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HESA Rapport du Comité

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RAPPORT SUPPLÉMENTAIRE DU NOUVEAU PARTI DÉMOCRATIQUE DU CANADA

Une stratégie sur le diabète pour le Canada

Les néo-démocrates croient fermement que le gouvernement fédéral doit en faire plus pour aider les Canadiens diabétiques, en particulier ceux qui doivent payer des sommes importantes de leur poche en raison de leur maladie chronique.

Le Canada a un des taux de prévalence du diabète les plus élevés parmi les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques, plus de trois millions de Canadiens (soit 9,4 % de la population) souffrant d’un diabète de type 1 ou 2.

Le 21 mars 2017, le Comité permanent de la santé de la Chambre des communes a décidé d’étudier les stratégies en matière de diabète au Canada et dans d’autres pays. En six réunions, le Comité a entendu 32 témoins et il a reçu 12 mémoires de Canadiens vivant avec le diabète, d’organismes porte-parole et de professionnels de la santé.

Les néo-démocrates appuient les 11 recommandations du Comité, qui visent à aider le gouvernement du Canada à trouver de meilleures façons d’éviter que des gens développent un diabète de type 2 et à aider davantage les personnes diabétiques.

Cependant, pour que tout Canadien diabétique puisse avoir accès aux médicaments, aux appareils et aux fournitures dont il a besoin pour gérer sa maladie, le Nouveau Parti démocratique du Canada demande également la mise en œuvre immédiate d’un programme d’assurance-médicaments public, complet et universel, comme le recommande le Comité permanent de la santé de la Chambre des communes dans son rapport intitulé Un régime d’assurance-médicaments universel pour tous les Canadiens : une nécessité. D’après le directeur parlementaire du budget, en mettant en œuvre un tel programme, nous économiserions 4,2 milliards de dollars par an, tout en protégeant tous les Canadiens.

En 1921, le Dr Frederick Banting, Charles Best, James Collip et leur superviseur, James Macleod, découvraient l’insuline dans un laboratoire de l’Université de Toronto. Leur découverte, qui révolutionna le traitement du diabète dans le monde, reste parmi les découvertes médicales les plus célèbres de l’histoire canadienne. Pourtant, aujourd’hui, de nombreux Canadiens diabétiques n’ont pas les moyens d’acheter les médicaments, les appareils et les fournitures dont ils ont besoin. Comme l’a déclaré au Comité Dave Prowten, président et chef de la direction de la Fondation de la recherche sur le diabète juvénile du Canada : « Ce serait une occasion perdue si, à la veille du centenaire de la découverte de l’insuline au Canada, on n’ajoutait pas les différents types d’insuline à la liste des médicaments couverts. »

On estime à présent que de 10 à 20 % de la population canadienne – soit entre 3,5 et 7 millions de Canadiens – ne sont pas suffisamment assurés pour se procurer les médicaments sur ordonnance dont ils ont besoin, quand ils en ont besoin. D’après Action diabète Canada :

Un tiers des Canadiens qui travaillent n’ont pas d’assurance-médicaments. Pour ces personnes, il est difficile de prendre des médicaments, en particulier le traitement à vie du diabète et la prévention de ses complications (cécité, amputation des membres inférieurs, maladie rénale), à cause des coûts élevés. Il arrive que les patients prennent moins leurs médicaments, retardent le renouvellement de leurs ordonnances ou renoncent entièrement à se soigner. En fait, un quart des ménages canadiens déclarent ne pas prendre, pour une question de coûts, des médicaments qui leur sont prescrits [traduction].

Dans un récent rapport, la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et d’infirmiers constate que 57 % des Canadiens diabétiques déclarent ne pas respecter les traitements qui leur sont prescrits, faute de pouvoir acheter les médicaments, les appareils et les fournitures nécessaires. Le non-respect des traitements lié au coût peut entraîner des complications et une mortalité évitables. D’après la Fondation de la recherche sur le diabète juvénile du Canada, « une étude de population réalisée en Ontario qui suivait 600 000 patients a constaté que chaque année, environ 830 patients jeunes ou d’âge moyen mouraient, faute d’avoir accès à de l’insuline ». En revanche, d’après un mémoire soumis conjointement par 100 Campaign, Santé Diabète, T1 International et Universities Allied for Essential Medicines, si les personnes diabétiques bénéficiaient d’une assurance-médicaments universelle, on pourrait éviter 5 000 décès rien qu’en Ontario.

Tout au long de l’étude du Comité, des Canadiens vivant avec le diabète ont raconté leurs difficultés à gérer leur maladie chronique. Ces témoins n’ont cessé de souligner la nécessité d’un programme d’assurance-médicaments public, complet et universel pour que tous les Canadiens diabétiques aient accès aux médicaments, aux appareils et aux fournitures dont ils ont besoin.

Victor Lepik, Britanno-Colombien qui vit depuis plus de 30 ans avec un diabète de type 1, a déclaré au Comité : « Depuis que je suis à la retraite et que je vis en Colombie-Britannique, il me paraît tellement évident que nous avons besoin d’un programme universel de soins de santé, pas seulement pour moi, mais pour tout le monde, en particulier pour les diabétiques. » M. Lepik a souligné que, pour prévenir les complications et offrir aux personnes diabétiques des solutions pratiques pour améliorer leur vie, il nous faut un programme financé à l’échelle nationale qui est ouvert à tous, sans égard à l’âge ou au revenu.

Charlene Lavergne, d’Oshawa (Ontario) souffre d’un diabète de type 1,5 ou 2 depuis plus de 43 ans. Quand on lui a demandé ce qu’une assurance-médicaments universelle signifierait pour elle personnellement, elle a répondu :

J’ai 63 ans. Cela voudrait dire que je pourrais espérer voir mes quatre petites-filles et que je pourrais vivre avec moins d’angoisse et de stress. Je saurais qu’elle est là. Je n’aurais pas à me démener ni à vendre mes affaires pour m’acheter des produits. J’aurais la bonne insuline aussi. C’est l’essentiel. J’ai besoin de la bonne insuline, pas du produit le moins cher sur le marché. Au fond, ça me donnerait de l’espoir et il me resterait un peu plus d’argent pour manger [traduction].

Mme Lavergne a également souligné qu’elle n’est pas un cas isolé au Canada. Elle a prévenu le Comité que les Canadiens diabétiques ne peuvent pas attendre plus longtemps un régime du gouvernement fédéral.

Aucun Canadien ne devrait jamais avoir à choisir entre acheter des médicaments ou de la nourriture. C’est pourquoi les néo-démocrates pensent qu’il est urgent d’adopter une approche nationale de l’assurance-médicaments qui garantit que tous les Canadiens ont accès aux médicaments dont ils ont besoin, quand ils en ont besoin. Cette assurance doit couvrir les appareils et les fournitures pour le diabète, comme les bandelettes réactives, les seringues, les pompes à insuline et les appareils de contrôle continu de la glycémie.

Pour des raisons cliniques, éthiques et économiques, des commissions royales, des instances nationales, des comités parlementaires et des groupes consultatifs de citoyens recommandent depuis les années 1940 la mise en place d’une assurance-médicaments publique, complète et universelle. Il est injustifié et inacceptable de retarder encore la mise en œuvre au Canada d’une assurance-médicaments publique, complète et universelle. Les Canadiens diabétiques ne peuvent se permettre d’attendre plus longtemps. Ils ont besoin que le gouvernement fédéral agisse de toute urgence.

Ils ont besoin d’une assurance-médicaments maintenant.

Les néo-démocrates recommandent donc :

Que le remboursement des médicaments, des fournitures et de l’équipement liés au diabète soit inclus dans un programme d’assurance-médicaments public, complet et universel établi par le gouvernement du Canada, en collaboration avec les provinces et les territoires, en modifiant la Loi canadienne sur la santé, comme le recommande le Comité permanent de la santé de la Chambre des communes dans son rapport intitulé Un régime d’assurance-médicaments universel pour tous les Canadiens : une nécessité.