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Publications de la Chambre

Les Débats constituent le rapport intégral — transcrit, révisé et corrigé — de ce qui est dit à la Chambre. Les Journaux sont le compte rendu officiel des décisions et autres travaux de la Chambre. Le Feuilleton et Feuilleton des avis comprend toutes les questions qui peuvent être abordées au cours d’un jour de séance, en plus des avis pour les affaires à venir.

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44e LÉGISLATURE, 1re SESSION

HANSARD RÉVISÉ • No 207

TABLE DES MATIÈRES

Le mardi 6 juin 2023




Emblème de la Chambre des communes

Débats de la Chambre des communes

Volume 151
No 207
1re SESSION
44e LÉGISLATURE

COMPTE RENDU OFFICIEL (HANSARD)

Le mardi 6 juin 2023

Présidence de l'honorable Anthony Rota


    La séance est ouverte à 10 heures.

Prière



Affaires courantes

[Affaires courantes]

(1000)

[Traduction]

Réponse du gouvernement à des pétitions

    Monsieur le Président, conformément à l'article 36(8)a) du Règlement, j'ai l'honneur de déposer, dans les deux langues officielles et sous forme électronique, la réponse du gouvernement à deux pétitions.

[Français]

Les délégations interparlementaires

    Monsieur le Président, conformément à l'article 34(1) du Règlement, j'ai l'honneur de présenter à la Chambre, dans les deux langues officielles, le rapport de l'Association parlementaire Canada-Afrique concernant sa visite bilatérale à Dakar, au Sénégal, du 5 au 10 novembre 2022.

[Traduction]

Les comités de la Chambre

Science et recherche

    Monsieur le Président, j'ai l'honneur de présenter, dans les deux langues officielles, le quatrième rapport du Comité permanent de la science et de la recherche, intitulé « Pour un programme ambitieux canadien ».
    Je tiens à remercier la greffière, les analystes, les traducteurs, les interprètes et tous ceux qui ont soutenu notre travail, sans oublier les membres, qui ont posé d'excellentes questions au merveilleux groupe de témoins que nous avons reçu. Je remercie aussi les témoins.
    Conformément à l'article 109 du Règlement, le Comité demande que le gouvernement dépose une réponse globale à ce rapport.

Loi sur la stratégie de réduction des déchets textiles

    — Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole pour présenter la Loi sur la stratégie de réduction des déchets textiles et je remercie la députée de Nanaimo—Ladysmith d'avoir appuyé le projet de loi.
    Les consommateurs achètent actuellement plus de vêtements et les portent moins longtemps qu'auparavant. Cela a entraîné une forte augmentation de la pollution, des déchets et des émissions de gaz à effet de serre liés à l'industrie de la mode au Canada. Chaque année, nous envoyons près de 500 millions de kilogrammes de déchets textiles dans les décharges.
    La mesure législative contribuerait à lutter contre les effets de la mode éphémère en obligeant le ministre de l'Environnement et du Changement climatique à élaborer une stratégie nationale de réduction, de réutilisation et de recyclage des déchets textiles.
    Ce projet de loi est le fruit de la vision de Kaylee Chou, une brillante élève de l'école secondaire Windermere dans Vancouver Kingsway. Mme Chou a remporté l'édition de cette année du concours « Crée ton Canada », qui invite les élèves du secondaire à participer à notre démocratie et à proposer leurs idées pour améliorer le pays. J'espère que tous les parlementaires appuieront son initiative réfléchie et créative.

     (Les motions sont réputées adoptées, le projet de loi est lu pour la première fois et imprimé.)

(1005)

Loi sur la Journée nationale des enseignants autochtones

    — Monsieur le Président, en ce Mois national de l'histoire autochtone, j'ai le grand privilège de présenter une mesure législative très importante, la Loi sur la Journée nationale des enseignants autochtones, qui désignerait le 22 février de chaque année comme la journée nationale des enseignants autochtones.
    Je tiens à remercier la députée de Winnipeg‑Centre d'avoir appuyé ce projet de loi, mais surtout, je tiens à remercier Theodore Anton, un élève de 11e année de l'école secondaire Old Scona Academic, dans Edmonton Strathcona, d'avoir eu l'idée de reconnaître et de saluer les contributions et les perspectives essentielles en éducation que les éducateurs autochtones apportent à nos écoles. Theodore est le gagnant de mon concours « Crée ton Canada », et il est à Ottawa avec ses parents pour m'aider à présenter cette mesure législative.
    Je remercie Theodore et tous les jeunes extraordinaires qui ont soumis des idées pour faire du Canada un meilleur endroit pour tous. J'exhorte mes collègues parlementaires à appuyer le projet de loi, car il marquerait une étape importante sur la voie de la réconciliation.

     (Les motions sont réputées adoptées, le projet de loi est lu pour la première fois et imprimé.)

Loi sur la Journée de la contribution des Canadiennes à la science, à la technologie, à l'ingénierie et aux mathématiques

    demande à présenter un projet de loi intitulé Loi instituant une journée nationale pour célébrer la contribution des Canadiennes à la science, à la technologie, à l’ingénierie et aux mathématiques.
    — Monsieur le Président, je suis ravie de prendre la parole au sujet de ce projet de loi qui vise à instituer une journée nationale pour célébrer les réalisations et les contributions remarquables des Canadiennes dans les domaines de la science, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques.
    Tandis que j'ai la parole, je propose:
     Que la Chambre passe maintenant à l'ordre du jour.
    Le vote porte sur la motion.
    Si un député d'un parti reconnu présent à la Chambre désire que la motion soit adoptée ou adoptée avec dissidence ou désire demander un vote par appel nominal, je l'invite à se lever et à l'indiquer à la présidence.
    Monsieur le Président, nous demandons que la motion soit adoptée avec dissidence.
    Non, monsieur le Président.
     Convoquez les députés.
(1050)
    (La motion, mise aux voix, est adoptée par le vote suivant:)

(Vote no 349)

POUR

Députés

Aldag
Alghabra
Ali
Anand
Anandasangaree
Angus
Arseneault
Arya
Ashton
Atwin
Bachrach
Badawey
Bains
Baker
Barron
Battiste
Beech
Bendayan
Bibeau
Bittle
Blaikie
Blair
Blaney
Blois
Boissonnault
Boulerice
Bradford
Brière
Cannings
Casey
Chagger
Chahal
Champagne
Chatel
Chen
Chiang
Collins (Hamilton East—Stoney Creek)
Collins (Victoria)
Cormier
Coteau
Dabrusin
Damoff
Davies
Desjarlais
Dhaliwal
Dhillon
Diab
Dong
Drouin
Dubourg
Duclos
Duguid
Dzerowicz
Ehsassi
El-Khoury
Fergus
Fisher
Fonseca
Fortier
Fragiskatos
Fraser
Freeland
Fry
Gaheer
Garrison
Gazan
Gerretsen
Gould
Green
Guilbeault
Hajdu
Hanley
Hardie
Hepfner
Holland
Housefather
Hughes
Hussen
Hutchings
Iacono
Idlout
Ien
Jaczek
Johns
Joly
Jowhari
Julian
Kayabaga
Kelloway
Khalid
Khera
Koutrakis
Kusmierczyk
Kwan
Lalonde
Lambropoulos
Lametti
Lamoureux
Lapointe
Lattanzio
Lauzon
LeBlanc
Lebouthillier
Lightbound
Long
Longfield
Louis (Kitchener—Conestoga)
MacAulay (Cardigan)
MacDonald (Malpeque)
MacGregor
MacKinnon (Gatineau)
Maloney
Martinez Ferrada
Masse
Mathyssen
May (Cambridge)
McDonald (Avalon)
McGuinty
McKay
McKinnon (Coquitlam—Port Coquitlam)
McLeod
McPherson
Mendès
Mendicino
Miao
Miller
Morrissey
Murray
Naqvi
Ng
Noormohamed
O'Connell
O'Regan
Petitpas Taylor
Qualtrough
Robillard
Rodriguez
Rogers
Romanado
Sahota
Sajjan
Saks
Samson
Sarai
Scarpaleggia
Schiefke
Serré
Sgro
Shanahan
Sheehan
Sidhu (Brampton East)
Sidhu (Brampton South)
Singh
Sousa
St-Onge
Sudds
Tassi
Taylor Roy
Thompson
Trudeau
Turnbull
Valdez
Van Bynen
van Koeverden
Vandal
Vandenbeld
Virani
Wilkinson
Yip
Zahid
Zarrillo
Zuberi

Total: -- 172


CONTRE

Députés

Aboultaif
Aitchison
Albas
Allison
Arnold
Baldinelli
Barlow
Barrett
Barsalou-Duval
Beaulieu
Berthold
Bérubé
Bezan
Blanchet
Blanchette-Joncas
Brassard
Brock
Brunelle-Duceppe
Calkins
Caputo
Carrie
Chabot
Chambers
Champoux
Chong
Cooper
Dalton
Dancho
Davidson
DeBellefeuille
Deltell
Desbiens
Desilets
Doherty
Dowdall
Dreeshen
Duncan (Stormont—Dundas—South Glengarry)
Ellis
Epp
Falk (Battlefords—Lloydminster)
Falk (Provencher)
Fast
Ferreri
Findlay
Fortin
Gallant
Garon
Gaudreau
Généreux
Genuis
Gill
Gladu
Godin
Goodridge
Gourde
Gray
Hallan
Hoback
Jeneroux
Kelly
Kitchen
Kmiec
Kram
Kramp-Neuman
Kurek
Kusie
Lake
Lantsman
Larouche
Lawrence
Lehoux
Lemire
Lewis (Haldimand—Norfolk)
Liepert
Lloyd
Maguire
Martel
May (Saanich—Gulf Islands)
Mazier
McCauley (Edmonton West)
McLean
Melillo
Michaud
Moore
Morantz
Morrison
Motz
Muys
Nater
Normandin
O'Toole
Patzer
Paul-Hus
Pauzé
Perkins
Perron
Plamondon
Poilievre
Rayes
Redekopp
Reid
Rempel Garner
Richards
Roberts
Rood
Ruff
Savard-Tremblay
Scheer
Schmale
Seeback
Shields
Shipley
Simard
Sinclair-Desgagné
Small
Soroka
Steinley
Ste-Marie
Stewart
Strahl
Stubbs
Thériault
Therrien
Thomas
Tochor
Tolmie
Trudel
Uppal
Van Popta
Vecchio
Vidal
Vien
Viersen
Vignola
Villemure
Vis
Vuong
Wagantall
Warkentin
Waugh
Webber
Williams
Williamson
Zimmer

Total: -- 144


PAIRÉS

Aucun

    Je déclare la motion adoptée.

Ordres émanant du gouvernement

[Ordres émanant du gouvernement]

[Traduction]

Loi no 1 d'exécution du budget de 2023

Projet de loi C‑47 — Motion d'attribution de temps

    Que, relativement au projet de loi C‑47, Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 28 mars 2023, au plus cinq heures supplémentaires soient accordées aux délibérations à l'étape du rapport et au plus un jour de séance soit accordé aux délibérations à l'étape de la troisième lecture;
    Qu’à l’expiration des cinq heures prévues pour l'étude à l'étape du rapport et 15 minutes avant la fin de la période prévue pour les ordres émanant du gouvernement au cours du jour de séance attribué pour l'étude à l'étape de la troisième lecture de ce projet de loi, toute délibération devant la Chambre soit interrompue, s'il y a lieu, aux fins de cet ordre et, par la suite, toute question nécessaire pour disposer de l'étape à l’étude à ce moment soit mise aux voix immédiatement et successivement, sans plus ample débat ni amendement.
    Conformément à l’article 67.1 du Règlement, il y aura maintenant une période de questions de 30 minutes. J’invite les députés qui souhaitent poser des questions à se lever ou à activer la fonction « main levée » pour que la présidence ait une idée du nombre de députés qui désirent participer à cette période de questions.
    Le député de Selkirk—Interlake—Eastman a la parole.
    Monsieur le Président, il est encore une fois honteux que la clôture soit imposée. Nous minons ainsi notre démocratie parlementaire et, comble de la honte, le gouvernement est soutenu par le NPD, qui est censé être un parti de l’opposition, mais qui agit comme une bande de libéraux.
    Historiquement, un gouvernement qui proposait une motion de clôture — comme celle qui entrave le débat d’aujourd’hui — ne pouvait compter sur l’appui d’un parti de l’opposition qu’une ou deux fois au cours d’une session parlementaire. En fait, de l’époque de Tommy Douglas jusqu’à celle de Thomas Mulcair, le NPD n’a soutenu la clôture qu’à 14 reprises au cours des 17 législatures de cette période. Or, aujourd’hui, sous la direction du député de Burnaby-Sud, le NPD s’apprête à appuyer la clôture pour la 35e fois. Qu’est-il arrivé au NPD pour qu’il renie ainsi les principes qui prévalaient sous Tommy Douglas, à savoir former une opposition efficace, et qu’il soutienne plutôt les libéraux et porte atteinte à notre droit constitutionnel de débattre de tous les projets de loi qu’ils présentent à la Chambre?
(1055)
    Monsieur le Président, de toute évidence, je ne peux pas parler au nom du NPD, mais je tiens à répondre à la question du député de Selkirk—Interlake—Eastman. Ce que je veux dire, c’est que je sais que lui et moi, son parti et le mien, sommes en désaccord sur beaucoup de choses, mais il y a des choses sur lesquelles nous nous entendons.
    Je remarque qu’il porte aujourd’hui un ruban bleu et jaune; je porte un bracelet bleu et jaune, et je suis heureuse de voir que tous les partis appuient l’Ukraine. En ce moment, c’est particulièrement important et pertinent dans le cadre de ce projet de loi, car celui-ci comprend des mesures qui aideraient le Canada à soutenir l’Ukraine. J’espère et je suis même certaine que le député d’en face le sait et le comprend. C’est l’une des raisons pour lesquelles tous les députés de la Chambre devraient appuyer cette mesure législative.
    Il y a un autre élément de ce projet de loi d'exécution du budget que le député de Selkirk—Interlake—Eastman devrait, à mon avis, soutenir, à savoir le doublement de la déduction pour les outils des gens de métier. Il représente les travailleurs, et moi aussi. C’est une excellente mesure du projet de loi que tous les députés devraient pouvoir soutenir.
    Monsieur le Président, au moment où je pose cette question, ma collectivité est envahie par la fumée des incendies. Je sais que la fumée s’étend jusqu'à Toronto et Ottawa. Notre pays est en train de brûler et pourtant, la Chambre est le théâtre de toutes sortes de manigances. Nous avons du travail à faire en tant que parlementaires.
    Mes collègues conservateurs parlent de leurs droits. Je soutiens les droits de l’opposition, mais nous devons adopter les différents projets de loi. Je suis très préoccupé par les efforts continus visant à obstruer les mesures qui permettraient d'investir dans des secteurs comme les minéraux critiques et les énergies propres. Nous savons que le chef du Parti conservateur a ridiculisé les investissements dans la technologie des véhicules électriques. Il s’est rendu dans ma région pour ridiculiser la technologie des véhicules électriques alors que nos collectivités dépendent de l’exploitation des métaux de base et des minéraux critiques.
    Je voudrais demander à la vice-première ministre non seulement si le gouvernement est prêt à investir rapidement dans la transition vers une économie axée sur l'énergie face à la crise climatique, mais aussi s’il est prêt à mettre en place les outils législatifs nécessaires pour que nous puissions dire aux travailleurs canadiens, et en particulier aux travailleurs de l’énergie dans l’Ouest du Canada, que nous les soutenons, qu’il y a un plan et que le Parlement peut vraiment faire quelque chose qui va au-delà des pitreries auxquelles nous assistons.
    Monsieur le Président, le député de Timmins—Baie James et moi sommes souvent et publiquement en désaccord, mais il souligne ce qui est certainement le cœur du projet de loi et une chose que tous les Canadiens devraient soutenir. Il dit à juste titre que le Canada brûle en ce moment. L’Alberta brûle. Le Québec et les provinces de l’Atlantique brûlent. Ici, à Ottawa, on respire mal. Il ne peut y avoir d’appel à l’action plus convaincant.
    La bonne nouvelle, c’est que le projet de loi mettra en œuvre notre plan pour une économie propre. Non seulement cela aidera à réduire les émissions, mais, comme le soulignait le député de Timmins—Baie James, cela créera aussi de très bons emplois. Je tiens à remercier personnellement le député de Timmins—Baie James de sa contribution aux conditions de travail que nous avons incluses dans nos crédits d’impôt pour une économie propre. Il est très important pour nous que ces crédits permettent de bâtir une économie propre, mais qu’ils le fassent en créant des emplois bien rémunérés, avec un régime de pension et des avantages sociaux, au salaire syndical moyen.
(1100)
    Monsieur le Président, j’ai écouté l’intervention du député de Selkirk—Interlake—Eastman, qui a déclaré que c’est un affront à la démocratie. C’est à croire qu’il n’a même pas écouté son propre chef, qui a dit dans les médias hier que les conservateurs utiliseraient toutes les manœuvres procédurales possibles pour empêcher l’adoption du budget. De toute évidence, il y a une volonté délibérée, dont nous avons été témoin hier et vendredi, de faire tout ce qui leur semble nécessaire, en s’appuyant sur la procédure, pour empêcher l’adoption de ces mesures importantes pour les Canadiens. Peut-être que le moment est venu pour les conservateurs de songer à avoir une attitude moins partisane et plus coopérative en la matière, afin de répondre aux attentes des Canadiens. Je me demande ce qu’en pense la ministre.
    Monsieur le Président, je remercie mon collègue de tout le travail qu’il accomplit à la Chambre pour les Canadiens. C’est un travail tout à fait essentiel. Pour revenir à ce qu’il disait, je dirai que la Chambre est, de nature, partisane, et que c’est ainsi que fonctionne la démocratie parlementaire canadienne. Je pense que nous le savons tous et que nous devrions l’accepter.
    Je pense qu’il est aussi important pour nous d'assumer la responsabilité que nous avons d'obtenir des résultats pour les Canadiens, de leur fournir du soutien et de leur montrer que nous prenons au sérieux l’esprit dans lequel la démocratie parlementaire est censée fonctionner. C’est dans notre intérêt à tous parce que nous sommes tous députés. Nous sommes tous parlementaires.

[Français]

    Monsieur le Président, j'essaie rapidement de comptabiliser toutes les différentes attaques qu'il y a eu contre la démocratie depuis que j'ai été élue pour la première fois en 2015.
    Je me rappelle que, de 2015 à 2019, malgré le fait qu'il était majoritaire, le gouvernement a imposé bâillon après bâillon. Je ne suis pas capable de nommer tous les bâillons, mais il y en a vraiment eu beaucoup. Je me rappelle aussi qu'il y a eu une loi pour contrer la grève des postiers au cours de mon premier mandat.
    Ensuite, au cours de mon deuxième mandat, des motions ont reçu l'appui de la majorité, ici, à la Chambre des communes, notamment une motion du Bloc québécois qui portait sur les prestations d'invalidité et qui demandait de les faire passer à 50 semaines. Cette dernière a été adoptée par la majorité, mais le gouvernement n'a rien fait.
    Enfin, parlons de l'ingérence chinoise. Trois motions ont reçu l'appui de la majorité, mais le gouvernement n'a rien fait. Je ne suis pas d'accord sur la stratégie des conservateurs pour bloquer les débats, mais je ne suis pas plus d'accord sur le fait que ce gouvernement impose bâillon après bâillon. À un moment donné, j'aimerais que les libéraux me donnent une définition de ce qu'est, pour eux, la démocratie.
    Monsieur le Président, encore une fois, je ne suis pas complètement d'accord avec mon honorable collègue. Elle n'est pas non plus entièrement d'accord avec moi.
    Je pense toutefois que, dans le projet de loi dont nous parlons, il y a d'importantes mesures qu'elle et ses collègues du Bloc québécois pourront appuyer. Par exemple, il y a une mesure visant à lutter contre les prêts abusifs en abaissant le taux d'intérêt criminel. Je pense que c'est une mesure que tout le monde ici, y compris ma collègue d'en face, doit appuyer.
    La prolongation du programme d'assurance-emploi pour les travailleurs saisonniers est une autre mesure importante pour les Québécois et les Québécoises. J'espère qu'elle pourra aussi l'appuyer. Le doublement de la déduction pour les outils de gens de métier est encore une mesure que tout le monde doit appuyer.
    Enfin, voici une mesure très importante dont je viens justement de parler en réponse à la question de mon collègue du NDP: les crédits d'impôt pour les technologies propres afin de promouvoir la croissance économique. Il s'agit d'une suite de mesures essentielles pour la transition verte, des mesures que le premier ministre du Québec a fortement appuyées.
    Encore une fois, nous avons besoin de la loi dont nous discutons aujourd'hui pour mettre en œuvre ces mesures si importantes pour notre transition verte.
(1105)

[Traduction]

    Monsieur le Président, c’est toujours un plaisir de prendre la parole au nom des habitants de Kamloops—Thompson—Cariboo.
    J’ai écouté le député de Timmins—Baie James interroger la vice-première ministre sur la nécessité d’adopter ce projet de loi de toute urgence en raison des feux de forêt. Je rappelle au député, et je rappelle également à la vice-première ministre, qui a fait référence à cette question, que lorsque je faisais du porte-à-porte pendant les élections de 2021, la Colombie-Britannique était en flammes lorsque le gouvernement a déclenché des élections. Je m’inscris en faux contre cette fabrication, alors que la Colombie-Britannique était en flammes à l’époque.
    La ministre a refusé de comparaître devant le comité pendant deux heures, alors que nous sommes confrontés à ce qui pourrait bien être la plus importante augmentation de la dette et du déficit de l’histoire du Canada. Malgré tout, nous entendons dire que les conservateurs font de l’obstruction et qu’ils sont antidémocratiques. La vice-première ministre ne voit-elle pas l’hypocrisie de cette position, alors qu’elle n’a pas voulu comparaître devant le comité pour une simple séance de deux heures et que l’inflation, l’épicerie, le chauffage domestique et les impôts coûtent de plus en plus cher aux Canadiens?
    Monsieur le Président, je suis reconnaissante au député de Kamloops—Thompson—Cariboo de nous avoir rappelé que les dernières élections, celles qui nous ont tous amenés à cette Chambre, se sont déroulées pendant que la Colombie-Britannique était en flammes. C’est peut-être la raison pour laquelle le député et tous les députés conservateurs ont fait campagne en s’engageant à fixer un prix pour la pollution.
    En fait, le programme des conservateurs dit: « Notre plan assurera que tous les Canadiens pourront faire leur part pour lutter contre le changement climatique, de la façon qui leur convient le mieux, et à un prix carbone abordable [...] augmentant à 50 $ la tonne. » Il précise également: « Nous allons évaluer les progrès réalisés [afin d'être prêts à établir] une tarification du carbone [...] de 170 $ la tonne. »
    Je pense que les habitants de la Colombie-Britannique comprennent que le changement climatique est réel et qu’il est indispensable d’agir pour le climat. Je crois qu’ils l’ont compris lorsque la Colombie-Britannique était en flammes, et c’est pourquoi le député d’en face a fait cette promesse aux personnes qui l’ont élu.
    J’invite les conservateurs à se rappeler qu’ils ont fait cette promesse, tandis qu’une grande partie du Canada est en flammes. Travaillons ensemble pour lutter contre le changement climatique.
    Monsieur le Président, j’ai écouté mes collègues conservateurs dire que leur capacité à débattre de ce projet de loi était sérieusement réduite. Je prendrais cela plus au sérieux si ce n’était de la motion d’ajournement de la Chambre des communes présentée hier. Heureusement, cette motion des conservateurs a été solidement rejetée, parce que le reste d’entre nous veut en fait venir ici pour travailler pour nos électeurs, plutôt que de chercher à finir plus tôt.
    Ma question à la ministre des Finances concerne les dispositions de ce projet de loi relatives aux soins dentaires, ainsi que le fait que nous allons étendre la couverture aux personnes handicapées, aux personnes âgées et aux enfants de moins de 18 ans. La ministre pourrait elle nous dire pourquoi cette initiative du NPD est si importante et pourquoi nous devons nous battre pour cette mesure, y compris pour les électeurs qui vivent dans des circonscriptions conservatrices?
    Monsieur le Président, c’est avec un grand plaisir que je remercie le député et ses collègues du NPD d’avoir fait avancer ce dossier très important ici à la Chambre.
    Personnellement, j’ai été vraiment émue en entendant les réactions des gens aux mesures sur les soins dentaires lorsque j’ai fait le tour du pays après le dépôt du budget. Une bonne douzaine de personnes sont venues me voir. Ces gens avaient les larmes aux yeux en me remerciant parce qu’ils n’avaient pas les moyens de se payer des soins dentaires ou que leurs parents n’avaient jamais pu le faire quand ils étaient enfants. Certains d’entre eux se couvraient la bouche avec leurs mains. Ils sont vraiment heureux d’avoir enfin accès aux soins dentaires.
    Il y a aussi des gens, notamment des jeunes, qui viennent me demander quand cela entrera en vigueur, pour qu’ils puissent aller chez le dentiste. Ils savent que c’est bon pour leur santé. Je me souviens que, quand j’étais enfant à bord de l’autobus scolaire, nous pouvions estimer le revenu des parents en observant les sourires de nos camarades. C’est terrible, et je suis très heureuse qu’ensemble, nous puissions changer cela pour toujours.
(1110)

[Français]

    Monsieur le Président, j'écoutais la vice-première ministre et ministre des Finances répondre à ma collègue de Repentigny tantôt. Elle a parlé de toutes les bonnes choses qui sont dans son budget, contre lesquelles on ne pourrait pas voter en toute bonne conscience.
     C'est beau de voir ce qu'il y a dans le budget, mais c'est encore plus important de voir ce qu'il n'y a pas dans le budget. Il n'y a rien pour la crise du logement et il n'y a rien pour les aînés de 65 à 74 ans, qui réclament depuis des années qu'on les rende eux aussi admissibles à une hausse de la pension de la Sécurité de la vieillesse.
    L'industrie culturelle lance des cris d'alerte depuis des années, et elle l'a fait particulièrement pendant la pandémie. On a même fait une étude en comité pour recommander au gouvernement de maintenir les aides financières au secteur culturel, parce que ce sera plus difficile pour les industries culturelles au Québec et au Canada de se relancer. On le vit présentement avec les petits festivals, qui en arrachent. Il y avait des demandes claires et précises, mais on n'y répond pas dans ce budget.
    Par conséquent, nous allons voter contre le budget. Nous n'allons pas le faire en raison des mesures qui s'y trouvent, mais en raison de celles qui n'y sont pas et qui étaient tout aussi importantes que ce que la vice-première ministre nous vante aujourd'hui.
    Monsieur le Président, concernant les aînés, je pense que tout le monde peut être fier et content du fait que le niveau de pauvreté chez les aînés du Canada et du Québec a beaucoup diminué au cours de nos huit années au pouvoir. Cela a toujours été une de nos cibles les plus importantes et nous avons réussi à l'atteindre.
    Concernant le secteur culturel, je répète que nous comprenons son importance sur le plan économique, mais aussi sur les plans social et politique. C'est pour cette raison que nous avons toujours appuyé ce secteur et que nous allons continuer de le faire.
    Il est vrai que nous n'avons pas pu inclure dans le budget toutes les mesures que chaque député de la Chambre souhaitait voir, parce que nous avons adopté une approche équilibrée. Nous avons pris les mesures nécessaires, nous avons adopté une approche compatissante. Cela dit, la responsabilité fiscale est aussi importante pour nous et c'est la raison pour laquelle il n'était pas possible de tout faire aujourd'hui.

[Traduction]

    Monsieur le Président, pour revenir à ce que la ministre des Finances a dit plus tôt sur l’Ukraine, je trouve qu’il est très important que le projet de loi d’exécution du budget retire pour la première fois à la Russie et au Bélarus le statut de nation la plus favorisée. Nous ne sommes pas ici pour débattre du budget, contre lequel j’ai voté; nous débattons du projet de loi C‑47, pour lequel j’ai voté et que je continuerai à appuyer. Il contient de nombreuses mesures que j’appuie et aucune à laquelle je m’oppose, contrairement au budget lui-même. Je ne peux toujours pas voter en faveur de l’attribution de temps.
    Même après tous les débats que nous avons tenus à la Chambre, je crois que personne d’autre n’a souligné officiellement que la Russie jouira encore du statut commercial de nation la plus favorisée jusqu’à ce que nous adoptions ce projet de loi. C’est lamentable.
    Je voudrais vraiment que l’on évite d’user de tactiques d’obstruction et qui nous empêchent de tenir un débat raisonnable sur ce dont nous parlons ici. Je me trouve donc dans une situation un peu étrange: je suis pour le projet de loi, je suis contre le fait que le gouvernement le fasse adopter à la hâte, et je m’oppose fortement aux tactiques d’obstruction partisanes inutiles qui n’ont rien à voir avec le contenu de ce projet de loi. D’ailleurs, j’ai bien l’impression que la plupart de mes collègues à la Chambre ne l’ont pas encore lu.
    Monsieur le Président, je pense pouvoir dire que tous les députés ici présents saluent le professionnalisme et le sérieux dont la députée de Saanich—Gulf Islands a toujours fait preuve au cours de nos débats. Elle adopte toujours une position modérée et mûrement réfléchie, qu’elle défend avec des arguments bien choisis. C’est quelque chose que j’apprécie et qui m’inspire beaucoup, même si nous ne sommes pas toujours d’accord. Je la remercie d’avoir rappelé que la Russie et le Bélarus jouissent du statut de la nation la plus favorisée.
    En répondant tout à l’heure au député de Selkirk—Interlake—Eastman, j’ai dit que j’espérais que nous pourrions tous nous entendre sur ce projet de loi afin de manifester notre soutien à l’Ukraine et notre farouche opposition à la Russie. Ce qu’a dit la députée de Saanich—Gulf Islands va dans ce sens. C’est d’ailleurs ce que tous les Canadiens souhaitent, et c’est ce que nous devrions faire.
(1115)

[Français]

    Monsieur le Président, le projet de loi C‑47 prévoit plusieurs mesures. La ministre des Finances et vice-première ministre a fait un travail extraordinaire en écoutant les Canadiens et les Canadiennes. Comme je le dis souvent, les Canadiens et les Canadiennes nous ont dit trois choses. Ils nous ont parlé évidemment du coût de la vie, des soins de santé et des soins dentaires, mais ils nous ont aussi parlé de la nécessité de bâtir l'économie de l'avenir, une économie plus verte en phase avec le XXIe siècle.
    Dans le projet de loi C‑47, il y a justement énormément de mesures pour aider nos petites et moyennes entreprises, nos entrepreneurs, afin de positionner le Canada de façon avantageuse. Ces mesures permettent surtout de saisir des opportunités générationnelles, de créer les emplois de l'avenir, des emplois verts qui sont bien rémunérés.
    Je demanderais donc à la ministre des Finances de rappeler aux Canadiens et aux Canadiennes qui nous écoutent ce matin — parce qu'il y a des gens qui nous écoutent — pourquoi il est important d'adopter le projet de loi C‑47. Comment le projet de loi va-t-il permettre au Canada de se positionner dans l'économie du XXIe siècle?
    Monsieur le Président, je tiens vraiment à remercier mon collègue le ministre de l'Industrie de cette question et de l'étroite collaboration entre nos deux ministères. Nous sommes aujourd'hui en train de bâtir l'économie canadienne du XXIe siècle et nous le faisons en travaillant en équipe.
    Je suis tout à fait d'accord pour dire que nous avons aujourd'hui une occasion, celle de saisir le moment économique. Il est également possible de ne pas le saisir et de perdre cette occasion. C'est pourquoi nous n'avons pas beaucoup de temps et nous devons le faire maintenant.
    J'étais à Montréal il y a quelques jours et j'ai parlé avec un groupe d'investisseurs canadiens. Ces derniers m'ont dit que les mesures que nous avons décrites dans le budget en mars étaient les mesures nécessaires.
    Cependant, ils m'ont aussi dit qu'il est nécessaire de les mettre en œuvre aujourd'hui parce que, sinon, les capitaux s'en iront aux États‑Unis et ne seront pas investis ici au Canada, où nous avons besoin de ces investissements.

[Traduction]

    Monsieur le Président, les conservateurs désapprouvent la décision des libéraux d’imposer la clôture.
    Ils veulent nous empêcher d’examiner les dépenses du gouvernement, qui sont complètement hors de contrôle. Je vais donner un exemple de ce qui se passe en ce moment au Canada et dont on parle beaucoup dans ma circonscription. Un passage inférieur devait être construit à Pitt Meadows, mais le coût a plus que triplé en quatre ans, passant de 63 millions à 200 millions de dollars. Le projet est sur le point d’être abandonné. Or, ce n’est pas la construction qui coûte le plus cher, ce sont les procédures d’autorisation, la gestion et la bureaucratie. Voilà ce qui se passe en ce moment au Canada.
    Cela a un impact sur tous les Canadiens et sur les contribuables. La ministre libérale et son gouvernement ne comprennent-ils pas qu’ils doivent rendre des comptes et qu’ils doivent faciliter l’examen de leurs dépenses?
(1120)
    Monsieur le Président, nous reconnaissons absolument l’importance et la valeur du débat parlementaire. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai comparu devant le comité plénier pendant plus de quatre heures lundi dernier.
    Nous reconnaissons que les comités font un travail très important, mais nous savons aussi qu’ils sont plus efficaces lorsque certains partis ne font pas de l’obstruction systématique. Cela dit, nous savons tous aussi que notre rôle consiste à passer des paroles aux actes. Au cours de mes déplacements au Canada, j’ai constaté que beaucoup d’électeurs souhaitaient non pas que nous discutions davantage, mais que nous agissions davantage.
    C’est ce que notre gouvernement est résolu à faire. Il y a beaucoup de mesures dans ce projet de loi que tous les députés approuvent, je crois. Qui s’opposerait à lutter contre les pratiques de prêt abusives? Faisons cause commune pour que ces mesures puissent être mises en œuvre, dans l’intérêt des Canadiens.

[Français]

    Monsieur le Président, je remercie Mme la ministre d'être avec nous. Je ne devrais pas le dire, mais je la remercie quand même.
    J'aimerais poser une question concernant un sujet qui me préoccupe beaucoup. Lorsque nous siégeons au Comité permanent des comptes publics, notre rôle est de nous assurer d'une certaine reddition de comptes de la part notamment des ministères, mais aussi des sociétés d'État.
    Ce que je remarque dans ce budget, c'est qu'il y a énormément de fonds, comme le Fonds de croissance du Canada, qui vont désormais être gérés par des sociétés d'État, ce qui donne une moins grande reddition de comptes et surtout moins de transparence pour le public que nous représentons.
    La ministre serait-elle d'accord pour dire que les sociétés d'État devraient être soumises au même degré de transparence que les ministères?
    Monsieur le Président, je remercie ma collègue de sa question et de ses bons mots. J'accepte cela avec plaisir.
    La députée d'en face a soulevé une question très précise concernant le Fonds de croissance du Canada. Comme c'est un fonds important, la question est importante. On comprend que, aujourd'hui, la transition verte a besoin d'investissements provenant de l'argent public. Le Québec et les Québécois comprennent cela. Également, on comprend que pour faire ces investissements on a besoin d'un niveau d'expertise commerciale que les fonctionnaires n'ont pas. C'est pour cette raison que nous allons investir cet argent, notre argent, l'argent des concitoyens, en faisant appel au travail de professionnels.

[Traduction]

    Monsieur le Président, c’est déprimant de voir les tactiques et les stratagèmes qu’utilisent les conservateurs pour retarder la mise en œuvre de mesures qui seront bénéfiques pour les Canadiens. Je ne comprends pas pourquoi ils souhaitent s'assurer que les Canadiens n’aient pas accès aux soins dentaires. C’est pourtant nécessaire. Des électeurs de ma circonscription me disent régulièrement à quel point ils en ont besoin, et je sais qu’ils sont nombreux à penser la même chose dans les circonscriptions des conservateurs.
    Je vais néanmoins poser ma question. Dans la présentation du budget, le gouvernement s’était engagé à mettre en œuvre le système d’alerte robe rouge pour les femmes, les filles et les personnes bispirituelles autochtones disparues et assassinées, mais je ne vois aucune dotation particulière dans le budget. La ministre des Finances peut-elle nous dire quand le gouvernement a l’intention de mettre en œuvre cet outil qui permettra de sauver des vies?
    Monsieur le Président, la députée de Nanaimo—Ladysmith a tout à fait raison de dire que nous devrions éviter de discréditer l’institution dont nous avons le privilège de faire partie, et c’est exactement ce à quoi les petits jeux des conservateurs risquent d’aboutir. Ils retardent aussi la distribution aux Canadiens d’aides très importantes.
    Je vous remercie d’avoir reparlé des soins dentaires, car je suis convaincue que ce programme aura littéralement un effet bénéfique sur le sourire, la santé et la vie des gens. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous devons adopter ce projet de loi.
    S’agissant du système d’alerte robe rouge, c’est là aussi une mesure importante que nous sommes résolus à mettre en œuvre avec la collaboration de tous les députés.
(1125)

[Français]

    Il est de mon devoir d'interrompre les délibérations et de mettre aux voix la motion dont la Chambre est maintenant saisie.

[Traduction]

     Le vote porte sur la motion.
     Si un député d'un parti reconnu présent à la Chambre désire que la motion soit adoptée ou adoptée avec dissidence, ou désire demander un vote par appel nominal, je l'invite à se lever et à l'indiquer à la présidence.
     Monsieur le Président, je demande un vote par appel nominal.
    Convoquez les députés.
(1210)
    (La motion, mise aux voix, est adoptée par le vote suivant:)

(Vote no 350)

POUR

Députés

Aldag
Alghabra
Ali
Anand
Anandasangaree
Angus
Arseneault
Arya
Ashton
Atwin
Bachrach
Badawey
Bains
Baker
Barron
Battiste
Beech
Bendayan
Bibeau
Bittle
Blaikie
Blair
Blaney
Blois
Boissonnault
Boulerice
Bradford
Brière
Cannings
Casey
Chagger
Chahal
Champagne
Chatel
Chen
Chiang
Collins (Hamilton East—Stoney Creek)
Collins (Victoria)
Cormier
Coteau
Dabrusin
Damoff
Davies
Desjarlais
Dhaliwal
Dhillon
Diab
Dong
Drouin
Dubourg
Duclos
Duguid
Dzerowicz
Ehsassi
El-Khoury
Erskine-Smith
Fergus
Fisher
Fonseca
Fortier
Fragiskatos
Fraser
Freeland
Fry
Gaheer
Garrison
Gazan
Gerretsen
Gould
Green
Guilbeault
Hajdu
Hanley
Hardie
Hepfner
Holland
Housefather
Hughes
Hussen
Hutchings
Iacono
Idlout
Ien
Jaczek
Johns
Joly
Jowhari
Julian
Kayabaga
Kelloway
Khalid
Khera
Koutrakis
Kusmierczyk
Kwan
Lalonde
Lambropoulos
Lametti
Lamoureux
Lapointe
Lattanzio
Lauzon
LeBlanc
Lebouthillier
Lightbound
Long
Longfield
Louis (Kitchener—Conestoga)
MacAulay (Cardigan)
MacDonald (Malpeque)
MacGregor
MacKinnon (Gatineau)
Maloney
Martinez Ferrada
Masse
Mathyssen
May (Cambridge)
McDonald (Avalon)
McGuinty
McKay
McKinnon (Coquitlam—Port Coquitlam)
McLeod
McPherson
Mendès
Mendicino
Miao
Miller
Morrice
Morrissey
Murray
Naqvi
Ng
Noormohamed
O'Connell
O'Regan
Petitpas Taylor
Powlowski
Qualtrough
Robillard
Rodriguez
Rogers
Romanado
Sahota
Sajjan
Saks
Samson
Sarai
Scarpaleggia
Schiefke
Serré
Sgro
Shanahan
Sheehan
Sidhu (Brampton East)
Sidhu (Brampton South)
Singh
Sousa
St-Onge
Sudds
Tassi
Taylor Roy
Thompson
Trudeau
Turnbull
Valdez
Van Bynen
Vandal
Vandenbeld
Virani
Weiler
Wilkinson
Yip
Zahid
Zarrillo
Zuberi

Total: -- 175


CONTRE

Députés

Aboultaif
Aitchison
Albas
Allison
Arnold
Baldinelli
Barlow
Barrett
Barsalou-Duval
Beaulieu
Berthold
Bérubé
Bezan
Blanchet
Blanchette-Joncas
Block
Bragdon
Brassard
Brock
Brunelle-Duceppe
Calkins
Caputo
Carrie
Chabot
Chambers
Champoux
Chong
Cooper
Dalton
Dancho
Davidson
DeBellefeuille
Deltell
Desbiens
Desilets
Doherty
Dowdall
Dreeshen
Duncan (Stormont—Dundas—South Glengarry)
Ellis
Epp
Falk (Battlefords—Lloydminster)
Falk (Provencher)
Fast
Ferreri
Findlay
Fortin
Gallant
Garon
Gaudreau
Généreux
Genuis
Gill
Gladu
Godin
Goodridge
Gourde
Gray
Hallan
Hoback
Jeneroux
Kelly
Kitchen
Kmiec
Kram
Kramp-Neuman
Kurek
Kusie
Lake
Lantsman
Larouche
Lawrence
Lehoux
Lemire
Lewis (Essex)
Lewis (Haldimand—Norfolk)
Liepert
Lloyd
Lobb
Maguire
Martel
May (Saanich—Gulf Islands)
McCauley (Edmonton West)
McLean
Melillo
Michaud
Moore
Morantz
Morrison
Motz
Muys
Nater
Normandin
O'Toole
Patzer
Paul-Hus
Pauzé
Perkins
Perron
Plamondon
Poilievre
Rayes
Redekopp
Reid
Rempel Garner
Richards
Roberts
Rood
Ruff
Savard-Tremblay
Scheer
Schmale
Seeback
Shields
Shipley
Simard
Sinclair-Desgagné
Small
Steinley
Ste-Marie
Stewart
Strahl
Stubbs
Thériault
Therrien
Thomas
Tochor
Tolmie
Trudel
Uppal
Van Popta
Vecchio
Vidal
Vien
Viersen
Vignola
Villemure
Vis
Vuong
Wagantall
Warkentin
Waugh
Webber
Williams
Zimmer

Total: -- 145


PAIRÉS

Aucun

    Je déclare la motion adoptée.

Étape du rapport

    La Chambre reprend l'étude, interrompue le 5 juin, du projet de loi C‑47, Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 28 mars 2023, dont le comité a fait rapport avec des propositions d'amendement, ainsi que du groupe de motions no 1.
    Monsieur le Président, je vous rappelle que j’ai été obligé hier, à cause du débat spécial sur les incendies de forêt, de suspendre mon intervention pour la reprendre aujourd’hui.
    J’espère sincèrement que ces incendies ne feront pas de victimes. En 1998, j’ai aidé des amis à quitter leur maison de Salmon Arm avant qu’elle ne soit complètement détruite par des incendies, et j’ai pu constater personnellement les dégâts que cela peut causer.
    Je tiens également à saluer l’expertise et le courage des pompiers et des équipes d’intervention d’urgence, qui font tout ce qu’ils peuvent pour évacuer les gens, sauver des vies et épargner des propriétés.
    J’aimerais reprendre ce que je disais à propos du projet de loi C-47, Loi portant exécution du budget. Je parlais hier soir de ce que représentaient 20 milliards de dollars pour les Canadiens ordinaires. Cependant, aujourd’hui, je vais devoir modifier ma question, car il semblerait que la coalition libérale-néo-démocrate a fixé de nouvelles normes.
    Le déficit prévu pour l’exercice 2023-2024 s’élève maintenant à 43 milliards de dollars. Comment ce déficit record va-t-il affecter les Canadiens? Ce sont les personnes à faible revenu qui vont être les plus touchées.
    En 2015, le loyer moyen d’un appartement d’une chambre était de 973 $; il s’élève aujourd’hui à 1 760 $. Le loyer d’un appartement de deux chambres était de 1 172 $, et il s’élève aujourd’hui à 2 135 $.
     Lorsque les libéraux sont arrivés au pouvoir, il ne fallait dépenser que 39 % d’un salaire moyen pour effectuer des paiements hypothécaires mensuels. Sous la gestion financière de la coalition libérale—néo-démocrate, ou plutôt l’absence de celle-ci, il faut maintenant dépenser 62 % du revenu moyen pour payer une maison moyenne, une augmentation par rapport à 2015, lorsque le paiement était de 1 400 $ comparativement à 3 100 $ aujourd’hui. Les mises de fonds minimales moyennes sont passées de 22 000 $ à 45 000 $ pour l’ensemble du Canada. Si on ajoute à cela la forte augmentation des taux d’intérêt, on peut dire que les locataires et les premiers acheteurs de maisons ont besoin d’un peu de répit.
    Les conservateurs avaient réclamé des mesures de gros bons sens dans ce budget de 2023, mais la coalition libérale—néo-démocrate n'a pas tenu compte des problèmes qu’elle continuait de créer pour les Canadiens qui aspirent à acheter une première maison ou à déménager afin d’avoir de la place pour leurs familles grandissantes.
    Les dépenses inflationnistes des libéraux ont aussi fait monter en flèche le prix des aliments. Les prix ont tellement augmenté qu’un Canadien sur cinq saute maintenant des repas.
    Les gens que je rencontre dans North Okanagan—Shuswap, où tant de bons aliments sont cultivés, me parlent de leurs expériences à l’épicerie; c'est l’un des sujets dont on me parle fréquemment. Ils sont choqués par la hausse des prix des aliments et ils sont obligés de faire des choix et de s’abstenir d’acheter des produits qu’ils avaient l’habitude d’acheter.
    Il y a eu des signes avant-coureurs de ces problèmes imminents, comme une inflation croissante, des taux d’intérêt élevés, des coûts de logement qui explosent et la hausse du prix des aliments, mais la ministre des Finances les a ignorés. En fait, elle n’a pas tenu compte d’autres avertissements et elle continue de planifier des dépenses sans penser à l’avenir.
    Mes collègues conservateurs et moi-même nous battrons à l’avenir pour des politiques et des budgets de gros bon sens qui donneront aux Canadiens ordinaires de l’espoir pour l'avenir, au-delà du mandat désastreux du gouvernement actuel.
    Nous défendrons l’idée de permettre aux Canadiens de conserver une plus grande partie de leur chèque de paie, afin qu’ils puissent décider de leurs dépenses, plutôt que d’envoyer davantage d’argent au gouvernement libéral pour qu’il décide quoi en faire comme bon lui semble.
(1215)
    La motion d'attribution de temps met maintenant fin au débat sur le projet de loi C‑47, et je crois que c’est parce que la coalition libérale—néo-démocrate ne veut pas que les gens sachent à quel point le budget de cette année est mauvais pour eux. Il est honteux que les libéraux mettent fin au débat et qu'ils ne nous permettent pas de dire aux Canadiens à quoi s’attendre ni de leur donner plus d’espoir en l’avenir.
    Madame la Présidente, mon collègue a présenté beaucoup de faits et de statistiques. Pourrait-il nous expliquer un peu plus en détail comment le coût de la vie touche les gens, en particulier en ce qui concerne la taxe sur le carbone? Nous savons maintenant qu'il y aura aussi une deuxième taxe sur le carbone. Le député pourrait-il nous dire ce qu'il pense de toutes ces dépenses supplémentaires, de la hausse de l'inflation et des taxes sur le carbone qui entraînent une augmentation généralisée des prix?
    Madame la Présidente, nous savons que la première taxe sur le carbone n'a pas du tout contribué à atteindre les objectifs de réduction des émissions. Le gouvernement libéral n'a atteint aucun des objectifs qu'il s'était fixés. Maintenant, il va imposer une deuxième taxe sur le carbone. Lorsque nous combinons ces deux taxes sur le carbone avec la TPS, qui est une taxe ajoutée à une autre taxe, les Canadiens pourront s'attendre à dépenser 61 ¢ le litre d'essence uniquement pour payer les taxes sur le carbone de la coalition libérale-néo-démocrate. Encore une fois, les Canadiens doivent en être informés, et je suis heureux de pouvoir en parler.
    Madame la Présidente, en écoutant le discours de mon collègue, j'ai cru comprendre qu'il avait des opinions très différentes des nôtres sur un certain nombre de sujets. Je vais toutefois présumer qu'il est favorable à l'idée d'aider les gens, et particulièrement les gens de métier et les travailleurs qui cherchent à améliorer leur situation dans l'économie actuelle. Je me demande donc pourquoi il s'oppose aux paiements anticipés automatiques de l'Allocation canadienne pour les travailleurs — qui est très importante pour les gens de ma circonscription, Châteauguay—Lacolle — et au doublement de la déduction pour les outils des gens de métier.
    Madame la Présidente, étant donné la quantité d'éléments contenus dans cet énorme projet de loi omnibus, il se peut que nous soyons favorables à certaines mesures. Toutefois, lorsqu'il s'agit de cautionner un déficit de 43 milliards de dollars pour l'exercice en cours, ne comptez pas sur moi. Mes collègues et moi-même ne pouvons pas appuyer ces dépenses incontrôlées qui forceront les contribuables à sortir encore plus d'argent de leurs poches. Le gouvernement prétend qu'il essaie de renflouer les citoyens, mais il ne fait que leur prendre de plus en plus d'argent.

[Français]

    Madame la Présidente, dans son discours, mon collègue a parlé d'espoir pour les familles. Or, actuellement, l'espoir pour les familles est à la baisse pour une autre raison, celle de la crise climatique.
    La crise climatique s'aggrave. Le nombre et l'intensité des feux de forêt sont en hausse, et ce qu'on appelle la saison des incendies ne fait que commencer. Cela crée de l'anxiété chez tout le monde, jeunes comme adultes.
    Considérant ce qu'on voit quand on sort de la Chambre des communes, j'aurais aimé que le Parti conservateur puisse tenir un autre discours en lien avec la crise climatique. Dans le fond, ce que je veux exprimer, c'est ma déception de voir que les conservateurs n'ont pas évolué malgré ce qu'on voit actuellement dans tout le Canada, d'un océan à l'autre.
(1220)

[Traduction]

    Madame la Présidente, la députée veut voir quelque chose de différent de la part des conservateurs. Elle verra quelque chose de différent de notre part si nous formons le prochain gouvernement. Nous lutterons contre les changements climatiques par le truchement de la technologie, et non d'un plan fiscal comme celui que propose le gouvernement. Ce plan prélève plus d'argent sur les salaires des Canadiens, mais à ce jour, il n'a rien accompli de crédible.

[Français]

    Madame la Présidente, malheureusement, je dois me lever aujourd'hui pour parler d'une crise à laquelle nous allons devoir faire face à moyen terme.
    Je ne parle pas du fait que, actuellement, après huit ans de ce premier ministre, neuf jeunes sur dix croient qu'ils ne vont jamais pouvoir acheter une maison. Je ne parle pas du fait qu'un Canadien sur cinq saute des repas à cause du prix de la nourriture après huit ans de ce premier ministre. Je ne parle pas non plus du fait que 1,5 million de Canadiens doivent avoir recours aux banques alimentaires afin de se nourrir. Je ne parle même pas du fait que, après huit ans de ce premier ministre, les Canadiens doivent consacrer 63 % de leur revenu avant impôts pour payer le coût mensuel de leur logement. À Vancouver, c'est plutôt 98 % du revenu avant impôts.
    Ce n'est pas la crise à laquelle je fais référence. La crise en est une dont personne ne parle, mais qui pourrait exploser si on n'agit pas pour changer de direction. La crise est la suivante. Quand le gouvernement a décidé, en 2021 et en 2022, d'imprimer 400 milliards de dollars pour financer des dépenses excessives, cela a notamment eu pour effet de créer de l'inflation, ce qui est toujours le cas quand on imprime de l'argent. Or cela a aussi causé une énorme bulle dans notre système financier qui est entrée par les hypothèques.
    Énormément de Canadiens ont contracté des hypothèques en raison de leur disponibilité et de leur prix artificiellement bas. En effet, 38 % de toutes les hypothèques qui existent en ce moment ont été contractées entre janvier 2021 et juin 2022. Presque 40 % de tout l'endettement hypothécaire qui existe aujourd'hui date de cette période de 18 mois, parce que les taux étaient très bas. Les gens ont décidé d'aller à la banque, de changer leur hypothèque et d'emprunter un énorme montant d'argent, parce que c'était presque gratuit d'emprunter des fonds à la banque.
    Le problème, c'est que le terme de ces hypothèques est de cinq ans. Ces lourdes hypothèques seront toutes renouvelées en 2026 et en 2027 avec une énorme augmentation des taux d'intérêt. On ne parle pas de milliards ou de dizaines de milliards de dollars. On parle d'hypothèques totalisant des centaines de milliards de dollars qui seront renouvelées à ce taux augmenté. Même la Banque du Canada a reconnu que c'était un risque systémique, pas seulement pour les gens qui ont contracté ces hypothèques, mais même pour les banques, qui auront probablement de la difficulté à récupérer cet argent.
    Si ces familles ne sont pas capables de payer l'augmentation du taux d'intérêt, que feront-elles? Elles vont devoir vendre leur maison. Or si tout le monde est en train de vendre sa maison en même temps et qu'il n'y a pas de famille capable de payer les taux d'intérêt augmentés, il y aura des vendeurs sans acheteurs. Cela pourrait causer une chute des prix de l'immobilier. On a déjà la bulle immobilière la plus grande du G7 et presque la plus grande au monde. Alors, que va-t-on faire?
    La raison pour laquelle nous soulignons l'importance d'un budget équilibré aujourd'hui, c'est que c'est un élément clé pour éviter cette crise majeure qui est à nos portes. Même tous les experts libéraux le disent, les déficits causent de l'inflation. L'inflation cause une augmentation des taux d'intérêt. Si on ne réduit pas le taux d'inflation au cours de la prochaine année, on ne pourra pas réduire les taux d'intérêt avant que cette bulle se présente en 2026 et en 2027.
(1225)
     Ce que nous réclamons, c'est un plan du gouvernement visant à équilibrer le budget afin de réduire l'inflation et les taux d'intérêt. Je sais que c'est la Banque du Canada qui détermine les taux d'intérêt, mais l'environnement économique dans lequel cette décision est prise est déterminant.
     Si le gouvernement fait gonfler l'inflation avec des déficits inflationnistes, cela force la Banque du Canada à augmenter les taux d'intérêt. L'ancien ministre des Finances John Manley a dit que lorsque la Banque du Canada met son pied sur le frein, le gouvernement met le sien sur l'accélérateur de l'inflation. Il faut enlever le pied sur l'accélérateur pour réduire l'inflation et permettre à la Banque du Canada de réduire les taux d'intérêt avant que cette crise se produise. C'est le gros bon sens. Ce n'est rien de nouveau.
    Les déficits font gonfler l'inflation et les taux d'intérêt. Les budgets équilibrés réduisent les deux. C'est ce que nous allons faire. Nous allons plafonner les dépenses pour éliminer les déficits et le gaspillage afin d'équilibrer le budget, réduire l'inflation et permettre à M. et Mme Tout‑le‑Monde de continuer de payer leur hypothèque et de garder leur maison.
    Nous recommandons la plus grande prudence au gouvernement et nous lui demandons de respecter la promesse qu'il a faite il y a six mois, celle d'équilibrer le budget à moyen terme. Aussitôt que le gouvernement agira en ce sens, nous allons permettre un vote et peut-être l'adoption de ce budget si les votes à la Chambre le permettent. C'est le gros bon sens de M. et Mme Tout‑le‑Monde. Nous allons ramener le gros bon sens chez nous.

[Traduction]

    Il y a une crise dans ce pays, et cette crise ne se limite pas au fait que 1,5 million de personnes se rendent dans les banques alimentaires ou qu’une personne sur cinq saute des repas en raison du prix des denrées alimentaires. La crise, ce n’est pas seulement qu’une majorité de Canadiens disent aux sondeurs qu’ils ont du mal à joindre les deux bouts ou que neuf jeunes sur dix pensent qu’ils n’auront jamais les moyens d’acheter une maison. La crise n’est même pas due au fait qu’il faut 63 % du revenu mensuel moyen pour payer les mensualités d’un logement moyen, ce qui constitue un record, ou qu’il faut désormais 98 % du revenu avant impôt à Vancouver pour qu’une famille moyenne puisse payer l’hypothèque d’une maison moyenne. Tout cela est insensé et sans précédent, mais c’est la réalité après huit ans.
    La véritable crise réside dans l’existence d’une bulle hypothécaire massive qui est prête à exploser en 2026 et 2027. Voici comment cette bulle s’est formée. Aujourd’hui, 38 % de toutes les dettes hypothécaires ont été contractées entre janvier 2021 et juin 2022, alors que les taux étaient au plus bas parce que le gouvernement avait imprimé 400 milliards de dollars de liquidités et les avait injectés dans le système financier, le rendant artificiellement abondant et artificiellement bon marché. Les gens ont contracté des prêts hypothécaires qu’ils n’auraient pas pu s’offrir autrement. Cela a gonflé les prix de l’immobilier et les prêts hypothécaires, mais ces prêts hypothécaires doivent être renouvelés cinq ans plus tard. Cela se passera entre le 1er janvier 2026 et le mois de juin 2027. Si les taux d’intérêt sont aussi élevés qu’aujourd’hui, ces personnes se heurteront à un mur.
    Selon la Banque du Canada, ils feront face à une augmentation de 40 % de leurs paiements hypothécaires. Ainsi, si leur paiement actuel est de 3 000 $, ils devront payer 1 300 $ de plus par mois, ce qui équivaut à près de 15 000 $ par an. Si le Canadien moyen ne dispose pas de plus de 200 $ à la fin de chaque mois, il ne sera pas en mesure de l’assumer. Cela entraînera des ventes massives et il n’y aura pas d’acheteurs parce que les acheteurs ne pourront pas payer les taux plus élevés sur ces prix. C’est une véritable crise qui nous attend si nous ne changeons pas immédiatement de cap. Alors, que faut-il faire?
    Nous devons réduire l’inflation pour que la Banque du Canada puisse réduire les taux d’intérêt. Comment y parvenir? En faisant le contraire de ce que nous faisons actuellement. Même des libéraux de premier plan, comme l’ancien ministre des Finances John Manley, ont déclaré que les déficits revenaient à mettre le pied sur l’accélérateur de l’inflation. Ce qu'il faut faire, c’est enlever le pied de l'accélérateur pour équilibrer le budget, annuler les 60 milliards de dollars de dépenses inflationnistes proposées par le gouvernement et honorer la promesse faite par le gouvernement il y a à peine six mois d’avoir un plan à moyen terme pour équilibrer le budget en l’espace d’une demi-décennie.
    Si le gouvernement fait preuve de bon sens et présente un plan pour équilibrer le budget, les conservateurs autoriseront un vote. Nous savons que la seule façon de sauver les gens de cette crise est de faire preuve de bon sens: en équilibrant le budget pour réduire l’inflation et les taux d’intérêt, en réduisant la charge fiscale pour que les gens conservent une plus grande partie de leur chèque de paie et que le coût de la vie diminue. Ce n’est que du bon sens. C’est le bon sens des gens ordinaires, unis pour leur pays, mon pays, notre pays. Ramenons le gros bon sens chez nous.
(1230)
    Madame la Présidente, je ne suis pas forcément en désaccord avec les propos du député en ce qui concerne le futur et les difficultés qu’ont les Canadiens à subvenir à leurs besoins. Ce que je désapprouve, par contre, c’est l’approche adoptée par l'opposition officielle au sujet des déficits.
    Le facteur important dont le député ne tient pas compte dans son évaluation de la situation, c’est la croissance économique. En réalité, si nous réussissons à maintenir notre taux de croissance, nous aurons la capacité d’accroître la dette.
    Je ne suis pas le seul à le dire. Dans le passé, tous les premiers ministres conservateurs ont accusé des déficits. En fait, si nous prenons les cas des premiers ministres Mulroney et de Harper, sur les 16 budgets qu’ils ont présentés, il n’y en a eu que trois qui n’étaient pas déficitaires.
    Le député peut-il parler du rôle que joue la croissance économique dans cette équation?
    Madame la Présidente, elle joue un rôle très important dans l'équation. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la situation actuelle a de quoi inquiéter, étant donné que notre taux réel de croissance économique par habitant est le plus faible depuis la Grande Dépression, et que la dette ralentit la croissance parce qu’elle bride l’économie.
    Pour ce qui est des déficits des gouvernements conservateurs précédents, je précise que le gouvernement Mulroney n’a jamais accusé de déficit de fonctionnement. Ses déficits étaient seulement dus aux intérêts hérités de la dette accumulée par le gouvernement Trudeau précédent. Bientôt, je vais hériter du même problème à cause de son fils.
    Permettez-moi, madame la Présidente, de citer Stephen McNeil, ancien premier ministre libéral de la Nouvelle‑Écosse: « En ce qui concerne l’inflation, si les gouvernements fédéraux continuent de dépenser au-delà de leurs moyens, non pas pour investir dans les infrastructures, mais pour payer la carte de crédit du gouvernement en place, cela accroît la pression sur les budgets des ménages de toutes les provinces [...] Deuxièmement, tous les gouvernements doivent faire preuve de rigueur dans la gestion de leur budget, c’est dans l’intérêt de tous [...] »
    C’est un libéral qui a dit cela. Les hiérarques libéraux qui ont encore du bon sens ne se reconnaissent absolument plus dans ce gouvernement radical et détaché de la réalité. Nous avons besoin de budgets équilibrés pour ralentir l’inflation et les taux d’intérêt afin que les Canadiens puissent conserver leur logement et se bâtir un avenir.

[Français]

    Madame la Présidente, dans le projet de loi C‑47 initial, il y avait la répétition d'un transfert en santé de 2 milliards de dollars. Cela n'a pas pris très longtemps avant que les libéraux et le NPD...
    Je sais que le chef de l'opposition voudrait entendre la question, mais il est difficile d'entendre la question quand d'autres parlementaires décident de discuter entre eux. Je dois répéter, comme je le fais assez souvent, que si les gens veulent discuter, ils devraient sortir et revenir s'ils veulent entendre ce qui se passe à la Chambre.
    La parole est à l'honorable députée de Beauport—Limoilou.
    Madame la Présidente, même mes élèves au secondaire comprenaient cet état de fait de base en matière de respect.
    Dans le projet de loi C‑47 initial, il y avait 2 milliards de dollars de transfert en santé. C'était une répétition d'un projet de loi précédent. C'était une erreur, sauf que c'était une bonne erreur qui aurait pu profiter à l'ensemble des provinces canadiennes et au Québec, notamment à cause du vieillissement de la population qui implique plus de besoins en santé. Or, ce gouvernement, avec ses alliés, a décidé de retirer ces 2 milliards de dollars au Québec et aux provinces canadiennes.
    Qu'en pense mon collègue et quelles en sont, à son avis, les répercussions pour les systèmes de santé partout au Canada?
(1235)
    Madame la Présidente, on sait que le Bloc québécois veut retirer 100 % des transferts fédéraux en santé. Avec la souveraineté, le Bloc veut que le Québec reçoive zéro en santé. Je trouve très bizarre et ironique que le Bloc se lève à la Chambre des communes pour demander davantage de la part d'Ottawa quand son vœu, c'est d'avoir zéro. Cela n'a pas de bon sens. On ne devrait pas gaspiller du temps à parler de souveraineté.
    Les Québécois ont de la misère à payer leurs factures à cause des taxes, des impôts et des déficits inflationnistes du gouvernement. Que fait le Bloc? Demander davantage de dettes, de dépenses, de taxes et d'inflation.
    Seul le Parti conservateur a le gros bon sens pour contrôler les dépenses et équilibrer le budget afin de réduire l'inflation, les taux d'intérêt et les taxes.

[Traduction]

    Madame la Présidente, l’autre crise qui sévit dans notre pays est due au fait que les gens n’ont pas les moyens d’aller chez le dentiste. Je suis fier que le NPD ait réussi à contraindre le gouvernement libéral d’inclure des dispositions dans ce projet de loi qui permettront aux enfants de moins de 18 ans, aux personnes âgées et aux personnes handicapées d’avoir accès à des soins dentaires. Ces personnes appartiennent aux franges les plus précaires de notre société et elles en ont vraiment besoin.
    Depuis combien d’années le député profite-t-il d’un régime d’assurance dentaire financé par le contribuable, pendant que les gens de sa circonscription et tous les autres Canadiens en sont privés?
    Madame la Présidente, regardons un peu à quoi ressemble le paradis socialiste du NPD dans les rues de Vancouver. Jusqu’à tout récemment, nous avions un gouvernement fédéral socialiste, un gouvernement provincial socialiste et un maire socialiste qui est un ancien membre de ce caucus. Qu’est-ce que cela a donné?
    Cela a entraîné la création de villages de tentes, une criminalité massive et violente et une situation où les familles de la classe moyenne de Vancouver doivent maintenant verser 98 % de leur revenu pour rembourser leurs mensualités hypothécaires. Voilà le paradis qu’ils avaient promis. Le mot « utopie », en grec, signifie « en aucun lieu », tout comme en anglais, d'ailleurs.
    Madame la Présidente, je suis heureux de participer au débat sur le projet de loi C-47, Loi d’exécution du budget de 2023, qui propose des mesures qui aideront les Canadiens à bâtir une économie plus forte.
    Le budget de 2023, intitulé: « Un plan canadien: une classe moyenne forte, une économie abordable, un avenir prospère », arrive à un moment décisif pour notre pays et pour le monde.
    Il prévoit des mesures ciblées de lutte contre l’inflation pour 11 millions de Canadiens et de familles qui en ont le plus besoin. Il renforce le système de soins de santé publique universel du Canada grâce à un investissement de plus de 198,3 milliards de dollars et il instaure un nouveau régime canadien de soins dentaires dont jusqu’à neuf millions de Canadiens pourront bénéficier.
    Le budget de 2023 prévoit également des investissements transformateurs pour bâtir une économie propre au Canada, pour lutter contre les changements climatiques et pour créer de nouveaux débouchés pour les entreprises et les travailleurs canadiens. Il prévoit pour cela des mesures importantes visant à produire une énergie plus propre et plus abordable, à soutenir les investissements dans nos collectivités et à créer des emplois bien rémunérés dans le cadre d’un plan financier responsable qui permettra au Canada de maintenir le déficit et le ratio de la dette nette au PIB les plus bas de tous les pays du G7.
    L’un des aspects du projet de loi C-47 dont j’aimerais parler aujourd’hui est la mise en œuvre des mesures visant à bâtir une économie propre au Canada. Je vais m’arrêter sur deux propositions importantes qui ont été annoncées pour la première fois dans le budget de 2022.
    La première est le Fonds de croissance du Canada, qui aidera à attirer des capitaux privés pour bâtir l’économie propre du Canada. L’autre est l’établissement d’une nouvelle société d’État, la Société canadienne de l’innovation, qui aura pour mandat d’encourager les entreprises canadiennes à investir davantage en recherche et développement.
    Commençons par le Fonds canadien de croissance. Il a été constitué en société en décembre 2022 comme filiale de la Corporation de développement des investissements du Canada. Dans le cadre du plan du Canada visant à décarboner les activités et à bâtir une économie propre, le Fonds de croissance créera une équipe indépendante de professionnels de l'investissement chevronnés qui seront prêts à faire des investissements importants pour appuyer les objectifs climatiques et économiques du Canada.
    Par conséquent, le budget de 2023 prévoit faire du Fonds de croissance du Canada un partenaire de l’Office d’investissement des régimes de pensions du secteur public qui contribuera à la réalisation du mandat du Fonds de croissance du Canada en attirant des investissements privés dans l’économie propre du Canada. Le projet de loi C- 47 prévoit les modifications législatives nécessaires pour permettre à l'Office de gérer l’actif du Fonds de croissance du Canada sous forme d’instrument d’investissement public indépendant de 15 milliards de dollars.
    L'Office est l’un des plus importants gestionnaires de placements de régimes de retraite au Canada, avec des fonds sous mandat de gestion de plus de 225 milliards de dollars. Il fonctionne indépendamment du gouvernement. Il dotera le Fonds de croissance du Canada d’une équipe indépendante qui possède une vaste expérience des divers outils d’investissement à utiliser pour remplir le mandat du Fonds et pour attirer de nouveaux investissements privés au Canada.
    En s’associant à Investissements PSP, le Fonds de croissance du Canada pourra agir rapidement et commencer à faire des investissements à court terme pour soutenir la croissance de l’économie propre du Canada. Parmi les outils d’investissement qui soutiendront les projets de croissance propre, le Fonds de croissance du Canada utilisera des contrats sur différence, qui serviront de filet de sécurité relativement au prix futur du carbone ou de l'hydrogène, par exemple, assurant ainsi une prévisibilité qui réduira les risques liés aux grands projets de réduction des émissions au Canada. Les contrats sur différence permettront aux entreprises de planifier et de soutenir la croissance de l'économie propre canadienne en rendant les projets écologiques plus rentables que ceux qui polluent.
(1240)
    Sur cette base, le budget de 2023 annonce que le gouvernement mènera des consultations sur la mise au point d'une approche générale des contrats sur différence pour le carbone afin de rendre la tarification du carbone encore plus prévisible tout en soutenant les investissements nécessaires pour bâtir une économie propre concurrentielle et favoriser l'atteinte des objectifs climatiques du Canada. Cette approche complétera les contrats sur différence offerts par le Fonds de croissance du Canada. En particulier, les actifs du Fonds de croissance du Canada seront distincts et gérés indépendamment des actifs de retraite d’Investissements PSP, qui maintiendra néanmoins, à des fins de responsabilisation et de transparence à l'égard du public, le cadre redditionnel dominant sur le marché que le gouvernement s'est engagé à respecter dans l'Énoncé économique de l'automne 2022.
    J’ai également mentionné plus tôt que le projet de loi C‑47 propose de mettre sur pied la Corporation d’innovation du Canada, une nouvelle société d’État ayant pour mandat d’encourager les entreprises canadiennes de tous les secteurs et de toutes les régions du pays à accroître leurs investissements en recherche et développement. À l’heure actuelle, le Canada se classe au dernier rang des pays du G7 pour ce qui est des dépenses des entreprises en R‑D. Je crois que nous sommes tous d'accord pour dire que cela doit changer.
    Pour stimuler notre économie et créer de bons emplois, il est essentiel de relever les principaux défis du Canada en matière d’innovation et d’aborder, notamment, le faible taux d’investissement des entreprises privées dans la recherche, le développement et l’adoption de nouvelles technologies. Les entrepreneurs canadiens doivent traduire leurs idées et leurs percées en produits et en services novateurs ainsi qu'en entreprises florissantes, et ils ont besoin de soutien pour le faire.
    La Corporation d’innovation du Canada aura pour mandat de favoriser la productivité et la croissance des entreprises canadiennes, ce qui contribuera à dynamiser une économie canadienne innovatrice. Elle collaborera en amont avec les industries et les entreprises canadiennes, nouvelles et déjà établies, pour les aider à faire les investissements nécessaires pour innover, prendre de l'expansion, créer des emplois et soutenir la concurrence dans une économie mondiale en évolution constante.
    La Corporation les soutiendra pour qu’elles transforment leurs nouvelles idées en produits et en processus novateurs et améliorés. Elle les aidera également à mettre au point des propriétés intellectuelles, à protéger la propriété intellectuelle ainsi qu'à capter d’importants segments des chaînes d’approvisionnement mondiales, ce qui stimulera l'économie canadienne et la création de bons emplois.
    Je tiens à souligner que la Corporation d’innovation du Canada ne sera pas qu'un quelconque organisme de financement, mais bien un agent d’innovation axé sur le marché qui jouera un rôle structurant et mettra son expertise à profit auprès du secteur privé. La Corporation sera dotée d'un budget initial de 2,6 milliards de dollars sur quatre ans et elle lancera ses activités dès 2023, une fois le projet de loi C‑47 adopté.
    Dans l’ensemble, ces mesures du projet de loi C‑47 ne constituent qu’une partie du plan du gouvernement pour bâtir une économie du XXIe siècle plus forte et plus écoresponsable. Elles s’appuient sur les investissements transformateurs prévus dans le budget de 2023 afin de bâtir une économie canadienne propre, de lutter contre les changements climatiques et de créer des débouchés pour les entreprises et les travailleurs canadiens.
    Grâce à notre plan canadien, le budget permettra aux Canadiens d’avoir plus d’argent en poche et de relever les défis d’aujourd’hui et de demain tout en contribuant à rendre le Canada plus sûr, plus viable et plus abordable, d'un océan à l'autre. Récapitulons certaines des grandes mesures prévues dans le projet de loi d'exécution du budget: premièrement, des paiements anticipés automatiques pour l’Allocation canadienne pour les travailleurs; deuxièmement, le doublement de la déduction pour les outils des gens de métier; troisièmement, la bonification des régimes enregistrés d’épargne étude; quatrièmement, l’interdiction des essais de cosmétiques sur les animaux; cinquièmement, le renforcement des chaînes d’approvisionnement et des corridors commerciaux du Canada et, sixièmement, le maintien de notre soutien à l’Ukraine au moyen de sanctions contre la Russie.
    J’invite tous les députés à appuyer le projet de loi C‑47 pour participer à cet effort.
(1245)
    Madame la Présidente, dans Nanaimo—Ladysmith, le prix des loyers n'arrête pas d’augmenter. L’an dernier, rien qu’à Nanaimo, les loyers ont grimpé de 30 %, et cela continue, une situation qui, comme nous le savons, se répercute de façon disproportionnée sur les personnes âgées qui ont des revenus fixes, les familles et les personnes handicapées.
    Quand les libéraux vont-ils mettre un terme aux rénovictions et créer un fonds national d’acquisition afin que les organismes à but non lucratif, par exemple, puissent maintenir les loyers à un niveau modeste et que les gens aient les moyens de se loger?
    Madame la Présidente, l’augmentation des loyers est un grave problème au Canada. Dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement, nous avons réservé des milliards de dollars à la construction de logements abordables. Nous avons également prévu des fonds pour que les promoteurs privés incluent des logements à loyer modique dans leurs nouveaux projets. Cela dit, le gros problème, à la base, c'est la pénurie de logements neufs.
    Madame la Présidente, j’aimerais poser une question au député au sujet des promesses faites par la ministre des Finances.
    L’an dernier, pendant le débat sur le budget, elle a dit très clairement que le gouvernement avait l’intention de renouer avec l’équilibre budgétaire. Dans le dernier Énoncé économique de l’automne, la ministre a de nouveau affirmé qu'elle avait un plan de retour à l’équilibre budgétaire, c’est-à-dire qu'elle entendait faire en sorte que le gouvernement dépense selon ses moyens.
    Or, dans le dernier budget, il n’est plus question de renouer avec l’équilibre budgétaire. J’aimerais donc demander à mon ami et collègue d’en face pourquoi le gouvernement a renié toute promesse de renouer avec l’équilibre budgétaire.
    Madame la Présidente, les temps sont durs, aussi bien au Canada qu’à l’étranger. Étant donné la conjoncture mondiale ainsi que l’inflation, qui frappe quasiment tous les pays, nous gérons notre économie avec beaucoup de prudence.
    Nous continuons d’enregistrer le ratio déficit-PIB le plus faible des membres du G7 et le ratio dette-PIB le plus faible des membres du G7. C’est grâce à la prudence dont nous faisons preuve depuis huit ans, et nous allons maintenir cette stratégie.
(1250)

[Français]

    Madame la Présidente, le présent budget alloue 80 milliards de dollars sur 10 ans pour le fonds à la transition verte. Il n'y aura cependant aucune obligation de rendre des comptes au Parlement pour ce fonds.
    De plus, les critères d'admissibilité impliquent notamment de pouvoir investir dans l'industrie pétrolière. Or, réduire les émissions de GES, c'est aussi réduire la consommation pétrolière.
    Comment mon collègue peut-il trouver cohérent d'investir encore jusqu'à 80 milliards de dollars sur 10 ans dans des industries pétrolières tout en prônant la réduction des GES?

[Traduction]

    Madame la Présidente, notre budget montre très clairement que nous investirons dans des entreprises qui seront des leaders dans l'économie propre du futur. Nous nous y sommes engagés très clairement, et nous demeurerons fidèles à cet engagement.
    Madame la Présidente, je remercie le député de Nepean d'avoir parlé du projet de loi C‑47, la loi d'exécution du budget.
    Je signale, à l'intention de ceux qui suivent le débat, que la loi d'exécution du budget englobe les diverses mesures mentionnées par le député de Nepean, révoque le statut de nation la plus favorisée de la Russie et crée une loi établissant le Fonds d’assainissement concernant les bâtiments, qui revêtira une grande importance pour les régions de ma circonscription. Le député a-t-il quelque chose à dire à ce sujet?
    Madame la Présidente, comme les députés le savent, nous avons couvert beaucoup de choses dans ce budget afin que tout le monde en ait pour son compte.

[Français]

    Madame la Présidente, c'est un plaisir pour moi de pouvoir échanger et donner mon opinion, comme élue, sur le projet de loi C‑47.
    Avant de commencer mon discours, j'aimerais offrir mes meilleures pensées à toutes les citoyennes et à tous les citoyens qui sont aux prises actuellement avec des feux sans précédent au Québec, mais aussi ailleurs au Canada. Je ne sais pas s'il y a toujours des climatosceptiques, mais je pense que nous devons tous nous résoudre une fois pour toutes à agir pour contrer et prévenir ces phénomènes.
    Je tiens aussi à saluer toutes les personnes qui sont au front pour soutenir le Québec et s'assurer que nos ressources naturelles ainsi que les citoyennes et les citoyens sont protégés maintenant, et qu'ils le seront à l'avenir.
    En tant que députée qui doit jouer un rôle important de législateur à la Chambre, je trouve difficile d'avoir à débattre encore une fois d'un projet de loi omnibus qui contient 430 pages et qui modifie 59 lois, en plus du Règlement de l'impôt sur le revenu. Je trouve difficile de devoir prendre position sur un tel projet de loi.
     Pourtant, le gouvernement avait promis de ne plus agir ainsi. Somme toute, nous nous retrouvons devant un projet de loi omnibus. Je tiens à saluer mon collègue le député de Joliette, qui siège au Comité permanent des finances et qui a fait un travail titanesque pour tenter de trouver le meilleur et de s'assurer du meilleur. Or, nous savons que cette situation devient quasi impossible. Je pense que ce n'est pas digne des travaux que nous faisons ici.
    Je vais aborder un autre point. Comme élus, nous nous faisons un devoir de bien représenter les citoyennes et les citoyens de nos circonscriptions, particulièrement durant les périodes de budget. Je suis certaine que je ne suis pas la seule à le faire. Nous savons que le budget présenté au Parlement aura des répercussions sur plusieurs aspects de leur quotidien. Il est triste de constater qu'on ne répond pas aux principaux enjeux. Dans ma circonscription, j'ai fait une tournée prébudgétaire pour comprendre les priorités et les réalités, pour entendre les idées de nos concitoyennes et de nos concitoyens quant aux priorités à considérer pour améliorer leur vie au quotidien.
    Récemment, j'ai même fait une tournée des résidences pour personnes âgées. La santé revient toujours au premier plan. On entend parler de tout ce qui se passe, en tout cas au Québec. On entend parler de l'épuisement professionnel et des conditions des travailleuses et travailleurs qui sont au front depuis longtemps. Malheureusement, ce budget ne répond en rien à la réalité de la santé et des services sociaux au Québec.
    On sait que le Québec revendiquait avec les autres provinces une hausse substantielle des transferts canadiens en santé vers le Québec et les provinces. Ce n'est pas un hasard. Cette hausse leur aurait permis de remplir l'une de leurs principales missions. Encore une fois, le gouvernement, dans son pouvoir de dépenser, a décidé finalement de réduire de façon considérable ces transferts en santé. De surcroît, il décide d'injecter de l'argent dans un programme de soins dentaires qui sera difficilement applicable, parce que cela ne relève pas du tout de sa compétence. Il s'ingère dans le champ de compétences du Québec et des provinces au lieu d'investir sa juste part pour venir renforcer nos systèmes de santé publics et universels. C'est l'une des priorités, mais il n'y a rien dans le budget à ce sujet.
(1255)
    Quant aux aînés, c'est la même chose: il n'y a aucune mesure. J'entends déjà la réponse du gouvernement: on est là pour les aînés, on a augmenté la pension de la Sécurité de la vieillesse de 10 % pour les aînés de 75 ans et plus.
    Pourtant, au niveau fédéral, la pension de la Sécurité de la vieillesse est un régime quasi universel dès l'âge de 65 ans. Le gouvernement a décidé de carrément abandonner les personnes aînées de 65 à 74 ans. Ces mêmes personnes, que j'ai rencontrées, disent qu'elles sont inquiètes pour leur santé financière. Elles sont aussi inquiètes relativement au logement.
    Au Québec, plusieurs résidences ferment leurs portes actuellement. C'est une question budgétaire. Il y a des personnes aînées qui se disent que si elles avaient à se reloger du jour au lendemain, elles seraient incapables, sur le plan financier, de retrouver un logement adéquat et sécuritaire. Ce sont des préoccupations qui touchent l'ensemble de la population. Au Canada, le régime de la pension de la Sécurité de la vieillesse n'est déjà pas un pactole. Parmi les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques, ou l'OCDE, on a un des plus faibles régimes.
    Or, le gouvernement décide que les aînés de 65 à 74 ans doivent attendre. On verra. Quand ils auront vidé leur prétendu bas de laine, on changera peut-être d'idée. Cela n'a aucun sens.
    Une réelle vision pour soutenir les personnes les plus vulnérables nécessiterait que l'on inclue dans ce budget des mesures fortes pour les aînés et pour le logement abordable et social, et non pour du logement au prix courant. Dans la Stratégie nationale sur le logement, le gouvernement investit plus de 80 milliards de dollars dans des programmes. C'est notre argent public, et nous peinons à obtenir des réponses sur le rôle que cela jouera dans le logement abordable et le logement social.
    Heureusement, le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées mène présentement une étude sur la financiarisation du logement. Je pense qu'il y a des choses qui devront être réglées une fois pour toutes. Investir hors marché, c'est la meilleure offre qu'on puisse faire pour aider les personnes aînées les jeunes, pour s'assurer que le logement abordable devient une priorité. C'est une responsabilité partagée. Le fédéral a un rôle à jouer sur ce plan. Dans ce budget, il ne fait rien et c'est assez incroyable.
    Il y a une autre question qui touche tant les entreprises que les travailleuses et les travailleurs, et c'est la pénurie de main-d'œuvre. Ce n'est pas une vue de l'esprit, c'est une réalité. Je ne sais pas ce qui se passe sur ce plan dans les circonscriptions de mes collègues, mais on voit la pénurie main-d'œuvre un peu partout. Par exemple, j'ai vu des affiches indiquant qu'on cherche à embaucher des retraités.
    J'ai rencontré des retraités et des travailleurs autonomes qui aimeraient peut-être effectivement retourner sur le marché du travail, mettre à profit leur expertise et prendre part à la force de travail. Toutefois, dans le contexte actuel, ils sont totalement pénalisés. Ils ont déjà des revenus de retraite assez faibles. Si, en plus, on ne revoit pas les règles de fiscalité pour s'assurer que leurs revenus de retraite ne sont pas amputés, pourquoi travailleraient-ils?
    Ce sont déjà des personnes très actives dans le monde du bénévolat. Elles sont prêtes à donner un coup de main dans la force de travail, mais encore faut-il qu'elles ne soient pas pénalisées. Dans le budget, il n'y a rien de prévu à cet égard.
    Les travailleuses et les travailleurs font des revendications quasi historiques. Ils demandent au gouvernement de réformer une fois pour toutes le seul programme social qui existe au Canada, le régime d'assurance-emploi. En 2015, les libéraux ont promis main sur le cœur de réformer le régime. En 2019, les libéraux ont promis main sur le cœur de réformer le régime. En 2021, la ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et de l’Inclusion des personnes en situation de handicap et le premier ministre se sont engagés à le faire. Suite à la crise que nous avons vécue, ils ont dit qu'il fallait réformer le régime et l'adapter au monde du travail actuel.
(1300)
    Le monde du travail a changé. Il y a des travailleurs atypiques et des travailleurs saisonniers. Ce sont tous des gens qu'on abandonne.
    Tout cela pour dire que ce budget ne cible pas...
    J'ai octroyé un peu plus de temps à l'honorable députée, mais je ne peux pas lui en octroyer davantage; il faut continuer.
    L'honorable députée de Châteauguay—Lacolle a la parole.
    Madame la Présidente, je suis toujours très intéressée par le discours de ma collègue, surtout au sujet de la pension pour les aînés. J'ai deux questions.
    Tout d'abord, j'aimerais savoir si elle est au courant du rapport D'Amours qui a été fait par le gouvernement du Québec il y a environ 10 ans. Ce rapport disait que le vrai besoin pour une pension supplémentaire était à l'âge de 75 ans.
    Voici mon autre question: que pense-t-elle de l'idée du Parti conservateur d'augmenter l'âge d'admissibilité de la pension de la Sécurité de vieillesse à 67 ans?
    Madame la Présidente, au sujet de la deuxième question de ma collègue, le gouvernement a ramené l'âge d'admissibilité de la pension de la Sécurité de vieillesse à 65 ans et c'était la bonne chose à faire.
    Or, même en ramenant l'âge d'admissibilité de la pension à 65 ans, on abandonne les aînés. On ne les considère plus.
    Le rapport D'Amours date d'une autre époque; cela fait 10 ans. Oui, je suis au courant, j'étais dans le monde syndical à ce moment-là. Là, on est en 2023 avec un contexte économique inflationniste, avec des aînés qui ont deux préoccupations: le logement et leur sécurité. En tout, 60 % des aînés vivent avec, comme seul revenu, des revenus de pension, des revenus fixes.
    Pour moi, c'est une honte que le gouvernement libéral ait décidé d'abandonner les aînés et d'agir de façon discriminatoire envers ces derniers.

[Traduction]

    Madame la Présidente, ma collègue a cité beaucoup de choses sur lesquelles nous sommes d'accord, je crois. Elle a mentionné la nécessité de réformer l'assurance-emploi et celle d'augmenter les prestations de la Sécurité de la vieillesse pour les aînés en difficulté. Je souhaite lui poser une question sur un autre groupe qui peine à joindre les deux bouts, c'est‑à‑dire les personnes handicapées. J'ai rencontré un groupe vendredi dans ma circonscription qui m'a dit que la moitié de sa clientèle est composée d'adultes ayant une déficience développementale et que l'ARC récupère leurs versements de PCU.
    Est-ce que ma collègue est d'accord avec moi pour dire que le gouvernement devrait mettre fin à la récupération de la PCU auprès des personnes handicapées dans ce pays?
(1305)

[Français]

    Madame la Présidente, si des personnes ont vu leurs maigres suppléments de la PCU être amputés, je dirais qu'on devrait faire preuve d'humanité.
    Concernant les personnes en situation de handicap, je suis assez fière de dire que, au Québec, il y a quand même du soutien. Or, les personnes en situation de handicap ne sont pas différentes, elles sont uniques et on doit les traiter de cette manière, c'est-à-dire qu'elles ont plein droit dans la société en ce qui a trait à l'inclusion. Toutes les mesures doivent être faites par et pour elles.
    À ce sujet, nous avons une préoccupation importante. S'il y a des récupérations qui ont été faites pour la PCU, comme cela a été fait pour certains de nos aînés, je pense que cela demanderait du moins une certaine amnistie.
    Madame la Présidente, tantôt, j'ai écouté ma collègue de Châteauguay—Lacolle poser ses questions.
    Je me suis beaucoup demandé comment les responsables du gouvernement libéral avaient fait avaler cette couleuvre à leurs députés concernant l'augmentation de la pension de la Sécurité de vieillesse seulement aux aînés âgés de 75 ans et plus. J'ai compris. On leur fait croire qu'un rapport, qui date de 2013, a encore valeur aujourd'hui avec les faits d'aujourd'hui. Cela explique beaucoup de choses et c'est extrêmement décevant.
    Je félicite ma collègue de Thérèse‑De Blainville de son discours. Elle a touché à tous les points. Le point principal, ce sont les aînés; elle en a parlé en long et en large.
    Je voudrais demander à ma collègue ce qu'elle pense de l'inaction du gouvernement en matière de mesures d'allégement ou d'encouragement pour que les aînés retournent sur le marché du travail alors qu'ils viennent de prendre leur retraite autour de 65 à 70 ans. Je voudrais que ma collègue nous parle de cela.
    Madame la Présidente, je trouve qu'on n'aborde pas les problèmes importants dans ce budget. C'est incroyable. Il faut soutenir ces gens. Ils contribuent déjà à la société. Ils sont prêts à donner un coup de pouce, mais on les pénalise. Dans le fond, en plus de ne pas les soutenir, on leur dit de rester chez eux. Je trouve cela inadmissible. Je suis certaine que mon collègue en entend beaucoup parler dans sa circonscription.
    Au Québec, on a fait des rajustements au Régime de rentes du Québec pour régler ces questions. On se serait attendu de la même chose du fédéral. C'était une demande très claire du Bloc québécois qu'il y ait des mesures fiscales pour soutenir cet apport dans le contexte démographique qu'on connaît.

[Traduction]

    Madame la Présidente, je suis très heureux de prendre la parole aujourd'hui et de citer les quelques raisons pour lesquelles j'appuie le projet de loi C‑47. D'abord, ce budget est axé sur les Canadiens. C'est un budget axé sur une plus grande abordabilité et une qualité de vie accrue pour les Canadiens. Toutefois, il est important pour nous également de saisir cette occasion pour comprendre ce que rejette l'opposition et ce que les conservateurs ont décidé de retirer aux Canadiens, puis de le leur expliquer.
    Ce budget vise à rendre la vie plus abordable. Il vise à financer les services de santé pour que les Canadiens reçoivent les soins dont ils ont besoin et auxquels ils ont droit. Dans le budget de 2023, nous avons décrit les grandes lignes de l'aide ciblée que le gouvernement fournira aux Canadiens pour atténuer les effets de l'inflation.
    Cela inclut un remboursement ponctuel pour l'épicerie. Les conservateurs s'opposent à un tel remboursement, qui serait accordé aux nombreuses personnes et familles qui ont du mal à se nourrir en raison de la hausse du prix des aliments. Ce remboursement pour l'épicerie apporterait une aide importante à 11 millions de Canadiens et de familles à revenu faible ou modeste, c'est-à-dire ceux qui en ont le plus besoin, sans pour autant alimenter l'inflation. C'est contre cette mesure que vote l'opposition. Les Canadiens admissibles sont censés recevoir cette aide le 5 juillet par dépôt direct ou par chèque de la part de l'Agence du revenu du Canada. C'est la mesure que les conservateurs disent vouloir retarder.
    Le projet de loi C-47 mettrait en œuvre d’autres mesures clés pour rendre la vie plus abordable aux Canadiens à faible revenu qui travaillent dur pour avancer et rejoindre la classe moyenne. Il s’agit notamment de prendre des mesures pour lutter contre les prêts à conditions abusives, et voilà que les conservateurs s’opposent à la lutte contre les prêteurs à conditions abusives, ce que je ne peux pas comprendre. Les prêteurs à conditions abusives profitent des personnes les plus vulnérables de nos collectivités, notamment les Canadiens à faible revenu, les nouveaux arrivants et les personnes âgées, souvent en leur offrant des prêts à des taux d’intérêt très élevés. Le projet de loi C-47 permettrait au gouvernement d’apporter des modifications au Code criminel afin de ramener le taux d’intérêt criminel de l’équivalent de 47 % à 35 %, ce qui correspondrait au plafond le plus bas des provinces, à savoir le Québec. Le projet de loi C-47 ajusterait également l’exemption du Code criminel pour les prêts sur salaire afin d’imposer un plafond au coût d’emprunt exigé par les prêteurs sur salaire. C’est un problème qui touche les Canadiens d’un bout à l’autre du pays. Je ne comprends pas pourquoi les conservateurs s’y opposent.
    Nous avons également choisi de travailler fort pour éliminer les intérêts sur les prêts aux étudiants et aux apprentis, soutien qui aiderait les étudiants et les nouveaux diplômés à terminer leurs études, à garder plus d’argent dans leurs poches et à réussir leur transition vers le marché du travail. Plus de 750 000 étudiants de niveau postsecondaire comptent chaque année sur l’aide fédérale pour payer leurs droits de scolarité, leur logement et les besoins essentiels de la vie quotidienne. Notre gouvernement choisit d’investir dans l’avenir en investissant dans nos enfants. C’est encore une fois ce à quoi l’opposition s’est opposée. C’est ce que l’opposition rejette.
    Nous soutenons les gens de métier qualifiés du Canada, qui sont essentiels à la construction de notre économie propre et qui aideront à doubler le nombre de nouvelles maisons construites au Canada d’ici 2032. C’est, encore une fois, quelque chose que les conservateurs semblent croire ne pas être dans l’intérêt des Canadiens.
    Avec le projet de loi C-47, nous aiderions les gens de métier à investir dans l’équipement dont ils ont besoin en doublant la déduction d’emploi maximale pour les dépenses d’outils des gens de métier, qui passerait de 500 $ à 1 000 $. Les conservateurs choisissent de s’opposer à cette mesure.
    Ce projet de loi mettrait en place des paiements anticipés automatiques pour l’Allocation canadienne pour les travailleurs. Cette allocation a déjà aidé des milliers de Canadiens à sortir de la pauvreté, et ces améliorations permettraient aux travailleurs à bas salaire d’avoir accès en temps opportun aux fonds dont ils ont besoin pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Apparemment, cela non plus n’est pas important pour les conservateurs. À partir de juillet, les travailleurs célibataires recevront 714 $ et les familles, 1 231 $ en trois versements anticipés.
    Les conservateurs s’opposent également à un renforcement du système de soins de santé public. Nous savons tous que les soins de santé dans ce pays et les travailleurs qui soutiennent ce système sont soumis à d’énormes pressions. Pour que les Canadiens reçoivent les soins dont ils ont besoin, le budget de 2023 prévoit un investissement urgent et nécessaire pour renforcer notre système de soins de santé public. Qu’il s’agisse d’aider les Canadiens à trouver un médecin de famille ou de lutter contre la crise des opioïdes qui a dévasté trop de familles et de collectivités, nous sommes déterminés à faire en sorte que chaque Canadien puisse compter sur un système de soins de santé public de calibre mondial. Les conservateurs ne soutiennent pas cela non plus.
    Tout d’abord, notre gouvernement s’est engagé à aider les provinces et les territoires à générer de meilleurs résultats en matière de soins de santé aux Canadiens, quel que soit leur lieu de résidence. Le budget concrétiserait donc notre plan visant à fournir 198,3 milliards de dollars supplémentaires sur 10 ans pour favoriser de meilleurs soins de santé, dont 46,2 milliards de dollars de nouveaux fonds pour les provinces et les territoires. Cela comprendrait des mesures supplémentaires du Transfert canadien en matière de santé, des accords bilatéraux adaptés aux besoins de chaque province et territoire, un soutien salarial pour les préposés aux services de soutien à la personne et le renouvellement du Fonds d’investissement-santé pour les territoires. En échange de tous ces nouveaux fonds, les provinces et les territoires devraient, pour la première fois, s’engager à ne pas détourner leurs propres fonds destinés à la santé et à améliorer la manière dont les renseignements sur les soins de santé sont recueillis, partagés, utilisés et communiqués aux Canadiens afin d’aider à gérer les urgences en matière de santé publique et d’obtenir de meilleurs résultats en matière de santé. Les conservateurs s’y opposent également — c'est à n'y rien comprendre. Il s’agit, théoriquement, de travailler ensemble pour améliorer les soins de santé pour tous les Canadiens, et d’une manière ou d’une autre, cela s’est transformé en une question partisane.
(1310)
    Compte tenu des pressions exercées sur notre système de soins de santé, en particulier dans les hôpitaux pédiatriques et les urgences, et afin de réduire les temps d’attente, nous fournissons un complément de 2 milliards de dollars au titre du Transfert canadien en matière de santé à toutes les provinces et tous les territoires afin de répondre à ces pressions immédiates. Ce financement est censé servir à améliorer les soins de santé que reçoivent les Canadiens. Il ne doit pas être utilisé par les provinces et les territoires pour remplacer les dépenses en matière de santé qu’ils ont prévues.
    En outre, le gouvernement fédéral va travailler avec des partenaires autochtones pour bonifier le soutien aux priorités de santé autochtones en fournissant 2 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années, qui seraient distribués dans le cadre d’une approche fondée sur les distinctions par l'intermédiaire d'un fonds d’équité en matière de santé des Autochtones. Inexplicablement, les conservateurs semblent s’y opposer également.
    Comme nous le savons tous, les soins dentaires sont un élément important de notre santé, mais consulter un dentiste coûte cher. La Prestation dentaire canadienne, qui fournit aux parents ou tuteurs admissibles des prestations directes, immédiates et non imposables pour couvrir le coût des soins dentaires des enfants de moins de 12 ans, a aidé plus de 290 000 enfants à ce jour, dont beaucoup se trouvent dans des circonscriptions conservatrices. Dans ma propre circonscription, nous avons pu constater ces avantages, et je sais que de nombreux Canadiens d’un bout à l’autre du pays continuent d’en bénéficier. Cependant, les enfants ne sont pas les seuls concernés, les personnes âgées le sont également. Le gouvernement s’est engagé à mettre en œuvre, d’ici 2025, un régime canadien permanent de soins dentaires pour les Canadiens non assurés dont le revenu familial annuel est inférieur à 90 000 $, sans participation aux frais pour ceux dont le revenu familial est inférieur à 70 000 $. Les conservateurs semblent croire qu’il est parfaitement raisonnable de faire en sorte que les Canadiens qui ont le plus besoin de soins dentaires n’en bénéficient pas. À la Chambre, nous devons nous opposer à ce genre d’absurdités, car ces Canadiens méritent et ont besoin de ces soins, et il devrait nous incomber de veiller à ce qu’ils les reçoivent.
    En modifiant plusieurs lois fiscales, à compter de cette année, le projet de loi C-47 constituera une étape importante de la mise en œuvre de ce plan. Il facilitera l’échange de renseignements entre les ministères dans le cadre de la mise en œuvre du régime dentaire et simplifiera le processus de demande et d’inscription afin de permettre aux Canadiens d’avoir accès plus tôt aux soins dentaires. Mes électeurs le réclament; ils écrivent et ils appellent à ce sujet. Nous devons en faire une priorité et la concrétiser. La Chambre a la responsabilité, envers tous les Canadiens qui ont besoin de soins dentaires, de s’assurer que nous les dispensons.
    Le budget de 2023 prévoit des investissements ciblés et responsables qui contribueront à bâtir un avenir plus solide pour tous les Canadiens. Notre gouvernement prend des mesures pour faire face au coût de la vie d’une façon qui permet aux Canadiens de réussir sans entraîner d’incidence sur l’inflation. Nous faisons des investissements financièrement responsables pour l’avenir, et nous allons nous assurer que les Canadiens reçoivent les soins de santé qu’ils méritent. Chaque député a l’obligation d’œuvrer dans l’intérêt des Canadiens. Nous entendons beaucoup parler d'empêcheurs de tourner en rond, mais, en ce moment, ce sont les conservateurs qui empêchent les Canadiens d’accéder aux avantages dont ils ont besoin, les avantages qu’ils méritent et les avantages que la Chambre a l’obligation de leur fournir.
(1315)
    Madame la Présidente, dans une intervention précédente, j’ai demandé au chef de l’opposition depuis combien d'années il bénéficie de soins dentaires financés par les contribuables. Il a refusé de répondre, mais la réponse est depuis 19 ans.
    Alors que les conservateurs luttent activement contre cette mesure, qui va permettre d'offrir des soins dentaires aux personnes les plus marginalisées de la société canadienne — plus d’un million de Canadiens qui n’ont pas les moyens de voir le dentiste —, je voudrais simplement demander à mon honorable collègue quelle est, selon lui, la raison pour laquelle les conservateurs semblent si déterminés à refuser aux autres des soins dentaires dont ils bénéficient eux-mêmes. Pourquoi ne se battent-ils pas pour les électeurs qui en ont manifestement besoin? Les soins dentaires font partie des soins de santé.
    Madame la Présidente, on me pose souvent cette question depuis un bon bout de temps.
    Nous avons tous l’obligation de protéger les intérêts de nos électeurs, afin de veiller à améliorer leur qualité de vie. Si ceux d’entre nous qui sont à la Chambre peuvent profiter de soins dentaires financés par l’État, nous avons l’obligation de protéger les intérêts de nos électeurs d’un océan à l’autre qui en ont besoin et qui devraient profiter du même avantage. Le chef de l’opposition en a profité pendant toute sa vie d’adulte. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi quiconque à la Chambre qui a bénéficié de cet avantage affirmerait que les Canadiens qui en ont le plus besoin, les personnes âgées et les enfants, ne devraient pas recevoir ces soins dentaires.
    Madame la Présidente, je suis heureux d’entendre les observations de certains libéraux.
    J’aimerais approfondir un segment particulier du projet de loi, qui porte sur certains aspects de la norme sur les carburants propres et sur certains règlements connexes. Je crains fort que nous en soyons arrivés à un point où notre société risque de détourner des millions de tonnes de nourriture de la chaîne d’approvisionnement alimentaire vers la chaîne d’approvisionnement énergétique. À une époque où il y a tant d’instabilité et d’insécurité alimentaire dans le monde entier, les politiques préconisées par le gouvernement libéral pourraient avoir un effet négatif terrible sur la sécurité alimentaire mondiale.
    Je me demande si mon collègue pourrait nous en dire plus à ce sujet et s’il sait si son gouvernement a sérieusement compté le nombre de personnes qui se retrouveraient en situation d’insécurité alimentaire à cause des politiques qui détournent les aliments vers l’énergie.
    Madame la Présidente, je pense que nous sommes tous conscients du défi que représente la sécurité alimentaire. Nous devons tous prendre ce problème au sérieux. On crée aussi une fausse dichotomie en affirmant que toute réflexion sur les normes sur les carburants et la façon de traiter l’énergie dans notre pays exclut toute réflexion sur l’insécurité alimentaire.
    Il est important que nous puissions investir judicieusement dans la promotion de la sécurité alimentaire et la constitution d'un approvisionnement alimentaire renouvelable à long terme au pays. Toutefois, nous devons aussi mener le combat en revoyant notre façon d'envisager l’avenir de la consommation énergétique du pays et la lutte contre les changements climatiques de même que la façon de nous assurer de faire les bons investissements pour l'avenir afin que ce que nous voyons aujourd’hui, un pays en flammes d’un océan à l’autre, ne devienne pas la norme.

[Français]

    Madame la Présidente, la majorité de ce que nous votons aujourd'hui dans le cadre des voies et moyens va être envoyée à l'économie, mais par le truchement de crédits d'impôt pour des projets environnementalement douteux.
    Comment mon collègue explique-t-il que ce gouvernement dise une chose et qu'il se fasse le champion en matière d'environnement, mais que, d'un autre côté, il permette de financer les énergies fossiles et, surtout, sans moyens de reddition de comptes?
(1320)

[Traduction]

    Madame la Présidente, je partage le désir de ma collègue de s’attaquer aux changements climatiques de façon sérieuse et réfléchie. Pour ce qui est de l'orientation des décisions du gouvernement, je dirai qu'il a déjà mis en place les mesures les plus importantes jamais prises au pays pour lutter contre les changements climatiques. Les circonstances changent, et nous devons y adapter nos interventions, mais notre détermination à lutter de manière réfléchie contre les changements climatiques est fondée sur la science et vise à améliorer la qualité de vie des Canadiens. Elle est sans pareille.
    Je crois fermement qu’en maintenant le cap et en accomplissant le travail difficile qui s’impose, nous bâtirons l’avenir que nous méritons.
    Madame la Présidente, je parle aujourd’hui depuis le Nord de l’Ontario, où l’air est chargé de fumée. Je sais qu'Ottawa est aussi enveloppée d'une épaisse fumée causée par des incendies hors de contrôle. Je viens de parler à une personne âgée de Toronto qui s’est retrouvée à l’hôpital en raison de problèmes respiratoires, et on lui a dit que c’était à cause de la fumée provenant des incendies.
    Halifax brûle. L’Abitibi brûle. Sept-Îles brûle. L’Alberta brûle depuis plus d’un mois et 30 000 personnes ont été évacuées. Nous sommes confrontés à une crise sans précédent, alors que la catastrophe climatique s’abat sur nous. Pourtant, à la Chambre, nous assistons à des manigances, à des jeux, à des fanfaronnades et à du climatoscepticisme.
    Je veux parler aujourd’hui de la nécessité d’adopter le projet de loi d’exécution du budget afin que nous puissions nous attaquer aux graves problèmes qui touchent notre pays et notre planète. Les personnes que je représente veulent certainement savoir que le régime de soins dentaires pour les personnes âgées ne sera pas entravé par celui qui vit à Stornoway, un manoir de 19 pièces, avec son propre chef cuisinier. Les personnes âgées ont droit à des soins dentaires et elles veulent que cette mesure soit adoptée. Je resterai nuit après nuit tant que cela ne sera pas fait. Il en va de même pour les personnes qui nous appellent au sujet de l’insécurité alimentaire et de l’inflation; elles veulent que nous agissions.
    Cependant, plus que jamais, j’entends des gens qui sont profondément préoccupés par la catastrophe climatique qui se profile à l’horizon. Lucrèce, le poète romain, nous a transmis ce que l’on appelle le « problème de Lucrèce », à savoir qu’un être humain ne peut imaginer un fleuve plus grand que tous ceux qu’il a déjà vus. Pendant très longtemps, nous ne pouvions peut-être pas imaginer la catastrophe d’une planète déséquilibrée, puis Lytton a brûlé. Puis Fort McMurray a brûlé, avec 9 milliards de dollars de dégâts. Puis il y a eu l’incendie de Paradise en Californie. Puis l’Australie a brûlé. L’année dernière, le cercle arctique a brûlé. Cette année, au Canada, plus de terres seront ravagées par les flammes que dans toute l’histoire de notre pays. Ce n’est pas un événement ponctuel, mais l’accélération des effets du réchauffement planétaire. Le Parlement doit montrer aux Canadiens que nous allons faire quelque chose pour y remédier. Cela passe notamment par le travail que les néo-démocrates accomplissent en poussant le gouvernement à assurer un avenir énergétique durable. Le moment est venu. Dans ce budget, nous avons vu des promesses importantes, et nous devons les concrétiser.
    Il y a une autre urgence en ce qui concerne la crise climatique, celle de ne pas être laissé pour compte. Au cours des neuf mois qui ont suivi l’adoption de la loi de Joe Biden sur la réduction de l’inflation, 3 usines de fabrication de batteries ont été mises en service. Cela représentera 1 000 gigawattheures d’énergie d’ici à 2030, soit suffisamment pour assurer la fabrication de 10 à 13 millions de véhicules électriques par an. Nous ne pouvons pas rester à la traîne alors que les États‑Unis vont de l’avant. En ce qui concerne la production d’énergie, au cours des neuf mois qui ont suivi l'adoption de la loi américaine sur la réduction de l'inflation, les entreprises de ce pays ont annoncé la production de 96 gigawatts de nouvelle énergie propre en l’espace de huit mois. C’est assez pour alimenter 20 millions de foyers.
    C’est le travail que font les néo-démocrates. Or, les conservateurs, qui nient depuis longtemps l’existence des changements climatiques, se moquent de ce financement et y font obstacle, et ils font maintenant tout ce qu’ils peuvent pour empêcher qu'on puisse lancer des projets d’énergie propre.
    Lorsque le chef du Parti conservateur, le député de Stornoway, est venu dans ma circonscription, il a fait toutes sortes de blagues sur les véhicules électriques. J’ai vérifié son curriculum vitae et je sais qu’il n’a jamais travaillé dans l’industrie manufacturière ni dans l'industrie minière, mais ma région va dépendre de la chaîne d’approvisionnement en minéraux critiques pour l’emploi et la durabilité à long terme. Nous savons que les conservateurs ont critiqué les investissements dans l’usine de véhicules électriques de St. Thomas. De plus, ils n’ont rien dit à propos de la nécessité de faire démarrer l’usine de batteries de Windsor, qui représente pourtant des milliers d’emplois.
    Tout récemment, au comité des ressources naturelles, le député de Calgary-Centre a prétendu que la stratégie sur les minéraux critiques était une contribution mineure à l’énergie. Il a dit que les usines de véhicules électriques dans la chaîne d’approvisionnement n’auront rien ou presque à offrir pendant 20 ans. C’est tout simplement faux, et je veux en parler dès maintenant, car les conservateurs ne cessent de propager de fausses informations.
(1325)
    Le pic pétrolier est le moment où le pétrole atteint un sommet historique. Il était censé être atteint en 2030, mais les changements massifs dans le domaine des énergies renouvelables l'ont ramené à 2025, voire à 2024. Cette année, les investissements dans les énergies renouvelables ont été presque deux fois plus importants que ceux consacrés au pétrole et au gaz. L’important est que le Canada ne laisse pas ses travailleurs du secteur de l’énergie à la traîne. La semaine dernière, j’ai tenu une conférence de presse avec la Fédération du travail de l’Alberta, avec laquelle j’ai travaillé en étroite collaboration sur ce dossier, et avec les travailleurs du secteur de l’énergie de cette province qui sont prêts à saisir les occasions offertes par l’hydrogène et la géothermie en matière d’énergie propre. Ils ont les compétences et les idées, mais nous savons tous que le temps presse. Nous devons nous attaquer à ce problème.
    Que les conservateurs veuillent l’admettre ou non, la transition est en cours. C’est ce que me disent les travailleurs du secteur de l’énergie en Alberta. Ils le savent. Le lendemain de la victoire de Danielle Smith, 1 500 employés de Suncor, soit 10 % de la main-d’œuvre, ont été licenciés. Suncor se débarrasse de ses travailleurs et passe à l’automatisation. C’est là que se trouve le gros de l’argent. Au cours des neuf dernières années, le Texas a perdu 110 000 emplois dans le secteur pétrolier. L’Alberta a perdu 45 000 emplois au cours des neuf dernières années dans le secteur pétrolier. Ces emplois ne reviendront pas.
    Nous devons nous rééquiper. Nous devons construire une économie qui se concentre sur la création d’énergies durables à partir de nos immenses ressources. Aucun autre pays au monde n’a les mêmes ressources que nous, ni les mêmes travailleurs qualifiés. Cependant, notre pays est bloqué par une opposition immature, en l’occurrence les conservateurs, qui continue de nier la catastrophe climatique. Je les encourage à sortir et à prendre une grande et profonde inspiration de cet air enfumé pour se rendre compte que le feu est là. Il arrive. Il n’est pas près de s’éteindre. Nous devons y faire face.
    Le gouvernement actuel présente de nombreuses lacunes, que je continuerai à dénoncer. Ce budget présente de nombreuses lacunes, mais il y a des domaines clés sur lesquels nous devons agir avec un sentiment d’urgence et de responsabilité envers le peuple canadien. Nous devons faire adopter ce budget pour que la stratégie nationale en matière de soins dentaires puisse réellement aider les personnes âgées cette année, comme on l'avait promis.
    Nous devons obtenir les fonds et le soutien nécessaires pour lancer la stratégie sur l’énergie propre afin de ne pas nous laisser distancer par nos concurrents américains, européens ou chinois. Nous ne devons pas tarder à adopter des mesures législatives qui permettront de mettre en place des protections pour que les collectivités fassent partie de la transition vers des emplois durables et que les travailleurs du secteur de l’énergie aient voix au chapitre, car ce sont eux qui possèdent les compétences et nous devons les écouter maintenant.
    J’invite mes collègues à mettre un peu de côté les petites manœuvres de juin. Les Canadiens nous ont élus pour que nous travaillions. Je suis ici pour travailler. Je suis ici pour m’assurer que les travailleurs du secteur de l’énergie, du secteur des ressources naturelles, les mineurs dans les collectivités que je représente et les jeunes qui regardent la planète brûler autour d’eux ne voient pas le Parlement ignorer la situation et se livrer à des manœuvres politiques.
    Nous avons un travail à faire, alors que la crise climatique s’aggrave, et nous pouvons le faire, mais la marge de manœuvre se réduit. J'exhorte mes collègues à prendre leurs responsabilités. Mettons cette mesure aux voix et passons à d’autres questions vraiment importantes qui se posent à notre pays en ces temps incertains.
    Madame la Présidente, le député a prononcé un discours très important. En l’écoutant, je réfléchissais à ce qui se trouve dans ce budget, comme les soins dentaires, l’aide pour améliorer les soins de santé dans tout le pays, les mesures pour faire face aux changements climatiques et le soutien aux plus vulnérables.
    Voici la question que je pose au député: pourquoi l’opposition et le chef de l’opposition tiennent-ils tellement à aller contre l’intérêt des Canadiens?
(1330)
    Madame la Présidente, certes, le chef de l’opposition a toujours agi dans son propre intérêt. Il est propriétaire d’une maison à Ottawa, mais il va s’installer à Stornoway, une résidence de 19 pièces, avec ses chefs et ses jardiniers. Il a un régime public de soins dentaires depuis près de 20 ans, payé, pour lui et sa famille, mais il s’attend à ce que nous perturbions les travaux du Parlement au point que les personnes âgées n’aient pas droit à des soins dentaires.
    On ne saurait parler de leadership, mais de démagogie. Nous devons pouvoir assurer aux Canadiens, à un moment où ils ont de bonnes raisons de ne pas faire confiance aux politiciens, que nous sommes bien là pour nous acquitter de notre tâche. Nous ne sommes pas là que pour les effets de cape et les éclats, mais pour prendre des mesures concrètes.
    Je ne sais pas quel est le problème avec le député à Stornoway, mais les aînés parmi mes concitoyens auront accès à des soins dentaires. Ils le méritent. Ils y ont droit.
    Madame la Présidente, quand le député s’est présenté à la chefferie du NPD, a-t-il dit qu’il n’emménagerait jamais à Stornoway? J’étais là en 2011 avec le gouvernement majoritaire de Steven Harper, et le député n’a pas protesté quand Tom Mulcair s’est installé à Stornoway.
    Les néo-démocrates font de beaux discours, mais c’est toujours pour parler d’eux-mêmes. Il y a un manque de leadership. Le fait que le député s’en prenne si personnellement au député de Carleton montre bien qu’il doit sentir la pression du chef du Parti conservateur. Je suis impatient que le Parti conservateur aille dans la circonscription du député présenter de vraies idées qui comptent pour ses concitoyens.
    Aïe, madame la Présidente, je suis blessé.
    Je me suis renseigné sur les antécédents professionnels de M. Stornoway parce que je pensais que cela m’aiderait peut-être à mieux le comprendre. En fait, il n’a jamais eu d’autre emploi que celui de politicien professionnel. J’étais menuisier et je construisais des maisons; j’avais…
    Le député de Central Okanagan—Similkameen—Nicola invoque le Règlement.
    Madame la Présidente, au lieu d’inventer des noms, nous utilisons les titres et les circonscriptions des députés. Le député ne respecte pas le Règlement. Je vous demande de lui intimer de le respecter.
    Le secrétaire parlementaire invoque le Règlement.
    Madame la Présidente, je ne me souviens pas que les conservateurs se soient indignés lorsqu’ils parlaient de la « ministre de l’inflation ».
    L’intervention du secrétaire parlementaire relève du débat.
    Je rappelle aux députés que ce n’est pas parce qu’un député le fait qu’il est acceptable pour les autres de le faire. Cela dit, en ce qui concerne le respect à la Chambre, il est vrai que nous devrions nous désigner les uns les autres soit par le nom de notre circonscription, soit par notre rôle au Parlement. Cette remarque vaut pour tous les partis.
    Le député de Timmins—Baie James a la parole.
    Madame la Présidente, double aïe. Les conservateurs ont certainement là une plaie vive. Je ne faisais que parler du député qui a quitté sa maison à Ottawa pour s’installer à Stornoway, ce qui est un fait. Il s’agit d’une résidence de 19 pièces financée par les contribuables.
    J'étais en train de dire que j’avais un emploi. En fait, j’ai eu beaucoup d’emplois. Quand je dirigeais ma propre entreprise, je devais aller chez le dentiste essayer de négocier un prix pour les soins dentaires de mes enfants. Le député qui vit à Stornoway n’a jamais eu à le faire. Il vit très bien aux frais du contribuable. Il dit aux aînés en 2023 qu’ils n’ont pas droit à des soins dentaires. Il a dit qu’il ferait tout, y compris faire des pieds et des mains toute la soirée au Parlement, pour empêcher que cela se produise.
    Il devrait dire à son cuisinier le matin de lui préparer des œufs, du yogourt, du granola et du thé vert pour le calmer, afin qu’il ne soit pas aussi en colère. Ainsi, il pourra se présenter au Parlement pour accomplir certaines choses.

[Français]

    Madame la Présidente, le projet de loi C‑47 comprenait 2 milliards de dollars de transferts en santé qui avaient, certes, déjà été votés dans le projet de loi C‑46, mais qui étaient quand même là.
    Le NPD s'est allié aux libéraux pour retirer ces 2 milliards de dollars, alors que les besoins sont grandissants non seulement à cause des feux actuels, mais aussi en raison de l'accroissement de la population et de son vieillissement.
    Est-ce que mon collègue regrette d'avoir retiré ces 2 milliards de dollars du projet de loi C‑47?
(1335)

[Traduction]

    Madame la Présidente, je crois que les néo-démocrates seraient tout à fait disposés à parler au Bloc québécois des années qu’ils ont passées à se battre constamment pour les aînés et pour les soins de santé parce que c’est la bonne chose à faire. Nous continuerons d’ailleurs de le faire.
    Quant aux incendies dont a parlé la députée, nous sommes effectivement très préoccupés par les feux de forêt en Abitibi. Ils sont lourds de conséquences dans ma région. Nous sommes très préoccupés au sujet de Sept-Îles. C’est pourquoi il faut que les Canadiens voient que nous apportons des solutions, et je suis impatient de travailler en collaboration avec les députés du Bloc et peut-être de les aider à comprendre tout le travail que notre parti a accompli en matière de soins de santé. C’est d'ailleurs notre parti qui est à l’origine du système national de soins de santé, que nous continuerons de défendre.

[Français]

    Madame la Présidente, je me permets d'entamer mon discours en parlant un peu de la situation au Québec et au Canada. Mes pensées sont avec toutes les personnes affectées par les feux, qu'elles soient à Halifax, dans le Nord de l'Ontario, au Québec, en Abitibi, au Témiscamingue ou sur la Côte‑Nord, où j'ai de la famille et des amis qui sont soit hors de leur maison par mesure de prévention, soit incapables de sortir de leur village parce que la route est bloquée par le feu. Je dis à ma sœur, à ma cousine et à ma nièce que je les aime.
    Nous sommes ici aujourd'hui pour parler du projet de loi C‑47. Ce dernier comporte des éléments intéressants, notamment la mise en place d'un réel tribunal d'appel pour l'assurance-emploi. Les personnes qui se sentent flouées pourront ainsi faire valoir leurs droits. C'est une bonne chose. On améliore aussi le régime de protection des passagers du transport aérien. J'ai participé à une réunion sur le sujet en janvier, et les propositions que nous avons faites ont été majoritairement acceptées, ce qui protège mieux les usagers. C'est aussi une bonne chose.
     Par contre, il y a plusieurs éléments manquants. Il n'y a pas de hausse pour les aînés de 65 à 74 ans. Une hausse du crédit d'impôt de 5 000 $ à 6 500 $ est bonne. Cependant, les gens qui ont payé des impôts durant toute leur vie se retrouvent quand même avec des taux semblables à ceux des personnes célibataires, et ce, sans pouvoir mettre d'argent dans des REÉR ou d'autres formes de crédits d'impôt. Les pensions pour aînés, c'est, à la base, un programme social et, constitutionnellement, une compétence qui relève des provinces et du Québec. Comme c'est parti, les aînés ont plus de chance de voir le Québec rapatrier l'entièreté de ses pouvoirs en matière de pension pour aînés que de voir le Canada améliorer leur situation en fonction des réalités économiques actuelles.
    En ce qui a trait au logement, ce budget comporte peu de choses. Le budget supplémentaire des dépenses (A) comporte 973 millions de dollars, mais celui-là n'a à peu près rien. En matière de santé, la population du Québec et des provinces canadiennes est vieillissante, mais également plus importante en nombre, toutes catégories d'âge confondues. Cela implique que les coûts en soins de santé sont plus élevés. Le gouvernement, ayant ses pinceaux un peu mêlés, avait laissé 2 milliards de dollars de transferts en santé dans le projet de loi C‑47, lesquels avaient déjà été votés dans le projet de loi C‑46. Nous avons pensé que le gouvernement s'était ravisé sur sa position, qu'il se disait que les besoins sont, en effet, plus grands, qu'il allait augmenter les transferts en santé et que cela allait aider tout le monde. Finalement, coup de théâtre: les libéraux s'allient avec le NPD pour retirer ces 2 milliards de dollars de transferts en santé, alors que les besoins sont omniprésents.
    Parlons maintenant un peu de l'assurance-emploi. Depuis 2015, ce gouvernement promet de réformer le programme d'assurance-emploi. Rien n'est fait à part un projet-pilote pour les travailleurs saisonniers, ce qui est une bonne chose. La durée de leurs prestations est allongée. Ce budget n'apporte toutefois rien de neuf à part, comme je le disais, prolonger les projets-pilotes. La pandémie a créé, quant à elle, un énorme trou dans la caisse d'assurance-emploi. Or, la loi oblige cette caisse à ne faire aucun déficit ni surplus sur une période moyenne de sept ans. Cela implique que les travailleurs et les employeurs, au moyen de leurs versements à la caisse d'assurance-emploi, devront rembourser le déficit créé par la pandémie. Rappelons que, dans la caisse d'assurance-emploi, pas une cenne ne provient du gouvernement. Seuls les travailleurs et les employeurs y cotisent.
    Au cours des prochaines années, la caisse d'assurance-emploi va faire des surplus, comme ce fut le cas avant la pandémie, et ces surplus seront utilisés pour effacer la dette créée par la pandémie. Il y aurait eu une solution pour que l'assurance-emploi puisse continuer de faire des surplus: utiliser le fonds de consolidation. Le gouvernement a choisi de ne pas le faire et de faire en sorte que le déficit soit remboursé par les travailleurs et les employeurs.
(1340)
    Les surplus qui seront générés au cours des sept prochaines années seront utilisés pour combler le déficit créé par la pandémie. Cela signifie que le gouvernement n'a pas de réelle intention de réformer le programme pour les sept prochaines années, soit tant et aussi longtemps que le déficit de la pandémie ne sera pas effacé.
    L'assurance-emploi est aussi un programme social. Comme la pension pour les aînés, constitutionnellement, c'est un programme qui devrait appartenir aux provinces canadiennes et au Québec. À l'heure actuelle, le Québec a plus de chance de rapatrier son pouvoir et d'avoir un programme moderne avant que le Canada ne fasse que commencer à penser à peut-être continuer de réfléchir.
     Il y a aussi des surprises dans ce budget. On apprend notamment que 80 milliards de dollars sur 10 ans vont être versés à un fonds consacré à la transition verte. C'est une bonne nouvelle, sauf que ce fonds va être réparti dans des organisations qui n'ont aucun devoir de reddition de comptes envers ce Parlement. Parmi les critères d'admissibilité pour obtenir des fonds, on retrouve le fait d'investir dans l'industrie pétrolière pour créer de l'énergie verte. On va donc brûler du pétrole et du gaz pour créer de l'énergie verte.
    En passant, la transition énergétique ne signifie aucunement qu'on passe de combustibles fossiles produisant beaucoup d'émissions de gaz à effet de serre à des combustibles fossiles produisant juste un peu moins d'émissions de gaz à effet de serre. La transition énergétique implique de passer aux énergies renouvelables. Aux dernières nouvelles, le Québec et le Canada ne manquaient pas de vent. Ce n'est qu'une des énergies renouvelables qu'on peut utiliser. La technologie est de plus en plus fiable.
     Il y a une autre petite surprise dans le budget. Alors que 56 % des Canadiens et 70 % des Québécois se disent contre la monarchie, on a inséré quelque chose à la toute fin du projet de loi, soit à l'article 510, qui se trouve à la section 31 de la partie 4 et à la page 325. C'est la reconnaissance de la nomination de Charles III à titre de monarque du Canada, c'est-à-dire comme chef d'État officiel du Canada. On essaie de faire passer cela en douce aux 56 % de Canadiens et aux 70 % de Québécois qui sont contre la monarchie. Certains diront que les députés du Bloc sont des souverainistes qui ne veulent plus de la monarchie. Cela voudrait dire que 56 % des Canadiens et que 70 % des Québécois sont aussi des souverainistes. Il faudrait respecter la volonté de la population qui est dans ce cas-ci majoritaire de nouveau.
    Je vais terminer mon discours rapidement. Pour répondre à la question du chef de l’opposition, un Québec souverain et indépendant n'aura plus besoin de transferts en santé ni de péréquation ni de transferts en logement et en infrastructure. En effet, il conservera dans ses coffres toutes les taxes et les impôts perçus. Il conservera aussi les revenus des douanes. Il sera le seul gestionnaire des sommes versées par les travailleurs et les employeurs dans les caisses d'assurance-emploi et de pension pour les aînés. Il sera le seul gestionnaire des sommes générées par ce nouveau pays que pourrait être le Québec et que devra être le Québec. L'indépendance du Québec nous permettra de gérer nous-mêmes notre avenir afin que nous puissions représenter entièrement les aspirations des Québécois pour les générations futures, contrairement à ce budget, qui ne les représente pas.
(1345)

[Traduction]

    Madame la Présidente, je suis tout à fait d’accord avec la députée concernant une partie de son discours, à savoir son plaidoyer pour produire de l'électricité avec des énergies renouvelables. Elle a parlé en particulier de l’énergie éolienne et a souligné que ce secteur offrait de nombreuses possibilités, mais il ne faut pas oublier qu’un élément essentiel de ce changement et de cette révolution de l’infrastructure énergétique est notre capacité actuelle et future à emmagasiner l’énergie.
    La députée pourrait-elle nous parler des autres possibilités qui s’offrent à nous pour continuer à tirer parti de la transition que nous vivons actuellement?

[Français]

    Madame la Présidente, la technologie avance à grands pas.
    L'énergie solaire, l'énergie éolienne, l'hydroélectricité sont notamment des énergies qu'on peut considérer comme renouvelables et dont on a besoin. Ce n'est pas en augmentant de différentes manières les GES qu'on va réussir à limiter les dégâts au chapitre environnemental.
    Soit dit en passant, la meilleure énergie est toujours celle qu'on n'utilise pas. Donc, réduire notre propre consommation sur tous les plans permettra aussi de changer les mœurs et de faire une différence.

[Traduction]

    Madame la Présidente, comme nous l'avons tous constaté aujourd'hui, il y a de la fumée dans le ciel. Nous sommes clairement dans une crise climatique. Or, au lieu d'aller de l'avant et de commencer à mettre en œuvre des solutions sensées pour faire face à cette crise climatique et aux conséquences horribles qu'elle entraîne, les conservateurs usent de tactiques dilatoires et s'efforcent de bloquer l'application de ces solutions.
    Ma collègue peut-elle nous faire part de ses réflexions quant à l'importance d'appliquer des solutions judicieuses pour faire face à la crise climatique et quant au caractère inapproprié de l'obstruction et des jeux parlementaires qui nous empêchent d'avancer dans la bonne direction?

[Français]

    Madame la Présidente, pour répondre à ma collègue, je vais faire un rappel du rôle de l'opposition en démocratie.
    Lorsque je suis arrivée à la Chambre, quelqu'un m'a dit que mon rôle comme membre de l'opposition n'était pas de faire fonctionner le gouvernement, mais bien de le bloquer à tout prix. Or, ma vision personnelle d'une opposition est beaucoup plus constructive.
    On ne peut pas voir, en tant que parti seul ou en tant qu'individu, toutes les facettes d'une médaille. C'est sûr que, lorsqu'un gouvernement présente un projet de loi, ce dernier ne sera pas parfait. Il est important de consulter l'ensemble des partis et de s'entendre, d'avoir un consensus.
    Contrairement à l'expression la « game politique », on ne joue pas à un jeu ici. Il s'agit de l'avenir des gens, sur tous ses aspects. C'est sérieux. Il faut collaborer et trouver des consensus pour représenter l'ensemble de la population, celle que nous représentons tous.

[Traduction]

    Madame la Présidente, c'est toujours un plaisir de prendre la parole au nom des habitants de Kamloops—Thompson—Cariboo.
     Avant de commencer, je tiens à saluer brièvement mon neveu, Noah Bradley, qui fêtait ses 21 ans hier.
    Ma collègue du Bloc a parlé de la recherche du consensus. J'aimerais savoir si elle pense que mettre un terme au débat comme les libéraux l'ont si souvent fait au cours de la présente législature est une façon d'arriver à un consensus.

[Français]

    Madame la Présidente, je souhaite une bonne fête au neveu de mon collègue.
    Je sais que les Remparts ont gagné contre l'équipe de Kamloops et qu'ils ont beaucoup apprécié leur séjour à Kamloops.
    Au sujet des consensus, les bâillons ne sont pas le meilleur moyen pour arriver à un consensus. Il faut trouver d'autres méthodes, peut-être d'autres manières de se parler, pour y arriver.
(1350)
    Madame la Présidente, permettez-moi tout d'abord de penser aux gens qui sont aux prises avec des feux de forêt partout au Canada. J'ai une pensée pour eux et je leur transfère de l'énergie pour passer à travers cette situation assez particulière et dramatique. Je remercie les pompiers, les militaires et tous les bénévoles qui contribuent à leur bien-être.
    Aujourd'hui, je me lève à la Chambre pour parler du projet de loi C‑47. Le 28 mars dernier, le gouvernement libéral a déposé un budget irresponsable qui augmente et la dette et l'inflation. Le gouvernement a choisi de garrocher de l'argent de façon universelle. C'est une tactique évidente. Le gouvernement prend des décisions dans son propre intérêt pour se garder au pouvoir en se servant des deniers publics pour acheter l'appui du Nouveau Parti démocratique.
    D'ailleurs, dans les faits saillants du rapport du directeur parlementaire du budget publié le 13 avril dernier, Yves Giroux affirme:
    Le budget de 2023 ne contient pas l’évaluation de l’efficacité des programmes que le gouvernement avait lancée dans le budget de l’an dernier en vertu de son examen exhaustif des politiques stratégiques. On n’y énonce pas non plus de possibilités d’économiser et de réaffecter les ressources afin d’adapter les programmes et activités du gouvernement à une nouvelle réalité postpandémie.
    Je vais donner en exemple la Prestation dentaire canadienne. Je suis d'accord à propos de cette prestation. C'est un programme social des plus intéressants, mais il faut le mettre dans le contexte actuel. La vérité, c'est que ce gouvernement va amorcer une récession avec ce garrochage d'argent. Avant de permettre aux gens d'investir dans leur dentition, ne faudrait-il pas commencer par leur permettre de se nourrir?
    Si le gouvernement lance comme argument contre ce commentaire le remboursement pour l'épicerie, présenté dans son budget, soyons réalistes: un paiement unique aidera seulement certaines personnes, et ce, vraiment pas pour longtemps.
    Dans sa chronique intitulée « Un remboursement à deux tranchants », publiée le 30 mars dernier dans La Presse, Sylvain Charlebois nous a rappelé que, tout comme l'année dernière, ce budget n'a pas de section consacrée à l'agriculture ou à l'alimentation. Je souligne ici que M. Charlebois est le directeur principal du Laboratoire des sciences analytiques en agroalimentaire de l'Université Dalhousie. C'est un homme crédible. J'invite les libéraux à le consulter et à s'en inspirer. M. Charlebois dit ceci:
    Le remboursement pour l’épicerie n’aura pas une très longue portée, et sera même éphémère pour les Canadiens. Une conséquence de la politisation de l’inflation alimentaire. En matière de relations publiques, les contrôles sont réels alors que les changements fiscaux qui pourraient avoir un effet substantiel ne le sont pas. Mais le fait d'injecter 2,5 milliards de dollars supplémentaires dans l'économie en préoccupe beaucoup. Ce geste peut aggraver le problème de l'inflation alimentaire.
    Oui, c'est un remboursement à double tranchant.
    Le gouvernement donne d'une main et il reprend le double et même plus dans les poches des honnêtes citoyens canadiens et citoyennes canadiennes avec la taxe d'accise, la taxe sur le carbone, une deuxième taxe sur le carbone. Il injecte de l'argent qui provoque l'inflation. Dans notre système capitaliste, les entreprises ont comme objectif de faire des profits. C'est très légitime comme objectif. C'est une question de survie pour celles-ci. Si elles ne font pas de profit, elles vont fermer leurs portes et des milliers de Canadiens et de Canadiennes vont perdre leur emploi.
    Dans ce contexte, les actions responsables du gouvernement auraient dû être de réduire les dépenses de l'État et de collaborer avec la Banque du Canada.
(1355)
    C'est la façon de faire pour que l'inflation cesse et cela donnerait de l'oxygène aux Canadiens et aux Canadiennes qui sont de plus en plus étouffés.
    Il y a un énorme manque de vision. Possiblement, leur vision est restreinte par leurs œillères qui les amènent à cibler ce qui leur importe vraiment: la coalition libérale—néo-démocrate pour s'accrocher au pouvoir.
    Le directeur parlementaire du budget a montré que la taxe sur le carbone coûtera à la famille moyenne entre 400 et 847 $ en 2023, même après le rabais. J'invite les gens à jeter un coup d'œil au compteur de la dette canadienne de l'IEDM, soit l'Institut économique de Montréal. On peut y lire que la dette fédérale du Canada dépasse maintenant 1 299 milliards de dollars. On est sur le bord d'atteindre les 1 300 milliards de dollars. C'est gigantesque. C'est l'équivalent d'un endettement de 44 000 $ par contribuable. En se basant sur les données fournies par le ministère des Finances dans son budget du 28 mars 2023, l'IDEM en est venu à estimer que, d'ici au 31 mars 2024, la dette canadienne augmentera de 42,6 milliards de dollars, soit 116 millions de dollars par jour, 81 000 $ par minute, ou 1 350 $ par seconde.
    J'ai déjà entendu des membres de gouvernement, je pense entre autres au député de Saint-Maurice—Champlain, alors qu'il était ministre des Affaires étrangères, dire que c’est le temps d’emprunter, que les taux d’intérêt sont bas et vont rester bas. Quelle base intéressante pour gérer les deniers publics d'un gouvernement.
    Pour illustrer l'incompétence du gouvernement, pas plus tard qu'à l'automne dernier lors de l'énoncé économique, sa mise à jour avait prévu un déficit de 36,4 milliards de dollars pour 2022-2023, ainsi que des déficits de 30 milliards de dollars en 2023-2024 et de 25 milliards de dollars en 2024-2025. Les faits sont que, avec ce budget, le gouvernement prévoit maintenant un déficit de 40,1 milliards de dollars pour 2023-2024. C'est près de 10 milliards de plus, mais, pour les libéraux, 1 milliard, 10 milliards ou 100 milliards de dollars, ce n'est pas grave puisque l'argent s'imprime.
    Comme je le mentionnais tout à l'heure, la dette nationale va bientôt atteindre 1 300 milliards de dollars. Mes collègues savent-ils que le plafond de la dette est fixé à 1,8 billion de dollars. Est-ce que ce gouvernement est à la course pour atteindre cette cible? J'espère que non.
    Les conservateurs, dont je fais fièrement partie, avaient demandé au gouvernement des points bien précis concernant le budget de 2023: mettre fin à la guerre contre le travail et réduire les impôts pour les travailleurs; mettre fin aux déficits inflationnistes qui font augmenter le coût des biens; et supprimer les barrières afin d'augmenter la construction de logements pour les Canadiennes et les Canadiens. Ce n'est pas compliqué, aucune de ces trois demandes du Parti conservateur n'a été respectée et mise dans le projet de loi.
    C'est pourquoi les conservateurs n'appuieront pas ce budget anti-travailleurs, inflationniste et qui augmente les impôts. Du moins, nous ne le ferons pas avant que nos demandes soient satisfaites. Cette pratique est inacceptable. C'est irresponsable et j'espère que le gouvernement, grâce à l'action de l'opposition, va entendre raison et va ajuster le tir.

Déclarations des députés

[Déclarations de députés]

(1400)

[Traduction]

Les services d'incendie et d'urgence de Whitby

    Monsieur le Président, la semaine dernière, dans la circonscription de Whitby, nos services d'incendie et d'urgence ont tenu leur remise des diplômes aux recrues. C'était un moment incroyable. Neuf nouveaux pompiers de Whitby ont prêté serment et déclaré leur engagement à protéger notre communauté.
    Les pompiers sont essentiels à notre pays. Sans eux, le Canada ne serait pas aussi sûr qu'il l'est aujourd'hui. Ces héros nationaux risquent leur vie tous les jours et méritent notre soutien. C'est pour cette raison que le gouvernement a investi plus de 900 millions de dollars dans la formation de pompiers, l'aide financière en cas de catastrophe et le soutien des activités de Services aux Autochtones Canada.
    J'aimerais profiter de l'occasion pour souligner le dévouement et le travail du capitaine Bob Brandon, qui a formé bien des recrues et qui prendra sa retraite en août. Tant les nouveaux pompiers diplômés que les nombreuses personnes qui servent notre communauté souhaitent remercier le capitaine Bob pour ses nombreuses années de service et ses innombrables contributions à notre communauté.

La coupe Isobel

    Monsieur le Président, la Coupe Isobel est le trophée du championnat de la Premier Hockey Federation. Elle porte le nom de la fille de Lord Stanley, Isobel, qui partageait son amour du hockey et qui a été l’une des premières joueuses de hockey au Canada. Isobel a incité son père à acheter une coupe en argent qui serait décernée à la meilleure équipe de hockey amateur du Canada. Cette coupe est devenue plus tard la Coupe Stanley.
    Une autre joueuse de hockey canadienne formidable et talentueuse est ma nièce Brittany Howard, qui a apporté la coupe Isobel ici à Ottawa pour la partager avec nous tous.
    Brittany s'est révélée une joueuse exceptionnelle à l’Université Robert Morris, dans un programme de la division 1 à Pittsburgh, où elle a reçu le prix All-American honours. Au cours de la dernière saison de hockey, Brittany s'est distinguée dans les Six Toronto de la Premier Hockey Federation en tant que meilleure marqueuse avec 18 buts en 24 parties. En mars dernier, les Six de Toronto ont participé au championnat de la Coupe Isobel à Tempe, en Arizona, après avoir battu le Connecticut Whale en demi-finale. En prolongation, l’équipe a battu les White Caps du Minnesota au compte de 3 à 2 pour remporter le championnat des séries éliminatoires de la Coupe Isobel.
    C’est la première fois qu’une équipe canadienne remporte le prix de la Premier Hockey Federation. Joignez-vous à moi pour féliciter Brittany et sa coéquipière Rachel Seeley d’avoir remporté la Coupe Isobel.

Les représentants étrangers au Canada

    Monsieur le Président, les diplomates jouent un rôle clé dans le renforcement des relations socio-économiques, politiques et commerciales entre leur pays et le Canada.
    Je tiens à saluer et à remercier le haut-commissaire du Brunei au Canada, Son Excellence PG Kamal Bashah Ahmad, qui quitte le Canada après neuf ans d’excellents services au Canada. Il est actuellement le diplomate en poste depuis le plus longtemps au Canada et le seul diplomate à être encore ici depuis mon élection en 2015.
    J’aimerais également saluer et remercier l’ambassadeur du Vietnam au Canada, Son Excellence Pham Cao Phong, qui prendra bientôt sa retraite. Le Vietnam est le plus grand partenaire commercial du Canada parmi les pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est.
    Je tiens à remercier une fois de plus ces deux diplomates et à leur souhaiter tout le succès possible dans leurs projets futurs.

[Français]

La tragédie de Portneuf-sur-Mer

    Monsieur le Président, en tant que députée de Manicouagan et au nom du Bloc québécois, c'est avec une immense tristesse que je prends la parole pour exprimer mes sincères condoléances à toutes les personnes éprouvées par la tragédie survenue à Portneuf‑sur‑Mer.
    Le 3 juin dernier, des adultes et des enfants s'adonnaient à la pêche en marge de la rive du Saint-Laurent lorsqu'ils ont été surpris par la marée montante qui les a entourés et emprisonnés. Six d'entre eux ont pu être sauvés des eaux, mais au cours des heures suivantes la mer a rendu les corps des cinq qu'elle avait gardés. Ce sont quatre enfants et le père de deux d'entre eux que nous pleurons aujourd'hui et à qui je rends hommage.
    Les pensées les plus douces de tous les Nord-Côtiers, de même que notre amour, accompagnent tous les gens de la Haute‑Côte‑Nord, des Bergeronnes, de Tadoussac et de Portneuf‑sur‑Mer, les parents, les amis, les familles et les proches. Dans la noirceur, l'amour continue de croître et de brûler comme un grand soleil.

[Traduction]

Le Mois national de l'histoire autochtone

    Monsieur le Président, j’invite mes collègues à se joindre à moi pour célébrer le Mois national de l’histoire autochtone.
    Il y a cinquante ans, une délégation de dirigeants des Premières Nations du Yukon s’est rendue à Ottawa pour présenter au premier ministre de l’époque, Pierre Elliott Trudeau, leur plan d’avenir intitulé Together Today for Our Children Tomorrow. Depuis, les Premières Nations du Yukon ont signé des accords d’autonomie gouvernementale, marquant ainsi le début des traités modernes et la voie vers l’édification d’une nation moderne.
    Aujourd’hui, les Premières Nations du Yukon sont à la tête d’une renaissance culturelle. La semaine dernière, j’ai assisté à la cérémonie annuelle de remise des diplômes des premières nations du Yukon, au cours de laquelle 129 diplômés fiers et heureux ont défilé sur scène au son des chants et des tambours des danseurs Dakhká Khwáan. Plus tard au cours du mois, le festival culturel Adäka de Whitehorse présentera la richesse et le dynamisme des cultures des Premières Nations du Yukon et des nations dénées du Nord, notamment par leur art, leur musique et leurs récits.
    Alors que nous travaillons ensemble pour réparer les torts du passé colonial au Canada, j’invite tous mes collègues à s’informer des traditions et de la culture autochtones et à les adopter, car il s’agit d’une étape cruciale dans le parcours de réconciliation. Rendons hommage à l’histoire autochtone partout au Canada, non seulement ce mois-ci, mais tout au long de l’année.
    Gunalchéesh.
(1405)

[Français]

Les Remparts de Québec

    Monsieur le Président, voici une très bonne nouvelle pour le Canada: la coupe Memorial reste au pays parce que les Remparts de Québec ont triomphé et obtenu l'emblème de la suprématie du hockey junior. Quelle saison de rêve! En 90 matchs, les Remparts en ont gagné 76. Ils sont les champions de la ligue du Québec, champions des séries éliminatoires et champions de la Coupe Memorial.

[Traduction]

    Je tiens à remercier les organisateurs à Kamloops, qui ont fait un travail exceptionnel, et je félicite les Petes de Peterborough, la seule équipe qui a battu les Remparts de Québec.

[Français]

    Du gardien William Rousseau à l'attaquant James « Melatesta », comme le dit « Ray the sports », les Remparts ont triomphé en équipe. Les joueurs ont été menés de main de maître par l'exceptionnel Patrick Roy. Rappelons que ce dernier aurait pu se la couler douce pendant 13 ans. Au lieu de cela, il a prodigué son savoir aux joueurs juniors.
    C'est notre troisième Coupe Memorial. On l'a gagnée en 2006, on l'a gagnée en 1971 avec les Remparts en or, et, un demi-siècle plus tard, on peut dire que la flamme de la victoire brûle plus que jamais. Comme le dit la chanson, « ils sont en or, ils sont en or [...], y en a pas au Canada [même aux États] pour nous enlever notre championnat, ils sont en or, ils sont en or ».
    Bravo aux Remparts!

[Traduction]

Le Mois du patrimoine portugais

    Monsieur le Président, le 13 mai 1953, un groupe d'immigrants portugais est arrivé au Quai 21, à Halifax, à bord du Saturnia. Ce groupe a été le premier d'une série de nombreux autres groupes de Portugais qui ont choisi le Canada pour y commencer une nouvelle vie. Aujourd'hui, 70 ans plus tard, notre pays compte près d'un demi-million de Canadiens d'origine portugaise, qui sont disséminés dans toutes les régions. Ils sont entrepreneurs en construction, musiciens, athlètes, chefs d'entreprise, cuisiniers, enseignants, politiciens, et j'en passe. Leurs contributions et leurs récits ont enrichi la société canadienne. Les immigrants d'origine portugaise ont non seulement contribué à façonner le Canada, mais ils ont aussi eu leur rôle à jouer pour faire de notre pays le meilleur endroit où vivre au monde.
    Ma circonscription, Davenport, est celle qui compte la plus grande proportion de Canadiens d'origine portugaise et, en tant que députée, je suis fière de prendre la parole pour souligner le début du Mois du patrimoine portugais au Canada.
    Que ce soit en écoutant du fado, en sirotant du vinho verde ou encore en dégustant un bifana ou des pastéis de nata, j'invite tous les Canadiens à célébrer tout ce qui est portugais ce mois-ci.
     Feliz mês de Portugal.

Le logement

    Monsieur le Président, je prends la parole aujourd’hui pour souligner les mesures prises par notre gouvernement pour répondre aux besoins des Canadiens en matière de logement. Depuis la publication de la Stratégie nationale sur le logement en 2017, nous avons mobilisé plus de 80 milliards de dollars pour créer des milliers de nouveaux logements dans tout le pays et pour rénover et réparer des logements abordables datant de plusieurs décennies, dans tous les coins du pays. Pour continuer ce travail, le ministre a récemment annoncé le programme de logements abordables « Canada plus vert », qui fournira un financement de 1,2 milliard de dollars sur quatre ans pour des rénovations très nécessaires de logements abordables existants. Cet argent permettra aux fournisseurs de logements abordables d’apporter des améliorations aux bâtiments vieillissants afin d’en améliorer l’efficacité énergétique et d’en prolonger la durée de vie, améliorant ainsi les conditions et la qualité de vie des locataires dans tout le pays.
    Le chef de l’opposition officielle méprise nos partenaires municipaux, mais le gouvernement continue de travailler avec les municipalités et les fournisseurs de logements à but non lucratif, en veillant à ce que l'argent injecté dans le logement améliore le parc de logements abordables du pays tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en luttant contre les changements climatiques.

L'anniversaire du Jour J

    Monsieur le Président, il y a 79 ans, le 6 juin 1944, le monde a été témoin d'un événement qui allait changer le cours de l'histoire.

[Français]

    Ce jour a marqué le début de la fin de la Seconde Guerre mondiale et a été un grand moment de fierté dans l'histoire militaire canadienne.

[Traduction]

    Tôt ce matin-là, des Canadiens ont pris d'assaut des plages de Normandie. Avant le coucher du soleil, plus d'un millier d'entre eux allaient faire le sacrifice ultime pour défendre nos libertés. Le prix à payer a donc été élevé, mais le courage déployé ce jour-là allait finir par mener à la capitulation des nazis en plus de faire savoir au monde entier que le Canada serait impitoyable envers la tyrannie.
(1410)

[Français]

    Notre histoire démontre et notre présence confirme que les Canadiens courageux vont toujours répondre à l'appel pour défendre notre pays et nos valeurs.

[Traduction]

    En cet anniversaire du Jour J, j'invite tous les Canadiens à réfléchir au sacrifice désintéressé des hommes ayant pris part au débarquement de Normandie, qui a été déterminant pour nous permettre de vivre dans le pays libre et prospère que nous adorons aujourd'hui.

[Français]

    Nous nous souviendrons d'eux.

[Traduction]

Les droits des femmes en Afghanistan

    Monsieur le Président, Simin Barakzai était députée en Afghanistan, mais lorsque les talibans ont pris le pouvoir, elle a été démise de ses fonctions et elle est venue trouver refuge au Canada. Elle refuse de se taire, et j'aimerais communiquer à la Chambre un message de sa part.
    Elle écrit ceci:
    « J'écris ces mots aujourd'hui avec le cœur lourd, affligé par la souffrance que les femmes et les filles doivent endurer en Afghanistan.
    « Là où les rêves et les aspirations pouvaient autrefois se réaliser, la tyrannie étend maintenant son voile sombre et suffocant sur les femmes courageuses et les filles innocentes du pays. Leurs voix, autrefois résonnantes et pleines d'espoir, ont été réduites au silence par un régime qui cherche à les priver de leurs droits, de leurs rêves, de leur raison d'être.
    « Nous observons de profonds changements en Afghanistan, et nous avons le devoir d'y porter attention et d'agir en conséquence. Étant donné que le Canada est un chef de file reconnu pour sa défense des droits des femmes, j'espère que nous poursuivrons nos efforts et que nous continuerons d'élever nos voix pour promouvoir ces droits essentiels en Afghanistan. Le peuple afghan a besoin de notre aide, et nous ne pouvons pas le laisser mener seul ce combat. »
    La bravoure de Simin et sa détermination à lutter sans relâche pour les droits des femmes et des filles afghanes est une vraie source d'inspiration.

[Français]

Le débarquement de Normandie

    Monsieur le Président, les Canadiens débarquèrent sur les plages de Normandie le jour J, soit le 6 juin 1944, et contribuèrent à la libération de l'Europe. La 3e division d'infanterie canadienne qui s'entraînait en Angleterre fut donc appelée à faire face aux divisions allemandes d'Hitler.
    En fait, après la reddition de la France en juin 1940, le Canada, dont les forces militaires étaient entièrement constituées de volontaires, devenait le meilleur allié de la Grande‑Bretagne. Les volontaires canadiens, au risque de perdre leur santé, leur ambition personnelle et trop souvent leur vie, se sont engagés corps et âmes. Pire que la tragédie de la guerre, ce serait une tragédie d'oublier leur sacrifice, d'oublier leurs noms et d'oublier d'enseigner leurs valeurs à nos enfants. Nous n'oublierons pas nos héros des unités canadiennes qui ont débarqué sur les plages de Normandie il y a 79 ans.
    J'ai une pensée spéciale pour les soldats de mon unité, le Régiment de la Chaudière, qui ont combattu fièrement. La 3e division d'infanterie canadienne a perdu, pendant la journée du 6 juin, 340 hommes et a eu 577 blessés et 47 prisonniers. Si le Canada est un pays libre et capable de défendre les droits de la personne à l'échelle internationale, c'est en grande partie grâce à leur sacrifice.
    Aere perennius; souvenons-nous.

[Traduction]

L'économie

    Monsieur le Président, les dépenses incontrôlées et les impôts vertigineux de la coalition libérale-néo-démocrate ont rendu la vie inabordable pour les Canadiens. Les Canadiens sont plus nombreux que jamais à recourir aux banques alimentaires, les personnes âgées sont plus nombreuses à retarder leur retraite pour joindre les deux bouts et les familles sont plus nombreuses à se retrouver au bord de la faillite. Selon toute mesure objective, la guerre contre le travail menée par les libéraux rend la vie plus chère. L'inflation et l'augmentation des taxes causent une hausse du prix de l’essence, du chauffage et de l’épicerie, ce qui fait que les Canadiens qui travaillent dur ont moins d’argent dans leurs poches chaque mois.
    Avec le budget de 2023, le gouvernement libéral s'entête à appliquer les mêmes politiques désastreuses et il ajoute plus de 40 milliards de dollars à la dette nationale. L’année prochaine, les Canadiens dépenseront plus de 43 milliards de dollars rien que pour payer les intérêts sur la dette.
    Les conservateurs du Canada exigent un plan pour équilibrer le budget et mettre fin aux déficits inflationnistes ainsi que la suppression par les libéraux de la taxe sur le carbone. Seuls les conservateurs feront augmenter les chèques de paye et baisser les prix afin que les personnes qui travaillent soient bien traitées au Canada.

[Français]

Le club FADOQ de Saint-Rémi

    Monsieur le Président, c'est un plaisir et un honneur de souligner aujourd'hui les 50 ans du club FADOQ de Saint‑Rémi.
    Je profite de l'occasion pour saluer son président, M. Jacques Lavigueur, ainsi que tous les membres du conseil d'administration actuel.
     J'ai le vertige quand je pense à l'engagement de tous les bénévoles qui se sont succédé à la barre de cet organisme pour en faire le succès qu'on célèbre aujourd'hui. Partout dans ma circonscription, Châteauguay—Lacolle, des clubs FADOQ s'activent au bénéfice de leurs membres, comme celui de Saint‑Rémi, mais aussi de Châteauguay et de Napierville. Pensons à tous ces bénévoles qui permettent année après année à leurs milliers de membres de pratiquer diverses activités toutes aussi plaisantes les unes que les autres.
    Je souhaite un bon 50e anniversaire et une longue vie au club FADOQ de Saint‑Rémi.
(1415)

[Traduction]

L'anniversaire du jour J

    Monsieur le Président, le 6 juin, nous célébrons le courage des Canadiens qui ont participé au débarquement en Normandie pour libérer l’Europe de l'emprise d’un régime d’extrême droite. Cela fait 79 ans que les soldats canadiens ont pris part au débarquement, au cours duquel de nombreux hommes ont donné leur vie pour construire un monde plus pacifique et plus juste. Nous devons honorer leur combat et leur sacrifice. Ils ont tout risqué à Juno Beach pour qu'aujourd'hui, nous puissions prendre la parole dans cette enceinte, librement, avec tous les privilèges qui sont les nôtres.
    Il y a plus de 20 ans, je me suis moi aussi rendue sur cette plage et j’ai visité le cimetière de Beny-sur-Mer. J’ai marché parmi les tombes de ceux qui ne sont jamais rentrés chez eux, et c’est quelque chose que je n’oublierai jamais.
    À l’occasion de l’anniversaire du jour J, où nous commémorons le courage de ceux qui ont combattu les forces destructrices de l'époque, nous, les néo-démocrates, remercions les anciens combattants et leurs familles pour leur sacrifice et nous nous engageons à rester fidèles aux valeurs pour lesquelles ils se sont battus: la justice, l’égalité et la démocratie. Nous ne les oublierons pas.

[Français]

Geoff Regan

    Monsieur le Président, au nom du Bloc québécois, et comme doyen de la Chambre, j'ai le plaisir de saluer Geoff Regan, qui a été Président de la Chambre de 2015 à 2019.
    Son portrait honorera dorénavant les couloirs du Parlement, comme le veut la coutume. Il a été le 36e Président de la Chambre, mais le premier Président de l'Atlantique en près d'un siècle.
    M. Regan a aussi été le fier représentant des citoyens d'Halifax-Ouest dès sa première élection, en 1993, jusqu'à sa huitième élection, en 2019. Il aura servi tant sur les banquettes de l'opposition que sur celles du gouvernement. Il aura même été ministre des Pêches et des Océans. Or, c'est pour son rôle de Président que nous lui rendons hommage aujourd'hui.
    J'ai notamment eu l'honneur de présider l'élection où il fut élu Président par ses pairs en 2015.
    Le Bloc québécois se souviendra de M. Regan comme étant un Président juste et rigoureux à travers la tourmente occasionnelle, et parfois moins occasionnelle, qui caractérise la Chambre. Il a incarné l'intégrité, la patience et la compétence requise pour occuper ce siège. C'est le souvenir que nous garderons du Président Geoff Regan.

[Traduction]

Le budget

    Monsieur le Président, l’inflation libérale écrase les Canadiens. Un Canadien sur cinq saute des repas, et l’utilisation des banques alimentaires explose. Quelle est la solution du gouvernement libéral? Il nous propose un déficit budgétaire inflationniste atteignant la somme colossale de 60 milliards de dollars et une deuxième taxe sur le carbone.
    Nous savons tous que la suite est bien pire. La deuxième taxe sur le carbone ajoutera au prix de l’essence un montant de 61 ¢ par litre, ce qui rendra tout plus cher. On trouve même des gens qui désapprouvent cette politique dans les rangs des libéraux, et pas seulement parmi d’anciens libéraux quelconques cette fois-ci. L’ancien ministre des Finances John Manley a déclaré que les dépenses des libéraux compliquent la lutte contre l’inflation et aggravent la situation. La Banque du Canada nous prévient maintenant qu'elle haussera encore son taux directeur.
    Que les Canadiens ne perdent pas espoir. Les conservateurs vont se battre contre ce budget jusqu’à ce que les libéraux acceptent d'établir un plan pour équilibrer le budget. S’ils refusent, c'est qu'il est peut-être temps de les renvoyer.

Le 36e Président de la Chambre des communes

    Monsieur le Président, je prends la parole aujourd’hui pour célébrer les réalisations de mon prédécesseur, l’honorable Geoff Regan, qui est également votre prédécesseur. J’ai rencontré Geoff pour la première fois en 1990, quand j'étais stagiaire et qu’il exerçait la profession d'avocat. Nous sommes restés en contact et nos chemins se sont souvent croisés.
    Pendant 27 ans, M. Regan a été un représentant honnête et dévoué pour les habitants d’Halifax-Ouest. Il a occupé un certain nombre de fonctions parlementaires, notamment celles de ministre des Pêches et des Océans, et plus récemment à celles de 36e Président de la Chambre des communes. Il a consacré beaucoup d’années à servir le public, ce qui lui a été possible grâce au soutien de sa femme, Kelly, de ses enfants, Caitlin, Nicole et Harrison, et de sa famille personnelle et politique élargie.
    Aujourd’hui, le portrait officiel du Président Regan sera dévoilé lors d’une cérémonie sur la Colline du Parlement, un témoignage merveilleux de son legs et de ses contributions à la démocratie au Canada. Je suis reconnaissante envers M. Regan pour ses années de travail acharné au service de la population d’Halifax-Ouest, des parlementaires et de tous les Canadiens.
(1420)

[Français]

    Je dis félicitations à mon ami.

Questions orales

[Questions orales]

[Français]

Les institutions démocratiques

    Monsieur le Président, on a appris aujourd'hui que le rapport de David Johnston n'avait pas seulement été écrit par un ancien ami de la famille et membre de la fondation Trudeau. On a appris que l'adjointe qui a écrit le rapport est une donatrice libérale. De plus, M. Johnston a embauché des consultants libéraux et néo-démocrates pour l'aider avec la communication avec le public.
    Est-ce qu'on peut finalement mettre fin à cette farce et déclencher une vraie enquête publique?
    Monsieur le Président, le chef du Parti conservateur continue ses attaques non fondées contre l'ancien gouverneur général et son équipe. Il prétend vouloir connaître les vraies réponses. Il n'a simplement qu'à accepter le breffage confidentiel et très secret qui lui est offert par nos agences de sécurité pour qu'il puisse savoir exactement ce qui se passe quant à l'ingérence étrangère.
    Cependant, il refuse, parce qu'il préfère rester dans l'ignorance pour pouvoir continuer les attaques sans fondement personnelles et partisanes.

[Traduction]

    Monsieur le Président, M. Johnston a été forcé de rester derrière un voile d'ignorance. De son propre aveu aujourd’hui, il a dit qu’il n’était pas au courant de renseignements que l’ancien chef conservateur possédait déjà au sujet du gouvernement de Pékin qui répandait de la désinformation au moyen d’organes de l’État. Cela s'ajoute au fait que M. Johnston a embauché un donateur libéral de longue date qui a participé à une activité de financement avec le chef du Parti libéral il y a à peine deux ans, sans oublier les autres consultants libéraux et les stratèges du NPD qui cherchent à limiter les dégâts.
    Allons-nous mettre fin à cette comédie, congédier le rapporteur et déclencher une enquête publique dès maintenant?
    Monsieur le Président, permettez-moi de lire une citation au sujet de l'ancien gouverneur général:
     Je pense que nous avons affaire à une personne très crédible et je pense que cette histoire lointaine n'enlève rien au fait qu'il a une carrière très distinguée. L'idée qu'il ne devrait pas participer à la vie publique simplement parce qu'il a été nommé à un moment donné dans l'histoire par un ancien premier ministre conservateur est, je pense, un peu extrême. Il s'agit d'une personne très qualifiée, et franchement, je n'ai entendu personne remettre en question son intégrité et je n'ai aucune raison de le faire.
    C'était le chef de l’opposition.
    Monsieur le Président, c'est une autre raison pour laquelle il est si malheureux que le premier ministre ait détruit la réputation de cet homme. En nommant un ancien membre de la fondation Trudeau à ce terrible poste et en l'entourant de personnel libéral, de donateurs libéraux et d'avocats libéraux, il a ruiné l'objectivité perçue et provoqué un conflit d'intérêts, conflit qu'il pourrait annuler à tout moment.
    Pourquoi le premier ministre ne met-il pas un terme à cette mascarade et ne déclenche-t-il pas immédiatement une enquête publique?
    Monsieur le Président, comme le chef de l’opposition l'a déjà dit, David Johnston est un homme intègre, et lorsque j'ai choisi de le nommer à titre d'expert indépendant, je n'ai pas retenu contre lui le fait qu'il avait été nommé par les conservateurs dans le passé. Je savais qu'il avait un excellent jugement, et c'est ce qu'il a démontré à chaque occasion.
    Le jugement que l'on peut remettre en question est celui du chef de l’opposition, qui continue de refuser d'assister au breffage sur les dossiers secrets qui lui permettrait de comprendre ce qui se passe vraiment en matière d'ingérence étrangère et qui préfère plutôt poursuivre ses attaques personnelles sans fondement.

Le logement

    Monsieur le Président, je ne suis plus le seul à affirmer que les déficits causent l'inflation. En effet, l'ancien ministre libéral des Finances John Manley a déclaré que le gouvernement met le pied sur l'accélérateur de l'inflation tandis que la Banque du Canada applique les freins à fond en augmentant les taux d'intérêt. Des centaines de milliers de familles ont contracté d'énormes hypothèques lorsque les taux d'intérêt étaient artificiellement bas. Si les taux d'intérêt ne diminuent pas, ces familles feront face à une augmentation énorme de leurs paiements mensuels lorsqu'il sera temps de renouveler leur hypothèque.
    Le premier ministre équilibrera-t-il le budget pour réduire l'inflation et les taux d'intérêt afin que les Canadiens puissent conserver leur logement?
(1425)
    Monsieur le Président, au nom de l'austérité, le Parti conservateur persiste à faire de l'obstruction et à bloquer nos mesures. Ils...
    Je vais vous interrompre. Le volume est en train d'augmenter à nouveau. La journée d'hier a été tellement agréable que j'aimerais qu'elle se répète. Que chacun respire profondément.
    Je prie le très honorable premier ministre de reprendre depuis le début.
    Monsieur le Président, le Parti conservateur continue de prêcher l'austérité et les réductions budgétaires au lieu de venir en aide aux Canadiens. Il fait de l'obstruction et il a recours à des manœuvres parlementaires pour nuire aux Canadiens qui ont besoin d'aide en ce moment même.
    Il s'emploie à empêcher la mise en place d'une taxe contre la revente précipitée des biens immobiliers résidentiels, qui pourrait aider les propriétaires. Il fait obstacle au doublement de la déduction pour les outils des gens de métier à un moment où nous avons manifestement besoin de ces gens pour continuer à construire de nouveaux logements partout au pays. Il retarde même l'amélioration de l'Allocation canadienne pour les travailleurs.
    Les manigances partisanes du Parti conservateur nuisent aux Canadiens. Quand nous laissera-t-il adopter le projet de loi d'exécution du budget?

[Français]

L'économie

    Monsieur le Président, les familles font déjà face à l'austérité.
    Au sujet des coupes, des familles doivent réduire la nourriture qu'elles mangent et les autres activités nécessaires pour leur famille. Ce que nous bloquons, ce sont les 60 milliards de dollars de déficit inflationniste qui alimentent le coût de la vie et les taux d'intérêt. Même la ministre des Finances a avoué que les déficits jettent de l'huile sur le feu inflationniste.
    Le premier ministre va-t-il finalement écouter la parole de sa propre ministre des Finances et arrêter de jeter cette huile sur le feu inflationniste des Canadiens?
    Monsieur le Président, c'est encore du n'importe quoi de la part du chef de l'opposition.
    Il nous accuse d'austérité en même temps qu'il nous accuse de trop investir pour aider les Canadiens. Voyons donc, cela ne tient pas debout, comme le chef de l'opposition.
    Ce qu'il est en train de faire, c'est de bloquer des mesures qui vont aider les Canadiens, comme une taxe contre la revente précipitée des propriétés résidentielles, une mesure pour doubler la déduction pour les outils des gens de métiers et il est contre la bonification de l'Allocation canadienne pour les travailleurs.
    Tout comme il a voté contre l'aide aux soins dentaires pour enfants et l'a bloquée, il a aussi bloqué l'aide pour les locataires à faible revenu...
    L'honorable député de Belœil—Chambly a la parole.

Les institutions démocratiques

    Monsieur le Président, le rapporteur pas très indépendant a déposé un rapport préliminaire tout à fait à la satisfaction du premier ministre.
    Pour ce faire, il n'a pas parlé au directeur général des élections du Canada, il n'a pas parlé au commissaire aux élections du Canada, il n'a parlé à personne de la diaspora chinoise victime de l'intimidation pour décider, avec grande sagesse, qu'une commission d'enquête indépendante et publique n'était pas nécessaire.
    À qui a parlé David Johnston?
    Monsieur le Président, je sais très bien que le chef du Bloc québécois a bien hâte que M. Johnston parte en tournée cet été pour justement parler aux communautés, comme les communautés chinoises qui ont été touchées par l'ingérence étrangère, et qu'il continue son travail.
    Parlons de choisir l'ignorance. C'est exactement le choix que fait le chef du Bloc québécois en refusant d'accepter des breffages Très Secret sur le contenu des rapports et les préoccupations de nos agences de renseignement.
    Qu'il choisisse de pouvoir continuer ses attaques partisanes non fondées en refusant d'accepter les faits, ce n'est pas...
    L'honorable député de Belœil—Chambly a la parole.
    Monsieur le Président, quand j'ai fait référence à l'ignorance du premier ministre, vous m'avez envoyé à genou dans le coin, mais, lui, il a le droit.
    Je crois que le rapporteur et ami du premier ministre a parlé à la fondation Trudeau. C'est plus facile entre amis. Je crois que le rapporteur a parlé au premier ministre, mais l'histoire ne dit pas si c'était pour se rapporter.
    Il a bien compris, comme il l'a expliqué ce matin, qu'une commission d'enquête, c'est trop long et que cela coûte trop cher. Il vaut mieux garder les secrets; c'est plus rapide et plus économique.
    Au fond, est-ce que le véritable mandat de M. Johnston n'est pas de mettre le couvercle sur toute cette histoire d'ingérence chinoise?
(1430)
    Monsieur le Président, le chef du Bloc québécois pourrait peut-être être un petit peu plus crédible quand il parle de garder les secrets.
    Il refuse d'accepter l'information qui l'amènerait au fond des choses concernant l'ingérence étrangère. Il refuse de permettre à nos agences de sécurité et de renseignement de lui donner l'information nécessaire pour qu'il puisse comprendre ce qui se passe en matière d'ingérence étrangère.
    Qu'il choisisse l'ignorance plutôt que les faits concernant un enjeu aussi sérieux que l'ingérence étrangère démontre qu'il n'y a pas de sérieux de ce côté-là de la Chambre.

[Traduction]

Le logement

    Monsieur le Président, le coût d'une maison a explosé sous la gouverne du premier ministre, et la hausse des taux d'intérêt ne fait qu'empirer les choses. Voici ce qui se passe à Toronto: selon un article de CTV, une personne qui gagne 236 000 $ par année devra économiser pendant 25 ans avant d'avoir suffisamment d'argent pour faire une mise de fonds. C'est à la fois absurde et très grave.
    Quand le premier ministre prendra-t-il cette question au sérieux et commencera-t-il à prendre des mesures pour régler le problème du logement?
    Monsieur le Président, nous savons que la hausse du coût du logement est difficile pour les Canadiens, qu'il s'agisse d'une jeune famille qui cherche à acheter sa première maison ou d'un étudiant qui tente de louer un appartement près du campus. C'est pourquoi nous agissons sur de nombreux fronts.
    Nous aidons les Canadiens à épargner pour l'achat d'une première maison. Nous investissons dans la construction et la réparation d'un plus grand nombre de logements, notamment en aidant les administrations locales à accélérer la construction de 100 000 nouveaux logements. Nous aidons les locataires à faible revenu et nous veillons à ce que les logements soient utilisés à leurs justes fins en mettant un frein aux pratiques injustes qui font grimper les prix, notamment en instaurant une taxe sur les reventes précipitées. Malheureusement, les conservateurs ont choisi de bloquer ces mesures pour se livrer à des jeux politiques au lieu de répondre aux besoins des Canadiens.

[Français]

    Monsieur le Président, le chef de l’opposition veut nous faire croire qu'il comprend les gens pendant qu'il reste dans une résidence payée par l'État avec un chef cuisinier et un jardinier. Il est juste là pour protéger les riches qui profitent de cette crise.
    Pour M. et Mme Tout‑le‑Monde, la hausse des taux d'intérêt fait mal. Il y a même une rumeur que la Banque du Canada va hausser encore les taux d'intérêt...
    Je suis désolé d'interrompre le député. Je vais lui demander de répéter sa question parce qu'il y a un peu de bruit à la Chambre. Je ne sais pas d'où cela vient. Les gens parlent un peu fort.

[Traduction]

    Je demande aux députés qui tiennent des discussions de chuchoter. Il recommence à y avoir du bruit, et je ne veux pas que la situation dégénère.
    J'invite le député de Burnaby-Sud à reprendre sa question du début.

[Français]

    Monsieur le Président, le chef de l’opposition veut nous faire croire qu'il comprend les gens pendant qu'il reste dans une résidence payée par l'État avec un chef cuisinier et un jardinier. Il est juste là pour protéger les riches qui profitent de cette crise.
    Pour M. et Mme Tout‑le‑Monde, la hausse des taux d'intérêt fait mal. Il y a même une rumeur que la Banque du Canada va hausser encore les taux d'intérêt.
    Est-ce que le gouvernement a un plan pour réduire l'impact désastreux de ces taux pour la majorité des Canadiens?
    Monsieur le Président, nous savons que les Canadiens ont de la difficulté à payer leur logement. C'est pour cela que nous sommes en train d'agir de multiples façons. Notre plan consiste à collaborer avec les municipalités, notamment en investissant 4 milliards de dollars pour accélérer les approbations de projets domiciliaires et en créant 100 000 nouvelles habitations. Il fait le lien entre les investissements dans les infrastructures et le logement. Notre plan aide les Canadiens à épargner en vue d'acheter leur première maison, offre de l'aide aux locataires à faible revenu, ce contre quoi votent les conservateurs, et convertit des terres fédérales excédentaires en logements abordables.

[Traduction]

L'économie

    Monsieur le Président, la ministre des Finances a admis que les déficits alimentent l'inflation. Il est difficile de croire qu'elle comprend bien le concept parce que le gouvernement actuel a endetté les Canadiens plus que tous les gouvernements qui l'ont précédé réunis, ce qui a mené aux plus importantes hausses de taux d'intérêt en 10 ans. Maintenant, les Canadiens doivent consacrer 63 % de leur salaire à leurs paiements hypothécaires mensuels. En sachant tout cela, la ministre a tout de même rajouté 63 milliards de dollars qui alimenteront le feu de l'inflation qu'elle a allumé avec son lamentable budget. Maintenant, une crise hypothécaire se profile à l'horizon.
    La ministre peut-elle nous dire quand elle mettra fin aux dépenses inflationnistes et quand elle équilibrera le budget afin que les taux d'intérêt puissent finalement redescendre?
    Monsieur le Président, le député d'en face représente une circonscription de l'Alberta. Je suis sûre que les habitants de sa circonscription et lui sont fiers, tout comme moi, du patrimoine ukraino-canadien de l'Alberta.
    Je me demande si les gens de sa circonscription savent que les tactiques d'obstruction des conservateurs empêchent la mise en œuvre de mesures prévues dans le projet de loi d'exécution du budget qui appuieraient l'Ukraine. Ils nous empêchent de retirer le Bélarus et la Russie de la liste des pays ayant droit au traitement tarifaire de la nation la plus favorisée. C'est une conséquence concrète de l'obstruction, des tactiques dilatoires et des manœuvres partisanes des conservateurs.
(1435)
    Monsieur le Président, mes électeurs, comme tous les Albertains, ont rejeté la coalition libérale-néo-démocrate et ont élu un solide gouvernement conservateur pas plus tard que la semaine dernière. Que la ministre nous épargne ses leçons de morale de type Disney+ ou Mickey Mouse, car tous les libéraux ne sont pas aussi incompétents que ce gouvernement. L'ancien ministre libéral des Finances, John Manley, a déclaré que les dépenses des libéraux alimentaient l'inflation. L'ancien premier ministre libéral de la Nouvelle-Écosse, Stephen McNeil, a déclaré que si un gouvernement continue à dépenser au-delà de ses moyens, cela ne fera qu'augmenter l'inflation.
    Comment se fait-il que d'autres libéraux comprennent l'importance d'équilibrer un budget alors que le gouvernement libéral, qui brille par son incompétence, ne le comprend pas?
    Monsieur le Président, je pense qu'il est important que les Canadiens soient conscients que cette opposition partisane et conservatrice les prive de certaines mesures vitales. L'obstruction des conservateurs empêche les Canadiens de recevoir des paiements anticipés de l'Allocation canadienne pour les travailleurs. Les conservateurs nous empêchent de mettre en place des mesures visant à sévir contre les pratiques de prêt abusives. Qui pourrait bien vouloir s'y opposer? Ils bloquent aussi la prolongation des prestations saisonnières d'assurance-emploi.
    Encore une fois, j'aimerais savoir si les députés du Canada atlantique en sont conscients et s'ils soutiennent ce comportement indigne et déplorable.
    Monsieur le Président, la ministre des Finances a récemment affirmé ceci: « Ce que les Canadiens veulent, c’est que l’inflation diminue et que les taux d’intérêt baissent. Et c’est l’un des principaux objectifs du budget de cette année: ne pas jeter de l’huile sur le feu de l’inflation. » C'est pourtant exactement ce que les libéraux ont fait. Le budget de 2023 ajoute 60 milliards de dollars de nouvelles dépenses. Cela représente 4 200 $ par famille canadienne. Cela signifie une hausse des coûts, une hausse de l'inflation et une hausse des taxes.
    Quand les libéraux reprendront-ils le contrôle de leur budget et de leurs dépenses effrénées?
    Monsieur le Président, parlons un peu des faits. Lorsque la COVID nous a frappés, le Canada a connu sa pire récession depuis la Grande Crise, mais, aujourd'hui, le taux de chômage est à 5 %. Lorsque Stephen Harper était au pouvoir, le creux atteint par le taux de chômage était à 6 %, un point de plus qu'à l'heure actuelle. Le député en veut-il plus? Aujourd'hui, chez les femmes dans la force de l'âge, le taux d'emploi dépasse les 85 %. Sous Stephen Harper, ce taux n'a jamais dépassé les 83 %.
    Nos politiques permettent aux Canadiens de retrouver du travail. C'est ce dont ils ont besoin.
    Monsieur le Président, après huit ans, ce que les politiques des libéraux ont accompli, c'est de faire doubler le montant des loyers et des paiements hypothécaires des Canadiens. La plupart des jeunes Canadiens ont même abandonné l'espoir d'être un jour propriétaire d'une maison au Canada, et maintenant, les Canadiens craignent que la Banque du Canada doive encore hausser les taux d'intérêt, rien que pour suivre le rythme des dépenses inflationnistes libérales.
    Je le redemande, quand vont-ils équilibrer le budget et régler cette crise de l'inflation?
    Monsieur le Président, je comprends pourquoi les conservateurs préfèrent les belles paroles aux faits. C'est parce que leurs politiques ont mené à une relance on ne peut plus médiocre après la récession de 2008, qui était bien moins grave que la récession provoquée par la COVID. Après la crise de 2008, le taux de chômage au Canada a mis 110 mois à redescendre au niveau où il était avant la récession. Après la récession causée par la COVID, cela n'a pris que 24 mois.
    La situation est difficile pour les Canadiens, mais grâce au soutien du gouvernement, les gens sont de retour au travail. C'est le plus important.

[Français]

    Monsieur le Président, on se souvient peut-être d'une des déclarations les plus loufoques de l'histoire politique canadienne, alors que le premier ministre avait affirmé que les budgets s'équilibraient par eux-mêmes. 
    Or, personne n'a répété cela parce que cela n'a pas d'allure. Le problème, c'est qu'après huit ans de gouvernance libérale, les budgets ne se sont jamais équilibrés par eux-mêmes. Ce sont des déficits, et encore des déficits.
    Je vais confier quelque chose. En novembre dernier, on a pensé voir la lumière au bout du tunnel, alors que la ministre des Finances avait dit qu'il ne fallait pas mettre de l'huile sur le feu inflationniste. Cela voulait dire de contrôler les dépenses.
    Pourquoi a-t-elle changé d'idée, avec les résultats désastreux qu'on connaît aujourd'hui?
    Monsieur le Président, je voudrais remercier mon collègue de Louis‑Saint‑Laurent de sa question.
    J'espère que les Canadiens et Canadiennes qui nous regardent aujourd'hui vont se rendre compte que le Parti conservateur, aujourd'hui, est en train de retarder l'adoption d'un crédit d'impôt à l'investissement dans l'électricité propre, d'un crédit d'impôt à l'investissement dans la fabrication de technologies propres et d'un crédit d'impôt à l'investissement dans l'hydrogène propre.
    Est-ce que les conservateurs écoutent les Canadiens et les Canadiennes, de temps en temps?
    Nous sommes en train de bâtir l'économie de demain, de saisir des opportunités générationnelles, et le Parti conservateur empêche le Canada d'avancer dans l'économie du XXIe siècle. C'est honteux.
(1440)
    Monsieur le Président, ce que je trouve honteux et surtout gênant pour le Parti libéral, c'est de voir que le ministre de l'Industrie empêche la ministre des Finances de répondre à une question qui relève à 100 % de ses responsabilités.
    On peut comprendre qu'il y a peut-être une petite chicane qui se travaille actuellement, parce que l'un et l'autre veulent le poste du premier ministre. Or, cela n'arrivera pas tout de suite. Peut-être la vice‑première ministre s'est-elle aussi rendu compte qu'il y a loin de la coupe aux lèvres, d'autant plus que la coupe se remplit beaucoup de champagne ces temps-ci. Cela coûte cher, le champagne.
    Je pose une question claire et je pense que la ministre des Finances veut y répondre. Ce n'est pas pire, elle a un sourire sur le visage.
    La ministre des Finances peut-elle nous expliquer, sans rire, pourquoi elle disait que c'était de l'huile sur le feu inflationniste...
    L'honorable vice-première ministre a la parole.
    Monsieur le Président, quand on parle de l'économie, il est important de parler des faits et de ne pas avoir recours à la rhétorique partisane. Je veux rappeler aux Canadiens qu'après le dépôt du budget, l'agence S&P a réitéré la cote de crédit AAA du Canada. Je veux aussi rappeler aux Canadiens que le Canada a le déficit le plus bas de tous les pays du G7. Le Canada a aussi le ratio dette-PIB le plus bas de tous les pays du G7. C'est la…
    L'honorable député de Trois-Rivières a la parole.

Les institutions démocratiques

    Monsieur le Président, en comité sur l'ingérence chinoise, ce matin, David Johnston a expliqué pourquoi, selon lui, il fallait éviter une enquête publique. Sait-on pourquoi? C'est parce que, à son avis, c'est cher et cela prend du temps.
    Sait-on ce qui est cher et qui prend du temps? Ce sont les trois mois de travaux que l'on fait depuis février et où on réclame une enquête publique et indépendante que tout le monde souhaite sauf les libéraux ou leur rapporteur spécial. La résistance des libéraux à faire la lumière, c'est cela qui est cher et qui fait perdre du temps. C'est cela qui nuit à la confiance de la population. Alors, à quand une enquête publique et indépendante?
    Monsieur le Président, on ne sera pas surpris d'entendre que j'ai une autre idée de ce qui constitue une perte de temps. Le chef du Bloc québécois refuse de recevoir des informations fiables et très secrètes de la part des agences de renseignement. De plus, on invite M. Johnston à un comité parlementaire, on passe plus de trois heures avec lui, mais on ne lui pose pas de questions sur la substance de l'ingérence étrangère, et on attaque simplement son intégrité. Pour nous, c'est cela, une perte de temps.
    Monsieur le Président, que propose M. Johnston au lieu de l'enquête publique et indépendante que tout le monde réclame? M. Johnston se propose lui-même. C'est cela qu'il nous offre. M. Johnston se substitue à l'enquête, malgré le fait que la Chambre lui demande de se retirer, afin de tenir ses propres audiences pas indépendantes du tout. David Johnston, c'est l'homme qui ne veut pas d'enquête publique sur la base de renseignements qu'il refuse de rendre publics. David Johnston veut contrôler ce qui pourrait être discuté en public dans ses propres audiences à lui. Cela risque d'être moins cher, cela risque d'être moins long, mais cela va être moins clair.
    Qui peut prétendre que ce n'est pas de la poudre aux yeux?
    Monsieur le Président, personne à la Chambre n'est sans savoir que des renseignements des agences de sécurité nationale doivent rester secrets. C'est sont les circonstances qui existent dans tous les pays alliés du Canada dans ce domaine important.
     La bonne nouvelle, c'est que nous avons offert aux chefs des partis de l'opposition, y compris le chef du Bloc, l'accès à ces renseignements et la possibilité de juger eux-mêmes des conclusions de M. Johnston. Ils préfèrent simplement les jeux partisans et les attaques envers M. Johnston au lieu de regarder les faits et de comprendre exactement la réalité de l'ingérence étrangère.
    Monsieur le Président, David Johnston n'a jamais réussi à répondre à une question pourtant simple, et le gouvernement non plus. Si le fédéral a été capable de tenir une enquête publique et indépendante dans le dossier de Maher Arar impliquant les services secrets des pays étrangers, si le fédéral a été capable de tenir une enquête publique et indépendante sur l'attentat d'Air India impliquant des entités terroristes et des gouvernements étrangers, pourquoi est-ce que c'est soudainement trop compliqué de le faire pour l'ingérence chinoise qui se passe au Canada et qui vise la démocratie...
(1445)
    L'honorable ministre du Patrimoine canadien a la parole.
    Monsieur le Président, si le Bloc québécois s'intéressait à ce qui se passe au Québec, si le Bloc québécois s'intéressait à ce qui inquiète les Québécois actuellement, il poserait des questions sur les feux, parce que c'est cela qui inquiète les Québécois. Si les bloquistes s'y intéressaient sincèrement et qu'ils avaient posé une question sur les feux, je leur aurais dit que mon collègue est en contact permanent avec le gouvernement du Québec. Il y a eu des demandes précises auxquelles nous avons répondu rapidement. Nous serons toujours là pour le Québec.

[Traduction]

La tarification du carbone

    Monsieur le Président, l'ancien premier ministre libéral McNeil était d'avis que nous aurions tous intérêt à ce que tous les gouvernements soient capables de nettement mieux gérer leur propre budget. Quelle idée saugrenue, n'est-ce pas? Après la publication du budget, l'inflation a augmenté. Après la hausse de la taxe sur le carbone, l'inflation a augmenté.
     Les libéraux doivent présenter aux Canadiens un plan pour mettre fin à leurs déficits et réduire les dépenses afin de stopper l'inflation et la hausse des taux d'intérêt. Ils doivent renoncer à leurs taxes sur le carbone, dont les effets sont le plus durement ressentis par les Canadiens qui tirent le diable par la queue. Quand vont-ils le faire?
    Monsieur le Président, il est vraiment consternant de voir les conservateurs continuer de parler en mal de l'économie canadienne, alors que la réalité, c'est que la cote de crédit AAA du Canada a été maintenue après que nous ayons déposé le budget.
    La réalité, c'est que notre économie a progressé de 3,1 % au premier trimestre de cette année. Nous avons la reprise la plus forte du G7. Quant à l'inflation, elle est passée de 8,1 % en juin dernier à 4,4 %. Elle est inférieure à l'inflation en Allemagne, aux États‑Unis et au Royaume‑Uni, ainsi que dans la moyenne de l'OCDE, la moyenne des pays de l'Union européenne...
    Le député de Kenora a la parole.
    Monsieur le Président, ce qui est épouvantable, c'est que le gouvernement n'a absolument rien fait pour aider les Canadiens en difficulté.
    Comme nous le savons, les libéraux ont déjà mis en place une taxe sur le carbone qui fera grimper le prix de l'essence de 41 cents le litre. Maintenant, la deuxième taxe sur le carbone, la suite de mauvais goût, ajoutera 17 cents au litre. Et, bien sûr, la TPS s'ajoute à tout cela. Si on additionne toutes les taxes, cela fait 61 cents de plus le litre. Il en coûtera 2 300 $ de plus par année aux Ontariens.
    Le plan des libéraux n'a rien fait d'autre que de faire augmenter le coût de la vie. Par conséquent, pourquoi ne renoncent‑ils pas enfin à cette taxe sur le carbone?
    Monsieur le Président, ce qui est épouvantable pour les Canadiens qui nous regardent à la maison aujourd'hui, c'est qu'ils se rendent compte que les conservateurs bloquent l'adoption du crédit d'impôt pour la fabrication de technologies propres, du crédit d'impôt pour l'électricité propre et du crédit d'impôt pour l'hydrogène propre.
    Alors que le monde cherche à bâtir l'économie du XXIe siècle, que nous devons nous battre pour les travailleurs de partout au pays et que nous devons nous positionner pour le XXIe siècle, la réponse des conservateurs est de mettre des bâtons dans les roues, encore et encore. Nous devons agir dans l'intérêt du pays.

L’économie

    Monsieur le Président, en février 2022, la ministre des Finances a déclaré qu'il fallait réduire les déficits et que cette ligne ne devait pas être franchie. Comme nous le savons tous aujourd’hui, cette promesse n’a pas été tenue. Lorsque le budget a été présenté, l’inflation a augmenté. Lorsque la taxe sur le carbone a été relevée, l’inflation a augmenté.
    Quand le premier ministre s’engagera-t-il à éliminer les déficits inflationnistes, à éliminer les dépenses inflationnistes et à réduire la taxe sur le carbone afin que les Canadiens bénéficient d’une baisse des taux d’intérêts et d’inflation?
    Monsieur le Président, comme je l’ai déjà dit, le Canada a le déficit le plus faible de tous les pays du G7. Nous avons le ratio dette-PIB le plus bas du G7. Notre cote de crédit AAA a été confirmée après que nous ayons présenté le budget.
    Ce qui est vraiment ahurissant, c’est qu’à l’heure où l’Alberta brûle, où le Québec brûle, où le Canada atlantique brûle et où nous peinons à respirer ici à Ottawa, ce parti continue de s’opposer aux mesures de lutte contre les changements climatiques. Ce faisant, il cause un tort immense à absolument tous les Canadiens.
    Monsieur le Président, nous affichons le taux de croissance le plus faible de tous les pays industrialisés.
    Quand le budget a été déposé, l'inflation a grimpé. Quand la taxe sur le carbone a augmenté, l'inflation a grimpé. L'ancien ministre libéral des Finances John Manley a dit que si la situation financière de l'État n'est pas prise en main, les contribuables n'auront plus d'argent. Eh bien, nous y sommes: les Canadiens n'ont plus d'argent.
    Quand le premier ministre s'engagera-t-il à éliminer les déficits inflationnistes, à éliminer les dépenses inflationnistes et à réduire la taxe sur le carbone afin que les Canadiens puissent bénéficier d'une inflation réduite et de taux d'intérêt réduits?
(1450)
    C'est scandaleux, enfin peut-être pas, après tout, car les conservateurs continuent de nier les changements climatiques. Ils continuent de nier le fait que nous devons agir tandis que, en ce moment même, à Ottawa, nous ressentons les effets des incendies de forêt. Les conservateurs continuent de jouer à l'autruche et de s'en remettre à leur marotte: « N'en faisons rien. »
    De ce côté-ci de la Chambre, ce n'est pas le cas. Nous affirmons qu'il faut agir tant pour aujourd'hui que pour les générations à venir.

La fiscalité

    Monsieur le Président, alors que des feux de forêt font rage partout au pays, les pompiers volontaires dont nous avons besoin se font de plus en plus rares. On dénombre 15 000 postes vacants dans ce secteur au Canada, et cette situation est tout à fait compréhensible. En effet, les pompiers volontaires, qui assurent 70 % des opérations de lutte contre les incendies, n’obtiennent pas la reconnaissance qu’ils méritent de la part du gouvernement.
    Mon projet de loi d’initiative parlementaire vise à soutenir les pompiers volontaires en faisant passer leur crédit d’impôt de 3 000 $ à 10 000 $. Les libéraux vont-ils enfin traiter les pompiers volontaires avec le respect qu’ils méritent en rehaussant leur exonération fiscale?
    Monsieur le Président, je remercie le député d’en face pour ses efforts de sensibilisation. Les pompiers volontaires accomplissent un travail extraordinaire, dans pratiquement toutes les collectivités du pays. Ils méritent notre soutien, et nous nous engageons à trouver les meilleurs moyens de continuer à le leur offrir, que ce soit en leur fournissant de la formation, de l’équipement ou d’autres formes de soutien.

L’Agence du revenu du Canada

    Monsieur le Président, vendredi dernier à New Hazelton, j'ai rencontré un groupe qui travaille avec des adultes qui ont des troubles du développement. On m'a dit qu'environ la moitié des clients du groupe a reçu une lettre de l'Agence du revenu du Canada qui réclame le remboursement de prestations de la PCU.
    Les libéraux savent très bien que les personnes vivant avec un handicap ont du mal à joindre les deux bouts et qu'elles sont deux fois plus susceptibles de vivre dans la pauvreté, et pourtant, plutôt que de les aider, ils les harcèlent avec des lettres de recouvrement de la PCU.
    La ministre va-t-elle faire ce qui est juste? Va-t-elle s'engager dès aujourd'hui à mettre fin au recouvrement de la PCU des personnes avec un handicap?

[Français]

    Monsieur le Président, je remercie mon collègue de sa question. Je suis aussi reconnaissante de tout le travail qui a été fait pendant la pandémie pour aider les gens à passer au travers de cette période difficile.
    Comme nous l'avons dit, à l'Agence du revenu du Canada, c'est du cas par cas. Nous invitons les gens à contacter l'Agence et à prendre les mesures nécessaires. Nous sommes là pour aider les gens.

Le changement climatique

    Monsieur le Président, au Comité permanent des affaires étrangères et du développement international, nous entendons dire que l'OTAN joue un rôle clé dans le maintien de la paix et de la sécurité des deux côtés de l'Atlantique. Actuellement, le Canada prend en charge la création du Centre d'excellence OTAN pour le changement climatique et la sécurité à Montréal.
    Avec les panaches de fumée au Canada, présentement, cela est pertinent. L'attention de notre gouvernement porte sur le climat. Par contraste, les conservateurs empêchent le débat sur l'exécution du budget.
    Est-ce que la ministre des Affaires étrangères peut nous expliquer l'importance de notre leadership sur le climat et de notre soutien pour l'alliance?
    Monsieur le Président, mon collègue a une excellente question. Je tiens à le remercier de son travail.
    Je reviens tout juste de la réunion de l'OTAN en Norvège. Nous savons que les changements climatiques ont des répercussions sur notre santé, mais elles en ont également sur notre sécurité. La situation va tout simplement continuer de s'exacerber avec le temps.
     Il va de soi qu'on doit comprendre les répercussions des changements climatiques sur la défense de la région du Nord de l'Atlantique. C'est pourquoi le Canada va diriger ce nouveau centre sur les changements climatiques. Nous allons aider nos alliés. Nous poussons le Parti conservateur pour…

[Traduction]

    Le député de Foothills a la parole.

La tarification du carbone

    Monsieur le Président, la taxe sur le carbone alimente l'inflation alimentaire; le prix du panier d'épicerie a encore augmenté de 10 %, ce qui coûte aux familles canadiennes 1 000 $ de plus par année rien que pour se nourrir. Selon le rapport annuel sur les prix alimentaires, le prix des aliments connaîtra une hausse stupéfiante de 34 % au cours des deux prochaines années.
    Il ne s'agit même pas de la mauvaise nouvelle. Cette hausse ne tient pas compte des conséquences de la deuxième taxe sur le carbone des libéraux qui ferait grimper de 61 ¢ le prix du litre d'essence, ce qui augmenterait le coût de la production alimentaire et du transport.
    Combien les Canadiens devront-ils payer de plus pour nourrir leur famille lorsque les libéraux instaureront une deuxième taxe sur le carbone?
    Monsieur le Président, mon collègue a pris la parole à plusieurs reprises pour parler au nom des agriculteurs. J'ai devant moi un communiqué de presse du Conseil canadien du canola qui félicite notre gouvernement pour le Règlement sur les combustibles propres. Voici ce que dit ce communiqué: « Nous sommes heureux de voir que le Règlement sur les combustibles propres offre des options qui permettront d'alléger le fardeau de la réglementation et d'utiliser le canola pour réduire les émissions de gaz à effet de serre grâce à la production de biocarburants. » Le conseil parle de l'augmentation de 2 milliards de dollars de la capacité de transformation que notre Règlement sur les combustibles propres procurera à nos producteurs de canola.
     Le député et son parti sont fermés à tous ces investissements.
(1455)
    Monsieur le Président, voici ce que la taxe sur le carbone signifie vraiment pour les agriculteurs canadiens. Une ferme moyenne de 5 000 acres paierait 150 000 $ par année en taxes sur le carbone. Les éleveurs de l'Alberta qui travaillent avec des coopératives de distribution de gaz naturel paient 60 % plus en taxes fédérales sur le carbone qu'ils ne paient pour le gaz naturel lui-même. Quarante-quatre pour cent des producteurs de fruits et légumes vendent à perte. Le recours aux banques alimentaires a connu une hausse stupéfiante de 60 %; plus de 8 millions de Canadiens y ont recours chaque mois, et nous ne sommes même pas encore rendus au coup d'assommoir que sera une deuxième taxe sur le carbone.
    Encore une fois, combien les Canadiens devront-ils payer de plus pour nourrir leur famille lorsque les libéraux mettront en place une deuxième taxe sur le carbone?
    Monsieur le Président, ce que mon collègue appelle une ferme typique, c'est en fait les 3 % des plus grosses fermes au Canada. La projection dont il parle est basée sur un scénario où les agriculteurs ne prendraient absolument aucune mesure, n'adopteraient aucune bonne pratique et n'utiliseraient aucune nouvelle technologie pour améliorer le secteur agricole afin de le rendre plus résilient. C'est à cela que mon collègue fait allusion.
    Je sais que les agriculteurs sont très engagés dans la réduction des émissions. Ils veulent une agriculture plus durable. Ils veulent améliorer leur résilience face aux événements climatiques extrêmes.

[Français]

    Monsieur le Président, le gouvernement est tellement déconnecté. De nombreuses familles canadiennes ont du mal à se nourrir. Un Canadien sur cinq saute des repas, et l'utilisation des banques alimentaires dans ma circonscription a augmenté de 30 %.
    La taxe sur le carbone fait grimper le prix de la production agricole et le prix des aliments. Les Canadiens n'ont pas les moyens de payer les 1 065 $ supplémentaires que ce gouvernement leur impose.
    Quand le gouvernement va-t-il supprimer la taxe sur le carbone pour que les familles puissent retrouver leur autonomie alimentaire?
    Monsieur le Président, mon collègue parle du secteur de l'agriculture et des mesures que nous mettons en place pour aider ce secteur, comme l'ensemble des secteurs, à réduire ses émissions de gaz à effet de serre.
     J'ai sous les yeux un communiqué de presse de l'association des producteurs de canola, qui félicite le gouvernement pour son règlement sur les carburants propres qui va permettre d'investir 2 milliards de dollars chez les producteurs de canola au Canada afin d'aider à diminuer l'effet des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur de l'agriculture et dans le secteur du transport.
    Ce que les conservateurs font, c'est dire non à ces investissements et oui à plus de changements climatiques.
    Monsieur le Président, je suis surpris que mon collègue d'en face ne me dise pas que le Québec n'est pas touché par la taxe sur le carbone, comme il a l'habitude de le faire. Je répondrai tout de même que, oui, le Québec est touché par la taxe sur le carbone.
    La première taxe sur le carbone nous touche directement lorsque nous importons des fruits et légumes de l'Ontario, par exemple. Les coûts de transport et autres intrants jouent un rôle important dans la fixation des prix.
    La deuxième taxe sur le carbone nous touche directement aussi, avec un coût de 436 $ par famille, comme l'a noté le directeur parlementaire du budget.
    Encore une fois, quand le gouvernement va-t-il supprimer la taxe sur le carbone?
    Monsieur le Président, on voit beaucoup nos collègues conservateurs québécois forcés de défendre les théories macro-économiques cruelles du chef de l’opposition.
    Comment le chef de l'opposition explique-t-il la cruauté de ses explications quand il dit que l'inflation mondiale s'est expliquée par le fait que les Canadiens à faible revenu aient besoin de l'aide du gouvernement canadien? Comment explique-t-il la cruauté de ses avis d'investir dans le bitcoin et dans les cryptomonnaies pour se protéger de l'inflation, ce qui aurait mené à une perte de 50 % de leurs épargnes? Enfin, comment explique-t-il au député de Beauce les 600 ménages qui n'auraient pas droit, selon lui, à l'aide pour les soins dentaires du gouvernement canadien?

Les ressources naturelles

     Monsieur le Président, la société pétrolière BP s'est plainte qu'on l'accuse de faire de l'exploration pétrolière en plein refuge marin à Terre‑Neuve. C'est un peu embêtant pour BP parce que, s'ils ont malheureusement le droit d'y chercher du pétrole, ils n'ont pas le droit de l'exploiter.
    Or, selon Radio-Canada, le ministre des Ressources naturelles aurait dit à BP que, si elle trouvait beaucoup de pétrole, le territoire du refuge marin pourrait être redécoupé.
    Le ministre va-t-il immédiatement se rétracter et confirmer que jamais les limites d'un refuge marin ne seront traficotées pour en extraire du pétrole?
(1500)
    Monsieur le Président, quand nous avons formé le gouvernement, seulement 1 % de nos eaux et de notre territoire était protégé. Maintenant, nous avons l'objectif d'en protéger 30 % dès 2030 et nous sommes déjà à 14 %. Nous faisons du bon travail.
     On pourrait aussi parler de ce que nous avons fait la semaine passée avec les accords en Atlantique. Nous avons présenté un cadre pour que Terre‑Neuve puisse avoir des projets éoliens. Cela va être très important pour l'économie et pour l'environnement.
    Monsieur le Président, on n'y croirait pas si cela ne venait pas d'un gouvernement qui fait les quatre volontés des pétrolières. Quand la société pétrolière BP se plaint de ne pas pouvoir extraire de pétrole dans un refuge marin, la réponse du gouvernement devrait être facile: qu'elle aille voir ailleurs.
    Toutefois, le ministre des Ressources naturelles a répondu le contraire à BP. Il lui a dit que, si elle trouvait du pétrole dans un refuge marin, pouf!, ce n'était plus un refuge marin et le problème était réglé.
    Quand ce gouvernement va-t-il arrêter de faciliter les changements climatiques?
    Monsieur le Président, je répondrai premièrement que ce sont seulement des permis exploratoires, et non des permis pour la production. Il est très important de le savoir. Quand ce sont des permis pour la production, il y a tout un système d'évaluation environnementale par lequel les pétrolières doivent passer.
    Deuxièmement, nous continuons à protéger nos eaux et nos territoires. Nous étions à 1 % quand nous avons formé le gouvernement, nous sommes maintenant à 14 % et nous visons 30 % dès 2030.

[Traduction]

L'économie

    Monsieur le Président, comment appelle-t-on une ministre des Finances libérale munie d’une carte de crédit du NPD? Nous pourrions l’appeler une « inflationniste ». Cependant, cela n’a rien de drôle. Les dépenses effrénées des libéraux alimentent l’inflation et alourdissent le fardeau des ménages dans tout le pays. Au vu de toutes leurs dépenses déficitaires, même d’anciens ministres libéraux des Finances, comme John Manley et Bill Morneau, ont de quoi virer au rouge pompier.
    En parlant d’incendies, les libéraux et leurs alliés NPdépensiers comprennent-ils que leurs dépenses inconsidérées mettent l’économie à feu et à sang, ou souhaitent-ils simplement la réduire en cendres?
    Monsieur le Président, les forêts de notre pays brûlent en ce moment même. L’heure est extrêmement grave: des incendies de forêt font rage en Alberta, au Québec et dans l’ensemble du Canada atlantique. Nous en respirons la fumée lorsque nous sortons de cet édifice. Le moment est venu de faire preuve du plus grand sérieux et de lutter contre le changement climatique.
    Cependant, en faisant obstacle à notre projet de loi d’exécution du budget, les conservateurs font aussi obstacle à notre plan sur l’énergie propre, qui contribuera à créer des emplois et...
    Le député d’York-Simcoe a la parole.

La tarification du carbone

    Monsieur le Président, cette taxe libérale sur le carbone pousse les Canadiens dans les câbles. Elle augmente le prix de l'essence de 41 ¢ le litre chaque fois qu'ils font le plein. En outre, le premier ministre vient de leur servir une combinaison gauche-droite avec une deuxième taxe sur le carbone, qui ajoute 17 ¢ au coût du carburant. Les Canadiens sont déjà au tapis: ils doivent cumuler les emplois et fréquenter les banques alimentaires pour survivre.
    Plutôt que de servir des coups bas aux Canadiens, est-ce que les libéraux vont renoncer à la taxe sur le carbone?
    Monsieur le Président, avec votre permission, j'aimerais lire une alerte météo qui figure sur le site Web d'Environnement Canada. Un « bulletin spécial sur la qualité de l'air » précise que « [d]es panaches de fumée provenant de feux de forêt au Québec et dans le nord-est de l'Ontario ont occasionné une détérioration de la qualité de l'air. » De plus: « Le niveau de pollution de l'air est devenu élevé en raison de la fumée de feux de forêt. »
    La qualité de l'air dans notre capitale nationale est pire qu'à Mexico, Jakarta et Kolkata. Tout cela en raison des incendies de forêt. Comment le Parti conservateur réagit-il à tout cela? Il souhaite que l'on puisse de nouveau polluer gratuitement. Ce n'est pas ce que nous allons faire de ce côté-ci de la Chambre.

[Français]

    Monsieur le Président, cela fait huit ans que ce gouvernement est au pouvoir et la seule chose qu'il a faite pour l'environnement est de mettre une taxe sur le carbone. On voit que cela fonctionne bien, on n'a qu'à regarder les feux de forêt dehors.
    Pire encore, les libéraux veulent ajouter une deuxième taxe sur le carbone qui va être en plus imposée par le truchement de la TPS. Ils avaient promis de planter 2 milliards d'arbres, mais ils choisissent le chemin le plus rapide: imposer une deuxième taxe sans résultats.
    Quand ce gouvernement va-t-il se réveiller, arrêter de piger dans le portefeuille des Canadiens et des Canadiennes, leur donner de l'oxygène et annuler cette taxe?
(1505)
    Monsieur le Président, je tombe toujours en bas de ma chaise quand j'entends les conservateurs essayer de nous faire croire qu'ils sont le parti du gros bon sens.
    Je veux leur rafraîchir la mémoire. Ils nient les changements climatiques, ils annulent les droits des femmes, ils retirent l'aide aux familles, ils donnent des conseils broche à foin sur les Bitcoins, ils vont dîner avec des politiciens d'extrême droite, et je pourrais continuer ainsi tout l'après-midi.
    Est-ce vraiment cela, le gros bon sens des conservateurs? Il est grand temps qu'ils commencent à utiliser leur jarnigoine parce que, le gros bon sens, ce n'est pas ce que les Canadiens veulent.

[Traduction]

Les finances

    Monsieur le Président, les Canadiens s'attendent à ce que la Chambre soit un lieu de débat et à ce que les partis politiques soient en désaccord sur certaines questions. Ce à quoi ils ne s'attendent pas, c'est que des chefs de partis retardent et évitent ces débats en ayant recours à des techniques d'obstruction parlementaire. C'est pourquoi les Canadiens ont été scandalisés lorsque le chef conservateur s'est vanté de retarder volontairement l'adoption du projet de loi d'exécution du budget...
    Des voix: Oh, oh!
    J'essaie d'entendre ce que dit la députée, mais il y a trop de bruit, et je n'y arrive pas. Je veux pouvoir entendre ses propos. Elle peut recommencer, et je pourrai déterminer si ses propos sont insultants ou non.
    La députée de Hamilton Mountain a la parole.
    Monsieur le Président, les Canadiens s'attendent à ce que la Chambre soit un lieu de débat et à ce que les partis politiques soient en désaccord sur certaines questions. Ce à quoi ils ne s'attendent pas, c'est que des chefs de partis retardent et évitent ces débats en ayant recours à des techniques d'obstruction parlementaire. C'est pourquoi les Canadiens ont été scandalisés lorsque le chef conservateur s'est vanté de retarder volontairement l'adoption du projet de loi d'exécution du budget.
    Le ministre du Tourisme et ministre associé des Finances peut-il rappeler à la Chambre les mesures importantes dont les conservateurs empêchent l'adoption en se livrant à ces jeux infantiles?
    Monsieur le Président, le fait que le chef conservateur se soit vanté à la presse que son parti allait retarder le débat sur le projet de loi d'exécution du budget est le comble de l'irresponsabilité. En effet, les conservateurs retardent ainsi la mise en œuvre de déductions fiscales et le versement de prestations aux travailleurs canadiens. Ils retardent l'adoption de mesures visant à protéger les passagers aériens et, ce qui est honteux, ils retardent la codification des sanctions visant la Russie en raison de la guerre illégale qu'elle livre à l'Ukraine.
    C'est le comble de l'irresponsabilité, et c'est honteux de la part des conservateurs.

La tarification du carbone

    Monsieur le Président, le premier ministre a perdu contact avec la réalité, et les Canadiens ont perdu leurs économies. Quelle solution les libéraux ont-ils à proposer? Ils proposent plus de taxes et même une taxe sur la taxe. La première taxe sur le carbone a ajouté 41 ¢ au litre d'essence. La deuxième taxe sur le carbone y ajoutera 17 ¢ de plus.
    Si on cumule la taxe sur le carbone et la TPS, on arrive à 61 ¢ le litre d'essence. Les habitants des régions rurales de l'Alberta doivent parcourir de longues distances. C'est la réalité de tous les jours; ils doivent se déplacer à voiture pour aller au travail, à leurs rendez-vous chez le médecin et à l'épicerie.
    Ma question est simplement la suivante: quand les libéraux feront-ils le bon choix et élimineront-ils cette taxe?
    Monsieur le Président, il faut avoir perdu contact avec la réalité pour retarder le déploiement de technologies propres, d'électricité propre et d'hydrogène propre alors que les forêts de ma circonscription et de la province de la députée sont en train de brûler. Des familles de ma région ont dû être évacuées aujourd'hui et elles ne comprennent pas comment des élus peuvent retarder le déploiement d'électricité propre, d'énergie propre et d'hydrogène propre.
    Retarder ces technologies est un problème, mais c'est surtout irresponsable, parce que le pays est en feu. Chacun de nous a le devoir d'agir pour sauver les meubles.
    Monsieur le Président, les aliments et l'essence coûtent trop chers pour les Canadiens. Ces derniers sont aux prises avec une crise du coût de la vie, et que fait le gouvernement libéral pour les aider? Il ajoute une deuxième taxe sur le carbone.
    Les Canadiens ont besoin de répit, et non d'une autre taxe, et ces 61 ¢ le litre risquent de les forcer à choisir entre se nourrir ou payer leur loyer.
    Pourquoi le gouvernement libéral ne fait-il pas ce qui s'impose? Pourquoi ne donne-t-il pas un répit aux Canadiens en éliminant ses taxes sur le carbone?
    Monsieur le Président, le gouvernement fait bel et bien ce qui s'impose. Nous luttons contre les changements climatiques. Nous travaillons à rendre la vie plus abordable pour les Canadiens. Nous comprenons qu'il n'y a aucun avenir pour l'économie ni pour les Canadiens si nous ne faisons rien face à l'urgence climatique.
    Nous pouvons littéralement sentir la fumée des incendies de forêt dans cette enceinte aujourd'hui. C'est sans précédent.
    En plus de lutter contre les changements climatiques, nous instaurons des mesures telles que le remboursement pour l'épicerie afin d'aider les familles canadiennes à composer avec le prix élevé des aliments. Nous réduisons de moitié les frais des services de garde d'enfants, ce qui permet aux familles canadiennes d'économiser des milliers de dollars par mois...
(1510)
    Le chef de l'opposition a la parole.

L'immigration, les réfugiés et la citoyenneté

    Monsieur le Président, il y a plusieurs années, un groupe de consultants véreux a fourni de fausses lettres d'admission à des étudiants, pour la plupart pendjabis, qui étaient venus ici de bonne foi pour étudier et intégrer notre grande famille canadienne. Ils sont venus ici. Ils ont respecté la loi. Ils ont étudié. Nombre d'entre eux ont terminé leurs études. Au départ, c'est le gouvernement libéral, à cause de son incompétence, qui a accepté ces lettres.
    Aujourd'hui, le gouvernement les expulse du pays; il les renvoie dans la pauvreté et accule leur famille à la faillite.
    Pourquoi le gouvernement n'admet-il pas son erreur et ne fait-il pas preuve d'un peu de bon sens et de compassion? Pourquoi ne met-il pas un terme aux expulsions et ne permet-il pas à ceux qui sont venus ici de bonne foi et qui contribuent à notre économie de demander la résidence permanente?
    Monsieur le Président, je crois bien que je n'ai pas de leçons à recevoir des députés de l'opposition officielle concernant les dossiers d'immigration. En revanche, je tiens à dire à la Chambre que nous voulons nous assurer que les personnes qui ne sont pas responsables de la fraude ont la possibilité de faire valoir leur situation et de présenter des preuves à l'appui de leur demande.
    Par ailleurs, l'intégrité de notre système d'immigration reste de la plus haute importance. Nous examinons activement ces signalements au cas par cas et nous tiendrons notre engagement d'aider les étudiants étrangers.

Le changement climatique

    Monsieur le Président, en cette Semaine de l’environnement, je tiens à souligner les progrès réalisés par le Canada depuis 2015. Nous diminuons les émissions grâce à notre plan de réduction des émissions et progressons vers la carboneutralité à l’échelle nationale, tout en créant des emplois propres. Nous investissons dans des véhicules zéro émission et éliminons les plastiques nocifs à usage unique. Nous avons accompli bien des choses, mais il reste encore beaucoup à faire.
    Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique pourrait-il en dire plus à la Chambre au sujet des efforts continus du gouvernement en matière d’environnement?
    Monsieur le Président, en effet, nous luttons contre les changements climatiques, et notre croissance économique est la plus forte de tous les pays du G7. Nous avons mis en place des mesures qui créeront des milliers d’emplois au Canada, ce qui stimulera l’économie canadienne dans les années et les décennies à venir. En même temps, nous réduisons la pollution climatique de 50 millions de tonnes, ce qui équivaut à retirer 11 millions de véhicules de nos routes.
     Nous pouvons lutter contre les changements climatiques et avoir une économie forte tout en soutenant la population canadienne. Malheureusement, les conservateurs ne souhaitent réaliser aucun de ces objectifs.

Les affaires autochtones

    Uqaqtittiji, avant le colonialisme, les Inuits, les Premières Nations et les Métis avaient leurs propres façons d'assurer le maintien de l'ordre. Pendant des décennies, la GRC et les forces de l'ordre locales ont appliqué des politiques génocidaires. Les Premières Nations du Nord de l'Ontario ont mis en place leurs propres services de police communautaires. Le gouvernement fédéral actuel va à l'encontre des principes de la réconciliation en refusant de renégocier de nouveaux accords. À cause de cela, 30 000 Autochtones se retrouvent sans service de police local.
    Quand le gouvernement fournira‑t‑il des fonds pour assurer la sécurité des communautés autochtones?
    Monsieur le Président, notre gouvernement a fait des investissements sans précédent dans les services de police des Premières Nations. Nous avons injecté plus de 860 millions de dollars dans les communautés de tout le pays. Nous savons que la voie de la réconciliation passe par l'autonomisation des communautés inuites et des Premières Nations. Ce sont elles qui doivent trouver les meilleures façons de protéger les leurs. C'est précisément le travail que nous nous sommes engagés à faire avec les communautés inuites et des Premières Nations de tout le pays, dans la confiance et le respect.

La sécurité publique

    Monsieur le Président, deux ans se sont écoulés déjà depuis le meurtre brutal de la famille Afzaal, à London. Il est impensable qu'une famille de notre ville ait été ciblée de la sorte, mais nous constatons la résilience extraordinaire face à la suprématie blanche et à l'islamophobie. Les communautés appellent le gouvernement à lutter contre la haine en ligne et à soutenir les survivants de crimes haineux.
    Le gouvernement va-t-il s'engager à créer un fonds national de soutien aux victimes de crimes haineux et à appuyer la Loi concernant la transparence en matière d’algorithmes en ligne du NPD pour aider la famille Afzaal et tant d'autres?
    Monsieur le Président, je remercie la députée d'en face de défendre les droits et intérêts de la communauté musulmane de London, en Ontario. La question de l'islamophobie touche tous les musulmans du pays, pour ne pas dire du monde entier. C'est une question sur laquelle nous devons tous continuer à travailler attentivement.
    Ce que je trouve très préoccupant, c'est que nous débattons aujourd'hui du budget, qui prévoit plus de 50 millions de dollars pour lutter contre le racisme et l'islamophobie. C'est le genre d'initiative que tous les députés à la Chambre doivent soutenir.
(1515)

Présence à la tribune

    Je voudrais signaler aux députés la présence d'une personne à notre tribune.

[Français]

    Je voudrais leur signaler la présence de l'honorable Geoff Regan, le 36e Président de la Chambre des communes.

[Traduction]

    Le Président Regan est ici aujourd'hui pour le dévoilement de son portrait officiel.
    Des voix: Bravo!

[Français]

    Le Président: Nous avons un rappel au Règlement de la part de l'honorable député de Louis‑Saint‑Laurent.
    Monsieur le Président, il y a quelques instants, le député de Calgary Skyview a parlé de la Semaine de l'environnement et des succès canadiens partout dans le monde. L'ONU a fait un rapport scientifique en 2023 sur la performance des pays, et le Canada est le 58e...
    Est-ce que le dos du cartable du député derrière dit quelque chose? Je m'excuse, mais cela n'est pas permis. J'aimerais le rappeler au député.
    L'honorable député peut poursuivre son intervention.
    Monsieur le Président, le rapport conclut que le Canada est le 58e pays sur 63. Je vois donc que tout le monde va être d'accord pour que le dépôt de ce document scientifique produit par l'ONU sur la performance canadienne en matière d'environnement soit accepté et déposé à la Chambre.
    Que tous ceux qui s'opposent à ce que l'honorable député propose la motion veuillent bien dire non.
    Des voix: non.

Ordres émanant du gouvernement

[Ordres émanant du gouvernement]

[Traduction]

Loi sur l'apprentissage et la garde des jeunes enfants au Canada

Projet de loi C‑35 — Motion d'attribution de temps

     Que, relativement au projet de loi C‑35, Loi relative à l'apprentissage et à la garde des jeunes enfants au Canada, au plus cinq heures supplémentaires soient accordées aux délibérations à l'étape du rapport et cinq heures soient accordées aux délibérations à l'étape de la troisième lecture;
    Qu’à l’expiration des cinq heures prévues pour l'étude à l'étape du rapport et à l’expiration des cinq heures pour l'étape de la troisième lecture de ce projet de loi, toute délibération devant la Chambre soit interrompue, s'il y a lieu, aux fins de cet ordre et, par la suite, toute question nécessaire pour disposer de l'étape à l’étude à ce moment soit mise aux voix immédiatement et successivement, sans plus ample débat ni amendement.

[Français]

    Conformément à l'article 67.1 du Règlement, il y aura maintenant une période de questions de 30 minutes.

[Traduction]

    J'invite les députés qui souhaitent poser des questions à se lever ou à utiliser la fonction « lever la main » pour que la présidence ait une idée du nombre de députés qui désirent participer à la période des questions.
    La députée de Peterborough—Kawartha a la parole.
(1520)
    Monsieur le Président, j’étais tout juste au téléphone avec une fournisseuse de services de garde d’enfants qui était dans une détresse extrême parce qu’elle est dans ce programme depuis maintenant 15 mois et qu’elle ne voit aucune lumière au bout du tunnel. La réalité est que les parents sonnent l’alarme, et que 50 % des enfants vivent dans des déserts de services de garde d’enfants. Ces ententes au titre du projet de loi C-35 sont des ententes provinciales et territoriales qui ont déjà été signées; elles sont en cours de mise en œuvre.
    Nous sommes allés devant le comité. Nous avons essayé de sonner l’alarme pour que chaque enfant soit inclus et que les parents puissent choisir. Nous voyons le gouvernement libéral-néo-démocrate se précipiter pour faire adopter ce projet de loi au lieu de le corriger. Ils disent vouloir l’entériner pour les générations à venir, alors pourquoi ont-ils alloué le temps qui lui est consacré pour que les choses ne soient pas faites correctement? Ne vaut-il pas mieux que ce soit fait correctement pour que tous les parents puissent choisir? À l’heure actuelle, nous avons quelqu’un comme Erin Cullen, qui vit à Terre-Neuve-et-Labrador et qui n’a pas accès à des services de garde d’enfants. Soixante-dix pour cent de ces gens ont besoin d’avoir accès à des garderies qui sont privées. Pourquoi bâcler les choses, s’ils se soucient vraiment de tous les enfants et de tous les parents?
    Monsieur le Président, comme le sait mon honorable collègue, j’étais ici pour le débat à l’étape du rapport et que je peux attester qu’aucun nouvel argument n’a été présenté par les conservateurs pendant les six heures de débat, alors je ne pense pas que nous bâclons quoi que ce soit. Rappelons-nous que la seule chose que les conservateurs cherchaient à modifier était le titre abrégé du projet de loi, ce qui ne propose en fait aucune véritable modification à la loi. Si les conservateurs n’ont rien à proposer, alors je pense qu’il est juste que nous déposions cette importante mesure législative et que c'est ce à quoi les Canadiens s’attendent...
    Monsieur le Président, j’invoque le Règlement. La ministre n’est pas autorisée à parler, même de façon inexacte, de la présence ou de l’absence de députés. Je ne pense pas qu’elle était présente pour l’ensemble du débat, mais quoi qu’il en soit, elle n’est pas censée prétendre qu’elle était ici, si je comprends bien les règles concernant les présences et les absences.
    Monsieur le Président, le député de Sherwood Park—Fort Saskatchewan voudra peut‑être revoir le Règlement. Les députés ont le droit de mentionner leur propre absence ou leur propre présence.
    Des voix: Oh, oh!
    Je vais attendre que le débat se calme, puis je vais poursuivre.
    Les députés peuvent parler de leur présence ou de leur absence, mais ils ne peuvent pas mentionner la présence ou l'absence des autres députés.
     Nous passons aux questions et observations. Le député de New Westminster—Burnaby a la parole.
    Monsieur le Président, je me souviens des 10 années lamentables et terribles du régime Harper, pendant lesquelles les services de garde d’enfants n’étaient pas du tout soutenus dans ce pays.
    Il est temps maintenant que les choses changent pour les garderies. Le NPD a été un fervent défenseur de la mise en place d’accords qui permettraient aux parents, qui paient parfois jusqu’à 2 000 $ par mois, de bénéficier d’un allégement. Cette mesure fait partie du programme du NPD qui comprend les soins dentaires, le remboursement des frais d’épicerie et les logements abordables. Ce sont des choses sur lesquelles les partis d’opposition devraient travailler. Malheureusement, nous avons vu les conservateurs bloquer toutes les mesures législatives qui profiteraient aux citoyens. Alors que les députés néo-démocrates, les abeilles ouvrières du Parlement, ont travaillé dur pour s’assurer que le gouvernement fait ce qu’il faut, les conservateurs ont tout bloqué.
    Ma collègue pourrait-elle nous dire pourquoi les conservateurs bloquent quelque chose d’aussi important que les services de garde d’enfants? Cela n’a aucun sens quand on connaît les besoins des parents et des familles de tout le pays.
    Monsieur le Président, la question de mon collègue nous laisse tous perplexes.
    Au cours du débat à l’étape du rapport, les conservateurs n’ont cessé de dire qu’ils se souciaient des services de garde d’enfants, mais ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour retarder l’adoption du projet de loi C-35. Nous croyons fermement qu’il faut s’assurer que cette loi est en place.
    Comme mon collègue l’a mentionné, l’une des premières choses que l’ancien premier ministre Harper a faites lorsqu’il a formé le gouvernement en 2006 a été de déchirer les accords sur les services de garde d’enfants conclus avec les provinces et les territoires. Nous espérons que le projet de loi C-35 rendra la tâche plus difficile à un futur gouvernement conservateur. Les conservateurs devront justifier auprès des Canadiens pourquoi ils ne croient pas réellement à la nécessité de leur fournir des services de garde d’enfants abordables.
(1525)

[Français]

    Monsieur le Président, je remercie la ministre de son intervention.
    Dans le programme des garderies, le gouvernement a fait un geste positif en reconnaissant l'expertise québécoise et le fait que le Québec avait déjà un beau système. Il lui a donné un droit de retrait avec pleine compensation.
    Est-ce que le gouvernement envisage de faire la même chose avec son projet de soins dentaires?
    Monsieur le Président, ce que je peux dire c'est que dans le projet de loi C‑35, il est clair que c'est au sujet de la compétence fédérale. Cela n'impose pas des conditions aux provinces et aux territoires. Ce projet de loi est ciblé sur le fédéral.
    Nous avons une excellente relation et entente avec le Québec. Il s'agit d'une entente asymétrique avec la province du Québec reconnaissant son leadership en matière de garderies et de la petite enfance.
    Comme nous sommes en train de débattre du projet de loi C‑35, je vais m'arrêter ici.

[Traduction]

    Monsieur le Président, je viens d’une région rurale et j’entends constamment les commentaires de mères, jeunes et moins jeunes. Nous n’avons pas de places en garderie; c’est la réalité dans nos régions rurales.
    Les places en garderie privée sont tout ce que l’on peut trouver, si les gens peuvent les trouver en garderie à domicile. Nous n’avons pas assez de travailleurs. Il n’y a pas assez de personnes qui suivent des programmes dans les universités pour soutenir les garderies que nous avons. Les personnes qui travaillent par quarts n’ont pas accès à des services de garde d’enfants après ou avant l’école.
    Qu’est-ce que la députée aimerait dire aux mères des zones rurales qui ne peuvent tout simplement pas trouver de services de garde d’enfants, alors que ce projet de loi ne ferait rien pour les aider à trouver des services de garde d’enfants?
    Monsieur le Président, par votre intermédiaire, je dirais à la députée et à ces mamans que c’est exactement la raison d’être du projet de loi C-35. Il est typique des conservateurs de dire qu’il y a un problème, de lever les bras au ciel et de ne rien faire. Le projet de loi C-35 engage le gouvernement fédéral à financer à long terme la création de places supplémentaires afin de garantir l’accès à ces places dans l’ensemble du pays. En fait, le projet de loi mentionne précisément les services de garde d’enfants en milieu rural. La députée devrait s’adresser aux provinces et aux territoires, car ils ont de très bons plans pour améliorer l’accès aux services de garde d’enfants.
    Toutefois, sans cette loi et ces accords, aucun de ces problèmes ne serait résolu. Nous nous employons à les régler.
    Monsieur le Président, la ministre a vraiment mis le doigt sur le problème. Les conservateurs se plaignent et affirment vouloir que ce projet de loi soit le meilleur possible et vouloir y consacrer tout le temps nécessaire, mais le seul amendement qu’ils ont proposé a consisté à changer le titre abrégé. Je crois que c’est bon signe. Ils sont satisfaits de tout, sauf du titre du projet de loi, comme si cela avait une quelconque importance pour les Canadiens.
    Il s’agit d’un projet de loi qui propose un programme qui a été adopté par toutes les provinces et tous les territoires du pays, y compris par tous les premiers ministres conservateurs du pays. Je me demande si la ministre pourrait nous parler de la réussite de l’élaboration d’un programme qui a été adopté par l’ensemble du pays.
    Monsieur le Président, mon collègue de Kingston et les Îles a raison. Il n’y a qu’un seul parti politique dans ce pays qui s’oppose à ce programme, et c'est le Parti conservateur fédéral. Tous les partis conservateurs provinciaux ont signé l’Accord sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants. On peut se demander ce qui ne va pas chez les conservateurs fédéraux pour qu’ils ne croient pas en des services de garde d’enfants abordables, accessibles, de qualité et inclusifs.
    Même certaines des provinces qui ont été les dernières à signer, des provinces dirigées par des conservateurs — l’Alberta, le Nouveau-Brunswick et l’Ontario — ont pleinement adhéré à l’initiative pancanadienne sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants et font un excellent travail de mise en œuvre. Cela ne se fera pas en un jour, mais les provinces font un travail vraiment important pour ce qui est de l’ajout de places, de l’abordabilité et de la qualité.
    Monsieur le Président, je remercie tous ceux qui ont contribué à ce débat, un débat qui semble devoir durer éternellement en raison des tactiques dilatoires des conservateurs.
    Je conviens certainement que nous sommes dans un désert en matière de garde d’enfants. Les conservateurs ont fait mention du rapport du Centre canadien de politiques alternatives à maintes reprises. Cependant, il n’y a jamais été question de privatisation des services de garde d’enfants. Il y était question de la pénurie de travailleurs et de la nécessité de veiller à ce que les travailleurs bénéficient d’avantages sociaux, de salaires décents, de dispositions en matière de retraite et de meilleures conditions de travail, ainsi que de la nécessité de mettre en place une véritable stratégie de main-d’œuvre dans le secteur de la garde d’enfants, afin que nous disposions d'éducateurs capables d’aider à faire face à cette crise.
    Je me demande si la ministre peut confirmer si son gouvernement est prêt ou non à proposer une stratégie globale de main-d’œuvre financée et soutenue par le gouvernement fédéral.
(1530)
    Monsieur le Président, j’aimerais remercier ma collègue de sa collaboration au projet de loi C-35. Ce fut un plaisir absolu de travailler avec elle à l’avancement de ce projet de loi. Nous avons eu de nombreuses conversations, et je partage son engagement profond à veiller à ce que les travailleurs soient rémunérés équitablement et bénéficient du soutien dont ils ont besoin pour s’épanouir en tant que travailleurs des services de garde d’enfants.
    Le soutien à la main-d’œuvre fait en effet partie de chacun des accords bilatéraux et des plans d’action. Je rencontrerai mes homologues provinciaux et territoriaux cet été afin d’élaborer une stratégie plus complète en matière de main-d’œuvre.
    Monsieur le Président, il est vraiment frustrant d’entendre des absurdités de la part du député de Kingston et les Îles, mais ce n’est pas nouveau.
    Il a dit que les conservateurs n’avaient présenté qu’un seul amendement, ce qui est faux. Lors de l'étude en comité, les conservateurs ont présenté de nombreux amendements très réfléchis et raisonnés pour améliorer le projet de loi. Dire ensuite que nous allons empêcher la poursuite du débat sur ce projet de loi parce que nous n’aimons pas ce que les libéraux proposent est franchement irrespectueux à l'égard de tous les parents qui ont du mal à obtenir des services de garde d’enfants. C’est un manque de respect.
    Des centaines de familles, de parents, de mamans et de papas m'ont dit qu'ils n’arrivent même pas à trouver une seule place. Ils ont besoin de souplesse. Ils n’ont pas besoin de services de garde du lundi au vendredi, sur le modèle dicté par Ottawa. Franchement, le gouvernement ne les a pas écoutés. Je demande qu’il n’y ait pas d’attribution de temps, et que le gouvernement écoute les familles et qu’il nous accorde un peu de temps pour élaborer un modèle plus souple.
    Monsieur le Président, j’aimerais féliciter ma collègue pour la naissance de son deuxième enfant et lui souhaiter un bon retour à la Chambre. C’est un plaisir de la voir ici avec son bébé.
    Je voudrais cependant mettre les choses au clair, car il n’y a en fait rien dans le projet de loi qui empêche la flexibilité. En fait, dans sa province, l’Alberta, le plan de croissance prévoit à la fois des services de garde à but lucratif et non lucratif. Il y a également des idées très créatives dans sa collectivité pour aider les parents qui ont un horaire de travail irrégulier ou atypique.
    Malgré ce que la députée et les conservateurs ont dit, il n’y a rien dans le projet de loi qui empêcherait ce genre d'approche novatrice et flexible. Les services de garde en milieu familial sont également inclus.
    Nous voulons nous assurer que les parents ont le choix partout au pays; ce n'est pas le cas actuellement, parce que ces services ne sont pas disponibles.
    Monsieur le Président, je viens de me rendre au Club des garçons et filles de Parksville et j’y ai rencontré le personnel. Ils m’ont dit qu’il y avait 45 enfants sur leur liste d’attente et ont parlé de l’incidence des garderies et de l’entente conclue entre la Colombie-Britannique et le Canada, ainsi que de l’importance cruciale de poursuivre nos efforts.
    Les chambres de commerce et les entreprises de ma circonscription soutiennent également cette initiative. Elle est essentielle pour permettre de remédier à la pénurie de main-d’œuvre sur le marché du travail. Comme l’a dit ma collègue de Winnipeg-Centre, le plus grand défi est celui de la main-d’œuvre et il faut veiller à ce que les éducateurs de la petite enfance soient formés et bien rémunérés. C’est absolument essentiel. Bien sûr, le logement abordable entre aussi en ligne de compte.
    La ministre va-t-elle présenter une stratégie globale sur la manière dont elle va remédier à la situation? La situation est urgente dans toutes les collectivités de ma circonscription, et il est important d'aller de l'avant rapidement.
    Monsieur le Président, j’aimerais remercier les députés du NPD ainsi que les députés du Bloc québécois pour leur appui, car nous allons pouvoir aller de l’avant avec le projet de loi C‑35 malgré les tactiques dilatoires des conservateurs. Pour toutes les raisons qu’il a mentionnées, il est important que la Chambre adopte ce projet de loi afin que les Canadiens aient accès à des services de garde de qualité, abordables et inclusifs.
    En ce qui concerne la main-d’œuvre, la Colombie-Britannique fait un excellent travail. Elle a instauré une augmentation de 4 $ l’heure pour tous les travailleurs en garderie. Elle publiera bientôt une grille de salaires. Nous allons continuer à travailler en partenariat avec la Colombie-Britannique et, en fait, avec toutes les provinces et tous les territoires pour veiller à ce que la main-d’œuvre soit bien rémunérée et respectée dans l’ensemble du pays.
(1535)

[Français]

    Monsieur le Président, j'aimerais commencer par saluer le leadership de notre collègue. Je la remercie de ce qu'elle a dit sur le lien avec les familles québécoises qui connaissent depuis déjà presque 25 ans, j'en ai certainement fait l'expérience personnelle moi-même, les avantages concrets des services de garde abordables et accessibles.
    J'aimerais aussi souligner les 6 milliards de dollars qui sont accordés au gouvernement du Québec pour améliorer davantage le système, parce que cela reste un système imparfait.
    J'aimerais lui demander ce qu'elle pense, en tant que jeune maman, des avantages d'investir dans des services de garde accessibles et abordables en matière d'égalité entre les hommes et les femmes, de réduction de la pauvreté et de développement égal et significatif des enfants partout au pays.
    Monsieur le Président, mon collègue occupait mon poste avant moi et je sais qu'il est aussi un champion des garderies et des centres de développement de la petite enfance.
    C'est une excellente question. En effet, nous voyons les résultats dès maintenant. Depuis novembre, le Canada a le taux le plus élevé de femmes sur le marché du travail de son histoire. C'est en partie grâce à notre programme de la petite enfance et des garderies. On voit que l'autonomie économique des femmes est en train d'augmenter.
    Je me demande pourquoi les conservateurs ne sont pas en faveur de l'autonomie économique, comme cela est démontré depuis 25 ans au Québec.
    Aussi, nous savons que le développement le plus important dans la vie de n'importe quelle personne est durant la petite enfance. Ce programme, qui est basé sur la qualité et l'inclusion, est tout à fait important pour s'assurer que les générations d'enfants actuelles et futures vont avoir plus d'occasions que nous.

[Traduction]

    Monsieur le Président, je tiens tout d’abord à remercier la ministre de la Famille pour son travail, son esprit non partisan et le fait, franchement, qu’elle m’inspire au quotidien. Elle sera donc peut-être contrariée d’apprendre que je ne peux pas voter pour l’attribution de temps pour le projet de loi C‑35, car nous devons cesser d’avoir recours à l’attribution de temps dans cette enceinte comme s’il s’agissait d’une pratique courante.
    J’ai protesté contre cette tactique lorsque les conservateurs étaient au pouvoir. Sous un gouvernement majoritaire dirigé par l’ancien premier ministre Stephen Harper, elle a été utilisée de manière abusive. Je savais alors que si cela se produisait une fois, cela continuerait de se produire, et c’est pourquoi les libéraux l’utilisent aujourd’hui de manière abusive.
    Je sais qu’il y a de bonnes raisons qui expliquent pourquoi le parti au pouvoir veut agir de la sorte, surtout lorsque le chef de l’opposition officielle dit aux médias et à la population canadienne que les conservateurs vont recourir à toutes les astuces sournoises qu’ils peuvent pour retarder les travaux.
    La vérité, c’est que si nous appliquions les règles dans cette enceinte, à savoir que personne n’est autorisé à lire un discours écrit, ou si tous les députés ne passaient pas tout leur temps à prononcer des discours qui ne sont pas toujours très inspirants, mais qui prennent du temps, nous pourrions améliorer le fonctionnement de la Chambre.
    Je prie tous les députés de laisser les bonnes mesures législatives comme le projet de loi C‑35 franchir les étapes du processus législatif sans qu’il y ait d’attribution de temps.

[Français]

    Le bâillon n'est pas une bonne idée, peu importe le parti au pouvoir.

[Traduction]

    Monsieur le Président, il va sans dire que j'ai également beaucoup d'affection pour ma collègue. Elle m'inspire aussi et j'éprouve un grand respect pour elle.
    Je comprends son point de vue. Ce n'est pas quelque chose que nous voulons faire, mais malheureusement, les conservateurs nous ont en quelque sorte forcé la main, car ils s'opposent aux projets de loi simplement pour le plaisir de s'y opposer.
    Comme je l’ai dit, aucun autre parti politique du pays ne s’oppose à ce projet de loi sur la garde d’enfants; il n’y a que les conservateurs fédéraux. Tous les partis conservateurs provinciaux sont en faveur de ce projet de loi. En fait, la plupart d’entre eux ont signé des accords bilatéraux avec nous pour pouvoir aller de l'avant.
    Par conséquent, je partage à bien des égards l'avis de ma collègue de Saanich—Gulf Islands, mais malheureusement, les conservateurs sont déterminés à nous mettre des bâtons dans les roues et à ne pas permettre l'adoption d'un projet de loi qui serait vraiment bénéfique pour les Canadiens. Honnêtement, je crois qu'ils auraient intérêt à sonder leur conscience.
(1540)
    Monsieur le Président, comment les Canadiens peuvent-ils faire confiance à un gouvernement qui est très heureux d'annoncer un nouveau programme, mais qui ne veut pas parler de ses résultats?
    Nous avons demandé au gouvernement combien de places en garderie ont été créées au Canada et combien de familles y ont accès grâce à cette initiative. Le gouvernement a répondu qu'il ne faisait pas le suivi de ces données.
    Nous ne savons pas si les ententes sur les services de garde d'enfants conclues avec les provinces se traduisent par une augmentation du nombre de places. En fait, chez moi, il n'y a pas une seule place disponible dans une garderie à 10 $ par jour. Pourtant, le gouvernement a déclaré qu'il avait amélioré l'accès pour les Canadiens dans tout le pays.
    Les libéraux s'engageront-ils à ne serait-ce que rendre compte des progrès qu'ils réalisent, ou continueront-ils à se cacher la tête dans le sable comme ils enterrent toujours leurs échecs?
    Monsieur le Président, je trouve très regrettable que mon collègue ne fonde pas sa question sur des faits, car, lorsque j'ai témoigné au comité, j'ai dit très clairement que nous avions créé 50 000 nouvelles places partout au pays.
    En fait, le projet de loi prévoit la présentation de rapports. Il exige du gouvernement qu'il rende compte des progrès réalisés sur une base annuelle. Je peux dire à mon collègue que six provinces et territoires canadiens ont déjà atteint la cible des 10 $ par jour, et que ceux qui restent ont réduit les frais de moitié.
    Si mon collègue avait pris le temps de lire le projet de loi, les plans d'action et les rapports, sa question serait basée sur des faits.

[Français]

    Monsieur le Président, je remercie la ministre de son discours. Il y a quand même quelque chose qui manque dans le projet de loi C‑35 et j'aimerais savoir ce qu'elle en pense.
    On peut souligner que le modèle des centres de la petite enfance et de la vision de l'éducation que l'on offre aux jeunes avant l'école a été implanté au Québec. Le modèle vient de là. L'expertise est même reconnue partout dans le monde.
    Dans un ancien projet de loi, la reconnaissance du Québec est écrite noir sur blanc. Pour ce qui est du projet de loi C‑35, pour le moment, on parle d'une période de cinq ans. Que va-t-il arriver dans cinq ans? Va-t-on entrer dans une autre querelle pour le droit de retrait avec pleine compensation pour le Québec, en reconnaissance de son expertise? Pourquoi ne pas avoir inscrit cela noir sur blanc dans le projet de loi? Pour le moment, ça va, mais qu'est-ce qu'on va faire dans cinq ans?
    Monsieur le Président, je crois qu'il y a deux choses différentes qu'on doit distinguer. Il y a les ententes de cinq ans qu'on a signées et il y a les lois qui n'ont pas de date limite.
    Ce qui est important, c'est que cette loi s'applique au gouvernement fédéral. Ce n'est pas une loi qui s'applique aux provinces et aux territoires qui ont leurs propres lois parce que cela relève de leur champ de compétence. Les amendements proposés par le Bloc québécois pour reconnaître le leadership du Québec ont été jugés inadmissibles par la Chambre des communes, et non par le gouvernement. Ils débordaient de la portée du projet de loi.

[Traduction]

    Monsieur le Président, j’aimerais prendre un bref moment pour remercier la ministre d’avoir créé un nouveau bureau des passeports à Prince George pour desservir le nord de la Colombie-Britannique. C’est une mesure pour laquelle j’ai beaucoup insisté et qui va beaucoup aider les 300 000 personnes qui vivent dans cette région.
    En ce qui concerne les services de garde d’enfants, l’accord conclu entre le gouvernement et la province de la Colombie-Britannique est très bénéfique dans le nord-ouest de la province. Je sais que beaucoup de gens sont heureux d’avoir accès à des services de garde d’enfants à moindre coût. Cependant, le grand défi auquel nous sommes confrontés est, comme elle le sait bien, le recrutement et le maintien en poste de nouveaux éducateurs de la petite enfance. Ces postes sont loin d’être rémunérés proportionnellement au rôle qu’ils jouent dans notre société.
    Selon elle, quel rôle le gouvernement fédéral doit-il jouer pour veiller à ce que ces postes soient rémunérés correctement et que nous soyons en mesure de recruter des personnes compétentes pour occuper ces fonctions importantes?
    Monsieur le Président, je me suis beaucoup réjouie, moi aussi, de l’ouverture du bureau des passeports de Prince George. Au cours des prochains mois, une vingtaine d’autres bureaux offriront des services de passeport dans tout le pays.
    Je tiens à féliciter le gouvernement de la Colombie-Britannique pour son leadership en matière de main-d’œuvre. Il a des idées très innovantes en matière de recrutement et de maintien en poste. Il a notamment créé un nouveau programme d’accréditation dans les écoles secondaires en éducation de la petite enfance qui permettra aux élèves des écoles secondaires de faire leurs 11e et 12e années en même temps que le programme d’éducation de la petite enfance de l’université, de sorte qu’une fois diplômés de l’école secondaire, ils pourront entrer directement sur le marché du travail dans le secteur de la garde d’enfants. Ce sont des idées novatrices comme celles-ci, qui sont mises en œuvre grâce au financement que nous avons accordé aux provinces et aux territoires, qui vont vraiment faire la différence en matière de recrutement et de maintien en poste.
    Le gouvernement fédéral continuera à travailler en partenariat avec les provinces et les territoires pour s’assurer que nous relevons les défis auxquels nous sommes confrontés dans le secteur de la garde d’enfants.
(1545)
    Monsieur le Président, en fin de compte, le projet de loi que nous allons essayer de faire adopter par la Chambre, avec ou sans l’appui des conservateurs, mais j’ai tendance à croire que ce sera probablement avec l’appui des conservateurs, est le projet de loi qui aura une incidence réelle sur un très grand nombre de Canadiens. Il va changer non seulement la façon dont les parents peuvent s’occuper de leurs enfants, mais aussi le fonctionnement de notre économie. Il va modifier la participation au marché du travail.
    Je me demande si la ministre pourrait commenter particulièrement l’incidence que cela aura sur l’augmentation du nombre de personnes sur le marché du travail et ce que cela signifiera pour notre économie, qui continuera de croître en conséquence.
    Monsieur le Président, je suis sincèrement emballée par le budget. Nous sommes au début d'un projet vraiment stimulant qui va contribuer à l'édification du pays. Les 13 provinces et territoires y ont adhéré. Y a-t-il des défis? Assurément.
    Cette mesure législative vise-t-elle à les régler et à définir une vision de l'accès à l'éducation préscolaire et aux services de garde partout au pays? Indéniablement.
    Le projet de loi vise à faire croître l'économie. Nous savons que chaque dollar investi dans l'éducation préscolaire et les services de garde rapporte entre 1,80 $ et 2,40 $ à l'économie. On estime que la croissance du PIB pourrait ainsi atteindre 1,2 %. C'est considérable. Nous savons, grâce à l'exemple du Québec au cours des 25 dernières années, quelles seront les retombées au chapitre de la présence des femmes sur le marché du travail. Dans l'OCDE, c'est le Québec qui a le taux le plus élevé de femmes avec des enfants de 4 ans ou moins qui sont actives sur le marché du travail.
    On se réjouit à la perspective que cette expérience se répète d'un bout à l'autre du Canada. Qu'est-ce que cela signifie pour l'indépendance financière des femmes? Cela signifie beaucoup de choses. Cela signifie que les femmes auront le contrôle de leurs finances. Cela signifie que l'on devrait selon moi observer, au fur et à mesure qu'elles vieilliront, une réduction de la pauvreté chez les femmes âgées.
    Tout cela ouvre des perspectives rayonnantes pour le pays. Je suis heureuse que les néo-démocrates et les bloquistes soutiennent ce projet de loi et que, à l'instar des provinces et des territoires, ils soient emballés par celui-ci. J'aimerais seulement que le Parti conservateur du Canada partage mon enthousiasme et qu'il fasse avancer ce dossier pour les Canadiens.
    Monsieur le Président, je comprends que la ministre n'a peut-être pas la réponse à portée de la main, mais je lui demanderais de revenir à la Chambre avec une réponse ou de la faire parvenir à mon bureau d'ici une semaine.
    Combien de nouvelles places ont été créées dans le comté de Northumberland grâce à ce programme?
    Monsieur le Président, je n'ai pas le nombre exact concernant le comté du député, mais s'il le souhaite, je pourrais lui envoyer dès aujourd'hui les plans de l'Ontario sur les nouvelles places prévues dans son comté et dans chaque municipalité. Ce programme est en place depuis à peine deux ans, et il faut se rappeler que l'Ontario ne l'a signé qu'il y a un peu plus d'un an. Ce fut la dernière administration à se joindre au programme, mais elle a un plan d'expansion vraiment bien pensé et s'affaire à le mettre en œuvre.
    Personne ne croit que Rome a été construite en un jour. Il a fallu du temps pour y parvenir, et nous faisons de même. Il ne faut toutefois pas adopter l'approche des conservateurs, qui consiste à baisser les bras, à s'asseoir et à ne rien faire. Travaillons vraiment ensemble afin de construire ce système et de veiller à ce que les Canadiens aient accès à des services de garde abordables, de grande qualité et inclusifs qui répondent aux besoins variés de nos enfants.
    Monsieur le Président, ma fille Julia a une fille de huit mois, ma petite-fille Mirabel. Julia a inscrit sa fille sur la liste des services de garde avant sa naissance, et pourtant, elle n’a toujours aucune chance d’obtenir ces services. J’ai été très fier de voir Julia et Mirabel en première page du Vancouver Sun, l’autre jour, dans un article sur la difficulté d’obtenir une place en garderie.
    La ministre aurait-elle des paroles d’espoir pour ma fille quant à la possibilité d’obtenir des services de garde d’enfants et de ce que ce projet de loi ferait pour elle et pour des milliers d’autres personnes dans tout le pays?
(1550)
    Monsieur le Président, mon collègue a posé une très bonne question aux conservateurs à l’étape du rapport sur l’amendement qu’ils avaient proposé, et ils ont été incapables de répondre. Je félicite le député pour cela.
    En réponse à la question du député, l’accord que nous avons signé avec la Colombie‑Britannique engage cette dernière à créer 40 000 places supplémentaires en garderie. Ce que je dirais à propos de cette mesure législative et de la raison pour laquelle elle est si importante, c’est qu’elle oblige le gouvernement fédéral à financer les services de garde d’enfants et à s’impliquer dans ce dossier indéfiniment, à long terme. Sans cette mesure législative, nous pourrions voir, comme nous l’avons vu par le passé, en 2006, un gouvernement conservateur arriver, déchirer ces accords et laisser tomber les familles canadiennes. C’est ce que les conservateurs ont fait il y a presque 20 ans.
    Le projet de loi assure à la fille et à la petite-fille du député que le gouvernement fédéral croit en leur accès aux services de garderie. Il croit que les gens ont droit à des services de garde abordables, et nous sommes déterminés, en tant que gouvernement fédéral, en tant que Canadiens, à mettre en place ce système pour qu’ils puissent eux aussi avoir accès à ces services de garde. Ils peuvent poursuivre leur carrière et leurs rêves, et nous serons là pour eux.
    Je dois interrompre les délibérations et mettre aux voix sur-le-champ la motion dont la Chambre est maintenant saisie.
    Le vote porte sur la motion. Si un député d’un parti reconnu présent à la Chambre désire que la motion soit adoptée ou adoptée avec dissidence ou désire demander un vote par appel nominal, je l’invite à se lever et à l'indiquer à la présidence.
     Monsieur le Président, je demande un vote par appel nominal.
    Convoquez les députés.
(1635)
     (La motion, mise aux voix, est adoptée par le vote suivant:)

(Vote no 351)

POUR

Députés

Aldag
Alghabra
Ali
Anand
Anandasangaree
Angus
Arseneault
Arya
Ashton
Atwin
Bachrach
Badawey
Bains
Baker
Barron
Battiste
Beech
Bendayan
Bibeau
Bittle
Blaikie
Blair
Blaney
Blois
Boissonnault
Boulerice
Bradford
Brière
Cannings
Casey
Chagger
Chahal
Champagne
Chatel
Chen
Chiang
Collins (Hamilton East—Stoney Creek)
Cormier
Coteau
Dabrusin
Damoff
Davies
Desjarlais
Dhaliwal
Dhillon
Diab
Drouin
Dubourg
Duclos
Duguid
Dzerowicz
Ehsassi
El-Khoury
Erskine-Smith
Fergus
Fisher
Fonseca
Fortier
Fragiskatos
Fraser
Freeland
Fry
Gaheer
Garrison
Gerretsen
Gould
Green
Guilbeault
Hajdu
Hanley
Hardie
Hepfner
Holland
Housefather
Hughes
Hussen
Hutchings
Iacono
Idlout
Ien
Jaczek
Johns
Joly
Jowhari
Julian
Kayabaga
Kelloway
Khalid
Khera
Koutrakis
Kusmierczyk
Kwan
Lalonde
Lambropoulos
Lametti
Lamoureux
Lapointe
Lattanzio
Lauzon
LeBlanc
Lebouthillier
Lightbound
Long
Longfield
Louis (Kitchener—Conestoga)
MacAulay (Cardigan)
MacDonald (Malpeque)
MacGregor
MacKinnon (Gatineau)
Maloney
Martinez Ferrada
Masse
Mathyssen
May (Cambridge)
McDonald (Avalon)
McGuinty
McKay
McKinnon (Coquitlam—Port Coquitlam)
McLeod
McPherson
Mendès
Mendicino
Miao
Miller
Morrice
Morrissey
Murray
Naqvi
Ng
Noormohamed
O'Connell
O'Regan
Petitpas Taylor
Powlowski
Qualtrough
Robillard
Rodriguez
Rogers
Romanado
Sahota
Sajjan
Saks
Samson
Sarai
Scarpaleggia
Schiefke
Serré
Sgro
Shanahan
Sheehan
Sidhu (Brampton East)
Sidhu (Brampton South)
Singh
Sousa
St-Onge
Sudds
Tassi
Taylor Roy
Thompson
Trudeau
Turnbull
Valdez
Van Bynen
van Koeverden
Vandal
Vandenbeld
Virani
Weiler
Wilkinson
Yip
Zahid
Zarrillo
Zuberi

Total: -- 173


CONTRE

Députés

Aboultaif
Aitchison
Albas
Allison
Arnold
Baldinelli
Barlow
Barrett
Barsalou-Duval
Beaulieu
Berthold
Bérubé
Bezan
Blanchet
Blanchette-Joncas
Block
Bragdon
Brassard
Brock
Brunelle-Duceppe
Calkins
Caputo
Carrie
Chabot
Chambers
Champoux
Chong
Cooper
Dalton
Dancho
Davidson
DeBellefeuille
Deltell
Desbiens
Desilets
Doherty
Dowdall
Dreeshen
Duncan (Stormont—Dundas—South Glengarry)
Ellis
Epp
Falk (Battlefords—Lloydminster)
Falk (Provencher)
Fast
Ferreri
Findlay
Fortin
Gallant
Garon
Gaudreau
Généreux
Genuis
Gill
Gladu
Godin
Goodridge
Gray
Hallan
Hoback
Jeneroux
Kelly
Kitchen
Kmiec
Kram
Kramp-Neuman
Kurek
Kusie
Lake
Lantsman
Larouche
Lawrence
Lehoux
Lemire
Lewis (Essex)
Lewis (Haldimand—Norfolk)
Liepert
Lloyd
Lobb
Maguire
Martel
May (Saanich—Gulf Islands)
Mazier
McCauley (Edmonton West)
McLean
Melillo
Michaud
Moore
Morantz
Morrison
Motz
Muys
Nater
Normandin
O'Toole
Patzer
Paul-Hus
Pauzé
Perkins
Perron
Plamondon
Poilievre
Rayes
Redekopp
Reid
Rempel Garner
Richards
Roberts
Rood
Ruff
Savard-Tremblay
Scheer
Schmale
Seeback
Shields
Shipley
Simard
Sinclair-Desgagné
Small
Soroka
Steinley
Ste-Marie
Stewart
Strahl
Stubbs
Thériault
Therrien
Thomas
Tochor
Tolmie
Trudel
Uppal
Van Popta
Vecchio
Vidal
Vien
Viersen
Vignola
Villemure
Vis
Vuong
Wagantall
Warkentin
Waugh
Webber
Williams
Williamson
Zimmer

Total: -- 147


PAIRÉS

Aucun

     Je déclare la motion adoptée.
     Le député de Simcoe-Nord invoque le Règlement.
    Monsieur le Président, j'ai une question à vous poser.
    Dans la question no 1270, qui est inscrite au Feuilleton, j'ai demandé à la ministre de la Famille et du Développement social combien de places en garderie avaient été créées grâce aux engagements du gouvernement. En réponse à cette question, la ministre a dit qu'elle ne connaissait pas la réponse. Toutefois, aujourd'hui, en réponse à la même question, la ministre a dit qu'elle avait des données à ce sujet. Cela m'intrigue, et je veux lui donner l'occasion de clarifier...
    Cela relève du débat.

[Français]

Loi no 1 d'exécution du budget de 2023

     La Chambre reprend l'étude du projet de loi C‑47, Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 28 mars 2023, dont le comité a fait rapport avec des propositions d'amendement, ainsi que du groupe de motions no 1.
    Monsieur le Président, je voudrais exprimer mes salutations à vous, ainsi qu'à tous nos valeureux collègues qui sont ici avec nous.
    C'est un débat à l'étape du rapport sur le budget, sur le projet de loi C‑ 47. On est au mois de juin. C'est la finale des séries de la Coupe Stanley. Il fait chaud, on n'a toujours pas de budget et on a un gouvernement minoritaire. Comme on le voit aujourd'hui et comme on l'a vu cette semaine, il y a un blocage au Parlement. Tout est retardé, tout va au ralenti. Évidemment, ces blocages ont des répercussions sur les politiques du gouvernement, sur les Québécois et sur les Canadiens.
    En situation de gouvernement minoritaire, on s'attendrait à ce que le gouvernement utilise des méthodes qui favorisent le consensus et l'avancement des travaux. On s'attendrait à ce qu'il propose un budget sur lequel on est capable de s'entendre, sur lequel il peut y avoir un consensus, d'autant plus qu'il y a un grand potentiel de blocage ici de la part de l'opposition officielle.
     Les conservateurs ont bien des défauts — ils sont contre le droit des femmes de disposer de leur corps, ils sont contre les politiques environnementales, ils sont propétrole —, mais ils ont une grande qualité: ils sont prévisibles. On sait qu'ils vont tout faire bloquer.
    On se serait attendu à ce que le gouvernement soit un peu prévoyant, à ce qu'il propose un budget sur lequel on aurait pu travailler. Au lieu de cela, le gouvernement fait exactement ce qu'il avait promis qu'il ne ferait jamais. C'est quelque chose que le gouvernement Harper a fait une fois après l'autre, c'est-à-dire présenter un projet de loi omnibus, un projet de loi gigantesque qui ne peut à peu près pas être retravaillé et qui est quasiment conçu pour être retardé.
     On dirait quasiment que le gouvernement par manque de respect pour la Chambre cherche le trouble. Il y a 59 lois à modifier, en plus du Règlement de l'impôt sur le revenu. Tout et son contraire se retrouvent là-dedans. On retrouve même une disposition royale dans le budget pour reconnaître le souverain Charles III. Après cela, les députés du gouvernement sont surpris que ce soit bloqué. Ils sont surpris de voir que les conservateurs proposent 900 amendements. Ils vont dire que tout le monde est déraisonnable, alors qu'ils ont eux-mêmes déposé un projet de loi omnibus. Il vont finir par imposer un bâillon. Le NPD va être dans la couchette avec les libéraux et appuyer le bâillon comme d'habitude. Après cela, ils disent qu'il y a de la chicane.
    Nous, comme parti de l'opposition responsable, tout ce que nous demandons, c'est de débattre et d'être capables de faire notre travail sur chacun des éléments du projet de loi budgétaire.
    Par exemple, nous avons voulu être responsables et travailler intelligemment sur la disposition royale. Il y a une nomination dans le projet de loi. On veut nommer Charles III chef d'État dans un pays souverain. Nous nous sommes dit que nous allions faire ce qu'on fait pour toutes les nominations comme pour l'ensemble des commissaires et des officiers qui relèvent du Parlement. Nous nous sommes dit qu'on allait appeler Sa Majesté et le faire venir au comité. Nous voulions essayer de lui donner une chance et voir s'il était compétent pour être chef d'État. Il n'y a pas meilleur joueur que nous. Nous sommes bon prince.
    Nous avons donc demandé au greffier du Comité permanent des finances de contacter Rideau Hall pour que Rideau Hall invite Sa Majesté. Il est quand même un peu dans son royaume. On nous a répondu qu'on ne connaissait pas son numéro de téléphone. Nous étions surpris de voir que la gouverneure générale ne servait pas à grand-chose. Honnêtement, moi, j'étais surpris. Je ne m'attendais pas à cela. Nous sommes donc retournés voir le greffier. Nous lui avons demandé de contacter Buckingham Palace pour que Sa Majesté puisse venir témoigner. On a envoyé un courriel à Buckingham Palace. On a reçu une réponse de Buckingham Palace qui disait que Sa Majesté était un peu vieux jeu, qu'il recevait juste le courrier envoyé par la poste et qu'il faudrait donc mettre l'invitation dans une enveloppe. Je ne sais pas si c'est un envoi postal sans timbre pour Sa Majesté, il faudrait vérifier cela. Néanmoins, il aurait fallu l'inviter par la poste.
    Comment peut-on interpréter cela? D'abord, on a un chef d'État qui n'est pas capable de prendre ses courriels. A-t-on vraiment besoin de l'inviter en comité pour savoir qu'il n'est pas capable de fournir des résultats? Est-ce qu'on embaucherait un commissaire à l'éthique ou un commissaire à la vie privée qui n'est pas capable de prendre ses courriels? Il faudrait lui envoyer des pigeons voyageurs. On ne fait pas fonctionner un État de cette façon.
    Nous nous posons donc la question. Est-ce que ce n'est pas juste un mépris du Canada, de ses institutions, du Parlement, que de ne pas vouloir venir faire une petite visite aux parlementaires? Moi, je vois cela comme du mépris.
(1640)
     Je ne peux pas croire que, quand on invite Sa Majesté, on lui envoie du courrier sur du papyrus et on attend que les lettres voyagent d'un bord à l'autre de l'Atlantique. Moi, je trouvais que c'était évident. Même Sa Majesté est gêné du budget. Même Sa Majesté a honte d'être associé à ce budget. Je pense que l’on comprend pourquoi. C'est parce que ce qui est le plus important pour les Québécois et les Canadiens n'est pas dans le budget. Même le roi est gêné.
    Pensons à l'assurance-emploi. On est censé avoir appris des leçons de la crise. Pendant la crise de la COVID‑19, on passait d'une mesure temporaire à une autre. C'est parce qu'on a un programme d'assurance‑emploi où 60 % des gens qui se retrouvent sans emploi ne se qualifient pas. Ce n'est pas normal que ce soit ainsi pour six personnes sur dix. En plus, cela touche davantage les femmes et les jeunes qui ont davantage d'emplois atypiques et qui ont de la difficulté à se qualifier. Cela touche davantage les gens qui sont fragilisés par les nouvelles réalités du travail, ce qu'on appelle l'économie du partage, qui est une façon, artificiellement, de transformer un salarié en un non-salarié pour le priver de tous les avantages qu'un filet de sécurité sociale pourrait lui offrir.
    Les libéraux promettent une réforme de l'assurance-emploi depuis 2015. Ils l'ont promis une fois, deux fois et trois fois. C'était censé arriver au mois d'août. Là, on voit les prévisions actuarielles dans le budget. On réalise que non seulement ils ne la réformeront pas, mais ils vont aller chercher 25 milliards de dollars dans les poches des PME, des entreprises et des travailleurs, sous la forme de taxes sur la masse salariale, pour éponger le déficit qu'a accumulé la caisse pendant la COVID‑19 alors que toutes les autres mesures de la pandémie ont été soutenues par l'ensemble de la collectivité.
    C'est pour cela que Sa Majesté est gêné de venir. Il ne veut même plus être associé aux libéraux. C'est probablement parce que Sa Majesté est gêné des politiques environnementales. On donne entre 20 milliards et 30 milliards de dollars de subventions au pétrole sale, supposément pour faire de la captation du carbone alors que le problème est immédiat.
     Le gouvernement nous dit que l'environnement est important. Le 31 mai dernier, le ministre de l’Environnement et du Changement climatique était en train de faire des sparages à la conférence New Economy Canada pour dire qu'on avait un plan pour faire la transition vers l'économie verte.
    Le même jour, le ministre du Travail, devant un parterre de gens d'affaires disait: « Ne me dites pas que l'économie verte exclue le pétrole et le gaz ».
    De quelle couleur est le pétrole? Ce n'est pas la même couleur que les chaises à la Chambre des communes. Ce n'est pas vert du tout. On est donc dans une situation où l'environnement est complètement délaissé.
    Voilà que le gouvernement fait son fameux fonds vert, le Fonds de croissance du Canada de 16 milliards de dollars. Il donne la gestion de cela à une entreprise, Investissements PSP, qui ne relève pas du Parlement et qui ne fera pas de reddition de comptes. Son seul mandat a toujours été le rendement financier. On ne lui en veut pas, mais cette société n'a absolument aucune expertise là-dedans. Actuellement, pour elle, le modèle de développement vert, c'est la captation du carbone, soit une technologie qui ne fonctionne pas aujourd'hui, mais dont on nous promet l'existence dans 30 ans, alors que le problème est immédiat. On parle même d'utiliser des petites centrales nucléaires modulaires pour extraire davantage de pétrole en utilisant moins de pétrole pour en exporter plus. Voilà ce qu'est Investissements PSP.
    Dans le budget, il n'y a rien pour les aînés qui ont fait face à la crise et qui l'ont vécu très durement. Même avant la crise, ils avaient vécu une diminution de leur pouvoir d'achat.
    Il n'y a rien non plus pour nos régions ni pour des vols régionaux au rabais. On pense à l'Abitibi, à la Gaspésie et à la Côte‑Nord. On sait que pour le développement des régions, pour le tissu d'affaires, pour le développement économique, il faut des vols régionaux. C'est de première importance. Il n'y a absolument rien dans le budget. C'est toujours des promesses et des promesses.
    Dans le budget, il y a des changements au système de péréquation qui, à très courte échéance, privent le Québec de 400 millions de dollars. On pourrait discuter du système de péréquation. On est encore dans cette logique où les libéraux ne remplissent pas leurs engagements. Cela dit, ils font certaines choses. Il n'y a pas que du mauvais, mais, sur ce qui est le plus important, il n'y a pas de résultat.
    Là, ils vont nous dire que nous devrions appuyer cela parce que le meilleur est à venir, mais nous connaissons les promesses libérales. Nous les avons connues en 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021 et 2022. Nous les connaissons encore, les promesses libérales, mais nous ne les croyons plus. C'est pour cela que nous allons faire comme le roi Charles III aurait fait s'il avait été à notre place: nous allons voter contre le budget.
(1645)
    Monsieur le Président, si je ne me trompe pas, mon collègue est économiste et il a enseigné l'économie.
    Pas plus tard qu'au mois de février de cette année, la ministre des Finances avait dit que le fait d'ajouter des déficits viendrait jeter de l'huile sur le feu de l'inflation. Cette phrase que la ministre des Finances a prononcée est le contraire absolu de ce qu'elle a proposé dans le dernier budget.
    Pour le député, est-ce que cela a du sens? Est-ce qu'il considère que le gouvernement a failli à sa tâche de bien gérer le pays en ajoutant encore au feu de l'inflation ces taux d'intérêt et cette inflation, qui est actuellement galopante?
(1650)
    Monsieur le Président, ce qu'on observe en ce qui a trait aux dépenses trop importantes, c'est que le gouvernement fédéral a pris une mauvaise habitude avec la marge de manœuvre qu'il a.
    Le directeur parlementaire du budget a démontré que, pour maintenir son ratio dette-PIB, le gouvernement aurait une marge de manœuvre d'environ 40 milliards de dollars. Or le gouvernement a pris la mauvaise habitude de se servir de son avantage financier pour s'approprier des champs de compétences des provinces. On l'a vu dans le dossier des garderies et du fameux régime de soins dentaires. Le gouvernement a empiété sur plusieurs champs de compétence.
    Je pense que mon collègue sera en partie d'accord avec moi. Je suis d'avis que le gouvernement serait capable d'être financièrement plus responsable en prenant davantage ses responsabilités dans ses propres champs de compétences et en laissant les provinces s'acquitter de leurs tâches comme elles le devraient.
    Présentement, je pense qu'il y a une confusion des genres à Ottawa. Tout ce qu'on veut faire, c'est se mêler d'à peu près tout ce qui existe pour gagner des votes. C'est hautement improductif.
    Je suis convaincu que mon collègue conservateur est d'accord sur mon analyse.
    Monsieur le Président, je félicite mon collègue le député de Mirabel pour son excellent discours. Il nous a très bien dressé le portrait de la situation.
    Je suis tout à fait d'accord avec lui sur le fait que ce n'est pas seulement Charles III qui est gêné d'appuyer le budget libéral, mais aussi sur le fait qu'il y a un mépris de la démocratie.
    Voici ma question pour mon collègue. J'aimerais savoir ce qu'il pense du fait que, depuis l'alliance entre le les néo-démocrates et les libéraux, il y a eu 26 motions d'attribution de temps qui ont permis d'accélérer les débats. On appelle cela communément un bâillon. C'est antidémocratique.
    À la Chambre, le Nouveau Parti démocratique, ce nouveau parti qui se dit démocratique, prend part à des procédures antidémocratiques. Il enlève du temps de parole aux parlementaires.
    Il y a une limite à mépriser nos institutions. Il y a une limite à mépriser la démocratie. Il y a une limite à mépriser le droit de parole. Ce qu'on a le droit de faire en démocratie, c'est de parler de projets de loi et du budget, dont nous parlons actuellement.
    Monsieur le Président, je ne suis pas néo-démocrate, Dieu merci. Je ne cautionne pas l'approche que les néo-démocrates ont adoptée lorsqu'ils se sont engagés à soutenir le gouvernement coûte que coûte.
    Je pense qu'ils ont pris leurs propres risques et qu'ils devront, à un certain point, évaluer à quel moment ils cessent de faire des compromis et à quel moment ils entrent dans un déni de soi et un déni de leurs valeurs.
    Je pense que mon collègue l'a bien dit. On l'a vu dans deux instances, que je vais résumer brièvement.
    Premièrement, il y a eu les attributions de temps, le bâillonnement du Parlement. Il est très rare que des partis de l'opposition appuient une telle mesure, encore moins à cette fréquence.
    Deuxièmement, il y a le rapporteur spécial David Johnston. En raison de leur entente, ils sont écartelés. Ils changent de position le lundi, ils ont une autre position le mardi, puis une troisième position le mercredi. Cela paraît. Cela fait qu'ils ne sont pas capables de faire leur travail d'opposition. Cela paraît de plus en plus.
    Je suis très content de ne pas être à leur place.

[Traduction]

    Monsieur le Président, je remercie mon collègue, le député de Mirabel, de ses observations, en dépit des petites piques partisanes qu'il a réussi à lancer.
    Notre objectif est d'améliorer la vie des Canadiens. Je suis sûr que son objectif est d'améliorer la vie des Québécois de sa circonscription. Le député ne voit-il rien dans ce projet de loi d'exécution du budget qui améliorerait la vie de ses concitoyens?

[Français]

    Monsieur le Président, dans quel monde vivons-nous quand nous énonçons des faits et qu'on nous dit que c'est partisan?
    Ce qui améliorerait la vie des Québécois, c'est qu'on respecte l'Assemblée nationale, qu'on respecte les motions unanimes de l'Assemblée nationale.
    À Québec, les 125 élus se lèvent pour des politiques dans les propres champs de compétence du Québec. Ce n'est pas partisan quand tous les partis se lèvent. Ils demandent un droit de retrait avec pleine compensation financière pour le régime dentaire. Ils demandent des transferts en santé.
    Les néo-démocrates ont appuyé des ententes en vertu desquelles les provinces avaient un dollar sur six et ils se vantent de vouloir soigner du monde.
    Qu'on me dise qui est partisan ici.
(1655)
    À l'ordre. Conformément à l'article 38 du Règlement, je dois faire connaître à la Chambre les questions qu'elle abordera lors de l'ajournement ce soir, à savoir: l'honorable député de Sherwood Park—Fort Saskatchewan, Les institutions démocratiques; l'honorable députée de Saanich—Gulf Islands, Les changements climatiques; l'honorable député de Stormont—Dundas—South Glengarry, Le logement.
     Monsieur le Président, je suis très heureux de prendre la parole aujourd'hui pour présenter mes réflexions au sujet du budget de 2023, qui en est à l'étape du rapport.
    Ce gouvernement, sous ce premier ministre qui s'avère être le plus dépensier de l'histoire, nous a livré un budget imprudent, irresponsable et dépensier. Il a brisé l'équilibre fiscal qu'avait réussi à rétablir le gouvernement conservateur de Stephen Harper. Rappelons-nous qu'en 2015, le premier ministre, qui était dans une pelle mécanique, avait promis trois petits déficits pour ensuite revenir à l'équilibre budgétaire en 2019. Qu'est-il arrivé? Pendant huit ans, ce gouvernement a créé des déficits, les plus gros déficits jamais vus au Canada.
    La ministre des Finances, dans son énoncé économique de l'automne en novembre dernier, avait laissé entrevoir une lueur d'espoir. En effet, un mince surplus budgétaire devait être enregistré en 2027‑2028. Je rappelle que nous sommes en 2023. À peine quelques mois plus tard, dans le budget dont nous discutons présentement, où est le retour à l'équilibre budgétaire? Pouf! Il s'est évaporé, envolé. Il a disparu. Il est parti en fumée.
    Je vais donner quelques chiffres qui donnent le vertige, qui illustrent à quel point ce budget est irresponsable et à quel point ce gouvernement est dépensier. Depuis 2015, la dette nationale est passée de 650 milliards de dollars à 1 300 milliards de dollars. Cela dépasse l'entendement. Les libéraux ont réussi le triste exploit de doubler la dette en seulement huit ans. Si ce premier ministre avait un prix à recevoir, ce serait celui du premier ministre qui a ajouté plus de dettes que tous les autres premiers ministres canadiens réunis depuis 155 ans.
    Évidemment, on va nous répondre qu'il y a eu la pandémie. Nous sommes d'accord. Toutefois, nous nous attendions par la suite à ce que le gouvernement revienne à des dépenses plus sensées. Or non, il n'en est pas capable. La ministre nous a dit que son budget était prudent. C'est tout à fait le contraire: ce budget est écrit à l'encre rouge très foncé et on ne voit pas la fin des déficits.
    En 2008‑2009, le gouvernement Harper avait été obligé d'investir 60 milliards de dollars pour relancer l'économie après la crise de 2008. Nous avons alors réussi à nous en sortir très rapidement. D'ailleurs, parmi les pays du G20, nous étions le premier pays à nous sortir du marasme économique de l'époque, lequel avait été comparé à la crise de 1930.
    La ministre nous a dit que son budget était prudent. C'est tout à fait le contraire. On va nous répondre que nous sommes trop partisans. On nous répond toujours la même chose. J'ai pourtant quelques citations d'experts et de commentateurs économiques indépendants qui confirment le contraire.
     Gérald Fillion, de Radio-Canada, a dit ceci:
    Où sont donc la prudence et la rigueur qu’évoquait la ministre des Finances avant la publication de son budget? Nous savions déjà en novembre que la croissance économique allait être faible en 2023 et que les taux d’intérêt avaient monté rapidement. Pourquoi alourdir à ce point les déficits, la dette et, par conséquent, les frais de la dette publique?
    Les frais de la dette publique ont doublé. Ils sont passés de 24 milliards de dollars à 48 milliards de dollars. Imaginons ce que nous pourrions faire avec 24 milliards de dollars. Mon collègue parlait des transferts en santé, plus tôt. C'est de l'argent qui était demandé par l'ensemble des provinces canadiennes, et on ne leur a pratiquement rien donné.
     Derek Holt, économiste à la Banque Scotia, a affirmé ce qui suit:
    Grosses dépenses, gros déficits, grosse dette, impôts élevés, inflation élevée et défis dans le marché obligataire ne nous mènent pas à la prospérité. Et la ministre ne peut pas dire que son budget est prudent alors que les dépenses de programmes seront de 51 % plus élevées en 2028 par rapport au niveau d’avant-pandémie.
     Michel Girard, un important économiste du Journal de Montréal, a écrit un article qui s'intitule « 102 milliards $ de plus [...] puisés dans vos poches par Ottawa » et dans lequel on peut lire ce qui suit:
+ 46,1 milliards $ en impôt sur le revenu des particuliers
+ 35,4 milliards $ en impôt sur le revenu des sociétés
+ 14 milliards $ en TPS
+ 2,8 milliards en autres taxes et droits d’accise
    Avec un rythme aussi endiablé des rentrées d’argent dans les coffres de l’État fédéral, on se serait attendu à ce que le gouvernement Trudeau nous annonce enfin un retour à l’équilibre budgétaire.
    En fait, les familles canadiennes sont lourdement taxées actuellement par le gouvernement. C'est sans parler de la taxe sur le carbone et de la deuxième taxe sur le carbone qui s'en vient.
    Michel Girard continue en disant ceci:
    Eh bien, non! Selon le nouveau budget de la ministre des Finances, Chrystia Freeland, le fédéral va rester dans le trou tout au long des cinq prochains exercices budgétaires.
    Cela contredit complètement ce que la ministre des Finances avait dit quelques mois plus tôt. C'est complètement à l'envers.
     Est-ce que le premier ministre et sa ministre des Finances ont lu ou entendu ces propos? J'ai l'impression que non. Ils continuent de dépenser sans compter et de proposer des politiques inflationnistes.
(1700)
    C'est très malheureux, parce que les grands perdants, dans tout cela, ce sont les Canadiens, qui travaillent fort et qui voient le fruit de leur travail leur échapper davantage chaque jour.
    J'ai une entreprise qui compte 30 employés et nous avons été obligés de faire un ajustement de salaire de façon importante dans les derniers mois à cause de l'inflation qui n'arrête pas de monter et à cause des taux d'intérêt. J'ai des employés qui ont vu leur paiement hypothécaire augmenter de 700 $ par mois. Les salaires n'ont pas augmenté au même rythme que l'inflation.
    L'inflation est à son plus haut niveau depuis 40 ans et les répercussions sur le prix des aliments sont immenses. Voici quelques exemples: le prix de la livre de beurre dépasse les 8 $. Un pain coûte 5,50 $, alors qu'il coûtait 1,50 $ il y a quatre ans. Une livre de bacon coûte 10 $.
    Une famille de quatre personnes, soit deux parents et deux enfants, va dépenser 1065 $ de plus en épicerie juste cette année. C'est énorme et c'est beaucoup trop. Quand on ajoute à cela le prix de l'essence qui tourne autour de 1,80 $, cela n'aide en rien. Évidemment, il y a le transport. On nous dit toujours que la taxe sur le carbone n'a aucun effet au Québec, ce qui est complètement faux. Les denrées qui nous sont envoyées de partout au pays voyagent entre les provinces, il y a donc inévitablement un échange qui se fait. L'ensemble de ces denrées transportées est sujet à l'ensemble de ces taxes qui sont des taxes inflationnistes, inévitablement.
    Certains parents doivent se priver d'un repas pour pouvoir nourrir leurs enfants. Le nombre de visites dans les banques alimentaires a explosé. Il y a 1,5 million de visites par mois au Canada. C'est un stress quotidien que vivent ces familles et, pourtant, rien n'arrête les élans dépensiers de ce gouvernement, qui fait augmenter le prix de tout.
    C'est sans compter le coût du logement. Depuis que ce premier ministre est en poste, le prix des maisons a doublé. Juste l'an dernier, le prix des maisons a augmenté de 21 % dans la région de Québec. C'est quand même incroyable. Avec les hausses successives des taux d'intérêt, les versements hypothécaires moyens ont aussi doublé pour atteindre presque 3 000 $ par mois. C'est la même chose pour les logements. II n'est pas rare de trouver des annonces pour un trois et demi à 2 000 $.
    Le résultat, c'est que les jeunes familles abandonnent leur rêve de devenir propriétaires. Cela fait huit ans et demi que je suis député, et, pour la première fois, des jeunes viennent vers moi et me disent exactement ce que nous disons depuis des mois. Ils me demandent comment ils pourront un jour accéder à la propriété. Personne ne m'avait jamais parlé de cela avant, mais, aujourd'hui, c'est une réalité absolue.
    Bref, la liste des effets négatifs et des torts causés par les politiques inflationnistes de ce gouvernement est trop longue pour entrer dans un discours de 10 minutes. Je ne parle même pas des autres problèmes causés par ce gouvernement, comme la violence qui n'arrête pas de grimper et les services aux citoyens qui sont déficients.
    Pensons à la crise des passeports qui est survenue l'année passée. Je n'avais jamais vu une telle chose de toute ma vie. Le nombre d'employés dans la fonction fédérale a augmenté de près de 70 000 employés depuis 8 ans et nous n'avons jamais été aussi mal servis. C'est véritablement mal organisé par ce gouvernement.
    Je ne parle pas des autres problèmes. Je ne parle pas de l'ingérence étrangère, de tout ce qui se passe actuellement et de nos collègues qui ont été épiés, et même menacés dans certains cas, par Pékin.
    Les Canadiens méritent qu'on en fasse beaucoup plus et qu'on le fasse vraiment mieux. Ils méritent un gouvernement qui les place en premier, qui pense à leur chèque de paie, à leur maison, à leur famille et surtout à leur avenir. Ils méritent un gouvernement qui reconnaît le travail acharné qu'ils font chaque jour et qui ne va pas toujours essayer d'aller en chercher plus sur leur chèque de paie. Il faut un gouvernement qui va ramener le gros bon sens, c'est-à-dire un gouvernement conservateur.
    J'ai tellement hâte que nous soyons revenus au pouvoir. Nous allons simplement arrêter de dépenser et nous aurons énormément d'argent, ce qui nous permettra d'offrir tous les programmes dont les gens ont besoin.
    Monsieur le Président, je me pose une question à laquelle le député peut peut-être répondre.
    Selon lui, pourquoi les libéraux et les néo-démocrates insistent-ils pour imposer une taxe sur le carbone quand il est évident que cela ne marche pas?
    Les émissions augmentent toujours, alors pourquoi imposent-ils cela?
(1705)
    Monsieur le Président, je remercie mon collègue de son importante question.
    En fait, la taxe sur le carbone avait été mise en place par le gouvernement pour que le comportement des gens change. Les gens qui paient cette taxe devaient recevoir l'équivalent en rabais. Évidemment, ce n'est pas ce qui se passe, parce que le calcul ne fonctionne pas.
    En plus, le gouvernement avait des cibles environnementales de réduction des gaz à effet de serre depuis les sept dernières années et demie et aucune d'entre elles n'a été atteinte, même avec la taxe sur le carbone.
    Maintenant, on veut en rajouter une deuxième, et on veut rajouter la TPS par-dessus. On parle de 61 ¢ le litre. Cela va faire exploser le coût de l'ensemble des denrées et des produits qu'on va consommer au Canada.
    Monsieur le Président, je trouve éminemment troublant, comme l'a si bien dit mon collègue de Mirabel tout à l'heure, d'entendre et de voir toutes les manœuvres des conservateurs pour bloquer les travaux à la Chambre. Ce qui me fascine encore plus, c'est la désinformation dont font preuve les députés de ce parti-là. C'est quand même un peu fascinant.
    J'étais en train de faire une recherche sur mon téléphone. Je n'ai pas trouvé le prix, mais, d'après moi, cela fait longtemps que le député n'a pas fait d'épicerie en parlant de pain qui coûtait 1,30 $ il y a quatre ans.
    Ensuite, ce qui est extraordinaire, c'est que les conservateurs au pouvoir vont vraiment tout régler. Ils ont des solutions magiques pour la pénurie de main-d'œuvre ou pour l'inflation. C'est comme s'ils pouvaient tout régler avec une baguette magique. J'aimerais bien connaître leur formule abracadabra.
    Enfin, c'est drôle, mais, au Québec, les aînés ne me parlent pas de la taxe sur le carbone. Ils me parlent d'une aide concrète que le gouvernement fédéral peut donner, comme une augmentation de la pension de la Sécurité de la vieillesse ou une révision de la question du Supplément du revenu garanti. Je ne vois pas beaucoup d'aînés au Québec qui m'interpellent sur le bord du chemin et qui me parlent de la taxe sur le carbone.
    Monsieur le Président, en fait, il y a de bons boulangers dans ma circonscription. En effet, il y a quatre ans, je pouvais encore payer un pain en bas de deux dollars. C'était tout à fait normal. Je fais l'épicerie régulièrement. Je suis très heureux de dire cela à ma collègue également.
    Dans les quatre, cinq ou six dernières années, j'ai vu les prix littéralement exploser, particulièrement dans les deux dernières années. Les taxes inflationnistes que le gouvernement n'arrête pas d'imposer aux Canadiens font inévitablement augmenter les coûts des denrées au Canada. Ce n'est pas pour rien que, partout au Canada, y compris ma circonscription, 1,5 million de personnes se sont tournées vers les banques alimentaires. D'ailleurs, j'ai parlé avec la directrice de Moisson Kamouraska pas plus tard que la semaine passée. Elle m'a dit que c'était du jamais vu. Il y a une augmentation importante de la demande chaque mois.

[Traduction]

    Monsieur le Président, les conservateurs ont déclaré qu’au lieu de recourir à la tarification du carbone, ils allaient se concentrer sur la technologie. Or, selon tous les économistes, y compris mon ami de Mirabel, subventionner directement la technologie coûterait beaucoup plus cher que la tarification du carbone, qui s'appuie sur le marché.
    Je me demande pourquoi les conservateurs insistent sur une approche plus coûteuse pour lutter contre les changements climatiques.

[Français]

    Monsieur le Président, on croit à la science des technologies. C'est pourtant surprenant que les gens du NPD et du Bloc québécois ne veuillent pas croire aux nouvelles technologies. C'est comme si on remontait dans le temps. On a juste à regarder les technologies de communication, par exemple. On a cela dans les mains tous les jours. Il y a 25 ans, on n'avait pas cela. On s'envoyait encore des lettres par la poste, comme le mentionnait mon collègue tantôt.
    Évidemment, les choses évoluent, y compris dans le monde du pétrole et du gaz. C'est beaucoup moins polluant que ce l'était à l'époque. D'ailleurs, je salue véritablement les gens de l'Ouest canadien qui ont fait des efforts incommensurables justement avec l'apport des nouvelles technologies pour réduire leur empreinte carbone au fil du temps.

[Traduction]

    Monsieur le Président, c’est un véritable plaisir pour moi d’être ici pour parler du projet de loi C‑47 d’exécution du budget. Si je le dis, c'est parce que nous avons passé tellement de temps à nous demander si nous devions maintenant ajourner la Chambre ou suspendre le débat, ou si tel ou tel député conservateur devait maintenant être entendu. Nous avons passé du temps à rester muets pendant une longue obstruction au comité des finances — un discours détaillé sur la pêche aux anguilles — ou encore à voir des députés insister pour que la sonnerie se fasse entendre pendant 15 minutes à la fin de la période des questions avant un vote. Ce n'est pas pour ces raisons que les bonnes gens de Charlottetown m’ont envoyé au Parlement. Ils m’y ont envoyé pour que j'incarne la voix de Charlottetown ici, à Ottawa, et pour que je parle de questions de fond comme celles dont traite le projet de loi C‑47. Je suis donc particulièrement heureux d’être ici et d’avoir l’occasion de remplir mon rôle.
    Avant de nous tourner vers l’avenir, il est important de faire le point. Je voudrais, bien sûr, apporter à ce débat le point de vue de l’Île‑du-Prince‑Édouard. Je commencerai par mettre en lumière un rapport récent du Forum des politiques publiques, intitulé « L’Indice de dynamisme du Canada atlantique », qui fait ressortir les progrès réalisés dans la région atlantique au cours des 10 dernières années.
    Les députés seront peut-être également intéressés d’apprendre qu’aujourd’hui même, le journal local a publié une lettre d'opinion de l’ancien premier ministre progressiste-conservateur Brian Mulroney, qui parle des progrès remarquables réalisés dans notre région depuis qu’il était premier ministre et qu’il supervisait la création de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique.
    Pour en revenir à « L’Indice de dynamisme du Canada atlantique », le rapport fait ressortir les progrès réalisés dans la région au cours des 10 dernières années en fonction de 20 indicateurs. Je tiens en particulier à souligner l’excellent travail réalisé à l’Île‑du-Prince‑Édouard: entre 2015 et 2022, 17 des 20 indicateurs y ont montré une amélioration, notamment dans les domaines du logement, de l’immigration, de l’investissement des entreprises ainsi que des dépenses en matière de recherche et développement. L’Île‑du-Prince‑Édouard a obtenu les résultats les plus élevés de toutes les provinces de l’Atlantique; elle s'est classée au premier rang. C’est une excellente nouvelle pour ses habitants. Cela prouve que de réels progrès sont en train de se produire.
    Les conservateurs n’aiment pas que nous annoncions triomphalement les nouvelles économiques positives à propos de la région. Ils nous reprochent typiquement de dire que la situation n’a jamais été aussi bonne. Il est indéniable que tout n'est pas réglé. Nous avons connu une croissance positive, mais les Canadiens et les Prince-Édouardiens ont des défis importants à relever. Lorsque je parle aux habitants de Charlottetown, que ce soit en faisant du porte-à-porte ou en me rendant au marché des producteurs la fin de semaine, les trois problèmes dont ils veulent parler sont le coût de la vie, la santé et le changement climatique. En tant que gouvernement, nous avons encore beaucoup à faire, cela va sans dire. Nous ne pouvons pas rester sur la touche. C’est pourquoi nous avons présenté le projet de loi d’exécution du budget et le budget de 2023: pour prendre des mesures viables afin de régler ces problèmes.
    Je voudrais parler un instant du remboursement pour l’épicerie et de son importance. Il est indubitablement plus coûteux de mettre de la nourriture sur la table. Les habitants de l'île ont dû supporter l’un des taux d'inflation parmi les plus élevés du pays. L'Île-du-Prince-Édouard a connu le taux d'inflation le plus élevé au Canada tous les mois pendant deux ans, de mars 2021 à mars 2023, à l'exception d'un seul mois. Cette situation s'explique en grande partie par la dépendance disproportionnée des habitants de cette province au mazout et par l'augmentation du prix de ce produit.
    À Charlottetown, le revenu médian après impôt des ménages est de 58 000 $, alors, en général, les habitants de l'île doivent payer plus, mais ils gagnent moins. Comme nous le savons, le fardeau de l’inflation s’abat sur de nombreuses personnes partout au pays. C'est pourquoi le gouvernement a réagi dans ce budget, et dans cette loi d'exécution du budget, en accordant un remboursement pour l’épicerie de façon à venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin.
(1710)
    Ce sont 11 millions de Canadiens à revenu faible ou modeste qui profiteront de la mesure. Le remboursement pour l'épicerie s’élèvera à 467 $ pour les couples admissibles ayant deux enfants, à 234 $ pour les personnes seules sans enfant et à 225 $ en moyenne pour les personnes âgées. Il est absolument incompréhensible qu'avec tous les témoignages de gens en difficulté que j'entends, en particulier de la part des aînés, des manigances procédurales et partisanes bloquent ces paiements. J'espère sincèrement que les gens feront montre de discernement et se rappelleront les raisons pour lesquelles ils ont été envoyés ici, que le projet de loi C‑47 fera l'objet d'un débat de fond et qu'il sera soumis à un vote et mis en œuvre afin que les personnes qui ont besoin de cet argent en cette période d'inflation puissent l'obtenir. J'espère que d'autres priorités ne feront pas obstacle au déroulement de ce processus.
    Nous savons que de nombreux Canadiens doivent choisir entre mettre de la nourriture sur la table et payer d’autres factures. Les soins dentaires sont souvent relégués au second plan. En 2018, plus d'un Canadien sur cinq a déclaré éviter les soins dentaires en raison de leurs coûts. Avec l'augmentation récente du coût de la vie, on peut supposer qu'un nombre encore plus important de Canadiens ne peuvent avoir accès à des services dentaires pour des raisons financières.
    C'est pourquoi, à l'automne 2022, nous avons mis en place la Prestation dentaire canadienne. Ainsi, depuis décembre, plus de 300 000 enfants canadiens ont eu accès à des soins dentaires. Pour poursuivre sur cette lancée, dans le budget de 2023, le gouvernement investit 13 milliards de dollars sur cinq ans dans le Régime canadien de soins dentaires, qui offrira une couverture aux Canadiens non assurés dont le revenu familial annuel est inférieur à 90 000 $, sans frais partagés pour ceux dont le revenu familial est inférieur à 70 000 $. Cela comprend les personnes âgées, les enfants et les personnes handicapées.
    Après avoir entendu parler de la couverture prévue dans le budget, des personnes âgées de ma circonscription ont demandé quand le régime de soins dentaires sera mis en œuvre et quand elles pourront commencer à y avoir accès. La nouvelle circule, et les gens attendent cette aide avec impatience. Le besoin est bien réel, en particulier chez les personnes âgées qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Il est franchement temps de passer à l'action.
    Au-delà du budget de 2023, le projet de loi d'exécution du budget témoigne d'un effort manifeste pour faire face au coût de la vie en soutenant les personnes dans le besoin. J'ai mentionné que des personnes âgées qui en arrachent me contactent souvent, et elles me disent à quel point elles seront frustrées si le rabais pour l'épicerie est encore retardé.
    Une autre mesure a été prise, non pas pour les personnes âgées les plus démunies, mais pour celles qui perçoivent des pensions réglementées par le gouvernement fédéral, afin d'assouplir les paiements effectués au titre de ces pensions, ce qui aidera les retraités de la classe moyenne. C'est important pour ma région parce que l'Île‑du-Prince‑Édouard est le seul endroit au Canada, en dehors de la région de la capitale nationale, à accueillir l’administration centrale d'un ministère fédéral, à savoir Anciens Combattants Canada. Nous avons donc un nombre disproportionné de fonctionnaires fédéraux à la retraite. C'est un dossier qui compte pour eux, et il faut le faire avancer.
    La dernière chose que j'aborderai avant de conclure, c'est la déduction pour les outils. L'Île‑du-Prince‑Édouard a l'un des taux d'inoccupation les plus bas du pays. Il est de 0,9 % pour les appartements et de 0 % pour les studios. Il est donc absolument impossible de trouver un studio à l'Île‑du-Prince‑Édouard. L'une des mesures proposée dans le projet de loi d'exécution du budget consiste à accorder un répit aux gens de métier. Nous devons nous occuper autant que possible des gens de métier, car il y a 1 500 emplois vacants dans le secteur de la construction à l'Île‑du-Prince‑Édouard, ce qui cause un goulot d'étranglement majeur dans la construction des logis requis.
    En conclusion, je souligne que l'Île‑du-Prince‑Édouard a connu une croissance positive et un bel essor ces dernières années. Or, bien que nous ayons fait des progrès, le coût de la vie, les services de santé et les changements climatiques demeurent des préoccupations majeures pour les Prince-Édouardiens et les Canadiens. J'encourage donc tous mes collègues à mettre la main à la pâte pour régler ces problèmes communs et à concentrer leurs efforts sur ce qui compte pour nos concitoyens plutôt que sur les considérations partisanes ou les manœuvres procédurales. Appuyons le projet de loi C-47 d'exécution du budget.
(1715)
    Monsieur le Président, j'entends constamment les députés de l'autre côté de la Chambre dire que le gouvernement investit, qu'il fera ceci et cela. Je me demande s'ils reconnaissent que l'argent du gouvernement n'existe pas. Il s'agit de l'argent des Canadiens qui travaillent fort. Il est important de vivre selon nos moyens, sinon nous nous endetterons encore plus.
    Le député ne reconnaît-il pas que les déficits massifs et la dette alimentent l'inflation et augmentent le coût de la vie pour tous les Canadiens?
(1720)
    Monsieur le Président, étant donné que j'étais ici à la fin de la décennie de noirceur et que j'ai vu le gouvernement Harper accumuler les déficits, tenter d'atteindre la croissance économique à coups de compressions et connaître la pire période de croissance économique depuis la Grande Dépression, j'ai vraiment du mal à croire que l'austérité et les compressions peuvent nous mener à la prospérité. Ces compressions ont été disproportionnées dans notre région. Elles nous ont frappés de plein fouet. Je n'ai absolument pas à excuser la philosophie de ce gouvernement, qui consiste à investir dans les Canadiens et en particulier dans nos régions.

[Français]

    Monsieur le Président, le 1er juillet, pendant que tous les Canadiens vont fêter la fête du Canada, au Québec, c'est un peu particulier. C'est la fête du déménagement.
    Tout le monde déménage. C'est la fin des baux. La grande majorité des Québécois qui ont à changer de logement ou qui s'achètent une maison, bien que je pense que personne n'achète de maison ce moment, le font le 1er juillet. L'an dernier, juste à Montréal, 600 personnes n'ont pas trouvé de logement. Cette année, tous les organismes s'attendent à ce que ce soit pire.
    Nous sommes rendus à mi-chemin de la grande Stratégie nationale sur le logement, lancée il y a cinq ans. Cela fait cinq ans que les libéraux disent qu'ils font des affaires. Même cet après-midi le premier ministre a dit qu'ils investissent; on va voir qu'il y a un accélérateur en matière de logement et qu'on va construire des logements. Or, t