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Madame la Présidente, je propose que le troisième rapport du Comité permanent des langues officielles, présenté le mardi 5 décembre 2023, soit agréé.
Je tiens à préciser que je partagerai mon temps de parole avec mon collègue de .
Aujourd'hui, nous parlons du troisième rapport, et la motion est rédigée ainsi:
Que le Comité fasse rapport à la Chambre de sa profonde condamnation de l'utilisation par CBC d'un studio d'enregistrement basé à Paris pour l'enregistrement d'une baladodiffusion, au lieu d'un studio d'enregistrement basé au Québec, et ce, pour éviter l'accent québécois.
Je suis fier de me lever à la Chambre ce matin pour représenter les citoyens de la belle circonscription de Portneuf—Jacques-Cartier, mais aussi, je suis fier de vivre dans un pays bilingue où l'on parle le français et l'anglais. Je prends le temps de souligner le français et l'anglais parce qu'il faut se rappeler que le de ce gouvernement libéral a nommé une gouverneure générale qui est bilingue, mais qui ne parle pas une des deux langues officielles, soit le français. Encore pire, il a nommé une lieutenante-gouverneure de la seule province bilingue au Canada, soit le Nouveau-Brunswick, mais la lieutenante-gouverneure est unilingue anglophone.
La liste du manque d'intention et de volonté de ce gouvernement libéral à protéger le français est longue, mais je n'en ferai pas la lecture par peur de manquer de temps pour prononcer mon discours.
Le bilinguisme est au cœur de notre identité canadienne. En fait, je suis debout aujourd'hui dans l'enceinte démocratique la plus importante de notre pays, qui depuis sa création en 1867 octroie des privilèges égaux au français et à l'anglais. La francophonie canadienne hors Québec, vivante et résiliente, incarne la persévérance d'une langue et d'une culture qui traversent les générations malgré les défis. Parallèlement, la francophonie québécoise, avec sa riche culture et son rôle de bastion du français en Amérique, illustre la force et la fierté d'une identité collective. Ensemble, ces deux facettes de la francophonie distinctes, mais complémentaires, enrichissent l'identité canadienne et rappellent l'importance de préserver cette dualité linguistique unique et source de fierté nationale.
Pourquoi est-ce que je parle d'identité canadienne? C'est tout simple. La Loi sur la radiodiffusion précise que la programmation de CBC devrait:
(i) être principalement et typiquement canadienne,
[...] (iv) être offerte en français et en anglais, de manière à refléter la situation et les besoins particuliers des collectivités de langue officielle, y compris les besoins et les intérêts propres aux communautés de langue officielle en situation minoritaire,
(v) chercher à être de qualité équivalente en français et en anglais,
(vi) contribuer au partage d’une conscience et d’une identité nationales,
[...] (viii) refléter le caractère multiculturel et multiracial du Canada;
On comprendra que je suis tombé en bas de ma chaise lorsque j'ai lu l'article du Journal de Montréal, daté du 11 octobre 2023, intitulé « Un balado de CBC Podcasts traduit en français... à Paris pour éviter l'accent Québécois ». Quelle honte. Je me suis dit que je devais avoir mal lu. En continuant ma lecture, j'apprenais que CBC Podcasts a préféré les services d'un studio parisien plutôt que l'expertise d'ici pour l'adaptation en français du balado canadien à succès « Alone, A Love Story » — j'ai dit le titre en anglais parce que je suis un fervent défenseur du bilinguisme anglais-français au Canada —, notamment parce que l'accent québécois aurait moins de potentiel international. Est-ce dans le mandat de CBC/Radio-Canada?
Lorsque confrontée en comité, Mme Tait, la PDG de CBC/Radio-Canada, nous a répondu que c'était simplement une erreur et que ça ne se reproduirait plus. Comment un tel mépris des Québécois et de la francophonie canadienne peut-il être aussi facilement pardonné? Elle a dit cela alors qu'elle a présidé une période où l'auditoire de la CBC s'est effondré de près de 50 %, ce qui l'a obligée à supprimer 800 emplois en décembre de l'année dernière.
Hier, Mme Tait a déclaré devant le Comité du patrimoine canadien qu'elle avait droit à une prime de performance. Ouch! Après avoir échoué à produire un contenu que les Canadiens veulent réellement consommer et après avoir raté 79 % des principaux objectifs de performance qu'ils s'étaient fixés, il est clair que, la dernière chose que méritent les dirigeants de CBC, ce sont des primes supplémentaires. Il est crucial d'être clair, et je m'adresse directement à tous les adeptes de Radio‑Canada qui nous regardent. Au Parti conservateur du Canada, nous mettrons fin au financement de CBC, un diffuseur dépassé qui ne répond plus aux intérêts des Canadiens anglophones, tout en préservant le financement de Radio‑Canada et de sa programmation francophone. C'est un élément important. Cela a le mérite d'être clair.
Le rôle d'un diffuseur public est de proposer un contenu que le marché privé ne peut offrir. Cela ne s'applique plus aux services anglophones de CBC. En revanche, le diffuseur Radio‑Canada demeure essentiel pour les Québécois et les francophones en situation minoritaire. Pour eux, il n'existe tout simplement pas d'autres sources d'information comparables. En recentrant les ressources de Radio‑Canada, on pourra améliorer les services offerts aux communautés francophones, que ce soit en matière de qualité de la programmation ou d'accès à une information locale et nationale qui reflète davantage leur réalité. Les objectifs du Parti conservateur du Canada en matière de langues officielles ont toujours été clairs. Il faut freiner le déclin du français ainsi que protéger et défendre les deux langues officielles, et ce, au Québec et partout au Canada.
Hier, en comité, mon collègue de a déposé une motion visant à annuler le versement des primes aux dirigeants de CBC. Encore une fois, je suis tombé de ma chaise et j'ai un peu mal à la hanche. Sait-on quels députés ont voté, avec leurs amis libéraux, contre l'annulation des primes? Ce sont les députés du Bloc québécois. C'est une grande déception. Comment peuvent-ils justifier le versement d'une prime à une PDG qui méprise les Québécois et les francophones? À quoi ça sert, le Bloc québécois? À qui sert le Bloc québécois? Les bloquistes se prétendent les défenseurs des Québécois et de la francophonie canadienne, mais ils sont les complices des libéraux, et la démonstration a été faite encore hier en comité. J'ajouterais qu'ils ont déposé un projet de loi qui ajoute une couche de bureaucratie supplémentaire et qui complique le combat quotidien des communautés de langue officielle en situation minoritaire.
J'ai le privilège de travailler avec les communautés de langue officielle en situation minoritaire et les organismes qui se battent au quotidien. Je peux assurer qu'ils font preuve de persévérance et de détermination dans leur combat pour le maintien du français dans les communautés minoritaires partout au Canada. Voici un exemple. L'endroit à l'extérieur du Québec où l'on observe la plus forte augmentation du français comme deuxième langue, c'est le Yukon. Je félicite les communautés du Yukon de leur acharnement et de leur persévérance. Les résultats se manifestent très clairement. Partout au Canada, les gens sont fiers d'être Québécois et Canadiens et ils sont fiers de vouloir apprendre la deuxième langue officielle. Le commissaire aux langues officielles du Canada l'a dit dans un rapport, 87 % des Canadiens veulent être bilingues.
En conclusion, le seul parti qui veut réellement freiner le déclin du français partout au Canada, y compris au Québec, et protéger et promouvoir les deux langues officielles, c'est le Parti conservateur du Canada.
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Madame la Présidente, aujourd’hui, je prends la parole sur un sujet qui me cause une indignation profonde. Cette indignation est partagée par des millions de Québécois et de Canadiens. Je me permets de l’expliquer.
Une fois de plus, CBC/Radio‑Canada, une institution financée par l’argent des contribuables, se permet de trahir les valeurs, la culture et la confiance des gens grâce à qui elle existe et qu’elle est censée servir et représenter. CBC a choisi d’enregistrer une baladodiffusion dans un studio à Paris, et ce, pour éviter l’accent québécois. Quelle honte! C’est un mépris flagrant pour les Québécois, dont je fais partie. C’est un mépris flagrant pour notre culture et notre contribution au Canada, et, finalement, pour notre présence même, parce que le message de CBC est très clair. Ce message, c'est que l’accent québécois dérange. C'est incroyable.
Ça fait mal, mais ce n’est pas la seule chose qui fait mal ici. Je ne peux pas parler de CBC sans parler du gaspillage des ressources publiques qui s’y opère. Déjà, pourquoi utiliser un studio à l’étranger alors qu’il existe au Canada et partout au Québec des installations parfaitement équipées et tout à fait capables de répondre aux besoins médiatiques? Pourquoi dépenser et gaspiller des fonds publics au lieu de soutenir l’économie locale, d’encourager les talents locaux et de respecter nos identités linguistiques et culturelles? D’un côté, CBC méprise ouvertement les Québécois et de l’autre, la PDG de CBC, Mme Catherine Tait, réclame encore et encore plus d’argent des contribuables.
Pas plus tard qu'hier, Mme Tait a déclaré au Comité permanent du patrimoine canadien qu’elle avait droit à une prime. Rappelons que, sous la présidence de Mme Tait, l’audience générale de CBC s’est effondrée de près de 50 % et que Mme Tait a été obligée de supprimer 800 emplois seulement en décembre de l’année dernière. Ces 800 emplois supprimés ont laissé plusieurs centaines de familles québécoises dans une situation précaire.
Dans sa déclaration d’ouverture hier, Mme Tait demandait au gouvernement qu’on lui verse encore plus d’argent des contribuables. Sait-on ce qu’elle a fait de l’argent des contribuables la dernière fois que le gouvernement lui en a versé? Du supplément d’urgence de 42 millions de dollars que le gouvernement libéral lui a offert, 18,4 millions de dollars ont servi à verser des primes aux dirigeants. De plus, 3,3 millions de dollars ont été attribués à 45 dirigeants. Si l'on divise 3,3 millions de dollars par 45, ça donne une prime d’environ 73 000 $ par dirigeant. C’est plus que le revenu annuel du travailleur moyen canadien, et Mme Tait parle d’une prime.
Que fait le Bloc québécois dans tout ça? Il vote aux côtés des libéraux pour protéger les primes de CBC et pour appuyer Mme Tait. C’est vraiment épouvantable. Une fois de plus, il démontre qu’il veut toujours défendre les intérêts du libéral avant ceux des Québécois. J’ai beau chercher un Bloc québécois à la Chambre, jour après jour, on ne trouve qu’un « Bloc libéral ».
Comment peut-on tolérer ou justifier ce genre d’abus des fonds publics, alors que des millions de Canadiens sont incapables de se rendre à la fin du mois, alors que des millions de Canadiens font la file devant les banques alimentaires tous les jours et alors que le nombre de sans-abri grimpe à une vitesse sans précédent partout au Canada? Pendant ce temps, CBC gaspille des millions de dollars de fonds publics dans des primes injustifiées et fait des tournages à Paris parce que l’accent des Québécois dérange. Quelle ironie, c’est incroyable.
C’est une question de respect. C'est une question de respect de l’argent des contribuables, certes, mais c'est encore davantage une question de respect des contribuables eux-mêmes. CBC ne respecte pas les valeurs et les cultures qui définissent le Canada. En choisissant d’éviter l’accent québécois, CBC nous crie haut et fort que les accents et les identités culturelles de nos régions ne sont pas assez bons. C’est ce que ça veut dire. Quelle ironie de la part d’une organisation qui se revendique comme représentante de la diversité canadienne. Qu’est-ce que la diversité si ce n’est la reconnaissance et la valorisation de nos différences plutôt que leur rejet et leur mépris? L’accent québécois fait partie intégrante de l’identité canadienne et de la francophonie canadienne et de notre patrimoine canadien. Rejeter cet accent, c’est rejeter une partie du Canada.
Ce mépris pour le Québec et les contribuables ne vient pas de nulle part. Ce mépris est alimenté par un gouvernement libéral appuyé par le Bloc québécois qui a perdu tout sens des priorités. C'est un gouvernement libéral qui préfère verser des millions de dollars à CBC et remplir les proches de son amie la PDG plutôt que de penser aux poches des Canadiens et de s’attaquer aux véritables problèmes auxquels ils font face après neuf ans de gouvernance irresponsable.
De notre côté de la Chambre, nous refusons de tolérer ce mépris. Les conservateurs de gros bon sens disent non à cette culture de mépris et de privilèges. Les Canadiens et les Québécois méritent mieux. Les conservateurs de gros bon sens vont défendre les contribuables, les travailleurs, les familles. Ils vont défendre leurs intérêts et leurs chèques de paie plutôt que d’en abuser pour remplir les poches de leurs amis et des hauts dirigeants corrompus et méprisants de CBC.
Je ne peux pas passer ça sous silence. Avec mon collègue de , je suis membre du Comité permanent des langues officielles depuis de nombreuses années. On voit de l'incurie de la part de ce gouvernement, qui nomme une gouverneure générale qui ne parle pas français ici même, à Ottawa. C'est la même chose pour la lieutenante-gouverneure au Nouveau‑Brunswick. Heureusement, cette dernière vient d'être remplacée par une personne bilingue, dans une province bilingue, mais elle avait été nommée par le gouvernement libéral.
Ce sont des cas de non-responsabilité de ce gouvernement libéral qui font que le français passe toujours en deuxième. On le voit et on le constate régulièrement au Comité permanent des langues officielles. C'est malheureux, mais une chance que le Parti conservateur est là pour défendre les véritables intérêts de l'ensemble des francophones.
Alors, je propose:
Que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivant le mot « Que », de ce qui suit:
« le troisième rapport du Comité permanent des langues officielles, présenté le mardi 5 décembre 2023, ne soit pas maintenant agréé, mais qu'il soit renvoyé au Comité pour plus ample considération, en vue de l’amender de manière à recommander que le gouvernement refuse d’approuver toute prime ou rémunération au rendement pour la présidente-directrice générale de CBC/Radio-Canada, qui a présidé à la décision d'octroyer des contrats de production à des entreprises étrangères afin “d’éviter l’accent québécois”, pourvu que, aux fins de cette étude:
a) il soit ordonné à la ministre par intérim de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles de comparaître devant le Comité, pendant au moins deux heures, à la date et à l’heure fixées par le président du Comité, mais au plus tard le mardi 17 décembre 2024;
b) le Comité reçoive instruction de présenter le rapport modifié à la Chambre au plus tard le lundi 27 janvier 2025. ».
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Madame la Présidente, je suis heureux d'avoir l'occasion de parler de cet enjeu très important. Je me concentrerai d'abord sur l'enjeu, puis j'évoquerai certaines des raisons qui ont mené à la tenue de ce débat.
Pour ma part, j'ai énormément à cœur le multiculturalisme et le bilinguisme au Canada. Avec un nom comme Lamoureux, je peux assurer aux députés que je suis très passionné et convaincu de l'importance pour le Canada de continuer à promouvoir et à favoriser le bilinguisme. J'ai cru bon d'expliquer brièvement ce qui a mal tourné dans ma famille en ce qui concerne la langue française.
Mes ancêtres se sont établis au Canada il y a plusieurs générations. Il y a de nombreuses années, ils ont quitté le Québec pour s'installer au Manitoba et en Saskatchewan. Dans les années 1950, le français n'était pas très bien perçu dans certaines parties des Prairies. En l'occurrence, ma grand-mère maternelle, dont les noms de famille sont Lambert et Pasquis, a découragé ma mère d'apprendre le français. En fait, ma mère ne l'a jamais parlé à la maison; on lui disait de parler seulement anglais. C'était dans une région rurale de la Saskatchewan, dans les années 1950. En revanche, mon père a grandi dans une famille où l'on parlait couramment le français.
Avant de vivre à Winnipeg, ma famille vivait à St-Pierre-Jolys, un petit village du Manitoba, où l'on retrouve encore aujourd'hui une communauté francophone dynamique, tout comme Saint-Boniface. Cependant, en raison de la réalité des années 1960, on pourrait dire que les droits des femmes n'étaient pas aussi importants qu'ils le sont aujourd'hui, et c'est donc ma mère qui nous a élevés. Elle n'a jamais parlé français à la maison. Nous n'avons jamais eu l'occasion d'apprendre le français, ce qui est regrettable.
Je dirais que si le français est parlé dans les Prairies aujourd'hui, c'est grâce à Pierre Elliott Trudeau. Il croyait que le Canada devait être une nation bilingue. Grâce à cette conviction, nous avons commencé à voir des programmes dans nos écoles et nos systèmes d'éducation qui promouvaient et favorisaient l'usage du français. Je me souviens encore, dans ma tendre enfance, de l'époque où le français était mal perçu, surtout dans les Prairies, par une grande majorité de Canadiens. Cette situation a changé de manière tellement positive et encourageante. Ce changement remonte aux années 1970, lorsque le gouvernement national s'est engagé fermement à ce que le français soit parlé à la grandeur du pays. Nous devions reconnaître le caractère unique de la province de Québec, de sa culture et de son patrimoine, et veiller à ce que le français soit également parlé à l'extérieur du Québec.
Aujourd'hui, dans plusieurs écoles de Winnipeg-Nord, je peux voir des personnes d'origine pendjabi ou philippine qui peuvent s'exprimer en pendjabi, en anglais et en français.
Nous entendons des enfants de 9 ou 10 ans parler le tagalog, le français et l'anglais et nous voyons à quel point le français est une langue populaire et respectée depuis une ou deux générations. Les choses ont changé. Aujourd'hui, il y a plus de personnes qui parlent le français au Canada que jamais auparavant, et je dirais que leur nombre continuera d'augmenter. Comme je l'ai mentionné, c'est Pierre Elliott Trudeau qui, en prenant des décisions stratégiques, a amorcé cette évolution. Les décisions stratégiques sont importantes; elles influent favorablement sur le cours des choses, et c'est pourquoi j'ai posé la question relative à CBC/Radio‑Canada. Radio‑Canada est unique en son genre. Elle fait la promotion de la langue française, sans compter le rôle important que CBC a à jouer sur la scène nationale.
Le , plus que n'importe quel autre chef à la Chambre des communes, mène une vendetta personnelle contre CBC/Radio‑Canada. Ne nous leurrons pas. J'ai parlé du programme caché des conservateurs-réformistes, et j'y ai fait allusion dans la question que j'ai posée. Nous ne devons pas croire un seul instant que les conservateurs n'imposeront pas de compressions à Radio-Canada. Quand j'ai posé la question précédemment, le député s'est exprimé entre autres sur la question de savoir s'il fallait ou non la financer. Il ne s'est pas porté à la défense de Radio‑Canada, encore moins de CBC.
Pas plus tard qu'hier, j'ai cité un article de CBC à un de mes collègues d'en face. Il s'agissait d'une citation très sérieuse tirée d'un article de CBC. Le député en question a répondu que cela provenait de CBC, puis il s'est rassis. Les conservateurs n'ont aucun respect pour ce diffuseur. Pour les Canadiens qui suivent peut‑être ce débat, je signale que les conservateurs ont effectivement cessé de participer aux tribunes politiques de CTV. Je ne sais pas si c'est toujours le cas, mais il n'y a pas si longtemps, lorsque j'ai pris part à des tribunes politiques de CBC et de CTV, les conservateurs y brillaient par leur absence. Ils méprisent véritablement ces institutions et ce mépris vient du .
Pourquoi est-ce important? Je vais fournir quelques citations. Un article fantastique a été publié concernant ce qui se produit au sein du caucus conservateur. Je vais en lire les premières lignes. Rien d'étonnant à ce que les gens aient des inquiétudes par rapport au Parti conservateur du Canada, en particulier son , et à son attitude envers CBC/Radio‑Canada. L'article porte sur les réserves de conservateurs et de députés conservateurs à l'égard du chef du Parti conservateur du Canada. Il les cite, mais ceux-ci souhaitent garder l'anonymat, car si leur nom est divulgué, ils seront punis. L'article ne se fonde pas sur seulement une ou deux sources; il y en a beaucoup.
Une voix: Oui, c'est inventé de toutes pièces.
Kevin Lamoureux: Madame la Présidente, un député dit que c'est inventé de toutes pièces. Voilà qui confirme l'attitude d'hier, comme quoi, d'après le Parti conservateur, CBC/Radio‑Canada n'a aucune crédibilité. Les Canadiens ne seraient pas d'accord avec lui, surtout que CBC/Radio‑Canada n'est pas la seule à en parler.
L'article de CBC dit:
Après deux ans sous la gouverne [du chef du Parti conservateur], de nombreux députés conservateurs affirment qu'ils sont beaucoup moins libres aujourd'hui qu'avant son arrivée
Celui qui, pendant la course à la direction de son parti, a promis de faire du Canada « le pays le plus libre du monde » garde un contrôle serré sur les faits et gestes des membres de son caucus.
Notre débat sur la chaîne Radio One et la langue française devrait inquiéter les gens du Québec, pour ne pas dire les gens de tout le Canada. N'oublions pas que c'est l'une des bêtes noires du . Il nourrit un sentiment de vengeance personnelle à l'égard de CBC/Radio-Canada. Il veut éliminer son financement.
Voici ce que les conservateurs disent de leur : « C'est lui qui décide de tout [...] Son principal conseiller, c'est lui-même [...] Les conseillers ne sont là que pour mettre la vision du chef à exécution. » Ce n'est ni moi ni CBC/Radio-Canada qui le dit, mais de nombreuses sources fiables consultées à propos des députés conservateurs.
C'est pourquoi je dis que la politique publique nationale est importante. Aujourd'hui, plus de Canadiens que jamais parlent le français, et cela grâce à un gouvernement national, le gouvernement de Pierre Elliott Trudeau. Il avait une vision du Canada, et nous constatons aujourd'hui les résultats de cette vision.
Voilà pourquoi je voulais traiter de cet enjeu en présentant mon expérience personnelle. Si cette politique avait été en place dans les années 1950 et 1960, je m'adresserais aujourd'hui à la Chambre en français et non en anglais. Voilà pourquoi j'estime que nous devons connaître la motivation et les intentions cachées du Parti conservateur d'extrême droite d'aujourd'hui.
J'encourage tous les Canadiens à comprendre qui est le . Nous parlons souvent des compressions, qui sont clairement expliquées dans les allégations provenant de ce côté‑ci, et je ne parle pas seulement des libéraux. Des députés du Bloc, du Parti vert et du NPD se disent tous préoccupés par le genre de compressions qu'envisage le Parti conservateur du Canada.
J'ai dit que je voulais parler un peu de motivation, parce que c'est un aspect très important des raisons sous-jacentes à la motion d'adoption débattue aujourd'hui. Regardons le rapport comme tel. Il n'est pas très compliqué, et il est on ne peut plus direct. Voici ce dont le Parti conservateur veut débattre aujourd'hui: « Que le Comité fasse rapport à la Chambre de sa profonde condamnation de l'utilisation par CBC d'un studio d'enregistrement basé à Paris pour l'enregistrement d'une baladodiffusion, au lieu d'un studio d'enregistrement basé au Québec, et ce, pour éviter l'accent québécois. »
Je partage la préoccupation exprimée dans ce rapport. J'espère que tous mes collègues partagent cette préoccupation, mais je me demande pourquoi le Parti conservateur présente cette motion aujourd'hui. Il aurait en fait pu choisir parmi des centaines de rapports, qui pourraient tous faire l'objet d'une motion d'adoption, mais les conservateurs ont décidé de débattre de celui‑là aujourd'hui.
Il faut se demander pourquoi il agit ainsi. Je ne me souviens pas que le Parti conservateur ait déjà eu recours, au fil des ans, à une motion de jour de l'opposition sur la question de la langue française. S'il s'agit d'une question aussi importante, pourquoi ne l'a-t-il pas fait? Si je me souviens bien, il ne l'a pas fait une seule fois; si je me trompe, les députés peuvent intervenir pour me le faire savoir. Je pense ne pas me tromper. Il y a peut-être 10 ou 12 ans, c'est possible. Je ne suis pas totalement certain.
J'ai appris il y a à peine 30 minutes que les conservateurs ont décidé de soulever cette question, alors je m'adresse à la population du Québec ou à l'ensemble des Canadiens qui se passionnent pour la langue française, s'en soucient et veulent en garantir la préservation, la promotion et l'usage croissant: ne vous laissez pas berner. Ce genre de choses ne viennent pas du Parti conservateur du Canada, mais de ce qui s'inscrit dans la continuité du gouvernement de Pierre Elliott Trudeau et du type de politiques que nous avons mises en place en tant que gouvernement libéral.
Je souhaite vivement que le Parti conservateur réfléchisse au rôle destructeur qu'il joue à la Chambre des communes. C'est tout simplement incroyable. Pour être juste envers les députés conservateurs, je peux comprendre, en me basant sur le reportage, qu'ils n'ont pas vraiment le choix. Ils doivent suivre les directives de leur , et à ce propos, je peux faire quelques citations.
Demain, c'est jour de caucus; les conservateurs doivent donc commencer à demander à leur de rendre des comptes. Où en sommes-nous aujourd'hui? Les conservateurs font de l'obstruction depuis six semaines. Ils essaient de rejeter la faute sur les autres. Ils disent qu'il faut faire ceci et cela, et qu'ensuite nous pourrons nous occuper des affaires publiques. Ce n'est tout simplement pas vrai. L'obstruction est un jeu de plusieurs millions de dollars qui vise à servir les intérêts personnels du chef conservateur.
C'est de cela qu'il s'agit au fond, et je dirais que, finalement, nous devons reconnaître que c'est le même qui a orchestré la condamnation de Stephen Harper pour outrage au Parlement. Le jeu auquel nous assistons jour après jour de la part du Parti conservateur n'est pas seulement un énorme gaspillage de ressources financières, mais il empêche également la tenue de débats de fond. Le chef du Parti conservateur fait passer ses intérêts personnels avant ceux des Canadiens, et cela doit cesser.
Je voudrais soumettre un sous-amendement. Je propose que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivant les mots « de manière à recommander que le gouvernement », de ce qui suit: « exprime sa profonde inquiétude face à la menace du Parti conservateur du Canada de sabrer tout financement à CBC/Radio-Canada, ce qui laisserait des millions de Canadiens vivant dans des communautés de langue officielle en situation minoritaire sans couverture fiable de l'actualité dans la langue de leur choix. »
C'est un bon amendement, et j'espère que tous les députés voteront en sa faveur. Nous observerons tout particulièrement la réaction des conservateurs.
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Madame la Présidente, je ne peux pas m'empêcher de revenir sur ce que je tentais de faire en invoquant le Règlement, il y a quelques minutes, concernant l'intervention de ma collègue de . Je pense qu'il y a un lien avec le débat d'aujourd'hui.
J'ai constaté que mon collègue de a pris ombrage des commentaires de ma collègue. En discutant elle et moi, nous avons tous les deux convenu immédiatement que ce collègue n'était absolument pas visé par le commentaire de ma collègue de Terrebonne, qui parlait plus d'un fait répandu, malheureusement, qui illustrait peut-être l'incompréhension qu'il peut y avoir relativement à la langue officielle au Québec, qui est le français. C'est une préoccupation qui est tout à fait légitime et cela ne veut absolument pas dire que tous les députés présents à la Chambre n'ont pas la liberté de s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Nous sommes tous d'accord sur ça.
Cependant, pour mettre les choses dans leur contexte, il est vrai que, pour nous qui défendons bec et ongle le français, la seule langue officielle et commune du Québec, il peut parfois être préoccupant de constater que des députés représentant des circonscriptions majoritairement francophones ne soient pas capables de s'exprimer en français. Ça démontre un peu l'état du français et la nécessité de poursuivre ce combat chez nous au Québec.
Cela étant dit, j'admire depuis longtemps mon collègue de Mont‑Royal avec qui j'ai d'ailleurs siégé au Comité permanent du patrimoine canadien. Malgré nos divergences majeures, j'ai toujours réussi à bien m'entendre avec lui pour aller de l'avant dans les projets de loi que nous débattions. C'est un député qui fait son travail admirablement dans les deux langues officielles. En ce sens, il représente les citoyens de sa circonscription adéquatement.
Nous parlons aujourd'hui d'une énième tentative des conservateurs de discréditer le diffuseur public CBC/Radio‑Canada. Nous parlons de la question de faire traduire en français une production canadienne dans un studio de Paris. Pour moi et pour l'ensemble de mes collègues du Bloc québécois, pour l'ensemble, j'oserais dire, des députés québécois de la Chambre et pour l'industrie culturelle au Québec ça n'a tellement pas de sens qu'on a vraiment pensé que c'était une fausse nouvelle quand on a vu ça apparaître. On s'est dit au départ que c'était une erreur, que c'était un balado qui avait été produit à l'étranger, traduit à Paris et ensuite diffusé sur les plateformes de CBC/Radio‑Canada. Ce n'était pas du tout le cas. C'est une aberration monumentale.
Dans ce pays supposément bilingue, où on a supposément un souci pour la protection des deux langues officielles et de celle qui est la plus menacée, soit le français, comment peut-on prétendre avoir cette préoccupation si on n'est même pas assez présent d'esprit pour faire traduire un balado au Québec? Les gens se sont dit qu'ils avaient une belle production, un beau balado, une belle affaire qui pourrait être exportée à l'international, mais comme le Québec a un accent de cabochon, on ne pensera pas à lui pour la traduction. Comme les Québécois ont un accent de paysan, les auditeurs ne les comprendront pas. On a donc décidé d'envoyer ça à Paris. Ainsi, on va avoir des « du coup », des « en revanche », des « putain » et des « nom de Dieu ». Ça, ça représente le français international. C'est comme si, au Québec, on n'était pas capable d'avoir autre chose qu'un accent du terroir.
C'est une méconnaissance non seulement de la réalité du français au Québec et au Canada, mais aussi de l'industrie culturelle québécoise du doublage, qui est l'une des plus professionnelles, l'une des plus rigoureuses et l'une des meilleures au monde. L'industrie du doublage au Québec est exceptionnelle. Ce qu'il est encore plus intéressant et aberrant de constater, c'est que CBC n'ait pas pensé que c'était possible de faire traduire sa production au Québec.
Or, au Québec, on est capable de faire des productions en français international, en français avec l'accent de Paris, de Lyon, de Marseille et même du Pas‑de‑Calais, si on veut. On est capable de faire des productions en français avec un accent espagnol, avec un accent anglais. On est capable de tout faire au Québec. Sait-on pourquoi? C'est parce que ça fait des décennies qu'on développe l'industrie du doublage, qu'on a des artistes et des techniciens qui se spécialisent à un point tel que les grandes productions américaines, bien souvent, font faire leur traduction chez nous, à Montréal, au Québec, parce que c'est là que la qualité est la meilleure. Nos artisans sont exceptionnels. On s'attendrait à ce que le diffuseur public, qui se veut rigoureux et qui se dit un véhicule indispensable de la culture, soit le premier à être au courant de ce fait-là.
De plus, quand ce balado a été envoyé en France pour la traduction et que c'est venu aux oreilles notamment des journalistes, de l'Union des artistes et du secteur de la postproduction et du doublage au Québec, on a demandé au gars de CBC qui avait eu l'idée de génie d'envoyer ça à Paris pourquoi il n'avait pas pensé au Québec. Le gars ne savait même pas qu'on faisait ça. En fait, il savait qu'on faisait ça, mais il se disait que, l'accent québécois, personne n'allait comprendre ça. Cela dénote une ignorance, qui est en même temps une insulte profonde pour le travail exceptionnel qui est fait et pour la réputation exceptionnelle que l'industrie du doublage québécois a développée au fil des décennies.
Personne ici ne se souvient de la production elle-même qui s'appelle Alone: A Love Story. Le titre de la version française, c'est Seule: Une histoire d'amour. C'est une production canadienne en anglais destinée à une plateforme de balados qui rencontre un certain succès. C'était une occasion extraordinaire de montrer que nous sommes capables de produire des choses ici et de les faire en anglais, en français et, éventuellement, dans les langues autochtones. Cependant, c'est une occasion ratée parce qu'on vient de s'enfarger dans ses propres lacets en se disant qu'on l'avait fait en anglais, qu'on allait envoyer ça en France pour le reste et qu'on allait exporter ça dans le reste du monde sans même tenir compte de notre réalité à nous, ici. Cela démontre à quel point ce pays est dysfonctionnel.
Le principe d'envoyer se faire faire à l'étranger quelque étape que ce soit d'une production canadienne financée par des subventions gouvernementales ou bénéficiant de crédits d'impôt ou d'allégements fiscaux est déjà en soi une incohérence majeure. Quand une production reçoit des fonds gouvernementaux, du financement ou quelque allégement de quelque programme que ce soit, au niveau provincial ou fédéral, on devrait exiger que chaque étape de la production soit faite ici même, à tout le moins au Canada. Cela devrait être une condition sine qua non. Ainsi, le génie qui a pensé à envoyer cette production à Paris pour qu'elle soit traduite en français et en espagnol aurait su tout de suite qu'il ne pouvait pas envoyer une production canadienne à l'étranger. On doit faire ça ici.
Il est arrivé une suite d'événements. On en a discuté abondamment au Comité permanent du patrimoine canadien. Quand la PDG actuelle, Mme Catherine Tait, dont le mandat tire à sa fin, est venue témoigner pour parler de cette histoire, elle a exprimé des regrets sincères. Elle a exprimé sa détermination à faire en sorte qu'une telle situation ne se reproduise jamais. Je sais que le message s'est rendu. Mme Tait a pris acte des préoccupations du Comité et de la Chambre et les a clairement communiquées à tous les étages du diffuseur public. Ça m'étonnerait pas mal que, dans un avenir prévisible, on revive une situation comme celle-là. Je serais bien étonné.
On peut reprocher bien des choses au mandat de Mme Tait. Je suis le premier à en être critique à plusieurs égards. Cependant, l'acharnement dont font preuve les conservateurs à son endroit commence à être un peu démesuré et un peu déraisonnable. Elle est devenue la tête de Turc des conservateurs pour toutes sortes de raisons et cela ne fait que servir d'outil à leur appel au « définancement » de CBC. Ce qu'on a aujourd'hui sous les yeux, c'est exactement ça. C'est encore une fois une façon de parler de leur impression que CBC est une organisation dysfonctionnelle qui ne mérite pas d'être et qui devrait être « définancée ». On se sert de ce rapport du Comité permanent des langues officielles, qui blâme à juste titre la décision de faire traduire un balado à l'étranger, pour réitérer que CBC ne mérite pas la confiance des Canadiens et des Québécois et mérite de se voir amputée de son financement.
Au même titre, j'en profite pour ramener sur la table l'importance d'avoir un diffuseur public, particulièrement dans un contexte où les conservateurs s'acharnent à coups de désinformation et de vérités tronquées à discréditer ce diffuseur public qui, contrairement à leurs prétentions, offre une information rigoureuse, même si elle ne plaît pas toujours, et des émissions de variétés qui sont très prisées des Québécois. Je ne veux pas parler pour le secteur anglophone et pour ce que produit la CBC, parce que c'est reconnu que ce qui est produit à Radio‑Canada et dans les services francophones de la Société d'État a, disons, un bien plus grand attrait pour le public et a beaucoup plus de succès et de popularité. Cependant, je ne veux pas juger de la qualité de ce qui se fait à CBC, du côté anglophone. Je suis convaincu qu'ils font aussi des productions d'excellente qualité. Cela étant dit, c'est encore une fois une occasion pour les conservateurs de discréditer ce que nous considérons comme un service de plus en plus essentiel dans le contexte actuel.
C'est un contexte où nous avons besoin d'avoir des journalistes et des salles de nouvelles qui répondent d'un code de déontologie et d'un code de conduite qui les obligent à la rigueur. Nous avons besoin d'un véhicule pour la culture francophone au Québec et au Canada. Nous avons besoin d'une entreprise qui produit des émissions de variétés de qualité et qui raconte nos histoires. C'est ça, le mandat de CBC/Radio‑Canada. D'ailleurs, je fais un parallèle, mais c'est ce qui rend encore plus offusquant le fait de faire traduire nos histoires par des étrangers parce qu'on trouve que leur accent va mieux passer chez les autres. Ainsi, CBC/Radio‑Canada va raconter nos histoires, mais avec la voix de quelqu'un d'autre et l'accent de quelqu'un d'autre, parce qu'on se dit que sinon, les autres ne comprendront pas nos histoires. Mon aparté s'arrête ici.
Revenons au débat actuel et plus général sur l'initiative des conservateurs de frapper continuellement sur CBC/Radio‑Canada dans le but d'essayer d'alimenter cette espèce de bête, cette espèce de monstre qu'ils tentent de créer afin d'éliminer le financement à CBC.
Il y a une grosse blague là-dedans, une grosse anomalie dans l'histoire et dans leur raisonnement. C'est une affaire que, même en réunissant des érudits et des chercheurs d'université autour d'une table pour essayer de comprendre quelle est leur logique, on n'y arriverait pas. En effet, les sondages sont à 80 % favorables pour le maintien et la protection d'un diffuseur public en santé. Ces sondages sont faits partout au Canada. Ce n'est pas juste dans la banlieue Sud de Montréal. On demande aux Canadiens de partout au pays s'ils veulent avoir un diffuseur public de qualité et s'ils aiment CBC/Radio‑Canada. À 80 %, ils répondent que oui. Il doit y en avoir parmi eux qui sont électeurs conservateurs, je ne peux pas croire le contraire.
Alors, au lieu de se dire qu'ils ne sont peut-être pas sur une bonne piste, les conservateurs vont présumer que dans ces 80 % de sondés, il y a une forte majorité qui vient du Québec ou qui sont des francophones qui veulent protéger Radio‑Canada. Le résultat, c'est qu'ils disent qu'ils vont couper dans le financement à CBC, mais qu'ils vont sauver Radio‑Canada. C'est comme se faire expliquer qu'on ne comprend rien sans se faire dire qu'on ne comprend rien. C'est un peu ça, parce que ça fait 90 ans que CBC et Radio‑Canada existent. Ça fait 90 ans que ces deux organisations sont un chien à deux têtes. La production des nouvelles, la production éditoriale, tout ça est séparé, mais la quantité de ressources qui sont partagées entre CBC et Radio‑Canada fait que ça devient un tout indissociable. Cela a été expliqué je ne sais pas combien de fois au cours des cinq réunions auxquelles Mme Tait est venue participer en comité, et ce, seulement cette année. Cinq fois, la PDG de CBC/Radio‑Canada est venue. Chaque fois qu'on lui a posé la question, elle a expliqué comment et pourquoi Radio‑Canada ne pouvait pas être dissociée de CBC et souffrirait énormément de réductions de financement de CBC. Dans toutes les rencontres, elle nous l'a réexpliqué. Je lui ai personnellement posé la question je ne sais pas combien de fois, et chaque fois, la réponse était claire, limpide, argumentée et complète. Toutefois, je pense que personne n'écoutait. Du moins, dans ce groupe, je pense que personne n'écoutait parce que les conservateurs continuent de dire qu'il faut arrêter de financer CBC et que ça ne fera pas de mal à Radio‑Canada.
Il y en a même un qui a dit qu'on allait sabrer le financement de CBC, mais qu'on allait maintenir Radio‑Canada telle qu'elle. Manifestement, il n'écoutait pas et il n'a pas compris, car on venait de dire que cela ne se pouvait pas. On venait de dire que CBC et Radio‑Canada partagent des édifices à peu près partout dans le Canada. Il a dit qu'il voulait sabrer le financement de CBC. C'est un des beaux exemples de populisme de la part du , qui dit qu'on va vider les bureaux de CBC partout au Canada et qu'on va en faire des logements sociaux. Comment trouver une solution simple à un problème qu'on n'est pas capable d'expliquer soi-même? Voilà ce à quoi cela ressemble. C'est vraiment du gros n'importe quoi.
Encore une fois, on se retrouve avec une autre raison aujourd'hui de taper sur la tête de Catherine Tait en se disant qu'on va taper sur la tête de CBC et que, ainsi, on va amener des gens à penser qu'il faut sabrer le financement de CBC et que cela ne fera rien à Radio‑Canada. Au Québec, cela ne passe pas. Si ce sont les gens du Québec que les conservateurs essaient de convaincre, cela ne fonctionne tout simplement pas. Au Québec, tout le monde sait que, si on sabre le financement de CBC, cela aura des répercussions catastrophiques sur Radio‑Canada, et donc des répercussions catastrophiques sur le véhicule principal de la culture francophone au Canada et au Québec. Cela aura des répercussions énormes sur l'industrie culturelle, sur les auteurs, sur les artistes, sur les comédiens, sur les producteurs, sur les musiciens, sur les chanteurs, sur tout le monde. Il n'y a personne au Québec qui gobe ce message, à moins d'avoir échoué sa deuxième année. Je n'en connais pas beaucoup, parce que nous avons un excellent système d'éducation au Québec. Nous en discuterons peut-être une autre fois.
Cela dit, je trouve un peu aberrant de voir que les conservateurs prennent des épisodes isolés et en font une montagne pour démontrer l'échec complet d'une organisation qui, au contraire, devrait inspirer la fierté, dans la plupart des cas du moins, en raison de sa couverture, de sa présence et des efforts qui sont faits afin de rejoindre les Québécois et les Canadiens dans les régions les plus éloignées, et ce, malgré les contraintes que cela représente. On prend ces incidents isolés, qui ne sont pas banals, j'en conviens. La question des primes, elle n'est pas banale. On peut très bien avoir une conversation au sujet des 18 millions de dollars en primes qui ont été versés aux cadres. On peut avoir cette conversation. D'ailleurs, on l'a eue, mais les conservateurs n'écoutaient pas parce que le message et les réponses n'allaient pas nécessairement dans le sens de ce qu'ils voulaient entendre. Or, on a eu cette conversation et on doit continuer de l'avoir. Le mode de rémunération de CBC/Radio‑Canada doit être repensé de façon à ce qu'il soit acceptable et compris. Comprendre, c'est une autre affaire, mais à tout le moins, il doit être acceptable.
Il y a un nouveau mandat qui va probablement être proposé incessamment par la . Il s'agit d'une proposition de mandat qui viserait à revoir certains paramètres qui guident la conduite et les opérations du diffuseur public. J'ai hâte de voir cela. Il y aura probablement dans cette proposition des outils pour revoir certaines choses qui représentent des frustrations à l'égard du diffuseur public CBC/Radio‑Canada. Ce serait bon. Ce ne serait pas mauvais. Il faut qu'on regarde ce qui se passe ailleurs.
Les gens se plaignent du fait que cela coûte cher et que c'est financé avec les taxes qu'ils paient. Cela représente à peu près 1,4 milliard de dollars, auxquels s'ajoutent environ 400 millions de dollars en revenus d'abonnement et de publicité. Voilà ce que le diffuseur public coûte. Dans les faits, ce que cela coûte par Canadien, c'est à peu près 32 $ par année. La plupart des gens paient 18 $ ou 20 $ pour Netflix et ils ont probablement d'autres abonnements à gauche et à droite. Il s'agit de 32 $ par année pour CBC, Radio‑Canada et la plupart des services en ligne qu'elles ont à offrir. Afin de savoir si cela coûte si cher que cela, on peut se comparer à l'Allemagne, où cela coûte 140 $ par année par habitant ou à l'Australie, où cela coûte, je pense, environ 47 $. Cela ne met pas grand monde dans la rue. On aurait peut-être un service plus transparent et plus facile à surveiller qui prête peut-être un peu moins le flanc à la critique populiste qui vient de politiciens comme les conservateurs actuels.
Je suis tout à fait d'accord sur le fait qu'il faut dénoncer des décisions qui sont prises comme celle de prendre une production qui est faite ici au Canada et de l'envoyer se faire traduire ailleurs en français. À l'inverse, il serait tout aussi inacceptable qu'une production québécoise ou canadienne en français soit traduite à l'étranger. Nous avons les ressources ici. Nous avons des gens de grande qualité. Il faut dénoncer cela et c'est ce qu'on a fait.
Cependant, soulever ce débat de nouveau à la Chambre à la suite de la publication d'un rapport, je pense que c'est de mauvaise foi. Encore une fois, ce n'est qu'une occasion pour les conservateurs de taper sur la tête de CBC/Radio‑Canada pour faire avancer leur idée de « définancement » qui ne prend pas du tout dans la population. Je le rappelle, 80 % des Canadiens veulent avoir un diffuseur public de qualité et le protéger. Ce sont des chiffres qui ne mentent pas. Les conservateurs, qui aiment les chiffres, devraient peut-être tenir compte de ceux-là.
:
Madame la Présidente, cela me fait plaisir de me lever à la Chambre pour parler de cette motion proposée par le Comité permanent des langues officielles.
Je n'ai jamais été membre du Comité permanent des langues officielles, mais j'ai parfois assuré des remplacements à ce comité. J'ai toujours trouvé que le Comité fonctionnait bien. Ses membres comprennent l'importance des langues officielles au pays et l'importance de faire avancer le dossier de l'égalité des langues. Les travaux de ce comité sont extrêmement importants. J'aimerais souligner l'apport de notre représentante à ce comité, la députée de , qui fait un travail énorme. Elle est bilingue et parle plusieurs langues différentes. Elle est vraiment une ardente défenseure de la langue française, des deux langues officielles et du bilinguisme en général. Elle veut qu'on parle des langues minoritaires. Peu importe la langue dont on parle au pays, elle est toujours là pour défendre les droits linguistiques. J'aimerais donc souligner son travail et le travail du Comité.
Maintenant, la motion à l'étude aujourd'hui a été amendée et, à la fin de mon discours, je vais présenter un sous-amendement. Il faudra donc s'attendre à ça. La motion du Comité est rédigée ainsi:
Que le Comité fasse rapport à la Chambre de sa profonde condamnation de l'utilisation par CBC d'un studio d'enregistrement basé à Paris pour l'enregistrement d'une baladodiffusion, au lieu d'un studio d'enregistrement basé au Québec, et ce, pour éviter l'accent québécois.
C'est vrai qu'il n'y a pas de plus beaux accents dans l'ensemble de la Francophonie mondiale que les accents québécois, acadien, franco-ontarien, l'accent de chez nous, soit l'accent franco-colombien et, bien sûr, celui des francophones de l'Ouest canadien. Partout où je voyage dans le monde, que ce soit en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique, en Amérique du Sud, aux Caraïbes, on voit que ces accents ont vraiment une portée magnifique.
Ça n'a pas de sens que CBC ait eu recours à ce studio d'enregistrement basé à Paris. C'est une erreur importante. Il est vraiment juste et légitime que le Comité ait rappelé à CBC que cela n'aurait jamais dû arriver. C'est important parce qu'il faut être fier de notre héritage francophone et de notre langue française au Canada. Peu importe l'accent, qu'il soit acadien, franco-terre-neuvien, franco-colombien ou québécois, il est important d'être fier de sa langue. Il est donc important de dire que ce n'était pas une bonne décision.
On peut critiquer d'autres décisions de CBC/Radio-Canada, y compris les bonis, comme ma collègue de l'a soulevé à maintes reprises. L'idée qu'on verse des bonis aux hauts dirigeants de CBC/Radio-Canada alors qu'on fait des coupes dans le journalisme de base et dans les services offerts partout au pays n'a aucun sens. Pour nous, au NPD, c'est la gestion de ce journalisme qui est tellement importante partout au pays. Cela veut nécessairement dire qu'il faut investir dans le journalisme de base. Les communautés ont besoin de se parler, que ce soit en anglais ou en français. On a vu un effritement du bon journalisme d'un bout à l'autre du pays parce qu'il y a de plus en plus de grandes chaînes, parfois des chaînes étrangères, qui achètent des actifs au Canada et qui ferment souvent les journaux, ce qui met fin au journalisme local, que ça soit à la radio ou à la télévision.
Alors, plus que jamais, il est important qu'on mette l'accent sur les investissements à l'échelle locale, afin que les communautés sachent ce qui se passe chez elles. Un gouvernement néo-démocrate va justement faire ça. Il obligera les hauts dirigeants de CBC/Radio-Canada à effectuer des investissements sur une base locale pour encourager le journalisme local, afin que, peu importe où on est dans la plus grande démocratie de toute la planète, les gens sachent ce qui se passe dans leurs communautés.
C’est quelque chose d’important. Pour cette raison, nous décrions l’idée que les primes au rendement des cadres devraient passer devant le journalisme local. À notre avis, c'est le contraire. C’est ce qu’un gouvernement néo-démocrate va faire.
Maintenant, parlons des qualités de Radio‑Canada. Parfois, il y a de mauvaises décisions qui sont prises et on est vite sur la gâchette pour dire que ce n’est pas une bonne décision et qu'il faut qu’on en parle. La réalité, c’est que le journalisme à Radio‑Canada, c’est quelque chose qui nous rend fiers partout au pays. Des centaines de prix journalistiques ont été remportés non seulement au niveau canadien, mais aussi au niveau international. Dans toute ma carrière politique, je n'ai jamais vu un seul député conservateur se lever et dire que CBC/Radio‑Canada avait gagné un autre prix décerné par des juges indépendants et pour féliciter CBC/Radio‑Canada pour ce prix. On ne l'a jamais fait.
En effet, ce que veulent les conservateurs, c’est détruire ce diffuseur public. Ils sont très clairs à ce sujet. Le député de affirme qu'il est possible d'éliminer tous les services en anglais et d'éliminer tout le journalisme de CBC du côté anglophone, qui a été récompensé par des prix des centaines de fois, sans toutefois toucher à Radio‑Canada en français. C’est ridicule et cela démontre un manque de respect des conservateurs à l'égard du Canadien moyen. Les conservateurs affirment quelque chose qui est de toute évidence une fausseté en pensant que tout le monde va simplement adhérer à cette fausseté qui vient des conservateurs.
À Vancouver, il y a des services et plusieurs postes de radio. Il y a bien sûr un service en ligne qui compte des millions d'abonnés. Les gens regardent les nouvelles de Radio‑Canada plus souvent sur l’ordinateur qu’à la télévision. La radio aussi est très populaire.
Les conservateurs disent qu’ils vont supprimer tout le côté anglophone, et que, par magie, même si tous les journalistes francophones se retrouvent dans la rue, ils vont continuer leur travail. C’est ridicule. Dans l'Ouest canadien, soit à Edmonton, à Regina, à Calgary et à Winnipeg, Radio‑Canada serait éliminée. Dans le Canada atlantique, soit à Moncton, à Halifax, à Saint John et à Charlottetown, Radio‑Canada serait détruite. En Ontario, soit à Sudbury, à Toronto ou à Windsor, tout serait supprimé et détruit. Tous les services de Radio‑Canada seraient abolis à Ottawa et à Québec aussi. Au Québec, les services seraient abolis partout, notamment à Montréal, au Saguenay—Lac‑Saint‑Jean, où j’ai vécu pendant plusieurs années, en Estrie, à Sherbrooke, sur la Côte‑Nord, en Gaspésie, au Bas‑Saint‑Laurent, à Québec, à Trois‑Rivières, en Outaouais et en Abitibi‑Témiscamingue.
Les conservateurs prétendent que, comme par magie, ils vont réussir à ne pas détruire Radio‑Canada tout en détruisant CBC, ce qui est tout à fait ridicule. C’est malhonnête de dire le contraire. Quand on regarde le bilan des années au pouvoir des conservateurs, on voit qu’ils n’ont aucun respect pour les langues officielles. Ils n'ont pas fait une seule avancée en matière de langues officielles, ni au niveau des provinces ni au niveau national. Quand les conservateurs sont au pouvoir, ils détruisent effectivement l’ensemble des services qui sont offerts.
Pour un francophone qui croit dans les langues officielles, voter conservateur, c’est voter pour mettre fin à tous les services possibles. Selon les conservateurs, ces gens, qui sont des contribuables, n'ont droit à aucun service dans leur langue. C'est ce que démontre l’histoire. Je ne parle pas des prises de position des conservateurs, parce que, bien sûr, le député de Carleton veut toujours cacher son jeu. Son jeu, ce sont des compressions énormes.
En nous souvenant du passé, on peut savoir ce que les conservateurs vont faire pour les langues officielles et pour Radio‑Canada une fois qu'ils seront au pouvoir. Par le passé, ils donnaient aux milliardaires de façon extrêmement irresponsable et généreuse; 30 milliards de dollars par année pour les paradis fiscaux, selon le directeur du budget parlementaire; 116 milliards de dollars en soutien des liquidités aux grandes banques canadiennes; des milliards et des milliards de dollars aux chefs d'entreprise. Ce que font les conservateurs, c'est donner aux riches, parce que c'est leur raison d'être. C'est un parti pour les riches. Quand on regarde le député de se promener dans le pays pour rencontrer des individus riches, on voit qu'il demande toujours, comme il l'a fait cette semaine, le maximum de dons de la part de ces gens bien aisés afin d'appuyer ses politiques pour les riches.
Quand on regarde comment les conservateurs opèrent, on voit qu'ils sont de très mauvais gestionnaires lorsqu'il est question d'argent. Ils font aussi des compressions dans les services aux citoyens. On a pu voir toutes ces coupes qu'ils ont faites. Concernant les régimes de pension, ils ont dit aux gens qu'ils n'auraient plus le droit de prendre leur retraite à 65 ans, qu'on allait les obliger à travailler pendant des années de plus. Ils ont aussi dit qu'ils allaient faire des coupes dans les services aux anciens combattants. Ils ne veulent pas que ces gens aient accès aux services, même s'ils ont sacrifié leur vie et parfois leur santé pour notre pays. Bien sûr, on a également vu des coupes dans le système de santé et dans le logement social.
Le député de se vante d'avoir construit six logements abordables dans toute sa carrière. On peut comparer sa carrière avec celle du chef du NPD. Au cours des 20 dernières semaines, le député de en a fait davantage que le député de Carleton en a fait en 20 ans. On n'a qu'à regarder les soins dentaires, l'assurance-médicaments, le logement abordable, le projet de loi anti-briseurs de grève, et j'en passe. En 20 semaines, le député de Burnaby‑Sud a contribué beaucoup plus pour aider les gens que le député de Carleton en 20 ans.
Ce que les conservateurs ont fait lorsqu'ils étaient au pouvoir, ce sont des compressions, des compressions et encore des compressions. Ils ont fait des coupes dans tous les services pour donner l'argent aux milliardaires. C'est ainsi que les conservateurs fonctionnent, c'est leur raison d'être. Ils vont aussi faire des coupes dans les services offerts dans les langues officielles. Les contribuables francophones n'auront plus droit aux services qui devraient exister. Dans un pays bilingue où les citoyens paient des impôts, on devrait avoir accès à des services dans sa langue. Or non, ce ne sera pas le cas avec les conservateurs parce qu'ils coupent dans tous les services et qu'ils vont faire des coupes dans celui-là aussi.
Ils vont également détruire CBC/Radio‑Canada. Tout ça est basé sur le trumpisme. Ce n'est pas une surprise si le trumpisme aux États‑Unis cible le bon journalisme et tous les journalistes qui ont gagné des prix. Il s'attaque à la radio publique et à la télévision publique pour encore une fois concentrer les sources d'information entre les mains des milliardaires. C'est leur façon de fonctionner, c'est-à-dire donner tout aux milliardaires pour éviter que les gens aient accès à de l'information saine et professionnelle. On peut critiquer Radio‑Canada. Je ne dirais pas que c'est toujours 100 % précis. Toutefois, il est possible d'obtenir des excuses de la part de Radio‑Canada. Des erreurs sont faites, parfois, mais elles sont corrigées. C'est ça, la différence. Chez les milliardaires qui sont propriétaires de journaux et de réseaux de télévision, il n'y a jamais de correction à faire, car ce sont les milliardaires qui décident du message et de ce que les gens devraient entendre.
Je trouve néfaste pour notre démocratie que des députés conservateurs veulent couper dans toutes les sources indépendantes d'information et veulent faire en sorte qu'il y ait seulement une classe de personnes, à savoir des milliardaires, qui peuvent nous dire quoi faire. Au Parti conservateur, des députés francophones du Québec défendent aussi ces actions et se disent prêts à voir l'effondrement de CBC/Radio‑Canada. S'ils étaient honnêtes avec leurs concitoyens, je suis certain que ces gens leur diraient qu'ils ne veulent rien savoir de cette attaque conservatrice contre CBC/Radio‑Canada, qu'ils veulent avoir un journalisme de qualité et qu'ils veulent, quand Radio‑Canada ou CBC fait une erreur, que ça soit corrigé. Ces gens veulent avoir du journalisme local, ils veulent savoir ce qui se passe dans leur communauté, dans leur région et dans leur pays.
Je voulais soulever ça avant de lire mon sous-amendement. Savoir que des journalistes ne sont pas appréciés me rend triste. Je souligne aujourd'hui, à la Chambre, qu'il y a des journalistes de qualité à CBC/Radio‑Canada. Ces derniers font un travail acharné tous les jours pour informer les Canadiennes et les Canadiens. Je les remercie de leur travail.
Avant de lire mon sous-amendement, j'aimerais dire une dernière fois à mes collègues conservateurs qu'ils doivent être honnêtes. La victoire du trumpisme aux États‑Unis n'est pas le signe que les Canadiennes et les Canadiens vont accepter que toute la vérité leur soit cachée. Cela ne veut pas dire qu'il faut commencer à niaiser avec les théories conspirationnistes et qu'il est temps d'éliminer le journalisme efficace pour éviter que les Canadiens et les Canadiens aient accès aux faits, à la vérité et à l'information, qui est tellement importante. Ce n'est pas vrai que les Canadiens veulent ça. C'est le contraire. Ils veulent avoir accès à de l'information basée sur la science et les faits.
Si on veut surmonter les défis auxquels le Canada fait face, comme le changement climatique, la pauvreté, le manque de logements sociaux, le fait que des familles en arrachent, alors qu'en parallèle, les milliardaires ont eu tellement de cadeaux de Harper et du gouvernement actuel, on a besoin d'avoir accès à l'information. C'est important de soutenir l'important mandat de radiodiffusion de CBC et de Radio‑Canada.
Je propose:
Que l'amendement soit modifié par ajout, après les mots « d'éviter l'accent québécois » de ce qui suit: « et de rediriger tout montant reçu en prime ou rémunération au rendement à soutenir l'important mandat de radiodiffusion de CBC et de Radio-Canada ».
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député d'.
[Français]
C'était excellent d'entendre le discours du député de et de constater qu'il y a des députés anglophones de la Colombie‑Britannique qui s'expriment à la Chambre dans un français impeccable. On a vu aujourd'hui des députés anglophones de tous les partis qui sont capables de se débrouiller en français à la Chambre. Cela fait partie de la richesse du Canada. Nous avons des gens qui proviennent d'une communauté, qui apprennent la langue de l'autre et qui aiment la culture de l'autre. Nous essayons de nous épanouir ensemble dans un pays qui est bien plus grand qu'une province.
Sur la question du doublage, c'est absolument choquant de voir que CBC préfère choisir un studio parisien pour faire du doublage. Il y a des gens très talentueux partout au Canada. On a beaucoup parlé de l'industrie au Québec, mais il y aussi une industrie en Acadie et dans d'autres parties du Canada. Il a des francophones compétents partout au Canada. On parle beaucoup de l'accent québécois, mais il n'y a pas un seul accent québécois. Il y a beaucoup d'accents différents au Québec. Il y a aussi des accents francophones provenant de partout au pays. Je crois que c'est complètement contradictoire que CBC/Radio‑Canada dise qu'elle veut promouvoir le français et soutenir les différentes institutions culturelles du Canada, mais qu'on décide de ne pas faire appel à une firme canadienne pour le travail de doublage.
Moi aussi je suis tout à fait d'accord qu'il y a beaucoup de questions à poser à la direction de CBC/Radio‑Canada. J'ai vu les comparutions de Mme Tait au comité. J'aurais beaucoup de questions pour elle, non seulement sur ce dossier, mais sur plusieurs autres enjeux aussi.
Certainement, il y a certains aspects problématiques dans la direction de CBC/Radio‑Canada, mais cette institution demeure très importante, non seulement pour les communautés francophones, mais aussi pour toutes les communautés anglophones du Canada.
[Traduction]
CBC/Radio-Canada est une institution qui contribue à l'unité du Canada. Rappelons-nous de l'émission La famille Plouffe, qui était diffusée en français et en anglais dans les années 1950. Cette émission a permis aux Canadiens de partout au pays de comprendre ce qui se passait d'un bout à l'autre du Canada et de combler des écarts linguistiques qui semblent parfois insurmontables.
[Français]
Il y a des populations francophones au Canada. Elles sont majoritairement au Québec, mais elles sont partout dans ce pays. J'ai visité des communautés francophones à Terre‑Neuve, au Nouveau‑Brunswick, en Nouvelle‑Écosse, au Manitoba, en Colombie‑Britannique, en Alberta, même en Saskatchewan et, certainement, ici, en Ontario. Radio‑Canada, c'est tellement important pour ces communautés. Contrairement à Montréal, où nous avons TVA et d'autres réseaux et émissions, dans certaines parties du Canada, c'est uniquement Radio‑Canada qui est là.
[Traduction]
Cela vaut aussi pour les Québécois anglophones qui vivent en dehors de la région de Montréal. La position du Parti conservateur, qui est de cesser de financer CBC en anglais, signifie que les contribuables anglophones de tout le pays paieront pour n'avoir le service qu'en français, mais pas le service en anglais. Pendant combien de temps pensons-nous que les gouvernements financeront Radio-Canada quand les contribuables anglophones regimberont à l'idée d'avoir pour radiodiffuseur national un réseau qui ne diffuse qu'en français?
Surtout, alors que les conservateurs prétendent se préoccuper de la communauté anglophone du Québec, ce n'est là qu'un exemple où il montre clairement qu'ils ne pensent pas aux Québécois anglophones. Que ce soit au Saguenay, à Gaspé, sur la Côte-Nord, à Rouyn-Noranda ou à Québec, pour les Québécois anglophones, CBC est dans bien des régions du Québec le principal diffuseur de nouvelles locales en anglais. Aucun autre média local ne leur offre ce service.
Si nous supprimons tous les services en anglais de CBC, nous priverons la communauté anglophone du Québec, soit 1,3 million de personnes, tous les anglophones qui vivent en dehors de Montréal, de la possibilité d'avoir leurs nouvelles en anglais. Comment un parti peut-il soutenir cette position? Pourquoi paierions-nous des impôts pour priver une communauté linguistique d'une radiodiffusion dans sa propre langue? Ensuite, il y a la question des francophones en dehors du Québec.
[Français]
À l’extérieur du Québec, Radio‑Canada partage les ressources avec CBC. Les gens qui font des émissions francophones à l’extérieur du Québec font généralement aussi du travail en anglais pour CBC. Priver tous les bureaux de Radio‑Canada à l’extérieur du Québec de la grande majorité de leurs ressources n'a pas de sens. On devrait changer cette politique. On devrait dire tous ensemble que Radio‑Canada et CBC sont importantes, non seulement pour la diffusion des nouvelles, mais aussi pour l’unité nationale du Canada.
[Traduction]
Je tiens aussi à réagir à la question posée par le NPD au sujet des primes. Il est tout à fait légitime de se demander s'il faut verser des primes en cas de réduction des effectifs. Il n'y a rien de mal à poser la question. Il n'y a rien de mal à se demander si Mme Tait devrait recevoir une prime, étant donné ses résultats et tous les problèmes dont nous parlons. Il est tout à fait approprié que le comité ait ces discussions et qu'il s'informe à ce sujet.
:
Monsieur le Président, je tiens d'abord à remercier les membres du comité permanent de s'être penchés sur la question de l'adaptation du contenu audiovisuel de CBC/Radio-Canada pour le marché international. J'aimerais également remercier les représentants de CBC/Radio-Canada, Mme Catherine Tait, présidente et directrice générale, et M. Marco Dubé, chef de la transformation et vice-président principal, Personnes et culture, d'avoir comparu devant le comité à titre de témoins.
Dans son rapport, le comité a fait part à la Chambre de « sa profonde condamnation de l'utilisation par CBC d'un studio d'enregistrement basé à Paris pour l'enregistrement d'une baladodiffusion, au lieu d'un studio d'enregistrement basé au Québec ».
Pour comprendre la situation, il convient de rappeler les faits. Le 11 octobre 2023, le Journal de Montréal rapportait que CBC/Radio-Canada avait choisi une entreprise basée en France pour créer une adaptation française de son balado, Alone: A Love Story , plutôt qu’un studio d’enregistrement basé au Québec, et ce, pour éviter l'accent québécois.
Le balado, lancé en 2017 et créé par Michelle Parise, une employée de CBC/Radio-Canada, a remporté de multiples prix internationaux et a été largement salué par la presse internationale. Le studio parisien Ochenta, en collaboration avec Radio-Canada OHdio, a été chargé d'adapter le balado canadien en français et en espagnol. Cette décision a été prise en partie parce que la portée sur le plan international aurait été moindre si le narrateur avait eu l'accent québécois.
Cesil Fernandes, producteur exécutif à CBC Podcasts, une filiale du réseau de langue anglaise de CBC/Radio-Canada, aurait déclaré: « Si nous ne voulions pas d'un français québécois, c'était pour susciter l'intérêt international […] Nous voulions toucher un public plus large pour raconter l'histoire de Michelle. Le studio Ochenta nous a proposé de traduire l'histoire en français et en espagnol. Nous avons décidé de travailler avec lui pour son expérience en matière d'adaptation et pour toucher un public international. »
L'article a naturellement soulevé des questions, notamment au Québec, sur les raisons qui ont incité CBC Podcasts à faire fi de l'expertise québécoise dans le domaine du doublage, et suscité des plaintes de la part de gens travaillant dans les secteurs artistiques et culturels dans cette province.
Par exemple, Tania Kontoyanni, présidente de l'Union des artistes, a déclaré: « La narration d'un balado produit et diffusé au Québec devrait être faite par des artistes locaux. À plus forte raison s'il s'agit d'un balado canadien traduit en français. » De même, le doubleur Sébastien Dhavernas a déclaré que la décision témoigne d'un « manque de respect envers notre industrie ».
Évidemment, il y a des studios canadiens qui sont en mesure de faire l'adaptation de balados. L'article du Journal de Montréal mentionne par exemple des entreprises québécoises comme ContenuMultimedia.com et Toast Studio. D'ailleurs, CBC Podcasts a déjà collaboré avec Radio‑Canada pour l'adaptation en français du balado Brainwashed, qui est animé en français international par la journaliste et chroniqueuse Sophie‑Andrée Blondin.
C'est le contexte de cette affaire. Sachant cela, je peux dire que, comme le Comité, le gouvernement considère que le recours à un studio d'enregistrement parisien par CBC/Radio‑Canada au lieu d'un studio québécois constituait un manque de jugement.
Il est vrai qu'il faut tenir compte du contexte dans lequel la décision a été prise. Voici ce que la dirigeante de CBC/Radio-Canada a dit lors de son témoignage devant le comité:
Je pense qu'il est important de savoir que les équipes de CBC/Radio‑Canada produisent des centaines d'émissions chaque mois, des milliers d'heures de programmation dans les deux langues officielles, ainsi que dans huit langues autochtones. Dans ce cas-ci, il y a eu une erreur parmi les milliers d'heures de programmation.
En outre, il est également vrai que l'alinéa 46(1)d) de la Loi sur la radiodiffusion donne à la société le pouvoir de « conclure des contrats, au Canada ou à l'étranger, relativement à la production ou à la présentation des émissions produites ou obtenues par elle ». Néanmoins, il est évident que CBC/Radio‑Canada aurait dû avoir recours aux services d'un fournisseur canadien pour accomplir cette tâche au lieu de se tourner vers une entreprise étrangère.
Cependant, il est important de retenir que cette erreur n'est pas représentative du fonctionnement général de CBC/Radio-Canada. La société est une organisation parfaitement bilingue. En effet, la Société Radio-Canada a son siège social au Québec et elle produit une multitude d'émissions en français.
Comme M. Dubé l'a souligné dans son témoignage devant le comité permanent, huit membres de l'équipe de la haute direction de la société sont francophones. Cela représente la majorité des membres. L'équipe de la haute direction emploie l'anglais et le français dans toutes ses réunions et elle se préoccupe grandement de l'équilibre entre l'anglais et le français lorsqu'elle prend des décisions administratives. La moitié de l'effectif de la société dans l'ensemble de l'organisation est francophone et l'autre moitié est anglophone. Pour reprendre les propos de Mme Tait: « J'oserais même dire que nous sommes l'une des entreprises les plus bilingues de la famille fédérale. »
Plus important encore, CBC/Radio-Canada elle-même reconnaît que sa décision initiale était une erreur. Presque immédiatement après la parution de l'article du Journal de Montréal le 13 octobre, Catherine Tait, la présidente-directrice générale, a écrit à Tania Kontoyanni, présidente de l'Union des artistes, pour reconnaître l'erreur. Dans sa lettre, Catherine Tait affirme clairement qu'« il s'agit d'une erreur, un point c'est tout. Nous le reconnaissons sans équivoque et nous en sommes désolés [...] Nous avons la chance d'avoir, ici au Canada, une industrie du doublage exceptionnelle qui travaille avec des acteurs de grand talent. Nous faisons souvent appel à leurs services, et c'est ce que nous aurions dû faire dans ce cas. » Elle a également reconnu que la réponse initiale de la société aux questions des médias manquait de délicatesse.
De plus, elle a promis que CBC/Radio-Canada reverrait ses pratiques pour garantir que ce genre d'erreur ne se reproduira pas.
Au même moment, M. Marco Dubé, chef de la transformation et vice-président principal, a communiqué le même message à l'association.
Mme Tait a également témoigné devant le comité permanent le 8 novembre 2023. Au cours de son témoignage, elle a à nouveau présenté ses excuses, confirmant non seulement que le défaut de recourir au savoir-faire canadien en matière de doublage était un incident malheureux et une erreur, mais réaffirmant que les tentatives initiales de la société pour la justifier étaient déplorables, blessantes et inacceptables. Mme Tait a indiqué que la Société retirerait les épisodes français pour le moment et les réenregistrerait. L'adaptation du balado se fera au Canada et Radio-Canada en sera responsable. La production est déjà en cours et la nouvelle version sera en ligne au début de l'été.
Lors de sa comparution devant le comité permanent, Mme Tait a également réaffirmé que des mesures sont prises pour garantir que ce genre d'erreur ne se reproduira pas. Pendant la même séance, M. Dubé, chef de la transformation et vice-président principal, a confirmé qu'on avait discuté du dossier avec les équipes qui avaient pris la décision et qu'elles comprenaient la portée de leur erreur. Plus précisément, la société a pris des mesures pour s'assurer que les équipes de CBC font appel à des entreprises québécoises lorsqu'elles doivent interpréter ou traduire un balado en français.
Il est également important de noter la réaction de l'industrie à ces excuses. Dans un communiqué de presse du 13 octobre, Mme Kontoyanni a déclaré: « Nous acceptons les excuses et les transmettons à nos membres. »
En résumé, il s'agit d'une erreur. CBC/Radio-Canada en a pris note, la société a pris des mesures correctives et elle veillera à ce que cela ne se reproduise pas. Bien que regrettable, cet incident ne remet pas en cause les valeurs fondamentales de CBC/Radio-Canada ni le travail qu'elle accomplit.
Je conclurai en citant simplement encore une fois Mme Tait:
Nous savons combien les gens comptent sur nous, notamment dans les communautés linguistiques en situation minoritaire, où nous sommes l'un des rares médias à diffuser des contenus de langue française. Nous prenons cet engagement au sérieux, en particulier notre soutien à la présence et à la vitalité du français au quotidien, partout au pays.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Nous voilà encore en train de débattre de ce que l'intervenant précédent vient de qualifier d'incident isolé découlant du mauvais jugement de CBC/Radio-Canada. Le problème avec cet argument est que, de plus en plus, il ne s'agit pas seulement d'un incident isolé découlant du mauvais jugement de CBC/Radio-Canada. Nous avons affaire à une suite ininterrompue de mauvaise gestion, de scandales et de décisions qui vont à l'encontre de l'intérêt des Canadiens.
Aujourd'hui, nous débattons de la décision de CBC/Radio-Canada de ne pas soutenir le caractère profondément bilingue de notre pays en n'utilisant pas nos talents locaux, tout particulièrement au Québec, lorsqu'il s'agit de la langue française. Un radiodiffuseur public canadien n'a pas engagé de talents locaux parce qu'il ne voulait pas d'un accent québécois dans un balado. N'est-ce pas honteux? Cette décision s'inscrit dans une longue série d'exemples de mauvaise gestion, de scandales, de gaspillage et de corruption qui définit CBC/Radio-Canada dans notre pays aujourd'hui.
Nous débattons de l'amendement proposé par les conservateurs. Nous refusons d'adopter ce rapport afin qu'il soit renvoyé au comité pour y être examiné plus en détail. CBC/Radio-Canada ne représente plus l'intérêt des Canadiens. Au cours des derniers mois, j'ai eu l'occasion de faire partie de l'équipe de l'opposition officielle qui a mené le débat sur les questions liées au patrimoine. Nous l'avons vu à maintes reprises, comme dans le cas de l'actuelle directrice générale de la société, Catherine Tait, et de ses refus.
Hier encore, je lui ai donné l'occasion de démontrer clairement sa capacité de leadership au sein de l'organisation en refusant une prime. Elle a refusé de le faire. Elle pourrait faire preuve de leadership en n'acceptant pas une indemnité de départ ou de cessation d'activité lorsqu'elle quittera l'organisation. Elle a refusé. En fait, il a été révélé, accidentellement je dirais, car il n'y a certainement pas de quoi en être fier, qu'il existe un club des 497 chez CBC/Radio-Canada.
Pour ceux qui se demandent ce qu'est un club des 497, on apprend que plus de sept cadres de CBC/Radio-Canada gagnent plus de 497 000 $ par an. En outre, rien n'indique que certains de ces cadres n'ont pas reçu de prime. La prime moyenne s'élevait à 71 000 $ par cadre. Cela se passe à un moment où les Canadiens souffrent. Les Canadiens peinent, et pourtant les dirigeants de CBC/Radio-Canada touchent des primes plus élevées que ce que le Canadien moyen gagne en un an. C'est absolument inconcevable.
Je ne suis pas le seul à le penser. Les conservateurs ne sont pas les seuls à le penser. Nous constatons de plus en plus que le gaspillage, les scandales, la mauvaise gestion et la taille démesurée des organisations de ce genre vont tout simplement à l'encontre de ce que veulent les Canadiens. Un éditorial a été publié en ce sens dans le Globe and Mail. Je vais en citer le titre parce que je pense qu'il vaut la peine d'être mentionné: « Le règne de l'erreur de la présidente de CBC/Radio-Canada, Catherine Tait, ne sera pas oublié de sitôt. »
Lorsqu'un nouveau PDG de CBC/Radio-Canada entrera en fonction en janvier, il devra se poser des questions très simples. En tête de liste figure la nécessité de s'assurer que cette société n'accorde pas de grosses primes d'une main tout en supprimant des emplois de l'autre et qu'elle ne subit pas une baisse de son chiffre d'affaires, de ses cotes d'écoute et de la confiance qui lui est accordée, tout en abaissant ses propres IRC. Pour ceux qui nous regardent, IRC désigne les indicateurs de rendement clés. C'est sur la base de ces indicateurs que des primes sont versées. C'est une technique adoptée dans les administrations publiques et dans le secteur privé. Une organisation se fixe des objectifs, appelés indicateurs de rendement clés. Si ces objectifs sont atteints, elle récompense cela par des primes.
Il y a quelques années, CBC/Radio-Canada n'a atteint, si je ne m'abuse, que 3 de ses 14 indicateurs de rendement clés. Cela ne me semble pas être un très bon résultat. Ce n'est pas l'image d'une organisation qui atteint ses objectifs. Que s'est-il passé l'année suivante? Tout d'un coup, elle a atteint la majorité des indicateurs de rendement clés. Je crois qu'elle a atteint 11 des 14 indicateurs.
Si l'on s'en tient à ces chiffres, nombreux sont ceux qui diraient que c'est formidable, que les résultats sont fantastiques. La société est passée de 3 à 11 en un an. Comment cela se fait-il? Il doit se passer des choses incroyables. C'est ce qu'on se dit, jusqu'à ce qu'on commence à éplucher les couches, pour ainsi dire. On peut se demander quelles sont ces couches. Il s'agit du fait que CBC/Radio-Canada, au lieu d'améliorer son rendement, a simplement revu ses objectifs à la baisse. Il ne s'agissait donc pas simplement de diagrammes dans de beaux tableaux qui, une fois publiés, semblaient indiquer que les résultats étaient peut-être meilleurs qu'ils ne l'étaient en réalité. Ce n'est qu'une infime partie de ces indicateurs de rendement clés. En fait, selon ces indicateurs, l'organisation a recommandé l'octroi de primes importantes, financées par le contribuable, à ses gestionnaires et à ses cadres.
C'est une tendance que l'on observe chez les libéraux. Ils se récompensent eux-mêmes pour leurs échecs, mais refusent d'assumer la responsabilité de ce qui est devenu une succession d'erreurs, de mauvaise gestion, de démesure et de versement de grosses sommes d'argent à ceux qui les soutiennent et qui soutiennent leur programme. Tout cela pendant que les Canadiens souffrent.
En ce qui concerne la suppression du financement de CBC/Radio-Canada, je pense que ce sont de plus en plus les Canadiens qui chantent ce refrain. Ils regardent les primes et se disent que le coût n'en vaut tout simplement pas la peine. Ils regardent la programmation et choisissent de ne pas écouter les émissions. Ce ne sont pas les conservateurs qui sont à l'origine de cette décision. Ce sont les Canadiens qui choisissent de ne pas regarder les émissions de CBC/Radio-Canada. C'est clair comme de l'eau de roche. Les chiffres le prouvent.
Au comité hier, la PDG a expliqué ce qu'étaient les téléviseurs branchés et comment les cadres de CBC/Radio-Canada ont récemment découvert que les Canadiens étaient en mesure d'accéder au contenu de diverses manières. Ce qui est très intéressant, c'est que les Canadiens ne sont pas surpris de la manière dont ils peuvent accéder au contenu. Les Canadiens ont accès à un contenu diversifié, qui ne correspond certainement pas à ce qu'offre CBC/Radio-Canada, et un nombre croissant de Canadiens recherchent des moyens novateurs et créatifs de voir ce contenu. Pourtant, voilà que CBC/Radio-Canada s'octroie de grosses primes et manipule les données et les indicateurs de rendement. À première vue, nous pourrions dire que la société s'en sort très bien. Cependant, elle manipule les résultats pour les faire paraître bons à un moment où, selon toute mesure objective, elle ne peut être qualifiée d'autre chose que d'un échec.
C'est là où nous en sommes. Nous en avons un exemple. Malgré la fière histoire bilingue de notre pays, quelle a été la décision de CBC/Radio-Canada? Elle a décidé de sous-traiter le doublage en français d'un balado en anglais à une entreprise parisienne. On pourrait même dire que cette décision ressemble à celle de la PDG de prendre, aux frais des contribuables, une pause dans ses vacances à Paris pour assister aux Jeux olympiques parce qu'elle se devait d'y être. On pourrait aussi dire que cela ressemble à ce qu'ont dit les libéraux hier au comité, soit qu'il vaut assurément la peine de payer les cadres de CBC/Radio-Canada un demi-million de dollars pour être fiers du Canada.
Ce bilan d'échec et de déclin est ce qui définit les libéraux. Le message est simple: cela en vaut-il le coût? Il semble évident que CBC/Radio-Canada n'a pas accordé la priorité aux artistes francophones du Québec qui auraient pu obtenir ce contrat. Nous venons d'apprendre qu'à cause de cette erreur, la société revient sur sa décision et fait marche arrière, aux frais des contribuables.
Le problème de l'échec, c'est qu'il nuit à tout le monde. En ce qui concerne l'avenir de CBC/Radio-Canada, je pense que les Canadiens affirment chaque jour plus clairement que cela n'en vaut pas le coût. Il est temps de rejeter les primes. Il est temps de renvoyer le . Il est temps de supprimer le financement de CBC/Radio-Canada.
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Monsieur le Président, permettez-moi de remercier mon collègue de son excellent discours, qui a su mettre la table concernant le manque de sensibilité extrême de CBC/Radio‑Canada et de sa présidente, Catherine Tait. Alors que des Canadiens ont de la misère à boucler les fins de mois, que le coût de la nourriture a doublé, que le coût des logements a doublé et que les jeunes familles ne peuvent plus espérer devenir propriétaires au Canada, on a décidé d'octroyer 18 millions de dollars en primes aux cadres de CBC. Dans une période semblable, c'est tout à fait inacceptable, et c'est surtout déconnecté de la réalité. Cependant, ce n'est pas surprenant que la CBC soit déconnectée de la réalité de la sorte. Je vais rappeler quelque chose.
Hier, en comité, la présidente de la CBC se faisait un point d'honneur de rappeler que CBC/Radio‑Canada avait été fondée en 1936, que, depuis ce temps, le diffuseur avait su servir la population canadienne et qu'elle était très fière de ce que CBC/Radio‑Canada avait accompli.
Je me suis permis de consulter les livres d'histoires afin de savoir ce qui avait mené à la création de CBC/Radio‑Canada. Le député de était probablement là quand on a déposé à la Chambre le Rapport de la Commission Royale de Radiodiffusion en 1929. Il doit surement s'en souvenir. C'est un rapport qui avait été présenté à l'honorable Pierre‑Joseph‑Arthur Cardin, ministre de la Marine et des Pêcheries, qui, à l'époque, était responsable des télécommunications au pays. Dans le rapport, il est indiqué que la « Commission Royale de la Radiodiffusion a été nommée par le Gouvernement aux fins de s'enquérir de l'état actuel de la radiodiffusion au Canada, et d'examiner les différentes méthodes que l'on a adoptées dans d'autres pays. »
Si on a créé cette commission, c'est parce qu'il n'existait rien. Il n'y avait aucun contrôle et aucune façon de s'assurer que les Canadiens avaient accès à des ondes radio et à du contenu. Il n'y avait rien. Le gouvernement, en 1929, a donc décidé de confier à M. Aird le mandat de déterminer, dans le cadre d'une commission royale d'enquête, comment on devait mieux servir les Canadiens. Je vais citer un extrait du rapport et je vais essayer de faire un lien avec ce qui se passe aujourd'hui dans le domaine des médias, et relativement à la Société Radio‑Canada. Ce sont des commentaires qui avaient été entendus par la Commission Royale. On indique ceci dans le rapport:
Actuellement la plupart des programmes radiodiffusés proviennent de sources extra-canadiennes. Or on a insisté auprès de nous pour nous faire entendre que la réception continuelle de ce genre de programme tend à modifier la mentalité de la jeunesse de chez nous, de façon à lui inculquer un idéal et des opinions qui ne sont pas canadiens. Dans un pays géographiquement aussi étendu que le Canada, la radiodiffusion est indubitablement appelée à jouer un grand rôle en développant l'esprit national et le civisme, tel qu'on l'entend dans ce pays.
C'était en 1929. Pensons à l'état des communications aujourd'hui avec l'arrivée des réseaux sociaux et d'Internet. N'est-ce pas exactement la situation dans laquelle nous nous trouvons? Qu'a réussi à faire CBC pour développer l'esprit national et le civisme? Malheureusement, CBC a carrément manqué le bateau. C'est clair quand on voit l'audience de CBC. Ceux qui prennent deux secondes pour entendre correctement ce que je dis constateront que je parle de CBC. On doit séparer le rôle de CBC et le rôle de Radio‑Canada actuellement. Radio‑Canada a su protéger la culture francophone au pays et est toujours un acteur important de la protection de cette culture. Je pense donc qu'il est important qu'on puisse regarder un peu ce qui s'est fait dans le passé. Je vais revenir tantôt sur une déclaration scandaleuse de la présidente de Radio‑Canada qui a été faite hier au Comité permanent du patrimoine canadien.
Je vais d'abord lire deux recommandations du rapport de la Commission Royale de l'époque. On parle d'une « radiodiffusion sur la base d'un service public » et on dit que les « stations fournissant un service de ce genre devraient appartenir à une compagnie nationale et être exploitées par elle ». On mentionne aussi qu'il est « à souhaiter que les autorités provinciales puissent exercer un contrôle absolu sur les programmes émis par la ou les stations situées dans les limites de leurs territoires ». Un peu plus loin, on indique que chaque province devrait nommer un « Directeur Provincial de la radiodiffusion […] qui contrôlerait complètement les programmes radiodiffusés par la station ou les stations situées dans les limites de la province pour laquelle il est responsable ».
Au cours des dernières années, effectivement, on a vu que Radio-Canada a su répondre et s'adapter à la situation en faisant en sorte d'être toujours présente au cœur de la culture québécoise. Malheureusement, les chiffres le démontrent. Dans les chiffres que Mme Tait a elle-même cités hier, on voit que l'auditoire de CBC s'est réduit pratiquement à peau de chagrin. La CBC ne joue plus le rôle de société d'État tel que la commission Aird l'avait mentionné à l'époque et tel que la loi sur la création de CBC/Radio-Canada l'avait prévu à l'époque, dans les années 1930.
Nous sommes ici également pour parler de la manière scandaleuse dont la présidente Catherine Tait a refusé catégoriquement de s'engager à renoncer à toute indemnité de départ et au principe de bonis alors que la société d'État ne joue plus pleinement son rôle. Malheureusement, on a vu sous sa gouverne différentes positions qui démontraient un mépris avéré du Québec et des Québécois. Malheureusement, tout cela a commencé par ce fameux balado de la CBC qui a été traduit en français à Paris et c'est à ce moment-là qu'on en a pris vraiment pleinement conscience. Pourquoi a-t-on fait ça? C'est parce qu'il semble qu'on n'aimait pas l'accent québécois du côté de Radio-Canada.
Au lieu de faire affaire avec nos experts et les gens de notre culture, quelqu'un à CBC/Radio-Canada a choisi de faire traduire ce balado à Paris sous prétexte que l'accent québécois n'était pas digne de la CBC. Ce n'était probablement pas quelqu'un qui travaille à Radio-Canada, mais plutôt à CBC. Ça a été le début d'une longue saga. C'est ainsi que la présidente-directrice générale est enfin venue témoigner en comité où elle s'est excusée et a dit que cela ne se reproduirait plus jamais. Toutefois, à qui s'est-elle excusée et quelles en sont les conséquences? Il n'y a eu aucune conséquence. C'est ainsi parce qu'ils se sont versé des bonis. Les 1 100 personnes qui ne sont pas régies par des ententes syndicales à CBC/Radio-Canada ont eu à la fois leurs bonis et des hausses de salaire. C'est ce que nous avons appris hier lors de la comparution en comité de Mme Tait.
Malgré la traduction de ce balado qui est une attaque frontale de la part de CBC, comment peut-on permettre que des primes, qui sont normalement destinées à l'excellence, soient versées aux dirigeants alors que les Canadiens et les Canadiennes souffrent et n'arrivent pas à joindre les deux bouts à la fin de chaque mois?
Malheureusement, hier, le Bloc québécois a voté avec les libéraux pour défendre la présidente-directrice générale de CBC, qui a permis le doublage du balado français en France parce que CBC n'aimait pas l'accent québécois. Le Bloc québécois a préféré défendre le et la PDG de CBC plutôt que de se tenir debout et de la punir pour avoir ainsi fait preuve d'autant de mépris envers les Québécois. La motion qui a été défaite par le Bloc québécois disait ceci:
Que le Comité rapporte à la Chambre, qu'il demande au Bureau du Conseil privé du gouvernement libéral de ne pas approuver de primes, de rémunération au rendement ou d'indemnité à la présidente-directrice générale sortante de la CBC, Catherine Tait.
Hier, je pense que le Bloc québécois aurait dû écouter attentivement ce qu'a dit Mme Tait. Je lui ai demandé si elle faisait confiance aux artisans de Radio-Canada afin qu'ils assurent la continuité et prennent la relève à l'avenir pour la protection de la culture et de l'identité québécoise et francophone pour le pays. Elle m'a répondu ceci, et je cite: comme je l'ai dit plusieurs fois, va-t-on demander à la population canadienne de soutenir une institution nationale fédérale pour 20 % de la population? Personnellement, je trouve cela un peu exagéré.
Ce qu'elle a dit dépasse la mesure. Il est tout à fait normal que le gouvernement fédéral investisse pour protéger la culture francophone au pays. Il est tout à fait nécessaire que le gouvernement fédéral fasse en sorte que les sommes nécessaires soient maintenues pour que Radio-Canada puisse continuer de jouer son rôle pour les francophones parce qu'elle a prouvé, chiffres à l'appui, qu'elle l'a fait au cours des dernières années et elle va continuer à le faire si elle a l'appui. Malheureusement, Mme Tait devrait comprendre avant de partir qu'il est temps de mettre fin à cette politique de récompense pour des mauvais résultats.