PACC Rapport du Comité
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RÉPONSE DU GOUVERNEMENT AU TRENTIÈME RAPPORT DU COMITÉ PERMANENT DES COMPTES PUBLICS RAPPORT SUR LE CHAPITRE 4 DU RAPPORT DU VÉRIFICATEUR GÉNÉRAL DU CANADA DAVRIL 1999 PÊCHES ET OCÉANS LA GESTION DURABLE DES STOCKS DE MOLLUSQUES ET DE CRUSTACÉS DE LATLANTIQUE CONTEXTE Le ministère des Pêches et des Océans (MPO) était lun des ministères fédéraux sur lesquels le vérificateur général a attiré lattention dans son rapport davril 1999. Des hauts fonctionnaires du MPO ont comparu devant le Comité permanent des comptes publics le 13 mai 1999, dans le cadre dune série daudiences concernant le chapitre 4 du rapport davril, intitulé Pêches et Océans Gestion durable des stocks de mollusques et de crustacés de lAtlantique. Dans le rapport quil a déposé à la Chambre des communes le 2 juin 1999, le Comité sest dit heureux de constater que le MPO avait réagi au rapport du vérificateur général ou quil prévoyait prendre des mesures, mais il a fait valoir les préoccupations suivantes :
Les neuf recommandations ci-dessous ont été fondées sur ces préoccupations. Recommandation 1 Que Pêches et Océans Canada fixe des échéances à lélaboration et à la mise en uvre dun cadre de gestion durable de la pêche cohésif et cohérent. Il convient, pour fixer ces échéances, de tenir pleinement compte du fait que lon a besoin de ce cadre de toute urgence. Recommandation 2 Que Pêches et Océans Canada veille à ce que le cadre :
Recommandation 3 Que Pêches et Océans Canada consulte régulièrement les intervenants de lindustrie au cours de lélaboration dun cadre de gestion durable de la pêche. Recommandation 4 Que le Ministère envisage sérieusement de faire reconnaître sur le plan législatif les principes que le cadre est censé concrétiser. Réponse du gouvernement Les recommandations 1 à 4 sont étroitement liées les unes aux autres; elles seront traitées ensemble. Une révision pluriannuele approfondie de la politique du Ministère sur les pêches de lAtlantique est en cours afin délaborer une politique-cadre cohérente et cohésive de gestion des stocks de la côte Est canadienne. Cette politique-cadre va :
La révision se déroulera en deux étapes. La première étape, qui a commencé au début de 1999, consiste à élaborer une vision à long terme et à fixer des objectifs. Comme élément clé de cette étape, le Ministère a tenu une série de consultations publiques dans les principaux centres du Canada atlantique, du Québec et du Nunavut. Ont participé à ces séances des travailleurs de lindustrie de la pêche, des aquaculteurs, des pêcheurs récréatifs, des écologistes, des dirigeants des collectivités, le grand public et des employés du MPO. Les séances ont attiré de bons auditoires, et les participants se sont largement prononcés en faveur de la révision de la politique et du processus qui sera suivi. Le Ministère prévoit faire circuler, en novembre, un document de travail qui servira à orienter une nouvelle série de consultations publiques prévue pour la fin de 1999. La première étape de la révision de la politique doit se terminer au printemps 2000. La deuxième étape de la révision, qui est censée commencer vers le milieu de lan 2000, portera sur la mise en uvre de la politique-cadre comme telle, y compris toute modification requise aux lois et règlements. Le gouvernement remarque que le Comité a demandé que soient précisés un certain nombre de points dans la politique-cadre, notamment :
Le gouvernement apprécie les observations que lui a faites le Comité et il tiendra compte de la totalité dentre elles dans ses efforts pour élaborer un cadre de gestion cohérent et cohésif. Cependant, parmi les éléments soulevés par le Comité, il y en a certains sur lesquels le Ministère ne se penchera probablement que dans la deuxième étape de sa révision de la politique, qui est censée commencer vers le milieu de lan 2000. Parmi les éléments qui pourraient nêtre abordés que dans la deuxième étape de la révision, mentionnons un examen des structures de gestion afin détablir un processus décisionnel plus transparent, dans lequel lindustrie joue un rôle plus important et assume de plus grandes responsabilités, et une revue du processus dattribution des quotas. Le Ministère pourra se pencher aussi sur létablissement dindicateurs de mesure du rendement sous langle de la conservation, selon un modèle espèce par espèce ou zone par zone. Recommandation 5 Que Pêches et Océans Canada révise son rapport annuel sur les plans et les priorités et ses rapports de rendement pour tenir compte des résultats escomptés et des retombées, en termes biologiques, économiques et sociaux, de ses décisions et activités en matière de gestion de la pêche. Le Comité sattend à ce que ces révisions soient achevées à la fin de lexercice 2000-2001. Réponse du gouvernement La conservation et la protection de lenvironnement constituent la première priorité du Ministère. Le Ministère reconnaît toutefois que ses décisions de gestion des pêches ont aussi des répercussions socio-économiques. La mesure globale du rendement dans lindustrie de la pêche représente une tâche lourde et complexe pour le MPO, qui doit gérer plus de 300 stocks et produire chaque année quelque 180 plans de gestion intégrée de la pêche. Cela nempêche pas le Ministère de déployer des énergies afin délargir la portée de ses rapports au Parlement sur les résultats biologiques, économiques et sociaux de ses décisions et activités en matière de gestion des pêches. Le Ministère sefforce actuellement daméliorer linformation quil présente au Parlement. Il travaille notamment à lélaboration dun cadre de mesure du rendement qui servira à évaluer la performance du Ministère en matière de gestion de la ressource. De plus, il est en train dévaluer les investissements qui seraient nécessaires pour mettre sur pied un système de gestion de linformation permettant daméliorer les processus de gestion de la ressource et de rapports sur le rendement. En outre, la révision de la politique sur les pêches de lAtlantique, qui est actuellement en cours, doit donner lieu à une politique-cadre globale et cohérente. Lélaboration dindicateurs de rendement, qui se fait en consultation avec les intervenants, y compris les provinces et les territoires, constitue un élément important du processus de révision. Comme indiqué plus haut, la première étape de la révision devrait être terminée au printemps 2000, tandis que la deuxième étape est censée commencer vers le milieu de lan 2000. Par conséquent, même sil pourra présenter au Parlement des rapports améliorés dès lexercice 2000-2001, comme la recommandé le Comité, le Ministère devra attendre davoir terminé sa révision de la politique avant de pouvoir déposer un rapport complet sur tous les aspects des attentes et résultats biologiques, sociaux et économiques de ses décisions et activités en matière de gestion des pêches. Recommandation 6 Que Pêches et Océans Canada procède à une étude détaillée de la capacité de capture dans le secteur de la pêche dans lAtlantique, en précisant ce que le Ministère entend par capacité et en déterminant les tendances dans ce secteur. Le Comité sattend à ce que les résultats de cette étude soient portés à sa connaissance dici le 30 septembre 1999 et que la question de la capacité soit abordée dans le prochain rapport sur le rendement du Ministère pour lexercice se terminant le 31 mars 2000, et les suivants. Réponse du gouvernement La capacité de pêche est une question très complexe. Lon doit bien sûr tenir compte de caractéristiques matérielles, comme la taille du navire, sa longueur, sa capacité de charge ou sa jauge brute enregistrée, mais il faut aussi prendre en considération des éléments comme le type et le nombre dengins, le nombre de jours en mer, la puissance des moteurs, lusage de technologies, la durée de la saison, le nombre de permis détenus, le type de régime de gestion de la pêche en vigueur et labondance du stock. On peut envisager la capacité dun point de vue économique, cest-à-dire en examinant la production réalisée grâce aux intrants qui sont déployés de façon rentable, ou, à linverse, sous langle des ressources à investir dans une pêche, en capital humain et financier, pour produire un revenu raisonnable. Même si aucune étude en bonne et due forme na été faite à ce sujet, comme la recommandé le Comité, des mesures considérables ont été prises depuis quelques années pour régler le problème de la capacité. Le gouvernement fédéral a mis en uvre un large éventail de programmes et dinitiatives afin de réduire la capacité de pêche globale. Mentionnons entre autres le Programme d'adaptation des pêches de lAtlantique (PAPA), le Programme fédéral de développement des pêches du Québec (PFDPQ), le Programme dadaptation des pêches de poisson de fond de lAtlantique (PAPPA), le Programme dadaptation et de rétablissement de la pêche de la morue du Nord (PARPMN), la Stratégie du poisson de fond de lAtlantique (LSPA) et le Programme actuel dadaptation et de restructuration des pêches canadiennes (PARPC). Il y a eu aussi, durant la période de 1986 à 1996, le Programme de rachat de permis de pêche commerciale du saumon atlantique, puis, en 1995-1996, la Stratégie de revitalisation du saumon du Pacifique. De 1986 à 1996, le nombre de bateaux de pêche au Canada est passé de plus de 36 000 à moins de 29 000, soit une réduction de 20 %. En outre, le nombre de pêcheurs enregistrés au Canada a aussi diminué, passant de quelque 80 000 à 64 000 durant la même période, pour une diminution de 28 %. Un programme de rachat de permis de pêche commerciale du saumon atlantique a permis de retirer 97 % du nombre total des permis (environ 430) dans les trois provinces Maritimes et 94 % à Terre-Neuve et au Labrador (quelque 2 800). En raison des fluctuations des ressources halieutiques, il nest pas possible dajuster immédiatement la capacité de pêche au niveau dabondance de la ressource. De plus, vu la difficulté inhérente de prévoir les niveaux dabondance de la ressource de saison en saison, ou même sur des intervalles plus longs, le Ministère a choisi en général de contrôler leffort de pêche, soit le nombre de jours en mer, la durée de la saison de pêche, la grosseur des engins de pêche, etc., en plus de soccuper de la capacité de pêche. Des tentatives antérieures, tant au Canada quà létranger, ont démontré que la limitation de la seule capacité de pêche nest pas très efficace pour gérer les captures. Il faut noter aussi que la capacité de pêche est une préoccupation non seulement canadienne mais aussi internationale. En mars 1999, le Conseil des ministres de lOrganisation des Nations Unies pour lalimentation et lagriculture (FAO) a adopté un Plan daction international pour la gestion de la capacité de pêche. Le Canada a été un participant actif aux négociations sur ce Plan daction international, qui aborde les questions de la capacité, des pavillons de complaisance, de lenregistrement des navires et des subventions de lÉtat. Lobjectif immédiat du Plan daction international, cest que les États et les organisations régionales de pêche conviennent dun régime mondial efficient, équitable et transparent de gestion de la capacité de pêche, de préférence pour 2003, mais au plus tard en 2005. Le Canada sest engagé à être lun des premiers pays à adopter son propre plan daction. Pour ce faire, le MPO a établi un groupe de travail interne, formé de représentants de toutes les régions du Canada. Les représentants de lindustrie et des provinces seront tenus au courant des progrès réalisés. Le groupe de travail doit produire les éléments suivants :
Un groupe de travail fédéral-provincial a été formé sous les auspices du Conseil canadien des ministres des pêches et de laquaculture pour donner aux provinces et territoires loccasion de participer à ces travaux dès le début. Le Ministère présentera un rapport détape sur ces initiatives dans son Rapport sur le rendement du Ministère à compter de mars 2000. Quoi quil en soit, le MPO reconnaît tout à fait la nécessité de contrôler la capacité de capture pour déterminer sil y a équilibre entre la taille de la flottille canadienne et la durabilité à long terme de la ressource. Le Ministère va aussi travailler avec la FAO pour mettre au point des indicateurs significatifs, fondés sur une bonne base méthodologique et qui pourront être suivis au fil du temps, ainsi que pour trouver des mesures à envisager éventuellement pour rétablir léquilibre recherché. Recommandation 7 Que Pêches et Océans Canada prenne des dispositions pour faire faire une évaluation indépendante et objective de sa capacité scientifique et remette à cet égard au Parlement un rapport accompagné de ses conclusions et recommandations, au plus tard le 31 mars 2000. Dans les trois mois qui suivront, le Ministère devrait déposer un plan daction en regard des recommandations de létude. Réponse du gouvernement Le Ministère est daccord avec la recommandation du Comité et il fera entreprendre un examen de sa capacité scientifique; il fera appel, à cette fin, à un organisme indépendant, qui devra produire un rapport. Le mandat de cet examen comportera un survol de la capacité scientifique dans dautres pays possédant des ressources halieutiques dimportance. Laccent sera mis surtout sur les besoins scientifiques essentiels pour permettre au Ministère de sacquitter de son mandat légal et dassurer la conservation des ressources aquatiques et des océans. La capacité scientifique du MPO sera également analysée sous langle de laptitude à répondre aux questions essentielles se rapportant aux préoccupations environnementales et aux impératifs du développement durable de laquaculture canadienne, en harmonie avec le milieu naturel. Étant donné lampleur de cette tâche, il ne sera peut-être pas possible de terminer cette étude dans le délai recommandé par le Comité, mais le Ministère fera limpossible pour que le tout se déroule rapidement. Recommandation 8 Que Pêches et Océans Canada dépose au Comité permanent des comptes publics de la Chambre des communes un plan daction indiquant comment il entend résoudre les problèmes relevés par le vérificateur général du Canada concernant ses activités de surveillance, de contrôle et dapplication de la loi, Ce plan daction devrait être présenté au Comité au plus tard le 30 septembre 1999. Réponse du gouvernement Le gouvernement reconnaît lexistence des problèmes soulevés par le vérificateur général concernant le contrôle, le suivi et la surveillance (CSS), et il prend des mesures pour les résoudre. Voici un aperçu dune approche nouvelle et intégrée élaborée par le MPO et des plans dont il sest doté pour la mettre en uvre. Cette nouvelle approche de CSS est fondée sur les principes de la gestion du risque en matière de conservation. Elle sinspire de certaines tendances de gestion efficace des pêches qui ont cours dans dautres pays et elle renforcera les volets conformité du processus de Planification de la gestion intégrée des pêches (PGIP). On estime quil faudra de trois à cinq ans pour mettre cette approche en uvre. Le gouvernement reconnaît quil y a des lacunes dans la surveillance et lapplication des règlements concernant certaines pêches. Comme dans dautres domaines de compétence, lefficacité des instruments de surveillance et dapplication des règlements (par exemple les observateurs en mer, la surveillance à quai, le déploiement de navires-patrouilleurs dans les zones côtières et hauturières, les patrouilles aériennes et les patrouilles terrestres des agents des pêches) possède, dans chaque cas, ses propres limites. Lessentiel, lorsquon veut améliorer le respect des règlements, cest de déterminer, pêche par pêche, lagencement le plus efficace et efficient des instruments de surveillance. Il faut aussi que le gouvernement se déleste dune partie du fardeau de la preuve de conformité, quil portait à lui seul jusquici, pour faire assumer à lindustrie sa part de responsabilité. On constate des signes dun tel virage dans presque tous les domaines de lapplication des lois et des règlements. Il est de notoriété publique que le jeu traditionnel « du chat et de la souris » se bute à des obstacles importants dans le domaine de la gestion des pêches. Le vérificateur général a laissé entendre quil y avait un manque de coordination dans la planification du recours aux instruments de CSS et que certains plans de gestion des pêches ne faisaient aucune mention de certains problèmes de conformité en particulier. Dans sa réponse au vérificateur général, le MPO sest engagé à combler les lacunes des plans individuels de pêche en matière de surveillance et dapplication des règlements, dans le cadre du processus de Planification de la gestion intégrée des pêches (PGIP). Le cadre de PGIP, selon lequel les plans de pêche sont élaborés de concert avec lindustrie, représente un processus qui fonctionne bien, même sil nest pas encore tout à fait en vigueur. Des efforts sont déployés afin de renforcer les volets conformité des plans de pêche et de voir à ce que les mesures de surveillance soient applicables et appropriées aux problèmes de conformité constatés dans les pêches en question. La coopération de lindustrie est nécessaire pour assurer la récolte durable des stocks, au même titre que les mesures de surveillance et dapplication des règlements du gouvernement. Un groupe de gestionnaires de la ressource et dagents des pêches reçoit actuellement une formation pour assurer le respect de cet engagement. Pour ce qui est du régime de CSS pris globalement, il est possible dapporter des améliorations à lensemble du processus de planification et de coordination afin de faire un meilleur usage des systèmes dinformation existants, pour ainsi déployer de façon plus efficace et efficiente les instruments de CSS et élargir la surveillance de la pêche, avec ou sans permis (braconnage). Au cur même de cette nouvelle approche de CSS se trouve lélaboration de systèmes de gestion des données entièrement intégrés, qui permettront au MPO dexploiter linformation disponible concernant une pêche à partir de plusieurs banques de données différentes, contenant entre autres de linformation biologique et des renseignements sur les antécédents de captures et de conformité. Cette information facilitera lélaboration, de concert avec lindustrie, de plans de pêche prévoyant l'agencement idéal dinstruments de CSS pour la pêche en question et propres à assurer latteinte des objectifs de conservation. De plus, le Ministère continuera à chercher et à tester, en consultation avec lindustrie de la pêche, de nouvelles techniques de surveillance, comme les dispositifs de surveillance par satellite, afin délargir léventail des instruments de CSS à sa disposition et daméliorer la rentabilité des efforts déployés. Peu à peu, des protocoles de conformité seront conclus avec lindustrie pour le plus grand nombre possible de pêches commerciales, ce qui permettra de rationaliser les efforts et de mettre laccent sur les pêches avec permis à haut coefficient de risque et délargir la répression du braconnage. Le Ministère sait que les données produites par les observateurs en mer ne sont pas toujours utilisées pour la gestion de certaines pêches. La nouvelle approche intégrée de CSS va permettre de corriger cette lacune. Grâce au développement continu de systèmes dinformation intégrés, ces renseignements seront utilisés plus abondamment et systématiquement dans la gestion « en temps réel » de la pêche, et en parallèle avec dautres sources dinformation sur la surveillance et la conformité. Pour ce qui est de labsence dun fondement systématique pour létablissement dobjectifs de surveillance pour les observateurs en mer, le Ministère mène des études pour évaluer la validité de l« indexation », de même que dautres moyens de déterminer les niveaux appropriés de surveillance. Comme lindustrie doit payer, en tout ou en partie, le service de surveillance par des observateurs, ce service fait lobjet de consultations dans le cadre du processus de PGIP. Le Ministère est tout à fait résolu à élargir, là où il le faut, la surveillance par des observateurs en mer, mais il continuera en même temps à évaluer, de concert avec lindustrie, la rentabilité dautres mécanismes de surveillance en mer. Dans les cas où les problèmes de conformité persisteront et où lindustrie se montrera réticente à apporter des correctifs, le Ministère aura recours à des méthodes denquête, y compris des techniques de vérification judiciaire, pour réprimer les activités illégales, en particulier dans le cas des pêches menacées sur le plan de la conservation. Les lacunes constatées par le vérificateur général concernant la capacité dapplication des règlements seront comblées par un usage plus stratégique des navires-patrouilleurs. Les gros patrouilleurs coûtent cher à lachat et à lexploitation; il faut donc en faire un usage judicieux. Le Ministère va continuer de sen servir pour résoudre des problèmes précis dapplication des règlements décelés grâce aux techniques de surveillance et pour sacquitter de ses obligations internationales. Dans le contexte de lapproche de CSS intégrée, ces gros bateaux seront utilisés en mode « réaction », tandis que, par le passé, ils servaient souvent à des opérations ordinaires de suivi et de surveillance, que lon peut maintenant accomplir par des moyens plus rentables et efficients. Le vérificateur général a soulevé des préoccupations pour la première fois en 1997 au sujet du Programme de surveillance à quai (PSQ) du MPO. Par la suite, le Ministère a révisé le règlement sur ce programme afin den améliorer lexactitude, la rapidité dexécution et lintégrité des renseignements sur les débarquements. Le règlement dispose que les entreprises de surveillance à quai ne doivent avoir aucun lien avec les entreprises de pêche quelles surveillent et quil ne doit y avoir aucun conflit dintérêts. Un système de qualité doit aussi garantir lexactitude et lopportunité des registres sur les captures. Ces systèmes de qualité feront lobjet de contrôles périodiques par lOffice des normes générales du Canada, qui viseront à assurer le respect de normes élevées en matière de prestation de services de surveillance à quai. Pour attester lexactitude de leurs données sur les prises, les pêcheurs doivent maintenant signer les documents de pesée. Les agents des pêches effectueront également des vérifications périodiques aux lieux de débarquement pour contrôler le respect de ces exigences. En résumé, la modernisation du système de CSS du MPO implique une approche plus stratégique et intégrée des méthodes traditionnelles de surveillance des pêches et dapplication des règlements. Cette approche sinscrit dans la foulée des efforts continus que déploie le MPO pour mettre en uvre des PGIP fondés sur les principes de la gestion du risque en matière de conservation et sur lapplication du principe de précaution dans les pêches canadiennes, conformément à lengagement qua pris le Canada en vertu de lAccord des Nations Unies sur la pêche. La nouvelle approche intégrée sera mise en uvre à titre de projet-pilote dans certaines pêches choisies au cours de la saison de pêche 2000-2001, après consultation de lindustrie. Les projets-pilotes seront ensuite évalués, et les difficultés corrigées avant que lapproche ne soit appliquée à dautres pêches. Recommandation 9 Que Pêches et Océans remette au Comité permanent des comptes publics de la Chambre des Communes un rapport indiquant les mesures quil a prises pour sassurer que lusage de comptes à fins déterminées et les ententes financières conclues avec des tierces parties sont tout à fait conformes aux exigences législatives et réglementaires. Ce rapport devrait être remis au Comité au plus tard le 30 septembre 1999. Réponse du gouvernement Le Ministère et lindustrie ont défini, dans le cadre dententes de cogestion, des secteurs de préoccupation et dintérêt communs où ils pourraient travailler ensemble. Grâce à ces ententes, les deux parties retirent des avantages de cette collaboration et partagent les coûts des activités. La contribution de lindustrie de la pêche peut être de nature financière ou autre; lélément financier des contributions est placé dans un compte à fins déterminées. Bien quelle ne soit pas obligée de le faire, lindustrie choisit parfois de contribuer au financement des activités ou projets conjoints. Les dépenses effectuées sur ces fonds sont prédéterminées dans lentente conclue entre les deux parties et elles sont comptabilisées séparément. Le Ministère reconnaît quil ne respectait pas scrupuleusement la politique du Conseil du Trésor sur les comptes à fins déterminées, qui dispose que « les fonds reçus de tiers dans le cadre dune entente à frais partagés ou dun projet conjoint ne doivent jamais servir à rembourser des dépenses ministérielles; les fonds doivent être reçus à lavance, et les dépenses imputées directement sur le compte. » Le Ministère est quand même davis quil a respecté lesprit de la politique. Les coûts des salaires sont engagés après que les fonds ont été inscrits dans le compte à fins déterminées. Cependant, le système dadministration de la paye du gouvernement nest pas assez souple pour que les coûts dun projet soient imputés directement sur le compte à fins déterminées. Par conséquent, les coûts des salaires doivent être imputés sur le crédit du Ministère, puis transférés par pièce de journal au compte à fins déterminées. Le Conseil du Trésor a reconnu que les règles concernant les comptes à fins déterminées posaient des problèmes dordre pratique. Il prévoit, dans son plan de travail sur ses politiques de gestion financière pour le dernier trimestre du présent exercice (1999-2000), procéder à un examen détaillé de la politique sur les comptes à fins déterminées, ce qui comprendra une analyse des répercussions juridiques de tout changement proposé. Le rapport est disponible sur le site internet à WWW.PARL.GC.CA Affiché sur l'Internet le 1er novembre 1999 |