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Publications de la Chambre

Les Débats constituent le rapport intégral — transcrit, révisé et corrigé — de ce qui est dit à la Chambre. Les Journaux sont le compte rendu officiel des décisions et autres travaux de la Chambre. Le Feuilleton et Feuilleton des avis comprend toutes les questions qui peuvent être abordées au cours d’un jour de séance, en plus des avis pour les affaires à venir.

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44e LÉGISLATURE, 1re SESSION

HANSARD RÉVISÉ • No 209

TABLE DES MATIÈRES

Le jeudi 8 juin 2023




Emblème de la Chambre des communes

Débats de la Chambre des communes

Volume 151
No 209
1re SESSION
44e LÉGISLATURE

COMPTE RENDU OFFICIEL (HANSARD)

Le jeudi 8 juin 2023

Présidence de l'honorable Anthony Rota


    La séance est ouverte à 10 heures.

Prière



Affaires courantes

[Affaires courantes]

(1000)

[Traduction]

Réponse du gouvernement à des pétitions

    Monsieur le Président, je tiens à apporter une précision. Je dépose souvent des documents et on m'a demandé ce qui se produit lorsque je dis qu'un document est déposé sous forme électronique. En fait, lorsqu'un document électronique est déposé, les députés ont la possibilité de recevoir la réponse à la pétition par courriel.
    Conformément à l'article 36(8)a) du Règlement, j'ai l'honneur de déposer, dans les deux langues officielles et sous forme électronique, la réponse du gouvernement à 13 pétitions. C'est la raison pour laquelle j'ai fourni l'explication.

Les modifications au Règlement

    Monsieur le Président, le gouvernement a pris note des recommandations formulées par le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre dans son 20e rapport, intitulé « L'avenir des délibérations hybrides à la Chambre des communes », présenté à la Chambre le lundi 30 janvier 2023. Conformément à la réponse du gouvernement au rapport qui a été présentée le 30 mai 2023, j'ai l'honneur de déposer, dans les deux langues officielles, les modifications proposées au Règlement, qui visent à faire des séances hybrides un élément permanent du Règlement.

[Français]

Les comités de la Chambre

Langues officielles

    Monsieur le Président, j'ai l'honneur de présenter à la Chambre, dans les deux langues officielles, le deuxième rapport du Comité permanent des langues officielles, intitulé « Mesures du gouvernement pour protéger et promouvoir le français au Québec et au Canada ».
    Conformément à l'article 109 du Règlement, le Comité demande au gouvernement de déposer une réponse globale au présent rapport.
    J'aimerais profiter de l'occasion pour remercier tous les membres du Comité, qui se sont donnés à fond afin de produire un beau rapport. Nous avons entendu des tonnes de témoins et lu bien des rapports et des mémoires. J'aimerais aussi remercier ceux qu'on oublie trop souvent: les analystes, les greffiers et les greffières, les interprètes et les traducteurs. En gros, je remercie toute l'équipe. C'est un excellent rapport.
(1005)

[Traduction]

La Loi sur la concurrence

    — Monsieur le Président, j'ai le plaisir de présenter mon premier projet de loi d'initiative parlementaire.
    La concurrence est un mythe au Canada. Les Canadiens paient des prix parmi les plus élevés au monde pour un grand nombre de monopoles qui dominent les marchés canadiens: les services de téléphonie cellulaire et les services Internet, les services bancaires, le transport aérien, et même la bière. C'est scandaleux. Pourquoi? Les coupables sont nombreux, mais une Loi sur la concurrence médiocre et étonnamment favorable aux monopoles en est l'une des principales raisons.
    Mon projet de loi d'initiative parlementaire éliminerait l'article le plus anticoncurrentiel de la Loi, l'article 96, qui prévoit une défense fondée sur les gains en efficience. Le Canada est le seul pays du G7 à inclure la défense fondée sur les gains en efficience dans ses lois sur la concurrence, et il permet actuellement à la désuète Loi sur la concurrence de remplir son mandat manifestement anticoncurrentiel en autorisant les entreprises à fusionner, peu importe à quel point le fusionnement peut nuire à la concurrence, si elles peuvent réaliser des gains en efficience. La plupart du temps, ces gains d'efficience sont réalisés simplement en supprimant des emplois.
    Ce concept remonte aux années 1960, quand le Canada adhérait à une politique industrielle. C'était avant la libéralisation des échanges, à une époque où nous voulions que les entreprises prennent le plus d'ampleur possible afin de pouvoir soutenir la concurrence à l'échelle internationale. Il s'agit d'un vestige de cette ère. La suppression de cet article ne réglera pas à elle seule le problème de la concurrence, mais elle y contribuera grandement.
    Je suis heureux de présenter ce projet de loi et de lancer un débat sur la concurrence à la Chambre des communes. Je remercie le député d'Abbotsford de l'avoir appuyé.

     (Les motions sont réputées adoptées, le projet de loi est lu pour la première fois et imprimé.)

Pétitions

Les changements climatiques

    Monsieur le Président, je présente aujourd'hui une pétition lancée par l'équipe incroyable d'Ecojustice, un organisme qui continue de faire preuve d'un leadership extraordinaire dans notre lutte collective pour protéger la planète.
    Les pétitionnaires demandent au gouvernement d'interdire complètement les exportations de charbon thermique. Ils attirent l'attention sur le fait que les centrales au charbon sont la principale source d'émissions de gaz à effet de serre à l’origine du réchauffement climatique. Pourtant, les libéraux continuent d'autoriser le Canada à extraire et à exporter du charbon thermique pour qu'il soit brûlé à l'étranger. Les pétitionnaires soulignent que, pendant la dernière campagne électorale, les libéraux ont promis de mettre fin progressivement aux exportations de charbon thermique d'ici 2030. Deux ans plus tard, rien n'a été fait pour appuyer cet engagement. Les émissions ne connaissent pas de frontières, et le charbon qui brûle n'importe où dans le monde contribue à la crise climatique qui nous touche tous.
    Les pétitionnaires demandent donc au gouvernement d'agir en vrai chef de file dans la lutte contre les changements climatiques et d'interdire les exportations de charbon thermique.

La justice

    Monsieur le Président, c'est la huitième fois que je présente une pétition sur la hausse de la criminalité, au nom des citoyens de Swan River, au Manitoba.
    Les gens ordinaires de Swan River demandent une solution empreinte de gros bon sens pour abroger les politiques laxistes en matière de criminalité du gouvernement libéral, qui alimentent la vague de criminalité d'un bout à l'autre de la ville. Auparavant, les gens se promenaient librement et en toute sécurité à Swan River, mais maintenant, ils ont peur de quitter leur domicile.
    Les résidants de Swan River exigent que le gouvernement libéral abroge ses politiques laxistes en matière de criminalité, qui menacent directement leur gagne-pain et leur collectivité. J'appuie les bonnes gens de Swan River.

Le changement climatique

    Monsieur le Président, la pétition que je présente aujourd'hui au nom de jeunes de Qualicum Beach, dans ma circonscription, arrive à point nommé. Les pétitionnaires soulignent que les enfants nés en 2020 devront composer en moyenne avec deux à sept fois plus de phénomènes météorologiques extrêmes que leurs grands-parents. De toute évidence, nous sommes à l’extrémité supérieure de cette fourchette. Selon un rapport publié en 2021 dans la revue The Lancet, 83 % des enfants du monde entier déclarent qu’ils croient que les générations précédentes n’ont pas su prendre soin de la planète. Les personnes les plus touchées par les changements climatiques sont les jeunes générations, car ce sont elles qui subiront les pires effets de la crise.
    Le dialogue avec les jeunes s'est avéré crucial pour lutter efficacement contre les changements climatiques et élaborer des politiques, mais des dizaines de décisions liées au climat sont prises sans l'avis des jeunes. Les statistiques du monde entier montrent que si les jeunes prenaient ces décisions, la représentation au Parlement serait différente. Les enfants de moins de 18 ans n’ont pas le droit de vote et n’ont donc pas le droit de se faire entendre ou d’agir légalement.
    Les pétitionnaires demandent au gouvernement du Canada d’exiger que tous les députés, quelle que soit leur allégeance politique, consultent la direction d’une école secondaire ou primaire, un conseil étudiant ou un groupe de jeunes environnementalistes de leur circonscription avant que le Parlement ne procède à la deuxième lecture de tout projet de loi ayant une incidence directe sur les émissions de gaz à effet de serre au Canada. L’objectif de la consultation est d’écouter le point de vue des personnes qui sont directement concernées par le projet de loi en question, mais qui ne sont pas déjà représentées au Parlement.
(1010)

Les aînés

    Monsieur le Président, je dépose aujourd’hui une pétition signée par des habitants de Winnipeg-Nord. Les pétitionnaires demandent aux parlementaires de défendre et de promouvoir les activités et les différents types de programmes destinés aux personnes âgées. Ils soulignent en particulier l’importance du Supplément de revenu garanti et de la Sécurité de la vieillesse, et ils veulent que les députés cherchent des moyens de défendre et d’appuyer les programmes et les mesures de soutien destinés aux personnes âgées d’un bout à l’autre du pays, en particulier, évidemment, aux habitants de Winnipeg-Nord.

Questions inscrites au Feuilleton

    Monsieur le Président, nous répondrons aujourd'hui aux questions no 1420 à 1422, 1426, 1427, 1430 et 1432.

[Texte]

Question no 1420 —
Mme Elizabeth May:
    En ce qui concerne les fonds prévus pour l’exploitation future du pétrole et du gaz extracôtiers dans l’Arctique dans le budget de 2023 et le moratoire sur les activités pétrolières et gazières dans les eaux extracôtières du Canada décrété en 2016: a) quels sont les détails des fonds proposés; b) envisage-t-on des activités futures d’exploitation du pétrole et du gaz extracôtiers et la fin du moratoire?
L’hon. Dan Vandal (ministre des Affaires du Nord, ministre responsable de Développement économique Canada pour les Prairies et ministre responsable de l’Agence canadienne de développement économique du Nord, Lib.):
    Monsieur le Président, en ce qui concerne Affaires du Nord Canada, la réponse est la suivante: concernant la partie a) de la question, le financement annoncé dans le budget de 2023 appuiera la prise de décision fondées sur des données probantes concernant le pétrole et gaz dans les zones extracôtières de l’Arctique, afin de garantir que toute exploitation future de pétrole et gaz dans les eaux de l’Arctique canadien respecte les normes les plus strictes en matière de sécurité et d’environnement et soit compatible avec les objectifs nationaux et mondiaux du Canada en matière de climat et d’environnement.
    Le financement soutiendra le développement conjoint d’une évaluation scientifique quinquennale liée au climat et à la vie marine dans les eaux de l’Arctique canadien. Les projets de recherche sur le climat et le milieu marin viendront compléter la recherche scientifique effectuée dans le cadre de l’évaluation scientifique quinquennale initiale. Le gouvernement du Canada commencera à travailler avec des partenaires du Nord pour identifier les lacunes dans la recherche sur le climat et la vie marine au large de l’Arctique, en mettant l’accent sur les impacts du changement climatique dans toute la région. Le financement soutiendra également le travail avec les partenaires du Nord pour préparer un rapport final sur les conclusions de l’évaluation scientifique qui sera soumis à l’examen du gouvernement du Canada pour déterminer s’il convient de maintenir le moratoire.
    Au sujet de la partie b) de la question, le moratoire sur le pétrole et gaz dans les zones extracôtières de l’Arctique annoncé en décembre 2016 est indéfini et restera en vigueur jusqu’à ce qu’il soit abrogé.
Question no 1421 —
Mme Laila Goodridge:
    En ce qui concerne l'article du Washington Post selon lesquelles le premier ministre aurait déclaré aux représentants de l’OTAN, en privé, que le Canada ne respectera jamais les objectifs de dépenses en matière de défense fixés par l’alliance militaire: a) qu’a dit le premier ministre aux responsables de l’OTAN quant à la capacité du Canada à respecter les objectifs en matière de dépenses; b) à quel moment le gouvernement estime-t-il qu’il atteindra l’objectif fixé par l’OTAN, qui consiste à consacrer au moins 2 % du produit intérieur brut du pays au secteur de la défense?
M. Bryan May (secrétaire parlementaire de la ministre de la Défense nationale, Lib.):
    Monsieur le Président, le Canada reste déterminé à maintenir les augmentations du budget de défense prévues dans la politique de défense du Canada, intitulée Protection, Sécurité, Engagement. Le budget total de la défense du Canada passera ainsi de 18,9 milliards de dollars en 2016-2017 à 32,7 milliards de dollars d’ici 2026-2027, soit une augmentation de plus de 70 %.
    Il s’agit d’un processus continu et les chiffres relatifs aux dépenses prévues continuent d’être ajustés. En effet, à tout moment, les calculs prévus peuvent fluctuer en fonction de l’évolution des investissements, des capacités et des besoins en matière de défense. De plus, les dépenses de défense et les acquisitions du Canada sont fondées sur l’analyse des menaces et l’évaluation des besoins.
    En ce qui concerne les capacités, le Canada dépassera la directive de 20 % pour les dépenses en matériel militaire en 2023 et atteindra environ 33 % en 2026.
    Par ailleurs, le Canada poursuit son engagement constant et fiable en faveur des missions, des opérations et des activités de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, ou OTAN: le Canada dirige le Groupement tactique de présence avancée renforcée en Lettonie depuis sa création et travaille à son expansion, conformément aux engagements pris à Madrid; le Canada a récemment dirigé l’un des groupes maritimes permanents de l’OTAN; le Canada accueillera un Centre d’excellence OTAN sur le changement climatique et la sécurité à Montréal; Halifax a été proposée pour accueillir le bureau régional nord-américain de l’Accélérateur d’innovation de défense pour l’Atlantique Nord, ou DIANA, de l’OTAN.
    Les rapports annuels sur les dépenses de défense des pays de l’OTAN, dont le Canada, sont publiés en mars de chaque année et peuvent être consultés sur le site Web suivant: OTAN – Nouvelles: Les dépenses de défense des pays de l’OTAN (2014-2022), 21-Mar.-2023.
    Finalement, tel qu’annoncé dans le budget de 2022, la Défense nationale entreprend un examen de sa politique de défense, qui inclura des considérations sur les dépenses en matière de défense.
Question no 1422 —
M. Brad Vis:
    En ce qui concerne l’examen législatif de la Loi sur le cannabis lancé par Santé Canada en septembre 2022 et le questionnaire mis en ligne à cette occasion: a) par quelles méthodes a-t-on fait connaître le questionnaire en ligne au grand public; b) pendant quelle période les méthodes nommées en a) ont-elles été utilisées; c) combien de personnes ont répondu au questionnaire; d) comment se répartissent les réponses à chaque question du questionnaire?
Mme Élisabeth Brière (secrétaire parlementaire de la ministre de la Santé mentale et des Dépendances et ministre associée de la Santé, Lib.):
    Monsieur le Président, en réponse à la partie a) de la question, le questionnaire en ligne a été communiqué au public pour la première fois le 22 septembre 2022, lorsque les ministres fédéraux de la Santé, le ministre de la Santé et la ministre de la Santé mentale et des Dépendances et ministre associée de la Santé, ont annoncé le lancement de l’examen législatif de la Loi sur le cannabis lors d’un événement en personne aux côtés du président du comité d’experts indépendant.
    Dans le cadre de ce lancement, la possibilité de participer à la mobilisation en ligne a été annoncée, ouvrant ainsi la période de mobilisation du public en ligne de 60 jours. Ce jour-là, Santé Canada a publié en ligne deux documents de discussion, l’un destiné au grand public et aux intervenants, comprenant un questionnaire d’appui pour recevoir des commentaires, avec une date de clôture fixée au 21 novembre 2022, et l’autre spécifiquement destiné aux populations des communautés des Premières Nations, inuites et métisses, qui devait initialement se terminer également le 21 novembre 2022, mais qui a été prolongé jusqu’au 15 janvier 2023, en raison de demandes de la part des peuples autochtones qui souhaitaient disposer de plus de temps pour fournir des commentaires. Les annonces ont été appuyées par un communiqué de presse, les médias sociaux et le lancement d’une page Web dédiée qui comprenait des liens permettant de participer à la consultation et de fournir des commentaires via le questionnaire. Des courriels de Santé Canada ont également été envoyés directement aux intervenants et aux partenaires autochtones, les invitant à participer au processus de mobilisation en ligne.
    Concernant la partie b) de la question, les médias sociaux ont diffusé le message fréquemment pendant toute la durée de la période de mobilisation, y compris une campagne vers la fin de la période de consultation pour rappeler aux Canadiens d’y participer avant sa date de clôture.
    Comme indiqué à la réponse à la partie a) de la question, le jour du lancement de la consultation, le 22 septembre, des courriels de Santé Canada ont été envoyés directement aux intervenants et aux partenaires autochtones, les invitant à participer au processus de mobilisation en ligne. Des courriels rappelant à ces mêmes groupes de participer ont également été envoyés vers le milieu de la période de consultation et juste avant la date de clôture.
    L’annonce a également été publiée sur la page « Consultations auprès des Canadiens » du site Canada.ca.
    Au sujet de la partie c) de la question, la mobilisation du public a permis de recueillir les commentaires de plus de 2 300 personnes, organisations et autres intervenants. Un total de 2 158 personnes ont répondu au questionnaire. En outre, un total de 211 rétroactions ont été reçues.
    Relativement à la partie d) de la question, le questionnaire comprenait 17 questions ouvertes et 11 questions fermées, dont 9 étaient des questions démographiques. Les résultats de la mobilisation du public en ligne, y compris les réponses au questionnaire, sont en cours d’analyse et seront résumés dans un rapport qui sera publié en ligne en 2023.
Question no 1426 —
Mme Kirsty Duncan:
    En ce qui concerne les organismes nationaux de sport (ONS) ayant des ententes de contribution avec Sport Canada (SC), et qui ont ou avaient des accords de non divulgation (AND) avec des athlètes: a) SC surveille-t-il quels ONS ont des AND avec des athlètes; b) pour chaque ONS, quels sont les détails de chaque AND, ventilés par année ou années pendant lesquelles ils étaient en place; c) pour chaque ONS en a), l’accord a-t-il été utilisé, et, le cas échéant, quand et à quelle fin?
L’hon. Pascale St-Onge (ministre des Sports et ministre responsable de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec, Lib.):
    Monsieur le Président, en réponse à la partie a) de la question, dans le cadre du Programme d'aide aux athlètes, Sport Canada examine les ententes entre les athlètes et les organismes nationaux de sport pour s'assurer qu'elles comprennent des références précises, comme l'exigent les politiques et les procédures du Programme d'aide aux athlètes. Sport Canada ne surveille pas quels organismes nationaux de sport ont des accords de non-divulgation avec les athlètes. Toutefois, lors de mon annonce du 11 mai 2023 visant à favoriser un changement de culture sécuritaire et durable dans le sport, j’ai réitéré que les accords de non-divulgation ou les clauses de non-dénigrement ne devraient jamais être utilisés pour empêcher les athlètes et les autres participants sportifs de dénoncer la maltraitance qu’ils ont subie ou dont ils ont été témoins. À cet effet, tous les organismes nationaux de sport devront utiliser le texte de l’Entente de l’athlète, développé par AthlètesCAN avec l’aide de dirigeants d’organismes nationaux de sports et d’experts juridiques, et récemment révisé, qui stipule qu’en vertu du Code de conduite universel pour prévenir et contrer la maltraitance dans le sport, ou CCUMS, les droits des athlètes ne peuvent être restreints. Conformément aux efforts nationaux déployés à cette fin, Sport Canada, par l’entremise des accords de contribution conclus avec les organismes nationaux de sport, interdira que tout contrat, politique, procédure ou action d’un organisme national de sport restreigne les droits des participantes et participants prévus au CCUMS.
    Au sujet de la partie b) de la question, étant donné que Sport Canada ne surveille pas les accords de non-divulgation, il n’est pas en mesure de confirmer quels sont les organismes nationaux de sport qui ont conclu de tels accords et quels en sont les détails.
    Relativement à la partie c) de la question, conformément à la réponse fournie à la partie b), ces détails ne sont pas disponibles.
Question no 1427 —
Mme Bonita Zarrillo:
    En ce qui concerne la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) et les fonds fournis pour les améliorations énergétiques: a) quel est le montant fourni, ventilé par (i) nombre d’unités, (ii) province, (iii) type de bénéficiaire (fiducie de placement immobilier, société privée, organisme sans but lucratif, etc.); b) quelles mesures sont prises et quelles garanties sont exigées des bénéficiaires pour éviter les « rénovictions » qui pourraient découler de ces fonds; c) le gouvernement surveille-t-il les expulsions découlant de rénovations faites à l’aide de ces fonds et, le cas échéant, combien d’expulsions ont été constatées; d) pour les expulsions en c), quelles mesures sont en place pour veiller à ce que les locataires (i) aient un logement de rechange au même loyer, (ii) soient informés des progrès et de l’achèvement des rénovations, (iii) soient en mesure de réintégrer leur habitation au même loyer une fois les rénovations achevées?
Mme Jennifer O’Connell (secrétaire parlementaire du ministre des Affaires intergouvernementales, de l’Infrastructure et des Collectivités, Lib.):
    Monsieur le Président, en ce qui concerne la Banque de l’infrastructure du canada, ou BIC, et les fonds fournis pour les améliorations énergétiques, l’Initiative de rénovations énergétiques des bâtiments, ou IREB, de la BIC fournit un financement pour des projets d’amélioration du rendement énergétique. Étant donné que les bâtiments représentent actuellement 18 % des émissions de gaz à effet de serre du Canada, la modernisation de ces actifs est essentielle à l’atteinte des objectifs du Canada en matière de changements climatiques. L’IREB investit dans la décarbonisation des immeubles en vue de financer les coûts d’investissement liés aux rénovations, en utilisant les économies découlant des économies d’énergie, des gains d’efficacité et des réductions des coûts d’exploitation pour le remboursement. Dans le cadre de l’IREB, le secteur privé comprend les bâtiments commerciaux, industriels et résidentiels à logements multiples appartenant à des intérêts privés. Le financement de la BIC est admissible pour des projets qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments grâce à des améliorations liées à la décarbonisation, y compris l’efficacité énergétique, le remplacement de combustible, soit électrification, gaz naturel renouvelable ou hydrogène, l’énergie renouvelable et le stockage d’énergie sur place, ainsi que les bornes de recharge pour véhicules électroniques. Le financement de la BIC n’est pas disponible pour les projets de rénovation de bâtiments qui ne visent pas la décarbonisation. En fin de compte, les économies découlant des économies d’énergie, des gains d’efficacité et des réductions des coûts d’exploitation sont refilées aux propriétaires et aux locataires d’immeubles.
    En ce qui concerne le partie a) de la question, la BIC a réalisé un investissement dans la rénovation énergétique d’immeubles résidentiels à logements multiples à ce jour. Cet investissement avec Avenue Living Asset Management, ou Avenue Living, propriétaire et exploitant de bâtiments situés principalement en Alberta et en Saskatchewan, permettra de rénover environ 95 propriétés de leur portefeuille constitué de 240 immeubles afin d’optimiser le rendement énergétique de plus de 6 400 résidences. L'engagement d'investissement de la BIC s'élève à 129 871 754,71 $ et, à ce jour, aucun fonds n'a été transféré à Avenue Living conformément aux conditions de l'accord de crédit.
    La BIC ne fait pas le suivi des évictions déclenchées par les projets de rénovation d’immeubles et, par conséquent, n'a pas d’informations à fournir en réponse aux partie b), c) et d) de la question.
Question no 1430 —
Mme Laila Goodridge:
    En ce qui concerne les caméras de sécurité et les équipements vidéo en circuit fermé, utilisés dans les bases et les installations du ministère de la Défense nationale (MDN) et des Forces armées canadiennes (FAC): a) est-ce que certains de ces équipements ont été fabriqués en Chine et, le cas échéant, quels sont les détails, y compris, pour chacun, (i) l’emplacement, (ii) la description, (iii) le fabricant, la marque et le modèle; b) relativement aux équipements en a), le MDN ou les FAC ont-ils reçu des avertissements, y compris de la part de nos partenaires du Groupe des cinq, relativement à leur utilisation, compte tenu de la loi chinoise sur le renseignement national, et, le cas échéant, quels sont les détails de ces avertissements, et quelles suites y a-t-on donné?
M. Bryan May (secrétaire parlementaire de la ministre de la Défense nationale, Lib.):
    Monsieur le Président, en réponse à la partie a) de la question, pour les projets d’infrastructure de grande envergure qui nécessitent des caméras de sécurité ou de l’équipement vidéo en circuit fermé, Services publics et Approvisionnement Canada, ou SPAC, ou Construction de Défense Canada, ou CDC, agissent à titre d’autorité contractante et concluent les contrats de service avec une entreprise au nom du ministère de la Défense nationale. Dans ces cas, l’entreprise qui a attribué le contrat de service est responsable de l’approvisionnement et de l’installation de l’équipement de sécurité, y compris les caméras de sécurité ou l’équipement vidéo en circuit fermé, en fonction des normes techniques établies dans le contrat.
    Les exigences en matière de sécurité d’un projet sont évaluées au moyen de la Liste de vérification des exigences relatives à la sécurité, ou LVERS, et toute entreprise qui conclut un contrat de service pour un projet d’infrastructure à grande échelle doit respecter les exigences en matière de sécurité, comme le niveau de sécurité du personnel exigé par une entreprise et ses employés, le cas échéant. L’installation de systèmes de sécurité dans des zones sensibles nécessiterait une cote de sécurité plus élevée, jusqu’au niveau Secret inclusivement. La LVERS est validée par les autorités responsables de la sécurité.
    Pour les achats à petite échelle de caméras de sécurité ou d’équipement vidéo en circuit fermé, y compris ceux utilisés aux fins de l’instruction des Forces armées canadiennes, ou FAC, la Défense nationale peut acheter de l’équipement directement d’un fournisseur qui répond aux normes techniques et de sécurité de la demande.
    La Défense nationale ne suit pas de façon centralisée l’origine du fabricant des caméras de sécurité ou de l’équipement vidéo en circuit fermé utilisés dans les bases et les installations exploitées par le ministère de la Défense nationale ou les FAC. Une recherche manuelle des contrats individuels, de concert avec d’autres partenaires gouvernementaux concernés, serait nécessaire et n’a pas pu être effectuée dans le délai imparti.
    Au sujet de la partie b) de la question, la Défense nationale travaille en étroite collaboration avec les partenaires du Groupe des cinq sur un éventail de questions de défense et de sécurité; toutefois, d’autres détails ne peuvent pas être communiqués pour des raisons de sécurité opérationnelle.
Question no 1432 —
M. Pat Kelly:
    En ce qui concerne les évaluations environnementales de projets de ressources naturelles soumis en vertu de la Loi sur l’évaluation d’impact: a) combien de projets ont été reçus depuis le 21 juin 2019; b) combien de projets le ministre a-t-il approuvés depuis le 21 juin 2019; c) combien de projets ont été présentés, mais ont été par la suite retirés depuis le 21 juin 2019; d) combien de projets approuvés depuis le 21 juin 2019 ont vu leur construction commencée; e) combien de projets approuvés depuis le 21 juin 2019 ont vu leur construction achevée; f) quelle a été la durée de traitement la plus courte d’un projet qui a été approuvé depuis le 21 juin 2019; g) quelle a été la durée de traitement la plus longue d’un projet qui a été approuvé depuis le 21 juin 2019?
L’hon. Steven Guilbeault (ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Lib.):
    Monsieur le Président, les échéanciers des décisions relatives aux projets peuvent être prévus en fonction des exigences de la Loi sur l’évaluation d’impact. La Loi indique que l’étape de l’étude d’impact menée par les promoteurs peut durer jusqu’à trois ans. La planification et la prise de décision par le gouvernement durent environ un an et demi, ce qui comprend l’étape préparatoire, l’étape d’évaluation d’impact et la prise de décision.
    L’échéancier du projet dépend souvent du moment, de la qualité et de la suffisance des études et des renseignements fournis par les promoteurs tout au long du processus d’évaluation, y compris la description du projet et l’étude d’impact.
    Il est possible que l’ensemble du processus se rapproche de trois ans, et l’expérience a montré que lorsque les promoteurs investissent au début, à l’étape de planification en amont et à l’étape préparatoire, cela permet de gagner du temps par la suite.
    L’Agence d'évaluation d'impact du Canada a effectué une recherche des dossiers depuis le 21 juin 2019. Voici les informations relatives à chaque partir de la question:
    Concernant la partie a), la Loi sur l’évaluation d’impact est entrée en vigueur le 28 août 2019 et, depuis cette date, l’Agence d’évaluation d’impact a accepté les descriptions initiales de projet de la part de promoteurs de 17 projets de ressources naturelles, c’est-à-dire mines ou pétrole et gaz.
    Au sujet de la partie b), un projet de ressources naturelles a achevé le processus d’évaluation d’impact en vertu de la Loi sur l’évaluation d’impact, depuis son entrée en vigueur. Le 15 mars 2023, le gouvernement a annoncé que le ministre avait déterminé que le projet était dans l’intérêt public et qu’il était autorisé à aller de l’avant.
    Relativement à la partie c), un promoteur a mis fin à un projet de ressources naturelles.
    La réponse à la partie d) est: zéro.
    La réponse à la partie e) est: zéro.
    La réponse à la partie f) est: 1 273 jours, ou trois ans et demi.
    La réponse à la partie g) est 1 273 jours, ou trois ans et demi.

[Traduction]

Questions transformées en ordres de dépôt de documents

    Monsieur le Président, si la question no 1283, à laquelle le gouvernement avait répondu initialement le 17 avril, et les questions no 1423 à 1425, 1428, 1429, 1431, 1433 et 1434 pouvaient être transformées en ordres de dépôt de documents, ces documents ainsi que le document contenant la réponse révisée du gouvernement seraient déposés immédiatement.
    D'accord?
    Des voix: D'accord.

[Texte]

Question no 1283 —
M. Gord Johns:
    En ce qui concerne les contrats fédéraux accordés depuis l’exercice 2015-2016, ventilés par exercice: quelle est la valeur totale des contrats accordés à (i) McKinsey & Company, (ii) Deloitte, (iii) PricewaterhouseCoopers, (iv) Accenture, (v) KPMG, (vi) Ernst and Young?
    (Le document est déposé.)
Question no 1423 —
M. Kelly McCauley:
    En ce qui concerne les frais juridiques et les dépenses encourues par l’Agence du revenu du Canada dans le cadre de procès impliquant des organismes de bienfaisance enregistrés, depuis le 1er janvier 2016: quels sont les détails de tous les dossiers dont les frais juridiques dépassent 25 000 $, y compris, pour chaque dossier, (i) le nom du dossier, (ii) le total des frais juridiques et des dépenses, (iii) les frais juridiques internes, (iv) les frais juridiques externes, (v) l’état actuel, (vi) le résultat, le cas échéant?
    (Le document est déposé.)
Question no 1424 —
M. Kelly McCauley:
    En ce qui concerne les versements de la Sécurité de la vieillesse (SV): a) combien de bénéficiaires de la SV ont un revenu brut de plus de 60 000 $ au total, ventilés par tranches de salaire de 5 000 $ entre 60 000 $ et 150 000 $; b) quel a été le montant versé pour chacune des tranches de salaire en a) au cours du dernier exercice; c) pour chaque tranche en a) et b), quelle est la répartition entre les personnes âgées de 65 à 74 ans et celles âgées de plus de 75 ans?
    (Le document est déposé.)
Question no 1425 —
M. Dan Albas:
    En ce qui concerne les demandes du gouvernement visant à censurer de l’information, depuis le 1er janvier 2016: a) combien de demandes ont été présentées par le gouvernement aux entreprises de médias sociaux pour censurer de l’information, y compris tout article, publication ou réponse; b) quelle est la ventilation de a) par plateforme de média social, année, ministère, agence, société d’État ou autre entité gouvernementale qui a fait la demande; c) quels sont les détails de chaque demande présentée à une entreprise de média social, y compris, pour chacune, (i) la date, (ii) la plateforme, (iii) la description de la publication ou de la réponse, (iv) la raison de la demande, (v) si l’information a été censurée ou non, et la manière dont elle a été censurée; d) combien de demandes ont été présentées par le gouvernement aux médias traditionnels pour censurer de l’information; e) quelle est la ventilation de d) par média, année, ministère, agence, société d’État ou autre entité gouvernementale qui a présenté la demande; f) quels sont les détails de chaque demande présentée en d), y compris, pour chacune, (i) la date, (ii) le média, (iii) le titre de la personne qui a fait la demande, (iv) la description du contenu visé par la demande de censure, (v) le résultat, c’est-à-dire si le contenu a été censuré ou non, et la manière dont il a été censuré?
    (Le document est déposé.)
Question no 1428 —
M. Colin Carrie:
    En ce qui concerne l’approvisionnement en trousses de dépistage rapide de la COVID 19: a) combien de trousses ont été achetées au cours de l’exercice 2022-2023, et quelle était la valeur de ces trousses, au total, ventilées par (i) mois d’acquisition, (ii) fournisseur auprès duquel elles ont été acquises, (iii) gouvernement provincial ou territorial, ministère fédéral ou autre entité à qui elles ont été fournies?
    (Le document est déposé.)
Question no 1429 —
M. Scot Davidson:
    En ce qui concerne les déclarations relatives aux « dépenses folles de mars » où le gouvernement effectue des achats avant la fin de l’exercice afin que les fonds des ministères ne restent pas inutilisés, ventilées par ministère, organisme ou autre entité gouvernementale: a) à combien se sont élevées les dépenses totales en février et en mars 2023 pour (i) les fournitures et approvisionnements (article courant 07), (ii) l’acquisition de machines et d'équipement, y compris les pièces et les outils consommables (article courant 09); b) quels sont les détails de chacune de ces dépenses, y compris (i) le fournisseur, (ii) le montant, (iii) la date à laquelle elle a été effectuée, (iv) la description des biens ou des services fournis, (v) la date de livraison, (vi) le numéro de dossier?
    (Le document est déposé.)
Question no 1431 —
M. Pat Kelly:
    En ce qui concerne Développement économique Canada pour les Prairies et son précurseur, Diversification de l’économie de l’Ouest Canada, de décembre 2015 à décembre 2022: a) combien de bénéficiaires étaient toujours en activité (i) un an, (ii) trois ans, (iii) cinq ans, après avoir reçu des fonds, ventilés par volet de financement; b) combien de postes créés par les bénéficiaires existaient toujours (i) un an, (ii) trois ans (iii) cinq ans, après avoir reçu des fonds; c) combien d’inventions, de découvertes ou de processus novateurs ont été commercialisés par des bénéficiaires?
    (Le document est déposé.)
Question no 1433 —
M. Pat Kelly:
    En ce qui concerne les engagements, pris dans « Protection, Sécurité, Engagement » (PSE) en matière d’approvisionnement: a) combien d’équivalents temps plein au sein de Services publics et Approvisionnements Canada (SPAC) et du ministère de la Défense nationale (MDN) sont affectés à chacune des tâches suivantes en tant que responsabilité principale, en utilisant le système de numérotation interne dans PSE, 29. Remplacer la flotte de navires de surface en investissant dans 15 navires canadiens de combat de surface et deux navires de soutien interarmées, 30. Acquérir cinq à six navires de patrouille extracôtiers de l’Arctique, 31. Exploiter et moderniser les quatre sous-marins de la classe Victoria, 32. Acquérir des systèmes nouveaux ou améliorés de renseignement, de surveillance et reconnaissance maritimes, de l’armement mis à niveau et des systèmes supplémentaires pour les plateformes actuelles et futures permettant des capacités navales offensives et défensives plus efficaces, 33. Mettre à niveau les torpilles légères transportées par les navires de surface, les hélicoptères maritimes et les aéronefs de patrouille maritime, 34. Acquérir des systèmes de défense aérienne au sol et les munitions appropriées qui sont capables de protéger tous les éléments de force sur le terrain contre les armes aéroportées, 35. Moderniser la simulation des effets des armes afin de mieux préparer les soldats aux opérations de combat, 36. Remplacer la famille de véhicules blindés de soutien au combat, qui comprend les véhicules de commandement, les ambulances et les équipes mobiles de réparation, 37. Moderniser l’ensemble des capacités de détection et de destruction des dispositifs explosifs de circonstance, 38. Acquérir de l’équipement de communication, de maintien en puissance et de surviabilité pour les forces légères de l’Armée, y compris des radios légères et de l’équipement du soldat améliorés, 39. Mettre à niveau le parc des véhicules de combat légers afin d’améliorer la mobilité et la surviabilité, 40. Moderniser les véhicules logistiques, l’équipement lourd du génie et les véhicules utilitaires légers, 41. Améliorer la capacité de l’Armée d’effectuer des opérations dans les régions éloignées en investissant dans la modernisation des communications, des abris, de la production d’énergie, des systèmes avancés de purification de l’eau et de l’équipement pour les environnements difficiles, 42. Moderniser les systèmes de commandement et contrôle, de renseignement, de surveillance et de reconnaissance basés au sol, 43. Acquérir des véhicules tout-terrain, des motoneiges et des véhicules utilitaires à chenilles semi-amphibies plus gros qui sont adaptés à l’environnement dans l’Arctique, 44. Remplacer la flotte de chasseurs CF-18 actuelle avec 88 chasseurs plus sophistiqués afin d’améliorer les capacités de contrôle et de frappe aériennes des Forces armées canadiennes, 45. Acquérir des capacités spatiales destinées à accroître la connaissance de la situation et le ciblage, notamment: le remplacement du système RADARSAT actuel afin d’améliorer l’identification et le suivi des menaces ainsi que la connaissance de la situation en ce qui concerne la circulation régulière sur le territoire canadien; des capteurs capables d’identifier et de suivre des débris spatiaux pouvant menacer les systèmes spatiaux canadiens et alliés (surveillance de l’espace); des systèmes spatiaux qui étendront et amélioreront à l’échelle mondiale les communications tactiques par satellite à bande étroite et à large bande, y compris dans l’ensemble de la région de l’Arctique canadien, 46. Acquérir des nouveaux systèmes de commandement, de contrôle et de communication intégrée tactique, de nouveaux dispositifs cryptographiques radio et d’autres systèmes de communication nécessaires, 47. Acquérir des avions de ravitaillement en vol stratégiques de prochaine génération (remplacement des avions CC-150 Polaris), 48. Remplacer les avions de transport polyvalents (remplacement des avions CC-138 Twin Otter), 49. Acquérir des avions multimission de prochaine génération (remplacement des avions de patrouille maritime CP-140 Aurora), 50. Investir dans des systèmes aériens télépilotés moyenne altitude, 51. Moderniser les missiles air-air courte portée (armement des avions de chasse), 52. Mettre à niveau les systèmes de navigation, de gestion et de contrôle aériens, 53. Investir dans des systèmes d’instruction des équipages, 54. Remplacer ou prolonger la durée de vie des capacités existantes en prévision de l’arrivée des plateformes de prochaine génération, 55. Soutenir les capacités nationales de recherche et sauvetage, notamment en prolongeant la durée de vie des systèmes existants, en acquérant de nouvelles plateformes et en assurant une intégration accrue avec nos partenaires internes et externes, 56. Opérationnaliser la flotte d’avions de recherche et sauvetage nouvellement; b) pour chacune des tâches en a), combien d’heures-personnes les employés de SPAC et du MDN ont-ils consacrées aux projets d’approvisionnement respectifs en (i) 2019, (ii) 2020, (iii) 2021, (iv) 2022; c) pour chacune des tâches en a), quand la tâche a-t-elle été achevée ou quelle est la date estimée d’achèvement?
    (Le document est déposé.)
Question no 1434 —
M. Bob Zimmer:
    En ce qui concerne le Bureau de la traduction: a) combien de traducteurs sont affectés (i) aux rapports et aux autres documents des comités de la Chambre des communes, (ii) à d’autres documents parlementaires, (iii) à d’autres documents; b) quels sont les délais de livraison nécessaires et estimés pour traduire les documents en a)(i), (i) pour chacun des exercices depuis 2016-2017, (ii) pour le restant de l’exercice en cours, (iii) pour l’exercice 2024-2025; c) quand a-t-on commencé les arriérés; d) la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement fournit-elle des ressources additionnelles ou réaffecte-t-elle des traducteurs affectés aux tâches visées en a)(iii) afin de raccourcir les délais de livraison et, le cas échéant, quels sont les détails; e) si la réponse à d) est négative, pourquoi des ressources additionnelles ne sont-elles pas ajoutées ou réaffectées; f) comment le gouvernement explique-t-il les délais de livraison actuels; g) la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement a-t-elle abordé la question des arriérés avec le président directeur général du Bureau de la traduction et, le cas échéant, à quelle dates cela s'est produit et quels engagements la ministre a-t-elle reçus; h) quelle est la politique du Bureau de la traduction sur le télétravail et a-t-elle été modifiée depuis 2016-2017; i) quel est le nombre et le pourcentage de traducteurs qui travaillaient de la maison en date du 21 avril 2023, ventilé selon les affectations indiquées en a)?
    (Le document est déposé.)

[Traduction]

    Monsieur le Président, je demande que toutes les autres questions restent au Feuilleton.
    D'accord?
    Des voix: D'accord.

Ordres émanant du gouvernement

[Travaux des subsides]

[Français]

Travaux des subsides

Motion de l'opposition — Les changements climatiques

    Que la Chambre:
a) exprime sa solidarité et son soutien avec toutes les populations aux prises avec les feux de forêt qui sévissent actuellement;
b) constate que les changements climatiques ont des effets directs sur la qualité de vie de la population et qu’ils exacerbent la fréquence et l’ampleur des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes (inondations, tornades, feux de forêt, canicules, etc.);
c) reconnaisse que le gouvernement fédéral doit en faire davantage dans la lutte aux changements climatiques, dans la prévention de ses impacts et dans le soutien des communautés éprouvées par les catastrophes naturelles;
d) demande au gouvernement fédéral d’investir davantage dans la lutte contre les changements climatiques qui risquent de devenir de plus en plus coûteux tant pour la population que pour l’environnement;
e) exige que le gouvernement fédéral cesse d’investir dans les énergies fossiles et développe des incitatifs, dans le respect des champs de compétence du Québec et des provinces, pour stimuler l’utilisation des énergies renouvelables et du transport collectif.
    La députée de Salaberry—Suroît invoque le Règlement.
    Monsieur le Président, je souhaite préciser que, conformément à l'article 43(2)a) du Règlement, toutes les interventions réservées au Bloc québécois seront divisées en deux pour le débat d'aujourd'hui portant sur les travaux des subsides.
    Merci.
    Commençons le débat.
    Le député de Beloeil—Chambly a la parole.
     Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec mon estimé collègue le député de Berthier—Maskinongé, qui saura aussi assurer notre émulation à tous.
    Le Québec et le Canada sont aux prises avec des incendies de forêt sans précédent. On peut même préciser qu'au moment où on se parle, c'est une...
    Je dois interrompre le député parce qu'il n'y a apparemment pas encore d'interprétation.
    Je vais parler en français pour vérifier qu'elle a commencé, ce qui semble être maintenant le cas.
    L'honorable député de Beloeil—Chambly a de nouveau la parole.
(1015)
    Monsieur le Président, en ce moment, sur le territoire québécois, nous en sommes à une dévastation d'une ampleur approximativement 11 fois supérieure à la moyenne des 10 dernières années. On n'a même pas commencé à mesurer l'impact économique dramatique de ces feux de forêt.
    Vraisemblablement, nous allons connaître, au cours des prochaines années, plusieurs phénomènes qui vont empirer de façon inquiétante et dramatique l'impact des changements climatiques. La durée des saisons propices aux phénomènes extrêmes, que ce soit les tornades, l'extrémité des tempêtes tropicales qui ont un impact sur notre territoire, les canicules, les sécheresses, les feux de forêt ou les inondations, va être étendue dans des périodes de plus en plus longues, commençant plus tôt et se terminant plus tard en saison. La probabilité d'événements extrêmes va être accrue. L'intensité desdits événements sera également accrue.
    Ces sécheresses, ces canicules, ces inondations et ces tempêtes vont affecter le Québec de façon très importante. Cela va aussi affecter des populations ailleurs dans le monde. Ces populations vont devoir essayer de se prémunir contre la situation. L'une des adaptations possibles pour ces gens sera de se déplacer, parce que l'eau monte, parce que le désert gagne en espace, en territoire, et parce que des terres autrefois fertiles ne le sont plus. Nous, les pays qui en auront la possibilité, serons responsables d'accueillir les migrations climatiques. Cela exercera une pression humanitaire supplémentaire sur les enjeux migratoires.
    Sur le yacht d'un ami milliardaire, on ne sent pas l'eau monter. En mer, un verre de champagne à la main, on monte avec l'eau de l'océan. Cependant, sur les berges et sur les rives, quand l'eau monte doucement ou violemment, ce sont des villages entiers qui sont détruits, dans les endroits où ils n'ont pas pu se protéger. Ce sont dans les endroits qui pourraient, en théorie, se protéger, soit dans les grandes villes du monde, qu'il y a la nécessité de déployer des infrastructures massives et extrêmement coûteuses.
    Dans une moindre mesure, une pression similaire s'exercera au Québec. Chaque tempête et chaque événement, lentement et irrévocablement, modifie et augmente le degré de misère dans le monde.
    Les écosystèmes sont incapables de s'adapter à ces changements climatiques. Les espèces animales sont, bien sûr, plus mobiles, mais elles sont tributaires d'un environnement végétal. Les environnements végétaux ne peuvent pas se déplacer au rythme des changements climatiques. La migration des végétaux vers les nouveaux espaces dont le climat est propice à leur croissance ne peut pas se faire assez vite. L'Observatoire régional de recherche sur la forêt boréale de l'Université du Québec à Chicoutimi étudie notamment ces phénomènes.
    L'ensemble de la biodiversité des énormes territoires de la planète, et aussi du Québec, est affecté. On ne peut pas naïvement dire que la forêt va se déplacer vers le nord, qu'on aura davantage d'espace avec un potentiel végétatif. Cela ne fonctionne simplement pas ainsi, parce que ça va trop vite. On provoque en l'espace de quelques dizaines d'années ce qui a pris, historiquement, au gré des changements que d'autres voudraient nous faire croire qu'ils sont aujourd'hui encore naturels, des milliers et des dizaines de milliers d'années.
    L'appauvrissement de la biodiversité a aussi un impact. La destruction des modèles économiques vient avec cette destruction des écosystèmes. Il y a encore une part énorme de l'économie mondiale et québécoise qui est tributaire de la croissance des végétaux et des espèces animales. On peut parler de la pêche, de l'agriculture et on peut aussi parler de la forêt.
(1020)
    La forêt au Québec est à bien des égards une ressource comparable en importance à ce que sont les hydrocarbures dans l'Ouest du Canada, à un petit détail près: c'est une ressource renouvelable. C'est non seulement une ressource qui ne contribue pas au réchauffement climatique, mais c'est aussi une ressource fondamentale qui demeure la meilleure façon connue de capturer naturellement le carbone et de tirer un peu vers le bas les phénomènes qui conduisent au réchauffement climatique.
    Pourtant, malgré l'importance de la forêt dans notre économie, dans celle des régions du Québec, dans notre identité même comme peuple et comme nation, on voit aujourd'hui l'effet des changements climatiques. Cet effet n'est pas direct. On ne fera pas dire à la science ce qu'elle ne dit pas. On ne peut pas associer les multiplications par 11 de la moyenne des 10 dernières années à un événement climatique particulier, mais on est dans un facteur de probabilité hautement accru que la science n'oserait plus jamais nier.
     Cela a un impact d'autant plus important que l'argent du Québec qui devrait être investi dans l'économie beaucoup plus verte et beaucoup plus durable du Québec s'en va notamment dans le pétrole de l'Ouest, sous forme de crédits d'impôt, de subventions directes ou de calembredaines comme l'inabordable séquestration du carbone ou, pire, l'hypocrisie de vouloir utiliser l'énergie nucléaire, qui n'est pas une énergie propre, pour ne pas dépenser du pétrole pour extraire le pétrole.
    Tout cela nous précipite dans une spirale éminemment destructrice. N'est-il pas temps d'y mettre un terme? N'est-il pas temps, devant l'évidence des dommages causés par les changements climatiques, de mettre un terme à toute forme de financement d'énergies fossiles, de faire transiter cet argent — singulièrement au Québec parce que c'est notre force — vers l'économie durable, et d'expliquer aux gens que les défis environnementaux ne sont pas des restrictions à ce qu'on peut faire, mais bien un modèle de création de richesse qui est non seulement différent, mais aussi porteur de plus de richesse, singulièrement au Québec?
     Comme je l'ai déjà dit, nous sommes ouverts à ce que les sommes nécessaires, qui sont présentement investies dans le pétrole, mais qui seraient investies dans la transition énergétique, soient en grande part laissées dans l'Ouest canadien, qui a un grand besoin de s'engager dans cette transition énergétique.
    Il faut prendre cet argent pour lutter immédiatement contre les feux de forêt, aider les communautés en détresse, soutenir la recherche pour atténuer les conséquences des changements climatiques qui, même si on arrêtait tout demain matin, continueraient à exister, et financer les infrastructures municipales, essentiellement, pour y faire face.
    Il faut toutefois résister à la tentation d'en faire un instrument politique de centralisation. On commence à voir cela circuler un peu quand on dit qu'il faudrait que l'armée canadienne devienne l'outil central de lutte contre les feux de forêt. Le Québec a les institutions et l'expertise pour lutter contre les feux de forêt. Qu'est-ce qui nous manque? À cause du déséquilibre fiscal, il nous manque l'argent. C'est ce bon vieux procédé qui consiste à dire que, comme les provinces n'ont pas d'argent et que le fédéral aimerait avoir leurs champs de compétence, tout sera rapaillé à Ottawa et elles vont ainsi dépendre du fédéral.
    Ce n'est pas cela qu'on veut. On veut que notre part de l'argent qui doit servir à nous adapter soit remise au Québec et aux provinces. Il s'agit peut-être, dans un contexte d'effondrement moral du gouvernement, d'une occasion de redonner justement un peu de sens à la notion de sens de l'État et de faire en sorte que les gens voient de façon concrète que les institutions, la démocratie et les Parlements peuvent encore servir le bien commun d'une façon digne, honorable et respectable.
    En votant ceci, nous nous mettrons en action.

[Traduction]

    Monsieur le Président, je remercie les députés du Bloc québécois pour la motion qu’ils ont présentée à la Chambre aujourd’hui. Je tiens à les féliciter d’avoir présenté une motion de fond qui demande réellement au gouvernement d’agir concrètement dans la mesure du possible.
    Je tiens à dire que j’ai l’intention d’appuyer cette motion, non seulement parce qu’elle est bien conçue, mais aussi parce qu’elle porte sur des mesures que devrait prendre le gouvernement.
    Lorsque nous parlons de l’investissement du gouvernement dans les combustibles fossiles, il est important, à mon avis, que nous n’investissions pas dans la création, l’exploitation ou l’extraction des combustibles fossiles. Cependant, je crois que le gouvernement a encore du travail à faire en ce qui concerne les puits de pétrole abandonnés, par exemple.
    Le chef du Bloc pourrait-il confirmer que la motion tente de faire la distinction entre l’investissement dans les combustibles fossiles du point de vue de l’extraction, et la gestion des puits de pétrole abandonnés et des autres répercussions de l’extraction antérieure de combustibles fossiles?
(1025)

[Français]

    Monsieur le Président, la réalité est malheureusement celle d'investissements sous forme de crédits d'impôt ou d'aides à la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans l'ensemble du processus reposant sur l'extraction d'hydrocarbures.
     Les seuls hydrocarbures qu'on peut exploiter de façon inoffensive sont les biocarburants et le biogaz. Cela existe, mais ce n'est pas ce dont on parle.
    On n'est pas encore dans le trèfle jusqu'aux genoux. Si l'industrie réussissait à baisser ses émissions par baril, elle augmenterait sa production en nombre de barils. Notre argent ne servirait alors qu'à maintenir le niveau des émissions de gaz à effet de serre. Il faut aller au-delà de cela et il faut transiter hors du pétrole.

[Traduction]

    Monsieur le Président, je remarque que, dans le premier point de la motion dont nous sommes saisis, le député demande au gouvernement d'exprimer son soutien aux populations touchées par les feux de forêt.
     J'aimerais rafraîchir la mémoire au caucus du Bloc québécois. Quand, au cours de la 42e législature, j'ai présenté mon projet de loi d'initiative parlementaire, le projet de loi C‑365 pour considérer le vandalisme et le vol de matériel de lutte contre les incendies comme une circonstance aggravante lors de la détermination de la peine, tous les députés bloquistes ont voté contre. J'aimerais que le député m'explique pourquoi.

[Français]

    Monsieur le Président, je ne pourrais pas dire grand-chose, parce que le projet de loi en question ne m'est pas familier. Il n'a pas fait partie de mon actualité depuis un fort long moment.
    Par contre, j'ai entendu dans les derniers jours des déclarations où on avait un peu de misère à différencier les positions du Parti populaire de celles du Parti conservateur, qui en était quasiment à dire que les feux de forêt sont une manigance d'écologistes pour faire paniquer tout le monde. Cela m'a un peu inquiété. On a aujourd'hui l'occasion de tous se comporter de façon raisonnable pour le bien de la planète.
    Monsieur le Président, je voulais remercier le chef du Bloc québécois de son excellent discours.
    Il a parlé de catastrophes qui surviennent dans plusieurs régions du Canada, y compris dans la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, où j'ai appris mon français, et en Abitibi-Témiscamingue, où j'ai passé beaucoup de temps. Bien sûr, on pense présentement aux pompiers bénévoles et aux travailleurs et travailleuses d'urgence qui sont à l'œuvre dans ces régions et dans d'autres régions du Canada.
    Il a rappelé qu'on dépense effectivement des milliards de dollars pour subventionner les énergies fossiles. Il est nécessaire qu'on fasse cette transition vers l'énergie propre. D'autres pays l'ont déjà fait. Quelle est la meilleure piste à suivre pour faire cette transition et apporter notre contribution à la justice climatique?
    Monsieur le Président, il me vient un certain nombre de suggestions à l'esprit.
    L'expression, je l'ai mentionnée récemment à la Chambre: il faut que les bottines suivent les babines. Dans le cas présent, cela veut dire de ne pas permettre à un partenaire gouvernemental — fussions-nous attachés au lit avec des menottes — de dépenser des milliards de dollars dans des mesures qui serviront à soutenir la chaîne économique liée au pétrole. Ce serait déjà une grande contribution.
(1030)
    Monsieur le Président, j'ai été obnubilé par le discours de mon chef. La marche est haute quand on doit faire un discours après le député de Beloeil—Chambly. Je l'écoute toujours avec beaucoup d'attention, car il est très inspirant.
    À la fin de son discours, il a nommé un élément sur lequel nous devons, je pense, insister toute la journée: le sens de l'État. La motion d'aujourd'hui du Bloc québécois n'est pas une motion partisane. Ce n'est pas une motion qui pointe du doigt les méchants et les bons, mais une motion qui fait un constat, qui exprime un problème important sur lequel nous n'agissons que très peu ou pas du tout. Il s'agit du sens de l'État.
    Je commencerai en exprimant notre solidarité aux gens qui sont touchés par les terribles feux de forêt qui ravagent le Québec. Étant moi-même originaire de l'Abitibi—Témiscamingue et ayant vécu longtemps dans le Nord‑du‑Québec, j'ai beaucoup de proches qui sont actuellement évacués et qui sont dans l'incertitude de retrouver leur logis. Je comprends très bien la détresse des gens. Cette situation est d'une ampleur sans précédent. Il faut bien sûr souligner le travail des gens sur le terrain qui essaient d'arrêter cette horreur et qui prennent soin des personnes déplacées.
    J'aimerais aussi saluer nos députés qui sont directement touchés dans leur circonscription, qui sont sur le terrain et qui l'ont été ces derniers jours. On peut penser à la députée d'Abitibi—Baie-James—Nunavik—Eeyou, au député d'Abitibi—Témiscamingue et à la députée de Manicouagan, qui font un travail remarquable en étant présents auprès des leurs.
    La motion exprime notre solidarité. Nous disons ensuite que les changements climatiques existent. Nous ne sommes pas ici aujourd'hui pour dire que les feux de forêt sont causés par les changements climatiques. Cependant, il y a une chose dont nous sommes certains et dont tous les scientifiques nous assurent: les changements climatiques exacerbent les conditions qui vont provoquer des événements dramatiques comme ceux qui se déroulent aujourd'hui, en allongeant la saison au cours de laquelle cela devient possible ou le nombre de jours extrêmement chauds et extrêmement secs.
    Les scientifiques nous font remarquer que, même présentement, lors des grosses périodes de pluie, puisque le sol est déjà très sec avant le début des pluies, il y a peu d'absorption. Cela provoque de l'érosion, le sol sèche de nouveau très rapidement et le prochain orage allumera probablement un prochain feu. C'est un exemple parmi tant d'autres. Je pourrais parler des inondations. On pourrait parler d'un paquet de choses. Il est important d'en prendre conscience.
    Il est également important de reconnaître que c'est le gouvernement fédéral qui a les plus grands moyens financiers actuellement. Notre chef a évoqué la question tantôt en faisant référence au fameux déséquilibre fiscal. Il faut de toute urgence qu'on arrête d'investir dans l'énergie pétrolière et qu'on octroie les sommes aux bons endroits, dans les bonnes ressources, afin de procéder à cette transition énergétique juste et équitable pour toutes les régions du Québec et du Canada.
    Je m'adresse entre autres à nos collègues conservateurs de l'Ouest qui vont faire sans cesse la promotion de l'industrie pétrolière. La motion d'aujourd'hui n'est pas contre les gens de leur circonscription. La motion d'aujourd'hui est pour l'avenir de nos populations entières. Nous leur disons que nous voulons injecter des sommes dans leur région pour assurer la transition climatique. Il faut toujours bien commencer à un moment donné. Il est là, le problème.
    La motion mentionne, dans sa conclusion, qu'il faut qu'on cesse d'investir dans les énergies fossiles et qu'on investisse dans les énergies renouvelables, dans le transport collectif. Cette responsabilité ne relève pas toujours du fédéral. Cela implique donc aussi des transferts importants. Il faut revoir notre plan d'adaptation, et ce, sous deux angles: d'abord pour atténuer les changements climatiques, ensuite pour préparer nos populations à y faire face. C'est un autre défi d'une importance capitale.
(1035)
    Présentement, nos municipalités sont laissées à elles-mêmes, alors qu'elles ont déjà très peu de revenus pour assurer leur développement. C'est important de décentraliser ces sommes. C'est important que nos communautés puissent investir dans leurs infrastructures, qu'elles connaissent mieux que quiconque, pour améliorer, par exemple, leurs réseaux d'égouts ou le traitement des eaux usées municipales. Dans le monde politique, les infrastructures souterraines ne sont pas très populaires. Il y a plusieurs endroits où les différentes personnes qui ont été au pouvoir n'ont pas investi dans les infrastructures de base. C'est important de débloquer des sommes pour cela.
    Bien sûr, les feux de forêt qui ont cours présentement sont un phénomène naturel, mais il est amplifié par le réchauffement climatique. En 2022, les coûts des dommages causés par les changements climatiques dans le monde étaient estimés à 275 milliards de dollars. Je ne parle pas seulement des feux, mais de tous les phénomènes extrêmes reliés aux changements climatiques. On peut aussi parler des inondations et du verglas, qui sont de plus en plus fréquents.
    Par ailleurs, le coût des assurances touche directement les citoyens. Les assurances ne sont pas des œuvres de bienfaisance. J'imagine que mes collègues ont déjà magasiné pour des assurances. Ils ont certainement l'impression, comme moi, qu'on paie souvent beaucoup pour ce qu'on a. Ces compagnies évaluent un risque. Or, c'est bien dommage, mais ce risque est en train de s'amplifier. Alors, les coûts vont s'amplifier, jusqu'à ce que ces gens ne soient plus prêts à prendre le risque de nous assurer. À un moment donné, ils vont nous dire qu'ils ne nous assureront plus, parce que c'est trop risqué. À qui la responsabilité incombera-t-elle? C'est nous et le gouvernement qui l'assumerons. Il est donc important d'agir rapidement.
    Au Bloc québécois, nous avons fait des propositions constructives. Nous avons proposé un projet de loi sur la responsabilité en matière de changement climatique, qui visait à imposer des changements importants. Après la COVID‑19, nous avons eu l'intelligence d'aller sur le terrain, de consulter les gens et de proposer un plan de relance axé sur un changement de route pour les mesures gouvernementales visant à lutter contre les changements climatiques. Il visait à ce qu'on tire avantage de cette situation désavantageuse. Il y a deux façons d'aborder un moment difficile: on peut se morfondre ou on peut se demander comment on peut retourner la situation en notre faveur.
    Nous étions prêts à faire des investissements importants. Malheureusement, nos recommandations n'ont pas été suivies par le gouvernement. Actuellement, nous proposons des solutions en faveur de la finance verte pour forcer le monde financier à cesser d'investir dans les combustibles fossiles. Ceux qui ont déjà essayé de ne rien investir dans les énergies fossiles dans le cadre de leur REER et de leurs placements savent que c'est tout un exercice. Il faut être attentif et lire beaucoup de petits caractères. Je pense que j'y suis arrivé, mais ce n'est pas facile.
    Ce que nous disons aujourd'hui aux gens du gouvernement, le GIEC et tout le monde le disent. Tantôt, j'ai dit qu'on aurait pu faire des investissements après la pandémie de la COVID‑19, mais qu'on avait raté le coche. La COVID‑19 nous a montré que l'État était capable de tout arrêter en même temps, de faire des investissements et de prendre des mesures extraordinaires. Regardons ce qui se passe au Québec et au Canada, présentement. Il est temps qu'on prenne conscience de l'urgence d'agir.
    L'État est le plus fort véhicule qu'on peut utiliser collectivement pour faire des changements importants; utilisons-le. Actuellement, le gouvernement fait des discours qui semblent positifs, mais il n'y a rien de concret. Les annonces concernent soit des sommes qui ont déjà été annoncées, soit des sommes qui sont disponibles pour l'industrie pétrolière et gazière pour lui permettre d'exister plus longtemps. On n'est plus là.
    L'ensemble des scientifiques dans le monde le disent: la première étape d'une transition écologique juste, correcte et équitable pour tout le monde est d'arrêter d'investir dans le pétrole et le gaz. C'est la première étape. Aujourd'hui, la motion du Bloc québécois fait état de la situation, exprime notre solidarité envers les gens qui souffrent et dit au gouvernement qu'il est temps de passer à l'action, de franchir la première étape et de mettre fin de façon définitive à toute subvention aux énergies fossiles.
(1040)

[Traduction]

    Monsieur le Président, je sais que le dernier point de la motion porte précisément sur la mise en place d'incitatifs à l'égard des énergies renouvelables. Je souligne que le Québec a un bilan extraordinaire sur le plan des programmes d'énergie renouvelable.
    En effet, certaines initiatives lancées au Québec prennent appui sur les outils et les ressources du gouvernement pour offrir des incitatifs adéquats dans le secteur des énergies renouvelables. Le député pourrait-il nous en dire davantage sur les initiatives québécoises qui pourraient être avantageuses pour l'ensemble du Canada?

[Français]

    Monsieur le Président, je remercie le secrétaire parlementaire de sa question, et surtout de son appui annoncé à la motion d'aujourd'hui. C'est très important.
    Je suis content qu'il aborde la question de l'affectation des ressources, car cela va me permettre de conclure mon point. Actuellement, on assiste au niveau fédéral à un gaspillage de ressources. Des sommes sont mises à la disposition des gens qui sont les plus grands responsables du réchauffement climatique.
    Mon collègue me demande de donner des exemples au Québec. Je suis très fier de pouvoir souligner aujourd'hui que le Québec est le premier État d'Amérique du Nord à avoir annoncé la fin de l'exploration pétrolière. Il s'agit d'un grand geste et j'invite le Canada à en faire de même. C'est bien beau d'annoncer qu'on va investir dans les énergies propres. D'ailleurs, il y a une subtilité dans le lexique. Quand nous parlons d'énergies propres, nous ne parlons pas de pétrole moins sale. Nous voulons nous tourner vers autre chose que le pétrole.
    Nous voulons nous tourner par exemple vers l'énergie éolienne et l'énergie solaire, qui sont renouvelables.
    Monsieur le Président, je remercie mon collègue de Berthier—Maskinongé de son très bon discours.
    Il a parlé des subventions. On dépense des milliards de dollars dans les subventions aux énergies fossiles. On sait très bien que d'autres pays sont en train de faire des investissements et de construire des réseaux pour l'énergie propre comme des réseaux électriques. Je pense notamment au réseau qui unit tous les pays scandinaves et l'Allemagne.
    Ce réseau électrique nordique permet l'exportation des énergies propres. Dans le marché américain, par exemple, les États et les Villes américaines exigent de plus en plus qu'on leur fournisse uniquement de l'énergie propre. Le marché est incroyable et le potentiel est là.
    Mon collègue est-il d'accord qu'il faut vraiment faire des investissements pour la création d'un réseau électrique qui nous permet de faire ces exportations partout en Amérique du Nord?
    Monsieur le Président, l'énergie électrique est assurément une énergie d'avenir.
    Par contre, il faut que les investisseurs viennent du bon palier de gouvernement. Il faut qu'il y ait une équité dans les investissements fédéraux. N'oublions pas cela. Je pourrais parler d'injustices du passé.
    Quant à l'importance d'investir dans les bonnes énergies, je dirais que, dans le monde entier, aujourd'hui, les spécialistes nous disent que, pour chaque dollar investi dans les énergies pétrolières, 1,7 $ est investi dans les énergies renouvelables.
    Or, au Canada, pendant ce temps, ce n'est pas ce qui se passe. Cette année, les investissements pourraient atteindre 40 milliards de dollars. C'est 11 % de plus qu'avant la COVID‑19. On prévoit des augmentations de production au Canada jusqu'en 2040. On n'est pas sur la bonne voie. Il faut réorienter le paquebot et le diriger dans la bonne direction, vers une vraie transition énergétique et des énergies renouvelables.
    Monsieur le Président, comme notre collègue l'a bien expliqué, les feux de forêt ont bien sûr toujours existé,mais les changements climatiques viennent en empirer les conditions. Ils rendent le terreau beaucoup plus fertile à ce type d'incendies et à plusieurs autres catastrophes qui pourront continuer à défrayer la chronique. Dans les derniers jours, l'air était absolument irrespirable et le ciel était absolument gris et épouvantable même ici à Ottawa, alors que les feux sévissent en Abitibi et sur la Côte‑Nord.
    Maintenant, je me demande pourquoi on a du mal à comprendre ce qui suit. On annonce toujours en grande pompe des dépenses en matière de lutte contre les changements climatiques, mais on dépense des milliards de dollars dans l'industrie pétrolière et cela vient complètement miner ces efforts. À un moment donné, il va falloir prendre les dépenses de cette colonne et les mettre dans l'autre colonne. Pourquoi ne comprend-on pas cela?
(1045)
    Monsieur le Président, une fois de plus, le député de Saint-Hyacinthe—Bagot nous fait la démonstration de sa grande intelligence et de sa compréhension complète des dossiers.
    Ce qu'il a dit est tout à fait exact. Il faut prendre l'argent qui est donné aux énergies pétrolières, le changer de colonne dans le budget et l'investir dans les énergies renouvelables et dans la transition.
    Il y a quelque chose que j'ai mentionné tantôt sur lequel je n'ai peut-être pas suffisamment insisté. Il faut investir dans la transition, mais aussi dans la préparation et la résilience de nos populations. Il est malheureusement trop tard pour arrêter complètement le réchauffement climatique. Les conséquences sont déjà là, malheureusement. Il faut donc investir sur les deux plans.
    Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir l'occasion de prendre la parole sur cette question importante aujourd'hui. Je remercie mes honorables collègues du Bloc québécois et je les félicite de leur militantisme sur cette question. Je ne doute pas une seule seconde de leur engagement sur la question des changements climatiques. Hélas, je ne peux en dire autant de tous les députés de la Chambre.
    Les feux enflamment nos forêts partout au Canada. Nous sommes en face de ce qui sera fort probablement la pire saison de feux de forêt de l'histoire de notre pays. Des familles ont tout perdu, des milliers de personnes risquent leur vie pour assurer la sécurité des Québécois et des Québécoises, ainsi que de la population canadienne, et je voudrais dire à toutes les personnes touchées que nos pensées et celles du gouvernement sont de tout cœur avec elles.

[Traduction]

    La crise climatique est bien réelle et nous en constatons — et subissons — les répercussions dans notre vie de tous les jours. Juste dans la dernière année, nous avons été touchés par plusieurs événements météorologiques extrêmes, qu'il s'agisse des rivières atmosphériques sans précédent qui ont causé des ravages en Colombie‑Britannique, de l'ouragan Fiona, qui est l'ouragan le plus puissant jamais enregistré dans l'océan Atlantique, ou des feux de forêt qui font rage partout en ce moment, de la côte Est à la côte Ouest et jusqu'aux Territoires du Nord‑Ouest. Tous les députés, sans exception, doivent le reconnaître.

[Français]

    Les Canadiennes et les Canadiens sont inquiets des répercussions des changements climatiques. Des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées cette année, parfois même à deux, voire à trois reprises. Certaines familles ont tout perdu. Des millions de personnes, jeunes et moins jeunes, ne peuvent sortir à l'extérieur à cause de la mauvaise qualité de l'air. Les gens sont inquiets, et nous le sommes aussi.
    D'un océan à l'autre, la population est à même de constater à quel point les changements climatiques exacerbent la fréquence et l'intensité des phénomènes météorologiques extrêmes. Comme le disait récemment à la Chambre le président américain Joe Biden: aujourd'hui, un bon plan pour l'économie est aussi un bon plan pour les changements climatiques et un bon plan pour la sécurité.
    Or, la dégradation de la qualité de l'air résultant des feux de forêt est telle que l'on peut voir et sentir un nuage de fumée jusqu'à New York. L'indice de la qualité de l'air était pire dans notre capitale nationale cette semaine que dans des villes comme Mexico, Jakarta ou encore Calcutta. Nous savons qu'il s'agit de la pire saison de feux de forêt pour la Nouvelle‑Écosse et pour le Québec, et nous sommes sur le point de dépasser l'été de 2016 en Alberta, l'une des pires saisons de l'histoire de cette province. On compte présentement plus de 2 000 feux de forêt dans l'ensemble du Canada, et près de 4 millions d'hectares ont brûlé, soit 10 fois plus que la moyenne canadienne à pareille date.
    Je veux maintenant parler du rôle de Parcs Canada sur cette question.

[Traduction]

    Parcs Canada est la seule organisation fédérale qui peut fournir du matériel de lutte contre les incendies et des professionnels formés en réponse aux demandes des provinces, des territoires et de partenaires étrangers lorsqu’ils ont besoin d’aide pour combattre des feux de forêt. Parcs Canada a une équipe spéciale de pompiers répartis dans tout le pays. Il a aussi des équipes nationales de gestion des incidents composées de personnel administratif et de terrain de tout le pays. Ces équipes sont envoyées sur place pour gérer des incendies complexes et d’autres incidents.
    Parcs Canada a mis en place de nombreux accords de partage des ressources d'aide mutuelle en cas de feux de forêt au niveau local, provincial et territorial, notamment avec les États‑Unis, l’Australie, la Nouvelle‑Zélande, le Mexique et l’Afrique du Sud. Il travaille aussi avec des collectivités et des partenaires dans des parcs nationaux ou à proximité de ces parcs sur des mesures destinées à réduire les risques de feux de forêt. Son programme de gestion des incendies se concentre sur la prévention et les mesures d’intervention lorsque des feux de forêt prennent naissance sur des terres administrées par Parcs Canada, traversent ces terres ou encore menacent ces zones ou des collectivités voisines.
(1050)

[Français]

    Je remercie l'équipe de Parcs Canada de tout son travail et des services incroyables qu'elle fournit à la population.
    Au cours de la fin de semaine dernière, le gouvernement du Québec a demandé l'aide du gouvernement fédéral pour faire face à la situation catastrophique des feux de forêt dans la province, et nous avons répondu oui, promptement.
    Nous travaillons en étroite collaboration avec l'ensemble des gouvernements provinciaux et territoriaux, ainsi qu'avec les peuples autochtones. Des organisations non gouvernementales, comme la Croix-Rouge canadienne et Centraide, offrent également un soutien aux personnes évacuées et aux personnes touchées par les feux de forêt. Des membres des Forces armées canadiennes ont été déployés dans plusieurs régions du pays, notamment au Québec, et continuent d'assurer la sécurité de nos collectivités.
    Les changements climatiques sont déjà en cours et ils continueront de se faire sentir. Les répercussions sont bien réelles. Les changements climatiques touchent durement nos communautés. C'est pourquoi notre gouvernement s'est engagé, contrairement à l'opposition officielle, à en faire plus, et plus vite, à la fois pour réduire notre pollution climatique, mais également afin de mieux préparer le pays et la population canadienne à faire face aux conséquences des changements climatiques.
    Je vais donner quelques exemples.
    Il y a un peu plus de deux ans, nous adoptions la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité, qui stipule que le gouvernement du Canada doit fixer des cibles de réduction d'émissions pour les années 2030, 2035, 2040 et 2045 afin d'atteindre la carboneutralité en 2050. Cette loi prévoit des consultations avec les provinces, les territoires et les peuples autochtones, ainsi que la participation du public lors de l'établissement ou de la modification d'une cible ou d'un plan. Cela doit se faire de manière ouverte et transparente.
    La Loi impose aux gouvernements de planifier l'atteinte de la carboneutralité au plus tard d'ici 2050, d'en rendre compte à la Chambre, et d'apporter les corrections nécessaires pour y parvenir au besoin. Elle établit le Groupe consultatif pour la carboneutralité, qui est chargé de fournir des conseils indépendants pour nous permettre d'atteindre cet objectif.
    Le rôle du gouvernement consiste à créer des incitatifs et à formuler des règlements qui envoient aux marchés des signaux clairs et à long terme pour favoriser la réduction des émissions de manière souple et économique.
    C'est également pourquoi nous avons instauré en 2019 la tarification du carbone. Notre approche est reconnue à l'échelle internationale. Elle est souple et elle permet aux provinces et aux territoires, comme le Québec, de concevoir leur propre système ou de choisir le système fédéral. Elle fixe également des normes nationales minimales de rigueur qui doivent être respectées pour que toutes les provinces et tous les territoires soient comparables et contribuent équitablement à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
    Notre approche est ainsi synonyme de cohérence et d'équité pour l'ensemble de la population. Elle veille également à couvrir un large éventail d'émissions et à assurer l'efficacité des marchés du carbone.

[Traduction]

    Le but est à la fois de réduire la pollution et d’aider les Canadiens dans la transition vers une économie plus propre et plus verte, raison pour laquelle toutes les recettes directes du système fédéral restent dans la province ou le territoire d’où elles proviennent et sont utilisées pour que la vie reste abordable, tout en luttant contre la pollution climatique.
    Quand le produit de la taxe fédérale sur les carburants est remis directement aux ménages, huit familles sur dix récupèrent plus d’argent avec le paiement de l’Incitatif à agir pour le climat que ce que leur a coûté l’augmentation des prix du carburant. C’est particulièrement vrai pour les ménages à faible revenu, qui en sortent vraiment gagnants. Les ménages peuvent utiliser cet argent comme bon leur semble. En prenant des mesures pour réduire leur consommation d’énergie, ils y gagneront encore plus parce qu’ils recevront toujours le même montant au titre de l’Incitatif à agir pour le climat.

[Français]

    Si des députés de la Chambre des communes n'ont pas encore lu le Plan de réduction des émissions pour 2030 publié l'an dernier, ils doivent en prendre connaissance.
    Il s'agit du plan le plus complet, détaillé et transparent de l'histoire de notre pays. Il trace la voie à suivre afin de réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 40 % à 45 % d'ici 2030. Il prévoit la poursuite et le renforcement du soutien au déploiement de technologies d'énergies renouvelables prêtes à la commercialisation pour favoriser la décarbonisation des réseaux électriques. Il définit un objectif provisoire de réduction des émissions de gaz à effet de serre d'au moins 20 % sous les niveaux de 2005 d'ici 2026. Des organisations comme Greenpeace, la Fédération canadienne des municipalités ainsi que l'Institut climatique du Canada ont d'ailleurs salué ce plan.
    Nous avons également introduit le Règlement sur les combustibles propres, qui fait partie d'une approche très importante pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre du Canada. Ce règlement remplace l'ancien Règlement sur les carburants renouvelables.
    Il a pour objectif de stimuler l'innovation dans le domaine des technologies propres et d'accroître l'utilisation de carburants moins polluants pour l'ensemble de l'économie. Il est inspiré de mesures prises par d'autres administrations, dont la Colombie‑Britannique et la Californie, qui ont contribué directement à la croissance du secteur des technologies propres et de l'approvisionnement en carburant plus propre.
    Ce règlement permettra de réduire l'empreinte carbone de l'essence et du diésel vendus au Canada. Il stimulera également les investissements dans les énergies propres. Il contribuera ainsi à réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays d'au moins 26 mégatonnes d'ici 2030. Suite à l'annonce de ce règlement, c'est plus de 2 milliards de dollars d'investissements qui ont été annoncés au cours des derniers mois dans le secteur de l'hydrogène ou des carburants renouvelables en Alberta, au Québec et à Terre‑Neuve.
    J'aimerais maintenant parler de Plus vite et plus loin: la stratégie canadienne sur le méthane.
    Cette stratégie repose sur les progrès et les engagements actuels du Canada, notamment le Plan de réduction des émissions pour 2030. Il fournit une voie à suivre pour réduire davantage les émissions du méthane, un gaz à effet de serre très puissant, dans l'ensemble de l'économie. Je vais donner quelques exemples. L'entreprise pétrolière Cenovus a réduit ses émissions de méthane de 40 % au cours des deux dernières années. La Saskatchewan a réduit les émissions de méthane de son secteur pétrolier de 60 % entre 2015 et 2021.
(1055)
    Toutefois, il faut garder à l'esprit que toutes les initiatives que j'ai mentionnées jusqu'à maintenant ne sont que des points saillants et n'existent pas en vase clos. C'est la combinaison d'initiatives qui change tout, et notre plan commence à porter ses fruits. Entre 2019 et 2021, nos émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 53 millions de tonnes au pays. Cela équivaut à retirer 11 millions de voitures des routes du Canada, ou à plus de la moitié de toutes les émissions du Québec. En 2020 et en 2021, le Canada a eu la meilleure performance de tous les pays du G7 en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
    De nombreux groupes environnementaux ont indiqué qu'ils voyaient des preuves irréfutables de progrès. Par exemple, je cite le Réseau action climat Canada: « Le rapport [...] publié [...] par le gouvernement fédéral montre que les émissions [de gaz à effet de serre] ont diminué de 8,4 % par rapport aux niveaux de 2005 [...] » C'est ce que les économistes appellent un découplage des émissions du PIB du pays, alors que l'intensité des émissions de l'ensemble de l'économie est en baisse de 42 % depuis 1990.
    Depuis 2015, notre gouvernement a consacré plus de 200 milliards de dollars à la mise en place plus de 100 mesures pour soutenir l'action climatique. Le Canada a infléchi la courbe des émissions vers le bas, alors même que notre économie continue de croître, créant des emplois bien rémunérés.
    Plus tôt, le chef du Bloc québécois parlait de la question des subventions aux combustibles fossiles. Voici quelques faits encourageants sur cette question.

[Traduction]

    Le gouvernement fédéral fait tout pour tenir son engagement du G20 de supprimer progressivement les subventions aux combustibles fossiles. Il prépare un cadre rigoureux pour préciser ce qu’est une subvention aux combustibles fossiles, et ce cadre s’appliquera à tous les ministères.
    Nous sommes fiers d'être à l'avant-garde du mouvement mondial dans le domaine des subventions aux combustibles fossiles. Le Canada a accéléré la réalisation de son engagement du G20, en faisant passer son échéancier de 2025 à 2023, et il est bien parti pour le respecter. Nous demandons à des pays comparables de rapprocher aussi leur échéancier. Quand nous le présenterons, le cadre relatif aux subventions aux combustibles fossiles sera le tout premier de ce genre pour supprimer progressivement ces subventions. Aucun autre pays n’a publié sa méthode pour définir en toute transparence ce type de subventions. Il s’agit de la deuxième partie d’un engagement en trois parties concernant le financement du secteur des combustibles fossiles. La première partie, dont nous nous sommes acquittés en décembre dernier, concernait le financement international de subventions aux combustibles fossiles, et notre démarche a été largement saluée par des groupes de réflexion et des organismes environnementaux. La deuxième partie de l’engagement concerne les subventions aux combustibles fossiles au pays, et nous devrions bientôt nous en être acquittés, et la troisième partie concerne le financement public des subventions aux combustibles fossiles au pays.

[Français]

    Plusieurs organisations, comme Équiterre et Environmental Defence, ont d'ailleurs publiquement souligné les progrès accomplis sur cette question, tout en soulignant qu'il restait du travail à faire. L'organisation non gouvernementale Oil Change International a publié un rapport qui démontre qu'au sein des pays du G7, sur les questions du financement international des combustibles fossiles, le Canada et la Grande‑Bretagne sont à l'avant-scène.
    Nous devons également être mieux préparés à faire face aux répercussions des changements climatiques. Il s'agit d'assurer la santé, la sécurité et le bien-être de la population et des collectivités partout au pays. Une bonne stratégie d'adaptation est également une bonne stratégie économique qui nous permettra de minimiser les coûts des répercussions des changements climatiques, déjà évalués à plusieurs milliards de dollars par année.
    Ce sont là nos principaux objectifs dans le cadre de notre collaboration avec la population afin d'élaborer la première stratégie nationale d'adaptation du pays. Une partie de ce travail a porté sur l'approche à adopter pour renforcer la résilience face aux répercussions des changements climatiques. Cette approche comprend, entre autres, un cadre pour mesurer les progrès réalisés à l'échelle nationale afin que nous soyons à même de veiller à ce que nos mesures demeurent efficaces, alors que le climat continue de changer.
    Voici quelques réactions à la publication du Plan d'action sur l'adaptation du gouvernement du Canada.
(1100)

[Traduction]

    Le Bureau d’assurance du Canada a déclaré: « La première Stratégie nationale d'adaptation du Canada est courageuse et ambitieuse. Aucun autre pays n'a proposé un ensemble aussi complet d'objectifs d'adaptation. » La Fédération canadienne des municipalités a déclaré que la Stratégie nationale d’adaptation est un « cadre essentiel permettra de mieux protéger les collectivités canadiennes contre les effets des phénomènes météorologiques extrêmes aggravés par les changements climatiques ». Enfin, l'organisme Un Canada résistant au climat a « félicit[é] le gouvernement du Canada pour son incomparable stratégie nationale d’adaptation », qui selon lui « représente un audacieux pas en avant. L’adoption d’une stratégie, ayant des cibles de premier plan à l’échelle mondiale et des objectifs clairs, entraînera les progrès nécessaires à l’adaptation aux pires répercussions des changements climatiques. »

[Français]

    Les changements climatiques sont un problème mondial et les Canadiens et les Canadiennes veulent des mesures pour lutter contre ceux-ci. Le gouvernement leur doit d'être responsable et d'instaurer des politiques qui sont reconnues comme étant les plus efficaces et les plus rentables. Nous agissons en conséquence.
    Toutefois, il ne faut pas oublier que le gouvernement fédéral ne peut, à lui seul, atteindre les objectifs climatiques et d'adaptation du Canada. Il doit s'agir d'un effort de l'ensemble des gouvernements, des acteurs économiques et de l'ensemble de la société canadienne. Chaque secteur a un rôle à jouer et une responsabilité pour réduire la pollution climatique.

[Traduction]

    La lutte contre les changements climatiques est devenue la principale réserve de potentiel économique au XXIe siècle. Les pays et les entreprises du monde entier se dirigent rapidement vers la carboneutralité.

[Français]

     Grâce aux initiatives que nous avons mises en avant et à bien d'autres que nous devrons mettre en avant, nous prenons aujourd'hui les mesures nécessaires pour assurer que le Canada n'est pas délaissé et devient un leader de l'économie mondiale à faibles émissions de carbone.
    Nous devons continuer à lutter contre les changements climatiques. Nous reconnaissons que nous devons en faire davantage pour lutter contre les changements climatiques, prévenir ses effets et soutenir les collectivités touchées par les catastrophes naturelles. Nous devons continuer de travailler ensemble et aller plus loin. Or, pour aller plus loin, nous avons besoin de l'appui de tous les partis.

[Traduction]

    Il est malheureux de constater que, en 2023, nous devons toujours tenter de convaincre le Parti conservateur du Canada que les changements climatiques sont bien réels, qu'ils sont en train de se produire, qu'ils coûtent la vie à des Canadiens et qu'ils ont une incidence catastrophique sur notre société.

[Français]

    Il y a des incendies de forêt partout au Canada en ce moment. Les gens mettent leur vie en péril pour assurer la sécurité de la population et protéger notre environnement. Or, les conservateurs tentent de bloquer tout ce que nous tentons de faire pour lutter contre la pollution.
    La semaine dernière, nous avons vu le député de Red Deer—Mountain View se lever à la Chambre et dire à la population que les changements climatiques sont normaux. Agir comme si c'était normal, c'est à la fois irresponsable et irrespectueux envers la population du Québec ou la population canadienne qui lutte pour sa vie dans les incendies qui font rage.

[Traduction]

    Même 271 jours après que le chef du Parti conservateur a été nommé à la tête de son parti, il n’a toujours pas de plan pour lutter contre la pollution, pas de plan pour soutenir l’économie du XXIe siècle et pas de plan pour appuyer les Canadiens.
    Le chef de l’opposition a parlé pendant quatre heures hier soir à la Chambre, mais a-t-il évoqué les liens entre les feux de forêt dévastateurs et les changements climatiques? A-t-il expliqué son plan de lutte contre la crise climatique ou même ce qu’il ferait pour aider les Canadiens à faire face à ces répercussions? Il n’a rien fait de tout cela parce que, comme son parti, il nie l’existence même des changements climatiques.
    Au lieu de consacrer leur temps à débattre de la tarification du carbone ou à faire obstacle à tout ce que nous essayons de mettre en place pour lutter contre la pollution, les conservateurs devraient investir ce temps dans la rédaction d’un vrai plan pour notre environnement, pour l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants et pour l’avenir économique de notre pays.
    Monsieur le Président, le ministre a dit qu’il avait préparé le pays. Il a dit que nous savons que les changements climatiques sont là. J’aimerais poser la question suivante au ministre. Mon chalet a brûlé dans le Nord de l’Ontario. Les pompiers là-bas m’ont dit manquer d'avions-citernes.
    Le gouvernement aurait pu acheter plus d’avions-citernes, comme le CL‑215. Le président de Viking a dit hier que si une province canadienne commandait un avion-citerne, l'entreprise ne pourrait même pas commencer sa construction avant 2030. Toutes les commandes proviennent d’Europe. L’Europe savait ce qui s’en venait et elle s’est préparée en conséquence. L'armée canadienne ne peut pas se procurer de casques. Nous avons le nouvel Airbus A‑330. Il faudra aller acheter des véhicules de ravitaillement.
    Le gouvernement n’a pas préparé le pays, alors j’aimerais que le ministre fasse le point sur les avions-citernes.
(1105)
    Monsieur le Président, je pense que le député a presque admis que les changements climatiques sont une réalité. Je lui en suis extrêmement reconnaissant.
    Comme je l’ai dit, nous avons présenté la toute première Stratégie nationale d’adaptation du Canada. Aucun autre gouvernement ne l’avait fait avant nous. Cette stratégie a été applaudie par de nombreux acteurs du domaine. Je reconnais par ailleurs que nous devons en faire plus. Nous ne sommes pas prêts à faire face aux répercussions des changements climatiques, mais pour que le Canada soit prêt à faire face aux répercussions des changements climatiques, je suppose que le Parti conservateur devrait d'abord reconnaître l’existence des changements climatiques.
    Nous sommes à pied d'œuvre, mais je reconnais qu’il reste encore du travail à faire.

[Français]

    Monsieur le Président, à la Chambre, j'ai souvent entendu le ministre de l'Environnement vanter l'année 2021 en disant que les émissions n'avaient jamais été aussi basses qu'en 2021 et qu'il s'agissait d'un record. C'est normal, on était en pandémie. Je rappelle que même s'il a prétendu qu'on ne l'était pas, la grande majorité du Québec a dû respecter un couvre-feu pendant la moitié de l'année; cela en dit long sur le niveau de confinement dans lequel on se trouvait. Il va sans dire que les avions étaient cloués au sol et que les voitures restaient dans les garages, parce que les gens étaient en télétravail.
    Ce qui n'a pas augmenté pendant cette année de confinement, mais qui a assurément augmenté en 2022, une année d'inflation, ce sont les profits des pétrolières. Ce qui n'a pas baissé, ce sont les milliards de dollars accordés par Ottawa aux pétrolières.
    Alors que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat a démontré qu'il fallait que 80 % du pétrole reste là où il est, c'est-à-dire sous terre, le ministre de l'Environnement nous promet-il qu'il n'y aura plus de nouveaux projets d'exploitation pétrolière?
    Monsieur le Président, je remercie mon collègue de sa question.
    Premièrement, je tiens à lui rappeler que, en 2021, la croissance économique du Canada a été la plus forte de tous les pays du G7; elle était de 5 %. La croissance économique au Canada entraîne une augmentation des émissions de gaz à effet de serre.
    Deuxièmement, malgré la pandémie à l'échelle planétaire, nous avons eu le meilleur bilan de tous les pays du G7 pour ce qui est de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La pandémie n'a pas seulement touché le Canada, mais toute la planète. Comme je le disais dans mon allocution, nous avons éliminé les subventions aux combustibles fossiles au niveau international, l'an passé, et nous allons éliminer celles au niveau national, cette année, en 2023. C'est deux ans plus tôt que tous nos partenaires du G20.
    Troisièmement, je pense que mon collègue et le Bloc québécois seraient les premiers à s'insurger si le gouvernement fédéral empiétait sur les champs de compétence des provinces. L'utilisation des ressources naturelles est un champ de compétence provinciale. Là où nous pouvons agir, c'est sur le plan de la pollution, et c'est exactement ce que nous faisons.

[Traduction]

    Monsieur le Président, à l’heure actuelle, alors que des feux de forêt font rage partout au pays, de la Nouvelle-Écosse à l’île de Vancouver, que font les libéraux? Ils construisent des pipelines et subventionnent le pétrole et le gaz.
    Pendant que les libéraux se pètent les bretelles, à l’heure actuelle, un feu brûle dans ma circonscription, et pas n’importe où. Je parle de Cameron Lake Bluffs, à l’entrée de Cathedral Grove, dans la forêt pluviale ancienne de ma circonscription. Nous sommes au début de juin.
    Le gouvernement doit intervenir et prendre des mesures pour lutter contre les changements climatiques, mais il doit aussi veiller à ce qu’il y ait au Canada un organisme distinct de lutte contre les incendies pour aider les provinces en période de pointe. Nous voulons aussi que les gens puissent compter sur le gouvernement pour ce qui est du soutien en santé mentale et des infrastructures climatiques.
    À l’heure actuelle, comme je l’ai dit, l’autoroute 4 est bloquée. Je ne peux même pas rentrer chez moi cette fin de semaine. Trente mille de mes concitoyens sont coincés de l’autre côté du lac Cameron. Les aînés ne peuvent pas se rendre à leur rendez-vous chez le médecin. Les gens ne peuvent pas se rendre au travail. Les communautés autochtones sont grandement touchées.
    Le gouvernement appuiera-t-il les gens de ma circonscription et de tout le pays si ma province demande de l’aide?
    Monsieur le Président, je remercie mon collègue de défendre cette cause. Il a parlé des feux de forêt au Canada. Ce sera probablement la pire année de l’histoire pour les feux de forêt.
    Le gouvernement fédéral appuie toutes les provinces et tous les territoires, ainsi que les communautés autochtones qui ont demandé de l’aide au gouvernement fédéral. J’ai parlé personnellement à certains dirigeants autochtones. Parcs Canada travaille avec certains d’entre eux, soit pour évacuer, soit pour appuyer leurs collectivités dans leurs efforts de lutte contre les incendies de forêt.
    Je suis le premier à reconnaître que nous devons en faire plus. Le député a parlé des subventions aux combustibles fossiles. Il sait qu’en ce qui concerne l’élimination des subventions internationales aux combustibles fossiles, nous sommes le plus performant de tous les pays du G7. Ce n’est pas moi qui le dis; je n’ai pas l’habitude de m’autocongratuler. Le député peut consulter les rapports de Oil Change International ou ceux d’organismes comme Environmental Defence.
(1110)
    Monsieur le Président, la lutte contre les changements climatiques est le plus grand défi de notre génération et de notre époque.
    Dans ma circonscription, Windsor—Tecumseh, deux inondations dévastatrices qui ont eu lieu en 2016-2017 ont englouti des milliers de maisons. C’était une situation absolument dévastatrice. Aujourd’hui, un voile de fumée recouvre entièrement notre collectivité.
    En même temps, notre collectivité de Windsor—Tecumseh, dirigera la transition vers une économie sans émission. Nous construirons des véhicules électriques à Windsor. Nous fabriquerons des batteries à l’usine Stellantis de Windsor.
    Le ministre pourrait-il nous dire en quoi les objectifs de protection de l’environnement ne sont pas incompatibles avec le développement économique, puisque ce projet remplit à la fois des objectifs économiques et environnementaux?
    Monsieur le Président, je remercie mon collègue de tout son travail sur ces questions.
    Comme je l’ai dit dans mon discours, dans l’économie du XXIe siècle, il y a une course internationale pour attirer les entreprises et les investisseurs dans l’économie verte. Il y a dix ans, les investissements étaient 10 fois plus nombreux dans les combustibles fossiles à l'échelle internationale que dans les énergies renouvelables.
    En 2022, c’est le contraire. Les investisseurs intelligents passent aux technologies propres, aux énergies renouvelables et à l’électrification, comme les projets qu’il a mentionnés. Nous transformons le secteur automobile du Canada. Les investissements que nous constatons dans l’électrification de notre secteur automobile sont les investissements les plus importants dans l’histoire du secteur automobile du Canada.
    Malheureusement, les conservateurs s’opposent à tous les investissements que nous essayons de faire pour aider le Canada à se tailler une place dans la course internationale vers une économie plus verte et plus propre.
    Monsieur le Président, ma première question pour le ministre est une question pour laquelle je cherche à obtenir une réponse depuis un certain temps. Il s’agit de fournir aux Canadiens une mise à jour sur l’engagement du gouvernement libéral à planter deux milliards d’arbres. Combien d’arbres ont été plantés à ce jour?
    Deuxièmement, le ministre pourrait-il s’engager à accroître l'efficacité du programme? Il est très bureaucratique. Je sais que des groupes de conservation et des municipalités ont essayé de présenter une demande au titre du programme. Ils considèrent le processus bureaucratique trop compliqué. Ils ne semblent pas être en mesure de satisfaire aux exigences.
    Ma dernière question, fondée sur des discussions avec des députés libéraux et des députés de tous les partis, porte sur l’idée d’obtenir de l’aide pour planter plus d’arbres afin de contribuer à la lutte contre le changement climatique dans le monde. Pourrions-nous attribuer un certain nombre de ces arbres à tous les députés de la Chambre des communes, si les députés choisissent de le faire, et travailler au sein de leurs circonscriptions pour planter davantage d’arbres?
    Monsieur le Président, je remercie mon collègue d’avoir parlé du changement climatique, ce qui, malheureusement, de l'autre côté de la Chambre, ne se produit pas très souvent.
    Pour répondre à sa première question, nous avons planté 30 millions d’arbres en 2020 et 60 millions d’arbres en 2021, ce qui représente une augmentation par rapport aux huit millions d’arbres plantés en 2019. Pour atteindre deux milliards d’arbres d’ici 2030, nous devons arriver à planter 300 millions d’arbres par an. Je reconnais que nous n’en sommes pas encore là.
    Nous pouvons faire mieux avec les partenariats dont il a parlé. Les organisations de conservation et les municipalités sont essentielles. Je serais heureux de collaborer avec le député et tout député qui souhaite travailler à ce projet.
    Monsieur le Président, je partage mon temps de parole avec mon collègue, le député de Chicoutimi—Le Fjord.
    Comme nous le savons, l’ancien président de la Chambre des représentants, Tip O’Neill, a déclaré: « La politique est toujours une affaire locale ». Je vais me concentrer sur ce qui s’est passé dans ma communauté, ma circonscription, au cours des deux dernières semaines.
    Le dimanche 28 mai, à 15 h 30, il y a deux fins de semaine, les premiers intervenants à Halifax sont arrivés dans la subdivision Westwood Hills à Halifax. C’est dans ma circonscription, à 10 minutes de chez moi. Ils répondaient à un signalement d'incendie domiciliaire. Ils sont arrivés sur place en quelques minutes. L’incendie, alimenté par des vents de 40 kilomètres-heure, se propageait rapidement à travers la maison et se déplaçait vers d’autres habitations dans ce quartier de banlieue familiale. Les flammes dévoraient les maisons et se propageaient d’une résidence à l’autre. De rue en rue, elles épargnaient certaines maisons et en consumaient d’autres. Les téléphones cellulaires ont sonné une alerte pour que les habitants quittent immédiatement leurs maisons. Au cours de l’heure suivante, alors que le vent entraînait les flammes à travers les quartiers le long du chemin Hammonds Plains, plus de 16 000 personnes ont été évacuées.
    Nombreux sont ceux qui, ne sachant pas quoi faire, sont allés chez leurs amis et leur famille à l’extérieur de la zone d’évacuation. D’autres se sont rendus dans les centres d'accueil, qui ont été mis en place rapidement par des bénévoles. Certains ont été mis en place dans un délai d’une heure, comme ceux de la caserne d’incendie de Black Point, du Black Point and Area Community Centre à St. Margarets Bay et du Centre des Jeux du Canada à Bayers Lake. Ils ont été mis en place par des bénévoles, comme Janet Fryday Dorey, qui a ouvert le centre d'accueil de Black Point et le garde ouvert depuis ce jour.
    Les bénévoles des centres ont été remarquables et ils continuent de l'être. Ils laissent leurs vies et leurs familles de côté pour offrir du réconfort, de la nourriture, des vêtements, une place où dormir, une personne à qui parler, ainsi qu'un endroit où trouver un logement et se ressaisir pendant cette période éprouvante, déroutante et bouleversante. Il y avait des bénévoles comme ma voisine, Peggy Pippy, qui procédaient à des collectes de nourriture et de vêtements pour les victimes.
    Pour donner une idée du désespoir causé par l’évacuation, je veux faire part à la Chambre d'une expérience. Le capitaine Kevin Corkum et le pompier Conor Scott travaillaient au poste de commandement de la lutte contre les incendies du chemin Hammonds Plains, à Halifax, ce dimanche-là, lorsqu’un appel d’urgence a été reçu. Les membres d'une famille n’arrivaient pas à rejoindre leur père âgé, qui souffre de démence et qui se trouvait dans sa maison du chemin Yankeetown, à l’intérieur de la zone d’évacuation, où l’incendie faisait rage.
    Les équipes de pompiers s’étaient retirées de la zone en raison de la vitesse de propagation de l’incendie, qui les empêchait de lutter contre l’intensité des flammes. Le capitaine Corkum a déclaré: « Lorsque nous avons reçu l’appel du 911 [selon lequel] il y avait une personne dans la maison, nous savions que les conditions d’incendie allaient être mauvaises sur ce chemin... Mais c’est notre travail. Nous sommes les pompiers. Notre principal objectif est d'assurer la sécurité des personnes. »
    Le capitaine Corkum et le pompier Scott, qui ne portaient qu’un équipement de protection individuelle de base et ne disposaient pas d’oxygène, ont sauté dans la camionnette du chef pour tenter de sauver l’homme. Le pompier Scott a déclaré: « À certains moments, nous avons eu l’impression de traverser un mur de flammes. » Le capitaine Corkum indique qu’« en se dirigeant vers le chemin Yankeetown, le jour s’est transformé en nuit et la visibilité était nulle ». Ils ne pouvaient pas voir les numéros civiques et sont passés deux fois devant la maison avant de trouver l’entrée. « Lorsque nous nous sommes arrêtés, tout ce qui se trouvait autour de la maison était en feu. Il y avait des arbres des deux côtés, à une distance de 20 à 30 pieds, et tout était en feu », a déclaré le capitaine. Ce dernier, qui conduisait, a indiqué au pompier Scott qu’il disposait de 30 secondes pour déterminer si l’homme se trouvait dans la maison. Les deux portes étant verrouillées, le pompier Scott a fini par enfoncer la porte d’entrée.
    Le capitaine Corkum a déclaré: « Le vieil homme était dans son fauteuil, inconscient de ce qui se passait, inconscient du danger [qui l’entourait]. » Le capitaine Corkum et le pompier Scott ont saisi l’homme à bras le corps et l’ont transporté dans le camion, alors qu’il ne restait que quelques minutes, voire quelques secondes, pour sortir, et « le capitaine Corkum a dit que c’était l’un de ces moments où ‘l’on fait ce qu'il faut’. C’était la première fois en 22 ans que je regardais autour de moi et que je me disais que je n'étais pas sûr à 100 % de pouvoir m’en sortir. »
(1115)
    Le capitaine Corkum a déclaré: « Par chance [...] nous avons réussi à franchir la fumée et les tisons et à ramener l'homme au poste de commandement, où les ambulanciers ont pu évaluer son état de santé. » Par la suite, M. Scott a dit: « Mon cœur s'est gonflé de joie. J'étais vraiment très heureux de le confier aux bons soins des ambulanciers. »
    Il a poursuivi en disant:
    À peine quelques instants plus tard, nous nous sommes attaqués à la tâche suivante. Toutefois, l'espace d'un bref instant, il y a eu ce beau moment où nous avons eu l'assurance qu'il allait retrouver sa famille.
    MM. Corkum et Scott « ont ensuite aidé à évacuer une résidence d'Upper Tantallon, où une famille qui faisait toujours ses bagages » était prise au piège.
     Le capitaine Corkum a dit aux médias: « Je n'ai jamais vu pareil incendie. Il s'est propagé très rapidement. Il y avait tellement de flammes [...] Chose certaine, en 22 ans de carrière, je n'ai jamais vu rien de tel. »
    Selon Brendan Meagher, « même si les deux hommes étaient conscients du danger, ils ont persévéré. » Il a déclaré:
    Ils ont persévéré, ils ont atteint la maison, ils y sont entrés, ils ont fait monter l'homme dans le camion [...] ils ont quitté les lieux et ils lui ont sauvé la vie.
    À l'instar de la plupart des Néo-Écossais, j'estime que ce qu'ont fait ces pompiers est remarquable et héroïque.
    Selon le capitaine Corkum, ce n’est là que l’un des récits de ces incendies dévastateurs. Je suis certain que de nombreuses personnes nous raconteront dans les jours à venir de nombreuses histoires d’héroïsme réel.
    J’aimerais partager avec les députés une autre expérience que j’ai vécue dans ma circonscription la semaine dernière. Le lendemain de l’incendie, le lundi 29 mai, après avoir assisté à la conférence de presse du matin avec le chef adjoint des pompiers de Halifax, j’ai fait deux heures de route en direction sud jusqu’à la ville de Shelburne. Je me suis rendu à la caserne de pompiers et centre de commandement qui gérait l’incendie pour la municipalité. J’ai rencontré le chef des pompiers Locke. Lui et son équipe venaient d’arriver de Clyde River, où ils luttaient contre la propagation de l’incendie du lac Barrington. Avec ses 65 000 acres, cet incendie est en passe de devenir le plus important de l’histoire de la Nouvelle-Écosse. À Clyde River, le feu avait franchi l’autoroute, comme il avait franchi le lac quelques heures plus tôt. Le chef Locke m’a raconté que la puissance de l'incendie et sa vitesse vertigineuse ont eu raison des pompiers, qui ont dû abandonner leurs tuyaux et leur équipement et sauter dans leurs camions; ils s’en sont sortis de justesse.
    Même s’il est pompier depuis 50 ans, il a eu de la difficulté à contenir ses émotions lorsqu’il a décrit ce à quoi son équipe faisait face. Les flammes qu’ils combattaient atteignaient 200 pieds de haut et tournaient autour d’eux. C’est arrivé à maintes reprises aux équipes qui se battaient contre cette bête.
    La moitié du comté a dû être évacuée. Hier, on a déclaré que le feu était seulement contenu. Il ne progresse pas au-delà des 65 000 acres. Plus de 200 kilomètres de la région ont été détruits. L’incendie de Halifax est maintenant entièrement maîtrisé.
    Les deux incendies ont incinéré plus de 300 maisons et bâtiments privés, détruisant des maisons, des rêves, des trésors familiaux, des véhicules et tout ce qui était cher à ces familles et à nous, y compris les animaux de compagnie, les chiens et les chats, qui ont disparu dans les flammes. Le travail de reconstruction pour ces familles est titanesque. Il faudra du temps avant que tous puissent rentrer chez eux en toute sécurité. Il est essentiel d’avoir d’abord l’assurance que l’incendie ne peut pas refaire surface et redémarrer.
    Les 190 pompiers volontaires qui ont circonscrit l’incendie du lac Barrington à l’extérieur des villes de Barrington et de Shelburne sont épuisés. Ils ont travaillé 18 heures par jour. Un membre de mon équipe de circonscription, Tyson Ross, est l’un de ces pompiers; il n’a dormi dans son propre lit pour la première fois qu’il y a deux jours. Cependant, les pompiers savent que le travail n’est pas terminé. Ils doivent protéger les 65 000 acres et s’assurer qu’il n’y a plus aucun risque de reprise de l’incendie pour que les résidents, qui veulent simplement rentrer chez eux, puissent le faire en toute sécurité.
    Ils ont quitté leur emploi pour sauver leur collectivité. Ils ont laissé leur famille et risqué leur propre vie pour en sauver d’autres. Ils ont laissé leurs propres maisons évacuées dans la zone d’incendie pour sauver les maisons de voisins et d’étrangers. Un simple « merci » semble désespérément insuffisant pour leur exprimer notre reconnaissance pour ce qu’ils ont fait pour notre province et ces collectivités, compte tenu de ce que nous leur devons.
    Quoi qu’il en soit, je vais conclure en remerciant les pompiers volontaires qui ont combattu et maîtrisé les incendies du chemin Beech Hill et à Pubnico. Je tiens à remercier chaleureusement les centaines de pompiers qui ont combattu et maîtrisé l’incendie de Halifax et qui ont permis à la quasi-totalité des 16 000 résidents de rentrer chez eux. Du fond du cœur, je remercie les 190 pompiers qui ont combattu et qui continuent de combattre le plus grand incendie de l’histoire de notre province, connu sous le nom d’incendie du lac Barrington, et les incendies du chemin Lake dans le comté de Shelburne, au cours des 14 derniers jours.
(1120)
    Pendant que j'ai la parole, j'aimerais prendre un instant pour faire écho à ces paroles. Cela s'est passé dans une circonscription voisine, et l'un des incendies a également frappé ma collectivité. Je remercie les pompiers, qui sont intervenus dans tout le Sud-Ouest de la Nouvelle-Écosse.
    Nous passons aux questions et observations. Le ministre de l'Environnement et du Changement climatique a la parole.
(1125)
    Monsieur le Président, le député a cité un certain nombre de personnes qui ont combattu les feux de forêt dans les collectivités de sa circonscription de la Nouvelle-Écosse et il a longuement parlé du fait que les feux de forêt sont sans précédent. On n’a effectivement jamais vu de feux de forêt aussi intenses.
    Un de mes collègues et moi-même avons parlé des liens entre les feux de forêt extrêmes que nous observons et les changements climatiques. Les données scientifiques sur ces liens sont abondantes. Le député de South Shore—St. Margarets nous a pourtant accusés de mentir, en ajoutant qu’il trouvait ignoble de profiter de la situation tragique des membres de sa collectivité qui ont perdu leur maison à cause d’incendies d’origine humaine.
    Le député semble avoir des preuves qu’aucun d’entre nous ne possède sur le fait que tous ces feux de forêt seraient d’origine humaine. Pourrait-il nous en dire plus à ce sujet?
    Monsieur le Président, en tant que député qui comprend sa circonscription et qui était sur le terrain au moment de ces incendies, je sais, pour avoir parlé à des pompiers, ce qui a déclenché les incendies. La raison pour laquelle j'ai écrit cela, c'est que l'incendie d'Halifax s'est produit en banlieue. Le ministre devrait le savoir, mais ce n'est, semble‑t‑il, pas le cas. Nous n'avons pas affaire à un feu de forêt. Des maisons ont été endommagées. Seize mille personnes ont été évacuées, non pas dans une forêt, mais bien dans une banlieue.

[Français]

    Monsieur le Président, je me demande toujours si mes amis conservateurs ne sont pas un peu jaloux des libéraux, dans le fond.
    Ils sont toujours en train de critiquer le gouvernement libéral pour son inaction et son manque de leadership par rapport à l'industrie pétrolière, mais, en 2022, les libéraux y ont investi 40 milliards de dollars, dont 11,5 milliards de dollars directement dans les sables bitumineux de l'Alberta. On vient d'investir dans le prolongement de Trans Mountain à hauteur de 30 milliards de dollars. Je ne comprends pas pourquoi mes amis conservateurs critiquent les libéraux; les libéraux sont les champions du monde dans les investissements dans les énergies fossiles.
    Je ne comprends pas; mes amis conservateurs sont-ils jaloux?

[Traduction]

    Monsieur le Président, le député n'a peut-être pas écouté mon discours ou il était peut-être trop occupé à placoter. Je n'ai pas critiqué le gouvernement une seule fois pendant mon intervention. Mon allocution portait sur une tragédie qui frappe ma collectivité. Des gens perdent leur maison et ils ne s'en remettront pas avant des années. C'était là le sujet de mon discours. Le député aurait dû écouter un peu plus attentivement. Je n'ai pas parlé de pétrole ni de gaz. Je n'ai pas critiqué le gouvernement.
    En fait, j'ai remercié publiquement et vivement le ministre de la Protection civile d'avoir apporté une aide précieuse et de s'être montré très ouvert à collaborer avec le gouvernement provincial, avec moi et avec les représentants locaux pour lutter contre cet incendie en misant sur les ressources dont dispose le Canada.
    À l'avenir, les députés devraient peut-être écouter les discours avant de poser une question.
    Monsieur le Président, j’aimerais commencer par remercier le député de South Shore—St. Margarets d’avoir parlé des terribles incendies de forêt qui ravagent sa circonscription ainsi que la mienne, en Colombie‑Britannique, de même que d'autres régions du Canada.
    Il se trouve qu’aujourd’hui, c’est aussi la Journée mondiale des océans. Nous observons un réchauffement alarmant des océans le long du littoral de la circonscription du député, en Nouvelle‑Écosse, ainsi qu’en Colombie‑Britannique. Ce réchauffement a un impact dramatique sur les écosystèmes marins et sur les collectivités côtières.
    Le député pourrait-il nous dire ce qu’il pense de la nécessité de s’attaquer à la crise climatique et de reconnaître qu'il faut faire tout en son pouvoir pour enrayer le réchauffement de nos océans et empêcher le rejet de polluants dans nos plans d'eau, comme le plastique, les déchets de piscicultures à enclos ouverts, les navires abandonnés et les déversements provenant de conteneurs?
    Monsieur le Président, j’ai eu l’occasion de siéger aux côtés de la députée de Nanaimo—Ladysmith au comité des pêches, alors je sais qu'elle a tout ce qui touche à la pêche aussi profondément à cœur que moi.
    Je m'étonne qu’elle ne m’ait pas interrogé au sujet du projet de loi C‑365 que le député North Okanagan—Shuswap, notre collègue au comité des pêches, a présenté au cours de la 42e législature. Ce projet de loi visait à modifier le Code criminel en établissant des sanctions précises en cas de vol de matériel de lutte contre les incendies, qui aurait en outre été érigé en circonstance aggravante. Il aurait aussi défini des principes de détermination de la peine en cas de vol de ce type de matériel.
    Au lieu d’exprimer leur soutien aux pompiers, comme la députée a eu l’occasion de faire, les bloquistes et les libéraux de l’époque — et je sais que la députée n'était pas là, puisqu’elle a été élue en 2021 — ont tous voté contre ce projet de loi, qui aurait permis de sanctionner les voleurs de matériel de lutte contre les incendies, ce qui nous aurait aidés à combattre les incendies actuels.
(1130)

[Français]

    Monsieur le Président, chaque fois que je prends la parole, je le fais avec plaisir. Je me trouve réellement chanceux, et même honoré, d'être à la Chambre et de pouvoir représenter mes concitoyens. Nous avons le pouvoir, comme parlementaire, d'apporter des solutions et de prendre des décisions pour améliorer notre pays, le Canada, et de le faire prospérer. Je dois souvent prendre la parole sur des sujets chauds de l'actualité, mais je suis toujours reconnaissant de la chance que j'ai de dénoncer ce que je trouve injuste et de débattre de questions importantes. Toutefois, j'aimerais mieux parler d'un autre sujet que celui d'aujourd'hui.
    Bien sûr, c'est avec de grandes préoccupations que je vais faire ce discours. J'ai été très inquiet, ces derniers jours. Je continue de l'être. Je ne dors pas toujours bien parce que j'imagine toujours que les citoyens de ma région vivent dans la peur de perdre leur maison et de voir leur ville être décimée entièrement. J'espère que nous n'en arriverons pas là. Bien sûr, je parle ici de la situation des feux de forêt qui ont lieu un peu partout au Canada, des feux d'une violence incommensurable, qui, depuis plusieurs semaines déjà, sont le sujet chaud dans l'actualité.
    Jamais le gouvernement du Canada n'a vu d'incendies forestiers aussi tôt dans la saison, et ce sont loin d'être les derniers. Ces multiples feux créent un effet sans précédent. Si cette triste cadence se maintient, le record du nombre de feux jamais enregistré au pays pourrait très bien être dépassé. Toute la population canadienne s'inquiète de ces feux de forêt, mais aussi de ce qu'on en retiendra et de ce qui en restera. Les feux font rage partout au pays et cette situation est critique.
    J'aimerais parler plus particulièrement des régions du Québec, comme le Saguenay—Lac‑Saint‑Jean et l'Abitibi, qui subissent actuellement les effets les plus graves des feux de forêt. Un article montrait que l'Abitibi—Témiscamingue est la région la plus touchée au Québec. La deuxième région la plus touchée est la mienne, le Saguenay—Lac‑Saint‑Jean. La majorité des feux sont dans la circonscription de mon collègue de Lac-Saint-Jean. Je peux assurer à la Chambre que nous oublions les couleurs politiques dans ces moments-là. Nous sommes tous dans le même bateau et nous devons nous serrer les coudes pour traverser cette crise.
    J'aimerais commencer mon discours en rappelant le bilan régional pour le Saguenay—Lac‑Saint‑Jean. Actuellement, 4 feux sont maîtrisés, 2 sont contenus, 2 sont nouveaux et 22 sont hors de contrôle. Évidemment, c'est dans cette dernière statistique que le bât blesse: 22 feux sont de hors contrôle.
     Ce qui me touche droit au cœur, c'est de voir des images de ma belle région qui est en feu. C'est de voir des communautés évacuées à contrecœur. Je pense notamment à la communauté autochtone Oujé‑Bougoumou, qui voit son village être menacé et qui a dû trouver refuge à Chicoutimi. Je tiens à rassurer la députée de cette communauté, ma collègue d'Abitibi—Baie-James—Nunavik—Eeyou: ses citoyens sont bien pris en charge par la Ville de Saguenay. L'heure est à la solidarité, et les gens du Saguenay—Lac‑Saint‑Jean répondent présents.
    J'ai toujours su que nous étions tissés très serrés au Saguenay—Lac‑Saint‑Jean, et c'est lors de telles situations que nous pouvons vraiment le prouver. Encore ce matin, on mentionnait dans un article que des citoyens de la ville de Saguenay se sont présentés en très grand nombre aux différents centres d'hébergement avec des denrées et que d'autres se sont offerts comme bénévoles pour prêter main-forte. C'est exactement pour des raisons comme celles-là que je suis fier de représenter mes concitoyens. Nous sommes du bon monde, au Saguenay. Nous sommes accueillants et aidants, et cela nous permet de nous réconforter dans de pareilles situations.
     Le Cégep de Chicoutimi a ouvert ses portes pour la communauté autochtone dont je viens de parler. Il est très difficile de quitter son domicile en ne sachant pas quand on pourra y retourner, mais plusieurs endroits ont été désignés afin de bien accueillir les sinistrés. Il y a le Cégep de Chicoutimi, l'Université du Québec à Chicoutimi, le Centre Georges‑Vézina et le Pavillon de l'agriculture. Je tiens d'ailleurs à féliciter la Ville de Saguenay d'avoir rapidement pris en charge la situation et d'avoir offert des services dans les plus brefs délais. Les responsables ont été informés qu'ils devaient trouver 1 000 places pour des sinistrés, et ils les ont trouvées en deux temps, trois mouvements.
(1135)
    En plus de cela, nous avons pu compter sur des partenaires précieux, comme la Croix‑Rouge qui a fourni des lits de camp.
    Évidemment, je dois absolument mentionner l'évacuation complète de Chibougameau avant-hier. Deux incendies dans le secteur, soit un qui touche 50 000 hectares et l'autre 12 000 hectares, ont forcé l'évacuation de milliers d'habitants. Ces feux sont à 20 kilomètres de Chibougameau. Les citoyens ont appris mardi soir qu'ils n'avaient que quelques minutes pour faire leurs valises et quitter la ville. On parle d'une ville de 7 500 résidants qui ont eu 15 minutes pour partir vers leur terre d'accueil temporaire, qui est actuellement Roberval.
    J'ai été en communication hier matin avec le maire de Roberval, M. Serge Bergeron, pour prendre les nouvelles du terrain. En passant, le maire fait un travail extraordinaire et contrôle la situation présentement. II a mentionné que 450 personnes évacuées sont à l'aréna Benoît‑Levesque présentement. Des navettes font des allers-retours de l'aréna vers différents lieux comme les pharmacies pour que les citoyens aient accès à leurs médicaments. Même les supermarchés se mettent de la partie. Ils envoient de la nourriture dans des refuges par camion de livraison. Également, la base de Bagotville est prête à accueillir des citoyens. Si Chapais doit être évacué, la ville de Saint‑Félicien sera prête. Quand je dis qu'on est solidaires au Saguenay‑Lac‑Saint‑Jean, on a une réputation qui n'est plus à faire.
    La SOPFEU fait tout en ses moyens pour stopper l'hémorragie et sauver la ville de Chibougameau. En partenariat avec Chantiers Chibougameau, la SOPFEU est en train de construire une tranchée autour de la ville pour la protéger le plus possible.
    Je ne peux pas passer sous silence la situation dans ma circonscription, Chicoutimi-Le Fjord, car le travail fait a été exceptionnel. Deux feux sont maîtrisés par le bon travail des pompiers forestiers et la SOPFEU. Le premier feu qui a été déclaré dans ma circonscription était celui de Ferland‑et‑Boilleau, qui, comme par hasard, s'est produit au lendemain des célébrations du 60e anniversaire de la coop forestière. C'est une coïncidence. Cette petite municipalité est entourée d'arbres, ce qui a mis les habitants particulièrement à risque. Il y a 40 maisons qui ont dû être évacuées, car la situation était devenue trop dangereuse. On parle de familles qui se sont retrouvées à la rue pendant plusieurs jours. C'était tout un stress pour les parents et pour les enfants.
    Le deuxième gros feu qui a eu lieu était à Rivière‑Éternité, dans le secteur de la montagne à Adrien, il y a quelques jours. Encore une fois, les forêts de cette petite municipalité ont été la proie des flammes. Une trentaine de résidants ont été évacués. En plus de cela, l'école primaire Marie‑Médiatrice a dû fermer pour toute la journée par mesure de sécurité et pour plusieurs jours. Quatre avions-citernes, ainsi que des pompiers forestiers ont combattu le feu pendant plusieurs heures. Le feu étant à flanc de montagne, cela n'a pas été facile à maîtriser, mais aujourd'hui ces municipalités peuvent dormir tranquilles.
    Heureusement, dans tous les incendies forestiers qui ont lieu présentement, aucune perte humaine n'a été signalée. C'est notamment à cause de I'excellent travail des pompiers forestiers et de la prévention des intervenants du milieu. Je tiens à souligner leur bravoure et leurs efforts incontestables. Également, je remercie évidemment la SOPFEU, qui a pour mission de protéger la forêt et les infrastructures. Je tiens également à remercier tout le personnel qui prête main-forte aux sinistrés et qui fait en sorte que les citoyens se sentent en sécurité malgré les conditions. Je remercie les bénévoles et les autorités civiles qui coordonnent les efforts; je remercie les policiers et les travailleurs forestiers. Ils sont essentiels et indispensables en temps de crise.
    Non seulement les incendies font du ravage dans la faune et la flore, mais ils laissent également des dégâts dans I'air. La qualité de l'air, dans une bonne partie de la province, sera affectée. Plusieurs écoles doivent notamment fermer leurs portes, car la situation est critique.
    Je tiens à rappeler à la Chambre et à nos chers concitoyens de partout au pays l'importance de ne pas aller inutilement en forêt. Il faut être conscient du danger et se serrer les coudes en ces temps pas faciles.
(1140)
    Monsieur le Président, je tiens à souligner le fait que mon collègue de Chicoutimi—Le Fjord a parlé des gens qui se dévouent présentement au Saguenay—Lac‑Saint‑Jean et du fait qu'on est tissé serré. C'est effectivement le cas.
    Comme les députés le savent, il y a deux genres de personnes dans la vie: celles qui ne paient pas le prix comme le dirait mon collègue de Chicoutimi—Le Fjord, mais aussi celles qui se dévouent. Je tiens à le remercier de son discours et d'avoir souligné le fait que les gens s'entraident énormément au Saguenay, au Lac et en Abitibi.
    Il y a cependant peut-être une chose dont il n'a pas parlé, mais qui fait partie de la motion du Bloc québécois. J'aimerais savoir s'il pense qu'on devrait, comme nous au Bloc le demandons, arrêter toute subvention à l'industrie pétrolière et gazière. Je pense que, présentement, les changements climatiques sont causés par les plus grands pollueurs de la planète, que le Canada est en train de subventionner avec les taxes et impôts de nos concitoyens. À un moment donné, il faudrait se demander où on va concernant cette situation.
    Je le remercie donc d'avoir souligné le fait qu'on s'entraide, mais j'aimerais bien aussi qu'il se prononce sur le fait qu'on subventionne les pétrolières et les gazières, qui sont notamment responsables des changements climatiques.
    Monsieur le Président, je remercie mon collègue de Lac‑Saint‑Jean.
    Je pense que l'heure est présentement à la solidarité. Il faut faire bien attention, il faut s'assurer que les gens sont actuellement en sécurité, mais aussi, et c'est ce qu'on va regarder tout à l'heure, si les ressources et l'équipement sont adéquats quand se présentent des situations comme celle qu'on vit maintenant, et si le personnel et les pompiers ont toutes les ressources nécessaires.
    Je remercie encore une fois mon collègue de Lac‑Saint‑Jean, et je suis convaincu qu'il travaillera fort aussi dans sa circonscription dans les prochaines semaines.

[Traduction]

    Monsieur le Président, je sors d’une réunion avec l’entreprise qui a inventé et qui fabrique les réservoirs que les hélicoptères utilisent pour combattre les feux de forêt dans le monde entier. Ailleurs sur la planète, les forces armées utilisent ces réservoirs pour combattre les feux de forêt, mais l’Aviation royale canadienne est l’une des rares à ne pas le faire.
    Vu comment s'annonce la saison des incendies, ne serait-il pas souhaitable de désigner un escadron aérien de bombardiers et d’hélicoptères pour venir en aide aux provinces ou tout au moins de doter les forces aériennes de réservoirs Bambi et d'entraîner les pilotes en conséquence afin d’éteindre ces incendies le plus rapidement possible, avant qu’ils ne dégénèrent et provoquent des dégâts catastrophiques, comme c'est le cas depuis quelques semaines?

[Français]

    Monsieur le Président, je voudrais remercier mon collège, car c'est une très bonne question.
    On sait que des évaluations seront faites aussi après ces événements. Parce que je ne pense pas que ce sera la dernière fois qu'on vivra de tels feux de forêt, malheureusement, il faudra vraiment s'assurer que l'équipement est adéquat, qu'on dispose d'avions adaptés et que le personnel est formé, mais également savoir ce que pourra faire l'armée canadienne dans le futur.
    C'est une bonne question, et ce serait aussi une bonne réflexion à avoir. Puisque ce sont des événements majeurs, il faut laisser la politique un peu de côté, se serrer les coudes et avoir de bonnes discussions tout à l'heure.
    Monsieur le Président, je tiens tout d'abord à remercier mon honorable collègue d'avoir reconnu les efforts déployés par la base militaire de Bagotville pour aider dans cette crise.
    J'ai une question pour lui: le gouvernement fédéral peut-il faire quelque chose d'autre pour aider sa région?
(1145)
    Monsieur le Président, je remercie mon collègue de sa question.
    On peut toujours faire plus, bien sûr. Le gouvernement fédéral doit vraiment avoir une bonne relation avec le Québec, servir le Québec et lui demander de quoi il a besoin. Je dis cela parce que ces feux de forêt se produisent aussi au Québec. Le gouvernement fédéral doit donc être à l'écoute et faire tout le nécessaire pour fournir ce dont a besoin le Québec.
    Je pense que c'est une très bonne question, en effet, et qu'il faut encore une fois du travail d'équipe et de la coopération. C'est dans des moments comme ceux-là qu'il faut sentir que tout le monde est sur la même page.

[Traduction]

    Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de Rosemont—La Petite Patrie.
    Je vais prendre un moment pour brosser un tableau de ce à quoi nous sommes confrontés. Souvent, lorsqu’il y a des problèmes dans le monde et dans notre pays, il est difficile d’imaginer ce que cela représente sans en avoir soi-même vécu l'expérience. Ce que nous avons vécu au cours des derniers jours à Ottawa est un petit aperçu de la réalité de milliers de Canadiens, en particulier ceux des communautés autochtones, qui sont parmi les plus durement touchés. Pour la première fois de mémoire d’homme, les incendies de forêt sont si graves dans les régions environnant Ottawa que, lorsque nous regardions de l'autre côté de la rivière, le smog avait recouvert Gatineau. L’air était chargé de fumée. Hier, nous pouvions même sentir la fumée à la Chambre. Les gens se sont fait dire de ne pas sortir. Les enfants étaient en danger s’ils étaient dehors; les parents de tout-petits étaient particulièrement inquiets. J’ai une petite fille qui aime jouer dehors. Elle regardait par la fenêtre, mais nous lui avons dit que nous ne pouvions pas sortir ce jour-là.
    En réalité, ce n’est qu’un aperçu de ce que vivent d'innombrables Canadiens chaque année, pendant la saison des feux de forêt. Nous en avons fait l'expérience à Ottawa. Nous avons vu le ciel obscurci par la fumée et nous avions du mal à respirer. Les gens avaient les yeux qui piquaient et ils toussaient. Ce n’est qu’un petit exemple de la réalité vécue par tant de gens et de ce qu'implique concrètement la crise climatique.
    Une crise comme celle-ci, où nous ne pouvons même pas respirer, où les yeux nous piquent, où nous n'arrivons pas à voir le soleil et où les villes sont enfouies dans le smog, c’est indéniablement, à 100 %, le résultat du réchauffement et de l'assèchement du climat. C'est la réalité, et elle se traduit par des saisons plus longues et plus chaudes où les feux de forêt sont plus précoces. La tendance est claire et elle découle manifestement d’une crise climatique qui exacerbe un problème existant, qui l'aggrave considérablement. Cependant, face à cela, nous avons les conservateurs, qui ne peuvent même pas s’entendre sur l’existence ou non d’une crise climatique. Ils ne parviennent même pas convenir que c’est bel et bien un problème. Nous avons par ailleurs un gouvernement libéral qui continue à parler du problème en long et en large, mais qui ne fait rien de vraiment concret pour répondre à l’urgence de ce à quoi nous sommes confrontés. C'est une urgence. Aux quatre coins du pays, des gens se font évacuer de leur maison ou se retrouvent coincés. Notre pays est littéralement en feu.
    Il y a un nombre considérable d’incendies de forêt qui sont hors de contrôle, et il y a des collectivités qui n’avaient jamais été touchées auparavant. S’agissant de la région Atlantique, j’ai eu l’occasion de parler avec le maire de Halifax qui m’a dit que c’était la première fois que la ville de Halifax était touchée par un incendie. C’est une région où il pleut beaucoup pendant pratiquement toute l’année, à l’exception peut-être d’une partie de l’été. C’est une région très pluvieuse, et il est donc d’autant plus anormal que la ville de Halifax soit touchée par ce genre de sinistre. Qui plus est, la saison a à peine commencé. L’été n’est pas encore là, théoriquement, et nous avons déjà à faire face à ce qui préfigure une année record en incendies de forêt.
    Et cela ne se limite pas à la région de l'Atlantique, à l’Ontario et au Québec puisque les Prairies et les collectivités du Nord et de l’Ouest sont elles aussi touchées par des incendies de forêt. Les gens se demandent ce que font nos dirigeants. Pendant que le pays brûle, que font les parlementaires? Prennent-ils la situation au sérieux? Prennent-ils des mesures? Malheureusement, il faut reconnaître que non, ils ne prennent pas la situation au sérieux. Le gouvernement au pouvoir et l’opposition officielle sont en train de se demander s’ils ne peuvent pas tout simplement continuer à en parler, voire à en nier l’existence. Aucune de ces deux approches ne va contribuer à régler le problème.
    Ce que nous proposons, nous, c’est une approche sur deux fronts. Premièrement, nous savons que nous devons faire davantage pour protéger notre planète. Nous devons réduire nos émissions. Nous devons lutter contre la crise climatique, car elle aggrave indéniablement les risques d’incendies de forêt. Les données scientifiques sont claires. Deuxièmement, nous devons mieux nous organiser pour combattre les incendies. Mon collègue a fait quelques suggestions, mais nous avons besoin d’une stratégie nationale qui tienne compte du fait que les incendies de forêt ont atteint une telle ampleur que nous sommes obligés, chaque année, de réclamer l’aide d’autres pays, de provinces voisines et d’ailleurs.
    Nos pompiers sont formidables, et ils font un travail fantastique. Je profite de l’occasion pour les saluer, eux et les premiers intervenants. Mais il faut reconnaître qu’ils ont une mission impossible. Comment lutter contre quelque chose qui s’aggrave chaque année, et qui nécessite de nombreux autres soutiens, y compris l’aide de pompiers étrangers?
(1150)
    Les néo-démocrates réclament une approche plus efficace au niveau national. Il faut créer une brigade nationale de pompiers qui auront la formation et l’équipement nécessaires pour faire face à ce qui est devenu une réalité. Nous savons qu’il suffit de quelques jours à peine pour qu’un incendie de forêt se propage et devienne incontrôlable. Si nous avons la capacité de le combattre au tout début, avec les moyens nécessaires, nous avons plus de chances de le maîtriser que si nous le laissons se propager.
    Il faut donc avoir une approche plus efficace. Il faut aussi améliorer nos pratiques de gestion forestière et mettre sur pied une brigade nationale de pompiers qui auront la formation et l’équipement nécessaires. On sait que, malheureusement, beaucoup de collectivités combattent les incendies de forêt avec de l'équipement inadéquat et désuet, qui n'est pas du tout à la hauteur de la situation. Elles arrivent quand même à faire un travail héroïque, mais nous devons mieux nous préparer.
    Les néo-démocrates demandent au gouvernement fédéral d’investir dans l’amélioration des pratiques de gestion forestière, dans la création d’une brigade nationale, dûment formée et équipée pour lutter contre les incendies de forêt, afin de ne pas dépendre de l’aide d’autres pays ou d’autres collectivités et afin d’éviter aux provinces de se retrouver dans des situations impossibles. Il faut qu’une brigade nationale s’occupe de tout cela.

[Français]

    Je veux partager aussi la réalité au Québec. À Chibougamau, la mairesse a dû demander aux gens de quitter la ville avec le strict minimum, recommandant même de laisser les animaux de compagnie derrière. Partout au pays, les gens ont peur, et avec raison.
     Toutefois, le problème actuel avec la crise climatique est que, d'un côté, nous avons le Parti conservateur et son chef, qui ne croient pas aux changements climatiques et, de l'autre, nous avons les libéraux qui parlent beaucoup, mais ne passent pas à l'action et ne font pas le nécessaire pour gagner le combat. Ce sont ces deux partis qui alternent au pouvoir depuis toujours.
     Je n'accepte tout simplement pas que ce soit le mieux qu'on puisse faire. Encore une fois, les libéraux ont agi trop lentement, ce qui ne pardonne pas avec des feux de forêt, comme je l'ai dit plus tôt. C'est frustrant, parce que, chaque année, le nombre des feux de forêt augmente et les libéraux n'en tirent aucune leçon.
    Le gouvernement fédéral n'est pas obligé de toujours attendre qu'une crise survienne avant d'agir. Il a un rôle vital à jouer en prévention, préparation et protection. Plutôt que de subventionner les grandes pétrolières et de dépenser 30 milliards de dollars pour un oléoduc, les libéraux pourraient investir pour renforcer les mesures préventives et étendre le programme national Intelli-feu. Ils pourraient former, équiper et stationner plus d'équipes de lutte initiale pour s'attaquer aux incendies avant qu'ils ne prennent de l'ampleur, constituer un stock d'équipements d'urgence de lutte contre les incendies, y compris des avions, mettre au point un processus permettant d'acheminer des ressources supplémentaires vers les zones à haut risque d'incendie avant que les feux ne se déclarent, renouveler la flotte existante d'avions-citernes, dont beaucoup ont 30 ans, et moderniser et réparer les infrastructures pour soutenir ces avions.
    Les solutions existent. Il faut juste avoir le courage et la volonté d'agir.

[Traduction]

    Il y a des solutions, et il faut les mettre en place. En fait, la question est de savoir si le gouvernement est prêt à faire le nécessaire. On ne peut plus se contenter de réagir aux crises. Il ne suffit pas de dire qu’on est solidaires avec les collectivités quand on aurait pu empêcher la crise de se produire. Le gouvernement fédéral a un rôle crucial à jouer. Il arrive trop souvent qu'au moment d'une crise, nous ayons du mal à intervenir efficacement, et ce sont les collectivités qui en paient le prix.
    Il faut prendre cette crise très au sérieux, lutter véritablement et immédiatement contre la crise climatique, et adopter une approche nationale plus efficace pour combattre les incendies de forêt.
(1155)
    Monsieur le Président, je ne suis pas d’accord avec le chef du NPD lorsqu’il dit que les députés ne prennent pas la situation au sérieux.
     Il y a un mois, je suis allé sur le terrain et j’ai visité le centre des opérations gouvernementales en cas d’incendie, dans le comté de Parkland. Je sais que le député de South Shore—St. Margarets est tout récemment allé sur le terrain en Nouvelle-Écosse et que le député de Chicoutimi—Le Fjord en a fait autant au Québec.
    Le chef du NPD s’est-il rendu sur le terrain et, dans l’affirmative, qu’a-t-il pensé de son expérience?
    Monsieur le Président, compte tenu de la gravité des feux de forêt, nous avons tenu un débat d'urgence sur la question. Malgré la gravité de la situation, aucun député albertain du Parti conservateur n'y a participé.
    Le député de Calgary‑Centre invoque le Règlement.
    Monsieur le Président, j'ai déjà soulevé cette objection auprès d'un collègue du député. Je demande qu'il retire cette déclaration, car j'étais présent à la Chambre pour une bonne partie du débat.
    Je tiens à rappeler aux députés qu'ils ne doivent pas indiquer si des personnes sont présentes ou non à la Chambre. Nous devons veiller à respecter cette règle.
    Le député de Burnaby‑Sud a la parole.
    Monsieur le Président, je vais être plus précis. Il y avait un député albertain du Parti conservateur. Je retire donc ce que j'ai dit: les nombreux députés de l'Alberta n'étaient pas tous absents, puisqu'il y en avait un qui était présent.
    Cette question est grave...
    Je voudrais simplement rappeler à tous, encore une fois, que nous ne pouvons pas préciser qui est ou était présent ou absent à la Chambre.
    Le député de Burnaby‑Sud a la parole.
    Monsieur le Président, il est grave que nous soyons toujours confrontés à un parti conservateur qui n’admet pas qu’un climat plus chaud et plus sec contribue directement à aggraver les feux de forêt. Nous devons nous attaquer à la crise climatique si nous voulons vraiment nous assurer que les communautés sont sûres. Les conservateurs ont encore du mal à comprendre cela.
    Les libéraux en parlent et ont le pouvoir de faire des choses, mais ils ne les font pas. Ils ont le pouvoir d’améliorer les choses, le pouvoir de mettre fin aux subventions aux combustibles fossiles, d’investir dans l’énergie propre et de réduire les émissions, mais ils ne le font pas.
    De plus, nous avons le pouvoir d’avoir une intervention nationale avec un financement et une formation appropriés pour mettre sur pied une équipe nationale de lutte contre les feux de forêt, ce qui n’est pas fait. C’est ce à quoi nous faisons face.
    Madame la Présidente, je suis un amateur de balados, notamment un balado canadien intitulé The Hurly Burly Shakespeare Show!. Il y a quelques mois, les animatrices de ce balado ont invité une personne supposément bien connue pour son travail auprès du Nouveau Parti démocratique fédéral et de ses pendants provinciaux. La première question que l’animatrice a posée était: « Selon vous, qu'est-ce qu'on retiendra du gouvernement libéral? ». Cette personne, célèbre pour ses conseils auprès du NPD fédéral et de plusieurs de ses branches provinciales, a dit qu'on se souviendra du gouvernement actuel comme étant le premier gouvernement au pays à prendre au sérieux les changements climatiques.
    J'aimerais que le député nous dise ce qu'il en pense.
    Madame la Présidente, malheureusement, comme je l'ai mentionné, les deux seuls partis qui ont été au pouvoir au Canada sont les conservateurs et les libéraux. Si le gouvernement libéral est celui qui a fait le plus dans ce dossier, c'est que la barre est placée bien basse. Ce n'est guère flatteur pour lui.
    Les gouvernements antérieurs ont tellement mal géré le dossier que l'inaction du gouvernement actuel et son manque d'empressement sont considérés comme l'approche la plus dynamique à l'égard de la crise climatique. C'est bien triste. C'est un triste témoignage de la situation dans laquelle nous nous trouvons. Nous devons faire beaucoup mieux.
    Comme je l'ai dit dans mon discours, cela ne peut pas être le mieux que notre pays puisse faire. L'inaction des libéraux et l'incrédulité des conservateurs face à la crise climatique ne peuvent être ce que notre pays a de mieux à offrir. Je crois que nous pouvons et que nous devons en faire beaucoup plus.
(1200)

[Français]

    Madame la Présidente, dans le budget de 2023, le gouvernement libéral a promis d'investir 80 milliards de dollars pour prévenir le réchauffement climatique, mais ces sommes sont accessibles à l'industrie pétrolière et gazière. J'aimerais savoir comment mon collègue réagit à cela. Selon lui, où devrait-on investir cet argent de toute urgence?
    Madame la Présidente, je ne suis pas d'accord avec le gouvernement libéral qui donne des milliards de dollars aux entreprises pétrolières qui ont fait des profits qui sont non seulement énormes, mais qui sont également des profits records.
    Nous devons forcer le gouvernement à faire plus d'investissements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il faut investir davantage d'argent pour encourager l'énergie propre et investir dans les entreprises qui font face à la crise climatique. Il ne faut pas donner d'argent aux entreprises pétrolières qui font des profits records. Il faut forcer le gouvernement à faire ce qui est nécessaire.
    Madame la Présidente, je pense que c'est important de se lever à la Chambre pour parler de cet enjeu extrêmement crucial. J'ai le plaisir de suivre le chef du NPD qui a fait un discours vraiment inspirant avec beaucoup d'information. Je pense que cela doit être partagé avec tous les parlementaires et tous les citoyens du Canada et du Québec, également.
    On voit, on vit et on sent actuellement l'impact de la crise climatique et du dérèglement climatique. Depuis des jours, partout, le pays brûle, littéralement. On le sent avec notre nez. Cette semaine, on se promenait à Ottawa et cela sentait la fumée comme si on était en camping. L'impact des feux de forêt qui font rage dans les Prairies, en Alberta, en Nouvelle‑Écosse, en Ontario et au Québec ont des répercussions majeures sur nos communautés et sur nos sociétés.
    Au Québec, c'est du jamais vu. Hier, on était à 140 incendies incontrôlés. Des gens sur la Côte‑Nord et des gens en Abitibi ont dû être évacués. Des villes entières, notamment Chibougamau, sont menacées. Des dizaines de milliers de Québécois et de Québécoises doivent se déplacer et essayer de trouver refuge parce que la planète brûle, littéralement. Ce n'est plus en Australie, en Sibérie ou ailleurs dans le monde, c'est chez nous, dans notre cour.
    Les gens voient l'effet réel de ce qu'est un dérèglement climatique. Ils voient l'effet d'avoir émis tellement de gaz à effet de serre qu'à certains endroits il fait beaucoup trop chaud alors qu'à d'autres, il va faire plus froid; qu'à certains endroits il y a beaucoup de pluie et cela fait des inondations alors qu'à d'autres, il n'y a pas assez de pluie et cela fait des sécheresses. Ce dérèglement du climat fait que nos écosystèmes et nos milieux de vie sont affectés et touchent les gens, et ce, un peu partout.
    Avec le smog à Montréal et la fumée à Ottawa, les gens qui ont une santé plus fragile, les personnes aînées, les personnes qui ont des problèmes respiratoires, les gens asthmatiques par exemple, souffrent en ce moment. Ils vont souffrir dans les années à venir parce que ce n'est pas terminé.
    Malheureusement, ce n'est pas terminé parce que les gouvernements précédents, conservateurs et libéraux, n'ont pas fait le nécessaire pour réduire, de manière importante, nos émissions de gaz à effet de serre et notre pollution. Cela a comme effet qu'aujourd'hui, le Canada est un des cancres de la communauté internationale, un des mauvais élèves en ce qui concerne nos émissions de gaz à effet de serre. On n'est pas un modèle dans le monde. On est plutôt un modèle à ne pas suivre.
    Évidemment, on ne peut pas dire que tel feu de forêt est dû directement aux changements climatiques ou au dérèglement climatique. Or, depuis des années, le GIEC, les Nations unies et tous les scientifiques nous disent que les catastrophes comme les feux de forêt, les inondations ou les sécheresses vont se multiplier, qu'il va y en avoir de plus en plus et que chacun de ces événements va être de plus en plus grave. On peut donc conclure que la multiplication des feux de forêt et leur intensification sont le résultat direct des changements climatiques. Tous les rapports scientifiques, tous les rapports du GIEC nous disent depuis des années que c'est ce qui s'en vient, que cela va arriver et qu'il faut que nous nous préparions à cela ou que nous changions nos manières de faire.
    Malheureusement, on n'a pas changé nos manières de faire. On est encore dans le même vieux modèle économique d'extraction des ressources naturelles et de pollution. Le Canada fait cela depuis des années et n'a pas changé.
    En fonction de sa population, le Canada se situe au 39e rang mondial. Évidemment, il y a la Chine, l'Inde et les États-Unis. Or, en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre, soudainement, on est dans les dix premiers. On est au dixième rang des pays émetteurs de gaz à effet de serre dans le monde, alors qu'on est au 39e rang en matière de population. Je veux bien croire qu'il fait froid et qu'il faut se chauffer. On est tous d'accord avec cela. Or, on n'est pas le seul pays nordique. Les pays scandinaves vivent aussi dans le Nord et doivent se chauffer; ils ne sont pas dans ce classement-là.
    Il y a l'Accord de Paris: on peut espérer, mais je ne pense pas qu'on va y arriver. Pour limiter la hausse du réchauffement du climat à 1,5 degré, il faudrait que chaque être humain sur la planète ait en moyenne deux tonnes de GES par année.
(1205)
    En ce moment, un Canadien moyen émet 17,5 tonnes de gaz à effet de serre, alors que l'objectif à atteindre est de 2 tonnes. Alors, quand les gens nous disent que le Canada n'est pas un acteur important, que ce n'est pas grave, qu'il faut attendre que la Chine ou les États‑Unis agissent, je dis non. Nous avons une responsabilité collective en tant que Québécois et en tant que Canadiens parce que nous sommes des grands émetteurs de gaz à effet de serre. C'est entre autres en raison de nos habitudes de vie. On achète des voitures très lourdes qui consomment beaucoup, même lorsqu'il s'agit de voitures électriques. En effet, en raison des matériaux qui sont nécessaires à la fabrication d'une voiture électrique qui pèse 2 000 kilogrammes, nous émettons encore beaucoup de gaz à effet de serre.
    De plus, le Canada est un pays producteur de pétrole et de gaz et le gouvernement libéral encourage, subventionne et paie avec notre argent public une augmentation de la production de gaz et de pétrole. Cela entre en contradiction complète avec l'Accord de Paris, que le Canada a pourtant signé et auquel il a souscrit. Il va falloir à un moment donné être cohérent dans nos actions.
    L'opposition officielle nous dit que les changements climatiques arrivent, que le climat change tout le temps de toute façon et qu'il va falloir augmenter la production. Les conservateurs disent qu'il suffit de réduire l'intensité carbone par baril de pétrole. Le plan des conservateurs, depuis des années, c'est de réduire l'intensité par baril de pétrole.
    C'est comme si on disait à un fumeur que la quantité de goudron dans chaque cigarette sera réduite de moitié, et qu'il y aura donc moins d'effets sur ses poumons. Quelle bonne nouvelle! Cependant, si, au lieu de fumer un paquet de cigarettes par jour, on fume deux paquets par jour, cela n'aura aucune influence. On aura autant de goudron dans les poumons avant qu'après. Pourtant, c'est cela, le plan des conservateurs. On veut avoir recours à des technologies pour que chaque baril de pétrole soit un peu moins polluant, mais on va en produire deux ou trois fois plus. On arrive au même résultat; cela ne change absolument rien.
    Pour leur part, les libéraux disent qu'il faut vraiment réduire la pollution. Ils considèrent que le fait de mettre un prix sur le carbone va régler le problème. C'est bien beau de mettre un prix sur la pollution et un prix sur le carbone. Toutefois, si on achète en même temps le pipeline Trans Mountain, qui est un trou financier sans fond, avec des dizaines de milliards de dollars de l'argent des contribuables, les belles paroles et la taxe sur le carbone ne changeront pas grand-chose. Si le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, qui était auparavant un écologiste et un militant, signe un décret ministériel pour approuver le projet de Bay du Nord, pour approuver une nouvelle exploitation de milliards de barils de pétrole près de Terre‑Neuve, la taxe sur le carbone ne changera rien. Au même moment, on fait quelque chose de complètement contradictoire qui va dans le sens inverse.
    Dans un article paru dans La Presse, Patrick Lagacé nous parlait du projet de Bay du Nord que le ministre de l'Environnement a autorisé. Si on prenait 100 000 automobilistes pour les mettre sur des vélos demain matin, cela ne suffirait pas pour compenser les répercussions environnementales du projet Bay du Nord. Le projet a été reporté de trois ans, et ce n'est pas la décision des libéraux. Or les libéraux ont autorisé le projet, qui va quand même débuter plus tard.
    De plus, le gouvernement subventionne les compagnies pétrolières et gazières encore et toujours, ce qui est en contradiction complète avec nos engagements internationaux et avec l'urgence de la situation. Je reviens à cela: l'urgence de la situation, nous l'avons en plein visage. Elle est devant nos yeux, dans notre bouche, dans notre nez et dans nos poumons. Aujourd'hui, des gens doivent prendre leurs valises et quitter leur village et leur ville pour fuir des feux de forêt, alors que le gouvernement libéral n'en fait pas assez pour lutter contre les changements climatiques et est complètement incohérent.
    J'ai eu l'occasion de représenter le NPD à deux COP, ces événements internationaux sur les changements climatiques. Lors de la dernière COP, en Égypte, le gouvernement libéral a invité les compagnies pétrolières à faire partie du pavillon du Canada pour parler des changements climatiques. Voilà où en sont rendus les libéraux aujourd'hui. Ils doivent assumer leurs décisions.
(1210)

[Traduction]

    Madame la Présidente, pour avoir ces discussions, nous devons nous entendre sur certaines choses et traiter des faits. Par exemple, je suis d'accord avec les députés néo-démocrates lorsqu’ils parlent de ne pas subventionner l’industrie des combustibles fossiles. Je pense qu’il faudrait peut-être prendre des mesures plus énergiques pour réduire ces subventions. Je pense aussi que nous devons admettre les faits, et certains faits que le NPD présente sont un peu trompeurs. En réalité, les émissions de GES au Canada ont diminué de 9 % entre 2019 et 2021. À cet égard, notre pays arrive deuxième parmi les pays du G7. De plus, cela s’est fait — et c’est très important de le dire — pendant une période où la croissance économique s'est poursuivie. Je le précise, car certains diront qu’il y avait une pandémie à ce moment-là.
    Je me demande si le député voudrait bien commenter le fait que nous faisons de sérieux progrès. Nos émissions de GES ont diminué, et nous avons été au deuxième rang parmi les pays du G7 au cours des deux dernières années malgré notre croissance économique.

[Français]

    Madame la Présidente, c'est assez rigolo que les libéraux nous disent que les émissions de gaz à effet de serre ont diminué en 2020‑2021. Il est arrivé quelque chose durant ce temps: la pandémie de la COVID‑19. On a mis l'économie à peu près à zéro. Évidemment que les émissions de gaz à effet de serre ont diminué, il n'y avait plus d'activité économique.
    Depuis qu'il n'y a plus de pandémie et que l'activité économique a repris, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté. C'est ce qu'il faut dire, contrairement à ce que dit mon collègue du Parti libéral.

[Traduction]

    J'entends des députés qui essaient de continuer à participer au débat même si on ne leur a pas donné la parole. Je leur demande d'attendre qu'on leur donne la parole.
    Le secrétaire parlementaire du leader du gouvernement à la Chambre invoque le Règlement.
    Madame la Présidente, j'ai répondu à cette fausseté dans ma question.
    Cela relève du débat, et non d'un rappel au Règlement.

[Français]

    L'honorable député de Drummond a la parole.
    Madame la Présidente, c'est incroyable. J'étais tout près du député de Rosemont—La Petite-Patrie et j'entendais à peine ce qu'il disait tellement l'autre député criait. Cela dit, passons maintenant aux choses sérieuses.
    J'apprécie beaucoup la position du NPD concernant la motion d'aujourd'hui. Son approche quant à l'urgence climatique ressemble beaucoup à celle du Bloc. Je suis content de voir que nous avons un terrain d'entente. Cependant, le NPD va appuyer le budget du gouvernement, dans lequel des milliards de dollars sont consacrés à l'industrie pétrolière.
    Je comprends qu'il y a des gains pour le NPD, notamment les soins dentaires, dont ils sont très fiers, mais n'est-ce pas un cher prix à payer pour appuyer un budget qui consacre, encore une fois, des milliards de dollars à cette industrie qu'on dénonce aujourd'hui?
    Madame la Présidente, je remercie mon collègue de Drummond de sa question extrêmement pertinente.
    Le NDP est effectivement fier d'aller chercher des gains qui vont servir les Québécois et les Québécoises, comme les soins dentaires pour les aînés et les adolescents et le logement pour les Autochtones. Nous faisons des progrès à cet égard, mais nous continuons à mettre de la pression sur le gouvernement libéral et à dénoncer les subventions aux pétrolières. Selon l'entente que nous avons négociée, nous allons être en mesure de diminuer les subventions aux pétrolières et d'investir dans les énergies renouvelables. L'un n'empêche pas l'autre. Nous ne voulons pas nécessairement provoquer une élection, parce que nous avons des gains concrets pour les gens. Toutefois, en même temps, nous sommes capables de critiquer le gouvernement et de lui demander d'en faire plus en matière de changements climatiques et d'investir dans les énergies renouvelables.
(1215)
    Madame la Présidente, j'ai bien aimé les propos de mon collègue. Comme lui, nous reconnaissons que les changements climatiques sont réels et qu'il faut agir. L'humain a joué un rôle dans la création des changements climatiques et il faut donc qu'il joue un rôle pour contrer cette situation. Tout le monde s'entend pour dire qu'il faut réduire la pollution. Le chemin que ces gens empruntent est différent du nôtre. Je le respecte, mais il est différent.
    Le gouvernement est au pouvoir depuis huit ans et il veut augmenter la taxe sur le carbone. On est en droit de se demander si cela va aboutir à de vrais résultats. Si on se fie à l'analyse faite par les scientifiques des Nations unies, à la COP27, le Canada est le 58e pays sur 63 pour ce qui est de contrer les émissions de gaz à effet de serre.
    Pourquoi poursuivre sur ce chemin qui ne nous mène pas vers le sommet, mais qui place le Canada parmi les derniers pays du monde?
    Madame la Présidente, je remercie mon collègue de sa question.
    Il est tout à fait véridique que le Canada, sous la gouverne des libéraux, est le 58e pays sur 63 en ce qui concerne la performance pour la réduction des gaz à effet de serre. Je suis d'accord avec lui: c'est un constat d'échec.
    Par contre, il ne faut pas mettre cela uniquement sur le dos de la taxe sur le carbone ou du prix sur la pollution. C'est un bon outil, un outil du marché, qui prévoit des incitatifs visant à réduire la pollution. Lorsqu'il s'agit du seul outil qu'on possède et qu'on fait des choses incohérentes et contradictoires, on arrive à un constat d'échec et à une augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Le problème, c'est que je ne vois pas encore quel est le plan du Parti conservateur pour en arriver à de meilleurs résultats.
    Madame la Présidente, dans un premier temps, je dois dire que, depuis une semaine, je pense surtout aux Québécoises et aux Québécois, ainsi qu'à toutes les communautés au Canada qui sont éprouvées par les incendies de forêt. Je tiens aussi à souligner le sang-froid, le courage et le travail précieux de tous les pompiers forestiers du Québec et de tous ceux qui sont venus leur prêter main-forte pour traverser cette épreuve.
    Cependant, on ne peut pas dire qu'on est surpris par ce qui se passe. Les événements climatiques gagnent en fréquence et en ampleur, confirmant les prévisions obtenues et publiées par des experts de toutes les régions du monde. On n'a qu'à penser aux inondations historiques au Québec, principalement dans les régions de Lanaudière et de Charlevoix, au verglas d'il y a quelques semaines, aux canicules répétées, comme celles qui ont eu lieu à Montréal, en 2018, où 60 personnes sont décédées, ou encore aux orages particulièrement violents qui ont traversé l'Ontario et le Québec, il y a un an, avec un bilan de neuf morts. La liste est longue, mais avec le temps dont je dispose, je dois aussi parler des coûts reliés à notre inaction climatique.
     Les coûts économiques et les coûts humains sont intimement reliés. Selon l'Institut climatique du Canada, les dommages liés au climat ralentiront la croissance économique du Canada de 25 milliards de dollars d'ici 2025. On est presque en 2025. Un des chercheurs, M. Bourque, dit que « [c]e sont vraiment les citoyens qui vont payer le plus », et qu'ils « vont être frappés de différents côtés, soit par l'augmentation des primes d'assurance, [soit par] les coûts directs qui ne sont pas couverts ».
    Alors, les phénomènes climatiques extrêmes ont des coûts économiques élevés. À Fort McMurray, en 2016, ils ont coûté 3,8 milliards de dollars. Selon le Bureau d'assurance du Canada, en 2022, ces coûts s'élevaient à 3,2 milliards de dollars au Canada. Dans le monde entier, en 2022, ils s'élevaient à 275 milliards de dollars. Et quels seront les coûts reliés aux incendies actuels? Toutefois, surtout, il y a aussi des effets directs sur la vie des gens. Les gens qui sont touchés actuellement vont trouver un hébergement, un refuge, mais quand ils vont retourner chez eux, que vont-ils trouver, avec l'angoisse au cœur? Il y a ceux qui perdent leur emploi aussi. Avec un régime d'assurance-emploi tout à fait bancal, qu'est-ce qui va arriver à tous ceux qui vont perdre leur emploi à cause des pourvoiries qui sont en train de brûler?
    Par ailleurs, la santé mentale et la santé physique sont aussi touchées. L'Organisation mondiale de la santé affirme que les changements climatiques représentent la plus grande menace pour la santé au XXIe siècle. Ce n'est pas la première fois que je le dis ici, à la Chambre. Plusieurs fois, j'ai présenté à la Chambre des statistiques canadiennes concernant les répercussions économiques liées aux problèmes de santé causés par la pollution atmosphérique. Cette semaine, nous respirons un air qui est équivalent à celui de villes comme Jakarta et Mexico, et il n'y a pas des dizaines de millions de personnes, ici.
    Parmi les conséquences des changements climatiques sur la santé, il y a la hausse des maladies cardiovasculaires, pulmonaires et rénales, ainsi que la hausse des cancers. Les recherches ont établi des liens de causalité avec la détérioration de l'environnement: eaux contaminées, pollution atmosphérique, sols souillés de substances toxiques, le tout sous la proverbiale toile de fond du mercure qui monte sans cesse. Cela représente des coûts de 34 milliards de dollars par année pour le système de santé.
    Il ne faut pas penser que ce qui accable les populations à l'autre bout de la planète n'a pas ou peu d'impact sur nous. Nous nous tromperions. Rappelons-nous les incendies de forêt en Australie, il y a quelques années. Eh bien, dans une étude qui est sortie au mois de mai dans Sciences Advances, on considère que la fumée produite aurait même modifié les modèles météorologiques. Ce qui se passe à un bout de la planète a une incidence partout.
    Voici un autre exemple. Cette semaine, l'ONU nous informait que le réchauffement des océans causait des effets de cascade sans précédent: la fonte des glaces, l'élévation du niveau de la mer, des vagues de chaleur océaniques, l'acidification des océans et une diminution de leur capacité d'absorption de CO2. Il y a donc un lien entre les épisodes climatiques extrêmes dans le monde et le système météorologique mondial, et ce, peu importe l'endroit initial de l'épisode déclencheur.
    Le gouvernement doit en faire davantage. C'est bien dit, n'est-ce pas? Il y a du décorum, là-dedans. Toutefois, moi, ce que j'aimerais plutôt dire, c'est que le gouvernement doit se sortir la tête du sable et cesser de creuser des trous dans la chaloupe. C'est comme si on était sur le bord de l'autoroute et qu'un semi-remorque s'en venait à pleine vitesse, mais qu'on ne bougeait pas. Il passerait devant nous, le souffle nous propulserait vers l'arrière et nous ferait tomber, puis on se blesserait. Je trouve que c'est une métaphore qui va bien au gouvernement et au Canada au complet.
(1220)
    Pour agir de façon préventive relativement aux extrêmes climatiques, il faut nommer les choses. Il faut cesser de banaliser les dangers et les effets qui accompagnent l'urgence climatique. Que fait le gouvernement devant ce défi? Il subventionne encore les industries pétrolières et gazières. Voilà ce qu'il fait.
    Voici deux exemples: à coups de milliards de dollars dans le fameux oléoduc Trans Mountain et son expansion, j'en ai parlé en début de semaine et j'en reparle aujourd'hui, l'explosion des coûts a fait passer la facture de 7,5 milliards de dollars à 30,9 milliards de dollars, malgré la promesse de la ministre des Finances de ne pas injecter d'argent public. Non, elle passe par le compte du Canada; or le compte du Canada, ce sont les contribuables.
    Sur le projet TMX, le premier ministre disait avec fierté il y a quelques années qu'on allait investir les profits dans la lutte contre les changements climatiques. On le savait, mais, aujourd'hui, c'est confirmé: il n'y en aura pas de profit. Trans Mountain, c'est le coûteux trophée de l'échec libéral en matière de lutte contre les changements climatiques.
    Comme autre exemple de subventions, il y a le budget de 2023. Des subventions ou des crédits d'impôt, c'est la même chose, aux fausses solutions comme celles des technologies de capture et de stockage de carbone et de l'hydrogène bleu à partir de gaz naturel, qui est une énergie fossile, ce sont des subventions aux combustibles fossiles. Nommons les choses.
    L'État possède des mécanismes puissants. Il y a la loi, c'est la contrainte. Il peut recourir à des options de désincitation, appelons cela comme cela, ce sont les taxes. Il peut aussi choisir l'incitation par les subventions.
    Le Canada porte un lourd tribut, celui de croire que d'accorder des subventions à l'industrie qui est le carburant même de la crise climatique est la voie incitative à suivre. Les technologies propres prêtes au déploiement pour soutenir la transition énergétique guidée par des énergies renouvelables ne sont pas assez priorisées par le gouvernement fédéral. Les gens nous rencontrent et nous disent qu'ils n'ont pas accès au Fonds de croissance du Canada.
    Il n'y a pas d'ambigüité, il me semble, sur ce qui constitue l'énergie renouvelable, n'est-ce pas? On dirait néanmoins qu'au gouvernement on est un peu confus à ce sujet. C'est pourtant facile à comprendre. Je réexplique: l'incitatif doit être jumelé à des solutions, pas au financement du problème.
    Le crédit d'impôt pour l'hydrogène devrait être seulement accessible à de l'hydrogène vert. Les miracles de la capture et du stockage de carbone, cela me fait rire et c'est un peu pathétique. Une industrie qui a gangrené les pouvoirs publics, qui cumule des profits indécents et qui vient quêter des fonds publics pour une technologie pour optimiser sa production, voyons-donc. Elle aurait pu la faire elle-même. Cela fait 60 ans que l'industrie sait ce qu'elle va générer comme CO2.
    Cependant, l'industrie a bien compris comment cela marche. Elle adapte ses relations gouvernementales et commerciales à la lumière des objectifs mondiaux de décarbonation, avec l'objectif de profiter pleinement des subventions reliées à la transition énergétique. L'industrie a bien pigé.
    Pour le gouvernement, c'est propre. Pour exporter l'enfer de leurs réserves de combustibles fossiles, la permission est accordée. La technologie du captage et stockage du carbone, ou CSC, est très prisée par le gouvernement, mais cela sert juste à racler le fond des gisements. S'imaginer que cela va sauver quelque chose, c'est un fantasme d'une tristesse sans nom. Manipuler les citoyens en présentant de fausses solutions, c'est malhonnête et dangereux. Cette technologie est immature, coûteuse, énergivore et inefficace. C'est l'aveu d'un gouvernement qui consent au maintien de la dépendance aux énergies fossiles qu'il a fait avec l'argent des contribuables. Aller vers le CSC, c'est l'aveu de la docilité d'un gouvernement envers les lobbys pétroliers et gaziers.
    Je n'ai pas parlé des forages à l'est de Terre‑Neuve dans un refuge marin. Je manque de temps pour tout dénoncer, mais je vais terminer sur un bout quand même un peu positif.
    Avec la motion d'aujourd'hui, le Bloc québécois invite tous les parlementaires et le gouvernement du Canada à changer de trajectoire. La méthode d'investissement préconisée ne fonctionne pas. Nous avons raté l'occasion de la relance économique postpandémique. Nos objectifs climatiques sont pour 2030, c'est-à-dire dans sept ans. Il est temps d'opérer un changement de paradigme afin d'enclencher la véritable transition.
(1225)
    Madame la Présidente, je remercie ma collègue militante extraordinaire et mon amie la députée de Repentigny de son discours.
    C'est ma première occasion de prendre la parole cet après-midi. Je remercie le Bloc québécois d'avoir soulevé cette question aujourd'hui. C'est une bonne occasion d'avoir un débat important. Je suis tout à fait d'accord sur la question. Le caucus vert va évidemment voter en faveur de la motion
    Plus rapidement, je vais demander à ma collègue si elle est d'accord avec le Parti vert que le gouvernement fédéral doit maintenant dire clairement qu'il n'est pas ouvert à de nouveaux projets d'exploitation pétrolière partout au Canada.
    Madame la Présidente, je remercie ma collègue et amie de Saanich—Gulf Islands de ses bons mots, mais je pense qu'elle en sait tellement plus que moi. C'est une militante de longue date.
    Nous déplorons, comme elle et comme bien des gens, le fait que le Canada est un pays pétrolier. C'est un bond qu'il doit faire s'il veut changer de direction et effectuer une vraie transition. On parle de la transition depuis je ne sais plus combien d'années. Il faudrait arrêter d'en parler et la commencer.
    Madame la Présidente, je remercie ma collègue de son discours.
    La réalité est qu'on voit d'autres pays qui sont en train de faire cette transition énergétique. Le Canada a un potentiel énorme, que ce soit en ce qui a trait à l'énergie solaire ou à l'énergie géothermique. En même temps, on sait que le marché américain est de plus en plus fermé aux exportations d'énergies fossiles. Les États américains et les villes américaines sont de plus en plus ouverts à l'importation d'énergies propres.
    Au NPD, il nous apparaît important de mettre en place un réseau électrique, comme celui qui existe en Europe, permettant de faciliter ces exportations. La députée vient d'aborder ce sujet de manière très éloquente. Est-elle d'accord pour dire qu'il sera important de refaire le réseau électrique pour permettre ces exportations?
    Madame la Présidente, je remercie mon collègue de sa question. Je le trouve très optimiste concernant ce qui se passe aux États‑Unis. Cela pourrait changer complètement, selon la prochaine personne qui sera élue. Moi, je n'ai pas cet optimisme-là.
    Maintenant, dans sa question, il manque un mot. Il parle d'électrifier les transports, mais il faut parler de transport collectif. C'est cela qui est important. C'est ce qui fait défaut, dans ce pays. Il n'y a presque pas de transport collectif. J'ai fait le trajet de Vancouver à ici en train, et on s'arrêtait toujours pour laisser passer le pétrole. Ce n'est pas cela, le transport collectif. Franchement, c'est un peu ridicule. Il faudrait avoir du transport collectif pour les personnes qui doivent voyager et arrêter de penser toujours au pétrole. C'est certain que les produits et les marchandises doivent passer, mais cela ne doit pas toujours se faire au détriment de ceux et celles qui prennent les transports collectifs.
(1230)

[Traduction]

    Madame la Présidente, plus tôt ce matin, j'ai posé une question à un député du Bloc et il n'avait aucune idée du projet de loi dont je parlais. J'espère donc qu'il a eu le temps de faire quelques recherches. Je parlais de mon projet de loi d'initiative parlementaire, que j'ai proposé pendant la 42e législature, le projet de loi C‑365, qui visait à mieux reconnaître la gravité du vol de matériel de lutte contre les incendies et du vandalisme à l'égard de ce matériel.
    La première phrase de la motion d'aujourd'hui vise à exprimer notre solidarité et notre appui envers les personnes affectées par les feux de forêt. Pourquoi les députés du Bloc ont‑ils tous voté contre le projet de loi qui aurait permis de mieux reconnaître la gravité du vol de matériel de lutte contre les incendies et du vandalisme à l'égard de ce matériel?

[Français]

    Madame la Présidente, je remercie mon collègue de sa question. Je sais qu'il l'a posée au député de Beloeil—Chambly, ce matin, et qu'il ne se souvenait pas de cela. Malheureusement, je dois dire que je ne m'en souviens pas non plus. Cependant, quand je l'écoutais, cette fois-ci, je me demandais s'il n'y avait pas là quelque chose qui relevait de la compétence des provinces et du Québec.
    La question de l'équipement, entre autres, ne relève-t-elle pas du Québec et des provinces? Je laisse cela en suspens, parce que je ne m'en souviens pas, honnêtement, et il y a tellement d'autres sujets à aborder. Je n'ai pas d'autre réponse à lui donner.
     Madame la Présidente, il était une fois en Abitibi et en Jamésie, dans mon pays, des feux de forêt dus aux changements climatiques.
    Je suis heureuse de pouvoir prendre la parole aujourd’hui au sujet de la motion présentée par mon parti. Il est important de débattre de cette motion dans les circonstances actuelles. Je parlerai tantôt de l'expérience que nous vivons en Abitibi et en Jamésie.
    Les incendies de forêt qui font rage au Québec sont une preuve supplémentaire que le gouvernement fédéral doit cesser de subventionner les énergies fossiles et accélérer sa lutte contre les changements climatiques. Chez nous dans Abitibi—Baie-James—Nunavik—Eeyou comme dans plusieurs autres régions du Canada, les feux font rage et menacent plusieurs communautés. Plusieurs milliers de personnes ont dû tout laisser derrière et évacuer les lieux à toute vitesse. Tous ces feux affectent la qualité de l'air, menacent les infrastructures et nuisent à nos efforts collectifs de lutte contre les changements climatiques.
    L'actualité des derniers jours nous démontre le fardeau considérable que représentent les phénomènes climatiques extrêmes et nous démontre à quel point le coût humain et économique peut être élevé. La situation présente nous oblige à revoir nos plans d'adaptation aux changements climatiques et à redoubler d'ardeur dans la préparation de l'avenir et l'élaboration d'une société résiliente. Il est important d'intensifier nos efforts d'adaptation afin de donner les moyens aux municipalités et aux régions de développer leur résilience vis-à-vis des catastrophes naturelles en construisant un avenir économique écologiquement viable.
    Je ne veux pas refaire le débat d'urgence de lundi dernier, mais, comme je devais être présente dans ma circonscription, je n'ai pas eu la chance d'y prendre part. Je vais donc profiter de mon temps de parole pour faire le point sur la situation actuelle, chez nous, dans Abitibi—Baie-James—Nunavik—Eeyou.
    La situation actuelle en Abitibi et en Jamésie est exceptionnelle à cause des feux de forêt. Des milliers d'hectares sont brûlés et notre forêt est en train de mourir. Les gens sont confus quant à ce qu'ils doivent faire. Il est important de dire que la situation est menaçante.
     La semaine passée, je suis allée à Chapais, là où le risque d'incendie était élevé. On a remédié à la situation. Le lendemain, le risque était élevé à Lebel‑sur‑Quévillon, où se trouve l'usine de pâtes et papiers Nordic Kraft. C'est une bombe potentielle, si je peux me permettre l'expression, à cause des produits chimiques contenus dans l'usine. La ville entière de Lebel‑sur‑Quévillon a dû être évacuée. En quelques heures, on a évacué 2 500 personnes à Senneterre et à Val‑d'Or. On peut imaginer les conséquences.
    Les gens doivent quitter leur maison rapidement et ils doivent parfois même laisser derrière leurs animaux parce qu'ils n'ont pas le temps de ramasser tout ce qu'il faut à cause du stress qu'ils vivent. Ces gens ont besoin de soutien. Ils ne sont pas toujours en mesure d'évaluer ce qui se passe parce que, présentement, la situation ne dégénère pas d'heure en heure, mais de minute en minute.
    Il est important pour moi d'exprimer toute ma sympathie à l'égard de la population touchée par cette situation. Ce n'est pas facile. C'est une question de vie et de survie.
    Il est aussi important de souligner que les gens ne doivent pas aller dans la forêt. Ils doivent éviter de voyager et de jeter leur mégot de cigarette ou encore de se promener en véhicule tout-terrain parce qu'ils sont en vacances.
    On sait que les pourvoiries souffrent présentement. J'étais avec les gens à Lebel‑sur‑Quévillon. C'est mon patelin, c'est là où j'ai grandi et passé toute ma jeunesse. Quand les gens ont su qu'ils devaient évacuer les lieux, ils sont restés bouche bée, mais ils ont dû agir rapidement.
     Je félicite les maires et les mairesses qui subissent l'évacuation avec leur population. Je félicite toutes les municipalités qui accueillent les sinistrés. Je parle de Senneterre, de Val‑d'Or et de Roberval. À Chibougamau, 7 500 personnes ont dû être déplacées parce que le chemin était impraticable entre Senneterre et Chapais. Il fallait agir rapidement dans de telles conditions.
    Ce n'est pas compliqué, ma circonscription est la plus grande circonscription du Québec, et elle est en feu. Les feux sont partout autour des villes. Val‑Paradis est un village du Nord‑du‑Québec qui se trouve dans ma circonscription est qui n'est pas loin de La Sarre. Les gens de ce village ont aussi dû être évacués. Je remercie les gens de La Sarre de les avoir reçus. Nous remercions toujours les gens qui collaborent. Il manque de pompiers, mais l'aide arrivera bientôt. Nous remercions aussi tous les gens et toutes les familles qui soutiennent les gens et qui accueillent les sinistrés.
(1235)
    Comme je le disais, j'étais sur le terrain. Je suis venue ici parce que, en tant que parlementaire, je trouve important de faire part de ce qu'on vit présentement avec les changements climatiques. Avec les feux qui font présentement rage, ma région vit absolument les changements climatiques. Je pense que ce n'est pas une question d'exemple, mais bien une question de réalité dont il faut faire part.
    Actuellement, dans ma circonscription, juste dans le coin de Chibougamau, il y a 78 000 hectares brûlés. Dans le coin de la ville de Senneterre et les environs, il y a 132 000 hectares brûlés. Imaginons la forêt. Question de de distance, pour se rendre d'Ottawa à Val‑d'Or, cela prend cinq heures. De Val-d'Or à Chibougamau, cela prend quatre heures. Imaginons l'immense forêt qui entoure nos villes, la beauté que nous avions et que nous n'avons plus.
    On parle aussi des entreprises qui sont pratiquement démunies. On parle des gens qui sont inquiets et qui se demandent s'il y aura du travail. On parle des minières. On parle des foresteries. Regardons Chantiers Chibougamau qui a pris en compte les préoccupations de Lebel‑sur‑Quévillon et qui a travaillé très fort en faisant une tranchée pour que le feu ne se propage pas à l'usine ou à la ville.
    Il y a donc beaucoup de collaboration. Il y a une trentaine d'Autochtones de la nation Anishnabe de Lac Simon et de la communauté de Pikogan qui vont faire du bénévolat pour devenir pompier afin de nous soutenir. C'est important de le mentionner.
    Je parle aussi des communautés. Par exemple, la communauté de Lac Simon a dû être évacuée à Val‑d'Or. On sait que ces gens ont des animaux. La SPCA s'est occupée des animaux. Des bénévoles sont allés soigner les animaux et les ont sortis. Quand on dit qu'on traverse une épreuve, cela touche tout le monde; cela touche les gens, la municipalité, la population et la famille parce que les gens sont inquiets. En Alberta, il y a aussi de gros feux de forêt qui font rage. Mon fils reste à Edmonton et je dois dire que j'étais inquiète.
    Que faisons-nous en tant que parlementaires? Ce que nous devons faire, c'est de protéger notre environnement. Il ne faut pas attendre d'être rendu à zéro. Malheureusement, je pense que nous en sommes là. Il faut travailler ensemble. Il ne s'agit pas juste de dire à qui est la faute; il faut travailler ensemble et avancer en matière d'environnement. Tantôt, ma collègue a nommé plusieurs aspects. Il faut développer ensemble. Il faut arrêter de parlementer et agir.
    Les changements climatiques exacerbent les conditions propices au déclenchement d'incendies comme la sécheresse, les vents, la foudre. Tout cela amène d'autres événements météorologiques et climatiques extrêmes comme les glissements de terrain et les inondations.
    J'en profite pour remercier énormément tous les maires et toutes les mairesses de ma circonscription; je ne le répéterai jamais assez. J'ai contacté ces personnes efficaces. Tous les comités d'accueil de cellules de crise sont efficaces dans ma circonscription. Avec tout ce qu'on vit présentement, je leur lève mon chapeau et je les félicite tous et toutes.
    Or, je ne suis pas dupe et je suis consciente que tous les incendies qui font présentement rage dans la forêt ne sont pas juste la faute du gouvernement. Je sais que tous les feux de forêt ne sont pas causés par les changements climatiques puisqu'ils font aussi partie du cycle naturel de la forêt. Cependant, je trouve cynique que le gouvernement libéral affirme, depuis son élection en 2015, croire à l'urgence climatique et être engagé dans l'effort global de lutte contre les changements climatiques quand, depuis 2015, il dépense des milliards de dollars d'argent public pour allonger la durée de vie de l'industrie canadienne du pétrole et du gaz, y compris des sables bitumineux du Canada qui produisent le pétrole le plus polluant au monde. Il fait fausse route.
    Le Bloc québécois invite plutôt les parlementaires et le gouvernement à cesser d'investir dans les énergies fossiles et à mettre en place des mesures incitatives favorisant le déploiement des énergies renouvelables.
    Pour finir, je reviens à ma circonscription. Encore une fois, je tiens à souligner l'ampleur de l'action des gens qui travaillent actuellement sur le terrain, les pompiers, les organisations de bénévoles et tous les gens qui y sont associés. Encore une fois, je les félicite.
(1240)
    Madame la Présidente, je voudrais remercier ma collègue de son discours sur cet important sujet.

[Traduction]

    Je suis de tout cœur avec les gens qui se font évacuer et qui traversent cette épreuve. Ces événements sont profondément traumatisants. Nous devons penser aux mesures de soutien qui seront nécessaires dans les jours, les mois et les années à venir. Je ne veux pas que cela devienne la nouvelle normalité. Je ne veux pas que mes enfants n'aient plus d'air pur à respirer ou qu'ils vivent dans l'anxiété en pensant à la prochaine crise ou à la prochaine ou catastrophe qui frappera le pays.
    Quelles sont répercussions de la crise climatique sur la santé mentale? De quelles mesures de soutien aurons-nous besoin à l'avenir pour que les collectivités arrivent à s'adapter?

[Français]

    Madame la Présidente, je remercie ma collègue de sa question.
    Ce qui est important, c'est d'avoir du soutien sur le plan des services sociaux. J'ai oublié de remercier les Centres intégrés de santé et de services sociaux, dont celui de l'Abitibi-Témiscamingue, et le Centre régional de santé et de services sociaux de la Baie‑James. Ce sont des organismes qui soutiennent la population.
    Comme les députés le savent, le siège social du centre régional de la Baie‑James est normalement à Chibougamau, qui a été évacuée. Les services sont maintenant à Roberval. Il n'en reste pas moins que, en matière de services sociaux et de santé mentale, le soutien est très important. Il y a un pendant, et un après. Il faut être présent pour soutenir ces gens.
    Je demande au gouvernement d'aider le Québec en faisant les transferts nécessaires, pour que nous puissions soutenir les gens de chez nous. Nous en avons besoin. Aujourd'hui, c'est nous et, demain, ce sera les autres.
    Madame la Présidente, je remercie ma collègue de son discours, et je remercie son parti d'avoir choisi de débattre de cette motion aujourd'hui. C'est particulièrement important ces jours-ci, puisque des feux de forêt font rage partout au pays.
    L'année dernière, les libéraux ont donné aux grandes entreprises pétrolières des subventions totalisant 20 milliards de dollars.
    La députée a-t-elle des suggestions de solutions climatiques dans lesquelles nous pourrions investir au lieu de distribuer l'argent public aux compagnies pétrolières?
    Madame la Présidente, je remercie ma collègue de son appui.
    Il est important de mentionner qu'il faut arrêter d'investir dans les pétrolières. Le Parti conservateur transmet souvent des fausses informations.
    Actuellement, la question n'est pas d'agir sur la base de fausses informations. Il faut que de vraies informations circulent, parce qu'il faut présentement agir sur le plan climatique. C'est ce qui est important. Le gouvernement doit prendre les mesures qu'il faut pour agir, et ces mesures doivent être claires, nettes et précises.
(1245)
    Madame la Présidente, j'aimerais rendre hommage à ma collègue d'Abitibi—Baie‑James—Nunavik—Eeyou. Elle représente une circonscription voisine de la mienne, et nous avons beaucoup de relations en commun. Ma circonscription partage de très larges frontières avec la sienne.
    Au cours des derniers jours, les gens de ma région étaient anxieux, notamment à cause de la qualité de l'air. Les feux étaient plus présents sur son territoire, mais elle était sur le terrain, dès jeudi, et est allée voir les communautés, situées à plusieurs heures de distance. Hier soir, on ne savait pas s'il était possible de traverser la réserve faunique La Vérendrye et, la veille, on apprenait qu'une population de 10 000 personnes, comme celle de Chibougamau, avait été évacuée. Cela a eu énormément de conséquences.
    Pour reprendre une expression que mon collègue de Saint‑Hyacinthe—Bagot aime bien utiliser, on construit l'avion en plein vol, dans un contexte de gestion de crise. Il y a donc tout un travail de collaboration et de communication à faire.
    Je tiens à rendre hommage à ma collègue, qui est allée sur le terrain, qui a apporté un élan de solidarité, qui a transmis l'information aux gens et qui a créé notre tissu social, qui est si fort en Abitibi—Témiscamingue et dans le Nord‑du‑Québec.
    Je l'invite à continuer en ce sens.
    Madame la Présidente, je remercie mon honorable collègue.
    C'est vrai que nous collaborons souvent. Il est important de mentionner que si nous sommes là, c'est aussi parce que nos collègues et notre chef nous soutiennent. De plus, je dois dire que la vice-première ministre m'a contacté et que le gouvernement nous soutient aussi; je les remercie de leur soutien. C'est important de le dire, mais il faut agir. Je ne le dirai jamais assez souvent: ce que l'on vit présentement avec les feux est important.
    Madame la Présidente, j'aimerais mentionner que je vais partager mon temps de parole avec la députée de Mississauga—Erin Mills.
    Je tiens d'abord à souligner que ce parlement est situé sur le territoire traditionnel et non cédé du peuple algonquin anishinabe.
    Je suis reconnaissant du fait que nous débattions de ce sujet aujourd'hui.
    Par leur nature, les feux de forêt frappent rapidement et sans prévenir. Des dizaines de milliers de familles au Canada ont vécu cette réalité cette semaine. Il existe peu de choses qui suscitent autant de terreur que des feux de forêt. Comme peuvent en témoigner trop de Canadiens et de communautés, peu de choses ont des conséquences aussi dévastatrices.
    Au cours des dernières semaines, nous avons vu avec horreur les vidéos de familles qui fuyaient à travers la fumée les flammes qui encerclaient leur véhicule. Ils n'avaient rien de plus que leurs vêtements sur le dos. Des maisons ont été transformées en tas de cendres. Des voitures et des camions ont été calcinés et des forêts, carbonisées. La fumée a recouvert des villes à des centaines de kilomètres.
    Au Canada, on a recensé plus de 2 293 feux de forêt depuis le début de l'année. Ces feux ont ravagé plus de 3,8 millions d'hectares et ont forcé des milliers de Canadiens à fuir leur domicile. Plus 20 183 personnes sont toujours visées par des ordres d'évacuation. Cette semaine, nous avons tous été choqués de subir, ici à Ottawa, la brume épaisse et sans précédent qui s'est abattue sur la ville en raison des feux avoisinants.
     Rien qu'en Alberta, plus de 1 million d'hectares ont brûlé, ce qui fait que la saison des feux de forêt est la deuxième pire jamais enregistrée. Nous n'en sommes qu'à la première moitié du mois de juin, et la période la plus chaude et la plus sèche de l'année reste à venir. La situation en Nouvelle‑Écosse est aussi sans précédent. La province a déjà été touchée par un plus grand nombre de feux de forêt cette année que pendant toute l'année 2022. L'incendie du comté de Shelburne est le plus important jamais enregistré dans la province. Au Québec, on estime qu'au cours des quatre derniers jours, les feux ont ravagé une plus grande partie des forêts de la province qu'au cours des 10 dernières années combinées.
    Nous sommes heureux de constater que le danger immédiat s'est un peu calmé dans certaines régions, mais il reste encore 239 feux hors de contrôle et non maîtrisés un peu partout au pays. Ces chiffres changent d'heure en heure.
    Environnement et Changement climatique Canada a aussi émis des bulletins météorologiques spéciaux pour certaines régions du pays, dont la région de la capitale nationale, afin de mettre la population en garde contre les risques posés par la fumée des feux de forêt. Les personnes souffrant de maladies pulmonaires, comme l'asthme, ou de maladies cardiaques, les personnes âgées, les jeunes enfants, les femmes enceintes et les personnes travaillant à l'extérieur sont particulièrement vulnérables à ces risques.
    La situation est sans précédent. Des intervenants de tout le pays mettent la main à la pâte. Je sais que tous les députés partagent mes remerciements et mon admiration pour les efforts sans relâche des pompiers et du personnel de la sécurité publique, qui continuent de travailler 24 heures sur 24 pour assurer la sécurité des citoyens. Nous avons reçu de l'aide de nos partenaires internationaux en provenance des États‑Unis, de l'Afrique du Sud, de l'Australie et de la Nouvelle‑Zélande; de l'aide supplémentaire arrivera de nos alliés comme la France.
    Je remercie particulièrement tous ceux qui ont pris le temps d'aider leurs voisins. L'entraide a été importante. J'ai eu l'occasion de me promener dans le nord de l'Ontario, au Québec et un peu partout dans les derniers jours et je peux affirmer que l'entraide est primordiale et nécessaire entre voisins. Je suis fier de voir qu'au Canada, quand il s'agit d'aider son voisin et d'évacuer sa famille, les gens répondent à l'appel. Je suis fier de voir qu'au Canada, quand une province a besoin d'aide, ses voisines répondent à l'appel en fournissant le personnel et les ressources nécessaires pour lutter contre les incendies.
    Dans les dernières semaines, j'ai pu rencontrer des représentants d'organisations de recherche et de sauvetage à Sault‑Sainte‑Marie et à Pointe-Claire. J'ai eu des rencontres dans des centres de sécurité civile à Thunder Bay et à Québec ainsi qu'avec l'Armée du salut à Montréal.
(1250)
    Ces organisations sont là pour soutenir les efforts sur le terrain dans des moments comme ceux que nous traversons. Je peux dire que les gens qui font vivre ces organisations sont l'incarnation de la solidarité canadienne. Les Canadiens peuvent être certains que le gouvernement du Canada est prêt à soutenir toute province ou tout territoire qui demanderait de l'aide.
     Dans ma circonscription, Argenteuil—La Petite-Nation, nous avons subi des inondations et nous avons vu la solidarité des groupes de bénévoles qui se sont mobilisés. J'aimerais dire merci à tous ceux qui ont apporté leur aide: les organismes, les entreprises qui ont fourni de l'équipement et tous ceux qui se sont mobilisés, dont les municipalités qui ont mis sur pied des centres de services.
    Nous avons appuyé les provinces, notamment en envoyant près de 150 membres des Forces armées canadiennes en Alberta pour soutenir les efforts de lutte contre les incendies dans les régions de Fox Creek et de Fort Chipewyan. Des membres du ministère de la Défense nationale et des Forces armées canadiennes participent aussi à la lutte contre les feux de forêt en Nouvelle‑Écosse. Cette aide s'ajoute à de nombreuses autres provenant de différents ministères fédéraux, comme la Garde côtière canadienne, Transports Canada, Emploi et Développement social Canada et d'autres.
    Santé Canada, par exemple, a fourni du matériel, comme des lits de camp, pour des évacués par l'intermédiaire de la Réserve stratégique nationale d'urgence. Le ministère des Services publics et de l'Aprovisionnement est prêt à offrir une aide d'urgence pour garantir du matériel supplémentaire, des services et de l'hébergement temporaire.
    Je n'ai pas le temps d'énumérer toute l'aide que nous fournissons aujourd'hui, madame la Présidente, mais sachez que notre gouvernement continuera à travailler avec tous les autres ordres de gouvernement pour s'assurer qu'ils disposent de ce dont ils ont besoin pour assurer la sécurité des personnes. Ce n'est pas le temps de faire de la politique, c'est le temps de travailler tous ensemble, le gouvernement fédéral, les provinces, les territoires, les peuples autochtones, les organismes et les municipalités. Travaillons tous ensemble pour combattre les feux de forêt.
    Nous devons également planifier le retour à la normale après l'extinction des feux. En cas de catastrophe majeure, le gouvernement fédéral peut couvrir jusqu'à 90 % des coûts admissibles d'intervention et de reconstruction pour les provinces et les territoires dans le cadre des Accords d'aide financière en cas de catastrophe.
    Ces événements deviennent et continueront à devenir plus fréquents et plus graves en raison des changements climatiques. Les Canadiens se souviennent encore très bien de la destruction de Lytton, en 2021, et de Fort McMurray, en 2016. L'automne dernier, l'Atlantique a connu l'une des pires tempêtes jamais enregistrées: l'ouragan Fiona. Nous savons que ces dangers liés au climat posent des risques importants pour la sécurité des Canadiens, ainsi que pour notre économie et notre environnement naturel.
    Les communautés autochtones sont particulièrement menacées en raison de leur emplacement souvent éloigné et côtier, de leur manque d'accès aux services de gestion des urgences et de leur dépendance à l'égard des écosystèmes naturels.
     Notre compréhension de ces conséquences et des autres répercussions des changements climatiques, ainsi que notre préparation à ces événements sont une priorité pour notre gouvernement. Sécurité publique Canada travaille avec nos partenaires fédéraux, les gouvernements provinciaux et territoriaux, les organisations autochtones et nos partenaires non gouvernementaux pour renforcer la capacité du Canada à évaluer les risques, à atténuer les effets des catastrophes, à s'y préparer, à y répondre et à s'en remettre.
    En conclusion, j'aimerais remercier mes collègues du Bloc québécois d'avoir soulevé cette question à la Chambre aujourd'hui et le NPD d'en avoir fait un débat d'urgence lundi. Effectivement, c'était très important lundi aussi. Nos foyers et notre bien-être sont à risque. En tant que parlementaires, nous devons continuer de travailler ensemble, au-delà des lignes partisanes, et faire de la sécurité des Canadiens une priorité.
    En terminant, je dirais qu'après avoir vu ce qui s'est passé sur le terrain ces derniers jours, il faut prendre les changements climatiques au sérieux. Jamais un gouvernement n'en a fait autant pour combattre les changements climatiques. Il faut continuer et combattre les feux de forêt. C'est la priorité d'aujourd'hui. Par la suite, nous pourrons nous pencher sur les façons dont nous pouvons mieux combattre ces catastrophes écologiques.
(1255)
    Madame la Présidente, je remercie mon collègue d'avoir exprimé assez longuement sa solidarité à l'égard de tout ce que les gens vivent là-bas. Effectivement, c'est assez grave.
    Pas plus tard qu'il y a 20 minutes, je parlais avec un de mes adjoints, dont la famille habite à Chibougamau, une ville qui a été évacuée hier. Sa mère et sa sœur, avec ses jeunes enfants, sont maintenant à Roberval, mais il disait que les enfants vivaient beaucoup d'anxiété à cause de cette situation. Ils ne savent pas s'ils vont retourner chez eux et s'ils vont perdre leur maison. C'est une situation très dramatique.
    Au-delà de cela, nous discutons quand même d'une motion qui concerne les changements climatiques. Mon collègue est un peu jovialiste quand il dit que son gouvernement est parmi ceux qui en ont fait le plus pour combattre les changements climatiques. Je rappelle qu'il y a eu 40 milliards de dollars d'investissements directs et indirects dans les énergies fossiles, l'année passée, en 2022, dont 11,5 milliards de dollars étaient strictement destinés à l'industrie pétrolière.
    Comment mon collègue peut-il penser qu'en continuant comme cela, on va réussir à vaincre les changements climatiques?
    Madame la Présidente, j'aimerais parler de notre collaboration non partisane au sujet des feux de forêt. Notre gouvernement travaille d'arrache-pied pour respecter l'engagement de supprimer progressivement les subventions aux combustibles fossiles qu'il a pris lors du G20. Ce n'est pas demain matin que nous pouvons arrêter d'utiliser du pétrole. Nous avons quand même pris beaucoup d'engagements à cet égard.
    Parlons de ce qui importe le plus aujourd'hui. C'est la solidarité dans la lutte contre les feux de forêt. Parlons des feux de forêt. C'est le sujet du jour, c'est le sujet d'actualité.
    Le gouvernement du Québec a fait appel à notre gouvernement vendredi. Le Bloc québécois m'a posé des questions à la Chambre. J'ai répondu que nous étions en pleine collaboration avec le gouvernement du Québec. Nous avons reçu la demande du Québec et, pas plus tard que le lendemain, nous avons donné notre approbation et dit que nous allions venir aider le Québec.

[Traduction]

    Madame la Présidente, j'ai interrogé les bloquistes à ce sujet à quelques reprises, alors j'espère que les députés libéraux ont porté attention aux questions qui ont été posées aujourd'hui, relativement à la motion.
    Pendant la 42e législature, j'ai présenté un projet de loi d'initiative parlementaire portant sur le vol et le vandalisme impliquant du matériel de lutte contre les incendies. Ce projet de loi aurait apporté des modifications aux peines lorsque le vol de matériel de lutte contre les incendies entraîne un préjudice, pose une menace à la vie ou cause la mort. Pourtant, le caucus libéral a unanimement voté contre. J'aimerais simplement demander au député s'il sait pourquoi. On n'a même pas laissé le projet de loi de se rendre à l'étape de l'étude en comité, d'être examiné par le comité. On a simplement rejeté le projet de loi à l'étape de la deuxième lecture.

[Français]

    Madame la Présidente, comme gouvernement, nous avons pris des mesures concrètes. Nous avons créé le Profil national des risques. Ce document, sur lequel nous travaillons depuis le début de notre mandat, est disponible en ce moment. Aujourd'hui, on peut comprendre les risques dans un monde de plus en plus touché par les changements climatiques. En plus des équipements, il s'agit de l'un des meilleurs moyens d'assurer la sécurité des Canadiens. Il permet d'évaluer les besoins et les équipements ainsi que le personnel nécessaires.
    La moins bonne nouvelle, c'est qu'il va y avoir davantage d'événements de ce genre avec le temps.
    J'espère qu'on va travailler davantage le Profil national des risques pour l'élargir aux événements autres que les inondations et les feux de forêt.
(1300)

[Traduction]

    Madame la Présidente, il est clair que nous vivons une crise climatique. Aujourd'hui, les incendies de forêt font des ravages partout au Canada. Il y a des incendies dans ma circonscription, Nanaimo—Ladysmith, sur l'île de Vancouver. En tant que mère, cela me brise le cœur d'en voir les conséquences, tant pour l'avenir que dans l'immédiat.
    Quand verrons-nous enfin le gouvernement libéral mettre en œuvre de véritables solutions climatiques? Nous le voyons plutôt accorder des subventions aux grandes pétrolières. Nous pourrions utiliser cet argent pour mettre en œuvre de véritables solutions climatiques. Quand cela se produira-t-il?

[Français]

    Madame la Présidente, nous sommes fiers d'être à l'avant-garde du mouvement mondial contre les subventions aux combustibles fossiles. Le Canada a accéléré son engagement au sein du G20 en devançant la date de 2025 à 2023. Nous sommes sur la bonne voie pour respecter ce calendrier accéléré. Nous demandons également aux pays pairs d'accélérer le calendrier. Tous ensemble, sur la planète, si nous allons dans le même sens, nous allons réussir à combattre les changements climatiques.

[Traduction]

    Madame la Présidente, avant de parler du sujet très important dont traite la motion — qui nous demande notamment d’exprimer notre solidarité et notre soutien à l'égard des populations aux prises avec les feux de forêt qui sévissent actuellement et de reconnaître que les changements climatiques ont des effets directs sur la qualité de vie de la population et qu’ils exacerbent la fréquence et l’ampleur des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes —, je tiens à exprimer ma profonde gratitude envers tous les pompiers qui travaillent nuit et jour pour maîtriser et éteindre plus de 431 incendies qui font rage dans plus de sept provinces et territoires du pays.
    Je viens d’une circonscription très urbaine, dont la population ne voit pas vraiment les ravages que causent les feux de forêt. Depuis quelques jours, mes concitoyens me disent sentir, comme moi, ici, à Ottawa, la fumée des incendies qui font rage à des centaines de kilomètres de distance et en ressentir les effets sur leur santé et leur bien-être. Des écoles de ma circonscription ont annulé des cours et des récréations pour éviter que les enfants sortent dehors et respirent beaucoup de particules très toxiques.
    Nous avons tendance à penser aux changements climatiques comme à un concept qui existe, mais nous ne faisons pas vraiment le lien avec des centres urbains comme le mien. Cependant, les feux de forêt ont fait prendre conscience aux gens, en particulier dans ma circonscription, de la réalité des changements climatiques, au Canada et dans le reste du monde. Cela nous amène à nous demander ce que nous pouvons faire, quand nous aurions dû le faire et comment nous pouvons accélérer le processus pour faire en sorte de ralentir, d’étouffer et de stopper la tendance actuelle.
    Au cours des sept dernières années, le gouvernement libéral a pris des mesures importantes en ce sens. Le projet de loi S‑5 en est un très bon exemple; il nous permet de reconnaître que les changements climatiques constituent bel et bien une crise à l'heure actuelle. Nous devons investir davantage dans la protection de l’environnement, pas seulement au Canada, mais aussi à l'étranger en établissant des partenariats. De plus en plus de Canadiens comprennent à présent que les changements climatiques sont réels.
    Les feux de forêt que nous connaissons jusqu’ici cette année, et ceux que nous risquons de voir au cours des prochaines semaines et des prochains mois nous indiquent très clairement notre objectif: nous devons protéger notre planète. Nous devons le faire en partenariat avec l’industrie, la société civile et tous les ordres de gouvernement du Canada, dans le cadre de partenariats multilatéraux, et nous devons le faire avec les Canadiens parce que les perspectives me semblent peu réjouissantes tant que nous ne nous entendrons pas tous sur ce sujet.
    Nous faisons vraiment face à une urgence climatique. Au Canada, on enregistre déjà un plus grand nombre de vagues de chaleur, d’incendies de forêt et de fortes tempêtes. La mauvaise qualité de l’air que nous respirons à Ottawa depuis quelques jours, à cause des incendies de forêt, n'est qu'un aperçu de ce qui nous attend. Ces phénomènes continueront d’avoir des répercussions sur notre économie et notre santé si nous n’intensifions pas nos efforts.
    Depuis 2015, le gouvernement a pris des mesures importantes pour protéger l’environnement, pour préserver la nature et la biodiversité et pour lutter contre les changements climatiques. Mais nous devons intensifier nos efforts, et c’est, je l’espère, ce que cette motion nous permettra de faire en nous amenant tous à faire cause commune, sans esprit partisan, pour prendre à bras-le-corps le problème tel qu’il se pose aujourd’hui et tel qu’il se posera dans 50 ans, pour nos enfants et nos petits-enfants.
(1305)
    Nous savons que les autres pays industrialisés accélèrent la mise en place de leurs dispositifs de lutte contre les changements climatiques, en transformant leurs économies et en développant les industries carboneutres de demain. En fait, j’ai eu l’occasion aujourd’hui de discuter avec ce type d’entreprise, de la trajectoire qu’elle a choisie pour atteindre la carboneutralité, de ses investissements dans les technologies propres, et de sa stratégie de transition. Quand les industries et les entreprises font cause commune, quand elles collaborent avec le gouvernement et avec les communautés autochtones, il est possible de définir une stratégie solide pour combattre les changements climatiques. La transition vers la carboneutralité se traduit, à l’échelle mondiale, par une course effrénée pour attirer les investissements, car nos alliés ont eux aussi fait le choix d’une économie verte.
    Le Canada doit tenir le rythme. Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre du retard. Malgré nos avantages concurrentiels et malgré les investissements records que nous faisons depuis sept ans pour développer une économie propre, il y a deux défis majeurs que le Canada doit relever. Il y a d’abord le fait qu’un grand nombre des investissements qui seront nécessaires au réalignement des chaînes d’approvisionnement mondiales et à la décarbonation des économies sont des investissements considérables et à long terme. Certains nécessiteront des infrastructures, d’autres des incitatifs financiers, et d’autres encore, des investisseurs patients. Pour que le Canada reste compétitif, nous devons mettre en place un régime qui est adapté à ces différents types d’investissement au Canada. C’est ce que prévoit le budget de 2023.
    Il y a deux semaines, j’ai eu le plaisir d’annoncer un investissement du gouvernement dans une entreprise de technologies propres de ma circonscription, Stromcore, qui fabrique désormais des batteries pour remplacer le biodiésel, le carburant des chariots élévateurs dans l’industrie de la fabrication. Voilà le genre de technologie de pointe qui va nous permettre de décarboner notre économie et, partant, d’endiguer les changements climatiques, et de laisser un environnement propre aux futures générations.
    Le deuxième défi est l’adoption de l’Inflation Reduction Act par les États-Unis. Cette loi entrave considérablement notre capacité de soutenir la concurrence dans les secteurs industriels qui nous aideront à décarboner notre économie. Le Canada a adopté une approche axée sur le marché en ce qui concerne la réduction des émissions. Non seulement notre système de tarification de la pollution par le carbone permet de rendre de l’argent aux Canadiens, mais il est aussi d’une grande efficacité car il indique clairement aux entrepreneurs les objectifs à atteindre tout en leur laissant une certaine souplesse pour trouver le moyen le plus rentable de les atteindre.
    Je me rends compte que les Canadiens, en cette période très difficile, en ressentent les effets, mais la majorité des gens de ma circonscription comprennent que, oui, nous devons en ressentir les effets parce que nous avons une planète à protéger, nous devons lutter contre les changements climatiques, et chacun d’entre nous doit faire sa part. Cela comprend le gouvernement actuel, les gouvernements antérieurs et les gouvernements futurs. Cela comprend aussi tous les ordres de gouvernement, la société civile, les Canadiens et, de façon générale, la communauté mondiale.
    Il y a tellement plus à faire. Je suis très fière des efforts que le gouvernement libéral a déployés pour lutter contre les changements climatiques, fournir les ressources nécessaires alors que les feux de forêt font rage, et collaborer avec tous les partis d’en face afin que nous puissions mener à bien cette lutte contre les changements climatiques.
(1310)

[Français]

    Madame la Présidente, j'ai écouté attentivement le discours de ma collègue. On parle encore une fois de belles intentions et de mesures précises. Or, j'aimerais qu'elle réagisse au fait que les sommes investies actuellement par son gouvernement dans la transition énergétique sont accessibles aux compagnies pétrolières et gazières.
    Cela a pour effet de maintenir ces entreprises en vie plus longtemps, alors qu'on devrait plutôt investir dans de vraies énergies propres, c'est-à-dire renouvelables, pour entamer une transition juste. De plus, ces sommes devraient être investies dans les régions qui sont dépendantes de la production pétrolière présentement, afin de soutenir ces populations dans la transition.
    J'aimerais que ma collègue réagisse à mon commentaire. Comment explique-t-elle que son gouvernement finance encore l'énergie pétrolière?

[Traduction]

    Madame la Présidente, je pense qu’il est important d’assurer la transition des grands émetteurs. Cependant, dans mon discours, j’ai aussi parlé d’une entreprise de ma circonscription. Alors que tout a commencé avec une batterie au lithium dans un garage, l'entreprise est aujourd'hui en mesure, grâce à ses solutions écologiques, de faire nettement baisser nos émissions. Nous avons investi 4,8 millions de dollars dans cette entreprise pour qu’elle soit en mesure de prospérer et de soutenir d’autres entreprises qui dépendent du biodiésel ou des combustibles lourds. Pour assurer la transition, nous investissons assurément dans ces entreprises.
    Madame la Présidente, j'ai une question précise pour ma collègue libérale. Quand la taxe sur le carbone atteindra 170 $ la tonne, ce qui ajoutera 61 ¢ au prix du litre d'essence — et on a assurément fait une modélisation —, à quel point la température baissera-t-elle au Canada? De combien de degrés la température baissera-t-elle lorsque la taxe sur le carbone sera pleinement mise en œuvre?
    Madame la Présidente, j’adore que le député d’en face estime devoir poser une question transactionnelle à court terme. Ce que j’ai dit dans mon discours…
    Une voix: Oh, oh!
    Mme Iqra Khalid: J’entends le député parler en même temps que moi pendant que j’essaie de répondre à sa question. Nous devons continuer. Cela ne se fait pas en criant ciseaux, en espérant tout régler au moyen d’une seule mesure. Oui, il s’agit d’une tarification de la pollution; oui, il s’agit d’atteindre la carboneutralité; oui, il s’agit d’investir dans les technologies propres et de veiller à ce qu’il y ait une transition vers les technologies propres dans notre pays. C’est tout le contraire de la politique partisane.
(1315)
    Madame la Présidente, la situation provoquée par les changements climatiques est bien réelle. Il y a des feux de forêt partout au pays. Dans ma province, la Colombie‑Britannique, nous vivons certainement...
    Nous avons un problème technique. Le téléphone ou l'ordinateur de la députée est-il près du microphone? Une oreillette est peut-être allumée. Peut-être faudrait-il éteindre les oreillettes qui sont juste à côté.
    On dirait qu'on entend de l'eau ou quelque chose du genre. Il y a un bruit constant.
    Nous allons réessayer.
    La députée de Vancouver‑Est a la parole.
    Madame la Présidente, j’ai tout éloigné du micro, j’espère que c’est mieux.
    La crise climatique que nous vivons est bien réelle. Nous avons vu des incendies de forêt dans de nombreuses collectivités différentes et, dans ma province, la Colombie-Britannique, ce n’est pas un phénomène nouveau pour les gens. Nous avons connu le dôme de chaleur et, bien sûr, de graves incendies de forêt. Un chef autochtone m’a rappelé aujourd’hui que les collectivités les plus vulnérables sont souvent celles qui ont très peu, et que ce sont elles qui souffrent le plus dans une crise comme celle-ci. Les peuples autochtones font partie de ces collectivités.
    Toutefois, pour que le gouvernement s’attaque réellement à la crise climatique, il doit cesser de subventionner l’industrie des combustibles fossiles et rediriger cet argent vers les énergies renouvelables. La députée va-t-elle s’engager à le faire?
    Madame la Présidente, comme notre gouvernement et moi-même l’avons dit par le passé, l’environnement et l’économie sont indissociables. Je crois qu’une transition propre et juste passe par des partenariats avec les collectivités autochtones. Elle requiert des partenariats avec tous les types d’industries afin de garantir que toute transition, notamment l’importante transition que nous devons effectuer, se fasse avec le concours de la collectivité et en veillant à ce que nous travaillions en collaboration. Je suis fermement déterminée à réaliser cette transition et je sais que la députée d’en face l’est également. Je me réjouis à la perspective de travailler avec elle sur cette question très importante.

[Français]

    Madame la Présidente, je me permets d'entrée de jeu d'offrir mes plus sincères condoléances à un collaborateur très précieux de mon équipe, Jean‑François Vachon, qui a perdu récemment sa grand-mère. J'offre toutes mes condoléances à sa famille, et à sa mère particulièrement.
    Je veux également dire que je vais partager mon temps de parole avec ma collègue la députée de Laurentides—Labelle, avec qui je partage également la route 110 et la forêt boréale, ce qui, dans les circonstances, n’est pas banal.
    J'ai passé les derniers jours chez nous à parcourir l'Abitibi-Ouest, un secteur de ma circonscription, Abitibi—Témiscamingue, qui est maintenant très à risque et très touché. Nos forêts paisibles, nos communautés travaillantes et de magnifiques souvenirs inestimables sont assombris par ce désastre d'une ampleur jamais vue. C'est d'une tristesse qui ne laisse personne indifférent. Je remercie tous mes collègues de tous les bons mots qu'ils ont eus durant la journée.
    J'ai vu de mes propres yeux la détresse humaine et les inquiétudes de nos familles dans nos villages et dans nos communautés. Ce sont des milieux de vie où chaque personne connaît son voisin.
     Mes collègues qui ont pris la parole avant moi ont présenté les enjeux et parlé de la nécessaire transition énergétique, qui est une étape cruciale de notre engagement à l'égard de l'environnement. Elle nécessite que l'on se tourne vers des sources d'énergie renouvelable et durable.
    Compte tenu de ce qui se passe chez nous, j'invite notamment le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie à réfléchir avec ses collègues aux politiques économiques de cette transition en ayant une sensibilité pour les régions dont les ressources seront des commodités recherchées. Je pense notamment à la forêt aux mines. Il faut accélérer les investissements au début de la chaîne d'approvisionnement en batteries et récupérer les pertes économiques qui nous affligent. Le Comité permanent de l'industrie et de la technologie a déposé récemment un rapport sur la transition verte, et un autre sur la compétitivité des petites et moyennes entreprises. Il y a là de très bonnes recommandations.
    J'ai envie de parler davantage de ce qui se passe sur le terrain, de ce qui se passe chez nous. En raison de la chaleur de ses habitants, l'Abitibi-Ouest est peut-être l'un des endroits les plus chaleureux au Québec, mais, malheureusement, ce n'est pas de cela qu’il est question en ce moment. Sur le terrain, nos pompiers forestiers et travailleurs forestiers, armés de leur machinerie, travaillent sans relâche pour combattre un monstre qui tente d'engloutir les villages de Normétal et de Saint-Lambert, notamment, et de Val‑Paradis, qui se trouve dans la circonscription de ma collègue d'Abitibi—Baie-James—Nunavik—Eeyou.
    Ils creusent des tranchées, arrachent des arbres pour créer des coupe-feu et arrosent le feu sans relâche du matin au soir, et même durant la nuit. Rien n'est laissé au hasard. Les pompiers forestiers de la SOPFEU peuvent compter sur les pompiers de Normétal, qui sont menés par leur cheffe pompière, Mme Doris Nolet. Pendant qu'ils sont au front, ils peuvent compter sur une armée de bénévoles qui fournissent des services pour qu'ils puissent mener le combat. Ces bénévoles s'occupent des repas, du ménage et du ravitaillement.
    Normétal est un exemple parmi tant d'autres de la solidarité dont les gens font preuve dans ma région. Lors de ma visite à La Reine, j'ai constaté que les aînés exprimaient leurs craintes de perdre leurs précieux souvenirs et qu'ils apportaient avec eux des photos de peur de ne pas retrouver leur logement. Au centre d'accueil de La Sarre, des personnes dévouées étaient présentes pour écouter leurs préoccupations et pour apporter un soutien bienveillant. Ce n'est pas tout.
    Juste à côté du centre d'accueil, le Centre de formation professionnelle Lac-Abitibi fournit, par l'entremise de la Table des chefs, des repas gratuits aux évacués. Je veux souligner là l'engagement de Cécile Poirier, qui m'a dit que près de 300 repas avaient été servis en soirée. C'est dire à quel point ce service est sollicité par les gens qui sont évacués. Je veux souligner le travail de la directrice générale de la Maison St‑André, Karine Francoeur, qui contribue aux efforts en offrant gratuitement des vêtements aux personnes évacuées. Cette solidarité régionale est plus qu'importante pour épauler les personnes évacuées.
    Dans tout ce chaos, nos maires et nos mairesses tiennent le coup. Ce sont des gens dévoués de ma circonscription. Je pense à Diane Provost, la mairesse de Saint-Lambert, à Ghislain Desbiens, le maire de Normétal, et à Fanny Dupras‑Rossier, la mairesse de La Reine, qui travaillent d'arrache-pied avec leurs équipes municipales pour coordonner les mesures d'urgence, pour épauler les citoyens, pour les informer et pour s'assurer que tout se déroule pour le mieux. Je pense à Yves Dubé, le maire de La Sarre, qui offre des infrastructures de sa ville, y compris son école, aux évacués. Je veux souligner à grands traits le travail de coordination exceptionnel accompli par le directeur général de la MRC, M. Normand Lagrange, depuis plusieurs jours. Je l'ai vu à l'œuvre, et je pense qu'il ne compte pas ses heures de sommeil. Je lui tire mon chapeau au nom de l'ensemble des gens d'Abitibi—Témiscamingue.
(1320)
     Je remercie également le préfet de la MRC d'Abitibi-Ouest, Jaclin Bégin, qui est aussi un leader important dans ma circonscription, et qui travaille de concert avec les autres municipalités. Malgré l'inquiétude, on constate sur le terrain un mélange d'espoir et d'éléments rassurants, car les services de base sont offerts. Je veux donc souligner l'engagement de tout le monde.
    Je tiens à saluer le courage et la solidarité des peuples autochtones tels que la communauté Abitibiwinnik de Pikogan et sa cheffe Monik Kistabish, qui ont accueilli des membres des communautés anishinabes de Lac‑Simon et de Kitcisakik. Cette entraide s'est également manifestée dans toutes les communautés de ma région. Je souhaite également exprimer ma gratitude envers la Coopérative de solidarité de Pikogan, qui a facilité la formation de 25 nouveaux combattants auxiliaires grâce à la mobilisation des membres des communautés de Pikogan et de Lac‑Simon.
     Saluons l'engagement des maires, des mairesses, des chefs et des cheffes de nos communautés partout au Québec, qui font preuve de présence et de dévouement en cette période.
     Je salue également mes homologues, les élus du Québec. Je pense notamment à ma collègue Suzanne Blais, la députée d'Abitibi‑Ouest, qui est une présence très active sur le terrain. Je lui dis bonjour.
     La directrice générale, Lise Bégin, et les employés municipaux de La Reine se sont préparés activement à une situation d'urgence en contactant chaque personne pour s'assurer de leur sécurité. Je souligne ce travail pour démontrer à quel point on travaille comme des fourmis pour trouver des solutions. Lors de notre passage dans cette municipalité, un second foyer d'incendie s'est déclaré et a forcé l'évacuation des élus du village de Saint‑Lambert. Cette situation évolue au moment où on se parle. C'est là que les pompiers et la SOPFEU affrontent maintenant un monstre de feu dans ma circonscription. C'est un combat qui s'éternise. Tous espèrent la pluie le plus tôt possible.
    En quittant Rouyn‑Noranda hier soir, j'ai ressenti une certaine émotion lorsque j'ai vu une petite pluie fine tomber, mais qui ne suffisait pas à mettre fin à cette situation. C'est quand même émouvant de sentir la pluie dans de telles circonstances.
     J'ai une pensée pour les travailleurs évacués de ma circonscription qui dépendent de l'industrie forestière, de la chasse, de la pêche et des pourvoiries. Nous ne devons jamais abandonner qui que ce soit dans de telles circonstances. Je veux donc souligner l'importance d'une réforme approfondie de l'assurance-emploi pour mieux soutenir nos travailleurs. D'ailleurs, la ministre a récemment annoncé des mesures administratives. On devrait peut-être passer aux prochains points en ce qui concerne les mesures d'urgence et rendre les critères d'admissibilité plus faciles à respecter pour les travailleurs. Il sera très difficile de le faire plus tard et cela commence dès maintenant. Il faudra avoir une pensée particulière pour les gens qui sont évacués et pour ceux qui n'ont actuellement pas de revenus.
     Dans ma circonscription, la foresterie et l'agriculture jouent un rôle essentiel. Les producteurs agricoles ont fait preuve d'une grande solidarité en accueillant et en déplaçant les animaux touchés par les incendies pour les protéger de la fumée. Cependant, cela engendre des coûts supplémentaires. Je sais gré à la ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire de son écoute, car elle comprend l'importance de ce secteur économique dans ma région. Il est crucial d'indemniser les agriculteurs pour les frais de transport des animaux et autres dépenses exceptionnelles et de répondre attentivement à leurs besoins, car certaines terres agricoles ont été dévastées par les flammes.
    Il ne faut pas oublier les producteurs forestiers privés, ceux qui verront des années de dur labeur partir en fumée ou qui le voient déjà. Un peu moins de 650 000 hectares de forêts sont disparus en fumée partout au Québec. Ottawa se devra d'être présent pour l'industrie forestière. Il faudra être à l'écoute des demandes de Québec sur ce plan. La reforestation de ces territoires devra être une priorité. Il faudra des mesures de soutien à l'industrie forestière. Je pense à Lebel‑sur‑Quévillon, une ville où Chantiers Chibougamau venait d'investir avec Québec près de 350 millions de dollars dans une usine. Les pertes dues aux feux de forêt seront importantes pour des communautés comme celle-là, qui auront besoin d'un soutien pour pouvoir se remettre sur pied. Il en va de la vitalité de nos communautés nordiques et témiscabitibiennes.
    Les feux de forêt nous font vivre toutes sortes de choses. Ils nous ont fait aussi prendre conscience que nos municipalités dans les régions éloignées sont enclavées. Il faudra financer des infrastructures routières et une meilleure desserte aérienne pour mieux occuper notre territoire. Ottawa se doit de débloquer des sommes pour s'assurer que des infrastructures névralgiques sont disponibles en tout temps. Il faudra d'autres options.
    Je souhaite profiter de l'occasion pour rappeler l'expertise militaire qui a été perdue en Abitibi—Témiscamingue au cours des deux dernières décennies. Par sa position géographique, ma région a déjà été un endroit stratégique pour la défense nationale, et la ministre possède un document détaillé de mes attentes au sujet d'investissements importants. En y développant une expertise militaire, elle aurait été en mesure de déployer et de transporter du matériel plus au nord afin d'intervenir plus efficacement. Les formations militaires à partir de l'Abitibi—Témiscamingue permettront d'amener sur le terrain de nombreux bénévoles capables d'apporter un soutien lors de crises graves. Nous n'avons jamais assez de gens formés en cas de catastrophe. Ces gens deviennent les symboles d'une solidarité et des héros.
    Il y a des leçons que nous devons tirer dès maintenant.
(1325)

[Traduction]

    Madame la Présidente, comme je l’ai indiqué plus tôt, je crois que c’est une bonne motion. J’ai l’intention de l’appuyer, et j’espère que de nombreux députés feront de même.
    Je reconnais que vers la fin de la motion, le Bloc demande précisément au gouvernement de promouvoir l’utilisation des énergies renouvelables et des transports en commun. Un certain nombre d’initiatives sont déjà en cours dans ces deux domaines. Je me demande si le député bloquiste peut nous dire ce qu’il pense qu’il faudrait faire de plus pour promouvoir les énergies renouvelables et le transport en commun. Que pourrait faire de plus le gouvernement fédéral?

[Français]

    Madame la Présidente, je remercie mon collègue de son témoignage et de son soutien dans les circonstances. C'est un soutien affirmé de la part du gouvernement libéral qui pourrait être un moment décisif dans l'histoire et dans l'économie canadienne. L'action et le changement ont certainement un coût, mais le coût de l'inaction est encore plus grand. Actuellement, ce coût est apparent lorsqu'on voit la déforestation et la dévitalisation de nos villages. Les cicatrices qui se créent par les grandes fosses autour d'eux sont quelque chose d'extrêmement préoccupant.
    Je pense aux incendies qui ont ravagé Fort McMurray, en Alberta, et qui ont coûté 3,58 milliards de dollars. Les pertes liées aux catastrophes naturelles s'élèvent à 3,2 millions de dollars, selon le directeur des communications et des affaires publiques du Bureau de l'assurance du Canada. Dans le monde entier, les coûts liés aux catastrophes ont atteint un record de 275 milliards de dollars. Cela coûte probablement plus cher de ne pas agir que d'agir. Il faut le faire dès maintenant, et le gouvernement aura mon soutien plein et entier là-dessus.
    Madame la Présidente, je remercie mon cher collègue de son discours. Nos circonscriptions se côtoient l'une et l'autre, et nous aussi.
    J'aimerais que mon collègue nous parle aussi des entreprises, des communautés autochtones et du soutien offert par le gouvernement. Que faut-il faire de plus pour que les entrepreneurs, surtout dans le domaine forestier, aient le soutien dont ils ont besoin?
(1330)
    Madame la Présidente, je profite encore une fois de l'occasion pour souligner le courage et le travail de terrain de ma collègue d'Abitibi—Baie‑James—Nunavik—Eeyou, qui est plus touchée que moi par les circonstances. Je salue aussi l'ensemble de mes collègues du Nord du Québec et des autres régions touchées au Canada.
    Dans le contexte, c'est sûr que la priorité est d'éteindre les feux et de s'assurer de sauver ces entreprises. Je veux m'assurer que les populations touchées et les entreprises qui ont engagé des dépenses ou subi des pertes de revenu seront indemnisées adéquatement, et nous le ferons avec énormément d'ardeur. Je pense notamment aux propriétaires de pourvoiries qui ont fait d'énormes investissements et qui se demandent si leurs actifs seront encore debout après les incendies. Il faudra peut-être prévoir un soutien semblable à celui qui a été offert pendant la pandémie de la COVID‑19. Il faudra être généreux pour sauver des pans de notre économie. L'occupation du territoire n'est pas un luxe.
    Madame la Présidente, je remercie mon cher collègue du Bloc québécois et tous les membres du Bloc d'avoir soulevé ce débat aujourd'hui.
     Le gouvernement fédéral répond qu'il fait des choses pour protéger le climat, mais évidemment, il n'a toujours pas atteint ses cibles, parce qu'il est toujours en faveur de nouveaux produits issus des énergies fossiles. On n'a qu'à penser au projet Bay du Nord et aux autres projets dans l'Arctique et à Terre‑Neuve‑et‑Labrador.
    Que pense mon collègue du fait que le gouvernement dit une chose et fait le contraire?
    L'honorable député a une minute pour répondre.
    Madame la Présidente, je vous remercie.
    Tout d'abord, je veux souligner le leadership de ma collègue la cheffe du Parti vert, qui a été une source d'inspiration pendant des décennies en matière de lutte contre les changements climatiques.
    J'avoue qu'aujourd'hui, j'ai le goût d'être optimiste quant à l'avenir. J'espère que ce qui se passe présentement partout au Canada et particulièrement au Québec, chez nous, envoie un signal clair disant qu'il faut changer la façon dont nous interagissons avec l'environnement et nous rapprocher de la nature. Après avoir entendu le ministre de l'Environnement dire qu'il voulait être proactif et changer les choses, j'ose être optimiste.
    Évidemment, je suis très critique du bilan des libéraux des huit dernières années en ce qui concerne la lutte contre les changements climatiques, mais j'espère qu'on aura l'occasion de regarder en avant, parce que c'est l'avenir de nos enfants qui est en jeu.
    Madame la Présidente, je tiens à féliciter mon collègue d'Abitibi—Témiscamingue. C'était vraiment touchant.
    Je vais apporter un angle différent. Une de mes filles est présentement en Espagne. Les images qu'elle reçoit du ciel chez moi, à Lac‑des‑Écorces, l'inquiètent et sa sœur aussi est très inquiète. Mes filles ont 16 et 18 ans. Je ne sais pas quoi leur dire concernant leur écoanxiété.
    En 2019, une des motivations qui m'a poussée à être candidate dans Laurentides‑Labelle, c'est la lutte contre les changements climatiques, la transition énergétique et c'est la capacité, en tant qu'élue, de peser sur le cours de l'histoire. Aujourd'hui, je me sens impuissante, parce que le gouvernement libéral ne s'attaque pas avec sérieux aux changements climatiques. Le gouvernement libéral ne s'attaque pas de front à la vraie transition énergétique.
    Je suis très gênée de dire à mes filles, mais aussi aux citoyens de Laurentides‑Labelle, que le fédéral, franchement, cela ne bouge pas. On mentionne que le premier ministre est proenvironnement. Or, il faut dire la vérité. Le premier ministre, le gouvernement et le parti libéral se servent de l'écoblanchiment. L'écoblanchiment, c'est le fait, pour une entreprise ou un organisme, de se donner une image responsable à l'égard de l'environnement. Ce mot va comme un gant au gouvernement. Depuis 2015, le premier ministre et son gouvernement nous vantent à quel point ils seront un gouvernement vert, à quel point l'environnement, c'est important et à quel point ils seront toujours prêts à défendre l'environnement. On va le voir avec ce qui s'en vient et pour l'avenir. Ils ont même nommé un ministre de l'Environnement et du Changement climatique — remarquons le changement de titre — et mis un écologiste connu et reconnu dans la fonction. Cela s'appelle de l'écoblanchiment.
    Le gouvernement, parallèlement, souhaite compléter l'oléoduc Trans Mountain; imaginons. Ils font de grandes annonces à ce sujet comme ils font pour les usines de batteries. Je me demande pourquoi. Ont-ils peur d'assumer leurs actions? On le sait, tout est une question de relations publiques, d'image. On s'achète une perception d'être vert et écolo, mais ce n'est pas vrai.
    Le bilan du gouvernement libéral est très mauvais en matière d'environnement. Depuis 1990, le Canada a augmenté de 17,75 % ses émissions de gaz à effet de serre, si on exclut le Québec. Si j'exclus le Québec, c'est parce que le Québec a diminué de 8,1 % ses émissions de gaz à effet de serre. Je dis bravo. Est-ce que quelqu'un va nous écouter et agir? Encore une fois, le Québec est l'exemple à suivre, comme dans tellement de dossiers.
    Le Québec est l'exemple à suivre, car le Québec est le seul en Amérique du Nord à interdire la recherche et la production d'hydrocarbures sur son territoire et est membre d'une coalition internationale d'États engagés à réduire progressivement la production pétrolière et gazière. Je dis bravo.
    Il faut nous lancer dans une transition énergétique. La première étape pour entamer la transition énergétique, c'est de ne plus investir dans l'énergie du passé. Il faut impérativement prendre exemple sur le Québec et mettre fin à tous les nouveaux investissements dans la recherche ou la production d'hydrocarbures sur l'ensemble du territoire canadien. Cela commence par là.
    Pourtant, ce n'est pas la direction que prend le premier ministre. Les investissements dans la production de pétrole et de gaz naturel vont atteindre 40 milliards de dollars cette année, soit 11 % de plus que pendant la période de la pandémie.
(1335)
     Sincèrement, je n'en reviens pas. Je voudrais bien avoir une réponse et savoir ce qu'en pensent les gens. C'est inacceptable.
    On sait que ça ne va pas. On le sait tellement qu'on l'a senti un peu moins ce matin. Depuis lundi, le ciel d'Ottawa et de Gatineau est voilé. La qualité de l'air dans la région d'Ottawa-Gatineau est une des pires. Pourtant, les feux de forêt sont à des centaines de kilomètres. Maux de tête, difficultés respiratoires, éruptions cutanées, sécheresse oculaire en sont les petits symptômes. On peut dire sans se tromper que, même si les feux sont loin de nous, leur impact est là.
    Je pense aux gens de Sept-Îles, de Val-d'Or ou de La Tuque, qui doivent vivre avec cette fumée qui est néfaste pour leur santé. Si on a besoin de faire la démonstration que les changements climatiques auront des effets sur notre santé, ce qu'on vit actuellement en est malheureusement le meilleur exemple. Certains diront que les feux de forêt font partie du cycle de la vie de la forêt boréale. C'est vrai, mais ce qui est faux, c'est de dire que c'est normal. On est le 8 juin, pas le 22 juillet, et il y a déjà des centaines de feux en activité partout au Québec. Il n'y a pas de doute, surtout du point de vue scientifique, que les changements climatiques ont un effet sur l'ampleur et l'importance des feux de forêt au Québec et au Canada. Les changements climatiques auront pour conséquence d'empirer la gravité et la fréquence de ces feux. La sécheresse des forêts, c'est un combustible. C'est comme mettre du gaz dans du feu.
    Je ne veux même pas l'imaginer, mais des études prédisent que les incendies pourraient brûler deux fois plus de superficie en moyenne par année au Canada d'ici la fin du siècle, en comparaison à ce qui s'est passé récemment. Pendant ce temps, on continue d'investir dans l'industrie pétrolière. C'est à n'y rien comprendre.
    En 2002, au Sommet de la Terre en Afrique du Sud, le président français Jacques Chirac avait dit: « notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Cette phrase resonne en moi depuis lundi. Le Québec brûle et certains regardent ailleurs. Le Québec brûle et certains veulent contribuer à l'exploitation des hydrocarbures. Le Québec brûle et on veut finir Trans Mountain. Le Québec brûle et certains choisissent de nier les changements climatiques. Je suis dégoûtée. Cela paraît beaucoup, mais cela fait du bien. Il faut que je le fasse. Je dis à mes collègues libéraux et conservateurs qu'il faut agir.
    Aujourd'hui, je pense aux travailleurs saisonniers, aux travailleurs de l'industrie forestière et à mes collègues qui travaillent très fort sur le terrain. J'ai souvent eu l'occasion de dire à la Chambre et aux gens de Laurentides—Labelle que le travail saisonnier est le plus important. J'ai tellement peur qu'on les laisse tomber, ce qu'ils ne méritent pas. J'ai entendu mon collègue, il y a quelques minutes, et j'ose espérer qu'on va entendre le cri du cœur que nous lançons pour moduler l'assurance-emploi. J'implore le gouvernement de faire des aménagements et de permettre une souplesse relativement à la période de référence.
    En terminant, des feux font rage actuellement dans Laurentides—Labelle. Je pense aux citoyens et aux entrepreneurs des zones d'exploitation contrôlée. J'en nomme quelques-uns: le domaine de la Baie au sable, la pourvoirie Domaine les 4 vents, la pourvoirie des 100 lacs Sud, la pourvoirie Meekos, la pourvoirie Rabaska, le camping Pavillon des pins gris, la pourvoirie Cécaurel et bien d'autres. En passant par la 117 et en allant dans nos zones d'exploitation contrôlée, je suis de tout cœur avec eux et avec l'ensemble des Québécois qui doivent vivre avec les conséquences de ces feux de forêt.
    En terminant, je souhaite saluer le travail de mes collègues, la députée de Manicouagan, la députée d'Abitibi—Baie-James—Nunavik—Eeyou et le député d'Abitibi—Témiscamingue. Je leur dis de tout cœur avec la population touchée que nous ne lâcherons pas la lutte aux changements climatiques.
(1340)

[Traduction]

    Madame la Présidente, ce débat est encourageant. Nous voyons beaucoup de fougue, je dirais, pratiquement de tous les côtés de la Chambre. Nous pouvons comparer ce débat aux précédentes journées d’opposition du Bloc, au cours desquelles nous avons parlé de changements à apporter aux prières et à la monarchie. De toute évidence, les députés bloquistes sont à l’écoute des priorités des Canadiens.
    J’aime bien la motion qui a été présentée. Plus tard, j’expliquerai plus en détail certaines de mes réflexions sur la question.
    Le gouvernement national, pour la toute première fois, a présenté une stratégie nationale d’adaptation qui exige que l’on s’occupe de l’environnement d’une manière très tangible. En tant que gouvernement national, c’est la première fois que nous avons mis en place une tarification de la pollution et que nous avons interdit les plastiques à usage unique dans certaines zones. Nous nous sommes également engagés à planter des centaines de millions d’arbres.
    Je me demande si la députée pourrait expliquer pourquoi il est important que le gouvernement national ne soit pas le seul à faire preuve de leadership. On attend également des provinces, des territoires et des collectivités autochtones dans tout le pays qu’ils participent aux efforts de protection de l'environnement. Ce n’est pas un seul ordre...

[Français]

    La députée de Laurentides—Labelle a la parole.
    Madame la Présidente, on est en 2023.
    Tantôt, dans mon discours, j'ai dit qu'en 2002 Jacques Chirac disait que notre maison brûlait et que la terre était en feu. Cela va bientôt faire huit ans que le gouvernement est en place. Tout d'un coup, on est en train de penser au virage. Pourtant, on devrait déjà voir les effets positifs du virage qui auraient dû commencer en 2015.

[Traduction]

    Madame la Présidente, pardonnez ma voix, car la fumée dans cette région me dérange.
    Pardonnez également mon scepticisme à l’égard de toutes les parties en présence quant à l’importance de ce qui se passe. Cela fait huit ans que nous attendons que le gouvernement agisse. En 2017-2018, la Colombie-Britannique a vécu la même situation — l'envahissement de la fumée — que subissent actuellement l'Ontario et le Québec. Maintenant, les feux de forêt sont aux portes de nos amis ici. Mes pensées vont à tous ceux qui sont affectés. Je connais ce problème pour l'avoir vécu. Tout à coup, le reste du pays se réveille et prend conscience de l’importance de la question et des effets dévastateurs de la fumée et des incendies de forêt.
    Ma collègue du Bloc ne trouve-t-elle pas un peu fort que nos amis soient au pouvoir depuis huit ans et qu’ils commencent seulement à se réveiller et à dire qu’ils vont faire quelque chose à ce sujet? Ils n’ont encore rien fait après huit ans à la tête du gouvernement. Pourquoi devrions-nous les croire maintenant?
(1345)

[Français]

    Madame la Présidente, je n'aime pas cela, regarder le passé, mais j'aimerais cela que les gens se responsabilisent. Il faut qu'il y ait un virage à partir d'aujourd'hui. C'est assez. Que l'ensemble des parlementaires agisse et porte ses culottes. J'ai hâte de voir cela.
    Si un jour le Parti conservateur forme le gouvernement, que fera-t-il? Cela m'inquiète. Je ne sais pas quoi dire à mes enfants qui vivent de l'écoanxiété.

[Traduction]

    Madame la Présidente, je tiens à remercier la députée d’avoir soulevé la question de l’expansion du projet Trans Mountain. Ce projet traverse ma circonscription. Si quelqu’un conduisait n’importe où dans la vallée du bas Fraser, il verrait les arbres tombés, la dévastation, les cours d’eau qui sont affectés et même la dévastation au sein de la collectivité pendant la construction de l’oléoduc. Juste à côté de l’endroit où l’oléoduc est construit, dans ma circonscription, Port Moody—Coquitlam, les enfants ne peuvent pas sortir à cause de la mauvaise qualité de l’air. Je remercie beaucoup la députée d’avoir soulevé cette question.
    Je voulais parler un peu des collectivités nordiques et autochtones du Québec. Je me demande si la députée pourrait nous dire comment ces collectivités sont affectées en ce moment alors que la crise climatique fait rage.

[Français]

    Madame la Présidente, le topo est alarmant. Nous sommes très inquiets. J'ose remercier tous ceux et celles qui font œuvre de grande solidarité. Quand un feu se déplace de 15 mètres par minute, ça fait peur.

[Traduction]

    Madame la Présidente, je remercie le Bloc d’avoir présenté cette motion aujourd’hui, que j’ai l’intention d’appuyer. Je tiens surtout à remercier le député de Cariboo—Prince George de sa dernière question. Je ne suis pas particulièrement d’accord avec tout ce qu’il a dit, mais je tiens à le remercier d’avoir parlé de ce qui se passe actuellement au Canada.
    Dans le court moment qu’il a pris pour poser cette question, il a parlé davantage des incendies de forêt qui sévissent au pays que le chef de l’opposition ne l’a fait au cours des quatre heures qu’il a passées hier soir à faire de l’obstruction. Le chef de l’opposition a pris la parole à la Chambre des communes hier soir pour recueillir des fonds ou pour parler de notre budget. Il a parlé pendant quatre heures d’Henri VIII, de Winston Churchill et de la maçonnerie dans cette salle. Pendant les quatre heures qu’il a passées à parler hier soir, le chef de l'opposition n’a pas mentionné une seule fois les incendies qui font rage à l’extérieur de cette enceinte.
    Je remercie le député de Cariboo—Prince George de s’être exprimé, et avec passion, à ce sujet. Nous ne sommes pas d’accord sur la question de savoir si le gouvernement a pris des mesures. Fort bien; je respecte cela. Cependant, il parle de la question, qui lui tient à cœur, et cela apporte quelque chose au débat à la Chambre, à mon avis.
    Toutefois, il y a un autre discours, d’après les commentaires faits à la Chambre et ce qui ressort des congrès du Parti conservateur, à savoir que les conservateurs ne croient pas que les changements climatiques sont dus à l’activité humaine. Pas la peine de chercher des citations qui remontent à plusieurs années. Pas la peine de trouver une sombre théorie énoncée lors d’un congrès conservateur, selon laquelle les humains n'ont rien à voir avec les changements climatiques et que c’est le discours qu’il faut tenir. Nous n'avons pas à faire tout cela. Il nous suffit de consulter le hansard, le compte rendu officiel des débats de la Chambre de la semaine dernière pour voir que le député de Red Deer—Mountain View a déclaré, à propos des discussions sur les changements climatiques, que « nous entendons depuis 60 ans des charlatans catastrophistes prédire différentes choses susceptibles de se produire ». Il a ajouté:
    Les choses changent, le climat change. C'est ainsi que nos rivières se sont formées. Je sais que je suis confronté aux effets du changement climatique quand je dois ramasser les roches dans mon champ, car c'est pour cette raison qu'elles s'y trouvent. Nous avons bien des choses à comprendre. Les choses changent, en effet.
    Cette citation est tirée du compte rendu officiel de la Chambre des communes de la semaine dernière. Tout le monde peut la trouver. Nous pouvons la trouver dans le hansard et nous pouvons en trouver la vidéo. Elle existe.
    Je suis assez souvent perplexe, et je me trouve dans une position différente lorsque j'écoute des personnes comme le député de Cariboo—Prince George, qui a parlé avec passion et qui, je l'espère, attribue ce qui se passe dans notre pays au changement climatique. J'essaie de concilier cette position avec celle de ses collègues à la Chambre, qui décrivent la discussion sur le changement climatique au cours des 60 dernières années comme 60 années de discussions de « charlatans ».
    J’ai beaucoup de mal à comprendre. Comment peut-on siéger dans le même parti politique que quelqu’un qui a des opinions totalement opposées sur la question de savoir si les humains ont causé les changements climatiques et leurs conséquences? Je n’aurais jamais imaginé, quand je me suis présenté aux élections en 2015, que je devrais débattre ici de notions scientifiques élémentaires et de ce que les scientifiques ont démontré, mais c'est pourtant ce que je fais. Quand je viens à la Chambre, j’entends des commentaires de députés d’en face qui laissent entendre que les changements climatiques font simplement partie des cycles de la Terre: nous étions sous un kilomètre de glaces il y a 10 000 ans, ce qu’il a également mentionné, mais plus maintenant, et un jour, ce sera de nouveau le cas parce que c’est ainsi que fonctionne la planète. Je ne comprends vraiment pas, et je suis très troublé de voir que les députés conservateurs peuvent avoir des points de vue aussi opposés sur l'implication de l'humanité dans les changements climatiques, mais, quoi qu’il en soit, nous en sommes là.
(1350)
    En ce qui concerne la motion, je suis d’accord sur tout ce que le Bloc propose. Je suis très heureux qu’il ait présenté cette motion, car elle est importante à mon sens. Il ne s’agit pas, selon moi, d’une motion sans substance qui demande seulement au gouvernement de faire quelque chose qu’il fait peut-être déjà. Elle lui demande d’être plus ambitieux et audacieux, ce qui me semble important. C’est la responsabilité d’un parti de l’opposition, et elle est prise au sérieux.
    Cela dit, le Bloc a présenté quelques motions au cours de l’hiver, dont mon collègue le secrétaire parlementaire a parlé récemment, je crois, notamment au sujet de la prière. Elles m’ont paru intéressantes et parfois inopportunes, mais, en tout cas, celle-ci est importante. Elle demande au gouvernement de faire plus et mieux au sujet des subventions aux combustibles fossiles en particulier.
    À mon avis, les subventions aux combustibles fossiles doivent être réduites dès que possible. Je l’ai déjà dit à la Chambre. Je le dis publiquement chaque fois que l'occasion se présente. J’encourage mon gouvernement et le ministre de l’Environnement à éliminer progressivement les subventions aux combustibles fossiles dès que possible. Je crois comprendre qu'elles devraient être éliminées en 2025 et j'ai bien hâte, mais s’il a la possibilité de le faire d’ici 2024 ou même cette année, je dirais au gouvernement d'aller de l'avant et je l'encouragerais à le faire parce que c’est la voie à suivre. Nous ne devrions pas subventionner une industrie qui pollue si lourdement notre environnement.
    Si nous examinons les émissions de gaz à effet de serre, nous constatons une tendance à la baisse dans tous les secteurs de l’économie, sauf le secteur pétrolier et gazier. C’est pour cette raison qu’il est important de fixer des plafonds fermes d’émissions, pour inverser cette tendance, et de nous assurer d'avoir une mesure législative qui incite ce secteur à emboîter le pas à tous les autres secteurs, comme les transports et le chauffage domestique, qui ont connu une tendance à la baisse.
    Une chose qui m'a déplu s'est produite plus tôt aujourd'hui, quand j'ai posé une question au député de Rosemont—La Petite-Patrie. J'ai dit que lorsqu'on regarde l'évolution des émissions, on constate une baisse. Entre 2019 et 2021, elles ont suivi une trajectoire descendante.
    M. Jeremy Patzer: Que s'est-il produit pendant les années en question, Mark?
    M. Mark Gerretsen: Monsieur le Président, j'en parlerai dans un instant. Je parlerai de ce qui s'est produit pendant ces années-là.
    Dans ma question, j'ai mentionné une fausseté que le NPD et les conservateurs répètent continuellement. Qu'est-ce qui s'est produit pendant cette période? Nous avons traversé une pandémie, c'est tout à fait exact, mais que s'est-il passé d'autre? L'économie canadienne a continué de croître et, malgré la croissance continue de l'économie, les émissions ont continué de baisser.
    Des voix: Oh, oh!
    M. Mark Gerretsen: Monsieur le Président, en réponse à ma question...
(1355)
    J'interromps le député pendant un moment pour rappeler aux députés qui ont très hâte de poser des questions que la période de questions est à la fin. C'est à ce moment-là que nous passerons aux questions et observations.
    Le député peut continuer.
    Monsieur le Président, ce n’est rien. En général, c’est bien pire.
    J’ai posé une question au député de Rosemont—La Petite-Patrie. Dans sa réponse, bien qu’il ait commencé à parler de la pandémie, que j’ai mentionnée dans ma question, il a commencé par dire qu'il était d'accord, mais qu’après la pandémie, les émissions ont recommencé à augmenter. Ce n’est pas tout à fait vrai. En fait, il se sert de ce même fausseté concernant la pandémie pour justifier son point de vue, qui est qu’elles ont recommencé à augmenter depuis la fin de la pandémie. Toutefois, comparativement au début de la pandémie, en 2019, elles sont toujours beaucoup plus faibles.
    Lorsque nous ici, il est important que nous nous en tenions aux faits. Nous aurons des discussions à ce sujet, et je crois savoir que mon intervention sera interrompue dans moins de deux minutes. J'ai bien hâte de continuer après la période des questions.
    Cela dit, je respecte le fait que, lorsqu'ils abordent ce sujet, les néo-démocrates croient au moins que les changements climatiques sont réels, ce que j'apprécie vraiment. Je ne peux croire que je doive dire cela, car c'est l'exact opposé de mes collègues conservateurs, qui ne semblent pas croire que les changements climatiques sont réels, surtout lorsqu'ils viennent à la Chambre parler des changements climatiques en traitant de charlatans ceux qui font des avertissements à ce sujet depuis 60 ans.
    Je vais lire une fois de plus ce que le député de Red Deer—Mountain View a dit pour qu'on réalise bien la portée de ses paroles. Voici ce qu'il a dit:
    Les choses changent; le climat change. C'est ainsi que nos rivières se sont formées. Je sais que je suis confronté aux effets du changement climatique quand je dois ramasser les roches dans mon champ, car c'est pour cette raison qu'elles s'y trouvent. Nous avons bien des choses à comprendre. Les choses changent, en effet.
    Je suis presque tombé en bas de mon siège lorsque j'ai entendu le député dire cela la semaine dernière. Il balayait pour ainsi dire du revers de la main l'implication des humains dans les changements climatiques. Rien ne saurait être plus faux. Nous avons causé ces changements et nous avons la responsabilité de faire quelque chose à ce sujet.

Déclarations de députés

[Déclarations de députés]

[Traduction]

La Journée mondiale des océans

    Monsieur le Président, nous savons à quoi ressemblent les changements climatiques sur terre. Nous pouvons les voir. Nos forêts brûlent. Il y a des tempêtes, des sécheresses et des inondations. Nous en faisons l'expérience en tant qu'êtres humains. Cependant, chaque seconde de chaque minute de chaque heure de chaque jour, une quantité d'énergie équivalant à 10 bombes atomiques de la taille d'Hiroshima est absorbée par nos océans.
    Aujourd'hui, c'est la Journée mondiale des océans. Il convient de prendre le temps de rappeler que si 619 Britanno-Colombiens sont morts sous le dôme de chaleur de 2021, trois milliards de créatures marines ont également péri à cause de la chaleur absorbée par les océans au cours de cette période. Ceux qui ont voulu se rafraîchir en se baignant dans l'océan se demandaient quelle était cette odeur nauséabonde. Nos océans perdent leur oxygène. Ils sont plus chauds et plus acides et ils étouffent sous le plastique.
    En cette Journée mondiale des océans, il n'y a pas lieu de célébrer; il convient plutôt de protester.
(1400)

La liberté de la presse

    Monsieur le Président, pour commencer, je tiens à préciser, pour écarter tout doute, que je m’exprime ici aujourd’hui en tant que député de Louis‑Hébert et non que représentant du gouvernement canadien.
    Il y a un mois, nous avons souligné la Journée mondiale de la liberté de la presse. Comme nous le savons tous, une presse libre et indépendante est un pilier de notre démocratie. Cependant, une affaire jette une ombre profonde sur les idéaux que nous prétendons défendre dans les démocraties occidentales. Il s’agit du cas de Julian Assange.
    Julian Assange est actuellement emprisonné au Royaume‑Uni. Il lutte contre son extradition vers les États‑Unis, où il est inculpé au titre de la loi centenaire sur l’espionnage. Il est passible de 175 ans de prison pour avoir publié des renseignements d’un immense intérêt public qui ont servi à révéler des crimes de guerre en Irak, pour avoir fait exactement ce que les organes de presse indépendants et de qualité font tous les jours, ce que nous attendons d'eux d'ailleurs.
    Quoi que l’on pense de Julian Assange, il est temps que le Canada se range du côté d’organisations telles que Human Rights Watch, Amnistie internationale et Reporters sans frontières ainsi que de médias tels que le New York Times, The Guardian, EL PAIS, Der Spiegel et Le Monde en réclamant l’abandon de ces poursuites parce qu’elles créent un précédent qui fait froid dans le dos et parce que la publication n’est pas un crime.

L'Iran

    Monsieur le Président, je soulève aujourd'hui de toute urgence le cas de la journaliste Niloufar Hamedi, qui est victime de persécution.
    Mme Hamedi est la journaliste iranienne de 22 ans qui a révélé l’histoire de la désormais célèbre Kurde Jina Mahsa Amini, son passage à tabac et son meurtre aux mains de la police des mœurs de Téhéran. Pour son professionnalisme et son éthique journalistique, elle a été accusée de « complicité avec des puissances hostiles », un chef d’accusation passible de la peine de mort. Elle fait maintenant l’objet d’un simulacre de procès à huis clos, tandis que son avocat est empêché de présenter la moindre défense en son nom.
    La vie de Niloufar Hamedi est en jeu. Le régime iranien exécute des prisonniers politiques chaque semaine tout en continuant de bousculer et d'intimider ses opposants politiques.
    Le régime iranien a le sang de milliers de personnes sur les mains, des femmes et des jeunes filles, des hommes et des garçons courageux qui sont descendus dans la rue pour manifester leur opposition aux violences des infâmes autocrates de Téhéran, aux mains sont rouges de sang.
    Niloufar Hamedi est une journaliste courageuse qui fait honneur à sa profession. J’invite tous les parlementaires à demander avec moi au régime iranien de mettre fin immédiatement à son simulacre de procès et de la libérer.

L'islamophobie

    Monsieur le Président, il y a deux ans, le 6 juin, à London, en Ontario, nous avons perdu la famille Afzaal, victime d’un acte de terrorisme islamophobe. Alors que les membres de cette famille se promenaient dans la collectivité où ils vivaient, ils ont été pris pour cible en raison de leur foi. Les musulmans ont été fortement ébranlés, car cela aurait pu être n’importe lequel d’entre nous.
    L’islamophobie au Canada est une réalité. Nous avons tous la responsabilité de la combattre. C’est pourquoi notre gouvernement a organisé le premier sommet national sur l’islamophobie, réunissant des collectivités de tout le pays pour qu’elles partagent leurs histoires et leurs idées.
    Nous avons nommé le premier représentant spécial du Canada pour la lutte contre l’islamophobie, créé une journée de sensibilisation à l’islamophobie et augmenté le financement pour l’amélioration de la sécurité dans les centres communautaires et les lieux de culte.
    En tant que députée, j’ai présenté un projet de loi visant à réformer nos agences de sécurité nationale et j’ai œuvré, par l’intermédiaire de mon conseil multiconfessionnel, au rapprochement de personnes de toutes confessions. Nous devons tous continuer à travailler pour que l’islamophobie et toutes les formes de haine soient choses du passé.

[Français]

Monique Miller

    Monsieur le Président, cette semaine, Québecor tenait sa soirée hommage de 2023 afin de saluer la contribution extraordinaire de deux grands de la culture québécoise, Monique Miller et Serge Fiori.
    Le firmament de la culture québécoise déborde d'étoiles, des étoiles qui, par leur voix, leurs mots, leur jeu et leur musique, éclairent le Québec. Nous avons eu nos étoiles filantes et nous avons de ces étoiles qui brillent depuis, on dirait, toujours.
    Monique Miller est l'un de ces astres magnifiques. Depuis plus de 70 ans, elle foule les planches de nos théâtres, jouant les mots de Marcel Dubé à Michel Tremblay et interprétant autant les classiques du Québec que les grands universels de Molière à Ionesco, de Shakespeare à Shaw. Grande dame du théâtre, elle est aussi une des géantes de notre télévision depuis ses tout débuts: Cap-aux-sorciers, Quelle famille!, Du tac au tac ou Montréal P.Q.
    Elle a tout fait, avec un extraordinaire talent.
    Le Bloc québécois salue l'initiative de Québecor de rendre hommage à nos géants et joint sa voix au concert d'éloges mille fois mérités à la grande, l'unique Monique Miller.
(1405)

[Traduction]

La semaine italienne d'Ottawa

    Monsieur le Président, je suis ravi de prendre la parole aujourd’hui pour souligner un événement communautaire extraordinaire qui aura lieu ce mois-ci dans ma collectivité, Ottawa-Centre.
    Le festival de la Semaine italienne d’Ottawa, un incontournable du calendrier des événements d’Ottawa, est de retour cette année sur la rue Preston. Cette année, les célébrations se dérouleront jusqu’au 18 juin, à compter d’aujourd’hui. Les députés ne voudront pas manquer ces onze jours de festivités. Je les invite donc à se joindre à nous.
    Le festival italien d’Ottawa se concentre sur la création d’expériences passionnantes qui font connaître la culture italienne dans notre collectivité diversifiée d’Ottawa. Les activités prévues cette année comprennent une fin de semaine d’ouverture musicale, des soirées d’humour, des classes de maître sur la cuisine italienne, un marché en plein air, une exposition d’art, et bien plus encore.
    J’aimerais terminer en remerciant le ministre du Logement et de la Diversité et de l’Inclusion ainsi que le ministère du Patrimoine pour leur soutien continu à la Semaine italienne d’Ottawa. Je souhaite aux organisateurs du festival, aux membres du conseil d’administration et à tous les bénévoles la meilleure des chances pour montrer à Ottawa tout ce que la culture italienne a à offrir.
    Pour tous les résidants d’Ottawa, la Semaine italienne marque le début d’un autre été incroyable de festivals culturels pour la collectivité, avec des événements comme le Festival grec et le Festival libanais qui auront lieu dans quelques semaines.
    Bonne Settimana itaIiana.

Les Bandits de Brooks

    Monsieur le Président, chaque automne, environ 120 équipes partent à la conquête de la Coupe du Centenaire. C’est un honneur pour moi de représenter la meilleure équipe de hockey junior A du Canada, les Bandits de Brooks, qui remporteront la Coupe du Centenaire en 2023.
    Au cours des dix dernières années, sous la direction du même entraîneur, les Bandits de Brooks ont remporté sept championnats de l’Alberta: trois années consécutives en tant que champions canadiens de la Coupe du Centenaire, la toute première fois de manière consécutive; et quatre championnats nationaux. Lors du championnat actuel et des deux précédents, ils n’ont pas perdu un seul match au cours de ces trois années. En six matchs en 2023, ils n’ont accordé que quatre buts. De nombreux joueurs de cette équipe reçoivent des bourses d’études américaines et certains font carrière dans la LNH.
    Je félicite l’entraîneur, le personnel, les administrateurs, les familles et les amateurs de sport des Bandits de Brooks.

Le Mois national de l'histoire autochtone

    Monsieur le Président, chaque année en juin, en l’honneur du Mois national de l’histoire autochtone, je choisis un livre écrit par un auteur autochtone et j’invite tous les habitants de ma circonscription à le lire avec moi dans le cadre de l’initiative Lectures autochtones. Cette année, j’ai choisi The North-West Is Our Mother de Jean Teillet, avocate, conférencière et arrière-petite-nièce de Louis Riel.
    Ce livre raconte la riche histoire du peuple métis au Canada, depuis ses débuts à la fin des années 1790 jusqu’à aujourd’hui. Il explore la montée en puissance de la nation métisse, sa longue bataille pour la reconnaissance et les défis permanents auxquels les Métis sont confrontés, même aujourd’hui.
    Vers la fin du mois, je rencontrerai le ministre des Affaires du Nord pour discuter de ce livre et de l’histoire des Métis au Canada. J’invite tout le monde à regarder notre séance en direct sur Facebook à 15 heures le 26 juin pour en apprendre davantage sur notre histoire souvent ignorée.

Les Forces armées canadiennes

    Monsieur le Président, partout dans le monde, les Forces armées canadiennes s’emploient à promouvoir la paix et la sécurité, notamment à Haïti, où la violence liée aux gangs et les désordres civils ont atteint un point critique. Le déploiement à partir d'Halifax des NCSM Glace Bay et Moncton en Haïti ainsi que le soutien de l’Aviation royale canadienne démontrent notre engagement envers le peuple haïtien.
    Ces navires ont effectué des patrouilles autour de Port‑au‑Prince, signalant la présence de la Marine royale canadienne dans la région, tandis que le soutien de l’Aviation royale canadienne en matière de renseignement, de surveillance et de reconnaissance a été crucial pour perturber les activités des gangs. En outre, les Forces armées canadiennes ont livré trois véhicules blindés de transport de troupes MRAP supplémentaires qui aideront la police nationale haïtienne à lutter contre la violence liée aux gangs.
    La réponse pangouvernementale du Canada à ces désordres comprend la diplomatie, des sanctions contre ceux qui soutiennent les gangs, et l’aide humanitaire. Nous sommes aux côtés du peuple haïtien qui aspire à un avenir plus pacifique et plus prospère.
    Nos forces armées représentent l’engagement du Canada envers la paix et la sécurité dans le monde, et j’invite tous les députés à se joindre à moi pour les remercier.

Les tartelettes au beurre

    Monsieur le Président, quand on pense à la cuisine canadienne, on pense peut-être au bacon de dos enrobé de semoule de maïs, à la poutine ou aux croustilles au ketchup, mais rien n’arrive à la cheville de la tartelette au beurre. Ce sont de bonnes choses, mais la tartelette au beurre est le délice du Canada.
    Ce trésor est né dans le comté de Simcoe en 1900. Aujourd’hui, si l’on recherche en ligne des recettes de tartelette au beurre, on obtient 79 millions de résultats. Les possibilités sont infinies.
    Cette fin de semaine, le 10 juin, nous organisons à Midland, en Ontario, le plus grand festival de tartelettes au beurre du monde. Avec plus de 200 000 tartelettes au beurre, les gens trouveront certainement de quoi satisfaire leur palais.
    Bien que le prix de la farine ait augmenté de plus de 8 % et celui du beurre, de plus de 10 %, nous ne nous laisserons pas abattre. Les gens peuvent venir à Midland cette fin de semaine pour satisfaire leur palais. Ramenons la tartelette au beurre chez nous.
(1410)

L'attaque contre le temple d'Amritsar

    Monsieur le Président, je désire aujourd'hui mettre en lumière un chapitre sombre de l’histoire, qui a inauguré 10 années de violences systématiques.
    L’opération Blue Star, menée en juin 1984, visait à étouffer les voix sikhes entre les murs sacrés du temple d’Or de Harmandir Sahib, à Amritsar. Malheureusement, les répercussions de cette opération malavisée ont été aussi considérables que catastrophiques, entraînant la perte de vies innocentes et entachant à jamais les principes de justice et de droits de la personne. N’oublions pas les innombrables pèlerins sikhs qui, cherchant le réconfort dans les murs sereins du temple d’Or, y ont été accueillis par la violence et les effusions de sang. Leur foi et leur attachement à ces valeurs que sont la paix et l’unité ont été écrasés sous le poids des chars et des tirs.
    Les blessures infligées par l’opération Blue Star vont au-delà des frontières de l’Inde. Elles trouvent un écho profond au sein de la diaspora sikhe, ici même, au Canada. Les Canadiens sikhs ont apporté une contribution incommensurable à notre tissu social, culturel et économique. Nous ne devons pas rester silencieux face à l’injustice. En tant que législateurs et que gardiens des droits de la personne, nous devons prêter notre voix aux personnes qui ont souffert, à celles dont les appels à la justice sont restés beaucoup trop longtemps sans réponse.

L'économie

    Cette semaine, monsieur le Président, la Banque du Canada a augmenté son taux d’intérêt pour la neuvième fois depuis février 2022. Il n’y a évidemment là rien de surprenant étant donné le budget que le gouvernement libéral a déposé en mars.
    La véritable surprise a été le budget lui-même. En effet, je crois que le soulagement était à portée de main lorsque la ministre des Finances a admis que les déficits causent l’inflation, sauf qu'elle a ensuite ajouté pour 60 milliards de dollars d'huile sur le feu inflationniste. Les déficits du gouvernement libéral ont provoqué la crise de l’inflation, qui à son tour a fait grimper les taux d’intérêt, avec pour conséquence que les Canadiens de tout le pays risquent maintenant de perdre leur logement.
    Le Fonds monétaire international a lancé l'alerte: de toutes les économies avancées, c’est au Canada que le risque de défaut de paiement relativement aux créances hypothécaires est le plus élevé. Quelle est la solution? Elle est très simple. Elle consiste à mettre fin aux déficits, ce qui tour à tour arrêterait l’inflation, stopperait la hausse des taux d’intérêt et ferait cesser les défauts de paiement. Le gouvernement libéral doit mettre fin à ses dépenses incontrôlées avant qu’il ne soit trop tard.

L'économie

    Monsieur le Président, fermons les écoutilles. De tous les pays développés, le Canada est celui qui court le plus grand risque de défaut de paiement relativement aux créances hypothécaires, et c'est à cause du premier ministre, qui détourne le navire de son cap.
    Les déficits du gouvernement libéral provoquent l’inflation, et l’inflation entraîne une hausse des taux d’intérêt, avec comme conséquence que les Canadiens n'arrivent pas rembourser leurs prêts hypothécaires. Le gouvernement libéral laisse les Canadiens patauger, quitte à ce qu'ils se noient, mais nous savons que la plupart d’entre eux arrivent à peine à garder la tête hors de l'eau. Près de la moitié des propriétaires se retrouvent avec des paiements hypothécaires au-dessus de leurs moyens. Le Canada est le pays du G7 où l’endettement des ménages est le plus élevé. Les dépenses inflationnistes des libéraux, la bureaucratie et les empêcheurs de tourner en rond des divers pouvoirs publics laissent les Canadiens à la dérive.
    Les conservateurs ont une solution pour redresser la barre et remettre le cap de notre pays sur la prospérité. Nous mettrons fin aux déficits, ce qui jugulera l’inflation, ce qui enrayera la hausse des taux d’intérêt, ce qui fera cesser les défauts de paiement. Ramenons le gros bon sens chez nous.

[Français]

La TOHU

    Monsieur le Président, ancrée dans le quartier Saint‑Michel et située au cœur de la Cité des arts du cirque, la TOHU est un lieu de création, de culture et d’engagement communautaire qui contribue grandement au rayonnement de Montréal en tant que capitale internationale des arts du cirque.
    Récemment, la TOHU a remporté deux prix lors des Prix Distinction de Tourisme Montréal pour son projet 3GÉANTS, présenté lors de l’édition 2022 du festival Montréal Complètement Cirque.
    Je tiens à féliciter le directeur général, Stéphane Lavoie, ainsi que toute son équipe pour l’obtention de ces prix et de ces reconnaissances importantes qui reflètent la qualité de leur travail.
    En fin de semaine, du 16 au 18 juin, j'invite les gens à venir découvrir l’événement Les Lumières de Saint‑Michel, présenté par l’équipe de la TOHU, qui comprendra notamment un défilé nocturne, des spectacles et de l’animation circassienne.
    Je remercie la TOHU qui, depuis 2004, ne cesse de nous faire rêver et découvrir les merveilles des arts du cirque.
(1415)

[Traduction]

Les incendies de forêt

    Monsieur le Président, le Canada est la proie des flammes.
     Dimanche dernier, plus de 3 millions d'hectares avaient déjà brûlé dans l'ensemble du pays, soit 13 fois plus que la moyenne des dix dernières années. Il y a plus de 400 feux de forêt actifs, dont la plupart sont considérés comme hors de contrôle, et des milliers de citoyens ont reçu l'ordre d'évacuer...
    Je demanderai au député de recommencer une fois que le calme sera revenu, afin que tout le monde puisse l'entendre.
    Le député de Cowichan—Malahat—Langford peut recommencer depuis le début.
    Monsieur le Président, le Canada brûle.
    Dimanche dernier, plus de 3 millions d’hectares partout au pays avaient déjà été la proie des flammes, soit 13 fois plus que la moyenne des dix dernières années. On compte plus de 400 feux de forêt actifs, dont la plupart ne sont toujours pas maîtrisés, et des milliers de personnes ont reçu l'ordre d'évacuer. Nous n’avons jamais vu au cours des 20 dernières années une telle superficie partir en flammes aussi tôt dans la saison.
    En Colombie-Britannique, dont je suis originaire, les incendies ont déjà ravagé une superficie plus grande que toute la saison dernière. Nous ne sommes qu’en juin. Ce n’est même pas encore l’été. Les signes sont tous là. Les changements climatiques ont des effets directs et brutaux sur la vie des Canadiens. L’ampleur et l’intensité même des feux de forêt en témoignent.
    Hier, la presse titrait « Le Parlement tergiverse pendant que le Canada brûle », ce qui décrit bien l’attitude des libéraux et des conservateurs. En tant que parlementaires, nous avons le devoir de traiter la situation avec le sérieux qu’elle mérite. Nous devons faire mieux.

[Français]

Serge Fiori

    Monsieur le Président, je ne sais pas ce qui anime ce personnage troublant et magnifique, cet artiste qui a marqué le Québec, les cœurs, l'histoire et les promesses des années 1970 — et ensuite.
    Serge Fiori est hors de l'ordinaire. Il a fondu et moulé les clés d'une musique qui a traversé les frontières et le temps, mais aussi la peau des Québécois pour couler dans leurs veines et se loger dans leur cœur.
    Ce que je sais, c'est que Serge Fiori, récipiendaire d'un hommage Québecor ce mardi soir au sommet du mont Royal, aime. Il aime sans complément, sans condition, sans barrage. Il aime tant et si bien qu'il fait figure de rivière d'émotions qui déborde au printemps, qu'on a envie de partager dans une de ces accolades qu'il distribue si généreusement, avec sa voix qui, même parlée, porte une palette d'émotions auxquelles personne ne veut échapper.
    Le Québec aime le beau, grand et éternel Serge Fiori. Fiori, lui, aime le Québec. Il aime le Québec au point de vouloir, de tout son énorme cœur, qu'il devienne un pays.

[Traduction]

L'économie

    Monsieur le Président, les Canadiens ont appris hier la nouvelle catastrophique pour le budget de leur ménage. La Banque du Canada a de nouveau relevé les taux d’intérêt qui sont maintenant 19 fois plus élevés qu’il y a tout juste un an. Selon le Fonds monétaire international, le Canada est maintenant le pays où le risque de défaut de paiement des prêts hypothécaires est le plus élevé.
    Ne nous méprenons pas. Ces hausses de taux d’intérêt sont causées par les déficits inflationnistes des libéraux. La ministre des Finances l’a reconnu, il y a quelques semaines à peine, avant d’ajouter 60 milliards de dollars en nouveaux déficits, au lieu d’équilibrer le budget. C’est purement économique. Les déficits du gouvernement libéral causent l’inflation, qui fait augmenter les taux d’intérêt, ce qui entraîne des défauts de paiement hypothécaire. La solution est simple aussi. Les libéraux doivent arrêter les déficits, ce qui arrêtera l’inflation, ce qui mettra fin aux hausses de taux d’intérêt et, par la même occasion, aux défauts de paiement.
    Le premier ministre a reconnu qu’il ne pense pas beaucoup à la politique monétaire et maintenant, les Canadiens en font les frais. Les paiements hypothécaires vont encore augmenter de 40 %. Il est temps que les libéraux se réveillent et gèrent la crise qu’ils ont provoquée.

Le Parti conservateur du Canada

    Monsieur le Président, le Parti conservateur a trop facilement recours aux propos sexistes qui sèment la discorde pour se faire du capital politique sur le dos des femmes. C'est déplacé, révoltant, et irresponsable.
    Rappelons que le chef du Parti conservateur n'a pas hésité à employer des mots-clics misogynes pour attirer les internautes de la droite alternative sur sa page YouTube. Il se moque éperdument du fait que de nombreuses Canadiennes ne se sentent pas en sécurité sur Internet et qu'il s'associe à ceux qui perpétuent cette haine toxique en ligne.
    Lorsqu'il est question des dossiers qui importent le plus aux Canadiennes, comme les services de garde d'enfants, la création d'emplois bien rémunérés et les droits génésiques, lui et ses candidats conservateurs soigneusement sélectionnés s'opposent à ces idéaux. Cela témoigne d'une chose: le Parti conservateur ne défendra jamais les intérêts des femmes.
    Notre parti, en revanche, ne renoncera jamais à...
(1420)
    C'est maintenant l'heure des questions orales.

Questions orales

[Questions orales]

[Traduction]

Le logement

    Monsieur le Président, les Canadiens ont appris hier que la Banque du Canada a décidé d'augmenter les taux d'intérêt pour la neuvième fois depuis l'an dernier. Cela se produit en raison des dépenses incontrôlées du premier ministre, qui font grimper les prix des marchandises que nous achetons et les intérêts que nous payons. Même avant l'annonce de la Banque du Canada, la moitié des détenteurs d'une hypothèque avaient du mal à honorer leurs obligations de paiement. Le ministère des Finances est au courant de cette statistique, mais le gouvernement refuse de la rendre publique.
    La ministre des Finances peut-elle nous dire combien les familles devront maintenant débourser pour leur hypothèque en raison de ses dépenses inflationnistes?
    Monsieur le Président, lorsque l'on compare le Canada à ses pairs économiques, on constate qu'il affiche un déficit et un ratio de la dette nette au PIB moins élevés qu'ailleurs. Il affiche également la croissance économique la plus élevée du G7, de même que des taux d'intérêt plus faibles.
    Voilà ce qui nous permet d'investir dans les soins dentaires, les services de garde d'enfants, les soins de santé, l'abordabilité, la croissance économique et la création d'emploi. Plus de 900 000 emplois ont été créés depuis la pandémie. Certes, l'inflation mondiale rend les choses difficiles, mais nous surmonterons ces difficultés en travaillant tous ensemble.
    Monsieur le Président, les libéraux disent que tout va bien. Soit ils ne connaissent pas le chiffre, soit ils ne veulent pas nous le dire. Le paiement hypothécaire moyen s'élève à 4 000 $ par mois.
    Après huit ans de gouvernement libéral, l'endettement des consommateurs n'a jamais été aussi élevé. Regroupées, les dettes des Canadiens sont supérieures à notre PIB total. Le premier ministre nous a dit que les taux d'intérêt resteraient bas. Il a promis qu'il s'endetterait pour que les Canadiens n'aient pas à le faire. Les Canadiens ont besoin de certitude. Ils doivent payer leurs factures.
    Combien de Canadiens devront perdre leur maison avant que les libéraux ne s'aperçoivent qu'il y a quelque chose qui cloche?
    Monsieur le Président, au cours de la semaine dernière, le Parti conservateur a tenté de convaincre les Canadiens que nous nous porterions mieux si nous n'investissions pas dans les soins de santé et les soins dentaires et si nous réduisions les investissements dans les pensions et la sécurité de la retraite des aînés. Ils veulent se débarrasser de CBC/Radio‑Canada. Ils ne veulent pas s'attaquer aux changements climatiques.
    Le Canada affiche la plus forte croissance économique et le plus faible déficit des pays du G7. Nous sommes en mesure d'investir pour rendre la vie plus abordable pour les Canadiens. Le gouvernement est prêt à relever ce défi, et les Canadiens le sont aussi.

Les institutions démocratiques

    Monsieur le Président, il est évident que les libéraux ne veulent pas parler d'économie. Je peux comprendre pourquoi.
    Nous venons d'apprendre que David Johnston a renvoyé la firme de gestion de crise qu'il avait embauchée pour recevoir des conseils stratégiques. Il se trouve que la même firme a travaillé pour le député de Don Valley‑Nord, à qui on a demandé de quitter le caucus en raison d'allégations d'ingérence étrangère. David Johnston a innocenté ce député sans même lui parler. Il y a la question du conflit d'intérêts, et maintenant ceci.
    C'est quoi ce bordel?
    Avant de donner la parole au ministre de la Sécurité publique, je rappelle aux députés que nous tentons autant que possible d'utiliser un langage parlementaire. Je comprends que parfois, sous le coup de l'émotion, quelques mots peuvent nous échapper.
    Le ministre a la parole.
    Monsieur le Président, à ce stade-ci, il est choquant, mais pas surprenant, que les conservateurs continuent de se concentrer sur M. Johnston. Pourtant, celui-ci a été nommé par l'ancien premier ministre conservateur Stephen Harper et a fait beaucoup de travail sous le gouvernement conservateur précédent. Malgré tout, les conservateurs préfèrent répéter les attaques partisanes, plutôt que de prendre le taureau par les cornes et collaborer pour lutter contre l'ingérence étrangère.
    M. Johnston a établi une voie à suivre pour mobiliser les Canadiens afin que nos services de sécurité nationaux aient tous les outils nécessaires pour protéger la population. Au lieu de poursuivre ses attaques partisanes, le chef du Parti conservateur du Canada devrait accepter d'assister à la séance d'information.

[Français]

Le logement

    Monsieur le Président, hier soir, des centaines de milliers de familles au Québec et partout au Canada ont eu droit à une conversation très difficile à la table du souper.
    La question était la suivante: allons-nous être capables de garder notre maison? En effet, la Banque du Canada a augmenté pour la neuvième fois en un an à peine le taux directeur, ce qui fait que les taux d'intérêt vont augmenter. Le gouverneur l'a bien dit, il va y avoir des augmentations de 40 % des paiements hypothécaires. Il y a une chose que le gouvernement pourrait faire pour réduire l'inflation, et c'est de contrôler les dépenses.
    Pourquoi ne le fait-il pas?
(1425)
    Monsieur le Président, mon honorable collègue fait référence à ce qui s'est passé hier soir. Pendant ces conversations difficiles à la table du souper, le chef conservateur était à la Chambre et je l'ai entendu radoter pendant quatre heures. Il a parlé du roi Henri VIII, de la différence entre les pièces en cuivre et les pièces en argent et du iPad, mais je ne l'ai pas entendu parler d'un plan économique pour le Canada.
    Ce chef conservateur est en poste depuis 271 jours et il n'a rien de concret à offrir aux Canadiens.

Les finances

    Monsieur le Président, ma collègue a une mémoire sélective. Le chef conservateur a très bien dit qu'il y a deux choses que le gouvernement devrait faire. D'abord, ne pas créer de nouvelles taxes et, surtout, avoir un plan de réduction des dépenses afin d'obtenir l'équilibre budgétaire.
    Pourquoi atteindre l'équilibre budgétaire? C'est pour rendre hommage à la parole de la vice-première ministre et ministre des Finances qui a dit que les déficits jettent de l'huile sur le feu inflationniste.
    Est-ce que la vice-première ministre est encore d'accord avec elle-même, à savoir qu'il faut vraiment contrôler les dépenses et, surtout, avoir l'objectif d'un budget équilibré pour tous les Canadiens?
    Monsieur le Président, parlons d'équilibre. Nous avons trouvé un équilibre entre la responsabilité fiscale et la compassion.
    Ce que les conservateurs proposent, c'est l'austérité et les coupes. Notre gouvernement offre un nouveau remboursement pour l'épicerie. Notre gouvernement offre des subventions pour les soins dentaires. Notre gouvernement propose une allocation pour les travailleurs à faible revenu au Canada afin de les soutenir et de les aider.
    Les conservateurs ne veulent rien savoir d'aider les Canadiens. D'ailleurs, nous faisons tout cela tout en ayant le déficit le plus bas de tous les pays du G7.

Le changement climatique

    Monsieur le Président, le Québec est aux prises avec des feux de forêt qui sont de l'ordre de 11 fois la moyenne des 10 dernières années en termes de destruction. C'est 3 millions d'hectares, et nous ne sommes qu'en juin.
    En termes de durée des saisons propices, d'intensité et de fréquence, on peut associer les épisodes de chaleur et de sécheresse propices aux incendies aux changements climatiques, et on peut associer les changements climatiques à l'exploitation du pétrole et du gaz.
    Est-ce que le premier ministre est d'accord pour dire que les hydrocarbures sont une explication aux feux qui dévastent le Québec?
    Monsieur le Président, je remercie le chef du Bloc québécois de sa question. Nous sommes d'accord avec lui. Nous devons en faire plus pour lutter contre les changements climatiques. Il y a un lien indéniable entre la saison des feux de forêt que nous connaissons présentement au Canada et l'utilisation des combustibles fossiles.
    Nous devons réduire nos émissions de gaz à effet de serre. C'est pourquoi nous allons appuyer la motion que le Bloc québécois a déposée aujourd'hui à la Chambre.
    Monsieur le Président, j'ai l'impression de reculer de dix ans. En effet, personne de sérieux ne refuse de croire que le pétrole et le gaz sont la cause des terribles drames partout dans le monde et de façon de plus en plus évidente ici. Cette obsession pétrolière a un prix très élevé.
    Le premier ministre est-il d'accord pour mettre un terme à toute forme de financement, direct ou indirect, aux pétrolières pour transférer l'argent ainsi économisé vers le Québec et les provinces pour ainsi augmenter le financement de la recherche sur l'atténuation des effets des changements climatiques et sur les mesures requises pour s'en protéger, notamment en ce qui a trait aux infrastructures municipales?
    Monsieur le Président, je remercie encore une fois le chef du Bloc québécois de sa question. Je pense qu'on peut marcher et mâcher de la gomme en même temps. On ne va pas attendre d'éliminer les subventions aux combustibles fossiles.
    C'est ce que nous sommes en train de faire pour investir massivement dans les transports collectifs, dans l'électrification des transports et dans les technologies propres. C'est ce que nous avons fait dans le dernier budget. C'est ce à quoi les conservateurs s'opposent avec véhémence, alors qu'ils disent vouloir croire à la technologie. Quand nous voulons investir dans la technologie, ils disent qu'il ne faut pas investir dans la technologie.
    Je remercie le Bloc de sa question. Nous allons travailler avec lui sur ces questions importantes.
    Monsieur le Président, on a vu les images de la statue de la Liberté à New York complètement enveloppée par la fumée des feux de forêt du Québec. C'est quand même fou. C'est 128 millions de personnes aux États‑Unis qui sont sous des avertissements de mauvaise qualité de l'air. L'indice de qualité de l'air de New York a atteint, en fin de journée mercredi, un sommet de 413 sur une échelle de 0 à 500. C'est du jamais vu dans les 20 dernières années.
    Les changements climatiques n'ont pas de frontières. Qu'est-ce que ça va prendre pour que ce gouvernement arrête de faire des blablabla et passe finalement à l'action?
(1430)
    Monsieur le Président, j'aimerais rappeler à mon honorable collègue que c'est avec la collaboration de son parti que nous sommes en train d'éliminer les subventions aux combustibles fossiles dans ce beau pays que nous appelons le Canada.
    Nous avons éliminé les subventions internationales l'an passé, et nous avons été salués à la fois par des ONG comme Environmental Defence ou encore Équiterre, en plus d'être salués par des organisations internationales comme Oil Change International. Ces organisations disent qu'en matière d'élimination des subventions aux combustibles fossiles, au niveau international, il y a deux leaders dans le monde: la Grande‑Bretagne et le Canada.
    Monsieur le Président, cela serait plus crédible si les libéraux n'avaient pas acheté l'oléoduc Trans Mountain et approuvé le projet Bay du Nord.
    Quand on écoute les libéraux, on dirait que tout est beau sous le soleil. Le problème, c'est que le soleil est caché derrière la boucane. Il devient de plus en plus difficile pour les libéraux de continuer de faire semblant que tout va bien quand le pays entier est en train de brûler.
    Depuis 2015, les célèbres avions-citernes qui éteignent les feux ne sont même plus fabriqués au Canada. On est maintenant obligés de les emprunter à l'étranger. Ce gouvernement n'est pas prêt à faire face aux crises qui s'en viennent.
    Quand est-ce que ce gouvernement va arrêter de subventionner les pétrolières et utiliser cet argent pour investir dans les énergies renouvelables?
    Monsieur le Président, la réponse est fort simple: nous sommes déjà en train de le faire. Nous investissons plus de 200 milliards de dollars dans les technologies propres et dans la lutte contre les changements climatiques. C'est la moitié de ce que font les États-Unis, un pays qui est 10 fois plus grand que nous. De plus, nous éliminons les subventions aux combustibles fossiles.
    Je suis d'accord avec mon honorable collègue: on doit en faire plus. On doit aller plus vite à la fois en matière de lutte contre les changements climatiques et en matière d'adaptation aux changements climatiques. C'est exactement ce que nous faisons de ce côté-ci de la Chambre.

[Traduction]

Les finances

    Monsieur le Président, selon le Fonds monétaire international, les ménages canadiens sont les plus endettés du G7, et une crise des défauts de paiement hypothécaire se profile à l'horizon. En raison des dépenses incontrôlées des libéraux, les Canadiens ont vu les taux d'intérêt bancaires augmenter à neuf reprises en un an. John Manley, ancien ministre des Finances libéral, a dit qu'en faisant ces dépenses incontrôlées, les libéraux appuient sur l'accélérateur, alors même que la Banque du Canada essaie d'appliquer les freins en haussant les taux d'intérêt. Alimenter le feu inflationniste avec ces dépenses supplémentaires de 60 milliards de dollars n'aidera personne.
    Le premier ministre va-t-il annuler ses séances de bronzage estivales et se mettre au travail à la Chambre pour refaire son budget afin d'éviter que les Canadiens perdent leur maison?
    Monsieur le Président, en réalité, l'inflation est en baisse. Elle a atteint un sommet à 8,1 %, et elle se situe maintenant à 4,4 %, ce qui est mieux qu'aux États‑Unis, en Europe et dans les autres pays de l'OCDE. Selon les prévisions, elle devrait très bientôt descendre sous la barre des 3 %. Elle est encore trop élevée, mais c'est pour cela que nous investissons dans des mesures d'abordabilité. Nous avons sorti 2,7 millions de Canadiens de la pauvreté. Nous avons créé plus de 900 000 emplois. D'ailleurs, grâce à l'Allocation canadienne pour les travailleurs, plus de 4,2 millions de Canadiens reçoivent de plus gros chèques de paie.
    Nous avons fait tout cela tout en maintenant le plus fort taux de croissance économique du G7 et le plus faible déficit.
    Monsieur le Président, les conservateurs continueront de se battre pour empêcher le gouvernement libéral-néo-démocrate d'ajouter 4 200 $ de dette sur le dos des Canadiens en difficulté. Les dépenses effrénées des libéraux ont imposé aux Canadiens le taux d'inflation le plus élevé des 40 dernières années, ce qui a fait grimper les taux d'intérêt. La majorité des Canadiens ne sont qu'à 200 $ de l'insolvabilité. Toute autre hausse des taux aura un effet paralysant. Ce budget transformerait le Canada en un pays où règnent l'inflation et une dette gigantesque.
    Le premier ministre va-t-il mettre un terme à ses voyages de surf et à ses tournées de célébrités bidon et va-t-il réviser ce budget raté afin que les Canadiens puissent garder leur maison cet été?
    Monsieur le Président, lorsque l'inflation mondiale a monté en flèche, le chef conservateur a proposé une solution: investir dans les cryptomonnaies. Si les Canadiens avaient suivi ce conseil — et, malheureusement, beaucoup l'ont fait —, ils auraient subi une baisse, et s'ils avaient investi dans Terra, Celsius ou FTX...
    Des voix: Oh, oh!
    Je suis désolé. La situation a commencé quelques questions auparavant, et je pense que de plus en plus de députés discutent entre eux. Alors, je vais leur demander de bien vouloir chuchoter et, s'ils sont à plus d'un siège de distance de leur interlocuteur, de se rapprocher et de parler plus bas.
    Vous voyez comme je parle doucement. Je veux que tous les députés parlent de la sorte lorsqu'ils ne sont pas en train de poser une question ou d'y répondre.
    Le leader du gouvernement à la Chambre dispose d'environ 25 secondes.
    Monsieur le Président, comme si ce mauvais conseil ne suffisait pas, les Canadiens ont eu droit à autre chose. Peu importe que l'inflation moyenne du Canada soit inférieure à celle de l'OCDE, de la zone euro, du G7, des États-Unis et du Royaume-Uni.
    Peu importe que nous ayons l'un des taux d'inflation les plus bas du monde. Les conservateurs veulent résoudre le problème de l'inflation mondiale en réduisant l'aide accordée aux Canadiens. Ils pensent pouvoir résoudre le problème de l'inflation mondiale en supprimant les soins dentaires, en supprimant les services de garde d'enfants et en s'attaquant aux plus vulnérables. Non seulement cela ne marchera pas, mais c'est une véritable honte.
(1435)

Le logement

    Monsieur le Président, le Canada est censé être un lieu de prospérité, d'espoir et de possibilités. Pourtant, pour beaucoup trop de Canadiens, il est devenu un endroit où ils ne peuvent plus se permettre de travailler, de vivre et de s'épanouir. Au début de l'année, la ministre des Finances a admis que les déficits des libéraux étaient à l'origine de l'inflation. Pourtant, les libéraux ont ajouté 60 milliards de dollars de nouvelles dépenses qui attiseront la flambée inflationniste et exacerberont la crise du coût de la vie.
    Nous savons que les déficits alimentent l'inflation, que l'inflation s'accompagne d'une hausse des taux d'intérêt et que cette hausse entraîne des défauts de paiement hypothécaire.
    Combien de Canadiens devront perdre leur maison avant que le premier ministre n'apprenne sa leçon?
    Monsieur le Président, hier, le député d'en face a déclaré que l'Irlande était le meilleur pays où vivre à l'heure actuelle. Or, les faits démontrent que le Canada est le meilleur pays au monde. Le Canada est le pays qui connaît la plus forte croissance et qui est à l'avant-garde du changement, qui bâtit une économie d'avenir, qui crée les emplois de demain et qui assure son avenir.
    Nous aimons ce pays. Alors qu'ils en vénèrent d'autres, nous défendons ce pays.
    À l'ordre. On ne peut invoquer le Règlement pendant la période des questions. Il faudra attendre à la fin.
    Monsieur le Président, j'ai sûrement mal compris, car je crois avoir entendu le député dire qu'il admire le Canada. J'ai entendu le premier ministre dire qu'il admire la dictature chinoise. J'invite le député à venir visiter les banques alimentaires de Cobourg, à environ deux heures de route de sa circonscription, si je ne m'abuse. Il devrait voir les enfants qui font la file à l'extérieur de la banque alimentaire.
    Vous devriez avoir honte. « La vie n'a jamais été aussi belle »; c'est tout ce qu'on entend. Or, c'est faux. Allez dans les banques alimentaires. Voyez comme le nombre de visites a doublé, voire triplé. Voyez la souffrance des Canadiens.
    Nous savons que les déficits alimentent l'inflation et que l'inflation entraîne des défauts de paiement hypothécaire. Quand le premier ministre aura-t-il appris sa leçon? Quand mettra-t-il fin aux dépenses qui causent des déficits et font monter l'inflation? Quand mettra-t-il un terme à...
    À l'ordre. Je rappelle aux députés qu'ils doivent poser leur question par l'intermédiaire de la présidence, sans les adresser directement à la présidence.
    La ministre de la Famille a la parole.
    Monsieur le Président, malheureusement, tout ce que font les conservateurs, c'est s'insurger, puis se croiser les bras, et les Canadiens le savent. Non, en fait, les conservateurs réclament des compressions. Ils voudraient éliminer l'Allocation canadienne pour enfants, éliminer l'investissement dans les services de garde qui font économiser des milliers de dollars aux familles canadiennes, éliminer le remboursement pour l'épicerie que nous offrons aux Canadiens et éliminer l'Allocation canadienne pour les travailleurs.
    De ce côté-ci de la Chambe, nous croyons qu'il faut investir dans les Canadiens. Les faits sont éloquents: 2,7 millions de moins de Canadiens vivent dans la pauvreté, dont 635 000 enfants...

[Français]

    L'honorable député de Portneuf—Jacques‑Cartier a la parole.
    Monsieur le Président, depuis janvier 2022, les taux d'intérêt ont augmenté à neuf reprises. Tout coûte plus cher: l'épicerie, le chauffage. Nous recevons maintenant une nouvelle douche froide: une autre augmentation des hypothèques.
    Des familles doivent se restreindre dans la nourriture pour survivre et pour continuer à payer leur maison, qui est leur patrimoine principal. Les libéraux leur avaient dit: quand les taux sont bas, c'est le temps d'emprunter. Quel bon conseil!
    Que répond le premier ministre à ces nombreuses familles qui essaient de joindre les deux bouts?
    Monsieur le Président, de ce côté de la Chambre, quand on sait que les temps sont difficiles et que les personnes qu'on représente ont de la difficulté, on se retrousse les manches et on travaille plus fort pour apporter du soutien à ces personnes, ces mêmes personnes que les conservateurs veulent qu'on abandonne en réduisant l'aide aux familles pour les frais de garde, les soins dentaires et l'allocation pour les travailleurs à moindre revenu.
    De ce côté de la Chambre, on va continuer d'être là pour les Canadiens tout en étant responsable sur le plan fiscal.
(1440)
    Monsieur le Président, ce n'est pas nous qui avons abandonné les Canadiens, ce sont les libéraux. Il faut qu'ils se réveillent.
    Quand une hypothèque augmente de 2 000 $ par mois, est-ce réaliste pour une famille de réussir à surmonter cette situation? La réponse est non. Ce gouvernement a été irresponsable, et ce sont maintenant les Canadiens et les Canadiennes qui en paient le prix. La Banque du Canada l'a dit aux libéraux: leur politique cause de l'inflation.
    C'est triste de lire ce matin dans le journal qu'une mère de famille de Québec mentionne ce qui suit: « [...] dans le fond, notre maison est en train de nous tuer ».
    Que répond ce gouvernement libéral à cette famille?
    Monsieur le Président, la réalité, c'est qu'une famille québécoise va recevoir 1 400 $ avec le doublement de notre crédit de TPS. Malheureusement, avec le plan d'austérité des conservateurs, ces familles ne vont pas pouvoir recevoir cet argent.
    J'aimerais aussi préciser que l'inflation au Canada est tombée de son pic de 8,1 % et qu'elle est maintenant de 4,4 %. Hier, la Banque du Canada a dit qu'elle prévoyait que l'inflation allait diminuer à 3 % cet été. Les temps difficiles sont là, mais nous allons avoir des temps meilleurs…

Le changement climatique

    Monsieur le Président, ce matin, plus de 11 000 Québécois avaient été évacués en raison des feux de forêt. Tous les autres ont aussi ressenti l'impact des incendies, ne serait-ce qu'en respirant l'air ambiant. Les changements climatiques, on est dedans.
     Nous avons le devoir de soutenir les sinistrés, mais nous avons aussi le devoir d'être conséquents. Le secteur du pétrole et du gaz est le principal accélérateur des changements climatiques. Il faut en sortir, nous n'avons pas le choix.
    Puisqu'il faut en sortir, le gouvernement s'engage-t-il enfin à interdire tout nouveau projet pétrolier et à mettre fin à la recherche de gisements?
    Monsieur le Président, je remercie ma collègue de sa question et de son militantisme sur l'enjeu des changements climatiques.
    Je tiens à la rassurer. C'est pour nous attaquer aux changements climatiques que nous avons mis en place la tarification du carbone, l'une des plus ambitieuses au monde.
    C'est pour nous attaquer aux changements climatiques que nous mettons en place une loi zéro émission pour qu'il y ait plus de véhicules électriques et de véhicules zéro émission sur nos routes.
    C'est pour nous attaquer aux changements climatiques que nous investissons des montants records: 30 milliards de dollars d'ici 2030 seront investis dans les transports collectifs.
    C'est pour nous attaquer aux changements climatiques que nous allons mettre en place un plafond sur les émissions de gaz à effet de serre et bien d'autres mesures.

Les ressources naturelles

    Monsieur le Président, je comprends, mais le gouvernement répète qu'il pourrait accélérer la lutte contre les changements climatiques s'il n'avait pas à combattre les conservateurs. C'est vrai, mais cela irait aussi plus vite s'il cessait d'imiter les conservateurs.
    Non seulement il refuse de sortir du pétrole, il en cherche même de nouveaux gisements jusqu'au fond des refuges marins. Voilà ce qu'il autorise la pétrolière BP à faire au large de Terre-Neuve. Pire encore, d'après Radio-Canada, le ministre des Ressources naturelles a déclaré que si BP trouvait du pétrole, il pourrait l'aider à l'exploiter en faisant un redécoupage du refuge.
    Est-ce que le ministre de l’Environnement et du Changement climatique va immédiatement corriger son collègue?
    Monsieur le Président, on en a déjà parlé et je veux le dire de nouveau: ce sont seulement des permis d'exploration et non de production. C'est très important de le savoir. D'ailleurs, un projet de production n'a jamais été proposé dans un refuge marin. Il est tout à fait possible qu'un tel projet soit rejeté.
    En plus, j'aimerais parler du travail que nous faisons actuellement avec le projet de loi C‑49. Par son truchement, nous permettrons le développement de projets d'énergie renouvelable comme l'énergie éolienne dans les provinces de l'Atlantique.
    Monsieur le Président, cela ne suffit plus de blâmer l'opposition. Cela ne suffit plus, le concours du « moins pire ».
    Ce ne sont pas les conservateurs qui autorisent l'exploration pétrolière à Terre-Neuve, c'est le gouvernement. Ce ne sont pas les conservateurs qui parlent de redécouper les limites d'un refuge marin pour y extraire du pétrole, c'est le gouvernement.
    Sortons de la distribution des blâmes et regardons tout ce qu'on peut faire de plus. Il faut sortir des hydrocarbures; tout le monde le sait.
    Est-ce que le gouvernement va poser un geste aussi concret que symbolique et annoncer que c'est fini l'activité pétrolière dans les refuges marins?
    Monsieur le Président, encore une fois, quand nous avons formé le gouvernement, seulement 1 % de nos terres et de nos eaux étaient conservées et protégées. Maintenant, nous en sommes à 14 % et nous allons atteindre 30 % dès 2030. Nous allons continuer à faire ce grand travail.
    Nous continuons à investir dans les énergies renouvelables. C'est d'ailleurs ce que nous avons fait avec le projet de loi C‑49. Il va donner beaucoup d'occasions en lien avec l'énergie renouvelable dans les provinces et l'Atlantique.
(1445)

[Traduction]

Les institutions démocratiques

    Monsieur le Président, le rapporteur du premier ministre payait la même agence de communication spécialisée dans la gestion de crise que le député de Don Valley‑Nord. Il s'agit de l'ancien député libéral qui a quitté le caucus à cause du scandale même sur lequel le rapporteur était censé enquêter. À la surprise de personne, le rapporteur a exonéré l'ancien député libéral.
    Étant donné tous ces conflits d'intérêts, les libéraux vont-ils reconnaître les dommages qu'ils causent et lancer aujourd'hui une enquête publique?
    Monsieur le Président, les conservateurs ne cessent de parler de M. Johnston, qui a été nommé par Stephen Harper. Ils semblent maintenant en désaccord avec leur ancien chef conservateur. Ils sont en désaccord avec le député de Durham, qui a accepté une séance d'information du service pour que nous puissions faire le nécessaire afin de protéger les personnes qui travaillent dans nos institutions démocratiques. En fait, le chef du Parti conservateur du Canada n'est pas d'accord avec lui-même: il avait dit que M. Johnston est l'une des personnes les plus crédibles et les plus intègres de ce pays. Il a maintenant fait marche arrière sur ce point. Il devrait le faire de nouveau pour se rallier à la cause de la protection de nos institutions démocratiques contre l'ingérence étrangère. Il ne s'agit pas d'un dossier partisan.
    Monsieur le Président, le ministre semble avoir un problème de compréhension. La question concerne l'ampleur des conflits d'intérêts au sein du gouvernement. Il y a d'abord le premier ministre qui a retenu les services de son ami en le payant 1 500 $ par jour. Cet ami a alors embauché des libéraux. Il a embauché Frank Iacobucci, de la fondation Trudeau. Il a embauché des proches du Parti libéral, comme Sheila Block, et maintenant, nous avons un rapporteur qui reçoit les mêmes conseils en matière de communication que le député de Don Valley‑Nord. Un conflit d'intérêts n'attend pas l'autre.
    Il faut renvoyer le rapporteur. Il faut lancer une enquête publique. Les libéraux le feront-ils aujourd'hui?
    Monsieur le Président, en 2007, lorsqu'on a remis en question l'intégrité de M. Johnston, le chef de l’opposition a déclaré: « Il s'agit d'une personne très qualifiée, et franchement, je n'ai entendu personne remettre en question son intégrité [...] » Je suis d'accord.
    Je vais remonter à l'année 2007, lorsqu'on questionnait le chef de l’opposition sur la proximité de M. Johnston avec le Parti conservateur et sur le fait que Stephen Harper l'avait nommé à ses fonctions non pas une fois, non pas deux fois, mais bien trois fois. Le chef de l'opposition s'était élevé contre ceux qui affirmaient que M. Johnston était trop proche des conservateurs. Je ne comprends pas comment les conservateurs peuvent maintenant prétendre que M. Johnson n'a aucune crédibilité. C'est cette affirmation qui n'est pas crédible.

[Français]

    Monsieur le Président, le rapporteur loyal spécial libéral David Johnston a engagé la firme Navigator pour gérer la crise des conflits d'intérêts dans laquelle il s'est plongé. On vient d'apprendre que le député de Don Valley-Nord a lui aussi engagé Navigator pour des conseils stratégiques. Le résultat est que le rapporteur pas indépendant a exonéré cette semaine le député libéral de Don Valley-Nord, malgré de graves allégations de relations avec le régime de Pékin. Ça ne s'invente pas.
    C'est le temps de mettre fin à cette farce. Quand le premier ministre va-t-il lancer une enquête publique vraiment indépendante?
    Monsieur le Président, les conservateurs vont continuer leurs attaques personnelles contre M. Johnston, malgré le soutien que M. Johnston a reçu du présent chef du Parti conservateur du Canada. Il faut arrêter ces chicanes et se concentrer sur le travail, celui de protéger nos institutions démocratiques. Il faut impliquer les Canadiens et les Canadiennes. C'est exactement ce que nous allons faire de ce côté de la Chambre en tant que gouvernement du Canada.

[Traduction]

L'industrie pétrolière et gazière

    Monsieur le Président, le Canada brûle, et des villes de partout en Amérique du Nord subissent les effets de la fumée causée par ce désastre écologique sans précédent. Le premier ministre a promis au monde entier que le Canada allait enfin prendre des mesures sérieuses pour plafonner les émissions du secteur pétrolier et gazier, mais depuis, le ministre de l'Environnement a autorisé une augmentation de la production de 109 millions de barils par jour. Pendant ce temps, les grandes pétrolières empochent des profits records tout en congédiant des milliers d'employés et en automatisant leurs activités. Quand verra-t-on un plafonnement des émissions des grandes pétrolières, et pourquoi le ministre de l'Environnement ne défend-il pas les travailleurs canadiens et notre planète fragile?
    Monsieur le Président, nous plafonnons les émissions du secteur pétrolier et gazier, c'est indéniable, mais il faut aussi parler de ce que nous faisons pour réduire la combustion dans l'ensemble de notre économie.
    L'année dernière, nous avons présenté un plan de réduction des émissions qui couvre tous les secteurs. Nous sommes en train de faire le travail nécessaire. Nous fixerons un objectif pour la vente de véhicules zéro émission. Nous aidons les Canadiens à changer les combustibles qu'ils utilisent pour chauffer leur maison. Nous allons faire en sorte de soutenir les gens. Nous constatons déjà des progrès: le rapport d'inventaire national que nous avons présenté aux Nations unies montre que nous sommes sur la bonne voie. Nous sommes déjà en train d'infléchir la courbe de nos émissions.
(1450)
    Monsieur le Président, plus de 400 feux de forêt font rage à l'échelle du pays et ils ont forcé des milliers de personnes à fuir leur maison, et nous ne sommes qu'au mois de juin. La crise climatique est ressentie aux quatre coins du pays, mais les libéraux continuent de verser de milliards en subventions aux pires pollueurs. Certains allégements fiscaux arriveront bientôt à échéance, comme la déduction pour amortissement accéléré dans le secteur des combustibles fossiles, mais les lobbyistes des entreprises pétrogazières font pression pour qu'ils soient prolongés. Les libéraux vont-ils arrêter d'écouter les dirigeants du secteur du pétrole et du gaz et mettre fin à ces subventions pour de bon?
    Monsieur le Président, je remercie ma collègue des efforts qu'elle déploie dans ce dossier. Comme elle le sait très bien, l'année dernière, nous avons éliminé les subventions au secteur international des combustibles fossiles. Le Canada et le Royaume‑Uni sont les deux pays les plus industrialisés à avoir pris cette crise internationale à bras-le-corps, et nous sommes en voie d'éliminer progressivement les subventions au secteur des combustibles fossiles au pays cette année, en 2023, deux années plus tôt que tout autre pays du G20. Nous allons y arriver et nous serons les premiers à y arriver.

La diversité et l'inclusion

    Monsieur le Président, la date du 1er juin a marqué le début de la saison de la fierté au Canada. Nous avons souligné l'occasion aujourd'hui en hissant le drapeau de la fierté et en organisant un brunch de célébration animé par des drag-queens. C'est une période joyeuse de l'année où nous rendons hommage à la communauté 2ELGBTQI+. Toutefois, il était décevant de voir que l'opposition officielle n'était pas bien représentée à la levée du drapeau de la fierté. C'est particulièrement important, car, hélas, nous constatons une montée de la haine et de l'intolérance contre les membres de la communauté 2ELGBTQI+, ce qui met en lumière une crainte bien réelle.
    Cette communauté a besoin de notre soutien, maintenant plus que jamais. La ministre des Femmes et de l’Égalité des genres pourrait-elle nous dire ce que fait le gouvernement pour protéger les droits de la communauté?
    Monsieur le Président, je remercie la députée de s'être jointe à nous ce matin pour hisser le drapeau de la fierté. Merci beaucoup à tous ceux et celles qui sont venus. La saison de la fierté est une période de célébration et de réflexion. Nous assistons à une montée de la haine contre la communauté 2ELGBTQI+, et cela suscite une véritable peur. C'est pourquoi nous avons réagi en accordant 1,5 million de dollars à Fierté Canada Pride pour assurer la sécurité des festivals de la fierté partout au pays.
    Que les Canadiens queers sachent que nous les voyons, nous les entendons et nous les appuyons. Je leur souhaite une bonne saison de la fierté.

Le logement

    Monsieur le Président, les déficits et les dépenses des libéraux ont fait grimper l'inflation à son plus haut niveau en 40 ans, ce qui a entraîné la hausse des taux d'intérêt à leur plus haut niveau en 22 ans. Ces taux vont entraîner des défauts de paiement des prêts hypothécaires.
    Nous connaissons une inflation qui est propre à notre pays et les gens n'ont pas les moyens de financer le gouvernement. Il faut cesser d'alimenter le feu de l'inflation, empêcher la hausse des taux d'intérêt et éviter que les gens perdent leur logement.
    Quand le premier ministre mettra-t‑il un terme à ses dépenses déficitaires inflationnistes?
    Monsieur le Président, je pense qu'il est très important de rappeler que l'inflation diminue. Elle a culminé à 8,1 %. Elle est aujourd'hui de 4,4 %. Elle devrait passer sous la barre des 3 %. Je pense qu'il faut également souligner que nous concentrons nos efforts sur l'abordabilité. C'est pourquoi nous avons baissé les impôts des Canadiens, non pas une, mais deux fois. Nous avons réduit les impôts des petites entreprises. En fait, dans ce budget, nous avons trouvé un moyen de réduire les frais de cartes de crédit de 27 %. Les petites entreprises pourront ainsi économiser un milliard de dollars par an. Voilà le type de solution que nous pouvons mettre en place si nous travaillons ensemble sur le budget au lieu de faire de l'obstruction.
    Monsieur le Président, le député libéral ne comprend tout simplement pas. Le gouvernement refuse d'assumer toute responsabilité pour ce qu'il a fait qui influe sur le coût de la vie des Canadiens.
    Par exemple, une banque alimentaire locale dans ma circonscription m'a dit que 294 nouveaux ménages se sont inscrits à ses services rien qu'en mars et que les familles à deux parents qui travaillent sont les ménages ayant besoin d'aide dont le nombre connaît la croissance la plus rapide. Les déficits inflationnistes nuisent à la situation financière des familles.
    Quand le premier ministre donnera-t-il de l'espoir à la population et mettra-t-il fin à ses dépenses déficitaires et inflationnistes afin que les Canadiens aient les moyens de rester dans leur maison?
    Monsieur le Président, il est important d'indiquer clairement pour quoi le gouvernement a dépensé de l'argent. Lorsque les conservateurs parlent de déficits, ils parlent des déficits accumulés pour financer des mesures comme la Prestation canadienne d'urgence et la Subvention salariale d'urgence du Canada, mesures qui ont littéralement maintenu les ménages à flot pendant la pandémie.
    En ce qui concerne les dépenses actuelles, nous investissons dans des programmes, notamment l'Allocation canadienne pour les travailleurs. Cette prestation figure dans le budget actuel, dont les conservateurs retardent l'adoption, et elle permettra aux Canadiens à faible revenu d'avoir davantage accès à plus d'argent.
    Si les conservateurs souhaitaient vraiment aider les Canadiens à faible revenu, ils appuieraient le projet de loi C‑47. Ils voteraient avec nous et ils...
(1455)
    Le député de Banff—Airdrie a la parole.

L'économie

    Monsieur le Président, les milliards de dollars de nouvelles dépenses prévues dans le budget des libéraux font augmenter l'inflation et le coût de la vie. Cela a entraîné une nouvelle hausse des taux d'intérêt, ce qui signifie que les Canadiens vont devoir payer des milliers de dollars de plus pour rembourser leur hypothèque. Le premier ministre, lui, a l'audace de prétendre que son budget est non inflationniste.
    Pas besoin d'être météorologue pour regarder par la fenêtre et constater qu'il pleut. Pas besoin d'être un économiste pour savoir que ce budget libéral fait augmenter l'inflation. Quand le gouvernement va-t-il enfin présenter un plan pour équilibrer le budget?
    Monsieur le Président, nous obtenons des résultats pour les Canadiens.
    Je vais lire au député ce que ses collègues pensent. Les députés d'Edmonton Riverbend et de Mission—Matsqui—Fraser Canyon pensent que nous devrions transférer la responsabilité en matière de logement aux provinces et aux territoires. Le député de Calgary-Centre est contre la densification, car s'y opposer augmente l'offre de logements. Le député de Stormont—Dundas—South Glengarry croit que nous devrions réduire les investissements fédéraux en matière de logement. Le député de Calgary Signal Hill croit que nous n'avons même pas besoin du Fonds pour accélérer la construction de logements, et cetera, et cetera.
    Monsieur le Président, portons une attention particulière à ce que les libéraux disent.
     Un ancien ministre des Finances libéral a décrit la stratégie économique du gouvernement en déclarant que c'est « un peu comme conduire votre voiture avec un pied sur l'accélérateur et l'autre sur le frein. » Certains Canadiens voudront peut-être essayer de le faire pour bien comprendre l'analogie. Toutefois, dans le contexte actuel où la taxe sur le carbone hausse le prix de l'essence, aucun Canadien ne peut se permettre un tel gaspillage d'essence.
    Si les libéraux ne veulent pas suivre nos conseils — ni même les leurs —, écouteront-ils au moins les Canadiens qui paient la note des dépenses libérales?
    Monsieur le Président, depuis 2015, nous soutenons les Canadiens, y compris les aînés. Comme le député d'en face le sait, des millions de Canadiens ont reçu en avril le paiement de l'Incitatif à agir pour le climat, qui leur permet de remettre des centaines de dollars dans leur compte bancaire. Ce n'est pas tout. Ce budget, auquel les députés de l'opposition font obstacle pour repousser son adoption à la Chambre des communes, prévoit de l'aide à neuf millions de Canadiens, y compris les aînés. Cela inclut les soins dentaires par l'entremise du nouveau régime canadien de soins dentaires, et le nouveau remboursement pour l'épicerie, qui sera versé à 11 millions de Canadiens.
    De ce côté-ci de la Chambre, nous allons continuer de veiller à ce que les Canadiens reçoivent l'aide dont ils ont besoin.

[Français]

Les institutions démocratiques

    Monsieur le Président, prenons un peu de recul.
    Il y a de l'ingérence étrangère dans notre système électoral. Des circonscriptions, on parle d'une dizaine, en ont été les cibles. L'ex-chef de l'opposition a été ciblé, et au moins deux autres députés. C'est extrêmement grave. C'est la Chambre elle-même qui est ciblée. C'est la légitimité et l'intégrité des députés de la Chambre qui sont attaquées par l'ingérence étrangère. C'est la raison pour laquelle la Chambre continue d'insister pour une enquête publique.
    Qu'attend le gouvernement pour enfin la mettre en place?
    Monsieur le Président, la réponse courte, c'est « rien ».
    Depuis le début, nous avons pris des mesures concrètes, par exemple en créant de nouveaux pouvoirs en matière de sécurité nationale. Nous avons élevé le niveau de transparence, avec la création du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement et de l'Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement. Maintenant, on a une recommandation de M. Johnston, un Canadien distingué, pour les prochaines étapes, à savoir une conversation avec les Canadiens.
    Comment peut-on aborder les prochaines étapes pour mieux protéger nos institutions démocratiques? C'est exactement ce sur quoi se concentre le gouvernement du Canada.
    Monsieur le Président, le gouvernement accuse sans cesse les partis de l'opposition de partisanerie dans le dossier de l'ingérence.
    Or nous demandons une enquête publique et indépendante pour, justement, que ce soit loin de la partisanerie. Les libéraux répliquent par un rapporteur, nommé par le premier ministre, qui ne rend des comptes qu'au premier ministre.
    Le Parti conservateur, le Bloc québécois, le NPD, toutes les communautés victimes de l'ingérence de la Chine, l'ancien directeur d'Élections Canada Jean‑Pierre Kingsley, et d'anciens libéraux, comme Gerald Butts, demandent une commission d'enquête.
    Qui est partisan dans le dossier de l'ingérence?
    Monsieur le Président, si nous accusons l'opposition de faire des attaques personnelles à l'endroit de M. Johnston, c'est parce que ce sont les faits. Depuis plusieurs mois, l'opposition, en particulier les conservateurs, continue de faire des attaques personnelles à l'endroit de M. Johnston, et ce, malgré tout le service rendu.
    Maintenant, il faut renverser le cours dans l'opposition, travailler ensemble, accepter le breffage et mieux protéger nos institutions démocratiques et tous les Canadiens et Canadiennes qui y travaillent.
(1500)

[Traduction]

Les finances

    Monsieur le Président, les déficits excessifs poussent l'inflation à la hausse, qui à son tour pousse les taux d'intérêt à la hausse. Or, les taux d'intérêt élevés font que les paiements hypothécaires deviennent inabordables, ce qui entraîne des défauts de paiement.
    Il existe toutefois une solution. Le gouvernement libéral pourrait mettre fin aux déficits, à l'inflation, aux hausses de taux et aux défauts de paiement. La ministre des Finances elle-même a souscrit à cette idée il y a à peine quelques mois.
    Quand le premier ministre va-t-il mettre fin à ses dépenses déficitaires inflationnistes?
    Monsieur le Président, comme je l'ai déjà indiqué, le taux d'inflation est en baisse au Canada. Il est même inférieur à celui des États‑Unis, de l'Europe et des autres pays de l'OCDE. C'est ce qui nous permet d'investir pour rendre la vie plus abordable.
    Je me souviens que lorsque je faisais du porte-à-porte, l'été dernier, mes concitoyens me disaient que le coût des services de garde était équivalent à un paiement hypothécaire. Or, maintenant que nous avons réduit ce coût de moitié et que nous nous sommes engagés à le réduire à 10 $ par jour, ils ne tiennent plus les mêmes propos.
    Monsieur le Président, la dernière hausse des taux d'intérêt a un effet dévastateur sur les propriétaires et les acheteurs de maisons canadiens.
    La moitié des propriétaires affirment qu'ils peuvent déjà à peine payer leur hypothèque à l'heure actuelle et qu'il suffit d'un renouvellement pour que leurs paiements augmentent de façon dramatique. Les hausses de taux anéantissent également les rêves des nouveaux acheteurs de maisons et menacent d'entraîner l'annulation des transactions en cours.
    Quand le premier ministre suivra-t-il les conseils de l'ancien ministre des Finances libéral John Manley, enlèvera-t-il le pied de l'accélérateur inflationniste et limitera-t-il ses déficits?
    Monsieur le Président, ce que j'aime au sujet de la question du député d'en face, c'est qu'elle montre qu'il se soucie du bien-être des Canadiens. Sur ce point, nous nous entendons.
    Cependant, nous estimons qu'il existe un lien entre le bien-être des Canadiens et les petites entreprises, qui font réellement rouler l'économie. Chaque fois que nous avons présenté des politiques, des propositions ou des directives visant à aider ces petites entreprises, le parti d'en face a voté contre, qu'il s'agisse de la réduction des impôts pour les petites entreprises, de la création du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes ou des subventions au loyer que nous avons mises en place pour aider nos petites entreprises.
    Aujourd'hui, ici même à la Chambre, nous proposons une mesure qui permettrait de faire passer les frais de carte de crédit pour les petites entreprises de 27 % à un taux bien inférieur, mais le parti d'en face s'y oppose.

L'immigration, les réfugiés et la citoyenneté

    Monsieur le Président, les députés conservateurs qui siègent au comité de l'immigration ont demandé à quatre reprises que des mesures soient prises pour aider les étudiants étrangers victimes d'une fausse lettre d'admission à l'université, et les députés libéraux et néo‑démocrates qui siègent à ce comité ont voté contre à chaque fois.
    Des consultants malveillants ont soutiré des dizaines de milliers de dollars à chaque étudiant. Ils leur ont promis une nouvelle vie au Canada, puis leur ont remis une fausse lettre d'admission à l'université que le service de l'immigration n'a pas détectée.
    Des centaines d'étudiants étrangers manifestent actuellement devant les bureaux de l'Agence des services frontaliers du Canada. Ils ont terminé leurs études, ont travaillé dur et ont respecté la loi. Comment ce gouvernement libéral incompétent a‑t‑il pu laisser des centaines d'étudiants étrangers se faire escroquer?
    Monsieur le Président, je remercie le député pour sa question, car je pense que nous sommes tous d'accord sur le fait que c'est inacceptable et que nous devons remédier à la situation dans laquelle se trouvent ces étudiants étrangers. Notre objectif est de trouver l'auteur de cette fraude et de l'empêcher de commettre d'autres abus.
    En même temps, nous sommes conscients que certains étudiants de cette cohorte pourraient être vulnérables et avoir été exploités. Ils pourront présenter leur cas, et nous les soutiendrons.

[Français]

Les services publics et l'approvisionnement

    Monsieur le Président, selon M. Gilles Lehouillier, maire de Lévis, l'inclusion du chantier Davie dans la Stratégie nationale de construction navale marque l'éclosion « du plus gros écosystème économique des 50 dernières années » à Lévis.
    La ministre des Services publics et de l'Approvisionnement peut-elle nous informer davantage des retombées économiques de cette récente inclusion pour la région de Lévis, et plus largement pour l'ensemble du pays?
    Monsieur le Président, je tiens à remercier ma collègue de Dorval—Lachine—LaSalle de son importante question.
    L'investissement historique pour la Davie est une excellente nouvelle pour le Québec et pour l'ensemble du Canada. Cela devrait engendrer 21 milliards de dollars en retombées dans plusieurs secteurs et soutenir plus de 4 000 emplois. Ensemble, nous rebâtissons l'industrie maritime canadienne.
(1505)

[Traduction]

Les finances

    Monsieur le Président, le premier ministre et ses partenaires subalternes NPdépensiers ont provoqué un problème. Leurs budgets énormément inflationnistes ont entraîné une augmentation des taux d'intérêt, ce qui a entraîné une augmentation des paiements hypothécaires. Résultat: des Canadiens ne peuvent plus honorer leurs obligations de paiements hypothécaires.
    Nous avons la solution. La solution consiste à mettre fin aux déficits, à l'inflation, à la hausse des taux d'intérêt et aux défauts de paiements hypothécaires.
    Ma question est simple. Quand le premier ministre mettra-t-il fin à ses dépenses déficitaires et inflationnistes?

[Français]

    Monsieur le Président, au moment où les feux de forêt font rage au Québec et partout au pays, la priorité des conservateurs est de faire obstruction au projet de loi visant à mettre en œuvre les mesures contenues dans notre budget. Il est clair que le plan des conservateurs est l'austérité.
    Nous sommes très clairs: notre gouvernement n'abandonnera jamais notre lutte contre les changements climatiques. Nous n'allons jamais abandonner l'environnement. Nous sommes là pour les générations futures, et nous y tenons.

[Traduction]

    Cette réponse est ridicule, monsieur le Président. Les Canadiens font les frais du besoin irrépressible qu'a le premier ministre de dépenser. Les libéraux disent aux Canadiens qu'ils n'ont jamais eu la vie aussi belle. Or, un Canadien sur cinq saute des repas. Huit millions de Canadiens ont recours aux banques alimentaires parce que leur chèque de paie ne suffit jamais à couvrir le mois.
    Ma question est simple. Si les libéraux font tellement bien les choses, pourquoi les Canadiens n'ont-ils pas plus d'argent dans leurs poches?
    Monsieur le Président, contrairement aux conservateurs, lorsque nous voyons des Canadiens en difficulté, nous cherchons une façon de les aider. Les conservateurs, eux, se contentent de restent les bras croisés.
    Nous avons proposé plusieurs initiatives pour aider les Canadiens, y compris la bonification de l'Allocation canadienne pour les travailleurs, le doublement du crédit d'impôt pour la TPS, le remboursement pour l'épicerie dont bénéficieront 11 millions de personnes à compter du 5 juillet ou la Prestation dentaire canadienne, qui aidera des millions de Canadiens à avoir accès à des soins dentaires pour la première fois.
    Les conservateurs auront l'occasion, tout de suite après la période des questions, d'appuyer notre projet de loi d'exécution du budget, d'aider les Canadiens et de veiller à ce que nous allions de l'avant ensemble.
    Monsieur le Président, les familles du Nunavut se retrouvent dans une situation financière cauchemardesque. Les dépenses effrénées du premier ministre font grimper l'inflation, et les taux hypothécaires montent en flèche. Le paiement hypothécaire moyen pour une maison à Iqaluit est passé de 3 100 $ en 2016 à 4 667 $ aujourd'hui, ce qui est une somme colossale. Cela représente une augmentation de 1 500 $ par mois par rapport à il y a sept ans. Malheureusement, de nombreuses familles du Nunavut vont perdre leur maison.
    Quand le premier ministre mettra-t-il fin à ses dépenses inflationnistes effrénées? Quand?
    Monsieur le Président, le gouvernement comprend les besoins des habitants du Nord et des Canadiens. C'est pourquoi nous avons instauré des mesures comme le remboursement pour l'épicerie dans l'ensemble du Canada. C'est pourquoi, pour améliorer la sécurité alimentaire, je consacre 163 millions de dollars d'argent frais au programme Nutrition Nord. C'est pourquoi nous avons mis en place un programme de garderies à 10 $ par jour, et le député a voté contre. C'est pourquoi nous avons créé l'Allocation canadienne pour enfants, qui a permis à 450 000 enfants de sortir de la pauvreté, et le député a voté contre.

L'environnement

    Monsieur le Président, nous célébrons aujourd'hui la Journée mondiale des océans et c'est pour nous l'occasion de réfléchir au rôle essentiel que jouent des océans sains et riches dans la lutte contre le changement climatique.
    La ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne peut-elle informer la Chambre des progrès réalisés par le gouvernement en vue d'atteindre l'objectif ambitieux de protéger 30 % de nos océans d'ici 2025?
    Monsieur le Président, je tiens à remercier la députée de St. John's-Est de ses efforts inlassables pour protéger les océans et les pêches.
    En 2015, moins de 1 % des océans du Canada étaient protégés. Aujourd'hui, nous en protégeons près de 15 % et nous sommes en bonne voie d'en protéger 25 % d'ici 2025, et 30 % d'ici 2030, en travaillant en étroite collaboration avec les peuples autochtones.
    Des océans sains favorisent la prospérité des collectivités côtières et constituent un puits de chaleur et de carbone très important. Nous prenons des mesures pour protéger les océans et la planète...
    Le député d'Esquimalt—Saanich—Sooke a la parole.

Les droits de la personne

    Monsieur le Président, les politiques d'exclusion qui interdisent les femmes et les filles trans dans les sports constituent des violations cruelles des droits de la personne. Il n'y a aucune preuve scientifique crédible à l'appui de ces interdictions. La véritable menace qui pèse sur le sport féminin, ce ne sont pas les femmes trans, mais bien le sous-financement systémique et discriminatoire du sport féminin.
    La protection des droits de la personne n'aura vraiment lieu que si le gouvernement prend position pour défendre les droits et lutter contre la discrimination. Que fait la ministre des Sports pour mettre fin aux politiques d'exclusion des athlètes trans au sein d'organisations comme Natation Canada?
(1510)

[Français]

    Monsieur le Président, évidemment, notre gouvernement va toujours défendre les droits de la personne, notamment les droits de la communauté trans. D'ailleurs, je tiens à souligner que, aujourd'hui, en cette journée de levée du drapeau, malheureusement, le leader conservateur n'était pas là pour soutenir la communauté.
    Cela étant dit, je vais continuer à travailler avec tous les partenaires de la communauté sportive afin que nous trouvions ensemble une voie pour que les droits des personnes trans, des femmes et de toutes les communautés soient respectés dans la compétition que ce soit au niveau local ou international.

[Traduction]

Le changement climatique

    Monsieur le Président, notre pays est en feu. L'urgence climatique se manifeste partout autour de nous et, au lieu de vraies solutions, nous avons d'un côté les efforts insensibles des conservateurs qui veulent annuler la taxe sur le carbone et, de l'autre, les libéraux qui donnent notre argent à l'industrie pétrolière et gazière, la principale responsable de tout ce problème. Ce qu'il nous faut en ce moment, ce sont des mesures concrètes, et non pas d'autres prêts pour l'oléoduc Trans Mountain.
    Le gouvernement va‑t‑il prendre les choses au sérieux et mettre fin dès aujourd'hui à toutes les subventions à l'industrie pétrolière et gazière?
    Monsieur le Président, j'ai de bonnes nouvelles pour mon collègue. Exportation et développement Canada a réduit les subventions internationales aux combustibles fossiles, les faisant passer de 12,5 milliards de dollars en 2018 à moins de 400 millions de dollars en juillet dernier. Cette année, il n'y en aura plus. Je parle là de subventions internationales aux combustibles fossiles. Nous éliminerons également toutes les subventions nationales aux combustibles fossiles en 2023, soit deux ans plus tôt que tous nos partenaires du G20.

Le titre de citoyen canadien honoraire

    Monsieur le Président, j'invoque le Règlement. Je pense que vous constaterez qu'il y a consentement unanime à l'égard de la motion suivante.
    Je propose:
     Que,
étant donné que le chef de l’opposition russe Vladimir Kara-Murza fait l’objet de persécutions politiques dans la Fédération de Russie, y compris un simulacre de procès avec des accusations de haute trahison à la suite de sa condamnation publique de la guerre injustifiée et illégale de la Russie contre l’Ukraine,
a survécu à deux tentatives d’assassinat par empoisonnement, notamment en 2015 et 2017,
est actuellement emprisonné en Russie, où sa santé est chancelante,
a reçu le prix Vaclav Havel des droits de l’homme décerné par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe,
est un agrégé supérieur au Centre Raoul Wallenberg pour les droits de l’homme,
la Chambre décide de décerner le titre de citoyen canadien honoraire à Vladimir Kara-Murza et d’exiger de la Fédération de Russie qu’elle le libère.
    Que tous ceux qui s'opposent à ce que le député propose la motion veuillent bien dire non. C'est d'accord.
    La Chambre a entendu la motion. Que tous ceux qui s'opposent à la motion veuillent bien dire non.

    (La motion est adoptée.)

Recours au Règlement

Les problèmes techniques soulevés durant le vote par appel nominal — Décision de la présidence

[Décision de la présidence]

    Avant de passer au vote, la présidence veut revenir sur les problèmes observés durant les votes d’hier.
    Bon nombre de députés ont affirmé avoir rencontré des difficultés avec l’application de vote et ont cherché à voter par vidéoconférence. De nombreux autres, ayant réussi à voter à l’aide de l’application, se sont joints à la séance par vidéoconférence dans le but de confirmer leur vote. Leurs interventions étaient souvent précédées de longs préambules, et ce, même si le vice-président avait donné instruction aux députés de faire connaître leur vote sans formuler de remarques supplémentaires.
    Comme ce fut le cas à la suite des difficultés semblables éprouvées vendredi dernier, la présidence a demandé à l’Administration de la Chambre d’enquêter sur la situation. De nombreux employés ont travaillé hier soir pour confirmer, une fois de plus, qu’il n’y avait pas eu de panne généralisée et que, mis à part quelques cas isolés, l’application avait fonctionné comme il se doit.

[Français]

    Voilà deux ans que la Chambre utilise l'application de vote. De manière générale, lors d'un vote, le nombre de députés qui éprouvent des difficultés techniques est faible. En cas de problème, la procédure appropriée consiste à se connecter à la séance par vidéoconférence et à voter de vive voix.
    À l'occasion, l'application signale aux députés un problème possible et les invite à confirmer leur vote par vidéoconférence. C'est normal et cela ne pose habituellement aucun problème au peu de députés touchés. Enfin, communiquer avec un responsable des TI permet souvent de régler des difficultés techniques, ce qui, comme les députés le savent, est une solution fortement recommandée en cas de problème. Les problèmes sont alors normalement réglés très rapidement.
(1515)

[Traduction]

    Ce qui est inusité, c’est que, tant vendredi qu’hier, un nombre particulièrement important de députés ont semblé rencontrer des difficultés, et ils appartenaient presque exclusivement à un seul et même parti politique. Or, seulement trois députés ont tenté de communiquer avec l’équipe de soutien informatique durant les votes.
    L’un des avantages de l’application de vote, c’est que les députés peuvent s’en servir partout au Canada. Par conséquent, la présidence trouve curieux — voire inquiétant — le fait qu’hier, bon nombre des députés qui semblent avoir eu des problèmes utilisaient l’application dans leur antichambre. Par ailleurs, pour remédier aux problèmes allégués, ils ont choisi de se connecter à la séance par vidéoconférence à partir de l’antichambre au lieu de parcourir quelques mètres et de pénétrer dans l’enceinte de la Chambre pour clarifier leur vote.
    Ce qui me préoccupe davantage, ce sont les problèmes de retour sonore que cela a engendré, nuisant à la sécurité des interprètes. Le vice-président a d’ailleurs abordé cette question hier.

[Français]

    Dans ce contexte, la présidence soupçonne que ces difficultés n’étaient pas de nature technologique. La vérification de nos registres techniques débouche sur la même conclusion.
    Dans la décision rendue lundi, et figurant à la page 15261 des Débats, j'ai déclaré ceci:
    La présidence respecte au plus haut point le processus de vote. La réussite de l'application de vote repose sur la bonne foi des députés. Il incombe à tous les députés de traiter leur droit de vote à la Chambre avec le respect qu'il mérite et d'une manière qui en reflète le caractère sacré.
     L'ajournement estival arrive à grands pas. Je comprends que la tension est forte par moments et que les désaccords peuvent s'accentuer. Toutefois, la présidence implore les députés de soigneusement réfléchir à leurs actions et à l'exemple qu'ils donnent.

[Traduction]

     Le 14 mars 2008, le Président Milliken a dit, à la page 4183 des Débats:
    Comme tous les Canadiens et Canadiennes — et certes les députés —, je comprends et j’accepte que les exigences politiques dictent souvent le choix des stratégies adoptées par les partis à la Chambre. Toutefois, en ma qualité de Président, je fais appel à ceux et celles à qui a été confiée la gestion des affaires de ce Parlement — les leaders parlementaires et les whips de tous les partis — pour leur demander de faire preuve de leadership en la matière. […] Je leur demande de travailler en collaboration afin de trouver un équilibre qui permettra aux partis de poursuivre leurs objectifs politiques et aux députés de continuer leur travail.
    Dans cet esprit, la présidence réitère son souhait que les députés votent avec la solennité qu’un tel acte mérite et s’abstiennent d’employer des actions qui jettent le discrédit sur la Chambre.
    Je remercie les députés de leur attention.

Ordres émanant du gouvernement

[Ordres émanant du gouvernement]

(1520)

[Traduction]

Loi no 1 d'exécution du budget de 2023

     La Chambre reprend l'étude, interrompue le 7 juin, de la motion portant que le projet de loi C‑47, Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 28 mars 2023, soit lu pour la troisième fois et adopté.
     Comme il est 15 h 19, conformément à l'ordre adopté le jeudi 23 juin 2022, la Chambre procédera maintenant au vote par appel nominal différé sur la motion à l'étape de la troisième lecture du projet de loi C‑47.

[Français]

    Convoquez les députés.
(1530)

[Traduction]

    (La motion, mise aux voix, est adoptée par le vote suivant:)

(Vote no 366)

POUR

Députés

Aldag
Alghabra
Ali
Anand
Anandasangaree
Angus
Arseneault
Arya
Ashton
Atwin
Bachrach
Badawey
Bains
Baker
Barron
Battiste
Beech
Bendayan
Bennett
Bibeau
Bittle
Blaikie
Blair
Blois
Boissonnault
Boulerice
Bradford
Brière
Cannings
Casey
Chagger
Chahal
Champagne
Chatel
Chen
Chiang
Collins (Hamilton East—Stoney Creek)
Collins (Victoria)
Cormier
Coteau
Dabrusin
Damoff
Davies
Desjarlais
Dhaliwal
Dhillon
Diab
Dong
Drouin
Dubourg
Duclos
Duguid
Dzerowicz
Ehsassi
El-Khoury
Erskine-Smith
Fergus
Fillmore
Fisher
Fonseca
Fortier
Fragiskatos
Fraser
Freeland
Fry
Gaheer
Garrison
Gazan
Gerretsen
Gould
Green
Guilbeault
Hajdu
Hanley
Hardie
Hepfner
Holland
Housefather
Hughes
Hussen
Hutchings
Iacono
Idlout
Ien
Jaczek
Johns
Joly
Jowhari
Julian
Kayabaga
Kelloway
Khalid
Khera
Koutrakis
Kusmierczyk
Kwan
Lalonde
Lambropoulos
Lametti
Lamoureux
Lapointe
Lattanzio
Lauzon
LeBlanc
Lebouthillier
Lightbound
Long
Longfield
Louis (Kitchener—Conestoga)
MacAulay (Cardigan)
MacDonald (Malpeque)
MacGregor
MacKinnon (Gatineau)
Maloney
Martinez Ferrada
Masse
Mathyssen
May (Cambridge)
May (Saanich—Gulf Islands)
McDonald (Avalon)
McGuinty
McKay
McKinnon (Coquitlam—Port Coquitlam)
McLeod
McPherson
Mendès
Mendicino
Miao
Miller
Morrice
Morrissey
Murray
Naqvi
Noormohamed
O'Connell
O'Regan
Petitpas Taylor
Powlowski
Qualtrough
Robillard
Rodriguez
Rogers
Romanado
Sahota
Sajjan
Saks
Samson
Sarai
Scarpaleggia
Schiefke
Serré
Sgro
Shanahan
Sheehan
Sidhu (Brampton East)
Sidhu (Brampton South)
Singh
Sousa
St-Onge
Sudds
Tassi
Taylor Roy
Thompson
Trudeau
Turnbull
Valdez
Van Bynen
van Koeverden
Vandal
Vandenbeld
Virani
Weiler
Wilkinson
Yip
Zahid
Zarrillo
Zuberi

Total: -- 177


CONTRE

Députés

Aboultaif
Aitchison
Albas
Allison
Arnold
Baldinelli
Barlow
Barrett
Barsalou-Duval
Beaulieu
Berthold
Bérubé
Bezan
Blanchet
Blanchette-Joncas
Block
Bragdon
Brassard
Brock
Brunelle-Duceppe
Calkins
Caputo
Carrie
Chabot
Chambers
Champoux
Chong
Cooper
Dalton
Dancho
Davidson
DeBellefeuille
Deltell
d'Entremont
Desbiens
Desilets
Doherty
Dowdall
Dreeshen
Duncan (Stormont—Dundas—South Glengarry)
Ellis
Epp
Falk (Battlefords—Lloydminster)
Falk (Provencher)
Fast
Ferreri
Findlay
Fortin
Gallant
Garon
Gaudreau
Généreux
Genuis
Gill
Gladu
Godin
Goodridge
Gourde
Gray
Hallan
Hoback
Jeneroux
Kelly
Kitchen
Kmiec
Kram
Kramp-Neuman
Kurek
Kusie
Lake
Lantsman
Larouche
Lawrence
Lehoux
Lemire
Lewis (Essex)
Lewis (Haldimand—Norfolk)
Liepert
Lloyd
Lobb
Maguire
Martel
Mazier
McCauley (Edmonton West)
McLean
Melillo
Michaud
Moore
Morantz
Morrison
Motz
Muys
Nater
Normandin
O'Toole
Patzer
Paul-Hus
Pauzé
Perkins
Perron
Plamondon
Poilievre
Rayes
Redekopp
Reid
Rempel Garner
Richards
Roberts
Rood
Ruff
Savard-Tremblay
Scheer
Schmale
Seeback
Shields
Shipley
Simard
Sinclair-Desgagné
Small
Soroka
Steinley
Ste-Marie
Strahl
Stubbs
Thériault
Therrien
Thomas
Tochor
Tolmie
Trudel
Uppal
Van Popta
Vecchio
Vidal
Vien
Viersen
Vignola
Villemure
Vis
Wagantall
Warkentin
Waugh
Webber
Williams
Williamson
Zimmer

Total: -- 146


PAIRÉS

Députés

Bergeron
Sorbara

Total: -- 2


    Je déclare la motion adoptée.

    (Le projet de loi, lu pour la troisième fois, est adopté.)

Les travaux de la Chambre

[Travaux de la Chambre]

    Monsieur le Président, comme nous sommes jeudi, nous demandons au leader du gouvernement à la Chambre de nous informer du programme des libéraux pour la semaine prochaine. Plus précisément, les conservateurs aimeraient savoir si les libéraux ont un plan pour remédier à l'augmentation des déficits, de l'inflation et des taux d'intérêt qu'ils ont provoquée et qui fait craindre aux Canadiens de tout le pays de perdre leur maison.
    Monsieur le Président, l'inflation est un phénomène mondial. On peut se réjouir du fait que le taux d'inflation au Canada est inférieur au taux d'inflation moyen des pays de l'OCDE. Il est également inférieur au taux d'inflation moyen des pays du G7 et du G20, ainsi qu'à celui des États‑Unis, du Royaume‑Uni, de l'Espagne, de l'Allemagne, et de nombreux autres pays. Bien entendu, cela ne suffit pas. Nous devons continuer à montrer la voie, et à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour y remédier. C'est pourquoi je suis particulièrement fier de l'adoption, par la Chambre, d'un budget prévoyant des mesures essentielles destinées à venir en aide aux Canadiens des quatre coins du pays en leur rendant la vie plus abordable, car ce n'est pas en éliminant l'aide aux plus vulnérables que nous réglerons le problème mondial de l'inflation.
    Maintenant que le budget a été adopté, la Chambre a un travail important à accomplir au cours des deux prochaines semaines.
    Nous commencerons par ce soir, où nous reprendrons le débat sur le projet de loi