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INDY Rapport du Comité

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LA SITUATION INTERNATIONALE : UNE ÉVALUATION INITIALE

Le bogue de l'an 2000 est un problème mondial et les membres de la communauté internationale pourraient souffrir de la négligence de n'importe quel pays à régler le problème. Le gouvernement fédéral, par l'entremise du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international (MAECI), prend des moyens pour réduire l'impact sur le Canada et les Canadiens des lacunes dans les mesures prises par les autres pays. Ces moyens incluent l'aide aux Canadiens qui résident et voyagent à l'étranger, la préparation de nos ambassades et nos consulats, l'évaluation du risque à la sécurité internationale et l'évaluation des risques potentiels au commerce international ainsi qu'aux importateurs et exportateurs canadiens.

a. Citoyens et ambassades

Le Comité a appris que les deux tiers des 146 missions étrangères du Canada ont terminé leur évaluation du risque et que les autres devraient l'avoir terminée prochainement. Toutes les missions à l'étranger auront terminé leur plan d'urgence d'ici le 30 juin. Les chefs de mission et leur personnel seront en fonction du 15 décembre 1999 au 31 janvier 2000 pour corriger les problèmes.

Le Ministère a dit au Comité qu'il informerait tous les Canadiens résidant à l'étranger des pannes possibles liées à l'an 2000. À titre de précaution supplémentaire, le Canada, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Nouvelle-Zélande et l'Australie aideront de concert les ressortissants des pays frères dans leur propre pays.

Les Canadiens qui comptent voyager à l'étranger devraient être mis au courant des renseignements et avis aux voyageurs émis par le Ministère. La portée du problème et le niveau de correctif apporté varient beaucoup d'un pays à l'autre et ces avis seront mis à jour au fur et à mesure que l'information deviendra disponible. Le Comité aimerait souligner auprès de tous les Canadiens qui prévoient être à l'étranger au début du nouveau millénaire qu'ils feraient bien de lire ces avis.

b. Survol de la situation internationale

Le Comité s'est fait confirmer que la préparation au bogue de l'an 2000 va bon train au Canada mais que tous les pays ne sont pas dans la même situation.

Malheureusement, de nombreux pays traînent de la patte. Les pays en voie de développement en particulier sont très en retard parce qu'ils manquent des ressources financières et techniques ou de compétence en gestion.

Même certains pays industrialisés sont en retard, le plus souvent parce que le gouvernement s'est mis à la tâche un peu tard ou qu'il a été trop lent à s'attaquer au problème...

Néanmoins, il y a plusieurs problèmes touchant les centrales nucléaires de conception soviétique en Europe de l'Est. Même si les accidents sont extrêmement improbables, il se pourrait que des perturbations reliées à l'an 2000 dans les installations annexes forcent ces centrales à fermer. La fermeture des centrales pourrait aggraver la perte de production d'électricité dans tout le réseau.

Nous surveillons de près le besoin éventuel d'aide humanitaire dans les pays qui pourraient être gravement touchés par les problèmes de l'an 2000. Ainsi en est-il des pannes de courant qui pourraient toucher de grandes concentrations démographiques. Comme je l'ai déjà mentionné, nous ne prévoyons pas de crise sociale résultant directement d'une panne particulière mais, comme pour les problèmes non reliés à l'an 2000, des soulèvements sont possibles dans certains pays vulnérables aux problèmes de l'an 2000 et les assurances officielles concernant la préparation au changement de date n'ont pas débouché sur des mesures concrètes en cas d'urgence.
William De Laat, MAECI

Le comité s'inquiète du fait que plusieurs pays ne prennent pas encore les mesures qui conviennent pour corriger le problème. Il est difficile d'estimer tous les impacts politiques, sociaux et économiques du problème de l'an 2000 qui restent sans solution dans tant de pays du monde. À moins que les pays qui sont à la fine pointe dans leurs mesures correctives ne volent au secours des autres pays, ils pourraient bien eux-mêmes en souffrir les conséquences à long terme.

Le Comité a appris avec satisfaction que le gouvernement participe à plusieurs forums internationaux pour sensibiliser les autres pays au problème de l'an 2000 et les aider à le résoudre.

Il est essentiel de maintenir l'aide par le biais d'organismes internationaux comme les Nations Unies, la Banque mondiale et l'Agence internationale de l'énergie atomique, pour les pays qui disposent de ressources limitées et qui manquent de temps pour achever leur préparation à l'an 2000.

Au sein du G-8, le Canada participe à un séminaire sur l'an 2000 parrainé par les États-Unis cette semaine à Berlin, sur la préparation au changement de date en Europe de l'Est; la question de la sécurité nucléaire est à l'ordre du jour. Nous participons également au groupe des coordonnateurs nationaux pour l'an 2000 des Nations Unies et nous collaborons avec l'APEC. Ainsi, en avril à Singapour, le Canada, le Japon et Singapour ont tenu un symposium d'experts sur l'an 2000, qui insistait sur les secteurs clés et les points d'interdépendance entre les économies de l'APEC.
William De Latt, MAECI

c. Impact initial de l'an 2000 sur le commerce et les exportations du Canada

En novembre dernier, le Ministère a fourni au Comité ses plans pour évaluer l'impact de l'an 2000 sur le commerce et les exportations du Canada. Dans sa mise à jour, le Ministère a rapporté au comité qu'il avait examiné la préparation de 30 pays qui, ensemble, comptent pour environ 97 % de nos exportations et 95 % de nos importations. À titre de pays commerçant, le Canada est très dépendant de ses partenaires commerciaux pour l'importation et l'exportation. Si ceux-ci ne sont pas prêts pour l'an 2000, même si le Canada l'est tout à fait, notre économie sera menacée.

Même si le Ministère n'a pas terminé sa phase trois enquête détaillée sur la préparation à l'an 2000 pour chacun des risques, il a fourni au Comité son évaluation préliminaire.

Pour ce qui est de la préparation des secteurs, nous avons relevé plusieurs problèmes. Le premier concerne les ports et la navigation. Plusieurs questions se rapportant aux ports et à la navigation ont été identifiées et touchent principalement les services portuaires, la manutention et l'entreposage des conteneurs et la gestion du trafic maritime dans les détroits. Ce problème se pose surtout dans les pays en développement.

Télécommunications dans les pays en développement : L'Amérique du Nord et l'Europe progressent très bien dans ce domaine. De nombreuses compagnies prévoient déjà des tests entre mai et octobre, mais plusieurs pays, surtout en Afrique, en Asie et en Europe de l'Est ne semblent guère avoir pris des mesures pour régler le problème.

Services financiers dans les pays en développement : Le secteur bancaire est considéré comme l'un des plus avancés au monde, mais on ne sait pas dans quelle mesure les banques sont prêtes dans les pays en développement. Ainsi nous ne sommes pas assurés qu'elles seront prêtes. Ici encore il s'agit d'obtenir l'information.

Aliments réfrigérés et congelés : Le transport et l'entreposage des produits alimentaires réfrigérés et congelés est particulièrement vulnérable aux perturbations résultant des retards à la frontière, de l'entreposage et de la manutenttion des conteurs et de l'aiguillage des flottes de camion.
William De Laat, MAECI

Le Ministère a également informé le Comité qu'il vise les produits, matières et services qui sont essentiels au bien-être et à la sécurité économiques des Canadiens, en particulier les produits qui proviennent d'un petit nombre de pays particulièrement préoccupants, ou qui y sont destinés. En outre, le Ministère accorde une attention particulière à notre interdépendance avec notre plus important partenaire commercial, les États-Unis. Le Canada et les États-Unis collaborent dans 11 secteurs clés : la défense, les finances, l'électricité, les douanes, l'immigration, le commerce international, le pétrole et le gaz, les télécommunications, les transports, l'eau et les mesures d'urgence. Le Canada et les États-Unis collaborent également avec le Mexique en vertu de l'ALENA.

De juillet à décembre 1999, le Ministère participera aux négociations et à la mise en oeuvre d'un plan d'urgence - la phase quatre. Durant cette phase, les entreprises canadiennes recevront de l'information sur les problèmes éventuels touchant le commerce international. Une évaluation claire des menaces possibles à notre commerce international devrait permettre à l'industrie canadienne de faire les ajustements essentiels, comme rechercher de nouveaux fournisseurs, stocker des produits clés et réduire les stocks et la production destinés à l'exportation. Pour l'immédiat, les entreprises peuvent obtenir de l'information au site Web du Ministère (www.dfait-maeci.gc.ca/y2k) et celui-ci est en contact avec l'Alliance des manufacturiers et des exportateurs. En outre, les attachés commerciaux canadiens sont en mesure de renseigner chaque industrie sur la préparation des pays. Le Comité aimerait souligner aux entreprises canadiennes qui dépendent en partie d'importations et d'exportations qu'elles devraient vérifier auprès de leurs partenaires étrangers s'ils sont prêts pour l'an 2000 et tenir à jour l'information provenant du MAECI.