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CHPC Rapport du Comité

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Les effets de la pandémie de COVID-19 sur les secteurs des arts, de la culture, du patrimoine et du sport

Introduction

Contexte de l’étude

Le 23 octobre 2020, le Comité permanent du patrimoine canadien de la Chambre des communes (le Comité) a adopté la motion suivante :

  • Que, conformément à l’article 108 (2) du Règlement, le Comité entreprenne une étude approfondie sur les défis et les enjeux auxquels sont confrontés les secteurs des arts, de la culture, du patrimoine et du sport pendant la pandémie du COVID-19; qu’il envisage de nouvelles mesures qui :
    • dressent un tableau clair des impacts de la pandémie sur leurs activités;
    • cernent mieux leurs besoins pendant la crise actuelle;
    • identifient les lacunes des programmes d’aide fédéraux;
    • identifient un meilleur soutien à ces secteurs qui sont touchés de manière disproportionnée par la pandémie pour mieux s’adapter à leur réalité;
    • et facilitent le retour des artistes, des athlètes et des travailleurs du secteur culturel au travail; qu’il envisage également des mesures pour assurer et protéger au mieux la continuité des activités pour les événements, festivals et événements sportifs dans ces secteurs spécifiques; que le Comité tienne pas moins de quatre réunions sur ce sujet; et que le comité fasse rapport de ses conclusions à la Chambre le plus rapidement possible[1].

Conformément à cette motion, le Comité a tenu cinq réunions et entendu 31 témoins du 30 octobre au 4 décembre 2020. Il a également reçu 16 mémoires. Parmi les témoins figuraient des représentants des secteurs des arts, de la culture, du patrimoine, du sport et de l’organisation d’événements, ainsi que des fonctionnaires du ministère du Patrimoine canadien. Le Comité tient à remercier tous ceux et celles qui ont participé à l’étude.

Le présent rapport brosse le portrait des impacts de la pandémie de COVID-19 sur ces secteurs et présente les points de vue des témoins sur les mesures, tant actuelles que futures, qui permettraient de les soutenir dans leurs efforts de relance.

1.  Répercussions de la pandémie sur les secteurs des arts, de la culture, du patrimoine et du sport

1.1  Répercussions économiques

1.1.1  Synthèse des informations présentées par le ministère

Au cours de la dernière année, la pandémie de COVID-19 s’est propagée à un rythme fulgurant à travers le monde. De crise sanitaire, elle s’est rapidement transformée en crise économique. Les secteurs des arts, de la culture, du patrimoine et du sport n’ont pas été épargnés. Ils ont même été parmi les premiers à en ressentir les effets. La fermeture des salles de spectacles, des parcs et des musées, l’annulation de festivals et d’événements sportifs ne sont que quelques exemples des effets dévastateurs de la pandémie. Selon Hélène Laurendeau, sous-ministre du ministère du Patrimoine canadien, ces secteurs pourraient même être les derniers à ne plus en subir les effets[2].

Certains témoins ont souligné que le milieu culturel était déjà précaire et ce, avant l’arrivée de la pandémie de COVID-19. Comme l’a expliqué Solange Drouin, vice-présidente et directrice générale aux affaires publiques de l’Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la video (ADISQ) :

Nos entreprises indépendantes ont toujours été dynamiques mais fragiles. La pandémie les a fragilisées encore plus et, ce faisant, leur capacité de production, de commercialisation et de diffusion de la musique et des spectacles d’artistes d’ici a été atteinte[3].

Entre février et juillet 2020, le produit intérieur brut (PIB) réel du sous-secteur des arts, des spectacles et des loisirs a diminué de plus de 50 %, passant de 15,6 à 7,3 milliards de dollars[4]. À titre de comparaison, le PIB de l’ensemble des industries canadiennes a diminué de 5,6 % durant la même période[5].

La pandémie a également eu des répercussions directes sur le marché de l’emploi du secteur des arts, de la culture, du patrimoine et du sport. Elle a entraîné la perte de 180 500 emplois entre février et mai 2020, soit une diminution de 57,7 %[6]. À titre de comparaison, le nombre total d’emplois au Canada a diminué d’environ 20 % durant la même période. Malgré une hausse notable du nombre d’emplois (+65 500) en juin, juillet et août, l’emploi dans les secteurs des arts, des spectacles et des loisirs se situait 36,4 % en dessous du niveau observé en février 2020[7].

1.2  La réponse du gouvernement du Canada

Depuis mars 2020, le gouvernement fédéral a mis en œuvre différentes mesures de soutien pour compenser les pertes de revenus engendrées par la pandémie. Les travailleurs, les entreprises et les organismes sans but lucratif œuvrant dans les secteurs des arts, de la culture du patrimoine et du sport ont pu bénéficier de ces mesures.

Le 25 mars constitue une date charnière dans la réponse du gouvernement fédéral à la pandémie avec l’instauration de la Prestation canadienne d’urgence (PCU). La PCU offrait un soutien financier aux employés et aux travailleurs indépendants canadiens qui sont touchés directement par la COVID-19[8]. À la demande du ministère du Patrimoine canadien, les critères d’admissibilité ont été revus « afin de permettre à certaines catégories d’artistes d’y avoir accès[9] ».

En remplacement de la PCU, le gouvernement fédéral a mis en place la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE). La PCRE est destinée aux salariés et travailleurs indépendants directement affectés par la COVID-19 et qui n’ont pas droit aux prestations d’assurance-emploi. Cette mesure, en place jusqu’au 25 septembre 2021, peut être utilisée jusqu’à 26 semaines[10].

Le 1er avril 2020, la Subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC) a été mise en place afin d’aider les employeurs à couvrir une partie du salaire de leurs employés.

Le 17 avril 2020, le gouvernement fédéral annonçait des mesures spécifiques pour soutenir les secteurs des arts, de la culture, du patrimoine et du sport. Le Fonds d’urgence relatif à la COVID-19 afin de soutenir les organismes chargés de la culture, du patrimoine et du sport (Fonds d’urgence relatif à la COVID‑19) est une mesure temporaire à laquelle est rattaché un financement de 500 millions de dollars. L’objectif du Fonds d’urgence relatif à la COVID‑19 est d’aider les organismes chargés de la culture, du patrimoine et du sport « dont les flux de trésorerie et la viabilité opérationnelle à court terme ont été touchés par la pandémie de la COVID‑19[11] ».

Le Fonds d’urgence relatif à la COVID-19 est administré par le ministère du Patrimoine canadien avec l’appui de ses partenaires, notamment le Conseil des arts du Canada, le Fonds des médias du Canada, FACTOR, Musicaction et Téléfilm Canada. Ceux-ci sont responsables pour la distribution des montants disponibles selon leurs programmes existants.

Le tableau 1 présente une ventilation des budgets par programme et par organisme en date du 30 septembre 2020.

Tableau 1 — Fonds d’urgence relatif à la COVID-19 pour soutenir les organismes chargés de la culture, du patrimoine et du sport (en millions de dollars)

Programmes et organismes

Budget

Développement des communautés par le biais des arts et du patrimoine

5,3

Fonds du Canada pour la présentation des arts

7,7

Fonds du Canada pour la formation dans le secteur des arts

5,2

Fonds du livre du Canada

19,7

Fonds des médias du Canada

146,3

Fonds de la musique du Canada

32,9

Fonds du Canada pour les périodiques

60,4

TV5

0,3

Programme d’aide aux musées

48,9

Programme de contributions en matière de citoyenneté numérique

4,3

Programme de financement du Harbourfront Centre

1,3

Programme sur les langues et les cultures autochtones

1,7

Programme Développement des communautés de langue officielle

1,4

Programme de soutien au sport

34,5

Programme de soutien au sport – Ententes bilatérales avec les provinces et les territoires

32,5

Programme d’aide aux athlètes

5,0

Ligne A : Sous total du ministère du Patrimoine canadien

407,4

Conseil des arts du Canada

62,8

Téléfilm Canada

29,8

Ligne B : Sous-total – sociétés d’État

92,6

Total (Ligne A + B)

500,0

Source : Ministère du Patrimoine canadien, Mise à jour du Fonds d’urgence relatif à la COVID-19 au 30 septembre 2020. (Document transmis au Comité permanent du patrimoine canadien de la Chambre des communes). Les montants ont été arrondis.

Une approche en deux phases a été adoptée pour accélérer la distribution des fonds. La première phase consistait à utiliser les programmes existants pour distribuer 307 millions de dollars aux bénéficiaires qui recevaient déjà du financement du ministère du Patrimoine canadien, du Conseil des Arts du Canada ou de Téléfilm Canada. La seconde phase visait à accorder des fonds en fonction des lacunes observées après la phase 1 concernant la diversité et la répartition régionale. Cette phase réservait également « 52,1 millions de dollars aux organismes artistiques et culturels qui ne sont pas normalement admissibles au financement des programmes réguliers de Patrimoine canadien[12] ». En date du 30 septembre 2020, « 96 % des fonds soit 482 millions de dollars avaient été distribués[13] ». Les fonds résiduels devraient avoir été distribués avant le 31 décembre 2020.

En novembre 2020, le ministère du Patrimoine canadien a publié les résultats d’un sondage effectué auprès des bénéficiaires de la phase 1 du Fonds d’urgence relatif à la COVID‑19. La majorité des répondants (77 %) des répondants ont affirmé que le Fonds avait « beaucoup ou modérément aidé leur organisme à demeurer en activité[14] ».

1.3  Utilisation des technologies numériques durant la pandémie

Les artistes et les organismes œuvrant dans le secteur des arts, de la culture, du patrimoine et du sport ont eu recours aux technologies numériques pour poursuivre leurs activités.

Par exemple, des organismes, tels que l’ADISQ[15], ont adopté le télétravail afin de poursuivre leurs activités courantes. Des artistes œuvrant dans le secteur de la musique ont quant à eux conçu des spectacles virtuels pour maintenir un contact avec leur public[16].

Dans le domaine du patrimoine, des musées « ont conçu des ressources numériques et offert un accès en ligne aux collections, à des programmes éducatifs, à des visites virtuelles, etc.[17] ». Néanmoins, ce ne sont pas tous les musées qui ont « la capacité ou les ressources nécessaires[18] » pour offrir leur programmation sous cette forme selon l’Association des musées canadiens.

Des festivals ont adapté leurs activités en diffusant certains volets de leur programmation par l’entremise des technologies numériques. Martin Roy, président-directeur général des Festivals et événements majeurs avec le Regroupement des événements majeurs internationaux, a expliqué que certains événements se prêtaient plus facilement que d’autres à cette forme de diffusion. À Montréal, les Francos de Montréal et le Festival de Jazz « ont mis en place un volet numérique à partir d’événements qui avaient déjà été enregistrés[19] ». D’autres événements, tels que le Festival international du film de Toronto, ont plutôt opté pour des formules payantes pour offrir leur programmation[20].

De son côté, le Canadian Actors’ Equity Association affirme que la diffusion en ligne a permis aux artistes des arts de la scène de « se réinventer » durant la pandémie. Elle a notamment permis de faire connaître à l’étranger la qualité du travail accompli par les artistes canadiens. Toutefois, l’organisme estime qu’il ne s’agit pas d’une solution viable à long terme[21]. La diffusion en ligne nécessite de l’expertise en production audiovisuelle ainsi que des ressources financières « pour bien filmer les représentations en direct[22] ». De plus, les revenus générés par la diffusion en ligne ne permettent pas « de couvrir les coûts de production[23] ».

Toutefois, il est important de bien comprendre les possibilités et les limites reliées à l’utilisation des technologies numériques sur le plan culturel ou sportif. Ce ne sont pas toutes les activités culturelles qui se prêtent à une diffusion en ligne. Certains spectacles de musique ou de théâtre exigent d’être présentés en direct pour que le public puisse vivre une expérience unique et que les artistes soient en contact avec l’auditoire. Comme l’a affirmé Patrick Rogers de Music Canada :

Même si regarder un concert en ligne peut être momentanément satisfaisant, cela ne remplace aucunement ce qu’on ressent lorsqu’on assiste à un spectacle en personne. Les Canadiens adorent les spectacles de musique et nous ont dit qu’ils attendent avec impatience d’assister à des spectacles de nouveau, lorsqu’ils seront certains de pouvoir le faire en toute sécurité[24].

Mme Drouin a fait écho aux propos de M. Rogers en affirmant que « rien ne remplace un spectacle sur scène[25] ».

1.4 Enjeux et défis par secteur soulevés par les témoins

1.4.1  Enjeux communs

Les pertes économiques

Tous les témoins qui se sont présentés devant le Comité ont fait état de pertes économiques actuelles ou à venir en raison de la pandémie. La baisse et parfois l’absence de vente de billets, l’annulation des événements et des compétitions : tous ces éléments ont eu pour effet d’affecter grandement les budgets et les finances des organisations ayant participé à l’étude.

Pour plusieurs organisations, les commandites sont un levier important de financement qui a diminué en raison de la pandémie. C’est le cas notamment dans le sport de haut niveau, dans l’événementiel, dans les arts de la scène et dans le milieu muséal[26]. Clément Turgeon Thériault, directeur général du Regroupement des festivals régionaux artistiques indépendants, a mis en lumière la réalité particulière des festivals en région :

Les festivals qui se déroulent dans de plus petits milieux comptent parfois sur des entreprises qui ont moins de moyens. Il peut s’agir de garages ou de supermarchés, par exemple. Or, toutes ces entreprises qui se trouvent dans de petits milieux sont extrêmement fragilisées. On le voit déjà, concrètement. Certains partenaires ne peuvent plus financer un événement parce que leurs pertes sont trop importantes. Il va sans dire que leur priorité n’est pas de soutenir la commandite, mais de payer leurs employés et de contribuer à la relance[27].

Dans le cas des festivals, les recettes ne proviennent pas seulement de la vente de billets, mais également des ventes connexes. M. Turgeon Thériault a cité en exemple le festival pour lequel il travaille, le Festif! de Baie‑Saint‑Paul :

Nous avons évidemment nos revenus de billetterie, qui sont nos revenus de base, et nos revenus de bar, c’est-à-dire ceux issus de la vente de bières et de boissons non alcoolisées. Dans des petits milieux, comme à Baie-Saint-Paul, il n’y a pas d’hébergement disponible, donc nous organisons des campings sur place. Ce sont des revenus importants que nous générons. Or, lorsque l’achalandage n’est pas aussi important, nous ne pouvons pas mettre en place des campings et nous perdons ces revenus. Nous perdons des revenus de location pour des stands alimentaires, par exemple, ou des stands de marchandises. Il y a tous ces revenus qui s’additionnent à ceux de la billetterie et du bar[28].

Ce point a également été soulevé par Adam Mitchell, directeur exécutif du Fringe Theatre, qui a mentionné qu’une cinquantaine de vendeurs de produits alimentaires n’ont pu obtenir de revenu en raison de l’annulation du festival[29].

De plus, des témoins ont mentionné que les retombées économiques attendues pour la communauté en général n’ont pu se réaliser en 2020 en raison de la pandémie. Lors de son témoignage, Dana Peers, président et président du conseil d’administration du Calgary Stampede, a expliqué au Comité que les retombées annuelles sont de l’ordre de 540 millions de dollars pour l’Alberta, et de plus de 700 millions de dollars au pays. L’annulation de l’édition 2020 du Calgary Stampede a de plus causé des milliers de pertes d’emplois et des réductions de salaire chez les employés restants[30].

La santé mentale

Plusieurs témoins ont souligné le grand impact de la pandémie sur la santé mentale des membres des secteurs des arts, de la culture, du patrimoine et du sport. Plusieurs témoins ont fait part de détresse psychologique chez plusieurs artistes. Comme l’a expliqué M. Mitchell :

Les artistes professionnels qui travaillent au Canada le font à la pige et obtiennent tout juste assez de contrats pendant l’année pour gagner très maigrement leur vie. Ces contrats se sont volatilisés. Ne sachant pas s’ils sont admissibles aux prestations... D’avoir à comprendre le régime de prestations et à y naviguer a eu des effets très néfastes sur leur santé mentale et leur existence. Le fait de ne pas savoir ce que les prochains mois, et même l’avenir plus lointain, leur réservaient suffit à expliquer pourquoi les gens laissent tomber[31].

Alex Mustakas, directeur artistique et président-directeur général de Drayton Entertainment, a relaté les histoires d’artistes semblables, déchirés à l’idée de devoir possiblement changer de carrière[32].

Selon David Shoemaker, directeur général et secrétaire général du Comité olympique canadien, les athlètes de haut niveau ont également ressenti les effets de la pandémie sur leur santé mentale. Il a cité en exemple les bouleversements causés par le report des Jeux olympiques d’été et l’impossibilité de s’entraîner en raison de la fermeture des infrastructures sportives[33]. Plusieurs athlètes ont donc dû revoir leurs plans en conséquence.

De plus, les témoins ont expliqué au Comité que les effets de la pandémie sur la santé mentale se sont également ressentis chez les gens qui consomment les produits culturels et sportifs[34]. Selon Elio Antunes, président et chef de la direction de ParticipACTION, les bienfaits de l’activité physique sur la santé mentale sont bien connus : atténuation de l’anxiété et de la dépression, accroissement de la résilience et diminution du stress[35].

M. Shoemaker a ajouté que le sport peut aider à bâtir des communautés sociales et culturelles plus inclusives, stimuler l’activité économique et favoriser l’intégration des nouveaux arrivants[36].

De son côté, Pitseolak Pfeifer, directeur exécutif de Qaggiavuut! Nunavut Performing Arts Society, a mis en lumière les bienfaits de l’art pour toute la communauté :

Nous avons tant de jeunes qui, malheureusement, subissent et gèrent les effets du suicide et de la violence familiale. Il y a des mères célibataires, des enfants qui sont dans des foyers d’accueil. Vous pouvez imaginer à quel point promouvoir les arts de la scène et investir dans ces arts signifie plus que donner à des enfants un peu d’argent pour qu’ils puissent créer une pièce de théâtre. C’est vraiment, mesdames et messieurs, beaucoup plus profond (…)[37].

M. Pfeifer a expliqué qu’« [a]u Nunavut et pour les Inuits, la capacité et le pouvoir de transmettre la connaissance d’une simple chanson dans le cadre de règles culturelles profondément codifiées font partie intégrante de la survie culturelle[38] ».

Cette opinion était partagée par Mélanie Raymond, directrice générale du Carnaval de Québec, qui a expliqué que les événements sont « un service essentiel pour la santé individuelle et collective » par leur impact social[39].

1.4.2  Les arts de la scène et l’événementiel

Durant son étude, le Comité a entendu de nombreux témoins provenant des secteurs des arts de la scène ainsi que de l’événementiel. Ceux-ci ont présenté plusieurs enjeux communs, notamment la programmation à long terme et la rétention des artistes et du personnel. Ces enjeux sont importants tant durant la pandémie que pour la relance.

La programmation à long terme

Tous les témoins ayant partagé leur expérience avec le Comité ont indiqué qu’ils ont dû modifier ou annuler, en tout ou en partie, leur programmation prévue au cours de l’année 2020. Cela a représenté des pertes importantes pour les organisations et les artistes, comme indiqué dans la section précédente.

Par ailleurs, les témoins ont également informé le Comité que la relance ne pourra pas être automatique et immédiate en raison des délais inhérents à leur secteur. En effet, le lancement d’une série de spectacles en direct nécessite la signature de nouveaux contrats avec les artistes, ainsi qu’un travail avec les techniciens, la publicité et la vente de billets, ce qui peut prendre plusieurs mois[40]. M. Turgeon Thériault a expliqué que de son côté : « Normalement, à ce moment de l’année, j’ai déjà 70 % de ma programmation qui est confirmée. Mes partenaires sont déjà confirmés… Présentement, je n’ai rien de tout cela. Je n’ai qu’un artiste de confirmé[41]. »

La question de la lenteur de la reprise dans le milieu du spectacle en direct a été soulevée par de nombreux témoins, notamment Julie-Anne Richard, directrice générale du Réseau indépendant des diffuseurs d’événements artistiques unis (RIDEAU), Lisa Rubin, directrice générale et artistique du Centre Segal pour les arts de la scène, et M. Mitchell, qui ont tous indiqué une période sur plusieurs mois, voire des années, avant un retour à l’avant-pandémie[42].

La rétention des travailleurs

Plusieurs témoins ont indiqué craindre le départ de plusieurs artistes et employés en raison de l’incertitude des contrats et des délais dans la reprise des activités culturelles. Ils ont cité les difficultés de se trouver des contrats et de gagner sa vie grâce à son art, qui ont été exacerbées par la pandémie.

M. Mitchell a souligné qu’il s’attend à « l’abandon prévisible de beaucoup d’artistes de la jeune génération et aussi de la vieille génération, soit pour poursuivre de nouveaux intérêts, soit parce qu’ils sont las de lutter[43] ». Une crainte partagée notamment par Mme Rubin et par M. Mustakas[44].

Mme Drouin a expliqué que le secteur coure le risque de perdre « non seulement des carrières artistiques, mais aussi une infrastructure industrielle importante » pour les artistes en début de carrière[45]. Frédéric Julien, directeur de la rechercher et du développement à l’Association canadienne des organismes artistiques, s’est également inquiété de cet « exode de la main-d’œuvre » au profit d’autres secteurs[46].

De son côté, Sophie Prégent, présidente de l’Union des Artistes, a présenté la réalité au sein de son organisation :

À l’Union des artistes, il y a 8 500 membres actifs. Bon an mal an, chaque année, environ 2 000 membres ne gagnent pas un sou; ils ont un revenu de zéro dollar. Cela représente donc environ 6 500 membres. Dans ce métier, il n’y a manifestement pas de place pour tous ces gens… Même s’il n’y a pas de place pour 6 500 membres, il y a quand même 6 500 personnes qui désirent faire ce métier. Présentement, il n’y a pas de travail. Il y aura une incidence directe sur le membrariat de l’Union des artistes. Je m’attends à ce qu’il y ait beaucoup de désistements et que plusieurs membres quittent l’Union[47].

1.4.3  Le secteur du patrimoine

La pandémie de COVID-19 a eu des répercussions sur le secteur muséal canadien. Le Comité a entendu le témoignage de Catherine Cole, conseillère principale de Catherine C. Cole & Associates, en plus de recevoir des soumissions écrites de l’Association des musées canadiens et de l’Organisation des directeurs des musées canadiens. Plusieurs d’entre eux ont dû fermer leurs portes et mettre à pied du personnel. De leur côté, les musées ayant choisi d’ouvrir leurs portes ont encouru des coûts supplémentaires reliés « à la mise en œuvre des mesures de sécurité[48] », en plus de pertes de revenus causées par la diminution du nombre de visiteurs.

1.4.4  Les médias et le secteur de l’édition

Depuis quelques années, le secteur canadien des médias d’information éprouve des difficultés financières dues au déplacement des revenus publicitaires vers de grandes entreprises numériques internationales. La pandémie de COVID-19 a exacerbé cette crise.

Pour Médias d’Info Canada, la crise économique a entraîné une baisse de l’achat de publicité dans les journaux communautaires, quotidiens et hebdomadaires du pays. L’organisme estime que ces publications ont constaté une baisse de 20 % de leurs revenus générés par la publicité imprimée depuis le début de la pandémie[49].

L’Association des médias écrits communautaires du Québec (AMECQ) a tenu à clarifier la réalité particulière des journaux communautaires du Québec. Ses 80 membres sont des organismes à but non lucratif dont le contenu est généralement produit par des bénévoles[50]. Au cours de la pandémie, plusieurs d’entre eux auraient dû fermer leurs portes n’eût été l’achat de publicité par le gouvernement du Québec[51].

Les activités de publicité du gouvernement fédéral ont également fait l’objet de discussion lors de témoignages. Depuis 2016, les médias numériques sont devenus la façon la plus utilisée par le gouvernement fédéral pour transmettre de l’information sur ses programmes et services. En 2018-2019, 43 millions de dollars ont été consacrés aux médias numériques sur des dépenses publicitaires totales de 58,6 millions de dollars faites par le gouvernement fédéral[52]. Les médias sociaux, tels que Facebook, représentaient « l’investissement le plus important parmi les médias numériques[53] ». Tant l’AMECQ que Médias d’Info Canada remettent en question cette stratégie de placement publicitaire du gouvernement fédéral. L’AMECQ affirme que « la publicité gouvernementale fédérale est quasi inexistante dans les médias écrits communautaires au Québec[54] ». Médias d’Info Canada est également très critique à ce sujet :

[d]epuis quelques années, le gouvernement fédéral ne fait presque plus de publicité dans les journaux, ce qui est illogique étant donné que les Canadiens consomment davantage nos produits que ceux des géants numériques. Au début de la pandémie, le gouvernement a annoncé un budget de 30 millions de dollars pour les communications, mais contrairement à beaucoup de gouvernements provinciaux, le gouvernement fédéral a acheté peu d’espace publicitaire dans nos médias d’information[55].

Outre le secteur des médias, l’industrie canadienne du livre a dû faire face aux bouleversements provoqués par la pandémie. La fermeture inattendue des librairies, des écoles et des bibliothèques, ainsi que l’annulation des salons du livre, ne sont que quelques exemples des impacts de la pandémie sur ce secteur. Selon l’Association of Canadian Publishers, 36 % des éditeurs de livres canadiens de langue anglaise prévoient « une baisse des ventes de plus de 40 % en 2020[56] ». Les mesures d’aide d’urgence ont aidé les éditeurs à traverser la crise. Cependant, à moyen et long terme, « les distributeurs ne seront peut-être plus en mesure de payer les éditeurs de façon régulière[57] ».

1.4.5  Le sport et les loisirs

La pandémie de COVID-19 a eu des répercussions sur les différentes composantes du système sportif canadien, et ce, du plan récréatif au sport de haut niveau.

Avant la pandémie, les statistiques démontraient qu’à peine un adulte canadien sur cinq atteignait le niveau d’activité physique recommandé pour en retirer les bienfaits sur la santé[58]. La fermeture des installations sportives, les mesures de confinement et l’augmentation du temps passé devant les écrans n’ont fait qu’aggraver cette situation. Selon M. Antunes, le faible taux d’activité physique a des répercussions sur la santé des enfants :

En avril dernier, au cœur de la première vague de la pandémie, moins de 3 % des enfants canadiens suivaient les recommandations concernant l’activité physique, les comportements sédentaires et le sommeil, une baisse marquée par rapport à la proportion déjà faible de 15 % de ceux qui le faisaient avant la crise sanitaire[59].

La situation financière précaire des organismes locaux, provinciaux et nationaux de sport a soulevé des inquiétudes chez plusieurs témoins. Ils ont indiqué que la somme de 72 millions de dollars prévus dans le Fonds d’urgence relatifs à la COVID-19 n’est pas suffisante pour répondre aux besoins de ces organismes. D’après un sondage effectué par ParticipACTION, « 65 % des clubs et des associations communautaires n’ont pas pu avoir accès à cette aide financière d’urgence[60] ».

Katherine Henderson, directrice générale de Curling Canada et porte-parole de Diversified and Event-Funded National Sports Organizations, a parlé de « situation désespérée[61] » pour qualifier la situation financière de plusieurs organismes sportifs provinciaux et locaux. Plusieurs d’entre eux ont mis à pied du personnel et ont dû puiser dans leurs réserves financières pour maintenir leurs activités[62].

À l’échelle nationale, des organismes nationaux de sports (ONS) tels que Soccer Canada, Curling Canada et Tennis Canada ont connu une baisse importante de leurs revenus provenant de sources non gouvernementales. Ces revenus sont générés par « les événements commerciaux, l’accueil de compétitions nationales et internationales, les commandites, les droits de diffusion et les frais d’inscription[63] ».

M. Shoemaker a également mentionné que les 62 ONS représentés par le Comité olympique canadien ont été durement touchés par la pandémie. Ils ont perdu à des degrés divers des revenus générés par les frais d’adhésion et l’organisation d’événements sportifs. À l’heure actuelle, les ONS ne peuvent plus jouer une de leurs fonctions essentielles, soit d’assurer le développement de leur discipline sportive du niveau communautaire jusqu’au sport de haut niveau[64].

2.  Perspectives et recommandations

2.1  Les leçons à tirer de la pandémie

2.1.1 Forces et lacunes des mesures du gouvernement fédéral

Les témoins qui en ont bénéficié ont souligné leur appréciation pour les mesures d’urgence mises en place par le gouvernement fédéral. Toutefois, ils ont également identifié certaines lacunes qu’ils aimeraient voir corriger, si celles-ci devaient être renouvelées. Selon les témoignages entendus au cours de l’étude, ces mesures auraient également besoin d’être plus flexibles afin de répondre aux préoccupations des secteurs des arts, de la culture, du patrimoine et du sport.

De l’avis de Mme Richard, la distribution des fonds d’urgence a été inadéquate. Elle a expliqué :

Malheureusement, en ce qui concerne le secteur de la diffusion pluridisciplinaire, ce programme a raté sa cible. En donnant plus de subventions à ceux qui en avaient déjà beaucoup, l’on a complètement évacué l’idée que c’est au contraire les organismes de diffusion les moins subventionnés qui ont été les plus fragilisés par la crise. Ces derniers ont vu leurs revenus autonomes fondre de 90 %[65].

Concernant la PCRE, Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture, a émis des réserves :

Parmi les problèmes, il y a le fait qu'aucun mécanisme de diminution progressive de la PCRE n'est en place. Cela veut dire qu'un contractuel reçoit soit l'entièreté de la PCRE, soit rien. Comme il y a un critère relatif à la perte de 50 % des revenus sur le salaire hebdomadaire moyen, cela rend l'accès à la PCRE très difficile pour plusieurs travailleurs autonomes dont le revenu annuel moyen est d'environ 14 000 $. Quand ils ont gagné plus de 138 $ par semaine, ils n'ont pas accès du tout à la PCRE, ce qui est extrêmement problématique[66].

Selon plusieurs témoins, la SSUC a été utile et mériterait d’être reconduite et bonifiée au-delà de son délai actuel[67]. En effet, Bob Davis, gouverneur du conseil d’administration bénévole du Rosebud Centre of the Arts, a indiqué au Comité que celle-ci n’avait pas été suffisante[68], un point de vue partagé par M. Mustakas[69]. De l’avis de Mme Richard, le prolongement de la SSUC au-delà du 21 juin 2021 est « fondamental[70] ». Selon M. Roy, cette subvention « doit être très souple et tenir compte du caractère très saisonnier de nos activités[71] ».

Par ailleurs, M. Roma a déploré que les municipalités n’aient pas eu droit à la SSUC, ce qui a affecté les employés de parcs et loisirs du pays[72]. Selon lui, l’annonce récente de l’Initiative canadienne pour des collectivités en santé constitue un pas dans la bonne direction pour appuyer les municipalités. Toutefois, les 31 millions de dollars alloués à ce programme « suffiront à peine à commencer à répondre à la demande[73] ». L’Association canadienne des parcs et loisirs (ACPL) propose plutôt au gouvernement fédéral de créer un fonds de relance pour les programmes sportifs et récréatifs communautaires afin que le secteur des parcs et des loisirs contribue à la relance du Canada après la pandémie. L’ACPL demande qu’une attention particulière soit accordée à la programmation afin de rejoindre les personnes les plus vulnérables de la société et les Canadiens vivant dans les régions rurales[74].

Cette situation a également été soulevée par M. Julien, car plusieurs salles de spectacles sont louées auprès de municipalités[75].

Dans le secteur des médias et de l’édition, Médias d’Info Canada a accueilli favorablement l’instauration de la SSUC et l’augmentation de 25 % du financement au Fonds du Canada pour les périodiques. L’organisme suggère de maintenir le financement additionnel de ce programme jusqu’en 2021[76]. L’Association of Canadian Publishers demande que le financement d’urgence accordé dans le cadre du Fonds d’urgence relatif à la COVID‑19 par l’entremise du Fonds du livre du Canada soit maintenu jusqu’en 2022 et au-delà. Elle demande également que le budget du Fonds du livre du Canada passe de 38,4 millions à 58,4 millions de dollars de façon permanente[77].

Certains témoins qui voulaient se tourner vers l’aide gouvernementale ont émis des réserves en lien avec le financement octroyé par le biais du Fonds d’urgence relatif à la COVID‑19. Ils ont déploré le fait qu’à défaut d’avoir déjà obtenu du financement de la part du Conseil des arts du Canada avant la pandémie, leurs organisations n’étaient pas éligibles au fonds d’urgence lors de la première phase. Bien que des fonds spécifiques étaient dédiés à de telles organisations lors de la deuxième phase, des témoins se sont tout de même prononcé sur cette situation. Par exemple, M. Davis a recommandé qu’à l’avenir, les nouveaux demandeurs puissent également bénéficier de financement d’urgence[78]. Une recommandation similaire a été faite par M. Mustakas[79] ainsi que par M. Turgeon Thériault[80].

Des témoins ont également soulevé le besoin de souplesse dans les mesures gouvernementales, compte tenu de la situation changeante. M. Turgeon Thériault a émis plusieurs suggestions au gouvernement afin d’atteindre cette souplesse :

Nous recommandons également un assouplissement des critères d'évaluation des programmes existants, assouplissement que Patrimoine canadien a déjà annoncé. On parle d'une baisse du ratio de revenus autonomes et d'une considération moins importante du soutien des partenaires locaux qui sont tous frappés par la crise[81].

Il a également suggéré que le gouvernement reconnaisse les surplus générés durant la crise comme futur fonds de relance qui servira à pallier la perte d’autres revenus[82].

Lors de son témoignage, Mme Raymond a recommandé plus de flexibilité quant au financement disponible via le programme de Développement des communautés par le biais des arts et du patrimoine. Elle a dit au Comité :

L'important est vraiment d'adapter notre programmation pour faire une formule numérique, virtuelle ou même hybride. Même si nous avons annoncé que le Carnaval avait lieu physiquement cette année, une partie de notre programmation sera offerte en ligne, étant donné que nous ne pouvons pas provoquer de grands rassemblements.
Chaque événement le vit et le fait différemment. Nous avons la chance de transformer le nôtre pour qu'il puisse s'exprimer quand même sur le terrain et qu'il y ait une partie en présentiel. Toutefois, les programmes doivent accueillir cette distinction, si on veut produire des artistes virtuellement ou développer du contenu numérique avec d'autres types d'artistes qui ne sont habituellement pas dans son programme[83].

M. Shoemaker a abondé dans le même sens à propos des ONS : « Ils ont reçu une aide financière essentielle… mais comme leurs activités sont toujours interrompues, en grande partie, ils demandent des assouplissements au gouvernement afin de pouvoir dépenser l’argent plus tard et à d’autres fins[84]. »

Selon Mme Cole, le secteur muséal requiert également de la souplesse, expliquant que le financement existe, mais qu’il demeure difficile à obtenir, particulièrement pour les plus petites institutions[85]. Par ailleurs, les petits musées sont souvent des établissements saisonniers qui ne comptent pas de personnel rémunéré pendant la saison hivernale pour faire des levées des fonds, planifier les programmes et préparer de nouvelles activités [86].

Dans son mémoire, la Guilde canadienne des réalisateurs a demandé non seulement plus de flexibilité, mais également d’étendre l’admissibilité aux prestations gouvernementales en lien avec la pandémie aux employés contractuels, une recommandation qu’a également soutenue l’Assemblée canadienne de la danse[87].

Par ailleurs, tant l’Union des artistes que l’ADISQ ont demandé que le gouvernement s’assure que les mesures soient adaptées à chaque secteur et que les montants percolent jusqu’aux artistes, et non pas jusqu’aux institutions[88]. Pour atteindre cet objectif, l’Union des artistes a recommandé que le gouvernement mette en place « des mécanismes clairs de reddition de comptes » et à cet effet que « quand les fonds sont donnés à des institutions ou à des producteurs, les contrats doivent être retraçables, vérifiables et honorés[89] ».

Du côté des médias, l’AMECQ est critique sur l’efficacité réelle des différentes mesures en place pour soutenir le secteur de l’information. L’organisme a mentionné que les critères d’admissibilité de certains programmes gouvernementaux n’étaient pas toujours adaptés aux besoins et à la réalité du secteur de l’information écrite du Québec. Par exemple, l’Initiative de journalisme local, qui vise à soutenir la création d’un journalisme civique, ne répond pas aux besoins des membres de l’AMECQ. Les critères exigeant qu’une région soit un « désert d’information » ou « pauvre en contenu journalistique » limitent l’accessibilité de ses membres au programme.

Quant au Fonds d’appui stratégique aux médias communautaires, le fait qu’il ne s’adresse qu’aux journaux imprimés ou numériques de langue officielle situés en situation minoritaire au Canada ne permet pas aux membres de l’AMECQ d’y recourir. L’AMECQ demande la création d’un programme similaire au Fonds d’appui stratégique aux médias communautaires, mais qui répondrait aux besoins des « petits journaux des petites municipalités[90] » du Québec.

L’AMECQ et Médias d’Info Canada ont demandé au gouvernement de revoir sa stratégie de placement médiatique. Médias d’Info Canada estime que le gouvernement fédéral devrait envisager l’utilisation de son Réseau Programmatique Maple pour communiquer avec les Canadiens[91]. Ce nouveau réseau met à la disposition des annonceurs des espaces publicitaires sur des sites de médias d’information canadiens.

Recommandation 1

Le Comité recommande que le ministère du Patrimoine canadien mette sur pied un comité afin d’étudier de nouveaux modes de financement des organismes qui œuvrent dans les secteurs des arts, de la culture, du patrimoine et du sport. Des représentants de l'industrie culturelle de même que des représentants des communautés de langue officielle en situation minoritaire seraient invités à siéger à ce comité. En outre, la structure du comité tiendrait compte de la diversité canadienne dans sa composition.

Recommandation 2

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada ait davantage recours à la publicité dans les médias traditionnels, notamment les journaux locaux, régionaux et nationaux, au lieu d’utiliser les plateformes des compagnies numériques internationales.

2.1.2 Le retour aux événements en direct

Pour plusieurs témoins, il importait de souligner que la réouverture des salles et autres endroits de diffusion ne signifiera pas un retour immédiat à la normale. La perspective sécuritaire et sanitaire devra donc être considérée, et ce, pour une longue période.

Lors de son témoignage, M. Rogers a fait mention des sondages menés par l’organisation depuis le début de la pandémie, tant auprès de musiciens que de la population plus large. Parmi les résultats, il a cité notamment :

les Canadiens, y compris les amateurs de musique avoués, resteront chez eux en raison de craintes liées au virus bien après que les rassemblements seront permis. Environ un amateur de musique sur deux pense qu’il faudra au moins six mois après la levée des restrictions gouvernementales avant de se sentir assez en sécurité pour recommencer à aller à des spectacles et à des festivals, dans de petites et grandes salles, et ailleurs[92].

Pour Mme Rubin, la pandémie a engendré des peurs chez une grande partie de sa clientèle, et celles-ci ne se dissiperont pas du jour au lendemain, ce qui prolongera le retour en salle[93]. Cette crainte était partagée par Mme Drouin[94]. Selon M. Julien, « le comportement des clients sera différent après la pandémie » et des mesures devront être créées afin de permettre aux organisations de s’adapter[95].

M. Peers, du Calgary Stampede, a été interrogé à ce sujet lors de son témoignage. Il a dit au Comité :

Ce que je peux dire, c’est que pendant la courte période où il nous était permis d’ouvrir certaines choses, au parc Stampede, en octobre — les salles de conférence, les réunions et les salons professionnels — la demande était bien présente. Les gens étaient prêts à sortir et à participer, et j’espère qu’il en sera de même en juillet prochain[96].

Dans son mémoire, l’Alliance canadienne des sports d’endurance, qui représente les organisateurs d’événements sportifs participatifs, a demandé l’accès aux mesures de soutien du gouvernement fédéral[97].

2.2  L’après-pandémie : quel sera le rôle du gouvernement fédéral?

Tout au long de l’étude, le Comité a entendu plusieurs points de vue sur la manière dont le gouvernement fédéral devrait contribuer à la relance des secteurs des arts, de la culture, du patrimoine et du sport une fois la pandémie terminée. Les recommandations formulées par les témoins portaient sur les programmes de soutien gouvernementaux et le soutien à la santé mentale et physique. De plus, plusieurs témoins ont émis des recommandations sur des sujets connexes qui sont hors du cadre de l’étude.

2.2.1  La reprise à court, moyen et long terme

De nombreux témoins ont souligné que la reprise des secteurs des arts, de la culture, du patrimoine et du sport après la pandémie demandera du temps. À ce titre, le Comité a entendu plusieurs recommandations afin d’assurer une relance à court, moyen et long terme.

Pérennité des mesures

L’une des demandes fréquentes entendues au cours de l’étude était d’assurer la pérennité des mesures de soutien au-delà des délais annoncés. Comme l’a indiqué Mme Richard lors de son témoignage :

Parmi les besoins ciblés pendant la crise, il y a la prévisibilité. Au-delà du manque de ressources financières dont il est privé, ce dont souffre le plus le secteur des arts de la scène actuellement est le manque de prévisibilité. Pour un diffuseur pluridisciplinaire, l’élaboration d’une série de spectacles implique plusieurs activités qui se déploient habituellement sur plusieurs mois, voire une année. À elle seule, la mise en marché d’un spectacle s’étend sur plusieurs mois. Une gestion à la petite semaine comme celle que nous connaissons depuis le début de la crise est donc extrêmement difficile et épuisante[98].

C’est pourquoi M. Julien recommande une « approche holistique » qui soutienne « l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur du spectacle », et ce, tant avant que pendant la phase de relance[99].

Pour sa part, M. Roy a recommandé la création d’une nouvelle mesure, soit un fonds de transition destiné à assurer une relance « écologique et numérique[100] » qui soit superposé aux mesures déjà existantes. M. Mitchell a également cité le besoin de « rebâtir un secteur des arts plus viable, durable et équitable[101] ».

M. Mustakas, de son côté, a recommandé la création d’un fonds de relance pour les arts offrant un financement en contrepartie, au même titre que les incitatifs au fonds de dotation du Fonds du Canada pour l’investissement en culture. Cela permettrait aux organisations artistiques, culturelles et sportives qui n’y sont pas déjà éligibles de solidifier leur financement tout en encourageant la philanthropie[102]. Mme Richard a soutenu la création d’incitatifs fiscaux tant à la commandite qu’aux dons pour attirer de nouveaux donateurs[103].

De leur côté, des organisations représentations des festivals et événements ont demandé le retour d’un programme similaire au Programme des manifestations touristiques de renom afin d’assurer leur relance. Celui-ci, en vigueur de 2009 à 2011, avait pour mission de contribuer à l’économie touristique canadienne et à encourager la venue de touristes tant du Canada que de l’étranger. Selon M. Roy, un tel programme nécessiterait des investissements de « 225 millions de dollars sur trois ans[104] ». Mme Raymond s’est également prononcée en faveur du retour de ce programme[105]. Lors de son témoignage, Mme Laurendeau a indiqué qu’au ministère du Patrimoine canadien, ce programme « fait certainement partie de notre réflexion[106] ».

En plus de la pérennité des mesures, plusieurs témoins ont également demandé la bonification des enveloppes existantes et à venir. M. Roy a expliqué la situation ainsi au Comité :

Si rien n'est fait, l’an prochain, nous reviendrons à l'enveloppe de 2018, qui était la même depuis 10 ans. C'est un non-sens absolu, qui serait interprété partout comme d'importantes compressions en culture.
En ce moment même, des festivals et des événements reçoivent des lettres leur annonçant qu'en 2021, ils auront moins de la part du ministère du Patrimoine canadien, alors que nous sommes en pleine pandémie et que leur survie est en jeu. Il faut agir. On parle ici de 15 millions de dollars pour maintenir l'enveloppe de 2019 ou de 30 millions de dollars pour conserver le niveau de 2020, et il faudrait en faire plus [107].

Afin de soutenir la reprise dans le sport, le COC demande au gouvernement fédéral d’investir une somme additionnelle de 50 millions de dollars dans le système sportif canadien « pour répondre aux besoins à long terme et amener les Canadiens à pratiquer de nouveau un sport à l’échelle locale et communautaire[108] ». De son côté, le regroupement Diversified and Event-Funded National Sports Organizations demande « une source de financement réservée pour remplacer les revenus nets autogénérés par nos événements, qui serait réinvestie dans notre sport de base[109] ».

En ce qui a train à la durée de la relance, les témoins s’entendent que le soutien financier du gouvernement devrait être étalé « sur une période aussi longue que nécessaire[110] » compte tenu des besoins et de l’état de précarité des secteurs avant même l’arrivée de la pandémie. Mme Raymond a indiqué que les mesures de soutien gouvernementales devraient aller « bien au-delà de 2022[111] » tandis que d’autres ont parlé d’une période minimale d’au moins deux à trois ans[112]. M. Turgeon Thériault a, de son côté, recommandé non seulement la reconduction des programmes d’urgence pour la prochaine année, mais également « la mise en place d’ententes pluriannuelles de trois à cinq ans pour permettre aux événements de se projeter dans l’avenir et mieux planifier la période de relance[113] ».

Recommandation 3

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada augmente le soutien accordé aux organisations sportives locales qui éprouvent des difficultés en raison de la pandémie de COVID‑19.

Recommandation 4

Le Comité recommande le gouvernement du Canada crée un fonds de relance pour les activités sportives et récréatives communautaires pour veiller à ce que le secteur des parcs et des loisirs et les organisations sportives communautaires puissent aussi contribuer à la reprise économique au Canada après la pandémie.

Coûts de fonctionnement

La question des revenus pour assumer les coûts de fonctionnement des organisations artistiques, culturelles et sportives a été soulevée à plusieurs reprises. Ces coûts incluent le salaire des employés, la gestion des installations et autres dépenses fixes.

Le Comité a entendu qu’en raison de la pandémie, les besoins financiers pour les tâches administratives sont plus importants en raison des circonstances changeantes. Cela a été mis en évidence notamment par la Rosebud School of the Arts dans le mémoire qu’elle a transmis au Comité[114], par Alex Sarian, président et chef de la direction de Arts Commons[115] et par M. Mustakas[116].

Mme Cole a expliqué que le secteur muséal aurait particulièrement besoin de ce type de financement, mais qu’il est difficile à obtenir[117]. M. Roma a également demandé un tel financement, résumant la situation ainsi :

…à l’heure actuelle, nos installations peuvent être utilisées à 25 % de leur capacité. Cela équivaut à 25 % des revenus qui étaient versés dans les budgets municipaux, mais avec les mêmes dépenses, voire plus, liées à l’exploitation de ces installations[118].

L’association des musées canadiens s’est prononcée en faveur d’une aide supplémentaire au secteur muséal et à une augmentation du financement fédéral[119].

2.2.2  Prévention

Des témoins ont fait des recommandations sur la question de la santé mentale et physique. Mme St-Onge a témoigné en faveur d’une aide qui couvre notamment « la formation (et) la reclassification sur le marché du travail[120] ». M. Mustakas était du même avis[121].

Selon Mme Rubin, le prolongement des programmes de subvention et des mesures d’aide aurait un effet bénéfique sur la santé mentale des travailleurs du milieu culturel en éliminant une source d’instabilité[122].

Afin d’encourager l’activité physique et ses bienfaits pour les Canadiens, M. Antunes a émis deux recommandations :

  • La création d’une campagne éducative afin d’encourager les Canadiens à aller à l’extérieur et être actif tout en respectant les consignes de santé publique, et
  • Faire du moins de juin 2021 le mois « Canada bouge » et offrir des activités gratuites pour le sport, l’activité physique et la récréation dans les communautés, par l’entremise de la programmation de ParticipACTION[123].

Cette campagne ciblerait les familles, les aînés et les groupes sous-représentés de la population canadienne. ParticipACTION suggère de financer cette campagne à hauteur de 20 millions de dollars sur une période de trois ans[124].

Recommandation 5

Le Comité recommande que le gouvernement du Canada crée des programmes pour inciter les Canadiens à être actifs et veiller à ce qu’ils puissent avoir accès à des programmes d’activités physiques et récréatives pendant et après la pandémie.

2.2.3  Enjeux connexes soulevés par les témoins

Certains témoins ont également soulevé des enjeux qui ne sont pas directement en lien avec le cadre de l’étude tel qu’énoncé dans la motion adoptée le 23 octobre 2020. Dans cette section, le Comité tient toutefois à les souligner.

Langues officielles

La Fédération culturelle canadienne-française (FCCF) a expliqué que la pandémie de COVID‑19 « menace actuellement plus de 40 ans de développement artistique et culturel[125] » dans les communautés francophones et acadiennes en situation minoritaire.

La FCCF a exprimé des critiques sur les critères établis par le ministère du Patrimoine canadien lors de la distribution du financement de la phase 1 du Fonds d’urgence relatif à la COVID‑19. Rappelons ici que la phase 1 consistait à utiliser les programmes existants pour accorder du financement aux bénéficiaires qui recevaient déjà des fonds du ministère du Patrimoine canadien, du Conseil des Arts du Canada ou de Téléfilm Canada. Or, les artistes, créateurs et travailleurs culturels des communautés francophones et acadiennes « sont sous-représentés et sous-financés[126] » par ces trois institutions gouvernementales. Les organismes culturels en milieu minoritaire reçoivent plutôt la plus grande partie de leur financement des programmes d’appui aux langues officielles (qui ne faisaient pas partie des programmes ciblés au cours de la phase 1). Ce n’est qu’au cours de la phase 2, soit en août 2020, que les artistes et organismes culturels issus des communautés minoritaires ont pu obtenir un appui du Fonds d’urgence relatif à la COVID-19.

Pour éviter qu’une telle situation se répète, la FCCF a demandé que les institutions fédérales appliquent une « lentille des langues officielles[127] » lors de l’analyse des demandes de financement. Cette façon de procéder leur permettrait de déterminer si les projets soumis à leur attention sont susceptibles de favoriser l’épanouissement des communautés de langue officielle en situation minoritaire.

Connectivité

Comme discuté ci-haut, l’utilisation des technologies numériques a été cruciale pour la poursuite des activités durant la pandémie. Toutefois, celle-ci est conditionnelle à un accès Internet de qualité sur le plan de la vitesse, de la capacité et du prix. Malgré les progrès qui ont été accomplis au cours des dernières années, des améliorations sont encore possibles.

Orford Musique, situé dans les Cantons de l’Est au Québec, a dû accélérer son plan technologique afin d’offrir de la formation en ligne. Toutefois, l’organisme a éprouvé des difficultés à se connecter au réseau de sa région :

Il a fallu faire des démarches supplémentaires pour faire venir la fibre optique dédiée chez nous. C’est un très grand enjeu pour nous : il nous faut absolument avoir une très bonne connexion Internet pour nos activités[128].

M. Pfeifer a porté à l’attention du Comité que l’accès à des services de télécommunication de qualité et abordable demeure un défi dans le nord du Canada :

En ce moment, il y a évidemment des problèmes de capacité en matière d’Internet et de télécommunications dans les régions nordiques et éloignées. C’est bien connu, surtout dans les petites collectivités, que le coût de l’accès à Internet à la maison est élevé. Il y a aussi le coût élevé de l’achat d’un ordinateur portable, par exemple. Il y a le coût élevé d’un service Internet mensuel[129].

Les représentants de la Fédération culturelle canadienne-française[130] et Mme Cole[131] ont tenu des propos similaires à M. Pfeifer.


[1]                  Chambre des communes, Comité permanent du patrimoine canadien (CHPC), Procès-verbal, 23 octobre 2020.

[2]                  CHPC, Témoignages, 30 octobre 2020, 1305 (Hélène Laurendeau, sous-ministre, ministère du Patrimoine canadien).

[3]                  CHPC, Témoignages, 27 novembre 2020, 1305 (Solange Drouin, vice-présidente et directrice générale, Affaires publiques, Association québécoise de l'industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ)).

[4]                  Ibid.

[5]                  Selon les données comparées de Statistique Canada, Produit intérieur brut par industrie, Le Quotidien, février 2020 et août 2020.

[6]                  Statistique Canada, Emploi, rémunération et heures de travail, mai 2020, Le Quotidien, 30 juillet 2020, p. 3.

[7]                  Statistique Canada, Emploi, rémunération et heures de travail, août 2020, Le Quotidien, 29 octobre 2020, p. 3.

[8]                  Il est à noter que la Prestation canadienne d’urgence a pris fin le 27 septembre 2020 et a été remplacée par de nouvelles mesures, annoncées par le gouvernement du Canada dans l’Énoncé économique de l’automne de 2020, publié le 30 novembre 2020.

[9]                  CHPC, Témoignages, 30 octobre 2020, 1305 (Jean-Stéphen Piché, sous-ministre adjoint principal, Affaires culturelles, ministère du Patrimoine canadien).

[10]               Gouvernement du Canada, Prestation canadienne de la relance économique.

[12]               CHPC, Témoignages, 30 octobre 2020, 1310 (Hélène Laurendeau).

[13]               Ibid., 1315.

[15]               CHPC, Témoignages, 27 novembre 2020, 1340 (Solange Drouin).

[16]               Ibid., 1305.

[17]               CHPC, Témoignages, 30 novembre 2020, 1105 (Catherine Cole, conseillère principale, Catherine C. Cole & Associates).

[19]               CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1230 (Martin Roy, président-directeur général, Festivals et événements majeurs, Regroupement des événements majeurs internationaux).

[20]               Ibid.

[21]               Canadian Actors’ Equity Association, « Répercussions de la COVID-19 », mémoire, 27 novembre 2020, p. 3.

[22]               Ibid.

[23]               Ibid.

[24]               CHPC, Témoignages, 27 novembre 2020, 1315 (Patrick Rogers, vice-président, Affaires corporatives, Music Canada).

[25]               Ibid., 1335-1340 (Solange Drouin).

[26]               Voir, par exemple : CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1205 (Katherine Henderson, présidente-directrice générale, Curling Canada, Diversified and Event-Funded National Sports Organizations); CHPC, Témoignages, 30 novembre 2020, 1115 (Julie-Anne Richard, directrice générale, Réseau indépendant des diffuseurs d'événements artistiques unis); CHPC, Témoignages, 30 novembre 2020, 1105 (Catherine Cole); et Professional Association of Canadian Theatres, « Défis et enjeux auxquels fait face le secteur du théâtre durant la pandémie de COVID-19 », mémoire, 2020.

[27]               CHPC, Témoignages, 30 novembre 2020, 1130 (Clément Turgeon Thériault, directeur général, Regroupement des festivals régionaux artistiques indépendants).

[28]               Ibid.

[29]               CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1210 (Adam Mitchell, directeur exécutif, Fringe Theatre).

[30]               CHPC, Témoignages, 4 décembre 2020, 1415 (Dana Peers, président et président du conseil d'administration, Calgary Stampede).

[31]               CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1205 (Adam Mitchell).

[32]               CHPC, Témoignages, 27 novembre 2020, 1315 (Alex Mustakas, directeur artistique et président-directeur général, Drayton Entertainment).

[33]               CHPC, Témoignages, 4 décembre 2020, 1335 (David Shoemaker, directeur général et secrétaire général, Comité olympique canadien).

[34]               Voir, notamment : CHPC, Témoignages, 30 novembre 2020, 1220 (Elio Antunes, président et chef de la direction, ParticipACTION); CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1205 (Katherine Henderson); CHPC, Témoignages, 4 décembre 2020, 1305 (Cathy Jo Noble, directrice générale, Association canadienne des parcs et loisirs).

[35]               CHPC, Témoignages, 30 novembre 2020, 1220 (Elio Antunes).

[36]               CHPC, Témoignages, 4 décembre 2020, 1315 (David Shoemaker).

[37]               Ibid., 1500 (Pitseolak Pfeifer, directeur exécutif, Qaggiavuut! Nunavut Performing Arts Society).

[38]               Ibid.

[39]               Ibid., 1310 (Mélanie Raymond, directrice générale, Carnaval de Québec).

[40]               CHPC, Témoignages, 30 novembre 2020, 1215 (Frédéric Julien, directeur, Recherche et développement, Association canadienne des organismes artistiques).

[41]               Ibid., 1150 (Clément Turgeon Thériault).

[42]               Voir : CHPC, Témoignages, 30 novembre 2020, 1115 (Julie-Anne Richard); CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1130 (Lisa Rubin, directrice générale et artistique, Centre Segal des arts de la scène); et CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1210 (Adam Mitchell).

[43]               CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1225 (Adam Mitchell).

[44]               Voir : CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1115 (Lisa Rubin); et CHPC, Témoignages, 27 novembre 2020, 1350 (Alex Mustakas).

[45]               CHPC, Témoignages, 27 novembre 2020, 1335 (Solange Drouin).

[46]               CHPC, Témoignages, 30 novembre 2020, 1255 (Frédéric Julien).

[47]               CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1140 (Sophie Prégent, présidente, Union des Artistes).

[49]               CHPC, Témoignages, 27 novembre 2020, 1415 (John Hinds, président et chef de la direction, Médias d'Info Canada).

[50]               Ibid., 1405 (Yvan Noé Girouard, directeur général, Association des médias écrits communautaires du Québec).

[51]               Ibid., 1500.

[52]               Services publics et Approvisionnement Canada, Rapport annuel sur les activités de publicité du Gouvernement du Canada, 2018-2019, p. 2.

[53]               Ibid.

[54]               Association des médias écrits communautaires du Québec, Notes pour l’allocution de M. Yvan Noé Girouard, 27 novembre 2020, p. 4.

[55]               CHPC, Témoignages, 27 novembre 2020, 1415 (John Hinds).

[56]               Association of Canadian Publishers, Mémoire de l’Association of Canadian Publishers, mémoire, 2 novembre 2020, p. 1.

[57]               Ibid., p. 2.

[58]               Statistique Canada, L’exercice et le temps passé devant un écran pendant la pandémie de COVID-19, 15 juillet 2020.

[59]               CHPC, Témoignages, 30 novembre 2020, 1220 (Elio Antunes).

[60]               Ibid.

[61]               CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1205 (Katherine Henderson).

[62]               Ibid.

[63]               Ibid.

[64]               CHPC, Témoignages, 4 décembre 2020, 1315 (David Shoemaker).

[65]               CHPC, Témoignages, 30 novembre 2020, 1115 (Julie‑Anne Richard).

[66]               CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1105 (Pascale St‑Onge, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture, Union des artistes).

[67]               Voir, notamment : CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1115 (Lisa Rubin); CHPC, Témoignages, 30 novembre 2020, 1205 (Alex Sarian, président et chef de la direction, Arts Commons); CHPC, Témoignages, 27 novembre 2020, 1415 (John Hinds); CHPC, Témoignages, 4 décembre 2020, 1310 (Mélanie Raymond); et CHPC, Témoignages, 4 décembre 2020, 1415 (Dana Peers).

[68]               CHPC, Témoignages, 27 novembre 2020, 1420 (Bob Davis, gouverneur du conseil bénévole et directeur général de Old Trout Puppet Workshop, Rosebud Centre of the Arts).

[69]               Ibid., 1310 (Alex Mustakas).

[70]               CHPC, Témoignages, 30 novembre 2020, 1115 (Julie‑Anne Richard).

[71]               CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1215 (Martin Roy).

[72]               CHPC, Témoignages, 4 décembre 2020, 1305 (Mike Roma, président, Association canadienne des parcs et loisirs).

[73]               Ibid.

[74]               Ibid.

[75]               CHPC, Témoignages, 30 novembre 2020, 1215 (Frédéric Julien).

[76]               CHPC, Témoignages, 27 novembre 2020, 1415 (John Hinds).

[77]               Association of Canadian Publishers, Mémoire de l’Association of Canadian Publishers, mémoire, 2 novembre 2020, p. 1.

[78]               CHPC, Témoignages, 27 novembre 2020, 1455 (Bob Davis).

[79]               Ibid., 1310 (Alex Mustakas).

[80]               CHPC, Témoignages, 30 novembre 2020, 1110 (Clément Turgeon Thériault).

[81]               Ibid.

[82]               Ibid.

[83]               CHPC, Témoignages, 4 décembre 2020, 1325 (Mélanie Raymond).

[84]               Ibid., 1315 (David Shoemaker).

[85]               CHPC, Témoignages, 30 novembre 2020, 1125 (Catherine Cole).

[86]               Ibid.

[87]               Voir : Guilde canadienne des réalisateurs, « Mémoire présenté au Comité permanent du patrimoine canadien », mémoire, 17 décembre 2020; et Assemblée canadienne de la danse, « Mémoire présenté au Comité permanent du patrimoine canadien », mémoire, 18 décembre 2020.

[88]               Voir : CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1100 (Sophie Prégent); et CHPC, Témoignages, 27 novembre 2020, 1340 (Solange Drouin).

[89]               CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1100 (Sophie Prégent);

[90]               CHPC, Témoignages, 27 novembre 2020, 1505 (Yvan Noé Girouard).

[91]               Ibid., 1445 (John Hinds).

[92]               Ibid., 1315 (Patrick Rogers).

[93]               CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1145 (Lisa Rubin).

[94]               CHPC, Témoignages, 27 novembre 2020, 1345 (Solange Drouin).

[95]               CHPC, Témoignages, 30 novembre 2020, 1215 (Frédéric Julien).

[96]               CHPC, Témoignages, 4 décembre 2020, 1450 (Dana Peers).

[97]               Alliance canadienne des sports d’endurance, « Demande de l’Alliance canadienne des sports d’endurance (ACSE) », mémoire, 14 décembre 2020.

[98]               CHPC, Témoignages, 30 novembre 2020, 1115 (Julie‑Anne Richard).

[99]               Ibid., 1215 (Frédéric Julien).

[100]             CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1215 (Martin Roy).

[101]             Ibid., 1210 (Adam Mitchell).

[102]             CHPC, Témoignages, 27 novembre 2020, 1315 (Alex Mustakas).

[103]             CHPC, Témoignages, 30 novembre 2020, 1120 (Julie‑Anne Richard).

[104]             CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1215 (Martin Roy).

[105]             CHPC, Témoignages, 4 décembre 2020, 1310 (Mélanie Raymond).

[106]             CHPC, Témoignages, 30 octobre 2020, 1400 (Hélène Laurendeau).

[107]             CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1215 (Martin Roy).

[108]             CHPC, Témoignages, 4 décembre 2020, 1315 (David Shoemaker).

[109]             CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1205 (Katherine Henderson).

[110]             CHPC, Témoignages, 27 novembre 2020, 1305 (Solange Drouin).

[111]             CHPC, Témoignages, 4 décembre 2020, 1310 (Mélanie Raymond).

[112]             Voir notamment : CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1215 (Martin Roy); CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1115 (Lisa Rubin).

[113]             CHPC, Témoignages, 30 novembre 2020, 1110 (Clément Turgeon Thériault).

[114]             Rosebud School of the Arts, Effets de la COVID-19, mémoire, 9 décembre 2020.

[115]             CHPC, Témoignages, 30 novembre 2020, 1205 (Alex Sarian).

[116]             CHPC, Témoignages, 27 novembre 2020, 1310 (Alex Mustakas).

[117]             CHPC, Témoignages, 30 novembre 2020, 1105 (Catherine Cole).

[118]             CHPC, Témoignages, 4 décembre 2020, 1345 (Mike Roma).

[120]             CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1135 (Pascale St‑Onge).

[121]             CHPC, Témoignages, 27 novembre 2020, 1325 (Alex Mustakas).

[122]             CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1145 (Lisa Rubin).

[123]             CHPC, Témoignages, 30 novembre 2020, 1220 (Elio Antunes).

[124]             ParticipACTION, Mémoire soumis au Comité permanent du patrimoine canadien, mémoire, 30 novembre 2020, p. 4.

[125]             CHPC, Témoignages, 4 décembre 2020, 1410 (Martin Théberge).

[126]             Ibid., 1410 (Marie‑Christine Morin, directrice générale, Fédération culturelle canadienne-française).

[127]             Ibid., 1440.

[128]             CHPC, Témoignages, 23 novembre 2020, 1155 (Wonny Song, directeur général et artistique, Orford Music).

[129]             CHPC, Témoignages, 4 décembre 2020, 1105 (Pitseolak Pfeifer).

[130]             Ibid., 1440 (Marie Christine Morin).

[131]             CHPC, Témoignages, 30 novembre 2020, 1105 (Catherine Cole).