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Publications de la Chambre

Les Débats constituent le rapport intégral — transcrit, révisé et corrigé — de ce qui est dit à la Chambre. Les Journaux sont le compte rendu officiel des décisions et autres travaux de la Chambre. Le Feuilleton et Feuilleton des avis comprend toutes les questions qui peuvent être abordées au cours d’un jour de séance, en plus des avis pour les affaires à venir.

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44e LÉGISLATURE, 1re SESSION

HANSARD RÉVISÉ • No 028

TABLE DES MATIÈRES

Le jeudi 10 février 2022




Emblème de la Chambre des communes

Débats de la Chambre des communes

Volume 151
No 028
1re SESSION
44e LÉGISLATURE

COMPTE RENDU OFFICIEL (HANSARD)

Le jeudi 10 février 2022

Présidence de l'honorable Anthony Rota

    La séance est ouverte à 10 heures.

Prière



Affaires courantes

[Affaires courantes]

  (1005)  

[Traduction]

Le Bureau de l'enquêteur correctionnel

     Monsieur le Président, j'ai le plaisir de déposer, dans les deux langues officielles, le Rapport annuel 2021 du Bureau de l’enquêteur correctionnel, comme l'exige l'article 192 de la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition. Je tiens à remercier l'enquêteur correctionnel de l'excellent travail qu'il continue d'accomplir.
    Je dépose également la réponse à 20 recommandations adressées à Service correctionnel Canada, à Sécurité publique Canada, au Secrétariat du Conseil du Trésor et au premier ministre aux fins du renvoi permanent au Comité permanent de la sécurité publique et nationale.

Les délégations interparlementaires

     Monsieur le Président, conformément à l'article 34(1) du Règlement, j'ai l'honneur de présenter à la Chambre, dans les deux langues officielles, quatre rapports du Groupe interparlementaire Canada-États‑Unis. Le premier porte sur les rencontres avec des membres du Congrès américain, qui ont été tenues par vidéoconférence du 15 au 18 mars 2021. Le deuxième porte sur la réunion annuelle de la Western Governors' Association, qui a été tenue par vidéoconférence du 30 juin au 1er juillet 2021. Le troisième porte sur le camp de base de la National Conference of State Legislatures, qui a été tenu par vidéoconférence du 3 au 5 août 2021. Le quatrième porte sur la conférence de l'Alliance commerciale de la frontière canado-américaine, qui a été tenue par vidéoconférence les 6 et 7 décembre 2021.
    Je tiens à féliciter mes collègues de leur travail. Se rencontrer par vidéoconférence n'est évidemment pas l'idéal, mais nous faisons de notre mieux dans les circonstances actuelles.

[Français]

Loi visant à modifier le nom de la circonscription électorale de Châteauguay—Lacolle

    — Monsieur le Président, j'ai le grand plaisir ce matin de présenter à la Chambre le projet de loi S‑207, de l'honorable sénateur Dalphond. Je le remercie de tout son bon travail pour notre région.
    Ce projet porte essentiellement sur la correction d'une grave erreur qui crée une injustice envers les citoyens de ma circonscription. Il y a trois ans, j'ai réussi à faire approuver mon projet de loi exigeant que le nom de la circonscription de Châteauguay—Lacolle soit changé pour celui de « Châteauguay—Les Jardins‑de‑Napierville ».
    Je n'ai pas le temps de répéter toutes les raisons pour lesquelles ce changement est si important pour mes concitoyens, mais je pense que le fait que la belle municipalité de Lacolle ne se trouve même pas dans la circonscription sera suffisant pour convaincre mes honorables collègues de la légitimité de notre demande pour le changement de nom.
    Le flambeau est maintenant de retour à la Chambre, et je demande humblement à tous mes collègues de voter en faveur du projet de loi S‑207, de voter pour « Châteauguay—Les Jardins‑de‑Napierville ».

    (La motion est réputée adoptée et le projet de loi est lu pour la première fois.)

[Traduction]

Pétitions

Le trafic d'organes humains 

    Monsieur le Président, j'ai l'honneur de déposer cette pétition, qui a été signée par des Canadiens de partout au pays. Ils sont préoccupés par le trafic d'organes humains. Les pétitionnaires espèrent que le Parlement adoptera rapidement les projets de loi C‑350 et S‑240.
    Monsieur le Président, la pétition que je présente et dépose aujourd'hui porte sur un sujet horrible. Il s'agit du prélèvement d'organes sur des êtres humains qui n'ont pas donné leur consentement. Pensons-y un instant. Cela signifie que quelqu'un prélève n'importe quel organe dans notre corps sans notre consentement. On peut en imaginer les répercussions. Au Canada, il n'existe encore aucune loi pénale qui interdit de se rendre à l'étranger et de payer pour des organes qui ont été prélevés sur des personnes qui n'ont pas donné leur consentement.
    Les pétitionnaires exhortent le Parlement du Canada à agir rapidement au sujet de la mesure législative dont la Chambre est saisie et qui vise à modifier le Code criminel afin d'interdire aux Canadiens de se rendre à l'étranger pour acquérir des organes humains prélevés sans consentement ou à la suite d'une transaction financière, et d'interdire de territoire tous les résidents permanents ou ressortissants étrangers qui prennent part à ce trafic odieux.

La vaccination obligatoire  

    Monsieur le Président, je prends la parole pour présenter une pétition au nom de nombreux Canadiens qui demandent au gouvernement de lever les exigences de vaccination. Les vaccins ne devraient jamais être utilisés comme outil politique pour diviser ou stigmatiser les Canadiens. Les pétitionnaires expriment leur opposition à la vaccination obligatoire et ils ne veulent pas que les travailleurs aient à choisir entre leur emploi et une piqûre. Ils exhortent la Chambre des communes à mettre un terme à toutes les exigences de vaccination.

  (1010)  

La prestation canadienne pour les personnes handicapées  

    Monsieur le Président, je suis honoré de présenter une pétition au nom de 17 874 Canadiens de tous les coins du pays. Ils soulignent que les personnes handicapées sont surreprésentées parmi les personnes qui vivent dans la pauvreté au Canada. De plus, 89 % des Canadiens appuient déjà l'instauration d'un revenu de base garanti pour les personnes handicapées qui prendrait la forme de la prestation canadienne pour les personnes handicapées. Les signataires demandent au gouvernement du Canada d'accélérer le processus de conception et de mise en œuvre de la prestation canadienne pour les personnes handicapées en consultant les Canadiens handicapés à chacune des étapes.

Questions au Feuilleton

    Monsieur le Président, je demande que toutes les questions restent au Feuilleton.
    Le Président: D'accord?
    Des voix: D'accord.

Ordres émanant du gouvernement

[Travaux des subsides]

[Traduction]

Travaux des subsides

Motion de l'opposition — Les mesures obligatoires et les restrictions fédérales relatives à la COVID‑19  

    Que, étant donné que les provinces lèvent les restrictions relatives à la COVID-19 et que la Dre Theresa Tam a déclaré que toutes les mesures de santé publique en vigueur doivent être réévaluées afin que nous retrouvions une vie un peu plus normale, la Chambre demande au gouvernement de déposer, d’ici le 28 février 2022, un plan pour la levée de toutes les mesures obligatoires et restrictions fédérales.
    — Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de Mégantic—L'Érable.
    Je m'adresse aujourd'hui à la Chambre pour appuyer la motion conservatrice demandant la fin des confinements et des restrictions que le premier ministre et le gouvernement fédéral ont imposés aux Canadiens. Les conservateurs sont d'avis qu'il est temps de se fier à la science et aux faits. Nous estimons que le gouvernement a le devoir de présenter un plan prévoyant la fin à court terme des confinements et des restrictions. Plusieurs autres pays ont emprunté cette voie, les provinces s'y sont déjà mises, alors il est temps que le gouvernement libéral fasse de même.
    Le premier ministre s'est servi de la pandémie pour semer la discorde ainsi que pour diviser et stigmatiser les Canadiens. Il faut que ça cesse. Les parlementaires doivent travailler de concert et entamer dès que possible la transition vers l'après-COVID.
    Avant d'aller plus loin, j'aimerais m'adresser directement aux Canadiens qui manifestent, que ce soit ici à Ottawa ou ailleurs au pays. Leur mouvement de protestation a commencé dans le milieu du camionnage et il a aujourd'hui pris une ampleur mondiale. Hommes, femmes, enfants, jeunes et moins jeunes de tous les horizons et de toutes les régions du pays ont uni leurs voix pour se faire entendre. Ils veulent ravoir leur liberté.
    À tous les manifestants, je crois qu'il est temps d'enlever les barricades, de mettre fin au désordre et d'unir nos efforts. L'économie qu'ils veulent voir rouvrir est en train de pâtir, de même que les agriculteurs, les manufacturiers, les petites entreprises et les familles. Selon moi, ce n'est pas ce qu'ils souhaitent. Nous devons travailler de concert. Ils manifestent parce qu'ils aiment leur pays et veulent retrouver leur liberté.
    Les manifestants sont venus transmettre un message à Ottawa. Leur message a été entendu. Les conservateurs ont entendu et défendront les manifestants et tous les Canadiens qui veulent revenir à une vie normale. Nous n'aurons de cesse que les restrictions relatives à la vaccination aient été levées. Aujourd'hui, toutefois, je leur demande de démanteler les barricades et de manifester paisiblement et légalement. Il est temps que les barricades et les camions partent, dans l'intérêt de l'économie et parce que c'est ce qu'il convient de faire.

  (1015)  

    Passons maintenant à ce que je veux dire à mes collègues députés, car il faut faire quelque chose. La Chambre peut agir et elle a la responsabilité de le faire. Chacun d'entre nous a un rôle à jouer pour dénouer cette impasse, rétablir la paix et l'ordre, et permettre aux Canadiens de revenir à une vie normale.
    Nous avons foi dans les données scientifiques et probantes, et nous avons aussi confiance dans les Canadiens. Nous avons confiance qu’ils se protégeront de la façon qu’ils trouvent appropriée et non de la façon dictée par le gouvernement. La Dre Tam, la Dre Henry, le Dr Moore, la Dre Hinshaw et le Dr Shahab s’entendent pour dire qu’il est temps de faire la transition vers le retour à la vie normale. Je sais qu’ils ont foi en la science, le premier ministre le devrait aussi. La science n’est pas un accessoire de théâtre. Le premier ministre ne peut pas s’en servir quand cela l’arrange et l’oublier quand ce n’est pas dans son intérêt politique.
    Les Canadiens ont fait d'énormes sacrifices. Nous le savons tous. Chaque député à la Chambre a constaté de ses propres yeux les sacrifices faits par les gens de sa circonscription. Seulement, il semble que cela ne suffise pas pour le premier ministre. Dans un pays plus divisé que jamais, le premier ministre a pris la décision de politiser la pandémie pour son propre gain, si bien que des membres de son propre caucus lui ont reproché d’avoir divisé et stigmatisé ses concitoyens, pour reprendre leurs mots.
    Nous savons tous que, pendant que la Colombie-Britannique était en flammes, que l’Afghanistan tombait et que la quatrième vague de la pandémie sévissait, le premier ministre a déclenché des élections inutiles avec une facture de 600 millions de dollars afin de tirer avantage de la pandémie. Malgré ce que dit le premier ministre, notre pays, notre beau Canada, fort et libre, est divisé. Le Canada souffre. Le Canada a besoin d’espoir, et c’est entièrement sa faute.
    Les conservateurs sont prêts à travailler avec le gouvernement pour régler cette impasse. J’ai demandé au premier ministre de nous rencontrer, moi et les chefs des autres partis, afin de trouver une solution. Malheureusement, il a ignoré ma requête. Le problème ne disparaîtra pas. C’est maintenant qu’il faut agir, et j’invite la Chambre à faire ce que le premier ministre refuse de faire.
    Je demande à la Chambre d'adopter notre motion, dont nous débattons aujourd'hui et sur laquelle nous allons voter. Cette motion demande au gouvernement de présenter un plan pour la levée de l'ensemble des exigences et des restrictions fédérales d'ici le 28 février. Si les libéraux le faisaient plus tôt, ils auraient notre plein appui. Nous croyons que le plus tôt sera le mieux.

  (1020)  

    L'heure est à l'espoir et à la guérison au pays. Les Canadiens devraient pouvoir se tourner avec enthousiasme vers l'avenir, sachant que la pandémie sera derrière nous et qu'ils retrouveront leur liberté et leur vie. Au lieu de cela, ils se sentent stigmatisés, divisés et ridiculisés par le premier ministre.
    Je demande à mes collègues d'agir. Ne nous contentons pas de parler. Ouvrons la voie à l'espoir et à la guérison. Inspirons nos concitoyens canadiens, notamment en adoptant cette motion. Faisons-le pour les Canadiens que nous représentons.
    Madame la Présidente, je suis très heureux d'entendre la cheffe de l'opposition encourager les manifestants à cesser leurs activités et à rentrer chez eux, mais il m'est difficile d'oublier qu'elle a déclaré dans un courriel, il n'y a pas si longtemps, qu'elle ne voulait pas qu'ils partent et qu'elle voulait qu'ils deviennent le problème du premier ministre. D'ailleurs, selon Politico, elle a même dit aux camionneurs: « Ne partez pas, ça marche! »
    Je me réjouis de son changement de ton d'aujourd'hui, mais je me demande si la cheffe de l'opposition peut dire à la Chambre à quel moment elle a pris la décision de changer d'avis et de changer de cap dans ce dossier.
    Madame la Présidente, voilà bien la voie sur laquelle le premier ministre mène une grande partie de son caucus, qui ne cesse de stigmatiser, de diviser et de dénigrer.
    De ce côté-ci de la Chambre, nous considérons que notre travail consiste à écouter tous les Canadiens, à les représenter et à les comprendre, plutôt qu'à les injurier ou à les diviser. Notre travail consiste aussi à exiger des comptes au premier ministre. Nous ne sommes pas ici pour exiger des comptes aux Canadiens, mais pour exiger des comptes au gouvernement.

[Français]

    Madame la Présidente, on a une bonne nouvelle ce matin de la part de la cheffe du parti de l'opposition officielle, c'est qu'elle demande enfin aux manifestants de quitter les lieux. Je ne sais pas si elle va aussi demander à ses députés d'arrêter de faire des égoportraits avec le pouce en l'air, en signe d'appui aux camionneurs.
    Ma question est simple: que va-t-elle faire si les manifestants ne quittent pas les lieux?

[Traduction]

    Madame la Présidente, je vais poser une question au député. Appuiera-t-il cette motion pour que non seulement les personnes qui ont manifesté aux quatre coins du pays, mais aussi tous les Canadiens, y compris ceux du Québec, puissent croire à la fin des exigences et des restrictions fédérales?
    Le député a un travail à faire. Nous avons aussi un travail à faire et, comme je viens de le dire, il ne consiste pas à dicter aux Canadiens ce qu'ils doivent faire. Notre travail consiste à exiger des comptes au gouvernement ainsi qu'à inspirer nos concitoyens et à leur donner de l'espoir. Je demande donc respectueusement au député et à son caucus s'ils ont l'intention d'appuyer notre motion et de faire le travail que les Québécois leur ont demandé de faire. Défendront-ils les Québécois et défendront-ils la liberté, non seulement au Québec, mais aussi partout au pays?
    Madame la Présidente, comme la cheffe de l'opposition le sait, je vis en Alberta, et cette province a choisi de lever, ou elle lèvera bientôt, presque toutes les restrictions. J'aimerais lire quelque chose qui émane de l'hôpital de l'Université de l'Alberta...
    Des voix: Bravo!
    Je demanderais aux députés de faire moins de bruit, car je n'arrive pas à entendre la députée. Je leur demanderais également de laisser les intervenants poser leur question sans les interrompre par des applaudissements.
    La députée pourrait-elle recommencer son intervention?
    Madame la Présidente, je suis contente de voir que mes collègues du Parti conservateur trouvent mes observations aussi excitantes.
    La Dre Stephanie Smith, médecin et spécialiste des maladies infectieuses de l'hôpital de l'Université de l'Alberta, a déclaré:
     Pensons à tous ces pauvres Albertains qui attendent pour une opération chirurgicale non urgente. La levée des restrictions amène un risque accru de transmission et pourrait entraîner une hausse du nombre d'hospitalisations, ce qui retarderait davantage ces opérations chirurgicales. Ce n'est pas l'objectif souhaité.
    Selon la cheffe de l'opposition, ne devrions-nous pas évaluer de façon plus raisonnable la pertinence de lever les restrictions sanitaires publiques et reconnaître que, étant donné que la COVID‑19 a fait plus de 3 500 morts en Alberta, ce sont les considérations relatives à la santé publique qui doivent guider nos décisions à cet égard et non les considérations politiques?

  (1025)  

    Madame la Présidente, ma collègue soulève un problème évident au Canada: les soins de santé. La santé relève de la compétence des provinces. Toutefois, le gouvernement fédéral a un rôle à jouer dans ce domaine, notamment celui de fournir aux provinces les ressources dont elles ont besoin. Cela dit, nous ne croyons pas que la levée des restrictions au Canada devrait se fonder uniquement sur la capacité du système de santé de répondre aux besoins.
    Les Canadiens respectent les règles. Ils se plient aux restrictions depuis deux ans et se font vacciner. Ils ont fait ce que les gouvernements leur ont demandé de faire. Le temps est venu pour les gouvernements partout au pays d'assumer leurs responsabilités et de fournir les soins de santé nécessaires.
     Le gouvernement fédéral doit s'acquitter de ses responsabilités en fournissant rapidement aux provinces un financement adéquat pour les soins de santé. Cela dit, il est temps de mettre fin aux mesures obligatoires fédérales relatives à la COVID‑19 et de soutenir les Canadiens.

[Français]

    Madame la Présidente, nous voilà à deux ans de pandémie, deux ans d'efforts des Canadiens et des Canadiennes, et presque deux années de mesures sanitaires et de confinement. Les voyages sont pratiquement impossibles; les petites entreprises ont dû fermer leurs portes; les restaurants ont ouvert, fermé, rouvert et fermé leurs portes. Des centaines de milliers de Canadiens se sont retrouvés, du jour au lendemain, sans emploi.
    Aujourd'hui, tout coûte plus cher: l'essence, l'épicerie, les restaurants. Plusieurs ont de la difficulté à joindre les deux bouts. On a vu aussi l'effet de la pandémie sur la santé mentale des Canadiens. C'est dur. Certains ne sont pas passés au travers. Les personnes aînées, considérées à juste titre comme plus vulnérables, ont été isolées, tenues à l'écart de leur famille, de leurs enfants, de leurs petits-enfants et de leurs arrière-petits-enfants. Malgré toutes ces mesures, malgré les sacrifices qu'on leur a demandés, les Canadiens ont répondu « présents ».
    Je suis fier des gens de Mégantic—L'Érable, du Québec et de tout le pays. Devant la menace de cette maladie qu'on ne connaissait pas en mars 2020, nous avons écouté les avis de la santé publique. Nous nous sommes confinés à la maison. Nous avons pris nos distances les uns des autres. Tout le monde a fait ce qu'il fallait pour tenter d'enrayer la COVID‑19, pour se protéger, pour protéger leurs proches et leurs voisins.
    On a vu des travailleurs de première ligne faire face à la COVID‑19, se tenir debout quand nous avions tous peur de ce virus qu'on ne connaissait pas. Ils ont pris soin des gens malades. D'autres sont restés au boulot pour assurer l'approvisionnement en eau, en aliments et en services essentiels pour que nous puissions continuer à vivre sans trop savoir ce qui se passait.
    Cependant, la pandémie a changé. La situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui est très différente de celle de mars 2020. Il y a deux ans, on ne connaissait pas le virus. On n'avait pas de traitement. On n'avait pas de vaccin. On ne savait pas détecter la maladie. On avait peur, mais on n'est plus là aujourd'hui. Aujourd'hui, on a eu la COVID‑19. Je l'ai eue. Mes enfants l'ont eue. Plusieurs de mes collègues l'ont eue. Plusieurs Canadiens ont eu la COVID‑19.
    Hier, le Dr Boileau de la santé publique du Québec a révélé que 2 millions de Québécois avaient été atteints de la COVID‑19 lors de la cinquième vague Omicron. Près de la moitié des Québécois ont eu la COVID‑19 depuis le début de la pandémie. Pourtant, la très grande majorité des Canadiens ont répondu « présents » à la recommandation principale préconisée par la santé publique pour mettre fin à la COVID‑19. On a eu une dose de vaccin, puis deux, puis trois, et on pense même offrir une quatrième dose aux personnes les plus vulnérables. Plus de 80 % des Canadiens sont vaccinés au moins une fois et 86 % ont reçu une deuxième dose. On s'est fait promettre le retour à une vie normale, mais, malheureusement, le virus est plus fort et plus faible à la fois: plus contagieux, mais moins dangereux.
    Le virus est toujours contagieux, même pour les vaccinés, mais il est aussi plus faible face aux personnes vaccinées qui évitent les complications. Le virus a changé. Nous avons changé. Les mesures sanitaires des provinces commencent à être levées, mais le gouvernement fédéral, lui, ne change pas, malheureusement.
    Je prends la parole aujourd'hui pour appuyer notre motion conservatrice qui vise à mettre fin au confinement et aux restrictions imposées par le gouvernement fédéral aux Canadiens. Les conservateurs pensent qu'il est temps de suivre la science, les preuves et les experts. Nous pensons que le gouvernement doit présenter un plan pour mettre fin rapidement à toutes les restrictions et à toutes les obligations vaccinales.
    D'autres pays le font. Les provinces le font. Ce gouvernement libéral doit le faire aussi maintenant. Le premier ministre, malheureusement, a utilisé la pandémie pour diviser et stigmatiser les Canadiens. Cela doit cesser maintenant. En tant que parlementaires, nous devons nous unir. Nous devons travailler ensemble pour passer le plus rapidement possible à une société qui apprend à vivre avec la COVID‑19, avec les outils et les connaissances que nous avons aujourd'hui.
    Je veux m'adresser aux Canadiens, encore une fois, comme l'a fait ma cheffe à tous ces Canadiens qui manifestent ici à Ottawa, en Ontario et un peu partout au pays. Ces manifestations ont commencé avec les camionneurs et sont maintenant devenues un phénomène international. Des hommes, des femmes, des enfants, des jeunes, des moins jeunes de tous les horizons et de toutes les communautés du pays se sont mobilisés pour faire entendre leur voix. Ils veulent un retour à la vie normale. À tous ceux qui participent aux manifestations, nous croyons qu'il est temps de faire tomber les barricades et d'arrêter les actions perturbatrices et de nous rassembler à nouveau en tant que Canadiens.
    C'est fini, les divisions et la stigmatisation.

  (1030)  

    L'économie que les manifestations visaient à rouvrir est aujourd’hui blessée. Les gens manifestent parce qu'ils aiment ce pays et parce qu'ils veulent retrouver leur pays. Ces manifestants, ici, à Ottawa, sont venus porter un message. Le message a été entendu. Les conservateurs ont entendu les manifestants et nous les défendrons, de même que tous les Canadiens qui veulent reprendre la vie telle que nous la connaissions. Nous leur assurons que nous n'arrêterons pas tant que les confinements et les obligations vaccinales n'auront pas pris fin.
    Aujourd'hui, nous demandons au gouvernement de nous présenter un plan. Nous demandons aussi aux manifestants de lever immédiatement toutes ces barricades et de manifester pacifiquement et légalement. Il est temps d'enlever les barricades et les camions pour le bien de notre économie. C'est ce qu'il faut faire.
    Je me permets de rappeler les propos de notre cheffe. En tant que parlementaires, nous avons tous ici un rôle à jouer pour sortir de cette impasse, rétablir la paix et l'ordre et, en même temps, permettre aux Canadiens de reprendre une vie normale. Nous avons confiance en la science et les preuves, ainsi qu'en nos concitoyens canadiens. Faisons-nous confiance pour nous protéger. Faisons-le de la manière que nous jugeons appropriée, et non de la manière dont le gouvernement le dit sans aucun changement depuis le début de la pandémie.
    Dans une lettre qu'elle lui a envoyée cette semaine, la cheffe de l'opposition a demandé au premier ministre une rencontre pour discuter des manières dont on pourrait résoudre pacifiquement cette situation pénible dans laquelle nous nous retrouvons présentement partout au pays, une situation qui a été créée par des propos malheureusement malavisés du premier ministre.
    C'est un appel à la collaboration, à la concertation et à la solidarité que la cheffe de l'opposition officielle a lancé en écrivant au premier ministre et en demandant que tous les chefs de partis se rencontrent afin que nous puissions discuter d'une manière de sortir de cette crise et d'un plan pour que nous retrouvions tous une vie normale.
    Aucune réponse n'a été reçue de la part du premier ministre ni aucun signe de vie. Nous n'avons reçu absolument aucun signe de sa volonté de collaborer avec les parlementaires pour trouver une solution à cette impasse. Le problème ne va pas disparaître. J'espère que le premier ministre va accepter de travailler en collégialité avec les chefs de tous les partis présents à la Chambre et de répondre à la lettre de la cheffe de l'opposition pour tenter de trouver une solution à ce problème extrêmement urgent.
    Il est temps pour le premier ministre de faire preuve de leadership. Depuis le début de cette pandémie, il a été en retard à reconnaître la pandémie, à fermer les frontières, à conclure des ententes pour fournir des vaccins et des tests rapides, à réagir lors de la cinquième vague et, maintenant, il est encore une fois en retard pour s'adapter à la nouvelle réalité du virus.
    Le gouvernement libéral est le seul palier de gouvernement au pays à refuser de redonner de l'espoir aux Canadiens. Le gouvernement libéral est le seul à ne pas reconnaître les efforts et les sacrifices des Canadiens depuis deux ans. Le premier ministre est le seul de tous les gouvernements au Canada à ne pas avoir de plan pour apprendre à vivre avec le virus, malgré les recommandations de ses propres scientifiques.
    Le premier ministre n'a pas de plan pour sortir de la crise actuelle. Au contraire, il envisage même plus de restrictions. Cela doit arrêter maintenant, tout comme les blocages et les manifestations. Le message a été entendu. La cheffe de l'opposition a demandé au premier ministre une rencontre avec tous les chefs de partis pour que nous puissions résoudre cette situation.
    Nous demandons à tous les autres partis, même aux libéraux, d'appuyer la motion d'aujourd'hui pour que le gouvernement présente à la Chambre et à l'ensemble des Canadiens un plan d'ici la fin du mois de février. Comme l'a dit la cheffe de l'opposition, si c'est plus vite, c'est tant mieux. Nous allons l'appuyer, car nous voulons tous sortir de cette situation.

  (1035)  

[Traduction]

    Madame la Présidente, le leader adjoint du Parti conservateur se trompe à bien des égards.
    C'est le cas sur la question du leadership. La vaccination au Canada est un bon exemple de leadership. Le Canada est un chef de file mondial dans ce domaine. On ne peut pas parler de division lorsque 90 % de la population est vaccinée. Voici ma question pour mon collègue le leader adjoint du Parti conservateur: le dernier premier ministre qui était...
    Des voix: Oh, oh!
    À l'ordre. Tâchons de demeurer respectueux.
    Madame la Présidente, je vais parler de ce que le dernier premier ministre progressiste-conservateur du Canada, Brian Mulroney, a dit sur la vaccination. À l'émission Question Period, diffusée le dimanche sur la chaîne CTV, l'ancien premier ministre a dit que le chef conservateur devrait aller plus loin et « montrer la porte à tous les députés non vaccinés » en les expulsant de son caucus. C'est ce que j'appelle faire preuve de leadership. C'est ce qu'a dit Brian Mulroney.
    Les libéraux, les néo-démocrates, les verts et les bloquistes ont fait preuve de leadership. Les conservateurs s'engageront-ils aujourd'hui...

[Français]

    Madame la Présidente, on voit qu’il y a une tendance du côté libéral à vouloir jeter de l’huile sur le feu. Pendant que nous tentons de trouver une solution concertée entre tous les députés à la Chambre, pendant que nous essayons d’inviter tous les chefs de parti à travailler ensemble, le député qui vient de parler, tout comme son premier ministre, continue de jeter de l’huile sur le feu.
     On est malheureusement loin d’un premier ministre pour tous les Canadiens, comme il l’avait promis. Même les membres de son propre caucus l’ont reconnu cette semaine.
    Madame la Présidente, j’espère ne pas jeter de l’huile sur le feu. Que Dieu m’en garde! Je peux dire immédiatement à mon collègue que nous allons appuyer la motion.
    Cependant, le chef de notre parti a posé tout à l'heure une question à la cheffe de l’opposition officielle, à laquelle elle n’a pas répondu et à laquelle j'aimerais une réponse. Que vont faire les conservateurs si les manifestants ne partent pas?
    Madame la Présidente, je tiens d’abord à remercier les députés du Bloc québécois d’appuyer notre motion.
    Tout comme nous, il semble que les gens au Québec ont fourni leur part. Ils ont travaillé fort, ils ont fait beaucoup de sacrifices pour passer à une autre étape et apprendre à vivre avec la COVID‑19. Le gouvernement du Québec l’a fait. Il a annoncé des mesures, il a annoncé un plan avec des dates précises pour lever les restrictions...
    Mario Simard: J'aimerais une réponse à ma question.
    M. Luc Berthold: Madame la Présidente, mon collègue veut savoir ce que les conservateurs vont faire. Malheureusement, la responsabilité de cette situation et de cette crise relève du premier ministre lui-même. Comme nous sommes dans l’opposition...

  (1040)  

    La parole est à l'honorable député de Rosemont—La Petite-Patrie.
    Madame la Présidente, je remercie mon collègue de son discours. Je dois avouer que je partage certains de ses points de vue, mais d'autres un peu moins.
    Je pense qu’avec cette motion, les conservateurs mettent le doigt sur une fatigue des Québécois et des Canadiens, avec lesquels on a joué au yoyo avec certaines mesures. Il y a une frustration, une exaspération, ce qui se comprend.
     Par contre, je trouve que le texte de la motion est assez idéologique et assez fermé et que la conclusion est écrite d'avance. Est-ce qu’on n’aurait pas plutôt dû dire que, selon la science et les recommandations de la Santé publique, certaines restrictions pourraient durer plus longtemps que d’autres?
     On a l’impression que les conservateurs veulent tout régler d'un coup, alors qu’il faudrait plus de nuance.
    Madame la Présidente, j’invite mon collègue à lire attentivement la motion. Cette dernière est très claire: nous demandons au gouvernement de présenter un plan pour la levée de l’ensemble des restrictions. Nous demandons au gouvernement de nous donner des dates exactes et de nous indiquer ce qui va être fait et quand on va éliminer les obligations vaccinales et l'administration des tests PCR aux frontières. C’est ce que nous demandons.
    Notre motion donne donc beaucoup de latitude au gouvernement. Il a même jusqu’au 28 février pour présenter un plan qu’il aurait dû nous présenter il y a déjà plusieurs mois. C’est la réalité.
    J’invite donc les députés du NPD à lire attentivement et à appuyer cette motion, parce qu’elle représente ce que les Canadiens veulent de leur gouvernement et de leurs députés ici, à la Chambre des communes.
    Madame la Présidente, depuis deux ans, la pandémie de la COVID‑19 domine notre vie quotidienne ici, au Canada, et partout ailleurs dans le monde. Elle a surchargé nos systèmes de soins de santé, perturbé notre économie et transformé la façon dont nous communiquons et vivons les uns avec les autres chaque jour.
     À mesure que les vagues de la pandémie se sont manifestées, puis se sont atténuées, tous les ordres de gouvernement y ont réagi avec différentes mesures, depuis les mesures appliquées à la frontière par le gouvernement fédéral jusqu'à l'imposition du port du masque par les autorités municipales, provinciales et territoriales pour protéger les Canadiens et les Canadiennes et les travailleurs de la santé, qui prennent soin de nous depuis maintenant 22 mois.
    Ces mesures fondées sur les toutes dernières données probantes ont évolué constamment tout au long de la pandémie, à mesure que nous en apprenons et continuons à en apprendre davantage sur la COVID‑19 et sur ce qui nous permet de garantir la sécurité de tous et de toutes au pays.

[Traduction]

    Pour bon nombre d'entre nous, c'est la période la plus difficile que nous ayons traversée. Nous sommes tous fatigués. Les travailleurs de la santé sont épuisés. Les entreprises ont connu des difficultés; certaines ont dû fermer leurs portes. Notre santé mentale s'est détériorée, et il ne fait aucun doute que les plus vulnérables parmi nous, notamment les enfants et les aînés, ont souffert de manière disproportionnée. Les conséquences sont réelles. Voilà pourquoi les décisions des provinces et des territoires d'imposer des restrictions ont toujours été fondées sur un examen minutieux et responsable des preuves scientifiques, et ont constamment été réévaluées.

[Français]

    Aujourd'hui, nous nous trouvons dans une position très différente de celle où nous étions en mars 2020. Nous en savons plus sur la COVID‑19 et nous avons des vaccins sûrs et efficaces et une population affichant, partout au pays et dans le monde, un taux élevé de vaccination.
    En effet, les vaccins dont le Canada dispose sont maintenant, comme tout le monde le sait, non seulement efficaces, mais largement distribués à travers le pays. Ils nous protègent de maladies graves et d'hospitalisations attribuables au variant Omicron. Nous disposons aussi d'outils de dépistage et de surveillance qui nous permettent de détecter les personnes infectées, puis de suivre la trajectoire de la pandémie.
    En outre, nous possédons de nouveaux traitements, depuis quelques semaines, qui peuvent aider à prévenir un état grave chez certains patients.
    De plus, après avoir observé les mesures individuelles de santé publique pendant deux ans, par exemple, en se faisant vacciner, en portant un masque, en se tenant à distance les uns des autres et en restant chez soi quand on est malade, tous et toutes savent quoi faire pour se protéger et pour protéger ceux qu'on aime. Nous avons ainsi apporté notre contribution et avons beaucoup appris, et ces efforts ont porté de grands fruits.
    Comme on le sait, nous avons commencé l'année en observant une hausse vertigineuse du nombre de cas de COVID‑19, alors qu'il y avait une flambée du variant Omicron au Canada et partout dans le monde. En fait, un nombre sans précédent de Canadiens et de Canadiennes ont été infectés au cours des dernières semaines.
    Comme la Dre Tam l'a déclaré dans sa toute dernière mise à jour, le variant Omicron, bien qu'il perde des forces, reste toujours bien répandu au pays.

  (1045)  

[Traduction]

    Partout au Canada, de nombreux hôpitaux demeurent soumis à d'énormes pressions, même si le nombre d'hospitalisations liées à la COVID‑19 diminue légèrement, mais lentement, dans certaines régions. Pour ce qui est de l'avenir, nous devons nous appuyer sur les mesures que nous avons prises pour répondre à la vague du variant Omicron afin de renforcer l'approche adoptée pour gérer la COVID‑19, tout en veillant à être préparés si un nouveau variant inquiétant comme Omicron se manifeste. Heureusement, nous disposons maintenant d'un certain nombre d'outils que nous n'avions pas en mars 2020, et qui nous permettront d'accomplir cette transition de manière aussi sécuritaire et responsable que possible.

[Français]

    Les tests de dépistage jouent un rôle clé dans les efforts que nous déployons pour contenir la pandémie et constituent un outil additionnel essentiel à notre boîte à outils pour en atténuer les effets. Ces tests permettent de repérer les personnes infectées, ce qui aide aussi à freiner la transmission du virus.
    Pendant toute la pandémie, le gouvernement du Canada a collaboré de près avec ses partenaires provinciaux et territoriaux afin de faire en sorte que l'ensemble de ces outils, dont les tests rapides, soient disponibles et utilisés pour gérer et réduire les éclosions et protéger ainsi la santé et la sécurité de tous et de toutes.
    Le gouvernement fédéral a commencé à acheter et à fournir gratuitement aux provinces et aux territoires des tests rapides de dépistage dès octobre 2020. Jusqu'à maintenant, nous avons acheté plus de 490 millions de tests rapides, ce qui a coûté presque 3,4 milliards de dollars au total.
    En décembre seulement, le gouvernement du Canada a livré aux provinces et aux territoires plus de 35 millions de tests antigéniques rapides, et 140 millions tests supplémentaires ont été livrés au Canada en janvier.

[Traduction]

    Nous avons également présenté le projet de loi C‑10, Loi concernant certaines mesures liées à la COVID‑19. Cette mesure législative autoriserait à Santé Canada d'acheter jusqu'à concurrence de 2,5 milliards de dollars de tests antigéniques rapides afin d'accroître considérablement l'accès aux tests de dépistage rapide partout au pays. Ces mesures permettraient aux écoles de rester ouvertes, et protégeraient nos enfants et leurs parents, ainsi que leurs grands-parents vivant dans des établissements de soins de longue durée. Grâce à ce financement, le gouvernement du Canada conclurait des contrats vitaux, dans un marché mondial hautement compétitif, liés à l'achat efficace et efficient d'une quantité suffisante de tests rapides pour répondre à la demande que l'on anticipe à l'échelle du pays.

[Français]

    Bonne nouvelle, nous recourons aussi à la surveillance des eaux usées, ce qui nous aide à comprendre et aider d'autres à comprendre comment la COVID‑19 se propage dans nos communautés. En prélevant des échantillons des eaux d'égout d'une collectivité pour les soumettre à des tests, nous pouvons savoir si la présence du virus grandit ou diminue dans cette communauté. Par exemple, la détection de la COVID‑19 dans les eaux usées peut précéder une éclosion importante, ce qui permet d'alerter plus tôt les autorités de la santé publique sur la présence de ce virus et de ses variants.
    Les scientifiques du gouvernement du Canada travaillent ensemble sur un programme communautaire de surveillance des eaux usées qui s'applique dans 65 endroits au pays. Les échantillons prélevés sont envoyés au Laboratoire national de microbiologie du Canada à Winnipeg de l'Agence de la santé publique du Canada pour qu'ils y soient analysés et que le virus causant la COVID‑19 et ses variants préoccupants y soient détectés le plus rapidement possible, le cas échéant.

  (1050)  

[Traduction]

    L'analyse des eaux usées, effectuée en collaboration avec les collectivités et les autorités sanitaires locales, oriente la prise de mesures et de décisions liées à la santé publique. Les données recueillies au moyen de la surveillance des eaux usées permettent aux responsables de la santé publique de savoir où et comment de nouveaux variants de la COVID‑19 se propagent dans une communauté donnée. L'analyse des eaux usées fournit un aperçu en temps réel de la présence de la COVID-19 dans les communautés, particulièrement là où les capacités d'essais cliniques sont limitées.

[Français]

    Ces tests de dépistage et ces outils de surveillance aident à façonner nos mesures de santé publique qui, à l'échelon national, comprennent des mesures frontalières.
    Le gouvernement du Canada continue et continuera toujours à évaluer les toutes dernières données probantes. Il surveille constamment la situation pour décider du bon moment et de comment assouplir et ajuster les mesures frontalières en conséquence.
    Comme tout autre élément de la réponse du gouvernement du Canada face à la pandémie de la COVID‑19, les mesures frontalières sont fondées sur les données existantes, les observations scientifiques, et les fruits de la surveillance de la situation épidémiologique au pays.
    En terminant, la vaccination demeure l'outil primordial dont nous disposons pour nous protéger, nous‑mêmes, mais aussi tous ceux qui nous sont chers, contre les conséquences graves de la COVID‑19. Les vaccins sont sûrs, efficaces et gratuits pour toutes les Canadiennes et tous les Canadiens qui se sont montrés à la hauteur pour se protéger en se faisant vacciner.

[Traduction]

    Au Canada, plus de 88 % des personnes admissibles ont déjà reçu au moins une dose de vaccin contre la COVID‑19, et au moins 83 % sont aujourd'hui pleinement vaccinées. Plus de 50 % des personnes admissibles ont reçu leur dose de rappel. De plus, un peu plus de 55 % des enfants âgés de 5 à 11 ans ont reçu au moins une dose.

[Français]

    C'est grâce à tous ceux et à toutes celles qui ont retroussé leurs manches et respecté les mesures de santé publique que le Canada est parvenu à gérer la vague du variant Omicron et sera capable de gérer les prochaines vagues lorsqu'elles se produiront.

[Traduction]

    Même si la vaccination demeure la meilleure façon de se protéger contre les formes graves de la maladie, nous savons aussi qu’il sera important d’avoir des traitements pour éviter les cas graves parmi ceux qui contractent la COVID‑19.
    Par exemple, pas plus tard que le mois dernier, Santé Canada a autorisé le traitement antiviral des laboratoires Pfizer, le Paxlovid, permettant ainsi la mise sur le marché de ce médicament susceptible de sauver des vies.

[Français]

    Ce traitement servira pour les adultes affichant des symptômes légers à modérés de la COVID‑19 et qui présentent un risque élevé d'évolution vers une forme grave de la maladie.
     Maintenant que l'emploi de Paxlovid a été autorisé, nous nous sommes efforcés d'en munir les provinces et les territoires aussi vite que possible. Le premier envoi de 30 000 traitements a déjà été fait il y a plusieurs semaines et a été alloué en fonction du nombre d'habitants de chaque province et de chaque territoire. Ces traitements sont présentement utilisés partout au pays.
    Chaque traitement, je le rappelle, permet de traiter une personne. D'autres traitements arriveront ce mois-ci dans le cadre du million de traitements que nous nous sommes procurés.
    Malgré les taux de vaccination élevés et une surveillance robuste et responsable de l'utilisation de nouveaux traitements novateurs, les actions de chacun et de chacune continuent de compter.

[Traduction]

    La vaccination, les traitements et les mesures à la frontière ne sont que des garde-fous. Il est tout aussi important de bien porter son masque, de respecter la distanciation physique, de bien aérer les espaces fermés, de faire des tests rapides et de rester chez soi quand on est malade. C’est grâce aux Canadiens et aux administrations qui ont pris leurs responsabilités que nous pouvons aujourd’hui envisager de passer à une gestion durable et responsable de la COVID‑19.
    Nous en sommes arrivés là grâce à nos actions collectives, notamment grâce aux difficiles décisions prises par les provinces et les territoires, le gouvernement fédéral, les collectivités, les entreprises et l’ensemble des Canadiens. Chose plus importante encore, nous en sommes arrivés là grâce au travail sans relâche du personnel soignant et de l’aide apportée par des particuliers.

[Français]

    Je tiens toutefois à être clair: la pandémie sévit toujours. Comme nous l'avons vu au cours des deux dernières années, la COVID‑19 continue et continuera à nous réserver des surprises. Il y aura encore des hauts et des bas, ainsi que de nouveaux variants. Nous devons être préparés et responsables.
    À court terme, cela veut dire de continuer de recevoir ses vaccins, notamment les doses de rappel. Environ six millions de Canadiens admissibles doivent encore obtenir leur première ou leur deuxième dose de vaccin d'une série primaire de vaccins, et de nombreuses autres personnes sont admissibles à une dose de rappel qui réduit de façon considérable le risque de cas grave.
    Nous devons continuer de renforcer à la fois notre protection individuelle et notre protection collective contre les variants et contre la COVID‑19. Le Canada doit être prêt à affronter de futures vagues d'infection qui pourraient être plus faibles ou plus sévères que la recrudescence actuelle du variant Omicron.
    La COVID‑19 continuera de menacer bon nombre de nos amis, de nos voisins et des membres de nos familles. Nous devons continuer d'agir de manière responsable et de collaborer afin de protéger les personnes vulnérables, y compris les enfants de moins de 5 ans qui ne peuvent pas se faire vacciner et les personnes immunodéprimées.
    Au cours des deux dernières années, les gens ont démontré qu'ils ont à cœur la santé de leur communauté et de leurs proches, et qu'ils se préoccupent de la santé et de la sécurité de leurs entreprises et de leur société. Ces gens savent que rien n'a été facile, mais nous avons tous fait ensemble ce qu'il fallait pour nous protéger durant cette période très difficile.
    Les provinces et les territoires mènent leur propre évaluation de la façon et du moment de lever leurs restrictions sanitaires. Le gouvernement du Canada est là et continuera d'être là pour les appuyer au cours des prochaines semaines et des prochains mois.

  (1055)  

[Traduction]

    Notre approche a été et continuera d’être une approche basée sur les données scientifiques les plus fiables et les leçons que nous avons tirées de ces deux dernières années. Les Canadiens ont fait d’énormes sacrifices pour se protéger les uns les autres pendant cette période particulièrement difficile. Nous devons adopter une approche réfléchie, responsable et fondée sur des données probantes pour continuer à protéger tout le monde alors que nous nous préparons aux prochaines étapes de la pandémie. La population ne devrait s'attendre à rien de moins du gouvernement. Nous saurons répondre aux attentes des Canadiens.
    Madame la Présidente, comme l'a mentionné le ministre, le Canada dispose maintenant de vaccins, de médicaments et de tests. Nous ne sommes plus au point où nous en étions en mars 2020 et, effectivement, nous entamons la troisième année. La vérité, c'est que de nombreuses restrictions demeurent en place pour pallier les lacunes d'un système de santé fondamentalement défaillant — submergé dès que quelques centaines de patients sont aux soins intensifs — et parce que le gouvernement du Canada n'a pas su être rassembleur pour corriger la situation. En outre, le gouvernement doit assumer le fait qu'il a démantelé le système d'alerte rapide, ce qui a rendu les frontières dans un état dont il se sert pour justifier le maintien des restrictions.
    La motion demande au gouvernement de présenter un plan. Ce plan pourrait cibler les deux problèmes dont j'ai parlé. Est-ce que le ministre appuie la motion?
    Madame la Présidente, je suis très heureux et fier de répondre à cette question. La députée a raison de parler de l'importance de collaborer et de nous tourner vers l'avenir. C'est pour cette raison qu'il faut agir dans la collaboration et de façon responsable.
    La députée dit que c'est le bon moment. J'ai plutôt tendance à éviter la partisanerie, mais je dois parfois faire des efforts pour résister à la tentation. Cependant, je voudrais souligner qu'il y a une chose au sujet du bon moment dont il faudrait parler plus clairement, soit le moment où nous serons tous vaccinés. La députée de Calgary Nose Hill a affirmé l'année dernière qu'il faudrait attendre jusqu'en 2030 avant qu'il y ait assez de vaccins pour tous les Canadiens. Nous sommes en 2022. Il est temps que tous les députés se fassent vacciner.

[Français]

    Madame la Présidente, je remercie le ministre de son discours.
     Je suis tout à fait d'accord que la vaccination est notre principal allié, puisqu'il y aura d'autres variants et que c'est un danger. Cependant, les variants viennent des pays en développement. Pendant qu'on parle d'une quatrième dose, que certains ont déjà reçue au Canada et au Québec, il y a encore 3 milliards de personnes dans le monde qui n'ont pas eu leur première dose. La logique du profit et la loi de l'offre et de la demande font en sorte que les compagnies pharmaceutiques vendent leurs vaccins en priorité aux pays qui ont le plus de moyens, soit les pays riches.
    Je sais qu'il y a le COVAX et des expéditions de doses de la part du Canada, mais cela se fait quand même toujours dans un contexte de concurrence, c'est-à-dire que nous gardons le plus grand nombre de doses pour nous et que nous envoyons les surplus par générosité. Il n'y a pas encore de stratégie fortement internationale pour remédier à cela.
    Voici donc ma question pour le ministre: quelle est la position du Canada concernant la levée des brevets?
    Madame la Présidente, j'aimerais féliciter le député de Saint-Hyacinthe—Bagot pour sa question. Il représente une très belle circonscription que je connais bien, puisque j'ai des amis qui habitent là-bas.
    Il a tout à fait raison. Pour en finir avec la COVID‑19 un jour — ce ne sera pas pour tout de suite —, il faudra que ce soit terminé partout. Cela implique de vacciner et de protéger l'ensemble des habitants de la planète. La bonne nouvelle, c'est que le gouvernement canadien a non seulement été un précurseur quant à son appui et à la mise en place du COVAX, mais il demeure encore aujourd'hui un de ses plus grands contributeurs, le sixième au monde, pour arriver à faire vacciner tout le monde.

  (1100)  

[Traduction]

    Madame la Présidente, j'allais poser une question différente, mais en entendant la réponse du ministre à mon collègue bloquiste, je me sens forcée d'approfondir la question et de demander des précisions sur l'équité mondiale en matière de vaccins.
    On sait que Pfizer, BioNTech et Moderna, les trois grands créateurs de vaccins, gagnent environ 65 000 $ la minute et qu'ils ont reçu 8 milliards de dollars de fonds publics pour élaborer les vaccins contre la COVID. On sait également que le gouvernement libéral n'a pas souscrit à la dérogation à l’Accord sur les ADPIC et qu'il repousse continuellement le moment de le faire. Alors que nous sommes à l'aube de la troisième année de pandémie, le gouvernement libéral n'a toujours pas donné son aval à un accord qui permettrait à d'autres pays de créer leurs propres vaccins.
    Honnêtement, si les libéraux ne sont pas disposés à faire leur part, il ne sert à rien de dire que la pandémie ne sera finie pour personne tant que tout le monde ne sera pas vacciné. Pourquoi le gouvernement ne prend-il pas ces mesures très simples pour protéger les gens plutôt que les puissantes pharmaceutiques?
    Madame la Présidente, la députée a raison. Le Canada devrait toujours faire preuve d'ouverture pour discuter et collaborer avec ses partenaires internationaux au sujet de l’Accord sur les ADPIC et des questions relatives aux brevets.
    Cependant, pour ce qui est de la question précédente, j'ajoute que, en 2020, le Canada s'est engagé à fournir 200 millions de doses de vaccins et que la moitié de cette quantité a déjà été livrée.
    Par ailleurs, le Canada s'est engagé à fournir de l'assistance additionnelle à hauteur de 2,5 milliards de dollars parce que ce ne sont pas uniquement les vaccins qui sont nécessaires, mais également la technologie, l'infrastructure, les ressources en santé et une campagne de communication là où la population hésite à se faire vacciner. Par conséquent, il faut que le Canada s'engage sérieusement en ce qui concerne les produits, mais aussi qu'il participe substantiellement au programme international et aux mesures de soutien nécessaires pour s'assurer que tous les habitants de la planète sont vaccinés et protégés contre cette grave maladie.
    Madame la Présidente, je me demande si le député peut nous dire ce qu'il pense d'un article paru aujourd'hui dans le Winnipeg Free Press. En voici un extrait:
     Le Dr Jazz Atwal, médecin hygiéniste en chef adjoint de la province, a déclaré mercredi que les restrictions ne seront levées au Manitoba que lorsqu'il sera possible de le faire en toute sécurité.
    « Une poignée de manifestants n'a aucune incidence sur les recommandations de santé publique », a déclaré le Dr Atwal lors du point de presse sur la COVID‑19. « C'est aussi simple que cela. »
    Je me demande si le ministre peut expliquer les raisons pour lesquelles il est si important d'écouter les professionnels de la santé.
    Madame la Présidente, j'ai trois observations à faire.
    La première, c'est que les travailleurs de la santé ont connu 22 mois difficiles et stressants. Nous devrions toujours avoir cela à l'esprit lorsque nous abordons ce sujet. Nous devons veiller sur eux tout comme ils veillent sur nous.
    La deuxième, c'est qu'il faut comprendre que la seule façon de mettre fin durablement aux restrictions et aux confinements imposés par les provinces et les territoires, c'est la vaccination.
    La troisième, par conséquent, est d'inviter encore une fois la nouvelle cheffe de l’opposition à demander à tous les membres de son caucus de se faire vacciner.
    Madame la Présidente, tout d'abord, j'affirme sans équivoque qu'il est temps de mettre fin aux barrages, surtout à la frontière. Ils nuisent aux collectivités, aux agriculteurs et aux entreprises du pays alors que notre économie a besoin de se rétablir. Je sais que les gens qui participent à ces blocus ne veulent pas nuire à leurs concitoyens, mais c'est ce qui commence à se produire, et je leur demande de lever ces barrages.
    Je tiens aussi à dire sans équivoque qu'il est temps de mettre un terme aux exigences et aux restrictions. Comme le ministre le sait, la situation a été difficile pour la santé mentale de nombreux Canadiens. Elle a divisé des familles et donné lieu à de la discrimination envers les choix sanitaires de certaines personnes, et nous savons que cela nuit à notre relance.
    Pendant son intervention de 20 minutes, le ministre n'a pas parlé une seule fois d'un plan pour mettre fin à ces restrictions punitives et aux exigences discriminatoires qui sèment la division. Quand proposera-t-on un plan?

  (1105)  

    Madame la Présidente, mon collègue a fait montre d'un leadership dont la cheffe du Parti conservateur a aussi fait preuve plus tôt. Demander la levée des barrages est la bonne chose à faire en ce moment, et il fallait le faire depuis le début.
    En deuxième lieu, le député a parlé de la santé mentale. Environ la moitié des Canadiens affirment que leur santé mentale s'est détériorée dans le dernier mois. Il a raison d'établir un lien avec la tension et la fatigue attribuables à la pandémie de COVID‑19.
    En troisième lieu, lorsque nous travaillons ensemble, nous devons reconnaître qu'aucun politicien ne peut prévoir le moment précis où la pandémie de COVID‑19 prendra fin. C'est impossible. Ce sont les données scientifiques qui nous l'indiqueront. D'ici là, nous devons continuer d'agir de façon responsable et de nous protéger contre les prochaines vagues et les prochains variants de la pandémie.

[Français]

    Madame la Présidente, j’ai une question en lien avec les récents témoignages du ministre.
    Est-ce que vous êtes capable de donner de la prévisibilité dans vos mesures? Regardez autour de vous. À peu près toutes les provinces commencent à...
    Je rappelle à l’honorable députée d’adresser ses questions et commentaires par l’intermédiaire de la présidence.
    Je vous remercie du rappel, madame la Présidente.
    Dans le fond, c’est ce qui est demandé. Tout le monde doit s’entendre sur le fait que la vaccination est un moyen et que les mesures mises en place ont aidé. D’ailleurs, le taux de vaccination ici est assez élevé.
    À quel moment le gouvernement fédéral pourra-t-il assouplir certaines mesures et avec quelle prévisibilité? Quels sont les indicateurs retenus? J’ai l’impression d’entendre...
    Je dois laisser le temps au ministre de répondre.
    La parole est à l'honorable ministre de la Santé.
    Madame la Présidente, une chose est sûre, l'autre est totalement incertaine. Ce qui est incertain, c’est ce que la COVID‑19 va continuer à nous amener comme surprises. La COVID‑19 nous a fait énormément de mauvaises surprises au cours des 22 derniers mois et cela va continuer d'être le cas.
    Ce qui est sûr, par contre, c’est que de tous les outils dont on doit se servir, la vaccination est l’outil le plus sûr et certain pour se préparer contre d'éventuelles futures vagues et la quasi-certitude de futurs variants.
    Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui. Je tiens à dire que je partagerai mon temps de parole avec la députée de Beauport—Limoilou.
    Je vais régler quelque chose tout de suite: nous allons appuyer la motion des conservateurs, mais avec certaines réserves, dont je veux parler aujourd'hui. Pour faire comprendre mes réserves, j'aimerais revenir sur le climat politique actuel.
    Cette semaine, on a vu deux choses qui expriment assez bien ce qu'est le climat politique dans lequel on évolue. On a vu une sortie du député de Louis-Hébert. Je veux le féliciter, parce que je trouve qu'il avait un ton mesuré qui ne se drapait pas dans la partisanerie. Il a fait du bien à beaucoup de monde.
    On a aussi vu la sortie du député de Carleton. Je l'ai entendu hier dans le cadre du débat sur le projet de loi C‑8 et il a à peine parlé du projet de loi. Cela ressemblait à un drôle de cri de ralliement dans lequel on oppose liberté et pandémie. Quand un décideur public fait cet amalgame vaseux entre liberté et pandémie, selon moi, il y a quelque chose qui cloche. Je dis cela parce que cela me fait penser à la politique américaine.
    Je ne sais pas si mes collègues suivent cela, mais il y a une républicaine infréquentable, Mme Taylor Greene, qui faisait hier non pas un amalgame douteux, mais un lien douteux entre ce qui se passe aux États-Unis et le régime nazi. Au lieu de parler de « Gestapo », elle a parlé de « gaspacho ». On apprécie les joies culinaires peut-être un peu plus qu'elle. On a peut-être un peu plus de culture, on sait de quoi il s'agit.
    Je dis cela parce que j'ai de plus en plus l'impression que la politique canadienne est en train de s'américaniser. C'est ce qui me fait peur. Je lis la motion des conservateurs et j'y vois une tentative de fédérer les mécontents. Je comprends le mécontentement des gens. Dans ma famille et autour de moi, je vois plusieurs personnes qui sont mécontentes de la situation actuelle. Néanmoins, quand on cherche un responsable, on peut voir que le gouvernement est responsable des actes qu'il a posés, mais personne n'a créé la pandémie. Donc, de vouloir fédérer les mécontents qui proposent des solutions de sortie de crise pires que les mesures actuelles, je pense que c'est irresponsable. Malheureusement, il règne un climat de polarisation des positions et, d'après moi, c'est la pire chose à faire en temps de crise.
    Cela me fait penser à un texte de Camus, dont je suis un grand admirateur, intitulé « Servitudes de la haine », paru dans Actuelles II. Il faut le replacer dans son contexte, c'était à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. Je veux lire la citation et j'aimerais peut-être la décortiquer. Camus dit ceci:
[...] la vérité est à construire, comme l'amour, comme l'intelligence. Rien n'est donné ni promis en effet, mais tout est possible à qui accepte d'entreprendre et de risquer. C'est ce pari qu'il faut tenir à l'heure où nous étouffons sous le mensonge, où nous sommes acculés contre le mur. Il faut le tenir avec tranquillité [j'insisterai là-dessus], mais irréductiblement, et les portes s'ouvriront.
    Camus, c'est le penseur de la mesure. Dans la philosophie grecque, il y a un concept qu'il s'appelle hubris; c'est la démesure. Aujourd'hui, j'ai l'impression que, dans la politique canadienne, il y a un peu de démesure. On essaie d'utiliser la pandémie pour faire des gains politiques. Je disais que j'ai trouvé intéressante la sortie du député de Louis-Hébert parce que, justement, il essayait d'être raisonnable, rationnel et de dire que sa formation politique a peut-être des modifications à apporter.
    Ce que j'aimerais voir du côté du Parti conservateur, c'est des gens raisonnables et rationnels qui seraient prêts à dire qu'ils ne peuvent pas appuyer les manifestants dans toutes leurs revendications, parce que la pandémie a des effets sur notre système de soins de santé. Je ne serais pas surpris que les manifestants que j'ai vus cette semaine ne pas respecter les règles de distanciation physique exercent une pression sur notre système de soins de santé dans les prochaines semaines.

  (1110)  

    Le fait de se présenter aux côtés des manifestants et de prendre des photos avec eux, le fait d'essayer de les instrumentaliser à des fins politiques et de leur dire qu'on respecte ce qu'ils font, sachant très bien que ce n'est pas la solution à une sortie de crise, tout cela est donc à mes yeux irresponsable et démontre une certaine démesure politique que l'on constate de plus en plus. Je ne veux pas être méchant, mais j'ai l'impression que c'est cette démesure que l'on a entendue dans les déclarations du député de Carleton.
    Si je suis en train de parler de démesure, c'est parce que la motion de mes collègues conservateurs fait référence à une déclaration de la Dre Theresa Tam. Pendant la crise, cette dernière est intervenue à de nombreuses reprises. Pendant la première vague, elle nous avait notamment donné certaines indications que j'ai vu plusieurs collègues conservateurs mettre en doute. Or, maintenant, ils utilisent la Dre Tam pour dire qu'il faut mettre fin aux différentes mesures qui ont été mises en place.
    Durant les dernières semaines, on a encore une fois abondamment vu cette démesure idéologique, alors que des manifestants exigeaient de mettre fin à toutes les mesures. Or, la moitié des mesures restrictives en place ne relèvent pas du Parlement fédéral, mais des provinces. En effet, ce sont les ministères de la Santé des provinces qui décident de mettre en place certaines mesures de confinement. À la Chambre, les mesures spécifiques ne touchent pas nécessairement le confinement ou la fermeture des restaurants; ce sont les provinces qui les mettent en place.
    De plus, tout cela se fait à des fins politiques. Malheureusement, j'ai entendu à plusieurs reprises certains collègues du Parti conservateur tenir un discours incitant à lever toutes les mesures, parce que cela plaît aux manifestants qui sont à l'extérieur. J'ai parlé du climat actuel. Tout cela me fait un peu penser à une maladie de la démocratie qui s'appelle le populisme.
     La définition du populisme est de proposer des solutions très simples à des problèmes complexes. Or, une pandémie est complexe et ne se règle pas en klaxonnant, en rouvrant les restaurants ou en criant liberté. Pour surmonter une pandémie, il faut se fier à la science. La pire des choses qu'un décideur public puisse faire est d'essayer d'instrumentaliser la science et de l'utiliser à des fins partisanes. La science suppose une forme de vérité, mais elle se marie très mal avec les idéologies.
    Dans la motion de mes collègues conservateurs, j'ai l'impression que l'on veut faire une utilisation idéologique de la science en se référant à la Dre Tam. On ne l'a pas écoutée quand elle disait qu'il fallait malheureusement imposer certaines restrictions à nos libertés individuelles à cause de la pandémie. Aujourd'hui, par contre, on l'écoute quand elle dit l'inverse.
     La pire des choses qu'un décideur public puisse faire est d'utiliser la science de façon idéologique, ce que l'on constate de plus en plus aujourd'hui. J'ai hâte de voir mes collègues conservateurs s'en rapporter à la science lorsqu'il est question de réchauffement climatique, ce qui n'est malheureusement pas encore le cas.
    Selon moi, la pire des choses à faire est d'utiliser la science de façon idéologique, parce que cela accroît le cynisme au sein de la population. Or, le populisme se nourrit de ce cynisme, rejette les élites et sème le doute envers les institutions. Ce populisme est en progression au Canada et je crois que cela fait un peu l'affaire de mes collègues conservateurs.
    En introduction, je disais que le Bloc québécois allait peut-être appuyer la motion des conservateurs, mais avec certaines réticences, dont la principale est cette impression que nos collègues conservateurs essaient d'instrumentaliser la Dre Tam. Nous verrons où cela aboutira et j'ai hâte d'entendre les commentaires de mes collègues.

  (1115)  

    Madame la Présidente, je vais être très honnête. J'ai été un peu touché du message du député de Jonquière, alors qu'il a parlé de mesure, de responsabilité, de nuance et de lutte contre l'extrémisme et le populisme. Je suis certainement d'accord avec lui.
    Je pense qu'il a choisi les bons mots pour indiquer à quel point cette crise qu'on vit ensemble exige non seulement qu'on se tienne ensemble, mais aussi qu'on s'écoute et qu'on se respecte les uns les autres, en plus d'écouter et de respecter ce que disent les scientifiques.
    Comme j'aime beaucoup Albert Camus moi aussi, j'aimerais que mon collègue nous dise, non pas une de ses citations, mais ce que Camus aurait pu nous dire aujourd'hui s'il avait été avec nous à la Chambre.
    Madame la Présidente, c'est une belle passe sur la palette, mais je vais la refuser. Monsieur le ministre comprendra pourquoi.
    Je suis content que ce soit le ministre de la Santé qui me pose cette question, parce que, ce que nous a révélé la pandémie, c'est que notre système de santé était très mal préparé.
    Si on veut être franc et sortir de l'idéologie, la meilleure chose qu'on a à faire, c'est de réinvestir dans notre système de soins de santé.
    Je tends donc la main au ministre de la Santé. Une hausse de 35 % serait fantastique, et je pense que Camus serait d'accord avec moi là-dessus.

[Traduction]

    Madame la Présidente, je remercie mon collègue de ses observations, et je le remercie, ainsi que ses collègues, d’avoir appuyé notre motion aujourd’hui. Je me joins également à lui pour condamner toute attitude rappelant la Gestapo. Cela dit, en tant qu’ancien producteur de tomates, je me dois de préconiser le gaspacho.
    Chatham—Kent—Leamington est le foyer de la production de tomates au Canada, une aire gigantesque de serres dont la production annuelle à la ferme s’élève à un demi-milliard de dollars. Ce secteur est gravement perturbé par les blocages. Je joins ma voix à celle de mes collègues aujourd’hui pour demander la fin des blocages et la fin des obligations liées aux vaccins.
    Le maire de Windsor, hier matin, a demandé au gouvernement fédéral de faire preuve de leadership pour résoudre ce problème. Je demanderais à mon collègue de nous dire ce qu’il attend du leadership du gouvernement fédéral pour mettre fin à cette situation.

[Français]

    Monsieur le Président, je remercie mon collègue de sa question.
    Il y a deux positions à éviter, à mon avis. Les conservateurs ont abondamment critiqué le gouvernement en disant qu'on insultait les manifestants. Je suis d'accord avec mon collègue pour dire qu'il faut peut-être éviter cela, mais il faut aussi éviter de les encenser.
    Or, en clamant haut et fort « liberté » comme cri de ralliement, mes collègues conservateurs essaient d'encenser certains manifestants. En ce sens, on les encourage et on ne dénoue en rien la crise. Je pense que, ce qu'on devrait faire, c'est avoir une position mesurée: ne pas insulter les manifestants, mais, surtout, ne pas les encenser.

  (1120)  

     Madame la Présidente, je remercie mon collègue de son discours, de ses mots, ainsi que du ton qu'il a utilisé.
    Je ne connais pas très bien les travaux de Camus, mais j'écoute attentivement les déclarations de la Dre Theresa Tam. J'apprécie la réflexion de mon collègue à l'égard du fait que les conservateurs, qui critiquent parfois ce que dit la Dre Tam, l'appuient à d'autres moments.
    La Dre Tam avait dit qu'on devrait réévaluer toutes les mesures obligatoires et les restrictions fédérales. Or, la motion d'aujourd'hui ne propose pas une réévaluation des restrictions; elle arrive plutôt à la conclusion qu'on devrait les lever immédiatement.
    Mon collègue pense-t-il que la motion reflète vraiment ce que la Dre Tam avait dit ou a-t-on sauté aux conclusions par rapport à ce qu'elle proposait?
    Madame la Présidente, je comprends ce que mon collègue veut dire. J'ai une petite réserve aussi. Lever les mesures obligatoires doit être fait suivant la conjoncture. Si on se retrouve dans une nouvelle vague ou avec des problèmes qu'on n'avait pas vus, il faut malheureusement maintenir les mesures mises en place pour limiter la propagation du virus.
    Mes collègues conservateurs pourraient être un peu plus clairs dans leur motion en disant qu'on va prendre en considération la conjoncture. Ce pourrait être un élément intéressant, d'autant plus que mon collègue semble soulever cette préoccupation, que j'avais également.
    Monsieur le Président, nous sommes réunis aujourd’hui pour débattre d’une motion fort importante et fort intéressante. Pourtant, nous ne devrions pas avoir à faire un tel débat. Le sujet d'aujourd'hui ne devrait pas avoir eu à se rendre jusqu'au débat, puisqu'il aurait dû faire partie d'un plan de départ. Cependant, le Canada n'avait pas de plan pour faire face à la pandémie, et ce, malgré le fait que, depuis plus de 20 ans, les épidémiologistes nous disaient qu'une pandémie nous pendait au bout du nez.
    C'est pourquoi nous nous retrouvons à débattre d'une motion afin de demander au gouvernement de présenter un plan de déconfinement. J'exposerai brièvement l'état de la situation actuelle et je tenterai de répondre à deux questions: pourquoi est-il important d'avoir un plan, et qu'est-ce que cela doit contenir?
    Plus tôt cette semaine, je disais qu’il était important de savoir où nous en étions pour savoir où nous voulions aller. La situation actuelle n’est pas reluisante. Ce que je vais dire dans les prochains instants ne fera tomber personne en bas de sa chaise.
     La population est découragée. Les gens ne savent plus où donner de la tête, qui croire, quoi faire, ni pourquoi telle ou telle action doit être faite ou ne pas être faite. Il y a 35 000 familles au Canada qui ont perdu un ou plusieurs proches. Ce sont par centaines de milliers que des gens se sont retrouvés sans emploi, parfois à répétition, particulièrement dans les domaines de l’hôtellerie, de la restauration, du transport, du tourisme et des arts, des secteurs particulièrement touchés.
    Il y a de quoi être découragé face au présent et vouloir cesser de l’être face à l’avenir. Ce découragement est fort compréhensible. L’élastique a tellement été étiré qu’il est sur le point de casser. En fait, je devrais dire « les élastiques ».
    Commençons par l’élastique représentant la résilience de la population. Tout au long de la pandémie, les Québécois et les Canadiens ont été très résilients et très compréhensifs. Les taux de vaccination le démontrent bien. Les gens se disaient que la vie normale reviendrait une fois qu’ils seraient vaccinés. C’est bien le message qu'on leur a transmis coast to coast to coast, pour reprendre une expression chère aux députés de la langue shakespearienne.
    Malgré des taux de vaccination exemplaires, la situation n’est pas revenue à une certaine normalité, et nous pouvons comprendre le désarroi de la population. Devant l'ensemble des mesures, un Romain en perdrait son latin. Il y a tant d'incohérence, tant de difficulté à comprendre ce qui est transmis d'une journée à l'autre dans les informations. On dit une chose une journée et, le lendemain, on a l'impression que c'est le contraire. Comment s'y retrouve-t-on?
    Il y a aussi l'état de l'élastique économique, qui n'est guère mieux. Des gens ont dû réorienter leur carrière temporairement ou définitivement. Des pans complets de l'économie ont été et sont encore en lambeaux. Je les ai nommés précédemment: le transport, les arts, la culture, le tourisme, l'hôtellerie et la restauration. De nos jours, on tend à choisir un emploi qui correspond à ses passions. Lorsqu'on perd cet emploi-là, c'est comme si on s'éteignait un peu, et là, des gens se sont éteints pendant les deux dernières années. C'est difficile, et leur colère, leur tristesse et leur désarroi sont compréhensibles.
    Enfin, regardons un peu l'élastique représentant la santé. La situation que nous vivons est complexe et les raisons pour lesquelles certaines décisions sont prises actuellement tournent toutes autour de la capacité des systèmes de santé au Canada à résister à la charge supplémentaire qu’impose la pandémie. Ainsi, même si la population est vaccinée, les systèmes de santé ne se portent pas bien. Le personnel est épuisé, voire malade. Les systèmes de santé ont besoin d’investissements prévisibles et récurrents.
    Le parti au pouvoir ne cesse de nous répéter qu’il a injecté des milliards de dollars dans les systèmes de santé du Québec et des provinces depuis le début de la pandémie. C’est vrai, nous ne l'avons jamais nié. Cependant, c’est le rôle constitutionnel du gouvernement fédéral, en temps de crise, de soutenir davantage le Québec et les provinces canadiennes. Là où le bât blesse, c’est que, pendant 30 ans, il y a eu des désinvestissements, alors que les coûts en santé ont augmenté d'année en année, à cause de l'inflation, mais aussi du vieillissement de la population. Cela a rendu les systèmes de santé fragiles.
     Toutefois, il ne faut pas dire que le fédéral n’a pas rempli sa part du contrat; c’est bien mieux de stigmatiser des gens et de dire que c’est parce qu’ils ne sont pas vaccinés que les systèmes ne fonctionnent pas et sont fragiles! Je le dis de façon ironique, bien sûr. La vaccination, même si je l’encourage, demeure un choix personnel.

  (1125)  

    Or ce n’est certainement pas en stigmatisant les gens que le problème de la fragilité des systèmes de santé va se régler, une fragilité causée par le désinvestissement du fédéral pendant 30 ans.
    En somme, faire un état de situation, c’est regarder avec lucidité et compréhension dans quel état se trouve notre société dans son ensemble, mais c’est aussi admettre ses erreurs. Dans mon propre passé, on me disait de ne jamais admettre mes erreurs, car c'était un signe de faiblesse. Non, ce n’est pas un signe de faiblesse, c’est un signe de lucidité. C'est dire qu’on est prêt à travailler pour améliorer une situation causée, en tout ou en partie, par son erreur. C’est cela qu’on doit faire et qu'on doit retrouver dans un plan de déconfinement.
    Dans les transferts en santé, les erreurs ne proviennent pas seulement du parti qui est actuellement au pouvoir, mais de tous les partis qui ont été au pouvoir au cours des 30 dernières années. C’est en voyant avec lucidité ces erreurs qu’on va pouvoir redresser la situation.
    Maintenant, pourquoi faire un plan? Cela se résume en un seul mot: prévisibilité. On a tous besoin de prévisibilité. Cela fait du bien de regarder en avant, plus loin que le bout de son nez, même si certains en ont un plus long que d’autres. Cela permet de recommencer à planifier l’avenir, parce que les étapes à franchir vers la fin d’une situation non désirée et non désirable sont clairement définies. C’est tellement simple et logique qu’il est surprenant qu’il faille demander un plan et expliquer pourquoi c’est nécessaire. Cela tombe tellement sous le sens.
    Est-ce que la motion demande que le déconfinement soit complet au 28 février? Non, parce qu’un déconfinement complet sans prévision, sans planification, ce n’est pas un plan, c’est l’annonce d’un désastre. Il faut un plan avec des étapes bien définies. Cela m'amène à parler de ce qu'un plan doit contenir: beaucoup de choses.
    Tout d'abord, il s'agit d'un état de situation clairement défini, incluant les bons coups et les erreurs à corriger. Ensuite, il doit établir des objectifs qualifiables et quantifiables et poser des questions sur le présent et l'après auxquelles il faut répondre. Puis, il doit comprendre des étapes à franchir et des mesures concrètes et vérifiables pour la réalisation de ces étapes, et il doit y avoir des conditions qualifiables et quantifiables quant au passage d’une étape à une autre. Des gens responsables de la réalisation et de la validation de ces actions doivent être nommés. En outre, cela prend une forme de responsabilité et de reddition de comptes envers les citoyens, ainsi que des outils efficaces de communication, d’évaluation et de validation. Finalement, il doit soulever les obstacles possibles et fournir des pistes de solution à ces obstacles.
    Dans le cas qui nous préoccupe, il faut évaluer les mesures actuellement en place, leur raison d’être et leur efficacité, puis déterminer le moment où elles doivent prendre fin. Il faut également penser aux conditions de fin de la pandémie, ce qui implique que le Canada joue un rôle à l’international, non seulement en tant que fournisseur de biens et services, mais aussi en matière d’éducation et de renseignement. Il faut inclure ce rôle dans le plan de déconfinement.
    En conclusion, avoir un plan de déconfinement permettra de savoir ce qui doit être fait pour retourner à une certaine normalité et de savoir quelles sont les étapes à franchir pour y arriver. Certaines étapes se réaliseront rapidement et d'autres moins rapidement, mais il faut qu’elles se réalisent. C’est important. On en a tous ras le pompon.

  (1130)  

[Traduction]

    Madame la Présidente, le Bloc appuie cette motion, et je peux comprendre que l’opposition et le public veuillent un plan et un calendrier. Quand exactement allons-nous ouvrir les frontières et ne plus avoir à faire de tests? Quand pourrons-nous monter dans un avion sans devoir porter un masque?
    Cependant, le problème n’est-il pas l’incertitude? Que va-t-il se passer en matière de variants dans un mois ou dans deux mois? Il y aura d’autres variants, mais quelles seront leur virulence et leur contagiosité? À quel point seront-ils nouveaux? Quelle sera la situation dans nos unités de soins intensifs dans un mois, et dans deux mois? Qui sait?
    Ne serait-il pas logique de resserrer ou d'alléger les restrictions en matière de santé publique en fonction du risque à ce moment-là, et non en fonction d’un calendrier préétabli?

[Français]

    Madame la Présidente, c'est exactement pour cette raison que je n'ai pas parlé de chronologie dans mon discours, mais bien de conditions à respecter et d'étapes à franchir. Nous vivons effectivement une période d'incertitude et il est compliqué d'imposer une chronologie à l'incertitude. Par contre, des objectifs et des conditions qualifiables et quantifiables permettent de voir ce qu'on est en train de franchir et ce qu'on est en train de réussir à faire tous ensemble.

[Traduction]

    Madame la Présidente, des pays du monde entier dont les taux de vaccination sont inférieurs à ceux du Canada assouplissent leurs restrictions concernant la COVID‑19. La tendance se poursuit en Amérique du Nord, où plusieurs États américains sont sur le point d’assouplir leurs restrictions. Bien entendu, nous savons maintenant que plusieurs provinces font de même.
    L’Organisation mondiale de la santé a récemment déclaré que certains pays peuvent envisager d’assouplir les règles s’ils ont des taux d’immunisation élevés. L’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam, a estimé que toutes les mesures sanitaires existantes devaient être « réévaluées » afin que nous puissions « revenir à une certaine normalité ».
    Les Canadiens ont fait leur part. Les bons citoyens de Brantford—Brant ont fait leur part. Ils sont frustrés. Ils sont en colère. Au cours des deux dernières années, ils ont vu leur vie bouleversée par les pertes d’emplois, l’incertitude économique, l’isolement et la dépression. Il est maintenant temps pour le gouvernement de faire sa part. Il est temps pour le premier ministre d’être un premier ministre...
    La députée de Beauport—Limoilou a la parole pour répondre à la question.

[Français]

    Madame la Présidente, je suis d'accord avec certains des éléments soulevés par mon collègue. Premièrement, la vaccination est importante. Deuxièmement, il faut un plan de déconfinement par étapes, comme le suggèrent l'OMS et la Dre Theresa Tam.
    Par contre, il faut éviter le piège de se comparer à d'autres pays, parce qu'il faut auparavant répondre à une question: est-ce que les systèmes de santé de ces pays ont été sous-financés durant les 30 dernières années? Si la réponse est non, le Canada ne peut pas se comparer à ces pays.

[Traduction]

    Madame la Présidente, on s'est beaucoup demandé aujourd’hui qui doit assumer le fardeau de cette pandémie, et je ne peux m’empêcher de rappeler aux gens les milliers de travailleurs de la santé ici même, à Hamilton-Centre, et dans les hôpitaux de tout le pays. Des décennies de sous-financement et de négligence en matière de santé sous les gouvernements fédéraux successifs ont laissé le Canada sans la capacité de pointe nécessaire pour faire face à la crise actuelle. Je souligne ce qui se passe actuellement au Danemark et en Suède, des pays qui ont levé leurs restrictions.
    La députée convient-elle que le gouvernement fédéral devrait s’engager à fournir aux provinces et aux territoires un nouveau financement important et à long terme pour les transferts en santé afin d’accroître la capacité du système de santé du Canada?

  (1135)  

[Français]

    Madame la Présidente, la réponse est oui. C'est effectivement ce que nous disons depuis très longtemps et que nous continuerons de répéter tant que cela ne se sera pas produit. Il faut un financement récurrent à long terme. Nous demandons 35 % alors que les ententes prévoient 50 %: c'est quand même raisonnable comme compromis.

[Traduction]

    Madame la Présidente, le 7 février 2011, le député de Papineau a dit: « Un premier ministre qui n’écoute personne, jamais, nulle part? “Pucapab”! » Il y a deux ans, le premier ministre a envoyé des ministres à Smithers, en Colombie-Britannique, pour dialoguer avec les chefs héréditaires, ce qui a permis de mettre fin à ce que beaucoup considèrent comme des manifestations nationales perturbatrices.
    La députée reconnaît-elle que le premier ministre ferait bien de respecter la science et d’appuyer notre motion pour regagner la confiance de plus de la moitié des Canadiens et leur offrir une lueur d’espoir?

[Français]

    Madame la Présidente, c'est ce que je disais dans mon discours.
    Il faut aller de l'avant et avoir un plan. Avoir un plan de déconfinement ne veut pas dire que, le 28 février, tout le monde sera libre de n'en faire qu'à sa tête. Cela veut dire qu'on saura où on s'en va, étape par étape, condition par condition. Il est logique d'appuyer cette motion.

[Traduction]

    Madame la Présidente, je suis heureuse d’avoir l’occasion de m’adresser à mes collègues à la Chambre des communes aujourd’hui pour parler de la motion de l’opposition. Je partagerai mon temps de parole avec le très éloquent et intelligent député de Vancouver Kingsway.
    Je veux commencer par dire ce que je sais et que nous savons tous: l’ennemi réel, l’ennemi que nous essayons tous de combattre, c’est la COVID‑19 et non des convois ou des personnes. C'est une maladie. C'est une crise sanitaire mondiale. Nous savons que cette pandémie mondiale a été incroyablement difficile pour beaucoup de gens. Dans cette enceinte, nous perdons parfois de vue le fait que des gens ont perdu des proches. Près de 35 000 Canadiens sont morts, et cela représente 35 000 familles, parents, enfants, frères, sœurs et amis.
    Plus de trois millions de Canadiens sont tombés malades, et nous ne savons toujours pas quelles en seront les conséquences pour l’avenir. Certains spécialistes disent qu’un Canadien sur quatre gardera longtemps des séquelles de la COVID‑19. Trois millions de Canadiens ont été malades. Ce n’est qu’à ce jour et ce ne sont que les cas que nous connaissons. Il est important de se souvenir de certaines de ces choses dans cette enceinte.
    Les moyens de subsistance des gens ont également été profondément touchés. Dans ma circonscription, Edmonton Strathcona, un certain nombre d’entrepreneurs ont essayé de lancer des entreprises et ils n’ont pas pu obtenir le soutien dont ils avaient besoin. Il y a les travailleurs et les gens de la communauté artistique. Edmonton Strathcona est le cœur de la communauté artistique. C’est là que se déroulent le Fringe Festival et le Edmonton Folk Music Festival. Tous ces artistes n’ont pas été en mesure de gagner un revenu et de faire ce qu’ils font pour vivre.
    Aussi terrible que cela ait été, nous devons également considérer ce qui est arrivé à nos enseignants, à qui nous demandons d’enseigner en ligne et hors ligne, et considérer les difficultés auxquelles ils ont dû faire face s’ils ont des familles à la maison qu’ils essaient de protéger tout en essayant de protéger nos enfants. Nous avons exercé une pression immense sur les travailleurs de la santé et d’autres travailleurs essentiels. Notre système de soins de santé est débordé. Nous devons faire face à une crise des opioïdes et à des défis en matière de santé mentale. Toutes ces choses sont terribles et nous devons vraiment nous y pencher, mais nous ne pouvons pas perdre de vue le véritable ennemi ici et le véritable ennemi est la COVID.
    Je comprends que les restrictions ont été difficiles, mais je crois honnêtement qu’elles étaient nécessaires. Un de mes héros personnels est un médecin de l’Alberta, le Dr Vipond. Il ne cesse de dire que nous utilisons le mauvais terme. Il ne s’agit pas en fait de restrictions, mais de protections. C’est peut-être ainsi qu’il faut voir les choses. C’est peut-être la façon dont nous pouvons envisager les choses à l’avenir, à savoir que ce sont des protections.
    Nous ne savons pas dans quelle mesure ces protections ont été efficaces. Nous ne savons pas combien d’autres personnes auraient pu mourir si ces protections n’avaient pas été mises en place. Nous ne savons pas combien d’autres variants nous aurions eus ou combien de temps encore nous aurions à lutter contre la COVID‑19 si ces protections n’avaient pas existé. Nous savons que les masques, les petits rassemblements sociaux, les vaccins et l'équipement de protection individuelle sont utiles. Toutes ces mesures facilitent la poursuite des activités de nos systèmes de soins de santé et nous permettent d’assurer la sécurité de nos proches et la nôtre.
    Comme beaucoup de députés le savent, l’Alberta va lever toutes les protections. Certains de mes collègues conservateurs l’ont applaudi avec enthousiasme plus tôt aujourd’hui. Toutefois, avant que les gens ne sortent leurs chapeaux du « meilleur été de tous les temps » ou du « meilleur printemps de tous les temps », je tiens à rappeler aux députés que depuis le meilleur été de tous les temps, des milliers d’Albertains sont morts. Ce sont des milliers de familles albertaines qui ont été dévastées.
    Pourquoi l’Alberta lève-t-elle les restrictions? L’Alberta lève les restrictions parce qu’une poignée d’hommes en colère ont bloqué notre frontière et que le premier ministre se soucie davantage de ce que pensent ces « camionneurs », et j’utilise délibérément les guillemets, que de la santé et du bien-être des Albertains. Nous avons un premier ministre qui se préoccupe davantage des résultats des sondages que de l’application des lois qu’il a mises en place. Le projet de loi 1 a été la première loi que le premier ministre Kenney a mise en place. Il ne veut pas l’utiliser parce que cette loi n’a jamais été destinée à être utilisée contre les personnes qui votent pour le premier ministre Kenney. Cette loi était destinée à être utilisée contre les peuples autochtones. Cette loi était destinée à être utilisée contre les personnes qui protègent notre climat.

  (1140)  

    La COVID-19 n’est pas forcément une condamnation à mort. Pourtant, une personne en Alberta est maintenant plus susceptible de mourir de la COVID que d’une maladie cardiaque, d’une maladie pulmonaire ou de toute autre cause unique, sauf la vieillesse. Pourquoi en est-il ainsi? En un mot: à cause de la politique. C’est parce qu'en Alberta nous avons un premier ministre qui se soucie davantage de ses sondages que de la santé et du bien-être des Albertains.
    La santé publique ne devrait pas être soumise aux caprices des politiciens. La santé publique doit être guidée par la science et la science sur la COVID est très claire. Les vaccins fonctionnent. Les masques sont efficaces. Les restrictions sur les rassemblements à l’intérieur sont efficaces. Nous devrions utiliser tous les outils dont nous disposons pour prévenir les pertes de vies et les impacts à long terme de la COVID. Sachant que la COVID de longue durée existe, sachant que l’impact se fera sentir pendant longtemps, notre système de santé continuera de dépenser des ressources contre la COVID bien après que ce virus ait disparu.
    Il existe d’autres solutions que nous pouvons envisager. J’ai souvent pris la parole à la Chambre pour parler de l’équité en matière de vaccins. J’ai dit à quel point il était important que le Canada joue un rôle. Nous savons tous qu’il est impossible de sortir de cette pandémie au Canada si nous ne veillons pas à ce que les gens du monde entier puissent obtenir les vaccins et les protections dont ils ont besoin. Nous le savons, et pourtant nous avons un gouvernement qui refuse actuellement de faire don des doses requises.
    Les libéraux sont fiers du fait qu’ils n’ont même pas atteint la moitié de leurs promesses en près de trois ans. Ils n’ont jamais réussi à travailler avec l’Organisation mondiale du commerce pour faire signer la dérogation à l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce afin que les pays du monde entier puissent avoir accès aux recettes nécessaires à la fabrication de ces vaccins. Il est très important de penser au fait qu’ils font cela pour protéger les profits des pharmaceutiques. Ces pharmaceutiques gagnent des dizaines de milliers de dollars par minute, et elles ont développé ces vaccins avec des fonds publics.
    Hier, j’ai vu une citation sur Twitter où quelqu’un a fait remarquer que le fait de confier aux pharmaceutiques la responsabilité du déploiement d’un vaccin équivaut à confier aux sociétés pétrolières et gazières la responsabilité du changement climatique. Pensons‑y un instant. Nous donnons la possibilité de fabriquer des vaccins qui sauvent des vies à des entreprises pharmaceutiques dont la seule raison d’être est la marge bénéficiaire.
    Il faut que le gouvernement agisse davantage à ce sujet. Il faut qu’il modifie le Régime canadien d'accès aux médicaments. Il faut qu’il signe la dérogation à l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce. Il faut qu’il contribue davantage à COVAX, qu’il se préoccupe réellement de ces vaccins et qu’il se soucie de les mettre en circulation. Nous devons aider les populations du monde entier à disposer de seringues, de méthodes pour maintenir la chaîne de froid et d’équipement de protection individuelle. Ce n’est pas la même chose d’essayer de vacciner quelqu’un dans une collectivité rurale en Ouganda que d’essayer de vacciner quelqu’un au centre-ville de Toronto. Nous devons soutenir les pays dans cette démarche.
    En plus de ce que nous pouvons faire dans le monde et du rôle que nous avons à jouer là‑bas, nous devons en faire plus ici. Notre système de soins de santé au Canada a été décimé année après année. Nous devrions avoir des transferts fédéraux qui représentent 50 % du coût des soins de santé. Ce n’est plus le cas. Cela ne va plus.
    En ce qui concerne la motion présentée par les conservateurs, ces derniers semblent se réjouir à la perspective de lever toutes les restrictions sanitaires, alors que ce sont justement ces restrictions qui permettent à nos unités de soins intensifs de continuer à fonctionner et à nos médecins et travailleurs essentiels de poursuivre leur travail en toute sécurité. J’essaie de ne pas être cynique à la Chambre, même si c’est parfois très difficile, mais c’est vraiment à se demander si les conservateurs ne cherchent pas à détruire notre système de soins de santé. Veulent-ils vraiment qu’il s’effondre afin de pouvoir mettre en place un système à deux vitesses, à l’américaine, comme Jason Kenney et le Parti conservateur uni ont essayé de le faire en Alberta?
    Nous devons prendre des décisions fondées sur des données scientifiques. Nous devons écouter les experts. Cette pandémie est planétaire et, en tant que telle, elle nécessite une solution planétaire. Il est temps d’arrêter d’en faire un enjeu politique. Il est temps d’arrêter de brandir des concepts creux. Il est grand temps que nous agissions pour notre bien à tous, celui des Canadiens, de nos enfants et de nos parents.
    Il est grand temps que nous agissions pour le bien de toute l’humanité.

  (1145)  

    Madame la Présidente, je suis rassuré d’avoir entendu la cheffe de l’opposition demander aux camionneurs de rentrer chez eux, après les avoir encouragés, pendant les deux dernières semaines, à enfreindre la loi, au nom de la liberté.
    J’aimerais savoir ce que pense la députée de la contagion de l’anarchie, de Québec à Ottawa, et même jusqu’à Windsor, dans sa province, et des encouragements que la cheffe de l’opposition et ses collègues ont donnés aux camionneurs, ce qui a généré des comportements tout à fait à l’antithèse de ce que sont les Canadiens.
    Madame la Présidente, je suis la première à déplorer que lorsque le premier barrage frontalier a été mis en place à Coutts, en Alberta, le premier ministre provincial ne soit pas intervenu pour y mettre fin. Cela a encouragé les protestataires à bloquer Windsor et à commencer à manifester à l’aéroport d’Ottawa. Si nous avions utilisé les outils que nous avions à notre disposition pour affirmer haut et fort que ces infrastructures devaient rester ouvertes, dans l’intérêt de notre pays, de notre province et de toute la population, si le chef du Parti conservateur uni, Jason Kenney, avait eu le courage de le faire, je ne pense pas qu’il y aurait eu d’autres barrages ailleurs. Les protestataires attendaient certainement de voir comment le gouvernement allait réagir, mais il n’y a eu aucune réaction. Le gouvernement albertain s’est soumis et a supprimé l’obligation vaccinale. Très franchement, j’estime que Jason Kenney est en grande partie responsable de ce qui se produit maintenant.
    Madame la Présidente, je remercie la députée d’avoir ramené la discussion sur le sujet de l’impact qu’a eu la pandémie de COVID‑19 sur la population, et d’avoir parlé de « protections » plutôt que de « restrictions ». Je l’en remercie. Je constate toutefois que la motion dont nous sommes saisis aujourd’hui ne propose pas de solutions pour assurer la protection de la population.
    J’invite la députée à nous dire ce qu’elle pense de la privatisation, comme cela a été mentionné. J’observe que, la semaine dernière, des députés d’en face ont parlé du rôle que pourrait jouer la médecine privée dans la lutte contre la pandémie. J’aimerais savoir ce que la députée en pense.

  (1150)  

    Madame la Présidente, ma collègue est toujours prête à défendre la communauté des soignants, et je salue les efforts qu’elle déploie à cette fin.
    En Alberta, c’est un concept qui n’est pas nouveau. Il y a déjà eu des tentatives très sérieuses de privatiser de larges pans de notre système de santé publique. Par exemple, à l’heure actuelle en Alberta, il n’y a pas de service d’ambulance régulier pour répondre à des urgences à Edmonton, à Red Deer, à Calgary et dans de nombreuses collectivités rurales. De plus en plus de laboratoires sont privatisés. Une grande partie de notre système de santé est convoitée par le secteur privé, et il faut que les Canadiens comprennent que c’est très dangereux.
    Je ne pense pas que les Canadiens veulent avoir un système de santé à deux vitesses. Je ne pense pas qu’ils veulent un système à l’américaine qui abandonne trop de gens à leur sort. Nous devons donc nous montrer très vigilants et veiller à ce que les transferts en santé aux provinces soient augmentés, que la Loi canadienne sur la santé soit bonifiée, et que des programmes pour la santé mentale et l’assurance-médicaments, entre autres, soient mis en place...
    Je dois donner la parole à d’autres députés.
    Le député de Longueuil—Saint-Hubert a la parole.

[Français]

    Madame la Présidente, je remercie ma collègue de son discours.
    Il y a quelque chose d'un peu particulier dans ce qu'on vit. Évidemment, comme ma collègue et comme tous les députés, ce matin je constate un ras‑le‑bol. Les gens sont tannés, écœurés, fatigués de toutes les règles sanitaires et tout le reste.
    Ce qui est vraiment particulier, c'est que le Canada est parmi les pays où les gens sont les plus vaccinés au monde, avec les règles sanitaires les plus rigides; malgré tout, le nombre de cas jusqu'à récemment était assez élevé. Beaucoup de pays lèvent les mesures sanitaires.
    On voit que le système de santé au Québec est au bord de l'implosion malgré toutes les mesures mises en place et le fait que les gens soient vaccinés. On constate que c'est vraiment important d'augmenter les transferts en santé.
    Ma collègue est‑elle d'accord qu'il est temps d'avoir un sommet sur la santé et les soins de santé, parce que c'est vraiment important, et conséquemment d'augmenter les transferts en santé vers les provinces...
    À l'ordre. La parole est à l'honorable députée pour une brève réponse.

[Traduction]

    Madame la Présidente, mon collègue siège avec moi au Sous-comité des droits internationaux de la personne, et je me réjouis à l’avance de pouvoir travailler à ses côtés sur les grands enjeux planétaires que ce comité va examiner.
    Pour répondre à sa question, je dirai qu’il est temps d’avoir un débat sérieux, non partisan et fondé sur des données scientifiques, sur la façon dont nous pouvons réduire les mesures de restriction et de protection. Nous voulons tous sortir de cette pandémie. Je veux que mes enfants puissent retourner à l’école, que ma fille...
    Nous devons poursuivre le débat.
    La parole est au député de Vancouver Kingsway.
    Nous sommes à un moment crucial de notre histoire. Tous les Canadiens, quels qu’ils soient, ont été profondément touchés par ce qu’on décrit comme une pandémie planétaire qui n’arrive que tous les 100 ans. Je crois qu’on peut raisonnablement affirmer que personne n’aurait pu imaginer les ravages que la COVID-19 a causés sur les plans sanitaire, économique, politique et social.
    Plus de 3 millions de Canadiens ont été infectés. Environ 35 000 en sont morts, trop souvent dans la souffrance et dans la solitude. Des familles ont été séparées. Des célébrations importantes dans la vie des gens ont dû être annulées. Des travailleurs ont perdu leur gagne-pain, et de petits entrepreneurs ont perdu leur entreprise. Les secteurs de la culture, de l’éducation et du tourisme ont été durement touchés, sans parler des liens sociaux. La santé mentale et la santé physique ont elles aussi été durement éprouvées.
    Je crois qu’on peut dire que les Canadiens en ont assez, non seulement de combattre le virus, mais aussi de faire face à toutes sortes de difficultés. Il faut aussi reconnaître qu’à tous les paliers de gouvernement, les responsables ont dû prendre des décisions dans des circonstances exceptionnelles. Nous avons dû improviser, parfois, et nous avons dû prendre les meilleures décisions possible sans avoir une connaissance parfaite des faits et de ce que l’avenir nous réservait. Cela nous a rappelé, de façon très brutale, que mère nature est plus puissante que nous tous et qu’il est impossible de la déjouer.
    Pour toutes ces raisons, il me semble approprié de faire preuve de reconnaissance et de générosité envers notre pays. Cela dit, il faut aussi reconnaître que des erreurs ont été commises, que des responsabilités importantes ont été esquivées et que des circonstances ont été exploitées, et ce blâme concerne toutes les institutions de notre pays.
    Des politiciens se sont servis de la pandémie pour cliver la société et pour tirer un avantage partisan. Des partis politiques ont exacerbé les divisions et, de façon irresponsable, ont attisé les flammes de l’insurrection. Les agences de santé publique ont négligé de préparer adéquatement notre pays à une urgence sanitaire. C’est d’autant plus impardonnable que nous avions été prévenus, que des rapports avaient prévu cela. Il y a eu beaucoup de tergiversations politiques et d’erreurs, et on a affirmé des choses avec certitude alors que les données étaient encore incertaines. De grandes sociétés ont profité des pénuries et des difficultés économiques pour engranger des profits excessifs, et les Canadiens eux-mêmes, parfois à leur insu et parfois de façon délibérée, ont relayé sur Internet de fausses informations et des paroles haineuses.
    Si bien que les citoyens n’ont jamais été aussi divisés qu’aujourd’hui. Une malheureuse tendance à trop simplifier les choses prévaut désormais. Chose plus inquiétante, le manque de transparence étouffe le débat scientifique, empêche les gens de poser des questions légitimes et permet la répétition des mêmes erreurs. C’est à la fois délétère et non scientifique, et, surtout, cela sape la confiance des Canadiens dans nos institutions. Je pense qu’il est temps d’en prendre conscience et de changer les choses.
    Cela fait maintenant deux ans que nous combattons cette pandémie. Les temps ont changé, et les citoyens aussi. Ils sont beaucoup mieux informés: ils ont accès aux données scientifiques et peuvent se renseigner sur les pratiques observées dans les autres pays. Dans bien des cas, ils peuvent se reporter à ce qu'ils ont vécu personnellement. Ils ont une bien meilleure idée de ce qui fonctionne, de ce qui a du sens et de ce qui n’en a pas. Ils sont capables de détecter les incohérences et les revirements politiques, qui ont été innombrables.
    Il est temps de reconnaître qu’un grand nombre de Canadiens ont des questions légitimes à poser au sujet des politiques et des restrictions sanitaires qu’on leur a demandé de respecter. Après deux ans de pandémie, il est compréhensible qu’ils soient fatigués et frustrés. Ils ont fait de gros sacrifices et ils veulent que leur gouvernement fédéral fasse preuve de leadership en leur présentant une feuille de route pour l’avenir.
    Je tiens à être clair. Rien ne justifie la propagation de fausses informations ou la contestation de la science. Rien ne justifie l’intimidation des travailleurs de la santé ou la prise en otage des habitants d’une ville. La liberté de se rassembler, de manifester et de s’exprimer sont des valeurs chères à notre pays, mais ce n’est pas la rue qui fait la loi. De plus, nous ne pouvons pas compromettre la santé des personnes vulnérables à la COVID‑19 en levant toutes les restrictions sanitaires du jour au lendemain, comme le proposent certaines provinces. Ce serait une décision irresponsable, davantage inspirée par des considérations politiques que par la science.
    Nous savons que les personnes âgées et celles qui sont vulnérables à cause de leur état de santé sont plus à risque de tomber gravement malades si elles attrapent la COVID. Nous devons donc nous assurer qu’elles sont protégées par des mesures de santé publique fondées sur la science.

  (1155)  

    La COVID continue de circuler au Canada et dans d’autres pays, et l’approche combinant vaccins et mesures de protection continue d’être la plus efficace. Cette approche comprend des vaccins, des mesures de santé publique ciblées et définies ainsi que des mesures de précaution individuelle. L’administratrice en chef de la santé publique, la Dre Theresa Tam, a récemment déclaré que le moment était venu et qu'il était important de revoir les mesures de santé publique en vigueur afin de déterminer quelle devrait être la prochaine étape.
    Les néo-démocrates sont d'accord. Nous pensons qu’il est à la fois bon et nécessaire de revoir nos politiques actuelles fondées sur la science et les données probantes dans le but de nous assurer que nous sommes sur la bonne voie et, si ce n'est pas le cas, de faire les ajustements nécessaires. Nous ne devons pas hésiter à poser des questions et à suivre ce que nous disent les scientifiques. D'ailleurs, l'essence même de la science est le questionnement. Si on peut remettre en question les idées de géants comme Newton et Einstein, on peut certainement remettre en question celles du premier ministre et du gouvernement libéral. Je dirais même qu’au vu des mauvais résultats qu’ils ont obtenus jusqu’à présent, c’est notre devoir de le faire.
    Cela dit, il importe de souligner que la motion dont la Chambre est saisie déforme quelque peu les paroles de la Dre Tam. Lors d’une conférence de presse le 4 février dernier, celle-ci a répondu à des questions sur le passeport vaccinal et sur les restrictions de voyage en disant que le gouvernement fédéral était en train d’examiner toute une gamme de mesures de santé publique et de politiques, avec les provinces et les territoires, afin de déterminer quelle suite il allait leur donner.
    Et surtout, la Dre Tam a également déclaré: « C'est pourquoi il est important de continuer à se protéger pour réduire la propagation, d'autant plus que nous passons plus de temps à l'intérieur pendant les mois d'hiver et que de premiers assouplissements sont apportés aux mesures de santé publique dans certaines régions du pays ».
    Cette attitude est prudente. Nous devons reconnaître que comme le nombre extrêmement élevé d’infections dépasse notre capacité de dépistage, le nombre de cas signalés ne représente pas du tout le nombre réel d’infections au Canada. Le volume élevé d’infections par la COVID au Canada continue d’exercer une forte pression sur le système de santé à cause de l’augmentation du nombre d’hospitalisations et des taux élevés de maladie chez les travailleurs de la santé.
    Cette motion est fondamentalement viciée. Elle préjuge de la science en tirant une conclusion avant que l’enquête ne soit terminée. Bien que tous les Canadiens désirent impatiemment retourner à la normale et être débarrassés des mesures sanitaires exceptionnelles, il est tout à fait irresponsable de demander cela avant que nous sachions qu’il est responsable et sécuritaire de le faire.
    Quoi qu’il en soit, certaines choses sont très claires. Pour sortir de la pandémie en étant mieux préparé pour l’avenir, le gouvernement fédéral doit augmenter les transferts en santé aux provinces et aux territoires. Cette initiative fédérale permettra de combler les pénuries de personnel, d’accroître la capacité des hôpitaux et d’assurer aux Canadiens les soins dont ils ont besoin quand ils en ont besoin. C’est une leçon à tirer de la COVID que nous devons appliquer sans tarder. Nous devons veiller à ce qu’un plus grand nombre de lits soient disponibles pour les unités de soins intensifs et pour les services généraux et à ce que la capacité de pointe soit mieux planifiée. Les Canadiens ne devraient pas attendre pour subir leurs opérations chirurgicales et pour subir des tests de diagnostic et des dépistages vitaux de maladies comme le cancer.
    Le gouvernement fédéral doit également améliorer l’accès au test PCR, au dépistage antigénique rapide et à l’équipement de protection individuelle pour tous les travailleurs de la santé, pour les travailleurs de première ligne, pour les éducateurs et pour les ménages canadiens. Le dépistage et le traçage demeurent des éléments essentiels de la gestion de la COVID dans tous les contextes, car nous ne pouvons pas gérer ce que nous ne mesurons pas.
    De plus, il est essentiel que les libéraux cessent de protéger l’industrie pharmaceutique et qu’ils appuient la renonciation aux droits de propriété intellectuelle sur les vaccins et sur les technologies mondiales contre la COVID‑19 pour que les gens de tous les pays soient vaccinés. Des variants échappant au système immunitaire continueront d’émerger et de menacer ce que nous avons acquis si durement tant que tout le monde n’aura pas pleinement accès aux vaccins et aux autres technologies de la santé à mesure qu’on les découvre. Ce n’est pas seulement une question d’égalité. C’est une question de survie et d’intérêt personnel.
    Une chose est certaine. Les néo-démocrates se considèrent comme le parti des soins de santé. C’est grâce à la vision, au travail et à la détermination des néo-démocrates d’un bout à l’autre du pays que notre système public de soins de santé a été conçu et bâti. Les néo-démocrates ne cesseront jamais de se battre pour que les Canadiens aient des mesures sanitaires efficaces et fondées sur des données probantes ainsi que le système de santé publique solide, résilient et complet qu'eux et leurs familles méritent.

  (1200)  

    Monsieur le Président, le député donne à entendre qu’il appuie la dérogation aux dispositions concernant la protection des brevets pour les produits liés à la COVID dans l’Accord sur les ADPIC. Je sais que de nombreux députés de tous les partis sont du même avis. Pourrait-il en dire un peu plus sur la question et sur son importance?
    Monsieur le Président, je remercie le député de son leadership et de son appui non partisan pour une meilleure politique du gouvernement canadien en faveur de l’équité vaccinale dans le monde. Je suis aussi enchanté de siéger avec lui au comité de la santé.
    Il a tout à fait raison. Il est vrai que des milliards de dollars de l’argent des contribuables ont été consacrés dans la mise au point de vaccins. Dans le cas de Moderna, 2 milliards de dollars, je crois, soit 100 % du financement de son vaccin, sont venus des contribuables. De même, en s’associant avec son partenaire allemand, Pfizer a reçu, je crois, un demi-milliard d’euros du gouvernement allemand. Cela signifie que cette technologie est financée par des fonds publics. Elle devrait donc être disponible pour le bien public.
    En outre, nous aurions tout à gagner à mobiliser la capacité de chaque pays du monde à pouvoir fabriquer le vaccin, le distribuer et l’administrer à sa population. Toute mesure qui va à l’encontre de cela est, par définition, non seulement injuste, mais aussi contre-productive. Au sein de l'Organisation mondiale du commerce, le gouvernement libéral refuse toujours d’appuyer une dérogation temporaire à la réglementation de l’Accord sur les ADPIC afin de permettre à chaque pays d’avoir accès aux vaccins et à la technologie sans l’entrave des brevets. Les États-Unis ont dit qu’ils accepteraient. Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement ne fera pas de même alors qu’il est si important d’aider non seulement la population mondiale, mais aussi les Canadiens, à composer avec le prochain variant Omicron résistant à la vaccination.

  (1205)  

    Monsieur le Président, hier soir encore, j’ai parlé à des gens de ma circonscription: une famille qui a fait d'énormes sacrifices et qui a fait face à de grandes difficultés. La santé financière, sociale, morale, physique et mentale des Canadiens continue de souffrir. Être stigmatisé, ridiculisé et divisé par le gouvernement est inacceptable, et il est clair que les Canadiens en ont assez. Nous devons écouter la science et la voix des gens qui nous ont élus, et être pour eux une source d'espoir et d'inspiration. C’est notre rôle en tant que parlementaires.
    Le député reconnaît-il que nous devons offrir autre chose qu'un gouvernement idéologique, rigide, qui sème la discorde, et aspirer à un plan raisonnable, fondé sur la science et réfléchi pour sortir de la pandémie?
    Monsieur le Président, j’ai aussi hâte de travailler avec ma collègue au comité de la santé.
    Je suis d’accord avec une bonne part de ce qu’elle a dit. Je parle aussi à mes électeurs et je partage non seulement leur fatigue, leur frustration et leur désir de retrouver une vie normale, mais aussi leur volonté de discuter de façon plus adulte des problèmes du pays. J’en ai parlé dans mon discours. Il est temps que nous reconnaissions qu’il y a des questions légitimes au sujet des mesures obligatoires et des politiques qui ont été mises en œuvre par tous les ordres de gouvernement, et nous devons créer l'espace où les Canadiens peuvent poser ces questions. Nous devons également examiner ces questions à la lumière des données et de la science. C’est cela qui devrait nous guider.
    Enfin, je partage tout à fait le désir de ma collègue de l’opposition d’avoir un gouvernement réfléchi, qui s’appuie sur des données probantes et qui n’exploitera pas cette pandémie, comme je crois que le gouvernement fédéral est accusé de le faire par son propre caucus. C’est la raison pour laquelle je suis membre du Nouveau Parti démocratique, parce que c’est exactement le genre de gouvernement que nous donnerons aux Canadiens lorsque nous serons élus.

[Français]

    Monsieur le Président, je tiens à féliciter mon collègue de Vancouver Kingsway de son discours.
    Le Bloc québécois est en accord avec plusieurs éléments de son discours, notamment la question des transferts en santé qui ne doivent plus se faire attendre. Le gouvernement doit agir dès maintenant pour s'entendre avec le Québec et les provinces.
    Il y a certainement un ras-le-bol collectif présentement. Mon collègue l'a bien exprimé pendant son discours. Cependant, au Bloc québécois, nous sommes d'accord sur le fait que l'outil pour traverser la pandémie reste toujours la vaccination et, bien sûr, le fait d'être à l'écoute de la santé publique.
    Il y a un sujet sur lequel j'aimerais que mon collègue nous donne son avis, et ce sont les brevets. On sait que la pandémie est mondiale et que, même si on a un plan pour la gestion des frontières, laquelle relève du gouvernement fédéral, cela ne règle en rien la situation si d'autres pays n'ont pas accès aux vaccins. J'aimerais que mon collègue partage son avis à ce sujet.

[Traduction]

    Monsieur le Président, j’ai déjà parlé de cette question très importante des brevets. Je suis d’accord avec le député pour dire que la position du gouvernement du Canada est inadmissible, en ce sens que nous continuons de faire obstacle aux dérogations à l'Accord sur les ADPIC de l’Organisation mondiale du commerce. Nous empêchons d’autres pays de vacciner leurs citoyens.
    J’aimerais parler un instant des brevets au Canada. À une certaine époque, le gouvernement libéral se vantait d’avoir le portefeuille le mieux garni au monde, mais il est aujourd’hui l’un des plus minces. Il y a quatre types de vaccins: les vaccins à agent entier, les vaccins de thérapie génique, les vaccins composites et un autre type de vaccins. Nous n’en avons qu’un seul type, soit le vaccin de thérapie génique, qui n’est produit que par deux fabricants. Je ne sais pas pourquoi Santé Canada n’approuve pas d’autres vaccins, comme des vaccins à agent entier, qui sont utilisés très efficacement dans des pays touchés par la COVID‑19, parce que cela donnerait plus de choix aux Canadiens ayant des préoccupations au sujet de la technologie de l’ARN messager. Les Canadiens pourraient avoir accès, comme les Européens et les Asiatiques, à des vaccins à agent entier.
    Une entreprise canadienne qui a reçu de l’argent du gouvernement, Novavax, a fait approuver son vaccin dans plus de 24 pays, mais il ne l’est toujours pas ici. Nous devons…
    Nous reprenons le débat. La députée de Calgary Nose Hill a la parole.
    Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de Kildonan—St. Paul.
    Nous sommes saisis aujourd’hui d’une motion. La Chambre des communes demande au gouvernement fédéral de déposer un plan visant à lever toutes les mesures obligatoires et les restrictions fédérales.
    Ce que je veux faire aujourd’hui, c’est expliquer pourquoi je crois que la justification initiale de ces mesures n’a peut-être plus sa raison d’être et qu’il existe de meilleures solutions pour régler ces problèmes. J’aimerais aussi expliquer pourquoi le maintien des mesures de restriction coûte cher. Je proposerai ensuite des solutions autres que des mesures de restrictions que le gouvernement pourrait adopter pour remédier à certains des problèmes auxquels nous faisons face.
    En ce qui concerne le premier point, la plupart des mesures de restriction au Canada ont été mises en place pour réaliser cinq objectifs, à savoir déterminer ce qu’était la COVID‑19, contenir le virus, nous donner le temps d’obtenir des vaccins et des traitements, inciter les gens à se faire vacciner et veiller à ce que les hôpitaux aient une capacité suffisante pour traiter les patients ayant besoin de soins actifs d’urgence.
    Je vais passer en revue chacun de ces points très brièvement.
    Premièrement, nous savons maintenant ce qu’est la COVID‑19. Bien sûr, nous devons effectuer des recherches sur la COVID longue et sur ses répercussions, et nous devons absolument nous assurer de détecter les variants émergents partout dans le monde, mais nous savons maintenant de quoi il s’agit et nous disposons d’un bon corpus de recherches à ce sujet. Par conséquent, je ne crois pas que le maintien des restrictions nous permette de réaliser d’autres gains ou d’en apprendre davantage à ce sujet. Le gouvernement n’a certainement pas présenté de données indiquant que des restrictions continues sont nécessaires pour que nous puissions mener des recherches supplémentaires. Je dirais que ce serait une très mauvaise politique publique.
    Deuxièmement, les restrictions ont été mises en place initialement pour contenir la COVID. N’importe qui à la Chambre aurait de la difficulté à dire que la COVID est maîtrisable. Ce n’est pas le cas. Nous sommes maintenant dans un état endémique. Oui, il y a des variants qui émergent, et nous devrions être en mesure de surveiller ces variants et d’en communiquer les tenants et aboutissants aux professionnels de première ligne et de nous assurer que nos vaccins et nos traitements sont à la hauteur, mais il n’est pas possible d’enrayer entièrement la COVID. En fait, comme de nombreux Canadiens qui avaient été vaccinés ont tout de même contracté le variant Omicron, nous ne pouvons pas prétendre fonctionner sans risque de COVID.
    Troisièmement, les mesures de restriction ont été mises en place pour nous permettre d’obtenir des vaccins et des produits thérapeutiques. Je suis entièrement vaccinée et j’ai reçu ma dose de rappel. J’encourage tous ceux qui ne sont pas allés se faire vacciner à le faire. C’est la meilleure façon de prévenir les complications liées à la COVID‑19.
    En ce qui concerne le quatrième point, on peut soutenir — et il faudra régler la question à la Chambre — que d’autres restrictions n’inciteront pas plus de Canadiens à se faire vacciner à ce stade-ci. Si les Canadiens ne se sont pas fait vacciner après toutes ces mesures de restriction, ils ne le feront probablement jamais. La polarisation politique du discours n’a certainement pas contribué à la vaccination. Comme l’a dit mon collègue de Vancouver Kingsway, il y a d’autres solutions que nous devrions envisager, notamment des façons de comprendre pourquoi certaines personnes hésitent à se faire vacciner et de les inciter à le faire d’une autre façon, mais les mesures de restriction ne feront pas avancer les choses. Je n’ai pas vu de données à cet effet.
    Enfin, nous devons nous assurer que les hôpitaux disposent d’une capacité suffisante pour traiter les patients en soins actifs d’urgence. Nous en sommes à la troisième année de la COVID‑19. Si le gouvernement fédéral n’a pas joué son rôle de rassembleur pour réunir de toute urgence les provinces et leur dire comment le gouvernement fédéral peut soutenir une capacité supplémentaire au sein de notre système de soins de santé, des restrictions supplémentaires ne suffiront pas. Il est tout à fait injuste de demander aux Canadiens de continuer à limiter leurs déplacements et de restreindre leur liberté et leur accès à certains secteurs parce que le gouvernement fédéral n’a pas réglé ce point critique. C’est un problème qui est annoncé depuis des décennies. La pandémie a exposé cette situation au grand jour pour tous les Canadiens, et tous les députés ont le devoir d’exhorter le gouvernement fédéral à s’attaquer au problème épineux qu’est l’état de notre système de soins de santé, non seulement au nom de tous nos électeurs, mais aussi au nom des professionnels de la santé de première ligne. Ce n’est pas en imposant des restrictions supplémentaires et en demandant aux Canadiens de se sacrifier que nous réglerons ce problème.
    Si c’est la raison pour laquelle des restrictions ont été mises en place et si nous n’en avons plus besoin, que devrions-nous faire? J’appuie cette motion parce que le gouvernement doit faire connaître son plan sur la façon de régler le reste de ces problèmes, mais cela ne peut pas se faire au moyen de restrictions continues.

  (1210)  

    Premièrement, j’appelle le gouvernement fédéral à acquiescer à ce que nous demandons dans la motion d’aujourd’hui: un plan ferme prévoyant la levée de toutes les restrictions, notamment des passeports vaccinaux pour les passagers aériens, des tests PCR pour les voyageurs arrivant de l’étranger et des tests de dépistage à l’arrivée. De plus, je crois que le gouvernement a également le devoir de s’occuper des fonctionnaires fédéraux qui ont été congédiés à cause de leur statut vaccinal.
    Deuxièmement, je demande au gouvernement fédéral de rétablir le système d’avertissement rapide en cas de pandémie qu’il a lui-même désactivé, privant ainsi le Canada d’un système cohérent de détection des pathogènes émergents, et de l’intégrer à notre système de santé publique. Cela aurait dû être fait il y a longtemps. Les restrictions ne sont pas la solution à ce problème; seule une volonté politique permettra de le régler.
    Je demande au gouvernement fédéral de réunir les gouvernements provinciaux, comme il a le pouvoir de le faire, pour discuter de la façon de remettre en état notre système de santé. Il aurait dû s’atteler à cette tâche il y a des mois et nous aurions dû déjà en voir les résultats. Il doit s’y mettre dès aujourd’hui. Le gouvernement doit stimuler les gouvernements provinciaux et s’assurer que nous ayons suffisamment de fonds. Les professionnels de la santé de première ligne doivent diriger cette consultation, et pas seulement la consultation, mais aussi le plan d’urgence.
    Je demande à tous les paliers de gouvernement de reconnaître qu’il est inacceptable de recourir à la suppression de libertés comme étant une solution permanente, au lieu d’admettre le mauvais état de notre système de santé. Nous ne pouvons continuer à dire que c’est en supprimant des libertés que nous réglerons un problème que le gouvernement fédéral a négligé de régler. Nous devons aller de l’avant.
    Je demande aussi au gouvernement fédéral de reconnaître que sa stratégie de communication durant la pandémie a été tout à fait catastrophique. Au moment où il demandait aux Canadiens de faire implicitement confiance aux établissements de santé publique, nous ne cessions de leur donner des avis contradictoires et le Comité consultatif national de l’immunisation a laissé entendre que l’un des vaccins n’était pas sûr. C’est finalement ce qui a préparé le terrain pour les théories du complot.
    J’ai pris la parole à la Chambre des communes à maintes reprises pour demander au gouvernement fédéral de corriger ses lacunes en matière de communication. Il doit le faire immédiatement. Ce serait facile de dire « Nous ne le savons pas pour le moment, mais voici ce que nous faisons pour obtenir cette information. » Voilà une réponse qui suscite la confiance. Le fait de tergiverser et d’insulter des gens qui lui demandent d’expliquer ses volte-face n’a fait que miner la confiance des gens dans les établissements de santé publique. Il faut absolument corriger le tir de manière non partisane.
    J’exhorte les députés de tous les partis de calmer leurs propos sur la pandémie. La vaccination est devenue un enjeu politique épineux durant la campagne électorale. Cela doit cesser. Nous aurions dû consacrer nos énergies à chercher à comprendre pourquoi des gens hésitaient à se faire vacciner et, au lieu de les insulter, leur proposer des solutions susceptibles de répondre à leurs questions et d’apaiser leurs inquiétudes. Tout au long de la pandémie, les conservateurs n’ont cessé de presser le gouvernement de fournir des vaccins, car nous savons pertinemment que la vaccination est un outil essentiel dans la lutte contre la COVID. Le gouvernement a cependant choisi de politiser cet enjeu.
    À ceux qui bloquent les infrastructures publiques aujourd’hui, je dirais que vous avez aussi le devoir d’apaiser vos propos et de vous retirer. Le mot « propos » n’est pas judicieux, et je le retire. Quand il s’agit du blocage d’infrastructures publiques, je suis certainement contre. Je me suis opposée aux mouvements Occupy à Vancouver et Toronto. Il y a 10 ans, je me suis opposée aux blocages des oléoducs, et il n’y a pas de différence aujourd’hui. Nous devons veiller à ce que les infrastructures publiques soient accessibles. Cela ne prive personne de son droit de manifester pacifiquement, mais ce qui se passe aujourd’hui sur le pont Ambassador doit cesser.
    Je demande également au gouvernement de reconnaître qu’actuellement, le coût du maintien des restrictions est plus élevé que celui de toute autre mesure. Nous sommes face à une agitation civile et à des pertes d’emplois. Le recours aux restrictions comme solution temporaire à certains problèmes d’une plus grande ampleur ne fait qu’empirer la situation au pays. Nous devons aller de l’avant.
    J’aimerais soulever brièvement deux autres points. Je suggère au gouvernement de mettre sur pied un comité parlementaire d’urgence composé de membres de tous les partis chargé de réfléchir à une solution. Nous devrions le faire immédiatement et trouver des solutions à certains de ces problèmes d’une plus grande ampleur. Nous devrions également faciliter la production de vaccins ici au pays. Nous n’en produisons pas suffisamment.
    Il y a tellement de mesures que le gouvernement pourrait prendre. C’est pourquoi nous demandons l’établissement d’un plan et la levée des restrictions. J’espère que tous les députés comprennent que les restrictions ne sont pas la panacée à ces problèmes et qu’elles doivent être levées.

  (1215)  

    Monsieur le Président, j’ai été très encouragé d’entendre la cheffe de l’opposition dire clairement que les barrages doivent être levés. La députée vient elle aussi de parler de la fin des barrages. Je vois cela comme un pas dans la bonne direction.
    Je pense aussi aux députés de son propre caucus qui ont encouragé les manifestants et leur ont rendu hommage virtuellement dans les médias sociaux.
    La députée pourrait-elle suggérer à ses collègues du caucus de se rallier aux propos tenus par la cheffe de leur parti dans les médias sociaux et, peut-être, de retirer certaines des photos qu’ils ont affichées?

  (1220)  

    Monsieur le Président, je trouve regrettable que mon collègue ne s’engage pas à présenter un plan pour lever les restrictions. À mon avis, c’est probablement la situation la plus grave à laquelle notre Parlement a été confronté depuis une génération, et aujourd’hui, ce type de question ne permettra de régler aucun des problèmes que j’ai soulevés. Il n’a commenté aucune des solutions proactives que j’ai suggérées.
    Ressaisissez-vous — pas vous, monsieur le Président, mais mon collègue d’en face.

[Français]

    Monsieur le Président, je félicite ma collègue de Calgary Nose Hill pour son discours. J'ai trouvé très intéressants certains points qu'elle a soulevés, notamment qu'il faut avoir l'humilité de reconnaître qu'on ne peut pas tout savoir et qu'on va en apprendre beaucoup et régulièrement au courant d'une pandémie.
    Il y a un jeune étudiant en médecine au Québec qu'on surnomme « le Dr de TikTok ». Il publie souvent des petites vidéos où il démonte certaines prétentions des mouvements anti-vaccins et anti-mesures sanitaires. Il le fait sur un ton d'éducation et de communication. Comme le disait ma collègue, je pense que c'est sur ce ton qu'on doit convaincre les gens qui ne veulent pas se faire vacciner de le faire.
    Dans le même esprit, concernant le plan de déconfinement demandé au gouvernement dans la motion des conservateurs, est-ce que ma collègue est d'accord pour dire que ce plan doit être présenté en se fiant aux données scientifiques, fournies notamment par la Dre Tam et par la santé publique du Canada, mais qu'il faut aussi faire preuve de flexibilité, parce qu'il y aura peut-être des impondérables et certainement des éléments inconnus qui vont se présenter en cours de route? Est-ce qu'elle est d'accord pour que ce plan réponde à ces critères?

[Traduction]

    Monsieur le Président, j’ai une impression de déjà vu parce qu’il y a à peu près un an, nous nous sommes tous levés à la Chambre pour débattre de la nécessité d’établir un plan en vue de mettre fin aux restrictions.
    Un plan pour mettre fin aux restrictions ne signifie pas que nous ne voulons pas que les Canadiens soient en santé et en sécurité. Nous disons plutôt que les restrictions imposées aux libertés des Canadiens et les répercussions sur notre économie et sur notre santé mentale en tant que pays sont des éléments qui doivent être soupesés dans le cadre de l’élaboration d’une politique publique, et à l’heure actuelle, ces coûts sont trop élevés. Ce plan doit garantir la participation du simple citoyen afin que les personnes assises dans un bureau ou travaillant de la maison sur des ordinateurs portables ne soient pas les seules à se prononcer. Oui, le plan doit être fondé sur la science, mais il doit aussi être dirigé par une population qui est fatiguée, épuisée et qui veut de l’espoir. L’objectif ultime doit être de mettre fin aux restrictions.
    Nous ne pouvons pas régler ces problèmes avec des restrictions. Nous avons besoin d’une politique publique plus efficace. Nous devons mettre fin au mauvais choix de restrictions. Elles n’auraient jamais dû être normalisées et elles ne devraient jamais l’être comme moyen de régler ces problèmes systémiques plus vastes. Elles doivent cesser, et nous avons besoin de meilleures solutions.
    Monsieur le Président, je remercie ma collègue conservatrice de son discours et d’avoir essayé de donner l’exemple en demandant aux députés d'atténuer leurs propos. Je pense que même en cas de désaccords, il est bénéfique de le faire, pas seulement à la Chambre, mais dans tout le pays.
    Je veux m’attarder sur un point. Ma collègue a utilisé l’expression « restrictions de santé publique » alors qu’elle voulait peut-être dire « mesures de santé publique », la différence étant, à mon sens, que le mot « mesures » englobe la vaccination obligatoire ainsi que les éléments moins contraignants comme le port du masque et les choses de cette nature. J’aimerais avoir des précisions à ce sujet.
    Je dirais ceci par ailleurs. Il est important de laisser les responsables de la santé publique mener cette conversation, même si je pense qu’il s’agit d’une conversation que nous devrions tenter d’avoir dans l’arène politique également. Nous avons souvent constaté une forte hausse du taux d’hospitalisation là où les restrictions de santé publique ont été levées prématurément. Cela renvoie au problème que vivent actuellement de nombreuses familles dont les membres doivent composer avec un arriéré des chirurgies à l’hôpital. Les restrictions sont importantes dans ce contexte.
    Je me demande si la députée veut s’exprimer sur l’autre facette de l’équation, à savoir comment les hôpitaux se remplissent lorsque nous n’imposons pas de restrictions de santé publique.
    Monsieur le Président, je crois que les restrictions de santé publique devraient guider nos décisions en tant que législateurs. Au bout du compte, il nous incombe ainsi qu'aux ministres de prendre ces décisions; les responsables de la santé publique ne peuvent pas les prendre pour nous. Leurs opinions peuvent guider nos décisions, mais ils ne peuvent pas les prendre pour nous.
    Quant au deuxième point, les hospitalisations, nous sommes dans la troisième année de la COVID et le gouvernement devrait trouver la façon de régler fondamentalement ce qui se passe lorsqu’il y a 300 personnes de plus dans un hôpital dans une région, plutôt que de maintenir les mesures de confinement. On ne peut pas continuer ainsi. Il faut réformer le système de soins de santé. On ne peut pas s'attendre à ce que la société s’arrête chaque fois qu'il y a un afflux de patients dans le réseau de la santé. C’est la réalité pure et simple. On a dépassé ce stade. Si nous ne le comprenons pas, nous ne parviendrons jamais à redresser le système de soins de santé canadien. La conversation sera difficile et nous devons désamorcer les beaux discours dans ce contexte, mais je dois dire que les restrictions ne régleront pas le problème.
    Je conclurai par ceci: j’encourage tous ceux qui ne se sont pas encore fait vacciner à le faire, mais le maintien des restrictions ne les fera pas changer d’avis après six mois. Nous devons chercher d’autres moyens d’encourager les gens à se faire vacciner et nous devons redresser le système de soins de santé.

  (1225)  

    Monsieur le Président, je prends la parole en reconnaissance de la gravité de la situation que vit l'ensemble du Canada. Notre pays est confronté à une crise qui ne cesse de s’aggraver et je me réjouis que nous ayons un débat démocratique à la Chambre sur la voie à suivre.
    Au cours des dernières semaines, les conservateurs ont commencé à parler au nom des citoyens qui souffrent en silence depuis deux ans, tous ceux qui ont été gravement touchés par bon nombre des mesures de santé publique imposées pour assurer leur sécurité, comme l'ont répété à maintes reprises le premier ministre et le parti au pouvoir. Ces mesures ont été mises en place d’abord et avant tout pour assurer la sécurité des Canadiens, mais nous constatons, au fur et à mesure que le flot de messages continue d’inonder nos boîtes de réception et nos bureaux, que les mesures ont aussi eu de graves conséquences. Nous sommes nombreux à avoir souligné ces conséquences depuis très longtemps, et plus particulièrement au cours des dernières semaines.
    La semaine dernière, j’ai attiré l’attention sur un certain nombre de conséquences très réelles des mesures de santé publique qui étaient destinées à assurer la sécurité des gens, mais qui leur ont causé de graves préjudices. On doit se rappeler que tous les foyers ne sont pas sûrs. Il n’est pas toujours sûr d’être enfermé chez soi. On peut avoir un parent ou un conjoint qui n’est pas stable. Certaines personnes composent avec l’isolement, la toxicomanie et l’abus d’alcool, et on a vu des surdoses de drogue et des suicides. L’effet de la perte d’emploi est important et engendre des dommages durables. L’ouverture et la fermeture des écoles par intermittence auront des conséquences à long terme.
    C'est le son de cloche qu'on entend régulièrement. Voilà pourquoi les conservateurs ont présenté une motion de l’opposition, l’un des outils démocratiques dont nous disposons, pour demander au gouvernement libéral de présenter un plan concret pour redonner de l’espoir, pour permettre aux Canadiens d’espérer que le gouvernement sait ce qu’il fait et qu’il a un plan. On dirait que les libéraux ne savent pas ce qu’ils font. Ils sont en train de perdre le fil. Chaque jour à la télévision, on voit la situation s’aggraver dans tout le pays et c’est terriblement grave. J’espère que le gouvernement libéral prend la situation au sérieux. J’espère que les membres du gouvernement se réunissent en coulisses pour discuter des mesures à prendre et pour trouver une solution pacifique au problème, une voie d’avenir pleine d’espoir pour les Canadiens.
    Lundi soir, la Chambre a tenu un débat d’urgence à la demande du NPD et j’y ai participé. Je dois dire que l’avalanche de réactions de tout le pays a été stupéfiante. Mon bureau n’a pas pu suivre le rythme des appels et des messages provenant des quatre coins du pays. Il est particulièrement intéressant de constater que ces messages proviennent de personnes de toutes allégeances politiques et qu’elles sont les premières à dire qu’elles n’ont pas voté pour moi, mais que mes propos ont trouvé écho chez elles. C’est révélateur. C’est rare. Les gens disent qu’ils sont doublement ou triplement vaccinés et qu’ils ont appuyé toutes les mesures jusqu’à présent, mais qu’ils souffrent maintenant et qu'il faut du changement. Les Canadiens ont besoin d’une voie à suivre.
    Après notre important débat de lundi soir, dès le lendemain matin, un député libéral, et c’est assez rare, a convoqué une conférence de presse. C’est plus inédit que les gens ne le pensent. Un député libéral de la ville de Québec a réitéré ce que les conservateurs affirment depuis longtemps, à savoir que le parti au pouvoir se sert des mesures liées à la COVID pour diviser les Canadiens. Nous apprenons que, lors de la dernière campagne électorale, il y a eu un effort pour politiser le débat afin de diviser les Canadiens en ce qui concerne les politiques relatives à la COVID, ce que je trouve extrêmement honteux. Lorsque j’ai fait du porte-à-porte, j’ai constaté les effets de cet effort de division, et j'ai vu que cette décision calculée de diviser les Canadiens au sujet de la COVID a causé un préjudice à la population.
    Le lendemain, un autre député libéral du Québec a dit qu’il était d’accord avec ce député libéral et que d’autres membres du caucus libéral l’étaient également. Il n’y a pas que les conservateurs. Nous entendons aussi des députés du NPD, du Bloc et du Parti vert dire que les citoyens qu’ils représentent sont victimes de cette situation et qu’ils veulent un plan pour l’avenir.
    Je tiens à dire aux manifestants à l’extérieur que nous les entendons, mais que nous avons aussi besoin qu’ils agissent de façon pacifique et légale. La température dans ce pays monte à un degré alarmant. Nous voyons des barrages illégaux. Comme conservatrice, j’appuie les manifestations légales, licites et pacifiques, pas les barrages illégaux. C’est une distinction très importante et j’encourage tous ceux qui manifestent pacifiquement à rester vigilants dans leurs actions pacifiques et légales, mais les responsables des barrages illégaux nuisent à l’économie et à leurs collectivités. Ils doivent rentrer chez eux.
    Nous les entendons et nous défendons leurs droits. Plus tôt dans la journée, notre brave et courageuse cheffe de l’opposition loyale de Sa Majesté a déclaré que nous n’allions pas cesser de nous battre pour eux jusqu’à ce que toutes les restrictions de santé publique soient levées. Nous n’arrêterons pas tant que nous ne pourrons pas aller de l’avant de façon pacifique et sûre, et que le gouvernement ne mettra pas un terme définitif à ce qui divise les Canadiens depuis trop longtemps.

  (1230)  

    Le monde entier nous regarde, y compris les actualités aux États-Unis et au Royaume-Uni. La BBC a communiqué avec moi. Ils nous observent.
    Lundi soir, le premier ministre avait l’occasion de s’adresser à la nation pour présenter un plan. Qu’a-t-il fait plutôt? Il a doublé la mise. Il a doublé la mise sur sa position qu’il utilise depuis six mois pour diviser les Canadiens. Il a monté les Canadiens les uns contre les autres. Il s’est abaissé à utiliser la peur contre les Canadiens pour diviser le pays.
    Le monde nous regarde. En tant qu'élus, nous avons l’obligation de défendre les marginaux et ceux qui ont subi des préjudices à cause de cette situation. En me rendant à pied à l’édifice de l’Ouest aujourd’hui, j’ai croisé une femme derrière une poussette. Elle manifestait pacifiquement, légalement, comme on le voit un peu partout au pays. Elle m’a arrêtée et m’a demandé si c’était moi qui avait pris la parole lundi. Les larmes aux yeux, elle m’a remercié d’avoir pris sa défense.
    Je défendais seulement les intérêts des citoyens et j’ai reçu des milliers de commentaires. Des personnes disaient être en pleurs, qu’elles n’avaient même pas pu écouter mon intervention jusqu'à la fin et qu’elles me remerciaient. C’est sans précédent. Tous les partis doivent prêter attention à ce qui se passe. Ce sont des Canadiens de toutes tendances politiques, de tous les groupes démographiques, de toutes les religions et de tous les milieux économiques qui s'expriment. Au lieu d'écouter, le gouvernement libéral et le premier ministre accentuent la division.
    La division est réelle, et on le voit dans les sondages d’opinion. Ainsi, il ressort d’un sondage publié la semaine dernière que plus de 50 % des Canadiens veulent la fin de toutes les restrictions et réclament un plan. C’est nouveau. Ce n’était pas le cas il y a deux ou trois mois où un sondage disait que 27 % des Canadiens voulaient voir jeter en prison les personnes qui n’étaient pas vaccinées contre la COVID. Je dis bien que 27 % des Canadiens voulaient qu'on mette derrière les barreaux les personnes qui n’étaient pas vaccinées. Jusqu’où irons-nous? Jusqu’où le gouvernement libéral ira-t-il?
    Les Canadiens se dressent les uns contre les autres et le premier ministre en rajoute, alors qu’il devrait se comporter en leader et présenter un plan de règlement pacifique, pour redonner espoir aux Canadiens, afin que tout le monde rentre chez soi. Voilà ce que les gens veulent. Ils réclament seulement un plan pour aller de l’avant. C’est ce que nous demandons au gouvernement dans la motion de l’opposition d'aujourd'hui. C’est plus que raisonnable. Nous lui donnons des semaines pour contacter les meilleurs experts au pays, les réunir autour d’une table et discuter de solutions.
    Je l’ai déjà dit. Nous voyons tellement d’autres pays très avancés relancer leurs activités. Ils ont tous les outils. Ils ont fait tout le travail et ils écoutent leurs citoyens. Le premier ministre peut décrocher le téléphone. Il est l’homme le plus puissant du pays. Il en a le pouvoir et j'estime déplorable qu’il ne le fasse pas. Il ne va pas de l’avant, il ne montre pas de sens de l’unité.
    J’ai parlé d’ouvrir la porte. Le moment est venu pour lui d’ouvrir cette porte. Il peut convoquer aujourd’hui une conférence de presse et mettre fin à tout cela. Je pense que tous les Canadiens, qu’ils soient d’accord ou pas avec ce que nous disons, souhaitent une résolution pacifique à cette crise. Certains journalistes parlent de faire appel à l’armée, entre autres. Or, il suffirait au premier ministre de convoquer une conférence de presse et de dire que la situation est allée trop loin. Nous demandons que le gouvernement présente un plan pour aller de l’avant comme d’autres pays l’ont fait.
    Voilà ce que réclament les conservateurs. Voilà ce que réclament des millions de Canadiens. Cette demande n'est pas le souhait d’une minorité et elle n'est pas inacceptable et elle ne vient pas d'éléments anti-canadiens, racistes, misogynes ou je ne sais quels autres qualificatifs il a utilisés à leur propos. Ce n’est pas ce que je vois. Je vois des femmes avec des poussettes dans les rues d’Ottawa qui me remercient de défendre leurs intérêts. Pourquoi le premier ministre ne peut-il pas défendre les intérêts de ces femmes?
    Je demande aux députés libéraux — et je sais qu’il y en a d’autres — d’intervenir, de faire ce qu’il faut et d’avoir du courage. Cela fait peur de parler de ce sujet. J’étais terrifiée la première fois que je suis passée devant les manifestants pour me rendre à la Chambre en sachant que j’allais en parler pour la première fois en deux ans. Les politiciens ont tous été intimidés. Chaque fois que nous ouvrons la bouche à ce sujet, nous recevons une volée de bois vert, mais nous devons faire preuve de courage.
    Je demande au premier ministre d’avoir du courage et de la compassion. Il peut présenter un plan et mettre fin à cette crise. Il est l’homme le plus puissant du pays. Il peut le faire tout seul. Il peut nous unir pour la première fois en deux ans. Je demande à tous les députés d’avoir du courage et d’agir en dépit de la peur.

  (1235)  

[Français]

    Monsieur le Président, je remercie ma collègue de son discours.
    Nous sommes d'accord sur deux points: oui, les gens sont exaspérés, et on a besoin d'un plan. Toutefois, la motion que les conservateurs nous montrent aujourd'hui, c'est une camisole de force. Il n'y a pas de nuance et la conclusion est écrite d'avance: peu importe les circonstances ou le contexte, on demande la levée de toutes les restrictions, sans qu'on s'appuie sur la science ou sur les recommandations de la santé publique.
    Cette motion n'est-elle pas un cadeau à ceux qui sont dehors ici, qui bloquent les rues de la ville, qui ont menacé de renverser un gouvernement élu et qui sont financés par les partisans de Donald Trump?

[Traduction]

    Monsieur le Président, j’invite le député à lire la motion. En fait, nous citons des experts en santé publique au Canada. Comme le soulignait notre cheffe, la Dre Tam, la Dre Hinshaw, le Dr Moore et de nombreux autres éminents médecins de la santé publique dans ce pays ont déclaré que le moment est venu de réévaluer ces mesures radicales, les confinements et les obligations. Il est grand temps.
    Tout réside dans le choix du moment. En politique aussi. Un grand mouvement a vu le jour dans notre pays, et les citoyens attendent des députés qu’ils se comportent en leaders et présentent un plan. Tellement de médecins sur les chaînes de télévision grand public nous disent que nous devons apprendre à vivre avec le virus. Il est temps d’aller de l’avant et d’arriver à une solution pacifique.
    Comme je le disais dans mes observations, je ne soutiens pas les barrages illégaux. Ils doivent être levés. Aux citoyens pacifiques et respectueux de la loi qui exercent leur droit de manifester pacifiquement, nous disons que nous les entendons et que nous allons continuer de défendre leurs intérêts jusqu’à l’abandon de ces obligations pernicieuses.

[Français]

    Monsieur le Président, je remercie ma collègue conservatrice de son discours.
    Le Bloc québécois a annoncé qu'il allait appuyer la motion des conservateurs, non pas pour les craintes et la rhétorique utilisées par les deux côtés de la Chambre, tant du parti de l'opposition que du parti au pouvoir, mais plutôt parce que cela fait preuve de gros bon sens de demander au gouvernement canadien de présenter un plan de déconfinement graduel des mesures.
    Je déplore que le gouvernement en place s'embarrasse de toutes sortes de considérations l'empêchant d'avoir un plan ou même d'avoir l'intention d'en présenter un. Pourtant, c'est ce qui se passe partout. Les preuves scientifiques à l'appui nous donnent des indications de prévisibilité, et on peut commencer à le faire.
    Toutefois, quand les conservateurs demandent de lever toutes les mesures sanitaires, cela m'inquiète. Je veux que ce soit fait sur des bases scientifiques et de façon graduelle. Il ne faut pas polariser cette question. Ce n'est certainement pas ce qui fera partir les manifestants.

[Traduction]

    Monsieur le Président, j’ai siégé au comité avec le député et je me réjouis que les députés du Bloc appuient notre motion. Je comprends qu’ils estiment qu’elle n’est pas parfaite, mais ils comprennent l'utilité d'une feuille de route, d'un règlement pacifique à cette crise et d'un plan pour les Canadiens qui n’en peuvent plus. Voilà ce que nous voulons. Voilà ce que nous demandons.
    Notre motion est plus que raisonnable. Nous demandons qu’un plan soit présenté d'ici au 28 février, c’est-à-dire dans des semaines. Nous aimerions beaucoup voir un plan aujourd’hui. Nous aurions aimé en voir un il y a des mois. Les conservateurs en réclament un depuis plus d’un an. Notre motion donne beaucoup de temps au gouvernement. Nous lui offrons une porte de sortie pour ne pas perdre la face, avancer et présenter un plan. Les libéraux ont des semaines. Ils pourraient appeler tous les experts du monde pour élaborer un plan, mais ils préfèrent camper sur leur position. Je ne comprends pas.

  (1240)  

    Monsieur le Président, la députée pourrait-elle nous dire si, à son avis, il y a de l’hypocrisie dans les rangs du Parti conservateur, étant donné que ses membres ont fait la promotion du convoi et qu'ils encourageaient les manifestants?
    Monsieur le Président, l’hypocrisie que j’observe vient d'un premier ministre qui disait hier: « Le Canada n’a jamais été aussi fort et uni qu'il l'est maintenant. »
    Le premier ministre n’a-t-il pas de téléviseur chez lui? Ne voit-il pas ce qui se passe dans les rues de notre capitale nationale? C’est cela, de l’hypocrisie. Un homme qui, pendant des années, a proclamé que la diversité est notre force et qui a maintenant gagné des votes en divisant les Canadiens sur leurs choix en matière de santé, rien de moins! C’est cela de l’hypocrisie, et les conservateurs vont toujours se tenir debout pour les Canadiens que le gouvernement a marginalisés.
    Monsieur le Président, je vais commencer un peu différemment en parlant d’un courriel que je viens tout juste de recevoir. Il vient de l’ambassadeur des Philippines au Canada, M. Romualdez. Il fait la promotion des Philippins dans le domaine de la science. Il y est question du secteur des soins de santé et — comme la députée a parlé de la diversité —, du fait que les Canadiens d’origine philippine ont contribué au domaine des soins de santé depuis le début de la pandémie. Je tiens à exprimer ma gratitude. Je remercie l’ensemble de cette communauté et je tiens à souligner que j'ai reçu la lettre. C’est un excellent message que j’espère promouvoir.
    Cela dit, je reviens à notre débat. Il a été intéressant jusqu’ici aujourd’hui d’écouter les diverses observations. La cheffe de l’opposition officielle a commencé par parler des barrages routiers et a lancé un appel aux participants en disant qu’il est temps d’y mettre fin. Je pourrais passer 20 minutes à parler des manifestants et de leurs barrages. Je suis parlementaire depuis de nombreuses années et j’ai été témoin de nombreuses formes de manifestation. La manifestation que nous voyons aujourd’hui n’a pas l’appui des Canadiens, à mon avis. Il y a de nombreux aspects à cette manifestation, qu’il s’agisse de la promotion de la haine, du racisme ou de l’extrême droite, qui n’offensent pas que moi, mais qui offensent aussi l’ensemble des Canadiens.
    Le barrage ici, à Ottawa, a des répercussions sur la ville et, paradoxalement, nous constatons, comme l'a souligné le premier ministre hier, que des camionneurs empêchent d'autres camionneurs de faire ce qui est crucial pour l'économie canadienne, c'est-à-dire maintenir la chaîne d'approvisionnement. Les libéraux comprennent ce qui est important, et notre parti a un plan depuis le début, contrairement à l'opposition officielle. Dès le début, nous avons affirmé qu'il faut se fier à la science et aux experts de la santé, et agir en conséquence. Le Parti conservateur change d'orientation d'un jour à un autre ou d'une semaine à une autre. Parfois, les conservateurs disent se fier à la science et, certains jours, j'ignore d'où ils tirent leurs chiffres. Je vais y revenir plus loin dans mon intervention.
    Je suis demeuré à Ottawa au cours des dernières semaines, mais je me tiens au courant de ce qui se passe dans Winnipeg‑Nord et dans ma province. J'aimerais citer le Winnipeg Free Press. Les députés et quiconque suit le débat peuvent le lire en ligne. Voici ce que dit le Winnipeg Free Press: « Le gouvernement du Manitoba continuera de s'en tenir aux indicateurs de la COVID‑19, plutôt qu'aux revendications des manifestants ou des premiers ministres des provinces avoisinantes, pour décider du moment où il lèvera les exigences relatives à la vaccination et au port du masque. »
    Le Dr Jazz Atwal est un expert de la santé dont la tâche est de veiller à la santé des Manitobains. Je le dis en espérant que le Parti conservateur apprécie la valeur des experts canadiens de la santé. Que dit le Dr Atwal, chef adjoint de la santé publique provincial? L'article du Winnipeg Free Press se poursuit comme ceci:
    Le Dr Jazz Atwal [...] a dit mercredi que les restrictions seraient levées au Manitoba uniquement lorsqu'il sera sécuritaire de le faire.
    « Une poignée de manifestants n'a aucune incidence sur les recommandations de la santé publique », a dit le Dr Atwal lors d'une conférence de presse sur la COVID‑19. « C'est aussi simple que cela. »
    Les autorités provinciales ont pu commencer à lever les restrictions sanitaires en toute sécurité mardi, pas parce que des semi-remorques faisaient un boucan du diable sur les terrains de l'assemblée législative, mais [...]
    — je tiens absolument à le souligner —
[...] parce que « la vaste majorité » des Manitobains ont « fait ce qu'on leur avait demandé de faire ».

  (1245)  

    Je vais m’arrêter un instant.
    Quand je parle de leadership et quand nous demandons à la Chambre des communes de faire preuve de leadership, je dois dire qu’il n'y a qu'un seul parti qui a toujours manqué à l’appel. Nous avons vu le leadership exercé par le Bloc, par le NPD, par le Parti vert et bien sûr par le premier ministre. Nous l’avons aussi vu de la part d’anciens députés conservateurs.
    Je vais passer à une autre citation qui a trait à la vaccination. Nous devrions nous féliciter d’avoir un pays non pas divisé, mais uni, dont 90 % des citoyens sont pleinement vaccinés. On ne peut pas parler de division. Si seulement le Parti conservateur pouvait être uni à 90 %. Je pense que ce doit être le rêve de n’importe quel chef conservateur. En fin de compte, il est question de vaccination.
    Qu’est-ce qu’un ancien progressiste-conservateur, en l’occurrence Brian Mulroney, a à dire à ce sujet? J’ai bien dit « progressiste-conservateur », parce que je ne vois aucun progressiste-conservateur en face de moi. Je ne vois que des réformistes. Je vois l’extrême droite du Canada en face de moi. Voici ce que Brian Mulroney a dit à l’émission Question Period, présentée sur la chaîne CTV, en faisant allusion à l’ancien chef du Parti conservateur: « Il devrait aller plus loin et montrer la porte à tous les députés non vaccinés, les expulser de son caucus. C’est ça, le leadership. » Ce sont les mots de l’ancien premier ministre Brian Mulroney, un progressiste-conservateur. Il a ajouté ceci: « Qui suis-je pour contredire des dizaines de milliers de brillants scientifiques et médecins qui exhortent désespérément la population à se faire vacciner? »
    Le problème, c’est que les députés du Parti conservateur rendent un bien mauvais service aux Canadiens en disant une chose un jour et le contraire le lendemain. Ils ne fondent pas leurs décisions stratégiques sur des données scientifiques solides ni sur les recommandations de la santé publique. Ils semblent vouloir répondre aux besoins des personnes qui, pour une raison ou une autre, souhaitent les empêcher d’œuvrer pour le bien public en général ici au Canada.
    Les professionnels de la santé affirment le bien-fondé de la vaccination. J’ose croire que le premier ministre, le caucus et les autres députés de la Chambre ont fait leur possible pour encourager les gens à se faire vacciner. Je mets les députés d’en face au défi de me dire quel autre pays, notamment au sein du G8 ou du G20, a connu un aussi grand succès que le Canada en matière de vaccination de sa population. Ce succès n’est pas celui du gouvernement du Canada, mais celui des Canadiens qui ont réagi à ce que disent les spécialistes de la santé et les scientifiques. Malgré cela, l’opposition officielle veut aller à contre-courant.
    Il y a une semaine, des députés du Parti conservateur se sont joints aux manifestations, ont pris des photos et encouragé les manifestants. Ils n’avaient rien contre les barrages. C’est du moins ce qu’ont prétendu les indomptables réformistes du Parti conservateur qui siègent en face de moi aujourd’hui. Cela ne leur posait aucun problème. En fait, ils ont affiché leurs photos et commentaires sur Twitter. Ils étaient très actifs sur les réseaux sociaux pour encourager les manifestants.

  (1250)  

    Maintenant, comme certains députés l’ont dit à la Chambre, nous constatons que le nombre de barrages a augmenté. Nous avons maintenant des problèmes frontaliers au Canada qui nuisent au commerce, comme au pont Ambassador. Chaque jour, les échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis se chiffrent à environ 400 millions de dollars. Cela nuit aux Canadiens. Cela nuit à nos emplois. Cela nuit à la relance.
    C’est pourquoi j’estime qu’il y a lieu d’être optimiste, car la cheffe intérimaire du Parti conservateur a enfin déclaré qu’il était temps que les barrages routiers disparaissent. Je suis content qu’elle le dise ici, à la Chambre, mais elle devrait avoir le courage de sortir et de dire aux gens à qui elle avait dit de rester qu’il est temps qu’ils s’en aillent. Pourquoi ne le fait-elle pas? Ce sont des réformistes conservateurs qui prenaient des photos et qui encourageaient le convoi et les barrages routiers...
    Le député d’Edmonton-Ouest invoque le Règlement.
    Monsieur le Président, pendant que notre collègue hurle, j’essaie d’apprendre le français. J’ai essayé d’écouter la chaîne française, mais je n’arrive pas à entendre l’interprète à cause des hurlements de mon collègue. Je vous demanderais de conseiller à ce député de baisser un peu le ton pour que nous puissions entendre l’interprétation.
    Je vous remercie et je prie le député de Winnipeg-Nord de baisser un peu le ton pour que les interprètes entendent ce qu’il dit. Ainsi, ils pourront traduire son allocution dans la deuxième langue officielle, et les députés du Bloc pourront bien comprendre.
    Le député de Winnipeg-Nord a la parole.
    Monsieur le Président, ce qui est bien avec la technologie, c'est qu'on peut baisser le volume lorsqu’on trouve qu'une personne parle trop fort. Cela pourrait...
    Silence, s’il vous plaît. On demande que les interprètes puissent entendre votre discours.
    Monsieur le Président, j’invoque le Règlement. Je ne veux pas perdre mon temps de parole dans le cadre de ce débat. Cependant, je n’ai jamais entendu dire, que ce soit à l’Assemblée législative du Manitoba ou à la Chambre des communes, que je parlais trop fort. Je ne crois pas que mon niveau de voix pose un problème actuellement, et je vous demanderai de retirer le commentaire qui a été fait, car je ne le trouve pas approprié. Si je me trompe, j’espère que les interprètes me feront signe. Ils ont mon adresse courriel. Je connais d’autres députés qui parlent aussi fort que moi, sinon plus.
    Je sais que nous passons beaucoup de temps à regarder Zoom et à écouter l'interprétation. Je crois que le point soulevé est valide, mais je vais laisser le député poursuivre.
    J'invoque le Règlement, monsieur le Président.
    Je sais qu'il y a eu des pépins d'ordre technique. Selon ce que je comprends de l'intervention du député précédent, il y avait un problème. Si j'ai pu offenser le député en disant qu'il parle trop fort et que cela peut être problématique, je retire ce que j'ai dit. Moi non plus, je n'écoutais pas l'interprétation.
    Je vous prie de m'excuser. Nous pouvons poursuivre. Il reste huit minutes au député de Winnipeg‑Nord.
    Je vous remercie, monsieur le Président. Je crois que c'est important. J'ai assisté à de nombreuses interventions depuis le temps que je suis à la Chambre, et il arrive fréquemment que les députés s'expriment de la sorte. Je sais que c'est un point très sensible pour les conservateurs, mais il n'en demeure pas moins que les députés ont le droit de s'exprimer, que ce soit en haussant le ton ou en chuchotant, et je m'attends à être traité avec la même courtoisie que celle à laquelle les parlementaires ont droit et dont je suis témoin, directement ou non, depuis maintenant 20 ans.
    Le sujet à l'étude est grave. Nous discutons de la manière d'en arriver à un consensus plus que nécessaire. Nous devons souligner les bons coups de nombreuses autres administrations. Avant d'être interrompu, j'étais en train de citer un extrait du Winnipeg Free Press d'aujourd'hui. Je poursuis donc:
    Les autorités provinciales ont pu commencer à lever les restrictions sanitaires en toute sécurité mardi, pas parce que des semi-remorques faisaient un boucan du diable sur les terrains de l'assemblée législative, mais parce que « la vaste majorité » des Manitobains ont « fait ce qu'on leur avait demandé de faire ».
    C’est ce que nous demandons, et le premier ministre a fait preuve d’un leadership exceptionnel en encourageant les gens à se faire vacciner. C’est ainsi que nous nous sortirons de la pandémie. Ce ne sont pas seulement les politiciens qui le disent. On parle aussi des experts médicaux qui sont responsables du bien-être général de notre population.
    L’article poursuit ainsi:
    « La vaste majorité des gens ont suivi les décrets. La vaste majorité des Manitobains ont reçu le vaccin », affirme M. Atwal. « C’est essentiellement pour cela que nous sommes maintenant en position d’assouplir les mesures. » On a augmenté les limites de personnes dans les lieux publics. Par exemple, 7 500 amateurs de hockey ont pu assister à la partie victorieuse des Jets de Winnipeg à domicile ce mardi, plutôt que 250.
    L’assouplissement de nombreuses mesures et exigences dans notre province est possible grâce au fait que la vaste majorité des Canadiens ont compris l’importance de se faire vacciner. C’est pour cela que nous avons encore besoin de mettre l’accent là-dessus. C’est pour cette raison que nous devons, en tant que députés, jouer un rôle de leadership dans nos communautés.
    C’est pourquoi j’ai posé plus tôt aujourd’hui une question sur la cohérence du Parti conservateur. Pourquoi les députés de l’opposition officielle ne peuvent-ils pas se lever aujourd’hui et dire, au nom de leur caucus, qu’ils sont tous entièrement vaccinés? Je ne crois pas que nous leur en demandons trop. En fait, les autres entités politiques à la Chambre l’ont fait. Voilà pourquoi j’ai rapporté les propos de Brian Mulroney, l’ancien chef du Parti progressiste-conservateur.
    Cette motion mentionne un plan, comme si l’opposition conservatrice était en mesure de déclarer que le coronavirus est un faux problème. Quoi qu’en pensent les députés du Parti conservateur, je préfère écouter ce que disent les scientifiques et les experts en santé, et je vais continuer de le faire.
    Nous suivons un plan depuis le début. Ce plan a été mis en place par le gouvernement et par ceux qui collaborent avec lui. Parfois, même le Parti conservateur, et c’est tout à son honneur, a appuyé un certain nombre d’initiatives que nous avons présentées. C’est un plan qui a été mis en place pour veiller à ce que les Canadiens soient bien soutenus.

  (1255)  

    Qu’il s’agisse de soutien direct comme la Prestation canadienne d’urgence ou de mesures de soutien comme la subvention salariale, ces types de programmes ont joué un rôle essentiel pour préparer le Canada à se remettre de la pandémie. Les indicateurs économiques qui comptent vraiment, comme l’emploi, démontrent clairement l’efficacité de ce plan. Nous continuerons de travailler avec les nombreux intervenants, avec les provinces et les territoires, avec les communautés et les dirigeants autochtones, avec les organismes sans but lucratif et avec d’autres parties prenantes afin d’accroître le pourcentage de personnes vaccinées et de veiller à ce que les provinces se retrouvent en meilleure posture.
    Nous parlons de dépistage rapide. Le gouvernement du Canada a acheté des millions de tests de dépistage rapide. Des députés ont demandé où nous les cachions. Nous n’avons pas caché ces tests. Cela fait partie de la propagande conservatrice que l’on entend si souvent. Dans les mois qui ont précédé le mois de novembre 2021, 85 millions de tests ont été expédiés directement aux provinces et aux territoires. La population du Canada compte 37 millions d’habitants, et nous avions 85 millions de tests en novembre 2021. Un très petit pourcentage avait été utilisé. Puis Omicron est arrivé et a changé toute la donne. Le gouvernement du Canada a commandé 140 millions de tests de dépistage rapide supplémentaires, qui sont arrivés en janvier.
    Nous reconnaissons qu’il est crucial que les gouvernements collaborent pour protéger le mieux possible l’ensemble de la population. Qu’il s’agisse de venir en aide aux aînés, aux personnes handicapées, aux personnes qui ont perdu leur emploi ou aux entreprises qui auraient fait faillite, le gouvernement du Canada a fourni son soutien dès le début, comme il le fait encore aujourd’hui. Par conséquent, à mes collègues qui essaient de laisser entendre que nous n’avons pas de plan, je répondrai qu’une partie de ce plan consiste à faire preuve de cohérence et à tenir compte de l'avis des experts en soins de santé et des données scientifiques. C'est ce que nous allons continuer de faire.

  (1300)  

    Avant de passer aux questions et observations, je tiens à revenir sur ce que j’ai dit plus tôt. Lorsque nous entreprenons une discussion dans cette enceinte, cela se répercute également de ce côté-ci. Je voulais simplement m’assurer de calmer les esprits, et je m’excuse donc auprès du député.
    Nous passons aux questions et observations. Le député de Desnethé-Missinippi-Rivière Churchill a la parole.
    Monsieur le Président, dès le début de ses observations, le député de Winnipeg-Nord a parlé du plan. Récemment, le député de Louis-Hébert a révélé quel était le plan des libéraux lorsqu’ils ont pris la décision consciente, avant les dernières élections, de diviser et de stigmatiser les Canadiens non vaccinés ou sceptiques à l’égard des vaccins pour en tirer un avantage politique, quel qu’en soit le coût. Je suis tout à fait d'accord avec cette affirmation.
    Dans le Nord de la Saskatchewan, les dirigeants des collectivités autochtones s’efforcent depuis plus d’un an de vaincre les hésitations de la population face à la vaccination. Pour des raisons historiques très légitimes, les Autochtones se méfient des vaccins.
    Le député de Winnipeg-Nord et son premier ministre croient-ils vraiment qu’il est juste de continuer à marginaliser les peuples autochtones en persistant à dénigrer les personnes non vaccinées?
    Monsieur le Président, je vous remercie de vos observations.
    En fin de compte, je pense que nous devons continuer à promouvoir et à encourager la vaccination, ainsi qu'à informer la population sur son importance. C’est la meilleure façon de sortir de cette pandémie. Une grande majorité de la population, 90 %, est d’accord et est doublement vaccinée. C’est pourquoi c’est si contrariant quand l’opposition parle de vision. C’est pourquoi nous avons été en mesure d’assouplir certaines mesures obligatoires.

  (1305)  

[Français]

    Monsieur le Président, j’apprécie la fougue et la passion de mon collègue de Winnipeg-Nord. Je suis persuadé que c’est un homme raisonné et raisonnable.
     Il a abondamment parlé dans son discours des divisions qu’on vit présentement. Je sais qu'il est toujours plus simple de voir les divisions que les autres provoquent que les divisions qu’on cause soi-même, mais laissons cela de côté.
     Il est arrivé quelque chose d’intéressant aujourd’hui. La cheffe du Parti conservateur a offert que tous les chefs des partis reconnus se rencontrent pour discuter de la situation. Je trouve que cette main tendue est assez intéressante. Est-ce que les libéraux seraient prêts à l'accepter?

[Traduction]

    Monsieur le Président, je sais qu’il y a de nombreuses discussions en cours entre les porte-parole, les ministres du cabinet fantôme, les ministres, les chefs, les bureaux, les équipes des leaders parlementaires à la Chambre et ainsi de suite. J’encourage toujours cela.
    J’ai aimé l’idée du député de mettre fin aux barrages. Je pense que le député sera d’accord pour dire que bon nombre des conservateurs qui ont fait la promotion des barrages devraient s'adresser publiquement à ces mêmes personnes sur leurs médias sociaux pour leur dire qu’il est temps d'y mettre fin.
    J’ai hâte de voir ces gazouillis.
    Monsieur le Président, la question que le député a soulevée concerne les conservateurs qui vont dans un sens puis dans l’autre: ils vont et viennent. De toute évidence, au cours des deux dernières semaines, le Parti conservateur s’est d'abord associé aux barrages, et maintenant il s'y oppose et demande qu’on y mette fin.
    Ce ne sont pas des femmes et des poussettes. C’est bien plus grave que cela. Après avoir encouragé les barrages, un symbole d’anarchie, dans tout le pays, il est hypocrite de la part des conservateurs de dire: « Mettez fin aux barrages ».
    L’autre problème, c'est que cela a déclenché une vague et que même le Parti conservateur ne pourra pas faire rentrer le génie dans sa bouteille.
    Que dirait le député à propos du fait que la loyale opposition de Sa Majesté encourage l’anarchie d’un bout à l’autre du pays?
    Monsieur le Président, l'évaluation globale du député est tout à fait juste. C'est notamment pourquoi je suis vraiment dérouté d'entendre la cheffe de l’opposition prendre la parole à la Chambre aujourd'hui pour dire: « D'accord, les barrages sont nuisibles, et il est temps que les gens rentrent chez eux. » Je suis heureux qu'elle ait déclaré une telle chose et je l'en remercie. Toutefois, j'aimerais que les députés conservateurs réformistes qui ont publié des gazouillis et d'autres messages sur les médias sociaux et qui sont allés rencontrer les manifestants pour leur serrer la main, les féliciter, prendre des photos avec eux et applaudir l'installation des barrages commencent maintenant à se rétracter.
    Ils pourraient peut-être effacer certaines des publications qu'ils ont faites sur les médias sociaux et en publier une qui indiquerait: « Il faut écouter ce que la nouvelle cheffe du Parti conservateur a dit aujourd'hui. »
    Ils ont beaucoup d'options pour que la parole de la cheffe de l’opposition se traduise par des gestes concrets.
    Monsieur le Président, le 7 février 2011, le député de Papineau a déclaré ceci:
     « Pucapab »! Un premier ministre qui n'écoute personne, jamais, nulle part? « Pucapab »!
    Nous en sommes presque à une troisième semaine de manifestations publiques soutenues et croissantes partout au pays où les gens réclament des changements. Je crois qu'il est important que nous reconnaissions tous que tout cela est en grande partie dû au fait que le premier ministre a immédiatement rejeté toute opposition à ses exigences vaccinales en prétextant qu'il s'agit de positions marginales, racistes et misogynes.
    Le député tient les mêmes propos aujourd'hui. Ces gens sont nos concitoyens. Ils sont travaillants, honorables, décents et intelligents. Ce sont de fiers Canadiens, et ils représentent les personnes vaccinées et non vaccinées, les gens de toutes les origines ethniques, bref, tous les habitants de ce pays. Bon nombre d'entre eux ont fait ce qu'on leur avait demandé, et ces mêmes Canadiens, plus de la moitié des Canadiens, demandent un plan visant à mettre un terme aux restrictions liées à la COVID.
    Ce député a de courageux collègues libéraux qui ont remis en question les déclarations et les mesures du premier ministre en disant qu'elles sont motivées par des raisons politiques. Aujourd'hui, partout au pays, les Canadiens espèrent que davantage de députés libéraux appuieront notre motion portant simplement qu'on dépose un plan transparent et fondé sur la science et des données probantes.
    Le député invitera-t-il son chef à appuyer la motion aujourd'hui?

  (1310)  

    Monsieur le Président, la députée a dit que le premier ministre devait être à l'écoute. Toutefois, la semaine dernière, j'ai participé à une conférence Zoom avec le premier ministre et des enseignants du Manitoba. Lors des nombreuses rencontres virtuelles auxquelles j'ai assisté, j'ai pu constater que le premier ministre fait preuve d'écoute. J'aimerais rassurer les personnes qui suivent le débat: le premier ministre écoute les Canadiens non seulement tous les jours, mais aussi toutes les semaines, voire tout le temps. Les membres du caucus, y compris moi-même, faisons part régulièrement de nos préoccupations et de notre point de vue au premier ministre, tout comme les membres du Cabinet et même les députés de l'opposition. Le gouvernement est à l'écoute de la population.
    Ce qu'il faut souligner à gros traits est le travail magnifique que les Canadiens ont accompli, qui nous a permis de nous rendre là où nous en sommes aujourd'hui. Ce sont les Canadiens que nous devons applaudir. Ce sont les réalisations de ce genre que nous devons saluer.

[Français]

    Monsieur le Président, je trouve cela intéressant que le député de Winnipeg-Nord dise que son gouvernement écoute la population.
    Ici, à la Chambre, nous sommes les représentants de la population, justement. Je pense qu'il est tout à fait légitime, pour en revenir à la demande de la motion qui est débattue aujourd'hui, que les Québécois et les Canadiens sachent un peu à quoi s'en tenir et qu'on leur fournisse un plan de déconfinement qui est tout à fait aligné sur la science et sur les événements, qui évoluent à la vitesse grand V. Il me semble qu'un plan, c'est la moindre des choses.
    Est-ce que mon collègue est d'accord que c'est une demande tout à fait légitime de la part de la population canadienne et québécoise que d'avoir une idée de ce que le gouvernement a en tête pour la suite des choses et pour le déconfinement qu'on attend tous?

[Traduction]

    Monsieur le Président, je vais lire un passage d'un article paru dans le Winnipeg Free Press d'aujourd'hui. Ce sont les propos du Dr Jazz Atwal. L'article dit:
    « Une poignée de manifestants n'ont aucune incidence sur les recommandations de la santé publique », a affirmé le Dr Atwal lors d'un point de presse sur la COVID‑19. « C'est aussi simple que cela. »
    Le premier ministre, l'ensemble de notre caucus et moi-même, nous nous doutons bien que les députés du Bloc, du NPD et du Parti vert, voire quelques députés conservateurs, reconnaissent que nous devons écouter les professionnels de la santé. Ces professionnels des soins de santé font partie du plan, tout comme la science, l'économie et les gens.
    J'écoute les habitants de ma circonscription. Tous les jours, je lis des courriels, et je sais que mes collègues le font aussi. Nous avons tous cette responsabilité. Je peux assurer à la députée que les membres du caucus libéral prennent les choses très au sérieux. Tous les jours de la semaine, nous travaillons pour défendre les intérêts de nos concitoyens.
    Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de Leeds-Grenville-Thousand Islands et Rideau Lakes.
    J’ai longuement réfléchi à mes observations d’aujourd’hui. Qui plus est, j’ai profité de l’occasion pour réfléchir à l’empathie, à la compassion et à la compréhension, et je crois que ces valeurs sont absentes de ce débat. Je crois que ces valeurs sont absentes de cette discussion. Ce sont des valeurs que les députés d’en face ont soigneusement rangées dans un coin, parce que c’est politiquement commode pour eux.
    Je ne suis pas la première personne à le dire à la Chambre, mais nous sommes un pays divisé: l’Est contre l’Ouest, les villes contre les campagnes, ceux qui ont de puissants syndicats pour les protéger et ceux qui sont indépendants et n’ont pas cette voix, les vaccinés contre les non-vaccinés. Nous sommes des familles divisées. Il y a des amitiés qui se terminent et des collègues de travail qui sont privés de leurs liens professionnels. Nous avons un gouvernement dont les discours éculés et la volonté idéologique de s’engager dans une politique de division ont paralysé notre nation, et nous n’avons pas à regarder plus loin que la porte d’entrée de cet endroit.
    Je crois que notre discours politique est dépourvu de tout respect et de toute nuance. Je crois qu’il n’y a aucune nuance dans cet endroit ou dans ce débat, et si nous faisons fi des nuances, nous risquons d’ignorer le traumatisme que les Canadiens ont subi au cours des deux dernières années. Selon tous les indicateurs et toutes les mesures, la situation est pire qu’avant la pandémie, avant les fermetures et avant les exigences.
    En ce qui concerne la santé mentale, il y a des enfants dans ma circonscription dont les parents me disent qu’ils n’ont pas quitté leur chambre et qu’ils n’ont pas de vie sociale. La crise de la toxicomanie s’aggrave. Il y a des régions dans le pays où l’on compte plus de décès dus aux opioïdes qu’à la COVID. Il y a de la violence familiale à cause de la situation que vivent certains. La dépression, la solitude, les difficultés économiques et la lutte des classes sont toutes exacerbées, en raison d'un manque de leadership, d'un manque de nuance et d'un manque de gestion de cette pandémie d’une manière qui tienne compte de l’évolution des connaissances scientifiques et du virus.
    Il y en a qui n’ont pas pu voir leur famille, d'autres qui ont été limités dans les bons moments et d'autres, comme moi, qui ont été limités dans leurs pires moments de deuil, à cause des restrictions, des confinements et des exigences. À défaut d'être nuancé, le gouvernement risque de polariser et de politiser encore davantage le débat.
    Le gouvernement a ostracisé 3 millions de Canadiens, et plus encore. Il a fait naître un grand sentiment de frustration chez un grand nombre de personnes vaccinées au sein d'une population dont le taux de vaccination est l’un des plus élevés au monde, notamment en imposant des restrictions et des exigences en l'absence de données réelles et de débat. Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de nos centres-villes et sont venues devant nos assemblées législatives et ici, devant le Parlement, parce qu’elles ne se sentent pas écoutées, et pourtant, le gouvernement maintient le cap. Je l’ai entendu aujourd’hui continuer à ignorer ce qui se passe dehors.
    Notre objectif ultime est de trouver la meilleure façon de contrôler la COVID‑19 dans nos communautés, puis d’apprendre à vivre avec quelque chose qui, selon tous les scientifiques, est là pour rester. Les provinces abandonnent les restrictions. Les agents de santé publique provinciaux ont dit qu’il était temps de passer à autre chose. Notre administratrice en chef de la santé publique, ici au Canada, a dit qu’il était temps d’examiner et de revoir ces restrictions. Toutes ces personnes ont conseillé au gouvernement de gérer différemment la pandémie et de présenter un plan, mais lorsque ce n'est pas avantageux de le faire sur le plan politique, le gouvernement ferme les yeux. Nous le savons. Nous l’avons entendu de la bouche de députés d’en face cette semaine.
    Je veux prendre un moment pour parler des détails, parce que je ne pense pas que nous l’ayons fait. Je veux donner aux députés d’en face l’occasion de s’expliquer sans dénigrer les Canadiens et sans les ostraciser. Je ne veux pas qu’ils nous répètent la même cassette au sujet de la vaccination, que nous avons entendue maintes et maintes fois, pour répondre à toutes les vraies questions qui viennent de ce côté-ci de la Chambre.

  (1315)  

    Je veux donner au gouvernement la chance de répondre à cette question et d'expliquer les restrictions sur les voyages. Je veux offrir au gouvernement la chance de supprimer les obstacles inutiles et non scientifiques aux voyages internationaux. Je veux qu’il le fasse aujourd’hui. Je veux qu’il le fasse à l’instant, car c’est ce dont j’entends parler lorsque je rentre chez moi.
    Le test PCR exigé avant le départ et à l’arrivée des voyageurs entièrement vaccinés n’a aucun sens. Ce n’est pas de la science. Les restrictions de voyage actuelles liées à la COVID-19 que le Canada impose sont dépassées. Elles sont déphasées par rapport au reste du monde développé, tout comme l’absence de plan. En réalité, elles sont complètement déphasées par rapport au G7, nos alliés. Ce sont des pays en qui nous avons confiance en matière d’engagement militaire et d’ordre public. Ce sont des pays avec lesquels nous partageons des valeurs, mais pas la science, apparemment.
    D’autres pays font cette nuance. Ils ont présenté un plan. Ils sont dans une phase différente de la gestion de la pandémie, et c’est ce dont nous parlons. Ils ont élaboré un plan pour leurs citoyens afin de donner à tous ceux qui sont frustrés, qui sont désespérés, qui vivent une situation difficile, un plan pour s’en sortir. Nous n’avons rien entendu de la sorte de la part du gouvernement. Nous savons que les voyages ne sont pas plus risqués que d’autres activités et qu’il n’y a aucune raison scientifique de les cibler. J’en ai assez d’entendre les mêmes phrases toutes faites à propos de la vaccination, car je pose des questions très précises dans ce débat.
    Les Canadiens subissent un test PCR à leur arrivée. Ils sont entièrement vaccinés. Ils sont testés à l’étranger. Nous savons que c’est du gaspillage. Nous savons que c’est inefficace, et nous savons que cela ne nous protège pas, mais nous avons un gouvernement qui s’est campé sur ses positions et qui se livre à cette comédie pour avoir l'air de faire quelque chose dans le but de prolonger une pandémie à des fins politiques. C’est ce que nous observons.
    Nous savons que le taux de positivité des personnes testées est inférieur à 1,5 %. Nous savons qu’il y a une quarantaine forcée qui confine les gens chez eux, les oblige à faire des projets pour leurs enfants, parce qu'ils ne peuvent pas retourner à l’école, et les force à s’absenter du travail. Nous savons que nous avons des pénuries de main-d’œuvre dans tout le pays, et c’est le genre de politique qui doit évoluer avec les connaissances scientifiques. Nous savons que cette politique ne repose pas sur les connaissances scientifiques.
    Ces restrictions ont ciblé notre secteur du voyage et du tourisme, le plus durement touché. Ce n’est qu’un des nombreux exemples sur lesquels les Canadiens se posent des questions, et le gouvernement n’offre pas de réponse. Comme beaucoup d’autres, je me suis fait vacciner et j’en ai assez d’entendre ce refrain. Je crois que c’était dans mon intérêt. Je crois que c’était dans l’intérêt de ma famille. Je crois que c’était dans l’intérêt de ma communauté, et j’ai encouragé d’autres personnes à le faire. Je l’ai fait parce que c’était mon choix, mais je n’ignorerai pas la frustration de tant de personnes qui descendent dans la rue.
    Je ne cesserai pas d’exiger un plan pour mettre fin aux restrictions et aux exigences qui ont déchiré les Canadiens parce que le gouvernement a trouvé politiquement commode de le faire. Je ne fermerai pas les yeux sur les effets négatifs considérables sur la santé des personnes sans emploi, sous-employées et vivant dans la pauvreté en raison d’une économie qui ne fonctionne qu’en partie, au bénéfice du gouvernement qui veut se faire facilement du capital politique.
    La réouverture progressive peut se faire en toute sécurité, et le moment est venu de le faire. Nous l’avons entendu dans tout le pays et au-delà de nos frontières. Si des députés veulent engager une discussion sur les valeurs que j’ai évoquées au début de ce discours, les valeurs que nous avons rangées dans un placard, selon moi, afin de diviser politiquement les Canadiens et de les monter les uns contre les autres, s’ils veulent changer de ton et engager un dialogue nuancé, ils auront l’appui de ce côté-ci de la Chambre. Un plan aura l’appui de ce côté-ci et il aura aussi l’appui de la députée de Thornhill.

  (1320)  

    Monsieur le Président, je suis content que la députée de Thornhill dise vouloir trouver un terrain d'entente. C'est important.
    Elle me fait toutefois tiquer lorsqu'elle parle de politique de division et qu'elle laisse entendre que les libéraux essaient de marquer des points politiques faciles. Je lui rappelle qu'il y a une semaine, une fuite provenant d'un employé conservateur manifestement inquiet nous apprenait que la cheffe de l’opposition avait incité ses troupes à ne pas demander aux manifestants de partir et à en faire au contraire le problème du premier ministre. D'après Politico, la cheffe de l’opposition est allée dire aux camionneurs: « Ne partez pas, ça marche! »
    Que les conservateurs se posent aujourd'hui en sauveurs à la fois du convoi pour la liberté et des habitants d'Ottawa me semble tout à fait hypocrite, vu les faits et gestes de la cheffe de l’opposition depuis une semaine et demie. La députée pourrait-elle m'expliquer comment elle peut donner son appui aux gens des deux côtés à la lumière des commentaires de sa cheffe?
    Monsieur le Président, le député a mentionné quelque chose d'important. Je pense que c'est effectivement le problème du premier ministre, et c'est un problème lié à son manque de leadership.
    Le premier ministre peut parler à qui il le souhaite. Il peut convoquer une conférence de presse. Il peut décrocher son téléphone. Il peut modérer son discours. C'est de la politique de division, et ce sont les députés d'en face qui y ont recours.
    Nous l'avons entendu de la part de députés d'en face, au sein de leur propre caucus. Ce n'est pas quelque chose que l'on entend uniquement de ce côté-ci de la Chambre. C'est aussi ce que disent d'autres partis d'opposition. Maintenant, c'est ce que disent des membres de leur propre caucus.
    J'encourage les députés d'en face qui pensent la même chose à le dire, car nous sommes jeudi et un troisième député serait le bienvenu.

  (1325)  

[Français]

    Monsieur le Président, je félicite ma collègue pour son discours très enflammé. Elle est très éloquente, et je lui dis bravo.
    Par contre, j'ai un petit doute quant aux réelles intentions de mes collègues conservateurs. D'un côté, on propose, on exige et on demande qu'un plan soit présenté pour la levée des mesures sanitaires. D'un autre côté, on s'oppose au projet de loi C‑10, lequel vise justement à fournir à Québec et aux provinces les tests rapides qui vont, justement, nous permettre de lever ces mesures sanitaires.
    J'essaie de comprendre la logique entre fournir les outils pour qu'on s'en sorte plus rapidement et demander la levée des mesures.

[Traduction]

    Monsieur le Président, je ne sais pas trop où mon collègue veut en venir. Nous avons parlé de l'inefficacité et du coût des mesures de dépistage pour les voyageurs, et je maintiens mes propos car je pense que ces mesures n'ont pas de sens.
    Par cette motion, nous demandons au gouvernement de présenter un plan pour nous sortir de cette pandémie. Nous lui demandons de mettre fin aux restrictions, à la vaccination obligatoire, et de cesser de diviser les Canadiens à coups de politique et de rhétorique partisanes. Je pense que le fait de présenter un plan serait un bon premier pas.
    Monsieur le Président, l'intervention de la députée était très intéressante. Une chose me préoccupe, cependant. Nous savons que les mesures de protection mises en place au pays ont sauvé des vies. Il est toujours difficile de déterminer combien de vies ont été sauvées, car, bien entendu, la prévention, c'est de la prévention, mais nous savons que les mesures adoptées ont protégé les Canadiens et ont sauvé des vies.
    Je n'ai entendu aucun expert de la santé dire que nous devrions abandonner toutes ces protections. On nous dit qu'il y a lieu de les examiner, afin de déterminer lesquelles sont appropriées et lesquelles peuvent être assouplies, mais personne ne demande que toutes les mesures de protection soient abandonnées, sauf le Parti conservateur.
    Je me demande simplement pourquoi les conservateurs, qui ne sont pas des experts en santé, réclament cela. Ce ne sont pas des scientifiques ni des médecins. Cela ne semble pas très sécuritaire ou raisonnable, et il semble que cela coûtera des vies.
    Monsieur le Président, des provinces au pays ont levé les restrictions. Des experts en santé publique, y compris ceux des provinces et Dre Tam au fédéral, ont déclaré que le moment est venu de tourner la page, d'avoir une réouverture et d'abandonner les restrictions ou, du moins, les évaluer. Nous demandons au gouvernement de présenter un plan pour aller de l'avant et de nous laisser vivre avec la COVID, comme le recommandent tous les experts en santé.
    Monsieur le Président, c’est un honneur de prendre la parole aujourd’hui pour débattre de cette importante motion. Elle est présentée alors que nous sommes à la veille de la troisième année de lutte contre la COVID-19. Nous avons entendu beaucoup de discussions aujourd’hui sur les raisons pour lesquelles il est important que le gouvernement dépose un plan qui permette de lever les restrictions liées à la COVID-19 et de mettre fin aux exigences vaccinales.
    Nous savons tous que les Canadiens ont dû faire des sacrifices au cours des deux dernières années. En outre, nous savons que des Canadiens ont perdu des êtres chers à cause de la COVID-19. Les Canadiens ont fait de grands sacrifices, perdant un temps qu’ils ne récupéreront jamais. Certains d’entre eux n’ont pas eu la chance de dire au revoir aux êtres chers qu’ils ont perdus, non pas parce qu’ils mouraient de la COVID, mais à cause des restrictions liées à la COVID.
    Au début de la pandémie, les gouvernements ont, à juste titre, utilisé tous les outils disponibles pour limiter les déplacements et mettre en place le port du masque partout. Les gouvernements du monde entier se sont attelés à la tâche de mettre au point des vaccins. Aujourd’hui, nous en savons beaucoup sur la COVID. Nous en apprenons chaque jour davantage. Des vaccins ont été mis au point.
    J’ai fait le choix de me faire vacciner et j’ai encouragé les gens de ma collectivité à faire de même. Bien des gens ont exprimé des préoccupations au sujet du vaccin et ont posé des questions à ce sujet. Si le fait que je dise que je suis vacciné n’est pas suffisamment convaincant pour eux, je l’accepte et je les invite à s'adresser à des professionnels de la santé. Le bureau de santé du district de Leeds, Grenville et Lanark a enregistré, et continue d’enregistrer, l’un des taux de vaccination les plus élevés de la province et du pays.
    L’une des initiatives les plus intéressantes s’adressait aux personnes qui avaient des questions à poser en période de pénurie de médecins et d’infirmières et lorsque le système de soins de santé était à bout de souffle. Ma collectivité a mis à disposition des médecins qui se tenaient dans les stationnements à l’extérieur des cliniques de vaccination, non pour vacciner les gens, mais simplement pour répondre aux questions et parler aux gens. C’était tout. Ils étaient là pour avoir parler avec les gens. Toutes ces personnes se sont-elles converties et ont-elles fini par se faire vacciner? Je suis sûr que non, mais il est tellement important d’avoir des conversations.
    Au cours des dernières semaines, nous avons vu croître la frustration des Canadiens. Au cours des derniers mois, les conservateurs, dont moi, avons dit que personne ne devrait perdre son emploi parce qu’il n’a pas été vacciné. Nous devons utiliser les autres outils à notre disposition.
    Les gens se demandent pourquoi, s’ils se sont fait vacciner, d’autres personnes ne le feraient pas. Il peut y avoir un certain nombre de raisons, mais faisons le tour de la question et discutons-en avec eux. Voyons ce qui arrivera à ces personnes si elles perdent leur gagne-pain à cause des exigences vaccinales. Quelles sont les répercussions sociétales plus larges si des personnes se retrouvent au chômage à cause d'un tel choix? Nous disposons d’autres outils. Aucun d’entre eux n’est parfait, mais le vaccin ne l’est pas non plus. Ce n’est pas une panacée, mais c’est l’un des plus importants outils dont nous disposons.
    Nous sommes maintenant à un point où des experts, des personnalités de confiance, disent que nous avons besoin d’un plan de sortie. J’aimerais en citer quelques-uns. Je ne pense pas qu’il y a trois ans, la majorité des Canadiens auraient pu nommer l’administrateur en chef de la santé publique de l’Agence de la santé publique du Canada, mais nous savons maintenant que c’est la Dre Tam.
    Il y a tout juste deux semaines, la Dre Tam a déclaré: « Nous devons être en mesure de faire face à la présence continue du virus SRAS-CoV-2 d’une manière plus durable ». Elle a poursuivi en disant que toutes les mesures de la COVID doivent être réévaluées et a déclaré: « Je pense que tout le concept est que nous devons retrouver une certaine normalité ».

  (1330)  

    En Ontario, le Dr Kieran Moore, qui est le médecin hygiéniste en chef de la province, a déclaré que nous avons laissé une grande peur contrôler notre vie depuis les deux dernières années et que nous devons maintenant nous départir de cette attitude. Il a ajouté qu'il faut commencer à se résoudre à vivre avec le virus. Voilà deux points très importants.
    Que demandons-nous au gouvernement aujourd’hui? Nous demandons un plan pour mettre fin aux exigences vaccinales. Je suis certain que les docteurs Tam et Moore ont fait ces observations en connaissant la situation sur le terrain et en tenant compte des exemples d’autres pays, comme la Suède, la Norvège, la Grèce, la République tchèque, de nombreux États des États-Unis, le Royaume-Uni, la France, le Portugal et la Suisse, qui ont laissé tomber ces exigences. Les preuves que ces médecins ont utilisées pour prendre leurs décisions sont en partie les mêmes que celles utilisées par les docteurs Tam et Moore.
    C’est ce que nous recherchons. Nous savons que l’Organisation mondiale de la santé a déclaré que les pays ne devraient pas exiger une preuve de vaccination contre la COVID-19 pour les voyages internationaux comme seule voie ou condition permettant de voyager à l’étranger. C’est l’Organisation mondiale de la santé qui le dit. Nous devons nous pencher sur ces questions. Quel est le plan? Quels repères le gouvernement utilisera-t-il pour nous libérer de ces exigences et restrictions?
    Ces outils étaient extrêmement importants, surtout en mars 2020. Mais cette date est loin derrière nous. Nous en savons tellement plus aujourd'hui. Nous devons avoir des discussions entre autres avec des personnes avec lesquelles nous ne sommes pas d’accord. C’est très important. Nous ne devons certainement pas les insulter.
    Les personnes qui ne sont pas d’accord avec nous, qui sont préoccupées et qui ont des questions n'ont pas une position inacceptable ou déplorable. Elles ne sont pas misogynes ou racistes pour autant. Ce sont nos voisins, des membres de la collectivité et des membres de la famille d’autres personnes. La compassion fait partie du tissu de notre pays. Nous ne pouvons pas l’oublier, et nous ne pouvons pas la perdre. Elle constitue une étape sur la voie de sortie de cette crise.
    Le Canada a subi tellement de dommages à cause de toutes ces restrictions. Nous le ressentirons pendant de nombreuses années, en particulier nos enfants. N’aggravons pas la situation en rompant le dialogue. La présentation par le gouvernement d’un plan pour l’élimination des exigences relatives à la vaccination constitue un élément essentiel de la communication et du dialogue avec les Canadiens. C’est ce dont nous parlons aujourd’hui.
    Il est crucial que chacun soit conscient du rôle qu’il a à jouer en l’occurrence. Nous sommes ici pour parler aux citoyens. Nous avons pour rôle en tant qu’opposition officielle d’interpeller le gouvernement. Il dispose des outils et des ressources, et il lui incombe d’expliquer aux Canadiens les conditions à réunir pour lever ces restrictions.
    Nous allons être la voix des Canadiens. Nous allons être cette voix et nous demandons au gouvernement de mettre fin à ces exigences. En fait, nous avons demandé un plan il y a un an. La situation a certainement beaucoup changé depuis, mais c’est une nouvelle occasion, toute neuve, pour le gouvernement et le ministre d’informer les Canadiens.
    Au lieu de nous disputer à qui mieux mieux pour savoir qui était le plus ardent défenseur de ces mesures sanitaires, reconnaissons que nous pouvons toujours faire mieux. Le gouvernement a eu le temps de produire cette information pour dire aux Canadiens quand il va mettre fin aux exigences fédérales relatives à la vaccination et ce qui doit se passer pour que cela arrive. Faisons ainsi. Allons de l’avant ensemble. Ayons ces conversations importantes. Parlons avec nos amis et voisins et faisons en sorte de sortir renforcés de cette situation.
    Nous entendons dire depuis le début que nous sommes tous dans le même bateau. Faisons en sorte de tous en sortir ensemble.

  (1335)  

    Monsieur le Président, je vois beaucoup de personnes très intelligentes de l’autre côté, mais ma fille me demandait l’autre jour ce qu’était ce convoi de camionneurs et pourquoi ils manifestaient. Je le lui ai donc expliqué. Elle a 12 ans. Elle étudie la séparation des pouvoirs dans ce gouvernement, dans ce pays.
    Je lui ai dit que les camionneurs ne peuvent pas entrer aux États-Unis sans être vaccinés. Sa réaction a été de me demander si ce n’était pas une règle du gouvernement américain, ce que je lui ai confirmé. « Est-ce qu’ils ne devraient pas manifester devant le consulat ou l’ambassade des États-Unis? », m’a-t-elle alors demandé. Je lui ai expliqué qu’ils ne sont pas contents de devoir porter un masque dans les épiceries et dans d’autres endroits. « Est-ce que ce ne sont pas des mesures provinciales? », m’a-t-elle demandé. Je lui ai répondu que c'est tout à fait le cas. « Et les déplacements? », m’a-t-elle demandé. Je lui répondu qu’ils relevaient bien du gouvernement fédéral. En fait, le député d’en face vient de dire que les conservateurs ont demandé la levée de ces restrictions il y a plus d’un an, mais le député de Durham, quand il s’agissait des vols en provenance de l’Inde ou du Pakistan, à bord desquels de 1 à 2 % des passagers avaient la COVID, a demandé leur interdiction, avant de demander celle de tous les vols.
    J’aimerais savoir quelle était la position des conservateurs alors.
    Monsieur le Président, bien que je remercie le député de sa question, nous allons supposer qu'il s’est mal exprimé et qu’il n’a pas induit la Chambre en erreur.
    Comme nous le savons, ce que nous avons demandé au gouvernement il y a un an, et c'est ce que j’ai dit, c’est un plan. Au lieu de cela, ce que nous obtenons de lui, ce sont des accusations. S’il faut blâmer quelqu'un, nous allons blâmer les libéraux pour leur échec total. Ils ne font que changer les règles du jeu et diviser les Canadiens. Ils traitent les gens de racistes et de misogynes. Ils disent que les gens s'opposent aux valeurs canadiennes. Ils disent que les gens sont pitoyables parce qu’ils ont des opinions différentes de celles des libéraux.
    Je tiens à rappeler au député l’exemple que j’ai donné, celui d’avoir ces conversations importantes et d’encourager les gens à se faire vacciner. C’est l’exemple que nous avons donné dans ma collectivité. C’est dans cet esprit que j’ai fait ces commentaires. Si le député veut se livrer à de petits jeux ridicules, il devrait parler à ses collègues qui ont eu le courage de s’opposer aux politiques de division du gouvernement qui ont échoué.

  (1340)  

[Français]

    Monsieur le Président, la dernière réponse de mon collègue a un peu tué mon argumentaire. J'allais justement féliciter mes amis conservateurs pour le ton étonnamment nuancé des discussions que nous avons depuis ce matin, mais la partisanerie a repris le dessus au cours de la dernière intervention. C'est un peu dommage.
    J'aimerais souligner le fait que la cheffe de l'opposition et d'autres amis conservateurs ont dit, ce matin, qu'il était temps de suivre la science. À quel moment n'a-t-on pas suivi la science depuis deux ans?
     Quand on parle des vaccins, c'est la science. Quand on parle de la distanciation sociale, c'est la science. Quand on parle des masques, c'est la science. Même la gestion des frontières, c'est la science.
     Au Canada, nous avons des taux de vaccination très élevés, près de 90 %, mais la plupart des pays du monde n'ont pas cela. Nous en avons parlé tantôt. Un ami me parlait de l'Ouganda, où seulement 1 % de la population est vaccinée. Cette gestion des frontières est normale.
    J’aimerais savoir à quel moment on n'a pas suivi la science depuis deux ans.

[Traduction]

    Monsieur le Président, c’est une excellente question que pose le député.
    Ce que nous attendons du gouvernement, ce sont les repères qu’il va utiliser pour nous sortir des restrictions liées à la COVID que le gouvernement fédéral a mises en place. C’est ce que nous avons demandé il y a un an. Quels sont les objectifs? Quels sont les critères employés par les libéraux pour mettre fin aux restrictions sur les déplacements et à toutes les mesures obligatoires fédérales qu’ils ont mises en place? « Attendre de voir ce qui va se passer » n’est pas une approche scientifique. Déterminer l’efficacité des vaccins et encourager les gens à s'y intéresser et à parler aux experts, comme je l’ai mentionné, c’est suivre la science. Ce n'est pas ce qu'ils ont fait jusqu’à présent. Je les encourage à parler à la Dre Tam et au Dr Moore pour savoir quels critères ils doivent appliquer pour mettre fin aux mesures obligatoires fédérales.
    Monsieur le Président, j’aimerais vérifier quelque chose. Le député de Leeds-Grenville-Thousand Islands et Rideau Lakes parle des propos tenus par la Dre Tam lorsqu'elle a dit qu’elle pense que nous devrions réévaluer ces protections. Cependant, réévaluer les protections ne signifie pas les supprimer.
    L'été dernier, en Alberta, Jason Kenney a été le tout premier premier ministre provincial à lever toutes les restrictions, et nous en avons vu les conséquences. Des milliers d’Albertains s'y sont opposés. Ils avaient peur pour leurs enfants, ceux de moins de cinq ans qui ne pouvaient pas être vaccinés, et pour les personnes qui étaient plus prédisposées à la COVID.
    Le député peut-il se faire à l'idée que la levée de toutes les restrictions n’est peut-être pas ce qu'un si grand nombre de Canadiens souhaitent?
    Monsieur le Président, cette motion demande au gouvernement de présenter un plan. C’est quelque chose qu’il n’a pas fait jusqu’à maintenant.
    Oui, si nous regardons les autres pays et si nous nous inspirons de ce qui se passe ailleurs, cela pourrait mener à l'élimination des mesures obligatoires. Il semble qu’il soit grand temps, mais les libéraux ne nous fournissent pas de preuves; ils nous offrent une politique de peur et de division.
    Les Canadiens méritent mieux. Mettons fin aux mesures obligatoires.
    Monsieur le président, je vais partager mon temps de parole avec ma collègue et amie, la députée d'Aurora—Oak Ridges—Richmond Hill.
    Je veux commencer aujourd'hui avec une déclaration très simple. Je veux remercier les Canadiens. Je veux les remercier parce que nous avons demandé beaucoup d'eux ces deux dernières années, et ils ont fait preuve de résilience. Ils se sont montrés réceptifs.
    Qu'avons-nous demandé des Canadiens ces deux dernières années? Nous leur avons demandé de porter un masque, de pratiquer l'éloignement social, de renforcer leurs normes d'hygiène et de se laver plus fréquemment les mains. Nous leur avons demandé de ne pas voir leur famille pour leurs fêtes les plus saintes, quelle que soit leur religion, et de ne pas se retrouver avec les membres de leur famille. Nous leur avons demandé de limiter leurs interactions à une ou deux familles, comme l'a fait ma propre famille. Nous leur avons demandé de garder leurs entreprises fermées. Le gouvernement s'est évidemment mobilisé pour les soutenir, qu'il s'agisse des travailleurs, des personnes âgées ou des entrepreneurs, et les a aidés pendant cette période.
    Pourquoi avons-nous demandé cela aux Canadiens? Nous l’avons fait parce que nous sommes en pleine pandémie. Les Canadiens nous ont donné le temps de recevoir les vaccins, que nous avons reçus. Ils nous ont donné le temps de protéger notre système de soins de santé, parce que c'était nécessaire, et je tiens à remercier les Canadiens pour leur résilience, car c’est l’objet de ce débat. C’est pour cela que les 338 députés qui siègent ici ont été élus. Ce n’était pas pour prêter trop d'attention aux détails, mais pour avoir une vue d’ensemble.
    Nous faisons beaucoup de progrès. Quatre-vingt-dix pour cent des résidants de la région de York sont vaccinés. Le nombre de doses de rappel administrées continue d’augmenter. Les hospitalisations sont en baisse. Les opérations chirurgicales, dont beaucoup avaient été annulées, recommencent à être programmées. Une nouvelle normalité est en train de s'installer, grâce en partie aux sacrifices des Canadiens, au fait qu’ils ont suivi non pas les conseils du gouvernement, mais ceux des responsables de la santé publique. Nous ne pouvons pas perdre de vue ce fait.
    De nombreuses vies ont été mises en attente. De nombreuses vies ont été perturbées. De nombreux Canadiens sont décédés des suites de cette pandémie. Nous ne pouvons pas perdre de vue le tableau d’ensemble. Nous sommes sur la bonne voie. Nous faisons des progrès en tant que pays, non pas individuellement, mais ensemble.
    En tant que parlementaire, je crois que je dois faire ce qui est juste et communiquer à mes concitoyens les avis de santé publique sur les mesures à prendre pour protéger nos familles et nos proches afin que nous puissions connaître des jours meilleurs. Cela va arriver, absolument. Des modifications sont apportées aux restrictions, surtout au niveau provincial, et c’est la bonne chose à faire. Quatre-vingt-dix pour cent des Canadiens ont reçu deux doses de vaccin. C’est merveilleux. Nous devons être fiers. Nous devons être fiers de protéger notre système de soins de santé. Nous devons remercier les travailleurs de première ligne pour ce qu’ils ont sacrifié au cours des deux dernières années. C’est ce que nous devons faire.
    Nous devons continuer, certes, à réévaluer les données scientifiques. Nous ne pouvons pas fixer une date arbitraire pour lever ceci ou cela. Cela ne fonctionne pas. Nous l’avons vu. Nous l’avons vu dans plusieurs provinces. Là où les restrictions ont été levées prématurément, le système hospitalier a été débordé, la capacité des soins intensifs a été débordée, la chaîne d’approvisionnement a été perturbée et les provinces sont revenues à la case départ. Faisons 10 pas en avant et peut-être un pas en arrière, au lieu de quatre pas en avant et 20 en arrière. C’est ce que fait le gouvernement. Nous sommes là pour aider les Canadiens et nous continuerons à le faire.
    Comme je l'ai dit avant d'entamer mon discours proprement dit, je tiens aujourd'hui à remercier les Canadiens. Alors que nous continuons toujours d'aller de l'avant, je les remercie d'avoir fait ce qu'il fallait pour nous permettre de passer à travers la pandémie. Oui, je crois voir la lumière au bout du tunnel. J'en suis absolument convaincu. Pourquoi? C'est grâce aux vaccins et à la science des vaccins. C'est parce que nous avons fait ce qu'il fallait faire et parce que les Canadiens ont été résilients.

  (1345)  

    Il semble que l'opposition officielle se soit ralliée, quoiqu’un peu tard, à l'idée qu'il faut mettre fin aux blocages. On ne devrait pas interrompre la vie des travailleurs de l'automobile, des agriculteurs et des acteurs du secteur de l'agroalimentaire. Nombre des députés de l'opposition représentent des circonscriptions rurales qui comptent beaucoup d'agriculteurs. Je ne suis pas très impressionné par le blocage de l'accès aux frontières qui empêche l'expédition des produits agricoles canadiens vers les États‑Unis. Je ne suis pas très impressionné non plus que les travailleurs de l'automobile soient forcés de rester à la maison à cause des blocages que, jusqu'à il y a trois jours, le Parti conservateur approuvait. Ce n'est pas un leadership raisonnable; j'emploierais un qualificatif tout autre. Nous devons faire ce qui est bien pour les Canadiens, jour après jour. Nous sommes en pleine pandémie. C'est l'événement du siècle. Il faut de la maturité et il faut du leadership.
    Voilà plus de deux ans que nous avons mis en place des mesures à la frontière pour assurer la sécurité et la protection des Canadiens. Alors que nous traversions la pire crise de santé publique des 100 dernières années, le gouvernement du Canada a agi rapidement pour mettre en place des mesures frontalières d'urgence visant à réduire le risque d'importation et de transmission de la COVID‑19 et de nouveaux variants au Canada en raison des voyages internationaux. Les mesures frontalières qui ont été mises en place reposent sur des données probantes et sur les données scientifiques disponibles. Nous ne fixons pas des dates au hasard. Les mesures sont aussi établies en surveillant la situation épidémiologique au Canada et dans d'autres pays. Elles sont ajustées au besoin pour tenir compte des données probantes tout en continuant de protéger la santé de tous les habitants du Canada.
    À partir de janvier 2020, des mesures de contrôle renforcées ont été mises en place pour les passagers en provenance de régions où le virus de la COVID‑19 sévissait. À mesure que le virus s’est propagé à d’autres pays et qu’il est devenu plus dangereux, ces mesures de contrôle ont été renforcées par des questions supplémentaires et des renvois des passagers entrants à l’Agence de la santé publique du Canada. Finalement, des mesures plus strictes ont dû être mises en place pour protéger notre pays et ses citoyens, comme l’interdiction d’entrée des ressortissants étrangers au Canada. À l’époque, le Canada n’était pas le seul pays à fermer ses frontières pour les voyages discrétionnaires. De nombreux autres pays ont également mis en place de sévères restrictions sur les voyages, y compris d’autres pays du G7 et notre voisin du Sud, notre principal partenaire commercial.
    Au fil de la pandémie, le gouvernement du Canada n’a jamais perdu de vue la santé et la sécurité de tous les Canadiens. Des décisions concernant les protocoles et les mesures ont été prises pour réduire les effets de la COVID‑19 sur nos citoyens et sur notre économie afin que l’économie canadienne puisse se rétablir rapidement, et il est formidable de voir que notre production est plus importante qu’elle ne l’était avant la pandémie. Il est formidable de voir que les niveaux d’emploi sont supérieurs à ce qu’ils étaient avant la pandémie. Pourquoi? C’est parce que nous avons fait ce qu’il fallait pour les Canadiens. Nous les avons soutenus, nous avons mis en place les mesures appropriées que nous connaissons tous et nous avons investi dans les Canadiens. C’était la bonne chose à faire.
    En juin 2021, le gouvernement a annoncé la première phase de son approche visant à assouplir les mesures frontalières pour les voyageurs entrant au Canada, et le gouvernement du Canada continue d’apporter des ajustements prudents à son approche frontalière en utilisant les dernières données probantes et scientifiques. Ces changements sont possibles grâce à notre taux de vaccination et à notre respect des mesures de santé publique. La vaste majorité des Canadiens ont respecté les protocoles et les mesures et ont reçu leurs deux doses de vaccin, et beaucoup ont même obtenu leur dose de rappel. Ils ont fait preuve de courage, de résilience et de compassion et, oui, ils ont fait des sacrifices. Je les remercie, car leurs actions ont été cruciales pour nous donner, à nous, le gouvernement du Canada, la marge de manœuvre nécessaire pour réduire et même supprimer certaines des mesures qui ont été mises en place au début.
    Les mesures antérieures ont été ajustées. En août et septembre 2021, le gouvernement a continué à rouvrir les frontières du Canada, permettant aux voyageurs d’agrément entièrement vaccinés des États-Unis d’entrer au Canada à partir du 9 août, suivis des voyageurs entièrement vaccinés en voyage non essentiel de tous les autres pays le 7 septembre. Le gouvernement a également éliminé l’obligation de séjourner dans un logement autorisé par le gouvernement à l’arrivée.
    En terminant, je veux que tous les parlementaires prennent du recul et regardent la situation dans son ensemble, c’est-à-dire où nous en sommes et le chemin que nous avons parcouru, et qu’ils voient que nous sommes dans une bien meilleure situation. Il y a du travail à faire et des progrès à poursuivre, mais nous devons nous fier à la science.
    Je demande, et je l’ai demandé à la télévision nationale, que les barrages soient levés et que les manifestants à l’extérieur, avec le plus grand respect pour ces personnes, rentrent chez eux et permettent aux citoyens d’Ottawa de reprendre une vie normale.

  (1350)  

    Je sais que nous avons fait de gros efforts pour que chacun ait l’occasion de s’exprimer, mais beaucoup de questions et de réponses ont été très longues. Je vais donner la parole à la députée de Saanich—Gulf Islands pour qu’elle pose une question.
    Monsieur le Président, je vous suis extrêmement reconnaissante. Nous semblons débattre à la Chambre de la façon d’enrayer une pandémie comme si les frontières du Canada constituaient le défi. Nous sommes dans une situation mondiale où, à mon avis, le virus se moque peut-être de l’humanité tout entière parce qu’elle pense pouvoir le maîtriser, tout en laissant une grande partie des pays en développement sans accès aux vaccins.
    Quand le gouvernement du Canada appuiera-t-il les demandes de l’Inde et de l’Afrique du Sud visant à ce qu'une dérogation soit prévue à l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce, ou l'Accord sur les ADPIC, afin que les pays en développement aient accès aux vaccins?

  (1355)  

    Monsieur le Président, le Canada participe en fournissant des fonds, des ressources et des vaccins aux pays en développement dans le cadre du mécanisme COVAX. Évidemment, nous travaillerons de concert, comme nous le faisons toujours, avec l’OMC et tous nos partenaires commerciaux. C’est ce que nous sommes en tant que peuple et en tant que pays.
    Monsieur le Président, hier, j’ai rencontré l’une des plus grandes entreprises de sonorisation de la Colombie‑Britannique. Il s’agit de Kian Sound and Universal Show Services, qui s’est classée au premier rang des entreprises de sonorisation en Amérique du Nord. Il y a deux ans, elle a dû mettre à pied 280 personnes. Elle a perdu 99 % de ses revenus. Elle s’est prévalue de tous les programmes gouvernementaux et m’a dit que le gouvernement aidait nos industries privées à tomber dans l’oubli. Ces personnes m’ont demandé quel était le plan. Quand le gouvernement leur donnera-t-il un signe qu’elles peuvent faire en sorte que les spectacles reprennent?
    Pour le député de Vaughan-Woodbridge, quand le gouvernement publiera-t-il un plan pour que les industries privées recommencent à faire de l’argent?
    Monsieur le Président, les restrictions qui empêchent cette entreprise de fonctionner sont en fait des restrictions provinciales qui concernent la capacité, que ce soit pour assister à un match de basket-ball ou un concert. Pour ce qui est de la question de mon collègue, je le renvoie à la province de la Colombie‑Britannique, mais en même temps, j’encourage tous les résidants de sa circonscription et tous les Canadiens à se faire vacciner pour que nous puissions à nouveau assister à un concert ou à un match de basket-ball où aucune limite de capacité ne sera imposée.

[Français]

    Monsieur le Président, ma question est simple: pourquoi faut-il faire autant pression sur le gouvernement pour le convaincre d’agir, de sortir de l’ombre et de se manifester? C’était le cas pour les frontières, en 2020. Nous sommes en 2022.
    Où est le premier ministre et le gouvernement pour faire des annonces assez régulières concernant ce qui s’en vient et pour nous présenter un plan?
    Je ne comprends pas. Les libéraux semblent être restés en 2019. À les écouter, on a l'impression qu'on va être confiné pendant encore très longtemps.
    Quel est le problème?

[Traduction]

    Monsieur le Président, bien sûr, nous continuons à réévaluer les preuves scientifiques au fur et à mesure qu’elles nous parviennent, en collaboration avec nos partenaires de la santé publique, et nous continuons à faire des ajustements. C’est cela, gouverner. C’est cela, prendre des décisions et faire preuve de leadership. C’est ce que nous avons fait au cours des deux dernières années et c’est ce que nous continuerons à faire.
    Monsieur le Président, à mon avis, les conservateurs nous ont habitués au cours des deux dernières années à des volte-face incessantes sur diverses questions. On affirmait qu'il n'y allait jamais avoir assez de vaccins ou qu'il n'y en aurait pas du tout, puis, soudainement, on demandait où étaient les vaccins et pourquoi on ne les avait pas encore reçus. C'est la même chose pour la fermeture des frontières. On demandait pourquoi les frontières n'étaient pas encore fermées, puis, soudainement, on demandait pourquoi les frontières n'étaient pas ouvertes.
    Les conservateurs agissent selon des réactions et selon les émotions qu'ils ressentent à un certain moment, plutôt que selon la science. À mon avis, on dirait qu'ils n'arrivent pas à se fier à la science.
     Je me demande si le député de Vaughan—Woodbridge pourrait nous faire part de ses réflexions sur l'importance de suivre la science au lieu des émotions politiques que l'on peut avoir au quotidien.
    Monsieur le Président, bien simplement, les Canadiens veulent du leadership et non des volte-face. C'est ma première réflexion. Quand il a fallu obtenir des vaccins, le gouvernement a respecté ses engagements. Quand il a fallu obtenir des tests rapides, le gouvernement a respecté ses engagements. Quand il a fallu obtenir de l'équipement de protection individuelle, le gouvernement a respecté ses engagements envers les Canadiens. Nous avons aidé les entreprises et les travailleurs canadiens durant la pandémie, et nous continuerons à le faire. Nous viendrons à bout de la pandémie et nous en ressortirons plus forts que jamais.

Déclarations de députés

[Déclarations de députés]

  (1400)  

[Traduction]

La santé

    Monsieur le Président, la pandémie a très clairement démontré que la santé de la population doit être au cœur de notre travail de parlementaires. J'espère que nous en tirerons une leçon, à savoir que la quête de la santé doit être un effort collectif. Nous savons que ce sont les populations à faible revenu et marginalisées, ainsi que les personnes dont la santé est la plus vulnérable, qui ont été les plus durement touchées par cette crise. Pour sortir plus forts de cette période difficile, nous devons combattre les inégalités, promouvoir l'inclusion et nous pencher sur les déterminants sociaux de la santé, afin de trouver des solutions.
    J'entends souvent parler d'initiatives de santé communautaire formidables menées par mes concitoyens à Fredericton. Leurs voix et les intérêts qu'ils défendent façonnent mes priorités et ma compréhension de ce que signifie prendre vraiment soin de nos voisins. Il faut trouver des logements abordables et éliminer l'itinérance. Il faut fournir des services de soutien en santé mentale gratuits et adéquats, une assurance-médicaments, des infrastructures entièrement accessibles et un revenu de base universel pour sortir les personnes de la pauvreté et permettre à chacun de réaliser son plein potentiel.
    En mettant en œuvre des politiques qui garantissent que nous prenons soin les uns des autres, le gouvernement peut donner l'exemple et promouvoir la résilience et la santé des collectivités partout au Canada.

Stephen Rayfield

    Monsieur le Président, c'est le cœur lourd que je prends la parole aujourd'hui pour honorer la mémoire d'un de mes concitoyens.
    Stephen Rayfield est un pompier de Castor, en Alberta, qui a tragiquement perdu la vie la semaine dernière, pendant une intervention. Alors que beaucoup de gens fuient le danger, les pompiers s'y précipitent, et M. Rayfield était un brillant exemple de l'altruisme qui définit les hommes et les femmes qui travaillent dans les services d'incendie, petits et grands, partout au Canada. Le général Norman Schwarzkopf a décrit jadis le courage comme le fait d'avoir peur de quelque chose et d'aller de l'avant et de le faire quand même. M. Rayfield a choisi de se mettre au service de ses concitoyens, même si les conditions étaient dangereuses cette nuit-là. Il a servi sa collectivité, car elle avait besoin d'un héros.
    Non seulement Castor a perdu un pompier, mais une épouse aimante a aussi perdu son mari, et ses enfants ont perdu leur père. Que Dieu bénisse son épouse Cheryl et ses enfants et qu'il leur apporte la paix pendant qu'ils font leur deuil et traversent cette période difficile. Le ciel a peut-être acquis un héros, mais Castor a perdu une partie de son cœur et de son âme.
    Nous n'oublierons jamais.

Les manifestations en lien avec la COVID‑19

    Monsieur le Président, des biens et des services d'une valeur de 400 millions de dollars traversent le pont Ambassador tous les jours: il y a des pièces d'automobile, des fruits et légumes et des médicaments. C'est le poste frontalier le plus important en Amérique du Nord, qui permet 25 % des échanges commerciaux entre le Canada et les États‑Unis.
    Le fait d'en bloquer l'accès met des milliers d'emplois en péril. Des travailleurs de l'automobile sont mis à pied. Des usines de pièces suspendent leurs activités. Des agriculteurs ne peuvent pas acheminer leurs produits jusqu'aux marchés. En plus des produits, le blocage touche le personnel infirmier et les camionneurs qui doivent traverser la frontière pour faire leur travail et être payés. La situation nuit aux emplois, aux travailleurs et à nos chaînes d'approvisionnement qui alimentent les épiceries de Windsor à Québec.
    Les gens de ma collectivité demandent aux manifestants de mettre fin au blocage aujourd'hui.
    J'ai une question pour la cheffe de l’opposition: quand les conservateurs cesseront-ils de courtiser les manifestants pour plutôt enfin défendre les travailleurs de notre pays?

[Français]

Film Laurentides

    Monsieur le Président, créé en 1997 pour faciliter l'accueil des producteurs québécois et étrangers souhaitant tourner en région, Film Laurentides, aussi connu sous le nom de Bureau du cinéma et de la télévision des Laurentides, est aujourd'hui une référence incontournable. L'organisme amorce une 25e année d'activités d'accueil et de promotion. Ce succès sera souligné par la diffusion, au cours de l'année, d'une rétrospective des principaux faits saillants qui ont contribué à faire rayonner les Laurentides.
    Film Laurentides génère des retombées économiques, touristiques et culturelles enviables, notamment dans les trois MRC de ma circonscription, Laurentides—Labelle.
    Souhaitons à Film Laurentides et à son équipe une longue vie dédiée à mettre en valeur notre région et à offrir aux artistes et techniciens un milieu de travail à la hauteur de leurs créations.

Le Mois de l'histoire des Noirs

    Monsieur le Président, le Mois de l'histoire des Noirs est un moment important, car il nous permet de reconnaître la diversité de l'histoire et la réalisation des communautés noires partout au pays.
    J'aimerais souligner la contribution des femmes et des hommes noirs inspirants dans la circonscription d'Hochelaga et partout à Montréal. Je pense notamment à Dominique Ollivier, première femme noire à la présidence du comité exécutif de la Ville de Montréal, à Yvette Bonny, pédiatre‑hématologue à l'Hôpital Maisonneuve‑Rosemont et première médecin à effectuer une greffe de moelle osseuse au Québec en 1972, à Steve Joseph, de la Fondation des aveugles du Québec, à Cyrille, Doro et Willy, de SmartLab, situé sur la rue Sainte‑Catherine dans Hochelaga, à Montréal et qui aide la communauté en mettant ses studios à la disposition de celle-ci, et beaucoup d'autres.
    Ces personnes de couleur ont brisé des plafonds de verre et contribuent tous les jours à lutter contre la discrimination systémique. Aujourd'hui, ils sont des modèles de résilience.
    Je souhaite à tous les membres de la communauté noire d'Hochelaga et de partout au pays de passer un merveilleux Mois de l'histoire des Noirs.

  (1405)  

[Traduction]

Les Snowbirds des Forces canadiennes

    Monsieur le Président, on appelle la Saskatchewan la terre des cieux vivants. C'est particulièrement vrai pour la circonscription de Moose Jaw—Lake Centre—Lanigan, le domicile des Snowbirds des Forces canadiennes. Le 11 juillet 2021, les Snowbirds ont célébré le 50e anniversaire de leur premier spectacle aérien public. Je n'ai pas oublié et nous portons toujours en notre cœur la perte tragique de la capitaine Jennifer Casey en 2020 alors qu'elle participait à une mission pour remonter le moral des Canadiens pendant la pandémie. Ne se laissant pas abattre par cette perte tragique, les Snowbirds ont persévéré et ont terminé la mission, lors de leur 50e anniversaire, en l'honneur de leur camarade disparue.
    Cette équipe emblématique représente de véritables valeurs canadiennes. Les Snowbirds sont une source d'inspiration pour les Canadiens qui sont isolés et seuls. Ils ont tendu la main à ceux qui avaient été mis à l'écart. Ils ont remonté le moral des Canadiens, loin de leur propre famille.
    Au nom de mes collègues ici, je salue les Snowbirds et je leur offre mes meilleurs vœux pour les 50 prochaines années.

L'Ordre du Canada

    Monsieur le Président, j'aimerais féliciter M. Ralph Chiodo, d'Etobicoke—Lakeshore, de sa nomination à l'Ordre du Canada. Honoré pour son engagement et sa générosité philanthropique au sein de la communauté, ainsi que pour son leadership dans l'industrie automobile, M. Chiodo a quitté l'Italie lorsqu'il était adolescent pour immigrer au Canada, débarquant au Quai 21, à Halifax. Grâce à son ardeur au travail et à son dévouement, il est devenu un entrepreneur prospère et a amplement réalisé son rêve d'enfance de travailler dans le domaine de l'automobile, puisqu'il est le président de l'un des meilleurs concessionnaires Chrysler au Canada et le PDG des garages Active Green + Ross.
    La réussite de M. Chiodo dans le milieu des affaires n'est éclipsée que par son grand cœur. Ancien président du club Rotary d'Etobicoke, il a présidé le très populaire festival de la côte levée du club Rotary de Toronto et siège au conseil d'administration de nombreux organismes, dont la Trillium Health Partners Foundation. C'est d'ailleurs en partie grâce à sa générosité sans limite que le Quai 21 est devenu le Musée canadien de l'immigration.
    Je remercie M. Chiodo de tout ce qu'il fait et le félicite de cette reconnaissance bien méritée.

Le Prix pour l'excellence dans l'enseignement

    Monsieur le Président, en tant que mère d'un jeune enfant scolarisé dans le réseau du conseil scolaire du district de Peel, je sais à quel point les enseignants se sont mobilisés pour s'assurer que nos enfants reçoivent une éducation de qualité, malgré les défis posés par la pandémie. Tous nos enseignants méritent d'être félicités de leur incroyable travail.
     Je tiens à féliciter tout particulièrement Jason Bradshaw, un résidant de Brampton-Nord qui enseigne à l'école secondaire Castlebrooke. En 2021, Jason a reçu le Prix du premier ministre pour l'excellence dans l'enseignement, la plus haute distinction qu'un enseignant puisse recevoir au Canada. Ce prix est décerné à des enseignants sélectionnés pour leurs réalisations exceptionnelles dans le domaine de l'éducation et leur souci de préparer leurs élèves à l'économie du numérique et de l'innovation.
     Jason est enseignant depuis plus de 14 ans et s'efforce de donner aux apprenants d'aujourd'hui les moyens de se prendre en main grâce à des méthodes pédagogiques novatrices et uniques. Il stimule ses élèves par la discussion et le débat, et dirige également un programme parascolaire appelé Counting on You, qui offre aux élèves dans le besoin de l'aide et des activités dans le domaine des sciences.
    Je tiens à remercier Jason pour tout ce qu'il fait pour ses élèves ainsi que tous nos enseignants qui participent au développement de la nouvelle génération.

La circonscription de Calgary Forest Lawn

    Monsieur le Président, la semaine dernière, j'ai assisté à l'annonce d'un partenariat entre la clinique Aisokinakio'p et le centre culturel Dashmesh pour fournir des vaccins à la population du Nord-Ouest de Calgary. Ces cliniques ont connu un grand succès et, dans un esprit de réconciliation, elles ont créé entre les communautés autochtones et sikhes un partenariat unique qui sert l'ensemble de la collectivité. Ces communautés sont unies par un objectif commun ainsi que par les valeurs du seva, du partage et du souci des autres.
    J'aimerais souligner cette initiative extrêmement réussie du centre culturel Dashmesh, sous la direction d'Amanpreet Singh Gill et de tous les membres du comité de direction, en partenariat avec la nation des Siksika, les Services de santé Siksika, la Calgary Homeless Foundation, le Centre d'amitié autochtone de Calgary et l'Okaki Health Intelligence.
    Je remercie tous les travailleurs de la santé de première ligne pour leur excellent travail. Nous sommes plus forts ensemble. Que Dieu bénisse ces communautés pour qu'elles puissent continuer à servir, et que Dieu bénisse un Canada libre et uni.

  (1410)  

Julian Reed

    Monsieur le Président, je prends la parole aujourd’hui avec un sentiment de tristesse mêlé à une gratitude infinie. Le mois dernier, nous avons perdu un géant de la scène politique. Julian Reed, qui a longtemps été député libéral provincial et député fédéral de la circonscription de Halton, s’est éteint à l’hôpital de Georgetown le 6 janvier, à l’âge de 85 ans. Personnage plus grand que nature dont la carrière politique a couvert près de trois décennies, Julian Reed était avant tout un fonctionnaire consciencieux et dévoué. Il était bien plus qu’un simple politicien. C’était un vendeur et un éleveur de porcs; il a même fait une incursion dans le monde du spectacle en tant qu’acteur.
    Julian Reed était un pionnier. Il y a plus de 20 ans, il prônait déjà les énergies renouvelables, la décriminalisation du cannabis et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il défendait avec ardeur la protection de l’environnement, et son militantisme m’a véritablement inspiré. Je poursuivrai son travail et j’honorerai sa mémoire en me battant pour protéger les espaces verts dans la circonscription de Milton.
    Comme mon père, Julian était atteint de la maladie de Parkinson. Sa vie et son legs renforcent ma résolution de mieux défendre les Canadiens atteints de cette maladie.
    Julian Reed laisse dans le deuil son épouse, Deanna, ses enfants, Chris, Rob et Melanie, ainsi que ses quatre petits-enfants et son frère, Laurie, qui est un de mes amis.
    Je remercie Julian des services qu’il a rendus au Canada. Qu’il repose en paix.

La vaccination obligatoire

    Monsieur le Président, les Canadiens adaptent leur mode de vie en fonction des restrictions liées à la COVID‑19 depuis deux ans: des restrictions pour les voyages, des restrictions pour visiter leurs êtres chers et des restrictions pour les lieux de culte. Les enfants n'ont pas pu jouer librement avec d'autres enfants, ni pratiquer des sports, ni participer à diverses autres activités. Ces deux années d'isolement ont exacerbé la crise en santé mentale au Canada et fait beaucoup de tort aux personnes les plus vulnérables de notre société.
    Tout ce que demandent les Canadiens c'est de retrouver leur vie d'avant. Le premier ministre doit arrêter d'utiliser la pandémie pour diviser et stigmatiser les Canadiens à ses propres fins politiques. Il faut que cela cesse.
    Les conservateurs exhortent le gouvernement libéral à s'en remettre aux preuves et à la science afin de préparer un plan pour mettre rapidement un terme à toutes les exigences et restrictions fédérales liées à la pandémie. Les Canadiens méritent ce plan pour savoir quand ils pourront retrouver leur vie d'avant. Le temps est venu pour le premier ministre de concrétiser ce plan.

La vaccination obligatoire

    Monsieur le Président, ce qui, au départ, n'était qu'un message des camionneurs s'est transformé en cri du cœur de Canadiens d'un bout à l'autre du pays. Ils en ont assez des mesures de confinement et des restrictions. Ils n'en peuvent plus de la vaccination obligatoire et des pertes d'emploi. Ils ne veulent plus que le gouvernement outrepasse ses pouvoirs. Les Canadiens ont besoin de retrouver leur vie et leur liberté d'avant.
    Les conservateurs ont entendu le message. Nous allons mener cette bataille et continuer de défendre leurs intérêts jusqu'à ce que les mesures fédérales relatives à la vaccination obligatoire et au confinement prennent fin. Il est temps d'en finir avec les barrages, comme celui qui a été érigé à Coutts, dans ma circonscription. Les libéraux ont causé suffisamment de dommages dans nos vies et notre économie. Il ne faut pas en rajouter.
    Les libéraux doivent dès maintenant arrêter d'utiliser la pandémie à des fins politiques, arrêter de diviser et stigmatiser les Canadiens. Ils doivent respecter la science, suivre les conseils des experts, faire ce que les autres pays font et s'inspirer du leadership de certaines provinces pour lever les mesures obligatoires et les restrictions.
    Aujourd'hui, le gouvernement a la possibilité de présenter un plan clair pour libérer notre pays. Les Canadiens ne méritent rien de moins. La seule question qui se pose est: le premier ministre et son gouvernement présenteront-ils un plan?

[Français]

Le Mois de l'histoire des Noirs

    Monsieur le Président, février est le Mois de l'histoire des Noirs.
    En tant que députée de Vimy, j'ai la chance de représenter une circonscription engagée envers l'égalité raciale dans notre communauté et dans tout le Canada. Cet engagement se manifeste pleinement ce mois-ci, alors que la Ville de Laval organise une grande variété d'activités et d'événements qui rendent hommage aux Canadiens noirs qui ont façonné notre ville. Des expositions d'art aux spectacles musicaux, en passant par des courts métrages et des conférenciers invités, tout le monde peut apprendre et réfléchir aux contributions de notre communauté noire tout au long de notre histoire.
    J'encourage mes électeurs et la population de Laval à se joindre à moi pour participer à ces incroyables événements et j'ai hâte de poursuivre les célébrations du Mois de l'histoire des Noirs tout au long du mois de février.

[Traduction]

L'oléoduc Trans Mountain

    Monsieur le Président, selon l'actualisation des coûts, la construction du projet TMX se chiffre aujourd'hui à 12,6 milliards de dollars comparativement à 4,5 milliards de dollars il y a deux ans. Au cours de ces deux années, il y a eu des retards importants causés par la COVID‑19, par des incendies de forêt, par des inondations, par des tentatives ratées de forage directionnel horizontal sous la rivière Thompson et sous le Fraser et par de nombreuses infractions aux lois environnementales. La viabilité commerciale du projet TMX était déjà douteuse, mais maintenant la situation ne pourrait être pire.
    Le directeur parlementaire du budget a indiqué qu'une augmentation de 10 % des coûts de construction par rapport à l'estimation de 2018 réduirait la valeur nette actuelle de l'oléoduc TMX de 453 millions de dollars, la ramenant à un peu plus de 1 milliard de dollars, et qu'un retard d'un an réduirait cette valeur de 693 millions de dollars, ce qui la ramènerait à 888 millions de dollars. Il faut dire les choses comme elles sont: nous sommes en présence d'un bel éléphant blanc.
    Je demande aux libéraux d'être francs avec les Canadiens et de faire une mise à jour de l'estimation des coûts et de l'échéancier de construction. Nous avons besoin de transparence et de responsabilité quant à ce gâchis.

  (1415)  

[Français]

Berthier—Maskinongé

    Monsieur le Président, aujourd'hui, j'aimerais dédier mon discours à M. Douglas Blanchet et à une entreprise de ma circonscription, Les Pliages Maskinongé, dirigée de main de maître par Mme Monia Lacasse.
    C'est grâce à la collaboration entre M. Blanchet et l'équipe de l'entreprise que de nombreux sourires ont pu voir le jour. En effet, les traîneaux-luges de M. Blanchet, adaptés aux personnes ayant un handicap, se sont multipliés quand celui-ci a donné les plans de son invention à Pliages Maskinongé.
    Ils ont été en mesure de répondre à une demande croissante de parents séduits par la possibilité de rendre accessible à leurs enfants, petits comme plus grands, cette joie de l'hiver qu'est la glissade.
    De plus, Mme Lacasse recycle de vieux skis et du bois, ce qui donne un aspect environnemental à cette initiative.
    Je remercie tous ceux qui sont impliqués dans ce projet de rendre le bonheur contagieux en cette période difficile.

[Traduction]

Les manifestations en lien avec la COVID‑19

    Monsieur le Président, partout au pays, des Canadiens disent qu'ils en ont assez. Tous les jours, des groupes de manifestants se forment partout au Canada et dans le monde.
    Aujourd'hui, nous en sommes au quatrième jour du blocage du pont qui relie Windsor et Detroit, où se trouve le poste frontalier le plus achalandé en Amérique du Nord. Environ 450 millions de dollars de marchandises traversent la frontière tous les jours. Une fermeture prolongée continuera de nuire à l'économie. L'accès au poste frontalier Windsor-Detroit doit être rétabli dès aujourd'hui, et non dans plusieurs semaines.
    Les Canadiens veulent se faire entendre. Pendant ce temps, le premier ministre en rajoute. Deux libéraux dénoncent son discours qui sème la division et sa façon de se servir de la pandémie pour faire des gains politiques. Le premier ministre doit porter l'entière responsabilité de ces manifestations et de leurs conséquences. Après deux semaines de tergiversations, la solution ne sera pas simple. Le premier ministre doit accepter de rencontrer tous les chefs sur la Colline du Parlement afin de trouver des solutions pour mettre fin aux exigences liées à la COVID‑19 et au blocage de nos infrastructures frontalières essentielles, et pour rétablir la paix, l'ordre et la bonne gouvernance.
    Pourquoi le premier ministre ne veut-il pas être à l'écoute?

L'organisme Nutrition International

    Monsieur le Président, à l'occasion de la Semaine du développement international, nous avons tous la possibilité de nous réunir et de célébrer nos réalisations en matière de développement international. Aujourd'hui, je suis particulièrement ravie de saluer Nutrition International, un organisme international ayant son siège social ici même au Canada, et qui célèbre cette année 30 ans d'activités qui ont amélioré la vie de millions de personnes en situation de vulnérabilité.
     La nutrition permet d'apprendre et pas seulement d'aller à l'école; de vaincre la maladie plutôt que de simplement la combattre. La nutrition permet de donner la vie à un enfant et pas seulement de lui donner naissance. Jour après jour, Nutrition International s'emploie à améliorer le sort des gens du monde entier qui en ont le plus besoin en leur assurant une meilleure nutrition. Grâce aux investissements du Canada et d'autres généreux donateurs, Nutrition International aide des millions de personnes chaque année dans plus de 60 pays. À elle seule, la contribution du Canada au programme de calibre mondial de supplémentation en vitamine A mis sur pied par Nutrition International a aidé à sauver cinq millions d'enfants dans le monde.
     Alors que le Canada s'efforce de respecter son engagement à promouvoir des initiatives nutritionnelles tenant compte des besoins particuliers de chacun des sexes pour soutenir les populations les plus vulnérables, particulièrement les femmes et les filles, j'ose espérer que mes collègues, tant du côté du gouvernement que de l'opposition, continueront d'appuyer les organismes comme Nutrition International qui s'emploient à aider les gens à mener une vie plus active et plus satisfaisante et à être en meilleure santé.

QUESTIONS ORALES

[Questions orales]

[Traduction]

Les manifestations en lien avec la COVID-19

    Monsieur le Président, l'impasse dure depuis presque deux semaines. Nous souhaitons tous que les manifestations prennent fin et que les manifestants se sentent entendus et respectés, mais voilà que l'accès à des infrastructures essentielles est restreint. Pourquoi? Parce que le premier ministre fait chou blanc.
    J'ai demandé au premier ministre de se réunir de bonne foi avec moi et les autres chefs de l'opposition pour trouver une solution à l'impasse. Il n'a pas donné de réponse, ni hier ni aujourd'hui.
    Je réitère ma demande. Acceptera-t-il de nous rencontrer?

  (1420)  

    Monsieur le Président, depuis deux semaines, le Parti conservateur du Canada appuie et encourage les barrages dressés un peu partout au pays. La cheffe du Parti conservateur et son équipe ont été leurs plus grands champions et ont même fait la promotion de leur collecte de fonds. Ces actions ont des conséquences graves, qui nuisent au commerce et aux emplois, menacent notre économie et perturbent les collectivités. Je m'emploie à y mettre fin.
    J'espère que la cheffe de l'opposition maintiendra sa position actuelle et continuera à réclamer la fin des barrages.

La santé

    Monsieur le Président, le premier ministre continue de reprocher aux autres des choses dont il est responsable. Aujourd'hui, il a l'occasion de faire quelque chose pour les Canadiens. La Chambre est saisie d'une motion qui demande au gouvernement d'informer les Canadiens de la date de la levée des restrictions. La pandémie dure depuis deux ans et, compte tenu des circonstances actuelles, il ne s'agit pas d'une demande déraisonnable. Les Canadiens méritent un premier ministre qui est prêt à tenir compte des données scientifiques et à lever les restrictions. Ses propres députés libéraux sont d'accord avec nous.
    J'ai une question simple à poser au premier ministre. Appuiera-t-il, de concert avec ses collègues libéraux, la motion dont la Chambre est saisie aujourd'hui?
    Monsieur le Président, tous les Canadiens en ont assez des confinements et, bien franchement, de la COVID‑19, mais les Canadiens savent aussi qu'ils doivent tenir compte des données scientifiques, suivre les conseils de santé publique et, bien sûr, se faire vacciner pour sortir de la pandémie. C'est ce sur quoi nous nous sommes concentrés depuis le début, et c'est pourquoi nous continuons à encourager les Canadiens à se faire vacciner.
    Environ 61 000 Canadiens ont reçu leur première dose la semaine dernière. Il faut que cela se poursuive et que davantage de personnes assument leurs responsabilités, se fassent vacciner, fassent vacciner leurs enfants et reçoivent leurs doses de rappel. C'est ainsi que nous restons en sécurité. C'est ainsi que nous appuyons les travailleurs de la santé de première ligne.
    Monsieur le Président, j'ai une question pour le premier ministre. Celui-ci parle de la vaccination. Nous sommes tous pour les vaccins. Comme il l'a dit lui-même, 90 % des Canadiens sont vaccinés. Laisse-t-il entendre que la réouverture et la levée des restrictions ne seront pas dans ses plans tant que 100 % des Canadiens ne seront pas vaccinés? Est-ce cela qu'il est en train de dire? Quatre-vingt-dix pour cent est un taux suffisant à nos yeux, et je dirais, pour d'autres pays où le taux de vaccination est inférieur au nôtre.
    Le premier ministre essaie-t-il de dire qu'il ne fera rien tant que 100 % des Canadiens ne seront pas vaccinés? Vraiment?
    Monsieur le Président, les Canadiens sont fatigués, non seulement de la pandémie et des difficultés qu'elle engendre, mais également, bien entendu, des restrictions, des règles et du confinement. C'est compréhensible. Mais les députés savent-ils ce qui permettra de lever les restrictions? Savent-ils ce qui aide à dire adieu au confinement? Ce sont les vaccins. Lorsque les Canadiens se font vacciner, à la suite notamment des exigences relatives à la vaccination visant tous les fonctionnaires fédéraux et toutes les personnes qui prennent l'avion ou le train, nous avançons dans ce sens. La vaccination permet de protéger la population, mais, surtout, de faire en sorte que les travailleurs de la santé de première ligne, qui se sont conduits en héros pendant la pandémie, ne soient pas débordés.

[Français]

    Monsieur le Président, je n'ai pas entendu de réponse de la part du premier ministre.
    Comme il l'a dit, le Canada est un des pays les plus vaccinés au monde: près de 90 % des gens au Canada sont vaccinés. Est-ce qu'il s'attend à ce que 100 % des Canadiens soient vaccinés pour commencer à penser à présenter un plan de réouverture de notre économie et mettre fin à l'obligation vaccinale?
    La question est claire: l'objectif du premier ministre est-il d'attendre que 100 % des Canadiens soient vaccinés pour commencer à redonner de l'espoir aux gens, oui ou non?
    Monsieur le Président, le Parti conservateur du Canada a passé les deux dernières semaines à approuver et à encourager ces barricades érigées partout au pays. La cheffe du Parti conservateur et son équipe en ont été les plus ardents porte-parole, allant même jusqu'à promouvoir le financement de ces barricades.
     Ces actions ont des conséquences désastreuses pour les emplois, pour le commerce, pour les obstructions dans nos communautés et pour les familles. J'espère que le Parti conservateur va maintenir sa position d'aujourd'hui et continuer de demander la fin des barricades.
    Monsieur le Président, j'espère que le premier ministre ne se cachera pas encore, comme il l'a fait au cours des deux dernières semaines, et qu'il sera présent pour parler, écouter et faire en sorte qu'on mette fin à ces protestations.
    On veut la fin des protestations. On veut la fin des manifestations, mais on veut aussi que le premier ministre s'engage à présenter aux Canadiens et aux Canadiennes un plan. On veut que ce premier ministre fasse ce que tous les autres ordres de gouvernement ici, au Canada, ont déjà fait: présenter un plan de réouverture à la population.
    Pourquoi est-ce qu'il s'entête à refuser d'écouter les Canadiens, de présenter un plan et de redonner un peu d'espoir aux Canadiens?

  (1425)  

    Monsieur le Président, je suis très content d'entendre l'honorable député condamner ces barricades et réclamer la fin de celles-ci, aujourd'hui, à la Chambre.
    J'espère qu'il va pouvoir convaincre ses collègues du Parti conservateur d'arrêter d'appuyer et d'encourager ces barricades et ces manifestants qui font mal aux commerces, aux emplois, aux chaînes d'approvisionnement et aux Canadiens dans les communautés partout au pays.
    Il est temps que ces barricades prennent fin, et le Parti conservateur doit être sans équivoque là-dessus.

Les manifestations en lien avec la COVID‑19

    Monsieur le Président, prenons un peu de hauteur.
    J'ai demandé au premier ministre une rencontre. La cheffe de l'opposition officielle a demandé une convocation des chefs de parti. Il y a de possibles développements extrêmement troublants à Ottawa et ailleurs au Canada actuellement, avec des enjeux économiques significatifs, des enjeux de santé publique et, de plus en plus, des enjeux de sécurité publique.
    Est-ce que le premier ministre peut convoquer les chefs de parti à une rencontre d'urgence?
    Monsieur le Président, depuis le début de cette crise de barricades, je suis en contact étroit avec des partenaires des différents ordres de gouvernement et j'ai des conversations avec d'autres parlementaires. Je serai très content d'offrir au chef du Bloc un breffage pour qu'il ait une mise à jour de la situation à laquelle les gens sont en train de faire face ici, à Ottawa, et partout au pays.
    Nous allons continuer de nous concentrer sur la fin de ces barricades et sur le travail que nous devons faire pour protéger notre économie et pour soutenir nos communautés partout au pays.
    Monsieur le Président, le breffage que je souhaite implique la présence de la cheffe de l'opposition officielle, celle du chef du troisième parti de l'opposition, la mienne et celle du premier ministre.
    Il y a des obstructions au service d'appels d'urgence à Ottawa. Il y a de l'obstruction de la circulation autour de l'aéroport d'Ottawa. Il y a un arbre qui se creuse des racines et qui n'en sera que plus difficile à arracher. Un ami de mon père disait que je n'étais pas assez fou pour mettre le feu et pas assez fin pour l'éteindre.
    Est-ce que le premier ministre veut éteindre le feu?
    Monsieur le Président, ce gouvernement agit tous les jours avec nos partenaires pour réduire les conséquences de ces barricades sur l'économie.
    Nous sommes là avec la police d'Ottawa et avec le gouvernement de l'Ontario. J'ai parlé longuement, hier soir, avec le premier ministre Ford. Nous allons continuer de faire le travail nécessaire pour nous assurer que les Canadiens d'un bout à l'autre de ce pays ne sont pas dérangés ni affectés par ces barricades illégales.

[Traduction]

    Monsieur le Président, le siège d'Ottawa en est à sa deuxième semaine. Des passages frontaliers, notamment à Coutts et au pont Ambassador, sont bloqués un peu partout au pays. Tout cela nuit aux travailleurs, aux camionneurs, aux petites entreprises et aux familles.
    Le premier ministre, lui, est occupé à débattre de quelle administration relève tout cela. Manifestement, veiller à maintenir notre frontière ouverte relève du gouvernement fédéral.
    Le premier ministre va-t-il arrêter de tergiverser au sujet des champs de compétence et régler ce bourbier?
    Monsieur le Président, dès le début, nous avons été là pour aider tous les ordres de gouvernement à faire le travail nécessaire...
    Des voix: Oh, oh!
    J'aimerais que le premier ministre reprenne du début. Les députés applaudissaient si fort sa réponse qu'il était impossible de l'entendre.
    Le très honorable premier ministre a la parole.
    Monsieur le Président, depuis le début de cette crise entourant les barrages à Ottawa et ailleurs, nous travaillons en étroite collaboration avec des partenaires sur le terrain. Nous avons fourni des ressources, des agents de la GRC, ainsi que du soutien tactique au fil de l'évolution de la situation.
    Nous comprenons à quel point il est important d'en finir avec ces barrages. Nous comprenons à quel point il est important pour les gens de pouvoir reprendre une vie normale et de recommencer à gagner leur vie. C'est pourquoi nous demandons au Parti conservateur qui, depuis les deux dernières semaines a aidé, appuyé et encouragé ces blocus, à rester cohérent et à dire qu'il faut mettre fin aux blocus et que nous tous, Canadiens, devons reprendre le cours de notre vie.

  (1430)  

[Français]

    Monsieur le Président, nous en sommes à la deuxième semaine de siège à Ottawa, et des frontières sont paralysées au pays en raison de la manifestation du convoi.
    Au lieu de régler les problèmes qui frappent fortement les familles, les travailleurs, les travailleuses et les camionneurs, le premier ministre veut débattre de compétences. Il est évident qu’il n’y a pas de débat à avoir. C’est le travail du fédéral de s’assurer que nos frontières fonctionnent.
    Le premier ministre va-t-il arrêter de débattre de compétences et régler le problème?
    Monsieur le Président, depuis le début de cette crise, nous travaillons main dans la main avec les différentes autorités en leur offrant les ressources nécessaires, que ce soit des officiers de la GRC, du soutien en ressources ou du soutien technique.
    Nous allons continuer de respecter les compétences, mais être là à chaque étape pour faire tout ce qui est nécessaire pour en finir avec ces barricades.
    Malheureusement, on ne peut pas dire la même chose du Parti conservateur, qui, depuis deux semaines, applaudit ces barricades, encourage ces manifestants et fait même appel à du financement pour eux.
    La réalité, c’est qu’il est temps que cela finisse, parce que cela fait mal aux Canadiens.

[Traduction]

La santé

    Monsieur le Président, le gouvernement libéral actuel continue d'utiliser les vaccins comme une arme politique plutôt que comme un outil. Contrairement à d'autres gouvernements, les libéraux n'arrivent pas à comprendre comment aller de l'avant. Nous n'avons pas besoin d'autres postes vacants ou problèmes de chaînes d'approvisionnement. Le Canada et les Canadiens ont besoin que la vie revienne à la normale.
    Au lieu de créer de nouvelles exigences relatives à la vaccination pour les lieux de travail sous réglementation fédérale, le ministre se fiera-t-il aux données scientifiques et à ses députés et éliminera-t-il ces exigences?
    Monsieur le Président, je suis très heureux de répondre à cette question sur la vaccination. Le premier ministre vient de mentionner que 80 % des Canadiens de tous âges sont pleinement vaccinés. Chaque jour, environ 10 000 autres Canadiens reçoivent leur première dose de vaccin, et 55 % des Canadiens ont reçu une dose de rappel. Chaque jour, 180 000 personnes au Canada reçoivent une dose de rappel. Environ 50 % des enfants de 5 à 11 ans sont vaccinés. Chaque jour, environ 6 000 d'entre eux reçoivent leur première dose.
    Avant de passer à la prochaine question, je rappelle aux députés que, s'ils ne parlent pas et qu'ils sont assis, ils doivent porter leur masque. C'est la règle à la Chambre. Dois-je répéter pour ceux qui ne m'entendent pas? C'est bon. Je crois que nous avons leur attention maintenant. Parfait.
     La députée de Calgary Midnapore a la parole.

[Français]

    Monsieur le Président, 98 % des employés fédéraux ont reçu au moins une dose de vaccin. Ils ne sont pas l'ennemi. Même la santé publique du Canada a affirmé qu’il était temps de réévaluer les mesures existantes, et non de garder aveuglément les restrictions actuelles.
    Est-ce que le ministre est d’accord avec la recommandation de la Dre Tam ou est-ce qu’il préfère ignorer la science?
    Monsieur le Président, la députée a tellement raison de féliciter les 99 % d'employés de la fonction publique qui se sont fait vacciner.
    La vaccination, ce n’est pas une punition. C’est une protection. Lorsqu’on se fait vacciner, on se protège soi-même, on protège ses collègues de travail, on protège sa famille, on protège ses enfants, sa communauté et ses amis.
    Ce n’est pas une punition. En fait, c’est la seule façon de traverser cette vague que nous connaissons, ainsi que toutes les autres vagues et tous les autres variants qui apparaîtront dans les prochains mois et les prochaines années.

[Traduction]

    Monsieur le Président, les Canadiens ont été induits en erreur. Les restrictions imposées aux voyageurs ne sont pas les mêmes qu'aux États‑Unis. De tout le G7, seul le Canada exige un test PCR à l'arrivée, et le ministre le sait pertinemment.
    C'est du gaspillage que d'exiger un test PCR à l'arrivée, c'est inefficace et c'est injuste. Les Canadiens veulent savoir: quand exactement le gouvernement abandonnera-t-il les restrictions imposées aux voyageurs, qui sont aussi inefficaces qu'elles sont coûteuses?

  (1435)  

    Parlant de science, monsieur le Président, j'aimerais rappeler aux députés que la pandémie n'est pas terminée. Il y a encore des milliers de gens qui sont à l'hôpital et d'opérations chirurgicales qui sont annulées. Nous allons nous fier à la science et nous adapterons les règles et les règlements en vigueur au fur et à mesure que les conditions évolueront. Nous ne pouvons toutefois pas nous fier aux conseils du Parti conservateur, car il n'a même pas été capable de convaincre les Canadiens de se faire vacciner. Nous nous en tiendrons donc aux avis des scientifiques et des professionnels de la santé publique.
    Monsieur le Président, y a-t-il quelqu'un qui pourrait changer la cassette du ministre pour une plus récente? Partout au pays, les provinces écoutent et présentent des plans d'assouplissement. L'administratrice en chef de la santé publique du Canada et les directeurs de la santé publique des provinces disent tous que le temps est venu. Au total, 90 % des Canadiens sont vaccinés, alors j'aimerais que le premier ministre nous dise quand il va cesser de traumatiser les Canadiens et quand il va présenter un plan qui nous permettra de vivre avec le virus.
    Qu'attend-il exactement? Quand lèvera-t-il les restrictions?
    Monsieur le Président, j'aimerais que ma collègue revienne les pieds sur terre. Nous sommes en pleine pandémie. Il y a encore des milliers de Canadiens qui sont à l'hôpital et d'opérations chirurgicales qui sont annulées. Nous adapterons les mesures en vigueur au fur et à mesure que la situation évoluera, mais toujours en nous fiant aux scientifiques et aux spécialistes.
    Des voix: Oh, oh!
    J’ai du mal à entendre la réponse. Il y a trop de bruit. Je vais demander au ministre de reprendre depuis le début pour que nous entendions bien la réponse.
    Le ministre des Transports a la parole.
    Monsieur le Président, les Canadiens ont compris que nous devons tous nous fier à la science pour protéger nos proches et nos travailleurs de la santé. Les Canadiens sont prêts à tout faire pour protéger leurs proches. Je peux assurer à tous que le gouvernement fera ce qu’il faut pour protéger notre santé et notre économie.
    Monsieur le Président, notre approvisionnement en couches, en nourriture pour bébés, en aliments et en fruits et légumes frais est menacé, de même que notre industrie de l’automobile. Les nécessités de la vie des Canadiens passent par le poste frontalier d’Essex-Windsor. Son blocage peut mettre notre pays à genoux. Nous devons engager un franc dialogue avec les Canadiens.
    Mes valises sont faites. Le premier ministre s’engagera-t-il maintenant à prendre l’avion avec moi vers Windsor, puis vers Washington afin de redonner une vie normale aux Canadiens et de mettre fin aux exigences relatives à la vaccination une fois pour toutes?
    Monsieur le Président, en parlant de franc dialogue, pouvons-nous être honnêtes? Le Parti conservateur vient de passer deux semaines à justifier les barrages et les manifestations. Pendant deux semaines, il a dégagé de leurs responsabilités des malfaiteurs qui interrompent nos chaînes d’approvisionnement. Nous resterons fermes. Ces barrages sont illégaux et ils doivent être levés aujourd’hui. Ils nuisent à notre économie.
    Monsieur le Président, sur le pont Blue Water, qui mène directement à la circonscription de Lambton—Kent—Middlesex, il y a un bouchon de circulation parce que le gouvernement libéral refuse de lever les restrictions relatives à la vaccination. Les paroles du premier ministre sèment la discorde. Elles ne font que jeter de l'huile sur le feu et encourager les barrages. En ce moment, il y a des tracteurs arrêtés sur la 402. Le premier ministre ne fait rien pour mettre fin à la discorde qu'il a semée et donner de l'espoir à notre magnifique pays, qui en a assez.
    Que compte faire le premier ministre aujourd'hui pour lever les restrictions relatives à la vaccination et rétablir les chaînes d'approvisionnement?
    Monsieur le Président, parlant d'huile jetée sur le feu, voilà deux semaines que les conservateurs trouvent des excuses pour les contrevenants. Ils justifient leurs actes et disent que ces gens sont au-dessus des lois. Ils ont peut-être une nouvelle cheffe, mais ils continuent de multiplier les volte-face. Le Parti conservateur doit condamner les barrages et demander aux manifestants de rentrer chez eux pour que l'on puisse rétablir les chaînes d'approvisionnement.

[Français]

Les manifestations en lien avec la COVID‑19

    Monsieur le Président, en ces circonstances de crise, je ne peux malheureusement pas poser ma question au premier ministre.
    Son comportement et les réponses du gouvernement laissent croire qu'on est en campagne électorale contre les conservateurs. Ce n'est pas cela la nature de la crise. Nous sommes tous ici élus dans nos circonscriptions, toute la gang.
    Nous avons le droit d'avoir des réponses réelles et sérieuses aux enjeux de crise qui sont devant nous. J'ai même offert de respecter la confidentialité de ce qui serait dit dans cette rencontre.
    À défaut d'un comportement responsable du premier ministre, est-ce que la vice-première ministre peut lui dire de convoquer une rencontre des chefs de partis?

  (1440)  

    Monsieur le Président, je suis absolument prêt à discuter avec tous les autres partis. Nous avons des discussions chaque jour sur la situation actuelle et nous allons essayer de travailler avec chaque parti.
    Je dis clairement au Parti conservateur que les manifestations ne sont pas légales et qu'il est temps d'y mettre fin. Nous devons travailler ensemble pour mettre fin à ces manifestations à l'extérieur.
    Monsieur le Président, « nous devons travailler ensemble ». La dernière fois que j'ai vérifié, le leader du gouvernement à la Chambre n'était pas premier ministre. Le premier ministre doit prendre ses responsabilités.
    Les libéraux ont l'air d'avoir du fun. Ont-ils commencé à se demander ce qu'ils vont nous répondre lundi après une troisième fin de semaine de siège et des obstructions à la circulation à l'aéroport et aux communications d'urgence? Ont-ils commencé à se demander cela ou ont-ils encore trop de fun?
    Monsieur le Président, chaque jour depuis deux semaines, le Parti conservateur appuie les manifestations illégales à l'extérieur. Le Parti conservateur a pris des photos avec les manifestants, leur a donné du café et d'autres choses: ce n'est pas acceptable.
    Nous sommes ici chaque jour afin de réduire les tensions et de trouver une solution. Il faut laisser de côté les joutes partisanes. Il est temps que les manifestants quittent Ottawa afin que la vie normale puisse reprendre.
     Monsieur le Président, le blocus du pont Ambassador, le siège du Parlement, les menaces à l'aéroport d'Ottawa et les barrages frontaliers en Alberta et au Manitoba ne sont pas des gestes isolés. Cela ne relève pas d'une ville ou d'une province en particulier. C'est le Canada qui est ciblé.
    C'est pourquoi c'est le premier ministre du Canada qui doit prendre le leadership. Nous sommes devant une occupation organisée par des spécialistes en tactiques policières et militaires et qui vise le gouvernement fédéral. Quand ce gouvernement va-t-il être à la hauteur de la crise qui se déroule sous ses yeux?
     Monsieur le Président, je remercie ma collègue de sa question.
    Depuis le début, nous soutenons la Ville d'Ottawa et les communautés de Coutts et de Windsor en leur offrant des ressources supplémentaires. Plusieurs officiers ont été déployés à Ottawa, à Windsor et en Alberta afin de mettre fin aux convois. Il est temps maintenant que les membres des convois quittent les lieux et retournent chez eux pour mettre fin à cette crise.

[Traduction]

Les affaires étrangères

    Monsieur le Président, la Russie fournit près de la moitié du gaz que consomme l'Europe. Le président Poutine a menacé d'interrompre cet approvisionnement en gaz si l'Europe se porte à la défense de l'Ukraine. Si c'était le cas, la population aurait froid, les industries cesseraient leurs activités et l'économie européenne se retrouverait paralysée.
    Le président Biden incite les pays producteurs de gaz naturel dans le monde à augmenter leur approvisionnement au cas où cela se produirait. Le gouvernement peut-il expliquer à la Chambre pourquoi le Canada, qui est le cinquième producteur de gaz naturel de la planète, ne peut pas exporter de gaz naturel liquéfié à partir de la côte Est pour aider nos alliés européens?
    Monsieur le Président, nous avons des discussions avec nos alliés européens et avec les États‑Unis. Bien entendu, nous coordonnerons notre intervention et nous savons qu'en cas d'invasion de l'Ukraine par la Russie, nous veillerons à imposer des sanctions sévères à cette dernière. Nous trouverons toujours le moyen d'aider nos alliés. Mon collègue le ministre des Ressources naturelles et moi, ainsi que de nombreux autres ministres, travaillons sur ce dossier.

  (1445)  

    Monsieur le Président, chaque jour, Poutine semble plus près d'envahir l'Ukraine, mais le gouvernement libéral reste sourd aux appels à l'aide du pays pour repousser l'attaque. L'Ukraine n'a pas besoin de jumelles. Elle a besoin des images RADARSAT. À quoi bon envoyer des lunettes de visée sans envoyer les armes sur lesquelles elles doivent être installées?
    Pourquoi la ministre des Affaires étrangères abandonne-t-elle nos amis et alliés de l'Ukraine et pourquoi dit-elle qu'ils doivent se débrouiller seuls?
    Monsieur le Président, ce n'est pas parce que mon collègue parle de l'Ukraine que ses propos correspondent nécessairement à la position du gouvernement ukrainien. Je pense que le député devrait jeter un œil à ce qu'ont dit le président Zelenski, qui est à la tête de l'Ukraine, et le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba. Ils ont remercié le Canada d'avoir adopté des mesures de dissuasion, y compris un prêt de 120 millions de dollars, et d'avoir élargi et prolongé l'opération Unifier.
    De ce côté-ci de la Chambre, nous participons activement aux efforts diplomatiques et nous nous assurerons que l'ensemble des mesures de dissuasion sont mises en place pour éviter une nouvelle invasion.
    Monsieur le Président, un événement inquiétant s'est produit la semaine dernière. Lors d'une rencontre entre Vladimir Poutine et Xi Jinping, ces dirigeants ont tous deux exhorté l'OTAN à renoncer à toute expansion en Europe de l'Est, dénoncé la nouvelle architecture de sécurité dans la région de l'Asie-Pacifique, et critiqué le pacte de sécurité trilatéral AUKUS, trois initiatives fondamentales pour protéger l'ordre international fondé sur des règles.
    Étant donné la position agressive de la Russie à l'égard de l'Ukraine et celle du président Xi à l'égard de Taïwan, la ministre peut-elle nous dire à quelle date des sanctions précises seront imposées pour contrer cette nouvelle alliance des plus inquiétantes?
    Monsieur le Président, je remercie mon collègue de cette importante question, car nous convenons tous deux qu'il est extrêmement important que des sanctions économiques rigoureuses soient imposées advenant une nouvelle invasion de l'Ukraine. Je tiens à assurer au député que nous sommes prêts à imposer ces sanctions. Par ailleurs, nous travaillons de concert avec nos alliés, y compris, bien sûr, les États‑Unis, le Royaume‑Uni et nos partenaires de l'Union européenne, afin que nos mesures soient les plus efficaces possible.

Les aînés

    Monsieur le Président, de nombreux aînés ont connu toute leur vie des difficultés en tant que travailleurs pauvres.
    Le projet de loi C‑12 prouve que les libéraux ont commis une erreur colossale avec la récupération du SRG. Pourtant, on dit à ces aînés qu'ils devront attendre jusqu'en mai pour recevoir une aide. Nous entendons des témoignages bouleversants d'aînés à qui il ne reste que 70 $ par mois pour se nourrir et payer leurs médicaments, alors que le coût de la vie monte en flèche.
    La ministre des Aînés peut-elle expliquer aux aînés qui ne reçoivent que 2,30 $ par jour pour vivre pourquoi ils ne méritent pas un paiement anticipé?
    Monsieur le Président, ma collègue sait très bien que nous avons soutenu les aînés, en particulier les aînés vulnérables, pendant cette pandémie. Comme nous l'avons annoncé dans la mise à jour économique et budgétaire, nous verserons un paiement unique pour indemniser pleinement les personnes touchées en 2020.
    Cette semaine, nous avons présenté le projet de loi C‑12 qui vise à exclure toute prestation liée à la pandémie du calcul du SRG à l'avenir. J'espère que nous appuierons tous ce projet de loi et que nous l'adopterons rapidement, afin d'empêcher toute réduction future du SRG pour les personnes âgées vulnérables et à faible revenu qui ont touché ces prestations. Je pense que nous pouvons tous appuyer cette mesure.

La sécurité publique

    Monsieur le Président, au cours des deux dernières années, la population canadienne a compté plus que jamais sur les médias pour obtenir les dernières nouvelles, les consignes de la santé publique et des informations exactes. Aujourd'hui, cependant, des journalistes sont la cible des convois: ils sont victimes de harcèlement et même de menaces de mort alors qu'ils s'efforcent de tenir la population bien informée. Malgré tout, le premier ministre reste les bras croisés. Hier, CTV Edmonton a déclaré que ses véhicules n'allaient plus être identifiés par les logos de la chaîne afin de protéger le personnel.
    Quelles sont les mesures que prend le gouvernement pour protéger les journalistes qui font un travail essentiel pour la population et la démocratie au pays?
    Monsieur le Président, tout d'abord, je veux faire écho aux préoccupations exprimées par la députée. J'espère que l'ensemble des députés se joindront à nous pour condamner toute forme d'intimidation, de violence ou de haine exprimée à l'égard des médias, qui jouent un rôle fondamental en couvrant l'actualité.
    La situation actuelle exige plus que jamais d'informer la population canadienne sur les moyens de nous sortir de la pandémie, c'est-à-dire de façon pacifique et respectueuse et en nous faisant vacciner. Je ne peux qu'espérer que les conservateurs se joignent enfin à nous pour demander aux participants du convoi de rentrer chez eux.

  (1450)  

Le développement international

    Monsieur le Président, cette semaine est la Semaine du développement international. Parmi les nombreuses initiatives internationales auxquelles le Canada prend part, notons la réduction de la pauvreté extrême, la promotion de l'égalité des sexes et l'amélioration de l'accès à l'éducation et aux soins de santé pour les plus vulnérables.
     Si la pandémie de COVID‑19 a changé la vie de la population canadienne de bien des façons, à l'échelle mondiale, elle a de graves répercussions sur les populations et elle entrave la réalisation des initiatives canadiennes à l'étranger. Le ministre du Développement international peut-il nous dire les mesures que prend le Canada afin d'aider d'autres pays à vacciner leur population?
    Monsieur le Président, en cette Semaine du développement international, nous devons reconnaître que la pandémie de COVID‑19 a eu des répercussions sur les pays les plus vulnérables et à faible revenu. Voilà pourquoi le gouvernement s'est engagé à leur fournir 200 millions de doses de vaccin, et environ 100 millions de doses ont déjà été distribuées.
    Ces contributions ont permis de soutenir des campagnes de vaccination au Rwanda, au Bangladesh, au Guatemala, au Nigeria et dans de nombreux autres pays. Nous continuerons de voir à ce que les vaccins et les traitements atteignent les populations les plus vulnérables.

L'agriculture et l'agroalimentaire

    Monsieur le Président, les libéraux sont en train de mener une campagne contre les agriculteurs. Ils ont déclaré récemment qu’ils pourraient exiger une réduction de 30 % des engrais azotés utilisés. Les répercussions seraient une inflation du prix des denrées alimentaires, une baisse de la production, une perte de rentabilité pour les agriculteurs et une pression énorme sur les chaînes d’approvisionnement.
    Cette nouvelle exigence est arbitraire et montre à quel point le gouvernement est déconnecté de la vie agricole, mais aussi de la réalité. Le gouvernement libéral fera-t-il marche arrière dès aujourd’hui en abolissant cette exigence qui est insensée, irrationnelle et à côté de la plaque?
    Monsieur le Président, je ne peux pas laisser le député dire que nous sommes déconnectés du monde agricole. Je passe mes journées, mes semaines et mes fins de semaine à parler avec des agriculteurs. Je peux jurer à la Chambre que les agriculteurs appuient cette mesure. Les agriculteurs veulent préserver l’environnement, ils veulent préserver leurs terres, ils veulent préserver les eaux. Ils soutiennent l’agriculture durable, car c’est la meilleure solution pour eux, pour l’environnement et pour les consommateurs.
    Monsieur le Président, en parlant d'engrais, l'an dernier, j'ai demandé sur quelles données probantes le gouvernement fonde ses décisions et quelle en serait l'incidence sur la production. Il s'avère que les ministères n'ont pas fait la recherche qui s'impose. Ils ont simplement formulé des hypothèses sur le potentiel de l'optimisation du recours aux engrais.
    Fertilisants Canada détient les faits et la réalité est brutale. Cette décision entraînerait des pertes de 10,4 milliards de dollars rien qu'en ce qui concerne le canola, le maïs et le blé de printemps, sans compter que les agriculteurs doivent payer une taxe sur le carbone qui ne finit plus d'augmenter.
    Je pose ma question en tant qu'agricultrice. Pourquoi la ministre freine-t-elle la croissance des cultures et nuit-elle aux Canadiens qui nous nourrissent?
    Monsieur le Président, je peux assurer aux députés que le gouvernement travaille avec les agriculteurs et pour les agriculteurs. Ces derniers connaissent l'importance de pratiquer une agriculture durable. Ce sont les intendants de nos terres. Ils savent qu'ils sont les premières victimes des changements climatiques. Ils sont prêts à adopter des pratiques plus écologiques et des technologies plus éconergétiques, et nous sommes là pour les soutenir.

[Français]

    Monsieur le Président, la pénurie de main‑d'œuvre dans le secteur agricole cause de graves dommages aux producteurs et aux transformateurs.
    Dans ma circonscription, Olymel a une pénurie de plus de 200 employés dans son entreprise. Plus de 1 million de porcs ne pourront être abattus en Ontario et au Québec cette année. Aucun travailleur ne sera disponible avant juillet.
    Quand la ministre prendra-t-elle des mesures concrètes pour combattre les problèmes de main‑d'œuvre et de capacité de transformation?
    Il nous faut une date.
    Monsieur le Président, je veux assurer à mon collègue que nous sommes très conscients de l'importance et de l'impact de la pénurie de main‑d'œuvre à laquelle nous faisons face en ce moment, particulièrement dans le secteur de la transformation alimentaire.
    J'assure que je travaille de très près avec mes collègues le ministre de l’Immigration et la ministre de l’Emploi pour pouvoir améliorer nos programmes pour l'accueil des travailleurs étrangers temporaires.
    Je suis en constante collaboration avec le secteur pour le faire dans les meilleurs délais et de la meilleure façon possible.

  (1455)  

[Traduction]

Les pêches et les océans

    Monsieur le Président, le gouvernement récupère toujours les prestations pour la COVID‑19 versées aux pêcheurs. La ministre des Pêches m'a dit que ce n'était pas de sa faute et de m'adresser à la ministre du Revenu national.
    Le cabinet de la ministre du Revenu national m'a dit que ce n'était pas son problème et qu'il fallait m'adresser à la ministre de l’Emploi. Le cabinet de cette dernière m'a répondu que ce n'était pas son problème et de m'adresser à Service Canada. Service Canada m'a dit qu'il ne s'agissait que de relevés d'emplois.
    « Ce n'est pas à moi qu'il faut le demander, je travaille ici, c'est tout. » Telle semble être la devise du Cabinet libéral. Y a-t-il qui que ce soit au sein du gouvernement qui puisse faire preuve de leadership et revenir sur cette décision de récupérer les prestations pour la COVID‑19 versées aux pêcheurs?
    Monsieur le Président, je tiens à rappeler au député que le programme de prestations et de subventions pour les pêcheurs a été conçu et mis en œuvre très rapidement parce que nous devions leur apporter de l'aide lorsqu'ils en avaient un besoin urgent. Nous avons créé un programme qui pouvait répondre directement à ces besoins.
    Les conditions du programme étaient claires dès le départ. Il était destiné aux pêcheurs, et plus particulièrement aux pêcheurs commerciaux indépendants, car ils n'avaient pas droit à la PCU.
    Nous avions promis de venir en aide aux hommes et aux femmes qui travaillent durement dans le secteur de la pêche, et c'est précisément ce que nous avons fait.

[Français]

Les aînés

    Monsieur le Président, il faut que le fédéral cesse de couper dans le Supplément de revenu garanti pour les aînés qui ont reçu la Prestation canadienne d'urgence.
    C'est inhumain de couper les vivres aux aînés les moins fortunés, ceux qui doivent continuer de travailler durant leur retraite seulement pour se nourrir et se loger.
    Là-dessus, on sait qu'on est d'accord avec la ministre, mais pourquoi attendre en juin pour mettre fin à ces compressions?
    La ministre et nous pouvons travailler ensemble. Elle sait qu'elle peut compter sur le Bloc québécois, qui est du côté des aînés.
    Alors, qu'est-ce qui l'empêche d'agir plus vite?

[Traduction]

    Monsieur le Président, tous en conviendront, la pandémie a été extrêmement difficile pour les aînés, en particulier pour les plus vulnérables. C'est pour cette raison que nous avons travaillé particulièrement fort pour assurer la sécurité financière des aînés, notamment au moyen d'augmentations du Supplément de revenu garanti.
    Comme le sait ma collègue, nous avons annoncé, dans la mise à jour économique, un versement ponctuel aux personnes qui recevaient des prestations en 2020. Nous avons également ajouté une mesure dans le projet de loi C‑12 afin que, dorénavant, les prestations liées à la pandémie soient exclues du calcul du Supplément de revenu garanti. J'espère que tous les députés contribueront à l'adoption expéditive de ce projet de loi.

[Français]

    Monsieur le Président, j'entends bien la ministre, mais on est en février et ce qu'elle dit va se faire en mai et en juin.
    On sait que la ministre va déposer son projet de loi, et nous allons l'appuyer. Cependant, bien sûr, nous voulons qu'elle arrête dès aujourd'hui de réduire le Supplément de revenu garanti, le SRG, pour les travailleurs et les aînés. Cela fait huit mois qu'on attend cela.
    Le problème, c'est qu'elle impose encore des mois de privation épouvantables à ces personnes-là, qui devront attendre jusqu'en mai pour être indemnisées et jusqu'en juin pour cesser de recevoir des prestations réduites.
    La ministre a le soutien entier du Bloc québécois pour agir, alors pourquoi n'en profite-t-elle pas pour mettre en place une solution rapide?

[Traduction]

    Monsieur le Président, depuis le début, la priorité du gouvernement est de soutenir les aînés les plus vulnérables. C’est pour cette raison qu'il a travaillé fort pour trouver une façon d'assurer la sécurité financière des aînés, notamment au moyen d'une augmentation du Supplément de revenu garanti.
    Nous avons agi rapidement afin de soutenir les aînés pendant la pandémie. Comme le sait ma collègue, nous avons également présenté le projet de loi C‑12 dans le but d'exclure, à partir de maintenant, les prestations liées à la pandémie dans le calcul du Supplément de revenu garanti et de faire un investissement majeur pour que les aînés touchés reçoivent un versement ponctuel. Nous avons la situation en main et nous serons toujours là pour les aînés.

Les anciens combattants

    Monsieur le Président, Anciens Combattants Canada laissera partir des centaines d'arbitres de prestations d'invalidité en mars. Ces arbitres avaient été embauchés pour réduire la montagne de dossiers non encore réglés au ministère. J'ai demandé au ministre ce qu'il adviendra de tous ces dossiers quand ces employés quitteront leurs fonctions. Il m'a répondu que l'accumulation augmentera de 50 % en seulement neuf mois.
    Le ministre s'engagera-t-il à annuler cette décision, oui ou non?
    Monsieur le Président, le député sait très bien que nous avons versé plus de 200 millions de dollars à Anciens Combattants Canada pour embaucher du personnel pour remplacer des employés licenciés par le gouvernement précédent. Le budget de 2021 prévoyait une prolongation du contrat de ces ressources afin de continuer à traiter les dossiers restants. Nous avons constaté une réduction importante du nombre de dossiers accumulés, plus précisément de 40 %. Je tiens à rassurer le député: nous allons continuer nos efforts pour réduire le nombre de dossiers non encore traités.

  (1500)  

[Français]

    Monsieur le Président, en 2015, le premier ministre avait promis de venir en aide aux anciens combattants.
    En 2018, il a donné l'impression qu'il ferait quelque chose en engageant des centaines de contractuels pour régler l'arriéré de milliers de demandes de prestations d'invalidité. Ce sont des demandes faites par des hommes et des femmes qui ont combattu au péril de leur vie pour notre pays.
    Aujourd'hui, les contrats sont échus et il refuse de s'engager à les renouveler, même s'il reste un arriéré de 34 000 dossiers en suspens.
    Le premier ministre va-t-il s'attaquer sérieusement au problème de l'arriéré et renouveler les contrats?

[Traduction]

    Monsieur le Président, le député a du culot de poser cette question. En effet, quand son parti était au pouvoir, le gouvernement a orchestré le congédiement de 1 000 employés, en plus de réduire le financement et le budget d'Anciens Combattants Canada. Il ne fait aucun doute que son parti a causé beaucoup de tort aux vétérans et a grandement nuit au ministère.
    Je tiens à rassurer le député: nous allons continuer nos efforts pour veiller au financement approprié d'Anciens Combattants Canada afin de réduire l'accumulation de dossiers. Le gouvernement n'a pas ménagé ses efforts et il continuera de faire tout ce qu'il faut pour que les vétérans reçoivent les indemnisations qui leur reviennent.

La défense nationale

     Monsieur le Président, Services d'actions collectives Epiq Canada, fournisseur de services juridiques chargé de l'administration du règlement de 900 millions de dollars du gouvernement fédéral avec des membres des Forces armées canadiennes et d'anciennes combattantes victimes d'inconduites sexuelles, a communiqué les renseignements personnels de dizaines de demanderesses. Cette négligence a valu aux survivantes d'être victimisées de nouveau, et ce, au plus haut niveau. Le commissaire à la protection de la vie privée mène une enquête sur cette situation tout à fait inacceptable.
    Que compte faire la ministre pour corriger la situation et pour s'assurer que celle-ci ne se reproduira pas?
    Monsieur le Président, cette affaire est préoccupante. Le gouvernement attache une grande importance à la protection de la vie privée et traite ce dossier avec le plus grand sérieux.
    Epiq est un administrateur indépendant nommé par la cour dans le cadre du règlement du recours collectif pour inconduite sexuelle. Il a affirmé aux représentants du ministère de la Défense nationale et des Forces armées canadiennes que les renseignements personnels qui ont été communiqués ne renferment aucun détail sur les demandes et aucune information sur la nature de celles-ci. Le ministère de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes ne sont pas impliqués dans la communication de ces renseignements personnels et les avocats du recours collectif ont demandé à Epiq de prendre des mesures concrètes pour contenir et résoudre le problème afin qu'il ne se reproduise pas. Les renseignements personnels des demanderesses doivent être traités avec le plus grand soin et le plus grand sérieux.

[Français]

Le développement économique régional

    Monsieur le Président, la transition vers une économie verte est aussi l'occasion pour nos entreprises d'innover et d'assurer la prospérité économique du Canada dans l'économie de demain.
    Est-ce que la ministre responsable de l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec peut informer la Chambre des nouvelles initiatives importantes de relance verte pour les petites et moyennes entreprises du Québec?
    Monsieur le Président, j'aimerais d'abord remercier ma collègue de son leadership dans Pontiac dans le cadre de la transition verte de notre économie.
    Nos PME contribuent de façon importante à la croissance économique, en plus d'être des atouts clés pour rebâtir une économie plus forte, inclusive et durable. En février, j'annoncerai donc des investissements de près de 40 millions de dollars pour plus de 20 projets novateurs du Québec. Ce sont des investissements stratégiques pour des projets visant à réduire l'impact environnemental et qui contribueront à l'économie de demain.

[Traduction]

Les affaires étrangères

    Monsieur le Président, je vais citer un courriel envoyé au gouvernement par le député libéral de Thunder Bay—Rainy River au plus fort de la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan: « Je regrette de devoir le dire, mais tout le monde sur le terrain considère que la gestion de cette question par notre gouvernement est un véritable désastre jusqu'à maintenant. »
    Un témoignage au comité sur l'Afghanistan indique que rien n'a changé:
[...] à ce moment-ci, on n'a pas l'impression que la question de l'Afghanistan constitue une priorité de politique étrangère pour le Canada. La position morale du Canada est absente.
    Pourquoi les ministres libéraux ne font-ils preuve d'aucun leadership et d'imputabilité à l'égard de cette crise humanitaire urgente?

  (1505)  

    Monsieur le Président, les Forces armées canadiennes ont fait tout ce qu'on leur a demandé dans des circonstances extrêmement difficiles. Le Canada a participé à un pont aérien avec ses alliés, qui a permis de sauver le plus de personnes possible. Les forces armées ont travaillé sans relâche pour évacuer le plus de personnes possible tant que les conditions le permettaient, notamment nos anciens interprètes, des employés locaux et des citoyens de pays alliés. Sous la direction de mon collègue, le ministre de l'Immigration, nous sommes déterminés à accueillir 40 000 réfugiés afghans au Canada.

Les mesures de soutien économique en lien avec la COVID‑19

    Monsieur le Président, les libéraux ne se sont pas contentés, l'an dernier, de verser 9 millions de dollars de PCU à des personnes décédées. On vient d'apprendre qu'ils ont versé 12 millions de dollars de PCU à des personnes vivant à l'étranger. Le gouvernement est certainement capable de se rendre compte qu'il s'agit de la Prestation canadienne d'urgence et non de la prestation internationale d'urgence.
    Afin de s'excuser de ce gaspillage de fonds publics auprès des contribuables canadiens, la ministre va-t-elle s'engager à recouvrer ces sommes jusqu'au dernier sou?
    Monsieur le Président, ce dont nous ne nous excuserons pas, et dont nous sommes en fait extrêmement fiers, c'est d'avoir aidé plus de 8 millions de Canadiens en leur versant la PCU lorsqu'ils en avaient le plus besoin, c'est-à-dire au début de la pandémie. Des vérifications sont en cours pour identifier les personnes qui ont reçu la PCU mais qui n'y étaient peut-être pas admissibles, et les prestataires qui l'ont reçue sans y avoir droit seront tenus de la rembourser.

[Français]

    Monsieur le Président, les documents officiels de la Chambre nous rapportent que 1 610 personnes ont reçu la PCU à des adresses à l'extérieur du Canada. C’était bien une prestation canadienne d’urgence et non une prestation internationale.
    Personne, à l'intérieur de ce gouvernement, n’a fait de geste pour éviter la perte de 11,9 millions de dollars. C’est un nouveau scandale.
    Existe-t-il un vaccin contre l’incompétence libérale?
    Monsieur le Président, lorsque les Canadiens ont eu le plus besoin de soutien, nous avons agi rapidement et avons présenté la Prestation canadienne d’urgence.
    Bien que la Prestation canadienne d’urgence exige que la personne réside au Canada pour y avoir droit, il est arrivé que des bénéficiaires travaillent au Canada tout en ayant une adresse postale à l’étranger.
    Il s’agit notamment des personnes travaillant au Canada dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires. Si la personne dans cette situation répondait à tous les autres critères de la Prestation canadienne d’urgence, elle pouvait en recevoir.

[Traduction]

Les manifestations en lien avec la COVID‑19

    Monsieur le Président, nous savons que le barrage d'Ottawa ne concerne pas les camionneurs. Quatre-vingt-dix pour cent des camionneurs sont vaccinés et continuent de jouer un rôle essentiel pour faire tourner l'économie. Malgré cela, pour la deuxième semaine d'affilée, les habitants d'Ottawa sont contraints de supporter une occupation inacceptable, qui empêche les commerces locaux de fonctionner et les résidants de mener une vie normale.
    Le ministre de la Sécurité publique peut-il faire le point sur le soutien fourni par le gouvernement pour aider les habitants de l'Ontario à revenir à la normale?
    Monsieur le Président, j'espère que tous les députés exprimeront leur solidarité avec les habitants d'Ottawa dont la vie a été profondément bouleversée. Des gens ne peuvent pas se rendre au travail. Des familles ne peuvent pas amener leurs enfants à la garderie et des aînés ne peuvent pas se déplacer. C'est tout à fait inacceptable.
    C'est pourquoi le gouvernement s'est assuré que la police dispose de toutes les ressources dont elle a besoin. Je suis heureux d'annoncer aux députés que nous avons maintenant fourni deux contingents de ressources supplémentaires de la GRC. La priorité absolue de ce côté-ci de la Chambre est de mettre fin aux barrages illégaux, de faire respecter la loi et de permettre aux gens de reprendre leur vie. J'espère que les conservateurs nous appuieront dans nos efforts.

La fiscalité

    Monsieur le Président, le Canada a perdu 1,1 billion de dollars en recettes fiscales au cours des 20 dernières années à cause de la réduction constante de l'impôt des sociétés et de l'évasion fiscale flagrante. Ce n'est pas le fruit du hasard. Les milliardaires s'en mettent plein les poches grâce à leurs amis libéraux et conservateurs. Pendant ce temps, les Canadiens doivent composer avec des prix qui augmentent en flèche, des dettes d'études écrasantes et une crise du logement qui s'aggrave.
    Quand le gouvernement libéral défendra-t-il l'intérêt des Canadiens en réparant ce système truqué qui a été conçu par des milliardaires, pour des milliardaires, et en obligeant ces derniers à payer leurs impôts?

  (1510)  

    Monsieur le Président, le gouvernement est tout à fait conscient que tout le monde au Canada doit payer sa juste part. Notre assiette fiscale est ce qui permet au gouvernement de fournir des programmes essentiels, comme le système d'apprentissage et de garde des jeunes enfants que le gouvernement met en place.
    Le gouvernement est absolument déterminé à sévir contre la fraude fiscale. Je rappelle à la députée d'en face que, quand nous sommes arrivés au pouvoir, nous avons augmenté les impôts des contribuables les plus riches et diminué ceux de la classe moyenne.

Les personnes handicapées

    Monsieur le Président, plus tôt aujourd'hui, j'ai présenté une pétition comportant près de 18 000 signatures. Des Canadiens de partout au pays demandent au gouvernement d'accélérer la mise en œuvre de la prestation canadienne pour les personnes handicapées et de tirer ainsi de la pauvreté près de 1,5 million de Canadiens handicapés.
    La dernière intervention du premier ministre au sujet de cette mesure de soutien essentielle remonte à près de deux mois. La ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et de l’Inclusion des personnes en situation de handicap peut-elle dire quand le parti au pouvoir compte présenter à nouveau le projet de loi pertinent et s'engager à faire en sorte que les Canadiens handicapés soient inclus à chaque étape?
    Monsieur le Président, je remercie mon collègue de s'efforcer sans relâche d'améliorer le sort des centaines de milliers de Canadiens handicapés en âge de travailler qui vivent sous le seuil de la pauvreté. Je le remercie aussi de travailler avec les parlementaires de tous les partis à la Chambre et même au Sénat pour établir un terrain d'entente au sujet de la présentation d'un projet de loi sur la prestation canadienne pour les personnes handicapées.
    Nous travaillons fort sur ce dossier. C'était un engagement électoral, et il s'agit maintenant d'un engagement de notre mandat. Nous allons tenir notre parole.
    Monsieur le Président, j'invoque le Règlement.
     Il y a eu des discussions, et j'espère que vous constaterez qu'il y a consentement unanime à l'égard de la motion suivante: que, de l'avis de la Chambre, le gouvernement devrait faire davantage pour garantir l'équité vaccinale à l'échelle mondiale en partageant ses ressources, ses doses de vaccin et ses connaissances, y compris en prenant les mesures suivantes: a) annoncer son appui sans réserve à la suspension temporaire des dispositions de l'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce, ou Accord sur les ADPIC, en lien avec les produits et les technologies de prévention, de traitement ou de confinement de la COVID‑19, comme proposé par l'Inde et l'Afrique du Sud à l'Organisation mondiale du commerce; b) faciliter le transfert de technologie pour la production de vaccins contre la COVID‑19 dans le monde entier, ce qui comprend l'apport d'un soutien financier à des pôles technologiques régionaux comme le centre de transfert de technologie de l'Afrique du Sud; c) donner suite à son affirmation selon laquelle le Régime canadien d'accès aux médicaments, ou RCAM, est efficace en prenant les mesures nécessaires pour inscrire les vaccins et les médicaments contre la COVID‑19 à l'annexe 1 de la Loi sur les brevets; d) conformément à ses engagements, donner au moins 200 millions de doses de vaccin aux populations vulnérables à l'étranger d'ici la fin de 2022 par l'intermédiaire du mécanisme COVAX, au moyen de dons prévisibles et programmés, avec des échéances et des quantités présentées en toute transparence aux pays bénéficiaires et au public; e) accroître l'aide sur le plan de la logistique de la chaîne du froid et des fournitures pour les pays à faible revenu qui reçoivent des vaccins; f) inscrire un montant supplémentaire d'au moins 1,1 milliard de dollars comme ajout net à l'enveloppe de l'aide internationale et aux ressources ministérielles actuelles au budget de 2022 pour favoriser l'équité vaccinale à l'échelle mondiale, y compris 780 millions de dollars à l'intention des partenaires de l'Accélérateur ACT pour l'achat de vaccins, de tests, de traitements, d'équipement de protection individuelle et d'oxygène dans les pays en développement et...
    Je crains de devoir interrompre la députée, car j'ai entendu dire « non » à maintes reprises. Nous en avons assez entendu, et les députés ont une bonne idée de la teneur de la motion. Je peux poser la question.
    Que tous ceux qui s'opposent à ce que la députée propose la motion veuillent bien dire non.
    Des voix: Non.
    Monsieur le Président, j'invoque le Règlement.
    Il y a eu des discussions entre les partis, et je crois que vous constaterez qu'il y a consentement unanime à l'égard de la motion suivante: que la Chambre condamne l'intimidation des citoyens et des journalistes, les klaxons incessants, les tentatives d'incendie criminel, l'utilisation de feux d'artifice dans le centre-ville d'Ottawa, les faux appels d'urgence visant à paralyser les lignes d'urgence comme le 911 et les lignes des services de police locaux, le blocage de routes et d'infrastructures essentielles et la situation de siège en général qui est maintenue par des manifestants dans les rues d'Ottawa et ailleurs au Canada; et demande aux manifestants de mettre fin au blocage et à l'occupation immédiatement.

  (1515)  

    Que tous ceux qui s'opposent à ce que la députée propose la motion veuillent bien dire non.
    Des voix: Non.
    Monsieur le Président, j'invoque le Règlement.
    Il y a eu des discussions entre les partis, et je crois que vous constaterez qu'il y a consentement unanime à l'égard de la motion suivante: que, de l'avis de la Chambre, les personnes qui remettent en question les politiques actuelles du gouvernement ne devraient pas être diabolisées par le premier ministre ni être instrumentalisées pour diviser et stigmatiser les Canadiens; que le premier ministre devrait écouter le député de Louis-Hébert, qui a dit qu'il était temps que nous cessions de diviser les gens et de les dresser les uns contre les autres.
    Que tous ceux qui s’opposent à ce que le député propose la motion veuillent bien dire non.
    Des voix: Non.
    Le Président: C’était assez clair.

[Français]

    Monsieur le Président, il y a eu consultation entre les partis et je pense que vous constaterez qu'il y a consentement unanime à l'égard de la motion suivante: que la Chambre enjoigne le premier ministre à rencontrer, dans les plus brefs délais, les chefs des trois partis d'opposition pour leur faire part de l'état de la situation autour du Parlement et discuter des options disponibles afin de mettre un terme au siège d'Ottawa.
    Que tous ceux qui s'opposent à ce que l'honorable député propose la motion veuillent bien dire non.
    Des voix: Non.

[Traduction]

    Monsieur le Président, j'invoque le Règlement. Le premier ministre a répondu aujourd’hui que ces rencontres auraient lieu. Je ne sais pas pourquoi le député du Bloc ressent le besoin de proposer cette motion nécessitant le consentement unanime.
    Cela relève du débat.
    Monsieur le Président, j’invoque le Règlement. Est-ce le moment de la question du jeudi?
    Non. Nous y viendrons après le vote.

Ordres émanant du gouvernement

[Ordres émanant du gouvernement]

[Traduction]

Loi d’exécution de la mise à jour économique et budgétaire de 2021

    La Chambre reprend l’étude, interrompue le 9 février, de la motion portant que le projet de loi C‑8, Loi portant exécution de certaines dispositions de la mise à jour économique et budgétaire déposée au Parlement le 14 décembre 2021 et mettant en œuvre d’autres mesures, soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
    Comme il est 15 h 17, conformément à l’ordre adopté le jeudi 25 novembre 2021, la Chambre passe maintenant au vote par appel nominal différé sur la motion à l’étape de la deuxième lecture du projet de loi C‑8.
    Convoquez les députés.

  (1530)  

[Français]

    (La motion, mise aux voix, est adoptée par le vote suivant:)
 

(Vote no 22)

POUR

Députés

Aldag
Alghabra
Ali
Anand
Anandasangaree
Angus
Arseneault
Arya
Ashton
Atwin
Bachrach
Badawey
Bains
Baker
Barron
Barsalou-Duval
Battiste
Beaulieu
Beech
Bendayan
Bennett
Bergeron
Bérubé
Bibeau
Bittle
Blaikie
Blair
Blanchet
Blanchette-Joncas
Blaney
Blois
Boissonnault
Boulerice
Bradford
Brière
Brunelle-Duceppe
Cannings
Carr
Casey
Chabot
Chagger
Chahal
Champoux
Chatel
Chen
Chiang
Collins (Hamilton East—Stoney Creek)
Collins (Victoria)
Cormier
Coteau
Dabrusin
Damoff
Davies
DeBellefeuille
Desbiens
Desilets
Desjarlais
Dhaliwal
Dhillon
Diab
Dong
Drouin
Dubourg
Duclos
Duguid
Dzerowicz
Ehsassi
El-Khoury
Erskine-Smith
Fergus
Fillmore
Fisher
Fonseca
Fortier
Fortin
Fragiskatos
Fraser
Freeland
Fry
Gaheer
Garneau
Garon
Garrison
Gaudreau
Gazan
Gerretsen
Gill
Gould
Green
Guilbeault
Hajdu
Hanley
Hardie
Hepfner
Holland
Housefather
Hughes
Hussen
Hutchings
Iacono
Idlout
Ien
Jaczek
Johns
Joly
Jones
Jowhari
Julian
Kayabaga
Kelloway
Khalid
Khera
Koutrakis
Kusmierczyk
Kwan
Lalonde
Lambropoulos
Lametti
Lamoureux
Lapointe
Larouche
Lattanzio
Lauzon
LeBlanc
Lebouthillier
Lemire
Lightbound
Long
Longfield
Louis (Kitchener—Conestoga)
MacAulay (Cardigan)
MacDonald (Malpeque)
MacGregor
MacKinnon (Gatineau)
Maloney
Martinez Ferrada
Masse
Mathyssen
May (Cambridge)
May (Saanich—Gulf Islands)
McDonald (Avalon)
McGuinty
McKay
McKinnon (Coquitlam—Port Coquitlam)
McLeod
McPherson
Mendès
Mendicino
Miao
Michaud
Miller
Morrice
Morrissey
Murray
Naqvi
Ng
Noormohamed
Normandin
O'Connell
Oliphant
O'Regan
Pauzé
Perron
Petitpas Taylor
Plamondon
Powlowski
Qualtrough
Robillard
Rodriguez
Rogers
Romanado
Sahota
Sajjan
Saks
Samson
Sarai
Savard-Tremblay
Scarpaleggia
Schiefke
Serré
Sgro
Shanahan
Sheehan
Sidhu (Brampton East)
Sidhu (Brampton South)
Simard
Sinclair-Desgagné
Singh
Sorbara
Spengemann
Ste-Marie
St-Onge
Sudds
Tassi
Taylor Roy
Therrien
Thompson
Trudeau
Trudel
Turnbull
Valdez
Van Bynen
van Koeverden
Vandal
Vandenbeld
Vignola
Villemure
Virani
Vuong
Weiler
Wilkinson
Yip
Zahid
Zarrillo
Zuberi

Total: -- 215


CONTRE

Députés

Aboultaif
Aitchison
Albas
Allison
Arnold
Baldinelli
Barlow
Barrett
Benzen
Bergen
Berthold
Bezan
Block
Bragdon
Brassard
Brock
Calkins
Caputo
Carrie
Chambers
Chong
Cooper
Dalton
Dancho
Davidson
Deltell
d'Entremont
Doherty
Dowdall
Dreeshen
Duncan (Stormont—Dundas—South Glengarry)
Ellis
Epp
Falk (Battlefords—Lloydminster)
Falk (Provencher)
Fast
Ferreri
Findlay
Gallant
Généreux
Genuis
Gladu
Godin
Goodridge
Gourde
Gray
Hallan
Hoback
Jeneroux
Kelly
Kitchen
Kmiec
Kram
Kramp-Neuman
Kurek
Kusie
Lake
Lantsman
Lawrence
Lehoux
Lewis (Essex)
Lewis (Haldimand—Norfolk)
Liepert
Lloyd
Lobb
MacKenzie
Maguire
Martel
Mazier
McCauley (Edmonton West)
McLean
Melillo
Moore
Morantz
Morrison
Motz
Nater
O'Toole
Patzer
Paul-Hus
Perkins
Poilievre
Rayes
Redekopp
Reid
Rempel Garner
Richards
Roberts
Rood
Ruff
Scheer
Schmale
Seeback
Shields
Shipley
Small
Soroka
Steinley
Stewart
Strahl
Stubbs
Thomas
Tochor
Tolmie
Uppal
Van Popta
Vecchio
Vidal
Vien
Viersen
Vis
Wagantall
Warkentin
Waugh
Webber
Williams
Zimmer

Total: -- 117


PAIRÉS

Aucun

    Je déclare la motion adoptée.
    En conséquence, ce projet de loi est renvoyé au Comité permanent des finances.

    (Le projet de loi, lu pour la deuxième fois, est renvoyé à un comité.)

[Traduction]

Les travaux de la Chambre

[Travaux de la Chambre]
    Monsieur le Président, excusez-moi, à l'instar de mon collègue de Lévis-Lotbinière, j'ai un peu brûlé les étapes.
    Je tiens d'abord à dire que j'ai vraiment hâte de travailler avec vous et avec le leader du gouvernement à la Chambre. Malgré les idées préconçues et erronées qu'il peut se faire de moi ou de mes collègues de l'équipe de direction, dont il a si volontiers fait part à son caucus et publiquement, il ne doit pas confondre notre passion, notre fierté et notre désir de n'obtenir que les meilleurs résultats pour notre pays et les Canadiens avec toute autre émotion. S'il souhaite présenter ses excuses, je suis sûr que mes collègues de l'équipe de direction seraient heureux de les accepter.
    Je note que le leader du gouvernement à la Chambre a donné avis de la motion no 7 et de la motion no 8 du gouvernement visant à établir un programme pour le projet de loi C‑10 sur les tests rapides et pour le projet de loi C‑12 sur la Sécurité de la vieillesse. Selon le libellé de ces motions, le ministre parrain n'aura pas à défendre son projet de loi en comité, aucun intervenant ne pourra témoigner et aucun amendement ne pourra être apporté pour améliorer le projet de loi. Je veux que le leader du gouvernement à la Chambre comprenne que l'opposition officielle appuie les deux projets de loi, mais que l'approche qu'il propose n'est pas acceptable. Je lui demande de respecter les procédures éprouvées de la Chambre et de s'assurer que le projet de loi du gouvernement résiste à l'examen parlementaire.
    Sur ce, je pose au leader du gouvernement à la Chambre la question du jeudi. Quel est l'ordre des travaux auquel nous pouvons nous attendre?
    Monsieur le Président, je comprends pourquoi mon collègue avait hâte à la question du jeudi. Il l'a exceptionnellement bien formulée.
    Je me permets de préciser que je suis très heureux d'avoir fait plus ample connaissance avec le député d'en face ces derniers jours tandis que nous amorçons ensemble une nouvelle relation de travail. Il semble que nous aimions tous deux le film Oncle Buck, alors peut-être pourrons-nous le visionner ensemble un de ces quatre.
    Mon collègue a fait remarquer, avec raison, que nous avons donné avis de motions concernant le dépistage rapide et des fonds essentiels pour les aînés, deux mesures que nous devons adopter le plus rapidement possible. Voilà pourquoi, demain matin, nous amorcerons le débat sur la motion no 8 sous la rubrique des affaires émanant du gouvernement, laquelle vise à organiser les délibérations en vue d'accélérer l'étude du projet de loi C‑10, Loi concernant certaines mesures liées à la COVID‑19, et portant plus précisément sur le dépistage rapide. En après-midi, nous passerons au débat sur la motion no 7 sous la rubrique des affaires émanant du gouvernement, laquelle vise à organiser les délibérations concernant le projet de loi C‑12, Loi modifiant la Loi sur la sécurité de la vieillesse (Supplément de revenu garanti). Au retour, lundi, nous poursuivrons le débat sur la motion d'initiative ministérielle no 8 afin que nous puissions adopter le projet de loi sur le dépistage rapide dans les plus brefs délais. Enfin, jeudi prochain sera un jour désigné.

  (1535)  

Travaux des subsides

Motion de l’opposition — Les mesures obligatoires et restrictions fédérales relatives à la COVID‑19  

[Travaux des subsides]
    La Chambre reprend l’étude de la motion.
    Je désire informer la Chambre qu’en raison du vote par appel nominal différé, les ordres émanant du gouvernement seront prolongés de 13 minutes.
    Nous reprenons le débat. La députée d’Aurora—Oak Ridges—Richmond Hill a la parole.
    Monsieur le Président, je suis reconnaissante d’avoir la possibilité d’intervenir au sujet de la motion de l’opposition qui demande au gouvernement de présenter un plan concernant la COVID.
     Je veux être bien claire. Pendant la pandémie, le gouvernement du Canada a fait de la santé et de la sécurité des Canadiens une priorité. Nous avons suivi un plan pour ce faire, en nous appuyant sur les connaissances et les données scientifiques, et nous avons l’intention de continuer à observer ce plan.
    Les mesures sanitaires que nous avons mises en place ont été, et seront encore, fondées sur les meilleurs conseils en matière de santé publique, données et projections disponibles. C’est le plan que nous avons suivi et que nous allons continuer de suivre.
    Ce plan nous a permis de nous retrouver parmi les pays qui ont eu les meilleurs résultats au monde. Les Canadiens ont contribué à ce plan en prenant leurs responsabilités. Je voudrais d’ailleurs joindre ma voix à celle du député de Vaughan—Woodbridge pour remercier tous les Canadiens d’avoir participé à la lutte contre la COVID‑19.
    Le taux de complications graves et de décès liés à la COVID‑19 au Canada est l'un des plus faibles au monde. Nos entreprises et nos citoyens ont été soutenus grâce aux mesures prises par le gouvernement. En fait, dans notre pays, nous avons récupéré 101 % des quelque 3 millions d’emplois que nous avions perdus au début de cette crise sans précédent. Pour donner un ordre de comparaison, les États-Unis ont récupéré 87 % de leurs emplois.
    Les Canadiens se sont serré les coudes et ils continuent de le faire en allant se faire vacciner. D'ailleurs, au cours de la dernière semaine, plus de 60 000 Canadiens sont allés chercher leur première dose et des centaines de milliers d'autres ont obtenu leur dose de rappel afin de lutter contre la propagation de la COVID.
    Nous savons que les vaccins ne sont pas parfaits et qu'il ne s'agit pas de la seule solution, mais ils constituent la meilleure solution à notre disposition présentement pour lutter contre cette pandémie sans précédent et pour endiguer la transmission de la COVID et empêcher les complications, les décès et les hospitalisations, en particulier aux soins intensifs où le nombre de lits est limité. La vaccination est le meilleur moyen de protéger les travailleurs en première ligne, les personnes vulnérables, le système de santé et la santé publique et de permettre la levée des restrictions au profit de notre santé mentale et du bien-être économique du pays. Je suis certaine que les députés de l'opposition sont d'accord avec moi.
    À mesure que la pandémie avançait et que notre compréhension de celle-ci évoluait, les mesures de la santé publique ont été adaptées. Ces mesures continueront d'évoluer. Je suis certaine que tout le monde ici veut que les mesures soient levées et que notre vie revienne à la normale. Nous