La Chambre reprend l'étude, interrompue le 25 avril, de la motion portant que la Chambre approuve la politique budgétaire générale du gouvernement, ainsi que de l'amendement.
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Monsieur le Président, c’est un privilège de me lever ce matin pour discuter du budget de 2022 et présenter le point de vue de mes électeurs de Kings—Hants. Je partagerai mon temps de parole avec mon honorable collègue d’.
Le budget comporte de nombreuses initiatives. Puisque je ne dispose que de 10 minutes, mon discours sera axé sur trois domaines: les initiatives particulièrement importantes pour ma circonscription, Kings—Hants; l’importance de la croissance économique et de la prospérité, tout en restant prudent sur le plan financier; et les initiatives annoncées qui soutiennent notre sécurité énergétique et alimentaire.
Avant d'en dire davantage sur ces trois domaines, j’aimerais donner un aperçu du contexte, notamment au vu des deux dernières années passées avec la COVID‑19.
[Traduction]
Nous sommes entrés dans cette pandémie avec le ratio dette nette-PIB le plus bas des pays du G7. Le chômage était à son plus bas niveau en 40 ans, et notre croissance économique dépassait le coût du service de notre dette. Il est parfois facile d'oublier cela, compte tenu des deux années que nous avons traversées.
Nous nous souvenons tous du 13 mars 2020. C'est un moment figé dans le temps. Je me souviens d'être arrivé chez moi après avoir pris un vol le jeudi soir à destination de Halifax. J'étais dans mon bureau de circonscription le vendredi lorsque le , et en fait la majeure partie du monde, a reconnu la gravité de la pandémie de COVID‑19 et de ses répercussions sur notre santé et notre bien-être collectifs.
Nous avions le choix. Nous pouvions soit prendre des mesures pour soutenir les Canadiens et les entreprises après leur avoir demandé de prendre des précautions pour protéger notre santé collective, soit les laisser se débrouiller seuls. Nous avons fait le choix d'être là pour les Canadiens. Cela a eu un coût, il faut le reconnaître. Le gouvernement a dépensé beaucoup au cours des deux dernières années afin de protéger les Canadiens et de s'assurer de la mise en place d'un soutien financier.
Les résultats sont éloquents. Nous avons récupéré 112 % des emplois d'avant la pandémie. Davantage de Canadiens occupent un emploi maintenant qu'avant la pandémie. Notre économie n'a pas seulement repris, elle est encore plus forte qu'avant la pandémie. Le taux de chômage est vraiment à un creux historique, car il n'a jamais été aussi bas depuis qu'on a commencé à le calculer en 1976.
Il s'agit là d'une dynamique intéressante. Je suis député d'une région rurale de la Nouvelle‑Écosse, dans les Maritimes. Mon prédécesseur, M. Brison, ou n'importe quel autre député ayant représenté la région nous dirait que la principale préoccupation consistait généralement à trouver des emplois pour les habitants du coin afin qu'ils puissent rester dans la région, avec leur famille, et jouir des occasions qui se présentent. C'est maintenant l'inverse: il n'y a plus suffisamment de gens pour occuper les postes vacants dans nos petites entreprises afin qu'elles continuent de faire croître notre économie rurale.
Notre PIB a augmenté de 4,6 % l'an dernier, et l'avenir est prometteur. Il est toutefois important de reconnaître dès maintenant qu'il faut réduire les dépenses liées à la pandémie et faire attention à notre situation financière. Il y a deux semaines, j'ai été très heureux d'entendre la et vice-première ministre dire que c'était important, que nous avions une cible budgétaire et que nous allions faire preuve de prudence sur le plan financier à l'avenir.
Ce budget montre que notre ratio dette-PIB devrait baisser au cours des cinq prochaines années. De manière générale, il est vrai que cela se manifestera différemment selon les diverses régions du pays, y compris dans ma circonscription, mais il incombe aux Canadiens de bien gérer leurs finances, et ces derniers s'attendent à ce que le gouvernement en fasse tout autant. Je suis convaincu que ce budget pave la voie au retour à l'équilibre budgétaire après toutes les mesures que nous avons dû prendre pour soutenir la population au cours des deux dernières années.
J'aimerais comparer le bilan du gouvernement à celui des conservateurs. En 2009, lors de la récession économique mondiale, je venais à peine de terminer mes études secondaires. À cette époque, le gouvernement conservateur de Harper avait tardé à réagir à la situation. Il avait tardé à mettre en place les mesures nécessaires pour stimuler notre économie, et les conséquences économiques se sont fait sentir pendant cinq ou six ans. En fait, il a fallu attendre bien après 2015 pour que notre économie retrouve la vigueur que nous lui connaissions.
J'ai écouté les propos de certains députés conservateurs, surtout ceux qui étaient présents à la Chambre lors de la 43e législature — et aussi d'autres qui sont là depuis le début de cette législature — qui ont laissé entendre que le gouvernement en faisait trop. J'aimerais comparer notre bilan en matière de croissance économique, surtout les aspects financiers, à leur bilan en 2008. Dans l'ensemble, je pense que les Canadiens considèrent que les mesures que nous mettons de l'avant sont extrêmement importantes.
[Français]
Je vais maintenant parler des initiatives pour Kings—Hants.
Lorsque j'ai fait du porte-à-porte lors de la campagne électorale de 2019, de nombreux propriétaires des communautés rurales craignaient de ne pas pouvoir vendre leur maison.
La pandémie a mis en évidence l'importance de la qualité de vie, et nos communautés en Nouvelle‑Écosse sont un excellent endroit pour se sentir chez soi. Nous avons accueilli des milliers de Canadiens de partout au pays.
[Traduction]
En fait, dans ma circonscription, Kings—Hants, la valeur des maisons a augmenté de 40 %. Ce phénomène est bien sûr préoccupant du point de vue de l'abordabilité mais, comme je viens de le dire, en 2019, des propriétaires craignaient de ne pas réussir à vendre leur maison et des gens voulaient vivre dans nos collectivités. La Nouvelle-Écosse est en plein essor à l'heure actuelle. Nous devons nous en réjouir tout en faisant de notre mieux pour soutenir les personnes qui souhaitent vivre dans notre province, tout comme celles qui souhaitent vivre ailleurs au Canada, en fait, car ce défi dépasse les frontières de la Nouvelle-Écosse: il touche l'ensemble du pays.
Il y a deux semaines, dans son discours sur le budget, la a affirmé que nous serions là pour les gens, un point qui m'apparaît important. Nous nous concentrerons sur le logement en tant que facteur de croissance économique pour veiller à ce que les gens aient un endroit où vivre. La ministre a aussi reconnu d'emblée que ce dossier ne relève pas exclusivement du gouvernement du Canada. Nous ne pouvons pas le régler seuls: nous avons besoin de partenaires. La ministre l'a reconnu, et il m'apparaît important de le rappeler aujourd'hui.
Je compte parmi les députés les plus jeunes de la Chambre. Certains de mes amis et d'anciens camarades de classe ont beaucoup de difficulté à trouver une maison dans les circonstances actuelles. C'est pourquoi nous avons présenté le fonds pour accélérer la construction de logements, un projet de 4 milliards de dollars qui vise, en partenariat avec les municipalités, à accélérer les procédures administratives et la planification municipale afin de favoriser la collaboration entre les municipalités et le secteur privé et offrir les logements dont on a besoin. Il nous faut 3,5 millions de maisons d'ici 2031. En moyenne, on entame la construction de 200 000 maisons par année. Il y a donc un écart à combler. Le gouvernement prend l'initiative en y affectant des fonds, mais, encore une fois, les municipalités et le secteur privé devront être de la partie.
De plus, un montant de 1,5 milliard de dollars ira à l'Initiative pour la création rapide de logements. Ce programme a pour objectif d'accélérer le processus d'approbation de construction de logement au pays. Le programme a contribué à la construction d'environ 40 logements dans Kings—Hants seulement. Je sais que le programme a permis la construction de 4 000 ou 5 000 logements au pays, mais je n'ai pas les chiffres exacts devant moi en ce moment. Il est important que se programme se poursuive.
Nous allons interdire les achats au moyen de capitaux étrangers pendant deux ans. Évidemment, nous n’allons pas interdire cette activité aux personnes qui déménagent dans notre pays pour y faire des études. L’interdiction vise les personnes qui veulent simplement acheter des logements à titre d’actifs spéculatifs. Nous allons nous assurer que ce n’est pas possible.
Nous allons mettre en place le compte d’épargne pour l’achat d’une première propriété. Pour l'utiliser, quelqu’un peut prendre 8 000 $ par année, déduire ce montant de son revenu, et le placer dans un compte d’épargne jusqu’à un maximum de 40 000 $. Ces économies peuvent ensuite être retirées libres d’impôt et affectées à l’achat d’une habitation. Je sais que cette mesure sera extrêmement importante pour les Canadiens partout au pays, et je pense notamment aux gens de mon âge qui essaient d’acheter une maison ces temps-ci.
Ce sont là de bonnes initiatives, mais revenons-en à l’offre. Nous avons besoin d’une plus grande offre, et nous proposons des initiatives. Nous nous concentrons aussi sur les logements sociaux et coopératifs. J’estime que le gouvernement du Canada ne s’est pas toujours intéressé à ce milieu autant qu’il l’aurait dû. Nous avons décidé de nous y mettre.
Je vais maintenant souligner deux autres détails pour terminer.
Pour ce qui est de la gestion de l’offre, nous sommes là pour nous assurer d’indemniser les agriculteurs de Kings—Hants. En effet, nous avons signalé à l’industrie vinicole que nous mettrions en place un programme pour représenter ses intérêts. La travaille avec ses homologues provinciaux dans le cadre du Partenariat canadien pour l’agriculture. Ce programme sera très important, tout comme le programme qui vise spécifiquement les travailleurs agricoles.
J’aurais aimé avoir plus de temps, mais j’ai hâte de répondre aux questions et peut-être de revenir sur certains éléments que je n'ai pas mentionnés à mes collègues.
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Madame la Présidente, merci de me donner l'occasion de prendre la parole. Je suis heureux d'intervenir après mon collègue de . Je viens de remarquer que nous portons des cravates presque identiques aujourd'hui, alors je suis heureux qu'il ait reçu mon message texte ce matin.
Je suis très heureux d'intervenir au sujet du budget et de ce qu'il signifie pour les Canadiens, notamment mes concitoyens ici, dans Ottawa-Centre.
Avant d'entamer une discussion sur ce que contient le budget, je pense qu'il est très important de reconnaître que nous sommes toujours en pleine pandémie mondiale. Nous savons que la vie a été très difficile au cours des deux dernières années à cause de cette pandémie. Comme nombre de mes concitoyens, je n'ai pas vu venir l'énorme changement dans la vie qu'a provoqué cette urgence de santé publique.
Alors que la pandémie continuait à chambouler nos vies, la situation était à ce point dramatique que les gouvernements au Canada et partout dans le monde ont dû prendre des mesures immédiates pour protéger leurs citoyens contre ce virus envahisseur qui, dans les cas les plus graves, peut causer la mort.
Pour cette raison, les gouvernements au Canada, les provinces et les territoires, et partout dans le monde ont agi pour contribuer à assurer notre sécurité en confinant initialement toute la société. C'était sans précédent. Mon collègue de a parlé du début de la pandémie en mars 2020 et de la gravité de la situation. Je sais que les souvenirs s'estompent avec le temps, mais je pense que nous n'oublierons pas que, pendant une très longue période, on nous a demandé de rester à la maison, de ne pas aller au travail, de ne pas prendre le transport en commun et de nous isoler des membres de notre famille. Tous se rappelleront peut-être les bulles que nous avons dû créer pour nous protéger mutuellement.
Par conséquent, toutes les activités économiques ont dû être interrompues. Nous pouvons parler d'une récession artificielle parce que l'économie, comme nous nous en souviendrons, était en pleine croissance et fonctionnait à plein régime avant ces mesures. Le taux de chômage était extrêmement bas et le PIB était élevé, mais nous avons dû tout fermer simplement pour protéger tout le monde.
Le gouvernement ne s'est pas arrêté là. Il a dû assurer la survie de toutes les personnes ayant perdu leur emploi, ce qui est arrivé à de nombreux Canadiens. Le taux de chômage a grimpé à environ 13 ou 14 % parce que nous avons demandé aux gens de rester chez eux pour se protéger. Le gouvernement a investi des milliards de dollars dans ses fonctionnaires.
Des dépenses sans précédent ont été effectuées. Ce fait est souvent oublié. Le gouvernement a engagé ces dépenses pour que les Canadiens, nos concitoyens, puissent se nourrir et subvenir aux besoins de leur famille, ainsi que pour aider nos entreprises à survivre à la récession causée par la pandémie. Il ne fait absolument aucun doute que tous ces efforts ont coûté cher. Le gouvernement a dû dépenser des centaines de milliards de dollars, mais c'est un investissement qui s'imposait. Je crois que tous les députés y étaient favorables parce que nous agissions ainsi pour aider les citoyens, les familles et les entrepreneurs du pays.
Maintenant, nous sommes en période de reprise. Nous contrôlons bien mieux la pandémie. Les vaccins ont permis de sauver la vie de Canadiens. Ces derniers devraient être très fiers qu'un si grand nombre d'entre eux soient entièrement vaccinés. En effet, plus de 80 % de Canadiens sont doublement vaccinés, et près de 60 % ont maintenant aussi reçu leurs doses de rappel.
Je le répète, notre gouvernement a dépensé des milliards de dollars pour se procurer ces vaccins afin que nous puissions protéger les Canadiens. Le résultat est là: les gens ont retrouvé du travail et la croissance économique a repris. Le taux d'emploi est plus élevé qu'avant la pandémie. Le taux de chômage avoisine les 5 %, ce qui représente une amélioration. Notre plus grande difficulté est que nous ne trouvons pas assez de personnes pour travailler dans nos entreprises. Toutes les mesures de soutien nous ont aidés à traverser la pandémie et ont permis aux Canadiens de retrouver leur situation d'avant - ou une situation encore meilleure — et c'est exactement ce que nous constatons.
Ce budget reflète le contexte actuel. Il pose la question de savoir quel type d'économie nous allons reconstruire après cette pandémie. Nous proposons plusieurs choses dans ce budget. Pour commencer, nous mettons fin aux mesures de soutien liées à la pandémie. Nous savions que ces mesures étaient temporaires. Elles visaient à aider les gens et les entreprises à traverser la pandémie. Nous allons donc progressivement mettre fin à la plupart de ces mesures, ce qui permettra de réduire considérablement les dépenses du gouvernement. Ce que nous souhaitons véritablement faire maintenant, c'est investir dans la reprise économique post-pandémie.
Je vais prendre le temps de parler de la façon dont nous allons nous y prendre pour atteindre nos objectifs tout en maîtrisant notre dette et notre déficit. Comme nous pouvons le constater, le budget vise ce triple objectif, car nous reconnaissons que nous devons faire preuve de prudence sur le plan financier en nous assurant de mettre un terme à l'ensemble des emprunts que nous avons dû contracter et des investissements que nous avons dû faire pour les Canadiens. Ce faisant, nous veillerons également à juguler notre dette et notre déficit.
Pour ce qui est d'investir dans la reprise économique post-pandémie, nous prenons un certain nombre de mesures très importantes. À titre de député d'Ottawa‑Centre, je parle en connaissance de cause. J'ai pu observer la façon dont toutes les mesures que nous avons prises ont aidé mes concitoyens, qu'il s'agisse du soutien au revenu d'emploi ou de l'aide au loyer pour les petites entreprises. Je me suis entretenu avec des propriétaires de petites entreprises et des particuliers qui m'ont expliqué qu'ils ont ainsi pu tenir le coup durant la pandémie et réintégrer le marché du travail.
Cela dit, nous nous penchons sur les problèmes en matière d'abordabilité. Évidemment, le plus important est le logement abordable. Il faut construire plus de logements abordables et faire en sorte que l'accession à la propriété soit possible. Ces dernières semaines, j'ai visité des logements abordables de ma circonscription au Centre de santé communautaire Carlington. Au centre-ville, à l'angle de la rue Rochester et de l'avenue Gladstone, 140 nouvelles habitations sont en chantier et les familles ont commencé à y emménager. Il s'agit de l'un des plus importants projets résidentiels passifs réalisés grâce à l'aide du gouvernement du Canada pour que des particuliers et des familles puissent trouver un logement.
Dans le cadre du budget, nous investissons dans les soins dentaires. Certains diront peut-être que c'est le fruit d'une entente entre le Parti libéral et le NPD. Quoi qu'il en soit, c'est une mesure positive. C'est exactement ainsi que les Canadiens nous demandent toujours de collaborer pour concrétiser les bonnes idées. Je suis content que nous créions un régime de soins dentaires pour les Canadiens à revenu moyen ou faible en collaboration avec le Nouveau Parti démocratique.
La transition vers une économie à faibles émissions de carbone est extrêmement importante pour les citoyens de ma circonscription et pour moi. En fait, mon espoir est que nous atteignions une économie sans émission nette de carbone. Dans le cadre du plan de réduction des émissions, nous prenons des mesures concrètes pour investir dans le transport en commun. Chez moi, à Ottawa, nous prolongeons le réseau de train léger, qui fonctionne à l'électricité, et nous faisons l'acquisition d'autobus électriques pour encourager les gens à délaisser leur véhicule. Nous réalisons des progrès dans la transition vers la faible émission de carbone.
Je constate que mon temps de parole achève. Or, je pourrais parler de tant d'autres mesures favorisant la relance postpandémique qui non seulement aideront les Canadiens, mais qui rendront également l'économie plus résiliente alors qu'elle effectue une transition vers un environnement exempt de combustibles fossiles. Cela permettra aux Canadiens de survivre et de prospérer et fera du Canada une puissance économique mondiale.
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Madame la Présidente, j'ai le plaisir de partager mon temps de parole avec mon collègue de .
C'est un grand privilège d'intervenir à la Chambre pour appuyer le présent budget. D'entrée de jeu, je tiens à dire qu'aucun budget n'est parfait. Tout exercice budgétaire propose de très nombreuses dispositions auxquelles il est possible de souscrire et, bien sûr, de nombreuses autres qui suscitent le désaccord. Le présent budget ne diffère pas à cet égard, et le NPD continuera d'exercer des pressions pour faire inclure dans le budget les politiques progressistes que nous avons jusqu'ici préconisées et qui à notre connaissance sont indispensables pour les Canadiens.
Cependant, je prends la parole aujourd’hui pour appuyer ce budget, aussi imparfait soit-il, pour quelques raisons essentielles. En tant que porte-parole du Nouveau Parti démocratique du Canada en matière de santé, j’ai le privilège unique de pouvoir perpétuer la tradition des grands porte-parole en matière de santé qui m’ont précédé, en remontant jusqu’à Tommy Douglas, qui est considéré comme le père du régime universel d’assurance-maladie dans ce pays. Après avoir examiné ce budget, je pense que ses parties les plus cruciales, et la raison pour laquelle tous les collègues dans cette enceinte devraient appuyer ce budget de façon non partisane au nom de leurs concitoyens, sont les éléments historiques qu’il contient et qui amélioreraient la santé des Canadiens. Je vais me concentrer sur deux de ces éléments: les soins dentaires et l’assurance-médicaments.
Tous les Canadiens savent qu’il y a un an, les libéraux de cette Chambre ont voté contre les soins dentaires pour les Canadiens. Un an plus tard, nous sommes en situation de gouvernement minoritaire et, grâce au travail acharné de 25 députés néo-démocrates et du Nouveau Parti démocratique du Canada, le présent budget prévoit un financement de 5,3 milliards de dollars sur cinq ans et de 1,7 milliard de dollars par année par la suite pour un programme de soins dentaires à l’intention des millions de familles qui n’ont pas d’assurance privée dans ce pays, qui n’ont pas accès aux soins dentaires et dont le revenu annuel est de 90 000 $ ou moins, sans aucuns frais pour les personnes dont le revenu annuel est de 70 000 $ ou moins.
Ce budget prévoit des fonds pour offrir immédiatement, en 2022, des soins dentaires aux enfants de moins de 12 ans, puis l’année prochaine, en 2023, à tous les enfants de moins de 18 ans, aux personnes âgées et aux personnes handicapées. En 2025, la mise en œuvre serait complète pour toutes les personnes qui répondent au critère de revenu. Cela signifie que 6,5 millions de Canadiens, au moins, auront accès à des soins dentaires élémentaires au cours des 36 prochains mois grâce à ce budget.
J’aimerais m’étendre un instant sur les soins dentaires. Je crois que tout le monde sait intuitivement, sans être médecin ni un professionnel de la santé, que les soins dentaires sont un élément essentiel de la santé globale. En fait, il est inconcevable que nous ayons un régime public de soins de santé qui couvre tout notre corps, mais exclut une partie de notre bouche, à partir des amygdales. C'est non seulement illogique, mais aussi ridicule sur le plan médical. Une mauvaise santé buccodentaire est liée à d’autres problèmes de santé graves, notamment des problèmes cardiaques, des complications liées au diabète et même un faible taux de natalité et des naissances prématurées chez les femmes. Une mauvaise santé buccodentaire peut même tuer.
Les Canadiens sont fiers, et je crois bien que cela concerne les députés de toutes les allégeances politiques, d’avoir un régime public de soins de santé, ce qui signifie que tout le monde, quels que soient sa situation sociale et son revenu, a accès à des soins de santé primaires. Ce n’est toutefois pas le cas pour les soins dentaires, qui relèvent plutôt d'un régime d’accès privé à deux paliers, ce qui est contraire à la façon de concevoir les soins de santé dans ce pays.
Je dois également souligner que cela ne se limite pas à la santé physique. Les personnes ayant une mauvaise santé bucco-dentaire ou de mauvaises dents souffrent également d’énormes problèmes de santé mentale. Tous les partis de cette assemblée ont accordé une grande importance à la santé mentale. Je tiens à féliciter mes collègues, même ceux du Parti conservateur, qui ont soulevé le sujet d’un certain nombre de lacunes importantes dans notre système de santé public sur le plan de la santé mentale. Hier encore, un député conservateur s’est levé à la Chambre pour lancer un appel enflammé en faveur de la mise en place d’une ligne téléphonique de prévention du suicide dans ce pays. La santé mentale des personnes à qui il manque des dents de devant, des personnes qui vivent avec des douleurs chroniques et des personnes âgées qui n’ont plus de dents dans la bouche et ne peuvent pas se payer des prothèses dentaires a une incidence énorme sur l’estime de soi et le bien-être mental. Nous devrions nous en préoccuper autant que de toute autre question de santé mentale.
Il y a, bien sûr, des répercussions économiques. Les personnes qui ont de mauvaises dents voient leurs aspirations professionnelles interrompues. Les députés peuvent imaginer l’entretien d’embauche d’un candidat qui se présente et à qui il manque des dents de devant. Nous portons des jugements sur les gens, et les gens sont gênés par l’état de leurs dents parce qu’elles sont sur leur visage. C’est ce que nous présentons au monde. Je pense qu’il est grand temps que nous offrions l’accès à des soins dentaires à tous les Canadiens pour des raisons économiques, physiques, mentales et émotionnelles.
Étonnamment, les soins dentaires ont toujours été destinés à faire partie de notre système de santé public. Dans les années 1960, la commission Hall a recommandé que les soins dentaires fassent partie de notre système de santé public, et la seule raison pour laquelle cette recommandation n’a pas été mise en œuvre à l’époque n’était pas le coût, mais le fait que l’on estimait que le Canada n’avait pas suffisamment de dentistes pour fournir les services. Ce n’est plus le cas. Quelle est la réalité aujourd’hui? C’est que 35 % des Canadiens, soit environ 13 millions de Canadiens, n’ont accès à aucune assurance dentaire, et c’est une sous-estimation du problème, car beaucoup d’autres ont une couverture insuffisante, de qualité inférieure ou sporadique, avec des frais élevés, des limites annuelles ou des franchises élevées.
Ce budget, grâce à notre travail, vise à remédier à ce problème. Les néo-démocrates croient passionnément et avec ferveur à l’accès universel aux soins de santé publics. Nous considérons donc ce budget comme un pas vers notre objectif ultime, soit l’accès universel aux soins dentaires pour tous les Canadiens, peu importe le poids de leur portefeuille, par l’entremise de notre système de santé public, comme pour toute autre intervention médicale, qu’il s’agisse d’une jambe cassée, d’une chirurgie cardiaque ou d’une opération de la cataracte. Une dent cassée ou un problème de santé bucco-dentaire ne devrait pas être différent.
J’aimerais mentionner brièvement quelques-uns des éléments clés qui doivent faire partie d’un régime de soins dentaires. Nous devons créer un régime offrant une bonne gamme de services, comparable à tout régime normal actuellement en place pour les Canadiens, y compris les régimes dont nous disposons en tant que députés. Je veux voir un barème d’honoraires approprié, afin que tous les professionnels dentaires qui fournissent ces services soient rémunérés équitablement pour leur temps et leur compétence. Nous tenons à ce que tous les professionnels dentaires participent à la création de ce plan, non seulement les dentistes, mais aussi les hygiénistes dentaires, les assistants dentaires, les denturologistes et les thérapeutes dentaires. Nous voulons construire un système fondé sur la prévention de la carie et des maladies bucco-dentaires parce qu’en fin de compte, cela permettra d’économiser de l’argent.
À l’heure actuelle, nous nous leurrons si nous croyons qu’ignorer ce problème est économiquement intelligent, car les Canadiens se présentent chaque jour, en nombre record, dans les salles d’urgence de toutes les provinces et de tous les territoires du pays pour des problèmes dentaires. En fait, on me dit que la première raison pour laquelle les enfants se présentent aux urgences dans ce pays est une mauvaise santé bucco-dentaire.
J’aimerais parler brièvement de l’assurance-médicaments, car ce budget comprend également des mesures, sous la pression des néo-démocrates, visant à mettre en place une assurance-médicaments nationale et universelle. Ce budget prévoit l’obligation de déposer une loi sur l’assurance-médicaments d’ici la fin de l’année prochaine et de charger l’Agence canadienne des médicaments d’élaborer une liste nationale des médicaments assurés, deux des mesures recommandées dans le rapport Hoskins qui font partie de ce que réclame depuis longtemps le NPD.
Les néo-démocrates croient qu’une couverture publique complète des médicaments devrait être en place pour tous les Canadiens le plus rapidement possible. Chaque année, comme pour les soins dentaires, des millions de Canadiens sont contraints de se passer de leurs médicaments sur ordonnance, simplement parce qu’ils ne peuvent pas se les payer. Encore une fois, il existe des soins de santé à deux vitesses dans ce pays. Si les gens sont riches, ils peuvent se procurer des médicaments; s’ils sont pauvres, ils ne le peuvent pas. C’est contraire aux valeurs canadiennes. Un Canadien sur cinq, soit sept millions et demi de citoyens, n’a pas d’assurance pour les médicaments sur ordonnance ou a une assurance inadéquate, et, paradoxalement, les prix que paient les Canadiens sont parmi les plus élevés au monde pour les médicaments sur ordonnance.
En vertu de l’entente conclue entre les néo-démocrates et les libéraux, nous visons à corriger cette situation. Nous le ferons en obligeant le dépôt d’un projet de loi, en créant un formulaire national pour les médicaments essentiels et en créant un programme d’achat en vrac, afin que nous puissions commencer à économiser de l’argent.
Je voudrais terminer en disant que l’assurance-médicaments permet d’économiser de l’argent. Elle permettrait au pays d’économiser 5 milliards de dollars par année; elle permettrait aux entreprises d’économiser 16,6 milliards de dollars par année; les familles verraient leurs frais de médicaments réduits de 6,4 milliards de dollars; les économies annuelles seraient de 750 $ pour l’entreprise moyenne et de 350 $ pour les familles. C’est une question de bon sens économique. J’exhorte tous mes collègues à appuyer ce budget.
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Madame la Présidente, cela me fait extrêmement plaisir de participer à cette discussion, à ce débat très important. Je tiens à souligner l’excellent discours de mon prédécesseur, le député de , qui a vraiment présenté la vision progressiste et humaniste des gains concrets que le NPD veut obtenir pour les gens, pour les citoyens et les citoyennes, pour les locataires, pour les aînés, pour les personnes en difficulté et les personnes démunies.
Quoique imparfait, ce budget contient des choses intéressantes et je vais en parler. Il y a des éléments que le NPD a réussi à obtenir et d’autres qu’il n’a pas encore eus, mais sur lesquels il va continuer à travailler.
Cela découle aussi du fait que les Québécois et les Canadiens ont renvoyé un gouvernement minoritaire au Parlement à Ottawa, avec à peu près la même proportion de députés qu'avant pour chaque parti. Les électeurs nous ont dit de travailler ensemble et de trouver des solutions, un peu comme Jack Layton nous le disait à l’époque. D'ailleurs, notre slogan de 2011 était « Travaillons ensemble ». Au NPD, nous avons donc utilisé notre rapport de force, le fait que nous détenons la balance du pouvoir, pour négocier avec ce gouvernement minoritaire et faire des gains et des progrès.
Je vais revenir moi aussi sur le gain très concret qu'est l'accès à des soins dentaires. C’est une percée majeure. Au NPD, nous avons toujours été très fiers d’être l’instigateur de notre système de santé public, universel et gratuit. Ce système doit toujours être amélioré, certes, et on s'entend évidemment sur le fait que les transferts aux provinces doivent être bonifiés.
Le système présente une situation absurde où certaines parties du corps sont assurées par le régime public, contrairement à d’autres parties. Par exemple, mon cœur est assuré, mes poumons sont assurés, mais pas mes dents ni mes yeux. C'est comme si le corps humain était un casse-tête dont certains morceaux sont assurés, mais pas d'autres. Les soins dentaires, c’est un morceau majeur.
Lors de la dernière campagne électorale, quand je faisais du porte‑à‑porte et que je parlais aux gens de Rosemont—La Petite-Patrie, de Montréal et du Québec en général, les gens étaient très contents et très réceptifs à cette proposition du NPD d'offrir des soins dentaires accessibles et gratuits aux gens gagnant moins de 90 000 $ par année.
Je pense que ce budget offre un plan de match clair. Dès cette année, les enfants de moins de 12 ans auront accès à des soins dentaires gratuits. À partir de l’année prochaine, ce sera au tour des adolescents, des personnes aînées de 65 ans et plus et des personnes en situation de handicap. À la troisième année du plan, ce sera au tour de l’ensemble des ménages, des familles et des individus qui gagnent moins de 90 000 $ par année. C’est donc un tiers des gens qui vont avoir accès à des soins dentaires, alors qu’ils n’en ont pas actuellement.
On sait l’impact considérable que cela a sur la vie des gens, et particulièrement sur leurs portefeuilles, parce que cela coûte vraiment extrêmement cher. Si les gens doivent payer de leur poche et qu'ils n'en sont pas capables, ils ne se feront pas nettoyer les dents ni soigner, alors qu'ils le devraient.
Je pense que cela a des conséquences sur l’estime de soi, sur la vie personnelle et sur la vie professionnelle, quand cela en vient au choix des carrières. La qualité des soins dentaires est donc une question de classes sociales et je suis très fier de voir que le NPD, parti de l’opposition, a fait inscrire ce dossier dans le budget et que cela va donner des résultats concrets aux gens.
Il n'est pas question ici de créer un programme fédéral avec des cliniques dentaires fédérales et des dentistes fédéraux. Il s'agit plutôt d'une assurance qui va rembourser les factures des gens admissibles à ce programme. Les factures seront donc payées par le gouvernement et non par les citoyens de leur poche, ce qui fera économiser des milliers de dollars par année à des familles au Québec et partout au Canada.
Je suis aussi très content que nous ayons un plan de match par rapport à l’assurance-médicaments. Les premières étapes du rapport Hoskins seront mises en œuvre par l'entremise d'un projet de loi qui doit être déposé l’année prochaine. Ce serait une avancée majeure.
Nous payons nos médicaments beaucoup trop cher. Cela a des effets négatifs sur les travailleurs et les travailleurs, sur les entreprises et sur le gouvernement. Une assurance-médicaments publique universelle, évidemment négociée avec les provinces, constituerait une percée qui serait bénéfique pour tout le monde. Cela est demandé par la société civile québécoise, par l’Union des consommateurs du Québec, par la FTQ, par la CSN et par la CSQ.
Au NPD, nous pensons que cela peut se faire en offrant au Québec un droit de retrait avec pleine compensation financière. Cependant, nous avons l’impression que les avantages seraient tellement grands que ce serait très intéressant pour tout le monde en fin de compte, tant pour les travailleurs que pour les employeurs.
On voit que le coût des assurances complémentaires est faramineux. Il monte en flèche depuis des années. Il y a des travailleurs qui doivent souscrire à ces régimes d'assurance complémentaire avec leur emploi. Notamment, j'ai rencontré des gens qui travaillent à temps partiel dans des épiceries à Montréal et 25 % de leur salaire sert à payer ces assurances d'entreprise, ces assurances complémentaires. Donc, avoir une assurance-médicaments publique universelle pourrait représenter pratiquement 25 % d'augmentation de salaire pour les gens qui travaillent à temps partiel, notamment dans des épiceries.
Un autre gain majeur que nous avons obtenu dans ce budget, c'est une redéfinition du terme « logement abordable ». Sous les libéraux, le logement abordable à Montréal pouvait être de 2 225 $ par mois selon les règles de la SCHL. C'est complètement absurde et déconnecté de la réalité. Nous avons négocié une revue de cette définition pour que cela ne dépasse pas 80 % du prix moyen du logement dans une municipalité. Pour les Montréalais et les Montréalaises, cela veut dire 730 $ par mois pour un logement abordable. C'est toute une différence. Nous venons de faire baisser d'environ 1 500 $ le prix d'un logement considéré abordable dans les projets de la SCHL, mais nous faisons aussi passer le pourcentage de logements abordables obligatoires de 20 à 40 % dans les projets. Alors, je suis particulièrement fier de cela. L'accès à la propriété et le fait d'être capable de payer son loyer sont une grande préoccupation pour les gens. Encore une fois, lors des dernières élections, les gens nous ont beaucoup parlé de santé et de logement. Il y a une grave crise du logement à Montréal depuis des années et au Québec aussi en général. Nous devons être fiers de ce gain.
Là où le budget est insuffisant, c'est en ce qui concerne l'environnement et la crise climatique. Nous aurions aimé voir beaucoup plus d'ambitions et d'actions de la part du gouvernement libéral. On coupe une petite subvention aux compagnies pétrolières, mais on en crée une nouvelle qui est considérable avec ce crédit d'impôt pour la captation du carbone, qui est une technologie inefficace. C'est une espèce de baguette magique technologique qui ne permettra pas de réduire considérablement nos émissions de gaz à effet de serre. Là-dessus, le manque de résultats concrets des libéraux est flagrant. Leur plan d'action de réduction des gaz à effet de serre n'est pas suffisant pour l'instant. On nous parlait d'une cible entre 40 et 45 % de réduction. Premièrement, cela ne répond pas aux exigences du GIEC établies à au moins 50 %, ce qui était la plateforme du NPD. Dans la fourchette de 40 à 45 % de réduction, on prend la plus petite valeur, c'est-à-dire 40 %. Ensuite, pour le secteur pétrolier, c'est 31 % de réduction. Donc, on fait un cadeau au secteur pétrolier alors que c'est celui, entre autres, qui devrait faire le plus d'efforts avec le secteur des transports.
Dernièrement, j'ai été un peu abasourdi. On a appris que, pour la première fois depuis que les libéraux sont au pouvoir, les émissions de gaz à effet de serre au Canada avaient diminué, mais c'est pour l'année 2020. En 2020, l'économie était arrêtée à cause de la pandémie mondiale. Donc, ils se réjouissent du fait que cela a baissé alors qu'ils n'ont rien à voir là-dedans et que l'économie était à un niveau presque nul. Il n'y avait plus de camions et d'automobiles dans les rues, il n'y avait plus de transport et il n'y avait plus de production. Ce n'est pas comme cela que nous allons réussir à remplir nos obligations internationales et à donner un futur plus rassurant et enviable à nos enfants et à nos petits-enfants. Ce n'est pas avec des décisions comme le projet d'exploitation de Bay du Nord qui, heureusement, n'est pas dans le budget; c'est un arrêté ministériel. Ce n'est pas avec une décision comme le projet d'exploitation de Bay du Nord qu'on va aller dans la bonne direction alors qu'on va, encore une fois, augmenter la production pétrolière au pays dans le cadre d'un projet absolument irresponsable. Oui, l'extraction de ce type de pétrole est moins polluante que les sables bitumineux, nous en convenons, mais on n'a pas diminué les sables bitumineux non plus de l'autre côté. Ce pétrole produit 85 % de sa pollution lorsqu'il est brûlé, lorsqu'il est consommé. Donc, s'il est consommé à l'étranger parce que nous l'avons exporté, il ne fait pas partie de notre bilan, ce qui est complètement irréaliste, anti-scientifique et hypocrite alors qu'il devrait être considéré et compté parce que c'est nous qui avons décidé de faire cette extraction.
Nous sommes extrêmement déçus des mesures climatiques et environnementales dans le budget libéral. Nous avons réussi à faire des gains pour les gens, mais nous continuerons à travailler fort sur certains enjeux, dont l'environnement.
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Madame la Présidente, j’avais initialement prévu de parler pendant 20 minutes, mais j’ai ensuite entendu dire que le député de avait des éléments très importants à apporter au débat, alors je partagerai mon temps de parole avec lui aujourd’hui. J’ai hâte d’entendre son discours.
Je commencerai par dire que je suis très heureux que le gouvernement ait pu conclure une entente de soutien sans participation avec le NPD pour les prochains budgets qui seront présentés à la Chambre. Je pense qu’il est bon d’avoir la capacité de travailler avec d’autres partis politiques sur les questions importantes pour les Canadiens.
Je dis cela parce que, très souvent, ce que nous entendons, notamment de la part des députés d'en face, ne sont que critiques excessives et commentaires hyperpartisans. Ces députés-là préfèrent pointer des personnes du doigt plutôt que d’essayer de travailler pour atteindre les objectifs des Canadiens. Nous avons donc conclu une entente de soutien sans participation.
Les députés conservateurs me chahutent déjà là-dessus, et je ne peux m’empêcher de me rappeler que, plus tôt dans le débat, le député de a critiqué cette entente de soutien sans participation. Il a dit, et je vais paraphraser parce que je n’ai pas la citation exacte, que les Canadiens n’ont pas voté pour cela, qu’ils n’ont pas voté pour une entente entre le NPD et les libéraux comme celle-ci et qu’ils ne voulaient rien savoir de tout cela. Il a été extrêmement critique à ce sujet.
Cependant, les députés veulent-ils entendre quelque chose? Par le plus ironique des hasards, alors que l’hypocrisie suinte ici avec ce commentaire, ce même député, le député de , était membre du Parti progressiste-conservateur du Nouveau-Brunswick.
Lorsqu’ils n’ont pas formé le gouvernement en 2018, ce député et ses collègues ont choisi de conclure une entente de soutien sans participation avec, écoutez bien, le parti populiste de droite, l'Alliance des gens. Pendant 18 mois, ce député a participé à une entente de soutien sans participation, à l’échelon provincial, au Nouveau‑Brunswick, et pourtant il a eu le culot et l’audace de se lever à la Chambre et d’insister sur le fait que les Canadiens n’ont pas voté pour l’entente conclue entre le NPD et les libéraux.
Je pense que l’hypocrisie des députés d’en face est absolument remarquable, et nous le constatons à tous les coups, mais ils continuent de me chahuter maintenant.
Je ne veux pas me laisser entraîner à parler uniquement du député de , mais la bonne nouvelle, c’est que je parlerai aussi du Nouveau-Brunswick dans mon discours, car il a mentionné le fait que le Nouveau-Brunswick n’a pas beaucoup de bornes de recharge.
Eh bien, j’ai de bonnes nouvelles pour lui en ce qui concerne les véhicules écologiques. Le gouvernement investit 1,7 milliard de dollars sur cinq ans en vue de prolonger le programme Incitatifs pour l'achat de véhicules zéro émission jusqu’en mars 2025...
Des voix: Oh, oh!
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Madame la Présidente, j’appuie de tout cœur la province du Nouveau‑Brunswick. J’ai hâte que plus de 150 députés libéraux se rendent dans la province du député, dans moins de six mois. Ce sera certainement une excellente occasion de visiter et de voir les choses incroyables que sa province a à offrir, et je m’en réjouis. Il est un peu exagéré de dire que je l’appuie ou que je soutiens sa politique, comme il l’a laissé entendre. Ce n’est certainement pas le cas.
Je veux revenir à ce dont je parlais à propos des véhicules électriques. Ce n’est pas la première fois que j’en parle dans cette assemblée, et je suis très encouragé de voir non seulement ce budget contribuer aux véhicules électriques utilisés à des fins personnelles, mais aussi les changements et les ajouts précis au budget qui iront aux véhicules à émission zéro de poids moyen et lourd. C’est là que nous avons beaucoup de travail à faire.
À mon avis, sur le marché des véhicules électriques, en ce qui concerne les petits véhicules utilisés par les particuliers et les familles, nous avons atteint le point de non-retour. Ces véhicules seront très nombreux d’ici quelques années. Les gens les utiliseront dans tout le pays, cela ne fait aucun doute. Ce sur quoi nous devons vraiment nous concentrer, ce sont les véhicules moyens et lourds. C’est pourquoi je suis très heureux de voir que ce budget prévoit une allocation de fonds particulière pour le lancement de nouveaux programmes d’initiative d’achat pour ces véhicules. En particulier, un peu plus d’un demi-milliard de dollars et 33,8 millions de dollars sur cinq ans sont alloués à Transports Canada pour qu’il travaille avec les provinces, comme le Nouveau‑Brunswick, et les territoires à l'élaboration et à l’harmonisation des règlements ainsi qu'à la réalisation d’essais de sécurité pour les grands routiers zéro émission.
Dans notre économie, il y a tellement de gros véhicules qui circulent continuellement sur toutes les grandes routes pour transporter des marchandises et des services, non seulement au Canada, mais aussi avec notre principal partenaire commercial au sud, les États‑Unis. À mon avis, nous devons vraiment nous concentrer sur la mise en place de mesures incitatives appropriées pour faire en sorte que ces véhicules puissent atteindre l’objectif ultime de carboneutralité, et même améliorer l’efficacité des émissions d’ici là.
En ce qui concerne les véhicules électriques, je suis très heureux de voir les augmentations que nous avons constatées au cours des dernières années de la part du gouvernement actuel ainsi que les investissements du gouvernement fédéral, malgré le fait que les gouvernements provinciaux de tout le pays leur tournent le dos. Il y a trois ans et demi, Doug Ford retirait les bornes de recharge des gares GO, si je me souviens bien. Aujourd’hui, alors qu’il se prépare à une élection dans un peu plus d’un mois, il parle d'installer de nouvelles bornes de recharge dans toute la province de l’Ontario, comme si cela n’était pas entièrement motivé par un programme politique. Même Doug Ford, apparemment, a commencé à comprendre que l’avenir est dans l’électricité et dans l’électrification du réseau.
Nous pouvons être à l’avant-garde, comme ce gouvernement tente de le faire, ou nous pouvons courir après par la suite parce que nous étions déterminés à présumer que la seule forme d’énergie provient des combustibles fossiles, comme les conservateurs voudraient que nous le fassions.
Je suis très heureux de voir l’approche que ce gouvernement adopte à l'égard des véhicules électriques, en particulier. J’ai hâte de prouver à mon collègue de , au Nouveau‑Brunswick, que je peux conduire de ma ville à sa province et vice-versa à l’électricité, et je prévois lui fournir un rapport complet à ce sujet en septembre.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole aujourd’hui pour appuyer le Budget 2022: Un plan pour faire croître notre économie et rendre la vie plus abordable.
Parlons enfin du budget. En quoi consiste-t-il? Il est devenu évident que la prudence financière et la croissance économique sont deux thèmes majeurs de ce plan, et il y a une raison claire à cela. Grâce à une approche prudente et judicieuse, ce budget reconnaît et aborde les plus grandes préoccupations des Canadiens en s’appuyant sur quatre piliers: le logement, la protection du climat, l’abordabilité ainsi que l’emploi et la croissance.
Avant de me lancer dans mon discours sur le budget, je tiens à souligner que l’approche globale du budget à l’égard de ces préoccupations n’est pas le fruit du hasard. Elle est le résultat de nombreuses consultations, de séances de rétroaction communautaire, d’assemblées publiques, de courriels, d’appels téléphoniques et plus encore. Je tiens donc à remercier tous ceux qui ont participé au processus d’élaboration de ce budget. Je tiens tout particulièrement à exprimer ma gratitude à mes concitoyens de Richmond Hill, car ils ont pris le temps de participer à ce processus en assistant à mes cinq conseils communautaires ou en communiquant avec mon bureau pour nous faire part de leurs préoccupations.
J’aimerais commencer par esquisser le contexte de la prudence financière de ce budget.
Tout au long de la pandémie de COVID‑19 et pendant les confinements, les ralentissements économiques et plus encore, le gouvernement fédéral a rapidement et efficacement déployé ses principaux programmes de soutien financier qui ont aidé à maintenir à flot les entreprises, les travailleurs et les familles. Nous avons connu une reprise de 115 % des emplois depuis avril 2020, plus de trois millions d’emplois ont été créés depuis les pires moments de la COVID‑19, et le taux de chômage a diminué pour atteindre 5,3 %. Ce taux est plus bas qu’il ne l’était avant la pandémie, et plus bas qu’il ne l’a été depuis 1976. Nous avons cherché à assurer la sécurité et la stabilité financière des Canadiens, et c’est toujours le cas aujourd’hui, mais nous savons que nous devons adopter une approche différente de celle qui était nécessaire pendant la pandémie. Essentiellement, le budget de 2022 présente un plan financier prudent pour réduire les déficits, abaisser le ratio dette-PIB et tendre vers un budget presque équilibré d’ici cinq ans.
Maintenant, nous devons porter notre attention sur la croissance d’une économie qui est toujours en reprise, mais nous savons que nous ne pouvons pas renforcer l'économie sans penser d’abord à l’abordabilité. C’est pourquoi ce budget continue de souligner notre investissement dans des services de garde d’enfants abordables, tout en prévoyant l'engagement de nouvelles dépenses pour le logement abordable et les soins dentaires.
Les principaux piliers de ce budget peuvent être détaillés encore davantage.
Les mesures relatives au logement portent sur la construction et l’offre, l’épargne et l’interdiction des investissements étrangers.
Le pilier du climat prévoit des investissements dans les véhicules à émission zéro, l’électricité propre, les océans et l’eau douce, et les technologies propres.
Dans le cadre du pilier de l’emploi et de la croissance, nous aidons les petites entreprises à bénéficier de réductions d’impôt, nous établissons le Fonds de croissance du Canada et nous nous attachons à soutenir les gens de métier dans tout le pays.
Enfin, l’abordabilité joue un rôle pour tous ces piliers, mais les investissements particuliers à cet égard se manifestent plus explicitement dans les services de garde d’enfants et les soins dentaires.
Je vais me concentrer sur le logement, un sujet qui me tient à cœur, car je sais que c'est ce qui aura probablement le plus grand impact direct sur les Canadiens et les habitants de ma circonscription.
Le budget de 2022 vise le logement abordable en augmentant l’offre et en rendant les propriétés plus accessibles pour les acheteurs, surtout les jeunes et les acheteurs d’une première maison dont le rêve d’accession à la propriété est menacé par la hausse continue des prix.
Sur le plan de l’offre, nous nous sommes engagés à doubler le nombre de logements construits sur une période de 10 ans. Cet engagement se concrétisera de plusieurs façons, notamment avec le lancement d’un nouveau fonds pour accélérer la construction de logements. Les 4 milliards de dollars investis dans ce fonds serviront à créer 100 000 nouveaux logements au cours des cinq prochaines années.
Afin d’accélérer encore plus la construction de logements, nous investissons également 200 millions de dollars dans le Fonds d’innovation pour le logement abordable, qui encouragera le recours à des techniques de construction innovantes dans le secteur du logement abordable. En fait, ce fonds versera 100 millions de dollars pour aider les organismes à but non lucratif, les coopératives, les promoteurs et les entreprises de location avec option d’achat à construire de nouveaux logements à louer avec option d’achat, et fera du logement abordable une réalité pour nos collectivités.
Nous reconnaissons aussi que l’augmentation de l’offre n’est pas toujours efficace si elle ne s’accompagne pas d’une exécution rapide et opportune. Les populations vulnérables qui ont un besoin urgent de logements abordables n’ont tout simplement pas l’option d’attendre des années pour que l’offre augmente. Grâce aux efforts inlassables de fournisseurs d’aide au logement de ma circonscription, comme Blue Door, Home on the Hill, Yellow Brick House, le refuge pour femmes Sandgate et bien d’autres, des services sont en place pour combler les besoins de logement de groupes vulnérables, mais nous devons faire plus pour alléger le fardeau qui pèse sur leurs épaules.
Voilà pourquoi le gouvernement a lancé l’Initiative pour la création rapide de logements, dans le but de fournir rapidement des logements abordables aux personnes vulnérables. Le budget de 2022 met en évidence notre investissement de 1,5 milliard de dollars dans cette initiative qui créera au moins 6 000 logements abordables supplémentaires dans tout le pays. Le budget propose aussi de devancer un financement de 2,9 milliards de dollars, selon la comptabilité de caisse, dans le cadre du Fonds national de co-investissement pour le logement, ce qui accélérera la création d'un maximum de 4 300 logements et la réparation d'un maximum de 17 800 logements pour les Canadiens qui en ont le plus besoin.
Tout cela se traduira par des contributions plus généreuses, des approbations plus rapides et un processus global plus rapide et efficace qui améliorera l’accessibilité à des logements abordables, et ce, dans de meilleurs délais.
Parlons maintenant de nos futurs acheteurs de maison: les acheteurs d’une première propriété et les jeunes qui vont économiser pour trouver un endroit qui deviendra leur foyer. Dans ma circonscription, Richmond Hill, le coût d’acquisition d’une maison n’a jamais été aussi élevé. Les acheteurs d’une première maison doivent maintenant prendre la difficile décision de rester chez eux, dans une communauté qu’ils connaissent et qu’ils aiment, ou de déménager plus loin pour s’offrir un logement qui répond à leurs besoins.
Le gouvernement fédéral est conscient de ces problèmes. Voilà pourquoi nous proposons une série de nouvelles mesures, à commencer par le compte d’épargne libre d’impôt pour l'achat d'une première propriété. Grâce à ce compte, nous offrons aux acheteurs potentiels de moins de 40 ans la possibilité d’épargner jusqu’à 40 000 $. Cela pourrait représenter une aide d’environ 725 millions de dollars sur cinq ans pour les Canadiens qui essaient d’économiser leur argent; ils n'auraient aucun impôt à payer sur les cotisations et sur les retraits. Nous allons aussi doubler le crédit d’impôt pour l’achat d’une première habitation, qui passera à 10 000 $, soit un soutien direct pouvant atteindre 1 500 $ pour les acheteurs d'une habitation. Ce montant n’est pas négligeable pour les jeunes: chaque sou destiné à leur maison est important.
Fournir du soutien financier n’est pas le seul moyen de s’attaquer à la hausse des coûts. Nous devons prendre des mesures préventives qui protégeront les acheteurs et les locataires. Grâce à l’engagement pris dans le budget de 2022 d’interdire l’investissement étranger dans le logement et d’élaborer une charte des droits des acheteurs de propriété, nous nous attaquerons au problème des entreprises commerciales étrangères qui utilisent des propriétés au Canada à des fins non résidentielles, par exemple pour y immobiliser leur argent, et nous proposerons aussi un plan national pour mettre fin au système des offres à l’aveugle.
Il y a également une autre composante en matière de logement et c’est quelque chose que nous voyons assez souvent à Richmond Hill. Le concept des maisons multigénérationnelles est très important pour ma collectivité, car les familles préfèrent rester ensemble et se sentir unies dans leur maison et près de leurs proches. L’instauration, dans ce budget, du Crédit d’impôt pour la rénovation d’habitations multigénérationnelles permet de verser jusqu’à 7 500 $ aux familles qui souhaitent construire dans leur maison un logement secondaire pour une personne âgée ou un adulte en situation de handicap. Cela donnera plus d’argent à ces familles afin qu’elles puissent s’offrir plus d’espace pour vivre ensemble.
En conclusion, tous ces investissements sont ciblés, responsables, prudents financièrement, bons pour la croissance économique et visent à offrir à plus de Canadiens un endroit sûr et abordable comme chez-soi. Il s’agit d’un plan vraiment responsable et adapté, et j’espère que tous les députés se joindront à moi pour l’appuyer, car il est nécessaire pour bâtir un Canada plus abordable et plus résilient.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole pour participer au débat sur le budget de 2022. Je crois qu’il s’agit du cinquième budget dont j’ai pu débattre depuis mon arrivée à la Chambre.
Il semble qu’il s’agisse d’un autre cas où le gouvernement libéral dit: « Si vous ne réussissez pas du premier coup, essayez et essayez encore. » Il reproduit des budgets précédents en y ajoutant beaucoup de dépenses et en grossissant la dette, mais avec un résultat médiocre. Je pense que, dans le cas du gouvernement, le dicton devrait être plutôt: « Au cas où vous ne réussiriez pas, dépensez et dépensez encore. »
J’aimerais me pencher sur trois éléments majeurs du budget d’aujourd’hui. Le premier est le logement. Il n’est pas étonnant que je tienne à parler du logement, un sujet qui n'est abordé que très peu dans le budget.
Nous savons qu’il y a une crise des prix du logement au Canada, une crise d’abordabilité, et je veux lire quelques citations du . En février, il y a deux mois à peine, il a déclaré: « Nous avons assuré le logement de 1,1 million de Canadiens depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement actuel [...] Nous avons construit plus de 480 000 logements par l’entremise des divers programmes de la Stratégie nationale sur le logement. » Deux mois plus tard, juste le mois dernier, il a dit que le gouvernement avait dépensé 72 milliards de dollars et avait logé 2 millions de personnes. En deux mois, selon ce qu’il a affirmé à la Chambre, nous sommes passés de 1,1 million de Canadiens logés à 2 millions. Cela représente 900 000 Canadiens de plus logés en deux mois seulement. Malheureusement, ce n’est pas vrai.
Voici les faits, et ils viennent du directeur parlementaire du budget. Ce n’est pas moi ni les commentateurs politiques qui inventons cette information. Elle vient du directeur parlementaire du budget. Dans tout le pays, nous savons que le prix moyen des maisons a doublé depuis 2015. Le directeur parlementaire du budget a déclaré que le financement des programmes de logement destinés à aider les ménages à faible revenu a en fait diminué de 15 % en termes de pouvoir d’achat sous le gouvernement actuel.
Le gouvernement va nous dire de regarder tout l’argent qu’il a dépensé. Il a dépensé tous ces milliards, mais nous savons qu’il y a un problème d’inflation. Nous savons aussi qu’il y a un problème d’accessibilité au logement, compte tenu de la hausse des prix. Le directeur parlementaire du budget a lui-même déclaré que la somme investie par le gouvernement, en dollars réels, est en baisse de 15 %. Il a aussi déclaré que depuis 2015, le nombre de logements pour ménage à faible revenu de la Société canadienne d'hypothèques et de logement a reculé de 42 % dans le cas des habitations qui ont reçu une aide financière. Je le répète, pas plus tard qu’en avril, le a déclaré que deux millions de Canadiens ont été logés, soit 900 000 de plus, miraculeusement, que deux mois plus tôt. Or voici que le directeur parlementaire du budget constate une diminution de 42 %.
Le directeur parlementaire du budget affirme en outre que le fait que la Société canadienne d'hypothèques et de logement privilégie les contributions en capital plutôt que l’aide à l’abordabilité, comme l’aide au loyer, signifie que les Canadiens ne bénéficient que d’une aide à court terme limitée. De plus, il affirme que même si ces contributions en capital sont étalées dans le temps, même à long terme, la baisse réelle des loyers pour les Canadiens est très faible et ne vaut peut-être pas l’investissement. Il affirme aussi qu’il y a autant de Canadiens vivant dans des logements vulnérables aujourd’hui qu’en 2015, après l’investissement de 30 à 72 milliards de dollars. Il est difficile de dire combien, car le cite des chiffres différents chaque fois qu’il prend la parole. Il est question de 30 milliards de dollars à un moment donné, puis de 72 milliards de dollars. Disons qu’il s’agit d’une dépense minimale de 30 milliards de dollars. Qu’avons-nous obtenu en retour? Nous avons autant de Canadiens vivant dans des logements vulnérables qu’en 2015. À Edmonton, l’itinérance a doublé en réalité au cours des deux dernières années sous le gouvernement.
Je veux en venir au deuxième élément: la croissance et l’économie. Qu’avons-nous obtenu en contrepartie d’une dette de 1,4 billion de dollars, de centaines de milliards de dettes supplémentaires contractées par le gouvernement? La intervient à la Chambre, comme elle l’a fait hier, pour déclarer que nous avons la plus forte croissance du PIB selon le FMI. Eh bien, selon le FMI, selon des chiffres qui proviennent directement du site Web du FMI, en 2021, l’année où la ministre affirme que nous étions en tête du classement, nous étions en fait au cinquième rang du G7 pour la croissance. Nous sommes au deuxième rang en 2022. En 2023, le FMI prévoit que nous serons en dessous de la moyenne des économies avancées en matière de croissance. Pensons-y. En 2021, nous étions au cinquième rang du G7 après une augmentation de 67 % du prix du pétrole. Notre économie est en plein essor grâce au prix du pétrole et nous sommes toujours au cinquième rang. En 2022, il y a eu une autre augmentation de 12 % du prix du pétrole, mais nous ne sommes toujours pas en tête du G7.
L’OCDE a publié un rapport intitulé « The Long Game ». Selon ce rapport, le Canada aura l’économie avancée la moins performante de 2030 à 2060. À sa lecture, lorsque j’ai constaté que nous serions les pires de 2030 à 2060, j’ai espéré que nous serions peut-être en meilleure posture entre 2022 et 2030. J’ai tourné la page et j’ai appris qu’en réalité, de 2020 à 2030, l’économie canadienne sera encore une fois la moins performante de l’OCDE. C’est l’OCDE qui le dit, pas moi. Ce sont des chiffres réels de l’OCDE. Dans ce même rapport, l’OCDE parle de productivité. Le Canada va connaître l’une des pires améliorations de la productivité au sein de l’OCDE.
Le budget s’intitule en partie « Un plan pour faire croître notre économie ». Cela nous ramène à mon commentaire sur le gouvernement: « Si on ne réussit pas du premier coup, il faut essayer et essayer encore ». Les libéraux essaient depuis des années et des années et dépensent de plus en plus et qu’obtenons-nous en retour? Nous obtenons ce qui, selon l’OCDE, sera l’économie la moins performante de l’OCDE. La Turquie, la Grèce et les pays du deuxième monde auront tous une croissance économique supérieure à celle du Canada.
Je vais passer à l’environnement. Voici une citation du datant du 31 janvier dernier: « Je voudrais lui rappeler qu’au cours des dernières années, notre gouvernement a déployé plus de 100 mesures et investi 100 milliards de dollars dans la lutte contre les changements climatiques ». En quoi consistent ces 100 mesures déployées par le gouvernement et ces 100 milliards de dollars, selon ce que le ministre de l’Environnement prétend? Statistique Canada et la Bibliothèque du Parlement rapportent que les émissions de gaz à effet de serre ont en fait augmenté chaque année sous le gouvernement libéral. Par conséquent, 100 milliards de dollars de l’argent des contribuables sont dépensés, et il y a 100 nouveaux règlements et programmes, mais nous obtenons des émissions de gaz à effet de serre plus élevées. Je me demande où nous en serions si le gouvernement n’avait rien fait. Je pense que nous serions en bien meilleure posture.
J’aimerais revenir sur une autre affirmation, de la . En plus de dire que nous avons l’économie qui croît le plus rapidement au sein du G7, elle parle de la croissance de notre PIB, qui serait la plus élevée du G7. Elle oublie toutefois de dire qu’il ne s’agit pas de ce que nous appelons la croissance réelle du PIB, c’est-à-dire la croissance réelle ajustée pour l’inflation. Lorsque l'on soustrait du PIB l’inflation incontrôlée, nous reculons beaucoup au classement du G7. Nous ne sommes pas au sommet, contrairement à ce que les libéraux prétendent. Les chiffres de l’OCDE, ajustés pour l’inflation, révèlent que nous arrivons au cinquième rang du G7 pour la croissance économique.
Nous avons entendu aujourd’hui des affirmations au sujet du ratio de la dette par rapport au PIB. Nous avons remarqué que les libéraux parlent toujours de « dette nette par rapport au PIB » ou simplement de « dette‑PIB ». Ils ne parlent pas de ratio de la dette brute au PIB. Les députés savent-ils pourquoi? Quand on prend la dette réelle ou la dette brute, nous ne sommes pas les meilleurs, ni les deuxièmes, ni les troisièmes du G7. En fait, nous occupons le quatrième rang. Quand on regarde les pays développés de l’OCDE, nous nous classons neuvièmes sur 38 pour ce qui est du pire ratio de la dette par rapport au PIB.
Quelle est la différence entre ce que les libéraux affirment et la vérité, la réalité? Dans la dette nette, ils incluent 500 milliards de dollars en actifs du Régime de pensions du Canada et du Régime de rentes du Québec. Ils ne comptent pas le passif et tout l’argent mis de côté par nos parents, nous-mêmes et nos grands-parents. Ils n’incluent pas ce passif, mais ils incluent l’argent qu’ils ont mis de côté. Le gouvernement ne compte donc pas toutes les sommes mises de côté pour quelqu’un demain, l’an prochain ou dans 10 ans lorsqu’il affirme que nous sommes dans une excellente situation financière. Les autres pays de l’OCDE n’inscrivent pas comme nous le montant net. L’affirmation est donc fausse. Il est regrettable que le gouvernement continue d’induire les Canadiens en erreur sur notre dette désastreuse, qui est très lourde et qu’il faudra bien rembourser un jour, espérons-le.
Nous avons de toute évidence un problème dans notre pays. Nous avons une population vieillissante, pas de croissance en perspective et un déficit abyssal. Le Canada mérite mieux, et c’est pourquoi je n’appuierai pas le budget de 2022.
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Madame la Présidente, les budgets sont importants. Ils sont au cœur du travail parlementaire. C'est un véritable honneur de pouvoir prendre la parole à la Chambre aujourd'hui au sujet du budget de 2022. Pour beaucoup d'entre nous, nouveaux parlementaires, il s'agit de la première mesure législative importante que nous sommes chargés d'examiner. On ne peut sous-estimer l'importance de cette tâche que les Canadiens nous ont confiée.
Chaque jour, de nombreux habitants de Hastings—Lennox and Addington appellent à mon bureau et m'envoient des courriels pour me dire à quel point ils ont du mal à joindre les deux bouts. La semaine dernière, mon bureau a reçu des centaines de formulaires de commentaires dans lesquels mes concitoyens indiquaient que le coût de la vie et l'abordabilité constituaient leur principale préoccupation. Le coût du panier d'épicerie, de l'essence, du chauffage résidentiel et de tout le reste a augmenté. Il est de mon devoir, en tant que députée, de donner une voix à ces personnes dans cette enceinte.
En ce qui concerne les dépenses générales, le gouvernement libéral laisse entendre que les annonces faites dans le cadre du budget aideront à contrer l'inflation et à rendre le logement plus abordable. À mon avis, la poursuite de cette approche libérale nous replongera dans une crise d'une ampleur supérieure à celle de la crise du début des années 1980, découlant de l'ajout constant de nouveaux programmes de dépenses permanents avec de l'argent emprunté.
Comme l'a souligné l'auteur d'un article que j'ai lu récemment, seule une petite partie de notre dette nationale est refinancée chaque année, de sorte que nous ne serons pas touchés d'un seul coup. Toutefois, année après année, les coûts du service de la dette augmenteront et la capacité de financer nos programmes essentiels diminuera, sauf si on augmente les impôts considérablement pour couvrir les coûts croissants du service de la dette et des programmes.
La fonction fondamentale de notre Parlement a été et demeure le contrôle des dépenses de fonds publics.
Il y a des décennies, les parlementaires, ainsi que les parlements eux-mêmes, ont lutté longuement et âprement pour arracher cette autorité des mains des dirigeants impériaux et des gouverneurs. Leurs actions se prêtent à notre marque typiquement canadienne de gouvernement responsable.
Dans son ouvrage important intitulé The Public Purse, qui sert de source pour notre plus récent manuel sur la procédure et les usages, Norman Ward décrit comme suit la lutte de nos législatures naissantes d'avant la Confédération en ce qui concerne la surveillance:
Par conséquent, en principe, le premier objectif qu'une assemblée cherchait habituellement à atteindre était de rendre l'exécutif au moins partiellement dépendant de l'assemblée pour ses revenus; le deuxième objectif était de le rendre totalement dépendant; et le troisième objectif, qui est également le plus sophistiqué, était d'exiger une sorte de reddition de comptes publique détaillée et systématique une fois les dépenses faites.
En 1838, lord Durham a été envoyé par le modèle des Parlements pour enquêter sur ce qui avait provoqué les rébellions qui s'étaient produites l'année précédente dans le Haut-Canada et le Bas-Canada. Selon son rapport, une des nombreuses causes concernait les relations entre les assemblées et le pouvoir exécutif.
Dans son rapport, qui a eu une énorme influence, lord Durham a écrit ceci:
L'assemblée après avoir obtenu l'entier contrôle des revenus publics, se trouvait encore privée de toute voix dans le choix ou même la désignation des personnes dans lesquelles elle avait confiance pour l'administration des affaires.
Il a ajouté ceci:
Il est difficile de concevoir quelle aurait été la théorie gouvernementale de ceux qui s'imaginent que dans aucune colonie d'Angleterre un corps portant le nom et le caractère d'une assemblée représentative, pouvait être privé d'aucun des pouvoirs qui, dans l'opinion des Anglais, sont inhérents à une Législature populaire.
Il est question ici de deux principes du contrôle parlementaire des finances. Premièrement, l'exécutif ne devrait bénéficier d'aucun revenu qui ne lui a pas été accordé ou sanctionné par le Parlement. Deuxièmement, l'exécutif ne devrait engager aucune dépense qui n'a pas été approuvée par le Parlement, d'une façon approuvée par le Parlement.
Je ne suis pas en train de dire que la présente législature est incapable de procéder à un examen. Je sais qu'elle en a le pouvoir, mais je crois qu'au cours des dernières années nous n'avons pas exercé cette autorité aussi efficacement et adéquatement, en particulier en ce qui concerne le troisième point de M. Ward concernant ce qui est devenu le budget principal des dépenses, et que les Canadiens en paient maintenant le prix.
Nous n'avons qu'à examiner ce budget-ci pour avoir la preuve concrète des conséquences des mesures législatives rédigées à la hâte, surtout dans le cas des budgets. Bien caché dans l'annexe 3 du budget, à la cinquième avant-dernière page, on peut lire ce qui suit:
Dans le budget de 2022, le gouvernement propose de modifier la Loi sur la sécurité de la vieillesse afin de préciser que le paiement ponctuel versé en août 2021 aux aînés de 75 ans sera exclu du calcul du revenu aux fins du Supplément de revenu garanti et des allocations. Cette modification corrige une erreur de renvoi attribuable à l’adoption de la Loi no 1 d’exécution du budget de 2021.
D'où la question suivante: quelle est cette erreur?
Aux articles 266 et 268 de la Loi no 1 d’exécution du budget de 2021, qui devaient prévoir que le paiement unique de 500 $ versé aux aînés dans le besoin âgés de 75 ans ou plus était non imposable, les libéraux ont cité le mauvais article de la loi. Au lieu de citer l'article 275, c'est-à-dire celui qui prescrivait la création de ce paiement unique, ils ont cité l'article 276, qui n'a rien à voir avec les aînés. Cet article fait plutôt référence à la Loi sur l'emploi dans la fonction publique. Par conséquent, à l'heure actuelle, des aînés découvrent, avec désespoir, qu'aux termes de la loi, ce versement de 500 $ est considéré comme un revenu. Non seulement ils doivent inscrire ce montant dans leur déclaration de revenus, mais cela affectera également la révision du calcul — qui aura lieu en juillet — des prestations auxquelles ils ont droit. Autrement dit, le gouvernement a créé et enchâssé dans la loi un autre recouvrement potentiel des prestations.
La prudence impose de souligner que, la dernière fois, le temps alloué à l'étude du budget a été limité. Autrement dit le gouvernement, avec l’appui du NPD, a limité la durée des débats que nous pouvions avoir sur le budget. Nous aurions pu constater cette erreur pendant ces débats et épargner aux aînés le stress d’une autre récupération potentielle.
J’aimerais souligner que le même groupe d’aînés, ceux de 75 ans et plus, a reçu le mauvais feuillet T4 en raison d’une erreur d’impression. Comme c’est commode que les personnes qui étaient assujetties à une prestation limitée par l’âge que tout le monde croyait non imposable, y compris, j’imagine, l’Agence du revenu du Canada et Emploi et Développement social Canada, aient reçu des T4 mal imprimés. Nous découvrons maintenant qu’en vertu de la loi, la prestation est imposable. Voilà pourquoi mon collègue de et moi-même avons demandé au gouvernement de reporter la date de production des déclarations des personnes âgées.
Le budget de cette année offre aux aînés très peu de motifs de réjouissances. Sur les 56,6 milliards de dollars de nouvelles dépenses prévues jusqu’en 2027, une somme dérisoire de 20 millions de dollars a été affectée au soutien de nos aînés. Pour mettre cette somme en perspective, elle représente 0,04 % des dépenses annoncées au cours des cinq prochaines années. Rien n’est prévu pour aider les aidants en titre et les autres, rien pour aider les établissements de soins de longue durée et rien pour atténuer l’augmentation du coût de la vie à laquelle ils sont tous confrontés. Les aînés à faible revenu ont besoin d’aide aujourd’hui et ils n'ont pas les moyens d’attendre.
Pour en revenir à mon point initial, notre travail ici est de faire un examen minutieux. Notre travail ici est le fondement même d’un gouvernement responsable. Lorsque nous ne pouvons pas faire notre travail, les Canadiens en souffrent. Seulement dans le dossier dont je m'occupe, nous l’avons constaté avec la récupération du Supplément de revenu garanti, avec les retards des T4 et maintenant avec le paiement unique. Ce sont toutes des choses qui auraient pu être évitées si nous avions pris le temps de bien faire notre travail. Je reconnais à la le mérite d’avoir pris des mesures lorsque ces problèmes ont été portés à son attention, mais le fait est que nous n’aurions jamais dû en arriver là.
Enfin, j’aimerais aborder le caractère parfaitement absurde du processus relatif au Budget principal des dépenses dans le cadre du processus budgétaire, ainsi que la nécessité pour le Conseil du Trésor et le ministère des Finances de travailler à la préparation de ces documents main dans la main. Cependant, comme mon temps est compté, je conclurai en laissant aux députés une autre citation récente tirée du rapport de 2019 du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, intitulé « Améliorer la transparence et le contrôle parlementaire des plans de dépenses du gouvernement ». Le rapport cite Scott Brison, qui est d’avis que « le rôle le plus important [des] parlementaires qui représentent les Canadiens […] est d’assurer la surveillance des dépenses gouvernementales ».
J’exhorte toutes les personnes ici présentes à tenir compte des paroles de l'ancien président du Conseil du Trésor, qui était libéral, et à laisser les parlementaires faire leur travail de manière approfondie et efficace, car les Canadiens ne peuvent pas se permettre que nous agissions autrement.
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Madame la Présidente, je suis ravie d’être de retour ici et de vous revoir dans cette fonction. J’espère que tout le monde s’est bien reposé avant de se remettre au travail.
Je prends la parole aujourd’hui au sujet du budget de cette année, mais je compte partager mon temps de parole avec la députée de , qui est députée depuis peu de temps mais qui fait des choses extraordinaires et avec laquelle il est très agréable de travailler.
Il y a quelques semaines, lorsque le gouvernement libéral a annoncé qu’il avait signé une entente de soutien avec le Nouveau Parti démocratique, cela m’a inquiétée et je ne m’en suis pas cachée. Je suis toujours prête à venir en aide non seulement aux Canadiens mais aussi aux populations du monde entier. Mais je crois aussi fermement à la responsabilité financière. Avec l’incertitude qui plane encore sur notre pays à cause de la COVID‑19, la guerre en Ukraine et les événements qui risquent de se produire, je me demandais vraiment si notre gouvernement serait capable de répondre à ces besoins tout en restant financièrement responsable.
Je tiens à féliciter ma collègue, la , parce qu’aujourd’hui, je n’ai plus aucune inquiétude: elle a trouvé un juste équilibre avec son budget. Les inquiétudes que j’avais au sujet de l’entente de soutien que nous avions conclue et l’impact qu’elle allait avoir sur l’action de notre gouvernement n’étaient absolument pas fondées puisque nous avons réussi à présenter un budget qui, non seulement répond aux attentes de la population, mais, surtout, qui est financièrement responsable. Et je m’en réjouis.
Avant d’entrer dans les détails, j’aimerais dire quelques mots sur le chapitre intitulé « Protéger les eaux douces ». Cela peut vous paraître bizarre qu’une députée de Toronto s’intéresse à cela, mais nous devons nous préoccuper de nos lacs. C’est un dossier sur lequel je travaille depuis un certain temps, notamment en ce qui concerne la lamproie marine qui est en train d’envahir nos lacs. Nous avons signé des accords avec les États-Unis, mais nous n’avons pas payé notre juste part dans la lutte contre la lamproie marine, qui fait énormément de dégâts dans les Grands Lacs.
J’ai fait beaucoup de démarches à ce sujet, avec mon ancien collaborateur Greg McClinchey et d’autres. Grâce à l’aide du député de , qui sait se montrer insistant, cette question est abordée dans le budget, et des fonds considérables ont été consentis pour lutter contre cette espèce envahissante. Je tiens à féliciter M. McClinchey et le député de Niagara-Centre d’avoir exercé les pressions nécessaires. Je suis satisfaite. Peu importe de savoir à qui en revient tout le crédit, l’important c’est l’impact que cela va avoir sur nos Grands Lacs et sur nos villes.
L’autre question qui est très importante pour un grand nombre de résidants de Humber River—Black Creek, c’est la signature d’un accord, par toutes les provinces, pour la mise en place de garderies abordables. Le premier ministre Martin avait déjà essayé de créer un tel système. C’était il y a au moins 12 ans. Finalement, nous avons franchi la ligne d’arrivée et nous avons signé des accords avec toutes les provinces et avec les territoires pour prévoir, dans le budget, la mise en place de garderies et de centres d’éducation préscolaire. Cela va changer complètement la vie des résidants de Humber River—Black Creek. D’ici la fin de 2022, beaucoup de parents en Ontario pourront ainsi économiser en moyenne 6 000 $ par an, par enfant.
Ce qui est à mes yeux le plus important pour beaucoup de familles de Humber River—Black Creek, c’est que jusqu’à présent, un des deux parents devait rester à la maison pour s’occuper des enfants, et c’était souvent des femmes qui auraient bien voulu avoir la possibilité d’occuper un emploi. Mais elles n’arrivaient pas à trouver une garderie abordable. Maintenant, tout va changer, elles vont pouvoir avoir accès à une garderie abordable. Elles vont pouvoir reprendre leurs études. Elles vont pouvoir entreprendre une carrière. Leur vie va changer complètement. Autrement, elles auraient dû attendre que leurs enfants soient suffisamment grands pour retourner au travail.
Quant aux personnes âgées qui vivent en dessous du seuil de la pauvreté, c’est un sujet dont nous avons eu l’occasion de parler à de nombreuses reprises depuis que je suis députée. Chaque année, nous avons réussi à diminuer le nombre des personnes qui se trouvent dans cette situation. Cependant, si nous faisons en sorte — et c'est ce que nous faisons avec les garderies — que les hommes et les femmes aient des chances égales d’occuper un emploi — étant donné que leurs enfants seront accueillis dans des garderies sures et abordables —, ils pourront cotiser plus tôt à un fonds de pension, sans avoir à attendre, pour travailler, que leurs enfants soient assez grands pour avoir quitté le foyer. Le coût des garderies était exorbitant, et les parents étaient obligés de faire un choix, car le deuxième salaire était trop souvent englouti dans la garderie. Sur le plan financier, ce n'était pas viable. Or, plus il y aura de Canadiens sur le marché du travail, mieux ce sera pour l’économie.
Depuis que le gouvernement est arrivé au pouvoir, en 2015, nous avons présenté six autres budgets, dont beaucoup ont permis de mettre en place des programmes très utiles aux habitants de Humber River—Black Creek, comme l’Allocation canadienne pour enfants. N'oublions pas les innombrables familles canadiennes qui en profitent. Depuis 2015, nous avons aidé 435 000 familles à sortir de la pauvreté et, cette année, nous continuons à verser près de 7 000 $ par enfant aux familles canadiennes. Nous augmentons le salaire minimum. Nous avons également augmenté les prestations du Supplément de revenu garanti et de la Sécurité de la vieillesse, qui comptent beaucoup pour bien des gens.
Nous avons également investi dans les travailleurs. Avec la pandémie, nous nous sommes rendu compte combien il était important qu’ils aient droit à des congés de maladie payés. Il faut regarder la réalité en face: malades ou pas, les gens qui doivent payer un loyer et acheter de la nourriture vont quand même aller travailler, malheureusement. Le fait d’accorder 10 jours de congé de maladie aux employés des secteurs public et privé est une bonne chose, qui va améliorer la vie de beaucoup de Canadiens.
Nous augmentons les Incitatifs à agir pour le climat. La plupart des familles de ma circonscription vont recevoir plus de 800 $. Je vais m’assurer qu’elles remplissent bien leur déclaration d’impôts, car elles devraient avoir droit à près de 800 $ de remboursement de la taxe carbone que certaines personnes continuent de critiquer. Voilà comment on remet de l’argent dans les poches des Canadiens.
Je parle beaucoup de l’importance d’utiliser un budget pour être financièrement responsable, et aussi pour donner un coup de main aux gens dans leur quotidien et la couverture des soins dentaires est une mesure dont notre parti, et moi-même en tout cas, avons parlé à maintes reprises. Je parle à des gens de ma circonscription qui ont du mal à se tirer d’affaire et n’arrivent pas à décrocher un emploi. Il leur manque des dents, et même lorsqu’ils essaient de se ressaisir pour se présenter à un employeur, ils ont l’air piteux parce qu’ils n’ont pas de quoi se payer des soins dentaires adéquats. Nous, libéraux, avons parlé d'assurer les soins dentaires, et je pense que cet accord donnera un solide coup de pouce. Oui, ce programme va coûter cher, mais si les soins dentaires de qualité sont ce qu’il faut pour améliorer la santé mentale et la santé physique de la population, je pense que cela fera une énorme différence. Encore une fois, nous procédons de façon progressive et financièrement responsable. Je pense que ces mesures sont très importantes pour l'avenir.
En ce qui concerne le logement, je ne saurais dire aux députés à quel point je suis heureuse de voir les sommes consacrées au logement et de constater à quel point nous faisons bien les choses dans ce dossier. C’est un enjeu énorme. Si les gens n’ont pas d’endroit où vivre ou de toit au-dessus de leur tête, peu importe ce que nous ferons d’autre pour eux; ils ont besoin d'être logés et il est donc extrêmement important d’investir dans le logement abordable et d’aller de l’avant. Je suis ravie de voir les sommes destinées au logement. Je m’intéresse particulièrement aux coopératives d’habitation. J’aimerais qu’on en réalise beaucoup plus à l’échelle du pays, surtout pour les gens de Humber River—Black Creek.
Madame la Présidente, je vois que mon temps de parole est écoulé. Merci beaucoup de m’avoir permis d'intervenir. Je pense que nous avons un excellent budget, et je suis très fière de l’appuyer.
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Madame la Présidente, je prends la parole aujourd’hui pour souligner trois éléments du budget de 2022. Auparavant, j’aimerais toutefois remercier ma collègue de de ses bons mots.
Pour commencer, j’aimerais vous raconter l’histoire d’une résidente de Mississauga du nom de Norma. Norma a immigré au Canada en 1989 avec sa famille. Avant cela, elle avait obtenu un baccalauréat en soins infirmiers aux Philippines. Cependant, comme ses titres de compétences étrangers n’étaient pas reconnus ici, au Canada, elle a dû déployer de nombreux efforts pour retourner à l’école et poursuivre d’autres études tout en travaillant et en élevant sa famille. Après beaucoup de sacrifices, de dévouement et de persévérance, elle a terminé ses études et obtenu son diplôme de niveau collégial, et elle a réussi les examens de son ordre professionnel. Les titres de compétence de Norma ont fini par être reconnus comme ceux d’une infirmière autorisée. Cette femme dont je vous parle, c’est ma mère.
Comme ma mère, de nombreux Philippins et autres immigrants sont venus au Canada pour offrir une vie meilleure à leurs enfants. Je suis ravie de souligner que notre budget de 2022 propose d’accorder 115 millions de dollars sur cinq ans et 30 millions par la suite afin d’élargir le Programme de reconnaissance des titres de compétences étrangers, ce qui aidera jusqu’à 11 000 professionnels de la santé formés à l’étranger par année à obtenir la reconnaissance de leurs titres de compétences et à trouver du travail dans leur domaine. Cette mesure appuiera également des projets, notamment pour assurer des examens nationaux normalisés, un accès plus facile à l’information, des délais abrégés et moins de formalités administratives. Tout cela contribuera à réduire les obstacles à la reconnaissance des titres de compétences étrangers pour les professionnels de la santé.
À l’instar de ma mère, de nombreux immigrants possèdent les compétences ou l’expérience essentielles requises pour combler les pénuries de main-d’œuvre qui frappent l’ensemble du pays. Dans un rapport publié en 2009, l’Association canadienne des infirmières et infirmiers du Canada prédisait que le Canada pourrait connaître une pénurie de 60 000 infirmières à temps plein d’ici 2022 en raison des départs à la retraite prévus. Nous savons aujourd’hui que la pandémie a eu des répercussions qui ont aggravé cette pénurie.
La pandémie a vraiment démontré à la population la grande valeur du personnel infirmier et des autres professionnels de la santé qui travaillent dans l’ensemble de notre système de santé. Permettez-moi de prendre un moment pour remercier nos travailleurs de première ligne qui continuent à prendre soin de nos familles et de nos proches et qui ont porté un fardeau extrêmement lourd durant la pandémie de COVID. Nous les remercions sincèrement pour leurs efforts inlassables et leur dévouement. Je tiens également à remercier ma mère de s’être autant sacrifiée pour John et moi. Après l’avoir vue travailler durant 25 ans dans le secteur des soins de longue durée, je suis très heureuse qu’elle puisse profiter aujourd’hui de sa retraite aux côtés de mon père et de ses petits-enfants.
Un autre problème important qui s’est aggravé durant la pandémie de COVID‑19 est la violence conjugale et familiale. On entend par là toute forme de comportement contrôlant ou menaçant et toute violence physique ou sexuelle entre partenaires intimes ou membres de la famille. En 2020, le service de police de Peel, qui couvre ma circonscription de Mississauga—Streetsville, est intervenu dans plus de 18 000 cas de violence familiale et conjugale. En moyenne, cela représente une cinquantaine de cas par jour ou deux par heure. La plupart des cas ne sont jamais signalés.
Plus de 85 % des cas de violence conjugale ou familiale qui sont signalés le sont par des femmes, surtout par des femmes âgées de 25 à 34 ans. Ce groupe comprend des femmes de toute race, orientation sexuelle, religion ou situation économique. Ces incidents touchent surtout les femmes et menacent notre droit fondamental de vivre à l’abri de la violence.
Entre 2015 et 2019, le nombre de cas de violence entre partenaires intimes signalés à la police régionale de Peel a augmenté de 12 %. Durant la pandémie, l’augmentation a été encore plus forte. On rapporte que 44 % des femmes de 15 ans et plus engagées dans une relation intime ont déclaré avoir subi une forme quelconque de violence psychologique, physique ou sexuelle de la part de leur partenaire. Il est prouvé que la violence et les mauvais traitements peuvent entraîner des problèmes de santé physique et mentale, de graves blessures et même des homicides.
La pandémie de COVID‑19 a posé des défis sans précédent pour les victimes de violence fondée sur le genre ainsi que pour les organisations qui leur offrent un soutien et des services. Le gouvernement a agi promptement pour voir à ce que ces victimes de violence sexiste aient un endroit sûr vers lequel se tourner. À ce jour, il a versé au total 100 millions de dollars en fonds d’urgence à plus de 1 200 organisations, dont des maisons d’hébergement; des refuges pour Autochtones, tant dans les réserves que hors réserve; des centres d’aide aux victimes d’agression sexuelle; des organisations de femmes et d’autres organisations qui offrent un soutien de première ligne aux femmes et aux enfants victimes de violence et d’abus partout au pays.
Le ministère des Femmes et de l’Égalité des genres a fourni 9,5 millions de dollars supplémentaires à même son budget de programmes pour répondre à la forte demande. Depuis avril 2020, ces fonds ont permis à des organismes de première ligne de maintenir leur capacité afin que près de 800 000 femmes et enfants victimes de violence, partout au pays, puissent avoir un endroit vers lequel se tourner. Ce financement permet le maintien de services essentiels offerts aux personnes dans le besoin, mais le travail ne s’arrête pas là. C’est pourquoi le budget de 2022 prévoit des fonds pour élaborer un plan d’action visant à mettre fin à la violence fondée sur le genre.
Le budget de 2022 propose de verser 539,3 millions de dollars sur cinq ans, à compter de 2022‑2023, à Femmes et Égalité des genres Canada, ce qui aidera les provinces et les territoires à compléter et à bonifier les services et le soutien offerts sur leur territoire afin de prévenir la violence fondée sur le genre et de soutenir
les survivantes. Ces fonds permettront également de lutter contre la violence familiale et conjugale, et j’espère qu’ici, à la Chambre, nous pourrons travailler tous ensemble pour mettre fin à toutes les formes de violence faite aux femmes.
Je remercie ma mère de m’avoir donné les outils nécessaires pour choisir un partenaire de vie qui m’aime, qui me respecte et qui me soutient pour ce que je suis.
Le mois dernier, au Centre islamique Dar Al‑Tawheed de Mississauga, un homme ayant l’intention de « tuer des terroristes » a attaqué des fidèles musulmans durant la prière. Il était muni d’une hache, d’un vaporisateur de gaz poivré et de nombreuses armes à lames acérées. Heureusement, il n’y a eu aucun blessé grave, car l’agresseur a été maîtrisé par une vingtaine d’hommes au moment où il vaporisait le gaz poivré. Cet incident a ébranlé et profondément troublé les résidents de Mississauga—Streetsville. Ce n’est là qu’un exemple des nombreux crimes haineux fondés sur la religion qui sont survenus et qui sont inacceptables.
Durant la pandémie, il y a aussi eu des incidents haineux plus ciblés au Canada. La crise de santé publique a mis en lumière et exacerbé les problèmes liés à la sécurité communautaire et à la discrimination au pays, notamment les crimes haineux. Le Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités a constaté que les crimes haineux fondés sur la race ou l’ethnie signalés à la police ont augmenté de 80 % entre 2019 et 2020 et qu’ils représentaient le gros de la hausse des crimes à l’échelle nationale. Les crimes haineux contre des Asiatiques de l’Est ou du Sud-Est ont bondi de 301 %; ceux contre des Noirs ont augmenté de 92 % et ceux contre des Asiatiques du Sud, de 47 %. Au cours de la première année de la pandémie de COVID‑19, le nombre de crimes haineux contre des Autochtones qui ont été signalés à la police a bondi de 152 %.
Le budget de 2022 prévoit accorder 85 millions de dollars sur quatre ans au lancement d’une stratégie de lutte contre le racisme et d’un plan d’action national de lutte contre la haine. Les fonds sont octroyés expressément pour lutter contre le racisme et la haine. J’espère que nous pourrons tous travailler ensemble, ici, à la Chambre, pour mettre fin à toutes les formes de racisme, de discrimination et de haine.
Je remercie ma mère de m’avoir appris au fil des ans à être forte et à me défendre contre la haine et le racisme. Très récemment, elle a été victime de racisme flagrant en faisant du porte-à-porte pour moi. La haine et la calomnie dont elle a été victime lorsqu’on lui a claqué la porte au nez étaient absolument inacceptables. Cet incident aurait pu la traumatiser et l’arrêter, mais elle a continué. Je la remercie de continuer à me défendre.
Je remercie ma mère d’avoir montré à John et à moi ce qui est possible dans ce pays et de s'être déplacée avec mon père sur deux continents pour nous offrir une vie meilleure. John et moi avons toujours voulu qu’elle soit fière de nous. Comme cadeau de la fête des Mères, je dédie ce premier discours à ma mère, à ma grand-mère Lola, qui est au ciel, et à notre petite-fille qui n’est plus si petite, Cassidy.
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Madame la Présidente, c’est toujours un honneur de prendre la parole en cette enceinte pour représenter les gens de Regina—Wascana. Je suis heureux d’avoir la chance de parler du budget aujourd’hui.
Quand j’étais jeune, ma grand-mère me disait toujours: « Si tu ne peux rien dire de bien, ne dis rien du tout. » C’est peut-être un bon conseil à suivre pour s’entendre avec les petits voisins, mais cela ne fonctionne pas aussi bien pour un député de l’opposition. J’aimerais prendre au moins une partie des conseils de ma grand-mère aujourd’hui et me concentrer sur un aspect du budget qui, je crois, fait l’objet d’un large consensus. C’est que le Canada doit appuyer l’Ukraine dans sa résistance à l’invasion russe.
Pendant la présentation de son budget au début du mois, la a eu droit à une ovation des deux côtés de la Chambre quand elle a dit qu’il fallait vaincre l’armée russe, qui envahissait l’Ukraine. Je suis d’accord. La guerre d’agression de Vladimir Poutine contre l’Ukraine est complètement et totalement inacceptable. Les pays du monde entier, y compris le Canada, doivent tous faire leur part pour empêcher un dictateur comme Vladimir Poutine d’envahir et d’annexer des pays libres et démocratiques.
La a ajouté que c’est le peuple courageux de l’Ukraine qui se battait contre les convois de chars de l’envahisseur russe. Cependant, il y a un principe fondamental que la ministre n’a pas mentionné dans son exposé budgétaire mais que tout le monde, selon moi, doit comprendre. Chaque fois qu’un char russe est détruit par les Ukrainiens, il est tout de suite remplacé par un autre char russe sortant de la chaîne de montage.
Si nous voulons aider les Ukrainiens à gagner cette guerre et faire du monde un endroit plus sûr pour nos enfants et nos petits-enfants, il ne suffit pas de détruire les chars et les autres armes russes sur la ligne de front. Nous devons aussi empêcher Vladimir Poutine d’en acheter d’autres. Les chars coûtent cher. Les bombes coûtent cher. Les cuirassés coûtent cher.
Où Vladimir Poutine prend-il l'argent pour s’acheter toutes ces armes? Les exportations de pétrole et de gaz vers l’Europe de l’Ouest constituent de loin la principale source de financement de la machine de guerre russe. C’est le chèque de paie régulier de Vladimir Poutine. C’est dans les exportations de pétrole et de gaz vers l’Europe de l’Ouest que Vladimir Poutine trouve sa source de financement.
En fait, l’Europe de l’Ouest importe chaque jour environ 3,4 millions de barils de pétrole et de gaz de la Russie. L’argent que l’Europe de l’Ouest dépense pour ce pétrole et ce gaz fait tourner la machine de guerre de Vladimir Poutine. Il dépense ensuite cet argent en achetant des chars d’assaut, des bombes et des cuirassés, qui servent tous à financer les efforts de guerre de la Russie contre l’armée ukrainienne et à commettre des atrocités contre les civils ukrainiens, comme le bombardement d’une maternité d’hôpital à Marioupol et le massacre de civils dans les rues de Boutcha.
Si la communauté internationale pouvait trouver un moyen d’envoyer 3,4 millions de barils supplémentaires de pétrole et de gaz en Europe de l’Ouest, nous pourrions sérieusement empêcher la Russie de poursuivre cette guerre. Comment la communauté internationale peut-elle combler ces besoins de l'Europe de l'Ouest? À lui seul, le Canada pourrait réussir au moyen de seulement quatre projets. Ces quatre projets ont fait l’objet de nombreux débats à la Chambre au cours des dernières années. Il s’agit du pipeline Keystone XL, du pipeline Énergie Est, du pipeline Northern Gateway et de l’expansion du réseau Trans Mountain.
Or, ces quatre projets ont été annulés ou considérablement retardés au cours des dernières années en raison des projets de loi et du gouvernement et d’autres obstacles qu’il ne cesse d’ériger.
Récemment, le a annoncé que le Canada n’augmenterait ses exportations de pétrole vers l’Europe de l’Ouest que de 300 000 barils par jour à partir des infrastructures existantes. Malheureusement, le ministre a également décrit cette augmentation comme une solution à court terme et seulement temporaire pour aider nos amis et alliés qui combattent en Ukraine.
Je mets fortement en garde le gouvernement contre le retour à sa vieille politique contre l’exploitation du pétrole et du gaz canadiens, et ce, pour deux raisons.
Premièrement, personne ne sait quand cette guerre prendra fin. Comme bon nombre d’entre nous l’ont probablement appris en classe d’histoire, lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté, tous les experts de l’époque ont dit que la guerre serait terminée à Noël. Quatre ans plus tard, la guerre faisait toujours rage. Aujourd’hui, 62 jours se sont écoulés depuis le début du conflit, et personne ne peut prédire avec exactitude quand cette guerre prendra fin. Il se peut fort bien que nos alliés en Europe de l’Ouest aient besoin de pétrole et de gaz de pays autres que la Russie dans un avenir prévisible.
Deuxièmement, même si la guerre prenait fin demain, il serait insensé de ne pas apprendre de nos erreurs passées. L’une des raisons pour lesquelles le monde est dans cette situation, c’est que, depuis trop longtemps, des pays démocratiques pacifiques ont pris la mauvaise habitude de faire confiance à de petits dictateurs pour leurs besoins énergétiques. Pendant ce temps, le pétrole et le gaz canadiens demeurent inexploités.
Si le Canada pouvait accroître ses exportations de pétrole et de gaz de 3,4 millions de barils par jour et remplacer les exportations de la Russie vers l’Europe de l’Ouest, on se demanderait ce que les Canadiens pourraient faire de l’argent que cela générerait. Ce n’est pas bien malin: ils pourraient en faire ce qu’ils veulent. Beaucoup de gens qui travaillent dans le secteur des ressources naturelles aimeraient bien rembourser leur hypothèque, épargner pour les études de leurs enfants ou prendre des vacances bien méritées, surtout après ce qu'ils ont vécu ces deux dernières années.
Les travailleurs du secteur privé ne seraient pas les seuls à en profiter. Chaque année, ma province, la Saskatchewan, tire de 10 à 15 % de son budget de ses redevances sur les ressources naturelles. Cet argent peut servir à financer les routes, les écoles, les hôpitaux et d’autres services dont les gens ont besoin. Il y a plus d’une décennie, lorsque les redevances sur les ressources étaient à leur apogée, le gouvernement provincial de la Saskatchewan a annoncé qu’il construirait un nouvel hôpital pour enfants à Saskatoon. Cet hôpital a ouvert ses portes il y a à peine quelques années et, depuis, il a aidé des milliers d’enfants.
Je crois que la grande majorité des gens qui se portent candidats à une charge publique le font avec les meilleures intentions du monde, en pensant à leurs enfants et à leurs petits-enfants, mais nous savons tous ce qu'on dit au sujet des bonnes intentions. Le coût de notre inaction est évident, et le contraste est frappant. Les recettes pétrolières et gazières ne devraient pas servir à bombarder des hôpitaux pour enfants de Marioupol; ils devraient servir à construire des hôpitaux ici au Canada.
Il est clair que tout observateur objectif conviendrait que le Canada a le potentiel énorme de faire beaucoup de bien sur la scène mondiale. Il n’est pas nécessaire que les démocraties de l’Europe de l’Ouest ou du reste du monde comptent sur les exportations de petits dictateurs pour satisfaire leurs besoins énergétiques. Il n’est pas nécessaire qu’ils financent la machine de guerre de Vladimir Poutine ou d’autres régimes hostiles.
Le Canada peut contribuer fortement à la paix et à la stabilité dans le monde simplement en extrayant et en exportant les ressources qu’il possède, qui se trouvent littéralement sous nos pieds et que nous n’utilisons pas. S'il faut vaincre l’armée de Vladimir Poutine, pour reprendre les termes de la , nous devons nous employer sérieusement à construire des pipelines au Canada pour que l’Europe de l’Ouest et le reste du monde puissent acheter leur pétrole et leur gaz du Canada et non de la Russie de Vladimir Poutine.
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Madame la Présidente, je suis toujours absolument ravi de prendre la parole à la Chambre des communes pour représenter les électeurs de Cumberland—Colchester. Nous débattons du budget du gouvernement libéral-NPdépensier de 2022. À mon avis, il importe de comprendre les effets de ce budget dans ma province, dans ma circonscription et dans la vie de mes électeurs et, bien sûr, de comprendre le budget lui-même.
Ma province, la Nouvelle‑Écosse, est mentionnée quatre fois dans les quelque 300 pages du budget et les innombrables autres pages des documents budgétaires. On parle de l’élargissement des voies de certains tronçons de la route transcanadienne. On y parle aussi du financement de projets que l'inefficace Banque de l’infrastructure du Canada n'a pas dépensé. On y mentionne aussi une entente avec la Nouvelle‑Écosse sur les recettes provenant des ressources extracôtières. Je ne suis pas certain de la pertinence de tout cela. La dernière mention concerne la pénurie de médecins et de personnel infirmier en Nouvelle‑Écosse. Nous savons tous que le a promis 7 500 médecins, infirmiers et infirmiers praticiens, qu'il matérialiserait d’un coup de baguette magique, mais cela ne s’est pas concrétisé. Malheureusement, 88 000 Néo‑Écossais n’ont pas de médecin de famille. Nous savons très bien qu’il manque aussi entre 60 000 et 70 000 infirmiers dans tout le pays. Ce fardeau nous écrase aussi.
Malheureusement, malgré la demande unanime des premiers ministres des provinces, aucun financement n’est prévu pour une augmentation du Transfert canadien en matière de santé. Les libéraux ont parlé de l’exonération des prêts d’études des médecins et du personnel infirmier, mais ceux-ci doivent accepter de travailler dans les régions rurales ou éloignées. Il arrive facilement aux médecins, et je le sais bien, d’accumuler 250 000 $ de dettes pendant leurs études, et l'exonération de 60 000 $ proposée me paraît terriblement insuffisante.
L'agriculture constitue une autre grande préoccupation dans ma circonscription, Cumberland—Colchester. Mis à part le problème de la galle verruqueuse de la pomme de terre causé par l’incompétence du gouvernement dans ses relations avec les États‑Unis, il n’y a aucune autre mention de l’agriculture dans le budget de 2022. Au Canada, il y a huit collèges agricoles et dans ma circonscription, il y en a un. Le fait qu’il n’y ait aucune mention de l’agriculture dans le budget et qu’il n’y ait pas de financement pour l’agriculture est tout simplement un mauvais choix de priorités.
Cela survient alors que le Canada pourrait jouer un rôle considérable sur la scène internationale pour ce qui est de nourrir le monde, une importante responsabilité liée à la guerre illégale que mène la Russie contre l'Ukraine, dont le député a longuement parlé. Des possibilités s'offrent aux agriculteurs canadiens, à un moment où le prix de l'essence atteint des sommets historiques. Bien sûr, il y a aussi la taxe injuste sur les engrais, que le gouvernement persiste à imposer aux agriculteurs. C'est là une atteinte flagrante portée aux agriculteurs, alors qu'ils ont une possibilité sans précédent de nourrir le monde. Malheureusement, on ne sait pas au juste si le Canada sera en mesure d'apporter une contribution quelconque à cet égard.
Le budget traite un peu de l'environnement et du changement climatique. Nous ne savons pas exactement comment cela se traduira en Nouvelle‑Écosse, étant donné l'imprécision du libellé du budget, comme « la gestion proactive des urgences maritimes et [...] d'autres types de pollution ». J'ai une idée de ce que cela signifie, mais, assurément, il y a lieu d'étoffer le propos afin d'aider les gens à comprendre ce que cela veut dire pour la Nouvelle‑Écosse.
Le budget ne fait aucune mention des effets des changements climatiques sur l'isthme de Chignecto, une question que j'ai déjà eu le plaisir de soulever à la Chambre. Comme nous le savons, ce lien terrestre entre la grande province de la Nouvelle‑Écosse et le reste du Canada est essentiel. Il n'y a pas un mot à ce sujet alors qu'il s'agit d'une situation d'urgence climatique en puissance.
En Nouvelle‑Écosse — et espérons que c'est aussi le cas de mon collègue de Winnipeg —, nous savons que les aînés sont importants pour tous les Canadiens. C'est certainement le cas des gens de la Nouvelle‑Écosse. La crise que vivent actuellement les aînés, la crise d'abordabilité, ne semble pas non plus faire partie des éléments inclus dans le budget. Aucune augmentation des chèques envoyés aux aînés n'est prévue. C'est triste. Le budget prévoit plutôt la tenue d'une autre étude sur une allocation, qui n'a pas encore de nom, pour les gens souhaitant vieillir à la maison alors que l'argent pourrait facilement être remis directement aux aînés. Des fonds semblent être prévus pour permettre aux aînés de rendre leur domicile plus accessible et de participer plus pleinement à la vie de leur collectivité. Cependant, comme nous le savons, de telles mesures ne les aident pas à remplir leurs réservoirs pour se chauffer, à faire le plein ou à se nourrir.
Il n'y a aucun allégement financier pour les aînés qui ont contribué à bâtir ce grand pays. En fait, dans le budget, on a l'audace de dire que les aînés canadiens « n’ont pas à s’inquiéter [puisque] leurs prestations seront ajustées en fonction de l’inflation ». J'ai du mal à le croire. On ajoute ensuite que « la proportion d’aînés vivant dans la pauvreté n’est que la moitié de celle de l’ensemble de la population ». Est-ce là de quoi se vanter? Je n'en suis vraiment pas certain. Est-ce réellement l'objectif ambitieux que le gouvernement a établi? Est-il d'avis qu'il est acceptable que des aînés ou d'autres Canadiens vivent dans la pauvreté? Je ne le crois pas.
D'un point de vue très personnel, cela m'amène à parler de Daniel, qui m'a écrit à propos de son budget. Il insiste pour que je soulève la question de l'abordabilité à la Chambre des communes, question qui, comme nous le savons, afflige de nombreux Canadiens. Durant la semaine de relâche, il est venu me voir à mon bureau pour me présenter le budget qu'il fait à partir de son revenu mensuel de moins de 800 $.
Daniel a un mode de vie frugal. Son prêt hypothécaire lui coûte 547 $, son assurance-vie hypothécaire, 35 $; son assurance auto, 84 $; son assurance habitation, 125 $; et ses frais bancaires s'élèvent à 20 $. Les coûts pour le téléphone, le câble et Internet sont, étonnamment, de 230 $ par mois; ceux pour l'assurance de biens, 35 $; ceux pour l'assurance-vie, 100 $; et ceux pour l'assurance médicale, 140 $, en plus de 10 $ par mois pour chaque médicament, et il en prend huit. Sa facture d'électricité s'élève à 200 $ par mois, et il doit aussi payer l'épicerie et l'essence. Sans tenir compte de la nourriture et de l'essence pour son véhicule, les dépenses de Daniel sont d'environ 1 596 $ par mois. Bien entendu, il peine à payer ses factures avec son revenu mensuel de 800 $, mais, heureusement pour lui, son épouse arrive à travailler un peu pour aider à subvenir aux besoins de la famille.
Comme les députés peuvent l'imaginer, ce ménage n'a pas les moyens de se payer le moindre luxe. Il n'effectue aucune dépense frivole. À l'épicerie, il n'achète que l'essentiel. Pour économiser l'essence, Daniel ne va plus qu'une fois par mois au village pour y faire l'épicerie et se procurer l'essentiel, car il n'y a pas de transport en commun là où il vit. Quand je regarde ce budget de misère, je ne sais même pas quelles compressions je pourrais suggérer.
De plus en plus, nous constatons que c'est « juste incroyable ». C'est vraiment « juste importun ». Certains diraient même que c'est « juste inconcevable » que nous nous retrouvions aux prises avec une telle crise du coût de la vie.
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Madame la Présidente, nous ne pouvons même plus employer le mot « juste ». Je vais essayer de me corriger. J'apprendrai de nouveaux mots.
Une chose est certaine, c’est qu'il y a de l’inflation, et c’est un problème énorme qui est à un niveau jamais vu en plus de 30 ans. Ces libéraux-NPdépensiers peuvent continuer de dire qu’il s’agit d’une crise mondiale et d'invoquer d'autres excuses de ce genre, mais c’est de la foutaise. En toute franchise, je ne crois pas un seul instant que mes concitoyens soient terriblement préoccupés par ce qui se passe en Allemagne, en France ou dans ces autres pays dont préfèrent parler les libéraux-NPdépensiers. C’est absurde.
Lorsque mes concitoyens m’appellent, m’envoient des courriels ou débarquent à mon bureau, ils redoutent de ne plus pouvoir nourrir leur famille ici, au Canada. Ce n'est pas un problème quelconque, mais bien un problème qui relève de la responsabilité du gouvernement et du . Mes concitoyens sont préoccupés par le taux d’inflation le plus élevé en plus de 30 ans. Ils s’inquiètent des prix en général, du mazout domestique à l’épicerie en passant par l’essence, qui augmentent presque chaque semaine. Pour en venir à la question à laquelle Daniel aimerait obtenir une réponse, peut-être du , qu’est-ce que le gouvernement compte faire au sujet de la crise de l'abordabilité qui frappe actuellement les Canadiens?
Enfin, les Canadiens me demandent tous les jours comment nous allons rembourser la dette astronomique que ces libéraux-NPdépensiers continuent d’accumuler. Ma fille aînée a vu le jour en août 1994. À ce moment-là, la part de la dette d’un particulier était de 16 000 $; aujourd’hui, elle a grimpé à 31 255 $. Bien sûr, si on veut faire un calcul approximatif, on peut dire qu’elle a doublé en 28 ans. Au fur et à mesure que ce chiffre continue d’augmenter, les Canadiens moyens sont très préoccupés par ces dépenses effrénées et ils se demandent comment ils pourront soutenir ce fardeau à l’avenir quand ils n’ont même pas les moyens de se payer une maison.
En résumé, ce budget laisse tomber les Canadiens moyens comme Daniel; des secteurs importants et vitaux comme l’agriculture; les jeunes Canadiens comme ma fille aînée, qui vont se retrouver avec une énorme dette nationale; et, enfin, tous les Néo‑Écossais. Il n’y a presque aucune mention de ma province d’origine dans le budget et il n’y a évidemment rien de substantiel non plus pour les électeurs de Cumberland—Colchester. Par conséquent, personne ne sera étonné d’apprendre que je ne fais pas confiance au gouvernement et que je n’ai aucune intention d’appuyer le budget de 2022 du .
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
Le budget de 2022 a été déposé au moment où le Canada connaît une croissance économique record. En effet, le PIB du Canada est plus élevé que jamais, et le FMI prévoit que l’économie du Canada sera celle qui connaîtra la croissance la plus rapide des pays du G7 cette année et l’année prochaine. Le Canada a récupéré 115 % des emplois perdus au plus fort de la pandémie, comparativement à seulement 93 % aux États-Unis, et nous avons le taux de chômage le plus bas en cinq décennies. Lorsque la pandémie a frappé, le ratio dette nette–PIB du Canada était le plus bas des pays du G7, et le budget de 2022 nous permettra de conserver cette position en gardant bien en vue l’objectif d’abaisser ce ratio par une approche financière prudente.
Toutefois, malgré ces chiffres fort positifs, l’inflation causée par les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales liées à la COVID, l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les taux d’intérêt plus bas que jamais s’est répercutée sur les prix auxquels les Canadiens doivent payer pour acheter de la nourriture, faire le plein de leurs voitures et acheter une maison. Voilà pourquoi, dans son budget de 2022, le gouvernement s’attaque aux problèmes d’abordabilité de façon à faciliter l’accès à la propriété et à réduire les coûts des soins de santé tout en mettant l’accent sur la croissance économique et la protection de l'environnement.
L’augmentation du coût des logements constitue l’exemple le plus visible et le plus alarmant des problèmes d’abordabilitié auxquels notre pays est confronté, l’accès à la propriété devenant de plus en plus difficile pour beaucoup de Canadiens. Par exemple, dans deux des trois plus grandes localités de ma circonscription, la maison moyenne se vend actuellement à plus de 4 millions de dollars; dans les secteurs où la croissance est la plus rapide, le coût des maisons s’est accru d’environ 40 % en un an. À l’évidence, la situation est insoutenable, et elle est attribuable en grande partie à la grande pénurie de logements observée au Canada.
Les investissements étrangers et la spéculation ont empêché les Canadiens d’avoir accès à une partie du parc immobilier; de plus, des pratiques immobilières déloyales ont fait augmenter les prix, ce qui a rendu particulièrement difficile l’accès au marché pour les jeunes Canadiens. Le gouvernement réagit donc à la situation en s’attaquant au problème sur tous ces fronts dans le budget de 2022.
La population du Canada croît plus rapidement que celle de tous les autres pays du G7. Or, le nombre de logements par habitant y est plus bas que dans la plupart des pays de l’OCDE. Une telle situation ne peut pas continuer si nous voulons que l’accès à la propriété soit abordable. Le Canada a donc décidé de doubler la construction de nouveaux logements au cours de la prochaine décennie. Nous proposons d’investir 4 milliards de dollars pour lancer le fonds d’accélération de la construction de logements afin d’aider les municipalités à construire plus de 100 000 logements adaptés aux besoins dans la collectivité. Nous lions également nos investissements dans les infrastructures à la densification de façon que le gouvernement fédéral puisse faire tout ce qui est en son pouvoir pour décourager le nombrilisme qui prive les jeunes canadiens et les travailleurs de l’accès au logement là où ils ont grandi ou là où ils travaillent.
Entre autres mesures, nous prolongeons l’Initiative pour la création rapide de logements de façon à construire plus de logements supervisés, nous créons un programme de location avec option d’achat pour aider les jeunes professionnels à accéder au marché et nous consacrons aux coopératives l’investissement le plus élevé des trois dernières décennies.
Nous devons également construire davantage de logements dans les collectivités autochtones. S'il est déjà difficile de trouver un logement pour la plupart des Canadiens, c’est encore pire dans les collectivités autochtones. Solutionner ce problème constitue une étape vitale sur le chemin de la réconciliation. Dans le budget de 2022, nous proposons d’investir 4,3 milliards de dollars pour construire et agrandir des logements dans les collectivités autochtones et élaborer, en collaboration avec elles, une stratégie de logement pour les Autochtones vivant en milieu urbain, rural et nordique.
Dans le but de contrer la marchandisation du logement, nous interdisons, pour une période de deux ans, les investissements dans le secteur immobilier résidentiel par des étrangers qui ne résident pas au Canada afin que les logements au Canada appartiennent à ceux qui y vivent et qui contribuent à l'économie de notre pays. Nous mettons également en place un impôt pour les rénovateurs-revendeurs lorsque la propriété est revendue moins de 12 mois après l’acquisition et nous taxons les projets de nouvelles constructions. Nous collaborons également avec les provinces pour élaborer une charte des droits des acheteurs afin d’éliminer les pratiques déloyales, comme les offres à l’aveugle qui conduisent obligatoirement à une augmentation des prix, et de veiller à ce que les acheteurs aient le droit de faire inspecter la propriété, étant donné qu’ils font l’investissement le plus important de leur vie.
Nous créons également le compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété dans le but d’aider les jeunes Canadiens à accéder au marché immobilier. Le compte permettra aux futurs premiers acheteurs d’économiser et d’investir jusqu’à 40 000 $. Comme dans le cas d'un REER, les cotisations seront déductibles d’impôt et les sommes retirées pour acheter une première propriété, y compris les intérêts, ne seront pas imposables, comme c'est le cas du CELI.
Même s’il est le facteur qui compte le plus dans la crise d’abordabilité, le logement n’est absolument pas le seul. Ainsi, on me parle souvent dans ma circonscription du coût élevé des services de garderie, ou l’insuffisance de tels services, situations qui pénalisent les familles et les entreprises. C’est pourquoi notre gouvernement a créé, l’an dernier, le système pancanadien d’apprentissage et de garde des jeunes enfants. D’ici la fin de cette année, les frais de garderie seront réduits en moyenne de 50 %, soit à 20 $ par jour en Colombie-Britannique, le coût moyen devant s’établir à 10 $ par jour en 2026. Ce programme permettra aux familles en Colombie Britannique d’économiser 6 000 $ par enfant en moyenne d’ici la fin de l’année, et plus de 9 000 $ en moyenne par enfant d’ici la fin 2026.
Pour créer les 40 000 nouvelles places prévues dans le projet, le gouvernement compte, dans son budget de 2022, investir 625 millions de dollars additionnels. Des parents m’ont dit que, à bien des égards, le manque de places est un problème plus grand que le prix, certaines familles attendant plus de deux ans pour obtenir une place en garderie. Ce programme de garderies n’est pas seulement une importante politique sociale, c’est également une importante politique économique, car il permettra aux deux parents de retourner sur le marché du travail.
Le retour au travail des gens est en fait l’un des plus gros problèmes auxquels notre économie est confrontée, puisque quelque 875 000 emplois partout au pays ne trouvent pas preneurs. Le programme de garderies et celui de la construction de logements permettent de s’attaquer à deux grands problèmes, mais l’arriéré dans le traitement des demandes d’immigration provoquée par la pandémie constitue le troisième. Le budget de 2022 prévoit un investissement de 2,1 milliards de dollars pour éliminer cet arriéré. Il importe de noter que cet investissement aidera à améliorer et à rationaliser le programme des travailleurs étrangers temporaires, qui revêt une importance cruciale pour l’embauche de travailleurs dans des secteurs et des régions aux prises avec les plus grandes pénuries de main-d’œuvre, notamment les secteurs dépendant du tourisme qui ont été durement frappés par la pandémie.
Le système de santé publique du Canada suscite une immense fierté nationale. Il nous a protégés au plus fort de la pandémie, mais il n’est pas complet. Le budget de 2022 comble une importante lacune avec la création d’un programme de soins dentaires. Dès cette année, les enfants de moins de 12 ans auront accès aux soins dentaires. Le programme sera ensuite progressivement élargi, d’ici 2025, à toutes les familles canadiennes ayant un revenu inférieur à 90 000 $. Même si, pendant la pandémie, le gouvernement fédéral a fourni 80 % des programmes d’aide pour atténuer les répercussions de la crise, les chirurgies ont accusé un arriéré au cours des deux dernières années. C’est pourquoi le gouvernement fédéral intervient une fois de plus et fournit aux provinces une aide de plus de 2 milliards de dollars en sus des transferts en santé pour remédier au problème.
Les inondations et les incendies de forêts catastrophiques survenus en Colombie Britannique l’an dernier ont rappelé à bon nombre d’habitants de cette province que nous vivons une urgence climatique. Dans le budget de 2022, le gouvernement du Canada prend des mesures pour que nous soyons résilients au changement climatique qui est déjà amorcé, tout en donnant suite à l’engagement pris dans la loi de réduire les émissions d’au moins 40 % d’ici 2030. Les investissements totaux dans la lutte contre les changements climatiques et dans l’économie verte dépasseront 28 milliards de dollars dans le budget de cette année, et ils s’ajouteront aux investissements de plus de 100 millions de dollars déjà prévus. Il importe également de noter que pour atténuer les répercussions des futurs feux de forêt, nous formerons 1 000 nouveaux pompiers, nous augmenterons notre capacité de surveillance par satellite, nous investirons dans de nouveaux équipements de lutte contre les incendies et nous collaborerons avec les peuples autochtones pour appliquer des méthodes traditionnelles visant à atténuer les effets des feux de forêt.
Le gouvernement sait que la politique climatique doit être mise en œuvre de manière à créer des emplois et à ne pas imposer un fardeau excessif aux Canadiens. C’est pourquoi le budget de cette année prévoit d’élargir et d’étendre les incitatifs pour les véhicules zéro émission afin de s’attaquer à notre deuxième source d’émissions en importance. Nous investirons également dans les réseaux de bornes de recharge pour les soutenir. De nouveaux avantages fiscaux pour la fabrication de thermopompes et des capitaux supplémentaires pour les rénovations résidentielles s’ajouteront aux subventions de 5 000 $ et aux prêts sans intérêt de 40 000 $ pour les rénovations domiciliaires afin de faire économiser de l’argent aux Canadiens et de réduire les émissions des ménages.
Des investissements de 15 milliards de dollars dans le Fonds de croissance du Canada et de 3,8 milliards de dollars dans notre stratégie sur les minéraux critiques permettront au Canada d’être compétitif dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement en batteries, qui jouera un rôle crucial dans l’économie propre, ce qui favorisera la croissance de l’emploi dans le monde entier. Éliminer les crédits d’impôt qui soutiennent la nouvelle production de pétrole et de gaz tout en créant de nouveaux crédits d’impôt qui soutiennent les technologies propres aidera le secteur privé à jouer un rôle croissant dans la transition vers une économie plus propre. Alors que nous électrifions de plus en plus notre économie, nous investissons pour accroître notre production d’électricité verte avec près de 900 millions de dollars pour élaborer de nouveaux projets d’électricité propre et moderniser notre réseau électrique.
Notre environnement occupe une place spéciale dans le cœur des Britanno-Colombiens, mais bon nombre de nos écosystèmes terrestres et marins les plus importants sont en danger. Pour protéger les dernières forêts anciennes de la Colombie‑Britannique, nous créons le Fonds de la nature pour la protection des forêts anciennes. Ce fonds permettra de mobiliser des capitaux provinciaux et privés pour protéger davantage de forêts anciennes irremplaçables en Colombie‑Britannique et les nombreuses espèces en péril qui y vivent. Nous élargissons également le Plan de protection des océans, qui connaît un grand succès et qui a permis de réaliser d’incroyables travaux de restauration dans nos zones marines les plus fragiles, en y ajoutant 2 milliards de dollars pour en faire encore plus.
Je vois que mon temps de parole tire à sa fin, alors je n’aurai pas le temps d’aborder les nombreux autres aspects de ce budget qui contribueront réellement à améliorer la vie des Canadiens et qui nous aideront à continuer d’accélérer sur la voie d’un développement plus durable. Je veux terminer en disant que ces politiques et ces investissements marquent le début du monde post-COVID. Grâce à des dépenses prudentes, mais ambitieuses, le gouvernement libéral aidera les Canadiens à bâtir un avenir dans lequel chacun pourra prospérer tout en maintenant une situation financière solide et durable.
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Madame la Présidente, c’est un plaisir de prendre la parole à la Chambre aujourd’hui. Je tiens d’abord à remercier mon collègue de pour le discours fantastique qu’il a prononcé ce matin, mais aussi pour tout le travail qu’il accomplit au sein de notre gouvernement, en exerçant des pressions concernant de nombreuses questions qui touchent sa circonscription et d’autres Canadiens.
J’ai écouté de longues heures de débat sur ce budget au cours des derniers jours et je sais que certains jours, quand nous nous levons, que tout va mal et que nous voyons tout en noir, il est vraiment difficile de voir les retombées positives dans la vie de beaucoup de gens dans notre pays. Cependant, je vis dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador et je peux dire aux députés que, dans ma circonscription, Labrador, nous appuierons sans réserve ce budget, et je tiens à leur en donner les raisons.
C’est parce que non seulement nous reconnaissons qu’il y a des secteurs au Canada qui méritent d’être soutenus et choisis pour des investissements, mais nous répondons aussi aux besoins critiques des gens qui ont été ignorés pendant trop longtemps dans notre pays. Je représente une région du Nord du Canada, dont une forte population autochtone d’Innus et d’Inuits. Ma circonscription compte de nombreuses communautés rurales et éloignées, et je peux en toute franchise dire aux députés que nous n’avons jamais vu des investissements dans nos communautés nordiques comme ceux que nous voyons aujourd’hui.
En ce qui concerne Terre‑Neuve‑et‑Labrador en général, le gouvernement fédéral a renouvelé l’Accord atlantique avec cette province à un moment de son histoire où elle avait besoin d’aide et de revenus financiers. L’investissement de 2,5 milliards de dollars en vertu de l’Accord atlantique permet à cette province d'avoir part aux redevances qu’elle a favorisées, développées, produites et remises au gouvernement du Canada au fil des ans, comme elle le fait encore. Nous avons fait des investissements de 5,2 milliards de dollars dans l’atténuation des tarifs. Là encore, il s’agit d’une entente conclue avec la Province de Terre‑Neuve‑et‑Labrador.
En tant qu’actionnaire, le Canada a tiré des taxes et des avantages de notre province pendant de nombreuses années grâce à l’industrie pétrolière et gazière. Aucun autre gouvernement, y compris ceux des députés d’en face, n’a jamais accepté de faire ce qui était juste en rendant une partie de ces revenus à la province à un moment où elle en avait le plus besoin. Notre gouvernement est le premier à le faire.
Les députés d’en face disent que nous ne soutenons pas l’industrie ou les emplois. Nous avons investi davantage dans le développement de l’économie et des ressources que tout autre gouvernement avant nous. Nous avons acheté des pipelines; nous avons pris des mesures pour la mise en valeur de minéraux critiques; nous avons investi dans l’infrastructure pour soutenir de grands projets de développement des ressources au Canada et quand les Albertains ont eu besoin d’aide pour faire face à la COVID, quand l’industrie pétrolière et gazière était au fond du baril, qui est intervenu? C’est notre gouvernement, car nous avons reconnu que les travailleurs et les familles devaient toujours passer en premier.
Des députés s'opposent aux dépenses qui ont été faites dans le contexte de la COVID. Ils s'opposent à ce que 40 % des entreprises qui emploient des personnes au Canada aient reçu une subvention salariale. Les députés pensent-ils que ces travailleurs n’auraient pas dû recevoir cette subvention et qu’ils auraient dû être renvoyés chez eux sans revenu? Ces travailleurs auraient perdu leur maison et leur voiture, et leurs enfants auraient dû quitter les universités et les collèges. Est-ce que c’est ce que veulent dire ces députés? Nous ne le croyons pas.
Savent-ils que dans ma propre province, Terre‑Neuve‑et‑Labrador, 49 000 emplois ont été maintenus grâce à la subvention salariale? Cela représente 49 000 salariés qui ont pu payer leur hypothèque pendant la pandémie de COVID, grâce à l’intervention de notre gouvernement. Je ne m’en excuserai jamais.
S’il est facile d’être un opposant, il est bien plus difficile de concevoir un plan qui réponde aux besoins réels des Canadiens. C’est là que réside la difficulté. Nous parlons de soins de santé. Il n’y a pas de sujet plus important que les soins de santé pour les électeurs que je représente au Parlement, qu’il s’agisse du soutien pour la santé mentale et la prévention du suicide, des services concernant la toxicomanie, des interventions chirurgicales ou de l’accès aux médecins ou aux infirmières. Tout cela est essentiel. C’est important, non seulement pour les électeurs que je représente à la Chambre des communes, mais pour tous les Canadiens.
Parfois, il n’est pas mauvais que le gouvernement du Canada intervienne lorsque c’est nécessaire, et c’est ce que nous faisons. Il y a un arriéré de cas en attente en chirurgie dans ce pays. Pas plus tard que la semaine dernière, j’ai parlé à un médecin du Québec qui m’a dit qu’il ne pouvait même pas réserver du temps en salle d’urgence. C’est dire à quel point les salles d'urgence sont bloquées. C’est dire à quel point leur arriéré de cas est massif.
J’ai parlé à des médecins de Terre‑Neuve‑et‑Labrador, et la situation est la même. C’est la même chose partout au pays. Lorsque des députés prennent la parole pour dire qu’ils n’appuieront pas ce budget, ils disent qu’ils ne soutiendront pas le gouvernement du Canada qui investit pour que les interventions chirurgicales puissent se faire et réduire la liste d’attente pour les Canadiens qui ont besoin d’avoir accès aux soins.
Nous faisons également une autre chose. Je ne suis pas la seule députée d’une circonscription rurale qui siège à la Chambre des communes, et je ne suis pas non plus la seule députée d’une circonscription du Nord. Je peux dire que le recrutement de médecins et d’infirmières dans les régions rurales et nordiques du Canada est devenu critique. Le seul moyen d’avoir un médecin ou une infirmière est de passer par des suppléants. C’est une solution temporaire. Il y a un manque de régularité dans le service. Ce que nous faisons en tant que gouvernement, c’est d’inciter les médecins et les infirmières à venir s’installer dans les collectivités rurales et nordiques du Canada, une mesure qui permettra aux gens de bénéficier de bons services médicaux, peu importe où ils vivent.
La présence régulière d’un médecin ou d’une infirmière rend possible l’accès à des diagnostics et des traitements rapides qui sauvent la vie des gens. On ne peut jamais oublier cela. Devrions-nous nous excuser, en tant que gouvernement, d’investir dans un système de soins de santé qui permet cela?
J’ai entendu aujourd’hui des députés dire que ce n’est pas la responsabilité du gouvernement fédéral et que les provinces pourraient bien s’en occuper. Ce sont les mêmes provinces qui nous demandent plus d’argent pour les soins de santé. Elles nous demandent d’augmenter les dépenses. Elles nous disent qu’elles ne peuvent pas se permettre de continuer dans la même voie.
Nous intervenons donc, et nous intervenons dans ces secteurs, comme nous le faisons pour les soins dentaires et comme nous l’avons fait pour de nombreuses collectivités inuites dans le Nord dans le cadre d’une stratégie de prévention du suicide; nous nous sommes alors attaqués à ce qui était devenu une grave crise dans beaucoup de collectivités nordiques du Canada.
Aucun autre gouvernement dans notre histoire n’est intervenu au chapitre de la réconciliation. Nous sommes le premier. Non seulement nous avons noué une relation qui respecte et honore les droits des peuples autochtones dans ce pays, mais nous avons travaillé en partenariat avec eux pour construire de meilleures habitations, une meilleure infrastructure, une économie plus forte et un avenir dans lequel ils peuvent croître et prospérer et qu’ils peuvent également contrôler. Quelqu’un peut-il dire en toute honnêteté que ce n’est pas la bonne direction à prendre pour le Canada? Je vous garantis que les Autochtones du Canada nous apportent dix fois plus que ce que nous leur apportons.
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Monsieur le Président, je suis heureux d’avoir l’occasion de prendre la parole aujourd’hui pour participer au débat sur le budget de 2022. Je tiens à féliciter le gouvernement de déposer un budget une deuxième année de suite. Il avait en quelque sorte rompu avec cette tradition historique pendant un certain temps.
À bien des égards, il s’agit d’un budget d’une importance historique, qui pourrait bien rester gravé dans les mémoires pendant des générations. On s’en souviendra comme d’un budget qui n’a pas réussi à freiner les dépenses effrénées et à rétablir la responsabilité financière, d’un budget qui a mis en péril le bien-être financier et l’accès aux services gouvernementaux des générations futures, et d’un budget qui doublé la mise sur des politiques malavisées pour des motifs idéologiques.
On se souviendra également de ce budget comme étant le premier budget fédéral du Nouveau Parti démocratique, ce qui n’est pas un mince exploit pour un parti qui, il y a à peine six mois, n’a officiellement remporté que 25 sièges avec moins de 18 % des voix. C’est un gouvernement pour lequel personne n’a voté et qui n’a même pas été débattu lors des dernières élections.
Il n’a jamais été aussi clair que nous avons un néo-démocrate qui s’est simplement adonné à être né dans une famille du Parti libéral. Au lieu de s’assumer et de faire campagne comme néo-démocrate, il s’est dit qu’il serait plus facile de transformer le Parti libéral de sir Wilfrid Laurier et de Jean Chrétien, autrefois raisonnable sur le plan financier, en une image miroir du NPD, à l’aide d’une coalition, pour se soustraire à tout examen et éviter d’avoir à rendre des comptes. Cette réalité se reflète dans ce budget, et ce sont les générations futures qui en porteront le fardeau.
Il était nécessaire d’engager des dépenses extraordinaires dans les premiers jours de la pandémie afin de s’assurer que les Canadiens aient le soutien dont ils avaient besoin pour traverser les périodes incroyablement difficiles engendrées par la pandémie et les diverses mesures de santé publique mises en place partout au pays par tous les ordres de gouvernement pour y faire face. Malheureusement, le gouvernement a traité...
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Monsieur le Président, j’aimerais remercier mon collègue néo-démocrate de nous avoir rappelé le budget brouillon d’il y a quelques années. C’était aussi avec les libéraux.
Malheureusement, le gouvernement a traité cette justification comme une occasion de dépenser frénétiquement et inconsidérément pour des politiques qui n’ont en rien aidé les Canadiens durant la pandémie ni contribué à créer une croissance économique durable afin de les aider à payer leurs dépenses.
Ce budget poursuit cette pratique avec un déficit de 52,8 milliards de dollars et aucun plan pour parvenir à l’équilibre budgétaire. À la fin de l’exercice 2014‑2015, la dette fédérale était d’un peu plus de 612 milliards de dollars, et l’excédent budgétaire, de 1,9 milliard de dollars.
Maintenant, la dette fédérale s’élève à près de 1,2 billion de dollars et devrait atteindre 1,3 billion de dollars dans les deux prochaines années. Le coût du service de la dette pour cette seule année sera de 26,9 milliards de dollars. L’inflation a atteint son plus haut niveau en 31 ans, et la Banque du Canada vient de procéder à la hausse de taux la plus importante depuis des décennies, soit un demi-point de pourcentage, ce qui porte le taux de financement à un jour à 1 %, pour faire face à l’inflation attribuable aux dépenses publiques. Nous savons que la Banque du Canada continuera d’augmenter agressivement les taux d’intérêt, rendant ces dépenses encore moins soutenables. En fait, ces dépenses excessives sont l’une des raisons pour lesquelles la Banque du Canada a dû augmenter les taux d'intérêt de manière si déterminée; les néo-démocrates-libéraux s'en rendraient compte s’ils ne suivaient pas tous l’exemple du , qui ne pense pas du tout à la politique monétaire.
Nous sommes tous conscients des conséquences dévastatrices de l’inflation au Canada. Trop de gens qui arrivaient tout juste à s’en sortir depuis quelques années, voire depuis plus longtemps dans certains cas, se retrouvent maintenant dans une situation où ils n'y arrivent plus. Les produits d’épicerie, le carburant et à peu près tout ce qu’on peut imaginer comme biens ou services deviennent de plus en plus chers. Le coût du logement a grimpé en flèche, le prix d’une maison moyenne ayant doublé depuis que le est arrivé au pouvoir, et il a augmenté de 30 % au cours de la dernière année seulement.
Les jeunes Canadiens, qui ont vu leur rêve d’accession à la propriété s’évaporer sous le gouvernement, espéraient une sorte de mesure inspirée dans ce budget, quelque chose qui montrerait que la coalition libérale—néo-démocrate comprenait le problème et essayait réellement de le régler. Au lieu de leur donner de l’espoir, le gouvernement s’est contenté d’appliquer les mêmes politiques ratées qui n’ont pas aidé les jeunes à obtenir une maison au cours des six dernières années. Rien dans le budget ne permettra de construire des logements cette année. En fait, la solution proposée par le gouvernement de coalition semble être un plan visant à augmenter la taille de la bureaucratie, et non l’offre de logements.
Le budget reconnaît presque que le gouvernement n’essaie même pas d’aider les jeunes à accéder à leur propre logement. Au lieu d’un plan sérieux visant à réduire la bureaucratie, à diminuer les coûts et à construire des maisons, le gouvernement a décidé qu’un crédit d’impôt pour la rénovation de maisons multigénérationnelles était la solution. Les familles sont la pierre angulaire de notre société, et il est admirable de soutenir nos proches quand ils vieillissent ou quand ils traversent des moments difficiles. Je suis sûr que nous le ferions pour notre famille et que la plupart des Canadiens voudraient faire de même s’ils étaient en mesure de le faire. Toutefois, compte tenu de la crise du logement, ce crédit d’impôt, qui donne jusqu’à 7 500 $ pour des rénovations visant à créer un logement accessoire, n’est pas une belle politique sociale pour aider à soutenir des familles solides. C’est un aveu d’échec de la part des libéraux—néo-démocrates.
C’est un aveu qu’ils vont renoncer à aider les jeunes à quitter le sous-sol de leurs parents et à s’installer dans leur propre maison. Le gouvernement dit aux jeunes qu’au lieu d’essayer de réparer le gâchis qu’il a créé et de les aider à accéder à la propriété, il va aider les familles à rénover les sous-sols pour qu’ils se sentent chez eux.
Les jeunes Canadiens veulent la fierté d’être propriétaire et la possibilité d’accumuler une certaine valeur nette, et ils veulent avoir l’autonomie qui vient avec le fait de vivre seul ou avec son conjoint. Ils ne veulent pas que le gouvernement les aide à installer une douche dans la demi-salle de bain du sous-sol de leur mère et de leur père et qu’on en reste là. Sans un plan concret pour augmenter l’offre, ramener les prix à un niveau raisonnable et aider de nouvelles personnes à accéder au marché de l’habitation, c’est exactement comme cela que ce crédit d’impôt sera interprété par les Canadiens, et qui pourrait les blâmer?
Une autre chose figure dans ce budget: l’augmentation prévue du montant des paiements de péréquation. Les députés se souviendront qu’en 2018, Bill « No More », je veux dire Bill Morneau, a tranquillement verrouillé la formule de péréquation jusqu’en 2024, pratiquement sans aucune consultation.
Les membres du gouvernement libéral de l’époque ne se souciaient pas vraiment du fait que l’Alberta et les autres provinces de l’Ouest traversaient des moments difficiles; ils voyaient simplement ma province entière comme une tirelire qu’ils étaient prêts à secouer pour en extraire jusqu’au dernier sou tant qu’ils le pouvaient. Après toutes ces années où les libéraux ont puisé dans cette tirelire sans rien y remettre, il ne reste plus grand-chose à donner, mais cela n’empêchera pas la coalition libérales—néo-démocrate d’essayer, et si cela signifie qu’il faut casser la tirelire, cela ne les dérangera pas.
Le sentiment que le gouvernement ne comprend pas l’Alberta ou qu’il tente activement de démanteler son économie et son mode de vie n’est pas nouveau. Certains espéraient qu’au moins avec la , étant née en Alberta, et le , représentant une circonscription d’Edmonton, une certaine considération serait accordée à notre province, mais ce n’est clairement pas le cas avec ce budget.
L’attaque contre le secteur de l’énergie se poursuit, le gouvernement libéral—néo-démocrate redoublant d'efforts dans son plan d’élimination progressive du secteur pétrolier et gazier. Avec ce budget, le gouvernement ne permettra plus l’utilisation d’actions accréditives pour les industries pétrolières et gazières, de sorte que les petites entreprises qui comptent sur cet outil important auront beaucoup plus de difficultés. Le gouvernement leur a demandé de réduire leurs émissions et de se débrouiller avec un système de réglementation de plus en plus compliqué, et en même temps, le gouvernement libéral—néo-démocrate tente de faire en sorte que les sociétés pétrolières et gazières ne disposent pas des ressources dont elles auront besoin pour atteindre l’un ou l’autre de ces objectifs.
Le budget prévoit toutefois un crédit d’impôt pour le captage et le stockage du carbone, mais il est malheureusement très imparfait. On laisse entendre dans le budget qu’il y a un crédit pour le captage, l’utilisation et le stockage du carbone, ce qui signifie que le pétrole récupéré peut également être utilisé, mais dans le cas du secteur énergétique de ma province, ce n’est tout simplement pas vrai. Le crédit d’impôt exclut spécifiquement la récupération assistée du pétrole, par laquelle le carbone qui est emprisonné peut être pompé dans le puits afin d’y être séquestré de façon permanente et, ce faisant, de faciliter l’extraction du pétrole qui se trouve au fond et qui, sinon, ne serait plus accessible. Cette technologie permet de produire le pétrole le moins polluant possible et d’utiliser de manière optimale les puits, ce qui se traduit par des emplois et des redevances, tout en continuant à séquestrer le CO2.
La séquestration aux fins de la récupération assistée du pétrole a déjà lieu. Il existe déjà un processus et un régime réglementaire, et des entreprises exercent leur activité dans ce cadre. Dans ma circonscription, la société Enhanced Energy a utilisé cette méthode pour séquestrer le CO2 et récupérer le pétrole le plus propre d’Amérique du Nord. Il y a un an, l’entreprise a annoncé qu’elle avait franchi une étape extraordinaire en séquestrant un million de tonnes de CO2, ce qui équivaut à retirer de la circulation 350 000 voitures.
Si quelqu’un s'étonne du fait que le gouvernement s’oppose à cette technologie, il faut savoir que c’est le cas de tout le monde en Alberta. Si le NPD et les libéraux veulent réduire les émissions, ils doivent mettre leur idéologie de côté, soutenir le secteur pétrolier et gazier, et appuyer la Stratégie de captage, d’utilisation et de stockage du carbone.