Ils représentent une possibilité économique importante pour le Canada.
    Pour l'instant, aucune offre officielle n'a été présentée, mais en tant que Britanno-Colombien qui vit à Vancouver, je suis très fier du fait que le siège social de Teck se trouve à Vancouver et que ses activités de recherche et de développement se déroulent dans ma province. Il s'agit d'un membre important du milieu des affaires canadien, et nous sommes certainement en communication constante avec ses représentants.
(1425)
    Monsieur le Président, ce que nous devons faire, c'est donner un plus grand contrôle aux Canadiens sur leurs ressources au lieu d'envoyer les emplois à l'étranger, comme le premier ministre fait depuis huit ans. Nous pouvons y arriver en nous débarrassant des obstacles qui empêchent la construction rapide d'usines de liquéfaction de gaz naturel, le développement de l'énergie marémotrice, qui est propre et verte, dans le Canada atlantique et la construction de nouveaux barrages hydroélectriques au Québec, puis en bloquant cette prise de contrôle par une entreprise étrangère à l'éthique douteuse.
    Le premier ministre obtiendra-t-il enfin des résultats pour le Canada en bloquant cette prise de contrôle?
    Monsieur le Président, je ne sais pas trop où le député siège depuis les dernières semaines — peut-être derrière un obstacle qui lui coupe la vue. On vient d'approuver un projet de gaz naturel liquéfié, deux projets d'exploitation de minéraux critiques et un grand projet d'agrandissement d'un port. Pas plus tard qu'hier, TD a publié un rapport indiquant que le Canada occupe le deuxième rang des meilleurs pays où investir dans l'économie verte, en grande partie grâce aux investissements que nous avons annoncés dans le budget.
    J'encouragerais mon collègue à faire ses devoirs.

[Français]

Les institutions démocratiques

    Monsieur le Président, qui dit vrai?
    Mardi, le directeur de la campagne libérale de 2019, Jeremy Broadhurst a déclaré que le Service canadien du renseignement de sécurité l'a informé d'ingérence étrangère dans la circonscription de Don Valley‑Nord et qu'il en a informé le premier ministre le 29 septembre 2019.
    À la Chambre, le premier ministre a dit en novembre 2022: « [...] on ne m'a jamais dit quoi que ce soit au sujet de candidats fédéraux à qui la Chine aurait versé de l'argent. »
    Qui dit vrai, M. Broadhurst ou le premier ministre?
    Monsieur le Président, le premier ministre a été très clair à la Chambre. Depuis que nous avons formé le gouvernement, l'ingérence étrangère dans nos institutions démocratiques est une question sérieuse.
    Les essais de plusieurs pays de s'ingérer dans notre démocratie augmentent. C'est pourquoi notre gouvernement a pris des mesures très concrètes et efficaces pour contrer cette ingérence.
    Nous sommes prêts à aller encore plus loin. Nous avons hâte d'avoir les recommandations de M. Johnston et nous allons continuer de veiller à ce que les institutions démocratiques soient protégées.
    Monsieur le Président, le 29 septembre 2019, il restait quelques heures pour changer de candidat.
    Le premier ministre pouvait agir, mais il n'a pas voulu courir le risque d'avantager ses adversaires politiques. Il a donc fermé les yeux, regardé ailleurs et dit que personne ne l'a informé de quoi que ce soit
    Ce premier ministre invente une réalité alternative. Il voudrait aujourd'hui qu'on fasse confiance à son rapporteur spécial nommé par lui et pour lui en matière d'ingérence chinoise.
    À quand une commission d'enquête publique et indépendante?
     Monsieur le Président, nous croyons avec raison que les Canadiens ont confiance dans le travail de M. Johnston, dans son service au Canada dans plusieurs fonctions et dans son intégrité. Il va être transparent dans son travail comme rapporteur spécial indépendant. C'est lui qui va donner des conseils au gouvernement quant aux prochaines étapes pour rassurer les Canadiens que nos institutions démocratiques sont bel et bien protégées.
    Nous avons hâte de travailler avec M. Johnston et de partager ses recommandations avec tous les Canadiens.

Le travail

    Monsieur le Président, le premier ministre est absent quand c'est le temps de lutter contre les profits records des épiceries; le premier ministre est absent pour lutter contre la crise du logement; le premier ministre est absent pour lutter contre la crise climatique; le premier ministre est absent pendant deux ans quand vient le temps de donner aux employés…
    Je veux rappeler au député qu'on se rapproche de quelque chose qu'on ne peut pas dire à la Chambre, à savoir faire allusion à l'absence ou à la présence d'un député. Je veux que l'honorable député reprenne sa question avec peut-être plus de précision.
    L'honorable député de Rosemont—La Petite-Patrie a la parole.
    Monsieur le Président, le premier ministre ne fait rien quand c'est le temps de lutter contre les profits records des épiceries; le premier ministre ne fait rien quand c'est le temps de lutter contre la crise du logement; le premier ministre ne fait rien quand c'est le temps de lutter contre la crise climatique; le premier ministre ne fait rien pendant deux ans quand les employés de la fonction publique font juste demander un salaire qui suit l'inflation.
    Quand le premier ministre va-t-il se pointer à la job, respecter les employés de la fonction publique et donner le mandat à sa ministre de régler le dossier?
(1430)
    Monsieur le Président, en tant que ministre responsable des négociations, voici une autre mise à jour pour les Canadiens et les Canadiennes, ainsi que les employés qui nous écoutent. Nous sommes à la table aujourd'hui pour essayer de trouver des solutions créatives qui peuvent nous amener à faire avancer cette décision pour avoir une entente. Par contre, le gouvernement ne cédera pas à des demandes qui sont inabordables et qui affecteront la possibilité de fournir des services aux Canadiens et aux Canadiennes.
    Nous travaillons sans relâche pour arriver à une entente et nous allons y arriver dès que nous pourrons.

[Traduction]

Les femmes et l’égalité des genres

    Monsieur le Président, la plupart des fonctionnaires en grève sont des femmes. Certaines d'entre elles tentent d'élever leur famille avec un salaire annuel de 40 000 $. Où est le premier ministre? Il est à New York pour annoncer du financement pour des organismes internationaux qui défendent les intérêts des femmes tout en réduisant de 150 millions de dollars le financement accordé aux refuges pour femmes...
    Même s'ils savent quelque chose, les députés ne peuvent mentionner l'absence d'un autre député à la Chambre. Je les invite à user de prudence et à choisir judicieusement leurs paroles lorsqu'ils formulent leurs questions.
    Je demanderais à la députée de Winnipeg‑Centre de recommencer sa question en évitant de mentionner la présence ou l'absence de collègues à la Chambre.
    Monsieur le Président, la plupart des fonctionnaires en grève sont des femmes. Certaines d'entre elles tentent d'élever leur famille avec un salaire annuel de 40 000 $. Que fait le premier ministre? Il annonce du financement pour des organismes internationaux qui défendent les intérêts des femmes tout en réduisant de 150 millions de dollars le financement accordé aux refuges pour femmes au Canada et refuse de conclure une entente équitable avec les travailleurs de l'Alliance de la fonction publique du Canada. Il doit soutenir les femmes tant sur la scène internationale que chez nous, au Canada. Il doit faire les deux. Croit-il réellement duper les Canadiens avec son féminisme de façade?
    Monsieur le Président, le gouvernement a toujours été là pour aider les femmes et il continuera de les appuyer.
    Nous avons vu ce qui s'est passé lorsque la pandémie s'est déclarée. Nous savions que les organismes communautaires devaient rester ouverts. Nous sommes intervenus en fournissant un fonds d'urgence de 300 millions de dollars. Ce travail se poursuit avec le Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe, qui offre une aide d'un demi-milliard de dollars. Je suis en train de négocier avec les provinces et les territoires pour mettre ce plan en œuvre.
    Nous avons soutenu les femmes, et nous serons toujours là pour les aider.

Le travail

    Monsieur le Président, le premier ministre a dépensé 21 milliards de dollars de plus pour la fonction publique, et les Canadiens doivent quand même faire face à la plus grande grève de la fonction publique fédérale de l'histoire du pays. Plus de 150 000 personnes bloquent des rues, bloquent l'accès à des immeubles, et paralysent maintenant des infrastructures essentielles. Les Canadiens qui veulent obtenir un passeport, téléphoner au service de l'immigration ou parler à qui que ce soit à l'Agence du revenu du Canada ne peuvent pas le faire à cause de l'incompétence du gouvernement.
    Il a payé 21 milliards de dollars, mais il a quand même causé cette grève, et il s'est envolé à bord de son avion privé pour aller faire la morale sur les changements climatiques avec du beau monde à New York. Quelqu'un aurait-il l'obligeance de nous dire combien il en coûtera aux Canadiens pour mettre fin à cette grève?
    Monsieur le Président, contrairement aux députés conservateurs, de ce côté-ci de la Chambre, nous respectons les travailleurs ainsi que leurs droits. Nous sommes actuellement à la table de négociations pour conclure une entente équitable pour les contribuables canadiens et pour les vaillants fonctionnaires qui ont servi la population canadienne, et celle-ci a eu grandement besoin de leur aide pendant la pire crise économique et sanitaire que nous avons connue depuis une génération.
    Nous allons conclure une bonne entente pour les travailleurs et pour les contribuables canadiens.
    Monsieur le Président, personne ne conteste le travail remarquable des fonctionnaires. Ils sont simplement sidérés par l'incompétence du premier ministre et du gouvernement. Le premier ministre a fait croître la fonction publique de 53 %, il a embauché ses amis pour faire le travail, et il ne peut toujours pas garantir aux Canadiens qu'ils peuvent joindre l'Agence du revenu du Canada ni même obtenir un passeport. Il est encore en vacances, loin de cette grève.
    Quand son gouvernement et lui se remettront‑ils au travail?
    Monsieur le Président, je pense que ce que dit la députée d'en face est particulièrement inquiétant, parce que la fonction publique a connu une croissance à un moment où les Canadiens vivaient des heures sombres. On parle ici d'une pandémie qui n'arrive qu'une fois par génération. Nous, ainsi que les fonctionnaires qui sont en grève en ce moment, avons aidé 8,5 millions de Canadiens à accéder à la Prestation canadienne d'urgence. Ces mêmes fonctionnaires ont aidé les Canadiens à recevoir de l'aide au titre du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes. Ils étaient là lorsque le Canada avait besoin d'aide.
    Nous sommes partisans de la négociation collective. Nous croyons au droit de grève et nous conclurons une entente avantageuse pour les fonctionnaires et pour les Canadiens.
(1435)
     Monsieur le Président, pendant que le premier ministre est à New York pour redorer son blason de fausse célébrité, il laisse derrière lui un pays de plus en plus désenchanté.
     Des voix: Oh, oh!
    Les règles sont précises quant au discours d'un député à la Chambre et hors de la Chambre. Un député ne peut pas dire indirectement ce qu'il ne peut pas dire directement à la Chambre. Les députés doivent donc faire preuve de jugement dans la façon dont ils posent leurs questions et essayer de respecter les règles qui régissent la Chambre des communes.
    J'invite le député de Calgary Forest Lawn à poursuivre avec sa question.
    Monsieur le Président, pendant que le premier ministre est à New York pour redorer son blason de fausse célébrité, il laisse derrière lui un pays de plus en plus désenchanté. Il n'y a que lui pour augmenter les coûts de la fonction publique de 50 %, soit de 21 milliards de dollars, et provoquer la plus grande grève de l'histoire canadienne. C'est une incompétence à part dont seul le premier ministre est capable. Après avoir dépensé tout cet argent, les Canadiens se sont retrouvés avec des files d'attente plus longues, des arriérés plus importants et des services plus lents. Voilà un travail bien gâché.
    Après huit ans de cette coalition coûteuse, quand le premier ministre compte-t-il mettre de côté les paillettes pour se remettre au travail?
    Monsieur le Président, ce qui est intéressant chez les députés d'en face, c'est que nous avons dit et redit que nous allons respecter le processus de négociation collective, que nous allons conclure une bonne entente pour les Canadiens et que nous allons conclure une bonne entente pour la fonction publique fédérale. Toutefois, ce que veulent les conservateurs, c'est éviter de parler de tout ce qu'ils ne comptent pas appuyer et qui se trouve dans le projet de loi d'exécution du budget. Ils vont voter contre un nouveau crédit d'impôt pour stimuler l'investissement dans le secteur de la production de minéraux critiques. Ils vont voter contre l'augmentation de la déduction accordée aux gens de métier pour leurs outils. Ils vont voter contre l'approbation plus rapide de bonnes ententes en matière de ressources.
    Ils vont voter contre le développement économique. Le gouvernement, lui, compte continuer à travailler pour les Canadiens.

La tarification du carbone

    Monsieur le Président, ces paroles creuses ne vont pas remplir les estomacs vides des Canadiens, dont un sur cinq continue de sauter des repas. Pendant que le premier ministre va visiter la Grosse Pomme, les Canadiens n'ont pas les moyens de s'offrir beaucoup de choses. Le premier ministre a créé un paradis socialiste pour les proches de son parti et l'élite, et son coûteux partenaire de coalition, le NPD, soutient tout cela.
    Le NPD soutient l'escroquerie de la taxe sur le carbone, qui prélève davantage aux Canadiens que ce qu'ils reçoivent en retour sous forme de faux remboursements, ce qui augmente le coût de l'essence, de l'épicerie et du chauffage domestique. Quand cette coalition protaxe va-t-elle mettre fin à l'escroquerie et se remettre au travail?
    Monsieur le Président, il est un peu difficile d'accorder de la crédibilité aux conservateurs lorsqu'ils parlent des Canadiens en situation de pauvreté. En effet, lorsque le gouvernement conservateur est arrivé au pouvoir en 2006, il figurait au 17e rang dans le classement de l'OCDE en matière de pauvreté des enfants. Lorsque les conservateurs ont quitté le pouvoir neuf ans plus tard, leur gouvernement se classait au 24e rang. Les conservateurs n'avaient rien fait pour soulager les personnes vivant dans la pauvreté.
    Nous sommes arrivés au pouvoir en 2015. Nous avons contribué à sortir 450 000 enfants de la pauvreté. Nous avons contribué à sortir 2,7 millions de Canadiens de la pauvreté. Nous allons continuer à être là pour les Canadiens, contrairement aux députés d'en face.

[Français]

Le travail

    Monsieur le Président, au moment où on se parle, il y a actuellement à New York un Canadien que je connais, que tout le monde ici connaît, qui est en train de se la couler douce.
    Pendant ce temps, ici au pays, des millions de Canadiens en arrachent. C'est très sérieux. Pendant huit ans, ce gouvernement a augmenté de plus de 50 % le budget de la fonction publique. En même temps, on se retrouve aujourd'hui avec une grève générale. C'est incroyable: 21 milliards de dollars de plus de dépenses et une grève générale. Il n'y a que les libéraux de l’actuel premier ministre pour faire cela.
    Pourquoi les libéraux sont-ils incapables de régler un problème qui touche tous les Canadiens?
    Monsieur le Président, nous allons continuer à la table de négociation avec la fonction publique et nous allons avoir une entente qui a du bon sens pour les Canadiens et les Canadiennes.
    Ce dont les conservateurs ne veulent pas discuter, c'est le fait que le Canada a mené la croissance mondiale au sein du G7. Nous avons 865 000 emplois de plus qu'au pire moment de la pandémie. Nous avons un taux de participation des femmes canadiennes au marché du travail de 85,7 %.
    Les conservateurs ne veulent pas parler des femmes sur le marché du travail. Ils ne veulent pas parler de l'économie. Nous allons le faire. Nous allons faire croître le Canada.
    Monsieur le Président, parlons d'économie: il y a 22 milliards de dépenses supplémentaires. Parlons d'emplois: 150 000 travailleurs sont en grève actuellement en grève. C'est ça, la réalité du Canada de ce gouvernement libéral.
    Je vais cependant être bon joueur. Je veux leur reconnaître quelque chose.
    En huit ans de gouvernance, les libéraux ont été tout à fait cohérents quand vient le temps d'attaquer les règles d'éthique. On se souvient du scandale de SNC‑Lavalin, de We Charity, des voyages du premier ministre, des multiples conflits d'intérêts dans la fondation Trudeau.
    Quand ce premier ministre va-t-il se mettre au travail pour tous les Canadiens plutôt que pour les petits amis libéraux?
(1440)
    Monsieur le Président, on voit beaucoup d'énergie dépensée pour parler de toutes les choses que les conservateurs veulent qu'on fasse pour les Canadiens et les Canadiennes.
    Regardons toutes les choses auxquelles les conservateurs vont s'opposer dans le budget. Ils vont voter contre un crédit d'impôt pour stimuler l'investissement dans les projets de minéraux critiques, ils vont voter contre les travailleurs et les déductions sur leurs impôts, ils vont voter contre une aide pour les soins dentaires pour les Canadiens et les Canadiennes. C'est une honte.

Les langues officielles

    Monsieur le Président, le projet de loi C‑13 reconnaît que le français est menacé au Québec.
    Pourtant, les libéraux ont déposé un plan d'action hier où la part du Québec représente 140 millions de dollars par année pour la promotion de l'anglais. C'est 700 millions de dollars pour cinq ans pour l'anglais au Québec et zéro pour le français, ou des miettes.
    Aujourd'hui, les Québécois se demandent si le fédéral a des chiffres qui prouvent que l'anglais est menacé au Québec. Sinon, pourquoi les libéraux financent-ils l'anglais au Québec, alors que c'est le français...
    L'honorable ministre des Langues officielles a la parole.
    Monsieur le Président, hier était une journée historique pour les langues officielles de ce pays.
    Avec un plan d'action, un investissement historique de 4,1 millions de dollars pour appuyer nos communautés de langue officielle en situation minoritaire et renverser le déclin du français, partout au pays, y compris au Québec.
    Dans le financement que nous avons annoncé hier, on ne finance pas l'anglais au Québec. Au contraire, on finance la vitalité de la communauté d'expression anglaise du Québec avec des cours de français et l'aide dont ces gens ont besoin pour trouver des emplois.
    Encore une fois, hier, c'était une bonne journée.
    Monsieur le Président, c'est toute une logique
    Le représentant du gouvernement du Québec a réagi ainsi: « [...] je n'ai pas encore vu dans le plan des mesures qui sont en concordance avec la déclaration du premier ministre [...], à savoir que le français au Québec est menacé. »
    Autrement dit, il n'y a rien là-dedans pour le français au Québec, mais il a 700 millions de dollars pour l'anglais. Si c'est le français qui est menacé au Québec et non pas l'anglais, pourquoi ces 700 millions de dollars ne servent-ils pas pour le français au travail, pour la promotion du français?
    Monsieur le Président, encore une fois, hier, nous avons annoncé et dévoilé un plan d'action qui est vraiment historique avec un montant de 4,1 millions de dollars pour protéger et promouvoir nos communautés de langue officielle en situation minoritaire et renverser le déclin du français au Québec et partout au Canada.
    Nous ne finançons pas l'anglais au Québec; au contraire, nous appuyons la vitalité des communautés d'expression anglaise par des services d'aide à l'emploi et des programmes de français langue seconde.
    Nous serons toujours là pour appuyer nos communautés et nous allons tout faire pour renverser le déclin du français au pays.
    Monsieur le Président, les libéraux reconnaissent que le français est menacé au Québec, c'est même dans leur projet de loi C‑13. C'est beau, mais ils n'ont pas changé d'une virgule la stratégie fédérale de promotion de l'anglais au Québec.
    Malgré leurs belles paroles, leur plan d'action pour les langues officielles d'ici 2028, c'est des miettes pour le français au Québec et 700 millions de dollars pour l'anglais.
    Qu'est-ce qui va avoir le plus d'impact, les beaux discours ou 700 millions de dollars investis directement dans l'anglicisation du Québec?
    Avec notre investissement dans les langues officielles, nous faisons tout ce que nous pouvons pour protéger et promouvoir le français partout au pays, y compris au Québec, mais aussi pour appuyer nos communautés de langue officielle en situation minoritaire.
    Hier, nous avons dévoilé un plan. Nous avons eu des conversations avec des milliers de Canadiens d'un bout à l'autre du pays. Ils nous ont parlé de leurs priorités: l'immigration francophone, l'investissement continu en éducation, l'appui des organisations sur le terrain et l'assurance que le gouvernement fait preuve de leadership.
    C'est exactement ce que nous faisons avec notre projet de loi et notre plan d'action.
(1445)

[Traduction]

Le logement

    Monsieur le Président, après huit ans sous la houlette du premier ministre, beaucoup de Canadiens n'ont pas les moyens de se payer un toit. Les libéraux ont consacré 90 milliards de dollars au logement, et qu'ont-ils à nous montrer? C'est un record en matière de mauvaise gestion et de gouvernance inefficace.
    Les hypothèques et les loyers ont doublé. Aujourd'hui, la location d'une chambre dans une maison en rangée coûte en moyenne 2 500 $ par mois. Où se trouve le premier ministre pendant cette crise? Il préfère vadrouiller à New York. Je suis impatiente de voir la facture scandaleuse qu'il refilera aux Canadiens qui en arrachent pour ce voyage effectué aux frais de la princesse.
    Quand le premier ministre et le gouvernement comptent-ils passer aux choses sérieuses et se remettre au travail?
    Monsieur le Président, nous travaillons pour les locataires canadiens et mettons en place des programmes novateurs, comme l'Allocation canadienne pour le logement, que le parti d'en face a refusé d'appuyer.
    Quand nous avons proposé un supplément à cette allocation pour aider les locataires vulnérables en ces temps difficiles, qu'a fait le parti d'en face? Il a non seulement voté contre cette aide cruellement nécessaire, mais il s'est adonné à des manœuvres procédurales à la Chambre pour en retarder l'adoption.
    Les Canadiens voient clair dans leur jeu. Les conservateurs peuvent bien parler de soutien aux locataires, mais quand vient le temps d'agir concrètement, ils sont aux abonnés absents.
    Monsieur le Président, après huit années sous la gouverne du premier ministre, les Canadiens ne peuvent plus se permettre d'acheter une maison. Un couple doit débourser 2 500 $ par mois pour louer une chambre dans une maison en rangée. Ce n'est pas pour louer la maison en rangée, mais bien une chambre seulement.
    Les paiements hypothécaires ont doublé. La construction de nouveaux logements est en baisse. Le stratagème transformationnel en matière de logement de 90 milliards de dollars des libéraux aggrave la situation. Bien entendu, le premier ministre préfère frayer à l'étranger avec ses riches amis pendant que les Canadiens en arrachent et ne peuvent se permettre d'acheter une maison.
    Quand le gouvernement va-t-il se remettre à l'ouvrage pour les Canadiens?
    Monsieur le Président, je m'entends très bien avec le porte-parole conservateur. Il a dit récemment qu'il cherchait de la documentation sur la façon d'élaborer une politique en matière de logement. Je suis heureux de partager notre Stratégie nationale sur le logement, ainsi que notre nouveau et révolutionnaire Fonds pour accélérer la construction de logements. Ces mesures visent à accroître l'offre de logements et à travailler avec les municipalités afin de débloquer davantage de logements, y compris des logements locatifs abordables, et à associer les investissements fédéraux en infrastructures au logement tout en veillant à prendre soin des plus vulnérables. Les conservateurs ont voté contre tout cela.
    Monsieur le Président, j'ai des nouvelles pour leministre. J'ai lu son plan national en matière de logement, et il ne tient pas la route. Son plan fait empirer les choses. Chaque député de ce côté-ci de la Chambre peut être très fier du fait que nous n'avons pas signé un chèque en blanc pour les ratés des libéraux: nous avons voté contre le plan. Le ministre du Logement ne semble même pas réaliser que nous vivons une crise du logement. À cause des stratagèmes coûteux des libéraux, la situation va de mal en pire.
    Ma question est simple. Quand le gouvernement comprendra-t-il qu'en pleine pénurie de logements, les opérations de relations publiques et les beaux discours ne font tout simplement pas construire davantage de maisons?
    Monsieur le Président, les empêcheurs de tourner en rond du Parti conservateur manquent carrément de sérieux lorsqu'il est question de logement. Lorsque le chef du député était ministre du Logement, il n'a rien fait pour aider les Canadiens avec des mesures pour favoriser le logement abordable. La position actuelle des conservateurs en matière de logement, c'est de ne rien faire. C'est de couper le financement et de croiser les doigts en espérant que les choses s'améliorent. C'est le même genre de raisonnement qui a incité leur chef à recommander aux Canadiens d'investir dans les cryptomonnaies pour échapper à l'inflation. Ce n'était pas un plan sérieux. Notre Stratégie nationale sur le logement est solide et elle apporte de l'aide aux Canadiens.

L'immigration, les réfugiés et la citoyenneté

    Monsieur le Président, nous avons appris en comité que l'ancien chef de cabinet de l'ex-ministre de la Défense a fourni à une sénatrice une version altérée d'un document officiel du gouvernement pour ramener des Afghans en lieu sûr. Nous avons découvert que le ministre a reçu copie de toutes les communications. Étonnamment, le ministre a déclaré qu'il était trop occupé à l'époque pour vérifier son compte personnel de courrier électronique au gouvernement. Près de deux ans plus tard, il affirme n'avoir toujours pas lu ces courriels.
    Comment est-ce même possible? Le premier ministre juge-t-il vraiment que c'est acceptable?
(1450)
    Monsieur le Président, l'évacuation de Kaboul était véritablement une situation de crise. L'intervention du gouvernement du Canada durant cette période a permis de sauver des milliers de vies. Je suis heureux de pouvoir dire aux députés que plus de 30 000 réfugiés afghans vulnérables ont maintenant pu profiter d'une deuxième chance dans la vie.
    Pour ce qui est des lettres de facilitation, elles nous ont servi à faire passer les gens aux postes de contrôle des talibans. Elles ne devaient pas servir à faire venir des gens au Canada. Lorsque nous avons été mis au courant de l'utilisation de lettres falsifiées, nous les avons remises aux forces de l'ordre pour qu'elles mènent une enquête indépendante. C'était la chose responsable à faire.

Les transports

    Monsieur le Président, demain, ce sera le Jour de deuil national, jour où nous nous souvenons des travailleurs qui ont été tués ou blessés au travail, tels que Troy Pearson et Charlie Cragg. Les deux ont été tués quand le remorqueur Ingenika a coulé près de Kitimat.
    Un mois et demi s'est écoulé depuis que le Bureau de la sécurité des transports a formulé quatre recommandations pour prévenir des décès semblables. En effet, tous les jours, des travailleurs montent à bord de navires comme l'Ingenika, le long de notre côte.
    Le ministre s'engagera-t-il, ici même à la Chambre, à enfin donner suite aux quatre recommandations?
    Monsieur le Président, je veux remercier mon collègue de ses efforts constants pour que nous augmentions le niveau de sécurité au sein de l'industrie du transport.
    J'ai récemment rencontré Mme Cragg. Je lui ai offert mes condoléances, au nom du gouvernement, pour la perte de son mari. Je l'ai regardée droit dans les yeux et je lui ai dit que nous donnerions suite aux recommandations du Bureau de la sécurité des transports.
    Nous examinons actuellement nos options, mais nous agirons parce qu'une seule vie perdue, c'est déjà trop.

Le transport aérien

     Monsieur le Président, les Canadiens méritent d'avoir accès à une industrie du transport aérien de passagers équitable et efficace et de voyager avec une relative facilité et sans inconvénient ni bouleversement majeurs. Cependant, de nombreux voyageurs ont subi des retards et des annulations de vols au cours de la dernière année. Ils méritent d'être indemnisés en conséquence.
    Le ministre des Transports peut-il informer la Chambre des mesures prises par le gouvernement pour garantir le respect et la protection des droits des voyageurs aériens?
    Monsieur le Président, je remercie mon collègue de son leadership.
    L'année dernière, nous avons constaté d'importants bouleversements dans le secteur aérien, alors qu'il se remettait de la pandémie de COVID. Nous avons promis aux Canadiens d'améliorer la protection des droits des passagers. Cette semaine, nous avons tenu notre promesse.
    Nous inversons la responsabilité des compagnies aériennes afin que l'indemnisation soit obligatoire. Nous mettons en place de nouvelles normes de service et de nouvelles règles pour les retards et les pertes de bagages. En outre, nous simplifions le processus de plainte auprès de l'Office des transports du Canada.
    Les mesures de protection des passagers au Canada seront les plus strictes au monde.

[Français]

Les institutions démocratiques

    Monsieur le Président, après huit ans de ce premier ministre libéral, malgré une suite de révélations troublantes et choquantes, le premier ministre lui trouve toutes sortes de subterfuges pour éviter de répondre aux questions. Cette semaine, il a continué à prétendre n'avoir aucune affiliation avec la fondation Trudeau. Pourtant, la fondation Trudeau a tenu une réunion au Cabinet du premier ministre. Le protecteur des élections contre l'ingérence étrangère qu'il a lui-même nommé est un président et chef de direction de la fondation Trudeau. Le rapporteur spécial est un administrateur de la fondation Trudeau.
    Pourquoi, quand c'est le temps de se remettre au travail et de dire la vérité aux Canadiens, le premier ministre est-il porté disparu?

[Traduction]

    Monsieur le Président, mettons les choses au clair. Le député sait pertinemment que le premier ministre n'a eu aucune communication directe ou indirecte avec la fondation au cours des 10 dernières années.

[Français]

    Monsieur le Président, après huit ans, on sait que le premier ministre aime voyager en jet privé, les réceptions mondaines avec la haute société new-yorkaise, devant un public qui n'est pas très au courant de ce qui se passe au Canada. Pourtant, la situation est grave. La fondation Trudeau, par l'entremise du frère du premier ministre, a reçu 140 000 $ du régime de Pékin. Ce matin, en comité, après plusieurs questions, le ministre de la Sécurité publique a été incapable de nier l'influence du régime de Pékin sur le premier ministre.
    Le premier ministre va bientôt manquer de gaz d'avion s'il continue à nier l'évidence. Quand va-t-il admettre la réalité et se remettre au travail?

[Traduction]

    Monsieur le Président, je répète, pour que ce soit parfaitement clair: le premier ministre n'a aucune communication directe ou indirecte avec la fondation, et il en est ainsi depuis plus de 10 ans.

Les priorités du gouvernement

    Monsieur le Président, on dit parfois qu'on ne peut réussir si on ne fait pas d'effort. Pour régler le conflit de travail avec l'Alliance de la fonction publique du Canada, secourir des centaines de Canadiens pris au Soudan ou répondre à des questions redditionnelles élémentaires à propos de la Fondation Trudeau, le premier ministre et le gouvernement libéral doivent, à tout le moins, faire un effort. Or, je doute que le premier ministre essaie bien fort de régler ces problèmes s'il fraie avec des célébrités dans la ville de New York.
    Quand le premier ministre se remettra-t-il au travail pour régler ces...
(1455)
    On frôle l'inacceptable.
    La ministre des Affaires étrangères a la parole.
    Monsieur le Président, j'aimerais donner l'heure juste. Il est important que les Canadiens sachent que les services consulaires travaillent jour et nuit pour aider les ressortissants canadiens touchés par la crise au Soudan. La grève n'a aucune incidence sur ces services. À l'heure actuelle, 130 personnes au sein d'Affaires mondiales aident les ressortissants canadiens coincés au Soudan. Ces personnes n'abandonneront pas tant et aussi longtemps que les ressortissants canadiens ne seront pas tous rapatriés.

L'éthique

    Monsieur le Président, le premier ministre veut nous faire croire qu'il y aurait un mur entre lui et la fondation qui porte son nom. Pourtant, nous savons que le premier ministre a organisé une rencontre avec la Fondation Trudeau dans son bureau et que le nom du premier ministre figure toujours à la liste des membres de la fondation. Le chien de garde des élections qu'il a nommé a été président et directeur général de la Fondation Trudeau et le rapporteur spécial qu'il a nommé était membre du conseil d'administration de la Fondation Trudeau il y a quelques semaines encore. Heureusement que les murs de son hôtel à New York sont plus solides, sinon, qu'est-ce qui les empêcherait de s'effondrer?
    Monsieur le Président, le député est bien au courant que les représentants de la fondation ont en fait rencontré des fonctionnaires. Contrairement à ce qu'il laisse entendre, le député sait très bien que le premier ministre n'a pris part à aucune rencontre.

[Français]

Le travail

    Monsieur le Président, huit jours se sont écoulés depuis le début de la grève de la fonction publique, et on cherche toujours le premier ministre.
    Le syndicat l'a formellement appelé à se joindre aux négociations. L'invitation est lancée, c'est le premier ministre qui la boude. Huit jours, c'est anormalement long pour un conflit d'une si grande ampleur. Le premier ministre sait qu'il ne peut pas se priver de 150 000 personnes dans l'offre de service aux citoyens.
    Quand va-t-il répondre à l'appel des travailleurs au lieu de prolonger le conflit de travail?
    Monsieur le Président, les fonctionnaires de l'Alliance de la fonction publique du Canada fournissent d'importants services à la population canadienne, et le gouvernement apprécie évidemment leur travail.
    Depuis trois semaines, nous sommes en médiation avec l'Alliance pour trouver une entente qui va être raisonnable pour les Canadiens et juste pour les travailleurs. Nous avons une bonne entente sur la table, mais nous ne pouvons pas faire en sorte que cela va déranger les services que nous offrons aux Canadiens et aux Canadiennes. Nous allons y arriver.

Les affaires étrangères

    Monsieur le Président, l'Agence des services frontaliers vient d'allumer quant aux violences au Soudan.
    Hier, Ottawa a enfin décidé d'interrompre les renvois de demandeurs d'asile vers ce pays afin d'éviter de mettre leurs vies en danger. On dira « mieux vaut tard que jamais », mais, quand on parle de vies humaines, on aurait dû dire que le plus tôt sera le mieux.
    C'est le premier réflexe humanitaire qu'Ottawa aurait dû avoir. Le Soudan est en plein chaos depuis le 15 avril. C'est seulement hier qu'on a interdit les expulsions, et ce matin que le premier avion canadien a évacué des ressortissants.
    Est-ce que ce gouvernement n'a rien appris du fiasco en Afghanistan?
    Monsieur le Président, le fait de sortir des résidents canadiens et des Canadiens du Soudan est absolument notre priorité.
    Il y a à peine quelques jours, le secrétaire général de l'ONU a dit que le Soudan était un des endroits les plus dangereux au monde. Nous agissons donc dans un contexte très volatile et très difficile. À ce stade-ci, il y a 200 Canadiens qui ont été capables de quitter le pays. Il y a deux avions qui ont quitté le Soudan. L'objectif est d'aider tous les Canadiens qui ont levé la main et qui demandent de l'aide. À ce stade-ci, c'est environ 800 personnes. Nous sommes en contact avec toutes ces personnes. Certaines d'entre elles veulent quitter par voie terrestre et d'autres par voie aérienne.
    Bien entendu, nous sommes là pour parler aux différents pays autour du Soudan pour négocier un droit de passage sécuritaire.

[Traduction]

La sécurité publique

    Monsieur le Président, après huit ans sous la gouverne du premier ministre, les crimes violents ont augmenté de 32 %, et les meurtres liés aux gangs, de 92 %. C'est choquant, mais le premier ministre et son procureur général continuent d'ignorer les demandes des chefs de police, qui réclament une réforme du cautionnement au pays. Après des mois de paroles creuses et d'inaction, nos collectivités se sentent moins en sécurité parce que les récidivistes violents sont continuellement libérés.
     Que fait le premier ministre à ce sujet? Il préfère fréquenter les élites libérales à New York. Quand le premier ministre et le gouvernement se remettront-ils enfin au travail?
(1500)
    Monsieur le Président, les Canadiens ont le droit de se sentir en sécurité, et ils ont le droit d'être en sécurité. C'est précisément la raison pour laquelle nous travaillons avec les provinces et les territoires, ainsi qu'avec les procureurs généraux des provinces et des territoires. Nous proposons de modifier certaines parties du Code criminel afin de renforcer le régime de mise en liberté sous caution et de travailler avec les provinces pour qu'elles puissent également mieux administrer ce régime au moyen de ressources adéquates. Nous devons tous travailler ensemble sur ce problème — il est complexe, compte tenu de la structure du fédéralisme canadien et de l'attribution des responsabilités —, et c'est précisément ce que nous faisons.

L'environnement

    Monsieur le Président, juste à temps pour le Jour de la Terre, le gouvernement a approuvé un projet qui prévoit une énorme expansion du port de Vancouver à Roberts Bank, un projet dévastateur qui détruira la nature.
    Ce projet sera aussi nocif pour l'emploi, un autre effet dévastateur dénoncé par le syndicat des débardeurs. Je peux déjà prédire la réponse du ministre et lui faire gagner un peu de temps. Il nous dira qu'il y a 370 conditions juridiquement contraignantes à respecter. Voici ma préférée: 14.7.1, les grues utilisées pour la construction seront peintes de couleurs qui se fondent dans le paysage qu'elles sont en train de détruire.
    En quoi cela est-il conforme aux engagements envers la protection de la nature pris pendant la COP15?
    C'est une honte.
    Monsieur le Président, comme je l'ai annoncé à la Chambre des communes la semaine dernière, le ministre des Ressources naturelles et moi-même avons informé les Canadiens que nous avons déclaré l'expansion du terminal de Roberts Bank projet d'intérêt national. Nous imposons au port 370 conditions à respecter. Je sais que la députée d'en face les a toutes lues et qu'elle a pu constater qu'il s'agit de conditions rigoureuses qui visent spécifiquement à garantir que nous protégeons l'environnement.
    La meilleure façon de favoriser le développement et la croissance de l'économie passe par un plan environnemental, conformément à nos engagements envers les Canadiens.
    Nous montrons aux Canadiens qu'économie et environnement vont de pair.

La justice

    Monsieur le Président, les crimes violents ont augmenté de 32 % et les meurtres perpétrés par des gangs, de 92 %, et la police et les premiers ministres provinciaux réclament une réforme du cautionnement.
    Où le premier ministre préférerait-il se trouver? Pas à Kamloops, où il verrait des fenêtres barricadées à la suite d'introductions par effraction. Pas à Vancouver, où il constaterait l'échec des politiques libérales sur le cautionnement. Pas à Toronto, où les politiques inefficaces sur le cautionnement ont conduit à la criminalité.
    Quand le premier ministre reprendra-t-il le travail sur le cautionnement pour que les Canadiens se sentent en sécurité, au lieu de se permettre des vacances de jet-set?
    Monsieur le Président, comme je l'ai déjà dit à la Chambre à maintes reprises, nous collaborons avec les procureurs généraux des provinces et des territoires sur la réforme du cautionnement. C'est ce que je me suis engagé à faire, ainsi qu'à présenter un projet de loi en ce sens à la Chambre avant la fin de la session.
    Nous sommes en bonne voie d'atteindre cet objectif. Tandis que j'ai la parole, je me permets de dire aux députés d'en face et à tous les députés, ainsi qu'aux Canadiens de tout le pays que, hier, nous avons présenté au Sénat la réponse du gouvernement à la demande de correction du registre des délinquants sexuels, dont certaines parties avaient été invalidées par la Cour suprême du Canada.
    Nous avons créé une présomption en faveur de l'inscription au registre des délinquants sexuels et adopté d'autres mesures pour le renforcer.

[Français]

    Monsieur le Président, depuis que ce premier ministre est en poste, les crimes violents sont en hausse de 32 %. Les crimes reliés aux gangs de rue ont bondi à 92 %. Des agresseurs sexuels peuvent purger leur peine dans le confort de leur foyer en écoutant Netflix.
    Nous le demandons et les corps policiers le demandent: nous voulons des lois plus sévères pour que les criminels soient en prison et non pas dans leur salon.
    Au lieu d'aller se pavaner partout dans le monde, y compris dans la Grosse Pomme, le premier ministre peut-il se remettre au travail et régler ce problème une fois pour toutes?
(1505)
    Monsieur le Président, comme je l'ai dit à plusieurs reprises, les crimes graves méritent des conséquences graves.
    Notre gouvernement a agi sur plusieurs fronts, justement pour que les victimes d'agression sexuelle soient traitées avec dignité et respect.
    Hier, j'ai déposé au Sénat le projet de loi S‑12, qui va justement renforcer le Registre national des délinquants sexuels et qui va aussi donner plus de pouvoirs aux victimes. J'espère que tous les partis de la Chambre vont l'appuyer.
    Cela s'ajoute à d'autres mesures que nous avons prises comme le projet de loi C‑3 et le projet de loi C‑51, qui vise justement à protéger les victimes d'agressions sexuelles.

La santé

    Monsieur le Président, notre gouvernement travaille fort pour permettre aux Canadiens de vivre de façon plus saine.
    Des initiatives importantes ont été mises en place telles qu'une mise à jour du Guide alimentaire canadien, des nouvelles normes d'étiquetage nutritionnel, ainsi que des investissements de 10 millions de dollars prévus dans le budget de 2023 pour encourager les gens à adopter un mode de vie plus actif.
    Le ministre de la Santé peut-il nous indiquer quelles nouvelles mesures pourraient venir s'ajouter à la Stratégie canadienne en matière de saine alimentation?
    Monsieur le Président, d'abord, je remercie la députée de Saint-Léonard—Saint-Michel de sa question, de son leadership et de son insistance sur l'importance de protéger la santé des gens.
    C'est pourquoi nous sommes si fiers de son projet de loi C‑252, qui protège les enfants contre les effets de la publicité sur les aliments et les boissons. C'est pourquoi nous introduisons un nouveau guide alimentaire et améliorons l'étiquetage sur les aliments pour aider les gens à faire de meilleurs choix alimentaires. C'est pourquoi le budget de 2023 inclut un financement de 10 millions de dollars à ParticipACTION pour aider les gens et certainement les plus jeunes à accroître leurs activités physiques.

[Traduction]

L’immigration, les réfugiés et la citoyenneté

    Monsieur le Président, « Ils seront certainement autorisés à entrer au Canada avec cette lettre. » Voilà ce que le bureau d'une sénatrice disait aux gens alors qu'il distribuait des centaines de documents de voyage non autorisés. Pourtant, le ministre de la Défense de l'époque a déclaré qu'il ne savait pas ce qui se passait parce qu'il ne lisait pas ses courriels. Ces actions ont mis des vies en danger et elles ont réduit à néant toute illusion d'équité dans la très insuffisante évacuation canadienne de l'Afghanistan, et aucune des personnes impliquées dans ce scandale n'a eu à en subir les conséquences.
    Le gouvernement souhaite-t-il faire passer le message que le système est à ce point défaillant que le seul moyen d'aider les gens en cas de crise est que des politiciens canadiens délivrent de faux documents de voyage?
    Monsieur le Président, la situation de crise lors de l'évacuation de Kaboul présentait des défis extraordinaires. Malgré cela, des milliers de personnes ont pu s'échapper et leur vie a été sauvée. Je suis heureux de vous dire qu'aujourd'hui, grâce à cette initiative, plus de 30 000 réfugiés afghans vivent au Canada. Ce sont des personnes que j'ai rencontrées. Elles vivent dans nos villes et nos villages. Il se trouve que, lors d'une de mes récentes visites à Calgary, j'ai rencontré certaines d'entre elles dans la ville de la députée qui a posé cette question.
    Nous allons continuer à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger l'intégrité du système, y compris la décision que nous avons prise précédemment de signaler l'utilisation de lettres inauthentiques aux forces de l'ordre. C'est la bonne chose à faire. Nous allons continuer à être un pays accueillant et à protéger l'intégrité du système d'immigration du Canada.

Les priorités du gouvernement

    Monsieur le Président, tous les jours, je reçois des appels à mon bureau de la part de personnes qui ont du mal à composer avec le coût élevé de la vie causé par le gouvernement libéral. Des aînés perdent leur maison et doivent recommencer à travailler. Des gens sautent des repas; ils n'ont pas les moyens de manger et de se chauffer. D'autres personnes n'arrivent pas à trouver de logement abordable. Comment le premier ministre réagit-il à tout cela? Il s'affiche avec les gens riches et célèbres pendant que les Canadiens en arrachent.
    Quand le gouvernement prendra-t-il la situation au sérieux et se remettra-t-il au travail?
    Monsieur le Président, nous travaillons chaque jour au nom des Canadiens. J'espère que les conservateurs n'adopteront pas leur approche habituelle, qui consiste à voter contre des mesures destinées à aider les Canadiens — par exemple des mesures pour lutter contre l'inflation ou un investissement de 196 milliards de dollars dans notre système de santé afin de le stabiliser pour la prochaine génération — et, j'ose espérer, qu'ils choisiront d'appuyer la croissance économique. Je sais que c'est difficile pour eux, car, pendant les 10 années où ils ont été au pouvoir, nous n'avons pas connu de croissance économique.
    Nous sommes sur la bonne voie pour faire croître l'économie et créer des emplois pour les Canadiens. C'est notre travail, et nous allons continuer à le faire.
    Monsieur le Président, les Canadiens sont en difficulté. La taxe sur le carbone augmente, ce qui veut dire que le prix de l'essence, la facture d'épicerie et le coût du chauffage domestique augmentent aussi. Un Canadien sur cinq doit maintenant sauter des repas, et des Canadiens n'ont pas les moyens de se loger parce que le loyer a doublé sous l'actuel premier ministre. Le premier ministre s'en fiche.
    Les jets privés et les chambres d'hôtel luxueuses ne donneront pas de résultats. Quand le premier ministre et le gouvernement se remettront-ils au travail?
(1510)
    Monsieur le Président, soyons bien clairs. Depuis notre arrivée au pouvoir en 2015, nous avons pris des mesures pour soutenir les Canadiens. Nous avons mis en place l'Allocation canadienne pour enfants, qui aide 9 familles canadiennes sur 10 et qui a permis de sortir 435 000 enfants de la pauvreté.
    Plus récemment, nous avons instauré la prestation dentaire canadienne. Jusqu'à maintenant, 250 000 enfants ont ainsi pu avoir accès à un dentiste.
    Grâce à nos investissements dans les services de garde, que le chef de l'opposition qualifie de « caisse noire », nous avons aidé des milliers de familles canadiennes de partout au pays à économiser des milliers de dollars cette année.
    Au sujet des changements climatiques, nous avons mis en place l'Incitatif à agir pour le climat.
    Nous sommes toujours là pour les Canadiens.

Le changement climatique

    Monsieur le Président, plus tôt cette année, notre gouvernement a annoncé deux initiatives majeures, en Alberta et en Saskatchewan, qui soutiennent l'engagement du Canada à investir dans les énergies renouvelables et à atteindre l'objectif de carboneutralité d'ici 2050. La ministre des Services publics et de l’Approvisionnement peut-elle nous donner des détails sur ces investissements et nous expliquer en quoi ils contribuent aux objectifs du gouvernement en matière d'initiatives écologiques?
    Monsieur le Président, nous avons récemment annoncé des accords avec des fournisseurs d'énergie de l'Alberta et de la Saskatchewan pour alimenter les bâtiments fédéraux de ces provinces en énergie 100 % verte. Cela permettra de réduire les émissions d'environ 166 kilotonnes d'équivalent en dioxyde de carbone, ce qui équivaut aux émissions annuelles de gaz à effet de serre de plus de 50 000 véhicules à essence. Nous luttons contre les changements climatiques et nous rendons le gouvernement plus écologique.

Les affaires étrangères

    Monsieur le Président, les Canadiens qui se trouvent au Soudan ont besoin de notre aide en ce moment même. Les hommes et les femmes des forces armées sont prêts à apporter leur aide, mais la ministre les a mis sur la touche à un moment critique. Sachant que le gouvernement a retardé le déploiement des forces armées, on vient d'apprendre qu'il réclamait 10 000 $ à une famille canadienne évacuée par le Royaume‑Uni pour son vol de retour.
    Le gouvernement du Canada peut-il expliquer pourquoi il a tant tardé à envoyer ses forces armées et pourquoi il fait payer des milliers de dollars aux Canadiens qui tentent de rentrer chez eux?
    Monsieur le Président, depuis le début de cette crise, nous sommes à pied d'œuvre. Cent trente employés d'Affaires mondiales Canada ont pris contact avec tous les Canadiens qui se sont inscrits sur le site Web du ministère: 800 Canadiens ont demandé de l'aide et 200 ont quitté le Soudan. Nous continuerons à leur apporter notre aide. Ce matin, deux avions canadiens ont quitté le Soudan. Ils sont en route vers un pays tiers sûr. Nous veillons également à participer aux efforts de coopération internationale. Depuis le début, des Canadiens quittent le Soudan.

[Français]

Le service 911

    Monsieur le Président, il y a eu consultations entre les partis et je pense que vous constaterez qu'il y a consentement unanime à l'égard de la motion suivante:
Que cette Chambre exige que le CRTC agisse immédiatement afin que tous les répondants appelés à traiter les appels d'urgence 911 soient en mesure de répondre rapidement, efficacement et clairement en français.
    Que tous ceux qui s'opposent à ce que l'honorable député propose la motion veuillent bien dire non.
    C'est d'accord.
    La Chambre a entendu la motion. Que tous ceux qui s'opposent à la motion veuillent bien dire non.

    (La motion est adoptée.)

[Traduction]

Les travaux de la Chambre

[Travaux de la Chambre]

    Monsieur le Président, comme nous sommes jeudi, je voudrais que le gouvernement nous dise quels travaux il propose pour le reste de la semaine et la semaine suivante.
    Monsieur le Président, demain, nous poursuivrons le débat à l'étape de la deuxième lecture du projet de loi C‑42, qui porte sur la Loi canadienne sur les sociétés par actions.
    Lundi, nous allons reprendre le débat sur le projet de loi C‑47, c'est-à-dire le projet de loi d'exécution du budget.
    Mercredi, nous allons commencer le débat à l'étape du rapport du projet de loi S‑5, qui porte sur la Loi canadienne sur la protection de l’environnement.
    Mardi et jeudi seront des journées de l'opposition. Pour aider les greffiers au Bureau, je demande à ma collègue la ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social de confirmer, après ma déclaration, que ces jours seront des jours désignés.
(1515)
    Monsieur le Président, je confirme que le mardi 2 mai et le jeudi 4 mai seront des jours désignés, comme mon collègue l'a mentionné.

La Journée de la robe rouge

    Monsieur le Président, il y a eu des discussions entre les partis, et je pense que vous constaterez qu'il y a consentement unanime à l'égard de la motion suivante. Je propose:
     Qu'un débat exploratoire sur la Journée de la robe rouge ait lieu le mardi 2 mai 2023, conformément à l'article 53.1 du Règlement et que, nonobstant tout article du Règlement, ordre spécial ou usage habituel de la Chambre: a) tout député qui se lève pour prendre la parole pendant le débat puisse indiquer à la présidence qu'il partagera son temps avec un autre député; b) la période prévue pour le débat soit prolongée au-delà de quatre heures, au besoin, de manière à inclure un minimum de 12 périodes de 20 minutes chacune; c) la présidence ne reçoive ni demande de quorum, ni motion dilatoire, ni demande de consentement unanime.
    Que tous ceux qui s'opposent à ce que le député propose la motion veuillent bien dire non. Le consentement est accordé.
    La Chambre a entendu la motion. Que tous ceux qui s'opposent à la motion veuillent bien dire non.

    (La motion est adoptée.)


Ordres émanant du gouvernement

[Ordres émanant du gouvernement]

[Traduction]

Loi no 1 d'exécution du budget de 2023

    La Chambre reprend l'étude de la motion portant que le projet de loi C‑47, Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 28 mars 2023, soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité, ainsi que de l'amendement.
    Monsieur le Président, je suis fière de prendre la parole au nom des électeurs fiscalement responsables de Renfrew—Nipissing—Pembroke.
    Ce débat est censé porter sur un budget. Malheureusement, le document déposé par les libéraux est une insulte au mot « budget ». Les libéraux prétendent qu'il est responsable sur le plan budgétaire alors qu'ils se débarrassent du dernier point d'ancrage budgétaire. Ils prétendent que c'est une question de productivité alors qu'ils étouffent l'innovation avec de la paperasserie. Ils prétendent que le remboursement de la TPS est un remboursement pour l'épicerie, alors qu'il n'y a pas de TPS sur les produits d'épicerie.
     Les dépenses sont manifestement hors de contrôle. Chaque budget et chaque mise à jour budgétaire révise les dépenses futures à la hausse. Qu'il s'agisse du budget d'un ménage ou d'une entreprise, l'objectif est de mettre en place un plan face à un avenir incertain. Si une personne est responsable dans sa planification financière, certaines années, elle dépassera légèrement ses prévisions, et d'autres années, elle les sous-estimera. Pour une entreprise, cela peut signifier qu'un bénéfice estimé à 5 % à la fin de l'année sera de 4,9 % ou de 5,1 %. C'est comme le tir à la cible. Si une personne se trouve généralement autour de la cible, elle peut être satisfaite de la précision de son tir, mais si ses tirs sont très éloignés à l'extrême gauche, c'est qu'elle ne s'y prend pas correctement. Comme cette bande tire le Canada de plus en plus loin vers l'extrême gauche, elle ne tire plus sur la cible. Les libéraux ont plutôt décidé que la meilleure chose à faire pour le Canada est de se tirer dans le pied. C'est la meilleure façon de décrire cette surabondance de subventions aux entreprises pour l'énergie verte.
    Les libéraux affirment qu'ils doivent dépenser comme des fous parce que les Américains et les Européens dépensent comme des fous. Personne n'a expliqué aux libéraux que ce n'est pas parce que tous leurs amis jettent leur argent par les fenêtres qu'ils doivent faire la même chose. Les libéraux affirment qu'ils croient au principe du libre-échange, mais ils ne comprennent pas vraiment ce que cela veut dire. Si nos concurrents mettent le feu à leurs finances, nous ne devons pas faire comme eux et mettre le feu à nos propres finances; nous devons leur vendre des allumettes. Le Canada avait l'occasion de vendre du gaz naturel à l'Europe, mais le premier ministre, M. Dressup le professeur d'art dramatique, a soutenu que ce n'était pas rentable. La ministre des Finances allègue qu'elle ne désigne pas de gagnants ni de perdants, puis elle décide quelles entreprises proches du Parti libéral recevront des subventions. Elle se tourne ensuite vers les petites entreprises et s'attend à ce qu'elles payent pour ces subventions.
    Le gouvernement préfère investir dans les véhicules électriques qui gobent l'électricité au lieu des véhicules hybrides plus efficaces pour réduire les émissions. En effet, le gouvernement empêche le développement d'une source d'énergie carboneutre au Canada en interdisant les moteurs à combustion internes. Toutes ces dépenses extravagantes doivent supposément nous mener vers une terre promise où abondent les emplois verts. C'est le rêve chimérique que nous avait présenté Dalton McGuinty, en Ontario. Quel a été le résultat? Une hausse des tarifs d'électricité, des dizaines de milliards de dollars de l'argent des contribuables gaspillés, et — selon la vérificatrice générale — plus de 60 000 emplois nets perdus. Après avoir gravement saccagé l'économie de l'Ontario, les libéraux ont plié bagage et déménagé — aux frais des contribuables — à Ottawa pour reproduire leur échec lamentable. Il semblerait que ce soit la mentalité socialiste. Chaque fois que les principes du socialisme sont appliqués, on récolte la misère, la souffrance et la mort. Pourtant, les socialistes continuent d'essayer encore et encore, en espérant d'une quelconque façon obtenir des résultats différents. Einstein appelait cela de la folie.
    Le pire, c'est que cet échec semble seulement accroître l'ambition des libéraux. Dans leur premier budget, ils ont dit qu'ils veilleraient à préserver une part additionnelle de 7 % des habitats naturels du Canada d'ici 2020. Après huit années au pouvoir, ils ont atteint seulement la moitié de cette cible. Quand une personne normale manque sa cible de moitié, elle réduit ses prévisions pour la suite des choses. Pourtant, le premier ministre a plutôt annoncé qu'il allait préserver 30 % des habitats naturels d'ici 2030. Pour y arriver, il devra réussir à préserver quatre fois plus d'habitats naturels dans les sept prochaines années qu'il ne l'a fait au cours des huit dernières années.
    En réalité, les libéraux savent qu'ils n'auront pas de comptes à rendre pour leurs promesses creuses. Ils utilisent donc les slogans les plus simples. C'est pourquoi ils ont annoncé qu'ils prévoyaient réduire de 30 % les émissions d'engrais d'ici 2030. Ils ont aussi annoncé des quotas de vente à la soviétique exigeant que 30 % des voitures vendues au pays soient électriques d'ici 2030. Puis, il y a l'engagement qu'ils ont pris en vertu de l'Accord de Paris, soit de réduire de 30 % les émissions de dioxyde de carbone d'ici 2030. Ces politiques sont basées sur des slogans, et elles manquent de vision. Nous sommes dirigés par un gouvernement de style TikTok: tout y est fait à la hâte par des gens en manque d'attention, qui sont un peu trop proches des communistes à Pékin.
    Si nous avons besoin de plus de preuves que le gouvernement abandonne la démocratie libérale en faveur d'une technocratie socialiste progressiste, nous n'avons qu'à examiner le rapport de l'Agence de la santé publique sur la santé publique et les changements climatiques.
(1520)
    Pour le rapport de l'Agence de santé publique, ils ont engagé un universitaire radical en tant que consultant. Ils ont utilisé l'argent des contribuables pour organiser des groupes de discussion avec d'autres extrémistes de gauche travaillant dans le domaine de la santé publique. Quelle est la conclusion du rapport publié par le gouvernement? Selon les soi-disant experts, les changements climatiques ne sont pas dus aux émissions de gaz à effet de serre, mais au capitalisme, à la liberté individuelle et à la démocratie. Dans la mentalité socialiste, le capitalisme est toujours le méchant. En réalité, les pays socialistes et autoritaires sont les pires délinquants en matière d'environnement. Malheureusement pour les Canadiens, les libéraux ont abandonné les politiques basées sur la réalité au profit de visions d'une utopie socialiste. Le manifeste socialiste radical sur la santé publique affirme que la science-fiction non occidentale « offre une façon d’imaginer l’avenir sans colonisation et de nous demander comment nous pouvons y arriver. »
    S'il est vrai que Star Trek a été une source d'inspiration pour de nombreux employés de la NASA, cette œuvre ne devrait pas constituer la base de notre politique climatique. Si les socialistes radicaux se contentaient d'être assis dans un grand cercle d'autosatisfaction tout en fantasmant sur une apocalypse climatique, ils pourraient être écartés. Cependant, ils ont exposé leur plan à la vue de tous. Le rapport appelle à une réorganisation complète des valeurs canadiennes sous la houlette de ces socialistes radicaux de la santé publique. Les auteurs du rapport écrivent: « De nombreux experts ont souligné l’importance de changer les valeurs sociétales dominantes et d’effectuer la transition vers des économies axées sur la santé et le bien-être si nous voulons prendre des mesures concrètes d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de ceux-ci. » Quelles sont ces valeurs sociétales qu'il faut changer? Voici ce qu'en dit un expert:
     En fin de compte, il y a trois valeurs fondamentales dans la société occidentale, et même dans le monde entier, qui doivent changer. L'une des valeurs fondamentales est la croissance et le matérialisme. La deuxième valeur fondamentale est la liberté et l'individualisme, qui doivent être repensés parce que le genre d'individualisme que prêchent les néo-libéraux fait partie du problème.
     En réponse à l'affirmation exagérée voulant que la liberté individuelle et la lutte contre la pauvreté soient la source de tous les maux, les auteurs écrivent ceci:
     Les valeurs fondamentales susmentionnées, qui minent la santé et le bien-être publics, sont bien connues. Mais les systèmes de santé publique ont réussi à réorienter des valeurs de la société. Par exemple, la recherche en santé publique et les communications ont changé notre relation sociétale avec les produits du tabac.
    Il est consternant de lire une telle chose. Des experts en santé publique radicaux cherchent à encourager la stigmatisation de la liberté dans la société. Ils cherchent à encourager la stigmatisation de la croissance économique. Ce qui caractérise maintenant le gouvernement, c'est sa façon de stigmatiser les gens. C'est ce qu'a fait le premier ministre quand il a accusé les opposants à la vaccination forcée d'être des misogynes et des racistes aux points de vue inacceptables. Les libéraux veulent se servir de la lutte contre les changements climatiques pour favoriser le socialisme et quiconque n'approuve pas ce plan se fait traiter de climatosceptique.
    L'objectif est d'utiliser la rhétorique pour assimiler les personnes qui critiquent une mauvaise politique climatique aux antisémites racistes qui nient l'holocauste nazi. Toutes les sociétés stigmatisent l'avidité et la surconsommation, mais ces socialistes veulent stigmatiser toute consommation. En outre, ils ont essayé de stigmatiser des mots comme « liberté » en les qualifiant de « dog whistles » ou langage politique codé. Ils essaient même de stigmatiser le drapeau canadien. Rien de tout cela n'est surprenant. Le premier ministre a déclaré que le Canada était un « État postnational » et il est déterminé à faire en sorte que ce fantasme devienne réalité.
    Le projet de loi d'exécution du budget ne ferait que renforcer l'emprise du gouvernement sur le marché. Il contribuerait à étendre l'emprise de l'État et à chasser la libre entreprise jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien d'autre que le Parti et l'État. Depuis que le premier ministre a placé les libéraux à la gauche du NPD et rompu le consensus canadien selon lequel l'équilibre budgétaire était la chose responsable à faire, nous sommes engagés sur une pente glissante. Ce sont les slogans qui nous gouvernent aujourd'hui. Les libéraux ont oublié l'héritage multiculturel du Canada au profit d'un récit unique d'oppression. Ils aiment prétendre qu'ils défendent les intérêts des Canadiens; en réalité, ils trouvent qu'il est plus facile de s'emparer du portefeuille des gens lorsqu'ils se cachent derrière eux.
    Au bout de huit ans, les libéraux sont fatigués, désespérés et dangereux. Réduits à lancer des slogans tels que « 30 en 30 », ils projettent maintenant leur politique de lutte contre la pauvreté sur nous. Nous avons un plan pour mettre plus d'argent dans les portefeuilles des gens. Ils ont un plan fiscal, nous avons un plan environnemental. Ils ont des slogans, nous avons des solutions. S'ils avaient vraiment confiance en leur programme socialiste radical, ils soumettraient la question aux Canadiens. Alors que les libéraux sont occupés à diviser et à stigmatiser les Canadiens, les conservateurs offrent l'unité et l'espoir.
(1525)
    Madame la Présidente, à un moment où les Canadiens ont du mal à faire face au coût de la vie, les conservateurs n'offrent aucune solution. Ce discours en est un excellent exemple, car il ne proposait aucune idée ou mesure concrète. Au lieu de cela, les conservateurs se contentent de réclamer une réduction des pensions et des prestations d'assurance‑emploi, sur lesquelles les Canadiens comptent, et ils insistent pour que la pollution redevienne gratuite.
    Il est imprudent d'avancer les idées qu'ils ont proposées, comme celle qui concerne les cryptomonnaies. Par contre, il y a une chose qui m'a rendue vraiment heureuse, c'est que les conservateurs ont donné leur consentement unanime afin que le remboursement pour l'épicerie soit adopté et que les Canadiens puissent en bénéficier. La députée vient de dire que ce remboursement n'est pas une bonne idée, alors je me demande pourquoi elle a donné son consentement pour que les Canadiens en bénéficient. J'aimerais savoir pourquoi elle a pensé que c'était une bonne idée ce jour‑là.
    Madame la Présidente, la députée d'en face fait de la désinformation, c'est-à-dire qu'elle énonce un fait, puis elle y saupoudre un mensonge. Ce que j'ai dit, c'est qu'il n'y a pas de TPS sur les produits d'épicerie, mais qu'ils appellent la prime qu'ils accordent aux Canadiens un remboursement de la TPS. Cela n'a pas de sens.
    Nous avons un plan concret, qui consiste à réduire les impôts, afin que les Canadiens aient plus d'argent dans leurs poches pour payer leurs factures, nourrir leur famille et dépenser de la manière qu'ils jugent la meilleure, sans que le gouvernement dépense à leur place.
    Madame la Présidente, l'une des choses dont mes collègues du NPD et moi-même sommes très fiers, c'est que nous avons permis la mise en place du tout premier programme de soins dentaires à l'échelle nationale. L'année dernière, comme on le sait, ce programme concernait les enfants de moins de 12 ans. Aujourd'hui, il sera élargi aux enfants de moins de 18 ans, aux aînés et aux personnes handicapées...
    Des voix: Oh, oh!
    Certains députés parlent fort lorsqu'ils entrent à la Chambre et ils nuisent ainsi aux travaux. Si les députés veulent tenir des discussions, ils doivent aller dans l'antichambre ou dans le corridor.
    Je demande au député de Cowichan—Malahat—Langford de répéter sa question.
    Je vous remercie, madame la Présidente.
    Comme je le disais, l'une des réalisations qui nous rendent le plus fiers, moi et mes collègues du NPD, est l'élargissement du régime de soins dentaires aux Canadiens à faible revenu, qui n'ont jamais eu les moyens d'aller chez le dentiste. Les aînés et les personnes handicapées seront bientôt admissibles à ce programme. Ces personnes vivent en marge de notre société et elles ont besoin de ces services.
    J'espère que la députée conservatrice admet que les soins de santé buccodentaires font partie des soins de santé. Est-elle prête à s'engager, avec son caucus, à maintenir ce programme? Peut-elle au moins en constater les bienfaits pour les habitants de sa circonscription?
    Madame la Présidente, je sais ce qu'est un régime de soins dentaires et ce que les députés d'en face nous présentent ne correspond pas à un régime de soins dentaires. En effet, un régime de soins dentaires associe des codes à des traitements.
    Il s'agit d'une prestation d'urgence — semblable à la Prestation canadienne d'urgence — pour les soins dentaires. Notre pays tente encore de régler les problèmes qui découlent de la Prestation canadienne d'urgence, qui a été lancée sans mesure de contrôle adéquate. À l'heure actuelle, des gens qui ont touché des milliers de dollars grâce à cette prestation doivent maintenant trouver le moyen de les rembourser parce que cette aide financière n'a pas été distribuée correctement.
(1530)

[Français]

    Madame la Présidente, nous sommes dans le projet de loi de mise en œuvre du budget, qui fait plusieurs centaines de pages et qui comporte des dizaines et des dizaines de lois appelées à être modifiées. Vers la fin des centaines de pages, à la section 31, on vient reconnaître Charles III comme le roi du Canada. On y lit ceci: « Charles Trois, par la grâce de Dieu, Roi du Canada et de ses autres royaumes et territoires, Chef du Commonwealth. »
     Est-ce que l'honorable collègue trouve que cela a sa place dans un projet de loi de mise en œuvre du budget ou que cela devrait être présenté à part de ces centaines de pages de modifications?

[Traduction]

    Madame la Présidente, le projet de loi d'exécution du budget est rempli de mines prêtes à exploser. Elles demeureront cachées jusqu'à ce qu'elles explosent au visage des Canadiens.
    Je sais que, en anglais, les gabarits disaient toujours « Her Majesty », en référence à la défunte reine et à la sanction royale. Le dernier budget a probablement été copié-collé à partir des budgets précédents. Je serais surprise qu'on y lise « His Majesty » où que ce soit.
    En tout cas, les Canadiens devraient être très prudents. Nous avons déjà vu des budgets être mis en œuvre et provoquer des ponctions fiscales rétroactives. C'est le genre de mine que le gouvernement cache lorsqu'il veut faire adopter le budget de force sans qu'une étude minutieuse ne puisse être menée comité par comité.
    Madame la Présidente, je reviens tout juste d'une visite à Kapuskasing, où beaucoup de gens m'ont dit du bien de vous.
    Je commencerai par examiner les aspects positifs du budget, avant d'aborder les aspects qui mériteraient d'être améliorés. Bien qu'il convienne de souligner un élément qui fait malheureusement défaut dans le budget, commençons par examiner les priorités extrêmement importantes qu'il définit clairement. Le budget fédéral donne la priorité à l'amélioration des soins de santé, à des mesures d'abordabilité, et à une croissance économique propre, ce qui est une bonne chose.
    En ce qui concerne les soins de santé, le budget prévoit des sommes importantes pour moderniser les systèmes de santé, notamment dans le cadre d'accords bilatéraux avec les provinces. Il prévoit des mesures destinées à répondre aux besoins pressants des urgences, à favoriser l'augmentation du salaire horaire des préposés aux bénéficiaires, à élargir l'accès aux services de médecine familiale, à renforcer les services de santé mentale et de lutte contre la toxicomanie, et bien d'autres choses encore.
    Le budget prévoit un engagement important à l'égard d'un régime de soins dentaires, l'un des éléments phares de ce budget, qui a été conçu en collaboration avec nos partenaires d'en face, nos collègues néo‑démocrates. Nous nous sommes engagés à verser 13 milliards de dollars sur cinq ans pour élargir l'accès aux soins dentaires aux familles dont le revenu annuel est inférieur à 90 000 $.
     Le budget prévoit également de nouvelles mesures importantes pour lutter contre la crise des opioïdes. Ce n'est pas tout à fait l'engagement de 500 millions de dollars pris dans notre programme électoral, mais nous n'en sommes pas loin. Le budget propose de verser 360 millions de dollars sur cinq ans pour appuyer le renouvellement de la Stratégie canadienne sur les drogues et autres substances, y compris les services communautaires en santé mentale, les services de réduction des méfaits, et plus encore.
    La Société canadienne du cancer a déclaré: « Le #Budget2023 prouve qu'il y a une volonté politique de financer notre système de santé afin que tout le monde ait accès à des soins contre le cancer abordables et en temps opportun. » L'Association médicale canadienne affirme: « Nous sommes heureux de voir le gouvernement fédéral confirmer ses engagements importants en matière de financement de la santé dans le cadre du budget 2023‑2024. »
    En ce qui concerne l'abordabilité, le budget prévoit un allègement ciblé du fardeau de l'inflation. Grâce à un nouveau remboursement, 11 millions de personnes à revenu faible ou modeste pourront recevoir un crédit d'impôt accru pour la TPS. Une autre priorité du budget est de rendre les études supérieures abordables, comme en témoignent l'augmentation du montant des bourses d'études et le rehaussement du plafond des prêts sans intérêt. Mentionnons également les mesures destinées aux consommateurs et aux petites entreprises en vue de réduire les frais indésirables, de sévir contre les prêts à conditions abusives et de réduire les frais de transaction des cartes de crédit. À cela s'ajoutent les mesures pour protéger les passagers aériens, défendre le droit à la réparation, et j'en passe.
    Le budget prévoit également un code de conduite pour protéger les Canadiens qui ont déjà des hypothèques et un système de production automatisée des déclarations de revenus. L'automatisation de la production des déclarations de revenus n'est pas parfaite, ce qui signifie qu'il reste du travail à faire; cependant, l'Agence du revenu du Canada va mettre à l'essai un nouveau service de production pour aider les Canadiens vulnérables à recevoir les prestations auxquelles ils ont droit. Tout le monde devrait recevoir les prestations qu'il mérite.
    Ensuite, une grande partie du budget est axée sur la croissance économique propre. Un financement de 21 milliards de dollars sur cinq ans est prévu pour vraiment faire fond sur les mesures prises par le passé. Nous avons fait beaucoup de chemin depuis 2015 et nous devons continuer à aller de l'avant.
    La tarification de la pollution a été augmentée afin de réorienter la demande et de stimuler l'innovation et en verser directement les recettes aux Canadiens à faible ou moyen revenu à titre de remboursement afin que leur situation n'empire pas. Il existe désormais une norme sur les carburants propres, des règles visant à éliminer progressivement les centrales électriques au charbon et des mesures de plus en plus strictes pour réduire les émissions de méthane. Les travaux vont également bon train pour ce qui est d'établir un règlement sur l'électricité propre et de plafonner les émissions du secteur pétrolier et gazier, et nous avons adopté une loi sur la responsabilité climatique qui fixe des objectifs ambitieux, exige du gouvernement qu'il présente un plan complet de lutte contre les changements climatiques et exige que des rapports d'étape soient produits régulièrement pour maintenir tous les futurs gouvernements sur le droit chemin.
    Dans les budgets précédents, nous avons investi des milliards dans les rénovations, les véhicules à zéro émission, les transports en commun, la protection de la nature, les technologies propres, les minéraux essentiels et plus encore. Nous avons également encouragé les investissements récents de plusieurs milliards de dollars du secteur privé dans l'économie propre, et le budget fédéral de 2023 s'appuierait sur ce travail avec de nouvelles initiatives visant à protéger notre eau douce et à assurer la production d'électricité et d'hydrogène propres et la fabrication de technologies propres.
    L'Institut climatique du Canada a qualifié les mesures budgétaires de « mesures nécessaires pour s’assurer que le Canada ne sera pas dernier du peloton dans la course mondiale vers la carboneutralité. » L'Institut Pembina a déclaré que le budget envoie un message clair que le Canada s'engage à bâtir un avenir plus propre. L'Institut international du développement durable a qualifié les investissements dans l'électricité propre et l'eau douce d'investissements « sans précédent », et la Fondation David Suzuki les a qualifiés d'« historiques » et de « tournant important ».
    Il reste bien sûr des défis à relever. Je ne veux pas parler des 30 milliards de dollars pour le projet TMX, que j'aimerais que nous dépensions ailleurs, mais nous avons besoin de conditions climatiques plus fortes pour garantir que l'argent est bien dépensé et qu'il y a des mesures de protection contre le soutien inefficace aux combustibles fossiles.
    Certains programmes doivent être renforcés, notamment pour les rénovations domiciliaires et commerciales. Nous devons accroître notre participation au financement international de la lutte contre les changements climatiques. Nous devons aussi amener toutes les provinces à fournir leur part d'efforts. Ici en Ontario, par exemple, nous n'avons pas de plan crédible et sérieux pour lutter contre les changements climatiques. Cela réduit notre capacité globale à respecter et même à excéder nos cibles nationales actuelles. Malgré les importantes mesures prises jusqu'à maintenant par le gouvernement fédéral, nous ne sommes pas encore là où nous devrions être rendus, mais nous sommes réellement sur la bonne voie pour y arriver.
     Mme Otto, scientifique principale du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, a déclaré que le récent rapport du groupe soulignait « l'urgence et la gravité du problème ». Cependant, Mme Otto reconnaît également qu'il y a « beaucoup de raisons de garder espoir, parce que nous avons encore le temps d'agir et nous disposons de tous les outils dont nous avons besoin ». Il y a certainement beaucoup de mesures qui sont prises dans ce domaine ici au Canada.
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    Le quatrième point extrêmement positif que je tiens à souligner est celui-ci: une importante nouvelle dépense de 4 milliards de dollars sur sept ans visant à mettre en œuvre une stratégie conjointe de logement à l'intention des Autochtones des régions urbaines, rurales et nordiques. Je crois que certaines de ces mesures devraient être subdivisées. Une stratégie urbaine devrait être différente d'une stratégie destinée aux régions rurales et nordiques de l'Ontario.
    Je viens de mentionner que j'étais allé à Kapuskasing. Je suis aussi allé à Timmins. On m'y a parlé de certaines de préoccupations. Quand on élabore des programmes, que ce soit à Queen's Park ou à Ottawa, ils doivent être conçus en fonction des réalités du Nord. Il serait beaucoup plus sensé de subdiviser la stratégie en volets urbain, nordique et rural.
    Sur le plan de la viabilité financière, avant de parler du travail à faire, j'aimerais citer Kevin Page, l'ancien directeur parlementaire du budget, qui a écrit ceci: « Dans l'ensemble, le budget de 2023 renferme une stratégie financière crédible. » Il a ajouté: « Les nouvelles dépenses nettes prévues en 2023 visent surtout les personnes qui ont de la difficulté à composer avec l'inflation [...] et le système de soins de santé. Ce ne sont pas des dépenses qui vont nuire aux efforts visant à réduire l'inflation. » Il a conclu: « La crédibilité financière est une chose qui se gagne un budget à la fois. Le budget de 2023 obtient une bonne note à cet égard. » Ce ne sont pas mes mots, mais ceux de Kevin Page.
    Il est important de regarder la situation du Canada isolément, mais aussi de la comparer à la situation budgétaire de nos partenaires dans le monde. Dans le budget de 2023, on peut lire: « En incluant les nouvelles mesures [...], la dette nette du Canada en proportion de l'économie est encore plus faible aujourd'hui que dans tout autre pays du G7 avant la pandémie, un avantage que le Canada devrait maintenir. »
    Je vais utiliser le reste de mon temps pour parler des domaines où des efforts sont nécessaires. Il y a eu des progrès en santé mentale. J'ai souligné les nouvelles dépenses en matière de santé mentale et de toxicomanie. Toutefois, il ne suffit pas de respecter notre promesse électorale de 500 millions de dollars. La cheffe de la direction nationale de l'Association canadienne pour la santé mentale a déclaré que son organisme est « [...] profondément préoccup[é] par le fait que ce budget ne prévoit pas les investissements cruciaux dont les prestataires de services communautaires ont tellement besoin pour faire leur travail ». Notre programme électoral promettait le financement de transferts en matière de santé mentale, un engagement majeur, et nous avons encore du chemin à faire à cet égard.
    Le lancement de la ligne 988, le nouveau numéro national en cas de crise de santé mentale est un exemple très précis et concret. Il est extrêmement important pour la prestation de soins en santé mentale, mais les utilisateurs doivent être aiguillés vers des services dans leur collectivité pour que son efficacité soit optimale. Donc, nous devons financer les services dans nos différentes collectivités.
    Je tiens aussi à souligner la nécessité d'aborder la question de la prestation pour les personnes handicapées. Un grand nombre de gens dans le milieu des personnes handicapées attendaient un signal clair indiquant la suite des choses. Il est important d'augmenter les investissements dans les processus de consultation. Le gouvernement prévoit mener des consultations approfondies pour s'assurer de bien faire les choses. Toutefois, si l'on veut réellement améliorer les choses et offrir une prestation constructive, il faudra investir des milliards de dollars en nouvelles dépenses chaque année pour sortir les personnes handicapées de la pauvreté, à la hauteur de ce qu'elles méritent. Il reste encore beaucoup de travail à faire sur ce plan.
    Je pourrais dire la même chose pour le logement. J'ai souligné l'importance des milliards de dollars qui seront investis pour mettre en œuvre une stratégie de logement autochtone en milieu urbain, rural ou nordique, mais il faut en faire beaucoup plus en matière de logement. Il en va de l'équité entre les générations. Il en va de la productivité de notre pays. La population de nos villes diminue. La population de nos provinces diminue. Notre pays n'arrivera pas à atteindre le niveau de concurrence dont il a besoin si l'on ne règle pas la pénurie de logements abordables. Cela signifie que les gouvernements doivent éliminer les obstacles indus et collaborer à la construction de logements. Les instances gouvernementales doivent recommencer à jouer une part active dans la construction de logements sociaux. Le logement est d'abord et avant tout une question de chez-soi et, ensuite, d'investissement.
    Finalement, il y a un élément manquant. Nous nous étions engagés à accroître l'aide internationale sur une base annuelle. Nous ne l'avons tout simplement pas fait dans ce budget. À ce chapitre, Résultats Canada a critiqué le budget, et avec raison. Un pays aussi riche que le nôtre doit prendre soin des personnes dans le besoin qui y vivent. Nous devons également nous soucier des personnes dans le besoin aux quatre coins du monde et leur venir en aide.
    Cela dit, malgré les améliorations possibles et malgré certains aspects critiquables, il y a énormément de raisons d'être positifs et optimistes en ce qui concerne le budget de 2023 et il y a assurément beaucoup raisons d'appuyer le budget au cours des prochaines semaines.
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[Français]