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Madame la Présidente, au moment de prendre la parole aujourd'hui, je ne suis pas vraiment surpris. Je m'attendais un peu à ce que le Parti conservateur persévère dans le jeu à plusieurs millions de dollars auquel son a choisi de jouer dans son intérêt personnel et dans celui du Parti conservateur.
Les conservateurs ne se préoccupent pas du tout de ce qui se passe dans le quotidien des gens que nous représentons, partout au pays. Je trouve que c'est irrespectueux. En fin de compte, quelle que soit la façon dont le Parti conservateur se comporte à la Chambre des communes, je peux assurer aux gens qui suivent le débat que le et tous les autres députés du caucus libéral continueront de mettre l'accent sur les Canadiens et de s'efforcer avant tout de comprendre les enjeux qui sont d'une importance vitale.
Qu'il soit question du coût de la vie, de la protection des enfants contre les préjudices en ligne ou encore du transfert de responsabilités des tribunaux militaires aux tribunaux civils afin de sauvegarder les intérêts des victimes de sévices sexuels, le gouvernement continuera de miser sur des mesures législatives qui sont à l'avantage des Canadiens.
Cela dit, c'est très décevant que les conservateurs aient choisi de parler de ce rapport en particulier pour ensuite, après avoir proposé la motion, présenter un amendement qui, au fond, ferait passer le rapport avant une question très sérieuse que le fait tout pour éviter.
Le dit souhaiter de la transparence, mais seulement de la part de toutes les autres entités politiques et surtout pas de la sienne. Les députés savent parfaitement que le comité de la sécurité publique se penche sur la question de l'ingérence étrangère, de la part de deux pays en particulier: l'Inde et la Russie. Sur ordre de son chef, le Parti conservateur fait tout son possible pour éviter que ce débat ait lieu.
Les conservateurs ne veulent pas que le Comité permanent de la sécurité publique et nationale se penche sur la question de l'ingérence étrangère. Or, le sujet est très grave. Un Canadien a été assassiné au Canada, il y a des cas d'extorsion un peu partout au pays. Il y a de l'ingérence dans la politique canadienne, et la direction du Parti conservateur est concernée, puisqu'il y a de sérieuses allégations d'ingérence étrangère à propos de la course à la chefferie remportée par le .
Il y a toutes sortes de dossiers très graves où le Parti conservateur ne veut pas avoir à se justifier. Le en est l'illustration même. Il est actuellement le seul dirigeant de parti à la Chambre des communes qui continue de refuser de demander l'habilitation de sécurité nécessaire pour protéger non pas son parti, même si ce serait franchement une bonne chose, mais les intérêts des Canadiens. En matière d'ingérence étrangère, il fait passer ses propres intérêts avant ceux des Canadiens.
Il faut se demander pourquoi. De quoi le Parti conservateur du Canada et, en particulier, le ont-ils aussi peur? Qu'est-ce qui se cache dans le passé du chef du Parti conservateur? Y a-t-il quelque chose que les Canadiens doivent savoir? Est-ce qu'il a choisi de ne pas demander d'habilitation de sécurité parce qu'il sait qu'il ne l'obtiendrait pas? La raison qu'avance le Parti conservateur pour essayer de leurrer les Canadiens est ridicule et sans aucun fondement.
Aujourd'hui, nous sommes saisis d'une motion d'amendement qui vise à faire du comité de la sécurité publique une priorité et à mettre fin au débat sur la question. Ils ne veulent pas que nous parlions d'ingérence étrangère. Qu'est-ce qui pousse le du Parti conservateur à refuser d'obtenir cette habilitation de sécurité?
Je dois préciser que je partagerai mon temps de parole avec la députée d'.
Je peux dire aux députés qu'il est très troublant de voir comment le Parti conservateur se comporte depuis quelques semaines. Les gens ne devraient pas être surpris, car lorsque Stephen Harper a été déclaré coupable d'outrage au Parlement, l'actuel du Parti conservateur était alors son secrétaire parlementaire. Nous savons que Stephen Harper a été son mentor à bien des égards. Aujourd'hui, le chef du Parti conservateur ordonne au Parti conservateur, l'opposition officielle, non seulement de faire de l'obstruction à la Chambre, mais aussi d'empêcher la tenue d'un débat très important au comité de la sécurité publique.
Récemment, un article a été publié sur le site web du réseau anglais de Radio-Canada. J'aimerais en citer certains extraits, car c'est important que les Canadiens comprennent à quel point le du Parti conservateur aime avoir le contrôle. L'article dit ceci:
Après deux ans de règne [du chef du Parti conservateur], de nombreux députés conservateurs affirment qu'ils sont beaucoup moins libres aujourd'hui qu'ils ne l'étaient avant son arrivée.
L'homme qui a promis, lors de sa course à la direction du parti, de faire du Canada « le pays le plus libre du monde » contrôle d'une poigne de fer ce que font les députés de son caucus.
Cette emprise, nous en sommes témoins aujourd'hui. Dans cet article, un conservateur a notamment déclaré: « C'est lui qui décide de tout. Son principal conseiller, c'est lui-même […] Les gens qui l'entourent ne sont là que pour concrétiser la vision du chef. »
La lecture de cet article devrait être obligatoire pour tous les Canadiens qui veulent comprendre le type de dirigeant qu'est le du Parti conservateur. Il parle de liberté, mais on constate qu'il a puni des députés conservateurs de façon concrète parce qu'ils avaient défendu des causes comme le logement dans leur propre circonscription. Les députés du Parti conservateur ne soumettent pas les problèmes à leur chef: c'est l'inverse. Le chef du Parti conservateur fait les choses à l'envers.
Le rôle des députés n'est pas de transmettre les messages de leur chef. C'est le contraire. Ils sont censés prendre le pouls de leurs concitoyens, puis porter à l'attention de leur chef ce qu'ils apprennent. Cet article, qui a été mis à jour le 20 novembre, vaut la peine d'être lu parce qu'il donne une idée du vrai visage du du Parti conservateur.
Le du parti conservateur doit mettre fin aux manœuvres d'obstruction. Il doit répondre de ce qui est en train de se passer. Je le mets au défi d'avoir un débat en profondeur sur cette question au lieu de se contenter de slogans-chocs racoleurs, même s'ils sont sa marque de commerce. Venons-en plutôt du cœur du problème.
Le chef du Parti conservateur doit demander une habilitation de sécurité. S'il ne le fait pas, il devrait expliquer pourquoi aux Canadiens. Quels éléments de son passé cache-t-il aux Canadiens? C'est de cela qu'il s'agit. Il doit jouer cartes sur table avec les Canadiens, en mettant fin à ce grenouillage intéressé, pour enfin s'occuper des intérêts de la population. Il doit laisser la Chambre et les comités faire l'excellent travail qu'ils ont la capacité de faire pour servir l'ensemble des Canadiens.
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Madame la Présidente, je suis heureuse d'être ici pour contribuer à ce débat sur l'adoption du rapport sur l'étude concernant les armes à feu et les gangs à laquelle j'ai eu le plaisir de participer au comité de la sécurité publique.
Je me rends compte à quel point les choses ont changé en seulement deux ans. Cette étude, qui portait sur un sujet qui aurait pu être très controversé, a finalement fait l'objet d'un accord entre les membres du comité. Nous avons produit un rapport que les conservateurs ont approuvé lorsque nous l'avons présenté.
Je suis étonnée que, deux ans plus tard, le Parti conservateur du Canada nous serve de la rhétorique et des absurdités à propos d'un rapport dont je suis très fière. À l'époque, je pense que tous les députés en étaient très fiers, surtout de la manière dont nous avions pu nous entendre sur un enjeu qui a un impact sur nos collectivités. Les jeunes rejoignent les gangs à cause de la pauvreté et de la toxicomanie. Nous savons, et le rapport le montre, que les investissements dans les collectivités peuvent jouer un rôle déterminant quant à la possibilité que ces jeunes se retrouvent ou non dans le système de justice pénale.
Je suis vraiment déçue qu'une fois de plus, les conservateurs tentent de faire dérailler les études que nous menons au sein du comité de la sécurité publique. Nous effectuons une étude sur l'Inde et l'ingérence étrangère qui a entraîné la mort d'un Canadien en sol canadien, ainsi que sur Tenet Media et l'influence de la Russie sur la mésinformation dans notre pays. C'est ce que les conservateurs ont essayé de faire à plusieurs reprises au cours de ces deux études. Aujourd'hui, ils tentent à nouveau de faire dérailler ces deux études. À deux reprises, les conservateurs ont présenté des motions, une fois lorsque les représentants d'entreprises de médias sociaux ont témoigné sur la Russie, et une fois lorsque des experts en sécurité nationale étaient présents, et les conservateurs ont présenté des motions sur des sujets complètement différents.
Nous parlons ici d'enjeux qui ont un impact sur la vie des Canadiens. Il semble que les conservateurs, à l'image de leur chef, qui refuse d'obtenir l'habilitation de sécurité nécessaire, ne souhaitent pas vraiment étudier la question de l'ingérence étrangère. Ils font tout un plat de l'intérêt qu'ils y portent, mais ce n'est pas vraiment le cas.
Il y a aussi beaucoup de révisionnisme ici. Le projet de loi a été adopté, et j'étais fière de faire partie du comité lorsque nous avons adopté ce projet de loi, mais les conservateurs ne cessent de dire que le gouvernement libéral a proposé les mesures les moins restrictives. Il est amusant de constater que, lorsque ce projet de loi a été étudié en comité, les conservateurs ne se sont pas opposés à cette disposition, qui avait été proposée par le NPD. Les conservateurs ne se sont pas opposés à la disposition la moins restrictive du projet de loi lors de son étude en comité.
Cependant, aujourd'hui, avec le révisionnisme historique qui s'est produit au fil des ans, les conservateurs semblent penser qu'ils l'ont fait. Peut-être voudraient-ils revenir en arrière pour vérifier la date d'adoption de ce projet de loi.
Je suis en train de lire un livre intitulé Indictment, de Benjamin Perrin. C'est lui qui a façonné les politiques de répression de la criminalité de Stephen Harper en tant que conseiller spécial et conseiller juridique du premier ministre. Je vais lire une citation tirée de son livre. Il dit: « En fait, j'aimerais officiellement remplacer l'expression “fermeté face à la criminalité” par “stupidité face à la criminalité”. Cela ne fonctionne pas. Cela nous rend moins sûrs, tout en coûtant une tonne d'argent aux contribuables ». Pour paraphraser le principal responsable de la lutte contre la criminalité de l'ancien premier ministre Harper, il dit que la fermeté à l'égard de la criminalité se retourne contre les contribuables et que c'est une approche stupide.
Les conservateurs aiment dire qu'ils veulent assurer la sécurité des Canadiens, mais ils se sont opposés à maintes reprises à des mesures judicieuses de contrôle des armes à feu lorsque nous les avons présentées à la Chambre. Une disposition du projet de loi garantissait que les armes à feu seraient « confisquées au profit de Sa Majesté » dans les cas de violence conjugale.
J'ai une amie dont le mari qui la maltraitait possédait des armes à feu. Lorsqu'elle s'est adressée au tribunal, le juge a dit qu'il devait rendre ses armes. Les députés savent-ils où sont allées ces armes? Elles ont été remises au frère de son mari parce qu'il n'y avait pas d'obligation, à l'époque, de confisquer ces armes au profit de la Couronne. Mon amie vivait dans la peur parce qu'elle savait que son mari savait où se trouvaient ces armes. Nous avons changé cela grâce au projet de loi , que les conservateurs ont déclaré vouloir abroger. Si mon amie devait s'adresser à un tribunal aujourd'hui, ces armes iraient à la Couronne, et non au frère de son mari.
Dans le projet de loi , nous avons introduit trois dispositions visant à renforcer la sécurité des femmes: l'article 6.1, qui rendrait un particulier non admissible à un permis d'armes à feu s'il est visé par une ordonnance de protection ou s'il a été déclaré coupable d'une infraction commise avec usage de violence; l'article 70.1, qui obligerait le contrôleur des armes à feu qui a des motifs raisonnables de soupçonner qu'un titulaire de permis peut avoir participé à un acte de violence familiale ou avoir traqué quelqu'un à révoquer le permis dans les 24 heures; et l'article 70.2, qui permettrait de révoquer de plein droit le permis d'un particulier qui est visé par une ordonnance de protection et de l'obliger à remettre les armes à feu à un agent de la paix dans un délai de 24 heures.
À mon avis, cela renforce la sécurité des femmes canadiennes. Il est regrettable que le parti d'en face veuille retirer le projet de loi , qui contient ces dispositions. Il comprend également des dispositions relatives aux armes d'assaut, qui ont été utilisées à l'École polytechnique de Montréal, dont l'anniversaire de l'attaque aura lieu le 6 décembre. Le Parti conservateur refuse toujours de reconnaître que l'individu qui a tué ces femmes ce jour-là possédait une arme à feu légale à l'époque, tout comme la personne qui est entrée dans la mosquée de Québec et qui a tué et blessé des gens.
Lors de notre étude du projet de loi , Blaine Calkins s'est présenté au comité. Désolée, le député de ...
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Madame la Présidente, je suis très heureuse de prendre la parole aujourd’hui sur ce sujet, bien que nous ayons parlé de ce rapport du Comité permanent de la sécurité publique et nationale il y a des années déjà. C’était à l'époque une proposition du Bloc québécois de parler de la recrudescence de la violence par armes à feu. À ce moment, il y avait beaucoup de crimes commis en plein jour par armes à feu dans des villes comme Montréal, près de garderies. Il y avait notamment eu un tir dans une bibliothèque. Bref, beaucoup d’événements faisaient que nous considérions qu’il fallait parler de cela de façon urgente. Il y avait alors eu une belle collaboration entre les partis pour qu'une étude soit menée au Comité permanent de la sécurité publique et nationale.
Nous avons donc fait une étude exhaustive en comité et un rapport contenant 34 recommandations a été publié en avril 2022. Cela nous ramène quelques années en arrière, alors que l’honorable Jim Carr était président du Comité permanent de la sécurité publique et nationale. Nous le saluons. Nous nous ennuyons de lui. Tout cela pour dire qu'en relisant les différentes recommandations ce matin, je me suis rendu compte avec déception que la majorité des recommandations, bien que ce rapport date de 2022 et qu’une importante loi sur les armes à feu ait été adoptée depuis, n’ont pas été mises en place par le gouvernement. C’est extrêmement dommage.
L’occasion qui nous est donnée aujourd’hui de parler à nouveau de cette idée des conservateurs, je la salue parce qu’il semble que ce soit encore vraiment d’actualité. Les crimes violents commis par armes à feu ne semblent pas avoir énormément diminué au cours des dernières années, en tout cas pas depuis le dépôt de ce rapport. Il semble donc tout avisé d’en parler davantage et de remettre la pression sur le gouvernement pour qu’il agisse en ce sens.
Tout à l'heure, je mentionnais à la secrétaire parlementaire que le projet de loi était effectivement un pas dans la bonne direction, mais qu’il y avait beaucoup de réglementation attachée à celui-ci et que nous n'en avions pas encore vu la lumière. Ce sont pourtant des règlements qui sont importants et qui peuvent avoir une incidence positive sur la vie, notamment celle des femmes qui seraient victimes de violence conjugale. Grâce à des dispositions « drapeau rouge » et « drapeau jaune », ces femmes peuvent être davantage protégées. Il est important qu'on mette ces mesures en place. Nous avons travaillé fort en comité pour que ces mesures existent, mais nous n'en voyons pas encore la couleur.
C’est la même chose concernant tous ces modèles d’armes à feu qui sont toujours disponibles sur le marché, qui sont toujours détenues par des propriétaires d’armes à feu de type assaut, qui sont toujours en circulation alors que le gouvernement en a banni plusieurs il y a quelques années. Il y a des modèles qui sont extrêmement similaires. Comme je le disais à ma collègue tout à l’heure, cela n’a pas de sens pour moi de mettre en place un programme de rachat des armes à feu quand une personne qui détient une arme se trouvant sur la liste des armes à feu bannies va pouvoir donner son arme au gouvernement, prendre l’argent en retour et aller s’acheter une arme à feu qui est pratiquement similaire. Pourquoi met-on en place un programme de rachat si c’est pour faire ça?
Allons-y avec une interdiction complète. Faisons le tri entre les armes à feu qui seraient possiblement utilisées pour la chasse, parce que parmi les armes à feu que nous avions identifiées lors de l’étude du projet de loi C‑21, il y en avait qui seraient possiblement utilisées pour la chasse. Ce que nous avions proposé au gouvernement à ce moment, c’était de mettre en place un comité consultatif. En effet, pourquoi cela devrait-il être une décision politique? Nous suggérions de laisser ça à des experts neutres de tous les domaines qui étudieraient la chose. Nous parlions de près de 500 modèles qui sont toujours en circulation, et peut-être d’une douzaine de modèles possiblement utilisés pour la chasse. Nous disions qu'il fallait demander à ces experts de fournir des recommandations au gouvernement pour que le gouvernement agisse ensuite en ce sens, et que ce serait, à ce moment, l'occasion de mettre en place un programme de rachat plus sérieux et de ne pas prendre l’argent des contribuables pour juste permettre à quelqu’un d'aller s’acheter un modèle différent.
J’y reviendrai plus en détail, mais je veux aussi parler de la liste des 34 recommandations qui ont été adoptées en avril 2022. Je dois dire qu'il y a eu un travail collaboratif en comité et que c'est plutôt rare, au Comité permanent de la sécurité publique et nationale, qu’il y ait unanimité sur des sujets.
C'était beau de voir tous les partis s'entendre sur le fait qu'il fallait que le gouvernement en fasse davantage dans le dossier de la violence par arme à feu. Le Comité a fait des recommandations très intéressantes. Je vais en présenter quelques-unes.
On voulait notamment améliorer la collecte de données sur la contrebande d'armes à feu. C'est un rapport qui est très large. On parle des modifications législatives pour les armes à feu de style arme d'assaut, mais aussi du trafic d'armes à feu illégales à la frontière. On parlait notamment de la frontière à Akwesasne et de la collaboration entre les différents services de police. On parle aussi beaucoup de dépistage d'armes à feu et de formation des forces de l'ordre pour ce dépistage des armes à feu. Il s'agit d'une formation continue à l'intention des agents de la Gendarmerie royale canadienne, notamment. Il y a beaucoup de recommandations qui concernent le dépistage.
On voulait que le gouvernement du Canada s'emploie à détourner les jeunes de la culture des gangs. C'est très important. Il faut faire de la prévention auprès des jeunes, souvent dans des milieux défavorisés, qui vont être attirés par des gangs criminels et qui vont commettre des crimes. Tout cela est relié. Quand on parle de trafic d'armes à feu, quand on parle de violence par armes à feu, on peut penser que c'est relié au trafic de drogue, à la traite de personnes et même au vol de voitures. On a aussi parlé de cela souvent. Il s'agit des activités criminelles qui servent à en financer d'autres, dont le trafic des armes à feu. On demandait au gouvernement d'en faire plus pour prévenir ce type d'activité criminelle. On demandait notamment au gouvernement d'élargir sa stratégie nationale pour la prévention du crime avec différentes mesures. On demandait aussi à ce qu'il tienne un sommet national sur les armes à feu et les gangs à Ottawa. Cela n'a pas été fait, malgré que c'est une recommandation depuis 2022.
Prenons l'exemple des vols de véhicules. Il y a quelques mois, quand j'ai soulevé ce sujet à la Chambre des communes, les conservateurs ont embarqué parce que c'est un fléau, particulièrement à Montréal et à Toronto. Le gouvernement a voulu agir rapidement et a lancé un sommet national sur les vols de véhicules, qui semble avoir engendré des résultats. Je suis allée visiter les installations du port de Montréal et je suis allée visiter les installations de l'Agence des services frontaliers, qui sont tout près du port. Nous avons vu qu'il y avait toute une collaboration entre les services policiers, Équité Association et l'Agence des services frontaliers du Canada pour la fouille de conteneurs. Nous avons vu comment tout cela fonctionne.
Parfois, quand on aborde des sujets à la Chambre des communes, on sent que cela peut avoir des répercussions dans la vraie vie. C'est intéressant. Je me dis que, si cela fonctionne avec les vols de véhicules, pourquoi cela ne fonctionnerait-il pas avec la violence par arme à feu et les gangs? Un sommet national, c'est toujours d'actualité, mais surtout, cela permet à tout le monde, à tous les intervenants, d'être à la même table et d'avoir des discussions pour savoir comment agir par la suite. Cela reste une recommandation intéressante qui peut être mise en œuvre n'importe quand avec peu de moyens. C'est toujours bon d'établir une communication entre tous les intervenants.
Ce qu'on demandait aussi au gouvernement, c'est de se pencher sur le commerce illégal des stupéfiants. Comme je le mentionnais tout à l'heure, il y a toujours un lien avec l'épidémie des opioïdes, qui engendre la violence par arme à feu et le trafic illégal de tabac, notamment. Ce sont toutes des choses qui sont reliées. Il est important d'augmenter les ressources policières pour lutter contre la violence liée aux gangs. On parle souvent de l'importance d'augmenter les effectifs au sein des forces policières qui peuvent faire ce travail. C'est la même chose pour les services de police autochtones. Tout à l'heure, je parlais de la police d'Akwesasne.
Depuis plusieurs années, les services de police autochtones demandent à être reconnus comme des services essentiels. Ils veulent qu'on leur donne plus de moyens pour pouvoir faire leur travail. Je ne cible pas du tout la nation autochtone, mais on sait que cet endroit est un endroit très stratégique entre le Québec, l'Ontario et les États‑Unis où il y a énormément de trafic. Beaucoup de personnes peuvent agir sur ce territoire, mais il faut qu'elles travaillent en collaboration, notamment avec le service de police d'Akwasasne. Dans ce rapport, on demandait qu'il y ait un meilleur financement et une meilleure collaboration. On demandait que le gouvernement du Canada leur donne tout simplement les moyens de leurs ambitions pour agir contre le trafic d'armes à feu, de stupéfiants et de tabac et la traite de personnes.
On le voit avec des migrants qui essaient d'arriver de façon irrégulière. Certains sont décédés en essayant de traverser à cet endroit même. Un contrôle accru est vraiment essentiel.
Ce qu'on demandait au gouvernement, c'est qu'il « fasse enquête sur le besoin de renforcer la sécurité frontalière des opérations commerciales internationales dans le mode ferroviaire et des opérations de transport maritime de marchandises. » Le Bloc québécois a fait un rapport complémentaire à cette étude. Ce que nous recommandions, c'était de bonifier la recommandation 19, en disant qu'il ne s'agit pas seulement de faire enquête sur le besoin, ce qui est assez large, mais plutôt de renforcer la surveillance frontalière.
Il y a énormément de témoins qui sont venus au Comité. Plusieurs d'entre eux, dont le président du Syndicat des Douanes et de l'Immigration, nous disaient que les conteneurs qui arrivent par train et par bateau sont très peu surveillés. Si on peut cacher des voitures là-dedans, on comprendra qu'on peut certainement cacher des armes à feu. Il doit donc y avoir une surveillance accrue. Nous demandions que cette recommandation soit un peu plus renforcée. C'est pourquoi nous l'avons mise dans le rapport complémentaire du Bloc québécois.
À la recommandation 20, on demandait au gouvernement qu'il « ajoute des ressources humaines et financières à l'Agence des services frontaliers du Canada ». C'est donc un peu ironique de constater qu'il y aura une réduction des heures d'ouverture de 35 postes frontaliers au Canada, dont 10 au Québec. C'est ce qu'on voyait cette semaine dans les médias. Au même moment, le président élu des États‑Unis, M. Trump, menace d'expulser des millions de personnes. On peut comprendre que ces gens vont peut-être essayer de venir au Canada de façon irrégulière parce qu'il y a une brèche dans l'Entente sur les tiers pays sûrs qui leur permet de venir sur le territoire canadien. S'ils ne sont pas repérés pendant 14 jours, ils peuvent faire une demande d'asile dans un poste frontalier ou sur le site du gouvernement du Canada de façon tout à fait régulière.
On les invite donc à enfreindre la loi, à entrer au Canada de façon illégale pour ensuite faire une demande tout à fait légale afin de s'installer au Canada. Or, la limite de notre capacité d'accueil est déjà atteinte. En tout cas, c'est le cas au Québec, et on commence à entendre d'autres provinces qui disent que ça commence à être difficile pour elles aussi d'accueillir convenablement ces gens.
Nous disons au gouvernement qu'il faut faire attention. Nous entendons l'écho du prochain gouvernement américain, qui veut peut-être expulser des millions de personnes, et nous n'avons pas de plan à la frontière. Ça fait des années que nous disons qu'il faut davantage d'effectifs, de ressources humaines, et on nous dit qu'on réduit les heures d'ouverture et les effectifs à certains postes frontaliers, dont des postes stratégiques à la frontière canado-américaine. C'est un peu inquiétant de constater ça.
Ce matin, j'avais une rencontre avec le et j'ai abordé le sujet avec lui. Si on déplace ces effectifs, où va-t-on les mettre? Est-ce qu'on veut les déployer ailleurs à la frontière pour prévenir ce scénario? J'ai posé cette question au ministre à la Chambre à plusieurs reprises et on me disait que tout allait bien pour l'instant et que, quand il y aurait une crise, on la gérerait. C'est toujours le problème de ce gouvernement. Au lieu d'anticiper les problèmes et les crises, il attend que ça lui éclate dans la face avant d'agir. À ce moment, il est toujours un peu trop tard. C'est dommage. Dans ce rapport, qui date d'avril 2022, on demandait déjà l'ajout de ressources pour l'Agence des services frontaliers du Canada. Cela n'a toujours pas été fait. En tout cas, c'est ce que le Syndicat des Douanes et de l'Immigration nous dit.
À la recommandation 22, on demandait que le gouvernement « ajoute une liste et des définitions normalisées des armes à feu prohibées dans le Code criminel du Canada, en mettant l'accent sur la simplicité et l'uniformité ».
C'est tout le contraire que le gouvernement a décidé de faire avec le projet de loi en proposant une définition des armes à feu prohibées de façon évolutive. Il est difficile à expliquer au commun des mortels ce que cela veut dire. En gros, ça veut dire qu'on interdit les armes à feu qui n'existent pas encore. Celles qui sont déjà en circulation, elles peuvent le rester, mais les nouvelles armes à feu qui seront créées seront interdites. Alors, les manufacturiers se disent qu'ils ne créeront pas des armes à feu qui répondent à ces critères. Ils contournent déjà la loi. Alors, à mon avis, la façon dont on a procédé n'a pas servi à grand-chose.
On a été obligé d'adopter cette proposition parce que, ce qui était proposé avant, c'était encore pire. Le gouvernement proposait d'ajouter une liste d'un peu plus de 1 000 armes à feu dans le Code criminel. Avec une liste interminable d'armes à feu, il y aurait eu un cafouillage total au moment de faire des modifications dans le Code criminel. Il ne semble pas y avoir de solution miracle, mais celle-là n'était pas idéale. Comme je le disais, on laisse en circulation des armes à feu qui peuvent être extrêmement dangereuses, qui peuvent être utilisées à des fins malhonnêtes.
On sait qu'il y a des gens qui sont respectueux de lois. Je me permets de le mentionner. Depuis des années, il y a des propriétaires d'arme à feu qui ont toujours fait ce qui leur était demandé et qui prennent bien soin de leurs armes à feu. Ils ne sont pas un problème pour la société. On entend toujours l'argument selon lequel ce sont les armes illégales, les criminels et les gangs de rue qui font du grabuge et que ce sont les honnêtes propriétaires d'armes à feu qui écopent. Cela dit, quand on décide d'avoir une arme à feu, il faut être conscient qu'il y a des réglementations relatives à cela et qu'il faut être prudent.
Alors, je pense qu'il est toujours bon d'avoir des réglementations et des lois pour les gens qui décident d'avoir un objet qui peut enlever la vie d'une personne dans leur maison. Toutefois, il est vrai que cela peut avoir l'air contradictoire de laisser la porte ouverte aux criminels, au trafic d'armes à feu et de toujours s'en prendre aux propriétaires respectueux des lois.
La façon dont avait procédé le gouvernement, c'était de mettre tout cela dans le même paquet. Même si certaines de ces armes étaient utilisées pour la chasse, le gouvernement les a incluses dans son projet de loi afin de les interdire. Des gens sont venus nous dire en comité que des armes à feu comme la SKS sont utilisées dans des communautés autochtones pour la chasse depuis des années. Même si des meurtres de masse ont été commis avec une SKS, la question était de savoir si on doit interdire cette arme. C'est pour cette raison que nous demandions au gouvernement de créer un comité consultatif avec des experts indépendants.
Je me rappelle qu'à la fin des travaux parlementaires au mois de juin 2023, en revenant chez moi, j'avais écrit un courriel à l'équipe du pour recommander des noms de personnes et d'experts, qui pourraient faire partie du comité consultatif. On me disait que ça s'en venait, qu'on allait prendre mes suggestions. J'avais donc espoir que ça s'en venait bientôt, mais, depuis, il n'y a pas de son, pas d'image. Ça fait un peu plus d'un an.
On se rappelle qu'il y a eu un changement de ministre à peu près un mois plus tard, en juillet 2023. Alors, je comprends que cela peut entraîner des délais, mais, encore aujourd'hui, rien ne s'est produit. Il y a des groupes qui continuent de sonner l'alarme. D'ailleurs, je rencontre un peu plus tard aujourd'hui l'organisme PolySeSouvient qui dit n'avoir reçu que la moitié de tout ce qui lui avait été promis.
Je reviens sur le fameux programme de rachat des armes à feu. C'est une bonne idée, mais si on peut vendre son arme au gouvernement pour aller s'en racheter une qui fait exactement le même travail, ça ne sert à rien et on dépense l'argent des contribuables pour rien. Alors, il y a encore énormément de choses à faire.
L'Association de police de l'Ontario a écrit une lettre au et au plus tôt cette semaine. Le du Bloc québécois en a reçu une copie. Elle dit qu'il y a un afflux assez important d'armes illégales qui arrivent au Canada. Alors, il faut s'y pencher. Il y a tellement de questions qui ne sont pas encore pas réglées relativement aux armes à feu.
J'aime bien le nouveau ministre de la Sécurité publique. Je lui fais confiance. Nous avons de bonnes conversations, lui et moi, mais, depuis qu'il est en poste, c'est comme si les choses n'avançaient pas. C'est dommage parce que nous avons fait notre travail législatif parlementaire en tant qu'opposition. Ce que nous pouvions faire, nous l'avons fait. Là, c'est dans le camp du gouvernement. Cela prend des mesures réglementaires. Il n'y a que le gouvernement qui peut agir en ce sens et il ne le fait pas. C'est dommage parce qu'il s'est fait élire à plusieurs reprises en disant qu'il allait effectuer un meilleur contrôle des armes à feu. Là, il va peut-être perdre le pouvoir bientôt et ce ne sera toujours pas fait. C'est dommage pour les personnes qui y croyaient, comme les femmes de l'organisme PolySeSouvient, qui se battent depuis bientôt 35 ans. Elles ne verront pas le jour de ces fameuses réglementations. C'est extrêmement dommage.
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Madame la Présidente, comme toujours, c'est pour moi un honneur de prendre la parole à la Chambre sur la question de la violence, de la violence armée et de la protection des collectivités.
Je voudrais commencer par dire à Kaylie Smith, qui a 16 ans et vit à Cobalt, que nous l'aimons. Elle a récemment subi un traumatisme horrible: elle a été victime d'une tentative de féminicide dans notre collectivité de Cobalt. Je tiens à remercier les premiers intervenants, la police et tous ceux qui se sont mobilisés pour elle. Elle va s'en sortir, mais ce qui m'a frappé après cet horrible acte de violence, c'est la façon dont notre collectivité s'est rassemblée, non dans la rage, mais pour comprendre que nous devons être là pour nous aider les uns les autres. Nous aimons Kaylie; elle va s'en sortir.
Les meilleurs spectacles de marionnettes politiques que j'ai vus au cours de mes 20 années au Parlement ont porté sur la question des armes à feu et de la sécurité. Mes collègues libéraux et conservateurs sortent leurs épouvantails, ils sautent sur place et lancent des pierres et des slogans. Aujourd'hui, nous débattons d'un rapport qui remonte à deux ans. C'est un excellent rapport, un rapport marquant, mais jusqu'ici, personne n'a voulu y donner suite. Le but visé est d'interrompre les travaux du gouvernement, ce qui explique que nous nous retrouvions soudainement à traiter la question des armes à feu et des gangs, un sujet pour lequel nous avons besoin d'une stratégie.
Je voudrais parler de la situation actuelle dans le Nord de l'Ontario, où nous constatons des niveaux de violence armée jamais vus. Il est difficile de déterminer comment nous en sommes arrivés là. Le Canada rural a subi trois types de préjudices qui ont entraîné le niveau de violence sans précédent que nous observons actuellement.
Quand je parle de violence, je parle de jeunes membres de gangs qui viennent dans de très petites collectivités comme Kirkland Lake et Timmins, sur la côte de la baie James, pour s'en prendre aux personnes souffrant de toxicomanie. Il y a dix ans, nous avons eu affaire aux Hells Angels. C'était des gangs organisés, importants, mais aujourd'hui, ce sont des gangs qui sont plutôt chaotiques. Lorsque je m'entretiens avec des travailleurs de première ligne et des agents de la Police provinciale de l'Ontario que je connais depuis des années, ils me disent qu'ils cherchent simplement à survivre et à rentrer chez eux en fin de journée. Nous n'avons jamais vu cela auparavant dans le Nord de l'Ontario.
Les premiers intervenants ne savent pas ce qui les attend lorsqu'ils reçoivent un appel d'urgence. J'ai parlé avec des intervenants de première ligne en santé mentale qui, lorsqu'ils se rendent chez des gens pour essayer de sauver des vies, ont souvent besoin de gilets pare-balles et de renforts parce qu'ils ne savent pas s'ils auront affaire à des gangs. Ils ne savent pas sur quoi ils vont tomber.
Nous pouvons adopter une approche très simpliste et reprocher au de Papineau sa politique laxiste en matière de criminalité, et puis nous procurer deux ou trois autocollants des conservateurs qui disent que nous allons lutter contre la criminalité, faire purger les peines, abolir la cire et tout le bla-bla, ou nous pouvons expliquer comment nous nous retrouvons dans une situation qui expose nos collectivités au chaos et à la violence prédatrice.
Il y a d'abord le renoncement qui a débuté sous Brian Mulroney, puis qui a pris toute son ampleur sous Paul Martin qui a renoncé à agir en matière de logement. Plus jeune, j'ai travaillé avec des hommes qui sortaient de prison. J'ai travaillé avec des réfugiés. J'ai travaillé avec des toxicomanes dans la rue. La première chose à faire était de leur trouver un logement, et le premier logement que nous leur trouvions, c'était dans les pensions moches des quartiers moches de South Riverdale. Si nous pouvions les y loger et les faire dessouler, ne serait-ce qu'un mois, nous pouvions les inscrire sur la liste des candidats à un logement social.
Je me souviens de mon bon ami Robert, qui avait un problème de dépendance à un point que je n'avais jamais vu. Je ne pensais pas qu'il tiendrait jusqu'à la fin du mois, mais nous avons fini par lui trouver un logement. Robert a coûté très cher au système de santé. Tous les soirs, nous finissions aux urgences, dans les services psychiatriques ou des cliniques de désintoxication. Nous lui avons trouvé un logement sûr dans une pension pourrie. Nous lui avons trouvé un logement sûr dans le système public. Robert a encore vécu 20 ans et n'est plus jamais allé à l'hôpital.
C'était le résultat de l'investissement public dans le logement, et le grand mensonge...
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Madame la Présidente, je parlais des politiques qui existaient à l'époque de Brian Mulroney et de Paul Martin, quand nous avions des investissements dans le logement social. Paul Martin a dit à l'époque un énorme mensonge sans sourciller: il a déclaré que le secteur privé prendrait la relève et qu'il construirait tous les logements qu'il nous fallait. Cela ne s'est pas produit, et des gens ont commencé à être abandonnés à leur sort. Comment cela a-t-il mené à la situation actuelle? C'était un ouragan qui se déplaçait lentement. D'année en année, peu à peu, la crise du logement et la crise des sans‑abri ont empiré au point qu'aujourd'hui, 235 000 Canadiens font face à l'itinérance.
Ce fut la première étape de l'érosion de nos collectivités. La seconde a été la crise des opioïdes. Nous savons qu'elle a commencé avec Purdue Pharma et l'homologation de l'OxyContin entre le milieu et la fin des années 1990 au Canada, en dépit de l'augmentation massive de la quantité d'opioïde dans chaque comprimé. Le médicament aurait dû être classé dans une catégorie restreinte, mais ce ne fut pas le cas. Pourquoi l'OxyContin a-t-il été si déterminant? Ce n'est que vers 2008 ou 2009 que nous avons commencé à voir de terribles ravages dans nos collectivités. La crise des opioïdes faisait rage au Kentucky et en Virginie-Occidentale depuis 10 ans, et des mégaprocès étaient intentés contre Purdue Pharma qui, par ses pratiques prédatrices, exploitait à outrance ce prétendu médicament depuis 10 ans.
Le gouvernement de l'époque, celui de Stephen Harper, n'a prêté aucune attention à ce qui s'infiltrait par la frontière. Je me rappelle qu'en 2008‑2009, des personnes ont commencé à développer une dépendance. Des personnes qui allaient chez le médecin parce qu'elles avaient mal au poignet, ou qui se rendaient chez le dentiste pour faire soigner une dent de sagesse se voyaient prescrire de l'OxyContin. Des personnes que rien ne prédisposait à développer une toxicomanie sont devenues toxicomanes. Dans nos petites localités, les gens n'allaient pas dans la rue pour se procurer de l'héroïne; on leur a prescrit de l'OxyContin et elles ont développé une dépendance. Quand le gouvernement fédéral est intervenu et a banni l'OxyContin, en 2011 ou 2012, il y avait déjà un grave problème de dépendance aux opioïdes dans des groupes démographiques qui n'avaient jamais été touchés par cela auparavant.
C'est alors que le fentanyl a fait son apparition. Je me souviens du premier décès dû à cette drogue dans notre région. Je me souviens de ce jeune homme et de sa famille. Nous avons vraiment été pris au dépourvu, car, encore une fois, personne dans l'appareil gouvernemental fédéral, sous Stephen Harper, ne se souciait des effets du fentanyl.
Au cours des quatre dernières années, il y a eu plus de 21 000 décès dus aux opioïdes. Voilà où nous en sommes. Au pays, aucune collectivité n'a été épargnée. Toutes les localités ont souffert. Le nombre de sans‑abri a augmenté, et la toxicomanie aussi. Le fentanyl et les autres drogues du même genre ont eu un effet profondément déstabilisant à un moment où le gouvernement se retirait des services de santé mentale et abandonnait à leur sort les personnes qui avaient besoin de soutien.
C'est ce qui nous a conduits à la crise liée à l'abandon des programmes de base et de santé mentale, à la crise des opioïdes et à l'incapacité d'installer dans des logements sûrs des gens qui, pour la plupart, font partie de la population visée par les gangs qui sont de plus en plus violents et dangereux. Nous avons besoin d'une stratégie permettant de s'attaquer à ces problèmes, mais nous n'en avons pas. Ce que les conservateurs nous proposent, ce sont des slogans à l'emporte-pièce. Ils disent qu'ils vont combattre la criminalité.
Il y a ensuite ce que nous avons entendu à maintes reprises dans les témoignages. Myron Demkiw, chef du service de police de Toronto, a parlé de la nécessité d'un approvisionnement sûr et de services complémentaires. Le député qui vit dans la grosse maison de Stornoway a joué au pyromane avec la crise des opioïdes dans toutes nos collectivités en affirmant une chose totalement fausse, à savoir qu'un approvisionnement sûr signifie que le distribue de la drogue dans la rue. Nous n'avons pas besoin de slogans et de propos incendiaires. Nous avons besoin de solutions. Nous devons garder les gens en vie. C'est la première chose à faire. Nous devons également donner à la police les moyens de poursuivre les gangs prédateurs.
Ce que je n'ai pas vu chez les libéraux, c'est la capacité à cibler les gangs qui entrent et à les faire sortir. C'est en effet l'un des problèmes qui m'ont été présentés dans les communautés des Premières Nations du Nord. Les gens veulent pouvoir maintenir l'ordre dans leurs communautés et protéger celles-ci. Lorsqu'un individu arrive dans une communauté accessible par avion pour y vendre du fentanyl alors qu'il n'y est jamais venu auparavant, les dirigeants de la communauté veulent avoir l'autorité nécessaire pour dire: « Mon pote, tu n'entres pas; nous n'allons même pas te laisser descendre de l'avion. »
Dans les communautés du Nord où on peut monter dans l'avion avec son sac pour se rendre à Fort Albany, Attawapiskat ou Neskantaga, on peut transporter autant de fentanyl qu'on veut. Par contre, on ne peut pas monter avec un sac à bord d'un avion d'Air Canada sans être fouillé. Dans le territoire visé par le traité no 9, les gens veulent que Transports Canada leur donne l'autorité voulue pour soumettre à un contrôle de sécurité une personne qui prend l'avion pour se rendre dans l'une des communautés accessibles par avion afin de s'assurer qu'elle ne transporte pas d'armes à feu ou de fentanyl. C'est simple. Il s'agit d'assurer la sécurité des personnes.
Je veux retourner dans mon coin de pays, dans les communautés que je représente, et dire aux agents de police qui ont travaillé pendant 35 ans dans des petites villes canadiennes qu'ils peuvent rentrer chez eux à la fin de la journée sans craindre pour leur sécurité. Je veux dire aux travailleurs de première ligne qu'il ne devrait pas être nécessaire, lorsqu'ils répondent à une demande d'intervention, de porter un gilet pare-balles et de prévoir la présence de deux voitures de patrouille de la Police provinciale de l'Ontario à la porte parce que des gangs de prédateurs ont pris le contrôle du complexe d'habitation visé par l'intervention. Telle est la réalité dans les petites villes du Canada, et on ne parle pas de solutions, mais d'excuses.
Une chose qui m'inquiète beaucoup, c'est que les solutions de mes collègues conservateurs ne fonctionnent que si nous n'avons pas de mémoire. Je me souviens de l'époque où Vic Toews était ministre de la Sécurité publique. Certains députés ne se souviennent peut‑être pas de lui. Vic Toews a été reconnu coupable d'avoir enfreint la Loi électorale du Canada. Malgré cette tache à son dossier, Stephen Harper l'a essentiellement nommé à la tête du ministère de la Justice. Vic Toews a présenté le projet de loi qui allait obliger les entreprises de télécommunications à créer des portes arrière sur tous les téléphones cellulaires des Canadiens afin de pouvoir les espionner. Les conservateurs accusent le d'espionner les Canadiens. Le premier ministre est un véritable amateur comparativement à ce que Vic Toews allait faire. Il allait carrément brimer les libertés civiles de tous les Canadiens afin de pouvoir écouter leurs appels téléphoniques. Ce même Vic Toews a ensuite été reconnu coupable d'avoir enfreint les lignes directrices sur les conflits d'intérêts pour avoir obtenu des contrats pour des groupes qui cherchaient à obtenir réparation d'une décision à laquelle il avait participé en tant que ministre d'État. Parlons d'affaires louches.
Je mentionne Vic Toews parce qu'il s'est levé un jour à la Chambre pour dire aux députés de l'opposition que s'ils ne se rangeaient pas du côté des conservateurs, cela voulait dire qu'ils étaient du côté des adeptes de pornographie juvénile. C'est à cette époque qu'il a supprimé 1 100 postes d'agents frontaliers dont le travail consistait à empêcher l'entrée au pays de trafiquants de fentanyl, d'armes à feu, de prédateurs et de matériel de pornographie juvénile. Rappelons‑nous ce qu'a dit Jean‑Pierre Fortin, à l'époque où il était président national du Syndicat des douanes et de l'immigration: les mesures prises par le gouvernement Harper pour réduire la sécurité à la frontière font en sorte qu'il y a « davantage de pornographie juvénile qui entre au pays, davantage d'armes, de drogues illégales qui traversent nos frontières, sans parler des terroristes, des prédateurs sexuels et des criminels endurcis. » Il n'y a pas de quoi s'en vanter, mais c'est la réalité dont l'actuel gouvernement libéral a hérité en raison des compressions de Harper. À l'époque, Vic Toews disait qu'il ne s'agissait que de propos alarmistes.
Vic Toews a réduit de moitié l'unité du renseignement sur la sécurité frontalière. Comment allions‑nous nous défendre contre les gangs criminels internationaux après cette réduction du service de renseignement? Il a réduit les équipes de chiens renifleurs. Ce n'est pas sorcier. Ces équipes ne sont pas si dispendieuses, mais elles peuvent indiquer où se trouvent les drogues. Stephen Harper s'en fichait. Il a congédié ces gens parce que cela allait permettre d'économiser de l'argent.
Par conséquent, quand les conservateurs prétendent qu'ils vont combattre la criminalité et blablabla, rappelons‑nous ce qu'ils ont fait. Rappelons-nous qu'ils ont supprimé les programmes de prévention de la criminalité qui aidaient les collectivités à maintenir les gangs à l'écart et à soutenir leurs citoyens.
Souvenons‑nous de Tony Clement. Il a détourné 50 millions de dollars destinés à la sécurité frontalière vers son bureau personnel pour les distribuer. Qu'en a‑t‑il fait?
Il a payé pour un bateau coulé. Ce n'était pas une bonne utilisation de l'argent. Il y a eu les kiosques de Muskoka; il construisait des kiosques dans toutes les zones rurales de sa circonscription. Il a construit un faux lac. Muskoka possède les plus beaux lacs du pays, à l'exception de ceux de . Mais avec Tony Clement, les lacs n'étaient pas assez beaux. Il lui fallait créer un faux lac. Je me souviens de « Steamboat Tony ». En voilà un autre qui s'est fait descendre en flammes en raison de son mépris des règles d'éthique.
Nous ne prendrons pas le temps de rappeler toutes les violations des règles d'éthique aussi sombres que notoires qui ont été commises par le gouvernement Harper. Je mentionne Tony Clement parce que Stephen Harper a pensé que c'était une excellente idée de prendre l'argent destiné à la sécurité des frontières pour protéger les Canadiens et de le donner à Tony Clement pour qu'il achète des épaves à Muskoka. Imaginez ce qui va se passer avec le gars qui habite à Stornoway, s'il est un jour élu.
L'autre chose qui me préoccupe vraiment, c'est que nous devons nous pencher sur le grave problème de la violence armée et des gangs. Les libéraux ont manqué leur coup mille fois sur ces questions. Je veux pouvoir rentrer chez moi, dans le Nord de l'Ontario, et dire à nos travailleurs de première ligne et aux familles qui souffrent à cause de la toxicomanie qu'ils sont en sécurité et que nos collectivités ne seront jamais le théâtre de ce genre de violence.
Je ne peux pas le leur garantir aujourd'hui, et cela m'inquiète. Cela m'inquiète quand je vois ce qui arrive à des collectivités où les gens s'entraident et veillent les uns sur les autres. Les collectivités ne peuvent pas s'en sortir seules. Si nous parlons de la crise des sans-abri aux municipalités du Nord, elles nous demanderont: « Où est le gouvernement fédéral? ». Si nous leur parlons de la crise des opioïdes, elles diront que les propos du député qui vit à Stornoway nous révèlent qu'il s'apprête à saboter les efforts qu'elles déploient pour sauver des vies.
Si nous parlons aux policiers de Timmins ou de la Police provinciale de l'Ontario, ils nous diront que nous ne pouvons pas nous sortir de cette crise par des arrestations. Elle est complexe. Je suis fier des personnes qui sont en première ligne dans ma région, comme les Mushkegowuk Fire Keepers, qui parcourent les rues de Timmins pour sauver des vies et maintenir la sécurité. C'est un programme que nous avons lancé dans Timmins—Baie James. Ce devrait être un programme national, dans les zones urbaines où vivent des populations autochtones et où des gens devraient arpenter les rues afin d'y assurer la sécurité de la population, qui mérite mieux que ce spectacle de guignol politique.
Au lieu de parler de ces sujets, ce matin, les conservateurs parlaient du fusil de chasse de grand-papa. Ce qu'ils disent est absolument faux. Je suis un propriétaire d'armes à feu. Mon épouse aussi. Imaginez le député de Stornoway dans les bois. Il dit que l'on cherche à retirer aux Canadiens leur fusil de chasse. Or, c'est faux.
Le gouvernement s'attaque aux armes d'assaut qui tuent des gens. Il va s'attaquer aux armes de poing qui traversent la frontière. Dans ses derniers mensonges, le type qui a utilisé des photos de Serbie et de Malaisie en faisant croire que c'étaient des photos prises au Canada, et des photos de chasseurs de l'Oklahoma aussi, a déclaré qu'il allait défendre les simples chasseurs qui sortent avec leurs casquettes orange. Ce qu'il dit est totalement faux. Des gangs vendent du fentanyl un peu partout au pays, et nous devons régler ce problème. Le gouvernement n'a pas l'intention de s'en prendre à grand-papa.
Les conservateurs se livrent à de la désinformation. Les libéraux, avec leur spectacle de guignol, ne savent même plus comment répliquer. Quand je retourne chez moi, je dois pouvoir dire à mes concitoyens que nous veillons sur leur sécurité, que nous sauverons la vie des familles et que nous rétablirons l'équilibre avec les services complets dont la police parle.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec mon collègue l’honorable député de .
Ce 6 décembre marquera le 35e anniversaire du massacre de Polytechnique à Montréal, une tragédie qui a marqué à tout jamais ma communauté. Ce sont 14 femmes qui ont été brutalement assassinées avec une arme d’assaut simplement parce qu’elles étaient des femmes. Cet événement demeure un rappel poignant des dangers que représente la haine, particulièrement lorsqu’elle est associée à un accès facile à des armes à feu comme le Ruger Mini‑14, une arme semi-automatique créée pour le champ de bataille et non pour nos rues.
Alors que le Québec et le pays tout entier se préparent à commémorer ce sombre anniversaire, nous devons travailler pour renforcer nos lois sur le contrôle des armes à feu, des armes d’assaut et des armes de poing, et non remettre ces armes dans nos rues comme le demandent incessamment les députés du Parti conservateur. Je ne sais pas ce qu'en pensent mes collègues, mais moi, la culture du gun à l’américaine, je n’en veux pas. Les survivantes et les activistes de PolySeSouvient n'en veulent pas non plus. Je continuerai de travailler avec elles tous les jours pour m’en assurer.
Soyons très clairs. Il y a encore du travail à faire et je suis déterminée à continuer de faire ce travail. Il faut travailler pour un contrôle des armes à feu plus strict, non seulement pour honorer la mémoire des victimes, mais aussi pour prévenir d’autres tragédies comme Polytechnique et pour agir concrètement pour protéger la vie et la sécurité de tous et de toutes. C’est notre devoir en tant que gouvernement fédéral. Nous ne voulons pas d’autres tueries de masse.
[Traduction]
J'ai grandi à quelques rues de l'École polytechnique. La nuit où 14 femmes ont été tuées par balles, en 1989, je n'étais qu'une petite fille. J'attendais que mon père rentre à la maison, ce qu'il n'a pas fait. Il était tard, la nuit tombait, et j'attendais près de la porte. C'était avant que tout le monde se promène avec un téléphone portable. Lorsqu'il est rentré, j'ai vu la tête qu'il faisait. Il était là ce soir-là, devant l'École polytechnique. Il avait vu les corps être chargés dans les ambulances. Quand je lui ai demandé pourquoi une telle chose était arrivée, comment elle avait pu arriver, je n'ai pas eu de réponse. Que dit-on à une fillette au sujet d'un féminicide?
Lorsque j'ai été élue pour la première fois, j'ai promis à mes concitoyens de faire du resserrement du contrôle des armes à feu une priorité dans mon travail à Ottawa, et c'est ce que j'ai fait. Depuis, le gouvernement a interdit 1 500 modèles d'armes d'assaut, y compris le fusil qui avait été utilisé il y a 35 ans à Polytechnique. Je soutiens la demande de PolySeSouvient de mener à bien le travail qui a été entamé.
Les armes d'assaut ont leur place sur le champ de bataille, pas dans notre milieu de vie, même si les conservateurs sont prêts à tout pour ramener ces armes dans nos collectivités. En faisant le sale travail du lobby des armes à feu au Parlement, ils montrent leur vrai visage. Ils sont faibles en matière de sécurité et laxistes en matière de criminalité.
Ils sont faibles également pour ce qui est de la sécurité de nos frontières, puisqu'ils ont notamment voté contre l'augmentation de l'enveloppe destinée à l'application de la loi à la frontière. Les forces policières et les agents des services frontaliers ont clairement indiqué, à de multiples reprises, que les mesures que nous mettons en œuvre pour renforcer nos frontières sont essentielles pour endiguer l'afflux d'armes à feu de contrebande. Lorsque les conservateurs parlent de l'importance de protéger nos frontières, ils devraient se rappeler que, lorsqu'ils étaient au pouvoir, ils ont amputé le budget à cet effet. Depuis, le gouvernement actuel a investi près de 1,5 milliard de dollars dans le contrôle et la sécurité des frontières, ainsi que dans le maintien de l'ordre à la frontière.
Nous investissons dans des stratégies de prévention des gangs. Nous avons renforcé la capacité de la GRC à dépister les crimes commis avec des armes à feu et à mettre en place un système national de signalement de l'achat illégal d'armes à feu. Nous avons également doté la GRC et à l'Agence des services frontaliers du Canada de ressources supplémentaires pour lutter contre la contrebande et le trafic transfrontalier d'armes à feu.
Pour prévenir la violence armée et contribuer à endiguer le flux d'armes à feu qui franchissent nos frontières en contrebande, nous avons conclu 82 accords avec des municipalités et des communautés autochtones.
Il y a 2 ans, nous avons interdit l'importation, la vente et l'achat d'armes de poing. Cela signifie qu'il est interdit de faire entrer des armes de poing au pays. Cela signifie qu'il est légalement interdit aux magasins de vendre des armes de poing. Cela signifie que les gens ne peuvent pas acheter d'armes de poing. Les armes de poing ne servent pas à chasser: elles servent à tirer sur d'autres personnes. Par l'intermédiaire des gangs, elles se retrouvent entre les mains des jeunes. Elles se retrouvent entre les mains de personnes qui ont peur et qui pensent avoir besoin d'en porter une pour se sentir en sécurité.
Les statistiques montrent que les gens ne sont pas plus en sécurité lorsque les armes à feu prolifèrent, au contraire. Des armes de poing sont en cause dans plus de la moitié des crimes violents commis avec des armes à feu. Les conservateurs aiment parler de la police et citer de façon sélective certains syndicats de policiers, mais nous savons que le chef des chefs de police est favorable à nos mesures de contrôle des armes à feu et à notre interdiction de vendre et d'importer des armes de poing.
Je ne pense pas que nous puissions fermer les yeux sur la réalité au sud de notre frontière. Pour la troisième année consécutive, la violence avec arme à feu est la principale cause de mortalité pour les enfants et les adolescents aux États‑Unis. Ce n'est pas la culture que nous voulons importer au Canada. Je suis mère, et l'idée que les conservateurs et le promettent d'inonder les rues d'armes dangereuses me révolte.
[Français]
C'est avec une arme de poing qu'en 2017 un homme a fait irruption dans la grande mosquée de Québec. Il a pris la vie de six innocents et en a blessé cinq autres. J'ai pu visiter la mosquée. Même de nombreuses années plus tard, la peine est toujours aussi grande, aussi lourde.
Nous leur devons de faire tout en notre pouvoir pour prévenir d'autres horreurs de ce genre. C'est pour cela que nous avons banni la vente, l'achat et l'importation des armes de poing partout au Canada. Quand je me promène dans les rues de ma communauté, quand je me promène à Côte-des-Neiges, les mères de famille m'arrêtent et me parlent de leurs inquiétudes. Elles ressentent l'augmentation des crimes impliquant des gangs et impliquant des armes à feu. Elles veulent retirer plus d'armes de nos rues et non pas en remettre comme le demande le Parti conservateur tous les jours et comme le promet le conservateur, s'il est élu.
C'est pour la sécurité de nos collectivités, c'est pour la sécurité de nos enfants que nous agissons afin de contrôler davantage les armes à feu ici, au Canada.
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Monsieur le Président, je remercie la députée d' de partager son temps de parole avec moi. J'ai bien aimé ses observations sur le fond de la question et sur le rapport, qui est très important. Elle a expliqué avec passion l'importance de ce rapport et les liens étroits existant entre ce dossier et sa collectivité.
Je vais saisir cette occasion pour expliquer pourquoi, à mon avis, nous débattons aujourd'hui de ce rapport à la Chambre. Pour cela, je dois d'abord décrire ce qui se passe actuellement au comité de la sécurité publique. Les membres du comité, à l'exception des conservateurs, tentent d'entreprendre une étude sur les activités d'ingérence étrangère menées par la Russie et l'Inde. Les conservateurs qui siègent au comité ont eu recours à une foule de tactiques, comme le dépôt de nouvelles motions ou des manœuvres d'obstruction, pour bloquer toute étude sur l'ingérence étrangère. Ils ont parfois réussi, mais pas toujours.
Ce que les conservateurs ont fait aujourd'hui est vraiment intéressant. Le rapport a été déposé à la Chambre par le regretté Jim Carr, qui présidait le comité à l'époque, il y a plus de deux ans et demi, soit le 25 avril 2022. Ce qui est encore plus étonnant, c'est que ce rapport n'a jamais suscité la controverse, puisqu'il a été adopté à l'unanimité par le comité de la sécurité publique. Tout le monde l'approuvait.
Pour ceux qui nous regardent à la maison, je précise que des rapports sont constamment déposés à la Chambre. Il est très rare qu'ils fassent l'objet d'une motion d'adoption comme celle‑ci, mais c'est ce qui arrive aujourd'hui. Quiconque a suivi les délibérations au cours des deux derniers mois a sans doute remarqué que les conservateurs le font souvent ces temps-ci, et ce, simplement pour ralentir le Parlement et rendre son fonctionnement très difficile, voire pour le paralyser carrément.
Ce qui est intéressant de souligner, c'est que non seulement les conservateurs ont utilisé la motion d'adoption pour faire cela, mais ils ont aussi ressorti un rapport qui a été déposé à la Chambre il y a plus de deux ans et demi et qui avait fait l'objet d'un vote unanime. Ils ont ensuite proposé un amendement qui ne les intéressait manifestement pas au moment du dépôt initial du rapport, sinon, ils n'auraient pas voté à l'unanimité pour son adoption.
J'ai mis en doute les motifs du député qui a proposé l'amendement. Dans cet amendement, les conservateurs ajoutent une longue liste de points. Premièrement, ils veulent renvoyer le rapport au comité, alors qu'il s'agit d'un rapport adopté à l'unanimité qui a été envoyé à la Chambre il y a deux ans et demi. Ils prétendent ne pas être satisfaits de ce rapport et ils veulent que le comité se penche de nouveau sur la question.
Les conservateurs veulent que le comité tienne quatre nouvelles réunions, qu'il convoque le et qu'il invite l'association des policiers de Toronto, le syndicat des policiers de Surrey, l'Association canadienne des sociétés Elizabeth Fry et la Société John Howard du Canada. La raison pour laquelle c'est important, c'est qu'un ordre de la Chambre, qui serait formulé par le biais de la motion, ordonnerait au comité de faire ce travail. Le comité devrait alors mettre fin à ses travaux en cours et se plier à l'ordre de la Chambre.
Je rappelle à mes collègues la façon dont j'ai présenté, au début de mon intervention, ce qui se passe au sein du comité. Comme les conservateurs n'arrivent pas à empêcher le Comité de mener l'étude sur l'ingérence étrangère, ils en profitent pour amender un rapport adopté à l'unanimité il y a deux ans et demi pour demander au Comité d'entreprendre de nouveaux travaux, ce qui retarderait encore plus le travail qu'il est censé faire sur l'ingérence étrangère.
La question suivante s'impose: pourquoi les conservateurs déterrent-ils un rapport vieux de deux ans et demi et y apportent-ils un amendement majeur qui oblige le comité à faire tout le travail pour éviter de parler de l'ingérence étrangère de l'Inde et de la Russie?
Parallèlement, le refuse d'obtenir une habilitation de sécurité. Tous les autres chefs de parti politique de la Chambre ont une habilitation de sécurité. Ils utilisent les renseignements qu'ils reçoivent lorsqu'ils obtiennent cette habilitation de sécurité pour assurer la sécurité de leurs députés, de leur parti et de l'ensemble des Canadiens. Le chef de l'opposition est le seul chef de parti politique qui refuse même de demander une habilitation de sécurité. Pourquoi? On a aussi appris que la course à la chefferie du Parti conservateur, à l'issue de laquelle il a été élu, aurait fait l'objet d'ingérence de la part d'agents étrangers.
Voici ce que nous savons. Nous savons que le refuse d'obtenir une habilitation de sécurité ou même d'en faire la demande. Nous savons que le Parti conservateur aurait fait l'objet d'ingérence de la part d'acteurs étrangers, et nous savons que les députés conservateurs qui siègent au Comité de la sécurité publique et nationale sont prêts à ressortir un rapport vieux de deux ans et demi qui a été adopté à l'unanimité et à soumettre des amendements importants qui forceraient le Comité à effectuer de nouvelles tâches, et ce, pour éviter de poursuivre l'étude sur l'ingérence étrangère. Je pense que je n'ai pas besoin d'en dire plus ni de m'aventurer à tirer une conclusion; la plupart des gens peuvent tirer cette conclusion eux-mêmes.
Que cache le ? Il a des squelettes dans son placard et il sait qu'ils l'empêcheraient d'obtenir une habilitation de sécurité. Les Canadiens ont le droit de savoir de quoi il s'agit et je suis très préoccupé par ce que le chef de l'opposition est prêt à faire pour cacher son passé, mais aussi par le comportement des membres du comité de la sécurité publique qui, en l'aidant à cacher son passé, se font les complices du chef conservateur.
Cela n'a rien d'étonnant, parce que nous savons que les conservateurs sont de bons soldats, du moins une fois qu'ils se font pincer, comme les 18 ou 19 députés qui ont envoyé des lettres pour demander de l'aide au gouvernement sans en parler à leur . Or, un article publié le 20 novembre nous apprend ceci:
Après deux ans sous la gouverne [du chef de l'opposition], de nombreux députés conservateurs affirment qu'ils sont beaucoup moins libres aujourd'hui qu'avant son arrivée.
Celui qui, pendant la course à la direction de son parti, a promis de faire du Canada « le pays le plus libre du monde » garde un contrôle serré sur les faits et gestes des membres de son caucus.
Certains élus ont l'impression de venir au caucus [...]
— et c'est un député conservateur qui a dit ceci —
[...] « pour se faire dire quoi faire et quoi penser » [...]
Ce n'est pas cela, la liberté. Le dit à ses députés ce qu'ils doivent faire et il est le seul à avoir voix au chapitre. Il dit aux quatre députés qui siègent au comité de la sécurité publique de ne pas laisser le comité procéder à l'étude sur l'ingérence étrangère de l'Inde et de la Chine. Il ne veut pas que le comité étudie la question parce qu'il a tellement peur de ce qui pourrait en ressortir.
Si les conservateurs n'avaient rien à cacher et tenaient vraiment à protéger le Canada, ils permettraient que le comité de la sécurité publique mène cette étude afin que la vérité soit révélée et que tous les Canadiens sachent à quoi s'en tenir, surtout à l'approche des élections.
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Monsieur le Président, je suis ici aujourd'hui pour parler du rapport du Comité permanent de la sécurité publique et nationale intitulé « La voie à suivre pour réduire la violence liée aux armes à feu et aux gangs au Canada ».
Ce rapport a été achevé et déposé en avril 2022, il y a déjà deux ans et demi. Nous voulons maintenant débattre de ce rapport et voter sur ce rapport. Toutefois, ce rapport n'est plus valide, car plusieurs informations ont changé depuis deux ans et demi en matière de sécurité publique. Quand on regarde ce qui a été proposé dans le rapport, il faut d'abord noter que le rapport n'était pas unanime et que les trois partis d'opposition ont présenté un rapport complémentaire. En effet, le rapport initial, quoique volumineux, n'était pas satisfaisant pour l'ensemble des partis.
C'est pour cette raison que nous avons proposé aujourd'hui un amendement qui demande de rouvrir cette étude afin de la compléter et d'obtenir des informations beaucoup plus à jour sur la situation en matière de sécurité publique et d'utilisation criminelle des armes à feu au pays. Il faut également obtenir de l'information sur la montée en puissance des gangs de rue dans les différentes villes du Canada.
Nous devons en parler. Nous le savons depuis longtemps, et, depuis les neuf dernières années, il a toujours été clair pour nous que les libéraux et la sécurité publique étaient deux éléments qui ne fonctionnaient pas ensemble. Des mesures ont été prises. Chaque fois, on disait qu'on faisait des investissements, mais, dans les faits, on dépensait de l'argent d'un côté et, de l'autre côté, on modifiait le Code criminel pour diminuer l'impact de la loi sur les criminels.
On peut penser au projet de loi , qui a été mis en vigueur, ou au projet de loi . Le projet de loi C‑75, entre autres, permet à des criminels d'être libérés à plusieurs reprises dans la même journée lorsqu'ils se font interpeller et arrêter. Le projet de loi C‑5 permet à des criminels de purger des peines de prison à la maison en écoutant Netflix plutôt que dans un pénitencier, comme il se doit. La société s'est rendu compte de cela assez vite lorsque ces projets de loi sont entrés en vigueur. La majorité des corps policiers et des groupes de protection des victimes ont dit que ça n'avait pas de bon sens. Le rapport a été déposé il y a deux ans et demi et rien n'a bougé relativement à ce rapport. Pendant ce temps, le gouvernement a mis en place des projets de loi qui ont rendu encore plus problématique la sécurité publique au pays.
Dans le rapport, il y a plusieurs recommandations. Dans une des recommandations, on demande au gouvernement de prendre connaissance du fait qu'il y a un problème de sécurité publique. C'est incroyable. Que le comité soit obligé de dire au gouvernement qu'il doit se réveiller parce qu'on a un problème, c'est déjà assez inquiétant.
De plus, énormément de témoins qui ont comparu devant le comité nous ont dit clairement que le problème de crime armé n'était pas causé par les propriétaires d'armes à feu enregistrées. C'est ce que nous ont dit notamment les représentants de la Toronto Police Association, du Service de police de Toronto et des associations policières du Québec et d'un peu partout au pays. Cela fait longtemps que nous le disons, et les témoins l'ont confirmé.
Malheureusement, dans le rapport principal, les recommandations des policiers n'ont pas été prises en compte. Il a fallu que le Parti conservateur fasse un rapport complémentaire pour mettre en évidence les différentes recommandations de ces organisations, qui expliquent clairement que, dans les rues, les gangs et les criminels utilisent des armes issues du trafic d'armes, principalement en provenance des États‑Unis. Elles disent que plus de 80 % des crimes sont commis avec des armes qui ne sont enregistrées nulle part, qui ont été achetées de façon illégale. Ça, c'est le vrai problème. Le problème principal, il est là.
Plutôt que de s'attaquer au problème principal, les recommandations indiquent qu'il faut enlever les armes à tous les Canadiens qui ont un permis. C'est la fameuse interdiction de 2020, qui visait à retirer toutes les armes à feu. Les libéraux et le Bloc québécois faisaient peur aux citoyens en disant que les honnêtes propriétaires d'armes étaient des criminels. Pendant ce temps, la vraie criminalité se passe dans le noir, en arrière. C'est cela, le problème.
J'ai moi-même un permis d'armes à feu et j'ai des armes. Je suis un honnête citoyen et mes armes sont enregistrées. On fait des vérifications à mon sujet. Je suis membre d'un club de tir. Je fais ce que j'ai à faire. L'ensemble des propriétaires d'armes à feu sont d'honnêtes citoyens. Cependant, les bandits dans les rues de Montréal, qui se promènent avec des fusils cachés dans leur voiture n'ont pas acheté leurs armes au magasin d'armes à feu. Ils les ont achetées sur le marché noir. Ils font leurs crimes avec ces armes et ils s'en foutent.
Il faut comprendre que cela va coûter au moins 3 milliards de dollars pour racheter les armes que les honnêtes citoyens, qui ne font rien de mal, ont à la maison. On pourrait prendre cet argent et l'investir dans des moyens de contrôle pour la police, pour la frontière, afin de vérifier ce qui entre illégalement au pays, en collaboration avec Akwasasne. C'est malheureusement un endroit où il y a beaucoup de trafic d'armes. La réserve fait la jonction avec les États-Unis, l'Ontario et le Québec. On doit mettre les énergies vers le contrôle du trafic d'armes. C'est là qu'on doit mettre l'énergie et l'argent. Il ne faut pas racheter les armes aux honnêtes citoyens, aux chasseurs et aux tireurs sportifs qui n'ont rien fait de mal.
C'est un discours qui tourne depuis des années. On ne vient pas à bout de s'entendre. Je ne sais pas pourquoi cette logique n'entre pas dans la tête de mes collègues libéraux, du Bloc québécois et du NPD. Ils essaient de faire peur au monde, au lieu de dire que c'est ce qu'il faut faire. On doit s'attaquer aux criminels. C'est là qu'on doit mettre l'argent et l'énergie. C'est ce qu'il en est pour la gestion des armes à feu.
Le trafic d'armes, c'est un autre dossier. On parle de criminalité dans les rues, de l'augmentation de la criminalité des gangs de rue surtout. Même les Hells Angels ont peur de ces criminels. Il faut voir à quel point ils sont violents et dangereux. Tous les corps policiers et les groupes de victimes diront qu'il s'agit du problème no 1. J'ai déposé le projet de loi , qui a malheureusement été bloqué par les libéraux et le NPD. Il avait pour objectif de défaire la loi issue du projet de loi . Cette loi est complètement stupide. Elle fait en sorte que les criminels dans les rues, en voyant cela, se sont frotté les mains et ils ont remercié le parce qu'ils pourront maintenant faire ce qu'ils ont à faire comme criminels sans être inquiétés. Au pire, ils purgeront une peine de prison à la maison. Ils prendront une petite pause, boiront une bière, regarderont Netflix, puis retourneront dans la rue, ce ne sera pas trop long. C'est ce qui se passe et nous l'avions prédit.
Nous l'avions dit dans les débats que c'est ce qui allait arriver, comme dans le cas du projet de loi C‑75, et cela arrive. Cela se passe maintenant. Toutes les études qui ont été faites préalablement aux projets de loi C‑5 et n'en parlent pas. C'est pour cela que nous devons rouvrir l'étude du Comité. Il faut aller confirmer ce qui se passe depuis deux ans et demi, depuis l'adoption et l'entrée en vigueur de ces deux lois. La criminalité a explosé. Si on ne le fait pas, le rapport actuel est aussi bien de rester sur une tablette. On n'est vraiment pas à jour. La réalité a changé, et c'est parce que le gouvernement a mis en place des mesures complètement stupides.
Donc, au sujet des armes à feu, du côté conservateur, nous considérons qu'on doit, en bon français, sacrer la paix aux honnêtes citoyens, aux tireurs sportifs et aux chasseurs qui ont leur permis et qui sont surveillés. Premièrement, les lois au Canada sont très strictes. C'est très complexe d'avoir des armes. Quand on les a, on respecte la loi. C'est déjà existant, c'est déjà là. Pourquoi s'attaquer à eux?
Deuxièmement, il faut retourner du côté criminel, renforcer les lois criminelles, défaire les lois issues des projets de loi C‑75 et C‑5, remettre de l'ordre dans le Code criminel pour permettre aux juges et aux policiers de faire leur travail et d'appliquer une justice qui est raisonnable et qui fait que les rues sont sécuritaires. C'est assez simple à comprendre. Tout le reste, ce sont des blabla politiques que je ne comprends pas.
J'ai été trois ans porte-parole en matière de sécurité publique pour les conservateurs. J'ai entendu des gens, des collègues libéraux ou du NPD, dire toutes sortes de choses. Je me suis demandé sur quelle planète vivaient ces gens. Nous ne visons pas dans la même réalité. Disons qu'il y a des réalités virtuelles au Canada. Nous n'avons pas tous les deux pieds sur le terrain.
Revenons au rapport et aux recommandations. L'opinion complémentaire des conservateurs allait dans le sens de ce que je dis aujourd'hui. C'est ce que nous voulons. C'est ce que les corps policiers veulent. Les groupes de victimes que j'ai rencontrés, qui m'ont soutenu pour le projet de loi C‑325, ne comprennent pas ce que le gouvernement, appuyé des autres partis, a fait. Ils demandent qu'on remette de l'ordre dans le pays.
C'est simple. Cela passe un changement de loi. On ramène l'ordre. Au lieu de racheter les armes des honnêtes citoyens, mettons l'argent dans le contrôle des frontières afin d'aider les corps policiers à faire leur travail. On va résoudre ainsi la grande majorité des problèmes au pays.