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HESA Rapport du Comité

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Rapport dissident (Méthamphétamine)

Sommaire

Aboutissement de l’audition de 34 témoins au cours de huit réunions, l’ÉBAUCHE DE RAPPORT SUR LES RÉPERCUSSIONS DE L’ABUS DE MÉTHAMPHÉTAMINE AU CANADA correspond aux conclusions et aux recommandations de la majorité des membres du Comité.

Bien que le résumé des témoignages constitue une représentation fidèle de ce que nous avons entendu, les membres conservateurs du Comité ne sont pas d’accord avec plusieurs des recommandations proposées, en particulier la proposition de fournir gratuitement aux toxicomanes des drogues pour leur permettre de continuer de consommer sans danger, la multiplication des sites d’injection supervisée alors que, manifestement, malgré le grand nombre de ces sites, les décès par surdose ne cessent d’augmenter au Canada, et la décriminalisation des drogues sans le train de mesures prises par des pays comme le Portugal. Dès lors, les recommandations 5, 6, 17 et 20 ne font pas l’unanimité.

Recommandation 5 : Que le gouvernement du Canada, par l’entremise de l’Agence de la santé publique du Canada et de Santé Canada, mette en œuvre un projet pilote de réduction des métaits axé sur des approches visant à offrir de la méthamphétamine pharmaceutique non contaminée, en s’inspirant d’approches semblables en ce moment offertes à ceux qui consomment des opioïdes.

Cette recommandation n’apporte pas de solution au problème de la toxicomanie. Les contribuables appuient les mesures visant à aider les toxicomanes à se sevrer et à empêcher les gens de devenir toxicomanes au départ. Les contribuables ne veulent pas payer pour donner aux toxicomanes la possibilité de continuer de consommer sans danger. En fait, au Indigenous Healing Centre, des toxicomanes ont carrément dit au Comité qu’elles n’ont pas besoin d’investissements gouvernementaux dans des drogues sûres. Ce dont elles ont besoin, ce sont des investissements pour les aider à suivre un traitement pour leur dépendance et un programme de rétablissement.

Recommandation 6 : Que le gouvernement du Canada, par l’entremise de l’Agence de la santé publique du Canada, accorde un financement ciblé afin d’accroître l’accès aux centres d’inhalation supervisée et aux services de vérification des drogues.

Le gouvernement libéral a mis l’accent exclusivement sur les sites d’injection supervisée. Nous assistons néanmoins à une augmentation du nombre de décès causés par l’abus d’opioïdes et de méthamphétamine. D’autres solutions sont manifestement nécessaires et, pour cette raison, nous n’appuyons pas l’investissement de nouveaux fonds publics dans ce seul outil dont l’inefficacité a été démontrée. Quant aux services de vérification des drogues, nous convenons toutefois qu’ils répondraient à un besoin croissant.

Recommandation 17 : Que le gouvernement du Canada travaille avec les provinces, les territoires, les municipalités, les communautés autochtones et les organismes d’application de la loi afin de décriminaliser la possession simple de petites quantités de substances illicites.

Il convient de mettre plusieurs éléments en place avant de procéder à une décriminalisation. Au Portugal, on trouvait 170 centres de thérapie pour 11 millions de personnes, un système de santé véritablement universel, y compris des services de santé mentale, et l’éducation obligatoire dans les écoles aux méfaits de la drogue. La possession de drogue donne lieu à un examen obligatoire par un tribunal en présence de représentants médical, psychologique et juridique. Ils ont le pouvoir d’imposer des sanctions à l’intéressé.

Ils peuvent, par exemple, envoyer les personnes trouvées en possession de drogue en centre de sevrage et de rétablissement et leur faire suivre une thérapie pour soigner les traumatismes qui sont à l’origine de leur dépendance. De plus, dans le cas de travailleurs de la santé ayant été trouvés en possession de drogue à maintes reprises, ils peuvent leur interdire de travailler dans le système de santé.

Le Canada ne dispose pas à l’heure actuelle des services de rétablissement nécessaires. Les services de santé mentale abordables ne sont pas suffisants non plus. Nous n’avons pas l’éducation obligatoire aux méfaits ni un système correctionnel comparable à celui du Portugal. Il serait irréaliste de croire que le Canada pourrait obtenir les mêmes résultats que le Portugal sans mettre en place tous les éléments obligatoires. C’est pourquoi nous appuyons la recommandation 16 et n’envisagerions pas la recommandation 17 tant que ces éléments n’auront pas tous été mis en place.

La recommandation 20 vise à donner accès aux traitements dans les prisons et établissements correctionnels fédéraux. Ce serait un moyen de venir en aide aux personnes qui se trouvent dans le système correctionnel à cause de leur dépendance, mais n’ont aucun espoir de cesser de consommer.