Qu'une instruction soit donnée au Comité permanent de l'industrie et de la technologie portant qu'il soit habilité, dans le cadre de son étude du projet de loi C‑27, Loi édictant la Loi sur la protection de la vie privée des consommateurs, la Loi sur le Tribunal de la protection des renseignements personnels et des données et la Loi sur l'intelligence artificielle et les données et apportant des modifications corrélatives et connexes à d'autres lois, à diviser cette mesure législative en deux projets de loi:
a) le projet de loi C‑27A, Loi édictant la Loi sur la protection de la vie privée des consommateurs et la Loi édictant la Loi sur le Tribunal de la protection des renseignements personnels et des données, contenant la partie 1, la partie 2 et l'annexe à l'article 2;
b) le projet de loi C‑27B, Loi édictant la Loi sur l'intelligence artificielle et les données, contenant la partie 3.
— Monsieur le Président, en tant que néo-démocrates, nous profitons de l'occasion pour tenter de sauver une partie d'un projet de loi qui vise à protéger la vie privée des Canadiens, car les conservateurs et les libéraux se disputent sur plusieurs sujets. Nous sommes saisis d'un projet de loi important qui a été mal rédigé, mais qui peut être corrigé. Nous allons nous concentrer sur la capacité du Parlement à récupérer des dizaines de milliers de dollars et à tenir de nombreuses réunions avec des témoins et diverses organisations, dont la Chambre de commerce du Canada, qui ne semble pas naturellement être dans le camp du NPD, mais qui l'est sur cette question.
Il est important de noter que la petite politique que font les libéraux et les conservateurs dans ce dossier se fait au détriment de la vie privée des Canadiens. Je parle plus précisément du projet de loi , qui est fondé sur le projet de loi présenté en 2020. Il a refait surface dans cette enceinte en novembre 2022, quand les libéraux ont présenté la Loi édictant la Loi sur la protection de la vie privée des consommateurs, la Loi sur le Tribunal de la protection des renseignements personnels et des données et la Loi sur l'intelligence artificielle et les données et apportant des modifications corrélatives et connexes à d'autres lois.
Les libéraux ont rédigé un projet de loi aussi problématique et d'une portée aussi vaste parce qu'ils étaient prêts à compromettre le droit à la vie privée au détriment de la vie privée des Canadiens, mais dans l'intérêt de l'industrie de la consommation, des grandes entreprises technologiques et d'autres entreprises. Cependant, nous avons dénoncé leur approche. Nous sommes saisis de cette motion aujourd'hui parce que le député de a proposé de scinder le projet de loi afin qu'on puisse étudier séparément les dispositions sur la vie privée, ce qu'on aurait dû faire depuis le début.
La législature tire à sa fin, mais nous avons encore le temps, pendant cette session-ci ou une autre, de protéger la vie privée des Canadiens. Les libéraux et les conservateurs ne s'intéressent pas du tout à cela. Ils préfèrent jouer à leurs propres jeux et sacrifier la vie privée des Canadiens.
Le projet de loi était si mal rédigé que lorsque je l'ai vu pour la première fois, en 2022, je suis allé voir le pour lui demander de le scinder en lui disant qu'il n'avait pas à compromettre la vie privée des Canadiens pour protéger les intérêts des consommateurs. Les libéraux le savaient, parce que leurs lobbyistes, leurs amis, leurs copains PDG et les grandes entreprises technologiques le susurraient à l'oreille du ministre, ce qui lui donnait essentiellement le soutien politique nécessaire pour aller de l'avant. Quand j'ai demandé au ministre de scinder le projet de loi et de nous pencher d'abord sur le volet portant sur la protection de la vie privée, les libéraux ont essentiellement répondu qu'ils ne pouvaient pas et ne voulaient pas le faire. Or, nous avons prouvé le contraire à la Chambre en scindant le projet de loi lors d'un débat antérieur.
Nous, les néo-démocrates, comprenons maintenant que des dizaines d'organisations réclament que l'on protège la vie privée des Canadiens, y compris le commissaire à la protection de la vie privée. Ils réclament que le dossier aboutisse et qu'on ne gaspille pas le travail déjà accompli, qui est maintenant compromis par les jeux auxquels se livrent l'opposition officielle et les libéraux.
Comme je l'ai dit, ce projet de loi a été très mal rédigé. Quand les projets de loi sont renvoyés à un comité, ils font habituellement l'objet d'une dizaine d'amendements, tout au plus. Parmi ces amendements, il y en a généralement quelques-uns qui sont majeurs, tandis que les autres portent plutôt sur le libellé. Or, je crois que ce projet de loi a fait l'objet de plus de 240 amendements visant à corriger ses lacunes.
Nous avons eu des débats ici à la Chambre des communes et nous avons renvoyé le projet de loi au comité. Après avoir fait le tour du Canada pour vanter les mérites du projet de loi, le s'est pointé en parlant de l'importance de l'intelligence artificielle et du fait que le Canada doit aborder cette question. Nous sommes d'accord avec lui là-dessus. Toutefois, la réalité est que ni lui ni ses collègues libéraux ne se souciaient des enjeux relatifs à la protection de la vie privée.
En fait, nous avons vu des éléments du projet de loi faire la même chose au commissaire à la protection de la vie privée. C'est ce qui s'est passé au Bureau de la concurrence. Je fais référence à la prise de contrôle de Shaw par Rogers. Nous avons vu le fiasco que cela a entraîné, alors que les néo-démocrates s'étaient opposés à ce projet. Nous avons vu que cette opération n'a pas fait baisser les prix et qu'elle n'a qu'entraîné des licenciements. Des clauses de non-divulgation ont été imposées aux personnes licenciées par Rogers. Cela n'a pas du tout interpellé les libéraux, qui ont créé un tribunal pour chapeauter le commissaire à la protection de la vie privée.
C'est important, car le tribunal, pour avoir fait son travail, a été poursuivi par Rogers. Rogers a intenté une poursuite basée sur la diligence raisonnable, mais le tribunal, dont les membres ont été nommés par les libéraux et les conservateurs, a ensuite donné l'ordre à notre propre Bureau de la concurrence de verser une indemnité de 10 millions de dollars à Rogers pour couvrir ses frais juridiques, alors qu'il a simplement fait son travail.
Nous ne voulions pas la même chose. Nous ne voulions pas que des personnes nommées par les libéraux et les conservateurs annulent les décisions du commissaire à la protection de la vie privée. Au cours des deux décennies que j'ai passées ici, j'ai été témoin de nominations constantes par les bleus ou les rouges à différents postes de pouvoir, sans surveillance ni reddition de comptes, ce qui a mené à des décisions défavorables à la population.
Le projet de loi a été renvoyé au comité. Je ne sais plus combien de témoins nous avons entendus, mais il y en a eu beaucoup et ils nous ont dit à quel point le projet de loi était mal rédigé. Certains étaient si désespérés qu'ils étaient prêts à accepter n'importe quoi comme projet de loi, et même eux ont admis qu'il s'agissait essentiellement d'un torchon. Ils ont dit qu'ils préféraient cela à rien du tout, mais la plupart du temps, les intérêts des entreprises et des droits des consommateurs s'opposaient aux intérêts de ceux qui souhaitaient protéger la vie privée des Canadiens. Le comité a entendu cela encore et encore au fur et à mesure que les différents témoins se sont présentés.
Le est venu nous voir avant qu'on entende tous ces témoins pour nous dire qu'il avait des amendements, mais il s'avère que ces amendements n'étaient que des idées. Rien n'était rédigé dans un format législatif que nous pouvions étudier. Il n'y avait aucun libellé. Il n'avait pas demandé au personnel de la Chambre ou de son ministère de rédiger les amendements. Il s'agissait tout bonnement d'idées et de propositions qui n'avaient même pas de sens d'un point de vue législatif. Je pense que le ministre ne comprenait même pas les amendements à ce moment-là et qu'il ne les comprend probablement toujours pas aujourd'hui.
Nous avons suivi tout le processus. Nous nous sommes battus sur ces amendements et sur ce que le voulait vraiment dire. Était-il prêt à faire un compromis sur le commissaire à la protection de la vie privée et à essayer de ne pas le neutraliser? Était-il prêt à faire ce qui s'imposait pour corriger certains des aspects de I'intelligence artificielle qui inquiètent les gens? Je n'ai cessé de demander aux témoins qui se sont succédé s'ils pensaient que nous devrions scinder le projet de loi et ils ont répondu haut et fort par l'affirmative, même ceux qui veulent faire avancer les éléments en matière d'intelligence artificielle, et qu'il n'était pas nécessaire d'inclure le commissaire à la protection de la vie privée dans le projet de loi.
Je reviens encore une fois aux origines du projet de loi. Le projet de loi vise à remédier à l'atteinte à la vie privée des Canadiens en empêchant les entreprises d'accéder à leurs données à leur insu. Nous avons actuellement un trou béant. Tout ce travail a été fait, mais nous allons proposer de renvoyer le projet de loi en comité avec cette motion pour essayer de le traiter et de voir si la Chambre peut accomplir quelque chose pour les Canadiens. Nous avons consacré beaucoup de temps et d'argent à ce dossier. Il touche à des questions très importantes et nous agissons ainsi parce que nous avons consulté de nombreux groupes et organismes qui souhaitent toujours que notre vie privée soit protégée.
Nous avons procédé à l'étude article par article et, comme je l'ai mentionné, nous avons examiné plus de 200 amendements. Nous avons constaté que le projet de loi contient des éléments avec lesquels nous pouvions travailler, du moins en tant que députés de l'opposition. Je tiens à féliciter les conservateurs et les bloquistes et à nous féliciter également, car il y avait des éléments sur lesquels nous pouvions nous entendre et avec lesquels nous pouvions travailler, et le gouvernement a également modifié certains de ses éléments, mais nous étions toujours aux prises avec une myriade de problèmes.
La situation est devenue si grave que les libéraux ont commencé à faire obstruction à leur propre projet de loi au comité parce qu'ils ne savaient pas quoi faire. Puis, le a dit qu'il présenterait d'autres amendements, mais nous ne les avons pas vus à ce jour. J'ai soulevé cette question il y a quelques semaines alors que nous tentions de planifier notre séance, mais les libéraux n'ont toujours pas présenté ces amendements. Ils ont promis publiquement qu'ils le feraient. Ils ont dit qu'ils présenteraient de nouveaux amendements, mais nous ne sommes toujours pas parvenus à régler la question du tribunal. La question du tribunal est importante, et nous pouvons la régler.
Nous allons donc scinder ce projet de loi, ou du moins voir si la Chambre souhaite le faire afin d'établir s'il est possible de sauver une partie de cette mesure législative. Je pense qu'il vaut la peine de noter que l'Association canadienne des libertés civiles a soulevé des préoccupations à cet égard. Elle possède certaines des meilleures ressources pour comprendre cette mesure législative et comprendre que nous devons protéger le volet sur la protection de la vie privée. Contrairement aux États‑Unis, nous avons un commissaire à la protection de la vie privée, ce qui est très important lorsqu'il est question d'intelligence artificielle. En fait, cela ne peut être différent.
Le commissaire à la protection de la vie privée du Canada a aussi exprimé des réserves par rapport à la structure du projet de loi et aux mesures proposées sur le plan de la protection des renseignements personnels numériques et de l'intelligence artificielle. Les gouvernements auraient intérêt à traiter ces deux dossiers séparément, car il s'agit de deux domaines qui requièrent une attention distincte.
Cette composante pourrait donc aller de l'avant avec l'appui du commissaire à la vie privée, ce qui ne change rien à la manière dont le projet de loi devrait être étudié à la Chambre des communes, mais cela indique aussi qu'il existe d'autres façons de procéder. Le n'était pas obligé de mettre tout ce qu'il pouvait dans le projet de loi pour distraire les Canadiens et réduire leurs droits à la vie privée, et c'est vraiment de cela qu'il s'agit.
Nous n'aurions jamais dû nous attaquer à la partie sur l'intelligence artificielle sans avoir terminé celle sur la vie privée, ce qui aurait pu et aurait dû être fait il y a bien longtemps déjà. La Clinique d'intérêt public et de politique d'Internet du Canada réclame que l'on scinde le projet de loi et souligne l'importance d'accorder aux lois sur la protection de la vie privée et aux règlements en matière d'intelligence artificielle un examen distinct et approfondi, compte tenu de leurs diverses implications pour la société et les ménages. Ces organisations, comme bien d'autres, s'intéressent vivement à l'avancement du projet de loi.
J'ai également mentionné la Chambre de commerce du Canada. Elle a exprimé son appui, estimant que le projet de loi devait être scindé. J'ai eu l'occasion de rencontrer ses membres récemment pour discuter avec eux d'un certain nombre de questions, y compris des questions frontalières. Ils sont tout à fait au courant. Je sais que le débat précédent portait en partie sur les agents de l'Agence des services frontaliers du Canada. Je suis en première ligne: 40 % des échanges commerciaux quotidiens du Canada avec les États‑Unis passent par ma circonscription. Le Nouveau Parti démocratique appuie la création du centre de formation et l'élargissement du mandat des agents de l'Agence des services frontaliers du Canada, notamment en les autorisant à saisir des biens et des matériaux illégaux et contrefaits, ce qu'ils ne peuvent pas faire facilement en ce moment, en veillant à ce que le décret de 1932 soit abrogé et, surtout, en insistant pour obtenir 1 100 agents frontaliers de première ligne et chiens renifleurs.
Ceux qui effectuaient l'examen ont été réembauchés par les libéraux après avoir été licenciés par les conservateurs. Pendant la COVID, il y a eu deux vagues de non-embauche de travailleurs. Il manque actuellement à l'Agence de 2 000 à 3 000 travailleurs. Les conservateurs et les libéraux ont fait pression pour que des applications comme ArriveCAN remplacent les travailleurs à la frontière. Ils ont opté pour une plus grande automatisation.
Nous croyons que la solution est juste sous nos yeux, et qu'il s'agit des travailleurs de première ligne. Ramenons les chiens renifleurs. Ramenons les travailleurs qui ont été congédiés et envoyons-les à la frontière, là où ils devraient être. Il s'agit également d'une manière d'empêcher l'entrée au Canada des drogues et des accessoires facilitant leur consommation, de la contrebande de voitures, etc.
Nous pouvons examiner un certain nombre de choses. J'aimerais revenir sur le fait que la Chambre de commerce du Canada réclame ce projet de loi parce qu'elle comprend que les choses sont différentes lorsqu'il est question d'intelligence artificielle et des éléments touchant la protection de la vie privée.
Il est important, tant pour les particuliers que pour les entreprises, de comprendre comment protéger les règles canadiennes. De nombreuses entreprises canadiennes veulent respecter les règles, protéger les renseignements personnels et faire ce qui s'impose. Ces entreprises devraient être récompensées, contrairement à certaines des plus grandes que nous avons vues, comme Meta, Facebook, et ainsi de suite. Ces entreprises ont eu recours à des échappatoires pour exposer les gens dans leur vie privée ou utiliser des renseignements personnels à leur avantage pour manipuler les gens, et elles en sont récompensées et n'ont pas à payer les conséquences du non-respect de la vie privée ou des dispositions relatives à la protection des données.
Par ailleurs, c'est le Nouveau Parti démocratique qui a présenté le premier projet de loi portant sur une charte des droits numériques. Nous l'avons fait il y a plusieurs années à propos de tous les aspects de la vie privée, de la neutralité du Net au droit à l'oubli en ce qui concerne la suppression de renseignements sur Internet, en passant par une série de mesures visant à protéger la vie privée. C'est un dossier que je connais très bien, car je viens de la capitale de l'automobile au Canada, et nous avons vu ce qui s'est passé avec les véhicules. On peut maintenant obtenir des renseignements sur les conducteurs, des données sur la vente et la distribution des véhicules, entre autres, et ces données ont parfois plus de valeur que la fabrication et la vente même du véhicule. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous soulevons cette question depuis longtemps, et nous croyons que la protection de la vie privée ne devrait pas être abandonnée à cause des malheurs qui secouent la Chambre.
Un certain nombre d'organisations sont également préoccupées par cette question. Dans un article paru dans le Hill Times, Andrew Clement affirme que « l'élaboration de la Loi sur l'intelligence artificielle et les données doit être reprise ». Selon l'auteur, la Loi sur l'intelligence artificielle et les données a été rédigée « trop rapidement » en « omettant le processus habituel de consultation publique » et elle a été présentée en même temps que la Loi sur la mise en œuvre de la Charte du numérique, alors qu'elle aurait dû être « séparée du reste du projet de loi C‑27 pour être retravaillée en profondeur ».
L'auteur a suggéré de procéder à la refonte de la Loi sur l'intelligence artificielle et les données, ce qui devrait inclure une véritable consultation publique; de s'inspirer de la loi sur l'intelligence artificielle de l'Union européenne; et de faire appel à des intervenants communautaires, à des chercheurs, à des avocats et à des représentants des populations à risque. Si je cite cet article, c'est parce qu'il souligne que le n'a pas fait preuve de diligence raisonnable en présentant ce projet de loi, et c'est pourquoi ce dernier est un échec. Le projet de loi était essentiellement voué à l'échec dès le départ parce que le ministre n'a pas fait le travail nécessaire avant sa rédaction, c'est‑à-dire mener des consultations auprès de toutes les organisations. Au lieu de cela, il a fait ce qu'Ottawa adore tant: il a organisé des rencontres avec les lobbyistes qui s'agitent en coulisses et sont payés pour frayer avec les conservateurs et les libéraux. Ce sont des avocats ou des représentants, qui obtiennent des rencontres et toutes sortes de choses d'Ottawa. Peut-on deviner qui sont la grande majorité d'entre eux? Ce sont des libéraux et des conservateurs. Ils obtiennent toutes sortes de rendez-vous. Le ministre a préféré se laisser influencer par ces gens que de tenir des consultations publiques, ce qui, à notre avis, aurait été important.
Les Canadiens se soucient de la protection de la vie privée. Les députés peuvent examiner le travail de l'Association des libertés civiles de la Colombie‑Britannique et d'autres organisations partout au pays. Je pense notamment au Québec, qui offre de meilleures mesures de protection que d'autres provinces du pays. Il faut le reconnaître. De plus, cet intérêt est bien respecté, non seulement ici, mais partout dans le monde.
Fait intéressant, le 24 avril, une lettre conjointe a été envoyée au ; elle a également été envoyée au reste d'entre nous ainsi qu'à l'opposition officielle. Il s'agissait d'un appel lancé conjointement pour que la Loi sur l'intelligence artificielle et les données fasse l'objet d'une consultation publique sérieuse et d'une refonte. Depuis, il ne s'est rien passé, si ce n'est que le fiasco est encore plus retentissant. Ces groupes et ces organismes ont une préoccupation qui est celle du NPD depuis longtemps, à savoir pourquoi le gouvernement défend-il les droits à l'intelligence artificielle des entreprises et des sociétés au détriment des droits à la vie privée. J'ai posé des questions à ce sujet, notamment lors de la première réunion avec le ministre.
Ces organismes sont les suivants: Amnistie internationale, section canadienne; l'Association canadienne des libertés civiles; l'Association des libertés civiles de la Colombie‑Britannique; le Centre pour la libre expression; le Centre pour les droits numériques; la Coalition pour la surveillance internationale des libertés civiles; le Conseil canadien des affaires publiques musulmanes; le Conseil du Canada de l'accès et la vie privée; Digital Public; la Fédération canado‑arabe; la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec; le Firearms Institute for Rational Education; l'Institut Macdonald‑Laurier; l'Institut Rideau des affaires internationales; Inter Pares; Mines Action Canada; le Mouvement pour une paix juste; NSTP Consulting Corporation; OpenMedia; le programme de communication du Collège Glendon, de l'Université York; la Response Marketing Association; le Syndicat national des employées et employés généraux du secteur public; Tech Reset Canada.
Il y a aussi bien d'autres personnes qui pourraient ajouter 34 noms à ceux que j'ai mentionnés. Je ne vais pas tous les lire, car il y en a tout simplement trop. Cependant, en voyant la liste de ces différents organismes, nous constatons qu'on s'entend généralement pour dire que, dans sa forme actuelle, le projet de loi est un vrai désastre. Ce que nous pouvons faire maintenant, c'est adopter la motion des néo-démocrates, qui vise à diviser la mesure législative en deux projets de loi:
a) le projet de loi C‑27A, Loi édictant la Loi sur la protection de la vie privée des consommateurs et la Loi édictant la Loi sur le Tribunal de la protection des renseignements personnels et des données, contenant la partie 1, la partie 2 et l'annexe à l'article 2;
b) le projet de loi C‑27B, Loi édictant la Loi sur l'intelligence artificielle et les données, contenant la partie 3.
De cette façon, nous pourrons faire le travail nécessaire.
C'est crucial parce que le Canada a pris beaucoup de retard. Je sais que les libéraux frétillent à l'idée de créer un autre groupe et un autre comité des affaires numériques, ce que la a annoncé, parce que n'arriverons pas à faire avancer le dossier en comité s'il n'y a pas d'intérêt. Encore une fois, je rappelle à la Chambre que, la dernière fois que nous avons vu cela, les libéraux faisaient de l'obstruction au comité pour prolonger le débat jusqu'à la suspension de la séance. Ils n'ont même pas voulu présenter leurs propres recommandations ou amendements. Ils ont parlé sans relâche pendant nos deux dernières réunions parce qu'ils ne savaient pas quoi faire. À ce jour, nous attendons toujours qu'ils présentent leurs amendements.
En terminant, je tiens à remercier toutes les parties intéressées. Le Canada a une occasion à saisir avec l'intelligence artificielle; il pourrait en fait être un chef de file mondial dans ce domaine. Cependant, nous devons instaurer les bonnes protections et faire les choses correctement. Premièrement, il faut préserver la composante sur la protection de la vie privée avec le commissaire à la protection de la vie privée et les mises à jour. Deuxièmement, il faut mettre la question à l'ordre du jour.
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Monsieur le Président, le député soulève une question très importante au sujet d'Internet, y compris les menaces qui y pullulent, à bien des égards. Il a consacré une grande partie de son intervention au projet de loi , et c'est compréhensible, puisque c'est l'objet de la motion. Le gouvernement a adopté une approche législative et réglementaire très globale pour tout ce qui se rapporte à Internet.
Très souvent, les projets de loi énoncent un cadre qui est absolument essentiel pour soutenir une réglementation saine et solide afin de protéger les intérêts des Canadiens. Une certaine frustration est palpable. Le député affichait d'ailleurs la sienne en parlant de la situation aux comités. Ce qui se passe à la Chambre des communes est également frustrant. Le député a dit que le projet de loi est bloqué au comité, mais il a tenté de rejeter la faute sur le gouvernement.
L'une des plus grandes différences entre le gouvernement actuel et celui qui était en place lorsque Stephen Harper était premier ministre, c'est que nous sommes très ouverts aux idées et aux critiques constructives et que nous sommes disposés à examiner les suggestions visant à améliorer les projets de loi. Cela signifie que nous sommes ouverts aux amendements et aux modifications. Il y a eu un certain nombre de recommandations, mais il y a également eu beaucoup d'obstruction à l'égard du projet de loi . Il ne s'agissait pas seulement des députés ministériels, mais aussi des députés de l'opposition, tout comme il y a maintenant de l'obstruction par rapport à d'autres aspects de la sécurité des Canadiens.
Depuis maintenant sept ou huit semaines, les conservateurs font de l'obstruction à la Chambre des communes et à d'autres projets de loi concernant Internet. Je parle du projet de loi , qui porte sur des choses comme la diffusion d'images intimes sur Internet sans consentement et l'exploitation des enfants. Nous parlons de graves problèmes auxquels les Canadiens sont confrontés, y compris le projet de loi C‑63, que nous ne pouvons même pas renvoyer au comité parce que le Parti conservateur a décidé de faire de l'obstruction à la Chambre des communes.
Lorsque le député parle du projet de loi , je peux lui garantir que le gouvernement y attache beaucoup d'importance. Nous ne voyons pas en quoi le fait de scinder ce projet de loi serait avantageux pour les Canadiens, car les deux aspects qui y sont traités sont vraiment cruciaux pour eux. Il faudrait plutôt voir quels éléments du projet de loi pourraient être améliorés. Nous sommes ouverts aux améliorations, comme nous l'avons clairement démontré. Il nous faudrait toutefois plus de coopération, que ce soit à l'égard du projet de loi à la Chambre ou pour le projet de loi C‑27 au comité. Le projet de loi porte sur la cybersécurité. Comme je l'ai dit, le gouvernement est très conscient de ce qui se passe sur Internet et de la responsabilité que nous avons, en tant que législateurs, de présenter des mesures législatives qui contribuent à l'établissement d'un cadre qui protégera les intérêts des Canadiens.
J'ai mentionné tantôt que j'ai passé les cinq derniers jours en voyage aux Philippines. L'une des entreprises que nous avons visitées est Open Text, une entreprise canadienne qui emploie plus de 1 500 personnes. Nous nous sommes assis dans une salle où se trouvait cet énorme dispositif de surveillance du monde, et Open Text a parlé du fait que toutes les secondes, des infrastructures et des particuliers sont menacés. On parle de 1 billion de menaces informatiques chaque mois. Open Text peut déterminer d'où proviennent ces menaces et ce qu'elles ciblent. C'était un exposé très intéressant.
Aucun gouvernement n'a investi plus que le gouvernement actuel dans les enjeux liés à l'intelligence artificielle. Nous reconnaissons ce qu'elle peut apporter de bien, mais aussi les dommages extrêmes qu'elle peut causer. On peut penser à différents types de banques de données. Il y a les banques de données gouvernementales, comme celles de Revenu Canada à l’échelon fédéral ou celles contenant les dossiers médicaux à l’échelon provincial. Il y a les entreprises privées, comme Tim Hortons, et les données qu'elles collectent grâce à leurs applications. La quantité de renseignements sur les Canadiens qui circule sur Internet est incroyable. Nos vies ont toutes été transformées par les technologies, que nous en soyons conscients ou non.
Il n'y a qu'à penser au nombre de caméras dans les rues publiques, dans les centres commerciaux et partout ailleurs. Pensons au nombre d'interactions que nous avons tous les jours ou toutes les semaines, qu'il s'agisse de transactions bancaires, qui contiennent des renseignements très sensibles, ou de rapports médicaux...