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Publications de la Chambre

Les Débats constituent le rapport intégral — transcrit, révisé et corrigé — de ce qui est dit à la Chambre. Les Journaux sont le compte rendu officiel des décisions et autres travaux de la Chambre. Le Feuilleton et Feuilleton des avis comprend toutes les questions qui peuvent être abordées au cours d’un jour de séance, en plus des avis pour les affaires à venir.

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44e LÉGISLATURE, 1re SESSION

HANSARD RÉVISÉ • No 383

TABLE DES MATIÈRES

Le jeudi 5 décembre 2024




Emblème de la Chambre des communes

Débats de la Chambre des communes

Volume 151
No 383
1re SESSION
44e LÉGISLATURE

COMPTE RENDU OFFICIEL (HANSARD)

Le jeudi 5 décembre 2024

Présidence de l'honorable Greg Fergus


    La séance est ouverte à 10 heures.

Prière



Affaires courantes

[Affaires courantes]

(1005)

[Traduction]

Le Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada

    Conformément au paragraphe 72(2) de la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes, il est de mon devoir de déposer sur le bureau un rapport de vérification du commissaire à la protection de la vie privée concernant le Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada.
    Conformément à l'article 108(3)h) du Règlement, ce rapport est renvoyé en permanence au Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique.

Réponse du gouvernement à des pétitions

    Monsieur le Président, conformément à l'article 36(8)a) du Règlement, j'ai l'honneur de déposer, dans les deux langues officielles et sous forme électronique, la réponse du gouvernement à sept pétitions.

Le patrimoine canadien

    Monsieur le Président, conformément à l'article 32(2) du Règlement et à la politique actuelle sur le dépôt des traités au Parlement, j'ai l'honneur de déposer, dans les deux langues officielles, le traité intitulé « Accord de coproduction audiovisuelle entre le gouvernement du Canada et le gouvernement de la République d'Afrique du Sud », conclu au Cap, le 3 septembre 2024.

Les comités de la Chambre

Science et recherche

    Monsieur le Président, j'ai l'honneur de présenter, dans les deux langues officielles, le 12e rapport du Comité permanent de la science et de la recherche, intitulé « Répartition du financement fédéral entre les établissements d'enseignement postsecondaire du Canada ».
    Conformément à l'article 109 du Règlement, le Comité demande que le gouvernement dépose une réponse globale à ce rapport.
    Monsieur le Président, la recherche et l'innovation sont essentielles à l'avenir du Canada. Pourtant, le gouvernement affiche un bilan désastreux, il a causé une inflation galopante, rendu les logements inabordables et entraîné un déficit démesuré, ce qui nuit aux étudiants et aux enseignants dont nous avons besoin pour faire ce travail crucial.
    Ce n'est pas tout. Les libéraux ont fermé les yeux sur la montée de l'antisémitisme sur les campus, et les trois conseils du gouvernement ont financé des études qui ont servi à des fins d'ingérence partisane dans les élections. Les étudiants, les chercheurs et, oui, les contribuables canadiens s'attendent à mieux et méritent mieux.

Accès à l'information, protection des renseignements personnels et éthique

    Monsieur le Président, j'ai l'honneur de présenter, dans les deux langues officielles, le 16e rapport du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique, intitulé « Encadrement des plateformes de médias sociaux : assurer la protection de la vie privée et la sécurité en ligne ».
    Conformément à l'article 109 du Règlement, le Comité demande que le gouvernement dépose une réponse globale à ce rapport.
    Au nom du comité, je tiens à remercier les témoins, les analystes, la greffière et tous ceux qui ont participé à la présentation du rapport.

Opérations gouvernementales et prévisions budgétaires

    Monsieur le Président, j'ai l'honneur de présenter, dans les deux langues officielles, les deux rapports suivants du puissant Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires, bien connu à la Chambre et par tout le monde.
    Je présente le 21e rapport, intitulé « Budget supplémentaire des dépenses (B) 2024-2025 », ainsi que le 22e rapport, intitulé « Le service postal du Canada : un lien vital pour les collectivités rurales et éloignées ».
    Conformément à l'article 109 du Règlement, le Comité demande que le gouvernement dépose une réponse globale au 22e rapport.
    Monsieur le Président, je suis heureuse de prendre la parole ce matin pour présenter un rapport complémentaire à propos de l'étude sur le service postal dans les collectivités rurales et éloignées du Canada. Dans le cadre de l'étude, les membres du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires ont entendu des témoins qui ont exprimé des préoccupations au sujet de l'état des services fournis par Postes Canada aux Canadiens qui vivent dans des collectivités rurales et éloignées. Bien que le rapport principal contienne quelques recommandations judicieuses, il évite d'aborder les problèmes les plus graves auxquels Postes Canada est confrontée dans l'exercice de son mandat en tant que société d'État autonome chargée de fournir des services postaux de qualité à tous les Canadiens. Par conséquent, les conservateurs ne peuvent qu'approuver partiellement les recommandations formulées dans le rapport principal.
(1010)

Affaires étrangères et développement international

    Monsieur le Président, j'ai l'honneur de présenter, dans les deux langues officielles, le 29e rapport du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international portant sur le projet de loi C‑353, Loi prévoyant la prise de mesures restrictives contre les auteurs de prises d'otage étrangers et les personnes qui se livrent à la détention arbitraire dans les relations d'État à État et apportant des modifications connexes à la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes et à la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés. Le Comité a étudié le projet de loi et il recommande de ne pas en poursuivre l'examen.

Pêches et océans

    Monsieur le Président, j'ai l'honneur de présenter, dans les deux langues officielles, le 18e rapport du Comité permanent des pêches et des océans, intitulé « Budget supplémentaire des dépenses (B) 2024‑2025 ». Le Comité a étudié les crédits budgétaires qui lui ont été renvoyés et en fait rapport.

Affaires étrangères et développement international

     Monsieur le Président, je propose que le 20e rapport du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international, présenté le vendredi 16 juin 2023, soit agréé.
    J'ai le plaisir de partager mon temps de parole avec la députée de Port Moody—Coquitlam.
    Je suis heureuse de prendre la parole aujourd'hui au sujet de ma motion d'adoption sur le rapport du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international concernant l'approche du Canada en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs.
    Ce rapport capital formule 14 recommandations au gouvernement du Canada pour promouvoir et financer la santé et les droits sexuels et reproductifs dans le monde. Je tiens à remercier tous les témoins qui ont comparu devant le comité pour nous faire part de leur expertise et de renseignements importants.
    Ce rapport arrive à un moment crucial où nous assistons à un recul terrifiant des droits des femmes dans le monde. Nous observons des attaques mondiales coordonnées contre les droits sexuels et reproductifs des femmes, et nous sommes témoins d'une montée de l'autoritarisme à l'échelle mondiale. Nous constatons également l'existence de véritables obstacles à l'accès aux soins de santé sexuelle et reproductive ici au Canada, et c'est inacceptable parce que les soins de santé pour les femmes sont un droit et que la vie des femmes compte.
    Ce rapport a été rédigé après une période très difficile pour le comité des affaires étrangères. Les conservateurs ont décidé d'imposer leur extrémisme idéologique aux autres membres du comité et ont fait de l'obstruction pendant neuf réunions. Cela a fait perdre 18 heures de travail au comité. Le député de Sherwood Park—Fort Saskatchewan a essentiellement tenu ce comité en otage pendant toute une saison, empêchant ainsi le comité de se pencher sur d'autres dossiers urgents comme l'Ukraine, l'Éthiopie, Haïti, et d'autres...
     Des voix: Oh, oh!
    À l'ordre, s'il vous plaît.
    Il semble y avoir beaucoup de bruit. J'invite donc les députés qui veulent discuter entre eux à bien vouloir sortir pour poursuivre leurs conversations.
    Le député de Skeena—Bulkley Valley invoque-t-il le Règlement?
    Madame la Présidente, alors que les députés conservateurs fuient la Chambre pendant cette discussion sur les droits reproductifs, je leur demanderais d'être le plus silencieux possible afin que nous puissions entendre le discours de notre collègue.
    Je remercie le député de ses commentaires, mais les conservateurs n'étaient pas les seuls. Il y avait des discussions de toutes parts.

[Français]

    Madame la Présidente, j'invoque le Règlement.
    Mon collègue a fait allusion à des présences ou à des absences de députés à la Chambre, et c'est inacceptable. J'aimerais qu'il se rétracte.
(1015)
    Je n'ai pas compris le rappel au Règlement qui vient d'être fait.
    Madame la Présidente, je vais m'expliquer. Mon collègue du NPD a dit que des députés d'un parti avaient quitté la Chambre. Ce n'est pas permis par le Règlement de la Chambre. J'aimerais que vous preniez position.
     J'apprécie les commentaires du député. J'avais compris qu'un certain parti faisait du désordre à la Chambre et qu'on voulait du calme, mais je comprends maintenant ce que l'honorable député a dit. Le NPD n'a pas indiqué précisément qui sortait de la Chambre. Or, comme je l'ai mentionné, ce n'était pas ceux qui sortaient de la Chambre qui faisaient du désordre. C'était ceux qui avaient des discussions.
    Je rappelle aux députés qu'ils ne peuvent pas indiquer si une personne en particulier sort de la Chambre ou pas.

[Traduction]

    Nous reprenons le débat. La députée d'Edmonton Strathcona a la parole.
    Madame la Présidente, je parlais de ce qui s'est passé lorsque le comité a été saisi de cette étude. Le député de Sherwood Park—Fort Saskatchewan a fait obstruction aux travaux du comité pendant 18 heures, de sorte que nous n'avons pas pu accomplir les tâches requises au sein du comité des affaires étrangères. Je dois dire aussi qu'en tant que femme, j'ai trouvé extrêmement difficile d'entendre un homme blanc me dire pendant 18 heures ce que je pouvais faire de mon corps. C'est sûrement ce qu'ont ressenti de nombreuses autres femmes qui écoutaient nos délibérations.
    J'aimerais parler de la Chambre et de ce que le comité a entendu dans les témoignages. Julia Anderson, du Partenariat canadien pour la santé des femmes et des enfants a déclaré que le Canada doit intégrer « [...] une stratégie cohérente sur la santé et les droits sexuels et reproductifs » à sa politique étrangère et que « [...] les investissements à eux seuls ne suffisent pas ». Lauren Ravon, d'Oxfam Canada, a déclaré que, pour être efficace, il faut « [...] combiner l'argent et la parole ». Kelly Bowden, d'Action Canada, soutient que le Canada « [...] jouit d'une énorme plateforme [...] » en raison de l'ampleur de ses investissements, mais qu'il y a un risque de recul des droits des femmes si nous ne tirons pas parti de cette occasion de faire progresser ces droits, en particulier au moyen d'une politique étrangère féministe plus complète. Beth Woroniuk, une bonne amie à moi, a fait remarquer que nous attendons toujours, de la part du gouvernement, « [...] la politique étrangère féministe promise depuis longtemps », et qu'en l'absence de ce document, « [...] les diplomates et les travailleurs humanitaires ne sont souvent pas conscients de leurs responsabilités [...] ». L'orientation du Canada n'est pas claire au regard du monde. La Dre Kanem, du Fonds des Nations unies pour la population, nous a dit que le Canada doit faire preuve de leadership sur la scène internationale par rapport à ce dossier, et ce, dès maintenant, car l'égalité des sexes et les droits des femmes et des filles sont de plus en plus bafoués.
    Des voix: Oh, oh!
    Des députés tiennent toujours des conversations, et je suis convaincue que celles-ci les intéressent davantage que le discours en train d'être prononcé à la Chambre. Je leur demanderais de bien vouloir tenir leur conversation à l'extérieur de l'enceinte. Bon nombre des députés concernés ont beaucoup d'expérience. Je les prierais de respecter les règles de la Chambre.
    La députée d'Edmonton Strathcona a la parole.
    Madame la Présidente, je souhaite parler un peu de la situation actuelle dans le monde. Ce que nous constatons à l'échelle mondiale est terrifiant: la violence persistante à l'encontre des femmes, leur accès restreint aux soins de santé génésique et sexuelle, le soutien croissant à des politiciens et à des partis politiques d'extrême droite dans plusieurs pays, un affaiblissement de nos institutions démocratiques et une montée des attitudes et des mouvements misogynes d'extrême droite à l'origine de l'augmentation de la violence sexuelle et sexiste dans le monde entier. La violence anti-trans est partout en hausse, et les femmes transgenres de couleur sont celles qui sont le plus en danger. Par ailleurs, les femmes en politique sont de plus en plus victimes d'agressions, d'actes d'intimidation, de menaces et de harcèlement.
    Ce sont autant de preuves d'une réaction négative envers les droits des femmes et les mouvements féministes. Nous devons tous nous battre pour les femmes et pour les personnes de diverses identités de genre, et celles et ceux d'entre nous qui occupent des postes de pouvoir doivent également faire entendre leur voix pour cette cause. Nous assistons à une multiplication des attaques contre l'égalité des sexes et les droits sexuels et génésiques aux Nations unies, dans les processus politiques et législatifs nationaux, en ligne, dans les écoles et dans nos collectivités. Nous savons que, d'un pays à l'autre, ces attaques s'appuient sur les mêmes tactiques, les mêmes stratégies et les mêmes bailleurs de fonds, et qu'elles sont liées plus généralement à des régimes et à des actes politiques suprémacistes blancs, antidémocratiques, anti-droits de la personne et répressifs.
    Dans un rapport de 2021, le Forum parlementaire européen pour les droits sexuels et reproductifs a documenté le financement par des oligarques russes d'organisations antiavortement dans toute l'Europe. Ce sont les mêmes oligarques qui font l'objet de sanctions pour leur rôle dans l'invasion de l'Ukraine par la Russie, que le président Poutine justifie par la défense des « valeurs traditionnelles ». De manière générale, les personnes qui privent les femmes de leurs droits sont les mêmes personnes qui font l'éloge de méthodes et de politiques autoritaires.
    Nous ne pouvons pas y échapper. Ce qui se passe aux États‑Unis et dans d'autres pays prouve que nous ne pouvons pas présumer que nos droits resteront protégés au Canada. Aujourd'hui, l'accès aux services de santé génésique est fortement limité pour certaines personnes au Canada, notamment dans les collectivités autochtones, rurales, éloignées et nordiques, ainsi que dans les provinces où le gouvernement fédéral ne fait pas le nécessaire pour garantir l'accès à ces services.
    Quand il s'agit d'étudier la question de l'avortement et des droits reproductifs à la Chambre des communes, nous avons également constaté une forte opposition de la part de députés conservateurs qui sont nombreux à recevoir le soutien de groupes antiavortement. Au Canada, plus de 300 organisations antiavortement connues tentent de dissuader les femmes d'obtenir les soins de santé auxquels elles ont droit. Ces organisations utilisent diverses tactiques, notamment la diffusion de faussetés et la désinformation. Nombre d'entre elles sont affiliées à des organisations basées aux États-Unis. Elles imitent leurs discours sur les « valeurs traditionnelles ». Elles rejettent les progrès au chapitre des droits de la personne liés à la sexualité et au genre. Elles sont appuyées par le Parti conservateur du Canada. Le mouvement anti-choix mène la danse pour les conservateurs. C'est très clair.
     Restreindre l'accès des femmes aux services de santé génésique n'empêche pas les avortements, cela ne fait qu'empêcher les avortements sûrs. Les personnes racisées, les personnes moins bien nanties, les jeunes et les autres personnes marginalisées sont toujours celles qui font les frais de ces politiques rétrogrades. Les femmes riches, majoritairement blanches, auront toujours accès aux services de santé génésique dont elles ont besoin parce qu'elles ont les moyens de les obtenir. Les néo-démocrates continueront de défendre les droits des femmes, des personnes trans et de toutes les personnes auxquels s'attaquent les conservateurs.
     L'avortement est un soin de santé. Les gouvernements ont tort de dresser des obstacles qui empêchent les femmes d'avoir les soins qu'elles choisissent pour leur propre corps et l'avenir qu'elles choisissent pour elles-mêmes et pour leur famille.
    Les soins de santé publics universels, y compris l'avortement, font partie du Canada et de nos valeurs canadiennes. Aujourd'hui, trop de Canadiennes enceintes font l'expérience déchirante d'appeler et d'apprendre que les soins liés à l'avortement ne sont pas disponibles là elles où elles habitent, qu'il y a de longs délais d'attente ou même un prix à payer. Or, il n'est pas nécessaire qu'il en soit ainsi. Nous avons vu les libéraux laisser tomber les femmes et les personnes de diverses identités de genre. Il y a une différence entre ce qu'ils disent et ce qu'ils font. Les libéraux sont trop faibles pour tenir tête aux premiers ministres conservateurs qui restreignent l'accès des femmes aux soins de santé.
(1020)
     Au Nouveau-Brunswick, la dernière clinique d'avortement a fermé ses portes l'année dernière. Dans ma propre province, l'Alberta, Danielle Smith laisse un groupe privé confessionnel diriger des hôpitaux, ce qui mettra en péril des soins de santé tels que l'aide médicale à mourir et les soins de santé génésique.
     L'étude et le rapport du Comité sont importants en ce sens qu'ils nous rappellent que la santé sexuelle et génésique est au coeur des décisions les plus importantes que prend une femme, que ce soit concernant le mariage, les études et les enfants. Nous savons que des millions de femmes et de filles dans le monde n'ont pas la chance de prendre ces décisions librement. Des services de santé et des renseignements insuffisants limitent leur liberté et mettent leur vie en danger. Lorsque les femmes ne sont pas autorisées à prendre des décisions, nous en souffrons tous. Chaque femme doit pouvoir le faire.
     Je suis une mère et une femme. J'ai une fille. Je ne voudrais pas que ses droits soient bafoués à quelque moment que ce soit. Ce que je veux pour ma fille, c'est ce que je veux, comme néo-démocrate, pour toutes les filles et toutes les femmes.
(1025)
    Madame la Présidente, je remercie la députée d'avoir abordé ce sujet très important à la Chambre. Je repense souvent à mon enfance, au début des années 1980. Je me souviens que ma mère faisait partie de celles qui se sont battues pour que les femmes puissent prendre des décisions en ce qui concerne leur santé génésique, et personne d'autre.
     Ma femme bénéficie de cette lutte qu'a menée la génération de ma mère. Je me trouve aujourd'hui dans une situation étrange où je me demande ce qu'il en sera pour ma fille lorsqu'elle sera plus âgée et les choix qu'elle pourra faire. Je suis très inquiet lorsque je regarde ce qui se passe dans le monde et que j'entends parler de ce qui se trame au sein du Parti conservateur du Canada, surtout ce qui se dit dans les coulisses, ce que les gens ne savent pas.
     La députée peut-elle nous dire ce qu'elle en pense?
    Madame la Présidente, comme je l'ai mentionné à la fin de mon intervention, j'ai une fille adolescente. J'ai des nièces. J'ai d'autres filles dans ma famille. Je m'attends à ce que ma fille ait toujours pleinement accès aux soins de santé dont elle a besoin; nous sommes extrêmement privilégiés. Lorsqu'il est question des soins de santé sexuelle et génésique, ce qui me bouleverse, c'est de penser que des femmes, des personnes de diverses identités de genre, des personnes racisées, des personnes moins bien nanties et des personnes vivant dans d'autres pays n'ont pas les mêmes droits que ma fille sur ce plan.
     Comme citoyens du monde, nous devons tout faire pour que, dans le monde entier, tous ceux qui ont besoin de soins de santé puissent les obtenir. Il ne fait aucun doute qu'il s'agit de soins de santé. Nous avons l'obligation de nous battre pour elles tout comme nous le ferions pour nous-mêmes, pour nos filles et pour les membres de notre famille.
    Madame Présidente, le gouvernement néo-démocrate—libéral a adopté plusieurs projets de loi qui ont eu pour effet d'accroître la violence faite aux femmes.
     Comment la députée peut-elle appuyer des mesures qui ont considérablement réduit la qualité de vie des femmes et leur sécurité au Canada depuis qu'ils ont signé leur entente de soutien et de confiance avec le gouvernement libéral?
    Madame la Présidente, franchement, c'est tout simplement faux. La semaine dernière, les députés du Parti conservateur se sont présentés à la Chambre après avoir bu. Parmi les membres de mon caucus, il y avait des femmes, des Autochtones, des femmes racisées. Les députés conservateurs ont chahuté. Ils ont fait de cet espace un lieu de travail dangereux pour mes collègues.
     Ils ne peuvent pas...
    Le député de Calgary-Centre invoque le Règlement.
    Madame la Présidente, je crois que la députée d'Edmonton Strathcona vient de répéter une fausseté à la Chambre et il vous incombe de veiller à ce qu'elle retire cette observation.
     Je ne peux pas confirmer ce que la députée a dit. Il y a une question de privilège à ce sujet. Un certain désordre s'est installé à la Chambre, et je demanderais donc aux députés de ne pas mentionner les députés de cette manière. Je demande également aux députés d'être respectueux les uns envers les autres et de s'en tenir à la question dont la Chambre est saisie.
    La députée d'Edmonton Strathcona a la parole.
    Madame la Présidente, je dirais qu'en raison du comportement répété des conservateurs, de nombreuses femmes ici présentes estiment que l'environnement de travail n'est pas sûr pour les femmes. J'en fais partie.

[Français]

    Madame la Présidente, je me rappelle avoir pris part à certaines séances de cette étude au Comité permanent des affaires étrangères et du développement international. Ce qui m’avait frappée, c’était de voir comment on faisait intervenir le religieux et à quel point cela venait biaiser les débats sur les droits des femmes à disposer elles-mêmes de leur corps.
    N’est-ce pas un argument supplémentaire pour dire qu’il faut absolument toujours rappeler l’importance de la laïcité quand on est un État, notamment pour ne pas mêler cette question religieuse et celle des droits des femmes?

[Traduction]

    Madame la Présidente, quand nous avions ces débats au Comité permanent des affaires étrangères et du développement international, j'étais tout à fait d'accord avec ma collègue pour dire que nous devons considérer cette question comme un problème d'accès aux soins de santé pour les femmes. Il s'agit de s'assurer que les femmes du monde entier ont accès aux soins de santé, et la religion n'a aucun rôle à jouer dans cette conversation. Chaque personne, homme, femme ou enfant, doit avoir accès aux soins de santé dont elle a besoin. C'est un principe fondamental auquel les néo-démocrates croient. Rien ne justifie que l'on retire aux personnes le droit de déterminer ce qui est le mieux pour leur corps, pour leur famille et pour leur vie.
(1030)
    Madame la Présidente, je salue la députée d'Edmonton Strathcona et la remercie pour tout ce qu'elle fait pour protéger les femmes et les jeunes filles dans le monde entier, au Canada et au sein de la Chambre.
    Il y a eu une régression alarmante des droits de la femme dans le monde entier. Dans la circonscription de Port Moody-Coquitlam, l'assassinat de Mahsa Amini a frappé les familles de plein fouet. C'était insupportable pour des milliers de femmes irano-canadiennes de ma circonscription qui connaissent d'expérience le cruel régime iranien qui a limité leur liberté et les a forcées à quitter leur patrie pour se mettre en sécurité. Ces femmes sont profondément attristées, mais elles restent déterminées. Leur brave voix de résistance continue à se faire entendre à Vancouver toutes les semaines ou presque.
    Tandis que le monde entier se croise les bras et ne fait rien pour ces femmes, Ahoo Daryaei a récemment été punie pour s'être affichée fièrement en sous-vêtements sur un campus iranien afin de protester contre le mauvais traitement infligé aux femmes. Elle a été qualifiée de malade et conduite dans un service psychiatrique, privée de ses droits et de sa dignité parce qu'elle est une femme, tout comme les femmes ont été dépouillées de leur dignité pendant des siècles. Tout cela prend sa source dans la misogynie.
    En Palestine, un nombre disproportionné de femmes et d'enfants sont victimes d'un génocide. Les Palestiniens sont traités comme si leur vie ne comptait pas, et les femmes et les enfants sont sans défense. Le monde les abandonne. Le Canada les abandonne. En Afghanistan, les femmes n'ont pas le droit de parler en public. Elles ont été éliminées de la vie publique.
    Il y a encore plus de pays où les femmes ne peuvent pas jouir des droits de la personne les plus élémentaires. La liste est longue. Un de ces pays que nous n'aurions jamais pu imaginer est les États-Unis. Je n'aurais jamais pensé qu'en 2024, des femmes perdraient le droit à des soins de santé de base simplement en raison de leur sexe, mais c'est pourtant ce qui se passe. Les Américaines voyant leurs droits génésiques de plus en plus restreints, y compris l'accès à des avortements sûrs et légaux, le Canada a l'obligation de se poser en allié des femmes et de défendre la cause des femmes et des personnes de genres divers. Personne n'aurait pu prédire, au moment où l'étude se déroulait et quand elle a pris fin, qu'une telle discrimination se produirait si près de chez nous, juste au sud de la frontière.
    Il est important que le Canada soit prêt à agir pour sauver des vies. Une des façons les plus tangibles dont le Canada peut fournir son aide est de permettre aux femmes américaines de se prévaloir des services d'avortement au Canada. Étendre l'accès aux services d'avortement, en particulier dans les collectivités frontalières, et veiller à ce que les établissements de soins de santé canadiens puissent accueillir les patientes venant des États-Unis pourraient être un exemple. Le gouvernement fédéral pourrait collaborer avec des ONG qui offriraient une aide logistique, une coordination des voyages et une aide financière aux femmes et aux jeunes filles américaines qui cherchent à obtenir des soins au Canada.
     Il est indispensable que le Canada mette à profit sa position sur la scène internationale pour faire en sorte que les droits génésiques fassent partie des droits de la personne. Par l'intermédiaire de forums internationaux tels que les Nations unies, le Canada doit faire pression sur les États-Unis pour qu'ils respectent et protègent ces droits. Ce sont ces conversations importantes que le premier ministre doit également avoir avec le président désigné, qui s'est vanté d'avoir renversé l'arrêt Roe v. Wade, même si ce renversement s'est révélé dangereux pour les femmes et les nouveau-nés. Les décès de mères ont triplé dans les États où l'avortement est interdit, et la mortalité infantile a augmenté de 7 %. Plus de 700 autres nouveau-nés sont morts depuis que la Cour suprême a invalidé cette mesure législative qui sauvait des vies.
    Les néo-démocrates s'opposent avec vigueur à l'attaque contre le corps des femmes et à ce qu'elle s'étende jusqu'au Canada. Nous devons tous être sur nos gardes, car un gouvernement fédéral conservateur menacerait l'accès pour les femmes à un avortement sûr et sans traumatisme. Nous savons que les libéraux ne les arrêteront pas; ils laissent déjà tomber les Canadiens en laissant les premiers ministres conservateurs réduire l'accès à l'avortement.
(1035)
     Sous la direction des conservateurs, il y a eu des tentatives acharnées de restriction des droits génésiques, et notamment des conservateurs à la Chambre en ce moment même déposant des projets de loi d'initiative parlementaire visant à restreindre l'accès à l'avortement. Le chef conservateur a déjà utilisé un langage codé pour enhardir les extrémistes anti-choix tout en prétendant éviter le débat. Les conservateurs ont montré qu'on ne pouvait pas leur faire confiance pour défendre le droit des femmes de choisir, et qu'on ne pouvait pas non plus leur faire confiance pour tendre vers...
    Le député de Calgary‑Centre invoque le Règlement.
    Madame la Présidente, il y a deux langues officielles à la Chambre: le français et l'anglais. Je ne comprends pas ce que la députée entend par « langage codé ». Si elle pouvait...
    C'est un point de débat. Quand les députés interviennent sur des rappels au Règlement, j'aimerais qu'ils citent l'article du Règlement qu'ils invoquent.
    Madame la Présidente, les conservateurs ont montré qu'on ne pouvait pas leur faire confiance pour défendre le droit des femmes de choisir ni pour progresser vers une plus grande équité dans les soins de santé pour les femmes et les personnes de genres divers. Nous l'avons constaté très récemment lorsqu'ils ont voté contre le projet de loi du NPD sur l'assurance-médicaments qui prévoyait l'accès à des contraceptifs gratuits. Les néo-démocrates se battront chaque jour contre les conservateurs rétrogrades et leur programme caché visant à restreindre l'accès des femmes à des soins de santé vitaux.
     Je reviens maintenant au rapport sur ce que le Canada doit continuer à faire pour protéger les droits sexuels et génésiques dans le monde. « Il est important que le Canada s'exprime de manière claire et systématique au sein des forums mondiaux et des discussions bilatérales [...] » sur les droits sexuels et génésiques des femmes, et le gouvernement doit publier la « politique étrangère féministe promise depuis longtemps » à laquelle ma collègue, la députée d'Edmonton Strathcona, a fait référence. Il est important de disposer d'un document écrit clair, car, comme elle l'a dit, il définit les lignes directrices de la politique féministe, non seulement pour le développement international, mais aussi pour le commerce, l'immigration, la diplomatie et les affaires consulaires.
     Le Canada peut être un leader, une lueur d'espoir à une époque où l'égalité des sexes et les droits des femmes, des filles et des personnes de genres divers reculent. Si le gouvernement s'emploie dès maintenant à protéger les droits des femmes, les Canadiennes et les femmes du monde entier seront plus en sécurité.
     De nombreux témoins entendus dans le cadre de l'étude ont souligné au Comité que les restrictions légales à l'avortement n'empêchent pas les avortements. Au contraire, ces restrictions augmentent la proportion d'avortements dangereux. Au cours de son témoignage, Julia Anderson a déclaré que: « Les faits sont clairs. Restreindre l'accès à l'avortement ne met pas fin à l'avortement. Cela fait plutôt augmenter le nombre d'avortements dangereux et cause la mort de femmes. »
     Pourquoi le Canada n'investit-il pas dans l'accès à l'avortement ici et à l'étranger? La réalité est que, malgré ce que l'on sait des conséquences des avortements dangereux, le Canada n'a affecté que moins de 2 millions de dollars au financement de services d'avortement sûrs. Kelly Bowden, témoin de l'étude, a fait remarquer que si le gouvernement du Canada considère l'accès à des avortements sûrs comme faisant partie d'un ensemble complet de soins, il n'y consacre pas encore l'argent nécessaire.
     Je terminerai aujourd'hui en soulignant la recommandation 9 du rapport, qui précise que, pour « accroître l'aide en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs dans le monde, le gouvernement du Canada [doit] appuyer pleinement l'accès à des formes modernes de contraception, à des services d'avortements légaux et sécuritaires et à des soins de santé après avortement ». Le Canada doit le faire ici, chez lui, au sud de la frontière et dans le monde entier.
(1040)
    Madame la Présidente, le rappel au Règlement du député de Calgary‑Centre, qui a parlé de langage codé, était plutôt consternant. Je vais dire à la Chambre en quoi consiste exactement ce langage. Son codage vient de députés comme celui de Peace River—Westlock, qui a participé à un documentaire et qui a expliqué comment il s'arrangeait pour que des membres du caucus conservateur deviennent pro-vie et pour qu'ils contribuent ainsi à créer un caucus pro-vie qui ne veut pas donner aux femmes le droit de choisir.
     Pendant ce temps, le chef de l'opposition déclare: « Oh, je suis pro-choix, il n'y a pas de problème ». Cependant, le caucus derrière lui se forme pour faire exactement le contraire.
     Je me demande si la députée pourrait développer ses observations sur la position du Parti conservateur du Canada en particulier sur cette question.
    Madame la Présidente, les femmes de ce pays et du monde entier, ainsi que les personnes de genres divers, sont bien habituées aux tactiques des conservateurs et à l'idéologie de droite qui veut que les femmes et les personnes de genres divers n'aient pas le droit d'accéder aux soins de santé. Les conservateurs limitent cet accès par tous les moyens possibles. Nous y sommes très habituées. Je ne suis pas surprise que les conservateurs ne comprennent pas le débat, parce qu'ils ne comprennent pas les problèmes des femmes et des personnes de genres divers dans ce pays.
    Madame la Présidente, j'espère savoir certaines choses sur les femmes, car j'en suis une.
    Pour tous ceux qui nous regardent, il est vraiment intéressant de constater que cela se produit depuis des décennies. Une motion de l'opposition a été présentée aujourd'hui pour défendre les Canadiens qui ont recours aux banques alimentaires en nombre record. La violence entre partenaires intimes a augmenté de façon exponentielle et les agressions sexuelles ont augmenté de 75 % sous le premier ministre. Les femmes n'ont jamais été aussi peu en sécurité dans ce pays que sous le premier ministre, et c'est un fait. Les femmes n'ont pas accès à des refuges; le YWCA d'Halifax l'a dit.
     Aujourd'hui, une motion a repris textuellement les propos du chef de l'opposition sur les échecs du gouvernement. Dix millions de Canadiens n'ont même pas de médecin, alors parlons-en de soins de santé. Pourquoi les néo-démocrates interrompent-ils le débat sur une motion quand les Canadiens ont plus que jamais besoin d'aide, pour le faire dérailler et soutenir le premier ministre alors que les Canadiens souffrent et que des femmes sont assassinées en plein jour sous le gouvernement et ce chef de l'opposition?
    Madame la Présidente, la députée montre pourquoi la représentation limitée des femmes à la Chambre depuis près de 150 ans se perpétue dans les rues et dans ce pays. Seuls les conservateurs et les libéraux ont été au pouvoir au fédéral dans ce pays, et les deux partis ont laissé tomber, à maintes reprises, les femmes et les personnes de genres divers en réduisant les soins de santé. Les conservateurs sont connus pour leurs compressions dans le domaine de la santé; les compressions dans le domaine de la santé sont leur marque de commerce.
     Le NPD défendra toujours les soins de santé et les droits des femmes.
     Madame la Présidente, j'invoque le Règlement. La députée de Peterborough—Kawartha a dit: « ce chef de l'opposition ». Il n'y a qu'un seul chef de l'opposition, et il s'agit...
    Je suis désolée. Ce n'est pas un rappel au Règlement; cela relève du débat.
    Je tiens à rappeler aux députés que s'ils n'ont pas la parole, ils doivent attendre pour poser des questions ou faire des observations, et que s'ils ont déjà posé une question, ils doivent également attendre s'ils souhaitent ajouter quelque chose.
    Nous reprenons les questions et observations. Le député de Drummond a la parole.

[Français]

     Madame la Présidente, j'ai tenté de déposer hier une motion appelant la Chambre des communes à se joindre au Bloc québécois pour dénoncer la présence dans le Code criminel d'une exception religieuse, l'alinéa 319(3)b). L'exception religieuse permet le discours haineux sous couvert de convictions religieuses. Or, les conservateurs et les libéraux semblent s'opposer à cette idée d'abroger cet alinéa du Code criminel pour faire en sorte qu'on ne puisse plus propager de discours haineux ou d'appels à la violence sous couvert religieux.
    Ma collègue a parlé de la situation des femmes en Iran et en Afghanistan. Je trouve très préoccupant de voir se déployer la présence d'influences religieuses extrémistes, et je crains que nous commencions à voir cela ici même, au Québec et au Canada. Cela a particulièrement un impact sur les plus vulnérables, sur les femmes et sur les droits des femmes. J'aimerais savoir ce que ma collègue pense de la présence de plus en plus grande de ces influences dans la réflexion que font certains politiciens quant à leur position sur des enjeux comme celui-là.
(1045)

[Traduction]

    Madame la Présidente, je suis très préoccupée par le recul des droits des femmes dans le monde entier, et il a été très difficile d'obtenir que l'on en parle. Je me concentrerai donc aujourd'hui sur les soins de santé, car je pense que le député vient de soulever des sujets très importants. Les valeurs religieuses, comme les conservateurs les appellent, ont également une incidence sur les soins de santé.
    Madame la Présidente, je partagerai aujourd'hui mon temps de parole avec le député de Kingston et les Îles.
    Je tiens d'abord à remercier la députée d'Edmonton Strathcona de soulever cette question d'une importance vitale et de rappeler que, pendant 18 heures, les conservateurs ont déployé des manœuvres dilatoires en comité, car je pense que cela en dit long.
    Les gens disent que le droit à l'avortement n'est pas remis en question au Canada et ils demandent pourquoi nous en parlons. Si nous devons en parler, c'est parce que les Américaines ne pensaient pas elles non plus que le droit à l'avortement était remis en question. Nous non plus. Grâce à nos mères, à nos tantes et à celles qui ont dû se battre pour ce droit, nous pensions que le débat était clos.
     À présent, nous regardons en face et nous constatons que, chaque fois, les conservateurs évitent à tout prix d'avoir à se prononcer sur le sujet parce qu'ils ne veulent pas admettre que leur caucus s'oppose, en fait, très majoritairement au droit des femmes de choisir. C'est, à mon avis, quelque chose qui inquiète beaucoup toutes les Canadiennes. Je remercie donc la députée d'Edmonton Strathcona de cette motion.
    J'aimerais commencer mon intervention par une histoire personnelle. Quelqu'un dans ma famille faisait partie de cette génération qui a dû lutter pour acquérir ces droits. Cette personne qui m'est chère est tombée enceinte d'un enfant gravement handicapé. Quand elle a immigré au Canada, elle a travaillé dans un secteur qui comptait de nombreuses personnes handicapées. Étant une catholique très croyante, quand elle a appris qu'elle était enceinte, elle a mûrement réfléchi et prié longtemps pour savoir ce qu'elle devrait faire. Après ce processus où elle a dû choisir entre sa foi et sa propre personne, elle a dû se présenter devant trois hommes médecins et défendre son choix, mais ces médecins ont décidé qu'elle n'aurait pas le droit de subir un avortement.
    Cela l'a profondément découragée. Elle avait déjà deux jeunes enfants, deux filles, et elle a échoué une évaluation psychologique à cause des conséquences de s'être fait dire, après avoir prié et pris cette décision avec son époux, qu'elle ne pourrait pas se faire avorter. Heureusement, une femme médecin généticienne l'a aidée et a fait en sorte qu'elle puisse se rendre à Seattle, aux États‑Unis, afin de lui permettre de disposer de son corps et de sa vie comme elle l'entendait.
    Ce cas a fait partie de ceux qui ont mené à l'arrêt Morgentaler, qui a entraîné l'abrogation, au Canada, de cette loi draconienne qui forçait les femmes à se présenter devant un groupe de médecins, surtout des hommes, pour justifier leur décision et faire leurs propres choix. Je suis très fière de cette femme qui fait partie de ma famille. Je crois que c'est grâce à elle si les femmes au Canada ont maintenant le droit de disposer de leur corps comme elles l'entendent. Je suis tellement fière d'elle.
    Je ne veux pas avoir à reprendre ce débat, mais, malheureusement, nous y revoilà.
    J'ai fait le choix de me lancer en politique et de présenter ma candidature alors que je travaillais à l'étranger, dans d'autres parties du monde. Alors que j'étais en Afrique, la coordonnatrice régionale de mon projet, qui portait sur les femmes en politique, était une jeune femme du Mali, en Afrique subsaharienne. En 2010, c'est-à-dire à l'époque du régime Harper, le gouvernement a soudainement décidé de supprimer le financement accordé à toute organisation internationale qui offrait des services d'avortement, et ce, peu importe tous les autres bons services qu'elle pouvait offrir. Le gouvernement a fait cela sans donner le moindre préavis. Au Mali, d'où venait la coordonnatrice, il y avait une clinique qui œuvrait depuis 40 ans, qui offrait toutes sortes de services de santé aux résidants de la région et où elle avait elle-même reçu des soins quand elle était jeune. Or, cette clinique a dû fermer soudainement ses portes, et ce, uniquement parce qu'elle offrait des services d'avortement en plus de tous les autres soins offerts.
    Cette coordonnatrice m'a alors appelée sur Skype, en 2010, pour me dire: « Vous, les Canadiennes, vous êtes des hypocrites. »
    Abasourdie, il m'a fallu un moment pour me ressaisir, puis je lui ai demandé: « Mais pourquoi dis-tu cela? ».
    Elle a répondu: « Parce que j'ai étudié à l'Université McGill, à Montréal, et je sais que les Canadiennes ont des droits en matière de procréation, mais ton gouvernement a fermé une clinique dans mon village pour des raisons purement idéologiques. Je sais maintenant que les Canadiens pensent que nous, les Africaines, ne méritons pas d'avoir les mêmes droits que vous, les Canadiennes. »
    J'ai eu honte. À ce moment-là, j'ai eu tellement honte d'être Canadienne et de voir mon gouvernement, c'était le gouvernement Harper à l'époque, faire ce genre de choses, qui nuisaient à tellement de personnes, que j'ai décidé que je devais me présenter aux élections. Je n'ai pas gagné les élections de 2011, mais je les ai gagnées en 2015.
(1050)
    Je me suis battue avec acharnement à la minute où j'ai été élue, aux côtés de nombreuses femmes de cette chambre, pour mettre en place notre politique d'aide internationale féministe, la PAIF, et j'ai pu boucler la boucle il y a peu de temps, en janvier dernier.
    Grâce à la Politique d’aide internationale féministe, mais aussi grâce au fait que nous consacrons 700 millions de dollars par an à la santé sexuelle et reproductive, que nous sommes le premier donateur du Fonds des Nations Unies pour la population et qu'au moment du retrait des Américains, nous avons renforcé notre intervention, j'ai pu visiter une clinique de Kinshasa, le pays où je travaillais avant d'être élue. Une clinique qui offre, entre autres, des services d'avortement sûrs. J'ai rencontré une jeune fille d'une vingtaine d'années. Elle m'a raconté qu'à 16 ans elle a été violée. Elle n'avait nulle part où aller jusqu'à ce qu'elle découvre l'existence de cette clinique.
    C'est parce qu'elle a pu obtenir des services d'avortement sûrs dans cette clinique qu'elle envisage maintenant de s'inscrire à la faculté de médecine pour devenir médecin et aider d'autres personnes. Cependant, cette jeune femme aurait pu mourir, étant donné que 10 % des décès maternels en République démocratique du Congo sont causés par des avortements pratiqués dans des conditions dangereuses. Lorsque nous disons que nous ne voulons pas fournir ces services, que nous ne voulons pas protéger les droits sexuels et reproductifs, ou que nous ne voulons pas que les jeunes femmes connaissent leurs droits partout dans le monde, nous tuons des femmes, parce que l'avortement à risque représente 10 % des décès maternels. Cette politique nous permet de sauver des vies en soutenant les droits sexuels et reproductifs.
    J'étais si fière de ces jeunes femmes. Un groupe de jeunes marginalisées se sont assises autour de moi pour m'expliquer ce que signifiait pour elles le financement de la clinique. Les jeunes filles, les adolescentes, expliquaient qu'elles s'adressent aux chefs traditionnels et aux chefs religieux. Elles leur donnent des explications. Une jeune femme m'a dit: « Je connais mes droits, et je veux m'assurer que chaque jeune femme connaît ses droits. ». Ces jeunes femmes fortes et extraordinaires représentent l'avenir, ce sont les futures dirigeantes de l'Afrique et du monde, et elles travaillent au coude à coude avec les générations qui les précèdent pour s'assurer que cette avancée soit acceptée et comprise.
    Il n'y a rien d'idéologique là-dedans. Il s'agit de sauver des vies. Il s'agit de donner des droits. Il s'agit de donner de l'autonomie. Il s'agit d'éviter aux générations à venir de jeunes femmes de vivre ce que cette femme de ma famille a vécu: l'indignité et l'injustice qu'il y a à s'entendre dire « Non, tu n'avorteras pas. ». Cette femme de ma famille prie encore pour le bébé. Elle dit honnêtement aujourd'hui encore, et je pense qu'elle nous regarde, qu'elle croit que le petit bébé, qu'elle a appelé Jennifer, est au ciel pour la remercier de l'avoir sauvée d'une vie de souffrance.
    Évidemment, tous mes collègues ici n'adhèrent pas à cette façon de penser. Je sais qu'il y a tellement de bébés nés avec un handicap grave qui sont profondément aimés, mais le débat ne porte pas là‑dessus. Le débat porte sur le fait que cette femme a fait son choix en toute conscience et qu'on le lui a refusé. Aucune femme ne devrait se retrouver dans cette situation, que ce soit ici au Canada ou ailleurs dans le monde si, après mûre réflexion, et, quelles que soient ses convictions religieuses, elle prend une décision pour son propre corps. Je n'accepterai jamais que l'on force une femme à porter à terme un enfant dont elle ne veut pas. Je prendrai la parole à la Chambre jusqu'au dernier jour pour veiller à ce que personne de ce côté-là de la Chambre ne fasse cela.
    Nous sauvons des vies. Ce débat est absolument nécessaire. Je remercie ma collègue d'Edmonton Strathcona de nous offrir cette occasion d'exprimer notre point de vue.
(1055)

[Français]

     Madame la Présidente, j'invoque le Règlement.
    Ce mardi, lors de la période des questions orales, j'ai fait un commentaire que je souhaite retirer.

[Traduction]

    Madame la Présidente, le nombre d'agressions sexuelles a augmenté. La violence conjugale a augmenté. Les taux de sextorsion et de viol sont horribles. Comment ma collègue peut-elle, après avoir constaté des chiffres aussi horribles pendant neuf ans, jouer dans ces absurdités procédurales et dans les mascarades du gouvernement? Les Canadiens s'en aperçoivent bien. Expliquez-nous cela.
    Une voix: Oh, oh!
    À l'ordre. Un député tente de dire quelque chose, mais il ne devrait pas le faire avant que je lui donne la parole, si je la lui accorde.
    La secrétaire parlementaire a la parole.
     Madame la Présidente, ma collègue d'en face a parlé « d'absurdités procédurales ». La présidente du Comité de la condition féminine dit qu'un débat à la Chambre sur la protection des droits des femmes et de leur autonomie est une absurdité procédurale. Je pense que ces personnes viennent de révéler exactement qui ils sont.
    Madame la Présidente, après avoir regardé ce qui se passe chez nos voisins du Sud, mes collègues savent à quel point les politiques y sont élaborées de façon pernicieuse par des fanatiques, des extrémistes de droite, des marionnettes politiques, pour soutenir des gens comme Steve Bannon et Stephen Miller dans le cadre du projet 2025. Nous savons que la politique du Parti conservateur du Canada s'inspire de ces mêmes extrémistes.
    Ma collègue pourrait-elle nous expliquer pourquoi ces extrémistes politiques qui travaillent en coulisses risquent d'influencer les prochaines élections fédérales avec leurs idéologies d'extrême droite pernicieuses?
    Madame la Présidente, je suis très heureuse que mon collègue ait parlé de ce qui s'est passé aux États-Unis, parce qu'on y constate une augmentation de l'objectification dégradante des femmes. Les mots que l'on prononce sont importants. Ce que ces extrémistes disent a entraîné une érosion des droits des femmes aux États-Unis. L'ironie, c'est qu'une personne de ma famille a dû se rendre aux États-Unis pour se faire avorter, mais aujourd'hui, il y a des États-Uniennes qui doivent venir au Canada pour cela. C'est une chose à laquelle il faut mettre un frein, parce qu'elle pose un risque. Ce risque existe.
    La rhétorique de droite dont parle mon collègue est en plein essor. Nous la percevons à la Chambre aujourd'hui quand les conservateurs chahutent les députées qui défendent nos droits.

[Français]

    Madame la Présidente, ma collègue et moi étions à certaines séances de ce comité qui portaient sur cette étude. Je vais reposer à ma collègue la question que j'ai posée à ma collègue du NPD un peu plus tôt.
    Nous avons vraiment vu une volonté religieuse de la part de certains témoins. C'était par conviction qu'ils venaient parler de cette question des droits reproductifs des femmes. Comment peut-on expliquer que des membres du parti de ma collègue, des libéraux, se soient opposés hier à une motion du Bloc québécois qui visait essentiellement à retirer cette exception religieuse? Cette motion visait à faire ce pas essentiel de plus vers la laïcité, parce que, trop souvent, les liens entre le religieux et les droits des femmes sont mêlés. Au nom de la religion, on vient bafouer certains droits des femmes.
    Pourquoi son parti s'est-il opposé hier à cette motion qui rappelait l'importance de retirer les exceptions religieuses du Code criminel, question de rappeler l'importance de la laïcité de l'État?

[Traduction]

    Madame la Présidente, je pense qu'il est très important de discuter du lien entre la religion et les droits. Il s'agit de soutenir le droit d'une femme à choisir. Prenons le cas dont j'ai parlé. Il s'agit d'une personne profondément religieuse qui a fait un choix. Selon moi, il n'appartient à personne, peu importe sa foi, de dire à une autre personne ce qu'elle doit faire, pas plus que nous dirions à cette personne croyante cSe qu'elle doit faire de son corps.
     Ce qui importe ici, c'est le choix. Je n'ai pas été élue pour dire à une femme ce qu'elle doit faire. Cela devrait être une affaire entre la femme, son médecin et sa conscience, quels que soient son dieu ou ses croyances. Cependant, c'est son choix, à elle seule.
(1100)
    Madame la Présidente, je prends la parole pour participer au débat sur la motion d'adoption présentée par le NPD. Pour ceux qui nous regardent, mais qui ne sont pas au courant de tout ce qui s'est passé à la Chambre aujourd'hui, j'aimerais brosser le tableau pour qu'ils puissent comprendre.
     À l'origine, le chef de l’opposition était à la Chambre. Il devait y présenter sa motion d'opposition aujourd'hui. Il est entré et s'est assis à sa place. Il était entouré de ses députés les plus loyaux, en formation parfaite derrière lui pour obtenir le meilleur angle de prise de vue. Ils se sont assis. Ils étaient tous prêts et nous pouvions voir le chef se préparer. Il était prêt à donner le coup d'envoi de la journée avec le grand discours qu'il avait probablement pondu sous la douche ce matin. Or, juste avant de pouvoir le faire et profiter de l'enthousiasme de ses députés qui l'encourageraient sans relâche, le NPD a soudain servi aux conservateurs la médecine que ceux-ci servent à la Chambre depuis trois mois.
     Depuis maintenant trois mois, les conservateurs présentent des motions d'adoption pour faire de l'obstruction et empêcher la Chambre de travailler. Je dois admettre que j'ai trouvé tout à l'heure absolument délirant d'entendre la députée d'Hastings—Lennox and Addington, ma voisine, houspiller le gouvernement et le NPD sur l'emploi de tactiques procédurales alors que les conservateurs font la même chose depuis trois mois bien comptés. Le NPD n'a rien fait de plus au chef de l’opposition et aux conservateurs aujourd'hui que ce que les conservateurs font depuis des mois. Ils ont juste goûté à leur propre médecine ce matin. C'est tout.
    Ce fut un grand moment. J'étais assis dans mon fauteuil et j'ai vu que le chef de l’opposition a immédiatement compris la situation. Il s'est levé d'un bond et a quitté la Chambre en coup de vent, laissant les députés assis derrière lui toujours en formation parfaite absolument déconcertés. Ils n'avaient aucune idée de ce qui venait de se passer. Le chef de l'opposition n'a pas pris la peine de leur expliquer. Il est sorti parce qu'il savait exactement ce qui s'était passé. Il les a laissés se demander ce qui avait bien pu se passer et pourquoi leur excellent chef n'était pas en train de prononcer son incroyable discours.
    C'est ce qui s'est passé. C'est ce que le NPD a fait. Voilà ce que la Chambre est devenue, hélas. Elle est devenue un lieu où c'est oeil pour oeil, dent pour dent. S'ils nous font quelque chose, nous leur rendrons la pareille. S'il y a des manoeuvres procédurales d'un côté, il y en aura aussi de l'autre. Toutefois, je dois accorder une chose aux députés néo-démocrates: ils ont soulevé une question qui est incroyablement importante dans le contexte politique actuel.
    Nous assistons malheureusement à une régression, avec les voix les plus fortes, celles qui semblent les plus influentes ou incroyablement influentes, tentant désespérément de faire reculer les droits des femmes. J'ai dit dans une question posée plus tôt aujourd'hui que ma mère avait participé au mouvement visant à garantir ces droits dans les années 1980. Je me souviens que, enfant, je me demandais ce qu'elle faisait et de quoi il s'agissait, parce que je ne comprenais pas tout. Ce que je sais, et que je comprends parfaitement aujourd'hui, c'est que ma femme a bénéficié de l'incroyable travail accompli par la génération de ma mère et par celle de sa mère.
    Aujourd'hui, malheureusement, je me demande ce que l'avenir réserve à ma fille. J'entends les conservateurs, les plus modérés comme les plus extrêmes, parler de faire reculer le droit des femmes au libre choix.
    Des voix: Oh, oh!
    M. Mark Gerretsen: Madame la Présidente, je les entends dire: « Mon Dieu, de quoi parle-t-il? » Je vais leur dire exactement de quoi je parle.
     Je parle de leurs collègues qui participent à des documentaires et à qui l'on pose des questions comme: « Pourrons-nous interdire complètement l'avortement, ou est-il fou d'y penser? » Cette question a été posée au député de Peace River—Westlock, dont on sait qu'il est, avec un ou deux autres députés, au centre du mouvement du Parti conservateur du Canada cherchant à faire exactement cela. Voici sa réponse à cette question: « Tout est possible. Je pensais qu'il était impossible de renverser l'arrêt Roe c. Wade aux États‑Unis, mais nous y voilà aujourd'hui. »
(1105)
     Tous ceux qui regardent CPAC aujourd'hui peuvent entrer dans Google le nom du député de Peace River—Westlock et les mots « interdire l'avortement », aller dans la section vidéo et trouver la vidéo presque instantanément. Les conservateurs lèvent les yeux au ciel et disent que les libéraux, les néo-démocrates et les progressistes essaient simplement de les dépeindre comme des méchants, mais qu'ils ne feraient jamais cela. Alors pourquoi leurs députés font-ils ces remarques? Pourquoi ont-ils des députés qui participent aux marches pro-vie devant le Parlement chaque printemps et qui prennent le micro pour dire: « Nous pouvons le faire »? C'est ce qu'ils font. Ils ne devraient pas essayer de l'ignorer ou prétendre qu'il n'en est rien.
    Que font les conservateurs à part cela? Ils continuent de trouver des candidats qui se présentent sous leur bannière et qui sont connus pour être contre le libre choix. Voilà ce qu'il en est pour les Canadiens.
    Pour ceux qui voudraient croire le chef de l'opposition lorsqu'il affirme qu'il n'interdira jamais l'avortement, il suffit de regarder son bilan, et celui de Stephen Harper, lorsqu'il affirme qu'il ne fera jamais ce genre de choses. Ils le feront. Ils ne le feront peut-être pas sous la forme très directe d'un projet de loi disant « nous interdisons l'avortement », mais ils le feront autrement. Ils le feront en retirant de l'argent et des ressources aux institutions et organismes qui éduquent et informent les femmes et en fournissant des ressources à ceux qui voudraient supprimer ce droit. Ils le feront au moyen de projets de loi d'initiative parlementaire et diront: « Oh, ce n'est qu'un projet de loi d'initiative parlementaire; il est soumis au vote de tout le monde. Les députés peuvent voter en leur âme et conscience; c'est la raison d'être des projets de loi d'initiative parlementaire. » C'est ainsi qu'ils procéderont.
    Certaines personnes pensent que, s'il forme le gouvernement, le Parti conservateur du Canada présentera un projet de loi disant « nous interdisons l'avortement ». Les conservateurs ne procéderont pas ainsi; ils utiliseront des moyens détournés et soigneusement planifiés pour réaliser leur objectif sans être aussi transparents. Il est extrêmement important que cette question soit prise au sérieux.
    Voici un peu de contexte pour mieux situer le Parti conservateur du Canada. La Coalition nationale pour la vie attribue trois cotes: verte, jaune et rouge. Le vert signifie qu'elle soutient totalement le candidat parce qu'il croit aux valeurs du groupe. Le jaune signifie qu'elle ne sait pas, mais qu'elle pense que le candidat peut être influencé. Le rouge signifie que le candidat ne soutiendra jamais le groupe dans cette entreprise. La Coalition nationale pour la vie a attribué la cote verte à 40 députés siégeant actuellement à la Chambre et la cote jaune à 40 autres députés. Cela fait donc 80 députés actuellement en fonction. La Coalition nationale pour la vie estime qu'une majorité du caucus conservateur est apte à représenter son point de vue.
     Personne ne doit se laisser berner par le discours trompeur du chef de l'opposition. Les conservateurs interdiront et limiteront le droit des femmes à choisir. Ils ne le feront pas d'une manière très transparente et évidente, en déposant un projet de loi, par exemple, mais il est certain qu'ils le feront autrement. Nous devons nous lever pour protéger les acquis de la génération de ma mère. Nous devons également défendre les générations futures, ma fille et sa génération, afin qu'elles puissent vivre les mêmes expériences que celles dont ma femme a profité grâce à celles qui ont fait le travail dans les années 1970 et 1980.
(1110)
    Madame la Présidente, l'une des craintes profondes que j'éprouve est celle d'une attaque lente et sournoise contre les droits des femmes au Canada et dans le monde entier. Nous savons que, sous Stephen Harper, le Parti conservateur a sabré toute forme de soutien pour les soins de santé génésique en ce qui concerne Affaires mondiales Canada et les affaires internationales.
     Le député a parlé de certains députés qui sont cités comme étant favorables aux attaques contre les soins de santé des femmes, mais je dois souligner que des députés de son côté sont également cités. Les députés de Winnipeg-Nord et de Scarborough—Guildwood ont également été ajoutés à cette liste. Par conséquent, nous devons être conscients qu'il y a des députés tant du côté du gouvernement que de celui de l'opposition qui ne croient pas fondamentalement que les femmes ont droit à des soins de santé. Cela devrait inquiéter chacun d'entre nous dans cette Chambre.
    Madame la Présidente, c'est une question qui me préoccupe et je saisirai toutes les occasions de parler à tous les députés, quel que soit leur parti politique, des raisons pour lesquelles ils devraient soutenir le droit des femmes au libre choix.
     Je rappellerai à la députée que notre premier ministre, qui était un chef de file à l'époque, en 2014, a dit très clairement que si une personne voulait siéger au Parti libéral, elle devait voter pour une loi qui protège le droit d'une femme de choisir, un point c'est tout.
    Je tiens également à dire que la députée avait raison lorsqu'elle a déclaré que les conservateurs allaient lentement supprimer de l'argent et des ressources. C'est ainsi qu'ils procéderont. Ils ne vont pas arriver ici le premier jour, s'ils forment le gouvernement, et présenter le projet de loi C-1 interdisant le droit de choisir d'une femme; une fois ici, au moyen des projets de loi d'exécution du budget et d'autres mesures, ils supprimeront les ressources graduellement et rendront plus difficile pour une femme d'avoir ce droit de choisir.
    Madame la Présidente, je voudrais poursuivre sur l'idée que les droits des femmes sont sapés lentement et insidieusement.
    En tant qu'infirmière, qui a fait ses études dans les années 1970, j'ai trop souvent constaté les conséquences de l'absence de choix pour les femmes. Je l'ai également constaté dans le cadre de mon travail dans la collectivité auprès des personnes les plus vulnérables.
    Je me demande si mon collègue pourrait parler des nombreuses façons dont le gouvernement s'efforce de renforcer les droits des femmes, certainement grâce au libre choix, mais aussi grâce à des programmes comme les garderies à 10 $ par jour, l'assurance médicaments, le programme de repas dans les écoles et les moyens par lesquels nous donnons aux femmes la capacité d'être financièrement autonomes et de faire des choix dans leur famille. Nous pouvons vraiment élargir cette discussion à toutes les choses que nous faisons sur les plans du logement, de l'accès à la nourriture et des finances, et aussi du droit de choisir ce que nous faisons de notre corps.
    Madame la Présidente, c'est ce que nous devons faire. En fait, le gouvernement soutient ce rapport et, dans sa réponse à ce rapport, il approuve un certain nombre de recommandations formulées par le comité en vue de renforcer les mesures de soutien dont parle la députée.
    Cependant, je pense que la députée parle d'une question plus large: comment donner aux femmes les moyens d'être égales aux hommes dans la société? Malheureusement, les politiques et la position des conservateurs tentent de faire régresser cette question. Elle a tout à fait raison lorsqu'elle parle des garderies à 10 $ par jour. Nous savons que ce sont plus souvent les femmes qui restent à la maison avec les enfants. Il s'agit de s'assurer qu'elles ont le choix, que si elles veulent entrer sur le marché du travail, elles ne risquent pas de devoir rester à la maison parce qu'elles n'ont pas de services de garderie.
    Madame la Présidente, le député a dit que les conservateurs avaient réduit peu à peu le financement de l'accès à l'avortement, que la montée lente et sournoise du conservatisme restreindrait le droit des femmes de choisir.
    Cependant, sous le gouvernement libéral, nous avons assisté à la fermeture de la clinique 554, au Nouveau‑Brunswick. J'ai fait mes études secondaires dans cette province et je me rappelle m'être assise avec une amie qui envisageait de se rendre jusqu'à Montréal en voiture, à 14 heures de là, parce qu'elle ne pouvait pas obtenir de services dans la province. Je ne pensais pas que, 20 ans plus tard, je parlerais ici du fait que les jeunes Néo-Brunswickoises vivent encore le même problème.
    Le député peut-il expliquer l'inaction du gouvernement dans ce domaine?
(1115)
    Madame la Présidente, je serai honnête: je ne sais pas grand-chose sur cette clinique en particulier ni sur les raisons de sa fermeture. Normalement, les cliniques relèvent de la compétence provinciale. Je ne sais pas si c'est bien le cas en l'occurrence.
    Je dirai toutefois que c'est un sujet important. La députée a tout à fait raison: personne ne devrait avoir à faire 14 heures de route pour recevoir les soins qu'il lui faut. Nous devons financer suffisamment les services d'avortement et veiller à ce qu'il y en ait.
    Le plus surprenant dans ma période de questions et de réponses, c'est que les conservateurs n'ont pas posé une seule question.
    Madame la Présidente, nous sommes témoins aujourd'hui d'une manœuvre du NPD qui vise à faire obstacle à notre motion de censure axée sur des déclarations du chef du NPD. Aujourd'hui, les néo-démocrates continuent de piquer une crise parce que notre motion de censure reprend des déclarations du chef du NPD, qui prétend défendre les syndicats et leur droit de grève.
    En fait, ils ont piqué toute une crise la semaine dernière, lorsque le NPD a dû continuer de soutenir le gouvernement. Les députés néo-démocrates sont visiblement mécontents que leur chef vendu continue sur cette voie. Ils s'en sont d'ailleurs pris à un député conservateur qui était assis à sa place...
    Madame la Présidente, j'invoque le Règlement. Le député sait pertinemment qu'il n'est pas autorisé à employer un langage non parlementaire. Cette question a déjà été tranchée. Je demande que le député présente des excuses et qu'il retire ses propos.
    Je suis désolée, mais je n'ai pas entendu ce que le député a dit. Je vais donc me renseigner, puis revenir à la Chambre. Encore une fois, quand un député invoque le Règlement, ce serait utile qu'il précise l'article concerné.
    Le député de Dufferin—Caledon a la parole.
    Madame la Présidente, les néo-démocrates continuent de piquer leur crise. Les députés du NPD capotent et ils tentent d'interrompre mon discours parce qu'ils ne sont pas contents que le chef du NPD continue de soutenir un gouvernement libéral corrompu.
    À une époque, le NPD avait un chef qui s'opposait à la corruption. L'ancien chef du NPD Jack Layton avait fait tomber un gouvernement libéral à cause de la corruption des députés ministériels. Malheureusement, aujourd'hui, le NPD soutient une corruption constante et omniprésente, comme celle qui caractérise la caisse noire environnementale. Nous savons maintenant qu'il y a aussi eu de la corruption au sujet des prêts accordés aux entreprises dans le cadre du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes. De toute évidence, certains députés sont...
    Madame la Présidente, j'invoque le Règlement. La question à l'étude concerne les droits reproductifs des femmes. Je ne vois pas en quoi le discours du député est lié à cette question.
    Encore une fois, je demanderais aux députés d'indiquer sur quel article du Règlement repose leur recours. Une certaine latitude est accordée aux députés pendant leurs discours, et je suis certaine que le député fera un lien pertinent avec la question à l'étude dans son discours. Je rappelle aux députés que leur discours doit porter sur la question dont la Chambre est saisie.
    La députée de Victoria a la parole.
    Madame la Présidente, en ce qui a trait au premier recours au Règlement que j'ai fait, l'article 18 porte sur les remarques irrévérencieuses ou offensantes. Le député a employé le mot « vendu »...
    Des voix: Oh, oh!
    Je rappelle aux députés que c'est moi qui préside la séance et, à ce titre, je vais écouter ce que la députée a à dire. Elle a précisé l'article du Règlement qu'elle invoque. Si elle veut ajouter des éléments supplémentaires à ce rappel au Règlement, je vais le lui permettre. Comme je l'ai mentionné, nous sommes en train de vérifier ce qui a été dit. De toute évidence, cela a causé du désordre. Je demande aux députés de ne pas utiliser certains mots qui, ils le savent bien, auront ce genre d'effet. La Chambre pourra ainsi fonctionner sans accrocs.
    La députée de Victoria a la parole.
(1120)
    Madame la Présidente, je tiens à ce que les députés sachent que, selon l'article 18 du Règlement, « [a]ucun député ne doit parler irrévérencieusement » d'un député à la Chambre.
    C'est exactement ce que prévoit le Règlement: les députés doivent éviter de tenir des propos irrespectueux. Par conséquent, je vais permettre au député de Dufferin—Caledon de continuer, mais j'espère que les députés respecteront le Règlement de la Chambre afin que nous puissions travailler comme il faut.
    Le député de Dufferin—Caledon a la parole.
    Madame la Présidente, les crises de nerfs se poursuivent. C'est maintenant la troisième fois que l'on interrompt mon discours. C'est parce que je fais remarquer aux députés à quel point ils sont mal à l'aise que leur chef les force à continuer de soutenir le gouvernement libéral corrompu et à quel point ils ont peur de la motion de censure des conservateurs relativement aux paroles prononcées par le chef du NPD. Je les comprends d'avoir aussi peur. Le syndicat des débardeurs d'Halifax a déclaré lundi...
    Madame la Présidente, j'invoque le Règlement. Au chapitre 13 de La procédure et les usages de la Chambre des communes, il est question des cas où des députés prêtent des intentions à d'autres députés à la Chambre ou se livrent à des attaques personnelles en dénigrant les intentions d'un député. Le député doit présenter ses excuses et aussi se rétracter.
    Madame la Présidente, je ne calomnie les intentions de personne. Je dis clairement quelle est l'intention des néo-démocrates. Il n'y a pas de malveillance là-dedans. Je ne vois donc pas la pertinence du rappel au Règlement.
    Madame la Présidente, je n'ai pas besoin que des députés masculins à la Chambre m'expliquent mes intentions. D'ailleurs, nous n'avons pas le droit de présumer des intentions ou des motivations des autres députés à la Chambre. Je demanderai au député…
     Des voix: Oh, oh!
    À l'ordre. Le fait que des députés choisissent de ne pas respecter le Règlement de la Chambre est très problématique. Je demande aux députés de faire preuve de respect les uns envers les autres, de réfléchir aux mots qu'ils vont employer et de reformuler leurs propos pour qu'ils soient plus acceptables.
    Je crois qu'une partie de ce qui a été dit relève du débat. À ce stade, je suis encore en train d'examiner la question qui a été soulevée. Je reviendrai aux députés dans quelques minutes.
    En attendant, le député de Dufferin—Caledon peut poursuivre son discours.
    Madame la Présidente, si mes propos rendent les députés néo-démocrates mal à l'aise, ils seront peut-être prêts à écouter ceux de l'Association internationale des débardeurs d'Halifax. Elle a dit: « Lundi, les néo-démocrates auront l'occasion de renforcer leur promesse de ne pas recourir à un projet de loi de retour au travail en appuyant les paroles de leur propre chef. »
    C'est pour cette raison que nous avons ce débat: pour empêcher la présentation de la motion de confiance des conservateurs. C'est pourquoi les députés néo-démocrates ne cessent de m'interrompre. Ils sont de plus en plus mal à l'aise à l'idée de devoir voter sur une motion de confiance qui s'appuie sur les paroles de leur chef et qui souligne la façon dont le gouvernement libéral a privé des travailleurs de leur droit de grève. Ils tentent de l'éviter en présentant une motion de procédure, un outil qui n'est habituellement pas utilisé lors des journées de l'opposition.
    Le NPD l'a fait pour éviter un vote de confiance. Par conséquent, pour prévenir d'autres crises de nerfs, je propose:
     Que la Chambre passe maintenant à l'ordre du jour.
    Des voix: Oh, oh!
(1125)
    Lorsque la députée d'Edmonton Strathcona s'est levée pour invoquer le Règlement, le député avait déjà lu sa motion. Je vais donc présenter la motion, et nous reviendrons au rappel au Règlement par la suite. Les deux interventions se sont chevauchées. Le député avait déjà proposé la motion. Nous allons commencer par régler la question de la motion, puis nous reviendrons au rappel au Règlement au moment opportun.

[Français]

    Si un député participant en personne désire que la motion soit adoptée ou adoptée avec dissidence ou si un député d'un parti reconnu participant en personne désire demander un vote par appel nominal, je l'invite à se lever et à l'indiquer à la présidence.

[Traduction]

    Madame la Présidente, je demande un vote par appel nominal.
    Convoquez les députés.
(1210)
     (La motion, mise aux voix, est rejetée par le vote suivant:)

(Vote no 910)

POUR

Députés

Aboultaif
Aitchison
Albas
Allison
Arnold
Baldinelli
Barlow
Barrett
Barsalou-Duval
Beaulieu
Bergeron
Berthold
Bérubé
Bezan
Blanchette-Joncas
Block
Bragdon
Brassard
Brock
Brunelle-Duceppe
Calkins
Caputo
Carrie
Chabot
Chambers
Champoux
Chong
Cooper
Dalton
Dancho
Davidson
DeBellefeuille
Deltell
d'Entremont
Desbiens
Desilets
Doherty
Dowdall
Dreeshen
Duncan (Stormont—Dundas—South Glengarry)
Ellis
Epp
Falk (Battlefords—Lloydminster)
Falk (Provencher)
Fast
Ferreri
Fortin
Gallant
Gaudreau
Généreux
Genuis
Gill
Gladu
Godin
Goodridge
Gourde
Gray
Hallan
Jeneroux
Jivani
Khanna
Kitchen
Kmiec
Kram
Kramp-Neuman
Kurek
Kusie
Lake
Lantsman
Larouche
Lawrence
Lehoux
Lemire
Leslie
Lewis (Essex)
Lewis (Haldimand—Norfolk)
Liepert
Lloyd
Lobb
Maguire
Majumdar
Martel
Mazier
McCauley (Edmonton West)
McLean
Melillo
Michaud
Moore
Morantz
Morrison
Motz
Muys
Nater
Normandin
Patzer
Paul-Hus
Pauzé
Perkins
Perron
Plamondon
Poilievre
Redekopp
Reid
Rempel Garner
Richards
Roberts
Rood
Ruff
Sauvé
Savard-Tremblay
Scheer
Schmale
Seeback
Shields
Shipley
Simard
Sinclair-Desgagné
Small
Soroka
Steinley
Ste-Marie
Stewart (Toronto—St. Paul's)
Stewart (Miramichi—Grand Lake)
Strahl
Stubbs
Therrien
Thomas
Tochor
Tolmie
Trudel
Uppal
Van Popta
Vecchio
Vidal
Vien
Viersen
Villemure
Vis
Vuong
Wagantall
Warkentin
Waugh
Webber
Williams
Williamson
Zimmer

Total: -- 146


CONTRE

Députés

Alghabra
Ali
Anand
Anandasangaree
Angus
Arseneault
Arya
Ashton
Atwin
Bachrach
Badawey
Bains
Baker
Barron
Battiste
Beech
Bendayan
Bibeau
Bittle
Blair
Blaney
Blois
Boissonnault
Boulerice
Bradford
Brière
Cannings
Carr
Casey
Chagger
Chahal
Champagne
Chatel
Chen
Chiang
Collins (Hamilton East—Stoney Creek)
Collins (Victoria)
Cormier
Coteau
Dabrusin
Damoff
Dance
Davies
Desjarlais
Dhaliwal
Dhillon
Diab
Drouin
Dubourg
Duclos
Duguid
Dzerowicz
Ehsassi
El-Khoury
Erskine-Smith
Fisher
Fonseca
Fortier
Fragiskatos
Fraser
Freeland
Gainey
Garrison
Gazan
Gerretsen
Gould
Green
Guilbeault
Hajdu
Hanley
Hardie
Hepfner
Holland
Housefather
Hussen
Hutchings
Iacono
Idlout
Ien
Jaczek
Johns
Joly
Jowhari
Julian
Kayabaga
Kelloway
Khalid
Khera
Koutrakis
Kusmierczyk
Kwan
Lalonde
Lambropoulos
Lapointe
Lattanzio
LeBlanc
Lebouthillier
Lightbound
Long
Longfield
Louis (Kitchener—Conestoga)
MacAulay (Cardigan)
MacDonald (Malpeque)
MacGregor
MacKinnon (Gatineau)
Maloney
Martinez Ferrada
Masse
Mathyssen
May (Cambridge)
McDonald (Avalon)
McGuinty
McKay
McKinnon (Coquitlam—Port Coquitlam)
McLeod
McPherson
Mendès
Mendicino
Miao
Miller
Morrice
Morrissey
Murray
Naqvi
Noormohamed
O'Connell
Oliphant
O'Regan
Petitpas Taylor
Qualtrough
Rayes
Robillard
Rodriguez
Rogers
Romanado
Rota
Sahota
Sajjan
Saks
Samson
Sarai
Scarpaleggia
Schiefke
Serré
Sgro
Shanahan
Sheehan
Sidhu (Brampton East)
Sidhu (Brampton South)
Singh
Sorbara
Sousa
St-Onge
Sudds
Tassi
Taylor Roy
Thompson
Trudeau
Turnbull
Valdez
Van Bynen
van Koeverden
Vandal
Vandenbeld
Virani
Weiler
Wilkinson
Yip
Zahid
Zarrillo
Zuberi

Total: -- 171


PAIRÉS

Aucun

    Je déclare la motion rejetée.

Reprise du débat sur la motion d'adoption

     La Chambre reprend l'étude de la motion.
    La députée d'Edmonton Strathcona invoque-t-elle toujours le Règlement? J'ai dit que j'y reviendrais.
    La députée d'Edmonton Strathcona a la parole.
    Madame la Présidente, je voulais simplement soulever la question de la pertinence du discours du député conservateur, mais, de toute évidence, les conservateurs font tout ce qu'ils peuvent depuis 45 minutes pour arrêter de parler des questions de santé des femmes.
    La députée a décidé de ne pas le faire.
    Nous reprenons le débat. La députée de Shefford a la parole.

[Français]

    Madame la Présidente, je dois prendre la parole ce matin en remplacement de mon extraordinaire collègue le député de Montarville. Je tiens d'ailleurs à rendre hommage à notre super porte-parole en matière d'affaires étrangères, qui est aussi le vice-président du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international. D'ailleurs, si je m'exprime aujourd'hui, c'est parce que mon collègue a eu la gentillesse de m'inviter à partager des tours de parole et à poser des questions à des témoins lors de certaines rencontres du Comité lorsqu'il réalisait l'étude qui a mené au rapport dont nous débattons aujourd'hui. Je le remercie. Cela a énormément alimenté ma réflexion.
    Je vais m'exprimer essentiellement en faisant référence à l'opinion complémentaire du Bloc québécois dans le cadre de l'étude sur les droits sexuels et reproductifs dans le monde qui a été menée par le Comité permanent des affaires étrangères et du développement international de la Chambre des communes.
    Cette dernière, longtemps attendue, a mis en lumière le travail très important qu'il reste à fournir pour que le Canada passe de la parole aux actes en ce qui regarde sa politique étrangère féministe.
    Comme on le dit au Québec, il faut que les bottines suivent les babines. Durant cette étude, que nous attendions depuis longtemps, il y a eu beaucoup d'obstruction. Mon collègue de Montarville m'en avait parlé et j'ai pu constater, lorsque j'ai participé aux séances, qu'il y avait une certaine obstruction de la part des conservateurs.
    Cela dit, je vais d'abord rappeler certains éléments soulevés par des témoins concernant la redevabilité de ce gouvernement en matière de politique féministe. Je parlerai plus précisément de certaines régions du monde. Ensuite, je souhaite parler de la laïcité, un thème qui est important et cher au Québec.
    Premièrement, il était étonnant d'entendre de la part des témoins que près de 7 années après son annonce, la politique étrangère féministe du Canada n'est toujours pas définie par l'intermédiaire d'un document qui expose en détail les principes, les objectifs et les lignes directrices de sa mise en œuvre. Ce qui peut potentiellement expliquer pourquoi le partage des résultats en la matière semble difficile pour Affaires mondiales Canada. D'un côté, nous avons donc AMC qui annonce pendant l'étude que « le Canada réalise des progrès notables en ce qui concerne le respect de ses engagements actuels ». De l'autre côté nous avons la vérificatrice générale qui affirme que la politique d'aide internationale féministe du Canada comporte des engagements décrivant la façon de dépenser les fonds, « sans aucun objectif lié aux améliorations précises apportées aux circonstances des personnes bénéficiant des fonds ».
     J'ai d'ailleurs eu une discussion avec ma collègue de Terrebonne à propos de ce rapport de la vérificatrice générale.
    Il y a donc une réflexion à avoir sur l'élaboration de la politique internationale féministe par Affaires mondiales, des objectifs aux résultats, et de la manière dont l'argent du contribuable québécois et canadiens sert effectivement à faire progresser les droits des femmes et l'égalités des genres à travers le monde.
    On avait donc cette réflexion sérieuse à faire. Maintenant, j'aimerais parler un peu plus précisément de certaines problématiques dans les régions du monde. Parlons d'abord de l'Afrique.
    Deuxièmement, l'Afrique est un espace où la question des droits sexuels fait l'objet de vifs débats, nous avons pu le constater en entendant plusieurs témoins qui ont discuté des différences culturelles, et de la nécessité pour le Canada de travailler dans cette région du monde. Une statistique résume la problématique reliée à la question des droits reproductifs: la région de l'Afrique subsaharienne comptait pour quelque 70 % des décès maternels en 2020. Le Canada se doit de supporter les pays qui cherchent à avancer en matière de droit à l'avortement et en termes d'accès à des soins de santé de qualité - la COVID‑19 ayant imposé, dans certains pays, des difficultés supplémentaires d'accès aux soins de santé, notamment en ce qui concerne la distance.
     Rappelons que ces propos ont été tenus en comité, notamment par les représentants d'Affaires mondiales Canada, mais rappelons qu'il y a eu aussi eu ce rapport de la vérificatrice générale sur l'aide internationale pour appuyer l'égalité des genres. Il y a aussi les représentants de l'UNICEF qui sont venus s'exprimer en comité, et il y a eu le mémoire du Partenariat canadien pour la santé des femmes et des enfants. Nous avons entendu beaucoup de témoins. Tous semblaient souligner la nécessité de tendre vers une meilleure redevabilité.
(1215)
     Alors que le développement d'un « plan africain » par le gouvernement est en cours, il est déterminant que le développement international, la question de l'égalité des genres, l'accès aux services de santé, soient des piliers de cette stratégie.
    Aussi, alors que des membres du comité ont dénoncé, pendant les séances du comité, certaines lois de certains pays allant l'encontre des droits fondamentaux des personnes au regard de leur sexualité [...] Mme Théroux‑Séguin, du Centre d'étude et de coopération internationale, lors de son témoignage, espérait que le Canada puisse soutenir les dispositifs législatifs, et qu'il favorise les recommandations visant l'amélioration de la santé sexuelle et reproductive. Nous souhaitons ainsi que le gouvernement du Canada, par l’intermédiaire de déclaration, ou dans des forums internationaux, prenne l’initiative de saluer le développement de projets permettant un plus grand accès à l’avortement et aux services de santé reproductive dans le monde. Bien qu'il soit hors de question de s’ingérer dans les processus de politiques nationales d’autres pays, le Canada doit tout de même se montrer vocal et proposer son aide aux pays qui en font la demande pour permettre le développement de services essentiels en matière de soins de santé reproductive.
    Troisièmement, le financement est un enjeu central, et plusieurs témoins, dont Oxfam‑Québec, Oxfam‑Canada, Action Canada, ont [tous] évoqué leur inquiétude concernant l’engagement du gouvernement à consacrer 700 millions de dollars par année pour appuyer la santé et les droits sexuels et reproductifs, en particulier, sur quatre aspects négligés : la planification familiale et la contraception; les services d’avortement sécuritaires et légaux et les soins après l’avortement; l’éducation complète en matière de sexualité; et les activités de promotion en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs.
    Je tiens d'ailleurs à souligner que des témoins sont venus nous expliquer des choses assez troublantes. Dans les pays où on a des lois plus musclées contre l'avortement, il n'y a pas moins d'avortements. Il y a plutôt moins d'avortements sécuritaires, et donc plus de morts. Plusieurs témoins ont fait valoir que la plupart des décès maternels sont pourtant évitables. J'en profite pour glisser ici un autre extrait du rapport:
     Selon le Haut-Commissariat aux droits de l'homme des Nations Unies,
    [l]a santé sexuelle et procréative des femmes est liée à de nombreux droits fondamentaux, tels que le droit à la vie, le droit de ne pas être soumis à la torture, le droit à la santé, le droit au respect de la vie privée, le droit à l'éducation et l'interdiction de la discrimination. Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels et le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes ont l'un et l'autre bien précisé que le droit des femmes à la santé comprenait le droit à la santé sexuelle et procréative.
    Il y a des accords politiques internationaux qui viennent renforcer cette position.
    En 1995, la Déclaration et le Programme d'action de Beijing [dont on a beaucoup parlé] sont venus renforcer [...] et confirmer [...] que les droits des femmes sont des droits de la personne.
    C'est quand même fou de se dire que ce n'est qu'en 1995 qu'on a dit que les droits des femmes étaient des droits de la personne. Cela ne fait quand même pas si longtemps. Plus loin dans le rapport, on parle de « l'Initiative de Muskoka sur la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants, qui a été lancée en 2010 ». On voit donc que plusieurs accords internationaux viennent renforcer cette position de demander au Canada d'en faire plus. Pour en revenir aux quatre enjeux négligés, voici ce qui est dit dans le rapport:
    Ces quatre enjeux ont bénéficié de 104 millions de dollars par rapport au financement total de 489 millions sur cette même année.
    Si le rapport du comité recommande avec justesse le besoin pour le gouvernement de respecter son engagement d'investir au moins 700 millions de dollars pour la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes à l'échelle mondiale d'ici la fin de l'exercice 2023‑2024, nous demandons que le gouvernement augmente sensiblement son financement dans les quatre sujets négligés.
    Au Caucus de la coopération mondiale, nous nous le faisons rappeler constamment. Ces quatre enjeux négligés reviennent. Les organismes de coopération internationale viennent nous interpeller, et les représentants des différents partis politiques entendent tous la même chose. Il faut vraiment garder en tête qu'on nous le répète régulièrement.
    Ce maintien du droit à un avortement sécuritaire, tout comme la prévention et le traitement du VIH‑sida et des infections transmises sexuellement, est un enjeu médical et socio-économique important. C'est préoccupant. On se le fait aussi rappeler régulièrement par les organismes qui sont en coopération sur le terrain. Les cas de VIH‑sida sont à la hausse dans des endroits en Afrique, et les femmes sont encore une fois touchées de façon disproportionnée. Comme je l'ai dit, il y a aussi les infections transmises sexuellement. On peut mettre dans cette catégorie le VPH, soit le virus du papillome humain, qui peut être évité grâce à la vaccination. On nous a rappelé les objectifs de l'Organisation mondiale de la santé relativement à la vaccination, parce que c'est quand même une infection qui mène à un cas de cancer, mais qui est justement évitable grâce au vaccin. Le Canada est toutefois en train de manquer sa cible. Il y a énormément à faire sur ces préoccupations.
    Cette semaine, j'ai participé à un déjeuner-rencontre où on a mentionné que les cas de VIH‑sida dans les communautés autochtones étaient à la hausse ici même au pays. C'est extrêmement préoccupant. Le Canada est même en train de reculer par rapport aux autres pays du G7. Le Canada est le seul pays où voit une hausse des cas, notamment en raison de cette hausse dans les communautés autochtones.
(1220)
    « Quatrièmement, nous avons pu entendre le témoignage poignant de la députée ukrainienne, Mme Lesia Vasylenko, qui a évoqué les tactiques des violences sexuelles comme arme de guerre par l'armée russe. »
    J'ai eu l'occasion de rencontrer cette députée pour la première fois en octobre 2022 lors d'une assemblée générale de l'Union interparlementaire qui a eu lieu à Kigali, au Rwanda. Nous avons eu l'occasion d'échanger.
    Il est extrêmement troublant de constater à quel point c'est une « barbarie sans nom qui doit aboutir par la criminalisation des coupables ». C'est le message qu'elle souhaitait nous transmettre. Elle était en tournée et elle est aussi venue ici, au Parlement, pour nous interpeller. Mon collègue le député de Drummond a aussi rencontré des députées ukrainiennes qui sont venues lui décrire l'horreur qui se passe en ce moment dans cette zone de conflit.
    Ce comité a déjà recommandé au gouvernement, dans son rapport sur la situation en Ukraine, qu'il « travaille avec l'Ukraine et d'autres partenaires internationaux pour intenter des poursuites contre les principaux responsables du crime d'agression commis par la Russie contre l'Ukraine en soutenant la création d'un tribunal spécial pour le crime d'agression contre l'Ukraine, ou d'un autre mécanisme semblable ». Dans la quête de justice, les violences sexuelles ne pourront pas être ignorées au moment de condamner la Russie. Et malheureusement, ces situations sont fréquentes puisque comme l'indique le Partenariat canadien pour la santé des enfants et des femmes, « les femmes et les filles continuent de subir de plein fouet les conséquences des déplacements forcés, en particulier dans les zones de conflit où elles sont confrontées à des niveaux élevés de violence sexuelle.
    Ainsi, nous nous attendons à ce que dans le prochain plan d'action national sur les femmes, la paix et la sécurité, le gouvernement du Canada augmente son financement alloué aux programmes permettant aux filles et femmes, victimes de violences sexuelles dans les zones de conflit, d'obtenir la justice qu'elles méritent.
    L'objectif est qu'elles soient plus utilisées comme des armes de guerre dans ces zones de conflit qui, on le voit, se multiplient en ce moment. Malheureusement, les femmes en paient le prix.
    J'aimerais revenir sur une question que le Bloc québécois soulève depuis ce matin dans le cadre de ce débat, à savoir la question du religieux, qui est liée à cette question des droits sexuels et reproductifs. Des témoins sont venus nous parler en comité de l'opposition religieuse à cette question de l'avortement par principe et par conviction religieuse qui nuit à la santé des femmes. Ce n'est pas normal qu'on puisse se servir de la religion pour que des femmes en meurent ou pour nuire à leur santé. Je vais même encore plus loin. On ne devrait pas se servir de la religion pour tenir des propos haineux. C'est une occasion de rappeler l'importance de la laïcité.
    Je pourrais parler de la situation des femmes en Iran, qui est liée à cette question de la laïcité. Le Bloc québécois a été le premier à déposer une motion suite à la mort de Mahsa Amini, qui a été tuée parce qu'elle ne portait pas son voile convenablement. C'est absurde que, aujourd'hui encore, en 2024, des femmes meurent parce qu'elles ne portent pas un bout de tissu convenablement. Nous continuerons d'appuyer les femmes iraniennes dans leur combat pour la laïcité. En Afghanistan, c'est la même chose. Le régime taliban fait reculer les droits des femmes. Dans le cadre de mes rencontres de l'Union interparlementaire, j'ai eu l'occasion d'échanger avec des députés afghans.
    Je reviens de nouveau sur cette assemblée générale d'octobre 2022. J'y ai rencontré des députés, mais seulement des députés hommes. On m'expliquait que les femmes n'avaient pas réussi à avoir le droit de sortir du pays. Elles n'avaient pas réussi à avoir le bon accompagnateur qui leur aurait permis de venir à cette assemblée générale de l'Union interparlementaire pour s'exprimer comme députée femme. C'est un enjeu crucial, parce que cette assemblée générale avait pour objectif de déterminer comment on pouvait avoir des parlements plus représentatifs, donc plus démocratiques. On a besoin d'entendre le point de vue de ces femmes. Elles ont le droit d'être dans la sphère publique, ce qui n'est pas le cas en ce moment. Elles sont recluses et il y a un recul des droits qu'elles avaient acquis en Afghanistan. C'est extrêmement troublant.
    J'en profite donc pour rappeler l'importance du projet de loi du Bloc québécois qui vise à mettre fin à l'exception religieuse. Ottawa doit vraiment agir pour contrer les propos haineux qui sont en hausse, particulièrement depuis le début de la guerre au Moyen‑Orient. Cependant, ce que l'on voit en ce moment, c'est que le Code criminel canadien protège toujours les personnes qui fomentent volontairement la haine lorsque leurs propos sont exprimés de bonne foi et fondés sur un texte religieux auquel ils croient.
(1225)
     La fin de cette exception religieuse dans le Code criminel, exception qui met d'ailleurs aussi à mal la neutralité religieuse de l'État, semble donc cruciale pour la sécurité. Ici même, en ce moment, cela crée des tensions et des conflits. C'est d'ailleurs dans cet objectif que le Bloc québécois a déposé le projet de loi C‑367. C'est pour colmater cette brèche complaisante dans le Code criminel qui autorise les discours haineux lorsqu'ils sont finalement fondés sur la religion. Malheureusement, le contenu de ce projet de loi ne semble pas être souhaité par le gouvernement, ce que nous avons du mal à nous expliquer de la part d'un gouvernement qui se dit féministe. Le fait de séparer le religieux de l'État permet finalement de donner aussi des pouvoirs aux femmes. C'est vraiment ce que nous avons constaté lors de l'étude en comité: les témoins qui sont venus nous dire que l'avortement était mal étaient des gens qui se cachaient derrière des convictions et des motifs religieux. Pourtant, je rappelle que des femmes meurent encore aujourd'hui dans les pays où elles ne peuvent pas avoir accès à un avortement sain et sécuritaire.
    En conclusion, il est nécessaire plus que jamais que le Canada fasse une mise à jour de sa politique étrangère féministe et qu'on réponde aux interrogations et aux inquiétudes de la vérificatrice générale. La COVID‑19, la multiplication des conflits et les catastrophes naturelles causées par les changements climatiques sont tous des facteurs qui réécrivent l'ordre du monde et les priorités de l'heure. En tant que pays du G7, le Canada doit assumer son rang et passer de la parole aux actes. Les bottines doivent suivre les babines. Nous avons le devoir d'aider les femmes et les filles dans toutes ces zones partout au monde où elles sont victimes d'actes sexuels absolument ignobles et où leurs droits reculent. Nous avons notre part d'efforts à fournir. C'est ce qu'on nous demande au niveau international.
     Les grands organismes de coopération internationale nous rappellent nos obligations en tant que pays membre du G7. Il y a des députées sur le terrain qui s'inquiètent. Pas plus tard qu'il y a quelques jours, des députées de l'Ukraine sont venues nous rappeler l'avancée grâce aux technologies, mais également nous parler de leurs inquiétudes. Elles ont besoin qu'on les accompagne pour qu'elles puissent continuer à faire partie de la vie démocratique de leur pays. C'est la même chose pour toutes les femmes en situation de conflit ou de guerre. Il faut les aider pour qu'elles puissent reprendre leurs droits en tant que femmes, pour qu'elles puissent avoir accès à des soins de santé sexuelle et reproductive sécuritaires et pour qu'elles puissent jouer pleinement leur rôle dans la société. On ne doit pas les maintenir dans cette situation où finalement, tout ce que l'on voit, c'est un recul de leurs droits. Sur ce, je nous invite à agir et je serai prête à répondre aux questions de mes collègues.
(1230)

[Traduction]

    Monsieur le Président, la députée a prononcé un très bon discours sur ce sujet. Elle a parlé de ce que fait le Canada et a dit que nous devrions essayer d'en faire plus dans le monde.
    A-t-elle des idées sur la façon dont le Canada devrait aider les autres pays à le rattraper sur les questions de l'avortement et des droits des femmes?

[Français]

    Monsieur le Président, comme je le disais dans mon discours, il serait important de pouvoir savoir où va l'argent et quelle aide concrète cela apporte aux femmes sur le terrain. Il faudrait répondre aux interrogations de la vérificatrice générale, qui demande au gouvernement une meilleure reddition de comptes en matière de politique féministe.
     Je me permets d'ajouter quelque chose que j'ai oublié de mentionner dans mon discours. Selon les organismes de coopération, il serait important d'agir en collaboration avec les organismes locaux afin de favoriser l'autonomisation des groupes locaux. Ce sont les organismes qui nous demandent d'intervenir ainsi. Je pense que c'est une autre piste de réflexion. Il faut aussi s'assurer que l'argent est remis et que l'on ne coupe pas dans les budgets de coopération internationale. Les organismes craignent aussi des coupes. Le gouvernement du Canada doit fournir sa part d'efforts. Pour cela, il ne faut pas désinvestir en matière de coopération internationale, mais maintenir son niveau d'engagement en versant l'argent nécessaire pour remédier à la situation.

[Traduction]

    Monsieur le Président, nous parlons du droit des femmes de choisir, et ce droit est fondamental.
    Toutefois, les bloquistes et les conservateurs viennent de voter pour essayer de mettre fin à ce débat. Ils auraient pu choisir de le suspendre, pour que nous puissions le reprendre et voter ultérieurement. Ils ont préféré une motion qui y met un terme purement et simplement.
    Au cours de la législature actuelle, nous avons vu proposer une motion comme celle-ci à la Chambre 36 fois, et chaque fois, le Bloc québécois s'est prononcé contre la motion en question, contre l'arrêt du débat. Je pensais qu'il le faisait par principe. Cependant, la seule fois où le Bloc québécois vote pour mettre fin au débat, c'est lorsque ce débat porte sur le droit des femmes de choisir. Pourquoi?

[Français]

     Monsieur le Président, les positions pro-choix du Bloc québécois et nos positions en matière de défense des politiques féministes sont connues. Nous avons fait notre travail en comité sur ce rapport. Je le dis et je le répète. Grâce à mon collègue de Montarville, nous avons fait notre travail. Nos positions sont connues.
    Ce qui se passe présentement relève d'une question de procédure. Ce n'est pas la première fois que je le mentionne, et nous le vivons aussi en comité. Je déplore que l'on essaie de faire de la politique sur le dos de l'enjeu des femmes. Je l'ai vécu au Comité permanent de la condition féminine pas plus tard que l'été dernier. Ce n'est pas rien, ce qui s'est passé. Les libéraux, les conservateurs et les néo-démocrates ont fait pleurer des victimes en tentant de politiser cet enjeu. C'était absolument horrible. Les médias avaient dénoncé cette situation. Je rappelle que je laissais des victimes nous raconter leur expérience de violence conjugale, leur droit d'être femme et de ne pas subir ces violences. Malheureusement, au lieu d'interroger les victimes et de faire leur travail, les trois partis se sont mis à s'obstiner sur une question de procédure pour savoir qui défend le plus le droit des femmes. Pendant qu'ils s'accusaient, les victimes se sont levées pour nous dire que nous devrions avoir honte en tant que membres du Comité permanent de la condition féminine.
    C'est exactement le climat que je sens ce matin à la Chambre. On essaie de politiser cet enjeu. Les positions pro-choix du Bloc québécois en matière de défense des droits des femmes sont connues, mais cela ne doit pas servir de procédurite. Surtout, ce ne doit pas être politisé. Pourtant, c'est ce que je sens à la Chambre en ce moment. Je le sens aussi en comité, alors que nous avions la réputation d'être non-partisans et d'être capables de respecter les procédures, et je ne peux que le déplorer.
    Monsieur le Président, je veux féliciter ma collègue de Shefford pour un autre brillant discours.
    Je ne peux faire autrement que de me montrer extrêmement surpris et déçu de la question de ma collègue de Victoria, qui semble remettre en question l'importance que le Bloc québécois accorde à ce droit inaliénable, selon nous, de l'accès aux services de santé et de la totale indépendance dans les décisions qui concernent leur corps. Je trouve ça presque indécent, surtout dans le contexte où les néo-démocrates eux-mêmes sont venus saboter les procédures de la Chambre quant à la journée de l'opposition.
    Je veux surtout reparler de l'aspect de la laïcité que ma collègue de Shefford a abordé dans son discours. Je suis très préoccupé par le rejet, par la Chambre hier, de la motion que j'ai tenté de déposer pour reconnaître l'importance d'abroger l'exception religieuse du Code criminel qui permet à des gens, sous couvert de conviction religieuse, de proférer des propos extrêmement violents, des appels au meurtre et des appels à l'annihilation de populations entières.
    Je vois aussi une montée du masculinisme, une montée de la droite et une pseudo-tendance à revenir à des valeurs dites traditionnelles, des valeurs qui déséquilibrent ce principe selon lequel les hommes et les femmes sont absolument égaux. Cela m'inquiète énormément et cela fait, je crois, reculer aussi le droit des femmes.
    J'aimerais que ma collègue, qui siège au Comité permanent de la condition féminine et qui est préoccupée par ces enjeux, nous parle des préoccupations des femmes en général quant au recul potentiel de leurs droits et de leurs acquis, qui sont le fruit de décennies de combat du mouvement féministe au Québec et au Canada.
(1235)
    Monsieur le Président, je n’en reviens pas de toutes les études que nous sommes obligées de faire au Comité permanent de la condition féminine, des études qui nous rappellent qu’il y a des risques réels de recul. Or, il n’y a pas que des risques. On le voit, le masculinisme fait finalement reculer l'avancée des droits des femmes réalisée grâce aux féministes qui nous ont ouvert la voie, à nous, les femmes d’aujourd’hui, au fil de décennies de combats et de luttes. Maintenant, on voit que cette misogynie et cette montée du masculinisme en ligne viennent faire reculer les droits. D’ailleurs, au Comité, beaucoup de témoins viennent nous parler de l’importance d'encadrer ce qu’on peut dire en ligne et jusqu’où vont ces discours haineux. Au-delà de la question religieuse, c’est aussi une question de discours haineux qui viennent nuire aux droits des femmes.
    C’est quand même absurde, parce que c’était malaisant au Comité permanent des affaires étrangères et du développement international de voir que, finalement, les seuls témoins qui venaient parler contre l’avortement étaient des gens qui le faisaient au nom de principes religieux, sans faits scientifiques pour appuyer leurs propos. Pourtant, on a démontré scientifiquement que quand on faisait des lois pour limiter l’avortement, simplement au nom de principes religieux, des femmes en mouraient. C’est le nombre d’avortements non sécuritaires qui était en hausse, il n’y avait pas moins d’avortements.
    Monsieur le Président, je tiens à féliciter ma collègue pour son bon discours. C’était très fort.

[Traduction]

    La députée prend toujours la parole pour apporter des nuances et un esprit combatif en faveur des femmes et des enjeux féministes. Un député a parlé de procédure. Je partage sa déception, mais ma déception concerne les deux mois perdus à la Chambre à cause des manigances procédurales des conservateurs, qui nous ont fait perdre de très précieuses occasions de débattre de questions comme celle-ci. Donc, par souci d'équité procédurale, quand nous avons eu l'occasion de présenter cette motion, j'ai été surpris que le Bloc la rejette. Si nous n'avions pas été autorisés à poursuivre ce débat, l'une des voix féministes les plus fortes et les plus puissantes n'aurait pas eu l'occasion de s'exprimer.
    Nous sommes dans ce débat. Ils ont voté contre, mais nous continuons de parler. L'objet du débat, c'est la menace que nous avons vue aux États‑Unis, avec le projet 2025, ainsi que tout ce fanatisme et cet extrémisme religieux au sujet de l'autonomie des femmes en matière de procréation. Par conséquent, la députée peut-elle reprendre la parole pour expliquer pourquoi ce débat est important, même si le Bloc québécois n'est pas nécessairement d'accord qu'il est important de l'avoir maintenant?

[Français]

    Monsieur le Président, la campagne des 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes bat son plein. On a eu l’occasion de s’exprimer. Pour le débat, on aurait eu d’autres occasions de pouvoir s’exprimer sur cette importante question.
    Mon collègue vient de dire que ça fait des mois que les travaux à la Chambre sont bloqués, alors que, finalement, il y a une entente et on est parvenu à débloquer les travaux pour arriver aux journées de l’opposition. D'ailleurs, le NPD en a une qui s’en vient. Cependant, maintenant qu’on vient de débloquer les travaux, que fait-on? On les rebloque, comme de grands champions. Ça fait des semaines et des mois que l’on dit qu’il faut que les travaux de la Chambre soient débloqués. On réussit à avoir une entente pour permettre aux conservateurs et au NPD d’avoir des journées de l’opposition. Je sais qu’ils vont revenir sur cet enjeu lors de leur journée de l’opposition. En tout cas, c'est ce qu'on a entendu. Ils peuvent encore y revenir. Je ne suis pas dans leur parti, je ne sais pas ce qu’ils vont présenter, mais ils ont une journée de l’opposition qui s’en vient. Or, ce qu’on vient de faire ce matin, c’est finalement rejouer à une guerre de procédure, alors qu’on venait juste de débloquer les travaux. C'est ça que je déplore en ce moment.
    Pour ce qui est du sujet de rapport, le Bloc québécois sera toujours un allié des féministes. On a eu l’occasion de parler de la défense des droits des femmes, on en parle maintenant et on va encore en parler .
(1240)

[Traduction]

    Monsieur le Président, je commencerai par dire qu'il s'agit d'un débat important et productif. Il est essentiel, face au recul que nous constatons non seulement au sud de la frontière, mais aussi au Canada, que nous débattions à la Chambre de la question du droit fondamental des femmes de choisir. Il s'agit d'un élément essentiel pour l'égalité des sexes, la santé publique et la dignité humaine.
    L'accès aux soins liés à l'avortement fait partie des soins de santé ici, au Canada, et dans le monde entier. C'est une discussion au sujet des droits. Il ne s'agit pas de principes abstraits. Il s'agit de ce que vivent les femmes et les personnes de diverses identités de genre, de même que des droits concrets de ces personnes dans notre pays. Le Canada a fait figure de chef de file en affirmant que l'avortement est un droit fondamental. En 1988, l'arrêt de la Cour suprême a invalidé les lois restrictives sur l'avortement en les déclarant inconstitutionnelles.
    Les conservateurs aiment parler de liberté. Ils agitent des drapeaux de la liberté, mais quand il s'agit du droit des femmes de disposer de leur propre corps, pour une raison quelconque, cette liberté est remise en question. La majorité des députés conservateurs sont anti‑choix. Le tiers d'entre eux font ouvertement campagne pour une loi contre la liberté de choix et sont appuyés par des organisations anti-choix. Cependant, si nous regardons comment ils ont voté dans le passé, nous voyons que la grande majorité d'entre eux sont anti-choix. Selon la Coalition pour le droit à l'avortement au Canada, la totalité des députés conservateurs sont anti‑choix, étant donné la façon dont ils ont voté récemment en faveur de mesures législatives détournées.
    Le projet de loi C-311 s'apparente beaucoup aux projets de loi que des représentants républicains élus aux États‑Unis ont utilisés pour torpiller l'arrêt Roe c. Wade. Nous observons les mêmes tactiques au Canada. Bien sûr, le chef du Parti conservateur affirme que son parti promet de n'appuyer aucun projet de loi qui interdirait l'avortement, en dépit du fait qu'il a voté cinq fois en faveur d'un projet de loi qui restreindrait la liberté de choisir ou en faveur de projets de loi anti‑choix, tels que le projet de loi C‑311. Cependant, nous savons qu'il a l'intention de réduire les soins de santé, les services et le financement dont bénéficient les entités internationales qui défendent les droits génésiques, comme le gouvernement Harper l'a fait quand le chef conservateur était ministre dans ce gouvernement.
    Le discours anti‑choix est en train de s'enraciner plus fortement ici, au Canada. Il prend de l'ampleur à la Chambre par le biais des députés conservateurs. Il est mis en évidence par des députés tels que celui de Peace River—Westlock, qui est allé, en dehors de la Chambre des communes, à des ralliements anti-choix et a promis à ses concitoyens, aux partisans du Parti conservateur, de lutter pour mettre fin au droit des femmes de choisir et pour restreindre la liberté de choisir et les soins de santé pour les femmes et les personnes de diverses identités de genre dans tout le pays. Il n'est pas le seul député conservateur à agir ainsi.
    Le député de Cypress Hills—Grasslands s'est rendu aux États‑Unis à la demande d'une église pro‑vie et anti-choix qui a payé son voyage pour qu'il vienne y parler de sa position sur l'abolition du droit des femmes au libre choix. Il est terrifiant de constater que des députés conservateurs vont aux États‑Unis pour apprendre de nouvelles tactiques et pour collaborer et organiser des activités avec des militants anti-choix là‑bas, et qu'ils ramènent un tel courant de pensée au Canada. Voilà qui me fait peur et qui, je crois, terrifie toutes les femmes du pays.
    Je veux aussi mentionner le député de Sherwood Park—Fort Saskatchewan. Non seulement il s'est exprimé contre la liberté de choix des femmes, mais il a aussi passé 18 heures à faire obstruction à ce rapport parce qu'il ne voulait pas parler du droit fondamental des femmes, au Canada et partout dans le monde, à l'accès à l'avortement.
    Il s'ensuit que les conservateurs veulent supprimer le financement lié aux droits génésiques. Les soins liés à l'avortement sont des soins de santé. Que ce soit pour une jambe cassée, une chirurgie cardiaque ou un avortement, les Canadiens ont besoin d'un accès aux soins de santé, à des soins de santé de qualité partout au pays. Les conservateurs ont montré dans le passé qu'ils sont portés à réduire ces services et ces soins.
(1245)
    Malheureusement, les libéraux ont l'habitude de manquer à leur obligation de faire respecter la Loi canadienne sur la santé. J'en ai déjà parlé à la Chambre. Il y a une vingtaine d'années, je discutais avec une amie au Nouveau-Brunswick. Nous étions à l'époque en onzième année et nous discutions des nombreuses heures de route qu'elle devrait faire pour aller à Montréal si elle voulait subir un avortement. Je suis bouleversée à l'idée que tant de femmes au Canada soient confrontées à cette terrible réalité lorsqu'elles n'ont pas accès aux soins dont elles ont besoin.
    Jamais je n'aurais imaginé que, deux décennies plus tard, la clinique 554 de Fredericton, au Nouveau-Brunswick, fermerait ses portes, et que le gouvernement libéral n'invoquerait pas les dispositions de la Loi canadienne sur la santé pour garantir l'accès à la santé à toutes les femmes de la Colombie-Britannique et à tous les résidants de notre pays. Notre système de santé garantit à tous les Canadiens l'accès aux services médicalement nécessaires. L'avortement est l'un de ces services, mais la fermeture de cliniques démontre la fragilité de l'accès aux soins.
    Je pense aux femmes et aux personnes ayant diverses identités en Alberta, provinces où les conservateurs ont externalisé les services de soins de santé à des établissements privés et religieux qui refusent de fournir des contraceptifs et des services d'avortement aux femmes qui en ont besoin. Ce sont là des obstacles systémiques qui empêchent un accès équitable. Le manque de leadership du gouvernement fédéral pour ce qui est de mettre en application la Loi canadienne sur la santé ne fait que renforcer ces obstacles.
    Je voudrais également parler de notre responsabilité à l'échelle internationale. Nous devons faire preuve de leadership lorsqu'il s'agit de donner la priorité à la santé sexuelle et reproductive dans le monde, notamment dans le cadre de notre politique d'aide internationale. Nous nous souvenons des compressions effectuées sous le régime Harper. Le gouvernement Harper a éliminé tout le financement destiné à la santé sexuelle et reproductive dans le monde. Le Canada a la responsabilité d'aider les pays du monde entier à accéder aux soins de santé et aux soins de santé reproductive.
    Je trouve pénible d'entendre les députés conservateurs parler des droits de l'enfant à naître ou tenter de faire adopter en douce des textes législatifs prévoyant des peines plus lourdes pour le meurtre d'une femme enceinte ou le préjudice causé à un enfant à naître. Nous avons la preuve que la restriction de l'accès à l'avortement ou du choix des femmes n'empêche pas les avortements; cela signifie simplement qu'il y aura des avortements non sécuritaires.
    Lorsque nous restreignons l'accès à l'intégralité des services de santé sexuelle et reproductive, c'est tout le monde qui en souffre. Lorsque nous en garantissons l'accès, nous permettons aux sociétés de prospérer. Investir dans ces services permet de réduire la mortalité maternelle, d'améliorer les perspectives économiques des femmes et de promouvoir l'égalité.
    Les parlementaires ont le devoir de protéger et de promouvoir ces droits. Nous ne pouvons pas permettre à une minorité bruyante au Canada, qui influence l'opposition officielle, de saper ces droits. Nous ne pouvons pas permettre à cette minorité de détruire des décennies d'efforts déployés par des organisations féministes et d'autres personnes partout au Canada pour protéger ces droits. Nous devons agir énergiquement. Nous devons veiller à la conformité à la loi, nous devons faire appliquer la Loi canadienne sur la santé, nous devons nous assurer d'éliminer toute forme de frais et fournir un accès équitable aux services d'avortement dans toutes les provinces.
(1250)
     Nous devons investir de façon stratégique et accroître le financement des cliniques et des services dans les régions rurales mal desservies. Nous devons veiller à ce que les sages-femmes, les infirmières praticiennes, les infirmières et les médecins de famille soient disponibles pour les gens quand ils ont besoin de soins de santé génésique.
    Nous devons lutter contre la mésinformation, contester les discours anti-choix et veiller à ce que les faits soient présentés à la Chambre. Nous devons mener des campagnes de sensibilisation axées sur les droits. Nous ne devons pas permettre qu'une mesure législative détournée nuise à ces droits. Nous ne devons pas permettre à cette minorité bruyante qui veut miner notre droit de choisir d'influencer les décisions de la Chambre.
    L'accès à l'avortement est un enjeu national, mais ce rapport se concentre sur la question mondiale des droits de la personne en matière de santé publique. Partout dans le monde, des millions de femmes subissent des avortements dangereux à cause de lois restrictives, d'un manque de ressources et d'inégalités systémiques. Chaque année, 35 millions d'avortements à risque sont pratiqués dans le monde. C'est une statistique effroyable. Les avortements dangereux entraînent des décès évitables et causent des lésions invalidantes. Le Canada doit être un chef de file mondial dans le soutien des soins de santé sexuelle et génésique.
    Il est terrifiant de penser à ce que les conservateurs feraient au droit à l'avortement au Canada s'ils étaient au pouvoir. Il est horrible de penser aux conséquences qu'auraient leurs compressions dans l'aide internationale partout dans le monde et à ce que cela signifierait pour les femmes qui essaient d'avoir accès à des soins génésiques.
    Le monde est à la croisée des chemins. Certains pays font progresser le droit à l'avortement, mais d'autres — et je pense même que nous le constatons au sein du caucus conservateur — sont enhardis par les mouvements américains visant à annuler l'arrêt Roe c. Wade. On est en train de faire un retour en arrière. Nous devons continuer à montrer la voie. En restant ferme, le Canada peut continuer à soutenir les efforts mondiaux visant à garantir que chaque femme et chaque personne, y compris toutes les personnes de diverses identités de genre partout dans le monde, ait le droit de prendre des décisions concernant son propre corps.
    Nous avons parlé du conservatisme qui s'infiltre sournoisement dans les mesures législatives qui reconnaissent ce droit, du changement de ton et de discours et des modifications aux lois qui pourraient avoir une grande incidence sur le droit au libre choix. J'aimerais m'adresser directement aux jeunes femmes et aux jeunes de diverses identités de genre qui envisagent la possibilité que les conservateurs prennent le pouvoir et minent leurs droits. Leur voix compte en ce moment. Il faut qu'ils se mobilisent pour défendre leur droit de choisir. Il est important que ces discussions aient lieu à la Chambre.
     Je suis déçue que le Bloc ait décidé de mettre fin à ce débat. Cela ne m'étonne pas de la part des conservateurs. Toutefois, je sais qu'au sein du Bloc, il y a de fervents partisans du droit des femmes au libre choix. Je suis déçue qu'en ce moment, alors que nous sommes à la croisée des chemins en matière de santé génésique et sexuelle, le Bloc agisse ainsi. Chaque fois que nous avons été saisis d'une telle motion, le Bloc s'y est opposé 36 fois. Je pensais que c'était une question de principe, mais la seule fois qu'ils votent pour étouffer un débat, ils le font sur le droit des femmes au libre choix.
    Les néo-démocrates appuieront toujours le droit à l'avortement. Nous ne laisserons pas les politiques et les députés rétrogrades nous faire régresser. Nous lutterons contre la mésinformation et les discours qui visent à miner nos droits fondamentaux.
(1255)
    Nous défendrons les investissements dans les soins de santé. Tous les Canadiens méritent d'avoir accès aux soins de qualité dont ils ont besoin quand ils en ont besoin. Les services d'avortement font partie des soins de santé.
    Ensemble, affirmons le droit de choisir. Il ne s'agit pas d'une tactique procédurale ni d'un moyen de marquer des points politiques; il s'agit de défendre un droit fondamental pour l'égalité des sexes. C'est non négociable. C'est maintenant qu'il faut agir. Je ne veux pas que les députés conservateurs ou bloquistes évitent un vote à ce sujet.
    Par conséquent, je propose:
     Que cette question soit maintenant mise aux voix.
    La motion est recevable.
    Nous passons aux questions et observations. Le député de Drummond a la parole.

[Français]

    Monsieur le Président, je voudrais féliciter ma collègue de Victoria pour son discours et la passion qu’elle a pour le sujet.
    Avant de lui poser une question, je veux juste revenir sur le ton qu’elle emploie en accusant le Bloc québécois de se ranger avec les conservateurs sur la question du vote pour revenir à l’ordre du jour. Elle a dit qu’on avait voté 36 fois. En bref, les deux seules fois où nous avons voté pour revenir à l’ordre du jour, c’était pour une question de respect des procédures. Les deux fois, c’est parce que le NPD avait tiré le tapis sous les pieds du Parti conservateur dans sa journée de l’opposition. Il y a une question de principe là-dedans.
    Ce rapport est sorti en juin 2023. Si ma collègue souhaitait tant en débattre, je ne vois pas pourquoi les néo-démocrates ont attendu aussi longtemps pour le ramener à l’ordre du jour des travaux. En plus, nos collègues du NPD ont eux aussi une journée de l’opposition cette semaine. Nous avons voté pour revenir à l’ordre du jour parce que nous n’embarquons pas dans ce genre de tactique, même si, côté sujet, j’avoue que nous avons pas mal plus d’affinités avec ce débat qu’avec celui que proposaient les conservateurs dans leur journée de l’opposition. Je pense que c’est un sujet qui est assez important pour qu’on n’en fasse pas de la petite politique, comme ça me semble être le cas. Ça ne ressemble pas à ma collègue de Victoria. Je voulais simplement le souligner.
    Maintenant, concernant le sujet comme tel, il y a une question qui me préoccupe. Le Canada contribue financièrement à soutenir des pays en développement.
    Ma collègue pense-t-elle que le Canada devrait s’assurer, parce que ce n’est pas tout à fait le cas, que les pays en développement qu’il soutient financièrement devraient avoir des valeurs et devraient accorder à ses citoyennes l’accès à des droits sexuels et reproductifs et à des soins comme l’avortement? Le Canada devrait-il insérer ça comme condition sine qua non à l'octroi de son soutien financier?
(1300)

[Traduction]

    Monsieur le Président, je tiens à remercier le Bloc d'avoir axé une partie du débat sur la façon dont l'extrémisme religieux a parfois miné et continue de miner le droit des femmes au libre choix. Je pense que les Canadiens doivent protéger l'accès aux soins de santé génésique et sexuelle partout dans le monde. Nous devons continuer à mener des campagnes de sensibilisation pour lutter contre le discours anti-choix.
    Je dois dire que je suis encore déçue que le Bloc n'ait pas voté pour appuyer le principe de la question afin de poursuivre la discussion sur le droit des femmes au libre choix, mais qu'il ait plutôt voté avec les conservateurs aujourd'hui pour étouffer le débat.
    Monsieur le Président, les habitants de ma circonscription, Elmwood-Transcona, m'ont parlé des difficultés d'accès à des soins de santé. Qu'il s'agisse d'une jambe cassée, d'une chirurgie cardiaque ou d'un avortement, le gouvernement a la responsabilité de veiller à ce que les Canadiens aient accès à des soins de santé, et l'avortement en est un. Les Manitobains savent que les compressions des conservateurs compromettraient la capacité d'accéder aux soins de santé de qualité dont tout le monde a besoin.
     La députée peut-elle nous parler des conséquences à long terme que l'inaction du gouvernement aura sur les droits des femmes dans ce pays?
    Monsieur le Président, je remercie la députée pour sa défense acharnée du droit des femmes à choisir et de l'accès aux soins de santé au Canada. Il est important de reconnaître que les Canadiens ont du mal à accéder aux soins de santé dont ils ont besoin, qu'il s'agisse de traitements contre le cancer ou d'une fracture. Un médecin de famille ou un spécialiste n'est pas toujours disponible. Les gens attendent parfois des heures et des heures aux urgences pour obtenir les soins dont ils ont besoin. Qu'il s'agisse d'une jambe cassée, d'un traumatisme crânien ou d'un avortement, tout le monde a droit à des soins de santé de qualité au Canada, et le gouvernement doit agir.
    Monsieur le Président, nous tenons aujourd'hui ce débat très important sur un enjeu qui, à mon avis, est malheureusement passé au premier plan non seulement dans la politique canadienne, mais aussi dans de nombreux autres pays que j'aurais autrement considérés comme progressistes. Certains conservateurs ne cessent de s'employer à faire reculer le droit des femmes à choisir. Toutefois, je ne pense pas que, s'ils formaient un jour le gouvernement, ils auraient l'audace de présenter un projet de loi interdisant l'avortement. Je pense qu'ils prendraient plutôt d'autres mesures, comme abolir le financement de certains organismes, supprimer progressivement certains de ces droits ou les contourner et les éroder, au lieu de faire preuve d'audace, ce que d'autres pourraient supposer qu'ils feraient.
     Je me demande si la députée peut nous faire part de ses observations sur la façon dont elle voit un éventuel gouvernement conservateur traiter un enjeu comme celui-ci.
    Monsieur le Président, nous savons que les conservateurs s'efforceront de miner le droit des femmes à choisir. Ils l'ont fait au cours de la décennie sous Harper et le feront à nouveau si on leur en donne l'occasion.
     J'aimerais revenir sur ce que le député de Kingston et les Îles a dit plus tôt dans le débat, à savoir qu'il ne connaissait pas la clinique 554 au Nouveau-Brunswick. Il est vraiment inquiétant que le leader parlementaire adjoint du gouvernement ne soit pas au courant de la clinique qui a fermé ses portes à Fredericton. Le gouvernement n'agit pas rapidement pour garantir aux femmes et aux personnes de diverses identités de genre du Nouveau-Brunswick l'accès aux soins de santé dont elles ont besoin. Les soins liés à l'avortement sont des soins de santé.
(1305)
     Monsieur le Président, je tiens tout d'abord à remercier la députée d'Edmonton Strathcona, ainsi que la députée de Victoria d'avoir lancé ce débat très important à la Chambre sur les droits génésiques. Elle a raison de dire que les soins liés à l'avortement sont des soins de santé.
     Je me demande simplement si elle aimerait en dire plus sur l'une ou l'autre des 14 recommandations qu'elle n'a peut-être pas eu le temps d'aborder dans son discours, mais dont elle souhaite faire part au reste de la Chambre.
    Monsieur le Président, je tiens à remercier la députée de défendre le droit des femmes à choisir. Notre leadership en ce moment est important. C'est important pour les femmes ici au Canada et pour les femmes et les personnes de diverses identités de genre partout dans le monde. J'espère que le gouvernement répondra à ce rapport.
     Toutefois, je tiens à prendre un moment pour parler de la montée lente et sournoise du conservatisme et du fait que le chef de l’opposition exerce un tel contrôle sur ses députés. Nous avons entendu dans les médias que ses députés ne sont pas autorisés à fraterniser et qu'on leur dit ce qu'ils doivent dire. Le contrôle exercé sur les députés est extrême et pourtant, malgré ce contrôle, ses députés assistent à des rassemblements anti-choix et y prennent la parole. Ses députés se rendent aux États-Unis pour visiter des églises de militants anti-choix et pour ramener ce type d'organisation au Canada.
     Le chef de l'opposition exerce un contrôle extrême sur ses députés, et pourtant il leur permet de présenter des projets de loi visant à restreindre le droit des femmes à choisir, des projets de loi anti-choix. C'est inacceptable. Nous nous battrons bec et ongles pour l'empêcher.
    Monsieur le Président, il est tout à fait opportun de parler de la montée lente et sournoise du conservatisme, car nous nous trouvons actuellement dans une situation où de nombreux membres du caucus conservateur passent beaucoup de temps à l'étranger à essayer de miner les droits des femmes, non seulement ici au Canada, mais en fait dans le monde entier. Ils ont des intentions cachées. Lorsqu'ils ont parlé de manigances procédurales à la Chambre, ils ont omis de mentionner que ces deux derniers mois, nous n'avons pas eu la possibilité, à la Chambre, d'obtenir des résultats pour les Canadiens et de débattre d'un véritable projet de loi. Au lieu de cela, nous avons écouté les manigances des conservateurs.
     La députée peut-elle expliquer comment, au cours des deux derniers mois, nous avons eu une occasion et nous l'avons perdue? De quoi voudrait-elle parler maintenant?
    Monsieur le Président, je tiens à remercier mon collègue pour son appui indéfectible au droit des femmes à choisir.
     Je trouve extraordinairement décevant que des députés de la Chambre tentent de miner le droit des femmes à choisir, et nous savons qu'ils font partie du caucus conservateur. Plus d'un tiers du caucus conservateur est approuvé par des groupes anti-choix comme étant pro-vie, c'est-à-dire qu'ils veulent miner le droit des femmes à choisir, et 73 % sont considérés comme des députés anti-choix par la Coalition pour le droit à l'avortement au Canada.
     En fait, c'était 73 %, mais maintenant 100 % d'entre eux sont considérés comme anti-choix en raison de leur vote sur le projet de loi C-311, qui est le même type de projet de loi que des élus républicains ont présenté aux États-Unis pour commencer à miner le droit des femmes à choisir et renverser l'arrêt Roe v. Wade. C'est ce qu'ils essaient de faire ici au Canada, et nous nous battrons pour les en empêcher.
    La Chambre est-elle prête à se prononcer?
    Des voix: Le vote.
    Le vice-président: Le vote porte sur la motion. Si un député participant en personne désire que la motion soit adoptée ou adoptée avec dissidence ou si un député d'un parti reconnu participant en personne désire demander un vote par appel nominal, je l'invite à se lever et à l'indiquer à la présidence.
    La députée de Victoria a la parole.
    Monsieur le Président, je demande un vote par appel nominal sur le droit des femmes à choisir.
     Conformément à l'article 45 du Règlement, le vote est reporté à plus tard aujourd'hui, à la fin de la période prévue pour les questions orales.
(1310)

Pétitions

L'ingérence étrangère

    Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui pour présenter une pétition concernant les récents rapports de la GRC selon lesquels le gouvernement de l'Inde s'est ingéré dans les élections canadiennes et a assassiné, menacé et extorqué des Canadiens en sol canadien.
    Plus tard dans la journée, Patrick Brown, l'ancien candidat à la direction du Parti conservateur, témoignera devant le comité de la sécurité publique au sujet des graves allégations signalées concernant l'ingérence étrangère dans le processus d'élection d'un chef conservateur. Cette pétition arrive à point nommé, étant donné les graves allégations selon lesquelles le chef de l'opposition n'aurait pu remporter l'élection à la direction de son parti sans qu'on fasse pencher la balance de son côté.
     Je note également que, dans cette pétition, les soussignés, résidants du Canada, exhortent le chef du Parti conservateur à obtenir sa côte de sécurité et à agir pour contribuer à empêcher les gouvernements étrangers de faire de l’ingérence au Canada et de cibler des Canadiens.
    Monsieur le Président, j'invoque le Règlement. Je sais que je n'ai pas le meilleur...
    Des voix: Oh, oh!
    À l'ordre. J'attends que les choses se calment.
     Le leader adjoint du gouvernement à la Chambre a la parole.
    Monsieur le Président, j'aimerais que vous demandiez aux députés de baisser un peu le ton. Je suis situé à quatre sièges de la députée et je ne pouvais pas l'entendre.
    Il est raisonnable de demander aux députés de faire moins de bruit. Je trouve qu'il y a beaucoup de bruit, moi aussi.
    Nous en sommes à la présentation de pétitions. Le député de Mission—Matsqui—Fraser Canyon a la parole.

Les anciens combattants

     Monsieur le Président, les responsabilités et les rôles exceptionnels que les militaires du Canada assument pendant leur service peuvent entraîner des problèmes de santé mentale ou physique. L’adaptation à la vie civile peut être une période difficile pour bon nombre de nos vétérans, et cette adaptation peut nuire à leur santé physique et mentale. Le processus permettant aux vétérans et aux membres de leur famille d’obtenir des prestations ainsi que des services d’Anciens Combattants Canada en raison d’une maladie ou d’une blessure subie pendant le service peut être complexe, long, déroutant et répétitif.
    Par conséquent, les habitants de Mission—Matsqui—Fraser Canyon demandent aux ministres des Anciens Combattants et de la Défense nationale de réduire considérablement les formalités administratives, ainsi que de simplifier et d'accélérer l'obtention de services et de prestations par nos vétérans, particulièrement dans le cadre de leur transition à la vie civile.

Le financement des arts

    Monsieur le Président, je prends la parole pour présenter deux pétitions. La première souligne la contribution cruciale des arts au dynamisme des collectivités d'un bout à l'autre du pays. Elle a été signée par près de 2 000 personnes.
    Les pétitionnaires mettent en lumière les retombées économiques des arts ainsi que ce qu'ils apportent au militantisme, à la santé mentale et au bien-être. Les arts représentent 54,8 milliards de dollars dans le PIB du Canada chaque année. Les pétitionnaires soulignent que, selon les données publiques, le financement des arts est marqué par d'importantes inégalités d'une région à l'autre du pays, et je tiens à dire que ma circonscription en souffre. Les pétitionnaires pensent qu'il existe de meilleures options, par exemple, le modèle des organismes de développement régional, qui est employé dans le cas des agences fédérales de développement économique et qui permet de distribuer les fonds plus équitablement dans l'ensemble du pays.
    La pétition comprend plusieurs appels à l'action. Les pétitionnaires demandent au gouvernement, premièrement, de ramener le budget de subventions du Conseil des arts du Canada à 500 millions de dollars, soit le niveau qu'il avait pendant la pandémie. Deuxièmement, ils lui demandent d'utiliser le modèle des agences de développement régional pour veiller à ce que ces fonds vraiment essentiels pour les artistes, les créateurs et les organisations artistiques du pays leur soient versés plus équitablement.

Le changement climatique

    Monsieur le Président, la deuxième pétition est signée par des Canadiens qui reconnaissent que nous vivons toujours une crise climatique, laquelle nécessite la prise de mesures urgentes dans le délai de plus en plus limité dont nous disposons. Ils soulignent que les répercussions de la crise climatique se font sentir partout au pays, qu'il s'agisse de sécheresses ou de feux de forêt, et que le gouvernement fédéral consacre actuellement au moins 4,8 milliards de dollars par année en subventions à l'industrie pétrolière et gazière — montant qui, selon d'autres études, est plus élevé — au beau milieu de cette crise et à un moment où les profits de cette industrie atteignent des niveaux records.
    Les pétitionnaires prient le gouvernement de mettre fin à toutes les subventions accordées à l'industrie pétrolière et gazière et d'imposer plutôt une taxe sur les bénéfices exceptionnels de cette industrie. Ils veulent que ces fonds servent à assurer une transition équitable vers des emplois verts bien rémunérés, notamment par la création d'un groupe de jeunes pour le climat.
(1315)

L'ingérence étrangère

    Monsieur le Président, je prends la parole pour présenter à la Chambre des communes une pétition signée par des Canadiens qui s'inquiètent de voir que le chef de l'opposition refuse toujours d'obtenir une habilitation de sécurité. Les soussignés, résidants du Canada, exhortent le chef du Parti conservateur à obtenir son habilitation de sécurité et à agir pour empêcher les gouvernements étrangers de faire de l'ingérence au Canada et de cibler des Canadiens.

Les pesticides

    Monsieur le Président, je présente une pétition au nom de nombreux habitants de ma région qui sont préoccupés par l'utilisation de glyphosate dans les forêts canadiennes.
     Le glyphosate est le pesticide le plus vendu au Canada. Il est utilisé en agriculture comme herbicide pour tuer les cultures à récolter, en foresterie pour tuer les arbres et la végétation jugés indésirables, et comme herbicide sur les emprises. En conséquence, la population canadienne, y compris les nourrissons et les enfants, consomme des résidus de glyphosate dans sa nourriture et son eau et est exposée à ces résidus lors de ses activités de loisir ou ses activités professionnelles à l’extérieur, comme la chasse ou les récoltes.
    L’utilisation du glyphosate nuit aux espèces aquatiques et terrestres et entraîne une perte de biodiversité, rendant ainsi les écosystèmes plus vulnérables à la pollution. Elle met en danger les pollinisateurs, notamment les abeilles sauvages et les monarques. Elle favorise les incendies de forêt, car les forêts composées uniquement de conifères brûlent plus vite et plus intensément que les forêts mixtes. En 2015, le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé a qualifié le glyphosate de cancérogène probable pour les humains...

[Français]

    Monsieur le Président, on n'a absolument rien entendu de la lecture que mon collègue a faite, parce qu'il y a des gens qui s'interpellent. Je ne peux pas dire sur quoi porte la pétition. Je l'inviterais peut-être à recommencer.
    Je suis tout à fait d'accord. Même avec mes oreillettes, je ne peux pas l'entendre.

[Traduction]

    Je demande aux députés de faire preuve d'un peu de patience et de permettre au député de présenter sa pétition, comme nous le faisons pour tous les députés.
    Je demande au député de Timmins—Baie James de recommencer à zéro.
    Monsieur le Président, je suis en train de parler d'enjeux de santé et de cancer, et c'est honteux que les conservateurs me chahutent à propos de questions de santé fondamentales.
     Le glyphosate est le pesticide le plus vendu au Canada. Il est utilisé en foresterie pour tuer les arbres et la végétation jugés indésirables, et comme herbicide sur les emprises, les terrains commerciaux et résidentiels, les terrains de golf, les terrains des écoles et d'autres espaces verts. En conséquence, la population canadienne, y compris les nourrissons et les enfants, consomme des résidus de glyphosate dans sa nourriture et son eau et est exposée à ces résidus dans ses activités de loisir ou ses activités professionnelles à l'extérieur comme la chasse ou les récoltes.
     L'utilisation du glyphosate nuit aux espèces aquatiques et terrestres et entraîne une perte de biodiversité, rendant ainsi les écosystèmes plus vulnérables à la pollution et au changement climatique. Elle met en danger les pollinisateurs, notamment les abeilles sauvages et les monarques. Elle favorise les incendies de forêt, car les forêts composées uniquement de conifères brûlent plus vite et plus intensément que les forêts mixtes.
     En 2015, le Centre international de recherche sur le cancer de l'Organisation mondiale de la santé a qualifié le glyphosate de « cancérogène probable » pour les humains.
    Les pétitionnaires, qui résident au Canada, demandent au ministre de la Santé, premièrement, d'interdire la vente et l'utilisation du glyphosate pour protéger la santé humaine et l'environnement et, deuxièmement, d'élaborer un plan complet pour réduire globalement l'utilisation des pesticides au Canada.

L'ingérence étrangère

    Monsieur le Président, j'ai moi aussi une pétition à présenter aujourd'hui.
    Les Canadiens qui ont signé cette pétition attirent l'attention de la Chambre sur le fait que, selon la GRC, le gouvernement de l'Inde s'est ingéré dans les élections du Canada. Ils sont profondément troublés par les témoignages entendus dans le cadre de l'enquête sur l'ingérence étrangère, selon lesquels des agents étrangers se sont ingérés dans les élections canadiennes. Ils sont également profondément troublés de voir que le chef du Parti conservateur choisit de protéger son parti avant de protéger la vie des Canadiens.
    Les pétitionnaires demandent donc au chef du Parti conservateur d'obtenir son habilitation de sécurité et de prendre des mesures pour empêcher les gouvernements étrangers de s'ingérer dans les affaires du Canada et de cibler des Canadiens.
    Je pourrais aider le Bureau en transmettant cette pétition directement au chef du Parti conservateur si vous, monsieur le Président, trouvez que c'est plus efficace que de l'envoyer à tout le monde.
(1320)
    Nous allons nous en tenir à la procédure habituelle.

Questions au Feuilleton

    Monsieur le Président, je demande que toutes les questions restent au Feuilleton.
    D'accord?
     Des voix: D'accord.

[Français]

Demande de débat d'urgence

La situation à Gaza

[Article 52 du Règlement]

     Je désire informer la Chambre que j'ai reçu un avis de demande d'un débat d'urgence.
    J'invite l'honorable députée d'Edmonton Strathcona à se lever et à faire une courte intervention.

[Traduction]

    Monsieur le Président, je propose que la Chambre tienne un débat d'urgence ce soir compte tenu du rapport publié hier par Amnestie internationale, qui conclut qu'Israël commet un génocide dans la bande de Gaza. Ce constat de génocide de la part de l'organisation de défense des droits de la personne la plus respectée au monde a des conséquences immédiates pour le gouvernement du Canada et pour chacun des députés.
    En bref, le Canada doit immédiatement changer de cap face à une telle conclusion, faute de quoi le gouvernement pourrait être considéré comme complice d'un génocide par la Cour internationale de justice. Cela a de graves conséquences pour la réputation du Canada sur la scène internationale et pour le respect du droit international par le Canada. Il faut également que le Canada en fasse beaucoup plus pour mettre fin au génocide à Gaza et qu'il retire son soutien politique et militaire à Israël tant que le génocide se poursuit.
    Ce rapport repose sur des recherches méticuleuses ayant porté sur les autorités israéliennes, leurs politiques et les actes commis dans la bande de Gaza au cours de l'offensive militaire qu'elles ont lancée à la suite des attaques menées par le Hamas le 7 octobre 2023. Il situe ces actes dans le contexte plus large de l'occupation illégale d'Israël et de ce qu'Amnesty appelle un système d'apartheid contre les Palestiniens à Gaza, en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, et en Israël. Il évalue les allégations concernant des violations et des crimes qu'aurait commis Israël dans la bande de Gaza et qui constitueraient un génocide en vertu du droit international. Selon le rapport, il existe des preuves suffisantes pour conclure que le comportement d'Israël dans la bande de Gaza après le 7 octobre 2023 équivaut à un génocide.
    Je note qu'Amnestie internationale travaille également à un rapport de recherche sur les crimes horribles commis par le Hamas le 7 octobre de l'année dernière. Nous prévoyons que ce rapport détaillera les violations flagrantes du droit international par le Hamas et d'autres groupes armés palestiniens, qui doivent être tenus responsables par la justice internationale.
    Je note également que le rapport actuel porte exclusivement sur les actes commis par Israël. Amnestie internationale demande un embargo sur les armes à destination d'Israël, du Hamas et des autres groupes armés palestiniens. Elle préconise également des sanctions à l'encontre des responsables d'Israël et du Hamas impliqués dans des crimes relevant du droit international.
    Les néo-démocrates appuient ces appels. Nous pensons que tous les auteurs de crime de la région, qu'ils appartiennent à Israël, au Hamas ou aux autres groupes armés palestiniens, doivent être tenus responsables de leurs actes.
    Selon le rapport, Amnestie internationale a des motifs suffisants de conclure qu'entre le 7 octobre 2023 et juillet 2024, Israël a commis des actes prohibés par la Convention sur le génocide, à savoir tuer, causer des atteintes graves à l'intégrité physique ou mentale et infliger délibérément aux Palestiniens de la bande de Gaza des conditions d'existence qui entraînent leur destruction physique totale ou partielle.
    Voilà pourquoi je demande qu'on tienne un débat d'urgence.

Décision de la présidence

    Je remercie la députée d'Edmonton Strathcona de son intervention. Cependant, la présidence n'est pas convaincue que cela répond aux exigences du Règlement en ce moment.

Ordres émanant du gouvernement

[Travaux des subsides]

(1325)

[Traduction]

Travaux des subsides

Motion de l'opposition — La confiance dans le premier ministre et le gouvernement

    Que,
(i) attendu que le chef du Nouveau Parti démocratique a dit qu’il avait « déchiré » son entente de soutien et de confiance avec le gouvernement libéral,
(ii) attendu que le chef du NPD a dit que « les libéraux sont trop faibles, trop égoïstes et trop redevables aux intérêts des grandes entreprises pour se battre pour les gens »,
(iii) attendu que le chef du NPD a dit que « le gouvernement libéral cédera toujours à la cupidité des grandes entreprises et interviendra toujours pour réduire le pouvoir des syndicats et des travailleurs » en réponse aux renvois du ministre libéral du Travail au Conseil canadien des relations industrielles ordonnant aux travailleurs de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada et de la section locale 514 de l’ILWU de retourner au travail, portant ainsi atteinte à leur droit de grève,
par conséquent, la Chambre est d’accord avec le chef du NPD, et la Chambre affirme qu’elle a perdu confiance dans le premier ministre et le gouvernement.
    — Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui, dans un esprit non partisan, pour mettre de côté nos différends et adopter une bonne idée et un bon point de vue, peu importe d'où ils viennent. Trop souvent, à la Chambre, nous refusons d'accepter les idées ou les suggestions des autres. J'ai pensé remédier à cette situation en prenant les paroles et le message du chef du NPD et en les intégrant dans une motion conservatrice afin que nous puissions tous voter en faveur des choses très sages qu'il a dites.
    Dans cet esprit non partisan, permettez-moi de lire la motion dont nous sommes saisis, une motion conservatrice pleine de bon sens:
(i) attendu que le chef du Nouveau Parti démocratique a dit qu'il avait « déchiré » son entente de soutien et de confiance avec le gouvernement libéral,
(ii) attendu que le chef du NPD a dit que « les libéraux sont trop faibles, trop égoïstes et trop redevables aux intérêts des grandes entreprises pour se battre pour les gens »,
(iii) attendu que le chef du NPD a dit que « le gouvernement libéral cédera toujours à la cupidité des grandes entreprises et interviendra toujours pour réduire le pouvoir des syndicats et des travailleurs » en réponse aux renvois du ministre libéral du Travail au Conseil canadien des relations industrielles ordonnant aux travailleurs de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada et de la section locale 514 de l'ILWU de retourner au travail, portant ainsi atteinte à leur droit de grève,
par conséquent, la Chambre est d'accord avec le chef du NPD, et la Chambre affirme qu'elle a perdu confiance dans le premier ministre et le gouvernement.
    Nous applaudissons tous le chef du NPD. Je sais qu'il se réjouit des éloges que nous lui faisons.
    Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de Stormont—Dundas—South Glengarry.
     Voyons cela point par point pour prouver l'accusation portée par le chef du NPD. Il dit que les libéraux sont trop faibles. Il a raison. L'économie est faible, car nous avons perdu pour 500 milliards de dollars d'investissement net au profit des États‑Unis, que le PIB par habitant recule depuis huit trimestres de suite, que la productivité par heure de travail au Canada baisse depuis six trimestres de suite. Notre économie est maintenant inférieure à ce qu'elle était il y a 10 ans. Nous sommes passés de revenus médians équivalant aux revenus médians des Américains à une situation où le travailleur américain gagne aujourd'hui 22 000 $ de plus que le travailleur canadien.
    Notre économie se contracte par habitant. Le coût de la vie est hors de portée. Deux millions de personnes font la queue aux banques alimentaires. Le coût du logement a doublé, et l'augmentation du prix des logements est la pire du G7. Vancouver et Toronto sont les marchés du logement les plus chers de toute l'Amérique du Nord. Nous savons que les libéraux ont affaibli le pays sur le plan économique. À cela s'ajoute la faiblesse politique.
    Le premier ministre a perdu le soutien non seulement des Canadiens, qui veulent majoritairement le congédier, mais aussi de son propre parti. En fait, la cheffe libérale de l'Ontario a déclaré que sa taxe sur le carbone est une erreur. Comment pourrait-elle dire le contraire? La taxe va quadrupler au cours des cinq prochaines années, ce qui plongera l'économie du pays dans un hiver nucléaire, videra les rayons des épiceries et mettra la faim au ventre à encore plus de personnes. Le premier ministre libéral de Terre-Neuve a déclaré que le plafond énergétique du premier ministre tuera des emplois dans sa province. Par ailleurs, 20 députés libéraux réclament son départ. Cependant, la grogne gagne aussi son propre Cabinet. Au beau milieu d'un possible différend commercial avec le président élu Trump, nous pourrions penser que, de tous les ministres, la ministre des Affaires étrangères, si elle devait donner une entrevue au New York Times, le ferait pour s'opposer aux tarifs douaniers. Or, c'est avec le titre suivant qu'il était question d'elle dans ce journal: « Désignée par [le premier ministre] pour diriger les Affaires étrangères, elle pourrait maintenant lui succéder. » Nous parlons de la ministre des Affaires étrangères...
    Monsieur le Président, j'invoque le Règlement. Il s'en sort bien mal dans sa piètre démonstration. Il essaie d'utiliser un accessoire. Pourriez-vous...
    Je rappelle au chef de l'opposition officielle qu'il ne doit pas utiliser ce document.
     Monsieur le Président, il est outrancier de le voir passer outre aux actions de la ministre des Affaires étrangères de cette façon. Le fait est que c'est elle qui a choisi de se rendre à une séance de photos avec les représentants du New York Times pour les besoins d'un article sur la possibilité qu'elle succède à son propre chef. Nous nous attendrions à ce qu'un ministre des Affaires étrangères, plus que tout autre ministre, s'affaire à lutter contre les tarifs que notre plus important partenaire commercial songe à nous imposer. Elle cherche plutôt à remplacer son chef.
(1330)

[Français]

    On penserait que la ministre des Affaires étrangères serait en train de travailler pour empêcher l'imposition de tarifs, mais non. Elle est allée au New York Time dans le cadre d'un grand article qui la présentait comme remplaçante potentielle de son chef. C'est une marque de faiblesse.

[Traduction]

    Le chef du NPD a raison. Le premier ministre libéral est faible. Le premier ministre est‑il égoïste? Eh bien, quel autre terme pourrions-nous employer pour le décrire? Il s'est payé des vacances illégales dans des îles privées; il s'est couvert constamment de cadeaux et d'avantages; il a fermé le Parlement de nombreuses fois pour cacher des scandales; il a refusé de rendre des comptes aux Canadiens au sujet du scandale des 400 millions de dollars manquants dans la caisse noire environnementale et il a protégé son propre fonds en fiducie contre les augmentations d'impôts auxquelles il a assujetti tout le monde par ailleurs. On ne peut que penser que c'est de l'égoïsme. Surtout, il reste au pouvoir après avoir constaté les conséquences dévastatrices que son comportement a pour la vie des Canadiens ordinaires. Ce n'est rien d'autre que de l'égoïsme.
     Nous pouvons ensuite évoquer l'accusation du chef du NPD affirmant que le premier ministre attaque les droits des travailleurs. Cela ne fait aucun doute. Nous avons vu le chef du NPD agir. Il est allé à des ralliements là où de courageux travailleurs font la grève pour récupérer une grande partie des salaires perdus par suite de l'inflation provoquée par le gouvernement. Nous savons que, l'an dernier, il y a eu plus de grèves que n'importe quand depuis 1983. C'est un niveau jamais atteint en 40 ans.
    Les employés de Postes Canada sont en grève. Cette grève se prolonge beaucoup et fait énormément de tort aux petites entreprises. Il est à espérer qu'elle prendra bientôt fin. Le chef du NPD s'est rendu sur les lieux de ces grèves et a dit: « S'il une mesure qui empiéterait d'une façon ou d'une autre sur vos droits est proposée au Parlement, nous voterons contre [...] Qu'il s'agisse d'un vote de confiance ou non, qu'il déclenche des élections ou non, je dis en ce moment même au premier ministre et aux libéraux “ Vous ne pourrez jamais compter sur nous si vous décidez de priver les travailleurs de leurs droits. Jamais!” » Quelle déclaration puissante et absolument catégorique!
    Par conséquent, le chef du NPD va sans doute voter sur cette motion en respectant la promesse qu'il a faite à ces travailleurs, ou leur a-t-il menti en pleine face? Retournera-t-il les voir après ce vote pour leur dire que, quand est venu le moment de voter dans le sens de ses paroles, il n'en a tout simplement pas eu le courage, qu'il subissait des pressions trop fortes, que la peur de perdre les élections et de devoir subir les conséquences de ses propres actions était trop pour lui, et que, par conséquent, il a fait marche arrière, a tourné le dos à ces travailleurs et les a laissés tomber? Est-ce là ce qu'il va dire à ces travailleurs syndiqués? Si c'est le cas, comment vont-ils le croire à l'avenir, quoi qu'il dise? La réponse est, bien sûr, qu'ils ne pourront plus le croire.
    Cependant, si le chef du NPD décide de voter contre ses propres paroles, cela signifierait deux choses. Primo, cette décision signifierait qu'il ne veut pas assumer la responsabilité de son bilan et qu'il ne veut pas que les électeurs puissent juger ce bilan ainsi que ses plans parce qu'il craint qu'ils rendent un verdict défavorable à son égard. Secundo, cette décision montrerait qu'aux prochaines élections, il n'y aura pas cinq ou quatre partis en lice, mais seulement deux. Il y aurait la coalition néo-démocrate—bloquiste—libérale, qui taxe les aliments, qui punit les travailleurs, qui double le coût du logement et qui laisse libre cours à la criminalité et au chaos dans les collectivités, et il y aurait les conservateurs pleins de gros bon sens, qui aboliraient la taxe, construiraient des logements, redresseraient le budget et feraient échec au crime. Voilà le choix qui s'offrirait aux gens. Ils auraient deux options. S'ils votent pour le NPD, ils obtiendront les libéraux. S'ils votent pour les libéraux, ils obtiendront le NPD. S'ils votent pour le Bloc, ils obtiendront à la fois le NPD et le Parti libéral.
    S'ils font partie de la grande majorité des Canadiens qui ne sont pas satisfaits de la spirale descendante dans laquelle le Canada s'est engagé, avec ses frontières affaiblies, son système d'immigration défaillant et son économie en ruine, et s'ils veulent rétablir la promesse canadienne, celle d'un Canada où travailler fort garantit un gros chèque de paie et une pension qui permettent de se payer des aliments et des logements dans des quartiers sûrs, où n'importe qui, de n'importe où, peut réussir n'importe quoi dans le pays le plus libre de la planète, le Canada, alors ramenons le gros bon sens chez nous.
(1335)
    Monsieur le Président, à la Chambre et dans d'autres contextes publics, un député — je laisserai le chef deviner lequel, mais ce député est ici depuis une vingtaine d'années et a une grosse pension — a dit les deux choses suivantes. Le député pourrait peut-être les commenter. Ce député a dit que les syndicats ont le pouvoir de paralyser un milieu de travail et que ces pouvoirs légaux confèrent aux syndicats un monopole sur la main-d'œuvre, sanctionné par l'État.
    Ce député a parlé de « généreuses conventions collectives ». Ce député a autorisé l'inclusion de la loi sur le droit au travail, c'est-à-dire l'adhésion facultative à un syndicat, dans le programme de son parti. Ce député ne comprend pas que des entreprises syndiquées puissent être en concurrence avec des entreprises non syndiquées.
    Je me demande si ce député pourrait expliquer ses remarques sur les travailleurs de ce pays.
    Monsieur le Président, le député déforme mon bilan au lieu de défendre le sien.
    Il fait partie du gouvernement; c'est un ancien lobbyiste et membre du personnel du parti qui a passé son temps à faire de l'argent sur le dos du système politique, et il peut expliquer pourquoi lui et son gouvernement ont présidé au plus grand nombre de grèves dans les 40 dernières années de l'histoire du Canada. Il n'y a jamais eu autant de grèves que depuis 1983.
    Les libéraux, avec l'aide du NPD, ont constamment bafoué le droit des travailleurs de mener ces grèves et ont utilisé leur pouvoir juridique pour priver les travailleurs de leur autonomie et de leur capacité de prendre des décisions en toute indépendance. Tel est leur bilan.
    Soit dit en passant, c'est la première fois dans notre histoire que des personnes ayant un bon emploi syndiqué ne peuvent pas se payer un logement. C'est la première fois dans l'histoire que les travailleurs syndiqués font la queue dans les banques alimentaires. Tel est le bilan tragique d'un gouvernement défaillant. C'est pourquoi nous avons besoin d'un gouvernement conservateur de bon sens. Nous ramènerons le pays que nous avons connu et que nous aimons.

[Français]

     Monsieur le Président, je ne vous cacherai pas que j'ai parfois un peu de difficulté à suivre le chef de l'opposition officielle dans certaines de ses affirmations. Pour illustrer l'inflation et la taxe sur le carbone, il a souvent indiqué que des enseignantes démissionnaient parce qu'il n'y avait plus de chauffage dans les écoles et que des infirmières démissionnaient parce qu'il n'y avait plus de chauffage dans les hôpitaux. Cependant, il ne nous a jamais présenté de solution à ce qu'il avance. J'ai pensé à ce que nous avait dit il n'y a pas si longtemps le chef de l'opposition officielle. Selon lui, un électricien est capable de capter la foudre pour la faire passer dans un fil.
    Je me demande si cet électricien ne serait pas capable de chauffer les écoles et les hôpitaux. Le chef de l'opposition pourrait peut-être nous dire ça.
    Monsieur le Président, oui, cet électricien est capable de chauffer les écoles et les hôpitaux, car il a des pouvoirs exceptionnels grâce à la science et des connaissances que j'admire. C'est pour ça que j'ai fait de la si belle poésie relativement aux gens de métier. Mon collègue a cité un de mes extraordinaires poèmes. Cela démontre encore une fois que le Parti conservateur adore les arts.
    Nous sommes prêts à rédiger davantage de poésie pour aider le Bloc québécois à comprendre un peu le gros bon sens et nos solutions. Cela comprend l'élimination des taxes qui obligent les provinces à congédier les infirmières et les enseignantes pour payer les factures de chauffage. Nous allons éliminer ces taxes et nous allons soutenir les enseignantes et les infirmières.

[Traduction]

    Monsieur le Président, le chef du Parti conservateur serait drôle si son hypocrisie n'était pas si ridicule.
    Il s'est levé à l'instant même et, dans ses premières paroles, il s'est révélé. Cet homme n'a jamais participé à un piquet de grève. Il a parlé d'un rassemblement pour les travailleurs en grève. Le chef s'est battu avec acharnement contre les mesures législatives sur la vérification des cartes. Il a été l'un des plus fervents partisans du projet de loi anti-syndicat, le projet de loi C‑377. Il est également fier d'être l'un des plus fervents partisans de la loi américaine sur le droit au travail.
    Ma question est simple. Malgré tous ses artifices, nous avons vu qu'il n'est même pas capable d'enfiler un gilet de haute visibilité. Ce député s'est-il jamais rendu, une seule fois dans sa vie, sur un piquet de grève?
(1340)
    Oui, monsieur le Président.
    Monsieur le Président, c'est toujours un honneur...
    Des voix: Oh, oh!
    Monsieur le Président, j'invoque le Règlement. J'essaie d'écouter mon collègue conservateur. Il a la parole, mais ses propres collègues le chahutent. Pourriez-vous leur demander d'arrêter, afin que je puisse suivre son intervention?
    Je remercie le député. Les députés deviennent un peu trop bruyants, et je tiens à ce que le député de Stormont—Dundas—South Glengarry ait toute l'attention de la Chambre. Tant que je n'aurai pas toute l'attention de la Chambre, j'attendrai debout.
    Le député de Stormont—Dundas—South Glengarry a la parole.
     Monsieur le Président, c'est toujours un honneur d'intervenir, mais ce n'est pas facile de le faire après le chef de l’opposition, le prochain premier ministre du Canada. Je suis désolé du bruit qui provient de ce côté-ci de la Chambre, mais nous sommes emballés à la perspective d'élections sur la taxe sur le carbone, que le NPD a l'occasion de déclencher aujourd'hui. Nous allons maintenant débattre à la Chambre en pointant le NPD du doigt.
     Le chef du NPD est tellement en colère qu'il en a ras le bol. Rappelons une fois de plus ses déclarations rien qu'au cours des derniers mois. Il a dit qu'il avait déchiré son accord de coalition avec les libéraux. Il a dit qu'il en avait assez. Il a déclaré que « [l]es libéraux sont trop faibles, trop égoïstes et trop redevables aux intérêts des grandes entreprises pour se battre pour les gens ». Il a aussi affirmé que « [l]e gouvernement libéral cédera toujours à la cupidité des grandes entreprises et interviendra toujours pour réduire le pouvoir des syndicats », en réaction au renvoi du ministre du Travail libéral au Conseil canadien des relations industrielles qui a ordonné aux travailleurs de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada et dans de la section locale 514 de l'ILWU de retourner au travail, portant ainsi atteinte à leur droit de grève.
    Le chef du NPD joue les durs. Au cours de conférences de presse, sur Twitter, sur X, sur Facebook, sur les réseaux sociaux et à la période des questions, il fait semblant d'être indigné. Nous allons mettre cette indignation à l'épreuve. S'il en a vraiment assez, il est temps de voter pour une motion de censure. Nous disons que la Chambre et les conservateurs sont tout simplement d'accord avec le chef du NPD. Nous en avons assez du premier ministre. Nous en avons assez du gouvernement néo-démocrate—libéral. Ça suffit. Le NPD doit joindre le geste à la parole en désavouant le gouvernement. Il est temps de tenir des élections sur la taxe sur le carbone.
     Ce qu'il faut se demander, c'est s'il va enfin le faire. D'après ce que nous entendons ces derniers jours, j'ai l'impression que le NPD ne le fera pas. Ses députés affirment qu'ils ont simplement besoin de plus de temps parce qu'ils sont en train de faire toutes sortes de choses merveilleuses pour les Canadiens. Ils ont besoin de soutenir les libéraux un peu plus longtemps. L'entente de coalition n'a pas été déchirée. Après ce petit coup d'éclat assorti d'une séance de photos, le chef du NPD a recollé l'entente morceau par morceau pour la remettre au premier ministre. C'est toujours la même chose avec ce vendu de chef du NPD et c'est encore le cas cette semaine, avec la motion qui reprend les propres déclarations du NPD. Les néo-démocrates tiennent toujours des discours musclés, mais ils vont encore une fois maintenir le premier ministre au pouvoir.
    Je serai on ne peut plus clair: ce n'est pas parce que le NPD obtient des résultats pour les Canadiens, c'est à cause du bilan des néo-démocrates, leur vrai bilan, parce que les Canadiens savent que les néo-démocrates ont été complices au cours des dernières années misérables que des millions de Canadiens ont dû vivre. Pensons-y. Chaque mois au Canada, 2 millions de personnes s'approvisionnent dans les banques alimentaires. Feed Ontario a publié son rapport: 1 million d'Ontariens ont désormais recours à une banque alimentaire. Selon la Daily Bread Food Bank, à Toronto, 10 % des Torontois, soit 1 sur 10, font appel à une banque alimentaire.
     Les néo-démocrates disent à la Chambre qu'ils prennent la défense des travailleurs et qu'ils sont là pour eux, sauf que leur bilan, ce sont des coûts de logement qui ont doublé, une hausse de l'inflation dans le domaine de l'alimentation qui n'a jamais été aussi rapide depuis des dizaines d'années et une taxe sur le carbone qui augmente sans cesse, jusqu'à ce qu'elle ait quadruplé. Il y a toutes sortes de statistiques, et nous constatons que les travailleurs souffrent plus que jamais de mon vivant et bien avant.
     Parmi la clientèle des banques alimentaires, 18 % sont des travailleurs. Ils ont un emploi, mais ils n'ont pas les moyens de joindre les deux bouts. Les travailleurs n'ont pas les moyens de payer leur versement hypothécaire ou leur loyer, qui ont doublé sous la gouverne des néo-démocrates—libéraux. Pensons également à la criminalité: la violence armée est à la hausse, à hauteur de plus de 100 % au pays lorsqu'elle met en cause des gangs. Après 9 ans sous la gouverne des libéraux—néo-démocrates, le nombre de vols de voitures a explosé.
     Lorsque nous examinons leur bilan sous tous les angles, nous constatons systématiquement qu'ils n'apportent aucun résultat positif aux Canadiens. Au contraire, ils leur font du tort. Voilà l'hypocrisie qui caractérise ce que font les députés néo-démocrates à la Chambre lorsqu'il s'agit de passer de la parole aux actes.
(1345)
    Si les néo-démocrates sont tellement révoltés par l'incompétence du premier ministre et par tout ce qui se passe au pays, s'ils sont indignés de voir que l'on fait fi du droit de grève des travailleurs syndiqués, s'ils pensent vraiment ce qu'ils ont dit en dehors de cette enceinte et s'ils pensent vraiment ce qu'ils ont dit pendant la période des questions et pendant les débats, quand la question sera mise aux voix et que nous devrons nous prononcer, ils diront facilement ce que des millions de Canadiens veulent qu'ils disent enfin, à savoir qu'ils ne font pas confiance au premier ministre, et ensuite, ils voteront en faveur de la motion de défiance et demanderont des élections sur la taxe sur le carbone. Cependant, ce n'est pas ce qu'ils feront.
    Voici le problème par rapport à des élections sur la taxe sur le carbone. Voyons un instant où en est le NPD et où en sont ses députés. Je crois que j'ai perdu le compte. Aux dernières nouvelles, il me semble que le NPD a voté 28 fois avec les libéraux pour les soutenir lors des votes de confiance, des budgets, des prévisions budgétaires et ainsi de suite. Ces plans soutenaient systématiquement la taxe sur le carbone et le projet, avec le Bloc québécois, de la quadrupler pour la porter à 61 cents par litre.
    Curieusement, vers la fin de l'été, il y a eu une élection partielle dans une circonscription néo-démocrate à Winnipeg. Je crois que tout à coup, le chef du NPD a entendu, en faisant du porte à porte avec sa candidate, à quel point son parti est devenu impopulaire depuis qu'il soutient le premier ministre et le quadruplement de la taxe sur le carbone. Il a donc déclaré que les néo-démocrates ne soutenaient plus la taxe sur le carbone, mais quelque chose d'aut. Il n'a pas précisé de quoi il s'agit. L'élection partielle passée, remportée de justesse par le NPD, avec une marge nettement réduite, le chef du NPD n'a pas tardé à faire volte-face au sujet de la taxe sur le carbone. Il a maintenant fait double volte-face, et il vote de nouveau avec le premier ministre et les libéraux pour les soutenir et pour soutenir la taxe sur carbone et son quadruplement.
    Le NPD est en pleine traversée du désert sur le plan politique. Ses députés ont dit qu'ils ne soutenaient pas la taxe sur le carbone après l'avoir soutenue. Aujourd'hui, ils la soutiennent à nouveau en venant au secours des libéraux, mais ils ne veulent pas dire quel est leur plan. C'est comme s'ils étaient en plein désert sur le plan politique, qu'ils en sortent seulement pour voter de manière à maintenir les libéraux au pouvoir, puis qu'ils y retournent en courant. C'est exactement ce qu'ils font depuis des années. Ils ne veulent pas d'élections parce qu'ils savent qu'ils n'ont pas la faveur des Canadiens. Il n'y aura pas cinq ou six options lors des prochaines élections: il y aura deux choix. Les libéraux, les néo-démocrates, les bloquistes et les verts pensent que la taxe sur le carbone fait des merveilles. Selon eux, lorsque nous imposons la taxe sur le carbone à l'agriculteur qui cultive les aliments, au camionneur qui transporte les denrées et aux magasins qui vendent les produits, cela n'a aucun effet sur l'inflation et que tout cela n'est qu'une invention dans la tête des Canadiens.
     Les Canadiens ne sont pas dupes et c'est pourquoi les députés évitent désespérément une élection sur la taxe sur le carbone.
     Le bilan du chef du NPD en ce qui concerne les travailleurs est continuellement d'une hypocrisie absolue. J'aimerais lire une citation datant d'il y a environ un mois. S'adressant à des syndiqués le 12 novembre dernier, il a déclaré: « Si jamais un vote au Parlement a une incidence quelconque sur vos droits, nous voterons non. Je peux vous dire dès maintenant que nous voterons non. Que ce vote soit un vote de censure ou non, qu'il déclenche des élections ou non, je dis tout de suite [au premier ministre] et aux libéraux [qu'ils ne pourront] jamais compter sur nous [s'ils veulent] priver les travailleurs de leurs droits. Jamais. »
     C'est ce qu'il a dit le mois dernier. Notre motion le rappelle aujourd'hui. Ce n'est pas un jeu que de voter pour une motion de censure, de tenir des élections et de dire que nous en avons assez de ce premier ministre. Le jeu politique, c'est que par leurs votes, les néo-démocrates renient leurs propres paroles et n'agissent pas dans le sens du discours qu'ils tiennent depuis un certain temps.
    Je voudrais conclure et dire aux Canadiens de ma région de l'Est de l'Ontario et de l'ensemble du pays que la situation n'est pas rose en ce moment. Les statistiques sont difficiles à entendre. Nous devons passer beaucoup de temps à parler du prix du logement qui a doublé, de l'inflation du prix des aliments, de la fréquentation des banques alimentaires et des décès par surdose de drogue, mais je veux livrer un message d'espoir.
     La situation n'était pas aussi sombre avant l'arrivée des néo-démocrates et des libéraux, et elle ne le sera pas autant une fois que nous les aurons mis dehors. Aujourd'hui, dans cette motion, il n'est pas seulement question du NPD; il est question des trentenaires qui sont coincés dans le sous-sol de leurs parents. Nous allons construire des logements en abolissant la TPS sur les maisons neuves de moins de 1 million de dollars. Quelque 47 000 Canadiens sont décédés d'une surdose de drogue. Nous proposons des mesures de traitement et de rétablissement, et non la légalisation des drogues dures. Nous allons rétablir le Canada que nous connaissons et que nous aimons. Il est temps que les députés néo-démocrates se réveillent, qu'ils déclenchent des élections et qu'ils tiennent leurs promesses. Laissons enfin les Canadiens s'exprimer.
(1350)
     Monsieur le Président, il y a quelques instants, le chef de l'opposition a déclaré que « [l]es libéraux, avec l'aide du NPD, ont [...] bafoué le droit des travailleurs ». Le député peut-il expliquer ce que son chef entendait par là?
    Monsieur le Président, c'est expliqué clairement dans la motion. Le NPD dénonce l'échec des libéraux et du ministre du Travail pour son action en matière de non-respect du droit de grève des travailleurs. Ce sont ce ministre et les députés du gouvernement libéral qui ont répondu à la question qui ont privé les travailleurs syndiqués de leur droit à la négociation collective. Ils parlent beaucoup, mais leurs actions disent tout autre chose. Il est temps pour le NPD d'interpeller les libéraux et de leur dire à quel point la situation est grave. Il est temps de respecter les travailleurs syndiqués. Il est temps de respecter le processus de négociation collective.
    Plutôt que de se contenter de jouer aux durs dans leurs discours au micro et à la période de questions, il est temps que les néo-démocrates joignent le geste à la parole. Il est temps qu'ils le fassent en votant pour déclencher des élections sur la taxe sur le carbone.
    Monsieur le Président, en tant que nouvelle députée, je n'ai pas participé à l'entente de soutien et de confiance, mais je ne veux pas faire partie d'un gouvernement qui ne soutient pas les travailleurs de ce pays. J'ai pris part à des piquets de grève maintes fois dans ma vie, notamment avec les travailleurs des Teamsters. J'ai vu mon père se battre pour les droits de ses camarades. J'ai écouté mon frère parler des problèmes de sécurité auxquels ses collègues sont confrontés chaque jour sur leur lieu de travail. Je n'approuve pas la loi sur le retour au travail imposée par le gouvernement libéral.
    Cela dit, que feront les conservateurs pour soutenir les travailleurs de ce pays? Je ne parle pas de discours, mais d'actions.
    Monsieur le Président, je souhaite la bienvenue à la nouvelle députée. Je me souviens que, au cours de la campagne électorale partielle, la députée et son chef ont déclaré qu'ils ne soutenaient plus la taxe sur le carbone.
    Que ferons-nous pour aider les travailleurs de ce pays? Nous abolirons la taxe, nous construirons des logements, nous redresserons le budget et nous ferons échec au crime. Le recours aux banques alimentaires par des travailleurs syndiqués et d'autres travailleurs de ce pays a atteint un niveau record. Ils vivent dans le sous-sol de la maison de leurs parents parce qu'ils n'ont pas les moyens de s'acheter une maison. Alors que nous devrions construire davantage de logements, nous en construisons moins.
    Le NPD répète qu'il ne soutient pas le gouvernement. La députée n'était pas présente lorsque l'entente de soutien et de confiance a été rédigée, mais, étrangement, elle votera pour la motion. Si elle est si contrariée par tout ce qu'elle vient de mentionner, les néo-démocrates devraient le dire aux Canadiens, leur faire des propositions et leur exposer la situation. Les néo-démocrates ne le feront pas, parce qu'ils savent qu'au lieu de les récompenser, les Canadiens les rejetteront.
     Monsieur le Président, je remercie mon collègue de l'Ontario pour le discours qu'il vient de prononcer. Ce défi lancé au chef du quatrième parti à la Chambre, le chef du Nouveau Parti démocratique, est un parfait exemple d'invitation à joindre le geste à la parole.
    Je me demande si mon collègue de l'Ontario pourrait nous expliquer un peu pourquoi le vote qui aura lieu dans quelques jours sera l'occasion, pour le quatrième parti, de décider s'il va joindre le geste à la parole et tenter de rallier les Canadiens à ses idées.
     Monsieur le Président, je remercie mon collègue de rappeler aux Canadiens la question sur laquelle les députés du NPD vont voter. Ils voteront sur des paroles qu'ils ont eux-mêmes prononcées. Je n'ai rien inventé. Je ne les paraphrase même pas. Cette motion de l'opposition ne contient aucun propos tenu par des conservateurs. Dans un esprit non partisan, nous laissons le NPD se libérer enfin de son stress. Puisque le NPD a déchiré l'accord de soutien et de confiance de la coalition, qu'il a perdu confiance, que les libéraux sont « trop faibles, trop égoïstes et trop redevables » et que le gouvernement libéral cède toujours « à la cupidité des grandes entreprises » et intervient toujours pour « réduire le pouvoir des syndicats et les travailleurs », il faut que les députés néo-démocrates soient en accord avec leur propre discours. Il faut qu'ils permettent aux Canadiens d'exprimer ce qu'ils veulent dans une élection.
    C'est aussi simple que cela. De quoi les néo-démocrates ont-ils peur?
(1355)

[Français]

    Monsieur le Président, je suis un peu perplexe aujourd'hui, parce qu'on se souvient tous de l'épisode où, pour des raisons électoralistes, le NPD a déchiré son entente, en disant qu'il n'avait plus confiance dans le gouvernement. Pourtant, il continue de l'appuyer.
    De leur côté, ça fait longtemps que les conservateurs disent qu'ils n'ont plus confiance dans le gouvernement.
    Au Bloc québécois, nous avons été clairs depuis que nous avons mis deux conditions, qui concernaient les aînés et la gestion de l'offre. D'ailleurs, les conservateurs nous ont appuyés à un moment ou à un autre.
    Maintenant que nous disons que nous sommes prêts à agir pour que soient déclenchées des élections, ça fait des semaines que nous sommes bloqués ici parce que les conservateurs continuent de bloquer les travaux au lieu de déposer une motion de censure.
    Veulent-ils vraiment déclencher des élections?

[Traduction]

    Monsieur le Président, la coalition Bloc-Parti libéral-NPD est bien vivante. Mon collègue dit que la Chambre est paralysée, mais les libéraux retiennent les documents de la caisse noire environnementale de 400 millions de dollars, documents qui devraient être remis à la GRC. Si les députés du Bloc ont essayé de négocier avec les libéraux et n'ont rien obtenu, c'est leur crédibilité qui est mise à mal, pas celle des autres.
     Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole. Le député de Kings—Hants sera peut-être même assez gentil pour faire la conclusion de mon discours.

[Français]

     Je suis honoré de prendre la parole aujourd’hui pour parler de l’engagement ferme de notre gouvernement en faveur de l’équité pour les travailleurs canadiens face à un chef conservateur très hypocrite qui est déterminé à affaiblir le mouvement syndical au Canada. Le député de Carleton essaie de se montrer poétique à la Chambre aujourd’hui lorsqu’il parle des travailleurs, mais ne nous y trompons pas: le seul droit des travailleurs qu’il soutient, c’est le droit des Canadiens à travailler pour moins.
    Par contre, c'est un honneur pour moi de parler des progrès qui ont aidé les travailleurs canadiens et leur famille à avoir un avenir plus juste et prospère.

[Traduction]

    Au lieu de défendre les travailleurs, le chef conservateur se sert maintenant d'eux à leur corps défendant comme si c'étaient de vulgaires accessoires qu'il agite dans sa dernière crise de colère parlementaire.
    Je vais dire à mes collègues ce que le député de Carleton a fièrement appuyé. Il a appuyé deux projets de loi antisyndicaux, les projets de loi C-377 et C-525, qui visaient à entraver la capacité des travailleurs de s'organiser et qui minaient la capacité des syndicats de se battre pour leurs membres. Nous avons abrogé ces projets de loi.
    Il y a aussi la déclaration de principes du Parti conservateur qui appuie un projet de loi sur le droit au travail qui permettra l'adhésion facultative à un syndicat.
    Les libéraux, eux, sont là pour aider les travailleurs depuis le début. De ce côté‑ci de la Chambre, nous nous appuyons sur notre bilan et non sur des slogans creux. Nous avons veillé à ce que les employés sous réglementation fédérale aient droit à 10 jours de congé de maladie payé par année. Nous aidons ainsi près d'un million de Canadiens.
    Une part croissante de la main-d'œuvre canadienne est maintenant composée de travailleurs autonomes. Le travail autonome offre de nombreux avantages, comme de la souplesse et une plus grande liberté au travail. Cependant, ce régime de travail prive aussi les travailleurs des droits, de la protection et des avantages sociaux qu'ils méritent. Par conséquent, le 20 juin, nous avons adopté une loi pour mieux protéger des erreurs de classification les travailleurs autonomes des secteurs sous réglementation fédérale.
    L'année dernière, nous avons annoncé cinq nouveaux crédits d'impôt pour les technologies propres. Nous investissons 93 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie dans des crédits d'impôt pour le captage, l'utilisation et le stockage du carbone, l'adoption de technologies propres, la fabrication de technologies propres, la production d'hydrogène et d'électricité propres, ainsi que le développement des chaînes d'approvisionnement pour les véhicules électriques. Toutefois, pour bénéficier pleinement de quatre de ces cinq crédits d'impôt, les entreprises doivent embaucher des travailleurs syndiqués ou leur verser des salaires semblables à ceux des travailleurs syndiqués et créer des programmes d'apprentissage.
    Après la période de questions et après les votes d'aujourd'hui, nous aurons l'occasion, moi-même ou mon collègue deKings—Hants, de parler en détail du bilan progressiste positif de notre gouvernement pour les syndicats et les travailleurs. Contrairement à ce qu'a l'habitude de faire le chef conservateur, nous n'affirmerons pas que les conventions collectives qui garantissent un salaire décent aux travailleurs créent « inutilement de l'inflation évitable des coûts » et que les « entreprises non syndiquées offrent des salaires plus bas qui favorisent la compétitivité ».
    Le chef conservateur fait semblant. Il ne fait que se donner des airs. Nous en reparlerons plus tard.

Déclarations de députés

[Déclarations de députés]

(1400)

[Traduction]

La violence faite aux femmes

    Monsieur le Président, demain, cela fera 35 ans que 14 femmes ont été tuées dans une classe d'ingénierie de l'École polytechnique de Montréal simplement parce qu'elles étaient des femmes. J'aimerais pouvoir dire que cet acte de violence misogyne était une exception, mais malheureusement, rien que cette année, au pays, 168 femmes et filles ont été victimes de féminicides.
    Cette épidémie de violence faite aux femmes rend d'autant plus important le travail de première ligne effectué par les organismes d'aide. Dans ma collectivité, je pense notamment aux services pour femmes en situation de crise, au centre d'aide aux victimes d'agressions sexuelles de la région de Waterloo, à la coalition des femmes musulmanes et au YW Kitchener‑Waterloo. Je les remercie tous sincèrement.
    Pour les gens de la région de Waterloo qui aimeraient se rassembler à l'occasion de la Journée nationale de commémoration et d'action contre la violence faite aux femmes pour commémorer les victimes du massacre de l'École polytechnique et toutes les personnes que nous avons perdues depuis, la section de Kitchener‑Waterloo de la Fédération canadienne des femmes diplômées des universités organise une vigile à 17 h 30, demain soir, à l'église anglicane St. Columba. J'espère les y voir.

Le logement

    Monsieur le Président, depuis mon élection, je travaille avec mon collègue de Steveston—Richmond‑Est pour répondre à nos priorités en matière de logement dans la ville de Richmond. Grâce à ce travail, au début du mois de janvier, le gouvernement libéral a investi 35,9 millions de dollars par l'intermédiaire du Fonds pour accélérer la construction de logements pour que Richmond construise plus vite un plus grand nombre de logements. Grâce à ce financement important, en août, la Ville de Richmond avait approuvé plus de 1 166 nouveaux permis de construction de logements, soit plus que la cible de 1 125 logements que Richmond entendait atteindre, et ce, quatre mois avant l'échéance fixée.
    Le chef conservateur a déclaré que les politiciens municipaux sont incompétents et cupides. Les faits parlent d'eux-mêmes, et n'oublions pas que, quand le chef conservateur était ministre du Logement, il a contribué à la construction de zéro appartement, de zéro logement coopératif et de six logements abordables au Canada.
    Le gouvernement libéral continuera de travailler avec les municipalités pour traduire les ambitions en actions. Ensemble, nous réaliserons des progrès réels et durables pour ma collectivité, Richmond‑Centre, et pour les collectivités partout au Canada.

Les athlètes olympiques et paralympiques de Bow River

    Monsieur le Président, cette semaine, des athlètes d'Équipe Canada sont à Ottawa pour nous permettre de souligner leurs réalisations aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
    Je tiens à rendre hommage à trois athlètes exceptionnelles de la circonscription de Bow River: Jessica Sevick, de Strathmore, qui a participé à deux Jeux olympiques dans le sport d'aviron et qui est passée du deux de couple au huit féminin, lui permettant de remporter une médaille d'argent aux Jeux olympiques de cette année; Keyara Wardley, de Vulcan, qui a participé deux fois aux Jeux olympiques avec l'équipe féminine de rugby à sept et a remporté l'argent aux Jeux olympiques de Paris; et Jennifer Oakes, de Brooks, qui a participé trois fois aux Jeux paralympiques avec l'équipe féminine de volleyball assis du Canada, en plus d'être nommée la meilleure serveuse du Canada en 2020 et de décrocher la médaille de bronze avec son équipe aux Jeux paralympiques de cette année.
    Ces trois femmes extraordinaires incarnent l'esprit olympique et font la fierté du Canada chaque fois qu'elles arborent la feuille d'érable. Je les félicite d'avoir fait briller notre pays à l'international.

[Français]

Le Défilé tout en lumières

    Monsieur le Président, c'est avec gratitude et admiration que je remercie M. Robert Rainboth de l'Association des pompiers professionnels d'Ottawa pour son organisation du Défilé tout en lumières d'Orléans depuis les 27 dernières années.
    Sa vision et son leadership ont transformé cet événement en un véritable symbole de joie et de magie à Orléans. Chaque année, il a su faire briller les yeux des petits et des grands et il a su offrir à la communauté un moment unique de rassemblement auquel participent des foules records de 150 000 personnes le long du boulevard St‑Joseph. Organiser un défilé de 75 chars allégoriques pendant près de trois décennies n'est pas une tâche facile, mais il accomplit cet exploit avec brio et détermination.
    Bien que le 30 novembre dernier marquait son dernier défilé, Robert a su créer bien plus qu'un simple événement. C'est une tradition qui, d'année en année, contribue à faire briller Orléans de mille feux.
    Je remercie infiniment Robert pour ces 27 années.
(1405)

Le Club d'aviron de Boucherville

     Monsieur le Président, en 2024, le Club d'aviron de Boucherville célèbre sa 50e année d'existence. Depuis sa fondation en 1974, le Club a su profiter de sa position géographique exceptionnelle en face du majestueux fleuve Saint‑Laurent à Boucherville.
    Au fil des ans, nombre de ses athlètes ont été sélectionnés dans nos équipes nationales et certains se sont même rendus aux Jeux olympiques. Le Club d'aviron de Boucherville permet à ses membres de développer de belles valeurs comme l'entraide, l'esprit d'équipe, la culture de l'effort, le dépassement de soi et les bonnes habitudes de vie. Il y règne littéralement une ambiance familiale et fraternelle, et je dois dire que c'est beau à voir.
    Je tiens donc à offrir toutes mes félicitations à sa présidente, Julie Dermine, et à son entraîneur-chef, Christian Hardy‑Cardinal.
    Je remercie tous ceux et celles qui ont investi dans cette organisation au cours de ce demi-siècle d'aventure. Décidément, ils rament tous ensemble vers l'excellence.

[Traduction]

La Remise canadienne sur le carbone

    Monsieur le Président, la semaine dernière, j'ai reçu un message d'un propriétaire de petite entreprise de ma région. Il a dit: « Merci au député Shafqat Ali et à la direction du Parti libéral. Notre petite entreprise a reçu la Remise canadienne sur le carbone aujourd'hui. C'était inattendu, mais elle tombe juste à point. » Il est bon de savoir que la Remise canadienne sur le carbone change vraiment les choses pour les petites et moyennes entreprises.
    Environ 2,5 milliards de dollars des recettes provenant de la tarification de la pollution sont restitués à quelque 600 000 petites entreprises. Le gouvernement est déterminé à rendre la vie plus abordable pour les Canadiens tout en protégeant l'environnement et en aidant les petites et moyennes entreprises à croître, à innover et à demeurer concurrentielles.

L'Alberta

    Monsieur le Président, l'Alberta est le cœur du Canada. Dans cette région, les agriculteurs, les camionneurs et les travailleurs du secteur de l'énergie se lèvent avant l'aube, se retroussent les manches et bâtissent la prospérité du pays. Dans cette région, le dur labeur, la liberté et l'esprit communautaire ne sont pas que des valeurs, mais plutôt un mode de vie.
    Cependant, le gouvernement néo-démocrate—libéral est déterminé à écraser l'Alberta. Il continue d'augmenter la taxe sur le carbone, ce qui oblige les familles à choisir entre se chauffer et se nourrir. Il impose un plafonnement au secteur pétrolier et gazier, ce qui détruit les emplois qui ont bâti ce pays et fait en sorte que des villes peinent à survivre. Il ne respecte pas l'Alberta, sa population ou ce qui nous tient à cœur. Les Albertains n'abandonnent jamais. Rien ne peut nous briser. Nous travaillons plus fort, nous ne nous laissons pas abattre et nous continuons d'avancer.
    La solution est évidente: un gouvernement conservateur plein de gros bon sens qui abolira la taxe sur le carbone, supprimera le plafonnement et rétablira l'espoir et la prospérité en Alberta. Ensemble, nous ramènerons le Canada que nous connaissons et que nous aimons: un pays fort, fier et libre.

Le North Dartmouth Echo

    Monsieur le Président, je prends la parole pour célébrer un jalon remarquable pour une petite, mais puissante voix de Dartmouth: le North Dartmouth Echo. Il y a 20 ans, ce journal à but non lucratif est né d'une vision unique, mais puissante: faire résonner les bonnes nouvelles de la collectivité qui, trop souvent, n'étaient pas entendues.
    Depuis, l'Echo est devenu un symbole de positivité grâce à son effectif entièrement composé de bénévoles dévoués. On y trouve maintenant une équipe composée uniquement de femmes qui publie cinq numéros inspirants chaque année. C'est plus qu'un journal. C'est le cœur d'une collectivité. L'Echo diffuse les triomphes des écoles locales, des petites entreprises, des organismes sans but lucratif et des résidants ordinaires. Il cimente, célèbre et édifie North Dartmouth.
    Je tiens à saluer rapidement Sylvia Anthony, cofondatrice du journal qui, grâce à ses efforts inlassables pour vendre de la publicité, recueillir des histoires et même livrer le journal, veille à la survie de cette initiative remarquable.
    Alors que l'Echo publie son numéro de décembre, célébrons tous ces 20 ans d'esprit communautaire et de bonnes nouvelles. Je lui souhaite encore 20 ans de fierté pour North Dartmouth.

[Français]

La violence fondée sur le genre

    Monsieur le Président, ça fait 35 ans depuis le massacre à l’École polytechnique. Comme chaque année, je me joindrai à ma communauté sur le Mont‑Royal pour commémorer et rendre hommage aux 14 femmes dont la vie a été volée simplement parce qu’elles étaient des femmes.
    Le plaidoyer de survivantes comme Nathalie Provost et les membres de PolySeSouvient continue de nous inspirer et de nous encourager à renforcer le contrôle des armes à feu partout au pays. Surtout un jour comme aujourd’hui, surtout aujourd’hui, j’aimerais remercier, à la Chambre des communes, PolySeSouvient de sa détermination.
(1410)

[Traduction]

    Le gouvernement est déterminé à lutter contre la violence liée aux armes à feu. Nous avons pris des mesures historiques pour interdire les armes d'assaut comme celle utilisée lors du féminicide de l'École polytechnique, et nous travaillons sans relâche pour contrer le fléau de la violence faite aux femmes.
    Quatorze jeunes femmes nous ont été enlevées il y a 35 ans. Nous ne les oublierons jamais. Nous devons à ces femmes ainsi qu'à toutes les victimes de la violence commise avec une arme à feu de poursuivre le combat.

La sécurité publique

    Monsieur le Président, le Canada a maintenant le triste honneur d'afficher un taux de crimes violents encore plus élevé que celui des États‑Unis. Pas plus tard qu'hier, deux personnes ont été blessées dans une attaque au couteau à Vancouver. C'est comme si les Canadiens étaient devenus insensibles à ce genre d'incidents. C'est presque comme s'ils s'attendaient à ce qu'ils se produisent.
    Depuis l'arrivée des libéraux au pouvoir, les meurtres liés aux gangs ont augmenté de 92 %. Les agressions sexuelles contre les enfants et les infractions liées au matériel d'abus pédosexuels ont augmenté de 52 % depuis l'an dernier seulement. Les chefs de police dénoncent le premier ministre parce qu'il permet la mise en liberté sous caution de récidivistes extrêmement violents. Il ne s'agit pas que de statistiques. Derrière chaque crime, il y a une victime dont la vie a été changée à jamais. Ces personnes demeurent habituellement anonymes, sans voix et sans visage.
    Voilà ce qu'est le bilan du premier ministre. C'est pourquoi il faut tenir des élections sans tarder. Je peux promettre ceci: contrairement à l'actuel premier ministre, un gouvernement conservateur se porterait à la défense des personnes anonymes, sans voix et sans visage.

Les allégements fiscaux

    Monsieur le Président, l'inflation ralentit et les taux d'intérêt baissent, mais ce répit n'est pas encore ressenti par tous les Canadiens. C'est pourquoi le gouvernement laisse un peu plus d'argent dans les poches des Canadiens afin de les aider à se procurer ce dont ils ont besoin et à épargner pour acheter ce qu'ils veulent.
    Le projet de loi a été adopté la semaine dernière et cela signifie que, pendant la période des Fêtes de cette année, les Canadiens ne paieront pas de TPS sur les produits que beaucoup d'entre nous considèrent comme des produits de première nécessité pendant les Fêtes, notamment les repas préparés, les vêtements pour enfants et les sapins de Noël. Curieusement, un député n'a pas voulu accorder aux Canadiens un allégement fiscal pour la période des Fêtes: il s'agit du chef de l'opposition, le même homme qui aime parler de l'abolition des taxes et qui a même promis un congé de TPS aux Canadiens lors de sa dernière campagne électorale.
    Les Fêtes sont l'occasion d'être généreux et bienveillant. Peut-être que le chef de l'opposition a tout simplement un cœur de deux tailles trop petit.

Les finances

    Monsieur le Président, le chef de l'opposition a offert à la ministre des Finances deux heures pour présenter lundi l'énoncé économique de l'automne. La réponse de la ministre a été de rejeter l'offre de donner une mise à jour qui aurait pris moins d'une minute.
    Il est absurde que les Canadiens ne connaissent pas l'étendue exacte de la situation financière désastreuse du pays. La coûteuse coalition néo-démocrate—libérale a créé des déficits inflationnistes qui nuisent aux Canadiens quand vient le temps de payer leur épicerie, leur essence et leurs factures de chauffage. Les ménages canadiens essaient de gérer leur budget pendant que les déficits inflationnistes du gouvernement coûtent cher à tous les Canadiens, car les déficits explosent de façon incontrôlable.
    Dans le budget du printemps, on a promis aux Canadiens de limiter le déficit à 40 milliards de dollars. Quel est le vrai chiffre du déficit et pourquoi la ministre des Finances ne saisit-elle pas l'offre du chef de l'opposition de dire la vérité aux Canadiens à la Chambre du peuple? En cachant la vérité, le premier ministre et la vice-première ministre prouvent une fois de plus qu'ils ne peuvent plus se racheter et qu'on doit les remplacer par un gouvernement conservateur plein de bon sens qui redressera le budget.
    Les élections sur la taxe sur le carbone ne sauraient venir trop tôt.

La coalition néo-démocrate—libérale

    Monsieur le Président, le gouvernement néo-démocrate—libéral se résume à deux principes: les pensions et le pouvoir.
    Le chef du NPD continuera à accorder sa confiance au gouvernement pour pouvoir percevoir sa pension. C'est le partenariat parfait. Le premier ministre a le pouvoir, et les néo-démocrates ont leur pension. C'est encore de l'hypocrisie de la part de cette coalition de marxistes en Maserati, de socialistes embourgeoisés et de membres du jet set à forte empreinte carbone qui a détruit notre économie, doublé le coût de nos logements et paralysé nos secteurs des ressources naturelles, de l'agriculture et des transports. Elle a mis en place des règlements écrasants et une fiscalité excessive qui ont poussé un nombre record de Canadiens à fréquenter les banques alimentaires et qui ont fait grimper en flèche le nombre de crimes violents.
    Les néo-démocrates font des annonces grandiloquentes sur leur rupture avec leurs partenaires libéraux, mais, dans les faits, ils continuent de soutenir le gouvernement qui nous a mis dans ce pétrin. Quand le chef du NPD cessera-t-il enfin ses discours, passera-t-il à l'action et déclenchera-t-il des élections sur la taxe sur le carbone afin que les Canadiens puissent choisir entre la coalition de la taxe sur le carbone et un gouvernement conservateur plein de bon sens qui abolira la taxe, qui fera échec au crime et qui redressera le budget?
(1415)

Les allégements fiscaux

    Monsieur le Président,
    

Ô nuit de paix, pour des Fêtes qui tous égaient, nous avons fait ce qu'il fallait.
Pour ceux qui souffrent encore de l'inflation, nous appuyons des mesures empreintes de compassion.
Avec le congé de TPS/TVH sur les produits de première nécessité, nous aidons les familles à s'en tirer.
Cette nuit de paix, qui la troublait? Le chef de l'opposition qui, on le sait,
Cible la taxe, veut l'abolir, mais se défile quand vient le temps d'agir.
Avec ces promesses rompues, pour les Canadiens, ce chef sème le désordre chez ses concitoyens.
En cette nuit de paix, ce qui est difficile à croire, c'est qu'on puisse renoncer à redonner espoir.
Comme certains voulaient mettre les allégements au rebut, les Canadiens méritent des explications sur ce refus.
Pour la période des Fêtes et la nouvelle année, ma famille offre à tous ses meilleurs vœux de joie, de paix et de prospérité.

[Français]

Gaza

     Monsieur le Président, après des mois d'enquête, de cueillette de données, de témoignages et d'analyse des faits, Amnistie internationale est arrivée à la conclusion qu'il se produit un génocide contre les Palestiniens à Gaza.
    Après des bombardements contre des populations civiles qui ont fait plus de 52 000 morts, plus de 100 000 blessés et 2 millions de déplacés dans une zone dont ils ne peuvent pas sortir, avec une crise humanitaire où la faim est utilisée comme arme de guerre, cette conclusion ne surprendra personne. Enfin, cela ne surprendra personne d'un peu attentif et capable de compassion.
    Sachant cela, le Canada viole ses propres obligations légales selon le traité sur la prévention des génocides. Malgré ses promesses, le gouvernement libéral continue d'autoriser des ventes d'armes au régime israélien.
    Ainsi, les libéraux risquent d'être complices d'un génocide qui se produit sous nos yeux. C'est pourquoi le gouvernement libéral doit sanctionner le régime Nétanyahou, arrêter les ventes d'armes et reconnaître officiellement l'État palestinien.

La guignolée des médias

    Monsieur le Président, Noël approche, on en a la preuve aujourd'hui. Ce n'est pas seulement parce qu'on est enterré par une belle bordée de neige, mais parce que c'est la traditionnelle grande guignolée des médias.
    Pour lancer cette 24e édition, des bénévoles ramasseront aujourd'hui des fonds dans plus 400 points de collecte au Québec, dont Trois‑Rivières. Sous le thème « La faim est si vite arrivée », la grande guignolée souhaite mettre en lumière cette année à quel point nous ne sommes parfois qu'à une petite malchance de l'insécurité alimentaire. Perte d'emploi, séparation, accident ou maladie, personne n'est à l'abri.
    Puisque personne n'est à l'abri, soyons tous solidaires à l'approche du temps des Fêtes. Tout au long du mois, jusqu'au 31 décembre, les Québécois pourront continuer d'offrir dons et denrées alimentaires. Au nom du Bloc québécois, je nous encourage tous à contribuer généreusement à la grande guignolée des médias, car, la générosité, ça réchauffe le cœur, même bien enterré sous la neige.

[Traduction]

Le chef du Nouveau Parti démocratique du Canada

    Monsieur le Président, 1 Canadien sur 4 saute des repas, et 2 millions de personnes ont recours aux banques alimentaires. Un nouveau rapport confirme que les familles devront dépenser 800 $ de plus pour la nourriture à cause de la taxe sur le carbone néo-démocrate—libérale.
    Dans ce contexte, que fait le chef du NPD? Il trahit les Canadiens pour garantir sa pension de 2,2 millions de dollars. Il refuse de voter pour une motion de défiance fondée sur ses propres paroles. Après avoir déclaré que « les libéraux sont trop faibles, trop égoïstes et trop redevables aux intérêts des grandes entreprises pour se battre pour les gens », il joue une fois de plus la comédie. Le chef du NPD est un vendu qui a voté 24 fois en faveur de la taxe sur le carbone. Il n'est pas étonnant que le premier ministre souhaite garder ce marxiste en Maserati dans son entourage. Il ne se soucie pas des travailleurs, des chèques de paie ou des Canadiens. Nous avons besoin d'élections sur la taxe sur le carbone afin de mettre fin à cette coûteuse coalition et de faire passer les Canadiens en premier.
(1420)

Le chef du Parti conservateur du Canada

    Monsieur le Président, cette semaine, nous en avons appris davantage sur les allégations d'ingérence étrangère dans la course à la direction du Parti conservateur. Les chefs du Bloc, du NPD et du Parti vert ont accepté l'offre du gouvernement, qui leur proposait d'obtenir une habilitation de sécurité. Par contre, le chef du Parti conservateur refuse toujours d'obtenir une habilitation de sécurité et d'avoir accès à des documents classifiés qui lui permettraient de protéger son parti et les Canadiens contre l'ingérence étrangère. Ce n'est pas ce qu'on appelle du vrai leadership. Les Canadiens se demandent ce que le chef du Parti conservateur a à cacher. S'il n'avait rien à cacher, il obtiendrait l'habilitation de sécurité, il assisterait à la séance d'information et il protégerait le pays.

Questions orales.

[Questions orales.]

[Traduction]

Les finances

    Monsieur le Président, on dit que les hommes faibles créent des temps difficiles. À cause des déficits inflationnistes de ce faiblard de premier ministre, les Canadiens connaissent le pire niveau de vie en plus de 40 ans. La ministre des Finances avait promis que l'un de ses garde-fous budgétaires permettrait de ne pas dépasser son déficit, qui est de 40 milliards de dollars. En fait, selon le directeur parlementaire du budget, la ministre a complètement raté le coche.
    Ma question est simple: à combien s'élève le déficit?
    Monsieur le Président, ce que mon collègue omet de dire, c'est que le Canada devrait connaître la croissance économique la plus rapide du G7 l'an prochain. Il omet de dire que nous créons des emplois à un rythme quasi record. Il ne comprend pas que les salaires augmentent plus vite que l'inflation.
    Sa stratégie pour l'économie consiste à couper dans les programmes qui aident les gens, dans les programmes qui permettent de construire des maisons. Paradoxalement, le député s'oppose au congé de taxe qui donnerait un répit aux familles pendant le temps des Fêtes. Nous allons miser sur une croissance économique qui profite à tout le monde, au lieu d'adopter l'approche des conservateurs, qui vise à réduire les mesures de soutien dont les familles ont besoin.
    Monsieur le Président, il aurait pu dire simplement qu'il ne le sait pas, tout comme il ne sait pas où est passé le million d'appuis électoraux qu'il a perdu. Même le premier ministre, qui a de la difficulté avec les chiffres, admet que chaque nouveau dollar de ses largesses économiques aggrave ses déficits inflationnistes. Il dit qu'il va laisser les banquiers s'occuper de l'économie, qu'il ne pense pas à la politique monétaire. Il a dit que les budgets s'équilibrent d'eux-mêmes. C'est en raison de cette incompétence que les Canadiens se retrouvent sans argent, sans logement et sans pain.
    Les Canadiens veulent savoir à quel point le déficit libéral est abyssal. À combien s'élève-t-il?
    Monsieur le Président, mon collègue semble avoir un intérêt pour les effets de style et les insultes personnelles, mais il n'est pas capable de promouvoir des politiques qui feront croître l'économie ou qui aideront vraiment les gens dans le besoin. Chaque fois qu'ils en ont l'occasion, les conservateurs s'opposent aux investissements qui créent des emplois au pays. Ils s'opposent aux investissements qui permettent la construction de logements au pays. Ils s'opposent aux mesures qui permettront d'accorder des allègements fiscaux aux familles de la classe moyenne, aux familles à faible revenu et aux travailleurs du pays. Pour une fois, j'aurais aimé qu'on puisse tenir un débat sur les enjeux au lieu d'en venir à toutes ces bassesses. Plutôt que de proposer des politiques qui aident le vrai monde, ils lancent des insultes.
    Monsieur le Président, voici une politique pleine de bon sens que les conservateurs pleins de bon sens mettront en place lorsque les concitoyens du ministre lui indiqueront la porte de sortie aux prochaines élections: nous abolirons la taxe pour de bon, pour tout le monde. Les déficits que le premier ministre ne cesse d'accumuler ont poussé plus de 2 millions de Canadiens à recourir aux banques alimentaires en un seul mois, ont forcé un Canadien sur quatre à sauter des repas et ont plongé un enfant sur cinq dans la pauvreté. La ministre des Finances a dit que toutes ces personnes ne ressentaient qu'une « récession illusoire ».
    Si elle ne publie pas son énoncé économique, dira-t-elle au moins aux Canadiens à quel point elle compte creuser son déficit?
    Monsieur le Président, j'aimerais rappeler au député que la dernière fois que les conservateurs étaient au pouvoir, plus de 16 % des enfants vivaient dans la pauvreté. Cela représente plus de 1 million d'enfants. Depuis notre arrivée au pouvoir, nous avons sorti des centaines de milliers d'enfants de la pauvreté grâce à des mesures comme l'Allocation canadienne pour enfants, qui soutien des familles chaque mois en leur versant une prestation pouvant atteindre plus de 700 $, et le programme national d'alimentation dans les écoles, qui est maintenant en place dans quatre provinces du pays et qui contribue à ce que les enfants aient de la nourriture à l'école. C'est sans parler du congé de TPS/TVH. Nous sommes là pour les Canadiens.
(1425)

[Français]

     Monsieur le Président, après neuf ans de ce premier ministre, soutenu par le Bloc québécois, ce gouvernement libéral est tellement mauvais qu’il a honte de ses propres résultats. Dans le dernier budget, la ministre des Finances avait prédit un déficit de 40 milliards de dollars. On sait maintenant que ce gouvernement a ajouté 6 milliards de dollars de dépenses inflationnistes à cette prévision. Cependant, le premier ministre refuse de dévoiler l’état des finances publiques.
    Le premier ministre va-t-il accepter l’offre de l’opposition officielle, être transparent avec les Canadiens et présenter l’énoncé économique de l’automne dès lundi? De quoi a-t-il si peur? Pourquoi ne veut-il pas dire la vérité aux Canadiens?
    Monsieur le Président, parlons de la vérité aux Canadiens et aux Canadiennes. Lorsque nous avons offert un congé de taxe à la population pendant le temps des Fêtes, une proposition que le chef du Parti conservateur appuyait il y a à peine deux ans, qu’est-ce que le chef du Parti conservateur a fait? Il a dit à ses députés de voter contre ça, peu importe ce qu’ils voulaient faire.
    À Ottawa, maintenant, les députés conservateurs ne sont pas la voix de leurs citoyens, mais ils sont la voix du chef du Parti conservateur dans leur circonscription. C’est inexcusable. S’ils sont sérieux et s’ils veulent vraiment aider les Canadiens et les Canadiennes, ils vont voter en faveur du congé de taxe.
     Monsieur le Président, ce député devrait avoir honte. Pendant que le premier ministre, avec l'aide du Bloc québécois, dépense sans vouloir rendre des comptes aux Canadiens, ce sont les familles qui paient le prix cher. Selon le rapport sur les prix alimentaires de Sylvain Charlebois, les familles vont payer jusqu'à 800 $ de plus pour leur épicerie en 2025. Le premier ministre pense que les budgets s'équilibrent d'eux-mêmes. Il a aussi dit que les déficits provoquaient l'inflation. Le premier ministre a promis de limiter le déficit à 40 milliards de dollars.
    Est-ce que l'énoncé économique de lundi va confirmer qu'il a tenu sa promesse ou va-t-il encore causer plus d'inflation et plus de dépenses pour les familles?
    Monsieur le Président, mon collègue vient de citer le professeur Sylvain Charlebois concernant les questions d'alimentation, qui dit que les changements climatiques sont le plus grand défi pour le secteur agroalimentaire. Il vient de publier aujourd'hui un rapport sur les impacts macroéconomiques sur le secteur agroalimentaire. À la page 14, le premier élément dont on parle dans le rapport, ce sont les changements climatiques. On ne voit même pas le prix sur la pollution là-dessus. Ce n'est pas un des critères, selon M. Charlebois. Les conservateurs disent n'importe quoi.
     Je rappelle au ministre qu'il ne peut pas utiliser des documents comme accessoire. On peut citer des documents, mais on ne peut pas s'en servir comme accessoire en les montrant du doigt.
    L'honorable député de La Prairie a la parole.

Le commerce international

     Monsieur le Président, ne tombez pas en bas de votre chaise: ça niaise encore au Sénat concernant le projet de loi C‑282, qui porte sur la protection de la gestion de l'offre. Ça fait 18 mois que nos grands sages de la Chambre haute ont le projet de loi entre les mains, un projet de loi d'un article. Ça fait 18 mois pour un article. Encore aujourd'hui, il repousse, une rencontre après l'autre, le vote sur un amendement crucial. Il tente de pelleter ça après les Fêtes.
    Est-ce que tous les chefs de parti vont dire aux sénateurs d'arrêter de niaiser, de passer au vote et d'adopter le projet de loi C‑282 avant Noël?
    Monsieur le Président, comme mon honorable collègue le sait très bien, du côté du gouvernement, nous appuyons le projet de loi. Le premier ministre, tous les ministres et tout le caucus ont parlé avec les sénateurs et nous leur demandons de faire leur travail. Le seul chef de parti dont on ne connaît pas la position, c'est le chef conservateur. On sait que le caucus conservateur est divisé sur la question de la gestion de l'offre, mais je peux rassurer mon honorable collègue en lui disant que le gouvernement appuie entièrement la gestion de l'offre.
    Monsieur le Président, ça ne bouge pas assez vite. Si, après 18 mois, les sénateurs n'ont pas réussi à faire le tour d'un projet de loi d'un article, il y a deux possibilités: soit ils sont mûrs pour la retraite, soit ils se moquent encore de nous. Quand je dis qu'ils se moquent de nous, je ne parle pas juste des partis à la Chambre. C'est se moquer aussi des agriculteurs du Québec et du Canada qui sont sous gestion de l'offre. C'est se moquer de 90 000 emplois au Québec qui dépendent de ça. Ces gens-là méritent d'être rassurés avant le temps des Fêtes.
    Au nom de nos agriculteurs, est-ce que tous les partis vont demander aux sénateurs de s'activer avant la pause des Fêtes?
(1430)
     Monsieur le Président, nous sommes tout à fait d'accord avec mon honorable collègue du Bloc québécois. C'est quelque chose qui est important pour les fermiers, pour les agriculteurs, pour tous les secteurs qui sont sous gestion de l'offre au Québec et partout au pays. Nous sommes d'accord sur ce projet de loi. Nous appuyons ce que le Bloc québécois a fait et nous appuyons le projet de loi au Sénat. C'est seulement les conservateurs qui ne le font pas. J'invite donc mon honorable collègue du Bloc québécois à parler au chef des conservateurs pour s'assurer que les sénateurs conservateurs ne bloquent pas ce projet de loi.

Le secteur de l'alimentation au détail

    Monsieur le Président, les gens en arrachent avec le coût de la vie partout au pays. Un nouveau rapport démontre qu'une famille de quatre personnes va payer 800 $ de plus pour son épicerie en 2025. Les PDG des grandes entreprises des épiceries s'enrichissent. Les conservateurs ne veulent rien savoir de la classe ouvrière, mais ils veulent toujours aider les milliardaires. Les libéraux, eux, pourraient changer la donne.
    Est-ce qu'ils vont enfin se tenir debout contre l'avarice des grandes épiceries?
     Monsieur le Président, je remercie mon collègue de sa question. Le NPD a une chance d'aider la population pendant le temps des Fêtes en lui fournissant un congé de taxes. Nous demandons au NPD de travailler avec nous pour aider la population canadienne en fournissant à plus de 8 millions de personnes un répit pendant le temps des Fêtes. Les néo-démocrates ont la chance de faire ça. Qu'ils le fassent.

[Traduction]

La fiscalité

     Monsieur le Président, on comprend donc qu'ils ne le feront pas.
    Les Canadiens se sentent pris à la gorge. Un nouveau rapport indique qu'une famille de quatre personnes peut s'attendre à payer 800 $ de plus pour l'alimentation en 2025. Tandis que les PDG du secteur de l'alimentation s'enrichissent, les travailleurs peinent à nourrir leur famille. Les libéraux laissent tomber les gens, et les conservateurs veulent accorder des allégements fiscaux aux PDG, ce qui fait que les Canadiens paient plus cher pour tout. Les milliardaires n'ont pas besoin d'aide, c'est la classe ouvrière qui en a besoin.
    Les libéraux vont-ils supprimer définitivement la TPS sur les produits de première nécessité afin de donner un peu de répit aux familles?
    Monsieur le Président, nous savons que la vie est chère et nous voulons offrir un répit aux Canadiens. Nous savons que le coût de la nourriture est devenu trop élevé, et c'est pourquoi nous voulons supprimer la taxe pendant les Fêtes. Ce qui est paradoxal, c'est que les conservateurs aussi nous attaquent, mais qu'ils s'opposent à ce qu'on élimine la taxe sur les produits alimentaires pour les familles.
    Je tiens à souligner qu'une intervenante importante se trouve à Ottawa cette semaine pour plaider en faveur d'un programme national d'alimentation dans les écoles. Elle s'appelle Molly et est âgée de 8 ans. Elle est en troisième année à l'école A.G. Baillie Memorial en Nouvelle‑Écosse. Nous allons non seulement détaxer les produits alimentaires, mais aussi mettre en place un programme national d'alimentation dans les écoles afin que Molly et ses camarades de classe puissent bénéficier d'un repas sain tous les jours de l'année.

La tarification du carbone

    Monsieur le Président, la coalition néo-démocrate—libérale de la taxe sur le carbone offre un cauchemar aux Canadiens pour Noël.
    Selon le Rapport annuel sur les prix alimentaires au Canada, les Canadiens vont dépenser en moyenne 800 $ de plus pour l'épicerie cette année. La taxe sur le carbone du premier ministre aggrave une situation déjà intenable. À Toronto, 1 million de personnes de plus ont dû avoir recours aux banques alimentaires, portant le total à 3,5 millions de visites, ce qui représente une hausse de 43 % du nombre de nouveaux utilisateurs. Les cas de scorbut sont en hausse. L'insécurité alimentaire a augmenté de plus de 20 %.
    Tout ce que les Canadiens souhaitent pour Noël, ce sont des élections sur la taxe sur le carbone. Quand le premier ministre va-t-il exaucer ce souhait de Noël?
    Selon le rapport que le député d'en face vient de citer, ce sont les changements climatiques qui arrivent en tête des facteurs qui influencent la hausse du prix des aliments. C'est exactement ce que Sylvain Charlebois a récemment déclaré au comité.
    Les conservateurs n'ont aucun plan pour lutter contre les changements climatiques. Par ailleurs, nous sommes intervenus afin d'offrir aux Canadiens un congé de TPS pendant la période des Fêtes. Qu'ont fait les conservateurs? Ils s'y sont opposés. Lorsque nous sommes intervenus pour aider les enfants d'un bout à l'autre du pays à recevoir un repas à l'école, qu'ont fait les conservateurs? Ils s'y sont opposés.
    Si les conservateurs veulent que les Canadiens passent un bon Noël, ils devraient intervenir et aider les Canadiens...
(1435)
    Le député de Foothills a la parole.
    Monsieur le Président, je suppose qu'il faudrait un miracle de Festivus pour que le premier ministre prenne la chose au sérieux et comprenne que si l'on augmente les taxes pour les agriculteurs qui produisent les aliments et les camionneurs qui les transportent, on fait inévitablement augmenter le prix des aliments.
    Après neuf années sous le gouvernement néo-démocrate—libéral, voici les difficultés avec lesquelles les Canadiens doivent composer à l'approche des Fêtes: l'épicerie coûte 800 $ de plus cette année, l'inflation du prix des aliments est de 36 % plus élevée au Canada qu'aux États‑Unis, et le quart des Canadiens sautent des repas.
     Quand le premier ministre fera-t-il un cadeau de Noël qui a du bon sens aux Canadiens en déclenchant des élections dont l'enjeu sera la taxe sur le carbone?
    Monsieur le Président, Marc Lévesque, ancien stratège économiste principal de Valeurs mobilières TD, dit qu'il n'a pas l'habitude de traiter les gens de menteurs, mais qu'il s'agit d'un mensonge éhonté. Le rapport dont parle le député ne mentionne aucunement que la taxe sur le carbone est un facteur qui contribue à cette hausse de 800 $ et ne dit certainement pas que la taxe sur le carbone fera en sorte qu'il en coûtera 800 $ de plus aux familles pour se nourrir.
    Monsieur le Président, sous le premier ministre, les Néo-Brunswickois continuent d'éprouver des difficultés, et voilà qu'ils devront payer 800 $ de plus pour se nourrir l'an prochain. Après neuf ans, la taxe sur le carbone néo-démocrate—libérale a fait grimper en flèche le prix du panier d'épicerie. Selon Banques alimentaires Canada, le nombre de personnes qui fréquentent les banques alimentaires a augmenté de 73 % au cours des deux dernières années. Plus d'un million d'Ontariens y ont recours; c'est plus que le nombre d'habitants de ma province. Les Canadiens méritent mieux.
    Le premier ministre conviendra-t-il que le moment est venu de déclencher des élections sur la taxe sur le carbone?
    Monsieur le Président, j'en profite pour rappeler que le député et tous les conservateurs ont eu l'occasion d'appuyer le travail que nous faisons pour venir en aide aux familles du Nouveau-Brunswick et de tout le pays. Je songe au programme national d'alimentation en milieu scolaire. Jusqu'à présent, quatre provinces y ont adhéré, ce qui signifie que plus de 184 000 enfants recevront des repas à l'école pendant la présente année scolaire. C'est plus de 1,5 million de repas.
    Les conservateurs pourraient appuyer nos mesures d'abordabilité, s'ils choisissaient de faire ce qui s'impose.
    Monsieur le Président, pas un seul repas n'a été servi et 1,4 million d'enfants canadiens vivent dans la pauvreté. L'augmentation du coût de la nourriture est le résultat direct de la taxe sur le carbone. Le premier ministre ne comprend pas que si l'on taxe l'agriculteur qui cultive la nourriture et le camionneur qui l'expédie, on finit par taxer la famille qui l'achète. La taxe sur le carbone néo-démocrate—libérale a déjà entraîné une augmentation des prix des aliments 36 % plus rapide au Canada que chez nos voisins du Sud.
    Le premier ministre peut-il se décider à déclencher des élections sur la taxe sur le carbone immédiatement au bénéfice des Canadiens?
    Des voix: Oh, oh!
    Bien que la présidence n'ait pas pu distinguer les mots prononcés, elle a entendu des personnes intervenir à l'autre bout de la Chambre. Il a été souligné ce matin qu'il était très important que les députés n'interviennent pas pendant que d'autres députés ont la parole, ne serait-ce que par respect pour les députés qui utilisent les appareils pour l'interprétation, afin qu'ils puissent entendre ce qui se passe à la Chambre.
    La leader du gouvernement à la Chambre a la parole.
    Monsieur le Président, ce n'est pas parce qu'un député conservateur invente des choses que ces choses sont vraies. Le ministre de l'Environnement a cité le rapport qui précise que la hausse du prix des aliments n'est pas attribuable à la tarification de la pollution.
    Si les conservateurs étaient honnêtes envers les Canadiens et souhaitaient réellement les aider à composer avec le prix élevé des aliments pendant les Fêtes, ils auraient appuyé le congé de TPS que nous leur offrons grâce auquel les produits de première nécessité, tels que les articles d'épicerie, seront exemptés de la TPS. S'ils étaient honnêtes envers les Canadiens, ils appuieraient le programme d'alimentation dans les écoles qui nourrit 184 000 enfants.
    Une voix: Oh, oh!
    Je demanderais au député d'Abbotsford de ne pas prendre la parole à moins que la Chambre la lui accorde, de sorte que chacun puisse participer.
(1440)

[Français]

    L'honorable député de Louis‑Saint‑Laurent a la parole.

L'économie

    Monsieur le Président, connait-on la belle tradition canadienne des enfants qui écrivent une lettre au père Noël? Cette année, ce n’est vraiment pas drôle. Le Journal de Québec et Le Journal de Montréal nous apprennent aujourd’hui qu’on n’a jamais reçu autant de lettres d'enfants. Le pire, c’est que les enfants ne demandent pas des jouets. Ce qu’ils demandent au père Noël cette année, c’est de la nourriture, des gants, des foulards, des manteaux d’hiver. C’est ça que les enfants demandent après neuf ans de ce gouvernement. Cinq cents milliards de dollars de déficit de ce gouvernement avec l’appui du Bloc québécois, c’est ça que ça donne.
    Sont-ils fiers de leur bilan?
    Monsieur le Président, on nous trouvera incrédules devant les affirmations de mon collègue. Imaginons: il vient de voter contre le fait d'enlever la TPS sur les manteaux, les mitaines, les vêtements pour enfants, ainsi que sur bon nombre de restaurants et de mets préparés.
    Ce député vote non seulement contre la réduction de la TPS, mais, croyons-le ou non, il est contre le Club des petits déjeuners. Il ne veut pas financer les déjeuners et les dîners dans les écoles. C’est incroyable.
     Monsieur le Président, en effet, je suis contre les 10 ¢ pour le sac de chips. C’est une grosse histoire, leur affaire.
    La réalité, c’est qu’après neuf ans de ce gouvernement, combien de Canadiens vont aux banques alimentaires? Ce sont 2 millions de Canadiens qui ont recours aux banques alimentaires, et le prix des aliments va augmenter de 800 $ cette année avec les politiques inflationnistes de ce gouvernement.
    Après neuf ans de gouvernance inflationniste avec l’appui du Bloc québécois, ce gouvernement est-il fier de son bilan économique?
    Monsieur le Président, nous sommes, bien entendu, très fiers du faible taux de chômage au Québec, des investissements records de l'étranger qui viennent dans notre pays et qui mènent le monde entier.
    Qu'est-ce que fait mon collègue devant une remise, un rabais, une réduction de taxes pour le linge des enfants, pour les jouets, pour les arbres de Noël et les repas au restaurant?
    Il se lève et il vote contre. Il veut rendre ça abordable, mais il vote contre l'abordabilité.
    C'est incroyable.

L'innovation, les sciences et l'industrie

     Monsieur le Président, l'heure est grave pour Lion Électrique et le premier ministre doit tenir promesse.
    En 2021, le premier ministre s'est rendu en personne à l'usine de Lion pour annoncer des milliards dans son Fonds pour le transport en commun à zéro émission. Le premier ministre a dit à Lion de se préparer à crouler sous les commandes d'autobus en provenance du Canada. Ça ne s'est jamais concrétisé, notamment à cause du refus du fédéral d'octroyer les pleins montants promis en subvention aux acheteurs potentiels.
    Le premier ministre va-t-il enfin tenir promesse et faire débloquer sans délai son Fonds pour le transport en commun à zéro émission?
     Monsieur le Président, je remercie mon collègue du Bloc québécois de sa question.
    Lion Électrique est effectivement une entreprise très importante pour toute la question d'électrification des transports, pas juste au Québec, mais partout au Canada. Le programme fédéral va permettre à des municipalités d'acheter des centaines d'autobus électriques grâce à ce programme, contrairement à ce que dit mon collègue du Bloc québécois et ceux du Parti conservateur.
     Monsieur le Président, « va », c'est au futur et, le futur, c'est trop tard.
    La promesse du premier ministre, il ne l'a pas seulement faite à Lion Électrique, il l'a faite à tous ses travailleurs, incluant les 400 travailleurs qui viennent juste d'être mis à pied avant la période des Fêtes.
    Lion Électrique a pris le premier ministre au mot à l'époque. La compagnie a ouvert une deuxième usine de batteries à Mirabel, elle a embauché des gens et s'est équipée chez ses fournisseurs. Tout ça, pour finir avec des carnets de commandes vides, précisément parce que le fédéral néglige de fournir les subventions promises aux clients.
    Le premier ministre a une responsabilité dans les difficultés de Lion Électrique. Le premier ministre doit intervenir personnellement.
    Va-t-il le faire?

[Traduction]

    Monsieur le Président, une tendance se dessine clairement dans l'économie mondiale, et c'est celle de l'économie propre de demain. Le gouvernement travaille fort pour attirer des milliards de dollars d'investissements afin de procurer des emplois bien rémunérés aux générations à venir. C'est précisément à cette fin que nous travaillons.
    Nous savons que Lion Électrique est un chef de file en matière d'autobus et de camions électriques au pays, et nous ne négligerons aucun effort pour collaborer avec l'entreprise afin de mener ses projets à bien. Nous surveillons la situation de près. Nous savons à quel point ce dossier est important pour le Québec et le gouvernement du Canada.
(1445)

[Français]

    Monsieur le Président, le virage vert dans le transport, le Canada va le prendre, c'est inévitable. Il va le prendre dans le transport scolaire comme il va le prendre partout ailleurs. Une seule question se pose, par contre, concernant les autobus électriques qu'on va acheter. Est-ce qu'on va acheter des autobus québécois fabriqués par des Québécois ou est-ce qu'on va acheter des autobus américains fabriqués par des Américains parce qu'Ottawa, comme d'habitude, va avoir manqué de vision et va avoir abandonné un de nos fleurons?
    Est-ce que ce gouvernement va enfin se réveiller et débloquer l'argent dans le Fonds pour le transport en commun à zéro émission?
    Monsieur le Président, par le biais du Fonds pour le transport en commun à zéro émission, le gouvernement fédéral aide les opérateurs de transport en commun et d'autobus scolaires partout au pays à électrifier leurs parcs.
    C'est essentiel d'avoir fait des investissements pour soutenir la transformation de notre économie et pour saisir les opportunités pour augmenter l'économie verte. J'ai quelques conversations avec mes homologues au Québec pour déterminer les solutions.
    Nous continuons de faire les investissements nécessaires pour augmenter l'économie verte partout au pays, y compris au Québec.

[Traduction]

L'économie

    Monsieur le Président, Noël approche, mais sans joie. Une étude récente révèle que plus de 21 % des ménages de la Nouvelle‑Écosse étaient en situation d'insécurité alimentaire en 2022, ce qui représente une augmentation de 17 % par rapport à l'année précédente, et environ un cinquième des personnes en situation d'insécurité alimentaire cherchent de l'aide auprès de services comme les banques alimentaires. Par conséquent, le recours aux banques alimentaires a monté en flèche en Nouvelle‑Écosse. Les responsables des banques alimentaires disent que le pire des scénarios se concrétise, avec la hausse du coût de la vie, les logements inabordables et les revenus inadéquats.
    Le premier ministre déclenchera-t-il aujourd'hui des élections sur le thème de la taxe sur le carbone pour que les Néo‑Écossais puissent se nourrir dans la dignité?
    Monsieur le Président, l'insécurité alimentaire est un problème très grave, y compris dans ma province, la Nouvelle‑Écosse, mais il est difficile de prendre au sérieux cette question de la part des députés du Parti conservateur, alors qu'ils s'opposent littéralement à un congé de taxe sur les aliments. En cette période des Fêtes, nous instaurons un congé de TPS pour réduire le coût de la nourriture, y compris au restaurant, et de produits qui ne sont pas exemptés de taxe à l'épicerie.
    J'espère que le député joindra le geste à la parole et qu'il appuiera, pour une fois, une mesure qui accordera un réel répit financier aux familles dans le besoin.
    Monsieur le Président, je suggère au député d'en face de retourner à l'épicerie parce que les produits de première nécessité sont déjà exemptés de la TPS et que la supercherie fiscale temporaire sur des aliments comme les aliments sucrés et salés, le maïs soufflé enrobé, la bière et les boissons alcoolisées prêtes à boire ne vont pas contribuer à atténuer l'insécurité alimentaire des Canadiens, c'est certain. Nous constatons que le recours aux banques alimentaires continue d'augmenter: il atteint 73 %, et maintenant, plus de 1 million d'Ontariens s'approvisionnent ainsi, ce qui représente 6 fois la population de l'Île‑du‑Prince‑Édouard.
    Les Canadiens ont besoin de répit. Les libéraux déclencheront-ils des élections sur la taxe sur le carbone dès maintenant?
    Monsieur le Président, il est tout à fait clair que mon collègue n'a pas écouté la réponse à sa première question avant de poser sa deuxième question. J'ai justement dit que nous détaxons des aliments qui ne sont pas déjà exemptés de la TPS, y compris de la nourriture que les gens peuvent acheter dans un restaurant.
    Il convient d'ailleurs de souligner que les conservateurs ne s'opposent pas seulement au congé de taxe sur les cadeaux des Fêtes, les jouets pour les enfants, les vêtements pour enfants, les couches, les sièges d'auto et la nourriture: ils se sont également opposés aux mesures que nous avons mises en place pour réduire le coût de la vie, lorsque nous avons allégé le fardeau fiscal de la classe moyenne et que nous avons cessé d'envoyer des chèques pour la garde d'enfants à des millionnaires afin de laisser plus d'argent dans les poches de 9 familles canadiennes sur 10.
    Les conservateurs ne se soucient tout simplement pas des gens. Ils ne cherchent qu'à se faire du capital politique.
    Monsieur le Président, de toute évidence, le ministre n'a pas mis les pieds dans une épicerie depuis un bon moment.
    La décision des néo-démocrates—libéraux d'augmenter la taxe sur le carbone coûtera 2 000 $ par année aux habitants de la Saskatchewan. Selon le dernier Rapport sur les prix alimentaires, à cause de la hausse des prix, les Canadiens sont contraints d'acheter des aliments moins nutritifs. Voilà la situation au Canada sous la direction du premier ministre. Ce n'est pas tout: la famille moyenne dépensera 800 $ de plus à l'épicerie l'année prochaine.
    Les néo-démocrates—libéraux feront-ils enfin ce qui s'impose en déclenchant des élections sur la taxe sur le carbone afin que les Canadiens puissent choisir entre leur plan, qui consiste à tout taxer, et le plan des conservateurs, qui vise à abolir la taxe sur le carbone sur tout et pour tout le monde?
(1450)
    Monsieur le Président, les Canadiens ne se laissent pas berner par l'empathie de façade et les larmes de crocodile des conservateurs. Lorsque les conservateurs ont eu l'occasion de soutenir des mesures qui allaient aider les Canadiens, notamment des mesures pour alléger leur fardeau fiscal, ils s'y sont opposés. Lorsque nous avons proposé un programme d'alimentation dans les écoles qui contribuera à éviter que des milliers d'enfants à l'échelle du pays aient à apprendre le ventre vide, ils s'y sont opposés. Chaque fois que nous nous efforçons d'aider les Canadiens, les conservateurs s'y opposent.
    Soyons clairs: le chef conservateur n'a pas les intérêts des Canadiens à cœur.

La santé

    Monsieur le Président, les parents ont du mal à obtenir les soins qu'il faut à leurs enfants. Cinq millions de Canadiens n'ont pas de médecin de famille. Ils comptent sur les salles d'urgence pour obtenir des soins, et le nombre de visites aux urgences est encore plus élevé dans le cas des enfants. Selon un nouveau rapport, un cas sur sept aux urgences aurait pu être traité dans un établissement de soins primaires. Les libéraux et les conservateurs avant eux ont réduit les transferts en matière de santé, ce qui a conduit à cette crise.
    Pourquoi les libéraux en font-ils aussi peu pour que les Canadiens obtiennent les soins dont ils ont besoin?
    Monsieur le Président, les Canadiens méritent des soins de santé publics de qualité dans tout le pays. C'est pourquoi le gouvernement est favorable au système de santé financé par l'État et c'est pourquoi il réalise des investissements sans précédent dans le système de santé du Canada — 290 milliards de dollars sur 10 ans —, dans chaque province et territoire, dans le seul but de garantir que tous les Canadiens, partout au pays, ont accès à des soins de santé primaires.
    Nous exhortons les provinces à utiliser les fonds fédéraux qui leur ont été transférés pour faire le nécessaire afin que le personnel médical et infirmier soit plus nombreux à offrir des services, dans toutes les collectivités.

La fiscalité

    Monsieur le Président, tout le monde au Canada ressent les effets du coût élevé de la vie, et c'est particulièrement vrai pour les habitants des villages isolés de l'archipel Haida Gwaii qui, pour se rendre sur le continent, doivent faire sept heures de traversier. Il y a une déduction fiscale qui vise à aider les habitants des régions éloignées à composer avec le coût élevé de la vie, sauf qu'il y a 30 ans, un gouvernement libéral l'a réduite de moitié pour les habitants de l'archipel Haida Gwaii, qui se battent depuis pour obtenir de nouveau la déduction complète.
    Le gouvernement libéral fera-t-il ce qui s'impose en rétablissant intégralement la déduction fiscale pour les habitants de régions éloignées dans le cas des habitants de Haida Gwaii?
    Monsieur le Président, nous cherchons depuis le premier jour à régler les problèmes que la cherté de la vie occasionne à tous les habitants des régions nordiques ou isolées. La semaine dernière, nous avons proposé un congé fiscal sur l'épicerie, les couches et les articles essentiels. Les conservateurs ont voté contre. Nous avons mis en place un programme national d'alimentation dans les écoles. Les conservateurs ont voté contre. Il reste encore beaucoup de choses à faire, mais nous y arriverons, en collaboration avec nos partenaires.

La justice

    Monsieur le Président, hier, le gouvernement a annoncé, hier, son intention de scinder le projet de loi C‑63, Loi sur les préjudices en ligne, en deux parties afin d'accélérer l'adoption de mesures de protection des enfants. Les tactiques dilatoires des conservateurs nous ont fait perdre trop de temps. Je trouve scandaleux que les conservateurs s'opposent à ce que l'on impose la suppression de matériel d'abus pédosexuel accessible sur Internet.
    Le ministre de la Justice peut-il nous expliquer pourquoi le projet de loi C‑63, dans sa version remaniée, est essentiel à la sécurité des Canadiens, en particulier des enfants?
    Monsieur le Président, je ferai tout en mon pouvoir pour protéger les enfants. C'est pour cette raison que nous scindons ce projet de loi.
    Ce matin, devant le comité, Carol Todd, la mère d'Amanda Todd, a dit: « J'attends une telle mesure depuis 12 ans. Le jour de la mort d'Amanda, je savais déjà que les choses devaient changer sur les plans des lois et de la sécurité en ligne. Je ne peux pas ramener mon enfant, mais nous pouvons assurément protéger les autres enfants. »
    Les parents ont besoin de notre aide. Les enfants ont besoin de notre aide. Le projet de loi C‑63 vise à protéger les enfants et à sauver des vies. C'est exactement ce que veulent tous les partis à la Chambre. Tous mes collègues auront-ils le courage de soutenir ce projet de loi?
(1455)

La sécurité publique

    Monsieur le Président, la semaine dernière, les Torontois ont été choqués de voir un homme tenter violemment de voler une voiture en tirant sur des véhicules sur l'autoroute 401. Ce genre d'incident ne se produit pas qu'à Toronto. La violence armée a augmenté de 116 % sous le gouvernement libéral. D'ailleurs, c'est la neuvième année consécutive que la violence armée augmente au pays.
    Que font maintenant les libéraux? Ils font une autre annonce qui ne cible même pas les criminels de l'autoroute 401. Non, ils ciblent plutôt les chasseurs de dindons, les tireurs sportifs et les Canadiens respectueux des lois qui ont été formés, qui ont passé des tests et qui ont subi les vérifications nécessaires.
    Quand les libéraux vont-ils se rendre compte que la violence armée ne va cesser que lorsqu'ils s'en prendront aux criminels responsables de ces crimes?
    Monsieur le Président, il est tout à fait honteux que, à l'occasion de l'anniversaire de l'une des plus terribles fusillades de masse ciblant des femmes que le pays ait connues, les conservateurs semblent se préoccuper davantage de garder en circulation des armes à feu conçues pour les champs de bataille.
    Nous ne nous en prenons pas aux chasseurs ou aux tireurs sportifs. Nous protégeons plutôt les collectivités, notamment les femmes, qui sont victimes de façon disproportionnée de la violence armée. Alors que les conservateurs militent pour le lobby des armes à feu, nous servons les Canadiens en veillant à leur sécurité.
    Monsieur le Président, le gouvernement libéral n'a aucune crédibilité en matière de protection des femmes. Depuis l'arrivée au pouvoir des libéraux, il y a neuf ans, le nombre d'agressions sexuelles a augmenté de 75 %. Quatre-vingt-quatorze municipalités et la province de la Nouvelle‑Écosse ont déclaré que la violence entre partenaires intimes est une épidémie.
    Au Canada, dans la région de Peel, une femme meurt étranglée tous les jours, et ceux qui agressent violemment des femmes sont libérés sous caution plus facilement que jamais à cause du projet de loi C‑75 des libéraux. Il y a un seul parti à la Chambre qui protégera les femmes contre les monstres qui les maltraitent et qui mettra les criminels qui commettent des actes de violence avec des armes à feu derrière les barreaux, et c'est le Parti conservateur.
    Quand aurons-nous des élections?
    Monsieur le Président, notre bilan en ce qui concerne la protection de la population contre la violence, les armes à feu...
     Des voix: Oh, oh!
    À l'ordre, s'il vous plaît.
    Chers collègues, je n'arrive même pas à entendre la réponse. Je prie mes collègues de faire preuve de retenue pendant que nous écoutons la réponse.
    Je prie le ministre de la Justice et procureur général de reprendre depuis le début.
    Monsieur le Président, notre bilan en matière de protection des femmes contre la violence et contre les armes à feu est éloquent en ce qui concerne les fusils d'assaut et les armes de poing. Ce que je trouve vraiment consternant, c'est que ce parti ait le culot de prendre la parole à la Chambre pour expliquer ce que les femmes veulent. Aujourd'hui, Barbie Lavers a déclaré ceci au comité de la justice au sujet du projet de loi C‑63: « Les collectivités, les familles et les gouvernements doivent travailler ensemble pour réduire la violence en ligne dont les enfants sont victimes [...] Les plateformes de médias sociaux doivent en être tenues responsables. Elles doivent [...] veiller à la sécurité des enfants. Des enfants en meurent, comme notre Harry. »
    Son fils est mort à cause des problèmes de sécurité en ligne auxquels le parti d'en face s'oppose. C'est inadmissible.
    Monsieur le Président, au comité de la condition féminine, les femmes maltraitées se succèdent pour raconter comment elles ont été blessées et comment leur vie a été mise en danger à cause du projet de loi C‑75. Or, leurs agresseurs sont libérés sous caution plus facilement que jamais.
     Des voix: Oh, oh!
    Je suis désolé, mais j'ai du mal à entendre la députée.
    Je prie la députée de Kildonan—St. Paul de reprendre depuis le début.
    Monsieur le Président, les statistiques sur les femmes parlent d'elles-mêmes. Les agressions sexuelles ont augmenté de 75 % depuis que les libéraux sont au pouvoir. Les agressions sexuelles contre des enfants ont augmenté de 120 %. Pourquoi? Au comité de la condition féminine, des femmes qui ont été victimes de violence ont parlé maintes fois du projet de loi C‑75. Ces monstres sont libérés sous caution et tuent des femmes. C'est la faute du gouvernement libéral, quoi qu'en disent ses députés. Ce qu'ils ont annoncé aujourd'hui ne protégera pas une seule femme au pays.
    Quand vont-ils déclencher des élections pour que les conservateurs puissent accéder au pouvoir et intervenir?
(1500)
    Monsieur le Président, nous écoutons les femmes et les mères. Le Centre canadien de protection de l'enfance a publié une vidéo promotionnelle sur notre travail de lutte contre les préjudices en ligne. Il y avait la mère de Rehtaeh Parsons, la mère d'Amanda Todd et la mère de Harry Burke, que je viens de citer. Ces trois femmes ont une chose en commun. Elles veulent désespérément que le Parlement assure la sécurité des enfants canadiens. C'est exactement ce que nous proposons de faire en retirant d'Internet la pornographie juvénile et le matériel d'exploitation sexuelle des enfants. J'ose croire, pour l'amour de Dieu, que les 338 personnes dans cette Chambre pourront s'entendre sur cette priorité.

[Français]

    Monsieur le Président, nous terminons les journées d'action contre les violences faites aux femmes sur une très mauvaise note.
    En mai 2020, ce gouvernement a, de façon unilatérale, interdit l'utilisation d'armes à feu légalement obtenues par des citoyens respectueux de la loi. En novembre 2022, il a, avec l'appui du Bloc québécois, banni les armes de chasse. Pendant qu'il s'attaque aux honnêtes citoyens, la violence armée a augmenté de 116 % en neuf ans. Les armes illégales traversent la frontière sans problème, les criminels s'en servent en toute impunité et les femmes en paient le prix.
    Est-ce que le gouvernement peut laisser les chasseurs et les tireurs sportifs tranquilles et s'attaquer aux criminels?
     Monsieur le Président, nous avons pris des mesures concrètes afin de retirer de nos rues des armes de guerre, des armes conçues pour les champs de bataille, des armes d'assaut qui n'ont aucune place dans nos collectivités.
    Je trouve très honteux que, au 35e anniversaire de la tuerie de Polytechnique, les conservateurs se tiennent debout pour répéter les faussetés du lobby des armes à feu.

La justice

    Monsieur le Président, mardi, l'Assemblée nationale du Québec m'a rendu vraiment fier d'être Québécois en adoptant à l'unanimité une motion dénonçant le discours haineux et demandant la fin de l'exception religieuse. En appeler à la mort de quelqu'un au nom de Dieu, ça ne devrait pas être plus légal que d'en appeler à la mort de quelqu'un qu'on n'aime pas. La liberté de religion n'est pas un sauf-conduit pour permettre de propager la haine. Si une religion est misogyne et homophobe, le problème, ce ne sont ni les femmes ni les homosexuels.
    Pourquoi les libéraux ont-ils rejeté ma motion dénonçant l'exception religieuse, pourtant semblable à celle adoptée le jour même à l'Assemblée nationale du Québec?
     Monsieur le Président, nous sommes tout à fait au courant de l'ampleur de la haine qui existe dans nos communautés et de l'antisémitisme qui existe partout au Canada en ce moment.
    La suggestion du Bloc québécois est bien reçue. C'est une bonne suggestion que nous voulons étudier en profondeur. Ce que je veux souligner, comme je l'ai déjà mentionné à plusieurs reprises, c'est qu'on a déjà sur le bureau, ici, à la Chambre, une méthode pour combattre la haine au Canada. Ça s'appelle le projet de loi C‑63.
    Si le Bloc québécois veut nous appuyer là-dessus, ça va aider tous les Canadiens.
    Monsieur le Président, je n'ai pas eu le temps de lire une phrase de ma motion, hier, qu'on entendait déjà « non » venant des banquettes libérales. J'ai juste eu le temps de dire « que la Chambre des communes affirme qu'aucun discours haineux n'est tolérable », et déjà, pour les libéraux, c'était non.
    Il y a du monde à la Chambre qui tolère sans problème la haine. On peut dire: « Dieu, tue tous les mécréants. » Si on met ça entre les mains de Dieu, ça devient tout à fait acceptable de proférer des menaces et de propager la haine, selon ces libéraux.
     Le ministre libéral de la Justice dit vouloir abolir le discours haineux. Comment trouve-t-il le fait que des députés libéraux insistent pour que les menaces de mort soient légales du moment que c'est au nom de Dieu?
    Monsieur le Président, les chiffres sont incroyables. La haine est en augmentation de 130 % depuis quelques années. C'est un problème pour tous les Canadiens, y compris le Québec. Nous sommes tout à fait à l'aise de continuer de discuter du projet suggéré par le Bloc québécois, mais ce qu'il faut souligner, c'est qu'on a déjà sur le bureau un projet de loi, le projet de loi C‑63, qui touche les mêmes articles du Code criminel. Il vise des pénalités plus sévères pour la haine et ceux qui incitent à la haine.
    C'est un travail que nous devons tous faire en commun.
(1505)

[Traduction]

La sécurité publique

    Monsieur le Président, on vient d'apprendre que deux personnes ont été blessées lors d'une autre agression fortuite au couteau à Vancouver. Après neuf ans sous le régime du premier ministre, ces histoires tragiques sont malheureusement plus fréquentes, car les crimes violents ont augmenté de 50 %. Les politiques et lois laxistes des néo-démocrates—libéraux en matière de criminalité ont déclenché une vague de crimes partout au Canada, y compris des agressions à l'aveugle.
    Le projet de loi C‑75 a créé un système de mise en liberté sous caution qui fonctionne comme une porte tournante. Le projet de loi C‑5 a supprimé les peines minimales obligatoires pour de nombreux crimes majeurs. Le gouvernement libéral reviendra-t-il sur ces politiques irresponsables?
    Monsieur le Président, le projet de loi C‑75 a codifié une décision de la Cour suprême déjà en vigueur, et il intègre à la loi une décision plus stricte sur la mise en liberté sous caution de ceux qui s'en prennent aux femmes. C'est un fait.
    Parlons du vrai combat contre la criminalité. Parlons des crimes contre les enfants. Ce que le chef de l'opposition a dit, et ce que son porte-parole en matière de justice a répété, c'est que peu importe les progrès que nous ferons avec l'aide du Bloc québécois et du NPD en vue de faire retirer la pornographie juvénile sur Internet, ils feront marche arrière. Cela ne s'invente pas. C'est une politique immorale, et il est inconcevable de la soutenir dans cette enceinte. La lutte contre la criminalité inclut la lutte contre les prédateurs sexuels d'enfants.
    Monsieur le Président, il s'agit là d'une réponse désespérée et fausse.
    Après neuf ans de gouvernement néo-démocrate—libéral, les Canadiens ne se sentent pas en sécurité dans la rue, à bord des transports en commun ou même dans leur propre domicile. Les Canadiens veulent que les récidivistes violents demeurent derrière les barreaux et qu'il y ait des peines d'emprisonnement obligatoires pour les crimes graves et violents.
    Les petites entreprises en ont assez de la criminalité et des coûts supplémentaires. Tous les premiers ministres du Canada réclament que les libéraux abrogent les politiques de capture et de remise en liberté sous caution.
    Les libéraux vont-ils les écouter et annuler leurs politiques irresponsables en matière de criminalité, ou vont-ils simplement s'écarter du chemin pour qu'un gouvernement conservateur répare les pots qu'ils ont cassés?
    Parlons des faits, monsieur le Président. Les faits, tels que rapportés par CTV, veulent que le chef conservateur ait promis d'abroger la mesure législative en entier si elle devait être promulguée. Hier, le porte-parole conservateur en matière de justice l'a confirmé: toute mesure législative adoptée par les libéraux sur la réglementation en ligne sera abrogée.
    Voilà qui pourrait en refroidir certains, mais ce n'est certainement pas mon cas. Je vais assurer la sécurité des Canadiens, c'est-à-dire des mères et des enfants canadiens. Si j'y parviens avec l'aide de mon parti, du Bloc québécois et du NPD, qu'il en soit ainsi. Je le ferai en dépit de l'opposition des conservateurs, car leur position est immorale et met les enfants en danger.
    Monsieur le Président, après une invasion de domicile à Oakville, le chef de police de Halton a déclaré ceci: « Il s'agit d'un autre délinquant accusé des mêmes crimes violents qui a déjà été remis en liberté sous conditions. S'étonnera-t-on que certains de ces criminels violents récidivent? »
    Ces propos surprendront peut-être le ministre de la Justice libéral. Je trouve tragique et consternant qu'il pense en savoir plus que les policiers du pays.
    Quand le gouvernement libéral se décidera-t-il à écouter la police de partout au pays et à empêcher les criminels violents d'agir?
    Je demanderais au député d'Ottawa‑Centre de ne pas intervenir si la présidence ne lui a pas donné la parole.
    Le ministre de la Justice et procureur général a la parole.
    Monsieur le Président, voici quelques-uns des policiers que j'écoute. À Vaughan, le chef adjoint Alvaro Almeida affirme clairement que, sans investissements dans des ressources comme les tribunaux et les procureurs de la Couronne, nous ne pouvons pas garder les malfaiteurs en prison. J'écoute aussi la Fédération de la police nationale et les policiers. Ils disent qu'en Nouvelle‑Écosse, les personnes nommées juges de paix, donc celles qui décident de la mise en liberté sous caution, doivent avoir une formation juridique. Ce n'est pas le cas partout au pays et certainement pas en Ontario, où j'habite. C'est un problème qu'il faut régler, car nous avons tous intérêt à assurer la sécurité des gens.
    Encore une fois, je demande au député de Durham, qui est un nouveau député, de ne pas prendre la parole, surtout après avoir posé une question. Il est important de pouvoir entendre la réponse.
    La députée de Sudbury a la parole.

[Français]

La fiscalité

     Monsieur le Président, notre gouvernement met en place un congé de taxe pour tous les Canadiens à compter du 14 décembre, afin que les Canadiens puissent célébrer les Fêtes sans avoir à se soucier des coûts supplémentaires. Cela signifie d'importantes économies sur les aliments, les collations, les vêtements pour enfants et bien plus encore. Cependant, les députés conservateurs ont voté contre cette réduction d’impôt.
    La ministre pourrait-elle expliquer à mes électeurs comment cette mesure peut alléger leurs inquiétudes fiscales durant la période des Fêtes?
(1510)
    Monsieur le Président, que fait le chef conservateur pour les gens, pour leur donner un congé de taxe? Il ne fait rien.
    Mes collègues connaissent-ils le film que tout le monde regarde pendant le temps des Fêtes, Le grincheux qui voulait gâcher Noël? Ça se passe ici.
    Contrairement à la belle histoire qui finit bien, le cœur du chef du Parti conservateur, lui, ne grossit pas. Il ne veut tout simplement pas aider les familles avec un congé de taxe sur les jouets, les couches et l’épicerie. Les Canadiens ne peuvent pas faire confiance au chef du Parti conservateur.

[Traduction]

Les finances

    Monsieur le Président, huit mois se sont écoulés depuis la fin de l'exercice financier. Comment sommes-nous censés voter sur des dépenses et des politiques fiscales atteignant des milliards de dollars sans savoir à combien se chiffre le déficit?
    Selon la rumeur, le gouvernement a largement raté sa cible budgétaire, même si la ministre des Finances avait promis ceci: « C'est notre cible budgétaire. Nous ne la manquerons pas. Cela nous permettra de nous assurer que nos finances continuent d'être fiables tant que nous restons sur la bonne voie. »
    À combien se chiffre le déficit, à quel point nous sommes-nous écartés de la bonne voie et à quel point les finances publiques fédérales ne sont-elles plus viables?
    Monsieur le Président, nous avons le plus faible déficit de tous les pays du G7. Nous avons également le ratio dette-PIB le plus bas.
    Nous aurons le plaisir de présenter un énoncé économique de l'automne afin que tous les Canadiens puissent voir l'état des finances, y compris le Parti conservateur. Par contre, nous devons aussi soutenir les Canadiens. Nous avons également besoin de mesures d'abordabilité. C'est pourquoi nous allégeons le fardeau fiscal des Canadiens. Nous accordons un congé de taxe aux Canadiens, et les conservateurs sont incapables d'expliquer pourquoi ils veulent empêcher les Canadiens d'avoir ce congé fiscal.
    Monsieur le Président, voici ce que Stephen Poloz, ancien gouverneur de la Banque du Canada, a déclaré il y a deux jours à peine: « Je dirais que nous sommes en récession. Je ne la qualifierais même pas de récession technique. » L'ancien gouverneur dit que nous sommes en récession, et la sous-gouverneure actuelle dit qu'il y a urgence.
    Quand le gouvernement va-t-il commencer à écouter les experts et à comprendre que ses politiques budgétaires, ses dépenses et ses déficits, peu importe à combien ils se chiffrent, ont provoqué une récession et une situation d'urgence économique?
    Monsieur le Président, le député conservateur, en face, me déçoit beaucoup. Il devrait connaître la définition d'une récession. Nous n'avons pas eu un seul trimestre de croissance négative. En fait, Statistique Canada vient de revoir à la hausse nos résultats de croissance des trois dernières années.
    Les conservateurs aiment bien citer d'anciens gouverneurs de la Banque du Canada. J'ai une citation à leur proposer. Elle provient de David Dodge, qui a dit: « [P]uisque [le Parti conservateur] s'est concentré de manière obsessionnelle sur la réduction du déficit fédéral [entre 2011 et 2015], le gouvernement Harper a inutilement contribué à une reprise plus lente et plus voilée au Canada. »
    Le gouvernement libéral a contribué à une reprise très solide, la plus solide des pays du G7.
    Monsieur le Président, après neuf ans de promesses financières non tenues, le premier ministre libéral—néo-démocrate n'a aucune crédibilité. Il avait promis que le budget s'équilibrerait de lui-même. Sa ministre des Finances avait promis que le déficit de 2023 ne dépasserait pas 40 milliards de dollars. Maintenant, le directeur parlementaire du budget nous dit que le gouvernement libéral a fracassé de 7 milliards de dollars la limite promise de 40 milliards de dollars.
    J'ai une question à poser au premier ministre: quel est le déficit?
    Monsieur le Président, ce que nous entendons de l'autre côté de la Chambre ne trouve pas écho auprès des Canadiens. Il faut comprendre que, en cette période difficile, les Canadiens ont besoin d'un gouvernement qui constate que ses mesures de soutien sous la forme de soins dentaires, d'assurance-médicaments, de programme national d'alimentation dans les écoles et de services aux plus vulnérables de notre économie sont toutes des mesures rejetées par les conservateurs. Ils votent contre chaque fois qu'ils en ont l'occasion. De ce côté-ci de la Chambre, nous serons toujours là pour soutenir les Canadiens lorsqu'ils en ont besoin.
(1515)

La fiscalité

    Monsieur le Président, le gouvernement accordera un congé de taxe de deux mois à tous les Canadiens. À compter du 14 décembre, nous exempterons les vêtements et les couches pour enfants, les aliments préparés et les repas au restaurant de la TPS. Après tous leurs sermons sur l'abolition des taxes, on aurait pu croire que les conservateurs auraient passé de la parole aux actes en appuyant cette mesure, mais ils ont voté contre. Pourquoi les conservateurs refusent-ils d'abolir cette taxe-là?
    Le ministre du Logement, de l'Infrastructure et des Collectivités peut-il nous dire pourquoi il est important pour tous les Canadiens d'abolir cette taxe imposée à la classe moyenne?
    C'est exact, monsieur le Président. Les conservateurs affirment vouloir abolir les taxes, mais ils font le contraire. Ils ont beau se présenter sous un autre jour, les conservateurs s'opposent littéralement à un congé de taxe sur des produits essentiels pendant le temps des Fêtes, soit la nourriture, les vêtements, les couches, les sièges d'auto et les habits de neige pour les enfants.
    La seule chose que les conservateurs veulent abolir, ce sont les programmes qui permettent d'aider concrètement les Canadiens. Ils veulent abolir les programmes qui contribuent à construire des logements partout au pays. Ils veulent abolir les programmes qui apportent des changements significatifs à l'environnement au Canada. Ils ne défendront pas les familles de travailleurs. Ils en ont eu l'occasion et ils ont dit non.

L'emploi

    Monsieur le Président, l'Alberta affiche l'un des taux de chômage les plus élevés au pays. Pourtant, nous avons des documents qui révèlent que la première ministre Danielle Smith organise une mission secrète pour faire venir de la main-d'œuvre bon marché des Émirats arabes unis, rien de moins. Pendant ce temps, le Parti conservateur uni déclare qu'il trouve « dégoûtant » que des travailleurs d'autres régions du Canada travaillent dans le secteur pétrolier.
    Les libéraux et les conservateurs ont permis aux grands PDG de faire baisser les salaires et d'exploiter les travailleurs étrangers, tout en laissant pour compte les Albertains qui ont besoin d'emplois.
    La ministre du Développement de la main-d’œuvre va-t-elle tenir tête à Danielle Smith et défendre les emplois des travailleurs albertains?

[Français]

     Monsieur le Président, la priorité de notre gouvernement est d'offrir aux Canadiens et aux Canadiennes de bons emplois bien rémunérés. Nous donnons la priorité aux travailleurs canadiens. Nous sommes attentifs aux besoins des travailleurs et du marché du travail. C'est pourquoi nous réduisons le Programme des travailleurs étrangers temporaires afin que nous puissions répondre aux besoins des Canadiens et des Canadiennes. Nous sommes toujours là pour appuyer les travailleurs canadiens.

[Traduction]

Le logement

     Monsieur le Président, les fonds destinés au logement abordable devraient être utilisés pour construire des logements vraiment abordables, ce qui n'est pas le cas la plupart du temps. Tout cela tient au fait que la Société canadienne d'hypothèques et de logement n'applique aucun critère d'abordabilité à la majorité des logements qu'elle finance. Même lorsqu'elle le fait, elle utilise rarement sa propre définition de logement abordable.
    C'est pourquoi j'ai présenté une motion qui donne suite aux demandes d'experts du logement comme Carolyn Whitzman qui exigent que des définitions fondées sur le revenu soient utilisées dans tous les programmes de logement abordable.
    Le ministre écoutera-t-il ces experts et répondra-t-il à cette demande importante?
    Monsieur le Président, j'ai beaucoup de respect pour mon collègue, de même que pour Mme Whitzman, car j'ai eu l'occasion de profiter de ses conseils à plusieurs reprises.
    La plupart de nos programmes de subventions qui versent des subventions en espèces à des projets de logements abordables sont conçus pour soutenir les logements sociaux, les logements sans but lucratif et les logements pour les familles à faible revenu. Nous disposons d'une série d'autres programmes, y compris des programmes de financement qui permettent de construire des logements au prix du marché en respectant certains critères d'abordabilité, afin que nous puissions également construire davantage de logements pour la classe moyenne.
     Je me réjouis de continuer à travailler avec le député et d'autres députés qui veulent tenir ces conversations importantes et faire en sorte que davantage de logements soient construits, y compris dans des endroits comme Kitchener.
    Monsieur le Président, je crois que vous constaterez qu'il y a consentement unanime à l'égard de la motion suivante: Que, nonobstant tout...
     Des voix: Non.
(1520)
    Monsieur le Président, j'invoque le Règlement. Je demande le consentement de la Chambre pour présenter une motion visant à reconnaître que tous les habitants des collectivités des Premières Nations devraient avoir accès à de l'eau potable et à condamner le gouvernement libéral, qui a échoué après...
     Des voix: Non.

Affaires courantes

[Affaires courantes]

[Traduction]

Les comités de la Chambre

Affaires étrangères et développement international

    La Chambre reprend l'étude de la motion.
    Comme il est 15 h 21, la Chambre passe maintenant au vote par appel nominal différé sur la question préalable à la motion d'adoption du 20 e rapport du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international.
    Convoquez les députés.
(1530)
    (La motion, mise aux voix, est adoptée par le vote suivant:)

(Vote no 911)

POUR

Députés

Alghabra
Ali
Anand
Anandasangaree
Angus
Arseneault
Arya
Ashton
Atwin
Bachrach
Badawey
Bains
Baker
Barron
Barsalou-Duval
Battiste
Beaulieu
Beech
Bendayan
Bergeron
Bérubé
Bibeau
Bittle
Blair
Blanchet
Blanchette-Joncas
Blaney
Blois
Boissonnault
Boulerice
Bradford
Brière
Brunelle-Duceppe
Cannings
Carr
Casey
Chabot
Chagger
Chahal
Champagne
Champoux
Chatel
Chen
Chiang
Collins (Hamilton East—Stoney Creek)
Collins (Victoria)
Cormier
Coteau
Dabrusin
Damoff
Dance
Davies
DeBellefeuille
Desbiens
Desilets
Desjarlais
Dhaliwal
Dhillon
Diab
Dong
Drouin
Dubourg
Duclos
Duguid
Ehsassi
El-Khoury
Erskine-Smith
Fisher
Fonseca
Fortier
Fortin
Fragiskatos
Fraser
Freeland
Fry
Gaheer
Gainey
Garon
Garrison
Gaudreau
Gazan
Gerretsen
Gill
Gould
Green
Guilbeault
Hajdu
Hanley
Hardie
Hepfner
Holland
Housefather
Hughes
Hussen
Hutchings
Iacono
Idlout
Ien
Jaczek
Johns
Joly
Jones
Jowhari
Julian
Kayabaga
Kelloway
Khalid
Khera
Koutrakis
Kusmierczyk
Kwan
Lalonde
Lambropoulos
Lapointe
Larouche
Lattanzio
Lauzon
LeBlanc
Lebouthillier
Lemire
Lightbound
Long
Longfield
Louis (Kitchener—Conestoga)
MacAulay (Cardigan)
MacDonald (Malpeque)
MacGregor
MacKinnon (Gatineau)
Maloney
Martinez Ferrada
Masse
Mathyssen
May (Cambridge)
May (Saanich—Gulf Islands)
McDonald (Avalon)
McGuinty
McKay
McKinnon (Coquitlam—Port Coquitlam)
McLeod
McPherson
Mendès
Mendicino
Miao
Michaud
Miller
Morrice
Morrissey
Murray
Naqvi
Noormohamed
Normandin
O'Connell
Oliphant
O'Regan
Pauzé
Perron
Petitpas Taylor
Plamondon
Powlowski
Qualtrough
Robillard
Rodriguez
Rogers
Romanado
Rota
Sahota
Sajjan
Saks
Samson
Sarai
Sauvé
Scarpaleggia
Schiefke
Serré
Sgro
Shanahan
Sheehan
Sidhu (Brampton East)
Sidhu (Brampton South)
Simard
Sinclair-Desgagné
Singh
Sorbara
Sousa
Ste-Marie
St-Onge
Sudds
Tassi
Taylor Roy
Thériault
Therrien
Thompson
Trudeau
Trudel
Turnbull
Valdez
Van Bynen
van Koeverden
Vandal
Vandenbeld
Vignola
Villemure
Virani
Weiler
Wilkinson
Yip
Zahid
Zarrillo
Zuberi

Total: -- 209


CONTRE

Députés

Aboultaif
Aitchison
Albas
Allison
Arnold
Baldinelli
Barlow
Barrett
Berthold
Bezan
Block
Bragdon
Brassard
Brock
Calkins
Caputo
Carrie
Chambers
Chong
Cooper
Dalton
Dancho
Davidson
Deltell
Doherty
Dowdall
Dreeshen
Duncan (Stormont—Dundas—South Glengarry)
Ellis
Epp
Falk (Battlefords—Lloydminster)
Falk (Provencher)
Fast
Ferreri
Findlay
Gallant
Généreux
Genuis
Gladu
Godin
Goodridge
Gourde
Gray
Hallan
Jivani
Kelly
Khanna
Kitchen
Kmiec
Kram
Kramp-Neuman
Kurek
Kusie
Lake
Lantsman
Lawrence
Lehoux
Leslie
Lewis (Essex)
Lewis (Haldimand—Norfolk)
Liepert
Lloyd
Lobb
Maguire
Majumdar
Martel
Mazier
McCauley (Edmonton West)
McLean
Melillo
Moore
Morantz
Morrison
Motz
Muys
Patzer
Paul-Hus
Perkins
Poilievre
Redekopp
Reid
Rempel Garner
Richards
Roberts
Rood
Ruff
Scheer
Schmale
Shields
Shipley
Small
Soroka
Steinley
Stewart (Toronto—St. Paul's)
Stewart (Miramichi—Grand Lake)
Strahl
Stubbs
Thomas
Tochor
Tolmie
Uppal
Van Popta
Vecchio
Vidal
Vien
Viersen
Vis
Vuong
Wagantall
Warkentin
Waugh
Webber
Williams
Williamson
Zimmer

Total: -- 115


PAIRÉS

Aucun

    Je déclare la motion adoptée.
    Le vote suivant porte sur la motion d'adoption du 20e rapport du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international.
    Si un député participant en personne désire que la motion modifiée soit adoptée ou adoptée avec dissidence ou si un député d'un parti reconnu participant en personne désire demander un vote par appel nominal, je l'invite à se lever et à l'indiquer à la présidence.
(1535)
    Monsieur le Président, je demande un vote par appel nominal.
(1545)
    (La motion, mise aux voix, est adoptée par le vote suivant:)

(Vote no 912)

POUR

Députés

Alghabra
Ali
Anand
Anandasangaree
Angus
Arseneault
Arya
Ashton
Atwin
Bachrach
Badawey
Bains
Baker
Barron
Barsalou-Duval
Battiste
Beaulieu
Beech
Bendayan
Bergeron
Bérubé
Bibeau
Bittle
Blair
Blanchet
Blanchette-Joncas
Blaney
Blois
Boissonnault
Boulerice
Bradford
Brière
Brunelle-Duceppe
Cannings
Carr
Casey
Chabot
Chagger
Chahal
Champagne
Champoux
Chatel
Chen
Chiang
Collins (Hamilton East—Stoney Creek)
Collins (Victoria)
Cormier
Coteau
Dabrusin
Damoff
Dance
Davies
DeBellefeuille
Desbiens
Desilets
Desjarlais
Dhaliwal
Dhillon
Diab
Dong
Drouin
Dubourg
Duclos
Duguid
Ehsassi
El-Khoury
Fisher
Fonseca
Fortier
Fortin
Fragiskatos
Fraser
Freeland
Fry
Gaheer
Gainey
Garon
Garrison
Gaudreau
Gazan
Gerretsen
Gill
Gould
Green
Hajdu
Hanley
Hardie
Hepfner
Housefather
Hughes
Hussen
Hutchings
Iacono
Idlout
Ien
Jaczek
Johns
Joly
Jones
Jowhari
Julian
Kayabaga
Kelloway
Khalid
Khera
Koutrakis
Kusmierczyk
Kwan
Lalonde
Lambropoulos
Lapointe
Larouche
Lattanzio
Lauzon
LeBlanc
Lebouthillier
Lemire
Lightbound
Long
Longfield
Louis (Kitchener—Conestoga)
MacAulay (Cardigan)
MacDonald (Malpeque)
MacGregor
MacKinnon (Gatineau)
Maloney
Martinez Ferrada
Masse
Mathyssen
May (Cambridge)
May (Saanich—Gulf Islands)
McDonald (Avalon)
McGuinty
McKay
McKinnon (Coquitlam—Port Coquitlam)
McLeod
McPherson
Mendès
Mendicino
Miao
Michaud
Miller
Morrice
Morrissey
Murray
Naqvi
Noormohamed
Normandin
O'Connell
Oliphant
O'Regan
Pauzé
Perron
Petitpas Taylor
Plamondon
Powlowski
Qualtrough
Rayes
Robillard
Rodriguez
Rogers
Romanado
Rota
Sahota
Sajjan
Saks
Samson
Sarai
Sauvé
Savard-Tremblay
Scarpaleggia
Schiefke
Serré
Sgro
Shanahan
Sheehan
Sidhu (Brampton East)
Sidhu (Brampton South)
Simard
Sinclair-Desgagné
Singh
Sorbara
Sousa
Ste-Marie
St-Onge
Sudds
Tassi
Taylor Roy
Thériault
Therrien
Thompson
Trudeau
Trudel
Turnbull
Valdez
Van Bynen
van Koeverden
Vandal
Vandenbeld
Vignola
Villemure
Virani
Weiler
Wilkinson
Yip
Zahid
Zarrillo
Zuberi

Total: -- 208


CONTRE

Députés

Aboultaif
Aitchison
Albas
Allison
Arnold
Baldinelli
Barlow
Barrett
Berthold
Bezan
Block
Bragdon
Brassard
Brock
Calkins
Caputo
Carrie
Chambers
Chong
Cooper
Dalton
Dancho
Davidson
Deltell
Doherty
Dowdall
Dreeshen
Duncan (Stormont—Dundas—South Glengarry)
Ellis
Epp
Falk (Battlefords—Lloydminster)
Falk (Provencher)
Fast
Ferreri
Findlay
Gallant
Généreux
Genuis
Gladu
Godin
Goodridge
Gourde
Gray
Hallan
Jivani
Kelly
Khanna
Kitchen
Kmiec
Kram
Kramp-Neuman
Kurek
Kusie
Lake
Lantsman
Lawrence
Lehoux
Leslie
Lewis (Essex)
Lewis (Haldimand—Norfolk)
Liepert
Lloyd
Lobb
Maguire
Majumdar
Martel
Mazier
McCauley (Edmonton West)
McLean
Melillo
Moore
Morantz
Morrison
Motz
Muys
Patzer
Paul-Hus
Perkins
Poilievre
Redekopp
Reid
Rempel Garner
Richards
Roberts
Rood
Ruff
Scheer
Schmale
Shields
Shipley
Small
Soroka
Steinley
Stewart (Toronto—St. Paul's)
Stewart (Miramichi—Grand Lake)
Strahl
Stubbs
Thomas
Tochor
Tolmie
Uppal
Van Popta
Vecchio
Vidal
Viersen
Vis
Vuong
Wagantall
Warkentin
Waugh
Webber
Williams
Williamson
Zimmer

Total: -- 114


PAIRÉS

Aucun

    Je déclare la motion adoptée.
     Je signale à la Chambre que la période consacrée aux ordres émanant du gouvernement sera prolongée de 23 minutes en raison des votes par appel nominal différés.
    Monsieur le Président, j'invoque le Règlement. Pendant le recours au Règlement du député de Sydney—Victoria, il se peut que quelqu'un ait filmé dans cette enceinte. Je me demande si vous pourriez profiter de l'occasion pour rappeler à tous les députés que, lorsque la masse est sur le bureau, c'est inacceptable.
    La députée a raison; c'est la règle. Lorsque la masse est sur le bureau, il ne peut y avoir aucune autre forme d'enregistrement dans cette enceinte.

[Français]

     L'honorable secrétaire parlementaire se lève avec un recours au Règlement.
     Monsieur le Président, au sujet de la situation que ma collègue vient de rapporter, j'aimerais qu'on vérifie les caméras et qu'on s'assure que, si des photos ou des vidéos ont été prises, celles-ci seront retirées des appareils qui appartiennent à la Chambre des communes. On sait qu'il est interdit de filmer ou de prendre des photos à la Chambre.
    Est-ce que c'est possible de s'assurer que les photos ou les vidéos seront retirées?
     Nous allons regarder ça et revenir à la Chambre si nous voyons que quelque chose est arrivé.

[Traduction]

Les travaux de la Chambre

[Travaux de la Chambre]

    Monsieur le Président, j'ai entendu le ministre du Travail m'inviter à faire un discours. Je vais peut-être aller au-delà de mes brèves interventions habituelles. Honnêtement, je pense que la plupart des députés aimeraient savoir si la leader du gouvernement à la Chambre peut nous informer du programme de la semaine prochaine si, bien sûr, son gouvernement survit au vote de confiance de lundi.
    Nous savons que le NPD envoie des messages contradictoires. Nous avons présenté une motion pleine de bon sens qui s'inscrit dans le droit fil des propos du chef du NPD, qui a dit que le gouvernement était « trop égoïst[e] et trop redevabl[e] aux intérêts des grandes entreprises » pour protéger les droits des travailleurs.
    Nous comptons sur les néo-démocrates pour appuyer cette motion. Nous espérons qu'ils ne reviendront pas sur leurs paroles, auquel cas ils montreraient aux Canadiens à quel point ils sont hypocrites. Nous nous attendons à ce que le gouvernement tombe lundi, car nous comptons sur le NPD pour déclarer sa confiance envers son chef en souscrivant aux propos de ce dernier.
    Si tel ne devait pas être le cas, et que les députés néo-démocrates se révélaient maîtres dans l'art de la volte-face et de l'hypocrisie, nous aimerions savoir ce que le gouvernement nous réserverait pour le reste de la semaine.
    Monsieur le Président, malgré ce que les conservateurs peuvent penser, selon moi, les Canadiens ne veulent pas qu'ils fassent du porte-à-porte à Noël. Ce que je peux dire, c'est que nous avons très hâte d'être ici la semaine prochaine.

[Français]

     Nous sommes déjà rendus au mois de décembre, ce qui signifie qu'il reste moins de deux semaines avant la date prévue pour l'ajournement de la Chambre pour le temps des Fêtes.
    Je suis très fière que, la semaine passée, notre gouvernement ait adopté le projet de loi C‑78, une initiative gouvernementale très importante qui permettra aux Canadiennes et aux Canadiens de réaliser des économies substantielles grâce à une exonération de la TPS-TVH partout au pays.
(1550)

[Traduction]

    Je suis certaine que tous les députés savent très bien que, demain, lundi et mardi seront des journées de l'opposition. Mardi soir, les députés auront l'occasion de voter sur le budget supplémentaire des dépenses (B), qui prévoit des fonds pour des questions importantes pour les Canadiens, comme les soins dentaires, le logement, la réconciliation avec les Autochtones, le programme national d'alimentation en milieu scolaire, et bien plus encore.
    Enfin, je tiens à informer la Chambre que la ministre des Femmes et de l'Égalité des genres et de la Jeunesse fera une déclaration ministérielle demain pour souligner le 35e anniversaire de la tuerie de l'École polytechnique.

Ordres émanant du gouvernement

[Travaux des subsides]

[Français]

Travaux des subsides

Motion de l'opposition — La confiance dans le premier ministre et le gouvernement

    La Chambre reprend l'étude de la motion.
    Monsieur le Président, j'ai peur que mes amis de l'autre côté n'aiment pas le reste de mon discours.

[Traduction]

    Lorsque je me suis arrêté, je parlais de l'hypocrisie abjecte du chef de l’opposition lorsqu'il s'agit des travailleurs, des syndicats et du mouvement syndical dans ce pays. Voici ce qu'il dit. Le chef conservateur a déclaré que les conventions collectives qui prévoient un salaire décent pour les travailleurs entraînent une augmentation inutile des coûts et que les entreprises non syndiquées, qui offrent des salaires plus bas, sont plus concurrentielles. Il a également déclaré qu'il ne pouvait tout simplement pas comprendre que les entreprises syndiquées puissent, en fait, rivaliser avec les entreprises non syndiquées.
     Voilà le chef de l’opposition qui se pavane en parlant des travailleurs à la Chambre. Il est résolu à les priver de leurs droits historiques, acquis de haute lutte depuis des décennies. Le gouvernement du Canada s'est engagé à favoriser des conditions de travail sûres, saines, équitables et inclusives. Depuis le 15 décembre 2023, les employeurs sous réglementation fédérale sont tenus de fournir des produits sanitaires à toutes les employées sur le lieu de travail.
     Pendant des années, les travailleurs de remplacement ont nui aux négociations collectives, et cette époque touche à sa fin. En effet, le 20 juin, le projet de loi C‑58, Loi modifiant le Code canadien du travail et le Règlement de 2012 sur le Conseil canadien des relations industrielles a reçu la sanction royale. Lorsqu'il entrera en vigueur, le 20 juin 2025, il interdira le recours aux travailleurs de remplacement dans les secteurs sous réglementation fédérale.

[Français]

    Il peut être extrêmement difficile de faire face à une perte de grossesse. C'est pourquoi le gouvernement a mis en place un nouveau congé lié à la perte de grossesse pour les employés des secteurs privés sous réglementation fédérale. Ce congé permettra de mieux les soutenir dans cette période difficile. Les parents adoptifs et les parents ayant recours à une mère porteuse ont besoin de temps pour soutenir le placement de leurs enfants. C'est pourquoi nous avons également mis en place un nouveau congé de 16 semaines pour soutenir les parents adoptifs ou les parents par maternité de substitution.

[Traduction]

     La technologie évolue rapidement et, avec elle, la main-d'oeuvre. En raison de la disponibilité accrue des technologies mobiles, 20 % des Canadiens ont travaillé principalement chez eux en 2023. En 2016, ils n'étaient que 7 %. Cependant, les télétravailleurs doivent souvent être disponibles en tout temps, ce qui peut entraîner du stress et de l'épuisement professionnel. En fin de compte, cela risque d'affecter leur santé mentale. Nous avons adopté un projet de loi visant à instaurer un droit à la déconnexion dans ce nouveau monde du travail. Cette mesure contribuera à rétablir l'équilibre pour près de 500 000 employés sous réglementation fédérale.

[Français]

    Le gouvernement du Canada est pleinement engagé en faveur de l'équité salariale dans le cadre de son objectif de créer des lieux de travail équitables, sûrs et inclusifs. Ce n'est pas seulement la bonne chose à faire, c'est la chose intelligente à faire. En effet, lorsque les Canadiens peuvent compter sur un salaire égal pour un travail de valeur égale, notre économie se renforce. C'est là qu'intervient la loi canadienne sur l'équité salariale, qui est entrée en vigueur en 2021. Depuis, le gouvernement a fait progresser sa mise en œuvre afin que chacun reçoive un salaire égal pour un travail de valeur égale.

[Traduction]

     Ce sont là de véritables réalisations. Les Canadiens qui regardent le présent débat peuvent voir les stratagèmes cyniques du Parti conservateur du Canada. Ils doivent se demander laquelle de cette douzaine de réalisations législatives tangibles pour les travailleurs canadiens aurait été présentée par le chef de l’opposition. La réponse est: aucune. La réponse est que le Parti conservateur n'aurait entrepris d'apporter aucun changement progressiste ou favorable aux travailleurs dans le Code canadien du travail. Il n'aurait aucunement cherché à améliorer les conditions de travail et la qualité de vie des Canadiens. Il ne les aurait pas aidés à atteindre le type d'équilibre que nous recherchons tous en ces temps très difficiles. La réponse est que les conservateurs n'auraient rien fait de tout cela.
    Le chef conservateur et le Parti conservateur tentent de faire croire aux Canadiens que les conservateurs sont les amis des travailleurs. Ce n'est pas le cas, et les faits sont éloquents. De son propre aveu, le chef du Parti conservateur remet en question le fondement et la structure même des syndicats. Il affirme que les cotisations syndicales sont imposées aux travailleurs et il met en doute le rôle des travailleurs dans les négociations collectives au Canada.
(1555)
     Il se plaint que « [l]es syndicats [...] ont le pouvoir de paralyser un milieu de travail » et que « [c]es pouvoirs légaux confèrent aux syndicats un monopole sur la main-d'oeuvre [...] sanctionné par l'État. ». C'est ce qu'a déclaré le député de Carleton à la Chambre des communes le 29 mai 2012. Le chef conservateur s'en est pris aux emplois et aux salaires syndiqués en parlant de « généreuses conventions collectives ».
    Mes collègues et moi sommes fiers d'avoir fait reculer ce mouvement et d'avoir réalisé des progrès importants au fil des ans, et nous ne reculerons pas. Nous continuerons à écouter les syndicats, les autres partis de la Chambre et les Canadiens progressistes de tout le pays et à travailler avec eux pour continuer de soutenir les travailleurs canadiens. Nous continuerons de leur fournir les conditions, les réformes et les garanties qui leur reviennent et que les conservateurs voudraient leur enlever impudemment.
    Cette motion mérite d'être rejetée. C'est un stratagème cynique. Le Parti conservateur n'est pas pour les travailleurs. Il est contre les travailleurs.

[Français]

    J'exhorte tous les députés à la Chambre à voter contre la motion à l'étude.

[Traduction]

    Monsieur le Président, j'ai entendu le discours du député d'en face. Cette motion dit simplement qu'un député doit être tenu responsable de ce qu'il dit à la Chambre, à la population canadienne et à sa base électorale.
    Nous nous rangeons en fait du côté du NPD sur cette motion et nous leur demandons de joindre le geste à la parole, dans un contexte de campagne électorale, et de voter contre le gouvernement, car il est clair, d'après les propos du NPD, que le gouvernement ne mérite pas d'être au pouvoir, qu'il est redevable à des intérêts particuliers et qu'il doit être chassé.
    Le député admettra-t-il au moins que lorsque le NPD tient ce genre de propos, il le fait contre le gouvernement et qu'il faudrait peut-être en tenir compte à la Chambre des communes?
    Monsieur le Président, voici ce dont le député et tous les députés de la Chambre des communes doivent tenir compte: les conservateurs demandent au Nouveau Parti démocratique de voter pour un chef qui dit que « [l]es syndicats [...] ont le pouvoir de paralyser un milieu de travail » et que « [c]es pouvoirs légaux confèrent aux syndicats un monopole sur la main-d'oeuvre [...] sanctionné par l'État. ». Ce sont les mots exacts du député de Carleton, le chef du parti de ce député. Le chef de l'opposition a parlé de « généreuses conventions collectives » et d'« un monopole sur la main-d'oeuvre [...] sanctionné par l'État ». Voilà sur quoi le député demande à tous les députés de voter. C'est ridicule.

[Français]

     Monsieur le Président, comme d'habitude, à l'approche du temps des Fêtes, quand un ministre ou un officier libéral se lève à la Chambre pour vanter le bilan libéral, on est davantage dans l'univers de Walt Disney que dans la réalité. On dirait une espèce de pays sublimé où tant de belles choses seraient arrivées au cours des dernières années. Malheureusement, cela ne correspond pas à la réalité.
    J'aimerais que le ministre nous parle d'un point très précis. Il y a une chose qu'on a vu pousser sous ce gouvernement libéral au cours des dernières années: des parcs de tentes d'itinérants partout au Québec et au Canada. J'en ai vu apparaître dans ma circonscription, Longueuil—Saint‑Hubert, et j'imagine que tous les députés à la Chambre ont également remarqué que des parcs de tentes ont poussé dans leur circonscription. C'est la réalité.
    Par contre, le seul programme libéral pour lutter contre l'itinérance, c'est le programme Vers un chez-soi. Dans les dernières années, il a été amputé de 3 %. Comment peut-on accepter que le gouvernement ait fait des coupes de 3 % dans un programme si fondamental?
(1600)
    Monsieur le Président, je suis très content que le député parle du bilan du gouvernement. Ce député n'aura jamais de bilan, car son parti ne formera jamais le gouvernement. Il parle toutefois d'une situation très sérieuse, c'est-à-dire l'itinérance. C'est pour cela que, oui, nous investissons des montants records dans le logement. Nous investissons 110 milliards de dollars dans la Stratégie nationale sur le logement, qui inclut le programme Vers un chez-soi.
    En plus, nous faisons affaire avec le Québec. Cela va aider à Gatineau, cela va aider dans la circonscription de mon collègue, cela va aider partout sur le territoire. Nous avons investi 50 millions de dollars en aide ponctuelle pour apporter du soutien aux Québécois. J'espère que mon collègue se joindra à moi pour dire au gouvernement du Québec d'accepter notre offre, de doubler ce montant et d'aider les itinérants au Québec.

[Traduction]

    Monsieur le Président, c'est toujours déprimant de constater la puérilité de mes collègues conservateurs. Aujourd'hui, ils ont voté pour reléguer les femmes aux officines d'avorteurs clandestins et ils pensent que tout le monde va se joindre à eux afin qu'il y ait des élections pour Noël. Je crois cependant qu'ils sont acculés au pied du mur, puisque des informations commencent à circuler sur la manière dont ce député-là a réussi à entrer au manoir de 19 pièces à Stornoway.
    J'aimerais d'ailleurs mentionner un récent reportage de Radio-Canada selon lequel la députée de Calgary Nose Hill a été impliquée auprès d'agents indiens pour que le gouvernement Modi retire son soutien dans le cadre de la course à la chefferie conservatrice, au bénéfice du député qui habite maintenant à Stornoway. Ce sont là des allégations graves. Le Service canadien du renseignement de sécurité a formulé de nombreuses allégations concernant la manière dont le député a obtenu le poste qu'il occupe présentement, et ce n'est certainement pas grâce à ses talents.
    Le fait que le chef de l'opposition refuse d'obtenir l'habilitation de sécurité ou qu'il puisse être carrément incapable de l'obtenir inquiète-t-il le député?
    Monsieur le Président, personne ne croit le chef de l'opposition. Il ne défendra pas les intérêts du Canada. Pour ce qui est du commerce avec les États‑Unis, il se trouve dans la chambre d'écho de la droite. Rappelons qu'il n'a pas défendu les intérêts des agriculteurs et d'autres personnes au cours d'une récolte exceptionnelle. À cela s'ajoutent des allégations d'ingérence étrangère. Le député a tout à fait raison: je n'avais jamais vu quelqu'un se sauver aussi vite que la députée de Calgary Nose Hill pour éviter une caméra.
    Le chef de l'opposition refuse d'obtenir l'habilitation de sécurité. Que cache-t-il? Que se passe-t-il? Pour qui travaille le député de Carleton, le chef de l'opposition?
    Monsieur le Président, nous débattons aujourd'hui d'une motion de censure à l'égard du premier ministre et du gouvernement. Je pense que c'est une excellente occasion, pour les députés, d'aborder une série de questions qui concernent non seulement le gouvernement, mais également les conservateurs, qui ont déposé la motion. Nous avons ainsi l'occasion d'examiner de plus près la position de ce parti sur un certain nombre d'enjeux, notamment dans certains cas où leur position manque assurément de clarté. Je profiterai des 10 prochaines minutes pour passer en revue ma vision du gouvernement sous différents angles. À la Chambre, je siège du côté du caucus du gouvernement, mais je ne fais pas partie du Conseil privé.
    Je parlerai des enjeux pour lesquels j'estime que le gouvernement a bien agi, mais aussi de ceux pour lesquels je crois que nous devons faire mieux. Je comparerai aussi tout cela avec les positions avancées par le Parti conservateur.
     Je voudrais commencer par l'économie. Il faut l'admettre, nous avons des défis à surmonter sur le plan de l'abordabilité. Nous en avons parlé à la Chambre. J'en ai discuté avec mes propres concitoyens. Le vice-président a peut-être fait de même dans sa circonscription, Nova‑Ouest.
    Il est important de tenir compte du fait que nous sommes confrontés à un phénomène mondial. J'ai écouté ce que la députée de Lambton—Kent—Middlesex avait à dire à ce sujet, l'autre jour, lorsqu'elle a laissé entendre que le Canada est le seul pays où l'abordabilité est un problème, et que le gouvernement est le seul responsable des périodes difficiles que nous avons traversées.
    Je lui rappellerai que nous avons eu à surmonter une pandémie mondiale, et je l'inviterais à lire les journaux de n'importe quelle région de la planète. Elle y trouvera beaucoup des mêmes manchettes à propos des défis à relever sur le plan du logement, du coût de la vie et de l'abordabilité. Je rappellerai aux Canadiens qui nous regardent que, bien que nous ayons traversé des moments difficiles, le gouvernement était heureusement là pour les aider tout au long de cette période. Les taux d'intérêt sont revenus dans la fourchette cible de 2 %. Nous espérons que la Banque du Canada continuera à réduire les taux d'intérêt, c'est-à-dire le taux du financement à un jour.
    Lorsque les députés conservateurs prennent la parole, ils devraient chercher à conserver un minimum de crédibilité. Lorsqu'ils abordent ces questions, un degré de nuance s'impose. J'aimerais rappeler certaines statistiques à l'intention des gens à la maison. Depuis 2015, nous occupons le deuxième rang parmi les pays du G7 au chapitre de la croissance économique cumulative.
    Quand les conservateurs prennent la parole en laissant entendre que le pays est dysfonctionnel et qu'il ne s'est rien fait de bon, ils devraient être un peu plus précis dans leurs critiques. En quoi le gouvernement pourrait-il mieux faire? Ils devraient aussi reconnaître qu'il y a eu de belles réussites. Le Canada se classe deuxième parmi les pays du G7 pour sa croissance économique. Bien des Canadiens ne le savent sans doute pas, s'ils écoutent uniquement ce que disent les députés de l'opposition, dont le discours ne reflète pas notre situation actuelle.
    Nous affichons le plus bas ratio dette nette‑PIB du G7. Bien sûr, il s'agit du montant de la dette exprimé par rapport à la taille de l'économie. C'est un paramètre très important, et le gouvernement cherche à le maintenir. Le Canada a une cote de crédit AAA. Il est l'une des seules économies avancées du monde à avoir une telle cote. Il a enregistré la plus forte croissance des salaires du G7 depuis 2019.
    Je l'ai déjà dit: je suis conscient que cela ne signifie pas que tous les Canadiens assis chez eux en ce moment sont forcément satisfaits de leur situation. Il y a des défis à relever. Cependant, quand nous sommes à la Chambre, nous nous devons d'avoir une approche un tant soit peu posée et raisonnable. Or, pour ce faire, il faut pouvoir mettre en lumière certaines des réussites que le pays a connues ainsi que les domaines où tous les parlementaires, peu importe leur allégeance politique, entendent continuer à pousser le gouvernement à agir. C'est là notre travail à titre de parlementaires: inciter continuellement le gouvernement à faire mieux pour la population canadienne.
    Je veux aussi souligner que les députés de l'opposition répètent souvent qu'il n'y a rien de positif au pays. Cependant, ils ne parlent jamais du fait qu'en 2023, le Canada est arrivé au troisième rang mondial quant aux investissements étrangers directs, non pas par habitant, mais à l'échelle mondiale, rien de moins. C'est loin d'être négligeable, comme chiffre.
    Depuis des décennies, les gouvernements sont confrontés à des problèmes de productivité. Le gouvernement a reconnu cet état de choses, et je pense qu'il doit continuer à se concentrer rigoureusement sur cette question en se demandant ce qu'il est possible de faire pour stimuler l'innovation et la productivité au pays. Selon moi, il faut miser sur la réduction des obstacles réglementaires et des formalités administratives.
    Notre pays est extrêmement riche en ressources naturelles. Nous devons évidemment veiller à concilier leur développement avec ses effets sur l'environnement et la participation des Autochtones. Cela dit, il faut réaliser de grands projets pour faire bouger les choses dans notre pays. Je pense que le gouvernement a bien avancé dans ce domaine, mais je dirai humblement qu'il faut en faire davantage.
    Pensons aux réalités économiques en général. Je dirais que le gouvernement a eu un succès plutôt retentissant. En comparaison, l'usine à slogans d'en face ne semble pas avoir de plan crédible. Qu'est-ce que les conservateurs feraient, au juste? Trois ou quatre slogans gribouillés sur une serviette en papier n'ont rien d'une politique publique responsable qui explique ce que l'opposition ferait autrement que nous.
    Parlons des relations canado-américaines. C'est un enjeu extrêmement important. M. Trump réintégrera le bureau ovale en janvier. Son investiture aura lieu bientôt. Sa présidence représentera un défi pour le Canada et d'autres démocraties libérales occidentales.
(1605)
     Le président désigné a parlé d'imposer des droits de douane de 25 % sur tous les produits en provenance du Mexique et du Canada. Je pense que ce serait une mauvaise politique économique pour les États‑Unis et que cela aurait évidemment des répercussions sur l'économie canadienne. Cependant, nous devons déterminer qui est le mieux placé pour gérer notre relation. Le premier ministre a déjà établi des liens avec Donald Trump. Le gouvernement actuel était présent lors de la renégociation de l'Accord Canada—États‑Unis—Mexique, de manière à travailler de concert avec nos partenaires américains et les autorités mexicaines tout en protégeant les intérêts du Canada. Le gouvernement s'en est extrêmement bien tiré au cours de la 42e législature. La semaine dernière, le premier ministre s'est rendu en Floride. Il a été le premier dirigeant du G7 à rencontrer Donald Trump à la suite de sa victoire électorale.
    Je veux comparer cela à ce que j'ai vu à la Chambre des communes. Le chef de l'opposition officielle a notamment dit que nous devons faire passer les intérêts du Canada en premier. Je ne sais pas ce que cela veut dire, mais cette idée semble isolationniste. Notre pays exporte beaucoup de produits partout dans le monde, que ce soit dans les secteurs de l'agriculture, de la foresterie, des minéraux critiques ou de l'énergie. Par conséquent, je ne pense pas que l'idée de se replier sur soi soit bonne pour le Canada. C'est le jeu des conservateurs, mais ils n'ont pas expliqué ce que cela signifie. Le chef de l'opposition se lève et laisse entendre que nous devons maintenant éliminer la tarification du carbone parce que Donald Trump est de la partie. Ce n'est pas une mesure responsable.
    Le chef du NPD a proposé de former une sorte de cabinet de guerre. Non, il ne faut pas déchirer sa chemise; il faut avoir un certain sens de l'État.
    Je ne suis pas d'accord avec tout ce que le premier ministre a fait, et nous avons eu de profonds désaccords. Cependant, je pense qu'il a eu l'air d'un homme d'État beaucoup plus que les deux autres chefs des principaux partis à la Chambre.
    En ce qui concerne les affaires étrangères, il est scandaleux que le chef de l'opposition officielle ne se soit pas engagé à atteindre un objectif de 2 % en ce qui concerne les dépenses de défense. Les conservateurs aiment se targuer du travail qu'ils feraient pour l'armée canadienne, mais ils omettent de rappeler aux Canadiens que, lorsqu'ils ont quitté le pouvoir, les dépenses de défense étaient inférieures à 1 %. Je pense que le gouvernement actuel a mis un peu trop de temps à atteindre cet objectif, mais nous respecterons l'engagement de 2 % d'ici 2032. Si l'on examine le budget des dépenses qui a été déposé, on constate que les dépenses de défense augmentent cette année et qu'elles continueront d'augmenter au cours des prochaines années. Je trouve extrêmement irresponsable que les conservateurs, qui se présentent comme le futur gouvernement, ne s'engagent pas à atteindre l'objectif de 2 %. Quand s'engageront-ils officiellement à consacrer 2 % du PIB à la défense? Ils doivent fournir la réponse aux Canadiens et ils doivent le faire le plus tôt possible, en particulier dans le contexte actuel.
    Parlons des habilitations de sécurité. Pensons-y un instant. Plus tôt, le député de Timmins—Baie James a mentionné dans sa question que, selon certaines allégations, des agents du gouvernement indien auraient été impliqués dans la campagne à la direction du Parti conservateur, notamment pour discréditer Patrick Brown et lui nuire, alors qu'il se présentait contre le député de Carleton. Le député de Carleton est le seul chef de tous les grands partis à ne pas avoir obtenu sa cote de sécurité. Pourquoi ne l'obtient-il pas? Cet homme veut devenir le premier ministre du pays, et il refuse de se soumettre au processus d'habilitation de sécurité afin que les conseillers à la sécurité nationale l'informent adéquatement sur ce qui se passe en matière d'ingérence étrangère. Ce n'est pas un exemple de leadership responsable.
    Si on me demandait si je fais confiance au gouvernement et au premier ministre, je poserais la question suivante: suis-je d'accord avec tout ce qui est arrivé? Non, mais d'un autre côté, comment pourrais-je appuyer de bonne foi cette motion de confiance alors que le chef de l'opposition officielle, qui aspire à devenir premier ministre, ne s'est même pas soumis au processus de vérification?
    Le dernier élément dont je veux parler concerne l'abordabilité et les programmes sociaux. Qu'il s'agisse des soins dentaires, de l'assurance-médicaments ou des programmes d'alimentation en milieu scolaire qui sont vraiment importants dans mon coin de pays, en Nouvelle‑Écosse, les conservateurs votent contre. Pour les aînés, ils ont voté contre les augmentations des prestations de la Sécurité de la vieillesse, ils ont fait passer l'âge d'admissibilité de 65 à 67 ans et ils se sont opposés à la bonification du Supplément de revenu garanti. En ce qui concerne le logement, ils veulent sabrer le financement que nous accordons pour essayer de construire plus de logements. Nous avons construit le plus grand nombre de logements en Nouvelle-Écosse en 2023. Nous avons encore du travail à faire dans ce dossier, mais nous sommes sur la bonne voie. Cependant, les conservateurs veulent éliminer le financement qui permet de construire les logements dont les Canadiens ont besoin.
    Pour toutes ces raisons et bien d'autres encore, je ne voterai pas en faveur de cette motion.
(1610)
    Monsieur le Président, j'ai relevé le défi de mon collègue de comparer le taux de croissance du Canada à celui des autres pays du G7. J'ai remarqué que, depuis 2015, année où le gouvernement actuel est arrivé au pouvoir, la croissance cumulative du PIB du Canada n'atteint même pas la moitié de la croissance du PIB des États‑Unis. C'est la principale mesure que nous devons prendre en compte, et non celle des pays européens qui sont aux prises avec un grave problème d'approvisionnement en énergie, en particulier depuis la guerre. Bien franchement, leur rendement laisse à désirer. Nous devons examiner où nous en sommes à cet égard.
    Le député peut-il expliquer pourquoi nous obtenons constamment de moins bons résultats que les États‑Unis depuis que le gouvernement actuel est au pouvoir? Si la taxe sur le carbone ne fait pas partie de l'équation, il faut nous dire quel est le problème.
    Monsieur le Président, j'ai dit que nous occupions la deuxième place pour ce qui est de la croissance cumulative de l'économie, après les États‑Unis, bien entendu. J'aimerais que le député trouve une économie avancée dans une démocratie occidentale libérale qui a été en mesure de suivre le rythme des États‑Unis. Il n'y en a aucune. Comme je l'ai dit dans mon discours, je conviens que la question de la productivité est importante. Je pense que le député d'en face et moi sommes tous les deux d'accord pour dire que nous devons présenter des initiatives et continuer d'inciter le Conseil privé et le Cabinet à adopter plus de mesures utiles. En ce moment, la relation avec la future administration Trump donne l'occasion à tous les parlementaires de chercher des moyens d'harmoniser les politiques entre le Canada et les États‑Unis et de se concentrer sur le dossier de la compétitivité.
    Monsieur le Président, j'aimerais savoir si le député qui loge à Stornoway refuse d'obtenir une habilitation de sécurité, ou bien si c'est qu'il ne pourrait pas l'obtenir. Un expert en la matière serait le député de Wellington—Halton Hills, qui est très respecté à la Chambre. Le 23 octobre, il a déclaré au Globe and Mail que la préoccupation du Parti conservateur était la suivante:
     [L]es habilitations de sécurité reposent sur un processus rigoureux comprenant la vérification des antécédents des membres de la famille, des vérifications du crédit et du casier judiciaire, ainsi que des questions indiscrètes sur les partenaires sexuels ou les antécédents de consommation de drogues du demandeur. Les conservateurs craignent que des renseignements personnels et familiaux obtenus dans le cadre de ce processus puissent être utilisés [...] à des fins politiques contre [le député de Stornoway].
    Bref, qu'y a-t-il dans le placard de la famille Poilievre qui les inquiète tant?
    Le député ne doit pas désigner un autre député par son nom.
    Le député de Kings—Hants a la parole.
    Monsieur le Président, le député de Timmins—Baie James soulève des questions très importantes auxquelles, franchement, je ne suis pas en mesure de répondre. Toutefois, je vais répéter ce que j'ai dit dans mon discours: si quelqu'un veut devenir premier ministre du Canada, il doit passer par le processus de vérification pour obtenir une habilitation de sécurité nationale. Qu'il y ait ou non des squelettes dans son placard, le député ne nous a pas vraiment donné de réponse valable pour expliquer son choix de ne pas suivre ce processus.
    Le député de Timmins—Baie James a parlé du député de Stornoway. Je tiens à souligner qu'il est très audacieux de la part du député de Carleton de remettre en question les motifs derrière la décision du chef du NPD de se présenter en politique et de siéger à la Chambre, alors que le député de Carleton aura la plus grosse pension de tous les députés. C'est lui qui aura droit à une vie de pacha, alors qu'il n'a jamais travaillé ailleurs qu'à la Chambre des communes. C'est absolument ridicule, et cela ne correspond pas au rôle que nous devrions jouer en tant que députés.
(1615)
    Monsieur le Président, je consacre une grande partie de mon temps à la Chambre à faire pression auprès du gouvernement afin qu'il honore ses promesses qui, la plupart du temps, ne se concrétisent pas. C'est le cas notamment du transfert canadien en matière de santé mentale de 4,5 milliards de dollars, de l'élimination des subventions destinées à l'industrie pétrolière et gazière et de la bonification de la Prestation canadienne pour les personnes handicapées afin de sortir ces gens de la pauvreté.
    Dans ma réflexion au sujet de cette motion de censure, compte tenu des résultats des sondages, je me pose la question suivante: est-il plus avantageux pour ma collectivité que je me concentre à faire pression auprès du gouvernement pour qu'il honore ses promesses, ou bien suis-je mieux de faire pression auprès d'un éventuel gouvernement conservateur qui non seulement n'a rien promis à l'égard de ces dossiers, mais qui est également hautement susceptible de les faire régresser? La lutte contre les changements climatiques en est un exemple. Qu'en pense le député de Kings—Hants?
    Monsieur le Président, même si le député et moi-même avons des points de vue quelque peu différents sur le monde, je lui sais gré de l'attitude respectueuse qu'il adopte pour participer aux débats à la Chambre. Je dirais que, même s'il n'est peut-être pas satisfait de toutes les choses que le gouvernement actuel a faites, je soupçonne qu'il y en a beaucoup derrière lesquelles il peut se ranger. Il devrait continuer à faire pression sur le gouvernement et à travailler avec un gouvernement modéré et progressiste qui continuera à défendre ces valeurs. À mon avis, quand il regarde les banquettes de l'opposition, ce qu'il voit est complètement à l'opposé de ce qu'il aimerait voir sur les banquettes ministérielles.

[Français]

    Monsieur le Président, je suis content. Je me sens quasiment en famille. Il y a le député de Lac‑Saint‑Jean qui est là. Il y a mon ami de Chicoutimi—Le Fjord qui est là. On dirait qu’on est au Saguenay-Lac‑Saint‑Jean. Je me sens en confiance et très bien.
    Concernant la motion de censure du gouvernement, je dirais que la ligne de conduite du Bloc québécois est assez claire et assez simple à comprendre: on dit ce qu’on fait et on fait ce qu’on dit.
    Dès le départ, si on se rapporte au 25 septembre dernier, le chef du Bloc québécois a présenté un ultimatum au gouvernement. Notre objectif était de protéger les aînés et nos agriculteurs. Nous avions donné une chance au gouvernement d’arriver à une entente avec nous pour faire en sorte que le gouvernement minoritaire se maintienne. Malheureusement, pour le projet de loi C‑319 sur la hausse des pensions, et pour le projet de loi C‑282 sur la gestion de l’offre, le gouvernement a décidé de faire la sourde oreille. Il a préféré proposer des mesures qui, aujourd’hui, j’ai l’impression, lui reviennent au visage.
    Au sujet des 250 $ qui excluaient en particulier les aînés, si je disais à quel point on m’en a parlé et à quel point cela a augmenté le cynisme, on ne me croirait pas. Jamais, depuis que je suis à la Chambre, depuis 2019, je n’ai autant entendu parler d’une question. C’est la même chose pour la TPS, où de nombreux commerçants m’ont indiqué que c’était une folie et qu’ils n’avaient pas les ressources suffisantes pour modifier l’ensemble de leur système. Le gouvernement a donc préféré faire cela.
    C’était clair, à partir de ce moment, que si le Bloc québécois en avait l’occasion, il ferait tomber le gouvernement. Je n’apprends rien à la Chambre en disant que le Bloc québécois compte voter en faveur de la motion qui est devant nous; pourquoi? C’est parce que je crois sincèrement qu’on ne peut pas avoir confiance dans le gouvernement.
    Cela étant dit, je suis taquin. La question de savoir si on peut avoir confiance dans le gouvernement est intéressante, mais il y en a aussi une autre. C’est celle de savoir si on peut avoir confiance dans le chef de l’opposition officielle.
    Je me suis dit pourquoi ne pas servir au chef de l’opposition officielle la même médecine qu’il a servie au chef du NPD. Dans une ancienne vie, j’enseignais à l’université. L’analyse de discours, j’aimais bien ça. C’est donc un peu une analyse de discours qu’on voit dans la motion. Ce que fait le Parti conservateur, c’est qu’il prend certaines affirmations du chef du NPD pour démontrer que s’il veut être cohérent avec ses affirmations, il devrait renverser le gouvernement. Les conservateurs ont tout à fait raison à ce sujet. Si le NPD veut être cohérent avec les affirmations qu’il a faites, il devrait renverser le gouvernement.
    Il y a une autre question qui est assez intéressante. C’est celle de savoir si on peut avoir confiance dans le chef de l’opposition, si on analyse son discours et ses affirmations. C’est ce que nous allons essayer de faire. Il y aura de nombreuses citations dans ce que je vais dire. Cela va faire plaisir aux conservateurs, puisque c’est du contenu qui vient entièrement de leur chef.
    La première raison qui a été abondamment présentée par le chef de l’opposition officielle pour renverser le gouvernement, c’est le fameux « wokisme ». Je vais donner des exemples. Mes collègues vont voir où je veux aller.
    Le 26 novembre dernier, la semaine dernière, quand on débattait sur la question d’urgence sur les tarifs américains, le député de Carleton, chef de l’opposition officielle, a dit ce qui suit:
    Le programme politique woke nous divise et nous distrait de notre travail. Les jeunes hommes et les jeunes femmes ne veulent rien savoir du programme woke. Ils veulent se battre pour notre pays. Ils veulent être fiers du drapeau canadien.
    Nous allons éliminer le programme politique woke [...]
    Nous allons avoir une culture guerrière, pas une culture woke.
     Nous allons essayer tout à l'heure de définir ce qu’il entend par cette culture guerrière et non pas une culture woke.
(1620)
    J'aimerais lire une autre citation du chef de l'opposition qui date de la veille, soit le 25 novembre. Il a dit ceci: « Monsieur le Président, l'émeute haineuse que nous avons vue dans les rues de Montréal n'est que la conséquence de neuf années sous la direction d'un premier ministre woke qui prône une politique identitaire radicale et woke, qui divise les gens en fonction de leur race, de leur genre, de leur statut vaccinal, et j'en passe. » On sait que le chef de l'opposition a un petit penchant pour les théories complotistes. C'est une autre citation qui montre le danger qui guette la société canadienne, le danger woke.
    Voici une autre citation qui date de l'an passé. Il a dit: « Nous allons aussi réinstaurer la liberté. Je sais que la liberté est un principe fondateur de notre pays. Le gouvernement fédéral veut censurer Internet. Le CRTC, une agence woke, veut imposer ses valeurs aux Québécois. » Dans la même citation, le chef de l'opposition officielle parle du « ministre du Patrimoine canadien, et […] d'autres bureaucrates woke ici à Ottawa qui vont contrôler ce que les Québécois peuvent voir et dire sur Internet ».
    Je vais proposer une synthèse de la menace woke. Quand le chef de l'opposition officielle parle de politique identitaire radicale, quand il parle d'une politique qui vise à diviser les gens en fonction de leur race et de leur religion et quand il parle d'une politique qui vise à imposer des valeurs aux Québécois, je me pose la question suivante. Qui fait ça, au Québec? Qui présente-t-on comme étant woke au Québec? La réponse est assez simple. Qui représente cette position? Je le donne en mille: ce sont généralement les gens qui sont contre la loi 21, c'est-à-dire la Loi sur la laïcité de l'État. La loi 21 encadre, dans l'espace public au Québec, le religieux. Au Québec, quand on parle de quelqu'un qui est woke, on parle des gens qui sont contre la loi 21 et qui ont une vision des minorités qui va à l'encontre de la minorité nationale québécoise. On a une définition, dans le contexte québécois, de ce qu'est le « wokisme ».
    Essayons de voir maintenant ce que le chef de l'opposition officielle nous dit de la loi 21. Le chef de l'opposition officielle nous a dit, à de nombreuses reprises, ceci : « Je suis contre la loi 21 ». Il a aussi dit ceci: « Si j'étais membre de l'Assemblée nationale, je voterais contre. Si quelqu'un proposait une telle loi au niveau fédéral, et je ne prévois pas ça, je voterais contre. Je crois à la liberté de religion. »
    Voilà, c'est l'interprétation du chef de l'opposition officielle. Un des éléments importants qui expliquent la volonté du chef de l'opposition officielle de renverser le gouvernement, c'est cette culture woke. Je ferais remarquer que, ici, à Ottawa, le chef de l'opposition est contre la culture woke, mais que, quand il arrive au Québec, il est woke. Le chef de l'opposition officielle, selon la perspective québécoise, est un woke. Il y a une petite aporie qui est quand même assez importante. Si un Québécois veut se faire une tête sur les orientations politiques du Parti conservateur, j'ai l'impression que ça va être un peu plus complexe que les slogans qu'on entend ici jour après jour. À tout le moins, le chef de l'opposition officielle pourrait peut-être nous expliquer ce qui permet de faire la distinction entre les woke du Canada et les woke du Québec. Est-ce que c'est la solitude des deux woke? C'est possible, mais on voit clairement que les intentions du chef de l'opposition officielle ne sont pas calquées sur les aspirations du Québec.
    L'inflation et ses répercussions constituent un autre élément essentiel pour le chef de l'opposition officielle. Le chef de l'opposition officielle nous a parlé à de nombreuses reprises de tous les effets négatifs qu'avait l'inflation sur la société canadienne, qui est brisée. Le chef de l'opposition officielle nous dit souvent que le Canada est brisé et qu'il faut réparer le budget. Le Canada est brisé, et sa solution, c'est de réparer le budget. Pour illustrer ça, je pourrais revenir sur une publicité mensongère qui a été diffusée il y a quelque temps par le chef de l'opposition officielle, où on voyait l'image d'une famille québécoise qui affirmait qu'elle peinait à payer son prêt hypothécaire. On s'est rendu compte plus tard que ce n'était pas le cas, que c'était une image générique et que cette famille était en beau fusil contre le Parti conservateur.
(1625)
     Cette famille disait qu'elle payait tout à fait son prêt hypothécaire, mais qu'on la représentait dans les médias comme une famille d'idiots, tout cela parce que le chef du Parti conservateur avait décidé d'en faire des personnages de son monde fantastique. On se souvient aussi de la fabuleuse vidéo du Canada rêvé du chef de l'opposition officielle, ce jour où il apparaissait en cowboy blanc. Le député de Lac-Saint-Jean avait d'ailleurs pensé c'était le chanteur de Village People. Il est toujours prêt à danser, le député de Lac‑Saint‑Jean. Il a déchanté assez rapidement quand il s'est rendu compte que c'était le chef de l'opposition officielle, surtout avec l'ensemble des affirmations un peu tronquées qui ont suivi la chose.
    Ce qui m'a le plus frappé, moi, c'est l'utilisation qu'a fait le chef de l'opposition officielle de l'aide médicale à mourir. Le chef de l'opposition officielle a fait un lien entre l'aide m