La Chambre reprend l'étude du projet de loi , dont le comité a fait rapport avec des propositions d'amendement, ainsi que du groupe de motions no 1.
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Monsieur le Président, je voudrais exprimer mes salutations à vous, ainsi qu'à tous nos valeureux collègues qui sont ici avec nous.
C'est un débat à l'étape du rapport sur le budget, sur le projet de loi . On est au mois de juin. C'est la finale des séries de la Coupe Stanley. Il fait chaud, on n'a toujours pas de budget et on a un gouvernement minoritaire. Comme on le voit aujourd'hui et comme on l'a vu cette semaine, il y a un blocage au Parlement. Tout est retardé, tout va au ralenti. Évidemment, ces blocages ont des répercussions sur les politiques du gouvernement, sur les Québécois et sur les Canadiens.
En situation de gouvernement minoritaire, on s'attendrait à ce que le gouvernement utilise des méthodes qui favorisent le consensus et l'avancement des travaux. On s'attendrait à ce qu'il propose un budget sur lequel on est capable de s'entendre, sur lequel il peut y avoir un consensus, d'autant plus qu'il y a un grand potentiel de blocage ici de la part de l'opposition officielle.
Les conservateurs ont bien des défauts — ils sont contre le droit des femmes de disposer de leur corps, ils sont contre les politiques environnementales, ils sont propétrole —, mais ils ont une grande qualité: ils sont prévisibles. On sait qu'ils vont tout faire bloquer.
On se serait attendu à ce que le gouvernement soit un peu prévoyant, à ce qu'il propose un budget sur lequel on aurait pu travailler. Au lieu de cela, le gouvernement fait exactement ce qu'il avait promis qu'il ne ferait jamais. C'est quelque chose que le gouvernement Harper a fait une fois après l'autre, c'est-à-dire présenter un projet de loi omnibus, un projet de loi gigantesque qui ne peut à peu près pas être retravaillé et qui est quasiment conçu pour être retardé.
On dirait quasiment que le gouvernement par manque de respect pour la Chambre cherche le trouble. Il y a 59 lois à modifier, en plus du Règlement de l'impôt sur le revenu. Tout et son contraire se retrouvent là-dedans. On retrouve même une disposition royale dans le budget pour reconnaître le souverain Charles III. Après cela, les députés du gouvernement sont surpris que ce soit bloqué. Ils sont surpris de voir que les conservateurs proposent 900 amendements. Ils vont dire que tout le monde est déraisonnable, alors qu'ils ont eux-mêmes déposé un projet de loi omnibus. Il vont finir par imposer un bâillon. Le NPD va être dans la couchette avec les libéraux et appuyer le bâillon comme d'habitude. Après cela, ils disent qu'il y a de la chicane.
Nous, comme parti de l'opposition responsable, tout ce que nous demandons, c'est de débattre et d'être capables de faire notre travail sur chacun des éléments du projet de loi budgétaire.
Par exemple, nous avons voulu être responsables et travailler intelligemment sur la disposition royale. Il y a une nomination dans le projet de loi. On veut nommer Charles III chef d'État dans un pays souverain. Nous nous sommes dit que nous allions faire ce qu'on fait pour toutes les nominations comme pour l'ensemble des commissaires et des officiers qui relèvent du Parlement. Nous nous sommes dit qu'on allait appeler Sa Majesté et le faire venir au comité. Nous voulions essayer de lui donner une chance et voir s'il était compétent pour être chef d'État. Il n'y a pas meilleur joueur que nous. Nous sommes bon prince.
Nous avons donc demandé au greffier du Comité permanent des finances de contacter Rideau Hall pour que Rideau Hall invite Sa Majesté. Il est quand même un peu dans son royaume. On nous a répondu qu'on ne connaissait pas son numéro de téléphone. Nous étions surpris de voir que la gouverneure générale ne servait pas à grand-chose. Honnêtement, moi, j'étais surpris. Je ne m'attendais pas à cela. Nous sommes donc retournés voir le greffier. Nous lui avons demandé de contacter Buckingham Palace pour que Sa Majesté puisse venir témoigner. On a envoyé un courriel à Buckingham Palace. On a reçu une réponse de Buckingham Palace qui disait que Sa Majesté était un peu vieux jeu, qu'il recevait juste le courrier envoyé par la poste et qu'il faudrait donc mettre l'invitation dans une enveloppe. Je ne sais pas si c'est un envoi postal sans timbre pour Sa Majesté, il faudrait vérifier cela. Néanmoins, il aurait fallu l'inviter par la poste.
Comment peut-on interpréter cela? D'abord, on a un chef d'État qui n'est pas capable de prendre ses courriels. A-t-on vraiment besoin de l'inviter en comité pour savoir qu'il n'est pas capable de fournir des résultats? Est-ce qu'on embaucherait un commissaire à l'éthique ou un commissaire à la vie privée qui n'est pas capable de prendre ses courriels? Il faudrait lui envoyer des pigeons voyageurs. On ne fait pas fonctionner un État de cette façon.
Nous nous posons donc la question. Est-ce que ce n'est pas juste un mépris du Canada, de ses institutions, du Parlement, que de ne pas vouloir venir faire une petite visite aux parlementaires? Moi, je vois cela comme du mépris.
Je ne peux pas croire que, quand on invite Sa Majesté, on lui envoie du courrier sur du papyrus et on attend que les lettres voyagent d'un bord à l'autre de l'Atlantique. Moi, je trouvais que c'était évident. Même Sa Majesté est gêné du budget. Même Sa Majesté a honte d'être associé à ce budget. Je pense que l’on comprend pourquoi. C'est parce que ce qui est le plus important pour les Québécois et les Canadiens n'est pas dans le budget. Même le roi est gêné.
Pensons à l'assurance-emploi. On est censé avoir appris des leçons de la crise. Pendant la crise de la COVID‑19, on passait d'une mesure temporaire à une autre. C'est parce qu'on a un programme d'assurance‑emploi où 60 % des gens qui se retrouvent sans emploi ne se qualifient pas. Ce n'est pas normal que ce soit ainsi pour six personnes sur dix. En plus, cela touche davantage les femmes et les jeunes qui ont davantage d'emplois atypiques et qui ont de la difficulté à se qualifier. Cela touche davantage les gens qui sont fragilisés par les nouvelles réalités du travail, ce qu'on appelle l'économie du partage, qui est une façon, artificiellement, de transformer un salarié en un non-salarié pour le priver de tous les avantages qu'un filet de sécurité sociale pourrait lui offrir.
Les libéraux promettent une réforme de l'assurance-emploi depuis 2015. Ils l'ont promis une fois, deux fois et trois fois. C'était censé arriver au mois d'août. Là, on voit les prévisions actuarielles dans le budget. On réalise que non seulement ils ne la réformeront pas, mais ils vont aller chercher 25 milliards de dollars dans les poches des PME, des entreprises et des travailleurs, sous la forme de taxes sur la masse salariale, pour éponger le déficit qu'a accumulé la caisse pendant la COVID‑19 alors que toutes les autres mesures de la pandémie ont été soutenues par l'ensemble de la collectivité.
C'est pour cela que Sa Majesté est gêné de venir. Il ne veut même plus être associé aux libéraux. C'est probablement parce que Sa Majesté est gêné des politiques environnementales. On donne entre 20 milliards et 30 milliards de dollars de subventions au pétrole sale, supposément pour faire de la captation du carbone alors que le problème est immédiat.
Le gouvernement nous dit que l'environnement est important. Le 31 mai dernier, le était en train de faire des sparages à la conférence New Economy Canada pour dire qu'on avait un plan pour faire la transition vers l'économie verte.
Le même jour, le , devant un parterre de gens d'affaires disait: « Ne me dites pas que l'économie verte exclue le pétrole et le gaz ».
De quelle couleur est le pétrole? Ce n'est pas la même couleur que les chaises à la Chambre des communes. Ce n'est pas vert du tout. On est donc dans une situation où l'environnement est complètement délaissé.
Voilà que le gouvernement fait son fameux fonds vert, le Fonds de croissance du Canada de 16 milliards de dollars. Il donne la gestion de cela à une entreprise, Investissements PSP, qui ne relève pas du Parlement et qui ne fera pas de reddition de comptes. Son seul mandat a toujours été le rendement financier. On ne lui en veut pas, mais cette société n'a absolument aucune expertise là-dedans. Actuellement, pour elle, le modèle de développement vert, c'est la captation du carbone, soit une technologie qui ne fonctionne pas aujourd'hui, mais dont on nous promet l'existence dans 30 ans, alors que le problème est immédiat. On parle même d'utiliser des petites centrales nucléaires modulaires pour extraire davantage de pétrole en utilisant moins de pétrole pour en exporter plus. Voilà ce qu'est Investissements PSP.
Dans le budget, il n'y a rien pour les aînés qui ont fait face à la crise et qui l'ont vécu très durement. Même avant la crise, ils avaient vécu une diminution de leur pouvoir d'achat.
Il n'y a rien non plus pour nos régions ni pour des vols régionaux au rabais. On pense à l'Abitibi, à la Gaspésie et à la Côte‑Nord. On sait que pour le développement des régions, pour le tissu d'affaires, pour le développement économique, il faut des vols régionaux. C'est de première importance. Il n'y a absolument rien dans le budget. C'est toujours des promesses et des promesses.
Dans le budget, il y a des changements au système de péréquation qui, à très courte échéance, privent le Québec de 400 millions de dollars. On pourrait discuter du système de péréquation. On est encore dans cette logique où les libéraux ne remplissent pas leurs engagements. Cela dit, ils font certaines choses. Il n'y a pas que du mauvais, mais, sur ce qui est le plus important, il n'y a pas de résultat.
Là, ils vont nous dire que nous devrions appuyer cela parce que le meilleur est à venir, mais nous connaissons les promesses libérales. Nous les avons connues en 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021 et 2022. Nous les connaissons encore, les promesses libérales, mais nous ne les croyons plus. C'est pour cela que nous allons faire comme le roi Charles III aurait fait s'il avait été à notre place: nous allons voter contre le budget.
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Monsieur le Président, je suis très heureux de prendre la parole aujourd'hui pour présenter mes réflexions au sujet du budget de 2023, qui en est à l'étape du rapport.
Ce gouvernement, sous ce qui s'avère être le plus dépensier de l'histoire, nous a livré un budget imprudent, irresponsable et dépensier. Il a brisé l'équilibre fiscal qu'avait réussi à rétablir le gouvernement conservateur de Stephen Harper. Rappelons-nous qu'en 2015, le premier ministre, qui était dans une pelle mécanique, avait promis trois petits déficits pour ensuite revenir à l'équilibre budgétaire en 2019. Qu'est-il arrivé? Pendant huit ans, ce gouvernement a créé des déficits, les plus gros déficits jamais vus au Canada.
La , dans son énoncé économique de l'automne en novembre dernier, avait laissé entrevoir une lueur d'espoir. En effet, un mince surplus budgétaire devait être enregistré en 2027‑2028. Je rappelle que nous sommes en 2023. À peine quelques mois plus tard, dans le budget dont nous discutons présentement, où est le retour à l'équilibre budgétaire? Pouf! Il s'est évaporé, envolé. Il a disparu. Il est parti en fumée.
Je vais donner quelques chiffres qui donnent le vertige, qui illustrent à quel point ce budget est irresponsable et à quel point ce gouvernement est dépensier. Depuis 2015, la dette nationale est passée de 650 milliards de dollars à 1 300 milliards de dollars. Cela dépasse l'entendement. Les libéraux ont réussi le triste exploit de doubler la dette en seulement huit ans. Si ce avait un prix à recevoir, ce serait celui du premier ministre qui a ajouté plus de dettes que tous les autres premiers ministres canadiens réunis depuis 155 ans.
Évidemment, on va nous répondre qu'il y a eu la pandémie. Nous sommes d'accord. Toutefois, nous nous attendions par la suite à ce que le gouvernement revienne à des dépenses plus sensées. Or non, il n'en est pas capable. La ministre nous a dit que son budget était prudent. C'est tout à fait le contraire: ce budget est écrit à l'encre rouge très foncé et on ne voit pas la fin des déficits.
En 2008‑2009, le gouvernement Harper avait été obligé d'investir 60 milliards de dollars pour relancer l'économie après la crise de 2008. Nous avons alors réussi à nous en sortir très rapidement. D'ailleurs, parmi les pays du G20, nous étions le premier pays à nous sortir du marasme économique de l'époque, lequel avait été comparé à la crise de 1930.
La ministre nous a dit que son budget était prudent. C'est tout à fait le contraire. On va nous répondre que nous sommes trop partisans. On nous répond toujours la même chose. J'ai pourtant quelques citations d'experts et de commentateurs économiques indépendants qui confirment le contraire.
Gérald Fillion, de Radio-Canada, a dit ceci:
Où sont donc la prudence et la rigueur qu’évoquait la ministre des Finances avant la publication de son budget? Nous savions déjà en novembre que la croissance économique allait être faible en 2023 et que les taux d’intérêt avaient monté rapidement. Pourquoi alourdir à ce point les déficits, la dette et, par conséquent, les frais de la dette publique?
Les frais de la dette publique ont doublé. Ils sont passés de 24 milliards de dollars à 48 milliards de dollars. Imaginons ce que nous pourrions faire avec 24 milliards de dollars. Mon collègue parlait des transferts en santé, plus tôt. C'est de l'argent qui était demandé par l'ensemble des provinces canadiennes, et on ne leur a pratiquement rien donné.
Derek Holt, économiste à la Banque Scotia, a affirmé ce qui suit:
Grosses dépenses, gros déficits, grosse dette, impôts élevés, inflation élevée et défis dans le marché obligataire ne nous mènent pas à la prospérité. Et la ministre ne peut pas dire que son budget est prudent alors que les dépenses de programmes seront de 51 % plus élevées en 2028 par rapport au niveau d’avant-pandémie.
Michel Girard, un important économiste du Journal de Montréal, a écrit un article qui s'intitule « 102 milliards $ de plus [...] puisés dans vos poches par Ottawa » et dans lequel on peut lire ce qui suit:
+ 46,1 milliards $ en impôt sur le revenu des particuliers
+ 35,4 milliards $ en impôt sur le revenu des sociétés
+ 2,8 milliards en autres taxes et droits d’accise
Avec un rythme aussi endiablé des rentrées d’argent dans les coffres de l’État fédéral, on se serait attendu à ce que le gouvernement Trudeau nous annonce enfin un retour à l’équilibre budgétaire.
En fait, les familles canadiennes sont lourdement taxées actuellement par le gouvernement. C'est sans parler de la taxe sur le carbone et de la deuxième taxe sur le carbone qui s'en vient.
Michel Girard continue en disant ceci:
Eh bien, non! Selon le nouveau budget de la ministre des Finances, Chrystia Freeland, le fédéral va rester dans le trou tout au long des cinq prochains exercices budgétaires.
Cela contredit complètement ce que la avait dit quelques mois plus tôt. C'est complètement à l'envers.
Est-ce que le et sa ministre des Finances ont lu ou entendu ces propos? J'ai l'impression que non. Ils continuent de dépenser sans compter et de proposer des politiques inflationnistes.
C'est très malheureux, parce que les grands perdants, dans tout cela, ce sont les Canadiens, qui travaillent fort et qui voient le fruit de leur travail leur échapper davantage chaque jour.
J'ai une entreprise qui compte 30 employés et nous avons été obligés de faire un ajustement de salaire de façon importante dans les derniers mois à cause de l'inflation qui n'arrête pas de monter et à cause des taux d'intérêt. J'ai des employés qui ont vu leur paiement hypothécaire augmenter de 700 $ par mois. Les salaires n'ont pas augmenté au même rythme que l'inflation.
L'inflation est à son plus haut niveau depuis 40 ans et les répercussions sur le prix des aliments sont immenses. Voici quelques exemples: le prix de la livre de beurre dépasse les 8 $. Un pain coûte 5,50 $, alors qu'il coûtait 1,50 $ il y a quatre ans. Une livre de bacon coûte 10 $.
Une famille de quatre personnes, soit deux parents et deux enfants, va dépenser 1065 $ de plus en épicerie juste cette année. C'est énorme et c'est beaucoup trop. Quand on ajoute à cela le prix de l'essence qui tourne autour de 1,80 $, cela n'aide en rien. Évidemment, il y a le transport. On nous dit toujours que la taxe sur le carbone n'a aucun effet au Québec, ce qui est complètement faux. Les denrées qui nous sont envoyées de partout au pays voyagent entre les provinces, il y a donc inévitablement un échange qui se fait. L'ensemble de ces denrées transportées est sujet à l'ensemble de ces taxes qui sont des taxes inflationnistes, inévitablement.
Certains parents doivent se priver d'un repas pour pouvoir nourrir leurs enfants. Le nombre de visites dans les banques alimentaires a explosé. Il y a 1,5 million de visites par mois au Canada. C'est un stress quotidien que vivent ces familles et, pourtant, rien n'arrête les élans dépensiers de ce gouvernement, qui fait augmenter le prix de tout.
C'est sans compter le coût du logement. Depuis que ce est en poste, le prix des maisons a doublé. Juste l'an dernier, le prix des maisons a augmenté de 21 % dans la région de Québec. C'est quand même incroyable. Avec les hausses successives des taux d'intérêt, les versements hypothécaires moyens ont aussi doublé pour atteindre presque 3 000 $ par mois. C'est la même chose pour les logements. II n'est pas rare de trouver des annonces pour un trois et demi à 2 000 $.
Le résultat, c'est que les jeunes familles abandonnent leur rêve de devenir propriétaires. Cela fait huit ans et demi que je suis député, et, pour la première fois, des jeunes viennent vers moi et me disent exactement ce que nous disons depuis des mois. Ils me demandent comment ils pourront un jour accéder à la propriété. Personne ne m'avait jamais parlé de cela avant, mais, aujourd'hui, c'est une réalité absolue.
Bref, la liste des effets négatifs et des torts causés par les politiques inflationnistes de ce gouvernement est trop longue pour entrer dans un discours de 10 minutes. Je ne parle même pas des autres problèmes causés par ce gouvernement, comme la violence qui n'arrête pas de grimper et les services aux citoyens qui sont déficients.
Pensons à la crise des passeports qui est survenue l'année passée. Je n'avais jamais vu une telle chose de toute ma vie. Le nombre d'employés dans la fonction fédérale a augmenté de près de 70 000 employés depuis 8 ans et nous n'avons jamais été aussi mal servis. C'est véritablement mal organisé par ce gouvernement.
Je ne parle pas des autres problèmes. Je ne parle pas de l'ingérence étrangère, de tout ce qui se passe actuellement et de nos collègues qui ont été épiés, et même menacés dans certains cas, par Pékin.
Les Canadiens méritent qu'on en fasse beaucoup plus et qu'on le fasse vraiment mieux. Ils méritent un gouvernement qui les place en premier, qui pense à leur chèque de paie, à leur maison, à leur famille et surtout à leur avenir. Ils méritent un gouvernement qui reconnaît le travail acharné qu'ils font chaque jour et qui ne va pas toujours essayer d'aller en chercher plus sur leur chèque de paie. Il faut un gouvernement qui va ramener le gros bon sens, c'est-à-dire un gouvernement conservateur.
J'ai tellement hâte que nous soyons revenus au pouvoir. Nous allons simplement arrêter de dépenser et nous aurons énormément d'argent, ce qui nous permettra d'offrir tous les programmes dont les gens ont besoin.
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Monsieur le Président, c’est un véritable plaisir pour moi d’être ici pour parler du projet de loi d’exécution du budget. Si je le dis, c'est parce que nous avons passé tellement de temps à nous demander si nous devions maintenant ajourner la Chambre ou suspendre le débat, ou si tel ou tel député conservateur devait maintenant être entendu. Nous avons passé du temps à rester muets pendant une longue obstruction au comité des finances — un discours détaillé sur la pêche aux anguilles — ou encore à voir des députés insister pour que la sonnerie se fasse entendre pendant 15 minutes à la fin de la période des questions avant un vote. Ce n'est pas pour ces raisons que les bonnes gens de Charlottetown m’ont envoyé au Parlement. Ils m’y ont envoyé pour que j'incarne la voix de Charlottetown ici, à Ottawa, et pour que je parle de questions de fond comme celles dont traite le projet de loi . Je suis donc particulièrement heureux d’être ici et d’avoir l’occasion de remplir mon rôle.
Avant de nous tourner vers l’avenir, il est important de faire le point. Je voudrais, bien sûr, apporter à ce débat le point de vue de l’Île‑du-Prince‑Édouard. Je commencerai par mettre en lumière un rapport récent du Forum des politiques publiques, intitulé « L’Indice de dynamisme du Canada atlantique », qui fait ressortir les progrès réalisés dans la région atlantique au cours des 10 dernières années.
Les députés seront peut-être également intéressés d’apprendre qu’aujourd’hui même, le journal local a publié une lettre d'opinion de l’ancien premier ministre progressiste-conservateur Brian Mulroney, qui parle des progrès remarquables réalisés dans notre région depuis qu’il était premier ministre et qu’il supervisait la création de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique.
Pour en revenir à « L’Indice de dynamisme du Canada atlantique », le rapport fait ressortir les progrès réalisés dans la région au cours des 10 dernières années en fonction de 20 indicateurs. Je tiens en particulier à souligner l’excellent travail réalisé à l’Île‑du-Prince‑Édouard: entre 2015 et 2022, 17 des 20 indicateurs y ont montré une amélioration, notamment dans les domaines du logement, de l’immigration, de l’investissement des entreprises ainsi que des dépenses en matière de recherche et développement. L’Île‑du-Prince‑Édouard a obtenu les résultats les plus élevés de toutes les provinces de l’Atlantique; elle s'est classée au premier rang. C’est une excellente nouvelle pour ses habitants. Cela prouve que de réels progrès sont en train de se produire.
Les conservateurs n’aiment pas que nous annoncions triomphalement les nouvelles économiques positives à propos de la région. Ils nous reprochent typiquement de dire que la situation n’a jamais été aussi bonne. Il est indéniable que tout n'est pas réglé. Nous avons connu une croissance positive, mais les Canadiens et les Prince-Édouardiens ont des défis importants à relever. Lorsque je parle aux habitants de Charlottetown, que ce soit en faisant du porte-à-porte ou en me rendant au marché des producteurs la fin de semaine, les trois problèmes dont ils veulent parler sont le coût de la vie, la santé et le changement climatique. En tant que gouvernement, nous avons encore beaucoup à faire, cela va sans dire. Nous ne pouvons pas rester sur la touche. C’est pourquoi nous avons présenté le projet de loi d’exécution du budget et le budget de 2023: pour prendre des mesures viables afin de régler ces problèmes.
Je voudrais parler un instant du remboursement pour l’épicerie et de son importance. Il est indubitablement plus coûteux de mettre de la nourriture sur la table. Les habitants de l'île ont dû supporter l’un des taux d'inflation parmi les plus élevés du pays. L'Île-du-Prince-Édouard a connu le taux d'inflation le plus élevé au Canada tous les mois pendant deux ans, de mars 2021 à mars 2023, à l'exception d'un seul mois. Cette situation s'explique en grande partie par la dépendance disproportionnée des habitants de cette province au mazout et par l'augmentation du prix de ce produit.
À Charlottetown, le revenu médian après impôt des ménages est de 58 000 $, alors, en général, les habitants de l'île doivent payer plus, mais ils gagnent moins. Comme nous le savons, le fardeau de l’inflation s’abat sur de nombreuses personnes partout au pays. C'est pourquoi le gouvernement a réagi dans ce budget, et dans cette loi d'exécution du budget, en accordant un remboursement pour l’épicerie de façon à venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin.
Ce sont 11 millions de Canadiens à revenu faible ou modeste qui profiteront de la mesure. Le remboursement pour l'épicerie s’élèvera à 467 $ pour les couples admissibles ayant deux enfants, à 234 $ pour les personnes seules sans enfant et à 225 $ en moyenne pour les personnes âgées. Il est absolument incompréhensible qu'avec tous les témoignages de gens en difficulté que j'entends, en particulier de la part des aînés, des manigances procédurales et partisanes bloquent ces paiements. J'espère sincèrement que les gens feront montre de discernement et se rappelleront les raisons pour lesquelles ils ont été envoyés ici, que le projet de loi fera l'objet d'un débat de fond et qu'il sera soumis à un vote et mis en œuvre afin que les personnes qui ont besoin de cet argent en cette période d'inflation puissent l'obtenir. J'espère que d'autres priorités ne feront pas obstacle au déroulement de ce processus.
Nous savons que de nombreux Canadiens doivent choisir entre mettre de la nourriture sur la table et payer d’autres factures. Les soins dentaires sont souvent relégués au second plan. En 2018, plus d'un Canadien sur cinq a déclaré éviter les soins dentaires en raison de leurs coûts. Avec l'augmentation récente du coût de la vie, on peut supposer qu'un nombre encore plus important de Canadiens ne peuvent avoir accès à des services dentaires pour des raisons financières.
C'est pourquoi, à l'automne 2022, nous avons mis en place la Prestation dentaire canadienne. Ainsi, depuis décembre, plus de 300 000 enfants canadiens ont eu accès à des soins dentaires. Pour poursuivre sur cette lancée, dans le budget de 2023, le gouvernement investit 13 milliards de dollars sur cinq ans dans le Régime canadien de soins dentaires, qui offrira une couverture aux Canadiens non assurés dont le revenu familial annuel est inférieur à 90 000 $, sans frais partagés pour ceux dont le revenu familial est inférieur à 70 000 $. Cela comprend les personnes âgées, les enfants et les personnes handicapées.
Après avoir entendu parler de la couverture prévue dans le budget, des personnes âgées de ma circonscription ont demandé quand le régime de soins dentaires sera mis en œuvre et quand elles pourront commencer à y avoir accès. La nouvelle circule, et les gens attendent cette aide avec impatience. Le besoin est bien réel, en particulier chez les personnes âgées qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Il est franchement temps de passer à l'action.
Au-delà du budget de 2023, le projet de loi d'exécution du budget témoigne d'un effort manifeste pour faire face au coût de la vie en soutenant les personnes dans le besoin. J'ai mentionné que des personnes âgées qui en arrachent me contactent souvent, et elles me disent à quel point elles seront frustrées si le rabais pour l'épicerie est encore retardé.
Une autre mesure a été prise, non pas pour les personnes âgées les plus démunies, mais pour celles qui perçoivent des pensions réglementées par le gouvernement fédéral, afin d'assouplir les paiements effectués au titre de ces pensions, ce qui aidera les retraités de la classe moyenne. C'est important pour ma région parce que l'Île‑du-Prince‑Édouard est le seul endroit au Canada, en dehors de la région de la capitale nationale, à accueillir l’administration centrale d'un ministère fédéral, à savoir Anciens Combattants Canada. Nous avons donc un nombre disproportionné de fonctionnaires fédéraux à la retraite. C'est un dossier qui compte pour eux, et il faut le faire avancer.
La dernière chose que j'aborderai avant de conclure, c'est la déduction pour les outils. L'Île‑du-Prince‑Édouard a l'un des taux d'inoccupation les plus bas du pays. Il est de 0,9 % pour les appartements et de 0 % pour les studios. Il est donc absolument impossible de trouver un studio à l'Île‑du-Prince‑Édouard. L'une des mesures proposée dans le projet de loi d'exécution du budget consiste à accorder un répit aux gens de métier. Nous devons nous occuper autant que possible des gens de métier, car il y a 1 500 emplois vacants dans le secteur de la construction à l'Île‑du-Prince‑Édouard, ce qui cause un goulot d'étranglement majeur dans la construction des logis requis.
En conclusion, je souligne que l'Île‑du-Prince‑Édouard a connu une croissance positive et un bel essor ces dernières années. Or, bien que nous ayons fait des progrès, le coût de la vie, les services de santé et les changements climatiques demeurent des préoccupations majeures pour les Prince-Édouardiens et les Canadiens. J'encourage donc tous mes collègues à mettre la main à la pâte pour régler ces problèmes communs et à concentrer leurs efforts sur ce qui compte pour nos concitoyens plutôt que sur les considérations partisanes ou les manœuvres procédurales. Appuyons le projet de loi d'exécution du budget.