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CHER Rapport du Comité

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CHAPITRE TROIS : LA FORMATION

Les visionnaires

C'est la vision de quelques personnes qui permet d'ouvrir la voie à de nombreuses autres personnes. Par le passé, l'examen des activités culturelles au Canada a eu tendance à se concentrer sur les valeurs et les traditions de l'art européen, oubliant les riches traditions que les Autochtones perpétuent au Canada depuis des centaines d'années dans la musique, la danse, les rituels et les contes. Les artistes autochtones nous rappellent que leur culture, aussi ancrées dans le passé que soient ses racines, continue d'évoluer. C'est ce que permettent de constater les spectacles de Margo Kane, qui allient contes, danse et théâtre, ou l'énergie brute d'Ian Ross dans sa pièce FareWel, laquelle s'est vu attribuer le prix du Gouverneur général, ou encore la façon dont la technologie du disque optique compact (CD-ROM) et les peintures oniriques se marient dans les 9uvres de l'artiste iroquois Raymond Skye.

Talent et formation constituent un duo à vie, et plus le premier est imposant, plus la seconde se doit d'être stimulante et exigeante. Ce fait est reconnu depuis des siècles en Europe occidentale et en Asie où on accorde une priorité absolue aux conservatoires et aux instituts de formation pour la transmission des connaissances, du métier, des techniques, de la discipline et de l'expérience dans tous les domaines d'expression artistique. Fidèle à ses antécédents historiques, le Canada a puisé à l'expérience européenne pour créer ses établissements de formation artistique. Toutefois l'appui que les secteurs privé et public ont consenti aux organismes canadiens de formation artistique au cours des 40 dernières années n'a pas toujours été un modèle de générosité ou de constance.

Le Comité estime que le dynamisme des arts au Canada est essentiel à la qualité de la vie sociale, culturelle et économique du pays. Dans sa présentation au Comité, le Conseil des ressources humaines du secteur culturel (CRHSC) a souligné l'importance de la formation artistique1 :

La qualité des troupes canadiennes et de l'industrie canadienne du film et de la télévision dépend en grande partie de la formation dispensée par nos maisons nationales d'enseignement. L'existence d'établissements nationaux de formation est une caractéristique particulière du secteur culturel [...] La formation de la main-d'9uvre est dévolue aux provinces, mais le gouvernement du Canada conserve son mandat et ses responsabilités culturelles. Il est donc essentiel que le gouvernement fédéral continue de soutenir l'infrastructure de la formation artistique2.

L'École nationale de théâtre

C'est l'appui indéfectible de Michel Saint-Denis, probablement l'un des artistes de la scène les plus connus dans les milieux francophone et anglophone de l'époque, qui a mené à la création de l'École nationale de théâtre. Ce qui a commencé de façon peu prometteuse le 8 février 1960 dans trois locaux loués de l'édifice de la Légion canadienne, rue de la Montagne à Montréal, peut être relié à la première prestation de Saint-Denis comme juge au Dominion Drama Festival, 23 ans plus tôt, soit en 1937. Il y était arrivé précédé d'une très impressionnante réputation.

En France, Saint-Denis avait créé, en 1930, sa propre compagnie de théâtre, la Compagnie des Quinze, et il s'était produit partout en Europe jusqu'à ce que la guerre vienne interrompre les tournées. Réinstallé en Angleterre pour des raisons de sécurité, il y poursuit son métier d'acteur et de directeur. Il dirige en collaboration le Royal Shakespeare Company avant de revenir en France comme conseiller auprès de la Comédie française.

C'est peut-être à titre de professeur que Saint-Denis a exercé le plus d'influence. Il a élaboré des idées sur la formation professionnelle des acteurs dans chaque école où il est passé, d'abord le Old Vic Theatre School de Londres, puis la Juilliard School de New York et, finalement, l'École nationale de théâtre du Canada où il a tenu le rôle de conseiller spécial. Dans son ouvrage, Theatre: The Rediscovery of Style, Saint-Denis parle de l'interaction marquante entre le théâtre professionnel et les écoles de théâtre :

L'école peut servir à des expériences qu'il serait impossible de mener ailleurs, et c'est pourquoi une bonne école audacieuse peut être d'une grande utilité pour le théâtre3.

En 1932, avec les encouragements du gouverneur général de l'époque, le comte de Bessborough, naissait le Dominion Drama Festival, qui devait servir de tribune à des centaines de compagnies de théâtre non professionnelles, les « petits théâtres » répandus dans tout le pays. Ce festival, doté d'un jury professionnel, offrait aux directeurs et aux comédiens non professionnels la possibilité de perfectionner leur métier à une époque où il était à peu près impossible au Canada d'obtenir une formation professionnelle en art. À quatre occasions à compter de 1937, Michel Saint-Denis a exercé la fonction de juge au festival. Il en a profité pour promouvoir la création d'une école de théâtre nationale professionnelle au Canada.

Les années de pressions exercées et de travail bénévole en comité portaient finalement fruit et, en 1960, sous la direction du légendaire Jean Gascon, le premier directeur de l'école, Jean-Pierre Ronfard, prit la direction du programme francophone tandis que le regretté Powys Thomas se chargeait du programme anglophone. Saint-Denis a bien fait comprendre qu'une école de théâtre ne devait pas enseigner comme si l'art était figé dans le temps. La formation professionnelle, disait-il, doit être reliée à un théâtre actif4.

Depuis 1960, d'autres universités et collèges canadiens ont commencé à offrir des cours de théâtre, certains dans le contexte d'un diplôme d'arts libéraux, d'autres sous la forme d'un baccalauréat en beaux-arts à orientation professionnelle. L'École nationale de théâtre ne confère pas de diplôme. Les étudiants vivent « l'expérience quotidienne de l'interdépendance des métiers de la scène - l'écriture, l'interprétation, la scénographie et la production - est essentielle à la maîtrise de cet art collectif qu'est le théâtre »5. L'école fonctionne donc comme une sorte de conservatoire, offrant une formation intense sur tous les aspects du théâtre grâce à la présence de professeurs dotés d'une grande expérience de la profession.

Pour être admis, les étudiants doivent passer une audition, soumettre un dossier et passer une entrevue. L'École nationale de théâtre est un établissement où les programmes français et anglais « cohabitent » plutôt que d'être à proprement parler bilingues, un endroit où tous les étudiants du Canada peuvent perfectionner leur métier6.

Le besoin de formation

Le Canada compte quelques écoles et centres de formation qui se spécialisent dans l'enseignement d'une discipline particulière afin de préparer les étudiants canadiens à des carrières professionnelles en arts d'interprétation ou audiovisuels. En voici plusieurs de ceux-là (avec leur date de création) :





Parmi les organismes canadiens de formation en cinématographie et en télévision, figurent les suivants :




Ces établissements et d'autres offrent une formation professionnelle aux Canadiens qui ont le talent et la vigueur nécessaires pour se soumettre aux dures exigences de la profession choisie. Le corps enseignant rassemble les professionnels les plus chevronnés dans chacun des domaines, et la formation et les cours offerts sont établis en fonction des besoins fondamentaux de chaque profession et des besoins qui évoluent.

Former en vue de la concurrence

Si certains artistes et créateurs canadiens de renom sont des autodidactes, ils peuvent, comme bien des artistes, techniciens, réalisateurs et gestionnaires qui sortent des établissements canadiens de formation artistique professionnelle, se mesurer aux plus estimés de leurs collègues d'autres pays. Comme on l'a mentionné précédemment, les artistes formés dans les écoles canadiennes sont très recherchés. Voilà qui vient cautionner les normes canadiennes ainsi que la qualité et l'envergure de l'enseignement dans les écoles d'art du Canada, et témoigne aussi d'un solide fondement pour la croissance de la formation professionnelle dans ce domaine au pays.

Au cours des 50 dernière années, les arts de la scène et de la créations ont acquis une envergure internationale. Bon nombre des dramaturges canadiens sont maintenant connus à l'échelle mondiale, et leurs pièces sont jouées partout dans le monde. On peut citer à titre d'exemple Michel Tremblay, auteur dramatique de Montréal dont les pièces ont été montées dans des dizaines de pays et en de nombreuses langues.

Evelyn Hart du Royal Winnipeg Ballet a dansé comme artiste invitée aux États-Unis et en Europe. Les 9uvres de R. Murray Schafer sont interprétées par des ensembles musicaux aux quatre coins du globe, et les enregistrements d'9uvres de Ravel et de Debussy réalisés par l'Orchestre symphonique de Montréal sont recherchés des mélomanes de toute la planète. Et ce ne sont là que quelques exemples de la réussite d'artistes canadiens sur la scène internationale.

Des réalisations impressionnantes

Malgré les nombreuses difficultés rencontrées, le développement de la formation artistique au Canada au cours des 50 dernières années est une réussite. Cette réussite, des milliers de Canadiens de toutes les parties du pays ont aidé à la concrétiser en deux générations.

Le 1er décembre 1991, un groupe de travail fédéral sur la formation professionnelle en art au Canada présentait son rapport, L'art n'est jamais un acquis, au ministre des Communications (maintenant Patrimoine canadien) et au ministre de l'Emploi et de l'Immigration (maintenant Développement des ressources humaines). Comme l'indique le tableau 3.1, ce rapport recense les établissements postsecondaires offrant une formation professionnelle en art au Canada dans différentes catégories professionnelles7.

Tableau 3.1
Nombre d'établissements postsecondaires offrant
une formation professionnelle en art (1991)




Certains de ces établissements ont toute la gamme des disciplines, mais la plupart n'ont qu'un choix limité.

Plusieurs des principaux danseurs, musiciens d'orchestre, comédiens, scénaristes, artistes du cirque, producteurs et réalisateurs, chorégraphes, directeurs artistiques et enseignants ont reçu leur formation dans ces établissements. Les établissements de formation professionnelle constituent le milieu idéal pour la transmission de connaissances et le perfectionnement. En quête d'excellence, ils travaillent en étroite collaboration avec d'autres organismes au Canada et à l'étranger. Cette collaboration offre, tant aux enseignants qu'aux étudiants, des possibilités d'échanges professionnels au pays comme à l'étranger.

Au fil des ans, les écoles de formation nationales du Canada ont attiré certains des meilleurs enseignants et les artistes les plus prometteurs. Elles ont acquis leur réputation en adoptant de saines pratiques de gestion, en répondant sans faille aux exigences des disciplines artistiques qu'elles servent et en faisant appel à l'esprit novateur dans la formation artistique professionnelle.

Le Comité note que, le 17 avril 1997, le gouvernement fédéral a annoncé le financement à long terme accordé à ces établissements de formation. Ainsi, 8,5 millions de dollars sont attribués annuellement aux établissements nationaux de formation reconnus dans les domaines du théâtre, de la danse, de la musique et du film.

Un rôle de chef de file pour le gouvernement du Canada

Le rôle que joue le gouvernement fédéral en matière d'appui à la formation dans le domaine culturel est moins homogène qu'on ne le pense généralement. Tel que déjà mentionné, le gouvernement du Canada assure depuis une quarantaine d'années le financement de base à un petit nombre d'établissements de formation culturelle nationaux. Jusqu'à tout récemment, cet appui provenait du Conseil des arts du Canada, mais il est maintenant administré par le ministère du Patrimoine canadien, avec la participation financière du ministère du Développement des ressources humaines. Fait moins connu cependant, des organismes culturels fédéraux comme l'Office national du film et la Société Radio-Canada contribuent beaucoup à la formation.

Le gouvernement fédéral n'est toutefois pas le seul intervenant. Les provinces contribuent depuis longtemps à appuyer la formation. Comme l'a souligné le Groupe de travail sur la formation professionnelle mentionné précédemment, leur participation a augmenté ces 30 dernières années, notamment dans les cégeps, les collèges et les universités. Le Comité constate que le gouvernement fédéral et les provinces s'emploient à harmoniser leurs interventions. Par exemple, l'École nationale de théâtre reçoit des subventions de fonctionnement ou de programmes des organismes suivants :






Le secteur privé joue lui aussi un rôle de soutien à l'égard de l'activité culturelle. Ainsi, l'École nationale de théâtre reçoit des subventions de fonctionnement ou de programmes des Arts du Maurier et de Pratt & Whitney Canada Inc.

Même si le soutien à l'égard de la formation a connu des progrès, Andrew David Terris a rappelé au Comité qu'il restait encore du travail à faire :

Les nouvelles ne sont donc pas très bonnes. Il y a moins d'argent pour la formation, et la province [la Nouvelle-Écosse] ne veut pas accorder la priorité à cet égard au secteur culturel8.

Le Comité estime qu'il faudrait élaborer de nouveaux programmes de formation. Il faudrait que les stagiaires puissent avoir un emploi dans les entreprises culturelles canadiennes, ce qui leur permettrait de concrétiser leur formation. Une relation fonctionnelle s'établirait ainsi entre les maisons d'enseignement et les entreprises culturelles, relation particulièrement souhaitable dans un domaine comme celui des nouveaux médias.

Dans son mémoire au Comité, la Conférence canadienne des arts a formulé des observations à propos de la formation :

Que le ministère du Développement des ressources humaines, en collaboration avec le ministère du Patrimoine canadien, mette en oeuvre un programme stable pluriannuel de financement de la formation artistique ainsi que du perfectionnement et de l'accroissement des compétences dont ont besoin les artistes et travailleurs culturels9.

Le Comité voit quatre secteurs où le gouvernement fédéral peut jouer un rôle prépondérant et où il existe un besoin de nouvelles initiatives. C'est ce dont il sera question ci-après.

A. Écoles nationales de formation

Les écoles nationales offrent une formation selon un modèle semblable à celui des conservatoires, laquelle se concentre sur les besoins de ceux qui veulent faire carrière dans les arts. Ces écoles s'adressent aux étudiants qui possèdent de la détermination et du talent. Le Comité appuie le principe voulant que les étudiants canadiens puissent choisir entre un programme de formation professionnelle et le programme artistique général d'une université ou d'un collège. Il approuve donc le maintien de l'appui fédéral à l'égard des écoles nationales du Canada et reconnaît le besoin de soutenir d'éventuelles nouvelles écoles nationales de formation.

Recommandation 7

Le Comité recommande que le gouvernement fédéral confirme son engagement à l'égard du développement continu des écoles nationales de formation et qu'il appuie les nouvelles écoles nationales de formation au moyen de ressources suffisantes.

Recommandation 8

Le Comité recommande que l'appui du gouvernement du Canada à l'égard des écoles nationales de formation se fasse sur une base stable pluriannuelle.

B. Formation coopérative

Le Conseil des ressources humaines du secteur culturel a souligné un certain nombre de points concernant la formation des jeunes Canadiens pour le domaine des nouveaux médias. Le Comité estime ces points particulièrement intéressants de par leur application au secteur culturel en général. D'après le Conseil, les enjeux en matière de formation ont trait aux coûts, au temps nécessaire, à la disponibilité de formateurs compétents et à la pertinence des cours offerts. Le Conseil a d'ailleurs formulé, pour ce qui est de la formation à l'égard des nouveaux médias, des recommandations qui peuvent aussi s'appliquer à la formation dans le secteur culturel en général :

  • Former les jeunes Canadiens au moyen de stages et de programmes coopératifs, semblables à ceux qui se sont révélés efficaces dans d'autres secteurs de l'économie canadienne.
  • Inculquer des compétences en affaires aux travailleurs des nouveaux médias.
  • Concilier efficacement les habilités artistiques et techniques.

Le ministère du Développement des ressources humaines Canada a reconnu les besoins particuliers du secteur culturel pour ce qui est de la formation professionnelle et il a agi en conséquence. Sa contribution, conjuguée à celle de Patrimoine canadien, du Conseil des arts du Canada et de la Conférence canadienne des arts, a été d'une importance capitale pour régler la question des besoins de financement à long terme des écoles nationales de formation culturelle. L'appui qu'il accorde au Conseil des ressources humaines du secteur culturel montre encore une fois sa volonté de trouver des solutions aux besoins en matière de formation dans le secteur culturel.

Le Comité estime que le fait de gagner sa vie tout en apprenant devrait être très intéressant pour les stagiaires dans les domaines de la création, de la production, de la préservation et de la distribution de produits culturels. La mise sur pied, à l'intention des jeunes professionnels du secteur culturel, d'un programme coopératif (de stages) accessible à l'échelle nationale serait avantageuse. Le musicien Eddy Bayens a rappelé au Comité que la formation constitue un défi et un engagement à vie :

[L]a préparation qu'il faut pour devenir musicien, ce n'est pas seulement trois ou quatre ans comme pour devenir avocat. Ce n'est pas sept ou huit ans comme pour devenir médecin. Il faut entre quinze et vingt ans de préparation, et l'on commence à l'âge de cinq ans, et cela continue jusqu'au jour où l'on chante le Requiem à vos obsèques10.

Recommandation 9

Le Comité recommande que l'engagement fédéral à l'égard de la formation professionnelle dans les entreprises et les organismes artistiques et culturels s'oriente en priorité vers l'élaboration de programmes de stages et de programmes coopératifs. Ces programmes devraient être conçus de manière à favoriser des liens solides entre les établissements d'enseignement et les organismes artistiques et culturels et à permettre aux stagiaires de gagner leur vie tout en apprenant.

C. La formation professionnelle et les nouvelles technologies

Comme il est précisé dans le chapitre 2 qui porte sur les créateurs, les nouvelles technologies11 donnent accès à de nouvelles formes de création artistique. La maîtrise des nouvelles technologies pose un autre défi à l'égard de la formation. Cette formation est importante parce qu'elle peut faciliter l'accès au matériel didactique.

Les témoignages et les mémoires reçus par le Comité encourageaient le gouvernement fédéral à envisager de fournir une aide financière pour le développement des nouveaux médias dans une mesure comparable à celle fournie à la production de longs métrages et d'émissions télévisées. Le Comité estime que le gouvernement fédéral devrait fournir une aide pour la formation ayant trait aux nouveaux médias.

Étant donné les défis posés par l'évolution des technologies et le fait que les nouveaux médias sont de plus en plus utilisés pour préparer le matériel didactique consacré à la commercialisation, à la conception d'un site Web et aux conseils financiers, le Comité formule les recommandations suivantes :

Recommandation 10

Le Comité recommande que le gouvernement fédéral, par l'entremise des conseils de formation et de perfectionnement professionnel des différents secteurs, élabore un programme à frais partagés avec des organismes culturels, afin d'encourager la formation professionnelle dans l'exploitation efficace des nouveaux médias.

Recommandation 11

Le Comité recommande que le ministère du Patrimoine canadien et le ministère du Développement des ressources humaines élaborent des ensembles pédagogiques et des programmes sur les nouveaux médias à l'usage des organismes culturels communautaires.

D. Élargir la base de la formation professionnelle

Au cours des 50 dernières années, la formation professionnelle des Canadiens désirant faire carrière dans n'importe quel secteur a pris de l'envergure et s'est raffinée. La possibilité de mener des études supérieures en administration des affaires a attiré des Canadiens de divers milieux professionnels. Le secteur culturel est un segment appréciable de l'économie canadienne, pourtant il est rare que les questions culturelles servent à des études de cas. Et c'est plutôt surprenant vu les défis en matière de finances, de réglementation et d'investissement que doivent relever les entreprises canadiennes de diffusion, de publication, de films, de même que les organismes dans le domaine des arts et du patrimoine. Le Comité estime que cette disparité en matière de formation professionnelle des gestionnaires supérieurs nuira au développement culturel du Canada. Le gouvernement fédéral devrait par conséquent prendre l'initiative de tirer un lien plus solide et plus productif entre les études supérieures orientées vers la recherche dans le domaine de la culture et certains organismes culturels du gouvernement, par exemple le Conseil des arts du Canada, la Société Radio-Canada, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, l'Office national du film et Téléfilm Canada.

Recommandation 12

Le Comité recommande que le ministère du Patrimoine canadien et le ministère de l'Industrie élaborent de concert un programme en vue de stimuler la recherche et l'étude des questions culturelles nationales et internationales dans les écoles supérieures du Canada, grâce à la participation financière de grands organismes culturels fédéraux.

La cohérence

La mise en 9uvre des recommandations relatives à la formation exigerait de modifier les programmes actuels et de concevoir de nouvelles initiatives. Par exemple, un programme d'appui destiné à l'étude de cas dans les industries artistiques et culturelles pourrait être ajouté à un programme existant ou introduit en tant que nouvelle initiative. Ces modifications et nouvelles initiatives doivent cependant s'harmoniser et compléter toutes les activités de formation actuelles qu'appuie le gouvernement fédéral.

Recommandation 13

Le Comité recommande qu'un an après la mise en 9uvre des recommandations 11 et 12, le ministère du Patrimoine canadien, en partenariat avec d'autres ministères et organismes fédéraux, réalise un examen des initiatives fédérales d'appui à la formation afin de déterminer la pertinence des mesures de soutien et la cohérence de leur application parmi les différents groupes clients.


1 Le CRHSC « aide les membres du secteur [culturel du Canada] à mieux gagner leur vie tout en se bâtissant un avenir meilleur. Il encourage les efforts concertés pour répondre aux besoins de perfectionnement et de planification ». Voir le site Internet http://www.culturenet.ca/chrc pour en apprendre davantage.

2 Mémoire du Conseil des ressources du secteur culturel présenté au Comité, 27 mars 1997, p. 5.

3 Michel Saint-Denis, Theatre: The Rediscovery of Style, Theatre Arts Books, New York, 1960, p. 108.

4 Ibid.

5 Site Web de l'École nationale de théâtre, <http://ent-nts.com/ENTfrancais/Ecole.htm>

6 Ibid.

7 Le gouvernement fédéral ne dispose pas de données plus récentes sur le sujet.

8 Andrew David Terris, Nova Scotia Cultural Network, Table ronde d'Halifax, 23 février 1999.

9 Rapport final du Groupe de travail sur la politique culturelle au XXIe siècle, Conférence canadienne des arts, juin 1998.

10 Eddie Bayens, musicien, Table ronde d'Ottawa sur les arts, 10 mars 1998.

11 Voir le chapitre quatre pour avoir un aperçu des enjeux relatifs à la nouvelle technologie et aux nouveaux médias.