La Chambre reprend l'étude, interrompue le 18 octobre, de la motion portant qu'une Adresse soit présentée à Son Excellence la Gouverneure générale en réponse au discours qu'elle a prononcé à l'ouverture de la session, telle que modifiée.
:
Monsieur le Président, je voudrais informer la Chambre que je partagerai mon temps de parole avec le député de Mississauga--Brampton-Sud.
Je prends la parole pour prononcer mon premier discours à la Chambre. C'est un grand honneur pour moi que d'être ici aujourd'hui.
Quel Canada se reflète dans ce discours du Trône? Notre pays recèle de nombreux défis. Son climat nordique et son immensité d'ouest en est et du nord au sud représentent un défi de taille pour les chemins de fer, les télécommunications, voire pour la politique gouvernementale. Nous n'avons pas la puissance voulue pour dominer le monde qui nous entoure et nous n'avons d'ailleurs pas cette ambition. Nous devons sans cesse nous adapter et apprendre, faire preuve d'humilité et de respect, de débrouillardise et de vigilance.
[Français]
Dans les milliers de collectivités de notre pays, nous savons bien que les choses ne se font pas seules.
[Traduction]
Nous devons travailler avec les autres, tous ensemble: nous devons être flexibles, trouver un terrain d'entente, discuter, négocier des compromis. Les idéologies rigides ne nous conviennent pas. À bien des égards, nous avons dû tout inventer au fur et à mesure.
Au Canada, nous passons notre existence à trouver le moyen. Nous sommes un peuple qui tente de trouver le moyen. Cela se reflète dans nos us, nos attitudes et notre personnalité, dans notre conception du monde et la façon dont nous interagissons avec, dans notre culture et le sport, dans nos expressions en tant que peuple.
Dans ma vie précédente, j'ai joué au hockey. Le hockey est un jeu qu'on ne maîtrise jamais totalement. Nous le pratiquons, dressons nos plans. Un entraîneur trace ces plans sur un tableau pour que nous le voyions tous. Mais dès la mise au jeu, tout se détraque.
[Français]
Les meilleurs joueurs de hockey, les équipes gagnantes, ne se torturent pas l'esprit lorsque rien ne va plus et que la perfection n'est pas au rendez-vous.
[Traduction]
Ils acceptent la situation et se regroupent le plus rapidement et le mieux possible. Ils trouvent une façon. Contrairement au football qui est basé sur de savants calculs, au baseball qui est fondé sur un ordre bien déterminé, le hockey est un jeu où l'on doit improviser.
J'ai l'extrême privilège de représenter York-Centre. Dans la partie ouest de ma circonscription, on retrouve de nombreux Canadiens d'origine italienne. Ils sont venus à Toronto au début des années 50 avec peu d'instruction, incapables de parler l'anglais, sans avoir d'argent ni de famille ou d'amis déjà établis dans la région pour leur faciliter la tâche.
Les femmes sont venues coudre les vêtements des Canadiens et les hommes construire les milliers de nouvelles maisons de banlieue qui allaient faire de l'agglomération de Toronto ce qu'elle est. Ils ont également bâti des maisons pour eux-mêmes. Ils ont cultivé des jardins devant leurs maisons avec beaucoup de fleurs et des gazons verts. Ils ont installé dans leur cour arrière des jardins remplis de légumes, d'arbres fruitiers et de vignes. Ils ont élevé leur famille. Ils l'ont fait avec un travail acharné et avec fierté et ils sont encore là. En tant que nouveaux immigrants, à titre de parents de jeunes familles, ils devaient trouver une façon de s'en sortir et c'est ce qu'ils ont fait. Maintenant, alors qu'ils sont plus âgés, ils font de même.
Dans la partie est de York-Centre on retrouve une grande population juive. Certains sont âgés. Beaucoup de ces gens ont été élevés dans la circonscription et sont revenus pour acheter leur propre maison et élever leur famille. Leurs ancêtres venaient surtout de la Pologne et d'autres parties de l'Europe de l'Est. La plupart sont arrivés au départ à Montréal et certains, directement à Toronto. Là encore, ils ne parlaient pas anglais et n'avaient pas d'argent. Ils ont dû trouver une façon de s'en sortir et ils y sont parvenus.
On retrouve maintenant dans la partie nord-est de la circonscription une population importante et croissante de gens d'origine russe. Ils ont commencé à arriver à Toronto après l'effondrement de l'Union soviétique au début des années 90. Beaucoup sont de jeunes adultes avec de jeunes familles. Bon nombre ont leurs parents âgés avec eux. Ils sont bien instruits, ils ont de l'énergie et de grandes attentes. Dans leur nouveau climat nordique du sud de l'Ontario, ils se sentent chez eux. Ils commencent à s'acclimater. Pour les Péruviens, les Boliviens, les Guatémaltèques et les Philippins, York-Centre est un pôle d'attraction pour débrouillards.
J'ai également l'extrême privilège de représenter, à titre de ministre, le ministère du Développement social. Comme Canadiens, nous avons une certaine compréhension de ce que représente le fait d'être un Canadien, nous avons des attentes envers nous-mêmes et les autres et pour nous-mêmes et les autres.
[Français]
En tant que Canadiens et Canadiennes, nous nous attendons à avoir une chance, et parfois même une deuxième chance. Nous aspirons à une vie remplie, riche et gratifiante.
[Traduction]
Pour certains, toutefois, il est difficile de réaliser ces aspirations à cause de la maladie, d'un accident, d'un handicap, de la pauvreté, de l'âge, de circonstances personnelles ou familiales. Certains sont placés dans une situation désavantageuse dès la naissance ou plus tard dans la vie. Au ministère du Développement social, il nous incombe de repérer les écarts entre ce à quoi aspirent les Canadiens et la réalité, et de les combler en collaboration avec d'autres intervenants.
À l'égard des personnes âgées, nous avons la responsabilité de veiller à ce que leurs prestations de retraite soient suffisantes pour répondre à leurs besoins essentiels et de faire en sorte que le régime soit encore viable dans 10 ans et dans 50 ans lorsque celles-ci, tout comme nous, en auront besoin.
Il est vrai, de plus, que nous vivons plus vieux et en meilleure santé. Les aînés vivent plus longtemps. Nous passerons en effet près du quart de notre vie à la retraite, après avoir élevé nos enfants. À quoi ressemblera notre vie à ce moment-là? Vers quoi s'orientera notre nouvelle mission de vie? Dans le contexte de ce bel âge, qui peut être le reflet d'une d'une grande vulnérabilité physique, financière et psychologique, comment pouvons-nous aider les personnes âgées?
Nous avons une responsabilité envers les personnes ayant un handicap. À une époque, on les cachait. Aux yeux des autres, leur handicap les définissait. Ce sont des personnes qui ont un handicap certes, mais elles veulent vivre pleinement comme n'importe quel autre membre de la société, que ce soit à l'école, au travail, dans les loisirs et dans leur vie de tous les jours. Comment pouvons-nous les aider?
Nous avons une responsabilité à l'égard des organismes bénévoles. Dans nos collectivités, petites et grandes partout au pays, ils accomplissent un travail remarquable. Ces organismes comptent plus de 6,5 millions de bénévoles et plus de 2 millions d'employés. Ils injectent annuellement l'équivalent de 71 milliards de dollars dans notre économie. Ils répondent à une vaste gamme de besoins auxquels ne peuvent satisfaire les gouvernements, les entreprises et les particuliers. Toutefois, en tant que société, nous voulons en faire davantage. Comment pouvons-nous aider les organismes bénévoles?
Il nous incombe de veiller au bon fonctionnement du nouveau programme de garderies du gouvernement. Sept femmes sur dix qui ont des enfants de moins de six ans font partie de la population active. Les garderies s'inscrivent désormais dans notre mode de vie. Il s'agit d'une question de portée nationale, d'une attente de la population canadienne. Il est temps de la reconnaître ainsi et de l'aborder ainsi.
[Français]
Le moment est maintenant venu de mettre en place un système national d'apprentissage et de garde pour les jeunes enfants.
[Traduction]
Le temps est venu car, par leur façon de vivre et d'exprimer leurs désirs et leurs besoins pour l'avenir de leurs enfants, c'est ce qu'affirment les Canadiens.
Nous avons beaucoup de chemin à faire. L'enjeu est de taille. Comme en fait foi notre histoire, nous ne pouvons y arriver seuls.
[Français]
Nous devons travailler ensemble, avec les provinces et les territoires et avec nos autres partenaires.
[Traduction]
Nous devons faire preuve de souplesse, trouver des terrains d'entente, discuter, prendre des arrangements, faire des compromis. Les idéologies rigides ne fonctionnent pas pour nous. Dans certains cas nous devrons ouvrir la voie nous-mêmes, mais nous savons où nous allons.
Nous en sommes, en quelque sorte, un peu comme là où nous en étions il y a un peu plus d'un siècle sur le plan de l'éducation, là où nous en étions il y a 40 ans en matière de santé. Les conditions de vie varient beaucoup d'un bout à l'autre du pays. Dans les métropoles, dans les petites villes et les villages, nous en sommes à des étapes différentes. Nous pouvons offrir différentes choses, mais chacun de nous peut voir l'avenir.
Nous connaissons notre destination. Le temps est venu de nous lancer en vue de l'atteindre. Nous ne connaissons pas tous les chemins qui y mènent, mais nous savons que nous en trouverons un. Le mandat du ministère du Développement social est de trouver un chemin.
Lors des élections de juin dernier, nous avons présenté une plate-forme et les Canadiens nous ont donné le mandat de gouverner. Nous avons réitéré notre engagement envers cette plate-forme dans le discours du Trône. Peu importe les complications et les difficultés que représentent un gouvernement minoritaire, les Canadiens s'attendent à ce que nous remplissions notre mandat: gouverner. Ils s'attendent à ce que nous trouvions un chemin, et nous le ferons.
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Monsieur le Président, je remercie le ministre du Développement social d'avoir partagé son temps de parole avec moi aujourd'hui.
En tant que député nouvellement élu de Mississauga-Brampton-Sud, je saisis cette occasion pour vous féliciter de votre nouveau poste de vice-président de la 38e législature.
J'en profiterai également pour remercier ma famille, mes amis et surtout les électeurs de Mississauga-Brampton-Sud. Je me considère chanceux et privilégié d'être député. Je suis impatient de m'occuper des besoins et des intérêts des électeurs de ma circonscription.
Avant de dire ce que je pense du discours du Trône, j'aimerais exprimer toute ma sympathie à la famille et aux amis du lieutenant Chris Saunders de la Marine canadienne. Cet événement tragique que nous n'oublierons ou ne minimiserons jamais nous rappelle la chance que nous avons de pouvoir compter sur des hommes et des femmes aussi extraordinaires qui sont voués au service et à la protection de notre grand pays.
Au cours des dernières semaines, j'ai eu l'occasion de discuter avec mes électeurs du contenu du discours du Trône. Ces discussions m'ont permis de conclure qu'on s'entend généralement pour dire que le discours du Trône donne un aperçu complet des dossiers nationaux et internationaux courants. Aujourd'hui, j'ai l'intention d'aborder certains des thèmes sous-jacents les plus importants du discours.
J'aimerais faire quelques commentaires sur la stratégie économique qui continuera d'alimenter et de renforcer notre économie. Cependant, avant d'analyser en détail le discours du Trône, il est important de reconnaître la réussite de l'économie canadienne au cours des dix dernières années. Pendant cette période, le gouvernement a créé plus de trois millions d'emplois et, simultanément, il a équilibré le budget pendant sept années consécutives. C'est la première fois que cela se produit dans l'histoire de la Confédération.
Ce sont là des réalisations remarquables et autant de raisons pour tous les Canadiens d'être fiers. Non seulement avons-nous créé des emplois et équilibré le budget, mais, par notre gestion financière saine, nous épargnerons quelque 3 milliards de dollars par année en paiements d'intérêt. Qu'est-ce que cela signifie? Cela signifie que nous consacrerons moins de deniers publics durement gagnés au financement de la dette, autant d'argent que nous pourrons mettre à profit dans d'autres domaines importants comme la santé, l'enfance, les villes et les personnes âgées.
Outre la saine gestion des deniers publics, le gouvernement sera plus transparent et veillera à mieux s'acquitter de son obligation redditionnelle. À cette fin, il a entrepris un examen approfondi de ses dépenses qui permettra d'ajuster son financement en fonction des diverses priorités. De surcroît, le gouvernement a jeté les assises d'une stratégie relative aux compétences professionnelles qui tient compte de la nécessité de rendre plus expéditif le processus de reconnaissance des titres de compétence étrangers.
Je tiens à préciser que, dans ma circonscription, Mississauga—Brampton-Sud, des milliers de personnes ont une solide éducation et une vaste expérience qu'elles ont acquises à l'étranger. Aux côtés de nos talentueux Canadiens de naissance, ces gens seront le moteur de la prospérité pour l'économie du savoir du XXIe siècle.
Pendant la campagne, j'ai rencontré de nombreux parents qui avaient de jeunes enfants. Ils avaient peur de ne pas pouvoir économiser assez d'argent pour payer les frais de scolarité de leurs enfants. C'est pour ça que je suis particulièrement satisfait du Bon d'études canadien, qui viendra en aide aux nombreuses familles à revenu modeste dans ma circonscription, Mississauga—Brampton-Sud. Je suis d'accord avec le ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences, qui a dit « Ces mesures aideront les familles à concrétiser leur rêve de voir leurs enfants entreprendre des études postsecondaires en leur permettant d’épargner à cette fin. »
Je suis également heureux de constater que le gouvernement reconnaît qu'il est important d'accroître le commerce et l'investissement au Canada. J'estime que, pour ce faire, il est essentiel d'obtenir un accès fiable au marché américain. Nous devons redoubler d'efforts pour résoudre les problèmes, notamment dans les dossiers du bois d'oeuvre et de l'ESB.
J'aimerais porter mon attention sur les soins de santé. Notre régime de soins de santé est un programme national auquel nous tenons beaucoup et c'est pourquoi, à mon avis, le 15 septembre 2004 est une date historique. En effet, le 15 septembre, notre chef, le premier ministre, avec les ministres de la santé, a établi le cadre d'un plan de dix ans visant à renforcer notre régime de soins de santé.
Selon moi, ce plan est axé sur les patients, qui vont bénéficier de repères factuels assortis d'objectifs clairs, susceptibles d'être des moteurs de changement et de déboucher sur la réforme très nécessaire du régime. L'entente prévoit également un financement qui vient combler l'écart Romanow et accroît l'obligation de rendre compte, ce qui correspond à des engagements clés que nous avons pris durant la campagne électorale.
Je souscris également au passage du discours du Trône où il est précisé que le gouvernement entend prendre davantage l'initiative en matière de promotion de saines habitudes de vie. Il s'agit d'un aspect important puisque nous devons aller au devant des coups pour nous attaquer à des problèmes comme l'obésité, qui est en progression ces dernières années.
Notre passé est riche du travail ardu et des sacrifices d'un grand nombre de Canadiens qui sont à la retraite aujourd'hui. Nous ne devons pas oublier leur labeur et leur apport. Le gouvernement a raison d'augmenter le supplément de revenu garanti à l'avantage des personnes âgées les moins nanties du Canada. La prochaine fois que je rendrai visite aux personnes âgées dans ma circonscription, je pourrai leur dire que nous n'avons pas oublié leur travail ardu et que nous allons continuer à les appuyer durant leur retraite.
Notre passé est riche et nous en sommes fiers. Cependant, nous devons nous appliquer à bâtir un avenir vigoureux et rayonnant. Comment pouvons-nous y arriver? En investissant dans nos enfants par le truchement du programme national d'apprentissage précoce et de garderies. Le gouvernement a bien compris. L'initiative est intelligente et opportune. Le gouvernement a montré qu'il était en mesure de créer un programme qui sera avantageux pour des milliers de familles.
Notre avenir sera aussi fonction des investissements que nous ferons dans nos villes et nos collectivités. L'élément central de notre nouveau pacte pour les villes et les collectivités est le transfert d'une part de la taxe fédérale sur l'essence sur les cinq prochaines années. Combinée avec le remboursement de TPS, cette mesure contribuera à financer des projets d'infrastructure durable dans des domaines comme le transport, les routes, l'épuration des eaux et les réseaux d'égouts.
Cette initiative est d'autant plus importante qu'il est ridicule que des Canadiens consacrent des heures pour aller au travail et en revenir tous les jours, comme le font des connaissances et des amis à moi ainsi que des familles dans Mississauga—Brampton-Sud, la circonscription que je représente.
C'est pour leur qualité de vie que les Canadiens font l'envie du monde entier. Le gouvernement comprend à quel point il est important que les familles et les amis passent du temps ensemble. C'est pour cela que le discours du Trône signale comme priorité clé le programme des villes et des collectivités.
Permettez-moi de parler brièvement de ce qui fait notre fierté et de l'influence que nous avons dans le monde. On définit le Canada comme étant une nation de gardiens de la paix. Nous avons d'ailleurs une fière tradition à cet égard. Nous avons fait ce qu'il fallait en augmentant de quelque 5 000 le nombre de militaires de la Force régulière et de 3 000 celui de nos réservistes. Ce geste servira notre objectif qui est de promouvoir les missions de maintien de la paix aux quatre coins de la planète.
Il est évident que nos efforts dans le cadre de missions de maintien de la paix dans des pays comme l'Afghanistan et la Bosnie ont forgé notre identité en tant que nation. Nous voulons continuer de nous définir de la sorte dans l'avenir.
Je suis d'accord avec notre premier ministre lorsqu'il dit que nous avons un rôle de protecteur à jouer. Grâce à l'augmentation des effectifs de la Force régulière et de la Réserve, je suis convaincu que le Canada sera au nombre des chefs de file pour ce qui est de la protection des droits de la personne et des libertés civiles.
C'est notre diversité et notre capacité de réclamer et de fournir l'égalité des chances pour tous qui sont les piliers de nos valeurs nationales.
J'ai brossé un portrait des principaux domaines abordés dans le discours du Trône. Nous avons un plan solide pour l'économie. Nous défendons le système de soins de santé. Notre pacte pour les villes et les municipalités vise l'amélioration de notre qualité de vie. Nous investissons dans nos enfants et dans nos aînés.
En terminant, je dirai que j'ai entièrement confiance que mes collègues et le premier ministre serviront les intérêts des habitants de cette grande nation, et j'espère le même engagement de la part de l'opposition.
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Monsieur le Président, je voudrais tout d'abord féliciter mon collègue pour son premier discours à la Chambre. Il a fait du bon travail.
Je tiens cependant à exprimer mes réserves au sujet du passage de son allocution où il a semblé se féliciter de la promesse faite par le Parti libéral du Canada, pendant la dernière campagne électorale, d'accroître de 5 000 soldats les effectifs des forces armées. Tous les Canadiens savent très bien qu'au cours de la dernière décennie, le gouvernement a décimé les rangs de nos forces armées.
Il suffit de voir le triste état dans lequel se trouve le matériel, notamment les véhicules Iltis, tout rouillés, utilisés pour le transport des troupes. Je sais que ce matériel est lentement remplacé, mais il a fallu attendre de nombreuses années. D'autre part, nos aviateurs utilisent toujours des hélicoptères vieux de 40 ans, qui tombent régulièrement, et il ne faut pas oublier non plus les problèmes qu'éprouve actuellement notre flotte de sous-marins.
Il est bien connu, et il m'apparaît indiqué de le rappeler au nouveau député, que, pendant la dernière campagne électorale, le Parti libéral du Canada a gravement menti aux Canadiens dans sa publicité, en soutenant que le Parti conservateur du Canada proposait d'acheter des porte-avions. Je pense que nous nous souvenons tous de ces images télévisées qui montraient des porte-avions nucléaires. Rien n'est plus éloigné de la vérité.
Dans sa plateforme électorale, le Parti conservateur a proposé, entre autres mesures visant à moderniser et à reconstituer nos forces armées et à leur permettre de retrouver leur fierté, de construire une nouvelle classe de bateaux, des transporteurs hybrides. Ces navires de charge, capables de transporter des troupes et du matériel, sont également équipés d'un pont d'envol pour les hélicoptères. En fait, ce type de navire ressemble davantage à un vraquier qui serait pourvu d'un pont d'envol. Or, le Parti libéral du Canada a gravement menti à la population canadienne en soutenant que les conservateurs proposaient de faire construire des porte-avions nucléaires. Il s'agit d'une affirmation ridicule, que je tenais à rectifier.
J'invite également le député à donner l'heure juste. Au lieu de prétendre que son parti va reconstituer les Forces canadiennes en augmentant leur effectif de 5 000 militaires, pourquoi ne dit-il pas la vérité aux Canadiens?
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Monsieur le Président, aujourd'hui, je partagerai le temps qui m'est alloué.
C'est avec un sentiment de grande fierté que j'ai l'honneur d'intervenir à la Chambre aujourd'hui en réponse au discours du Trône au nom des habitants de ma circonscription, Kildonan--St-Paul, au Manitoba. C'est mon premier discours et je tiens pour commencer à féliciter le Président pour sa réélection ainsi que tous les membres de cette assemblée qui ont été choisis par leurs électeurs pour les représenter. J'espère que chacun d'entre nous se montrera à la hauteur de la confiance que nos électeurs ont mise en nous. Je tiens également à vous féliciter, monsieur le Président, d'avoir été choisi pour occuper le fauteuil, c'est pour nous un grand honneur que vous présidiez nos délibérations.
Mes électeurs m'ont fait l'honneur de me choisir pour les servir. Je suis ici aujourd'hui parce que le chef de l'opposition a prouvé qu'il était une personne très capable et intelligente qui avait une vision pour le Canada. Il redonne de l'élan aux Canadiens et ravive ma foi dans l'avenir politique et le bien-être de notre pays.
J'aimerais dire à quel point je suis attachée à cette circonscription très spéciale qu'est Kildonan. Je voudrais la faire connaître aux députés car le discours du Trône touche les gens que je sers. C'est un endroit où les familles vivent, travaillent et grandissent ensemble. La beauté de la nature est manifeste à East St. Paul et West St. Paul. Tous ceux qui vivent dans cette circonscription ont le sentiment d'appartenir à une communauté.
Par exemple, les habitants de West St. Paul désiraient un nouveau centre récréatif. Pour réaliser leur rêve, ils ont recueilli des milliers de dollars. Ils n'ont pas attendu que quelqu'un d'autre le fasse pour eux. Ils ont pris l'affaire en mains et ont obtenu ce qu'ils désiraient.
Cette année, j'ai célébré la fête du Canada en leur compagnie et j'ai beaucoup aimé l'atmosphère amicale dans laquelle se sont déroulées les célébrations. À East St. Paul, il y avait des activités fantastiques pour les familles. Des centaines de personnes y ont participé. Ce fut un franc succès. Pendant toute la journée, j'ai distribué des billets et des bonbons aux jeunes et aux moins jeunes. La journée est passée à toute vitesse. Je me suis beaucoup amusée et je suis repartie avec une provision de bon souvenirs.
Il y a peu de temps, notre centre communautaire de Gateway a organisé deux petites fêtes pour des gens de l'endroit qui avaient besoin d'un soutien de la collectivité et d'une aide financière. Ces deux personnes avaient malheureusement contracté le cancer et toute la collectivité a veillé à ce qu'elles reçoivent tout le soutien dont elles avaient besoin. Voilà l'exemple d'un véritable esprit communautaire. Voilà comment ça se passe dans la circonscription de Kildonan—St. Paul. Je n'ai jamais été aussi fière d'être députée que lorsque j'ai relevé mes manches pour travailler aux côtés des gens dévoués de Kildonan—St. Paul.
Le même esprit communautaire règne à l'endroit connu comme étant le 1010 Sinclair. Cette résidence bien connue et bien respectée héberge des gens ayant besoin de soutien. C'est un endroit sur lequel les gens peuvent compter.
L'hôpital local, le Seven Oaks, est devenu un pilier de notre collectivité. Le centre de mieux-être qui s'y rattache attire des gens de l'ensemble de la ville de Winnipeg, et je connais l'attention et le dévouement de son personnel médical, soit de ses médecins, de ses infirmières et de ses administrateurs.
Mes électeurs ne sont pas exigeants. Ils veulent seulement que les engagements que le gouvernement prend à leur endroit soient fermes et sincères. Or, pendant la lecture du discours du Trône, j'ai ressenti un malaise, celui d'assister à la reprise d'une vieille série d'émissions télévisées, dont la trame était devenue prévisible, et dont la conclusion était évidente et tellement connue que les téléspectateurs pouvaient en prononcer les répliques en même temps que les comédiens. Il est malheureux que l'actuel gouvernement minoritaire ait décidé de ne pas mieux profiter de l'occasion pour répondre aux préoccupations formulées par les Canadiens et pour élaborer pour l'actuelle session de la 38e législature un plan d'action ayant du contenu.
Partout dans notre grand pays, les familles étaient dans l'expectative. Elles souhaitaient que le gouvernement minoritaire nouvellement élu respecte ses promesses électorales et offre des programmes, des politiques et un financement substantiels aux secteurs critiques qui les préoccupaient, à savoir les soins de santé, la crise de l'ESB, les forces armées, la justice, les droits des victimes et les infrastructures.
Dans la circonscription de Kildonan—St. Paul, la récente annonce du Parti libéral, qui se vantait de ce que Winnipeg deviendrait le siège du Centre national de contrôle des maladies, a besoin d'un rappel à la réalité. Cette description grandiloquente suppose que beaucoup de choses se produiront dans notre capitale.
Le gouvernement actuel a amené nos habitants à croire qu'un grand nombre d'emplois et de possibilités seraient créés pour eux. Loin d'améliorer le marché de l'emploi de Winnipeg, ce nouvel organisme répartira les emplois un peu partout dans le pays. Il en va de même de l'annonce d'un laboratoire de virologie. Il ne créera pas pour les Winnipégois les emplois que le gouvernement avait promis lors des dernières élections.
Comme je l'ai dit plus tôt, mes électeurs veulent que ces annonces du gouvernement soient réelles et honnêtes. Ils veulent de nouveaux emplois à Winnipeg, et non des communiqués recyclés, truffés de promesses grandioses de projets à venir, mais embellis par des manipulations qui faussent la réalité.
Le Parlement peut oeuvrer au bien de tous les Canadiens. On l'a montré hier, dans cette enceinte, lorsque tous les députés ont voté à l'unanimité en faveur de modifications au discours du Trône. Les Canadiens sont encouragés par le fait que cela s'est produit, mais nous avons encore beaucoup à faire. J'espère que les députés d'en face finiront par faire preuve de respect envers nos voisins du Sud. Ils ont des familles, tout comme nous. Ils sont nos amis depuis bien des années.
Au fil des ans, nous, Canadiens, avons été très fiers des liens que nous avons tissé avec les États-Unis et de la libre circulation à la frontière canado-américaine. Les choses ont maintenant changé. Je crois que le problème ne se limite pas à une vache folle. Il réside dans l'utilisation imprudente, en public, de paroles qui ont miné la confiance entre les deux pays. Il faut examiner cette question. J'encourage les députés d'en face à favoriser en tout temps une interaction respectueuse entre les deux pays. Les amis agissent ainsi. Notre commerce à l'étranger en dépend.
En terminant, je voudrais faire une observation au sujet de nos forces armées. Maintenant qu'elles ont fait les manchettes dans nos journaux, dans des circonstances déplorables, le gouvernement tâchera peut-être une fois pour toutes de faire en sorte d'accroître les fonds qu'elles reçoivent. Ces militaires courageux travaillent dans des conditions extrêmement difficiles. Au lieu de diminuer, leurs fonctions augmenteront à l'avenir.
Je vous remercie, monsieur le Président, de m'avoir accordé ce temps de parole à la Chambre des communes pour faire quelques observations. Je garde espoir en l'avenir de notre pays et je suis très fière de siéger de ce côté-ci de la Chambre.
:
Monsieur le Président, j'éprouve des sentiments mitigés au moment où je prends la parole au sujet de l'Adresse du gouvernement en réponse au discours du Trône. D'une part, c'est bien sûr un honneur que de parler au nom des électeurs de Stormont—Dundas—South Glengarry. D'autre part, il n'y a presque plus rien dans le discours du Trône qui n'ait pas déjà été commenté à profusion. Il s'agit, pour l'essentiel, d'une nouvelle version des mêmes vieux propos et des promesses, vagues et non tenues, qui figurent dans chacun des discours du Trône libéraux depuis 11 ans. Fait incroyable, le gouvernement a même eu le toupet de parler de discipline budgétaire, après avoir supervisé une décennie caractérisée par les pires dépenses scandaleuses que notre pays ait connues.
Nous avons connu le scandale de DRHC, le dépassement de coûts de 100 000 p. 100 pour l'inutile registre des armes à feu, le scandale des commandites et la dépense indéfendable de millions de dollars consacrée à des nominations d'amis politiques libéraux. Tout ce gaspillage s'est fait pendant que notre premier ministre dévastait les soins de santé et les forces armées, les deux plus importantes responsabilités fondamentales du gouvernement.
[Français]
Le premier ministre se plaît à dire qu'il a équilibré le budget. Pourtant, n'importe qui peut équilibrer un budget en haussant les impôts et en réduisant les services de base, comme il l'a fait. Il ne faut ni talent ni vision pour cela. Par contre, ce qui exige un réel sens de leadership, c'est d'arriver à équilibrer le budget de façon réfléchie et responsable tout en contribuant à la qualité de vie des Canadiens.
[Traduction]
Permettez-moi de donner aux députés un exemple des priorités erronées du gouvernement actuel qui intéresse particulièrement pertinent ma circonscription. Le gouvernement n'a pratiquement rien fait pour aider les Canadiens des zones rurales à faire face à des événements dévastateurs qui échappent à leur contrôle, comme la sécheresse, les inondations et l'ESB. Vous souvenez-vous du programme ACRA? Il n'a pas atteint ses objectifs. Le programme PCSRA ne vaut pas mieux et la réaction du gouvernement à la crise de l'ESB est virtuellement inexistante. Et pourtant, le gouvernement se réjouit de déverser de l'argent dans un tombeau des Danaïdes, à savoir dans un programme qui force les Canadiens des zones rurales à enregistrer leurs armes à feu.
Enfin, après leur avoir enlevé leurs droits de propriété et laissé leur gagne-pain péricliter sans intervenir, tout ce que le gouvernement peut offrir aux Canadiens des zones rurales, c'est un meilleur accès à Internet. Je suppose que s'ils ont Internet, les agriculteurs pourront annoncer la vente de leurs fermes et chercher du travail en ville.
Les choses continueront de s'orienter dans ce sens tant que le gouvernement n'arrivera pas à appuyer notre secteur agricole. Il est paradoxal que le gouvernement se plaise tellement à parler de communications à haute vitesse pour les zones rurales du pays, alors que sa réaction à la crise de l'ESB a été si lente.
Dans le discours du Trône, le gouvernement qualifie les communications à large bande d'élément fondamental du développement économique rural? Et l'agriculture, alors? Quand le gouvernement comprendra-t-il que l'agriculture est l'essence même de notre économie rurale?
[Français]
Le gouvernement est devenu tellement arrogant qu'il croit connaître les besoins et les priorités du Canada rural mieux que les milieux ruraux eux-mêmes. Les agriculteurs ne sont pas les seuls à être traités par les libéraux d'une façon aussi paternaliste et mal avisée. Certaines mesures proposées dans le discours du Trône témoignent de la même attitude envers les familles.
[Traduction]
Au lieu de permettre à toutes les familles de faire les choix qui leur conviennent le mieux par rapport à la garde des enfants, le gouvernement continue de promettre des fonds uniquement pour les familles qui choisissent de confier leurs enfants à des garderies. Il n'est pas fait mention d'un incitatif ou d'une aide à l'intention des parents qui décident de rester à la maison pour s'occuper de leurs enfants. Rien n'est prévu pour les enfants qui ont besoin de soins particuliers.
La situation de chaque famille est différente, et le gouvernement devrait permettre aux parents de faire les choix qui répondent le mieux à leurs besoins. Le gouvernement aime bien parler pour la forme de la diversité, mais l'approche unique qu'il préconise par rapport aux services de garde ne tient absolument pas compte de la diversité des familles et prive ces dernières de leur liberté de choix.
[Français]
La ligne de conduite adoptée à l'égard des provinces est inspirée par la même attitude paternaliste. Le discours du Trône est rempli de belles paroles au sujet du respect quant à la diversité régionale au Canada. Mais l'actuel gouvernement n'en continuera pas moins de s'ingérer dans des domaines de compétence provinciale ou municipale.
Le Canada n'est pas un État fédéral pour rien. Dans le secteur de la politique gouvernementale qui touche les intérêts régionaux, ce sont les provinces qui sont les mieux placées pour prendre des décisions.
[Traduction]
Au même titre que les particuliers et les familles devraient être en mesure de faire des choix concernant des questions comme les services de garde, les provinces devraient pouvoir faire de même à l'égard de questions comme les infrastructures municipales, la formation professionnelle, l'éducation et d'autres aspects qui, selon la Constitution et le bon sens, relèvent des autorités provinciales.
Le gouvernement est tellement occupé à élaborer des politiques dans des secteurs qui ne le concernent pas qu'il oublie d'en élaborer dans d'autres qui relèvent de sa compétence. L'exemple le plus fragrant est celui de la défense nationale. Le discours du Trône commençait par rendre un hommage très mérité à nos femmes et à nos hommes en uniforme, mais je pense que la plupart de nos militaires, de leurs proches et, partant, des Canadiens trouveront cet hommage pour le moins hypocrite de la part du gouvernement actuel. Les libéraux ont mal administré et négligé nos forces armées au point de quasiment les anéantir.
Le gouvernement n'a pas revu sa politique en matière de défense depuis plus d'une décennie. Je parle de la période qui s'est écoulée depuis la fin de la guerre froide, l'effondrement du Pacte de Varsovie, les attentats terroristes du 11 septembre 2001, les guerres en Irak et en Afghanistan et la prolifération nucléaire et l'instabilité régionales sans précédent. Le gouvernement n'a tenu compte d'aucun de ces facteurs dans sa politique en matière de défense.
Nos forces militaires ont fait l'objet d'un démantèlement systématique depuis l'entrée en fonction des libéraux et nous le devons au gouvernement actuel. Les Forces canadiennes n'ont pas de force de réaction rapide. À cause du gouvernement actuel, les Canadiens ont payé un demi milliard de dollars pour ne pas acheter d'hélicoptères à la marine et nous allons maintenant payer à nouveau pour nous procurer les hélicoptères les moins chers au lieu des meilleurs.
Le gouvernement actuel a présidé à l'effondrement de l'ancienne flotte de sous-marins du Canada et ceux qui vont les remplacer, comme ce fut le cas pour le remplacement des Sea Kings, vont être les moins chers plutôt que les meilleurs. Le gouvernement est en train de supprimer les chars d'assaut de l'armée. Nos militaires ne sont en mesure de déplacer leur matériel lourd à l'étranger ni par avion, ni par bateau. L'un de nos quatre destroyers est en gardiennage parce que sa mise en service coûterait trop cher.
Ce n'est que grâce à leur conscience professionnelle, leur discipline et leur qualité que nos militaires ont été en mesure de si bien faire leur devoir jusqu'à maintenant. Nos hommes et nos femmes en uniforme méritent d'être dotés du matériel le plus sûr et le plus efficace qui soit. Ils méritent notre respect et notre reconnaissance. Le gouvernement leur demande d'en faire trop avec trop peu depuis trop longtemps. Cela doit cesser.
Dans le discours du Trône, le gouvernement s'est notamment engagé à rechercher le consensus dans la définition des objectifs nationaux. Or, un consensus existe déjà au Canada à savoir que les militaires doivent être mieux équipés et mieux financés, sauf que, jusqu'à maintenant, les libéraux ne semblent pas en avoir tenu compte.
Il en va de même dans bon nombre d'autres domaines. Les Canadiens, peu importe leur allégeance politique, conviennent de la nécessité de renforcer notre démocratie. Les députés de l'opposition officielle et les gouvernements provinciaux conviendront pour la plupart sans doute que les habitants de chaque province devraient élire les sénateurs qui sont censés les représenter. Je présume qu'il y aurait également un large consensus sur le fait de tenir des élections à date fixe pour faire en sorte que le gouvernement respecte en tout temps le principe de la démocratie et non seulement lorsqu'il le juge opportun sur le plan politique.
Il y a aussi un large consensus parmi les Canadiens quant aux questions de justice pénale. Je crois qu'une grande majorité de Canadiens et de députés conviendront que nos enfants doivent être protégés et que, pour ce faire, il faut porter de 14 à 16 ans l'âge du consentement aux activités sexuelles.
Si le gouvernement veut réellement agir sur la base d'un consensus, il devrait commencer là où il y a déjà consensus. Le gouvernement n'a rien fait pour parvenir à un consensus sur quoi que ce soit depuis le début de son mandat. En tant que porte-parole de l'opposition officielle pour les questions concernant le Conseil du Trésor, j'ai écouté avec beaucoup d'intérêt le président du Conseil du Trésor qui laisse entendre que le gouvernement a tenu des consultations avec les intervenants et l'opposition au sujet du projet de loi C-11 qui concerne la dénonciation, par les fonctionnaires, d'actes répréhensibles. Pour ma part, je n'ai jamais été consulté. Les porte-parole de l'opposition ont été avisés des modifications apportées au projet de loi quelques jours seulement avant sa présentation, mais je n'ai en aucun temps été consulté pendant l'élaboration du projet de loi, et je dois dire que cela paraît.
[Français]
Le gouvernement n'a assurément pas consulté les partis d'opposition au sujet du discours du Trône. Même si certains d'entre nous, de ce côté-ci, devront voter en faveur de son adoption pour que le gouvernement puisse continuer à gouverner, c'est là une incroyable manifestation d'arrogance de sa part.
[Traduction]
Pour terminer, permettez-moi de dire que j'avais espéré que le discours du Trône annonce un Parlement qui repose sur la coopération et le bon sens. C'est ce à quoi on s'attend dans un contexte de gouvernement minoritaire. Mais je dois admettre que j'ai été déçu. Le discours du Trône ne témoigne d'aucune volonté de jeter des ponts et ne propose aucune innovation à l'égard des questions d'importance pour les Canadiens. L'amendement proposé par le chef de l'opposition tente de remédier à cette situation et j'espère sincèrement qu'il sera adopté avec l'appui de mes collègues d'en face.
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps avec le ministre de l'Environnement
Monsieur le Président, je vous félicite d'emblée de votre accession à la présidence. Cette nomination témoigne avec éloquence de votre capacité de conciliation de tous les partis à la Chambre ainsi que du respect que vous vous êtes acquis au cours des années. Je suis convaincu que nous profiterons tous des bienfaits de votre expertise et de la sagesse de votre jugement.
Je prends aujourd'hui la parole en tant que député d'Ottawa—Orléans pour répondre au discours du Trône. C'est pour moi un honneur de représenter la population de ma circonscription, Ottawa—Orléans. Je suis reconnaissant à mes électeurs de m'avoir choisi pour les représenter au Parlement. J'aimerais leur donner l'assurance encore une fois, aujourd'hui, que je défendrai ici leurs intérêts au mieux de mes capacités. C'est tout un honneur pour le natif de la vallée de l'Outaouais que je suis de prendre part à cette glorieuse assemblée.
[Français]
C'est avec fierté, mais aussi avec humilité que j'assume l'honneur de représenter la population de la circonscription d'Ottawa—Orléans à la Chambre des communes, ce que je m'efforcerai de faire en étant à leur écoute constante, et en assurant la promotion de leurs intérêts en cette Chambre et auprès du gouvernement.
C'est à Orléans que j'ai commencé ma carrière, il y a 30 ans. C'est grâce à mon premier emploi que j'ai appris à connaître et à apprécier cette communauté et cette région d'Ottawa—Orléans, à laquelle je désire maintenant consacrer mes énergies et mes efforts.
[Traduction]
Je veux d'abord rendre hommage à la collectivité extraordinaire d'Ottawa—Orléans. Comme beaucoup pourraient le dire, c'est le secret le mieux gardé d'Ottawa.
[Français]
J'en profite pour y inviter tous les députés de la Chambre des communes. C'est à peu près à 20 minutes d'ici, et ce serait certainement un plaisir de vous recevoir avec chaleur et amitié.
[Traduction]
La circonscription d'Ottawa—Orléans, le secteur le plus à l'Est d'Ottawa, est constituée d'un ensemble de petites et grandes collectivités. Notre population possède un niveau d'instruction et de compétences très élevé et présente une grande diversité culturelle et linguistique, ce qui la rend fort représentative de la mosaïque canadienne. De plus, Ottawa—Orléans offre une qualité de vie inégalable. Elle possède une collectivité artistique dynamique et ses citoyens sont bien connus pour leur leadership en matière d'oeuvres caritatives et leur engagement communautaire.
Si on remonte cent ans en arrière, le village d'Orléans assistait à la construction de son premier hôtel, de son premier bureau de poste et de sa première école. Aujourd'hui, ce village et les quartiers avoisinants comptent une population de plus de 100 000 personnes. Orléans est une des collectivités canadiennes qui a connu la croissance la plus rapide, du début jusqu'au milieu des années 80, et, à l'heure actuelle, tout indique que cette tendance se maintiendra.
Cette réalité signifie qu'Ottawa—Orléans a non seulement de grands besoins communautaires, mais aussi qu'elle est prête à prendre la place qui lui revient de droit dans la région de la capitale nationale et au niveau fédéral. Par conséquent, je suis ravi de voir que le gouvernement s'est engagé à conclure une nouvelle entente avec les villes et les collectivités. Ce nouveau pacte s'avère plus important que jamais pour les gens qui vivent, élèvent leur famille et travaillent à Ottawa—Orléans.
Nos collectivités jouent un rôle vital pour la viabilité économique, sociale et culturelle d'Ottawa. Les défis que nos villes et nos collectivités doivent relever sont si nombreux et parfois si lourds que les administrations locales n'ont pas la capacité d'agir seules.
Voilà pourquoi la nouvelle entente est axée sur l'établissement de relations plus productives entre les trois paliers de gouvernement, les groupes communautaires et les intervenants des secteurs privé et sans but lucratif, pour trouver des solutions locales aux problèmes locaux. En outre, ces relations comporteront des avantages financiers pour toutes les collectivités.
Depuis 1993, notre gouvernement a versé plus de 12 milliards de dollars au titre du financement de l'infrastructure amenant ainsi la contribution de l'ensemble des partenaires à plus de 30 milliards de dollars. Je suis ravi que mon collègue, le ministre d'État responsable de l'infrastructure et des collectivités, dirige les efforts du gouvernement fédéral en vue de la conclusion de ce nouveau pacte.
À Ottawa—Orléans, nous nous sommes immédiatement mis au travail. Le lendemain des élections, j'ai commencé à organiser le premier de deux sommets économiques réunissant l'ensemble des représentants élus. Je profite de l'occasion pour remercier mon homologue provincial Phil McNeely, le maire Bob Chiarelli, et les quatre conseillers municipaux, nommément Rainer Bloess, Herb Kreling, Rob Jellett et Michel Bellemare, qui se sont tous engagés à entreprendre ce développement économique stratégique pour Ottawa—Orléans. Nous avons déjà relevé onze projets concrets pour notre collectivité.
J'ai promis à mes électeurs de placer Ottawa—Orléans dans le champ d'action du gouvernement fédéral et je les assure de ma détermination à respecter mes engagements.
[Français]
Je suis heureux de cette occasion de parler du discours du Trône, puisqu'il répond totalement à nos engagements électoraux, tant au plan national qu'au plan local. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne les jeunes familles d'Ottawa—Orléans.
Sous le leadership du ministre du Développement social, notre gouvernement élaborera, avec tous les partenaires impliqués des diverses communautés et des provinces, un plan national pour la formation préscolaire et la garde d'enfants axé sur ce qui compte vraiment selon les parents et les spécialistes des services de garde, soit les critères de qualité, d'universalité, d'accessibilité et de développement continu.
Je suis particulièrement fier de notre engagement à venir en aide aux enfants canadiens. En tant qu'éducateur de formation, il me fera plaisir d'appuyer notre gouvernement dans ce dossier et de lui prêter mon expertise en ce domaine. L'annonce, dans le discours du Trône, d'un montant de 5 milliards de dollars en cinq ans au titre de l'apprentissage et de la garde d'enfants est vraiment une bonne nouvelle pour les familles canadiennes. Il faudra cependant respecter la diversité de notre population et le cheminement respectif de nos communautés.
[Traduction]
La santé est l'un des engagements clés de notre gouvernement. En moins de trois mois depuis les élections, nous sommes déjà passés aux actes par l'entremise de notre entente avec les provinces. L'entente historique sur la santé conclue en septembre dernier garantit que les services appropriés seront accessibles et que les temps d'attente seront dramatiquement réduits pour tous les Canadiens, peu importe leur lieu de résidence et leur revenu. Cette entente fait partie de notre plan décennal énergique sur la santé au Canada.
[Français]
Tout cela a été accompli en raison du leadership de notre premier ministre qui a livré la marchandise d'une manière spectaculaire. J'ai eu le privilège de participer à cette négociation avec les provinces et territoires et de voir naître ce nouveau fédéralisme en évolution.
Cet accord est surtout historique parce que notre gouvernement a obtenu la signature de tous les premiers ministres des provinces et des territoires, pour s'assurer de pouvoir finalement avoir un financement stable et juste en matière de santé, selon des paramètres et un cadre d'imputabilité bien définis. Cela a été possible parce que les gouvernements ont reconnu que c'était ce que voulaient tous les Canadiens et toutes les Canadiennes.
[Traduction]
Le gouvernement a les soins de santé à coeur puisqu'il s'agit de la seule politique sociale à laquelle les Canadiens accordent constamment le rang prioritaire. Notre plan décennal sur la santé prévoit que 41,2 milliards de dollars seront remis aux provinces. Cependant, le gouvernement a fait en sorte que les provinces et territoires devront produire des rapports sur les résultats afin d'assurer aux Canadiens que leur argent est utilisé à bon escient, c'est-à-dire qu'il sert à garantir le meilleur accès aux meilleurs soins de santé possible à eux, à leurs familles et à leurs communautés.
[Français]
Je suis également très fier de faire partie de ce gouvernement pour ses actions en matière de langues officielles. Celui-ci a toujours démontré un engagement profond à l'égard de la dualité linguistique du Canada. Il vient de réaffirmer son appui aux communautés francophones et acadiennes dans le discours du Trône.
Notre gouvernement veillera à appliquer le Plan d'action en matière de langues officielles et continuera de promouvoir la vitalité des communautés minoritaires de langues officielles partout au pays, et non pas, comme certains le voudraient, seulement là où le nombre le justifie.
Permettez-moi également de saisir l'occasion de reconnaître la contribution inestimable et le travail extraordinaire du sénateur Jean-Robert Gauthier, qui a, depuis toujours, été un de nos grands défenseurs des droits des Franco-Ontariens et des francophones à l'extérieur du Québec.
Je désire rendre hommage à ce citoyen d'Ottawa qui a eu une carrière exceptionnelle à la Chambre des communes durant les dernières années et également au Sénat. En plus de concilier son travail de député et de sénateur et son implication dans la communauté, il fut président de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie de 1997 à 1999. Il est un modèle pour tous les Canadiens et les Canadiennes. Sénateur Gauthier, vous nous manquerez quand vous prendrez votre retraite à la fin du mois. Nous vous remercions pour tout ce que vous avez fait pour les communautés francophones et acadiennes du Canada.
[Traduction]
Je crois sincèrement que le discours du Trône véhicule un message d'espoir, pour tous les Canadiens, d'un Canada meilleur et plus fort, de communautés plus solides, de partenariats plus efficaces et de respect pour la diversité de notre population. À mon humble avis, il est le reflet des priorités exprimées par les gens de ma circonscription, Ottawa—Orléans. Je suis fier, en tant que représentant de mes électeurs, de lui donner mon plein appui.
:
Monsieur le Président, grâce à l'appui que les électeurs de Saint-Laurent—Cartierville m'ont accordé pour la quatrième fois consécutive et à la confiance que le premier ministre a placé en moi, j'ai l'immense privilège d'assumer la responsabilité de l'environnement, au moment même où cet enjeu devient plus que jamais crucial pour l'amélioration de notre qualité de vie. Cela arrive au moment même où les liens qui unissent de plus en plus clairement l'environnement et la compétitivité économique ont pour effet de modifier l'économie mondiale. C'est également le moment où les nations qui réussissent à concilier environnement et économie s'apprêtent à bénéficier d'un avantage économique considérable. Enfin, c'est au moment même où le Canada doit s'affirmer comme leader de la nouvelle révolution industrielle, soit celle de l'économie durable,
the sustainable economy, comme il l'a été de toutes les révolutions industrielles précédentes.
Pour aider le Canada a réussir dans le domaine de l'économie durable, le discours du Trône nous offre de puissants instruments. Enfin on y trouve pas moins de 13 initiatives, en l'occurence 13 leviers qui nous aiderons à la fois à rendre notre environnement plus sain et notre économie plus forte. Permettez-moi de commenter rapidement chacune de ces initiatives.
[Traduction]
Je dirais que c'est le discours aux 13 leviers. Si je suis trop long, j'accélérerai vers la fin. Ce n'est pas ma faute si le discours du Trône regorge de bonnes initiatives. Pourtant oui, c'est ma faute.
[Français]
Premièrement, le gouvernement verra, en collaboration avec ses partenaires, à intégrer systématiquement le développement durable dans les processus décisionnels. Parmi nos 13 engagements, il s'agit du plus important. C'est celui qui fait en sorte que nous disposons, non pas de 13 mesures éparses, mais d'un plan d'ensemble. Il faut que l'environnement soit au coeur de la décision collective, tant publique que privée.
En outre, il faut arriver à faire asseoir ensemble les gouvernements, l'industrie et les ONG pour que les meilleures décisions soient prises et que les meilleurs procédés soient choisis, tant pour la qualité de notre environnement que pour la compétitivité de notre économie.
Deuxièmement, le gouvernement collaborera avec le secteur privé pour favoriser la commercialisation des meilleurs technologies environnementales de pointe. Des investissements considérables, effectués grâce au produit de la vente de nos actions dans la société Petro-Canada, appuieront le développement et le déploiement de ces technologies.
Il faut que le plein potentiel des innovations technologiques soit utilisé. Tant notre environnement que notre économie en bénéficieront. En outre, nous renforcerons notre industrie des technologies environnementales. Trop de bonnes idées se perdent avant d'atteindre l'ultime étape de la commercialisation.
Parallèlement, nous devons investir dans les technologies de la prochaine génération, telles les piles à combustible et les systèmes dits intelligents en énergie domestique, de même que des technologies visant à aider des industries clés comme celles des sables bitumineux, des mines, de la forêt et de la production d'aluminium, afin de les rendre aussi efficaces et écologiquement durables que possible.
[Traduction]
Troisièmement, le gouvernement consolidera les évaluations environnementales fédérales et oeuvrera avec les provinces et les territoires à mettre en place au Canada un processus d’évaluation unique et plus efficace. Cela fait partie d’un processus de décision plus efficace que nous devons élaborer, particulièrement au sein du gouvernement fédéral.
Chaque année, le gouvernement du Canada met en application des évaluations environnementales dans le cadre de projets dont le potentiel, en matière d’investissement, se chiffre à des milliards de dollars. Il est important de rationaliser le processus de manière à assurer que les promoteurs ne subissent pas de retards injustifiés ou de dysfonctionnements administratifs, et que ces évaluations soient appliquées de façon uniforme tout en étant d’une qualité suffisamment élevée pour protéger la santé des Canadiens et de notre environnement.
[Français]
Quatrièmement, d'ici 2006, le gouvernement assujettira ses achats à une nouvelle politique d'approvisionnement écologique. Le gouvernement fédéral, qui est le plus important employeur au pays, dispose en outre du plus grand pouvoir d'achat. Il doit donner l'exemple en s'assurant que ses édifices et son parc de véhicules soit aussi respectueux de l'environnement et du climat que possible et que l'impact de ses acquisitions sur l'environnement soit le plus faible possible.
Ce sont là des mesures qui faciliteront la venue sur le marché des technologies environnementales les plus avancées. À terme, le Trésor fédéral profitera des économies générées par l'éco-efficacité des édifices et des véhicules.
J'entends travailler en étroite collaboration avec le ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux et le président du Conseil du Trésor pour écologiser les opérations gouvernementales. Afin d'atteindre cet objectif, nous devons créer un cadre de gestion et du rendement et nous devons adopter des mesures de performance communes à tout le gouvernement.
[Traduction]
Cinquièmement, le gouvernement présentera des mesures législatives qui mettront davantage l’accent sur l’intégrité écologique des parcs nationaux de notre pays. L’intégrité écologique de nos parcs nationaux joue un rôle important à l’égard de la santé des Canadiens et fait même partie de notre identité nationale. Elle est indissociable du tourisme durable, de la revitalisation des communautés et des partenariats avec les autochtones.
Le gouvernement du Canada a la responsabilité de voir à ce que ces endroits privilégiés soient protégés afin que les générations futures puissent en profiter et que ces lieux continuent à favoriser le dynamisme des communautés et des économies locales.
Sixièmement, le gouvernement accordera plus d’importance à l’énergie. Le Canada a déjà su prouver qu’en matière d’énergie, il pouvait transformer un rêve impossible en réalité. Lorsqu’au cours des années 60 on a découvert les sables bitumineux de l’Athabaska, il n’existait aucune technologie permettant d’en faire l’exploitation. Économiquement, le projet était alors insensé.
Des années d’efforts soutenus et, plus particulièrement, de financement continu de la part du fédéral, soit 40 milliards de dollars sous diverses formes d’incitatifs et d’allègements fiscaux, ont permis de faire de ce projet impossible une industrie prospère. Cette dernière assure au pays une abondance d’énergie et de richesse pour des décennies à venir.
En effet, le Canada est riche en sources d’énergie d’origine fossile, plus précisément en gaz naturel, en pétrole et en charbon. Or, nous en aurons besoin pendant encore assez longtemps. Nous devons apprendre à les exploiter beaucoup plus proprement et à les utiliser de manière responsable, de façon à ne pas nuire aux conditions climatiques.
Le Canada bénéficie d’un très bon potentiel pour ce qui est de générer de l’énergie éolienne, solaire et géothermique ainsi que de la bioénergie. Le Canada a actuellement besoin d’une stratégie de l’énergie comportant des mesures stratégiques propres à l’énergie renouvelable. Le gouvernement travaillera de concert avec les provinces, l’industrie, les ONG et les consommateurs afin d’établir cette stratégie, ce qui fournira un cadre pour les nouveaux investissements en aménagement et en transport hydroélectrique, en cogénération, en énergie éolienne et autres nouvelles formes d’énergie renouvelable.
[Français]
Septièmement, touchant l'énergie éolienne en particulier, le gouvernement la soutiendra et stimulera cette dernière en quadruplant le programme Encouragement à la production d'énergie éolienne.
Dans certains pays, au cours de la dernière décennie, on a vu l'énergie éolienne progresser considérablement. À cet égard, le Canada bénéficie d'un potentiel extraordinaire. Le présent gouvernement a fermement l'intention de faire du Canada un chef de file mondial en matière de production d'énergie éolienne, augmentant par le fait même ses chances d'assumer un rôle de leader à l'égard d'autres sources d'énergie renouvelable.
[Traduction]
Huitièmement, de concert avec les gouvernements provinciaux et territoriaux ainsi qu’avec d’autres parties intéressées, le gouvernement définira et mettra en œuvre un plan national relatif aux changements climatiques. Lorsqu’en 2002, le Canada a ratifié le Protocole de Kyoto, il a en outre adopté une première version de son plan. Comme il y était indiqué, ce plan était, forcément, en cours de fabrication et devait évoluer avec le temps. Nous devons maintenant raffiner ce dernier de façon à le rendre plus efficace.
[Français]
Comme on me fait signe que mon temps de parole est presque terminé, je serai bref.
[Traduction]
Neuvièmement, le gouvernement travaillera en collaboration avec les États-Unis et des organismes comme la Commission mixte internationale sur des questions comme la qualité de l’air, l’eau, et les espèces envahissantes.
Dixièmement, le gouvernement présentera la nouvelle génération de programmes relatifs aux Grands Lacs et au Saint-Laurent.
Onzièmement, le gouvernement ira de l’avant avec son plan d’action pour les océans.
Douzièmement, par le biais du Nouveau Pacte pour les villes et les collectivités du Canada, le gouvernement permettra aux municipalités de prendre les engagements financiers à long terme qui s’imposent pour contrer l’étalement urbain et financer de nouveaux projets d’infrastructure durable.
Le treizième point porte sur notre stratégie de développement durable pour le Nord. Le gouvernement élaborera une stratégie globale pour le Nord.
Le premier ministre a de nouveau pris l'engagement de mettre ce plan en oeuvre dans l'intérêt de tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre part au débat en réponse au discours du Trône. Je vais partager mon temps de parole avec le député de Burnaby-Douglas.
Je remercie encore une fois mes électeurs, à qui je dois l'honneur de siéger à la Chambre. Je remercie ma famille de sa compréhension et du soutien qu'elle m'a apporté tout au long de ma campagne électorale. Je remercie également les codirecteurs de ma campagne, Dennis Young et Anna Rae Fishman, sans qui non plus je n'aurais pas été élu.
Je proviens d'une circonscription confrontée à des défis très semblables à ceux qu'affrontent d'autres municipalités du pays. Le gouvernement a dit qu'il accorderait une attention prioritaire aux municipalités. Je jugerai des résultats par l'amélioration de la qualité de la vie à Hamilton.
La circonscription de Hamilton-Centre comprend le centre-ville de Hamilton. Outre ce précieux centre-ville, elle englobe le secteur riverain ainsi que les résidences de certains des habitants les mieux nantis de notre ville, notamment de certaines de ses familles les plus anciennes et les mieux établies, dont quelques-unes ont des amis de l'autre côté de la Chambre.
Comme d'autres Canadiens, les habitants de Hamilton-Centre sont confrontés à certains des plus grands défis que l'on puisse imaginer, dont le moindre est le nombre d'immigrants et leur besoin de s'enraciner, de fonder une famille et de participer pleinement à leur collectivité.
Très franchement, nous n'avons pas le choix dans ce domaine. Nous n'avons pas le loisir de nous en occuper ou non. Notre économie ne progressera pas sans un programme d'immigration efficace. Si notre économie ne progresse pas, elle stagnera, et nous continuerons à nous laisser distancer.
Nous devons prendre cette question très au sérieux. Les habitants du centre-ville de Hamilton tentent de le faire. Le conseil municipal fait de son mieux. Étant donné les problèmes d'infrastructure, le manque de logements abordables et le manque d'aide de la part des deux paliers supérieurs de gouvernement, le conseil municipal de Hamilton, comme celui de la plupart des autres villes du pays, est totalement paralysé, conscient des pressions qu'il subit, mais ne disposant pas de l'argent nécessaire pour y réagir.
J'ai eu l'honneur de participer à un forum urbain mondial où l'on a reconnu que les villes jouaient un plus grand rôle au sein de leur province, de leur état et de leur pays. Un des ateliers portait sur la manière dont les préoccupations des villes pourraient retenir l'attention sur la scène internationale. Ce qui se passe au Canada se passe ailleurs aussi. La question est de savoir si le Canada réagit de façon adéquate ou non.
Pour des gens d'âge moyen comme nombre d'entre nous, il est difficile de comprendre que le Canada traîne la patte loin derrière ses voisins du Sud au plan du progrès dans plusieurs domaines. Dans le passé, lorsque nous nous comparions à nos voisins américains, nous étions très fiers du fait que nos lois environnementales étaient un peu meilleures, que notre salaire minimum était un peu plus élevé, que notre système de santé était un peu meilleur, que nos normes de santé et sécurité étaient un peu meilleures aussi et que nous investissions davantage dans nos collectivités. Dans bien des cas, cela ne tient plus depuis le virage à droite des libéraux et depuis que des gouvernement provinciaux souscrivent au discours de la droite.
Je vois rire un des députés d'en face. Lorsque le salaire minimum est plus élevé aux États-Unis qu'il ne l'est en Ontario, il y a quelque chose qui ne va pas du tout.
Il faut plus que des promesses. Le discours du Trône est une litanie de promesses. Le problème est que nombre de députés de ce côté-ci de la Chambre ont déjà entendu cette litanie de promesses. Après avoir dit que les villes étaient son objectif prioritaire, le gouvernement dit dans le discours du Trône: « Le logement est l'un des fondements de la santé des collectivités et de la dignité des personnes ». Ce sont de belles paroles. C'est une belle promesse. Qu'en est-il vraiment? Dans les faits, le gouvernement libéral a supprimé le dernier programme de logement fédéral.
Il faut reconnaître que notre pays est l'un des rares pays industrialisés à ne pas avoir de stratégie de logement nationale globale. Comment les députés de l'opposition et les Canadiens pourraient-ils croire que le gouvernement est sérieux cette fois-ci? Peut-être le gouvernement aurait-il dû spécifier à quelques endroits, dans le projet de loi, qu'il est vraiment sérieux, mais il y a lieu d'en douter.
La difficulté pour les néo-démocrates, en ce qui concerne le discours du Trône libéral, ce n'est pas que le gouvernement ait pris la mauvaise direction dans de nombreux cas. Nous approuvons en bonne partie le contenu du discours. Toutefois, le gouvernement s'en tient uniquement aux paroles. Quand il s'agit de passer à l'action ou d'affecter des fonds, le gouvernement agit tout autrement, et cela sans parler du fait que là où il a pris la bonne direction, il n'applique que des demi-mesures. Il ne semble pas y avoir le même genre d'engagement.
Si le gouvernement était sérieux au sujet du logement, pourquoi a-t-il dépensé 100 milliards de dollars en réduction d'impôt au cours des quatre dernières années? Il affirme que la santé, les villes, le logement et l'éducation sont pour lui des priorités. Ce ne sont que des paroles, comme le discours du Trône. Le gouvernement a dépensé 100 milliards de dollars en réductions d'impôt, mais la vaste majorité des habitants de ma circonscription, Hamilton-Centre, n'ont pas reçu leur juste part de ces allégements.
Il faut bien comprendre quelles sont les vraies priorités; pour cela, il suffit d'examiner le bilan du gouvernement. Il a promis un programme de garderies, mais cette promesse a déjà été faite à de nombreuses reprises; elle figurait déjà dans le discours du Trône de 1993.
Puisqu'on parle des promesses des libéraux, comment se fait-il que la TPS soit toujours en vigueur? Je me rappelle toutes les promesses de l'ancien premier ministre, mais son parti est resté le même que lorsqu'il siégeait de ce côté-ci de la Chambre. Je devrais plutôt dire de ce côté-là; il est gênant de se trouver de ce côté-ci. La TPS fut l'un des principaux thèmes utilisés par les libéraux pour passer des banquettes de l'opposition à celles du gouvernement. Or, la TPS n'a toujours pas été abolie. Nous n'avons pas de stratégie du logement adéquate, mais nous avons encore la TPS.
Si les soins de santé sont si prioritaires, pourquoi le premier ministre actuel a-t-il réduit de 25 milliards de dollars le budget prévu à cette fin lorsqu'il était le ministre des Finances? Si c'est une priorité absolue, pourquoi est-il devenu, à ma connaissance, le premier ministre des Finances à imposer des compressions de 25 milliards de dollars au titre des soins de santé? Si c'est ainsi qu'ils traitent les priorités, les libéraux ont une bien curieuse façon de gouverner.
Une voix: Que dire des 41 milliards de dollars qu'ils ont réinvestis?
M. David Christopherson: Un député demande ce qu'il en est des 41 milliards de dollars réinvestis.
Si les soins de santé sont si importants et qu'ils nécessitent pareille somme, pourquoi le gouvernement a-t-il prévu 100 milliards de dollars pour des réductions d'impôt plutôt que pour les soins de santé? Pourquoi a-t-il prévu 100 milliards de dollars pour des réductions d'impôt plutôt que pour des logements abordables? Pourquoi a-t-il prévu 100 milliards de dollars pour des réductions d'impôt plutôt que pour des investissements dans des infrastructures essentielles, dans des routes et dans des systèmes d'égouts pour nos villes? Voyons où va l'argent, et cela nous en dira long sur les priorités. Ne nous fions pas aux paroles, mais voyons plutôt où va l'argent.
Je veux parler brièvement d'une question incroyablement importante pour les métallos de Hamilton et de partout au Canada et, en fin de compte, pour les travailleurs canadiens de tous les secteurs. Je veux parler de toute la question de la LACC, la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies. Cette loi prévoit qu'en cas de faillite, les banques, les compagnies d'assurance et les grands fournisseurs seront remboursés les premiers. Et qu'est-ce qui sera payé en dernier? Les pensions des employés.
Dans les derniers jours de la campagne électorale, le leader à la Chambre du gouvernement actuel a pris bien des engagements envers Tony DePaulo, le candidat néo-démocrate qui se présentait contre lui lors des dernières élections. Il a dit que lui et son gouvernement se préoccupaient des métallos et qu'ils tenaient à protéger les droits des pensionnés. C'est au fruit qu'on jugera l'arbre. Nous voulons que certaines modifications soient apportées à cette loi. Les banques ne devraient pas avoir préséance sur les pensionnés qui ont travaillé toute leur vie et qui méritent la dignité et la sécurité d'un régime de retraite pour lequel ils ont trimé si fort.
Il y a toute une série de questions à propos desquelles nous tiendrons le gouvernement sur la sellette. Les libéraux ont fait beaucoup de promesses. Les belles paroles ne suffisent pas. Lorsqu'un gouvernement est minoritaire, nous avons les moyens de le forcer à agir. Je compte utiliser mon précieux vote pour obliger le gouvernement à proposer aux Canadiens, concrètement et non pas simplement en paroles, la qualité de vie qu'ils méritent.
:
Monsieur le Président, je suis honoré de prononcer mon premier discours à la Chambre dans le cadre de ce débat sur le discours du Trône.
Je remercie mes partisans de Burnaby—Douglas de m'avoir fait confiance. Je voudrais également assurer aux gens qui ont appuyé d'autres candidats que je suis toujours disposé à écouter leurs préoccupations et qu'ils auront toujours accès aux services de mon bureau.
Je voudrais également rendre hommage aux candidats qui se sont présentés dans Burnaby—Douglas lors des dernières élections: Bill Cunningham, George Drazenovic, Shawn Hunsdale, Adam Desaulniers, Frank Cerminara et Hanne Gidora. C'est pour moi un honneur que de représenter une circonscription où la tradition néo-démocrate est aussi forte. Le premier chef du NPD, Tommy Douglas, a représenté la région au cours des années 60, en tant que député de Burnaby—Coquitlam. Ce serait un grand euphémisme de dire que je considérais Tommy Douglas comme un héros.
Je veux également rendre hommage à mon prédécesseur, Svend Robinson. J'ai travaillé avec Svend pendant 18 ans, brièvement ici, à Ottawa, mais surtout dans son bureau de circonscription. Tous les députés connaissent les difficultés qu'a connues Svend, le printemps dernier, et qui ont mené à sa décision de ne pas se présenter de nouveau aux élections.
Svend Robinson a servi fièrement Burnaby, en Colombie-Britannique, et le Canada pendant plus de 25 ans en tant que député. Svend était reconnu pour son travail auprès de ses électeurs et comme député au franc parler qui ne craignait pas d'embrasser des causes controversées. Il a été le premier député du Canada à afficher publiquement son homosexualité. Il a été un défenseur infatigable des droits de la personne, ici, au Canada, et dans le monde entier, et un éminent protecteur de l'environnement.
La voix de Svend Robinson nous manquera ici, à la Chambre. À l'instar des nombreux amis de Svend dans toutes les régions du Canada et du monde entier, je sais qu'il poursuivra sa quête de justice avec un enthousiasme renouvelé au cours des prochains mois.
Je veux porter mon attention sur le discours du Trône. Je sais que la garde des enfants est une question importante pour bien des familles de ma circonscription. Ce n'est pas une question superflue pour les habitants de ma circonscription. C'est une question qui revêt de l'importance au quotidien et qui a des conséquences pour le développement des enfants de notre collectivité et le budget des familles.
Les habitants de Burnaby--Douglas attendent depuis des années le programme national de garderie que les libéraux promettent depuis au moins 11 ans. Le discours du Trône mentionne la question des garderies, mais sans donner le moindre détail. Je sais que le discours du Trône est censé donner les grandes lignes du programme du gouvernement; il n'en demeure pas moins que je suis déçu par l'absence de précision concernant le programme national de garderies.
C'est dès maintenant qu'il faut mettre sur pied un programme national de garderies qui soit de haute qualité, universel, accessible, abordable et inclusif. En fait, c'est hier qu'on aurait dû le mettre en place, mais comme le gouvernement refuse toujours de débloquer les fonds nécessaires, nous continuerons à réclamer ce qui est de la première urgence.
Dans ma circonscription, Burnaby--Douglas, il y a deux établissements postsecondaires de haute qualité, à savoir l'Université Simon Fraser et l'Institut de technologie de la Colombie-Britannique. Pour beaucoup de mes électeurs, l'enseignement postsecondaire est une priorité. Nous ne nous sommes toujours pas remis des énormes compressions qui ont touché les paiements de transfert au titre de l'éducation. Les étudiants et leurs familles sont durement touchés par l'escalade constante des frais de scolarité. Les étudiants terminent leurs études lourdement endettés. J'ai beau chercher dans le discours du Trône des mesures à leur intention, je n'en trouve pas. C'est un oubli désastreux.
Comme la plupart des villes, Burnaby a des besoins énormes en matière d'infrastructure et de transport en commun. Le discours du Trône mentionne la taxe fédérale sur l'essence mais n'en promet qu'une portion aux villes. C'est un recul par rapport à la promesse beaucoup plus précise faite par le premier ministre pendant la campagne électorale.
Au chapitre de l'environnement, le programme du gouvernement est lui aussi décevant. La feuille de route du Canada à cet égard est désastreuse. Parmi les pays de l'OCDE, nous sommes actuellement l'un des pires pour ce qui est de la pollution et de l'émission de gaz à effet de serre. Il nous faut un plan et un échéancier si nous voulons respecter les obligations que nous avons prises aux termes de l'accord de Kyoto. Loin d'être une notion théorique farfelue, le changement climatique est une réalité urgente sur la planète.
La pauvreté est un problème dans l'ensemble du pays. À Burnaby, près de 27 p. 100 des habitants ont un revenu inférieur à ce que l'on définit comme étant un revenu faible. La pauvreté des enfants ne cesse d'augmenter au Canada en dépit de l'engagement pris par le parlement en 1989 d'y mettre fin au plus tard en l'an 2000. Il nous faut des mesures concrètes, notamment un programme de logements abordables, pour redistribuer la richesse au Canada.
Je suis heureux que la nécessité de réformer le système électoral soit reconnue dans le discours du Trône. Pour les néo-démocrates, la représentation proportionnelle est une priorité. Nous voulons que la Chambre des communes reflète la diversité de la population canadienne et des idées politiques qui circulent dans la société canadienne. Nous réclamerons la tenue d'audiences publiques sur le système national de défense antimissile et sur la guerre des étoiles, afin que les Canadiens participent pleinement à la prise de cette décision cruciale.
J'ai été heureux que le chef du NPD me demande d'être le porte-parole de mon parti dans les domaines de la sécurité et de l'immigration, des droits de la personne et de la diversification de l'économie de l'Ouest.
À ce titre, je note que le discours du Trône promet à nouveau de s'attaquer à la question des titres de compétence étrangers. C'est un problème qui se pose depuis des décennies sinon plus. Pourquoi le Canada continue-t-il de refuser de reconnaître la vocation, le talent et le dévouement de ceux qui ont été formés à l'étranger? J'espère que le gouvernement agira à ce sujet rapidement.
Alors que j'interviens cette semaine, les églises canadiennes et d'autres organisations réclament que le gouvernement se penche sur ses politiques touchant les réfugiés. Cet été, la ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration a reproché aux églises d'offrir un sanctuaire aux gens sur le point d'être expulsés après le rejet de leur demande de statut de réfugié.
Cependant, il y a une question beaucoup plus grave que le petit nombre de personnes qui se retrouvent dans des sanctuaires au Canada, même si chacun de ces cas mérite un examen attentif par la ministre. Le fait est qu'il n'y a aucun processus d'appel important basé sur les faits, sur le fond d'une affaire, pour les demandeurs du statut de réfugié au Canada. Or un tel appel était prévu par la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés adoptée par le Parlement en 2002. Le gouvernement doit mettre en oeuvre la section d'appel des réfugiés pour corriger cette injustice.
Nous devons nous occuper du Programme de parrainage de réfugiés par le secteur privé qui a permis dans une large mesure au Canada d'être reconnu par les Nations Unies pour l'aide qu'il apporte aux réfugiés. Des retards dans le traitement des demandes au titre de ce programme mettent des réfugiés en danger et exaspèrent des parrains potentiels.
Nous devons nous attaquer au problème que constitue le grand nombre de gens sans papiers qui vivent au Canada. Ces gens forment une classe marginale facilement exploitée et nous devons trouver des façons de régulariser leur statut. Les travailleurs canadiens craignent de plus en plus que le gouvernement soit disposé à permettre à des travailleurs étrangers de venir au Canada pour faire un travail qu'ils sont prêts à faire et dont ils peuvent parfaitement s'acquitter. Il faut mettre un terme à cette pratique.
En ce qui concerne les droits de la personne, le gouvernement doit justifier son utilisation du certificat de sécurité spécial, qui a nié une audition équitable à au moins cinq personnes au Canada et qui pourrait entraîner leur expulsion dans des pays où ils pourraient être torturés et persécutés. De nombreux Canadiens sont victimes de l'établissement de profils raciaux aux frontières ou lorsqu'ils voyagent, ce qui constitue une discrimination flagrante fondée seulement sur la couleur de leur peau ou leurs origines ethniques, nationales ou religieuses. Cette situation est inacceptable.
Dans notre société, les Canadiens transgenres et transsexuels sont confrontés à d'énormes défis. Le Canada a besoin d'une mesure législative sur les droits de la personne, qui prévoie une protection contre la discrimination fondée sur l'identité et l'expression sexuelles. En tant que gai, j'exhorte le gouvernement à abandonner son appel concernant les prestations de survivant aux partenaires de même sexe. La Chambre des communes doit enfin se pencher sur la question des mariages entre conjoints de même sexe. Le gouvernement doit avoir le courage de défendre ses nouvelles convictions à l'appui du droit égal au mariage et légiférer sans tarder.
Ce ne sont là que quelques-unes des questions que j'entends soulever. Lors des récentes élections, ces questions figuraient dans le programme néo-démocrate. Elles font toujours partie de notre engagement à l'égard des Canadiens et constituent un des éléments clés de mon mandat à titre de représentant des électeurs de Burnaby—Douglas.
Je cite souvent J.S. Woodsworth, le premier chef du CCF qui disait:
Nous sommes reconnaissants pour tout cela et pour toutes les bonnes choses de la vie.
Nous devons tout cela aux efforts de nos frères et de nos soeurs du monde entier.
Ce que nous désirons pour nous-mêmes, nous le souhaitons à tous.
Dans cette perspective, puissions-nous faire notre part du travail à accomplir et participer aux luttes mondiales.
Il va sans dire que nous avons bien des motifs d'être reconnaissants, en tant que citoyens et résidants du Canada. Dans ce monde de plus en plus interconnecté, une grande partie de ce que nous faisons ici a une incidence sur les gens d'un peu partout dans le monde, comme ce qui se passe ailleurs a une incidence sur nous. Il devient de plus en plus difficile de justifier des préoccupations égoïstes car il ressort clairement que notre avidité est directement liée à la pauvreté des autres, que notre indifférence peut condamner des frères et des soeurs à des vies semées de difficultés inimaginables, voire à la mort.
J'ai également été touché par les paroles de Svend Robinson lorsqu'on lui a demandé, lors du décès de Sue Rodriguez, de dire quel est le plus grand devoir d'un député. Svend a répondu que le plus grand devoir d'un député était d'aimer. Je sais pertinemment que Svend ne parlait pas de la notion romantique d'amour, mais plutôt du sentiment qui nous incite à agir avec justice pour améliorer la vie de ceux qui nous entourent, pour respecter totalement leur humanité et pour faire preuve de compassion au cours de notre passage sur cette terre.
Ces buts et ces paroles trouvent en moi une résonance profonde. J'ai hâte d'entendre à la Chambre un discours du Trône axé sur un sentiment d'amour qui oriente vers la justice et cherche véritablement à donner à autrui ce qu'on désire pour soi-même. Je ne pense pas que nous en soyons arrivés là, mais j'ai bon espoir.
:
Monsieur le Président, je veux vous mentionner que je partagerai le temps de parole qui m'est imparti avec le député d'Etobicoke-Centre.
C'est avec grande fierté que je prononce aujourd'hui mon tout premier discours en cette Chambre en tant que député de Madawaska—Restigouche. Permettez-moi tout d'abord de remercier la population de cette circonscription du Nouveau-Brunswick pour la confiance témoignée lors de l'élection du 28 juin dernier. C'est une chance et une opportunité en or que d'avoir été élu pour représenter mes concitoyens et concitoyennes dans cette Chambre. Être élu pour représenter une région et ses gens est tout un privilège.
Dans ce privilège, rien n'est acquis. Nous sommes au service d'une population à laquelle nous devons permettre de représenter les intérêts au meilleur de nos connaissances. Il n'en demeure pas moins qu'il ne revient pas à nous tous, en Chambre, de décider si nous restons en poste ou non, mais bien à la population qui choisit si nous serons élus d'élection en élection. C'est là le privilège de la démocratie.
[Traduction]
Je suis très fier de prendre la parole aujourd'hui à titre de député de Madawaska—Restigouche, au Nouveau-Brunswick. Je tiens à remercier les électeurs de ma circonscription de la confiance qu'ils m'ont témoignée lors des dernières élections. C'est pour moi un privilège de siéger dans cette enceinte et je m'engage à faire de mon mieux pour bien représenter les électeurs de Madawaska—Restigouche.
[Français]
J'espère, au cours de mon mandat, contribuer au maximum aux débats de cette Chambre, mais aussi être en mesure d'apporter des idées nouvelles.
Au cours des derniers mois, après mon élection, j'ai eu l'occasion de sillonner ma circonscription à plusieurs reprises. J'ai rencontré des élus provinciaux et municipaux, des citoyens tout aussi engagés les uns que les autres et des entrepreneurs désireux de contribuer au succès de la belle région de Madawaska—Restigouche. L'une des choses qui m'a certes le plus marqué est le dévouement de la population pour assurer le succès de nos communautés.
J'ai rencontré, dans des festivals, des galas et des activités culturelles, de nombreux bénévoles qui contribuent au succès d'événements aussi diversifiés les uns que les autres, mais qui contribuent également à la vitalité de leur ville, village ou communauté.
Devant cette Chambre, je veux reconnaître tous les bénévoles qui contribuent à une cause, à un événement ou à un organisme. Sans le bénévolat, nos communautés ne sauraient être en mesure d'offrir certains services ou certaines activités. En contribuant davantage au dynamisme et à la créativité de nos collectivités, nous donnerons certes un coup de main indispensable à des milliers de bénévoles qui, par leur bénévolat, contribuent à l'essor de toutes les collectivités.
Le discours du Trône exprime le désir de permettre à nos villes et à nos collectivités d'offrir de meilleurs services à leur population. Rappelons-nous qu'en février dernier, ce gouvernement a donné aux municipalités canadiennes un remboursement complet de la taxe sur les produits et services. Cela fut extrêmement bien reconnu par ces municipalités, puisque cette somme leur a permis d'offrir davantage de services à leur population.
Dans le présent discours du Trône, ce gouvernement s'engage à fournir à nos villes et collectivités une part de la taxe fédérale sur l'essence. Le remboursement de cette taxe, qui augmentera au cours des cinq prochaines années, permettra aux villes et collectivités de s'engager à long terme. Ces engagements leur permettront de financer des projets d'infrastructures durables. Comme nous le savons, les municipalités canadiennes offrent des services indispensables, comme de l'eau potable. Par cette initiative, le gouvernement canadien contribue à alléger le fardeau des municipalités canadiennes.
Il faut toujours nous souvenir du travail qu'ont effectué les personnes qui nous ont précédés sur le marché du travail. Elles ont permis de bâtir et de construire ce magnifique pays. C'est pourquoi il faut s'assurer de mettre en oeuvre les efforts afin de fournir tout le respect possible à ces personnes. Le discours du Trône indique clairement cette volonté, en permettant à ces personnes une vie pleine et remplie de défis, notamment à l'aide du programme Nouvel Horizon. Mais plus encore faut-il s'assurer que les familles proches peuvent, dans les moments plus difficiles, être présentes.
Comme vous le savez, l'importance de la famille pour ce gouvernement constitue une grande priorité. Nos jeunes familles ont besoin de soutien afin de leur permettre de jouir pleinement d'une qualité de vie. Il est donc très important d'adapter un système national d'apprentissage et de garde des jeunes enfants. Un système de garde d'enfants permettra aux jeunes familles une plus grande flexibilité, tout en offrant toute une possibilité d'apprentissage.
Il est évident que pour les jeunes familles comme celles de ma circonscription, la nécessité du système national d'apprentissage et de garde des jeunes enfants représente une priorité. De nos jours, il faut faire avancer notre société, et cela passe par ceux qui veulent améliorer le sort de ses citoyens. Ce gouvernement a le désir de faire avancer la situation de ses citoyens, et nous devons tous en être fiers.
Le discours du Trône qui a ouvert cette 38e législature démontre clairement la volonté du gouvernement de donner suite aux engagements qu'il a pris envers la population canadienne. Qu'il soit question d'économie, de santé, de nos enfants, de nos personnes âgées, des autochtones, de nos villes et collectivités, de l'environnement ou de notre rôle dans le concert des nations, le discours du Trône représente un programme complet pour les Canadiennes et les Canadiens.
[Traduction]
L'environnement revêt une grande importance pour tous les Canadiens, y compris ceux du Canada atlantique. Le développement économique est certes important, mais il ne devrait pas, dans nos priorités, avoir préséance sur le respect de notre environnement.
Le discours du Trône témoigne clairement de la volonté du gouvernement de respecter notre environnement. Nous nous sommes engagés à respecter l'engagement que nous avons pris en signant l'accord de Kyoto relatif au changement climatique.
[Français]
La situation des travailleurs saisonniers est un enjeu qui touche de près la population de Madawaska—Restigouche. Je suis heureux de constater que le discours du Trône souligne l'importance de s'assurer que le système d'assurance-emploi répond aux besoins de la main-d'oeuvre canadienne.
De nos jours, nous devons constamment nous améliorer car tout ce qui a trait au social ou à l'économie change tellement rapidement qu'il faut s'assurer d'apporter les changements nécessaires afin que les familles de nos régions puissent avoir la qualité de vie qu'elles méritent.
[Traduction]
Les habitants de Madawaska—Restigouche et de toute la région de l'Atlantique sont des gens fiers. Ils veulent non seulement que leur région puisse maximiser son développement, mais qu'elle y contribue. Le développement régional se veut un moyen d'assurer que le Canada atlantique participe à l'économie mondiale.
[Français]
C'est donc dire que les outils en matière de développement régional sont très importants pour la population du Canada Atlantique. Des fonds, tel que le Fonds d'innovation de l'Atlantique, sont d'importants outils de développement régional, et je félicite le gouvernement d'y accorder une attention particulière dans le discours du Trône.
[Traduction]
À l'instar de tous les Canadiens, les gens du Canada atlantique veulent une économie forte et prospère. Ils veulent un gouvernement qui présente un budget équilibré, qui rembourse la dette et qui dispose d'un plan pour bâtir une économie encore plus forte, plus concurrentielle sur le plan mondial et plus durable. La vitalité de notre économie est largement tributaire des petites et moyennes entreprises. De par leur solide leadership et leur direction claire, ces entreprises font figure de chefs de file dans l'économie de demain.
Il est clair que bon nombre d'idées novatrices proviennent des petites et moyennes entreprises. L'économie du Canada atlantique repose en grande partie sur le succès de ses PME et de leur développement futur. Par conséquent, il est de plus en plus important de veiller à ce qu'elles aient à leur disposition le capital dont elles ont besoin. Le plan qui vise à mettre à leur disposition du capital de risque, surtout pour les entreprises qui démarrent, constitue une excellente nouvelle pour le nombre croissant d'entrepreneurs du Canada atlantique qui lancent une nouvelle entreprise et qui ont besoin de capital pour commercialiser leurs idées novatrices.
[Français]
La santé demeure un dossier de première importance pour la population canadienne, et avec raison. La conférence fédérale-provinciale sur la santé a permis de négocier un pacte de 10 ans s'élevant à 41 milliards de dollars. Je tiens à reconnaître l'effort remarquable du gouvernement dans les négociations relatives à cette entente, de même que la collaboration des provinces et des territoires pour une meilleure qualité de vie de notre population.
Pour la région du Canada Atlantique, cela signifie un transfert additionnel de 2,5 milliards de dollars pour les 10 prochaines années, et ce, en plus de la part respective de 5,5 milliards de dollars allouée en fonction du fonds pour la réduction des temps d'attente.
Ce nouveau pacte représente beaucoup pour une région comme Madawaska—Restigouche dont la population est vieillissante et qui a, tout récemment, vu certains de ses services être considérablement réduits. J'ose espérer que ce pacte saura apporter un souffle nouveau face à la situation actuelle qui prévaut dans ma circonscription en matière de soins de santé. En effet, nombreux sont ceux qui ont blâmé le gouvernement fédéral pour les soins de santé. Aujourd'hui, nous pouvons être fiers et nous avons démontré aux Canadiens et Canadiennes que nous voulions améliorer le sort de toute la population au niveau des soins de santé.
En conclusion, je tiens à souligner l'importance de notre rôle, en tant que parlementaires, pour assurer que notre population bénéficie d'une meilleure qualité de vie. Je souligne également le remarquable travail du gouvernement qui, dans le discours du Trône, présente une vision permettant l'atteinte de résultats concrets pour les Canadiens et les Canadiennes.
:
Monsieur le Président, je félicite le premier ministre pour le discours du Trône. À travers ses grandes lignes, nous retrouvons les trois priorités de notre gouvernement. Cependant, ce discours du Trône n'est que le jalon le plus récent sur la voie d'une vision encore plus large.
Cette vision suppose la création d'une charte sociale intégrée à notre Charte des droits et libertés. Une fois mise en oeuvre, elle sera l'exemple même de ce qu'une société peut réaliser, le château sur la colline qui, une fois construit, est une source d'inspiration pour le reste du monde.
Tous les discours du Trône et tous les gouvernements auxquels le premier ministre a participé s'étaient imposé des balises et des objectifs stricts. En 1993, en héritant d'une spirale financière descendante, le ministre des Finances de l'époque a établi des objectifs financiers qui inspiraient alors à juste titre le scepticisme de plusieurs. Cependant, grâce à un travail acharné et à de grands sacrifices de la part de tous les Canadiens, 11 ans plus tard, tous ces objectifs ont été atteints.
La responsabilité financière du gouvernement libéral était une réaction à la politique d'accumulation sans fin de dettes pour les générations futures, et la réalisation que nous ne pourrions entretenir de grands rêves pour le Canada que dans la mesure où nous gouvernons de façon responsable au quotidien.
Lorsque des changements surviennent, il n'est jamais possible, en regardant en arrière, de dire avec certitude à quel moment ils se sont amorcés. Cependant, je crois que, plus tard, lorsque la vision d'une charte sociale se sera concrétisée, ce discours du Trône ainsi que les débats et les mesures législatives qui s'ensuivront correspondront à un tel point de départ. Ce gouvernement minoritaire et tous les députés de cette Chambre seront considérés comme les premiers architectes du château sur la colline.
Pendant cette période de transition, notre gouvernement minoritaire continue de tenir compte des difficultés financières du passé récent et de leurs répercussions à long terme sur la dette. Cependant, comme nous avons maintenant établi une base financière solide, nous pouvons recommencer à nous appuyer sur celle-ci pour poursuivre des programmes sociaux mis en oeuvre par des gouvernements des années 60 et 70, dont certains étaient même minoritaires.
Cela est conforme à ce que 70 p. 100 des Canadiens nous ont laissé comme message aux urnes lors des élections de juin dernier. À 70 p. 100, les Canadiens ont voté pour des programmes progressistes sur le plan social et nous avons l'intention de leur donner ce qu'ils veulent. Le Canada jouit d'un filet de sécurité sociale développé. Malheureusement, beaucoup de Canadiens continuent de passer à travers ses mailles. Ce discours du Trône parle non seulement de resserrer les mailles de notre filet social, mais aussi de mettre en place des programmes sociaux qui pourraient être les premiers éléments d'une nouvelle structure sociale qui assurerait des chances et une qualité de vie équitables à tous les Canadiens.
Par exemple, pour pouvoir donner à tous nos jeunes des chances égales dans la vie, des services de garderie universels de qualité assurant le développement de l'enfant donneront à tous les enfants des chances égales au départ, permettant aux gens de notre génération de moins compter sur le filet de sécurité sociale.
Les bons d'épargne-études représentent un signal, un point de départ pour surmonter l'obstacle des coûts qui empêche certains jeunes de s'inscrire dans une institution d'enseignement postsecondaire même s'ils souhaiteraient le faire.
Les bases financières sont en place et nous nous affairons maintenant à construire les piliers. L'éducation, les soins de santé et le logement constituent les piliers sur lesquels nous pourrons construire la charte sociale. C'est une vision qui donne suite au rêve des années 1960 et 1970. Le discours du Trône peut nous aider à reprendre un rêve que les incertitudes financières des années 1980 et 1990 nous avaient forcés à mettre temporairement de côté.
Au cours de la campagne électorale, les gens d'Etobicoke-Centre me demandaient souvent si nous avions les moyens de réaliser cette vision. Je répondais que nous les avions. Donnons-nous la chance d'embellir notre rêve. Nous aurons peut-être besoin d'une génération de plus pour le construire, mais nous pouvons commencer par le planifier. Établissons les échéanciers et commençons la construction.
Chaque fois que j'ai rencontré mes électeurs en mai et en juin, nous avons également parlé des besoins locaux et des perspectives d'avenir. Nous avons parlé des diverses collectivités de notre environnement urbain. Pour Etobicoke-Centre et le Grand Toronto, notre vision était dans les teintes de bleu et vert, avec des parcs longeant les eaux navigables d'Etobicoke et du Grand Toronto qui relieraient nos collectivités entre elles, nous offrant un merveilleux secteur riverain entièrement renouvelé.
J'espère pouvoir me servir des parcs de la Commission de la capitale nationale qui longent nos voies navigables comme un exemple de la façon dont nous pouvons améliorer la qualité de la vie de toutes les collectivités d'Etobicoke-Centre et du Canada.
Enfin, j'aimerais remercier les habitants d'Etobicoke-Centre pour la confiance qu'ils m'ont témoignée et pour m'avoir mandaté pour faire connaître leurs rêves et leurs espoirs tant personnels que collectifs. C'est un rôle que peu de gens ont la chance de se voir confier dans la vie.
Je serai heureux de travailler avec mes collègues de la Chambre malgré peut-être les contraintes de la condition minoritaire du gouvernement. Lorsque les gens demanderont « À quand remonte ce nouveau départ? », ils pourront se référer à l'arrivée au pouvoir de ce nouveau gouvernement et dire « Ce sont les hommes et les femmes qui ont soulevé les premiers éléments d'une charte sociale qui fait maintenant partie de notre Charte des droits et libertés ». Ils diront « Ce sont eux qui ont construit le nouveau Canada, ce château sur la colline. »
:
Monsieur le Président, je suis ravi de faire une intervention en réponse au discours du Trône au nom des habitants de Saanich—Gulf Islands, qui m'ont investi de l'honneur de les représenter à la Chambre des communes.
J'aborderai plusieurs aspects du discours du Trône, à commencer par quelques omissions du gouvernement et quelques promesses brisées. Je parlerai ensuite de l'orientation que prendra le Parti conservateur et des amendements, présentés par le chef de l'opposition, qui ont été adoptés à l'unanimité. J'aborderai aussi certaines questions qui intéressent particulièrement les habitants de Saanich—Gulf Islands et qui, je l'espère, obtiendront des réponses au cours de l'actuelle législature.
À l'aube de la 38e législature, nous devons veiller à ce que les promesses qu'on a faites soient tenues. Certes, on nous a fait une litanie de promesses au cours de la campagne électorale, mais en 1993 le gouvernement nouvellement élu faisait déjà des promesses, dont celle de supprimer la TPS. Je n'étais pas au Parlement à cette époque. Le gouvernement fait toujours une litanie de promesses pour tenter de se faire élire, mais il ne leur donne jamais suite. J'espère qu'il en ira autrement avec ce gouvernement minoritaire. J'espère que les libéraux commenceront à donner suite à quelques-unes de leurs promesses plutôt que de continuer de les recycler tous les quatre ans.
J'ai dit que je parlerais d'abord des omissions dans le discours du Trône. Je dois dire que l'enjeu le plus important pour les habitants de Saanich—Gulf Islands lors de la dernière campagne électorale a été la reddition de comptes, sur le même pied que l'honnêteté et l'intégrité. Partout où je suis allé au cours de la campagne, des gens m'ont dit à quel point ils étaient frustrés de voir à quoi servaient les deniers publics, que l'on dépensait non seulement à mauvais escient mais aussi à des fins politiques. Bien des gens ont qualifié cette pratique de vol ou de corruption. Les gens étaient furieux. Ils étaient furieux à l'égard de l'ensemble de la classe politique. Ils étaient frustrés que des centaines de millions de dollars pris dans leurs poches, dollars dont le gouvernement est le gardien, le fiduciaire, soient carrément donnés à des partisans libéraux. S'il y a un thème que j'ai entendu durant toute la campagne électorale, c'est celui-là.
Naturellement, depuis que je suis député, j'ai vu un scandale après l'autre dans les ministères, qu'il s'agisse du programme de commandites, du scandale à DRHC ou des 2 milliards de dollars versés au programme d'enregistrement des armes à feu. La liste est longue. Pourtant, il en est à peine question dans le discours du Trône. Je crois que le premier ministre doit aborder cette question. Il doit nous donner l'assurance que ça ne se reproduira plus jamais. Je ne suis pas convaincu qu'il est capable de la faire, et c'est peut-être la raison pour laquelle on n'en parle pas dans le discours du Trône.
Mon ancien patron m'a déjà dit: qui ne dit mot consent! En ne réglant pas une affaire, en renonçant à en parler, nous y consentons. Je me demande si c'est la raison pour laquelle le premier ministre est resté muet sur cette question. Des révélations faites dans le cadre de l'enquête sur le programme de commandites montrent de plus en plus que le premier ministre était mêlé à cette affaire. Son bureau en avait connaissance. Le premier ministre en était informé. Je trouve ça très inquiétant.
Une voix: Allons!
M. Gary Lunn: Évidemment, les députés d'en face ne tiennent pas à ce que cette information soit révélée, mais elle l'est dans le cadre d'une enquête indépendante. Ce ne sont pas des députés du Parti conservateur qui le disent, ni des députés des autres partis d'opposition. L'information vient d'une commission d'enquête indépendante. Naturellement, ils n'aiment pas ça, alors ils se cabrent.
L'autre sujet qui est très préoccupant, c'est la situation dans laquelle nous avons été placés sur le plan de nos relations avec les États-Unis. Dans le discours du Trône, on invoque les « valeurs communes » et le « respect mutuel », et je suis entièrement d'accord. Les États-Unis sont notre meilleur ami et voisin. Quatre-vingt-six pourcent de nos échanges commerciaux se font avec les États-Unis et atteignent 1,5 milliard de dollars par jour.
Cette relation est absolument vitale. Malheureusement, au cours des dix dernières années, nous avons assisté non seulement à une détérioration, mais à une désintégration de cette relation, en raison de commentaires formulés par des membres du Cabinet du premier ministre et nombre de fois répétés. Je ne précise pas davantage, mais des remarques très offensantes ont été faites au sujet de nos amis du sud, les Américains.
Notre relation avec eux a été mise à rude épreuve. De vrais amis peuvent connaître un différend, mais néanmoins se respecter. Cela n'a pas été le cas dans le passé et, malheureusement, notre pays a dû enregistrer de nombreux coups durs: la vache folle, le bois d'oeuvre, des différends commerciaux, et, le pire sans doute, notre relation globale avec les Américains.
Je me rends aux États-Unis plusieurs fois par année et j'y ai entendu certains commentaires extrêmement troublants. Malheureusement, notre gouvernement n'a rien fait pour remédier à la situation. Il n'a rien fait pour améliorer nos relations. Au contraire, il a jeté de l'huile sur le feu. Il a exacerbé le ressentiment des Américains à notre endroit. Hélas! cela se produit encore aujourd'hui.
Même certains parlementaires ont émis des commentaires très désobligeants. Certains ont traité les Américains d'idiots. Je rappelle que « qui ne dit mot consent ». Il est extrêmement troublant qu'on n'ait rien fait pour régler ces problèmes. Voilà certains des sujets qui me préoccupent beaucoup. J'espère que le gouvernement prendra au sérieux mes observations et y donnera suite.
Par ailleurs, le gouvernement a promis de revoir notre politique de défense et notre politique étrangère. Je me demande combien de révisions de ce genre nous avons connues à la Chambre. Ce qu'il nous faut, c'est plutôt un plan d'action. Certains de nos militaires qui ont connu une carrière des plus impressionnantes et qui ont pris leur retraite de l'Armée, de la Marine ou des Forces aériennes, de très haut gradés, habitent dans ma circonscription. Ils possèdent une vaste connaissance. Or, je m'entretiens avec eux et beaucoup d'entre eux remettent en question l'orientation à long terme de la politique internationale du gouvernement en matière de défense. J'estime que nous pouvons faire bien davantage.
J'espère que l'énoncé de politique internationale globale que rendra public le gouvernement en matière de défense et d'affaires étrangères ne sera pas encore une fois vieille promesse maintes fois recyclées. J'espère que nos hautes autorités militaires et nos officiers supérieurs pourront planifier l'avenir et sauront les ressources dont ils disposeront. Cela ne s'est pas produit dans le passé, malheureusement.
Il y a deux autres domaines dont, me semble-t-il, il faut parler une fois qu'on a laissé de côté l'argent versé aux amis politiques et qu'on s'intéresse à certains programmes superflus. L'un deux est le registre des armes à feu. Parmi les personnes auxquelles je parle, personne ne pense que ce registre est une bonne chose. Personne ne veut voir quiconque au Canada se promener dans les rues avec des armes. Personne n'a jamais voulu cela et j'estime que personne ne le voudra jamais. Ce n'est pas la manière canadienne de faire les choses. La solution ne réside pas dans une base de données de 2 milliards de dollars. C'est absurde. Avant le registre des armes à feu, les gens ne pouvaient circuler avec des armes à feu au Canada et ils ne devraient pas le pouvoir non plus.
J'ai quelques observations à formuler au sujet de nos amendements au discours du Trône. L'une concerne le fonds de l'assurance-emploi, qui compte environ 45 milliards de dollars. Je suis heureux que le gouvernement ait accepté cet amendement et j'espère qu'il va le respecter, et non se contenter de l'utiliser à ses propres fins. Il est d'une importance cruciale que nous réduisions les impôts des familles à revenu faible et modeste. Il y a dans ma circonscription des personnes âgées qui vivent sous le seuil de la pauvreté et qui paient des impôts. Cela n'est tout simplement pas acceptable.
Nous avons besoin d'une réforme électorale. Espérons qu'il n'y aura pas en cette matière de promesses non tenues et que le gouvernement assurera le suivi. J'ai soutenu ces amendements et nous attendons des actes.
Plus précisément, dans Saanich—Gulf Islands, il y a deux enjeux d'une importance décisive. L'un est la base de données ADN des personnes disparues. J'ai présenté le projet de loi C-441 au cours de la dernière législature. Je sais que j'avais l'appui de l'ex-solliciteur général, le député de l'Île-du-Prince-Édouard. Il faut espérer que le gouvernement envisagera d'intégrer ce projet de loi. Cet élément n'entraîne aucun coût, mais il est très important et nous devons l'étudier.
J'espère que le premier ministre donnera suite à une autre promesse qu'il a faite pendant la campagne électorale. J'étais là en compagnie d'anciens employés de JDS. Des gens se retrouvaient dans une situation fiscale accablante et ils payaient des centaines de milliers de dollars d'impôt pour un revenu fantôme qui n'a jamais existé. Le premier ministre a promis qu'il avait demandé à quelqu'un de s'en occuper. Espérons qu'on s'en occupera pendant l'année civile en cours et que quelque chose sera fait.
J'envisage avec enthousiasme de contribuer au fonctionnement de ce Parlement minoritaire. Les Canadiens nous ont envoyés ici et ils attendent de tous les partis qu'ils fassent fonctionner le Parlement. Je ferai ma part pour faire en sorte que cela se produise.
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Monsieur le Président, j'ai été conquis par l'argument de notre collègue de Saanich—Gulf Islands voulant que ne rien dire équivaut à consentir. Je ne peux rester ici sans rien dire après avoir entendu certaines des inexactitudes et des exagérations que contenaient ses observations.
Je trouve étrange les observations de notre collègue. Le gouvernement a déclaré qu'il allait faire toute la lumière sur le scandale des commandites. Il a mis sur pied la Commission d'enquête Gomery et tous les jours, des questions sont posées à la Chambre à la suite d'un témoignage. Je sais que le député de Saanich—Gulf Islands est avocat. Est-ce la façon qu'il examinerait les procédures lors d'un procès? Prendrait-il le témoignage d'une journée sans écouter le contre-interrogatoire? Ne prendrait-il pas l'ensemble pour voir comment cela se déroule en fin de compte?
Je pense que c'est un travesti de justice. Je suis persuadé que le député sait que la seule raison d'être de cela, c'est de marquer des points sur le plan politique. C'est honteux, en toute franchise. Nous devrions laisser la commission d'enquête faire son travail et attendre ses résultats. Nous voulons tous connaître la vérité.
En ce qui concerne les relations canado-américaines, je trouve plutôt ironique que la semaine dernière, le secrétaire américain à la Sécurité intérieure, Tom Ridge, était ici à Ottawa. Cette semaine, nous avons le procureur général des États-Unis, John Ashcroft, parmi nous. Je ne suis pas certain que les relations avec les États-Unis soient aussi tendues que ce que notre vis-à-vis prétend.
Je partage ses préoccupations au sujet des observations qui viennent de n'importe quelle source et attaquent nos relations avec les États-Unis ou sont désobligeantes à l'égard de notre partenaire et voisin, les États-Unis.
L'autre soir, je parlais avec l'ambassadeur des États-Unis. Le fait est que les Américains ne s'inquiètent pas trop de ce type d'observations, car ils regardent de qui elles proviennent. Ils souhaiteraient bien entendu que ces observations ne soient pas faites, mais je ne pense pas que ce soit une question aux conséquences graves.
En ce qui concerne le registre des armes à feu, le coût de deux milliards de dollars est vraiment exagéré. Cela fait un beau chiffre rond que les médias et les partis d'opposition aiment brandir, mais, en fait, on est loin de ce montant. Le député va-t-il comprendre qu'à l'heure actuelle, le registre des armes à feu reçoit environ 20 000 demandes de renseignements par semaine de policiers? Sait-il que l'Association canadienne des chefs de police affirme que c'est un bon outil, qui est utile, surtout dans les cas de violence familiale?
Comment le député peut-il prétendre que, avec un coût de fonctionnement annuel de 25 millions de dollars et un coût de programme total de 80 millions de dollars par année, il ne s'agit pas d'un bon programme, alors que ce programme aide à sauver la vie de Canadiens?
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Monsieur le Président, permettez-moi de commencer par répondre à la question sur la Commission d'enquête Gomery. Nous écoutons effectivement les témoignages, et tout ce qui ressort de ce dossier depuis un an vient corroborer ce que nous savions déjà.
Il est important que les Canadiens sachent exactement ce qui s'est passé. D'autres témoins vont comparaître. Évidemment, cela n'enchante guère les gens d'en face parce qu'ils ne font pas très bonne figure. Il s'agit d'un dossier très préoccupant. J'estime qu'il est irresponsable d'en sous-estimer l'importance et j'ai hâte de connaître l'issue de l'enquête. Je pense qu'il est d'une importance capitale que nous abordions au fur et à mesure les éléments d'information qui se font jour. Il faut absolument que les Canadiens sachent exactement ce qui s'est passé.
Au sujet des relations canado-américaines, le député a mentionné que des représentants de l'administration américaine sont de passage au Canada. Cela s'est fait de tout temps, et il continuera d'en être ainsi. Ils vont venir nous visiter. Le député ne peut cependant pas nier le tort qui a été causé à nos relations. Parler de simples oublis dont on ne se préoccupe pas trop, c'est mésestimer quelque chose qui me paraît très grave.
Ce dossier a retenu beaucoup d'attention en Colombie-Britannique. Toutes les personnes avec qui je m'entretiens sont au courant du tort causé aux relations canado-américaines. Cela a-t-il eu une incidence sur nous? Oui, dans le dossier du bois d'oeuvre, en Colombie-Britannique. J'estime en outre que la crise de la vache folle serait beaucoup plus près d'être résolue, si nos relations étaient meilleures.
Il ne fait aucun doute que le gouvernement à Washington n'a pas vu d'un bon oeil les agissements du nôtre, à Ottawa, et ce, avec raison, compte tenu de ce qui s'est passé dans certains cas.
Je pense que le député d'en face sous-estime certains de ces aspects et qu'il serait malavisé de les sous-estimer. Espérons que nous avons appris notre leçon, si dure fut-elle, une fois pour toutes. Cela revêt une importance capitale pour l'avenir de notre pays.
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Monsieur le Président, c'est avec humilité et fierté que je prends aujourd'hui la parole dans cette vénérable institution. Ce faisant, je suis parfaitement conscient de l'énorme responsabilité que m'ont confiée les merveilleux habitants de la circonscription de Prince Edward—Hastings. C'est pour moi un honneur de les représenter, et je suis impatient de m'acquitter de ma tâche d'une manière honnête et positive.
Avant d'entamer mon premier discours, je tiens à féliciter mon voisin, le député de Kingston et les Îles, de sa réélection. Je sais que je parle au nom de tous lorsque je dis que je peux lui faire confiance pour faciliter les débats et ne pas réprimer les opinions, pour tempérer nos émotions, mais certainement pas nos passions. Le choix du vice-président est aussi très révélateur de la haute estime que la Chambre porte au député de Chilliwack—Fraser Canyon. Évidemment, j'accorde la même confiance à la personne qui occupe actuellement le fauteuil de la présidence.
Comme le veut l'usage, je souhaite prendre quelques minutes pour faire l'éloge de ma circonscription. Prince Edward—Hastings fait partie intégrante de l'histoire de notre pays. À l'origine, ma circonscription a été fondée par des Loyalistes de l'Empire-Uni; le premier ministre sir Mackenzie Bowell ainsi que les auteurs Farley Mowat et Susanna Moodie y ont aussi vécu. Elle abrite le quartier général du célèbre Hastings and Prince Edward Regiment. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ceux qu'on appelait affectueusement les laboureurs, en raison du grand nombre d'aides agricoles inscrits sur le rôle d'appel, ont combattu dans la péninsule italienne avant de prendre part à la libération des Pays-Bas. Ce n'est pas un événement anodin dans l'histoire de ce régiment fier et accompli.
J'ai eu la chance de travailler et de voyager un peu partout dans ce merveilleux pays qu'est le Canada. Sans vouloir porter ombrage à mes collègues, je pense pouvoir dire en toute objectivité que cette partie du sud de l'Ontario, bordée au sud par des plages de sable et au nord par la beauté sauvage exceptionnelle du Bouclier canadien, est sans pareille.
Je suis fier des terres agricoles vallonnées, des commerces pittoresques, des vignobles en expansion, de la beauté des lacs et des hautes terres du nord, ainsi que de Belleville, un véritable bijou. Cette ville de la région de Quinte offre des perspectives économiques nombreuses et variées et elle abrite notamment les bureaux et les usines d'un grand nombre d'entreprises canadiennes et internationales.
La circonscription de Prince Edward—Hastings est effectivement réputée pour sa qualité de vie. J'y ai travaillé la majeure partie de ma vie et j'ai pu jouir de ses avantages. C'est maintenant pour moi un grand honneur, en tant que député, de pouvoir rendre à ma communauté ce qu'elle m'a donné.
Il y a plus de 30 ans, le député de ma circonscription, M. Jack Ellis, avait dit, dans son discours inaugural, une chose qui conserve aujourd'hui encore toute sa pertinence. Parlant de sa circonscription, il s'était dit préoccupé par le fait que les fonctionnaires du gouvernement étaient, au mieux, inconscients de l'existence de sa région. En écoutant le discours du Trône et le débat dont il fait l'objet, j'éprouve le même sentiment que Jack.
Le discours du Trône passe à peu près sous le silence les questions qui sont d'une grande importance pour les habitants de Prince Edward—Hastings. J'avais espéré que le gouvernement annoncerait des mesures déterminantes pour répondre aux besoins des Canadiens dans le besoin. Malheureusement, nous n'avons eu droit qu'à de vieilles promesses remaniées et à de vagues généralités. Non seulement l'échéancier prévu dépasse-t-il de loin la durée du mandat du gouvernement, mais ce dernier s'est montré totalement insensible aux dures et pressantes réalités auxquelles sont confrontés bon nombre de nos concitoyens.
J'ai notamment rencontré un grand nombre de producteurs agricoles qui sont dans une situation très difficile. Des familles d'agriculteurs qui possèdent leurs fermes depuis des générations sont contraintes de les abandonner. Non seulement sommes-nous en train de perdre une industrie fondamentale, mais nous faisons preuve d'indifférence face à la terrible souffrance humaine qu'éprouvent les familles qui doivent ainsi renoncer à un mode de vie historique.
Nous avions demandé au gouvernement de convoquer le Parlement avant le mois d'octobre pour s'occuper de la question de l'ESB. Il n'en a rien fait. En février dernier, nous avions même proposé, lors d'une conférence de presse tenue avec les autres partis de l'opposition, un plan d'action pour aider le gouvernement à résoudre la crise. Il nous en a fait le reproche. Lorsque le Parlement a finalement été convoqué, je m'attendais, comme la plupart des Canadiens, à ce que le gouvernement accorde une grande importance à la question. Malheureusement, le discours du Trône ne fait que brièvement état de la crise de l'ESB et de l'agriculture.
En définitive, le gouvernement propose trop peu, trop tard. Même lors du débat d'urgence sur l'ESB, il a fait montre d'une regrettable indifférence. Il ne s'agit pas ici que de chiffres, mais de personnes qui souffrent.
De nombreux agriculteurs attendent toujours de recevoir leurs avances de fonds du PCSRA pour 2003. Il n'est donc pas difficile de supposer que l'aide promise le mois dernier mettra beaucoup de temps à parvenir aux agriculteurs, si jamais ils la reçoivent. Je crains fort que le gouvernement ne se rende pas compte que des promesses ne suffisent pas à payer les comptes de ces gens. Je ne peux m'empêcher de me demander comment les députés ministériels réagiraient si le versement de leur traitement tardait autant.
Le discours du Trône mentionne à peine l'agriculture et passe sous silence l'état déplorable de nos forces armées. Il y a seulement quelques jours, unis dans le deuil, nous commémorions la vie du Lieutenant Chris Saunders, qui a perdu la vie en luttant contre un incendie à bord du NCSM Chicoutimi. J'offre mes plus sincères condoléances à sa famille et je prie pour que ce genre d'événement ne se reproduise plus jamais.
Il y a tout juste un peu plus de deux ans, le président du Comité sénatorial de la sécurité nationale et de la défense a rendu visite à la 8e Escadre, à la BFC Trenton, la plus grande base de transport aérien du Canada. Dans son rapport, il a fait état de la négligence choquante du gouvernement libéral du jour à l'égard de la base. Parlant de l'état des Hercules C-130, appareils qui constituent l'épine dorsale de notre programme de maintien de la paix et d'aide en cas de catastrophe, le sénateur a dit ceci: « Compte tenu de l'âge de ces avions, dans un an, ils seront comme les Sea Kings ». C'est là une condamnation cinglante du gouvernement.
La semaine dernière, le Toronto Sun rapportait les propos suivants de Howie Marsh, analyste principal à l'Association de la défense du Canada: « On ne devrait pas tarder à voir les Hercules essayer de décoller et perdre leurs ailes ». Comment pouvons-nous jouer dans le monde un rôle influent qui suscite la fierté, comme le promet le discours du Trône, alors que nos forces armées sont au bord de la faillite? Comment pouvons-nous jouer dans la communauté des nations un rôle influent qui suscite la fierté lorsque la gestion du dossier de la défense par le gouvernement a pour résultat l'annulation du contrat d'achat d'hélicoptères, l'achat de sous-marins défectueux et le vieillissement de l'équipement militaire? Quel genre de réconfort le discours du Trône apporte-t-il à ceux qui pilotent les Hercules ou à mes électeurs qui vivent sous leur trajectoire?
J'aimerais maintenant parler de plusieurs autres préoccupations.
Dans ma circonscription, Prince Edward--Hastings, le secteur des services et de l'hébergement représente des milliers d'emplois. Dans bien des circonscriptions, d'un bout à l'autre du pays, des centaines de milliers d'emplois dépendent du tourisme national et international. Or, il n'y a dans le discours du Trône pas un seul mot au sujet de ce secteur qui attire plus de vingt millions de visiteurs par an. Malheureusement, le gouvernement a fait beaucoup de tort à l'industrie touristique en insultant nos voisins du sud, qui constituent notre plus grand marché. Une attitude plus positive et plus mûre contribuerait à créer un environnement plus accueillant.
Le sens des responsabilités et l'intégrité constituent la pierre angulaire de la société civile. Le sens des responsabilités interdit le gaspillage de 2 milliards de dollars pour un registre inefficace des armes à feu; le gaspillage de centaines de millions de dollars révélé par le scandale des commandites; le gaspillage de 500 millions de dollar en pénalités issues de l'annulation d'un contrat d'achat d'hélicoptères. Quiconque a le sens des responsabilités comprend qu'il est question d'argent véritable gagné par les Canadiens à la sueur de leur front. Imaginez l'effet positif que pourrait avoir cet argent s'il était dépensé pour les véritables priorités.
Malheureusement, les Canadiens voient aujourd'hui leur gouvernement soumis à de nombreuses enquêtes: les enquêtes politiques du Comité permanent des comptes publics, les nombreuses enquêtes criminelles de la GRC et les enquêtes à caractère judiciaire de la commission Gomery. Ils sont suspicieux. Lorsque leur gouvernement cache volontairement de l'information au Comité permanent des comptes publics avant l'élection, puis, comme par magie, des millions de pages d'information sont transmises à la commission Gomery après l'élection, le scepticisme très répandu dans la population n'a rien d'étonnant.
En terminant, j'aimerais parler d'un problème qui préoccupe bien des gens et que j'espère pouvoir aider à résoudre pendant mon mandat de député. Je pense qu'à titre de députés, nous avons l'obligation de rétablir la confiance du public envers les institutions gouvernementales. Nous devons inverser la tendance vers la désaffection des électeurs. La vigueur de notre démocratie dépend de la confiance qu'ont les gens envers le système. Je propose à mes collègues d'élargir leur vision du Canada. Peut-être que si nous prenions davantage le temps d'évaluer les conséquences de nos actes sur tous les plans, si nous tenions compte des répercussions sur la démocratie dans son ensemble, plutôt que d'avoir constamment les yeux rivés sur les sondages, nous pourrions gagner à nouveau le respect des Canadiens. Nous devrions nous rappeler les mots de M. Russell Ballard, qui disait qu'il n'est peut-être pas toujours facile, opportun ou politiquement correct de prendre le parti de la vérité et du bien, mais que c'est toujours la voie à suivre.
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Monsieur le Président, permettez-moi de vous féliciter de votre nomination à la présidence et de féliciter aussi tous vos collègues qui occuperont le fauteuil, ainsi que les députés qui sont de retour et leurs collègues nouvellement élus.
Je remercie aussi ma famille de l'appui qu'elle m'a apporté au cours des 11 dernières années dans le cadre de mes fonctions à titre de député de la circonscription de Kitchener—Waterloo.
Au moment où je prends la parole au début de cette 38e législature, je ne peux m'empêcher de penser aux nombreux électeurs dont je suis le représentant en cette enceinte et au grand nombre d'électeurs que représente chacun des autres députés. Je les remercie de la confiance qu'ils manifestent à mon égard et aussi, à n'en pas douter, à l'égard de chacun des autres élus.
Si je reviens 11 ans en arrière, lorsque le parti libéral a été porté au pouvoir, le montant de la dette nationale et le déficit de 42 milliards de dollars constituaient l'un des principaux problèmes auxquels le pays était confronté. À l'époque, juste après l'Italie, le Canada arrivant au deuxième rang des pays du G-7 sur le plan de l'endettement . L'Italie était bonne première.
L'an prochain, le Canada sera le moins endetté des pays du G-7. Nous avons éliminé le déficit de 42 milliards de dollars et nous avons commencé à effectuer des remboursements considérables sur la dette nationale, grâce au travail acharné des Canadiens. Ainsi, les Canadiens ne sont plus aux prises avec la dépense la plus importante que nous consentons comme pays, c'est-à-dire les paiements d'intérêts pour financer la dette.
La circonscription que je représente témoigne de l'excellence de nos établissements postsecondaires, mais également de la nécessité de continuer à les appuyer. Ma circonscription abrite l'Université de Waterloo qui a été fondée en 1957. À cette époque, la population de Waterloo s'élevait à environ 15 000 habitants. L'université et la ville ont connu une importante croissance. La population de Waterloo est actuellement supérieure à 100 000 habitants.
La circonscription a également la chance d'abriter l'Université Wilfrid Laurier et un campus du Collège Conestoga. Ainsi, lorsque je parle de l'économie émergente, je pense à l'exemple qu'offre ma collectivité, qui est à l'avant-garde de la nouvelle économie.
Nous avons d'autres secteurs que celui de l'enseignement dans ma circonscription. Bon nombre d'entre eux sont issus des universités. Nous sommes des chefs de file de l'assurance. En effet, nous accueillons les sièges sociaux des compagnies d'assurance-vie Manufacturers et Sun Life du Canada. Nous sommes dotés d'une chambre de commerce. Nous avons une association d'entreprises de haute technologie qui s'appelle Communitech. Nous constituons également le triangle technologique canadien, qui englobe la région de Waterloo.
Lorsque nous avons constaté nos progrès dans nos efforts pour assainir les finances du pays, l'une de nos premières initiatives a consisté à investir en recherche et développement pour soutenir de nouvelles sociétés fondées sur le savoir qui prenaient leur envol et se développaient au Canada. Nous avons veillé à ce qu'elles puissent croître au Canada et devenir des chefs de file mondiaux.
Il existe de nombreuses sociétés du genre dans ma région. L'une des plus petites, Micohealth, est une jeune entreprise qui s'intéresse à la nouvelle technologie de l'information pour combattre des maladies comme le diabète. Les sociétés Mitra et Agfa, établies chez nous également, sont d'importants fournisseurs de systèmes d'information à imagerie aux entreprises de soins de santé. Également, la société DALSA offre une technologie à imagerie numérique. La société Dspfactory, pour sa part, se spécialise dans le traitement des audiofréquences et fournit ce qu'il y a de meilleur comme appareils auditifs, dont de plus en plus d'entre nous auront besoin, si ce n'est déjà le cas.
Nous accueillons Raytheon Canada, une société qui installe des radars dans des aéroports partout au monde et qui a inventé le radar haute fréquence à ondes de surface, servant à la surveillance maritime. La société Sybase, qui offre des services de gestion d'entreprises non branchées est également établie chez nous. C'est le cas également d'Open Text, le plus grand moteur de recherche au monde destiné aux entreprises. C'est en quelque sorte le Yahoo des entreprises. Évidemment , bon nombre de députés de la Chambre connaissent Research in Motion, le fabricant du BlackBerry, de renommée mondiale. De nombreux députés en possèdent d'ailleurs un.
Ce qui est merveilleux, c'est que ces entreprises constituent le gain que nous réalisons pour avoir investi en recherche et développement. C'est très gratifiant.
Le 1er octobre, j'ai assisté, en compagnie de l'un des dirigeants de ces sociétés, M. Mike Lazaridis, à l'ouverture du Perimeter Institute for Theoretical Physics un centre de recherches en physique pure. M. Lazaridis, est venu au Canada en 1966 à l'âge de six ans comme réfugié d'origine grecque en provenance de la Turquie. Il a lui-même fait un don de 100 millions de dollars pour lancer cet institut.
Le premier ministre a assisté à l'inauguration et a parlé de l'importance du savoir: « La souveraineté de demain dépendra de la capacité de chaque pays de montrer au monde que son capital de matière grise, sa capacité de se projeter dans l'avenir sont aussi considérables, voire plus, que ceux des autres. J'estime que l'Institut Perimeter incarne le Canada que nous voulons bâtir. »
Le don de 100 millions de dollars que M. Lazaridis a fait à l'institut de recherche est le plus important jamais remis à des installations de recherche.
Le discours du Trône parle de la modernisation de notre Loi sur la citoyenneté. Avant tout, je tiens à exprimer l'espoir que nous pourrons honorer cette promesse et que nous le ferons en donnant suite à un autre élément du discours du Trône qui se rapporte à la Charte des droits et libertés, car cela est très important pour les Canadiens, notamment ceux qui ne sont pas nés au Canada.
Je suis venu au Canada en 1957, après la révolution hongroise, dont nous célébrerons le 48e anniversaire le 23 octobre prochain. J'ai adopté le Canada, qui m'a aussi adopté. Ce fut pour moi une bénédiction de devenir Canadien. La réalité, cependant, c'est que, étant donné l'actuelle Loi sur la citoyenneté, mes droits à la citoyenneté ne sont pas protégés par une loi conforme à la Charte des droits et libertés. Je songe en particulier à l'article 7. J'ai hâte de travailler avec le gouvernement pour faire aboutir ce dossier. Je suis très heureux d'être le président du Comité de la citoyenneté et de l'immigration.
Nous comptons à la Chambre 39 députés qui ne sont pas nés au Canada. C'est magnifique, car cela montre que, au Canada, on peut arriver comme immigrant ou réfugié et se faire élire à la Chambre. Ces 39 députés sont originaires de 23 pays.
J'ai hâte de travailler avec les députés de tous les partis, notamment sur le dossier de la citoyenneté, car c'est une question qui devrait transcender l'esprit de parti. Nous reconnaissons tous que l'immigration est importante pour le Canada. Nous sommes tous immigrants ou descendants d'immigrants. Au début de cette 38e législature, j'ai hâte de me mettre à l'oeuvre.
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Monsieur le Président, c'est avec beaucoup de fierté que je prends la parole aujourd'hui à la Chambre pour commenter le discours du Trône et pour parler de ma circonscription de Kenora. Je remercie mon collègue d'avoir partagé son temps de parole avec moi aujourd'hui.
Permettez-moi tout d'abord de remercier les électeurs de la circonscription de Kenora de m'avoir accordé le privilège de servir leurs intérêts. C'est un grand honneur que de m'acquitter de cette tâche importante.
Comme certains d'entre vous le savent peut-être, la circonscription de Kenora est vaste. Elle se compose de près de 80 collectivités éparpillées sur plus de 300 000 kilomètres carrés. Cette circonscription est la plus grande de l'Ontario et elle se classe au huitième rang en superficie au Canada. Ajoutez à cela que la plus grande partie de la circonscription n'est pas accessible par la route et vous commencez à voir certains des défis qui se posent à nous.
Dans le nord de l'Ontario, nous avons l'habitude de transformer les défis en possibilités. Nos collectivités se serrent les coudes dans les temps difficiles et nous surmontons des défis difficiles avec un sentiment renouvelé d'avoir accompli quelque chose. Cela atteste de la force et de l'engagement des gens de la circonscription.
Permettez-moi de parler un peu plus à la Chambre du caractère unique de la circonscription de Kenora. Nous avons 38 communautés des Premières nations, lesquelles forment plus de 50 p. 100 de notre population. Lorsque je me rends dans ces régions, je suis toujours ébloui par leur fierté et par leur sagesse. Elles croient au gouvernement et elles estiment que nous pouvons faire avancer des choses dans l'intérêt de leurs communautés.
Bon nombre d'entre nous auraient du mal à comprendre les difficultés auxquelles ces Canadiens sont confrontés tous les jours. Il y a là de petites localités isolées, siutées à des centaines de kilomètres de la plupart des services qui nous paraissent tout naturels. La plupart ont un poste de soins infirmiers et des écoles, mais il leur manque les installations adéquates dont elles ont besoin. Les logements sont surpeuplés et sous-financés. Les taux de diabète, du syndrome d'alcoolisation foetale, de VIH et de suicide sont alarmants. Cela n'est pas acceptable dans un pays comme le nôtre.
Toutefois, nous avons accompli des progrès. Le mois dernier, le premier ministre et des dirigeants autochtones venus d'un peu partout au pays se sont rencontrés pour définir des priorités afin de répondent efficacement aux besoins de toutes les communautés autochtones. Nous avons réservé à cette fin 700 millions de dollars qui permettront de rehausser la qualité des soins de santé et de réaliser d'autres initiatives dans ces communautés.
Pendant des années, les collectivités autochtones ont dit que l'aide devait venir des collectivités elles-mêmes et ont parlé de l'efficacité de programmes de ce genre. J'ai été témoin du succès de ces programmes. Par exemple, les habitants de la nation nishnawbe-aski, à Sioux Lookout, et les gouvernements provincial et fédéral, travaillent ensemble à la mise sur pied d'un centre de santé devant être adapté aux besoins de leurs collectivités. Je les félicite de leurs efforts et de leur diligence pour assurer le succès de ce projet. Je félicite également le gouvernement fédéral de se rendre compte de l'importance et de la valeur de cette démarche intégrée. Cette réorientation de la façon dont nous offrons les services représente un nouveau chapitre dans l'histoire de notre pays.
Oui, il y a des possibilités dans la circonscription de Kenora. Dans le nord-ouest de l'Ontario, des ressources s'étendant sur des centaines de milliers de kilomètres carrés ne sont pas exploitées. Cette région est parsemée de collectivités autochtones qui attendent le jour où des accords de partage des ressources permettront d'exploiter ces dernières. Elles veulent participer activement à la société canadienne.
En étant sensibles à leur culture et avec la collaboration de tous les niveaux de gouvernement, nous pouvons accomplir cette tâche. Lorsque nous exploiterons les ressources du nord de la circonscription de Kenora, en adoptant de saines pratiques environnementales et étant sensibles à la culture de tous nos citoyens, nous deviendrons une importante force économique. Des possibilités énormes s'offrent à toutes les sociétés d'exploitation des ressources naturelles. Les perspectives d'emploi dans les localités augmenteront en même temps que le niveau de vie. Toutes les collectivités bénéficieront de la participation de notre région à la vie des Canadiens.
Bon nombre de nos collectivités, comme Sioux Narrows, Ear Falls et Sioux Lookout, sont des endroits merveilleux où vivre. Elles jouissent de tous les bienfaits de la nature, mais un développement plus poussé leur serait profitable. Des régions comme Pickle Lake ont survécu pendant des décennies en bénéficiant uniquement d'activités minières d'extraction de l'or et d'autres minerais, mais il est essentiel de favoriser un développement plus stable dans notre région. À Red Lake, nous possédons les mines d'or les plus riches du monde. Actuellement, cette collectivité profite d'un boom minier, avec la construction de nouveaux puits. La nouvelle technologie a suscité beaucoup d'intérêt dans cette région et on utilise le savoir-savoir mondial pour planifier d'autres activités d'extraction de l'or.
Le long de la route transcanadienne, nous avons des localités comme Ignace, Dryden et Machin, qui sont toutes autonomes à leur façon, mais qui attendent impatiemment des perspectives de développement. Notre plus grand centre est la ville de Kenora, située au bord du majestueux lac des Bois. Il s'agit vraiment d'un des magnifiques lacs que compte le Canada, et des milliers de touristes et d'habitants s'y rendent tous les jours.
Dans ma circonscription de Kenora, il y a des fabriques de pâtes et papiers, des scieries, des exploitations agricoles, des exploitations minières, une industrie touristique dynamique et beaucoup d'autres entreprises tributaires de notre environnement. Au cours des dernières années, nous avons été confrontés à des défis dans le secteur des richesses naturelles.
La reconnaissance, dans le discours du Trône, des défis particuliers qu'affronte le Nord canadien au sein de notre économie nationale me rend optimiste. De plus, l'élaboration de la toute première stratégie globale pour le Nord canadien est un pas en avant prometteur pour notre région.
Les gens de Kenora sont très fiers de leur environnement. Ils sont en relation directe avec celui-ci. Sa protection leur est primordiale. Le discours du Trône a parlé de faire de la protection de l'environnement une priorité, tout en maintenant notre place dans l'économie mondiale.
Toutefois, la priorité absolue dans notre circonscription, ce doit être les soins de santé. Étant donné les grandes distances séparant nos collectivités, les petites populations et la rigueur de nos conditions météorologiques, l'accessibilité à des soins de santé adéquats importe à tous nos concitoyens. C'est un défi, dans notre circonscription.
Il importe de se rendre compte de la situation bien particulière de la circonscription de Kenora. La pénurie de médecins et d'infirmières est alarmante. Les soins de santé essentiels ne sont pas toujours disponibles. Nous devons nous tourner vers des solutions novatrices, susceptibles d'améliorer concrètement les soins de santé dans le Nord canadien. Ainsi, la télésanté, la médecine à grande distance et la vidéoconférence peuvent mettre les spécialistes du monde entier en contact avec nos collectivités. Kenora vient tout juste de recevoir son premier tomodensimètre et, avec le système PACTS, nous en voyons les avantages pour nos concitoyens.
Le discours du Trône permet d'espérer que les Canadiens vivant dans le Nord canadien auront accès aux meilleurs diagnostics. Afin que chacun puisse parvenir à son plein épanouissement et bénéficie de tout ce que notre grand pays a à offrir, nous devons nous préoccuper d'abord de soins de santé. Le Plan décennal sur lequel se sont entendus le gouvernement fédéral et les provinces répond à cette préoccupation. Nous espérons qu'il apportera le changement que nous attendons.
Dans la circonscription de Kenora, nous accordons foi au discours du Trône. Nous estimons qu'il s'agit d'un pas en avant pour nos collectivités, et pour le Canada.
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Monsieur le Président, je félicite le nouveau député de la très belle circonscription de Kenora et lui souhaite la bienvenue à la Chambre des communes. Je lui souhaite beaucoup de succès.
Il a parlé du développement de sa circonscription. Quand on représente une circonscription rurale aussi diversifiée que la sienne, on ne saurait s'opposer à trouver des avenues de développement économique pour que les jeunes de la région n'aient pas à s'exiler pour trouver du travail. C'est un problème qui nous est que trop familier dans la région de l'Atlantique.
Cela fait belle lurette que nous, de ce côté-ci de la Chambre, faisons pression en faveur d'une politique adéquate en matière de construction navale. Le ministre des Transports nous a fait grand plaisir quand il a parlé d'aider Bombardier et Canadair à développer la technologie et l'industrie aéronautiques. Le Nouveau Parti démocratique est d'accord. C'est une bonne idée d'utiliser l'argent des contribuables canadiens pour s'assurer que les Canadiens aient de l'emploi et qu'ils soient concurrentiels.
Le problème, au Canada, c'est que le gouvernement n'applique pas les mêmes principes à une politique de construction navale. La marine militaire a besoin de nouveaux bâtiments. Les navires de la Garde côtière ont besoin d'être remplacés, tout comme les cargos hors mer qui sillonnent les Grands Lacs et les traversiers en service sur les deux côtes. Tous ces travaux pourraient être effectués ici même, au Canada.
En 2001, le ministre de l'Industrie du temps, Brian Tobin, a chargé un groupe de travail industrie-syndicats de mener des consultations d'un bout à l'autre du pays afin d'élaborer une politique en matière de construction navale. Ce groupe de travail a présenté un très bon rapport, intitulé Vaincre les obstacles vers la prospérité, rapport que nous appuyons. Le hic, c'est que les libéraux l'ont mis sur une tablette et n'y ont jamais donné suite.
Si les libéraux comptent appliquer pareille stratégie à l'industrie aéronautique, mon collègue ne croit-il pas qu'il serait prudent qu'ils appliquent aussi les mêmes principes et normes à une politique de construction navale?
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Monsieur le Président, je suis très heureux de prononcer mon discours inaugural à la Chambre. Je tiens à remercier tous les électeurs de Regina—Lumsden—Lake Centre pour la confiance qu'ils m'ont témoignée en m'envoyant siéger dans cette honorable assemblée. C'est pour moi une grande source de fierté de savoir que je pourrai souvent y prendre la parole au nom de mes électeurs.
Regina—Lumsden—Lake Centre est à l'image de nombreuses autres circonscriptions de la Saskatchewan, constituées d'une composante urbaine et d'une composante rurale. Environ 65 p. 100 de ma circonscription se trouve en région urbaine, plus précisément dans la partie nord-ouest de Regina. Le reste se trouve en région rurale. À la manière typique de la Saskatchewan, de nombreuses communautés de ma province ont reçu, pour des raisons qui m'échappent, des noms qu'on ne retrouve nulle part ailleurs. Je pense notamment à Tugaske, Marquis, Eyebrow, Bethune, Craik, Nokomis, Davidson, Regina Beach, Lumsden et Craven.
Pendant la dernière campagne électorale, partout où je suis allé, en région rurale comme en région urbaine, les gens me rappelaient constamment trois sujets. Des ménagères de Regina aussi bien que des agriculteurs ailleurs dans la province m'ont clairement dit qu'une fois arrivé à Ottawa, je ne devais pas oublier de soulever ces questions afin d'amener le gouvernement à changer d'attitude, à modifier son approche et sa façon d'aborder ces questions.
Premièrement, il y a la reddition de comptes du gouvernement. Avant les élections, nous avons tous entendu parler du scandale des commandites sur lequel on jetait peu à peu de la lumière. Cela a probablement servi à catalyser le malaise de la plupart des gens dans ma circonscription. Ils ont vu dans ce scandale la manifestation typique de l'approche du gouvernement à l'égard des deniers publics au cours des 10 ou 12 dernières années.
Le scandale des commandites a rendu furieux les habitants de la Saskatchewan, particulièrement dans la circonscription de Regina—Lumsden—Lake Centre. Pour eux, ce scandale pointait du doigt une fois de plus un gouvernement qui ne respectait pas les deniers publics et qui se comportait comme s'il pouvait dépenser l'argent des contribuables à sa guise. Les habitants de ma circonscription m'ont demandé très clairement de veiller à aller au fond des choses.
Certes, le premier ministre et le gouvernement ont dit bien des choses au sujet du scandale des commandites. Les commentaires les plus étonnants que j'aie entendus sont venus de la bouche du premier ministre avant le déclenchement des élections, après que la vérificatrice générale eut dévoilé le scandale au grand jour dans son rapport. Le premier ministre du Canada a alors dit, « je suis furieux », en enchaînant qu'il allait tirer cette affaire au clair avant de déclencher des élections.
Que s'est-il passé? Non seulement l'affaire n'a pas été tirée au clair, mais le premier ministre a déclenché des élections au moment même où le Comité des comptes publics tenait des audiences. Le premier ministre a jugé nécessaire de déclencher des élections alors que des tas de questions restaient sans réponses et que plus de 70 témoins n'avaient pas encore comparu devant le comité. Ces questions n'ont toujours pas de réponses, mais nous en apprenons de plus en plus au sujet du scandale des commandites.
Cela témoigne clairement de ce qui ne va pas dans ce gouvernement. Cela nous fait voir un gouvernement qui se fiche des contribuables, un gouvernement qui préfère camoufler les faits plutôt que les communiquer, un gouvernement corrompu. L'histoire montrera que le gouvernement, celui de la 37e législature en tout cas, fut le plus corrompu de toute l'histoire du Canada.
Il faut faire quelque chose au sujet de la responsabilité du gouvernement. Or, le discours du Trône est muet sur ce point. Il ne fait aucunement mention de mesures qui seraient prises pour mettre un frein à l'utilisation abusive de l'argent des contribuables. C'est tragique parce que tous les députés savent que si des élections avaient eu lieu en janvier ou en février, avant la publication du rapport de la vérificatrice générale, avant les débats sur le scandale des commandites, nous aurions probablement, si l'on en croit les sondages de l'époque, un gouvernement composé de quelque 250 députés libéraux, alors que les trois partis d'opposition se partageraient le reste des sièges.
Que s'est-il passé? Ce qui s'est passé c'est que les Canadiens ont enfin compris ce que cela signifiait que d'être dirigés par un gouvernement qui ne les respecte pas. Ils en ont été très contrariés et cela s'est reflété dans le résultat des dernières élections.
Toutefois, il n'y a pas seulement ce qui a été découvert avant les élections; il y a aussi ce que l'on a constaté depuis. En effet, dans le cas du scandale des commandites, certains renseignements sont en train de faire surface dans le cadre de l'enquête de la commission Gomery. Or, ces renseignements sont très troublants, parce que, premièrement, ils commencent à mettre en cause le bureau du premier ministre. Depuis dix jours, deux semaines tout au plus, nous avons appris que, selon des témoins entendus par la commission Gomery, une personne au bureau du premier ministre a téléphoné à la direction responsable des commandites en 1999, pour s'informer d'une demande de subvention.
La demande en question provenait évidemment d'un partisan libéral très bien connu. Or, voilà qu'après cet appel, une subvention a été accordée au groupe en question. Cela ne signifie pas pour autant que le premier ministre ait exercé une influence indue relativement à cette demande en particulier, mais cela laisse entendre que le premier ministre a, encore une fois, induit le public en erreur. Avant les élections, celui-ci disait qu'il n'était vraiment pas au courant de ce qui se passait relativement au scandale des commandites ou, à tout le moins, relativement aux événements entourant ce scandale. Pourtant, il semblerait que le premier ministre ait été au courant, puisqu'un de ses adjoints s'est informé d'une demande.
Le bénéficiaire de cette subvention était un libéral bien connu qui, deux, trois ou quatre ans plus tard, a organisé une importante activité de financement pour le premier ministre, à la suite de sa campagne couronnée de succès à la direction de son parti. C'est mal vu par les électeurs de ma circonscription parce que, une fois de plus, cela mine la confiance qu'ils ont dans le gouvernement. Cela renforce l'idée selon laquelle le gouvernement actuel est corrompu et ne se soucie pas de l'argent des contribuables. Voici ce qu'on m'a demandé en termes non équivoque: Allez à Ottawa et saisissez toutes les occasions pour dénoncer ces abus flagrants et le manque de respect témoigné envers les contribuables.
Les exemples d'abus de la part du gouvernement ne se sont toutefois pas limités au scandale des commandites. Nous sommes témoins de cela quotidiennement à la Chambre depuis la rentrée parlementaire. Ainsi, nous avons appris que, pendant la campagne électorale, l'ex-ministre du Patrimoine a dépensé 55 000 $ des deniers publics pour se rendre au Festival du film de Banff et y prononcer un discours hautement partisan. De toute évidence, cela va à l'encontre des règles électorales, mais aucune sanction n'a été prise à cet égard. Pire encore, cette même personne qui a été défaite lors des dernières élections générales, est maintenant secrétaire principale de l'actuel premier ministre. Ce qui ressort de tout cela, c'est que non seulement le gouvernement ferme les yeux sur la conduite de personnes comme celle-là, mais qu'en plus, il les récompense après coup.
Au cours des deux dernières semaines, j'ai soulevé à cet endroit des questions sur certains ministres qui, pendant la campagne électorale, semblent avoir enfreint, eux aussi, les règles en faisant venir dans leur circonscription du personnel ministériel à qui l'on a demandé d'accomplir ce qui semble être du travail purement lié à la campagne électorale. C'est contraire à la loi. Encore une fois, les députés d'en face n'ont pas la moindre idée de ce qu'ils ont fait de répréhensible. J'ai posé des questions à la ministre du Patrimoine et elle était complètement estomaquée. Elle a dit qu'elle a fait rapport de toutes les dépenses, qu'il en est fait état sur la page Web de son ministère et qu'elle ne voit pas où est le problème. Le problème, c'est que les libéraux doivent commencer à respecter les contribuables et que le gouvernement actuel ne sait absolument pas comment s'y prendre.
Ensuite, si je puis avoir recours à une analogie avec les sports pendant un instant, je dirai que, s'il y a une chose qui mérite le titre de « jeu clé de la soirée » décerné par RDS, c'est, en matière de gaspillage de l'argent des contribuables, le registre des armes à feu. Il n'y a personne dans ma circonscription qui ait la moindre chose positive à dire au sujet du registre national des armes à feu. Chose intéressante, la plupart des femmes vivant en milieu urbain, qui ne possèdent pas d'arme à feu naturellement, sont tout aussi choquées que n'importe qui d'autre car elles y voient un gaspillage flagrant de l'argent des contribuables. À ce jour, plus de deux milliards de dollars ont été consacrés à ce programme. Bien que le gouvernement maintienne que, dorénavant, il ne coûtera pas plus de 25 millions de dollars par an, nous savons que c'est faux et trompeur. Ce chiffre sera plus près de 100 millions de dollars et tout ça, pour ce que je qualifierais de dilapidation totale de l'argent des contribuables.
Enfin, la dernière chose que m'ont dit les gens de ma circonscription est de m'assurer qu'Ottawa comprend bien la gravité de la crise que traverse l'agriculture. Le discours du Trône ne mentionne l'agriculture qu'une fois. Une fois, c'est tout. C'est peu. Nous devons faire comprendre au gouvernement que l'agriculture est une priorité pour les Canadiens et qu'il doit agir en conséquence.
On vient de me rappeler que je partage le temps dont je dispose avec le député de Dufferin--Caledon, ce que je suis heureux de faire et que j'aurais dû mentionner dès le début de mon discours.
Enfin, je dirai ceci. Malgré tous les exemples que j'ai donnés, que ce soit le gaspillage de l'argent des contribuables, le manque de respect à leur égard, le registre national des armes à feu ou l'indifférence envers l'agriculture et les agriculteurs, je suis convaincu d'une chose. Je crois sincèrement que tous les Canadiens, ou du moins la vaste majorité d'entre eux, comprennent la différence entre le bien et le mal. Je suis fermement convaincu que les députés, membres de cette assemblée, savent la différence entre le bien et le mal. Si, durant la présente session parlementaire, nous ne faisons qu'une chose, à savoir adopter des mesures législatives qui sont bonnes, alors peut-être que la 38e législature entrera dans l'histoire comme l'une des plus respectées de tous les temps.
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Monsieur le Président, en matière de reddition de comptes, le simple fait que le gouvernement ait ordonné une enquête prouve bien l'engagement du premier ministre. Il n'a pas hésité à ordonner la tenue pas d'une enquête quelconque mais bien d'une enquête publique.
Mon bon ami de Dufferin—Caledon, avec qui j'ai siégé en Ontario, interviendra juste après moi. Il se souvient sûrement de deux incidents qui ont eu lieu en Ontario. Il y a d'abord eu l'affaire Walkerton, puis les événements survenus à Ipperwash. À l'époque, je présidais les travaux de l'assemblée législative et j'ai vu l'opposition réclamer des enquêtes publiques dans ces deux dossiers à deux premiers ministres qui se sont succédé. Les premiers ministres ont rejeté cette demande. On a fini par avoir une enquête publique sur le scandale de Walkerton puis, à son arrivée au pouvoir, le nouveau gouvernement a ordonné la tenue d'une enquête sur la crise à Ipperwash. Quelle différence par rapport au leadership dont a fait preuve le premier ministre qui a agi sans tarder. Peu lui importait de savoir qui était mêlé à l'affaire, s'il s'agissait de membres du Parti libéral ou non, il a ordonné une enquête.
Je compare cela à la situation que nous avons vécue à Ipperwash, en Ontario. Je n'entrerai pas dans les détails, mais, selon certaines allégations, des membres du cabinet du premier ministre seraient intervenus dans ce conflit. Le premier ministre du Canada, lui, a réagi rapidement et a déclaré qu'il voulait faire la lumière sur ces événements. C'est ce que j'appelle de la reddition de comptes.
Je demanderais au député ce qu'il pense de tout cela et de l'équilibre budgétaire. Le gouvernement a présenté sept budgets équilibrés consécutifs. Mon collègue de Dufferin—Caledon, avec qui, je le rappelle, j'ai siégé en Ontario, se rappelle sûrement que le gouvernement de l'époque nous a légué un déficit de 5,7 milliards de dollars. J'étais président de l'assemblée législative et, chaque jour, l'opposition soutenait que le gouvernement était aux prises avec un déficit de 4,5 milliards de dollars, ce que niait le ministre des Finances. Après les élections, on s'est aperçu qu'il y avait bien un déficit de 5,7 milliards de dollars.
Pour ce qui est de rendre des comptes, il faut dire que le gouvernement a réagi très rapidement en créant la commission Gomery, et nous devrions en féliciter le premier ministre. Par ailleurs, que pense le député du fait que le premier ministre actuel, à l'époque où il était ministre des Finances, a réussi à enrayer le déficit de 40 milliards que nous avait légué le gouvernement précédent?
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Premièrement, monsieur le Président, parlons de responsabilités. La réponse me semble typique des libéraux. Plutôt que d'accepter les conséquences de leurs actes, ils essaient de noyer le poisson en disant: « Oui, mais ce que nous avons fait n'est rien à côté d'autres agissements. » C'est leur réponse depuis toujours. Ils n'assument pas leurs responsabilités.
Mais parlons un peu de responsabilités. Alors que, selon le député, le premier ministre actuel mériterait des applaudissements pour avoir agi promptement et de manière décisive, il vaudrait sans doute mieux se remémorer les paroles du premier ministre avant les élections. Il disait qu'il était en colère et qu'il avait l'intention d'aller au fond des choses avant de déclencher des élections.
Que s'est-il passé? Nous n'avons pas encore vu le fond de toute cette histoire et pourtant, des élections ont bel et bien eu lieu. Comment se fait-il? À mon avis, c'est tout simplement parce que le premier ministre sait que certaines révélations faites à la commission Gomery vont impliquer des députés d'en face et vont être extrêmement embarrassantes et dommageables sur le plan politique pour le gouvernement. Bien entendu, il n'aurait pas voulu que cela se produise avant les élections, parce qu'il aurait risqué de perdre encore davantage de sièges.
Faudrait-il applaudir? S'agit-il d'une bonne reddition de comptes? Je ne le crois pas. En politique, il y a un vieux principe selon lequel il faut dire ce que l'on fait et faire ce que l'on dit. Si le premier ministre avait respecté ce principe, je me lèverais peut-être pour l'applaudir. Cependant, comme il dit une chose et en fait une autre, il n'y a pas de raison de l'applaudir ou de le récompenser.
Je tiens à souligner un point en ce qui concerne les sept derniers budgets équilibrés. Le gouvernement a également présenté une série de prévisions sur les excédents budgétaires. Permettez-moi de préciser. Nous avons deux ministres des Finances, en l'occurrence l'actuel premier ministre et l'actuel ministre des Finances, qui, depuis 1997 ou 1998, prévoient des excédents budgétaires nettement inférieurs à ce qu'ils devraient être en réalité. Évidemment, c'est bien joli de la part du parti au pouvoir d'intervenir à la Chambre pour se vanter d'avoir présenté sept budgets équilibrés consécutifs, mais le gouvernement et les deux ministres des Finances précités ont induit les Canadiens en erreur, sciemment à mon avis, au sujet des véritables excédents budgétaires.
Le Centre canadien de politiques alternatives examine les budgets depuis plusieurs années, et ses prévisions concernant les excédents sont toujours nettement plus réalistes que celles du gouvernement. Le centre dispose de la même information que le gouvernement, voire peut-être de moins d'information que ce dernier, pourtant il fait des prévisions plus justes et, cette année, elles étaient même presque parfaites.
Comment cela se fait-il? C'est tout simplement parce que le gouvernement veut gérer les deniers publics comme il l'entend. En fin d'exercice, il projette un excédent de un ou deux milliards de dollars. Généralement, comme l'excédent dépasse les prévisions de six ou sept milliards de dollars, le gouvernement peut utiliser cet argent à sa guise sans consulter les Canadiens. Ce n'est pas de la reddition de comptes et ce n'est pas louable non plus. J'estime que le gouvernement doit être tenu de rendre des comptes à l'égard de sa gestion financière et du manque de transparence dont il a fait preuve au cours des dix ou douze dernières années.
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Monsieur le Président, c'est un honneur et un plaisir pour moi de donner mon avis sur le discours du Trône.
Je souhaite d'abord remercier les électeurs de ma circonscription, la nouvelle circonscription de Dufferin—Caledon, de la confiance qu'ils me témoignent afin que je fasse résonner leurs voix à la Chambre des communes. Je servirai mes électeurs au mieux de mes compétences, toujours conscient de ma responsabilité envers eux.
Dufferin—Caledon est une circonscription très diversifiée, composée de communautés rurales, urbaines et suburbaines. Le comté de Dufferin compte cinq cantons, Amaranth, East Garafraxa, East Luther-Grand Valley, Melancthon et Mulmur, ainsi que trois villes, Mono, Orangeville et Shelburne.
Caledon est une ville très étendue de la région de Peel. Elle représente en gros la moitié nord de cette région. Elle est composée d'un certain nombre de plus petites communautés, notamment Bolton, la plus grande, Caledon East, Inglewood, Palgrave, Cheltenham et Alton.
Dufferin—Caledon possède des caractéristiques géographiques diverses et impressionnantes, comme l'escarpement du Niagara et la moraine d'Oak Ridges. Les cours supérieurs de quatre réseaux hydrographiques du Sud de l'Ontario prennent leur source dans Dufferin—Caledon: la rivière Grand, la rivière Humber, la rivière Nottawasaga et la rivière Credit. Les riches terres arables permettent un large éventail de cultures, notamment les pommes de terre, le maïs, le soja et l'orge. Les champs nourrissent un bétail nombreux: bovins de boucherie, bovins laitiers, porcs, poulets, moutons, chèvres et chevaux.
L'association touristique Hills of Headwaters vante les richesses de la circonscription en disant qu'elle se trouve dans la cour arrière de Toronto. Parmi les activités offertes, on compte le ski de fond et alpin, le golf sur des terrains de calibre mondial, les randonnées pédestres sur le Bruce Trail, la chasse dans nos forêts et la pêche dans nos rivières.
La vie industrielle de Dufferin—Caledon se caractérise par des fabricants de composantes pour l'industrie canadienne de l'automobile, par un secteur vigoureux des matières plastiques et de la fabrication, notamment la fabrication d'équipement de moulage par injection à la fine pointe, ainsi que par un grand nombre de petites et de moyennes entreprises manufacturières dans les plus grands centres de la circonscription.
Le discours du Trône démontre la véracité des propos de William Shakespeare qui disait qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Quand le gouvernement ira-t-il au-delà de ses vieilles promesses et commencera-t-il à envisager un pays doté d'un gouvernement qui guide ses citoyens et qui prend la place qui lui revient en tant que chef de file au sein de la communauté internationale? Combien de fois devrons-nous assister à une autre lecture du discours du Trône pour entendre répéter les mêmes vieilles promesses? Au fil des années, les promesses recyclées perdent de leur éclat. La vision du passé est chose du passé. La promesse d'un plan de soins de santé pour toute une génération est soudainement réduite à un plan décennal.
Les Canadiens ont eu la possibilité de se faire entendre au mois de juin dernier. Ils ont choisi d'élire un gouvernement minoritaire pour ne pas attribuer trop de pouvoir à un parti en particulier, dans l'espoir de voir apparaître des idées novatrices et une nouvelle vision qui feraient évoluer le Canada.
Le discours du Trône n'offre pas de nouvelles idées aux Canadiens. Il incombe aux députés de l'opposition, comme moi, de faire rapport à leurs électeurs et de leur expliquer pourquoi le gouvernement est si peu intéressé par les défis auxquels sont confrontées les circonscriptions rurales du pays.
Comme je l'ai dit au début de mon intervention, la circonscription de Dufferin—Caledon compte, bien qu'il y en ait moins qu'il y a dix ans, de nombreuses exploitations et des familles d'agriculteurs qui se transmettent l'exploitation d'une génération à une autre. Comme c'est aussi le cas actuellement dans le reste du pays, il y a moins d'agriculteurs, qui doivent donc en faire plus, mais pour combien de temps encore, je vous le demande?
Les agriculteurs de ma circonscription parlent des craintes qu'ils ont face à l'avenir de leur industrie. De plus en plus, ils me disent que pour la première fois de l'histoire de leur entreprise familiale, ils accusent des pertes en capitaux propres. Ils craignent pour l'avenir de leur gagne-pain et la capacité future du pays de subvenir à ses propres besoins alimentaires. L'âge moyen des agriculteurs de la circonscription de Dufferin—Caledon étant actuellement de 52 ans, un âge où ils devraient planifier leur retraite, ils se demandent maintenant s'il leur restera quelque bien que ce soit pour assurer leur retraite.
Le Canada a été fondé sur l'exploitation agricole. L'industrie agricole est l'une des quatre grandes industries canadiennes. Pourtant, le discours du Trône aborde à peine cette question si ce n'est pour mentionner l'importance d'un accès fiable aux marchés américains. Au moins, il n'avance pas de date sur la réouverture de la frontière.
Les frontières internationales ont été fermées au Canada à cause d'une seule vache atteinte de l'ESB. Nous voici seize mois plus tard et les frontières sont encore fermées sans qu'il y ait le moindre espoir qu'elles soient ouvertes bientôt. Comment peut-on croire que le gouvernement entend agir dans ce dossier alors qu'il en parle à peine dans le discours du Trône?
On trouve quelques mots sur l'ESB dans un seul paragraphe du discours du Trône. Pourtant, le gouvernement demande aux Canadiens de lui faire confiance et de croire qu'il misera sur sa réussite dans le dossier de la frontière intelligente et poursuivra ses efforts en vue d'établir des relations plus élaborées et mieux informées avec le milieu des affaires et le milieu gouvernemental aux États-Unis. Les électeurs de ma circonscription ne sont pas du tout rassurés par ces tièdes propos déguisés en plan ou en stratégie pour rouvrir la frontière canado-américaine. Ils ne sont ni l'un ni l'autre.
Comme ma circonscription de Dufferin--Caledon est située à l'embouchure de quatre réseaux fluviaux du sud de l'Ontario et d'importants aquifères, cet environnement naturel requiert une intendance soutenue et fondée sur de solides connaissances.
Je suis déçu de voir que la partie du discours qui traite de l'environnement n'est guère plus qu'un ramassis de promesses reprises des années précédentes, qui proposent des dates de mise en oeuvre en 2005, ou de démarrage entre 2006 et 2008, sinon plus tard. Quand il s'agit d'un plan de protection de l'environnement, les Canadiens méritent davantage qu'une série de platitudes et la promesse de mesures incertaines qui seront prises un jour. Il faut agir maintenant pour le bien de l'environnement.
Après avoir présenté des solutions à tous les défis qui se posent dans les domaines de compétence fédérale, le discours du Trône propose ensuite des solutions dans des domaines de compétence provinciale, notamment un nouveau pacte pour les municipalités et les communautés, en plus du programme national de garde d'enfants.
Dans les milieux gouvernementaux, cela est probablement interprété comme une sortie des sentiers battus. Les municipalités n'existant qu'en fonction du bon plaisir des provinces, il ne fait aucun doute que ces dernières peuvent orchestrer de nouveaux pactes.
Le mois dernier, j'ai rencontré le président du conseil du comté de Dufferin, son honneur Keith Thompson. En me rencontrant, le président Thompson voulait me faire part des besoins du comté en matière d'investissements soutenus et substantiels dans l'infrastructure de la part de tous les niveaux de gouvernement: municipal, provincial et fédéral.
Le président du conseil de comté a fait valoir que les municipalités rurales doivent investir dans les ponts et chaussées, et que la nécessité de mettre à jour les systèmes d'adduction d'eau et d'égouts avait érodé leur capacité de suivre le rythme. Il m'a affirmé que l'un des cantons locaux avait condamné une route car il n'était pas en mesure de remplacer un pont dorénavant impossible à remettre en service. Dans la petite localité de Marsville, les citoyens vivent une situation exceptionnelle: leur facture d'eau est plus élevée que les taxes foncières prélevées pour leurs propriétés. Voilà seulement deux exemples illustrant la nécessité de programmes d'infrastructures traditionnels dans le Canada rural.
Les localités rurales sont davantage qu'une source précieuse de ressources naturelles et un inestimable héritage culturel. Environ 40 p. 100 des exportations du Canada et 24 p. 100 de notre produit intérieur brut proviennent des régions rurales du Canada. Les investissements du gouvernement dans les localités rurales sont rentables du point de vue des affaires, lorsqu'on pense que 40 p. 100 des exportations canadiennes proviennent des campagnes. C'est là une contribution importante à la prospérité de notre pays.
La capacité du Canada rural à continuer de contribuer au même niveau est remise en question, ce qui m'amène à la deuxième raison de la visite du président Thompson. Il m'a rappelé que le principal handicap des localités rurales est le fossé numérique qui sépare nos localités rurales et les collectivités septentrionales de nos voisins.
Dans le discours du Trône de 2001, le gouvernement libéral de l'époque s'était engagé à collaborer avec le secteur privé pour réaliser l'objectif de rendre les services à large bande accessibles à tous les citoyens, institutions publiques et collectivités du Canada avant 2005. Cela ne s'est pas produit et rien dans le discours du Trône ne permet de penser que cela est sur le point d'arriver. Le discours du Trône me rappelle En attendant Godot, une pièce de théâtre de Samuel Becket.