propose que le projet de loi , soit lu pour la troisième fois et adopté.
— Monsieur le Président, comme toujours, c’est un honneur et un privilège de prendre la parole à la Chambre au nom des habitants de Northumberland—Peterborough-Sud. Aujourd’hui, je suis particulièrement honoré de prendre la parole au sujet de mon projet de loi d’initiative parlementaire, le projet de loi , qui porte sur les droits de la personne.
J'aimerais d'abord faire une mise en contexte avant d'aborder le fond du projet de loi. Je tiens à dire que nous sommes extrêmement chanceux de vivre dans le meilleur pays au monde, un pays qui respecte la primauté du droit et où les gens peuvent exprimer leur désaccord sans être victimes de violence physique. Au cours des trois dernières semaines avant l'ajournement, j’imagine qu'il y aura des débats acrimonieux — et je suis convaincu que le Président assurera le bon déroulement des travaux dans cette enceinte —, et que nous entendrons des arguments et des propos qui ne sont pas toujours édifiants. Cependant, tout cela sera toujours mieux que la violence.
Dans trop de pays, les gens ont recours à la violence. Des gens passent la nuit à attendre de voir ce que leur gouvernement pourrait tenter de leur imposer. Les gens qui ne font que défendre leur identité et leurs croyances doivent rester éveillés durant la nuit et vivent dans la crainte d’un régime autoritaire ou d’un voyou qui pourrait venir les menacer, simplement à cause de leur mode de vie. Pire encore, ils risquent d'être arrêtés, emprisonnés ou torturés. En ce moment, de nombreuses personnes partout dans le monde vivent dans des conditions horribles et subissent de la torture et d'incroyables souffrances à cause de leur gouvernement. C’est pour cette raison que je suis très fier aujourd’hui de discuter de mon projet de loi d’initiative parlementaire afin d'améliorer les conditions de vie et de faire respecter les droits de la personne partout dans le monde.
Le projet de loi comporte quatre sections ou articles principaux. Le premier article concerne les prisonniers d’opinion. Les prisonniers d’opinion sont des personnes qui, partout dans le monde, sont détenues et emprisonnées en ce moment même, simplement en raison de leurs convictions ou de leurs pensées. Ils se battent pour des causes vertueuses telles que la liberté, la liberté de religion ou la liberté d’expression. Ils endurent des douleurs et des souffrances incroyables. Les Canadiens et le gouvernement canadien doivent faire le plus rapidement possible tout ce qu'ils peuvent pour alléger ou réduire leurs souffrances.
Le projet de loi d’initiative parlementaire que j'ai présenté vise à donner à la population canadienne et au Parlement un droit de regard sur la défense par le gouvernement de ces personnes importantes dans le monde. Plus précisément, il impose au gouvernement un régime de déclaration qui l’oblige à rendre compte des mesures qu’il prend pour aider les prisonniers d’opinion dans le monde. Le ministère des Affaires étrangères devra indiquer le nombre de prisonniers d'opinion dont il est au fait de la situation et ce qu’il fait pour aider leur cause; il devra également déterminer si les familles de ces victimes jugent utile de publier leurs noms.
J’ai eu le grand privilège de parler à certaines personnes au Canada dont un membre de la famille est en prison ailleurs dans le monde. Il y a une personne en particulier au Venezuela dont la famille — il s'agit de leur frère — souhaite que le nom soit publié, car cela conférerait un caractère officiel à leurs démarches. Ils pourraient citer un rapport gouvernemental et dire: « Oui, le gouvernement du Canada est d’accord avec moi. La personne qui m'est chère, mon conjoint, ma sœur ou mon enfant est détenu non pas parce qu’il a commis un crime, mais parce qu’il croyait en la cause de la liberté, de la démocratie ou de la liberté de religion. » Le rapport indiquerait ensuite les actions du gouvernement canadien.
Je ne jetterai pas le discrédit dans cette enceinte, car je crois que ce ne serait pas parlementaire. Toutefois, je crois qu’il est juste de dire que de nombreux observateurs dénoncent à l'écrit le fait que la cause des droits de la personne a parfois été oubliée dans le cadre de la diplomatie internationale ou du commerce économique. Pourtant, les droits de la personne devraient être un principe que nous défendons. Les droits de la personne devraient commander la transparence et la responsabilité.
Ce projet de loi d’initiative parlementaire nous permettrait d’atteindre cet objectif de responsabilité et de transparence. Il obligerait le gouvernement à nous dire pourquoi il n’a pas pris de mesures à l’égard des prisonniers d’opinion ou des personnes qui considèrent être des prisonniers d’opinion. Divers groupes de personnes et organismes examineront ce rapport et demanderont pourquoi une certaine personne n’y figure pas ou pourquoi il n’y a que 10 prisonniers d’opinion au Venezuela, alors qu’il y en a certainement beaucoup plus. Cela permettrait aux familles et aux organismes de faire pression sur le gouvernement pour qu’il les aide à s’occuper de leurs proches, à les défendre et, avec un peu de chance, à les faire libérer. Comme je l’ai dit, ces personnes sont parmi les plus honorables que je puisse imaginer; ce sont des personnes qui ont donné leur vie à la cause de la liberté et de la démocratie. En tant que Canadiens, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour les soutenir.
L’article suivant concerne les sanctions prévues par la loi de Magnitski, en souvenir, bien sûr, de Sergueï Magnitski. M. Magnitski était un brillant avocat-fiscaliste en Russie et l’un des plus fervents adversaires du régime incroyablement corrompu et retors de Vladimir Poutine. Il a tenu tête à Poutine. Malheureusement, il a fini dans une prison en Russie. Véritable guerrier de la cause de l’intégrité et de l’honneur, Magnitski est décédé dans cette prison tandis qu’il luttait pour la justice, l’intégrité et l’honneur. Le président de la Russie de l’époque, le même qu'aujourd’hui, l’a laissé mourir dans cette prison d’un problème médical qui aurait pu être soigné et pour laquelle il n’a pas voulu l’autoriser à recevoir un traitement.
L'ami et collègue de M. Magnitski, Bill Browder, a ensuite parcouru le monde pour tenter d’obtenir la mise en place de sanctions de Magnitski. À mon avis, les sanctions de Magnitski sont des mécanismes extrêmement puissants. Elles visent à imposer des sanctions personnelles à certains des pires auteurs de violations des droits de la personne du monde. Trop souvent, dans le passé, des auteurs de violations des droits de la personne commençaient leur journée en torturant leurs victimes, puis sautaient dans leur avion pour assister à des cocktails dans certaines des économies les plus avancées de la planète, en compagnie de l’élite mondiale. Ils méritent d’être sanctionnés et de ne pas avoir accès à notre pays.
Ces sanctions de Magnitski sont des outils très importants dans notre arsenal, et lorsque la loi de Magnitski a été adoptée, une vague de sanctions a déferlé sur certains auteurs de violations des droits de la personne. Nous nous sommes engagés sur la voie de la responsabilisation. J’ajouterais que c’était un grand pas. Toutefois, ces dernières années, le rythme s’est ralenti et le nombre de personnes citées dans le cadre de la loi de Magnitski est infime. C’est une situation difficile.
La deuxième disposition de mon projet de loi d’initiative parlementaire appelle à envisager de donner au Parlement un rôle de surveillance. Nous ne retirerions pas le pouvoir d’imposer des sanctions prévues par la loi de Magnitski, bien que de nombreux organes législatifs dans le monde l’aient fait. Nous voulons simplement que le gouvernement fasse un rapport si le Sénat, la Chambre ou un de leurs comités déclare qu’une personne est un terrible individu qui torture des gens au Venezuela, en Russie ou à Pékin. Le Parlement devrait ensuite déterminer pourquoi le gouvernement n'impose pas de sanctions à cet individu. Tout ce qu’il faudrait, c’est un rapport très simple, mais qui renforcerait la transparence et la responsabilité du gouvernement lorsqu’il ne sanctionne pas un individu qui commet de terribles violations des droits de la personne, qu’il laisse torturer des innocents le matin, puis prendre son jet privé l’après-midi afin de se rendre à Toronto, en Colombie‑Britannique ou ailleurs, pour frayer avec des membres de nos élites. Ce projet de loi est très raisonnable en ce sens qu’il ne cherche pas à aller trop loin, mais seulement à faire en sorte que les pires auteurs de violations des droits de la personne du monde répondent de leurs actes.
La disposition suivante concerne la Loi sur la radiodiffusion. Au moment de l’invasion illégale et non provoquée de l’Ukraine par Vladimir Poutine, nous avons constaté qu’une puissance étrangère pouvait utiliser les ondes canadiennes pour diffuser sa propagande. Heureusement, le CRTC a fait ce qu’il fallait en retirant aujourd’hui la licence de la Russie, l’empêchant ainsi de diffuser la haine de Vladimir Poutine sur les ondes canadiennes. Malheureusement, aucune procédure n’était en place, et le CRTC a dû improviser. Ce projet de loi donnerait au CRTC une procédure à suivre lorsqu’un État génocidaire utilise les ondes canadiennes pour diffuser ses propos haineux.
Nous ne voulons évidemment pas restreindre indûment la liberté de parole ou la liberté d’expression. Il s’agirait donc d’une interdiction très limitée puisqu’elle ne concerne que le cas où un État génocidaire utilise les ondes canadiennes. Le CRTC pourrait alors l’en empêcher. Le fait que cette possibilité n’existe pas est une erreur. L’idée qu’un État génocidaire puisse diffuser ses propos haineux et sa propagande et faire la promotion du génocide sur nos ondes est tout à fait inacceptable. Je suis très fier de la modification proposée à la Loi sur la radiodiffusion.
Le dernier amendement porte sur l’interdiction des armes à sous-munitions. Toutes les dispositions sont excellentes et importantes pour moi, mais celle-ci me semble particulièrement importante et pertinente. J’ai visité des champs de déminage. Nous parlons d’armes à sous-munitions, mais le concept est similaire dans les champs de déminage du monde entier. Les conséquences des armes à sous-munitions et des mines pour les civils sont d'une tristesse incroyable. Elles tuent surtout des gens innocents et, bien souvent, des enfants. Une fois que ces armes ou les mines ont été posées, il faut parfois des années, voire des décennies, pour les enlever, ce qui rend des terres agricoles fertiles et des zones où il pourrait y avoir des écoles et des entreprises complètement inutilisables pendant des années et des décennies.
Le pire, c’est que souvent ces munitions non explosées demeurent actives pendant des dizaines d’années. Celles que l’on ne trouve pas causent les dommages les plus affreux. De nombreux enfants ont perdu la vie en marchant au mauvais endroit, tout simplement. Le plus effrayant, triste et troublant est le fait que les armes à sous-munitions sont de petites bombes renfermées dans une bombe. Imaginez que des bombes contenant des milliers de petites bombes soient dispersées un peu partout sur une terre. Il n’y a aucun moyen de les voir, ce qui les rend particulièrement horribles et terrifiantes.
De plus, elles atterrissent n’importe où, et personne n’a pu cartographier et indiquer où ces petites bombes ont atterri, parce qu’elles retombent souvent depuis des milliers de pieds d’altitude. Le vent peut les pousser dans une myriade de directions différentes. Il est donc presque impossible de les cartographier. Même si les pays qui les ont lancées voulaient les retirer, ce serait extrêmement difficile. Il faudrait appliquer un processus de déminage.
Le plus troublant est le fait que ces petites bombes ressemblent souvent à de petits jouets brillants. De nombreux jeunes enfants les ont ramassées dans un terrain de jeu ou dans une cour. Évidemment, le pire est arrivé. Ces armes ne servent à rien dans un champ de guerre. Comme on ne peut pas les contrôler et les cibler, elles n’ont que peu d’utilité pour l’armée. Ce ne sont en fait que des armes de terreur, des armes incontrôlables. Voilà pourquoi elles menacent particulièrement les civils et les enfants.
Dans le cadre de ce processus d’initiative parlementaire, j’ai eu la possibilité de voyager à travers le pays et de rencontrer des gens de collectivités d’un peu partout qui se sont établis ici, au Canada, parce qu’ils croient, comme moi, que le Canada est le meilleur pays au monde. Ils m’ont raconté ce qu’ils ont vécu. Ils m’ont décrit leurs souffrances. Bien des fois, au cours de conversations individuelles et en groupe, j’ai eu les larmes aux yeux en les écoutant.
Ces gens ont sacrifié leur vie pour des objectifs importants. Ils voulaient que leurs filles puissent aller à l’école. Ils rêvaient que les enfants, où qu’ils vivent dans le monde, aient la possibilité de s’instruire et d’améliorer leur vie. Ils voulaient que les citoyens puissent voter pour leurs dirigeants, et non se voir forcés d'obéir aux règles d’une dictature. Ils désiraient que les gens jouissent de la liberté et du droit à l’autodétermination. Ils voulaient avoir le droit de vivre en liberté et de décider qui ils veulent être, comment l’exprimer et qui ils veulent aimer. Ces gens ont besoin de notre aide, et j’espère que nous ferons ici un petit pas dans cette direction, un pas vers le rétablissement du Canada comme champion des droits de la personne dans le monde, comme il se doit.
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Madame la Présidente, j’aborde aujourd’hui le projet de loi et j’aimerais parler de deux grands thèmes.
Tout d’abord, j’aimerais faire un bref commentaire sur la partie du projet de loi qui modifierait la Loi sur la radiodiffusion. Mon collègue, l’honorable député de , a commencé à faire des commentaires à ce sujet au cours du débat à l’étape du rapport, et je pense qu’il convient de souligner quelques points qui viennent de ce côté-ci de la Chambre. Par la suite, je voudrais parler des droits de l’homme en général et de l’engagement du gouvernement à les promouvoir et à les protéger, tant au niveau mondial qu’à l’échelle nationale. Il s’agit d’un élément essentiel de notre politique étrangère qui est crucial à l’approche politique de notre parti.
La radiodiffusion joue un rôle important dans la société canadienne. Elle permet aux Canadiens d’échanger des idées, d’enrichir notre démocratie et de jouer un rôle important dans la promotion des droits de la personne. Le projet de loi reconnaîtrait ce rôle important en interdisant la délivrance ou le renouvellement de licences de radiodiffusion aux radiodiffuseurs qui sont vulnérables à une influence importante de certains ressortissants étrangers ou entités préoccupantes. Il est important de prendre des mesures pour protéger le système de radiodiffusion des influences, surtout lorsqu’il s’agit de questions critiques liées aux droits de la personne, à la démocratie et à la primauté du droit.
Cela dit, malgré l’intention qui sous-tend cette proposition de veiller à ce que les émissions qui vont à l’encontre de l’engagement fondamental du Canada en matière de droits de la personne ne soient pas diffusées, le projet de loi, dans sa forme originale, était inquiétant. Je suis heureux qu’il ait été considérablement amélioré, grâce aux propositions libérales au comité. Il est essentiel de respecter l’indépendance du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, le CRTC, en tant que tribunal administratif quasi judiciaire qui exerce, indépendamment du gouvernement, sa fonction de réglementation de la radiodiffusion et des télécommunications. Au Canada, le CRTC est notre organisme de réglementation expert, composé de professionnels ayant une connaissance approfondie de l’industrie de la radiodiffusion. Il est indépendant, et est bien connu et reconnu, car il agit en dehors de la sphère politique, et ce, depuis 1968. Il doit continuer d’agir dans l’intérêt public et utiliser la trousse d’outils réglementaires complète. Le projet de loi permettrait maintenant au CRTC d’utiliser toute la portée de son pouvoir pour traiter avec les radiodiffuseurs sous l’influence considérable d’une personne s'est vu imposer des sanctions ou qui a été impliquée dans un génocide ou d’autres crimes contre l’humanité.
De plus, je tiens à reconnaître le rôle important que jouent les tribunaux canadiens et les tribunaux internationaux dont le Canada est signataire, tels que la Cour pénale internationale et la Cour internationale de justice, dans la détermination juridique des génocides et autres crimes contre l’humanité. Bien que la Chambre ait un rôle utile à jouer en mettant en lumière les actes répréhensibles de ce genre et en étant à la pointe des réactions internationales, il est crucial que les décisions politiques que nous prenons à la Chambre ne soient pas confondues avec des décisions qui ont pleine valeur juridique tant au Canada qu’à l’étranger.
Ensuite, je voudrais parler du travail du Canada dans la promotion et la protection des droits de la personne dans le monde, qui va bien au-delà de la proposition contenue dans ce projet de loi. En fait, si les nouvelles exigences pour le gouvernement en matière de rapports qui sont proposées dans ce projet de loi étaient mises en œuvre, je suis convaincu que les Canadiens comprendraient mieux l'ampleur de la détermination du gouvernement sur ce front. Pas plus tard que le mois dernier, la a d'ailleurs annoncé que le Canada cherche à obtenir un siège à la Commission des droits de l’homme des Nations unies pour le mandat 2028‑2030.
Les droits de la personne sont les fondations de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde. Lorsque les droits de la personne sont mieux respectés à l’échelle de la planète, le monde est plus stable, plus prospère et plus résilient. Malheureusement, ces droits sont actuellement remis en cause, et le système multilatéral qui les sous-tend est plus que jamais menacé. En témoignent les guerres d’agression illégales contre l’Ukraine, la montée du racisme, de l’antisémitisme, de l’islamophobie et de la discrimination, ainsi que l’intensification des répressions relativement aux droits les plus fondamentaux des femmes, des jeunes filles et des personnes 2ELGBTQI+.
Afin de faire face aux défis qui nous attendent, nous devons unir nos efforts pour affermir les fondements des droits de la personne et nous efforcer de créer des lendemains plus justes pour tous. Les institutions multilatérales jouent en tout temps un rôle indispensable, à la fois rassembleur et constructif, à l'égard des droits de la personne, en ligne et hors ligne, tout en obligeant les pays à respecter leurs obligations internationales en matière de droits de la personne, y compris le respect de l’égalité entre les sexes, de la liberté d’expression, du droit à la liberté de réunion et d’association pacifiques, ainsi que de la liberté de religion ou de croyance. J’encourage les députés de tous les partis à soutenir d'une seule voix les initiatives qui font progresser le travail du Canada dans ce domaine, comme notre candidature à la Commission des droits de l’homme des Nations unies et bon nombre des concepts proposés dans ce projet de loi.
Dans son annonce, la a précisé que la candidature du Canada reposera sur six priorités. En tant que membre du Conseil des droits de l’homme, le Canada entend soutenir le travail vital et courageux des défenseurs des droits de la personne, œuvrer pour un avenir plus inclusif pour tous, favoriser la réconciliation avec les peuples autochtones, accorder la priorité à l’égalité des genres et à l’autonomisation des femmes et des filles dans toute leur diversité, réduire les méfaits en ligne et collaborer avec d’autres pays afin de lutter contre les effets néfastes des changements climatiques, que les Canadiens dans le tout pays ne connaissent que trop bien, étant donné les feux de forêt qui font rage dans tout le Canada. Ces objectifs sont ambitieux, mais avec détermination et en étroite collaboration avec d’autres pays, nos partenaires autochtones et la société civile, nous poursuivrons ces objectifs afin de parvenir à un avenir meilleur pour tous.
La a également souligné que les actions du gouvernement dans ce dossier reposent sur la volonté de renforcer le régime international des droits de la personne. Elles reflètent aussi son approche au Canada, où il défend les droits de la personne de tous les Canadiens. Par exemple, nous célébrons actuellement le Mois de la fierté. C’est l’occasion pour les communautés 2SLGBTQI+ et leurs alliés de se rassembler pour célébrer la résilience du mouvement de la fierté et pour montrer la beauté et le talent de nos concitoyens, tout en continuant de militer pour un Canada plus sûr et plus rassembleur. N'oublions pas que s’il est important de saisir l’occasion pour saluer les victoires du mouvement de la fierté, remportées de haute lutte, nous devons aussi continuer de résister face à la forte recrudescence de la haine anti-trans, des lois anti‑2SLGBTQI+, des manifestations aux activités avec des drag queens, de la mise à l'index de livres éducatifs dans les écoles et des appels contre la levée du drapeau de la fierté. Je suis heureux que, de ce côté de la Chambre, le travail sur ce type d'enjeux soit un élément fondamental de notre approche des droits de la personne.
[Français]
À ce sujet, je tiens à remercier toutes les municipalités de chez nous qui ont levé le drapeau de la fierté le 1er juin. Je tiens à les remercier parce que c'est important. On voit partout dans le monde qu'il y a une résistance. Je crois que c'est humble et je tiens à remercier tous les maires qui ont participé à cela la semaine passée.
[Traduction]
La candidature du Canada au Conseil des droits de l'homme renforce les voix qui prônent toujours la protection et la promotion des droits de l'homme et l'adhésion aux valeurs démocratiques. Il va sans dire que les organes de défense des droits de la personne des Nations unies constituent le fondement d'un régime international des droits de la personne fort et efficace.
Le Canada est signataire de plusieurs instruments internationaux concernant les droits de la personne et de conventions sur le désarmement, notamment la Convention sur les armes à sous-munitions, dont il est partie depuis 2015. En fait, cette convention s'inspire du travail d'un autre éminent ancien ministre des Affaires étrangères libéral, Lloyd Axworthy, qui a dirigé les efforts dans les années 1990 pour interdire les mines antipersonnel. Les armes à sous-munitions représentent une menace dévastatrice et généralisée pour les civils durant et après les conflits. Ces armes ont des répercussions immédiates et à long terme étant donné leur taux de défaillance élevé et, outre leur dangerosité, elles nuisent au développement durable et au rétablissement après conflit des sociétés affectées.
Le Canada a joué un rôle crucial pour inciter la communauté internationale à adhérer à la convention pour enfin éliminer ces armes mortelles dans le monde. Le Canada respecte les obligations internationales qui lui incombent aux termes de la convention en appliquant la Loi interdisant les armes à sous-munitions. Le gouvernement finance également de façon substantielle divers programmes qui visent à éliminer les armes à sous-munitions et toutes les munitions de guerre non explosées. Au cours des deux dernières décennies, le Canada a consacré plus de 450 millions de dollars à cette fin. Nos programmes internationaux portent sur des volets névralgiques de l'enlèvement de munitions non explosées, dont l'appui à la mise en œuvre nationale, la destruction des stocks, l'intégration de l'égalité entre les sexes, la sensibilisation aux risques, la formation et l'aide aux victimes. Ces activités sont essentielles pour faciliter de façon durable le retour à la sécurité des populations civiles, la reconstruction des collectivités affectées et le rétablissement des services essentiels pour des générations à venir.
Aux termes du droit international et de la Charte des Nations Unies, il incombe à tous les pays de promouvoir et de défendre les droits de la personne.
Je remercie mon collègue d'avoir présenté ce projet de loi et je suis enthousiaste à la perspective de poursuivre le débat.
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Madame la Présidente, avant de commencer mon discours, j'aimerais exprimer une petite pensée. En ce moment, au Québec, on vit une situation très difficile. Plus de 150 feux de forêt sévissent sur la Côte‑Nord, en Abitibi et au Lac‑Saint-Jean. Mes collègues sont aux avant-postes de cette situation. Des milliers de familles sont évacuées.
Parallèlement à cela, un autre drame est survenu sur la Côte‑Nord. Cinq personnes sont allées à la pêche au capelan et se sont noyées. Parmi eux se trouvaient quatre enfants. On ne sait pas si ce sont des membres de la même famille, mais c'est un drame épouvantable.
Je veux donc dire aux familles éplorées et aux familles évacuées que nous pensons à elles et que nos meilleures pensées les accompagnent. Nous espérons qu'il y aura de la pluie le plus rapidement possible pour mettre fin aux feux de forêt.
Je remercie mon collègue d'avoir présenté le projet de loi . C'est un projet de loi important qui est assez costaud et qui touche à beaucoup de questions. Je pense qu'il est plus nécessaire que jamais qu'il y ait plus de transparence en matière de droits de la personne. Je pense que c'est l'un des buts de ce projet de loi.
Ce projet de loi comporte quatre volets.
Le premier objectif du projet de loi est d'augmenter la transparence du gouvernement, qui devra faire rapport à la Chambre sur des questions de droits de la personne à l'international. Il devra donc faire des rapports plus fréquemment. Je vais en parler plus tard.
Le deuxième objectif du projet de loi est d'imposer des nouvelles mesures pour contrer les dirigeants étrangers corrompus, notamment en exigeant que le ministre des Affaires étrangères réponde en 40 jours à tout rapport de comité recommandant des sanctions contre un étranger en vertu de la loi de Magnitski.
Le troisième objectif du projet de loi est d'interdire l'attribution de licences de radiodiffusion aux entreprises de propagande étrangère lorsque l'État est reconnu par la Chambre des communes ou le Sénat comme ayant commis un génocide ou faisant l'objet de sanctions. Nul besoin d'être clairvoyant pour savoir qu'ici on vise principalement la Chine, mais aussi la Russie et d'autres États.
Le quatrième objectif du projet de loi est d'interdire tout investissement dans une entité qui enfreint la Loi interdisant les armes à sous-munitions. Aujourd'hui encore, dans le monde, des armes qui ont été utilisées dans une guerre sont encore dix ans plus tard dans des terrains. Des enfants fréquentent ces terrains où les bombes sont peut-être tombées et où une partie des engins peuvent encore exploser et faire des blessés graves et des morts. En plus, ce sont souvent des enfants qui sont les victimes. C'est inacceptable que cela se passe encore aujourd'hui.
Revenons au premier élément, soit la transparence du gouvernement en ce qui concerne les droits de la personne à l'international. Je pense que c'est plus nécessaire que jamais pour s'assurer que les mesures prises par le Canada font progresser les dossiers en cours concernant les personnes détenues injustement. La transparence permettrait un travail conjoint avec des organismes comme Amnistie internationale. Cela permettrait également aux familles de participer activement à une stratégie de diffusion cohérente avec leurs besoins. Cela permettait à la société civile d'appuyer les revendications, et les élus pourraient faire un suivi des situations vécues, ce qui permettrait de faire progresser les droits de la personne à l'international.
J'ai parlé plus tôt du cas de M. Raïf Badawi. C'est un cas patent d'emprisonnement injuste: M. Badawi a été emprisonné pendant 10 ans simplement pour avoir écrit sur Facebook des choses contre son gouvernement. Son cas a été très médiatisé. Sa femme milite encore. Elle se promène aux quatre coins du monde pour parler du cas de son mari, pour parler des droits de la personne et de tous ces enjeux. Au Canada, nous ne bougeons pas. Nous n'avons pas de nouvelles. Nous ne savons pas ce qui se passe. M. Badawi n'est plus en prison, mais il est encore pris dans son pays. Il voudrait venir rejoindre ses enfants, qu'il n'a pas vus depuis dix ans. Sa femme est ici et ses enfants grandissent. Cela n'a aucun sens qu'on n'ait pas de nouvelles et qu'il n'y ait pas plus de transparence de la part du gouvernement.
Le deuxième élément, l'imposition de nouvelles mesures pour contrer les dirigeants étrangers corrompus, fait écho à tous les problèmes d'ingérence étrangère dont on a entendu parler lors des dernières semaines. C'est complètement invraisemblable que des personnes étrangères au Canada puissent menacer des Canadiennes et des Canadiens ici, chez nous. On a entendu des histoires. Dans la communauté ouïghoure, des personnes ont été menacées et harcelées et des familles ont été divisées. C'est un drame invraisemblable.
Évidemment, on pense aussi immédiatement au cas du diplomate chinois en lien avec le député de dont nous avons parlé ici pendant de longues semaines. Malgré toutes les nombreuses questions qui ont été posées, nous n'avons jamais vraiment su ce que le gouvernement savait ou ce qu'il ne savait pas. Nous n'avons jamais eu trop de réponses à cela. Je pense que c'est vraiment important, surtout que le gouvernement n'agit pas rapidement pour faire cesser les activités mettant à risque la sécurité d'une personne canadienne. C'est de cela qu'il s'agit. Nous avons posé des questions, mais nous ne savons pas ce que le gouvernement sait. Nous n'arrivons pas à aller au fond des choses.
Avec ce projet de loi, il va y avoir une reddition de comptes plus fréquente. On va peut-être pouvoir avoir des réponses.
Je siège au Comité spécial sur la relation entre le Canada et la République populaire de Chine. Dernièrement, nous avons soumis un rapport qui s'intitule « Une menace pour la souveraineté canadienne: Les dimensions de la sécurité nationale de la relation entre le Canada et la République populaire de Chine ». C'est un long titre pour rien, mais cela parle des droits de la personne en Chine. Le rapport indique ceci:
[...] le Comité spécial décrit les menaces et l'intimidation que certaines personnes ont subies aux mains d'acteurs étatiques de la République populaire de Chine] et de leurs mandataires en raison de leurs liens personnels avec la Chine et de leurs travaux liés à ce pays. Les témoins ont donné les exemples suivants, entre autres:
des tentatives de limiter la liberté d'expression au moyen d'appels téléphoniques menaçants, du piratage électronique et de la confrontation physique;
Je tiens d'ailleurs à dire que, la semaine passée, nous avons rencontré des représentants de Hong Kong Watch au Groupe d’amitié parlementaire Canada—Hong Kong. Ils ont témoigné un peu de la même chose que ce que les témoins sont venus nous dire au Comité spécial et qui se retrouve comme exemple de menaces ou d'intimidation dans le rapport, c'est-à-dire « le recours coordonné à des contre‑manifestants, à des étudiants étrangers chinois et à des organisations pro‑Pékin du Front uni pour bloquer et intimider des manifestants pacifiques à Toronto, à Montréal, à Calgary, à Vancouver et à Ottawa ».
Parmi d'autres manières de faire tirées du rapport, il y a « la publication en ligne de renseignements personnels afin d'intimider les participants aux manifestations. »
J'ajoute ceci:
Au cours de cette étude, des témoins ont soutenu que le harcèlement dont ils avaient été victimes avait été encouragé ou décidé par des diplomates de la [République populaire de Chine]. Le Comité spécial a donc recommandé au gouvernement du Canada de faire savoir à l’ambassadeur de la RPC au Canada que toute atteinte aux droits et aux libertés des personnes se trouvant au Canada entraînerait de graves conséquences. Il a aussi recommandé que le gouvernement du Canada examine attentivement le personnel diplomatique accrédité qui travaille dans les missions diplomatiques au Canada de la République populaire de Chine.
Après moult harcèlements à la Chambre, le Canada a fini par expulser le diplomate qui avait été impliqué avec le député. Cependant, cela a été long, compliqué et il a fallu que la chose soit publique pour que le gouvernement se décide à bouger.
Le Canada ne peut plus se permettre de laisser aller de telles situations. C'est inacceptable. On rit de nous. Des réponses rapides et cohérentes sont nécessaires pour contrer ce type d'ingérence qui menace notre souveraineté.
Le troisième élément du projet de loi C‑281 vise à interdire l'attribution de licence de radiodiffusion aux entreprises de propagande étrangère lorsque l'État est reconnu par la Chambre des communes ou le Sénat comme ayant commis un génocide ou faisant l'objet de sanctions.
Toujours dans le même rapport du Comité spécial, il est mentionné que « la [République populaire de Chine] fait partie des pays qui tentent de s'ingérer dans les élections canadiennes ». Cela, c'est prouvé.
Je me souviens d'une représentante de Hong Kong Watch qui est venue témoigner au Comité. Je lui avais dit qu'à Brossard, il y avait eu un cas d'ingérence documenté d'une candidate qui s'était présentée aux élections municipales. Le régime chinois, par une plateforme appelée WeChat, envoyait des messages en mandarin à des gens de la communauté de Brossard pour les encourager à voter pour cette dame. Naïvement, j'avais demandé à la représentante de Hong Kong Watch si cette chose-là était possible au provincial ou au fédéral. Elle m'avait quasiment ri au nez, tellement elle trouvait que c'était ridicule comme question, car c'était une évidence pour elle.
C'est une évidence que, depuis des années, le régime chinois tente de toutes les façons possibles d'influer sur les élections municipales, provinciales et fédérales, ici, au Canada. C'est sûr que ces enjeux font surface. On en parle de plus en plus, mais on n'y fait toujours pas face.
Je reviens à un autre aspect du rapport du Comité spécial au sujet de l'organisation ACHK:
L'organisation a ajouté que « de nombreux acteurs politiques canadiens croient sincèrement qu'ils interagissent avec des organisateurs communautaires et des organisations de base, alors qu'en réalité ils interagissent avec des personnes ayant des liens étroits avec les consulats ou l'ambassade de Chine ».
On l'a vu à Brossard. On sait que, au début, les postes de police chinois sont des centres communautaires qui aident les gens avec toutes sortes de questions d'intégration, de pauvreté et d'aide à l'emploi. Or, dans le fond, tranquillement, ces centres migrent en centres de renseignements.
On ne sait pas trop. Il y a toutes sortes de zones d'ombre. On a pensé naïvement que ces centres avaient été fermés, mais on a appris récemment qu'ils étaient toujours ouverts et qu'ils fonctionnaient toujours. Je parle des deux centres à Brossard et de celui à Montréal. Ils les auraient refermés. La GRC...
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Madame la Présidente, je remercie mes collègues qui se sont exprimés sur le projet de loi .
Les néo-démocrates appuieront ce projet de loi en troisième lecture. Je tiens à remercier le député de de l'avoir présenté. Ce fut un réel plaisir de travailler avec lui et son équipe à ce projet de loi au cours des derniers mois.
La raison d'être du projet de loi est la protection des droits de la personne au moyen des lois canadiennes, que nous voulons renforcer. Nous voulons que le Canada défende plus vigoureusement les droits de la personne à l'étranger. Pour ma part, je veux rappeler à la Chambre que pendant que nous faisons ce travail, des vies sont en danger. Des personnes sont détenues, ont disparu ou souffrent énormément. Le Canada pourrait jouer un rôle important en ce qui a trait à ces personnes.
Je voudrais commencer mon discours d'aujourd'hui en parlant de quelques-unes d'entre elles.
Parlons pour commencer de Vladimir Kara-Murza, qui a récemment été condamné à 25 ans de prison en Russie parce qu'il s'est opposé à la guerre illégale de Poutine en Ukraine. Je sais qu'un certain nombre de personnes de tous les partis espèrent que le gouvernement offrira à Vladimir Kara-Murza la citoyenneté honoraire du Canada pour le protéger.
D'autres personnes voient leurs droits violés. Cela fait plus de dix ans, presque deux décennies, que Huseyin Celil, un citoyen canadien, n'a pas pu voir sa famille. Le cas de Dong Guangping, dont la femme et la fille sont canadiennes, est également préoccupant. En effet, nous ne savons pas où il se trouve actuellement.
Il y a beaucoup de travail dans la défense des droits de la personne, et nous devons nous concentrer sur les personnes qui souffrent particulièrement de la violation de leurs droits fondamentaux.
Comme plusieurs l'ont dit avant moi, ce projet de loi modifie quatre lois canadiennes. Il oblige le ministre à publier un rapport annuel sur les droits de la personne, ainsi qu'une liste des prisonniers d’opinion pour lesquels le gouvernement travaille activement. Il modifie la Loi interdisant les armes à sous-munitions et la Loi sur la justice pour les victimes de dirigeants étrangers corrompus ou loi de Sergueï Magnitski. Il interdit également la délivrance ou le renouvellement de licences de radiodiffusion en cas de génocide. De toute évidence, il s'agit là de mesures très importantes et très rigoureuses.
Nous avons été heureux de proposer quelques amendements. Le premier, qui concerne la liste à produire, est important. Je sais que le député de s’est entretenu avec de nombreuses familles de victimes qui voulaient davantage de renseignements dans la liste. En revanche, nous sommes conscients des inquiétudes qu'on peut avoir. Nous ne voulons pas mettre la vie des gens en danger. Nous ne voulons pas aggraver la situation. Nous devons toujours agir avec grande prudence lorsque nous travaillons sur des sujets très délicats.
Le NPD a présenté un amendement qui modifierait les dispositions sur la liste afin de permettre au gouvernement de protéger les personnes tout en fournissant des renseignements aux familles, aux parlementaires, aux militants et aux défenseurs des droits de la personne dans le monde entier. Il s’agit d’un compromis, et d’un compromis très solide, qui améliore la loi. Ce fut magnifique de voir tous les partis appuyer cet amendement.
Notre deuxième amendement prévoyait l'adoption d'une stratégie de défense des droits de la personne. J’en ai déjà parlé à la Chambre. Nous voulons que le pays se dote d'une stratégie de défense des droits de la personne. La plupart des Canadiens pensent probablement que nous en avons une, mais ce n'est pas le cas. Nous n’avons pas de point de référence pour évaluer le travail du gouvernement relativement aux droits de la personne. Cela n’existe pas.
Il me semble logique que le projet de loi prévoie une telle stratégie que nous demandions au gouvernement de l'élaborer. Je crois que c’est une question de bon sens. Malheureusement, le gouvernement a choisi de voter contre notre deuxième amendement. Ce choix qu'il a fait me porte à croire qu'il ne veut tout simplement pas faire le travail difficile. Il ne veut pas être obligé de créer la stratégie et de la mettre à jour.
C’est très décevant, d’autant plus que le gouvernement brigue actuellement un siège à la Commission des droits de l’homme des Nations unies. C’est très décevant parce que, bien que le gouvernement se pose souvent en défenseur des droits de la personne, il fuit systématiquement le dur travail qui doit être accompli pour protéger effectivement les droits de la personne. J’en veux pour preuve ce qu'a rapporté hier le Globe and Mail: le gouvernement libéral continue de vendre plus d’armes à l’Arabie saoudite que tout autre pays, à l’exception des États-Unis, et ce, même si l’Arabie saoudite a un bilan épouvantable en matière de droits de la personne, si lui vendre des armes ainsi n'est pas conforme au Traité sur le commerce des armes, dont le Canada est signataire,et même si le gouvernement prétend avoir cessé ces ventes d'armes.
On constate qu'en ce qui concerne la défense des droits de la personne, le gouvernement se contente de belles paroles qui ne se traduisent pas par des gestes concrets.
L'un des sujets dont je veux absolument parler aujourd'hui est celui des dispositions du projet de loi portant sur les armes à sous-munitions. En effet, ce sujet est pour moi la preuve éclatante que les libéraux disent une chose quand ils sont dans l'opposition, mais font tout le contraire dès qu'ils accèdent au pouvoir. Dans la Loi interdisant les armes à sous-munitions, l'article 11 permet aux Forces canadiennes d'utiliser des armes à sous-munitions dans le cadre d'une coopération militaire avec un autre État qui utilise ce type d'armes. En 2013, le NPD avait collaboré étroitement avec le gouvernement libéral pour corriger cette échappatoire au moyen de restrictions. Paul Dewar, l'ancien porte-parole du NPD en matière d'affaires étrangères, avait dit: « [...] lorsque l'on signe un traité international, il est important d'honorer sa signature. Il est important que les lois que nous adoptons ne viennent pas miner les dispositions du traité que l'on a négocié, accepté et signé. »
Je me permets de citer également ceci:
Le Canada ne devrait pas se soustraire à ses responsabilités en choisissant d'appliquer un traité de cette façon. Ce serait désavouer notre engagement. Ce serait désavouer notre interprétation de la notion de mise en application d'un traité que nous avons signé. Cela jetterait la confusion la plus complète sur ce que le Canada et ses troupes se sont réellement engagés à faire.
Voilà pourquoi, même si nous voulons que le projet de loi soit renvoyé au comité, nous avons beaucoup de mal à concevoir la manière dont le gouvernement a choisi d'interpréter le traité dans l'article 11 du projet de loi.
On dirait que c'est Paul Dewar, mais, en fait, c'est Bob Rae, qui parlait en tant que député libéral et qui disait que les libéraux étaient contre l'article 11.
Le texte que les néo-démocrates ont inclus dans l'amendement afin d'éliminer l'échappatoire, dans le projet de loi , est identique à celui que notre ancien collègue Marc Garneau a utilisé quand il a déclaré à la Chambre que l'article 11 représentait une échappatoire qu'il fallait éliminer. Nous nous retrouvons une fois de plus dans une situation bien connue: avant d'être au pouvoir, les libéraux ont répété à maintes reprises qu'ils souhaitaient éliminer cette échappatoire. D'éminents membres du caucus, dont M. Garneau et M. Rae, des gens reconnus comme de bons et fidèles libéraux, trouvaient qu'il était important d'éliminer cette échappatoire. Toutefois, quand est venu le moment d'agir afin de régler le problème, les libéraux ont choisi de ne rien faire.
Il m'est vraiment pénible d'entendre le gouvernement tenter de justifier son inaction. Il m'est pénible d'entendre les libéraux tenter de justifier leur choix de maintenir l'échappatoire relative aux armes à sous-munitions, ce qui nous rappelle qu'ils continuent de vendre des armes à l'Arabie saoudite. Avant de former le gouvernement, ils affirmaient aussi qu'ils appuieraient le désarmement nucléaire. Toutefois, chaque fois que nous leur avons demandé s'ils comptaient jouer au moins le rôle d'observateurs dans le cadre du Traité sur l'interdiction des armes nucléaires, comme le font de nombreux membres de l'OTAN, ils ont refusé d'y participer.
J'encouragerais donc les députés du gouvernement à redevenir, de grâce, les libéraux qu'ils étaient avant leur élection de 2015. Je les prie de penser au désarmement nucléaire et aux droits de la personne comme ils y pensaient avant 2015 car, depuis cette année-là, ils affichent un bilan atroce dans ce domaine, et les droits de la personne sont beaucoup trop importants pour être constamment un sujet politisé.
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Madame la Présidente, je souhaite la bienvenue à mes collègues et je suis heureux de pouvoir parler du projet de loi , la Loi sur les droits de la personne à l’échelle internationale. Je félicite mon collègue. Au cours de l'étude de ce projet de loi, je n'ai pas toujours désigné sa circonscription par son nom exact, qui est . Je tiens à rendre hommage au député de Northumberland—Peterborough-Sud pour avoir présenté ce projet de loi. J’ai parlé à l’étape du rapport des dispositions de ce projet de loi, et à l’étape de la troisième lecture, je veux plutôt mettre l'accent sur autre chose, c’est-à-dire l'utilisation que les gens pourront faire de ce projet de loi.
J’ai passé toute la semaine de relâche parlementaire dans la région du Grand Toronto, à rencontrer différentes communautés, dans le but premier de leur présenter le projet de loi et d'en discuter avec elles. Des communautés se sont montrées très favorables au projet de loi, notamment la communauté yézidie, la communauté persane, diverses communautés africaines, la communauté de Hong Kong et des communautés d’Europe de l’Est. Le projet de loi reçoit beaucoup d’appuis à cause des répercussions qu’il aurait. Les gens voulaient savoir comment nous l’utiliserions et quel effet concret il aurait.
J’espère que les Canadiens de tous horizons attendront avec impatience, chaque année, la publication par le gouvernement du rapport annuel sur les droits de la personne dans le monde. À la vue de ce rapport, les gens pourront comparer les réalisations véritables du gouvernement à ce qu'il prétend accomplir.
Les Canadiens seront en mesure d'exiger que le gouvernement leur rende des comptes. Ils pourront lui demander, par exemple, pourquoi il n'a pas parlé de l'Éthiopie, des yézidis ou des Rohingyas pendant l'année.
La population sera en mesure de voir dans quel domaine le gouvernement agit et dans quels autres domaines il demeure inactif. Elle pourra lui demander pourquoi il n'en fait pas davantage. L'année suivante, elle pourra comparer les rapports et voir si des progrès ont été réalisés par rapport à l'année précédente. Selon les communautés, le gouvernement devrait-il défendre certaines personnes et exiger leur libération? Les noms de ces personnes figurent-ils dans le rapport? Sinon, le rapport devrait être le point de départ de la démarche en vue de les inclure l'année suivante.
Actuellement, une grande partie des activités de défense des droits de la personne ont lieu sans que la population soit mise au courant, qu'il s'agisse de prisonniers d'opinions, de droits de la personne en général ou des individus qui sont officiellement soumis à des sanctions. Le gouvernement n'a pas l'obligation de produire des rapports à ce sujet. Si l'on souhaite inscrire des personnes sur une liste, pour qu'elles soient soumises à un régime de sanctions ou, inversement, pour que leurs droits soient défendus, il peut être très difficile de savoir ce que fait le gouvernement relativement à la personne. Les personnes qui veulent militer pour cette cause ne savent pas trop par où commencer.
Le projet de loi permettra, espérons‑le, de raffermir l'engagement du gouvernement canadien en matière de droits de la personne. Il renforce les outils dont disposent les parlementaires, mais il accorde aussi un plus vaste ensemble d'outils aux citoyens de tout le pays qui se soucient des droits de la personne.
S'ils veulent qu'un individu soit sanctionné pour avoir pris part à des violations des droits de la personne, ils pourront s'adresser directement aux députés, qui pourront alors présenter des motions au comité. S'ils cherchent à savoir si le gouvernement agit dans un dossier en particulier, ils pourront consulter le rapport sur les droits de la personne et vérifier si le gouvernement fait quelque chose, s'il n'en fait pas assez ou s'il prend des mesures satisfaisantes. Ils pourront ensuite demander au gouvernement de modifier son approche, en espérant que ce changement soit pris en compte l'année suivante.
C'est important pour les gens qui ont à cœur les droits de la personne, non pas parce que le projet de loi est une panacée et que les choses seront parfaites après son adoption, mais bien parce qu'il fournit des outils et des mécanismes essentiels en matière de défense des droits pour que les gens sachent ce qui se passe, fassent leur plaidoyer et contribuent à changer les choses.
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Madame la Présidente, je tiens d'abord à remercier toutes les personnes qui ont grandement contribué à ce que le projet de loi en soit où il en est aujourd'hui à la Chambre, c'est-à-dire à l'étape du vote final et, espérons-le, de son renvoi au Sénat.
Je remercie d'abord le député de . Il a collaboré étroitement avec moi pour préparer et rédiger la mesure législative. Je remercie également tous les organismes non gouvernementaux et les familles de victimes avec qui j'ai eu l'occasion de parler, sans oublier tous les groupes de diverses communautés du pays et du monde qui ont uni leur voix pour exprimer leur soutien. Je remercie aussi Bill Browder de son appui.
J’adresse mes remerciements aux députés des différents partis qui ont apporté leur contribution, notamment le Bloc québécois, le NPD et le Parti libéral. Des amendements de fond ont été apportés en comité. Il y a eu des débats importants et de longues discussions. Je suis fier de pouvoir dire que nous avons réussi à trouver un très bon compromis.
Un certain nombre de problèmes se sont posés. Je ne pense pas que toutes les attentes de l’un ou l’autre de nos partis à l’égard du processus d’amendement ont été satisfaites, mais c’est peut-être le signe que nous avons obtenu ce que nous devions obtenir, à une exception près. J’ai trouvé excellent l’amendement du NPD en faveur d’un plan de stratégie pour les droits de la personne. J'ai trouvé dommage que la présidence l’ait jugé irrecevable.
Comme je l’ai dit, le texte législatif comporte quatre parties essentielles qui, selon moi, contribueraient à la cause des droits de la personne au Canada et dans le monde. La première concerne les prisonniers de conscience, ces héros du monde entier qui luttent pour des droits importants, comme la possibilité pour les jeunes filles de faire des études, la possibilité pour les gens de vivre dans un pays sans tyrannie gouvernementale et la possibilité pour les gens de lutter pour la démocratie et la liberté et de vivre leur vie comme ils l’entendent sans craindre d’être emprisonnés ou pire encore. La partie qui concerne les prisonniers de conscience est fondamentale.
La deuxième partie fondamentale porte sur le contrôle des sanctions Magnitski par le Parlement. C’est important. J’espère que le texte de loi permettra non seulement au Parlement de soumettre ses rapports, mais aussi d’encourager le gouvernement, peut-être même les futurs gouvernements conservateurs, à prendre les mesures nécessaires pour s’assurer que des sanctions Magnitski soient mises en place contre certains des pires délinquants. Comme je l’ai dit à maintes reprises, il me semble tout simplement honteux qu’à notre époque, nous permettions aux auteurs de violations des droits de la personne de torturer leurs victimes le matin et de monter dans leur jet privé l’après-midi pour parcourir le monde et frayer avec les élites de ce monde.
Troisièmement, en ce qui a trait la Loi sur la radiodiffusion, je pense qu’il s’agit d’un changement parfaitement sensé. Les États génocidaires ne devraient pas être autorisés à utiliser les ondes canadiennes pour diffuser leur propagande. De surcroît, nous avons vu ce que l’ingérence étrangère peut signifier pour notre démocratie et les situations difficiles qu’elle peut imposer. Les Canadiens doivent avoir la possibilité de comprendre et de donner pleinement leur consentement en toute liberté et en toute transparence. Nous devrions également veiller à ce que les États génocidaires ne diffusent pas leur haine sur les ondes canadiennes. Cela semble relever du simple bon sens.
Enfin, en ce qui concerne les armes à sous-munitions, ce sont évidemment des choses horribles et terribles. Le Canada a joué un rôle de premier plan, depuis le gouvernement Harper, en interdisant ces armes et en les rendant illégales. Ce projet de loi permettra de limiter la capacité des entreprises canadiennes à financer la construction et la fabrication d'armes à sous-munitions.
Je suis fier d'être le parrain de ce projet de loi et de représenter Northumberland—Peterborough‑Sud.