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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole. Je vais donc reprendre du début.
La mesquinerie revancharde qui anime le nuit à tous les Canadiens. Depuis février, les conservateurs proposent des solutions pragmatiques et raisonnables pour aider les Canadiens qui en arrachent à cause de la crise de l'abordabilité. Mais le premier ministre a poussé la mesquinerie jusqu’à rejeter toutes nos propositions, en s’imaginant que cela faisait du mal à notre parti. En fait, c’est aux Canadiens qu’il fait du mal.
C’est la dernière chance qu’il a, avant l’ajournement d’été, pour écouter ce que les conservateurs ont à dire et pour venir en aide aux Canadiens qui ont du mal à faire face à l’augmentation du coût des aliments, de l'essence et du logement. Les libéraux doivent reprendre contact avec la réalité. Voici quelques faits dont ils feraient bien de tenir compte. Le prix de l’essence est en train de battre des records. Le coût du logement a subi la plus forte augmentation jamais enregistrée depuis une génération. Pour les jeunes, avoir sa propre maison est aujourd’hui un rêve de plus en plus évanescent. Le prix des aliments a augmenté de 9,7 % en une année seulement. Voilà la réalité à laquelle font face les Canadiens, mais au lieu de les aider, le gouvernement a le culot d’augmenter les taxes et d’encourager la hausse du coût de la vie.
Les solutions que les conservateurs proposent depuis plusieurs mois pour faire face à cette crise ne sont pas des idées radicales, mais plutôt des solutions pleines de bon sens. Lorsque le prix de l’essence a commencé à augmenter, nous avons demandé au gouvernement de suspendre la TVH sur le carburant afin de donner un peu de répit aux Canadiens. C’est ce que des provinces avaient décidé de faire, et nous pensions que le gouvernement fédéral devrait leur emboîter le pas. Le a dit « non ». Ensuite, nous avons demandé au gouvernement de suspendre la taxe sur le carbone le 1er avril. Cette demande s'est encore soldée par un « non » de la part du premier ministre. Il s’imagine peut-être qu'il fera bonne figure à l’ONU en faisant payer aux Canadiens des prix record à la pompe. Il s’imagine aussi sans doute qu’il peut nuire aux conservateurs en essayant de les faire passer pour des incapables, mais il se trompe. Il est évident que le premier ministre a rejeté toutes nos propositions pour des raisons politiques, parce que ce sont des propositions qui ont été faites par les conservateurs. Parce qu’elles viennent de nous. Mais au bout du compte, ce n’est pas à nous que sa mesquinerie fait du mal, c’est aux Canadiens.
Cette attitude est vraiment déconcertante, car ce sont ceux qui ont le plus besoin de notre aide qui en souffrent. Les laissés pour compte sont les parents seuls qui n’arrivent plus à faire le plein d’essence et les personnes âgées qui ont du mal à payer leur épicerie et leur loyer. Rappelons-nous que l’augmentation du coût de la vie ne touche pas du tout le . Il ne paie pas son essence. Il ne paie pas sa nourriture. Il n’a pas besoin de faire la queue devant les magasins.
Les conservateurs ont également demandé la suppression des droits de douane sur les engrais afin que les agriculteurs et les producteurs ne soient pas pénalisés parce qu’ils utilisent les outils dont ils ont besoin. Encore une fois, le a dit « non » à cette proposition, quitte à nuire aux agriculteurs qui ont travaillé inlassablement pendant toute la pandémie pour assurer notre ravitaillement.
Les conservateurs ont également demandé à moult reprises au d’écouter les scientifiques et les experts qui disent que les obligations vaccinales ne sont plus nécessaires. Nous lui avons demandé de faire en sorte que la situation revienne à la normale, comme avant la pandémie, afin de permettre aux Canadiens de voyager sans entraves, de stimuler notre industrie du tourisme qui a beaucoup souffert, et de laisser les Canadiens reprendre leur vie normale. Encore une fois, il a dit « non » aux conservateurs, en pensant que cela nous faisait du mal à nous, alors que c'est aux Canadiens qu’il cause des dommages irréparables.
Que nous ne soyons pas les seuls à réclamer la levée de toutes ces restrictions ne change rien à ses yeux. La Chambre de commerce du Canada est d’accord avec nous. Il est est de même pour la Toronto Airport Authority, l’Association des hôtels du Canada et la Canadian Tourism and Travel Roundtable. Le PDG de WestJet a demandé lui aussi la levée des restrictions, ainsi que le Conseil des aéroports du Canada, pour n’en citer que quelques-uns. Mais cela n'ébranle pas le . Peu lui importe ce que disent les experts, c’est-à-dire les médecins, les scientifiques ou les responsables de la santé publique. Ce qui importe au premier ministre, c’est d’exploiter la situation pour cliver, stigmatiser et diviser les Canadiens, tout en nuisant aux conservateurs. Voilà probablement l'exemple le plus frappant de sa mesquinerie, de son hypocrisie et de son esprit revanchard.
Il ne se gêne pas pour parcourir le monde. Il se trouve d'ailleurs quelque part en Amérique du Nord au moment où je vous parle. Il se rend dans des pays qui n'imposent plus de restrictions. Il jouit pleinement de tout ce qui y est permis. Il a du bon temps, mange, boit et s’amuse avec des gens qui ne sont peut-être pas vaccinés. Personne ne porte de masque. Tout le monde a vu le se rendre sans masque dans plusieurs pays depuis un an, lui qui demande sans hésiter à ses concitoyens de continuer à respecter des restrictions draconiennes et anachroniques.
Les restrictions que le continue d’imposer ici, au Canada, pendant qu’il fait étalage de ses libertés personnelles à l’étranger, ne sont que des gesticulations théâtrales et de l’hypocrisie crasse.
Pendant des mois, notre parti s’est employé à trouver des solutions à tous ces problèmes. J’invite les Canadiens et tous ceux qui sont ici à la Chambre à relire toutes les mesures raisonnables que nous avons proposées. Nous aurions pu présenter toutes sortes de motions partisanes. Même encore aujourd’hui, nous aurions pu présenter des motions qui auraient placé le Parti libéral, et même le NPD et le Bloc, dans une position délicate. Nous ne l’avons pas fait, parce que nous préférons proposer des solutions pour les Canadiens. Nous voulons rassembler les Canadiens autour d’initiatives susceptibles de leur rendre la vie plus abordable, de leur permettre de rendre visite à leur famille et de leur donner les moyens de retourner au travail. Ce sont des solutions qui rassemblent, et c’est ce que les conservateurs ont proposé. Et qu’a répondu le ? Il a dit « non » à tout pour en tirer un avantage politique.
Malheureusement, pendant que nous faisons des propositions pour réduire le prix de l’essence et le montant des dépenses courantes, les prix continuent d’augmenter pour les Canadiens. Les parents ne devraient pas être obligés de choisir entre inscrire leurs enfants à un club sportif et acheter de nourriture. Ils ne devraient pas être obligés de s’endetter jusqu’au cou pour payer l’épicerie. Les jeunes devraient être optimistes et voir dans le Canada un pays d’avenir. Au lieu de cela, un rapport récent de la RBC indique que la situation financière des jeunes Canadiens se détériore chaque mois, surtout s’ils habitent dans une grande ville.
Pendant ce temps, le et son gouvernement ont clairement établi qu'ils préfèrent s’adonner à une petite politique revancharde plutôt que de venir en aide aux Canadiens. Le premier ministre a rejeté chacune de nos propositions simplement parce qu’il s’imagine qu’en nuisant aux conservateurs, il en tire des avantages politiques. Il ne pense qu’à gagner des points, au détriment des Canadiens. Ce sont les Canadiens qui doivent faire des sacrifices pendant qu’il se gargarise des louanges de ses amis libéraux et, je suppose, de son caucus libéral.
Aujourd’hui, nous présentons une sorte de motion omnibus, dont le but est de donner un répit aux Canadiens et de leur permettre de retrouver une vie normale. Nous estimons que ce n’est pas trop demander. Nous invitons nos collègues du NPD et du Bloc à s’allier à nous pour aider les Canadiens. Ils ont l’occasion aujourd’hui de faire passer les Canadiens d’abord. Le message que nous envoyons à nos amis du Bloc et du NPD n’est pas de voter pour les conservateurs, mais de voter pour les Canadiens. Nous les invitons à faire leur devoir et à voter pour les Canadiens.
Les libéraux peuvent eux aussi saisir cette chance. Le a le choix entre, d’une part, la mesquinerie et l’entêtement, parce que, il faut le dire, une bonne partie de son comportement n’est que de l’entêtement, et, d’autre part, l’acceptation de nos solutions pleines de bon sens pour venir en aide aux Canadiens. Aujourd’hui, il a l’occasion de faire preuve de leadership, de cesser ses enfantillages, d’arrêter de blâmer la Russie ou la pandémie ou quoi que ce soit d’autre, et de reconnaître enfin que les Canadiens ont besoin de lui pour se remettre au travail.
Au lieu de perdre son temps et son énergie à cliver les Canadiens et à essayer de trouver le moyen de nuire aux conservateurs et de les faire mal paraître, le pourrait, pour une fois, voir plus loin que son propre avenir politique. Notre motion propose d’accorder une aide immédiate aux familles, aux personnes âgées, aux agriculteurs, aux petits entrepreneurs et aux navetteurs, à qui les prix élevés font mal. Elle donnera de l’espoir aux Canadiens qui aimeraient mettre de l’argent de côté pour acheter une maison ou qui veulent tout simplement rendre visite à des membres de leur famille. Elle viendra en aide à des millions de Canadiens qui ont du mal à joindre les deux bouts à cause de l’érosion de leur pouvoir d’achat. Elle viendra en aide à des millions de Canadiens qui travaillent dans la fonction publique fédérale afin qu'il puissent retourner travailler à leur bureau. Jusqu’à présent, le premier ministre a complètement laissé tomber ces gens-là. Il les a négligés pour engranger du capital politique.
Aujourd’hui, nous offrons aux députés une dernière chance. Ce sera notre dernière motion de l’opposition. Nous offrons aux députés une dernière occasion de mettre un terme à la mesquinerie revancharde et de mettre en place les mesures d’aide dont les Canadiens ont besoin avant le début des vacances d’été. C’est un moment extrêmement important, et, cette année plus que jamais, les Canadiens ont besoin d’espoir. Les conservateurs leur offrent cet espoir. Nous demandons aujourd'hui au de saisir cette occasion pour redonner de l’espoir aux Canadiens, pour élargir leurs perspectives et pour leur dire que la situation va s’améliorer pour eux, pour leurs enfants et pour notre pays.
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Monsieur le Président, permettez-moi de souligner l'excellent travail de la , qui a livré aujourd'hui un vibrant plaidoyer pour les Canadiens et les Canadiennes qui souffrent et qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts. En présentant cette motion aujourd'hui, la cheffe de l'opposition a démontré clairement son soutien envers les Canadiens et les Canadiennes, les familles, les jeunes, les travailleurs et les aînés, tous ceux et celles qui voient le coût de la vie augmenter d'une manière exponentielle.
L'inflation atteint de nouveaux sommets. Le coût de tout augmente comme on ne l'a pas vu depuis des années. Pour ne donner qu'un seul exemple, le coût de la nourriture a augmenté d'environ 10 % depuis un an. Si on fait une moyenne, cela veut dire que certaines choses qu'on retrouve sur les tablettes des épiceries ont augmenté de 20 %, 25 % ou même 30 %. Malheureusement, ce sont souvent les choses dont les gens ont le plus besoin. On n'avait pas vu une telle augmentation depuis 1981.
La motion que l'opposition officielle présente aujourd'hui est pleine de bon sens. Elle demande au gouvernement d'écouter les Canadiens, pour une fois, et de mettre la partisanerie et l'attitude vindicative du de côté, afin de faire ce qui est juste: donner un peu de répit aux Canadiens et Canadiennes qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts.
Au cours des derniers jours, le premier ministre et ses ministres, dont la , ont tous démontré un manque de compassion flagrant à l'égard de ce que vivent actuellement les Canadiens et les Canadiennes. À plusieurs reprises, nous avons présenté des propositions justes et sincères qui auraient permis de diminuer le fardeau des gens. Malheureusement, chaque fois, le gouvernement a choisi de dire non aux propositions des conservateurs. Ce qui m'inquiète, c'est que l'attitude du premier ministre tend à démontrer qu'il a voulu dire non aux conservateurs parce que ces bonnes idées venaient de l'opposition officielle et des conservateurs. Il voulait punir les conservateurs en rejetant leurs idées, qui consistaient à diminuer la taxe sur l'essence et à annuler l'augmentation de la taxe sur le carbone, entre autres. C'étaient des propositions logiques et pleines de sens.
Toutefois, en faisant cela, le premier ministre a plutôt puni les Canadiens. Il a empêché les Canadiens de bénéficier d'un peu de répit. Il n'a pas fait mal aux conservateurs, il a fait mal aux familles canadiennes, aux jeunes Canadiens, aux aînés et aux travailleurs. C'est la réalité.
Aujourd'hui, nous lui donnons une chance de faire amende honorable. C'est quelque chose qu'il peut faire. Nous avons déposé une motion pleine de bon sens, une motion que le gouvernement pourrait appuyer pour enfin montrer un peu compassion envers les Canadiens et les Canadiennes. C'est sa dernière chance de le faire, puisque c'est la dernière journée de l'opposition. C'est donc la dernière fois qu'un député pourra présenter une motion à la Chambre disant que le gouvernement doit agir maintenant pour soulager les Canadiens et les Canadiennes. Selon ce qu'on a entendu jusqu'à maintenant, on ne pense pas que cela va venir des bancs libéraux.
Les libéraux ont vraiment besoin de remettre les deux pieds sur terre et de se reconnecter à la réalité des Canadiens et des Canadiennes. À la période des questions, nous les interpellons sur la hausse du coût de la vie, car le coût de tout augmente. Le prix de l'essence, par exemple, est rendu à 2,23 $ ou 2,32 $ le litre, dans certains endroits au pays. C'est totalement fou. Quand nous leur posons ce genre de questions, les libéraux disent que, dans le dernier budget, ils ont prévu une réduction des frais de garde pour les familles, la mise en place d'un coûteux programme de soins dentaires, etc. Ce sont toutes sortes de choses qui sont probablement liées à l'entente de coalition que le gouvernement libéral a faite avec le NPD, mais toutes ces choses ne feront absolument rien, dans l'immédiat, pour aider les familles qui souffrent.
J'ai eu l'occasion de discuter avec les représentants d'ORAPE, une banque alimentaire dans ma circonscription. Au cours des dernières semaines, le nombre de demandes a augmenté de 10 %. De plus en plus de gens n'arrivent pas à joindre les deux bouts et font des demandes urgentes pour avoir un peu de nourriture et survivre jusqu'au prochain chèque, parce que tout coûte plus cher.
Des travailleurs nous disent qu'ils n'ont plus les moyens de payer l'essence qu'ils doivent mettre dans leur véhicule pour se rendre au travail. D'autres parents nous disent qu'ils n'ont plus les moyens de conduire leurs enfants à leurs activités et qu'ils doivent faire des choix: acheter un peu plus de viande pour manger ou faire un peu plus d'activités pour les enfants. Nous sommes au Canada, en 2022, et des familles sont obligées de faire ce genre de choix. On m'aurait demandé l'an passé si je croyais cela possible et j'aurais dit non. Aujourd'hui, c'est la réalité à laquelle font face de nombreux Canadiens et Canadiennes.
Quand on entend les réponses du et des ministres, dont la , c'est comme si rien de cela n'existait. En fait, pour eux, l'inflation est mondiale. Il y en a un peu partout, et, d'après ce qu'ils disent, le Canada fait un peu mieux que les autres. Pourtant, quand on se met à regarder les chiffres, on se rend compte que c'est parce que l'inflation, au Canada, n'est pas calculée de la même façon que dans les autres pays. On nous dit que tout va bien, que le Canada fait mieux que les autres et qu'on va donc continuer ainsi. Ce genre de réponse n'offre absolument aucune aide aux familles et aux gens qui n'arrivent pas à boucler leur budget et qui sont obligés de faire des choix difficiles.
Je rappelle que 25 % des Canadiens ont été obligés de faire des choix difficiles, comme celui d'acheter moins de nourriture pour arriver à la fin du mois, et que 40 % des familles et des Canadiens qui gagnent moins de 50 000 $ par année ne mangent pas à leur faim. Quand je parle des familles, je ne parle pas seulement des familles avec des enfants; je parle de tous les genres de familles.
Toutefois, quand on dit ces choses au , on nous réfère au dernier budget, aux mesures qui vont s'appliquer dans plusieurs semaines ou dans plusieurs mois, aux décisions qui ont été prises pour présenter un budget qui démontre de toute évidence que ce gouvernement n'a même pas été capable de voir venir la crise actuelle. Dans le dernier budget, il n'y a absolument rien pour aider immédiatement les familles, pour les aider à faire face à la crise des prix de l'essence, pour aider les gens à boucler leur fin de mois. Le budget renferme beaucoup de dépenses pour plus tard, mais c'est maintenant que la crise sévit.
Va-t-on demander aux gens de continuer de se serrer la ceinture, de ne pas manger, de faire des choix difficiles et de ne pas envoyer leurs enfants à leurs activités jusqu'à ce que ces mesures soient un jour en vigueur, dans plusieurs années? C'est inacceptable. Nous ne pouvons tolérer cela. Nous ne pouvons accepter que le gouvernement agisse de la sorte.
C'est pourquoi nous avons présenté une motion pleine de bon sens, qui demande au gouvernement de réduire temporairement la taxe sur l'essence et le diesel afin de donner une pause aux Canadiens. Le prix à la pompe est rendu à 2,32 $ le litre.
Nous demandons également au gouvernement d'abolir la hausse de la taxe sur le carbone. On n'arrête pas de nous dire qu'on redonne aux familles avec la taxe sur le carbone. D'ici à ce que ces familles reçoivent un chèque, qui ne représentera pas exactement le montant qu'elles ont payé, elles ont besoin de mettre de la nourriture sur leur table. Ce chèque ne leur en donnera pas.
Nous demandons aussi au gouvernement d'abolir les mesures punitives aux aéroports pour aider l'industrie du tourisme et nos petites entreprises partout dans nos régions, afin de créer de l'activité économique et que les gens aient plus d'argent dans leurs poches. C'est cela, la réalité.
Nous proposons ces mesures depuis le mois de janvier. Les différentes mesures incluses dans cette motion ont toutes déjà été présentées au gouvernement. Chaque fois, le a dit non. Il a dit non aux Canadiens qui en ont besoin, aux Canadiens les plus démunis. Cependant, de plus en plus de citoyens de la classe moyenne, qui travaillent très fort pour y rester, ont eux aussi de plus en plus de difficultés à joindre les deux bouts.
C'est pour cela que nous lançons aujourd'hui un appel au gouvernement, au Bloc québécois et au NPD. Nous leur demandons d'appuyer notre motion, qui va donner un peu de répit aux Canadiens et aux Canadiennes qui en ont besoin actuellement. Je pense que c'est la chose à faire. Il faut éviter de faire de la partisanerie et de dire non aux conservateurs simplement parce que c'est une motion conservatrice. Ce n'est pas une motion conservatrice, c'est une motion de bon sens pour les Canadiens.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec mon ami député de .
Les Canadiennes et les Canadiens ressentent les effets de l'inflation, particulièrement à la pompe et à l'épicerie. Cette situation est en grande partie attribuable aux effets résiduels de la pandémie: les blocages des chaînes d'approvisionnement, la politique zéro COVID‑19 de la Chine et, surtout, les répercussions économiques de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Cela veut dire que les Canadiens paient plus cher, surtout pour l'énergie et les aliments.
J'aimerais tout de même rappeler à mes collègues d'en face que l'inflation est un phénomène mondial en ce moment et que, au Canada, l'inflation demeure inférieure à celle de nos pairs, dont les États‑Unis, le Royaume‑Uni et l'Allemagne, et même inférieure à la moyenne du G7, du G20, de l’OCDE et de l’Union européenne.
J'aimerais aussi rappeler à mes collègues d'en face, qui aiment attribuer tous les maux du monde aux dépenses gouvernementales, que c'est grâce à notre gouvernement fédéral que les travailleurs canadiens ont pu continuer à recevoir leur chèque de paie pendant la pandémie.
Si nous avons mis en place autant de programmes et de soutien, c'est justement pour que les Canadiens puissent continuer à mettre de la nourriture sur la table, à chauffer leur maison et à faire le plein d'essence. Ces programmes se sont avérés absolument indispensables pour permettre aux Canadiens et à l'économie canadienne de surmonter la pandémie.
C'est grâce à notre soutien et au fait que nous avons évité les politiques d'austérité pendant la pandémie que l'économie canadienne était en bonne posture pour tenir bon face à la vague du variant Omicron, aux perturbations des chaînes d'approvisionnement et à bien d'autres éléments.
L'économie canadienne connaît une forte reprise en ce moment. Nous avons enregistré la croissance la plus rapide parmi les économies du G7 au premier trimestre et notre PIB réel, tenant compte des effets de l'inflation, est maintenant supérieur à ce qu'il était avant la pandémie. C'est quand même incroyable.
[Traduction]
Le Canada connaît non seulement une reprise économique solide et rapide, mais aussi l’une des reprises de l’emploi les plus fortes et les plus rapides du G7. En fait, le chômage est à son plus bas depuis que nous tenons des statistiques à ce sujet, soit depuis 50 ans.
Nous avons récupéré 115 % des emplois perdus au cours des premiers mois très difficiles et terribles de la pandémie. Par rapport à d’autres pays, c’est une reprise extraordinaire. Même aux États-Unis, seuls 96 % des emplois ont été récupérés. Au Canada, nos entrepreneurs et propriétaires de petites entreprises ont créé 3,5 millions d’emplois au cours des deux dernières années seulement.
Alors que le nombre d’emplois continue d’augmenter et que la production perdue pendant la pandémie est en train d’être rattrapée, notre plus récent budget vise à rendre la vie plus abordable pour les Canadiens et à faire des investissements ciblés qui permettront de renforcer la capacité économique du Canada et de soutenir les Canadiens. Toutefois, avant d’aborder ce sujet, j'aimerais parler plus précisément de ce que les conservateurs proposent aujourd’hui dans leur motion de l’opposition et des raisons pour lesquelles ces idées sont malavisées, c'est le moins qu'on puisse dire.
Les seules propositions concrètes de politique économique qui ont été faites par le Parti conservateur récemment sont la suspension temporaire de la TPS sur l’essence et le diésel et l’annulation du prix de la pollution. Et c’est tout. C’est l’étendue des propositions de politique économique que nous avons entendues de la part du Parti conservateur.
[Français]
C'est tout. C'est incroyable.
[Traduction]
Comme beaucoup l’ont déjà souligné à la Chambre, il n’y a absolument aucune garantie que ces grandes sociétés pétrolières et gazières feront profiter les consommateurs canadiens de ces économies. Il appartient entièrement à ces sociétés de décider si les Canadiens verront ou non des économies et un soulagement à la pompe.
Je sais que la tarification de la pollution est une question très controversée dans la course à la chefferie du Parti conservateur. Je sais qu’ils sont encore en train de décider s’il y a une crise climatique, et leurs positions sur cette question ont été nombreuses. En fait, il y a eu autant de positions qu’il y a eu de chefs conservateurs au cours des six dernières années. Cependant, sur ce point, les économistes et les scientifiques sont très clairs: la tarification de la pollution est le moyen le plus efficace de lutter contre le changement climatique.
Le directeur parlementaire du budget a confirmé que notre approche permet de remettre plus d’argent dans les poches de huit familles canadiennes sur dix grâce à notre Incitatif à agir pour le climat. Cela signifie que les Canadiens reçoivent plus d’argent en retour que ce qu’ils paient à la pompe avec le prix sur la pollution.
Il est également ironique que les conservateurs prétendent que nos politiques financières, ou peut-être les politiques financières de la Banque du Canada, qu’ils aiment attaquer, sont en quelque sorte responsables de l’inflation mondiale. Dans cette même motion, ils proposent des politiques qui, de l’avis de tous les économistes, augmentent la demande à un moment où l'offre est insuffisante et où ces politiques exacerberaient l’inflation, bien que cela ne soit pas trop surprenant après que les conservateurs ont fait campagne sur un déficit de 168 milliards de dollars.
La motion conservatrice propose également l’assouplissement des sanctions contre la Russie. J’aimerais m’attaquer à cette question de front. Les conservateurs se sont levés et ont applaudi les sanctions contre la Russie et aujourd’hui ils nous demandent de les supprimer.
En ce qui a trait à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, notre politique est simple. Nous avons l'une des politiques de sanctions les plus rigoureuses au monde et nous continuerons de cibler Vladimir Poutine et ses acolytes. C'est ce que le peuple ukrainien, la communauté mondiale et les Canadiens nous demandent. Cependant, pour une raison quelconque, 100 jours après le début de la guerre, les conservateurs sont prêts à plier devant la Russie. Peut-être sont-ils soumis à une pression venant de la Russie. Qui sait?
Des voix: Oh, oh!
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Monsieur le Président, depuis notre arrivée au gouvernement, nous avons apporté de réelles améliorations pour rendre la vie des Canadiens plus abordable, et ces investissements aident les Canadiens dès maintenant, malgré l'inflation.
C'est notre gouvernement qui a introduit l'Allocation canadienne pour enfants, qui fournira jusqu'à près de 7 000 $ par enfant en prestations aux familles canadiennes au cours de la prochaine année. Nous avons également élargi l'Allocation canadienne pour les travailleurs afin de soutenir environ 1 million de Canadiens supplémentaires, ce qui pourrait représenter 1 000 $ de plus par année pour un travailleur à temps plein. Par ailleurs, nous sommes le gouvernement qui a mis en œuvre une augmentation de 10 % de la prestation maximale du Supplément de revenu garanti, le SRG, pour les aînés seuls et qui a ramené l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et au SRG de 67 à 65 ans.
Les députés conservateurs devraient garder à l'esprit que toutes nos principales prestations gouvernementales sont indexées en fonction de l'inflation, y compris la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti, l'Allocation canadienne pour enfants, le crédit pour la TPS/TVH, et bien d'autres. Cela veut dire que ces prestations augmentent quand l'inflation augmente.
[Traduction]
Les conservateurs ont tenté de bloquer, à chaque fois, notre soutien aux Canadiens. Les conservateurs ont voté contre notre réduction d’impôt pour les Canadiens de la classe moyenne et proposent maintenant une réduction d'impôt pour le secteur pétrolier et gazier, qui réalise d’énormes profits. Nous continuerons à proposer des politiques réelles et progressistes qui soutiendront les Canadiens.
Je vais prendre un exemple tiré de notre plus récent budget. Nous savons tous que consulter un dentiste coûte cher. En fait, le tiers des Canadiens n’ont pas d’assurance dentaire, et en 2018, plus d’un Canadien sur cinq disait éviter de recevoir des soins dentaires en raison de leur coût. Il s’agit d’une question d’abordabilité à laquelle nous nous attaquons de front. Nous investissons afin de soutenir les Canadiens et de les aider à payer leurs factures. Il y a de nombreux autres exemples dans le budget.
Comme mon temps est presque écoulé, je me permets de mentionner brièvement le fait que notre budget s’attaque à la crise du logement. Notre budget nous permet de soutenir les familles canadiennes en subventionnant les services de garde d’enfants. Je pourrais continuer ainsi longtemps. Ce sont de véritables politiques qui aident des Canadiens bien réels, et j’invite les conservateurs à voter pour le budget plutôt que de présenter une motion qui ne contient manifestement aucune politique économique tangible pour aider les Canadiens.
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Bonjour à tous mes collègues ici à la Chambre. C’est toujours un plaisir de prendre la parole dans cette honorable enceinte pour parler aux Canadiens et aux résidents de Vaughan-Woodbridge des questions qui leur tiennent le plus à cœur.
Aujourd’hui, nous discutons de la motion de l’opposition présentée par le député de , un très bon ami à moi, au sujet d’une question qui est très importante pour les Canadiens, compte tenu de la situation dans le monde d’aujourd’hui et des pressions qu'ils subissent au pays et que ma famille subit. J’élève trois filles. Nous savons que les dépenses auxquelles les familles canadiennes doivent faire face sont élevées et nous devons en être conscients. Le gouvernement en est conscient.
Avant de commencer mes remarques officielles, je tiens à dire que demain, ma fille aînée aura 11 ans, alors je vais égoïstement prendre le temps de souhaiter un très joyeux anniversaire à Eliana. J’espère la voir demain soir. Si c’est le cas, tant mieux, mais nous la fêterons quand même demain et dans les jours à venir. Je suis choyé. Dieu m’a accordé le bonheur d'avoir trois belles filles. Elles sont l’amour de notre vie à ma femme et à moi, et le temps que je passe avec elles lorsque je suis de retour à la maison est toujours très spécial. J’essaie d’être aussi présent que possible. Joyeux anniversaire à Eliana.
Nous savons qu’à l'heure actuelle et dans le monde d’aujourd’hui, nous sommes aux prises avec des prix très élevés pour les produits de base, l’énergie et les denrées alimentaires en raison de facteurs qui échappent malheureusement à notre contrôle, notamment l’invasion barbare de l’Ukraine par la Russie et les goulets d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement dus à la COVID‑19 qui ne sont pas encore résolus. Prenons le prix d’un conteneur, par exemple. Dans ma circonscription, le prix du transport d'un conteneur franc de port de l’Europe au port de Halifax, étaient d'environ 3 000 $. Or, le même conteneur qui apporte des produits coûte aujourd’hui entre 12 000 $ et 15 000 $. Ce n’est qu’une donnée, et il y en a beaucoup d’autres.
Une chose qui relève en quelque sorte de notre contrôle est la façon dont nous luttons contre le changement climatique. En tant qu’économiste, je sais que la tarification du carbone est un outil très efficace pour lutter contre le changement climatique. Nous savons que c’est ce que disent les experts internationaux. Nous savons que le monde a besoin d’une plus grande part de l’énergie du Canada, qu’elle soit renouvelable ou non, mais nous savons aussi qu’une transition est en cours. J’ai lu la motion de l’opposition de mon collègue et ami de , et je ne suis pas d’accord avec lui en ce qui concerne la suspension de la tarification du carbone. En tant qu’économiste, je sais que nous faisons ce qu’il faut.
Qui plus est, la tarification du carbone est l'épine dorsale de notre plan de lutte contre les changements climatiques, qui font partie des enjeux les plus pressants de notre époque. Au cours des dernières années, les changements climatiques ont eu un effet sans précédent sur les Canadiens. Leurs répercussions sont vastes et touchent nos habitations, le coût de la vie, les infrastructures, la santé et la sécurité, ainsi que les activités économiques dans toutes les collectivités du Canada. Nous l’avons constaté en Colombie-Britannique lors des récentes inondations, qui ont nécessité des mesures, que nous avons prises. Les données scientifiques les plus récentes nous signalent que pour éviter les graves répercussions des changements climatiques, il faut réduire considérablement, de toute urgence, les émissions de gaz à effet de serre afin de maintenir la température moyenne mondiale à 1,5 degré Celsius.
En avril 2021, le gouvernement du Canada a répondu en soumettant une cible nationale d’émissions renforcée de 40 à 45 % sous les niveaux de 2005 d’ici 2030, qui s'ajoutait à son objectif d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Le 29 mars, le gouvernement a publié le plan de réduction des émissions pour 2030, qui décrit comment le Canada atteindra son objectif d’ici 2030. Ce plan s’appuie sur des bases solides, à commencer par le tout premier plan national du Canada sur les changements climatiques, publié en 2016, et notre plan renforcé, publié en 2020.
La tarification du carbone est au cœur de tous ces plans, car il s’agit de la politique la plus efficace et la moins coûteuse permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Contrairement à la politique du Parti conservateur — qui, dans sa plateforme, a publié un programme bureaucratique et inefficace qui n’aurait pas l’effet désiré de réduire les émissions de gaz à effet de serre —, notre politique de tarification du carbone demeure le mécanisme de tarification fondé sur le marché le plus efficace pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans tout le Canada. J’espère qu’elle sera reproduite dans le monde entier, comme l’ont été différents mécanismes. Nous pouvons regarder du côté de l’Europe, bien sûr.
Selon diverses parties intéressées partout au pays, la cohérence et la prévisibilité sont essentielles pour débloquer des investissements dans une économie à faible émission de carbone. Nous savons également que des entreprises et des industries mettent au point des technologies et des approches novatrices servant à réduire les émissions. Elles ont besoin d’incitatifs et de soutiens clairs pour déployer ces technologies. La tarification du carbone crée ces incitatifs sans imposer d'approche particulière. Elle laisse les entreprises décider de la meilleure façon de réduire leurs émissions.
En même temps, les Canadiens, surtout les plus vulnérables, sont aux prises avec un problème d’abordabilité. L’approche fédérale de la tarification du carbone est conçue pour maintenir l’uniformité exigée par l’industrie et les investisseurs tout en donnant la priorité à l’abordabilité pour les Canadiens. Nous savons qu’il ne suffit pas de créer une économie plus propre; nous devons nous assurer que les Canadiens peuvent se le permettre.
Je souligne que la tarification de la pollution par le carbone fera augmenter modestement le coût du carburant d’environ 2 ¢ le litre d’essence en 2022. Or, chaque petite augmentation compte lorsque le prix de l’essence dépasse 2 $ le litre. Nous en sommes conscients, mais la tarification du carbone n’a jamais eu pour but d’augmenter les recettes. En fait, notre plan permet à environ huit ménages sur dix de se retrouver avec plus d’argent dans leurs poches que ce qu’ils ont payé. Partout où le produit de la taxe fédérale sur les carburants est remis directement aux ménages, huit familles sur dix reçoivent en fait une somme supérieure à celle qu’elles ont payée grâce à l’Incitatif à agir pour le climat. Nous aidons ainsi une majorité de familles canadiennes à composer avec la hausse du coût de la vie.
Par exemple, l’impact moyen de la tarification du carbone par ménage en Alberta devrait être d’environ 700 $ en 2022, mais ce montant est inférieur à l’Incitatif à agir pour le climat, qui est d’environ 1 040 $. En Ontario, le coût moyen par ménage est estimé à environ 580 $, mais les ménages recevront en retour, en moyenne, environ 710 $. Ces estimations tiennent compte des coûts directs, comme le fait de payer plus cher le carburant, et des coûts indirects, comme le fait de payer un peu plus cher les biens et les services. Les familles vivant dans des collectivités rurales ou de petite taille peuvent bénéficier d’un supplément de 10 %. Les ménages peuvent utiliser ces fonds comme ils l’entendent. Ils peuvent les utiliser pour absorber les 2 ¢ supplémentaires par litre d’essence s’ils le souhaitent.
Les ménages qui prennent des mesures pour réduire leur consommation d’énergie en sortiront encore plus gagnants. Par exemple, les personnes qui se procurent un véhicule zéro émission pourront profiter des incitatifs fédéraux à l'achat. Le gouvernement fédéral soutient également les travaux d’augmentation de l’efficacité énergétique des maisons dans le cadre de la Subvention canadienne pour des maisons plus vertes, afin de réduire la consommation d’énergie à la maison, d’économiser de l’argent et, oui, de réduire la pollution en diminuant les émissions de gaz à effet de serre.
Le gouvernement du Canada s’est également engagé à remettre les recettes du système de tarification fondé sur le rendement, le STFR, aux administrations d’origine. Les provinces et les territoires qui ont volontairement adopté le STFR peuvent opter pour un transfert direct des recettes perçues. Les produits perçus dans les autres administrations d’origine seront retournés par le truchement du Fonds issu des produits du STFR, qui vise à soutenir les technologies industrielles propres et les projets d’électricité propre.
Les changements climatiques constituent un défi de taille, et ils exigent un leadership solide, mais raisonnable. L’industrie, les entreprises et les travailleurs canadiens relèvent ce défi et sont même des chefs de file mondiaux en la matière. C'est une opportunité rare. Les Canadiens veulent tirer parti des possibilités énormes de l’économie à faible émission de carbone. Une analyse de la Commission mondiale sur l’économie et le climat révèle que la transition vers une économie à faible émission de carbone entraînera un gain économique de 26 billions de dollars américains et créera 65 millions de nouveaux emplois dans le monde.
En plus d'attribuer un prix à la pollution par le carbone, nous réalisons des investissements historiques dans les technologies propres, l’innovation et les infrastructures vertes pour stimuler la croissance économique et, oui, réduire la pollution et les émissions de gaz à effet de serre. Je pense entre autres aux nouveaux investissements de 9,1 milliards de dollars que nous avons faits pour réduire la pollution et développer l’économie dans le cadre du Plan de réduction des émissions pour 2030.
Le « Plan de réduction des émissions pour 2030: Les prochaines étapes du Canada pour un air pur et une économie forte » fait état de soumissions présentées par plus de 30 000 Canadiens, des provinces et des territoires, de partenaires autochtones, de l’industrie, de la société civile et de l’organisme consultatif indépendant sur la carboneutralité. Ce plan constitue une approche à l'échelle de la société qui prévoit des moyens concrets de réduire les émissions dans tous les secteurs de l’économie.
Le Canada n’est pas seul à lutter contre les changements climatiques et à fixer le prix de la pollution par le carbone. Le coût de l’inaction en matière de changements climatiques est énorme et, en tant que gouvernement et société, nous devons poursuivre nos efforts en vue d'atteindre nos objectifs de carboneutralité d’ici 2050 et de rendre la transition abordable pour les Canadiens.
Sur le plan de l'abordabilité, au cours des dernières années, notre gouvernement a mis en place deux importantes réductions d'impôt pour les Canadiens de la classe moyenne. Des dizaines de millions de dollars ont littéralement été remis dans les poches des familles canadiennes. L'Allocation canadienne pour enfants est une autre mesure, tout comme l'Allocation canadienne pour les travailleurs. L'augmentation prochaine de 10 % de la pension de la Sécurité de la vieillesse pour les aînés profitera à plus de 3,3 millions d'aînés.
Nous comprenons que nous devons aider les familles canadiennes à améliorer leur situation et nous continuerons à le faire.
Je suis prêt à entendre les questions et les observations.
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Monsieur le Président, tout d'abord, je précise que je partagerai mon temps de parole avec mon estimable collègue le député de .
Cela me fait plaisir d'intervenir aujourd'hui sur la motion présentée dans le cadre de la journée de l'opposition du Parti conservateur. La motion est une espèce de synthèse de bien des propositions qui ont été déposées ici, dans le passé, par les conservateurs et qui, pour la plupart, ont été battues. Ils ont décidé de reprendre tout cela pour en faire un amalgame et dire qu'ils étaient les seuls à avoir raison.
Je vais débuter en citant Albert Einstein, en espérant que certains collègues ne seront pas fâchés que je m'appuie sur un scientifique: on ne résout pas un problème en utilisant le mode de pensée l'ayant engendré. Soyons clairs: l'inflation est un problème réel qui préoccupe nos concitoyens et nos concitoyennes, mais il faut plus que des solutions simplistes pour vaincre des tendances lourdes et des phénomènes complexes. Il ne suffit pas de mobiliser des lubies monétaires libertariennes en parlant de cryptomonnaie, par exemple, pour vaincre la poussée des coûts causée par une demande qui excède l'offre dans le contexte d'une pénurie de main‑d'œuvre. D'ailleurs, le mot « cryptomonnaie » est étrangement absent de la motion, à moins qu'on doive s'attendre à un amendement du député de . C'est à suivre.
On assiste ici à un vrai conflit au chapitre de la répartition de la richesse et de l'équité. Sans dire que c'est le nœud du problème, c'est l'un des nœuds du problème. Il semble y avoir trois différences fondamentales entre les conservateurs canadiens et les conservateurs britanniques. Premièrement, les conservateurs britanniques défendent la souveraineté. Comme on le sait, c'est le gouvernement qui est l'auteur du Brexit. Deuxièmement, ils n'ont pas destitué leur chef. Troisièmement, ils ont à cœur les plus démunis. Le gouvernement de Boris Johnson prévoit imposer une taxe exceptionnelle de 25 % sur les bénéfices des sociétés pétrolières et gazières dans le but d'en reverser les recettes aux ménages qui en arrachent le plus.
Les conservateurs du Canada, en revanche, proposent aujourd'hui de suspendre l'application de la taxe sur les produits et services sur l'essence et le diésel. C'est de la pure démagogie. C'est évident que plusieurs citoyens et citoyennes sont fâchés lorsqu'ils arrivent à la pompe. Ils ont la colère la plus compréhensible et légitime du monde, et pour plusieurs d'entre eux, cette solution simple peut sembler relever du gros bon sens. Ils doivent sans doute se dire que cela leur permettrait de respirer un peu plus. Le hic, c'est que c'est une fausse solution à un problème réel. Tant et aussi longtemps que les pétrolières vont avoir le contrôle sur le prix, il va sans dire qu'elles vont pouvoir l'augmenter.
Les pétrolières ont bien compris que, malgré la colère des gens, ceux-ci n'ont toujours pas d'autre choix, à ce jour, que de se rendre à la station-service et d'avoir recours à l'essence. Donc, si on suspendait la taxe, les pétrolières ne feraient qu'augmenter le prix. C'est aussi simple que cela. Le problème est donc là. Même si, à court terme, il y avait une amélioration de ce que le consommateur aurait à assumer, ce qui n'est pas certain, le prix ne tarderait pas à augmenter. On peut même dire que c'est une proposition des conservateurs qui est un cadeau à leurs amis des pétrolières.
Une voix: Voyons donc!
M. Simon‑Pierre Savard‑Tremblay: Monsieur le Président, je suis désolé d'avoir déstabilisé mes collègues ce matin avec cette révélation surprenante!
Ce matin, dans le Journal de Montréal, un article de Michel Girard intitulé « Les pétrolières nous pompent des milliards », un autre article qui va en déstabiliser quelques-uns, faisait état des profits anticipés ou passés de plusieurs grandes sociétés pétrolières. Suncor Energy a engrangé 11 milliards de dollars en 2022, Imperial Oil a enregistré des profits de 6,2 milliards de dollars en 2021, et Valero Energy a réalisé des profits de 6,5 milliards de dollars l'an dernier. À l'échelle internationale, on s'attend à ce que Shell engrange plus de 40 milliards de dollars cette année. De plus, le sous-indice du secteur énergétique s'est accru de 43 % depuis le début de l'année, et ce, après un gain de 42 % en 2021.
Je vais m'adresser aux Québécoises et aux Québécois, ainsi qu'aux Canadiens et aux Canadiennes qui nous écoutent en ce moment. Vous en avez la preuve: c'est votre inflation et c'est leur butin. C'est aussi simple que cela. Il nous faut un plan de transition pour sortir des énergies fossiles. Cela fait longtemps que nous le disons et nous allons continuer à le dire. Il va falloir des actions.
Évidemment, cela ne se fera pas demain matin. Nous ne voulons pas nous-mêmes mettre qui que ce soit à la porte demain matin. Il y a des travailleurs et des travailleuses qui sont dans ce secteur. Le but n'est pas de les mettre à la porte, mais il va sans dire qu'une diminution de notre dépendance aux énergies fossiles veut dire moins de dépendance aux fluctuations des prix des énergies fossiles: un plus un égal deux.
Actuellement, alors que les automobilistes se ruinent, les actionnaires font la fête. Hélas, la motion conservatrice reste silencieuse là-dessus. Pourtant, il n'y a pas que les pétrolières qui font des profits record qu'on peut aisément qualifier d'indécents. Parlons des banques, dont les salaires des dirigeants et les profits ont été astronomiques en 2021.
Ensemble, la Banque Nationale, la Banque Laurentienne, la Banque Royale du Canada, la Banque de Montréal, la Banque TD, la Banque Scotia, la Banque CIBC et le Mouvement Desjardins ont réalisé des profits de 60,68 milliards de dollars. Cela représente un bond de 39 %, ou environ 17 milliards de dollars, par rapport à la cuvée précédente, qui avait aussi été marquée par la pandémie.
À elle seule, la Banque Royale du Canada a raflé le plus gros profit, 16,05 milliards de dollars, une hausse de plus de 40 % dans ses coffres. Elle est suivie de la Banque TD avec ses 14,3 milliards de dollars, une hausse de 20 %. La Banque Scotia a empoché 9,99 milliards de dollars, une hausse de 45 %. La Banque de Montréal a connu un profit de 7,75 milliards de dollars, plus de 52 % de hausse. La Banque CIBC a engrangé 6,45 milliards de dollars de profit, une hausse de plus de 68 %. Pour la Banque Nationale, c'est 3,18 milliards de dollars, ou plus de 53 %. Il n'y a que la Banque Laurentienne qui a connu un certain recul.
Si on regarde maintenant leurs salaires, les PDG de ces huit institutions financières se sont partagé 88,87 millions de dollars, comparativement à 71,52 millions de dollars en 2020. La crise n'est donc pas également répartie pour tout le monde.
On compte 111 entreprises cotées en bourse dont le siège social est au Canada et qui ont dégagé un profit d'au moins 100 millions de dollars au cours des neuf premiers mois de l'année. Cela vient d'une étude de l'organisme Canadiens pour une fiscalité équitable. Trente-quatre de ces entreprises ont enregistré des profits record en temps de crise. Je répète: « en temps de crise ». Au premier rang, on retrouve TC Énergie, qui s'appelait jadis TransCanada et dont le projet Keystone XL fait les manchettes depuis des années. L'entreprise a fait 3,5 milliards de dollars de profit sur des ventes de 9,7 milliards de dollars au troisième trimestre.
Pendant ce temps, les PME s'endettent. Il faudrait donc mettre en place une taxe sur les profits de plus d'un milliard de dollars engrangés par les banques, les compagnies d'assurance, les pétrolières ou encore les magasins à grande surface. Cette taxe devrait servir à financer des programmes d'aide, notamment pour les PME. Voilà comment on répartit la richesse. Voilà aussi comment on répartit les conséquences de la crise.
Aux États‑Unis, l'administration Biden a mis sur la table l'idée d'une taxe sur les super-riches dans le but de financer son plan d'investissements post-pandémie. Il y a notamment un impôt sur les plus-values dites latentes, c'est-à-dire une taxe sur les gains dormants, qui s'appliquerait à environ 700 contribuables et permettrait de lever des centaines de millions de dollars, garantissant que les personnes les plus riches du pays payent leur juste part pour financer les investissements historiques nécessaires pour une reprise qui soit forte.
Au Canada, le directeur parlementaire du budget a estimé l'an dernier qu'une taxe sur les bénéfices exceptionnels réalisés par les grandes entreprises en temps de pandémie, donc en 2020, aurait rapporté 7,9 milliards de dollars au Trésor fédéral.
Une des solutions qui semble intéressante et qui devrait être envisagée est celle d'un impôt minimal mondial. En juin 2021, les ministres des Finances des pays du G7 étaient réunis à Londres et se sont entendus sur un accord, assez surprenant, voire inusité, pour un impôt international d'au moins 15 % et une meilleure répartition des recettes fiscales provenant des multinationales.
Il ne me reste que six secondes, alors qu'il y a tellement de choses que j'aurais aimé pouvoir dire.
Je conclurai en remerciant la Chambre de son écoute si attentive en attendant de répondre aux questions de mes collègues et en précisant que le Bloc québécois ne votera pas pour ces fausses solutions à de vrais problèmes.
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Madame la Présidente, je tiens à féliciter mon collègue de Saint‑Hyacinthe—Bagot pour cet excellent discours.
J'ai dans les mains la motion que les conservateurs ont présentée en cette journée de l'opposition. C'est une motion bien étoffée, qui est longue. En fait, ils y ont mis la somme de leurs échecs de la session parlementaire. Je suis au moins content pour eux que cela tienne sur une feuille format lettre. On y retrouve tout de même un nombre de constats qui ont de l'allure, notamment sur le coût de la vie élevé. C'est une question de fait. On sait que l'inflation a augmenté, que le prix des biens a augmenté.
Pour ce qui est du constat, ce n'est pas mal. On commence bien. En ce qui a trait au prix de l'essence, on sait que l'essence a dépassé les 2 $. On en est conscient. Cela inquiète les gens de ma circonscription. C'est la même chose en ce qui concerne le prix des aliments. On parle d'une augmentation de plus de 9 % et d'une augmentation encore plus prononcée pour certains biens. On le sait.
Par ailleurs, la motion dit que l'inflation est plus persistante que ce qu'on avait raisonnablement cru, il y a un certain temps. Évidemment, quand on fait des prévisions économiques, on les fait avec la meilleure information dont on dispose à ce moment, et personne n'avait prévu de guerre en Ukraine. Il est donc vrai que la vie coûte cher et que c'est plus persistant.
Toutefois, en arrivant aux solutions, on se rend compte que, malgré le bon diagnostic, les conservateurs n'ont pas compris les sources de l'inflation. Le travail n'a pas été fait. D'abord, on le voit dans les données. Cela se vérifie. Les conservateurs rigolent, mais ils vont apprendre.
Dans les données, on voit que la demande des ménages a continué de croître, mais qu'elle n'est pas tellement plus élevée qu'elle l'aurait été sans la pandémie. On voit que les habitudes ont changé et que les gens consomment moins de services et davantage de biens, ce qui fait en sorte qu'on a des problèmes de chaîne d'approvisionnement. C'est vrai au Canada et au Québec, et, parce que le reste du monde existe, c'est vrai dans la plupart des autres pays développés.
De plus, il y a la guerre en Ukraine. Ce n'est pas une lubie, que la guerre en Ukraine a un effet sur les chaînes d'approvisionnement. On le voit encore aujourd'hui: on le voit dans l'immédiat, on le voit aussi sur les marchés à Chicago pour les commodités. La Russie utilise l'approvisionnement en céréales, en nourriture et en carburant comme une arme de destruction massive, ce qui a pour résultat qu'on paie nos denrées beaucoup plus cher ici. Par ailleurs, cette arme est utilisée pour faire souffrir des pays en voie de développement, qui sont tenus en otage. Cela est réel.
Quand on fait le bilan, on se rend compte que 70 % des facteurs qui font que les prix augmentent sont des facteurs qu'on appelle « d'offre ». Ce sont des facteurs sur lesquels ni nous ni la Banque du Canada n’avons d'incidence. C'est la réalité économique. Elle déplait, et on veut faire de la démagogie, mais c'est la réalité économique.
La motion conservatrice propose des solutions à tous ces problèmes de chocs d'offre. La première est de dire qu'on va mettre fin à toutes les restrictions fédérales sur les voyages, les masques, et ainsi de suite. Il reste peu de restrictions fédérales, mais il en reste. C'est déjà être déconnecté.
Je siège au Comité permanent de la santé, et, la semaine passée, nous avons reçu la Dre MacDonald, professeure à l'Université Dalhousie, spécialiste en pédiatrie et spécialiste des maladies infectieuses. Je lui ai demandé si elle pensait que les politiciens devaient arrêter de se mêler des mesures sanitaires et d'inscrire des mesures sanitaires précises dans des motions, au Parlement. Elle m'a répondu que j'avais raison, que cela n'avait pas d'allure. Elle a dit qu'on devrait arrêter, au Parlement, de dicter des mesures sanitaires, que cela devrait être fait par les autorités de la santé publique.
C'est vrai pour les motions conservatrices, mais c'est également vrai pour les libéraux, qui utilisent possiblement les mesures sanitaires à des fins politiques. Il faut que cela cesse. Voilà un des problèmes de la motion: ce n'est pas le travail des conservateurs d'inclure cela dans une motion.
Il y a aussi la question du coût de la vie. On sait que le coût de la vie augmente. Les conservateurs se disent qu'il faut agir sur ce plan et qu'ils vont proposer quelque chose d'intelligent. Ainsi, depuis mars 2022, la solution du parrain de la motion, le député de , est de soutenir le député de Carleton dans la course à la chefferie. On le sait, ils sont populaires. Ils se disent donc que, ce qu'ils vont faire, puisque le monde souffre, ce sera de congédier le président de la banque centrale. Comme cela est pragmatique de congédier le président de la banque centrale. Comme cela aide le monde à Mirabel et en Beauce, de même que nos agriculteurs.
Ils veulent congédier le président d'une des banques centrales les plus crédibles au monde quand 70 % de l'inflation ne relève pas de lui. Concernant les 30 % restant, les conservateurs qui disaient qu'il n'agissait pas se plaignent maintenant du fait qu'il agit, parce qu'il monte les taux. La dernière fois qu'il est arrivé qu'un parti ou un gouvernement soit assez irresponsable pour proposer cela, c'était en 1961, quand le ministre conservateur Fleming — surprenons-nous — a dit qu'il allait congédier le président de la banque centrale James Elliott Coyne.
Que s'est-il passé? Ils ont fait cela en adoptant un projet de loi, parce que c'était illégal. Cependant, le Sénat leur a fermé la porte au nez. Quand le Sénat en est rendu à donner des leçons de démocratie, c'est que ça va mal. Le Sénat leur a donc dit qu'on ne congédiait pas le président d'une banque centrale. Malgré tout, c'est là que les conservateurs actuels s'en vont avec le député de Carleton. Ils vont se faire donner des leçons de démocratie par le Sénat et nous les félicitons.
Il y en a, des solutions, nous en avons proposé. La première est de taxer les pétrolières pour financer nos services publics et lancer des programmes d'aide. Les conservateurs vont dire que c'est une lubie bloquiste, c'est sûr.
Il y a une place au monde où on propose d'abolir les taxes de vente sur l'essence: c'est au Parti conservateur du Canada. Pourtant, le 26 mai, le Royaume‑Uni a proposé une taxe de 25 % sur les profits excessifs, représentant 6 milliards de dollars américains. Ce n'est pas moi qui l'invente, ce sont leurs amis conservateurs britanniques.
Le 4 juin dernier, l'administration Biden a suggéré une taxe similaire, qu'elle est en train d'étudier. L'Inde aussi est en train d'y réfléchir: l'Inde en avance sur les conservateurs, il faut le faire.
La solution des conservateurs, c'est de dire qu'il faut baisser les taxes. Comme le disait mon collègue de , les pétrolières vont se garder une petite gêne quelques semaines, comme elles l'ont fait en Alberta. Puis, quand la crise de relations publiques sera passée, elles vont augmenter les prix. Elles savent très bien que les gens n'achèteront pas des voitures électriques demain matin et que ces gens devront faire le plein d'essence. La motion des conservateurs n'aidera donc pas les agriculteurs du député de . Je peux assurer cela.
Que faut-il faire donc? Il faut d'abord augmenter le pouvoir d'achat de nos aînés. Où est l'augmentation de la pension fédérale pour les aînés dans la motion? Elle n'est nulle part.
Il faut un programme de soutien aux personnes les plus affectées, aux agriculteurs qui ne peuvent pas acheter une moissonneuse-batteuse Tesla. Où est le programme ciblé? Il n'est nulle part.
Il faut un programme pour aider les gens de l'industrie du taxi, y compris ceux d'Uber. Où est ce programme dans la motion conservatrice? Il n'est absolument nulle part.
Il faut s'attaquer à la pénurie de main‑d'œuvre. Il n'y avait rien dans le budget des libéraux, qui ne sont pas mieux. Où sont les solutions pour s'attaquer à la pénurie de main‑d'œuvre dans la motion conservatrice? Elles ne sont nulle part.
On parle de vraies personnes qui sont touchées par ces hausses de prix. Où est la proposition d'augmenter le remboursement de la TPS et d'augmenter la fréquence des chèques tous les mois? Elle n'est nulle part, ni du côté du gouvernement ni chez les conservateurs.
On a demandé que les engrais commandés avant la crise en Ukraine et qui étaient déjà payés puissent être livrés. Ce n'est pas dans la motion, mais nous appuyons néanmoins ce que la motion propose relativement aux droits de douane sur les engrais. Comme quoi il y a toujours un peu de bon dans le mauvais.
En matière de logement social, où est la proposition des conservateurs? À Montréal, pour retrouver un peu d'équilibre, il faudrait 60 000 logements. Où est la proposition des conservateurs pour envoyer cet argent-là à Québec, même si les libéraux trouvent encore plus dur le fait d'envoyer de l'argent à Québec? Elle n'est nulle part.
Où est l'argent pour du vrai logement, pour de vraies familles qui ont un vrai budget, avec de vrais enfants qui vont dans de vraies écoles? Les conservateurs restent plutôt accrochés au président de la banque centrale, au lieu d'aider les gens.
Où est le crédit d'impôt pour les travailleurs d'expérience de nos chaînes d'approvisionnement? Il n'est nulle part dans la motion conservatrice.
Où est la proposition des conservateurs de renvoyer le programme des travailleurs étrangers temporaires à Québec, pour que les agriculteurs d'Oka, de Mirabel ou de Sainte‑Anne-des-Plaines aient leurs gens, pour que ce soit efficace et qu'on ne fasse pas inutilement deux fois une étude d’impact sur le marché du travail? Elle n'est nulle part.
Où est leur politique de l'aérospatiale qui va nous aider en recherche et développement à devenir plus efficaces, le Canada étant le seul pays à avoir une grappe aussi importante et sans politique aérospatiale? Elle n'est nulle part. Les libéraux vont nous dire qu'ils ont donné 800 millions de dollars à Bell Textron: nous le savons, nous en sommes contents. Toutefois, le Canada n'a toujours pas de politique.
Il n'y a rien dans la motion des conservateurs. Quant aux libéraux, ils vont faire comme d'habitude et se lever pour nous dire qu'ils ont augmenté les allocations familiales indexées à l'inflation. Or, l'indexation suit toujours d'un an, et c'est aujourd'hui que les gens vivent avec un taux d'inflation de 6 à 7 %.
Des solutions, il y en a, nous en avons proposé, mais elles ne se retrouvent pas dans cette motion.
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Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député d’.
Je veux parler de ce fourre-tout regroupant diverses initiatives que nous avons déjà vues pour la plupart à la Chambre dans d’autres motions de l’opposition conservatrice. Je suppose que mes collègues conservateurs ne seront pas surpris de constater que les néo-démocrates n’ont pas l’intention d’appuyer cette motion, car nous avons déjà débattu et voté sur la plupart de ces initiatives à la Chambre. En fait, nous pourrions peut-être soulever une question de procédure à propos de la répétition de certaines des décisions à la Chambre, mais je vais mettre cette question de procédure en suspens pour aborder ce que je considère comme les questions de fond de la motion.
La motion traite d’un problème très réel qui afflige les Canadiens et auquel, à vrai dire, ils ne peuvent échapper, à savoir l’augmentation incroyable des prix à l’épicerie, à la pompe et à peu partout ailleurs, ce qui fait qu’il est vraiment difficile pour les Canadiens de survivre selon leur budget normal. Nous savons tous que les salaires n’augmentent pas au rythme de cette hausse des prix. Nous sommes heureux, dans ces circonstances, d'avoir l'occasion de parler de l’impact de l’inflation sur les Canadiens et de proposer des solutions, même si nous ne nous entendons pas tous sur ce que devraient être ces solutions.
L’une des solutions proposées dans la motion est de lever toutes les restrictions en matière de santé publique. Les néo-démocrates ont dit à maintes reprises à la Chambre qu'ils appuyaient les responsables de la santé publique qui se prononcent sur ces questions. Ils l’ont fait, d'ailleurs, dans les provinces, où les responsables de la santé publique étaient arrivés à des conclusions différentes de celles de leurs homologues fédéraux. Nous soutenons les responsables de la santé publique qui prennent ces décisions.
Nous croyons également que les Canadiens ont le droit de connaître les données probantes sur lesquelles ces décisions sont fondées. Je pense que le refus du gouvernement de déposer ces données et de les rendre publiques a créé un problème de confiance du public dans nos institutions, qui ne fait qu'augmenter. J’implore le gouvernement de rendre cette information publique et d’être très franc au sujet des recommandations provenant de la santé publique, y compris les données qui les soutiennent, s'il veut bâtir et maintenir la confiance du public dans nos institutions. Nous avons besoin de cette confiance maintenant plus que jamais, et le gouvernement ne rend pas service aux Canadiens et à nos institutions en camouflant les informations fournies par les responsables de la santé publique.
Quoique nous manifestions notre soutien aux fonctionnaires de la santé publique, nous avons certes des critiques à formuler quant à la façon dont le gouvernement gère le dossier et les effets de cette gestion sur l'attitude des Canadiens par rapport aux fonctionnaires fédéraux de la santé publique. Comme je l'ai dit, nous demandons au gouvernement de mieux soutenir ces institutions et les Canadiens en faisant preuve de franchise et de transparence, puis en rendant des comptes relativement aux renseignements sur lesquels il fonde ses décisions.
Toutefois, ce n'est pas ce qui est demandé ici. On demande plutôt que les politiciens se substituent aux fonctionnaires de la santé publique de sorte que, au lieu de se fier aux experts, qui s'appuient sur les meilleures données disponibles, ce soit la Chambre des communes qui prenne les décisions, ce qui serait néfaste. Jamais au cours de la pandémie nous n'avons soutenu une telle option, et nous n'allons pas le faire aujourd'hui ni à n'importe quel autre moment à l'avenir, même si nous incitons le gouvernement à améliorer l'accessibilité de ces renseignements.
Pour un instant, je parlerai plus généralement de la motion parce qu’elle porte sur plusieurs choses. Il y est question de baisser la TPS et la taxe sur le carbone sur le prix de l’essence, même si c’est une solution qui n'aiderait pas autant de personnes qu’elle le devrait parce que nous savons que beaucoup de gens qui ne conduisent pas de véhicule souffrent aussi de l’inflation. Ces personnes se déplacent à bicyclette ou prennent les transports en commun et qui n’ont pas les moyens d’avoir une voiture. Cette solution contribue à perpétuer une culture qui alimente les changements climatiques. Elle ne dénote aucune pensée critique sur la prochaine vraie crise économique, qui commence déjà à se faire sentir et qui ne fera que prendre de l’ampleur.
Nous ne pouvons pas opter pour une solution à l’inflation actuelle qui aggravera un problème économique croissant, c'est-à-dire le problème des changements climatiques. Nous devons trouver des solutions à cette inflation qui nous mettent aussi sur la voie de la réussite pour l’avenir. Nous devrons continuer de faire face à de sérieuses difficultés économiques qui entraîneront des déplacements économiques et qui exerceront encore longtemps des pressions à la hausse sur le coût de produits de toutes sortes, tandis que les changements climatiques continueront de perturber les chaînes d’approvisionnement une fois la pandémie terminée.
Quand j’ai dit que je voulais parler un peu plus généralement, ce que je voulais dire, c’est qu’il est typique des solutions conservatrices, comme ils les appellent, de ne tenir aucun compte du rôle du secteur privé dans la hausse de l’inflation. C’est comme si le secteur privé était totalement innocent, comme si les membres des conseils d’administration étaient totalement innocents, comme si les dirigeants de grandes entreprises comme les sociétés pétrolières et gazières, les magasins à grande surface, les sociétés d’assurance et les banques, qui ont tous fait des affaires d'or pendant la pandémie, avec des bénéfices nettement supérieurs à la norme avant la pandémie, étaient en quelque sorte innocents. Il suffirait de s’en remettre davantage à eux pour que tout s’arrange.
Les conservateurs ne parlent pas du bon travail accompli par le député de pour vraiment faire quelque chose au prix de l'essence. Quand nous parlons d’augmenter les taxes sur les sociétés pétrolières et gazières, ils disent que ce sera répercuté sur le consommateur et, du même souffle, ils proposent de réduire les taxes sur l’essence, comme si les entreprises mêmes qui sont connues pour faire monter le prix de l’essence de 8 ¢ le litre à la veille de longs week-ends n'allaient pas s’engouffrer dans la brèche, maintenant qu’elles savent que les gens sont prêts à payer un tel prix. L’aveuglement est inexcusable.
Pour agir concrètement sur le prix de l’essence, suivons l’exemple du député de , qui a parlé de créer un conseil d’examen des prix qui se pencherait sur les données réelles du secteur pétrolier et gazier afin de déterminer quel pourrait être le prix. Il nous faut aussi un ombudsman qui reçoive les plaintes des Canadiens qui remarquent que le prix de l’essence augmente chaque fois que quelqu’un éternue sur la scène internationale et qu’on craint que cela provoque une crise. En fait, on ne s’inquiète pas. On y voit une occasion de spéculer.
Voilà ce qui doit être contrôlé, et la seule façon de le faire, c’est en réglementant comme il convient le marché. En le faisant, nous pourrions augmenter les taxes sur les sociétés pétrolières et gazières, qui ont engrangé des bénéfices record pendant la pandémie, et nous saurions que cet argent peut être réinvesti dans les Canadiens sans qu’ils aient à en payer le prix à la pompe. Voilà comment on crée une infrastructure pour prendre soin des Canadiens et faire en sorte qu’ils soient traités équitablement. Seul le NPD propose cette solution à la Chambre.
J’espère que les autres partis emboîteront le pas aux néo-démocrates à ce sujet, car c’est quelque chose qu’il faudrait faire. Cependant, l’idée qu’il suffirait d’aider un peu les automobilistes à la pompe pour régler le problème de l’inflation est simpliste. Elle nous fait opter pour un mauvais choix par rapport au problème économique beaucoup bien plus grand auquel nous sommes confrontés, celui des changements climatiques.
Parlons du logement. La solution au problème du logement proposée ici est d’ordonner une enquête publique sur le blanchiment d’argent. Nous devrions certes nous intéresser au blanchiment d’argent et à son rôle, mais s'il est question d'une mesure urgente pour aider des personnes pendant la pandémie, une remise plus importante de la TPS, payée par les plus grandes entreprises, qui dégagent les plus gros bénéfices, aiderait bien plus les gens. J’ai nommé ces secteurs d’activité plus tôt: le pétrole et le gaz, les assurances et la banque. Les magasins à grande surface ont également enregistré des bénéfices gigantesques.
Voilà quelque chose qui irait directement aux Canadiens qui en ont le plus besoin. Il s’agit de quelque chose que nous pouvons faire maintenant, de quelque chose que le gouvernement a déjà fait pendant la pandémie, et c’est pourquoi nous savons qu’il est possible de le faire. Nous savons qu’il est possible de le faire rapidement et nous savons qu’une telle mesure est utile. Verser 500 $ supplémentaires au titre de l’Allocation canadienne pour enfants cette année est une autre façon d’aider les familles confrontées à la hausse des prix. C’est quelque chose que nous pouvons faire tout de suite.
Nous savons que des entreprises actives au Canada ont réalisé des profits supplémentaires aux dépens des Canadiens et je demande donc quelle est la différence entre cela et une taxe. Les Canadiens vont à l’épicerie pour acheter de la nourriture pour leur famille, et Loblaws ou une autre entreprise décide d’augmenter ses prix pour profiter de l’occasion, selon leur vision, ou peu importe leur justification, peut-être pour se prémunir d’un risque futur. Quoi qu’il en soit, elles ont décidé que les Canadiens allaient payer plus cher pour des articles dont ils ne peuvent se passer et que cette hausse allait gonfler leurs comptes bancaires. La différence entre cela et une taxe, c’est que cette somme n’est jamais réinvestie dans les Canadiens au bas de l’échelle et dans les services dont ils ont besoin.
C’est là qu’une taxe, si elle est bien faite, est préférable à ce que nous entendons trop souvent de la part des conservateurs.
En ce qui concerne les droits de douane imposés sur les engrais, je pense qu’il y a un point intéressant ici. Les conservateurs ont manifestement dressé une liste des personnes à qui ils veulent pouvoir parler et plaire, et il y a des points importants au sujet des droits de douane sur les engrais que j’aborderai dans les questions et observations, mais le fait est que cela ressemble davantage à une liste démographique de personnes qu’ils veulent cibler pour leur collecte de fonds.
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Madame la Présidente, je suis heureux d’intervenir pour parler de cette motion présentée par les conservateurs en cette journée de l'opposition, car je crois qu’elle décrit un problème très réel auquel les Canadiens sont confrontés: l’inflation en général, ainsi que le prix de l’essence, des aliments et du logement.
Malheureusement, la motion fait quelque chose que les conservateurs ont pris l’habitude de faire ces derniers temps, à savoir ignorer la pandémie en cours. Elle nous demande d'ignorer les avis des experts en santé au profit d’une soi-disant liberté face aux restrictions et aux mesures obligatoires. Je rappellerais simplement aux députés que dans ma province, la Colombie‑Britannique, 44 personnes sont mortes de la COVID au cours de la dernière semaine de mai. Beaucoup de personnes, dont certaines que je connais très bien, souffrent de la COVID longue et de nombreux députés, ou certainement de nombreux citoyens de la Colombie‑Britannique, reçoivent des traitements, par exemple contre le cancer, qui affaiblissent leur système immunitaire, alors il y a beaucoup de raisons pour lesquelles nous devrions continuer à écouter les experts en santé et ne pas simplement adopter une quelconque politique sur les mesures obligatoires.
Je suis d’accord avec les conservateurs sur un seul élément. Je conviens que le gouvernement est tenu de nous fournir les données qui justifient les mesures obligatoires. Je crois que les responsables de la santé publique prendront les mesures qui s’imposent, mais le gouvernement doit nous montrer les preuves sur lesquelles il fonde ses décisions, ce qu’il faisait plutôt bien au début de la pandémie, mais qu’il semble avoir oublié maintenant.
Après avoir décrit la crise de l’abordabilité, les conservateurs aiment dire bien sûr que la solution consiste à mettre plus d’argent dans les poches des Canadiens. Étrangement, il y a un certain consensus à ce sujet. Je crois que certains Canadiens ont besoin de plus d’argent dans leurs poches. Le problème est le suivant: quels Canadiens ont besoin de cet argent dans leurs poches? La solution des conservateurs consiste à s’assurer que les poches qui se remplissent sont celles des grandes entreprises et non celles des personnes qui sont réellement aux prises avec une crise de l'abordabilité dans leur famille.
En ce qui concerne le prix de l’essence, regardons les profits des sociétés pétrolières. Rien qu’au cours du premier trimestre de 2022, l’Imperial Oil a enregistré des bénéfices de 1,17 milliard de dollars, son meilleur résultat en 30 ans. Suncor a enregistré un bénéfice, au premier trimestre seulement, de 2,95 milliards de dollars, soit quatre fois ses bénéfices de l’année dernière. Nous sommes en présence ici de mercantilisme. Il s’agit d’entreprises qui profitent de la situation mondiale, de la crise climatique et de toutes sortes de choses pour s’en mettre plein les poches. La solution des conservateurs, tout d’abord, est un peu paradoxale, car elle consiste à augmenter le déficit en diminuant nos recettes fiscales. Il s’agit également de croire que les sociétés pétrolières ne vont pas simplement profiter de cette marge de manœuvre pour hausser leurs prix et accaparer tous les bénéfices découlant de toute réduction de taxes. Il n’existe aucun mécanisme pour l’empêcher, et nous avons vu le bilan, encore et encore, des sociétés pétrolières: elles sauteront sur n’importe quel avantage pour augmenter leurs gains. La solution conservatrice risque de remplir les poches des grandes pétrolières et de ne rien faire pour les familles qui sont aux prises au quotidien avec les prix élevés de l’essence.
Les néo-démocrates ont plutôt réclamé un impôt sur les bénéfices excédentaires, non seulement pour les sociétés pétrolières, mais aussi pour les grandes banques et les grands détaillants en alimentation. L’an dernier, la Banque Scotia a enregistré des bénéfices de plus de 10 milliards de dollars, la Banque de Montréal, de plus de 8 milliards de dollars, Loblaws, un bénéfice net de 1,2 milliard de dollars, et Sobeys, un plus petit joueur, des bénéfices de plus de 600 millions de dollars. La proposition des conservateurs aggraverait le déficit et les pressions inflationnistes et ne ferait rien pour contrer les bénéfices record accumulés par les grandes sociétés. Elle priverait le gouvernement des recettes nécessaires pour aider ceux qui sont vraiment touchés par la crise de l’abordabilité. Nous savons qui sont les plus durement touchés: ce sont les personnes âgées qui vivent avec un revenu fixe, les personnes handicapées, les Autochtones et les habitants du Nord.
Nous ne devons jamais oublier que ces répercussions sont fortement genrées. D'ailleurs, on constate qu'une grande majorité des femmes de plus de 65 ans vivent dans la pauvreté, surtout celles qui vivent seules. Quant aux familles monoparentales qui vivent dans la pauvreté, la grande majorité d’entre elles ont comme chef de famille une femme. Ainsi, lorsque nous parlons des répercussions de l’abordabilité, nous devons nous rappeler qu’elles touchent particulièrement les Canadiennes, peu importe leur âge ou leur situation familiale.
Je tiens à remercier la députée du , qui soulève sans cesse le problème de l’insécurité alimentaire dans le Nord, d’avoir attiré de nouveau notre attention sur ce problème aujourd’hui. L’effet le plus important de cette hausse des coûts pour les familles canadiennes est l’insécurité alimentaire.
Je veux attirer l’attention de la Chambre sur le rapport que Banques alimentaires Canada a publié hier. Le Canada, l’un des pays les plus riches du monde et l’un des principaux pays producteurs d’aliments, rapporte maintenant que 23 % des Canadiens, soit plus de sept millions de Canadiens, ont déclaré avoir souffert de la faim au cours de la dernière année parce qu’ils n’avaient pas les moyens d’acheter de la nourriture. Un tiers des Canadiens qui gagnent moins de 50 000 $ par an ont déclaré avoir dû sauter des repas par manque d’argent et 43 % des Autochtones, à la grande honte de ce pays, ont fait état d’une insécurité alimentaire en raison de laquelle ils ont manqué de nourriture pendant plus d’une journée.
Quelle est la solution? Les banques alimentaires font de leur mieux pour combler cette lacune dans notre système de revenu et dans notre système alimentaire, mais nous ne pouvons pas continuer à demander à des bénévoles charitables qui travaillent d’arrache-pied de régler la crise de l’insécurité alimentaire. Nous devons prendre les devants et régler cette crise en mettant plus d’argent dans les poches de ceux qui vivent de l’insécurité alimentaire, immédiatement et à long terme.
Les conservateurs soulignent ce problème de l’insécurité alimentaire dans leur préambule, mais lorsque nous cherchons des solutions dans la motion d’aujourd’hui, nous n’en trouvons aucune. Il n’y a rien pour aider réellement les personnes aux prises avec l’insécurité alimentaire, contrairement aux mesures proposées par les néo-démocrates pour mettre de l’argent dans les mains des personnes les plus exposées à l’insécurité alimentaire, immédiatement et à long terme. Nous avons toujours demandé une augmentation des prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti pour les personnes âgées. Les personnes âgées ne peuvent rien faire contre la hausse des prix des aliments, car la plupart d’entre elles dépensent déjà la totalité de leur revenu fixe. Leur seul choix est de manger moins et de mettre leur santé en danger. Encore une fois, nous aimerions voir une augmentation des pensions de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti.
Nous avons demandé une augmentation immédiate de l’Allocation canadienne pour enfants. Même une augmentation modeste de 500 $ par an, comme celle que nous demandons, permettrait aux familles avec enfants qui tentent de faire face aux coûts de la nourriture de bénéficier d’une hausse mensuelle. Nous savons que beaucoup de parents ont faim et n’en parlent pas pour pouvoir nourrir leurs enfants. Ils sautent des repas. Ils ne mangent pas les repas nutritifs dont ils ont besoin en tant qu’adultes, afin de nourrir leurs enfants. Une augmentation immédiate de l’Allocation canadienne pour enfants aiderait à résorber cette crise et continuerait à aider les gens à atténuer l’insécurité alimentaire à long terme.
Un doublement du crédit d’impôt pour la TPS pour les Canadiens à faibles revenus contribuerait grandement, à court et à long terme, à répondre à cette crise d’insécurité alimentaire.
Il est intéressant de souligner que les données publiées hier par Banques alimentaires Canada montrent également que 60 % des personnes qui ont recours aux banques alimentaires déclarent que les coûts du logement sont la principale raison de leur présence à la banque alimentaire. Elles ne peuvent pas se permettre d’acheter des aliments sains et nutritifs pour leur famille parce qu’elles consacrent déjà une trop grande partie de leurs revenus limités à combler leurs besoins en matière de logement.
Cette fois-ci, la motion conservatrice reconnaît la crise de l’abordabilité du logement, mais elle propose une enquête nationale sur le blanchiment d’argent, comme si cela pouvait avoir un effet sur l’offre de logements abordables. Évidemment, je crois qu’il faut sévir contre le blanchiment d’argent. Je ne pense pas que nous ayons besoin d’une enquête pour savoir ce que nous devons faire. Néanmoins, je ne peux pas trouver le lien que font les conservateurs entre l'existence d'une crise de l’accessibilité financière et la pertinence de tenir une enquête sur le blanchiment d’argent. Cela n’a tout simplement aucun sens pour moi.
Les néo-démocrates sont plutôt favorables à des mesures visant à limiter l’utilisation de logements à des fins d’investissements spéculatifs. Nous devons sévir contre les sociétés propriétaires qui gobent les logements abordables dans de nombreuses villes du Canada, puis font subir une rénoviction aux personnes qui habitent dans ces logements abordables et les forcent à vivre dans la rue ou dans les logements surpeuplés de membres de leur famille.
Nous devons également sévir contre les sociétés d’investissement immobilier. Ces sociétés bénéficient d’un traitement fiscal privilégié. Elles bénéficient d’avantages fiscaux pour acheter des logements abordables. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi on pense que c’est une politique publique judicieuse dans ce pays. J’aimerais beaucoup que nous éliminions le traitement fiscal privilégié accordé aux sociétés d’investissement immobilier. De toute évidence, il faudrait procéder de façon progressive parce que des gens ont fait une grande partie de leur planification financière en fonction de ce traitement, mais c’est quand même quelque chose que nous pourrions faire à court et à long terme pour lutter contre l’utilisation du marché de l’habitation pour la spéculation et le profit.
Nous devrions plutôt faire ce que j’ai toujours demandé en tant que néo-démocrate et ce pour quoi nous avons toujours travaillé, à savoir que le gouvernement se remette à construire des logements sans but lucratif en très grand nombre. Le marché ne fournira jamais les logements à prix modique qui sont nécessaires. Il continuera à construire des logements haut de gamme jusqu’à la saint glinglin, comme le veut l’expression consacrée, mais il ne fournira jamais ces logements abordables.
Des logements sans but lucratif pourraient offrir la sécurité du logement dont les familles ont besoin. Il n’est pas nécessaire qu’elles soient propriétaires d’une maison unifamiliale pour se sentir en sécurité sur le plan du logement. Par exemple, elles pourraient obtenir un logement dans une coopérative d'habitation sans but lucratif et élever leurs enfants dans cette sécurité. Cela crée aussi un sentiment de communauté: des gens qui vivent ensemble et qui ont un intérêt commun à prendre soin de leurs besoins en matière de logement.
Les néo-démocrates ne sont pas les seuls à faire le lien évident entre le coût élevé du logement et l’itinérance, mais je n’entends pas les conservateurs en parler. J’entends rarement les libéraux ou les conservateurs en parler. Lorsque je regarde dans ma collectivité, je vois les plaintes regrettables qui sont formulées par des gens qui ne se sentent pas en sécurité dans les rues à cause des sans-abri.
Quelle est la solution? Tout d’abord, je ne pense pas que les sans-abri soient le problème, en ce qui concerne la sécurité locale. La solution passe par le logement à court terme afin que ces personnes ne soient pas obligées de vivre dans la rue.
Bien sûr, la députée de n’a pas ménagé ses efforts, cette semaine comme toujours, pour réclamer que le gouvernement finance immédiatement un refuge sécuritaire à cadre peu restrictif pour les femmes autochtones à Winnipeg‑Centre, ce qui démontre bien…
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Madame la Présidente, je prends la parole pour appuyer la motion de l’opposition dont la Chambre est saisie. Bien que je ne puisse évidemment pas parler au nom des autres députés, je peux affirmer que la crise de l’abordabilité est critique dans de nombreuses parties de ma circonscription. Je suis raisonnablement certain que d’autres députés entendent aussi des préoccupations similaires de la part de certains de leurs concitoyens.
La récente hausse des taux d’intérêt représente une ponction de 700 $ ou plus dans le budget des ménages. Le prix de l’essence et du diésel a aussi un effet considérable. Je reconnais que certains députés représentent des circonscriptions où le prix de l’essence et du diésel n’a probablement pas autant d’importance, peut-être celles où l’on trouve une grande ville et de bons transports en commun.
Nous débattons souvent ici même de la façon dont la taxe sur le carbone ne fait qu’augmenter le prix de l’essence et du diésel, engendrant ainsi des difficultés pour de nombreuses familles canadiennes. Le répond souvent que ce n’est pas vrai en raison des remboursements de la taxe sur le carbone, mais voici le problème: une personne qui vit dans une grande ville et qui utilise rarement une voiture, même si elle en possède une, est probablement gagnante grâce aux remboursements de la taxe sur le carbone. Cependant, nous semblons être aux prises avec une situation ici au Canada où, sous le gouvernement libéral, de nombreuses politiques sont destinées aux gens qui vivent dans les centres urbains.
Nous ne devons pas oublier que nous représentons collectivement les intérêts nationaux de tous les Canadiens et que de nombreux Canadiens, notamment dans certaines parties de ma circonscription, dépendent absolument de la possession d’un véhicule qu’ils doivent conduire quotidiennement. Dans certaines parties de ma circonscription, il n’y a toujours pas Internet haute vitesse, malgré sept années de promesses libérales à cet égard. En fait, il y a même des zones où les gens ne peuvent pas obtenir un signal sans fil. De nombreuses routes secondaires peuvent ne voir un chasse-neige qu’une fois par jour dans des conditions hivernales plus difficiles, voire pas du tout. Les gens ont non seulement besoin d’une voiture, mais d’une voiture dotée de la traction intégrale et d’une garde au sol importante pour emprunter ces routes en hiver.
Je devrais aussi ajouter que dans bon nombre de ces petites collectivités rurales, les transports en commun ne sont pas disponibles. Même la compagnie Greyhound a disparu. Dans la plupart de ces localités, il n’y a qu’une seule épicerie, ou peut-être deux. Les prix y ont toujours posé un problème en raison du manque de concurrence et des coûts de transport élevés, mais aujourd’hui, à cause de l'inflation record, la situation n’a jamais été aussi sombre.
[Français]
Beaucoup de familles sont vraiment en difficulté en ce moment.
J'ai entendu parler d'une personne âgée qui a un revenu fixe. Elle est bénévole dans une friperie locale. Elle le fait depuis de nombreuses années et comprend le rôle important que jouent de nombreux magasins d'occasion pour les familles à revenu limité. Or, aujourd'hui, elle n'a plus les moyens de payer l'essence pour se rendre à son poste de bénévole au magasin d'articles d'occasion.
J'ai entendu parler de jeunes familles qui ont dû annuler leurs vacances d'été en raison du prix élevé de l'essence. De nombreux propriétaires de petites entreprises locales ont parlé de l'augmentation considérable des frais d'expédition, ce qui signifie qu'ils doivent répercuter ces coûts et deviennent moins compétitifs face aux détaillants en ligne.
[Traduction]
Des entrepreneurs qui ont soumissionné pour des travaux m’ont dit qu’ils devaient faire la navette pour les exécuter. Or, la hausse des coûts a grugé leurs marges bénéficiaires. Partout autour de moi, j’entends des citoyens qui sont durement touchés par la crise de l'abordabilité. L’inflation élevée et la hausse des taux d’intérêt provoquent la tempête parfaite.
Encore une fois, je ressens le besoin de le souligner: ce n’est pas le cas partout au Canada. Les citoyens fortunés ne sont essentiellement pas touchés par cette situation. De même, je suis certain que les habitants des grandes villes, qui dépendent moins de leur voiture, sont moins durement touchés. Cependant, nous devons reconnaître que nous sommes ici pour représenter l'ensemble des Canadiens.
Je signale que je partagerai mon temps de parole avec le député de dont l'excellent discours recevra sans aucun doute l’approbation de la Chambre.
Nous devons reconnaître que nous sommes censés représenter tous les Canadiens. Cela comprend les gens qui vivent dans de petites collectivités, comme Princeton, Merritt, Keremeos, Cawston, Olalla et Logan Lake. Bien sûr, il y a aussi les régions rurales non constituées en municipalité où ces problèmes sont encore plus difficiles à résoudre.
Cette motion de l’opposition ne peut pas remédier à tous les problèmes auxquels sont confrontés les Canadiens qui vivent dans ces régions, mais les mesures qui y sont proposées apporteraient une certaine aide. Elle envoie un message d’espoir, à savoir que les gens qui sont élus et envoyés à Ottawa sont à l’écoute et que nous essayons de faire ce que nous pouvons pour rendre la vie un peu plus facile aux Canadiens qui ne sont pas riches et qui vivent dans des régions rurales.
Ne nous méprenons pas: ces difficultés touchent de façon disproportionnée les habitants des régions rurales du Canada. Ce sont de braves gens qui envoient une part importante de leur chèque de paie ici, à Ottawa. Ils voient un gouvernement libéral fédéral qui n’hésite pas à donner 12 millions de dollars à une chaîne d'alimentation multimilliardaire pour qu’elle puisse acheter de nouveaux réfrigérateurs. J’en parle parce qu’on peut imaginer ce que ressentent les gens qui ont des difficultés financières dans une petite collectivité comme Hedley, où il n’y a pas d’école secondaire et où ils doivent conduire leurs enfants à l’école, lorsqu’ils entendent des députés dire que la somme des économies proposées ne représente pas grand-chose. Pour eux, chaque dollar compte.
N’oublions pas que bien des gens vivent en milieu rural souvent parce que c’est le seul endroit où ils peuvent trouver un logement abordable pour leur famille. Ils entendent le dire que le prix de l’essence est exactement tel qu’il le veut, mais dans un endroit comme Hedley, où les gens doivent se déplacer à Princeton ou à Keremeos et où une voiture ou un camion est indispensable pour accéder aux services, à l’école, à l’épicerie, aux fournitures et à un emploi, que font-ils? Parfois, dans cette enceinte, je pense que le premier ministre a oublié des endroits comme Hedley et que ceux qui y vivent ont absolument besoin de posséder et d’utiliser une voiture. On ne devrait pas les diaboliser pour cela.
Les mesures proposées dans la motion les aideraient et enverraient un message précieux et important: en période de besoin, ce Parlement a essayé d’aider, ou du moins, ceux qui voteront pour la motion pourront se consoler en sachant qu’ils ont essayé de faire quelque chose. Ceux qui s’y opposent peuvent, je suppose, se poser la question autrement.
L’essentiel, c’est que je pense que les mesures proposées constituent un pas modeste, mais important pour rendre la vie plus abordable. D’autres dirigeants du G7 prennent des mesures pour aider à rendre la vie plus abordable pour les citoyens qu’ils servent. Je demande à tous les députés d’agir, de voter pour la motion et d’envoyer le message que nous essayons de rendre la vie plus abordable pour nos citoyens, qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Le a déjà dit que le mieux est toujours possible, mais après sept ans sous son règne, la réalité pour de nombreux Canadiens est que le plus cher est toujours possible, car leurs coûts ne cessent d’augmenter et rien ne devient plus abordable, malgré les promesses contraires du premier ministre.
La situation est critique à l’extrême dans de nombreuses régions du Canada, et il est urgent d’agir en votant pour la motion afin de donner aux Canadiens un répit à la pompe ainsi que de soutenir les agriculteurs pour qu’ils puissent réduire le coût de leurs intrants, en particulier des engrais, et planter des aliments pour nourrir le monde. Les Russes ont bombardé des zones stratégiques en Ukraine pour bloquer le transport du blé. Il s’agit d’une crise d'abordabilité non seulement pour les Canadiens, mais aussi pour les gens du monde entier. Les agriculteurs canadiens peuvent faire partie de la solution, mais ils ne peuvent pas le faire s’ils n'arrivent pas à être rassurés pour qu'ils puissent semer.
Nous pouvons également commencer à nous attaquer aux problèmes à long terme. Malgré ce que disent d’autres députés, le blanchiment d’argent a été l’une des principales préoccupations de la Commission Cullen chez nous, en Colombie-Britannique. La Commission Cullen a maintenant fait rapport au gouvernement, et la première chose qui est arrivée avec le blanchiment d’argent dans les casinos, c'est que le gouvernement a resserré les choses. Devinons ce qui s’est passé ensuite. Les rapports d’opérations financières douteuses en Ontario ont immédiatement doublé. Lorsqu’une province au Canada commence à resserrer ses règles, cela se répercute sur d’autres régions.
Le gouvernement du Canada doit à chaque Canadien de s’assurer qu’il fait tout ce qu’il peut, en particulier lorsque tant de milléniaux ont le sentiment que le système est truqué. Ils ont l’impression de ne pas pouvoir obtenir un prêt hypothécaire parce que le critère de simulation de crise des libéraux les exclut. Ils ont le sentiment que d’autres forces spéculatives, comme le blanchiment d’argent, entrent sur le marché et rendent les choses difficiles. Si nous ne les laissons pas accéder à la propriété, ils se sentiront aliénés.
La motion contient des mesures de bon sens, et j’espère que tous les députés les examineront. Nous ne sommes peut-être pas en mesure de rendre la vie facile en période difficile, mais nous pouvons toujours la faciliter un peu. Nous pouvons indiquer aux Canadiens que le Parlement, la Chambre des communes, est de leur côté.
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Madame la Présidente, c'est pour moi un privilège aujourd’hui de prendre la parole au sujet la motion de l’opposition.
Le principal problème de mes concitoyens aujourd’hui, c'est qu’ils ne peuvent pas payer leurs factures, faire le plein d’essence et mettre du pain sur la table. Rien que cette année, l’inflation coûte 2 000 $ de plus par personne. La hausse considérable du prix de presque tout ce qu’ils achètent est dévastatrice pour les aînés, les étudiants et les familles de travailleurs. Les prix de l’alimentation ont augmenté de près de 9,7 % dans les 12 derniers mois. Le prix de l’essence bat des records et il n’a pas fini de monter. L'accès à la propriété est maintenant hors de portée pour des millions de Canadiens, qui ne pourront jamais être propriétaires de leur maison, ce qui, en tant que grand-père, m'inquiète beaucoup.
Le gouvernement devrait se saisir du problème, mais tout ce qu’il a à offrir, ce sont des discours creux. Il n’a toujours pas de plan pour combattre l’inflation et régler les problèmes dans les chaînes d’approvisionnement. En fait, selon un récent sondage de MNP sur l’indice des dettes à la consommation, 53 % des Canadiens interrogés déclarent qu’à 200 $ près, ils ne pourraient pas payer leurs factures à la fin du mois et honorer leurs créances. Voilà la preuve que les familles ont du mal à s’en sortir.
Mon discours portera principalement sur la hausse spectaculaire du prix de l’énergie. Ce n’est pas un luxe de se rendre au travail en auto, de chauffer ou de climatiser sa maison. Au Canada, ce sont des nécessités. Pour ceux qui pensent que le gouvernement ne peut rien faire pour réduire le prix à la pompe, j'aimerais leur rappeler, comme certains de nos collègues de l’opposition l’ont fait, que chaque litre d’essence qu’ils paient est lourdement taxé.
Lorsqu’un électeur de Brandon, au Manitoba, se rend à la station-service pour faire le plein de son F‑150, l’un des véhicules les plus populaires au Canada, il paie la somme faramineuse de 266,56 $. De ces 266 $, le gouvernement retire 28,26 $ pour la TPS et pour la taxe sur le carbone. Dans ma circonscription, de nombreux résidants doivent faire le plein au moins trois fois par mois, car ils doivent parcourir de longues distances pour se rendre au travail, pour déposer leurs enfants à l’école, pour faire l’épicerie ou pour aller à l’hôpital.
Si nous adoptons cette motion des conservateurs, nous réduirons tout de suite le prix record de l’énergie en suspendant la TPS et la taxe sur le carbone. Les gens économiseraient près de 85 $ en taxes chaque mois. Certains d’entre vous trouvent peut-être cette somme assez minime, mais je peux vous assurer, chers collègues, que pour une famille de travailleurs, c’est beaucoup d’argent.
Les électeurs de Brandon—Souris sont touchés de façon disproportionnée par la taxe sur le carbone. Il faut que le gouvernement libéral comprenne que ses politiques touchent les Canadiens des régions rurales et urbaines de façons très différentes. Ma circonscription a une superficie de plus de 17 000 kilomètres carrés. Le , qui vit au centre-ville de Toronto, la neuvième plus petite circonscription du Canada, aura peut-être de la peine à imaginer l’ampleur de cette étendue, qui comprend trois fois l’Île du Prince-Édouard.
Je suis un fier Manitobain. Je suis également fier de venir d’une région rurale du Canada. Malheureusement, je ne crois pas que le gouvernement se soucie du gagne-pain et des préoccupations des habitants de ces régions de notre grand pays. De nombreux députés libéraux ne comprennent probablement pas comment vivent les habitants des régions rurales du Manitoba. Je vais donc leur en brosser le tableau.
Dans l’ensemble de ma circonscription, on compte seulement neuf postes de police et un seul Walmart. Pour un grand nombre d’habitants de ma circonscription, il faut conduire jusqu’à deux heures pour se rendre à l’hôpital le plus près où sont offerts tous les soins de santé ou jusqu’à 30 minutes pour l’épicerie la moins éloignée. Les services de transport en commun sont pratiquement inexistants dans ma circonscription. Mes collègues du caucus conservateur et moi sommes favorables au transport en commun, mais, soyons réalistes, ces services ne sont pas disponibles dans les régions rurales du Canada. Les familles doivent aller reconduire leurs enfants à l’école ou à leurs pratiques de hockey ou encore conduire sur de longues distances pour se rendre au travail. Alors que le prix de l’essence tourne autour de 2 $ le litre, il est encore plus difficile pour les Canadiens de vaquer à leurs activités quotidiennes. J’ai bien peur que la situation n’empire parce que les libéraux continuent de vouloir hausser la taxe sur le carbone: en fait, ils veulent la quadrupler.
Si les libéraux se préoccupaient du sort des Canadiens des régions rurales et de tous ceux qui peinent à payer leurs factures, ils devraient voter en faveur de notre motion et suspendre — pas annuler, mais bien suspendre — la TPS et la taxe sur le carbone sur les carburants.
L’autre élément de notre motion conservatrice dont j’aimerais parler est l'élimination de la TPS et de la taxe sur le carbone sur les factures énergétiques résidentielles.
D’après Hydro-Manitoba, la taxe sur le carbone est égale à 9,79 ¢ par mètre cube de gaz naturel consommé par un ménage. Au Manitoba, un ménage moyen consomme environ 2 250 mètres cubes de gaz naturel par an, ce qui donne 220 $ de taxe sur le carbone. Si nous enlevons la TPS de la facture d’énergie du citoyen moyen, les économies seront encore plus grandes.
Il nous suffit de regarder la loi d’exécution du budget des libéraux pour voir l’effet de la taxe sur le carbone sur les finances des Canadiens. La partie 1 de la loi d’exécution du budget vise à mettre en œuvre certaines mesures fiscales en « modifiant les modalités de paiement de l’Incitatif à agir pour le climat d’un crédit d’impôt remboursable chaque année à un crédit versé tous les trois mois ». La seule raison pour laquelle le gouvernement devrait faire passer ces remises d’annuelles à trimestrielles est que la taxe sur le carbone coûte très cher aux contribuables.
Nous savons tous, pour avoir lu le rapport du directeur parlementaire du budget publié le 24 mars 2022, que « la plupart des ménages [...] subiront une perte nette résultant de la tarification fédérale du carbone [...] ». Le rapport révèle que le Manitobain moyen donnera 1 145 $ au gouvernement fédéral à cause de la taxe sur le carbone. Cependant, il ne recevra que 832 $ en versements au titre de l’Incitatif. Or, 1 145 $, c’est beaucoup d’argent pour les personnes qui ont du mal à payer leurs factures.
Le rapport du directeur parlementaire du budget prouve ce que nous disons depuis le début, à savoir que la taxe sur le carbone n’est pas sans incidence sur les coûts et qu’elle coûte très cher aux Canadiens. Pire encore, le affirme que huit Canadiens sur dix reçoivent plus d’argent en remboursement de la taxe sur le carbone, mais le directeur parlementaire du budget déclare que ce n’est pas le cas.
Mettons fin à cette mascarade et suspendons la taxe sur le carbone. C’est une des mesures les plus faciles que le gouvernement pourrait prendre immédiatement pour aider les familles et les aînés pris à la gorge par une inflation record. Au lieu de taxer d’honnêtes travailleurs, un gouvernement responsable formulerait un plan qui protège non seulement l’environnement, mais aussi le compte bancaire des Canadiens.
Les libéraux peuvent rendre le paiement de l’Incitatif à agir pour le climat aussi fréquent qu’ils le veulent, mais cela ne changera rien au fait que les Canadiens seront plus nombreux à avoir du mal à s’en sortir. Le versement trimestriel au titre de l’Incitatif à agir pour le climat n’allège pas le stress financier des personnes qui n’ont pas les moyens de faire le plein d’essence en fin de semaine. Le fait que le gouvernement fait la sourde oreille aux appels à l’aide devrait être beaucoup plus inquiétant pour elles. Ça l’est pour moi, en tout cas.
J’ai récemment lancé un sondage sur le prix de l’essence et je commence à recevoir des réponses. Voici ce que m’a dit Chelsea, une résidante de ma circonscription: « Ce sont les gens de la classe moyenne et ceux qui se rendent tous les jours à leur travail en voiture qui sont les plus touchés. » La devrait peut-être écouter ce que Keith et Marlene ont à dire. Ces deux aînés à revenu fixe craignent de ne pas pouvoir rester chez eux: « Nous sommes des aînés et nos seules sources de revenus sont la Sécurité de la vieillesse et le Régime de pensions du Canada. Nous vivons dans un monde fou et les prix ne cessent d’augmenter. Nous sommes propriétaires de notre maison, mais pendant combien de temps encore? »
Les gens de partout au pays vivent des situations difficiles. Comme le prix de l’essence est si élevé et, à vrai dire, celui de la plupart des denrées essentielles aussi, il ne faut pas s’étonner que les jeunes adultes aient tant de mal à mettre de l’argent de côté pour de gros achats, comme une nouvelle auto ou une maison.
Je tiens également à souligner que le gouvernement continue à abandonner les agriculteurs et à les désavantager financièrement face à la concurrence. Il y a quelques semaines à peine, presque tous les députés libéraux ont voté contre le projet de loi des conservateurs visant à exempter, enfin, les agriculteurs de la taxe sur le carbone.
En terminant, j’exhorte mes collègues libéraux à appuyer la motion des conservateurs, à suspendre la TPS et la taxe sur le carbone et à donner à nos concitoyens le répit dont ils ont grandement besoin. Il est temps d’agir et d’aider ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts. Les gens en ont assez d’entendre des platitudes. Cette proposition offrirait aux gens un allégement financier immédiat et leur remettrait de l’argent dans les poches.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Au nom des habitants de ma circonscription, Davenport, c’est un grand honneur pour moi de parler aujourd’hui de la motion de l’opposition concernant l’inflation et les impôts.
Le gouvernement fédéral comprend que les Canadiens sont durement touchés par la hausse des prix et, plus important encore, il prend des mesures efficaces pour les aider à relever ce défi.
L’inflation est un phénomène mondial qui est alimenté par des perturbations sans précédent de la chaîne d’approvisionnement découlant de la pandémie de COVID‑19, sans parler des graves perturbations des produits de base découlant de l’invasion brutale et illégale de l’Ukraine par la Russie. C’est un problème complexe et multidimensionnel, et avec la motion dont nous débattons aujourd’hui, l’opposition offre ce qui semble être des solutions simples.
Malheureusement, ces solutions ne sont pas aussi simples qu’elles en ont l’air. La hausse des prix est le produit des forces du marché, et ces forces du marché sont puissantes. Les taxes sur l’essence et le diésel, par exemple, ne représentent qu’une très petite partie du prix total que les Canadiens paient à la pompe. Les réduire, comme le propose l’opposition, ne protégerait pas les consommateurs contre ces puissantes forces du marché mondial.
Même si le gouvernement fédéral réduisait de 5 % le prix de l’essence au Canada en supprimant la TPS sur l’essence et le diésel, les avantages que cela procurerait aux consommateurs seraient annulés par les forces du marché en l’espace de quelques jours. Le gouvernement fédéral se retrouverait alors dans une situation délicate, car il aurait dépensé des dizaines de centaines de millions de dollars pour tenter de lutter en vain contre les puissantes forces du marché qui échappent complètement à son contrôle.
Au lieu de proposer des solutions irréalistes et inefficaces, le gouvernement fédéral cherche à mettre en œuvre des mesures réalistes pour aider les familles à joindre les deux bouts, et ce, depuis son arrivée au pouvoir à la fin de 2015. Notre gouvernement a déjà réduit les impôts de la classe moyenne, tout en augmentant ceux du 1 % des mieux nantis. Nous avons également accru le soutien aux familles et aux travailleurs à faible revenu grâce à des programmes comme l’Allocation canadienne pour enfants et l’Allocation canadienne pour les travailleurs.
Grâce à l’Allocation canadienne pour enfants, neuf familles canadiennes sur dix ont plus d’argent pour subvenir aux besoins de leurs enfants qu’elles n’en avaient avec les prestations précédentes. Notre allocation canadienne pour les travailleurs, qui a été bonifiée, vient en aide aux travailleurs à faible revenu et encourage également de nombreuses personnes à intégrer le marché du travail. On estime qu’elle aidera environ un million de Canadiens de plus, ce qui pourrait représenter 1 000 $ de plus par année pour un travailleur à temps plein au salaire minimum.
Notre soutien financier aux Canadiens ne s’arrête pas là. Dans le budget de 2021, le gouvernement fédéral a présenté un plan ambitieux afin d’offrir aux parents canadiens des places dans des garderies réglementées, au coût moyen de 10 $ par jour. En moins d’un an, nous avons conclu des ententes avec l’ensemble des provinces et des territoires. Cela signifie que, d’ici la fin de l’année 2022, les familles canadiennes auront vu leurs frais de garde d’enfants réduits de moitié, en moyenne. C’est énorme. Cela représente une économie moyenne de 6 000 $ par enfant pour les familles de provinces comme l’Ontario, où se trouve ma circonscription, Davenport.
Ces économies se feront sentir d’ici la fin de l’année en cours, et non dans cinq ou dix ans. Le week-end dernier, j’ai eu l’occasion de rencontrer de nombreux parents de ma circonscription et ils m’ont dit qu’ils étaient enchantés de ce nouveau plan national de garde d’enfants et très reconnaissants de l’argent supplémentaire qu’ils auront dans leurs poches pour subvenir à leurs besoins. D’ici 2025‑2026, notre plan national de garde d’enfants se traduira par un coût moyen de 10 $ par jour pour une place dans une garderie réglementée partout au Canada, ce qui représente des milliers de dollars d’économies pour les familles canadiennes.
Pour aider les Canadiens vulnérables qui se situent à l’autre extrémité de la courbe démographique, nous avons augmenté la prestation complémentaire du Supplément de revenu garanti pour les aînés célibataires à faible revenu. Nous avons bonifié l’exemption à l'égard du revenu applicable au Supplément de revenu garanti et nous augmenterons la pension de la Sécurité de la vieillesse pour les Canadiens de 75 ans et plus en juillet prochain. Cette augmentation de 10 % fournira plus de 766 $ en prestations supplémentaires aux pensionnés à part entière dans la première année. Quelque 3,3 millions d’aînés canadiens en bénéficieront, et ils n’auront aucune mesure à prendre de leur côté. Ils recevront automatiquement ce paiement s’ils y sont admissibles. Il s’agit de la première augmentation permanente de la pension de la Sécurité de la vieillesse depuis 1973, à l’exception des rajustements liés à l’inflation.
Les aînés de ma circonscription, Davenport, se réjouissent de cette nouvelle. Ils ont du mal à joindre les deux bouts avec leur revenu fixe et face à des coûts qui augmentent, et ils sont ravis d’entendre parler de cette augmentation importante qui aura une incidence sur leur pouvoir d’achat.
Les aînés et les Canadiens qui reçoivent de l’aide ou des prestations du gouvernement fédéral seront également heureux de constater que la plupart des programmes du gouvernement fédéral sont indexés en fonction de l’inflation pour protéger les Canadiens. L’Allocation canadienne pour enfants est aussi indexée en fonction de l’inflation tout comme le Régime de pensions du Canada, la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti, le crédit pour la taxe sur les produits et services ainsi que d’autres prestations destinées aux Canadiens les plus vulnérables.
Afin d'atténuer davantage l’effet de l’inflation et de faire en sorte que la vie soit plus abordable pour les Canadiens, nous avons augmenté le montant personnel de base que les Canadiens peuvent gagner avant de payer de l’impôt fédéral sur le revenu. Pour faire en sorte que l’aide cible effectivement la classe moyenne, les avantages que procure l’augmentation du montant personnel de base sont éliminés progressivement pour les contribuables dont le revenu est élevé. L’an prochain, une fois que cette mesure aura été entièrement mise en œuvre, les personnes seules paieront 300 $ de moins en impôt chaque année et les familles en paieront 600 $ de moins. Le gouvernement fédéral met en place un certain nombre de mesures pour aider les familles et les Canadiens à faire face à la crise de l'abordabilité qui sévit actuellement au Canada.
Le gouvernement fédéral remet également les recettes directes du système fédéral de tarification de la pollution par le carbone aux provinces et aux territoires, la plupart de ces recettes revenant aux familles. En fait, dans les provinces qui n’ont pas leur propre système de tarification conforme au modèle fédéral, à savoir l’Ontario, le Manitoba, la Saskatchewan et l’Alberta, environ 90 % des recettes directes de la redevance sur les combustibles sont retournées aux résidents de ces provinces sous forme de paiements au titre de l’Incitatif à agir pour le climat. En 2022-2023, ces paiements accrus signifient qu’une famille de quatre personnes recevra 745 $ en Ontario, 832 $ au Manitoba et 1 079 $ en Alberta. De plus, les familles des collectivités rurales et des petites collectivités ont droit à 10 % de plus.
En réalité, grâce à ces paiements au titre de l’Incitatif à agir pour le climat, la plupart des ménages récupèrent plus que ce qu’ils paient en coûts accrus en raison du système fédéral de tarification de la pollution par le carbone. De plus, le reste des recettes de la redevance sur les combustibles sert à soutenir les petites entreprises, les agriculteurs, les groupes autochtones et d’autres organisations. À l’avenir, la tarification fédérale du carbone continuera à n'avoir aucune incidence sur les recettes du gouvernement du Canada.
En même temps, nous veillons à ce que les taxes soient adéquates et équitables. Le gouvernement fédéral sait que ceux qui peuvent se permettre d’acheter des voitures, des avions et des bateaux coûteux peuvent aussi payer un peu plus de taxe. Les Canadiens sont d’accord. Le gouvernement a fait cette promesse pendant les campagnes de 2019 et de 2021, et nous avons été élus pour adopter cette mesure. À cette fin, nous donnons suite à notre promesse d’imposer une taxe sur la vente de voitures et d’aéronefs neufs de luxe dont le prix de détail est supérieur à 100 000 $ et sur les nouveaux bateaux dont le prix est supérieur à 250 000 $. Les recettes générées par cette taxe pourront servir à compenser les coûts que doivent assumer les Canadiens et à investir dans une reprise économique vigoureuse qui répondra à leurs besoins les plus urgents.
Il y a un autre exemple de l’engagement du gouvernement à l’égard de l’équité fiscale, et c'est la taxe que nous proposons d’imposer sur les biens immobiliers résidentiels considérés comme vacants ou sous-utilisés dont les propriétaires sont non résidents et non canadiens. Cette taxe devait entrer en vigueur le 1er janvier 2022. Elle ne sera pas imposée aux propriétaires canadiens, mais elle profitera certainement aux Canadiens. Comme la hausse récente et rapide du prix des logements a rendu de plus en plus difficile la recherche d’un logement abordable, la taxe sur les logements sous-utilisés aidera à soutenir des investissements dans l’abordabilité du logement afin que tous les Canadiens soient logés de façon sécuritaire et abordable.
Notre dernier budget présente le plan probablement le plus ambitieux que le Canada ait jamais vu pour construire de nouveaux logements. Il nous permettra de doubler le nombre de nouveaux logements au cours des 10 prochaines années.
En conclusion, le gouvernement fédéral se concentre, et il continuera à le faire, sur les moyens de rendre la vie la plus abordable possible pour les Canadiens et de les compenser pour les répercussions qu’ils subissent à cause de l’inflation.
Au nom des habitants de Davenport, je tiens à remercier la Chambre de m’avoir donné l’occasion de parler aujourd’hui de cette importante motion de l’opposition.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole au sujet de cette motion, même si je vais voter contre.
Les conservateurs ont le don de se montrer imaginatifs, ce qui peut, à l’occasion, prêter à confusion, voire être trompeur quant à ce qu’ils peuvent vouloir tenter de faire consigner au compte rendu.
À entendre le Parti conservateur du Canada, on croirait que seul le Canada connaît l’inflation. Les conservateurs refusent d’admettre que, partout dans le monde, les événements qui se sont produits ont eu une incidence sur le coût de la vie, que ce soit la pandémie ou l’agression russe contre l’Ukraine et son invasion illégale de ce pays. Tout cela joue un rôle important, et j'estime que, au moins en partie, par souci d’équité, lorsqu’on parle du taux d’inflation au Canada, on doit aussi tenir compte de ce qui se passe dans le monde.
Le taux d’inflation est plus élevé aux États‑Unis qu’au Canada. Dans nombre de pays européens, le taux d’inflation est aussi plus élevé qu’au Canada. Force est de constater que par rapport aux autres pays du G7, aux États‑Unis et à beaucoup de pays européens, le taux d’inflation est plus bas au Canada. Cela veut-il dire que nous ne sommes pas touchés? Bien sûr que non.
Je n’aime pas plus l’inflation que quiconque, et encore moins quand elle frappe les électeurs de ma circonscription. Eux veulent que le gouvernement fasse ce qu’il peut avec les outils et les leviers dont il dispose pour essayer de réduire au minimum les torts causés par l’inflation, comme nous l’avons constaté de bien des façons. Les conservateurs disent qu’il faut soutenir les Canadiens pendant cette période, mais les députés d’en face savent que des programmes comme le Supplément de revenu garanti pour les aînés, les prestations de la Sécurité de la vieillesse pour les aînés et l’Allocation canadienne pour enfants sont indexés sur l’inflation.
Quand les conservateurs réclament des allégements fiscaux ici et là, ils révèlent leur mentalité conservatrice en matière d’allégements fiscaux, et c’est ce qu’ils se plaisent à dire aux Canadiens. Cependant, nous savons que les conservateurs ont eu l’occasion d’appuyer les allégements fiscaux. Les députés se souviendront du premier budget que nous avons présenté et de la mesure législative qui accordait un allégement fiscal aux Canadiens de la classe moyenne. Les conservateurs ont voté contre.
Les conservateurs ont présenté une motion aujourd'hui. Il s'agit de leur politique, de leur solution de rechange au budget que nous avons proposé. Je suis toutefois d'avis qu'il y a des failles importantes dans ce qu'ils proposent.
Ils disent qu'il faut réduire la taxe sur l'essence. Oui, maintenons les dépenses du gouvernement pour venir en aide aux Canadiens — comme je viens de le dire —, mais réduisons le prix de l'essence en supprimant la taxe à la consommation ou le prix que nous avons mis sur la pollution. Pourtant, il n'y a absolument aucune garantie que cette baisse de prix se répercutera sur les consommateurs. Les conservateurs ne peuvent pas garantir cette baisse de prix.
Plus tôt aujourd'hui, j'ai posé une question à mes collègues conservateurs. Lorsque l'Alberta a connu une baisse importante de ses activités économiques, les conservateurs nous ont critiqués parce que le prix du pétrole était trop bas. Ils disaient que le prix de l'essence était trop bas et que cela nuisait à l'économie albertaine. On nous critiquait pour cela. Maintenant, nous sommes critiqués parce que le prix de l'essence est trop haut.
Des voix: Oh, oh!
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Madame la Présidente, le cours mondial du pétrole et du gaz n'est pas fixé par le Parti conservateur du Canada. Il est donc impossible que le Parti conservateur puisse garantir une quelconque économie en réduisant une taxe à la consommation ou la tarification de la pollution. Il n'y a aucune garantie à cet égard.
La motion évoque le marché du logement. En définitive, et nous avons eu des discussions sur le marché du logement au Canada, le gouvernement national a bel et bien un rôle structurant à jouer. Il n'y a absolument aucun doute là-dessus. Nous sommes intervenus, que ce soit dans l'énoncé économique de l'automne, contre lequel les conservateurs ont voté, ou dans ce budget, contre lequel les conservateurs voteront.
Des mesures comme l'impôt annuel sur les maisons qui ne sont pas utilisées comme résidences ou le gel concernant les questions liées à la propriété étrangère mis en place au moyen du budget ont toutes une incidence. Ce qui est encore plus important, pour la première fois depuis une génération, nous avons un gouvernement qui a été très proactif dans le dossier du logement. Nous avons investi des sommes beaucoup plus considérables que par le passé dans le logement et dans le soutien au secteur à but non lucratif, aux gouvernements provinciaux et territoriaux, et aux communautés autochtones. Nous parlons de centaines de millions, voire de milliards de dollars qui ont été affectés à la Stratégie nationale sur le logement, une initiative qui n'existait pas auparavant.
Le budget comprend le crédit pour le logement intergénérationnel, destiné à encourager les familles à agrandir leur maison ou à faire construire un autre logement sur leur propriété. C’est un excellent programme. Nous avons encouragé la population à chercher des moyens de rendre les maisons plus éconergétiques. Pour la première fois depuis de très nombreuses années, nous avons un gouvernement qui consacre beaucoup de ressources et d'efforts à améliorer le parc de logements du Canada.
Un gouvernement national ne peut pas s’attaquer à lui seul au problème. Les administrations municipales ont leur rôle à jouer dans les domaines du zonage et de l'accessibilité des propriétés, sans oublier les particuliers qui veulent acheter une propriété. En effet, pour un résidant type, il est très difficile d'acheter un terrain constructible, surtout dans les centres urbains.
Nous pouvons jeter un coup d'œil à la somme de tâches administratives pour le logement qui relèvent au bout du compte des provinces. Le gouvernement fédéral fournit chaque année des centaines de millions de dollars pour soutenir le logement à faible revenu, sans parler du programme pour la création rapide de logements et d'autres projets que le a mis en place.
Les conservateurs critiquent notre bilan dans le dossier du logement, mais lorsqu'ils étaient au pouvoir, ils ont échoué lamentablement, contrairement à nous qui avons mis en place un certain nombre d'initiatives. Nous pouvons examiner le discours que la cheffe du Parti conservateur a prononcé. Contrairement aux conservateurs, le gouvernement du Canada et le continueront de se concentrer sur les véritables enjeux auxquels sont confrontés les Canadiens au quotidien. C'est pourquoi nous nous soucions du logement, de l'inflation et de bien d'autres questions, comme la pandémie. Nous continuerons de tout faire pour aider les Canadiens d'un océan à l'autre.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Nous parlons de la crise de l'abordabilité à la Chambre aujourd'hui. Je suis convaincu que je ne suis pas le seul député qui reçoit des dizaines d'appels et de courriels chaque jour de la part de concitoyens qui craignent d'être incapables de se nourrir, de faire le plein d'essence, de chauffer leur logement et d'inscrire leurs enfants à leurs activités préférées. La motion de l'opposition que nous présentons aujourd'hui vise à réduire le fardeau fiscal des Canadiens pour rendre leur vie plus abordable en éliminant la TPS appliquée à l'essence ainsi que la taxe sur le carbone.
Ce que j'entends est assez incroyable. Les libéraux et les néo-démocrates font valoir que, d'une manière ou d'une autre, l'élimination d'une taxe au point de vente ne laisse pas plus d'argent dans les poches des Canadiens. Je ne sais pas trop comment on peut même soutenir cela. En fait, leur argument contre, c'est que les détaillants vont s'entendre pour ne pas répercuter les économies sur les Canadiens. Toutefois, je peux dire par expérience qu'en Alberta, où le gouvernement provincial a supprimé la taxe de vente provinciale sur le carburant, l'essence coûte environ 20 ¢ de moins que partout ailleurs au Canada. Les Albertains bénéficient d'un gouvernement qui a vu les difficultés auxquelles les Canadiens sont confrontés, qui a pris des mesures pour y remédier et qui a fait profiter directement les Canadiens des économies réalisées.
Ce que j'entends des concitoyens de ma circonscription, après deux ans de pandémie, c'est qu'ils sont épuisés; ils sont fatigués. Ils veulent que la vie reprenne son cours normal. Alors qu'ils voient le bout du tunnel, que la pandémie est pratiquement terminée et que les entreprises rouvrent leurs portes, ils sont aux prises avec la crise de l'abordabilité, avec des prix du carburant exorbitants et une augmentation des prix à l’épicerie et du coût du logement. Une bonne partie de tout cela est attribuable au gouvernement libéral.
Je sais que les libéraux se plaisent à dire qu'il s'agit d'un problème mondial et que la guerre de Poutine en Ukraine entraîne une hausse des prix. Cependant, j'ai été présent à la Chambre à peu près tous les jours et je ne me souviens pas d'avoir vu Vladimir Poutine, assis en face, voter en faveur d'une taxe sur le carbone. Je ne me rappelle pas que Vladimir Poutine ait présenté une mesure législative ou un projet de loi visant à augmenter la taxe sur le carbone le 1er avril. Peut-être ai-je manqué cela. Je ne sais pas si mes collègues de la Chambre peuvent confirmer que si la taxe sur le carbone a augmenté de 25 % le 1er avril, malgré une crise mondiale de l'abordabilité et une guerre en Ukraine, c'est à cause de Vladimir Poutine. Je ne sais pas comment on peut mettre tout cela sur le dos de Vladimir Poutine.
Au lieu de voir à ce que le gouvernement offre de l'aide Canadiens au moment où ils en ont le plus besoin, le voyage dans le monde entier sans masque, mais ici, au pays, il pénalise sans cesse les Canadiens avec ses mesures sanitaires et ses restrictions de voyage draconiennes, qui ne sont en vigueur nulle part ailleurs dans le monde. Cela semble vraiment être le modus operandi du gouvernement libéral. Il pénalise les Canadiens au pays, mais il adopte un comportement complètement différent partout à l’étranger.
Un bon exemple de ces punitions, ce sont les droits de douane sur les engrais. Mon collègue d'en face ne semble pas penser que cela pose problème; il pense qu'il s'agit d'un moyen de punir la Russie. J'invite mes collègues libéraux à demander à n'importe quel agriculteur, surtout dans l'Est du Canada, si les droits de douane sur les engrais causent du tort à Vladimir Poutine. Les seules personnes qui sont punies par l'imposition de droits de douane de 35 % sur les engrais, ce sont les agriculteurs canadiens. Je le répète: ce n'est pas Vladimir Poutine qui paie ces droits de douane, ce sont les agriculteurs canadiens. Même avant la guerre en Ukraine, le prix des engrais, dans bien des régions au pays, avait plus que doublé par rapport à l'année précédente en raison, dans bien des cas, de la taxe sur le carbone. Les députés savent-ils comment on fabrique des engrais? C'est avec du gaz naturel. La taxe sur le carbone imposée sur le gaz naturel entraîne une hausse du prix.
Alors que le gouvernement libéral punit les agriculteurs canadiens, nous avons offert des solutions. Nous lui avons demandé de prévoir une exemption pour les engrais achetés avant le 2 mars, c'est-à-dire avant que la Russie envahisse l'Ukraine. Les libéraux ont refusé. Nous leur avons alors demandé d'indemniser les agriculteurs qui doivent payer un prix exorbitant en raison de ces droits de douane. Encore une fois, les libéraux ont dit non.
Permettez-moi de mettre les choses en perspective. Le Canada est le seul pays du G7 à imposer des droits de douane sur les engrais russes, ce qui signifie que les agriculteurs canadiens sont maintenant très désavantagés par rapport à leurs compétiteurs du monde entier. Ils paient une taxe sur le carbone exorbitante et des droits de douane sur les engrais.
En même temps, nous sommes au beau milieu d’une crise alimentaire mondiale. L’insécurité alimentaire est probablement la priorité numéro un sur terre et nous sommes le seul pays au monde à augmenter les taxes et à imposer des droits de douane sur les engrais. En quoi cela nous rend-il concurrentiels? Comment cela nous donne-t-il la capacité d'apporter de l'aide dans le contexte d’une crise alimentaire mondiale, ce à quoi tiennent nos agriculteurs? Ils veulent aider en répondant présent, mais le gouvernement libéral fait tout en son pouvoir pour les en empêcher et pour nous empêcher de réaliser notre potentiel.
Malgré les solutions proposées par les conservateurs, les libéraux poursuivent leur programme militant, ou plutôt leur mise en scène selon laquelle ils punissent Poutine alors qu’ils ne font que punir les agriculteurs canadiens. Cependant, les agriculteurs canadiens ne seront pas les seuls à en subir les conséquences. Si les agriculteurs canadiens doivent réduire leur utilisation d’engrais simplement parce qu’ils n’en ont pas les moyens, les rendements vont baisser et les prix des denrées vont augmenter. Le prix du panier d’épicerie a déjà augmenté. Dans bien des cas, les augmentations atteignent 15 %, selon le produit. La situation ne fera qu’empirer. Les pays qui dépendent de produits ukrainiens comme l’orge, le blé et l’huile de tournesol ne seront pas les seuls à souffrir; nous en subirons les répercussions nous aussi.
Mes collègues néo-démocrates ont parlé de l’insécurité alimentaire au Canada. Elle découle en grande partie des politiques libérales. Les libéraux augmentent le coût des produits d’épicerie en augmentant la taxe sur le carbone, en imposant des droits de douane sur les engrais et en ajoutant des formalités administratives. Cela rend très difficile pour les agriculteurs canadiens de faire leur travail, qu'ils font mieux que quiconque au monde. Le Canada est le seul pays où un gouvernement, en pleine crise de sécurité alimentaire, force les consommateurs canadiens à payer plus cher. C’est le seul gouvernement qui demande aux agriculteurs de payer davantage. Est-ce vraiment logique?
Je vais parler d'une autre partie de notre motion de l’opposition. J’ai parlé des engrais, mais je veux aussi parler de la taxe sur le carbone.
Les conservateurs ont proposé une solution pour la taxe sur le carbone. Mon collègue de a présenté un projet de loi d’initiative parlementaire visant à éliminer la taxe sur le carbone imposée aux carburants agricoles, le projet de loi . Dans son évaluation de la taxe sur le carbone, le directeur parlementaire du budget a dit certaines choses qui, à mon avis, sont très instructives, à savoir que la taxe sur le carbone n’est pas sans incidence sur les recettes, qu’elle fait hausser l’inflation et qu’elle ne réduit pas les émissions. Les libéraux affirment que la taxe sur le carbone comporte tous ces avantages, mais l’étude du directeur parlementaire du budget réfute ces affirmations. Pourquoi imposons-nous cette taxe sur le carbone aux agriculteurs canadiens? Nous avons proposé une solution, dans le projet de loi C‑234, pour éliminer la taxe sur le carbone imposée aux carburants agricoles.
Selon les calculs de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, au cours de la première année suivant son entrée en vigueur, les agriculteurs canadiens ont payé en moyenne 14 000 $ pour cette taxe. Avec l’augmentation prévue au 1er avril, cette somme s’élèvera à 45 000 $ par année pour chaque agriculteur moyen. Les libéraux vont dire qu’il y a un remboursement de la taxe sur le carbone et que 8 familles sur 10 gagnent davantage grâce à cette taxe. De nouveau, le directeur parlementaire du budget, qui est un haut fonctionnaire indépendant du Parlement, a dit que ce n’était pas le cas. Selon le projet de loi , le remboursement de la taxe sur le carbone verse aux agriculteurs 1,70 $ pour chaque tranche de 1 000 $ de dépenses admissibles. Ils obtiennent des miettes pour chaque dollar qu’ils paient pour la taxe sur le carbone. Les agriculteurs sont des preneurs de prix. Ils n’ont pas les moyens d’assumer le fardeau de la taxe sur le carbone au moment où nous les forçons à améliorer leur rendement et leur efficacité. C’est insensé.
Nous parlons de sécurité alimentaire mondiale, mais nous devons également parler d'abordabilité. Les agriculteurs, les producteurs et les manufacturiers canadiens doivent être en mesure de faire leur travail et de le faire efficacement. J'ai parlé de la taxe sur le carbone et du prix des engrais, mais il y a une autre chose pour laquelle les libéraux continuent de multiplier les tracasseries administratives et les obstacles, et dont je vous parlerai dans quelques instants. Il s'agit de l'étiquetage sur le devant des emballages. C’est une attaque directe contre les producteurs de bœuf et de porc canadiens. Les États-Unis ont déjà fait savoir que c’est un irritant commercial qui aura une incidence sur nos exportations de bœuf et augmentera le coût de l'épicerie ici au pays, rendant les choses encore plus inabordables pour les Canadiens.
En conclusion, notre motion est très prudente. Elle permettrait de s'attaquer à la crise de l'abordabilité à laquelle les Canadiens sont confrontés, mais elle permettrait surtout d'aider nos agriculteurs, producteurs et éleveurs, qui font tout ce qu'ils peuvent pour répondre à une crise mondiale de la sécurité alimentaire et pour garder l'épicerie abordable pour tous les Canadiens.
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Madame la Présidente, c’est un plaisir de prendre la parole à la Chambre pour parler de la motion de l’opposition conservatrice portant sur une question très importante pour les Canadiens: l’abordabilité et le coût de la vie.
Avant de parler de la motion, j’aimerais établir un certain contexte pour les personnes qui sont ici. Le prix des aliments a augmenté de 9,7 %; dans de nombreux cas, le carburant a augmenté, selon le moment où il est mesuré, de près de 65 % à 70 %; dans certains cas, le diésel a doublé en 12 mois environ; et les prix de détail, c’est-à-dire le prix des vêtements et d’autres biens, sont également beaucoup plus élevés.
Il est aussi important de reconnaître que nous étions sur une trajectoire d’inflation extrêmement élevée avant le début de la guerre en Ukraine. En février, avant que la Fédération de Russie n'envahisse l'Ukraine, l’inflation était à son plus haut niveau depuis 25 ans, soit 5,5 %. Suggérer que tout cela s’explique par la guerre revient à oublier que nous étions sur une trajectoire d’inflation assez élevée avant le début de cette guerre.
Pour être complètement honnête, je concéderai aux députés d’en face que les raisons de l’inflation sont multiples. Bien sûr, il y a des problèmes de chaîne d’approvisionnement et bien sûr, il y a la guerre. Mais il y a aussi de graves problèmes structurels qui conduisent à l’inflation. Par définition, une taxe à la consommation est une mesure inflationniste. La Banque du Canada le dit elle-même. Au moins un demi-point de pourcentage d’inflation peut être attribué à la taxe sur le carbone, selon la Banque du Canada.
Mon problème, ou peut-être celui de certains députés de ce côté-ci de la Chambre, c’est que chaque fois que des questions sur l’inflation, le coût de la vie ou l’abordabilité ont été soulevées, elles ont été écartées et expliquées par ces facteurs externes qui échappent au contrôle du gouvernement. Je ne crois pas que cela soit vrai. Certes, il y a des choses qui sont hors du contrôle du gouvernement, et je viens d’en mentionner quelques-unes, mais il y a des choses simples que le gouvernement pourrait faire pour apporter un répit immédiat aux Canadiens.
Le problème est de ne pas reconnaître que l’inflation n’est peut-être pas éphémère. Si nous prenons suffisamment de recul, tout est éphémère. Même la vie est éphémère, si l’on prend suffisamment de recul. Le problème est que les faits changent sur le terrain. Le gouvernement est maintenant déphasé par rapport au reste du monde parce qu’il tarde à reconnaître le problème de l’inflation et à utiliser les outils dont il dispose pour y faire face.
En fait, pas plus tard que la semaine dernière, le président Biden a écrit une lettre ouverte au peuple américain. Il s’y engageait à prendre des mesures immédiates contre l’inflation et présentait un plan en trois points sur la manière dont le gouvernement fédéral des États-Unis allait s’y prendre, tout en reconnaissant que les banques centrales ont bien sûr un rôle à jouer.
La semaine dernière, la secrétaire d’État Yellen a déclaré dans une entrevue qu’elle s’était trompée au sujet de l’inflation et que celle-ci persistait plus longtemps que prévu. Le président de la Réserve fédérale américaine a dit la même chose, de même que les responsables de la Banque du Canada, qui ont admis qu’ils avaient tous sous-estimé l’inflation. Par contre, le gouvernement libéral n'a encore rien dit en ce sens. Le gouvernement refuse même de reconnaître qu’il pourrait être à la traîne.
Je pense que les Canadiens seraient heureux d'entendre dire, avec un peu d’humilité: « Disons que nous avons été un peu lents sur le front de l’inflation, mais nous avons des outils que nous pouvons utiliser pour la combattre. » Voici la question que je me pose quotidiennement: Combien de temps l’inflation doit-elle persister ou quel niveau doit-elle atteindre pour que le gouvernement se rende compte qu’il doit agir?
Nous avons présenté une motion dans le cadre d'une journée de l’opposition, que certains appelleraient même une motion omnibus, avec quelques idées intéressantes. Dans l’intérêt d’une discussion constructive à la Chambre, il se peut que certaines idées suscitent une forte opposition chez certains, mais ce sont des idées. Le gouvernement pourrait se sentir libre de prendre n’importe laquelle de ces idées qui lui plairaient et d’y donner suite. Nous n’avons pas besoin d’adopter toute cette motion. Il ne semble pas que nous aurons l’appui de certains autres partis, mais il y a certainement des idées raisonnables. J’aimerais en souligner quelques-unes qui m’interpellent.
En ce qui concerne la suspension de la TPS sur le carburant, tant pour l'essence ordinaire que pour le diésel, n'oublions pas que le prix de ce dernier a doublé en l'espace de 12 à 16 mois. Cela signifie que la TVH que le gouvernement perçoit sur le diésel a, elle aussi, doublé. Les recettes du gouvernement ont doublé parce que le prix a doublé, et la TVH est calculée sur le montant total à la pompe. En fait, le gouvernement n'a jamais gagné autant d'argent qu'en ce moment. C'est pourquoi je suis très préoccupé par l'idée que l'intervention du gouvernement pour lutter contre l'inflation consiste à imposer davantage les entreprises et se servir de cet argent pour autre chose. Le gouvernement n'a pas besoin de cet argent. Il n'en a jamais autant gagné qu'à l'heure actuelle.
Si l'on examine le budget de 2021 et les recettes que nous pensions que le gouvernement réaliserait au cours des cinq années suivantes, et que l'on compare cela au budget de 2022 et aux recettes qui sont maintenant prévues, on constate une augmentation de 170 milliards de dollars. La question est donc la suivante: que fait le gouvernement avec cet argent? Pourquoi ne le rend‑il pas aux Canadiens? En effet, au départ, il s'agit du leur.
Je pense que nous devons être un peu plus réalistes et pragmatiques, car l'augmentation des impôts des sociétés ne résoudra pas soudainement le problème de l'inflation. Aujourd'hui, nous avons tout un tas de recettes supplémentaires et l'inflation est toujours là. Par conséquent, l'idée d'augmenter la taille de l'État n'est pas la solution à nos soucis.
Le député de Foothills a parlé d'engrais, et en raison de l’importante communauté agricole de Simcoe‑Nord, je vais également m'attarder un instant à cette question.
Je reçois des appels téléphoniques tous les jours et je me rends sur des fermes pour parler aux agriculteurs de ma circonscription. Ils disent tous qu’ils veulent aider l’Ukraine et faire leur part et que cela ne les dérange pas de payer des droits de douane sur les engrais achetés après le 2 mars. Cependant, ils doivent tout de même s'acquitter des droits de douane pour les engrais qu'ils ont payés d’avance en décembre. Le gouvernement n’a même pas saisi les conséquences de ces droits de douane avant de les mettre en place, et il n’a pas non plus établi de règles très claires à cet égard, ce qui témoigne d’un manque de compréhension du monde agricole ou d’un refus de le comprendre.
Par ailleurs, un élément de la motion porte sur le blanchiment d’argent. Certains députés se demanderont pourquoi on mentionne cette question et se diront qu'il est incroyable d'en parler alors qu’il s’agit d’un problème qui persiste depuis si longtemps. Eh bien, le meilleur moment pour planter un arbre, si ce n’est pas hier, c’est aujourd’hui. La Commission Cullen termine un rapport de 1 800 pages qui, je l’espère, sera rendu public très bientôt. Il porte sur les problèmes liés au blanchiment d’argent en Colombie‑Britannique, mais il mettra également en évidence une difficulté importante à l’échelle nationale que nous devons prendre à bras le corps. Nous devons comprendre les répercussions du blanchiment d’argent, en particulier sur notre secteur immobilier, parce qu’il fausse nos marchés immobiliers.
À Orillia, qui se trouve dans Simcoe‑Nord, nous avons constaté une augmentation de 300 % du prix des logements en six ans. C’est insoutenable. Je crois qu’une partie de cette augmentation est due aux effets de distorsion du blanchiment d’argent dans nos grandes villes, parce que les gens déménagent actuellement et cherchent à se loger ailleurs.
Dans ce contexte, il me semble que la plupart des idées contenues dans notre motion sont tout à fait raisonnables. Nous ne nous attendons peut-être pas à ce que la motion soit adoptée, mais j’espère que nous aurons un excellent débat et j’invite le gouvernement à faire siennes certaines de ces idées.
Pour terminer, je ferai une brève observation au sujet du leadership. Le vrai leadership consiste à reconnaître qu’il faut peut-être revoir son plan initial lorsque la situation sur le terrain change. Le véritable leadership consiste à faire preuve d’humilité en reconnaissant que les êtres humains peuvent parfois se tromper. On peut trouver quelques exemples intéressants sous le gouvernement précédent, mais je n'en citerai que trois: le gouvernement a décidé de changer d’avis et d’imposer les fiducies de revenu alors que la réalité changeait sur le terrain; il est revenu sur sa décision en matière de déductibilité des revenus d’intérêts; lorsque la crise financière mondiale a frappé, il a revu sa position idéologique sur les déficits et a sauvé le Canada d’une faillite massive.
Je suis reconnaissant d'avoir eu l'occasion de prendre la parole aujourd’hui.
:
Madame la Présidente, je suis heureux de rappeler quels sont les taux d'inflation dans différents pays du monde..
La République tchèque connaît un taux d'inflation de 14,2 %. La Pologne, pour sa part, est aux prises avec un taux d'inflation de 13,9 %. En Roumanie, le taux d’inflation s’élève à 13,8 %; il est de 10,2 % en Grèce, de 9,6 % aux Pays-Bas et de 9,5 % en Hongrie. Le Royaume-Uni, quant à lui, fait face à un taux d'inflation de 9 %.
[Français]
La Belgique a un taux d'inflation de 9 % elle aussi. L'Allemagne a un taux d'inflation de 8,7 %. Les États‑Unis ont un taux d'inflation de 8,3 %. Le Portugal a un taux d'inflation de 8 %.
[Traduction]
Le taux d’inflation s’établit à 7,9 % en Autriche et à 6,9 % en Italie. Enfin, le Canada se bat contre un taux d'inflation de 6,8 %.
Le problème est mondial. Évidemment, nous subissons tous les conséquences de la guerre illégale de Vladimir Poutine en Ukraine, mais cette motion n'offre pas beaucoup de solutions.
Parlons des prix des engrais et de l'idée d'éliminer les droits de douane sur les engrais. Les députés présentent cela comme une solution simple qui soulagera grandement tous les agriculteurs. Ne savent-ils pas que le prix des engrais avait augmenté de 70 à 100 % avant la guerre en Ukraine? Oui, il y a maintenant des droits de 35 % sur les engrais, mais ne se rendent-ils pas compte qu'il y a des entreprises canadiennes qui ont réorganisé leurs chaînes d'approvisionnement pour ne pas être pénalisées par ces droits de 35 %? Oui, ces gens paient des prix plus élevés, mais je pense que nous devrions plaider pour une solution qui offre à tous les agriculteurs une réduction des prix, et pas seulement à ceux qui ont payé ces droits de 35 %.
Bien évidemment, pour l'année prochaine, l'objectif de ces droits de douane est d'inciter les entreprises canadiennes à ne plus faire affaire avec le gouvernement et les entreprises russes. Hier, une députée ukrainienne a exprimé haut et fort que le Canada devrait tout faire pour cesser tout commerce avec la Russie. Il me semble que c'est le député de qui a posé cette question à la députée ukrainienne, que je remercie d'avoir témoigné au comité de l'agriculture.
Comme solution à la crise de l'abordabilité du logement, la motion propose de lancer une enquête publique, si j'ai bien compris. Je ne comprends tout simplement pas comment cela permettra d'aider immédiatement les Canadiens. Je suis en fait surpris que les conservateurs fassent cette proposition, car ils réclament d'habitude une administration publique moins lourde. Aujourd'hui, ils proposent d'alourdir la bureaucratie en réalisant une enquête publique pour trouver des solutions à la crise du logement. Voyons donc...