a) les crimes violents ont augmenté de 55 % sous le gouvernement libéral et que les récidivistes continuent d’être libérés en raison des lois libérales sur la capture et la remise en liberté;
b) le gouvernement libéral a promis il y a six mois de faire adopter une réforme de la justice pénale, mais ne l’a pas encore fait;
afin de maintenir les récidivistes en prison et d’assurer la sécurité de la population canadienne, la Chambre est d’avis que le projet de loi C-242, Loi modifiant le Code criminel et la Loi sur le ministère de la Justice, aussi appelée la Loi sur la prison, pas la liberté sous caution, doit être adopté et s’engage à prolonger les heures de séance, à mener une étude accélérée en comité et à prendre toutes les autres mesures procédurales nécessaires pour l’adopter à la première occasion.
— Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
C'est toujours un honneur de prendre la parole à la Chambre pour défendre les intérêts des Canadiens respectueux des lois.
Nous connaissons maintenant les résultats de l'expérience des libéraux concernant la réforme de la mise en liberté sous caution: c'est un échec. Ils ont manqué à leurs obligations envers les victimes. Leurs politiques ont laissé tomber les survivants et leurs familles; elles ont laissé tomber les Canadiens.
Quand on examine les manchettes que les Canadiens voient chaque jour, on constate qu'elles sont tragiques et déchirantes. Les cas d'extorsion sont monnaie courante dans notre collectivité. À Surrey, en Colombie‑Britannique, dans Peel et à Calgary, les propriétaires d'entreprise ont peur. Ils ne répondent même pas aux appels provenant de numéros de téléphone inconnus. On entend parler de fusillades en plein jour, de meurtres, dont celui d'une grand-mère de 70 ans qui était sortie faire ses courses et qui a été poignardée et tuée au hasard dans la rue. Il y a des détournements de voitures avec violence et des violations de domicile. Notre résidence est l'endroit où nous sommes censés être le plus en sécurité; c'est censé être le havre où nous pouvons élever notre famille en paix et vivre notre vie. Or, c'est maintenant un endroit ciblé par les récidivistes violents.
La criminalité est en hausse à cause des politiques inefficaces des libéraux. Avec des mesures législatives comme les projets de loi et , les libéraux laissent des récidivistes violents terroriser nos collectivités encore et encore. Voilà le résultat de leurs décisions et de leurs politiques.
Les libéraux aiment nier et détourner l’attention des Canadiens de leur bilan lamentable, mais ils sont responsables de la situation actuelle. Quand ils ont présenté le projet de loi en 2019, ils ont codifié le principe de la retenue, qui précise clairement que les juges, les juges de paix et les agents de la paix libèrent les prévenus à la première occasion raisonnable et aux conditions les moins sévères possible. C’est une décision qu’ils ont prise; ils ont choisi cette avenue et ils l’ont présentée au Parlement. Les conservateurs ont voté contre à l’époque, et nous sommes toujours contre le principe aujourd’hui.
Chaque jour qui passe, 1 600 crimes violents sont commis dans notre pays. Si on fait le calcul, cela représente presque un Canadien qui est victime d’un crime violent chaque minute au Canada à cause de l’inaction des libéraux. Les Canadiens ont peur; ils sont terrifiés. Ils ont peur d'aller se promener le soir dans leur quartier. Il y a des personnes âgées dans le comté d’Oxford qui ne peuvent même pas aller à la banque sans voir des agents de sécurité et sans en ressentir de la nervosité. Ce n’est pas le Canada que mes parents ont choisi. Ce n’est pas le Canada dont rêvent les nouveaux arrivants ou ceux qui vivent ici depuis des générations.
C'est avec leurs politiques que les libéraux ont laissé tomber les Canadiens. L’ironie, c’est qu’ils ont dit — et le l'a dit pendant la campagne électorale — qu’ils allaient prendre des mesures décisives et apporter immédiatement des changements au Code criminel. Or, six mois se sont écoulés depuis et aucune mesure législative n’a été présentée.
Les libéraux ne cessent de nous faire miroiter un projet de loi magique sur la réforme de la mise en liberté sous caution. « Ça s’en vient », disent-ils. Eh bien, ils ont réformé la mise en liberté sous caution et ils ont échoué. Nous n’avons donc plus besoin des politiques libérales sur la mise en liberté sous caution. Nous devons les éliminer. Nous devons investir pour veiller à ce que nos agents de première ligne aient les outils dont ils ont besoin pour faire leur travail. Nous devons veiller à ce que le Code criminel tienne compte des réalités d’aujourd’hui. Voilà pourquoi j’ai déposé la semaine dernière un projet de loi favorisant la détention au lieu de la liberté sous caution.
J’ai fait mes devoirs à la place des libéraux afin de présenter le projet de loi favorisant la détention au lieu de la liberté sous caution. Je sais qu’ils ont de la difficulté à en arriver à un résultat. Le projet de loi a été élaboré à la suite de consultations et il jouit d'un appui d’un bout à l’autre du pays, de Whitehorse, au Yukon, jusqu’à la côte Est. À l’instar de mon collègue, le député de , et d’autres membres de notre équipe conservatrice, j’ai rencontré des représentants des forces de l’ordre et des dizaines de syndicats de policiers. Nous avons rencontré des groupes de défense des victimes. J’ai rencontré des familles de victimes. Je me suis assis à leur table pour discuter avec ces personnes. Elles ont pleuré devant moi, parce que leur situation aurait pu être évitée. Nous n’avions pas besoin d’être ici aujourd’hui.
Notre projet de loi tient compte des commentaires des procureurs de la Couronne, des avocats de la défense et du milieu juridique. Plus important encore, des milliers de Canadiens signent notre pétition pour exiger que le gouvernement se réveille enfin, mette fin à la folie actuelle et rétablisse la sécurité dans les rues de notre pays.
Notre motion de l'opposition est importante, car nous voulons adopter le projet de loi , Loi favorisant la détention au lieu de la liberté sous caution, dès que possible. Nous voulons que les libéraux s'écartent du chemin. Nous voulons qu'ils arrêtent de nuire à la sécurité des collectivités, de retarder les choses, de nier la réalité, de courir après les occasions de se faire photographier et les gros titres dans les médias, et qu'ils se concentrent plutôt sur la lutte contre la criminalité pour le bien des Canadiens. Nous avons constaté que ce n'est pas seulement dans les grandes villes que la criminalité sévit; elle touche maintenant aussi les régions rurales du Canada. Les entreprises en subissent les contrecoups. Il y a des coûts économiques. À cela s'ajoutent des coûts émotionnels, sociaux et liés à la sécurité.
Personne n'a jamais vu un tel niveau de criminalité auparavant. C'est pourquoi mon projet de loi favorisant la détention au lieu de la liberté sous caution supprimerait le principe de la retenue que les libéraux ont mis en place. Nous instaurerions un principe de la sécurité du public comme considération première dans les décisions relatives à la mise en liberté sous caution. Donnons la priorité aux droits des Canadiens respectueux de la loi, et non à ceux des criminels, comme l'ont fait les libéraux ces dernières années.
Mon projet de loi introduirait une nouvelle catégorie d'infractions graves qui inclurait les crimes violents comme les incendies criminels, l'extorsion, les violations de domicile, les vols de voiture et les agressions contre des agents de la paix. Ces infractions seraient assorties d'une inversion du fardeau de la preuve pour les criminels cherchant à obtenir une libération sous caution. Le projet de loi apporterait des précisions au Code criminel afin de donner aux juges la clarté dont ils ont besoin en les obligeant à examiner les antécédents criminels d'un accusé, pour toutes les infractions.
Nous modifierions et renforcerions l'évaluation des risques dans le cadre de l'octroi d'une mise en liberté sous caution pour des motifs secondaires. Nous ajouterions de nouvelles mesures comme motifs tertiaires. Si une personne ayant un casier judiciaire lourd ou ayant été accusée et condamnée pour un acte criminel au cours des 10 dernières années est libérée sous caution et arrêtée à nouveau, elle ne devrait pas bénéficier d'une nouvelle mise en liberté sous caution. Nous renforcerions les conditions d'octroi de la liberté sous caution.
À l'heure actuelle, au Canada, un criminel qui a été inculpé pour une infraction grave peut se porter garant d'autres criminels. Cela s'est déjà produit. Vous avez bien entendu: certains criminels se portent garants d'autres criminels. C'est insensé. Un garant doit être une personne capable d'en aider une autre à rester dans le droit chemin, mais lorsque des criminels se portent garants d'autres criminels, il y a un problème.
Notre projet de loi n'a rien de partisan. Nous demandons aux députés de nous appuyer, de mettre de côté leur esprit partisan et de penser aux Canadiens. Ce projet de loi est une mesure législative pleine de bon sens. Il protégerait les Canadiens. Il garantirait que les récidivistes violents restent derrière les barreaux, là où ils doivent être, et il rétablirait la sécurité dans nos collectivités.
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Monsieur le Président, le gouvernement a trompé les Canadiens en leur faisant croire qu'il ne faisait que codifier le libellé de la Cour suprême du Canada. L'arrêt auquel les libéraux faisaient référence était l'affaire Antic, qui réitérait essentiellement les principes de la Charte canadienne des droits et libertés qui s'appliquent aux personnes qui sont innocentes quant aux faits, bien qu'elles soient inculpées d'un crime grave. Justin Trudeau et ses ministres ont dit qu'ils reprenaient le libellé de l'arrêt Antic et l'appliquaient au Code criminel, mais dans la décision rendue dans cette affaire, la Cour suprême n'a jamais enjoint au gouvernement fédéral de faire quoi que ce soit. Elle rappelait simplement l'équilibre qui devait être respecté chaque jour dans tous les tribunaux du pays.
Justin Trudeau et son ministre de la Justice de l'époque, David Lametti, ont décidé de faciliter la tâche des criminels. Ils ont introduit, à l'article 493.1 du Code criminel, le « principe de la retenue » qui veut que, quels que soient les motifs de détention prévus au Code criminel, le principal motif de libération est la probabilité que la personne se présente au tribunal. Le deuxième motif est l'existence d'un enjeu lié à la protection du public et la présomption que cette personne fera l'objet de nouvelles accusations si elle est libérée. Le troisième motif était le maintien de la confiance du public, en fonction de la gravité des chefs d'accusation.
Ces trois motifs fonctionnaient, mais Justin Trudeau et David Lametti ont décidé d'introduire le principe de la retenue. Ainsi, la consigne donnée à tous les juges et juges de paix saisis de demandes de mise en liberté sous caution à ce jour est de « chercher » en premier lieu, ce qui traduit une obligation, « à mettre en liberté le prévenu à la première occasion raisonnable et aux conditions les moins sévères possible [...] », et ce, indépendamment de la nature de l'accusation ou du préjudice causé à la collectivité ou à la victime et indépendamment du casier judiciaire du délinquant, qui pouvait montrer une tendance à enfreindre les ordonnances du tribunal ou à récidiver. Cela ne tenait pas compte non plus du nombre de libérations en suspens dont cette personne pouvait faire l'objet. Selon le gouvernement libéral, cette personne méritait d'être libérée. C'est là l'origine de la politique de capture et de remise en liberté qui est la source des problèmes que nous vivons aujourd'hui.
Je sais que le député de aime tout transformer en enjeu partisan. Je dirai à mon collègue de Woodstock que ce projet de loi et nos arguments ne sont pas partisans, car la sécurité communautaire n'est pas un enjeu partisan. Tous les députés représentent des gens qui veulent tous vivre dans des maisons qui sont sûres, dont les fenêtres sont intactes, dont les portes n'ont pas été forcées et où les véhicules sont encore garés dans l'allée, où les enfants peuvent jouer dans la cour en toute sécurité et jouer au hockey dans la rue sans craindre d'être blessés par des balles perdues ou de vivre des effractions nocturnes, comme on en voit quotidiennement. C'est ce que souhaitent les Canadiens, et c'est pourquoi il ne s'agit pas d'un enjeu partisan.
La responsabilité première du gouvernement libéral est d'assurer la sécurité des Canadiens. Le député de dit que le a un programme solide qu'il a promis aux Canadiens, mais il s'agit là d'un leurre classique. Nous avons entendu ces promesses pendant la campagne électorale et dans le discours du Trône, et de nombreux députés d'en face ont promis ces mesures concrètes. Cependant, sept mois après l'entrée en fonction du nouveau premier ministre, nous ne voyons toujours rien venir. Entre-temps, des gens sont morts, d'autres vivent dans la peur et le nombre de victimes d'agressions sexuelles ou d'extorsion est alarmant.
Voyons les chiffres. À cause des lois libérales sur la mise en liberté sous caution, les crimes avec violence ont augmenté de 55 % depuis 2015. À cause de ces mêmes lois libérales, les crimes commis avec des armes à feu ont augmenté de 130 % et le nombre d'affaires d'extorsion a augmenté de 330 %, sans parler du nombre d'agressions sexuelles, qui a augmenté de 76 %, et d'homicides, qui a quant à lui augmenté de 29 %. Ainsi, si les libéraux ne veulent pas assumer leur responsabilité première, qu'ils nous laissent le champ libre pour que nous puissions proposer des solutions sensées pour protéger les Canadiens.
En juillet dernier, j'ai lancé, dans l'espoir qu'elle fasse le tour du pays, une pétition demandant l'abrogation immédiate du principe de la retenue, le rétablissement de la sécurité dans les rues et l'application du principe de sécurité communautaire, tout comme l'a fait le député d' dans notre projet de loi favorisant la détention au lieu de la liberté sous caution. Depuis la mi-juillet, 60 000 Canadiens, des Canadiens que représentent les députés ministériels, ont signé ma pétition. Depuis quatre ans, les premiers ministres des provinces et des territoires, les maires, les présidents des associations de policiers, les chefs de police et les groupes de défense des victimes demandent une seule chose au gouvernement: qu'il change d'approche en matière de liberté sous caution et qu'il assure la sécurité des Canadiens.
Une occasion se présente au gouvernement libéral. S'il souhaite se démarquer et se dissocier clairement de l'héritage de Justin Trudeau, voici sa chance. Il suffit aux députés d'appuyer le projet de loi favorisant la détention au lieu de la liberté sous caution ou de s'abstenir de voter, mais surtout, qu'ils disent à leurs concitoyens, qui, j'en suis sûr, suivront nos interventions aujourd'hui, qu'ils feront leur travail, et je ne manquerai pas de faire passer le message à tous mes abonnés du pays pour les gens qui ne suivent pas nos travaux ici. Il faut défendre le Canada, défendre la sécurité, défendre les victimes et renvoyer les criminels violents là où ils doivent être, en prison.
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Monsieur le Président, en tant que secrétaire d'État chargée de la Lutte contre la criminalité, je suis heureuse de pouvoir débattre de cette motion. La sécurité publique ainsi que nos lois sur la mise en liberté sous caution et la détermination de la peine jouent un rôle essentiel dans le système de justice pénale. Ce sont là certaines des lois les plus importantes, qui visent non seulement à garantir que justice soit faite, mais aussi à assurer la sécurité des Canadiens dans leurs collectivités.
Au cours des dernières années, les Canadiens ont exprimé de légitimes préoccupations au sujet des crimes violents et de la récidive. Ces préoccupations sont réelles, et le gouvernement travaille d'arrache-pied avec les forces de l'ordre, les procureurs de la Couronne et d'autres ordres de gouvernement dans tout le pays pour y donner suite. Il est encourageant de constater que l'opposition conservatrice et le gouvernement libéral nouvellement élu s'entendent sur la nécessité d'améliorer la sécurité publique, notamment en adoptant des lois plus sévères afin de rendre les collectivités plus sûres.
J'ai une bonne nouvelle pour mes collègues. Le présentera au cours de la présente session parlementaire un projet de loi visant à modifier en profondeur certaines parties du Code criminel et d'autres aspects du système de justice pénale. Ces bouleversements profonds renforceront la réforme de la mise en liberté sous caution dans notre pays, alourdiront et prolongeront les sanctions imposées aux auteurs de crimes violents et garantiront le soutien nécessaire pour assurer la sécurité des collectivités grâce à des investissements directs dans l'application de la loi.
Comme l'indique son programme électoral de 2025, le gouvernement libéral s'engage à renforcer les dispositions du Code criminel relatives à la mise en liberté sous caution afin de rendre plus difficile l'obtention de la liberté sous caution pour les personnes accusées de crimes violents ou de crimes organisés liés au vol de voitures, aux cambriolages, à la traite de personnes, au passage de clandestins et au trafic de stupéfiants. Notre gouvernement s'engage également à ajouter une exigence pour les tribunaux d'imposer une interdiction de posséder des armes à feu ou des armes lorsqu'ils accordent la liberté sous caution à toute personne accusée d'une infraction liée au crime organisé.
Le gouvernement libéral s'est engagé à réformer le régime canadien de détermination de la peine afin de mieux lutter contre la récidive et la violence. Plus précisément, notre programme électoral de 2025 comprend un engagement à modifier la loi afin d'obliger les tribunaux à tenir compte en premier lieu des principes de dénonciation et de dissuasion lorsqu'ils déterminent la peine à infliger à une personne ayant fait l'objet de nombreuses condamnations. Cela signifie que les tribunaux devraient avant tout envisager une peine qui dissuaderait les récidivistes. Il comprend également un engagement à étendre les outils de détermination de la peine en autorisant les peines consécutives pour les vols de voitures liés au crime violent ou organisé.
Le a donné suite à cet engagement électoral en acceptant, lors de la réunion des premiers ministres du 2 juin, de renforcer les dispositions du Code criminel relatives à la mise en liberté sous caution et à la détermination de la peine. Plus tard dans le mois, le a également annoncé publiquement qu'une réforme du régime de mise en liberté sous caution et de détermination de la peine serait présentée cet automne afin de répondre aux préoccupations croissantes concernant la récidive et la violence à toutes les étapes du processus de justice pénale. Au cours de l'été, le ministre de la Justice, le et moi-même avons entrepris un important travail de consultation auprès des provinces et des territoires, des forces de l'ordre et des acteurs du milieu juridique afin d'éclairer et de mettre au point ces réformes.
Maintenant, même s'il est important de se pencher sur les solutions de demain, il est tout aussi important de regarder dans le passé afin de bien comprendre notre système de justice pénale et l'état actuel du droit. Par exemple, malgré les critiques récurrentes à l'égard de l'ancien projet de loi , que certains jugeaient trop clément, je tiens à souligner qu'il a renforcé les dispositions du Code criminel relativement à la mise en liberté sous caution dans les cas de violence contre un partenaire intime. Ce projet de loi a notamment rendu plus difficile l'obtention d'une mise en liberté sous caution pour les personnes accusées de tels actes. Les modifications apportées s'appuyaient sur des recherches démontrant que les victimes courent un risque accru de subir de nouvelles violences après que des accusations ont été portées. Il s'agissait d'une étape essentielle pour reconnaître les risques particuliers que posent les récidivistes dans les cas de violence contre un partenaire intime et assurer une meilleure protection des survivants.
Plus récemment, en 2023, le Parlement a adopté à l'unanimité l'ancien projet de loi en réponse à un nouveau défi pressant: l'inquiétude grandissante que suscitent les cas de récidive grave avec violence impliquant l'usage d'armes à feu ou d'autres armes pendant la période de mise en liberté sous caution. Les modifications apportées par l'ancien projet de loi C‑48 n'ont pas été rédigées en vase clos. Elles sont également le fruit d'une collaboration étroite avec les provinces et les territoires. Elles répondaient aussi directement aux appels à la réforme lancés par les premiers ministres de tout le pays.
Entre autres changements, l'ancien projet de loi prévoyait un renversement du fardeau de la preuve pour la mise en liberté sous caution afin de mieux répondre aux risques accrus pour la sécurité publique que représentent les récidivistes violents qui ont utilisé des armes à feu ou d'autres armes. Cela signifie que ces individus doivent désormais prouver qu'ils méritent d'être mis en liberté sous caution, contrairement à l'ancien processus où il incombait à la Couronne de prouver pourquoi une personne ne devait pas obtenir une mise en liberté sous caution.
Cela représentait un changement important qui reflétait la gravité de ce genre d'infraction et la nécessité de veiller à ce que les tribunaux tiennent compte des risques particuliers pour la sécurité publique que peuvent présenter les personnes qui en sont accusées. L'ancien projet de loi renforçait également l'inversion du fardeau de la preuve dans les affaires de violence entre partenaires intimes. Il étendait l'inversion du fardeau de la preuve à toute personne ayant déjà été absoute, et non plus seulement à celles qui avaient été condamnées, d'une infraction liée à la violence entre partenaires intimes.
Avant d'aborder les mesures que le gouvernement s'est engagé à prendre, j'aimerais parler d'un autre aspect du droit pénal qui suscite de nombreux commentaires: les ordonnances de sursis. Une ordonnance de sursis est une peine qui permet à un contrevenant de purger sa peine d'emprisonnement dans la collectivité sous certaines conditions. Elle ne peut être prononcée que lorsque la peine est inférieure à deux ans et que le tribunal estime que cela ne présente pas de risque pour la sécurité publique et n'est pas contraire aux principes de détermination de la peine. Les ordonnances de sursis ne peuvent être prononcées pour les infractions passibles de peines minimales obligatoires, les infractions liées au terrorisme, les infractions liées à des organisations criminelles passibles de peines minimales de 10 ans ou plus, l'encouragement au génocide, la torture ou la tentative de meurtre.
Les règles actuelles relatives aux ordonnances de sursis découlent de l'ancien projet de loi , présenté en 2022. Selon ce projet de loi, les tribunaux ne pouvaient prononcer des ordonnances de sursis que si celles-ci allaient de pair avec les principes de sécurité communautaire et de détermination de la peine. Les ordonnances de sursis doivent rester proportionnées à la gravité de l'infraction et à la responsabilité du délinquant, et constituer une dénonciation et un moyen de dissuasion adéquats. Le gouvernement a pris note des préoccupations selon lesquelles certains tribunaux inférieurs ont de plus en plus recours aux ordonnances de sursis dans le cas d'infractions sexuelles. Même si les cours d'appel estiment qu'elles constituent rarement des peines proportionnées, le gouvernement continue de surveiller les répercussions de l'ancien projet de loi C‑5 et envisagera d'autres améliorations afin d'assurer la sécurité des collectivités et la confiance du public.
À mesure que la criminalité évolue, nos lois doivent également évoluer. C'est pourquoi le présentera cet automne de nouvelles réformes concernant la mise en liberté sous caution et la détermination de la peine.
J'aimerais maintenant aborder un aspect de notre système de mise en liberté sous caution qui est souvent négligé, soit la question du partage des responsabilités entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. Bien que la législation fédérale établisse les lois régissant la mise en liberté sous caution, l'efficacité de notre système dépend en grande partie de la façon dont il est administré. Les provinces sont responsables de la nomination des juges provinciaux et des juges qui tiennent la plupart des audiences sur la mise en liberté sous caution, lesquels sont appelés juges de paix dans certaines provinces; de la surveillance du fonctionnement des services de police, qui sont chargés de surveiller les personnes libérées sous caution; et de l'application de toutes les conditions de mise en liberté.
Les investissements provinciaux dans des programmes communautaires de soutien et de surveillance visant à réduire le risque de récidive à l'étape de la mise en liberté sous caution sont également essentiels pour faire en sorte que notre système de mise en liberté sous caution fonctionne comme prévu. Ce sont également les provinces et les territoires qui nous permettraient de mieux comprendre les résultats en matière de mise en liberté sous caution. À l'heure actuelle, les provinces ne conservent pas les données sur la mise en liberté sous caution qui permettraient de déterminer si notre système de mise en liberté sous caution donne oui ou non les résultats escomptés. Le leadership des provinces dans l'amélioration de la collecte de données et de la production de rapports est nécessaire pour assurer une réforme efficace du droit fondée sur des données probantes à l'échelon fédéral. J'en ai parlé à tous les représentants provinciaux que j'ai rencontrés. Les données sur la mise en liberté sous caution seront essentielles pour mieux comprendre comment corriger les failles de notre système de mise en liberté sous caution.
Dans mon discours jusqu'à maintenant, j'ai parlé de plusieurs cas où on a imposé le renversement du fardeau de la preuve, comme les cas d'infractions liées aux armes à feu. Nous ne savons pas encore si ces mesures ont un effet positif. À mesure que nous continuons d'apporter d'autres réformes, je crains que nous ne comprenions peut-être pas pleinement si elles ont l'effet escompté par le Parlement.
De plus, ce sont les provinces qui administrent les tribunaux chargés de la mise en liberté sous caution. Plus tôt cette année, le maire de Brampton, Patrick Brown, au nom des maires des grandes villes de l'Ontario, a écrit une lettre à la province de l'Ontario afin de sonner l'alarme au sujet des affaires qui sont retirées, rejetées ou dans lesquelles la personne accusée a été libérée. Ces affaires représentaient près de 50 % du total. C'est un pourcentage ahurissant.
Il est essentiel de souligner qu'il faut engager plus de procureurs de la Couronne et nommer plus de juges pour entendre les causes plus rapidement et augmenter le nombre de places dans les prisons pour incarcérer les criminels. Une réforme globale du système de justice pénale doit inclure la participation de tous les ordres de gouvernement. Nous sommes prêts à faire notre part et à travailler de concert avec les provinces et les territoires qui sont prêts à faire la leur.
Les changements que j'ai mentionnés contribueront à résoudre nos problèmes immédiats, mais si nous souhaitons réellement réduire la criminalité et renforcer la sécurité publique, nous ne devons pas limiter notre examen à notre système pénal. La sécurité publique commence par la prévention. Elle nécessite de soutenir nos jeunes, d'investir dans les collectivités et de nous occuper des conditions sociales, notamment la pauvreté, la toxicomanie, la santé mentale et le logement. La réforme de la mise en liberté sous caution n'est qu'une pièce d'un casse-tête complexe. Un changement durable nécessite un engagement plus large en faveur de l'équité, de l'égalité des chances et du soutien.
Tous les ordres de gouvernement doivent travailler de concert pour mettre en place un système judiciaire efficace qui distingue les personnes qui représentent un risque réel de celles qui peuvent être prises en charge en toute sécurité au sein de la collectivité. Les Canadiens méritent un système judiciaire qui les protège tous. Ils méritent des lois claires, cohérentes et efficaces. Ils méritent également un système judiciaire qui fonctionne et qui est ferme, mais juste. Ils méritent également un gouvernement qui les écoute, qui répond à leurs préoccupations et qui agit, et c'est exactement ce que nous ferons.
Je tiens également à mentionner que l'opposition a enfin fait preuve d'un peu de bon sens, même si elle aurait dû le faire depuis longtemps. Dans le projet de loi , dont parle la motion d'aujourd'hui, les conservateurs ont discrètement supprimé le régime irréfléchi des trois prises, inspiré du modèle américain d'extrême droite, qui figurait dans leur dernier programme électoral. Les slogans creux inspirés de règles sportives ne permettront pas de mettre en place un système de justice pénale solide et d'assurer la sécurité des Canadiens. Les Canadiens méritent des solutions concrètes, élaborées en collaboration avec les forces de l'ordre, les procureurs et les autres ordres de gouvernement. C'est exactement ce que prévoit notre projet de loi exhaustif.
Je m'arrête ici pour formuler quelques observations sur le libellé de cette motion. Elle dit que le gouvernement libéral a promis il y a six mois de faire adopter une réforme de la justice pénale, mais qu'il ne l'a pas encore fait. C'est étrange. Pas plus tard que la semaine dernière, nous avons présenté le projet de loi , la Loi visant à lutter contre la haine, qui comprend des dispositions ciblées du Code criminel pour lutter contre les crimes haineux, qui sont en augmentation. Le projet de loi a été adopté à l'étape de la deuxième lecture hier soir lors d'un vote différé et est maintenant renvoyé au comité pour un examen plus approfondi.
Au cours de l'été, le a travaillé d'arrache-pied pour étudier les moyens d'améliorer nos lois en consultant étroitement ses homologues provinciaux, les forces de l'ordre, les chefs de police et les associations de policiers. Pendant ce temps, le conservateur était occupé à se battre pour conserver son poste, puis il a été parachuté en Alberta, après avoir été rejeté de manière catastrophique par les Canadiens partout au pays et dans sa propre circonscription de Carleton. Cependant, il semble qu'il n'ait tiré aucune leçon de ce rejet. Il continue d'agir de manière irresponsable, préférant se livrer à des manœuvres politiques plutôt que de miser sur une réforme concrète de la justice pénale, une réforme fondée sur des données probantes.
Rejetons les slogans et les simplifications excessives. Des slogans tels que « la prison, pas la liberté sous caution » peuvent sembler sévères, mais ils ne nous rapprochent pas de la résolution du problème. Les vraies solutions nécessitent un travail réel. Elles impliquent de renforcer les lois, d'améliorer leur mise en application, d'investir dans les données, de consacrer des ressources à la lutte contre les causes profondes de la criminalité et, en fin de compte, de mettre en place un système de justice qui fonctionne pour tous.
Adoptons de vraies solutions fondées sur des données probantes, sur la collaboration et sur les valeurs que sont l'équité et la reddition de comptes. C'est la voie à suivre. Voilà l'engagement du gouvernement. C'est ce que les Canadiens méritent et attendent de nous.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec mon collègue de .
Nous sommes saisis aujourd'hui d'une motion du Parti conservateur nous demandant de procéder à une étude accélérée d'un projet de loi qui s'attaque aux droits les plus fondamentaux de nos concitoyens.
Qui protège, à la Chambre, le droit de chacun à la liberté? Qui protège, à la Chambre, le droit de chacun d'être présumé innocent tant qu'il n'est pas déclaré coupable, conformément à la loi, par un tribunal indépendant et impartial à l'issue d'un procès public et équitable? Qui protège, à la Chambre, le droit de chacun de ne pas être privé sans juste cause d'une mise en liberté assortie d'un cautionnement raisonnable? Ce sera nous. Le Bloc québécois s'opposera à la motion conservatrice.
Nous avons plusieurs raisons de nous y opposer. Premièrement, précipiter l'étude d'un projet de loi qui s'en prend à nos libertés fondamentales constituerait une dérive démocratique et un abandon par le législatif de ses devoirs contre lesquels nous nous battrons. Deuxièmement, le projet de loi conservateur propose au surplus certains changements superficiels au Code criminel qui ne changeraient rien. Troisièmement, le projet de loi conservateur contredit des articles de la Charte canadienne des droits et libertés et soulève donc des enjeux constitutionnels qui méritent à tout le moins une étude sérieuse.
Avant d'expliquer nos motifs, j'aimerais quand même dire quelques mots sur le sentiment d'insécurité que certains de nos concitoyens québécois peuvent ressentir et que le Parti conservateur cherche à exploiter. Bien sûr, chaque fois qu'un crime fait la manchette, nous sommes tous estomaqués et outrés par ces actes répréhensibles. Hier, l'assassinat d'un bandit, mort en plein jour sous les balles d'une mitraillette dans un café de Laval, a justement soulevé des réactions de ce genre.
Il faut savoir que, lorsqu'ils seront arrêtés, les suspects ne seront pas relâchés. Le Code criminel prévoit déjà que les accusés de meurtre soient détenus en attente de leur procès. N'empêche, on peut comprendre le sentiment d'insécurité de certains de nos concitoyens. Au Bloc québécois, nous proposons d'ailleurs plusieurs mesures pour nous attaquer aux organisations criminelles. Nous proposons de créer un registre des organisations criminelles comme cela se fait pour les organisations terroristes. Cela aurait comme effet de faciliter la preuve lorsqu'un crime est commis au profit d'une organisation criminelle. Nous proposons aussi de faciliter la saisie des biens en inversant le fardeau de la preuve pour éviter la dilapidation des avoirs lorsqu'un individu appartenant au crime organisé est arrêté. Nous proposons également d'interdire aux organisations criminelles de parader avec leur insigne. À l'heure actuelle, les organisations criminelles défilent en toute impunité et font la promotion de leur organisation criminelle.
Nous proposons également de créer une infraction précise pour criminaliser le recrutement de jeunes pour qu'ils commettent des infractions. Comme on l'a vu tout récemment au Québec, cette nouvelle tactique est devenue le modus operandi du crime organisé. Puisque cela ruine des vies et des familles, nous nous devons de sévir plus sévèrement contre ceux qui exploitent nos jeunes.
Face à un besoin légitime de sécurité, les conservateurs proposent ce qu'ils appellent une loi sur la prison au lieu de la liberté sous caution. Ça pourrait paraître rassurant pour certains. Cependant, imaginons qu'un agent de police arrête une personne en l'accusant d'un crime. Même si la personne accusée nie avoir commis le crime, on l'amène en prison où elle doit passer de longs mois en détention en l'attente d'un procès pour finalement faire valoir son innocence. Est-ce que cela semble encore rassurant?
Si l'État met davantage de gens en prison avant de déterminer s'ils sont coupables, a-t-on toujours l'impression que cela améliore la sécurité ou n'est-ce pas là ouvrir la porte à une nouvelle insécurité, celle de se faire mettre en prison sous la base de fausses accusations pour un crime qu'on n'a pas commis? C'est ça, le projet de loi conservateur: une attaque au droit à la liberté et au droit à la présomption d'innocence.
Je reviens sur mes motifs. Premièrement, on nous demande de précipiter l'étude de ce projet de loi. C'est vraiment ce que dit la motion: il faut « mener une étude accélérée ». Bien évidemment, nous sommes contre cette façon de faire. Nous ne mettrons pas de bâillon sur un projet de loi qui vient s'attaquer à des libertés fondamentales. Nous allons faire valoir l'urgence, mais, si nous précipitons l'adoption d'un projet de loi qui crée finalement plus d'injustice que de justice, aurons-nous vraiment servi le bien commun?
Deuxièmement, certains éléments proposés dans le projet de loi des conservateurs sont vraiment des changements cosmétiques. Sans entrer dans les détails, il faut tout de même souligner que le projet de loi vise à modifier l'article 515(10), celui qui guide le juge qui doit déterminer s'il remet ou non en liberté une personne inculpée. On nous dit qu'il faut absolument que la notion de protection du public y soit inscrite. Or, c'est déjà le cas. Normalement, comme je l'ai appris en droit, le législateur ne parle pas pour ne rien dire.
Pour mémoire, mais aussi, pour éclairer la Chambre, rappelons que le paragraphe 515(10) du Code criminel prévoit déjà les circonstances dans lesquelles un prévenu peut-être détenu. Un prévenu est une personne qui n'a pas encore été reconnue coupable. On comprend pourquoi il est important de baliser tout ça, notamment parce que les accusations peuvent être fausses. Il arrive que des plaintes soient déposées à la police et qu'on s'aperçoive ensuite qu'elles ne sont pas fondées. On revient toujours au principe de présomption d'innocence. Notre système de droit criminel repose sur l'idée qu'il vaut mieux éviter qu'une injustice soit commise par l'État, quitte à ce que certains cas échappent à la justice. C'est ça, notre système de justice: un système qui préfère s'assurer qu'il n'y a pas d'injustice plutôt qu'agir trop vite.
Le Code criminel prévoit déjà que, normalement, les prévenus sont relâchés, à moins qu'ils soient accusés de crimes graves, auquel cas on peut les maintenir en détention. C'est possible dans le système actuel. Il faut se battre contre cette espèce d'idée selon laquelle notre système serait une passoire: qu'on arrête les gens, qu'on leur donne une petite tape dans le dos, qu'on les laisse repartir commettre d'autres crimes avant de les revoir deux jours plus tard. Ce n'est pas ainsi que ça fonctionne.
Ainsi, le paragraphe 515(10) stipule ceci:
[...] la détention d'un prévenu sous garde n'est justifiée que dans l'un des cas suivants:
a) sa détention est nécessaire pour assurer sa présence au tribunal [...]
Si on a un indice que la personne va fuir, on peut la maintenir en détention. C'est déjà prévu dans le Code criminel.
b) sa détention est nécessaire pour la protection ou la sécurité du public [...]
C'est déjà là. On nous demande donc d'ajouter quelque chose qui est déjà là.
c) sa détention est nécessaire pour ne pas miner la confiance du public envers l'administration de la justice, compte tenu de toutes les circonstances, notamment les suivantes:
(i) le fait que l'accusation paraît fondée,
(ii) la gravité de l'infraction,
Le projet de loi des conservateurs fait également référence à cette question. Pour certains crimes graves, on souhaiterait que la détention soit automatique. Or, le juge et le procureur de la Couronne disposent déjà de tous les outils nécessaires, prévus dans le Code criminel, pour recommander la détention d'un prévenu, même s'il n'a pas encore été reconnu coupable, lorsque les accusations sont très graves. Il existe déjà des circonstances, comme l'usage d'une arme à feu. Ces éléments peuvent être plaidés dans le système actuel.
L'article 515(10)c) prévoit aussi ceci:
(iv) le fait que le prévenu encourt, en cas de condamnation, une longue peine d'emprisonnement [...]
Le projet de loi des conservateurs vise peut-être à rassurer, mais il peut créer des injustices. Par ailleurs, il propose d'ajouter des éléments qui existent déjà dans le Code criminel.
En terminant, il faut souligner que le projet de loi des conservateurs entre clairement en contradiction avec certains articles de la Charte canadienne des droits et libertés.
L'article 7 prévoit ceci:
Chacun a droit à la vie, à la liberté [...]
L'article 11 prévoit ceci:
d) d'être présumé innocent tant qu'il n'est pas déclaré coupable [...]
e) de ne pas être privé sans juste cause d'une mise en liberté assortie d'un cautionnement raisonnable;
Ce projet de loi soulève des questions constitutionnelles importantes. Il est donc évident que nous ne procéderons pas de façon accélérée.
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Monsieur le Président, la question soulevée par la motion de nos collègues conservateurs me préoccupe particulièrement aujourd'hui.
Cette semaine, on a découvert dans ma circonscription le cadavre d'une jeune femme, Gabie Renaud. Je transmets toutes mes plus sincères condoléances à sa famille. Je le dis: je suis choqué et troublé par un événement comme celui-là, où le conjoint qui l'a assassinée présumément en était à son 16e non-respect d'engagement sur des libérations conditionnelles. Je ne comprends pas. Je pense qu'il y a lieu de réformer la façon de procéder. Ça m'apparaît inacceptable.
Ce n'est pas le seul cas. Je lisais tantôt qu'hier, une autre dame à Saint‑Charles‑sur‑Richelieu a également été assassinée. On n'en finit plus. On ne peut pas rester les bras croisés devant des événements comme ça. On doit se mettre au travail et trouver des solutions. J'en suis.
Quelles sont les solutions? Notre collègue du Parti conservateur propose une solution. Je remercie d'ailleurs mon collègue de de son intervention avant la mienne. Il l'a très bien dit. Effectivement, le projet de loi n'est toujours pas déposé. On ne peut pas se prononcer maintenant et dire qu'on est en faveur d'un projet de loi qu'on n'a pas lu puisqu'il n'a pas été déposé, mais qui devrait l'être à un moment donné et qui devrait pallier des trous. Ça ne marche pas de même. On doit procéder dans l'ordre si on veut être efficace. Inévitablement, le Bloc québécois ne peut pas appuyer la motion conservatrice d'aujourd'hui. Cela dit, je le répète, la préoccupation est grande et nous concerne tous. Nous, au premier chef, sommes troublés par des situations comme celle-là.
Maintenant, la présomption d'innocence n'est pas un principe que je suis prêt à abandonner. Je pense que c'est essentiel dans une société libre et démocratique. Je ne voudrais pas vivre dans une société où on est présumé coupable jusqu'à ce qu'on prouve qu'on est innocent. Ça existe ailleurs dans le monde. Je ne voudrais pas ça ici.Malgré les vicissitudes et les drames que la présomption d'innocence peut générer, à mon humble avis, elle en génère moins que si elle n'était pas là. N'y renonçons donc pas. Ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain, comme on dit chez nous. L'eau du bain a toutefois besoin d'être changée.
Mon collègue de Gaspésie—Les Îles-de-la-Madeleine—Listuguj parlait également des organisations criminelles. Depuis 10 ans que je siège à la Chambre, j'en suis à mon troisième projet de loi que je veux déposer pour lutter contre les organisations criminelles, notamment en créant un registre des organisations criminelles et en assortissant ce registre à une série de conséquences, par exemple le renversement du fardeau de preuves sur la confiscation des biens, l'interdiction de s'afficher et d'appuyer de telles organisations. C'est un peu comme on le fait avec les organisations terroristes. Ça marche avec ces dernières. Servons-nous donc de cette idée pour lutter efficacement contre le crime organisé.
Quand on parle de féminicide comme ça, on ne parle pas de crime organisé, j'en conviens, mais c'est une des façons de lutter contre la criminalité.
Concernant les exemptions religieuses, on l'a vu encore l'an dernier: un prédicateur criait, je ne me souviens pas des mots exacts, mais c'était du genre: mort aux juifs et n'en oublie pas un, Allah. Ça n'a pas de maudit bon sens dans une société comme la nôtre. Comment peut-on regarder ça et se dire qu'on ne peut rien faire? Voyons, c'est notre travail. Il faut intervenir là-dessus.
Nous sommes d'accord sur l'arrêt Jordan, le principe d'un procès tenu dans un délai raisonnable. J'en suis. Ça n'a pas de bon sens qu'on attende 10 ans avant d'être déclaré coupable ou innocent d'un crime dont on a été accusé. Il y a des délais stricts à respecter. La Cour suprême a étudié tout ça et a présenté les délais qu'elle propose dans l'arrêt Jordan. Oui, il faut les respecter.
Malheureusement, l'argent n'est pas dans les provinces. Quand vient le temps d'administrer ces procès, on manque de salles, de juges et de personnel. Il faut qu'il y ait davantage d'argent investi dans la justice. Je l'ai dit souvent ça aussi. La justice, c'est la colonne vertébrale d'une société. Le jour où les gens ne peuvent plus obtenir justice devant les tribunaux, ils se font justice eux-mêmes et c'est l'anarchie. On ne veut pas ça non plus.
Il faut donc respecter les délais de l'arrêt Jordan, mais, pour ça, il faut que le fédéral nomme les juges et pourvoie les postes vacants dans des délais raisonnables. Nous allons nous attaquer à cela aussi.
Il faut également que l'argent soit transféré aux provinces afin qu'elles puissent mieux gérer l'administration de la justice et être plus efficaces quand vient le temps d'accuser quelqu'un et de faire un procès. Le fédéral a aussi son mot à dire à ce sujet. Les transferts qui sont faits aux provinces sont insatisfaisants en matière de santé, mais c'est pareil en matière d'éducation et en matière de justice. Quand va-t-on s'atteler à la tâche? Quand va-t-on faire du ménage dans la façon de dépenser de l'argent ici pour s'assurer que l'argent va là où il est essentiel, c'est-à-dire à la gestion des institutions provinciales que sont le système de santé, l'éducation, la justice et j'en passe? Tout ça est important.
En ce qui concerne la mise en liberté sous caution, on doit trouver une solution, comme je le disais. Je ne connais pas les chiffres exacts, mais c'est au moins 90 % des féminicides qui sont commis par des hommes. C'est choquant, scandaleux, gênant, et troublant. On peut ajouter tous les qualificatifs qu'on voudra. Toutefois, mon collègue avait raison de dire tantôt que, parmi tous les clients qu'il a représentés en droit criminel, aucun n'avait lu le Code criminel avant de commettre son crime. J'imagine qu'on n'est pas étonné de ça. Ça coule de source.
Oui, on peut ajouter des dispositions au Code criminel, mais on doit surtout agir. On doit agir en étant plus vigilant. Comment se fait-il qu'on libère des gens qui sont des multirécidivistes alors que le Code criminel prévoit déjà qu'on doit considérer la sécurité du public dans les décisions relevant de la mise en liberté sous caution? Je n'ai lu aucun de ces dossiers en particulier et je suis convaincu que les juges ne sont pas des imbéciles. S'ils ont décidé de relâcher ces individus, ils avaient sûrement de bonnes raisons. Je serais curieux de les connaître, mais il y en a sûrement.
Alors, que pouvons-nous faire? Certes, nous pouvons resserrer les critères de mise en liberté, mais il faudrait voir comment. Toutefois, les conservateurs proposent de renverser le principe, de passer de la présomption de l'innocence à la présomption de culpabilité. Il doit y avoir un espace entre les deux. La raison devrait trouver son chemin entre les deux principes. Je nous invite alors à réfléchir davantage à cette question.
Il y a aussi la question des peines minimales. Nos collègues conservateurs sont revenus à maintes reprises sur cette question. Comme la Cour suprême l'a dit, ajouter des peines minimales à peu près à tout ce qu'il y a au Code criminel, ce n'est pas constitutionnel. Il a fallu reculer à ce sujet. Le gouvernement précédent a dû reculer concernant ce qu'avait fait le gouvernement d'avant. J'espère qu'on ne jouera pas ad vitam æternam à avancer et à reculer selon la couleur du parti qui est au pouvoir. Il faut trouver un chemin raisonnable.
J'ai déjà tenté de faire des propositions. J'ai notamment proposé que, lorsqu'on établit une peine minimale pour un certain crime afin d'envoyer un message clair à la population, on l'assortisse d'une possibilité pour le tribunal d'y déroger dans des circonstances exceptionnelles. Si, pour une raison ou une autre, un juge entend une preuve lors d'un procès et considère que cela n'aurait pas de sens d'imposer une peine minimale, il pourrait déroger à cette disposition de la loi. Il pourrait donc déroger à l'obligation d'imposer cette peine minimale. Ça pourrait être un compromis et ce n'est pas le seul.
J'ai imaginé un compromis et je ne suis pas le seul à avoir de l'imagination. Je suis convaincu qu'on peut en trouver d'autres. Travaillons donc avec des solutions inventives pour aller de l'avant, et non pas faire des aller-retour continuellement. Ça ne nous mène nulle part et ça envoie des messages d'insécurité à la population. Ce n'est pas comme ça qu'on va convaincre les gens qui commettent des crimes de ne plus en commettre.
Je viens de dire beaucoup de choses en peu de temps. Comme je l'ai dit, je suis troublé et je ressens de l'inconfort quand je vois des crimes comme ceux que j'ai vus cette semaine. Je pense entre autres au crime qui a été malheureusement commis contre Gabie Renaud à Saint‑Jérôme, dans ma circonscription, Rivière‑du‑Nord. Je ne sais pas. Je me sens complètement inutile. Je n'arrive pas à comprendre qu'on n'ait pas pu aller de l'avant et empêcher des situations comme ça avant aujourd'hui. J'espère qu'on va y travailler, mais, malheureusement, il va falloir que nos collègues libéraux acceptent de revenir sur des principes qu'ils avaient établis et que nos collègues conservateurs acceptent de revenir sur les leurs. Il faut qu'on cesse de passer de la présomption d'innocence à la présomption de culpabilité. Que la justice et le bon sens trouvent leur chemin entre les deux.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec la députée de Cloverdale—Langley City.
Je me demande ce qu'on fait ici à parler, parler et encore parler, alors que les mesures qui doivent être prises sont assez claires. Malheureusement, on a tergiversé et accepté une situation où, pendant 10 ans, un gouvernement a mis en place des lois qui font aujourd'hui en sorte qu'on vit avec beaucoup moins de sécurité. Parlons‑en à la famille de Gabie Renaud qui a été froidement assassinée à Saint-Jérôme, il y a quelques semaines, et dont on vient de découvrir le corps. Parlons‑en à la famille de Marylène Levesque qui, il y a cinq ans, a été assassinée à Québec par Eustachio Gallese alors qu'il était en liberté non surveillée. On parle d'un paquet de situations qui auraient pu être évitées, de morts qui auraient pu être évitées.
C'est une vérité brutale: au Canada, actuellement, les rues qui étaient autrefois synonymes de tranquillité sont devenues des zones de danger pour trop de familles. Les crimes violents ont explosé de 55 % sous ce gouvernement libéral, et ce chiffre n'est pas une abstraction statistique, c'est une réalité crasse de victimes oubliées et de communautés brisées. Les homicides ont grimpé de 29 %, les crimes commis avec des armes à feu ont plus de doublé dans bien des régions et l'extorsion a bondi de 357 %. On a juste à regarder ce qui se passe dans les restaurants de Montréal et de Laval: on voit des incendies et des gangs qui entrent, font de l'extorsion et obligent les propriétaires à payer ce qu'on appelle les pizzo. Rien n'est fait pour aider ces propriétaires de restaurants à s'en sortir.
Or, tout ce qui se passe actuellement n'est pas le fruit du hasard; cela découle directement des lois mises en place par le gouvernement libéral. Nous avons abondamment parlé du projet de loi , qui permet à des criminels dangereux de purger une peine de prison à la maison, et du projet de loi , qui nous amène ici aujourd'hui encore une fois et qui permet d'être libéré sous caution beaucoup trop facilement. C'est inscrit dans la loi; le juge n'a même pas le choix. On libère automatiquement des criminels dangereux.
Je ne parle même pas de tout ce qui a été fait dans la gestion des libérations conditionnelles. Rappelons-nous qu'après le meurtre de Marylène Levesque à Québec, j'ai fait adopter une motion qui demandait au Comité permanent de la sécurité publique de faire une enquête sur ce qui s'était passé à la Commission des libérations conditionnelles. Il y a eu une purge totale des commissaires, en particulier du Québec, qui étaient un petit peu trop conservateurs pour le gouvernement. Ils ont été remplacés par de nouveaux commissaires qui n'avaient aucune expérience, sinon très peu, et qui avaient surtout une idéologie très à gauche, très woke. Cela a fait que des décisions ont été prises, notamment de laisser Eustachio Gallese en liberté, comme c'est le cas actuellement de Jonathan Blanchet, l'homme qui a tué Gabie Renaud. Ce gars-là a été arrêté 30 fois, libéré 16 fois sous conditions. Or ces conditions de libération n'ont pas été respectées et il n'y a pas eu de conséquence à tout cela. Comme peut-on enfreindre ses conditions de libérations 16 fois et être encore en liberté? Cela ne fonctionne pas.
Encore une fois, on voit une augmentation de la criminalité. Par exemple, à Montréal, les voies de fait et la violence conjugale s'intensifient. Au Québec, les crimes sexuels ont augmenté de 20 % en deux ans seulement. Il y a un doublement des cas de pornographie juvénile. Le crime organisé s'étend même en région, recrutant les jeunes dans un cycle infernal que personne du gouvernement libéral en place ne semble vouloir briser.
Aujourd'hui, nous débattons d'une motion qui demande que le projet de loi de mon collègue d', la « Loi sur la prison, pas la liberté sous caution », soit traité de façon accélérée. On demande que le projet de loi soit immédiatement adopté et envoyé en comité afin d'accélérer les changements législatifs qui se doivent.
N'oublions pas que le nouveau est en poste depuis six mois. Lors de la campagne électorale précédant son arrivée, le premier ministre a dit qu'ils allaient rapidement faire des changements pour s'assurer de reprendre le contrôle de la criminalité au Canada.
Depuis six mois, que s'est-il passé en ce qui a trait à la criminalité et aux projets de loi sur la criminalité? Zéro comme dans Ouellet. C'est une expression québécoise.
J'espère que ma collègue avec laquelle je partage mon temps de parole, la députée de , va donner plus de détails à ce sujet. Or, on a des exemples incroyables d'actions libérales qui créent des problèmes et de promesses d'un supposément nouveau gouvernement qui devait changer les choses. Actuellement, il n'y a absolument rien.
Nous ne demandons pas qu'on nous promette mers et mondes. Nous demandons au gouvernement de laisser tomber. Nous en avons, des projets de loi. Qu'on nous permette de les faire adopter rapidement afin que les changements se fassent. Le projet de loi peut être réglé si la Chambre l'accepte aujourd'hui. On pourrait en finir avec ça et avancer.
Le gouvernement ne bouge pas, alors que nous sommes prêts à bouger plus rapidement pour éviter d'autres morts. En ce moment, les criminels qui sont mis en liberté sous caution ou en libération conditionnelle sont morts de rire. Ils font ce qu'ils veulent. Qui en paie le prix? Ce sont les victimes de violence conjugale, les femmes qui ont peur de sortir de chez elles. Même si elles restent à la maison, les criminels ne se gênent pas de revenir pour les agresser, et pire, les tuer. Ce n'est pas acceptable en 2025 dans un pays comme le Canada.
On a vécu, il y a quelques années, le problème du projet de loi , qui instaurait les peines à la maison. Ce projet de loi a été mis en place par David Lametti, un ancien ministre de la Justice qui va devenir ambassadeur, je ne sais plus trop où, afin de vider les prisons. On a proposé le projet de loi C‑5 sous le motif qu'il y avait trop de personnes noires, racisées ou autochtones dans les prisons. On a donc voulu réduire la portée du Code criminel pour que moins de ces gens aillent en prison.
Quand le projet de loi a été mis en place, le premier cas qui a bénéficié des largesses du projet de loi C‑5, c'était un blanc, un gars de Montréal, qui avait agressé sexuellement son ancienne conjointe de façon grave. Au lieu d'aller en prison, il s'est retrouvé à la maison à regarder Netflix. Ça a commencé comme ça et les cas se sont accumulés. Avec le projet de loi C‑5, les membres des gangs de rue à Montréal n'étaient pas trop stressés. Ils savaient que, si on les arrêtait, ils n'iraient pas en prison, ils resteraient à la maison et feraient ce qu'ils voudraient. Nous avions clairement dénoncé cela dès le début. Avant même l'adoption du projet de loi, nous avons voté contre et nous avons dit que ça ne fonctionnerait pas. Comme de fait, quelques années plus tard, on voit le résultat de tout ça.
Il y a deux ans et demi, j'ai déposé ici le projet de loi , qui visait à renverser le projet de loi C‑5. Il y avait également dans le projet de loi C‑325 des éléments qui demandaient à ce qu'une accusation d'infraction criminelle soit portée contre une personne qui ne respecte pas ses conditions de libération. Malheureusement, cela a été rejeté par nos amis libéraux, qui ont reçu l'appui du NPD.
Je dois avoir de bons mots pour le Bloc québécois, qui avait soutenu le projet de loi C‑5 à l'époque, mais qui a compris son erreur. Le Bloc québécois a voté avec moi en faveur du projet de loi C‑325. À la fin, le projet de loi C‑325 a été rejeté par les libéraux et le NPD. Le projet de loi C‑5 est donc toujours en vigueur.
Il y a eu le projet de loi C‑5 et le projet de loi . Aujourd'hui, nous parlons du contenu du projet de loi C‑75. Nous parlons du projet de loi de mon collègue d', le projet de loi C‑242. Quand on donne tous ces chiffres, cela embrouille tout le monde, mais voici ce qu'il est important de comprendre. Personne ne peut comprendre qu'il soit possible qu'une personne se fasse arrêter et que, trois heures après, elle soit libérée et recommence à faire des crimes. Personne ne comprend pourquoi cette loi a été mise en place. C'est pour ça que, avec le projet de loi C‑242, nous voulons défaire ça et réinstaurer une justice qui est acceptable et acceptée par la population, qui ne demande que ça.
Quand on voit des femmes comme Gabie Renaud se faire assassiner par un gars qui a été accusé 30 fois et qui a brisé ses conditions de libération 16 fois, on ne peut pas comprendre que ce gars ait pu aller tuer Gabie. C'est inacceptable.
Dans le fond, nous donnons un coup de main à ce gouvernement, qui n'a pas le temps de se virer de bord rapidement, on dirait. Ça fait six mois qu'il ne s'est rien passé. Nous proposons des projets de loi. Mon collègue d'Oxford a déposé un projet de loi. La motion d'aujourd'hui demande qu'on accélère le processus et qu'on envoie ça en comité afin de protéger les Canadiens et les Canadiennes.
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Monsieur le Président, la responsabilité première du gouvernement est d'assurer la sécurité de ses citoyens: la sécurité dans leurs foyers, la sécurité dans leurs entreprises et la sécurité dans leurs collectivités. Il ne s'agit pas d'une question partisane ni facultative, mais d'une question fondamentale. Or, à l'heure actuelle, le gouvernement n'assume pas cette responsabilité.
Le projet de loi des libéraux a réécrit notre système de mise en liberté sous caution. Les juges ont reçu l'ordre d'appliquer un principe dit de retenue. Cela signifie que les récidivistes violents, les personnes connues des services de police et qui ont commis de nombreux crimes, sont immédiatement remis en liberté. Cela a plongé ma circonscription, Cloverdale—Langley City, dans la peur. Aujourd'hui, je voudrais parler de trois situations; elles ne se sont pas produites dans un endroit lointain et ne figurent pas dans un manuel ou un rapport. Ce sont des situations vécues dans mon propre quartier, impliquant des entreprises, des familles et des aînés qui ont payé le prix de l'expérience dangereuse menée par Ottawa avec un système judiciaire fondé sur la capture et la remise en liberté.
Imaginons d'abord un banquet de mariage. Les familles sont réunies. La musique joue. Les parents dansent avec leurs enfants. C'est ainsi que devrait être une salle de banquet: un lieu de joie et de cordialité. Cependant, à Surrey, à la salle de banquet Reflections, cette joie a été anéantie. Au lieu des cloches du mariage, les gens ont entendu des coups de feu. Au lieu de se sentir en sécurité, ils ont ressenti de la peur. La salle est devenue la cible d'un réseau d'extorsion qui terrorise les entreprises sud-asiatiques de la vallée du Fraser.
Au début de juin, le propriétaire, Satish Kumar, a reçu un message vocal dans lequel on exigeait 2 millions de dollars et on menaçait sa famille. En quelques jours, des coups de feu ont été tirés vers trois entreprises liées à lui. Voilà à quoi ressemble l'extorsion organisée: des appels anonymes, des menaces contre des enfants ou des coups de semonce à la porte si les victimes ne paient pas. Il ne s'agit pas d'une seule victime. Cela paralyse tout un secteur de petites entreprises. Les mariages sont annulés, les réservations se tarissent, et toute une collectivité commence à vivre dans la peur.
Voici le problème fondamental: un cadre juridique qui encourage les criminels. Lorsque la conséquence d'une intimidation violente est une libération rapide, le message qu'on envoie aux criminels, c'est qu'ils peuvent continuer. Le principe de retenue du projet de loi libéral ainsi que l'élimination par le projet de loi des peines d'emprisonnement obligatoires pour les crimes graves commis avec une arme à feu, notamment les actes d'extorsion avec une arme à feu, ont contribué à atténuer les conséquences des actes de terreur pour les gangs et à augmenter le coût de la vie pour tout le monde. La salle de banquet n'était pas seulement un bâtiment; elle était censée être un lieu sûr pour les familles, mais la loi ne les a pas protégées.
Ensuite, il y a l'histoire tragique de Tori Dunn. Tori n'est pas juste un nom dans le journal. C'est la fille de quelqu'un, l'amie de quelqu'un. C'est l'une d'entre nous, et elle a été brutalement agressée par un homme qui n'aurait jamais dû être en liberté, un homme qui a un casier judiciaire, qui est connu des services de police, qui, dans tout système pour qui compte la sécurité des femmes et des familles, aurait été derrière les barreaux, mais qui, à cause du projet de loi libéral , ne l'était pas. Il était en liberté sous caution, et Tori en a payé le prix.
Lorsque je parle de l'histoire de Tori aux citoyens de ma circonscription, ils n'en reviennent pas, ils serrent les poings et demandent comment cela a pu se produire et comment notre système de justice a pu examiner son casier judiciaire et le remettre en liberté. Elle avait 30 ans, elle était entrepreneure, la fille de quelqu'un, l'amie de quelqu'un, et elle a été brutalement assassinée chez elle, à Port Kells, en 2024. Son meurtrier, Adam Mann, faisait déjà l'objet de huit autres accusations, dont celle de voies de fait graves, remontant à seulement une semaine auparavant.
Il ne faut pas être diplômé en droit pour déceler la tendance. Les libéraux ont demandé aux tribunaux de faire preuve de retenue, les tribunaux ont obéi, un homme dangereux a été remis en liberté, une jeune femme est morte et sa famille se demande comment un système a pu constater le risque et choisir la mise en liberté.
Ce n'est pas compliqué. Quand le Parlement dit de pencher pour la mise en liberté, ce sont des personnes comme Tori qui courent des risques. Cependant, il ne s'agit pas seulement de Tori, mais de toutes les femmes qui se demandent si elles peuvent rentrer chez elles à pied en toute sécurité la nuit et de tous les parents qui se demandent si leur fille rentrera à la maison. Il s'agit de savoir si le système de justice accorde plus d'importance à la sécurité de nos familles ou au confort des récidivistes.
Permettez-moi de vous raconter un autre incident qui s'est produit tout près de chez moi, au cœur de Langley. C'était tôt le matin, le 1er juin, sur la route Fraser. Le soleil venait à peine de se lever. Une femme se tenait sur le bord du trottoir quand elle a été poussée sur la chaussée sans crier gare. La chute a été brutale et, avant même qu'elle ait pu reprendre ses esprits, elle a été frappée à plusieurs reprises à coups de pied et de poing. Une caméra vidéo a tout filmé. Il ne s'agissait pas d'une bagarre ni d'un malentendu, mais d'une agression brutale et non provoquée. L'agresseur, Hugh Mason, n'est pas inconnu des services de police. Il est déjà connu pour ses actes de violence et des infractions à la loi, mais il se trouvait là, dans nos rues, libre de s'en prendre à une femme innocente.
Voici en quoi la situation me touche de façon encore plus personnelle. Ce n'est pas arrivé à n'importe quel coin de rue, mais bien à quelques pas de la résidence pour personnes âgées construite par ma propre communauté religieuse, la résidence où vivaient mes grands-parents. On y trouve plein d'aînés qui ont travaillé toute leur vie, qui ont bâti notre pays et qui devraient pouvoir sortir de chez eux sans crainte.
Imaginez les conversations qui ont suivi ce crime, avec des aînés qui demandent à leurs petits-enfants de les accompagner à la pharmacie parce qu'ils ne se sentent pas assez en sécurité pour y aller seuls. Ce n'est pas le Canada qu'ils ont aidé à bâtir. Ce n'est pas le pays qui leur a été promis, et pourtant nous en sommes là parce qu'un système de mise en liberté sous caution en faveur du délinquant a donné une autre chance à un homme qui ne le méritait pas, et parce qu'à cause du projet de loi , présenté par les libéraux, les juges doivent faire preuve de retenue, même si cela met en danger le reste de la population.
Voilà ce que donne l'expérience de la mise en liberté sous caution dans la vraie vie. Plus qu'une simple ligne inscrite dans un projet de loi, cette expérience se traduit par la peur que l'on voit dans les yeux de nos grands-mères et de nos grands-pères. Mes amis, nous avons le pouvoir et la responsabilité de mettre fin à cette peur.
Au bout du compte, ce n'est pas une question de politique. Ce n'est pas une question de gauche ou de droite. Il s'agit de savoir si une mère peut accompagner son enfant à l'école sans crainte, si un propriétaire de petite entreprise peut ouvrir ses portes sans se faire menacer d'extorsion à minuit au téléphone et si une personne âgée, comme nos grands-mères et nos grands-pères, peut s'asseoir sur sa galerie sans crainte d'une attaque sournoise.
Les conservateurs ont présenté le projet de loi sur la prison, pas la liberté sous caution, non pas parce qu'il semble bon sur papier, mais parce qu'il fait passer la population en premier. On y précise que la sécurité publique est la priorité, et que si une personne commet un crime grave, comme braquer une arme à feu, entrer par effraction dans une maison ou agresser son voisin, elle ne se promène pas dans les rues le lendemain. Ce projet de loi rétablit l'équilibre. Il protège les victimes et remet le gros bon sens au cœur du système de justice.
Je dis au que s'il veut vraiment rétablir la paix dans nos collectivités, il appuiera le projet de loi. Il corrigera son et il annulera les lois sur la mise en liberté sous caution de son parti, qui ont échoué, parce que les Canadiens méritent mieux qu'une idéologie. Ils méritent d'être en sécurité.
Faisons ce qui s'impose. Unissons-nous. Adoptons la loi sur la prison, pas la liberté sous caution, et ramenons la paix dans nos collectivités.
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de Trois‑Rivières.
[Français]
Je suis heureuse de prendre la parole aujourd'hui au sujet de questions qui continuent d'avoir une incidence sur la sécurité de nos collectivités et l'équité de notre système de justice pénale: le fonctionnement et la réforme du système de mise en liberté sous caution au Canada.
[Traduction]
Au cours des derniers mois, des gens de tout le pays ont exprimé de vives inquiétudes quant à la capacité du système de justice pénale de répondre efficacement au problème des délinquants violents et récidivistes. Soyons clairs: ces préoccupations sont fondées et elles exigent une réponse sérieuse et coordonnée.
C'est pourquoi je suis heureuse d'avoir la possibilité de parler aujourd'hui non seulement des efforts passés et actuels du gouvernement fédéral pour renforcer les lois sur la mise en liberté sous caution, mais aussi de la collaboration en cours avec les provinces et les territoires, ainsi que de l'intention du gouvernement de présenter un nouveau projet de loi cet automne.
[Français]
Je commencerai par aborder le projet de loi , proposé par le député d'. Parmi les dispositions du projet de loi C‑242 figure l'élargissement des dispositions relatives au renversement du fardeau de la preuve pour les infractions graves.
Je suis contente de voir qu'il y a des points communs entre l'opposition conservatrice et notre nouveau gouvernement libéral, qui a d'ailleurs été élu sous la promesse de mettre en place des mesures strictes contre les récidivistes violents. Notre promesse électorale répond à une préoccupation partagée par de nombreux Canadiens, à savoir que les personnes qui représentent un risque grave pour la sécurité publique ne devraient pas être libérées sans un contrôle judiciaire rigoureux. Elle reflète également le désir de veiller à ce que le système de mise en liberté sous caution tienne compte des préoccupations soulevées par les collectivités de partout au pays au sujet de la récidive et des infractions violentes.
Toutefois, si le projet de loi C‑242 vise à répondre à la crainte que des individus représentant un risque pour la sécurité publique soient libérés sans contrôle judiciaire, sa rédaction soulève de sérieuses interrogations quant à l'efficacité réelle de ces mesures et à leur conformité aux principes fondamentaux de justice et de proportionnalité.
[Traduction]
Il semble qu'un élément crucial manque à ce projet de loi. Je suis franchement soulagée. Il semble que les conservateurs aient enfin ouvert les yeux, car ils ont fait machine arrière sur la proposition controversée des « trois prises ». Ce genre de rhétorique peut permettre de marquer des points politiques, mais, en réalité, il ne résout absolument rien. Partout où cette proposition a été appliquée, notamment aux États‑Unis, elle a échoué et elle s'est révélée inefficace pour protéger les habitants ou réduire la criminalité. Il semble qu'ils l'aient enfin compris, puisqu'ils ont choisi de ne pas l'inclure dans leur propre projet de loi, le projet de loi .
Cependant, ce revirement soulève des questions fondamentales. Les conservateurs doivent une explication aux Canadiens. Ils doivent leur expliquer les raisons de ce revirement et reconnaître publiquement que cette proposition était non seulement malavisée, mais aussi dangereuse. Les Canadiens méritent une réponse claire. Ils méritent de savoir pourquoi une idée inspirée par l'extrême droite américaine, totalement incompatible avec les réalités canadiennes et notre système judiciaire, a même été envisagée par ceux qui prétendent donner la priorité à la sécurité publique et à l'intérêt général.
J'espère donc qu'à la suite de mes observations, un député de l'opposition se lèvera pour offrir une explication, voire des excuses aux Canadiens. Oui, ils pourraient présenter des excuses pour avoir envisagé un tel projet de loi inspiré de modèles étrangers d'extrême droite, plutôt que des lois conçues pour le Canada et élaborées au Canada, des lois qui reflètent nos collectivités, nos valeurs et notre système judiciaire.
Examinons maintenant avec sérieux le bilan des conservateurs en matière de justice pénale.
En 2008, le gouvernement Harper a adopté la Loi sur la lutte contre les crimes violents, qui imposait une peine minimale obligatoire pour les infractions liées aux armes à feu. La Cour suprême a invalidé cette loi dans l'affaire R. c Nur, la qualifiant de « cruelle et inhabituelle ».
En 2012, ils en ont rajouté avec la Loi sur la sécurité des rues et des communautés, qui étendait les peines minimales obligatoires pour les infractions liées à la drogue. Dans l'affaire R. c Lloyd, la Cour suprême a de nouveau invalidé cette loi.
En 2009, ils ont fait adopter la loi intitulée Loi sur l'adéquation de la peine et du crime, qui limite le pouvoir discrétionnaire des juges en matière de temps alloué pour détention sous garde avant le prononcé de la peine. Dans l'affaire R. c Safarzadeh-Markhali, cette loi a de nouveau été invalidée pour cause de portée excessive.
En 2011, ils ont présenté la loi intitulée Loi protégeant les Canadiens en mettant fin aux peines à rabais en cas de meurtres multiples. La Cour suprême l'a invalidée dans l'affaire R. c Bissonnette, estimant que l'inadmissibilité à la libération conditionnelle cumulative portait atteinte à la dignité humaine.
En 2013, ils ont adopté un projet de loi rendant la suramende compensatoire obligatoire en retirant aux juges l'option d'y renoncer. Dans l'affaire R. c Boudreault, la Cour a jugé cette mesure « inconstitutionnelle » et « cruelle et inhabituelle » pour les délinquants les plus pauvres et les plus marginalisés.
Plus récemment, la peine minimale obligatoire pour la décharge d'une arme à feu avec insouciance, autre invention de l'ère Harper, a été invalidée dans l'affaire R. c Hills en 2023.
La liste est longue, mais je vais plutôt me concentrer sur les mesures concrètes prises par le nouveau gouvernement libéral. Tout récemment, les Canadiens ont envoyé un message clair au gouvernement fédéral. Ils s'inquiètent des récidivistes et des délinquants violents et ils réclament des mesures de toute urgence. C'est pourquoi le nouveau gouvernement libéral est bien déterminé à présenter cet automne un projet de loi qui s'appuiera sur les réformes législatives précédentes afin de renforcer les dispositions canadiennes en matière de mise en liberté sous caution et de détermination de la peine.
Le projet de loi à venir sera une fois de plus le fruit d'une étroite collaboration intergouvernementale. Cette collaboration renouvelée entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux reflète un attachement commun à la sécurité publique et la reconnaissance du fait que tout changement significatif requiert une action concertée entre les différents pouvoirs publics. En travaillant ensemble, les gouvernements peuvent veiller à ce que les dispositions sur la mise en liberté sous caution soient non seulement plus strictes sur papier, mais aussi efficaces dans la pratique.
[Français]
Les provinces et les territoires jouissent également d'un rôle essentiel dans la collecte et le partage des données relatives à la mise en liberté sous caution. Le leadership dans ces domaines est essentiel à l'amélioration du système dans son ensemble. La collecte de données sur la mise en liberté sous caution ne se fait pas au niveau national. Cette responsabilité incombe aux gouvernements provinciaux et territoriaux. Sans données cohérentes et complètes provenant de toutes les juridictions, il est difficile d'évaluer le fonctionnement des lois sur la mise en liberté sous caution, les lacunes existantes et les réformes nécessaires.
[Traduction]
Les Canadiens méritent un système de mise en liberté sous caution qui protège la population tout en respectant ses droits. Ils méritent un régime de détermination de la peine qui fait répondre les délinquants de leurs actes tout en favorisant leur réadaptation. Ils méritent de voir tous les ordres de gouvernement travailler ensemble non seulement pour adopter des lois, mais aussi pour les mettre en œuvre de manière à améliorer concrètement la vie de tous les Canadiens. C'est précisément ce que le gouvernement a l'intention de faire.
:
Monsieur le Président, les Canadiens sont préoccupés par la criminalité dans leurs collectivités, et je tiens à être claire dès le départ: leurs préoccupations sont légitimes. Quand les Canadiens entendent des histoires d'incidents violents dans leur quartier et qu'ils entendent parler de récidivistes qui entrent à répétition dans le système de justice et en sortent à répétition, leur confiance est ébranlée. Les familles se demandent si leurs enfants sont en sécurité lorsqu'ils rentrent de l'école à pied, si les aînés sont en sécurité lorsqu'ils vont à l'épicerie et si leur collectivité est aussi sécuritaire qu'avant.
[Français]
Nous ne devons jamais balayer ces préoccupations du revers de la main ni laisser entendre aux Canadiens que ce n'est que dans leur tête ou qu'ils ne devraient pas s'inquiéter. La vérité, c'est que la criminalité violente est un problème. Le récidivisme est un problème. Les Canadiens s'attendent à ce que nous, en tant que législateurs, répondions à ce problème avec sérieux, avec urgence et avec des solutions, pas avec des slogans.
[Traduction]
La motion dont nous sommes saisis tente de présenter la question en termes très simples. Elle affirme que la criminalité a augmenté de 55 %, que les récidivistes sont en liberté et que la solution consiste à adopter le projet de loi , la Loi favorisant la détention au lieu de la liberté sous caution. Bien qu'il soit politiquement commode pour les conservateurs d'emballotter un problème aussi complexe en un simple slogan, les Canadiens savent que la sécurité publique est une affaire beaucoup plus compliquée.
[Français]
J'aimerais rappeler à la Chambre ce qui a déjà été accompli. En 2023, sous un gouvernement libéral, le Parlement a adopté d'importantes réformes en matière de mise en liberté sous caution. Ces réformes ciblaient spécifiquement les récidivistes violents, y compris ceux accusés d'infractions graves impliquant des armes à feu. Nous avons entendu les préoccupations des premiers ministres provinciaux et territoriaux; nous avons entendu les préoccupations des associations policières, et nous avons agi.
Ces réformes ont resserré les règles afin qu'il soit plus difficile pour les personnes accusées de crimes violents graves d'obtenir une mise en liberté sous caution. Il ne s'agissait pas d'un simple slogan; c'était de l'action.
[Traduction]
Je prends la parole pour souligner que le travail n'est pas terminé, loin de là. En effet, lors des dernières élections, les Canadiens ont donné un nouveau mandat au gouvernement libéral pour aller plus loin. Notre programme était clair. Nous nous sommes engagés à renforcer le système de mise en liberté sous caution là où il présente des lacunes, à veiller à ce que les procureurs et les juges disposent des ressources nécessaires, et à investir davantage dans les services aux victimes et les programmes de sécurité communautaire. C'est le programme pour lequel les Canadiens ont voté. C'est le programme que nous mettons en œuvre au cours de la session parlementaire actuelle.
Les conservateurs souhaitent faire croire aux Canadiens que la question de la mise en liberté sous caution est le seul enjeu, mais la sécurité publique ne se limite pas à ce qui se passe lors d'une audience de mise en liberté sous caution. La sécurité publique englobe la prévention, les poursuites et la protection, et notre gouvernement agit sur tous ces fronts.
Prenons un moment pour parler des poursuites. L'un des véritables défis auxquels nous sommes confrontés est que les procureurs de la Couronne sont surchargés de travail. Les affaires prennent trop de temps et des délinquants dangereux passent parfois entre les mailles du filet, non pas à cause de lois trop laxistes, mais à cause d'un système qui manque de ressources. C'est la raison pour laquelle nous nous sommes engagés dans notre programme électoral à augmenter les ressources des procureurs de la Couronne, afin qu'ils puissent préparer les dossiers plus efficacement, s'opposer à la mise en liberté sous caution lorsque cela est nécessaire et veiller à ce que les procès ne soient pas retardés inutilement.
C'est aussi pour cela que nous augmentons les ressources pour les juges. Les juges doivent avoir la capacité d'imposer des conditions de mise en liberté strictes quand ils estiment qu'une personne présente un risque pour la sécurité publique. Il faut qu'ils aient le temps et la capacité de prendre ces décisions de manière réfléchie, et nous leur donnons ces outils.
[Français]
Parlons maintenant de la prévention. Si nous voulons réduire la criminalité de façon durable, nous ne pouvons pas seulement miser sur la punition; nous devons également miser sur la prévention. Notre programme était clair à ce sujet. Nous nous sommes engagés à élargir les programmes pour les jeunes afin de les aider à bâtir une vie meilleure, à les éloigner des gangs et de la criminalité.
Nous nous sommes engagés à renforcer les services de santé mentale et de lutte contre les dépendances, parce que nous savons que la santé mentale non traitée et les dépendances non prises en charge sont à l'origine de nombreuses récidives. Nous nous sommes engagés envers le Fonds pour bâtir des communautés sécuritaires et envers des initiatives de justice autochtone, parce que nous savons que la sécurité passe aussi par la réconciliation et l'équité.
[Traduction]
La motion qui nous occupe ne tient absolument pas compte de la prévention. Elle ne tient absolument pas compte des poursuites. Elle dit que la solution se trouve dans un seul projet de loi et dans la prolongation des séances, mais les Canadiens savent qu'un seul projet de loi ne rendrait pas leur quartier plus sûr du jour au lendemain. Ils savent qu'il faut un plan global, élaboré main dans la main avec les gens qui sont en première ligne pour faire appliquer les lois que nous votons ici.
Les conservateurs appellent cela « capture et remise en liberté ». Nous, nous appelons cela écouter les Canadiens et proposer des solutions concrètes, et non des slogans. Soyons clairs: le gouvernement est d'accord pour dire que les récidivistes violents doivent être traités avec fermeté. Nous convenons que les Canadiens méritent de se sentir en sécurité dans leurs collectivités, et nous agissons en conséquence. En effet, un projet de loi visant à resserrer les conditions de mise en liberté sous caution sera présenté au cours de la présente session. Nous avons clairement indiqué que c'était la voie responsable à suivre et nous nous sommes engagés à protéger les Canadiens.
Cependant, nous ne réduirons pas la question à un simple slogan. Nous ne prétendrons pas que la sécurité publique peut être rétablie par des slogans, car les Canadiens en ont déjà entendu et ils ont voté pour ne pas être gouvernés par des slogans. Ils les ont entendus pendant la décennie où les conservateurs étaient au pouvoir. Les conservateurs ont eu dix ans pour agir. Ils ont eu dix ans pour resserrer les conditions de mise en liberté sous caution, doter les procureurs de ressources et investir dans la prévention. Ils ne l'ont pas fait; ils ont échoué. Maintenant, tout à coup, les conservateurs ont trouvé des slogans sur la prison, pas la liberté sous caution. Or, les Canadiens ne recherchent pas des slogans. Ils recherchent des solutions.
Je me permets de rappeler à la Chambre en quoi consistent ces solutions sous un gouvernement libéral. Elles consistent à réformer de manière ciblée la mise en liberté sous caution, une mesure qui a été adoptée en 2023, et à mener d'autres réformes qui seront proposées au cours de la présente session. Elles consistent à investir dans les procureurs et les juges pour que le système de justice fonctionne correctement. Elles consistent à mettre en œuvre des programmes de prévention pour les jeunes, des programmes de traitement de la toxicomanie et des services de santé mentale pour prévenir les crimes avant qu'ils ne soient commis. Elles consistent à renforcer les services aux victimes, parce que, la sécurité, c'est également soutenir les personnes qui ont déjà subi un préjudice. Voilà le plan des libéraux. C'est ce sur quoi nous avons fait campagne, c'est ce pour quoi les Canadiens ont voté et c'est ce que nous accomplissons.
[Français]
La motion qui nous est présentée aujourd'hui n'est pas un véritable plan pour la sécurité, c'est une tactique politique, c'est un simple slogan. C'est une tentative de faire croire aux Canadiens que, si seulement ce projet de loi était adopté, tous les problèmes seraient résolus.
Cependant, les Canadiens sont plus avisés que cela. Ils savent que la sécurité publique est complexe, ils savent que cela exige une approche globale. Ils savent que seul le gouvernement libéral mettra en œuvre cette approche globale et complète.
Reconnaissons les préoccupations des Canadiens et faisons face à la réalité: la criminalité est un problème. Par contre, rejetons la politique de la peur et la politique des slogans. Accomplissons le travail difficile de bâtir un système de justice juste, ferme et efficace. C'est l'engagement de notre gouvernement. C'est ce que nous mettrons en œuvre durant cette session, et c'est pourquoi je ne peux pas appuyer cette motion.
:
Monsieur le Président, 1 600, c'est le nombre de crimes qui sont commis chaque jour au pays. C'est presque un crime par minute.
Ce ne sont pas des statistiques. Ce sont des innocents qui se font frapper à la tête avec un bâton de baseball. Ce sont des bijouteries dont la vitrine est défoncée par une voiture qui sert à voler à une famille le fruit du travail de toute une vie. Ce sont des gens qui se font réveiller au beau milieu de la nuit par des cambrioleurs qui sont entrés chez eux par effraction pour voler, piller et bien pire encore.
C'est la famille Farooqi, dont le père courageux s'est précipité pour protéger ses enfants sans défense contre des cambrioleurs et qui a reçu une balle à la gorge. C'est une fillette de 3 ans qui a été violée sans pitié par un récidiviste chronique, un salaud qui avait déjà été reconnu coupable du viol d'un garçon de 12 ans et qui, pourtant, conformément aux lois libérales, avait été relâché.
[Français]
C'est le cas d'une femme tuée à Saint-Jérôme par son ex-conjoint, un homme qui avait déjà été arrêté à 30 reprises et remis en liberté 16 fois avant de tuer sa partenaire.
[Traduction]
C'est le cas d'une admirable jeune mère, Bailey McCourt, assassinée par son ex-conjoint, qui venait à peine d'être libéré sous caution trois heures plus tôt. Il se trouvait à seulement quatre kilomètres du tribunal qui lui avait accordé la liberté sous caution libérale.
Ce ne sont pas seulement des histoires sensationnalistes, comme les libéraux aiment à les qualifier; ce sont des faits. Le a rejeté ces crimes avec condescendance, disant que nous ne vivons pas dans le Far West, mais les faits prouvent le contraire.
Depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement libéral, les crimes violents ont augmenté de 55 %, les extorsions de 330 %, les homicides de 29 % et les agressions sexuelles de 76 %. Il y a une cause et il y a un effet. Nous connaissons la source de cette criminalité. C'est la liberté sous caution libérale, qui a pris force de loi avec l'adoption du projet de loi libéral . Cette loi oblige les juges à libérer les accusés « à la première occasion » en leur imposant les restrictions « les moins sévères possible ». Ce sont les termes utilisés dans la loi. En conséquence, les mêmes délinquants peuvent commettre littéralement des centaines d'infractions et être libérés, souvent quelques heures après leur dernière arrestation.
La police dit qu'elle n'a souvent même pas eu le temps de remplir les documents relatifs à l'arrestation que le délinquant est déjà de retour dans la rue. Des policiers m'ont confié avoir arrêté le même délinquant trois fois dans la même journée. Un policier de la région de Toronto m'a dit que, dans la plupart des cas, les criminels avouent volontiers leur crime sur la banquette arrière de la voiture, car ils ne se soucient plus d'être condamnés. Ils savent qu'ils seront relâchés comme le prévoient les lois libérales, quelle que soit l'issue du procès.
Les libéraux ont utilisé un leurre pour se faire élire. Lors des dernières élections, ils savaient que les Canadiens en avaient assez de la liberté sous caution libérale. Ils ont donc demandé d'avoir une quatrième chance pour faire marche arrière. Que s'est-il passé? Voilà maintenant six mois que le a été élu sur la promesse de renverser la mise en liberté sous caution libérale. Où en sommes-nous? Il n'y a pas eu un seul projet de loi libéral visant à renverser le système de mise en liberté sous caution qu'ils ont mis en place. Cela fait six mois.
Nous savons tous ce qu'il faut faire. La police a rédigé le texte législatif nécessaire pour réparer les dégâts causés par les libéraux, mais il n'y a toujours pas de projet de loi. Il n'y a rien. C'est le néant, zéro, nada.
C'est peut-être parce que le a pris la décision imprudente sans précédent de nommer le ministre le plus incompétent de Justin Trudeau à ce poste. Le a été le ministre de l'Immigration qui a littéralement détruit le meilleur système au monde, en augmentant le nombre par 300 % par rapport à la norme précédente, ce qui a permis à des criminels d'entrer dans notre pays sans contrôle et a surchargé le marché du logement et celui de l'emploi ainsi que le système de soins de santé parce que trop de gens sont arrivés trop rapidement. Il est ensuite passé au portefeuille du Logement où il a créé la pire crise du logement de l'OCDE, et il est désormais responsable du Code criminel.
Ajoutez à cela le problème du ministre de la Sécurité publique, qui devrait démissionner pour avoir mis en œuvre un plan visant à confisquer les biens des propriétaires d'armes à feu respectueux de la loi. C'était un plan dont lui-même avait dit qu'il ne fonctionnerait pas, et ses propos ont été enregistrés. Ce sont ces gaffeurs qui sont chargés de renverser la vague de criminalité libérale de la dernière décennie.
Certains affirment que nous avons besoin d'une réforme du système de libération sous caution. Mais cette réforme a déjà eu lieu, et elle s'appelle le projet de loi . Ce dont nous avons besoin, c'est d'annuler la réforme libérale du système de libération sous caution. Voilà pourquoi nous demandons aujourd'hui au gouvernement d'abolir la libération sous caution libérale et de la remplacer par la détention, et non la libération sous caution. Aujourd'hui, nous présentons une motion qui permettrait au Parlement d'adopter le projet de loi , la loi favorisant la détention au lieu de la liberté sous caution. Elle a été présentée par le brillant député d', en Ontario. Cette proposition est appuyée par la police, les victimes de crimes et tous ceux qui veulent mettre fin à la criminalité.
Le député de Niagara-Sud, avec qui je partage mon temps de parole sur cette question, en dira davantage à la Chambre.
Je souligne que les députés ministériels n'ont aucun effort à fournir. Il leur suffit de ne pas nuire. Ils ont déjà mis sens dessus dessous le système de libération sous caution. Ils ont semé le chaos que nous vivons actuellement. Nous ne leur demandons pas de revêtir une cape et de voler au secours des gens. Nous leur demandons simplement de ne pas nuire. Ils n'ont qu'à rester assis et à laisser la Chambre des communes voter pour cette motion, afin que soit rapidement adoptée la loi favorisant la détention au lieu de la liberté sous caution. Nous pouvons enfermer les criminels qui répandent la terreur dans nos rues. C'est tout ce que nous demandons aux députés d'en face.
En fait, certains disent qu'ils ne font rien. Ce serait formidable s'ils ne faisaient rien, car ce serait une amélioration considérable par rapport à ce qu'ils ont fait jusqu'à présent, à savoir s'en prendre au Code criminel. Le Code criminel permet aux criminels de s'en prendre à notre société.
La solution est en réalité très simple. Les pseudo-intellectuels des cercles libéraux aiment dire que le problème est beaucoup plus compliqué. Il n'est pas compliqué. Les statistiques nous en révèlent l'ampleur. Un très petit nombre de criminels commettent un nombre phénoménal de crimes. Quarante délinquants à Vancouver ont été arrêtés 6 000 fois. Cela représente 150 arrestations par délinquant, par an, et ce ne sont que les cas où ils se sont fait prendre. Presque tous les crimes sont commis par un petit groupe de récidivistes invétérés. Si nous les gardons en prison, ils ne peuvent pas récidiver. C'est très simple.
Nous avons fait cela la dernière fois que les conservateurs étaient au pouvoir. Il s'est produit deux choses, l'une peu surprenante, l'autre que l'on pourrait qualifier de paradoxale. La première, qui n'est pas surprenante, est que la criminalité a baissé de 25 %. Elle a baissé de façon spectaculaire. Ce fut la plus forte baisse de la criminalité de l'histoire moderne du Canada. Le résultat est éloquent.
La deuxième chose qui s'est produite est quelque peu paradoxale. Quelle autre baisse a-t-on observée? C'est la baisse du nombre d'incarcérations. Selon les libéraux, il allait falloir construire de nouvelles prisons pour accueillir tous les détenus. Pourtant, moins de personnes se sont en fait retrouvées derrière les barreaux. Pourquoi? Parce que les mêmes délinquants incarcérés puis remis en liberté sont simplement restés en prison. Nous leur avions déjà réservé une chambre. C'est comme dans la métaphore tirée de la chanson Hotel California: même une fois qu'on a payé, on ne peut pas quitter l'hôtel. Nous les avons gardés dans leurs cellules et ne les avons jamais laissés sortir. Nous les avons enfermés et nous avons jeté la clé.
Il s'est passé autre chose encore. Les petits délinquants ou ceux qui envisageaient de faire carrière dans le crime se sont dit qu'en fin de compte le prix à payer était trop élevé et qu'ils allaient plutôt se trouver un emploi et respecter la loi. La dissuasion fonctionne.
Les faits sont là. La mise en liberté sous caution libérale a semé le chaos dans nos rues. Le seul qui entretient ce chaos, c'est le . Lui et son gouvernement doivent cesser d'empêcher les conservateurs de supprimer la mise en liberté sous caution libérale, d'enfermer les criminels et de jeter la clé. Faisons cela non par vengeance ou par rancune, mais pour l'amour des citoyens respectueux de la loi, afin que nos enfants puissent de nouveau jouer en toute sécurité dans nos rues, que les gens puissent se coucher le soir en toute tranquillité, qu'à leur réveil le lendemain matin, leur voiture soit toujours là, et que nous puissions vivre dans un pays sûr où les citoyens respectueux des lois peuvent trouver le bonheur et n'ont pas besoin de s'inquiéter sans arrêt. C'est ce que nous nous employons à réaliser, comme objectif. Le gouvernement va-t-il nous laisser y parvenir?
:
Monsieur le Président, je suis fier de participer à ce débat et de suivre l'exemple de mon chef, qui n’a jamais renoncé à la nécessité d’une réforme du Code criminel.
À titre de nouveau député, je suis fier de prendre la parole après plusieurs semaines troublantes dans ma circonscription, Niagara-Sud. Je suis fier de me faire le porte-parole d’un si grand nombre de personnes en colère et frustrées qui se sont rassemblées pour protester contre l’agression brutale d’une enfant de trois ans que nous connaissons tous maintenant sous le pseudonyme de la petite E.
Il y a peut-être ici certaines personnes qui ont grandi dans les années 1960. Quand j’étais beaucoup plus jeune, le Canada était très différent. Notre communauté était plus respectueuse. Il nous arrivait rarement, voire jamais, de ne pas nous sentir en sécurité dans nos rues, et nous nous sentions toujours en sécurité chez nous. Il y avait des règles et nous les respections. Certains d’entre nous se souviennent d'avoir parcouru les rues de notre quartier avec nos amis, sachant que lorsque les lampadaires s’allumaient, nous pouvions tous rentrer à la maison en toute sécurité. C'était avant les téléphones cellulaires, les médias sociaux et les algorithmes. C'était l'époque des vélos Mustang avec un guidon surélevé et un siège banane. Dans ma collectivité, nous avions conservé un vestige de la Seconde Guerre mondiale. Nous l’appelions le sifflet de 21 heures. C’était un sifflet de couvre-feu qui retentissait partout en ville, et c’était le signal qui nous indiquait qu'il était l'heure de rentrer.
J’ai grandi dans une famille d’agents de la paix. Mon grand-père était chef de police dans ma petite ville, Port Colborne. Mon père travaillait pour la GRC avant de se joindre à la marine pendant la Seconde Guerre mondiale, puis il a eu une longue carrière d’avocat, de procureur de la Couronne et de commissaire de police. Nous respections les policiers, les enseignants, les directeurs d’école, les voisins et les commerçants, et nous respections toujours nos aînés. Je sais que cela peut sembler plutôt idyllique et même ressembler un peu à un épisode de Leave It to Beaver, mais c’est l’enfance que j’ai connue et dont je me souviens avec nostalgie. Oui, j’ai connu l'époque où nous regardions Leave it to Beaver en noir et blanc.
Malheureusement, ma nostalgie d’une communauté sûre s’est transformée en peur et en appréhension dans nos rues. Comment en sommes-nous donc arrivés là? Avant d’examiner la question, j’aimerais faire le point sur l’affaire qui a captivé et mobilisé la population et qui a cristallisé les opinions au sujet de la criminalité dans ma collectivité, où vit cette enfant de trois ans agressée sexuellement de la façon la plus brutale et la plus répréhensible qui soit dans sa maison, à Welland. Elle a été agressée par un délinquant sexuel déjà condamné qui avait récemment été libéré. Pour moi et pour beaucoup de gens dans ma collectivité, cette affaire ne peut être qualifiée que d’invraisemblable.
Cela s'est produit dans un quartier où j’ai grandi. Mes grands-parents avaient une maison à Welland. Enfant, je ne me suis jamais senti en danger dans ce quartier. Le dimanche matin, j'accompagnais mon grand-père à la boulangerie Barca's Bakery pour acheter du pain. L'on m'y envoyait même souvent seul. Jamais je ne me suis senti menacé, mais la petite E, cette fillette de trois ans, ne se sentira probablement plus jamais en sécurité. Après plus de trois semaines à l'hôpital pour se remettre de cette agression innommable, elle est désormais de retour chez elle, entourée de sa famille.
La Chambre connaît l’histoire de Daniel Senecal. Condamné pour avoir agressé sexuellement un jeune garçon, il a été libéré plus tôt que prévu. Son nom figure au registre des délinquants sexuels. Il a été mis en liberté conditionnelle plus tôt, dans ma collectivité et, en l'espace de quelques semaines, il a récidivé et s'est introduit dans la maison de cette fillette. La petite E ne méritait pas cela. Aucune fillette, aucun garçon, aucun être humain ne devrait être victime d'un acte aussi ignoble qu'une agression sexuelle. Cette enfant n'aurait jamais dû passer trois semaines à l'hôpital. Ce qui est encore plus troublant, c’est que Daniel Senecal aurait dû être en prison, et non dans la chambre d'une enfant de trois ans.
Daniel Senecal aura une audience de mise en liberté sous caution le 15 octobre. Oui, ce récidiviste et être humain ignoble aura une audience de mise en liberté sous caution le 15 octobre. Il est clair que c'est son droit constitutionnel et son droit à l'application régulière de la loi. C'est incontestable. Le problème, c'est qu'il comparaît pour une mise en liberté sous caution alors qu'il devrait être en prison pour purger sa peine initiale. Si tel avait été le cas, la petite E aurait été une petite fille heureuse comme les autres, grandissant sans craindre d'être agressée par un délinquant sexuel condamné à l'intérieur même de sa propre maison.
J'ai lancé une pétition dans ma circonscription dans l'espoir de faire entendre la voix des gens de ma région à la Chambre. Je ne me doutais pas de l'ampleur que prendrait la réponse. Je présenterai la pétition après la pause de Pâques afin que le gouvernement entende la voix de dizaines de milliers de personnes de la région de Niagara.
Au cours de la récente campagne électorale, des gens m'ont fait part de leurs histoires et de leurs craintes concernant l'augmentation du taux de criminalité, les crimes violents et le sentiment que leur collectivité n'est plus sûre. Ils m'ont parlé de la politique absurde du gouvernement libéral actuel qui consiste à arrêter puis à remettre en liberté les criminels. Les crimes violents ont augmenté de 55 %. La criminalité en général, de l'extorsion au vol de voitures en passant par les violations de domicile, est en forte hausse. Les statistiques sont claires, mais la peur est palpable et réelle. L'approche du gouvernement libéral, qui oblige les juges à libérer les délinquants à la première occasion et aux conditions les moins sévères possible, est inacceptable. L'expression « capturer et remettre en liberté » me fait penser aux poissons qu'on pêche et qu'on remet à l'eau, mais elle illustre étrangement le principal problème lié au Code criminel.
Des policiers m'ont raconté des histoires horribles sur la politique totalement inefficace de remise en liberté. Un agent m'a récemment confié qu'il avait arrêté le même individu 30 fois en plusieurs mois à Niagara. Dans certains cas, l'individu en question a été libéré le jour même sur simple promesse de comparaître. Il s'agit là de la nouvelle procédure accélérée, la promesse de comparaître. Lors d'une arrestation, le délinquant est assis sur la banquette arrière d'une voiture de police, puis relâché sur simple promesse de comparaître. C'est à la fois ridicule et triste, mais cela se produit tous les jours. J'ai entendu dire que, dans certains cas, le policier se contente de passer son chemin au lieu de perdre son temps avec des formalités administratives inutiles. Il sait que le processus est gravement défaillant et que les gens ne purgeront jamais de peine pour leurs crimes.
Lorsque j'ai interrogé le à propos de la petite E, il m'a répondu qu'un projet de loi était en cours d'élaboration. C'est insuffisant. C'est insuffisant pour la petite E, et cela ne résout certainement pas le problème de la libération anticipée de prédateurs répugnants qui sont renvoyés dans nos collectivités et dans nos quartiers pour y commettre de nouveaux délits.
Nous en sommes là. On nous promet une réforme de la mise en liberté sous caution, mais rien n'est fait. Je suis convaincu que le tiendra sa promesse de présenter un projet de loi, mais changera-t-il réellement et renversera-t-il une décennie de politique libérale laxiste en matière de criminalité, qui consiste à arrêter et à remettre en liberté les criminels, et réformera-t-il fondamentalement notre système de mise en liberté sous caution? Cela reste à voir.
À mon avis, des personnes comme Daniel Senecal ne devraient plus jamais revoir la lumière du jour. Il ne s'agit pas ici du modèle du « retrait sur trois prises ». Agresser sexuellement un enfant en bas âge devrait entraîner une peine proportionnelle au crime, ce qui, à mon avis, signifie la prison à vie. Quiconque vole l'innocence d'un enfant en bas âge perd le droit de remarcher un jour dans les rues d'un quartier, et encore moins d'être en contact avec des enfants.
La dernière fois que j'ai abordé ce sujet à la Chambre, j'avais reçu la visite de nombreuses victimes d'agressions sexuelles, souvent perpétrées par des récidivistes. Elles vivent dans la peur chaque jour. La liste des personnes libérées qui sont à nouveau condamnées est stupéfiante. Plusieurs femmes assises dans mon bureau à Welland m'ont raconté en larmes leur histoire, les séquelles qu'elles portent et les craintes qu'elles ont, vivant chaque jour dans la peur.
Beaucoup savent que leurs agresseurs sont en liberté, et elles ont peur. Elles se cachent. Elles ne participent pas à des événements où leur visage pourrait être vu. Cependant, quelques-unes ont trouvé le courage de s'exprimer cette fois-ci, sachant qu'elles se rendaient visibles et vulnérables. Beaucoup continuent de déménager d'un endroit à l'autre par pure crainte. Elles m'ont supplié de présenter leur histoire à la Chambre, et je suis très fier de le faire aujourd'hui.
Je vais conclure en prenant un moment pour parler à ma collectivité de la peur et de la frustration qui nous envahissent tous dans la belle région de Niagara. Il ne s'agit pas d'un enjeu partisan. Nous ne pouvons ignorer que le gouvernement libéral a créé cette politique laxiste en matière de criminalité, qui consiste à arrêter puis à remettre les criminels en liberté en accordant une libération conditionnelle obligatoire, ce qui ouvre la porte aux activités criminelles.
Les conservateurs s'engagent à renforcer le Code criminel et à faire en sorte que des personnes comme Daniel Senecal n'aient plus jamais l'occasion de récidiver. Nous sommes ici pour veiller à ce que les récidivistes reçoivent une peine proportionnelle à la gravité de leur crime. Franchement, si cela ne tenait qu'à moi, il pourrirait en prison pour le reste de sa vie.
Je tiens à remercier les habitants de Niagara-Sud qui ont signé la pétition que je présenterai bientôt à la Chambre. Je remercie les survivants pour leur courage de m'avoir parlé de leur douleur, de leur peur et du difficile chemin vers la guérison. Ils me donnent la force nécessaire, et je leur suis reconnaissant de leurs conseils et de leur aide pour faire passer ce message.
J'implore le gouvernement de présenter un projet de loi. Le temps presse. Il doit présenter un projet de loi maintenant, pas quelque part à l'automne, mais dès maintenant, afin que des criminels dangereux comme Daniel Senecal ne puissent plus jamais faire de mal à des enfants.
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Monsieur le Président, je suis le fier représentant de Mississauga—Lakeshore, et je partagerai mon temps de parole avec le député de .
En intervenant dans le débat sur la motion de l'opposition dont nous sommes saisis, je souhaite aborder plus particulièrement le discours qui la sous-tend et les mesures appropriées à prendre pour aller de l'avant. Ma collectivité, comme bien d'autres, est préoccupée. Nous tenons des assemblées publiques et des groupes de discussion. Nous sommes en discussion constante avec la police de Peel. Nous comprenons les dilemmes qui se posent à nous et nous sommes conscients des inquiétudes de nos voisins. Ils sont préoccupés par les armes à feu, les violations de domicile et les vols de voitures. Ces problèmes sont devenus des sujets de préoccupation partout au pays. Cependant, il semblerait aussi que certains cherchent à rejeter le blâme sur d'autres, en se dégageant de toute responsabilité. Or, nous sommes tous responsables de la sécurité de nos collectivités, que nous soyons à l'échelon fédéral, provincial ou municipal, voire au sein de certaines organisations et associations impliquées. Il est tout à fait opportun que nous continuions à débattre et à discuter de cette question, qui, je m'en réjouis, n'est pas partisane.
Il y a le crime organisé. Nous avons rencontré des représentants de la GRC, de la sécurité frontalière, d’organismes internationaux et de la police pour veiller à ce que l’on s’attaque au crime organisé. Les membres du crime organisé commettent certains de ces actes criminels; ils font appel à nos jeunes, qui sont eux-mêmes des victimes parce qu’ils sont recrutés pour commettre ces actes criminels. Voilà pourquoi, pas plus tard que le mois dernier, nous avons présenté le projet de loi , Loi visant à lutter contre la haine, pour nous attaquer aux infractions motivées par la haine. Le projet de loi a été adopté à l’étape de la deuxième lecture hier, et il est maintenant renvoyé au comité pour y être étudié en détail.
Au cours de l’été, le a mené des consultations auprès de ses homologues provinciaux et territoriaux, d’organismes d’application de la loi, de chefs de police et d’associations pour veiller à ce que les réformes soient pragmatiques, fondées sur des données probantes et adaptées aux besoins des Canadiens. C’est ainsi qu’une réforme responsable se fait: grâce à une étude minutieuse, à la collaboration et aux conseils d’experts.
Pendant ce temps, le , qui se préoccupe surtout de conserver son poste, fait dans la rhétorique, une tactique très partisane. Maintenant qu'il a retrouvé son poste à la Chambre après avoir été rejeté de façon retentissante par les électeurs de son ancienne circonscription, il se préoccupe davantage de sa propre personne que des mesures de sécurité publique dont nous parlons. Au lieu de mettre l’accent sur des mesures qui améliorent vraiment la sécurité publique, il continue de faire des propositions irresponsables et politiquement motivées, et d'accorder la priorité aux apparences plutôt qu’à des solutions qui protègent véritablement les Canadiens.
Les Canadiens méritent mieux que des slogans et du théâtre politique. Ils méritent un gouvernement qui les écoute, qui consulte des experts et qui agit de manière décisive pour rendre les collectivités plus sûres. C'est exactement ce que fait l'actuel gouvernement, grâce à des mesures législatives qui traitent des questions urgentes tout en respectant les principes de justice et d'équité. C'est pourquoi le gouvernement fédéral a pris des mesures importantes pour réformer le système de mise en liberté sous caution au cours des dernières années. En 2023, l'ancien projet de loi a apporté des changements importants pour renforcer le système de mise en liberté sous caution en réponse aux préoccupations concernant l'efficience et la récidive.
Par exemple, le projet de loi a renversé le fardeau de la preuve de manière à cibler les récidivistes de crimes violents commis avec une arme, et il a élargi la liste des armes à feu qui déclenchent un renversement du fardeau de la preuve lors de la mise en liberté sous caution. Il a également élargi l'inversion du fardeau de la preuve afin de cibler les récidivistes dans les cas de violence entre partenaires intimes. Ces modifications ont rendu plus difficile l'obtention d'une mise en liberté sous caution pour les récidivistes condamnés pour des infractions graves.
Chacun d'entre nous souhaite voir les criminels demeurer en prison. Chacun d'entre nous...
Une voix: Oh, oh!
Charles Sousa: Absolument, c'est ce que je souhaite. Monsieur le Président, il est carrément insultant qu'on ose sous-entendre qu'un député préférerait qu'on n'emprisonne pas les criminels. Des lois sont en place depuis longtemps. Il faut les appliquer. Les modifications qui ont été apportées n'étaient pas le résultat d'initiatives partisanes. Elles étaient le fruit de vastes efforts de collaboration avec les provinces, les territoires, les forces de l'ordre et les juristes. Chacune de nos démarches a été guidée par des données, des preuves et des consultations effectuées auprès des travailleurs de première ligne du système de justice pénale.
Malgré ces réformes, nous comprenons que les Canadiens demeurent préoccupés par les cas de récidive et les crimes violents. Voilà pourquoi le gouvernement présentera cet automne un projet de loi visant à renforcer les dispositions du Code criminel traitant de la mise en liberté sous caution et de la détermination de la peine.
Le gouvernement fédéral s'est engagé à instaurer l'inversion du fardeau de la preuve pour toute une série de crimes graves, notamment le vol de véhicules avec violence ou lié au crime organisé, les cambriolages, la traite de personnes et le passage de clandestins, afin de rendre la mise en liberté sous caution plus difficile dans ces circonstances. Il s'est également engagé à modifier le Code criminel afin d'ordonner aux tribunaux d'accorder une attention particulière aux objectifs de dénonciation et de dissuasion au moment de déterminer la peine appropriée pour toute personne ayant fait l'objet de nombreuses condamnations pour vol de véhicules ou pour cambriolage. Il s'est également engagé à accroître la possibilité d'imposer des peines consécutives dans les cas de vol de véhicules avec violence ou lié au crime organisé.
Ce sont là des mesures concrètes visant à lutter contre la récidive et la violence dans l'ensemble du système de justice pénale. Elles constituent une approche stratégique, fondée sur des données probantes et axée sur la protection de la sécurité publique, sans pour autant sacrifier les droits et l'équité qui sont les fondements de notre système judiciaire.
Nous savons également que la réforme ne peut se faire en vase clos. Comme je l'ai déjà mentionné, le fonctionnement du système de mise en liberté sous caution relève de la responsabilité partagée du gouvernement fédéral et des gouvernements provinciaux et territoriaux. Si le gouvernement fédéral établit le cadre juridique, les provinces et les territoires gèrent les activités quotidiennes, y compris l'administration des tribunaux et des prisons. Le renforcement de la loi à l'échelle fédérale doit donc être accompagné de ressources efficaces pour l'application de la loi et la surveillance à l'échelle provinciale. Sans une telle coordination, même la meilleure des lois ne permettrait pas d'apporter des changements notables.
Les données et les preuves jouent également un rôle crucial. Les provinces et les territoires recueillent les données nécessaires pour évaluer le fonctionnement des lois sur la mise en liberté sous caution, pour cerner les lacunes et pour apporter des améliorations. De meilleures données permettent toujours au gouvernement de suivre les résultats, d'évaluer les risques et de veiller à ce que les mesures destinées à protéger la sécurité publique soient réellement efficaces. C'est pourquoi notre gouvernement continue de collaborer étroitement avec ses partenaires partout au pays afin d'améliorer la collecte de données, la transparence et la communication de l'information dans le système de justice pénale.
La sécurité publique repose sur des politiques prudentes, des partenariats solides et des mesures durables. Elle ne s'obtient pas à coups de slogans et de prises de position partisanes. Elle se construit quand les gouvernements coopèrent pour s'attaquer aux causes profondes de la criminalité, notamment la pauvreté, les traumatismes, les problèmes de santé mentale et l'insécurité en matière de logement, ainsi que le fait que certaines personnes ne reçoivent pas le soutien dont elles ont besoin pour se rebâtir. Les Canadiens méritent un système de mise en liberté sous caution qui protège les collectivités tout en respectant les droits, ainsi que des systèmes de détermination de la peine qui responsabilisent les délinquants tout en encourageant leur réadaptation.
Le gouvernement tient cette promesse. Nous n'agissons pas dans la précipitation ni en fonction de considérations politiques; nous consultons des experts, collaborons avec nos homologues provinciaux et élaborons des lois qui fonctionnent dans la pratique. Nous présentons un projet de loi visant à garantir que les récidivistes subissent des conséquences appropriées, que les tribunaux disposent des outils nécessaires pour protéger la sécurité publique et que le système judiciaire fonctionne de manière efficace et équitable pour tous les Canadiens.
En conclusion, les Canadiens veulent que le gouvernement agisse de façon responsable, qu'il écoute les experts et qu'il donne des résultats. C'est ce que nous faisons avec notre programme de réforme de la justice. Nous avons présenté le projet de loi pour lutter contre les crimes haineux; nous améliorons le régime de mise en liberté sous caution au moyen du projet de loi et, cet automne, nous préparons d'autres mesures pour mieux lutter contre les délinquants violents et récidivistes. Il ne s'agit pas de petits jeux politiques ou de slogans creux; il s'agit de mesures concrètes, de sécurité publique et de justice, et c'est exactement l'approche pour laquelle les Canadiens ont élu le gouvernement.
Des lois existent et il faut les faire respecter.
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Monsieur le Président, comme toujours, je suis heureux de prendre la parole à la Chambre au nom des résidants de Calgary Signal Hill. Trouver un équilibre entre des intérêts divergents fait partie du travail de la Chambre des communes. La tâche est souvent ardue, mais c'est notre responsabilité, et nous nous devons de l'assumer envers les Canadiens.
À l'heure actuelle, dans notre système de justice pénale, la protection du public passe après les intérêts des délinquants. On parle d'atteindre le juste équilibre dans notre système de justice, car il y a actuellement un déséquilibre auquel il faut remédier.
Le Parti conservateur a présenté le projet de loi pour aider les députés ministériels. De toute évidence, ceux-ci sont occupés à réfléchir, sauf qu'ils ne font rien, et les Canadiens ont besoin qu'ils agissent. À l'heure actuelle, les statistiques sur la criminalité sont en hausse partout au pays, dans toutes les provinces, et nous devons faire quelque chose.
Il y a à peine deux mois, en août, j'ai participé à une rencontre avec de hauts gradés du service de police de Calgary. Un chef de police a décrit une situation qui s'était produite là-bas, en juillet, et qui montre bien le problème que nous devons régler. Le chef de police a parlé d'une vague de criminalité que le service de police avait observée à Calgary pendant tout le mois de juillet. Le service de police était intervenu en mettant sur pied un groupe de travail et en procédant à des arrestations.
Il y avait un groupe d'adolescents et de jeunes adultes qui commettaient des vols par effraction. Cependant, ce qui inquiétait vivement la police, qui voyait normalement des criminels attendre que les occupants ne soient pas à la maison pour y pénétrer, c'est que ce groupe sans scrupule le faisait la nuit, sans se soucier de savoir si des gens s'y trouvaient. Il semblait même préférer que les occupants soient présents.
Un individu s'était fait prendre la main dans le sac, comme on dit, pendant la nuit, en présence des occupants. Il avait été arrêté, conduit devant un juge de paix et relâché. Ce n'est peut-être pas aussi surprenant ou choquant qu'on puisse le croire; le casier et les antécédents judiciaires de cet individu avaient sans doute été pris en considération à ce moment-là. Cependant, le même individu avait été arrêté par le service de police de Calgary quelques jours plus tard, puis relâché. Une fois de plus, il était entré illégalement dans une maison pendant la nuit, en présence des occupants. Pour la deuxième fois, cet individu avait été conduit devant un juge de paix et relâché. Voilà qui pourrait commencer à choquer, mais le fait est que ce même individu avait été arrêté une troisième fois en une semaine, de nouveau la nuit, dans une résidence en présence des occupants. Il avait été conduit devant un juge de paix pour la troisième fois et, oui, relâché une troisième fois.
Ce système est défaillant. Nous devons apporter des changements, et il est inutile d'attendre. Le travail a été fait. Le Parti conservateur l'a accompli en collaboration avec la Chambre, et les députés d'en face devraient en prendre note.
Je voudrais souligner les observations de certaines personnes concernant des incidents comme celui que j'ai décrit, tels qu'ils m'ont été rapportés par le service de police de Calgary.
Voici ce qu'a dit Scott Weller, victime d'une violation de domicile:
Ayant moi-même vécu le traumatisme d’une intrusion violente à domicile, je crois fermement à la nécessité de la prison, pas [de] la liberté sous caution. Ma famille a été agressée dans ce qui aurait dû être la sécurité de notre propre maison. L’idée que des délinquants violents puissent être remis en liberté dans nos rues est terrifiante, non seulement pour nous, mais pour toutes les familles canadiennes. Cette nuit-là a changé notre façon de vivre et nous a obligés à sécuriser notre maison d’une manière que je n’aurais jamais imaginée nécessaire. Cela aura un impact durable sur notre famille et notre sentiment de sécurité. [Ce projet de] loi reconnaît que la sécurité publique doit passer avant tout. [Il] envoie un message clair : les crimes violents ont des conséquences réelles, et les droits des victimes et des familles passent avant ceux des criminels.
Voici une deuxième observation concernant le projet de loi des conservateurs: « La Loi [favorisant la détention au lieu de] la liberté sous caution est donc plus qu'une simple législation, c'est une mesure corrective essentielle, une bouée de sauvetage capable de briser le cercle vicieux de la violence et de sauver des vies innocentes. » Ces propos viennent de Cait Alexander, de l'organisme End Violence Everywhere.
Enfin, voici ce qu'en dit Michelle Mollineaux, membre du conseil d'administration de Mend Canada, un organisme canadien dirigé par des Autochtones: « C'est le genre de [mesure législative pleine] de gros bon sens que les Canadiens réclament : un cadre qui rééquilibre notre système de mise en liberté sous caution afin de donner la priorité à la sécurité publique tout en respectant le droit à la mise en liberté sous caution garanti par la Charte. »
Ces citations mettent en évidence la situation au pays. Elles décrivent exactement le problème en montrant précisément ce que le projet de loi des conservateurs axé sur le gros bon sens ferait pour redresser la situation.
Dans ma propre ville, Calgary, au cours des 10 dernières années, le nombre de crimes violents a augmenté de 66 % , le nombre d'agressions sexuelles, de 33 % , le nombre de crimes perpétrés avec l'aide d'une arme à feu, de 326 % et le nombre de cas d'extorsion, de 342 %. Cette hausse des taux de criminalité et la constante remise en liberté des criminels arrêtés dénotent un problème dans notre système de justice. Il faut colmater cette brèche, et c'est ce que ferait le projet de loi des conservateurs.
Nos concitoyens s'attendent à ce que nous agissions de façon responsable, et il n'est pas responsable d'attendre que le Parti libéral présente un projet de loi pour s'attaquer au problème. Je le redis à mes collègues d'en face: le travail est fait. Ils peuvent prendre congé pour le reste de la journée. Tout est prêt.
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui pour appuyer le projet de loi des conservateurs, Loi favorisant la détention au lieu de la liberté sous caution.
Je partagerai mon temps de parole avec mon collègue, le député de .
Les Canadiens en ont assez de se réveiller chaque matin avec des gros titres qui ressemblent à des romans policiers, sauf que ces délits sont bien réels et se déroulent dans nos quartiers. À Brampton, les familles ne se sentent plus en sécurité. La criminalité n'est plus l'exception, mais devient la norme. Les résidents et les collectivités sont touchés chaque jour par des violations de domicile violentes, des fusillades en plein jour, des vols de voitures, des agressions sexuelles et des récidivistes en liberté. C'est le résultat de la justice libérale fondée sur la capture et la remise en liberté et d'un système défaillant de libération sous caution qui fait passer les criminels avant les victimes et les collectivités. C'est pourquoi je prends la parole aujourd'hui pour appuyer le projet de loi , Loi favorisant la détention au lieu de la liberté sous caution, une solution conservatrice visant à rétablir la loi et l'ordre et à protéger les Canadiens innocents.
Parlons des statistiques sous le système libéral « sitôt arrêté, sitôt relâché ». Les homicides ont augmenté de 29 %, les crimes violents, de 55 %, les agressions sexuelles, de 76 %, les extorsions, de 330 %, les vols de voitures, de 25 %, les crimes haineux, de 258 % et les crimes commis avec une arme à feu, de 130 %. Ce ne sont pas que des chiffres, ce sont des personnes en chair et en os, des victimes dont la vie a été brisée par des récidivistes violents qui n'auraient jamais dû être remis en liberté.
À Markham, un homme de 54 ans a été grièvement blessé lors d'un violent cambriolage. Un des suspects était déjà en liberté sous caution malgré les accusations de vol à main armée et de tentative de meurtre qui pesaient contre lui. À Toronto, une femme a été poignardée en plein jour par un homme qui avait été libéré sous caution quelques jours auparavant. À Vancouver, des groupes du crime organisé recrutent des jeunes pour commettre des vols de voitures et des vols à main armée, sachant qu'ils seront libérés en quelques heures. À Brampton, un cambriolage a entraîné la mort d'un jeune Canadien. Dans un des cas les plus bouleversants, Bailey McCourt a été assassinée par son ex-mari quelques heures seulement après sa libération sous caution à la suite d'une condamnation pour voies de fait.
Nous assistons à une augmentation exponentielle de la criminalité dans tout le pays, mais ce ne pourrait pas être plus évident que dans ma ville natale, Brampton. Dans la région de Peel, la police a récemment procédé à la plus grande saisie de drogue de son histoire. Il est choquant de constater que six des neuf accusés étaient déjà en liberté sous caution. Dans le cadre d'une autre opération majeure visant un cartel d'extorsion, la moitié des personnes arrêtées étaient également en liberté conditionnelle. Il y a quelques semaines à Brampton, un père s'est fait tirer dessus pendant un violent cambriolage simplement pour avoir défendu son foyer et sa famille. C'est le résultat des lois issues des projets de loi et , qui ont introduit le fameux principe de retenue, une politique qui donne la priorité à la libération même quand l'accusé a des antécédents de violence ou est susceptible de récidiver.
Les policiers, les victimes et les juristes disent tous la même chose: le système de mise en liberté sous caution est défaillant, et il est temps de le réparer. La solution, c'est la détention au lieu de la liberté sous caution, afin de rétablir la sécurité et la confiance dans nos rues, dans nos maisons et dans nos vies. Le projet de loi , Loi favorisant la détention au lieu de la liberté sous caution, est une solution conservatrice pleine de bon sens qui accorderait la priorité à la sécurité publique et rétablirait la confiance dans notre système de justice. Au moment de décider de la mise en liberté sous caution, les juges et les policiers devraient accorder la priorité à la protection du public, et non seulement aux droits des accusés.
Le projet de loi éliminerait la mise en liberté sous caution automatique pour les délinquants violents. Si une personne est accusée d'un crime grave et violent, comme une tentative de meurtre, une agression sexuelle, un enlèvement ou un vol à main armée, elle ne sera pas automatiquement libérée sous caution. Si une personne a déjà été reconnue coupable d'un crime grave au cours des 10 dernières années et qu'elle est de nouveau accusée alors qu'elle est en liberté sous caution, le projet de loi propose qu'elle soit maintenue en détention.
Selon ce projet de loi, seuls les juges pourraient statuer sur la mise en liberté sous caution des récidivistes. À l'heure actuelle, les policiers peuvent libérer une personne accusée d'une infraction grave. Seul un juge d'une cour supérieure serait habilité à prendre cette décision. Ce projet de loi supprimerait également la possibilité pour les criminels d'être nommés à titre de caution. En effet, les personnes déclarées coupables d'un crime grave au cours des dix années précédentes n'auraient plus cette possibilité; il n'y aurait plus de criminels se portant garants d'autres criminels.
Le projet de loi propose des règles plus strictes pour les non-citoyens. Les non-citoyens et les résidents non permanents devraient remettre leur passeport avant d'être libérés, ce qui réduirait le risque de fuite.
Le projet de loi permettrait une meilleure évaluation des risques. La loi modifierait la norme, qui passerait de « probabilité marquée » à « raisonnablement prévisible », ce qui faciliterait la détention d'une personne représentant une menace. Les juges tiendraient également compte des antécédents criminels de l'accusé, y compris les manquements passés à ses conditions de mise en liberté sous caution. Un rapport annuel serait exigé. Le ministre de la Justice serait tenu de publier un rapport annuel sur les réformes en matière de mise en liberté sous caution, les résultats obtenus, les récidives et les disparités, afin que les Canadiens sachent ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.
Les conservateurs prennent les devants. Alors que les libéraux tergiversent et font diversion, les conservateurs agissent. Nous demandons à la Chambre d'adopter immédiatement le projet de loi . Nous sommes prêts à appuyer la prolongation des séances pour y parvenir, car les Canadiens méritent d'avoir des rues sûres et un système judiciaire sur lequel ils peuvent compter pour les protéger et de ne plus entendre parler de criminels violents remis en liberté.
Avant de conclure, j'ai un message à transmettre aux habitants de Brampton: restez forts. Nous savons tous que l'injustice sévit depuis trop longtemps dans notre ville. C'est pourquoi, en tant que député, je m'engage, avec le Parti conservateur, à travailler inlassablement pour rendre nos rues plus sûres. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que les habitants de Brampton se sentent à nouveau en sécurité et protégés dans leur ville et dans leurs foyers.
Le choix est évident. Les Canadiens en ont assez des excuses. Nous pouvons continuer à suivre la voie libérale d'une justice laxiste, où les Canadiens innocents et respectueux de la loi vivent dans la peur, ou nous pouvons défendre les victimes, rétablir l'ordre public et mettre les criminels violents là où ils doivent être: derrière les barreaux. Adoptons la loi favorisant la détention au lieu de la liberté sous caution. Protégeons les Canadiens. Rétablissons la sécurité dans nos rues.
Monsieur le Président, les Canadiens se sentent trahis, poignardés dans le dos, au sens propre comme au figuré. Chaque jour, les habitants de Richmond Hill‑Sud et les familles de tout le Canada voient des délinquants violents être arrêtés le matin, puis remis en liberté avant la tombée de la nuit, en raison d'une décennie de lois libérales laxistes en matière de criminalité. Les personnes âgées ont peur de marcher jusqu'à l'épicerie. Les parents sont terrifiés à l'idée de laisser leurs enfants prendre l'autobus après la tombée de la nuit. Qui devons-nous remercier? Les libéraux pro-criminalité, qui ont délibérément fait passer les droits des récidivistes violents avant ceux des Canadiens respectueux de la loi.
La loi conservatrice favorisant la détention au lieu de la liberté sous caution vise un seul objectif: soutenir les Canadiens, pas les criminels; soutenir les victimes, pas les délinquants; et soutenir les Canadiens, pas les libéraux pro-criminalité et leur régime de la porte tournante qui a créé cette crise de la criminalité. Voilà pourquoi les Canadiens de tous horizons conviennent qu'il est temps d'en finir avec la liberté sous caution libérale.
Richmond Hill est assiégée. Il y a quelques semaines à peine, des coups de feu ont retenti dans un quartier tranquille de Richmond Hill. Un homme a été tué par une arme à feu illégale: il a été exécuté en pleine rue, en plein jour. Les parents ont traîné leurs enfants à l'intérieur. Dans les familles, on s'est blottis les uns contre les autres, terrifiés. La question qui revenait sans cesse était la suivante: pourquoi cela se produit-il dans notre quartier, autrefois si sûr? Des gangs tirent dans des quartiers paisibles et cambriolent des maisons. C'est souvent le fait de récidivistes qui recommencent leurs méfaits sitôt libérés, en raison des politiques libérales laxistes en matière de mise en liberté sous caution.
À l'intersection de l'autoroute 7 et de Leslie, une personne a été victime de piraterie routière sous la menace d'une arme, à la manière de Grand Theft Auto. Des gens se sont fait voler en plein jour à l'intersection de Major Mackenzie et Bayview. Des lieux de culte ont été la cible d'actes haineux sur la 16e avenue et sur Bathurst. Au centre commercial Hillcrest, en raison des vols qualifiés commis par des récidivistes qui ont entraîné des confinements, les personnes âgées et les clients ont maintenant peur de sortir. Des familles perdent des membres à cause d'incendies criminels allumés par des criminels qui brûlent des innocents dans leur propre maison pendant la nuit, ici même à Richmond Hill. Ce ne sont pas seulement des statistiques. Ce sont de vraies personnes, de vraies peurs et de vraies victimes. Chacune de ces tragédies a été rendue possible par les lois libérales pro-criminalité qui laissent les criminels dans la rue plutôt que derrière les barreaux. Voilà pourquoi il est grand temps de mettre fin à la liberté sous caution libérale.
Les chiffres ne mentent pas et les histoires humaines sont bouleversantes, mais les chiffres le confirment. Après 10 ans de lois libérales pro-criminalité, les crimes violents ont augmenté de 55 %, les crimes commis avec une arme à feu ont plus que doublé, les extorsions ont augmenté de 330 %, les homicides sont en hausse de 29 %, les agressions sexuelles ont augmenté de 76 % et les vols de voitures dans la région du Grand Toronto ont atteint des niveaux sans précédent. Ce n'est pas le fruit du hasard, mais bien le résultat de politiques délibérées, puisque les libéraux pro-criminalité ont adopté les projets de loi et .
Les peines d'emprisonnement obligatoires ont été abolies pour des dizaines d'infractions, et l'assignation à résidence est devenue la nouvelle norme. Les politiques libérales de capture et de remise en liberté sont entrées en vigueur, et la porte tournante libérale pro-criminalité dans le système judiciaire a été mise en marche. Les libéraux ont menotté la police et libéré les criminels. En conséquence, les habitants de Richmond Hill‑Sud et les Canadiens de tout le pays vivent dans la peur, tandis que le hausse les épaules et que le ministre de l'injustice fait des blagues sur le Far West. Ce n'est pas du leadership, c'est de la négligence. C'est honteux. La seule façon de mettre fin à cette situation et de rétablir la sécurité dans nos rues est de mettre fin à la liberté sous caution libérale.
Parlons du coût réel de ces échecs libéraux. Ce sont les Canadiens qui en paient le prix — par le sang qu'ils versent, les traumatismes qu'ils subissent et les êtres chers qu'ils perdent. À Richmond Hill, les personnes âgées me disent qu'elles ne traversent plus le centre commercial et ne se rendent plus au parc. Ce n'est plus sûr. Les parents qui vivent près de la rue Yonge disent que leurs enfants ne peuvent plus prendre les transports en commun après la tombée de la nuit. Les adolescents ne peuvent plus faire de vélo, car les criminels s'en prennent à leurs vélos et à leur vie. Les commerçants de l'autoroute 7 ne prennent même plus la peine de signaler les vols, car le même voleur revient le lendemain grâce aux libéraux pro-criminalité et à leurs lois laxistes en matière de liberté sous caution.
Et qu'en est-il des policiers qui risquent leur vie pour arrêter des délinquants violents, pour les voir ensuite remis en liberté avant même la fin de leur quart? La situation est devenue si grave que le chef de la police régionale de York demande aux victimes de crimes de simplement se conformer aux exigences des criminels remis en liberté par le système d'injustice des libéraux. Ce n'est pas de la justice, c'est une trahison. Ils ont été purement et simplement poignardés dans le dos. C'est l'héritage de 10 ans de gouvernance libérale pro-criminalité. La seule façon de rendre justice aux victimes et à leurs familles est de mettre fin à la liberté sous caution libérale.
La loi conservatrice favorisant la prison au lieu de la liberté sous caution permettrait de rétablir la raison, le bon sens et la tranquillité d'esprit. Elle permettrait d'incarcérer les récidivistes violents et de mettre les membres de gangs derrière les barreaux. Elle garantirait que les criminels armés, qui utilisent souvent des armes obtenues illégalement, restent derrière les barreaux, là où est leur place. Elle obligerait également les juges à enfin donner la priorité à la sécurité publique, plutôt qu'à l'idéologie libérale.
Premièrement, ce projet de loi abrogerait le principe libéral de retenue et donnerait la priorité à la protection du public plutôt qu'aux criminels. Ainsi, les collectivités ne seraient pas laissées à la merci des libéraux pro-criminalité après avoir enduré pendant une décennie leur approche laxiste en matière de criminalité.
Deuxièmement, il créerait une nouvelle catégorie d'infractions graves qui renverserait le fardeau de la preuve aux fins de la mise en liberté sous caution pour les crimes mettant en cause des armes à feu, les agressions sexuelles, les enlèvements, la traite de personnes, les violations de domicile, les vols qualifiés, les extorsions, les incendies criminels et les voies de fait. Il exigerait que les accusés prouvent pourquoi ils devraient être libérés sous caution. Cela empêcherait les criminels professionnels, libérés par la vague de criminalité libérale, de profiter de ce système d'injustice libéral défaillant.
Ensuite, il obligerait les juges à tenir compte de l'ensemble des antécédents criminels de l'accusé et empêcherait toute personne condamnée pour une infraction majeure pendant sa liberté sous caution au cours des 10 dernières années de bénéficier d'une liberté sous caution, mettant ainsi fin au système d'injustice de portes tournantes des libéraux.
Enfin, ce projet de loi interdirait à toute personne déclarée coupable d'un acte criminel d'être nommée à titre de caution et obligerait les non-résidents à remettre leur passeport sur demande.
Les conservateurs se rangent du côté des victimes, des familles et des Canadiens. Tel est le choix qui s'offre à la Chambre. Les parlementaires de tous les partis, y compris les libéraux, se rallieront-ils pour voter de manière à en finir avec la liberté sous caution libérale?
Soyons clairs: nous sommes devant un bilan libéral pro-criminalité. Le projet de loi pro-criminalité des libéraux a supprimé les peines d'emprisonnement pour les crimes violents mettant en cause des armes et a autorisé la détention à domicile plutôt que la peine d'emprisonnement obligatoire pour des infractions graves et une douzaine d'autres chefs d'accusation. Le projet de loi pro-criminalité des libéraux a abaissé la barre afin que les récidivistes puissent être libérés et a lié les mains des gouvernements provinciaux, des juges et de la police.
Qu'ont obtenu en retour les Canadiens et les habitants de Richmond Hill? Ils ont eu droit à davantage de fusillades de gangs parrainées par les libéraux, d'actes de piraterie routière parrainés par les libéraux, de violations de domicile parrainées par les libéraux et de victimes.
Les libéraux pro-criminalité parlent de justice réparatrice. Parlez-en au commerçant qui a été cambriolé pour la troisième fois à cause des lois libérales laxistes en matière de cautionnement. Parlez-en aux personnes âgées emprisonnées chez elles par crainte de la vague de criminalité déclenchée par le gouvernement libéral. Parlez-en à la mère qui a enterré son fils après une fusillade de gangs parrainée par les libéraux. Le gouvernement libéral va-t-il lui rendre la vie de son fils? Il n'y a rien de réparateur là-dedans, seulement l'échec et l'injustice des libéraux. Pour rendre justice aux victimes et aux Canadiens de tout le pays, nous devons en finir avec la liberté sous caution libérale.
Les premiers ministres des provinces, les procureurs généraux des provinces et les chefs de police de tout le pays, y compris ceux de la police régionale de York à Richmond Hill, ont supplié le Parlement de corriger la politique libérale laxiste de mise en liberté sous caution avant que la vague de criminalité permise par les libéraux ne fasse davantage de victimes, mais les libéraux pro-criminalité ont refusé. Ils ont ignoré les avertissements et les appels à l'action des victimes, de la police et des collectivités. Les policiers en ont été démoralisés et les collectivités, exposées à la vague de criminalité à laquelle les libéraux ont laissé libre cours. Le ministre libéral de l'injustice est allé jusqu'à se moquer des victimes en disant que cette vague de criminalité permise par les libéraux n'était pas le Far West. Nous sommes au Canada, mais on s'y croirait pourtant.
Les conservateurs soutiendront les policiers qui risquent leur vie...