La Chambre reprend l'étude, interrompue le 30 mai, de la motion portant qu'une adresse soit présentée à Sa Majesté le roi en réponse au discours qu'il a prononcé à l'ouverture de la session, ainsi que de l'amendement modifié.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Au nom des résidants de Nipissing—Timiskaming, je tiens à offrir mon soutien à nos concitoyens de la Saskatchewan et du Manitoba touchés par les feux de forêt. Puissent la pluie et le calme revenir rapidement dans les collectivités touchées.
[Français]
Monsieur le Président, je me permets de vous féliciter pour votre élection à la présidence de la Chambre.
Je suis très fière de suivre les traces d'Anthony Rota, qui a occupé le poste de Président de la Chambre des communes de 2019 à 2023. Il a également servi les citoyens de Nipissing—Timiskaming pendant 17 ans.
[Traduction]
Je vais commencer par parler un peu de ma circonscription, qui se trouve à seulement quatre heures à l'ouest d'Ottawa. La circonscription de Nipissing—Timiskaming est composée de nombreuses collectivités uniques. En tant qu'ancienne mairesse d'une de ces collectivités, je sais que chacune d'elles mérite un représentant qui reconnaît sa spécificité. Devant mes collègues, je m'engage aujourd'hui à servir toutes ces collectivités et leurs résidants attentivement et intelligemment.
Les nations algonquines de Nipissing, de Temagami, d'Antoine et de Matawa/North Bay vivent dans notre circonscription, notamment à Bear Island et à Garden Village. C'est avec honneur et respect que je dis meegwetch aux premiers habitants de ce territoire et que je reconnais ma responsabilité de faire avancer le processus de réconciliation. Je prends cet engagement envers eux. Il est important pour eux que le gouvernement reconnaisse les droits des Anishinabes de prendre part à toutes les discussions concernant leurs terres, leurs ressources et leurs perspectives économiques, ainsi que toutes leurs contributions.
[Français]
Je souhaite également parler de la population francophone de ma circonscription. Près d'un tiers des citoyens de Nipissing—Timiskaming ont une connaissance pratique du français et de l'anglais. Pendant la campagne électorale, beaucoup m'ont parlé de l'importance d'un gouvernement fédéral qui continuera à défendre les droits et les libertés, ainsi que la prospérité des communautés francophones à l'extérieur du Québec. On a également évoqué l'importance de protéger les institutions qui font rayonner la culture francophone, comme Radio‑Canada.
[Traduction]
Voilà un aperçu de ma circonscription et de ses habitants.
Les gens que j'ai rencontrés dans ma circonscription, notamment des propriétaires d'entreprises et des dirigeants d'organismes, parlaient la plupart du temps de leadership. C'est pourquoi, quand Mark Carney a publié le plan intitulé « Un Canada fort »...
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Quand le plan intitulé « Un Canada fort » a été publié, il a immédiatement trouvé un écho chez les habitants de ma circonscription. Je félicite donc tous ceux qui ont élaboré ce plan, qui répond à un besoin fondamental du Canada en cette période critique, soit la prospérité économique. Je tiens maintenant à faire part à la Chambre de certaines observations au sujet de la prospérité économique que m'ont formulées des représentants de trois secteurs de ma circonscription: les mines, l'agriculture et la défense.
Les premières observations proviennent du secteur minier. Comme certains le savent peut-être, la plus grande part des activités minières de l'Ontario ont lieu dans le Nord de la province: on y trouve environ 200 entreprises, dont le tiers se situent dans Nipissing—Timiskaming. L'industrie minière est le secteur commercial qui contribue le plus au PIB dans Nipissing—Timiskaming. La circonscription est une plaque tournante pour le secteur mondial de l'approvisionnement et des services miniers.
La fin de semaine dernière, l'Institut canadien des mines a célébré les 100 ans d'exploitation minière à North Bay. À partir de North Bay, des entreprises exportent des minerais et exercent leurs activités partout dans le monde grâce au réseau de transport bien développé de la ville, qui comprend des liens routiers, ferroviaires et aériens. L'industrie locale est connue dans le monde entier pour son innovation et elle collabore avec des établissements postsecondaires pour développer de nouvelles technologies.
Quand j'ai rencontré les représentants de ces entreprises, on a abordé trois sujets, à commencer par l'accès à la main‑d'œuvre. Le secteur minier est censé connaître une forte croissance au cours des prochaines années. Le problème, c'est que 21 % des mineurs à North Bay sont âgés de plus de 55 ans et approchent de la retraite. La pénurie de logements constitue un obstacle de taille lorsqu'il s'agit d'attirer de nouveaux résidants dans la région, et c'est pourquoi le gouvernement devra continuer de soutenir les projets de logement dans la région de North Bay au cours de son présent mandat.
Il y a aussi le fait que 65 % des entreprises locales mettront en marché de nouveaux produits et continueront d'avoir besoin d'un solide soutien en matière d'innovation de la part d'organismes tels que FedNor et la Banque de développement du Canada. Il faut savoir que 60 % de ces entreprises exportent partout dans le monde, et il leur faudra encore le soutien d'Exportation et développement Canada pour gérer les risques auxquels elles seront exposées.
Par ailleurs, j'aimerais dire quelques mots sur l'agriculture. Nous pensons parfois que le Nord n'est pas propice à l'agriculture, mais il existe d'importantes possibilités d'expansion dans le secteur agricole de Nipissing—Timiskaming, dans ce qui s'appelle la Little Claybelt, c'est‑à‑dire la région de Temiskaming Shores, d'Earlton et de Belle Vallée. À Témiskaming, il y a 456 exploitations laitières, bovines et de cultures, dont la taille moyenne s'établit à plus de 500 acres. Maintenant que les jours de croissance allongent, on prévoit que cette région offrira de nombreux débouchés.
Quand j'ai rencontré des personnes influentes de la région, elles m'ont mentionné trois éléments. Tout d'abord, il faut protéger la gestion de l'offre. Elles se sont réjouies du discours du Trône et des propos tenus par le nouveau . Cependant, elles ont rappelé que, lors des dernières négociations commerciales avec les États‑Unis, la gestion de l'offre n'était pas censée faire partie des négociations, mais des concessions ont malgré tout été faites à la dernière minute. Par conséquent, elles ont l'intention de faire preuve de vigilance à l'avenir.
Deuxièmement, ils sont préoccupés par le financement. Ils ont besoin du soutien de Financement agricole Canada et de FedNor. Troisièmement, ils demandent que la partie nord de la route 11 soit incluse dans le plan « Un Canada fort », car il s'agit d'une route importante qui est visée par les dispositions du plan relativement à la construction d'un corridor commercial est-ouest et au doublement des voies de la Transcanadienne. Comme nous le savons, la route 11 est la principale voie empruntée par les camionneurs qui parcourent le pays d'est en ouest.
Enfin, je dirai quelques mots sur la défense. Les gens ne savent peut-être pas que, depuis 1951, la ville de North Bay abrite la base des Forces canadiennes connue sous le nom de 22e Escadre North Bay. Elle compte 500 militaires qui assurent la surveillance et produisent des alertes pour l'industrie de la défense aérospatiale et qui travaillent en étroite collaboration avec le NORAD au Colorado. Il y a aussi du personnel militaire américain stationné à North Bay.
Du point de vue de la ville, notre base suscite un vif intérêt. Elle a des liens étroits avec nos collectivités. Nous avons un aéroport avec une piste militaire. Des écoles de pilotage, un campus d'aviation du Collège Canadore et la Voyageur Aviation Corporation opèrent à partir de ces installations. L'incidence du plan « Un Canada fort », qui met l'accent sur la reconstruction, le réarmement et le réinvestissement, suscite un intérêt accru. Les installations de la base ont besoin d'améliorations en matière de logement.
En ce qui concerne la base des Forces canadiennes, j'aimerais parler rapidement non pas de ses activités quotidiennes, mais d'un problème majeur de contamination des eaux. Des substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées, des SPFA, entraient dans la composition de la mousse utilisée pour former les pompiers de la défense aérienne jusqu'à la fin des années 1990. Ces contaminants éternels se sont infiltrés dans le sol de l'aéroport et dans les eaux souterraines environnantes. La Ville et le ministère de la Défense nationale ont conclu un accord de 20 millions de dollars pour assainir le terrain de l'aéroport. Toutefois, et je termine sur ce point, la contamination s'est également infiltrée dans les cours d'eau liés au lac à la Truite, qui alimente North Bay en eau potable.
Au cours des derniers mois, Santé Canada a établi que la concentration maximale tolérée de SPFA dans l'eau potable est de 30 nanogrammes par litre. Or, le rapport de 2024 de l'Ontario sur l'eau potable indique que le système d'eau potable de North Bay est le seul système connu en Ontario excédant constamment cette limite en raison de la contamination qui y a eu lieu par le passé. Par conséquent, du financement supplémentaire s'impose pour moderniser l'usine de purification d'eau de North Bay ainsi que pour éliminer les SPFA de la source d'eau. C'est urgent.
[Français]
Il y a tellement d'autres points que je pourrais aborder en lien avec les commentaires que j'ai reçus de la part de ma communauté à la suite des élections et du plan pour un Canada fort. Cela dit, je suis heureuse de constater que le plan et le discours du Trône ont permis de cerner ces enjeux et que chaque élément se traduira désormais par des mesures concrètes.
En conclusion, au nom des concitoyens de Nipissing—Timiskaming, je réitère mon soutien total au discours du Trône et je me ferai un plaisir de répondre aux questions de mes collègues.
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui pour prononcer mon premier discours, avec une profonde gratitude envers mes concitoyens, ma famille et mes collègues. Je suis très fière d'être la nouvelle députée de Port Moody—Coquitlam, qui comprend les villages d'Anmore et de Belcarra et de magnifiques collectivités côtières de la Colombie‑Britannique. Notre communauté s'étend sur les terres ancestrales et non cédées des peuples salishs du littoral, notamment les nations des Kwikwetlem, des Tsleil-Waututh, de Musqueam, des Squamish, des Katzie, de Kwantlen, de Kyuquot et des Sto:lo. Je leur suis profondément reconnaissante d'être les gardiens de ces terres depuis des temps immémoriaux.
À l'instar d'autres députés, j'ai été accompagnée tout au long du parcours qui m'a menée ici. Mon chemin a été pavé par le soutien de ma collectivité, des électeurs qui m'ont accordé leur confiance au cours des 14 dernières années. Avant d'être leur voix au sein du Parlement, j'ai été leur voix au sein de l'administration locale. Mes concitoyens croient au progrès et à la notion que le gouvernement peut et doit être une force positive dans leur vie. C'est leur meilleur intérêt collectif qui orientera mon travail et j'en retire à la fois une leçon d'humilité et une source de motivation. C'est une très grande responsabilité. J'estime que mon rôle n'est pas de représenter ma circonscription sur papier, mais d'exprimer efficacement les préoccupations et les ambitions de mes concitoyens, tout en nourrissant leur foi en l'avenir du Canada.
Depuis le début, ma mère est une source d'inspiration. Aujourd'hui âgée de 85 ans, elle a été l'une des premières gynécologues du Canada. Les femmes qui exerçaient cette profession à l'époque à Calgary étaient rares. Cette période a été l'une des plus difficiles pour les femmes en Alberta. Il fallait qu'une femme soit victime d'un viol ou qu'elle invoque la folie pour avoir le droit de choisir. Aujourd'hui, plus de la moitié des professionnels de la santé sont des femmes. Ma mère a été très active dans le dossier de la condition féminine et dans la création du document Questions-chocs 1988 pour veiller à ce que les filles du Canada soient à l'abri du danger en milieu de travail et qu'elles bénéficient de droits égaux et d'un salaire égal. Lui succéder n'est donc pas une mince tâche, et j'ai besoin que tous les députés se joignent à moi pour accomplir cet important travail.
Je remercie également du fond du cœur ma famille: mon mari, Gaetan, nos enfants, Isabelle, Vincent, Carola et Charlotte, et mon formidable père, qui est un mentor extraordinaire. Géophysicien aujourd'hui à la retraite, il enseigne toujours les sciences à l'Université Mount Royal.
Je tiens à exprimer ma plus sincère gratitude à ma collectivité, à mon équipe de campagne et à mes bénévoles phénoménaux, car sans eux, je ne serais pas ici aujourd'hui.
Situé entre le puissant fleuve Fraser, au sud, la paisible baie Burrard, à l'ouest, et les grands arbres d'Anmore et de Belcarra, le Port Moody est un joyau de la vallée du bas Fraser. La région est un lieu de rencontre, une ville où se côtoient la nature, les traditions, l'innovation et les cultures de tous les coins du monde. C'est sa diversité qui fait sa force. Près de la moitié des habitants de Coquitlam sont des immigrants, des gens venus du monde entier pour se bâtir une vie meilleure. Ils arrivent avec leur talent, du dynamisme et de la compassion. Ces valeurs se retrouvent partout: dans les écoles, les entreprises, la scène artistique locale et la collectivité en général. Elles illustrent qui nous sommes.
Nous sommes également une collectivité où l'on prend soin les uns des autres. Les groupes sans but lucratif comme SHARE Family & Community Services travaillent sans relâche pour soutenir les familles locales. Les chapitres de Port Moody et de Coquitlam soutiennent également la collectivité en répondant aux besoins et en trouvant de nouvelles idées. Les partenaires des Premières Nations continuent de nous enseigner la véritable signification de l'intendance et du respect des terres.
En 2021, quand j'étais conseillère municipale à Port Moody, j'ai cosigné un rapport demandant un engagement significatif avec les Premières Nations, un appui à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, la mise en œuvre des cinq recommandations de la Commission de vérité et réconciliation relevant des compétences municipales et, bien sûr, la participation du conseil et du personnel de la ville à un exercice des couvertures. J'ai bon espoir que tous les Canadiens pourront prendre part à un tel exercice et vivre cette expérience pour véritablement comprendre la dévastation causée par le colonialisme.
Le récent discours du Trône, intitulé « Bâtir un Canada fort: un plan audacieux et ambitieux pour notre avenir », est encourageant. Il présente une vision adaptée à la situation actuelle. Il ne minimise pas les défis qui nous attendent, mais il nous rappelle ce que le Canada peut être si nous agissons avec détermination et si nous agissons ensemble. Nous ne sommes pas là pour gérer le déclin: nous sommes là pour partager et bâtir le progrès.
Le discours du Trône prononcé par Sa Majesté le roi Charles III parle d'un pays qui ne doit pas se contenter de vivoter, mais qui doit plutôt investir résolument dans sa construction. Il demande au Canada de s'assurer que personne n'est laissé pour compte, que la prospérité est partagée et que l'ambition va de pair avec l'action. Tout cela est appuyé par un plan intégré dans la vision d'un « Canada fort » présentée par le , et en tant que députée nouvellement élue, j'y crois. Il cerne ce qui ne fonctionne pas et montre ce qui est possible quand tout le gouvernement travaille de concert.
Le plan « Un Canada fort » repose sur ce que les Canadiens savent déjà, soit que le coût de la vie est la question centrale, et il appelle à une approche transformatrice en matière de logement. Ainsi, on éliminerait les obstacles à la construction et on ferait en sorte que les gens accèdent d'une toute nouvelle façon à un logement propre et sûr.
L'innovation n'est pas un compromis, mais une stratégie de croissance. Des entreprises comme Moment Energy, dont le siège social se trouve ici, à Coquitlam, montrent déjà la voie. En convertissant des batteries de véhicules électriques, elle prouve que la durabilité et l'entrepreneuriat vont de pair.
Le roi a aussi parlé des petites entreprises, comme celles dans ma circonscription, que l'on pense aux rues St. Johns et Clarke à Port Moody, ou à l'avenue Austin et au chemin North à Coquitlam. Elles font plus que créer des emplois. Ces entrepreneurs sont des rêveurs et des bâtisseurs, des gens qui osent prendre des risques. Le plan « Un Canada fort » les soutient en prévoyant des allégements fiscaux ciblés et une réduction des tracasseries administratives pour leur permettre de faire ce qu'ils veulent: croître, embaucher et innover. Cependant, si nous ne travaillons pas ensemble, rien de tout cela n'est possible.
De manière tout aussi importante, le plan mise encore davantage sur l'avantage le plus constant du Canada: sa population. Il prévoit donc de continuer à investir dans un régime de services de garde universel et abordable. Il vise à s'attaquer aux inégalités systémiques en ce qui concerne la santé, l'éducation et le revenu. Bien sûr, il s'agit aussi de faire progresser la réconciliation, et les mots à eux seuls ne suffiront pas.
Dans le cadre de son engagement constant envers la durabilité et la lutte contre les changements climatiques, le roi insiste sur les partenariats entre les pouvoirs publics, les entreprises et les collectivités pour la simple raison que la nature est essentielle à notre survie. Il voit les jeunes militants comme les architectes de demain.
Pendant la pandémie, alors que je siégeais au conseil municipal, j'ai rencontré un groupe d'élèves de 4e et 5e année du district scolaire de la région qui s'était donné la mission de défendre l'élimination des plastiques à usage unique. Ces élèves ont exprimé leurs préoccupations à propos des animaux, des poissons et des oiseaux qui étaient étranglés par du plastique ou qui souffraient de malnutrition parce que leur estomac en était rempli. Ils réclamaient une interdiction. Ils se sont présentés au conseil municipal de Port Moody et ils ont obtenu un appui unanime. Ils se sont ensuite tournés vers le gouvernement provincial, et nous avons maintenant une telle interdiction à l'échelle fédérale. Les enfants de ma collectivité ont ouvert la voie et ont influencé les mesures législatives. Cet exemple nous a donné espoir. Ces jeunes me donnent espoir.
Comme le discours du roi, où les thèmes d'unité et de service sont mis de l'avant pour bâtir un Canada fort, ce groupe d'élèves montre comment des gens extraordinaires, en particulier des jeunes, peuvent entraîner des changements extraordinaires en s'appuyant sur la collaboration et la persévérance. Poursuivons cet excellent travail ensemble.
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Monsieur le Président, c'est un immense honneur de prononcer mon premier discours à la Chambre.
Debout dans cette enceinte, entouré de plus d'un siècle d'histoire canadienne, je suis bien conscient de l'énorme responsabilité qui m'a été confiée, et c'est avec humilité que j'assume le rôle de premier député de la nouvelle circonscription de Vernon—Lake Country—Monashee.
Il y a de nombreuses années, lorsque je travaillais ici comme jeune adjoint législatif, je me suis promis que lorsque je reviendrais sur la Colline, ce serait à titre de député, et que je m'inspirerais de la carrière de Darrel Stinson, un ancien député et une légende à part entière. M. Stinson a reçu un diagnostic de cancer de stade 4 en 2006, et on lui a alors conseillé de mettre de l'ordre dans ses affaires. Il a survécu et, quelque temps plus tard, il a vaincu une fois de plus un cancer de stade 4. M. Stinson aura 80 ans jeudi, près de deux décennies plus tard. Je lui souhaite un joyeux anniversaire. Je ne peux qu'espérer me montrer digne de son exemple dans cette enceinte.
Notre circonscription, avec ses forêts majestueuses, ses vignobles vallonnés, ses lacs limpides et ses sommets enneigés, est un joyau de la Colombie‑Britannique, mais ce n'est pas seulement le paysage qui la rend exceptionnelle; ce sont aussi ses ressources et sa population. On extrait de l'or dans la chaîne Monashee et de l'argent dans la vallée de la Slocan, on mène des activités forestières à Lumby et à Cherryville et des activités agricoles dans la vallée de l'Okanagan, et le tourisme est florissant à l'échelle de la province. Les gens travaillent fort, ils bâtissent des collectivités et ils croient que si le gouvernement leur laissait la voie libre, ils pourraient réussir.
Notre circonscription est un microcosme du Canada. Le Canada devrait être l'une des nations les plus prospères de la planète, car nous avons une abondance de ressources, de talents et d'innovation. Pourtant, nous ne sommes pas riches, et les gens ont du mal à joindre les deux bouts. Nous avons des ressources naturelles abondantes et une population prête à mettre la main à la pâte, mais les politiques du Parti libéral ont entravé les possibilités, imposé un fardeau indu à l'industrie et donné à trop de gens l'impression qu'ils ne pourraient jamais être prospères.
Appelons les choses par leur nom. Le gouvernement a perdu foi en ce qui a bâti ce pays: le travail, l'ingéniosité et les industries qui font vivre nos villes. Les petites entreprises sont en difficulté, non pas parce que nous manquons de potentiel, mais parce que nous sommes freinés dans notre élan. Je le sais d'expérience. Ma propre petite entreprise de transport ne peut pas transporter de matériel à vélo ou en voiture électrique; la taxe sur le carbone signifie donc, tout simplement, que je dois hausser les prix et que mes clients doivent payer plus cher. C'est la définition même de l'inflation. La montagne de paperasse que nous devons traverser, la bureaucratie et le fardeau fiscal écrasant rendent presque impossible la réussite des petites entreprises.
Le gouvernement libéral a rendu la vie plus difficile aux Canadiens ordinaires. M. Trudeau est parti, mais l'architecte de son désastre économique demeure dans la première rangée, en face, et les cerveaux qui ont conçu ce désastre ont pris le relais. En fait, très peu de choses ont changé, même si le prétend le contraire dans ses discours. Le premier ministre libéral qui l'a précédé disait aux Canadiens que le budget s'équilibrerait de lui-même. Aujourd'hui, nous n'avons même pas de budget.
Au cours des 10 dernières années, Ottawa n'a pas seulement été un obstacle; il a aussi été le problème. Dans Vernon—Lake Country—Monashee, nous en voyons les conséquences tous les jours. L'industrie forestière, qui était autrefois le pilier de collectivités comme Lumby et Cherryville, a été paralysée par l'indécision et la bureaucratie. Des scieries ont fermé leurs portes. Des travailleurs qualifiés sont au chômage, non pas parce que les arbres ont disparu, mais parce que la volonté politique a disparu. Dans la chaîne Monashee, des examens fédéraux interminables bloquent des projets miniers responsables qui bénéficient d'un fort appui local. Alors que le monde réclame à grands cris des minéraux critiques, ici, nous sommes au point mort.
Beaucoup de nos habitants travaillaient autrefois dans les champs pétrolifères du Nord et sur nos pipelines, puis rentraient chez eux le week-end, car ils pouvaient vivre dans la magnifique région de l'Okanagan, mais le gouvernement libéral a torpillé les pipelines Northern Gateway et Énergie Est et nous a laissés à la merci de l'industrie énergétique des États‑Unis et des droits de douane imposés par l'administration américaine.
Les exploitants d'entreprises touristiques, qu'ils organisent des randonnées en forêt ou gèrent des gîtes au bord de nos lacs, sont confrontés à une hausse des coûts, à une pénurie de main-d'œuvre et à un gouvernement plus intéressé par les discours que par l'écoute. Puis, il y a l'agriculture. Nos vergers, nos vignobles, nos brasseries et nos distilleries sont sans égal, mais si j'interroge n'importe quel cultivateur ou petit producteur, on me répondra la même chose: ils sont acculés à la faillite à cause des taxes, de la réglementation et du prix du carbone. Ce sont des entreprises familiales qui ont un énorme potentiel. Elles ne demandent pas de subventions, elles demandent l'équité.
Au lieu d'exploiter ce potentiel, le gouvernement libéral a passé une décennie à imposer des contraintes d'ordre bureaucratique et idéologique et à se livrer à de l'autosabotage économique. Le gouvernement persiste à traiter la prospérité comme une chose dont il faut s'excuser, idée que je rejette totalement.
Toutefois, je ne suis pas venu ici pour exprimer mes frustrations. Je suis ici parce que je crois qu'il y a une meilleure voie à suivre. La vision des conservateurs est simple: moins d'ingérence, plus de débouchés; moins de punitions, plus de prospérité; un gouvernement qui respecte le travail acharné plutôt que de le pénaliser.
Nous croyons qu'il faut libérer le potentiel du Canada. Cela signifie, premièrement, qu'il faut relancer le secteur forestier avec une réglementation claire et fondée sur la science et la prévisibilité dont les entreprises ont besoin pour investir à long terme. Deuxièmement, il faut accélérer la réalisation des projets d'exploitation responsable des ressources, en particulier ceux qui sont essentiels pour les chaînes d'approvisionnement mondiales et pour créer des emplois sur place. Troisièmement, il faut réduire les formalités administratives et le fardeau fiscal qui écrasent les petites exploitations agricoles, vinicoles et artisanales. Enfin, les recettes devraient financer des infrastructures tangibles, comme des autoroutes sûres, des services à large bande pour les entreprises en régions rurales et une sécurité accrue, et non des cadeaux, des largesses et l'ingérence sociale.
D'abord et avant tout, nous estimons que ce sont les familles, et non Ottawa, qui savent ce qui leur convient le mieux. Cela signifie qu'il faut laisser les parents guider leurs propres enfants et conserver une plus grande partie de ce qu'ils gagnent, laisser les petites entreprises croître sans craindre une éventuelle pénalité de la part du fédéral, et aider les collectivités à façonner leur propre avenir.
Les gens de Vernon—Lake Country—Monashee ne m'ont pas envoyé ici pour gérer le déclin. La mission qu'ils m'ont donnée consiste à me battre pour la croissance et à rétablir la confiance dans la promesse canadienne, une promesse qui n'a rien d'abstrait. Pensons au père de famille qui pourra retourner travailler dans la scierie qui reprendra ses activités. Pensons au jeune entrepreneur qui pourra ouvrir sa cidrerie artisanale sans crouler sous la paperasse fédérale. Pensons aussi aux touristes qui pourront facilement retourner au parc Silver Star et dans la région de Shuswap parce que les infrastructures seront à la hauteur. Pensons aux familles qui pourront aller pagayer sur un lac ou profiter d'un feu de camp, parce que leur localité n'aura pas été emportée par la centralisation urbaine. C'est tout cela que je défends, pas le discours d'Ottawa et les paroles creuses. Je défends un Canada qui croit de nouveau en lui-même.
Les Canadiens en ont assez que le gouvernement dépense plus, mais soit moins efficace, et qu'il les fasse sentir coupables parce qu'ils veulent réussir. Ils en ont assez de voir des occasions leur échapper pendant que leurs dirigeants sont à l'abri, qu'ils se protègent et qu'ils font fi des dures réalités. Comme l'a écrit C.S. Lewis, nous aspirons tous au progrès, à condition que le progrès nous rapproche de nos objectifs. Quand on fait fausse route, pour progresser, il faut d'abord faire demi-tour et revenir sur le bon chemin. Or, nous sommes sur le mauvais chemin. Il est temps d'adopter une nouvelle approche. Ma circonscription et notre pays sont prêts à renouer avec la prospérité.
Je ne m'exprime pas en tant que cynique, mais en tant que réaliste qui espère que le Canada pourra se montrer à la hauteur des circonstances, qu'il pourra être un pays où la prospérité est méritée et non pénalisée, où la beauté naturelle va de pair avec la force économique, où nous sommes fiers de notre identité dont nous ne cherchons pas à nous excuser. Je tiens à ce qu'une chose soit claire pour tous ceux qui nous écoutent dans cette enceinte et partout au Canada. Je ne suis pas ici pour semer la division par pur plaisir. Je suis ici pour aider les Canadiens à se rapprocher du meilleur avenir possible, où chaque ressource, chaque collectivité et chaque famille est libre de s'épanouir.
J'invite en particulier mes amis libéraux à mettre de côté le révisionnisme économique et les doubles discours idéologiques, et à se joindre à nous pour prendre des mesures concrètes afin de redonner au Canada la place qui lui revient en tant que chef de file mondial quant à la prospérité fondée sur les ressources. Lorsque les libéraux parlent de faire du Canada une superpuissance énergétique, accompagnons cela de gestes et non de faux-fuyants pour tenter d'expliquer pourquoi c'est impossible. Les slogans creux ne suffisent pas. Les pipelines sont essentiels. Nous leur demandons de travailler avec nous pour rebâtir le secteur forestier afin que les travailleurs forestiers cessent de s'inquiéter au sujet de leur prochain chèque de paie. Il faut collaborer à la mise au point de réformes minières sensées qui respectent à la fois l'environnement et les gens qui gagnent leur vie grâce à ces ressources. Surtout, reconnaissons que nos différences sont beaucoup plus modestes que les rêves que nous partageons.
Que l'on soit membre d'une famille qui exploite un petit restaurant à Lake Country, que l'on travaille pour une coopérative forestière à Cherryville, et quelle que soit notre allégeance politique, nous voulons, comme tous les Canadiens, de bonnes écoles, des quartiers sécuritaires et des collectivités stables. Tous les Canadiens veulent pouvoir regarder leurs enfants dans les yeux et leur dire que demain sera meilleur qu'aujourd'hui. Arrêtons de faire semblant et mettons-nous au travail pour atteindre cet objectif.
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Monsieur le Président, c'est pour moi un honneur de me trouver dans cette enceinte et de parler du discours du Trône. Étant donné que je m'exprime pour la première fois lors de la législature actuelle, j'aimerais prendre un instant pour remercier les électeurs de Sentier Carlton—Eagle Creek de m'avoir accordé leur confiance et de m'avoir permis de les représenter à Ottawa. C'est pour moi un véritable honneur, et je prends cette tâche très au sérieux.
Personne n'arrive ici seul, et je souhaite remercier mon équipe et les bénévoles qui ont travaillé dur tout au long de la campagne. Enfin, je tiens à remercier mon époux, Milton, et tous les membres de ma famille, qui n'ont jamais cessé de m'épauler.
J'ai également une pensée pour toutes les personnes qui ont été déplacées en raison des feux qui sévissent en Saskatchewan et au Manitoba, ainsi que pour celles qui se battent avec acharnement pour préserver la sécurité de ces communautés.
Les habitants de ma circonscription et, en fait, de la Saskatchewan, ont massivement voté pour l'espoir et le changement. Ils ont compris que notre pays ne prospérerait pas avec les mêmes mauvaises politiques libérales. Le a promis du changement, un gouvernement libéral différent et une approche plus sérieuse, mais nous ne sommes pas bien partis. Il s'avère que les choses ne sont pas si différentes après tout, à commencer par le fait que le premier ministre a nommé les principaux ministres de M. Trudeau aux postes les plus élevés de son Cabinet.
Tout de suite après leur assermentation, ses ministres ont fait des déclarations réfutant les différentes politiques qu'il avait défendues durant la campagne. Par exemple, le a affirmé qu'aucun pipeline ne serait construit, et le a déclaré qu'il avait l'intention de veiller à ce que le prix des logements ne baisse pas. Il n'est pas de bon augure que, pendant que les Canadiens sont aux prises avec le problème du coût de la vie et que les entreprises sont confrontées à l'incertitude, les ministres libéraux veuillent supprimer la plus grande industrie du pays et empêcher les jeunes Canadiens d'accéder au marché de l'immobilier.
Les députés se souviendront d'avoir entendu le déclarer pendant la campagne électorale qu'il vaut mieux avoir un plan que pas de plan du tout. Les Canadiens s'attendaient, à juste titre, à ce que ce plan soit présenté dans le discours du Trône, puis dans un budget. Cependant, une fois la campagne électorale derrière lui, le premier ministre a annoncé qu'il attendrait jusqu'à l'automne. Son plan et la reddition de comptes qui découle de l'examen minutieux du budget d'un gouvernement sont donc remis à plus tard. Nous nous retrouvons ainsi avec un discours du Trône rempli de demi-mesures, aucun budget et un budget principal des dépenses qui renferme plus de dépenses que sous M. Trudeau, soit 8 % de plus.
Pendant la campagne électorale, le a déclaré que, bien qu'il ait été conseiller économique de M. Trudeau, il serait différent; il réorienterait le gouvernement vers une plus grande responsabilité financière. C'était même clairement indiqué dans le discours du Trône: « Dans toutes ses actions, le gouvernement sera guidé par une nouvelle discipline fiscale : dépenser moins, pour que les Canadiens puissent investir plus. » Cependant, à peine cette promesse de responsabilité financière avait-elle franchi ses lèvres qu'elle était déjà rompue. Nous voyons maintenant que les dépenses des années Trudeau se poursuivront sous le premier ministre actuel.
Le budget principal des dépenses a été publié la semaine dernière et montre que le gouvernement y demande de dépenser près d'un demi-billion de dollars dans son premier projet de loi de dépenses. Comment les libéraux peuvent-ils garder leur sérieux et prétendre être financièrement responsables, tout en présentant un projet de loi de dépenses qui dépassent même les dépenses proposées par Trudeau l'an dernier? Dans ce demi-billion de dollars, le gouvernement a réservé 26 milliards pour les consultants. C'est là une hausse de 11 % des dépenses affectées à ces derniers.
Lors de la dernière législature, les conservateurs ont mis au jour ce pour quoi les libéraux ont payé : des consultants qui s'en sont mis plein les poches au moyen d'une double rémunération et de factures frauduleuses tout en livrant, en fin de compte, un travail de piètre qualité qui aurait pu être fait à l'interne par les fonctionnaires. Il se peut que les milliards supplémentaires soient dus à la nouvelle liste d'initiés libéraux que le nouveau amène avec lui et qu'il a connus à ses fonctions antérieures.
Dans le cadre du scandale d'ArriveCAN, un cabinet de consultants a facturé des dizaines de millions de dollars pour construire une application simple, mais il n'a aucunement fait le travail, travail que des programmeurs ont pu accomplir en une seule fin de semaine. On sait qu'environ 60 millions de dollars ont été dépensés pour cette application; il se peut même que le chiffre véritable soit plus élevé, mais, comme les livres ont été mal tenus, la vérificatrice générale n'a pas pu le confirmer, de sorte que nous ne connaîtrons jamais la vérité.
Nous savons aussi que McKinsey, un des cabinets d'experts‑conseils préférés des libéraux, a bénéficié d'un traitement préférentiel qui lui a valu d'obtenir 100 millions de dollars de contrats gouvernementaux. Les libéraux ont eu recours à une offre à commandes principale et nationale, sorte de contrat qui est d'habitude réservé à des fournisseurs assurant un service spécialisé auquel les ministères ont besoin d'accéder. Quand la vérificatrice générale a examiné ces contrats, elle a constaté que McKinsey n'aurait pas dû obtenir un accès spécial aux contrats du gouvernement.
Dans le discours du Trône, le a aussi promis de travailler avec les peuples autochtones pour repérer des projets d'intérêt national et en accélérer la réalisation. Étant donné les antécédents du gouvernement libéral relatifs à l'approvisionnement auprès des Autochtones, je crois que ce sera là une autre promesse en l'air.
Dans son étude de la stratégie d'approvisionnement auprès des entreprises autochtones, le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires a constaté que le gouvernement ne vérifiait pas l'identité autochtone des entreprises. Des témoins représentant des groupes et des entreprises autochtones ont fait valoir que la majeure partie des fonds destinés à ce programme allaient à des entreprises non autochtones qui se faisaient passer pour des entreprises autochtones. Les libéraux ont permis cet abus en faisant fi des règles et en fermant les yeux sur l'absence de dirigeants autochtones ou sur l'appropriation de l'identité autochtone lors de l'octroi de contrats de plusieurs millions de dollars. Le gouvernement n'a pas été en mesure d'expliquer pourquoi il n'avait pas veillé à ce que les programmes destinés aux personnes et aux entreprises autochtones leur profitent réellement.
Bien que le déclenchement des élections ait interrompu cette étude, les problèmes persistent et doivent être réglés, surtout si le gouvernement a l'intention d'accélérer la mise en œuvre de grands projets dans tout le pays. Cela nous amène à la promesse faite dans le discours de créer un « nouveau Bureau des grands projets fédéraux ».
L'imitation est vraiment la plus sincère des flatteries. En 2007, le gouvernement Harper a créé le Bureau de gestion des grands projets. À l'époque, ce bureau avait pour objectif d'améliorer la coordination au sein du régime de réglementation canadien en offrant à l'industrie un guichet unique et efficace pour l'accès au processus fédéral. Il prévoyait également l'intégration des exigences de consultation de la Couronne auprès des collectivités autochtones dès le début du processus. Cela démontrait encore une fois la détermination du gouvernement Harper à consulter et à écouter les Canadiens, en particulier ceux qui sont les plus directement touchés par les projets de mise en valeur des ressources, tout en respectant les normes environnementales de calibre mondial du Canada. Cela vous dit quelque chose?
Cependant, comme cela fait 10 ans qu'un gouvernement libéral hostile au développement nous dirige, le Canada est devenu dépendant et vulnérable face aux États‑Unis. Sans un engagement à supprimer le plafond de production imposé aux Canadiens, à abroger les projets de loi et et à supprimer la taxe fédérale sur le carbone pour les industries, cette proposition n'est qu'une autre promesse vide de sens.
En conclusion, les promesses faites dans le discours du Trône ne correspondent pas aux actions des libéraux. Tout en promettant de faire preuve d'une plus grande discipline budgétaire, ils augmentent les dépenses. Tout en promettant de définir une nouvelle relation avec les États‑Unis, ils abandonnent les droits de douane de rétorsion et laissent les États‑Unis délocaliser des emplois hors du Canada. Tout en promettant de faire du Canada une superpuissance énergétique, les ministres libéraux insistent pour qu'on ne construise pas de pipelines et qu'on laisse le pétrole et le gaz du Canada dans le sol. Alors que le a promis de réduire les coûts du logement, son a l'intention de maintenir les prix des maisons à des niveaux records.
Les libéraux reviennent déjà sur leur parole dès les premiers jours de la session. Malheureusement pour les Canadiens, le soi-disant nouveau gouvernement libéral ressemble beaucoup à l'ancien. Après 10 ans de dépenses élevées qui ont alimenté l'inflation et la crise de l'accessibilité, les Canadiens demandent de la rigueur budgétaire et un gouvernement qui utilisera leurs impôts de façon responsable.
Les Canadiens peuvent compter sur les conservateurs pour s'acquitter quotidiennement de leur devoir, défendre leurs intérêts, lutter pour du changement et rétablir l'espoir.
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Monsieur le Président, la toge de vos nouvelles fonctions vous va très bien. Chose certaine, vous avez travaillé très fort, et je me réjouis que vous occupiez le fauteuil. Je vous félicite, ainsi que les membres de votre famille. Je suis certaine qu'ils sont très fiers de ce que vous faites.
Je partagerai mon temps de parole avec le nouveau député de , à la suite du départ à la retraite de l'ancien ministre Lawrence MacAulay. Après tant d'années où M. MacAulay a représenté cette circonscription avec brio, lorsque nous entendons « Cardigan », nous pensons automatiquement à lui. Je lui souhaite une bonne retraite.
C'est un honneur pour moi de prendre la parole pour la première fois en cette 45e législature. Je tiens aussi à remercier les habitants de Humber River—Black Creek de m'avoir réélue pour que je les représente encore une fois à la Chambre. Comme je suis arrivée ici après une élection partielle en 1999, j'en suis à mon 10e mandat à la Chambre, si je ne me trompe pas. C'était un immense honneur à l'époque et ce l'est toujours aujourd'hui. Je dois admettre que c'est un exploit. Je ne sais pas trop comment je m'en suis sortie pendant toutes ces années, mais nous y sommes de toute évidence arrivés.
Je tiens à remercier Sa Majesté le roi Charles III d'avoir prononcé le discours du Trône. Je vais en citer un extrait, car je pense qu'il témoigne bien de ce que nous ressentons tous aujourd'hui et de l'orientation que nous voulons prendre:
Il nous faut confronter la réalité : depuis la Deuxième Guerre mondiale, notre monde n'a jamais été aussi dangereux et instable. Le Canada fait face à des défis qui, dans nos vies, sont sans précédent.
Nombreux sont les Canadiens et les Canadiennes qui sont angoissés ou inquiets en raison des changements radicaux qui se trament dans le monde. S'il est vrai que les changements en profondeur sont toujours déstabilisants, ils offrent également des occasions exceptionnelles.
C'est une occasion pour nous tous qui avons le privilège d'être députés à la Chambre des communes. Sa Majesté a ajouté:
L'occasion de voir grand et de poser des gestes encore plus grands. L'occasion, pour le Canada, d'entreprendre la plus vaste transformation de son économie depuis la Deuxième Guerre mondiale. Un Canada en confiance, qui a accueilli de nouveaux Canadiens et de nouvelles Canadiennes, dont certains provenant de zones de conflit parmi les plus difficiles dans le monde, peut saisir ces occasions en sachant que sa population peut s'offrir ce qu'aucune puissance étrangère ni aucun continent ne pourra jamais lui enlever. Et que, en respectant les valeurs qui lui sont propres, le Canada peut se forger de nouvelles alliances et une nouvelle économie au service de toute sa population.
Je pense que, comme en font foi ces observations, le discours a très bien cerné les sentiments des Canadiens. Ils sont nerveux et angoissés. Chaque fois qu'on allume la télévision, on ne sait jamais vraiment ce que notre voisin du Sud va dire.
Je pense qu'il faut absolument profiter de l'occasion que le savoir-diriger du nous offre manifestement. C'est l'occasion de nous serrer les coudes et, pour tous les députés à la Chambre, de travailler de concert pour ouvrir aux Canadiens les meilleures perspectives possibles afin que le pays puisse croître et devenir ce que nous espérons qu'il deviendra, mais nous devons travailler ensemble. Sinon, nous n'atteindrons pas nos objectifs. Je continue de demander que nous travaillions main dans la main et que nous fassions passer les Canadiens et le pays en premier, coûte que coûte.
Aujourd'hui, je lance bien sûr ce message pour parler des objectifs et de l'unité du Canada. Nous sommes à la croisée des chemins, et la conjoncture nous est favorable. Le gouvernement est là pour réitérer son engagement à donner forme au Canada d'aujourd'hui et de demain, en concertation avec tous mes collègues à la Chambre.
En tant que nation, nous devons continuer d'avancer sur la voie de la vérité et de la réconciliation. Nous avons accompli un travail énorme sous le premier ministre précédent, et il faut le poursuivre afin d'ancrer notre avenir dans la justice et le respect des Autochtones. Le Canada est fièrement multiculturel, bilingue et démocratique. La circonscription de Humber River—Black Creek, que j'ai l'honneur de représenter, est l'une des plus diversifiées. Les familles qui y vivent, venues des quatre coins du monde et parlant des dizaines de langues, vivent ensemble en se bâtissant une nouvelle vie. Chacune apporte sa culture, qui vient renforcer le Canada et notre communauté.
Nous éliminerons les obstacles au commerce international et nous lancerons des projets d'infrastructure nationaux grâce à une économie canadienne unifiée. Je souhaite à tous les premiers ministres provinciaux et au énormément de chance et de conviction aujourd'hui, alors qu'ils s'apprêtent à déterminer non seulement quels projets transformateurs sont vraiment importants pour d'autres régions du Canada, mais aussi la façon dont nous allons travailler ensemble pour les réaliser.
À mon arrivée ici, il y a près de 25 ans, j'ai dirigé un groupe de travail. Dans le rapport qu'il a produit en 2001, ce groupe de travail recommandait notamment d'éliminer les barrières interprovinciales, car il s'agissait manifestement d'un obstacle majeur à la prospérité de toutes les provinces. Pourtant, voilà où nous en sommes en 2025. Il a fallu que notre voisin du Sud nous fasse des menaces pour que nous cherchions enfin à éliminer ces obstacles interprovinciaux. À cette croisée des chemins, je souhaite bonne chance à tous les premiers ministres provinciaux.
Grâce au nouveau programme « Maisons Canada » du gouvernement, nous allons augmenter l'offre de logements abordables, réduire les coûts de développement, et favoriser la construction modulaire novatrice. Comme beaucoup de mes collègues, j'ai reçu beaucoup de renseignements sur le dossier du logement. En ce qui concerne les maisons préfabriquées, il est possible d'en construire quelques-unes en un mois. Afin d'aller de l'avant dans ce dossier, il est essentiel d'examiner comment changer la manière de faire les choses, de réduire les formalités administratives dont nous avons tous parlé.
Le Canada est un chef de file mondial dans les domaines de l'énergie propre, des métiers spécialisés et de l'innovation, ainsi que des relations internationales, et de la sécurité publique, qui sont tous des thèmes d'une importance capitale pour l'avenir.
Pour protéger notre souveraineté, nous allons réinvestir dans les Forces armées canadiennes. Les investissements fédéraux dans la GRC et la sécurité nationale doivent être une priorité pour la Chambre, alors que nous allons de l'avant pour protéger notre souveraineté et la population canadienne. Toutefois, la sécurité publique ne se limite pas aux services de police; il s'agit également d'une question de prévention, de confiance, et de renforcement des liens communautaires.
Nous renforçons nos lois afin qu'il soit beaucoup plus difficile pour les récidivistes d'obtenir la mise en liberté sous caution. Nous réformons la réglementation sur les armes à feu en renforçant les dispositions de signalement d'urgence et de signalement préventif et en révoquant les permis des personnes qui ont des antécédents de violence ou qui ont déjà fait l'objet d'une ordonnance préventive. Nous entendons beaucoup trop parler de la violence familiale dans nos collectivités et nous devons consacrer beaucoup plus de temps et d'attention à cette question.
Nous allons plafonner la croissance du budget de fonctionnement à moins de 2 % et équilibrer le budget de fonctionnement d'ici trois ans. C'est un objectif très ambitieux, mais à mon avis, il serait très important pour nous tous de l'atteindre.
Nous allons réduire le gaspillage. Quel gouvernement ne dit pas cela? Nous allons néanmoins réduire les doubles emplois et utiliser la technologie pour améliorer la prestation des services dans l'ensemble du secteur public. Les nouvelles technologies nous offrent les meilleures possibilités d'y arriver.
J'espère sincèrement que ce ne sont pas que des mots. Je fais de la politique depuis de nombreuses années, et il me semble avoir entendu constamment la même chose de la part de tous les gouvernements, et même des élus municipaux. C'est vraiment difficile à faire. C'est l'un des problèmes qui m'ont poussée à quitter le niveau municipal pour le niveau fédéral: il était frustrant d'essayer de réduire le gaspillage et les coûts, mais de ne pas avoir les revenus pour offrir les services nécessaires.
Ensemble, nous pouvons bâtir un Canada plus fort, plus sécuritaire et plus uni.
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Monsieur le Président, c'est un honneur de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui, au nom des habitants de Cardigan, à l'Île‑du‑Prince‑Édouard. Je les remercie de la confiance qu'ils m'ont accordée et je leur assure que je suis ici pour travailler pour les gens de ma circonscription, peu importe pour qui ils ont voté. Je tiens à prendre un moment pour remercier ma famille: mon épouse Catherine, mon fils Alex et toute ma famille élargie, qui ont pris la relève en s'occupant du travail que je fais depuis 38 ans en tant que producteur laitier. Ils m'ont donné la possibilité de réaliser le rêve de toute une vie en représentant les habitants de Cardigan.
Je tiens également à saluer et à remercier mon prédécesseur, l'honorable Lawrence MacAuley, qui a représenté la circonscription de Cardigan pendant plus de 36 ans, m'obligeant ainsi à attendre avant de réaliser le rêve de ma vie. Sur une note plus sérieuse, il est évident que toute la circonscription de Cardigan a bénéficié de son excellent travail et de l'engagement dont il a fait preuve au cours de ses années en tant que député.
J'invite tous mes collègues de la Chambre à visiter l'Île‑du‑Prince‑Édouard pour soutenir le tourisme au Canada cette année. Qu'il s'agisse de nos magnifiques plages, de nos terrains de golf réputés, de nos fruits de mer de calibre mondial ou de la riche vie culturelle de la province, il y en a pour tous les goûts à l'Île‑du‑Prince‑Édouard. Nos collectivités dynamiques et résilientes sont prêtes à accueillir les gens et à leur faire découvrir l'hospitalité sincère qui fait de notre île un endroit vraiment unique.
En tant que député de Cardigan, je suis attaché à nos valeurs communes que sont la communauté, la famille, le travail et l’équité. C’est avec fierté et espoir que je prends la parole aujourd’hui, car le discours du Trône prononcé la semaine dernière propose une approche audacieuse et ambitieuse, mais pratique, pour bâtir un Canada fort d’un océan à l’autre.
Le plan du gouvernement relève les grands défis de notre époque avec clarté et compassion. Il repose sur des décisions éclairées et accorde la priorité à l’abordabilité, à l’unité nationale, à la croissance des énergies propres, à la réconciliation et à la création de débouchés dans les régions rurales. Au-delà de la capacité de suivre le rythme du changement, les gens de Cardigan trouveront dans ce plan des occasions de façonner leur avenir et de prendre en main leur destin.
Mes électeurs me parlent surtout du coût de la vie, comme ces jeunes familles qui essaient d’acheter leur première maison à Montague et ces aînés de Morell qui tentent d’équilibrer leur budget malgré l’augmentation du prix de l’épicerie et des médicaments sur ordonnance. C’est pourquoi j’appuie fortement les mesures du gouvernement visant à réduire le coût de la vie et à la rendre plus abordable.
L’élimination de la taxe sur le carbone va aider nos pêcheurs et nos agriculteurs à être plus concurrentiels, car elle va réduire les coûts de transformation et de transport de leurs produits. Cette baisse profitera aussi à tous les autres résidants sous la forme d'une diminution du prix des carburants. La suppression de la TPS pour les acheteurs d’une première maison d’un million de dollars ou moins se traduira par des économies qui pourront atteindre 50 000 $. Dans les régions rurales de l’Île-du-Prince-Édouard, cela change vraiment la donne.
Nous maintenons des programmes clés, comme les services de garderie, l'assurance médicaments et le nouveau régime de soins dentaires, qui aident maintenant des millions de Canadiens, dont des milliers de personnes dans Cardigan. Nous allons également réduire l'impôt sur le revenu d'environ 22 millions de Canadiens. Ce sont là des mesures concrètes que le gouvernement prend pour réduire le coût de la vie au quotidien pour toutes les personnes et toutes les familles au Canada.
Le logement est un des plus gros casse-têtes des jeunes Prince-Édouardiens. Ils se butent à des obstacles réels quand ils veulent louer un logement ou économiser pour une mise de fonds. Le gouvernement a pris d'importantes mesures en matière de logement. Nous créerons le programme Maisons Canada, dont la mission sera d'accélérer la construction de logements abordables. Nous investirons dans les maisons préfabriquées et modulaires, un domaine dans lequel l'Île-du-Prince-Édouard pourrait être un chef de file compte tenu de sa main-d'œuvre qualifiée, et nous réduirons les redevances d'aménagement municipal pour les logements multifamiliaux, ce qui facilitera la construction de logement là où on en a besoin.
Ce n'est pas uniquement un programme de logement, c'est un plan de création d'emplois et de croissance pour le Canada. En augmentant la construction de logements, nous pouvons former et soutenir la prochaine génération de travailleurs qualifiés à l'Île-du-Prince-Édouard. Nous collaborerons avec les établissements d'enseignement, comme le collège Holland, les syndicats et les employeurs de toute la province, afin d'aider les Prince-Édouardiens à accéder à la formation et aux compétences qui leur permettront de profiter de ces circonstances favorables.
La volonté de créer une économie unifiée au Canada est l'un des éléments les plus emballants du discours du Trône; elle aura des retombées positives dans tous les domaines de croissance. Chaque année, les barrières commerciales interprovinciales coûtent jusqu'à 200 milliards de dollars à l'économie canadienne. Ces barrières ont des répercussions directes sur les débouchés des agriculteurs, des pêcheurs et même des brasseurs artisanaux de Cardigan. Le plan visant à éliminer tous les obstacles fédéraux au commerce intérieur et à la mobilité de la main-d'œuvre d'ici la fête du Canada représente un gain majeur pour l'Île-du-Prince-Édouard, et j'espère que cela inclura la réduction des péages sur le pont de la Confédération et les services de traversier de la côte atlantique afin de rendre toutes les industries de l'Île-du-Prince-Édouard plus compétitives à l'heure où nous cherchons à établir de nouvelles alliances commerciales dans tout le Canada et dans le monde entier.
La création d'un bureau des grands projets fédéraux devrait réduire de cinq à deux ans les délais d'approbation. Dans le contexte des projets d'infrastructure comme le réseau électrique proposé pour la région de l'Atlantique, les projets d'énergie propre comme l'énergie éolienne ou solaire et le soutien à un corridor énergétique, cela signifie une mise en chantier plus rapide, la création d'emplois et des résultats en temps opportun.
Le programme commercial renouvelé du gouvernement devrait également créer des débouchés à l'exportation pour les produits de l'Île-du-Prince-Édouard, des pommes de terre aux fruits de mer en passant par les innovations en biosciences. Il est question d'un agrandissement du port et d'une nouvelle installation pour l'exportation des produits de l'Île-du-Prince-Édouard. Ces projets pourraient se traduire par des emplois concrets dans les pôles locaux de ma circonscription, notamment à Stratford, Souris, Georgetown et Montague.
Je représente une circonscription qui repose sur nos industries primaires, à savoir l'agriculture et la pêche. Notre gouvernement protégera la gestion de l'offre, qui est essentielle pour les producteurs laitiers comme moi et les producteurs d'œufs et de volaille. Nous appuierons nos producteurs alimentaires et veillerons à ce que nous ayons tous accès à des aliments frais, sains et locaux. Nous reconnaîtrons que l'agriculture n'est pas seulement un moteur économique, mais aussi un élément clé de notre identité nationale. Nous pouvons également soutenir d'autres initiatives, notamment les coopératives communautaires de pêche au homard et les pratiques agricoles durables. Ces mesures qui assureront la durabilité et la rentabilité de nos industries primaires leur permettront ainsi d'atteindre la stabilité économique.
Compte tenu des répercussions climatiques et de l'incertitude des marchés, la stabilité de ces secteurs est vitale. Nous créons la stabilité en investissant dans l'agrotechnologie et les infrastructures de transformation. Notre gouvernement doit également continuer à financer les petits ports de plaisance pour leur permettre de faire les réparations et le dragage nécessaires en raison des phénomènes météorologiques de plus en plus violents et de la réduction du couvert de glace. Sans couvert de glace, les côtes sont exposées aux courants marins tout au long de l'hiver, ce qui entraîne une accumulation de limon dans tous nos ports.
Les effets des changements climatiques ne sont pas abstraits pour les habitants de l'Île-du-Prince-Édouard. Nous devons préconiser des programmes qui récompensent l'utilisation des terres respectueuse du climat, qui protègent les côtes et qui financent la résilience climatique. Le plan de notre gouvernement prévoit notamment d'encourager la création et la durabilité des parcs nationaux et urbains et des zones marines protégées ainsi que la transition du Canada vers une énergie propre, domaine dans lequel l'Île-du-Prince-Édouard est un chef de file. Ces mesures soutiendront les initiatives locales de conservation et les secteurs de croissance propre dans l'est de l'Île-du-Prince-Édouard. Notre tradition de service et d'unité perdure alors que nous faisons face ensemble à l'incertitude. Nous devons tirer les leçons de notre histoire afin de construire un avenir meilleur pour les générations futures.
Depuis des générations, dans un esprit d'unité, les régions rurales de l'Île‑du‑Prince‑Édouard accueillent de nouveaux arrivants. L'économie de Cardigan dépend des compétences des travailleurs locaux et des nouveaux arrivants. Cependant, devant les pressions accrues sur le logement, l'éducation et les services de santé, la décision du gouvernement de rééquilibrer les filières d'immigration tout en investissant dans l'aide à l'établissement et à la formation des nouveaux arrivants est une approche responsable du soutien aux collectivités, car nos industries rurales ont besoin d'un accès continu à un programme de travailleurs étrangers temporaires. Nous devons veiller à ce que les gens soient traités équitablement et à ce que les voies d'intégration soient sources de vitalité durable pour les collectivités.
Le discours du Trône réaffirme à juste titre notre engagement envers la réconciliation avec les Autochtones, le soutien aux deux langues officielles et le maintien d'institutions axées sur la culture, comme la CBC/Radio-Canada. Grâce à la présence de la CBC dans la région de l'Atlantique, on peut faire entendre nos récits, notre musique et nos préoccupations; elle est essentielle au maintien des liens dans les collectivités rurales. Dans la circonscription de Cardigan, nous travaillons en étroite collaboration avec la Première Nation d'Abegweit pour soutenir la réconciliation. Dans le discours du Trône, le gouvernement s'engage à promouvoir la réconciliation en doublant le Programme de garantie de prêts pour les Autochtones, qui sera porté à 10 milliards de dollars, ce qui permettra aux collectivités de participer à de grands projets.
Au fond, les habitants de l'Île‑du‑Prince‑Édouard sont pragmatiques. Nous connaissons la valeur de l'argent et nous attendons de notre gouvernement qu'il adopte la même approche pragmatique en matière de dépenses. Le discours du Trône fixe un objectif ambitieux, à savoir faire passer les dépenses de fonctionnement annuelles du gouvernement de 9 à 2 %. Parallèlement, il protège les transferts aux provinces, aux particuliers et aux collectivités. Il exige des investissements intelligents, pas des compressions irresponsables. En réduisant le double emploi et en utilisant la technologie, le gouvernement vise à améliorer les services tout en maîtrisant les coûts, philosophie qui trouverait écho dans tous les foyers de l'Île‑du‑Prince‑Édouard.
Le discours du Trône est plus qu'un document fédéral. C'est un plan d'action qui nous indique comment nous pouvons renforcer le Canada en donnant plus d'autonomie à des circonscriptions électorales comme la mienne. Il reconnaît que des endroits comme Cardigan ne sont pas en marge de la nation, mais qu'ils en sont un élément essentiel. Avec des mesures en matière d'abordabilité, de logement, d'emploi, de réconciliation et de durabilité, ce plan est fidèle aux espoirs et aux aspirations des citoyens que je suis fier de représenter, des citoyens qui se lèvent tôt, qui ne ménagent pas leur peine et qui sont profondément attachés à leur milieu.
En tant que député, je travaillerai sans relâche chaque jour pour veiller à ce que notre plan soit mis en œuvre d'une manière qui tienne compte des priorités de notre île, à ce que nos projets soient financés, à ce que nos voix soient entendues et à ce que notre avenir soit garanti. Bâtissons une circonscription de Cardigan qui déborde de possibilités. Travaillons ensemble pour écrire le prochain chapitre de...
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Monsieur le Président, c'est pour moi un honneur et un privilège de m'exprimer pour la première fois dans cette Chambre historique en tant que député de Vaughan—Woodbridge.
Je suis certain que comme moi, les députés de tous les partis ont été impressionnés la première fois qu'ils se sont assis dans cette enceinte, qui est le symbole même de notre démocratie. C'est dans cette enceinte qu'on a débattu des questions qui ont modelé notre nation, qu'il s'agisse de notre politique nationale, de la crise de la circonscription en 1917, des pipelines en 1956, du drapeau canadien ou du libre-échange. Je suis certain que nombre d'entre vous seront d'accord pour dire que ce sentiment initial laisse instantanément place à une compréhension de la responsabilité que les députés ont envers les électeurs des collectivités qu'ils représentent.
Je tiens à remercier sincèrement les résidents de Vaughan—Woodbridge de m'avoir permis de les représenter dans cette enceinte. Ce siège à la Chambre est le leur.
Notre circonscription est dynamique, et près de la moitié de ses résidants revendiquent fièrement leurs origines italiennes, ce qui fait de notre collectivité l'un des plus grands pôles italiens du Canada. Notre circonscription compte également un nombre croissant de Vietnamiens, de Pendjabis et de Chinois, entre autres. C'est une collectivité très cosmopolite. Des petites entreprises florissantes de l'avenue Woodbridge et de Weston Downs aux rues tranquilles d'Islington Woods, en passant par les quartiers en pleine expansion de Vellore et les festivals culturels animés qui illuminent nos étés, Vaughan-Woodbridge témoigne des valeurs canadiennes immuables que sont la foi, la famille, la collectivité et le travail acharné. Je m'engage à défendre leurs intérêts et à donner vie à leurs espoirs à la Chambre.
Je tiens à rendre hommage à la personne la plus importante dans ma vie, mon épouse, Maria. Son amour et sa force soudent notre famille, tandis que nous élevons nos deux belles filles, Abigail et Hanna, et notre nouveau-né, James. Comme les députés le savent bien, nos conjoints jouent un rôle essentiel dans notre travail de parlementaires. Ils portent un fardeau invisible de la vie publique, et Maria le fait avec grâce.
Je tiens à remercier mes parents, Debbie et Bruno, qui m'ont montré l'exemple en se comportant toujours en adultes et en m'enseignant l'importance de la responsabilité. Je tiens également à remercier mon défunt grand-père Nico pour son travail acharné et sa persévérance, et pour m'avoir appris à toujours être autonome. Mes grands-parents ont immigré de Trévise, en Italie, dans les années 1950. Ils ont choisi le Canada, terre d'avenir où l'on pouvait oser rêver. Ils ont travaillé dur et ont fait de ce pays le leur. Je suis très fier de mes origines italiennes.
J'aimerais offrir mes remerciements les plus sincères à chacun des bénévoles de mon équipe de campagne pour leur travail colossal et leur engagement envers les principes de notre parti, car cela nous a aidés à remporter une victoire décisive. Ces principes nous enseignent que le rôle du gouvernement n'est pas de créer des obstacles, mais de favoriser l'action. Pourtant, depuis presque une décennie, une réglementation excessive, des dépenses inutiles et des impôts trop élevés entravent les occasions et la liberté économiques.
Je m'appuie sur des principes comme la liberté individuelle, la responsabilité personnelle, un gouvernement aux pouvoirs limités et la primauté du droit. Ce ne sont pas des principes abstraits, car ils servent de fondements à une société où tous les Canadiens et Canadiennes peuvent prospérer à l'abri de l'ingérence du gouvernement, ce qui leur permet de façonner leur propre destin.
En tant qu'ex-dirigeant de l'industrie de l'acier, j'ai pu constater moi-même à quel point la bureaucratie étouffe les travailleurs et les petites entreprises. Je suis ici pour les défendre, pour réduire les formalités administratives, réduire les taxes et impôts injustes et m'assurer que le gouvernement travaille pour les gens au lieu de leur mettre des bâtons dans les roues. Le rôle du gouvernement est avant tout de créer les conditions qui permettent aux gens de réaliser le rêve canadien, de donner à tous les Canadiens la possibilité de satisfaire leurs ambitions, pas de leur nuire en appliquant un contrôle serré et centralisé des secteurs de l'économie canadienne et en s'immisçant dans toutes les sphères de la vie.
Les gens de ma circonscription ont été clairs: ils veulent que le gouvernement livre des résultats, pas qu'il fasse de beaux discours. C'est pour cette raison que le discours du Trône laisse beaucoup à désirer. Un des enjeux les plus importants pour les gens de ma région est la montée de la criminalité. Vaughan—Woodbridge est une circonscription où des familles élèvent leurs enfants, où chacun connaît le nom de ses voisins et où le sentiment d'appartenance est fort. La montée de la criminalité, alimentée par les politiques laxistes du gouvernement, mine le sentiment de sécurité auquel les familles de Vaughan—Woodbridge et de tout le pays ont droit.
Le gouvernement aurait pu affirmer dans le discours du Trône qu'il allait s'attaquer aux criminels et régler ce problème en abrogeant les mesures législatives nuisibles comme le projet de loi et le projet de loi . Il aurait pu s'engager à ajouter des peines minimales obligatoires pour les crimes graves et à mettre les intérêts des victimes devant ceux des criminels, mais il ne l'a pas fait.
Dans Vaughan—Woodbridge, les vols de voitures, les invasions de domicile et les introductions par effraction ne se comptent plus. Des propriétaires d'entreprise et leur personnel se sont fait braquer sous la menace d'une arme à feu, et il y a des femmes comme Sara, que j'ai rencontrée à Sonoma Heights et qui m'a confié que sa fille se sent toujours mal à l'aise de sortir seule la nuit. Les policiers de la région d'York font un travail exceptionnel et inlassable, mais la Chambre doit leur donner les outils nécessaires pour garder les criminels derrière les barreaux. En fait, nous avons l'obligation morale de le faire, car la sécurité des collectivités est à la base d'un Canada fort.
L'une des grandes priorités de mes concitoyens est le coût exorbitant de la vie qui frappe notre pays. Que ce soit lors de mes entretiens avec des travailleurs de la construction, lors de mon passage à Vici Bakery ou à Sweet Boutique ou lors d'une rencontre fortuite dans une épicerie locale comme Longo's, le message est le même: le coût de la vie est trop élevé et les gens, en particulier les jeunes, ont l'impression de ne pas pouvoir avancer.
Pendant la campagne, un jeune de 17 ans est venu me parler chez Fortinos. Il m'a dit qu'il ne pouvait pas voter, mais que son avenir était entre mes mains. Tout ce qu'il veut, c'est se marier, acheter une maison et fonder une famille. Il ne s'agit pas d'un rêve extravagant, mais de la promesse canadienne. Pourtant, pour beaucoup trop de jeunes, cela tient de l'utopie. Les idéaux ambitieux que sont l'accession à la propriété et le fait d'élever une famille ne devraient pas susciter des sentiments de frustration et de désespoir, car ils sont au cœur du contrat social dans un grand pays comme le Canada.
Nos jeunes sont notre avenir et, pendant trop longtemps, ils ont été ignorés. Le Canada doit les soutenir. Sinon, l'exode des cerveaux risque de se poursuivre, c'est-à-dire que nos jeunes talents vont quitter le Canada pour aller s'installer dans un autre pays où ils pourront en avoir plus pour leur argent et vivre la vie qu'ils souhaitent. Nous devons nous attaquer à ce problème rapidement si nous ne voulons pas tous en souffrir à long terme.
Le discours du Trône propose la création d'une toute nouvelle bureaucratie au lieu d'une réduction des formalités administratives qui ont fait grimper le coût des logements. Malgré l'arrivée d'un nouveau premier ministre et la nomination d'un nouveau Cabinet, le plan du gouvernement ressemble à la stratégie sur le logement de 90 milliards de dollars du gouvernement Trudeau, stratégie qui a fait doubler les prix en une décennie et qui a exclu les jeunes Canadiens du marché immobilier en raison des prix prohibitifs.
La semaine dernière, il a été révélé que le avait proposé de nouvelles dépenses gouvernementales d'un demi-billion de dollars sans présenter de budget en bonne et due forme, ce qui ne s'était pas vu depuis des décennies en dehors de la période de la COVID. Cela représente une augmentation de 8 % des dépenses fédérales, dont une part importante est consacrée à la bureaucratie, aux consultants et aux entrepreneurs.
En tant que parlementaires, nous avons pour rôle de servir les Canadiens. Le gouvernement propose une nouvelle structure bureaucratique chargée du logement ainsi qu'un demi-billion de dollars de nouvelles dépenses sans présenter de budget en bonne et due forme, ce qui détourne l'attention des besoins des Canadiens pour se concentrer sur l'alourdissement d'un appareil gouvernemental déjà gigantesque. Comme la session parlementaire doit faire relâche pour l'été dans moins de trois semaines, il reste peu de temps pour débattre et étudier en profondeur toutes les propositions importantes. Des questions cruciales comme le logement et la responsabilité financière restent ainsi en suspens.
Les Canadiens méritent mieux. Les conservateurs sont déterminés à accorder la priorité aux Canadiens et seraient prêts à siéger pendant l'été pour que ces questions soient traitées adéquatement, en privilégiant la reddition de comptes au lieu d'un programme précipité. Il est temps de prendre des mesures audacieuses.
Je conclus en citant John Stuart Mill: « La valeur d'un État à la longue, c'est la valeur des individus qui le composent [...] » Bâtissons un Canada où la fille de Sara se sent en sécurité, où ce jeune homme chez Fortinos a les moyens de s'acheter une maison et où toutes les familles de Vaughan—Woodbridge et d'ailleurs au pays peuvent s'épanouir. Je suis ici pour me battre pour eux et tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, je remercie les habitants de mon patelin, Kitchener‑Sud—Hespeler, qui m'ont donné l'occasion de prononcer aujourd'hui mon premier discours à la Chambre des communes du Canada. Je m'engage à ne jamais oublier que ce siège, c'est le leur, et à les servir fidèlement tant et aussi longtemps qu'ils jugeront bon de me laisser l'occuper.
Je ne serais pas ici aujourd'hui sans l'amour et le soutien de mon épouse, Simone. C'est une brillante médecin et scientifique qui m'a donné les cadeaux les plus précieux: nos enfants, Penelope et Felix. Six mois avant les dernières élections, elle a failli mourir en mettant Felix au monde. Elle a passé quelques jours aux soins intensifs sous respirateur artificiel. Elle est maintenant de retour à la maison, à Hespeler, et c'est la meilleure mère au monde pour nos deux enfants. Je devrais être là-bas avec eux. Ils sont ce qu'il y a de meilleur dans ma vie.
De plus, ce fut pour moi un plaisir et un honneur d'être médecin dans ma collectivité au cours des 13 dernières années. J'ai cogné à des milliers de portes pendant la campagne et l'une des questions qu'on me posait le plus souvent, une question que je me suis aussi posée, était de savoir pourquoi diable je me lançais en politique? N'étais-je pas heureux d'être médecin? Ma réponse est que, oui, j'aime mon travail de médecin, et c'est vrai, le pays a besoin de médecins. Cela dit il me faudra environ 10 minutes pour expliquer en détail ce qui m'a poussé à me lancer. C'est lié à ma personnalité et à l'identité de Kitchener; alors voici mon explication.
L'histoire de ma famille est une histoire semblable à celle de bien d'autres à Kitchener. La famille de mon père s'est établie dans la région à l'époque où cette dernière s'appelait encore Berlin, Ontario. La famille arrivait de ce qu'on appelle aujourd'hui l'Allemagne. Lorsque la guerre contre l'Allemagne a éclaté, une centaine d'années plus tard, comme bien des Allemands établis à Kitchener, mon grand-père Strauss s'est enrôlé dans les fusiliers royaux écossais. À l'époque, le nom de famille et la langue maternelle importaient peu s'il fallait prendre la défense de notre pays fort et libre. Si le Canada existe encore aujourd'hui, c'est que des Canadiens tirant leurs origines de partout dans le monde ont toujours été prêts à défendre les intérêts du Canada. Ils ont mis leur vie en jeu pour défendre les valeurs canadiennes, comme la vérité, la force et la liberté.
Quant à ma mère, elle est arrivée de la Yougoslavie communiste dans les années 1960 en tant que réfugiée roumaine. Mon père servait dans les forces aériennes et, en son absence, nous parlions roumain à la maison. Dans ma jeunesse, j'entendais mes grands-parents dire dans cette langue qu'ils étaient pauvres chez eux, mais je n'avais aucune idée de l'ampleur de cette pauvreté jusqu'à il y a environ 10 ans, quand je suis allé avec mon grand-père dans son minuscule village, aujourd'hui situé à la frontière entre la Serbie et la Roumanie. Pas moins de la moitié des maisons étaient condamnées. Le village était envahi par les chiens errants et la mauvaise herbe. Nous sommes allés à la maison où ma mère est née. Dans cette maison d'environ 400 pieds carrés aux planchers de terre battue, il y avait deux pièces: une chambre à coucher avec quatre lits, et une cuisine où se trouvaient deux autres lits. Neuf personnes dormaient dans ces six lits. En me retrouvant dans ce que je ne peux malheureusement décrire que comme un taudis, c'est là que j'ai compris avec stupeur toute l'importance de ce que le Canada avait donné à ma famille.
Mon grand-père est l'une des personnes les plus intelligentes et les plus travaillantes que j'ai rencontrées. Lorsqu'il est arrivé au Canada, il ne parlait pas du tout l'anglais, il n'avait qu'une 6e année et il avait ses deux fillettes avec lui. Après avoir travaillé pendant 6 mois dans une usine à 1,09 $ l'heure, il a pu acheter une maison de 5 chambres à coucher au centre-ville de Kitchener pour 20 000 $. Cette maison vaut maintenant 1 million de dollars. Il va sans dire que ce genre de possibilités n'existent plus dans notre pays aujourd'hui.
Mon beau-frère, qui est âgé de 28 ans, a récemment terminé ses études d'ingénieur en mécatronique à l'Université de Waterloo. Il n'a nul espoir de pouvoir acheter cette maison avec son salaire d'ingénieur. Qu'est-il advenu de cette possibilité? Je crois sincèrement que mon grand-père a la réponse à cette question. Il a dû faire trois ans de service militaire en Yougoslavie, et il m'a toujours dit qu'il avait aimé la vie dans l'armée. Ce n'est qu'il y a quelques années que j'ai eu la curiosité de lui demander pourquoi, s'il avait tant aimé l'armée, il était retourné à l'agriculture dans le village. Il m'a répondu: « Parce que, Matthew, il était impossible de décrocher une promotion tant qu'on ne se joignait pas au parti », c'est-à-dire le Parti communiste. J'ai dit: « Vous qui étiez un homme ambitieux, grand-père, pourquoi ne vous êtes-vous pas joint au parti? » Il a répondu: « Parce que, Matthew, quand on est membre du parti, si le parti dit que ceci est noir », et il pointait du doigt la nappe blanche, « alors on doit dire que ceci est noir, même si en réalité, c'est blanc. »
Mon grand-père s'était exprimé dans sa cinquième langue. Je jure qu'il n'a jamais lu 1984, de George Orwell, mais son explication correspondait en tout point à la scène du « deux et deux font cinq ». Je pense souvent à cette scène quand on me dit qu'un homme peut avoir une grossesse. Lorsque la vérité devient illégale, tout casse. Si l'on ne peut pas dire ce qui cloche avec le tracteur ou la digue ou l'hôpital ou le bureau des passeports, jamais on ne pourra rectifier la situation, et le problème va persister. Mon grand-père a refusé d'abandonner la liberté de dire la vérité et est retourné au village. Toutefois, quelques années plus tard, les exploitations agricoles ont toutes été socialisées, et la famine a fini par être si grave que mon grand-père a dû fuir.
J'ai entendu dans les universités des histoires sur le système de santé qui remontent à il y a 13 ans, et l'automne dernier, mon épouse, en proie à des saignements et souffrant de dépression post-partum, a passé six heures aux urgences en tenant dans ses bras un bébé de deux jours sans même qu'un médecin l'examine. Quand j'ai dit à l'infirmier au triage que j'allais emmener mon épouse à un autre hôpital dans la ville voisine, il a répondu: « Je vous en serais très reconnaissant, parce qu'il n'y a pas de place pour elle ici. » Quand une personne se rend aux urgences et qu'on la traite comme du bétail, comme c'est arrivé à mon épouse ce jour-là, elle n'a aucun recours. On est donc vraiment ravis que les gens aillent se faire soigner ailleurs.
Avec une agriculture socialisée, on se retrouve avec des files d'attente devant les soupes populaires. Or, des gens sont morts de faim alors qu'ils faisaient la queue devant des soupes populaires soviétiques. Avec des soins de santé socialisés, on se retrouve avec des files d'attente aux urgences, et je vous jure que des gens meurent dans les salles d'attente et dans les urgences aux quatre coins du pays en ce moment.
On pourrait penser que j'exagère et que j'entrevois le spectre du communisme là où il n'existe pas. Je souligne pourtant que nous venons de passer 10 ans avec un premier ministre qui, lorsqu'on lui a demandé quel gouvernement il admirait le plus, a déclaré que ce qu'il admirait le plus, c'était la dictature du Parti communiste chinois et qui, lorsque Fidel Castro est décédé, a encensé ce brutal dictateur communiste, en plus de toujours proposer davantage de socialisme, de planification centralisée et de déclarations autoritaires, mais moins de liberté de choix pour nous et nos familles, comme solution à tous les problèmes sociaux, y compris les soins dentaires, les services de garde, l'assurance-médicaments, les repas dans les écoles, les changements climatiques, etc.
Tout ce contrôle autocratique a atteint son paroxysme au cours de la pandémie. Les députés d'en face se sont carrément lancés dans le communisme. Ils ont enfermé les Canadiens chez eux. Ils ont gâché des mariages, des funérailles, des célébrations de Pâques, des bals de finissants et des fêtes de Noël. Ils ont fermé les frontières. Ils ont séparé des mères de leurs enfants et des frères de leurs sœurs. Ils ont privé la Chambre de ses droits historiques, ils ont dépensé 600 milliards de dollars de fonds publics sans budget et ils ont doublé la dette nationale pour payer des jeunes de 16 ans en bonne santé afin qu'ils restent assis dans leur sous-sol. À l'époque, comme aujourd'hui, ils ont fait tout cela au nom de la gestion de crise.
Des médecins, des professeurs et des journalistes qui ont dénoncé ces abus ont été pourchassés. Leurs licences et leurs emplois ont été menacés. Je le sais parce que cela m'est arrivé à l'Université Queen's, où j'enseignais. Jane Philpott, l'une des deux seules ministres à avoir dit la vérité sur le pouvoir de Justin Trudeau, m'a elle-même informé dans son bureau, celui qu'elle occupe en tant que doyenne, que l'administration était dans l'obligation de me harceler parce que j'avais « critiqué le gouvernement ». Je la cite textuellement.
Bien sûr, le premier ministre Trudeau et ses commissaires étaient à l'abri de tout cela. Il pouvait participer à des rassemblements de plus de cinq personnes si cela répondait à ses fins politiques, comme une manifestation pour George Floyd à Ottawa, et il l'a fait. Les libéraux se sont arrogé le pouvoir de censurer les nouvelles et de violer la liberté d'expression au nom de la lutte contre la mésinformation, tout en faisant la promotion de la mésinformation. Ils ont accordé de juteux contrats à leurs amis du milieu universitaire pour promouvoir leur mésinformation et ils ont versé des centaines de millions de dollars aux médias grand public pour promouvoir la version des faits du gouvernement. Ces trois institutions, c'est-à-dire le gouvernement, les médias et le milieu universitaire, ont des rôles importants à jouer dans la société pour se réglementer mutuellement. Cependant, dans le cadre du stratagème de corruption du gouvernement fédéral, ils se sont retrouvés dans la même situation que le boucher, le pâtissier et le fabricant de bougeoirs en mer dans la comptine anglaise; ils se sont retrouvés à mariner dans l'eau de bain les uns des autres.
Quand des Canadiens ordinaires sont venus à Ottawa pour dénoncer la violation de leur autonomie corporelle, de leur liberté de réunion et de leur liberté de circulation — des droits garantis par la Charte —, tous les membres du caucus libéral ont voté pour bafouer davantage leurs droits. Ils ont enfreint les articles 2 et 8 de la Charte en imposant la Loi sur les mesures d'urgence. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le juge Mosley de la Cour fédérale. Les libéraux ont bafoué les droits garantis par la Charte qu'ils prétendaient vénérer, puis ils en ont ri. L'actuelle , en particulier, a bien rigolé à ce sujet.
Si nous ne pouvons pas dire la vérité aux libéraux qui sont au pouvoir, tout continuera à se dégrader. C'est pourquoi je devais venir ici. Je refuse d'être un rouage de leur machine brisée. J'espère que cette noirceur a bel et bien disparu avec l'ancien premier ministre, et j'implore le nouveau de se tourner vers la lumière et de défendre les valeurs inscrites dans notre hymne national, soit la vérité, la force et la liberté. J'ai lu son livre. Il s'intitule Values, et j'ai le regret de dire à la Chambre que la liberté ne fait pas partie des valeurs dont traite le livre.
Le fait de déguiser les plans socialistes des libéraux en banquier aux bas bruns trompera peut-être certaines personnes, mais pas les communautés multiculturelles de Kitchener‑Sud—Hespeler. Ce sont les Roumains, les Albanais, les Polonais, les Ukrainiens, les Serbes, les Croates, les Lituaniens, les Vénézuéliens, les Chinois, les Somaliens et les Éthiopiens qui ont vécu sous un régime socialiste, qui reconnaissent ce qu'ils observent et qui n'aiment pas cela qui m'ont élu. Ils sont venus ici en quête de liberté, et pas n'importe quelle liberté, mais bien celles qui existent au Canada.
Ces libertés sont les nôtres, mais elles ne nous appartiennent pas en propre, et il ne nous revient pas de les balayer du revers de la main. Ces libertés ont été défendues à Runnymede et inscrites dans la Magna Carta. Elles ont été défendues lors des guerres civiles anglaises et de la Glorieuse Révolution et elles ont été inscrites dans la Déclaration de droits. Elles ont été défendues lors des guerres mondiales et promulguées dans la Déclaration canadienne des droits de M. Diefenbaker. Mes deux grands-pères, comme tous nos grands-parents, se sont battus pour ces libertés que nous incarnons tous.
Je suis ici pour dire la vérité à ceux qui sont au pouvoir au nom des habitants de Kitchener‑Sud—Hespeler, voilà pourquoi je suis ici. Je serai heureux de recommencer à pratiquer la médecine et à enseigner lorsque je pourrai à nouveau pratiquer librement et que nous pourrons tous recommencer à vivre librement. Que Dieu protège le Canada, nos foyers et nos droits.
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Monsieur le Président, j'aimerais d'abord vous indiquer que je vais partager mon temps de parole avec mon collègue le député de .
Je me permets maintenant de faire un retour sur le discours du Trône. Je ne cacherai pas que le Bloc québécois est extrêmement inquiet du virage que prennent actuellement les libéraux. Ils ont littéralement laissé tomber la lutte contre les changements climatiques alors qu'ils devraient en faire beaucoup plus. En campagne électorale, les libéraux ont confirmé leur intention d'abandonner une bonne partie du plan d'action climatique du gouvernement précédent. Ils ont abandonné la tarification du carbone pour les consommateurs sans la remplacer par une autre mesure. Même l'Organisation de coopération et de développement économiques affirmait que c'était une excellente mauvaise idée que d'abolir cette taxe-là.
On a aussi assisté à l'envoi de chèques électoraux d'un montant de 3,7 milliards de dollars à l'ensemble des Canadiens, sauf les Québécois et les Québécoises, malgré le fait que ces derniers avaient payé 800 millions de dollars pour compenser l'abolition d'une taxe sur le carbone. C'est une taxe qui n'existait plus et que le gouvernement a voulu compenser.
À cela s'ajoutent des projets de pipelines de pétrole et de gaz. Le gouvernement précédent s'était engagé à abolir les subventions pour le pétrole et le gaz, mais, maintenant, on n'entend plus un mot de la part des libéraux à ce sujet. Je rappellerai que, en 2024, ce sont quand même 30 milliards de dollars de subventions qui ont été versés à l'industrie pétrolière et gazière, pour un total de 75 milliards de dollars en cinq ans.
Les libéraux ont aussi mentionné l'idée d'abolir le plafond d'émissions pour le secteur pétrolier et gazier, soit le secteur le plus polluant au pays. Ils ont aussi proposé d'affaiblir les évaluations environnementales pour favoriser l'approbation de pipelines. Ça, c'était avant les élections. Depuis les élections, on assiste encore une fois au festival de l'irresponsabilité climatique qui se poursuit, tant chez les libéraux que chez les conservateurs.
Actuellement, il y a de graves feux de forêt au Manitoba. Il y a près de 70 feux et des milliers de gens ont été évacués. Le gouvernement semble en faire totalement fi pour favoriser le développement et la poursuite de l'expansion du secteur pétrolier et gazier au pays.
On retrouve également ce qui suit dans le discours du Trône. Le discours du Trône mentionne qu'il y a des défis importants en matière de changements climatiques qui font naître des incertitudes sur tous les continents. Je répète « changements climatiques », parce que c'est la seule référence dans le discours du Trône aux changements climatiques. Ce n'est pas compliqué: les changements climatiques ont actuellement disparu du discours de M. Carney.
Comme solution à la crise climatique...
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Monsieur le Président, cette erreur est due à mon inexpérience. Je ne recommencerai plus et j'espère qu'on me pardonnera.
Comme solution à la crise climatique, le gouvernement propose de propulser les projets dits d'intérêt national. Il annonce maintenant ces projets, qu'il ne nomme pas. Toutefois, tout le monde sait très bien que le gouvernement parle entre autres de pipelines, de pétrole et de gaz.
Dans le discours du Trône, on affirme que l'élimination d'obstacles devra permettre de bâtir une stratégie industrielle, de faire du Canada une « superpuissance en matière d'énergie verte et conventionnelle ». L'énergie conventionnelle, nous comprenons maintenant que c'est le pétrole et le gaz. Une telle approche est complètement incohérente avec la lutte contre les changements climatiques.
Comme nous le notions pendant les élections, le gouvernement veut continuer de soutenir la croissance du pétrole des sables bitumineux, du pétrole en général, du gaz et des pipelines. Nous voyons clair dans le jeu du gouvernement. Aujourd'hui même, le du Canada rencontrait les premiers ministres des provinces et, avant de les rencontrer, il s'est assis avec les PDG de l'industrie pétrolière et gazière et avec Mme Danielle Smith, la première ministre de l'Alberta.
Or, le Canada est déjà le quatrième producteur mondial de pétrole et de gaz. C'est déjà une superpuissance énergétique. Soyons clairs, actuellement, nous subissons les effets dévastateurs des feux de forêt en cours. Ils nous rappellent que ce n'est pas dans l'intérêt national d'envenimer la crise climatique et de construire de nouveaux pipelines de pétrole et de gaz. Il faut plutôt abandonner rapidement les énergies fossiles.
Or, le gouvernement fait le contraire. Il propose de réduire les délais d'approbation pour les grands projets fédéraux et de faire passer de cinq ans à deux ans le délai d'approbation grâce à la mise en place d'un bureau des grands projets fédéraux. Évidemment, on s'attend à ce que les évaluations environnementales en pâtissent. Quel sera le rôle de ce bureau par rapport à l'Agence d'évaluation d'impact du Canada? Ce qu'on constate, c'est que, désormais, il s'agira de faire l'approbation de projets avant de faire des évaluations.
Le gouvernement souhaite créer un corridor énergétique sans embûches réglementaires en affaiblissant les évaluations environnementales pour procéder plus rapidement. C'est l'environnement et la souveraineté environnementale et territoriale du Québec et des provinces qui risquent d'en faire les frais. Au Bloc québécois, nous pensons qu'il est essentiel que tout projet d'infrastructure majeur soit soumis à une évaluation environnementale complète et rigoureuse et qu'il obtienne l'approbation du Québec et des provinces, surtout quand il s'agit de projets pétroliers et gaziers. Évidemment, nous ne laisserons pas le gouvernement passer un pipeline sur le corps du Québec.
En matière de lutte contre les changements climatiques, l'attitude actuelle du gouvernement est complètement irresponsable. De plus, le gouvernement affirme le bien-fondé des projets au regard du bien commun, encore une fois avant même d'évaluer lesdits projets. Le gouvernement doit comprendre qu'il n'y a pas de voie rapide vers l'acceptabilité sociale. Il faut prendre le temps de mener des consultations libres et éclairées. À cet égard, il est nécessaire de réaliser une étude d'impact environnemental en bonne et due forme afin de comprendre les conséquences environnementales, sociales et économiques des projets. De plus, cela doit absolument inclure une évaluation d'impact climatique. Avant même de déterminer si un projet est dans l'intérêt national, il faut évaluer l'impact climatique. Évidemment, tout ça doit se faire en collaboration avec les Autochtones, les provinces et les populations concernées.
Maintenant, on nous parle de l'approche « un projet, une évaluation ». Au Bloc québécois, nous exigions en effet que le gouvernement fédéral ne fasse pas en double les évaluations environnementales québécoises comme il l'a fait pour le projet Énergie Saguenay de GNL Québec, où il a poursuivi son évaluation après le rejet du projet par Québec.
Le gouvernement fédéral doit certainement assumer ses responsabilités, mais seulement dans ses champs d'évaluation très précis, qui sont délimités par la Loi sur l'évaluation d'impact, et lorsque ça relève des compétences du fédéral. Il ne doit pas empiéter sur les compétences de la province.
À cet égard, lorsque le gouvernement dit qu'il veut adopter l'approche « un projet, une évaluation », nous nous demandons comment il pourra le faire, parce que, au Québec, nous avons des lois qui sont très claires. Un pipeline de plus de 2 kilomètres est soumis à la procédure d'évaluation environnementale de Québec et doit être évalué par le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement du Québec, ou BAPE. Ça fait déjà une évaluation. On se demande comment le fédéral fera pour avoir une seule évaluation si c'est Québec qui est déjà chargé de le faire.
En matière de protection du territoire, le gouvernement a réitéré son engagement à protéger 30 % du territoire et des mers pour 2030. Pour être crédible, par contre, le gouvernement doit immédiatement cesser d'encourager le développement de forages extracôtiers, qui menacent la biodiversité marine. En effet, le premier ministre a appuyé tout récemment la mise aux enchères de 85 000 kilomètres carrés de permis d'exploration pétrolière en milieu marin au large des côtes de Terre‑Neuve. Ottawa juge que ce geste en faveur d'une expansion de l'exploitation des énergies fossiles est cohérent avec la lutte contre la crise climatique, alors que certains permis empiètent même sur une zone de protection de la biodiversité marine.
Si le gouvernement fédéral veut contribuer à la protection du territoire, qui ne lui appartient pas, il doit plutôt bonifier les montants accordés par le truchement de l'accord Canada‑Québec sur la nature et faire passer sa contribution de 100 millions à 300 millions de dollars, comme le Bloc québécois l'a suggéré dans sa plateforme en 2025.
On ne peut pas prétendre qu'un projet est dans l'intérêt national si la population n'a pas été consultée et ne s'est pas positionnée. Qu'est-ce qui fait qu'un projet est d'intérêt national? Pourquoi un projet majeur de pétrole et de gaz prendrait-il le dessus sur d'autres projets d'intérêt beaucoup plus grand, comme de vastes projets de développement d'électricité, d'énergies vertes ou de transports collectifs?
Le financement que le gouvernement fédéral investira probablement dans l'industrie pétrolière et gazière pourrait plutôt être mis à profit pour développer, solidifier et renforcer les actifs et les services en transports collectifs, que ce soit pour le tramway de Québec, la ligne bleue de Montréal, les trains jusqu'en Gaspésie ou les réseaux entre les villes. Ces projets, qui ont énormément besoin d'appui, peuvent être de vrais projets d'intérêt national et constituer une vision cohérente avec les défis du XXIe siècle. Dans sa plateforme, le Bloc québécois proposait d'ailleurs un chantier de transport collectif.
C'est certain que lorsqu'on entend parler d'un pipeline vers l'est pour diversifier les marchés, on se demande quels sont ces marchés alors qu'aucun pays européen n'a levé la main pour acheter du pétrole qui, de toute évidence, ne coulerait pas avant plusieurs années et pour lequel le marché est en décroissance.
Il est clair que nous sommes favorables au développement des énergies vertes, de l'efficacité énergétique, du transport collectif, de l'électrification des transports, de la sobriété énergétique ou des bâtiments verts. Développer les énergies fossiles, les pipelines, le pétrole des sables bitumineux et le gaz avec l'argent public, nous y sommes défavorables.
Ce que nous proposons, c'est une vision. Nous espérons que le gouvernement va redevenir crédible parce que, malheureusement, en matière de lutte contre les changements climatiques, il ne l'est pas. Actuellement, on voit la crise avec les feux de forêt qui font rage partout au Canada et avec les gens qui sont évacués. Nous demandons au gouvernement d'être responsable. Le Bloc québécois va se tenir debout pour être certain que le gouvernement prenne enfin la crise climatique au sérieux.
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Monsieur le Président, avant de commencer de façon plus officielle mon discours, je tiens à remercier les électeurs de Pierre-Boucher—Les Patriotes—Verchères, qui m'ont accordé leur confiance pour une quatrième fois à cette élection. Je pense que c'est un grand privilège que la population m'a accordé. Ce n'est pas un privilège que je prends à la légère. Je tâcherai de faire honneur aux citoyens de Pierre-Boucher—Les Patriotes—Verchères.
Comme le débat d'aujourd'hui porte sur le discours du Trône et que mon chef m'a confié le dossier de la monarchie, je me permettrai de m'attarder davantage sur ce volet dans ma prise de parole d'aujourd'hui.
Aux dernières élections, il y a beaucoup de Québécois qui, selon l'expression, se sont pincé le nez et ont décidé de voter libéral. Or, au lendemain des élections, quelle a été la première action de ce gouvernement? Pour remercier les Québécois, il nous a fait une belle surprise, il a invité le roi. Quand j'ai vu ça, je me suis dit que ça n'avait pas de bon sens, qu'il riait de nous, qu'il nous narguait, qu'il y avait quelque chose qui se passait et que ça n'avait pas d'allure. Pourtant, non, le monsieur était sérieux et ce n'était pas une plaisanterie.
On sait que les Acadiens ont été déportés parce qu'ils refusaient de prêter serment au roi. On sait qu'après la Conquête, on a imposé ce qu'on appelait le serment du Test aux nouveaux conquis pour qu'ils renient leur foi catholique en échange de pouvoir exercer des fonctions dans l'État. On sait que les patriotes, en 1837‑1838, ont été pendus au nom de la monarchie. Pourtant, après tout ça, on vient dire aux Québécois d'être Canadiens et de voter pour le Canada. Après l'élection, cependant, est-ce que ça leur dit de faire une belle fête payée par leurs impôts, d'assister à une belle parade royale et d'inviter Charles III? Si tel avait été le discours libéral à la dernière élection, j'ai comme l'impression qu'il y aurait eu moins de députés libéraux.
Le roi, on ne se le cachera pas, c'est l'incarnation vivante de la vieille oppression coloniale. Si le a décidé de faire venir le roi, c'est parce que, pour lui, le pouvoir royal, ce n'est pas juste une vieille relique insignifiante. Pour lui, ça veut dire quelque chose, c'est important. On n'invite pas le roi pour rien.
Les nations, ça se bâtit sur des symboles, qui sont une façon d'exprimer ce qu'on est. Le choix d'inviter le roi est une façon d'assumer ce fameux symbole que les Québécois rejettent, de le leur rappeler et de leur mettre en plein visage. Pourtant, on commençait à l'oublier, puisque ça fait un demi-siècle qu'on n'a pas eu de présence monarchique au Parlement. À une certaine époque, quand j'étais étudiant à l'université, j'ai suivi un cours de droit constitutionnel durant lequel on m'a expliqué que si on n'utilise pas un pouvoir pendant trop longtemps, il s'y accumule un genre de poussière, et le pouvoir finit par sentir la poussière et par tomber en désuétude. C'est un peu comme quand on a une vieille auto qu'on laisse dans le fond de notre entrée et que la rouille l'attaque. À un moment donné, elle ne bouge plus et elle est juste bonne pour la ferraille. C'est à peu près la même comparaison.
Il s'est d'ailleurs produit comme une forme de rupture récemment. Je dis récemment, mais ça date quand même d'avant ma naissance, ce qui, à l'échelle de l'histoire canadienne, pourrait vouloir dire récemment. En 1982, il y a eu le fameux rapatriement de a Constitution. En passant, il s'est fait contre le Québec, mais ça, c'est une autre histoire. À l'époque, qu'est-il arrivé? La reine est partie de Londres et est arrivée avec la Constitution, pour dire que ce n'était désormais plus à elle, mais à nous. C'était une forme de reddition, quelque part, parce que depuis ce temps, on ne l'a pas revue.
Maintenant, grâce aux libéraux, on vient de reculer de 100 ans. Des journalistes ont demandé au premier ministre pourquoi il avait invité le roi. Il était un peu surpris de la question et il ne comprenait pas pourquoi on la lui posait, puisque, pour lui, la réponse semblait bien évidente. En effet, il a répondu que, pour lui, c'était un signe de souveraineté face aux États‑Unis. Il faut alors se demander de quelle souveraineté il s'agit, car ce n'est pas de la nôtre, en tout cas. La souveraineté dont il est question ici, c'est celle du souverain.
Selon moi, faire venir un monarque étranger n'est pas un signe de souveraineté. C'est plutôt un signe d'assujettissement et de soumission. La preuve en est l'ordre dans lequel ils marchaient quand le roi est arrivé. L'ordre de marche voulait tout dire. En première rangée, il y avait le roi. Ensuite, derrière, venaient la gouverneure générale et, en dernier, le premier ministre. Plus on est légitime, plus on est en arrière.
C'était la même chose pour les députés. Quand le roi est arrivé au Sénat, assis sur son trône, les sénateurs non élus étaient assis confortablement à leurs pupitres et les députés, élus par le peuple, étaient pour leur part à l'entrée.
C'est honteux. On n'est plus au Moyen Âge. Face à cela, le gouvernement a dit qu'il fallait qu'il envoie un message à l'intention du président Trump. Le message envoyé par le gouvernement au président Trump, grosso modo, c'est qu'il ne peut pas être son sujet parce qu'il est déjà le sujet de quelqu'un d'autre. Il a déjà un maître et c'est le roi d'Angleterre. On est bien parti. La prochaine étape pourrait être de remplacer le drapeau par l'Union Jack ou de remplacer l'hymne national par God Save the King, tant qu'à y être.
En fait, c'est quand même incroyable que, 150 ans après sa création, le Canada soit toujours un pays qui est incapable d'exister par lui-même. Il a absolument besoin de raviver son vieux lien colonial pour justifier son existence. Voulons-nous vraiment être des valets, un sous-pays? À un moment donné, je pense que le Canada a lui aussi le droit d'évoluer.
On nous dit qu'il fallait inviter le roi parce qu'on voulait montrer qu'on est différent des États-Unis. Si le fait d'avoir un roi est la seule différence entre le Canada et les États-Unis, cela ne va pas bien. Il faut vraiment être désespéré. En fait, cela en dit long sur l'insécurité identitaire du Canada anglais. Il n'est pas capable de se tenir debout sans béquille. Si on a besoin du roi pour se tenir debout, c'est qu'on est vraiment fragile. Au Québec, nous n'allons pas nous mettre à inviter Emmanuel Macron pour nous définir. Nous savons que nous sommes Québécois. Nous savons qui nous sommes.
Par la suite, on a vu le député de dire que ce jour‑là était un grand jour pour le Canada, que le monde avait les yeux tournés vers le Canada. Il ne se pouvait plus. Les Bédouins du Sahara, ils retenaient leur souffle en regardant cela. En Ukraine, dans les tranchées, ils ont arrêté les combats, il fallait qu'ils regardent le discours du roi. Au Vatican, à Jérusalem et à la Mecque, ils ont arrêté leurs prières; voyons donc. À part le Royaume‑Uni, qui s'intéresse à un vieux courbé venu lire le texte de quelqu'un d'autre? Je dirais: à peu près personne. C'est vraiment n'importe quoi. Quand on dit « le monde », ce qu'on veut dire, c'est « le Royaume‑Uni ». C'est à peu près rien que là que les gens ont dû s'intéresser au discours du roi. Cela témoigne d'une vision anglocentriste du monde. Pour eux, le monde, c'est l'anglosphère. Le monde tourne autour de leur nombril.
L'invitation au roi, c'est surtout une manifestation du vieux fond loyaliste canadien-anglais. Le Canada anglais a été fondé par des loyalistes qui ont quitté les États‑Unis après leur indépendance, il y a de cela 250 ans. Ils ne voulaient pas être dans une république, dans un État souverain. Ils ont décidé de se sauver au Canada, où il y avait encore un roi. Après, ils ont tenté de nous faire disparaître par tous les moyens possibles. C'est devenu le pays des orangistes. Il y a eu la mise en application du rapport Durham, la répression des Métis dans le sang, la pendaison de Louis Riel, l'interdiction du français dans toutes les provinces canadiennes. La réalité, c'est que le Canada est un pays qui s'est construit sur notre exclusion et notre minorisation. C'est ça, la réalité. Là, le Canada est en train de nous dire qu'il n'a pas changé, qu'il a toujours les mêmes royalistes.
Le fameux romantisme monarchique que nous voyons en ce moment est célébré dans la nostalgie du Canada loyaliste du bon vieux temps. On comprendra que je n'ai pas trop envie de faire le party avec eux. Je ne comprends pas qu'ils se demandent comment il se fait que le Québec n'embarque pas avec eux et que nous ne célébrons pas comme tout le monde tout ce que je viens de raconter. Ce sont des horreurs en fait.
Je vais leur proposer quelque chose. Qu'ils fassent leur party monarchique. Qu'ils s'amusent. Qu'ils dépensent leurs taxes tant qu'ils veulent pour des couronnes et des babioles. Qu'ils le fassent dans leur coin, par exemple. Nous, de notre côté, nous allons aller faire notre pays. Ma proposition ressemble tout simplement à cela. J'espère que cela va trouver un grand appui à la Chambre. Je pense que cela va être la solution au conflit que nous vivons présentement.
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Monsieur le Président, je tiens à exprimer ma sincère reconnaissance envers les gens d'York‑Centre, mes électeurs et mes collègues. C'est l'honneur de toute une vie. Je les remercie du fond du cœur.
Quiconque ne tire pas de leçons de l'histoire est condamné à la répéter. C'est avec humilité que je prononce mon premier discours à la Chambre en racontant mon parcours particulier, dans l'espoir de ne pas le revivre.
Je me souviens très bien de l'Union soviétique communiste. J'y ai vécu jusqu'à l'âge de 9 ans. Ceux d'entre nous qui viennent du bloc de l'Est ont peur. De grâce, ne nous ignorez pas.
Je vais commencer en posant une question. Combien y a-t-il de chambres à coucher chez les députés? Y a-t-il plus de chambres à coucher que d'habitants? Pourquoi poser la question? C'est parce qu'il y a une crise du logement. Pourquoi a-t-on besoin d'autant de chambres à coucher? « Combien de chambres à coucher? » C'est exactement ce que l'Armée rouge a demandé à mon arrière-grand-mère après que les bolcheviks ont fait irruption dans notre maison familiale à Saint‑Pétersbourg, en Russie, en 1918. Il s'avère que la maison de ma famille était trop grande. Les bolcheviks y ont donc installé deux autres familles. Voilà l'enfer qu'étaient les logements communautaires en Europe de l'Est.
À Toronto, on impose déjà une taxe sur les logements inoccupés. À Vancouver, on envisage également une taxe sur les chambres inoccupées, et il faut déjà déclarer le nombre de chambres que compte son logement dans le recensement national. Faisons une mise en situation. L'auteur d'un article du Globe and Mail a affirmé qu'il est tout à fait impossible que l'offre de logement rattrape la hausse de la demande. Le programme « Maisons Canada » du est voué à l'échec, étant donné que nous ne pouvons pas compter sur le gouvernement pour régler le moindre de nos problèmes. Imaginons alors ce qui se passera lorsque, puisque les gens n'auront plus d'endroit où habiter, le gouvernement déclarera que la crise du logement constitue une urgence nationale. Nous devons tous faire notre part. Les personnes qui possèdent un logement de grande taille doivent apporter leur contribution. Pourquoi ont‑ils besoin de ces chambres supplémentaires? Pourquoi ne pas redistribuer le logement?
Je ne dis pas que c'est ce qui va arriver, mais de nos jours, qui sait? Ce que je redoute, c'est le nouveau phénomène qu'on observe au Canada, le collectivisme. Il prend rapidement de l'ampleur, et c'est exactement la voie que le Venezuela et tant d'autres pays ont empruntée, lentement, petit à petit.
De nos jours, on pense que tout ce qui arrive est la chose la plus grave qui soit jamais arrivée. Chaque semaine, il y a une nouvelle crise. Le problème, c'est qu'en temps de crise, même lorsque le collectivisme part d'une bonne intention, il n'est qu'à un cheveu du communisme. Le collectivisme n'a pas de limites, car plus la crise est grave, plus la solution du gouvernement est radicale, surtout dans le cas des libéraux, qui tiennent mordicus à nous sauver de tout. Ils insisteront pour faire entrer une cheville carrée dans un trou rond, même s'ils doivent tout casser pour y arriver. Bien entendu, les médias grand public les félicitent en nous disant que cela fonctionne. Puis, tout à coup, nous ne reconnaissons plus notre pays.
Il y a aussi autre chose. En Union soviétique, les gens n'avaient pas le droit d'écouter la radio étrangère, comme la BBC ou Voice of America. Les Soviétiques n'avaient pas non plus le droit de lire de journaux ou de livres provenant de l'Occident. Ils ne pouvaient même pas faire circuler des photos de supermarchés, car on craignait qu'ils ne commencent à se demandaient pourquoi les Européens pouvaient se procurer des œufs, mais pas eux. C'est ce qu'on appelait le Rideau de fer.
Le dit qu'il y a trop de désinformation sur les plateformes américaines. Que va-t-il faire? Le premier ministre va-t-il censurer Twitter? Va-t-il encore me placer derrière un rideau de fer? La liberté d'expression, c'est le droit le plus important, car elle nous permet de défendre tous les autres droits et tout le monde. Cependant, la liberté d'expression ne se limite pas au droit de s'exprimer: elle suppose aussi la liberté d'entendre les discours. Quand le premier ministre menace de m'empêcher de lire Twitter, je suis inquiet. Est-ce un retour vers le futur? Ce sera comme dans la chanson des Beatles, Back in the U.S.S.R.?
Peu importe la manière dont les gens ont voté, ils ne veulent pas de censure au Canada. Ce n'est pas au , qui se dit fièrement socialiste, de décider ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas et ce qui est sûr et ce qui ne l'est pas. Les libéraux, comme tous les radicaux, pensent savoir ce qui est bon pour nous. Voilà la différence entre les libéraux et les conservateurs: les libéraux veulent dire aux gens quoi faire, tandis que les conservateurs veulent les laisser décider. En fait, les communistes utilisent le mot « désinformation » pour s'attaquer à la liberté d'expression. Ayons simplement la décence d'appeler cela des mensonges. Ils peuvent m'accuser de mentir. Je les mets au défi de le faire.
La censure n'est pas la meilleure façon de lutter contre les mensonges. Il faut plutôt diffuser davantage d'informations et de meilleures informations. Au cours de l'histoire, la censure a toujours été imposée par les méchants. À moins que les propos n'enfreignent le Code criminel, il faut laisser les Canadiens entendre toutes les opinions et se faire leur propre opinion. Voilà comment fonctionne la démocratie. Les communistes mentaient également de manière convaincante. Ils mentent à propos de tout. Mon professeur de gymnastique de première année déclarait ce qui suit: « Tu n'as pas besoin de hareng sur ton pain. Le pain et le beurre suffisent. Ils ont peut-être du hareng en Amérique, mais c'est parce que l'Amérique n'a pas participé à la Seconde Guerre mondiale ». Quel terrible mensonge! On trouve du hareng en Allemagne, et pourtant ce pays a perdu la Seconde Guerre mondiale.
Ironiquement, le a lui aussi du mal à s'en tenir aux faits. Il dit une chose en anglais et une autre en français, une chose dans l'Ouest et une autre au Québec. Il n'a rien à voir avec le déménagement de Brookfield à New York. Il s'est contenté de signer la lettre adressée aux actionnaires.
Aujourd'hui, le refuse de présenter un budget, car il prévoit de réécrire les livres comptables. Nous recevrons tous de nouveaux livres. Il va passer outre les principes comptables du secteur public qui sont bien établis. Il retirera les capitaux, car il ne s'agit pas de véritables liquidités. Nous ne payons pas d'intérêts sur ces capitaux, et nous ne les ajoutons pas à la dette. Abracadabra, et hop, le budget de fonctionnement du Canada sera équilibré.
J'ai commencé comme avocat plaidant en matière de faillites et de droit commercial. Lorsqu'on entre dans une entreprise en difficulté, on va tout d'abord demander de voir les livres. Quand les livres sont pleins de tours de passe-passe, c'est qu'il se passe des choses pas très catholiques, c'est certain. Quand on entend parler d'une entreprise qui fait une grosse révision comptable, on s'empresse de se départir de ses actions. La séparation des dépenses en immobilisations et des dépenses opérationnelles n'a jamais fonctionné. On l'a essayé et cela n'a pas marché.
Le devrait être honnête au sujet de l'échec de son gouvernement et reconnaître sa culpabilité pour le déficit pharaonique que nous constatons. Il ne devrait pas essayer de manipuler les chiffres parce que, je vous prie de me croire, cela va miner la confiance qu'inspire notre pays et ruiner la nation. S'il vous plaît, ne jouons pas avec les livres comptables du Canada.
Après l'Union soviétique, j'ai vécu en Israël jusqu'à l'âge de 15 ans. J'ai vécu en Terre sainte pendant la première intifada. Je m'excuse, chers collègues, mais c'est important. Quand un terroriste du Hamas se confectionne une veste-suicide, il la leste d'autant de clous que possible, et c'est vrai. De cette façon, lorsque la veste-suicide explose, elle crève autant d'yeux et coupe autant de membres que possible. À la télévision, j'ai vu le bus de la ligne no 5 exploser toutes les deux semaines à Tel-Aviv. C'était lors de la première intifada.
Aujourd'hui, dans ma circonscription, dans le Nord de Toronto, ils scandent « Viva viva intifada ». Je suis de retour vers le futur, encore une fois. Je suis ici pour mettre en garde mes concitoyens canadiens et tous les députés à la Chambre contre l'intifada et le djihad qui guettent le Canada. Il n'y a pas d'occupation sioniste en Syrie, mais plus d'un million de personnes ont été tuées dans une guerre civile. Au Yémen, au cours de la dernière décennie, près d'un demi-million de personnes ont été assassinées. Au Rwanda et au Soudan, des millions de musulmans ont été assassinés, sans la présence de sionistes. Une filiale des Frères musulmans assassine des musulmans noirs au Soudan en ce moment même. Il s'agit d'un véritable génocide, et les libéraux ne disent pas un mot là-dessus. C'est pourquoi de nombreux musulmans viennent au Canada, pour échapper au djihad et à cet enfer.
Il est honteux que le mot « intifada » soit maintenant scandé au Canada, même si je suis un adepte de la liberté d'expression. Le djihad est une incitation à la violence et il est dangereux. Méfions-nous de sa montée en puissance au Canada. C'est la perspective historique que j'apporte à ce Parlement.
En fait, j'apporte aussi une autre perspective historique, car mon parcours illustre ce qu'est la promesse du Canada. Ma famille est arrivée à l'aéroport Pearson le 5 septembre 1995. J'avais 15 ans. Nous sommes allés directement près du coin des rues Sheppard et Bathurst, au cœur de York-Centre. Je m'en souviens comme si c'était hier. C'était le milieu de la nuit. J'ai regardé par la fenêtre et j'ai vu le parc Earl Bales. Je voyais, de l'autre côté du parc, les lumières et les tours de la rue Yonge. C'était magnifique. Cet endroit s'est taillé une place dans mon coeur dès le premier jour.
Nous n'avions pas du tout d'argent. Je me rappelle comment c'était de vivre dans la vraie pauvreté. Mon père vendait de la crème glacée sur des bicyclettes jaunes et ma mère était une enseignante sans emploi, mais le Canada m'a offert beaucoup d'occasions d'étudier, de travailler et de réussir, car tout ce qu'il fallait pour réussir au Canada, c'était de travailler fort et d'être gentil avec les gens. C'est tout. Aujourd'hui, je suis élu à la Chambre des communes par la même communauté qui m'a accueilli en tant qu'immigrant.
Les rêves peuvent se réaliser, mais pas dans le Canada actuel. Avant les libéraux, beaucoup de Canadiens voyaient souvent leurs rêves se réaliser. Aujourd'hui, le quart des Canadiens n'ont pas les moyens de se nourrir. C'est honteux. C'est pourquoi je suis ici, et c'est pourquoi notre équipe conservatrice est là pour aider Pierre Poilievre...
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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de prendre la parole aujourd'hui pour prononcer mon tout premier discours en tant que député. Je tiens d'abord à remercier mes incroyables concitoyens de North Island—Powell River. Si je suis ici, c'est d'abord et avant tout à cause de la confiance qu'ils m'ont accordée en m'élisant pour les représenter dans cette vénérable enceinte. Je leur en serai toujours reconnaissant et je ne l'oublierai jamais.
Près de deux ans se sont écoulés depuis que j'ai décidé de me porter candidat à l'investiture du Parti conservateur et de me présenter aux élections. Si j'ai pris cette décision, c'est parce que je croyais, et que je crois encore, que notre pays s'en va dans la mauvaise direction, qu'il ne réalise pas son véritable potentiel et qu'il se dirige aveuglément vers un précipice budgétaire et culturel. Le meilleur exemple est la mauvaise gestion des ressources financières du pays.
Lorsque je travaillais à la Fédération canadienne des contribuables, je parcourais le pays avec un compteur de la dette. Il montrait combien le gouvernement fédéral avait emprunté et à combien s'élevait la dette pour les générations futures. C'était un excellent outil pour aider les gens à visualiser la dette que nous laisserions la prochaine génération payer. Ce compteur de la dette n'existe plus parce que, sous les libéraux et les néo-démocrates, au cours des 10 dernières années, nous avons réussi à emprunter plus d'argent que tous les autres gouvernements réunis dans l'histoire du pays et nous avons littéralement manqué d'espace sur le compteur.
Évidemment, toutes ces dépenses, tous ces emprunts et tout cet argent imprimé ont aussi d'autres conséquences. Nous avons connu la pire inflation en plus de 30 ans, car tout, en particulier le logement, est devenu moins abordable. Auparavant, la promesse canadienne existait: si les gens travaillaient dur, payaient leurs impôts et respectaient la loi, ils auraient les moyens d'avoir un toit au-dessus de leur tête.
Lorsque mon grand-père, qui a maintenant 94 ans, est arrivé au Canada en tant que réfugié en 1957, il a commencé, comme la plupart des nouveaux Canadiens, à travailler aux chemins de fer au salaire minimum. Grâce à cet emploi au salaire minimum, il a pu acheter une maison et un beau terrain sur l'île de Vancouver et il a pu rembourser son prêt hypothécaire en moins de 10 ans. Croyez-vous que, de nos jours, une personne qui gagne le salaire minimum pourrait acheter une maison où que ce soit au Canada et en rembourser le prêt hypothécaire en moins de 10 ans? Je ne le pense pas.
C'est ce qui arrive quand on a un gouvernement trop interventionniste, une réglementation excessive et une bureaucratie hypertrophiée. Il est temps d'écarter les empêcheurs de tourner en rond et de relancer la construction dans notre pays. Cela signifie également qu'il faut soutenir notre incroyable secteur des ressources et ses travailleurs, qui sont constamment la cible d'attaques de la part des libéraux et des néo-démocrates.
À North Island, où j'habite, les activités forestières ont diminué du tiers; l'aquaculture a été réduite de moitié; les pêcheurs se sont vu interdire l'accès à des zones où ils pratiquent la pêche durable depuis plus de 100 ans; et la dernière mine de l'île de Vancouver a fermé ses portes. En matière d'énergie, le bilan des libéraux est encore pire: ils ont mis fin au projet d'oléoduc Northern Gateway, en disant à nos alliés de la Corée, de l'Allemagne et de la Grèce qu'il n'était pas rentable de leur livrer du gaz naturel liquéfié du Canada, et ont présenté des lois comme le projet de loi , qui a torpillé des dizaines de grands projets énergétiques et d'exploitation de ressources et provoqué l'exode vers les États‑Unis d'investissements de dizaines de milliards de dollars. Pourquoi? Est-ce pour que les emplois quittent le pays vers la Chine, l'Inde, les États‑Unis, des pays dont les normes environnementales sont moins strictes que les nôtres? Il s'agit de travailleurs canadiens qui ont vu leur gagne-pain et leur capacité à nourrir leur famille sacrifiés par les libéraux et les néo-démocrates sur l'autel de leur idéologie verte. La vérité est la suivante: le Canada et les Canadiens gèrent la sécurité et de l'environnement mieux que personne et, tant que le monde aura besoin de bois d'œuvre, de minéraux, de pétrole et de gaz naturel, la plus grande partie possible devrait provenir d'ici même, au Canada.
Nous devons également rebâtir notre armée. Nous avons des hommes et des femmes en uniforme exceptionnels qui pilotent des avions de combat vieux de 40 ans, et ne parlons pas de l'état de nos sous-marins. Nos hommes et femmes en uniformes sont formidables et s'arrangent avec les moyens du bord. Ils trouvent des solutions. Toutefois, ils ne devraient pas avoir à devenir des experts de l'utilisation d'équipement vétuste et rouillé. Ils méritent mieux que cela.
Là où les libéraux et le NPD ont fait le plus de dégâts, d'un point de vue humain, c'est dans leur mauvaise gestion de la crise des dépendances. Ils ont commencé par décriminaliser les drogues dures, y compris le fentanyl, la méthamphétamine en cristaux et la cocaïne, puis ils ont utilisé l'argent des contribuables pour inonder les rues d'un opioïde mortel à grand pouvoir d'accoutumance appelé hydromorphone, ou Dilaudid, tout en disant à nos jeunes qu'il s'agissait d'une drogue à approvisionnement sécuritaire. Toutes ces mesures font partie de leur plan de réduction des méfaits.
Le résultat, c'est que depuis 2015, plus de 50 000 Canadiens sont morts de surdoses. Ce nombre est supérieur à celui des Canadiens qui ont péri pendant la Seconde Guerre mondiale. Il ne me semble pas que l'on puisse parler de réduction des méfaits. On dit que la folie consiste à faire encore et encore la même chose en espérant obtenir un réultat différent. Alors au lieu de donner gratuitement de la drogue, pourquoi ne pas fournir un traitement à nos concitoyens, faire en sorte qu'ils se remettent et redeviennent des membres sains et productifs de notre société?
En même temps, nous devons abroger les mesures législatives laxistes des libéraux en matière de criminalité, comme celles découlant des projets de loi et , qui ont eu pour effet de réduire les peines d'emprisonnement pour les délinquants dangereux et d'accorder une mise en liberté sous caution quasi automatique aux criminels endurcis. En fait, on dirait que les seules personnes qui aient jamais été punies pour quoi que ce soit sous les libéraux et les néo-démocrates sont les gens qui travaillent pour gagner leur vie et qui respectent les lois. Songeons notamment aux propriétaires d'armes à feu respectueux des lois, qui ont été ciblés et diabolisés par le gouvernement de leur propre pays, aux propriétaires de petites entreprises, qui ont tellement d'impôt à payer et de règles à respecter qu'ils en deviennent insolvables, et aux travailleurs dusecteur des ressources, qui ont vu leur emploi menacé, leur carrière dénigrée et, dans certains cas, leurs moyens de subsistance réduits à néant.
À l'heure actuelle, au Canada, à bien des égards, on a l'impression que c'est le monde à l'envers et que le gros bon sens n'existe plus. Cela m'amène à parler de l'érosion culturelle dont nous avons été témoins, du déboulonnement de statues et de l'effacement de notre histoire.
Je me trouvais à Victoria le jour où cette idéologie destructrice a pris racine, quand la statue en hommage à l'homme qui a bâti notre pays a été déboulonnée, un homme sans qui le Canada n'aurait jamais existé. La vérité, c'est que le Canada a tellement à célébrer, tellement de choses dont nous pouvons être fiers. Nous serons éternellement redevables à tous ceux qui étaient là avant nous, notamment tous les premiers ministres, autant libéraux que conservateurs, dont les portraits sont accrochés à l'extérieur de la Chambre. Ce sont eux qui ont mis en place les fondations de ce qui allait devenir et demeurer le meilleur pays au monde. Pour y arriver, ils ont fait preuve d'audace et ils n'ont pas eu peur d'oser et de faire ce qu'il fallait.
À la fin des années 1800, le Canada était un petit pays divisé sur les questions linguistiques et religieuses, puis bordé par un voisin beaucoup plus imposant et puissant. Pourtant, malgré ce contexte, nous avons réussi à achever ce que plusieurs considèrent comme la plus grande réalisation du pays en matière d'ingénierie et de politique: le Chemin de fer Canadien Pacifique. Sous l'impulsion du premier ministre sir John A. Macdonald, le gros des travaux n'a duré que quatre ans, ce que beaucoup de gens ignorent, alors qu'il fallait travailler sur l'un des territoires les plus vastes et les plus accidentés du monde et traverser le Bouclier canadien et les Rocheuses canadiennes. C'était la clé pour faire entrer ma province, la Colombie‑Britannique, dans la Confédération.
Les députés peuvent-ils imaginer ce qui se passerait dans le contexte politique, réglementaire et culturel d'aujourd'hui, si le pays se lançait dans une telle entreprise? Au lieu de proposer ce genre de projets rassembleurs d'envergure nationale, le gouvernement en place semble s'affairer à empêcher l'achèvement de tels projets, mais les choses pourraient être différentes. Macdonald n'avait pas peur de rêver grand, sir Wilfrid Laurier rêvait grand lui aussi et nous pourrions aussi recommencer à rêver grand.
À vrai dire, c'est quand on s'attarde à la solution au problème qu'on se console. Nous n'avons pas besoin que le gouvernement intervienne de quelque façon que ce soit. Il n'a qu'à redonner les rênes du pays à ceux qui l'ont bâti, à la population, et à ne plus lui mettre de bâton dans les roues. La plus grande force de notre pays est la richesse de ses ressources et de l'ingéniosité de ses citoyens, et c'est par là qu'il faut commencer. J'ai l'intention de faire mon possible afin de toujours être la voix des travailleurs de ma circonscription dans ce pays extraordinaire, de toujours assumer sans complexe ma fierté d'être Canadien et de toujours être guidé, quoi qu'il arrive, par ce qui est vrai et ce qui est juste, et non par ce qui est politiquement correct.