[Traduction]
La séance est ouverte.
[Français]
Je vous souhaite la bienvenue, chers collègues.
Je souhaite également la bienvenue à Mmes les témoins du ministère de l'Environnement qui sont ici aujourd'hui pour nous éclairer un peu plus sur les différents dossiers en cours au ministère.
[Traduction]
Nous en sommes aujourd'hui à la troisième réunion du Comité permanent de l'environnement et du développement durable. La réunion se déroule sous forme hybride et elle est télévisée.
Je demanderais aux gens qui participent en personne de bien vouloir suivre les lignes directrices relatives à la santé et à la sécurité concernant l'utilisation des écouteurs. Elles sont inscrites sur les cartes qui se trouvent sur la table. Le code QR qui y figure renvoie à une courte vidéo de sensibilisation.
Nous avons aujourd'hui deux remplaçants: M. Will Greaves remplace M. Wade Grant et M. Jason Groleau remplace M. David Bexte. Bienvenue à vous.
Je voudrais également prendre un moment pour souhaiter un joyeux anniversaire à l'une des dames assises devant moi. Le ministère vous a apporté un magnifique gâteau violet. Je suppose que c'est votre couleur préférée. Nous vous offrons nos meilleurs vœux. Je ne vous demanderai pas votre âge.
:
Joyeux anniversaire. Je vous en souhaite de nombreux autres.
Aujourd'hui, le Comité reçoit des représentants d'Environnement et Changement climatique Canada pour une séance d'information sur le mandat et les activités du ministère et les lois qu'il applique.
[Français]
Voici les témoins d'aujourd'hui: Linda Drainville, sous-ministre adjointe et dirigeante principale des finances, Direction générale des services ministériels et des finances; Alison McDermott, sous-ministre adjointe, Direction générale de la politique stratégique et des affaires internationales; Megan Nichols, sous-ministre adjointe, Direction générale de la protection de l'environnement; et Tara Shannon, sous-ministre adjointe, Service canadien de la faune.
[Traduction]
Les témoins feront une déclaration préliminaire, puis nous leur poserons des questions. Nous suivrons la motion de régie interne du Comité qui porte sur la durée des interventions. Nous commencerons par le Parti conservateur, qui disposera de six minutes.
Nous allons maintenant écouter la déclaration préliminaire.
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Monsieur le président, honorables membres du Comité, Je tiens d'abord à souligner que nous sommes réunis sur le territoire non cédé de la nation algonquine anishinabe.
[Français]
Merci de l'invitation à témoigner devant vous aujourd'hui.
C'est un privilège de présenter un aperçu du mandat et des priorités d'Environnement et Changement climatique Canada, ou ECCC.
Notre mission est simple, mais essentielle: préserver et améliorer la qualité de l'environnement naturel pour les générations présentes et futures.
[Traduction]
Ce travail est guidé par la Loi sur le ministère de l'Environnement, qui confère à la ministre des responsabilités allant de la protection de la qualité de l'air, de l'eau et du sol à la gestion des oiseaux migrateurs, en passant par la coordination des politiques environnementales à l'échelle du gouvernement.
La ministre assume aussi des responsabilités clés en vertu de plusieurs lois phares. La Loi canadienne sur la protection de l'environnement encadre la prévention de la pollution et la gestion des risques pour la santé des êtres humains et l'environnement. La Loi sur les espèces en péril vise à protéger les espèces sauvages menacées de disparition. La Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre établit une tarification du carbone à l'échelle du Canada, ce qui crée des incitatifs à réduire les émissions. La Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité oblige le gouvernement à établir des cibles qui permettront au Canada d'atteindre la carboneutralité d'ici 2050 et à faire rapport sur les cibles.
Ces lois ne sont pas abstraites. Elles fournissent le cadre sur lequel le Canada s'appuie pour régler les problèmes environnementaux les plus urgents. Elles nous donnent les outils nécessaires pour protéger la biodiversité, réduire les émissions de gaz à effet de serre, améliorer la qualité de l'air et de l'eau et nous préparer aux changements climatiques. Cependant, aucun gouvernement ne peut faire face à ces défis seul. Selon la Constitution, la protection de l'environnement est une compétence partagée. Par conséquent, pour être efficace, toute mesure doit s'appuyer sur une collaboration étroite avec les provinces, les territoires, les municipalités, les peuples autochtones et les partenaires internationaux.
[Français]
À l'échelle nationale, nous travaillons au sein du Conseil canadien des ministres de l'environnement et avec les ministres de la conservation, de la faune et de la biodiversité. Nous tenons aussi des tables rondes tenant compte des particularités des collectivités avec nos partenaires des Premières Nations, des Inuits et des Métis, et nous faisons progresser la mise en œuvre de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.
À l'échelle internationale, le Canada joue un rôle actif dans les négociations environnementales et climatiques, notamment l'Accord de Paris et la Convention sur la diversité biologique.
[Traduction]
Nous collaborons également avec nos alliés sur des enjeux comme la pollution plastique, le commerce propre et la gestion des eaux transfrontalières.
Notre travail couvre quatre principaux domaines. Nous élaborons et appliquons des règlements pour réduire les émissions, nous concevons et mettons en œuvre des systèmes de tarification du carbone et nous travaillons avec les provinces, les territoires, les partenaires autochtones et l'industrie pour aider le Canada à atteindre ses objectifs climatiques.
Notre ministère est un chef de file en science du climat, en modélisation climatique et en planification de l'adaptation aux changements climatiques. Nous aidons les gouvernements, les collectivités et les entreprises à se préparer aux inondations, aux feux de forêt, aux vagues de chaleur et aux tempêtes, des phénomènes qui deviennent plus fréquents.
De plus, nous surveillons la qualité de l'air, de l'eau et du sol, nous réglementons les substances toxiques et nous gérons les urgences environnementales. Nous veillons au respect de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, ou LCPE, et des dispositions relatives à la prévention de la pollution de la Loi sur les pêches. Nous appuyons aussi la gestion sécuritaire des déchets, des plastiques et des matières dangereuses.
Nous protégeons les espèces en péril et les oiseaux migrateurs et nous gérons les réserves nationales de faune. Nous travaillons à conserver 30 % des terres et des eaux du Canada d'ici 2030, conformément au Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal.
En outre, par l'intermédiaire du Service météorologique du Canada, nous fournissons des prévisions et des alertes 24 heures sur 24, sept jours sur sept, sur lesquelles des millions de Canadiens comptent chaque jour. Ces services sont essentiels à la sécurité publique, à l'économie et à la souveraineté du Canada dans le Nord.
Dans tous ces domaines, notre approche repose sur la science, elle est éclairée par le savoir autochtone et elle est renforcée par les partenariats.
Nous tenons également compte du contexte général. La protection de l'environnement ne consiste pas seulement à éviter les dommages. Il s'agit aussi de positionner le Canada de manière à assurer sa résilience économique et sociale à long terme.
En somme, Environnement et Changement climatique Canada est un ministère à vocation scientifique dont le mandat est vaste et complexe. Nous administrons un ensemble d'outils législatifs, nous fournissons des services essentiels et nous travaillons avec nos différents partenaires pour nous occuper de questions qui touchent les Canadiens dans leur quotidien, qu'il s'agisse de l'air que nous respirons, de l'eau que nous buvons, des conditions météorologiques auxquelles nous nous préparons ou du climat que nous laisserons à nos enfants.
Monsieur le président, honorables membres du Comité, j’espère que cet aperçu vous sera utile dans le cadre de votre étude. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
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Je vous remercie de la question. Je m'appelle Michael Bonser. Je suis sous-ministre adjoint délégué de la Direction générale de la politique stratégique et des affaires internationales.
Je suis désolé. En changeant de place, j'ai probablement grugé une partie de vos six minutes.
Pour répondre brièvement à la question, je dirais que nous avons une approche très rigoureuse lorsqu'il s'agit de résoudre des problèmes transfrontaliers, en particulier en ce qui a trait aux États-Unis. Les provinces, les États et les peuples autochtones sont concernés. Cela repose sur notre travail à la CIJ, la Cour internationale de justice, comme vous le savez probablement.
Je vais me renseigner sur les détails et nous pourrons soumettre au Comité une meilleure réponse, plus complète, quant à la question et à l'impression que le Canada est absent de ce dossier. Ce n'est pas ce que j'avais compris, mais je vais en discuter avec mon ministère et mon équipe et nous fournirons au Comité de plus amples renseignements.
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Merci, monsieur le président.
Je précise que ce sera mon collègue Sébastien Lemire qui me remplacera en cours de réunion. Je suis désolé de ne pas pouvoir assister à toute la réunion.
Tout d'abord, depuis l'entrée en poste de , on a vu quelques reculs relativement inquiétants dans la lutte contre les changements climatiques, nommément l'abolition de la tarification du carbone pour les particuliers ainsi que le report de l'entrée en vigueur des normes zéro émission, qui était prévue pour 2026.
Est-ce que vous pouvez nous donner l'état de la situation quant au Plan de réduction des émissions pour 2030? J'aimerais savoir où on en est dans l'atteinte de la cible pour 2030, et je dirais même 2026. De plus, quel est l'impact de ces reculs?
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Merci, monsieur le président, et merci aux témoins d'être ici aujourd'hui.
J'aimerais poser quelques questions au sujet d'une industrie qui est extrêmement importante pour la province d'où je viens, Terre‑Neuve‑et‑Labrador, à savoir le secteur pétrolier et gazier extracôtier.
Comme le nouveau gouvernement a fixé de nouveaux objectifs, je veux discuter plus précisément non seulement du rapport entre ce secteur et la diversification du commerce, mais aussi, dans ce contexte, de l'incidence du plafond des émissions sur la certitude des investisseurs.
Premièrement, étant donné le mandat clair du de diversifier le commerce du Canada et le fait que le pétrole extracôtier de Terre‑Neuve‑et‑Labrador est l'une des rares ressources ayant un accès direct aux côtes, je suis curieuse de savoir si les témoins seraient d'accord ou non pour dire que ce secteur pourrait constituer une partie importante du mandat du premier ministre.
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Merci, monsieur le président. Je suis content de vous retrouver. J'espère que la famille va bien.
Mesdames les témoins, comme nous sommes confrontés à une situation environnementale particulière, je serais curieux d'entendre parler des conséquences de l'arrivée du premier ministre , notamment dans un contexte où il vous demande de sabrer le budget de votre ministère, ce qui aura évidemment des répercussions sur la quantité d'évaluations environnementales qui seront menées.
Je m'intéresse aussi aux conséquences de l'adoption du projet de loi , faite sous bâillon avec l'appui des conservateurs. Il est d'ailleurs assez singulier que l'opposition officielle se soit elle-même bâillonnée. Cette adoption entraîne un impact majeur sur les questions environnementales, alors qu'un petit groupe d'amis du Conseil privé peut se réunir, essentiellement, pour indiquer à l'annexe 2 de cette loi les autres lois dont les dispositions ne s'appliqueront pas. Je pense notamment à la Loi sur les espèces en péril et à une partie de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, mais aussi à la législation sur les oiseaux migrateurs ou les mammifères marins, notamment.
Quelles sont les répercussions de l'adoption de cette loi sur votre travail? Est-ce que votre rôle de chien de garde en matière d'environnement garde toute sa pertinence?
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Merci, monsieur le président.
Mesdames les témoins, je viens d'une région minière, l'Abitibi-Témiscamingue, où l'acceptabilité sociale est un enjeu particulièrement important. Au fil des années de développement minier, ce dernier a évidemment laissé des traces importantes parce que les lois environnementales n'étaient pas assez sévères. Il y avait beaucoup de laxisme, mais le gouvernement du Québec a corrigé cette situation en grande partie.
Le projet de loi nous force à constater qu'un club d'amis, au Conseil privé, peut décider qu'un projet est d'intérêt national et justifie donc de contourner une série de lois et de règlements. Malheureusement, je constate que beaucoup de ces lois ou règlements maintenant contournables relèvent de votre ministère, malgré toute la bonne volonté. À mon sens, le gouvernement du Québec devrait jouer un rôle de rempart, mais le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement, ou BAPE, m'apparaît lui aussi très contournable en vertu du projet de loi .
Par conséquent, quels remparts avons-nous comme citoyens pour nous assurer du respect des lois environnementales? Je suis d'accord avec l'exploration et l'exploitation de minéraux critiques stratégiques. Ça fait partie de la solution et on veut y contribuer. En revanche, l'aspect environnemental est, pour moi, fondamental. Tant mieux si tout le monde est d'accord sur le principe d'une accélération du processus, mais ça ne devrait pas se faire au détriment d'une législation rigoureuse. En ce qui me concerne, on pourrait n'en avoir qu'une seule, celle du Québec, mais j'ai l'impression que tant la législation fédérale que la législation provinciale sont maintenant contournables. Est-ce bien le cas?
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Je comprends, mais les propos touchant les émissions de la Chine ne concernent pas le pétrole et le gaz.
Les États-Unis n'ont ni plafond pour le pétrole et le gaz ni taxe sur le carbone; la Russie non plus. Leurs affaires vont très bien, et que l'on parle des marchés primaires ou secondaires, leur production augmente. Cela comprend la construction de nouvelles centrales au charbon en Chine.
J'ai aussi entendu la discussion sur le charbon, mais ce que je veux savoir précisément, c'est si vos ministères, voire le gouvernement, ont réalisé une analyse de la compétitivité du secteur pétrolier et gazier, ou même de l'industrie du charbon, par rapport à nos trois principaux concurrents.
[Traduction]
Je vais poser la question en anglais.
L'Institut climatique du Canada, ou ICC, que vous connaissez bien, a relevé quatre priorités clés qui favoriseraient la décarbonisation. La première consiste à renforcer la tarification du carbone pour les industries, la deuxième, à mettre la dernière main à la réglementation sur le méthane pour le secteur pétrolier et gazier, la troisième, à finaliser les crédits d'impôt à l'investissement dans l'électricité propre, et la quatrième, comme je l'ai mentionné précédemment, à établir une taxonomie canadienne de l'investissement climatique.
Je suis curieuse de savoir si les recommandations de l'ICC ont été prises en considération. Si vous pouviez nous faire part de vos observations à ce sujet, nous vous en serions très reconnaissants.
:
Les subventions pour les véhicules électriques, les subventions fédérales, relèvent de Transports Canada. Donc, pour ce qui est de la suite des choses, c'est à eux qu'il faudrait poser la question.
Quant aux résultats, les ventes de véhicules électriques ont atteint plus de 15 % au Canada l'an dernier, ce qui représente une augmentation considérable par rapport à la période précédant l'entrée en vigueur de ces subventions. Cette année, sans ces subventions, et avec la fin progressive de certaines mesures incitatives provinciales, les ventes ont chuté à environ 9 %.
Cependant, je pense qu'il importe de souligner que d'autres facteurs ont probablement contribué à cette baisse, notamment la parité de prix initiale, que l'on n'atteint pas aussi rapidement que prévu, comme nous l'avons vu, de sorte qu'il subsiste souvent un écart de prix, même avec les mesures incitatives. À cela s'ajoutent les répercussions de ce qui se passe sur le marché américain des véhicules électriques en raison des politiques américaines. Les droits de douane ont également un effet. Il y a de nombreux facteurs; c'est pourquoi nous faisons une pause pour examiner l'obligation actuelle et veiller à ce qu'il soit adapté à l'objectif.
Cela dit, il importe de souligner que, comme pour bien des choses, nous pensons qu'il est important de mettre en place un ensemble d'initiatives. Il n'y a pas que l'obligation et les mesures incitatives. Il faut aussi considérer l'infrastructure de recharge et veiller à offrir aux Canadiens un accès à diverses options pour satisfaire à leurs besoins.
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Merci, monsieur le président.
Mesdames, le 10 novembre 2023, votre ministère a publié un communiqué indiquant que le gouvernement du Canada s'engageait à investir jusqu'à huit millions de dollars pour la protection des espaces verts dans l'est de Montréal. Évidemment, le taux de canopée et la proximité du port de Montréal sont des questions importantes. D'autres investissements ont été faits de façon conjointe avec Logement, Infrastructures et Collectivités Canada, je crois, notamment pour la plantation de plus de 200 000 arbres dans l'est de Montréal. Là encore, je reconnais la nécessité de ces travaux de reboisement.
Cela dit, j'avais sollicité l'ancien ministre de l'Environnement, , pour voir si Rouyn‑Noranda, compte tenu de tous les problèmes liés à la fonderie Horne, pourrait elle aussi avoir accès à un tel financement. Malheureusement, il a été très difficile d'avoir un suivi concret là-dessus. J'aimerais donc savoir sur quels critères votre ministère s'est basé pour dire oui à l'est de Montréal, mais non à Rouyn‑Noranda.
:
Le Comité reçoit déjà deux agences la prochaine fois. Vous n'étiez pas là lors de la dernière réunion, alors que j'ai expliqué mon objectif de réserver lundi et jeudi de cette semaine pour recevoir des représentants du ministère et de ces agences.
Votre collègue nous a mis beaucoup de pression pour faire les choses d'une autre façon, parce qu'il voulait faire une autre étude. Finalement, comme vous le voyez, le Comité va recevoir deux autres agences la prochaine fois. Par conséquent, je ne pense pas qu'il y aura assez de temps pour recevoir des représentants de Parcs Canada. Si le Comité désire convoquer cette agence, ce sera donc pour une prochaine fois, et j'aurai besoin d'un peu plus d'information.
[Traduction]
La prochaine réunion du Comité est prévue pour le jeudi 25 septembre 2025, à 11 heures. Nous aurons d'autres séances d'information de l'Agence d'évaluation d'impact du Canada et de l'Agence canadienne de l'eau.
Je tiens à remercier l'ensemble des fonctionnaires de leur présence aujourd'hui.
Plaît‑il au Comité de lever la séance?
Des députés: D'accord.
Le président: La séance est levée.