La Chambre reprend l'étude de la motion.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député de .
C'est avec une certaine humilité que je prends aujourd'hui la parole. Je ne m'exprime d'ailleurs pas au nom d'un parti politique ou un autre, car je suis fermement convaincu que la question à l'étude échappe à toute considération d'ordre partisan. Je ne représente pas non plus une région plus qu'une autre, car j'estime que la situation actuelle ne concerne pas une région en particulier. Pour tout dire, c'est en qualité de député et d'élu à la Chambre des communes que je prends aujourd'hui la parole, car je me suis engagé à servir le public, à servir tous les Canadiens et à faire sincèrement ce qu'il y a de mieux pour mon pays.
Dans le contexte actuel, je suis fermement convaincu que le seul moyen de mettre fin aux dangers qui planent sur le Canada consiste à déclarer l'état d'urgence aux termes de la Loi sur les mesures d'urgence.
Je veux tout d’abord parler de la Charte. Je tiens à déclarer d’emblée que la liberté d’expression est un droit sacré au Canada. Ce droit est enchâssé à l'alinéa 2b) de la Charte pour une raison: parce qu’il est la marque distinctive de notre démocratie, en fait de toute démocratie. C’est la capacité des citoyens d’exprimer leur mécontentement, de contester l’autorité et de réclamer des changements. Je ne nie rien de tout cela. Au contraire, je défends la liberté d’expression vigoureusement. Je ne nie pas non plus que les gens réunis à l’extérieur de la Chambre actuellement, qui sont dans les rues d’Ottawa depuis maintenant 21 jours, ont des griefs légitimes, qu’ils ont des reproches à l’endroit de mon gouvernement, de mon parti et peut-être même de moi personnellement, et ils ont parfaitement le droit de s’exprimer.
Toutefois, dans notre démocratie, la liberté d’expression, même sacrée, n’est pas absolue. La protection de ce droit garanti à l'alinéa 2b) de Charte concerne les manifestations légales et pacifiques; la Charte ne s’applique pas aux barrages illégaux et violents, comme celui qui a cours actuellement, la manifestation ayant malheureusement évolué en ce sens.
Je veux parler d’Ottawa. Comment puis-je étayer l’affirmation que je viens juste de faire? Je vais parler de ce que j’ai vu de mes propres yeux et de ce que d’autres parlementaires m’ont rapporté.
Loin de voir des gens exercer leur droit constitutionnel d’exprimer vigoureusement leur désaccord avec le gouvernement, nous avons vu des actes d’intimidation, des menaces et du harcèlement. Des camionneurs ont fait retentir leurs klaxons jour et nuit dans le but délibéré de perturber la vie des résidants locaux, rendant la ville pratiquement invivable. Nous avons vu des manifestations ouvertes de haine, comme des croix gammées et des drapeaux des confédérés, ainsi que des actes haineux directement perpétrés contre des cafés dont on a fracassé les fenêtres parce qu’ils affichaient le drapeau de la fierté gaie. Nous avons vu la profanation de monuments nationaux, y compris le Monument commémoratif de guerre du Canada. Certains ont activé les freins à air et enlevé les pneus de gros véhicules et de camions pour les mettre hors d’usage, cherchant délibérément à empêcher le mouvement des gens et des marchandises. Des menaces de mort ont été proférées contre une compagnie de remorquage d'Ottawa accusée de complicité avec la police pour retirer ces véhicules rendus inutilisables.
Des entreprises de tout le centre-ville ont dû fermer leurs portes, privant ainsi les résidants de leur travail. C’est à tout le moins étonnant de voir des manifestants qui affirment vouloir mettre fin aux fermetures et aux confinements provoquer eux-mêmes la fermeture du centre-ville d’Ottawa depuis maintenant trois semaines. Des médias ont été victimes d’actes d’intimidation et de menaces, ce qui est encore paradoxal de la part de ceux qui défendraient la liberté d’expression plus vivement que moi, compte tenu de ce que j’ai dit. Qui plus est, le 9-1-1 a été saboté et nous avons même vu une tentative d’incendie criminel.
Apparemment, la manifestation portait au début sur les exigences en matière de vaccination. Elle s’est transformée en ce qui ressemble à une occupation de la ville par des gens qui déclarent ouvertement et officiellement vouloir renverser le gouvernement. Cette manifestation rompt complètement l’ordre public à Ottawa. Malgré les efforts du Service de police d’Ottawa, il a été impossible de faire respecter la loi et de maintenir l’ordre dans la capitale nationale.
Les protestations dont je parle ici se sont étendues à l’extérieur de la capitale nationale; des députés ont entendu parler de problèmes aux frontières. Je veux parler de cette question maintenant. Ce qui a commencé comme une manifestation visant Ottawa et le Parlement s’est transformé en un effort concerté pour bloquer nos postes frontaliers nationaux et empêcher la circulation des gens et des marchandises. Au Texas, en Floride, dans d’autres parties des États-Unis et en fait dans d’autres pays, des entités étrangères ont appuyé les barrages ouvertement et publiquement et admis envoyer de l’argent et des ressources pour aider les manifestants à poursuivre leurs activités. Aujourd’hui, l’Anti-Defamation League a rendu public le résultat de son analyse du site Web GiveSendGo; elle a constaté que 1 100 personnes aux États-Unis qui appuyaient l’insurrection du 6 janvier de l’an dernier donnaient réellement de l’argent au moyen de ce site pour financer les blocages. Pensons seulement un instant aux motivations de telles personnes.
Les blocages qui sont apparus partout au pays visent délibérément les infrastructures essentielles. Nous savons ce qui est arrivé au pont Ambassador entre Windsor et Détroit. Le siège du poste frontalier le plus occupé du Canada, qui a duré plusieurs jours, a provoqué — je parle ici en ma qualité de secrétaire parlementaire du Commerce international — l’arrêt des échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis d'une valeur quotidienne de 400 millions de dollars, l’annulation de quarts de travail de plusieurs usines d’automobiles dans le sud de l’Ontario ainsi qu’une intervention du président Biden et de la gouverneure du Michigan qui ont fait savoir que la confiance dans le Canada comme endroit sûr pour investir, faire des affaires et du commerce commence à s’effriter.
Il y a eu des barrages à Surrey, à Emerson et à Coutts, en Alberta. Ce qui devrait faire vraiment peur à tout le monde ici et à tous les Canadiens qui nous regardent actuellement, c’est que les membres de la GRC qui sont allés libérer le poste frontalier de Coutts ont procédé à 13 arrestations, et porté contre certaines des personnes arrêtées des accusations de complot en vue de commettre un meurtre. Ils ont trouvé des armes à feu, des munitions et des gilets pare-balles. Cette découverte a confirmé mes pires craintes, nos pires craintes à tous, j’imagine, à savoir que les participants aux blocages étaient armés et prêts à une confrontation violente avec les forces de l’ordre. La violence continue d’augmenter. Un hôpital de Vancouver a reçu des appels à la bombe et des colis suspects et certains de mes collègues de la Nouvelle-Écosse ont reçu des images laissant entendre que les députés méritaient d’être pendus.
Je tiens à tout expliquer dans le moindre détail parce qu'il y a un critère juridique à respecter lorsqu'on fait quelque chose qui ne s'est jamais fait auparavant en vertu de cette loi ou même dans ce pays, en vertu d'une loi antécédente, depuis 52 ans. Quand on songe à invoquer une loi qui permet la suspension temporaire des libertés civiles, le critère est élevé, comme il se doit.
Quel est ce critère? Il est inscrit à l'article 3 de la Loi sur les mesures d'urgence, qui se lit comme suit:
[...] une situation de crise nationale résulte d'un concours de circonstances critiques à caractère d'urgence et de nature temporaire [...] qui, selon le cas:
a) met gravement en danger la vie, la santé ou la sécurité des Canadiens et échappe à la capacité ou aux pouvoirs d'intervention des provinces;
b) menace gravement la capacité du gouvernement du Canada de garantir la souveraineté, la sécurité et l'intégrité territoriale du pays.
Je suis fermement convaincu que ce seuil juridique élevé a été atteint dans ce cas-ci. Lorsqu'un groupe assiège une ville entière pendant 21 jours ou plus, intimide, harcèle et menace les habitants et rend la ville inhabitable, la sécurité des Canadiens est mise en danger. Lorsque ces barrages limitent la capacité des premiers intervenants médicaux à répondre rapidement aux urgences, ils mettent en danger la vie des personnes qui sont à l'autre bout des appels au 911. Lorsque des factions munies d'armes et de munitions bloquent les frontières, elles mettent directement en danger la vie des Canadiens. Lorsque des groupes bloquent délibérément des corridors commerciaux avec notre principal partenaire commercial, ce qui paralyse le trafic transfrontalier, ils menacent la capacité du gouvernement fédéral à préserver notre souveraineté et notre sécurité économique. Il s'agit d'enjeux importants.
Pendant les deux dernières minutes de mon discours, je souhaite parler de certaines des objections générales que nous avons entendues non seulement aujourd'hui, mais aussi auparavant.
À ceux qui disent que l'on va trop loin, je réponds qu'il y a cinq contrôles importants.
Premièrement, tout ce que fait un gouvernement aux termes de la Loi sur les mesures d'urgence doit être conforme à la Charte. C'est inscrit dans le préambule.
Deuxièmement, toutes les déclarations ont une durée maximale de 30 jours. En réalité, leur durée peut être inférieure. En l'occurrence, espérons que ce sera le cas.
Troisièmement, le seul fait de déclarer l'état d'urgence doit être examiné par un comité composé de l'ensemble des députés et de sénateurs de tous les partis.
Quatrièmement, l'exercice des pouvoirs en vertu de cette déclaration doit faire l'objet d'un examen par ce même comité.
Cinquièmement, à la fin de l'état d'urgence, il faudra mener une enquête en bonne et due forme.
Le gouvernement ne tente pas d'abuser de son pouvoir et il n'invoque pas la Loi sur les mesures de guerre. Il donne simplement à la GRC le pouvoir de faire appliquer les lois locales et d'intervenir rapidement pour appuyer les forces de l'ordre locales. Le gouvernement ne fait pas appel aux forces armées. Il ne place ni la GRC ni un autre corps policier sous son contrôle. Les décisions relatives aux interventions policières demeurent indépendantes, comme ce doit être le cas en démocratie.
Enfin, je me penche sur le droit de manifester, parce que certains s'interrogent sur le droit de leurs enfants de manifester. Je prends cette question très au sérieux parce que j'ai moi-même amené mes enfants à des manifestations. La loi dont nous sommes saisis évoque le droit de manifester pacifiquement. Ce droit est inscrit noir sur blanc dans la loi. Les mesures qu'envisage le gouvernement visent à interdire les rassemblements publics susceptibles d'entraîner une violation de la paix, et à intervenir au besoin. Le gouvernement retire explicitement la mention d'activités licites de défense d'une cause, de protestation ou de manifestation d'un désaccord.
Voici ce que j'ai à dire à ceux qui soutiennent que les menaces ont été écartées: il y a eu une tentative de barrage à Windsor hier et nous savons que les manifestants retourneront à l'Assemblée nationale du Québec le 19 février.
En terminant, je m'engage sincèrement auprès des députés et des Canadiens à faire tout en mon pouvoir pour que l'application de cette loi ne dure que le temps strictement nécessaire, qu'elle ne dépasse pas la portée visée et que les droits garantis par la Charte soient toujours protégés. Les députés ne devraient se contenter de rien de moins.
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Monsieur le Président, je tiens à dire que je suis découragé de devoir faire ces observations aujourd’hui. Je suis attristé par les événements qui se déroulent devant les portes de cet édifice, qui se poursuivent depuis trois semaines, et par les barrages qui ont fermé des frontières partout au pays.
Soyons clairs. Ce n’est plus une manifestation. C’est une occupation qui prône le renversement d’un gouvernement démocratiquement élu. Lundi, le , la , le , le et le ont annoncé que notre gouvernement invoquait la Loi sur les mesures d’urgence, une décision que j’appuie.
Je pense qu’aucun d’entre nous n’a voulu se retrouver dans cette situation. Cependant, la provocation de ceux qui continuent d’occuper les rues d’Ottawa et de tenter de bloquer nos postes frontaliers doit cesser. Ces personnes doivent rentrer chez elles.
Il y a une quantité choquante de désinformation et de mensonges purs et simples qui sont répandus au sujet de l’occupation, des mesures de santé publique et de la Loi sur les mesures d’urgence, et certains ont été appuyés et repris par des députés de la Chambre.
Pour commencer, je pense que nous devrions clarifier quelques points importants. Précisons en quoi consiste la Loi sur les mesures d’urgence, et cela s’adresse à ceux qui, de l’autre côté de l’allée, provoquent la peur, répandent de fausses informations et encouragent les théories du complot qui préoccupent à juste titre les Canadiens qui veulent comprendre ce qui se passe dans leur pays.
C’est dangereux et nuisible. J’encourage ceux qui ont soutenu ce mouvement à réfléchir longuement et sérieusement aux conséquences à long terme de leurs actions et de leurs propos en faveur de l’occupation.
Les mesures dont on parle sont temporaires, proportionnées et ciblées. Je le répète. Ce sont des mesures temporaires, proportionnées et ciblées.
La loi a été invoquée pour compléter les pouvoirs provinciaux et territoriaux, répondre aux barrages et à l’occupation, assurer la sécurité des Canadiens, protéger les emplois des gens et rétablir la confiance dans nos institutions. Notre gouvernement a imposé cette loi après l'échec des autorités locales et provinciales à résoudre la situation. La Loi sur les mesures d’urgence confère aux forces de l’ordre de nouveaux pouvoirs pour interdire les barrages, veiller à ce que nos corridors essentiels restent ouverts et contrôler les foules. Elle permet au gouvernement de mobiliser des services essentiels comme les dépanneuses, et elle donne à la GRC la capacité d’agir rapidement pour faire respecter les lois locales.
Cette loi donnera également plus de pouvoir pour arrêter l'apport de capitaux. La portée des règles canadiennes de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme est élargie. Elles couvriront les plateformes de sociofinancement et leurs fournisseurs de services de paiement, ainsi que ceux qui utilisent des actifs numériques comme les cryptomonnaies.
Dans les cas où l’on soupçonne que de l’argent provenant d’un compte a été utilisé pour favoriser l’occupation ou aider à alimenter les barrages illégaux, les institutions financières canadiennes ont maintenant le pouvoir immédiat de cesser temporairement la prestation de services financiers. Le compte d'entreprise de ceux qui participent aux barrages peuvent être et seront gelés. Il est aussi possible que leur assurance automobile soit révoquée.
J’ai entendu beaucoup de fausses informations au sujet des pouvoirs conférés par la loi. Précisons ce que la Loi sur les mesures d’urgence ne fait pas.
La Loi sur les mesures d’urgence a une portée plus limitée que la précédente Loi sur les mesures de guerre. Elle ne concerne pas les militaires. Pour que l’armée puisse intervenir, il faudrait invoquer la Loi sur la défense nationale. Rien de tel n’a été fait.
Je crois qu’il faut aussi expliquer très clairement qu’aucun droit garanti par la Charte n’est enfreint. En fait, la Loi sur les mesures d’urgence doit respecter la Charte canadienne des droits et libertés. Les mesures précises prévues dans cette loi sont limitées. Le Parlement offre de nombreux mécanismes de contrôle, de protection et de transparence, d’où le débat d’aujourd’hui. Nous suivons ce processus de freins et contrepoids.
J’aimerais maintenant parler des répercussions de l’occupation et des barrages sur la vie des Canadiens ordinaires. Bien des participants à cette occupation illégale à Ottawa semblent s’amuser. Il y a des petits déjeuners aux crêpes, des cuves thermales, des soirées dansantes dans la rue et des châteaux gonflables. Contrairement à ce que disent les partisans, cette occupation a durement touché les résidants, les entreprises et les employés d’Ottawa.
Les coups de klaxon se sont poursuivis hier et tôt ce matin, malgré la prolongation de 60 jours d’une injonction qui exigeait qu’ils cessent. En plus du bruit constant des klaxons, il y a eu des tambours, des feux d’artifice et de la musique à toute heure de la nuit.
Ce bombardement constant de bruit ne nuit pas seulement à la santé des résidants. En effet, les occupants nuisent gravement à leur propre santé et à celle des enfants qu’ils ont emmenés avec eux, que ce soit à cause du bruit des klaxons ou du constant nuage de carburant diesel qui flotte dans les rues parce que le moteur des camions tourne au ralenti.
C’est une période très frustrante pour les résidants d’Ottawa, surtout ceux qui vivent et travaillent dans les secteurs touchés. Ils se plaignent d’avoir été harcelés pour avoir porté un masque et d’avoir été la cible d'insultes racistes et antisémites. Les employés et les propriétaires des commerces ne se sentent pas en sécurité de garder leur entreprise ouverte. La vie de la population est touchée de façon très réelle et importante par une minorité bruyante.
Le manque d’empathie envers les résidants et les entreprises d’Ottawa est choquant et inacceptable. Des milliers de personnes se retrouvent sans emploi à Ottawa. À lui seul, le Centre Rideau emploie 1 500 personnes et il est fermé depuis des semaines.
Une femme qui demeure dans mon immeuble ici, à Ottawa, travaille chez elle en raison de la pandémie. Elle m’a dit qu’elle devait quitter la ville pour aller chez ses parents à Toronto afin de travailler et de se reposer, car elle ne se sent pas en sécurité. Non seulement le bruit constant a perturbé son sommeil, mais il l’a aussi empêchée de travailler pendant la journée.
Les cliniques de vaccination, les bibliothèques et d’autres ressources communautaires importantes sont fermées au centre-ville depuis des semaines pour des raisons de sécurité. Or, de nombreux résidants du centre-ville, dont certains sont vulnérables, comptent sur ces ressources. Les gens d’Ottawa sont habitués aux manifestations. Toutefois, ils savent que le droit de manifester comporte des limites. Ce droit prend fin lorsque les manifestants causent du tort aux gens autour d’eux.
J’ai entendu des employés de la Colline dire qu’ils ont été nargués et invectivés simplement parce qu’ils portaient un masque. Beaucoup d’occupants font abstraction des mesures sanitaires et vont dans les restaurants et les commerces sans masque, mettant ainsi en danger ceux qui y travaillent.
Cette semaine, alors que j’étais à l’aéroport pour m'en aller chez moi en Colombie‑Britannique, j’ai rencontré la femme d’un camionneur qui m’a dit que son mari ne pouvait pas traverser la frontière à cause des barrages. Elle m’a supplié de faire ouvrir la frontière pour que son mari puisse travailler et nourrir sa famille.
La semaine précédente, j’ai reçu des dizaines d’appels de propriétaires d'entreprises de camionnage et de familles de conducteurs immobilisés de l’autre côté du poste frontalier de Coutts. Ces personnes nous permettent de mettre de la nourriture sur la table et gardent les chaînes d’approvisionnement ouvertes. Les frontières sont maintenant rouvertes, mais ces barrages ont des répercussions économiques graves pour nos collectivités.
Les personnes qui bloquent les infrastructures essentielles, et celles qui les appuient, disent vouloir que les tablettes des épiceries restent bien garnies et que nos routes commerciales demeurent fluides. Toutefois, leurs agissements ont conduit à des perturbations graves dans nos chaînes d’approvisionnement et privé des travailleurs de l’automobile de leur travail parce que leurs usines ont dû fermer. La situation qu’ils ont provoquée est exactement celle dont ils veulent protéger notre pays.
Ce blocage a nui aux relations commerciales que nous entretenons avec notre partenaire le plus important, les États‑Unis. En effet, environ 73 % de nos exportations ont pour destination les États‑Unis, et nous importons de nos voisins du Sud chaque année pour des milliards de dollars de produits. Des camionneurs ont été immobilisés en face du poste frontalier de Coutts et ils ont dû conduire pendant de longues heures de plus pour traverser la frontière à un autre endroit.
Le barrage du poste frontalier de Coutts a coupé une route commerciale vitale pour l’agriculture et d’autres secteurs de production et coûté à notre économie des centaines de millions de dollars. Des emplois ont été menacés au Manitoba à cause des manifestations au poste frontalier d’Emerson. Là aussi, les chauffeurs ont dû traverser la frontière à d’autres endroits, ce qui a prolongé leur voyage et créé du chaos pour eux et pour d’autres voyageurs.
Windsor a également vécu des blocages pendant des jours à l’une des routes les plus importantes du Canada passant par le pont Ambassador. Quelque 30 % des échanges commerciaux entre le Canada et les États‑Unis passent par ce pont. Ces échanges s’élèvent à 390 millions de dollars par jour. Environ 40 000 navetteurs, camionneurs et autres conducteurs traversent le pont tous les jours.
Chez moi, des camionneurs et d’autres personnes qui essayaient de franchir le poste frontalier de Surrey ont été harcelés par des individus qui bloquaient la frontière. On a rapporté des cas de personnes qui conduisaient du mauvais côté de la route, mettant ainsi la vie d’autres personnes en danger.
Le poste frontalier de Surrey est le lieu de passage d’activités commerciales valant des centaines de millions de dollars. Des organismes se font entendre, comme la chambre de commerce de Surrey. Leurs représentants affirment que ces blocages étouffent les entreprises et qu’ils se sont déjà répercutés sur les chaînes d’approvisionnement, les entreprises et les emplois. C’est un sabotage inacceptable de l’économie.
Pour être clair, tout le monde a le droit de protester pacifiquement, mais ce type de manifestations a des répercussions sur les entreprises et le gagne‑pain des gens. Ce n’est pas un mouvement pour le peuple. Ce ne sont pas des manifestations pacifiques. Ceux qui restent ont des comportements illégaux et destructeurs, ils cherchent à défier la loi et à intimider leurs concitoyens. Ce mouvement a fait beaucoup de tort et il est temps qu'il cesse.
La pandémie a été une période difficile pour tout le monde, et si des gens sont encore à Ottawa, je les encourage à partir maintenant et à permettre aux résidants de reprendre leur vie.