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Publications de la Chambre

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44e LÉGISLATURE, 1re SESSION

HANSARD RÉVISÉ • No 083

TABLE DES MATIÈRES

Le mardi 7 juin 2022




Emblème de la Chambre des communes

Débats de la Chambre des communes

Volume 151
No 083
1re SESSION
44e LÉGISLATURE

COMPTE RENDU OFFICIEL (HANSARD)

Le mardi 7 juin 2022

Présidence de l'honorable Anthony Rota


    La séance est ouverte à 10 heures.

Prière


(1000)

[Traduction]

    Le leader du gouvernement à la Chambre invoque le Règlement.

Les travaux de la Chambre

    Monsieur le Président, je demande que l'heure ordinaire de l'ajournement quotidien des séances des 8 et 9 juin soit minuit, conformément à l'ordre adopté le lundi 2 mai.
    Conformément à l'ordre adopté le 2 mai 2022, la demande du ministre de prolonger lesdites séances est adoptée d'office.
    Monsieur le Président, l'ordre exige l'accord de deux leaders parlementaires, dont un leader de l'opposition à la Chambre.
    Le député peut-il dire quel autre leader à la Chambre a fait savoir qu'il souhaitait prolonger les heures de séance?
    Nous avons examiné la question, et le Règlement prévoit que le leader du gouvernement à la Chambre est autorisé à présenter la demande sans avoir à indiquer qui est l'autre leader à la Chambre parce qu'on présume qu'il a consulté ses homologues.
    Le député de La Prairie invoque le Règlement.

[Français]

    Monsieur le Président, je veux renchérir sur ce qu'a dit mon collègue le leader de l'opposition officielle, qui n'a pas été consulté. Moi non plus, je n'ai pas été consulté. J'aimerais savoir qui a donné son accord. Ce n'est pas indiqué, et nous n'en avons aucune idée.
    Je tiens juste à dire que je n'ai même pas été consulté, que le leader du gouvernement n'en a même pas jasé avec moi deux secondes.
(1005)

[Traduction]

    Monsieur le Président, les députés qui occupent les banquettes de ce coin-ci de la Chambre croient à l'ardeur au travail au nom des Canadiens. Nous appuyons la prolongation des séances jusqu'à minuit sans aucune réserve.
    Cela dit, le parti « bloque tout » doit vraiment cesser d'utiliser à mauvais escient ces séances prolongées jusqu'à minuit, comme il l'a fait la semaine dernière en nous obligeant à voter pour déterminer quel député conservateur prendrait la parole le prochain. Quel gaspillage de temps colossal! J'espère que les conservateurs ne répéteront pas ces manœuvres dilatoires et qu'ils travailleront pour vrai cette fois.
    Cela prend la tournure d'un débat.
    Je remercie les députés. Nous passons aux affaires courantes.

Affaires courantes

[Affaires courantes]

[Traduction]

Le directeur général des élections du Canada

    Conformément à l'article 536 de la Loi électorale du Canada, il est de mon devoir de déposer sur le bureau un rapport du directeur général des élections du Canada, accompagné d'un rapport du commissaire aux élections fédérales, concernant les modifications proposées à la Loi électorale du Canada.

[Français]

    Conformément à l'article 32(5) du Règlement, ce rapport est réputé renvoyé en permanence au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre.

[Traduction]

Le commerce international

    Monsieur le Président, conformément à l'article 32(2) du Règlement et à la politique actuelle sur le dépôt des traités au Parlement, j'ai l'honneur de déposer, dans les deux langues officielles, le traité intitulé « Modifications à la Liste d’engagements spécifiques du Canada en vertu de l’Accord général sur le commerce des services de l’Organisation mondiale du commerce », comme le prévoit le « Document de référence sur la réglementation intérieure dans le domaine des services » de l'Organisation mondiale du commerce.

Réponse du gouvernement à des pétitions

     Monsieur le Président, conformément à l'article 36(8)a) du Règlement, j'ai l'honneur de déposer, dans les deux langues officielles et sous forme électronique, la réponse du gouvernement à cinq pétitions.

[Français]

Loi sur les lieux historiques du Canada

[Traduction]

Les délégations interparlementaires

    Monsieur le Président, conformément à l'article 34(1) du Règlement, j'ai l'honneur de présenter le rapport du Groupe canadien de l'Union interparlementaire concernant sa participation à la 142e Assemblée et aux réunions connexes de l'Union interparlementaire, qui ont été tenues par vidéoconférence du 13 avril au 27 mai 2021.

Pétitions

La réforme électorale

    Monsieur le Président, c'est un honneur de pouvoir m'adresser à la Chambre à distance ce matin.
     Je présente une pétition au nom de nombreux habitants de ma circonscription qui s'inquiètent vivement au sujet du mode de scrutin au pays. Les pétitionnaires soulignent que le système uninominal majoritaire à un tour ne reflète pas le vote populaire à la Chambre des communes. Ils demandent en particulier que l'actuel Parlement établisse une assemblée nationale de citoyens sur la réforme électorale. Ils font valoir que d'autres pays ont eu recours à une assemblée nationale de citoyens pour élaborer des systèmes électoraux qui favorisent la démocratie et donnent des résultats qui reflètent bel et bien le vote des citoyens.
(1010)

Les organismes de bienfaisance

    Monsieur le Président, j'ai l'honneur de présenter deux pétitions ce matin.
    La première pétition demande aux députés de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher le gouvernement de révoquer le statut d'organisme de bienfaisance des organisations pro-vie au Canada. Les pétitionnaires craignent que cette politique, qui est décrite dans la plateforme électorale du Parti libéral, finisse par être étendue à d'autres entités qui ne cadrent pas avec l'idéologie des libéraux.

L'aide médicale à mourir

    Monsieur le Président, la liberté de conscience est un droit fondamental qui est clairement énoncé à l'article 2 de la Charte des droits et libertés. J'ai l'honneur de présenter une pétition signée par des centaines de citoyens de partout au Canada qui demande au Parlement de protéger le droit à la liberté de conscience des professionnels de la santé contre toute coercition ou intimidation visant à les obliger à offrir une aide au suicide, à pratiquer l’euthanasie ou à aiguiller les patients vers un autre professionnel de la santé.
    Je remercie ces Canadiens de leur engagement dans ce dossier important.

La réforme électorale

    Monsieur le Président, d'abord et avant tout, je tiens à dire qu'il est form idable de vous revoir au fauteuil.
    C'est un véritable honneur pour moi de présenter cette pétition au nom de mes concitoyens. Ces derniers signalent que, depuis sa création, le système électoral canadien est un système majoritaire uninominal à un tour, ce qui mène injustement à un gouvernement libéral ou conservateur. Ils précisent que, selon le principe de la représentation proportionnelle, le pourcentage de sièges que détient un parti dans une assemblée législative devrait correspondre au pourcentage de personnes ayant voté pour ce parti.
    Les pétitionnaires soulignent les résultats des élections de 2021, où les libéraux, avec 32 % des voix, ont remporté 160 sièges; les conservateurs, avec 33 % des voix, en ont remporté 119; les bloquistes, avec 7 % des voix, en ont remporté 32; et les néo‑démocrates, avec 17 % des voix, en ont remporté 25.
    En outre, ils signalent que de nombreux autres pays, tels que l'Allemagne, l'Italie, l'Irlande, la Nouvelle‑Zélande et les Pays‑Bas, sont passés d'un système majoritaire uninominal à un tour à un système de représentation proportionnelle.
     Les pétitionnaires demandent au gouvernement d'adopter un système de représentation proportionnelle pour représenter plus fidèlement la population canadienne.

L’assurance-médicaments

    Monsieur le Président, je suis heureux de vous revoir dans votre fauteuil, en pleine forme. Je vous souhaite un bon retour parmi nous.
    J’ai l’honneur de vous présenter, au nom de plusieurs dizaines de Canadiens, une pétition réclamant l’instauration d’un régime universel d’assurance médicaments. Les signataires font remarquer que près de 10 millions de Canadiens n’ont pas accès à un régime d’assurance médicaments. Ils soulignent que, faute d'argent, 2 millions de Canadiens ne prennent pas les médicaments qui leur sont prescrits et que des centaines de Canadiens meurent chaque année parce qu'ils ne peuvent pas se procurer leurs médicaments.
    En conséquence, les pétitionnaires, qui sont issus de toutes les régions du Canada, exhortent le gouvernement à faire adopter une loi autorisant la création d’un régime public, universel et global d’assurance médicaments. Les députés se souviendront que cela fait partie de l’entente de soutien sans participation que le NPD a signée avec le gouvernement libéral.

Le changement climatique

    Monsieur le Président, conformément au paragraphe 36(6) du Règlement, j'interviens aujourd'hui pour déposer une pétition au nom des résidants de la circonscription d'Ottawa-Sud.
    Les pétitionnaires prient le gouvernement du Canada d’adopter des mesures législatives pour une transition équitable afin de s’attaquer à l’urgence climatique. En tant qu'avocat spécialiste des questions environnementales, je suis très heureux de déposer cette pétition. Je tiens à remercier Mme Sarah Charron, une habitante de ma circonscription, d'avoir organisé cette importante action à l'échelle locale.

Questions au Feuilleton

    Monsieur le Président, je demande que toutes les questions restent au Feuilleton.
    Le Président: D'accord?
    Des voix: D'accord.

Ordres émanant du gouvernement

[Travaux des subsides]

(1015)

[Traduction]

Travaux des subsides

Motion de l'opposition — Les mesures pour une aide financière immédiate

    Que, étant donné que,
(i) les taux d’inflation élevés font augmenter le coût de la vie pour tous les Canadiens,
(ii) le prix de l’essence et du diesel atteint des sommets partout au Canada et les Canadiens doivent dépenser davantage pour se rendre au travail, transporter des biens et vaquer à leurs occupations quotidiennes,
(iii) le prix des aliments ayant augmenté de plus de 9,7 % depuis l’année dernière, les Canadiens ont plus de difficulté à mettre de la nourriture sur la table,
(iv) contrairement à ce qu’a déclaré le gouvernement par le passé, la hausse de l’inflation n’est pas temporaire et on peut s’attendre à ce qu’elle persiste,
(v) la décision de continuer à imposer des restrictions relatives à la COVID-19 dictées par l’idéologie constitue un obstacle à la croissance et à la reprise de l’économie canadienne, au transport des marchandises et, par conséquent, au coût de ces marchandises,
(vi) le Canada a connu la plus forte baisse de l’accessibilité à la propriété en une génération,
la Chambre demande au gouvernement de fournir une aide immédiate aux Canadiens en:
a) suspendant temporairement la taxe sur les produits et services (TPS) appliquée à l’essence et au diesel;
b) suspendant la taxe sur le carbone;
c) éliminant les droits de douane imposés sur les engrais;
d) permettant la libre circulation des marchandises à la frontière canadienne, appuyer la reprise du secteur touristique et protéger les emplois des employés sous réglementation fédérale en levant dès maintenant toutes les restrictions fédérales relatives à la COVID-19;
e) freinant la spéculation sur le marché immobilier en lançant immédiatement une enquête publique nationale sur le blanchiment d’argent.
    Comme c'est aujourd'hui le dernier jour désigné de la période des crédits se terminant le 23 juin 2022, la Chambre suivra la procédure habituelle pour examiner les projets de loi de crédits et en terminer l'étude. Compte tenu des pratiques récentes, les députés sont-ils d'accord pour que l'on distribue maintenant les projets de loi?
    Des voix: D'accord.
    Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de Mégantic—L'Érable.
    La mesquinerie revancharde qui anime le premier ministre nuit à tous les Canadiens. Depuis février, les conservateurs proposent des solutions pragmatiques et raisonnables pour aider les Canadiens qui en arrachent à cause de la crise de l'abordabilité. Mais le premier ministre a poussé la mesquinerie jusqu'à rejeter toutes nos propositions, en s'imaginant que cela faisait du mal à notre parti. En fait, c'est aux Canadiens qu'il fait du mal.
    C'est la dernière occasion qu'il a, avant l'ajournement d'été, d'écouter ce que les conservateurs proposent et pour venir en aide aux Canadiens qui ont du mal à faire face à l'augmentation du coût des aliments, de l'essence et du logement. Les libéraux doivent reprendre contact avec la réalité. Voici quelques faits dont ils feraient bien de tenir compte...
    Je dois interrompre la députée. Je crois qu'il y a un problème avec l'interprétation.

[Français]

    Monsieur le Président, l'interprète signale l'effet Larsen, mais je ne sais pas ce que c'est. Toutefois, cela empêche l'interprétation.
    Une voix: Ce sont les oreillettes qui posent problème.

[Traduction]

    Il y a un problème de captation. L'écouteur est peut-être trop près du microphone et cela crée un retour sonore. Je crois qu'il vaudrait mieux recommencer du début pour que tout le monde puisse entendre ce que la députée a à dire.
    Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole. Je vais donc reprendre du début.
    La mesquinerie revancharde qui anime le premier ministre nuit à tous les Canadiens. Depuis février, les conservateurs proposent des solutions pragmatiques et raisonnables pour aider les Canadiens qui en arrachent à cause de la crise de l'abordabilité. Mais le premier ministre a poussé la mesquinerie jusqu’à rejeter toutes nos propositions, en s’imaginant que cela faisait du mal à notre parti. En fait, c’est aux Canadiens qu’il fait du mal.
    C’est la dernière chance qu’il a, avant l’ajournement d’été, pour écouter ce que les conservateurs ont à dire et pour venir en aide aux Canadiens qui ont du mal à faire face à l’augmentation du coût des aliments, de l'essence et du logement. Les libéraux doivent reprendre contact avec la réalité. Voici quelques faits dont ils feraient bien de tenir compte. Le prix de l’essence est en train de battre des records. Le coût du logement a subi la plus forte augmentation jamais enregistrée depuis une génération. Pour les jeunes, avoir sa propre maison est aujourd’hui un rêve de plus en plus évanescent. Le prix des aliments a augmenté de 9,7 % en une année seulement. Voilà la réalité à laquelle font face les Canadiens, mais au lieu de les aider, le gouvernement a le culot d’augmenter les taxes et d’encourager la hausse du coût de la vie.
    Les solutions que les conservateurs proposent depuis plusieurs mois pour faire face à cette crise ne sont pas des idées radicales, mais plutôt des solutions pleines de bon sens. Lorsque le prix de l’essence a commencé à augmenter, nous avons demandé au gouvernement de suspendre la TVH sur le carburant afin de donner un peu de répit aux Canadiens. C’est ce que des provinces avaient décidé de faire, et nous pensions que le gouvernement fédéral devrait leur emboîter le pas. Le premier ministre a dit « non ». Ensuite, nous avons demandé au gouvernement de suspendre la taxe sur le carbone le 1er avril. Cette demande s'est encore soldée par un « non » de la part du premier ministre. Il s’imagine peut-être qu'il fera bonne figure à l’ONU en faisant payer aux Canadiens des prix record à la pompe. Il s’imagine aussi sans doute qu’il peut nuire aux conservateurs en essayant de les faire passer pour des incapables, mais il se trompe. Il est évident que le premier ministre a rejeté toutes nos propositions pour des raisons politiques, parce que ce sont des propositions qui ont été faites par les conservateurs. Parce qu’elles viennent de nous. Mais au bout du compte, ce n’est pas à nous que sa mesquinerie fait du mal, c’est aux Canadiens.
    Cette attitude est vraiment déconcertante, car ce sont ceux qui ont le plus besoin de notre aide qui en souffrent. Les laissés pour compte sont les parents seuls qui n’arrivent plus à faire le plein d’essence et les personnes âgées qui ont du mal à payer leur épicerie et leur loyer. Rappelons-nous que l’augmentation du coût de la vie ne touche pas du tout le premier ministre. Il ne paie pas son essence. Il ne paie pas sa nourriture. Il n’a pas besoin de faire la queue devant les magasins.
    Les conservateurs ont également demandé la suppression des droits de douane sur les engrais afin que les agriculteurs et les producteurs ne soient pas pénalisés parce qu’ils utilisent les outils dont ils ont besoin. Encore une fois, le premier ministre a dit « non » à cette proposition, quitte à nuire aux agriculteurs qui ont travaillé inlassablement pendant toute la pandémie pour assurer notre ravitaillement.
    Les conservateurs ont également demandé à moult reprises au premier ministre d’écouter les scientifiques et les experts qui disent que les obligations vaccinales ne sont plus nécessaires. Nous lui avons demandé de faire en sorte que la situation revienne à la normale, comme avant la pandémie, afin de permettre aux Canadiens de voyager sans entraves, de stimuler notre industrie du tourisme qui a beaucoup souffert, et de laisser les Canadiens reprendre leur vie normale. Encore une fois, il a dit « non » aux conservateurs, en pensant que cela nous faisait du mal à nous, alors que c'est aux Canadiens qu’il cause des dommages irréparables.
    Que nous ne soyons pas les seuls à réclamer la levée de toutes ces restrictions ne change rien à ses yeux. La Chambre de commerce du Canada est d’accord avec nous. Il est est de même pour la Toronto Airport Authority, l’Association des hôtels du Canada et la Canadian Tourism and Travel Roundtable. Le PDG de WestJet a demandé lui aussi la levée des restrictions, ainsi que le Conseil des aéroports du Canada, pour n’en citer que quelques-uns. Mais cela n'ébranle pas le premier ministre. Peu lui importe ce que disent les experts, c’est-à-dire les médecins, les scientifiques ou les responsables de la santé publique. Ce qui importe au premier ministre, c’est d’exploiter la situation pour cliver, stigmatiser et diviser les Canadiens, tout en nuisant aux conservateurs. Voilà probablement l'exemple le plus frappant de sa mesquinerie, de son hypocrisie et de son esprit revanchard.
    Il ne se gêne pas pour parcourir le monde. Il se trouve d'ailleurs quelque part en Amérique du Nord au moment où je vous parle. Il se rend dans des pays qui n'imposent plus de restrictions. Il jouit pleinement de tout ce qui y est permis. Il a du bon temps, mange, boit et s’amuse avec des gens qui ne sont peut-être pas vaccinés. Personne ne porte de masque. Tout le monde a vu le premier ministre se rendre sans masque dans plusieurs pays depuis un an, lui qui demande sans hésiter à ses concitoyens de continuer à respecter des restrictions draconiennes et anachroniques.
(1020)
    Les restrictions que le premier ministre continue d’imposer ici, au Canada, pendant qu’il fait étalage de ses libertés personnelles à l’étranger, ne sont que des gesticulations théâtrales et de l’hypocrisie crasse.
    Pendant des mois, notre parti s’est employé à trouver des solutions à tous ces problèmes. J’invite les Canadiens et tous ceux qui sont ici à la Chambre à relire toutes les mesures raisonnables que nous avons proposées. Nous aurions pu présenter toutes sortes de motions partisanes. Même encore aujourd’hui, nous aurions pu présenter des motions qui auraient placé le Parti libéral, et même le NPD et le Bloc, dans une position délicate. Nous ne l’avons pas fait, parce que nous préférons proposer des solutions pour les Canadiens. Nous voulons rassembler les Canadiens autour d’initiatives susceptibles de leur rendre la vie plus abordable, de leur permettre de rendre visite à leur famille et de leur donner les moyens de retourner au travail. Ce sont des solutions qui rassemblent, et c’est ce que les conservateurs ont proposé. Et qu’a répondu le premier ministre? Il a dit « non » à tout pour en tirer un avantage politique.
    Malheureusement, pendant que nous faisons des propositions pour réduire le prix de l’essence et le montant des dépenses courantes, les prix continuent d’augmenter pour les Canadiens. Les parents ne devraient pas être obligés de choisir entre inscrire leurs enfants à un club sportif et acheter de nourriture. Ils ne devraient pas être obligés de s’endetter jusqu’au cou pour payer l’épicerie. Les jeunes devraient être optimistes et voir dans le Canada un pays d’avenir. Au lieu de cela, un rapport récent de la RBC indique que la situation financière des jeunes Canadiens se détériore chaque mois, surtout s’ils habitent dans une grande ville.
    Pendant ce temps, le premier ministre et son gouvernement ont clairement établi qu'ils préfèrent s’adonner à une petite politique revancharde plutôt que de venir en aide aux Canadiens. Le premier ministre a rejeté chacune de nos propositions simplement parce qu’il s’imagine qu’en nuisant aux conservateurs, il en tire des avantages politiques. Il ne pense qu’à gagner des points, au détriment des Canadiens. Ce sont les Canadiens qui doivent faire des sacrifices pendant qu’il se gargarise des louanges de ses amis libéraux et, je suppose, de son caucus libéral.
    Aujourd’hui, nous présentons une sorte de motion omnibus, dont le but est de donner un répit aux Canadiens et de leur permettre de retrouver une vie normale. Nous estimons que ce n’est pas trop demander. Nous invitons nos collègues du NPD et du Bloc à s’allier à nous pour aider les Canadiens. Ils ont l’occasion aujourd’hui de faire passer les Canadiens d’abord. Le message que nous envoyons à nos amis du Bloc et du NPD n’est pas de voter pour les conservateurs, mais de voter pour les Canadiens. Nous les invitons à faire leur devoir et à voter pour les Canadiens.
    Les libéraux peuvent eux aussi saisir cette chance. Le premier ministre a le choix entre, d’une part, la mesquinerie et l’entêtement, parce que, il faut le dire, une bonne partie de son comportement n’est que de l’entêtement, et, d’autre part, l’acceptation de nos solutions pleines de bon sens pour venir en aide aux Canadiens. Aujourd’hui, il a l’occasion de faire preuve de leadership, de cesser ses enfantillages, d’arrêter de blâmer la Russie ou la pandémie ou quoi que ce soit d’autre, et de reconnaître enfin que les Canadiens ont besoin de lui pour se remettre au travail.
    Au lieu de perdre son temps et son énergie à cliver les Canadiens et à essayer de trouver le moyen de nuire aux conservateurs et de les faire mal paraître, le premier ministre pourrait, pour une fois, voir plus loin que son propre avenir politique. Notre motion propose d’accorder une aide immédiate aux familles, aux personnes âgées, aux agriculteurs, aux petits entrepreneurs et aux navetteurs, à qui les prix élevés font mal. Elle donnera de l’espoir aux Canadiens qui aimeraient mettre de l’argent de côté pour acheter une maison ou qui veulent tout simplement rendre visite à des membres de leur famille. Elle viendra en aide à des millions de Canadiens qui ont du mal à joindre les deux bouts à cause de l’érosion de leur pouvoir d’achat. Elle viendra en aide à des millions de Canadiens qui travaillent dans la fonction publique fédérale afin qu'il puissent retourner travailler à leur bureau. Jusqu’à présent, le premier ministre a complètement laissé tomber ces gens-là. Il les a négligés pour engranger du capital politique.
    Aujourd’hui, nous offrons aux députés une dernière chance. Ce sera notre dernière motion de l’opposition. Nous offrons aux députés une dernière occasion de mettre un terme à la mesquinerie revancharde et de mettre en place les mesures d’aide dont les Canadiens ont besoin avant le début des vacances d’été. C’est un moment extrêmement important, et, cette année plus que jamais, les Canadiens ont besoin d’espoir. Les conservateurs leur offrent cet espoir. Nous demandons aujourd'hui au premier ministre de saisir cette occasion pour redonner de l’espoir aux Canadiens, pour élargir leurs perspectives et pour leur dire que la situation va s’améliorer pour eux, pour leurs enfants et pour notre pays.
(1025)
    Monsieur le Président, je trouve que c'est tout à fait le contraire de ce que dit la cheffe intérimaire du Parti conservateur.
    L’approche adoptée par le Parti conservateur à la Chambre a plutôt été destructrice qu’autre chose. Elle consiste à tout paralyser et à empêcher l’adoption de quelque mesure que ce soit. Elle consiste à se livrer à des attaques personnelles. Lorsqu'il est question de problèmes comme l'inflation, les membres du Parti conservateur ont tendance à fermer les yeux sur la pandémie ou la guerre qui se déroule en Europe. Alors que les conservateurs se cantonnent dans cette attitude, j'assure aux personnes qui suivent notre débat aujourd’hui que le gouvernement et le premier ministre continueront à porter toute leur attention sur l’économie, la pandémie, la guerre et toutes les questions qui intéressent au plus haut point les Canadiens.
    Quand la députée d’en face commencera-t-elle à réorienter le Parti conservateur afin que celui-ci s’intéresse davantage aux questions qui préoccupent chaque jour les Canadiens, et pas seulement le jour où il présente une motion?
(1030)
    Monsieur le Président, je tiens d'abord à dire que nous entendons souvent ce député parler, et bien que j'apprécie les efforts qu'il met, il y a quatre extraordinaires députées libérales à la Chambre. J'aurais aimé entendre l'une d'entre elles, et je serais heureuse de répondre à une autre question.
    Le fait que ce député intervienne pour déclarer que la hausse du coût de la vie et la question de quand les restrictions seront levées ne sont pas des sujets qui préoccupent les Canadiens montre à quel point les libéraux sont déconnectés de la réalité. C'est tout ce dont les Canadiens parlent. C'est à l'avant-plan de leurs préoccupations, et non seulement ils sont en colère, mais ils ont peur et sont inquiets. Ils ont peur, parce qu'ils ne savent pas quand la hausse du prix de l'essence va s'arrêter. Nous trouvions que 80 ¢ le litre était cher et que 90 ¢ l'était encore plus, mais maintenant, le prix a grimpé à 1,20 $, voire à plus de deux dollars le litre dans certaines provinces.
    Je recommanderais au député de discuter avec certaines des femmes fortes qui sont assises autour de lui, car je pense qu'elles lui diraient que tous les Canadiens — les mères, les pères, les adolescents, les jeunes et les personnes âgées — sont incroyablement inquiets de la hausse du coût de tout, et ils s'inquiètent que le premier ministre refuse de lever les mêmes restrictions que le reste du monde a abandonnées. Il doit se mettre au diapason. Voilà ce que je recommande.

[Français]

    Monsieur le Président, j'ai vu ce matin dans le Journal de Québec que les profits de Suncor vont quasiment tripler. Ce sera 11 milliards de dollars pour la prochaine année, comparativement à 4 milliards de dollars. On observe la même chose en ce qui concerne l'Impériale, dont les profits vont être de 6,2 milliards de dollars. Comme on le sait, le gouvernement de Boris Johnson a ajouté une taxe de 25 % sur les profits des pétrolières.
    Tout à l'heure, j'entendais ma collègue dire: ne votez pas pour nous, votez pour les Canadiens. Je pense qu'elle a mal formulé sa phrase. Voici ce qu'elle devrait dire: ne votez pas pour nous, votez pour les pétrolières.
    Ma collègue est-elle d'accord avec moi?

[Traduction]

    Monsieur le Président, je dirais que les conservateurs ont certainement une approche très différente de celle du Bloc en ce qui concerne le pétrole, le gaz et les ressources naturelles de notre pays. Nous croyons que les ressources naturelles du Canada sont des richesses incroyables dont le monde entier a besoin. En cette période où nous voulons lutter contre les émissions et être responsables, le monde a besoin de plus de pétrole et de gaz canadiens, et nous sommes incroyablement fiers d'être d'ardents défenseurs du secteur pétrolier et gazier du Canada.
    Le pays a besoin des emplois et des débouchés qui en découlent. Les libéraux ont mis fin à tout espoir de faire construire des pipelines. Ils ont mis fin à tout espoir de faire construire des infrastructures de quelque type que ce soit, puis ils ont augmenté les impôts des Canadiens. Les libéraux veulent que le prix de l'essence soit élevé. Le premier ministre ne paie pas son essence, mais il souhaite que les mères, les pères, les parents seuls, les personnes vivant dans la pauvreté et les habitants des régions rurales du pays paient un prix élevé pour le carburant.
    Les conservateurs veulent que le Canada accroisse ses activités pétrolières et gazières. Nous voulons que tous les Canadiens puissent profiter de nos merveilleuses ressources pétrolières et gazières, et qu'ils n'aient pas à payer ces taxes ridicules qui ne font rien d'autre que remplir les coffres du premier ministre.
    Monsieur le Président, nous avons proposé d'imposer les profits mirobolants réalisés par les grandes sociétés pendant la pandémie et de remettre les recettes aux Canadiens par l'entremise du remboursement de la TPS et de l'Allocation canadienne pour enfants. Ainsi, le gouvernement fédéral pourrait offrir une aide immédiate aux Canadiens et obliger les riches à payer leur juste part. La cheffe de l'opposition officielle a dit vouloir travailler avec nous, mais cette motion élimine des taxes et d'autres sources de revenus pour le gouvernement tout en ne protégeant aucunement les consommateurs contre les grandes sociétés qui augmentent leurs prix au-delà du taux d'inflation.
    La députée peut-elle nous dire pourquoi les conservateurs pensent qu'éliminer les taxes à la pompe empêchera les grandes pétrolières d'augmenter leurs prix? Peut-elle...
    La cheffe de l'opposition officielle a la parole pour une courte réponse.
    Monsieur le Président, je remercie mon collègue de sa question.
    Le problème est le suivant: plus les libéraux adoptent des politiques néo-démocrates de ce genre, soit un appareil gouvernemental énorme et des dépenses excessives qui font en sorte que peu de personnes finissent par recevoir quelques chèques, plus la situation des Canadiens se détériore.
    La situation des Canadiens est bien pire qu'elle ne l'était il y a six ans. Le plan du Parti libéral et du NPD consiste à dépenser sans compter dans des programmes gouvernementaux coûteux et à taxer à l'infini en envoyant un chèque çà et là à quelques personnes. Cela ne fonctionne pas. Les conservateurs croient que les Canadiens ont besoin de plus d'argent, de moins de taxes et de moins de dépenses de la part d'un gouvernement tout puissant afin de libérer le pouvoir des entrepreneurs, des travailleurs, de la main-d'œuvre et de nos ressources naturelles.
    C'est ainsi qu'on crée des débouchés économiques, mais en ce moment, nous aimerions que les Canadiens bénéficient d'une baisse des taxes sur le carburant à la pompe.
(1035)

[Français]

    Monsieur le Président, permettez-moi de souligner l'excellent travail de la cheffe de l'opposition, qui a livré aujourd'hui un vibrant plaidoyer pour les Canadiens et les Canadiennes qui souffrent et qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts. En présentant cette motion aujourd'hui, la cheffe de l'opposition a démontré clairement son soutien envers les Canadiens et les Canadiennes, les familles, les jeunes, les travailleurs et les aînés, tous ceux et celles qui voient le coût de la vie augmenter d'une manière exponentielle.
    L'inflation atteint de nouveaux sommets. Le coût de tout augmente comme on ne l'a pas vu depuis des années. Pour ne donner qu'un seul exemple, le coût de la nourriture a augmenté d'environ 10 % depuis un an. Si on fait une moyenne, cela veut dire que certaines choses qu'on retrouve sur les tablettes des épiceries ont augmenté de 20 %, 25 % ou même 30 %. Malheureusement, ce sont souvent les choses dont les gens ont le plus besoin. On n'avait pas vu une telle augmentation depuis 1981.
    La motion que l'opposition officielle présente aujourd'hui est pleine de bon sens. Elle demande au gouvernement d'écouter les Canadiens, pour une fois, et de mettre la partisanerie et l'attitude vindicative du premier ministre de côté, afin de faire ce qui est juste: donner un peu de répit aux Canadiens et Canadiennes qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts.
    Au cours des derniers jours, le premier ministre et ses ministres, dont la ministre des Finances, ont tous démontré un manque de compassion flagrant à l'égard de ce que vivent actuellement les Canadiens et les Canadiennes. À plusieurs reprises, nous avons présenté des propositions justes et sincères qui auraient permis de diminuer le fardeau des gens. Malheureusement, chaque fois, le gouvernement a choisi de dire non aux propositions des conservateurs. Ce qui m'inquiète, c'est que l'attitude du premier ministre tend à démontrer qu'il a voulu dire non aux conservateurs parce que ces bonnes idées venaient de l'opposition officielle et des conservateurs. Il voulait punir les conservateurs en rejetant leurs idées, qui consistaient à diminuer la taxe sur l'essence et à annuler l'augmentation de la taxe sur le carbone, entre autres. C'étaient des propositions logiques et pleines de sens.
    Toutefois, en faisant cela, le premier ministre a plutôt puni les Canadiens. Il a empêché les Canadiens de bénéficier d'un peu de répit. Il n'a pas fait mal aux conservateurs, il a fait mal aux familles canadiennes, aux jeunes Canadiens, aux aînés et aux travailleurs. C'est la réalité.
     Aujourd'hui, nous lui donnons une chance de faire amende honorable. C'est quelque chose qu'il peut faire. Nous avons déposé une motion pleine de bon sens, une motion que le gouvernement pourrait appuyer pour enfin montrer un peu compassion envers les Canadiens et les Canadiennes. C'est sa dernière chance de le faire, puisque c'est la dernière journée de l'opposition. C'est donc la dernière fois qu'un député pourra présenter une motion à la Chambre disant que le gouvernement doit agir maintenant pour soulager les Canadiens et les Canadiennes. Selon ce qu'on a entendu jusqu'à maintenant, on ne pense pas que cela va venir des bancs libéraux.
    Les libéraux ont vraiment besoin de remettre les deux pieds sur terre et de se reconnecter à la réalité des Canadiens et des Canadiennes. À la période des questions, nous les interpellons sur la hausse du coût de la vie, car le coût de tout augmente. Le prix de l'essence, par exemple, est rendu à 2,23 $ ou 2,32 $ le litre, dans certains endroits au pays. C'est totalement fou. Quand nous leur posons ce genre de questions, les libéraux disent que, dans le dernier budget, ils ont prévu une réduction des frais de garde pour les familles, la mise en place d'un coûteux programme de soins dentaires, etc. Ce sont toutes sortes de choses qui sont probablement liées à l'entente de coalition que le gouvernement libéral a faite avec le NPD, mais toutes ces choses ne feront absolument rien, dans l'immédiat, pour aider les familles qui souffrent.
    J'ai eu l'occasion de discuter avec les représentants d'ORAPE, une banque alimentaire dans ma circonscription. Au cours des dernières semaines, le nombre de demandes a augmenté de 10 %. De plus en plus de gens n'arrivent pas à joindre les deux bouts et font des demandes urgentes pour avoir un peu de nourriture et survivre jusqu'au prochain chèque, parce que tout coûte plus cher.
(1040)
    Des travailleurs nous disent qu'ils n'ont plus les moyens de payer l'essence qu'ils doivent mettre dans leur véhicule pour se rendre au travail. D'autres parents nous disent qu'ils n'ont plus les moyens de conduire leurs enfants à leurs activités et qu'ils doivent faire des choix: acheter un peu plus de viande pour manger ou faire un peu plus d'activités pour les enfants. Nous sommes au Canada, en 2022, et des familles sont obligées de faire ce genre de choix. On m'aurait demandé l'an passé si je croyais cela possible et j'aurais dit non. Aujourd'hui, c'est la réalité à laquelle font face de nombreux Canadiens et Canadiennes.
    Quand on entend les réponses du premier ministre et des ministres, dont la ministre des Finances, c'est comme si rien de cela n'existait. En fait, pour eux, l'inflation est mondiale. Il y en a un peu partout, et, d'après ce qu'ils disent, le Canada fait un peu mieux que les autres. Pourtant, quand on se met à regarder les chiffres, on se rend compte que c'est parce que l'inflation, au Canada, n'est pas calculée de la même façon que dans les autres pays. On nous dit que tout va bien, que le Canada fait mieux que les autres et qu'on va donc continuer ainsi. Ce genre de réponse n'offre absolument aucune aide aux familles et aux gens qui n'arrivent pas à boucler leur budget et qui sont obligés de faire des choix difficiles.
     Je rappelle que 25 % des Canadiens ont été obligés de faire des choix difficiles, comme celui d'acheter moins de nourriture pour arriver à la fin du mois, et que 40 % des familles et des Canadiens qui gagnent moins de 50 000 $ par année ne mangent pas à leur faim. Quand je parle des familles, je ne parle pas seulement des familles avec des enfants; je parle de tous les genres de familles.
    Toutefois, quand on dit ces choses au premier ministre, on nous réfère au dernier budget, aux mesures qui vont s'appliquer dans plusieurs semaines ou dans plusieurs mois, aux décisions qui ont été prises pour présenter un budget qui démontre de toute évidence que ce gouvernement n'a même pas été capable de voir venir la crise actuelle. Dans le dernier budget, il n'y a absolument rien pour aider immédiatement les familles, pour les aider à faire face à la crise des prix de l'essence, pour aider les gens à boucler leur fin de mois. Le budget renferme beaucoup de dépenses pour plus tard, mais c'est maintenant que la crise sévit.
    Va-t-on demander aux gens de continuer de se serrer la ceinture, de ne pas manger, de faire des choix difficiles et de ne pas envoyer leurs enfants à leurs activités jusqu'à ce que ces mesures soient un jour en vigueur, dans plusieurs années? C'est inacceptable. Nous ne pouvons tolérer cela. Nous ne pouvons accepter que le gouvernement agisse de la sorte.
    C'est pourquoi nous avons présenté une motion pleine de bon sens, qui demande au gouvernement de réduire temporairement la taxe sur l'essence et le diesel afin de donner une pause aux Canadiens. Le prix à la pompe est rendu à 2,32 $ le litre.
    Nous demandons également au gouvernement d'abolir la hausse de la taxe sur le carbone. On n'arrête pas de nous dire qu'on redonne aux familles avec la taxe sur le carbone. D'ici à ce que ces familles reçoivent un chèque, qui ne représentera pas exactement le montant qu'elles ont payé, elles ont besoin de mettre de la nourriture sur leur table. Ce chèque ne leur en donnera pas.
    Nous demandons aussi au gouvernement d'abolir les mesures punitives aux aéroports pour aider l'industrie du tourisme et nos petites entreprises partout dans nos régions, afin de créer de l'activité économique et que les gens aient plus d'argent dans leurs poches. C'est cela, la réalité.
    Nous proposons ces mesures depuis le mois de janvier. Les différentes mesures incluses dans cette motion ont toutes déjà été présentées au gouvernement. Chaque fois, le premier ministre a dit non. Il a dit non aux Canadiens qui en ont besoin, aux Canadiens les plus démunis. Cependant, de plus en plus de citoyens de la classe moyenne, qui travaillent très fort pour y rester, ont eux aussi de plus en plus de difficultés à joindre les deux bouts.
    C'est pour cela que nous lançons aujourd'hui un appel au gouvernement, au Bloc québécois et au NPD. Nous leur demandons d'appuyer notre motion, qui va donner un peu de répit aux Canadiens et aux Canadiennes qui en ont besoin actuellement. Je pense que c'est la chose à faire. Il faut éviter de faire de la partisanerie et de dire non aux conservateurs simplement parce que c'est une motion conservatrice. Ce n'est pas une motion conservatrice, c'est une motion de bon sens pour les Canadiens.
(1045)

[Traduction]

    Monsieur le Président, il est intéressant d'entendre les conservateurs parler de familles et d'enfants. Pourtant, lorsqu'il s'agit de se prononcer sur des questions concernant ces groupes, ils votent systématiquement contre toutes politiques progressistes. Le meilleur exemple qui me vient à l'esprit est celui des services de garde. Le gouvernement a créé un programme national de garderies qui permettra à des milliers de personnes d'entrer sur le marché du travail. Ce programme assurera également une meilleure qualité de vie à de nombreuses personnes dans notre société. Or, le Parti conservateur, dans sa grande sagesse, a rejeté cette proposition en affirmant qu'il s'agit d'une mauvaise dépense de la part du gouvernement.
    Des voix: Oh, oh!
    M. Kevin Lamoureux: Monsieur le Président, étant donné que le député parle d'aider les enfants et les familles, pourquoi le Parti conservateur s'oppose-t-il à un programme national de garderies en bonne et due forme auquel souscrivent les provinces et les territoires de toutes allégeances politiques?
    Des voix: Oh, oh!
    Je rappelle aux députés de baisser le ton. Ils peuvent s'inscrire sur la liste des intervenants s'ils souhaitent poser des questions, puisqu'ils en ont le droit à titre de députés. Je les enjoins néanmoins de baisser le ton pour qu'il soit possible d'entendre les questions et les observations.

[Français]

    L'honorable député de Mégantic—L'Érable a la parole.
    Monsieur le Président, c'est ce qui arrive quand on parle plus fort: on suscite des débats.
    Quand on dit des choses pour détourner l'attention, il arrive que certains de nos collègues à la Chambre souhaitent ramener le débat au bon endroit. Malheureusement, encore une fois, nous venons d'en avoir la démonstration. Pour les libéraux il n'y a pas de crise inflationniste. Il n'y a pas de crise; les gens n'ont pas de difficulté à payer leur essence ou leur épicerie.
    Ce que vient de dire mon collègue de Winnipeg-Nord, c'est de prendre un élément du programme ainsi qu'un élément du budget, dire qu'ils ont mis cela en place et qu'ils vont détourner l'attention des vrais problèmes. C'est ce qu'il vient de faire et c'est ce que les libéraux font continuellement. Au lieu de répondre à la crise de l'inflation qui fait qu'il y a des gens qui ne sont pas capables de se payer de la nourriture, on préfère référer à d'autres choses qui sont mises dans un gros programme, qui vont apporter des bénéfices dans 10 ou 15 ans.
    Cela fait plus de 20 ans qu'il y a un système de garderies au Québec, et toutes les familles n'y ont pas encore accès. Or, ils pensent que cela va tout régler. Ce n'est pas vrai. Il y a une crise maintenant et nous demandons des solutions maintenant.
    En votant en faveur de notre motion, on apporte des solutions pour les Canadiens.
    Monsieur le Président, je remercie mon collègue de Mégantic—L'Érable de son intervention.
    Mon collègue de Jonquière l'a dit et on voyait ce matin que les compagnies pétrolières font des profits records. Les banques aussi en font. Dans ce contexte, je me demande en quoi la motion conservatrice d'aujourd'hui répond à une notion importante d'équité fiscale. Est-ce qu'on veut vraiment que ce soient les pétrolières et les banques qui continuent de s'enrichir?
    Cela dit, le député a beaucoup parlé des familles et c'est très bien. Nous sommes conscients qu'elles sont touchées par l'inflation, mais il y a aussi les aînés qui ont des revenus fixes. J'aimerais qu'il nous dise en quoi ce serait important d'appuyer ce que le Bloc québécois demande depuis longtemps, c'est-à-dire une augmentation du revenu des aînés par le truchement du système universel de pensions de la Sécurité de la vieillesse, et ce, dès l'âge de 65 ans. L'inflation n'attend pas l'âge de 75 ans, elle touche tout le monde dès l'âge de 65 ans.
    J'ai l'impression qu'avec la motion conservatrice d'aujourd'hui, on offre une solution simpliste à un problème beaucoup plus vaste et on perd la vision beaucoup plus large de ce problème d'inflation et de hausse des prix.
    Monsieur le Président, il y a beaucoup de choses dans ce que mon honorable collègue dit. Je dois dire qu'elle travaille très fort pour les aînés; c'est son dossier et elle parle souvent des besoins des aînés. Or, présentement, nous faisons face à une crise.
    Dans les mesures que nous avons nommées, tous les aînés qui consomment vont bénéficier d'une réduction. On va donner une pause immédiatement aux aînés, aux jeunes et aux travailleurs. C'est le but. Nous sommes dans l'opposition officielle, je ne peux donc pas dire aujourd'hui, moi-même, que nous allons augmenter les pensions de tous les aînés. Même si nous pensons que cela pourrait être une bonne solution, c'est au gouvernement de le faire, mais il ne le fait pas. Il ne baisse pas les taxes. Il va chercher de plus en plus de taxes et d'impôts dans les poches des Canadiens à la place. Qui paie pour tout cela? C'est l'ensemble des Canadiens, des plus jeunes aux aînés. Ce que nous voulons, ce sont des mesures immédiates pour soulager un peu leur portefeuille et leur permettre d'acheter la nourriture dont ils ont besoin chaque mois.

[Traduction]

    Uqaqtittiji, j'ai fait part à la Chambre à plusieurs occasions des problèmes d'insécurité alimentaire que vivent les gens de ma circonscription et de nombreux Autochtones. Pourtant, de grandes sociétés comme Loblaws et la Compagnie de la Baie d'Hudson affichent des milliards et des millions de dollars en profits et versent également des milliards et des millions de dollars en dividendes à leurs actionnaires.
    Plutôt que d'aider ces grandes sociétés à engranger davantage de profits, pourquoi les conservateurs n'appuient-ils pas l'idée d'imposer une taxe sur les profits de ces entreprises pour éviter que l'insécurité alimentaire de certaines populations ne s'aggrave?
(1050)
    Monsieur le Président, nous sommes favorables à un allégement des taxes pour chaque Canadien, y compris les Autochtones. Tout le monde a besoin d'un répit au pays. C'est ce que nous voulons. Réduire les taxes pourrait être une solution directe à la situation actuelle, et tout le monde en bénéficierait. C'est ce type d'aide dont la population canadienne a besoin, et j'espère que la députée appuiera la motion que nous avons présentée aujourd'hui.
    À titre de rappel amical, je constate que le temps s'écoule très rapidement. Les députés présentent de longues observations, de longues questions et de longues réponses. Certaines personnes n'ont pas la possibilité de participer au débat. Par conséquent, je demande à tous les députés qui prennent la parole d'être concis dans leurs questions et observations.

[Français]

    Nous reprenons le débat et l'honorable secrétaire parlementaire du ministre du Tourisme et ministre associé des Finances a la parole.
    Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec mon ami député de Vaughan—Woodbridge.
    Les Canadiennes et les Canadiens ressentent les effets de l'inflation, particulièrement à la pompe et à l'épicerie. Cette situation est en grande partie attribuable aux effets résiduels de la pandémie: les blocages des chaînes d'approvisionnement, la politique zéro COVID‑19 de la Chine et, surtout, les répercussions économiques de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Cela veut dire que les Canadiens paient plus cher, surtout pour l'énergie et les aliments.
    J'aimerais tout de même rappeler à mes collègues d'en face que l'inflation est un phénomène mondial en ce moment et que, au Canada, l'inflation demeure inférieure à celle de nos pairs, dont les États‑Unis, le Royaume‑Uni et l'Allemagne, et même inférieure à la moyenne du G7, du G20, de l’OCDE et de l’Union européenne.
    J'aimerais aussi rappeler à mes collègues d'en face, qui aiment attribuer tous les maux du monde aux dépenses gouvernementales, que c'est grâce à notre gouvernement fédéral que les travailleurs canadiens ont pu continuer à recevoir leur chèque de paie pendant la pandémie.
    Si nous avons mis en place autant de programmes et de soutien, c'est justement pour que les Canadiens puissent continuer à mettre de la nourriture sur la table, à chauffer leur maison et à faire le plein d'essence. Ces programmes se sont avérés absolument indispensables pour permettre aux Canadiens et à l'économie canadienne de surmonter la pandémie.
     C'est grâce à notre soutien et au fait que nous avons évité les politiques d'austérité pendant la pandémie que l'économie canadienne était en bonne posture pour tenir bon face à la vague du variant Omicron, aux perturbations des chaînes d'approvisionnement et à bien d'autres éléments.
    L'économie canadienne connaît une forte reprise en ce moment. Nous avons enregistré la croissance la plus rapide parmi les économies du G7 au premier trimestre et notre PIB réel, tenant compte des effets de l'inflation, est maintenant supérieur à ce qu'il était avant la pandémie. C'est quand même incroyable.

[Traduction]

    Le Canada connaît non seulement une reprise économique solide et rapide, mais aussi l’une des reprises de l’emploi les plus fortes et les plus rapides du G7. En fait, le chômage est à son plus bas depuis que nous tenons des statistiques à ce sujet, soit depuis 50 ans.
    Nous avons récupéré 115 % des emplois perdus au cours des premiers mois très difficiles et terribles de la pandémie. Par rapport à d’autres pays, c’est une reprise extraordinaire. Même aux États-Unis, seuls 96 % des emplois ont été récupérés. Au Canada, nos entrepreneurs et propriétaires de petites entreprises ont créé 3,5 millions d’emplois au cours des deux dernières années seulement.
    Alors que le nombre d’emplois continue d’augmenter et que la production perdue pendant la pandémie est en train d’être rattrapée, notre plus récent budget vise à rendre la vie plus abordable pour les Canadiens et à faire des investissements ciblés qui permettront de renforcer la capacité économique du Canada et de soutenir les Canadiens. Toutefois, avant d’aborder ce sujet, j'aimerais parler plus précisément de ce que les conservateurs proposent aujourd’hui dans leur motion de l’opposition et des raisons pour lesquelles ces idées sont malavisées, c'est le moins qu'on puisse dire.
    Les seules propositions concrètes de politique économique qui ont été faites par le Parti conservateur récemment sont la suspension temporaire de la TPS sur l’essence et le diésel et l’annulation du prix de la pollution. Et c’est tout. C’est l’étendue des propositions de politique économique que nous avons entendues de la part du Parti conservateur.

[Français]

    C'est tout. C'est incroyable.

[Traduction]

    Comme beaucoup l’ont déjà souligné à la Chambre, il n’y a absolument aucune garantie que ces grandes sociétés pétrolières et gazières feront profiter les consommateurs canadiens de ces économies. Il appartient entièrement à ces sociétés de décider si les Canadiens verront ou non des économies et un soulagement à la pompe.
    Je sais que la tarification de la pollution est une question très controversée dans la course à la chefferie du Parti conservateur. Je sais qu’ils sont encore en train de décider s’il y a une crise climatique, et leurs positions sur cette question ont été nombreuses. En fait, il y a eu autant de positions qu’il y a eu de chefs conservateurs au cours des six dernières années. Cependant, sur ce point, les économistes et les scientifiques sont très clairs: la tarification de la pollution est le moyen le plus efficace de lutter contre le changement climatique.
(1055)
    Le directeur parlementaire du budget a confirmé que notre approche permet de remettre plus d’argent dans les poches de huit familles canadiennes sur dix grâce à notre Incitatif à agir pour le climat. Cela signifie que les Canadiens reçoivent plus d’argent en retour que ce qu’ils paient à la pompe avec le prix sur la pollution.
     Il est également ironique que les conservateurs prétendent que nos politiques financières, ou peut-être les politiques financières de la Banque du Canada, qu’ils aiment attaquer, sont en quelque sorte responsables de l’inflation mondiale. Dans cette même motion, ils proposent des politiques qui, de l’avis de tous les économistes, augmentent la demande à un moment où l'offre est insuffisante et où ces politiques exacerberaient l’inflation, bien que cela ne soit pas trop surprenant après que les conservateurs ont fait campagne sur un déficit de 168 milliards de dollars.
    La motion conservatrice propose également l’assouplissement des sanctions contre la Russie. J’aimerais m’attaquer à cette question de front. Les conservateurs se sont levés et ont applaudi les sanctions contre la Russie et aujourd’hui ils nous demandent de les supprimer.
     En ce qui a trait à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, notre politique est simple. Nous avons l'une des politiques de sanctions les plus rigoureuses au monde et nous continuerons de cibler Vladimir Poutine et ses acolytes. C'est ce que le peuple ukrainien, la communauté mondiale et les Canadiens nous demandent. Cependant, pour une raison quelconque, 100 jours après le début de la guerre, les conservateurs sont prêts à plier devant la Russie. Peut-être sont-ils soumis à une pression venant de la Russie. Qui sait?
    Des voix: Oh, oh!
    À l'ordre. La secrétaire parlementaire a la parole. Je veux m'assurer de bien l'entendre, et je suis certain que tous les députés veulent aussi entendre son discours. Les questions et observations suivront tout de suite après.
    La secrétaire parlementaire a la parole.

[Français]

     Monsieur le Président, depuis notre arrivée au gouvernement, nous avons apporté de réelles améliorations pour rendre la vie des Canadiens plus abordable, et ces investissements aident les Canadiens dès maintenant, malgré l'inflation.
    C'est notre gouvernement qui a introduit l'Allocation canadienne pour enfants, qui fournira jusqu'à près de 7 000 $ par enfant en prestations aux familles canadiennes au cours de la prochaine année. Nous avons également élargi l'Allocation canadienne pour les travailleurs afin de soutenir environ 1 million de Canadiens supplémentaires, ce qui pourrait représenter 1 000 $ de plus par année pour un travailleur à temps plein. Par ailleurs, nous sommes le gouvernement qui a mis en œuvre une augmentation de 10 % de la prestation maximale du Supplément de revenu garanti, le SRG, pour les aînés seuls et qui a ramené l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et au SRG de 67 à 65 ans.
    Les députés conservateurs devraient garder à l'esprit que toutes nos principales prestations gouvernementales sont indexées en fonction de l'inflation, y compris la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti, l'Allocation canadienne pour enfants, le crédit pour la TPS/TVH, et bien d'autres. Cela veut dire que ces prestations augmentent quand l'inflation augmente.

[Traduction]

    Les conservateurs ont tenté de bloquer, à chaque fois, notre soutien aux Canadiens. Les conservateurs ont voté contre notre réduction d’impôt pour les Canadiens de la classe moyenne et proposent maintenant une réduction d'impôt pour le secteur pétrolier et gazier, qui réalise d’énormes profits. Nous continuerons à proposer des politiques réelles et progressistes qui soutiendront les Canadiens.
    Je vais prendre un exemple tiré de notre plus récent budget. Nous savons tous que consulter un dentiste coûte cher. En fait, le tiers des Canadiens n’ont pas d’assurance dentaire, et en 2018, plus d’un Canadien sur cinq disait éviter de recevoir des soins dentaires en raison de leur coût. Il s’agit d’une question d’abordabilité à laquelle nous nous attaquons de front. Nous investissons afin de soutenir les Canadiens et de les aider à payer leurs factures. Il y a de nombreux autres exemples dans le budget.
    Comme mon temps est presque écoulé, je me permets de mentionner brièvement le fait que notre budget s’attaque à la crise du logement. Notre budget nous permet de soutenir les familles canadiennes en subventionnant les services de garde d’enfants. Je pourrais continuer ainsi longtemps. Ce sont de véritables politiques qui aident des Canadiens bien réels, et j’invite les conservateurs à voter pour le budget plutôt que de présenter une motion qui ne contient manifestement aucune politique économique tangible pour aider les Canadiens.
(1100)
    Monsieur le Président, la secrétaire parlementaire a abordé un certain nombre de questions. Malheureusement, aucune d’entre elles n’a porté sur le tourisme et l’impact de la crise du coût de la vie sur le secteur du tourisme et des voyages.
    Elle aurait peut-être dû parler à deux de ses collègues, qui sont présents à la Chambre aujourd’hui, tous deux anciens ministres du Tourisme de l’Ontario. Ils savent que le tourisme et les voyages sont des activités discrétionnaires et que la crise du coût de la vie aura des répercussions sur eux. Au cours des quatre prochains mois, l’industrie touristique générera 75 % de ses revenus, mais le gouvernement n’a rien fait pour aider le secteur du tourisme. En fait, tous les programmes de soutien ont maintenant pris fin. La meilleure chose que les libéraux puissent faire est de se retirer et de permettre au secteur du tourisme de faire ce qu’il fait le mieux: accueillir des gens de partout dans le monde.
    Le député ne convient-il pas que la réduction des taxes sur l’essence y contribuera? Pour les touristes motorisés, par exemple, cela signifie des dépenses discrétionnaires. Si les Canadiens n’ont pas cet argent, ils ne vont pas visiter nos collectivités, et ce serait une façon de les aider. De plus, nous devons mettre fin aux restrictions. Nous devons revenir aux voyages prépandémiques…
    La secrétaire parlementaire a la parole.
    Monsieur le Président, je parlais au nom de l'équipe financière, mais je suis toujours heureuse de parler du formidable secteur du tourisme.
    Ce matin, j'ai assisté à une rencontre avec l'Association Frontière Hors Taxes. Je crois comprendre que le député fera de même bientôt. Cet après-midi, je vais participer à une formidable table ronde avec des intervenants britanno-colombiens de l'industrie touristique.
    Il est dommage que le Parti conservateur ait voté contre le projet de loi C‑2, qui accordait une aide directe à l'industrie touristique. La semaine dernière, j'ai procédé à diverses annonces de financement pour les exploitants d'entreprises touristiques. Dans certains cas, des fonds non remboursables vont directement dans les coffres des petites entreprises du secteur du tourisme pour les aider à traverser cette période difficile.
    Des voix: Oh, oh!
    À l'ordre. Nous allons attendre que le silence se fasse.
    Pendant que j'attends, je souligne que plus vite nous posons des questions, plus il y aura de députés qui pourront participer au débat de ce matin. Je peux interrompre les députés, mais je n'aime pas le faire, parce que je veux qu'ils fassent leurs commentaires et leurs réflexions et posent leurs questions. Toutefois, si les députés prennent trop de temps, je pourrais devoir procéder autrement et les interrompre après une minute.

[Français]

    La parole est à l'honorable député de Berthier—Maskinongé.
    Monsieur le Président, je remercie ma collègue de son discours.
    C'est assez décevant de voir le Parti conservateur présenter une motion omnibus dans laquelle on mélange tous les dossiers. Les conservateurs reconnaissent cependant certaines choses fondamentales, notamment la situation des gens à faible revenu, qui ont actuellement de la misère en raison de l'importante inflation. Je n'ai pas l'impression que le gouvernement fait grand-chose sur ce plan.
    Ma collègue est-elle prête à envisager, entre autres, une surtaxe pour les pétrolières qui font des profits records, ainsi qu'une surtaxe pour les entreprises qui font plus de 1 milliard de dollars de profits?
    Avec cet argent, on pourrait aider les personnes les plus démunies à faire face au coût de l'essence et à celui de l'épicerie. On pourrait aussi arrêter tout de suite d'amputer le Supplément de revenu garanti aux personnes âgées. Peut-on imaginer qu'on soit encore aujourd'hui en train de faire de telles coupes?
    J'aimerais entendre l'avis de ma collègue.
    Monsieur le Président, j'apprécie beaucoup cette question. En effet, nous croyons aussi que tout le monde doit payer sa juste part. C'est justement la raison pour laquelle nous avons mis en place une taxe sur les banques, lesquelles ont fait des profits énormes pendant la pandémie.
    Nous avons aussi proposé de mettre en place une taxe de luxe sur les avions et les bateaux qui coûtent très cher, parce que nous voyons à quel point il est important de continuer de soutenir les Canadiens vulnérables. Dans notre budget, nous proposons justement des paiements uniques aux Canadiens qui ont de la difficulté à trouver des logements abordables. Nous proposons des mesures pour aider nos aînés et pour soutenir les familles canadiennes.
    Je pense que nous sommes tout à fait d'accord sur le principe. J'apprécie aussi la suggestion du Bloc de taxer les pétrolières. Nous allons examiner cela également.
(1105)

[Traduction]

    Monsieur le Président, j'ai bien aimé certaines pointes que la députée a décochées aux conservateurs pendant son discours, mais ce n'est pas ce qui va aider les Canadiens. Nous devons trouver de vraies solutions. Nous devons à la fois trouver des moyens de ralentir l'inflation maintenant et entamer les réformes à long terme qui s'imposent.
    Les néo-démocrates ont par exemple proposé de resserrer la réglementation encadrant le secteur pétrolier et gazier. Le prix de ces produits est souvent outrancier. Si nous créions l'organisme de surveillance du pétrole et le poste d'ombudsman du pétrole et du gaz que réclament les néo-démocrates, les Canadiens paieraient leur essence à un prix juste. La députée appuie-t-elle l'initiative du NPD?
    Je sais que j'ai très peu de temps, monsieur le Président. J'aime toujours quand l'opposition suggère quelque chose de concret. Comme je le disais tout à l'heure, certaines des propositions qui nous ont été soumises, y compris celles qui figurent dans la motion d'aujourd'hui, sont toutefois décevantes, car elles ne permettraient pas de juguler la crise qui secoue actuellement le Canada.
    Je serai ravie d'étudier la proposition de la députée avec elle.
    C'est tout le temps que nous avions encore cette fois-ci. Je sais qu'un certain nombre de députés qui assistent à la séance sur Zoom ont été incapables de poser leurs questions. Je saurais donc gré aux députés d'être aussi brefs que possible.
    Nous poursuivons le débat.
    Bonjour à tous mes collègues ici à la Chambre. C’est toujours un plaisir de prendre la parole dans cette honorable enceinte pour parler aux Canadiens et aux résidents de Vaughan-Woodbridge des questions qui leur tiennent le plus à cœur.
    Aujourd’hui, nous discutons de la motion de l’opposition présentée par le député de Central Okanagan-Similkameen-Nicola, un très bon ami à moi, au sujet d’une question qui est très importante pour les Canadiens, compte tenu de la situation dans le monde d’aujourd’hui et des pressions qu'ils subissent au pays et que ma famille subit. J’élève trois filles. Nous savons que les dépenses auxquelles les familles canadiennes doivent faire face sont élevées et nous devons en être conscients. Le gouvernement en est conscient.
    Avant de commencer mes remarques officielles, je tiens à dire que demain, ma fille aînée aura 11 ans, alors je vais égoïstement prendre le temps de souhaiter un très joyeux anniversaire à Eliana. J’espère la voir demain soir. Si c’est le cas, tant mieux, mais nous la fêterons quand même demain et dans les jours à venir. Je suis choyé. Dieu m’a accordé le bonheur d'avoir trois belles filles. Elles sont l’amour de notre vie à ma femme et à moi, et le temps que je passe avec elles lorsque je suis de retour à la maison est toujours très spécial. J’essaie d’être aussi présent que possible. Joyeux anniversaire à Eliana.
    Nous savons qu’à l'heure actuelle et dans le monde d’aujourd’hui, nous sommes aux prises avec des prix très élevés pour les produits de base, l’énergie et les denrées alimentaires en raison de facteurs qui échappent malheureusement à notre contrôle, notamment l’invasion barbare de l’Ukraine par la Russie et les goulets d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement dus à la COVID‑19 qui ne sont pas encore résolus. Prenons le prix d’un conteneur, par exemple. Dans ma circonscription, le prix du transport d'un conteneur franc de port de l’Europe au port de Halifax, étaient d'environ 3 000 $. Or, le même conteneur qui apporte des produits coûte aujourd’hui entre 12 000 $ et 15 000 $. Ce n’est qu’une donnée, et il y en a beaucoup d’autres.
    Une chose qui relève en quelque sorte de notre contrôle est la façon dont nous luttons contre le changement climatique. En tant qu’économiste, je sais que la tarification du carbone est un outil très efficace pour lutter contre le changement climatique. Nous savons que c’est ce que disent les experts internationaux. Nous savons que le monde a besoin d’une plus grande part de l’énergie du Canada, qu’elle soit renouvelable ou non, mais nous savons aussi qu’une transition est en cours. J’ai lu la motion de l’opposition de mon collègue et ami de Central Okanagan-Similkameen-Nicola, et je ne suis pas d’accord avec lui en ce qui concerne la suspension de la tarification du carbone. En tant qu’économiste, je sais que nous faisons ce qu’il faut.
    Qui plus est, la tarification du carbone est l'épine dorsale de notre plan de lutte contre les changements climatiques, qui font partie des enjeux les plus pressants de notre époque. Au cours des dernières années, les changements climatiques ont eu un effet sans précédent sur les Canadiens. Leurs répercussions sont vastes et touchent nos habitations, le coût de la vie, les infrastructures, la santé et la sécurité, ainsi que les activités économiques dans toutes les collectivités du Canada. Nous l’avons constaté en Colombie-Britannique lors des récentes inondations, qui ont nécessité des mesures, que nous avons prises. Les données scientifiques les plus récentes nous signalent que pour éviter les graves répercussions des changements climatiques, il faut réduire considérablement, de toute urgence, les émissions de gaz à effet de serre afin de maintenir la température moyenne mondiale à 1,5 degré Celsius.
    En avril 2021, le gouvernement du Canada a répondu en soumettant une cible nationale d’émissions renforcée de 40 à 45 % sous les niveaux de 2005 d’ici 2030, qui s'ajoutait à son objectif d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Le 29 mars, le gouvernement a publié le plan de réduction des émissions pour 2030, qui décrit comment le Canada atteindra son objectif d’ici 2030. Ce plan s’appuie sur des bases solides, à commencer par le tout premier plan national du Canada sur les changements climatiques, publié en 2016, et notre plan renforcé, publié en 2020.
    La tarification du carbone est au cœur de tous ces plans, car il s’agit de la politique la plus efficace et la moins coûteuse permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Contrairement à la politique du Parti conservateur — qui, dans sa plateforme, a publié un programme bureaucratique et inefficace qui n’aurait pas l’effet désiré de réduire les émissions de gaz à effet de serre —, notre politique de tarification du carbone demeure le mécanisme de tarification fondé sur le marché le plus efficace pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans tout le Canada. J’espère qu’elle sera reproduite dans le monde entier, comme l’ont été différents mécanismes. Nous pouvons regarder du côté de l’Europe, bien sûr.
    Selon diverses parties intéressées partout au pays, la cohérence et la prévisibilité sont essentielles pour débloquer des investissements dans une économie à faible émission de carbone. Nous savons également que des entreprises et des industries mettent au point des technologies et des approches novatrices servant à réduire les émissions. Elles ont besoin d’incitatifs et de soutiens clairs pour déployer ces technologies. La tarification du carbone crée ces incitatifs sans imposer d'approche particulière. Elle laisse les entreprises décider de la meilleure façon de réduire leurs émissions.
(1110)
    En même temps, les Canadiens, surtout les plus vulnérables, sont aux prises avec un problème d’abordabilité. L’approche fédérale de la tarification du carbone est conçue pour maintenir l’uniformité exigée par l’industrie et les investisseurs tout en donnant la priorité à l’abordabilité pour les Canadiens. Nous savons qu’il ne suffit pas de créer une économie plus propre; nous devons nous assurer que les Canadiens peuvent se le permettre.
    Je souligne que la tarification de la pollution par le carbone fera augmenter modestement le coût du carburant d’environ 2 ¢ le litre d’essence en 2022. Or, chaque petite augmentation compte lorsque le prix de l’essence dépasse 2 $ le litre. Nous en sommes conscients, mais la tarification du carbone n’a jamais eu pour but d’augmenter les recettes. En fait, notre plan permet à environ huit ménages sur dix de se retrouver avec plus d’argent dans leurs poches que ce qu’ils ont payé. Partout où le produit de la taxe fédérale sur les carburants est remis directement aux ménages, huit familles sur dix reçoivent en fait une somme supérieure à celle qu’elles ont payée grâce à l’Incitatif à agir pour le climat. Nous aidons ainsi une majorité de familles canadiennes à composer avec la hausse du coût de la vie.
    Par exemple, l’impact moyen de la tarification du carbone par ménage en Alberta devrait être d’environ 700 $ en 2022, mais ce montant est inférieur à l’Incitatif à agir pour le climat, qui est d’environ 1 040 $. En Ontario, le coût moyen par ménage est estimé à environ 580 $, mais les ménages recevront en retour, en moyenne, environ 710 $. Ces estimations tiennent compte des coûts directs, comme le fait de payer plus cher le carburant, et des coûts indirects, comme le fait de payer un peu plus cher les biens et les services. Les familles vivant dans des collectivités rurales ou de petite taille peuvent bénéficier d’un supplément de 10 %. Les ménages peuvent utiliser ces fonds comme ils l’entendent. Ils peuvent les utiliser pour absorber les 2 ¢ supplémentaires par litre d’essence s’ils le souhaitent.
    Les ménages qui prennent des mesures pour réduire leur consommation d’énergie en sortiront encore plus gagnants. Par exemple, les personnes qui se procurent un véhicule zéro émission pourront profiter des incitatifs fédéraux à l'achat. Le gouvernement fédéral soutient également les travaux d’augmentation de l’efficacité énergétique des maisons dans le cadre de la Subvention canadienne pour des maisons plus vertes, afin de réduire la consommation d’énergie à la maison, d’économiser de l’argent et, oui, de réduire la pollution en diminuant les émissions de gaz à effet de serre.
    Le gouvernement du Canada s’est également engagé à remettre les recettes du système de tarification fondé sur le rendement, le STFR, aux administrations d’origine. Les provinces et les territoires qui ont volontairement adopté le STFR peuvent opter pour un transfert direct des recettes perçues. Les produits perçus dans les autres administrations d’origine seront retournés par le truchement du Fonds issu des produits du STFR, qui vise à soutenir les technologies industrielles propres et les projets d’électricité propre.
     Les changements climatiques constituent un défi de taille, et ils exigent un leadership solide, mais raisonnable. L’industrie, les entreprises et les travailleurs canadiens relèvent ce défi et sont même des chefs de file mondiaux en la matière. C'est une opportunité rare. Les Canadiens veulent tirer parti des possibilités énormes de l’économie à faible émission de carbone. Une analyse de la Commission mondiale sur l’économie et le climat révèle que la transition vers une économie à faible émission de carbone entraînera un gain économique de 26 billions de dollars américains et créera 65 millions de nouveaux emplois dans le monde.
    En plus d'attribuer un prix à la pollution par le carbone, nous réalisons des investissements historiques dans les technologies propres, l’innovation et les infrastructures vertes pour stimuler la croissance économique et, oui, réduire la pollution et les émissions de gaz à effet de serre. Je pense entre autres aux nouveaux investissements de 9,1 milliards de dollars que nous avons faits pour réduire la pollution et développer l’économie dans le cadre du Plan de réduction des émissions pour 2030.
     Le « Plan de réduction des émissions pour 2030: Les prochaines étapes du Canada pour un air pur et une économie forte » fait état de soumissions présentées par plus de 30 000 Canadiens, des provinces et des territoires, de partenaires autochtones, de l’industrie, de la société civile et de l’organisme consultatif indépendant sur la carboneutralité. Ce plan constitue une approche à l'échelle de la société qui prévoit des moyens concrets de réduire les émissions dans tous les secteurs de l’économie.
    Le Canada n’est pas seul à lutter contre les changements climatiques et à fixer le prix de la pollution par le carbone. Le coût de l’inaction en matière de changements climatiques est énorme et, en tant que gouvernement et société, nous devons poursuivre nos efforts en vue d'atteindre nos objectifs de carboneutralité d’ici 2050 et de rendre la transition abordable pour les Canadiens.
    Sur le plan de l'abordabilité, au cours des dernières années, notre gouvernement a mis en place deux importantes réductions d'impôt pour les Canadiens de la classe moyenne. Des dizaines de millions de dollars ont littéralement été remis dans les poches des familles canadiennes. L'Allocation canadienne pour enfants est une autre mesure, tout comme l'Allocation canadienne pour les travailleurs. L'augmentation prochaine de 10 % de la pension de la Sécurité de la vieillesse pour les aînés profitera à plus de 3,3 millions d'aînés.
    Nous comprenons que nous devons aider les familles canadiennes à améliorer leur situation et nous continuerons à le faire.
    Je suis prêt à entendre les questions et les observations.
(1115)
    Nous allons passer aux questions et aux observations. Encore une fois, je suggère que nous essayions de les rendre aussi concises que possible. Si nous manquons de temps, je donnerai la parole à quelqu'un dont la main est levée depuis longtemps.
    Le député de Foothills a la parole.
    Monsieur le Président, je tiens à remettre en question les observations de mon collègue selon lesquelles la taxe sur le carbone est sans incidence sur les recettes. Nous savons, grâce au rapport du directeur parlementaire du budget, que ce n'est pas vrai, et je veux donner un exemple au député. Grâce au projet de loi C‑8, les agriculteurs canadiens reçoivent 1,70 $ pour chaque tranche de 1 000 $ de dépenses admissibles dans le cadre de leur remboursement de la taxe sur le carbone. Certains d'entre eux paient actuellement plus de 19 000 $ par mois pour faire fonctionner leurs machines pendant les semailles. Ils obtiennent des cents pour chaque dollar qu'ils paient en taxe sur le carbone.
    Mon collègue ne convient-il pas que cela n'est pas sans incidence sur les recettes?
    Monsieur le Président, je sais que les interventions du député de Foothills à la Chambre concernant l'agriculture et les agriculteurs jouissent d'un très grand respect.
    J'ai le plus grand respect pour les agriculteurs de partout au Canada. Nous devons défendre leurs intérêts en tout temps, surtout à un moment où la sécurité alimentaire et l'abordabilité des aliments sont de la plus haute importance. Nous serons toujours là pour défendre les intérêts des agriculteurs. Bien sûr, je sais que la ministre de l'Agriculture défend les intérêts des agriculteurs jour après jour.

[Français]

    Monsieur le Président, tout à l'heure, je faisais remarquer à mes collègues conservateurs qu'il était un peu indécent de demander d'enlever la TPS sur l'essence, surtout dans le contexte actuel qui voit les bénéfices des grandes pétrolières exploser. Ce sont les grandes pétrolières qui sont en train de ramasser le peu de richesse que la classe moyenne avait accumulée.
    Je me demande si mon collègue est conscient qu'il y a une autre indécence: voir le gouvernement soutenir les pétrolières. Pensons aux 2,6 milliards de dollars que le budget consacre aux stratégies de captage du carbone. Dans le contexte de ces gloutons du pétrole, mon collègue est-il d'accord avec moi pour dire que c'est indécent?
    Monsieur le Président, je remercie mon honorable collègue de Jonquière de sa question. Je suis en faveur des stratégies de captage du carbone.

[Traduction]

    Selon moi, la mesure sur le captage du carbone que nous avons prévue dans le budget est une mesure supplémentaire que nous devons mettre en place pour réduire les émissions de gaz à effet de serre en collaborant avec l'industrie. J'ajouterai que les mesures que le gouvernement met en place depuis 2015 visent directement à aider les Canadiens et les familles canadiennes de la classe moyenne. Nous continuerons à les soutenir au sortir de la pandémie de COVID‑19 et à nous attaquer au problème d'abordabilité qui touche le monde entier.
(1120)
    Monsieur le Président, j’aimerais souhaiter un joyeux anniversaire à la fille de mon collègue.
    Nous savons que la motion des conservateurs, qui cherche à réduire la TPS et à éliminer la taxe sur le carbone pour le secteur pétrolier et gazier, ne fera qu’accroître notre déficit. De plus, cette motion ne fera rien pour empêcher les sociétés pétrolières et gazières d’engranger des profits records sur le dos des Canadiens ordinaires.
    Nous savons que la spéculation est le facteur qui a la plus grande influence sur le prix du pétrole et du gaz. Le député convient-il qu’une réglementation plus stricte de ce secteur, y compris la création d’un organisme de surveillance et d’un ombudsman du secteur pétrolier et gazier, ce que nous recommandons vivement depuis des années, serait une bonne façon de veiller à ce que les Canadiens paient un prix équitable à la pompe?
    Monsieur le Président, que ce soit au gouvernement ou dans les autres sphères de la société, nous devons toujours être à l’affût de toute pratique anticoncurrentielle mise en place ou pratiquée dans n’importe quel secteur de l’économie. Je suis heureux de voir, dans le budget de 2022, plusieurs mesures qui visent à renforcer la Loi sur la concurrence, à lui donner plus de mordant et à affecter davantage de ressources à son application.
    Monsieur le Président, je souhaite un bon anniversaire à Eliana, la fille du député de Vaughan—Woodbridge.
    Ma question concerne l'avenir de tous les enfants, surtout une enfant de 11 ans. Bien que les libéraux aient mis en place de nombreux programmes pour lutter contre les changements climatiques, mis ensemble, ceux-ci s'avèrent absolument inadéquats pour faire en sorte d'éviter de léguer un monde invivable à nos enfants. Les mises en garde du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat sont claires: il faut veiller à ce que les émissions commencent à diminuer dans le monde entier avant 2025.
    Je demande au député de Vaughan—Woodbridge s'il convient que l'approbation du projet Bay du Nord et la poursuite de la construction du pipeline de Trans Mountain témoignent d'une compréhension inadéquate de l'urgence climatique.
    Monsieur le Président, j'ai moi aussi lu un rapport. Je pense qu'il émanait de l'AIEA, si j'ai le bon sigle. Ce rapport contenait un tableau montrant les émissions de gaz à effet de serre cumulatives et les émissions de gaz à effet de serre avec le temps. Ce tableau était très étonnant.
    Je pense comme la députée qu'il s'agit de l'avenir de nos enfants. C'est un problème mondial. Le Canada doit être une figure de proue, mais il faut bien comprendre que nous sommes en période de transition et que nous devons veiller à assurer la sécurité énergétique des citoyens du monde entier et faire en sorte que l'énergie soit abordable. Il faut aussi décarboniser. Voilà ce qui doit constituer notre priorité.

[Français]

    Monsieur le Président, tout d'abord, je précise que je partagerai mon temps de parole avec mon estimable collègue le député de Mirabel.
    Cela me fait plaisir d'intervenir aujourd'hui sur la motion présentée dans le cadre de la journée de l'opposition du Parti conservateur. La motion est une espèce de synthèse de bien des propositions qui ont été déposées ici, dans le passé, par les conservateurs et qui, pour la plupart, ont été battues. Ils ont décidé de reprendre tout cela pour en faire un amalgame et dire qu'ils étaient les seuls à avoir raison.
    Je vais débuter en citant Albert Einstein, en espérant que certains collègues ne seront pas fâchés que je m'appuie sur un scientifique: on ne résout pas un problème en utilisant le mode de pensée l'ayant engendré. Soyons clairs: l'inflation est un problème réel qui préoccupe nos concitoyens et nos concitoyennes, mais il faut plus que des solutions simplistes pour vaincre des tendances lourdes et des phénomènes complexes. Il ne suffit pas de mobiliser des lubies monétaires libertariennes en parlant de cryptomonnaie, par exemple, pour vaincre la poussée des coûts causée par une demande qui excède l'offre dans le contexte d'une pénurie de main‑d'œuvre. D'ailleurs, le mot « cryptomonnaie » est étrangement absent de la motion, à moins qu'on doive s'attendre à un amendement du député de Carleton. C'est à suivre.
     On assiste ici à un vrai conflit au chapitre de la répartition de la richesse et de l'équité. Sans dire que c'est le nœud du problème, c'est l'un des nœuds du problème. Il semble y avoir trois différences fondamentales entre les conservateurs canadiens et les conservateurs britanniques. Premièrement, les conservateurs britanniques défendent la souveraineté. Comme on le sait, c'est le gouvernement qui est l'auteur du Brexit. Deuxièmement, ils n'ont pas destitué leur chef. Troisièmement, ils ont à cœur les plus démunis. Le gouvernement de Boris Johnson prévoit imposer une taxe exceptionnelle de 25 % sur les bénéfices des sociétés pétrolières et gazières dans le but d'en reverser les recettes aux ménages qui en arrachent le plus.
    Les conservateurs du Canada, en revanche, proposent aujourd'hui de suspendre l'application de la taxe sur les produits et services sur l'essence et le diésel. C'est de la pure démagogie. C'est évident que plusieurs citoyens et citoyennes sont fâchés lorsqu'ils arrivent à la pompe. Ils ont la colère la plus compréhensible et légitime du monde, et pour plusieurs d'entre eux, cette solution simple peut sembler relever du gros bon sens. Ils doivent sans doute se dire que cela leur permettrait de respirer un peu plus. Le hic, c'est que c'est une fausse solution à un problème réel. Tant et aussi longtemps que les pétrolières vont avoir le contrôle sur le prix, il va sans dire qu'elles vont pouvoir l'augmenter.
    Les pétrolières ont bien compris que, malgré la colère des gens, ceux-ci n'ont toujours pas d'autre choix, à ce jour, que de se rendre à la station-service et d'avoir recours à l'essence. Donc, si on suspendait la taxe, les pétrolières ne feraient qu'augmenter le prix. C'est aussi simple que cela. Le problème est donc là. Même si, à court terme, il y avait une amélioration de ce que le consommateur aurait à assumer, ce qui n'est pas certain, le prix ne tarderait pas à augmenter. On peut même dire que c'est une proposition des conservateurs qui est un cadeau à leurs amis des pétrolières.
    Une voix: Voyons donc!
    M. Simon‑Pierre Savard‑Tremblay: Monsieur le Président, je suis désolé d'avoir déstabilisé mes collègues ce matin avec cette révélation surprenante!
    Ce matin, dans le Journal de Montréal, un article de Michel Girard intitulé « Les pétrolières nous pompent des milliards », un autre article qui va en déstabiliser quelques-uns, faisait état des profits anticipés ou passés de plusieurs grandes sociétés pétrolières. Suncor Energy a engrangé 11 milliards de dollars en 2022, Imperial Oil a enregistré des profits de 6,2 milliards de dollars en 2021, et Valero Energy a réalisé des profits de 6,5 milliards de dollars l'an dernier. À l'échelle internationale, on s'attend à ce que Shell engrange plus de 40 milliards de dollars cette année. De plus, le sous-indice du secteur énergétique s'est accru de 43 % depuis le début de l'année, et ce, après un gain de 42 % en 2021.
    Je vais m'adresser aux Québécoises et aux Québécois, ainsi qu'aux Canadiens et aux Canadiennes qui nous écoutent en ce moment. Vous en avez la preuve: c'est votre inflation et c'est leur butin. C'est aussi simple que cela. Il nous faut un plan de transition pour sortir des énergies fossiles. Cela fait longtemps que nous le disons et nous allons continuer à le dire. Il va falloir des actions.
(1125)
    Évidemment, cela ne se fera pas demain matin. Nous ne voulons pas nous-mêmes mettre qui que ce soit à la porte demain matin. Il y a des travailleurs et des travailleuses qui sont dans ce secteur. Le but n'est pas de les mettre à la porte, mais il va sans dire qu'une diminution de notre dépendance aux énergies fossiles veut dire moins de dépendance aux fluctuations des prix des énergies fossiles: un plus un égal deux.
    Actuellement, alors que les automobilistes se ruinent, les actionnaires font la fête. Hélas, la motion conservatrice reste silencieuse là-dessus. Pourtant, il n'y a pas que les pétrolières qui font des profits record qu'on peut aisément qualifier d'indécents. Parlons des banques, dont les salaires des dirigeants et les profits ont été astronomiques en 2021.
     Ensemble, la Banque Nationale, la Banque Laurentienne, la Banque Royale du Canada, la Banque de Montréal, la Banque TD, la Banque Scotia, la Banque CIBC et le Mouvement Desjardins ont réalisé des profits de 60,68 milliards de dollars. Cela représente un bond de 39 %, ou environ 17 milliards de dollars, par rapport à la cuvée précédente, qui avait aussi été marquée par la pandémie.
    À elle seule, la Banque Royale du Canada a raflé le plus gros profit, 16,05 milliards de dollars, une hausse de plus de 40 % dans ses coffres. Elle est suivie de la Banque TD avec ses 14,3 milliards de dollars, une hausse de 20 %. La Banque Scotia a empoché 9,99 milliards de dollars, une hausse de 45 %. La Banque de Montréal a connu un profit de 7,75 milliards de dollars, plus de 52 % de hausse. La Banque CIBC a engrangé 6,45 milliards de dollars de profit, une hausse de plus de 68 %. Pour la Banque Nationale, c'est 3,18 milliards de dollars, ou plus de 53 %. Il n'y a que la Banque Laurentienne qui a connu un certain recul.
    Si on regarde maintenant leurs salaires, les PDG de ces huit institutions financières se sont partagé 88,87 millions de dollars, comparativement à 71,52 millions de dollars en 2020. La crise n'est donc pas également répartie pour tout le monde.
    On compte 111 entreprises cotées en bourse dont le siège social est au Canada et qui ont dégagé un profit d'au moins 100 millions de dollars au cours des neuf premiers mois de l'année. Cela vient d'une étude de l'organisme Canadiens pour une fiscalité équitable. Trente-quatre de ces entreprises ont enregistré des profits record en temps de crise. Je répète: « en temps de crise ». Au premier rang, on retrouve TC Énergie, qui s'appelait jadis TransCanada et dont le projet Keystone XL fait les manchettes depuis des années. L'entreprise a fait 3,5 milliards de dollars de profit sur des ventes de 9,7 milliards de dollars au troisième trimestre.
    Pendant ce temps, les PME s'endettent. Il faudrait donc mettre en place une taxe sur les profits de plus d'un milliard de dollars engrangés par les banques, les compagnies d'assurance, les pétrolières ou encore les magasins à grande surface. Cette taxe devrait servir à financer des programmes d'aide, notamment pour les PME. Voilà comment on répartit la richesse. Voilà aussi comment on répartit les conséquences de la crise.
     Aux États‑Unis, l'administration Biden a mis sur la table l'idée d'une taxe sur les super-riches dans le but de financer son plan d'investissements post-pandémie. Il y a notamment un impôt sur les plus-values dites latentes, c'est-à-dire une taxe sur les gains dormants, qui s'appliquerait à environ 700 contribuables et permettrait de lever des centaines de millions de dollars, garantissant que les personnes les plus riches du pays payent leur juste part pour financer les investissements historiques nécessaires pour une reprise qui soit forte.
    Au Canada, le directeur parlementaire du budget a estimé l'an dernier qu'une taxe sur les bénéfices exceptionnels réalisés par les grandes entreprises en temps de pandémie, donc en 2020, aurait rapporté 7,9 milliards de dollars au Trésor fédéral.
    Une des solutions qui semble intéressante et qui devrait être envisagée est celle d'un impôt minimal mondial. En juin 2021, les ministres des Finances des pays du G7 étaient réunis à Londres et se sont entendus sur un accord, assez surprenant, voire inusité, pour un impôt international d'au moins 15 % et une meilleure répartition des recettes fiscales provenant des multinationales.
    Il ne me reste que six secondes, alors qu'il y a tellement de choses que j'aurais aimé pouvoir dire.
(1130)
    Je conclurai en remerciant la Chambre de son écoute si attentive en attendant de répondre aux questions de mes collègues et en précisant que le Bloc québécois ne votera pas pour ces fausses solutions à de vrais problèmes.
    Madame la Présidente, je remercie mon collègue de son discours.
    Je ne sais pas s'il a bien pris le temps de lire la motion, mais les solutions que nous proposons ne sont peut‑être pas des solutions à long terme comme il le suggère, mais je pense que c'est important que nous en discutions.
    Cependant, à court terme, pour l'ensemble de la population canadienne et les résidants de sa circonscription, le fait de suspendre temporairement la taxe sur les produits et services, entre autres, appliquée sur l'essence et le diésel aurait des retombées pour les contribuables de sa circonscription.
    Nous comprenons que c'est vraiment une action à court terme, mais, si on veut donner un peu d'air à nos concitoyens, je pense que cela serait peut‑être important qu'on le fasse.
    Madame la Présidente, d'abord, il n'y a pas de problème avec la partie sur les engrais,et je veux le préciser. C'est probablement un des aspects qui touchent énormément ma circonscription aussi.
    On parle de donner un peu d'air, mais on donne de l'air aux compagnies pétrolières. Il y a « court terme » et « court terme ». Cela prendra quelques mois à peine avant que les compagnies pétrolières comprennent qu'elles peuvent augmenter le prix. Elles vont être encore plus heureuses. Cela va donner le même prix à la pompe et plus d'argent dans leurs coffres et moins dans ceux de l'État.
    Madame la Présidente, je remercie mon collègue de son discours et du travail qu'il continue d'effectuer dans le dossier du commerce international.
    Je n'ai pas bien entendu les quelques secondes à la fin du discours. Est‑ce bien la position du Bloc québécois de voter contre cette motion étant donné ce que nous venons d'entendre par rapport au fait que les compagnies pétrolières n'ont pas besoin davantage d'oxygène et que les propositions des conservateurs ne vont pas réellement aider les Canadiens et les Canadiennes?
(1135)
    Madame la Présidente, ma collègue a bien compris, le Bloc québécois va voter contre la motion en question.
    Je suis content aussi de retrouver mon ancienne collègue du Comité permanent du commerce international, que je salue.
    Cela dit, je lance l'appel à nos collègues du gouvernement. La balle de la transition énergétique est aussi dans le camp du gouvernement et je voudrais inviter ce dernier à nous entendre à ce sujet. Il faut qu'il y ait une véritable transition. Comme ma collègue l'a dit, les pétrolières en font assez et elles ne méritent pas plus de profits. Nous invitons le gouvernement à bouger aussi sur ce volet.
    Madame la Présidente, j'ai bien aimé les propos de mon collègue.
    Est‑il d'accord que, pour pouvoir vraiment soutenir M. et Mme Tout-le-Monde dans la crise à laquelle ils font face, il faut faire payer les riches? Ces derniers doivent payer les impôts de façon équitable pour que le gouvernement puisse investir dans nos systèmes sociaux et soutenir les gens, nos familles et nos communautés qui sont en train de vivre des situations très difficiles.
    Madame la Présidente, je remercie ma collègue de sa question, car j'aurais aimé y venir si j'avais eu plus de temps.
    Concernant ceux et celles qui en arrachent le plus, si je comprends le sens de la question, c'est ce qu'il faut faire. Il faut aider ceux qui ont les plus faibles revenus. Il faut également aider les aînés en accordant une vraie hausse de la pension à partir de 65 ans et pas avec un chèque unique. Autrement dit, il faut aider ceux et celles qui sont les vraies victimes de l'inflation, avec plus d'équité fiscale, des taxes sur les profits astronomiques et sur les ultra riches. On arrivera à quelque chose de cette façon.
    Madame la Présidente, je tiens à féliciter mon collègue de Saint‑Hyacinthe—Bagot pour cet excellent discours.
    J'ai dans les mains la motion que les conservateurs ont présentée en cette journée de l'opposition. C'est une motion bien étoffée, qui est longue. En fait, ils y ont mis la somme de leurs échecs de la session parlementaire. Je suis au moins content pour eux que cela tienne sur une feuille format lettre. On y retrouve tout de même un nombre de constats qui ont de l'allure, notamment sur le coût de la vie élevé. C'est une question de fait. On sait que l'inflation a augmenté, que le prix des biens a augmenté.
    Pour ce qui est du constat, ce n'est pas mal. On commence bien. En ce qui a trait au prix de l'essence, on sait que l'essence a dépassé les 2 $. On en est conscient. Cela inquiète les gens de ma circonscription. C'est la même chose en ce qui concerne le prix des aliments. On parle d'une augmentation de plus de 9 % et d'une augmentation encore plus prononcée pour certains biens. On le sait.
    Par ailleurs, la motion dit que l'inflation est plus persistante que ce qu'on avait raisonnablement cru, il y a un certain temps. Évidemment, quand on fait des prévisions économiques, on les fait avec la meilleure information dont on dispose à ce moment, et personne n'avait prévu de guerre en Ukraine. Il est donc vrai que la vie coûte cher et que c'est plus persistant.
    Toutefois, en arrivant aux solutions, on se rend compte que, malgré le bon diagnostic, les conservateurs n'ont pas compris les sources de l'inflation. Le travail n'a pas été fait. D'abord, on le voit dans les données. Cela se vérifie. Les conservateurs rigolent, mais ils vont apprendre.
    Dans les données, on voit que la demande des ménages a continué de croître, mais qu'elle n'est pas tellement plus élevée qu'elle l'aurait été sans la pandémie. On voit que les habitudes ont changé et que les gens consomment moins de services et davantage de biens, ce qui fait en sorte qu'on a des problèmes de chaîne d'approvisionnement. C'est vrai au Canada et au Québec, et, parce que le reste du monde existe, c'est vrai dans la plupart des autres pays développés.
    De plus, il y a la guerre en Ukraine. Ce n'est pas une lubie, que la guerre en Ukraine a un effet sur les chaînes d'approvisionnement. On le voit encore aujourd'hui: on le voit dans l'immédiat, on le voit aussi sur les marchés à Chicago pour les commodités. La Russie utilise l'approvisionnement en céréales, en nourriture et en carburant comme une arme de destruction massive, ce qui a pour résultat qu'on paie nos denrées beaucoup plus cher ici. Par ailleurs, cette arme est utilisée pour faire souffrir des pays en voie de développement, qui sont tenus en otage. Cela est réel.
    Quand on fait le bilan, on se rend compte que 70 % des facteurs qui font que les prix augmentent sont des facteurs qu'on appelle « d'offre ». Ce sont des facteurs sur lesquels ni nous ni la Banque du Canada n’avons d'incidence. C'est la réalité économique. Elle déplait, et on veut faire de la démagogie, mais c'est la réalité économique.
    La motion conservatrice propose des solutions à tous ces problèmes de chocs d'offre. La première est de dire qu'on va mettre fin à toutes les restrictions fédérales sur les voyages, les masques, et ainsi de suite. Il reste peu de restrictions fédérales, mais il en reste. C'est déjà être déconnecté.
    Je siège au Comité permanent de la santé, et, la semaine passée, nous avons reçu la Dre MacDonald, professeure à l'Université Dalhousie, spécialiste en pédiatrie et spécialiste des maladies infectieuses. Je lui ai demandé si elle pensait que les politiciens devaient arrêter de se mêler des mesures sanitaires et d'inscrire des mesures sanitaires précises dans des motions, au Parlement. Elle m'a répondu que j'avais raison, que cela n'avait pas d'allure. Elle a dit qu'on devrait arrêter, au Parlement, de dicter des mesures sanitaires, que cela devrait être fait par les autorités de la santé publique.
    C'est vrai pour les motions conservatrices, mais c'est également vrai pour les libéraux, qui utilisent possiblement les mesures sanitaires à des fins politiques. Il faut que cela cesse. Voilà un des problèmes de la motion: ce n'est pas le travail des conservateurs d'inclure cela dans une motion.
    Il y a aussi la question du coût de la vie. On sait que le coût de la vie augmente. Les conservateurs se disent qu'il faut agir sur ce plan et qu'ils vont proposer quelque chose d'intelligent. Ainsi, depuis mars 2022, la solution du parrain de la motion, le député de Central Okanagan—Similkameen—Nicola, est de soutenir le député de Carleton dans la course à la chefferie. On le sait, ils sont populaires. Ils se disent donc que, ce qu'ils vont faire, puisque le monde souffre, ce sera de congédier le président de la banque centrale. Comme cela est pragmatique de congédier le président de la banque centrale. Comme cela aide le monde à Mirabel et en Beauce, de même que nos agriculteurs.
     Ils veulent congédier le président d'une des banques centrales les plus crédibles au monde quand 70 % de l'inflation ne relève pas de lui. Concernant les 30 % restant, les conservateurs qui disaient qu'il n'agissait pas se plaignent maintenant du fait qu'il agit, parce qu'il monte les taux. La dernière fois qu'il est arrivé qu'un parti ou un gouvernement soit assez irresponsable pour proposer cela, c'était en 1961, quand le ministre conservateur Fleming — surprenons-nous — a dit qu'il allait congédier le président de la banque centrale James Elliott Coyne.
(1140)
    Que s'est-il passé? Ils ont fait cela en adoptant un projet de loi, parce que c'était illégal. Cependant, le Sénat leur a fermé la porte au nez. Quand le Sénat en est rendu à donner des leçons de démocratie, c'est que ça va mal. Le Sénat leur a donc dit qu'on ne congédiait pas le président d'une banque centrale. Malgré tout, c'est là que les conservateurs actuels s'en vont avec le député de Carleton. Ils vont se faire donner des leçons de démocratie par le Sénat et nous les félicitons.
    Il y en a, des solutions, nous en avons proposé. La première est de taxer les pétrolières pour financer nos services publics et lancer des programmes d'aide. Les conservateurs vont dire que c'est une lubie bloquiste, c'est sûr.
    Il y a une place au monde où on propose d'abolir les taxes de vente sur l'essence: c'est au Parti conservateur du Canada. Pourtant, le 26 mai, le Royaume‑Uni a proposé une taxe de 25 % sur les profits excessifs, représentant 6 milliards de dollars américains. Ce n'est pas moi qui l'invente, ce sont leurs amis conservateurs britanniques.
    Le 4 juin dernier, l'administration Biden a suggéré une taxe similaire, qu'elle est en train d'étudier. L'Inde aussi est en train d'y réfléchir: l'Inde en avance sur les conservateurs, il faut le faire.
    La solution des conservateurs, c'est de dire qu'il faut baisser les taxes. Comme le disait mon collègue de Saint-Hyacinthe—Bagot, les pétrolières vont se garder une petite gêne quelques semaines, comme elles l'ont fait en Alberta. Puis, quand la crise de relations publiques sera passée, elles vont augmenter les prix. Elles savent très bien que les gens n'achèteront pas des voitures électriques demain matin et que ces gens devront faire le plein d'essence. La motion des conservateurs n'aidera donc pas les agriculteurs du député de Beauce. Je peux assurer cela.
    Que faut-il faire donc? Il faut d'abord augmenter le pouvoir d'achat de nos aînés. Où est l'augmentation de la pension fédérale pour les aînés dans la motion? Elle n'est nulle part.
    Il faut un programme de soutien aux personnes les plus affectées, aux agriculteurs qui ne peuvent pas acheter une moissonneuse-batteuse Tesla. Où est le programme ciblé? Il n'est nulle part.
    Il faut un programme pour aider les gens de l'industrie du taxi, y compris ceux d'Uber. Où est ce programme dans la motion conservatrice? Il n'est absolument nulle part.
    Il faut s'attaquer à la pénurie de main‑d'œuvre. Il n'y avait rien dans le budget des libéraux, qui ne sont pas mieux. Où sont les solutions pour s'attaquer à la pénurie de main‑d'œuvre dans la motion conservatrice? Elles ne sont nulle part.
    On parle de vraies personnes qui sont touchées par ces hausses de prix. Où est la proposition d'augmenter le remboursement de la TPS et d'augmenter la fréquence des chèques tous les mois? Elle n'est nulle part, ni du côté du gouvernement ni chez les conservateurs.
    On a demandé que les engrais commandés avant la crise en Ukraine et qui étaient déjà payés puissent être livrés. Ce n'est pas dans la motion, mais nous appuyons néanmoins ce que la motion propose relativement aux droits de douane sur les engrais. Comme quoi il y a toujours un peu de bon dans le mauvais.
    En matière de logement social, où est la proposition des conservateurs? À Montréal, pour retrouver un peu d'équilibre, il faudrait 60 000 logements. Où est la proposition des conservateurs pour envoyer cet argent-là à Québec, même si les libéraux trouvent encore plus dur le fait d'envoyer de l'argent à Québec? Elle n'est nulle part.
    Où est l'argent pour du vrai logement, pour de vraies familles qui ont un vrai budget, avec de vrais enfants qui vont dans de vraies écoles? Les conservateurs restent plutôt accrochés au président de la banque centrale, au lieu d'aider les gens.
    Où est le crédit d'impôt pour les travailleurs d'expérience de nos chaînes d'approvisionnement? Il n'est nulle part dans la motion conservatrice.
    Où est la proposition des conservateurs de renvoyer le programme des travailleurs étrangers temporaires à Québec, pour que les agriculteurs d'Oka, de Mirabel ou de Sainte‑Anne-des-Plaines aient leurs gens, pour que ce soit efficace et qu'on ne fasse pas inutilement deux fois une étude d’impact sur le marché du travail? Elle n'est nulle part.
    Où est leur politique de l'aérospatiale qui va nous aider en recherche et développement à devenir plus efficaces, le Canada étant le seul pays à avoir une grappe aussi importante et sans politique aérospatiale? Elle n'est nulle part. Les libéraux vont nous dire qu'ils ont donné 800 millions de dollars à Bell Textron: nous le savons, nous en sommes contents. Toutefois, le Canada n'a toujours pas de politique.
     Il n'y a rien dans la motion des conservateurs. Quant aux libéraux, ils vont faire comme d'habitude et se lever pour nous dire qu'ils ont augmenté les allocations familiales indexées à l'inflation. Or, l'indexation suit toujours d'un an, et c'est aujourd'hui que les gens vivent avec un taux d'inflation de 6 à 7 %.
    Des solutions, il y en a, nous en avons proposé, mais elles ne se retrouvent pas dans cette motion.
(1145)
    Madame la Présidente, je remercie mon collègue de son discours sur l'économie.
    Cependant, ce n'est qu'une motion, ce n'est pas le budget des conservateurs. C'est seulement une motion visant à aider tous les citoyens dans nos conscriptions, que ce soit en Nouvelle-Écosse ou au Québec. C'est une idée simple de la part des conservateurs pour aider tous les Canadiens et les Canadiennes.
    Madame la Présidente, je remercie mon collègue, que j'aime beaucoup, de sa question.
    On est dans le bon esprit. On a diagnostiqué un problème et on veut trouver des solutions. Cependant, je suis d'avis, tout comme le Bloc québécois, que ces solutions sont de court terme et sont mal adaptées à la situation. Ce ne sont pas les bonnes solutions.
    Je comprends bien que ce n'est pas un budget conservateur, Dieu merci. Toutefois, cela nous indique quand même que si les conservateurs étaient au pouvoir, les pétrolières passeraient en premier et les gens dans ma circonscription passeraient en deuxième.
    Madame la Présidente, je suis d'accord avec mon collègue sur les propos qu'il vient de tenir à la Chambre.
    Il a parlé de l'importance de proposer des solutions. Est-ce que le Bloc québécois propose des solutions et des politiques concrètes en matière économique qui sont justement à long terme, afin de nous aider à élaborer des politiques bien réfléchies à la Chambre?
    Madame la Présidente, pendant 10 minutes, j'ai proposé des solutions qui n'étaient pas dans la motion, comme je le disais. Il est évident que le Bloc québécois propose des solutions.
     Cependant, le gouvernement nous dit que l'inflation est passagère, que nous sommes dans une crise d'approvisionnement et de prix liés à ce qui se passe en Ukraine. À chaque période des questions orales, quand les ministres lisent leurs petites feuilles préparées par le Cabinet du premier ministre, ils nous disent que c'est transitoire.
    Aujourd'hui, je fournis des solutions concrètes pour les gens qui vivent ces problèmes à l'heure actuelle. Il existe évidemment des solutions à long terme. Cela fait 10, 12, 15 ans que nous demandons une politique de l'aérospatiale au Québec; nous ne l'avons pas eue. Nous faisons des propositions, j'ai passé 10 minutes à en faire.
    Évidemment, nous vivons une crise et cela prend des solutions de crise et il faut les mettre en place immédiatement. Le budget était malheureusement exempt de ces solutions.
(1150)
    Madame la Présidente, je remercie mon collègue de son discours.
    Je pense que nous sommes d'accord pour dire que, en cette période d'inflation, même si certaines choses sont effectivement hors de son contrôle, le gouvernement pourrait aussi entreprendre certaines actions.
    Il manque toujours dans l'analyse des conservateurs une véritable évaluation du rôle du secteur privé et de sa contribution à l'inflation. Nous risquons parfois d'oublier ce fait dans notre analyse. Je me demande si mon honorable collègue peut apporter quelques précisions sur ce sujet.
    Madame la Présidente, les conservateurs pensent que le secteur privé est une solution à tout. C'est parce qu'ils ont fait le premier cours d'économie, mais ils ont abandonné avant le deuxième. Des biens publics, cela existe.
    Les gouvernements qui sont les plus proches des gens sur le terrain et qui leur offrent des services pour les soutenir, ce sont les gouvernements du Québec et des provinces. C'est pour cela que j'invite nos collègues du NPD à soutenir l'augmentation inconditionnelle des transferts en santé, pour que les fonds aillent directement aux provinces, et à soutenir l'octroi de transferts inconditionnels pour le logement, afin que l'on puisse loger les gens. Ces solutions passent rarement par Ottawa, parce qu’Ottawa est loin du monde et que le Canada est un grand pays où il y a beaucoup de diversité dans la structure économique et dans les mentalités. Il faut donc faire confiance au Québec et aux provinces et leur verser l'argent.
    Je ne suis pas un grand fédéraliste, bien au contraire, mais si mon collègue croit au fédéralisme, il doit croire aux gouvernements du Québec et des provinces pour aider les gens. C'est tout.

[Traduction]

    Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député d’Esquimalt-Saanich-Sooke.
    Je veux parler de ce fourre-tout regroupant diverses initiatives que nous avons déjà vues pour la plupart à la Chambre dans d’autres motions de l’opposition conservatrice. Je suppose que mes collègues conservateurs ne seront pas surpris de constater que les néo-démocrates n’ont pas l’intention d’appuyer cette motion, car nous avons déjà débattu et voté sur la plupart de ces initiatives à la Chambre. En fait, nous pourrions peut-être soulever une question de procédure à propos de la répétition de certaines des décisions à la Chambre, mais je vais mettre cette question de procédure en suspens pour aborder ce que je considère comme les questions de fond de la motion.
    La motion traite d’un problème très réel qui afflige les Canadiens et auquel, à vrai dire, ils ne peuvent échapper, à savoir l’augmentation incroyable des prix à l’épicerie, à la pompe et à peu partout ailleurs, ce qui fait qu’il est vraiment difficile pour les Canadiens de survivre selon leur budget normal. Nous savons tous que les salaires n’augmentent pas au rythme de cette hausse des prix. Nous sommes heureux, dans ces circonstances, d'avoir l'occasion de parler de l’impact de l’inflation sur les Canadiens et de proposer des solutions, même si nous ne nous entendons pas tous sur ce que devraient être ces solutions.
    L’une des solutions proposées dans la motion est de lever toutes les restrictions en matière de santé publique. Les néo-démocrates ont dit à maintes reprises à la Chambre qu'ils appuyaient les responsables de la santé publique qui se prononcent sur ces questions. Ils l’ont fait, d'ailleurs, dans les provinces, où les responsables de la santé publique étaient arrivés à des conclusions différentes de celles de leurs homologues fédéraux. Nous soutenons les responsables de la santé publique qui prennent ces décisions.
    Nous croyons également que les Canadiens ont le droit de connaître les données probantes sur lesquelles ces décisions sont fondées. Je pense que le refus du gouvernement de déposer ces données et de les rendre publiques a créé un problème de confiance du public dans nos institutions, qui ne fait qu'augmenter. J’implore le gouvernement de rendre cette information publique et d’être très franc au sujet des recommandations provenant de la santé publique, y compris les données qui les soutiennent, s'il veut bâtir et maintenir la confiance du public dans nos institutions. Nous avons besoin de cette confiance maintenant plus que jamais, et le gouvernement ne rend pas service aux Canadiens et à nos institutions en camouflant les informations fournies par les responsables de la santé publique.
    Quoique nous manifestions notre soutien aux fonctionnaires de la santé publique, nous avons certes des critiques à formuler quant à la façon dont le gouvernement gère le dossier et les effets de cette gestion sur l'attitude des Canadiens par rapport aux fonctionnaires fédéraux de la santé publique. Comme je l'ai dit, nous demandons au gouvernement de mieux soutenir ces institutions et les Canadiens en faisant preuve de franchise et de transparence, puis en rendant des comptes relativement aux renseignements sur lesquels il fonde ses décisions.
    Toutefois, ce n'est pas ce qui est demandé ici. On demande plutôt que les politiciens se substituent aux fonctionnaires de la santé publique de sorte que, au lieu de se fier aux experts, qui s'appuient sur les meilleures données disponibles, ce soit la Chambre des communes qui prenne les décisions, ce qui serait néfaste. Jamais au cours de la pandémie nous n'avons soutenu une telle option, et nous n'allons pas le faire aujourd'hui ni à n'importe quel autre moment à l'avenir, même si nous incitons le gouvernement à améliorer l'accessibilité de ces renseignements.
    Pour un instant, je parlerai plus généralement de la motion parce qu’elle porte sur plusieurs choses. Il y est question de baisser la TPS et la taxe sur le carbone sur le prix de l’essence, même si c’est une solution qui n'aiderait pas autant de personnes qu’elle le devrait parce que nous savons que beaucoup de gens qui ne conduisent pas de véhicule souffrent aussi de l’inflation. Ces personnes se déplacent à bicyclette ou prennent les transports en commun et qui n’ont pas les moyens d’avoir une voiture. Cette solution contribue à perpétuer une culture qui alimente les changements climatiques. Elle ne dénote aucune pensée critique sur la prochaine vraie crise économique, qui commence déjà à se faire sentir et qui ne fera que prendre de l’ampleur.
    Nous ne pouvons pas opter pour une solution à l’inflation actuelle qui aggravera un problème économique croissant, c'est-à-dire le problème des changements climatiques. Nous devons trouver des solutions à cette inflation qui nous mettent aussi sur la voie de la réussite pour l’avenir. Nous devrons continuer de faire face à de sérieuses difficultés économiques qui entraîneront des déplacements économiques et qui exerceront encore longtemps des pressions à la hausse sur le coût de produits de toutes sortes, tandis que les changements climatiques continueront de perturber les chaînes d’approvisionnement une fois la pandémie terminée.
(1155)
    Quand j’ai dit que je voulais parler un peu plus généralement, ce que je voulais dire, c’est qu’il est typique des solutions conservatrices, comme ils les appellent, de ne tenir aucun compte du rôle du secteur privé dans la hausse de l’inflation. C’est comme si le secteur privé était totalement innocent, comme si les membres des conseils d’administration étaient totalement innocents, comme si les dirigeants de grandes entreprises comme les sociétés pétrolières et gazières, les magasins à grande surface, les sociétés d’assurance et les banques, qui ont tous fait des affaires d'or pendant la pandémie, avec des bénéfices nettement supérieurs à la norme avant la pandémie, étaient en quelque sorte innocents. Il suffirait de s’en remettre davantage à eux pour que tout s’arrange.
    Les conservateurs ne parlent pas du bon travail accompli par le député de Windsor‑Ouest pour vraiment faire quelque chose au prix de l'essence. Quand nous parlons d’augmenter les taxes sur les sociétés pétrolières et gazières, ils disent que ce sera répercuté sur le consommateur et, du même souffle, ils proposent de réduire les taxes sur l’essence, comme si les entreprises mêmes qui sont connues pour faire monter le prix de l’essence de 8 ¢ le litre à la veille de longs week-ends n'allaient pas s’engouffrer dans la brèche, maintenant qu’elles savent que les gens sont prêts à payer un tel prix. L’aveuglement est inexcusable.
    Pour agir concrètement sur le prix de l’essence, suivons l’exemple du député de Windsor‑Ouest, qui a parlé de créer un conseil d’examen des prix qui se pencherait sur les données réelles du secteur pétrolier et gazier afin de déterminer quel pourrait être le prix. Il nous faut aussi un ombudsman qui reçoive les plaintes des Canadiens qui remarquent que le prix de l’essence augmente chaque fois que quelqu’un éternue sur la scène internationale et qu’on craint que cela provoque une crise. En fait, on ne s’inquiète pas. On y voit une occasion de spéculer.
    Voilà ce qui doit être contrôlé, et la seule façon de le faire, c’est en réglementant comme il convient le marché. En le faisant, nous pourrions augmenter les taxes sur les sociétés pétrolières et gazières, qui ont engrangé des bénéfices record pendant la pandémie, et nous saurions que cet argent peut être réinvesti dans les Canadiens sans qu’ils aient à en payer le prix à la pompe. Voilà comment on crée une infrastructure pour prendre soin des Canadiens et faire en sorte qu’ils soient traités équitablement. Seul le NPD propose cette solution à la Chambre.
    J’espère que les autres partis emboîteront le pas aux néo-démocrates à ce sujet, car c’est quelque chose qu’il faudrait faire. Cependant, l’idée qu’il suffirait d’aider un peu les automobilistes à la pompe pour régler le problème de l’inflation est simpliste. Elle nous fait opter pour un mauvais choix par rapport au problème économique beaucoup bien plus grand auquel nous sommes confrontés, celui des changements climatiques.
    Parlons du logement. La solution au problème du logement proposée ici est d’ordonner une enquête publique sur le blanchiment d’argent. Nous devrions certes nous intéresser au blanchiment d’argent et à son rôle, mais s'il est question d'une mesure urgente pour aider des personnes pendant la pandémie, une remise plus importante de la TPS, payée par les plus grandes entreprises, qui dégagent les plus gros bénéfices, aiderait bien plus les gens. J’ai nommé ces secteurs d’activité plus tôt: le pétrole et le gaz, les assurances et la banque. Les magasins à grande surface ont également enregistré des bénéfices gigantesques.
    Voilà quelque chose qui irait directement aux Canadiens qui en ont le plus besoin. Il s’agit de quelque chose que nous pouvons faire maintenant, de quelque chose que le gouvernement a déjà fait pendant la pandémie, et c’est pourquoi nous savons qu’il est possible de le faire. Nous savons qu’il est possible de le faire rapidement et nous savons qu’une telle mesure est utile. Verser 500 $ supplémentaires au titre de l’Allocation canadienne pour enfants cette année est une autre façon d’aider les familles confrontées à la hausse des prix. C’est quelque chose que nous pouvons faire tout de suite.
    Nous savons que des entreprises actives au Canada ont réalisé des profits supplémentaires aux dépens des Canadiens et je demande donc quelle est la différence entre cela et une taxe. Les Canadiens vont à l’épicerie pour acheter de la nourriture pour leur famille, et Loblaws ou une autre entreprise décide d’augmenter ses prix pour profiter de l’occasion, selon leur vision, ou peu importe leur justification, peut-être pour se prémunir d’un risque futur. Quoi qu’il en soit, elles ont décidé que les Canadiens allaient payer plus cher pour des articles dont ils ne peuvent se passer et que cette hausse allait gonfler leurs comptes bancaires. La différence entre cela et une taxe, c’est que cette somme n’est jamais réinvestie dans les Canadiens au bas de l’échelle et dans les services dont ils ont besoin.
    C’est là qu’une taxe, si elle est bien faite, est préférable à ce que nous entendons trop souvent de la part des conservateurs.
    En ce qui concerne les droits de douane imposés sur les engrais, je pense qu’il y a un point intéressant ici. Les conservateurs ont manifestement dressé une liste des personnes à qui ils veulent pouvoir parler et plaire, et il y a des points importants au sujet des droits de douane sur les engrais que j’aborderai dans les questions et observations, mais le fait est que cela ressemble davantage à une liste démographique de personnes qu’ils veulent cibler pour leur collecte de fonds.
(1200)
    Madame la Présidente, j'ai été content d'écouter le discours du député d'en face, mais le NPD est rendu vraiment loin d'être le parti des travailleurs canadiens.
     Dans cette motion, il est question de supprimer les restrictions et les obligations afin de permettre aux gens de retourner au travail, nommément les employés de la fonction publique et de la GRC à l'échelle du pays. Il y a 3 à 4 millions de personnes qui n'ont pas été en mesure d'aller travailler.
    De plus, ces mêmes personnes ne peuvent pas voyager à l'intérieur de leur propre pays. Pourtant, tout ce dont le député veut parler, c'est des grandes entreprises, de tout ce que ces dernières font pour empoisonner la vie des gens et du fait qu'elles n'aident jamais les Canadiens. Il y a certaines choses dont nous voudrions discuter, et l'une d'entre elles est de remettre les Canadiens au travail.
     Jusqu'où le NPD a‑t‑il pu sombrer pour que ses membres ne se soucient même plus de savoir si les gens peuvent subvenir aux besoins de leur famille? Ce député devrait avoir honte du discours qu'il vient de prononcer.
    Madame la Présidente, je n’ai certainement pas honte de me lever pour parler de quelque chose que nous n’entendrons jamais de la part des conservateurs, à savoir la mesure dans laquelle des sociétés canadiennes font souffrir les Canadiens. Nous n’avons pas honte non plus de proposer de véritables solutions à ce sujet.
    Je vais taire l’expression non parlementaire qui me vient à l’esprit comme réponse appropriée à la question du député et dire simplement que les gens qui veulent retourner au travail veulent aussi retourner dans des lieux de travail sûrs. Autant il y a des gens frustrés de ne pas pouvoir aller travailler parce qu’ils n’ont pas été vaccinés, autant il y a beaucoup de gens heureux d’être dans un lieu de travail sûr et heureux de suivre les directives des responsables de la santé publique.
     Comme je l’ai dit, nous pensons que le gouvernement devrait rétablir davantage la confiance du public envers les responsables de la santé publique en étant ouvert et transparent par rapport aux renseignements qu’il reçoit d’eux. N'empêche qu'assurer un lieu de travail sûr, c'est aussi défendre les travailleurs. C’est une mesure dont nous sommes fiers de ce côté-ci de la Chambre.
    Madame la Présidente, la motion parle de droits de douane imposés sur les engrais, et nous savons tous que la Russie est un grand exportateur d’engrais. Il ne s’agit pas forcément des contrats antérieurs, mais des contrats futurs. Le député a-t-il des idées à ce sujet?
    Une voix: Ce n’est pas vrai et vous le savez.
    M. Kevin Lamoureux: Madame la Présidente, le député croit-il que le gouvernement fédéral devrait alléger les droits de douane sur les engrais?
    Les députés de l'opposition officielle ont des questions et des observations. Je leur demanderais simplement d'attendre pour ce faire que je leur donne la parole. Ils ont déjà eu l'occasion de poser une question.
     Le député d'Elmwood—Transcona a la parole.
(1205)
    Madame la Présidente, la motion parle simplement d'« élimin[er] les droits de douane imposés sur les engrais ». Le député de Winnipeg‑Nord a raison quand il dit que les droits de douane imposés sur les engrais en provenance de Russie font partie des moyens visant à sanctionner Vladimir Poutine.
    Le véritable problème, c'est qu'il y a des agriculteurs qui se sont engagés par contrat à acheter de l'engrais avant l'invasion de l'Ukraine, alors il y a quelque chose d'injuste à leur imposer rétroactivement des droits de douane, puisqu'ils ont déjà signé un contrat et que les montants prévus sont inclus dans leur budget de l'année.
    Les conservateurs ne parlent jamais de ce genre de choses. Ils n'essaient jamais d'arriver à un consensus parlementaire. Tout ce qu'ils essaient de faire, c'est de collecter des fonds. C'est ce qui ressort clairement de la motion.
    Une voix: C'est faux.
    Je rappelle aux députés de l'opposition officielle qu'ils ne peuvent pas poser de question ni faire de commentaires tant que je ne leur ai pas donné la parole. S'ils ont autre chose à dire, qu'ils se lèvent et tentent d'avoir la parole. Autrement, je leur saurais gré de garder leurs commentaires pour eux et d'attendre le moment opportun pour les exprimer.
    Nous poursuivons les questions et observations. Le député de Saint‑Hyacinthe—Bagot a la parole.

[Français]

    Madame la Présidente, je vous remercie de reconnaître la pleine et entière légitimité de mon intervention.
    Je voudrais demander à mon collègue, avec qui j'ai eu le plaisir de siéger au Comité permanent du commerce international lors de la dernière législature…
    Des voix: Oh, oh!

[Traduction]

    Les députés se comportent vraiment de manière irrespectueuse. Je prierais le secrétaire parlementaire de ne pas discuter avec ses collègues de l'opposition officielle quand une autre personne a la parole.
    Je sais que la plupart des fautifs sont ici depuis un bon bout de temps, alors ils devraient connaître les règles.

[Français]

    Madame la Présidente, cela fait plaisir de pouvoir m'entendre et de ne pas entendre d'autres voix par-dessus la mienne lorsque j'essaie de poser une question.
    En 2021, on a avancé l'idée d'une espèce d'impôt minimal au sein des pays du G7 pour éviter qu'il y ait une concurrence entre les systèmes fiscaux et que des multinationales en profitent pour faire du chantage, par exemple, en menaçant un pays d'aller s'établir dans un pays voisin s'il ne réduit pas son taux d'imposition. C'est une idée intéressante qui semble rompre avec le néolibéralisme, qui est dominant depuis plusieurs décennies.
    Qu'en pense mon collègue?
    Madame la Présidente, je remercie mon collègue de sa question offerte d'une manière appropriée.
    Je pense que nous vivons depuis trop longtemps un nivellement par le bas. L'idée d'une entente garantissant un impôt minimum équitable est une très bonne idée. Je pense que ce serait une bonne chose pour les compagnies qui veulent rester au Canada, mais qui sont en concurrence avec des compagnies dont les entreprises sont situées dans des pays offrant un taux d'imposition plus bas.

[Traduction]

    Madame la Présidente, je suis heureux d’intervenir pour parler de cette motion présentée par les conservateurs en cette journée de l'opposition, car je crois qu’elle décrit un problème très réel auquel les Canadiens sont confrontés: l’inflation en général, ainsi que le prix de l’essence, des aliments et du logement.
    Malheureusement, la motion fait quelque chose que les conservateurs ont pris l’habitude de faire ces derniers temps, à savoir ignorer la pandémie en cours. Elle nous demande d'ignorer les avis des experts en santé au profit d’une soi-disant liberté face aux restrictions et aux mesures obligatoires. Je rappellerais simplement aux députés que dans ma province, la Colombie‑Britannique, 44 personnes sont mortes de la COVID au cours de la dernière semaine de mai. Beaucoup de personnes, dont certaines que je connais très bien, souffrent de la COVID longue et de nombreux députés, ou certainement de nombreux citoyens de la Colombie‑Britannique, reçoivent des traitements, par exemple contre le cancer, qui affaiblissent leur système immunitaire, alors il y a beaucoup de raisons pour lesquelles nous devrions continuer à écouter les experts en santé et ne pas simplement adopter une quelconque politique sur les mesures obligatoires.
    Je suis d’accord avec les conservateurs sur un seul élément. Je conviens que le gouvernement est tenu de nous fournir les données qui justifient les mesures obligatoires. Je crois que les responsables de la santé publique prendront les mesures qui s’imposent, mais le gouvernement doit nous montrer les preuves sur lesquelles il fonde ses décisions, ce qu’il faisait plutôt bien au début de la pandémie, mais qu’il semble avoir oublié maintenant.
     Après avoir décrit la crise de l’abordabilité, les conservateurs aiment dire bien sûr que la solution consiste à mettre plus d’argent dans les poches des Canadiens. Étrangement, il y a un certain consensus à ce sujet. Je crois que certains Canadiens ont besoin de plus d’argent dans leurs poches. Le problème est le suivant: quels Canadiens ont besoin de cet argent dans leurs poches? La solution des conservateurs consiste à s’assurer que les poches qui se remplissent sont celles des grandes entreprises et non celles des personnes qui sont réellement aux prises avec une crise de l'abordabilité dans leur famille.
    En ce qui concerne le prix de l’essence, regardons les profits des sociétés pétrolières. Rien qu’au cours du premier trimestre de 2022, l’Imperial Oil a enregistré des bénéfices de 1,17 milliard de dollars, son meilleur résultat en 30 ans. Suncor a enregistré un bénéfice, au premier trimestre seulement, de 2,95 milliards de dollars, soit quatre fois ses bénéfices de l’année dernière. Nous sommes en présence ici de mercantilisme. Il s’agit d’entreprises qui profitent de la situation mondiale, de la crise climatique et de toutes sortes de choses pour s’en mettre plein les poches. La solution des conservateurs, tout d’abord, est un peu paradoxale, car elle consiste à augmenter le déficit en diminuant nos recettes fiscales. Il s’agit également de croire que les sociétés pétrolières ne vont pas simplement profiter de cette marge de manœuvre pour hausser leurs prix et accaparer tous les bénéfices découlant de toute réduction de taxes. Il n’existe aucun mécanisme pour l’empêcher, et nous avons vu le bilan, encore et encore, des sociétés pétrolières: elles sauteront sur n’importe quel avantage pour augmenter leurs gains. La solution conservatrice risque de remplir les poches des grandes pétrolières et de ne rien faire pour les familles qui sont aux prises au quotidien avec les prix élevés de l’essence.
    Les néo-démocrates ont plutôt réclamé un impôt sur les bénéfices excédentaires, non seulement pour les sociétés pétrolières, mais aussi pour les grandes banques et les grands détaillants en alimentation. L’an dernier, la Banque Scotia a enregistré des bénéfices de plus de 10 milliards de dollars, la Banque de Montréal, de plus de 8 milliards de dollars, Loblaws, un bénéfice net de 1,2 milliard de dollars, et Sobeys, un plus petit joueur, des bénéfices de plus de 600 millions de dollars. La proposition des conservateurs aggraverait le déficit et les pressions inflationnistes et ne ferait rien pour contrer les bénéfices record accumulés par les grandes sociétés. Elle priverait le gouvernement des recettes nécessaires pour aider ceux qui sont vraiment touchés par la crise de l’abordabilité. Nous savons qui sont les plus durement touchés: ce sont les personnes âgées qui vivent avec un revenu fixe, les personnes handicapées, les Autochtones et les habitants du Nord.
    Nous ne devons jamais oublier que ces répercussions sont fortement genrées. D'ailleurs, on constate qu'une grande majorité des femmes de plus de 65 ans vivent dans la pauvreté, surtout celles qui vivent seules. Quant aux familles monoparentales qui vivent dans la pauvreté, la grande majorité d’entre elles ont comme chef de famille une femme. Ainsi, lorsque nous parlons des répercussions de l’abordabilité, nous devons nous rappeler qu’elles touchent particulièrement les Canadiennes, peu importe leur âge ou leur situation familiale.
    Je tiens à remercier la députée du Nunavut, qui soulève sans cesse le problème de l’insécurité alimentaire dans le Nord, d’avoir attiré de nouveau notre attention sur ce problème aujourd’hui. L’effet le plus important de cette hausse des coûts pour les familles canadiennes est l’insécurité alimentaire.
    Je veux attirer l’attention de la Chambre sur le rapport que Banques alimentaires Canada a publié hier. Le Canada, l’un des pays les plus riches du monde et l’un des principaux pays producteurs d’aliments, rapporte maintenant que 23 % des Canadiens, soit plus de sept millions de Canadiens, ont déclaré avoir souffert de la faim au cours de la dernière année parce qu’ils n’avaient pas les moyens d’acheter de la nourriture. Un tiers des Canadiens qui gagnent moins de 50 000 $ par an ont déclaré avoir dû sauter des repas par manque d’argent et 43 % des Autochtones, à la grande honte de ce pays, ont fait état d’une insécurité alimentaire en raison de laquelle ils ont manqué de nourriture pendant plus d’une journée.
(1210)
    Quelle est la solution? Les banques alimentaires font de leur mieux pour combler cette lacune dans notre système de revenu et dans notre système alimentaire, mais nous ne pouvons pas continuer à demander à des bénévoles charitables qui travaillent d’arrache-pied de régler la crise de l’insécurité alimentaire. Nous devons prendre les devants et régler cette crise en mettant plus d’argent dans les poches de ceux qui vivent de l’insécurité alimentaire, immédiatement et à long terme.
    Les conservateurs soulignent ce problème de l’insécurité alimentaire dans leur préambule, mais lorsque nous cherchons des solutions dans la motion d’aujourd’hui, nous n’en trouvons aucune. Il n’y a rien pour aider réellement les personnes aux prises avec l’insécurité alimentaire, contrairement aux mesures proposées par les néo-démocrates pour mettre de l’argent dans les mains des personnes les plus exposées à l’insécurité alimentaire, immédiatement et à long terme. Nous avons toujours demandé une augmentation des prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti pour les personnes âgées. Les personnes âgées ne peuvent rien faire contre la hausse des prix des aliments, car la plupart d’entre elles dépensent déjà la totalité de leur revenu fixe. Leur seul choix est de manger moins et de mettre leur santé en danger. Encore une fois, nous aimerions voir une augmentation des pensions de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti.
    Nous avons demandé une augmentation immédiate de l’Allocation canadienne pour enfants. Même une augmentation modeste de 500 $ par an, comme celle que nous demandons, permettrait aux familles avec enfants qui tentent de faire face aux coûts de la nourriture de bénéficier d’une hausse mensuelle. Nous savons que beaucoup de parents ont faim et n’en parlent pas pour pouvoir nourrir leurs enfants. Ils sautent des repas. Ils ne mangent pas les repas nutritifs dont ils ont besoin en tant qu’adultes, afin de nourrir leurs enfants. Une augmentation immédiate de l’Allocation canadienne pour enfants aiderait à résorber cette crise et continuerait à aider les gens à atténuer l’insécurité alimentaire à long terme.
    Un doublement du crédit d’impôt pour la TPS pour les Canadiens à faibles revenus contribuerait grandement, à court et à long terme, à répondre à cette crise d’insécurité alimentaire.
    Il est intéressant de souligner que les données publiées hier par Banques alimentaires Canada montrent également que 60 % des personnes qui ont recours aux banques alimentaires déclarent que les coûts du logement sont la principale raison de leur présence à la banque alimentaire. Elles ne peuvent pas se permettre d’acheter des aliments sains et nutritifs pour leur famille parce qu’elles consacrent déjà une trop grande partie de leurs revenus limités à combler leurs besoins en matière de logement.
    Cette fois-ci, la motion conservatrice reconnaît la crise de l’abordabilité du logement, mais elle propose une enquête nationale sur le blanchiment d’argent, comme si cela pouvait avoir un effet sur l’offre de logements abordables. Évidemment, je crois qu’il faut sévir contre le blanchiment d’argent. Je ne pense pas que nous ayons besoin d’une enquête pour savoir ce que nous devons faire. Néanmoins, je ne peux pas trouver le lien que font les conservateurs entre l'existence d'une crise de l’accessibilité financière et la pertinence de tenir une enquête sur le blanchiment d’argent. Cela n’a tout simplement aucun sens pour moi.
    Les néo-démocrates sont plutôt favorables à des mesures visant à limiter l’utilisation de logements à des fins d’investissements spéculatifs. Nous devons sévir contre les sociétés propriétaires qui gobent les logements abordables dans de nombreuses villes du Canada, puis font subir une rénoviction aux personnes qui habitent dans ces logements abordables et les forcent à vivre dans la rue ou dans les logements surpeuplés de membres de leur famille.
    Nous devons également sévir contre les sociétés d’investissement immobilier. Ces sociétés bénéficient d’un traitement fiscal privilégié. Elles bénéficient d’avantages fiscaux pour acheter des logements abordables. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi on pense que c’est une politique publique judicieuse dans ce pays. J’aimerais beaucoup que nous éliminions le traitement fiscal privilégié accordé aux sociétés d’investissement immobilier. De toute évidence, il faudrait procéder de façon progressive parce que des gens ont fait une grande partie de leur planification financière en fonction de ce traitement, mais c’est quand même quelque chose que nous pourrions faire à court et à long terme pour lutter contre l’utilisation du marché de l’habitation pour la spéculation et le profit.
    Nous devrions plutôt faire ce que j’ai toujours demandé en tant que néo-démocrate et ce pour quoi nous avons toujours travaillé, à savoir que le gouvernement se remette à construire des logements sans but lucratif en très grand nombre. Le marché ne fournira jamais les logements à prix modique qui sont nécessaires. Il continuera à construire des logements haut de gamme jusqu’à la saint glinglin, comme le veut l’expression consacrée, mais il ne fournira jamais ces logements abordables.
    Des logements sans but lucratif pourraient offrir la sécurité du logement dont les familles ont besoin. Il n’est pas nécessaire qu’elles soient propriétaires d’une maison unifamiliale pour se sentir en sécurité sur le plan du logement. Par exemple, elles pourraient obtenir un logement dans une coopérative d'habitation sans but lucratif et élever leurs enfants dans cette sécurité. Cela crée aussi un sentiment de communauté: des gens qui vivent ensemble et qui ont un intérêt commun à prendre soin de leurs besoins en matière de logement.
    Les néo-démocrates ne sont pas les seuls à faire le lien évident entre le coût élevé du logement et l’itinérance, mais je n’entends pas les conservateurs en parler. J’entends rarement les libéraux ou les conservateurs en parler. Lorsque je regarde dans ma collectivité, je vois les plaintes regrettables qui sont formulées par des gens qui ne se sentent pas en sécurité dans les rues à cause des sans-abri.
    Quelle est la solution? Tout d’abord, je ne pense pas que les sans-abri soient le problème, en ce qui concerne la sécurité locale. La solution passe par le logement à court terme afin que ces personnes ne soient pas obligées de vivre dans la rue.
(1215)
    Bien sûr, la députée de Winnipeg‑Centre n’a pas ménagé ses efforts, cette semaine comme toujours, pour réclamer que le gouvernement finance immédiatement un refuge sécuritaire à cadre peu restrictif pour les femmes autochtones à Winnipeg‑Centre, ce qui démontre bien…
    Je regrette, mais le temps de parole du député est écoulé. J’ai essayé de lui faire signe à quelques reprises pour lui indiquer que son temps achevait. Le député pourra prendre la parole à nouveau pendant la période des questions et observations.
    Nous passons aux questions et observations. Le député de Kamloops—Thompson—Cariboo a la parole.
    Madame la Présidente, c’est toujours un plaisir de prendre la parole au nom des habitants de Kamloops—Thompson—Cariboo.
    Je ne sais pas par où commencer. Si je comprends bien son intervention, le député dit que la réduction de la taxe de vente est répugnante et qu'il ne faudrait pas l'appuyer parce qu’elle contribue au déficit global. L’objectif n’est il pas d’essayer de remettre de l’argent dans les poches des gens en fonction de leur consommation? Je ne comprends pas.
    Le député a longuement parlé de la réaction du gouvernement lorsqu’il omet de taxer ceci ou cela. Pourtant, lors de chaque vote important, qu’il s’agisse de clore le débat à la Chambre ou de le restreindre, son parti se lève et appuie le gouvernement.
    Étant donné ses problèmes avec le gouvernement et tout ce qu’il a défendu, comme le député l’a souligné aujourd’hui, soutiendra-t-il le gouvernement ce soir? Je pose la question parce qu’il semble qu’il ne devrait pas avoir confiance dans le gouvernement.
(1220)
    Madame la Présidente, je remercie le député de sa question, car elle me donne le temps de parler de l’entente de soutien sans participation que nous avons conclue avec le gouvernement.
    Certains des objectifs de cette entente sont des choses comme la prestation de soins dentaires, qui aidera les familles pauvres à prendre soin de leurs enfants et les personnes âgées à prendre soin de leurs dents. Ce qui m’importe le plus dans cette entente, c’est le lancement rapide d’une stratégie de logement pour les Autochtones, par les Autochtones, qui permettra de construire des logements sûrs pour les Premières Nations du pays.
    Il y a de nombreuses raisons d’appuyer le gouvernement dans le cadre de cette entente de soutien sans participation, mais il n’y a aucune raison pour que j’appuie une réduction de la TPS ou de la TVH qui ne profiterait qu’aux riches et aux grandes sociétés.
    Madame la Présidente, j’aimerais revenir sur l’un des points soulevés par le député, car je suis un défenseur de longue date de cette approche. En fait, à la fin des années 1980, nous avons milité pour la création d’une coopérative d’habitation à Weston, une collectivité à l’extrémité nord-ouest de Winnipeg.
    Il y a longtemps que nous n’avons pas assisté à la création de nouvelles coopératives, mais pour la première fois, nous voyons comment le gouvernement du Canada peut favoriser l’essor de coopératives partout au pays. Cette avenue a de grands mérites. Je dis toujours que, dans une coopérative d’habitation, on n’est pas locataire, mais bien résident, et la différence est énorme.
    Je me demande si le député pourrait nous faire part de ses réflexions et de son point de vue sur les coopératives d’habitation, qui donnent à de nombreuses personnes le sentiment d’être propriétaires à un prix abordable.
    Madame la Présidente, je remercie le député de Winnipeg-Nord de sa question sur les coopératives. Je suis un grand partisan des coopératives, et il y en a beaucoup dans ma circonscription.
    J’aimerais voir la Société canadienne d’hypothèques et de logement investir dès maintenant dans le réaménagement et la reconstruction de coopératives. Beaucoup de coopératives dans ma circonscription sont assez vieilles, ont une densité assez faible et n’offrent que des unités de style familial relativement grandes. Les personnes qui veulent habiter ces coopératives ont besoin de ce réaménagement. Si nous construisons de nouveaux logements d’une chambre à coucher, elles pourront rester dans leur collectivité. Les gens ont appris que les coopératives offrent une sécurité de logement à long terme.

[Français]

    Madame la Présidente, ce qui me préoccupe dans cette motion conservatrice, c'est la question de la taxe qui pourrait bénéficier aux pétrolières. Si on veut vraiment permettre aux gens de cesser d'être tributaires de la hausse du prix du pétrole, il faut qu'ils soient moins dépendants du pétrole en général. Je pense que mon collègue de Saint-Hyacinthe—Bagot l'a bien démontré. Ce qui m'inquiète, c'est qu'il faut vraiment maintenant parler d'investir dans une transition énergétique verte pour se sortir du pétrole.
    Comment mon collègue peut-il expliquer son appui à un gouvernement qui, malheureusement, continue d'investir dans Bay du Nord et dans l'industrie pétrolière?
    Finalement, on n'est pas en train d'entreprendre une véritable transition. Que pense mon collègue de l'inaction des libéraux lorsqu'on parle de la transition énergétique, la partie importante pour se sortir de cette industrie?

[Traduction]

    Madame la Présidente, ma réponse est assez claire. En dehors de l’accord de confiance et d’appui budgétaire, nous avons toute liberté, en tant que néo-démocrates, de nous opposer au gouvernement sur des questions comme son incapacité à bien réagir à la crise climatique.
    Je tiens à souligner que la motion dont nous sommes saisis aujourd’hui exacerbe vraiment la crise climatique en offrant aux grandes sociétés un moyen d’augmenter leurs profits qu’elles pourront réinvestir dans le pétrole à long terme, au lieu de s’attaquer à des choses comme l’insécurité alimentaire et l’itinérance dans ce pays.
    Madame la Présidente, je prends la parole pour appuyer la motion de l’opposition dont la Chambre est saisie. Bien que je ne puisse évidemment pas parler au nom des autres députés, je peux affirmer que la crise de l’abordabilité est critique dans de nombreuses parties de ma circonscription. Je suis raisonnablement certain que d’autres députés entendent aussi des préoccupations similaires de la part de certains de leurs concitoyens.
    La récente hausse des taux d’intérêt représente une ponction de 700 $ ou plus dans le budget des ménages. Le prix de l’essence et du diésel a aussi un effet considérable. Je reconnais que certains députés représentent des circonscriptions où le prix de l’essence et du diésel n’a probablement pas autant d’importance, peut-être celles où l’on trouve une grande ville et de bons transports en commun.
    Nous débattons souvent ici même de la façon dont la taxe sur le carbone ne fait qu’augmenter le prix de l’essence et du diésel, engendrant ainsi des difficultés pour de nombreuses familles canadiennes. Le premier ministre répond souvent que ce n’est pas vrai en raison des remboursements de la taxe sur le carbone, mais voici le problème: une personne qui vit dans une grande ville et qui utilise rarement une voiture, même si elle en possède une, est probablement gagnante grâce aux remboursements de la taxe sur le carbone. Cependant, nous semblons être aux prises avec une situation ici au Canada où, sous le gouvernement libéral, de nombreuses politiques sont destinées aux gens qui vivent dans les centres urbains.
    Nous ne devons pas oublier que nous représentons collectivement les intérêts nationaux de tous les Canadiens et que de nombreux Canadiens, notamment dans certaines parties de ma circonscription, dépendent absolument de la possession d’un véhicule qu’ils doivent conduire quotidiennement. Dans certaines parties de ma circonscription, il n’y a toujours pas Internet haute vitesse, malgré sept années de promesses libérales à cet égard. En fait, il y a même des zones où les gens ne peuvent pas obtenir un signal sans fil. De nombreuses routes secondaires peuvent ne voir un chasse-neige qu’une fois par jour dans des conditions hivernales plus difficiles, voire pas du tout. Les gens ont non seulement besoin d’une voiture, mais d’une voiture dotée de la traction intégrale et d’une garde au sol importante pour emprunter ces routes en hiver.
    Je devrais aussi ajouter que dans bon nombre de ces petites collectivités rurales, les transports en commun ne sont pas disponibles. Même la compagnie Greyhound a disparu. Dans la plupart de ces localités, il n’y a qu’une seule épicerie, ou peut-être deux. Les prix y ont toujours posé un problème en raison du manque de concurrence et des coûts de transport élevés, mais aujourd’hui, à cause de l'inflation record, la situation n’a jamais été aussi sombre.
(1225)

[Français]

    Beaucoup de familles sont vraiment en difficulté en ce moment.
    J'ai entendu parler d'une personne âgée qui a un revenu fixe. Elle est bénévole dans une friperie locale. Elle le fait depuis de nombreuses années et comprend le rôle important que jouent de nombreux magasins d'occasion pour les familles à revenu limité. Or, aujourd'hui, elle n'a plus les moyens de payer l'essence pour se rendre à son poste de bénévole au magasin d'articles d'occasion.
     J'ai entendu parler de jeunes familles qui ont dû annuler leurs vacances d'été en raison du prix élevé de l'essence. De nombreux propriétaires de petites entreprises locales ont parlé de l'augmentation considérable des frais d'expédition, ce qui signifie qu'ils doivent répercuter ces coûts et deviennent moins compétitifs face aux détaillants en ligne.

[Traduction]

    Des entrepreneurs qui ont soumissionné pour des travaux m’ont dit qu’ils devaient faire la navette pour les exécuter. Or, la hausse des coûts a grugé leurs marges bénéficiaires. Partout autour de moi, j’entends des citoyens qui sont durement touchés par la crise de l'abordabilité. L’inflation élevée et la hausse des taux d’intérêt provoquent la tempête parfaite.
    Encore une fois, je ressens le besoin de le souligner: ce n’est pas le cas partout au Canada. Les citoyens fortunés ne sont essentiellement pas touchés par cette situation. De même, je suis certain que les habitants des grandes villes, qui dépendent moins de leur voiture, sont moins durement touchés. Cependant, nous devons reconnaître que nous sommes ici pour représenter l'ensemble des Canadiens.
    Je signale que je partagerai mon temps de parole avec le député de Brandon-Souris dont l'excellent discours recevra sans aucun doute l’approbation de la Chambre.
    Nous devons reconnaître que nous sommes censés représenter tous les Canadiens. Cela comprend les gens qui vivent dans de petites collectivités, comme Princeton, Merritt, Keremeos, Cawston, Olalla et Logan Lake. Bien sûr, il y a aussi les régions rurales non constituées en municipalité où ces problèmes sont encore plus difficiles à résoudre.
    Cette motion de l’opposition ne peut pas remédier à tous les problèmes auxquels sont confrontés les Canadiens qui vivent dans ces régions, mais les mesures qui y sont proposées apporteraient une certaine aide. Elle envoie un message d’espoir, à savoir que les gens qui sont élus et envoyés à Ottawa sont à l’écoute et que nous essayons de faire ce que nous pouvons pour rendre la vie un peu plus facile aux Canadiens qui ne sont pas riches et qui vivent dans des régions rurales.
    Ne nous méprenons pas: ces difficultés touchent de façon disproportionnée les habitants des régions rurales du Canada. Ce sont de braves gens qui envoient une part importante de leur chèque de paie ici, à Ottawa. Ils voient un gouvernement libéral fédéral qui n’hésite pas à donner 12 millions de dollars à une chaîne d'alimentation multimilliardaire pour qu’elle puisse acheter de nouveaux réfrigérateurs. J’en parle parce qu’on peut imaginer ce que ressentent les gens qui ont des difficultés financières dans une petite collectivité comme Hedley, où il n’y a pas d’école secondaire et où ils doivent conduire leurs enfants à l’école, lorsqu’ils entendent des députés dire que la somme des économies proposées ne représente pas grand-chose. Pour eux, chaque dollar compte.
    N’oublions pas que bien des gens vivent en milieu rural souvent parce que c’est le seul endroit où ils peuvent trouver un logement abordable pour leur famille. Ils entendent le premier ministre dire que le prix de l’essence est exactement tel qu’il le veut, mais dans un endroit comme Hedley, où les gens doivent se déplacer à Princeton ou à Keremeos et où une voiture ou un camion est indispensable pour accéder aux services, à l’école, à l’épicerie, aux fournitures et à un emploi, que font-ils? Parfois, dans cette enceinte, je pense que le premier ministre a oublié des endroits comme Hedley et que ceux qui y vivent ont absolument besoin de posséder et d’utiliser une voiture. On ne devrait pas les diaboliser pour cela.
    Les mesures proposées dans la motion les aideraient et enverraient un message précieux et important: en période de besoin, ce Parlement a essayé d’aider, ou du moins, ceux qui voteront pour la motion pourront se consoler en sachant qu’ils ont essayé de faire quelque chose. Ceux qui s’y opposent peuvent, je suppose, se poser la question autrement.
     L’essentiel, c’est que je pense que les mesures proposées constituent un pas modeste, mais important pour rendre la vie plus abordable. D’autres dirigeants du G7 prennent des mesures pour aider à rendre la vie plus abordable pour les citoyens qu’ils servent. Je demande à tous les députés d’agir, de voter pour la motion et d’envoyer le message que nous essayons de rendre la vie plus abordable pour nos citoyens, qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Le premier ministre a déjà dit que le mieux est toujours possible, mais après sept ans sous son règne, la réalité pour de nombreux Canadiens est que le plus cher est toujours possible, car leurs coûts ne cessent d’augmenter et rien ne devient plus abordable, malgré les promesses contraires du premier ministre.
    La situation est critique à l’extrême dans de nombreuses régions du Canada, et il est urgent d’agir en votant pour la motion afin de donner aux Canadiens un répit à la pompe ainsi que de soutenir les agriculteurs pour qu’ils puissent réduire le coût de leurs intrants, en particulier des engrais, et planter des aliments pour nourrir le monde. Les Russes ont bombardé des zones stratégiques en Ukraine pour bloquer le transport du blé. Il s’agit d’une crise d'abordabilité non seulement pour les Canadiens, mais aussi pour les gens du monde entier. Les agriculteurs canadiens peuvent faire partie de la solution, mais ils ne peuvent pas le faire s’ils n'arrivent pas à être rassurés pour qu'ils puissent semer.
    Nous pouvons également commencer à nous attaquer aux problèmes à long terme. Malgré ce que disent d’autres députés, le blanchiment d’argent a été l’une des principales préoccupations de la Commission Cullen chez nous, en Colombie-Britannique. La Commission Cullen a maintenant fait rapport au gouvernement, et la première chose qui est arrivée avec le blanchiment d’argent dans les casinos, c'est que le gouvernement a resserré les choses. Devinons ce qui s’est passé ensuite. Les rapports d’opérations financières douteuses en Ontario ont immédiatement doublé. Lorsqu’une province au Canada commence à resserrer ses règles, cela se répercute sur d’autres régions.
    Le gouvernement du Canada doit à chaque Canadien de s’assurer qu’il fait tout ce qu’il peut, en particulier lorsque tant de milléniaux ont le sentiment que le système est truqué. Ils ont l’impression de ne pas pouvoir obtenir un prêt hypothécaire parce que le critère de simulation de crise des libéraux les exclut. Ils ont le sentiment que d’autres forces spéculatives, comme le blanchiment d’argent, entrent sur le marché et rendent les choses difficiles. Si nous ne les laissons pas accéder à la propriété, ils se sentiront aliénés.
    La motion contient des mesures de bon sens, et j’espère que tous les députés les examineront. Nous ne sommes peut-être pas en mesure de rendre la vie facile en période difficile, mais nous pouvons toujours la faciliter un peu. Nous pouvons indiquer aux Canadiens que le Parlement, la Chambre des communes, est de leur côté.
(1230)
    Madame la Présidente, j’ai une question très précise pour le député, à des fins d’éclaircissement. Selon le point c), le Parti conservateur propose maintenant d’éliminer les droits de douane sur les engrais. En d’autres termes, on pourrait acheter de l’engrais en Russie sans avoir à payer de droits de douane.
    Est-ce vraiment ce que disent les conservateurs dans cette motion?
    Madame la Présidente, je suis heureux que le député ait soulevé cette question. Aucun autre pays du G7 n’impose de tels droits de douane.
     Rappelons-nous qui paie les droits de douane: ils sont en fait absorbés par les agriculteurs, qui doivent payer pour obtenir l’engrais. L’argent ne va pas à la Russie; l’argent va au gouvernement. Si nous voulons être en mesure de nourrir le monde, en particulier compte tenu de l’accent mis par l’armée russe sur la destruction de l’accès stratégique au marché des céréales ukrainiennes, comme le blé, les aliments doivent venir de quelque part, et ils ne viennent pas du gouvernement actuel jusqu’à présent. Le gouvernement n’est pas disposé à donner aux agriculteurs les outils dont ils ont besoin pour mettre de la nourriture sur la table des gens. C’est mauvais pour le Canada, mauvais pour les agriculteurs et mauvais pour le monde.
(1235)

[Français]

    Madame la Présidente, je remercie mon collègue de son discours. C'est un collègue pour qui j'ai beaucoup de respect.
    Je suis déçu parce que, aujourd'hui, le Parti conservateur nous présente une motion d'ensemble après avoir décrié le projet de loi C‑19 comme étant un projet de loi mammouth épouvantable, ce que le Bloc québécois a fait aussi. Maintenant, on nous présente cette motion dans une espèce de motton géant. Il y a tellement tout à l'intérieur que je suis surpris qu'il ne soit pas écrit: « construire plus de pipelines » quelque part. C'est hallucinant.
    Il y a un paquet de points sur lesquels nous sommes d'accord, notamment concernant les engrais et le marché immobilier. Cela me contrarie beaucoup de ne pas pouvoir voter sur ces points‑là parce que tout a été mis ensemble, entre autres, avec l'élimination de la taxe carbone.
    Ma question pour le député est la suivante: sérieusement, est‑ce que vous vous attendez vraiment à avoir des appuis sur cette motion, ou n'est‑ce pas plutôt une manœuvre pour faire paraître tous les autres partis comme des méchants?
    Je tiens à rappeler à l'honorable député qu'il doit adresser ses questions et commentaires par l'entremise de la présidence, et non directement au député.
    L'honorable député de Central Okanagan—Similkameen—Nicola a la parole.

[Traduction]

    Madame la Présidente, je suis déçu que le Bloc ne voie pas la situation dans son ensemble.
    La Colombie‑Britannique possède sa propre taxe provinciale sur le carbone. La présente motion n'aurait aucune incidence sur cette taxe, mais elle en aurait une sur la TPS. La taxe sur les produits et services constitue, en fait, une taxe sur toutes les taxes d'accise provinciales et la taxe d'accise provinciale‑fédérale sur l'essence, ainsi que sur toutes les taxes sur le carbone. La TPS est prélevée sur le prix à la pompe. Cela permettrait aux Canadiens de garder dans leurs poches cette somme, ce 5 % pour chaque dollar, au lieu qu'elle aille dans les poches de quelqu'un d'autre. De cette façon, nous pourrions commencer à aider les gens à payer leurs frais de déplacement et leur épicerie, car le prix des produits dans les épiceries dépend grandement du prix de l'essence.
    Madame la Présidente, les néo-démocrates continuent de proposer de doubler la remise de TPS et d’augmenter le crédit d’impôt pour enfants de 500 $, mais les conservateurs n’y sont pas favorables. En fait, ils continuent de défendre les grandes sociétés pétrolières. Le député a dit que le système est truqué. En effet, il est truqué parce que les libéraux ont peur de taxer le pétrole et le gaz. Qui a besoin des lobbyistes du secteur pétrolier quand il y a le Parti conservateur?
    Cette motion n’hésite pas à réduire les taxes et autres sources de recettes publiques, mais elle n’offre rien pour protéger les consommateurs. Tout ce qu’elle ferait, c’est augmenter les bénéfices du secteur des hydrocarbures.
    Madame la Présidente, j’aimerais rappeler quelques vérités au député.
    Tout d’abord, quand le gouvernement Harper a fait passer la TPS de 7 % à 5 %, il a maintenu les remises de 7 % pour les personnes à faible revenu, ce qui a aidé les aînés. Les conservateurs ont toujours essayé d’aider les personnes qui ont le moins de moyens. De leur côté, les néo-démocrates n’arrêtent pas de dire que la motion aidera les sociétés pétrolières, sauf que la TPS est appliquée à la transaction après que tout le reste a été pris en compte. Cette motion mettrait dans les poches des Canadiens de l’argent qu’ils pourraient dépenser, par exemple, en nourriture. Doug Porter, de la Banque de Montréal, a déclaré que nous devrions cesser d’essayer de pérenniser l’inflation, et le prix de l’essence est une façon de le faire à l’épicerie. Cette motion serait utile.
    Madame la Présidente, c'est pour moi un privilège aujourd’hui de prendre la parole au sujet la motion de l’opposition.
    Le principal problème de mes concitoyens aujourd’hui, c'est qu’ils ne peuvent pas payer leurs factures, faire le plein d’essence et mettre du pain sur la table. Rien que cette année, l’inflation coûte 2 000 $ de plus par personne. La hausse considérable du prix de presque tout ce qu’ils achètent est dévastatrice pour les aînés, les étudiants et les familles de travailleurs. Les prix de l’alimentation ont augmenté de près de 9,7 % dans les 12 derniers mois. Le prix de l’essence bat des records et il n’a pas fini de monter. L'accès à la propriété est maintenant hors de portée pour des millions de Canadiens, qui ne pourront jamais être propriétaires de leur maison, ce qui, en tant que grand-père, m'inquiète beaucoup.
    Le gouvernement devrait se saisir du problème, mais tout ce qu’il a à offrir, ce sont des discours creux. Il n’a toujours pas de plan pour combattre l’inflation et régler les problèmes dans les chaînes d’approvisionnement. En fait, selon un récent sondage de MNP sur l’indice des dettes à la consommation, 53 % des Canadiens interrogés déclarent qu’à 200 $ près, ils ne pourraient pas payer leurs factures à la fin du mois et honorer leurs créances. Voilà la preuve que les familles ont du mal à s’en sortir.
    Mon discours portera principalement sur la hausse spectaculaire du prix de l’énergie. Ce n’est pas un luxe de se rendre au travail en auto, de chauffer ou de climatiser sa maison. Au Canada, ce sont des nécessités. Pour ceux qui pensent que le gouvernement ne peut rien faire pour réduire le prix à la pompe, j'aimerais leur rappeler, comme certains de nos collègues de l’opposition l’ont fait, que chaque litre d’essence qu’ils paient est lourdement taxé.
    Lorsqu’un électeur de Brandon, au Manitoba, se rend à la station-service pour faire le plein de son F‑150, l’un des véhicules les plus populaires au Canada, il paie la somme faramineuse de 266,56 $. De ces 266 $, le gouvernement retire 28,26 $ pour la TPS et pour la taxe sur le carbone. Dans ma circonscription, de nombreux résidants doivent faire le plein au moins trois fois par mois, car ils doivent parcourir de longues distances pour se rendre au travail, pour déposer leurs enfants à l’école, pour faire l’épicerie ou pour aller à l’hôpital.
    Si nous adoptons cette motion des conservateurs, nous réduirons tout de suite le prix record de l’énergie en suspendant la TPS et la taxe sur le carbone. Les gens économiseraient près de 85 $ en taxes chaque mois. Certains d’entre vous trouvent peut-être cette somme assez minime, mais je peux vous assurer, chers collègues, que pour une famille de travailleurs, c’est beaucoup d’argent.
     Les électeurs de Brandon—Souris sont touchés de façon disproportionnée par la taxe sur le carbone. Il faut que le gouvernement libéral comprenne que ses politiques touchent les Canadiens des régions rurales et urbaines de façons très différentes. Ma circonscription a une superficie de plus de 17 000 kilomètres carrés. Le ministre des Finances, qui vit au centre-ville de Toronto, la neuvième plus petite circonscription du Canada, aura peut-être de la peine à imaginer l’ampleur de cette étendue, qui comprend trois fois l’Île du Prince-Édouard.
     Je suis un fier Manitobain. Je suis également fier de venir d’une région rurale du Canada. Malheureusement, je ne crois pas que le gouvernement se soucie du gagne-pain et des préoccupations des habitants de ces régions de notre grand pays. De nombreux députés libéraux ne comprennent probablement pas comment vivent les habitants des régions rurales du Manitoba. Je vais donc leur en brosser le tableau.
    Dans l’ensemble de ma circonscription, on compte seulement neuf postes de police et un seul Walmart. Pour un grand nombre d’habitants de ma circonscription, il faut conduire jusqu’à deux heures pour se rendre à l’hôpital le plus près où sont offerts tous les soins de santé ou jusqu’à 30 minutes pour l’épicerie la moins éloignée. Les services de transport en commun sont pratiquement inexistants dans ma circonscription. Mes collègues du caucus conservateur et moi sommes favorables au transport en commun, mais, soyons réalistes, ces services ne sont pas disponibles dans les régions rurales du Canada. Les familles doivent aller reconduire leurs enfants à l’école ou à leurs pratiques de hockey ou encore conduire sur de longues distances pour se rendre au travail. Alors que le prix de l’essence tourne autour de 2 $ le litre, il est encore plus difficile pour les Canadiens de vaquer à leurs activités quotidiennes. J’ai bien peur que la situation n’empire parce que les libéraux continuent de vouloir hausser la taxe sur le carbone: en fait, ils veulent la quadrupler.
    Si les libéraux se préoccupaient du sort des Canadiens des régions rurales et de tous ceux qui peinent à payer leurs factures, ils devraient voter en faveur de notre motion et suspendre — pas annuler, mais bien suspendre — la TPS et la taxe sur le carbone sur les carburants.
    L’autre élément de notre motion conservatrice dont j’aimerais parler est l'élimination de la TPS et de la taxe sur le carbone sur les factures énergétiques résidentielles.
(1240)
    D’après Hydro-Manitoba, la taxe sur le carbone est égale à 9,79 ¢ par mètre cube de gaz naturel consommé par un ménage. Au Manitoba, un ménage moyen consomme environ 2 250 mètres cubes de gaz naturel par an, ce qui donne 220 $ de taxe sur le carbone. Si nous enlevons la TPS de la facture d’énergie du citoyen moyen, les économies seront encore plus grandes.
    Il nous suffit de regarder la loi d’exécution du budget des libéraux pour voir l’effet de la taxe sur le carbone sur les finances des Canadiens. La partie 1 de la loi d’exécution du budget vise à mettre en œuvre certaines mesures fiscales en « modifiant les modalités de paiement de l’Incitatif à agir pour le climat d’un crédit d’impôt remboursable chaque année à un crédit versé tous les trois mois ». La seule raison pour laquelle le gouvernement devrait faire passer ces remises d’annuelles à trimestrielles est que la taxe sur le carbone coûte très cher aux contribuables.
    Nous savons tous, pour avoir lu le rapport du directeur parlementaire du budget publié le 24 mars 2022, que « la plupart des ménages [...] subiront une perte nette résultant de la tarification fédérale du carbone [...] ». Le rapport révèle que le Manitobain moyen donnera 1 145 $ au gouvernement fédéral à cause de la taxe sur le carbone. Cependant, il ne recevra que 832 $ en versements au titre de l’Incitatif. Or, 1 145 $, c’est beaucoup d’argent pour les personnes qui ont du mal à payer leurs factures.
    Le rapport du directeur parlementaire du budget prouve ce que nous disons depuis le début, à savoir que la taxe sur le carbone n’est pas sans incidence sur les coûts et qu’elle coûte très cher aux Canadiens. Pire encore, le ministre de l’Environnement affirme que huit Canadiens sur dix reçoivent plus d’argent en remboursement de la taxe sur le carbone, mais le directeur parlementaire du budget déclare que ce n’est pas le cas.
    Mettons fin à cette mascarade et suspendons la taxe sur le carbone. C’est une des mesures les plus faciles que le gouvernement pourrait prendre immédiatement pour aider les familles et les aînés pris à la gorge par une inflation record. Au lieu de taxer d’honnêtes travailleurs, un gouvernement responsable formulerait un plan qui protège non seulement l’environnement, mais aussi le compte bancaire des Canadiens.
    Les libéraux peuvent rendre le paiement de l’Incitatif à agir pour le climat aussi fréquent qu’ils le veulent, mais cela ne changera rien au fait que les Canadiens seront plus nombreux à avoir du mal à s’en sortir. Le versement trimestriel au titre de l’Incitatif à agir pour le climat n’allège pas le stress financier des personnes qui n’ont pas les moyens de faire le plein d’essence en fin de semaine. Le fait que le gouvernement fait la sourde oreille aux appels à l’aide devrait être beaucoup plus inquiétant pour elles. Ça l’est pour moi, en tout cas.
    J’ai récemment lancé un sondage sur le prix de l’essence et je commence à recevoir des réponses. Voici ce que m’a dit Chelsea, une résidante de ma circonscription: « Ce sont les gens de la classe moyenne et ceux qui se rendent tous les jours à leur travail en voiture qui sont les plus touchés. » La ministre des Finances devrait peut-être écouter ce que Keith et Marlene ont à dire. Ces deux aînés à revenu fixe craignent de ne pas pouvoir rester chez eux: « Nous sommes des aînés et nos seules sources de revenus sont la Sécurité de la vieillesse et le Régime de pensions du Canada. Nous vivons dans un monde fou et les prix ne cessent d’augmenter. Nous sommes propriétaires de notre maison, mais pendant combien de temps encore? »
    Les gens de partout au pays vivent des situations difficiles. Comme le prix de l’essence est si élevé et, à vrai dire, celui de la plupart des denrées essentielles aussi, il ne faut pas s’étonner que les jeunes adultes aient tant de mal à mettre de l’argent de côté pour de gros achats, comme une nouvelle auto ou une maison.
    Je tiens également à souligner que le gouvernement continue à abandonner les agriculteurs et à les désavantager financièrement face à la concurrence. Il y a quelques semaines à peine, presque tous les députés libéraux ont voté contre le projet de loi des conservateurs visant à exempter, enfin, les agriculteurs de la taxe sur le carbone.
    En terminant, j’exhorte mes collègues libéraux à appuyer la motion des conservateurs, à suspendre la TPS et la taxe sur le carbone et à donner à nos concitoyens le répit dont ils ont grandement besoin. Il est temps d’agir et d’aider ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts. Les gens en ont assez d’entendre des platitudes. Cette proposition offrirait aux gens un allégement financier immédiat et leur remettrait de l’argent dans les poches.
(1245)
    Madame la Présidente, il est intéressant de voir qu’il y a quelques années, les conservateurs reprochaient au gouvernement du Canada de maintenir le prix du pétrole à un niveau trop bas. L’essence se vendait alors à 88 ¢ le litre. Aujourd’hui, ils critiquent le gouvernement parce que le prix de l’essence est trop élevé, à plus de 2 $ le litre. Le gouvernement du Canada s’en inquiète, évidemment, mais essayer de donner la fausse impression que la guerre qui fait rage en Europe aujourd’hui n’a aucun effet sur le prix du pétrole et de l’essence, cela est dangereusement trompeur.
    Le député croit-il que le prix mondial du pétrole a quelque chose à voir avec ce que les consommateurs paient à la pompe?
(1250)
    Madame la Présidente, bien sûr, il y a un lien, mais le gouvernement a accéléré l’inflation avant même le début de la guerre en Ukraine. Quand on imprime 5 milliards de dollars par semaine pendant un an et demi, c’est beaucoup d’argent qui est mis en circulation dans un pays comme le Canada. Quand la pandémie de COVID a frappé, nous avons dû rapidement offrir une aide à nos concitoyens, mais le gouvernement s’est aidé lui-même en continuant à dépenser de l’argent au point que même le directeur parlementaire du budget n’arrive plus à suivre et avoue que seulement les deux tiers de cet argent ont servi aux fins de la COVID.
    Le député de Winnipeg-Nord dit que l’industrie pétrolière du Canada ne contribue pas suffisamment, si je peux m’exprimer ainsi. Elle verse 20 milliards de dollars par année en impôts. D’après lui, combien devrait-elle payer de plus?

[Français]

    Madame la Présidente, je remercie mon estimé collègue de son intervention. Plutôt que d'enlever les taxes sur l'essence, ne croit-il pas qu'on devrait imposer une taxe spéciale sur les profits des pétrolières, qui atteignent un record cette année?
    On pourrait aussi instaurer une taxe spéciale sur les entreprises qui ont fait plus d'un milliard de profit dans la dernière année, afin d'aider les gens qui sont les plus touchés. On pourrait arrêter de réduire le Supplément de revenu garanti des personnes âgées et augmenter la pension de la Sécurité de la vieillesse.
    On pourrait trouver d'autres solutions que la suppression d'une taxe, dont le seul effet sera de faire mourir de rire les pétrolières dans quelques mois, alors qu'elles auront tranquillement augmenté leurs prix pour récupérer ces sommes et mettre encore une fois cet argent dans leurs poches, bien qu'elles soient déjà grassement avantagées par le contexte actuel.

[Traduction]

    Madame la Présidente, je viens de dire à mon collègue de Winnipeg-Nord que ces pétrolières paient déjà 20 milliards de dollars en impôt au Canada. Cela nous aide grandement à offrir nos programmes de santé, d’éducation et de services sociaux.
    Je trouve paradoxal que le NPD et le Bloc disent aujourd’hui qu’ils sont contre la réduction de la TPS et de la taxe sur le carbone. Pourquoi demandons-nous cela? Tout simplement pour donner un peu de répit aux finances de la population. Ces deux partis disent qu’ils ne veulent pas procéder de cette façon; ils pensent que nous devrions plutôt augmenter la Sécurité de la vieillesse et le Régime de pensions du Canada pour permettre aux gens de souffler un peu. C’est là une différence de point de vue sur la façon d’aider les Canadiens. Je comprends leur point de vue, mais nous trouvons que notre proposition constitue une façon très rapide de procéder. Cela pourrait se faire d’un trait de plume. Nous sommes en pleine crise en ce moment, et cette mesure tomberait à point nommé.
    Uqaqtittiji, la North West Company est une multinationale canadienne du secteur de l’épicerie et de la vente au détail qui, selon ses rapports d’octobre, a déclaré des bénéfices de 57,6 % supérieurs à ce qu’ils étaient avant la pandémie. Le député ne convient-il pas que le fait d’imposer les bénéfices exceptionnels réalisés par les grandes sociétés pendant la pandémie serait une meilleure façon d’aider les Canadiens?
    Madame la Présidente, j’ai eu l’occasion de me rendre dans la ville de ma collègue, au Nunavut, en raison de mes responsabilités à cet égard dans une carrière antérieure au niveau provincial.
    Je conviens que les entreprises ne devraient pas profiter d’une situation comme celle que nous avons connue avec la COVID. Cela ne fait aucun doute, mais comme je l’ai dit plus tôt, même si bon nombre de ces sociétés font de l’argent, elles versent des sommes d’impôt énormes dans les coffres du Canada, et nous devons nous assurer d’examiner l’ensemble du régime fiscal, et non pas seulement une région en particulier.
    Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de Winnipeg-Nord.
    Au nom des habitants de ma circonscription, Davenport, c’est un grand honneur pour moi de parler aujourd’hui de la motion de l’opposition concernant l’inflation et les impôts.
    Le gouvernement fédéral comprend que les Canadiens sont durement touchés par la hausse des prix et, plus important encore, il prend des mesures efficaces pour les aider à relever ce défi.
    L’inflation est un phénomène mondial qui est alimenté par des perturbations sans précédent de la chaîne d’approvisionnement découlant de la pandémie de COVID‑19, sans parler des graves perturbations des produits de base découlant de l’invasion brutale et illégale de l’Ukraine par la Russie. C’est un problème complexe et multidimensionnel, et avec la motion dont nous débattons aujourd’hui, l’opposition offre ce qui semble être des solutions simples.
    Malheureusement, ces solutions ne sont pas aussi simples qu’elles en ont l’air. La hausse des prix est le produit des forces du marché, et ces forces du marché sont puissantes. Les taxes sur l’essence et le diésel, par exemple, ne représentent qu’une très petite partie du prix total que les Canadiens paient à la pompe. Les réduire, comme le propose l’opposition, ne protégerait pas les consommateurs contre ces puissantes forces du marché mondial.
    Même si le gouvernement fédéral réduisait de 5 % le prix de l’essence au Canada en supprimant la TPS sur l’essence et le diésel, les avantages que cela procurerait aux consommateurs seraient annulés par les forces du marché en l’espace de quelques jours. Le gouvernement fédéral se retrouverait alors dans une situation délicate, car il aurait dépensé des dizaines de centaines de millions de dollars pour tenter de lutter en vain contre les puissantes forces du marché qui échappent complètement à son contrôle.
    Au lieu de proposer des solutions irréalistes et inefficaces, le gouvernement fédéral cherche à mettre en œuvre des mesures réalistes pour aider les familles à joindre les deux bouts, et ce, depuis son arrivée au pouvoir à la fin de 2015. Notre gouvernement a déjà réduit les impôts de la classe moyenne, tout en augmentant ceux du 1 % des mieux nantis. Nous avons également accru le soutien aux familles et aux travailleurs à faible revenu grâce à des programmes comme l’Allocation canadienne pour enfants et l’Allocation canadienne pour les travailleurs.
    Grâce à l’Allocation canadienne pour enfants, neuf familles canadiennes sur dix ont plus d’argent pour subvenir aux besoins de leurs enfants qu’elles n’en avaient avec les prestations précédentes. Notre allocation canadienne pour les travailleurs, qui a été bonifiée, vient en aide aux travailleurs à faible revenu et encourage également de nombreuses personnes à intégrer le marché du travail. On estime qu’elle aidera environ un million de Canadiens de plus, ce qui pourrait représenter 1 000 $ de plus par année pour un travailleur à temps plein au salaire minimum.
    Notre soutien financier aux Canadiens ne s’arrête pas là. Dans le budget de 2021, le gouvernement fédéral a présenté un plan ambitieux afin d’offrir aux parents canadiens des places dans des garderies réglementées, au coût moyen de 10 $ par jour. En moins d’un an, nous avons conclu des ententes avec l’ensemble des provinces et des territoires. Cela signifie que, d’ici la fin de l’année 2022, les familles canadiennes auront vu leurs frais de garde d’enfants réduits de moitié, en moyenne. C’est énorme. Cela représente une économie moyenne de 6 000 $ par enfant pour les familles de provinces comme l’Ontario, où se trouve ma circonscription, Davenport.
    Ces économies se feront sentir d’ici la fin de l’année en cours, et non dans cinq ou dix ans. Le week-end dernier, j’ai eu l’occasion de rencontrer de nombreux parents de ma circonscription et ils m’ont dit qu’ils étaient enchantés de ce nouveau plan national de garde d’enfants et très reconnaissants de l’argent supplémentaire qu’ils auront dans leurs poches pour subvenir à leurs besoins. D’ici 2025‑2026, notre plan national de garde d’enfants se traduira par un coût moyen de 10 $ par jour pour une place dans une garderie réglementée partout au Canada, ce qui représente des milliers de dollars d’économies pour les familles canadiennes.
    Pour aider les Canadiens vulnérables qui se situent à l’autre extrémité de la courbe démographique, nous avons augmenté la prestation complémentaire du Supplément de revenu garanti pour les aînés célibataires à faible revenu. Nous avons bonifié l’exemption à l'égard du revenu applicable au Supplément de revenu garanti et nous augmenterons la pension de la Sécurité de la vieillesse pour les Canadiens de 75 ans et plus en juillet prochain. Cette augmentation de 10 % fournira plus de 766 $ en prestations supplémentaires aux pensionnés à part entière dans la première année. Quelque 3,3 millions d’aînés canadiens en bénéficieront, et ils n’auront aucune mesure à prendre de leur côté. Ils recevront automatiquement ce paiement s’ils y sont admissibles. Il s’agit de la première augmentation permanente de la pension de la Sécurité de la vieillesse depuis 1973, à l’exception des rajustements liés à l’inflation.
(1255)
    Les aînés de ma circonscription, Davenport, se réjouissent de cette nouvelle. Ils ont du mal à joindre les deux bouts avec leur revenu fixe et face à des coûts qui augmentent, et ils sont ravis d’entendre parler de cette augmentation importante qui aura une incidence sur leur pouvoir d’achat.
    Les aînés et les Canadiens qui reçoivent de l’aide ou des prestations du gouvernement fédéral seront également heureux de constater que la plupart des programmes du gouvernement fédéral sont indexés en fonction de l’inflation pour protéger les Canadiens. L’Allocation canadienne pour enfants est aussi indexée en fonction de l’inflation tout comme le Régime de pensions du Canada, la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti, le crédit pour la taxe sur les produits et services ainsi que d’autres prestations destinées aux Canadiens les plus vulnérables.
     Afin d'atténuer davantage l’effet de l’inflation et de faire en sorte que la vie soit plus abordable pour les Canadiens, nous avons augmenté le montant personnel de base que les Canadiens peuvent gagner avant de payer de l’impôt fédéral sur le revenu. Pour faire en sorte que l’aide cible effectivement la classe moyenne, les avantages que procure l’augmentation du montant personnel de base sont éliminés progressivement pour les contribuables dont le revenu est élevé. L’an prochain, une fois que cette mesure aura été entièrement mise en œuvre, les personnes seules paieront 300 $ de moins en impôt chaque année et les familles en paieront 600 $ de moins. Le gouvernement fédéral met en place un certain nombre de mesures pour aider les familles et les Canadiens à faire face à la crise de l'abordabilité qui sévit actuellement au Canada.
    Le gouvernement fédéral remet également les recettes directes du système fédéral de tarification de la pollution par le carbone aux provinces et aux territoires, la plupart de ces recettes revenant aux familles. En fait, dans les provinces qui n’ont pas leur propre système de tarification conforme au modèle fédéral, à savoir l’Ontario, le Manitoba, la Saskatchewan et l’Alberta, environ 90 % des recettes directes de la redevance sur les combustibles sont retournées aux résidents de ces provinces sous forme de paiements au titre de l’Incitatif à agir pour le climat. En 2022-2023, ces paiements accrus signifient qu’une famille de quatre personnes recevra 745 $ en Ontario, 832 $ au Manitoba et 1 079 $ en Alberta. De plus, les familles des collectivités rurales et des petites collectivités ont droit à 10 % de plus.
    En réalité, grâce à ces paiements au titre de l’Incitatif à agir pour le climat, la plupart des ménages récupèrent plus que ce qu’ils paient en coûts accrus en raison du système fédéral de tarification de la pollution par le carbone. De plus, le reste des recettes de la redevance sur les combustibles sert à soutenir les petites entreprises, les agriculteurs, les groupes autochtones et d’autres organisations. À l’avenir, la tarification fédérale du carbone continuera à n'avoir aucune incidence sur les recettes du gouvernement du Canada.
    En même temps, nous veillons à ce que les taxes soient adéquates et équitables. Le gouvernement fédéral sait que ceux qui peuvent se permettre d’acheter des voitures, des avions et des bateaux coûteux peuvent aussi payer un peu plus de taxe. Les Canadiens sont d’accord. Le gouvernement a fait cette promesse pendant les campagnes de 2019 et de 2021, et nous avons été élus pour adopter cette mesure. À cette fin, nous donnons suite à notre promesse d’imposer une taxe sur la vente de voitures et d’aéronefs neufs de luxe dont le prix de détail est supérieur à 100 000 $ et sur les nouveaux bateaux dont le prix est supérieur à 250 000 $. Les recettes générées par cette taxe pourront servir à compenser les coûts que doivent assumer les Canadiens et à investir dans une reprise économique vigoureuse qui répondra à leurs besoins les plus urgents.
     Il y a un autre exemple de l’engagement du gouvernement à l’égard de l’équité fiscale, et c'est la taxe que nous proposons d’imposer sur les biens immobiliers résidentiels considérés comme vacants ou sous-utilisés dont les propriétaires sont non résidents et non canadiens. Cette taxe devait entrer en vigueur le 1er janvier 2022. Elle ne sera pas imposée aux propriétaires canadiens, mais elle profitera certainement aux Canadiens. Comme la hausse récente et rapide du prix des logements a rendu de plus en plus difficile la recherche d’un logement abordable, la taxe sur les logements sous-utilisés aidera à soutenir des investissements dans l’abordabilité du logement afin que tous les Canadiens soient logés de façon sécuritaire et abordable.
    Notre dernier budget présente le plan probablement le plus ambitieux que le Canada ait jamais vu pour construire de nouveaux logements. Il nous permettra de doubler le nombre de nouveaux logements au cours des 10 prochaines années.
    En conclusion, le gouvernement fédéral se concentre, et il continuera à le faire, sur les moyens de rendre la vie la plus abordable possible pour les Canadiens et de les compenser pour les répercussions qu’ils subissent à cause de l’inflation.
     Au nom des habitants de Davenport, je tiens à remercier la Chambre de m’avoir donné l’occasion de parler aujourd’hui de cette importante motion de l’opposition.
(1300)
    Madame la Présidente, je suis très heureux que la députée de Davenport ait pris la parole aujourd’hui pour participer à ce débat.
    Ma collègue a dit que huit ménages sur dix récupèrent de l’argent grâce à la taxe sur le carbone. Je vais citer le directeur parlementaire du budget, qui a écrit, dans un rapport du 24 mars 2022:
    La plupart des ménages des provinces où le filet de sécurité s’applique subiront une perte nette résultant de la tarification fédérale du carbone dans le cadre du plan climatique.
     C’est une citation directe du rapport publié le 24 mars 2022 par le directeur parlementaire du budget. Les Canadiens et les électeurs de Regina—Lewvan devraient-ils se fier à ce qu’a écrit le directeur parlementaire du budget, ou à la désinformation véhiculée par la députée?
(1305)
    Madame la Présidente, je tiens à dire au député que je suis très déterminée à m’en tenir aux faits. Je n’aime pas qu’on m’accuse de faire de la désinformation, car ce n’est jamais mon intention.
    L’Incitatif à agir pour le climat sera augmenté en 2022-2023. Je n’ai pas le chiffre exact pour Regina, mais je sais qu’au Manitoba, une famille de quatre personnes recevra 832 $.
    Je dirais également au député que si le Manitoba ou l’une des provinces qui bénéficient de l’Incitatif à agir pour le climat veut maintenant mettre en place son propre plan de décarbonisation, ils peuvent choisir de le faire, et la tarification de la pollution ne s’appliquerait pas à eux.

[Français]

    Madame la Présidente, je suis d'accord avec ma collègue. La tarification du carbone est certainement un outil intéressant pour lutter contre les changements climatiques. Cependant, compte tenu de ce qu'on apprend aujourd'hui et de ce que j'ai lu dans Le Journal de Montréal sur les profits astronomiques que vont engranger les pétrolières, comme Suncor, qui va quasiment tripler ses profits, je trouve indécente la proposition des conservateurs, tout comme je trouve cela indécent que le gouvernement accepte encore de soutenir financièrement les stratégies de captation du carbone, pour lesquelles il a prévu 2,6 milliards de dollars dans le budget.
     Ce sera donc vous, moi et l'ensemble des contribuables du Québec et du Canada qui allons payer pour que les pétrolières réussissent à faire du pétrole carboneutre, ce qui est une hérésie selon plusieurs personnes.
    La députée est-elle d'accord avec moi pour dire qu'il faut mettre fin le plus rapidement aux subventions à l'industrie gazière et pétrolière?

[Traduction]

    Madame la Présidente, j’aimerais dire deux ou trois choses.
    Premièrement, j’espère que les sociétés pétrolières et gazières utiliseront une partie de ces profits pour commencer à décarboniser le secteur énergétique et aider le Canada à passer à une économie à faibles émissions de carbone. Nous avons besoin de la collaboration du secteur privé, que nous n’avons pas obtenue ces dernières années. Nous en avons grandement besoin.
    Deuxièmement, en ce qui concerne l’investissement fédéral dans les technologies de captage du carbone, je dirais que le gouvernement fédéral doit investir dans le plus grand nombre de technologies possible afin de décarboniser le secteur de l’énergie, de réduire nos émissions globales de carbone et d’atteindre notre objectif global de carboneutralité d’ici 2050. Nous avons tous un rôle à jouer. Nous devons examiner toutes les technologies et en employer le plus possible.
    Madame la Présidente, je suis tout à fait d’accord, sur le fond, avec ce que les conservateurs proposent dans cette motion en réponse à l’inflation et pour aider les Canadiens qui en souffrent. Je sais que nous en ressentons tous les contrecoups. Nos électeurs sont de cet avis, et nous savons que nous devons nous y attaquer. Toutefois, les néo-démocrates n’agiraient pas de la même façon.
    Comme la députée l’a mentionné dans son discours, elle ne semble pas être d’accord non plus, mais je sais qu’elle est une ardente défenseure de solutions à long terme, comme un revenu minimum garanti, qui permettrait de régler les problèmes de pauvreté auxquels les gens sont confrontés. J’aimerais qu’elle nous en dise davantage non seulement sur la façon dont un revenu minimum garanti pourrait aider des Canadiens dans toutes nos circonscriptions, mais aussi si elle l’appuierait et si son gouvernement le proposerait au cours de la présente session.
    Madame la Présidente, je suis en faveur d’un revenu minimum ou de subsistance garanti. Le monde du travail a changé. Nous avons un système d’aide sociale qui a été créé dans les années 1940 et qui ne répond pas aux besoins actuels des Canadiens au XXIe siècle. Je pense que nous devons nous pencher très sérieusement sur la possibilité d'un revenu minimum garanti comme nouveau fondement de notre filet de sécurité sociale.
    Je remercie la députée de me donner l’occasion d’en parler aujourd’hui.
    Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole au sujet de cette motion, même si je vais voter contre.
     Les conservateurs ont le don de se montrer imaginatifs, ce qui peut, à l’occasion, prêter à confusion, voire être trompeur quant à ce qu’ils peuvent vouloir tenter de faire consigner au compte rendu.
    À entendre le Parti conservateur du Canada, on croirait que seul le Canada connaît l’inflation. Les conservateurs refusent d’admettre que, partout dans le monde, les événements qui se sont produits ont eu une incidence sur le coût de la vie, que ce soit la pandémie ou l’agression russe contre l’Ukraine et son invasion illégale de ce pays. Tout cela joue un rôle important, et j'estime que, au moins en partie, par souci d’équité, lorsqu’on parle du taux d’inflation au Canada, on doit aussi tenir compte de ce qui se passe dans le monde.
    Le taux d’inflation est plus élevé aux États‑Unis qu’au Canada. Dans nombre de pays européens, le taux d’inflation est aussi plus élevé qu’au Canada. Force est de constater que par rapport aux autres pays du G7, aux États‑Unis et à beaucoup de pays européens, le taux d’inflation est plus bas au Canada. Cela veut-il dire que nous ne sommes pas touchés? Bien sûr que non.
    Je n’aime pas plus l’inflation que quiconque, et encore moins quand elle frappe les électeurs de ma circonscription. Eux veulent que le gouvernement fasse ce qu’il peut avec les outils et les leviers dont il dispose pour essayer de réduire au minimum les torts causés par l’inflation, comme nous l’avons constaté de bien des façons. Les conservateurs disent qu’il faut soutenir les Canadiens pendant cette période, mais les députés d’en face savent que des programmes comme le Supplément de revenu garanti pour les aînés, les prestations de la Sécurité de la vieillesse pour les aînés et l’Allocation canadienne pour enfants sont indexés sur l’inflation.
    Quand les conservateurs réclament des allégements fiscaux ici et là, ils révèlent leur mentalité conservatrice en matière d’allégements fiscaux, et c’est ce qu’ils se plaisent à dire aux Canadiens. Cependant, nous savons que les conservateurs ont eu l’occasion d’appuyer les allégements fiscaux. Les députés se souviendront du premier budget que nous avons présenté et de la mesure législative qui accordait un allégement fiscal aux Canadiens de la classe moyenne. Les conservateurs ont voté contre.
    Les conservateurs ont présenté une motion aujourd'hui. Il s'agit de leur politique, de leur solution de rechange au budget que nous avons proposé. Je suis toutefois d'avis qu'il y a des failles importantes dans ce qu'ils proposent.
    Ils disent qu'il faut réduire la taxe sur l'essence. Oui, maintenons les dépenses du gouvernement pour venir en aide aux Canadiens — comme je viens de le dire —, mais réduisons le prix de l'essence en supprimant la taxe à la consommation ou le prix que nous avons mis sur la pollution. Pourtant, il n'y a absolument aucune garantie que cette baisse de prix se répercutera sur les consommateurs. Les conservateurs ne peuvent pas garantir cette baisse de prix.
    Plus tôt aujourd'hui, j'ai posé une question à mes collègues conservateurs. Lorsque l'Alberta a connu une baisse importante de ses activités économiques, les conservateurs nous ont critiqués parce que le prix du pétrole était trop bas. Ils disaient que le prix de l'essence était trop bas et que cela nuisait à l'économie albertaine. On nous critiquait pour cela. Maintenant, nous sommes critiqués parce que le prix de l'essence est trop haut.
    Des voix: Oh, oh!
(1310)
    Je tiens à rappeler aux députés que ce n'est pas encore l'heure des questions et observations, et que l'opposition officielle sera la première à pouvoir intervenir. Je demande aux personnes de garder cela à l'esprit jusqu'à ce que le député ait terminé son discours.
    Madame la Présidente, le cours mondial du pétrole et du gaz n'est pas fixé par le Parti conservateur du Canada. Il est donc impossible que le Parti conservateur puisse garantir une quelconque économie en réduisant une taxe à la consommation ou la tarification de la pollution. Il n'y a aucune garantie à cet égard.
    La motion évoque le marché du logement. En définitive, et nous avons eu des discussions sur le marché du logement au Canada, le gouvernement national a bel et bien un rôle structurant à jouer. Il n'y a absolument aucun doute là-dessus. Nous sommes intervenus, que ce soit dans l'énoncé économique de l'automne, contre lequel les conservateurs ont voté, ou dans ce budget, contre lequel les conservateurs voteront.
    Des mesures comme l'impôt annuel sur les maisons qui ne sont pas utilisées comme résidences ou le gel concernant les questions liées à la propriété étrangère mis en place au moyen du budget ont toutes une incidence. Ce qui est encore plus important, pour la première fois depuis une génération, nous avons un gouvernement qui a été très proactif dans le dossier du logement. Nous avons investi des sommes beaucoup plus considérables que par le passé dans le logement et dans le soutien au secteur à but non lucratif, aux gouvernements provinciaux et territoriaux, et aux communautés autochtones. Nous parlons de centaines de millions, voire de milliards de dollars qui ont été affectés à la Stratégie nationale sur le logement, une initiative qui n'existait pas auparavant.
    Le budget comprend le crédit pour le logement intergénérationnel, destiné à encourager les familles à agrandir leur maison ou à faire construire un autre logement sur leur propriété. C’est un excellent programme. Nous avons encouragé la population à chercher des moyens de rendre les maisons plus éconergétiques. Pour la première fois depuis de très nombreuses années, nous avons un gouvernement qui consacre beaucoup de ressources et d'efforts à améliorer le parc de logements du Canada.
(1315)
    Un gouvernement national ne peut pas s’attaquer à lui seul au problème. Les administrations municipales ont leur rôle à jouer dans les domaines du zonage et de l'accessibilité des propriétés, sans oublier les particuliers qui veulent acheter une propriété. En effet, pour un résidant type, il est très difficile d'acheter un terrain constructible, surtout dans les centres urbains.
    Nous pouvons jeter un coup d'œil à la somme de tâches administratives pour le logement qui relèvent au bout du compte des provinces. Le gouvernement fédéral fournit chaque année des centaines de millions de dollars pour soutenir le logement à faible revenu, sans parler du programme pour la création rapide de logements et d'autres projets que le ministre du Logement a mis en place.
    Les conservateurs critiquent notre bilan dans le dossier du logement, mais lorsqu'ils étaient au pouvoir, ils ont échoué lamentablement, contrairement à nous qui avons mis en place un certain nombre d'initiatives. Nous pouvons examiner le discours que la cheffe du Parti conservateur a prononcé. Contrairement aux conservateurs, le gouvernement du Canada et le premier ministre continueront de se concentrer sur les véritables enjeux auxquels sont confrontés les Canadiens au quotidien. C'est pourquoi nous nous soucions du logement, de l'inflation et de bien d'autres questions, comme la pandémie. Nous continuerons de tout faire pour aider les Canadiens d'un océan à l'autre.
(1320)
    Madame la Présidente, j'ai écouté le discours du député et je l'ai entendu répéter un point soulevé plus tôt aujourd'hui. J'aimerais qu'il soit bien clair. Est-il en train de dire à la Chambre que les libéraux ne peuvent pas éliminer ou même suspendre l'application de la TPS sur le carburant et la taxe sur le carbone, ou même seulement la taxe sur le carburant, parce qu'ils croient qu'il y aurait collusion entre les détaillants pour empêcher les consommateurs de profiter de ces économies? Est-ce la raison pour laquelle vous ne pouvez pas le faire, oui ou non?
    Je rappelle au député qu'il doit adresser ses questions et observations à la présidence.
    Le secrétaire parlementaire a la parole.
    Madame la Présidente, je crois que nous devons reconnaître que la réduction des taxes à la consommation ne donne absolument aucune garantie, et les conservateurs ne peuvent pas plus le garantir, que ce sont les consommateurs qui en bénéficieront.
    Je dirais au député que le gouvernement s’y prend par d’autres moyens. Par exemple, une remise de la TPS et un crédit de tarification de la pollution sont accordés pour aider les personnes qui en ont le plus besoin. À mon avis, c’est le genre de mesures sur lesquelles un gouvernement pourrait se concentrer davantage, par opposition aux solutions simples que les conservateurs aiment mettre sur papier en disant qu’il faut éliminer ceci ou cela. Cela dénote une attitude populiste, un peu comme lorsque le chef du Parti conservateur dit qu’il congédiera, bannira ou punira le gouverneur de la Banque du Canada, ou qu'il fait des déclarations irresponsables de cette nature. De ce côté-ci de la Chambre, ce n’est pas ce que nous allons faire.
    Madame la Présidente, j’invoque le Règlement. Je ne sais pas si le député l’a fait délibérément ou non, mais il ne peut pas affirmer qu’un candidat à la direction du Parti conservateur en est le chef. Il devrait s’abstenir de le faire.
    C’est de l’ordre du débat.
    Le député de Berthier—Maskinongé a la parole.

[Français]

    Madame la Présidente, comme le dit assez souvent mon collègue d'en face: « à la fin de la journée », cette motion mammouth proposée par les conservateurs, sachant très bien qu'ils n'auront pas d'appui d'autres formations politiques, n'aura pas changé grand-chose. « À la fin de la journée », cela n'aura pas changé grand-chose.
    Par contre, j'aimerais que mon collègue d'en face me dise s'il est prêt à faire quelque chose qui, « à la fin de la journée », changerait beaucoup de choses, par exemple, agir pour les aînés. Il faut arrêter immédiatement de couper le Supplément de revenu garanti et accepter d'augmenter les pensions de vieillesse comme nous le demandons depuis si longtemps, une demande à laquelle ils font la sourde oreille.
    J'aimerais qu'il ne me dise pas encore qu'ils ont toujours été là pour les aînés et qu'ils ont donné un versement unique de 500 $. Un montant de 500 $, c'est une blague dans le contexte inflationniste actuel.
    Donc, une augmentation des pensions de la vieillesse, c'est oui ou c'est non?

[Traduction]

    Madame la Présidente, tout d’abord, je tiens à dire à mon collègue d’en face que je ne devrais pas présumer que le député de Carleton l’emportera. Je sais qu’une telle éventualité fait peur à bon nombre de ses collègues, mais la grande majorité semble vouloir l’appuyer.
    En ce qui concerne les aînés, le gouvernement les appuie depuis le début. Le député n’aime peut-être pas entendre cela, mais nous pouvons parler des augmentations substantielles du Supplément de revenu garanti, au tout début de la pandémie, au moyen de paiements directs de 300 $ et 200 $, selon que quelqu’un touchait ou non le Supplément de revenu garanti. À tout le moins, tous les aînés de 65 ans et plus en ont bénéficié. Nous avons assisté à une augmentation de 10 % pour les aînés de 75 ans et plus. Des centaines de millions de dollars ont été investis dans de nombreux organismes sans but lucratif, partout au Canada, qui offrent des services de soutien aux aînés. Nous avons également investi d’énormes sommes dans les soins de longue durée et les problèmes de santé mentale, et nous avons réduit le coût des médicaments, tout cela dans l’intérêt des aînés.
    Madame la Présidente, comme nous l'avons tous exprimé, nous nous opposons aux moyens proposés par les conservateurs pour aider les Canadiens qui peinent à joindre les deux bouts.
    Les libéraux sont-ils prêts à assurer l'équité fiscale et à faire en sorte que les riches paient leur juste part d'impôt pour que nous puissions réinvestir cet argent afin d'aider les Canadiens, qui tirent vraiment le diable par la queue actuellement?
    Madame la Présidente, oui, absolument. Depuis le premier jour, nous avons constaté le problème de l'inégalité des revenus. C'est notamment pourquoi nous avons imposé le 1 % le plus riche du Canada au début de notre mandat. En examinant le budget, on constate qu'il prévoit une taxe sur la vente de voitures de luxe de plus de 100 000 $ et de bateaux de plus de 250 000 $. Le gouvernement croit sincèrement que, pour que nous puissions aller de l'avant, il doit continuer à appuyer la classe moyenne et ceux qui ont besoin de son aide pour y accéder.
(1325)
    Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député de Simcoe-Nord.
    Nous parlons de la crise de l'abordabilité à la Chambre aujourd'hui. Je suis convaincu que je ne suis pas le seul député qui reçoit des dizaines d'appels et de courriels chaque jour de la part de concitoyens qui craignent d'être incapables de se nourrir, de faire le plein d'essence, de chauffer leur logement et d'inscrire leurs enfants à leurs activités préférées. La motion de l'opposition que nous présentons aujourd'hui vise à réduire le fardeau fiscal des Canadiens pour rendre leur vie plus abordable en éliminant la TPS appliquée à l'essence ainsi que la taxe sur le carbone.
    Ce que j'entends est assez incroyable. Les libéraux et les néo-démocrates font valoir que, d'une manière ou d'une autre, l'élimination d'une taxe au point de vente ne laisse pas plus d'argent dans les poches des Canadiens. Je ne sais pas trop comment on peut même soutenir cela. En fait, leur argument contre, c'est que les détaillants vont s'entendre pour ne pas répercuter les économies sur les Canadiens. Toutefois, je peux dire par expérience qu'en Alberta, où le gouvernement provincial a supprimé la taxe de vente provinciale sur le carburant, l'essence coûte environ 20 ¢ de moins que partout ailleurs au Canada. Les Albertains bénéficient d'un gouvernement qui a vu les difficultés auxquelles les Canadiens sont confrontés, qui a pris des mesures pour y remédier et qui a fait profiter directement les Canadiens des économies réalisées.
     Ce que j'entends des concitoyens de ma circonscription, après deux ans de pandémie, c'est qu'ils sont épuisés; ils sont fatigués. Ils veulent que la vie reprenne son cours normal. Alors qu'ils voient le bout du tunnel, que la pandémie est pratiquement terminée et que les entreprises rouvrent leurs portes, ils sont aux prises avec la crise de l'abordabilité, avec des prix du carburant exorbitants et une augmentation des prix à l’épicerie et du coût du logement. Une bonne partie de tout cela est attribuable au gouvernement libéral.
    Je sais que les libéraux se plaisent à dire qu'il s'agit d'un problème mondial et que la guerre de Poutine en Ukraine entraîne une hausse des prix. Cependant, j'ai été présent à la Chambre à peu près tous les jours et je ne me souviens pas d'avoir vu Vladimir Poutine, assis en face, voter en faveur d'une taxe sur le carbone. Je ne me rappelle pas que Vladimir Poutine ait présenté une mesure législative ou un projet de loi visant à augmenter la taxe sur le carbone le 1er avril. Peut-être ai-je manqué cela. Je ne sais pas si mes collègues de la Chambre peuvent confirmer que si la taxe sur le carbone a augmenté de 25 % le 1er avril, malgré une crise mondiale de l'abordabilité et une guerre en Ukraine, c'est à cause de Vladimir Poutine. Je ne sais pas comment on peut mettre tout cela sur le dos de Vladimir Poutine.
    Au lieu de voir à ce que le gouvernement offre de l'aide Canadiens au moment où ils en ont le plus besoin, le premier ministre voyage dans le monde entier sans masque, mais ici, au pays, il pénalise sans cesse les Canadiens avec ses mesures sanitaires et ses restrictions de voyage draconiennes, qui ne sont en vigueur nulle part ailleurs dans le monde. Cela semble vraiment être le modus operandi du gouvernement libéral. Il pénalise les Canadiens au pays, mais il adopte un comportement complètement différent partout à l’étranger.
    Un bon exemple de ces punitions, ce sont les droits de douane sur les engrais. Mon collègue d'en face ne semble pas penser que cela pose problème; il pense qu'il s'agit d'un moyen de punir la Russie. J'invite mes collègues libéraux à demander à n'importe quel agriculteur, surtout dans l'Est du Canada, si les droits de douane sur les engrais causent du tort à Vladimir Poutine. Les seules personnes qui sont punies par l'imposition de droits de douane de 35 % sur les engrais, ce sont les agriculteurs canadiens. Je le répète: ce n'est pas Vladimir Poutine qui paie ces droits de douane, ce sont les agriculteurs canadiens. Même avant la guerre en Ukraine, le prix des engrais, dans bien des régions au pays, avait plus que doublé par rapport à l'année précédente en raison, dans bien des cas, de la taxe sur le carbone. Les députés savent-ils comment on fabrique des engrais? C'est avec du gaz naturel. La taxe sur le carbone imposée sur le gaz naturel entraîne une hausse du prix.
    Alors que le gouvernement libéral punit les agriculteurs canadiens, nous avons offert des solutions. Nous lui avons demandé de prévoir une exemption pour les engrais achetés avant le 2 mars, c'est-à-dire avant que la Russie envahisse l'Ukraine. Les libéraux ont refusé. Nous leur avons alors demandé d'indemniser les agriculteurs qui doivent payer un prix exorbitant en raison de ces droits de douane. Encore une fois, les libéraux ont dit non.
    Permettez-moi de mettre les choses en perspective. Le Canada est le seul pays du G7 à imposer des droits de douane sur les engrais russes, ce qui signifie que les agriculteurs canadiens sont maintenant très désavantagés par rapport à leurs compétiteurs du monde entier. Ils paient une taxe sur le carbone exorbitante et des droits de douane sur les engrais.
(1330)
    En même temps, nous sommes au beau milieu d’une crise alimentaire mondiale. L’insécurité alimentaire est probablement la priorité numéro un sur terre et nous sommes le seul pays au monde à augmenter les taxes et à imposer des droits de douane sur les engrais. En quoi cela nous rend-il concurrentiels? Comment cela nous donne-t-il la capacité d'apporter de l'aide dans le contexte d’une crise alimentaire mondiale, ce à quoi tiennent nos agriculteurs? Ils veulent aider en répondant présent, mais le gouvernement libéral fait tout en son pouvoir pour les en empêcher et pour nous empêcher de réaliser notre potentiel.
    Malgré les solutions proposées par les conservateurs, les libéraux poursuivent leur programme militant, ou plutôt leur mise en scène selon laquelle ils punissent Poutine alors qu’ils ne font que punir les agriculteurs canadiens. Cependant, les agriculteurs canadiens ne seront pas les seuls à en subir les conséquences. Si les agriculteurs canadiens doivent réduire leur utilisation d’engrais simplement parce qu’ils n’en ont pas les moyens, les rendements vont baisser et les prix des denrées vont augmenter. Le prix du panier d’épicerie a déjà augmenté. Dans bien des cas, les augmentations atteignent 15 %, selon le produit. La situation ne fera qu’empirer. Les pays qui dépendent de produits ukrainiens comme l’orge, le blé et l’huile de tournesol ne seront pas les seuls à souffrir; nous en subirons les répercussions nous aussi.
    Mes collègues néo-démocrates ont parlé de l’insécurité alimentaire au Canada. Elle découle en grande partie des politiques libérales. Les libéraux augmentent le coût des produits d’épicerie en augmentant la taxe sur le carbone, en imposant des droits de douane sur les engrais et en ajoutant des formalités administratives. Cela rend très difficile pour les agriculteurs canadiens de faire leur travail, qu'ils font mieux que quiconque au monde. Le Canada est le seul pays où un gouvernement, en pleine crise de sécurité alimentaire, force les consommateurs canadiens à payer plus cher. C’est le seul gouvernement qui demande aux agriculteurs de payer davantage. Est-ce vraiment logique?
     Je vais parler d'une autre partie de notre motion de l’opposition. J’ai parlé des engrais, mais je veux aussi parler de la taxe sur le carbone.
    Les conservateurs ont proposé une solution pour la taxe sur le carbone. Mon collègue de Huron—Bruce a présenté un projet de loi d’initiative parlementaire visant à éliminer la taxe sur le carbone imposée aux carburants agricoles, le projet de loi C‑234. Dans son évaluation de la taxe sur le carbone, le directeur parlementaire du budget a dit certaines choses qui, à mon avis, sont très instructives, à savoir que la taxe sur le carbone n’est pas sans incidence sur les recettes, qu’elle fait hausser l’inflation et qu’elle ne réduit pas les émissions. Les libéraux affirment que la taxe sur le carbone comporte tous ces avantages, mais l’étude du directeur parlementaire du budget réfute ces affirmations. Pourquoi imposons-nous cette taxe sur le carbone aux agriculteurs canadiens? Nous avons proposé une solution, dans le projet de loi C‑234, pour éliminer la taxe sur le carbone imposée aux carburants agricoles.
    Selon les calculs de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, au cours de la première année suivant son entrée en vigueur, les agriculteurs canadiens ont payé en moyenne 14 000 $ pour cette taxe. Avec l’augmentation prévue au 1er avril, cette somme s’élèvera à 45 000 $ par année pour chaque agriculteur moyen. Les libéraux vont dire qu’il y a un remboursement de la taxe sur le carbone et que 8 familles sur 10 gagnent davantage grâce à cette taxe. De nouveau, le directeur parlementaire du budget, qui est un haut fonctionnaire indépendant du Parlement, a dit que ce n’était pas le cas. Selon le projet de loi C‑8, le remboursement de la taxe sur le carbone verse aux agriculteurs 1,70 $ pour chaque tranche de 1 000 $ de dépenses admissibles. Ils obtiennent des miettes pour chaque dollar qu’ils paient pour la taxe sur le carbone. Les agriculteurs sont des preneurs de prix. Ils n’ont pas les moyens d’assumer le fardeau de la taxe sur le carbone au moment où nous les forçons à améliorer leur rendement et leur efficacité. C’est insensé.
    Nous parlons de sécurité alimentaire mondiale, mais nous devons également parler d'abordabilité. Les agriculteurs, les producteurs et les manufacturiers canadiens doivent être en mesure de faire leur travail et de le faire efficacement. J'ai parlé de la taxe sur le carbone et du prix des engrais, mais il y a une autre chose pour laquelle les libéraux continuent de multiplier les tracasseries administratives et les obstacles, et dont je vous parlerai dans quelques instants. Il s'agit de l'étiquetage sur le devant des emballages. C’est une attaque directe contre les producteurs de bœuf et de porc canadiens. Les États-Unis ont déjà fait savoir que c’est un irritant commercial qui aura une incidence sur nos exportations de bœuf et augmentera le coût de l'épicerie ici au pays, rendant les choses encore plus inabordables pour les Canadiens.
    En conclusion, notre motion est très prudente. Elle permettrait de s'attaquer à la crise de l'abordabilité à laquelle les Canadiens sont confrontés, mais elle permettrait surtout d'aider nos agriculteurs, producteurs et éleveurs, qui font tout ce qu'ils peuvent pour répondre à une crise mondiale de la sécurité alimentaire et pour garder l'épicerie abordable pour tous les Canadiens.
(1335)
    Madame la Présidente, j'ai remarqué qu’on demande dans la motion d’éliminer les droits de douane applicables aux engrais. Certaines entreprises canadiennes ont réorganisé leurs chaînes d'approvisionnement, se sont dites d’accord avec le Canada pour ne pas acheter d'engrais russes ou biélorusses, sont allées ailleurs et ont payé un prix plus élevé.
    Le député ne croit-il pas que ces gens devraient eux aussi bénéficier d'un répit par rapport aux coûts élevés des engrais?
    Madame la Présidente, ils se sont tournés vers de nouvelles sources d’approvisionnement uniquement à cause des droits de douane imposés aux engrais russes par le gouvernement libéral. Encore une fois, nous ne disons pas qu'il ne devrait pas y avoir de sanctions contre la Russie, mais les sanctions devraient avoir des conséquences réelles sur la Russie et son économie. Or, ces droits de douane ne font que punir les agriculteurs canadiens. Si la COVID nous a appris quelque chose, c’est bien que nous devons diversifier nos accords commerciaux et être beaucoup plus autosuffisants.
    Les droits de douane que les libéraux ont imposés sur les engrais russes sont la seule raison pour laquelle les agriculteurs doivent absorber des coûts plus élevés. J'ajouterais également que la vice-première ministre et ministre des Finances ne savait même pas que le Canada achetait des engrais à la Russie avant d'imposer cette mesure.

[Français]

    Madame la Présidente, je remercie mon collègue, qui a beaucoup parlé d'agriculture dans son discours. C'est un sujet qui m'est cher étant donné que ma circonscription, Shefford, abrite énormément de producteurs agricoles.
     Le Bloc est d'accord avec les conservateurs en ce qui a trait aux engrais. Cependant, j'aimerais parler à mon collègue des sécheresses, qui causent des problèmes pour beaucoup d'agriculteurs. La question des changements climatiques est cruciale. Mon collègue a parlé de l'importance de bien se nourrir. Or, pour développer une vraie souveraineté alimentaire, il faut travailler sur l'agriculture ici. Pour la protéger, il faut également s'attaquer aux changements climatiques.
    Les agriculteurs demandent aussi à être encouragés dans leurs démarches vertes. Il est important de suivre ce mouvement pour plusieurs producteurs agricoles. Ce n'est pas la question de la taxe qui leur importe, mais le fait de travailler sur les changements climatiques et de récompenser les bonnes pratiques vertes.

[Traduction]

    Madame la Présidente, je suis d'accord, mais je pense que ce qui nous échappe ici, c'est que l'on suppose que les producteurs canadiens ne font pas tout ce qu'ils peuvent pour protéger leurs terres, leur eau, leur sol et leur bétail. Ils veulent être aussi efficaces que possible, car c'est ainsi que leur activité demeure durable sur les plans environnemental et social, mais il est absolument essentiel qu’elle reste également durable sur le plan économique.
    Oui, nos agriculteurs ont toujours le souci d'être les gardiens de leurs terres. Ce sont eux qui sont sur le terrain. Voilà, je crois, un message également important.
    Madame la Présidente, nous nous entendons sur une chose: nous devons aider les Canadiens à composer avec l’inflation galopante. Nous sommes d’accord sur ce point, mais il est difficile de s’entendre sur la façon d’y parvenir. Le prix du pétrole a monté en flèche, les frais bancaires et le prix des produits d’épicerie ont augmenté. Les grandes sociétés, y compris les compagnies pétrolières, les épiceries et les banques, font des profits records. Les conservateurs ne croient pas qu’elles devraient payer leur juste part d’impôts, plus d’impôts, et que le gouvernement devrait redonner cet argent aux Canadiens en doublant le crédit pour la TPS ou l’Allocation canadienne pour enfants.
    Ce qui me préoccupe, c’est que la proposition de mon collègue risque d’engendrer une nouvelle flambée des prix du pétrole. Elle n’empêche pas les sociétés pétrolières d’augmenter leurs prix. Croit-il qu’elles devraient payer plus d’impôts et contribuer davantage à l'économie canadienne, étant donné qu’elles font des profits records en ce moment?
    Madame la Présidente, j’apprécie vraiment la danse du NPD sur cette question. Étant donné leurs propositions d’augmenter la taxe sur le carbone parce qu’elle n’est pas assez efficace et qu’elle doit être plus élevée, les députés néo-démocrates devraient se réjouir des prix élevés de l’essence, mais ils essaient maintenant de tourner autour du pot parce que le climat politique est contre eux. Les Canadiens doivent probablement payer plus de 2 $ le litre dans la circonscription du député, et lui et ses collègues doivent trouver une solution. Peut-être qu’ils ne sont pas vraiment en faveur des prix élevés de l’essence, des mesures liées aux changements climatiques, de la taxe sur le carbone, et ainsi de suite.
    Ils doivent prendre une décision: soit ils veulent taxer les Canadiens au point d’atteindre l’inaccessibilité financière durant une crise, soit ils ne veulent pas. Ce que nous préconisons, c'est de donner aux Canadiens un répit le plus rapidement possible, de se débarrasser de l’intermédiaire, c’est-à-dire le gouvernement omniprésent, et de donner aussi aux Canadiens un répit dans leur portefeuille.
(1340)
    Madame la Présidente, c’est un plaisir de prendre la parole à la Chambre pour parler de la motion de l’opposition conservatrice portant sur une question très importante pour les Canadiens: l’abordabilité et le coût de la vie.
    Avant de parler de la motion, j’aimerais établir un certain contexte pour les personnes qui sont ici. Le prix des aliments a augmenté de 9,7 %; dans de nombreux cas, le carburant a augmenté, selon le moment où il est mesuré, de près de 65 % à 70 %; dans certains cas, le diésel a doublé en 12 mois environ; et les prix de détail, c’est-à-dire le prix des vêtements et d’autres biens, sont également beaucoup plus élevés.
    Il est aussi important de reconnaître que nous étions sur une trajectoire d’inflation extrêmement élevée avant le début de la guerre en Ukraine. En février, avant que la Fédération de Russie n'envahisse l'Ukraine, l’inflation était à son plus haut niveau depuis 25 ans, soit 5,5 %. Suggérer que tout cela s’explique par la guerre revient à oublier que nous étions sur une trajectoire d’inflation assez élevée avant le début de cette guerre.
    Pour être complètement honnête, je concéderai aux députés d’en face que les raisons de l’inflation sont multiples. Bien sûr, il y a des problèmes de chaîne d’approvisionnement et bien sûr, il y a la guerre. Mais il y a aussi de graves problèmes structurels qui conduisent à l’inflation. Par définition, une taxe à la consommation est une mesure inflationniste. La Banque du Canada le dit elle-même. Au moins un demi-point de pourcentage d’inflation peut être attribué à la taxe sur le carbone, selon la Banque du Canada.
     Mon problème, ou peut-être celui de certains députés de ce côté-ci de la Chambre, c’est que chaque fois que des questions sur l’inflation, le coût de la vie ou l’abordabilité ont été soulevées, elles ont été écartées et expliquées par ces facteurs externes qui échappent au contrôle du gouvernement. Je ne crois pas que cela soit vrai. Certes, il y a des choses qui sont hors du contrôle du gouvernement, et je viens d’en mentionner quelques-unes, mais il y a des choses simples que le gouvernement pourrait faire pour apporter un répit immédiat aux Canadiens.
    Le problème est de ne pas reconnaître que l’inflation n’est peut-être pas éphémère. Si nous prenons suffisamment de recul, tout est éphémère. Même la vie est éphémère, si l’on prend suffisamment de recul. Le problème est que les faits changent sur le terrain. Le gouvernement est maintenant déphasé par rapport au reste du monde parce qu’il tarde à reconnaître le problème de l’inflation et à utiliser les outils dont il dispose pour y faire face.
    En fait, pas plus tard que la semaine dernière, le président Biden a écrit une lettre ouverte au peuple américain. Il s’y engageait à prendre des mesures immédiates contre l’inflation et présentait un plan en trois points sur la manière dont le gouvernement fédéral des États-Unis allait s’y prendre, tout en reconnaissant que les banques centrales ont bien sûr un rôle à jouer.
    La semaine dernière, la secrétaire d’État Yellen a déclaré dans une entrevue qu’elle s’était trompée au sujet de l’inflation et que celle-ci persistait plus longtemps que prévu. Le président de la Réserve fédérale américaine a dit la même chose, de même que les responsables de la Banque du Canada, qui ont admis qu’ils avaient tous sous-estimé l’inflation. Par contre, le gouvernement libéral n'a encore rien dit en ce sens. Le gouvernement refuse même de reconnaître qu’il pourrait être à la traîne.
     Je pense que les Canadiens seraient heureux d'entendre dire, avec un peu d’humilité: « Disons que nous avons été un peu lents sur le front de l’inflation, mais nous avons des outils que nous pouvons utiliser pour la combattre. » Voici la question que je me pose quotidiennement: Combien de temps l’inflation doit-elle persister ou quel niveau doit-elle atteindre pour que le gouvernement se rende compte qu’il doit agir?
    Nous avons présenté une motion dans le cadre d'une journée de l’opposition, que certains appelleraient même une motion omnibus, avec quelques idées intéressantes. Dans l’intérêt d’une discussion constructive à la Chambre, il se peut que certaines idées suscitent une forte opposition chez certains, mais ce sont des idées. Le gouvernement pourrait se sentir libre de prendre n’importe laquelle de ces idées qui lui plairaient et d’y donner suite. Nous n’avons pas besoin d’adopter toute cette motion. Il ne semble pas que nous aurons l’appui de certains autres partis, mais il y a certainement des idées raisonnables. J’aimerais en souligner quelques-unes qui m’interpellent.
(1345)
    En ce qui concerne la suspension de la TPS sur le carburant, tant pour l'essence ordinaire que pour le diésel, n'oublions pas que le prix de ce dernier a doublé en l'espace de 12 à 16 mois. Cela signifie que la TVH que le gouvernement perçoit sur le diésel a, elle aussi, doublé. Les recettes du gouvernement ont doublé parce que le prix a doublé, et la TVH est calculée sur le montant total à la pompe. En fait, le gouvernement n'a jamais gagné autant d'argent qu'en ce moment. C'est pourquoi je suis très préoccupé par l'idée que l'intervention du gouvernement pour lutter contre l'inflation consiste à imposer davantage les entreprises et se servir de cet argent pour autre chose. Le gouvernement n'a pas besoin de cet argent. Il n'en a jamais autant gagné qu'à l'heure actuelle.
     Si l'on examine le budget de 2021 et les recettes que nous pensions que le gouvernement réaliserait au cours des cinq années suivantes, et que l'on compare cela au budget de 2022 et aux recettes qui sont maintenant prévues, on constate une augmentation de 170 milliards de dollars. La question est donc la suivante: que fait le gouvernement avec cet argent? Pourquoi ne le rend‑il pas aux Canadiens? En effet, au départ, il s'agit du leur.
     Je pense que nous devons être un peu plus réalistes et pragmatiques, car l'augmentation des impôts des sociétés ne résoudra pas soudainement le problème de l'inflation. Aujourd'hui, nous avons tout un tas de recettes supplémentaires et l'inflation est toujours là. Par conséquent, l'idée d'augmenter la taille de l'État n'est pas la solution à nos soucis.
    Le député de Foothills a parlé d'engrais, et en raison de l’importante communauté agricole de Simcoe‑Nord, je vais également m'attarder un instant à cette question.
    Je reçois des appels téléphoniques tous les jours et je me rends sur des fermes pour parler aux agriculteurs de ma circonscription. Ils disent tous qu’ils veulent aider l’Ukraine et faire leur part et que cela ne les dérange pas de payer des droits de douane sur les engrais achetés après le 2 mars. Cependant, ils doivent tout de même s'acquitter des droits de douane pour les engrais qu'ils ont payés d’avance en décembre. Le gouvernement n’a même pas saisi les conséquences de ces droits de douane avant de les mettre en place, et il n’a pas non plus établi de règles très claires à cet égard, ce qui témoigne d’un manque de compréhension du monde agricole ou d’un refus de le comprendre.
    Par ailleurs, un élément de la motion porte sur le blanchiment d’argent. Certains députés se demanderont pourquoi on mentionne cette question et se diront qu'il est incroyable d'en parler alors qu’il s’agit d’un problème qui persiste depuis si longtemps. Eh bien, le meilleur moment pour planter un arbre, si ce n’est pas hier, c’est aujourd’hui. La Commission Cullen termine un rapport de 1 800 pages qui, je l’espère, sera rendu public très bientôt. Il porte sur les problèmes liés au blanchiment d’argent en Colombie‑Britannique, mais il mettra également en évidence une difficulté importante à l’échelle nationale que nous devons prendre à bras le corps. Nous devons comprendre les répercussions du blanchiment d’argent, en particulier sur notre secteur immobilier, parce qu’il fausse nos marchés immobiliers.
    À Orillia, qui se trouve dans Simcoe‑Nord, nous avons constaté une augmentation de 300 % du prix des logements en six ans. C’est insoutenable. Je crois qu’une partie de cette augmentation est due aux effets de distorsion du blanchiment d’argent dans nos grandes villes, parce que les gens déménagent actuellement et cherchent à se loger ailleurs.
    Dans ce contexte, il me semble que la plupart des idées contenues dans notre motion sont tout à fait raisonnables. Nous ne nous attendons peut-être pas à ce que la motion soit adoptée, mais j’espère que nous aurons un excellent débat et j’invite le gouvernement à faire siennes certaines de ces idées.
    Pour terminer, je ferai une brève observation au sujet du leadership. Le vrai leadership consiste à reconnaître qu’il faut peut-être revoir son plan initial lorsque la situation sur le terrain change. Le véritable leadership consiste à faire preuve d’humilité en reconnaissant que les êtres humains peuvent parfois se tromper. On peut trouver quelques exemples intéressants sous le gouvernement précédent, mais je n'en citerai que trois: le gouvernement a décidé de changer d’avis et d’imposer les fiducies de revenu alors que la réalité changeait sur le terrain; il est revenu sur sa décision en matière de déductibilité des revenus d’intérêts; lorsque la crise financière mondiale a frappé, il a revu sa position idéologique sur les déficits et a sauvé le Canada d’une faillite massive.
    Je suis reconnaissant d'avoir eu l'occasion de prendre la parole aujourd’hui.
(1350)
    Madame la Présidente, je remercie le député de son intervention d'aujourd'hui, même si je ne sais pas trop d'où il tire ses renseignements. Effectivement, le gouvernement a indiqué que la guerre en Ukraine était un facteur expliquant la hausse mondiale du prix du pétrole, ou de l'essence, pour être plus précis.
    Toutefois, on peut affirmer sans se tromper et je dirais sans hésitation que, au cours des deux dernières années, une foule de facteurs ont alimenté l'inflation. Je suis prêt à l'accepter et à le déclarer publiquement. Le député serait-il également prêt à déclarer que l'inflation n'est pas un problème unique au Canada? En fait, en examinant tous les pays développés, on constate que le Canada fait partie des pays qui connaissent l'un des taux d'inflation les plus faibles depuis environ un an.
    Madame la Présidente, je remercie le député d'en face de sa question. J'aimerais mentionner rapidement deux choses. Premièrement, l'inflation est calculée différemment selon le pays, ce qui rend les comparaisons difficiles à faire. Certes, l'inflation est un problème dans ces pays, mais...
    Il y a des conversations parallèles de l'autre côté de la Chambre, et je ne crois pas que ce soit très respectueux. Le secrétaire parlementaire a eu le temps de poser sa question et il ne devrait pas discuter avec d'autres députés lorsque quelqu'un tente d'y répondre.
    Le député de Simcoe-Nord a la parole.
    Madame la Présidente, l'inflation est en effet un problème mondial, mais vous savez quoi? Tous les pays où l'inflation pose problème ont invariablement eu recours aux mêmes stratégies d'expansion économique, monétaire et budgétaire que nous constatons ici, et c'est pour cette raison qu'il y a un problème d'inflation.
    Des voix: Oh, oh!
    À l'ordre. Je rappelle que les députés ne peuvent pas répondre tant que je ne leur ai pas accordé la parole.
    Nous poursuivons les questions et observations. Le député de Berthier—Maskinongé a la parole.

[Français]

    Madame la Présidente, je remercie le député de son intervention. Ma question sera fort simple.
    Ne croyez-vous pas que vous auriez plus de succès en présentant les choses de manière plus précise, de façon à ce qu'elles ne s'amalgament pas?
     Il y a plein de choses sur lesquelles nous sommes d'accord, mais nous ne pouvons pas voter en faveur de tous les éléments de la motion.
    Je rappelle à l'honorable député de s'adresser à la présidence, et non directement au député.
    La parole est à l'honorable de Simcoe-Nord.
    Madame la Présidente, je remercie mon ami de sa question.

[Traduction]

    J'apprécie la suggestion. Je crois que nous pourrions l'appliquer aux éléments qui reçoivent l'appui du Bloc québécois et de ce député. Peut-être pourrions-nous trouver un terrain d'entente pour faire progresser certaines initiatives dans le cadre de la prochaine motion de l'opposition. Voyons-y un premier pas prometteur vers la proposition d'idées qui pourraient être rassembleuses.
    Uqaqtittiji. Suncor a déclaré des bénéfices nets de plus de 4 milliards de dollars. Elle a remis 3,9 milliards de dollars à ses actionnaires. La motion à l'étude semble indiquer que le Parti conservateur se fait le protecteur de telles sociétés.
    J'aimerais demander au député ce qui porte son parti à croire que le fait de réduire les taxes à la pompe empêchera les grandes sociétés pétrolières et gazières de tout simplement augmenter le prix de l'essence.
    Madame la Présidente, peut-être cela mettra-t-il en évidence une légère différence de point de vue entre les conservateurs et le NPD sur cette question. Nous croyons que la réduction des taxes à la pompe par le gouvernement fera baisser les prix pour les consommateurs, comme en témoignent certaines mesures prises par des gouvernements provinciaux, dont celui de l'Alberta et celui qui arrivera bientôt au pouvoir en Ontario.
    Je ne crois pas que le fait d'augmenter les taxes sur les entreprises et de donner plus d'argent au gouvernement fédéral va résoudre notre crise de l'inflation. Je tiens simplement à souligner que lorsque les entreprises versent des dividendes, la plupart de ces dividendes vont aux Canadiens, aux retraités et aux personnes âgées qui vivent d'un revenu fixe. Ainsi, c'est une très bonne chose pour les Canadiens que les entreprises fassent de l'argent et versent des dividendes.
(1355)

[Français]

    Nous reprenons le débat avec l'honorable secrétaire parlementaire du ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire.
    Je tiens cependant à l'informer que je devrai l'interrompre et qu'il pourra continuer son discours plus tard cet après-midi.

[Traduction]

    Madame la Présidente, je vais partager mon temps de parole avec le député de Scarborough—Guildwood.
    Nous débattons aujourd'hui de la motion de l'opposition, dans laquelle on fait tout d’abord valoir que « les taux d’inflation élevés font augmenter le coût de la vie pour tous les Canadiens ». Bien sûr, c'est la nature même de l'inflation. Cependant, je dirais qu'elle fait augmenter le coût de la vie pour tous les habitants du monde, et je veux mettre cela en contexte. Prenons l'exemple de la République tchèque. Quel est le taux d'inflation là-bas? Il est de 14,2 %. Voyons le taux d'inflation de la Pologne...
    Je vous prie de m’excuser. Il y a davantage de discussions en aparté. Je demanderais aux députés de faire montre de respect et de se retirer pour tenir ces discussions. Il y a des personnes dans les tribunes et également à la maison qui aimeraient entendre ce qui se dit.
    Le secrétaire parlementaire a la parole.
    Madame la Présidente, je suis heureux de rappeler quels sont les taux d'inflation dans différents pays du monde..
     La République tchèque connaît un taux d'inflation de 14,2 %. La Pologne, pour sa part, est aux prises avec un taux d'inflation de 13,9 %. En Roumanie, le taux d’inflation s’élève à 13,8 %; il est de 10,2 % en Grèce, de 9,6 % aux Pays-Bas et de 9,5 % en Hongrie. Le Royaume-Uni, quant à lui, fait face à un taux d'inflation de 9 %.

[Français]

    La Belgique a un taux d'inflation de 9 % elle aussi. L'Allemagne a un taux d'inflation de 8,7 %. Les États‑Unis ont un taux d'inflation de 8,3 %. Le Portugal a un taux d'inflation de 8 %.

[Traduction]

    Le taux d’inflation s’établit à 7,9 % en Autriche et à 6,9 % en Italie. Enfin, le Canada se bat contre un taux d'inflation de 6,8 %.
    Le problème est mondial. Évidemment, nous subissons tous les conséquences de la guerre illégale de Vladimir Poutine en Ukraine, mais cette motion n'offre pas beaucoup de solutions.
     Parlons des prix des engrais et de l'idée d'éliminer les droits de douane sur les engrais. Les députés présentent cela comme une solution simple qui soulagera grandement tous les agriculteurs. Ne savent-ils pas que le prix des engrais avait augmenté de 70 à 100 % avant la guerre en Ukraine? Oui, il y a maintenant des droits de 35 % sur les engrais, mais ne se rendent-ils pas compte qu'il y a des entreprises canadiennes qui ont réorganisé leurs chaînes d'approvisionnement pour ne pas être pénalisées par ces droits de 35 %? Oui, ces gens paient des prix plus élevés, mais je pense que nous devrions plaider pour une solution qui offre à tous les agriculteurs une réduction des prix, et pas seulement à ceux qui ont payé ces droits de 35 %.
    Bien évidemment, pour l'année prochaine, l'objectif de ces droits de douane est d'inciter les entreprises canadiennes à ne plus faire affaire avec le gouvernement et les entreprises russes. Hier, une députée ukrainienne a exprimé haut et fort que le Canada devrait tout faire pour cesser tout commerce avec la Russie. Il me semble que c'est le député de Beauce qui a posé cette question à la députée ukrainienne, que je remercie d'avoir témoigné au comité de l'agriculture.
    Comme solution à la crise de l'abordabilité du logement, la motion propose de lancer une enquête publique, si j'ai bien compris. Je ne comprends tout simplement pas comment cela permettra d'aider immédiatement les Canadiens. Je suis en fait surpris que les conservateurs fassent cette proposition, car ils réclament d'habitude une administration publique moins lourde. Aujourd'hui, ils proposent d'alourdir la bureaucratie en réalisant une enquête publique pour trouver des solutions à la crise du logement. Voyons donc...
(1400)
    Je suis désolée, mais nous devons passer à la période de déclarations de députés. Le député disposera de six minutes pour terminer son intervention à la Chambre.
    Je demande aux députés qui nous rejoignent de faire le moins de bruit possible, car les parlementaires vont maintenant prendre la parole pour faire leurs déclarations.

Déclarations de députés

[Déclarations de députés]

[Traduction]

L'islamophobie

    Madame la Présidente, Salman, Madiha, Talat, Yumna et Fayez allaient se promener. Il y a un an, trois générations de la famille Afzaal ont été victimes d'une attaque terroriste islamophobe à London, en Ontario, pas très loin de chez nous, dans la région de Waterloo. Quatre personnes ont été tuées uniquement parce qu'elles étaient musulmanes, tandis que Fayez a été blessé et est devenu orphelin.
    Hier, la Coalition des femmes musulmanes de Kitchener‑Waterloo a organisé une vigile pour souligner ce difficile anniversaire, montrant ainsi que notre collectivité continue d'être solidaire de nos voisins à London.
    Nous devons tous reconnaître que la suprématie blanche tue, tout comme l'islamophobie. Nous devons dénoncer toutes les formes de racisme, d'islamophobie et de xénophobie, mais les paroles ne suffisent pas. Tous les ordres de gouvernement doivent agir plus rapidement pour éradiquer l'islamophobie et voir à ce que de tels actes ne se reproduisent plus jamais.

L'islamophobie

    Monsieur le Président, il y a un an, la famille Afzaal a été tragiquement assassinée alors qu’elle se promenait à Hyde Park. Salman aimait le jardinage. Yumna aimait l’art. Madiha aimait s’occuper des autres. Talat aimait tout simplement ses petits-enfants. Le vide qu’ils ont laissé sur cette terre est incommensurable. Il a été ressenti lors des nombreuses manifestations organisées en leur honneur et auxquelles j’ai assisté en fin de semaine.
    Dans les neuf mois qui ont suivi cette tragédie, l’ami de Yumna a fondé YCCI, une organisation dirigée par des jeunes pour combattre l’islamophobie au Canada en offrant du matériel éducatif essentiel pour nous apprendre à voir l’humain derrière le hijab. Les membres de la Youth Coalition Combating Islamophobia ont clairement indiqué qu’ils ne s’arrêteront pas tant que ce pays ne sera pas sûr pour les familles musulmanes et toutes les familles. Ils ont clairement indiqué que leur amour pour Yumna est le moteur de leur travail, mais ce n’est pas tout ce qu’ils ont dit.
     Ils m’ont demandé de rappeler à cette assemblée tout ce qu’ils ont accompli au cours des derniers mois, et que nous, en tant que collectif, nous concertions pour réfléchir à la façon dont nous pouvons continuer à bâtir sur ce qu’ils ont commencé. Ils m’ont également demandé de faire savoir à tous les députés de cet endroit qu’ils ne veulent jamais planifier une autre veillée.

L'économie

    Monsieur le Président, l’objectif du gouvernement libéral est la redistribution de la richesse. Ce n’est pas moi qui le dis. Cela vient directement de l’ancien ministre libéral des Finances, Bill Morneau, qui a dit qu’il était obligé de dépenser beaucoup trop d’énergie à trouver des moyens de redistribuer la richesse.
     La redistribution de la richesse est l’objectif du premier ministre et de ses acolytes libéraux. Maintenant, tout s’explique. C’est pourquoi il veut assujettir la résidence principale des Canadiens à des impôts. C’est pourquoi il veut fermer notre secteur de l’énergie. C’est pourquoi il continue de s’attaquer aux petites entreprises. C’est pourquoi il continue d’imposer sa taxe sur le carbone, le plus grand projet de redistribution de la richesse que les libéraux aient jamais concocté. Ils veulent choisir les gagnants et les perdants Ils veulent le contrôle, le contrôle, le contrôle. Sinon, pourquoi la Chine, la Corée du Nord et le Canada sont-ils les seuls pays à avoir des restrictions ridicules en matière de vaccins?.
     Le premier ministre a profité de la COVID pour choisir les gagnants et les perdants, non seulement dans l’économie, mais aussi dans la société. Alors que les Canadiens ont la vie dure, le gouvernement fait la roue parce que tout se passe comme prévu dans son plan de redistribution. Il est temps que cette absurdité cesse.

L'administrateur en chef de la santé publique de la région de Peel

    Monsieur le Président, aujourd’hui, je veux rendre hommage à la Chambre à quelqu’un qui a travaillé très fort dans la région de Peel pour assurer la bonne santé de nos résidants.
    Peel a été l’une des régions les plus durement touchées par cette pandémie, et notre médecin hygiéniste, le Dr Lawrence Loh, a travaillé sans relâche sur la vaccination, les centres d’isolement, la santé mentale et le bien-être. J’ai eu l’occasion de travailler avec lui dans le cadre du comité de la santé, où il nous a fait part de ses précieuses observations sur le terrain, ce qui nous a mis sur la voie du rétablissement. Grâce au leadership du Dr Loh, plus de 90 % des résidants admissibles de Peel âgés de plus de 12 ans sont doublement vaccinés, et Brampton est devenu un leader national en matière de vaccination.
    Cet automne, le Dr Loh assumera un nouveau rôle. Je lui adresse mes meilleurs vœux au nom de tous les habitants de Brampton. Nous sommes très reconnaissants au Dr Loh, à son équipe, ainsi que de tous les travailleurs de la santé de première ligne de leur dévouement et de leurs bons offices.
(1405)

[Français]

Le Mois de la fierté

     Monsieur le Président, en juin, nous célébrons la fierté, et quel sentiment justifié pour toutes et tous les LGBTQ+! Quel chemin ils ont parcouru, et comme ils l'ont bien parcouru!
     Des luttes pour la décriminalisation aux luttes pour l'égalité, tous ces combats menés avec détermination, courage et tendresse font des membres de la communauté LGBTQ+ des exemples à suivre dans l'art de combattre pacifiquement à l'ère de la revendication positive. Pour cela aussi, il y a de quoi être fier.
    Juin est le Mois de la fierté. Nous sommes fiers de qui nous sommes, fiers de la façon dont nous vivons, fiers de qui nous aimons et fiers d'aimer. C'est la plus grande fierté que celle qui repose sur ces deux sentiments: l'affirmation de soi et l'amour de l'autre.
    Au Québec, les célébrations de la fierté se tiennent davantage au mois d'août, alors que nos villes se couvrent de soleil, de couleurs vives et d'arcs-en-ciel. Nous serons avec les communautés en août, comme nous le sommes en juin, présents pour célébrer la fierté et pour mener les combats qu'il reste à faire ensemble.
    Bon Mois de la fierté à tous!

Avocats sans frontières Canada

     Monsieur le Président, Avocats sans frontières célèbre cette année son 20e anniversaire. Depuis maintenant deux décennies, Avocats sans frontières Canada milite pour que les libertés fondamentales telles que définies par le droit international soient respectées et promues.
    Ayant des racines profondes chez moi, dans la magnifique ville de Québec, ces juristes, ces avocats et ces bénévoles d'exception donnent une voix à ceux qui, trop souvent, n'en ont pas. Que ce soit en Afrique, en Amérique latine ou dans les Caraïbes, leur équipe dynamique de cœur et de tête milite pour amener plus de justice dans notre monde.
    Permettez-moi une mention spéciale pour Me Pascal Paradis, directeur général et cofondateur d'Avocats sans frontières Canada, qui a quitté la stabilité d'un grand cabinet d'avocats pour œuvrer dans le sens de ses convictions.
    Longue vie à Avocats sans frontières Canada! Je les remercie de nous faire honneur par leur engagement, leur intelligence et leur humanisme.

[Traduction]

Les restrictions liées à la COVID‑19

    Monsieur le Président, si nous voulons que notre pays se rétablisse mentalement et financièrement, nous devons soutenir notre secteur touristique. Nous entendons les libéraux nous dire que la pandémie n’est pas terminée et que des gens meurent de la COVID, mais pourquoi ne parlent-ils pas des gens qui meurent de maladies causées par le stress après avoir perdu leur entreprise, leur emploi et leur gagne-pain à cause des restrictions inutiles.
    Les boutiques hors taxes indépendantes situées aux passages frontaliers sont en crise, et elles ont besoin d’aide maintenant. Avant la COVID, le temps d’attente moyen à une frontière terrestre était de 45 secondes par véhicule. Aujourd’hui, il peut atteindre 38 minutes. Chaque seconde compte pour déplacer les gens et aider notre secteur touristique à se rétablir.
    Aujourd’hui, j’implore le gouvernement libéral d’intervenir immédiatement pour aider nos postes frontaliers terrestres et toutes les entreprises touristiques locales qui en bénéficient. Le gouvernement libéral a deux options. La première est de creuser l'endettement des propriétaires d’entreprises et des Canadiens et de leur accorder d'autres prêts pour survivre. La deuxième option est de faire ce qu’il faut et de lever les restrictions et les obstacles comme l’application ArriveCAN, de rétablir la confiance des voyageurs et de montrer au monde que le Canada est prêt à faire des affaires.

La conférence mondiale Hakka

    Monsieur le Président, à la fin du mois, des milliers de Hakkas du monde entier se rendront à Markham, en Ontario, pour la 31e Conférence mondiale des Hakkas.
    En tant que fier Canadien d’origine chinoise hakka, j’ai l’honneur et le privilège de souhaiter la bienvenue à tous ceux qui participeront à ce tout premier événement mondial hakka au Canada. En reconnaissant la richesse et la diversité de nos histoires, de nos cultures et de nos traditions, nous avons l’occasion de célébrer les réalisations uniques du peuple hakka tout en réfléchissant aux défis que nous avons dû relever au fil du temps.
    Permettez-moi de saluer l’Association canadienne des Hakkas et son président, le conseiller régional de Markham Joe Li, qui a joué un rôle déterminant dans l’organisation de cet événement monumental.
    Je souhaite la bienvenue aux nombreuses diasporas hakkas du monde entier qui visitent le Canada et j’espère qu’elles apprécieront tout ce que ce beau pays a à offrir. Ensemble, honorons l’esprit hakka et chérissons les valeurs qui nous unissent.
    Avant de passer à la déclaration suivante, je voudrais faire un rappel à l'ordre pour que tout le monde puisse entendre les déclarations. Ces déclarations sont très importantes pour les députés qui les font, alors si les députés pouvaient baisser un peu le ton, nous pourrions tous les entendre.
(1410)

Les personnes handicapées

    Monsieur le Président, nous ne faisons pas assez confiance aux personnes qui ont une déficience intellectuelle. On ne sait jamais de quoi les gens sont capables avant de leur en donner la possibilité. Ce sont les propos tenus par un propriétaire d’entreprise qui embauchait des personnes handicapées et on ne pourrait pas mieux décrire ma cousine Gwen, qui nous a quittés en mai 2021, il y a un peu plus d’un an. À sa naissance, on a dit à ses parents qu’il serait préférable qu’elle soit placée en institution, mais grâce à leur amour et à leur dévouement sans bornes, Gwen a pu vivre pleinement sa vie, avec cette joie inextinguible qui nous manque.
    Community Living, un organisme qui dessert la région d'York, a été un appui important pour Gwen et sa famille, comme pour sa famille associée, et lui a permis de s’intégrer dans la collectivité. La semaine dernière, mes parents et moi avons visité Community Living pour voir l’arbre planté sur le terrain en l’honneur de Gwen. Durant notre visite, nous avons eu le plaisir de nous entretenir avec le directeur général Andrew Fagan. Il nous a expliqué le rôle fondamental que jouent des organismes comme le sien pour la santé et le bien-être des personnes handicapées. Mon père siégeait au conseil d’administration de l'organisme depuis 1961.
    Le gouvernement s’est engagé à rendre le Canada plus accessible et plus inclusif pour les personnes handicapées, mais il ne peut y parvenir que si nous apportons tous notre contribution.

Les championnats mondiaux de voile

    Monsieur le Président, j’aimerais aujourd’hui exprimer ma fierté d’accueillir les Championnats du monde de voile de 49er, 49erFX et Nacra 17 dans ma belle circonscription, South Shore—St. Margarets, du 31 août au 5 septembre.
    Cette régate internationale de voile, qui réunira les meilleurs compétiteurs du monde à deux pas de chez moi, dans la baie St. Margarets, sera organisée par la localité de Hubbards. Le championnat verra s’affronter 400 navigateurs de plus de 35 pays dans trois catégories olympiques: le 49er extrêmement rapide, le 49erFX et le Nacra 17.
     Je sais que les résidents de ma collectivité sont impatients d’accueillir les milliers de visiteurs et de spectateurs qui seront attirés par l’événement. Étant moi-même un navigateur, j’ai hâte non seulement de pouvoir saluer le travail acharné et le dévouement de ces athlètes, mais également d’encourager notre propre équipe de compétiteurs canadiens.
    J’invite d’autres députés à manifester leur appui à l’équipe canadienne qui tentera d'accomplir sa mission: remporter l’or à ce championnat mondial.

St. John’s‑Est

    Monsieur le Président, alors que cette session de la 44e législature tire à sa fin, j'aimerais exprimer ma reconnaissance aux résidents de St. John's‑Est. Ces neuf mois ont été bien remplis. Je me réjouis de revoir bientôt bon nombre d'entre eux.
    Cet été, je serai sur le terrain pour célébrer les annonces de financement et rencontrer des personnes âgées, des gens d'affaires, des représentants de centres de services locaux et d'organismes sans but lucratif ainsi qu'autant de résidants que possible. Leurs voix comptent, et je suis ici pour travailler avec eux et être à l'écoute de leurs besoins et de leurs préoccupations.
    Je remercie mon équipe pour son engagement partagé et son dévouement envers les gens qui vivent dans ma circonscription. Je suis reconnaissante envers le premier ministre et les nombreux ministres qui ont soutenu mon travail et ma circonscription par des visites et des annonces en personne. À ma famille et à tous ceux qui m'ont écrit pour exprimer leur inquiétude et leurs encouragements et offrir leur aide, ce soutien n'est pas passé inaperçu.
    Nous travaillons mieux lorsque nous travaillons ensemble, et je suis impatiente de voir toutes ces personnes dans ma circonscription cet été.

Christopher Pratt

    Monsieur le Président, la mise en berne du drapeau provincial le 5 juin à Terre‑Neuve‑et‑Labrador avait une signification toute particulière, puisque c'était le jour du décès de son créateur, M. Christopher Pratt.
    M. Pratt était un fier Terre‑Neuvien, un artiste et l'un des grands peintres et graveurs du pays, ainsi que le concepteur du drapeau de Terre‑Neuve‑et‑Labrador. Il nous manquera énormément. Né à St. John's en 1935, M. Pratt a réalisé ses premières œuvres, des aquarelles, en 1952. Il a été membre de nombreux comités, dont le Comité consultatif sur les timbres-poste du gouvernement canadien, de même que le conseil d'administration du Conseil des Arts du Canada. En 1973, il est fait officier de l’Ordre du Canada et, en 1983, il devient compagnon de l’Ordre du Canada. Il a en outre reçu l'Ordre de Terre‑Neuve‑et‑Labrador en 2018.
    Il était reconnu pour ses œuvres de génie, mais aussi pour son grand sens de l'humour. Au nom de la Chambre des communes du Canada, j'offre mes plus sincères condoléances à la famille Pratt, alors que nous disons au revoir à ce Canadien d'exception qui a laissé sa marque dans notre superbe province.

Les Governor General's Foot Guards

    Monsieur le Président, j'ai l'honneur de rendre aujourd'hui hommage au plus ancien régiment d'infanterie de la Réserve canadienne, les Governor General's Foot Guards, qui a vu le jour le 7 juin 1872, ce qui veut dire qu'il a maintenant 150 ans. La riche histoire des Foot Guards est aussi ancienne que celle du Canada lui-même. Ils ont pris part à chacune des guerres dont le Canada était partie, et ils ont reçu certaines des plus hautes décorations qui soient, dont deux Croix de Victoria et 34 décorations du drapeau.
    Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Foot Guards ont débarqué sur les plages de Normandie et se sont battus pour la libération des Pays‑Bas. Ils ont également fait partie de nombreuses opérations des Nations unies et de l'OTAN, y compris en Afghanistan, en ex-Yougoslavie, en Somalie et à Chypre. Ils ont aussi répondu « présents » quand leurs concitoyens ont eu besoin de leur aide pour lutter contre les inondations, les feux de forêt et la pandémie.
    Les Governor General Foot Guards sont réputés pour leur participation annuelle à la Garde de cérémonie. Les cérémonies de relève de la garde sur la Colline du Parlement sont toujours aussi courues — autant par les Canadiens que par les touristes — et je suis convaincu que nous attendons tous avec impatience leur grand retour l'année prochaine.
    Je suis moi-même un ancien Foot Guard, alors je saurais gré aux députés de se joindre à moi pour rendre hommage aux Governor General's Foot Guards et souligner ces 150 années au service de leur pays. Joyeux anniversaire à tout le régiment. Montez la garde!
(1415)

[Français]

Le Gala Mérite de l'École nationale d'aérotechnique

    Monsieur le Président, le Gala Mérite de l’École nationale d’aérotechnique, ou ENA, récompense chaque année des étudiants et des étudiantes de l’école. Cette année, l’ENA, qui est affiliée au Cégep Édouard-Montpetit, a eu un nombre record d’entreprises participantes, ce qui a permis de remettre 45 000 $ sous forme de bourses.
    La générosité d’entreprises de l’industrie aérospatiale a permis d’offrir plus de 50 bourses à autant d’étudiants. Ce record représente l’engagement concret de précieux partenaires auprès des étudiants en leur offrant une pleine reconnaissance et un soutien réel dans le cadre de leur parcours scolaire.

[Traduction]

    Les gestes de reconnaissance comme celui-là peuvent avoir un effet incroyable sur la progression et la persévérance des jeunes. J'applaudis les entreprises aéronautiques qui ont fourni ces bourses pour avoir ainsi investi dans l'avenir du pays.

[Français]

    J'offre toutes mes félicitations aux étudiants, aux entreprises participantes et à l'ENA pour son apport essentiel à la grappe aérospatiale de chez nous.

[Traduction]

Les événements dans Elmwood—Transcona

    Monsieur le Président, même si la pandémie n’est pas tout à fait derrière nous, il est réconfortant de voir de plus en plus de choses revenir à la normale. Samedi, j’ai bien aimé passer du temps avec ma famille au festival Hi Neighbour de Transcona, après un petit déjeuner de crêpes à la légion. Le Baba’s Country Kitchen était de nouveau en pleine action et toujours aussi délicieux. Dimanche, j’ai eu le plaisir de me joindre à des dizaines de milliers de personnes pour le défilé de la Fierté de Winnipeg.
    La fin de semaine prochaine, j’ai hâte de fêter le retour de l'événement Happy Days on Henderson avec les gens d’Elmwood, après une interruption de deux ans. Comme d’habitude, il y aura un spectacle de musique, des jeux pour enfants et bien plus encore.
    Winnipeg a connu un hiver long et froid et l’année a été difficile. À présent, un peu de soleil réchauffe nos visages, mais ces événements contribuent à réchauffer nos cœurs. Je remercie toutes les personnes extraordinaires qui ont travaillé dur pour mettre sur pied ces événements.

[Français]

Les maladies rénales

    Monsieur le Président, dans la nuit du 25 au 26 juin, il y aura un défi de tennis nocturne dans ma circonscription. Ce sera au profit de la Fondation du rein. Le défi s'appelle « Prends la balle au bond et fais un don ». Des joueurs de tennis de partout au Québec croiseront le fer sur les terrains en guise de solidarité avec les personnes atteintes de maladies rénales, qui font en bonne partie leur dialyse la nuit. La dialyse n'est pas une solution. La greffe ne garantit pas nécessairement la guérison. C'est pourquoi ce rendez-vous sportif permettra de sensibiliser la population au rôle essentiel des reins.
    Les fonds recueillis permettront aux milliers de personnes atteintes d'une maladie rénale ou en attente d'une greffe d'espérer des jours meilleurs. D'ailleurs, au Québec, plus de 550 000 personnes souffrent d'insuffisance rénale, dont 1 300 habitent la région de Lanaudière.
     Cela ne va pas diminuer. Des études américaines font une association très claire entre l'augmentation des niveaux de particules fines dues à la pollution et le risque de développer une insuffisance rénale chronique. J'invite les gens qui souhaitent prendre la balle au bond et faire un don à le faire sur le site tennisnocture.ca.

[Traduction]

L'attentat à l'église d'Owo

    Monsieur le Président, dimanche dernier, à l’église St. Francis Xavier d’Owo, au Nigeria, au moment où la chorale chantait les derniers hymnes de la célébration de la Pentecôte, des hommes armés ont lancé une attaque qui s'est transformée en un massacre des fidèles réunis. Pendant vingt minutes, ils ont tiré. Des enfants courant vers leurs parents ont été abattus. Les survivants ont vu des amis de longue date, des voisins et des membres de leur famille assassinés. Lorsque cette attaque abominable s’est terminée, au moins 50 hommes, femmes et enfants gisaient, morts.
    Ces personnes innocentes ont été assassinées pour avoir pratiqué leur foi et pour être simplement des catholiques. À la Pentecôte, nous célébrons la plénitude du mystère pascal et l’anniversaire de notre Église. Le fait que ce jour saint ait été choisi pour cette attaque est plus qu’odieux. Nous voyons de plus en plus des églises incendiées et vandalisées, des lieux saints catholiques profanés et, bien trop souvent, des catholiques tués en raison de leur foi.
     Nous devons dénoncer la haine chaque fois qu’elle se manifeste en paroles ou en actes. Personne ne devrait être ciblé ou se sentir inférieur parce qu’il vit sa foi. Je demande aux Canadiens et à tous les députés de se joindre à moi et de prier pour les victimes et leurs familles durant cette épreuve inimaginable.
(1420)

[Français]

Edward Laba

    Monsieur le Président, je me lève aujourd'hui pour féliciter un jeune homme de Halifax-Ouest, Edward Laba, à l'occasion de l'obtention de son diplôme de fin d'études de l'École secondaire du Sommet. Il est un étudiant exceptionnel, un athlète accompli et il est aussi considéré légalement aveugle depuis sa naissance.

[Traduction]

    En mars, Edward, le capitaine adjoint de l’équipe de hockey See Kings, a participé au tournoi national canadien de hockey pour aveugles 2022 à Toronto, où il a joué comme défenseur junior aux côtés de ses coéquipiers plus âgés et remporté la médaille d’or.
    Encore le mois dernier, Edward s’est rendu à Mississauga pour jouer au goalball avec l’équipe junior de la Nouvelle-Écosse aux jeux Parasport de l’Ontario. Il a été l’âme de son équipe et est revenu une fois de plus chez lui avec une médaille d’or.
    Tout au long de sa scolarité, les fiers parents d’Edward, Peter et Rita, ont été ses plus grands partisans. Il n'y a rien d'impossible pour Edward. Je demande à tous les députés de se joindre à moi pour le féliciter de l’obtention de son diplôme et applaudir sa réussite.

Questions orales

[Questions orales]

[Traduction]

La santé

    Monsieur le Président, le premier ministre s'est envolé pour un nouveau voyage international sans avoir à faire la queue à l'aéroport. Je parie que nous verrons d'autres photos de lui, sans son masque, en train de s'amuser. Il fait étalage des libertés personnelles dont il jouit à l'étranger, alors que les Canadiens souffrent de ses restrictions désuètes au pays. L'industrie du tourisme, les employés fédéraux, les petites entreprises et les familles souffrent tous. Ils sont tous des pions sur l'échiquier de la COVID du premier ministre.
    N'est-il pas vrai que le premier ministre sait qu'il doit lever ces restrictions, mais qu'il préfère jouer la comédie de la COVID plutôt que de faire ce qui s'impose?
    Monsieur le Président, nous avons été là pour les Canadiens dès le début de la pandémie. C'est évidemment le devoir du premier ministre de se rendre dans d'autres pays pour faire son travail important.
    Lorsque nous entendons l'opposition parler positivement des mesures de santé publique, mais négativement de la vaccination, cela sème la confusion dans l'esprit du public. Nous devrions encourager nos voisins à recevoir une troisième ou une quatrième dose. Comme la pandémie de COVID‑19 continue de progresser, nous ne pouvons pas assouplir les mesures de santé publique et jouir d'une plus grande liberté sans vaccination. Nous avons tous l'obligation de veiller à ce que nos voisins soient informés de la possibilité de recevoir une troisième dose.

L'économie

    Monsieur le Président, les Canadiens aimeraient planifier leurs vacances estivales dès maintenant, mais un trop grand nombre d'entre eux se demandent s'ils vont avoir les moyens de faire le plein d'essence ou de nourrir leur famille. À l'heure actuelle, plus de 20 % des Canadiens sautent un repas pour économiser. La solution des libéraux consiste à blâmer: ils blâment la COVID, Poutine et les conservateurs.
     Aujourd'hui, le caucus conservateur a présenté une motion qui propose de véritables solutions pour que les Canadiens puissent faire un voyage cet été, envoyer les enfants au camp de vacances et ne pas s'inquiéter de manquer l'avion. Les libéraux appuieront-ils cette proposition qui vise à aider les Canadiens ou s'entêteront-ils à maintenir leur approche vindicative et mesquine?
    Monsieur le Président, il va sans dire que le gouvernement comprend que l'abordabilité est un enjeu de taille pour les Canadiens. C'est pourquoi nous bonifions l'Allocation canadienne pour les travailleurs. Cette année, une famille de trois personnes recevra 2 300 $ de plus. Nous bonifions également les prestations au titre de la Sécurité de la vieillesse de 10 % cette année pour les aînés de 75 ans et plus, et nous verserons un paiement complémentaire de 500 $ aux personnes confrontées à des problèmes d'accessibilité au logement.
    Monsieur le Président, c’est formidable. Le gouvernement s’imagine que quelques petits chèques dérisoires envoyés par la poste amélioreront la situation des Canadiens.
    Pour 38 % des Canadiens, l’argent éclipse toute autre préoccupation. Ces chèques des libéraux, financés à même les poches des contribuables qui paient toujours plus de taxes, n’ont absolument aucun effet. Les libéraux sont tellement déconnectés de la réalité qu’ils ne comprennent pas l’incidence du prix de l’essence, du prix élevé des aliments et des longues files d’attente. Ils ne comprennent rien à ce que vivent les Canadiens et ils s’en fichent.
(1425)
    Monsieur le Président, que quelqu’un qui vit dans une résidence fournie par le gouvernement laisse entendre qu’un chèque de 2 300 $ pour une famille de trois personnes travaillant au salaire minimum est dérisoire, voilà qui est déconnecté de la réalité. Il est tout aussi déconnecté de la réalité de prétendre qu’un montant supplémentaire de 815 $ pour une personne de plus de 75 ans est dérisoire. Il s’agit d’une aide concrète pour les Canadiens qui en ont le plus besoin.

[Français]

    Monsieur le Président, depuis le début de la crise, on constate que la ministre des Finances est complètement déconnectée de la réalité des Canadiens.
    Pour eux, le prix de l'essence n'est pas trop élevé. Pour eux, c'est à cause de la Russie, de la pandémie et même des Canadiens. Aujourd'hui, ils vont reprocher aux conservateurs de déposer une motion leur demandant d'agir, de donner un peu de souffle à tous les Canadiens qui n'arrivent pas à payer toutes leurs factures à la fin du mois.
    Vont-ils, oui ou non, aider les Canadiens ou vont-ils continuer leur petite joute politique vindicative, qui prive le quart des Canadiens d'avoir tout ce qu'il faut sur leur table pour manger?
    Monsieur le Président, les conservateurs aiment citer les rapports du directeur parlementaire du budget. Alors, aujourd'hui, je veux citer le directeur parlementaire du budget qui a parlé aujourd'hui de l'inflation. Voici ce qu'il a dit: « L'impulsion finale de la résurgence d'une forte inflation peut être attribuée à la pandémie de COVID‑19. Plus récemment, l'invasion de l'Ukraine par la Russie a aggravé les pressions inflationnistes. »
    C'est précisément cela.
    Monsieur le Président, pour un travailleur canadien et pour n'importe quel Canadien, la raison de l'inflation et la raison pour laquelle tout coûte plus cher, ce n'est pas ce qui compte.
    Ce qui compte, c'est que ces gens puissent payer leur bouffe à la fin du mois, qu'ils puissent permettre à tous les enfants de manger à leur faim et qu'ils puissent se permettre d'aller travailler en étant capables de se payer l'essence nécessaire pour s'y rendre.
    Que ce soit la pandémie, la COVID‑19 ou n'importe quoi d'autre que les libéraux vont blâmer, la réalité est qu'ils ne font absolument rien en ce moment pour aider les Canadiens qui en ont besoin.
    Pourquoi sont‑ils si déconnectés des Canadiens?
    Monsieur le Président, ce n'est simplement pas vrai. La réalité est que nous comprenons très bien que l'abordabilité est importante pour les familles canadiennes.
    C'est précisément pour cette raison que nous avons pris des mesures, comme celle d'augmenter la prestation pour les travailleurs canadiens, ce qui donne à un travailleur célibataire 1 000 $ de plus en prestation. Nous accordons un supplément unique de 500 $ aux gens qui ont des difficultés à se loger.

Les passeports

    Monsieur le Président, les Québécois sont furieux des délais pour obtenir leur passeport. Même en pleine crise, il n'y a pas un bureau des passeports ouvert la fin de semaine, même pour les personnes qui doivent partir dans les 48 heures.
    Les libéraux obligent les gens, qui attendent depuis trois mois, à manquer une journée de travail pour aller faire une demande d'urgence. Pire, ils facturent de 50 $ à 110 $ en frais supplémentaires. C'est fou raide. Ils font payer aux citoyens le prix de leur incompétence.
    Vont-ils ouvrir les bureaux la fin de semaine et traiter les demandes urgentes, et ce, sans frais?
    Monsieur le Président, comme je l'ai déjà mentionné à la Chambre, nous sommes en train d'expérimenter une augmentation sans précédent du nombre de demandes de passeport.
    Néanmoins, les gens ne devraient pas avoir à payer pour que leur demande soit traitée plus rapidement si cela se produit hors des heures normales de service.
    Aussi, une douzaine de bureaux sont ouverts presque chaque samedi pour justement nous assurer de répondre aux demandes urgentes.
(1430)
    Monsieur le Président, ils disent qu'ils mettent tout en œuvre, mais à condition que ce soit de 8 heures à 16 heures et aux frais des citoyens. C'est indécent.
    Il faut qu'ils ouvrent les bureaux des passeports la fin de semaine pour les personnes qui doivent voyager dans les 48 heures. Il faut qu'ils abolissent les frais supplémentaires pour les gens qui ont fait leur demande et qui, passé les 20 jours ouvrables prévus, attendent encore.
    Quand vont-ils réellement tout mettre en œuvre pour compenser leurs erreurs et délivrer les passeports à temps et sans frais? Ça suffit.
    Monsieur le Président, comme je l'ai déjà dit, ces frais ne devraient pas être facturés si le passeport n'est pas disponible à l'intérieur du délai normal de 20 jours.
    Je vais réitérer cela aux gens de Service Canada. Je sais que les employés de Service Canada travaillent extrêmement fort et qu'ils travaillent le soir et la fin de semaine, justement pour servir les Canadiens. Ils sont là, et nous allons faire tout notre possible pour nous assurer que les Canadiens reçoivent leur passeport avant de voyager.

[Traduction]

La fiscalité

    Monsieur le Président, dans notre pays, un Canadien sur quatre ne mange pas à sa faim parce qu'il n'a pas les moyens de faire son épicerie. En même temps, les grandes entreprises réalisent des profits records. Elles enchaînent record sur record.
     Notre plan consiste à taxer les profits excessifs...
    Des voix: Oh, oh!
    Je vais demander au député de reprendre du début afin que nous puissions tous entendre sa question.
    Le député de Burnaby-Sud a la parole.
    Monsieur le Président, je viens de dire que des Canadiens ont faim et j'entends des rires dans la salle. Ces gens devraient avoir honte.
    Un Canadien sur quatre ne mange pas à sa faim parce qu'il n'a pas les moyens de faire l'épicerie, alors que les grandes entreprises font des profits records et qu'elles sont responsables du quart de l'inflation avec laquelle les Canadiens doivent composer. Notre plan consiste à imposer les profits excessifs de ces sociétés et à mettre le produit de ces impôts directement dans les poches des Canadiens qui en ont besoin.
    Quand le gouvernement cessera‑t‑il de protéger la richesse de ces sociétés et se mettra‑t‑il à défendre les familles qui ont besoin d'aide sur‑le‑champ?
    Monsieur le Président, le gouvernement est absolument déterminé à faire en sorte que tous au Canada paient leur juste part, et nous avons pris des mesures concrètes en ce sens. Nous avons augmenté de façon permanente le taux d'imposition du revenu des entreprises de 1,5 % sur le revenu imposable des groupes de banques et d'assureurs-vie les plus grands et les plus profitables au Canada. Nous instaurons un dividende pour la relance au Canada de 15 % qui visera les banques et les sociétés d'assurance. Nous mettons également en place une taxe de luxe sur les véhicules et les avions d'une valeur de plus de 100 000 $ et sur les bateaux d'une valeur de plus de 250 000 $.
    Monsieur le Président, il faut aussi appliquer l'impôt qui a été proposé à l'égard des banques au secteur lucratif du pétrole et du gaz et aux chaînes de magasins à grande surface qui engrangent des profits records, alors que les Canadiens ont faim et qu'ils n'ont pas les moyens de se nourrir.

[Français]

    Un quart des Canadiens ont faim, parce qu'ils ne peuvent pas payer l'épicerie. En même temps, des entreprises font des profits records. Notre plan, c'est de taxer les profits excessifs de ces entreprises et de redistribuer l'argent directement dans les poches des familles.
    Quand ce gouvernement va-t-il protéger les intérêts des familles au lieu de protéger les profits des grandes entreprises?
    Monsieur le Président, notre gouvernement a pris l'engagement que tout le monde paierait sa juste part. Nous avons pris des mesures concrètes, en augmentant de façon permanente l'impôt sur le revenu des sociétés, des banques et des compagnies d'assurance les plus grandes et les plus rentables et en introduisant un dividende de 15 % pour la relance du Canada sur les banques et les compagnies d'assurance.

[Traduction]

    Monsieur le Président, la quasi-totalité des pays du G7 ont un plan pour lutter contre la hausse du prix de l'essence et l'inflation galopante. L'Allemagne, par exemple, a débloqué 16 milliards de dollars pour faire baisser le prix de l'essence. Les Américains, eux, ont décidé de puiser dans leurs réserves stratégiques. Même le gouvernement britannique a sabré dans les taxes sur l'essence et il envisage d'aller encore plus loin. De notre côté à nous, nous n'avons droit à rien d'autre que des balivernes de la part du premier ministre.
    Au lieu de rejeter la faute sur Poutine ou de suggérer aux gens d'acheter un véhicule électrique, le premier ministre peut-il bricoler un plan permettant de composer avec la hausse du prix de l'essence ou est-ce trop demander au dirigeant d'un des pays du G7?
(1435)
    Monsieur le Président, le seul parti qui a besoin d'une politique cohérente, c'est le Parti conservateur, car il n'en a aucune. Comme d'habitude, les conservateurs sont incapables de choisir leur camp quand il est question de politique budgétaire. La moitié du temps, ils dénoncent les déficits et se plaignent que le gouvernement dépense trop, mais l'autre moitié, ils font comme aujourd'hui et vantent les milliards que dépensent les autres pays. C'est quoi, au juste, la vraie politique budgétaire du Parti conservateur du Canada?
    Monsieur le Président, même si l'essence coûte moins cher aux États‑Unis, les Américains ont pris les moyens pour que les familles qui ont du mal à joindre les deux bouts puissent mettre de l'essence dans leur voiture et vivre plus à leur aise. S'inspirant de la politique de division qui règne au sud de la frontière, le premier ministre soutient que, si l'on n’intervient pas de manière énergique et rapide, les choses vont seulement empirer, et la crise sera encore plus difficile à juguler. S'il aime autant s'inspirer des politiques étatsuniennes, quand le premier ministre va-t-il enfin s'inspirer de quelque chose de positif en aidant les Canadiens à composer avec le prix de l'essence?
    Monsieur le Président, comme le député le sait, la situation actuelle en Ukraine et l'attaque non provoquée par la Russie ont entraîné une crise géopolitique en Europe ainsi qu'une hausse des prix de l'énergie partout dans le monde. Même si la sécurité énergétique du Canada demeure intacte, nous travaillons avec nos alliés internationaux, en particulier avec nos amis des États‑Unis, afin de stabiliser les marchés énergétiques de la planète. À cet effet, nous nous sommes engagés à accroître la production de pétrole et de gaz de 300 000 barils par jour d'ici la fin de l'année. Au pays, nous avons enjoint au Bureau de la concurrence de veiller à ce qu'il n'y ait pas de collusion au sujet du prix de l'essence.
    Nous nous efforçons de remettre de l'argent dans les poches des Canadiens grâce à la Prestation canadienne pour enfants, à des baisses d'impôt pour la classe moyenne et à d'autres mesures afin de régler la question de l'abordabilité...
    Le député de Louis-Saint-Laurent a la parole.

[Français]

    Monsieur le Président, ce matin, les gens de ma circonscription se sont levés avec une mauvaise nouvelle: le prix du litre d'essence est rendu à 2,24 $. C'est du jamais vu de toute l'histoire. C'est la réalité qui frappe toutes les familles canadiennes de ma circonscription et d'un océan à l'autre.
    On sait que, quand le prix monte, la taxe augmente. Bref, le gouvernement fait plus d'argent quand le prix monte. Par contre, ce qui différencie le Canada d'autres pays comme l'Allemagne, l'Angleterre, l'Australie, la Corée du Sud, c'est que ces pays-là ont baissé la taxe sur l'essence.
    Pourquoi le gouvernement libéral refuse-t-il de le faire?
    Monsieur le Président, j'aimerais poursuivre dans la même veine que ma collègue aux finances. Sur la question de la tarification du carbone, en 2007, le gouvernement Harper proposait une taxe de 15 $. En 2008, il a proposé de mettre en place un système de plafonnement et d'échange avant de changer d'idée en 2011 et de dire que, finalement, il ne ferait plus rien en matière de lutte contre les changements climatiques.
    Ensuite, surprise, durant la dernière campagne électorale, le Parti conservateur a proposé de nouveau de soutenir la tarification du carbone. Là, depuis quelques semaines, il ne la soutient plus. Ce que les Canadiens veulent, c'est de l'action sur les changements climatiques, pas un parti qui change d'idée tous les jours.
    Monsieur le Président, ce que les Canadiens veulent est très clair, c'est d'avoir des politiques efficaces pour combattre l'inflation.
    Le gouvernement se remplit les poches avec le taux de l'essence qui n'arrête pas d'augmenter, parce que la taxe augmente. Ils s'en mettent plus dans leurs poches, mais moins dans celles des Canadiens.
     C'est une mesure directe que les gens veulent avoir. Il y a d'autres pays qui le font: pourquoi le gouvernement libéral refuse-t-il de le faire?
    Monsieur le Président, encore une fois, on voit que les conservateurs doivent choisir une position cohérente concernant la fiscalité. La moitié du temps, ils parlent du déficit et se plaignent des dépenses gouvernementales, mais l'autre moitié du temps, ils font l'éloge des programmes coûteux proposés par d'autres gouvernements. Alors, que défendent vraiment les conservateurs: les dépenses ou une position fiscale responsable?

[Traduction]

    Malheureusement, monsieur le Président, les Canadiens ont besoin de réponses et non de belles paroles. Pratiquement où qu'ils aillent, les habitants de ma circonscription, du Nord et de collectivités rurales partout au Canada doivent utiliser leur véhicule. Le prix du carburant atteint des sommets inégalés, ce qui rend la vie de plus en plus difficile pour tous les Canadiens.
    Quand le gouvernement va-t-il mettre de côté ses notes d'allocution et faire ce qui s'impose en éliminant la TPS sur le carburant, rendant ainsi la vie des Canadiens plus abordable?
    Monsieur le Président, comme mes collègues le savent, l'invasion injustifiée de l'Ukraine par la Russie a fait grimper les prix de l'énergie partout dans le monde. Le gouvernement travaille activement avec ses partenaires des États‑Unis et d'autres pays afin que le Canada augmente sa production dans le but de stabiliser les prix mondiaux de l'énergie. Nous travaillons aussi activement ici même, au pays, à régler les problèmes d'abordabilité.
    L'opposition a voté contre les baisses d'impôt pour la classe moyenne, elle a voté contre la Prestation canadienne pour enfants et elle a voté contre les programmes de garderie, toutes des mesures destinées à améliorer l'abordabilité pour les Canadiens d’un océan à l'autre.
(1440)
    Monsieur le Président, les politiques libérales qui font grimper le fardeau fiscal et l'inflation nuisent aux Canadiens. Shaughn, un ancien combattant et un habitant de ma circonscription, m'a récemment envoyé un courriel pour me dire que, à cause de la taxe sur le carbone et des répercussions de l'inflation, il a dû vendre sa maison pour arriver à joindre les deux bouts. La maison de Shaughn était son bas de laine et son filet de sécurité pour l'avenir, mais grâce aux politiques du premier ministre, tout cela a disparu.
    Le premier ministre reconnaîtra-t-il les torts que ses politiques causent aux Canadiens comme Shaughn?
    Monsieur le Président, notre plan est conçu pour que la majorité des ménages au Canada reçoivent plus d'argent en retour que ce qu'ils n'en paient grâce au paiement de l'Incitatif à agir pour le climat. L'analyse du directeur parlementaire du budget confirme que c'est le cas. Ce paiement augmentera au même rythme que la tarification du carbone. Par exemple, cette année, une famille de quatre personnes recevra jusqu'à 745 $ en Ontario, 830 $ au Manitoba, 1 100 $ dans la province de la députée, la Saskatchewan, et plus de 1 000 $ en Alberta.

[Français]

La sécurité publique

    Monsieur le Président, c'est officiel; 2021 est l'année la plus violente en 10 ans pour Montréal. La police a remis son rapport annuel et elle compile plus de 25 000 crimes contre la personne. Les événements où des coups de feu ont été tirés ont doublé par rapport à l'année précédente. Au cœur de cette vague de violence, on trouve le crime organisé et ses armes illégales.
     Le fédéral ne peut pas s'arrêter à restreindre les armes légales, ce sont les armes illégales qui affligent Montréal. Est-ce que le ministre peut admettre que le projet de loi C‑21 ne règle pas ce problème?
    Monsieur le Président, je suis tout à fait d'accord avec ma collègue: les fusillades et les tragédies causées par les armes à feu sont inacceptables. Je suis toujours prêt à travailler avec mes collègues bloquistes.
     Cependant, la question que nous étudions à la Chambre aujourd'hui est le projet de loi C‑21. Je suis très impatient de commencer le débat sur ce projet de loi, parce que les mesures contenues dans celui-ci peuvent mieux protéger toutes les communautés et tous les Canadiens.
    Monsieur le Président, le gel des ventes d'armes de poing légales est un pas en avant, je le lui accorde.
    En ce qui concerne les armes illégales, regardons la réalité en face: les membres des groupes criminels n'achètent pas leurs armes au magasin et c'est eux qui ont fait de 2021 l'année la plus violente à Montréal.
     Le ministre aura beau augmenter les peines de prison, encore faut-il être capable d'arrêter ces gens, de saisir leurs armes illégales et de porter les accusations. On n'y est pas arrivé en 2021, les chiffres le montrent. Le crime organisé n'est pas inquiet. Est-ce que le ministre s'en rend compte?
    Monsieur le Président, ma collègue a bien raison. Ce projet de loi est une étape importante. Pourquoi est-ce le cas?
    C'est parce qu'il introduit un gel national sur les armes de poing. C'est parce qu'il introduit beaucoup de sanctions pénales pour les criminels organisés. C'est parce qu'on peut prendre les mesures nécessaires pour réduire la violence intime. Ce sont des mesures concrètes. Ce sont des mesures qu'il faut adopter en tant que loi pour protéger tous les Canadiens et les Canadiennes.
    Monsieur le Président, il faut donner des moyens supplémentaires aux corps de police pour agir. Un de ces moyens, c'est la proposition du Bloc québécois d'établir une liste d'organisations criminelles. Cela allégerait considérablement le fardeau de la preuve lorsque les policiers veulent porter des accusations contre les membres de groupes criminalisés. Alors que 2021 a été l'année la plus violente en 10 ans à Montréal, le ministre n'a tout simplement plus le luxe de priver la police d'un tel outil.
    Est-ce que le ministre réalise que ce triste record l'oblige à considérer notre proposition et à créer un registre des organisations criminelles?
    Monsieur le Président, c'est exactement la raison pour laquelle nous avons présenté le projet de loi C‑21. Comme je l'ai déjà dit, je suis toujours prêt à travailler avec mon collègue. Je suis d'accord sur le but, la vision des idées et le concept que le collègue du Bloc québécois a lancés, mais, en même temps, il faut étudier le projet de loi.
    C'est très mal que les conservateurs aient commencé des chicanes vendredi dernier quand nous avions le temps de commencer ce débat. Il faut faire avancer ce débat. Il faut adopter cette loi aussitôt que possible.
(1445)

[Traduction]

La justice

    Monsieur le Président, sous le gouvernement actuel, le Canada devient de moins en moins sécuritaire. Les libéraux ont présenté le projet de loi C‑5, une mesure laxiste en matière de crimes commis avec des armes à feu, alors que la Cour suprême a statué qu'il suffit de s'enivrer pour échapper à une condamnation pour un crime grave et obtenir une réduction de peine pour des meurtres multiples.
    Il est grand temps que les libéraux accordent la priorité aux victimes. Le gouvernement va-t-il apporter une réponse législative à ces décisions des tribunaux?
    Monsieur le Président, nous sommes de tout cœur avec les victimes et nous soutiendrons toujours les victimes. En ce qui concerne le jugement de la Cour suprême sur l'intoxication grave, nous l'examinons attentivement. La Cour nous a présenté un certain nombre d'options, et j'ai déjà dit publiquement que nous les évaluerons et que nous en rediscuterons à la Chambre.
    Les crimes graves commis au Canada entraîneront toujours de graves conséquences. La politique conservatrice de répression de la criminalité, qui a échoué, doit être reléguée au passé, et c'est précisément ce que nous faisons.
    Monsieur le Président, à la suite de la décision de la Cour suprême, l'inadmissibilité à la libération conditionnelle du meurtrier de trois agents de la GRC à Moncton, au Nouveau-Brunswick, est passée de 75 ans à 25 ans. Cela fera subir encore plus de souffrances aux familles des victimes.
    Le gouvernement réagira-t-il?
    Monsieur le Président, nous sommes de tout cœur avec les familles, les collectivités et tous ceux qui subissent les ravages de meurtres multiples. La décision de la Cour suprême est claire et unanime. Nous avons déjà souligné que la possibilité que l'auteur de meurtres multiples obtienne une libération conditionnelle est extrêmement infime. Des meurtriers et des tueurs en série comme Paul Bernardo n'obtiennent pas la libération conditionnelle. Le système de justice est, en soi, un système qui punit sévèrement les criminels.
    Monsieur le Président, la Cour suprême du Canada n'a pas invalidé toutes les peines minimales obligatoires. Le projet de loi C‑5 punit les propriétaires d'armes à feu légitimes et permet aux criminels violents de retourner ruiner davantage de vies. À Surrey, deux hommes, dont un recherché en vertu d'un mandat d'arrestation pancanadien pour traite de personnes, ont été accusés après que des agents de la GRC eurent saisi une arme de poing chargée lors d'un contrôle routier.
    Les récidivistes violents devraient être incarcérés. Comment se fait-il que le gouvernement ne comprenne pas qu'il faut protéger les victimes et mettre les criminels violents derrière les barreaux?
    Monsieur le Président, si ma collègue avait lu le projet de loi, elle aurait constaté que cette initiative s'attaque de front au crime organisé en alourdissant les peines maximales imposées aux criminels endurcis qui terrorisent les collectivités.
    La semaine dernière, j'étais dans la province de ma collègue pour m'entretenir avec Eileen Mohan, qui a perdu son fils il y a une quinzaine d'années à cause d'un acte de violence brutal, inutile et insensé lié aux armes à feu.
    Si ma collègue souhaite protéger sa collectivité, elle votera en faveur du projet de loi C‑21. Ce projet de loi jouit de l'appui de survivants. Il jouit de l'appui de groupes de femmes. Il jouit de l'appui des forces de l'ordre.
    Tout le monde devrait appuyer le projet de loi parce que c'est ainsi que nous protégerons les Canadiens.
    Monsieur le Président, Surrey, en Colombie‑Britannique, a connu une hausse troublante de la violence par arme à feu; en avril de cette année, on y avait déjà recensé 28 signalements de coups de feu et 3 fusillades mortelles. La violence mortelle par arme à feu commise par des gangs associés au trafic de drogue continue d’augmenter dans ma circonscription, et cela met en péril notre collectivité. Pourtant, le gouvernement choisit de faire de la petite politique alors que des vies sont en jeu.
    Pourquoi le premier ministre refuse-t-il de protéger les victimes — souvent des Canadiens racisés et des Autochtones, soit dit en passant — et de faire en sorte que les récidivistes violents aillent en prison pour leurs crimes?
    Monsieur le Président, de la petite politique à la Chambre, c’est exactement ce que nous avons vu de la part des conservateurs vendredi dernier et que nous continuerons sûrement à voir de leur part. Plutôt que de laisser commencer le débat sur le projet de loi C‑21, ils paralysent les travaux et font de l’obstruction.
    Nous poursuivrons néanmoins ce débat…
    Des voix: Oh, oh!
(1450)
    À l’ordre.
    Pouvons-nous continuer?
    Je vais demander au ministre de bien vouloir reprendre du début.
    Monsieur le Président, comme je le disais, faire de la petite politique, c'est faire de l'obstruction systématique, exactement comme l'ont fait les conservateurs vendredi dernier lorsque nous devions commencer le débat sur le projet de loi C‑21.
    Ce dont nous avons besoin, c'est d'un gel à l'échelle nationale concernant les armes de poing. Nous avons besoin des outils qui nous permettront de cibler le crime organisé et la violence armée.
    Si on regarde du côté des conservateurs, tout ce qu'ils proposent est de légaliser les AR‑15 et les fusils d'assaut, qui rendent les collectivités du pays plus dangereuses. Notre projet de loi protégera les collectivités. C'est pour cette raison que les conservateurs devraient l'appuyer.

L'industrie de l'aviation

    Monsieur le Président, les préposés à la sécurité continuent de subir le plus gros du chaos qui sévit dans les aéroports canadiens. Vendredi dernier, à Vancouver, j'ai rencontré des travailleurs de l'aéroport qui m'ont parlé de leurs pauses annulées, du temps supplémentaire excessif qui leur est imposé et des salaires insuffisants qui leur sont versés. Il n'est pas surprenant que le gouvernement ait de la difficulté à trouver des travailleurs. À Amsterdam, l'aéroport public vient de conclure une entente avec le syndicat qui prévoit des augmentations salariales pendant la période achalandée de l'été; le gouvernement canadien, lui, laisse les travailleurs à la merci d'entreprises privées.
    Le ministre peut-il nous dire s'il s'inquiète des conditions de travail que connaissent les travailleurs des aéroports? S'en soucie-t-il le moindrement?
    Monsieur le Président, évidemment, le gouvernement se préoccupe des conditions de travail de tous les employés, y compris ceux de l'ACSTA et des aéroports. Nous sommes également préoccupés par l'expérience vécue par les voyageurs.
    Mon collègue a parlé d'Amsterdam. Je vais lui lire un grand titre que j'ai trouvé: « L'aéroport d'Amsterdam fait le pari de demander aux compagnies aériennes d'annuler des vols dans l'espoir de régler la situation chaotique des aéroports. »
    Il s'agit d'un phénomène planétaire et, pour bien servir la population, nous devons accroître les ressources et collaborer avec les compagnies aériennes, les aéroports et l'ACSTA afin de régler ces problèmes.

Les affaires étrangères

    Monsieur le Président, cela fait plus de 100 jours que la guerre illégale en Ukraine a commencé, et le gouvernement continue de manquer de transparence au sujet des sanctions imposées aux oligarques russes. Le ministère des Affaires mondiales ne veut pas nous dire quels biens ont été gelés, car il affirme que ses données sont peut-être incomplètes. Le gouvernement ne sait donc pas ce qui a fait l'objet de sanctions et les Canadiens ne le savent pas non plus. Les oligarques russes visés savent-ils ce qui fait l'objet des sanctions?
    Quand la ministre nous dira‑t‑elle enfin le nombre et le montant des biens saisis afin que les Canadiens puissent savoir si le plan du gouvernement fonctionne bel et bien?
    Monsieur le Président, un aspect qui a permis de resserrer les rangs à la Chambre au cours des derniers mois, c'est notre solidarité concernant notre soutien à l'Ukraine et notre condamnation de l'invasion illégale de l'Ukraine par la Russie. Nous avons aussi déployé des efforts sans précédent pour imposer des sanctions à la Russie afin de l'affaiblir et de rétablir l'équilibre des forces en présence, tout cela, alors que nous soutenons l'Ukraine dans la bataille de sa vie.
    Ces sanctions sont sans précédent. Depuis le 24 février, nous avons imposé des sanctions à plus de 1 400 personnes et entités, et nous continuerons à le faire jusqu'à ce que le travail soit terminé.

Le logement

    Monsieur le Président, le 7 avril dernier, dans le budget de 2022, le gouvernement a présenté son plan pour rendre la vie des Canadiens plus abordable. Dans ma circonscription, Kitchener-Sud—Hespeler, une grande source de préoccupation est l'abordabilité des logements. Nous savons que les Canadiens méritent un endroit sûr où vivre et que cet endroit doit être abordable.
     La vice-première ministre et ministre des Finances peut-elle nous dire ce que fait le gouvernement pour aider davantage de Canadiens à réaliser leur rêve d'accéder à la propriété?
    Monsieur le Président, j’aimerais remercier ma collègue pour les très grands efforts qu’elle déploie dans sa circonscription.
     Nous sommes déterminés à rendre le logement plus abordable pour tous les Canadiens. C’est pourquoi le budget prévoyait l’instauration du compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété, l'interdiction pour les étrangers d’acheter des propriétés pendant deux ans, un paiement unique de 500 $ pour aider les personnes dans le besoin, 1,5 milliard de dollars pour soutenir la création de nouvelles coopératives d’habitation, et un nouveau fonds de 4 milliards de dollars pour accélérer la construction de logements.
    Je suis impatiente de travailler avec ma collègue pour mener à bien ces projets importants.
(1455)

La santé

    Monsieur le Président, de toute évidence, le gouvernement ne connaît pas ses propres politiques en ce qui concerne les déplacements à bord de bateaux sous réglementation fédérale. La politique de Marine Atlantique indique clairement que les Canadiens non vaccinés peuvent embarquer parce que le trajet dure moins de 24 heures et que ce service est essentiel. Or, tous les vols en avion du monde durent moins de 24 heures. De plus, l’affirmation du secrétaire parlementaire selon laquelle les robustes habitants de Terre‑Neuve resteront sur le pont pendant tout le trajet dans l’Atlantique Nord en hiver est tout simplement ridicule.
    Les Canadiens ont besoin que le gouvernement s’engage à lever ses exigences vaccinales, qui sont hypocrites, punitives et de nature purement politique.
    Monsieur le Président, je reconnais les efforts soutenus et le militantisme du député d’en face.
    Comme je l’ai dit hier, ce n’est pas du tout la même chose que de prendre le bateau et de prendre l'avion. À bord d’un avion, les passagers sont confinés dans un espace clos, assis les uns à côté des autres, un peu comme cela est le cas dans cette enceinte. C’est la raison pour laquelle les députés de ce côté-ci de la Chambre portent le masque. Pour ce qui est des passagers d’un traversier, ils peuvent respecter une certaine distanciation sociale. Ils peuvent sortir à l’extérieur ou ouvrir une fenêtre. Je ne recommande pas d’ouvrir une fenêtre en plein vol.
    Monsieur le Président, le gouvernement nous donne aussi toute une série de statistiques sur les soins de santé: il nous rappelle que 6 000 personnes meurent chaque mois d’une maladie cardiaque, que 3 500 personnes meurent du diabète, que 7 000 personnes meurent du cancer chaque mois et que 600 personnes meurent d’une surdose durant la même période, un chiffre quatre fois plus élevé qu’avant la pandémie.
    De toute évidence, ces chiffres ne servent que de mise en contexte. Bien que ces maladies fassent partie de notre réalité quotidienne, les Canadiens ne vivent pas dans la peur. Le temps est venu d’apprendre à vivre avec la COVID‑19 aussi. Les mesures de vaccination obligatoire s'appuient clairement davantage sur la science politique que sur la science médicale. N'est-ce pas exact?
    Monsieur le Président, je ne suis pas médecin, contrairement au député d'en face.
    Il a évoqué une série de maladies mortelles. Or, la COVID‑19 est...
    Des voix: Oh, oh!
    Je dois interrompre les échanges un instant. Je suis convaincu que le député de Cumberland—Colchester souhaite entendre la réponse à sa question, mais il en sera incapable si les gens parlent et crient.
    Le secrétaire parlementaire a la parole.
    Comme je le disais, monsieur le Président, je ne suis pas médecin, contrairement à mon collègue d'en face, avec qui j'ai eu l'occasion de collaborer au comité de la santé. Je ne pense pas que, parce que les coronaropathies, les accidents vasculaires cérébraux et les infarctus peuvent hélas coûter la vie aux Canadiens, la COVID‑19 doive être moins une priorité pour le gouvernement. On peut vaincre la COVID‑19. En se faisant vacciner, en restant à distance les uns des autres et en portant un masque, on peut vaincre la COVID‑19 — mais pour ce faire, nous avons besoin du concours de tous les députés.
    Monsieur le Président, le premier ministre et le gouvernement continuent de faire preuve d'hypocrisie et de se draper dans la vertu en maintenant leurs exigences vindicatives, tandis que le désordre règne dans les aéroports, les gens ne peuvent pas voyager et d'autres personnes ne peuvent toujours pas retourner au travail. Ils nous répondent qu'ils suivent la science. Cependant, j'aimerais citer les propos d'un spécialiste des maladies infectieuses bien connu, le Dr Isaac Bogoch, qui a dit ceci au sujet des exigences du gouvernement: « Au bout du compte, la politique actuelle ne donne probablement pas grand‑chose. »
    Les exigences ne freinent pas la propagation. Elles ne sauvent pas non plus des vies, mais elles nuisent aux Canadiens. Quand le premier ministre et le gouvernement y mettront‑ils fin?
     Monsieur le Président, j'aimerais également remercier mon collègue pour sa collaboration au comité de la santé. J'étais moi aussi présent quand le Dr Bogoch, qui a toujours prôné avec sagesse l'utilisation des vaccins depuis le début de la pandémie, a livré son témoignage. Ce matin, il est également apparu aux nouvelles.
    Il est indéniable que les vaccins continueront de sauver des vies au Canada. Uniquement au cours du dernier mois, plus de 1 800 Canadiens ont succombé à la COVID‑19. Ce virus ne disparaîtra pas par enchantement. Nous devons demeurer vigilants. Nous devons continuer de nous assurer que nos voisins savent où ils peuvent obtenir une troisième ou quatrième dose, et nous devons porter nos masques en public.
    Monsieur le Président, j'encourage le secrétaire parlementaire à prendre un...
    Des voix: Oh, oh!
    À l'ordre. Le député de Leeds—Grenville—Thousand Islands et Rideau Lakes essaie de poser une question, mais son propre camp nous empêche de l'entendre. Tâchons de baisser le ton et de laisser le député poser sa question.
    Le député a la parole.
    Monsieur le Président, ils sont enthousiastes à l'idée de dire au secrétaire parlementaire qu'il devrait donner ce conseil au premier ministre. Il ne porte pas de masque dans des espaces clos. Il exige que les autres portent le masque alors que lui n'en porte pas.
    Maintenant que nous avons entendu la propagande politique, passons à un autre infectiologue, le Dr Neil Rau, qui a déclaré: « La politique semble être en retard sur la science, et celle-ci est devenue incroyablement politique. »
    Il est grand temps pour le premier ministre et le gouvernement d'admettre que de diviser les Canadiens et dresser les voisins les uns contre les autres était une erreur. Les gens veulent retrouver leur emploi. Ils veulent voyager. Ils veulent rendre visite à leur famille.
    Le premier ministre est-il enfin prêt à abandonner la politique de stigmatisation et de division et à mettre fin aux exigences liées à la vaccination et au port du masque?
(1500)
    Monsieur le Président, évidemment, le Dr Neil Rau est aussi réputé dans ma collectivité. Il a aidé ma mère. Il a aidé mon équipe et moi lorsque nous devions voyager beaucoup. C'est un excellent infectiologue.
    Je dirais cependant que c'est le parti d'en face qui fait de tout cela une affaire politique. La vaccination n'est pas quelque chose de politique. Ce n'est pas controversé. Les exigences relatives à la vaccination ont été fort efficaces. Évidemment, on révise constamment l'ensemble des règles et des restrictions en matière de santé publique, et on continuera de le faire.

[Français]

Les langues officielles

    Monsieur le Président, dans sa loi 96, le Québec assujettit les entreprises de compétence fédérale à la Charte de la langue française, mais le projet de loi C‑13 des libéraux contredit la loi 96 et donne le choix aux entreprises de rendre le français optionnel.
    Pour le Quebec Community Groups Network, offrir le choix, c'est déjà trop. Ils sont venus hier exiger que seule la loi fédérale s'applique, pour que ses entreprises puissent continuer à fonctionner in English only. La ministre croit-elle que ses alliés comme le QCGN se soucient un seul instant du déclin du français au Québec?
    Je l'ai dit à maintes reprises: nous sommes le premier gouvernement à reconnaître qu'il y a un déclin du français au Canada, y compris au Québec.
     C'est pour cette raison que nous allons de l'avant avec un projet de loi qui est ambitieux, avec du mordant, pour nous assurer que nous pouvons apporter notre contribution. Le gouvernement fédéral veut prendre ses responsabilités et s'assurer de tout faire pour régler cette situation, puisque c'est une priorité absolue pour le gouvernement.
    Monsieur le Président, l'anglais n'est pas menacé au Québec ni où que ce soit en Amérique du Nord, mais c'est pourtant ce que croit la commission scolaire English‑Montreal, qui a annoncé qu'elle veut contester la loi 96. Elle a d'ailleurs appelé tous les groupes qui pensent comme elle à venir l'aider financièrement dans ses contestations.
    Ma question à la ministre est simple: pense-t-elle comme nous que la commission scolaire English‑Montreal ne devrait pas avoir un sou de l'argent des contribuables pour contester la loi 96 du Québec?
    Monsieur le Président, encore une fois, nous avons été très clairs: notre gouvernement est le premier parti fédéral à reconnaître qu'il y a un déclin du français au Canada, y compris au Québec. C'est pour cette raison que nous allons de l'avant avec un projet de loi ambitieux pour régler cette situation.
    Ce qui est vraiment décevant, c'est qu'hier, au Comité permanent des langues officielles, pendant la première heure de réunion du Comité, nous avons assisté à du gaspillage de temps. Au lieu de prendre le temps nécessaire pour commencer une analyse approfondie du projet de loi C‑13, nous avons vu les membres de l'opposition, y compris le Bloc, tout simplement gaspiller ce temps.

La justice

     Monsieur le Président, les fusillades dans la grande région de Montréal se multiplient. La peur s'installe dans les rues de certains quartiers, et des enfants ont été traumatisés par des tirs en plein jour.
    Que fait le gouvernement pour régler cette situation? Avec le projet de loi C‑5, il supprime les peines obligatoires de prison pour les vols qualifiés avec arme à feu, pour l'extorsion avec une arme à feu et pour le trafic d'armes.
     C'est le monde à l'envers. Comment se fait-il que le gouvernement fasse preuve d'autant de laxisme envers les criminels?
    Monsieur le Président, les infractions graves auront toujours des conséquences sérieuses.
    Ce que nous faisons avec le projet de loi C‑5 est tout à fait différent. Nous visons la surreprésentation des populations noires et des Autochtones dans le système pénal. Nous touchons aux offenses où la sécurité publique n'est pas en jeu. Pour les offenses sérieuses, nous avons le projet de loi C‑21. J'espère que l'opposition va appuyer les deux projets de loi en même temps.
    Monsieur le Président, j'invite le ministre de la Justice à écouter cette citation: « [...] bien que le gouvernement fédéral s’appuie sur la surreprésentation des peuples autochtones et des personnes issues de la diversité dans nos prisons pour justifier l’abolition de nombreuses peines minimales, il semble oublier un fait important: les membres de ces mêmes communautés sont tous aussi surreprésentés parmi les victimes de ces crimes armés. »
    Cette citation vient d'un témoignage de Mme Murielle Chatellier, qui est membre de la communauté noire de Montréal.
    Est-ce que le premier ministre aimerait discuter du projet de loi C‑5 avec elle, ou croit-il qu'elle est raciste elle aussi?
(1505)
    Monsieur le Président, l'effort de désinformation à propos du projet de loi C‑5 est tellement déplorable. Il faut rappeler que les offenses sérieuses auront toujours des conséquences sérieuses.
    Dans le projet de loi C‑5, on vise les infractions où la sécurité publique n'est pas menacée. Il s'agit de redonner aux juges la latitude nécessaire pour rendre une sentence qui peut aider la société et les victimes aussi.
    Monsieur le Président, quand cela vient du côté libéral, c'est toujours parfait, mais quand cela vient des partis de l'opposition, c'est toujours de la désinformation.
    J'aimerais savoir ce que le ministre pense de ce que la ministre de la Sécurité publique du Québec a dit lorsqu'elle a annoncé sa stratégie pour lutter contre la violence armée. Je la cite: « À tous ces membres de gang qui terrorisent nos citoyens [...] vous allez trouver nos policiers sur votre chemin ». La ministre Guilbault veut appliquer la loi comme elle devrait être appliquée, sans tenir compte de la couleur et sans faire de petits jeux politiques comme le premier ministre.
    Alors, si la ministre Guilbault partage notre position et que le premier ministre qualifie notre position de raciste, croit-il que la ministre Guilbault et le gouvernement québécois sont aussi racistes?
    Avant de continuer, je veux rappeler aux députés qu'ils ne doivent pas appeler leurs collègues par leur nom, mais plutôt par leur titre, même si c'est une citation.
    Des voix: C'est une ministre du Québec.
    Le Président: Dans ce cas, excusez-moi. C'est moi qui ai fait une erreur. Même le Président fait des erreurs.
    L'honorable ministre de la Sécurité publique a la parole.
    Monsieur le Président, j'ai parlé plusieurs fois avec mon homologue québécoise, la ministre Guilbault, et nous allons continuer d'échanger sur le projet de loi C‑21. La ministre Guilbault a annoncé son appui à l'égard de ce projet de loi. Elle a dit que c'était un pas dans la bonne direction pour protéger les Québécois et les Québécoises et même tous les Canadiens.
    Il faut donc commencer le débat sur ce projet de loi afin qu'on puisse mettre en œuvre les mesures pour protéger tous les Canadiens et les Canadiennes, et j'espère que les conservateurs vont changer de direction dès maintenant.

L'agriculture et l'agroalimentaire

    Monsieur le Président, le gouvernement du Canada s'est engagé à réduire les émissions de GES d'au moins 40 % d'ici 2030. Les agriculteurs étant aux premières loges des changements climatiques, leurs actions sont essentielles pour atteindre les objectifs climatiques du Canada.
    Est-ce que la ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire peut informer la Chambre des dernières initiatives mises en place pour aider concrètement les agriculteurs à diminuer leurs émissions de GES?
    Monsieur le Président, je remercie mon collègue de sa question. Le secteur agricole doit être un partenaire important dans notre lutte contre les changements climatiques. C'est pourquoi j'étais très heureuse de faire l'annonce de 47 projets, récemment, dans le cadre du Programme des technologies propres en agriculture, pour un total de 15 millions de dollars.
    Ces projets visent à accorder des subventions pour l'achat d'équipement en matière d'efficacité énergétique, d'agriculture de précision et de réduction de nos émissions, ainsi qu'à investir dans la recherche et l'innovation.

[Traduction]

L'éthique

    Monsieur le Président, en ce qui concerne les manquements à l'éthique, le gouvernement libéral est déjà le champion toute catégorie. Qu'il s'agisse d'ententes de faveur avec l'organisme UNIS, d'intimidation dans le cadre de l'affaire SNC‑Lavalin, de favoritisme dans le cadre de l'escroquerie de la mactre de l'Atlantique ou des vacances illégales de 200 000 $ du premier ministre, on dirait que les libéraux se font compétition pour savoir qui sera le moins respectueux de l'éthique.
    La ministre du Commerce international savait qu'Amanda Alvaro était une amie proche qui avait organisé sa campagne électorale, mais elle lui a quand même accordé un contrat de 17 000 $. Quand la ministre va-t-elle cesser de jeter le blâme sur les fonctionnaires de son ministère, et quand va-t-elle assumer la responsabilité du scandale qui l'implique?
    Monsieur le Président, voici les faits. Les informations sur ce contrat ont été divulguées au public de manière proactive il y a deux ans. Je n'ai pas participé à l'attribution de ce contrat, que la fonction publique a par ailleurs examiné pour s'assurer de sa conformité aux règles.
    Monsieur le Président, la ministre fait l'objet d'une enquête du commissaire à l'éthique parce qu'elle a favorisé les intérêts personnels de son amie. Nous savons maintenant que les libéraux doivent payer le prix fort pour les services des doreurs d'image, compte tenu de tous les scandales dans lesquels ils sont impliqués. La ministre du Commerce international fait l'objet d'une enquête parce qu'elle a accordé un contrat à fournisseur unique d'une valeur de 17 000 $ à une commentatrice de CBC qui fait partie de ses amis proches et qui a organisé sa campagne. C'est ridicule.
    La ministre va-t-elle présenter ses excuses pour son comportement contraire à l'éthique et fournir immédiatement au commissaire à l'éthique tous les documents relatifs à ce contrat?
(1510)
    Monsieur le Président, comme je l'ai dit, tous les renseignements sur ce contrat ont été divulgués de manière proactive il y a deux ans.
    Je rappelle au député que, au plus fort de la pandémie, il était absolument essentiel que les petites entreprises et les travailleurs soient au courant des mesures d'aide mises à leur disposition. Je pense que les résultats sont éloquents. Cinq millions d'emplois ont été...
    Des voix: Oh, oh!
    La ministre va reprendre depuis le début, s'il vous plaît.
    Monsieur le Président, tous les renseignements sur ce contrat ont été divulgués de manière proactive il y a plus de deux ans.
    N'oublions pas que, au plus fort de la pandémie, il était absolument essentiel que les petites entreprises, les travailleurs et les Canadiens soient au courant des mesures d'aide mises à leur disposition. Maintenant, les résultats sont éloquents. Plus de cinq millions d'emplois ont été sauvés grâce à la subvention salariale, et plus de 900 000 petites entreprises ont obtenu un prêt grâce au Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes.
    Monsieur le Président, l'autorité contractante ne doit pas attribuer de marchés multiples en fonction d'une seule exigence ni de marchés à l'enfilade au même fournisseur afin d'éviter d'avoir à obtenir l'approbation exigée par la loi. Ce sont là les règles de passation de marchés du Conseil du Trésor, et pourtant le gouvernement refuse de traiter de la division endémique des marchés, qui profite aux initiés dans ses rangs.
    Des documents internes montrent plusieurs centaines de violations de la loi. Est-ce que la présidente du Conseil du Trésor s'engage à faire respecter la loi ou s'engage-t-elle plutôt à soutenir les initiés libéraux?
    Monsieur le Président, tous les marchés du Secrétariat du Conseil du Trésor sont émis conformément au Règlement sur les marchés de l'État ainsi qu'à la Politique des marchés, aux lignes directrices et aux procédures connexes du Conseil du Trésor.
    L'ouverture aux fournisseurs qui ont la possibilité de soumissionner pour des marchés publics est l'un des principes fondamentaux des marchés fédéraux. Quand les ministères optent pour une stratégie d'approvisionnement non concurrentielle, elle doit être pleinement justifiée et consignée. Du point de vue de l'optimisation des ressources, les coûts d'adjudication d'un contrat dépassent tout avantage économique associé à la concurrence pour les marchés de biens de moins de 25 000 $ et pour les marchés de services dans le domaine de la construction de moins de 40 000 $.

Les affaires autochtones

    Monsieur le Président, lors de la 42e législature, j'ai présenté le projet de loi C‑374, Loi modifiant la Loi sur les lieux et monuments historiques. Ce projet de loi se voulait une réponse directe à l'appel à l'action no 79, qui demande l'établissement d'« un cadre de travail se rapportant à la réconciliation pour les besoins du patrimoine canadien et des activités de commémoration ». Cela contribuerait également à une plus grande reconnaissance et à une meilleure compréhension de l'histoire des peuples autochtones, notamment de leur contribution soutenue à l'édification du Canada. On assurerait par ailleurs la représentation des Autochtones au sein de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada.
    Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique peut-il informer la Chambre de ce que le gouvernement fait pour répondre à l'appel à l'action no 79?
    Monsieur le Président, je veux féliciter mon collègue de Cloverdale—Langley City de l'important travail qu'il a accompli pour faire avancer ce très important dossier.
    La Commission des lieux et monuments historiques du Canada joue un rôle central dans la désignation officielle des lieux et monuments historiques au Canada. S'assurer de la présence d'Autochtones au sein de la Commission est une mesure importante pour répondre à l'appel à l'action no 79.
    Aujourd'hui, j'ai présenté le projet de loi C‑23. Le cadre législatif robuste qu'il contient, le premier du genre au Canada, garantirait la protection des lieux historiques que chérissent les Canadiens. En plus de consolider la place des Autochtones, le projet de loi donnerait également la flexibilité voulue pour adapter et réutiliser les lieux historiques pour en faire des solutions durables de lutte contre les changements climatiques.

La santé

    Monsieur le Président, les experts sont sans équivoque: nous ne maîtriserons pas la COVID‑19 tant et aussi longtemps que le monde ne sera pas vacciné. Pourtant, seulement 10 % de la population des pays à faible revenu a reçu un vaccin, contre 77 % de la population des pays à revenu élevé. Les libéraux ont promis d'envoyer 200 millions de doses au programme COVAX, mais à ce jour, moins de 15 millions ont été livrées.
     L'an dernier, l'Organisation mondiale de la santé a déclaré que nous étions « au bord d’un échec [...] catastrophique ». Aujourd'hui, Médecins sans frontières considère que nous avons carrément échoué.
    Pourquoi les libéraux ne livrent-ils pas la marchandise pour les Canadiens et le reste du monde?
(1515)
    Monsieur le Président, le Canada répond à l'appel lorsqu'il s'agit de vacciner le reste du monde. En fait, nous sommes en train de livrer les 200 millions de doses que nous avions promises à divers pays dans le monde.
    D'ailleurs, j'ai une autre réunion multilatérale demain en vue de discuter des prochaines étapes. Il s'agit également d'un problème de chaîne d'approvisionnement. Nous veillons à fournir les produits thérapeutiques appropriés, mais nous devons également empêcher la désinformation qui circule dans notre propre pays de se propager, car elle nuirait à l'acceptation des vaccins ailleurs dans le monde.

L'environnement

    Monsieur le Président, demain, les députés de tous les partis auront l'occasion de renvoyer au comité le projet de loi C‑248 sur le parc urbain national Ojibway. Cette mesure jouit de l'appui de la Ville de Windsor et, plus important encore, des membres de la Première Nation de Caldwell. Il s'agit de leur territoire, et leurs voix doivent être entendues.
    La Première Nation de Caldwell attend depuis des années que ce parc devienne une réalité, et la cheffe Duckworth a fait parvenir une lettre à tous les députés pour leur demander d'adopter ce projet de loi. Le gouvernement crée des obstacles inutiles.
    Le ministre des Relations Couronne-Autochtones défendra-t-il la Première Nation de Caldwell ou se rangera-t-il du côté de la petite politique en fermant la porte au projet?
    Monsieur le Président, en fait, j'ai pris la parole à la Chambre pour annoncer que nous allions de l'avant avec ce projet. J'ose espérer que le député s'en réjouit, comme nous le faisons de ce côté-ci de la Chambre. Nous avons collaboré et continuerons de collaborer avec les peuples autochtones pour créer et cogérer les parcs nationaux du pays.

L’attentat contre une église au Nigéria

    À la suite de discussions entre les représentants de tous les partis à la Chambre, je crois comprendre qu’il y a consentement pour observer un moment de silence en mémoire des victimes de l’attentat contre une église au Nigéria.
    J’invite maintenant les députés à se lever.
    [La Chambre observe un moment de silence.]
    Le député d’Edmonton Griesbach invoque le Règlement.
     Monsieur le Président, il y a eu des consultations entre les partis, et je pense que vous constaterez qu'il y a consentement unanime à l'égard de la motion suivante: que, de l'avis de la Chambre, le gouvernement devrait reconnaître que a) les jeunes, surtout les jeunes Autochtones, Noirs, racialisés, handicapés et membres de la communauté 2SLGBTQQI+, sont ceux qui subissent les répercussions les plus importantes et les plus graves des changements climatiques, et pourtant, ils sont exclus des espaces de décision et que, b) de concert avec la Chambre, il a l'occasion d'élaborer des processus décisionnels inclusifs et intergénérationnels relatifs à la crise climatique et de faire en sorte que les jeunes soient des décideurs essentiels en investissant immédiatement dans leur formation pour leur permettre d'acquérir les compétences et les ressources nécessaires pour trouver des solutions aux changements climatiques, notamment, des possibilités d'emploi, des ressources financières, du mentorat, des bourses d'études dans des domaines liés au climat et un accès équitable aux possibilités et à la formation pour les jeunes vivant dans des régions éloignées.
     Que tous ceux qui s'opposent à ce que le député propose la motion veuillent bien dire non.
    Des voix: Non.
    Le Président: Je rappelle aux députés qu'ils doivent consulter les autres partis avant de présenter à la Chambre une motion de consentement unanime pour s'assurer qu'il y a bel et bien consentement unanime. Ainsi, il y aura beaucoup plus de résultats positifs.
    Le député de Windsor-Ouest a la parole.
(1520)
    Monsieur le Président, je crois qu'il y a eu des consultations, mais je m'égare.
    J'ai un document de la Première Nation de Caldwell, dans les deux langues officielles, que j'aimerais déposer à l'intention de tous les députés, puisque le ministre des Relations Couronne-Autochtones n'a pas pris la parole pour répondre à ma question.
    Que tous ceux qui s'opposent à ce que le député propose la motion veuillent bien dire non.
    Des voix: Non.

Ordres émanant du gouvernement

[Ordres émanant du gouvernement]

[Traduction]

Loi no 1 d'exécution du budget de 2022

    La Chambre reprend l'étude, interrompue le 6 juin, du projet de loi C‑19, Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 7 avril 2022 et mettant en œuvre d'autres mesures, dont le comité a fait rapport avec des propositions d'amendement, ainsi que du groupe de motions no 1.
    Comme il est 15 h 20, conformément à l'ordre adopté le jeudi 25 novembre 2021, la Chambre passe maintenant au vote par appel nominal différé sur la motion à l'étape du rapport du projet de loi C‑19.

[Français]

    La mise aux voix porte sur la motion no 1. Le vote sur cette motion s'applique également à la motion no 2.
(1530)
    (La motion no 1, mise aux voix, est rejetée par le vote suivant:)

(Vote no 122)

POUR

Députés

Aboultaif
Aitchison
Albas
Allison
Arnold
Baldinelli
Barlow
Barrett
Benzen
Bergen
Berthold
Bezan
Block
Bragdon
Brassard
Brock
Calkins
Caputo
Carrie
Chambers
Chong
Cooper
Dalton
Dancho
Davidson
Deltell
d'Entremont
Doherty
Dreeshen
Duncan (Stormont—Dundas—South Glengarry)
Ellis
Epp
Falk (Battlefords—Lloydminster)
Falk (Provencher)
Ferreri
Findlay
Gallant
Généreux
Genuis
Gladu
Godin
Goodridge
Gourde
Gray
Hallan
Hoback
Kelly
Kmiec
Kram
Kramp-Neuman
Kurek
Kusie
Lake
Lantsman
Lawrence
Lehoux
Lewis (Essex)
Lewis (Haldimand—Norfolk)
Liepert
Lloyd
Lobb
MacKenzie
Maguire
Martel
Mazier
McCauley (Edmonton West)
McLean
Melillo
Moore
Morantz
Motz
Muys
Nater
O'Toole
Paul-Hus
Perkins
Poilievre
Rayes
Redekopp
Reid
Rempel Garner
Richards
Roberts
Rood
Ruff
Scheer
Schmale
Seeback
Shields
Shipley
Small
Soroka
Steinley
Stewart
Strahl
Stubbs
Thomas
Tochor
Tolmie
Uppal
Van Popta
Vecchio
Vidal
Vien
Viersen
Vis
Wagantall
Warkentin
Waugh
Webber
Williams
Williamson
Zimmer

Total: -- 113


CONTRE

Députés

Aldag
Alghabra
Ali
Anandasangaree
Arseneault
Arya
Ashton
Atwin
Bachrach
Badawey
Bains
Baker
Barron
Barsalou-Duval
Battiste
Beaulieu
Beech
Bendayan
Bennett
Bergeron
Bérubé
Bibeau
Bittle
Blaikie
Blair
Blanchet
Blanchette-Joncas
Blaney
Blois
Boissonnault
Boulerice
Bradford
Brière
Brunelle-Duceppe
Carr
Casey
Chabot
Chagger
Chahal
Champagne
Champoux
Chatel
Chen
Chiang
Collins (Hamilton East—Stoney Creek)
Collins (Victoria)