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Madame la Présidente, je propose que le 13
e rapport du Comité permanent des comptes publics, présenté le mardi 17 mai 2022, soit adopté.
Je suis absolument ravi de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui au sujet de cet important rapport. Je dirai d'emblée que je partagerai mon temps de parole avec le talentueux député de , qui, à lui seul, rétablira le commerce au Canada. Je me réjouis de partager mon temps de parole avec lui.
L'ordre du jour d'aujourd'hui porte sur le rapport intitulé « Leçons tirées de la performance du Canada dans le dossier des changements climatiques », présenté par le commissaire à l'environnement et au développement durable.
Le rapport a été renvoyé au comité des comptes publics conformément à l'article 108(3)g) du Règlement. J'ai eu le plaisir de siéger au comité lorsque nous avons étudié cet important rapport. Avant d'entrer dans le vif du sujet, je vais lire quelques points saillants. Le rapport précise que, même si « la population et l'économie du Canada ont connu une croissance plus rapide que ses émissions », les émissions de gaz à effet de serre « ont augmenté depuis la signature de l'Accord de Paris, ce qui fait du Canada le pays avec la pire performance de toutes les nations du G7 depuis la Conférence de 2015 ».
Une mise à jour du rapport révèle que la trajectoire n'a pas changé au cours des derniers mois ou des dernières années. En 2023, le commissaire a écrit dans un autre rapport: « Bien que certains progrès aient été réalisés, nous demeurons extrêmement préoccupés par la capacité du gouvernement fédéral à réaliser des progrès significatifs ».
Le rapport du comité et le rapport du commissaire à l'environnement pourraient s'intituler « Toute cette souffrance pour rien ». Nous avons vécu d'énormes difficultés économiques à cause des politiques environnementales du gouvernement actuel, sans qu'il y ait eu de véritables réalisations dans le domaine de l'environnement. En fait, j'ai eu le privilège de poser quelques questions au commissaire à l'environnement, et je vais lire un extrait de son témoignage.
Cela remonte à quelques années et la question était la suivante: « Au cours des sept dernières années, le gouvernement a‑t‑il atteint une cible internationale de réduction des émissions de carbone? » M. DeMarco a répondu: « Pas que je sache ». La souffrance que cela a causée pour rien est incroyable. Nous nous classons parmi les derniers pour ce qui est de la réduction des émissions de gaz à effet de serre et pourtant, nous devons composer avec la souffrance économique. Cela s'explique en grande partie par l'obsession idéologique, imprudente et dangereuse du gouvernement pour la taxe sur le carbone.
Nous avons récemment reçu un rapport du directeur parlementaire du budget qui, une fois de plus, confirme que la politique environnementale du gouvernement n'aura apporté rien d'autre que de la souffrance. Le rapport indique notamment que la taxe sur le carbone n'a eu que très peu d'effet, sinon aucun, sur nos émissions totales de gaz à effet de serre. Cela signifie que l'impact de la taxe sur le carbone sur les changements climatiques est négligeable. Autrement dit, cela signifie que nous n'atteignons pas nos cibles.
Examinons toutefois les répercussions financières de la taxe sur le carbone. Nous entendons sans cesse parler de son incidence financière. Je commencerai par dire qu'il existe une distinction artificielle entre l'incidence financière, qui est l'incidence directe, et l'incidence économique, qui est indirecte. En réalité, un Canadien ne se lève pas le matin en choisissant de subir l'incidence financière aujourd'hui et l'incidence économique demain. Nous sommes tous confrontés à cette situation, de sorte qu'à mon avis, les conséquences financières et économiques ne devraient pas être dissociées. Si nous prenons uniquement les répercussions financières, selon l'endroit où nous nous situons sur le spectre économique, dans certaines situations, nous pourrions être gagnants en obtenant le remboursement. C'est tout à fait vrai, et j'aime me faire l'apôtre de la vérité. Cependant, la réalité est que nous ne pouvons pas vivre au Canada sans que l'économie canadienne ne nous touche. Si nous prenons les conséquences économiques, c'est-à-dire l'incidence globale de la taxe sur le carbone, presque tous les Canadiens seront désavantagés.
Je tiens simplement à dire ceci pour le compte rendu parce qu'il y a eu beaucoup de discussions et de débats sur l'impact de la taxe sur le carbone. Prenons Terre‑Neuve‑et‑Labrador. Quel est l'impact négatif net en 2026, par exemple? Il est de 876 $. Une fois de plus, les Terre‑Neuviens sont donc pénalisés par la taxe sur le carbone, même si l'on tient compte de la remise bidon accordée par les libéraux. Passons à une autre province: la Saskatchewan. Allons en 2028‑2029. Le ménage moyen de la Saskatchewan perdra 434 $. Passons à l'Alberta. En 2027‑2028, l'Albertain moyen perdra 436 $.
Il est extrêmement frustrant de siéger ici heure après heure, jour après jour et mois après mois et d'entendre le gouvernement ne pas dire toute la vérité, pour le dire gentiment. « Modifier volontairement l'information » serait peut-être une autre façon de présenter les choses. Le fait est que lorsque nous examinons l'impact économique global, qui est vraiment la seule manière sensée d'examiner la taxe sur le carbone, nous constatons que les Canadiens sont désavantagés lorsqu'il s'agit du chiffre par ménage. Nous voyons l'impact.
En fait, ce chiffre ne rend même pas pleinement compte du défi que représente la taxe sur le carbone, car nous vivons dans une économie dynamique. Plus nous donnons d'argent au secteur privé, plus l'argent croît dans le secteur privé, dans l'économie. Il n'est peut-être pas surprenant qu'en 2015, lorsque le gouvernement actuel a été élu, notre productivité a immédiatement diminué, ce qui a entraîné une baisse du PIB par habitant.
Le PIB par habitant est une donnée dont nous allons probablement entendre parler assez souvent, car au Canada, il n'a pas augmenté d'un iota depuis 2015. Nous composons avec l'une des pires économies de l'OCDE. Le PIB par habitant signifie en réalité simplement par personne. Notre économie n'a pas progressé, ce qui signifie que si le Canada, en raison de la croissance de sa population, a peut-être techniquement évité une récession, la réalité est que les Canadiens, les personnes, sont en récession depuis très longtemps, car la croissance par habitant n'a pas augmenté depuis 2015.
Le problème est que, alors que le gouverneur de la Banque du Canada dit que nous sommes dans une telle situation d'urgence qu'il nous faut tirer la sonnette d'alarme, le gouvernement veut simplement mettre de plus en plus de bâtons dans les roues de notre économie.
L'une des lueurs d'espoir pour l'économie canadienne est en fait le secteur de l'énergie qui, malgré tous les obstacles que le gouvernement a mis en place, continue de fonctionner et de prospérer. Par exemple, le pétrole et les produits liés au pétrole représentent 40 % de nos exportations totales. Que faisons-nous de cette poule aux œufs d'or? Nous la taxons et la taxons encore, et nous essayons de la réglementer.
S'ils pouvaient appuyer sur l'interrupteur demain, beaucoup de députés tariraient le flot de l'énergie canadienne. Ce sont des radicaux et des extrémistes. La réalité est que nous avons besoin d'une énergie canadienne propre pour alimenter notre économie, parce qu'à l'heure actuelle, comme je l'ai dit, les Canadiens sont plongés dans une récession persistante qui dure depuis des années. Cette récession a réduit notre niveau de vie et a rendu plus difficile pour tous les Canadiens de faire ce qu'ils veulent, y compris se nourrir. C'est pourquoi deux millions de Canadiens ont recours aux banques alimentaires.
Et ce n'est pas tout, car des étudiants vivent dans leur voiture. Des campements de tentes dans tout le pays sont la conséquence directe des plans irresponsables et radicaux du gouvernement pour notre économie. Ses malversations économiques ont entraîné une baisse du niveau de vie des Canadiens et appauvri chaque Canadien.
En outre, le gouvernement n'a atteint aucune de ses cibles en matière de changements climatiques. Il n'a pas réduit les émissions de gaz à effet de serre. Le Canada continue d'être une exception et un mauvais élève en matière de réduction des émissions de carbone et d'autres émissions. Le gouvernement est un échec sur toute la ligne.
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Madame la Présidente, c'est toujours un plaisir de siéger ici en compagnie du député de .
Un libéral entre dans un bar et dit: « C'est ma tournée. Qui paie? » Ce sont les Canadiens qui paient aujourd'hui, avec des impôts plus élevés, moins d'emplois et une économie en difficulté.
Il suffit de regarder les faits pour voir ce qui s'est passé au cours des neuf dernières années. Prenons le PIB canadien par personne: le travailleur américain moyen gagne aujourd'hui 22 000 $ de plus que le travailleur canadien moyen. Nous avons une économie en difficulté avec un taux de chômage élevé; le taux de chômage aux États‑Unis est inférieur de près de 1,5 % à celui du Canada. Les États‑Unis ont un véritable problème, car ils ont 7 millions d'emplois qu'ils ne peuvent pas pourvoir. Au Canada, il y a deux ans, il y avait 1 million d'emplois hautement qualifiés que nous ne pouvions pas pourvoir. Ce chiffre est aujourd'hui en chute libre; il y en a moins de 400 000 à l'heure actuelle.
L'endettement moyen des ménages par personne est de 180 % au Canada, alors qu'il est d'un peu moins de 100 % aux États‑Unis. Il y a des Canadiens qui, il y a neuf ans, pensaient pouvoir payer leur hypothèque, leur loyer et leur épicerie.
Bien entendu, le Canada et les Canadiens accordent une grande importance à l'environnement. Lorsque le gouvernement est arrivé au pouvoir il y a neuf ans, il a promis qu'il serait en mesure d'améliorer la situation de la classe moyenne et de l'environnement pour les Canadiens. Après neuf ans d'incurie du gouvernement en matière de climat et d'environnement, ainsi qu'un mauvais plan environnemental, les Canadiens ont découvert que cela leur a coûté cher. C'est ce que nous entendons lorsque nous parlons d'un plan environnemental.
Le a déclaré que le gouvernement récompensera ceux qui font les bons choix et punira ceux qui font les mauvais choix. Cependant, tous les Canadiens veulent faire les bons choix pour leur famille. Ils veulent pouvoir trouver un emploi. Ils veulent pouvoir se rendre au travail. Ils veulent que leurs enfants puissent aller à l'école et recevoir une bonne éducation. Ils veulent garantir qu'ils pourront grandir et s'offrir une maison dans un quartier sûr, à l'abri de la criminalité et de la corruption.
Cependant, les Canadiens constatent aujourd'hui que toutes ces choses ont disparu et que le gouvernement continue de faire passer le climat et l'environnement avant tout le reste. Cela signifie que nous n'avons qu'une taxe sur le carbone qui punit les citoyens et la main-d'œuvre.
Hier, on a annoncé des mesures pour réduire les émissions de 30 % dans le secteur du pétrole et du gaz, un secteur qui connaît déjà des disparités à un moment où le Canada est en train de prendre la mauvaise direction. Si nous voulons que les choses aillent dans le bon sens, nous ne devons pas négliger la question de l'environnement, mais changer notre façon de la traiter. De bonnes entreprises au Canada font de grandes choses, mais elles sont en croissance. Les politiques environnementales du gouvernement reviennent à dire qu'il va dans un jacuzzi et qu'il n'y fera pas pipi, alors que tous les autres le font. Nous pourrions penser que nous faisons quelque chose de bien, mais nous n'avons pas vraiment une eau limpide. C'est ce qui se passe dans le monde entier.
Nous avons mis en place une réglementation punitive pour tous les secteurs au Canada. Nous avons une taxe sur le carbone qui punit nos citoyens, mais si nous regardons au sud, les États‑Unis ne font pas cela à leurs citoyens. Ils ne punissent pas leur main-d'œuvre. L'économie américaine est cinq fois plus performante que celle du Canada.
Lorsque les États-Unis ont instauré l'Inflation Reduction Act, la loi sur la réduction de l'inflation, celle-ci était censée favoriser la concurrence et les investissements propres aux États‑Unis. Nous avons vu ce qui s'est passé: les États‑Unis obtiennent les chaînes d'approvisionnement et les résultats qui les accompagnent. Des entreprises propres ont décidé d'implanter leur production au Canada.
Nous avions une infime partie de cela grâce à la production de batteries de voitures électriques ou aux postes d'assemblage au Canada. Nous n'incluions pas nos chaînes d'approvisionnement ni la production de véhicules. Même lorsque nous pensions que la seule chose que nous obtenions était des travailleurs, ce qui s'est produit, c'est que les travailleurs n'étaient même pas canadiens. Sur 2 500 emplois chez Stellantis à Windsor, 1 600 travailleurs venaient de la Corée du Sud.
Nous n'avons pas fait les bons choix pour aider le Canada et veiller à ce que nous suivions une tendance mondiale pour aider la planète en ce qui concerne les politiques relatives au climat et à l'environnement. C'est exactement ce que nous constatons. Why Nations Fail: The Origins of Power, Prosperity, and Poverty, un des livres préférés de la , explique comment certains pays prospèrent et d'autres échouent.
Les pays qui ont veillé à ce que leurs citoyens aient des épargnes et puissent innover et investir, tout en veillant à ce qu'ils soient libres, dans une société capitaliste, de créer leurs entreprises, d'innover, d'investir dans leur propriété intellectuelle et de trouver des moyens de faire croître leurs entreprises pour offrir des emplois bien rémunérés, sont les nations riches et prospères, dotées de bons régimes démocratiques. Les nations qui ont imposé des restrictions et des contraintes à leurs industries, qui ont fixé des cibles ou qui ont décidé dans quelles industries ces nations devaient être présentes — je pense à l'ancien empire soviétique — ont échoué lamentablement, leurs citoyens ayant du mal à payer leur loyer, à avoir des emplois bien rémunérés et à s'assurer qu'ils disposaient d'une richesse suffisante qu'ils étaient en mesure de transférer non seulement à leur propre génération, mais aussi à la génération suivante. C'est exactement ce que nous constatons aujourd'hui.
La dit qu'elle a admiré ce livre, mais je pense qu'elle a oublié de le lire ou qu'elle a besoin de le relire. La taxe sur le carbone punit nos citoyens et, surtout, notre main-d'œuvre. Les objectifs et les réductions d'émissions sont imposés à ce que les conservateurs considèrent déjà comme l'énergie la plus propre au monde. Les gens vont délaisser cette énergie au profit de l'énergie sale qui vient non seulement de dictateurs, mais aussi de pays qui n'ont aucune norme environnementale.
Au Canada, il nous faut 15 ans pour aménager des mines pour les minéraux essentiels dont nous avons besoin pour l'avenir des piles, où qu'elles se trouvent, alors que d'autres pays y parviennent en moins de temps. La Chine possède 86 % de tous les matériaux miniers nécessaires à la fabrication des batteries dans le monde. Et ne parlons même pas de l'échec des politiques commerciales.
Il y a une élection importante aujourd'hui, et les nouvelles vont être dominées par l'élection au sud de la frontière. Selon Politico, c'est le jour où le gouvernement doit annoncer toutes les mauvaises nouvelles parce qu'il n'y aura plus de place pour d'autres mauvaises nouvelles. Il y a tellement de mauvaises nouvelles lorsque nous regardons ce qui se passe dans le monde et ce dont les travailleurs et les citoyens du Canada pourraient bénéficier.
Nous sommes au troisième but et nous agissons comme si nous avions frappé un triple. Nous avons le pétrole et le gaz dont le monde a besoin. Nous possédons les minéraux essentiels dont le monde a besoin. Nous avons des exploitations agricoles et une production alimentaire de qualité, mais nous punissons nos agriculteurs. Nous avons d'excellents offices de propriété intellectuelle et des universités qui créent de grandes idées. Si nous apprenions simplement à commercialiser ces idées, nous pourrions les diffuser et devenir un chef de file mondial dans le domaine de la technologie.
Nous avons quelques-unes des personnes les plus brillantes au monde qui ont les meilleures idées, si bien que les entrepreneurs et les petites entreprises qui ont besoin d'un coup de pouce peuvent se développer et créer des emplois. Les petites entreprises représentent 98 % des entreprises au Canada et elles créent des emplois dans ce pays. Nous devons en faire davantage pour elles. Les nations échouent parce qu'elles n'investissent pas dans leurs citoyens et qu'elles les punissent pour les décisions qu'elles prennent sans être capables d'offrir de solutions de rechange.
Si les Canadiens avaient la possibilité de choisir une autre source de carburant pour leur voiture, ils le feraient. Si les Canadiens avaient la possibilité de changer de travail et d'obtenir un salaire plus élevé, ils le feraient, mais à l'heure actuelle, ils ont du mal à conserver leur emploi. Si les Canadiens pouvaient trouver un moyen de payer leurs hypothèques ou leurs loyers et de faire en sorte que ceux-ci soient moins chers, ils le feraient, mais avec la crise du logement au Canada, ils ne le peuvent pas.
Tout cela est dû au gouvernement et à son approche paternaliste voulant que le gouvernement sache mieux que le peuple canadien ce qui est bien pour lui et qu'il peut contrôler l'environnement et l'économie. Le résultat, nous le savons, est une économie qui s'éloigne beaucoup plus vite de celle des États‑Unis et des autres pays que n'importe quelle autre nation au monde. Nous avons des accords commerciaux qui n'aident pas les Canadiens et ne leur donnent pas la priorité. Nous avons des travailleurs qui luttent pour trouver un salaire décent et le conserver.
Les libéraux ont beau dire que c'est leur tournée, en réalité, ce sont les Canadiens qui paient la note. Il est temps d'élaborer un véritable plan, qui donne aux Canadiens les moyens d'agir, qui ramène les emplois au pays et qui fait du Canada un leader tant du point de vue de la prospérité économique que de la gérance de l'environnement. Nous avons besoin d'un gouvernement qui abolira la taxe, qui redressera le budget, qui construira des logements et qui fera échec au crime.
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Madame la Présidente, comme je le disais, seul un conservateur de la droite de mouvance MAGA, quelqu'un d'extrême droite comme l'actuel , aurait recours à ce genre de tactique. C'est une tactique qui vient des États‑Unis et qui est propagée, pour être franc, par le bureau du chef de l'opposition ou, à tout le moins, qui y est grandement encouragée. Voilà pourquoi j'étais très sérieux quand j'ai demandé au député d'en face dans quelle mesure l'extrême droite s'infiltrait aujourd'hui dans le Parti conservateur, où elle joue un rôle si important dans l'élaboration de ses politiques.
Je ne dis pas cela à la légère, parce que tout ce que nous avons à faire, c'est de nous pencher sur un enjeu qui occupera une place très importante dans la prochaine campagne électorale, c'est-à-dire la tarification de la pollution ou la remise versée par rapport au montant payé en taxe sur le carbone. J'aimerais faire quelques commentaires là-dessus. Premièrement, Erin O'Toole, l'ancien chef du Parti conservateur, avait 337 candidats et un programme électoral qui faisaient la promotion de la tarification de la pollution, d'une taxe sur le carbone. Ce n'est donc pas nouveau. En fait, je crois que de 17 à 19 conservateurs ont fait campagne sur cet enjeu une deuxième fois.
Bon nombre d'entre eux, y compris leur ancien chef, l'actuel , ont fait campagne non pas une, mais deux fois sur cet enjeu. Un nouveau tout neuf arrive, ce partisan d'extrême droite dans la mouvance MAGA, et que fait‑il? Il fait un virage à 180 degrés digne des plus grands pilotes automobiles. Il change de cap et affirme qu'il va supprimer la taxe ou plutôt abolir la taxe, pour bien citer le slogan conservateur.
Ce slogan cache quantité de mésinformation. Les conservateurs dépensent des millions de dollars pour propager de la mésinformation. Ils essaient de donner aux gens, notamment aux résidants de Winnipeg‑Nord, l'impression qu'ils en ont moins dans leurs poches parce que la remise sur le carbone est inférieure au montant qu'ils ont payé en taxe sur le carbone. Ce n'est pas vrai, et ils le savent. On pourrait croire qu'ils se garderaient de répandre cette fausseté, mais non. Ils continuent de répandre de la mésinformation. Des dizaines de professeurs d'économie et d'université ont confirmé ce que nous avons dit, et le directeur parlementaire du budget l'a fait lui aussi. Malgré cela, les conservateurs ne se gênent pas pour répandre cette mésinformation.
Ce n'est toutefois pas de cela que je veux parler aujourd'hui. Je veux m'exprimer sur bon nombre des questions soulevées par les députés d'en face. Certaines n'ont peut‑être aucune pertinence, notamment quand les députés commencent à salir la réputation du . Quand ils parlent du premier ministre, ils ne nous parlent pas de Stephen Harper, de la personne qu'ils glorifient, et je peux comprendre pourquoi. Leur actuel est très proche de lui. Non seulement il faisait partie de son Cabinet, mais avant d'en faire partie, il était son secrétaire parlementaire.
J'ai ici un document intitulé́ « Stephen Harper, Serial Abuser of Power ». Les gens ne croiraient pas le nombre de scandales cités. L'actuel chef du Parti conservateur y est même mentionné à quelques reprises. Les conservateurs parlent d'obstruction systématique. Stephen Harper et le actuel ont été reconnus coupables d'outrage au Parlement. Ce premier ministre et ce secrétaire parlementaire sont les seuls à avoir été reconnus coupables d'outrage au Parlement.
Revenons maintenant aux propos que tiennent les conservateurs aujourd'hui. Ils parlent de la question de privilège, et ils ont raison. Nous sommes saisis d'une question de privilège aujourd'hui. Si nous en sommes encore là aujourd'hui, c'est parce que l'actuel du Parti conservateur n'a rien appris du passé.
Il se livre à un jeu politique de plusieurs millions de dollars à la Chambre des communes, dans son intérêt personnel et dans l'intérêt du Parti conservateur. Voilà à quoi nous assistons. Le du Parti conservateur ne fait pas passer l'intérêt des Canadiens avant l'intérêt politique de son parti, et c'est regrettable. C'est pourquoi j'appelle cela un jeu de plusieurs millions de dollars.
Ils mentionnent le et quelques enjeux pour tenter de susciter l'intérêt du public. Je peux susciter l'intérêt du public sur un certain nombre de dossiers, en particulier en ce qui concerne le chef du Parti conservateur, qui continue de refuser d'obtenir une habilitation de sécurité.
Un de mes collègues a laissé entendre que les rumeurs étaient fondées. Selon ces rumeurs, le du Parti conservateur cacherait quelque chose aux Canadiens. Il y a quelque chose qui l'empêchera d'obtenir l'habilitation de sécurité et c'est la véritable raison pour laquelle il refuse de la demander. Après tout, tous les autres chefs de parti à la Chambre des communes ont cette habilitation de sécurité. Tous les autres chefs prennent au sérieux la question de l'ingérence étrangère et obtiennent cette habilitation.
Seul le du Parti conservateur du Canada a choisi de ne pas demander d'habilitation de sécurité. Pourquoi? Quand les conservateurs commencent à concentrer leur attention sur le , comme ils l'ont déjà fait ce matin, je leur conseille de commencer à concentrer leur attention sur leur chef, car s'il a trop peur de demander une habilitation de sécurité, quelque chose dans son passé va remonter à la surface et peut-être les hanter. Voilà la vraie raison.
Ensuite, les conservateurs ont parlé de l'économie. Ils parlent d'idées et de la manière dont ils veulent contribuer à l'économie. Notre taux d'inflation est aujourd'hui inférieur à 2 %, ce qui est une bonne nouvelle. Les taux d'intérêt sont sur une trajectoire descendante. Je pense qu'ils ont déjà baissé trois, ou même quatre fois. Nous sommes en tête du G7 sur ce plan. L'économie canadienne est de plus en plus saine et forte, mais les conservateurs continuent de la minimiser. C'est regrettable.
L'autre jour, les conservateurs, qui ont beaucoup critiqué l'approche du gouvernement en matière de logement, ont présenté en fanfare la toute nouvelle politique du Parti conservateur du Canada en matière de logement, en vue des prochaines élections. Plus tôt dans mes remarques, j'ai parlé d'un virage à 180 degrés. Les conservateurs ont sérieusement besoin de faire un autre virage sur cette question. Leur annonce sur le logement est un pétard mouillé. C'est une politique risible. Au moment où le logement abordable est un problème sérieux, le Parti conservateur du Canada déclare qu'il va se débarrasser des programmes qui s'attaquent à ce problème. C'est absolument insensé. Même au sein du Parti conservateur, les députés envoient déjà des messages contradictoires.
Des députés conservateurs ont écrit au pour demander plus de soutien au titre du Fonds pour accélérer la construction de logements. Ils encouragent les administrations locales…
Une voix: Oh, oh!
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Madame la Présidente, le député de est sauvé par le député conservateur qui a crié « Non » à la suggestion de rendre publique cette lettre impressionnante.
Je parlais de la politique conservatrice qu'ils viennent d'annoncer et qui serait en fait au détriment des Canadiens. Cette politique est un pétard mouillé. Les conservateurs supprimeraient le Fonds pour accélérer la construction de logements, entre autres choses. C'est vrai. Ce n'est là qu'un des programmes qu'ils annuleraient.
Ainsi, les conservateurs feraient en sorte qu'il serait plus difficile pour les Canadiens de trouver un logement abordable. Ils compliqueraient la tâche des municipalités et de nombreuses autres parties prenantes qui veulent d'augmenter le parc de logements. Combien de personnes qui vivent dans des refuges pour sans-abri, qui sont sans abri ou qui gagnent 30 000 $ ou 40 000 $ par an seraient aidées par la politique que les conservateurs viennent d'annoncer?
En fin de compte, nous avons des maires, d'autres représentants locaux et des députés conservateurs qui reconnaissent tous la valeur réelle du Fonds pour accélérer la construction de logements. Au début de l'année, le du Canada, le premier ministre du Manitoba, le maire de Winnipeg et, je crois, David Chartrand, président de la Fédération des Métis du Manitoba, ont expliqué comment la collaboration, dans le cadre de programmes tels que le Fonds pour accélérer la construction de logements, permettrait d'améliorer la situation du logement pour les Canadiens.
L'idée des conservateurs est de s'en débarrasser. Je sais qui est à l'origine de leurs idées. Nous le voyons dans la volte-face sur le prix de la pollution. Cela nous ramène à l'élément d'extrême droite au sein du Parti conservateur aujourd'hui. C'est ce même groupe, cette droite MAGA, qui dit en fin de compte: « Nous voulons couper. » Peu importe le programme. Nous pouvons expliquer la valeur réelle du programme pour accélérer la construction de logements, mais les conservateurs s'en moquent. Ils se contenteraient de le supprimer.
Pensons au programme de soins dentaires. Plus d'un million de Canadiens ont bénéficié du tout premier programme national de soins dentaires. Le Parti conservateur dit: « Peu importe, nous allons supprimer ce programme aussi. »
Les conservateurs parlent beaucoup de l'économie. En tant que gouvernement, nous nous concentrons sur la classe moyenne du Canada et sur ceux qui aspirent à en faire partie. Nous voulons une économie qui fonctionne pour tous les Canadiens. Rien n'a changé à cet égard depuis 2015, lorsque nous avons accordé des allégements fiscaux à la classe moyenne, apporté des augmentations considérables aux personnes recevant le Supplément de revenu garanti et réformé le programme de l'Allocation canadienne pour enfants afin que les millionnaires ne reçoivent pas les prestations; nous avons amélioré la prestation globale pour le Canadien moyen.
Le gouvernement libéral a créé plus de deux millions d'emplois, soit le double de ce qu'a fait Stephen Harper pendant la même période. Aucun gouvernement au cours des 50 dernières années n'a investi plus d'argent réel dans les infrastructures que le gouvernement libéral. Le Parti conservateur a clairement indiqué qu'il supprimerait la Banque de l'infrastructure du Canada. Les députés peuvent aller voir sur Google les milliards de dollars de financement supplémentaire qui sont venus s'ajouter aux millions investis par le gouvernement du Canada.
Nous construisons une infrastructure plus forte et plus saine, ce que nous n'avons jamais vu sous Stephen Harper. Ce gouvernement comprend l'importance de l'infrastructure, qu'il s'agisse d'élaborer des programmes de soutien au logement ou de construire les rues et les collectivités où nous vivons. Tout cela est soutenu par le genre de question que j'ai posée plus tôt aujourd'hui au sujet du commerce international. Contrairement aux affirmations trompeuses des conservateurs, aucun gouvernement n'a signé plus d'accords commerciaux que le gouvernement actuel dans l'histoire du Canada. Le Canada est une nation commerçante, ce qui est bon pour nous tous, et le gouvernement continue d'investir dans ce volet. Nous sommes conscients de l'importance de tendre la main, de travailler avec les Canadiens et de traiter avec les provinces de la meilleure façon possible pour bâtir une économie plus saine et soutenir les Canadiens d'un bout à l'autre du pays. C'est le genre de décisions politiques que le gouvernement prend depuis le premier jour, que ce soit par l'entremise de mesures budgétaires ou législatives.
Si je parle du jeu stupide de plusieurs millions de dollars auquel joue le , c'est que nous pourrions en faire encore plus si les conservateurs cessaient de penser à leurs intérêts personnels et à ceux de leur parti et se concentraient sur ce qui est bon pour les Canadiens. Le jeu d'obstruction auquel ils se livrent coûte plusieurs millions de dollars et rend impossible le débat sur des textes législatifs importants. Plus vite ils cesseront ce jeu, plus vite nous pourrons nous atteler à la tâche à la Chambre et en faire encore plus pour les Canadiens.
Je demande aux députés conservateurs de commencer à se comporter en conséquence. Si le obtenait l'habilitation de sécurité et mettait fin à l'obstruction, ce serait un bon début.
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Madame la Présidente, nous sommes réunis aujourd'hui pour parler d'un rapport que j'avais trouvé très intéressant au moment où il avait été déposé, c'est-à-dire en 2022. C'était il y a plus de deux ans et demi. On l'avait étudié au Comité permanent des comptes publics.
Malheureusement, j'aurais bien aimé qu'on choisisse de parler d'un rapport plus récent du commissaire à l'environnement et au développement durable, parce que les choses ont quand même évolué, et pas toujours dans le bon sens.
Regardons un peu ce que disait le rapport.
Le rapport indique que le « Canada n'a pas réussi à faire en sorte que ses engagements aboutissent à des réductions nettes et véritables de ses émissions. Les émissions produites par le Canada ont plutôt continué d'augmenter. Entre-temps, la crise climatique mondiale s'est aggravée. » Cela n'a pas changé. On s'entend que, 2022 ou aujourd'hui, c'est encore le cas. Il est dit aussi que les émissions de gaz à effet de serre, ou GES, du pays « ont augmenté depuis la signature de l'Accord de Paris, ce qui fait du Canada le pays avec la pire performance de toutes les nations du G7 depuis la Conférence [...] de 2015. » Voilà le portrait général du rapport qui avait été déposé par le commissaire à l'environnement et au développement durable.
Maintenant, regardons plus particulièrement les différentes leçons qui avaient été écrites dans ce rapport.
Premièrement, on parle de la nécessité d'avoir « un leadership et une coordination plus efficaces » pour mettre fin à la polarisation sur les questions environnementales et le maintien d'une certaine cohérence. Cela n'a manifestement pas été fait.
Deuxièmement, l'économie canadienne reste tributaire de secteurs qui émettent beaucoup de gaz à effet de serre, par exemple, le secteur pétrolier. Je ne veux pas que les députés de l'Alberta me sautent dessus, on entend déjà assez parler leur première ministre provinciale. Le Canada est un pays pétrolier et, par conséquent, un pays pollueur à l'échelle mondiale. Le commissaire a évoqué dans son rapport que « l'économie canadienne reste tributaire de secteurs qui rejettent de grandes quantités d'émissions » de gaz à effet de serre.
Dans la stratégie du gouvernement libéral pour lutter contre les changements climatiques, une aide verte était prévue durant la pandémie pour aider les entreprises pétrolières et gazières à assainir leurs pratiques sur le plan environnemental. Cependant, selon le groupe Environmental Defence Canada, le gouvernement fédéral a accordé plus de 20 milliards de dollars en subventions à l'industrie pétrolière et gazière en 2022 seulement. Après la pandémie, malgré l'aide pour la transition, on a continué à subventionner le secteur pétrolier et gazier. Finalement, les émissions de ce secteur ne cessent d'augmenter. Je vais y revenir.
La troisième leçon tirée indique que « des mesures d'adaptation doivent être priorisées ». Si, finalement, on se rend compte que la lutte contre les changements climatiques et les politiques d'atténuation ne fonctionnent pas parce qu'on n'arrive pas à imposer une taxe sur le carbone ou parce qu'on n'arrive pas à faire en sorte que les industries les plus émettrices réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre, il faut se résigner et il faut se tourner vers des politiques d'adaptation aux changements climatiques. En effet, c'est nécessaire.
Pour cela, il va falloir que le fédéral arrête de ramasser tout l'argent sans le redistribuer intelligemment et qu'il redonne l'argent aux municipalités, parce que, en grande partie, ce sont les municipalités qui vont subir les coûts des changements climatiques, que ce soit de nouvelles inondations, le traitement ou la gestion de l'eau et des ressources, que ce soit de plus grandes tempêtes qui vont détruire les infrastructures des municipalités, et ainsi de suite. Il va falloir les aider. L'Union des municipalités du Québec avait d'ailleurs publié un rapport selon lequel les dépenses liées aux changements climatiques que les municipalités vont devoir assumer augmenteront de 12 %.
La quatrième leçon est que le « Canada risque de prendre du retard par rapport à d'autres pays dans les investissements en faveur d'un avenir résilient face aux changements climatiques ». Là, je pense qu'on va enlever le terme « risque ». C'était peut-être le cas en 2022, mais, aujourd'hui, le Canada ne risque pas de prendre du retard par rapport aux autres pays, il a déjà du retard par rapport aux autres pays. C'est clair, net et précis. On est un cancre au G7 et on le sait.
Selon la cinquième leçon, il faut « accroître la sensibilisation du public ». Le public doit être plus sensibilisé à la fois à la lutte, mais aussi à l'adaptation qui est nécessaire face aux changements climatiques. Pas grand-chose n'a été fait. Parmi certaines mesures qui ont été faites, je tiens à en souligner une à la Chambre tellement elle est absurde. Une ministre d'une province paie un camion à essence pour rouler sans arrêt pour faire de la publicité contre le plafond que vient de proposer le . Il y a une première ministre d'une province qui, au lieu de financer son système d'éducation et de reconstruire la ville de Jasper — on sait de quelle province je parle — finance un camion pour venir rouler ici, à Ottawa, pour brûler de l'essence et pour finalement dire qu'il faut arrêter de mettre en place des plafonds, qu'on doit continuer à émettre des GES, que c'est important et que c'est un droit constitutionnel de polluer la planète.
C'est franchement absurde, il faut que je le dise. Comment peut-on permettre, en tant qu'Albertains, que la première ministre fasse cela plutôt que s'occuper de son monde?
La sixième leçon est que « les cibles climatiques n'ont pas été appuyées par des plans solides ». Cela n'a pas changé non plus. Aussi loin qu'en 2009, les pays du G20, dont le Canada, avaient pourtant convenu d'éliminer progressivement et de rationaliser à moyen terme les subventions inefficaces aux combustibles fossiles. Cependant, les détails de la mise en œuvre de cet engagement se faisaient attendre depuis. On a eu un super engagement en 2009, ensuite, cela a été silence radio, jusqu'à finalement une annonce un peu controversée hier du ministre. Je vais y revenir.
Selon la septième leçon, « une plus grande collaboration est requise entre les parties prenantes ». Ce n'est pas nouveau. On ne peut pas dire que cela se soit amélioré non plus. Pour que le fédéral commence à comprendre qu'il y a des compétences provinciales et municipales, il faut qu'il commence par comprendre que ce n'est pas à lui de ramasser tout l'argent pour le redistribuer avec conditions dans les champs de compétences des provinces. Ce n'est pas ainsi que cela fonctionne. Il faut qu'il commence à travailler en équipe avec les différentes provinces, avec le Québec, avec les municipalités, pour simplement leur redonner l'argent qu'il leur est dû. En effet, les municipalités doivent pouvoir faire sans condition ce qui est nécessaire pour ces municipalités.
La huitième leçon tirée dans ce rapport fait état d'une « une crise intergénérationnelle ». On entend beaucoup parler de cela dernièrement. On parle d'équité intergénérationnelle. Étant jeune maman, je me demande vraiment quelle planète nous allons laisser à nos enfants. Il y a une question de responsabilité là-dedans. Notre responsabilité, elle est aussi bien de s'occuper des aînés que de penser à l'avenir. L'un n'empêche pas l'autre. On peut aider les aînés en augmentant la pension de la Sécurité de la vieillesse tout en arrêtant de subventionner l'industrie pétrolière. C'est gagnant-gagnant. On aide les futures générations et on aide les aînés. C'est une solution miracle, apparemment.
Le a annoncé vouloir mettre un plafond aux émissions du secteur pétrolier. Je salue cette initiative. Je pense qu'elle est due depuis longtemps. On en a parlé en 2009 entre les pays du G20. Or, fondamentalement, on continue à subventionner une industrie en espérant qu'elle change, en espérant qu'elle adopte des technologies plus vertes. Finalement, on se rend compte que les émissions ne se réduisent pas par elles-mêmes et qu'il faudrait que l'industrie du pétrole et du gaz arrête de recevoir ces subventions. Elles font des profits énormes. Finalement, il faut qu'elles changent d'elles-mêmes pour une transition verte et équitable.
Aux rencontres du Comité où on a parlé du rapport, Équiterre était présente. On avait invité cette organisation qui avait été bien consultée dans le processus qu'utilisait le commissaire au développement durable. Son représentant, M. Viau, m'avait dit à l'époque qu'il fallait nous défaire de notre dépendance au secteur pétrolier pour l'économie et qu'il fallait vraiment faire une transition juste et équitable. Il a notamment mentionné qu'il avait peur que le Canada mette tous ses œufs dans le même panier et investisse dans le stockage du carbone. Je pense qu'il avait prévu l'avenir. En 2022, il savait bien que le Canada se tournerait vers cette fausse solution pour finalement donner une raison aux industries pétrolières de continuer à polluer.
La réponse qu'on a obtenue récemment de la part de certaines provinces est franchement honteuse. Comment est-ce que quelqu'un peut se regarder dans le miroir et dire qu'il veut continuer à polluer la planète? Sérieusement, comment cette personne vit-elle avec elle-même? Est-ce qu'elle pense aux autres?
Parlons de la Constitution. Dire que ce genre d'élément est anticonstitutionnel, c'est franchement avoir des œillères. On parle de changements climatiques. Les changements climatiques traversent les frontières. C'est une petite info pour certaines personnes qui ne comprennent pas comment cela fonctionne. Une tonne émise ici va avoir les mêmes impacts ici qu'en Chine, qu'en France ou ailleurs. C'est la même chose pour une tonne émise en Chine. Cela concerne tout le monde.
La responsabilité à l'égard des changements climatiques appartient à chaque individu. Ce n'est pas vrai que, parce qu'on a une industrie et qu'on est assis sur des réserves d'or noir, on n'a plus cette responsabilité. Il faut vraiment prendre conscience de ce que nous faisons non seulement en tant que citoyens, mais aussi en tant que législateurs. Nous avons une responsabilité envers les générations futures.
Parlons un peu de ce qui a été dit. Parlons des réactions à ce plafond des émissions de l'industrie pétrolière, notamment avec le magnifique slogan. Franchement, il n'y a pas de grande différence entre « axe the tax » et « scrap the cap ». On dirait qu'ils se sont copiés. C'est carrément honteux. Prendre des petits slogans, c'est prendre les gens pour des imbéciles. Quand on utilise des petits slogans de trois mots, on est en train de dire que les gens ne comprennent pas la subtilité de ce que veulent dire les changements climatiques. C'est honteux.
Nous savons que les coûts des changements climatiques sont énormes, alors je parle de responsabilité, d'équité intergénérationnelle. Les études et les économistes sont unanimes. Oui, nous avons encore besoin de pétrole, mais c'est parce que nous n'avons pas encore vraiment établi de plan pour sortir de notre dépendance à l'industrie pétrolière et gazière.
Au Québec, nous avons les meilleures performances. Je peux mentionner longuement à quel point le système de plafonnement et d'échange des émissions a fonctionné. Nous avons réduit nos émissions par habitant. Nous sommes de loin les plus performants au Canada. Ce serait vraiment un problème s'il y avait l'établissement d'un tarif à l'entrée pour compenser les émissions d'un pays. Ça ne risque pas d'être le cas avec les États‑Unis, mais l'Union européenne en parle très sérieusement. Elle en parle pour justement éviter d'importer des biens de pays hautement pollueurs. Si ce genre de politique est mis en place, le Canada sera vraiment un problème et le Québec aura une raison de plus — même s'il n'en a pas besoin — de sortir du Canada une bonne fois pour toutes.
Selon l'analyse commandée par l'Union des municipalités du Québec et réalisée par WSP et Ouranos, il en coûtera au minimum 2 milliards de dollars par an de plus aux municipalités du Québec. C'est ce que je mentionnais tout à l'heure. Il y aura une augmentation de 12 % de leurs dépenses totales pour adapter leurs infrastructures aux changements climatiques.
Parlons juste de coûts. Depuis 2010, les coûts associés aux catastrophes météorologiques représentent 5 à 6 % de la croissance annuelle du PIB au Canada. C'est une augmentation par rapport à la moyenne de 1 % enregistrée au cours des décennies précédentes. Dans le rapport de l'Institut climatique du Canada qui s'intitule « Damage Control: Reducing the costs of climate impacts in Canada » dans la langue de Shakespeare, on estime que, d'ici 2030, le Canada pourrait subir des pertes annuelles de PIB réel de 35 milliards de dollars. En parlant de PIB, les pertes réelles liées aux changements climatiques se comptent en dizaines de milliards de dollars.
J'ai moi-même travaillé sur une étude à Ouranos, qui avait été commandée par le gouvernement du Québec. Le gouvernement du Québec nous demandait de comptabiliser les coûts liés aux changements climatiques. C'était juste avant l'Accord de Paris. C'était dans mon ancienne vie, il y a une dizaine d'années. Pourtant, on est encore dans les mêmes dynamiques parce que peu de choses ont changé. On ne pense peut-être pas tous les jours aux coûts et aux secteurs qui ont été analysés.
Parmi les deux grands secteurs, la santé et l'infrastructure, intéressons-nous à celui de la santé. Les vagues de chaleur, qui se font de plus en plus nombreuses à cause des changements climatiques, affectent en grande partie nos aînés. Chaque année, il y a des morts à cause des vagues de chaleur. On n'a toujours pas adapté les centres pour les personnes âgées, les CHSLD. Il y a encore de gros problèmes de climatisation dans certains endroits. Pour les aînés vivant chez eux, l'adaptation n'a pas été faite. Ils en subissent les frais.
Il y a aussi les zoonoses. Ce sont les maladies transportées par des vecteurs qui se répandent à cause des changements climatiques. On peut penser au virus du Nil occidental, qui est transmis par des moustiques. En raison des changements climatiques, les moustiques arrivent plus tôt et repartent plus tard dans l'année. Ils vont également de plus en plus vers le nord. Comme ils sont porteurs du virus du Nil occidental, il y a dans certains cas une plus grande propagation de la maladie. On peut aussi penser à la maladie de Lyme, qui est de plus en plus présente au Québec. Ce sont les changements climatiques qui en sont responsables.
La maladie de Lyme se répand parce que la température augmente et les vecteurs de ces maladies se déplacent de plus en plus vers le nord. On n’était pas nécessairement préparé à reconnaître les signes de la maladie de Lyme, qui est une nouvelle maladie pour les gens vivant dans des endroits plus au nord au Québec et dans le reste du Canada. Finalement, il y a les allergies, qui coûtent aussi de plus en plus cher à la population. Quand les personnes sont fortement atteintes, elles sont moins productives.
Parlons des infrastructures. Je pense qu’il n’y a pas grand monde à la Chambre qui peut dire qu’il n’a pas vu plus d’inondations. Les événements extrêmes ont augmenté et ils coûtent très cher à la population. On regarde ce qui se passe à Valence, en Espagne. C’est catastrophique. On recherche encore des corps suite aux pluies torrentielles qui se sont abattues sur la ville. Pas plus loin qu’ici, au Québec, on a connu des pluies torrentielles, la nuit du 9 août, qui ont coûté très cher. On ne sait pas ce que les compagnies d’assurances vont faire avec les dizaines de milliers de véhicules perdus et les maisons inondées. Ça coûte cher. Ça coûte de l’argent et c’est concret. La fréquence de ces événements va augmenter.
Ensuite, il y a l’érosion des berges en raison du niveau des eaux qui monte. On va voir de plus en plus d’érosion et de routes, de maisons et de gens à déplacer. Ça coûte de l’argent.
Finalement, il y a le pergélisol. Pour les Premières Nations vivant dans des endroits où la terre est normalement gelée, le réchauffement climatique fait que leur terre se dégèle, et les maisons doivent être complètement reconstruites parce qu’elles tombent. On sait à quel point le logement est déjà un problème dans certaines réserves et dans certains lieux où habitent les Premières Nations. Or, les changements climatiques ne font qu’aggraver ces problèmes. On entend encore des gens nous dire que c’est anticonstitutionnel de penser à l’avenir des Québécois et des Canadiens. Ça me dépasse.
On s'est rendu compte que, malgré ses belles promesses et malgré les belles intentions de certains de ses ministres, qui, je crois, sont sincères, le gouvernement libéral n'a pas réussi à faire grand-chose encore. La taxe sur le carbone sera malheureusement un enjeu des élections. Ce sera moins le cas au Québec, mais ce le sera dans le reste du Canada. C’est vraiment dommage parce que ça devrait aller de soi quand on regarde simplement l’exemple du Québec, qui a mis en place un système de plafonnement et d’échange des émissions de gaz à effet de serre qui a fonctionné. Est-ce que le Québec a moins bien réussi sur le plan économique? La réponse est: absolument pas. Au contraire, avant la pandémie, le Québec avait le plus haut taux de croissance au Canada, malgré son système de plafonnement et d’échange des émissions de gaz à effet de serre.
Il est possible de découpler les émissions de gaz à effet de serre et l’économie. Il est possible de faire en sorte que les émissions de carbone et la croissance économique soient déjumelées. C’est ce qu’on appelle le découplage absolu. Le Québec l’a démontré et la France l’a aussi démontré, mais le Canada en est vraiment loin. Les libéraux nous promettent tout et ne tiennent aucune promesse et certains conservateurs ne croient même pas aux changements climatiques et pensent que c’est bien de continuer à polluer. Ils se regardent dans le miroir et se disent qu’ils ont le droit de polluer. On est vraiment mal barré.
Ce que je peux souhaiter vivement, surtout sur le thème environnemental, c’est l’indépendance du Québec une fois pour toutes.
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Madame la Présidente, je tiens à remercier mes collègues de prendre part à ce débat très important sur la crise climatique, qui frappe le monde entier. Nous partageons une planète. Nous partageons un avenir. Nos enfants devront immanquablement subir les conséquences des décisions prises à la Chambre, mais aussi des décisions prises dans notre vie à tous. Dans son rapport, le commissaire à l'environnement indique sans détour que nous nous dirigeons vers un avenir sombre. J'aimerais citer un extrait du rapport. On peut y lire ceci:
De fait, en dépit des engagements pris par les gouvernements qui se sont succédé de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre au cours des 30 dernières années, le Canada n'a pas réussi à faire en sorte que ses engagements aboutissent à des réductions nettes et véritables de ses émissions. Les émissions produites par le Canada ont plutôt continué d'augmenter. Entre‑temps, la crise climatique mondiale s'est aggravée.
Il s'agit d'un sérieux avertissement de la part du commissaire à l'environnement indépendant du pays. Le Canada est l'un des plus vastes pays au monde. Si la crise climatique a des conséquences terrestres, nous serons particulièrement touchés. Dans les régions arctiques, la fonte des glaces a des conséquences dramatiques pour les écosystèmes, au point où les futures générations de Canadiens pourraient ne plus jamais voir d'ours polaires. C'est actuellement la saison de la chasse à l'orignal pour les Autochtones dans mon coin de pays, et ils ont de plus en plus de difficulté à en trouver en raison de l'évolution rapide des conditions environnementales. Dans les centres urbains, il arrive de plus en plus souvent que les gens étouffent sous la fumée, ce qui ne se voyait pas auparavant.
J'espère que nous saurons faire preuve d'unité face à la question suivante: que faisons-nous pour répondre à ces préoccupations grandissantes? Les libéraux disent que tout va bien. Pendant ce temps, la planète brûle. Ils donnent des milliards de dollars aux sociétés pétrolières, alors que la plupart d'entre elles appartiennent à des étrangers. À cela s'ajoute un Parti conservateur qui veut accéder au pouvoir et qui se sert de la crise climatique en rejetant la science pour parvenir à ses fins.
Les néo-démocrates se trouvent souvent dans cette position difficile où ils doivent se faire les défenseurs de la moralité à la Chambre et, je l'espère, d'un avenir meilleur pour nous tous. Nous posons cette question dans l'espoir d'une réalité ou d'un avenir prometteur. Nous tous ici présents, si nous pouvions mettre de côté nos différences partisanes, c'est sur une question comme celle-ci qu'il faudrait le faire. C'est mon plus grand espoir dans ce débat. Je pense que les Canadiens continueront de nous juger pendant très longtemps pour les propos que nous tenons en ce moment à la Chambre.
Il viendra un moment où nos enfants liront les transcriptions de nos débats sur ces sujets, y compris celui d'aujourd'hui. Tout ce que nous disons sera cité par les générations futures. Ces générations vivront peut-être dans un monde où l'air est irrespirable, où il n'y a plus d'eau potable ou bien où le coût de la vie a tellement augmenté que la nourriture est devenue inabordable. C'est à cause de la réalité mystérieuse des changements climatiques, dont les conséquences très concrètes continuent de se dérouler sous nos yeux. Or, face à ce défi incommensurable, le pire reste à venir.
À tout cela s'ajoute la question de l'abordabilité. Il semble y avoir une combinaison de facteurs au pays, attribuables en grande partie aux politiques partisanes qui visent à réduire les émissions tout en assurant un environnement sain et de l'eau potable, en plus de respecter les traités que nous avons conclus avec les peuples autochtones pour protéger ce pays. Il y a aussi les discussions très réelles et difficiles sur la façon dont nous pouvons créer et maintenir de bons emplois et nous assurer que les Canadiens continuent d'avoir les moyens de mettre du pain sur la table.
En Alberta et parmi les politiciens conservateurs en particulier, certains cherchent à diviser la population sur cette question. Ils essaient de faire croire que si un travailleur accepte la réalité des changements climatiques, cela nuira au secteur dans lequel il travaille et mettra en péril sa capacité de subvenir à ses besoins. Ce genre de fausse dichotomie est dommageable pour les travailleurs, mais aussi — et surtout — pour nos enfants.
Ayant travaillé dans les hydrocarbures, je peux dire que je connais très bien ce secteur. J'ai grandi dans le Nord‑Est de l'Alberta et j'ai travaillé dans les sables bitumineux de Cold Lake. Je connais parfaitement bien ce que c'est que de devoir ramener un chèque de paie à la maison pour nourrir sa famille. Je sais à quel point la situation est difficile pour des milliers de travailleurs du Nord de l'Alberta, pour des milliers d'Autochtones et, bien sûr, pour nos enfants qui demandent quand ou si nous allons devoir arrêter, et si leur avenir en vaut vraiment la peine. C'est un domaine dans lequel les travailleurs doivent jouer un rôle central. Il est très clair que leurs emplois et leurs moyens de subsistance doivent être protégés. C'est ce qu'il y a de plus important dans le travail que nous accomplissons.
Si nous voulons vraiment lutter contre les changements climatiques, nous devons aborder quelques points importants en lien avec cette crise. Le premier point que je veux aborder aujourd'hui est celui de la financiarisation des ressources naturelles, des ressources publiques qui sont exploitées par des mégasociétés qui privent les Canadiens de la possibilité d'un avenir meilleur et, bien sûr, d'emplois meilleurs. Ce que j'aimerais savoir, c'est: à qui profite l'exploitation effrénée des combustibles fossiles au Canada?
En Alberta, il y a un certain temps, nous avions un premier ministre très noble, Peter Lougheed, qui a été l'un des plus populaires de l'histoire de la province, je crois. M. Lougheed a créé des sociétés d'État. Quand Texaco est venue en Alberta et a menacé les Albertains de retirer tous ses actifs s'ils ne la laissaient pas détruire tout ce qu'elle voulait sur son passage sans avoir à nettoyer quoi que ce soit, ce premier ministre a refusé et décidé que les Albertains exploiteraient eux-mêmes leurs ressources. Il a créé quelques-unes des sociétés d'État durables que nous avons encore aujourd'hui.
Malheureusement, les gouvernements conservateurs qui se sont succédé par la suite ont vendu ces sociétés pétrolières. Pire encore, au palier fédéral, Stephen Harper a donné son feu vert à l'achat le plus important d'un actif canadien par une entité étatique étrangère. Je veux parler de l'acquisition des ressources naturelles canadiennes par le chinois Nexen, avec l'autorisation des conservateurs de Stephen Harper.
Une question s'impose: à qui profite vraiment notre production pétrolière? Ce n'est certainement pas aux régions rurales qui avoisinent les champs pétrolifères. Je le sais d'expérience: mon père, qui travaillait dans le domaine, est mort. Il a été tué sur une concession, faute de mesures de sécurité ou d'intérêt de la part de certaines sociétés pétrolières. Encore aujourd'hui, certaines municipalités en Alberta sont privées de revenus fiscaux de base. Je suis un contribuable canadien et, comme mes collègues à la Chambre le savent, si je ne paie pas mes impôts, l'Agence du revenu du Canada me donnera un coup de fil et elle fera le nécessaire pour que je les paie. Les pénalités sont rapides, sévères et lourdes. Cependant, en Alberta, une société pétrolière, même pas de propriété canadienne, bénéficie d'un traitement de faveur: elle n'a pas à payer les impôts dus pour la propriété superficiaire ni les redevances que touchent les municipalités rurales.
Si j'avais l'occasion de sonder mes collègues, je leur demanderais s'ils connaissent le montant des taxes impayées et du manque à gagner fiscal à l'égard des municipalités canadiennes. Que l'on parle de l'établissement métis du lac Fishing, de St. Paul en Alberta, de Two Hills, de High River, de Paddle Prairie ou même de plus grands centres comme Grande Prairie, d'énormes dettes s'accumulent à cause des sociétés pétrolières qui ne veulent pas payer leur juste part. À ce jour, elles doivent un quart de milliard de dollars en impôts fonciers municipaux impayés.
Qu'est-ce que ces municipalités auraient pu accomplir avec ce quart de milliard de dollars? Elles auraient probablement pu améliorer leur réseau routier et leurs services municipaux. Peut-être qu'elles auraient pu organiser un festival ou une foire. Elles auraient peut-être même pu s'attaquer à la triste réalité de l'itinérance. Cependant, au lieu d'aller à des administrations municipales, qui en ont cruellement besoin dans les régions rurales canadiennes, l'argent dû par les sociétés pétrolières est empoché par les barons du pétrole et les dirigeants, qui enregistrent des bénéfices record.
J'aimerais revenir en arrière quelques instants. Au Canada, on parle souvent du secteur pétrolier comme s'il avait grand besoin de notre soutien et de plus de fonds publics financiarisés. Pourtant, grâce à un boom pétrolier inédit et inégalé, il réalise les plus gros bénéfices de toute son histoire. C'est honteux que ces entreprises, en plus de réaliser des bénéfices records, ne soient pas disposées à réinvestir cet argent dans les collectivités. Pire encore, elles traînent les Premières Nations devant les tribunaux et, de surcroît, elles n'aident même pas les travailleurs.
Voici un exemple. En Alberta, la commission des relations de travail a tenu une audience sur des allégations de pratiques de travail déloyales de la part d'une entreprise qui profitait du fruit de produits pétrogaziers extrêmement rentables. Le président de la section locale 401 du syndicat des travailleurs unis de l'alimentation et du commerce a déclaré ceci: « Ils demandent des concessions alors [que le secteur pétrolier et gazier] dégage des bénéfices records. Nous n'allons pas accepter une baisse de 7 $ alors que l'inflation est à 6 %. » Voilà une réalité choquante. Si les gens parlaient aux travailleurs, ils découvriraient que certaines des entreprises cherchent à réduire les salaires. On a demandé à des personnes qui gagnent moins de 20 $ de l'heure d'accepter une baisse de 7 $. Quand ils ont refusé en faisant valoir qu'ils méritaient une juste part, vu le travail dont ils s'acquittent dans l'intérêt de notre pays, l'entreprise les a congédiés. Les députés peuvent-ils le concevoir? C'est honteux que l'entreprise ait congédié absolument tous les employés de ce camp parce qu'ils refusaient une baisse de salaire de 7 $, surtout face à une inflation de 6 %.
Les Premières Nations sont-elles servies par ces sociétés pétrolières massivement détenues par des étrangers et bradées par Stephen Harper? Non, elles ne le sont pas non plus. Le Canada est actuellement le théâtre de quelques-unes des pires catastrophes environnementales de son histoire. Par exemple, l'incendie qui a détruit Fort McMurray en 2016 nous a coûté 9 milliards de dollars en conséquences directes et indirectes au chapitre des finances, de la santé physique et de l'environnement, d'autant plus que la ville constituait un carrefour régional pour les Premières Nations. Beaucoup de familles n'en sont toujours pas remises. Les Premières Nations ont subséquemment été privées de biens et de services importants dont elles dépendaient. De plus, 80 % des collectivités majoritairement autochtones du Canada se trouvent dans des régions sujettes aux incendies. C'est un élément qu'il faut prendre en considération pour planifier notre avenir.
Nous savons que, entre 1980 et 2021, 16 collectivités au Canada ont été évacuées au moins cinq fois. À l'exception de deux d'entre elles, c'étaient toujours des Premières Nations vivant dans des réserves. Bon an, mal an, nous savons que, chaque année, des populations devront faire face à ce genre de situation, qu'il s'agisse d'une municipalité rurale ou d'une Première Nation, y compris des travailleurs. Ces grandes sociétés pétrolières ne sont pas là pour servir les Canadiens ordinaires qui travaillent.
Le secteur pétrolier affiche des profits plus élevés que jamais, tandis que dans nos rues, les résultats n'ont jamais été aussi mauvais. Au cours des trois dernières années, nous avons vu le prix du pétrole atteindre des sommets qui n'avaient pas été observés depuis des dizaines d'années. On pourrait croire qu'avec de tels prix, la rente pétrolière nous permettrait de consacrer des sommes énormes à la création d'emplois, aux hôpitaux, aux routes et aux services sociaux. Toutefois, ce n'est pas le cas. Au lieu d'investir dans la production au Canada, les pétrolières doivent aujourd'hui payer leurs actionnaires. Les six principales pétrolières l'ont admis. Tous leurs profits sont distribués aux actionnaires, dont beaucoup sont des étrangers. Ce ne sont plus des Canadiens. Quelle honte!
Les libéraux ont empiré les choses. Non seulement le riche secteur pétrolier ne crée pas de bons emplois, n'augmente pas les salaires de nos travailleurs, ne nettoie pas les dégâts qu'il cause dans les communautés autochtones ou ne paie pas ses taxes, mais les libéraux lui versent des milliards provenant du trésor public. Les milliards de dollars donnés à un secteur rentable pourraient aller aux domaines de la santé et du logement. Ils pourraient servir à améliorer le programme d'assurance‑emploi et à favoriser la diversification de l'économie. Il nous faut des emplois au Canada, mais ce doit être dans des entreprises qui offrent de bons salaires et qui ne les réduiront pas de 7 $ quand elles n'auront plus besoin de nous, des entreprises qui ne diront pas « tant pis, c'est bien dommage », qui paieront leurs taxes aux petites municipalités pour que nous puissions acheter un autocar pour nos aînés et qui ne refuseront pas d'assainir les énormes réserves d'eau qu'elles polluent.
Que disons‑nous aux pétrolières qui tiennent ce langage aux Canadiens, qui les intimident en réduisant leur salaire horaire de 7 $ ou qui ne paient pas les taxes nécessaires pour financer les services de nos municipalités, petits villages ou hameaux? Qu'avons-nous à dire lorsque ces grandes sociétés font appel aux tribunaux au lieu de discuter des droits des Premières Nations avec elles? Ces comportements sont associés au secteur pétrolier et sont très problématiques.
Il est vrai qu'il faut en premier se soucier des travailleurs dans tout cela, et c'est pourquoi la fédération du travail de l'Alberta, par exemple, a proposé une stratégie pour l'industrie. Après la Seconde Guerre mondiale, le Canada a dû apprendre à adapter son économie. Quand nous avons dû combattre le fascisme en Europe, nous avons adapté notre économie. Soit dit en passant, nous devons encore aujourd'hui combattre le fascisme; ce fléau persiste dans notre pays et partout dans le monde, et nous devons continuer à lutter contre lui. Quoi qu'il en soit, nous avons réorganisé notre économie. Comment y sommes-nous parvenus? Nous avons constitué la plus grande marine marchande du monde. C'est une réalisation des Canadiens.
Le jour du Souvenir arrive à grands pas. Il est temps de nous en souvenir. Le Canada est un petit pays, mais les Canadiens ont formé la plus grande flotte marchande au monde.
Les gouvernements de notre pays ont travaillé ensemble. Ils ont bâti des centaines de sociétés d'État et ont permis à chaque homme et à chaque femme de travailler dans notre pays. Nous avons produit. Nous avons construit des usines. Nous avons inventé des produits que le monde n'avait encore jamais vus. Les Canadiens y sont arrivés parce que nous avions bien planifié notre économie de manière à ce qu'elle réponde à nos besoins. À l'heure actuelle, nous n'avons pas besoin d'une économie qui enrichit davantage les milliardaires.
Notre économie doit redistribuer la richesse à tous les travailleurs du pays. Parallèlement, nous devons lutter contre la crise climatique et les pratiques déloyales de travail. Nous devons protéger le droit des communautés des Premières Nations de mettre en valeur leurs terres et leurs ressources comme elles le souhaitent, y compris le droit de dire non.
Face à la crise climatique, il est important de dialoguer avec les jeunes de partout au pays qui demandent que justice soit faite. Ils sont juste derrière nous. Si nous ne leur parlons pas aujourd'hui, nous allons subir leur colère. Nous allons être accusés d'inaction, à juste titre. Nous trahirons une génération à venir parce que nous n'avons pas agi assez rapidement et parce qu'en tant que députés, nous n'avons pas su mettre de côté nos divergences partisanes pour résoudre le problème d'envergure nationale qui se dessine à l'horizon. Si nous restons les bras croisés, ce problème signera l'arrêt de mort de nos enfants, qui n'auront plus d'avenir.
Nous devons avoir le courage d'examiner toutes les solutions possibles. Les solutions proposées par l'ensemble des députés pour faire face à cette crise sont nécessaires; elles méritent d'être débattues à la Chambre et, surtout, mises en œuvre. Nous devons entretenir l'espoir.
J'espère que nous réussirons, en tant que collègues, à mobiliser les travailleurs, les employeurs et les personnes les plus touchées par la crise climatique. J'espère que nous les rassemblerons au sein d'une grande coalition pour éviter cet avenir injuste et qu'ensemble, nous nous doterons d'une approche qui protège les emplois et qui suscitera l'adhésion des travailleurs les plus touchés. Quand je travaillais dans le secteur pétrolier, j'ai été mis à pied et j'ai traversé des moments difficiles. Au lieu de laisser les nombreux travailleurs du secteur des ressources naturelles perdre leur emploi, nous devrions travailler avec eux pour nous assurer que leurs compétences, qui sont les meilleures au monde, sont utilisées à bon escient. Ils ne devraient pas seulement se battre pour obtenir un bon chèque de paie, mais se battre également pour notre avenir, pour leurs enfants et pour nous tous.
Voilà ce que veulent les travailleurs. Ils veulent faire partie de la solution et non du problème. À l'heure actuelle, nous avons des entreprises qui exercent un contrôle exclusif sur la main‑d'œuvre dont nous avons grandement besoin pour effectuer la transition vers une économie diversifiée qui créerait des emplois pour tous. Ce que je veux dire par là, c'est que nous avons besoin que les pétrolières considèrent les travailleurs qu'elles emploient comme la solution qui ouvrira la porte à des emplois mieux rémunérés, à une économie plus forte et à une lutte réussie contre les changements climatiques.
Nous devons nous assurer de disposer des meilleures compétences, et je pense que ma province les possède. De nombreux députés peuvent en dire autant. Je suis absolument convaincu que l'Alberta a la meilleure main-d'œuvre au monde. Nous avons les compétences, la technologie et la formation. Les foreurs de précision, par exemple, ont foré de nombreux puits dans toute la province pour s'assurer que les habitations sont chauffées.
Cependant, les temps changent. Il est temps pour des groupes comme les foreurs de précision d'élargir leur travail, d'exploiter les compétences qu'ils ont acquises durant l'histoire et dans le cadre de la production de pétrole pour produire des technologies nouvelles et innovantes. Celles-ci apporteront au Canada la richesse, la prospérité et de bons emplois stables.
C'est la force de la main-d'œuvre canadienne. Nous pouvons bâtir cet avenir. Nous pouvons créer cette réalité. Nous devons à nos enfants, aux travailleurs et à chacun d'entre nous dans cette enceinte de nous traiter les uns les autres plus dignement face à un problème très sérieux auquel personne ne peut échapper.
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Monsieur le Président, je vous remercie. Je tiens à répéter que je n'ai pas lancé d'attaque personnelle; j'ai énoncé un fait qui devrait préoccuper les Canadiens, à savoir que le député, le , n'a pas obtenu d'habilitation de sécurité. Cela signifie qu'il n'est pas informé de ce qui se passe au sein de son propre parti. Si cela ressemble à une attaque personnelle, le député devrait peut-être parler à son chef de ce qu'il fait.
J'en viens à ce dont je parlais, à savoir que le Parti conservateur comprend — et j'espère qu'il le croit, sinon le bonheur est dans l'ignorance — que l'inflation mondiale n'a pas été causée par le programme de tarification de la pollution. Elle a été causée par la pandémie de COVID, les problèmes liés aux chaînes d'approvisionnement, les conflits et l'économie post-COVID. Elle était mondiale.
Comme je l'ai dit tout à l'heure, avant d'être interrompue, même si j'aimerais que tous les pays du monde aient un quelconque programme de tarification de la pollution pour se joindre à nous, seuls 40 pays en ont un. Par conséquent, l'inflation mondiale observée dans d'autres pays, qui était plusieurs fois supérieure à l'inflation que nous avons connue, n'a pas pu être causée par un programme de tarification de la pollution. Néanmoins, les conservateurs siègent ici et utilisent comme preuve que cette inflation a été causée par nous le fait que le Canada a connu une forte inflation en même temps qu'il avait un programme de tarification de la pollution.
J'aimerais beaucoup que l'on accorde plus d'attention aux faits. Je sais que les slogans sont faciles et accrocheurs, mais ils ne correspondent pas à la réalité. Nous devons nous pencher sur un phénomène encore plus grave. Les conservateurs ont avancé la fausse information selon laquelle non seulement l'inflation a été causée par une tarification de la pollution, mais aussi que tous les problèmes se régleront automatiquement, y compris l'inflation et les taux d'intérêt élevés.
L'inflation et les taux d'intérêt diminuent uniquement grâce aux efforts concertés de notre gouvernement. Cela n'a rien à voir avec la tarification de la pollution, qui se poursuit. En fait, le prix de la pollution a augmenté en même temps que les taux d'intérêt et l'inflation ont baissé. Si les taux d'intérêt élevés et l'inflation sont causés par la tarification de la pollution, j'aimerais que les conservateurs m'expliquent comment cela fonctionne à l'inverse.
Il n'y a ni données scientifiques, ni calculs, ni preuves qui étayent les propos des conservateurs. Lorsqu'ils affirment que tout sera résolu par leur simple slogan appelant à la suppression de la taxe, ils trompent les Canadiens et les induisent en erreur. En fait, nous savons que huit ménages sur dix au Canada, sur une base budgétaire mensuelle actualisée, reçoivent plus qu'ils n'en paient. Les seuls ménages qui ne le font pas sont les plus riches, qui peuvent payer plus et consomment en fait plus de combustibles fossiles parce qu'ils ont de plus grandes maisons, plus de voitures et peut-être un chalet ou un bateau. Ces personnes peuvent payer davantage et devraient le faire parce qu'elles causent davantage de dommages à notre environnement.
L'autre argument est que la tarification de la pollution n'a servi à rien. Ce n'est pas vrai. Les émissions ont baissé de 8 % par rapport à 2015. Lorsque notre gouvernement a pris le pouvoir en 2015, les prévisions concernant les émissions en 2030 étaient deux fois plus élevées qu'aujourd'hui.
Et si un gouvernement comme l'actuel Parti conservateur avait été au pouvoir, poursuivant l'inaction sur le changement climatique, muselant les scientifiques, empêchant les gens de parler à la presse de ce qui se passe et préférant clairement laisser sévir l'industrie pétrolière et gazière? C'est exactement ce que fait le Parti conservateur, dont le rencontre en catimini des dirigeants de l'industrie pétrolière et gazière afin d'obtenir un maximum de contributions pour sa campagne de collecte de fonds. Ce genre de comportement montre que les conservateurs ne se préoccupent pas vraiment de ce qui préoccupe la plupart des Canadiens, à savoir la pollution et l'avenir de notre planète. Nos jeunes ont besoin que nous les défendions.
L'industrie pétrolière et gazière est à l'origine de plus de 30 % des émissions de notre pays, de la pollution et de moins de 6 % de notre PIB. En outre, elle appartient en grande partie à des intérêts étrangers. Pourquoi le Parti conservateur continue-t-il à la soutenir et à la faire passer avant les Canadiens?
L'autre chose qui se passe actuellement, c'est l'obstruction systématique. Je comprends, dans une certaine mesure, pourquoi les conservateurs agissent ainsi: ils veulent des élections dès maintenant. Ils savent que plus ils font durer leurs manœuvres et plus longtemps ils parlent, plus leur perd en popularité. Les gens voient clair en lui, ils voient clair dans ses propos. Ils voient clair dans ce qu'il fait et dans ce que fait le parti. Les conservateurs veulent donc des élections et ils ne veulent pas attendre plus longtemps.
Parfois, il vaut mieux ne pas savoir, mais si les gens commencent à se réveiller et à comprendre que ce que disent les conservateurs n'est pas vrai, ils s'apercevront peut-être que le meilleur pari pour l'avenir du pays est le maintien de notre gouvernement, ce dont nous avons tous besoin. Ce qui me laisse vraiment perplexe, c'est le NPD et sa porte-parole pour l'environnement, la députée de . Pourquoi soutient-elle ces manœuvres?
Nous sommes d'accord qu'une mesure législative importante, le projet de loi , la Loi sur la responsabilité à l'égard de la nature doit être adoptée. Il s'agit du complément proposé à la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité. Nous devons l'adopter également, mais les députés néo-démocrates persistent à soutenir l'opposition dans ses manœuvres d'obstruction, ce qui nous empêche de faire le vrai travail que les Canadiens attendent de nous.
Je dirai simplement que nous devons passer à autre chose. L'obstruction systématique doit cesser. Il y a un vrai travail à faire, et répéter à l'envi des slogans creux et bloquer le travail de la Chambre ne nous y aidera pas. Les libéraux continuent de travailler pour les Canadiens afin d'être prêts à faire adopter des projets de loi importants quand les manœuvres d'obstruction cesseront. Nous ferons toujours passer les Canadiens en premier.
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Monsieur le Président, c'est très bien de parler de cette question importante, de cette motion d'adoption déposée par les conservateurs. Je soupçonne que s'ils ont déposé une autre motion d'adoption, c'est uniquement parce qu'ils commençaient à manquer d'orateurs pour continuer leur obstruction systématique sur l'autre sujet à la Chambre, dont il a été question il y a quelques instants.
En matière d'environnement, notre politique climatique fonctionne, et les données probantes montrent précisément de quelle façon. C'est la première fois depuis la révolution industrielle que le Canada enregistre une baisse des émissions de carbone et, en même temps, une croissance économique, une augmentation de la production économique. C'est grâce à plusieurs politiques que nous avons mises en place. Celle dont il est beaucoup question aujourd'hui est la tarification de la pollution, et je vais dire quelques mots à ce sujet.
Je ne suis pas surpris que les conservateurs restent sur leur position, du moins la position qui est la leur depuis les dernières élections. Pendant la campagne électorale, ils proposaient une méthode de tarification de la pollution très semblable, quoique très compliquée, à la manière dont on gagne des milles aériens, en quelque sorte, pour faire des achats dans un catalogue, mais ils ont fait complètement volte-face depuis. Je ne suis donc pas surpris.
Cependant, ce sont mes collègues du NPD qui me surprennent le plus. Les députés néo-démocrates, avec lesquels nous avons pu travailler ces dernières années, ont toujours été en faveur de la tarification de la pollution. Ils ont voté 24 fois pour cette mesure, comme le soulignent les conservateurs. J'ai sur mon ordinateur portable une multitude de citations de députés néo-démocrates qui ont pris la parole pour appuyer la tarification de la pollution.
J'ai été absolument stupéfait aujourd'hui d'entendre le député d' dire que les néo-démocrates pensent que cette mesure n'a pas été mise en place de la manière optimale, qu'il aurait fallu procéder autrement et que le a manqué à son devoir envers les Canadiens en n'agissant pas différemment. Pourtant, le député n'a rien dit sur ce que pourrait être cette autre manière de procéder. Il n'en a jamais parlé avant aujourd'hui, ou du moins depuis que le a fait sa grande révélation vers la fin du mois d'août.
Les néo-démocrates ont toujours mis directement l'accent sur la question, sachant que huit Canadiens sur dix récupèrent plus que ce qu'ils paient, et en particulier, que 94 % des ménages dont le revenu est inférieur à 50 000 $ par an récupèrent clairement plus que ce qu'ils paient.
Par conséquent, soyons parfaitement clairs. Lorsque le NPD est revenu sur sa position à propos de la tarification de la pollution, il n'a pas seulement renoncé à recueillir de l'argent, à comprendre et à partager l'avis de 300 économistes canadiens et d'innombrables professionnels et économistes du monde entier. Il n'a pas seulement renoncé au principe voulant qu'il s'agit d'un bon moyen de réduire les émissions. Il a également renoncé au principe selon lequel une plus grande partie de l'argent recueilli grâce à la tarification de la pollution reviendrait à ceux qui en ont le plus besoin. C'est le choix qu'ont fait les néo-démocrates, et ils l'ont fait pour une très bonne raison. Ils ont compris que la dimension politique de cet enjeu est pire que l'avantage qu'il pourrait procurer du point de vue des politiques.
Je serai le premier à admettre que nous n'avions pas un bon plan de communication. Nous n'avons pas informé les Canadiens et nous avons laissé les conservateurs s'emparer du sujet de la taxe sur le carbone. Cependant, lorsque je serai plus âgé et que je repenserai à mon passage au Parlement, je préférerai de loin être du côté d'une bonne politique plutôt que des grands slogans. Je serai très fier d'avoir défendu une bonne politique, chose que les conservateurs savent puisqu'ils ont fait campagne sur cette politique à plusieurs reprises par le passé.
Je sais aussi que, contrairement au NPD, je n'ai pas cédé au . Je n'ai pas cherché à agir pour mon propre intérêt politique avec les slogans et la militarisation d'une excellente politique, comme l'a fait le chef de l'opposition, peu importe ce qui découlera de ce programme à l'avenir.
Cette attitude hypocrite et cette volte‑face correspondent tout à fait à ce que nous observons chez les conservateurs depuis quelque temps. Le en a déjà parlé et je vais faire la même chose.
Tous les jours, les conservateurs prennent la parole à la Chambre pour exiger constamment qu'on améliore la situation du logement dans leurs circonscriptions. Le a présenté des propositions et sabré les programmes que nous avons mis en place. Les conservateurs finissent ensuite par prendre la parole et réciter les notes d'allocution de leur chef. Ils disent que les libéraux n'ont rien fait de bon, que nous ne pouvons pas apporter de changement dans le dossier du logement et que nous devons aider les collectivités.
Nous apprenons ensuite ce qui s'est passé dans le dos du , probablement à son insu. J'ai lu que le député de a écrit au . Bien entendu, le chef de l'opposition n'aurait jamais permis au député d'adresser cette lettre au ministre du Logement s'il en avait connu la teneur. C'est cependant ce qu'a fait le député de St. Albert—Edmonton, parce qu'au bout du compte, il savait que sa collectivité était plus importante que son parti. Il répète peut‑être tous les slogans et toutes les phrases de trois mots que les conservateurs inventent, mais quand viendra le temps de passer à l'action et qu'il voudra faire avancer les choses, il va faire savoir au ce qu'il pense vraiment des programmes libéraux.
Voici ce qu'écrit le député de dans sa lettre. « Le financement fédéral demandé est essentiel pour faire de cet indispensable projet de développement une réalité, un projet qui aidera à combler l'importante pénurie de logements abordables dans la collectivité. » C'est exactement ce que le député de St. Albert—Edmonton avait à dire au sujet du Fonds pour accélérer la construction de logements, après avoir pris la parole à la Chambre à maintes reprises et avoir fustigé le gouvernement de n'avoir rien fait.
Le député de a écrit que le Fonds pour accélérer la construction de logements « fournira des logements dont on a grandement besoin dans la région ».
Cependant, ils ne sont pas les deux seuls députés conservateurs à avoir écrit au pour réclamer la même chose. Il y a aussi les députés de , de et de .
Aujourd'hui, nous venons d'apprendre qu'un autre conservateur a écrit au ministre, quelqu'un qui aime prendre la parole à la Chambre. Il a beaucoup de talent pour s'exprimer. Je l'en félicite d'ailleurs. Il commence toujours ses interventions par: « C'est un honneur de prendre la parole au nom des habitants de Kamloops—Thompson—Cariboo. » Je veux que ses concitoyens sachent que leur député manifeste sa fierté non seulement quand il prend la parole à la Chambre, mais aussi quand il écrit une lettre au pour demander, en leur nom, du financement du Fonds pour accélérer la construction de logements au bénéfice de leur collectivité. Le député de ne cache pas son soutien envers ce programme à l'extérieur de la Chambre, mais à entendre ses interventions dans cette enceinte, nous ne saurions jamais, au grand jamais, qu'il l'appuie.
Nous avons un excellent...
Une voix: Encore, encore.
M. Mark Gerretsen: Les conservateurs en redemandent, monsieur le Président.
Vous constaterez donc qu'il y a consentement unanime pour m'accorder 10 minutes supplémentaires.
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Monsieur le Président, c'est toujours un honneur pour moi de prendre la parole à la Chambre des communes, la Chambre du peuple, et de m'exprimer au nom de la population de Tobique—Mactaquac et des Néo-Brunswickois. C'est vraiment un honneur.
Aujourd'hui, je prends la parole au sujet du 13e rapport du Comité permanent des comptes publics qui porte sur le changement climatique, l'environnement et le développement durable. Ce qui ressort très clairement du rapport, c'est que le gouvernement n'a pas atteint ses objectifs ou les buts qu'il s'était fixés, et qu'il n'a pas non plus atteint ses cibles, de quelque manière que ce soit. Il est loin du compte. En fait, le Canada se classe au dernier rang des pays du G7 pour ce qui est d'atteindre ces cibles. Le gouvernement actuel est accusé de tenir de beaux discours sur l'environnement, mais d'obtenir des résultats lamentables.
D'emblée, l'essentiel de mon propos est que nous sommes devant un choix clair. Les Canadiens auront un choix clair à faire, à savoir décider s'ils veulent des beaux discours ou des résultats. Ce choix peut être clair.
Je dois dire que je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Depuis longtemps, à la Chambre, les présentations, les annonces et les discours se succèdent, parfois en exprimant des idéaux élevés et en énonçant des objectifs formidables, et tout cela nous fait excellente impression.
Qui ne voudrait pas que deux milliards d'arbres soient plantés? C'est une annonce merveilleuse. C'était fantastique en 2019. Le gouvernement a déclaré qu'il allait planter deux milliards d'arbres. Ce sont un but et un objectif formidables.
Je vais dire aux députés ce qu'ont donné ces beaux discours. On disait vouloir planter deux milliards d'arbres. Quel pourcentage l'a été au cours des cinq années écoulées depuis cette annonce libérale? Ils ont atteint 0,4 % du total grandiose annoncé de deux milliards d'arbres. Les Canadiens ont dit que c'était un merveilleux discours qui les a mis en joie.
On a promis aux Canadiens que la planète guérirait, que le climat changerait et que les marées se retireraient. Pour cela, il suffisait de mettre en œuvre les idées politiques des libéraux, telles que la taxe sur le carbone. Or sa mise en œuvre n'a manifestement eu aucun résultat, si ce n'est une diminution de l'argent qui reste dans le portefeuille des Canadiens à la fin de la journée. C'est une taxe qui n'a donné aucun résultat.
Les libéraux ont promis de planter quantité d'arbres, mais très peu ont été plantés. Ils ont promis que leur approche allait nous permettre de mieux protéger l'environnement et d'améliorer notre classement à cet égard, mais malheureusement, nous nous classons au dernier rang parmi les pays du G7. Les Canadiens sont fatigués des beaux discours et des belles promesses. Ils veulent des résultats concrets et réalisables.
Tous les députés veulent contribuer à la bonne gestion de la planète. C'est ce que je crois. Nous voulons léguer aux générations futures une planète en meilleur état qu'elle ne l'était quand nous sommes arrivés. C'est un objectif admirable. De ce côté-ci de la Chambre, nous sommes bien d'accord, mais la question est de savoir comment nous y parviendrons. Quelles politiques la Chambre peut-elle mettre en œuvre pour apporter de véritables changements sans pour autant punir les citoyens ou leur imposer un fardeau fiscal si élevé qu'ils deviennent totalement dépendants d'un gouvernement toujours plus lourd et imposant? Comment peut-on y arriver? Il faudra s'appuyer sur des approches pratiques et pleines de bon sens. C'est tout cela à la fois.
Conformément à ce que nous enseigne un ancien proverbe, il vaut mieux jeter plusieurs lignes à l'eau, car on ne sait jamais quels poissons mordront à l'hameçon ni quels leurres seront les meilleurs. C'est ainsi que nous prospérerons, car nous ne savons jamais exactement quelle approche fonctionnera le mieux, ni quel en sera le résultat. Les conservateurs croient en tout ce qui précède lorsqu'il s'agit d'exploiter des ressources et de produire de l'énergie. Nous croyons à l'importance des mesures responsables et de la bonne gouvernance, mais nous croyons aussi qu'il faut soutenir les producteurs d'énergie et les travailleurs du secteur des ressources naturelles au Canada.
Nous n'avons pas de leçons à recevoir de qui que ce soit en ce qui concerne nos pratiques environnementales entourant l'exploitation des ressources. Nous avons les meilleures pratiques environnementales au monde. Nous avons les meilleurs procédés d'extraction, et nos émissions liées à la production d'énergie et à l'exploitation des ressources naturelles sont parmi les plus faibles.
Pourquoi devrions-nous rester en retrait, démanteler ces industries, écraser ces producteurs et confier nos besoins énergétiques à des pays qui sont loin d'avoir une réglementation environnementale et une approche éthique pour verser de bons salaires aux personnes qui produisent ces ressources? Je dirais que nous devrions défendre les producteurs canadiens, nous ranger du côté des ressources naturelles canadiennes, raconter la belle histoire du développement des ressources naturelles et affirmer que la commercialisation de l'énergie canadienne fera beaucoup de bien à la planète.
Les gens en ont assez que nous dénigrions ce qu'on fait au Canada. Nous faisons de l'excellent travail et nous n'avons rien à envier à personne. Le bilan environnemental du Canada est remarquable, et ce n'est pas la fiscalité qui a permis de l'améliorer; c'est plutôt l'innovation et l'expansion de meilleures technologies. De ce côté-ci de la Chambre, nous y croyons. Nous avons besoin de recourir à cette approche plus souvent.
Nous avons besoin d'approches pratiques qui ont des effets réels et tangibles. Oui, plantons des arbres, mais faisons-le de manière globale, avec un plan réel et un objectif. L'approche des libéraux en matière d'environnement, qui, encore une fois, remonte à leur rhétorique sur une approche axée sur les résultats, comporte une immense lacune. Il s'agit de l'absence de véritables consultations auprès de ceux dont la vie et le gagne-pain sont les plus touchés par leurs politiques et leurs décisions.
À titre d'exemple, je siège au comité des pêches et des océans. Les députés savent-ils ce que nous y entendons? Certaines de ces politiques auront des conséquences dévastatrices sur l'industrie et sur les moyens de subsistance des gens. J'aimerais que la Chambre et le gouvernement se demandent qui pourrait vouloir un avenir meilleur et plus sain pour les pêches au Canada que ceux dont le gagne-pain dépend de la pêche et de la santé de nos eaux. Ces premiers intéressés, ce sont les pêcheurs et les résidants des localités côtières, mais ils ont été oubliés dans l'élaboration des politiques du gouvernement. Ils sont mécontents parce qu'ils disent qu'ils tiennent à la propreté des océans, que c'est leur gagne-pain et leur avenir qui est en jeu. Ils veulent des stocks de poissons sains parce que c'est ce qui leur procurera leur gagne-pain, mais nous les oublions.
Je consulte les agriculteurs. Qui d'autre que nos agriculteurs veut des terres meilleures, plus saines et plus propres, eux qui produisent la meilleure nourriture du monde et qui besognent du matin au soir pour faire en sorte que les denrées et la nourriture soient livrées aux Canadiens? Qui fait plus que les agriculteurs à cet égard? L'approche du gouvernement comporte une énorme lacune. Les libéraux ne consultent pas bien nos agriculteurs lorsqu'ils proposent leurs politiques sur les moyens de pratiquer l'agriculture. Ils adoptent ces règles et imposent des taxes et ils ravagent ces industries. Par conséquent, les agriculteurs sont exaspérés et exclus du cercle. C'est là l'énorme lacune qui engendre l'énorme fossé entre les beaux discours et les résultats des libéraux.
Il existe un autre secteur dont je veux parler aux députés, et c'est celui de la gestion forestière. Nous savons tous que nos arbres constituent la meilleure ressource pour nettoyer l'atmosphère terrestre. Le Canada a le bonheur de posséder des arbres en abondance et certaines des meilleures zones forestières de la planète. Nous sommes bien loin d'être reconnus pour cela; pourtant, que font les libéraux? Ils annoncent, avec grande pompe, que 2 milliards d'arbres seront plantés. Ensuite, en cinq ans, ils n'atteignent cet objectif que dans une proportion de 0,4 %.
Je demande aux libéraux s'ils ont consulté des experts en gestion forestière. Ont-ils consulté certains des plus grands producteurs d'arbres et sylviculteurs du monde? Je sais pertinemment qu'ils ne se sont pas entretenus avec beaucoup de ces spécialistes. Par conséquent, ils se demandent pourquoi nous ne pouvons pas planter plus d'arbres. C'est peut‑être à cause de l'énorme fossé entre leurs beaux discours et leurs résultats.
Les libéraux n'ont pas consulté les personnes ayant les meilleures relations avec les industries mêmes dont ils parlent. Il est temps de changer d'approche. Le moment est venu de retourner aux consultations significatives avec ceux et celles qui sont les plus touchés par les politiques. Je crois que, si nous adoptons la bonne démarche, nous pouvons gagner ce débat et, plus encore, nous pouvons obtenir les résultats auxquels les Canadiens s'attendent de la part d'intendants responsables de l'environnement de notre pays. Nous pouvons améliorer nos résultats en adoptant une approche sensée.
Quelle meilleure façon d'y parvenir que de tenir une élection dont l'enjeu sera la taxe sur le carbone, pour que les Canadiens aient leur mot à dire à cet égard?