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HUMA Rapport du Comité

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CHAPITRE 4 : SANTÉ MENTALE

A.  Contexte

La santé mentale recoupe chacun des sujets abordés dans la présente étude : soutien du revenu, éducation, formation et emploi, logement et collectivités. Les gens sont plus vulnérables à la pauvreté s’ils ont une mauvaise santé mentale, et il faut en tenir compte dans le cadre des efforts visant à réduire la pauvreté.

Les provinces et les territoires sont responsables de la prestation des services de soins de santé mentale au Canada, sauf dans le cas de certains groupes (membres des Premières Nations habitant dans les réserves, membres actifs des Forces canadiennes, anciens combattants admissibles et détenus dans les pénitenciers fédéraux)[192]. En plus de financer et de gérer les services de soins de santé primaires et supplémentaires offerts à ces groupes, le gouvernement fédéral joue un rôle dans le domaine des soins de santé notamment en établissant et en appliquant les principes nationaux sur lesquels repose le système établi par la Loi canadienne sur la santé et en fournissant un soutien financier aux provinces et aux territoires[193]. Plusieurs ministères fédéraux financent des initiatives en matière de la santé mentale.

Santé Canada, qui a pour responsabilité de financer les soins de santé, fournis aux Autochtones vivant dans les réserves et aux collectivités inuites, investit plus de 300 millions de dollars par année dans des initiatives touchant la santé mentale qui sont menées par des organismes communautaires en santé, des centres de traitement des Premières Nations et des conseillers en santé mentale indépendants. Ces intervenants fournissent différents services : promotion de la santé mentale, traitement de la toxicomanie, prévention du suicide, services d’intervention en cas de crise, counseling, traitements et suivi, ainsi que soutien aux survivants des pensionnats et leur famille[194]. En 2016, le gouvernement a augmenté le financement accordé pour la santé mentale des Premières Nations et des collectivités inuites de 69 millions de dollars, et ces fonds sont versés conformément au premier cadre national du continuum du mieux-être mental des Premières Nations[195] et à la Stratégie nationale de prévention du suicide chez les Inuits[196].

En matière de santé mentale, l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a, notamment pour rôle de promouvoir la santé, de prévenir les maladies chroniques, de renforcer la collaboration intergouvernementale dans le domaine de la santé publique et de faciliter l’adoption d’approches nationales en matière d’élaboration de plans et de politiques en santé publique. L’Agence a formé un partenariat avec la Commission de la santé mentale du Canada et d’autres spécialistes du domaine afin de recenser, d’organiser et de présenter des données sur les résultats en matière de santé mentale positive, et sur les facteurs de risque et de protection connexes. Dans le cadre de son Programme de promotion de la santé mentale[197], l’Agence dirige et appuie des activités nationales de promotion d’une saine santé mentale, par exemple en coordonnant les mesures de promotion de la santé mentale prises par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux; en collaborant avec des intervenants et des partenaires pour produire des connaissances fondées sur des preuves qui contribuent à la conception de politiques et de programmes et en mettant au point des activités de sensibilisation et d’information du public sur la bonne santé mentale. L’ASPC travaille aussi en coordination avec les provinces et les territoires afin de mettre en œuvre l’Initiative des collectivités-amies des aînés[198] partout au pays. Cette initiative vise à encourager la mise en place de politiques, de services et de structures dans la collectivité afin de créer un environnement physique et social adapté aux personnes âgées et d’aider celles-ci à vivre en bonne santé et en sécurité tout en continuant de participer à la vie sociale.

EDSC gère le modèle Logement d’abord[199] qui, en plus de chercher à répondre aux besoins en matière de logement, vise à fournir des services de soutien et autres dont les sans-abri ont souvent besoin, tels que des services de counseling en santé mentale et en toxicomanie. Ce ministère est aussi responsable du soutien du revenu offert par l’entremise des prestations de maladie de l’assurance-emploi et des prestations d’invalidité du Régime de pensions du Canada qui s’adressent aux personnes souffrant d’une invalidité mentale grave ou prolongée.

En 2012, Statistique Canada a publié les résultats de son enquête sur la santé mentale dans les collectivités canadiennes[200], y compris des données sur le pourcentage de Canadiens aux prises avec des problèmes de santé mentale. Ce document comportait des détails sur les symptômes associés à la santé mentale, l’âge et le sexe des personnes atteintes de maladies mentales et les services de soins de santé fournis pour traiter ces maladies. Il n’y était toutefois pas question de la pauvreté.

B.  Ce que le Comité a appris

1.   La santé mentale au Canada

Le Comité a appris que les troubles liés à la santé mentale et à la toxicomanie sont les principales causes du fardeau de la maladie à l’échelle du globe et au Canada[201]. Des porte‑parole de Statistique Canada ont présenté les résultats de l’enquête sur la santé mentale dans les collectivités canadiennes. Cette enquête révèle qu’un grand nombre de personnes éprouvent un problème de santé mentale au cours de leur vie et que 10 % des Canadiens répondaient aux critères associés à un trouble de santé mentale dans les 12 mois précédant l’enquête. Parmi les personnes atteintes de troubles de santé mentale, 3 % souffraient d’une maladie mentale sérieuse ou grave[202]. Des témoins ont expliqué que le taux de troubles mentaux est plus élevé chez les femmes tandis que le taux de troubles de toxicomanie est plus élevé chez les hommes[203].

a.   Les coûts liés aux maladies mentales

Les problèmes de santé mentale entraînent des coûts importants pour les gouvernements et les employeurs. Le Comité a appris que 45 % des participants au Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées ont une incapacité liée à un trouble mental ou à la toxicomanie[204]. De plus, 30,9 % des demandes de prestations d’invalidité du Régime de pensions du Canada sont liés à des troubles de santé mentale, et ce pourcentage est à la hausse[205]. Les employeurs subissent des coûts puisque chaque semaine, 500 000 Canadiens ne se présentent pas au travail pour des raisons de maladie mentale[206]. Compte tenu des répercussions des troubles de santé mentale sur le marché du travail, un témoin a suggéré que les gouvernements qui planifient des politiques sur le travail tiennent compte des coûts associés aux effets de la santé mentale sur le chômage, en particulier le chômage à long terme[207].

b.   Le lien entre la santé mentale et la pauvreté

Le Comité a appris avec intérêt que près de 20 % des Canadiens gagnant un revenu annuel de moins de 20 000 $ ont indiqué avoir souffert d’un trouble de santé mentale, soit deux fois plus ou presque que les personnes appartenant à des groupes au revenu plus élevé[208]. Les personnes qui avaient de la difficulté à couvrir leurs dépenses essentielles étaient deux fois plus susceptibles de signaler qu’elles souffraient d’un trouble que les personnes dont le revenu était suffisant. Des témoins ont parlé du cycle que créent les problèmes de santé mentale, le chômage et la pauvreté :

Nous savons que la pauvreté compromet la capacité des Canadiens à se sentir bien et à se rétablir. La pauvreté exacerbe les symptômes de la maladie mentale et peut favoriser leurs manifestations. Parallèlement, la maladie mentale peut parfois compliquer la préservation d’emplois et par conséquent mener à la pauvreté. C’est un cercle vicieux[209].

Le Comité a également appris que les troubles étaient trois fois plus fréquents chez les personnes vivant principalement de l’aide sociale, comparativement aux personnes touchant un revenu d’emploi[210]. « Les personnes atteintes de maladies mentales ont de faibles revenus, sont moins susceptibles de faire partie du marché du travail, et sont moins susceptibles de bénéficier d’un logement convenable par rapport aux personnes aux prises avec d’autres incapacités, ainsi qu’à celles sans incapacités[211]. » Michael Creek, de Working for Change, a expliqué le lien entre la pauvreté et la maladie mentale :

Je ne peux imaginer quiconque à qui j’ai déjà parlé et qui a vécu dans la pauvreté qui n’ait pas vu sa santé mentale affectée par cette expérience. C’est simplement impossible à éviter. On devient si déshumanisé par l’expérience de la pauvreté que les problèmes de santé mentale ou de dépendance montrent leur face hideuse. J’ai survécu au cancer et je peux vous dire que la pauvreté m’a causé plus de dommage que les traitements contre le cancer ou d’autres maladies que j’ai affrontées. On pourrait décrire la pauvreté en soi comme une maladie[212].

c.   Les populations vulnérables et la santé mentale

Le Comité a entendu que les parents seuls, les célibataires, les jeunes, les Autochtones, les personnes à faible revenu, les personnes ayant connu l’itinérance et les victimes d’abus pendant l’enfance sont plus susceptibles de connaître des troubles de santé mentale. Il a appris avec intérêt que les immigrants présentent deux fois moins de troubles mentaux que les personnes nées au Canada[213].

Alors que les besoins en matière de services de soutien et autres en santé mentale résident surtout chez les populations les plus vulnérables au Canada, des témoins ont indiqué qu’il n’y a pas suffisamment de programmes provinciaux et territoriaux pour atteindre certains de ces groupes[214].

i.    Les jeunes

Le Comité a appris que les troubles de santé mentale se manifestent souvent en bas âge. Selon les spécialistes, plus de 1,2 million d’enfants et de jeunes, soit environ 20 %, sont touchés par un trouble de santé mentale, ce qui crée un fardeau pour les familles, les écoles et le système de justice[215]. Plusieurs témoins croyaient toutefois que ce pourcentage était beaucoup plus élevé chez les jeunes[216]. Le Comité s’est aussi fait dire qu’environ 75 % des adultes atteints d’un trouble de santé mentale ont commencé à avoir des problèmes durant leur enfance ou adolescence. Des témoins ont expliqué que l’absence de traitement à un âge précoce a des conséquences à long terme, car 60 % des jeunes adultes qui ont eu des problèmes de santé mentale durant leur enfance ont déclaré des résultats négatifs à l’âge adulte, comme le décrochage scolaire et l’incapacité de trouver ou de conserver un emploi, par rapport à 20 % des jeunes adultes qui n’ont pas connu de tels problèmes[217].

Dans un mémoire, le groupe d’action sur le revenu minimum garanti de Kingston établit un lien entre la hausse des taux d’anxiété, de dépression et de tentatives de suicide sur les campus collégiaux et universitaires au Canada et le stress provoqué par de lourdes dettes, l’absence d’emploi et la nature précaire du travail chez les jeunes qui ont un d’emploi[218].

Le Comité a aussi appris que les enfants vivant dans des ménages à faible revenu sont de deux à trois fois plus susceptibles d’éprouver des problèmes de santé mentale en raison du manque de compétences et de soins de leurs parents, du manque de stimulation cognitive et de l’exposition à de multiples facteurs de risques (p. ex., logement inadéquat et surpeuplé, mauvaise alimentation, adultes instables souffrant dans bien des cas de problèmes de santé mentale ou de toxicomanie et instabilité familiale)[219].

Le Comité a entendu des témoignages qui donnaient à réfléchir sur les effets des traumatismes, comme la violence parentale, la violence exercée par d’autres membres de la collectivité et l’agression sexuelle, sur la santé mentale des enfants. On lui a rappelé que « ces traumatismes sont associés à la pauvreté[220] ». Les témoins ont déclaré que les effets de ces traumatismes se font encore ressentir à l’âge adulte. Près de 14 % des adultes qui ont été victimes de mauvais traitements lorsqu’ils étaient enfants ont souffert d’un trouble de santé mentale ou de toxicomanie, soit plus du double comparativement aux personnes qui n’ont pas été maltraitées[221].

Le Comité a également entendu que la pauvreté et les troubles mentaux chez les jeunes et les enfants engendrent un cycle destructeur :

De nombreux enfants et jeunes ayant des problèmes de santé mentale sont exposés à la pauvreté, et il y a une association dynamique et bidirectionnelle entre les troubles de santé mentale à l’enfance et à l’adolescence et la pauvreté. Même si nous pensons souvent que la pauvreté est un déterminant d’une mauvaise santé mentale, il est important de reconnaître qu’une mauvaise santé mentale peut contribuer à la pauvreté[222].

Puisque les maladies mentales se manifestent dans la petite enfance, le fait d’intervenir tôt donne de meilleurs résultats puisqu’on peut ainsi offrir aux jeunes une enfance plus stable et faciliter leur transition vers des études supérieures, le marché du travail et la vie adulte. Des témoins ont également informé le Comité que les coûts sociaux liés aux conséquences additionnelles sur les systèmes d’éducation, de justice et d’aide sociale augmentent si on attend la fin de l’adolescence ou le début de l’âge adulte pour traiter les personnes souffrant de maladies mentales[223].

Des témoins ont toutefois décrit plusieurs difficultés liées à l’accès aux des services de santé mentale pour les enfants et les jeunes. Ellen Lipman, du McMaster Children’s Hospital, a expliqué qu’à Hamilton, les services de santé mentale pour enfants relèvent des ministères provinciaux de la Santé et celui des Services à l’enfance et à la jeunesse. Pour les services de pédopsychiatrie, les périodes d’attente (consultations, évaluations et traitements) peuvent aller jusqu’à neuf mois et même plus[224]. Même si la situation s’est quelque peu améliorée dans les dernières décennies, la stigmatisation sociale est un autre obstacle qui empêche les jeunes et leur famille de demander de l’aide pour un problème de santé mentale[225]. Le Comité s’est fait dire que les personnes souffrant de troubles de santé mentale font face à une stigmatisation et discrimination bien pire que les personnes toxicomanes[226].

ii.   Les Autochtones

Le Comité a également recueilli des témoignages sur les problèmes de santé mentale qui touchent les Autochtones. Des intervenants ont décrit l’historique de dislocation sociale qui est à l’origine d’un grand nombre des problèmes sociaux et de santé mentale actuels chez les Autochtones. Le Comité a appris que les Inuits ont perdu leur sens de l’autonomie, le contrôle sur leur vie et leur capacité d’autodétermination lorsqu’ils ont été obligés de changer leur style de vie nomade, ce qui a transformé le rôle traditionnel des hommes en tant que chasseurs et pourvoyeurs.

Dans les collectivités inuites, de nombreux facteurs, entre autres les conditions de logement largement inadéquates, ont empiré les problèmes de violence familiale, de suicide, de santé mentale et de toxicomanie. La majorité des collectivités inuites n’ont accès à aucun programme de santé mentale, et 70 % d’entre elles n’ont pas de refuge pour les femmes et les enfants victimes de violence familiale[227].

Il est particulièrement pressant de traiter les troubles de santé mentale dont souffrent les enfants avant qu’ils atteignent l’âge adulte dans les collectivités autochtones. Une étude révèle que, chez les Inuits, 52 % des femmes et 22 % des hommes ont été victimes de violence sexuelle lorsqu’ils étaient enfants. Le Comité a également appris que 50 % des Inuits sont âgés de 25 ans ou moins et qu’au Nunavut, 45 % des jeunes enfants vivent dans la pauvreté[228].

Des intervenants ont rappelé au Comité des données alarmantes sur le suicide chez les Inuits. Au Nunatsiavut, le taux de suicide atteint 239 sur 100 000 habitants comparativement à 11 pour 100 000 pour l’ensemble de la population canadienne[229].

d.   Le lien entre la santé mentale et le chômage

Des témoins ont informé le Comité qu’il existe un lien étroit entre le chômage et la santé mentale. Un intervenant a expliqué son étude montrant que les effets traumatisants du chômage augmentent plus la personne est longtemps sans emploi. La santé mentale des chômeurs à long terme (ceux sans emploi depuis plus de six mois) était moins bonne en raison de « leurs niveaux élevés d’anxiété, de frustration, de désillusion et d’isolement[230] ». Les porte-parole de Statistique Canada ont également fait référence à ce lien, car leur enquête révèle des taux plus élevés de troubles de santé mentale et de toxicomanie chez les personnes ayant une incapacité permanente de travailler[231].

Le Comité a appris avec intérêt que les personnes hautement scolarisées en particulier sont durement touchées si elles sont sans emploi pendant longtemps, probablement parce que les personnes occupant un emploi hautement rémunéré se définissent souvent par leur travail et que la perte de leur emploi est une atteinte à leur sentiment d’identité[232].

L’emploi est important non seulement pour des raisons monétaires, mais aussi parce qu’il contribue à la bonne santé mentale. L’emploi structure les journées et permet de socialiser, sans compter que les gens tirent un but et un sens de leur travail[233]. Tracy O’Hearn, de Pauktuutit Inuit Women of Canada, a également parlé de l’importance pour les gens d’apporter une contribution, que ce soit dans le cadre d’un travail rémunéré ou non. Elle a expliqué que les membres des collectivités inuites qui s’efforcent de trouver un mode de subsistance durable et de soutenir leur famille utilisent leurs propres mesures du succès, comme la chasse et les soins apportés aux enfants et à la famille, et non pas nécessairement l’accumulation de la richesse[234].

Des témoins ont décrit les différences, du point de vue de la dynamique et des résultats, entre les personnes souffrant de maladies mentales de courte durée et celles atteintes de maladies plus graves. En général, les personnes souffrant de maladies mentales graves ne se rétablissent pas rapidement et ne retournent pas au travail. Le Comité a appris que les travailleurs en congé de maladie pendant six mois avaient seulement une chance sur deux de retourner au travail et qu’après un an ou plus, les chances de retour au travail étaient seulement de 10 %, ce qui explique pourquoi 90 % des personnes qui vivent avec une maladie mentale sérieuse ou grave sont sans emploi[235].

Les témoins ont toutefois insisté sur le fait qu’un grand nombre de personnes souffrant de troubles de santé mentale aimeraient travailler, mais qu’elles se butent à de multiples obstacles. La Commission de la santé mentale du Canada appelle « la main-d’œuvre en devenir » les personnes qui ont quitté leur emploi ou celles qui n’ont jamais intégré le marché du travail en raison de problèmes de santé mentale. Entre autres obstacles, mentionnons le manque d’expérience de travail lié aux troubles de santé mentale durant l’enfance, les perturbations en cours d’étude, de formation et d’emploi et l’absence de mesures d’adaptation en milieu de travail[236].

Autre conséquence du chômage : les personnes sans emploi souffrant de maladies mentales n’ont pas accès à des régimes d’assurance offerts dans le cadre d’emplois rémunérés. Souvent, le traitement des maladies mentales comprend des médicaments. Parfois, les personnes qui perdent leur emploi et les avantages sociaux qui s’y rattachent ne peuvent plus se payer ces médicaments, ce qui retarde leur guérison et leur retour au travail. Le problème se pose aussi pour les jeunes, qui occupent souvent des emplois précaires offrant peu d’avantages sociaux[237].

e.   Le manque de données

Le Comité a été informé que les données sur la santé mentale des Canadiens n’étaient pas exhaustives, étant donné que l’enquête sur la santé mentale dans les collectivités canadiennes de Statistique Canada ne s’étendait pas aux enfants de moins de 15 ans, aux personnes vivant dans les territoires, aux habitants des réserves autochtones, aux membres des Forces canadiennes et aux sans-abri[238].

C.  Approches et options

1.   Renseignements généraux

a.   L’accès à l’emploi

Des témoins ont indiqué que les gouvernements devraient renforcer les politiques qui récompensent et soutiennent les gens qui retournent au travail après s’être remis de problèmes de santé mentale. Ils ont aussi dit que les régimes actuels de soutien du revenu sont inefficaces et pénalisent ou omettent d’encourager le revenu gagné, ce qui n’aide pas les personnes souffrant de maladies mentales, qui ne peuvent pas trouver d’emploi ou encore qui travaillent de manière sporadique en raison de leur maladie[239]. Le gouvernement fédéral pourrait également travailler en collaboration avec les employeurs pour faire en sorte que les politiques, pratiques et cultures en milieu de travail ouvrent davantage les portes aux personnes ayant des problèmes de santé mentale et s’assurer que les employeurs prennent en compte les besoins de ces personnes, comme ils le font pour les autres travailleurs ayant une incapacité.

La Commission de la santé mentale du Canada a encouragé le gouvernement fédéral à travailler de concert avec les employeurs afin de déterminer ce qui fonctionne bien, de recenser les pratiques exemplaires qui permettent de changer la culture en milieu de travail, et d’établir des politiques et des pratiques de façon à permettre aux personnes aux prises avec des maladies mentales de conserver leur travail et de retourner au travail plus rapidement si elles doivent prendre congé. Elle lui a aussi demandé de faciliter l’échange d’information sur les pratiques exemplaires qui aident les personnes souffrantes qui n’ont jamais intégré le marché du travail à trouver des emplois[240]. Pour sa part, le Centre de toxicomanie et de santé mentale a indiqué que le gouvernement fédéral devrait appuyer les initiatives visant à aider les personnes vivant avec des maladies mentales à trouver et à conserver des emplois[241].

Des témoins ont dit au Comité que les programmes en matière de santé mentale ne devraient pas se limiter au secteur des soins de santé compte tenu des liens entre la santé mentale et la pauvreté. Ils devraient aussi y être reliés à des programmes de formation et d’emploi afin de permettre aux personnes vivant avec des maladies mentales de trouver et de conserver un emploi[242].

b. La prestation de services

Des intervenants ont informé le Comité qu’il faut améliorer l’accès à des traitements pour le trouble de stress post-traumatique et à des psychothérapies adaptées à la culture pour les immigrants et les réfugiés qui peuvent souffrir de traumatismes liés à des expériences vécues dans leur pays d’origine [243].

D’après les témoins, les gouvernements devraient financer des programmes de santé mentale fondés sur un modèle semblable à Logement d’abord. Ce programme permet de fournir des services complets aux clients, et des services de différents secteurs et organismes sont coordonnés de manière à répondre aux besoins particuliers du client[244]. Les témoins ont également mentionné qu’il est important de fournir les services et les programmes de soutien en santé mentale dans des locaux communautaires, comme les centres communautaires, les gymnases et les écoles, pour les rendre plus accessibles aux particuliers et aux familles et réduire la stigmatisation[245].

c.   Les jeunes

Pour amener les jeunes et leurs familles à demander des services en santé mentale, les témoins ont entre autres proposé la publication en ligne de renseignements sur les troubles de santé mentale et la façon d’obtenir des services et du soutien. Il serait également possible d’améliorer l’accès aux services de santé mentale fournis par télésanté et d’ajouter la santé mentale au programme d’éducation dans les écoles[246].

Étant donné que 70 % des problèmes de santé mentale frappent les enfants, les jeunes et les jeunes adultes, les intervenants ont indiqué que les investissements dans les services de santé mentale devraient cibler ces groupes d’âge. En plus d’accorder plus de fonds pour les services et soutiens en santé mentale, il faudrait aider les enfants et les jeunes à poursuivre et à terminer leurs études et appuyer les jeunes souffrant de troubles mentaux à suivre une formation et à trouver un emploi[247].

d.   La santé mentale des Autochtones

Le Comité a entendu qu’il n’est pas réaliste, pour les collectivités inuites, de revenir à leur ancien mode de vie. Leurs représentants ont toutefois demandé que l’on améliore les services de santé mentale et que ces services soient adaptés à la culture et établis en étroite collaboration avec les collectivités[248]. Ils ont aussi proposé que les gouvernements mettent en place davantage de services communautaires et de services de groupe pour pouvoir venir en aide en même temps à un plus grand nombre de familles inuites[249].

Des mesures additionnelles ont été mises en place pour faire face aux crises récentes en matière de santé mentale et aux flambées de suicides dans les Premières Nations et les collectivités inuites. Entre autres, une équipe d’intervention en santé mentale a été dépêchée sur place pour aider les collectivités en situation de crise. De plus, des équipes de mieux-être mental ont été créées afin de mettre en place des services et un soutien continus, et une ligne téléphonique d’urgence a été établie afin d’offrir, nuit et jour, l’aide d’un conseiller en anglais, en français, en inuktitut et en cri. Santé Canada a reconnu que l’approche cloisonnée adoptée par les différents ministères et les responsables de programmes pour fournir des services gouvernementaux aux collectivités des Premières Nations avait entraîné un manque d’intégration des services et des lacunes. Le Ministère a constaté une amélioration de la qualité des soins et de la satisfaction des besoins des Premières Nations lorsque les collectivités ont le contrôle des programmes et services. C’est pourquoi près de 90 % des services et programmes de santé mentale financés par le gouvernement sont maintenant contrôlés par les Premières Nations[250].

Selon les intervenants, le gouvernement fédéral et les collectivités inuites doivent trouver des façons originales de fournir des services de santé mentale, y compris des programmes de prévention du suicide, dans les collectivités inuites. Un témoin a indiqué qu’au Nunavik, la technologie de télésanté est utilisée pour offrir des services dans d’autres domaines de la santé et qu’il s’agit là d’un moyen de fournir un soutien dans les collectivités éloignées. Les porte-parole de Santé Canada ont indiqué que même s’il n’existe pas, pour les collectivités inuites, de cadre officiel, comme le Cadre du continuum du mieux-être mental des Premières Nations, le gouvernement envisage d’adopter une approche semblable pour répondre aux besoins en santé mentale des Inuits[251]. Selon une intervenante, toute stratégie nationale sur la santé mentale devrait comporter un volet propre aux Autochtones, aux Inuits et aux Métis[252].

Les témoins ont rappelé au Comité que les interventions en situation de crise et les déploiements à court terme de professionnels de la santé dans les collectivités ne peuvent pas à eux seuls assurer le mieux-être mental des gens et que des services de soutien sont nécessaires en permanence. Ils ont ajouté que les gouvernements doivent tenir compte des déterminants de la santé et fournir d’autres services de soutien, comme des logements adéquats, des infrastructures communautaires et des services d’éducation, pour améliorer la santé mentale[253].

e.   Investissements fédéraux

Des témoins ont proposé que le gouvernement fédéral finance un programme d’assurance médicaments, ce qui soulagerait financièrement quelque peu les personnes atteintes de maladies mentales qui nécessitent un traitement pharmaceutique et faciliterait leur rétablissement et leur retour au travail[254]. Toutefois, d’autres ont signalé qu’un tel programme ne profiterait aucunement aux personnes souffrant de maladies mentales graves (souvent des sans-abri), et que le gouvernement devrait mettre l’accent sur d’autres priorités. Ils ont ajouté qu’il existe des traitements et des thérapies non pharmaceutiques sous-financés pour les personnes toxicomanes ou atteintes de troubles de santé mentale et que l’on devrait accorder des fonds à ce chapitre[255]. Le Comité a aussi entendu que le gouvernement fédéral devrait faire preuve de plus de leadership en appuyant les sites d’injection sécuritaire en milieu rural et urbain et dans les collectivités[256].

f.    Poursuivre la recherche

Des témoins ont encouragé le gouvernement fédéral, en collaboration avec les autres ordres de gouvernement et des intervenants, à appuyer financièrement la recherche visant à mieux comprendre les liens entre les déterminants sociaux de la santé, de la santé mentale et de la santé en général. Il devrait aussi soutenir davantage la recherche sur les pratiques exemplaires et les politiques et programmes efficaces afin d’améliorer les services offerts aux personnes vivant avec des problèmes de santé mentale[257].

Selon les témoins, le gouvernement fédéral pourrait contribuer à améliorer la santé mentale en accordant des ressources pour la recherche sur les approches et traitements efficaces et en favorisant l’élaboration de politiques dans le domaine[258].

g.   Rôle du gouvernement fédéral en tant qu’employeur et fournisseur de services

Le Comité a appris que le gouvernement fédéral, en tant qu’important employeur au Canada, a donné un bon exemple aux autres employeurs en adoptant la norme nationale sur la santé et la sécurité psychologiques dans la fonction publique. Selon Ed Mantler, de la Commission de la santé mentale du Canada, le gouvernement fédéral pourrait faire preuve de plus de leadership auprès des autres employeurs en élaborant des politiques qui favorisent le retour dans la fonction publique des personnes souffrant de troubles de santé mentale et qui éliminent les obstacles à ce retour, y compris les facteurs de dissuasion financiers[259]. Le Comité s’est aussi fait dire que les mesures prises par le gouvernement fédéral afin d’intégrer l’approvisionnement social à ses pratiques en matière d’approvisionnement pourraient favoriser l’emploi de personnes souffrant de maladies mentales[260]. On a aussi proposé que les politiques d’approvisionnement applicables aux employeurs qui embauchent des personnes souffrant de maladies mentales s’étendent aux marchés touchant les investissements dans les infrastructures annoncés récemment par le gouvernement dans le cadre du budget[261].

2.   Concepts novateurs

Tout au long de l’étude, le Comité a pris connaissance de plusieurs idées et projets liés au bien-être mental, dont certains pourraient être appliqués à des projets de réduction de la pauvreté, par exemple :

  • Fonds pour les initiatives locales de réduction de la pauvreté : Un témoin a décrit le Fonds pour les initiatives locales de réduction de la pauvreté mis en place par le bureau de la Stratégie ontarienne de réduction de la pauvreté. Le but est d’accorder à des organisations communautaires luttant contre la pauvreté des subventions pour qu’elles puissent évaluer les initiatives en cours, rendre compte de leur viabilité et présenter des recommandations quant à leur bonification[262].
  • Examen des pratiques novatrices en matière de mesures d’adaptation en milieu de travail : La Commission de la santé mentale du Canada a mené une étude de cas auprès de 40 organisations mettant en application la norme nationale sur la santé et la sécurité psychologiques au travail afin de mettre en lumière des innovations. Les milieux de travail ont été modifiés pour les rendre plus accessibles aux personnes atteintes de maladies mentales qui travaillent ou qui entrent sur le marché du travail[263].
  • Le logement comme moyen d’améliorer la santé mentale et sociale des personnes âgées : Un témoin a proposé d’intégrer des logements sociaux pour les aînés sur les campus collégiaux et universitaires. Une telle initiative donnerait aux étudiants une meilleure compréhension des besoins de ce groupe de personnes et réduirait l’isolement social des aînés[264].
  • Équipes multisectorielles de gestion des cas : Le gouvernement de l’Ontario a adopté un programme de sécurité communautaire axé sur le risque, en prenant appui sur un modèle en place à Glasgow, en Écosse. Ce modèle encourage une communication intensive entre les fournisseurs de services de différents secteurs qui entrent en contact avec les mêmes clients vulnérables, dans le but d’échanger des informations qui n’étaient pas communiquées par le passé. L’équipe multisectorielle se réunit périodiquement pour discuter des différents clients. Grâce à cette initiative, la gestion de cas est mieux coordonnée et il y a moins de lacunes en ce qui concerne les services[265].
  • Initiative des collectivités amies des aînés : Le gouvernement du Québec applique le modèle de l’initiative des collectivités amies des aînés dans un grand nombre de collectivités à l’échelle de la province[266]. Dans le cadre de cette initiative, des politiques, des services et des structures sont mis en place pour aider les personnes âgées à demeurer actives, engagées et en bonne santé dans leurs collectivités. Il peut s’agir, par exemple, de rendre les infrastructures communautaires plus accessibles aux personnes âgées, de réduire l’isolement social de ces personnes et de fournir un soutien pour qu’elles aient accès aux renseignements dont elles ont besoin.
  • Cadre du continuum du mieux-être mental des Premières Nations : Le Cadre du continuum du mieux-être mental des Premières Nations de Santé Canada a été établi en collaboration avec les Premières Nations. Il propose une approche en matière d’élaboration et de promotion des programmes et services de mieux-être de santé mentale dans les réserves et à l’extérieur de celles-ci. Le cadre intègre des éléments clés (Aînés, familles, culture et langue) et fournit des directives pratiques expliquant comment on peut adapter les programmes existants, transférer des ressources vers des mesures plus efficaces et intégrer les services entre les secteurs et les administrations.

[192]         Santé Canada a pour responsabilité d’assurer des services de santé mentale communautaires pour les Autochtones vivant dans une réserve et les collectivités inuites; de fournir, dans le cadre du Programme des services de santé non assurés, des médicaments non assurés et du counseling à court terme d’urgence en santé mentale pour les membres des Premières Nations inscrits sous le régime de la Loi sur les Indiens et les Inuits reconnus; de financer les programmes de prévention, de traitement et de suivi en toxicomanie, et d’assurer des services de soutien mental, psychologique et culturel et des services de transport pour les anciens élèves de pensionnats indiens admissibles. De plus, AANC doit assurer des services sociaux de base pour les Autochtones vivant dans une réserve et les collectivités inuites.

                Le Service correctionnel du Canada est responsable des soins de santé fournis aux détenus dans les pénitenciers fédéraux. Le ministère de la Défense nationale (MDN) est responsable des soins de santé offerts aux membres des Forces canadiennes. Anciens combattants Canada (ACC) est chargé de répondre à certains besoins en matière de soins de santé des anciens combattants. La responsabilité à l’égard des besoins en soins de santé des membres de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) relève à la fois de la GRC, d’ACC, du MDN et de Santé Canada. Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada fournit certains services de soins de santé à certaines catégories de réfugiés. Enfin, le Secrétariat du Conseil du Trésor est responsable de certains besoins en soins de santé des fonctionnaires fédéraux.

                Voir Martha Butler et Karin Philips, Questions d’actualité en santé mentale au Canada – Le rôle du gouvernement fédéral dans le domaine de la santé mentale, Publication no 2013-76-F, Service d’information et de recherche parlementaires, Bibliothèque du Parlement, Ottawa, 15 août 2013.

[193]         Santé Canada, Le système de soins de santé du Canada.

[194]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 31 janvier 2017 (Sony Perron, sous-ministre adjoint principal, Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits, ministère de la Santé).

[195]         Santé Canada, Cadre du continuum du mieux-être mental des Premières Nations, janvier 2015.

[196]         Inuit Tapiriit Kanatami, National Inuit Suicide Prevention Strategy, 2016 [disponible en anglais seulement].

[197]         Agence de la santé publique du Canada, Promotion de la santé mentale.

[198]         Agence de la santé publique du Canada, Collectivités-amies des aînés.

[199]         Gouvenement du Canada, EDSC, L’approche Logement d’abord.

[201]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42législature, 13 décembre 2016 (Ellen Lipman, médecin, Programme en santé mentale pour enfants et adolescents, McMaster Children’s Hospital).

[202]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Ed Mantler, vice-président, Programmes et priorités, Commission de la santé mentale du Canada).

[203]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 31 janvier 2017 (Jennifer Ali, chef, Division de la statistique de la santé, Statistique Canada).

[204]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Michael Creek, directeur, Initiatives stratégiques, Working for Change).

[205]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 31 janvier 2017 (Doug Murphy, directeur général, Politique du développement social, EDSC).

[206]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Ed Mantler, vice-président, Programmes et priorités, Commission de la santé mentale du Canada).

[207]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 13 décembre 2016 (Timothy Diette, professeur agrégé Redenbaugh en économie, Université Washington et Lee, à titre personnel).

[208]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 31 janvier 2017 (Jennifer Ali, chef, Division de la statistique de la santé, Statistique Canada).

[209]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016, 0845 (Ed Mantler, vice-président, Programmes et priorités, Commission de la santé mentale du Canada).

[210]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 31 janvier 2017 (Jennifer Ali, chef, Division de la statistique de la santé, Statistique Canada).

[211]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016, 1030 (Dre Vicky Stergiopoulos, médecin en chef, Centre de toxicomanie et de santé mentale).

[212]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016, 1030 (Michael Creek, directeur, Initiatives stratégiques, Working for Change).

[213]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 31 janvier 2017 (Jennifer Ali, chef, Division de la statistique de la santé, Statistique Canada).

[214]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 31 janvier 2017 (Anna Romano, directrice générale, Centre pour la promotion de la santé, Direction générale de la promotion de la santé et de la prévention des maladies chroniques, Agence de la santé publique du Canada).

[215]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 13 décembre 2016 (Ellen Lipman, médecin, Programme en santé mentale pour enfants et adolescents, McMaster Children’s Hospital).

[216]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Vicky Stergiopoulos, médecin en chef, Centre de toxicomanie et de santé mentale).

[217]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 13 décembre 2016 (Ellen Lipman, médecin, Programme en santé mentale pour enfants et adolescents, McMaster Children’s Hospital).

[219]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 13 décembre 2016 (Ellen Lipman, médecin, Programme en santé mentale pour enfants et adolescents, McMaster Children’s Hospital).

[220]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 13 décembre 2016, 0850 (Timothy Diette, professeur agrégé Redenbaugh en économie, Université Washington et Lee, à titre personnel).

[221]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 31 janvier 2017 (Jennifer Ali, chef, Division de la statistique de la santé, Statistique Canada).

[222]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 13 décembre 2016, 0855 (Ellen Lipman, médecin, Programme en santé mentale pour enfants et adolescents, McMaster Children’s Hospital).

[223]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 13 décembre 2016 (Peter Fitzgerald, président, McMaster Children’s Hospital).

[224]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 13 décembre 2016 (Tracy O’Hearn, directrice générale, Pauktuutit Inuit Women of Canada).

[225]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 13 décembre 2016 (Ellen Lipman, médecin, Programme en santé mentale pour enfants et adolescents, McMaster Children’s Hospital).

[226]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Vicky Stergiopoulos, médecin en chef, Centre de toxicomanie et de santé mentale).

[227]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 13 décembre 2016 (Tracy O’Hearn, directrice générale, Pauktuutit Inuit Women of Canada).

[228]         Ibid.

[229]         Ibid.

[230]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 13 décembre 2016 (Timothy Diette, professeur agrégé Redenbaugh en économie, Université Washington et Lee, à titre personnel).

[231]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 31 janvier 2017 (Jennifer Ali, chef, Division de la statistique de la santé, Statistique Canada).

[232]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 13 décembre 2016 (Timothy Diette, professeur agrégé Redenbaugh en économie, Université Washington et Lee, à titre personnel).

[233]         Ibid.

[234]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 13 décembre 2016 (Tracy O’Hearn, directrice générale, Pauktuutit Inuit Women of Canada).

[235]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Ed Mantler, vice-président, Programmes et priorités, Commission de la santé mentale du Canada).

[236]         Ibid.

[237]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Kelly Murphy, agente de développement des politiques, Développement social, finances et administration, Ville de Toronto).

[238]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 31 janvier 2017 (Jennifer Ali, chef, Division de la statistique de la santé, Statistique Canada).

[239]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Vicky Stergiopoulos, médecin en chef, Centre de toxicomanie et de santé mentale).

[240]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Ed Mantler, vice-président, Programmes et priorités, Commission de la santé mentale du Canada).

[241]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Vicky Stergiopoulos, médecin en chef, Centre de toxicomanie et de santé mentale).

[242]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Ed Mantler, vice-président, Programmes et priorités, Commission de la santé mentale du Canada).

[243]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Vicky Stergiopoulos, médecin en chef, Centre de toxicomanie et de santé mentale).

[244]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Kelly Murphy, agente de développement des politiques, Développement social, finances et administration, Ville de Toronto).

[245]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Vicky Stergiopoulos, médecin en chef, Centre de toxicomanie et de santé mentale).

[246]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 13 décembre 2016 (Tracy O’Hearn, directrice générale, Pauktuutit Inuit Women of Canada).

[247]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Vicky Stergiopoulos, médecin en chef, Centre de toxicomanie et de santé mentale).

[248]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 13 décembre 2016 (Tracy O’Hearn, directrice générale, Pauktuutit Inuit Women of Canada).

[249]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 13 décembre 2016 (Peter Fitzgerald, président, McMaster Children’s Hospital).

[250]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 31 janvier 2017 (Sony Perron, sous-ministre adjoint principal, Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits, ministère de la Santé).

[251]         Ibid.

[252]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 13 décembre 2016 (Tracy O’Hearn, directrice générale, Pauktuutit Inuit Women of Canada).

[253]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 31 janvier 2017 (Sony Perron, sous-ministre adjoint principal, Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits, ministère de la Santé).

[254]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Kelly Murphy, agente de développement des politiques, Développement social, finances et administration, Ville de Toronto).

[255]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Michael Creek, directeur, Initiatives stratégiques, Working for Change).

[256]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Kelly Murphy, agente de développement des politiques, Développement social, finances et administration, Ville de Toronto).

[257]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Ed Mantler, vice-président, Programmes et priorités, Commission de la santé mentale du Canada).

[258]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 13 décembre 2016 (Peter Fitzgerald, président, McMaster Children’s Hospital).

[259]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Ed Mantler, vice-président, Programmes et priorités, Commission de la santé mentale du Canada).

[260]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Kelly Murphy, agente de développement des politiques, Développement social, finances et administration, Ville de Toronto).

[261]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Michael Creek, directeur, Initiatives stratégiques, Working for Change).

[262]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Ricardo Tranjan, gestionnaire, Stratégie de réduction de la pauvreté, Développement social, finances et administration, Ville de Toronto); et HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Ed Mantler, vice-président, Programmes et priorités, Commission de la santé mentale du Canada).

[263]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Ed Mantler, vice-président, Programmes et priorités, Commission de la santé mentale du Canada).

[264]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Michael Creek, directeur, Initiatives stratégiques, Working for Change).

[265]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 8 décembre 2016 (Kelly Murphy, agente de développement des politiques, Développement social, finances et administration, Ville de Toronto).

[266]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 31 janvier 2017 (Anna Romano, directrice générale, Centre pour la promotion de la santé, Direction générale de la promotion de la santé et de la prévention des maladies chroniques, Agence de la santé publique du Canada).