La Chambre reprend l'étude de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité, ainsi que de l'amendement.
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Monsieur le Président, je suis fière de prendre la parole au nom des électeurs fiscalement responsables de Renfrew—Nipissing—Pembroke.
Ce débat est censé porter sur un budget. Malheureusement, le document déposé par les libéraux est une insulte au mot « budget ». Les libéraux prétendent qu'il est responsable sur le plan budgétaire alors qu'ils se débarrassent du dernier point d'ancrage budgétaire. Ils prétendent que c'est une question de productivité alors qu'ils étouffent l'innovation avec de la paperasserie. Ils prétendent que le remboursement de la TPS est un remboursement pour l'épicerie, alors qu'il n'y a pas de TPS sur les produits d'épicerie.
Les dépenses sont manifestement hors de contrôle. Chaque budget et chaque mise à jour budgétaire révise les dépenses futures à la hausse. Qu'il s'agisse du budget d'un ménage ou d'une entreprise, l'objectif est de mettre en place un plan face à un avenir incertain. Si une personne est responsable dans sa planification financière, certaines années, elle dépassera légèrement ses prévisions, et d'autres années, elle les sous-estimera. Pour une entreprise, cela peut signifier qu'un bénéfice estimé à 5 % à la fin de l'année sera de 4,9 % ou de 5,1 %. C'est comme le tir à la cible. Si une personne se trouve généralement autour de la cible, elle peut être satisfaite de la précision de son tir, mais si ses tirs sont très éloignés à l'extrême gauche, c'est qu'elle ne s'y prend pas correctement. Comme cette bande tire le Canada de plus en plus loin vers l'extrême gauche, elle ne tire plus sur la cible. Les libéraux ont plutôt décidé que la meilleure chose à faire pour le Canada est de se tirer dans le pied. C'est la meilleure façon de décrire cette surabondance de subventions aux entreprises pour l'énergie verte.
Les libéraux affirment qu'ils doivent dépenser comme des fous parce que les Américains et les Européens dépensent comme des fous. Personne n'a expliqué aux libéraux que ce n'est pas parce que tous leurs amis jettent leur argent par les fenêtres qu'ils doivent faire la même chose. Les libéraux affirment qu'ils croient au principe du libre-échange, mais ils ne comprennent pas vraiment ce que cela veut dire. Si nos concurrents mettent le feu à leurs finances, nous ne devons pas faire comme eux et mettre le feu à nos propres finances; nous devons leur vendre des allumettes. Le Canada avait l'occasion de vendre du gaz naturel à l'Europe, mais le , M. Dressup le professeur d'art dramatique, a soutenu que ce n'était pas rentable. La allègue qu'elle ne désigne pas de gagnants ni de perdants, puis elle décide quelles entreprises proches du Parti libéral recevront des subventions. Elle se tourne ensuite vers les petites entreprises et s'attend à ce qu'elles payent pour ces subventions.
Le gouvernement préfère investir dans les véhicules électriques qui gobent l'électricité au lieu des véhicules hybrides plus efficaces pour réduire les émissions. En effet, le gouvernement empêche le développement d'une source d'énergie carboneutre au Canada en interdisant les moteurs à combustion internes. Toutes ces dépenses extravagantes doivent supposément nous mener vers une terre promise où abondent les emplois verts. C'est le rêve chimérique que nous avait présenté Dalton McGuinty, en Ontario. Quel a été le résultat? Une hausse des tarifs d'électricité, des dizaines de milliards de dollars de l'argent des contribuables gaspillés, et — selon la vérificatrice générale — plus de 60 000 emplois nets perdus. Après avoir gravement saccagé l'économie de l'Ontario, les libéraux ont plié bagage et déménagé — aux frais des contribuables — à Ottawa pour reproduire leur échec lamentable. Il semblerait que ce soit la mentalité socialiste. Chaque fois que les principes du socialisme sont appliqués, on récolte la misère, la souffrance et la mort. Pourtant, les socialistes continuent d'essayer encore et encore, en espérant d'une quelconque façon obtenir des résultats différents. Einstein appelait cela de la folie.
Le pire, c'est que cet échec semble seulement accroître l'ambition des libéraux. Dans leur premier budget, ils ont dit qu'ils veilleraient à préserver une part additionnelle de 7 % des habitats naturels du Canada d'ici 2020. Après huit années au pouvoir, ils ont atteint seulement la moitié de cette cible. Quand une personne normale manque sa cible de moitié, elle réduit ses prévisions pour la suite des choses. Pourtant, le a plutôt annoncé qu'il allait préserver 30 % des habitats naturels d'ici 2030. Pour y arriver, il devra réussir à préserver quatre fois plus d'habitats naturels dans les sept prochaines années qu'il ne l'a fait au cours des huit dernières années.
En réalité, les libéraux savent qu'ils n'auront pas de comptes à rendre pour leurs promesses creuses. Ils utilisent donc les slogans les plus simples. C'est pourquoi ils ont annoncé qu'ils prévoyaient réduire de 30 % les émissions d'engrais d'ici 2030. Ils ont aussi annoncé des quotas de vente à la soviétique exigeant que 30 % des voitures vendues au pays soient électriques d'ici 2030. Puis, il y a l'engagement qu'ils ont pris en vertu de l'Accord de Paris, soit de réduire de 30 % les émissions de dioxyde de carbone d'ici 2030. Ces politiques sont basées sur des slogans, et elles manquent de vision. Nous sommes dirigés par un gouvernement de style TikTok: tout y est fait à la hâte par des gens en manque d'attention, qui sont un peu trop proches des communistes à Pékin.
Si nous avons besoin de plus de preuves que le gouvernement abandonne la démocratie libérale en faveur d'une technocratie socialiste progressiste, nous n'avons qu'à examiner le rapport de l'Agence de la santé publique sur la santé publique et les changements climatiques.
Pour le rapport de l'Agence de santé publique, ils ont engagé un universitaire radical en tant que consultant. Ils ont utilisé l'argent des contribuables pour organiser des groupes de discussion avec d'autres extrémistes de gauche travaillant dans le domaine de la santé publique. Quelle est la conclusion du rapport publié par le gouvernement? Selon les soi-disant experts, les changements climatiques ne sont pas dus aux émissions de gaz à effet de serre, mais au capitalisme, à la liberté individuelle et à la démocratie. Dans la mentalité socialiste, le capitalisme est toujours le méchant. En réalité, les pays socialistes et autoritaires sont les pires délinquants en matière d'environnement. Malheureusement pour les Canadiens, les libéraux ont abandonné les politiques basées sur la réalité au profit de visions d'une utopie socialiste. Le manifeste socialiste radical sur la santé publique affirme que la science-fiction non occidentale « offre une façon d’imaginer l’avenir sans colonisation et de nous demander comment nous pouvons y arriver. »
S'il est vrai que Star Trek a été une source d'inspiration pour de nombreux employés de la NASA, cette œuvre ne devrait pas constituer la base de notre politique climatique. Si les socialistes radicaux se contentaient d'être assis dans un grand cercle d'autosatisfaction tout en fantasmant sur une apocalypse climatique, ils pourraient être écartés. Cependant, ils ont exposé leur plan à la vue de tous. Le rapport appelle à une réorganisation complète des valeurs canadiennes sous la houlette de ces socialistes radicaux de la santé publique. Les auteurs du rapport écrivent: « De nombreux experts ont souligné l’importance de changer les valeurs sociétales dominantes et d’effectuer la transition vers des économies axées sur la santé et le bien-être si nous voulons prendre des mesures concrètes d’adaptation aux changements climatiques et d’atténuation de ceux-ci. » Quelles sont ces valeurs sociétales qu'il faut changer? Voici ce qu'en dit un expert:
En fin de compte, il y a trois valeurs fondamentales dans la société occidentale, et même dans le monde entier, qui doivent changer. L'une des valeurs fondamentales est la croissance et le matérialisme. La deuxième valeur fondamentale est la liberté et l'individualisme, qui doivent être repensés parce que le genre d'individualisme que prêchent les néo-libéraux fait partie du problème.
En réponse à l'affirmation exagérée voulant que la liberté individuelle et la lutte contre la pauvreté soient la source de tous les maux, les auteurs écrivent ceci:
Les valeurs fondamentales susmentionnées, qui minent la santé et le bien-être publics, sont bien connues. Mais les systèmes de santé publique ont réussi à réorienter des valeurs de la société. Par exemple, la recherche en santé publique et les communications ont changé notre relation sociétale avec les produits du tabac.
Il est consternant de lire une telle chose. Des experts en santé publique radicaux cherchent à encourager la stigmatisation de la liberté dans la société. Ils cherchent à encourager la stigmatisation de la croissance économique. Ce qui caractérise maintenant le gouvernement, c'est sa façon de stigmatiser les gens. C'est ce qu'a fait le quand il a accusé les opposants à la vaccination forcée d'être des misogynes et des racistes aux points de vue inacceptables. Les libéraux veulent se servir de la lutte contre les changements climatiques pour favoriser le socialisme et quiconque n'approuve pas ce plan se fait traiter de climatosceptique.
L'objectif est d'utiliser la rhétorique pour assimiler les personnes qui critiquent une mauvaise politique climatique aux antisémites racistes qui nient l'holocauste nazi. Toutes les sociétés stigmatisent l'avidité et la surconsommation, mais ces socialistes veulent stigmatiser toute consommation. En outre, ils ont essayé de stigmatiser des mots comme « liberté » en les qualifiant de « dog whistles » ou langage politique codé. Ils essaient même de stigmatiser le drapeau canadien. Rien de tout cela n'est surprenant. Le a déclaré que le Canada était un « État postnational » et il est déterminé à faire en sorte que ce fantasme devienne réalité.
Le projet de loi d'exécution du budget ne ferait que renforcer l'emprise du gouvernement sur le marché. Il contribuerait à étendre l'emprise de l'État et à chasser la libre entreprise jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien d'autre que le Parti et l'État. Depuis que le a placé les libéraux à la gauche du NPD et rompu le consensus canadien selon lequel l'équilibre budgétaire était la chose responsable à faire, nous sommes engagés sur une pente glissante. Ce sont les slogans qui nous gouvernent aujourd'hui. Les libéraux ont oublié l'héritage multiculturel du Canada au profit d'un récit unique d'oppression. Ils aiment prétendre qu'ils défendent les intérêts des Canadiens; en réalité, ils trouvent qu'il est plus facile de s'emparer du portefeuille des gens lorsqu'ils se cachent derrière eux.
Au bout de huit ans, les libéraux sont fatigués, désespérés et dangereux. Réduits à lancer des slogans tels que « 30 en 30 », ils projettent maintenant leur politique de lutte contre la pauvreté sur nous. Nous avons un plan pour mettre plus d'argent dans les portefeuilles des gens. Ils ont un plan fiscal, nous avons un plan environnemental. Ils ont des slogans, nous avons des solutions. S'ils avaient vraiment confiance en leur programme socialiste radical, ils soumettraient la question aux Canadiens. Alors que les libéraux sont occupés à diviser et à stigmatiser les Canadiens, les conservateurs offrent l'unité et l'espoir.
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Madame la Présidente, je reviens tout juste d'une visite à Kapuskasing, où beaucoup de gens m'ont dit du bien de vous.
Je commencerai par examiner les aspects positifs du budget, avant d'aborder les aspects qui mériteraient d'être améliorés. Bien qu'il convienne de souligner un élément qui fait malheureusement défaut dans le budget, commençons par examiner les priorités extrêmement importantes qu'il définit clairement. Le budget fédéral donne la priorité à l'amélioration des soins de santé, à des mesures d'abordabilité, et à une croissance économique propre, ce qui est une bonne chose.
En ce qui concerne les soins de santé, le budget prévoit des sommes importantes pour moderniser les systèmes de santé, notamment dans le cadre d'accords bilatéraux avec les provinces. Il prévoit des mesures destinées à répondre aux besoins pressants des urgences, à favoriser l'augmentation du salaire horaire des préposés aux bénéficiaires, à élargir l'accès aux services de médecine familiale, à renforcer les services de santé mentale et de lutte contre la toxicomanie, et bien d'autres choses encore.
Le budget prévoit un engagement important à l'égard d'un régime de soins dentaires, l'un des éléments phares de ce budget, qui a été conçu en collaboration avec nos partenaires d'en face, nos collègues néo‑démocrates. Nous nous sommes engagés à verser 13 milliards de dollars sur cinq ans pour élargir l'accès aux soins dentaires aux familles dont le revenu annuel est inférieur à 90 000 $.
Le budget prévoit également de nouvelles mesures importantes pour lutter contre la crise des opioïdes. Ce n'est pas tout à fait l'engagement de 500 millions de dollars pris dans notre programme électoral, mais nous n'en sommes pas loin. Le budget propose de verser 360 millions de dollars sur cinq ans pour appuyer le renouvellement de la Stratégie canadienne sur les drogues et autres substances, y compris les services communautaires en santé mentale, les services de réduction des méfaits, et plus encore.
La Société canadienne du cancer a déclaré: « Le #Budget2023 prouve qu'il y a une volonté politique de financer notre système de santé afin que tout le monde ait accès à des soins contre le cancer abordables et en temps opportun. » L'Association médicale canadienne affirme: « Nous sommes heureux de voir le gouvernement fédéral confirmer ses engagements importants en matière de financement de la santé dans le cadre du budget 2023‑2024. »
En ce qui concerne l'abordabilité, le budget prévoit un allègement ciblé du fardeau de l'inflation. Grâce à un nouveau remboursement, 11 millions de personnes à revenu faible ou modeste pourront recevoir un crédit d'impôt accru pour la TPS. Une autre priorité du budget est de rendre les études supérieures abordables, comme en témoignent l'augmentation du montant des bourses d'études et le rehaussement du plafond des prêts sans intérêt. Mentionnons également les mesures destinées aux consommateurs et aux petites entreprises en vue de réduire les frais indésirables, de sévir contre les prêts à conditions abusives et de réduire les frais de transaction des cartes de crédit. À cela s'ajoutent les mesures pour protéger les passagers aériens, défendre le droit à la réparation, et j'en passe.
Le budget prévoit également un code de conduite pour protéger les Canadiens qui ont déjà des hypothèques et un système de production automatisée des déclarations de revenus. L'automatisation de la production des déclarations de revenus n'est pas parfaite, ce qui signifie qu'il reste du travail à faire; cependant, l'Agence du revenu du Canada va mettre à l'essai un nouveau service de production pour aider les Canadiens vulnérables à recevoir les prestations auxquelles ils ont droit. Tout le monde devrait recevoir les prestations qu'il mérite.
Ensuite, une grande partie du budget est axée sur la croissance économique propre. Un financement de 21 milliards de dollars sur cinq ans est prévu pour vraiment faire fond sur les mesures prises par le passé. Nous avons fait beaucoup de chemin depuis 2015 et nous devons continuer à aller de l'avant.
La tarification de la pollution a été augmentée afin de réorienter la demande et de stimuler l'innovation et en verser directement les recettes aux Canadiens à faible ou moyen revenu à titre de remboursement afin que leur situation n'empire pas. Il existe désormais une norme sur les carburants propres, des règles visant à éliminer progressivement les centrales électriques au charbon et des mesures de plus en plus strictes pour réduire les émissions de méthane. Les travaux vont également bon train pour ce qui est d'établir un règlement sur l'électricité propre et de plafonner les émissions du secteur pétrolier et gazier, et nous avons adopté une loi sur la responsabilité climatique qui fixe des objectifs ambitieux, exige du gouvernement qu'il présente un plan complet de lutte contre les changements climatiques et exige que des rapports d'étape soient produits régulièrement pour maintenir tous les futurs gouvernements sur le droit chemin.
Dans les budgets précédents, nous avons investi des milliards dans les rénovations, les véhicules à zéro émission, les transports en commun, la protection de la nature, les technologies propres, les minéraux essentiels et plus encore. Nous avons également encouragé les investissements récents de plusieurs milliards de dollars du secteur privé dans l'économie propre, et le budget fédéral de 2023 s'appuierait sur ce travail avec de nouvelles initiatives visant à protéger notre eau douce et à assurer la production d'électricité et d'hydrogène propres et la fabrication de technologies propres.
L'Institut climatique du Canada a qualifié les mesures budgétaires de « mesures nécessaires pour s’assurer que le Canada ne sera pas dernier du peloton dans la course mondiale vers la carboneutralité. » L'Institut Pembina a déclaré que le budget envoie un message clair que le Canada s'engage à bâtir un avenir plus propre. L'Institut international du développement durable a qualifié les investissements dans l'électricité propre et l'eau douce d'investissements « sans précédent », et la Fondation David Suzuki les a qualifiés d'« historiques » et de « tournant important ».
Il reste bien sûr des défis à relever. Je ne veux pas parler des 30 milliards de dollars pour le projet TMX, que j'aimerais que nous dépensions ailleurs, mais nous avons besoin de conditions climatiques plus fortes pour garantir que l'argent est bien dépensé et qu'il y a des mesures de protection contre le soutien inefficace aux combustibles fossiles.
Certains programmes doivent être renforcés, notamment pour les rénovations domiciliaires et commerciales. Nous devons accroître notre participation au financement international de la lutte contre les changements climatiques. Nous devons aussi amener toutes les provinces à fournir leur part d'efforts. Ici en Ontario, par exemple, nous n'avons pas de plan crédible et sérieux pour lutter contre les changements climatiques. Cela réduit notre capacité globale à respecter et même à excéder nos cibles nationales actuelles. Malgré les importantes mesures prises jusqu'à maintenant par le gouvernement fédéral, nous ne sommes pas encore là où nous devrions être rendus, mais nous sommes réellement sur la bonne voie pour y arriver.
Mme Otto, scientifique principale du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, a déclaré que le récent rapport du groupe soulignait « l'urgence et la gravité du problème ». Cependant, Mme Otto reconnaît également qu'il y a « beaucoup de raisons de garder espoir, parce que nous avons encore le temps d'agir et nous disposons de tous les outils dont nous avons besoin ». Il y a certainement beaucoup de mesures qui sont prises dans ce domaine ici au Canada.
Le quatrième point extrêmement positif que je tiens à souligner est celui-ci: une importante nouvelle dépense de 4 milliards de dollars sur sept ans visant à mettre en œuvre une stratégie conjointe de logement à l'intention des Autochtones des régions urbaines, rurales et nordiques. Je crois que certaines de ces mesures devraient être subdivisées. Une stratégie urbaine devrait être différente d'une stratégie destinée aux régions rurales et nordiques de l'Ontario.
Je viens de mentionner que j'étais allé à Kapuskasing. Je suis aussi allé à Timmins. On m'y a parlé de certaines de préoccupations. Quand on élabore des programmes, que ce soit à Queen's Park ou à Ottawa, ils doivent être conçus en fonction des réalités du Nord. Il serait beaucoup plus sensé de subdiviser la stratégie en volets urbain, nordique et rural.
Sur le plan de la viabilité financière, avant de parler du travail à faire, j'aimerais citer Kevin Page, l'ancien directeur parlementaire du budget, qui a écrit ceci: « Dans l'ensemble, le budget de 2023 renferme une stratégie financière crédible. » Il a ajouté: « Les nouvelles dépenses nettes prévues en 2023 visent surtout les personnes qui ont de la difficulté à composer avec l'inflation [...] et le système de soins de santé. Ce ne sont pas des dépenses qui vont nuire aux efforts visant à réduire l'inflation. » Il a conclu: « La crédibilité financière est une chose qui se gagne un budget à la fois. Le budget de 2023 obtient une bonne note à cet égard. » Ce ne sont pas mes mots, mais ceux de Kevin Page.
Il est important de regarder la situation du Canada isolément, mais aussi de la comparer à la situation budgétaire de nos partenaires dans le monde. Dans le budget de 2023, on peut lire: « En incluant les nouvelles mesures [...], la dette nette du Canada en proportion de l'économie est encore plus faible aujourd'hui que dans tout autre pays du G7 avant la pandémie, un avantage que le Canada devrait maintenir. »
Je vais utiliser le reste de mon temps pour parler des domaines où des efforts sont nécessaires. Il y a eu des progrès en santé mentale. J'ai souligné les nouvelles dépenses en matière de santé mentale et de toxicomanie. Toutefois, il ne suffit pas de respecter notre promesse électorale de 500 millions de dollars. La cheffe de la direction nationale de l'Association canadienne pour la santé mentale a déclaré que son organisme est « [...] profondément préoccup[é] par le fait que ce budget ne prévoit pas les investissements cruciaux dont les prestataires de services communautaires ont tellement besoin pour faire leur travail ». Notre programme électoral promettait le financement de transferts en matière de santé mentale, un engagement majeur, et nous avons encore du chemin à faire à cet égard.
Le lancement de la ligne 988, le nouveau numéro national en cas de crise de santé mentale est un exemple très précis et concret. Il est extrêmement important pour la prestation de soins en santé mentale, mais les utilisateurs doivent être aiguillés vers des services dans leur collectivité pour que son efficacité soit optimale. Donc, nous devons financer les services dans nos différentes collectivités.
Je tiens aussi à souligner la nécessité d'aborder la question de la prestation pour les personnes handicapées. Un grand nombre de gens dans le milieu des personnes handicapées attendaient un signal clair indiquant la suite des choses. Il est important d'augmenter les investissements dans les processus de consultation. Le gouvernement prévoit mener des consultations approfondies pour s'assurer de bien faire les choses. Toutefois, si l'on veut réellement améliorer les choses et offrir une prestation constructive, il faudra investir des milliards de dollars en nouvelles dépenses chaque année pour sortir les personnes handicapées de la pauvreté, à la hauteur de ce qu'elles méritent. Il reste encore beaucoup de travail à faire sur ce plan.
Je pourrais dire la même chose pour le logement. J'ai souligné l'importance des milliards de dollars qui seront investis pour mettre en œuvre une stratégie de logement autochtone en milieu urbain, rural ou nordique, mais il faut en faire beaucoup plus en matière de logement. Il en va de l'équité entre les générations. Il en va de la productivité de notre pays. La population de nos villes diminue. La population de nos provinces diminue. Notre pays n'arrivera pas à atteindre le niveau de concurrence dont il a besoin si l'on ne règle pas la pénurie de logements abordables. Cela signifie que les gouvernements doivent éliminer les obstacles indus et collaborer à la construction de logements. Les instances gouvernementales doivent recommencer à jouer une part active dans la construction de logements sociaux. Le logement est d'abord et avant tout une question de chez-soi et, ensuite, d'investissement.
Finalement, il y a un élément manquant. Nous nous étions engagés à accroître l'aide internationale sur une base annuelle. Nous ne l'avons tout simplement pas fait dans ce budget. À ce chapitre, Résultats Canada a critiqué le budget, et avec raison. Un pays aussi riche que le nôtre doit prendre soin des personnes dans le besoin qui y vivent. Nous devons également nous soucier des personnes dans le besoin aux quatre coins du monde et leur venir en aide.
Cela dit, malgré les améliorations possibles et malgré certains aspects critiquables, il y a énormément de raisons d'être positifs et optimistes en ce qui concerne le budget de 2023 et il y a assurément beaucoup raisons d'appuyer le budget au cours des prochaines semaines.