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CIMM Rapport du Comité

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SOMMAIRE

 

En août 2014, Daech a attaqué la région de Sinjar, dans le nord de l’Iraq, un territoire occupé essentiellement par les yézidis, une minorité ethnoreligieuse établie de longue date et condamnée par Daech pour ses croyances. Parmi les atrocités commises dans la région contre les yézidis, on a rapporté des cas d’enlèvement et d’assassinat d’hommes, d’esclavage sexuel de femmes et de filles, ainsi que l’enrôlement forcé de garçons dans des groupes de combattants de Daech. Le Canada et d’autres membres de la communauté internationale se sont mobilisés pour secourir ceux partis se réfugier ailleurs en Iraq ou ayant fui vers les pays voisins. En 2016, la Chambre des communes a adopté une motion demandant au gouvernement du Canada d’offrir l’asile aux femmes et aux filles yézidies, les victimes les plus vulnérables de ces exactions de 2014. Il s’en est suivi une initiative qui a permis la réinstallation au Canada de plus de 1 000 yézidis au cours de la dernière année.

Un an après l’arrivée de ces personnes au pays, le temps est venu de tirer des leçons de la manière dont elles ont vécu leur réinstallation, notamment en ce qui concerne les collectivités d’accueil, ainsi que leurs besoins financiers et en matière de logement. Donner aux femmes et aux enfants yézidis la possibilité de se réinstaller au Canada est la première étape à franchir pour leur permettre de refaire leur vie. Or, plusieurs services d’aide essentiels, comme un meilleur accès aux ressources en santé mentale et en interprétation, sont nécessaires à leur pleine intégration dans la société d’accueil. Pour les survivants de Daech, le chemin vers la guérison passe aussi par la réunification des familles en faisant venir au Canada les êtres chers qu’ils ont laissés derrière eux.

Le 16 octobre 2017, le Comité permanent de la citoyenneté et de l’immigration de la Chambre des communes a décidé de demander un bilan de la situation, notamment des problèmes auxquels se heurtent les femmes et les enfants yézidis dans leur réinstallation au Canada. Il a donc rencontré des représentants de divers ministères et organismes d’établissement, des parrains de réfugiés ainsi que des femmes et des enfants yézidis nouvellement arrivés au pays. Le présent rapport contient plusieurs recommandations formulées à la lumière des sujets abordés tout au long de l’étude. Le Comité aimerait toutefois attirer plus particulièrement l’attention sur la nécessité de fixer des cibles plus ambitieuses pour la réinstallation de réfugiés au Canada, et de faciliter le parrainage privé de femmes et d’enfants yézidis. Le Comité recommande également l’élaboration d’un guide des pratiques exemplaires sur la réinstallation et l’intégration de groupes vulnérables, ainsi que l’anticipation des besoins en matière de compétences linguistiques, dans le but d’offrir aux nouveaux arrivants des services d’interprétation professionnels dans leur langue maternelle.

Les initiatives de réinstallation ne sont pas la seule solution aux déplacements forcés que subissent les yézidis. Le problème doit aussi se régler par la stabilisation de la région de Sinjar et la création d’un environnement favorable à ceux qui voudraient retourner chez eux; cela doit aussi faire partie du processus permettant aux yézidis de reconstruire leur vie. Par l’entremise de sa Stratégie pour le Moyen‑Orient, le gouvernement du Canada fournit une aide humanitaire et contribue aux efforts internationaux visant à assurer la sécurité dans la région, avec l’espoir de la voir prospérer dans un proche avenir.