Passer au contenu
Début du contenu

HUMA Rapport du Comité

Si vous avez des questions ou commentaires concernant l'accessibilité à cette publication, veuillez communiquer avec nous à accessible@parl.gc.ca.

PDF

CHAPITRE 6 : COLLECTIVITÉS ET QUARTIERS

A.  Contexte

Les collectivités, tout comme les particuliers, font face à des difficultés qui peuvent réduire la qualité de vie et perpétuer le cycle de pauvreté. Un réseau de transport déficient, l’absence d’infrastructures ou les lacunes à ce chapitre, un taux élevé de criminalité ou de chômage en sont des exemples.

Pour répondre à certains de ces besoins, le gouvernement a annoncé, dans le cadre du budget de 2016, un financement de 11,9 milliards de dollars sur cinq ans pour les dépenses liées aux infrastructures. Dans l’Énoncé économique de 2016, il a augmenté ce financement, prévoyant sur une période de 11 ans, 25,3 milliards de dollars pour les infrastructures de transport en commun, 21,9 milliards de dollars pour les infrastructures sociales (ce qui comprend les logements abordables, les installations d’éducation à la petite enfance et de garde des enfants, les refuges pour les victimes de violence et les projets de lutte contre l’itinérance); 21,9 milliards pour les infrastructures vertes et 2 milliards pour les collectivités rurales et du Nord (p. ex. pour le prolongement des routes et l’amélioration de la connectivité Internet). Le financement des projets d’infrastructure est accordé par l’entremise d’accords bilatéraux de partage des coûts avec les provinces et les territoires, et les projets sont choisis en fonction des priorités établies par ces administrations[378].

Le financement pour les infrastructures sociales comprend un montant pour les dépenses des collectivités autochtones visant à élargir l’offre de logement abordable, à soutenir l’apprentissage et la garde des jeunes enfants, à améliorer les soins de santé à l’échelle locale et à construire un plus grand nombre d’infrastructures culturelles et récréatives, comme des centres communautaires, des musées, des parcs et des arénas[379].

En plus de fournir un appui pour les infrastructures matérielles, le gouvernement fédéral finance des programmes visant à fournir des services de soutien sociaux dans les collectivités. EDSC fournit du soutien à des organismes communautaires par l’entremise du Programme de partenariats pour le développement social (PPDS), qui favorise l’inclusion de groupes sociaux vulnérables. En accordant un financement stratégique ciblé à des organisations sans but lucratif, le programme permet au gouvernement fédéral de donner suite à ses priorités touchant les enfants et les familles, les personnes handicapées, le secteur bénévole, les communautés de langue officielle en situation minoritaire et d’autres populations vulnérables et aussi de travailler en partenariat avec des organismes sociaux sans but lucratif pour améliorer la vie des membres des groupes ciblés[380].

B.  Ce que le Comité a appris

Les collectivités et les quartiers jouent un rôle important à l’égard de la réduction de la pauvreté pour plusieurs raisons. Les collectivités assument une grande partie des coûts liés à la pauvreté, y compris le fardeau, sur les plans des finances et des ressources, qu’elle fait peser sur les services sociaux, juridiques et de soins de santé. En outre, les pauvres habitent dans les collectivités, et c’est là qu’ils entrent en contact avec les fournisseurs de services de première ligne. Sandra Datars Bere, de la ville de London, a décrit ce lien fondamental, résumant ainsi la stratégie municipale de réduction de la pauvreté London for All :

La pauvreté est un problème communautaire. La pauvreté nous touche tous puisqu’une collectivité vit dans la pauvreté et ne peut atteindre son plein potentiel quand ses membres n’ont pas accès aux ressources économiques, sociales ou culturelles requises pour être des participants à part entière […]
À l’échelle collective, la pauvreté a des répercussions économiques, parce que les personnes et les familles vivant dans la pauvreté sont moins susceptibles de travailler et plus susceptibles d’avoir besoin de services d’urgence et de services sociaux[381].

1.   Combattre l’insécurité alimentaire dans les collectivités

Le Comité a appris que le taux d’utilisation des banques alimentaires au Canada a presque atteint des niveaux records et que la situation dure depuis des années. Depuis 2010, plus de 830 000 personnes ont recours à une banque alimentaire chaque mois. Des témoins ont ajouté que le taux de fréquentation est 26 % plus élevé qu’il ne l’était avant le ralentissement économique mondial[382]. L’un d’eux a indiqué que « plus de la moitié des ménages qui fréquentent les banques alimentaires sont prestataires d’aide sociale ou de programmes de soutien du revenu pour les personnes handicapées » et que l’emploi était la principale source de revenus pour un de ces ménages sur six[383]. Le Comité a été surpris d’apprendre que le pourcentage de personnes seules ayant recours aux banques alimentaires est passé de 30 % en 2001 à 45 % en 2016[384].

Le Comité a entendu que cette hausse troublante du taux de fréquentation des banques alimentaires est une source de frustration et d’inquiétude, tant pour les représentants des collectivités que pour les organismes communautaires qui viennent en aide aux personnes vivant dans la pauvreté, car ils doivent utiliser des ressources pour répondre à des besoins alimentaires immédiats et urgents, sachant que ce service n’a aucun effet durable sur la réduction de la pauvreté. Selon certains témoins, il faudrait utiliser une partie des ressources affectées aux banques alimentaires et à d’autres initiatives à court terme pour mettre en place des mesures plus efficaces, qui feraient en sorte que les gens n’aient plus à recourir aux banques alimentaires. Medicine Hat a une banque alimentaire, mais ses directeurs croient que les banques ne sont pas un bon moyen de réduire la pauvreté. Ils ont donc changé la façon dont la banque fonctionne et les services de soutien offerts[385].

Le Comité a aussi entendu que les collectivités autochtones ont adopté des approches originales pour améliorer la sécurité alimentaire. Par exemple, certaines collectivités autochtones du Nord ont mis en place des moyens d’accroître l’accès aux aliments traditionnels, en utilisant des congélateurs et des cuisines communautaires, le but étant de réduire la consommation d’aliments transformés, surtout chez les jeunes et les Aînés. Des témoins ont décrit des projets de serre au Nunavik et des projets de poulaillers, qui visent tous les deux à améliorer l’accès à des aliments frais. D’autres programmes de sécurité alimentaires sont envisagés au Nunavik, par exemple des programmes de déjeuners et de collations dans les écoles et la livraison de repas aux personnes dans le besoin[386].

2.   Besoins en matière d’infrastructures communautaires

Le Comité a entendu que les quartiers où les pauvres étaient concentrés ont changé au fil des ans, en raison de l’augmentation des coûts des logements et des mouvements des employeurs, qui ont obligé les particuliers et les familles à s’installer là où les loyers sont plus abordables. Or, les transports en commun et les autres services ne changent pas nécessairement en fonction de ces mouvements de la population, ce qui fait en sorte que l’infrastructure communautaire est souvent déficiente dans les quartiers où le pourcentage de la population à faible revenu augmente[387].

Les témoins ont indiqué que les collectivités ont besoin de l’aide du gouvernement fédéral, pas nécessairement pour offrir des services, mais plutôt pour construire et réparer des installations matérielles où des services seraient offerts. Les collectivités ont besoin de locaux centralisés, facilement accessibles, où elles peuvent offrir des services multiples :

Les familles ont besoin de savoir où aller dans leur collectivité pour obtenir des ressources, un soutien auxiliaire et de l’aide pour leur permettre de s’orienter dans la collectivité. Elles doivent se débrouiller dans les divers services de santé, les services sociaux et divers programmes de prestations. Elles ne trouvent pas à qui s’adresser, et c’est comme cela que leurs enfants aboutissent dans les services de l’aide à l’enfance ou des soins de longue durée. L’idée de carrefours communautaires comme lieux de soutien aux entreprises sociales et lieux de rassemblement des familles et de développement d’initiatives pour leur procurer un soutien social est la pièce manquante du casse-tête. Il ne s’agit pas de fournir des services directement, mais d’établir un lieu dans la collectivité où les gens peuvent se réunir pour trouver des solutions créatives dans leur collectivité locale[388].

Pedro Barata, représentant Centraide pour la région de Toronto et de York, a expliqué au Comité le concept des carrefours communautaires et leur importance pour les quartiers défavorisés, ajoutant qu’il y a un besoin urgent d’infrastructure à ce chapitre :

Les carrefours communautaires sont essentiellement des centres communautaires où les organismes et les divers programmes peuvent se regrouper et offrir, sous forme de guichet unique, des services de garde d’enfants, des services d’emploi et des soins de santé primaires, le tout sous un même toit. Il faut investir pour construire ces carrefours. Nous croyons que cet investissement est aussi important qu’un investissement dans les ponts, les égouts et autres infrastructures lourdes, parce qu’il constitue essentiellement un moyen d’offrir aux gens des possibilités et des services directs[389].

Les témoins ont également parlé des investissements dans les infrastructures qui sont nécessaires pour satisfaire les besoins de certains groupes vulnérables. Par exemple, il faut des infrastructures scolaires dans le Nord, notamment de nouveaux établissements collégiaux offrant des programmes souples, adaptés à la culture et au tissu social des peuples inuits. En plus d’avoir des retombées financières, les investissements de ce genre permettraient aux gens de rester dans leur collectivité et d’y travailler un jour, ce qui contribuerait au filet de sécurité et ainsi prévenir le suicide et promouvoir la santé mentale[390]. Un témoin a proposé au Comité que le gouvernement fédéral élabore une stratégie d’infrastructure dans l’Arctique afin de planifier les infrastructures au lieu de mener des projets de manière ponctuelle et sans coordination. Une telle stratégie permettrait de planifier le développement communautaire dans le Nord d’une manière qui réponde aux besoins importants d’infrastructures au niveau communautaire[391].

Plusieurs témoins ont informé le Comité que leur collectivité avait déterminé que des infrastructures étaient nécessaires pour répondre aux besoins urgents des enfants et des jeunes en matière de services de mieux-être. Par exemple, la ville de Medicine Hat a constaté qu’un centre du bien-être de l’enfant devait être établi pour répondre aux besoins socio-émotionnels grandissants des enfants dans la région[392]. Des représentants du Nunavut ont indiqué que pour réduire la pauvreté, il était urgent de créer un centre de mieux-être et des maisons des jeunes dans chacune des communautés de la région, et qu’il fallait aussi mettre en place un centre de traitement de la toxicomanie et prévoir des locaux pour les organismes sans but lucratif[393]. La Ville de Maple Ridge a déterminé que les jeunes de la communauté avaient des besoins semblables et a recueilli des fonds pour construire un centre de mieux-être pour les jeunes, où l’on offre des services d’évaluation psychiatrique, de services de santé mentale et de soins primaires, et d’autres services de soutien à plus de 120 jeunes de 8 à 24 ans. Les représentants de Maple Ridge ont toutefois indiqué que la ville n’avait pas les fonds nécessaires pour maintenir ce centre[394].

3.   Transport

Plusieurs témoins ont mentionné que le transport était un besoin essentiel et qu’il fallait en tenir compte dans les plans visant à réduire la pauvreté. Ils ont expliqué que l’accès physique et abordable au transport en commun facilite l’emploi, l’éducation et l’accès aux services et aux mesures de soutien pour les personnes et les familles à faible revenu[395]. Le Comité a entendu que le coût élevé des transports en commun dans certaines municipalités peut représenter un obstacle pour les personnes qui cherchent à obtenir des services essentiels, lesquels sont parfois offerts dans différents quartiers[396]. En outre, les trajets et les horaires posent parfois aussi un problème, empêchant les personnes vivant dans la pauvreté de trouver ou de conserver un emploi[397].

Les porte-parole de petites collectivités rurales ont fait remarquer que le transport pose un problème particulier pour celles-ci, puisqu’il y a très peu de services de transport en commun, s’il y en a, ce qui nuit à l’emploi et à l’éducation des personnes sans véhicule[398]. Le Comité a appris qu’au Nouveau-Brunswick, où la moitié de la population habite dans des régions rurales, les services de transport déficients constituent le plus grand obstacle pour les personnes à faible revenu vivant dans ces régions[399]. L’absence de services de transport à faible coût était également l’un des principaux obstacles dans la collectivité de Medicine Hat[400], où les moyens de transport public ne répondent pas aux besoins des habitants d’un vaste territoire géographique et où les services sont difficilement accessibles pour les habitants des régions éloignées[401].

Enfin, le Comité a entendu que les systèmes de transport présentaient également un problème dans le Nord, rendant le transport d’une collectivité à l’autre plus difficile pour les personnes sans véhicule[402]. Les personnes âgées en particulier font souvent face à des problèmes de mobilité en raison de problèmes de santé ou des conditions météorologiques[403]. Certaines communautés inuites ont des autobus communautaires pour aider les aînés à accéder aux épiceries et aux services de santé, mais un grand nombre d’entre eux sont dépendants des membres de leur famille.

4.   Lacunes dans les services s’adressant aux populations vulnérables

Plusieurs témoins ont décrit les difficultés qui se posent lorsqu’il s’agit d’appuyer les travailleurs plus âgés, qui ne connaissent peut-être pas bien les réseaux de soutien locaux et sont plus susceptibles de glisser entre les mailles du filet. Selon un témoin, les hommes de 45 à 65 ans (généralement célibataires) forment le segment de la population qui connaît la plus forte hausse en ce qui a trait à l’accès au programme d’aide sociale à London. Les personnes qui ont perdu leur emploi à la suite de la fermeture d’entreprises ne sont pas nécessairement au courant des services de soutien sociaux dans la collectivité puisqu’ils n’y ont jamais eu accès. Souvent, elles n’ont pas de famille ou de réseau social pour les aider à s’y retrouver[404]. La situation des personnes âgées inquiétait également les porte‑parole de Maple Ridge, en C.-B., où les aînés représentent 10 % des clients des refuges temporaires et 22 % des clients réguliers des banques alimentaires[405].

Selon certains témoins, des services d’intervention directe et des programmes communautaires offrant des services en personne doivent être mis en place pour aider les populations vulnérables. Les programmes de ce genre mettent les personnes âgées en contact avec les services qui s’offrent à eux. Dans bien des cas dépassés par les processus de demandes en ligne souvent complexes, les membres de ce groupe vulnérable ont ainsi un meilleur accès aux services[406]. D’autres témoins ont indiqué que ce problème s’étend à d’autres groupes de personnes vivant dans la pauvreté. Ils ont parlé du grand nombre de formulaires à remplir pour accéder à des services et de la nécessité de fournir une aide individuelle à ce chapitre pour aider les clients à accéder aux prestations[407]. Le Comité a appris qu’un grand nombre de parents à faible revenu à Saint John n’ont jamais présenté de demandes pour le Bon d’études canadien, car ils ne croyaient pas que le gouvernement fédéral leur donnerait de l’argent[408].

5.   Coordination à l’échelon communautaire

Plusieurs témoins ont décrit le réseau de services de soutien et autres établis pour aider les personnes vivant dans la pauvreté. Au lieu de parler des problèmes associés aux différents programmes et services formant le « système » en place dans la plupart des collectivités, par exemple les services d’aide au logement, à la formation, aux soins de santé et à l’emploi[409], les témoins ont mis l’accent sur le manque de coordination et d’intégration. Ils ont expliqué qu’en raison du manque de coordination entre les programmes et les services, les particuliers et les familles à faible revenu doivent se rendre d’un endroit à un autre pour accéder aux services dont ils ont régulièrement besoin, ajoutant que les personnes qui font face à des obstacles physiques ou qui ne sont pas au courant des services n’accèdent tous simplement pas aux services dont ils ont besoin dans certains cas.

Souvent, les services communautaires ne sont pas intégrés ou ne sont pas offerts dans un même endroit, obligeant les clients à se rendre d’un point de service à l’autre. Il s’agit là d’un obstacle de taille pour les personnes handicapées, les personnes ayant de jeunes enfants, les nouveaux immigrants qui ne maîtrisent ni le français ni l’anglais, les personnes souffrant de troubles de santé mentale et les personnes âgées à mobilité réduite, qui ne peuvent pas accéder aux services à leur disposition. Un témoin a résumé un rapport de 2010 intitulé It Takes All Day to be Poor :

On présume que les gens qui vivent dans la pauvreté ne sont que des paresseux, qui attendent que tout leur soit donné, mais en fait il s’agit probablement des gens qui travaillent le plus dans notre société. Vivre dans la pauvreté exige effectivement beaucoup de temps. Il faut se rendre dans les banques alimentaires pour avoir de la nourriture, obtenir des services, aller du point A au point B, en autobus, si vous avez la chance d’avoir des billets. Et si vous devez amener avec vous vos enfants, la situation peut être très complexe, particulièrement pour les parents seuls[410].

D’autres témoins ont tenu les mêmes propos :

Ici, à Winnipeg, il faut passer par un certain nombre de systèmes différents. Vous essayez peut-être d’accéder à de l’aide sociale ou de trouver un emploi. Vous êtes peut-être à la recherche d’un autre organisme qui pourrait vous aider avec les questions de logement et de famille. Vous essayez de vous y retrouver dans tous ces systèmes différents et, parfois, il n’y a aucune ressource centrale. Cela peut être un facteur d’intimidation[411].

Le Comité a appris que la ville de London vit des problèmes semblables :

[…] si une personne a besoin d’aide au titre des programmes de logement, d’assistance sociale, de soutien à la garde d’enfants et de sécurité alimentaire, elle devra probablement frapper à sept portes. Dans les faits, il faut que les collectivités commencent à songer à tout intégrer, à faire passer le client, la personne, la famille en premier, et à discuter de ce que cela signifie pour la personne en cause et du processus auquel elle doit se plier[412].

6.   Souplesse et autonomie pour les collectivités

Des témoins ont évoqué également la nécessité d’accorder aux collectivités plus de souplesse et d’autonomie, notamment en réduisant les exigences en matière de rapports pour tous les ordres de gouvernement :

Nous devons également libérer les ressources humaines des organisations locales. Elles courent après leur queue à tenter de répondre à nos exigences redditionnelles. Nous demandons tous des calendriers différents, des exercices différents et des modèles budgétaires différents. C’est de la folie. Elles consacrent une grande partie de leurs précieuses ressources à la comptabilité, à la mesure et aux rapports – souvent elles mesurent des choses qui n’ont pas vraiment d’importance – afin que nous restions satisfaits. Ce n’est pas bien. Nous pourrions facilement libérer jusqu’à 25 % de ces capacités. Pour ceux d’entre vous qui ont une certaine expérience en affaires, imaginez cela. Juste comme cela : 25 % de plus. Imaginez un monde où l’organisation d’Erin n’a à rédiger qu’un seul rapport par année, qui est envoyé à tous les bailleurs de fonds. Ces choses dépendent entièrement de notre volonté[413].

L’un des messages les plus forts qu’a entendus le Comité concerne la nécessité, pour les collectivités, d’avoir accès à du financement stable à long terme et de disposer de la souplesse et de l’autonomie requises pour répondre aux besoins particuliers au fur et à mesure de leur apparition et s’adapter lorsqu’ils changent. Des témoins ont expliqué que les critères d’admissibilité à certains programmes gouvernementaux étaient souvent dépassés et ne reflétaient pas les besoins changeants, tels que vus par les collectivités, des personnes vivant dans la pauvreté[414]. Beaucoup de témoins ont exprimé leur mécontentement devant le fait que les hautes instances gouvernementales créaient pour leur collectivité des programmes qu’ils n’avaient aucun moyen d’adapter aux besoins particuliers de leur population :

Nous connaissons bien nos communautés. Nous travaillons ensemble. La collaboration est particulièrement forte dans notre communauté, dans laquelle l’offre de services est très intégrée. Nous avons constamment un œil sur le terrain. Nous connaissons les besoins de notre communauté[415].

Un témoin a fait remarquer qu’alors que les parents seuls, les familles et les personnes handicapées sont souvent admissibles à des programmes ciblés, les personnes seules, qui sont de plus en plus nombreuses, ne reçoivent pas beaucoup de soutien[416]. Plusieurs témoins ont dit au Comité que, souvent, des personnes célibataires finissent par ne plus renouveler leur demande d’obtention d’un logement social ou abordable et disparaître des listes d’attente, car elles doivent patienter plus longtemps que d’autres groupes, ciblés en priorité[417].

C.  Approches et options

1.   Généralités

a.   Infrastructures matérielles

Plusieurs témoins ont déclaré que le gouvernement fédéral devrait s’assurer que les investissements dans les infrastructures sociales se concentrent sur les besoins prioritaires des provinces et des territoires, et que les transferts pour le financement des infrastructures devraient s’ajouter aux fonds alloués actuellement aux administrations provinciales et territoriales, plutôt que de remplacer les enveloppes budgétaires que celles‑ci ont déjà prévues[418].

Il a été rappelé au Comité que le financement des infrastructures par le gouvernement fédéral permet de créer énormément d’occasions d’emplois dans les collectivités et d’orienter les gens, surtout les jeunes, vers des carrières dans le secteur des métiers[419].

b.   Création de carrefours communautaires

Le Comité a trouvé encourageant d’apprendre que plusieurs collectivités offrent des services de première ligne aux personnes et aux familles à faible revenu par l’intermédiaire de carrefours communautaires, qui sont en quelque sorte des guichets uniques où les gens peuvent obtenir différents services dont ils ont besoin. Un témoin a expliqué le concept en disant qu’il valait « mieux offrir des services qui répondent aux besoins actuels de la population plutôt que d’essayer d’intégrer les gens dans un système[420] ». Certains organismes, comme Cendraide dans la région de Toronto et de York, ont adopté cette approche entre autres pour pallier le manque d’infrastructures communautaires adéquates dans des secteurs ayant connu récemment un afflux de résidents à faible revenu[421].

Mais d’autres collectivités ayant depuis longtemps des poches de pauvreté intergénérationnelle, comme Saint John, ont créé des carrefours semblables pour que les personnes à faible revenu aient un meilleur accès à toutes les aides disponibles. On a pu constater les effets positifs de la centralisation des services et des aides à Saint John, où la municipalité a créé le Learning Exchange, un centre d’éducation préscolaire et de garde d’enfants qui sert de carrefour. Shilo Boucher, du YMCA de la grande région de Saint John, a vanté les avantages d’une telle initiative, en racontant l’histoire d’une mère de trois enfants, dont un atteint d’autisme, qui avait de la difficulté à s’y retrouver dans le système pour obtenir les services nécessaires et qui lui avait dit :

J’avais l’impression de toujours courir d’un endroit à l’autre. Bien souvent, j’annulais tout simplement le rendez-vous parce que j’étais trop fatiguée pour y aller. Maintenant, notre spécialiste en intervention précoce, notre orthophoniste, notre ergothérapeute, notre physiothérapeute et nos travailleurs sociaux viennent tous au centre pour nous rencontrer [...] Je ne manque plus mes rendez-vous[422].

Plusieurs témoins ont expliqué comment leur collectivité envisageait le développement de carrefours communautaires en utilisant des centres d’éducation préscolaire et de garde d’enfants, des écoles et des banques alimentaires comme porte d’entrée vers une série d’autres services. À Medicine Hat, certains services d’aide sont fournis aux bénéficiaires de la banque alimentaire dans le cadre du projet pilote « Food First », qui donne aux familles accès à d’autres services de soutien[423]. On utilise aussi les écoles comme carrefours, dans le cadre du programme Fresh Start for School, qui envoie les travailleurs sociaux dans les écoles et donne aux élèves et aux familles accès aux services dispensés par plus de 35 organismes locaux, provinciaux et fédéraux, notamment pour se faire vacciner, s’inscrire à des programmes ou se faire aiguiller vers des services, et subvenir à leurs besoins fondamentaux[424].

À Saint John, le Early Learning Centre, géré par le YMCA du Grand Saint John, est un projet pilote mis en œuvre dans l’école primaire St. John the Baptist, qui se trouve dans l’un des quartiers les plus défavorisés de la ville. Le Centre offre gratuitement des programmes de préparation à la maternelle, des cours de nutrition, des informations aux parents sur les organismes et les ressources communautaires vers lesquels ils peuvent se tourner, comme les banques alimentaires, des cours sur les compétences parentales et des services de travailleurs sociaux. Cette initiative permet également d’aider les personnes peu alphabétisées à remplir des papiers. Le centre travaille avec 20 organismes partenaires. Depuis son ouverture, il y a huit ans, le pourcentage d’enfants entrant à l’école primaire avec des habiletés sociales et cognitives adaptées à leur âge a bondi, passant de 40 à 80 %[425].

La Ville de New Westminster prévoit créer cinq carrefours de développement des enfants, inspirés de services de garde agréés, qui donneront accès facilement à toute une gamme d’informations, de services et d’aides[426]. À Toronto, le Christie Ossington Neighbourhood Centre offre un large éventail de services, dont le programme Breaking Barriers, qui est rattaché à son programme de halte-accueil destiné à aider les clients à plusieurs chapitres : logement, emploi, santé, bien-être et maîtrise de la dynamique de vie[427].

c.   Financement des carrefours communautaires

Plusieurs témoins ont informé le Comité que les organismes qui gèrent ou veulent créer des carrefours ont besoin de financement fédéral coordonné avec les provinces et les territoires. Un témoin a suggéré que le gouvernement fédéral utilise des mécanismes semblables à ceux de la SPLI, pour le financement communautaire, mais accorde plus d’autonomie aux collectivités dans le cadre d’ententes, afin de leur donner la souplesse nécessaire pour mieux répondre aux besoins de leur population[428].

Un autre témoin a proposé la création d’un fonds local d’innovation dans lequel les ressources des gouvernements fédéral et provinciaux, des organismes communautaires et du secteur privé seraient mises en commun, puis utilisées de manière stratégique et modulable. Cette approche favoriserait les projets et les programmes ne relevant pas seulement d’un ministère, d’une administration ou d’un mandat gouvernemental[429]. Elle permettrait aussi à de petits organismes de mettre leur expertise en commun et de répondre à un besoin local.

Plusieurs témoins ont fait remarquer que les organismes répondant aux appels de propositions du gouvernement fédéral doivent respecter le calendrier et les critères imposés. Cependant, beaucoup d’entre eux n’ont pas la capacité de se conformer aux échéanciers, à moins d’avoir déjà un plan de projet lorsque le gouvernement lance ses demandes de propositions. Selon ce qu’a appris le Comité, la mise en commun des ressources permettrait d’inverser cette dynamique et d’aider les organismes communautaires :

Il s’agit de changer l’orientation. Voici la stratégie locale, voici ce sur quoi nous travaillons, et voici les priorités, alors comment les gouvernements fédéral et provincial peuvent-ils participer à ce projet et l’appuyer? C’est vraiment dans l’autre direction que ça se passe à partir du moment où le gouvernement est prêt à libérer de l’argent, puis nous nous bousculons pour tenter de l’obtenir[430].

d.   Moyens permettant de s’y retrouver dans le système

Des témoins ont expliqué au Comité qu’en plus des carrefours de services, les collectivités ont besoin d’outils, de personnes et de programmes pouvant aider les clients à faible revenu à s’y retrouver dans la variété des aides communautaires, provinciales et fédérales à leur disposition.

Le gouvernement fédéral a clairement pour rôle de soutenir l’infrastructure clé qui permet aux familles de se constituer des réseaux et qui fournit ces systèmes d’orientation. Ce n’est pas qu’un service social. Si les familles deviennent l’infrastructure sociale sur laquelle nous comptons de plus en plus, le gouvernement fédéral doit investir dans la capacité qu’ont les collectivités de permettre aux familles de jouer ce rôle. Ce n’est pas un service social. C’est une infrastructure sociale[431].

Le Comité a appris que quelques collectivités se sont déjà dotées, jusqu’à un certain point, de moyens permettant de s’y retrouver dans le système, en collaboration avec le gouvernement fédéral et les provinces. Même si certains services sont disponibles dans les carrefours communautaires, d’autres, comme ceux destinés à aider les personnes à faible revenu à bénéficier de certains programmes, pourraient être mobiles et être offerts dans des centres communautaires ou des bibliothèques, par exemple. Au Nouveau‑Brunswick, l’Agence du revenu du Canada participe au Programme communautaire des bénévoles en matière d’impôt pour les populations à faible revenu, qui a permis, depuis le lancement de cette initiative, de faire passer le nombre des personnes inscrites de 13 000 à 22 000. La promotion de ce programme se fait par l’intermédiaire de Service Canada, d’EDSC, d’organismes autochtones et de bibliothèques publiques. Aussi, EDSC a mis en place des programmes de soutien et de sensibilisation pour faire connaître le Bon d’études canadien[432].

e.   Travail en collaboration avec le secteur privé

Il a été rappelé au Comité que le secteur privé est un partenaire précieux dans la lutte contre la pauvreté. Plusieurs stratégies municipales de réduction de la pauvreté décrites par des témoins, comme celles de Saint John, de Toronto, de New Westminster, de Langley et de Medicine Hat, ont été élaborées grâce à l’engagement du secteur privé, et donnent un aperçu du rôle stratégique de la communauté des affaires. Pamela McConnell, adjointe au maire de la Ville de Toronto, a cité en exemple le milieu des affaires de Bay Street qui, dans le cadre de la « TO Prosperity », la stratégie de réduction de la pauvreté de Toronto, a employé une centaine de jeunes chaque année depuis le lancement de la stratégie, il y a cinq ans[433].

f.    Échange d’informations

Le Comité a appris également que le gouvernement fédéral pourrait aider les collectivités en facilitant l’échange d’informations. Des témoins ont indiqué le rôle central que pourrait jouer le gouvernement fédéral dans la mise en commun de travaux de recherche et de résultats d’évaluations, en fournissant les ressources permettant la collaboration interprovinciale dans la lutte contre la pauvreté et en organisant des forums annuels sur les pratiques exemplaires, de manière à ce que les collectivités et les organismes continuent de se tenir au courant des idées et pratiques novatrices[434]. Ils ont aussi laissé entendre que le gouvernement fédéral pourrait inciter les provinces et les municipalités à collaborer afin de surmonter les défis et les obstacles administratifs; à travailler ensemble dans des projets multisectoriels; et à présenter des exemples de mesures efficaces de réduction de la pauvreté[435]. Il a aussi été dit que le gouvernement fédéral devrait nouer des relations directes plus étroites avec les collectivités locales, et que ces dernières devraient prendre part aux discussions fédérales-provinciales-territoriales sur les initiatives de réduction de la pauvreté afin d’assurer la clarté des communications et la cohérence des objectifs[436].

2.   Concepts novateurs

On a donné au Comité de nombreux exemples de mesures novatrices et ingénieuses que des collectivités et des organismes sans but lucratif ont mis au point pour lutter contre la pauvreté dans leur milieu. Certaines collectivités ont appliqué avec succès le modèle Logement d’abord pour combattre l’itinérance, et l’ont adapté pour réduire la pauvreté à d’autres égards. Le Comité a aussi été informé d’une série d’approches utilisées par les collectivités et dont pourraient s’inspirer d’autres administrations, en fonction des besoins.

  • Adaptation de l’approche Logement d’abord pour l’aiguillage vers les différents services : Medicine Hat a pris comme modèle Logement d’abord pour l’appliquer à d’autres programmes, en offrant des points d’accès dans les écoles et en exécutant un programme pilote dans sa banque alimentaire afin d’orienter les personnes et les familles vers des services supplémentaires[437].
  • Collaboration entre les collectivités pour la mise en commun des ressources : Le Comité a appris qu’il existe plusieurs projets de coopération permettant aux organismes de première ligne de coordonner plus étroitement leurs programmes et d’éviter de se faire concurrence pour attirer du financement. Cette approche basée sur la collaboration a permis à des organismes de faire profiter d’autres organismes ayant des besoins plus grands ou une meilleure expertise de profiter des fonds inutilisés. À Maple Ridge, un témoin a dit :
  • […] nous nous sommes engagés, les uns envers les autres, à ne pas nous concurrencer dans la recherche de subventions provinciales ou fédérales, mais de nous entendre sur l’organisation qui peut en faire, dans chaque cas, le meilleur usage. Nous nous soutenons les uns les autres dans le cadre d’un véritable partenariat. Nous nous sommes aperçus que nous pouvons rendre de bien meilleurs services à nos citoyens, et répondre à un nombre beaucoup plus grand de besoins lorsque nous collaborons dans le cadre de ce réseau communautaire[438].
  • Le Comité a recueilli des témoignages semblables à Medicine Hat :
  • Ce qui, je pense, illustre le mieux cette histoire, ce sont les agences à Medicine Hat qui vont voir Jaime et lui disent : « Nous avons trop d’argent; nous voulons que vous réduisiez notre budget parce que nous croyons que vous devriez investir en prévention dans un autre domaine. » Cela vous indique qu’un niveau de planification communautaire est maintenant intégré dans l’ensemble du système de soins, que tous évoluent en marchant dans la même direction et qu’ils peuvent compter sur la planification des systèmes grâce à l’organisation du quart-arrière[439].
  • Planification et modélisation des initiatives communautaires : Le Comité a appris que plusieurs collectivités ont recours à des approches similaires pour maximiser les ressources et cibler les secteurs où les besoins sont les plus criants. La Ville de Medicine Hat dit que cette approche permet la planification et la modélisation des systèmes : une administration centralisée met les fonds en commun et les distribue ensuite aux organismes communautaires les mieux à même de faire les changements requis[440]. À Saint John, cette fonction est dévolue à Centraide Saint John, Kings et Charlotte, qui a changé sa façon de financer les organismes communautaires en allouant d’abord les ressources aux organismes ayant la capacité et la réputation d’obtenir des résultats. Centraide s’occupe également de toute la coordination pour veiller à ce que les organismes poursuivent les mêmes objectifs sans chevauchement et dédoublement des initiatives :
  • En tant que bailleurs de fonds, nous devons créer une plus grande discipline et une responsabilité. Sans innovation et discipline de la part des bailleurs de fonds et des fournisseurs de services, les enfants continueront d’avoir faim, et ceux qui sont fragiles continueront de subir des humiliations. Nous devons envisager de briser le cycle. Nous devons cesser de stimuler des projets qui sont indépendants les uns des autres. Nous n’avons pas le luxe de pouvoir continuer de faire cavalier seul en tant que partenaires de financement. Nous devons être interdépendants, si nous voulons apporter ces changements importants. Nous devons harmoniser nos efforts et nos ressources. Nous pouvons tirer profit les uns des autres et miser sur notre argent. Nous pouvons tirer profit de notre expertise[441].
  • Leaders communautaires : Le Comité a trouvé intéressantes les explications des représentants de la Ville de Medicine Hat concernant l’approche utilisée en matière de gestion et de contrôle de planification du système et d’intégration des services communautaires, et l’analogie avec les quarts-arrière. Il peut s’agir de personnes ou d’équipes ayant les ressources clés, au sein de la communauté, qui sont investies d’une autorité officielle et à qui on donne les pouvoirs nécessaires[442] :
  • [I]l faut qu’il y ait un quart-arrière qui prenne le jeu en main, qui ait une bonne stratégie, qui dise aux joueurs où aller. Nous croyons parfois que c’est le rôle du bailleur de fonds, de la personne qui distribue les dollars. Le problème c’est qu’il y a un grand nombre de bailleurs de fonds. Il y a parfois autant de sources de financement dans une communauté qu’il y a de services, et parfois il y a autant de services qu’il y a de clients. Nous avons hérité d’une approche en mosaïque pour traiter de problèmes à multiples composantes. Ce qu’il faut, à mon sens, c’est qu’il y ait un quart-arrière désigné pour veiller à réduire la pauvreté au niveau communautaire et dont la seule responsabilité consiste à s’assurer que les joueurs font ce qu’ils sont censés faire […]
  • Il faut qu’il y ait quelqu’un pour mettre en place la stratégie et les objectifs communs au niveau communautaire et qui ait un sens de la responsabilité et de l’autorité suffisant pour dicter comment les fonds doivent être distribués et utilisés[443].
  • Financement novateur pour les infrastructures dans les réserves : Le Comité a entendu parler d’innovations dans le financement de projets de logements et d’infrastructures dans les collectivités autochtones. Des représentants d’AANC ont évoqué la Loi sur la gestion financière des Premières Nations, qui donne aux Premières Nations le contrôle sur les questions fiscales, notamment en matière de taxation, ainsi que les moyens d’aller chercher du financement sur les marchés financiers, par l’intermédiaire de l’Administration financière des Premières Nations. Depuis juin 2014, ce mécanisme a permis de recueillir environ 300 millions de dollars pour financer des projets de construction de logements et d’infrastructures pour les Premières Nations dans les réserves. Les représentants d’AANC ont dit au Comité que cette loi pourrait être un moyen d’appuyer des structures de financement plus novatrices pour la mise en œuvre de tels projets[444].
  • Communications et syndrome du « pas dans ma cour » : Lors de visites sur le terrain, des membres du Comité ont appris que dans deux projets, des ressources étaient vouées aux relations avec la communauté. RainCity Housing, qui gère des logements de transition, aussi connu sous le nom de Projet 3030 Gordon, à Coquitlam, en Colombie‑Britannique, et le Christie Ossington Neighbourhood Centre, qui exécute plusieurs programmes d’hébergement et de halte-accueil à Toronto, ont des employés dont le travail consiste à développer et entretenir des relations avec la communauté afin de vaincre la résistance, de résoudre les problèmes, d’éliminer les irritants et de dissiper les craintes et les préoccupations. Dans le cas du 3030 Gordon, l’organisme a réussi à venir à bout de l’opposition à son projet de construction de logements de transition dans le quartier. Dans le cas du Christie Ossington Neighbourhood Centre de Toronto, la plupart des résidents et des entreprises du secteur défendent maintenant le centre.
  • Transformation des banques alimentaires : Des membres du Comité ont visité les banques alimentaires de Medicine Hat et ont vu le jardin communautaire aménagé à proximité de la banque. Les représentants de la banque alimentaire ont expliqué que ce jardin permettait à ceux qui ont recours à la banque alimentaire de tisser des liens sociaux, de briser l’isolement, d’avoir un meilleur accès à une saine alimentation et de développer leurs compétences et leur sentiment de fierté, car les gens qui participent au projet cultivent leur propre parcelle et ne sont plus uniquement tributaires de la nourriture qu’on leur donne. La banque alimentaire offre maintenant des cours de cuisine, car beaucoup de bénéficiaires n’ont pas de connaissances en cuisine ou en préparation des aliments. Elle sert également de carrefour où les gens viennent chercher de l’aide ou se faire aiguiller vers d’autres services, comme pour trouver un logement ou remplir leurs déclarations de revenus.
  • Meilleur accès aux centres d’éducation préscolaire : À Saint John, le centre d’éducation de la petite enfance, qui a aussi une garderie, est ouvert à tous les parents du quartier, de sorte que les gens sans emploi ou ceux qui poursuivent des études peuvent y envoyer leurs enfants. Ce centre permet à un plus grand nombre d’enfants de consommer des aliments nutritifs et de développer leurs aptitudes sociales et cognitives, et à plus de parents d’avoir accès à d’autres aides et services.

[378]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 7 février 2017 (Jeff Moore, sous-ministre adjoint, Politiques et communications, Bureau de l’infrastructure du Canada).

[380]         Gouvernement du Canada, Évaluation du Programme de partenariats pour le développement social, juin 2014.

[381]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 10 mars 2017, 0955 (Sandra Datars Bere, directrice générale, Logement, Services sociaux et résidence Dearness, Ville de London).

[382]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 21 février 2017 (Shawn Pegg, directeur, Politique et recherche, Banques alimentaires Canada).

[383]         Ibid., 1125.

[384]         Ibid.

[385]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 16 février 2017 (Celina Symmonds, conseillère municipale, Medicine Hat).

[386]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 7 mars 2017 (Françoise Bouchard, directrice, Santé publique, Régie régionale de la Santé et des Services sociaux Nunavik).

[387]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 10 mars 2017 (Pedro Barata, vice-président principal, Initiatives stratégiques et Affaires publiques, Centraide, région de Toronto et de York).

[388]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 10 mars 2017, 0910 (Michael Bach, vice-président à la direction, Association canadienne pour l’intégration communautaire).

[389]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 10 mars 2017, 0910 (Pedro Barata, vice-président principal, Initiatives stratégiques et Affaires publiques, Centraide, région de Toronto et de York).

[390]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 7 mars 2017 (Françoise Bouchard, directrice, Santé publique, Régie régionale de la Santé et des Services sociaux Nunavik).

[391]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 14 février 2017 (Aluki Kotierk, présidente, Nunavut Tunngavik Inc., Nunavut Roundtable for Poverty Reduction).

[392]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 16 février 2017 (Reagan Weeks, surintendante adjointe, Alberta Education, Prairie Rose School Division).

[393]         Document de référence soumis par Nunavut Tunngavik Timingat, 14 février 2017 p. 4.

[394]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 17 février 2017 (Nicole Read, mairesse, Maple Ridge); notes d’allocution, Vicki Kipps, 17 février 2017.

[395]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 10 mars 2017 (Pamela McConnell, adjointe au maire, Ville de Toronto).

[396]         Mémoire présenté par le Centre des femmes de Calgary, « Une stratégie de réduction de la pauvreté doit aborder les inégalités entre les femmes et les hommes », mars 2017, p. 3.

[397]         Document de référence soumis par la ville de New Westminster, « Community Poverty Reduction Strategy », octobre 2016, p. 14 [disponible en anglais seulement].

[398]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 21 février 2017 (Gavin Still, MNP S.E.N.C.R.L., Fort St. John, à titre personnel).

[399]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 9 février 2017 (Randy Hatfield, directeur général, Saint John Human Development Council).

[400]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 16 février 2017 (Ted Clugston, maire, Medicine Hat).

[401]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 16 février 2017 (Reagan Weeks, surintendante adjointe, Alberta Education, Prairie Rose School Division).

[402]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 21 février 2017 (Gavin Still, MNP S.E.N.C.R.L., Fort St. John, à titre personnel).

[403]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 7 mars 2017 (Françoise Bouchard, directrice, Santé publique, Régie régionale de la Santé et des Services sociaux Nunavik).

[404]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 10 mars 2017 (Sandra Datars Bere, directrice générale, Logement, Services sociaux et résidence Dearness, Ville de London).

[405]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 17 février 2017 (Vicki Kipps, directrice exécutive, Maple Ridge/Pitt Meadows Community Services).

[406]         Ibid.

[407]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 17 février 2017 (Nicole Read, mairesse, Maple Ridge).

[408]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 9 février 2017 (Althea Arsenault, gestionnaire du développement des ressources, Société d’inclusion économique et sociale).

[409]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 10 mars 2017 (Sandra Datars Bere, directrice générale, Logement, Services sociaux et résidence Dearness, Ville de London).

[410]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 15 février 2017, 1020 (Diane Redsky, directrice exécutive, Ma Mawi Wi Chi Itata Centre Inc.).

[411]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 15 février 2017, 1105 (John Brandon, animateur communautaire, Conseil de planification sociale de Winnipeg).

[412]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 10 mars 2017, 1050 (Sandra Datars Bere, directrice générale, Logement, Services sociaux et résidence Dearness, Ville de London).

[413]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 9 février 2017, 0835 (Wendy MacDermott, directrice générale, Centraide, Saint John, Kings et Charlotte).

[414]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 16 février 2017 (Robin Miiller, agent administratif principal, Medicine Hat Community Housing Society).

[415]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 17 février 2017, 1140 (Nicole Read, mairesse, Maple Ridge).

[416]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 21 février 2017 (Shawn Pegg, directeur, Politique et recherche, Banques alimentaires Canada).

[417]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 9 février 2017 (Randy Hatfield, directeur général, Saint John Human Development Council).

[418]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 14 février 2017 (Émilie E. Joly, organisatrice communautaire, Front d’action populaire en réaménagement urbain).

[419]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 10 mars 2017 (Pedro Barata, vice-président principal, Initiatives stratégiques et Affaires publiques, Centraide, région de Toronto et de York).

[420]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 16 février 2017, 0920 (Robin Miiller, agent administratif principal, Medicine Hat Community Housing Society).

[421]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 10 mars 2017 (Pedro Barata, vice-président principal, Initiatives stratégiques et Affaires publiques, Centraide, région de Toronto et de York).

[422]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 9 février 2017, 0820 (Shilo Boucher, présidente et chef de la direction, YMCA de la grande région de Saint John).

[423]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 16 février 2017 (Celina Symmonds, conseillère municipale, Medicine Hat).

[424]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 16 février 2017 (Reagan Weeks, surintendante adjointe, Alberta Education, Prairie Rose School Division; et Ted Clugston, maire, Medicine Hat).

[425]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 9 février 2017 (Shilo Boucher, présidente et chef de la direction, YMCA de la grande région de Saint John).

[426]         Document de référence soumis par la ville de New Westminster, « Community Poverty Reduction Strategy », octobre 2016, p. 19 [disponible en anglais seulement].

[427]         Document de référence soumis par Christie Ossington Neighbourhood Centre, « Welcome Handbook », p. 3 [disponible en anglais seulement].

[428]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 15 février 2017 (Jino Distasio, vice-président, Recherche et innovation, Institut des études urbaines, Université de Winnipeg).

[429]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 9 février 2017 (Wendy MacDermott, directrice générale, Centraide, Saint John, Kings et Charlotte).

[430]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 9 février 2017, 0855 (Wendy MacDermott, directrice générale, Centraide, Saint John, Kings et Charlotte).

[431]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 10 mars 2017, 0855 (Michael Bach, vice-président à la direction, Association canadienne pour l’intégration communautaire).

[432]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 9 février 2017 (Althea Arsenault, gestionnaire du développement des ressources, Société d’inclusion économique et sociale).

[433]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 10 mars 2017 (Pamela McConnell, adjointe au maire, Ville de Toronto).

[434]         Notes d’allocution, Jeff Bisanz et Kate Gunn, « EndPovertyEdmonton », 15 février 2017, p. 5 [disponible en anglais seulement].

[436]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 17 février 2017 (Nicole Read, mairesse, Maple Ridge).

[437]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 16 février 2017 (Alina Turner, directrice, Turner Strategies).

[438]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 17 février 2017, 1200 (Vicki Kipps, directrice exécutive, Maple Ridge/Pitt Meadows Community Services).

[439]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 16 février 2017, 0935 (Alina Turner, directrice, Turner Strategies).

[440]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 16 février 2017 (Celina Symmonds, conseillère municipale, Medicine Hat).

[441]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 9 février 2017, 0835 (Wendy MacDermott, directrice générale, Centraide, Saint John, Kings et Charlotte).

[442]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 16 février 2017 (Alina Turner, directrice, Turner Strategies).

[443]         Ibid., 0935 et 0955.

[444]         HUMA, Témoignages, 1re session, 42e législature, 2 février 2017 (Allan Clarke, directeur général, Direction générale de la recherche économique et élaboration des politiques, Terres et développement économique, AANC).