La Chambre reprend l'étude, interrompue le 15 septembre, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
:
Monsieur le Président, aujourd'hui, nous débattons d'un projet de loi qui est très familier à la Chambre, puisqu'il a déjà été présenté à des législatures antérieures. Le projet de loi vient peut-être juste d'être présenté, mais le fond est essentiellement le même. Il s'agit du même instrument défectueux auquel les libéraux ont tenté de faire franchir les étapes à la Chambre l'an dernier, mais repeint à neuf.
N'oublions pas qu'à l'origine, ce projet de loi était une initiative des conservateurs, présentée au Sénat. En effet, le projet de loi était un projet de loi d'initiative parlementaire qui comportait des dispositions en vue de remédier au problème des Canadiens privés de la citoyenneté. Les conservateurs appuyaient le fond de ce projet de loi initial. Toutefois, le gouvernement libéral y a ensuite apporté des amendements considérables, puis son étude a stagné à l'étape du rapport. En mai 2024, le gouvernement libéral a déposé le projet de loi , dont la portée dépassait largement celle du projet de loi S‑245. Donc, il y a eu le projet de loi S‑245, suivi du projet de loi C‑71, et nous débattons maintenant du projet de loi .
Le projet de loi comporte trois éléments d'information distincts qu'il faut comprendre individuellement. Le premier est la citoyenneté par filiation. Nous ne sommes peut-être pas toujours d'accord sur tout à la Chambre des communes, mais je crois que nous convenons tous que la citoyenneté canadienne est un privilège. Or, de la manière dont il est actuellement rédigé, le projet de loi porte atteinte à la citoyenneté canadienne. En fait, pour protéger notre citoyenneté, le Canada a d'importantes mesures en place, notamment la limite de la première génération.
J'insiste sur le fait que de telles mesures existent pour de bonnes raisons. Comme mes collègues l'ont mentionné, au plus fort du conflit en 2006, de nombreux Canadiens d'origine libanaise vivant au Liban ont demandé l'aide du gouvernement canadien. Le Canada a répondu à l'appel en déboursant 94 millions de dollars pour transporter 15 000 Canadiens en lieu sûr. Même si ces personnes résidaient de façon permanente au Liban et entretenaient peu de liens avec le Canada, elles ont tout de même pu bénéficier des avantages de leur citoyenneté canadienne. C'est ainsi qu'est apparue la notion de « Canadiens par opportunisme ». Après le cessez-le-feu, bon nombre d’entre eux n'ont pas tardé à retourner au Liban. Cet épisode a ouvert les yeux du Canada. En 2009, le gouvernement conservateur de l’époque a réagi en imposant la limite de la première génération. Cette mesure raisonnable prévoit que seule la première génération d'enfants nés à l'étranger de parents citoyens canadiens peut obtenir automatiquement la citoyenneté.
Les députés seront peut-être choqués d'apprendre que, dans sa forme actuelle, le projet de loi libéral éliminerait cette mesure de protection de la citoyenneté canadienne contre les Canadiens par opportunisme. Les libéraux cherchent à remplacer ce garde-fou contre les abus de la citoyenneté par filiation par ce qu'on appelle l'exigence d'un lien substantiel. Cette exigence extrêmement faible signifie simplement que les parents doivent prouver qu'ils ont passé 1 095 jours non consécutifs physiquement au Canada avant la naissance de leur enfant. Ce projet de loi n'exigerait même pas une vérification du casier judiciaire.
Les libéraux croient que le fait que les parents passent quelques semaines ou quelques mois étalés sur des décennies suffit à établir un lien substantiel pour accorder automatiquement la citoyenneté à plusieurs générations de personnes nées à l'extérieur du Canada. Nous ne comprenons toujours pas quelles preuves seraient nécessaires pour démontrer que les parents ont passé un peu plus de 1 000 jours au Canada à un moment ou à un autre de leur vie. Grâce au projet de loi , le gouvernement libéral pourrait ouvrir la citoyenneté canadienne à des personnes qui ont un casier judiciaire ou à des personnes qui ne se rendent peut-être même pas compte qu'elles pourraient demander la citoyenneté canadienne.
Lorsque la version précédente de ce projet de loi a été étudiée, le directeur parlementaire du budget a estimé que jusqu'à 115 000 nouveaux citoyens à l'extérieur du Canada pourraient être créés. Selon le National Post, « [l] e gouvernement n'a aucune idée du nombre de personnes qui obtiendront automatiquement la citoyenneté si le projet de loi est adopté. » Pourquoi le gouvernement libéral créerait-il un nouveau système avec une chaîne de migration potentiellement illimitée? C'est très préoccupant, mais guère étonnant. Après tout, cela fait 10 ans que les libéraux détruisent notre système d'immigration.
La deuxième partie du projet de loi , que les conservateurs appuient, est la disposition sur les enfants adoptés. À l'heure actuelle, les dispositions de la Loi sur la citoyenneté prévoient que lorsqu'un citoyen canadien adopte une personne née à l'étranger, le parent doit entamer un long processus de demande de résidence permanente pour son enfant. Au lieu de cela, le projet de loi éliminerait un fardeau inutile pour les parents adoptifs et traiterait une personne adoptée comme si elle était née ici, au Canada, en lui accordant automatiquement la citoyenneté canadienne. Il s'agit d'une approche simple et raisonnable pour assurer un traitement égal aux enfants adoptés, et les conservateurs l'appuient.
Troisièmement, nous en venons au rétablissement de la citoyenneté des Canadiens qui en ont été dépossédés. Par suite de la combinaison de diverses mesures législatives et des modifications apportées à l'article 8 de la Loi sur la citoyenneté, un groupe de personnes nées de parents canadiens entre le 15 février 1977 et le 16 avril 1981 ont dû présenter une demande visant à récupérer leur citoyenneté avant l'âge de 28 ans. Ceux qui n'ont pas demandé à récupérer leur citoyenneté l'ont perdue, même s'ils ont grandi, fait leurs études et fondé leur famille en sol canadien. Les conservateurs appuient les dispositions du projet de loi qui visent à corriger cette erreur.
Les Canadiens paient le prix des politiques d'immigration hors de contrôle des libéraux. Je tiens à être clair: l'immigration est importante pour notre pays. Cependant, le gouvernement doit la maîtriser. À l'heure actuelle, les libéraux ne maîtrisent aucunement leur politique d'immigration. Une politique d'immigration efficace doit être liée aux résultats et doit tenir compte de l'offre de logements, de l'accessibilité des soins de santé et de la disponibilité des emplois. C'est important non seulement pour les Canadiens qui essaient d'acheter une maison, de décrocher un emploi et de trouver un médecin de famille, mais aussi pour les nouveaux arrivants. Il est inacceptable de placer les immigrants en situation d'échec dans un pays qui n'a pas la capacité de les prendre en charge. Malheureusement, les libéraux ont complètement perdu le contrôle de l'immigration.
Prenons l'exemple des soins de santé. L'année dernière, les libéraux ont accueilli près d'un demi-million d'immigrants permanents. Pourtant, 6,5 millions de Canadiens n'ont pas de médecin de famille. Les libéraux ne voient aucun problème à faire entrer des centaines de milliers de nouveaux patients dans un système de santé qui est déjà surchargé. Les fermetures d'urgences surviennent régulièrement, et les travailleurs de la santé sont épuisés parce qu'ils font des millions d'heures supplémentaires. Actuellement, il manque au moins 23 000 médecins de famille et 60 000 infirmiers autorisés au Canada, et ces chiffres devraient augmenter considérablement dans les prochaines années. L'immigration non ciblée accroît la demande sur notre système de santé alors que les capacités de celui-ci s'effondrent. On court au désastre, et il n'est pas nécessaire d'avoir un diplôme en économie pour s'en rendre compte. Notre système de santé ne fera qu'empirer sous la politique d'immigration ratée du gouvernement libéral, c'est garanti.
D'un côté, les libéraux augmentent la demande dans le système de santé avec leur politique d'immigration inefficace; de l'autre, ils ne font rien pour renforcer les capacités. Autrement dit, le gouvernement ajoute un nombre record d'utilisateurs, mais il empêche des professionnels de la santé qualifiés de travailler. Selon les fonctionnaires même de la , le marché du travail au Canada compte 200 000 professionnels de la santé formés à l'étranger, mais 80 000 d'entre eux n'occupent pas un emploi dans leur domaine. Ce sont 80 000 professionnels de la santé formés à l'étranger qui ont immigré au Canada dans l'espoir de contribuer à alléger notre système de santé surchargé, mais à qui l'on impose des obstacles infranchissables pour exercer leur profession.
J'ai rencontré un chirurgien vasculaire originaire du Brésil qui cumule des années de formation et d'expérience, mais qui ne voit aucune solution pour pratiquer dans notre pays. Les libéraux font venir des médecins et des infirmiers au Canada pour leur expertise, puis ils les empêchent de mettre à profit cette expertise. À Toronto, j'ai discuté avec une médecin originaire de l'Argentine ayant de nombreuses années d'expérience. Elle est venue au Canada dans l'espoir de mettre à profit ses compétences et son expérience pour prodiguer des soins aux Canadiens. Aujourd'hui, elle travaille chez Home Depot parce que les empêcheurs de tourner en rond et les organismes de réglementation professionnelle l'empêchent d'obtenir l'autorisation de pratiquer la médecine ici.
En 10 ans, les libéraux ont fait de l'immigration une affaire de chiffres tout en ignorant la capacité d'accueil et les besoins des Canadiens et des nouveaux arrivants qu'ils prétendent accueillir. Il est insensé d'empêcher des médecins et des infirmiers de travailler tout en ajoutant des millions de nouveaux patients à un système de santé défaillant. Nous ne pouvons pas corriger les failles du système de santé sans d'abord corriger celles du système d'immigration. Les conservateurs promettent de régler ce problème. Nous ne devrions inviter que les bonnes personnes en nombre suffisant pour que le système de santé soit en mesure de répondre à la demande. Nous devons en même temps mettre en œuvre une norme d'évaluation nationale Sceau bleu pour les professionnels afin de garantir que les travailleurs de la santé formés à l'étranger puissent travailler au Canada. Nous devons leur permettre de mettre leurs compétences à profit partout où on en a besoin au Canada.
Les conservateurs savent que des parties du projet de loi ont du potentiel, mais nous ne pouvons pas appuyer une mesure législative libérale boiteuse et bâclée. Les conservateurs feront des recommandations pour améliorer ce projet de loi et mettre en œuvre de véritables mesures de protection pour renforcer la citoyenneté que nous avons l'immense chance d'avoir.
:
Monsieur le Président, je suis heureux d'être ici et de parler au nom des merveilleux habitants de Dufferin—Caledon, qui m'ont réélu pour que je vienne défendre le gros bon sens à la Chambre des communes, chose souvent difficile quand on traite avec le gouvernement libéral.
Le projet de loi à l'étude montre parfaitement pourquoi nous devons nous battre. Je veux dire quelques mots sur le fait que les libéraux ont complètement détruit le consensus au Canada en matière d'immigration, qu'ils ont gâché le système d'immigration à bien des égards et que leur approche incompétente se reflète dans ce projet de loi. Tout cela aura de vastes conséquences et, au bout du compte, ce sont les Canadiens qui en paieront le prix, comme ils le font pour toutes les bourdes, les erreurs, les fiascos et la corruption des libéraux au cours des 10 dernières années.
Ce qui m'attriste le plus au sujet du déclin du consensus sur l'immigration et les réfugiés dans ce pays, c'est le fait que ma femme est venue au Canada en tant que réfugiée. Elle est d'origine kosovare albanaise. Le Canada avait un merveilleux programme, l'opération Parasol, pour faire venir au Canada des Kosovars albanais qui fuyaient le nettoyage ethnique en cours au Kosovo.
Il est vraiment déchirant de voir les rapports des 10 dernières années sur le déclin de ce consensus, déclin causé par l'incompétence des libéraux, alors que le Canada était connu pour être un symbole d'acceptation de l'immigration et des réfugiés. La plupart des Canadiens en ont le cœur brisé, je crois.
Il y a quelques sondages qui traitent de ce sujet et qui sont, à mon avis, vraiment tragiques. Pollara a mené un sondage en 2025 qui comparait les opinions de 2002 à celles de 2025. En 2002, l'immigration était perçue comme un élément positif, avec un indice de +31. En 2025, cet indice est tombé à +2. Il s'agit d'une baisse de 29 points, conséquence du gâchis qu'ont créé les libéraux dans le domaine de l'immigration. Ces baisses sont catastrophiques.
Si l'on examine la proportion de personnes qui estiment que le Canada accueille trop d'immigrants, on constate qu'en 2002, ce chiffre était de 34 %. En 2025, il atteint désormais 60 %.
Qui est responsable de cela? Ce n'est pas la faute des gens qui sont venus au Canada. Ils sont venus au Canada parce qu'ils voulaient jouir de ses possibilités et avoir une vie meilleure, comme l'ont fait mon épouse et sa famille. Quand mon épouse est arrivée au Canada, l'anglais était sa langue seconde. En fait, elle ne parlait pas anglais et elle est allée à l'école secondaire. Elle a fini par obtenir une maîtrise, et elle a mené une brillante carrière. C'est pour toutes ces raisons que les gens immigrent au Canada, pour les possibilités qu'offre ce grand pays.
Il suffit de penser à toutes les décisions que les libéraux ont prises, du gâchis qu'ils ont fait du système d'immigration, pour se rendre compte que c'est une véritable tragédie pour la population canadienne. C'est entièrement la faute des gens de l'autre côté de la Chambre. Ils n'ont qu'eux à blâmer pour ce désastre monumental.
Je pourrais passer des heures à détailler l'ampleur de ce gâchis, mais je vais m'en tenir à un exemple frappant: à un certain moment, le gouvernement libéral a permis à un présumé terroriste du groupe État islamique d'immigrer au Canada. Cette personne était accusée d’avoir participé à une vidéo en 2015 dans laquelle un individu se faisait démembrer. Malgré tout, les libéraux l'ont laissée entrer au pays. Ce genre de décision a gravement entaché la crédibilité de notre système.
En 2024, j'ai posé une question inscrite au Feuilleton pour demander combien de personnes traitaient les demandes à Citoyenneté et Immigration Canada et combien de demandes ont recevait réellement. Cela nous permettrait de faire un calcul simple. Je sais que les libéraux ne sont pas très forts en calcul. Ils pensent qu'un programme de logement abordable qui prévoit la construction de 4 000 maisons devrait coûter 13 milliards de dollars, alors le calcul, ce n'est pas leur fort. Cependant, en nous fondant sur le nombre de personnes qui traitaient les demandes, le nombre de demandes reçues et les niveaux très élevés que les libéraux avaient fixés, nous avons déterminé qu'un responsable de l'évaluation des demandes d'immigration disposait de 30 minutes par demande. On peut donc comprendre comment une personne comme celle dont je viens de parler a pu se retrouver au Canada. Lorsque nous faisons venir un aussi grand nombre de personnes et qu'il n'y a pas de contrôle de sécurité, on se retrouve avec ce genre de problèmes.
Les libéraux ont depuis présenté un projet de loi sur la citoyenneté. Je dois dire que je suis fier d'être Canadien. Je sais que mon épouse est fière d'être Canadienne et que toute sa famille l'est aussi.
Les libéraux ont créé un critère de lien substantiel très faible. Qu'est-ce que cela signifie?
La plupart des gens qui nous écoutent ne comprendront pas ce que cela veut dire. Je vais donc l'expliquer. Cela signifie que, selon les libéraux, si une personne veut que la citoyenneté canadienne lui soit accordée, à elle et à ses enfants, pendant des générations, elle doit passer 1 095 jours non consécutifs au Canada.
Les libéraux n'ont même pas dit quels éléments de preuve sont recevables. Quelqu'un peut dire qu'il a passé 1 095 jours au Canada au cours des 25 dernières années, et ses enfants, les enfants de ses enfants et ainsi de suite obtiendront tous la citoyenneté canadienne. Cela affaiblit la citoyenneté canadienne.
Les libéraux ne savent même pas combien de personnes seraient touchées par cette mesure, combien de personnes se verront accorder la citoyenneté. De plus, il n'y aurait pas de vérification de sécurité. Nous venons de parler du fait que l'absence de contrôles de sécurité a permis à un présumé terroriste du groupe État islamique d'entrer au Canada, une personne qui figurait sur une vidéo en 2015 en train de démembrer quelqu'un, mais les libéraux ne pensent pas que des contrôles de sécurité seraient importants pour accorder la citoyenneté à des gens qui n'ont aucun lien réel avec le Canada.
Peut-être que ces personnes ont passé 1 095 jours au Canada à un moment donné au cours de leur vie, mais peut-être pas, car nous ne savons pas comment elles pourront le prouver, et elles n'ont pas besoin de se soumettre à une vérification de sécurité. Les libéraux vont essayer de dire que c'est tout à fait normal et qu'ils règlent un problème. Or, ce n'est pas normal. Une telle approche n'est pas normale dans les pays développés. Les États‑Unis, la Grande‑Bretagne, la France et l'Italie limitent tous la citoyenneté à la première génération née à l'étranger.
C'est important parce que la citoyenneté canadienne a de la valeur, et les libéraux veulent la proposer à toutes sortes de personnes qui ont très peu de liens avec le Canada. Nous n'avons pas de chiffres sur la portée de cette mesure. Il y a peut-être quelques estimations, mais même le gouvernement ne le sait pas.
Bien entendu, cela ne m'étonne pas, car les libéraux proposent souvent des mesures esquissées à la hâte au dos d'une serviette de table sans jamais savoir quelles en seront les conséquences. C'était un peu la même chose quand j'étais ministre du cabinet fantôme en matière d'environnement et que j'ai demandé au sous-ministre de l'époque quel serait le coût réel de l'établissement du réseau de recharge pancanadien au moment où nous en arriverions à l'exigence de 100 % en matière de véhicules zéro émission.
Les libéraux m'ont répondu qu'ils n'avaient pas fait les calculs de bout en bout. Ils vont empêcher quiconque de conduire des véhicules à essence en imposant l'achat de véhicules à zéro émission seulement, mais ils ne savent pas combien coûtera le réseau de recharge. C'est ainsi que les libéraux dirigent le pays depuis 10 ans, et c'est pourquoi nous nous trouvons dans une situation désastreuse à bien des égards.
Il y a quelques semaines, j'ai organisé une assemblée publique à Bolton, et l'immigration figurait clairement à l'ordre du jour. Lorsque je parle des statistiques sur le recul du soutien à l'immigration, je peux dire que je l'ai ressenti personnellement lors de cette rencontre. Les gens trouvent que les chiffres sont trop élevés.
Je n'ai pas eu l'occasion de le faire, mais si j'avais parlé de cette mesure législative en particulier, je sais ce qu'auraient dit les bonnes gens de Dufferin—Caledon. Ils auraient dit que c'est ridicule. Bon nombre des personnes présentes à cette assemblée publique étaient des immigrants qui sont venus dans notre pays pour profiter des possibilités qu'offre le Canada. Ils auraient été scandalisés par cette décision.
Quelles sont les conséquences du chaos en immigration créé par les libéraux au Canada? Il y a d'abord le marché de l'emploi. L'incapacité des enfants de mes concitoyens à se trouver un emploi était sur toutes les lèvres à l'assemblée publique que j'ai organisée. C'est entre autres pour cette raison que nous avons déclaré que nous allions éliminer le Programme des travailleurs étrangers temporaires: beaucoup trop de personnes viennent ici et subtilisent des emplois aux Canadiens. Le Programme des travailleurs étrangers temporaires fait partie du problème.
Il faudra beaucoup de temps pour réparer les dégâts causés par les libéraux en immigration. Dans ce domaine, nous constatons un autre désastre que les libéraux n'avaient pas besoin de causer. Ils auraient pu régler ce problème très simplement, mais ils ne l'ont pas fait. Ils ont choisi un critère inadéquat: après 1 095 jours passés au Canada à n'importe quel moment de sa vie, une personne obtient la citoyenneté canadienne et peut ensuite la transmettre à ses enfants.
C'est une mesure législative horrible. Les conservateurs s'y sont opposés à la dernière législature. Ils s'y opposent toujours aujourd'hui. Nous chercherons à obtenir des amendements afin d'apporter un peu de bon sens à ce projet de loi exécrable.
:
Monsieur le Président, je suis heureux de prendre de nouveau la parole à la Chambre après avoir passé quelque temps dans ma circonscription à discuter avec la population et à écouter ce que les Canadiens ont à dire. C'est toujours un privilège de débattre ici de mesures législatives qui concernent non seulement la politique nationale, mais aussi l'essence même de l'identité canadienne.
Nous débattons du projet de loi , Loi modifiant la Loi sur la citoyenneté. Ce projet de loi porte sur l'identité canadienne elle-même et sur la valeur de cette identité. Soyons clairs. La citoyenneté canadienne n'est pas seulement un bout de papier ou un passeport. C'est aussi une promesse. C'est une promesse de loyauté, d'engagement et de responsabilité commune. Elle représente des libertés durement acquises et des responsabilités que des générations de Canadiens ont défendues et chéries.
Les conservateurs ont toujours estimé que la citoyenneté devait être équitable, sûre et significative. Elle doit refléter un lien authentique avec le Canada qui ne repose pas uniquement sur des mots, mais aussi sur la participation et l'engagement. Malheureusement, le projet de loi mine ces principes.
Nous soutenons certaines parties du projet de loi. Nous convenons que les enfants nés à l'étranger et adoptés par des citoyens canadiens devraient être traités de la même manière que les enfants biologiques. C'est juste, équitable et cela aurait dû être fait depuis longtemps. Nous convenons également que l'injustice faite aux Canadiens qui ont perdu leur statut de citoyen, ceux qui ont été victimes des failles dans la loi sans avoir commis la moindre faute, doit être corrigée. Ce sont des personnes qui ont grandi ici, qui ont travaillé ici, qui ont payé des impôts et qui ont vécu en tant que Canadiens, et dont le statut n'aurait jamais dû être remis en question. Il est juste de corriger ces injustices.
Cependant, ce sont les dispositions qui suppriment la règle limitant à la première génération l'attribution de la citoyenneté par filiation aux personnes nées à l'étranger et qui la remplacent par un faible critère dit de lien substantiel qui font du projet de loi non seulement un échec, mais un échec lamentable. Cette mesure de protection, instaurée par le gouvernement conservateur précédent en 2009, a été mise en place pour une bonne raison. Nous avons vu, en 2006, ce qui se passe lorsque la citoyenneté peut être transmise indéfiniment sans lien. Pendant le conflit au Liban, des milliers de Canadiens par opportunisme, des personnes ayant peu ou pas de liens réels avec le Canada, ont demandé à être évacuées, ce qui a entraîné des coûts énormes pour les contribuables canadiens. Près de 94 millions de dollars ont été dépensés pour amener 14 000 personnes en lieu sûr, dont beaucoup sont retournées à l'étranger dès la fin de la crise. Cet incident nous a montré le danger d'un héritage de citoyenneté illimité. La limite de la première génération était une mesure nécessaire et raisonnable pour protéger la valeur de la citoyenneté canadienne. Le projet de loi jette cette protection aux poubelles.
Selon le nouveau critère du lien établi par les libéraux, un parent pourrait transmettre la citoyenneté s'il n'a vécu au Canada que 1 095 jours non consécutifs à n'importe quel moment de sa vie. Cela pourrait signifier trois ans passés ici il y a des décennies en tant qu'étudiant avant de partir définitivement à l'étranger. Il ne s'agit pas d'un lien substantiel. Dans leur plan, les libéraux prétendent le contraire, mais ce n'en est pas un. Il s'agit d'un bref chapitre d'une vie et non d'une vie au complet. Pourtant, ce projet de loi traite ce séjour sur le même pied d'égalité que l'engagement d'une vie des Canadiens qui bâtissent des collectivités, élèvent des familles et investissent dans notre avenir au Canada. Ce n'est ni juste, ni équitable, ni responsable. Quel message cette mesure envoie-t-elle aux nouveaux arrivants qui suivent toutes les règles, qui étudient pour passer l'examen de citoyenneté et qui le réussissent, qui satisfont aux exigences de résidence et qui font l'objet d'une vérification de sécurité complète? Ces personnes investissent des années de leur vie au Canada avant d'obtenir la citoyenneté. Pendant ce temps, en vertu de ce projet de loi, d'autres personnes pourraient hériter automatiquement de la citoyenneté sans jamais avoir payé d'impôt, sans parler une langue officielle du pays et sans participer à la société canadienne. Ce système à deux vitesses dévalorise le dur labeur des vrais immigrants.
Le projet de loi entraîne aussi de graves répercussions sur le plan de la sécurité. Il n'exige pas une vérification des antécédents criminels des personnes qui héritent de la citoyenneté en raison de ce prétendu lien. Les conservateurs ont proposé des amendements raisonnables afin de remédier à cette situation, y compris des mesures visant à exclure les personnes ayant un lourd casier judiciaire. Les libéraux les ont rejetés. À un moment où les Canadiens sont préoccupés par la sécurité publique, c'est tout à fait irresponsable.
Soyons clairs au sujet des coûts. Le directeur parlementaire du budget a fait savoir que ce changement pourrait accorder la citoyenneté à plus de 115 000 personnes presque automatiquement, dont bon nombre vivent en permanence à l'étranger, mais nous n'avons aucune idée du nombre réel. Le traitement de ces dossiers coûtera au moins 21 millions de dollars en amont, avec des coûts beaucoup plus élevés à long terme pour les soins de santé, les pensions et d'autres services. Les Canadiens qui travaillent fort et paient des impôts toute leur vie devront subventionner des citoyens de complaisance qui n'ont jamais apporté un sou au pays.
Pendant ce temps, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada est déjà débordé. Partout au pays, les habitants nous font part des retards interminables dans le traitement des visas de visiteur, des regroupements familiaux et des cérémonies de citoyenneté. La Cour supérieure de l'Ontario a même conclu qu'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada avait un taux d'erreur de 50 % dans le traitement des demandes, mais les libéraux veulent ajouter des dizaines de milliers de nouveaux dossiers sans plan, sans ressources et sans analyse claire de l'impact.
Les pays comparables sont beaucoup plus prudents. Les États‑Unis, le Royaume‑Uni, la France et l'Italie limitent tous la citoyenneté par filiation à la première génération née à l'étranger. Le Canada fait figure d'exception avec le programme libéral, et ce n'est pas pour les bonnes raisons. Comme l'ont signalé les avocats et les experts en immigration, le projet de loi est une réponse imprudente à une décision judiciaire erronée et étend la citoyenneté bien au-delà de tout lien raisonnable.
La citoyenneté canadienne est précieuse. Elle n'est pas une police d'assurance pour ceux qui veulent vivre à l'étranger et ne revenir qu'en cas de problème. Elle n'est pas un moyen pratique pour ceux qui veulent profiter des avantages sans assumer de responsabilités. Elle doit avoir une signification plus profonde. Les conservateurs s'opposent à certains aspects du projet de loi, car il dévalorise la citoyenneté canadienne, il porte atteinte à l'équité et il expose les contribuables à un risque énorme. Nous ne connaissons même pas l'ampleur de ce risque, car aucune analyse n'a été effectuée. Nous appuyons les réformes ciblées visant les enfants adoptés et les personnes dépossédées de la citoyenneté canadienne, mais nous rejetons l'élimination de la limite à la première génération.
L'ancienne ministre libérale Lucienne Robillard a déjà dit que nous devions « accorder la citoyenneté à ceux qui la demandent et qui sont disposés à déployer tous les efforts voulus pour la mériter ». Les conservateurs sont d'accord avec elle. La citoyenneté canadienne doit être méritée, et non accordée comme on distribue des bonbons ou comme les libéraux font des promesses. La citoyenneté n'est pas qu'un document. C'est un engagement envers le Canada, sa population et son avenir. Seuls les conservateurs guidés par le gros bon sens veilleront à ce qu'elle demeure un symbole fort, significatif et respecté partout dans le monde.
:
Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi et de pouvoir être un transformateur de la citoyenneté canadienne. Fondamentalement, ce projet de loi vise des personnes de véritables familles. Il s'agit de leur histoire, de leurs sacrifices et de leur lien profond et durable avec le Canada, peu importe où leur carrière ou leur vie les mène.
Comme député fédéral depuis 2015, j'ai eu l'occasion de rencontrer plusieurs familles de ma circonscription qui ont été réunies grâce à l'immigration. Je n'ai pas connu ça avec ma famille. Les Lauzon de Notre‑Dame‑de‑la‑Paix, de la région de la Petite‑Nation et de Gatineau, n'ont aucun lien familial avec des gens d'autres nations. J'ai cependant pu connaître ça par le truchement de dossiers que nous avons traités à mon bureau, par l'aide que nous avons pu apporter aux familles. Nous avons constaté à quel point la réunification des familles, c'était important.
Fondamentalement, ce projet de loi vise des personnes de véritables familles. La citoyenneté est bien sûr un statut légal, mais, plus encore, il s'agit d'appartenance à une communauté diversifiée et accueillante, guidée par des valeurs démocratiques communes. Il existe une réalité transfrontalière, et, dans un monde idéal, nous serions capables d'unir toutes les familles, mais ce n'est pas possible. Néanmoins, dans le monde interrelié d'aujourd'hui, où la migration et la mobilité sont des facettes omniprésentes de la vie moderne du Canada, nous avons l'occasion, comme Canadiens, de donner l'exemple aux autres pays du monde quant à l'importance de l'unification des familles.
Alors que certains pays restreignent l'accès à la citoyenneté, le Canada adopte une voie fondée davantage sur les principes, une voie qui englobe la diversité, les familles transfrontalières et les liens durables que les Canadiens entretiennent à l'étranger. De nombreux Canadiens vivent à l'étranger et y travaillent dans les domaines du développement international, des arts, de la culture, de la science, de l'éducation, du commerce mondial ou alors dans le secteur humanitaire, pour n'en citer que quelques-uns. Ces citoyens entretiennent à part entière des liens profonds avec le Canada, y revenant souvent pour élever leurs enfants, prendre soin de leurs proches et bâtir de nouvelles collectivités. S'assurer que leur enfant, qu'il soit né ou adopté à l'étranger, peut partager cette identité n'est pas seulement une question d'équité; cela renforce également la cohésion et la portée mondiale de notre pays.
Aujourd'hui, je tiens à faire part à la Chambre de ce que les nouveaux Canadiens nous ont dit sur l'importance de leur citoyenneté, ce qu'ils m'ont dit depuis 2015. Ce sont des conversations que nous avons eues avec les familles devenues canadiennes sur l'importance de réunir les enfants et les petits-enfants, sur l'incidence que la citoyenneté a eue, et sur la façon dont nous devons continuer de protéger les droits, les responsabilités et la valeur commune de la citoyenneté. Devenir Canadien ou Canadienne est un privilège, mais c'est souvent décrit comme une grande fierté.
C'est avec rigueur que notre gouvernement, avec ce projet de loi, entend venir combler le manque créé depuis 2009. On parle de la fierté de faire du Canada son chez-soi et de la fierté du trajet qu'il a fallu parcourir pour y parvenir. Devenir citoyen canadien constitue le point culminant de plusieurs années de sacrifices, de travail acharné et de persévérance non seulement de la part de la personne, mais aussi souvent de la part de toute la famille. Beaucoup de compromis ont été faits dans les familles qui ont été mises à l'épreuve. Il s'agit également d'un moment de connexion et de collectivité, d'une possibilité de quelque chose de plus grand que soi. De nombreux députés ont eu l'occasion de témoigner du poids émotionnel de ce moment. Les nouveaux arrivants, souvent avec leurs enfants, tiennent fièrement leur certificat, sachant que l'avenir de leur famille est plus sûr dans ce merveilleux pays.
Ce sentiment de fierté dépasse les frontières avec les gens du monde entier qui souhaitent avoir l'occasion de faire du Canada leur chez-soi. Pour ceux qui fuient un conflit, la persécution ou les difficultés, la citoyenneté canadienne représente un nouveau départ, une nouvelle vie, soit une deuxième chance à la vie. Il s'agit d'un privilège que la plupart ne prennent pas à la légère. La gratitude exprimée par les nouveaux citoyens est profonde. Les gens parlent souvent des possibilités offertes par le Canada, surtout en matière d'éducation, de soins de santé et de paix. Ces piliers de la vie canadienne sont des pierres angulaires d'un avenir meilleur, non seulement pour les nouveaux citoyens eux-mêmes, mais également pour leurs enfants et les générations futures.
Que ce soit en faisant du bénévolat, en participant à des événements culturels locaux ou simplement en apprenant à connaître leurs voisins, les nouveaux Canadiens participent activement au renforcement du tissu de notre société. Ils incarnent l'esprit de générosité du Canada et contribuent à la réussite de leur collectivité, et ce, de plusieurs façons. Nous en connaissons tous dans notre entourage aujourd'hui, notamment quand on est député fédéral à Ottawa.
En tant que gouvernement, nous devons demeurer vigilants pour veiller à ce que la citoyenneté canadienne demeure un symbole d'inclusivité, d'équité et de sécurité, ainsi qu'un engagement à cet égard.
Pourquoi le projet de loi est-il important pour moi? Il s'agit de la raison pour laquelle nous avons présenté ce projet de loi. C'était pour veiller à ce que l'accès à la citoyenneté reste équitable et transparent. À un moment où la désinformation et la division peuvent menacer la confiance dans les institutions publiques, le Canada doit démontrer que son engagement envers l'équité dépasse les frontières.
Le fait de fournir des voies de citoyenneté réfléchies et inclusives au-delà de la première génération permet d'affirmer que l'identité canadienne est façonnée non seulement par le lieu de naissance, mais également par le lien, la contribution et les valeurs. Le rôle du gouvernement n'est pas seulement de protéger les droits des citoyens canadiens, mais également de préciser le processus de citoyenneté et d'adopter des lois qui tiennent compte des valeurs de l'égalité et de l'inclusion.
Ce projet de loi vise à remédier automatiquement au statut des personnes qui auraient été des Canadiens si ce n'était pas de la limite à la première génération. Il crée également un nouveau cadre prospectif pour la citoyenneté par filiation. À l'avenir, les enfants nés à l'étranger au-delà de la première génération seront admissibles à la citoyenneté si leur parent canadien peut démontrer un lien substantiel avec le Canada. À l'avenir, tant que le parent canadien qui est né à l'étranger a accumulé trois années de présence au Canada avant la naissance de son enfant, son enfant naîtra, lui aussi, citoyen.
L'objectif et la structure de la Loi sur la citoyenneté ont été et continueront d'être, après l'entrée en vigueur du projet de loi C‑3, que les enfants adoptés à l'étranger par des Canadiens et les enfants nés à l'étranger de Canadiens soient traités de manière aussi semblable que possible.
Le grand privilège que nous avons, la citoyenneté canadienne, s'accompagne d'une grande responsabilité. Celle de s'engager, de contribuer et de prendre appui sur les valeurs qui font de notre pays ce qu'il est. La citoyenneté n'est pas seulement une destination, elle est un trajet et un engagement envers la collectivité, la justice et le respect mutuel.
En conclusion, la citoyenneté canadienne est une étape importante et émotionnelle. Il s'agit d'un privilège qui s'accompagne d'occasions et de gratitude, mais également de la responsabilité de faire respecter les valeurs qui nous unissent. La citoyenneté n'est pas seulement une question de droit; il s'agit d'une réflexion de qui nous sommes et de qui nous incluons. En adoptant le projet de loi C‑3, nous choisissons le lien plutôt que l'exclusion et l'équité plutôt que la limitation. Nous disons aux Canadiens, partout dans le monde, et à leurs enfants que leurs liens avec notre pays sont importants, que leur histoire, leur contribution et leur sentiment d'appartenance font partie de ce qui rend un Canada fort.