La Chambre reprend l'étude de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
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Madame la Présidente, je ne peux pas commencer mon discours sans souligner que, mardi prochain, le 30 septembre, nous soulignerons la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Nous ne siégerons donc pas cette journée-là. Je veux joindre ma voix à celles de mes collègues du Bloc québécois qui, tout comme moi, ont le privilège d'être voisins d'une réserve. J'ai comme collaborateur la réserve d'Akwesasne, alors je veux saluer le grand chef Abram Benedict, pour qui j'ai une grande estime et une amitié sincère. Il est responsable de la partie ontarienne de la réserve d'Akwesasne, celle-ci étant divisée en trois secteurs se situant aux États‑Unis, au Québec et en Ontario. Je salue aussi le grand chef Lazore, qui a été élu il y a à peine un an et pour qui j'ai aussi un grand respect.
Lors d'une rencontre, le grand chef Abram Benedict me communiquait ses grandes revendications. Comme je suis porte-parole du Bloc québécois en matière de sécurité publique, nous avons discuté du besoin d'Akwesasne d'avoir une loi qui encadre l'ensemble des corps policiers sur son territoire. Actuellement, c'est une gestion par province, et les gens d'Akwesasne souhaiteraient qu'un corps policier couvre l'ensemble de leur territoire.
Par ailleurs, il m'a aussi parlé des défis en matière de mobilité. Parfois, pour avoir accès à la réserve d'Akwesasne, il faut traverser la frontière américaine, ce qui pose des problèmes pour les résidants de la réserve.
Nous avons donc eu de bonnes discussions. À mon avis, des discussions franches et sincères sont nécessaires pour prendre le chemin de la vérité et de la réconciliation. C'était un petit mot d'introduction pour situer la journée très spéciale du 30 septembre prochain.
Nous parlons ici d'un projet de loi assez technique. Comme l'a dit mon collègue le porte-parole du Parti conservateur en matière de sécurité publique, je ne pense pas que quiconque ici puisse réclamer le titre d'expert en cybersécurité, puisque c'est un domaine assez complexe. Cependant, on sait qu'il est important de mettre en place un cadre législatif pour protéger nos secteurs et les systèmes qui sont essentiels pour le Québec, les provinces et le Canada.
Alors, qu'est-ce que le projet de loi , au juste? Je vais me permettre d'en lire quelques paragraphes pour aider les gens à se situer rapidement.
La première partie est assez simple. Elle modifie la Loi sur les télécommunications afin d'y ajouter une partie sur la sécurité, qui permet notamment au gouvernement d'« ordonner aux fournisseurs de services de télécommunication de faire ou de s'abstenir de faire toute chose nécessaire pour sécuriser le système canadien de télécommunication. » Il est évident que c'est très important.
Ensuite, le projet de loi prévoit un régime de sanctions pour imposer le respect des décrets, arrêtés et règlements pris pour sécuriser le système canadien de télécommunication. Cela va permettre au gouvernement d'interdire aux entreprises d'utiliser des produits ou des services de fournisseurs à haut risque.
La deuxième partie du projet de loi édicte la Loi sur la protection des cybersystèmes essentiels, afin de créer un cadre de protection pour les cyberinfrastructures ou cyberentreprises essentielles qui relèvent de la compétence fédérale. Au fond, le projet de loi va autoriser le gouvernement à désigner des services ou des systèmes critiques et à établir des catégories d'exploitants relativement à ces derniers. Le gouvernement affirme, dans le projet de loi, que cela va servir de modèle pour les provinces, les municipalités et les territoires pour sécuriser les infrastructures essentielles. La deuxième partie du projet de loi s'appliquera plus aux exploitants des secteurs des télécommunications, de l'énergie, des finances et du transport, qui sont tous des secteurs critiques reliés à la sécurité nationale.
La loi va aussi permettre de désigner certains systèmes de services sous réglementation fédérale comme étant essentiels à la sécurité nationale ou encore à la sécurité publique.
Le projet de loi est très clair. Il énumère six services et systèmes critiques dans son annexe 1. Prenons le temps de les regarder ensemble. Il y a évidemment les services de télécommunications. Il y aussi les systèmes de pipelines et de lignes électriques interprovinciaux ou internationaux, les systèmes d'énergie nucléaire et les systèmes de transport qui sont sous réglementation fédérale. On pense aux ports, aux trains, aux avions et aux aéroports. Il y a aussi les systèmes bancaires et tout ce qui concerne le système de compensations et de règlements.
À cet égard, je voudrais souligner, comme l'ont fait tous mes collègues, que le projet de loi C‑8 est en effet presque une copie du projet de loi , à quelques exceptions près.
J'ai lu le résumé législatif pour me préparer à ce discours, et j'aimerais dire encore une fois que les analystes de la Bibliothèque du Parlement font un travail extraordinaire. Ils nous aident à mieux comprendre les projets de loi, ils nous donnent les outils nécessaires pour bonifier les projets de loi et ils nous invitent à clarifier certaines préoccupations qu'ils soulèvent. Je voudrais les remercier aujourd'hui, parce qu'ils font vraiment un travail extraordinaire pour nous soutenir dans notre travail de tous les jours, particulièrement dans nos travaux législatifs.
Je disais que le projet de loi C‑8 est presque une copie du projet de loi C‑26. Il y a quelques petits changements. On le sait, le projet de loi C‑26 est mort au Feuilleton. Il avait presque terminé son processus législatif à la Chambre et il est mort au Feuilleton au Sénat.
Je prends la peine de dire qu'il y a eu un gros travail en comité. Il y a eu huit séances. Ma collègue de l'époque Kristina Michaud, son adjointe et le service de recherche du Bloc québécois avaient étudié le projet de loi C‑26 avec rigueur, et on avait déposé environ 26 amendements. Ce sont des amendements qui ont été en grande partie, repris, votés et adoptés. Ça prouve un peu que le travail de l'opposition, notamment en comité parlementaire, sert aussi à améliorer les projets de loi qui sont présentés par le gouvernement.
Je le dis, parce que le Bloc québécois est un groupe parlementaire qui est souvent cité pour sa rigueur et son professionnalisme. Nous formons un groupe parlementaire travaillant. Nous abordons toujours les projets de loi sous le même angle: est-ce que le projet de loi est bon pour le Québec? Souvent, quand c'est bon pour le Québec, c'est bon aussi pour les autres provinces du Canada.
Cependant, quand c'est moins bon pour le Québec, nous sommes en mesure de profiter de l'occasion d'un débat pour essayer d'indiquer à nos collègues qu'il y a quelques articles qui ne sont pas dans l'intérêt du Québec. C'est donc un peu notre mission ici, à la Chambre des communes. Cela en fait partie, en tout cas. Je voudrais vraiment remercier Kristina Michaud, son adjointe et le service de recherche d'avoir fait un si beau travail tout au long de l'étude et d'avoir bonifié, au moyen d'amendements, le projet de loi C‑26.
Bien sûr, pendant ces travaux, nous avons soumis des amendements qui n'ont pas été adoptés. Ce sont des amendements qui ont été rejetés par les néo-démocrates, les conservateurs et les libéraux. Aujourd'hui, la donne a changé et nous espérons que nous serons capables de convaincre de nouveau le gouvernement de la pertinence des amendements que nous avions proposés au projet de loi C‑26, et que l'on pourra les intégrer au projet de loi C‑8.
Cependant, je rassure tout de suite le gouvernement: le Bloc québécois est favorable au projet de loi. C'est vrai que le Canada traîne de la patte concernant la question de la cybersécurité pour contrer les cyberattaques et les cybermenaces. Or, il faut quand même prendre quelques heures en comité pour entendre des témoins qui ont des préoccupations et il faut aussi tenir compte des amendements du Bloc québécois.
Les amendements que nous avions proposés portaient sur la reddition de comptes du gouvernement. Il y avait l'obligation de faire rapport et d'assurer un peu plus de transparence. Dans le projet de loi C‑8, il faut le dire, plusieurs pouvoirs sont accordés au ministre. Il nous apparaissait donc important que le ministre soit tenu de faire des rapports.
En ce qui concerne la question de la vie privée, les amendements que nous avions proposés ont été repris. Toutefois, je pense que cette section du projet de loi mériterait une analyse plus approfondie. Il serait pertinent d'entendre des témoins spécialisés dans la gestion des renseignements privés et la consignation. Je crois que nous allons poursuivre ce travail sur la protection de la vie privée en consultant des témoins expérimentés, afin d'enrichir notre réflexion.
Malgré le travail accompli et les amendements que nous avions proposés, certaines préoccupations demeurent, notamment au sujet des entreprises visées. Les entreprises sont-elles prêtes à investir? Seront-elles capables de se conformer rapidement aux exigences qui seront établies par le projet de loi? Cette question nous préoccupe, car il semble que les entreprises auront beaucoup à faire, et nous nous demandons si un meilleur accompagnement ne serait pas nécessaire.
Pour nous, il est évident que le gouvernement a été attentif au manque de clarté entourant la désignation des catégories d'exploitants. D'ailleurs, les recherches menées par la Bibliothèque du Parlement révèlent qu'il y a un petit flou, un manque de clarté législative dans la manière de désigner les exploitants. Nous espérons donc que les travaux en comité permettront d'approfondir cette question et d'examiner la possibilité de mieux définir ce qu'on entend par « exploitant désigné ».
Nous avons également des inquiétudes concernant les pouvoirs illimités en matière d'ordonnance et de collecte d'information, notamment à l'égard des fournisseurs de télécommunications et des opérateurs désignés de systèmes cybernétiques critiques. Des experts en droit formulent plusieurs doutes quant à la protection des renseignements personnels et confidentiels, notamment ceux couverts par le secret professionnel de l'avocat. La protection de ce genre de renseignement face aux nouveaux pouvoirs de fouille semble compromise. Il reste encore des améliorations à apporter pour garantir que le projet de loi intègre toutes les mesures nécessaires afin d'assurer la protection de la vie privée et des renseignements personnels.
Cela m'amène à une partie qui nous inquiète davantage, soit celle concernant Hydro-Québec. Comme nous le répétons souvent à la Chambre, le Bloc québécois est en désaccord en ce qui concerne l'intrusion du gouvernement fédéral dans les champs de compétence du Québec. Comme on le sait, Hydro-Québec possède l'ensemble des lignes de transport d'électricité sur notre territoire et nous y tenons fermement; c'est un fleuron issu de la Révolution tranquille qui nous permet de bénéficier d'une électricité verte et abordable pour tous les Québécois. Or, ce que nous comprenons du projet de loi, c'est qu'il empiète sur les compétences provinciales en matière d'électricité.
Je m'explique pour que ce soit plus clair, puisque nous devrons en discuter en comité. La Loi sur la Régie canadienne de l'énergie stipule que les lois provinciales s'appliquent aux sections intraprovinciales d'une ligne de transport internationale. Une province peut donc désigner une agence de réglementation pour exercer ses pouvoirs, droits et privilèges sur ces sections. Pour qu'une ligne relève du fédéral et de la Régie de l'énergie du Canada, la ligne interprovinciale doit être désignée par arrêté. Au Québec, aucune ligne n'est sous la responsabilité fédérale ni assujettie à la Loi sur la Régie canadienne de l'énergie.
Cela pose un problème important pour nous. C'était déjà le cas avec le projet de loi et c'est encore le cas avec le projet de loi . Le projet de loi C‑8 vient au fond intervenir sur des lignes interprovinciales. La Loi sur la Régie canadienne de l'énergie et le projet de loi C‑8 sont un peu en contradiction sur la question des compétences. Pourtant, la Régie de l'énergie du Canada est désignée comme régulateur des systèmes critiques dans le projet de loi C‑8. C'est un mélange d'incohérences et d'ingérence à notre avis.
Sous le couvert de la cybersécurité, le projet de loi C‑8 étend la compétence de la Régie de l'énergie du Canada sur l'ensemble d'une ligne internationale, même sur les parties intraprovinciales de ces lignes. La loi doit reconnaître, à notre avis, les compétences des organismes de réglementation provinciaux, à l'instar Hydro-Québec. Pour nous, le projet de loi C‑8, c'est comme une ingérence assez flagrante et on n'est vraiment pas à l'abri du chevauchement et même du doublement des responsabilités.
À un moment où le gouvernement impose au Québec et au Canada des compressions budgétaires, on a de la misère à comprendre que, par le truchement du projet de loi C‑8, le fédéral se mette à imposer des normes et à être au-dessus d'Hydro‑Québec, quand Hydro-Québec a ses propres systèmes de protection en cybersécurité.
Les provinces ont même le pouvoir d'imposer des sanctions en cas de violation des normes de fiabilité. Pour nous, le projet de loi C‑8 vient s'ingérer dans un domaine où sont déjà en application les normes de protection des infrastructures critiques, ou CIP, de la North American Electric Reliability Corporation, qui s'appliquent aux infrastructures critiques que le projet vise à implanter. Ainsi, un opérateur pourrait être sanctionné deux fois pour la même violation. Qui l'emporte? Ce sont des questions qu'on se pose. On pense que la compétence du Québec et d'Hydro‑Québec devrait être respectée.
Le projet de loi permettait au gouvernement fédéral de donner des amendes à Hydro-Québec si Hydro‑Québec ne se conformait pas aux normes fédérales. C'est un petit peu aberrant, puisque cela fait longtemps qu'on gère un réseau d'hydroélectricité, et Hydro‑Québec, qui reçoit des cyberattaques presque tous les jours, a un système assez robuste.
On parle même de pénalités allant jusqu'à 15 millions de dollars si l'entreprise se trouve non conforme, ce qui est considéré comme une violation distincte, alors qu'Hydro-Québec suit déjà des normes. Voici où je veux en venir.
Hydro-Québec suit déjà des normes nord-américaines. Comme on fournit de l'électricité aux États-Unis, on suit aussi des normes nord-américaines. C'est comme si le projet de loi C‑8 fait abstraction de ce qui se passe actuellement sur le terrain et des responsabilités d'Hydro‑Québec et qu'il veut empiéter sur sa compétence. Je ne suis pas certaine que le gouvernement du Québec a été consulté. Je ne suis pas certaine non plus qu'Hydro‑Québec a été consultée sur cette question.
Oui, il faut collaborer à l'échelle nationale avec les provinces et les territoires dans un projet de loi, mais il suffit de rassurer Hydro‑Québec ou le Québec que certains articles du projet de loi C‑8 doivent être revus de manière à respecter la compétence d'Hydro‑Québec et des provinces.
Sur cette conclusion, j'invite mes collègues à me poser quelques questions pour mieux approfondir leurs connaissances sur notre sentiment que le projet de loi C‑8 est un projet de loi est important, mais qui devrait être modifié pour permettre la non-ingérence du fédéral dans les affaires et les compétences du Québec.
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Madame la Présidente, je précise d'emblée que je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Je suis très heureux de prendre la parole aujourd'hui pour appuyer le projet de loi . Il s'agit d'une mesure législative cruciale qui renforcera la résilience du Canada face aux cybermenaces dans le secteur public et le secteur privé.
Je crois que tous mes collègues parlementaires conviendront du fait que les cybermenaces constituent aujourd'hui l'une des plus grandes préoccupations du Canada en matière de sécurité. Les acteurs malveillants prennent des mesures exceptionnelles pour perturber notre vie quotidienne en perpétrant des cybermenaces contre les infrastructures essentielles. Ces perturbations ont des conséquences considérables, car nous avons tous et toutes besoin des technologies au quotidien. Qu'il s'agisse des services bancaires, des services de communication, en passant par les services publics, tous les aspects de notre vie peuvent être touchés par les cyberincidents. C'est pourquoi il est tout à fait crucial de mettre à jour nos lois pour pouvoir répondre adéquatement et d'une manière agile aux menaces d'aujourd'hui.
Notre gouvernement a présenté en juin le projet de loi . Ce projet de loi constitue une étape importante dans la lutte contre la cybercriminalité et la protection de nos infrastructures essentielles contre les cybermenaces. Les infrastructures essentielles, dont dépendent les Canadiens et les Canadiennes pour leurs services essentiels, pourraient être frappées par des cyberincidents, ce qui menace notre sécurité publique, notre sécurité nationale et notre prospérité économique.
Les cybermenaces sont de plus en plus fréquentes et sophistiquées, et de plus en plus souvent parrainées par des États ou soutenues par eux. De plus, les infrastructures essentielles du Canada sont de plus en plus numérisées et interconnectées, notamment avec l'émergence de nouvelles technologies telles que la 5G et la 5G+. Tout compromis dans les secteurs des télécommunications, de l'énergie, de la finance ou des transports pourrait nuire à la sécurité des Canadiens et des Canadiennes ou entraîner des dommages importants à l'économie canadienne.
L'adoption de ce projet de loi représente une étape importante dans le travail continu du gouvernement visant à lutter contre les cybermenaces, à enrayer les vulnérabilités et à assurer la sécurité des Canadiens, des Canadiennes et des entreprises canadiennes privées, publiques et parapubliques. Ce projet de loi vise à renforcer la sécurité nationale, la sécurité publique et la prospérité économique en améliorant la protection du système de télécommunications du Canada contre les menaces et en renforçant la cybersécurité des infrastructures essentielles sous réglementation fédérale.
Le projet de loi contribuera à renforcer notre prospérité économique, car des infrastructures résilientes sont précisément ce que recherchent les investisseurs à l'échelle mondiale. La souveraineté numérique est également un objectif recherché à l'échelle mondiale. Il est illusoire de croire que des investissements ou des investisseurs viendront si nous ne démontrons pas clairement notre engagement à protéger nos infrastructures critiques.
Pour ce faire, ce projet de loi apporte des modifications liées à la sécurité, à la Loi sur les télécommunications, et établit un nouveau cadre de cybersécurité visant à renforcer la résilience des cybersystèmes essentiels de notre pays. Les modifications à la Loi sur les télécommunications visent à assurer la sécurité du système de télécommunications du Canada. Elles visent notamment à le protéger contre les menaces posées par les fournisseurs à risque élevé. Ces modifications donneront au gouvernement un pouvoir juridique clair et explicite lui permettant d'exiger des exploitants de télécommunications qu'ils prennent les mesures nécessaires pour protéger leurs systèmes.
Le projet de loi édicte également la Loi sur la protection des cybersystèmes essentiels, qui oblige les exploitants désignés dans les secteurs de la finance, des télécommunications, de l'énergie et des transports à protéger leurs cybersystèmes essentiels. Cette obligation englobe notamment la mise en place d'un programme de cybersécurité et le signalement des incidents de cybersécurité au Centre canadien pour la cybersécurité.
Grâce au signalement des incidents de cybersécurité, nos organismes de renseignement pourront mieux surveiller les tendances et les nouvelles méthodes utilisées par les acteurs malveillants. Je le répète: les acteurs malveillants sont beaucoup plus agiles et s'améliorent beaucoup plus vite, et ils ont malheureusement tendance à contourner les systèmes. Cela rend tous les systèmes publics parfois désuets.
La Loi sur la protection des cybersystèmes essentiels fournit également au gouvernement un nouvel outil lui permettant de prendre des mesures, au besoin, afin de lutter contre les menaces ou les vulnérabilités en matière de cybersécurité et de mieux protéger les cybersystèmes canadiens. Cette mesure législative aidera notre gouvernement à respecter son mandat et ses priorités en matière de sécurité.
Ce gouvernement est déterminé à lutter contre les menaces modernes comme l'ingérence étrangère, la répression transnationale et la cybercriminalité. Ces crimes étant souvent interreliés, ce projet de loi jouerait un rôle clé dans cette lutte, car il permettrait au gouvernement de prendre des mesures afin de promouvoir la sécurité des infrastructures essentielles du Canada.
Il est temps de mettre nos lois à jour, afin que celles-ci reflètent les menaces et enjeux du XXIe siècle. Si ce projet de loi reçoit la sanction royale, les dispositions de la Loi sur la protection des cybersystèmes essentiels seront mises en œuvre de manière progressive, et les consultations en cours entre le gouvernement et les intervenants de l'industrie au sujet de l'élaboration de la réglementation se poursuivront afin de réduire au minimum les répercussions potentielles sur les secteurs concernés.
En conférant au gouvernement la capacité de prendre des mesures directes à l'égard des cybermenaces ou des vulnérabilités, ce projet de loi renforcerait la cybersécurité des infrastructures essentielles canadiennes grâce à son régime réglementaire, tout en permettant au Centre de la sécurité des télécommunications d'être mieux informé des cybermenaces auxquelles sont confrontées les infrastructures essentielles canadiennes. Les nouveaux pouvoirs nous aideront à suivre de manière proactive l'évolution constante des cybermenaces et à prendre rapidement des mesures pour enrayer les menaces et remédier aux vulnérabilités.
On a souvent l'impression qu'il n'y a pas un jour qui passe sans qu'on apprenne qu'un cyberincident s'est produit quelque part dans le monde ou au Canada. Les Canadiens et les Canadiens entendent parler de ces incidents et s'inquiètent, à juste titre, de la sécurité de leurs données personnelles et des perturbations que pourraient subir les systèmes dont ils dépendent au quotidien, comme les systèmes financiers et bancaires, entre autres. Il faut avoir une réponse à cette inquiétude. En tant que législateurs, il est de notre devoir de faire tout ce que nous pouvons pour eux.
La cybersécurité n'est pas une question partisane. C'est pourquoi j'invite mes honorables collègues de l'opposition à nous appuyer dans nos démarches visant à renforcer notre sécurité collective. Nous observons ce qui se passe au Canada et à l'étranger et nous prenons les mesures qui s'imposent. Le gouvernement continuera à consulter les intervenants et les parties prenantes tout au long du processus réglementaire. Même si nous devons procéder à des changements pour renforcer nos systèmes et nos infrastructures, nous voulons veiller à ce qu'il y ait le moins de perturbations possible pour l'industrie, qui sera un partenaire essentiel dans la lutte contre la cybercriminalité et dans le renforcement de notre résilience.
En conclusion, j'invite une fois de plus tous mes collègues parlementaires à soutenir ce projet de loi, afin de protéger le Canada et tous ses habitants contre les cybermenaces.
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Madame la Présidente, je tiens à remercier mon collègue, le député de , de partager son temps de parole avec moi.
La cybersécurité n'est plus une préoccupation lointaine des experts dans les coulisses; c'est une question qui nous préoccupe tous. Les Canadiens s'attendent à ce que leurs lumières s'allument, à ce que leur chèque de paie soit déposé, à ce que leurs dossiers médicaux soient privés et à ce que leur téléphone leur permette de communiquer avec leurs proches sans interruption. Ils s'attendent à ce que tout cela soit à l'abri des pirates informatiques, des États hostiles, des acteurs malveillants et, oui, de l'ingérence excessive de leur propre gouvernement. La cybersécurité n'est pas une préoccupation abstraite. Elle permet aux familles d'avoir un réseau électrique fiable, aux cliniques en milieu rural de protéger les dossiers de leurs patients et aux entreprises de mener leurs activités sans crainte d'attaques de la part des pirates informatiques.
Les Canadiens méritent de véritables protections contre les cybermenaces. Elles sont une réalité dans le monde d'aujourd'hui, comme nous en sommes tous conscients. À cet égard, je reconnais que le projet de loi reflète une réalité pressante: le Canada doit renforcer la résilience de ses infrastructures essentielles. Cependant, dans notre empressement à agir, nous devons aussi nous assurer de trouver le juste équilibre. Si nous protégeons nos systèmes, mais portons atteinte à nos droits, si nous sécurisons nos réseaux tout en déstabilisant notre économie, nous aurons alors construit une forteresse dont les portes seront laissées ouvertes.
Dans sa forme actuelle, le projet de loi soulève plusieurs préoccupations. Les libéraux nous disent que le projet de loi est la démonstration de leur soi-disant programme d'innovation, mais quand on y regarde de plus près, la réalité est beaucoup plus compliquée. Le projet de loi C‑8 est presque une copie conforme du projet de loi , qui est mort au Feuilleton quand le Parlement a été prorogé au début de l'année, et bien que des améliorations mineures aient été apportées, de graves lacunes subsistent. Mes collègues du NPD et moi-même examinons les ramifications du projet de loi et c'est sur ce point que j'aimerais concentrer mes observations. Je me permets de soulever ces questions dans l'espoir que des clarifications et des modifications seront apportées au projet de loi.
Premièrement, il y a la portée des pouvoirs ministériels. Aux termes du projet de loi, la ministre de l'Industrie pourrait obliger les fournisseurs de services de télécommunications à détruire du matériel, elle pourrait interdire purement et simplement des fournisseurs ou suspendre des accords. Imaginons qu'une entreprise doive répercuter ces coûts sur ses clients ou cesser complètement ses activités.
Bien que la ait expliqué que des garanties existent pour empêcher que des décrets et arrêtés disproportionnés handicapent les fournisseurs et privent les Canadiens des régions rurales de leur connexion, le projet de loi accorderait de vastes pouvoirs au Cabinet et au ministre de l'Industrie: le pouvoir d'empêcher les entreprises de télécommunications d'utiliser certains équipements, de les contraindre à retirer certains équipements, de suspendre des services et de résilier des contrats. Ces décrets et arrêtés pourraient être pris sans approbation judiciaire préalable, sans examen parlementaire et sans surveillance indépendante. Quand on concentre autant de pouvoirs entre les mains d'un seul ministre, il faut des freins et des contrepoids. Où se trouvent-ils dans le projet de loi?
Deuxièmement, il y a les risques liés à la protection de la vie privée et des libertés civiles. Le projet de loi prévoit la communication obligatoire de renseignements entre les fournisseurs de services de télécommunication, les organismes réglementaires et les organismes fédéraux, voire avec des gouvernements étrangers. Cette communication de renseignements repose uniquement sur le jugement du ministre quant à ce qui est « nécessaire ». Or, cette notion est vague, subjective et ouvre tout grand la porte à des abus. Pourquoi le projet de loi ne prévoit-il aucune exigence en matière d'évaluation des facteurs relatifs à la vie privée? Pourquoi n'existe-t-il aucune garantie que les données recueillies ne seront pas utilisées à d’autres fins que celles pour lesquelles elles ont été recueillies?
Troisièmement, il y a l'absence d’indemnisation ou de protection pour les travailleurs. Si une entreprise est forcée de démonter ses équipements ou d'interrompre ses services, elle ne recevra aucune compensation. Pour les petits fournisseurs d'accès à Internet, cela pourrait entraîner la faillite. Leurs employés perdraient alors leurs emplois. Pour les communautés rurales et isolées, cela pourrait provoquer des perturbations dans des services déjà précaires. Où est le plan du gouvernement pour soutenir les travailleurs, les fournisseurs et les collectivités qui assumeraient les coûts associés au respect de la réglementation?
Quatrièmement, il y a les sanctions. Le projet de loi prévoit des amendes pouvant atteindre 15 millions de dollars par jour pour les sociétés et 1 million de dollars par jour pour les employés. Pensons-y un instant: un travailleur de première ligne qui suit les ordres de la direction pourrait être ruiné à cause de ce régime. Où sont les mesures de sauvegarde pour garantir l'équité, l'application régulière de la loi et les droits d'appel?
Cinquièmement, il y a l'approche mur-à-mur. Le projet de loi mettrait dans le même sac les banques, les entreprises de télécommunications, les installations nucléaires et les coopératives d'énergie qui seraient toutes soumises au même cadre de conformité. Elles auraient toutes le même délai de 90 jours pour mettre en place des programmes de cybersécurité, peu importe leur taille ou leur capacité. Dans le cas des grandes entreprises, cela pourrait être possible, mais c'est peut-être impossible pour les petits exploitants ou les coopératives. Les obligations en matière de conformité ne devraient-elles pas être adaptées aux réalités des différents secteurs?
Sixièmement, il y aura des conséquences internationales. Conformément au Règlement général sur la protection des données de l'Union européenne, le statut du Canada en matière de protection adéquate constitue le fondement d'une grande partie de notre économie numérique. C'est ce qui permet aux données européennes d'être versées dans les systèmes canadiens, en appui aux banques, aux compagnies aériennes et aux fournisseurs de services infonuagiques, mais la Commission européenne examine l'adéquation tous les quatre ans. Si elle voit que le Canada accorde des pouvoirs de surveillance non contrôlés ou que des données sont réutilisées sans nécessité et sans proportionnalité, nous risquons de perdre cette décision d'adéquation. Nous avons déjà vu ce qui est arrivé aux États‑Unis avec la décision Schrems II. Le gouvernement veut-il vraiment mettre le Canada dans la même situation?
Les néo-démocrates conviennent que la cybersécurité est essentielle, mais elle ne doit pas exister au détriment de la démocratie, de la reddition de comptes, de la protection de la vie privée ou de l'équité pour les travailleurs et les collectivités.
Voici les questions que nous posons au et au gouvernement pour qu'ils y répondent. Pourquoi le gouvernement a-t-il choisi de concentrer autant de pouvoirs au sein du Cabinet sans exiger d'examen judiciaire et parlementaire indépendant? Pourquoi n'y aurait-il pas d'organisme de surveillance indépendant pour veiller à ce que les ordonnances soient raisonnables et justifiées? Pourquoi le projet de loi ne garantirait-il pas des évaluations des répercussions sur la vie privée ou ne limiterait-il pas la divulgation ultérieure des données personnelles des Canadiens à des gouvernements étrangers? Pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas proposé de mesures d'indemnisation ou de soutien à la transition pour les travailleurs et les petits fournisseurs qui assumeraient le fardeau financier? Pourquoi les sanctions seraient-elles si extrêmes que les employés pourraient être tenus personnellement responsables de millions de dollars, même après avoir suivi les ordres de leurs supérieurs? Pourquoi appliquer le même cadre de conformité aux banques, aux installations nucléaires et aux petits fournisseurs de services Internet? Le gouvernement a-t-il effectué et publié une évaluation des risques liés à la façon dont le projet de loi pourrait affecter le statut du Canada en matière de protection adéquate au sein de l'Union européenne?
Les libéraux disent que le projet de loi moderniserait nos lois sur les télécommunications et qu'il constituerait une défense pour le Canada, mais la démocratie ne doit pas être sacrifiée en cours de route. Une cybersécurité solide doit également se traduire par une démocratie forte. Elle doit protéger les Canadiens contre les menaces étrangères sans ouvrir la porte à une ingérence gouvernementale incontrôlée.
Les néo-démocrates continueront de réclamer des changements, une surveillance indépendante, des mesures de protection de la vie privée plus rigoureuses, un traitement équitable pour les travailleurs et les collectivités, des sanctions proportionnelles et une souplesse sectorielle. Nous pouvons protéger les Canadiens contre les cybermenaces sans bafouer leurs droits, sans ignorer les travailleurs et sans nuire à l'économie. Le projet de loi est une occasion de trouver un juste équilibre, mais il ne semble pas en mesure de le faire pour le moment.
Les Canadiens veulent plus de réponses, de transparence et de surveillance contre les abus, car nous avons vu la tendance du nouveau à se diriger tête baissée vers la centralisation sans tenir compte des conséquences sur les politiques publiques et ses effets sur les Canadiens ordinaires.
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Madame la Présidente, je partagerai mon temps de parole avec le député d'.
Avant de commencer, je tiens à remercier les habitants de Richmond‑Centre—Marpole de m'avoir accordé leur confiance et de m'avoir élu pour les représenter au Parlement. Je suis profondément honoré de leur confiance et je m'engage à les servir fidèlement et à toujours faire de leurs intérêts ma priorité absolue. Je garde en tête leurs voix chaque fois que je prends la parole à la Chambre.
Nous débattons du projet de loi , la tentative la plus récente du gouvernement de mettre en place un cadre de cybersécurité. Pour comprendre le projet de loi C‑8, il faut se rappeler d'où il vient. Il reprend essentiellement le projet de loi , que le gouvernement a présenté pour la première fois en 2022. Les conservateurs ont appuyé le principe du projet de loi C‑26, à savoir que le Canada a besoin de meilleures protections pour ses cybersystèmes essentiels. Cependant, nous avons aussi soulevé des préoccupations sérieuses et légitimes quant à la façon dont le projet de loi a été rédigé.
Nous avons averti le gouvernement que le projet de loi plaçait trop de pouvoirs incontrôlés entre les mains des ministres. Nous l'avons averti que les dispositions relatives au secret nuiraient à la transparence et à la reddition de comptes. Nous l'avons averti que le coût de la conformité serait inévitablement refilé aux Canadiens ordinaires sous forme d'une augmentation des factures de téléphonie et des frais bancaires. Nous l'avons averti que le projet de loi visait les mauvaises cibles, soit les banques, les pipelines et les entreprises de télécommunications sous réglementation fédérale, tout en omettant les institutions que les Canadiens voient le plus souvent attaquées, à savoir les hôpitaux, les municipalités et les écoles.
Ces avertissements ont été repris non seulement par les conservateurs, mais aussi par des dirigeants de l'industrie, des groupes de défense des libertés civiles et des experts en protection des renseignements personnels. Le Comité permanent de la sécurité publique et nationale a entendu ces critiques pendant des mois. Que s'est-il passé? Le projet de loi a été bloqué au Comité et n'a jamais été adopté. Il est mort au Feuilleton parce qu'on n'a pas pu corriger ses lacunes.
Le gouvernement présente maintenant le projet de loi , et, pour être juste, il contient une amélioration. Le gouvernement a éliminé la fameuse disposition sur les éléments de preuve secrets, qui aurait permis aux ministres de s'appuyer sur des documents confidentiels dans le cadre de contestations judiciaires sans en informer les parties concernées. C'est un pas dans la bonne direction, et les conservateurs prennent acte de ce changement.
Cependant, soyons clairs: au-delà de cette simple modification, presque tout le reste est pareil. Les vastes pouvoirs ministériels sont toujours là. Le secret indéfini est toujours là. Le manque de surveillance est toujours là. Les coûts refilés aux consommateurs sont toujours là. Surtout, la portée étroite du projet de loi, qui ne s'applique qu'aux industries sous réglementation fédérale tout en excluant les hôpitaux, les municipalités et les écoles, est toujours là. Les Canadiens méritent mieux qu'une version réchauffée d'un projet de loi imparfait. Une seule et unique modification ne change rien au fait que le projet de loi n'atteindrait pas son objectif principal, qui est de protéger les Canadiens là où ils sont le plus vulnérables.
Je vais donner des exemples plus près de nous. Les cyberattaques ne sont ni théoriques ni lointaines. Elles se produisent en ce moment même et frappent durement nos collectivités. En Colombie‑Britannique, on a porté atteinte au gouvernement provincial. Des acteurs parrainés par un État étranger se sont infiltrés dans ses systèmes de courriel et ont accédé à des renseignements personnels de nature délicate. La Vancouver Coastal Health Authority, qui prodigue des soins à plus de 1 million de personnes, a été frappée par un rançongiciel qui a perturbé les activités hospitalières et qui a retardé les services aux patients. L'administration municipale de Richmond, ma propre ville, a été la proie de cyberintrusions et ses systèmes de courriel ont été compromis, ce qui a menacé la prestation des services municipaux. Même le district scolaire de Richmond a été victime d'une cyberattaque qui a exposé les renseignements privés et financiers d'enseignants, de membres du personnel et de leur famille.
Il ne s'agit pas de scénarios fictifs, mais bien de vraies attaques sur du vrai monde. Le projet de loi ne protégerait aucune des institutions dont j'ai parlé.
C'est sa première lacune fondamentale. Avec le projet de loi , les Canadiens se font promettre l'illusion de la sécurité. Le gouvernement affirme qu'il protégerait les systèmes essentiels, mais les systèmes avec lesquels les Canadiens interagissent quotidiennement — les hôpitaux, les administrations locales, les écoles de leurs enfants — demeureraient hors du champ d'application de la loi. Un projet de loi sur la cybersécurité qui ne protège pas les hôpitaux, les villes ou les écoles revient à fermer à clé la porte de devant tout en laissant la porte de derrière grande ouverte.
La deuxième lacune fondamentale est le secret. Tout comme le projet de loi , le projet de loi accorderait des pouvoirs étendus aux ministres et au Cabinet. En un claquement de doigts, le gouvernement pourrait ordonner à une entreprise de bloquer un service, de démanteler des équipements ou de suspendre ses activités, et ces ordres pourraient être gardés secrets indéfiniment. Il pourrait même être interdit aux entreprises d'informer les Canadiens que le gouvernement est intervenu sur leurs réseaux. Le secret entourant les activités durant une attaque peut se justifier, mais le secret sans limites de temps ni contrôle est tout simplement inacceptable. Il n'y a pas de transparence, il n'y a pas de reddition de comptes, et cela n'inspire pas la confiance du public. Les Canadiens méritent de savoir, après coup, quelles mesures ont été prises en leur nom.
La troisième lacune est le coût. Le projet de loi , tout comme le projet de loi avant lui, indique clairement que les entreprises forcées de se conformer aux ordres du gouvernement ne seront pas indemnisées. Si on disait à une entreprise de télécommunications de retirer de l'équipement qui vaut plusieurs centaines ou des millions de dollars, Ottawa ne lui paierait pas un sou. Ces coûts auraient des répercussions sur les Canadiens, qui verraient une augmentation de leurs factures de téléphone et de leurs frais bancaires ainsi qu'un ralentissement des améliorations apportées à des services essentiels. On devrait financer les mesures de sécurité nationale de façon équitable, et non en imposant des taxes cachées aux consommateurs.
La quatrième lacune est la portée. Le gouvernement peut prétendre qu'en forçant les entreprises de télécommunications à renforcer leurs réseaux, il protégera indirectement les hôpitaux et les écoles qui ont besoin de ces réseaux, mais cet argument ne tient pas la route. Les attaques que nous avons vues en Colombie‑Britannique ne touchaient pas des réseaux de télécommunications; on visait des serveurs locaux et des logiciels désuets, et on se servait de courriels contenant des rançongiciels. Protéger un réseau ne protège pas forcément la population.
Le gouvernement peut également prétendre que le projet de loi contribuerait à mettre fin à l'ingérence étrangère, mais, encore une fois, ce ne sont que de beaux discours sans fondement. Le projet de loi porte sur les cyberintrusions dans les réseaux. Il ne ferait rien pour s'attaquer au problème plus vaste de l'ingérence étrangère, comme les campagnes de désinformation, le financement politique secret, l'intimidation des communautés de la diaspora ou la manipulation des institutions démocratiques. Laisser entendre que le projet de loi C‑8 mettrait fin à l'ingérence étrangère induit les Canadiens en erreur et risque de mener à un dangereux manque de vigilance.
Qu'est-ce que le projet de loi apporterait vraiment aux Canadiens? Ils obtiendraient une loi qui ne tient toujours pas compte des véritables victimes des cyberattaques, qui continue de cacher les décisions au public, qui continue à refiler la facture aux consommateurs et qui ne fait toujours presque rien pour contrer la menace plus vaste de l'ingérence étrangère.
Ce n'est pas de la cyberrésilience ni du leadership. C'est de la poudre aux yeux. Les conservateurs croient qu'il faut renforcer la cybersécurité, mais que les choses doivent être faites correctement. Ce dont le Canada a besoin, c'est une loi qui convient aux provinces et aux municipalités pour protéger les services sur lesquels les Canadiens comptent le plus: les hôpitaux, les écoles et les administrations locales. Il nous faut une loi qui assure la surveillance et la reddition de comptes, et non des chèques en blanc au bénéfice du secret. Il nous faut une loi qui partage équitablement le coût de la sécurité nationale au lieu de forcer les familles à payer des frais cachés. Il nous faut une loi qui intègre...
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Madame la Présidente, c'est un immense honneur de prendre la parole à la Chambre au sujet d'une question très sérieuse: les personnes visées ou non par le projet de loi , dont nous sommes saisis.
Je me permets de revenir en arrière, lorsque j'ai eu ma première occasion de travailler avec l'excellent député de durant une législature précédente. Nous siégions tous les deux au comité de l'industrie et, un jour, il y a eu une tornade à Ottawa. Cette tornade a fait peur à bien des gens et a causé beaucoup de dommages dans notre capitale nationale. Beaucoup de gens ont été très surpris de constater que, environ huit heures après la tornade, ils ne pouvaient pas se servir de leur téléphone cellulaire pour communiquer avec leurs proches. J'en ai été moi-même surpris, parce que la plupart des gens présument que dans un centre urbain comme Ottawa, le service est continu, même après un événement éprouvant comme une tornade. Je ne peux qu'imaginer comment a pu se sentir une personne qui tentait désespérément de joindre sa famille et ses proches ou d'entrer en communication avec son employeur pour expliquer la raison de son absence. L'impossibilité d'avoir accès à ce service de télécommunication a suscité beaucoup de consternation dans la collectivité.
Le député de a présenté une motion pour que nous étudiions la question en profondeur, et certaines des choses que nous avons découvertes à ce sujet n'étaient pas rassurantes. Par exemple, il n'existe aucun règlement qui régit ce que les entreprises de télécommunications doivent avoir comme mécanismes de secours. Essentiellement, les entreprises de télécommunications comme Rogers ou Telus disposent souvent de génératrices de secours, mais aucune disposition n'indique combien de temps elles doivent fonctionner. Un système a été mis à rude épreuve par une tornade, et les dommages et la peur que cet incident a causés ont été exacerbés par le fait qu'il n'y avait pas suffisamment de carburant dans les génératrices des entreprises de télécommunications pour qu'elles puissent continuer à offrir leurs services après l'incident. Voilà un petit exemple des vulnérabilités qui existent actuellement dans notre système et que le projet de loi , espérons-le, corrigera.
Le projet de loi comporte deux volets. Le premier, comme je l'ai mentionné, porte sur la Loi sur les télécommunications, et le deuxième vise à créer de nouvelles dispositions concernant la cybersécurité.
Je pense que la plupart des Canadiens comprennent que nous dépendons désormais de notre capacité à communiquer les uns avec les autres et à accéder rapidement à l'information. Si les systèmes dont nous dépendons si fortement dans notre vie moderne devaient être compromis, les perturbations qui pourraient en découler ne se limiteraient pas, par exemple, au désagrément d'être incapable d'accéder aux prévisions météorologiques d'Environnement Canada. Il pourrait y avoir d'autres problèmes, notamment en ce qui concerne les services bancaires. Il suffit de penser à ce qui s'est produit à Toronto, lorsque le réseau de Rogers s'est soudainement mis à mal fonctionner et que personne ne pouvait accéder à ses comptes. En fait, les propriétaires d'entreprise étaient incapables d'effectuer des transactions Interac et, bien sûr, les PME n'avaient aucun moyen d'être payées, car bon nombre d'entre nous dépendent presque exclusivement des cartes de crédit et de débit. Lorsque les gens prennent le temps de réfléchir à leur dépendance à la technologie et à l'interdépendance de ces systèmes, ils arrivent rapidement à la conclusion qu'on devrait faire quelque chose.
À l'instar de tous les députés fédéraux, probablement, je crois que le gouvernement a la responsabilité de protéger ses propres systèmes. C'est ce qu'il a fait au fil du temps. A-t-il été parfait? Non. Il y a eu des atteintes à la vie privée et des attaques par des entités. Les rapports du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement mentionnent que nous sommes souvent la cible de régimes autoritaires. Par exemple, le régime communiste chinois à Pékin est cité dans les rapports, tout comme la Russie.
Il existe également des acteurs non étatiques qui tentent de pirater nos différents systèmes. Il est donc logique que les citoyens s'attendent à ce que le gouvernement protège leurs renseignements, leurs dossiers médicaux, leurs dossiers fiscaux et toutes leurs données personnelles. Les gens le comprennent et ils veulent que le gouvernement protège ses infrastructures, en particulier lorsqu'il est question de défense nationale ou de nos différents systèmes de sécurité et de renseignement. Cependant, les gens ne partent pas toujours du principe que les mêmes mesures de protection que celles encouragées et codifiées par le gouvernement dans ses propres pratiques sont mises en œuvre dans le secteur privé. Le projet de loi créerait un ensemble de dispositions à cet effet.
Les conservateurs croient fermement à la nécessité de protéger notre sécurité nationale et de veiller à ce que ces systèmes essentiels dont nous dépendons fonctionnent lorsque les Canadiens en ont le plus besoin, que ce soit en cas d'urgence ou si nous sommes attaqués par nos ennemis étrangers. Je crois que le gouvernement comprend le problème et qu'il essaie de trouver la mesure législative nécessaire.
C'est là que j'arrêterai de dire ce sur quoi je suis d'accord et que je soulignerai quelques éléments.
Il semble que le gouvernement se soit un peu ressaisi et qu'il ait adopté certains amendements proposés par les conservateurs à l'étape de l'étude en comité au cours de la dernière législature. C'est une bonne chose. Une bonne idée devrait être considérée comme telle, peu importe de quel côté elle vient. C'est un problème que nous avons à la Chambre. Trop souvent, on décide du bien-fondé d'une idée selon la personne qui la propose, et c'est inacceptable. Il faut décider du bien-fondé d'une idée selon la valeur de l'idée elle-même, et ce, dans l'intérêt des Canadiens.
Ce que je veux dire, c'est que lorsqu'un parti obtient des pouvoirs énormes, surtout le parti au pouvoir, et les utilise pour servir ses propres intérêts, cela devient problématique. Je vois déjà certains de mes amis d'en face commencer à bouger sur leur siège et à se demander où je veux en venir. Quand le a déclenché les élections au printemps dernier, cela a eu des conséquences. Si ce projet de loi n'a pas pu être adopté, c'est entièrement la faute du gouvernement libéral actuel.
Je tenais à le préciser, car lorsqu'un fait passer les intérêts du gouvernement avant l'intérêt public, il faut le dénoncer et lui demander des comptes. Je pense que le Parti libéral, qui forme un gouvernement minoritaire, doit écouter le point de vue de ceux qui disent que ce projet de loi aurait dû être adopté. Les libéraux auraient peut-être pu attendre un peu plus longtemps, mais ils ne l'ont pas fait. Ils ont décidé de faire passer leurs intérêts électoraux avant les intérêts de la société.
Il est important de savoir que la responsabilité incombe au gouvernement, mais c'est là où nous en sommes aujourd'hui. Nous formulons des critiques similaires et nous sommes heureux qu'elles aient été entendues, en partie, lors de la dernière législature et qu'elles aient été intégrées au projet de loi, mais il reste encore quelques lacunes.
Par exemple, en ce qui concerne la protection de la vie privée, au cours d'une législature précédente, quand je siégeais au comité de l'industrie, Statistique Canada a ordonné aux banques canadiennes de lui fournir d'un coup une grande quantité de données, concernant un éventail de choses allant des hypothèques aux cartes de débit. Nous avons demandé au statisticien en chef de justifier cette nouvelle collecte massive de renseignements. Soit dit en passant, quelqu'un dans les grandes banques a divulgué cette information aux médias, et c'est tout à son honneur. Autrement, nous n'aurions pas été au courant. Nous avons convoqué le statisticien en chef de l'époque, qui a assuré au comité que Statistique Canada allait, en fait, anonymiser toutes les données. Après quatre questions, cet argument n'a pas résisté.
L'argument s'est effondré, tout comme l'exercice de collecte, parce qu'il est apparu que Statistique Canada n'avait pas informé le ministre de ses intentions, ce que l'agence était tenue de faire en vertu de la loi. J'ai eu la grande chance que des experts de la protection de la vie privée communiquent avec moi pour me donner des idées de questions à poser. Tout l'argument du statisticien en chef s'est effondré. En gros, il a dit que, même si Statistique Canada anonymisait les données, il serait très simple de les réassembler, de les réaligner et de disposer de renseignements complets sur une personne.
Je peux dire aux députés que les Canadiens accordent une grande importance à la confidentialité de leurs renseignements personnels. Dans un monde où nous sommes de plus en plus interconnectés et où nous utilisons constamment la technologie, où notre empreinte numérique, pour ainsi dire, est partout, les gens se soucient de la manière dont les renseignements sont utilisés. Dans le cadre du régime proposé, le gouvernement s'accorde une liberté presque totale en matière de gestion des renseignements personnels des Canadiens.
Le gouvernement ferait essentiellement la même chose que Statistique Canada, en affirmant qu'il peut recueillir les renseignements, les classer et les utiliser comme bon lui semble, sans aucun contrôle. C'est inacceptable.
Les conservateurs qui siègent au comité parleront du droit à la vie privée, même si les ministres et les autres membres du comité ne veulent pas aborder le sujet, car nous sommes là pour veiller à ce que...
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Les conservateurs pensent qu'il est acceptable de modifier considérablement un projet de loi et de simplement passer outre au droit des autres députés de s'exprimer à ce sujet. Cependant, quand il s'agit des projets de loi du gouvernement, les conservateurs appliquent leurs manœuvres d'obstruction politiquement motivées.
Parlons des projets de loi et . Qu'est-ce que le projet de loi C‑8? C'est le projet de loi C‑26 auquel on a apporté quelques changements relativement mineurs. Le projet de loi C‑26 a été débattu en deuxième lecture, il a été renvoyé au comité, où il a fait l'objet d'un débat approfondi, puis il est revenu à la Chambre pour faire l'objet d'un autre débat approfondi, avant de finalement être renvoyé au Sénat.
À chaque étape, le projet de loi a été adopté à l'unanimité; tous les députés l'ont appuyé. Voilà que les conservateurs regardent le projet de loi et sortent l'argument qu'ils ont de nouveaux députés. Pourtant, le caucus du gouvernement compte plus de nouveaux députés que les conservateurs, en plus d'un nouveau . Au bout du compte, le premier ministre a adopté une approche globale pour tout ce qui touche nos travaux à la Chambre des communes, et il a déclaré que le projet de loi est important. Ce projet de loi aurait une incidence très réelle et tangible sur nos entreprises et les Canadiens.
Nous cherchons à répondre aux attentes des Canadiens envers le Parti libéral, mais aussi envers les députés conservateurs, bloquistes et néo-démocrates, ainsi qu'envers la cheffe du Parti vert. Les Canadiens veulent davantage de coopération à la Chambre des communes. Même les électeurs conservateurs veulent plus de coopération. Nous savons tous que ce projet de loi propose à tout le moins de bonnes mesures robustes et qu'il peut être renvoyé au comité. Si quelqu'un perçoit une certaine frustration de ma part, c'est à cause de ce qui se passe avec d'autres mesures législatives proposées par le gouvernement.
Souvent, nous sommes obligés de faire pression sur les députés de l'opposition, en particulier les conservateurs, jusqu'à ce qu'ils finissent par reconnaître, non sans honte, que les projets de loi servent les intérêts des Canadiens et qu'il n'y a rien de mal à permettre à un bon projet de loi d'être au moins renvoyé à un comité permanent où des experts, des Canadiens et des députés de l'opposition peuvent en débattre, surtout quand un ministre invite les députés à présenter leurs amendements s'ils en ont. Or, ce n'est pas ce qui se passe. Il y a clairement deux poids, deux mesures.
Prenons le projet de loi lui-même. Les cyberattaques malveillantes sont une réalité. Elles se produisent aujourd'hui dans de nombreux secteurs, et elles ne touchent pas seulement le Canada. Je dirais même qu'elles constituent une menace pour l'économie mondiale. Le projet de loi est une mesure positive pour régler ce problème. Il garantirait un meilleur échange d'information entre les gouvernements, l'industrie et les intervenants. Il renforcerait la responsabilité. On penserait que tous les députés appuieraient une telle mesure.
En ce qui concerne les cybermenaces, pensons aux secteurs essentiels dont le gouvernement fédéral est responsable. Les secteurs des finances, des communications, de l'énergie et des transports comportent tous des infrastructures essentielles; nous avons donc besoin de cette mesure législative. Le affirme vouloir bâtir une économie forte et vigoureuse, la meilleure et la plus solide parmi les pays du G7, et nous devons adopter ce genre de mesure législative pour protéger les intérêts de cette économie.
Parlons des cybermenaces dans le domaine des finances. Le secteur financier est d'une importance cruciale pour le Canada. Lorsque j'ai été élu député pour la première fois, il y a quelques décennies, les services bancaires en ligne n'existaient pas encore. Nous nous rendions à la banque, où nous devions faire la queue longtemps, et il y avait davantage de succursales.
Je peux dire que les changements qui se sont produits dans le secteur financier ont été considérables à bien des égards, et qu'il faut mettre en place des mesures législatives pour protéger les intérêts des Canadiens, notamment contre le vol d'identité et les cyberattaques qui peuvent carrément paralyser les activités d'une institution bancaire ou d'une coopérative de crédit ou lui causer de graves problèmes financiers. Qu'y a-t-il de mal à adopter des mesures législatives qui renforcent la reddition de comptes et l'échange de renseignements? Ainsi, si un organisme subit une cyberattaque, nous pourrons en tirer des leçons et veiller à ce que l'industrie dans son ensemble soit mieux informée afin de pouvoir se prémunir contre une attaque de cette nature.
Le problème est bien réel. De nos jours, le monde des affaires reçoit plus de paiements par carte de crédit et de débit qu'en espèces. Cela vaut pour n'importe quel centre commercial ou magasin, partout où on effectue des transactions financières, sans parler des transactions en ligne. Nous devons protéger les renseignements personnels et veiller à ce qu'ils demeurent confidentiels, et il faut que le gouvernement puisse intervenir contre les acteurs malveillants. Cela ne touche qu'un aspect dont j'ai parlé à titre d'exemple, c'est-à-dire les finances.
Pour ce qui est des télécommunications, des téléphones cellulaires et des autres appareils de ce genre, les composantes et les sous-traitants sont des aspects importants. Il en va de l'intérêt des Canadiens. Que l'on parle d'énergie, de transports, de finances ou de télécommunications, je pense que c'est une mesure législative très forte, positive et justifiée de la part du gouvernement fédéral. C'est pourquoi, au début de mon discours, je me suis concentré sur le processus. Nous avons eu beaucoup de discussions et de débats. Je ne dis pas qu'il faut adopter aujourd'hui le projet de loi dont la Chambre des communes est saisie, mais examinons-le et soyons raisonnables afin de pouvoir l'adopter et...
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Madame la Présidente, je prends la parole pour appuyer le projet de loi , Loi concernant la cybersécurité, modifiant la Loi sur les télécommunications et apportant des modifications corrélatives à d’autres lois.
Ce projet de loi est une étape nécessaire et mesurée pour protéger les systèmes sur lesquels les Canadiens comptent chaque jour. Il aiderait les exploitants d'infrastructures essentielles à mieux se préparer aux cyberincidents, à les prévenir et à y réagir. Il ferait ce que les gouvernements responsables doivent faire: établir des normes claires et exécutoires pour les exploitants des secteurs les plus essentiels; permettre des interventions rapides et ciblées lorsque des menaces émergent; et veiller à ce que le Canada soit au diapason de ses partenaires internationaux qui font face exactement aux mêmes défis. Dans le contexte actuel, il est très important que nous adoptions ce projet de loi.
Je vais parler de deux choses importantes que ferait le projet de loi. Premièrement, il moderniserait la Loi sur les télécommunications afin que nos organismes de sécurité et nos ministres responsables puissent donner des directives ciblées et limitées dans le temps pour défendre nos réseaux contre les menaces graves et en constante évolution. Deuxièmement, il édicterait la loi sur la protection des cybersystèmes essentiels, qui établirait des obligations de base et juridiquement contraignantes en matière de cybersécurité pour les exploitants désignés dans les secteurs essentiels sous réglementation fédérale. Cela se traduirait par des programmes de gestion des cyberrisques, le signalement rapide des incidents et la reddition de comptes tout au long de la chaîne d'approvisionnement. Ce ne sont plus des « choses souhaitables »; ce sont les éléments de base dont nous avons besoin pour offrir un service essentiel en 2025.
Mes collègues se souviendront des efforts déployés précédemment dans le cadre du projet de loi . Avec le projet de loi , le gouvernement a rétabli un cadre peaufiné qui est plus clair et qui comporte certaines améliorations parce que la menace n'a pas cessé de planer lorsque le Parlement a été suspendu. Plusieurs analyses indépendantes confirment que le projet de loi reprend en grande partie l'approche du projet de loi tout en corrigeant les problèmes de rédaction et en clarifiant le processus au besoin, ce qui constitue une gouvernance prudente.
Pourquoi est-ce important? Pour le Canada, le cyberrisque représente désormais un risque pour l'économie, les emplois et la sécurité publique. Une attaque réussie peut geler les salaires, paralyser les hôpitaux, fermer les pipelines ou même paralyser le service 911.
À London, les fabricants, les laboratoires de recherche de l'Université Western, les étudiants du Collège Fanshawe, les cliniques locales et les petits commerces des rues principales dépendent tous de réseaux sécurisés. La chaîne d'approvisionnement du Sud‑Ouest de l'Ontario et celle de l'ensemble du Canada, qui comprennent des investissements majeurs dans les véhicules électriques, les batteries et la fabrication de pointe, ne peuvent pas fonctionner avec une infrastructure numérique fragile. Lorsqu'un seul fournisseur compromis peut avoir des répercussions sur toute une économie régionale, la cyberrésilience devient une stratégie de compétitivité.
Essentiellement, le projet de loi obligerait, au titre de la Loi sur la protection des cybersystèmes essentiels, les exploitants désignés, par exemple dans le secteur des services bancaires et financiers, des télécommunications, de l'énergie et des transports, à établir et à maintenir un programme de cybersécurité proportionnel à leurs risques, à signaler les cyberincidents rapidement et uniformément, à atténuer toute vulnérabilité des tiers et de la chaîne d'approvisionnement et à se conformer à des directives exécutoires dans des circonstances extraordinaires. Des sanctions administratives pécuniaires seraient prévues en cas de non-conformité, car des règles sans conséquences ne sont que des suggestions. Nous ne pouvons pas nous permettre de mettre en œuvre de simples suggestions.
En ce qui concerne les télécommunications, le projet de loi moderniserait la trousse d'outils afin que le gouvernement puisse agir de manière ciblée quand des menaces crédibles émergent dans nos réseaux. Ces pouvoirs ne sont pas une solution globale. Ils sont liés à des risques concrets et sujets à être examinés. Dans le contexte actuel, la rapidité est primordiale. Un délai de 72 heures peut faire la différence entre un incident contenu et une panne nationale.
Certains groupes de la société civile et des juristes ont soulevé d'importantes préoccupations par rapport à la protection de la vie privée, à la transparence et à l'application régulière de la loi, surtout quand viendra le temps d'émettre et d'examiner les directives et de faire circuler l'information entre le gouvernement et les exploitants privés. J'en profite pour préciser que la Chambre prend acte de ces préoccupations, comme en fait foi le débat en cours, où d'autres députés ont aussi reconnu ces préoccupations.
L'objectif du projet de loi est de protéger les Canadiens, pas d'affaiblir leurs droits. Quand ce projet de loi sera renvoyé au comité, je me ferai un plaisir d'écouter les arguments et les suggestions des députés d'en face. Comme nous l'avons déjà fait pour le projet de loi , je pense que nous pourrons parvenir à un consensus sur le libellé définitif de ces mesures. Dans le fond, le but est de protéger les Canadiens.
J'ai également quelques idées sur ce que nous pourrions examiner. Tout d'abord, nous pourrions envisager de renforcer la transparence en matière de rapport, notamment en publiant des statistiques sur le recours aux directives en matière de cybersécurité, dans la mesure où les considérations de sécurité nationale le permettent. On pourrait également envisager de renforcer l'application régulière de la loi, en rendant les voies de recours judiciaires pratiques et rapides, et clarifier comment traiter et conserver les données afin que les informations communiquées à des fins de cybersécurité ne soient pas utilisées à d'autres fins sans rapport et qu'elles soient protégées par des mesures de sauvegarde solides.
Je ne siège pas au comité, mais je sais que des députés de l'autre côté de l'enceinte y siègent et qu'ils auront des discussions animées sur la manière de renforcer le projet de loi, comme nous l'avons fait par le passé. Nous avons voté en faveur du projet de loi . Il est maintenant de retour à la Chambre, peaufiné et recadré, afin que tous nos collègues puissent en discuter et proposer les mesures qu'ils souhaitent voir adopter dans le but de protéger la cybersécurité de tous les Canadiens.
Je pense qu'il s'agit de demandes raisonnables et constructives qui favoriseraient un bon dialogue et renforceraient le projet de loi. Je suis sûre que mes collègues auront d'autres suggestions à faire et j'ai hâte de les lire. Je suis certaine qu'ils appuieront et adopteront le projet de loi en temps opportun, car si nous discutons d'un projet de loi sur la cybersécurité en 2025, c'est qu'il faut l'adopter. Je pense que nous comprenons qu'il ne s'agit pas d'une discussion facultative, mais véritablement essentielle.
Les services essentiels ne sont pas tous des géants nationaux. Beaucoup sont des fournisseurs de taille moyenne ou des services publics municipaux qui assurent l'approvisionnement en eau ainsi que la circulation des gens et des biens. Pour ces exploitants, c'est souvent une question de capacité. Il est très important de posséder des ressources humaines, des outils et des processus qui répondent aux normes modernes. Je soutiens les mesures complémentaires au projet de loi : une orientation pratique, des services partagés, des programmes de renseignement sur les menaces qui atteignent réellement les premières lignes et un financement qui aide les petits fournisseurs à mettre en œuvre les éléments de base, comme les inventaires de biens, l'authentification multifactorielle, la segmentation de réseau, la discipline de sauvegarde et les exercices sur table.
Sans le soutien nécessaire, le respect des normes risque de devenir une simple façade. Nous devons chercher à offrir une véritable résilience aux Canadiens. Nous devons également être honnêtes quant aux surfaces d'attaque qui sont réellement menacées de nos jours, soit les fournisseurs, les fournisseurs de services gérés et les dépendances logicielles. Les dispositions du projet de loi relatives à la chaîne d'approvisionnement constituent un pas en avant, mais nous devons continuer à promouvoir des pratiques de sécurité dès la conception. L'objectif est l'apprentissage et l'alerte précoce, et non le rejet de la responsabilité sur autrui.
J'espère que mes collègues du comité s'assureront que suffisamment de temps est prévu pour mener des consultations, que les seuils et les formats sont clairs et qu'on réduise le plus possible les chevauchements avec les organismes de réglementation sectoriels.
Les services essentiels dans les communautés autochtones et les collectivités rurales sont soumis à des contraintes uniques.
Je ne pense pas pouvoir terminer mon discours, mais je tiens à dire que le projet de loi est vraiment important pour tous les Canadiens. Je suis heureuse d'en parler et d'y souscrire. J'espère que tous nos collègues qui sont intervenus à son sujet aujourd'hui nous aideront à le renvoyer au comité pour que nous puissions proposer les amendements nécessaires, puis adopter la mesure le plus rapidement possible. Les députés ont voté pour lors de la dernière législature, lorsqu'il s'agissait du projet de loi . Le projet de loi est maintenant de retour, et nous devons impérativement l'adopter dans les plus brefs délais.
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Madame la Présidente, je suis heureux de prendre la parole au sujet du projet de loi . Pour la gouverne des personnes qui nous regardent à la maison, à la législature précédente, le projet de loi C‑8 s'appelait le projet de loi .
J'ai été content de siéger au comité de la sécurité publique et nationale, qui a étudié le projet de loi précédent. Je vais résumer la situation, car une partie du débat d'aujourd'hui à la Chambre vise à expliquer pourquoi nous discutons à nouveau d'un projet de loi que nous avons déjà étudié et qui a déjà franchi presque toutes les étapes du processus législatif au cours de la législature précédente.
Le projet de loi a fait l'objet d'une étude au comité. De nombreux amendements y ont été apportés par tous les partis. Puis, il a été renvoyé au Sénat. Le gouvernement a demandé à la Chambre des communes d'adopter à toute vitesse un projet de loi distinct sur l'ingérence étrangère. Dans sa propre incompétence, il ne s'était pas rendu compte, semble-t-il, que son projet de loi sur l'ingérence étrangère contenait des dispositions qui invalidaient l'intégralité de la deuxième partie du projet de loi C‑26. Le Sénat a décelé le problème. En conséquence, la progression de l'étude du projet de loi a été tellement retardée que lorsque le gouvernement libéral a décidé de proroger le Parlement, même s'il n'avait pas mis la confiance de la Chambre à l'épreuve, le projet de loi est mort au Feuilleton.
Le gouvernement libéral se plaint que le chien a mangé ses devoirs. Or, c'est lui qui a tué le projet de loi au cours de la législature précédente. Voilà pourquoi nous y revenons aujourd'hui.
La cybersécurité est un enjeu d'une importance capitale. Elle a une incidence sur tous les aspects de notre vie. Nous passons une part croissante de notre vie quotidienne en ligne et nous devenons dépendants de services et d'infrastructures qui sont vulnérables aux menaces touchant la cybersécurité. Les dangers que représentent les acteurs malveillants touchent tous les aspects de la société, aussi bien les industries que les hôpitaux, les pipelines et les ménages.
Comme on le sait, avec la mise en œuvre par le gouvernement de politiques laxistes en matière de mise en liberté sous caution, les criminels choisiront toujours le chemin le plus facile. C'est la même chose dans le domaine de la cybersécurité. Lorsqu'un pays a de piètres lois en matière de cybersécurité, il devient une cible pour les acteurs malveillants et s'attire ce genre de comportement.
Le gouvernement libéral a initialement présenté le projet de loi en juin 2022, il y a plus de trois ans. Nous n'avons commencé à l'étudier que deux ans plus tard. Nous avons souvent entendu les libéraux répéter que la cybersécurité est une grande priorité et qu'il s'agit d'un projet de loi d'une importance capitale. Malgré cela, nous l'étudions encore trois ans plus tard, dans une toute nouvelle législature.
Ces retards auraient pu être évités, mais le gouvernement libéral a failli à la tâche. C'est malheureux, car nous avons entendu à maintes reprises que la cybersécurité du Canada a été négligée et qu'il demeure une cible facile et vulnérable.
Le projet de loi propose de donner de vastes pouvoirs au gouvernement, et les conservateurs croient que nous ne pouvons pas lui donner un chèque en blanc. Nous devons étudier le projet de loi pour nous assurer que nous créons des mécanismes efficaces de lutte contre la cybercriminalité sans ajouter des formalités administratives ou de la bureaucratie inutiles, et sans répercussions sur les droits garantis par la Charte.
Le projet de loi a deux objectifs clés. Premièrement, il vise à modifier la Loi sur les télécommunications afin de donner au gouvernement le pouvoir de sécuriser les systèmes de télécommunications. Essentiellement, le gouvernement aurait le pouvoir de dire aux entreprises de télécommunications et à d'autres de faire ou de ne pas faire certaines choses, comme retirer de nos réseaux de télécommunications de l'équipement fourni par une puissance étrangère hostile.
Deuxièmement, il vise à créer la Loi sur la protection des cybersystèmes essentiels, ce qui, en principe, permettrait au gouvernement d'imposer des exigences en matière de cybersécurité aux industries sous réglementation fédérale. Ces industries pourraient inclure le secteur de l'énergie, les pipelines, les centrales nucléaires, le secteur financier, les banques, le secteur de la santé et d'autres.
Je crois que le projet de loi contient des mesures positives pour renforcer la sécurité publique. Les conservateurs tiennent à souligner que l'approche du Canada en matière de cybersécurité comporte encore de graves lacunes. D'ailleurs, le Canada est le dernier pays du G7 à ne pas disposer d'un cadre réglementaire rigoureux en matière de cybersécurité.
L'été dernier, la vérificatrice générale a publié un rapport accablant sur la capacité du gouvernement à lutter contre la cybercriminalité. Je vais citer ses conclusions, car elles étaient cinglantes:
[...] la Gendarmerie royale du Canada (GRC), le Centre de la sécurité des télécommunications Canada et le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) n'avaient ni la capacité ni les outils requis pour appliquer efficacement les lois visant à protéger la population canadienne contre les cyberattaques ou pour s'attaquer à la quantité croissante de cybercrimes, qui deviennent de plus en plus sophistiqués. Nous avons constaté des lacunes dans les interventions, la coordination, les mesures d'application de la loi, le suivi et l'analyse au sein des organisations chargées de protéger la population canadienne contre les cybercrimes, et entre ces organisations.
Cela soulève un point important. Nous pouvons bien multiplier les lois qui prévoient tout ce qu'il faut — et nous disposons effectivement de certaines mesures législatives sur la cybersécurité —, mais il ressort clairement du rapport de la vérificatrice générale que le gouvernement n'a pas investi dans les capacités, les ressources ou les outils nécessaires pour mettre en œuvre les mesures législatives actuelles en matière de cybersécurité. Nous devons avoir l'assurance que, en présentant ce projet de loi, le gouvernement ne prévoit pas seulement de s'octroyer des pouvoirs, mais qu'il prévoit aussi de donner aux forces de l'ordre la capacité d'utiliser concrètement ces pouvoirs. C'est quelque chose qu'il n'a pas vraiment fait.
La tendance continue de s'aggraver. Le Centre antifraude du Canada prévoit que les pertes liées à la cybercriminalité dépasseront 1 milliard de dollars par an d'ici 2028. Des produits d'assurance sont actuellement créés pour protéger les gens contre la cybercriminalité. Il ne s'agit pas seulement d'argent perdu à cause de la fraude. Il s'agit de vies brisées et de problèmes de santé mentale persistants qui dévastent nos concitoyens.
Nous savons que les attaques coordonnées et stratégiques menées par des criminels ou des adversaires étrangers contre nos infrastructures nationales ont fait, et continueront de faire, des ravages dans notre société. Une cyberattaque contre notre réseau électrique en plein hiver serait dévastatrice pour les hôpitaux accueillant des patients vulnérables ou pour les projets de pipelines. Le Canada fait déjà l'objet de cyberattaques concentrées contre ses entreprises de télécommunications depuis au moins 2021, et le Centre de la sécurité des télécommunications a déclaré être au courant de cyberactivités malveillantes de la part d'acteurs parrainés par la République populaire de Chine.
Le Canada et ses alliés ont déjà été la cible de cyberattaques menées par des groupes hostiles parrainés par des États ou des groupes affiliés. En fait, la GRC, le Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada et Affaires mondiales Canada, pour ne nommer que ceux-là, ont déjà été la cible de cyberattaques. On ne saurait sous-estimer la gravité de ces attaques contre les renseignements les plus délicats de notre pays. Nous devons savoir que le gouvernement prend des mesures pour sécuriser ses propres systèmes et qu'il ne se contente pas de dire au secteur privé qu'il doit sécuriser ses systèmes à lui.
Nous savons que le secteur privé prend des mesures proactives pour investir dans la cyberdéfense. Avec les centaines de milliers de cyberattaques — et je n'exagère pas — dont le Canada a été la cible au cours des six premiers mois de 2025, les membres de ce secteur ont été forcés d'intervenir, mais le gouvernement ne l'a pas fait.
Les habitants de ma circonscription me disent régulièrement qu'ils craignent que les mesures de cybersécurité du gouvernement ne soient pas à la hauteur, en particulier en ce qui concerne l'Agence du revenu du Canada. Comme les criminels malveillants ont des méthodes de plus en plus sophistiquées, les Canadiens doivent savoir que leurs données sont stockées de manière sûre et sécuritaire. Par conséquent, il serait logique que le gouvernement libéral se conforme aux normes qu'il impose au secteur privé dans le projet de loi.
Le projet de loi a été présenté en juin 2022. C'était dans la foulée de la décision du gouvernement d'exclure enfin, après d'énormes pressions politiques, ZTE et Huawei des réseaux 5G canadiens. Nos partenaires du Groupe des cinq avaient déjà pris depuis longtemps des mesures décisives.
Je suis heureux de dire que je pense que le projet de loi a quitté le comité dans un meilleur état que lorsqu'il y est arrivé, mais de nombreux témoins nous ont dit être préoccupés par la centralisation excessive des pouvoirs qu'il accorde aux ministres. On s'inquiète aussi du fait que, dans sa forme actuelle, le projet de loi accorde au gouvernement des pouvoirs exécutifs excessifs sans qu'il y ait une surveillance et des garanties appropriées. Dans le projet de loi , le gouvernement continue d'adopter une approche « faites-nous confiance » pour légiférer en matière de cybersécurité au Canada, ce qui est alarmant pour les nombreux Canadiens qui craignent que le gouvernement aille trop loin.
Les conservateurs croient que la confiance doit se mériter. Comme l'a dit un grand politicien conservateur: « Faites confiance, mais vérifiez ». Compte tenu de l'habitude du gouvernement libéral de limiter la liberté d'expression avec des projets de loi comme et au cours de la législature précédente et du recours illégal à la Loi sur les mesures d'urgence, je crois que bon nombre de ces préoccupations sont valables et qu'elles devraient être prises en compte. Les conservateurs doivent pouvoir étudier le projet de loi, afin que nous puissions proposer des amendements et entendre d'autres témoignages pour veiller à ce que les mécanismes de reddition de comptes et de surveillance soient efficaces et améliorés.
Un autre sujet de préoccupation qui a été soulevé par des témoins, c'est l'absence d'un avocat spécial détenant une habilitation de sécurité nationale pour agir au nom d'un demandeur pendant une révision judiciaire. Il s'agit d'une pratique courante dans d'autres volets de la sécurité nationale pour lesquels des renseignements de nature délicate sont présentés. Nous trouvons donc cette omission discutable.
Ce qui l'explique essentiellement, c'est qu'une partie de la disposition du projet de loi vise à permettre au gouvernement de tenir des audiences à huis clos devant les tribunaux. Si l'on a affaire à des renseignements très secrets ou de nature délicate, nous pouvons comprendre que cela soit justifié. Nous devons toutefois veiller à ce que toute personne qui se retrouve dans cette situation soit représentée par un avocat. C'est un facteur d'une importance capitale.
Les conservateurs veulent garantir la transparence et la responsabilité. Nous avons besoin de mesures de surveillance rigoureuses, de limites claires en matière de conservation et de restrictions sur la manière dont les données peuvent être collectées, utilisées et communiquées, en particulier avec nos partenaires étrangers dans le domaine du renseignement. Il faut définir ce qu'est un « renseignement personnel ». Le projet de loi ne définit absolument pas ce qu'est un renseignement personnel, ce qui compromet la vie privée des Canadiens. Nous devons veiller à ce que le gouvernement ne soit pas autorisé à garder ces décrets et arrêtés secrets indéfiniment sans motif valable, et nous devons nous assurer qu'il n'abuse pas des pouvoirs qu'il s'octroie.
Les conservateurs veulent s'assurer que le commissaire à la protection de la vie privée, le commissaire au renseignement et d'autres parties prenantes de la société civile sont consultés et impliqués de manière appropriée dans l'amélioration de ce projet de loi. Il faut un contrôle indépendant pour garantir une surveillance judiciaire rigoureuse de l'accès aux renseignements personnels. Il faut des mesures de protection de la vie privée solides pour garantir que les rapports d'incidents impliquant des renseignements personnels sont communiqués au commissaire à la protection de la vie privée. Il faut des restrictions afin que ces données ne soient utilisées que pour des raisons de cybersécurité. Il faut des exigences en matière de transparence pour rendre obligatoire la divulgation des décrets et arrêtés secrets après un délai raisonnable et prévoir des conséquences en cas de non-présentation de ces rapports.
En résumé, compte tenu des tensions géopolitiques croissantes dans le monde, nous ne pouvons pas nous permettre d'être naïfs en matière de cybersécurité. Des recherches de nature délicate sont menées dans les universités du pays. Nous devons affirmer notre souveraineté dans l'Arctique. Le Canada est la cible de puissances hostiles qui veulent nuire aux intérêts nationaux de notre pays et s'en prendre à nos citoyens.
Nous savons que des États hostiles comme la Corée du Nord, la Chine, la Russie et l'Iran ont démontré leur capacité à pirater nos infrastructures essentielles, et qu'ils continueront à mener des actions hostiles à moins que nous ne prenions des mesures décisives pour améliorer notre cyberdéfense. Bien que ce projet de loi constitue une avancée dans la sécurisation de nos systèmes de télécommunications et d'autres industries sous réglementation fédérale, il n'est pas exhaustif et comporte certaines lacunes. À l'heure où la société canadienne évolue de plus en plus vers un espace numérique, le gouvernement doit rester vigilant et prendre des mesures anticipatives pour s'assurer que nous suivions le rythme, car le paysage est en constante évolution.
En conclusion, notre équipe conservatrice attend avec impatience que ce projet de loi soit renvoyé au comité, où nous pourrons proposer des amendements constructifs et écouter les témoins clés ainsi que les préoccupations des Canadiens afin d'y répondre.
Bien que ce projet de loi soit important, nous devons éviter de donner carte blanche au gouvernement. Nous devons le tenir responsable afin que les pouvoirs qu'il s'octroie ne soient utilisés que de manière justifiée et proportionnée.